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KURDDE PARIS E

Bulletin de liaison et d’information N°336

mars 2013 La publication de ce Bulletin bénéficie de subventions du Ministère français des Affaires étrangères (DGCID) et du Fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations (FASILD) ————— Ce bulletin paraît en français et anglais Prix au numéro : France: 6 € — Etranger : 7,5 € Abonnement annuel (12 numéros) France : 60 € — Etranger : 75 €

Périodique mensuel Directeur de la publication : Mohamad HASSAN Numéro de la Commission Paritaire : 659 13 A.S. ISBN 0761 1285

INSTITUT KURDE, 106, rue La Fayette - 75010 PARIS Tél. : 01- 48 24 64 64 - Fax : 01- 48 24 64 66

www.fikp.org E-mail: [email protected] Bulletin de liaison et d’information de l’Institut kurde de Paris N° 336 mars 2013

• TURQUIE : ÖCALAN APPELLE À DÉCRÉTER UN CESSEZ-LE-FEU ET À RETIRER SES COMBATTANTS DE TURQUIE

• SYRIE : VERS UNE ÉVOLUTION DE LA GUERRE DANS LES RÉGIONS KURDES ?

• IRAK : BAGDAD ET ERBIL TOUJOURS EN DÉSACCORD SUR LE BUDGET

D’IRAK : HALABJA, 25 ANS APRÈS

• LONDRES : RECONNAISSANCE DU GÉNOCIDE KURDE PAR LE PARLEMENT BRITANNIQUE

• CULTURE : PARUTION D’UNE « HISTOIRE DE LA SYRIE CONTEMPORAINE », DE MIRELLA GALLETTI

TURQUIE : ÖCALAN APPELLE À DÉCRÉTER UN CESSEZ-LE-FEU ET À RETIRER SES COMBATTANTS DE TURQUIE uit fonctionnaires et Pendant ce temps-là, dans la gestes turcs en parallèle aux agents de sécurité turcs société civile et politique kurde, avancées kurdes. De même Lütfi retenus à Qandil depuis on assiste à la fois à une sorte Baksi, président du parti H deux ans ont été libérés d’effervescence incertaine et KADEP, juge que les Kurdes et le le 13 mars par le PKK, d’inquiétude prudente sur les Kurdistan doivent être mention- comme premier « geste » du pro- différentes étapes de ce proces- nés explicitement dans la cessus de paix initié entre sus. Réunions et plate-formes se Constitution, sans quoi il n’y Abdullah Öcalan, le chef empri- multiplient, entre responsables aurait pas de réelle résolution de sonné du PKK et le gouverne- du BDP, le principal parti poli- la question kurde, la citoyenneté ment turc. tique pro-kurde, ceux du DTK « turque » restant un déni de la qui rassemble des ONG kurdes. réalité des Kurdes. Bawer Dersim, un commandant militaire du PKK a déclaré, le Le président du parti kurde İmam Taşçıer (DDKD), critique jour de cette libération, que « la HAK-PAR a exprimé sa convic- la seule représentation du BDP balle était maintenant dans le tion que la question kurde ne dans les rencontres avec Öcalan, camp de la Turquie », même si pouvait être résolue que dans un en soulignant qu’eux aussi « ont cette dernière s’est montré sobre cadre fédéral (à l’instar du des suggestions ». D’autres, dans l'expression de sa recon- Kurdistan d'Irak, donc) et a aussi comme Nusrettin Maçin, prési- naissance, se contentant de insisté sur la nécessité de rédiger dent du bureau de Diyarbakır saluer le retour des prisonniers, une nouvelle constitution. Selon pour le parti ÖDP, s'interroge retour qualifié d’ « acte humani- lui, le processus qui s’amorce sur le fait de savoir si les ren- taire » par le ministre de n’est pas exactement une phase contres d’Imralı portent sur le l’Intérieur, Muammer Guler, de négociations, mais plutôt une seul désarmement du PKK ou alors que ces enlèvement étaient, étape de « dialogue et de norma- sur la question kurde dans son eux, des « violations inhumaines lisation » et, s’il soutient le retrait ensemble, en critiquant égale- des libertés » qui ne devaient et le désarmement par étapes du ment le fait que les projecteurs plus jamais se reproduire. PKK, il réclame, lui aussi, des soient braqués sur le PKK, lais- • 2 • Bulletin de liaison et d’information n° 336 • mars 2013

sant de côté le reste des cercles répressives », Öcalan annonce tard, l'absence de drapeau turc militants kurdes, même s’il est ainsi une ère nouvelle qui voit lors des célébrations du Newroz, douteux qu’Erdogan laisse se s’ouvrir « l’époque de la poli- tâchant ainsi d’apparaître à la former un « Conseil national tique démocratique. Un proces- fois comme « l’homme qui va kurde » en Turquie, comme celui sus essentiellement politique, sauver la Turquie de la guerre », des Kurdes de Syrie. social et économique débute. La mais sans trop se compromettre, mentalité qui met l’accent sur la vis-à-vis d’une opinion publique Après avoir reçu le projet rédigé liberté, l’égalité et les droits turque très hostile au PKK, dans par Öcalan, remis en mains démocratiques progresse. » le rôle de « l’homme qui a tendu propres par une délégation du la main aux terroristes ». BDP, l’Union des communautés Les seuls points concrets et pré- du Kurdistan (KCK, soit l’orga- cis sont la confirmation d'un L’appel au cessez-le-feu a, bien nisation politique du PKK) appel pressant à faire taire les sûr, été salué par toutes les par- Murat Karayilan a répondu par armes pour laisser place à un ties non concernées directement, lettre à son leader, exprimant son processus politique et à ce que que ce soit l’Union européenne, soutien et son adhésion à son les « éléments armés » du PKK les États-Unis, le Secrétaire géné- plan de paix, tout en lui soumet- se retirent de Turquie et le pro- ral de l'ONU et le Gouvernement tant les « opinions et proposi- bable abandon de toute forme régional du Kurdistan d’Irak. tions » émanant des militants «d’autonomie « des régions (sans en préciser la teneur) : kurdes, car s’adressant ensuite Du côté turc, dans la presse, « Dans toutes nos réunions, nous au « cher peuple de Turquie », Taraf (un journal de gauche) avons convenu, nous avons déci- Öcalan insiste sur l‘unité histo- s’enthousiasmait pour ce « prin- dé très clairement, que la pers- rique des Kurdes et des Turcs temps de Turquie ». Milliyet pective stratégique mise en avant qui doit servir à ce qu'ils fon- titrait « L'Adieu aux armes » et par notre leader est correcte et dent ensemble une « modernité Hürriyet annonçait de même la que nous y adhérerons. démocratique » : « L’heure n’est fin d’une ère militaire. Cependant il y a plusieurs préoc- pas à la désunion, à la guerre et cupations et problèmes qui aux combats ; l’heure est à Mais à l’intérieur des mêmes jour- nécessitent d’être surmontés .» l’union, l’alliance, les retrou- naux, des éditorialistes, comme vailles et le pardon ».Sur le cadre l’historien Murat Bardakci Le 18 mars, une autre rencontre et la structure politique qui servi- (Haberturk), faisaient part de entre des représentants du BDP raient à cette nouvelle société, leurs doutes et incertitudes sur la et Öcalan a pu avoir lieu à Imralı Öcalan indique que « pour créer possibilité d’une paix fondée sur et le chef du PKK a ainsi fait ce modèle, il est inévitable de la seule déclaration d’Öcalan, monter la pression en annonçant s’inspirer à nouveau des cultures « après tant d’années, d’affronte- qu‘un appel historique serait lu antiques des terres de la ments, de deuils » (Fuat Keyman le 21 mars, jour du Newroz, où il Mésopotamie et de l’Anatolie », de Milliyet). D’aucuns ont suppo- serait fait mention d’une démo- ce qui ne nous en apprend guère sé une contrepartie secrète, en rai- cratisation pour l’ensemble de la plus. son de l’absence criante de condi- Turquie, d’une solution apportée tions posées de la part d'Öcalan. à la question du désarmement et Plus loin, Kurdes, Turkmènes, Sa libération serait-elle en jeu ? Le au soutien qu’il attendait de la Assyriens et Arabes sont appe- Premier ministre turc l’a nié avec part des partis politiques et du lés, eux aussi, à s’unir au sein vigueur, affirmant qu’il ne s’agis- Parlement turc, ce dernier d’une « Conférence de la paix et sait pas d’un « marchandage ». devant surtout, selon lui, de la solidarité nationale » afin prendre en charge la question du qu'ils « discutent de leurs véri- Du côté kurde, il était aussi pré- retrait de la guerilla. tés, s’informent et prennent des visible qu’une fois l'exaltation décisions » mais cela semble plu- passée, à la relecture, les doutes Ainsi le 21 mars, à Diyarbakir, tôt concerner la Syrie et l’Irak. ou l’incertitude prennent le devant des centaines de milliers relais. Ertugrul Ozkok fait ainsi de Kurdes, la députée BDP Pervin Le jour-même, Recep Tayyip remarquer, dans Hürriyet, qu’en Buldan a lu le message d'Öcalan Edrdogan, alors aux Pays-Bas, dehors de Diyarbakir, les villes en kurde et son collègue Sırrı déclarait simplement que les kurdes n‘ont pas particulière- Sureyya Önder en turc. opérations militaires turques ment exprimé de liesse ou de pourraient cesser si les Kurdes soulagement, mais ne sait s’il S’élevant contre « les mentalités du PKK cessaient le combat. Il a s’agit là d’une bonne ou d’une colonialistes, négationnistes et même critiqué, trois jours plus mauvaise chose. Bekir Coşkun, n° 336 • mars 2013 Bulletin de liaison et d’information • 3•

de Cumhurriyet, a demandé car- Gultan Kişanak, co-présidente un possible successeur d’Öcalan rément quelles concessions la « du BDP, a aussi très vite exigé mais que Murat Karayılan a peu république turque » avait faite à des garanties de la part des à peu évincé, a ainsi déclaré sur « celui qui est en prison. » Turcs, afin que ceux qui soutien- Nûçe TV (une chaine pro PKK) draient les initiatives pour le qu’il fallait des garanties légales Seul Taraf continuait d’être porté processus ne soient pas, une fois à un tel retrait, cette demande de par l'enthousiasme, sous la de plus, inquiétés judiciairement, « protection » étant relayée par le plume de l’éditorialiste Ildiray alors que presque tous les repré- reste des commandants mili- Ogur, qui parlait, lui aussi, d’une sentants politiques kurde ont taires. autre ère, celle de la seconde déjà des procès en cours, quand république turque, et qu’Ocalan ils ne sont pas tout bonnement Le Premier ministre Erdogan a, serait le leader qui a résolu la emprisonnés, et que même dès fin mars, indiqué que les question kurde. Hakan Fidan, le chef du MIT et le combattants du PKK devaient principal artisan des négocia- déposer les armes avant de se tions avec Öcalan, a aussi été retirer, pour éviter tout accrocha- Mais la réaction la plus attendue accusé par un procureur. Elle ge, selon lui. Se retirer pour aller était celle de la guérilla, concer- exige aussi plus de précisions sur où, le Premier ministre ne l’a pas née au premier chef par la la volonté de la Turquie de se exprimé clairement, indiquant demande de son désarmement et démocratiser réellement. que cela pouvait tout aussi bien de son retrait des montagnes de être en Irak (où ils sont déjà bien Turquie. Comme d’habitude, Erdogan a alors annoncé la for- installés), peut-être en Syrie (où Murat Karayılan a répondu par mation d'un « Conseil des sages ils viendraient alors grossir les un « oui, mais », indiquant que », recruté dans tous les segments rangs des forces du PYD, ce qui ses combattants se retireraient de de la société, qui aurait une fonc- ne plairait peut-être guère au Turquie après des pas concrets tion consultative sur le proces- Conseil national kurde syrien, faits par le gouvernement, qui sus. Cette idée avait été lancée voire même dans «les pays scan- prouveraient sa « bonne foi », à auparavant par le leader du parti dinaves» (sic), qui n'ont pas émis savoir : La mise en place de com- d’opposition CHP, mais dans de remarques à ce sujet. Enfin, missions dans le processus de l‘esprit de Kemal Kiliçdaroğlu, comme une façon de mettre légè- décision et de leur application et un tel conseil devait être cha- rement la pression sur la branche l’amélioration des conditions de peauté par le Parlement et aurait politique afin qu'elle fasse elle- détention d’Öcalan ; l’usage d’un travaillé en partenariat avec une même pression sur la partie com- langage pacifique ; prendre ses « commission de réconciliation. » battante, il a fait remarquer que responsabilités légales et consti- le BDP était encore vu, en tutionnelles pour mettre en pra- Mais les modalités du retrait de Turquie, comme affilié politique- tique le projet proposé par le lea- la guérilla ont fait l’objet d’inter- ment à une organisation terroris- der ; que les institutions et les rogations. Cemil Bayik, un autre te et que ce parti avait donc tout groupes de la société civile pren- haut responsable militaire qui intérêt à ce que le PKK obtempè- nent part au processus. avait été, après 1999, vu comme re rapidement.

SYRIE : VERS UNE ÉVOLUTION DE LA GUERRE DANS LES RÉGIONS KURDES ? epuis le printemps 2011, vide politique et administratif (branche syrienne du PKK) a ainsi c’est, au Kurdistan de qui rappelle celui laissé par exposé que les zones kurdes déjà Syrie, une situation de quand il s'est investies et contrôlées par son parti D ni paix ni guerre, selon retiré de lui-même de la future après le retrait des forces gouver- la ligne du PYD (Parti Région autonome kurde en nementales, s’organisaient en com- de l’unité démocratique) mais 1991. S'il y a eu, çà et là, quelques munautés autonomes, en incluant aussi d'autres partis kurdes très accrochages avec l'armée syrien- les communautés arabes et chré- réticents envers les Frères musul- ne, à Alep ou Qamishlo, c'est tiennes, et appliquaient le modèle mans, où les Kurdes restent à surtout aux combattants syriens politique prôné par Öcalan, avec peu près épargnés si l'on compa- que les forces YPG fermaient le des Conseils populaires, des re avec les terribles violences Kurdistan syrien. bureaux du Croissant rouge et des dans les régions arabes. Les Comités de secours, chargés de Kurdes sont aussi livrés à eux- Aux derniers jours de février, Asya répartir fuel, pain et divers services mêmes, dans une situation de Abdullah, la co-présidente du PYD dans la population. • 4 • Bulletin de liaison et d’information n° 336 • mars 2013

Interviewée par le journal arabe pas se battre à Damas. Si chacun tion de la population. Le 27 Az-Zaman, Asya Abdullah, que avait libéré sa ville, la Syrie serait mars, des habitants d’Amude l’on entend moins fréquemment libérée aujourd’hui ». ont ainsi manifesté devant le que , l’autre co-pré- siège du PYD qui a pris le sident du PYD, ne déviait pas S’exprimant sur radio Sawa, contrôle des compagnies d’eaux alors de la ligne politique que Salih Muslim a jugé la prise de et d’électricité, pour protester son parti affichait depuis le contact avec Moaz Al-Khatib, le contre les coupures de courant début de la guerre en Syrie : à nouveau président du CNS, « trop fréquentes. Les YPG ayant savoir que le PYD n’était pas une amicale et productive » ajoutant tiré en l’air pour disperser le ras- branche du PKK, qu’ils « mainte- que cette rencontre avait eu pour semblement, des jeunes Kurdes naient des relations avec tous les but de « mieux se connaître » et ont riposté avec des pierres partis kurdes, y compris ceux du qu’il avait pu dire au chef de la s’attirant des tirs de représailles nord de l’Irak (comprendre Coalition « qui nous sommes et qui ont touché trois personnes. Gouvernement régional du qui nous représentons », en Kurdistan) et que le PYD est le reprochant que jusqu’ici, le Un membre du PYD répondant parti syrien qui avait le plus Conseil National syrien (mainte- aux questions de KurdWatch souffert du régime baathiste ». nant englobé dans la Coalition) explique que les pénuries d’élec- avait refusé d’inscrire la recon- tricité ne dépendent pas des socié- Sur les rapports du PYD avec naissance du peuple kurde dans tés locales, que l’électricité est l’Armée syrienne libre, la ligne la future constitution syrienne « répartie dans tout Hassaké et politique restait celle du refus ou au moins d’écrire sur le d’autres endroits. Il accuse aussi la (en tout cas officiel) de prendre papier que le peuple kurde était manifestation d’avoir été d'emblée parti pour l’un ou pour l’autre une composante du peuple violente, avec certains manifes- camp et qu’il empêcherait toute syrien ». tants armés, et que le Bureau du incursion dans les régions PYD et celui du Croissant rouge kurdes (celles de l’ASL et encore Une police d’ a été égale- ont été visés par des pierres. plus celles des milices islamistes ment instaurée, ce qui a encouru et djihadistes que les YPG très vite les critiques des autres Mais en dehors de ces escar- avaient stoppées à Serê Kaniyê). partis politiques kurdes, accu- mouches (parfois quelque peu La seule évolution dans cette sant ces forces d’être plus une picrocholines) entre Kurdes, les politique était d’affirmer que le police politique chargée de répri- combats qui font rage en Syrie, PYD appelait au renversement mer toute contestation envers le entre l’ASL et les forces gouverne- du régime, ce qui n’était pas si PYD ou le PKK, et notamment mentales continuaient d’épargner clair au début de la révolte les manifestations régulièrement à peu près les région kurdes syrienne. organisées par les groupes poli- jusqu’à la fin mars. tiques membres du CNK. Mais au tout début de mars, cette Dans le même temps, aux pre- position du « ni avec le régime ni Pour empêcher les ripostes, le miers jours de mars, les YPG déci- avec l’opposition » a été nuancée PYD a voulu imposer un permis daient d’avancer leurs positions et par Salih Muslim qui, ayant ren- de port d’armes à demander aux de prendre le contrôle de plu- contré au Caire des membres de Asayish avant le 31 mars. Au- sieurs villes kurdes jusqu’ici théo- la Coalition nationale syrienne, delà de cette date, les Kurdes riquement encore aux mains des le 27 février, laissait entendre gardant encore des armes non « services gouvernementaux. qu’une possible coopération des autorisées » chez eux seraient « forces du PYD avec l’ASL pou- sanctionnés ». Ainsi des YPG, soutenus par le vait être envisagée sur le terrain Parti progressiste démocratique ce qui, jusque-là, était fermement Naturellement, les autres partis kurde (proche de l'UPK de écarté. Mais cette coopération ou milices refusent de se laisser Talabani) encerclaient et prenaient militaire se limiterait, si l’on ana- ainsi désarmés, ce qui déclenche le contrôle d’un certain nombre de lysait les propos de Salih parfois des échanges de tirs, sui- bâtiments publics et d’autres, ser- Muslim, à un partage du terrain vis d’arrestations, parfois de vant de QG aux forces de sécurité et une attitude de non-agression, négociations et de rabibochages. syriennes, du Renseignement mili- le président du PYD n‘envisa- taire, deux postes de police, un geant pas d’envoyer ses forces Le PYD, du fait qu’il assure aussi bureau de recrutement, le siège du aider à la libération des villes la plus grande partie de la ges- Baath à Tirbesipî (Al-Qahtaniyah purement arabes : tion administrative des zones en arabe). Mais les places « Les combattants kurdes n’iront kurdes essuie aussi une contesta- « reprises » par les YPG avaient n° 336 • mars 2013 Bulletin de liaison et d’information • 5•

été, là encore, désertées quelques GRK (et qui est un des points liti- PKK peuvent infléchir de façon heures auparavant par les Syriens. gieux les plus vifs entre Bagdad et spectaculaire le terrain des Kurdes Erbil) : « Dans un accord avec un syriens. Quelques jours après la Dans la ville de Rumailan, qui a futur gouvernement syrien, les déclaration d’Öcalan lue au pour particularité d’être à proxi- Kurdes gèrent leurs régions. Le Newroz à Diyarbakir, Kurdes et mité d’un important champ pétro- pétrole est pour toute la Syrie. combattants de l’ASL joignaient lier, les YPG se sont emparés des Nous sommes une partie de la leurs forces contre l’armée syrien- QG de la Direction de la Sécurité Syrie – nous ne prenons pas le ne pour prendre possession de politique et celle des pétrole, nous voulons prendre Sheikh Maqsud, un quartier kurde Renseignements militaires. Cette notre part dans un accord entre d'Alep, et un commandant des fois, une dizaine de personnes s’y tous les Kurdes, Arabes, et le YPG déclarait à l'AFP « avoir le sont barricadées, pour se rendre peuple syrien. » même but » que les autres rebelles finalement, le 2 mars. C’est en tout syriens, soit se débarrasser 33 prisonniers que le PYD a relâ- Alan Semo a aussi envisagé d’Assad. chés après quelques heures. comme « possible » que, en vertu d’un futur accord, les Kurdes Le quartier kurde a été bombardé La mainmise sur des régions puissent fournir les zones libérées par l’armée syrienne fin mars, fai- pétrolières par le PYD s’est accom- par l'ASL en pétrole, ce qui les pla- sant près d'une vingtaine de vic- pagnée d’une déclaration d’inten- cerait, évidemment, dans une times. Cela a déclenché une vague tion des plus claires, à savoir qu’il position de puissance que n’accep- supplémentaire de réfugiés vers la serait prêt à « partager les res- teraient probablement pas le CNS région d’Afrin, où ils se sont réfu- sources [en hydrocarbures] avec pas plus que l’ASL. giés soit chez des parents, soit l’opposition syrienne, si les quand il s’agit de Kurdes non ori- Kurdes en recevaient leur part ». Cette « libération » des champs de ginaires de la montagne d’Afrin, Le PYD entend certainement utili- pétrole par les YPG est cependant dans des bâtiments publiques ser ces champs pétroliers comme dénoncée par les partis kurdes transformés en centres d’héberge- atout dans ses futures négocia- rivaux comme une tromperie, du ment. tions avec l’opposition syrienne, et fait que le Baath aurait choisi, une le commandant général des YPG a fois de plus, de laisser la place Il est donc possible que le proces- déclaré, que « seuls le Conseil libre au PYD, sans combat. Ils sus politique au Kurdistan de Suprême kurde et la Coalition accusent ainsi ce parti d’avoir en Turquie ait aussi des répercus- nationale syrienne avaient le droit fait passé un accord avec Damas sions au Kurdistan de Syrie : les de débattre du futur des res- pour « protéger » ces zones pétro- récents combats entre les YPG et sources de Hassaké et de l’avenir lières, en permettant ainsi à l’armée syrienne (sans commune de la Compagnie pétrolière natio- l’armée syrienne de ne plus avoir mesure avec les quelques accro- nale syrienne. » à s’y déployer (ce qui permettrait chages qui avaient eu lieu l'hiver au gouvernement syrien de ren- dernier), que ce soit pour le Alan Semo, un des porte-parole forcer le front arabe des troupes contrôle d’Alep ou de Qamishlo, du PYD pour la région d’Afrin a déplacées). peuvent annoncer le début d’un nettement exposé ces vues, qui retournement du PYD contre le ressemblent fort à l’accord sur la Mais les récentes négociations régime d’Assad et la fin de sa gestion des mêmes ressources au entamées entre la Turquie et le « neutralité » dans le conflit syrien.

IRAK : BAGDAD ET ERBIL TOUJOURS EN DÉSACCORD SUR LE BUDGET près des mois de ten- cé la légitimité de ce vote et a qui extraient et exportent le pétro- sion, le Parlement ira- réitéré ses exigences, à savoir que le kurde dont les revenus sont kien a adopté, le 8 mars, les besoins réels de la Région encaissés par Bagdad. Les Kurdes A le budget 2013 de l’Irak, kurde, compte tenu de son déve- ont à nouveau menacé de stopper qui s’élève à $11 mil- loppement, soient pris en compte leurs exportations de brut (pré- liards. En raison du boycott des dans la part du budget irakien qui vues pour une quantité de 250 000 députés kurdes et de ceux de la lui est allouée ; que l’entretien des barils par jours) tant que l’Irak liste pro-sunnite Al-Iraqiyya, forces Peshmergas soit pris en n'aurait pas payé ses dettes. Selon seuls 168 des 325 membres du charge par le gouvernement cen- le député kurde Muhsin Al- Parlement ont pris part à ce vote. tral ; que soient enfin payées les Saadoun, le GRK envisageait Le Gouvernement kurde a dénon- compagnies pétrolières étrangères d’exporter son pétrole et d'en • 6 • Bulletin de liaison et d’information n° 336 • mars 2013

empocher directement tous les millions de tonnes annuelles de dans chaque gouvernorat ou revenus pour se rembourser lui- brut. La Turquie souhaite en effet région fédérale (comme le même. En retour, le gouverne- lui adjoindre d’autres oléoducs et Kurdistan) selon leurs besoins, ment central menace depuis des gazoducs. lesquels sont estimés en fonction mois de déduire le manque à de leur démographie. gagner des exportations stoppées Mais le choix de traiter avec Erbil du budget prévu pour le GRK. en se passant de Bagdad n‘irrite Mais cette question de la « réparti- pas que le gouvernement central tion » à laquelle Taner Yildiz fait Le 14 mars, Massoud Barzani irakien. Les États-Unis s'inquiè- allusion est loin d’être la réponse s’exprimait publiquement à Erbil, tent depuis longtemps du fossé de imparable au conflit, puisqu’elle à l’ouverture d’une conférence plus en plus grandissant entre en est une des sources. Cette dis- internationale sur la définition de Arabes et Kurdes. Les velléités position, en effet, n’a jamais été génocide appliquée aux Kurdes, à d’autonomie énergétique des vraiment appliquée, en raison de l'occasion du 25ème anniversaire Kurdes ne sont pas pour rassurer l’absence de recensement de la du massacre de Halabja. Washington. population depuis les années Rappelant que les Kurdes avaient 1960. Les parts du budget sont eu un rôle majeur dans la recons- Le ministre turc de l’Énergie, Taner donc allouées par estimation des truction de l’Irak, le président du Yildiz, a, de son côté, envisagé une besoins et de la population, et Kurdistan a réaffirmé que son « structure » de répartition et de c’est précisément un des litiges peuple n’acceptera la tutelle de distribution du pétrole irakien entre les Kurdes et Bagdad, qui personne » et a insisté sur la dans tout le pays, qui serait assu- vient de baisser le pourcentage du nécessité d’appliquer enfin mée et supervisée par Ankara : « budget total qu‘elle payait (en l’accord d’Erbil conclu en 2012. Nous acceptons que tous les reve- principe) à la Région de 17% à nus de toutes les régions de l’Irak 12%. Ce chiffre de 17% avait été Malgré la crise politique – ou sur- appartiennent à tout l’Irak, c’est fixé après de longues négociations tout en raison d’elle – les projets correct. Dans tout ce que nous fai- et tensions, entre Bagdad et Erbil, de coopération énergétique se sons, nous devons prêter attention s'étalant sur des années. poursuivent entre la Turquie et le à la sensibilité du gouvernement Kurdistan d’Irak. Le 30 mars, le central. » (Reuters). Mais comme on peut le voir, cha- Premier ministre turc annonçait cun peut prétendre s’appuyer sur sur CNN-Turk qu’un accord com- De fait la constitution irakienne la constitution irakienne pour mercial était en préparation entre prévoit (art. 112) que les revenus juger qu’un accord commercial Kurdes et Turcs, qui avait pour des ressources de toutes les pro- entre la Turquie et le Kurdistan but de rendre « plus actif » l’actuel vinces soient envoyés à Bagdad, est ou non légal, tant l'article 112 oléoduc transportant d’Irak 70.9 qui a en charge de les distribuer semble diversement interprété.

KURDISTAN D’IRAK : HALABJA, 25 ANS APRES e 7 mars dernier, les avaient oublié ou refusé de men- - 463 ont été en préparatoire, habitants de Halabja tionner leur sexe. - 557 dans des instituts ont été invités à - 178 personnes ont entre 12 et et 515 à l'université. L répondre à un question- 18 ans (6.72%). - 39 ont un Master, naire, 25 ans après le - 414 entre 18 et 25 (16.56%). - 3 tituet massacre à l’arme chimique de la - 345 entre 25 et 30 (13.8%). - 67 participants n'ont pas indi- population de leur ville, ques- - 213 entre 30et 35 (8.52%). qué leur niveau d'instruction. tionnaire élaboré et diffusé par la - 158 entre 35 et 40 (6.32%). radio Dengî Nwe (La Voix - 230 ont plus de 40 ans 9.2%. Statut marital : Nouvelle), une équipe composée - 962 n'ont pas indiqué leur âge 191 participants ne l'ont pas indi- de l'organisation Spî et de volon- (38.48%). qué (7.64%). 1036 ont déclaré être taires locaux. célibataires (41.44%). 1273 sont Niveau d'éducation : mariés (50.92%). Sur 2500 participants (en 1988, la - 62 des participants sont illettrés, population était estimée à 80.000 h., - 82 peuvent lire mais pas écrire, Les buts affichés de ce ques- 50.000 en 2003), 1359 étaient des - 67 peuvent lire et écrire, tionnaire sont : hommes 54.36%, 1118 (44.72%) - 282 ont été à l'école primaire, 1- Offrir aux gens de la ville la sont des femmes et 23 (0.92%) - 363 ont dépassé le primaire, possibilité d'exprimer leurs opi- n° 336 • mars 2013 Bulletin de liaison et d’information • 7•

nions directement, sans censure, très peu de promesses ont été - 1108 réponses posi- sur l'importance des problèmes tenues (57.44%). tives (44.32%) concernant Halabja, le crime, les - 631 ont dit qu'aucune n'a été - 1392 réponses négatives empreintes que cela a laissé, les tenue (25.24%) (53.16%). actions entreprises, les pénuries, - 179 ont dit que la plupart des les négligences. promesses ont été tenues – Êtes-vous satisfait des projets (9.16%). mis en œuvre à Halabja ? 2- S'informer du niveau de satis- - 1106 réponses posi- faction des citoyens envers leurs – Sur les indemnisations finan- tives (44.24%) services. cières et morales des victimes : - 1288 réponses négatives - 962 personnes ont un avis néga- (51.52%). 3- Connaître la participation de tif (38.48%). la population de Halabja de la - 676 ont un avis positif (27.04%). – Êtes-vous satisfait du gouver- façon dont cette commémoration nement national (GRK) ? est menée. – Sur la reconstruction des édi- - 1577 réponses positives soit fices en ruines : 63.08%. Principaux problèmes rencontrés - 1076 des personnes ont un avis - 870 réponses négatives soit par l'équipe du questionnaire : négatif (43.04%). 34.08%. 1- Le grand nombre de questions - 566 réponses sont positives et la taille du questionnaire pre- (22.64%). La commémoration annuelle du nait beaucoup de temps pour le 16 mars 1988 compléter. Mais cela a paru néces- – Sur l’aide au logement pour – Célébrez-vous chaque année saire aux équipes pour donner ceux qui ont été touchés par les l'anniversaire [du bombarde- des informations assez exhaus- gaz et/ou qui ont perdu leur ment] de Halabja ? tives, puisque c'était la première famille : - 732 ont dit OUI (29.28%). fois qu'une telle enquête était - 1036 réponses négatives - 735 ont dit PARFOIS (29.4%). menée. (41.44%). - 861 ont dit NON (34.44%) - 476 réponses positives 2- Le temps limité pour remplir le (19.04%). NB : les raisons indiquées pour questionnaire était de 75 jours ne pas participer aux commémo- alors qu'un tel questionnaire – Sur la reconstruction des rations sont les suivantes : nécessite plus de quatre mois. routes : 1. Transformer la commémora- - 844 réponses positives tion en une 'ceremony-party'. 3- La baisse de confiance envers le (33.76%). 2. Des promesses ont été faites gouvernements et les organisa- - 824 réponses négatives (33%). mais pas tenues. tions fait que beaucoup de gens 3. C'est juste une commémora- ont perdu aussi confiance dans ce – Sur la construction de nou- tion symbolique, simplement genre d'activité et refusaient de le veaux logements : pour passer la journée. lire ou de le remplir. - 890 réponses négatives (35.92%). – Qui préféreriez-vous pour être Les enquêtés avait, la plupart du - 747 réponses positives en charge des commémorations temps, le choix entre donner un (29.88%). du gazage de Halabja ? avis positif ou négatif. Beaucoup - 308 réponses ont dit les organi- de questions ont souvent été lais- – Sur l'ouverture d'écoles et sations de la société civile sées sans réponses, soit par d'universités (12.32%). manque de temps (les enquêteurs 1005 réponses positives ( 40.2%). - 285 ont choisi le gouvernement ont indiqué que le questionnaire 652 réponses négatives (26.08%). (11.4%). était long à remplir dans un délai – En tant que citoyen de - 39 participants préfèrent les assez court, soit qu’ils ignoraient Halabja, êtes-vous satisfait de partis au pouvoir (1.56%). la réponse ou refusaient de se pro- l'eau potable ? - 108 les partis politiques noncer. - 1671 réponses positives (4.32%). (66.84%). - 263 préfèrent les familles des SUR LA RECONSTRUCTION - 773 réponses négatives soit victimes (10.52%). DE HALABJA : 30.92%. - 610 pensent que tous ces – Le gouvernement a-t-il tenu groupes et les partis doivent ses promesses ? – Êtes-vous satisfait de la pro- commémorer l'anniversaire - 1436 personnes ont estimé que preté de votre ville ? tous ensemble. (24.4%). • 8 • Bulletin de liaison et d’information n° 336 • mars 2013

- 887 n'ont pas répondu - 66 pensent qu'il faudrait seule- – Êtes-vous satisfaits du rôle des (35.48%). ment prononcer des discours. ONG internationales pour faire reconnaître le génocide de – Comment devrait être commé- – Sur les actions déjà accomplies Halabja ? moré cet anniversaire ? en général pour la reconnaissan- - 674 réponses sont positives Les participants avaient trois ce du génocide de Halabja au (26.96%). possibilités (cumulables) : niveau international : - 367 réponses donnent une note - 544 réponses disent que de moyenne (14.68%). - 506 ont dit que des actions sérieux efforts ont été faits - 521 sont négatives (20.84%). artistiques devaient être (21.76%). menées. - 983 disent que le gouverne- SUR LE DEVENIR DE - 1116 ont dit que les vestiges ment a été négligent (39.32%). HALABJA : des bombardements chimiques et des documents devaient être – Êtes-vous satisfaits des efforts – Sur le projet de faire de présentés. des responsables locaux pour Halabja un gouvernorat à part - 1079 pensent qu'un comité faire reconnaître le massacre de entière ? devrait être formé pour le suivi Halabja comme un génocide ? des promesses faites durant ces - 493 réponses sont positives - 252 réponses sont positives sur anniversaires. (19.72%). le sérieux des autorités dans le - 207 disent qu'il faudrait inter- - 364 réponses donnent une note projet de faire de Halabja un dire le sacrifice des moutons et moyenne (14.56%). gouvernorat (10.08%). de bétail à cette occasion. - 789 sont négatives (31.56%). - 1237 sont négatives (49.08%).

LONDRES : RECONNAISSANCE DU GÉNOCIDE KURDE EN IRAK PAR LE PARLEMENT BRITANNIQUE

e 1er mars, le parlement remercié tous ceux qui ont parti- et une reconnaissance internatio- britannique a voté à cipé à cette campagne, ainsi que nale plus large. » l’unanimité pour la les députés du Royaume-Uni. L reconnaissance du géno- « La reconnaissance du génocide Bayan Sami Abdul Rahman, cide kurde perpétré en par le Parlement britannique fait représentante du GRK à Londres, Irak de 1987 à 1988. Quant au suite aux reconnaissances simi- qualifie, elle aussi, cette reconnais- gouvernement, même s’il ne l’a laires des parlements suédois et sance « d’avancée majeure et his- pas reconnu officiellement, esti- norvégien l’an passé. Nous les torique pour tous les Kurdes. Le mant que c’était aux tribunaux remercions tous et espérons Parlement a reconnu le génocide à pénaux internationaux de le faire qu’ils inspireront nos amis et les l’unanimité. Le ministre du gou- et non à des gouvernements, il amis des droits de l’homme et de vernement britannique pour le s’est engagé à œuvrer davantage, la liberté dans d’autres pays, afin Moyen Orient a été si ému par la tout comme l’opposition, pour qu’ils fassent de même. Nous plaidoirie passionnée pour la faire reconnaître ce génocide à un devons nous dresser ensemble reconnaissance du génocide, qu’il niveau international. contre la tyrannie, où qu’elle a s’est écarté du discours qu’il apparaisse. » avait préparé et s’est engagé à tra- Cette reconnaissance du parle- vailler avec l’opposition afin de ment britannique clôt une cam- Le ministre des Martyrs et de voir comment le gouvernement pagne d’un an pour informer les l’Anfal, Aram Ahmed, a déclaré pourrait œuvrer de façon plus Britanniques sur la réalité du que ce jour était « une pierre positive sur le génocide. C’est une génocide ‘Anfal’, et après une blanche pour le peuple kurde, et évolution très inhabituelle. Nous collecte de près de 28 000 signa- surtout pour les victime du devons remercier la communauté tures en ce sens. génocide et nous remercions le kurde et tous ceux qui ont signé la Parlement britannique pour son pétition, ainsi que tous les Le Premier ministre du soutien à ceux qui ont tant souf- membres du groupe parlementai- Kurdistan d’Irak, Nêçirvan fert. La décision du parlement et re multi-partiste qui ont parlé de Barzani et, quelques jours plus l’attitude positive du gouverne- façon si convaincante dans les tard, la présidence de la Région ment signifient que nous avons débats.» du Kurdistan, a salué ce vote et fait un pas de plus vers la justice Nadhim Zahawi, qui est le pre- n° 336 • mars 2013 Bulletin de liaison et d’information • 9•

mier député britannique d’origine aussi le génocide. Au cours des commis contre les Kurdes lors du kurde, a souhaité que le vote de débats, il avait évoqué le destin de génocide, les députés ont aussi son parlement soit un encourage- sa propre famille, qui a fui le régi- souligné les bonnes relations entre ment pour que les autres gouver- me de Saddam pour la Grande- la Région du Kurdistan et le nements, les Nations Unies et Bretagne. Royaume Uni, louant « l’hospitali- l’Union européenne reconnaissent En plus de reconnaître les crimes té des Kurdes et leur optimisme. »

CULTURE : PARUTION D’UNE « HISTOIRE DE LA SYRIE CONTEMPORAINE », DE MIRELLA GALLETTI ux premiers jours de comprendre le rôle central de la ses liens avec les pays arabes, mars, le dernier ouvra- Syrie dans l’échiquier du Moyen puis les rapports avec l’Iran et la ge sur lequel travaillait Orient et plonge le lecteur dans Turquie. Pour finir, la situation A Mirella Galletti, avant l’atmosphère enchantée d’une syrienne en 2005 est actualisée sa mort a paru, à titre nation encore mystérieuse et par un chapitre consacré au « posthume, grâce aux efforts de riche de traditions. Cette nouvel- Printemps arabe ». son neveu Andrea Galletti et de le version donne un compte- ses amis et collègues. rendu des événements qui ont eu La seconde partie traite de la cul- lieu dans le pays après le ture syrienne et de ses intellec- Intitulé Storia della Siriana «Printemps arabe» : les ombres tuels les plus éminents, ses Contemporanea, l’ouvrage est du régime Al Assad, les tensions poètes et ses romanciers. Les une réédition et une remise à avec la Turquie et la position Kurdes ne sont pas oubliés : ainsi jour d’un essai déjà paru en 2006, médiane de l’Occident. l’historien Muahmmad Kurd Ali, que son auteur avait souhaité (1876-1953) et le romancier Salim réactualiser au vue des derniers La première partie est consacrée Barakat. Mirella Galletti rappelle événements en Syrie, et qui est à une présentation générale de la que, à côté de la langue arabe ainsi présenté par son éditeur : Syrie, dans ses aspects histo- prédominante, la Syrie est un « Cette histoire de la Syrie, pre- riques et géographiques, avec un pays multilingue, où cohabitent mière à paraître en Italie, retrace chapitre sur les communautés le kurde, le néo-araméen, l’armé- dans un récit palpitant les évolu- ethniques et religieuses. nien, le tcherkesse et le turc et tions historiques et politiques que toutes les commuanutés troublées de cette nation, en Puis on aborde l’histoire de la syriennes préservent très active- consacrant une large place aux Syrie divisée en deux parties : la ment leurs particularismes eth- aspects culturels de la société première période est celle du niques, religieux et culturels. syrienne, et à la mosaïque eth- mandat français (1920-1946) sui- L’histoire de ses media (presse, nique et religieuse de la région. vie du temps de l’indépendance, radio, télévision) est retracée dès Exposant les étapes clef de sa jusqu’à 2004. Vient ensuite un l’époque ottomance avec les pre- route vers l’indépendance, les passage en revue des relations miers périodiques (1865-67). Un différents et les conflits avec les politiques et diplomatiques aperçu du cinéma syrien et de la pays voisins, les Libanais et les syriennes avec chacun de ses voi- musique clôt l’ouvrage, enrichi Palestiniens, la genèse de la sins : la position syrienne dans le d’une bibliographie également question kurde, ce livre aide à conflit israélo-arabe, ainsi que remise à jour. Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 5 mars 2013 fait partie du problème, pas de la solution, et que tout dialogue doit aboutir à son départ. Mais il faut comprendre que si on Les Kurdes de Syrie exige sa déchéance, que si on veut le défé- rer devant la justice internationale, il refu- sera jusqu’au bout. Et alors, aura-t-on une prônent un Etat fédéral situation plus stable? Il peut décider de se « L’Etat centralisé en Syrie a échoué. Seul un Etat replier sur la côte, dans la région à majorité alaouite, et alors la Syrie sera coupée en fédéral permettra de surmonter la guerre froide entre deux, comme Chypre« . les différentes communautés » « Des extrémistes radicaux qui insultent les femmes non voilées » par Jean-Christophe Ploquin « Si on continue comme aujourd’hui, on aura, d’un côté, le combat qui se poursui- vra entre sunnites et alaouites« , résume « Après la chute du régime Assad, il y Abdel Karim Bashar, « de l’autre, la lutte aura très probablement un conflit armé entre des factions de l’opposition qui en Syrie, entre communautés ethniques aujourd’hui combattent ensemble mais qui ou religieuses. Il faudra sans doute des sont hétérogènes et concurrentes idéologi- forces extérieures d’interposition pour quement. Il y a une opposition modérée contenir la situation. Si on veut éviter ce Abdel Hakim Bashar, secrétaire mais il y a aussi des extrèmistes radicaux. scénario, il faut que l’opposition Déjà maintenant, dans les zones qu’ils s’accorde sur un programme qui garan- général du Parti démocratique du Kurdistan en Syrie contrôlent, quand ils arrêtent les bus, cer- tisse les droits des minorités» . tains vérifent s’il y a des femmes non voi- de leur homologue norvégien. D’autres lées et ils les insultent, ils leur distribuent Abdel Hakim Bashar est l’une des figures rencontres devraient être organisées avec des Coran. Quand ils entrent dans des mai- les plus importantes des Kurdes de Syrie. les représentants d’autres communautés. sons, ils cassent les postes de télévision« . Le Parti démocratique du Kurdistan de Syrie (PDKS), dont il est le secrétaire « La lutte armée, au début, n’a pas été « Des combattants qui sont là pour mou- général, est un parti frère du PDK de un choix politique » rir » Massoud Barzani, qui dirige le gouverne- « Ce qui se passe en Syrie est une révolu- « Parmi eux, il y a les combattants de ment de la région autonome kurde au nord tion contre une dictature barbare qui a Jabhat al-Nosra, que les Etats-Unis ont de l’Irak. C’est d’ailleurs sous la houlette perdu toute légitimité démocratique et qui placé sur leur liste des organisations terro- de ce dernier qu’une quinzaine de partis et s’est engagé dans une répression sauvage ristes« , ajoute le dirigeant kurde. « Ils sont de groupuscules kurdes syriens se sont ras- contre son peuple« , assure d’emblée entre 5000 et 8000. Ce sont des combat- semblés en octobre 2011 au sein d’un Abdel Karim Bashar, lors d’une confé- tants redoutables car ils sont là non seule- Conseil national kurde (CNK) qui entend rence de presse organisée par l’Institut ment pour combattre mais aussi pour mou- peser pour faire entendre la voix de cette kurde de Paris et le Club de la presse rir. Il y a parmi eux de nombreux étran- communauté au sein de l’opposition au arabe, au Centre d’accueil de la presse gers, et pas seulement venus d’autres pays régime de Bachar Al-Assad. étrangère, devant une quinzaine de per- arabes« . sonnes. « Face à lui, la lutte armée dans Le CNK ne fait pas partie de la Coalition « L’opposition reproduit l’erreur du laquelle a basculé l’opposition n’a pas été nationale syrienne, vaste rassemblement parti Baas » de l’opposition, qui s’est constituée le 11 un choix politique mais une réaction à la novembre 2012 à Doha (Qatar). Un siège barbarie« . « Pour empêcher le scénario du pire, il faut que l’opposition syrienne entérine une de vice-président lui est réservé mais qu’il « On se retrouve devant un dilemme révision globale de ses positions« , indique ne souhaite pas, pour l’instant, occuper. Il complexe » estime que ses revendications ne sont pas Abdel Karim Bashar. « Dès le début, elle a assez prises en compte. Le Conseil natio- « Malheureusement, cette lutte armée a fait des erreurs. Elle a reproduit l’attitude nal kurde doit aussi tenir compte de la stra- pris une coloration ethnico-religieuse avec du régime Al-Assad qui a toujours voulu tégie autonome suivie par le Parti de d’un côté, les musulmans sunnites de jouer avec les différentes composantes de l’Union démocratique (PYD), émanation l’opposition, de l’autre, les alaouites qui la population. Elle n’a pas cherché à les de la guérilla du Parti des travailleurs du défendent le régime« , poursuit-il. « Et intégrer dans un projet global qui les ras- Kurdistan (PKK), qui lutte pour les droits l’on se retrouve devant un dilemme com- sure. Elle a fait comme le parti Baas d’Al- des Kurdes en Turquie mais qui utilise la plexe : si le régime est victorieux, c’en est Assad qui disait :’je suis le tout, vous Syrie comme base arrière. fini de nos aspirations démocratiques; si devez adhérer à ma thèse’« . c’est l’opposition armée, nous ne sommes « L’opposition n’a pas su rassurer les Engagé de longue date en politique, Abdel pas convaincus qu’on aboutira à un régime minorités » Hakim Bashar a participé à un séminaire démocratique et nous craignons de voir qui s’est tenu les 2 et 3 mars à l’Institut s’installer une dictature d’une autre cou- « Résultat : la grande majorité des kurde de Paris et coorganisé par un centre leur. C’est pourquoi un accord politique alaouites, des chrétiens, des druzes sou- de recherches de l’université Columbia à pour mettre fin à la guerre nous parait la tiennent encore le régime, ou se tiennent à Washington. Des experts américains meilleure option. Mais pour l’instant, les l’écart, ou restent silencieux, bien que ses proches du Département d’Etat cherchent perspectives ne sont pas réunies« . crimes soient aujourd’hui connus. Ils n’ont en effet à mieux connaître les revendica- pas de position claire par rapport à la révo- « La Syrie pourrait se retrouver coupée tions des communautés minoritaires lution parce qu’ils craignent d’être persé- en deux, comme Chypre » syriennes. Le séminaire s’est notamment cutés après la chute de Bachar Al-Assad. tenu en présence des anciens ambassa- « Le Conseil national kurde fait partie de L’opposition ne les a pas rassurés« . l’opposition au régime Al-Assad« , insiste- deurs de France et des Etats-Unis en Syrie, « Chez les alaouites, il y a eu des III Eric Chevallier et Robert Stephen Ford, et t-il. « Nous disons que Bachar Al-Assad

1 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti

III opposants au régime » tières. Un Etat fédéral serait la solution adé- vel Etat. C’est d’autant plus important que « Chez les alaouites, dans le passé, il y avait quate pour faire face à ces difficultés. nous assistons depuis quelques années à un des opposants au régime« , argumente Malheureusement, jusqu’à présent, la com- recul de la vision laïque« . Abdel Karim Bashar. « Ils étaient souvent munauté internationale, et surtout la confé- Des combats à Ras-al-Ayn rence des Amis du peuple syrien, ne prêtent au parti communiste ou dans des mouve- Les Kurdes, dont la population est concen- ments progressistes. Aujourd’hui, ils sont pas assez attention aux problèmes des minorités« . trée au nord du pays dans les régions de tous du côté du régime car ils redoutent Hassakeh, Ras-al-Ayn et Affrin, sont d’être tués après sa chute« . « Convaincre les minorités que la chute d’autant plus prudents qu’ils constatent par- « Les Kurdes veulent un Etat décentra- du régime est dans leur intérêt » fois des situations étonnantes sur le terrain. lisé et une Constitution laïque » « La question-clé, c’est de rassurer les « Depuis trois semaines, il y a des combats « Nous, en formant le Conseil national minorités« , insiste le dirigeant kurde. « Il à Ras-al-Ayn qui ne profitent qu’au régime kurde le 26 octobre 2011, nous avons donné faut leur donner des garanties sur leur ave- de Damas« , signale Abdel Karim Bachar. « notre vision de la Syrie future« , rappelle le nir, répondre à leurs craintes. Il faut les On a vu arriver des groupes de l’Armée secrétaire général du PDK, membre du convaincre que la chute du régime est dans syrienne libre venus d’ailleurs. Cela a CNK. « Nous voulons un Etat décentralisé leur intérêt. Il ne s’agit pas que des dégarni d’autres fronts en Syrie. Cela pré- et une Constitution laïque. Nous voulons alaouites. Par exemple au sud, il y a un pare le terrain à un conflit entre Arabes et que l’égalité homme/femme et les libertés conflit majeur entre les Druzes et les Kurdes ». de toutes les communautés religieuses et bédouins. La situation y est très tendue. En « La Turquie soutient des salafistes » ethniques soient reconnues et inscrites dans l’absence d’un projet très élaboré où cha- cun trouvera sa place, on aura une guerre « Nous demandons à la Turquie la Constitution. Nous appellons à la sépara- d’intervenir pour stopper la pénétration de tion de la religion et de l’Etat. Nous qui provoquera une intervention étrangère« . ces groupes armés, qui arrivent par son ter- n’accepterons pas de participer à un Etat où ritoire« , ajoute le dirigeant kurde. « La la charia serait la source de la législation et « On ne peut laisser l’avenir se Turquie soutient l’opposition syrienne, y où les femmes seraient privées de droits construire par hasard » compris des groupes salafistes liés à Al importants. Et pour les Kurdes, spécifique- « Moi, j’étais à la conférence de Doha qui a Qaïda. Paradoxalement, en agissant ainsi, ment, nous, demandons la reconnaissance conduit à la création de la coalition natio- elle rend service au régime syrien et au dans la Constitution de l’existence et de nale syrienne« , insiste Abdel Karim PYD qu’elle est censée combattre« . l’identité du peuple kurde, ainsi que Bashar. « J’ai présenté les priorités du « La Russe détient les meilleures cartes » l’abolition de toutes les discriminations« . Conseil national kurde : 1) comment abou- « Les minorités représentent 45 % de la tir à la chute du régime; 2) quelles sont les Abdel Karim Bashar constate par ailleurs population du pays » alternatives démocratiques; 3) comment que, parmi les acteurs internationaux, « la Russie détient les cartes les plus fortes« . « « La démocratie est possible en Syrie si on garantir les droits de toutes les composantes du peuple syrien. Mais les autres ne Elle renforce son rôle par rapport aux Amis respecte et si on soutient toutes les minori- du peuple syrien. Elle a bien fait compren- tés« , explique Abdel Karim Bashar. » Les s’intéressaient qu’au premier point. Nous sommes en fait d’accord sur deux points : la dre qu’elle ne lâchera pas la Syrie. Il y a Kurdes, les alaouites, les chrétiens, les trop d’enjeux politiques, diplomatiques, Druzes, et toutes les autres, représentent 45 chute du régime et le droit à la citoyenneté. Pour le reste, le Conseil national kurde stratégiques pour elle, et peut-être des % de la population du pays. Il est impossi- secrets liés à la présence d’armements en ble de revenir à un Etat centralisé. Cela estime qu’on ne peut pas laisser l’avenir se construire par hasard. Il faut une vision Syrie qu’elle doit préserver. Il faut recon- conduirait à une guerre civile communau- naître son rôle prééminent« .  taire qui déboucherait sur une guerre régio- d’avenir commune, un accord sur des nale car les enjeux déborderaient les fron- points stratégiques en vue de créer un nou-

blog.lefigaro.fr/malbrunot 1 mars 2013

Des forces spéciales américaines entraînent des rebelles syriens en Jordanie Par Georges Malbrunot vue de renforcer la capacité d’action des Nous révélions l’autre jour que des uni- opposants à Bachar el-Assad. Ceux-ci pei- tés Delta des Forces spéciales américaines es instructeurs américains entraînent nent en effet face à la supériorité aérienne étaient déployées à Harissa au nord de des rebelles de l’Armée syrienne libre de l’armée syrienne. Des Forces spéciales Beyrouth. Officiellement pour la formation D(ASL) passés en Jordanie, nous affirme une britanniques et une poignée de Français de leurs homologues libanaises. Mais en source militaire française au Moyen-Orient. aident également les rebelles syriens, tou- fait, ces unités Delta font également de la « Ils structurent, encadrent et donnent jours au Kasotec. pénétration en territoire syrien. des conseils aux insurgés syriens depuis la Les Forces spéciales américaines Hier à Rome, John Kerry, le nouveau fin de l’année dernière », poursuit notre déployées en Jordanie font également « des secrétaire d'Etat américain, a annoncé des source. pénétrations en territoire syrien » pour sur- aides non léthales à la rébellion syrienne Cette formation se déroule au « King veiller les armes chimiques du régime. Leur (gilets par balles, véhicules blindés et de Abdallah special operation training center dissémination aux mains des djihadistes ou l'entraînement). Mais comme souvent lors » (Kasotec) situé au nord d’Amman, la du Hezbollah libanais pro-iranien suscite la d'un conflit, les Forces spéciales n'ont pas capitale jordanienne. plus grande inquiétude en Israël, aux Etats- attendu les annonces officielles pour passer Les membres des Forces spéciales amé- Unis mais également chez l’allié russe de à l'action. Dans le plus grand secret, bien  ricaines participent à cette instruction en Bachar el-Assad. sûr....

2 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

LE FIGARO mardi 5 mars 2013 Quand les soldats turcs bizutent

1 PQ All PTT1 7\ Tl (\ Ç ^es *orces allemandes déployées à la frontière syrienne sont victimes d'humiliations.

PATRICK SAINT-PAUL Les batteries allemandes, néerlandaises et américaines CORRESPONDANT À BERLIN de missiles Patriot de l'Otan déployées en Turquie

ARMÉES Les soldats allemands déployés z'o>-r>. Mer Noire en Turquie n'en peuvent plus du bizuta¬

ge infligé par leurs alliés ottomans. Sta¬

tionné dans la ville de Kahramanmaras

(Sud), à la demande d'Ankara, dans le APM cadre de la mission de l'Otan visant à Ankara ® protéger la frontière turque contre Kdihihvmtm-Hii A d'éventuelles attaques syriennes, à l'.aide de missiles Patriot, le contingent de la AàanaAaaim Goziontep Bundeswehr essuie brimades et humilia¬ TURQUIE

tions depuis son arrivée sur place, il y a

un mois. Berlin tente de calmer le jeu AI» Antakya o alors qu'un rapport parlementaire alle¬ J mand alarmiste insiste sur les difficultés GRECE SYRIE des troupes allemandes sur place. .1 Lors de sa visite en Turquie, la semaine CHYPRE passée, la chancelière allemande avait ]\U

loué la mission de l'Otan comme un exemple de coopération germano-tur¬ Mer Méditerranée © 200 km que, renforçant l'amitié entre les deux

pays. Mais, selon le rapport du médiateur La tension a atteint son pic, fin février, le ministère allemand de la Défense tente

parlementaire allemand auprès des ar¬ lors de la visite du ministre allemand de de tempérer en évoquant des « différen¬

mées, Helmut Kônigshaus (FDP), chargé la Défense; Thomas de Maizière. Arguant ces culturelles » et en affirmant qu'An¬

d'assurer le respect des droits des sol¬ que la caserne accueillant la Bundeswehr kara fait tout pour améliorer l'accueil des dats; les forces allemandes sont loin reste un territoire turc souverain, les sol¬ forces allemandes. En février, un groupe

d'être les bienvenues en Turquie. Il juge dats turcs ont contraint la Bundeswehr de cinq soldats de la Bundeswehr avait la « coopération avec les autorités turques déjà été agressé par des manifestants na¬ de retirer tous les drapeaux allemands et problématique dans l'ensemble » et récla- tionalistes turcs alors qu'ils faisaient des les pancartes portant des noms de villes "me des « mesures immédiates » . achats dans un marché. allemandes. Le général turc comman¬ Habituées à une propreté irréprocha¬ Les incidents illustrent les relations dant la caserne a bousculé une soldate de particulièrement sensibles entre la Tur¬ ble, y compris lors d'opérations dans des . la police militaire allemande, qui blo¬ quie et l'Allemagne. En 2005, la Turquie a conditions difficiles, comme en Afgha¬ quait sa voiture pour laisser passer le entamé des négociations d'adhésion avec nistan, les troupes allemandes ont été convoi du ministre allemand. Selon un l'UE, mais le processus patine, notam¬ horrifiées en découvrant l'état de la ca¬ rapport médical, elle aurait essuyé plu¬ ment en raison de l'opposition de l'Alle¬ serne que leur a réservée l'armée turque. sieurs coups et seule l'intervention mus¬ magne. Selon Berlin" Ankara rie remplit Des excréments leur arrivaientjusqu'aux clée de soldats allemands lui aurait épar¬ pas les critères d'adhésion à l'Union genoux dans les installations sanitaires, gné un passage à tabac. européenne. L'un des obstacles est lié à la selon le rapport. Et l'état déplorable des « Fossé culturel » question de Chypre, dont l'armée turque dortoirs a contraint les quelque 280 sol¬ occupe la partie nord depuis 1974. Q Reconnaissant une « situation difficile » dats de se loger dans des hôtels.

IMiWi-til 4mars2013

Les soldats avaient été transférés par Irak: 48 soldats syriens tués les autorités irakiennes de la province de Ninive, frontalière de la Syrie, vers Bagdad. dans une embuscade Ils retournaient vers la frontière dans la province de Anbar (ouest), pour être remis

Les militaires étaient entrés en Irak pour côté syrien de la frontière. Neuf Irakiens aux autorités syriennes quand l'attaque a

fuir les violents combats qui se sont ont également été tués dans l'embuscade. eu lieu, a-t-il expliqué.

déroulés ce week-end du côté syrien de la Les soldats syriens avaient franchi la Leur convoi a été attaqué de deux côtés

frontière entre les deux pays. Leur convoi a frontière par le point de passage de par des obus de mortier, des armes automa¬

été attaqué par des obus de mortier, des Yaaroubiyeh où de violents combats tiques et des mines, détruisant trois véhi¬

armes automatiques et des mines. avaient opposé samedi l'armée syrienne cules, tuant 42 soldats syriens et sept

Quarante-huit soldats syriens ont été aux rebelles luttant contre le régime du pré¬ Irakiens, et blessant huit Syriens et quatre

tués lundi dans une embuscade tendue par sident syrien Bachar al-Assad, a indiqué le Irakiens. Ce bilan a été confirmé par le des inconnus contre leur convoi en Irak, où colonel Mohammed Khalaf al-Dulaimi, des commandant Ali Juwair al-Dulaimi, du

ils étaient entrés pour fuir les violents com¬ forces de protection de la frontière. Commandement des opération de Anbar.

bats qui se sont déroulés ce week-end du Obus de mortier, armes automatiques (AEP)B

et mines Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

îieralbâi^i^SribuTic saturday-sunday, march 2-3, 2013 A rebel commander fights on many fronts

ANTAKYA,

BY NEIL MACFARQUHAR

Gen. Salim Idris, convinced that the last stand of the in the long, grisly fight to control will take place soon at the Academy of Military

Engineering, dreads the moment. It is notjust the 2,000 or so well-armed f soldiers already holed up there, inside

the square-kilometer campus on Aleppo's eastern outskirts. Nor is it the reinforced concrete bunkers built under every building to withstand an Israeli

airraid.

The toughest part for him is his fond¬ ness for both the officers in charge and DANIEL ETTER FOR THE NEW YORK TIMES the campus itself. When he defected in Gen. Salim Idris said much of the aid promised to his forces had notmaterialized. July 2012, General Idris, now chiefofstaff of the rebel forces, was a brigadier in the With an unsteady supply they think a lot and give very little." Syrian Army and dean of the academy General Idris and various aides say after teaching there for 20 years. of weapons, the new head that some 70 percent to 80 percent of the "I cannot imagine that we will attack of anti-government forces field commanders are loyal to the joint the academy," General Idris said in a faces a credibility gap. military command, but other opposition wide-ranging interview in a hotel cafe. leaders and rebel commanders say the "All the officers inside the academy are number shrinks continuously because my colleagues. I don't want to fight nearly enough to transform the rebel ef¬ of the credibility gap created by the lack against them; I don't want to see them fort, General Idris said. He spoke before of a reliable Weapons supply. killed or injured. I hope they leave be¬ Secretary of State John Kerry pledged "He is excellent, well respected and fore we attack." $60 million in additional nonlethal aid well liked he has a clean past," said General Idris, 55, a stocky figure with and training this week. Emad ad-Din al-Rashid, an opposition à neatly trimmed mustache who was Previous American aid seemed to leader in Istanbul. "But the problem is wearing a dark suit and tie, said he amount to a trickle of small, odd lots. that the Supreme Military Council is not planned to deploy outside the academy The Americans gave him nine ordinary a good representative of the battalions when the fight begins, to make one last- black and gray Toyota pickup trucks, for on the ground." ditch attempt to persuade his old col¬ example. General Idris kept three to There is also no shortage of field com¬ leagues to defect. move around with his staff and turned manders who say the council leaders are "We cannot do anything about it if over the rest to field commanders. The too identified with the Assad government they don't," he said with a shrug. communications equipment provided is and have too little battlefield experience. Much of 's future rests on Gener¬ too weak to reach across the country, he "He is a professor, not a soldier, " said said, so he uses Skype. There were al Idris's success on the battlefield. Crit¬ Abu Abdelrahman al-Suri, the pseud¬ enough fatigues from the United States ics say the newly unified command onym of a commander of Ahrar al- structure he presides over lacks both Sham, ajihadi fighting movement. the ground presence and the heavy The communications General Idris and his officers bristle weapons that are so desperately equipment provided is too at such criticism, rattling off their years ofmilitary training and pointing out that needed. Without both, they say, it will be weak to reach across Syria, impossible for him to forge a cohesive they defected at great personal risk. he said, so he uses Skype. force from the thousands of fractious, Like many Syrian officers, General fiercely independent rebel brigades ar¬ Idris joined the military to escape rural rayed against the still formidable mili¬ poverty. He was one of nine children for 10,000 soldiers, which were nowhere tary of President Bashar al-Assad. raised by a farmer who grew grain in a near enough, given the roughly 300,000 Under intense pressure from Western hamlet called ail-Mubarakiyah, near rebel fighters, he said. and Arab backers, hundreds of Free Syr¬ Qattinah Lake just south of Horns. In addition to planned training efforts ian Army commanders gathered in Tur¬ He left in 1977, eventually spending by the Americans, General Idris is urg¬ key last December to select a 30-mem- six years training in East Germany, ing Washington to train handpicked ber Supreme Military Council, which in where in 1990 he earned a Ph.D. in wire¬ commando teams to help secure Syria's turn chose General Idris as chief of staff. less communicatipns. At the academy, suspected stock of chemical weapons if Theyunified, grudgingly, because they he taught digital electronic design. He the government teeters. As for financial married and had five children, but were promised heavy weapons, they support, General Idris said very little said, in particular antiaircraft and anti¬ planned to retire to his village. had been forthcoming. tank weapons, and other, nonlethal aid. An attack in May 2012 on al- "We were promised a lot," he said, Some has materialized, although not Mubarakiyah pushed him to defect. He "but when the moment of truth arrives, called the generals he knew in the area, Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

hoping to ward off the assault. None tions supplies, the black marketers fill United States. He said that they were called back. The army killed three the orders if the accounts are full. He helpful in the fight estimating that people and arrested 70, including his can usually getthe Kalashnikov bullets, they had 3,000 men but it was the only wife's only brother. He has not been re¬ rocket-propelled grenades and small group he labeled extremist. leased. mortars that he needs. But if the acr For security, General Idris rarely When news of the attack reached counts are empty, he gets nothing. sleeps in the same place for two nights Aleppo, General Idris pretended ta his Many rebel -battalion commanders running. He takes the dangers he faces fellow officers that nothing was amiss. were civilians before the uprising. Hav¬ with a little black humor, interrupting "I could not tell them that the army ing organized a brigade from a few hun¬ the interview to call his wife "to tell her came and destroyed the village they dred men in their villages, they balk at that I am still alive." would have arrested me, accused me of Over all, General Idris said he taking orders and refuse to coordinate being a traitor who supported the revo¬ thought the war was progressing well attacks. lution." "They want everything from the chief for the rebels. The government was re¬ He had just poured his savings into of staff weapons, ammunition, sorting to tactics like long-range Scud building his dream retirement house. It money," General Idris said. "But if you missile attacks because it lacked sol¬ was destroyed, too. "I had not sat in my ask them what did you do with the am¬ diers, he said, but the rebels needed the house for even an hour," he said wist¬ munition and weapons, and how did you supplies promised by Western and Arab fully. spend the money, well, they don't like leaders more than ever. General Idris, soft-spoken and any commander to ask them what they "I would like to say to the decision humble compared with many military are doing. But we cannot work in this makers in these countries, you cannot men, said he received hundreds of tele¬ way." only listen to the news about Syria and phone calls daily, some angry, from General Idris said he could work with watch the TV, to see the massacres and commanders across Syria. most of the Islamist factions fighting in the destruction and wait," he said. "Ifyou He dispatches what he can. But he de¬ Syria, putting their number at about 50 still delay the decision to support Syria, scribed a mysterious system whereby you might take the decision when it is too unknown donors pay money to arms percent of the rebels. The exception was late. Then Syria will be like Somalia." dealers within Syria. When he requisi al-Nusra Front, blacklisted by the

K&7ERX«TOXAL litralb^^feSribimc Tuesday, march 5, 2013

IUI 200 km Syrian rebels seize # Gaziantep r^-/'^ ----""

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Mediterranean '-[--... city, reports say Sea ''% -£_ Horns

LEBANON/ SYRIA ports from Iraq that at least 40 Syrian soldiers who had taken temporary ' = " refuge from rebels on the Iraqi side of Keeping control of Raqqa the border on Sunday were killed on could signal turning point Monday as thé Iraqi military was trans¬ porting them back into Syria on a bus. in other areas of country Iraqi officials said the bus was damaged by bombs and that unidentified gunmen ing there right now between the heroes BY HANIA MOURTADA, killed most of the occupants. If con¬ of the free army and regime forces." ALAN COWELL firmed, it would be the most deadly case Raqqa had been under insurgent AND RICK GLADSTONE of cross-border violence between Iraq and Syria since the Syrian conflict siege for days, but a breakthrough came Syrian rebel fighters seized much of the began. Saturday when government forces contested north-central city of Raqqa on Rebel videos posted on YouTube abandoned the city's central prison. The Monday after days of heavy clashes about the Raqqa takeover included the Syrian Observatory for Human Rights, with government forces, smashing a destruction of a statue of Hafez al-As- a Britain-based anti-Assad group with a statue of President Bashar al-Assad's sad, the former president and father of . network of observers inside Syria, said father in the central square and occupy¬ the current president, whose family's fighters from Al Nusra Front and other ing the governor's palace, according to four-decade-long control of the country insurgent units seized the prison and re¬ activist groups and videos uploaded to is now threatened by the insurgency. leased hundreds of inmates. the Internet. Footage showed anti-Assad activists Earlier Monday, anti-Assad activists If the insurgents manage to gain and pulling down the statue down, its head reported heavy fighting was raging be¬ retain control of Raqqa, capital of Raqqa smashing in the fall. tween rebels and government forces Province, it would signify a potentially The Local Coordination Committees, backed by tanks and warplanes in important turn in the two-year Syrian a network of anti-Assad activists in Syr¬ Horns, the central Syrian city that had conflict. Raqqa, a strategic city on the ia, said the governor's palace in Raqqa been relatively quiet recently. Euphrates River, would be the first pro¬ had been seized by insurgents. An activ¬ Details of the clashes were imprecise, vincial capital completely taken over by ist reached by phone in Raqqa, Abu but the Syrian Observatory said fight¬ the armed resistance to Mr. Assad. Muhammad, said he also believed that ing flared in several neighborhoods of For the government, the loss of Raqqa the palace had been "completely liber¬ after government forces had would diminish the prospects that Mr. ated." The whereabouts of its loyalist launched an offensive to dislodge rebels Assad's military, now fighting on a num¬ on Sunday. occupants was not clear. ber of fronts, could retake a vast swath "The only place still under control of An activist in Homs, contacted via of northern and eastern Syria from the the regime, in the entire province of Skype, who identified himself as Abu rebels. Raqqa, is the military security build¬ Bilal, said there had been a successions The Raqqa news coincided with re ing," the activist said. "Clashes are rag- of "explosions that shook the entire Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

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A Syrian Army officer briefing soldiers on Monday for an offensive in Aleppo. Clashes in Raqqa have shifted attention from Aleppo after,

months of attempts by the insurgents to storm it

armed wing of the Syrian opposition. city" on Monday and clouds of black Faisal. Britain is expected to soon announce a smoke blanketed some neighborhoods. Mr. Kerry attended an international package of nonlethal military assist¬ The Local Coordination Committees conference in Rome last week that was ance, like vehicles. said there had been ' 'fierce and continu¬ convened to show backing for the Syri¬ Mr. Kerry had a working lunch on ous shelling from heavy artillery and an opposition. Monday with Mahmoud Abbas, the rocket launchers" directed at insur¬ He appeared to welcome some out¬ president of the Palestinian Authority, gents in several areas. side efforts to provide military support who was visiting Riyadh along with The clashes seemed to shift attention to rebels in Syria, even though the leaders from the Gulf states. The meet¬ from Aleppo, where fighting had Obama administration has decided not ing comes two weeks before President swirled for days around the Khan al-As- to send arms. Asked if there was a Barack Obama and Mr. Kerry are plan¬ al police academy in Aleppo, Syria's danger that arms sent by Saudi Arabia ning to travel to Israel, Palestinian most populous city and once regarded might fall into the wrong hands, Mr. areas and Jordan to hear ideas for try¬ as its economic heart, after months of Kerry said that it was important to put ing to revive the peace ef¬ attempts by the insurgents to storm it. pressure on the Assad government. fort. Both sides in the civil war, which star¬ "There is no guarantee that one On Iran, Mr. Kerry repeated the ted as a peaceful uprising almost two weapon or another might not, at some American refrain that time was running years ago and has now claimed an esti¬ point in time, flow into the wrong out for a diplomatic solution regarding mated 70,000 lives, acknowledged rela¬ hands," he said. "But I will tell you Iran's refusal to accept internationally tively high death tolls in the fighting for this: there is a very clear ability now in the Syrian opposition to make certain verified limits on its nuclear program. Khan al-Asal. He reiterated the argument that allow¬ On Monday, the U.S. secretary of that what goes to the moderate, legit¬ ing Iran to develop nuclear weapons state, John Kerry, criticized Russia and imate opposition is in fact getting to would encourage nuclear proliferation Iran for continuing to ship arms to the them, and the indication is that they are and heighten tensions in the region. Assad regime. increasing their pressure as a result of "But talks will not go on for the sake Mr. Kerry has sought to enlist Rus- that." of talks, and talks cannot become an in¬ . sia's cooperation for a political solution Alluding to efforts to provide military strument of delay that will make the to the war and met last week with For¬ support, the Saudi foreign minister said, situation more dangerous," Mr. Kerry eign Minister Sergey V. Lavrov. But Mr. "Morally, we have a duty." said. "So there is a finite amount of Kerry said in Riyadh that Russia had He added that the Assad regime was continued to send weapons to forces firing missiles at population centers in time."

loyal to Mr. Assad. Syria at times of the day when civilians Alan Cowell reportedfrom London and "Believe me, the bad actors, regret¬ were concentrated. "Nobody who has Rick Gladstonefrom New York. Report¬ tably, have no shortage of their ability to done that to his citizens can claim a ing was contributed by Michael R. Gor¬ get arms from Iran, from Hezbollah, right to lead a country," he said. donfrom Riyadh, an employee of The from Russia, unfortunately," Mr. Kerry While it has decided not to send arms, New York Timesfrom Baghdad, and an said in a joint news conference with the the Obama administration said it would employee of The Timesfrom Damascus. Saudi foreign minister, Prince Saud al- send food and medical supplies to the Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 4 March 2013 Attackers 'kill Syrian soldiers' in Iraq At least 40 Syrian soldiers and several Iraqis have been killed in western Iraq, officials in Baghdad say. THEY were among a group who fled across The identity of the gunmen is not known. the border into Iraq at the weekend to They appeared to have been well-prepared escape an attack by rebel fighters. for the assault, having with them roadside They were being driven back to the border in bombs, automatic weapons and rocket-pro- Anbar province when they were attacked by pelled grenades, officials said. gunmen, officials said. Iraq and Syria share a 600km (372 mile) bor- Inside Syria, opposition activists said rebels der, and the government in Baghdad has had overrun the northern city of Raqqa, in often expressed concern that the violence in what would be one of their biggest victories Syria could spill over into its own territory. of the conflict. Anbar is a province dominated by Sunni Unverified video footage was posted online, fled to neighbouring countries. Muslims who have been protesting for more showing a cheering crowd pulling down a sta- Some 70,000 people have died in the conflict than two months against the Shia-led govern- tue of Hafez Assad, the previous president which began with the uprising against ment they accuse of trying to marginalise and father of the current President Bashar-al President Assad's rule two years ago. them. Assad. 'NEAR-TOTAL CONTROL' The province has seen the formation of the The UK-based Syrian Observatory for Human Free Iraqi Army, a group openly supporting its Rights (SOHR) said the rebels had "near-total The group of Syrian soldiers and government fellow Sunnis in the rebel control" of Raqqa after days of fierce figh- employees had entered Iraq through the which is fighting the government of President ting. Yaarubiyeh border in the northern Nineveh Bashar al-Assad, whose own Alawite sect is province over the weekend, as anti-govern- an offshoot of Shia Islam. A police chief was killed and two government ment rebels launched an attack on the area. security officials were detained, SOHR said. A spokesman for the Iraqi prime minister told They were being taken to the al-Waleed bor- AFP news agency that the attack in Anbar Opposition fighters already control suburbs der crossing further south in Anbar when they "confirms our fears of the attempt of some to of the capital, Damascus, and parts of other were ambushed at Akashat, a senior Iraqi move the conflict to Iraq", but, he added, major cities such as Aleppo and Homs. official told Reuters. "we will face these attempts by all sides with Raqqa has been a refuge for hundreds of "Gunmen set up an ambush and killed 40 of all of our power".I thousands of Syrians who fled the violence in them, plus some Iraqi soldiers who were pro- other parts of the country; many others have tecting the convoy," he added.

lion in total to cover the costs accumulated by oil companies operating there over the past three years, but Baghdad rejects those contracts as Iraq parliament illegal. The 2013 budget allocates 750 billion Iraqi dinars ($644.33 million) for oil companies operating in the northern Kurdish enclave, which passes budget despite include majors such as Exxon Mobil, Russia's Gazprom Neft and Chevron Corp. BAGHDAD, MarchKurdish 7, 2013 - By Aseel Kami boycott (Reuters) Some lawmakers from the Sunni-backed Iraqiya Bloc also boycotted the session, saying that passing the budget without the on board THE IRAQI parliament passed the country's 2013 budget on would lead to bigger problems. Thursday despite a boycott by Kurdish members in protest at the "Today we laid the foundation stone in the project of dividing Iraq, amount allotted to pay oil companies operating in the autonomous because to ignore one's partner and not listen to his demands will push north, lawmakers said. him to seek other options," said Jaber al-Jaberi, an Iraqiya MP among Iraq's cabinet approved the 138-trillion-Iraqi-dinar ($118.5 billion) bud- those who boycotted the session. get in October, but differences between Shi'ite, Sunni and Kurdish fac- "I expect the Kurds will go to the federal court to disrupt the budget". tions repeatedly thwarted attempts by lawmakers to pass the draft legislation in parliament. The Kurds say the right to dictate their own oil policy is enshrined in the country's federal constitution. Kurdish lawmakers boycotted the vote on Thursday, but 168 members of parliament were present, ensuring the budget was passed, accor- Kurdish crude used to be shipped to world markets through a ding to a statement released by the parliament. A quorum is 163. Baghdad-controlled pipeline running from Kirkuk to the Turkish port of Ceyhan, but exports via that channel dried up in December due to "We didn't attend the meeting," Kurdish MP Rawaz Khoshnaw said. the payment row. "None of our demands were included in the budget. This is a very dan- gerous and alarming sign of what's coming in Iraq". The 2013 budget is based on oil price of $90 and average exports of 2.9 mln barrels per day. The standoff over the budget opened a new front in a long-running feud over land and oil rights between the central government and New legislation to govern the world's fourth largest oil reserves has been caught up for years in parliament, which has been all but paraly- Iraq's Kurdish region, which in recent years has signed contracts on its H own terms with international oil companies. sed since U.S. troops withdrew from Iraq over one year ago. Kurdistan says it is owed more than 4 trillion Iraqi dinars, or $3.5 bil-

7 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti Observatoire de la Vie Politique Turque (OVIPOT)...... 5 mars 2013 Processus de règlement de la question kurde : les principaux protagonistes affichent leur détermination

Par Jean Marcou

orsqu’une initiative politique est encore fragile, rien de tel que d’afficher sa détermination et sa conviction pour lui donnerL corps. C’est ce à quoi s’emploient actuellement l’AKP et le BDP qui sont les principaux protagonistes d’un règlement de la question kurde qu’ils s’accordent désormais à appeler «processus de paix». Après la publication surprise, la semaine dernière, par le quotidien Milliyet d’extraits de l’entretien qu’ont eu, avec Abdullah Öcalan, 3 députés du BDP, le 23 février 2013, tendant à accréditer l’idée d’une sorte marchan- dage entre le leader du PKK et le gouvernement pour parvenir à une fin des combats, les responsables politiques des deux bords n’ont cessé d’affirmer, au cours du week-end, que cette nouvelle péripétie n’affecterait en rien le processus en cours. du PKK qui s’y trouve, auraient rencontré les principaux Commentant la situation, au cours d’une réunion de son parti responsables de l’organisation rebelle, le 2 mars, en particuli- à Bursa, le 2 mars, le vice-premier ministre Bülent Arınç a fait er Murat Karayılan, Sabri Ok et Durak Kalkan. A l’issue, de un parallèle entre la publication de Milliyet et le triple assassi- cette réunion, Gülten Kışanak (photo), la co-présidente du BDP nat de Paris, avant de déclarer : «Nous nous attendions à ce a annoncé qu’une dizaine de militaires et fonctionnaires turcs, genre d’incidents, lorsque nous nous sommes engagés dans enlevés par le PKK, seraient prochainement libérés, soulignant cette voie. Mais nous sommes arrivés à un point où nous ne pou- que cela constituait un premier geste qui confirmait la crédi- vons faire demi-tour.» Revenant par ailleurs, sur la terminolo- bilité du processus de paix en cours. La dirigeante kurde a gie employés par certains médias, qui ne cessent de qualifier également expliqué que la délégation du BDP, dont elle a fait Abdullah Öcalan de «tueur d’enfants», Bülent Arinç a fait partie, a rencontré des représentants du KCK, lors d’une réu- observer : «Dites qu’il est le tueur de 30 ou 40 000 personnes nion présidée par Murat Karayılan. Elle a qualifié la rencontre si cela vous chante, ou appelez-le autrement, il reste qu’il est de «fructueuse» et «d’historique» avant d’annoncer que leurs un acteur important et central pour toutes ces masses qui interlocuteurs avaient été sensibles au fait que les discussions l’aiment.» Beşir Atalay, l’ex-ministre de l’Intérieur qui avait avec l’Etat turc aient été conduites par Abdullah Öcalan lui- été en 2009 l’un des acteurs de «l’ouverture démocratique» en même. Ils devraient répondre dans les dix jours qui viennent à direction des Kurdes, s’est exprimé dans le même sens, en la lettre que ce dernier leur a fait parvenir par l’intermédiaire soulignant que le gouvernement n’hésitait pas à prendre «tous de la délégation du BDP. les risques» dans cette affaire. Quant à Recep Tayyip Erdoğan, revenant sur le sujet, lors d’un meeting de son parti à Balikeşir, Le leader du PKK avait apparemment remis trois lettres aux le 3 mars, il a préféré s’en prendre à l’opposition et regretter trois députés du BDP, lors de sa rencontre avec eux le 23 févri- qu’elle ne participe pas au processus de paix en cours. Le pre- er sur l’île d’İmralı : la première pour la direction du BDP, la mier ministre a notamment rappelé que le CHP était venu le deuxième pour le commandement du PKK en Irak du nord, la voir en juin dernier pour essayer de mettre au point une feuille troisième pour les dirigeants du PKK en Europe. Ces trois let- de route afin de tenter de régler la question kurde, mais que tres ont désormais atteint leurs destinataires. On doit donc cette initiative n’avait finalement pas été suivie d’effet. Il est considérer qu’une nouvelle étape a été franchie ce week-end vrai qu’alors même que le processus d’İmralı (lancé en décem- et que, si les fuites de la semaine passée ont encore soulignée bre dernier par des contacts entre le gouvernement et Abdullah la précarité du processus engagé, elles ne l’ont pas profondé- Öcalan), tend à gagner en crédibilité, le CHP apparaît de plus ment entamé. Comme le dit le rédacteur en chef du quotidien en plus comme le grand absent de l’affaire ; une rebuffade qui Taraf, Oral Çalışlar : «Le processus est toujours là, en dépit de pourrait à nouveau coûter cher à la formation kémaliste. sa fragilité. Apparemment il y a toujours une compréhension mutuelle et un effort collectif pour parvenir à la paix». Il reste Côté kurde, les responsables du BDP qui se trouvaient déjà en que si l’on sait que la première étape du règlement devrait Irak du nord au moment de la publication de Milliyet, se sont consister en un cessez-le-feu, en mars, et un retrait des unités employés à rassurer le gouvernement sur leur attachement au du PKK du territoire turc d’ici le mois d’août, les conditions processus de paix, en qualifiant, eux-aussi, la fuite de d’une issue définitive n’ont toujours pas été dévoilées. Or, H l’entretien du 23 février de tentative de sabotage. Les mem- c’est bien là l’enjeu ultime. bres de la délégation du BDP, qui ont apporté la lettre d’Abdullah Öcalan en Irak du nord auprès du commandement

8 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

Mercredi 6 mars 2013

Les rebelles syriens prennent le contrôle de la ville de Raqqa, dans le nord du pays

La prise des insurgés pondère les succès revendiqués auparavant par le régime de Bachar Al-Assad

Hassaké i Lattaquié ) h .6

Homs Dejr ez-Zor

SYRIE \ ® Damas oAl-Walid

/

150 Km

Beyrouth r

Correspondance **-»*» La ville de Raqqa, située au ! i nord-est de la Syrie, sur les

berges de l'Euphrate, est tom¬ W. bée lundi 4 mars aux mains des

rebelles. Des scènes de liesse ont Une statue d'Hafez Al-Assad, père de l'actuel président syrien, est mise à terre par les rebelles qui se sont été filmées par les militants et emparés, lundi 4 mars, de la ville de Raqqa, dans le nord du pays, reuters mises en ligne sur YduTube. L'une d'elles montre des hommes La chute de la ville constitue un tard, les insurgés se sont emparés s'acharner à coup de chaussures des habitants de la province aver¬ sérieux revers pour l'armée régu¬ du champ pétrolier de Jbeysa, sur la statue fraîchement débou¬ tissant les rebelles qu'une colonne lière alors que celle-ci semblait dans la région de Hassaké. de chars était enroute pour la ville. lonnée.d'Hafez Al-Assad, père de reprendre l'avantage sur les rebel¬ Malgré l'abondancedes ressour¬ La présence des groupes armés l'actuel président, qui a régné sans les au nord-ouest du pays. Les sol¬ ces naturelles, la population de la partage pendant trente ans sur le dans le nord du pays inquiète en dats loyalistes avaient réussi à région souffre de pauvreté chroni¬ outre les autorités irakiennes qui pays. reprendre, vendredi f'mars, le que. Bien avant la révolution, craignent une contagion à l'inté¬ L'auteur de la vidéo s'écrie: contrôle d'une route reliant la ville Raqqa recevait l'aide du program¬ rieur de leur territoire. Quarante- « Viens ici Bachar voir le sort que d', à l'aéroport d'Alep. Un me alimentaire mondiale et du huit soldats syriens de l'armée nous avons réservé à la statue de axe qui devrait permettre de ravi¬ Secours islamique, en raison de la régulière, blessés et désarmés, ont ton père ! » Une autre montre, un tailler les troupes loyalistes encer¬ peu plus tôt dans la journée, la kati- sécheresse qui a frappé la région été tués lundi, sur le territoire ira¬ clées par les insurgés. pendant plusieurs années consé¬ kien où ils avaient trouvé refuge ba (unité de combattants) du Mar¬ Le contrôle de Raqqa par les cutives. La ville a en outre été sub¬ après de violents affrontements à tyr Ai-Hassan, l'une des brigades rebelles contribuerait à désencla¬ mergée par l'arrivée massive de proximité du poste-frontière de qui a participé à la prise de Raqqa, ver Deir ez-Zor, située à 105 km, et près de 800000 déplacés, en pro¬ Yaabroud. paraderdans la ville à bord de pick¬ pourrait lui ouvrir un couloir de venance de la région d'Alep et de la Les soldats ont été tués au cours up sous l' réjoui ou hagard de ravitaillement en armes et muni¬ ville de Deir èz-Zor. d'une embuscadequi leur a ététen¬ badauds le long des trottoirs. C'est tions jusqu'à la frontière turque. Si due en territoire irakien alors une. coalition de groupes armés les rebelles parviennent à mainte¬ Catastrophe humanitaire qu'ils étaient escortés par des mili¬ dont certains affiliés aux djihadis- nir leurs positions, ils contrôle¬ Cette précarité qui pourrait taires irakiens en direction du pos¬ tes de Jabhat Ai-Nosra qui serait à raient une vaste région haute¬ tourner à la catastrophe humani¬ te-frontière Al-Walid, contrôlé par l'origine de la chute de Raqqa. ment stratégique en raisondes res¬ taire si la ville est prise sous le feu les forces de sécurité du régime Le siège du gouvernorat au sources dont elle regorge. de l'aviation du régime. Le million syrien. balcon duquel le président Bachar Le 4février, les rebelles avaient d'habitants qui peuple aujour¬ Selon le porte-parole du pre¬ Al-Assad avait été acclamé en réussi à s'emparer du troisième et d'hui Raqqa ne disposerait plus de mier ministre irakien, Ali Al-Mous- novembre 2011 serait, selon les plus importantbarrage hydro élec¬ villes refuges aux alentours. images diffusées, également tom¬ saoui, neuf soldats irakiens ont trique du pays situé le long de Les habitants signalaient, lundi également perdu la vie pendant bé aux mains des rebelles. En fin l'Euphrate, contrôlant ainsi la dis¬ en fin d'après-midi, le passage cette attaque qu'il attribue à « un de journée, les locaux des très tribution d'eau et d'électricité d'un avion de chasse au-dessus de redoutés services de renseigne¬ groupe terroriste syrien infiltré en dans de nombreuses régions du îa ville, tandis que des messages territoire irakien ». m ment de l'armée de l'air, triste¬ pays. Une dizaine de jours plus étaient postés sur Facebook par ment célèbres pour la cruauté de Khalid Sid Mohand leurs tortures, étaient encerclés. Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti MARCH 5, 2013 The Sunni rise again: Uprising in Syria emboldens Iraq's minority community When Saddam fell, his people fell with him. But events in Syria have emboldened Iraq’s Sunni minority to fight for a greater share of power PATRICK COCKBURN A Sunni IRAQ OR MALIKI! Iraq or Maliki!” protesterat an “shout Sunni Arab demonstrators as anti-government they block roads in western Iraq in pro- demonstration test against Prime Minister Nouri al- in Fallujah Maliki and discrimination against their community.

Demonstrations by Sunni, in their tens of thousands, began with the arrest of the bodyguards of a Sunni politician on 20 December and are still continuing. For the first time since 2003 the Sunni – one fifth of the 33 million Iraqi population – are showing signs of unity and intelligent leadership as they try to escape political The Sunni have a lot to complain about. Rights Organisation, visited the women’s marginalisation in a country ruled since Anger is deep over an anti-terrorism law prison in Baghdad last year. She says the fall of Saddam Hussein by the Shia that allows detention without trial of a “there were 414 inmates of whom 169 had majority in alliance with the Kurds. suspect on the word of an unidentified been arrested but not sentenced. Our informer. Sheikh Qassim al-Kerbuli, a team saw traces of torture at the time of In the first days of the protests, Sunni leader in the Sunni heartland province of the investigation. Some women prisoners demonstrators held up pictures of Anbar, says: “I know a Sunni teacher in had been raped, usually when they were Saddam Hussein and waved the old Baghdad who threw a Shia student out of being moved from the place where they regime’s version of the Iraqi flag. This an examination because he caught him were being investigated to the prison.” changed when a revered Sunni scholar, cheating. The student told the security Abdul-Malik al-Saadi, taking a leadership forces the teacher was a terrorist and he is he accusation of rape caused outrage role, instructed that these symbols of now in prison.” Twhen a government supporter clai- Sunni supremacy should be dropped and med the women had been paid to make substituted with slogans acceptable to the Worse things can and do happen in the allegation. William Warda, Pascale’s Shia. Mr Saadi issued a fatwa condemn- prison. Torture of detainees is habitual, husband, who also belongs to the ing “regionalism”, which is the code for a leading to false confessions and long Hammurabi Human Rights Organisation, semi-independent Sunni region, a prison sentences. This is not confined to says the authorities “always depend on demand which, if granted, would mean Sunni, but they are most frequently tar- confessions from those arrested under the the break up of Iraq. He appealed instead geted for abuse. “When the security forces anti-terrorism law so they always use tor- for Sunni and Shia unity against the arrest someone they torture them with ture on them.” He says that when he Maliki government. A Shia political electricity,” says Nazar Abdel Hamid from asked why prisoners had been detained observer noted that “they are aware that Fallujah, who is helping organise the without charge for so long they say “they without winning over the Shia south of protests. “They are hung up by their are still looking for evidence against them the country they face isolation and hands or forced to sit on a broken bottle.” after three or four years.” defeat.” he demonstrators are enraged over Sunni grievances are much more exten- The new direction of Sunni opposition Twomen being detained for long sive than false imprisonment and mis- has met with a positive response. periods by the security forces because treatment. They feel they have been Muqtada al-Sadr, the nationalist populist their male relatives are under suspicion, reduced to the status of second class citi- Shia cleric, once dreaded by Sunni as the but cannot be found. Sheikh Kerbuli says zens, discriminated against when it comes inspiration for the death squads of the “I know of one woman who has been held to getting a fair share of jobs and projects Mehdi Army Shia militia, supported the for six years because her husband was to provide electricity, water and health- protests, saying: “Iraq is not only com- seen with a suspicious-looking black bag. care. They see anti-Ba’athist legislation, posed of Shia, but Sunnis, Kurds, Nobody knows what was in the bag but he supposedly directed against leading Turkmen, Christians, Mandeans and escaped, so they took away his wife ins- members of the Ba’ath Party that ruled Jews as well.” This cross-sectarian appeal tead.” Iraq from 1968 to 2003, as a sectarian by the Sunni makes it more difficult, but weapon used to take away the jobs and not impossible for Mr Maliki to play the Such stories are confirmed by human pensions of Sunni teachers and minor sectarian card in upcoming local and par- rights activists who have visited prisons. civil servants. Ghassan al-Atiyyah, a polit- liamentary elections this year. Pascale Warda, a former minister and one ical scientist and activist, says he visited a of the heads of the Hammurabi Human teacher in the Sunni district of ➡

10 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti ➡ Abu Ghraib in Baghdad who “after 30 burnt out Sunni mosques, or mosques have been turning up at Sunni homes. years as a school teacher is out of a job taken over by Shia, underline the extent They read “the zero hour has come. So and a pension. They just sent him a mes- of Sunni defeat. Abdul-Karim Ali, a real leave along with you families... you are sage written on a scrap of paper saying estate broker, says Sunni may want to the enemy.” They are signed by the “Go home”. He is penniless. If he was return, but they are frightened by Mukhtar army, a newly formed Shia sec- younger he would get a gun.” rumours of action against them, even tarian group though their spokesman when these are not true. “I was just with denies the flyers come from them. Even Many Shia express sympathy for cases a Sunni family in Doura, who want me to so, many Sunni residents are panicking, like this, but they add that Sunni in sell a good house in Bayaa in another part packing up and fleeing to Sunni enclaves Anbar, Salahudin, Nineveh and Sunni of Baghdad, where they used to live, but in other parts of the city. districts of Baghdad are frequently they think it is now too dangerous for unemployed because they used to have them to go there even to visit.” t is easy to see why they go. Before plum jobs under Saddam Hussein as I2006 Jihad was a mixed middle class army, police or intelligence officers. In Sunni hopes and Shia fears are being neighbourhood. I had driver called the 1980s it was said that 80 per cent of heightened by the struggle for power in Bassim Abdul Rahman, a Sunni who had army officers were Sunni and 20 per cent Syria with the Sunni majority there likely built a house for himself there with a sit- Shia, while the proportions were the to emerge the winners. This emboldens ting room and two bedrooms in 2001. “I reverse in the lower ranks. A retired Shia the Sunni of Iraq who no longer feel iso- didn’t complete it because I didn’t have general says “it is hypocritical of Sunni to lated and sense that they benefit from a enough money,” he says. “But we were so demand back security jobs that they only region-wide Sunni counter-attack against happy to have our own home.” In the held in the past because of sectarian bias the Shia led by Saudi Arabia, Qatar and summer of 2006 Shia militiamen of the in their favour.” Turkey. “Extreme Sunni and Shia both Mehdi Army took over Jihad, and Bassim feel a sense of power,” says Dr Atiyyah, fled with his wife and three children to he Sunni demonstrations, now ente- “The Sunni say we have the whole Arab Syria. When he came back three months Tring their third month, raise a ques- world behind us. The Shia leadership later he found that a Shia family was tion crucial to the future of Iraq: how far says we are the majority in Iraq.” He fears occupying his house and neighbours told will the Sunni, once dominant, accept a these beliefs are a recipe for mutual him to leave immediately or the militia- lower status? Members of the govern- destruction. A strong sign that the civil men would kill him. He and his family ment fear the real agenda of the Sunni is war in Syria is spreading into western were forced to squat in a single damp not reform but regime change, a counter- Iraq came this week when 48 unarmed room in his brother-in-law’s house in a revolution reversing the post-Saddam Syrian soldiers and nine Iraqi guards Sunni district. Hussein political settlement. “Shia lea- were killed probably by al-Qa’ida in an ders believe they have been elected, are ambush on Iraqi territory to which they He tried to work as a taxi driver but most legitimate and any change should come had fled. of Baghdad was too dangerous for him to through an election,” said one senior offi- drive in. In his old neighbourhood he was cial. “If there should be any attempt to l-Qa’ida in Iraq is using the protests denounced as “being a high ranking offi- take power from them by force, they will Ato issue a call for Sunni to take up cer in the former intelligence service.” He fight.” arms against the government. There has discovered that all his possessions had been an increase in suicide bomb attacks been looted. Desperate, he sold his car There is no doubt that in 2003, with the on Shia targets and harassment of and his wife’s jewellery and used the fall of Saddam Hussein and again in the government forces, mostly in areas where money to try to get to Sweden illegally via sectarian civil war of 2006-8, the Sunni al-Qa’ida has traditionally been strong Malaysia using a Lithuanian passport. of Iraq suffered historic defeats. Baghdad north of Baghad, There is no doubt these His plan failed and he returned miserably became a largely Shia city with few mixed attacks fuel sectarian animosities, parti- to Baghdad. He is driving a taxi again, districts and remains so to this day. cularly as the government suspects Sunni but the streets of Baghdad are so full of politicians and religious leaders of giving yellow taxis, and traffic is so bad, that he “More than half of all Baghdad neigh- a green light to these actions as a form of cannot earn more than $25 on a good bourhoods now contain a clear Shia leverage against the state. “There are day. majority,” reads a US embassy cable on those who will close their eyes to what al- the changed sectarian balance in the cap- Qa’ida is doing,” says a leading politician. Iraq has many people with similarly ital dating from the end of 2007 and pub- “Maybe al-Sahwa, the Sons of Iraq [the ruined lives. Many Sunni have seen their lished by Wikileaks. “Sunni have largely government paid Sunni militia], will not lives torn apart by occupation and sectar- fled to outlying areas or have been con- be so interested in fighting al-Qa’ida.” ian violence over the last decade and are centrated into small enclaves surrounded fearful of it happening again. Another by Shia neighbourhoods.” A sub-heading At the heart of the problem of creating an Sunni friend has done better and has a in the cable about these enclaves reads acceptable consensus and balance of middle ranking post in a ministry where “islands of stability in a sea of fear”. This power between Shia, Sunni and Kurd in he says most jobs are going to members generally remains the situation to this Iraq is that they have all been trauma- of the ruling Dawa party of Mr Maliki. day. Shia and Sunni do not necessarily tised by atrocities inflicted on them by “They run it like a tribe,” he says. “Every hate each other, but they do fear each other Iraqi communities in the recent appointee is one of their relatives.” He other and that fear will take long to dissi- past. In the case of the Shia and Sunni the speaks fearfully of civil war but adds that pate. memory of the sectarian slaughter of “if the Sunni could just get jobs and pen- 2006-7 is still fresh and it takes little to sions all this fury would ebb away.” G Much of Iraq has been cantonised into revive past terrors. For instance, in the Sunni, Shia and Kurdish areas in a way largely Shia Jihad district of south-west that was not true before 2003. In places, Baghdad in recent days menacing notes

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niusniunu ïuralô^ .^Sribunt MARCH 7, 2013 Unexpected push for peace

DIYARBAKIR, TURKEY

Moves by Turkish leader and senior militant raise hopes, but war continues

BYTIMARANGO

When three prominent Kurdish women were slain in Paris in January, some people predicted that the activists' deaths would derail peace talks started late last year with the Turkish govern¬ ment. Just the opposite appears to have

NEWS ANALYSIS

happened, as both sides have moved forward with more determination to end

the conflict, which has claimed almost BULENTKIUC/AGENCE FRANCE-PRESSE

40,000 lives over nearly three decades. Kurds in Diyarbakir awaiting the arrival of the bodies of the three Kurdish women killed Recep Tayyip Erdogan, the Turkish in Paris in January. Their deaths seem to have helped negotiations, not derailed them. prime minister, has become such a forceful advocate for peace that he said he would drink "hemlock poison" if it meant an end to hostilities. GEORGIA Abdullah Ocalan, the founder of the --;i Kurdistan Workers' Party, or P.K.K., which is deemed a terrorist organization Ankara by the United States and the European Union, recently released a letter from TURKEY KURDISH AREAS ,w-, his prison cell calling for a cease-fire by Diyarbakir March and the withdrawal of fighters Stt IRAN from Turkish territory by August. <'»Y-i :i Mr." Erdogan, frustrated with Tur¬ Souk*: MchMt tad* CoiuMMt '"" ' SYRIA IRAQ key's limited ability to shape the Arab world's revolutions and facing a back¬ lash at home for his support ofthe rebels

in Syria's civil war, has shifted to seek¬ presidential system," Mr. Ulgen said. people and denied me my language," ing peace in his own backyard. If the The leak of minutes from a recentjail- said Kudbettin Yas, 60. "But today when talks bear fruit, they will bolster Tur¬ house meeting with Mr. Ocalan, in I go to the funeral, I will chant for peace. key's position as a regional power, burn¬ which he threatened more war if Mr. Er¬ I still have hope for peace."

ish Mr. Erdogan's legacy as a peace¬ dogan failed to meet his demands for While the torture, disappearances and maker and, perhaps, propel him to the greater Kurdish rights, has caused a stir extrajudicial killings of Turkey's 1990s

presidency next year. in the Turkish news media, and some counterterrorism campaign have largely "If the talks are successful, he would commentators have suggested the pro¬ stopped, thousands of Kurdish activists get a peace dividend, as the leader that vocative statements could complicate are in prisons on terrorism charges for finally brought peace to Turkey after the peace talks. engaging in peaceful political activities.

three decades of internal strife," said National politics aside, here in Diyar¬ "There are many things we want to Sinan Ulgen, a former Turkish diplomat bakir, the soul of Turkey's Kurdish re¬ say, but as soon as we talk we are put in who is chairman of the Center for Eco¬ gion and a world apart from cosmopolit¬ prison," said a man at the funeral, ex¬ nomic and Foreign Policy Studies, a re¬ an Istanbul, the hopes for peace, while plaining that even speaking to a report¬ search organization in Istanbul. real, are tempered by accumulated er about his anger toward the state

According to analysts like Mr. Ulgen, traumas of war and the resentments could land him in jail. Mr. Erdogan has found himself without against a state that for decades denied Yet scenes that played out across the

the votes in Parliament to make consti¬ Kurds their identity. city recently were testimony to small tutional changes to create a stronger On a cold January day, old men in this advancements in Kurdish rights that presidency, the office that he might seek ancient city of basalt stone walls and would have been impossible a few years in next year's election, and is gambling grand mosques waited for another fu¬ ago. In the courthouse a defendant, a that the peace process will attract neral for a guerrilla fighter. It was a re¬ former mayor on trial for his involve¬

enough support from Kurdish law¬ minder that for all the talk of peace, ment with a banned Kurdish organiza¬ makers to alter the Constitution. "That there is still a war. tion, spoke Kurdish in his own defense,

is his only hope now to get this shift to a "For 30 years the state has killed my the result of a recently passed law. At a

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Dicle University in Diyarbakir. "These headquarters,jail and torture chambers local library, named for the Kurdish nov¬ steps have allowed people to maintain for Turkey's counterterrorism forces elist Mehmed Uzun, college students their hopes that this problem will be is being remade into a tourist destina¬ studied Kurdish grammar in anticipa¬ solved." tion. The site will include a cafeteria, a tion that one day the state would allow There is an ovemhelming sense here stage for puppet shows and an archae¬ them to teach in Kurdish. Still, Kurds that the end of violence would not mean ology museum that honors the city's Ot¬ feel like second-class citizens. the end of the Kurdish struggle. The toman past. "There is the general view that all families of those killed by state paramil¬ There will be no acknowledgment of Kurds are criminals, that a Kurd has a itary units in the 1990s want justice, but its recent horrors. gun or a bomb," said Mehmet Aktar, a the 20-year statute of limitations on "It gave me chills at first, but all those lawyer who says he still refrains from murder is expiring on many of the days are over," said Remzi Gendal, 29, a speaking Kurdish in public when he vis¬ cases, which have been slowly winding worker at the site, who added that its Istanbul. through the judicial system. former inmates sometimes visited. Mr. Erdogan and his Islamist-rooted "From now on, many cases will be "For the moment, we have a lot of hope. Justice and Development Party have dropped," said Tahir Elci, chairman of But I am cautious. With God's will, this brought unprecedented improvements the local bar association, who has spent war will be over." for Kurds in the southeast, including a years pursuing such cases. "If victims Kurdish television station, better health cannot reach justice and they don't Sebnem Arsu in Diyarbakir and Ceylan care and infrastructure. learn the truth about their relatives, it Yeginsu in Istanbul contributed report¬ "To be fair, it was Erdogan who has will be impossible to achieve social ing. taken the most radical steps on the path peace in this country." toward solving the Kurdish problem," Meanwhile, a complex of centuries- said Vahap Coskun, a.law professor at old buildings within the walled city

LE FIGARO

mercredi 6 mars 2013 Difficiles tractations

entre Ankara et le PKK

La Turquie cherche à négocier une sortie de crise dans son conflit sanglant avec les Kurdes du PKK et leur chef, Abdullah Ôcalan.

LAURE MARCHAND le 23 février pour aller rencontrer

ISTANBUL «Apo», primant publiquement sur la libération du territoire de Turquie d'ici au 15 août, possible d'une vingtaine d'otages, des jour anniversaire de la première attaque fonctionnaires et des militaires qui ont du PKK en 1984. été enlevés dans le sud-est de la Turquie, La multiplication des déclarations et Une enfant un portrait la représentante du parti pro-kurde des déplacements d'émissaires de ces d'Abdullah Ôcalan, le leader du PKK, donne à l'opinion publique turque un lors d'une manifestation dans la ville derniers jours confirme la poursuite ef¬ gage de la volonté des rebelles de faire de Qamishli, en Syrie, le 1er mars. fective des pourparlers directs entre aboutir les négociations engagées avec Imrali et le gouvernement turc pour ten¬ Ankara. Elle s'est exprimée depuis le turc qui convaincraient les rebelles de ter de mettre fin au conflit qui a fait plus Kurdistan irakien, où elle se trouvait ce déposer les armes n'ont pas encore fait week-end avec d'autres personnalités de 45 000 morts en près de trente ans. La l'objet d'une- déclaration officielle. Des tentative de « sabotage » du processus qui kurdes de Turquie. La délégation s'est droits élargis à la minorité kurde, qui re¬ a été lancé en décembre, ainsi qu'elle a été rendue dans les monts Qandil, dans le présente environ un cinquième des décrite par le gouvernement islamo-con- nord de l'Irak, pour s'entretenir avec les 75 millions d'habitants de la Turquie, ga¬ servateur, a ainsi été minimisée par les chefs de guerre du PKK, qui y ont instal¬ rantis par une nouvelle Constitution sont deux parties : jeudi dernier, le quotidien lé leur base arrière. Ces derniers lui ont évoqués, ainsi qu'un renforcement des MMJyet a publié des extraits du verbatim remis leur réponse à la feuille de route administrations locales, même si une de la rencontre qui s'est tenue à Imrali le détaillant le plan de paix proposé par 23 février. En cas d'échec du plan de paix; autonomie régionale est écartée. Surtout, Abdullah Ôcalan, le chef de la guérilla, et selon des propos attribués à Abdullah rien ne filtre sur les tractations concer¬ emprisonné sur l'île d'Imrali dans la mer Ôcalan, «il v aura une guerre crvflé avec nant le développement du PI, la branche de Marmara, à 1 500 kilomètres de là. 50000 personnes. EtUy aura des morts, je syrienne du PKK, qui a pris le contrôle de

Emprisonné sur une île préviens ». Cette phrase a été interprétée larges bandes du territoire syrien le long comme un inacceptable chantage par de de la frontière avec la Turquie et qui Trois députés kurdes avaient été autori¬ nombreux commentateurs. pousse Ankara à rechercher une solution sés.à embarquer à bord d'un garde-côte Les offres concrètes du gouvernement pacifique avec la guérilla. @

13 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 7 March 2013 Iraq 10 years on: From death to dollars - how Kurds struck it rich The Legacy - Day 5. The Kurds - Iraqi Kurdistan was the scene of Saddam’s greatest crime. It is also the home of the country’s newest oil fields, which present both an opportunity – and a threat – to its people PATRICK COCKBURN

rbil - Kurdistan presents itself as the new economic tiger of the Middle East, flushE with the prospect of exploiting its oil- fields. The tall towers of two new luxury A 1988 photograph hotels rise high above the Kurdish capital shows a Kurdish Erbil, the oldest inhabited city in the world father holding his whose skyline had previously been domina- baby in his arms in ted by its ancient citadel for thousands of years. Halabja, northeastern Iraq. Both were killed Nearby, a glittering new airport has in an Iraqi chemical replaced the old Iraqi military runway. In attack on the city contrast to Baghdad and other Iraqi cities the cars in the streets look new. Above all, large interests in southern Iraq, but failed beyond the KRG’s frontiers. In recent weeks and again in sharp contrast to further to do so as other oil majors – Chevron, Total al-Qa’ida suicide bombers blew up the main south, there is a continuous supply of elec- and Gazprom – had also signed their own police station in Kirkuk 50 miles south of tricity. deals. Erbil and assassinated a senior general and his bodyguards in Mosul, a similar distance “I cannot find employees to go and work in When the Kurds first encouraged foreign oil to the west. the oilfield,” complains a Kurdish manager companies to look for oil on territory they in a Western oil company. “I cannot even controlled, Baghdad was sanguine. In 2007 The political geography of the Middle East find rooms in the new hotels for visiting Iraq’s Oil Minister Hussein Shahristani, is changing in ways that so far are to the executives because they are so full.” now Deputy Prime Minister in charge of advantage of the Iraqi Kurds, though the Convoys of shiny black vehicles conveying energy-related issues, said to me that, even trends may not always be so. The KRG con- delegations of visiting businessmen from if foreign oil companies found oil, they sists of three provinces – Erbil, Dohuk and Germany, France, the UAE and Turkey race would not be able to export it. He asked sar- Sulaimanya – that won de facto autonomy through the city. Many of those now coming castically: “Are they going to carry it out in in 1991 after the Kurdish uprising in the to Kurdistan could not have found it on the buckets?” It is this calculation that has wake of the first Gulf War. This area map a few years ago and – so Kurds who changed radically in the last year. A new expanded dramatically in 2003 as the have met them caustically remark – are pipeline is being built between the KRG and Kurdish pesh merga militiamen advanced often still unsure of its location when they Turkey, which in theory would enable the and Saddam Hussein’s forces collapsed. leave. But there is no doubting internation- Kurds to export crude and get paid for it The Kurds captured Kirkuk and its oilfields al business enthusiasm for the Kurdistan without permission from Baghdad. This as well as a swathe of territory north and Regional Government (KRG), the semi- would give the five million Iraqi Kurds an east of Mosul and have never been likely to independent enclave in northern Iraq that economically and politically independent give it up. An explosive aspect of the deal is prospering like no other part of the coun- state for the first time in their history after with ExxonMobil in 2010 is that three of its try. A Kurdish businessman says: “We are decades of war, ethnic cleansing and geno- six exploration blocks are outside the KRG, benefiting from having a boom at a time of cide. On the other hand, Turkey may decide but inside territories disputed between austerity and slow growth in the rest of the that it is not in its interests to defy Baghdad Kurds and and between the govern- world, so the boardrooms of international and break up Iraq. ments in Erbil and Baghdad. Last year pesh companies are particularly interested in merga and Iraqi troops confronted each us.” elf-determination is close, but not quite other along the so-called “trigger” line, there yet. One Kurdish observer said: stretching from the Syrian to the Iranian At the heart of the boom are 50 or 60 for- “WeS Kurds have one of the most complica- border. eign oil companies seeking to find and ted political situations in the world.” It is exploit Kurdistan’s oil, on better terms and easy to forget this in the present boom-town It is a moment of unprecedented political with greater security and official backing atmosphere of the KRG. First, the Kurdish change in the region. Iraq as a country is than they could find in the rest of Iraq. This autonomous zone is landlocked and on all getting close to disintegration as a single influx started with small and obscure for- sides faces powers – Turkey, Iran, Syria and state, but this is not inevitable. Old alliances eign companies in the years after the fall of the rest of Iraq – that are oppressing Kurds are being junked and hated enemies Saddam in 2003. But foreign interest deep- or have oppressed them in the recent past. embraced. Massoud Barzani, long ened, the size of the oil companies The KRG may be a haven of peace for the demonised in Turkey, was a guest at the increased, and in 2010 ExxonMobil signed moment but violence is not far away. Syria, conference of Turkey’s ruling AKP party an exploration contract with the KRG. The Iraq and Turkey are fighting guerrilla insur- and was given a standing ovation. The Iraqi central government in Baghdad was furious gences of varying levels of intensity just Kurds are tipping towards Ankara ➤ and threatened to punish Exxon, which has

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➤ and away from Baghdad. For a decade an area surrounded by the houses of direc- Turkish companies have poured into KRG tor generals working for the government,” and are doing trade worth at least $8bn said another source. “I have a higher salary (£5.3bn) a year there. The Shia-Kurdish than any of them but they have houses three alliance is the backbone of the post-Saddam times bigger than mine.” He complained settlement brokered by the Americans, but that it has taken him months to find a is today it is looking frayed. Mr Barzani and decent school for his daughter and, like- the Iraqi Prime Minister Nouri al-Maliki are wise, a good hospital for a sick friend. Erbil barely on speaking terms. The Kurds feel, as may have several five-star hotels, but so few do other opponents of Mr Maliki, that he ordinary Kurds visit them that local taxi has repeatedly reneged on power-sharing drivers often do not know where they are. agreements, particularly when it comes to military and security appointments. In many respects the exaggerated expecta- The Erbil Rotana hotel in the Iraqi tions generated by the Kurdish tiger resem- When it seemed likely in 2003 that the US Kurdish city of Erbil ble those surrounding the Celtic tiger in would invade Iraq from the north accompa- Ireland before 2008. Both nations are nied by 40,000 Turkish troops, the Iraqi small, long-oppressed and impoverished, midst of an international outcry, US relen- Kurds were terrified and demonstrated vig- and feel history has treated them unfairly. ted and rescued the Kurds by declaring a orously in protest. These days a Turkish Having endured hard times for so long, no-fly zone. alliance with the KRG appears to many to both may be vulnerable to seeing a boom as be a reassuring alternative to dealing with being permanent when it is in fact part- But Kurdistan was devastated. People had the chaotic and increasingly hostile govern- bubble. been forced into cities and 3,800 villages ment in Baghdad. Arab-Kurdish links are and towns were destroyed. This was weakening at many levels. At the top, Momentous decisions must be taken by the oppression on the level of Hitler’s armies in Kurdish influence in Baghdad is declining, Kurds and their neighbours when the Poland and Ukraine. The very land was car- particularly since the incapacitating illness pipeline to Turkey is finished. One expert peted with anti-personnel mines like large of President Jalal Talabani who had previ- on Kurdistan asks “is Turkey playing a yellow and white mushrooms. The moun- ously played a conciliatory role at the centre game of bluff or will it give up on Baghdad? tains were stripped bare of trees for heating of Iraqi politics. At street level fewer Kurds Do they see it as having fallen permanently and cooking. The two main parties – the speak compared to 20 years ago into the hands of Iran?” The Kurds are gam- Kurdistan Democratic Party of Mr Barzani when many were former conscripts in the bling for high stakes in balancing between and the Patriotic Union of Kurdistan of Mr Iraqi army. Few Kurds travel to Baghdad Turkey, Iran and Baghdad. They have hith- Talibani – made a bad situation worse by except for urgent business because it is dan- erto done so with success but they are in fighting a ferocious and wholly unnecessary gerous, though many travel to Turkey on danger of over-playing their hand. civil war. holiday. Only a few years ago the Turks would regularly close the Khabour bridge, Where are they now? Hans Blix The contrast between Kurdistan as a ruined the main crossing point between the KRG battlefield and its appearance today is so and Turkey, leading to enormous traffic ew people were more qualified to find striking as to take one’s breath away. It may jams. These days it is Baghdad that tries to out whether Saddam Hussein was also be so great as to unbalance its leaders’ F emphasise the KRG’s isolation, refusing hiding weapons of mass destruction than sense of the feasible. One critic says: “We even to allow the plane carrying the Turkish Hans Blix. are making the same mistake with the Energy Minister to cross its airspace for a Turks today as we did with the Americans conference in Erbil. As director general of the International and the Shah in 1975. We are once again Atomic Energy Agency (IAEA) from 1981 to becoming over-reliant on foreign powers.” urdistan has changed enormously in 1997, he was in charge of overseeing inspec- For all the economic development in KRG it the last decade. At several moments tions of the country’s nuclear programme. remains dependant on getting a 17 per cent overK the last 40 years the Kurdish cause During that time Iraq concealed the pro- share of Iraqi oil revenues proportionate to seemed irretrievably lost. In 1975 their gramme from inspectors – it was only dis- its population. The KRG likes to present forces, then led by Mullah Mustafa Barzani, covered after the 1991 Gulf War. As head of itself as “the other Iraq” so different from the father of the current KRG President the UN team responsible for searching for the rest of the country. But some things Massoud, were betrayed by the US and the weapons of mass destruction, Mr Blix work the same. For instance, some 660,000 Shah of Iran who suddenly withdrew sup- returned to Iraq in December 2002 and Kurds have official jobs though at least half port as the Kurds were locked in battle with remained until the week before the war do nothing at all. Much government rev- the Iraqi army. Saddam Hussein seemed began in March 2003. In his final report to enue goes on paying them and without a triumphant and Kurdish prospects for self- the Security Council, Mr Blix reported share of Iraq’s oil revenues the economy determination were apparently extingui- minor infractions by Iraq, but said there would collapse. “Ease of doing business in shed forever. But the Shah fell and Saddam was no compelling evidence that it had a Erbil compared to Baghdad is very good,” invaded Iran in 1980, leading the Iranians hidden arsenal or was blocking the work of says a businessman. “Compared to the rest to renew support for the Iraqi Kurds. They the inspectors. He repeatedly called for of the world it is rubbish.” A sign that many took over much of the country, only to see more time to search for the WMD. Kurds do realise their continued economic Iran forced to agree a truce in 1988 leaving dependence on Baghdad is a sharp drop in the Kurds to face Saddam’s vengeance. Following the 2003 invasion, Mr Blix the last three months in property prices in Many were gassed in Halabja and 180,000 became a fierce critic of the US and the UK. Erbil, a fall attributed to disagreements civilians slaughtered in the al-Anfal cam- The 82-year-old Swede is now retired, but with Baghdad. paign in 1988 and 1989. Again, everything Blix has warned against making the same looked dark for the Kurds until Saddam mistake, this time with Iran. “Today there is Kurdistan may have greater security and invaded Kuwait and was defeated in 1991. talk of going on Iran to eradicate intentions better political direction than Baghdad, but The Kurds rose up, failed to get US support, that may not exist. I hope that will not it is similarly corrupt. “I call it and were forced to flee in their millions in happen.”G ‘Corruptistan’,” said one woman. “I live in the face of an Iraqi counter-attack. In the

15 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 14 mars 2013

LesDes milliers amazones de femmes kurdes insurgées ont pris les armes au sein du de la guérilla PKK

Par Boris Mabillard années noires, aucune famille n’est épar- gnée. Les violences policières radicalisent la rébellion qui voit ses rangs grossir. La vasin a grandi dans la violence, entre figure du rebelle qui résiste aux oppres- Bingöl et Diyarbakir dans l’est de seurs devient populaire. «Toute ma famille Al’Anatolie. Elle a vu l’insoutenable, elle sympathise avec la rébellion. Une soixan- était encore toute petite. Pour transcender taine de membres du clan auquel nous l’horreur et échapper à un destin prévisi- appartenons, parents proches ou éloignés, ble, elle a rejoint, il y a une quinzaine ont rejoint le PKK.» Un oncle a embrassé d’années, la guérilla du Parti des travail- la cause révolutionnaire, il est appréhendé leurs du Kurdistan (PKK). Elle n’avait pas et meurt peu après en détention. Son corps 16 ans. Nombreuses sont les femmes à est suspendu à un filin, treuillé par un héli- avoir gagné la rébellion. Comme Julia, ou coptère, et exhibé au-dessus du village. comme les trois militantes assassinées à La violence s’immisce aussi dans le Paris, le 9 janvier dernier. Elles prennent Une combattante du PKK. (AFP) les armes pour défendre les droits et la foyer d’Avasin; son père, battu par des dignité du peuple kurde, autant qu’elles rapports sexuels au sein de la guérilla, de compagnons d’armes alors qu’il effectue fuient la misère et le carcan de traditions toute activité récréative, l’alcool est pros- son service militaire en 1980, garde depuis patriarcales. Derrière le combat des insur- crit aussi, eut raison des réticences. des séquelles psychologiques invalidantes. gés kurdes se dessine en filigrane une lutte a longue chevelure d’ébène, lisse, «Il ne se rase pas lui-même», raconte-t- pour l’émancipation des femmes. encadre un visage émacié aux traits elle. «Il devenait parfois violent, battait ma Une photo montre Sakine Cansiz, Svolontaires. Avasina a du mal à respirer, mère. Une fois, il a tenté de me jeter par la l’une des trois victimes du meurtre de elle se relève, rapproche sa chaise, presque fenêtre, ma mère s’est interposée et a pris Paris, en treillis kaki à côté d’Abdullah haletante. Il y a la méfiance, la peur de se les coups.» Ocalan, le fondateur et leader historique faire dénoncer, mais surtout l’émotion. Par Avasin quitte l’école avant la fin de sa du PKK. Ils se tiennent debout sur une où commencer? Il y a tant à dire: «La souf- scolarité, «ma famille avait des préjugés estrade en bois, côte à côte. C’était proba- france, la prison, la torture, les opérations, sur le rôle des filles, je n’avais pas le droit blement en 1992. Présente dès la création les morts, les injustices, les amis.» Avasin de porter de pantalons, ni de parler en du parti en 1978, Sakine Cansiz est la pre- n’est pas son vrai nom, ça signifie bleu public. Les activités autorisées aux filles mière femme à atteindre le sommet de la comme l’eau vive des torrents, un nom de étaient limitées», et l’école n’en faisait pas hiérarchie. Inspiré par le marxisme, pétri guerre répandu parmi les combattantes du partie. «Je me suis rendu compte de ce de lutte des classes et d’égalitarisme, PKK. Elle est née à Diyarbakir, en 1983, déséquilibre plus tard lors d’un meeting Abdullah Ocalan veut libérer les Kurdes mais garde des liens très forts avec son vil- tenu par un parti pro-kurde, proche du de toutes les oppressions. Il voit dans la lage de la province de Bingöl. Et retourne PKK, des femmes parlaient dans un micro- promotion de l’égalité des sexes un bélier souvent l’été dans ce qu’elle considère phone devant un parterre mixte. Il était pour transformer la société kurde, tribale, comme sa vraie maison. C’est là, dans la question des droits des femmes.» Elle féodale et par nature conservatrice. Sakine campagne alentour où ses jeux d’enfant la rejoint le PKK tout naturellement, en ren- Cansiz crée le front des femmes, qui ramènent sans cesse, qu’elle rencontre dant de petits services. «Nous étions deux devient un mouvement au sein du mouve- pour la première fois les rebelles. Elle n’a copines, nous parlions de faire le pas; ment, avec sa propre organisation mili- pas 10 ans. devenir militante avec une arme, cela fai- taire. Le PKK affine sa rhétorique et fait «Une nuit, à Diyarbakir, j’ai été réveil- sait rêver. J’y suis allée, pas elle. Je l’ai de l’émancipation des femmes un combat lée par des coups de feu, ma mère m’a pris revue il y a quelques semaines par hasard, autant qu’un argument de recrutement. dans les bras pour me protéger des balles elle regrette de ne pas m’avoir suivie. Et Dans les années nonante, les femmes perdues: lorsque le silence est revenu, j’ai moi, j’ai vu à quoi j’avais échappé: un représentent jusqu’à 30% des combattants vu les corps, le sang, quatre jeunes mari non désiré, qui me forcerait à porter de l’armée clandestine et il y aurait encore hommes présentés plus tard comme des un foulard et une longue jupe sombre.» aujourd’hui près d’un quart de femmes rebelles avaient été liquidés par les forces près son engagement dans le PKK, la parmi les 5000 rebelles armés. D’autres de l’ordre en bas de chez nous. L’un d’eux réalité la rattrape vite, elle se fait arrê- guérillas d’extrême gauche ont recruté des avait même tenté de se réfugier dans notre Ater et condamner de manière expéditive à femmes, mais pas dans la même propor- allée, où les militaires l’ont débusqué. Je sept ans de prison, pour complicité. «Ils tion. Elles partagent les mêmes tâches que me souviens encore de ses cris, de ses n’ont heureusement pas pu prouver mon les hommes, manient les mêmes armes, dénégations pour dire qu’il n’avait rien à affiliation au mouvement, j’aurais pu éco- s’entraînent de même, portent le même voir avec le PKK, et des insultes proférées per d’une peine plus lourde.» Pendant les treillis assorti d’une longue ceinture de par les militaires. Je me suis dit que nous quatre années et huit mois qu’elle passe tissu. La coiffure diffère, les cheveux sont les Kurdes étions seuls, et j’ai senti pour la effectivement derrière les barreaux, Avasin portés longs, noués en queue-de-cheval, première fois l’injustice dont nous étions en apprend plus sur les Kurdes, sur le dernier signe d’une féminité d’amazone. victimes en tant que peuple.» mouvement féministe que dans le reste de Les familles furent dans un premier temps Au milieu des années nonante, la sa vie, «dans la prison, il y avait beaucoup opposées à laisser partir les filles vers une répression culmine avec la destruction de de militantes. Elles aidaient et encadraient activité réservée normalement aux les autres détenues. La journée se parta- milliers de villages, soupçonnés d’abriter ➩ hommes, mais l’interdiction stricte des ou d’appuyer les rebelles. Durant ces geait entre différentes activités éducatives,

16 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti ➩ toutes organisées par des codétenues. Je «Voilà ce que nous apporte le PKK!» Mais Zana, certaines révolutionnaires ont acquis serais presque restée plus longtemps pour même ma mère reconnaît aujourd’hui que un statut de passionaria, les femmes ne apprendre davantage. Tout ce que je sais, je le parti a contribué à améliorer le sort des constituent encore qu’une minorité parmi le dois à mes camarades de prison.» femmes.» les élus du BDP. Les traditions patriarcales Depuis sa libération, elle se montre dis- e Parti pour la démocratie et la liberté perdurent elles aussi. Une étude réalisée par crète. Suspectée de recruter pour le mouve- (BDP), la vitrine légale du PKK, pour- l’International Crisis Group (ICG) en 2007 ment et de le financer, elle est sous le coup Lsuit légalement le projet d’émancipation montre que plus de 50% des femmes d’une nouvelle procédure judiciaire, risque des femmes. D’abord, en son sein, en pro- kurdes du sud-est anatolien se marient gros et ne peut rien dire de ses activités. Sa mouvant la parité: un homme et une femme avant l’âge de 18 ans. Les mariages arran- famille seule sait son affiliation au mouve- coprésident d’ailleurs le parti. Ensuite, à gés au sein de la famille – traditionnelle- ment mais rien de plus. «Mon frère plai- ment entre cousins germains – restent la travers des campagnes d’information pour Ë sante parfois sur ce que je suis devenue. Je changer les mentalités et la société. Mais le règle dans les campagnes. lui ai demandé récemment de m’aider à chemin reste long, même si, comme Leyla laver la vaisselle et il a rétorqué, en riant:

13 mars 2013

Kurdes: le PKK fait un geste envers Ankara et libère des prisonniers turcs IZRE (Turquie) - Les rebelles kurdes le PKK. du Parti des travailleurs du Kurdistan Le Premier ministre Recep Tayyip C(PKK) ont libéré mercredi, comme Erdogan a également proposé aux com- convenu, huit prisonniers turcs qu'ils déte- battants du PKK qui accepteraient de naient depuis deux ans dans une base du déposer les armes un sauf-conduit vers nord de l'Irak, un geste en direction du l'Irak, mais il a écarté catégoriquement le gouvernement d'Ankara destiné à favori- scénario d'une amnistie générale. ser les discussions de paix engagées en L'un des députés du Parti pour la paix décembre. et la démocratie (BDP, pro-kurde) présent Ces huit personnes, sept fonction- dans la délégation turque qui a récupéré naires et un soldat, ont été remis à une les prisonniers a pourtant fait de la remise délégation turque composée de députés et en liberté du chef historique du PKK une de militants, dans les montagnes de la condition à la poursuite des discussions. région autonome du Kurdistan irakien à Les huit prisonniers turcs libérés par le "Le processus de paix ne continuera une trentaine de kilomètres de la frontière PKK, près de Dohuk en Irak, le 13 mars pas en Turquie sans la libération de notre turque. 2013 [Safin Hamed / AFP] chef Abdullah Öcalan", a insisté Ils ont ensuite immédiatement pris la Husamettin Zenderlioglu. route jusqu'au poste-frontière de Habur, discussions de paix reprises au mois de Le chef du PKK doit recevoir pour la près de la ville turque de Cizre, où ils ont décembre entre le gouvernement islamo- troisième fois dans sa prison d'Imrali retrouvé leurs proches en début d'après- conservateur d'Ankara et Abdullah Öca- (nord-ouest de la Turquie) une délégation midi loin des regards des journalistes. Ils lan, qui purge depuis 1999 une peine de de députés du BDP "dans les jours pro- devaient ensuite être rapatriés par avion prison à vie. chains, peut-être la semaine prochaine", a dans leurs foyers. La libération de ces prisonniers a été indiqué le porte-parole du Parti de la jus- Le PKK a présenté cette libération, à la saluée par le président turc Abdullah Gül, tice et du développement (AKP, au pou- demande expresse de son chef empri- en visite en Suède. "Si la violence et les voir), Hüseyin Celik. sonné Abdullah Öcalan, comme un geste armes sont abandonnées, alors nous pour- L'opération s'est déroulée dans la dis- de bonne volonté. rons facilement passer des questions de crétion pour ne pas froisser l'opinion "Nous avons procédé à cette libération sécurité aux réformes", a espéré M. Gül. publique turque, dont une partie rejette avec les meilleures intentions qui soient. "Bonne volonté" toute discussion avec le PKK, une organi- Nous ne comptons en tirer aucun profit, Le ministre de l'Intérieur Muammer sation classée comme "terroriste" par qu'il soit politique ou financier. Il s'agit Güler a lui aussi exhorté les rebelles à Ankara et de nombreuses capitales étran- simplement d'un geste humanitaire", a confirmer sur la voie "d'actions de bonne gères. assuré devant la presse un des comman- volonté". "S'ils veulent la paix, ils doivent En 2009, de précédents efforts de paix dants de la branche armée de la rébellion continuer dans cette voie", a-t-il dit aux avaient déraillé lorsqu'un groupe d'une kurde, Baver Dersim (bien Dersim). journalistes à Ankara. trentaine de combattants du PKK avaient "Aujourd'hui, la balle est dans le camp Selon des sources gouvernementales symboliquement déposé les armes et de la Turquie. A elle de prouver sa bonne et kurdes, Abdullah Öcalan devrait main- étaient rentrés en Turquie, où ils avaient volonté pour que soit enclenché un pro- tenant appeler à un cessez-le-feu unilaté- été accueillis en héros. Ces manifestations cessus de paix", a-t-il ajouté. ral le 21 mars, à l'occasion du nouvel an avaient viré en protestation contre le gou- Ces prisonniers avaient été capturés kurde, le Newroz, puis un abandon com- vernement turc. dans le sud-est de la Turquie, théâtre des plet des armes d'ici août. Le conflit kurde a causé la mort de combats qui opposent les rebelles kurdes En échange, le gouvernement islamo- plus de 45.000 personnes depuis 1984. et les forces de sécurité turques. conservateur turc a présenté la semaine Le PKK a déjà procédé dans le passé à dernière au Parlement un projet de loi qui des libérations de prisonniers turcs. Celle- doit permettre la libération de certains ci s'inscrit clairement dans le cadre des militants kurdes accusés de collusion avec

17 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti March 8, 2013 Kurds Protest Iraqi Forces Sent To Disputed Region on Syrian Border www.al-monitor.com By: Abdel Hamid Zebari for Al-Monitor

t appears that a new conflict is brewing on the horizon between A Kurdish Peshmerga soldier holds a Kurdistan flag during a Iraq’s Kurdistan Regional Government (KRG) and the central Iraqi deployment in the area near the northern Iraqi border with Syria, I government headed by Nouri al-Maliki, following the latter’s which lies in an area disputed by Baghdad and the Kurdish announcement of the formation of a military force under the name of the region of Ninawa province, Aug. 6, 2012. (photo by “al-Jazeera and Badiya Force” headquartered in the city of Sinjar, which REUTERS/Azad Lashkari) is part of disputed areas in Nineveh Province bordering Syria. This new military dispute between Erbil and Baghdad comes a few The past few days have witnessed the spread of the Syrian military months after the controversy of the Iraqi “Dijla (Tigris) Force,” which was conflict into Iraqi territories along the border region between the two stationed on the outskirts of Kirkuk and remains there, ready to face off countries, with gun battles erupting in the Syrian Yaarabiya border cros- against the Kurdish Peshmerga troops sent to the region. sing adjacent to the Rabia crossing in Nineveh province, which resulted The military mobilization in Mosul came as a result of the dispute that in the wounding of several Syrian regular army troops who were trans- erupted between Kurdish and Iraqi forces in the Zemar region early last ported to an Iraqi hospital for treatment. summer, when Iraqi governmental troops tried to take control of the The Iraqi government also announced a few days ago that 48 Syrian Iraqi-Syrian border area, which falls within the territories of Iraqi and seven Iraqi soldiers were killed by gunmen when the Iraqi army Kurdistan in the Fishkhapour region. tried to send back to their country Syrian troops who had escaped into Kurdish objection to the Iraqi army’s movements in the northern regions Iraq following battles with Syrian opposition forces. is not new, dating back to 2008, when the Kurds strongly opposed any The Kurds believe that Iran is pressuring Iraq into providing military aid Iraqi military movement in the “contested” areas between the two par- to the Syrian regular army in order for it to defeat the armed opposition. ties. Military confrontation nearly ensued in Khanaqin (east of This belief is bolstered by the surprise visit of Iranian Foreign Minister Baghdad), when Maliki sent Iraqi army troops there to confront Kurdish Ali Akbar Salehi to Iraq a few days ago, which coincided with these Peshmerga forces. developments on the ground. The dispute intensified last year between the Kurds and Maliki, who was Yawar stated that the Kurds had officially informed the Iraqi Defense accused of ruling unilaterally, striving to restore totalitarian rule to the Ministry that establishing these headquarters was not consistent with country, and failing to implement political agreements. Subsequently, the basics of joint action. the Kurds, in cooperation with the Iraqiya Bloc headed by Iyad Allawi, tried and failed to withdraw confidence from Maliki. Hundreds of Sinjar province residents had taken to the streets surroun- ding the Sinjar district seat and headed toward the Sinjar encampment As soon as the Iraqi government announced a few days ago the esta- (three kilometers south of Sinjar) to protest the establishment of the al- blishment of the al-Jazeera and Badiya force headquarters in one of the Jazeera and Badiya headquarters in the city. They also threatened to Iraqi army’s former camps in the Sinjar district, Kurds were quick to hold permanent sit-ins and erected tents on the public highway. object, with Sinjar residents demonstrating in the streets against the presence of such forces in the area. Jabbar Yawar, the official spokes- Sinjar district, which is adjacent to the Syrian border, is considered part person for the Ministry of Peshmerga in the KRG, stated that “since of the disputed areas covered by Article 140. It is currently run by a 2010, and according to the agreement signed between the Kurdish Kurdish commissioner from Iraqi Kurdistan. Ministry of Peshmerga and the Iraqi Federal Ministry of Defense, nei- The city’s commissioner, Maisar Hajji, said that they did not need these ther side can deploy additional forces in the disputed areas without troops in the city, because of the lack of adequate coordination between receiving consent from the Higher Ministerial Committee and the federal police forces, the Iraqi military and Peshmerga troops inside the Supreme Labor Committee, based on the needs of the particular city, which enjoys relative security and stability compared to other Iraqi region.” regions. The “disputed areas,” to which Article 140 of the Iraqi constitution was The Kurdish and Iraqi governments had held a series of meetings to dis- dedicated, are defined as all the areas in which Kurds, Arabs, cuss the issue of military deployments in the Kirkuk area; but these Turkmens, and Christians live, which were subjected to demographic or meetings ended more than a month ago without result. The Ministry of administrative transformations during Saddam Hussein’s reign, in the Peshmerga stated that it was waiting for the Iraqi Defense Ministry to Ë provinces of Kirkuk, Mosul, Salahuddin and Diyala, and are the subject set a date for the next meeting. of Kurdish annexation demands. Abdel Hamid Zebari is a contributing writer for Al-Monitor’s Iraq Pulse. A The Iraqi government justified the deployment of new troops with the reporter from Erbil who works in the field of print journalism and radio, he need to protect the Iraqi-Syrian border from infiltration by gunmen affi- has published several reports in local and world media, including Agence liated with al-Qaeda; while the Kurdish leadership views the move as France-Press and Radio Free Iraq (Radio Free Europe). emanating from Maliki’s desire to control these areas and spread his influence over them in order to facilitate the flow of Iranian and Iraqi aid to Syrian government forces through the Rabia border crossing.

18 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti March 10, 2013

www.al-monitor.comThe Iraqi and Turkish Fault Lines By: Al-Monitor Week in Review.

n March 5, Syrian militants reportedly affiliated with al-Qaeda attacked a convoy of Syrian and Iraqi soldiers near the Rabia O border crossing in western Iraq. Forty-eight Syrians, mostly mili- tary, and nine Iraqi soldiers were killed. The Syrians had earlier recei- ved medical treatment in Iraq. As Mushreq Abbas reported for Al-Monitor, the ambush at the border should not just be considered a “military confrontation in the strictest sense of the word, but rather was an extension of the national turmoil on both sides of the border.” Iraqi police stand guard during foot patrol at Rabia, near the Iraq is also breaking down along sectarian fault lines similar to those main border between Iraq and Syria, March 2, 2013. (photo by destroying Syria, as the civil war there spills over the borders, playing REUTERS/Khalid al-Mousuly) into Iraq’s own factional politics, which remain at high boil. fields. Iraq’s Speaker of the Council of Representatives Osama Al Nujaifi, a Sunni with the Iraqqiya Party list, accused Iraqi Prime Minister Nouri Al- Cengiz Candar had opportunity to talk with Sheikh Moaz al-Khatib, Maliki of meddling in Iraq’s independent commissions by removing head of the National Coalition of Syrian Revolutionary and Opposition Falah Shanshal, head of the Justice and Accountability Commission, Forces. which handles de-Baathification, as reported by Ali Abel Sadah for Al- Al-Khatib, who has not ruled out negotiations with the Syrian govern- Monitor. Nujaifi added that that the Iraqi government has done little to ment, lamented the U.S. preoccupation with Salafist groups in the address the demands of demonstrators in Anbar province, as reported Syrian opposition. Sheikh Moaz acknowledges the current stalemate by Azzaman and translated by Al-Monitor. in the military confrontation between the Syrian government and oppo- The escalation took an ethnic twist when Maliki sent a new military sition forces, and remarked that Iran and Russia are giving Assad the force to the western Sinjar province of Iraq’s Nineveh governorate, wrong advice. which is considered disputed territory by the Kurdistan region. As As Gursel points out, disagreement over Erdogan’s Syria policy is not reported by Abdel Hamid Zebari, the deployment was protested by Iraqi just a matter of opposition politics in Turkey; it is dividing Turkish Sunnis Kurds and came just days after a visit to Iraq by Iranian Foreign and Alevis, and raising antagonism and polarization throughout Turkish Minister Ali Akhbar Salehi. society. Iraqi politics is more complicated than ever as the campaigns for pro- Kerry, Syria and the Political Solution vincial elections, scheduled for April 20, have started. As Mustafa Al- Khadimi reported for Al-Monitor, “political and economic crises, secta- U.S. Secretary of State John Kerry returned from his first trip to the rian speeches and security concerns lie at the heart of any election. Middle East — including Turkey, the UAE, Egypt, Saudi Arabia and Yet, this season is characterized by additional phenomena, such as the Qatar — with perhaps some glimmer of progress for a political solution rise of political families and undeveloped political performance.” in Syria, which remains the U.S. priority. This column has commented on Iraq as a fault line in the sectarian This column reported last week on Kerry’s announcement of non-lethal conflict that is taking place in the region. The Syrian war must be seen aid to the Syrian opposition and its consequences. Some Western in the broader regional context, which, by the way, is how it is viewed media reporting has focused on whether the aid announcement and by decision makers in the Middle East. Kerry’s visit signaled a step toward ‘doing more’ to assist the armed opposition in Syria. The aid announcement is indeed a sign of ‘doing Erdogan’s Failed Syria Policy more.’ Kerry said the United States seeks to change Assad’s calculus The visit of four parliamentarians from the opposition Republican through aid and pressure. And the battle may be joined in Washington People’s Party [CHP] to Damascus to meet with Syrian President on whether even more is to be done, as Geoffrey Aronson wrote this Bashar al-Assad represents something more than a publicity play by week. the Turkish opposition. U.S. ally Qatar, which along with Turkey is the main provider of arms to Kadri Gursel has written a brilliant and searching essay that examines the rebels, would prefer that the United States "do more" in Syria. In how the visit is yet another sign of the failure of the ruling Justice and Doha, Prime Minister and Foreign Minister Hamad bin Al-Thani Development Party to make the toppling of Assad a national cause in appeared to lecture the Kerry on the imperative of a military solution. Turkey. If Erdogan had even a sliver of success in this effort, the CHP Despite Sheikh Hamad’s position, Kerry kept the focus on a political members would not have dared go to Damascus, even on a so-called solution at a news conference in Doha on March 5: “It is only through “humanitarian mission” to seek the release of captive journalists. the Geneva communique where you bring a transitional government Assad reportedly said to the group: “Turkey has the most influence on with full executive power with all parties agreeing to it – the opposition the situation in my country. Most weapons and terrorists come via and the Assad government – and then you give the Syrian people the Turkey. Twenty-five percent of our land border with Turkey is under the opportunity to choose the future. That’s what we’re committed to, and control of the PKK, and 75% of it is under al-Qaeda … There is an we will continue down this road in close consultations so that we conti- increased opportunity for the Kurds to set up a state in the region. nue to put the pressure on.” Kurds in northern Syria have linked with Iraqi Kurds. It is a matter of Kerry’s statement came just one day after Iranian Foreign Minister time for a Kurdish state.” Salehi wrote in a March 4 letter to U.N. Secretary-General Ban Ki-moon Assad’s reference to the Kurds was a transparent play to Turkish natio- that Iran, Egypt and Turkey are working “within the trilateral framework, nalism, as Gursel points out. But the Kurdish issue is nonetheless more are continuing their consultations in finding a peaceful solution to this complicated and uncertain than ever. Wladimir van Wilgenburg repor- crisis through participation of all parties in Syria.” ted that the “Democratic Union Party (PYD) and its militia, the Kurdish Both Kerry and Salehi used the phrase “all parties.” Elections are People’s Defense Units (YPG), are increasingly using the power ➼ increasingly in play as part of the transition phase in Syria. As vacuum to create a form of Kurdish autonomy,” including seizure of oil

19 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti ➼ this column noted last week, Salehi said on March 2 that "in the As Geoffrey Aronson wrote on Feb. 6: "In the past, the suggestion that next election, President Assad, like others, will take part, and the Assad was prepared to lose an election in 2014 could not be made in Syrian people will elect whomever they want … [the] official position of polite company. No longer. This change does not insure success, but Iran is that ... Assad will remain legitimate president until the next ... at the very least it helps to establish a formidable and broad-based election" in 2014. In response to a question by a Turkish reporter on diplomatic counterweight to the killing.” March 7 about the feasibility of a Syria without him, Assad replied: "I Syria remains in crisis, and all hopes for a peaceful outcome may yet can’t leave even if I wanted to. I will not abandon ship until we get to a come to naught, as the parties seem to remain in a killing mood for calm port in this storm. My people are behind me. If the storm ends one now, but the signs of a trend toward a political solution deserve atten- day, if there are elections, democracy comes and people tell to me tion and priority, as the pursuit of a military solution means only more Ë leave, then I will. I mean I will go if I have to, but my people have to tell tragedy and destruction for Syria and the region. me that."

March 12, 2013 Turkey and Iran's Cold War US Intelligence / By: Harvey McDaniel Syria because of the lack of central state accused each other of causing the blood- control (they have limited regional autono- shed in Syria. Turkey's accusations are that urkey and Iran, being rivals are wor- my). The Pkk can gain a stronghold in Iran is supporting the regime, and Iran's king toward influence in the Middle northeast Syria to reinforce their effort of accusations is that the Western powers are TEast.Turkey stature increase in the region is building a Kurdish state with an extended inflaming the peaceful situation. Ankara's dependant upon before Arab Spring is to Civil War. By mid 2012 110,000 refugees support and denunciation of Assad is mantain economic and political stabiliza- went to Turkey forcing resources of the deemed as a betrayal, because of Turkey's tion, and better relations with a boastful Turkish government to be pushed to the cooperation with the west Iran claims. Iran Iran claimed Prime Minister Erdogen and limit which sets up Turkey for a long term still has priviledged access in Damascus. Foreign Minister Davutoglu. Still ever cau- refugee population. Syrian shelling and tious of relations with Iran, they continue to Turkish artillery have caused border clash- LU scholars, in doing their initial pro- maintain relations with the US and NATO. es, so that in 2012 a Turkish Phantom II jet ject analysis, looking into related facts was shot down by the Syrian military. concludedA that Turkey and Iran both made Thanks to Dr. Anthony Cordesman and his claims that each other supported opposing staff at the Center for Strategic and nkara is supporting the Syrian opposi- sides in the . Turkey claims International Studies for supplied data with Ation groups, using their territory (along that Iran had an ally since their revolution in which ALU scholars can do a project analy- the 511 mile long border with Turkey) as a 1979, which is supplying them a supply sis.The trends have turned to a cooling staging area for the Free Syrian Army and route for materials to be sent to Hezbollah action because of Iranian support for the the (now Syrian in Lebanon. Their claims would further Assad regime and the Civil War in Syria. National Coalition).Turkey is thinking of undermine the mediation with Syria based Prior to the outbreak of hostilities between invoking Article V of the NATO treaty in on the account of the Israeli-Palestinian the Assad regime and the rebels, Turkey May and June 2013; they have been invol- conflict, providing a retalian force against was negotiating free trade, travel arrange- ved in an Article IV meeting in October Israel, and giving them leverage in the ments, mediation of Syria's indirect talks 2012 to establish "humanitarian corridors" Levant. Iran's counterclaims of Turkey with Israel. Multiple visits between 2003- and a no fly zone.Turkey's concerns are that trying to invoke Article V of the NATO 2011 ensued. 2009 saw both governments if there is an international effort to arm the treaty,trying to adhere to the Article IV sug- develop a "High Strategic Cooperation rebels with additional weapons, it would gestions of a "humanitarian corridor" and a Council", hosting joint cabinet meetings, increase the fighting and negatively effect no fly zone, Syria being an east/south gate- and joint military exercises. Turkey's "zero the fighting in southeast Turkey. Iran's inte- way (prior to the conflict) spread their problems" strategy focused on bringing rests in Syria have come into conflict with influence in integrating the Middle East. Syria "in from the cold" which was hailed as Turkey's actions to the Assad regime. Being Both of them are also looking into the PKK a success. The non sheltering of Abdullah a critical access point for Iran because of, 1) building of a Kurdish state in northeast Ocalan opened the way for transit routes for closest to the Levant, 2) Israeli-Palestinian Syria. ALU suggestions would be to, 1) Turkish trucks heading for the oil-rich Gulf conflict, and 3) only ally globally or regio- negotiation with iran, Turkey, and Syria into States, which is a trading and important nally since the revolution of 1979, they are a Free Kurdish zone in northeast Syria with partner in Turkey's fight with the PKK trying to hold onto relations. Syria provided United Nations monitoring, 2) the 110,000 Turkey viewed Syria as an east/south gate- Iran with a supply line for supporting refugees in Turkey will need humanitarian way for it's goal of integrating the Middle Hezbollah in Lebanon. Hezbollah can pro- support from worldwide sources, 3) East (politically and economically). The vide a retaliation force, and threaten Israel's Turkey's zero problems strategy should still results of Turkey and Syria's High level security giving Iran leverage in the Levant. be put into effect, 4) Turkey to continue Strategic Cooperation Council meeting in Iran's regional ambitions would be short mediation of their indirect talks with Israel, December 2010 focused on each one's lived if they were to lose Syria (blow to 5) Iran should decrease it's support for cooperation was served as a model for the power, and security). Hezbollah in lebanon, 6) the Assad regime region and is being monitored by the same; Trying to convince Bashir al-Assad to make should bring Turkey and Iran to the table With future enhancements between them top down reforms, Turkey was snubbed in (US, United Nations and NATO are obser- and will change the future of the region. their efforts to engage the Syrian govern- vers), for discussions. Turkey, Iran, The ment forcing the Turkey joined Western and United States, NATO, and the United Nations Taking a more realistic observation of the Gulf states to call for him to step down, should draft a resolution to "Rebuild Syria conflict in Syria, Iran and Turkey have which was directly opposite for Iranian for Syrians", to include cease fires, limited eased relations because of being on oppo- ambitions. Iran calling for peaceful negotia- peace treaty,free trade zones, humanitarian site sides of the conflict. International and tions maintained their stance that the vio- efforts, and general infrastructure building domestic security interests is what Turkey lence is caused by the foreign power and to develop a key gateway for regional stabi- H sees. The Pkk attacks Turkish interests in terrorist interference. Both Iran and Turkey lity.

20 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

. «TQ.VLTTONA1 ««raUÏÏÏsSrifcuni! Monday, march 11,2013 over to the Jordanian Army, given checkups in a military hospital, then handed over to U.N. officials and the am¬ Syria crises multiply, bassador from the Philippines, accord¬ ing to Samih Maaytah, Jordan's minis¬ ter of state. but one is averted Government strikes kill 14 Syrian government airstrikes killed at least 14 people in the northern province

send peacekeepers to the Golan Heights, of Raqqa less than a week after rebels ANTAKYA, TURKEY where Israel has said it will not hesitate seized the area's provincial capital, ac¬ to intervene ifit feels threatened. tivists said Sunday, according to The Rebel fighters release After a tense 24 hours in which the Associated Press. peacekeepers who were United Nations said a convoy tried to res¬ Government airstrikes have often cue the soldiers but turned back because shown the limits of rebel control. Even if seized in Golan zone of Syrian government shelling in the area they hold the ground, they can do little

the rebels themselves transported the about the government's air force, which prisoners to the Jordanian border. bombards recently captured areas, BY ANNE BARNARD "They are safe now; we have de¬ killing fighters and civilians alike. AND HANIA MOURTADA livered them across the border, praise be Also on Sunday, the U.N. High Com¬ Syrian rebels have released 21 detained to God," said the rebel commander, who missioner for Refugees, Antonio Gu¬ United Nations peacekeepers to Jorda¬ gave only his nickname, Col. Abu Mah¬ terres, said in Ankara that the number nian forces, ending a three-day standoff moud, for security reasons. "We took of people fleeing Syria could increase by that raised new tensions in the region them to keep them safe because they "two or three times" by the end of the

and new questions about the fighters were going through a very dangerous year if the conflict continued. This just as the United States and other na¬ area and they were our guests, and we month, the United Nations said the

tions were grappling over whether to al¬ protected them with our own chests." number of registered Syrian refugees

low more arms to flow to the rebel The Filipino soldiers were turned had reached one million.

movement. The peacekeepers, from the Philip¬ pines, arrived "well and unharmed," . NrerownoxM. U.N. officials said on Saturday. fteralbiiSfeSribtu» Tuesday, march 12, 2013 The release of the troops ended a drama that began on Wednesday when a rebel faction that has long operated in the south of Syria, known as the Mar¬ Sunni group in Iraq claims tyrs of Yarmouk, seized the soldiers, part of a four-nation U.N. force that monitors the demilitarized zone be¬ ambush of Syrian troops tween Syria and the portion of the Golan Heights that Israel captured in 1967. ture for Mr. Assad's government, which Fighting from the Syrian conflict in re¬ BEIRUT has always sought to portray itself as cent months has occasionally spilled secular and tolerant; and has de¬ over into the zone and the surrounding BY HANIA MOURTADA nounced the Sunni extremist religious Syrian area the peacekeepers patrol, AND RICK GLADSTONE extremism propagated by some ele¬ raising concerns about instability along A Sunni militant jihadist group in Iraq ments of the insurgency. the sensitive border. on Monday claimed responsibility for In Geneva, meanwhile, United Na¬ The seizure created a political chal¬ the March 4 ambush that killed dozens tions investigators said Monday that lenge for the leadership of the disparate of Syrian soldiers who had sought tem¬ "Popular Committees," local-communi¬ rebel movement that has been trying to porary safety on the Iraqi side of their ty groups used by Syrian government assert tighter control of the loose-knit border, boasting of the massacre in a troops as auxiliary forces, had been re¬ fighters under their command, and harshly worded Internet posting that ported to have committed mass killings, drew criticism from some anti-govern¬ used demeaning references to Shiites some of them sectarian in character. ment activists who said .that taking the and President Bashar al-A'ssad's Alaw- "The war displays all the signs of a peacekeepers hurt their cause. ite sect. destructive stalemate," Paulo Pinheiro, The Martyrs of Yarmouk initially ac¬ The message from the group, the leading the four-person U.N. Commis¬ cused the peacekeepers of aiding the Qaeda-affiliated Islamic State of Iraq, sion of Inquiry, told the U.N. Human Syrian military, which rebels said was reflected the hardened sectarian Rights Council in Geneva. "Neither attacking villages in the area, and de¬ hatreds spreading from the two-year- party seems able to prevail over the oth¬ clared it would not release them until old Syrian conflict, in which insurgents er militarily. The result has been an es¬ the army pulled out. But apparently from the Sunni majority are battling to calation in the use of force in the falla¬ under pressure from the opposition's topple the Alawite minority, an offshoot cious belief that victory is within leadership the rebels quickly dis¬ of Shiite Islam. reach." avowed those claims and demands, say¬ The group's claim of responsibility for As a result, the areas in which civil¬ ing they had detained the troops to pro¬ the killings, one of the worst cross-bor¬ ians could find refuge from violent con¬ tect them from the fighting in the area. der spillovers of violence in the conflict flict had shrunk dramatically in the past The rebels then began negotiations to so far, coincided with news of a fatwa, or two months, the panel said in its latest turn the peacekeepers over to the religious decree, from Syria's grand update on the conflict. "Active hostili¬ United Nations. mufti, Ahmad Badr al-Deen Hassoun, ties are increasingly spreading into re¬ The stakes for the handoff were high: the highest religious authority in the maining enclaves of stability," accord¬ ifit went well, opposition leaders could at country, exhorting "all mothers and fa¬ ing to the report. least point to a successful transfer of the thers in the homeland" to enlist their

U.N. soldiers as proof that rebel units, children in the Syrian Army to vanquish Rick Gladstone reportedfrom New even if they make mistakes, can respond a conspiracy of foreign enemies. York. TimArango contributed reporting to orders responsibly. If the soldiers had Such a religious decree in itself was from Istanbul, and Nick Cumming- come to harm, it could have further un¬ notable because it was a marked depar Brucefrom Geneva. dermined the willingness of nations to

21 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 15 mars 2013

tard dans le grand quotidien Milliyet (libéral). L’opinion, stupéfaite, y a découvert un lea- der kurde au mieux de sa forme En Turquie, le grand pari de et aussi mégalomane qu’à l’accoutumée. «Il est temps de dire adieu aux armes et de se Analyse Les négociationsla paix avancent à kurde grand pas avec le leader empris- battre pour la paix», expose-t-il onné du PKK. Le Premier ministre Erdogan compte en sortir renforcé. aux députés du BDP, affirmant que sa priorité est désormais «de préparer le PKK à ces nou- Par MARC SEMO veaux défis». Il évoque la mise Un portrait en place au Parlement d’une n pleine mer de Marmara, à d’Abdullah commission «vérité et réconci- une bonne heure de naviga- Öcalan, liation» pour faire la lumière Etion au sud d’Istanbul, se dresse leader du sur le passé, mais reste très flou un îlot rocheux devenu une pri- PKK. sur ses autres exigences tout en son de haute sécurité après (Photo parlant de décentralisation. avoir servi, durant des siècles, à Christian Öcalan n’hésite pas à mettre en l’exil des ennemis des empe- Hartmann. garde sur l’échec des négocia- reurs byzantins, puis des sul- Reuters) tions. «Dans un tel cas, rien ne tans. Là, depuis 1999, est incar- sera comme avant, nous ne céré Abdullah Öcalan, le leader vivrons pas comme avant et des rebelles kurdes turcs du nous ne ferons pas la guerre PKK (Parti des travailleurs du comme avant», assène-t-il, Kurdistan). Il a été condamné à droits collectifs - telle qu’une L’ex-ennemi public numéro 1 - menaçant d’un soulèvement de la prison à vie, longtemps inter- éducation dans leur langue, «le tueur de bébés», comme grande ampleur, tout en cla- dit de journaux comme de télé- même si, depuis quelques l’appelaient les médias nationa- mant qu’il fera tout pour éviter vision. Jusqu’à ces dernières années, sont autorisées des listes - est aujourd’hui reconnu une telle situation. semaines, il ne pouvait recevoir chaînes de télévision en kurde - comme un interlocuteur incon- que les visites de ses avocats et , ni d’aucune forme tournable par l’homme fort du Le leader kurde a donné trois de ses parents. Désormais, le d’autonomie dans les provinces pays qui, il y a encore quelques lettres à ses interlocuteurs : une va-et-vient est continuel. La pri- du sud-est anatolien où ils sont mois, parlait de rétablir pour lui pour le parti BDP, une autre son d’Imrali est au cœur des majoritaires. Le problème la peine de mort supprimée en pour les organisations du PKK négociations pour tenter de kurde, avec ce qu’il implique 2001 dans le cadre des réformes en Europe, la troisième pour trouver une solution politique à d’affrontements armés et de imposées par l’Europe. Qandil, dans les montagnes un conflit kurde qui, depuis le d’Irak du nord, le quartier répression, reste le principal TRANSCRIPTIONS. Du coup, début de la lutte armée en 1984, général des 5 000 combattants obstacle à une pleine démocra- tout le monde défile dans la pri- a fait quelque 45 000 morts et du mouvement. Quelques jours tisation du pays et à son rayon- son où est détenu Öcalan. Il y plus d’un million de déplacés. plus tard, leur chef, Murat nement régional. Une solution eut d’abord les responsables Mercredi, le PKK a libéré huit Karayilan, a salué dans une négociée renforcerait encore les des services de sécurité, dont «prisonniers», soldats et fonc- interview la nouvelle «vision liens d’Ankara avec le Hakan Fidan, proche du tionnaires turcs qu’il tenait en créative» du leader et affirmé : Kurdistan irakien, riche en res- Premier ministre et patron du otage depuis deux ans. Le 21 «En tant que PKK, nous sources pétrolières, et qui, déjà MIT, les services secrets. Il avait mars, pour la fête de Newroz, le essayons de comprendre ces indépendant de fait de Bagdad, été l’un des protagonistes des nouvel an kurde, Öcalan concepts et de les mettre en est vassalisé à l’économie discrètes discussions menées devrait annoncer un cessez-le- œuvre.» L’adieu aux armes et la turque. Le Kurdistan syrien avec des représentants du PKK, feu. Dès l’été, son mouvement transformation totale de entrerait aussi dans l’orbite notamment à Oslo en 2010 et pourrait retirer ses combattants l’organisation ne seront pas d’Ankara. 2011. Ce fut ensuite le tour, du sol turc. «Pour la première faciles à appliquer. «Pour éviter C’était, il y a vingt ans déjà, début janvier puis le 23 février, fois, le gouvernement assume tout dérapage du processus, il l’intuition stratégique du de groupes de députés du BDP, ouvertement la réalité de telles faut qu’Öcalan reste au centre défunt président Turgut Özal le mouvement pour la paix et la discussions, même s’il y avait des discussions, ce qui limite- (dont Cengiz Çandar fut un démocratie, un parti prokurde. déjà eu des contacts dans le rait les interférences et les conseiller) qui n’avait pas hésité «J’ai vu un homme disposant passé, et pour la première fois manipulations», souligne la à évoquer une future «fédéra- de ses pleines capacités, en rien surtout, il reconnaît le rôle cen- journaliste kurde Aysegül tion turco-kurde». C’est appa- atteint par ses quatorze années tral d’Abdullah Öcalan dans un Dogan. remment le grand pari poli- d’isolement carcéral», a déclaré tel processus», affirme Cengiz tique du Premier ministre Pervin Buldan, l’une des élues RAGE. L’apparent désir du Çandar, éditorialiste et polito- islamo-conservateur, Recep de cette formation que les auto- chef rebelle d’arriver à une logue engagé depuis des Tayyip Erdogan. Celui-ci y voit rités accusaient d’être la vitrine solution qui, à terme, lui per- années sur la question kurde, ce un moyen de conforter son politique du PKK. Accolades, mettra de bénéficier d’un arrêt peuple écartelé entre l’Irak, ambition d’un pouvoir prési- échanges de cadeaux et discus- domiciliaire, est l’atout maître l’Iran, la Syrie et surtout la dentiel renforcé en comptant sions durant des heures. du gouvernement. «Il est évi- Turquie, où vivent 15 millions sur la lassitude d’une grande dent depuis des années déjà d’entre eux. Les députés, méticuleusement, que, si la guerre est possible majorité de l’opinion, aussi bien ont tout pris en note pour en ORBITE. Dans la République sans Öcalan, la paix est impos- turque que kurde, face à une informer les cadres dirigeants turque inspirée du modèle jaco- sible sans lui», note un diplo- «sale guerre» de trente ans. du parti. Ces transcriptions ont bin, ils ne disposent pas de mate européen. Son pouvoir➼ Le tournant est spectaculaire. été publiées quelques jours plus sur l’organisation et son

22 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti ➼ prestige restent bien réels, partie d’entre eux de sortir de les sondages, souhaite à plus de l’autoritarisme croissant de mais il y a aussi une rage crois- prison. Mais cela risque d’être 90% la paix, mais reste encore celui que beaucoup surnom- sante montant au sein de la insuffisant pour calmer les en majorité réticente (55%) aux ment déjà «le nouveau sultan». population kurde de Turquie. attentes de la population kurde, négociations directes avec le Face aux réticences, y compris «[Elle] voit ce qu’ont conquis d’autant que les autres mesures PKK. «On peut se demander si au sein de son parti, à l’égard ses frères kurdes en Irak et promises restent dans le vague. une personnalité aussi polari- d’une république présiden- bientôt en Syrie, et elle ne peut Pour le PKK, il n’est en outre sante qu’Erdogan est la mieux à tielle, Erdogan table sur un sou- plus se contenter, comme cela pas question d’accepter de la même de gérer un processus tien du PKK, lui offrant en aurait été le cas avant, de sim- voir traitée comme une mino- aussi sensible», s’interroge échange le pouvoir local dans ples droits culturels», souligne rité, même avec des droits Sinan ülgen, directeur du centre les régions kurdes du sud-est. Seda Altug, de l’université du conséquents. Il exige pour les de recherches Edam. L’homme Un terrible dilemme pour nom- Bosphore. Kurdes le statut de «peuple fort de la Turquie, au pouvoir bre d’intellectuels engagés de L’échec, en 2009, d’une pre- constitutif», c’est-à-dire une depuis 2002, joue sur ce dossier longue date dans cette cause. mière ouverture kurde du gou- égalité totale avec les Turcs, son avenir politique. «Il utilise L’universitaire Cengiz Aktar vernement avait entraîné une notamment en ce qui concerne le désir de paix de la population soupire : «Nous pensions répression massive, avec plus la langue. pour faire passer dans un depuis des années que la solu- de 8 000 arrestations d’élus, Cet enjeu lourd de symboles même référendum des amende- tion de la question kurde était d’avocats, de journalistes et de implique un changement de ments renforçant les pouvoirs la clef de la démocratisation du certains articles de la du futur président qui sera élu cadres de la société civile. Une pays, mais cela risqueN bien de prochaine réforme de certains Constitution. D’où la crainte au suffrage universel», analyse ne pas être le cas.» des articles de la loi «antiter- d’un effet boomerang au sein Kadri Gürsel, éditorialiste au reur» pourrait permettre à une de l’opinion publique qui, selon quotidien Milliyet, inquiet de

Attentats anti-chiites à

Bagdad,19 mars 2013 par Patrick près Markey et de Kareem 60 Raheem morts (Reuters) -

BAGDAD / L'explosion de plusieurs voitures piégées et des atten- tats suicides ont fait près de 60 morts dans des quartiers chiites de Bagdad et d'autres régions d'Irak mardi, jour du dixième anniver- saire de l'attaque américaine qui a renversé Saddam Hussein. Des responsables hospitaliers ont fait état de 160 blessés. scrutin, a jugé le gouvernement. Une voiture piégée a explosé près d'un marché très fréquenté de la capitale, trois ont visé le quartier de Sadr City, une autre a explosé L'intervention militaire il y a dix ans des Etats-Unis, appuyés par non loin de la "zone verte" fortifiée abritant des enceintes diploma- quelques alliés, a rapidement entraîné la chute de Saddam Hussein, tiques occidentales. Un kamikaze a également actionné ses explosifs issu de la minorité sunnite. dans un restaurant de Mossoul (nord), visant un responsable de la Malgré des accords de partage du pouvoir entre chiites, sunnites et police. Kurdes, l'Irak a ensuite basculé dans un cycle de violences confes- "J'étais en train de conduire mon taxi et brusquement ma voiture a été sionnelles qui a fait des dizaines de milliers de morts, en particulier secouée. Il y avait de la fumée partout. J'ai vu deux cadavres sur le dans la période 2006-2007. sol. Les gens criaient et couraient dans tous les sens", a raconté Al Dix ans après l'intervention américaine, le pays reste fragilisé par une Radi, pris dans l'une des explosions à Sadr City. rébellion sunnite persistante et de fortes tensions politiques entre les Un kamikaze au volant d'un camion a en outre précipité son véhicule différentes communautés. contre un commissariat dans une localité chiite située dans la ban- La branche irakienne d'Al Qaïda, l'Etat islamique d'Irak, a annoncé lieue sud de Bagdad, a-t-on appris de sources policières et hospita- son intention de reprendre le contrôle de territoires perdus face aux lières. Américains, dont les troupes combattantes ont quitté le pays fin 2011. Cette vague d'attentats n'a pas été revendiquée. Elle a lancé une série d'attaques audacieuses depuis quelques mois, la dernière en date ayant visé jeudi le ministère de la Justice en plein Des rebelles sunnites liés à Al Qaïda multiplient depuis le début de coeur de Bagdad. l'année les attaques contre la communauté chiite, majoritaire en Irak, où les tensions confessionnelles persistent après avoir été exacerbées La stabilisation de l'Irak est rendue plus difficile par la fragilité du par l'intervention militaire des Etats-Unis en 2003. contexte régional. En Syrie voisine, le président Bachar al Assad, issu de la minorité alaouite, une branche du chiisme, est confronté depuis Contesté par la minorité sunnite qui se juge désormais marginalisée, mars 2011 à un soulèvement devenu un conflit armé dans lequel les le gouvernement du chiite Nouri al Maliki a annoncé mardi le report combattants rebelles sont essentiellement issus de la majorité sunnite pour une période pouvant aller jusqu'à six mois des élections régio- du pays. nales dans les provinces d'Anbar et de Ninive, où le scrutin était Des extrémistes sunnites, pour certains liés à Al Qaïda, participent prévu le 20 avril. G aussi à l'insurrection contre Bachar al Assad. RÉBELLION PERSISTANTE La situation en matière de sécurité ne permet pas le déroulement du

23 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 15 mars 2013

l’usure. Les Occidentaux misent sur la per- sistance d’un conflit de basse intensité, pour laisser le temps aux populations d’organiser Syrie: « Bachar el-Assad une administration, afin qu’une éventuelle chute du régime n’engendre pas le chaos. Mais, en réalité, ce sont plus les islamistes Il y a deux ans,ne le peuple lâchera syrien se soulevait. Aujourd’hui, pas la » guerre civile sem- que l’ASL qui sont en train d’organiser les ble sans issue. Entretien avec Fabrice Balanche, directeur du Groupe de populations. Les classes moyennes, les intel- recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient lectuels, tout ce qui pouvait constituer un substrat démocratique s’exile, et laisse la Angélique Mounier-Kuhn tière turque qui est ouverte, et celle avec place aux radicaux. pour Le Temps l’Irak qui l’est en bonne part, permettant aux Rien ne stoppera le clan Assad ? combattants étrangers d’entrer en Syrie et Le 15 mars 2011, alors qu’une fièvre prin- aux rebelles de se réfugier hors du pays. Il a été trop loin pour reculer et est prêt à tanière saisissait le monde arabe, quelques détruire le pays, avec ce slogan : « Bachar ou vaillants manifestants commençaient à pro- le feu. » Si on veut la paix, il faut donc se tester contre Bachar el-Assad à Deraa et à Enfin, le contrôle de la capitale reste essen- résoudre plus ou moins à le laisser en place. Damas, prélude à un soulèvement qui a viré tiel à la légitimité du régime. « Qui tient Car, s’il est dos au mur, menacé par la justice à la guerre civile. Selon certaines estima- Damas tient la Syrie », disait-on à l’époque internationale, il se battra jusqu’au bout. tions, le conflit a déjà coûté 100000 vies, d’Hafez el-Assad, qui avait mis en place tout Mais, comme cette option est inconcevable exilé un million de Syriens à l’étranger et un système de défense. La ville est cernée de pour l’opposition, le scénario d’un éclate- déplacé 2,5 millions de personnes à camps militaires et entourée de villages ment du pays doit être envisagé, où aucune l’intérieur du pays. Fabrice Balanche, druzes et chrétiens, grossis par l’exode rural. réconciliation ne serait possible et où un Etat directeur du Groupe de recherches et Le régime a aussi laissé se développer des alaouite finirait par se barricader sur la côte. d’études sur la Méditerranée et le Moyen- quartiers informels de populations fidèles le Il n’y a aucun espoir de négociation avec Orient, à Lyon, dresse un état des lieux long d’axes stratégiques, comme à proximité l’opposition en exil ? dramatique. de l’aéroport. Dans ces endroits, des comités d’autodéfense se sont constitués. La bataille En raison de ces dissensions, elle n’a pas de Damas lancée en juin 2011 par l’Armée encore été capable de former un gouverne- À quoi ressemble aujourd’hui la Syrie ? syrienne libre est un échec. Elle y a perdu des ment provisoire. Il serait censé gérer les centaines, voire des milliers d’hommes. zones libérées, mais en réalité la Coalition À un gros puzzle. La Syrie du Nord, de la nationale syrienne (CNS) n’a aucun contrôle frontière turque à la frontière irakienne, Quelles sont les forces en présence du côté sur elles et manque cruellement d’argent. échappe globalement au régime, à des rebelles ? Elle demande 500 millions de dollars afin l’exception de poches urbaines. Cette région Au départ, l’ASL n’était pas plus qu’un d’approvisionner les rebelles en armes, et les n’est pas organisée, son contrôle reste très groupe d’officiers ayant fait défection, réfu- populations en nourriture. Les sommes pro- fragmenté entre différents groupes rebelles. giés en Syrie où ils ont constitué un état- mises n’arrivent pas. En prônant le dialogue Et on ne peut pas dire qu’elle soit « libérée » major qui a apposé le label ASL à tous les avec des éléments du régime, le président de ou « sécurisée » : l’aviation y mène des raids groupes se prévalant de faits d’armes en la CNS, Moaz al-Khatib, a endossé une pos- en permanence pour empêcher les rebelles Syrie. Comme en Libye, on a pensé qu’elle ture tactique. Il veut passer pour quelqu’un d’y instaurer un contre-modèle. Les villes, pourrait fragmenter l’armée syrienne, mais d’ouvert, mais il peine à s’imposer au sein Deir ez-Zor, Hassakié, Alep ou , restent sa capacité a été surestimée. Aujourd’hui, la même de son camp. tenues par le régime, qui y concentre ses situation est encore pire, avec la montée en Risque-t-on l’embrasement régional ? troupes. Dans sa stratégie contre-insurection- puissance des groupes islamistes, bien équi- nelle, il privilégie les communications et le pés et financés par l’Arabie saoudite, le L’impact est considérable car le conflit transport aériens. D’où l’importance pour lui Qatar ou le Koweït. Ils sont composés de dji- syrien réactive tous les problèmes commu- de conserver le contrôle des aéroports hadistes syriens revenus d’Irak pour faire des nautaires dans la région. Au Liban, chiites et proches de ces villes. Il a en revanche aban- émules dans les villages ou de combattants sunnites sont à couteaux tirés. En Irak, les donné le contrôle des zones kurdes du nord, étrangers et rejoints par des bataillons frus- sunnites sont en pleine confrontation avec le où il joue la carte de la confrontation entre trés de l’ASL. Ces groupes islamistes sont en gouvernement d’Al-Maliki. En outre, la les Kurdes et les rebelles arabes sunnites. À concurrence les uns avec les autres auprès de guerre en Syrie bloque toute l’économie de la terme, elle semble inévitable. Les Kurdes (15 leurs « bailleurs de fonds », d’où la multipli- région, avec des conséquences graves, en % de la population) sont certes opposés au cation des vidéos vantant leurs exactions. Jordanie notamment. Deux blocs géopoli- régime, mais ils ont leur propre agenda. Ils Pour les plus proches d’Al-Qaida, comme tiques se sont créés et s’affrontent : d’un côté veulent un territoire autonome, or il est tron- Jabhat al-Nosra, l’objectif est d’abattre le l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie. De çonné. Il y a déjà eu des combats, comme régime, d’instaurer un califat islamique en l’autre, l’Iran et l’Irak. Ces deux blocs sont dans les quartiers kurdes d’Alep ou à Ras al Syrie puis d’aller libérer la Palestine. richissimes grâce au pétrole et financent leur Aïn, dans le nord-est, entre des groupes isla- expérience de guerre en Syrie, qui joue le mistes entrés via la Turquie et les Kurdes. Comment envisagez-vous l’avenir ? rôle d’Etat tampon. Si on ajoute à cela la Sur la côte, le pays alaouite reste tenu par le Une intensification des combats entre les relation entre la Russie et les Etats-Unis, on régime, comme à peu près à 80 % la région deux camps est vraisemblable, puisque cha- est en plein scénario de Guerre froide. d’Homs. Ailleurs, dans certaines zones telles cun reste convaincu qu’il peut gagner. Armer Bachar el-Assad ne lâchera pas ? les rebelles, comme le préconisent la France que , sur la frontière libanaise, un On s’est trompé sur son compte. En janvier modus vivendi s’est instauré entre le régime et la Grande-Bretagne, risque d’ajouter de l’huile sur le feu. Le régime n’est pas près de 2011, alors que débutaient les printemps et les rebelles, tenus de faire barrage aux isla- arabes, il avait glissé à des proches, lors d’un mistes. Quant aux frontières, celle avec la tomber, et continue lui-même d’être armé par les Russes et les Iraniens. Sans parler du dan- dîner privé : « Mon père a tué 30000 per- Jordanie est tenue, celle avec le Liban l’est sonnes à Hama en 1982, il a eu 30 années de encore assez bien, contrairement à la fron- ger de voir ces armes tomber dans les mains Ë des djihadistes. Il sera difficile de l’avoir à sécurité. » Tout était clair.

24 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti March 11, 2013 Unprecedented Turns On Turkey's Kurdish www.al-monitor.comQuestion By: Cengiz Çandar for Al-Monitor Turkey Pulse.

urkey is a dazzling country. For years, I have been saying that nobody can claim to be an “expert on Turkey." Developments in the last couple of months have proven how right I was. T Kurds take part in a demonstration calling for the release of Actually anyone can reach the same conclusion by looking at two pho- Kurdistan Workers Party (PKK) leader Abdullah Ocalan (depicted tographs I saw. on yellow flags), in Strasbourg, eastern France, Feb. 16, 2013. A photograph printed on the first pages of Turkish dailies in July caused (photo by REUTERS/Jean-Marc Loos) a furor. Two women members of the parliament from the Peace and Democracy Party [BDP] known to be following the line of the notorious Turk and another seen as religious-conservative on the “same fre- PKK and accepted as a Kurdish party in the parliament that is percei- quency with Erdogan," went to Imrali and met with Ocalan for more than ved as "Turkey’s Sinn Fein” were in the photograph. One of them is the three hours. current co-chair of BDP and the other was the previous co-chair. They If this had been all, it wouldn’t be seen as an important development. were photographed embracing armed PKK militants who had cut off a But the delegation left the island with a mission to deliver a letter from road and were checking identifications at a point near the Iraqi border. Ocalan to the PKK leadership based at Iraq’s Kandil Mountains. Many people believed that the BDP people who had taken several jour- A short time later the two co-chairs whose visit to Imrali had been nalists and TV cameramen with them had made a deal with the PKK vetoed by Erdogan, and others who had met with Ocalan, went to and the photographs were scripted. In the hot summer days of 2012, Kandil as a single delegation. The officials of Iraqi President Jalal meanwhile, the war between the Turkish state and Kurdish insurgents Talabani’s Patriotic Union of Kurdistan escorted the delegation to of the PKK were raging in full on the mountainous region near the Iraqi Kandil. border. The PKK leader Abdullah Ocalan, who is serving in life sen- tence on Imrali Island near Istanbul, was in full isolation. Nobody had Murat Karayilan, who after Ocalan is considered to be at the top of the heard from him for more than a year. PKK hierarchy, accompanied by other top PKK leaders, met the BDP delegation. The PKK officials were in their military fatigues in front of a As women have 50% representation at every level of BDP leadership huge PKK flag and Ocalan poster. Gulten Kasanak and Aysel Tugluk structure, as instructed by Ocalan, there is also a woman co-chair. The who were in the July 2012 embrace photo were in the same frame, obviously delighted appearance of Gulten Kisanak, the current co-chair again looking delighted. and Aysel Tugluk, the previous one, (whom the PKK calls "guerrillas" and “terrorists” in official Turkish political jargon) caused understanda- The photograph was distributed by a PKK organ, the Firat News ble anger in Turkish public opinion. Turkish public and political circles Agency [ANF]. The Turkish press used the photograph distributed by interpreted the possibly scripted meeting and the embraces as an effort the banned ANF in their pages and websites. And, there was no furor of “legitimatizing terror." in Turkey this time. It was definite that the PKK-BDP meeting, including the two co-chairs, was endorsed by Erdogan. In the last quarter of 2012, Prime Minister Recep Tayyip Erdogan sud- denly upped the bar and declared that those who “support terror by Ocalan was expected to declare a “a lasting cease fire" on the eve of embracing terrorists” had no place in the parliament and should 21 March Newroz celebrated as the Kurdish New Year along with a plan someone propose to lift their parliamentary immunity, his ruling party and calendar for the armed PKK to leave Turkey as Erdogan demands. [AKP] would support it. Those who had “embraced terrorists” in July 2012 and accused of “legi- In the last days of 2012, this issue kept Turkey occupied. BDP counte- timizing terror” were somehow transformed to peace doves flown from red by saying that if their immunities were lifted, they would withdraw Imrali Island to Kandil Mountain. from the parliament as a political party in entirety. Moreover, lifting par- Developments are taking place at a pace that exceeds the imagination liamentary immunities would bring about their judicial prosecution and of many. Prime Minister Erdogan even opposes the new initiative to be they would most likely to be arrested. labeled as the “”Imrali process” that illustrates Ocalan’s authority over There was a similar case in 1994. Several parliamentarians of the the PKK and his influence over the Kurds in general. Erdogan has Democratic Party [DEP], the forerunner of BDP, were arrested in the asked the media to use the label “Solution process" instead. parliament and carted off to prison where they spent long terms, inclu- It would be excessive daydreaming to expect the Kurdish issue that ding three who served 10 years. That period is remembered as the dar- dates back to the declaration of Turkish Republic to solve it in a week kest and worst violent era in Turkey’s history with its Kurdish issue. The or two, in a couple of months and even one or two years. The said pro- possibility that BDP co-chairs could be arrested brought to mind those cess, no matter what it is called, is fragile enough to be derailed any dark days and Turkish citizens entered the New Year with considerable moment. But then we have never had such a process that created so anxiety. much optimistic expectation of the right course for a solution and peace. Then, a few days before the New Year's Eve, the Prime Minister Now eyes are on the Imrali-Kandil traffic. We are waiting for the res- announced on TV that negotiations had begun with Abdullah Ocalan ponse of Kandil to Ocalan and another BDP shuttle mission, all to cul- and that he was optimistic about the outcome because he was seeing minate in a historical declaration by Ocalan, to be followed by new the light at the end of the tunnel. On Jan. 3, something unprecedented steps Erdogan (who has the most to gain in short run) will take. happened. Two Kurdish parliamentarians were taken to Imrali Island to meet with Ocalan. Coming days are prone to dramatic developments. Probably in terms of writing the foreword of this unprecedented pro- It took one and a half months for the second BDP team to go to the Ë island. We are told that Erdogan had vetoed a visit by two co-chairs cess, we are in the last crucial days. because of their "embrace of terrorists” in July 2012. Then three parliamentarians approved by Ocalan, including one ethnic

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Maliki Puts Kurds on Spot Over Oil Payments www.al-monitor.com By: Abdel Hamid Zebari for Al-Monitor

hrough the ratification of the Iraqi Public Budget Law for the year 2013 in parliament based on the principle of "majority" rather than "consensus" — amid a Kurdish boycott of the parliamentary ses- T Iraqi Prime Minister Nuri al-Maliki (L) speaks next to Iraq's sion — it seems that Prime Minister Nouri al-Maliki has put difficult choices before the Iraqi Kurds, which may manifest in the coming days. Deputy Prime Minister for Energy Hussain al-Shahristani during a meeting of the Council of Ministers in Kirkuk, May 8, 2012. The Iraqi parliament approved on Thursday [March 7] the country’s general budget of $119 billion. The session was boycotted by Kurdish deputies, and had been delayed for weeks due to several disagree- The KRG has so far signed 50 contracts with foreign companies, which ments, most notably over the payments of foreign oil companies opera- have invested $15 billion to $20 billion in oil exploration and production ting in the Kurdistan region. in the region. However, these companies cannot export oil without the consent of Baghdad or use it in any way because the company in The Kurdistan Regional Government (KRG) has asked the Iraqi govern- charge of oil export is the Iraqi Oil Marketing Organization(SOMO), and ment to pay the remaining dues of foreign companies, estimated at returns go to the Iraqi fund. about $4.5 billion, while the federal government has only agreed to pay $750 million. The proportion of the general budget allocated to the Kurdistan region is over 15 trillion Iraqi dinars [$12.9 billion] for 2013, according to the The dispute erupted in September 2012, after the Iraqi government paid 17% quota set for it within the Iraqi public budget. Should the KRG pay around 650 billion Iraqi dinars [$558 million] out of 1 trillion [$858 mil- the due payments to foreign companies, it would lose half the budget. lion] owed, on condition that the Kurdistan region would produce This would also put the Kurdistan region in an unnecessary financial 250,000 barrels of oil daily. Payment of the remaining dues was quandary as it seeks more development and reconstruction. delayed, with the Iraqi government providing various excuses, promp- ting the Kurdistan region to stop the export of oil from the region’s wells Oil analyst and expert Wajid Shaker says that the federal government’s through the Turkish Ceyhan line. procrastination in paying the dues of foreign companies will force the Kurdistan region to pay the amount from the returns of oil being produ- As soon as the federal budget law for this year was approved, the KRG ced in oil wells in Kurdistan. announced its rejection of many sections of the law. It noted that the political parties that approved the law based on the principle of majority He told Al-Monitor: “I suppose that the Kurdistan region will take a posi- have overlooked the proposals and observations made by the Kurdistan tion. The way to deal with the situation will be based on the KRG’s deci- region on the budget law, violated the rights of the people of Kurdistan sion. However, I believe that [the KRG] is able to export oil and pay the and aborted the principle of national consensus and genuine partner- dues of foreign companies.” ship in power. Last year, the KRG exported crude oil from wells in Kurdistan via The KRG pledged to take all possible legal and constitutional action Turkey, but in small amounts and without the consent of Baghdad, against this attempt, which aims to harm the interests and lives of the saying it adopted this plan to fill the shortage in oil derivatives after the citizens of Iraqi Kurdistan. Iraqi government stopped providing it with them, especially since the existing refineries in Kurdistan are unable to process the quantities nee- The presidency of the Kurdistan region described the manner with ded by the local market. which the budget law was passed as marginalization of a key compo- nent, a supposed founding partner of the political process and rebuil- Sources indicate that the Iraqi government’s insistence on not paying ding the state, and a major ethnic group in determining the future of the the dues of foreign companies operating in the Kurdistan region is a country. step it took to force these companies to stop signing contracts with the Kurds, despite the government’s constant warnings directed at these The position of the presidency of Kurdistan came after President of the companies. Kurdistan Region Massoud Barzani called for an urgent meeting of all members of the Kurdish bloc in the government and parliament in Erbil Shaker said that this would not prevent companies from coming to the to discuss the issue. Kurdistan region because they are carefully examining the issue: “Big companies like ExxonMobil and Chevron have legal and technical A presidential statement declared that "in a remarkable step that rein- departments that correspond to the governmental technical depart- forces division in the Iraqi national ranks and monopoly of political ments in Iraq. They also have fields worldwide and enjoy a prominent power and the country's leadership, the federal budget was passed by status in the world of oil. They have studied the issue, know their inte- the State of Law coalition led by Maliki without taking into consideration rests and can obtain their rights.” a major nationalist point of view.” Shaker added, “It seems that the Kurdish position so far is limited to The Kurdistan presidential statement adds: “As we are forced to take threatening to withdraw from the government headed by Maliki, then this position, which is open to all options, we hold the State of Law coali- withdrawing from the political process in the country. In the final stage, tion, Maliki, and their collaborators responsible for what might ensue, [the Kurds] might adopt a tougher stance, the details of which the and possible positions and developments.” Kurdish leaders are withholding, since it is early to do that."While Maliki has put the Kurds in a difficult position in the face of foreign com- Kurdish political analyst Abdul-Ghani Ali Yahya said in an interview with panies operating in the Kurdistan region, which are demanding their Al-Monitor that “the ratification of the Iraqi budget for 2013 by the Iraqi dues after having waited for a long time, especially since they had been parliament, despite a boycott by the Kurdish bloc, contradicts the prin- promised by the KG that it would resolve its legal differences with ciple of consensus that has dominated political life in Iraq, albeit on a Baghdad. small scale, and will inevitably lead to the majority government advoca- ⇒ ted by the State of Law coalition, which is opposed by the Kurds and

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⇒ Sunnis.” added, "Any solution to the ongoing conflict between the two govern- ments and among Iraq’s social components will not be without the divi- He added: “By ignoring the demands of the Kurdish bloc regarding the sion of Iraq and the establishment of three states that are Shiite, Kurdish budget, unlike the other blocs, the ethnic conflict in Iraq will only deepen. and Sunni." Moreover, other Kurdish demands will be ignored in the future and create a sense of injustice and discrimination among them.” Kurdish MP Chuan Mohamed of the Barzani-led Kurdistan Democratic Party (KDP) said: "The Iraqi government must deal with the Kurds as the The KRG announced in a statement that it will take legal and political second component, and our proposals and opinions must be taken into action against the budget ratification, which was done without its appro- consideration. We believe that what we were subjected to regarding the val. Yahya said: “What the Kurds can achieve is economic quasi-inde- Ë budget is tantamount to a genocide of the people of Kurdistan. pendence. However, their success depends on the responsiveness of the international community, particularly Turkey and the West.” He Abdel Hamid Zebari is a contributing writer for Al-Monitor’s Iraq Pulse. A reporter from Erbil who works in the field of print journalism and radio, he has published

3 mars 2013

concept au demeurant moins tranché en Orient que, par exemple, en France), Syrie : que reste t-il de islamistes et parfois un peu des deux, à l’image de sa principale composante, le Conseil national syrien (CNS), formé à l'opposition laïque ? Istanbul en octobre 2011, six mois après le Si les Amis de la Syrie sont majoritairement libéraux sur début de la révolte contre Bachar el Assad. le plan politique, la situation est bien différente sur Le CNS, censé contrôler l’ASL et qui détient un tiers environ des 60 postes de direction le terrain, où la rébellion comporte désormais un grand de la Coalition, compte des groupes nombre de djihadistes étrangers. laïques, libéraux ou nationalistes. Lui sont affiliés les Comités locaux de coordination (LCC), qui fédèrent les mouvements de con- Des membres testations (non violente) quartier par quarti- de l'Armée syri- er, des jeunes activistes très actifs sur enne libre Facebook ou dans la prise en charge de (ASL). Crédit manifestants blessés. Reuters La direction du CNS est toutefois réputé En savoir plus être sous l’influence des Frères Musulmans, sur ce qui a expliqué la création de structures affirmant plus nettement leur laïcité ; le CCCND (Comité de coordination pour le changement national et démocratique), mouvement toléré par le régime et ne plaidant pas ouvertement pour le renverse- www.atlantico.fr même les pays du Golfe qui financent ment de Bachar el Assad, est dirigé par directement ou indirectement les salafistes Hassan Abdel Azim et regroupe des petits hésitent à leur fournir des armes lourdes de es pays alliés pour renverser Bachar el- partis nationalistes ou socialistes. A aussi peur que ces dernières ne se retrouvent Assad (Etats-Unis, Royaume Uni, France, été créée en septembre 2011 à Paris la L entre les mains de groupes incontrôlés. Allemagne, Italie, Turquie, Egypte Jordanie, Coalition des forces laïques et démocra- Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis) tiques (CFLD), constitué essentiellement de En fait, hormis des groupes salafistes très ont convenu jeudi à Rome lors du sommet membres de la diaspora. Le CFLD regroupe idéologisés, qui, même en tenant compte des "Amis de la Syrie" d’accroître leur aide une douzaine de partis kurdes, sunnites ou de l’apport de 4 000 combattants "politique et matérielle" aux rebelles laïques, telles que l'organisation démocra- étrangers, ne représenteraient que 10 % syriens. Si le débat n’est pas tranché, entre tique Assyrienne, le parti démocratique de tout au plus des 100 000 à 150 000 pays européens et même au sein de Hadatha, le parti Alenfetah (basé à hommes en armes que compte le pays en l’administration Obama, sur l’opportunité Washington), le mouvement syriaque, le ce moment, l’appartenance idéologique des d’armer les rebelles, encore convient-il de parti démocrate kurde, le mouvement groupes armés n’a pas grand sens, estime savoir à qui fournir des armes éventuelle- Wifaq, le mouvement kurde Yikiti, le parti Peter Harding, spécialiste du pays à ment. C’est-à-dire comment distinguer les de l'union populaire Kurde, la coalition des International Crisis group. « On se réclame rebelles "acceptables" aux yeux des occi- jeunes Sawa. Le CFLD affichait clairement islamiste ou pas en fonction de qui fournit dentaux, supposés laïques ou islamistes sa crainte de voir la Syrie post Assad dom- les munitions et les combattants changent modérés, de ceux qui ne le sont pas (et qui inée par les islamistes. au demeurant progressent militairement au aisément d’unités suivant qui a de l’argent et des armes », souligne-t-il. détriment des premiers), salafistes décidés Au-delà des tiraillements prévisibles sur à instaurer la charia ou émules d’Al-Qaïda leur vision de la Syrie après la chute du dic- Sur le plan politique, les choses sont en tels que le front Nusra. tateur syrien, le problème de la plupart des théorie plus claires, puisque les Amis de la formations politiques, dont les dirigeants Syrie (mais évidemment ni l’Iran ni la Or, il règne une confusion certaine sur le vivent à l’étranger souvent depuis Russie, alliés de Bachar el Assad) ont recon- terrain, puisque des centaines de groupes longtemps, est qu’elle dispose au demeu- nu la Coalition d’opposition syrienne, con- de rebelles opèrent dans le pays, tenant rant d’assez peu de légitimité en Syrie stituée en novembre dernier au Qatar, parfois seulement une ville, voire un quarti- même où aujourd’hui cette dernière comme seule représentante légitime du er, aux côtés de l’Armée syrienne libre s’acquiert les armes à la main et sans dis- peuple syrien. La Coalition, présidée par (ASL), laïque et constituée de soldats déser- cours politique très structuré. I teurs. Une confusion illustrée par le fait que l’ancien prêcheur Moaz al Khatib, est en fait une nébuleuse de formations laïques (un

27 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 14 mars 2013

Les Irakiens attendaient une amélioration des conditions de sécurité et un retour de l'Etat de droit après Saddam, là encore IRAK • Après la guerre leurs espoirs ont été déçus. Si les violences ont nettement diminué par rapport aux massacres de 2006 et 2007 (lorsque plus de américaine, la guerre civile 3 000 Irakiens perdaient la vie chaque Dix ans après l'invasion américaine, la corruption, les violences mois), Bagdad et le centre de l'Irak politiques et les tensions ethniques s'intensifient dans demeurent néanmoins parmi les endroits l'indifférence générale. les plus dangereux de la planète en termes de bombardement, d'assassinat et d'enlèvement. Le problème va au-delà de la violence politique qui empoisonne la The Independent | Patrick Cockburn vie des citoyens, il s'agit d'un délitement de la société civile qui pousse bon nombre 'Irak en tant que pays est sur le point d'Irakiens à se tourner vers la justice trib- d'imploser sous l'effet cumulé de la ale plutôt que la police et les tribunaux Lcrise politique, sociale et économique, officiels. "Si vous avez un accident de la déclarent des dirigeants irakiens. Dix ans route, qu'importe que vous soyez en tort après l'invasion et l'occupation améri- ou non, ce qui compte c'est à quelle tribu caines, les tensions entre les trois princi- vous appartenez", nous explique une pales communautés – chiite, sunnite et femme. kurde – se sont envenimées au point de friser la guerre civile. "Il n'y a aucune Ce sentiment d'insécurité devant confiance entre les dirigeants irakiens", Une colonne de fumée s'élève au-dessus l'arbitraire contamine également la vie affirme un responsable politique qui les de Bagdad le 14 mars 2013, après un politique. Si les gens ont un peu moins fréquente quotidiennement. Comme bon attentat à la bombe près de la zone peur que sous Saddam, ce n'est pas parce nombre de personnes interrogées à ce verte - AFP que les forces de sécurité sont moins féro- sujet, il préférera garder l'anonymat. ces ou moins corrompues mais seulement parce qu'elles sont moins efficaces. Le En Irak, la crise s'aggrave depuis fin 2011 liards d'euros] de revenus liés au pétrole. pouvoir de Nouri al-Maliki, Premier min- dans l'indifférence générale de la commu- Bagdad ne compte pratiquement aucun istre depuis 2006, ressemble de plus en nauté internationale, absorbée par la nouveau bâtiment civil, et la plupart des plus à une dictature dotée de moyens de guerre en Syrie, le "printemps arabe" et la nouvelles constructions sont lourdement répression sophistiqués – notamment les crise économique mondiale. Les Etats- fortifiées ou constituent des avant-postes prisons secrètes, où le recours à la torture Unis et le Royaume-Uni s'efforcent de militaires. Dans les rues de Bassorah, au est généralisé. Al-Maliki s'est efforcé minimiser les preuves, pourtant écla- milieu des champs de pétrole, on voit des d'obtenir un monopole de pouvoir sur tantes, que l'invasion et l'occupation de troupeaux de chèvres fourrager entre les l'armée, les services de renseignement, l'Irak ont donné naissance à l'un des gou- flaques d'égouts et les piles de déchets à la l'appareil d'Etat et le budget, et a veillé à vernements les plus dysfonctionnels au recherche de nourriture. ce que ses partisans obtiennent la part du monde. La violence et l'instabilité persist- lion des contrats publics. Sa coalition de ent depuis si longtemps dans ce pays que SENTIMENT D'INSÉCURITÉ l'Etat de droit n'a rassemblé que 24 % des les Irakiens, tout comme les étrangers, suffrages aux élections de 2010 – soit 2,8 sont devenus indifférents à tous les signes Je me trouvais à Bagdad en janvier millions de voix sur un total de 19 mil- indiquant que, si mauvaise soit-elle lorsqu'une pluie battante s'abattit sur la lions d'électeurs –, cependant il gouverne aujourd'hui, la situation pourrait encore ville durant quelques jours. Le nouveau comme s'il avait été plébiscité. sévèrement s'aggraver. système d'évacuation des eaux que les entrepreneurs – irakiens et étrangers – Saddam Hussein et les Américains ont La somme des échecs accumulés par les étaient censés avoir construit ces dernières appris à leurs dépens que l'Irak ne pou- gouvernements de l'après-Saddam années s'est révélé parfaitement vait pas être gouverné par la seule force. Hussein atteint des proportions phénomé- inopérant. J'ai roulé des kilomètres dans Al-Maliki a mis du temps à comprendre nales compte tenu des moyens financiers l'est de Bagdad à travers une mare cela. L'influence des communautés eth- qui leur avaient été accordés. Si tant boueuse d'eaux usées. Je n'ai fait demi- niques et religieuses est trop considérable d'Irakiens ont salué la chute de Saddam tour qu'à Sadr City, un quartier ouvrier pour permettre à l'Etat d'imposer son en 2003, indépendamment de leur opinion chiite, où le niveau d'eau devenait trop autorité, celle-ci étant en outre minée par sur l'occupation étrangère, c'est en partie élevé pour passer en voiture. "Depuis les diverses loyautés de chaque Irakien à parce qu'ils croyaient que ses successeurs 2003, près de 7 milliards de dollars [5,4 une tribu, un clan ou une famille leur permettraient de retrouver une vie milliards d'euros] ont été consacrés à la agrandie. Quand ils se sont retirés d'Irak, normale après des années de guerre et de construction d'un nouveau système les Américains s'inquiétaient essentielle- sanctions internationales. d'évacuation des eaux à Bagdad. Soit il n'a ment de laisser un vide sécuritaire der- jamais été construit, soit il a été très mal rière eux. C'était mal connaître la vie poli- Ils comprennent aujourd'hui avec amer- conçu", reconnaît Shirouk Abayachi, con- tique irakienne. "L'Irak [d'après Saddam] tume qu'ils se sont trompés, alors même seiller au ministère des Ressources reposait sur un consensus entre les trois que leur pays enregistre chaque année communautés, explique un responsable hydrauliques. près de 100 milliards de dollars [76,8 mil- irakien qui avait cru un temps

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à l'avenir de son pays. Ce consensus kurde. enne] l'emporte, il y aura une guerre civile politique a volé en éclats." Les dégâts ne au Liban, des tensions en Jordanie et des sont pas encore irréparables, poursuit-il, Les sunnites ont essuyé de lourds revers violences communautaires en Irak", a-t-il mais, en cas d'échec, "la fin de l'Irak et la avec la chute de Saddam, la formation prédit récemment. division du pays deviendront inévitables". d'une coalition gouvernementale entre chi- ites et Kurdes et la guerre civile et commu- Quelles qu'aient été les intentions des NI LA PAIX NI LA PROSPÉRITÉ nautaire. Mais la guerre en Syrie marque Américains et des Britanniques il y a dix pour eux un revirement de fortune. Aux ans, force est de constater que l'invasion de D'autres, tout aussi pessimistes, portes de leurs propres bastions que sont l'Irak n'a amené ni la paix ni la prospérité. reprochent au Premier ministre les provinces d'Anbar et de Nineveh, le Avant 2003, si un Irakien était arrêté pour d'exacerber et d'exploiter les divisions combat de la majorité syrienne sunnite motif politique, il pouvait s'attendre à être politiques pour rester au pouvoir. leur redonne du courage. Ils sont aussi torturé à moins d'avouer immédiatement Principal leader de la communauté chiite, confortés par les Etats sunnites comme la et cela n'a pas changé. La seule différence qui représente les trois cinquièmes de la Turquie, l'Arabie Saoudite et le Qatar, qui positive est qu'il a moins de chances d'être population, il entretient la peur chez ses soutiennent les rebelles syriens et les con- exécuté. Les citoyens ordinaires se mon- coreligionnaires en suggérant que leur testataires sunnites en Irak. trent plutôt pessimistes, ou ambivalents, à domination politique est menacée par les propos de leur avenir. "Si vous demandez sunnites – un cinquième de la population – Depuis la fin décembre en effet, les sun- à mes étudiants ce qu'ils veulent, témoigne autrefois au pouvoir avec Saddam. nites irakiens manifestent pacifiquement le professeur Yahya Abbas, dans 95 % des L'année dernière, il a tenté d'unir les sun- contre toutes les formes de discrimination. cas, ils vous répondront : 'partir d'Irak'". nites et les chiites contre les Kurdes – un Al-Maliki et ses conseillers semblent enfin autre cinquième de la population – en prendre la mesure de ce mouvement et de mobilisant des troupes et en menaçant l'importance de la contre-offensive sunnite d'envahir les territoires sous contrôle au Moyen-Orient. "Si l'opposition [syri-

15 mars 2013 Le Kurdistan d'Irak : une région martyrisée qu'il faut soutenir plans d'extermination, ces actes de génocide visant à éradiquer tout un peuple, connus sous le nom de code d'"Anfal", étaient Par Bernard Cazeau, Jean-Jacques Bridey, Pierre conduits par le cousin du dictateur irakien, le général Ali Hassan Lellouche, Yves Blein, Pierre Laurent, Bernard al-Majid, dit "Ali le Chimique". Selon une comptabilité macabre, Kouchner, Jean-Christophe Cambadélis dressée par les organisations internationales : plus de 4 000 vil- lages ont été rasés de la carte au bulldozer, des sources d'eau onsidérée aujourd'hui, dans un Moyen-Orient en pleine bétonnées, des nappes phréatiques et des terres arables contam- mutation, comme l'une des régions les plus stables poli- inées, dont les conséquences se font sentir encore aujourd'hui. tiquement, les plus prometteuses économiquement, avec C En vies humaines : les estimations vont de 180 000 à 250 000 un pluralisme assumé et ouvert sur différentes religions et idées personnes ; des milliers d'autres sont toujours portées disparues politiques, la Région fédérale du Kurdistan d'Irak revient pour- et de nouveaux charniers contenant des restes des victimes kur- tant de loin. des sont encore découverts de nos jours dans le désert et dans le sud de l'Irak. Les malformations infantiles sont fréquentes. Le 16 mars, cette région fédérale de l'lrak nouveau commémore Les séquelles physiques et psychiques vont marquer pendant une date hautement symbolique : le 25ème anniversaire des longtemps encore les habitants et l'environnement. bombardements à l'arme chimique de la ville d'Halabja par l'ancien régime irakien de Saddam Hussein. Un acte de mémoire Nos démocraties, et en particulier la France, ont le devoir d'aider dû aux victimes et à cette ville symbole de la tragédie kurde de l'Irak nouveau à se tourner résolument vers l'avenir ; un avenir l'époque de la dictature. lui permettant d'assurer paix et stabilité pour ses différentes composantes et d'être en paix avec ses voisins. La jeune démoc- On se souvient tous de ces milliers de cadavres, femmes, enfants ratie kurde dans ce pays mérite notre soutien. Nous devons aussi et vieillards, qui jonchaient les rues de cette petite ville du soutenir la Région fédérale du Kurdistan qui accueille à elle Kurdistan. Cinq à dix mille habitants de la ville ont été asphyx- seule plus de 90% des réfugiés syriens fuyant leur pays et qui iés par le gazage chimique en l'espace de quelques heures dans s'installent en Irak. le silence et l'insouciance de la communauté internationale à l'époque. Il faut rappeler que le dictateur irakien était en odeur Bernard Cazeau, président du Groupe d'Amitié France-Irak de sainteté en Occident, lié à l'Etat irakien par de juteux contrats au Sénat, Jean-Jacques Bridey, président du Groupe d'Amitié de ventes d'armes durant sa décennie de guerre destructrice France-Irak à l'Assemblée nationale, Pierre Lellouche, député, contre l'Iran. Yves Blein, député, Pierre Laurent, sénateur, Bernard Kouchner, ancien ministre des affaires étrangères, Jean- "ALI LE CHIMIQUE" Christophe Cambadélis, député. Nous connaissons aujourd'hui l'ampleur de cette horreur. Ces

29 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti March 10, 2013 investment company with an annual turno- ver of $100 million, said his success would have been unthinkable without the war. 10 years after US The 28-year-old said he won't do busi- ness in the rest of Iraq, citing bureaucracy and frequent attacks by insurgents, but said opportunities in the relatively stable invasion, Kurds look to Kurdish region are boundless. “I believe Kurdistan is like a baby tiger,” said Zedbagi, sipping a latte in a Leadersthe West consolidate autonomy 10 years Western-style espresso bar in the Family after U.S. invasion Mall, Irbil's largest shopping center. “I believe it will be very powerful in the Middle East.” The Kurdish region has undergone a A Kurdish flag flies dramatic transformation in the past at the Citadel decade. fortress in the old Its capital, Irbil, once had the ambience center of Irbil, the of a large village. It has grown into a city of capital of Iraq's 1.3 million people, with the beginnings of a autonomous skyline, several five-star hotels and Kurdish region. construction cranes dotting the horizon. Disputes with Iraq The SUV-driving elites have moved into townhouses in new communities with over oil and territo- grand names like “The English Village.” ry could push Irbil's shiny glass-and-steel airport puts Kurds toward a Baghdad's to shame. split. / KARIN The number of cars registered in the LAUB/ASSOCIAT province of Irbil — one of three in the ED PRESS Kurdish region — jumped from 4,000 in 2003 to half a million today and the num- the central government. ber of hotels from a handful to 234, said provincial governor Nawzad Mawlood. By Karin Laub, Associated Press Since the war, the Kurds mostly benefi- ted from being part of Iraq. At U.S. prod- Planning Minister Ali Sindi took pride ding, majority Shiites made major conces- in a sharp drop in illiteracy, poverty and RBIL, Iraq — At an elite private school in sions in the 2005 constitution, recognizing unemployment in recent years. Iraq's autonomous Kurdish region, chil- Kurdish autonomy and allowing the Kurds But the Kurds have a lot more work cut Idren learn Turkish and English before to keep their own security force when other out for them. The region needs to spend Arabic. University students dream of jobs in militias were dismantled. Shiites also more than $30 billion on highways, Europe, not Baghdad. And a local entrepre- accepted a Kurd as president of predomi- schools and other basic infrastructure in neur says he doesn't like doing business nantly Arab Iraq. the next decade, Sindi said. A housing elsewhere because areas outside Kurdish Still, for younger Kurds, who never shortage and a high annual population control are too unstable. experienced direct rule by Baghdad, cut- growth rate of almost 4 percent have crea- In the decade since U.S.-led forces ting ties cannot come soon enough. ted demand for 70,000 new apartments a invaded Iraq, Kurds have trained their More than half the region's 5.3 million year. sights toward Turkey and the West, at the people were born after 1991, when a There's also a strong undercurrent of expense of ties with the still largely dys- Western-enforced no-fly zone made discontent, amid concerns about the functional rest of the country. Kurdish self-rule possible for the first time concentration of power in the hands of a Aided by an oil-fueled economic boom, by shielding the region against Saddam few. Opposition activists complain of offi- Kurds have consolidated their autonomy, Hussein. In the preceding years, Saddam's cial corruption, and the international increased their leverage against the central forces had destroyed most Kurdish vil- group said security government in Baghdad and are pursuing lages, killing tens of thousands and displa- forces arbitrarily detained 50 journalists, an independent foreign policy often at odds cing many more. activists and opposition figures in 2012. with that of Iraq. Students at Irbil's private Cihan The region's parliament “is weak and Kurdish leaders say they want to University say they feel Kurdish, not Iraqi, cannot effectively question the (Kurdish) remain part of Iraq for now, but increasin- and that Iraq's widespread corruption, sec- government,” said Abdullah Mala-Nouri of gly acrimonious disputes with Baghdad tarian violence and political deadlock are the opposition Gorran party. over oil and territory might just push them holding their region back. Iraq's central government strongly toward separation. “I want to see an independent opposes the Kurds' quest for full-blown “This is not a holy marriage that has to Kurdistan, and I don't want to be part of independence. remain together,” Falah Bakir, the top Iraq,” said Bilend Azad, 20, an architectu- Iraqi leaders bristle at Kurdish efforts foreign policy official in the Kurdistan ral engineering student walking with a to forge an independent foreign policy, and Regional Government, said of the Kurdish group of friends along the landscaped cam- the two sides disagree over control of dis- region's link to Iraq. pus. “Kurdistan is better than other parts puted areas along their shared internal A direct oil export pipeline to Turkey, of Iraq. If we stay with them, we will be bad border. In November, Kurdish fighters and which officials here say could be built by like them, and we won't be free.” the Iraqi army were engaged in a military next year, would lay the economic base for Kurds are among the main beneficia- standoff, and tensions remain high. independence. For now, the Kurds can't ries of the March 20, 2003 U.S.-led inva- Oil is at the root of those disputes. survive without Baghdad; their region is sion that ousted Saddam, and sympathy for Iraq sits atop the world's fourth largest eligible for 17 percent of the national bud- America still runs strong here. reserves of conventional crude, or about get of more than $100 billion, overwhel- Rebaz Zedbagi, a partner in the Senk 143 billion barrels, and oil revenues make mingly funded by oil exports controlled by Group, a road construction and real estate up 95 percent of the state budget.

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Kurdish officials claim their region expanding economy. It prefers to buy from bases of the Kurdistan Workers' Party, or holds 45 billion barrels, though that figure the Kurds rather than the Shiite-led PKK, a Turkish rebel group operating from cannot be confirmed independently. government in Baghdad, seen as a member the Qandil mountains of Iraq's Kurdish The central government claims sole of the region's rival Iranian-influenced region. The PKK launches raids into decision-making rights over oil and axis. The Kurds, also predominantly Turkey from its mountain hideouts. demands that all exports go through state- Sunni, need Turkey not just as a gateway Both sides are simply keeping the two run pipelines. The Kurds say they have the for oil exports but also as a business part- issues separate. right to develop their own energy policy ner. Turkey has stopped linking improved and accuse the government of stalling on Almost half of nearly 1,900 foreign ties with Irbil to resolving Turkey's conflict negotiating a new deal on sharing oil reve- companies operating here are Turkish, with the PKK, a fight which has claimed nues. government officials say. Seventy percent thousands of lives since 1984. The Kurds The Kurds have also passed their own of Turkey's annual $15 billion Iraq trade is keep quiet about Turkish airstrikes on energy law and signed more than 50 deals with the Kurdish region. their territory. with foreign oil companies, offering more In a sign of the times, Turkish and As problems with Baghdad fester, generous terms than Baghdad. English are the languages of instruction at Kurdish officials say their region's depar- An oil company doing business in the a top private school in Irbil. During music ture from Iraq is inevitable. Many here region, Genel Energy, began shipping class at the Bilkent school, third-graders dream of an independent Kurdistan, made Kurdish oil by truck to Turkey in January. sitting cross-legged on a large carpet sang up of parts of Syria, Turkey, Iran and Iraq, The planned direct export pipeline is of “Twinkle, twinkle, little star” in Turkish, home to more than 25 million Kurds. strategic importance, said Ali Balo, a followed by “London Bridge” in English. “As a people, we deserve that,” said senior Kurdish oil official. “Why are we The 351 students start studying Bakir, the foreign policy official. “We want building it? Because we always have pro- Kurdish, the native language of most, in to see that in our lifetime.” blems with Baghdad.” third grade. Arabic is introduced last, in But with key allies such as the U.S. and The project also highlights Turkey's fourth grade. Turkey opposed to splitting up Iraq, the growing involvement in the region, a mar- The curriculum reflects the priorities of Kurds say they won't act with haste or ked change from just a few years ago when the school's founder, a member of Iraq's force. ties were strained over Ankara's battle ethnic Turkmen minority. But it also suits Asked if the Kurdish region would against Kurdish insurgents seeking self- Kurdish parents who believe their chil- declare independence once it can export oil rule in Turkey. dren's future is tied to Turkey. directly, Bakir said: “We will cross that Mutual need forged the new relations- Oddly, Turkish-Kurdish ties are flouri- bridge when we get there. At this time, we hip. shing at a time of continued cross-border are still committed to a democratic, fede- Turkey, part of the region's Sunni violence. ral, pluralistic Iraq.” I Muslim camp, needs more oil to fuel its Turkish warplanes routinely strike

16 March 2013

Iraqi Kurds Women weep as they look at photos of mark 25 years the dead in Halabja The since Halabja consequences of the attack gas attack are still being felt urds in northern Iraq have been comme- morating the 25th anniversary of the che- micalK weapons attack on the town of Halabja by Saddam Hussein's forces. Clutching photos of dead relatives, mourners Iran-Iraq war. reports. observed a minute's silence at the Martyr's Scarred memory The atrocity at Halabja scarred the collec- Monument in Halabja. tive memory of Iraqi Kurds and hardened he exact number killed is not known, but An estimated 5,000 people, mostly women their determination to run their own affairs ran into the thousands as townspeople and children, were killed when Iraqi jets autonomously within a loose Iraqi federation, Tchoked on a mixture of mustard gas and dropped poison gas on the town. our correspondent says. nerve agents. Many others died later of cancer and other Researchers believe the contamination pas- The two men directly responsible - Saddam illnesses, and the legacy of chemical conta- sed not only into the soil and water, but also Hussein and his cousin Ali Hassan al-Majid - mination persists. into the gene pool, with abnormal numbers known as "Chemical Ali" - were hanged in The attack on Halabja on 16 March 1988 was of children since being born with genetic 2006 and 2010. malformations. the most notorious act of chemical warfare The attack on Halabja was part of a wider in modern times, the BBC's Jim Muir in In a speech marking the anniversary, the campaign known as "Anfal" in which tens of Baghdad says. regional prime minister of Iraqi Kurdistan, thousands of Iraqis were killed by their own I Iraqi government forces attacked the town Nechirvan Barzani, called for 16 March to be government. near the Iranian border after it was taken recognised as an international day against over by Kurdish rebels towards the end of the chemical weapons, the AFP news agency

31 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 13 March 2013 PKK free Turkish hostages to reinforce peace talks with Erdogan government Kurdish guerrillas in Iraq free eight hostages on orders of PKK leader Abdullah Ocalan as hopes rise of ceasefire next week

Constanze Letsch in Istanbul and Ian Traynor

he eight Turkish prisoners are seen as they are released in the northern IraqiT city of Dohuk The Turkish prisoners being freed in the northern Iraqi city of Dohuk. The six soldiers, a policeman officer and a local official appeared in good health. Photograph: Reuters The fresh initiative to settle the 30- year-old Kurdish insurgency in Turkey yielded its first dividend on Wednesday when the PKK fighters of the Kurdistan Workers' party released eight hostages in a Turkish prisoners, left, stand after their release in the northern Iraqi city of gesture aimed at reinforcing a fragile peace Dahuk, after being held for two years in northern Iraq by the Kurdish process. Workers’ Party (PKK), Wednesday, March 13, 2013. Following orders from the PKK leader, Abdullah Ocalan, who has been impriso- ned, mostly in solitary confinement, on a personnel have been handed over safely," Erdogan lashed out the press for "sabota- Turkish island for 14 years, guerrilla com- he said." ging" the peace efforts. The large media manders based across the border in nor- The release of the hostages and the conglomerates backing the government thern Iraq announced the freeing of the expectation that the PKK could declare a promptly fell into line. A journalist defen- Turkish hostages, some of whom have been ceasefire next week have been seen as ding the leaks as press freedom was sus- held for more than 18 months. confirmation of Kurdish good faith in a pended. Anxious, if relieved, family members of delicate process where mistrust remains Ocalan stressed in his roadmap that the the six soldiers, a police officer and a civil strong on both sides. Kurds were not seeking a separate inde- servant, rushed to Harbur on the Turkish- "It shows that the negotiations are on pendent state, but that the Turkish govern- Iraqi border to meet their relatives. the right track, that things are going well so ment had to grant Kurds all cultural rights "We release eight captives to the dele- far," said Vahap Coskun, a university poli- in order to achieve peace. gation upon the request of our leader. Our tical scientist in the main Kurdish city of "The PKK made a positive step. Now it only aim is to contribute to the [peace] pro- Diyarbakir in south-east Turkey. is the turn of the government to act. This cess," said Baver Dersim, a PKK comman- "This is a very important, a very crucial sign of goodwill needs an answer," said der in the Qandil mountains of Iraqi step of this ongoing peace process. Not Abdullah Demirbas, the BDP mayor of a Kurdistan, where the PKK, deemed terro- only is the release of the hostages a sign of Diyarbakir district. "I am very moved by rists by the US and the European Union, is goodwill on the part of the PKK, but the today's events. It gives me hope that the headquartered. organisation also signals that they want to on-going negotiations will finally achieve The release was the first tangible result continue the peace talks." peace for all of us." of the attempt at a negotiated settlement, It is not clear how the Turkish govern- Ocalan is now expected to announce a which kicked off gingerly last October with ment will respond, however, amid signs ceasefire on 21 March, when Kurds in Turkish intelligence service approaches to that the prime minister, Recep Tayyip Turkey celebrate Newroz, their new year Ocalan, but which in recent weeks has Erdogan, is aggressively trying to keep holiday. escalated, generating a wary confidence control over, and dictate the terms of, the Ongoing Turkish air strikes targeted at that the chances of ending one of the negotiations. the PKK in northern Iraq, meanwhile, feed world's longest-running conflicts are per- The momentum picked up a couple of Kurdish leaders' suspicions about the haps better than ever before. weeks ago when Kurdish politicians were Erdogan government. The conflict has claimed more than allowed to visit Ocalan on his island prison "These military operations have a detri- 40,000 lives since it erupted in 1984, with and returned with a 20-page "roadmap" for mental effect on the peace talks," said the past 18 months especially bloody, lea- peace that envisages a PKK ceasefire, with- Coskun. "Once the PKK declares a cease- ving about 900 dead. The prospects for a drawal of fighters into Iraq, disarmament, fire, the Turkish government will probably settlement and the apparent willingness on as well as a package of civil and human stop military operations against PKK both sides to negotiate are being fed by a rights concessions to the Kurds, and camps in northern Iraq. And once the figh- mutual sense of stalemate in the fighting. reform of draconian anti-terror laws that ting stops, the peace process will gain Husamettin Zenderlioglu, a Kurdish have put 8,000 Kurdish activists in jail, momentum." G politician of the BDP, or Peace and often merely for voicing their opinions. Democracy party, the political arm of the The Ocalan roadmap was promptly lea- PKK, was among the team escorting the ked to the Milliyet newspaper, triggering a freed hostages from Iraq to Turkey. "The government-inspired hunt for the culprit.

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MtraUJSgSribime Wednesday, march 13, 2013

Under strain, Syria turns to

paramilitary groups for help

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Syrian Army forces loyal to President Bashar al-Assad being briefed in Aleppo on Feb. 21 before deploying to the city's old souk.

which it is most poorly suited holding BEIRUT render, like destroying the enemy, and neighborhoods in an urban war and in this kind ofwar you are not really able to conserve its considerable remaining to measure your success." Forces cede territory strength to protect the hub of President Since early in the conflict, large num¬ to rebels in effort to Bashar al-Assad's power. The results could be seen last week as bers of military-age men have legally protect Assad's power rebels swept into the northeastern city paid thousands of dollars to avoid mili¬ of Raqqa and, with an air of self-confi¬ tary service so many that analysts dence, set up the beginnings of self-gov¬ say the fees have constituted a signifi¬ BY ANNE BARNARD ernment. Although the government cant revenue stream for a government The Syrian Army is handing over more continues to pound the city with air¬ that is determined to keep paying sala¬ ries to show that it remains in control. and more checkpoints to paramilitary strikes, the capture increased the swath The government has long lacked groups of local civilians, giving up terri¬ of territory in the north where rebels enough reliably loyal troops to blanket tory in the northeast without much of a hold sway on the ground. contested areas with patrols or take fight and even enlisting the top state-ap¬ Yet with the army still strong in the pointed Muslim cleric as a recruiter center, analysts say Syria is increas¬ them with ground operations, so it has instead relied on indiscriminate air¬ developments that analysts say point to ingly divided between tight government strikes and artillery attacks that have the military's continuing strain and de¬ control in Damascus, de facto rebel con¬ pushed the death toll well above 70,000, terioration. trol in the north and east and some Da¬ according to U.N. estimates. For nearly two years, a military that mascus suburbs that the government Now, to fill the gap, the government is was built to repel an Israeli invasion has appears unable to regain, and a bloody increasingly relying on paramilitary been fighting a completely different and increasingly sectarian paramilitary groups, according to analysts and a re¬ battle against a domestic insurgency, battle in contested cities like Aleppo and cent U.N. report the kind of engagement that wears Homs. down equipment, brings a steady drum¬ A conventional army like Syria's The groups began as shabiha, pro- government militias sometimes formal¬ beat of casualties and offers few clear- "cannot really fight nonstop war," said ized as Popular Committees. In recent cut successes to lift morale. . Elias Hanna, a retired Lebanese gener¬ As the government wages a war that al who is a professor at the American months they have been organized under

a pro-government daily suggested University at Beirut. "It is weakening Tuesday could go on "for years," it has for sure." The shift toward paramilitary continued to consolidate its forces Much of the Syrian Army remains operations reflects the around Damascus and other central cit¬ well organized and capable, he said, conflict's dangerous turn ies and has placed new emphasis on mo¬ with a far more effective command-and- toward sectarian warfare. bilizing civilian supporters to take up control structure than the highly moti¬ arms for what it paints as an existential vated but loosely structured rebel coali¬ battle against foreign-financed terror¬ tion it faces. ists. But, he said, the regular army's sol¬ a structure called the National Defense That strategy, analysts say, aims to diers "rely morally and psychologically Forces. The U.S. government has ac¬ relieve the military from the task for on something like a truce, like sur cused Iran, Syria's ally, of helping build

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the groups on the model of Iran's feared south of the city Sunni residents were vision on Monday, the top state-appoin¬ Basiji militia. far more afraid of Alawite paramilitar¬ ted Muslim cleric called on all Syrians to In government-controlled areas of ies, who abduct and harass people with urge their children to join the army. Aleppo, in parts of Damascus and else¬ impunity, than of soldiers. "Syria is the last model of a civilized where, many of the ubiquitous check¬ He said he had many friends in the nation which converts diversity into points are now controlled by those military who remained there only be¬ richness instead of clashes and weak¬ groups, usually made up of locals rather cause they were afraid to leave, needed ness," he said. than the army, said Peter Harling, the their salaries to support their families Yet he also made what appeared to be Syria analyst for International Crisis or relied on the extra packages of bread a special appeal to Sunnis, saying that Group, a conflict monitoring organiza¬ that military members received. the rebels were "targeting the Arab and tion. Some Christian families have fled Islamic nation." "There are a lot of people who don't Aleppo rather than submit to a recent Analysts said that the mufti could not want to be absorbed into the army," he aggressive army recruiting campaign, seriously expect to draw recruits from said. "There are huge amounts of casu¬ fearing that their sons will be stopped at the Sunni heartland, where entire alties, and no clear progress, so going to checkpoints and forced into service, ac¬ neighborhoods have been leveled by fight for the regime in far-flung areas is cording to Aksalser, an Arabic language government artillery and airstrikes, not a very appealing proposition. Hold¬ Web site that says it is independent and and that the speech appeared aimed to ing your ground, protecting your own based in Aleppo. "Syrians don't want to reinforce the government's narrative neighborhood, is far more appealing to push their children to join a battle which . that the fall of the regime would destroy people." aims to ensure Assad's survival in the Syrian society. The pro-government daily Al Watan seat of power," the site said. A group calling itself the Coalition of declared Tuesday that the army re¬ The government has consistently painted itself as the guardian of a secu¬ Free Aiawite Youth pushed back Tues¬ mained unbent and had "at its disposal lar order that protects minorities, fuel¬ day, offering an alternative for Alawites enough men and weapons to fight for ing an impression among many of its who do not want to take up arms. years to defend Syria." supporters that they are fighting for It invited them to flee to Turkey, But it also urged civilians to come to their lives against the uprising. promising that "within a few days, we the army's aid. Many critics reject that argument, will secure free accommodation for "The army is fulfilling its duties, and saying the government oppressed the them with a monthly salary that will citizens must now defend their districts, Sunni majority under the cover of secu¬ shield them from humiliation." each according to their capacity, as they larism for decades and then played on It invoked God's blessings, and con¬ have done in Aleppo, Hama and Homs, minority fears by painting a broad- cluded: "Those who wish to leave, where residents have taken up arms," based opposition as extremist Muslim please contact the administrators of the the newspaper said. terrorists. page"- The shift toward paramilitary opera¬ The uprising began as a peaceful tions reflects the conflict's dangerous movement for democratic reform but Hania Mourtada contributed reporting. turn toward sectarian warfare between the Sunni Muslims who make up most of turned to arms after the government the insurgency and the president's fired on nonviolent protesters. As cash- strapped rebels found support from for¬ minority Alawite sect. A Damascus resident said in an inter¬ eign Islamist backers, the influence of view in Antakya, Turkey, on Sunday extremist fighters has grown, further . that in his neighborhood Tadamon, stoking the fears held by minorities.

which lies between contested areas In an unusual appeal on national tele

_ i.-uui.vmu.'ai. Hcrdo^ifeSribunc Wednesday, march 13, 2013

country. Iranian officials have issued ment, arrest, interrogation, and torture similar rejoinders to the reports of Mr. Iran receives and are frequently charged with vaguely Shaheed, a former foreign minister of defined national security crimes, which the Maldives, since he was appointed to is seemingly meant to erode the front line the role after the repression of anti-gov¬ harsh review of human rights defense in the country." ernment protests over the disputed Ira¬ The Iranian authorities arrested at nian presidential election of 2009. least 17 journalists this year, charging "The human rights situation in Iran from UN. nearly all of them with communicating has been worsening, is continuing to with "anti-revolutionary" international worsen," Mr. Shaheed said. Speaking news organizations or human rights or¬ after briefing the U.N: Human Rights rights official ganizations, he said. Another 45 journa¬ Council, he said, "I characterize the situ¬ lists were already in detention at the ation as one of widespread violations start of the year. "With elections round that are systemic and systematic." GENEVA the corner in June, these sort of accusa¬ He asserted that rights abuses, in¬ tions do not bode well for the prospect of cluding what he called "serious tor¬ BY NICK CUMMING-BRUCE free and fair elections in the country," ture," had been carried out across a he said. With presidential elections approaching wide section of society, affecting people As further evidence of Iranian author¬ in June, Iran has cracked down on jour¬ engaged in a range of activities. ities' determination to shut off such con¬ nalists, rights activists and lawyers in Mr. Shaheed expressed particular tacts, they had charged five Kurdish what appears to be an attempt to stifle concern for the situation of journalists, prisoners with "contacting the office of dissent, a United Nations investigator rights activists and prominent lawyers the special rapporteur," Mr. Shaheed said Tuesday. He also said the judicial defending politically sensitive cases or told the council. "These prisoners were authorities in Iran had tortured some working with organizations promoting reportedly interrogated and severely Iranians for contacting him. human rights who were facing long pris¬ tortured for the purpose of soliciting Iran rejected the assertions by the in¬ on sentences or lengthy bans on their confessions about their alleged contact vestigator, Ahmed Shaheed, calling ability to practice their professions. with me." them unfounded propaganda done un¬ In a statement to the council he said der pressure of the West to malign the they "continue to be subjected to harass

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vendredi IS mars 2013

Paris et Londres veulent armer les rebelles

pas une issue politique » à l'avenir, insiste trêmement vite (...) On ne peut pas accep¬ JEAN-JACQUES MÉVEL le chef de l'État. Mais à l'instant présent, ter ce déséquilibre actuel avec, d'un côté, CORRESPONDANT À BRUXELLES «nous devons considérer que les solutions l'Iran et la Russie qui livrent des armes à Bachar et, de l'autre, des résistants qui ne IMPOSANT la question syrienne au som¬ politiques ont échoué» . peuvent pas se défendre », disait-il mer¬ met, François Hollande a demandé jeudi Mais en coulisses, les deux côtés de la credi sur France Info. aux Européens de lever l'embargo sur les Manche s'activent pour passer à l'acte. Entre Européens, la discussion pourrait armes de guerre en faveur de la révolte L'une des options serait de livrer des mis¬ atteindre son moment de vérité la semai¬ contre Bachar el-Assad, sans exclure de siles sol-air aux rebelles syriens, désar¬ ne prochaine, lors d'un rendez-vous in¬ passer outre si ses partenaires s'y refu¬ més face à l'aviation du régime. Dans une formel des chefs de la diplomatie à Du¬ saient. «Nous souhaitons que les Euro¬ récente interview au Figaro, le général blin. L'alternative offerte par Paris et péens lèvent l'embargo (...), c'est ce que je Salim Idriss, nouveau chef de l'Armée sy¬ Londres est simple : soit lever l'embargo, vais dire à mes collègues, a dit le président rienne libre, réclamait aussi des armes peut-être à contrecur, soit le voir en arrivant à Bruxelles. La France doit antichars et des munitions pour les pièces ouvertement torpillé par les deux pays de d'abord convaincre ses partenaires. Si d'artillerie prises à l'ennemi. l'UE qui pèsent le plus lourd .diplomati¬ d'aventure il devaity avoir un blocage, alors la France prendrait ses responsabilités (...) quement et militairement. Dans un geste peut-être calculé, Fran¬ On ne peut pas laisser un peuple se faire « On ne peut pas çois Hollande a aussi réussi à mettre An¬ massacrer par un régime qui a démontré laisser un peuple se gela Merkel en position inconfortable, au qu'ilrefuse toute discussionpolitique. » faire massacrer par un début d'un sommet européen centré sur Paris peut compter sur le soutien résolu régime qui a démontré la croissance et les dérapages budgétai¬ de Londres. Dès mardi, le premier minis¬ qu'il refuse toute res. Sur la Syries le rendez-vous de tre David Cameron avait annoncé que fau¬ discussion politique » Bruxelles pourrait se jouer à front ren¬ te d'accord européen, il entendait agir FRANÇOIS HOLLANDE versé, dans un rapprochement inédit « comme bon (lui) semble » pour livrer des Hollande-Cameron, face à la chancelière. armes à la rébellion syrienne. Dans un La France et le Royaume-Uni sont Jusqu'à ces derniers jours, l'Allemagne contraste saisissant avec l'acrimonie fran¬ exaspérés par l'inertie européenne face à a défendu à tout crin les vertus de l'em¬ co-britannique du dernier sommet, les l'aggravation du conflit syrien et l'entê¬ bargo contre « une course à l'armement » deux hommes se sont retrouvés pour un tement du régime. À l'échelon européen,, qui pourrait embraser tout le Proche- tête-à-tête avant le huis clos à vingt-sept. l'embargo ne peut être levé qu'à l'unani¬ Orient. Jeudi après-midi, le chef de la di-^ L'objectif affiché est de faire monter la mité à moins d'attendre qu'il ne s'éteigne plomatie Guido Westerwelle a paru en¬ pression sur le régime el-Assad pour qu'il de lui-même à la fin mai. Paris et Londres clencher la marche arrière en se disant accepte enfin le dialogue avec une oppo¬ semblent bien plus pressés. « prêt à rouvrir immédiatement la discus¬ sition que la France a été la première à re¬ Entretenant la pression, Laurent Fa¬ sion » si deux partenaires « importants » connaître. Il ne s'agit «pas d'aller vers bius compte obtenir une réponse dans les une guerre totale, et « la France n'écarte semaines qui viennent. « Qfaut aller ex le jugent nécessaire. @

La «bulle» de Damas peu à peu rattrapée

par le danger et la peur

deux pays, devenus ennemis, étaient lieue, en partie détruite. Lentement mais sûrement, de nombreux Damascenes' chaleureuses. GEORGES MALBRUNOT ENVOYÉ SPÉCIAL A DAMAS sentent que le danger se rapproche. Im¬ possible de ne pas entendre les bombar¬ La revanche dements réguliers sur le faubourg de des banlieues DANS la Syrie des révoltes, Damas appa¬ Darraya, que le régime ne parvient pas à Et puis, il y a les files d'attente intermina¬ raît comme une bulle de tranquillité. Du¬ soumettre. Et puis, il y a les nombreux bles aux stations d'essence, les problèmes rant la journée, la vie y semble normale. barrages, qui donnent à la capitale un air pour s'alimenter en mazout et les coupu¬ Ses habitants vont à leur travail et les ma¬ de ville quasiment en état de siège. res d'électricité : deux fois deux heures gasins sont ouverts. « Malgré la situation, Des hommes d'affaires l'ont quittée dans son quartier résidentiel de Mezzé. nousfaisons tout pour ne pas changer nos depuis longtemps. D'autres ont envoyé Chaque matin, vers 9 heures, Youssef habitudes », jure Youssef, un industriel. épouses et enfants à Beyrouth, où ils les conduit sa femme à son bureau, puis, vers Mais, dans la capitale, les apparences sont rejoignent le week-end. La route vers le 14 heures, il rentre chez lui. Sans le dire trompeuses. L'ambiance y est devenue Liban est une priorité pour le régime : ouvertement, il redoute la revanche so¬ pesante. « C'est vrai que nous ne sortons c'est la seule sortie vers l'extérieur. Elle ciale des banlieues déshéritées contre les plus après 22 heures » , reconnaît Youssef. doit rester sûre. Là, pas de changement commerçants damascenes. Comme à A l'automne, les restaurants étaient en¬ depuis six mois. Huit barrages militaires Alep, après l'offensive des rebelles, l'été core fréquentés ; aujourd'hui, les rues de entre la frontière libanaise et Damas - te¬ dernier. Damas se vident à la nuit tombée. nus chacun par un service différent, pour Tôt ou tard, le piège risque, là aussi, de Si la capitale est restée intacte - car so¬ prévenir toute faille - et trois seulement se refermer sur les citoyens restés passifs lidement gardée par les troupes d'élite du dans l'autre sens. Sur la colline de Yafour, face à une révolution qui gagne du ter¬ régime -, les rebelles, même moins bien rain. À Damas, les appels des insurgés à la armés, accroissent leur pression en l'en¬ surplombant Damas, se dessinent tou¬ désobéissance civile sont restés lettre cerclant. Ils tentent régulièrement des jours les palais de l'émir du Qatar et de morte. « Us ne savent pas ce que nous vi¬ incursions à partir de leurs fiefs de Jobar, son épouse Moza, souvenirs d'un temps vons », dit l'un d'eux. De mauvais augure à deux pas de la légendaire place des Ab- pas si lointain où les relations entre les pour l'après-Assad. m bassides, ou de Qaboune, une autre ban

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vendredi 15 mars 2013 LE FIGARO

Damas et sa province Les rebelles restent confinés dans les quartiers périphériques et les ban¬ Syrie : deux ans lieues Sud et Est d'une capitale forti¬ fiée. Les loyalistes repoussent leurs tentatives de pénétrer au c de Damas, où des cellules dormantes at¬ tendraient avant de passer à l'action. de guerre, un À l'ouest, la région d'al-Ghouta est le théâtre de violents combats. Au sud- est, l'armée tente de reprendre tota¬ lement Darraya, quartier stratégique pays morcelé longeant l'aéroport militaire de Mez- zeh d'où décollent les hélicoptères qui frappent les opposants autour de Damas. L'insurrection s'est transformée Nord (Idlib, Alep et Raqqa) en guerre d'usure. Aucun camp Ce sont les bastions de la rébellion, proches de la Turquie et de l'Irak à ne semble en mesure pour l'instant partir desquels hommes et armes

passent. De très larges portions de la

de l'emporter sur l'autre. province d'Idlib sont aux mains des rebelles, mais pas la capitale, ni Ke- fraya et al-Fouha, des villes chiites MOYEN-ORIENT Après être passé ces, s'est repliée sur la « Syrie utile » : encerclées par des rebelles sunnites. d'une insurrection à une guerre civile un corridor qui part de Deraa remonte Les insurgés contrôlent également la à l'été 2012, le conflit s'est figé depuis vers Damas puis relie la capitale à plus grande partie de la province en une guerre d'usure, qui risque de Homs, avant de rejoindre à l'ouest le d'Alep et plus de la moitié de la ville. continuer, aucun des deux camps « pays alaouite ». De leur côté, les re¬ Un partage des opérations s'est opéré n'étant en mesure de remporter une belles aidés de djihadistes contrôlent entre groupes rebelles : les islamistes victoire décisive. Le régime de Bachar le Nord et l'Est. 60 % du territoire el-Assad garde Damas et des territoi¬ étant désertique, les deux camps maî¬ du bataillon Liwa al-Tawhid sont à res dans l'Ouest et le Sud, ainsi que les trisent en moyenne chacun 20 % du l'action dans le centre de la ville

villes de Hama, Deraa, Homs et le restant. d'Alep. Ahar el-Sham, de son côté, «pays alaouite», la confession du

président. Faute de pouvoir déployer suffisamment d'hommes sur tous les Q fronts, l'armée, épaulée par des mili-

Un pays en lambeaux

©Abual-Duhur QLattaquie

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STRIE » , IRAK (basemilitaii russe} O (^almyre Ilyas

! 1F--.1 ' 351,7 DÉSERT DE SYRIE LE ©Salqal DU TERRITOIRE SYRIEN o '* Zones contrôlées LES INFRASTRUCTURES par les rebelles VITALES POUR LE RÉGIME Zones contrôlées ^ par le régime syrien Principales IS-'ËL FUIR LE PAYS? bases aériennes Q Zones contestées

f Réfugiés syriens* A ;. . ropo A Principales zones :.. (en milliers) . j P ports © de peuplement kurde .'-*

50 km 346,6 Zones désertiques Postes-frontières i Axe stratégique Infographie LE FIGARO JORDANIE ou semi-désertiques

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combat pour prendre le contrôle des Ailleurs, les djihadistes ont saisi de mée du régime, à l'exception de quel¬ bases aériennes militaires dans la larges territoires. ques enclaves kurdes et turcomanes province. Le front al-Nosra, accusé dans le Nord. d'être lié à al-Qaida en Irak et inscrit % Centre (Homs et Hama) sur la liste des organisations terroris¬ ' La province de Hama est en majo¬ I Sud (Deraa, Suayda, Kouneitra) tes par Washington, est très actif à rité sous le contrôle de l'armée. La Les rebelles ont conquis plusieurs Alep. ville de Homs est aux trois quarts re¬ villages autour de Deraa, berceau de tournée aux loyalistes. Les rebelles la révolution, que le régime contrôle k Est (Deir ez-Zor et Hassetché) viennent d'y relancer une offensive ainsi qu'une grande partie de cette

' Les insurgés contrôlent les trois sur le quartier de Baba Amr. Autour province. Suayda est globalement calme, les Druzes qui y vivent étant quarts de la province de Deir ez-Zor, en revanche, les villes de Talbisseh et

mais l'armée contrôle toujours la ma¬ Rastan restent des fiefs anti-Assad. majoritairement en faveur du régi¬ jorité de cette capitale provinciale, où Leur reprise assurerait à l'armée un me. Sur la ligne de cessez-le-feu avec Israël, au bord du plateau du Golan, al-Nosra est bien implanté. Dans la contrôle total du centre du pays. province de Hassetché à majorité la province de Qunaytra est le thé⬠kurde, les insurgés ont combattu les \, Ouest (Lattaquié) tre de combats intermittents. Kurdes à Ras al-Aïn avant de conclu¬ ' Le bastion de la communauté CM. (avec AFP) re une trêve fragile en février. alaouite reste sous le contrôle de l'ar

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Dimanche 17 - Lundi 18 mars 2013

regroupementhétéroclite debriga¬ des fondées et commandées par L'UE va étudier la levée de l'embargo sur les armes des chefs locaux, a mauvaise répu¬

En Syrie, l'irrésistible tation à cause des exactions com¬ mises par certains commandants : Le président François Hollande a ascension des islamistes et obtenu, vendredi 15 mars, que les ministres des affaires étrangè¬ La bonne réputation res des Vingt-Sept examinent rebelles du front Al-Nosra d'Al-Nosra s'effrite, en «toutes les conséquences de la levée de l'embargo» sur les partie à cause du zèle Le mouvement armé s'impose peu à peu armes livrées aux rebelles religieux de certaines syriens, lors d'une réunion pré¬ comme la principale formation anti-Assad vue de longue date les 22 et recrues, notamment 23 mars à Dublin.

les étrangers «Dès armes sontlivrées pardes

Le docteur Osman Al-Haj Le praticien a été libéré dès le pays, dont la Russie, [au prési¬

Osman est connu de tous lendemain, jeudi 14 mars. Le tribu¬ pillages de biens de l'Etat ou pri¬ dent syrien] BacharAl-Assad et

ceux ayant mis une fois les nal islamique d'Alep a nié être à vés, racket,enlèvements, détourne¬ son régime. Nous devons en tirer

pieds dans Alep en guerre. Il diri¬ l'origine de son arrestation et a ments -de l'aide humanitaire ou toutes les conclusions etl'Europe geait l'hôpital Dar Al-Shifa, le seul confirmé le récit du médecin, qui a d'armes destinées à être reven¬ doitprendre sa décision dans les

dans lequel les rebelles et les civils déclaré avoir été appréhendé par dues sur le marché noir se multi¬ prochaines semaines», a déclaré

des zones bombardées par l'armée des miliciens de Jabhat Al-Nosra, le plient à mesure que la Syrie s'ins¬ M. Hollande à l'issue du sommet

gouvernementale pouvaient se fai¬ principal groupe jihadiste syrien, talle dans une économie de guerre. européen des 14 et 15 mars.

re soigner. La clinique privée a été qui l'a ensuite remis aux juges. Mais la bonne réputation des Selon leprésident, les Européens

détruite le 21 novembre 2012 dans Inscrit par le Département combattants du Front Al-Nosra auront «peut-être une décision à

un raid de l'aviation syrienne. Le d'Etat américain sur la liste des commence à s'effriter, en partie à prendre» avant la fin du mois de

médecin a changé de local depuis. organisations terroristes, le Front cause du zèle religieuxdecertaines mai. Il a estimé que la chanceliè- Al-Nosra est encensé par les Mercredi 13 mars, le praticien a recrues, notamment les étrangers. re allemande Angela Merkel été arrêté surordredu tribunal isla¬ Syriens pour sa bravoure au com¬ Ainsi à Saraqeb, dans la province n'était pas hostile par principe à mique, mis en place par les grou¬ bat, sa discipline et sa probité. Au septentrionaled'Idlib, des affronte¬ la levée de l'embargo mais qu'el¬ pes armés rebelles à Alep. Son cri¬ point que ce groupe armé est en ments ont eu lieu entre groupes le voulait en «regarder toutes les me ? Avoir voulu décrocher le dra¬ train de s'imposer comme le prin¬ afnliésàl'ASLetsalafistes,toujours conséquences». - (AFP.) peau noir installé pardes salafistes cipal groupe armé en Syrie. Les ori¬ sur la question du drapeau, à cause sur le toit de son nouveau local, gines et la composition de cette des chants révolutionnaires (consi¬ l'hôpital Daqqaq, pour le rempla¬ organisation très secrète restent dérés comme impies) ou de la pré¬ combattants locaux qui ont humi¬

cer par celui de la révolution, vert mal connues. Certains observa¬ sence de femmes lors des manifes¬ lié unresponsablede JabhatAl-Nos¬

blanc et noirfrappé de trois étoiles. teurs en font une filiale de l'Etat tations rituelles du vendredi. ra. Dans d'autres cas, le simple fait

L'incident, qui n'est pas le pre¬ islamique en Irak, lui-même affilié Dans le village d'Atmé, proche d'allumer une cigarette en la pré¬ mierde ce genredansles zones libé¬ à Al-Qaida. Plusieurs témoignages de la frontière turque, ce qui en fait sence de djihadistes constitue un rées de Syrie, a soulevé une vague recueillis dans le nord de la Syrie un aimant pour les déplacés intéri¬ motifde conflit. de protestation sur les réseaux laissent penser que Jabhat Al-Nos¬ eurs et une porte d'entrée de l'aide «Nous n'avons pas encore ren¬ sociauxet parmiles révolutionnai¬ ra est un groupe très majoritaire¬ humanitaire, quatre incidents ont versé le régime et déjà la bataille res en raison de la notoriété du ment syrien - autour de 80 % - ,été recensés par l'Agence France- commence pour savoir à quoi res¬

médecin. Le docteur Osman est en sans lien organique avec Al-Qaida, Presse en février. Dans l'un des cas, semblera la suite, soupire un acti¬

effet un militant de là première mais proche sur le plan idéologi¬ . un prêcheur jordanien a été empê¬ viste laïque. La seule bonne chose,

heure, qui s'est fait connaître en que. A la différence de leurs homo¬ chéde prononcerle sermondu ven¬ c'estque les islamistes sonten train

bravant l'interdiction de soigner logues irakiens, les djihadistes dredi à la mosquée. Dans l'autre, de se rendre compte qu'ils nepour¬ les manifestants blessés à Alep. syriens ont veillé à ne pas se met¬ une simple bagarre entre un habi¬ ront pas appliquer leur program¬ Fort de cette réputation, il a été élu tre à dos la population. Parcontras¬ tant et des fondamentalistes s'est me aussifacilement. » m

au Conseil des secours d'Alep. te, l'Armée syrienne libre (ASL), un terminée par un raid punitif de Christophe Ayad

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KIHNOTONAL- ÎUralb^M^Sribunc friday, march is, 2013

mentum unless the regime feels com¬ pelled to come to the negotiating table."

"They need to feel that the balance on the ground has shifted against them," it France and Britain added. Referring to the arms embargo, the statement said, "We are not pre¬ pared to rule out any options to bring an end to the suffering of millions of inno¬ push Syrian arms cent Syrians." British and French officials also sense that Washington's strict opposition to If the European Union lifts the arms BRUSSELS helping the Syrian rebels militarily may embargo and begins to supply antiair¬ be shifting in President Barack craft weapons to the opposition, for ex¬ Obama's second term. The new U.S. sec¬ Quick lifting of embargo ample, it would make a new phase of the retary of state, John Kerry, made his two-year Syrian civil war, which is be¬ on weapons for rebels is first overseas tour this month with Syr¬ lieved to have cost the lives of 70,000 ia as a prime topic, and his discussions urged before expiration people without producing a change in included the British and the French, regime. who said they found him sympathetic to Earlier, in Paris, Mr. Fabius warned BY STEVEN ERLANGER their views. that France and Britain might act uni¬ While Mr. Kerry repeated that the France, joining Britain, is urging its laterally if their European partners dis¬ United States would not arm the rebels, European Union partners to meet agreed. Asked on France-Info radio Washington has sent direct medical and quickly this month to lift the current whether France and Britain would arm humanitarian aid to them and there are arms embargo on Syria, in order to al¬ the opposition if there was no agree¬ reports, most recently in Der Spiegel, low weapons to be sent to the Syrian op¬ ment, Mr. Fabius said only that France that some Syrian opposition fighters are position. was "a sovereign state" and that the being supplied with weapons from the President François Hollande of two countries would jointly act "to lift Gulf and trained in Jordan by Ameri¬ France, arriving in Brussels for a Euro¬ the embargo." cans. pean Union summit meeting, said on ar¬ "We cannot accept that this current The rebels want ground-to-air mis¬ rival that ' 'we want Europeans to lift the lack ofbalance, with on one side Iran and siles to use against the Force arms embargo." Russia delivering arms to Bashàr and on and sophisticated anti-tank missiles, Echoing earlier comments by his for¬ the other rebels who cannot defend but the United States has opposed such eign minister, Laurent Fabius, who themselves," Mr. Fabius said, speaking supplies, even from other nations like called for an early decision by foreign of the Syrian leader. "Lifting the em¬ Qatar and Saudi Arabia, out of concern ministers, Mr. Hollande said: "We are bargo is one ofthe only ways that remain that these weapons will fall into the ready to support the rebellion, so we are to change the situation politically." hands of more radical Islamist fighters ready to go this far. We must take our re¬ On Tuesday, Prime Minister David and could be used against other Ameri¬ sponsibilities." Cameron said that while Britain would can allies, like Israel and Jordan. He said Britain and France were obey the embargo, it might act if its E.U. foreign ministers are supposed agreed. "We cannot allow a people to be partners did not agree to lift it. "It is not to meet in mid-May, but France has massacred by a regime that for now impossible that we'll proceed the way asked that the meeting be rescheduled does not want a political transition," Mr. we see fit," he declared. sooner, Mr. Fabius said, to review the Hollande said. Together, the comments suggested embargo. An E.U. agreement on sanctions and that Britain and France, Europe's The German foreign minister, Guido an arms embargo will expire in any case strongest powers, might act alone. After Westerwelle, said in a statement that at the end of May unless all 27 member all, the two countries pushed for inter¬ Berlin was ready to discuss the issue. "If countries agree to continue it, but vention in Libya and France recently in¬ important partners in the European Un¬ France believes that the Union must tervened in Mali without European Un¬ ion now think the situation has changed move more quickly, to try to shift the ion agreement. But in fact the two and they think this makes it necessary balance of forces in Syria in favor of the countries now seem to be lobbying their to change the decisions on sanctions, we opposition before many more thou¬ E.U. colleagues rather than declaring are of course prepared to discuss this in sands of people die. complete independence of action. the E.U. immediately," he said. French and British officials have said, French officials said that France did Russia, which has supplied helicopters that only once President Bashar al-As- not intend to act in violation of the E.U. and other military equipment to Damas¬ sad understands that he is losing the consensus, but that France wanted to put cus, warned that supplying arms to the battle will he agree to negotiate a politic¬ pressure on its partners to shift ground rebels would violate international law. al resolution with the opposition. There quickly, before the embargo expires at the end of May. French public opinion "Lifting the embargo is one of has been shaken by the vicious and the only ways that remain to seemingly stalemated civil war in Syria, change the situation with which France has historic ties, and there are new concerns about the stabil¬ politically." ity of Lebanon, even as thousands of refugees continue to pour out of Syria.

In a statement on Thursday, the Brit¬ is a sense that the Syrian Army is begin¬ ish Foreign Office said that internation¬ ning to erode, and that it might be possi¬ al effort for a political solution in Syria ble to shift the balance more easily than "has little chance of gathering mo before.

38 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 15 March 2013 Oil unites Kurdistan and Turkey refined-oil products to Iraqi Once at loggerheads, Kurdistan, the state-run now best friends Amnadolu news agency repor- ted. Oil exports from northern Iraq to Turkey have angered the By Goran Sabah Ghafour / central-Iraqi government. It said The Kurdish Globe the trade was illegal, which Ankara denies. A natural gas pipeline is Yildiz stressed that Turkey being built that will trans- was also buying oil from sou- thern Iraq because doing other- port at least 10 billion wise would be "discrimination". cubic meters of gas annu- The Kurdish Regional ally to Turkey in return Government (KRG) announced last week its plans to press ahead for refined oil products to with building an oil-export pipe- Kurdistan. line to Turkey. "We want to have Attendants and exhibitors discuss business during the Second an oil pipeline to ourselves," n a major move to bring said Ashti Hawrami, the Iraqi Kurdistan Iraq Oil & Gas Conference in Erbil, December 3, Kurdistan and Turkey closer, a Kurdish minister for natural 2012. GLOBE PHOTO/Safin Hamid Inatural gas pipeline is being built, resources. which will transport at least 10 Crude from the Kurdistan and its thirst for energy has cheaper sources, and Kurdistan billion cubic meters of gas region used to be shipped to grown, Prime Minister Recep appears to be the best provider. annually. This is approximately world markets through a Tayyip Erdogan has moved gra- "Iraqi sources are the chea- over fifth of Turkey's current Baghdad-controlled pipeline to dually to forge trade ties with pest and it is a way for Turkey to consumption. Turkish officials Turkey, but exports via that Iraqi Kurds. diminish its energy depen- have refused to publicly confirm channel dried up in December, The burgeoning energy ties dence," Mete Goknel, former the project that threatens to from a peak of around 200,000 are raising eyebrows in director of Turkey's state-owned aggravate a dispute between barrels per day (bpd), due to a Washington, where there are pipeline company Botas, said to Baghdad and the autonomous row with Baghdad over pay- concerns that they could tip the the Arab news online news ser- Kurdistan region over energy ments. volatile country towards disinte- vice. resources. Recep Tayyip Erdogan, the gration and push an increasingly According to the US Energy US officials are concerned Turkish prime minister, said his isolated Baghdad into Iran's Information Administration, that Turkey's strained ties with country was not obliged to wait embrace. "Economic success Turkey has been importing Baghdad could have implica- for a new agreement between the can help pull Iraq together," US about half of its crude oil from tions for the rest of the region. central Iraqi government and the Ambassador to Turkey Francis Iran, although this is likely to Turkey is defying Washington KRG over oil exploration and Ricciardone said earlier this fall given international sanctions and Baghdad in developing a export rights, even though month. on Tehran. broad energy partnership with Washington wanted Ankara to But "if Turkey and Iraq fail In 2011 Turkey was impor- Iraqi Kurds as it pushes to secure be cautious. to optimize their economic rela- ting nearly 60 percent of its affordable oil and gas supplies to "Our economic relations are tions ... there could be more vio- natural gas from Iran, with a fuel its rapid economic growth. getting broader, despite every- lent conflict in Iraq and the fifth coming from Russia. thing, including America," forces of disintegration within "Turkey depends on Russia and Turkey is pushing ahead Erdogan said last week, refer- Iraq could be emboldened," he Iran on energy and if both coun- with plans to extend economic ring to the KRG. Erdogan, who warned. "... and that would not tries close the tap, the Turkish cooperation with Iraq's has been careful to develop close be good for Turkey, the United economy will tank," said an Kurdistan region, brushing aside relations with the US, freely States, or anybody in the energy expert who asked to warnings from the United States acknowledged tensions with region." remain anonymous. that this approach could lead to Washington over the issue. Turkey has already ruffled This imported energy has the disintegration of the Iraqi Analysts say the move could Washington's feathers by conti- been responsible for a large part state. also establish the country as a nuing to import Iranian (oil and of Turkey's trade deficit, which Iraq's Kurdish region has regional energy hub, but risks gas) despite US efforts to isolate threatens to crimp expansion. become so important to Turkey, aggravating tensions in the pow- Tehran over its alleged nuclear Goknel said Iraq would also economically and politically, der keg region and damaging weapons drive. But Ankara has benefit from Turkey becoming a that Ankara is willing to risk ten- ties with the United States, its remained defiant, supporting regional energy hub. "It would sions with the US, its most major ally. Iraqi Kurdistan's right to use part be more advantageous for Iraq to important ally, said Celalettin Ankara had initially refused of its energy resources as it sees ship its gas to western markets Yavuz, an analyst at a think tank to engage in official contacts fit. through Turkey versus the more in the Turkish capital. with Iraqi Kurds, fearing that the Erdogan said the regional expensive shipping lane, the Taner Yildiz, Turkey's establishment of an independent Kurdish government "is free to strait of Hormuz," he said. A energy minister announced to Kurdish state there could embol- use this right with whichever decision is expected within the Turkish media that oil den its own Kurds, some of country it wants and we are their months on the route of a separate imports from northern Iraq to whom have waged a nearly neighbor." pipeline to ship natural gas from Turkey by truck had resumed three-decade insurgency. Analysts say energy-hungry Azerbaijan via Turkey to after a pause of several weeks But as Turkey's economy has Turkey's dependence on expen- Western Europe. However, for technical reasons. He said sive energy imports from Iran Baghdad appears intent on das- boomed - it grew by more than III Turkey was determined to sell 8.0 percent in 2010 and 2011 - and Russia are pushing it to find hing Ankara's designs to

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III become a regional energy ding in Erbil as he was repor- ding Ankara's refusal to extra- panies are currently operating in hub, blocking Turkish efforts to tedly on his way to seal the dite fugitive Vice President northern Iraq, and they are opti- step up their presence in Iraqi much-speculated energy deal. Tareq Al-Hashemi. mistic Iraq could become Kurdistan. A Baghdad-controlled oil Despite the difficulties, Turkey's top trade partner as In November, Baghdad pipeline that goes to Turkey Turkish trade with Iraq has soon as this year. blocked Turkish national energy operates well below its capacity grown rapidly, from $ 2.8 billion More significantly peace firm TPAO from bidding for an to transport 70.9 million tons in 2007 to $ 10.7 billion last with the Kurdish rebels in oil exploration contract, a deci- per year. year. Northern Kurdistan would likely sion which Erdogan said was Sunni-majority Turkey is Iraq is now Turkey's number further increase the attractive- not "smart business. Later on in also at loggerheads with the two trade partner following ness of Iraqi Kurdish energy December, Baghdad barred a Iraqi government of Shiite Germany, with most of its trade resources for Turkey, say ana- G plane carrying Turkish Energy Prime Minister Nuri Al-Maliki being from the Kurdish region. lysts. Minister Taner Yildiz from lan- over a number of issues inclu- More than 1,000 Turkish com-

March 20, 2013

Iraq official fears split as Kurdish-Turkey oil trade grows By Peg Mackey they want more gains now," said Hussein, deputy of the National Security Council, crea- ted in 2004 as a forum for security decision- ONDON (Reuters) - Rising oil trade bet- making. "They are a little over-confident and ween Iraqi Kurdistan and Turkey threatens overly ambitious." Lto split Iraq in two, a senior Iraqi official said, as the autonomous region ignores Baghdad's TURKEY LINKS threats of tough action against what it terms For its part, energy-hungry Turkey has illegal exports. increasingly courted Iraqi Kurds as relations Oil lies at the heart of a long-running feud with the Shi'ite-led central government in between the central government and the Baghdad have soured and it now ranks as a autonomous Kurdistan region. Baghdad says major trading partner for the autonomous it alone has the authority to control exports region. and sign contracts, while the Kurds say their A broad energy partnership between right to do so is enshrined in Iraq's federal Turkey and Iraqi Kurdistan ranging from constitution. exploration to export has been in the works Iraqi Kurdish Minister for Natural "If oil from Kurdistan goes through Turkey since last year. Resources Ashti Hawrami speaks during a news conference in Arbil, directly, that will be like dividing Iraq. This is Though steadily developing more energy about 350 km (217 miles) north of our big concern," Iraq's Deputy National autonomy, the region still relies on the central Baghdad February 7, 2013. REU- Security Adviser Safa al-Sheikh Hussein said government for a share of the national budget TERS/Azad Lashkari on the sidelines of an Iraq conference. from oil revenues. The Kurdistan Regional Government "There's a lot of tension with the Kurds," (KRG) started on the path towards economic said Hussein. "I don't think it can be resolved blems peacefully, but this can influence the independence early this year by exporting this year, but maybe we can contain it." integrity of Iraq," he said. small volumes of crude oil by truck to Turkey. Kurdistan's exploration contracts with oil Officials from Exxon and Iraqi Kurdistan The move further angered Baghdad, majors like Exxon Mobil and Chevron are a last month visited the Qara Hansher oil explo- which threatened action against the region further source of friction that have prompted ration block that lies in disputed territories and foreign oil companies working there to Baghdad repeatedly to warn companies they where both regions claim jurisdiction and dis- stop the exports, which it says are illegal. risk losing their assets in the south of the cussed building a camp there. KRG crude used to be shipped to world country. And industry sources said the U.S. major markets through a Baghdad-controlled pipe- Exxon has been weighing whether to sell has drilled three water wells at the al-Qush line running from Kirkuk to the Turkish port of out of the giant, southern West Qurna-1 oil- block, also in the disputed zone, in prepara- Ceyhan, but exports via that channel dried up field, but industry sources say Iraq's Prime tion to start drilling by early June. in December due to a payment row with Minister Nuri al-Maliki offered the company The oil dispute has been accompanied by Baghdad. substantially improved terms in January to an increase in military tension between the The northern region is now pushing keep it at the $50 billion (33.11 billion pounds) two regions. ahead with plans to build its own oil export project. Last year, Iraqi national army and Kurdish pipeline to Turkey, despite objections from the Since then, Iraqi and Kurdish officials Peshmerga forces both sent troops to rein- United States, which fears the project could have both suggested Exxon will side with force their rival positions around towns dotted lead to the break-up of Iraq. them. along the disputed territories, including the KRG Energy Minister Ashti Hawrami has Hussein said that if Exxon were to start to sensitive ethnically mixed town of Kirkuk. said a gas pipeline now being laid can be drill in territories disputed with Kurdistan, "Neither side wants to end this militarily," converted to ship up to 300,000 barrels per "there will be a legal response ... to end all (of said Hussein, a former Brigadier General in I day of crude by June. Exxon's) work in the rest of Iraq." Iraq's Air Force. "Kurdistan is almost independent and "We are determined to resolve our pro-

40 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti March 18, 2013 The Kurds Are for the Kurds Syria’s other combatants

Jonathan Spyer The YPG group I accompanied included yrian Kurdistan - In northeast Syria, both male and female fighters. They dis- Sfrom the border with Iraq to the dis- played a high level of professionalism, puted town of Seri Kaniyah, a de facto fitness, and knowledge of the terrain. Kurdish autonomous region has emer- Both the mixing of the genders (unique ged. The area, known to the Kurds as in a Syrian context) and the high level of western Kurdistan, is ruled by the competence were obvious testimony to Democratic Union party (PYD). This is the fact that they had been trained by the Syrian franchise of the Kurdistan the PKK. Workers’ party (PKK), which has been waging a military campaign against After crossing the border, I slept the Turkey since 1984. The Kurds’ creation night in a small village called Wadi and successful defense of this area has Souss. Waking in the morning, I saw a largely been ignored in media coverage YPG fighters in Sere Kaniyah kind of architecture I have never of Syria, with attention focused farther PHOTOS BY JONATHAN SPYER encountered before in the Middle East: south and west, on the battle between houses built out of dried mud and logs, the forces of Syrian president Bashar al- itary game is being played out. looking like something from medieval Assad and the rebel insurgency. Europe. It was testimony both to the Last month, I traveled into the Kurdish- deep traditions and to the poverty of Syria’s approximately 2 million Kurds controlled area of Syria from flourishing this area. From the village, I was driven constitute around 9 percent of the coun- Iraqi Kurdistan. The authorities of the the following morning into Derik. try’s 23 million inhabitants. Under the Kurdish Regional Government in north- Baath party regimes that have ruled ern Iraq do not permit journalists to The last regime elements were pushed Syria since 1963, and the nationalist and cross the border via the official check- out of Derik in November of last year. military regimes that preceded them, point. The KRG evidently has no desire The town constitutes one of the bas- the Kurds were the most repressed and to be held responsible for whatever tions of PYD exclusive rule. The move- impoverished part of the population, might befall such travelers in Syria. But ment’s symbols—red stars, pictures of and the use of the Kurdish language and there is an additional reason, which jailed PKK leader Abdullah Öcalan— Kurdish names was banned by the requires untangling the knotty alphabet were everywhere. Nonetheless, a PYD authorities. In 1961-62, the regime of Kurdish internal politics. official I spoke to at the party’s head- stripped some 120,000 members of the quarters in the town denied that the PYD is a branch of the PKK. “The PYD long-established of yrian Kurdistan is controlled by the and the PKK are not one party,” said their citizenship, claiming that they PYD, which is affiliated with the PKK. S Talal Yunis, a slight, black-haired were recent immigrants from Turkey. Iraqi Kurdistan, meanwhile, is ruled by teacher by profession. We sat on the Some of these people were registered as the Kurdish Democratic party of rooftop of the party’s building, until foreign, while others were simply not Massoud Barzani, which has close rela- recently the headquarters of the registered at all, and were thus deprived tions with Turkey, the PKK’s primary Political Security branch of Assad’s of access to education, basic health enemy. The KDP and PKK represent intelligence. “Here in Syria,” Yunis told care, and use of the public transporta- opposite ends of the spectrum of me, “there is only the PYD.” tion system. Today, about 300,000 Kurdish politics. The former is conser- are either registered as vative, traditional, and influenced by tri- But the PYD official’s claims were not foreign or deprived of any legal status. bal and clan concerns. The latter is lef- borne out by the evidence. The tight, tist, secular, quasi-Marxist. They share a efficient, and comprehensive PYD-domi- The Kurdish area of the northeast was tendency to authoritarianism. While nated administration in the town was underdeveloped, and characterized by Barzani has provided considerable clearly not the work solely of the grinding poverty. Even the cost of per- amounts of aid to the Syrian Kurdish activists of a small, harried local party mission to build a house was beyond area, relations between the sides remain in existence since 2003. Ahmed, a bright the reach of many families. The Kurds tense. have a long and bitter account with the young PYD supporter I spoke to in Derik, confirmed that both the civil and Assads, and the outbreak of revolution The crossing is manned by the KRG’s military setups in the town were estab- and civil war has led to previously Peshmerga soldiers. I entered by night, lished under the guidance of PKK fight- unimaginable opportunities. accompanying a group of fighters of the ers and activists who arrived in the Popular Protection Units (YPG), a militia course of the summer. Ahmed, a former The emergent sits on established to protect the Kurdish-ruled student at Damascus University, was the greater part of Syria’s oil reserves, zone in Syria. Officially, it is the product strongly behind the PYD, but saw no worth $4 billion annually before the of an alliance between the PYD and the reason to obscure its links with the PKK. outbreak of the uprising. The region is pro-Barzani Kurdish parties. In practice, also known as the breadbasket of Syria however, it is the armed element of the for its rich and fertile soil. Kurds, Turks, PYD. Setting out through the country- sually, the PYD stresses its Syrian the Assad regime, and the rebels all side from the border area, we crossed Uidentity and downplays its ties to have their own ambitions for northeast the PKK for two reasons. First, the PKK the Tigris River and hiked to a position ➡ Syria, where a complex political and mil- above the town of Derik. is designated a terrorist

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➡ organization by both the United States and the European Union. The PYD has no such troublesome designation at present. Second, PYD spokesmen are keen to emphasize that the party is not seeking to split Kurdish majority areas off from Syria. Rather, the PYD officially seeks to preserve Kurdish self-rule within the context of what it hopes will, after the fall of Assad, be a federal Syria. Membership in a pan-Kurdish alliance might suggest otherwise.

I had heard from both Kurdish oppo- nents of the party and Arab rebel leaders that the PYD is working in cooperation with the Assad regime. A leading mem- ber of the Azadi party, one of the many small Syrian Kurdish parties opposed to the PYD, told me in my hotel in Iraqi Kurdistan that “the PYD is a tool of the regime. There is an agreement that the Syrian Kurdish fighters from Partiya Yekîtiya Demokrat PYD. PYD works on behalf of the government.” Similarly, Hadji al-Bab, a commander of the Islamist Tawhid Brigade whom I to keep out both regime and rebel forces which remains in the hands of the interviewed in Aleppo late last year, and to set the basis for long-term regime. In accordance with the regime’s accused the movement of conspiring Kurdish self-rule, under its leadership. policy elsewhere in the country, Assad’s with the regime and seeking the dismem- forces have conceded smaller towns and berment of the country. A supporter of a rival party claimed that rural areas, while pushing forces into the PYD rules by “force alone.” Another, cities, like Qamishli, and holding them. PYD supporters indignantly reject these a young woman, told me of threats by charges. As proof, they point to the party members to take over houses of We were flagged down at the roadblock regime’s brutal suppression of their affluent refugees. She also spoke of the going into Qamishli, but the bored-look- movement prior to the uprising and sub- movement’s efforts to impose by force ing regime soldiers seemed to be going sequent civil war. They also note the its own secular and socialist worldview, through the motions, and there was no many instances of combat between their for example, jailing men suspected of attempt at questioning us. Spending a forces and regime troops in recent taking second wives in accordance with few hours in the city was enough to cor- months. PYD supporters in Derik Islamic traditions. She said that the PYD rect a false impression given in reporting reminded me that the regime had not left was giving power to “uneducated” peo- of Syria, that the regime presence in this Derik of its own free will back in ple, in the areas that it controls. city of nearly 200,000 residents is only November, but rather had been driven token. On the contrary, what I saw was a out by a Kurdish mobilization. PYD chair- From what I saw in Derik, the PYD does fully functioning city under regime con- man Saleh Muslim spoke in January this appear to enjoy considerable popular trol, with no visible armed Kurdish pres- year of a “de facto truce” between the support. It is also well armed, mobilized, ence. regime forces and the PYD, in which the and tightly organized. For as long as its latter was focusing on establishing rivals remain riven by splits and unable The regime police were deployed in the organs of rule in the areas under its con- to produce an effective militia of their city center, around a strange white statue trol. own, this situation is unlikely to change. of deceased former dictator Hafez al- If the PYD can continue to preserve the Assad. Several kilometers west of The Kurdish areas are ruled by a largely peaceful situation in the areas it Qamishli, we hit a YPG checkpoint and supreme committee bringing together rules, its standing is unlikely to decline. we were back in the Kurdish zone. The the PYD with the myriad smaller parties checkpoints are identifiable from a dis- associated with Barzani. This committee erik offered a good opportunity to tance, because the Kurds block the road was established in an agreement signed Dobserve PYD rule in action. But I with mounds of earth, while the regime in the Iraqi Kurdish capital of Erbil last didn’t want to stay only in the areas of doesn’t. We drove through the Kurdish- summer. The committee has equal repre- firm Kurdish control, close to the Iraqi controlled town of , and then on sentation for the PYD and the pro- border. I was keen to get to Sere Kaniyah, into Sere Kaniyah. Barzani parties, organized into the which was the scene of an ongoing stan- (KNC). doff between the YPG fighters and While I was in Sere Kaniyah there was no Islamist rebels associated with the Jabhat fighting. Areas of the town have suffered fficially, the YPG militia forces are al-Nusra and Ghuraba al-Sham organiza- from the clashes between the YPG and Ounder the authority of this supreme tions. Fighting had erupted in the town the Sunni rebels, but the devastation is committee. However, all acknowledge the on November 19, as rebels sought to not on the scale of that suffered, for dominance of the PYD. Because of its seize control of it from the Kurds. The example, in the city of Aleppo. Still, the links with the PKK, the PYD possesses a YPG defended the area and expelled the situation was tense. Two rounds of heavy far more powerful armed element than Islamists from all but a few neighbo- fighting, in November 2012 and late any of the other parties. In a situation of rhoods of the town. January 2013, have taken place here civil war, the ability to project armed between the Kurds and the Islamist strength is the basic currency of politics. To get from Kurdish-controlled Derik to rebels. Most of the civilian population The PYD has it. Its opponents don’t. This Kurdish-controlled Seri Kaniyah required appeared to have left the town. The makes its authority effectively beyond going through the city of Qamishli, the streets were deserted, with the remaining challenge in northeast Syria. It is seeking largest Kurdish-majority city in Syria, civilians dependent on outside aid ➡

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➡ and rarely leaving their homes. and Homs, and without filtering, it’s useless.” The rebel groups who attacked the town remain in possession of the neighbor- he officials I spoke with, associated hoods of Yusuf al-Azma and al-Sumud, Twith PYD-linked groups, spoke of around 10 percent of the total area of the their hopes for the area. Munzer, who town. These are now sealed off by a tense told me he’d served four years in a frontline in which the Islamist and regime jail for writing an article against Kurdish fighters face one another. I visit- the Assads, had evidently learned ed a frontline position of the YPG in the patience. He noted that “in the future, town, and spoke to the commander of the we’d like to build a pipeline to Iraqi position and some of his fighters. Kurdistan. But right now, we don’t have the possibility. And if we didn’t send the The commander, Jamshid Osman, is a Syrian Army came into effect February oil, the regime would stand against us, highly respected figure in the YPG as a 17, but few expect it to last. The Kurds and the Free Syrian Army would stand result of his role in the Sere Kaniyah are well aware that their area of self-gov- against us, and war would come to our fighting. About 30 years old, stocky, and ernment offers a tempting prospect to areas. So there’ll come a day when we wearing an incongruous Russian-style surrounding forces. As Jamshid Osman take control of it, but it’s not now.” military cap when I met him, Osman told me, “Turkey, Assad, Iraq, all want spoke to me in a room darkened by a this area, where we’re governing our- His responses seemed indicative of the power cut, with a group of his fighters selves, because it’s full of oil. But we’ll modest dimensions of the current around him. fight anyone who wants to make us Kurdish project in northeast Syria. Many slaves.” on both the regime and rebel sides ere Kaniyah has become a kind of believe that the Kurds are operating Swatchword for the Kurds. It is where, The YPG officer’s view of Turkish and according to some detailed blueprint for they believe, the interests of Sunni rebels rebel motivations notwithstanding, Syria separation. The truth, as suggested by and the government of Turkey coincided. was never an oil-rich state, even at the the accommodations reached with the As Osman put it, “The Free Army took height of production before 2011. The rebels in Sere Kaniyah and the regime in money from the Turkish government. revenues accruing from the oil fields in Rumeilan, is that this very poor, histori- Sere Kaniyah was the first phase. Their the Rumeilan area never came anywhere cally oppressed population is looking intention was to go on all the way to near those of the Iraqi oilfields or the mainly for self-protection and a measure Derik and the oil town of Rumeilan, and Gulf. Still, in poverty-stricken, ruined of self-rule, and, if possible, hopes to sit take the petrol there.” Moreover, said Syria, possession of these areas would out the terrible civil war raging else- Osman, “The Kurds are self-governing in represent a considerable prize. where. Sere Kaniyah. That’s not good for the Turks, so they wanted to put an end to Rumeilan is a dusty, teeming town, sur- The YPG is running a defensive campaign, it.” rounded by wells that looked inactive. not an insurgency, in Kurdish northeast There was a sale of oil at rock-bottom Syria. This campaign goes hand in hand Osman described the battles of prices to residents going on in the town with the PYD’s successful efforts to build November and January, in which the center as we drove in. Men took their allo- social and administrative structures in fighters of Jabhat al-Nusra, Ghuraba al- cation of two cans full of oil for their fam- the areas of its control. The dominance of Sham, Liwa al-Tawhid, and other groups ilies, for heating and cooking purposes. the PYD and YPG rests ultimately on the deployed tanks against the Kurdish fight- An engineer from the oil plant at guns of the latter. There is no evidence of ers. “When they first came in, the Turks Rumeilan told me later that production a comprehensive agreement between the opened the border gate, to bring in sup- was virtually at a standstill. From Assad regime and the PYD/YPG. The plies and take out wounded. Ambulances 166,000 barrels of oil a day in early 2011, Kurds will tolerate the presence of both carrying weapons also came in from the they were now down to about 5,000- regime and rebels on a pragmatic basis, Turkish side.” 6,000. The pipelines to Homs and Tartus where necessary, in their areas. Their are damaged. The foreign companies, the preference, which they are working This claim of Turkish involvement in the British Gulfsands and the Chinese, had towards, is that neither be present. fighting is commonly heard from the long since left. The oil that was extracted Kurdish side. The Kurds further claim went to the Homs filter only, and was The opposition of both the government that injured Islamist fighters were treat- used for domestic consumption. of Turkey and the Sunni Arab insurgents ed at a hospital in the Turkish border to Kurdish self-rule in these areas is town of Ceylanpinar. That the rebel “This charity that the land gives us, the clear. The Assad regime surely opposes forces were operating from across the oil,” said one Kurd I spoke to in the town, this too. But the Assad regime is not com- Turkish border is borne out by eyewit- “never gave our people anything other ing back in force to northern Syria any ness reports. Turkey is undoubtedly than foul smells, cancer, and other dis- time soon, and probably ever. If and watching with concern the emergence of eases. The benefits were always for the when Damascus falls, and the new, ascen- a second Kurdish autonomous zone, others, who shipped it to Tartus, the dant Sunnis take power in one form or alongside Kurdish-ruled northern Iraq. It Alawi people,” he said, referring to the another, the defenders of the Kurdish is likely that in the long term, the Turkish sect to which the Assad regime belongs. zone in northeast Syria will likely have to government and the increasingly power- fight again to defend what they have N ful Islamist rebels in northern Syria will The YPG/PYD have political and security gained. share a common interest in blotting out control in Rumeilan, but the oil industry the emergent semi-sovereignty of the is still in the hands of the regime. As one Jonathan Spyer is a senior research fel- Kurdish majority area. But whether the local official, Farzanan Munzer, low at the Global Research in recent fighting was part of a detailed plan explained, “We have no money to give to International Affairs Center in Herzliya, for an invasion by Turkish-backed Syrian the people working in the plants, to Israel, and the author of The Islamists is impossible to know. change the ownership from the Baath to Transforming Fire: The Rise of the Israel- the Kurds. Also, the only filters are in Islamist Conflict. A truce between the YPG and the Free

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ieîlîonik

Dimanche 17 - Lundi 18 mars 2013 Le martyre de la ville kurde d'Halabja

L'attaque de cette localité du nord-est de l'Irak par Saddam Hussein en 1988

reste, jusqu'à aujourd'hui, le cas le plus grave d'utilisation par un Etat

de l'arme chimique contre sa population

i.- * v- (presque) plus >t>' *? personne n'en parle .*. v.- Entre 3 500 et

5 000 Kurdes

d'Halabja (250 km

au nord-est de py,s& Christophe Ayad Bagdad) sont morts V> au cours d'attaques chimiques lancées A l'heure où l'on se demande si V par l'armée BacharAl-Assad recourra infine à irakienne,

l'arme chimique pour défendre le 16 mars 1988. son pouvoirvacillant, le souvenir du massacre d'Halabja projette son ombre

à un quart de siècle de distance. Le soir du

16 mars 1988, après des bombardements,

les Mig et Mirage de l'armée de l'air irakien¬

ne menaient une série de raids destinés à paunbrefmoment cette régionfrontalière 160 signé par Saddam Hussein, il disposait larguerdes bombes chimiques augaz mou¬ à 250 kilomètres au nord-est de Bagdad. La des pleins pouvoirs pour « tuer tout être tarde, gaz sarin, à l'agent VX et au tabun. A punition prend la forme d'une campagne humain ou animal» dans la région. Jugé la fin de l'attaque, cinq heures plus tard, un militaire baptisée «Anfal» («butin»), qui après l'invasionde l'Iraken 2003, ilfut pen¬ nuage épais, blanc puis jaune, s'élevait s'étend sur deux années, en 1987-1988. Cet¬ du le 25 janvier 2010 et la corde ayant servi au-dessus de la ville kurde. te campagne s'est soldée par la destruction à sonexécutionfutofferte à laville d'Halab- Au sol, les habitants pris au piège ont de 2 000 villages kurdes et d'une douzaine j a par le gouvernement du Kurdistan auto¬ commencé par sentir une odeur un peu de villes, le bétonnage de puits et l'incendie nome. Détruiteau bulldozerparl'armée ira¬ éc de pomme. Mais, très vite, nom¬ de terres arables. Le but de cette opération, kienne, Halabja ne s'est jamais vraiment bre d'entre eux s'effondrent, les uns d'un au-delà de punir les Kurdes, était de les remise de son calvaire. Les corps des victi¬ d'autres dans d'atroces souffrances, repousservers le nordet de les chasserde la mes ont été enterrés à la pelleteuse par le riche province pétrolière de Kirkouk. Quel¬ étouffés de rire, vomissant leur bile ou régime de Saddam. La population reste que 200 000 Kurdes furent exterminés, ce traumatisée et subit encore les séquelles de encore la peau en feu. Ceux qui peuvent qui fit conclure à l'ONG Human Rights l'agression. Le 16 mars 2006, à l'occasiondu s'enfuient à pied, un chiffon sur la bouche, Watch à un «génocide». Une qualification dans la direction de la frontière iranienne 18e anniversaire de l'attaque, une manifes¬ reprise le 28 février 2013 par le Parlement tation contre les autorités locales, accusées toute proche. Le lendemain, quand ils britannique et, quelques semaines plus de profiter du martyre d'Halabja sans ren¬ reviennent, Halabja est une ville morte. tôt, par ceux de Suède et de Norvège. Dans Même le chant des oiseaux s'est tu. dre son dû à la ville, a été réprimée à balles une lettre ouverte, cinq parlementaires réelles, causant un mort et la stupeur des L'attaque d'Halabja a causé entre 3 500 français et l'ancien ministre des affaires survivants. et 5 000 morts et de 7 000 à 10 000 blessés. étrangères Bernard Kouchner demandent Dernier sujet d'amertume des habi¬ Il est impossible de chiffrer les séquelles que la France adopte la même position. tants, les Etats-Unis ont attendu la fin des des survivants et de leurs descendants tant Halabja n'est pas le seul endroit où l'ar¬ années 1990, c'est-à-dire après l'invasion elles ont pris des tours multiples : taux me chimique a été utilisée au Kurdistan et du Koweït, pour enfin attribuer le massa¬ anormalement élevés de cancers (dix fois le commandant des opérations dans le cre d'Halabja à l'Iraket nonpas à l'Iran, com¬ plus de cancers du colon), de fausses cou¬ nord de l'Irak, Ali Hassan Al-Majid, cousin me continuait à le faire Saddam Hussein ches (quatorze fois plus que la normale), de de Saddam Hussein, y gagne le surnom malgré l'évidence. Un déni dans lequel il a maladies mentales, d'infertilité ou de mal¬ d'« Ali le Chimique». Au terme du décret persisté jusque pendant son procès. formations. Ce cas d'utilisation par un Etat

de l'arme chimique contre sa propre popu¬ lation civile reste à ce jour le plus grave.

Pourquoi Halabja ? La guerre entre l'Iran et l'Irak touchait à sa fin, Saddam Hussein avait décidé depunirles combattants sépa¬ ratistes kurdes - les peshmergas - d'avoir trahi et prêté main-forte à l'Iran, qui occu

44 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 20 / mars / 2013

De leur côté, les Kurdes accusent le gouvernement de Maliki de ne pas appliquer la constitution. Celle-ci prévoit un système fédéral en Irak. Les Kurdes ont appliqué ce principe, dès le lendemain de l'adoption de la constitution. Ils ont leur propre gouvernement, leur propre président et leur propre parlement. Mais les chiites et les sun- nites n'ont pas encore appliqué ce système. Les chiites qui détiennent le pouvoir central, et les ressources pétro- lières, n'y ont pas intérêt. Les sunnites n'y ont pas intérêt non plus, parce que les régions qu'ils occupent sont dépourvues de ressources pétrolières. Y a-t-il un risque de guerre civile en Irak? Tous les éléments d'une guerre civile sont réunis en Irak, si la crise Des manifestants contre le gouvernement irakien, réclamant la politique continue. Les sunnites n'ont jamais accepté d'avoir perdu le démission du Premier ministre, le 15 mars, à Ramadi, en Irak. (Azhar pouvoir et les chiites ne sont pas disposés à partager ce pouvoir de Shallal - AFP) façon équitable. En outre, la région occupée par les Kurdes apparaît presque comme un état indépendant. C'est une région qui connait un développement économique foudroyant. Les Kurdes revendiquent la ville de Kirkouk, Irak: "dix ans après qu'ils considèrent comme leur capitale historique. Mais ni les chiites ni les sunnites ne sont disposés à leurs céder. Et la constitution, qui l'invasion, le risque prévoit un référendum sur le sort de Kirkouk, n'est pas appliquée. La guerre civile peut-elle être évitée? d'une guerre civile" L'influence des Ayatollah chiites, qui commencent à critiquer et pren- Dix ans après l'invasion de l'Irak par les dre leurs distances vis-à-vis de Maliki, pourrait être déterminante. Les Ayatollah chiites ont en effet une influence extraordinaire sur les Américains et les Anglais, le point sur la chiites irakiens, le gouvernement irakien, mais aussi sur les chiites du situation dans le pays, où stabilité et sécurité monde entier. sont loin d'être acquis. Plusieurs conditions sont nécessaires pour installer en Irak une cer- taine stabilité. Il faudrait d'une part que les prochaines élections, qui auront lieu dans un an, se déroulent d'une manière satisfaisante, et qu'une autre alliance autour des chiites et des Kurdes arrive à former Magali Rangin un gouvernement plus acceptable pour les sunnites. D'autre part, il faudrait que ce gouvernement arrive à limiter l'influence des pays ix ans après la mission Iraqi Freedom, menée par les étrangers comme l'Iran et Arabie saoudite. Américains et les Anglais, pour renverser Saddam Hussein, l'Irak L'Irak a les moyens suffisants pour se développer. Les revenus pétro- est toujours un pays d'une grande instabilité, déchiré par des tensions D liers irakiens s'élevaient ainsi à 100 milliards de dollars en 2012. entre communautés et secoué par des attentats terroristes. Pourquoi, alors que le pays s'est doté d'une constitution et est rede- Quels sont les autres facteurs de déstabilisation du pays? venu un grand pays exportateur de pétrole, la situation est-elle tou- Avec le renversement de Saddam Hussein, l'Irak n'est plus jours aussi instable d'un point de vue politique et communautaire? aujourd'hui un pays uniquement arabe. La consitution irakienne défi- Karim Pakzad, chercheur à l'Iris, spécialiste de l'Irak, analyse pour nit l'Irak comme un pays composé de différentes communautés. Ainsi BFMTV.com une situation complexe aux sources de tension multi- le président de la République, Jalal Talabani, est-il kurde, et le formes. Premier ministre chiite. Or, l'Arabie saoudite et les pays du Golfe per- sique (peuplés de sunnites) n'ont jamais accepté le pouvoir chiite. A Quelle est la situation politique en Irak aujourd'hui? mesure que les rivalités dans la région entre l'Iran (chiite) et l'Arabie L'Irak connait une crise politique multiforme. Malgré les élections saoudite, les Emirats et le Qatar (tous trois sunnites) augmentent, législatives et la formation d'un parlement, il y a de nombreuses ten- cela déstabilise un peu plus la situation en Irak. sions, d'une part entre la communauté chiite qui gouverne l'Irak et qui Depuis dix ans, les attentats ont principalement visé la communauté compose la majorité de la population, et les sunnites, mais aussi chiite. La branche irakienne d'Al-Qaïda, mais aussi les anciens du entre les Kurdes et le gouvernement. Après la chute de Saddam parti Baas (le parti de Saddam Hussein), ou encore les islamistes ira- Hussein, les Irakiens se sont dotés d'une constitution qui leur a per- kiens, tentent de déstabiliser l'Irak pour revenir au pouvoir, aidés en mis d'organiser des élections dans des conditions assez satisfai- cela par l'Arabie saoudite. Ils tablent sur la marginalisation de l'Iran, santes, à laquelle l'ensemble des communautés ont eu accès. menacé par certaines puissances étrangères, qui ne pourrait pas Mais c'est la communauté chiite, majoritaire en Irak, qui gouverne. intervenir en cas de guerre civile. C'est aussi l'analyse des nationa- Entre sunnites et chiites, le conflit date de l’intervention américaine, listes sunnites du parti Baas et des partis islamistes sunnites. Voilà qui a privé les arabes sunnites du pouvoir. Jusqu'à 2003, les sunnites pourquoi les attentats anti-chiites continuent. gouvernaient. Ils ont perdu le pouvoir à la suite des élections. Enfin, la situation en Syrie envenime la crise politique en Irak. Le gou- Quelles sont les critiques émises à l’encontre du gouvernement vernement irakien craint que le remplacement de Bachar al-Assad irakien? (qui est soutenu par l'Iran chiite) ne permette l'arrivée au pouvoir des Les sunnites accusent le Premier ministre d'autoritarisme et de sunnites en Syrie. En renforçant la communauté arabe sunnite cela monopoliser le pouvoir. Nouri al-Maliki, en place depuis 2006, est à la renforcerait la crise politique en Irak. Voilà pourquoi le pouvoir irakien est l'un des gouvernements arabes qui n'est pas tout à fait favorable fois Premier ministre, ministre de la Défense, de l'Intérieur et de la I Sécurité nationale. à l'opposition syrienne.

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Mercredi 20 mars 2013

Une certaine tolérance s'est- déjà installée dans les hôpitaux et En Turquie, le port duvoile une directive a été envoyée aux universités, priées d'admettre les étudiantes avec leur foulard dès islamique gagne du terrain 2010. Le ministre des sports Ômer Çelik souhaite une plus grande souplesse pour les sportives. Dans les lycées religieux, dont, dans la sphère publique le nombre a augmenté ces derniè¬ res années, les enseignantes peu-, vent le porter, mais aussi les élè¬ Le pouvoir islamo-conservateur a lancé une campagne de « libéralisation » ves. Ce n'est pas encore le cas dans destinée à lever les restrictions imposées au nom de la laïcité les écoles généralistes ou dans le secteur privé, où la décision est du ressort de chaque entreprise. avait été. vivement reproché par Cette visibilité n'allait pas de soi Istanbul les milieux les plus conservateurs lorsque l'AKP est arrivé au pouvoir Correspondance L'armée, bastion laïc à la fin de son premier mandat, le en 2002. M. Erdogan avait préféré face «aux assauts gouvernement de Recep Tayyip La diffusion non autorisée envoyer ses filles étudier aux Etats- Erdogan lève, un à un, tous les obs¬ d'une photo d'hôtesses de des islamistes », a été Unis pour échapper à l'interdic¬ tacles légaux qui restreignaient la l'air sur la messagerie Twitter, tion. Les institutions turques fai¬ «décimée» par les visibilité de ce signe religieux. début février, a provoqué quelques saient encore rempart contre la Le Conseild'Etat a abrogé, en jan¬ turbulences chez Turkish Airlines. procédures judiciaires remise en question des principes vier, une règle qui prévoyait que le Sur l'image, un équipage modèle laïcs instaurés par Ataturk en 1924 lancées pourcomplot arboraitdescostumesdeborddessi- port du voile était interdit dans les et durcis par les régimes militaires

nés à lamode conservatrice, chemi¬ palais de justice. Quelques jours successifs. le mode de vie des Turcs » voient ses ras du cou, robes amples, avec plus tard, le petit tribunal de En 2007,le foulard de Hayrunni- cettetentative comme une nouvel¬ parfois, sur les cheveux un couvre- Kadikôy, à Istanbul, a connu une sa Gùl a failli empêcher son mari, le preuve que leurs inquiétudes chefinspiré du fez ottoman. première. Abdullah Gûl, d'accéder à la prési¬ étaient justifiées. Moqueries et inquiétudes ont L'avocate Suie Dagli Gôkkiliç est dence de la République. Pour les Les boissons alcoolisées ont déjà fusé sur la Toile et dans les médias venue plaider coiffée de son fou¬ généraux qui ont longtemps boy¬ été supprimées de certains vols et nationaux. La compagnie turque lard. «J'étais nerveuse. Le juge m'a cotté les réceptions officielles au les hôtesses au sol sont autorisées s'est empressée de préciser que demandé: "Vous allez entrer à palais de Cankaya pour éviter d'y depuis quelques mois à porter le des versions «plus modernes» l'audiencecommeça?"Jeluiairap- croiser les épouses voilées des res¬ voile islamique. Le hijab strict à la étaient à l'étude et que le nouvel pelé la décision du Conseil d'Etat», ponsables politiques, une ligne mode turque est le symbole de la uniforme n'était pas encore défini. raconte-trelle. Le magistrat a dépo¬ rouge a été franchie. diffusion des m conservatri¬ Mais les laïcs qui reprochent au sé un recours. Le ministre du tra¬ L'armée se percevait comme un ces dans la sphère publique. parti islamo-conservateur au pou¬ vail, Faruk Çelik, a également plai¬ bastion laïc face «aux assauts des voir, l'AKP (Parti de la justice et du Après quelques années de pru¬ dé pour la suppression de toutes islamistes ». Depuis, elle aété « déci¬ développement), de «transformer dence sur la question, ce qui lui les restrictions appliquées dans la mée » par les procédures judiciai¬ fonction publique au nom de la laï¬ res lancées pour « complot ». Des

cité. «L'interdiction deporterie voi¬ dizaines d'officiers sont en prison le n'estcompatible niavecles droits et les auteurs du coup d'Etat de de l'homme ni avec les principes velours de 1997 ont été convoqués démocratiques», a-t-ilaffirmé. devant les juges. Le tissu satiné qui Une large campagne de « libéra¬ recouvre les cheveux de M Gûl ne lisation » a été lancée par le syndir 7 l'oblige plus à s'exclure du protoco¬ cat de fonctionnaires Memur-Sen, â le comme par le passé. Elle partici¬ proche de l'AKP. Leur pétition, qui pe aux visites à l'étranger de son a rassemblé 12,3 millions de signa¬ mari, reçu parexemple parle roi de tures, dont celle de M. Erdogan, a \ Suède ily aquelques jours, et prend été déposée, le 9 mars, sur le part aux cérémonies officielles. bureau du ministre Faruk Çelik. ^ Et, depuis la dernière réception « Une interdiction qui n'est pas donnée au palais présidentiel dans la Constitution ne peut pas a "veâ* pour la fête nationale du 29 octo¬ être protégéepar la Constitution », bre 2012, les militaires s'accommo¬ a lancé le premier ministre turc, » dent des tenues de la première qui considère cette règle comme dame turque.» « l'héritagedu coup d'Etat militaire GuillaumePimuer du 28févrierigg7 » et « une atteinte

aux droits de l'homme». Fort de son soutienélectoral surle sujet, le gouvernement s'apprête à légifé¬ rer pour autoriser le port du voile dans la fonction publique.

la première dame turque, Hayrunnisa Gûl, s'autorise à porter le hidjab lors des cérémonies officielles. Ici, à Stockholm, le 11 mars, au côté delà reine Silvia, lors d'une visite du président turc en Suède, j.nackstrand/afp

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19 March 2013 Bombs kill at least 56 in Iraq on tenth anniversary of invasion Adam Schreck

wave of bombings tore through ABaghdad this morning, killing at least 57 people in a spasm of violence on the eve of the 10th anniversary of the US-led invasion. The attacks show how dangerous and uns- table Iraq remains a decade after the war — a country where sectarian violence can explode at any time. And though attacks have ebbed since the peak of the insur- gency in 2006 and 2007, tensions simmer and militants remain a potent threat to Iraq's security forces. bombings intended to undermine public tried to rescue the trapped people or to Today's attacks were mostly by car bombs confidence in the Shiite-led government. move out the bodies,” he said. and targeted mainly Shiite areas, small Police and hospital officials who provided “Today's attacks are new proof that the restaurants, day laborers and bus stops in accounts of the days' bloodshed reported politicians and security officials are a huge the Iraqi capital and nearby towns over a the most casualties from a car bombing failure,” he said. span of more than two hours. near the Ministry of Labor and Social Other attacks struck the largely Shiite Along with 56 killed, over 200 people were Affairs in Baghdad's eastern Qahira neigh- neighborhoods of Hussainiyah, wounded in the attacks, officials said. borhood at around 10 am. That blast killed Zafarniyah, Shula and Utaifiya, as well as seven people and wounded 21. The bombings came 10 years to the day the Sunni district of Tarmiyah. that Washington announced the start of The officials provide casualty numbers on Just outside the capital, a mortar shell the invasion on March 19, 2003 — though condition of anonymity because they were landed near a clinic in the town of Taji, by that time it was already the following not authorized to release the information killing two people and wounding five. And morning in Iraq. to journalists. about 50 kilometers (30 miles) south of Also today, Iraq's Cabinet decided to post- The violence started at around 8 am, when Baghdad, in Iskandiriyah, a car bomb pone upcoming provincial elections in two a bomb exploded outside a popular restau- exploded near a bus stop, killing five peo- provinces dominated by the country's rant in Baghdad's Mashtal neighborhood, ple and wounding 20. minority Sunnis for up to six months. The killing four people and wounding 15. It Today's attacks came a day after insur- decision followed requests from the politi- blew out the eatery's windows and left gents killed nine people, including a bom- cal blocs in the provinces, according to the several cars mangled in the blood-streaked bing by a suicide attacker who killed five prime minister's spokesman, Ali al- street. when he drove an explosives-laden car Moussawi. Minutes later, two day laborers were killed into a checkpoint in the central Iraqi town The two provinces affected, Anbar and and eight were wounded when a roadside of Balad Ruz. Ninevah, have been at the center of the bomb hit the place where they gather Al-Qa'ida's Iraq arm, which operates nearly three-month-long protests against every day in an area of New Baghdad. under the name the Islamic State of Iraq, Iraq's Shiite-led government. Provincial In the poor Shiite neighborhood of Sadr has sought to reassert its presence in elections were scheduled for April 20. City, a bomb stuck to the underside of a recent weeks. One of the deadliest of today's attacks minibus killed three commuters and Last week, the group claimed responsibi- struck close to one of the main gates to the wounded seven people. Another car bomb lity for a highly coordinated attack earlier heavily-fortified Green Zone, which exploded in a commercial street in the this month in far western Iraq that killed houses major government offices and the same area, killing two people and woun- nine Iraqis and 51 Syrian soldiers who had embassies of several countries, including ding 11, and yet another bomb struck a sought temporary refuge in the country. the United States and Britain. That blast police patrol in the neighborhood, killing And on Sunday, al-Qa'ida's Iraq branch outside a restaurant killed six people, five people and wounding 13. took responsibility for a brazen and again including two soldiers, and wounded more Hussein Abdul-Khaliq, a government highly coordinated raid on the Justice than 15. Thick black smoke could be seen employee who lives in Sadr city, said he Ministry in downtown Baghdad last week. rising from the area as ambulances raced heard the explosion and went out to find The attack, involving car bombs and gun- to the scene. the minibus on fire. men dis guised as police, killed at least 24 There was no immediate claim of respon- “We helped take some trapped women H people. sibility for the blasts, but the attacks bore and children from outside the burning bus hallmarks of al-Qa'ida in Iraq. The terror before the arrival of the rescue teams. Our group favors spectacular, coordinated clothes were covered with blood as we

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19 March 2013 revealed what steps Turkey will take. Erdogan ruled out any "bargaining, conces- sions, back-stepping" or steps that would "hurt" the families of the violence's victims. Turkish PM "Whatever step we take, we take it for (the welfare) of the people and the country," Erdogan Erdogan said. The PKK is considered a terrorist organiza- tion by Turkey, the United States and Europe hopeful for and Ocalan is serving a life sentence for lea- ding the insurgency. He said in a message Turkish Prime Minister Recep Tayyip relayed by Kurdish legislators on Monday peaceful Erdogan addresses deputies on March that he would outline all the "military and 19, 2013 at the parliament in Ankara. political steps" of the peace process on resolution of Thursday. cease-fire declaration and a timetable for his But Ocalan also suggested that Turkey's long conflict fighters' retreat from Turkey. parliament needed to take steps to advance Turkish officials have been holding talks with the peace process. with Kurdish Ocalan on his prison island off Istanbul with Kurds want the government to carry out the aim of persuading his autonomy-seeking reforms that would increase Kurdish rights. group to disarm. The conflict with Ocalan's The Hurriyet newspaper said Ocalan was Associatedrebels Press Kurdistan Workers' Party, or PKK, has killed also seeking guarantees that his rebel figh- tens of thousands of people since 1984. ters would not be attacked as they withdraw NKARA, Turkey – Turkey's prime "May this Newroz bring hope, may Newroz, from Turkey to bases in northern Iraq. minister said he hopes this week's so to say, be the insemination of the process Turkish forces reportedly attacked PKK springA festival, which is celebrated by for a solution," Erdogan told lawmakers in guerrillas as they retreated in 1999 while Kurds, will herald the start of a peace- parliament. obeying orders from Ocalan who had appea- ful resolution of the country's nearly Turkey has admitted to holding failed, secret led for peace soon after his capture that 30-year-old conflict with Kurdish peace talks with the PKK before. The latest year, as well as during another unilateral rebels. initiative is being carried out more publicly decision to withdraw in 2004. The PKK has Prime Minister Tayyip Erdogan spoke and follows a surge in violence last summer declared unilateral cease-fires on several Tuesday ahead of Thursday's spring Newroz that killed hundreds of people. occasions in the past but they were ignored festivities, when jailed Kurdish rebel leader by the state. The government has said the rebel group Abdullah Ocalan said he would make a "his- would lay down arms and withdraw several Turkey's Justice Minister Sadullah Ergin said toric call" toward peace. Kurdish officials thousands of fighters from Turkey's territory the rebels' withdrawal would likely start this have said Ocalan is expected to reveal his N as part of the peace efforts, but has not month and continue to the end of the year. road map for peace, including a possible

March / 21 / 2013

Arab tribes and radical groups to put mili- tary and psychological pressure on the Erdoğan’s negotiations with the PYD. None of these attempts seem to have succeeded. PKK and the Syrian Kurds The government of Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan is currently negotia- NİHAT ALİ ÖZCAN Leaving aside the Al-Nusra Front, the ting with the PKK, the “real boss” of the Kurds under the wing of the PYD currently PYD, and discussing the future of the he Syrian opposition elected their first seem to be the most organized, powerful Kurds not only in Turkey, but in the whole prime minister at an Istanbul meeting. and politically determined force that could region. These negotiations are likely to TThe efforts to build an alternative govern- support the opposition. Although they affect Syria’s Kurds, too. As the negotia- ment will continue. They hope that forming have their own objectives and strategies, tions with the PKK continue, Turkey’s PYD such a government will help organize the one of the reasons why the PYD distances policy will change. The pressure on the aid received, reinforce their military power itself from the opposition is the dismissive PYD will decline in the short run. and grant them international legitimacy. stance of Turkey. The PKK followed a It won’t be a surprise to see the PKK The plan is to put military and political smart strategy from the outset of the Syrian shift the focus of its military strategy pressure on Syrian President Bashar al- incidents and reinforced the PYD’s politi- toward Syria. A militarily, politically and Assad and thereby acquire a more powerful cal, diplomatic and military power. Now diplomatically well-organized PYD will position at the negotiation table. the PYD works efficiently. become an important force within the The disorganized state of the opposi- The outlawed Kurdistan Workers’ Syrian opposition. The Kurds will acquire a tion is still a serious problem. Their plan Party (PKK) connection keeps Turkey from status in post-al-Assad Syria similar to that can work only if they manage to stand uni- entering into friendly relations with the in Iraq, though not in the short run. In the ted. Two groups are especially prominent: PYD. Turkey openly used its geopolitical short run Erdoğan might seem to be on the The Islamist Al-Nusra Front, designated by leverage to ask its allies to keep away from winning side due to his management of the the U.S. as a terrorist organization and the the PYD. It even tried to weaken the PKK domestic Kurdish problem. In the middle run, however, he will have to face a more Kurds under the control of the Democratic influence on Syria’s Kurds. It tried to I Union Party (PYD), which has been ostraci- strengthen Masoud Barzani, the president complicated Kurdish problem. zed by Turkey. of northern Iraq, and supported certain

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ffcrdS&rUnrae Wednesday, march 20, 2013

For Iraqis, no time for reflection

BAGHDAD

As their country is trying :V1* to cope, 10th anniversary *> ,. of invasion means little

BYTIMARANGO It ^ 4 The war that arrived a decade ago is still " too painful and too controversial to be taught to schoolchildren or subjected to serious academic study at universities, and the local news media are too busy reporting on the latest bombings, protests and political disagreements to care much about an anniversary. So as historians, pundits and former government officials in Washington and London produce a wave of reminis¬ cences on the occasion of the 10th an¬ niversary of the invasion of Iraq sym¬

posiums have been held, books written, KARlMKADiM/THE ASSOCIATED PRESS

studies published on the conflict's toll, An image of the ousted Iraqi leader Saddam Hussein is visible at the archaeological site human and financial Iraqis are more of Babylon. For many Iraqis, the war is an event whose outcome is still uncertain. concerned with the present. On Friday morning at the pet market

in the center of Baghdad, Hasim al-Shi- am," said Abdullah Fadil, who has sold American marines, pulled down a

mari watched two roosters fighting it tea since 1982 outside a mosque in statue of President Saddam Hussein in out and offered a rejoinder to those Adhamiya, a predominantly Sunni a city park not the anniversary of the marking his war's anniversary. neighborhood in the capital. "I wake up start of the bombing of Baghdad. "You see these people," he said. each day with a thousand problems, so The central legacy of the war, many "They are here to sell birds to earn why should I remember that?" experts say, is a political system mid- some money to help them live. People The local news media are focused on wifed by the United States in which the are not interested in that. They are des- the rise in sectarian tensions and spoils of power are divided along sec¬ . perate and want to see real change, so protests that have spread in predomin¬ tarian and ethnic lines. As such, com¬ they've stopped looking at the news or antly Sunni regions. promise in the streets and in Parlia¬ remembering past events." "I know that among my journalist ment has been nearly impossible. In recent interviews, most Iraqis, like friends, no one is willing or has the at¬ Today, the notion of a national identity Mr. Shimari, say they have given little tention to write about it or do any re¬ or no thought to the looming an¬ porting," said Naseer Awam, the direc¬ "If our situation were better niversary, which falls on Wednesday, tor of the Iraqi News Agency. He than this, we would surely though the sight of foreign television expressed regret that Iraqis might not remember that day when the news crews conducting stand-ups in the gain a proper historical perspective, city this week will remind them that the saying the news media "should have Americans came to free Iraq." war, for the conquerors anyway, is prepared extensive reports and a nar¬ something to be reflected upon. rative of events that began with the

''If our situation were better than this, start of the U.S.-led invasion and its con¬ that supersedes the sectarian seems a

we would surely remember that day sequences." As a result, he said, Iraqis fantasy. when the Americans came to free Iraq might not "understand what this "What people used to dream about and gave us the chance to build a better brought to Iraq and the entire region." was an Iraq for all Iraqis," said Ahssan future," Mr. Shimari said. "But the Another journalist, Sabah Sellawi, the al-Shmmary, a political science profes¬ Americans didn't give us that chance. editor of the newspaper Maysan, said, sor at Baghdad University. "What was a

They did all the things possible to en¬ "The instability in Iraq is more impor¬ dream for Iraqis has become a night¬

sure that Iraq is going to be ruined." tant than this day." mare for Iraqis." In Iraq, the war is not for the history Besides, if any anniversary is impor¬ He added, "That's why people are not books but rather an event whose out¬ tant to Iraqis, it is April 9 the day thinking of this." come is still uncertain. Baghdad fell to American forces, and Mr. Shmmary's comments belie his "I don't even remember how old I exuberant Iraqis, with an assist from own fate. As a Shiite Muslim, he has

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. witEMnom H*ralfcÉJl!Ê$rU>uitt march is, 2013

seen his life improve enormously as the war upended a social order in which the minority Sunni population held the levers of power. "Before 2003, 1 was like a slave, and nobody knew about me," he said. "Now I feel like I exist in this world." Syrian general bolts, He said that he had "become a star

political analyst." Sunni Muslims have not fared as well, and many Iraqis expressed a sense that but reaction is muted sectarian tensions were worsening. On Thursday night, Mr. Fadil, the tea rarely been seen since she offered her seller, sat at an outdooncafe across the BEIRUT support for the security forces during street from the mosque in Adhamiya, which for months has been the site of the early days of the crackdown. Assad government goes The uprising began peacefully, but demonstrations of which he has been elements of the opposition eventually an enthusiastic participant by Sunnis on political offensive took up arms after security forces fired after Friday Prayer. A row of armored sport utility vehicles nearby indicated a to shore up its position on protesters. General Khallouf appeared briefly visit from the ruling elite that, with its Saturday in a broadcast on Al Arabiya, traffic-stopping convoys, its unkept BY ANNE BARNARD an Arabic television channel based in promises to at least keep the lights on and the streets clean, not to mention A Syrian general who was in charge of Saudi Arabia. "Arrangements for the defection from what many characterize as its corrup¬ military supplies and logistics an¬ the currentAssad regime started awhile tion, seems ever more disconnected nounced over the weekend that he had ago," the general said. "There was coor¬ from ordinary people. defected from the army after the rebels' dination with several sides from various Mr. Fadil, a Sunni who said he used to top military commander again called for work in Mr. Hussein's secret police (he members of the to factions ofthe Syrian revolution." Anti-government activists said that was only a cook, he insisted, and never join the uprising against President carried a weapon), said he could not af¬ Bashar al-Assad, now entering its third while his high rank was notable among defectors, his departure would not ford a house and was struggling to year. provide for his wife and four daughters. But after the officer, Brig. Gen. Mo¬ change things for the government,

He said he used to earn extra money hammed Nour Ezzedeen Khallouf, an¬ which could easily replace him. As the conflict continues, the Syrian cleaning the streets in his neighbor¬ nounced his defection Saturday, there hood, but then the government gave the were no reports ofunusually widespread jobs to Shiites from other parts of the or decisive defections in response to a

city. video address in English and Arabic re¬ "The Sunnis are being neglected leased Friday by Gen. Salim Idris. Gen¬ here," Mr. Fadil said. "They are not in eral Idris defected in July andis now the * the security forces. They are not in the leader of the Free Syrian Army's unified "Tjfii government." military command. Instead, Mr. Assad's In other words, he has more pressing government went on the political offen¬ concerns than remembering a day he sive, calling on Brazil, China, India and

would rather forget. other developing powers to help stop the "There was nothing accomplished, so Syrian conflict and find a political solu¬ why should I remember it?" he asked. tion to the uprising. At the pet market, Karrar Habeeb, a Protests across Syria to observe the 22-year-old carpenter, paused, sur¬ uprising's two-year anniversary were DANIEL ETTER FOR THE NYT prised to be asked about what was small and muted compared with the ex¬ Gen. Salim Idris, who defected in July, has surely the defining event of his youth. uberant demonstrations that initially called on his former colleagues tojoin him.

"I didn't know about it," Mr. Habeeb set off the revolt, underscoring the growing sense that the war is nowhere said of the anniversary. "Are we still Protests marking the second talking about the Americans? I don't near an end. The government remains anniversary of the conflict think we need to do any kind of celebrat¬ dug in and is willing to use extreme ing or make an effort to remember that force, and chances for a political solu¬ failed to attract big crowds. day. I think even the Americans wish tion appear remote.

they could forget it." The request for political support from developing nations came in a letter de¬ government has increased its use of cluster bombs, which are widely banned Yasir Ghazi contributed reporting. livered by an Assad adviser, Bouthaina Shaaban, to South Africa's president, becausethosethatdo not explode on im¬ Jacob Zuma, who will host a summit pact often wound civilians who find meeting next week of Brazil, Russia, In¬ them, the international watchdog group dia, China and South Africa, the so- Human Rights Watch said in a report is¬

called Brics nations. sued Saturday. As Europe and the United States In the past six months, the Syrian weigh stronger action to aid the Syrian government has dropped cluster bombs rebels, which could involve directly 156 times in 119 places, Human Rights arming them, Mr. Assad appears to be Watch said. Two recent strikes alone appealing to the Brics nations' aversion killed 11 civilians, including two women to Western military interventions. and five children, the group said. Before the uprising, Ms. Shaaban por¬ trayed herself as an advocate for Hania Mourtada and Hwaida Saad con¬ change and modernization, but she has tributed reporting.

50 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 21 March , 2013 An historic truce: jailed Kurdish rebel leader urges ceasefire with Turkey

RICHARD HALL

Diyarbakir - A historic truce between Turkey and separatist Kurdish rebels was announced today, signalling a possible end to a 30-year conflict that has claimed more than 40,000 lives. Abdullah Öcalan, the imprisoned lea- der of the Kurdistan Workers’ Party (PKK), called for the rebel group’s fighters to withdraw from Turkey – where they have fought a guerrilla campaign against the state since 1984 In a written statement read out to a crowd of hundreds of thousands celebra- ting Kurdish New Year in the city of Diyarbakir in south-eastern Turkey, Öca- lan said it was “time for the guns to go silent.” “A new phase in our struggle is begin- ning. Now a door is opening to a phase where we are moving from armed resis- Recep Tayyip Erdogan. before I believe Erdogan is serious about tance to an era of democratic political this.” struggle,” he said in the statement read to Mr Erdogan called the announcement a sea of Kurdish flags, before calling for a “positive development” today, but said Sitting in a large field behind the stage the estimated 3,500 PKK fighters cur- the important part would be its implemen- upon which Öcalan’s words were read, rently within Turkey to withdraw to their tation. “We want to see how Öcalan’s Mehmet Ozan, 35, said: “I want the free- bases in Northern Iraq. declarations will be met as soon as possi- dom to be able to teach Kurdish in schools. ble,” he said, adding that military opera- But the most important thing is to reach Turkey is home to some 15 million tions against the group would stop if it peace. No more bloodshed on both sides of Kurds who have long sought an indepen- withdrew from Turkey. the conflict.” dent state in the Kurdish majority areas that cover eastern Turkey, northern Iraq, Öcalan, who has been detained by The military leader of the PKK, Murat north-western Iran and northern Syria. Turkish authorities on the prison island of Karayilan, said that he ”very strongly“ Turkey has been accused of committing Imrali for almost 14 years, is viewed as the supported Öcalan’s announcement. human rights abuses against the minority unquestioned leader of the PKK – the ”All of Turkey, Kurdistan and the population, a persistent accusation that Kurdish armed movement he founded in world must know this: as the PKK move- has stalled the country’s entry to the 1978. He has maintained his control over ment, we are ready for war and for peace,“ European Union. In recent years, the the organisation from his prison cell, he told the Kurdish Firat news agency. issuing orders and statements that are car- PKK’s demands have softened to calls for But there are signs that not everyone ried out by the organisation on the ground. greater autonomy, the right to education will welcome a ceasefire. On the eve of His influence was clear to see in November in their own language and better condi- Öcalan’s announcement a number of last year when he called for an end to a tions for Öcalan, who is kept largely in iso- bombs were detonated the Turkish capital, hunger strike being carried out by dozens lation. Ankara. Mr Erdogan blamed on a left- of Kurdish activists. The order was obeyed wing group which opposes the talks with Turkish authorities have been negotia- immediately. ting with Öcalan since October last year in the PKK, and promised to push ahead with an effort to find a solution to the decades- Among the throngs that lined the peace efforts.H old conflict. Although the PKK — labelled streets Diyarbakir, the largest Kurdish city a terrorist organisation by the US and the in Turkey, there was both hope and scepti- EU — have announced unilateral cease- cism. fires in the past, these were largely ignored “They have made promises before but by the state. Greater hopes are placed on didn’t keep them,” said 41-year-old Mizgin today’s announcement, however, because Candemir, referring to the Turkish it came as the result of indirect talks bet- government’s previous efforts at reaching ween Öcalan and Turkey’s Prime Minister a peace. “So I need concrete steps first

51 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

, - , - , 21 mars 2013

-&

SYRIE : LA TRAGEDIE HUMANITAIRE

m A Zaatari, r + le camp de la honte

Insécurité, pénurie, hôpital bondé... Dans cette prison à ciel ouvert, en plein désert jordanien, ché.L'Arméelibreprotègelepassageà certains endroits clandestins de la s'entassent 100 000 Syriens chassés par la guerre. frontière. C'est comme ça que nous Alors que leur nombre ne cesse de croître, l'aide avons pu, une nuit, passer sans trop de danger. Puis l'arméejordanienne promise par les donateurs n'arrive toujours pas nous a récupérés et nous a amenés ici », raconte la jeune femme, un sen¬ timent d'abandon terrible dans le regard. Assise près du point d'eau, elle s'inquiète pour son nourrisson:

DENOTRE ENVOYEE SPECIALE « On nous donne uneseule boîte de lait en poudre pour quatre jours. Nous

Un nuage charbonneux de quatre mètres sur cinq. A l'inté¬ n'avonsplus d'argentpouren acheter

s'élève d'entre les tentes rieur, s'entasse le peu de biens arra¬ dans le camp. Que va manger mon- blanches frappées du logo chés à laguerre qui fait rage quelques fils?» Nida et son mari n'ont pas de

onusien. Des flammes kilomètres plus au nord: des vête¬ famille à Zaatari, aucun soutien.

apparaissent. Dans le froid de la fin ments; des couvertures, des usten¬ «Nous n'avons rien ici!» dénonce un

d'hiver jordanien, des cris fusent siles de cuisine, des matelas, mais voisin en colère. «Regardez ce réser¬

dans tous les sens. Dans le camp de aussi parfois un petit chauffage élec¬ voir: voilà toute l'eau que nous avons.

toile plein à craquer de Zaatari, l'in¬ trique, une bonbonne de gaz pour RegardezsacouleurlElleaunsalegoût.

cendie se propage rapidement. Cer¬ faire à manger. Acaused'elle, nosenfantssontmalades, tains réfugiés accourent pour propo¬ «Ilfautbienqu'onvive, onfait avec ils vomissent, ils ont mal au ventre», ser leur aide. La plupart fuient. ce qu'on a... », lâche Nida al-Hariri. Il ajoute cet homme. L'eau a beau être «Allahou akbar!» (« Dieu est le plus y a un mois et demi, cette mère de testée quotidiennement et les centres grand! »), implore un homme. Une 22 ans a fui Deraa, le berceau de la médicauxne pas être emplis d'enfants femme en pleurs, son enfant dans les révolution. «Mon bébé était âgé de atteints de diarrhée, cette conviction bras, protège son visage de la fumée 15jours. Les violences, les combats. . . Il persiste dans le camp. avec son voile. Un camion de secours fallaitpartir. Alors nous avonspris lé Dés enchaînés à leur se fraie finalement un passage pour strict minimum et nous avons mar- détresse, les réfugiés expriment leur étouffer le brasier. Mais près de qua¬ mécontentement de façon de plus en rante tentes ont été détruites et la

colère gronde. « On nous traitecomme 1 L'EXPANSION plus violente. Les émeutes au point CHIFFRES 1 DE ZAATARI des chiens », crie un réfugié. L'origine de ravitaillement se multiplient. Des LES RÉFUGIÉS Août 2012, du feu? Les réponses sont tellement échoppes aux murs et toit de tôle ont SELON LE HCR . ouverture fini par ouvrir sans que les autorités nombreuses qu'il est impossible.de Jordanie du camp : 3500 réfugiés du camp parviennent d'ailleurs à la connaître réellement. Dans le 340524 Octobre 2012 Liban 339187 comprendre comment la marchan¬ chaos de la désormais sixième ville 30 000 réfugiés Turquie 258200 dise entre dans Zaatari. Mais ces de Jordanie, où sont entassés Janvier 2013 Irak 110 663 commerces ne suffisent pas davan¬ 62000 réfugiés quelque 100 000 réfugiés syriens, TOTAL plus d'un Mars 2013 tage à répondre aux besoins. Et avec chaque famille - parfois douze per¬ million 120000 réfugiés quoi payer les fruits, légumes «®e sonnes - vit dans un espace de toile

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« ou poulets vendus dans l'artère -^v-^'.""^-^-- principale surnommée ironique¬

ment « les Champs-Elysées »? Seuls w- les derniers arrivants conservent

encore un peu d'argent pour acheter une bouteille d'eau vendue l'équiva¬ lentd'un demi-euro. Sur l'« avenue », qui part de l'hôpital militaire fran¬ çais, on trouve même une parfume¬ rie, des vendeurs de falafels et d'écharpes aux couleurs de la nou¬ velle Syrie. %*f* L'autre grande préoccupation des habitants, majoritairement des femmes et des enfants, c'est la sécu¬ rité. Dans cet immense labyrinthe règne la loi du chacun pour soi. Les

seules forces de l'ordre visibles sont positionnées à l'entrée et sur le pour¬ tour du camp. «La nuit, j'ai peur, le 22 février assure Nida. Enplus, dans notre coin

reculé il n'y a pas d'électricité, pas de rumeurs de prostitution courent éga¬ "°|ffi| TURQUIE sations humanitaires sont débordés. lumière. Impossible, même, d'aller lement dans le camp. «Je crois qu'il Avec 5 000 nouveaux arrivants par jusqu'aux latrines. » Et puis, il y a les arrive que des hommes soudoient des jour, Zaatari frise l'embolie. Les infras¬

trafics. Des lots d'amphétamines ont gardes à l'entréepourvenir "se marier tructures ne suffisent déjà pas et cer¬ notamment été retrouvés dans le quelques heures", tempère le méde¬ taines d'entre elles risquent de ne plus camp. «Avec laguerre, la région a été cin, mais on nepeutparler d'unphé¬ pouvoir être financées. «Fin inondéepar ces pilules que l'on avale nomène massif.» décembre, nosprojections baséessurle comme des bonbons. Beaucoup Ilyabienuneécolede l'Unicefet un flux d'arrivants nous avaient amenés d'hommes sont dépendants à cette hôpital pédiatrique créé parMédecins à solliciter57 millions de dollarspour drogue », affirme une psychiatre de la sans Frontières. Mais rien n'y fait Le faireface aux besoinsjusqu'àfinjuin, Camp ville toute proche de Mafraq, qui tra¬ HautCommissariatdes Nations unies explique Alexis Masciarelli, de de Zaatari vaille auprès des réfugiés. Des pour les réfugiés (HCR) et les organi l'Unicef.MoinsdeII millionsdedollars

Des Français entraînent déjà les rebelles

«Ça y est, les Français ettes Britanniques l'embargo sur les armes, les Vingt-Sept Coalition nationale syrienne, devenue, ont commencé les formationspratiques. » étaient convenus d'apporter quelques pour les Occidentaux, la seule instance

Pour ce familier du dossier interrogé modifications aux sanctions « afin de fournir représentative des insurgés, et à son

à Amman, les militaires français sont bel un soutien non létalplus important et une commandement militaire intégré. « Nous et bien actifs à la frontière jordano-syiienne. assistance technique pourla protection tous, Européens, Américains, Qatariset

Après un travail de renseignement, ils ont des civils ». Une brèche dans l'embargo Saoudiens, avons porté ce "bébé"Jusqu'à sa ensuite dispensé des cours à certains européen, dans laquelle se sont engouffrés naissance, explique le diplomate occidental groupes de l'Armée syrienne libre (ASL) les Français. Une source diplomatique en pariant de la création de cette plateforme en matière de communication cryptée. confiait au « Nouvel Obs », dès le lendemain politique. A présent, il faut s'assurer qu'il

Un préalable à la livraison de matériel radio. de la rencontre: « Comme vouspouvez obtient tout ce dont ila besoin... mais aussi

Depuis peu, ils seraient passés à une étape le remarquer, ilya deux volets: l'aide non que ses parrains s'occupent exclusivement plus pratique, ils entraîneraient ces mêmes létale d'une part, l'assistance technique de luiet d'aucun autre enfant. » En résumé: bataillons à combattre. d'autre part. » Gilets pare-balles? Système la France doit concentrer son action sur les

Une action coordonnée avec les de visée nocturne? Mais aussi formation forces de l'Armée syrienne libre liées à la Britanniques et les Américains. Le nouveau militaire? «... Par exemple», répondait-il. Coalition, tout en convainquant ses secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a Pour les Européens, le point crucial est de partenaires du Golfe de ne plus soutenir des confirmé lors de sa visite au Qatar, le 6 mars, s'assurer que l'aide fournie à la rébellion groupes plus radicaux. A Homs, une partie que « de nombreuxpays entraînent» les syrienne ne tombe pas dans les mains des dernières livraisons d'armes en rebelles syriens. Une position jugée compa¬ des factions les plus radicales. A cette fin, provenance de Croatie viennent encore de tible avec l'interprétation franco-britannique le renseignement français enquête depuis tomber aux mains des islamistes du Front de des conclusions de la réunion des ministres plusieurs mois sur le terrain, assure-t-on Libération de Syrie. D'un bien mauvais effet des Affaires étrangères européens du à Amman. Pour Paris, il est crucial de ne au moment où François Hollande somme 18 février. Bien que prorogeant de trois mois soutenir que les brigades qui obéissent à la les Européens de lever l'embargo C. I.

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nous sont parvenus et, au regard de UN JOUR, LA PRESENTATRICE A DIT NON l'explosion du nombre de réfugiés en

Jordanie, ce sont 80 millions qui sont

désormais nécessaires. Fin mars, nous L'évadée de Radio Damas

serons probablement contraints de

faire un choix entre nos différentes

activités: ce sera vaccinations, éduca¬ Une héroïne, c'est ainsi que tion oufournitured'eau. » De fait, sans les médias l'ont présentée r nouveaux apports financiers, le HCR lorsqu'elle a décidé, en

devra revoir à la baisse le standing juillet dernier, de fuir

déjà bien peu élevé du camp. «La Damas après avoir dénoncé sur Face-

situation est tellement difficile, assure book la violence du régime. Première

Nida, que si elle se dégrade encore il journaliste du pouvoir à faire séces¬

faudratrouverunesolutionpourquit- sion, alaouite de surcroît - la minorité fTP

du clan Assad -, Ola Abbas (photo) a tercetteprison à ciel ouvert. Pourquoi è la communautéinternationale nefait- eu droit à des hommages planétaires,

élle rienpournous?» d'Al-Jazeera à CNN. «Quellefemme

A l'entrée du camp, un immense courageuse!» témoigne encoreMoun- écheveau de camions-citernes, véhi¬ zerMakhous, l'ambassadeur parisien V cules d'humanitaires et cars de réfu¬ du Conseil national syrien. La brune

giés traversent un champ d'oliviers pulpeuse, vedette de l'Organisme de

rachitiques avant de franchir les bar¬ la Radio-Télévision arabe syrienne

belés qui encerclent le camp. Dans (Ortas), a gagné sa place dans l'oppo¬

cette agitation, quelques réfugiés font sition, un statut de réfugiée politique réformes. En 2007, quand il a brigué

le trajet dans l'autre sens, autorisa¬ et de nombreuses propositions d'édi¬ un second mandat, elle a chanté à sa

tions en poche, pour fuir Zaatari. A teurs l'invitant à se raconter. Faire gloire et interviewé les hommes forts

deux pas, dans une allée à gauche de L'histoire qu'elle publie chez Michel comme du régime sous les feux d'artifice. La

l'entrée, ils sont nombreux à faire la Lafon, «Une folie syrienne» (à si de rien fête s'est terminée ily a deux ans avec

queue pour obtenir le précieux paraître le 28 mars),n'estpourtantpas n'était les premières manifestations répri¬

sésame: le parrainage par un Jorda¬ si glorieuse. C'est là son intérêt Ola "malgré mées dans le sang. Le soir, la nuit, en

nien qui leur permettra de sortir du Abbas dissèque, dans un style à l'eau l'odeur de cachette, la journaliste regardait la

camp. Un cousin, un ami, l'ami d'un de rose, la naïveté, l'aveuglement, les chair rôtie, BBC et Al-Jazeera, se connectait sur

ami... Il suffit d'une signature pour lâchetésd'une petite célébrité d'abord de sang internet avec ses amis, intellectuels,

fuir cet enfer. Les réfugiés sont déjà trop choyée, trop obnubilée par elle- brûlé" hommes de lettres, devenus des oppo¬

plus nombreux hors des camps du même, par ses amours et ses séances sants. Mais elle continuait àpasser les

HCR. Selon un dernier décompte, la de Botox pour entendre les appels de reportages truqués, à lire à l'antenne

Jordanie accueille 450 000 Syriens. la révolution. «Nous n'avonsjamais les communiqués mensongers du

Un poids terrible pour sa fragile éco¬ connu d'opposition, dit-elle d'unevoix pouvoir, transformant les opposants

nomie. Le fardeau n'estpas seulement indolente. Quand les événements ont en« terroristes ». Parpeurde perdre sa

financier. Cet afflux humain accroît commencéà Tunis,jepensais que cela place, d'être dénoncée, torturée, arrê¬

les pénuries d'eau déjà nombreuses. ne concerneraitpas la Syrie car nous tée comme certains de ses amis.

Au risque de provoquerdes secousses avions le cerveau anesthésié. » Longtemps, Ola a tenté de tenir la

politiques dans un pays qui a multi¬ Fille d'un poète marxiste mort révolution à distance. Faire comme si

plié les efforts ces deux dernières jeuneetd'une mère écrivain, incondi¬ de rien n'était « malgrél'odeurdechair

années pour éviter toute réplique des tionnelle du régime, la belle alaouite rôtie, de sang brûlé», dîner avec un

« printemps arabes ». avaitgagné sa place à la télévision et à officier de sécurité du pouvoir, s'ou¬

Lorsque, au csur de l'été, Zaatari la radio syriennes grâce au concours blierdans les pâtisseries et les crèmes

se transformera en fournaise, l'eau d'un ami officier, proche d'Hafez al- de beauté, recevoir son amant et

deviendra le problème numéro un. Et Assad. Protégée au c du système, l'écouter dire: «Bacharest un homme

combien seront-ils alors dans le bien payée, elle enregistrait ses flashs bon. «Supporterlaschizophrénie, flir¬

camp lorsque l'été arrivera? «Je ne d'information et ses émissions mati¬ ter avec la folie, jusqu'à ce que le mas¬

vois aucunesolution, assène Antoine nales sur la place des Omeyyades, sacre de 50enfants à Houla ne lui

Foucher, chef de mission de Méde¬ sous l' amical du directeur de l'in¬ laisse plus le choix: «J'étais unecrimi-

cins sans Frontières. Il n'y a pas de formation. « Bachar » avait été son nelle. » Ola Abbas a quitté son amant,

ressources disponibles. Alors quoi guide, son espoir. Elle avait pleuré à son chien, sa villa, ses bijoux et ses

faire? Construire unpipeline en trois ses côtés lors de l'enterrement de son fourrures, pour 10 mètres carrés à

mois? De toutefaçon il n'y a pas de frère Bassel, et lui avait murmuré: Levallois. Sa mère, qui continue de

donateurs. Tout le monde a l'airde se «Fais bien attention à toi. H ne nous soutenir Bachar, ne lui a jamais par¬

satisfaired'un "jusqu'ici, toutvabien" restequeDieuetvous. «Quand Bachar donné son choix. Elle, chaque jour,

alors qu'on va droit dans le mur. » apris laplace dupère, OlaAbbas acru, pleure les 70000morts de son pays. CÉLINELVSSATO comme beaucoup, aux promesses de SOPHIEDES DÉSERTS

c::r 21 MARS 2013 - N= 2524

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ïltraUSSSrt'"1'" WEPNESDAY- MARCH 20, 2013 Damascus and rebels accuse each

other of a chemical attack

#v BEIRUT

BY ANNE BARNARD ^A. r#-

The Syrian government and Syrian rebels traded accusations on Tuesday about an attack in the northern province of Aleppo, with each side saying the oth¬ er had used chemical weapons. £rfS Jr r > But neither camp presented clear documentation, and two American offi¬ cials said there was no evidence to sug¬ *r gest that chemical weapons had been used. A U.S. Defense Department offi¬ cial said the claim should be treated with caution, if not outright skepticism. The first report came from the Syrian state news agency, SANA, which said terrorists, its term for armed rebels, had fired a rocket "containing chemical ma¬ terials" on Tuesday into the Khan al-As- sal area of Aleppo Province, killing 16 people and wounding 86. It later raised the death toll to 25. The news agency displayed photo¬

graphs of what it said were the victims, A Syrian Army soldier on his way to a hospital Tuesday near Aleppo after what residents and but there was no immediate indication medical staff said was a rebel chemical strike. Foreign officials were skeptical of the claim. in the photographs that they had suffered a chemical attack, such as burns, skin discoloration or chemical quarantine measures. denied their existence, but last year Ji¬ A senior, rebel commander and Syria has generally neither spokesman, Qassem Saadeddine, later had Makdissi, then the Foreign Min¬ confirmed nor denied the accused the government of using chem¬ istry spokesman, said that Syria would existence of chemical weapons. ical weapons in the attack, citing reports only use them to repel a foreign attack,

of breathing difficulties and bluish skin not against its own people. among victims, but acknowledged that There has long been a fear on all sides countries supporting the rebels. the reports were secondhand and that in the Syrian government, in neigh¬ A Reuters photographer was quoted he could provide no documentation. boring Israel and among the rebels' in a report by the news agency as saying Each side has an incentive to accuse western backers that rebel groups that he had visited victims in Aleppo the other of using chemical weapons. could seize chemical weapons, but it is hospitals, and that they were suffering President Barack Obama has said that a unclear whether any such weapons breathing problems. chemical attack by President Bashar al- have been loaded onto rockets or mis¬ "I saw mostly women and children," Assad's government would cross a "red siles for use, or whether the rebels had said the photographer, who Reuters line" that could prompt military inter¬ the technical ability to fire them. said it could not identify by name out of vention against him by the United Rebel factions have accused the gov¬ concern for his safety. "They said that States. ernment of using chemical weapons people were suffocating in the streets The Syrian government seeks to por¬ many times, but there have been no con¬ and the air smelt strongly of chlorine." tray its opponents as extremists who firmed cases. The term "chemical Rebels have long tried, without suc¬ are a threat to regional stability. weapons" has sometimes appeared to cess, to overrun a weapons plant near Israel has said it would intervene to be used loosely to include not just Safira, in Aleppo Province, where chem¬ stop chemical weapons from slipping deadly nerve agents like sarin gas but ical weapons are believed to be stored. out of the Syrian government's control also tear gas and other nonlethal irrit¬ The government alleged in December and into the hands of either the rebels or ants used for crowd control. that rebels had plundered stores of Hezbollah, the Lebanese militant group The Russian Foreign Ministry indi¬ chlorine gas, but the Syrian govern¬ allied with the Syrian government. Use cated that it was taking the govern¬ ment's stores are believed by American or seizure of chemical weapons by rebel ment's claim seriously, calling the al¬ officials to consist of other types of forces would embarrass the United leged use of chemical weapons by the chemical weapons. States, particularly now, as Mr. Obama opposition an "extremely dangerous An Obama administration official, has declared that he will not stand in the development" and a new reason to refo- speaking on condition of anonymity, way of allies' efforts to increase military cus energy on finding a political solution said the White House had "no informa¬ aid to the rebels. to the conflict. Moscow is Mr. Assad's tion suggesting opposition groups have The Syrian rebel forces are not known most powerful international backer. chemical weapons capability." to possess chemical weapons, while A Syrian official told state television Some American officials worried American officials say the government that the Aleppo attack would be report¬ aloud whether the Syrian government harbors large stockpiles of them. Syria ed to human rights organizations and to was accusing rebels of using the has generally neither confirmed nor

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weapons to prepare cover for its own fu¬ Khan al-Assal. of C. W. use, chemical weapons use," said

ture use of them. Anti-government ac¬ Activists said the government had. Jay Carney, the White House press sec¬ tivists suggested that the government tried to hit the police academy there, retary. "The use of chemical weapons might have concocted the chemical at¬ which had recently been taken by rebel would be totally unacceptable." tack story to cover up an incident in forces, with a Scud missile, but it acci¬

which it accidentally fired a Scud mis¬ dentally fell on a government-con¬ Isabel Kershner contributed reporting sile on a government-held area. trolled area instead. fromRamallah, West Bank; Peter The Syrian Observatory for Human In Washington, the White House cast Baker, Michael R. Gordon and Eric Rights, a watchdog group based in Brit¬ doubt on claims that the opposition had Schmittfrom Washington; Hwaida

ain, said witnesses had heard over used chemical weapons, and said it was Saadfrom Beirut; and Rick Gladstone

walkie-talkies that 26 people were evaluating the possibility that the gov¬ from New York.

killed, including 16 government soldiers ernment had used them. and 10 civilians, after a rocket landed on "We're looking carefully at allegations

DOtUSATTOMM. THURSDAY, MARCH 21, 2013 EDITORIAL

war was the right thing to do. Will he and his partners ever

have the humility to admit that it was wrong to prosecute this AN ILL-CONCEIVED WAR war? AT A DEVASTATING COST President Obama opposed the Iraq war from the start and has been single-minded about ending it, withdrawing the last

combat troops in 2011. American influence in Iraq has greatly Begun 10 years ago, the Iraq war declined since then and Mr. Obama's attention, like that of

unnecessary and damaging on every most Americans, has shifted to other priorities. Iraqis are re¬

level came to be one of the worst sponsible for their own future.

strategic blunders in U.S. foreign policy. But the country is a front line in the conflict between mod¬ erate Islam and Al Qaeda, not to mention its role as an oil pro¬

Ten years after it began, the Iraq war still haunts the United ducer. It requires more sustained American involvement

States in the nearly 4,500 troops who died there ; the more than we have recently seen.

than 30,000 American wounded who have now come home; Iraq is a reminder of the need for political leaders to ask the

the more than $2 trillion spent on combat operations and re¬ right questions before allowing military action and to listen

construction, which inflated the U.S. deficit; and in the les¬ honestly rather than acting on ideological or political im¬

sons learned about the limits of American leadership and pulses. Mr. Bush led the war, but Democrats as well as Re¬

power. publicans in Congress endorsed it. Iraq also shows the limits

It haunts Iraq too, where the total number of casualties is of America's influence in regions where sectarian enmity re¬

believed to have surpassed 100,000 but has never been offi¬ mains strong and where democracy has no real history.

cially determined ; and where one strongman was traded for That experience is informing American policy judgments

another, albeit under a more pluralistic system with a demo¬ more generally. It has affected decisions about Syria, where

cratic veneer. The country is increasingly influenced by Iran President Obama has been right to move cautiously. For a

and buffeted by the regional turmoil caused by the Arab long time the Syrian opposition was divided, and it was hard

Spring. to know which group, if any, deserved help.

In 2003, President George W. Bush and Paul Wolfowitz, the It also made sense not to rush into another costly war in

deputy defense secretary, used the attacks on Sept. 11, 2001, another Arab country that could fuel new anti-American

to wage pre-emptive war against Saddam Hussein and a nu¬ animosities and embroil the United States for another de¬

clear arsenal that did not exist. They promised a "free and cade.

peaceful Iraq" that would be a model of democracy and sta¬ But with the Syrian conflict in its third year, the fighting

bility in the Arab world. While no one laments Saddam's has already spilled over the borders, destabilizing its neigh¬

passing and violence is down from peak war levels, the coun¬ bors, even as Al Qaeda-affiliated rebels play a bigger role.

try is fragile, with grave tensions between Sunnis and Shiites The reasons for opposing direct American involvement in

and Arabs and Kurds that could yet erupt into civil war or Syria remain strong, but the United States needs to calibrate

tear the state apart. its policies continually and should not allow the Iraq experi¬

A State Department travel warning last month described ence to paralyze its response to different circumstances.

Iraq as dangerous, with numerous insurgents, including Al The lessons of Iraq, however, seem to fade when it comes

Qaeda in Iraq, still active, and said Americans were "at risk to Iran. Many of the conservatives who strongly supported

for kidnapping and terrorist violence." On Tuesday, a wave of the charge into Iraq are fanning calls for U.S. military action

car bombings and other attacks in Baghdad killed more than to prevent Iran from acquiring a nuclear weapon. President

50 people and wounded nearly 200. Obama has also been threatening "all options" if negoti¬

Yet none of the Bush administration's war architects have ations to curb Iran's ambitions are not successful, and many

been called to account for their mistakes, and even now, lawmakers seem ready to take action against Iran soon.

many are invited to speak on policy issues as if they were not The Iraq war was unnecessary, costly and damaging on

responsible for one of the worst strategic blunders in Ameri¬ every level. It was based on faulty intelligence manipulated

can foreign policy. for ideological reasons. The terrible human and economic

In a video posted recently by the conservative American costs over the past 10 years show why that must never hap¬

Enterprise Institute, Mr. Wolfowitz said he still believed the pen again.

56 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti March 21, 2013

Geopolitical Shifts in Mideast Will Benefit Kurds www.al-monitor.com By: Jihad el-Zein Translated from An-Nahar (Lebanon).

o matter where the rains fall in our region these days, the bloom is always Kurdish. In the Kurds’ view, be they elites or commo- ners,N this political era is theirs — an era that would see the redressing of 90 years of injustices perpetrated against them since after the First Men hold Kurdish flags and a poster of Kurdistan leader World War. Here, then, is the Kurdish view of the situation in the region Massoud Barzani during a Nowruz celebration organized on this new-year celebration of Nowruz today. by Kurdish groups at the seaside town of Rawshe in Beirut, In the last decade, the first truly independent Kurdish state in modern March 21, 2013. (photo by REUTERS/Sharif Karim) times was established under the formula of a “federal region” within the Iraqi state. Yet, if it weren’t for the region’s share of the central govern- ment’s oil, nothing would remain of this formula, except nominal ties history. It is also true that Erdogan strives to amend the constitution marred by a relation of daily confrontations. and instill a presidential system of governance with him as president. During the two years since the Syrian revolution erupted, Syrian Kurds However, the situation that has arisen on the Turkish-Syrian border in the extreme north and northeastern parts of the country have after March 17, 2011, pushed Erdogan, after much hesitation, into enjoyed self-rule in their areas, which extend discontinuously over hun- going further and implementing bolder steps in his negotiations with dreds of kilometers from Afrin to al-Qamishli along the border with Ocalan. For Erdogan, two years ago, had gone so far as to adopt a Turkey. The term "Western Kurdistan" was even created during the hardline discourse against the armed Kurdish insurrection, similar to Syrian revolution to describe these regions, which possess historical that espoused by extremist Turkish nationals against any form of reco- roots dissimilar to those of Kurdish areas in Northern Iraq. This is gnition of a distinctive Kurdish political identity in Turkey. because a large portion of their inhabitants came from Turkey and took The Syrian crisis has revealed, and the Turkish leader has discovered, refuge there after World War I to escape the Kurdish-Turkish clashes that Turkey’s border with Syria — from Aleppo’s countryside to al- that erupted in the first decade following the establishment of Kamal Qamishli (approximately 500 kilometers long) — is, in large part, Ataturk’s republic. Kurdish. Throughout the revolution, and despite the fact that control over The practical experience gained on the ground during the last two Kurdish areas fell mostly to the Democratic Union Party — which does years, and Erdogan’s orders to Turkish intelligence services to syste- not agree, and even clashes, with the Free Syrian Army militias, espe- matically take charge of the border region with Syria and help Syrian cially the Islamic fundamentalist factions among them — the Syrian opposition forces spread their control over those regions or even “sur- revolutionary leadership committees established abroad were always render” them to the opposition on the Syrian side, have made the keen to give precedence to Kurdish individuals. This led to the appoint- Turkish president realize that his support of the Syrian revolution ment of Abdulbaset Sieda as head of the Syrian National Council and against the regime has given Turkish Kurds — and the PKK specifically then Ghassan Hitto as head of the interim government for the liberated — a source of backing and a demographic, political and military depth areas. It is also well known that many disagreements erupted within the that he had not expected. opposition’s institutions between Arabs and Kurds concerning the This means that Turkey, as it entered into this wide-ranging internatio- future identity of Syria and its regime. nal and regional operation to curb Iranian influence over Damascus, But the happiest development, which might turn out to be the most not only found itself suddenly at loggerheads with the Russians and important event for Kurds in the region, is the ongoing transformation their decision to back the Syrian regime, but was also surprised by the in the relationship between the leader of the Kurdish Workers Party negative developments taking place on its border. Ankara was worried (PKK), the imprisoned Abdullah Ocalan, and the ruling Justice and about the growing possibility that a Western Kurdistan be established, Development Party in Turkey, headed by Recep Tayyip Erdogan. affording the PKK fighters a safe haven at a time when Turkey sought Information in the Turkish press confirms that an agreement has been to establish a buffer zone on its northern border with Syrian President reached between Ocalan and Ankara, following negotiations started by Bashar al-Assad’s regime. These developments manifested them- members of the Kurdish bloc in Turkey’s parliament with officials from selves through a dangerous escalation of armed Kurdish attacks inside the country’s intelligence services, concerning a series of unpreceden- Turkey, despite the fact that, in theory at least, the guerillas originated ted steps to establish peace between the two sides, especially in sou- in Northern Iraq. theastern Turkey. The whole of Turkey is now waiting for Ocalan to Through experience, Erdogan understood that preventing his policies address his party’s fighters, instructing them to withdraw beyond toward Syria from mutating into a strategic burden for Turkey — in this, Turkey’s borders (to the Kandil Mountains in Northern Iraq) on the its most worrisome of internal affairs — requires that unprecedented occasion of the Kurdish Nowruz celebration on March 21, in return for initiatives be undertaken in his negotiations with prisoner Ocalan. Ankara’s consent to a series of steps that would strengthen the demo- Turkey still awaits the results of this negotiating experiment between its cratic gains achieved by Turkish Kurds on the political and cultural strong government and the Kurds, which echoes the courageous deci- fronts. This would hinge on the condition that the PKK abandons its sion that former French president Charles De Gaulle took to negotiate secessionist agenda. with the Algerian National Liberation Front after 1958. These negotia- This bold step by Erdogan would undoubtedly not have occurred — or tions led to very difficult times internally for France, culminating in a hastened — had the situation in Syria not changed two years ago. It is series of attempted coups d’état by extremist French colonial officers➼ true that Kurdish political and military pressure inside Turkey has a long who were backed by a portion of French society unable to digest

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➼ the idea of Algerian independence. As a result, the Kurdish elite finds itself needing to contend with the fol- lowing issues: The fundamental difference in the Turkish case is that the reconciliation project completely precludes any secessionist proclivities by the Kurds, The Kurds’ critics could claim that Kurdish aspirations can only be ful- despite the fact that it remains unclear what agreements were reached filled at the expense of the “disintegration” of other nations, specifically pertaining to the manner by which the Turkish state’s Kurdish areas Iraq and Syria. This means that, since their inception in 1920, Kurdish would be ruled. nationalist movements have always been reliant upon the need to dis- mantle the region’s countries. The agreement is still in its infancy, yet its first victims were the female Kurdish leaders in Paris a short while ago. Nationalist Turkish factions, In response, the Kurds could say that it was no accident that their poli- represented in parliament and the (politically impotent) army, are still tical and economic rise occurred in the era of democratic changes in observing the events unfold, and we still don’t have any indications as the Arab world, which means that the oppressive ruling regimes were to the depth of the agreement. Thus, we cannot anticipate any final responsible for Arab repression against them. reactions to it; except to say that they range from caution (the Both views are correct! Congratulations to the Kurds and Iranians on Republican People’s Party) to rejection among hardline nationalists the occasion of Nowruz today, and condolences — on Mother’s Day — (the Nationalist Movement Party). to all the grieving mothers of the victims of this upswell in nationalist, Turkey’s labor pains just started, but current events seem to indicate democratic, Arab, Kurdish, Turkish and Iranian sentiments. that the ensuing birth will be to the Kurds’ liking and will fulfill the natio- The region has long exploited the Kurds. Now, their time has come to Ë nalist interests that they aspire to. return the favor.

Kurdish rebels to heed call for peace ANKARA, Turkey — March 22, 2013 The Associated Press By SUZAN FRASER

A SENIOR KURDISH politician said Friday that the Kurdish rebels' armed struggle against Turkey was "99 percent over," a day after the rebel leader called for a cease-fire and retreat and the insurgents gave a positive response. Imprisoned Kurdish rebel leader Abdullah Ocalan, who is engaged in talks with Turkish officials to end a nearly 30-year-old conflict, appea- led to his fighters on Thursday to cease hostilities, a major step toward Some thousands of supporters demonstrate waving various ending one of the world's bloodiest insurgencies. His message was read PKK flags and images of jailed Kurdish rebel leader Abdullah by Kurdish legislators at a spring festival attended by hundreds of thou- sands of Kurds. Ocalan, in southeastern Turkish city of Diyarbakir, Turkey, Thursday, March 21, 2013 Rebel commander Murat Karayilan has indicated that guerrillas of the Kurdistan Workers' Party, or PKK, would heed the call, according to Radikal newspaper and the pro-Kurdish Firat News website. Ocalan with the aim of persuading the PKK to disarm. "Everyone should know that the PKK is prepared for both peace and The Turkish government reacted cautiously to Ocalan's call for peace, war," Firat News, which is close to the rebels, quoted Karayilan as saying it was a positive development but that Ankara wanted to see saying. "On this basis we will, with determination, put into practice (the whether it would be implemented by the rebels. Prime Minister Recep terms) of the process which was started" by Ocalan. Tayyip Erdogan said Turkish security forces would cease operations against the rebels after the PKK fighters withdraw. Karayilan has been leading the PKK from bases in northern Iraq since Ocalan's capture in 1999. Kurdish rebels have declared cease-fires in the past, but these were ignored by the state, which had vowed to fight the PKK until the end. Selahattin Demirtas, the leader of Turkey's pro-Kurdish party, said Erdogan's government has admitted to having held failed, secret talks Ocalan's message signaled that the armed struggle was almost over. with the PKK in past years, but this latest attempt — held more publi- Demirtas said, however, that the government needed to set up an inde- cly and with Ocalan's greater participation — has raised hopes for a pendent committee that would ensure the safe withdrawal of several successful settlement. thousand rebels from Turkey's territory. On Friday, Erdogan said he hoped the initiative would bring lasting "Ninety-nine percent of the armed struggle linked to the Kurdish issue peace to Turkey. is over," Demirtas said. "The other one percent is up to the govern- ment." "Today is the day for the guns to be buried, for the bloodshed to stop and for the tears to be wiped away," he said. "We have gone through The Kurds are seeking guarantees that the rebels would not be attacked very painful days. We don't want our children to go through the same." by Turkish security forces during the pull-out. The PKK, considered a terrorist organization by the United States and the European Union, has been fighting for autonomy and greater rights for Kurds in Turkey. The conflict has killed tens of thousands of people since 1984. Turkey announced in December that it was talking to

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LE FIGARO jeudi 21 mars 2013

Dix ans après la guerre, l'Irak

reste un pays sans État

Sur fond de violence persistante, Bagdad n'a pas encore trouvé

les équilibres politiques nécessaires à son redécollage.

\

GEORGES MALBRUNOT

MOYEN-ORIENT L'anniversaire est

passé inaperçu, aussi bien à Washing¬

ton qu'à Bagdad : dix ans après le lan¬

cement de la guerre qui a chassé le dic¬

tateur Saddam Hussein du pouvoir,

Nouri al-Maliki,- le premier ministre irakien, et le président Barack Obama

sont restés extrêmement discrets sur

cet événement. Obama a salué le « sa¬

crifice » des soldats américains engagés

sur le terrain, mais a passé sous silence

les 110 000 victimes civiles irakiennes

d'un conflit déclenché par son prédé¬ Des civils

cesseur George Bush. Quant à Maliki, produite dans la nuit de mardi à mercredi, à Kirkouk, au nord de IBRAHIM/AFP

son agenda ne prévoyait aucune célé¬

bration. N'y aurait-il rien à fêter ? Cer¬

tes, les Irakiens sont aujourd'hui à peu tration, elle, reste pléthorique : 1,5 mil¬ réens, eux, nous en donnent une. » Si les

près libres d'exprimer leurs opinions, lion de fonctionnaires au Kurdistan pour Bagdadiens doivent encore se conten¬

ce qui était absolument impensable 4,4 millions d'habitants. « JVorts sommes ter de quatre heures d'électricité par

sous la dictature baasiste. Mais au-delà, restés dans un système communiste avec jour, leur pays est pourtant immensé¬

les acquis restent rares. un État-providence comme du temps de ment riche. La production de pétrole Saddam, confie un homme d'affaires atteint 3,1 millions de bariis-jour,

Maliki trop autoritaire français. Les jeunes Irakiens veulent être contre un peu plus de 2 millions en

La violence, même en net recul par rap¬ dans l'administration, ils savent 2003. Mais faute de sécurité avec

port aux années de sang 2006-2008, qu'Us seront protégés par leurs les attentats perpétrés par la reste encore élevée (en moyenne 300 chefs de communautés. » Mais branche locale d'al-Qaida, morts chaque mois). Les institutions l'Irak ne compte plus un de nombreux investisse¬ fonctionnent très mal. Et dans ce vieux père nourricier comme du 3,1 ments ne sont pas réali¬ pays phare du panarabisme, le senti¬ temps de Saddam, mais sés. Mieux même : des li¬

ment national semble avoir irrémédia¬ trois, quatre, voire cinq. Se gnes de crédit au budget blement cédé la place au confessionna- Ce sont les ténors des prin¬ C'est la production de l'État ne trouvent pas cipaux partis, tous liés à une quotidienne d'allocations. Mais « à lisme. Bref, comme le souligne Hosham confession : Maliki pour les pétrole en partir du moment où les Dawood, chercheur au CNRS basé en chiites, mais aussi Moqtada al- principaux dirigeants des dif¬ Irak, « le pays se cherche toujours un Sadr, son rival chez les descen¬ férentes communautés sont inté¬ point d'équilibre ». L'Irak reste un pays dants d'Ali, Iyad Allaoui pour les sunni¬ ressés au gâteau, personne n'a intérêt à sans État. Pourtant, ajoute M. Dawood, tes et Massoud Barzani pour les Kurdes. ce que le système change », souligne un le « pouvoir politique est surdimensionné Dans le système confessionnel mis en autre observateur, d'autant plus pessi¬ par rapport aux institutions ». Maliki est place par les Américains en 2003, les uns miste que l'Irak est devenu, avec le critiqué pour ses penchants autoritaires, et les autres se partagent les ministères, conflit en Syrie, l'autre champ clos des aussi bien par ses anciens alliés kurdes - où l'efficacité n'est vraiment pas une rivalités régionales. L'Iran soutient le

les grands vainqueurs de l'après-guerre 'exigence, sauf au Pétrole, la poule aux pouvoir chiite à Bagdad, tandis que le

t que par ses rivaux sunnites - les d'or de l'Irak. Qatar et l'Arabie Saoudite sunnites font

grands perdants de la nouvelle donne - tout pour empêcher la réussite du pre¬

et même par sa propre communauté Corruption généralisée mier pouvoir chiite arabe, installé par la

chiite, sur laquelle le voisin iranien veille Répondant à un appel d'offres, des diri¬ grâce de Washington. Bref, dans un

à ne pas perdre un certain contrôle. Si geants d'un groupe français se sont vu pays où la classe moyenne a largement l'État et l'armée ont été volontairement répondre : « Mais comment ? Vous ne disparu et où la nouvelle élite chiite se

brisés pour ne plus menacer, ni Israël ni nous avez pas amené d'enveloppe. À fait attendre, le peuple a encore bien du les alliés américains du Golfe, l'adminis- chaque étape de la procédure, les Co- mal à goûter aux fruits de la liberté, m

59 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 21 mars 2013

études en sciences politiques à Ankara. En 1978, il fonde le PKK La Turquie et le PKK, et se trouve, deux ans après, con- traint à l'exil. Le plus souvent à Damas ou dans la plaine un conflit de trente ans libanaise de la Bekaa sous con- trôle syrien, où il installe son Le Monde.fr avec quartier général. Jugeant ses AFP et Reuters forces suffisantes, celui que ses fidèles ont baptisé "Apo" ou "Serok" (le chef) décide en août e chef rebelle kurde empri- 1984 d'engager la lutte armée sonné Abdullah Öcalan a pour obtenir la création d'un Etat appelé, jeudi 21 mars, à l'occasion L kurde indépendant. Contraint en des célébrations du Nouvel an 1998 de quitter la Syrie sous la kurde, à un cessez-le-feu "histo- pression turque, Abdullah rique" avec le gouvernement Öcalan erre dans toute l'Europe à turc. Cet appel à la paix ravive la recherche d'un improbable l'espoir de mettre un terme à un asile politique. conflit qui déchire depuis vingt- neuf ans la Turquie et a déjà Capturé, puis jugé et condamné à causé la mort de 45 000 per- Photographie datée de l'année 1992, montrant Abdullah mort en 1999, il ne doit sa survie sonnes. Öcalan, le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu'à la volonté turque d'entrer dans un camp d'entraînement kurde situé à Helweh, un vil- dans l'Union européenne (UE) et Telle qu'esquissée par les déclara- lage de la plaine de la Bekaa, au Liban. | AFP/RAMZI à la suppression de la peine capi- tions des deux parties, HAIDAR tale en 2002. Sa peine est com- l'architecture du plan de paix muée en détention à perpétuité. prévoit un retrait de Turquie des comme leur capitale par les 12 à Alliés revinrent sur leur décision Abdullah Öcalan sous les ver- quelque 2 000 combattants du 15 millions de Kurdes (20% de la et, en 1923, le traité de Lausanne rous, Ankara pense avoir PKK d'ici la fin de l'été. Le pre- population totale) du pays. Des consacra la domination de la décapité le PKK. Depuis son mier ministre turc s'est engagé à centaines de milliers de person- Turquie, de l'Iran, de la Grande- isolement dans l'île-prison leur assurer un sauf-conduit pour nes y célébraient le Nouvel an Bretagne (pour l'Irak) et de la d'Imrali, non loin d'Istanbul, l'Irak. De son côté, le gouverne- kurde, théâtre traditionnel de France (pour la Syrie) sur les pop- Abdullah Öcalan continue pour- ment a déposé récemment au manifestations hostiles au pou- ulations kurdes. Revendiquant la tant à diriger son mouvement en Parlement un "paquet" législatif voir. création d'un Kurdistan unifié, délivrant ses instructions à ses qui doit permettre la remise en les Kurdes sont considérés avocats lors de leurs rares visites. liberté de centaines de Kurdes La cause kurde comme une constante menace à C'est lui qui ordonne un cessez- incarcérés pour leurs liens avec le l'intégrité territoriale des pays où le-feu unilatéral qui perdure PKK. Et le projet de nouvelle Peuple d'origine indo- ils sont installés. jusqu'en 2004. C'est lui aussi qui Constitution en cours de discus- européenne, les Kurdes, musul- En Turquie, le militant kurde commande au mouvement de sion doit élargir les droits de la mans sunnites dans leur majorité, Adbullah Öcalan fonde en 1978 le renoncer à un Etat kurde minorité kurde de Turquie. Le cli- sont établis sur près d'un demi- PKK, d'obédience marxiste-lénin- indépendant et de militer pour mat est favorable mais de nom- million de kilomètres carrés, aux iste. Il décide en août 1984 une autonomie politique au sein breux obstacles demeurent. A confins de la Turquie, de l'Iran, d'engager la lutte armée pour de la Turquie. commencer par le sort réservé à de l'Irak et de la Syrie. Leur nom- obtenir la création d'un Etat Celui que les autorités d'Ankara Abdullah Öcalan. Ankara a bre total varie, selon les sources kurde indépendant. Aux attaques n'ont longtemps désigné que écarté toute idée d'amnistie officielles ou kurdes, de 25 à 35 du PKK répond la répression des comme un "tueur d'enfants" générale mais les Kurdes insis- millions de personnes. Le plus forces de sécurité turques. En incarne aujourd'hui l'espoir de la tent pour sa remise en liberté ou, grand nombre vit en Turquie (12 mars 1995, l'armée turque paix. Bien qu'il l'ait menacé de à défaut, son assignation à rési- à 15 millions), suivie de l'Iran déploie 36 000 soldats en terri- rétablir la peine de mort contre dence. (environ 5 millions), de l'Irak toire irakien pour combattre le lui, c'est bien avec lui que le pre- (près de 4,5 millions) et de la PKK. C'est le début d'une poli- mier ministre Recep Tayyip Après plusieurs mois de discus- Syrie (quelque 2 millions). Situés tique de la terre brûlée dans le Erdogan a renoué le dialogue fin sions serrées avec le gouverne- dans des zones à l'intérieur des sud-est anatolien, qui contraint à 2012. ment islamo-conservateur de terres, les Kurdes ont su préserv- l'exil 2 à 3 millions de personnes. Reccip Tayyep Erdogan, le fonda- er leurs dialectes, leurs traditions Le long chemin vers la teur du Parti des travailleurs des et un mode d'organisation large- Adbullah Öcalan, héros de paix Kurdistan (PKK) a lui-même con- ment clanique. la rébellion kurde firmé lundi depuis son île-prison A quatre reprises déjà depuis le d'Imrali, non loin d'Istanbul, L'effondrement de l'Empire Héros pour la rebellion kurde, début de sa rébellion en 1984, vouloir "résoudre la question des ottoman à l'issue de la première terroriste pour de nombreux Abdullah Öcalan a proclamé des armes rapidement, sans guerre mondiale ouvrit la voie à Turcs, Adbullah Öcalan est le vis- cessez-le-feu unilatéraux, tou- qu'aucune autre vie ne soit per- la création d'un Etat kurde, age incontournable de la rébel- jours rejetés par les autorités due". Le message du détenu le prévue par le traité de Sèvres en lion kurde. Né en 1949 dans une d'Ankara, et procédé à plusieurs plus célèbre – et le plus haï – de 1920, situé dans l'est de l'Anatolie famille paysanne de six enfants libérations de prisonniers. Jamais Turquie a été lu jeudi par un élu et dans la province de Mossoul. dans le village d'Omerli, à la jusque-là ils n'ont permis de trou- kurde à Diyarbakir, la grande Mais après la victoire de Mustafa frontière syrienne, il épouse rapi- ver une issue politique au conflit. métropole du sud-est considérée ➤ Kemal ("Atatürk") en Turquie, les dement la cause kurde lors de ses Décrétée en février 2000,

60 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti ➤ la première trêve du PKK a Le chef du parti ultranationaliste tenu jusqu'en mai 2004. En 2009, MHP Devlet Bahçeli a dénoncé la le gouvernement islamo-conser- "trahison" du premier ministre et vateur croit pouvoir contourner l'a accusé de "vendre le pays à le chef kurde en engageant des une clique de bandits". négociations secrètes, en L'opposition soupçonne aussi le Norvège, avec d'autres chefs du pouvoir de "marchandage" : plus PKK. Peine perdue, ce "processus de droit pour les Kurdes en d'Oslo" capote deux ans plus échange de leur soutien à un pro- tard. jet de Constitution renforçant les pouvoirs du président. C'est à la fin de l'automne 2012 que le fil du dialogue a été Le pari risqué d'Erdogan renoué, au terme d'une année de Une femme brandit un poster du chef de l'ex-PKK Abdullah combats particulièrement meur- Pour de nombreux observateurs, Ocalan alors qu'elle manifeste parmi quelque 10 000 Kurdes triers et d'une longue grève de la les nécessités de la démocratisa- venus de toute l'Europe dans les rues de Strasbourg, le 12 févri- faim de détenus kurdes inter- tion interne de la Turquie et les er 2005. Une femme brandit un poster du chef de l'ex-PKK rompue sur ordre du chef du conséquences des changements Abdullah Ocalan alors qu'elle manifeste parmi quelque 10 000 politiques survenus chez ses PKK. Rapidement, Ankara a levé Kurdes venus de toute l'Europe dans les rues de Strasbourg, le voisins ont convaincu Reccip l'isolement imposé à Abdullah 12 février 2005. | AFP/OLIVIER MORIN Öcalan. En retour, son mouve- Tayyep Erdogan de renoncer aux ment, considéré comme une armes. Les Kurdes d'Irak dis- D'autres enfin, notamment dans Ozgur Gundem. Le premier min- organisation terroriste en Turquie posent désormais d'une large l'opposition, voient dans son istre "doit utiliser cette rare et dans de nombreux pays occi- souveraineté et ceux de Syrie ne ouverture kurde un calcul poli- chance (de paix) avec précau- dentaux, a libéré des prisonniers masquent plus leurs velléités tique. En pleine discussion sur la tion", écrivait lundi Murat Yetkin turcs détenus en Irak. d'autonomie. "Pour des raisons future Constitution, M. Erdogan dans Hürriyet Daily News. "S'il idéologiques, Erdogan croit pou- échangerait la reconnaissance de réussit à convaincre qu'une solu- Cette fois, les perspectives de voir gérer le processus en droits aux Kurdes contre le sou- tion au problème kurde est sur paix paraissent solides dans les s'appuyant sur le principal point tien de leurs députés à un ren- les rails et que le conflit peut deux camps, qui semblent avoir commun qui unit les Turcs et les forcement des pouvoirs du prési- s'achever, alors il a une chance écarté l'idée d'une solution mili- Kurdes, l'islam", juge Nihat Ali dent, un mandat qu'il souhaite d'être le Lincoln [ardent partisan taire au conflit. Le premier min- Ozcan, de l'université privée briguer en 2014. "Il veut rentrer d'une politique de réconciliation istre turc a récemment promis de TOBB d'Ankara. dans les annales de l'Histoire en entre le Nord et le Sud des Etats- tout faire pour la paix, "même si devenant l'homme qui a réglé la Unis au XIXe siècle] de la ça doit me coûter ma carrière En prenant à bras-le-corps la question du PKK", estime égale- Turquie". "Si Erdogan échoue, il politique". "Je suis prêt à boire du question kurde, le chef du gou- ment M. Demirtas, "comme ça, il pourrait au contraire rester dans poison pour y parvenir", répète vernement turc répond aussi à pourra se vanter aux prochaines l'histoire comme le Gorbatchev M.Erdogan depuis des semaines. tous ceux qui critiquent les failles présidentielles en se présentant de la Turquie", le président de la Un ton qui a radicalement changé démocratiques de son pays. La comme le candidat de la paix". dissolution de l'Union soviétique, I en l'espace de quelques mois. En Turquie est régulièrement note M. Ozcan. 2010, le chef du gouvernement épinglée pour le nombre de jour- Le pari du premier ministre est islamo-conservateur promettait nalistes ou d'étudiants incarcérés risqué, notent toutefois les obser- de "noyer dans le sang" les dans ses prisons en liaison avec la vateurs qui font état de rebelles qui avaient tué onze sol- question kurde. "Le problème l'opposition d'une partie de dats turcs. En novembre dernier kurde est une épine dans le pied l'opinion à tout dialogue avec le encore, il agitait la menace d'un de la Turquie", relève Sirri Sakik chef du PKK. "Si tout ceci est fait retour de la peine de mort pour un influent député kurde, "sans pour de petits calculs, des béné- Abdullah Öcalan. solution au problème kurde, la fices électoraux ou la présidence, Turquie ne pourra jamais être le processus de paix n'avancera Ces discussions avec le "terror- considérée comme une véritable pas d'un pouce", met en garde iste" Öcalan ont toutefois suscité démocratie". Oguz Ender Birinci, rédacteur en l'hostilité d'une majorité de Turcs. chef du quotidien pro-kurde

de presse Anatolie, ajoutant toutefois qu'il en attendait "les conséquences Le ministre turc de dans la pratique". l'Intérieur salue le "Nous allons évidemment voir ce qui va désormais se produire", a-t-il ajouté. langage "de paix" d'Öcalan Abdullah Öcalan, qui purge une peine de réclusion à perpétuité depuis 1999, a appelé les combattants kurdes à déposer les armes et à quitter la Turquie, ANKARA, 21 mars 2013 (AFP) affirmant que le temps était venu de "faire prévaloir la politique" LE MINISTRE turc de l'Intérieur, Muammer Güler, a salué jeudi l'appel au Cette annonce intervient dans le cadre des négociations directes menées cessez-le-feu lancé par le chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öca- avec lui par les autorités turques depuis plusieurs mois afin de mettre fin à un lan aux combattants du Parti des travailleur du Kurdistan (PKK, interdit). conflit qui a coûté la vie à 45.000 personnes depuis 1984. H "Le langage utilisé est celui de la paix", a indiqué M. Güler, cité par l'agence

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reluctant to fight against the regime with full force or stifled by internal divisions. The PKK cease-fire In an effort to unite Syrian Kurds as well as boost his image as the leader of Kurds, Barzani tried to broker a power- and Syria's Kurds sharing agreement between the PYD and the KNC in June 2012. With the Erbil By Gonul Tol Agreement, both parties pledged to become a unified Kurdish front -- a fac- fter nearly three decades of bloody tor that might boost the overthrow of the struggle with the Kurdistan Assad regime. But the prospect of a long- Workers Party (PKK), Turkey lasting unity between the PYD and KNC mightA finally be entering a post-conflict has been looking slim. The PYD does not era. On Wednesday, the PKK's jailed trust the KNC due to Barzani's close ties leader Abdullah Ocalan, who has been to Turkey and the KNC is a loose organ- serving a life sentence on Imrali Island ization struggling with internal divisions since 1999, called for an immediate without the muscle to exert influence in cease-fire and for thousands of his fight- the armed conflict. ers to withdraw from Turkish territory. The call followed a round of talks that But that could all change if Ocalan's call began in October 2012 between Turkey's for a cease-fire and withdrawal leads to National Intelligence Organization ing. Ankara initially asked President disarmament of the PKK and a demo- (MIT) and Ocalan to convince the PKK Bashar al-Assad to carry out reforms. cratic resolution of Turkey's Kurdish fighters to lay down their arms and with- However, frustrated with the growing problem. In a recent phone interview draw from Turkish soil. On Ocalan's bloodshed, it finally joined the anti- PYD leader Saleh Muslim said that the counsel and in a gesture of good will, the Assad camp in the fall of 2011. Beyond eventual success of Ankara's initiative PKK released eight Turkish soldiers and its efforts to shelter refugees and could dramatically change the PYD's civil servants last week that had been increase international diplomatic pres- relations with the KNC and Syria's Arab abducted almost two years ago. sure on the Syrian regime, Turkey took a opposition. The PYD's distrust could proactive role in hosting and providing give way to a working relationship with Ocalan's call could mark the first step in an organizational hub for the Syrian the non-Kurdish Syrian opposition if the ending one of the world's longest run- opposition. In retaliation, Assad granted opposition, freed from pressure by ning insurgencies. If it were to succeed, several concessions to the Kurds and to Turkey, addresses Kurdish demands. It it would also favorably impact Turkey's the PKK in particular. He allowed Saleh could also build trust between the KNC democratization process, as well as pos- Muslim, the head of the PKK's Syrian and the PYD and lead to a united sibly change the course of the Syrian offshoot Democratic Union Party (PYD), Kurdish front in Syria that has interna- uprising. who lived for years in Iraq's Qandil tional legitimacy and strong standing Mountains, to return to Syria and per- with a fighting force on the ground. The Syrian conflict has reshuffled the mitted the PYD to operate freely in the strategic cards of all regional and inter- northern part of the country. Competing As the Syrian crisis rages on with no res- national actors but has posed a particu- for influence with the PYD in the olution in sight, a united Syrian opposi- lar challenge for Turkey due to the Kurdish areas of Syria is the Kurdish tion that includes Kurds, fighting with unique place Syria occupies in Turkey's National Council (KNC), an umbrella Arabs on the same front could finally tip regional and domestic calculations. organization of about 16 Kurdish parties the balance against Assad. Turkey can be Prior to the start of protests in 2011, close to the Kurdistan Regional the glue that keeps Arabs and Kurds uni- Syria had been a key component of the Government (KRG). Founded under the fied if it can finally find a long-lasting Turkish government's "zero problems patronage of KRG President Massoud solution to its decades-old Kurdish with neighbors" policy. Following a near Barzani, the KNC is seen as an ally of the problem. Only then can Turkey reclaim war between the two countries in 1998, KRG and lacks legitimacy among the its hard-fought image as a regional Turkish Foreign Minister Ahmet Kurdish population. The PYD, on the superpower on the Arab street and pur- Davutoglu made Syria the test case for other hand, is organizationally strong sue a confident Syria policy without sub- his vision to engage all regional actors, and active on the ground. It provides contracting it to Barzani. So far, Turkey including former adversaries, through social services as well as security in has refused to meet with the PYD due to trade, investment, and political and cul- Syria's Kurdish areas in the northeast. its links to the PKK. Now that Turkey tural exchanges. Domestically, engage- Yet, skeptical about Turkey's role in the can talk to Ocalan openly, maybe ment with the Syrian regime ensured its Arab dominated Syrian opposition as Foreign Minister Davutoglu could talk to cooperation with Turkey's nearly three- well as fearful of an Islamist take-over in the PYD leader Saleh Muslim. That decade fight against the PKK. post-Assad Syria, the PYD has largely would tip the balance in Syria. Ë remained on the sidelines of the conflict. Confronting a high-stakes crisis on its Gonul Tol is the founding director of the Center southern border, Turkey has pursued a Kurds could be the decisive minority in for Turkish Studies at the Middle East Institute. cautious approach toward Syria's upris- the Syrian uprising, yet they are either

62 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti March / 23 / 2013

militants to halt their actions on March 22. However, he did not mention any "with- drawal" in the message, which he gave via Leader of PKK in northern walkie-talkie. The jailed leader of the PKK in Turkey, Abdullah Öcalan, declared a cease-fire in a Iraq declares cease-fire message conveyed during Nevruz festivi- ties in Diyarbakır on March 21, to hundreds A parliamentary dele- of thousands people. He also called on gation comprised by armed militants to withdraw from Turkish independent Kurdish soil, indicating that these moves would deputies and members mark a milestone for “a new era” and of the Peace and herald the building of a “new Turkey.” Demcoracy Party, ‘ÖCALAN’S DECISION IS have conveyed OUR DECISION’ Abdullah Öcalan's let- ter to PKK's headquar- In the video Karayılan praises Öcalan’s ters at the Kandil call as “historic” and describes it as paving Mountains in north- the way of a “new start.” ern Iraq, where they Echoing some of Öcalan’s statements, met with Murat Karayılan said, “Öcalan’s decision is the Karayılan. DHA decision of all of us. We accept and agree photo with this decision. We consider its content and scope historic, just and very important. It’s the beginning of a new process and STANBUL - The leader of the outlawed commission, we could withdraw [from era.” Kurdistan Workers’ Party (PKK) in nor- Turkey],” Karayılan is quoted as saying in He also stressed the importance of the Ithern Iraq, Murat Karayılan, has declared a the video broadcast by the Germany-based “togetherness of the peoples” and a pro- cease-fire starting on March 23, in a video Kurdish TV channel Nuce TV and publi- cess of freedom by means of democratic broadcast during the Nevruz celebrations in shed on a website known to have close ties reforms. “We consider this perspective des- Bonn, Germany, according to broadcaster with the PKK. Karayılan also guaranteed cribed by Öcalan as the new step to achieve CNN Türk. that unless PKK militants were attacked, freedom and democracy. Everyone should I “We declare a cease-fire starting on no assault would be launched, according to see it that way,” he said. March 23. If the [Turkish] Parliament and daily Hürriyet’s report. government do the legal groundwork for a Karayılan had reportedly ordered his

MARCH 23, 2013

forces near territories claimed by both Baghdad and the Kurds. Iran’s influence over Mr. Maliki’s government is mounting, thanks Iraq, 10 years later, in part to the Obama administration’s failure to agree with Baghdad on a stay-on force of U.S. troops. According to U.S. officials, Iraq has is less threatening but been allowing Iran to fly weapons through its airspace to the Syrian regime of Bashar al-Assad. Repeated appeals from Washington to stop the traffic have gone unheeded, even though the United States is sel- Byriven Editorial Board by turmoil ling Iraq F-16s for its own air force. The civil war in Syria, and the passivity with which the Obama HE ANNIVERSARY this week of the invasion of Iraq has genera- administration has responded to it, have reinforced these negative ted plenty of commentary about the lessons of that war. But relati- trends. Mr. Maliki fears that the downfall of the Assad regime could Tvely little has been said about the current state of U.S. relations with a lead to a Sunni-dominated government that would back insurrection in country that remains one of the world’s largest oil producers and a stra- Sunni parts of Iraq. As with leaders across the Middle East, he per- tegic crossroads of the Middle East. For the first time in decades, ceives that the United States is unwilling to defend its interests in the contemporary Iraq poses no threat to its neighbors, and parts of the region, either by stopping the Syrian bloodbath or countering Iran’s country are flourishing. But violence continues, the central government interventions. appears to be crumbling, and the United States, by failing to live up to The risk of greater turmoil or even a return to civil war in Iraq is its promises of partnership, is tipping the country toward deeper trou- one of several compelling reasons for more aggressive U.S. action to ble. end the war in Syria. But the Obama administration could also do much Iraq remains plagued by the sectarianism that now pervades the more in Iraq itself. Visits by the new secretaries of state and defense Middle East. Following a democratic election in 2010, Prime Minister could help to steer both Mr. Maliki and his opponents toward more Nouri al-Maliki, a Shiite, formed a coalition government with parties constructive behavior, as could the conditioning of military sales. U.S. representing Kurds and secular Sunnis. But he has since driven the support for Iraq’s secular politicians and civil society groups could Sunni vice president into exile, while the Sunni finance minister and help ensure that elections scheduled for 2014 are free and fair. Kurdish foreign minister no longer visit Baghdad, much less carry out President Obama has often given the impression that he has turned their duties. Sunnis in western Iraq are growing increasingly restless, his back on Iraq, and many Americans understandably sympathize with while the remnants of al-Qaeda continue attacks against Shiite targets him. But a failure to engage with the fragile state U.S. troops left behind would endanger U.S. interests and break faith with the many in Baghdad. Tensions are also growing between Mr. Maliki and the Ë autonomous region of Kurdistan, with both sides deploying military Americans who made sacrifices there.

63 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 23 March 2013 Iraq 10 years on: Good times in Kurdish Irbil By Ahmed Maher BBC Arabic, Irbil of his luxury hotel. "In Irbil, you have zero worry. As a business- n the troubled security and political land- man, you don't have to be preoccupied scape of Iraq, the autonomous northern with the security hassle in other cities like provinceI of Kurdistan has emerged in the Baghdad." past 10 years as an inspiring success story. Newly discovered oil has fuelled the econo- The region's progress is on full display in its mic prosperity. capital city of Irbil, some 400km (249 miles) north of Baghdad. Kurdish officials predict that Kurdistan could surpass Libya's output by 2019 by Iraqi Kurds, roughly estimated at five mil- producing 2m barrels per day, putting it in lion, have stunningly rebuilt a dirt-poor the list of oil-producing giants. and traumatised society from scratch since they gained their autonomy in 1991. But oil is a mixed blessing. It has strained relations with Iraq's central government in Irbil is unmatched by any other city in post- Baghdad as there is no agreement on how The city has changed dramatically Saddam Iraq and is prospering like no other to share revenues. part of the country. KURDISH DREAM 'ZERO WORRY' But what is not independent about Iraq The Kurds have angered Baghdad by stri- Kurdistan today? "We have turned Irbil from a run-down and king lucrative contracts with dozens of oil shabby place into a little Dubai," Mahmoud companies. Baghdad calls such contracts The region has its own flag, parliament, Othman, an MP for the Kurdish Alliance, illegal. government, president, powerful armed said proudly. forces and its own language. The President of Iraqi Kurdistan, Massoud The skyline of the city, famous for its cita- Barzani, hinted last month that the region Most of the young Iraqi Kurds, like Tazreen del and ancient monuments, is changing could seek full independence if disputes Zaman, a 21-year-old with a degree in rapidly, with new hotels being built to over oil revenues and oil-rich territories accounting from the prestigious Saladin accommodate visitors form Iraq and like the city of Kirkuk were not resolved. University, do not speak Arabic even as a beyond. second language. Irbil has a glittering airport, European-sty- "I was more keen on learning English than led traffic lights, well-paved roads and IRAQ'S KURDISH CAPITAL Arabic because English is a global language highly functional infrastructure. and can secure me a decent job in such a I "It is the safest place in the whole of Iraq Average monthly wage rose from competitive market," she told me in impec- and Irbil has been named the 2014 tourism $300 (£198) to $1,100 over past cable English. capital of the year [by the Arab Council of decade The Kurds are sticking hard to their iden- I Tourism]," Mr Othman added, a smile brea- Government spends tens of tity and their mother tongue. king out on his face. millions sending postgraduate When Shiwan Ismail learnt I was Egyptian, "We have flourished because we are no lon- students abroad however, he switched to Arabic, which is I ger run with an iron fist or fear." Rated by New York Times as 34th not widely spoken across Iraq Kurdistan. in a list of tourist destinations "Investment is very, very lucrative in Iraq I "Our heritage is our only asset," said the Kurdistan," said Tony Abu Nakad, a In 2011, appeared on National 65-year-old, who wears traditional Kurdish Lebanese investor whom I met in the lobby Geographic's list of 20 best trips costume, never out of fashion in Irbil. It has long been the Kurdish dream to esta- blish "Greater Kurdistan", a land connec- ting the Kurdish-inhabited areas of Iran, Iraq, Turkey and Syria "It is shame that a nation like us with a total population of 40 million people in the diaspora does not have a homeland," said Mr Othman. But Turkey and Iran remain opposed to an independent Kurdish state. "I know it is unrealistic to seek indepen- dence because we don't want war," said the Kurdish MP. "Greater Kurdistan is still a fan- tasy but we will not give up our dream." N

A street scene in Irbil Irbil has a rich architectural history

64 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

la Croix 21 mars 2013 Les Kurdes espèrent un « printemps de paix » avec Ankara

I Le chef de la guérilla kurde, Abdullah Ôcalan, >é y + doit annoncer le retrait ! de Turquie de ses combattants.

DIYARBAKIR (Turquie]

Correspondance particulière

Le Newroz, le Nouvel An kurde célébré

le 21 mars, prend une tout autre signifi¬ cation cette année à Diyarbakir, capitale M-.-fV " du Kurdistan turc. Abdullah Ôcalan, chef historique de la guérilla kurde - empri¬ 'k wV > V */ sonné depuis 1999 -, devrait annoncer

aujourd'hui le retrait de ses combattants du territoire turc. Un pas de géant dans y la résolution du conflit entre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et l'armée

turque, qui en trente ans, a coûté la vie à Des jeunes filles fêtent le Nouvel An kurde à Istanbul, le 17 mars. Elles portent' plus de 40 000 personnes. des tee-shirts à l'effigie d'Abdullah Ôcalan. C'est le résultat des négociations me¬

nées depuis peu de temps entre le gou¬

vernement du Parti de la justice et du développement (AKP), du premier mi¬

nistre Recep Tayyip Erdogan et le PKK. listes sabotaient les tentatives de négocia¬ services de renseignement au BDP et sera

Pour la première fois dans l'histoire de tion. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. » . lu aux milliers de personnes venues célé¬ ce conflit, le gouvernement mène des Cet optimisme n'est cependant pas brer la fête, par Leyla Zana. Figure symbo¬

négociations ouvertes et déclarées avec partagé par tous. « Je sais queje suis mi¬ lique du mouvement kurde, elle avait été le mouvement armé kurde, malgré les noritaire. Tout mon entourage est déjà emprisonnée pour avoir parlé sa langue

protestations des groupes nationalistes. convaincu dufait que le processus de paix natale, le kurde, au Parlement turc, et pour Le Newroz, symbole de la résistance aux avoir affiché des convictions politiques en aboutira. Maisj'ai des tentatives d'assimilation de l'identité faveur des revendications kurdes. craintes, affirme Ahmed, kurde, et qui célèbre l'arrivée du prin¬ «Je suis optimiste car à lafois les Kurdes un commerçant. On ne temps, sera'-t-il cette année un « printemps et le gouvernement sont décidés à résoudre sait rien pour l'instantdes de paix » pour la région ? Les habitants cette question », déclare Abdullah Demir- droits qui vontêtregaran¬ de Diyarbakir l'espèrent, malgré les réti¬ bas, maire du district de Sur, qui a été tis aux Kurdes. J'ai peur cences de certains. maintes fois inquiété par la justice pour qu'après le désarmement Adem, cireur de chaussures, devant la avoir fourni des services municipaux en du PKK, ils n'aient plus grande mosquée du centre-ville, pense kurde et en d'autres langues de la région. aucun moyen de pression que l'époque où l'État voulait condamner Il n'exclut cependant pas le risque de voir sur le gouvernement. » les Kurdes à une citoyenneté de seconde le processus interrompu par d'éventuelles Le parti pro-kurde BDP zone est révolue : « Cettefois-ci, c'est dif¬ tentatives de sabotage venant de groupes a déclaré attendre près de férent. On est très proche de la paix. » Il nationalistes. trois millions de per¬ s'est rendu hier, comme chaque année, « Le gouvernement de l'AKP n'a pas tou¬ sonnes pour célébrer le avec toute sa famille sur la place où l'on jours été très consistant sur cette question Newroz cette année à célèbre le Newroz. Le démantèlement par le passé H a souventfait un pas en avant Diyarbakir. Le message partiel des réseaux d'extrême droite, qui et deux pas en arrière », confie-t-il. Pour annonçant le. retrait de la étaient en étroite relation avec les mili¬ instaurer un solide climat de confiance, guérilla, rédigé par Ôca¬ taires turcs, et la fin de la tutelle de l'armée;: Abdullah Demirbas pense que des pas lan, sera transmis par les sur la vie politique du pays lui donnent plus concrets, comme la libération de mil¬ de l'espoir: «Avant, ces groupes nationa- liers de politiciens kurdes détenus, de¬ vraient venir de la part du gouvernement. La préparation d'une nouvelle Constitu¬ Pour la première fois dans l'histoire tion, qui garantirait les droits et les libertés, de ce conflit, le gouvernement mène est aussi très attendue.

des négociations ouvertes et déclarées BURCINGERCEK avec le mouvement armé kurde.

65 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

Mercredi 20 mars 2013 Le plan de Paris pour armer l'opposition syrienne

La France et la Grande-Bretagne tentent de convaincre les Européens

de lever l'embargo qui frappe les rebelles

apôtre inflexible d'une politique La rébellion se dote d'un premier ministre Après l'échec de Paris et Lon¬ européenne de rigueur.

dres à obtenir des Vingt- A Paris, on souligne la « cohéren¬ le, qui a un profil religieux, a Sept une levée de l'embargo ce» d'une démarche qui a consisté La Coalition nationale syrienne notamment bénéficié du soutien sur les armes destinées aux rebel¬ à appeler, dès août 2012, à la forma¬ (CNS), principale structure de du secrétaire général de la CNS, les syriens lors du sommet euro¬ l'opposition syrienne, a élu, mar¬ tion d'un gouvernement alternatif Moustafa Sabbagh, un homme péen, jeudi 14 et vendredi i5Tnars à di 19 mars, Ghassan Hitto, par l'opposition, à reconnaître par¬ ancien homme d'affaires éduqué d'affaires qui dispose de solides Bruxelles, les chefs de la diploma¬ mi les premiers la Coalition natio¬ aux Etats-Unis, comme premier ' relations dans le Golfe, ainsi que tie européenne doivent réexami¬ nale syrienne (CNS) en novembre, des Frères musulmans, très ner la question lors d'une réunion ministre de transition au terme puis à vouloir lui donner les d'une longue et houleuse procé¬ influents au sein de la Coalition. informelle prévue à Dublin, ven¬ moyens de se défendre dumoment Il lui incombe de mettre en place dredi 22 et samedi 23 mars. Une dure. Sur les 63 membres actifs dèslors qu'elle a ungouvernement. une administration dans les terri¬ séance qui pourrait, au mieux, de la CNS, 48 ont voté et 35 seu¬ Seule la concomitance, en lement ont soutenu M. Hitto, âgé toires conquis par l'opposition, déboucher sur la convocation février 2013, de l'opération au Mali tâche d'autant plus lourde que d'un conseil des ministres spécial. de 51 ans,qui se présentait etde la propositionde dialogue lan¬ ces zones continuent à être bom¬ Si aucun consensus ne se dessine, contre onze autres candidats. Le cée par le chef de la CNS, Moaz nouveau premier ministre rebel bardées par l'armée syrienne. la France et la Grande-Bretagne Al-Khatib, a pu donner «l'impres¬

auront les mains libres à l'échéan¬ sion d'unflottement», aujourd'hui

ce des sanctions contre la Syrie, le dissipé. Les diplomates français se 31 mai. Paris et Londres estiment félicitent également de «l'effet tions civiles et le risque de prolifé¬ Les Etats-Unis ont levé récem¬ toutefois que la détérioration delà Kerry», qui se traduirait par un ration. La Belgique pourrait néan¬ ment l'interdità leurs alliés du Gol¬ situation sur le terrain nécessite engagement américain concret en moins se rapprocherde la position des décisions rapides. fe de livrer des armes lourdes aux française:. elle insiste sur le fait faveur de l'opposition syrienne. rebelles: Des officiers américains qu'à l'heure actuelle «seuls les participent même à la sélection et Pourquoi Paris a Quelles armes pour modérés sontprivés des moyens de à l'entraînement des groupes qui se défendre». évolué sur la question qui? en bénéficient. Français et Britan¬ Ainsi, les Européens sont pro¬

A Bruxelles, enfévrier, le Britan¬ «L'idée, c'est de donner aux niques se sont également lancés fondément divisés. A Bruxelles, nique William Hague avait été le Syriens les moyens de se défendre dans des missions d'entraînement on entend des voix affirmer que plus ferme pour obtenir une levée contre les attaques de l'aviation et en Jordanie et « testent lésfilières » l'Union européenne (UE) repro¬

de l'embargo à destination des des tanks de l'armée d'Assad», en envoyant du matériel non létal duit les mêmes erreurs que lors

rebelles et, à défaut, une exception explique un diplomate. Armes (matériel de visée nocturne et de de la guerre des Balkans. Son pour les armes « non létales » et antiaériennes et antichars sont en communication). embargo pénalise moins le régi¬

« l'assistance technique » aux insur¬ effet les demandes les plus pres¬ Ces missions d'entraînement et me Assad que les rebelles, comme

gés. La diplomatie française, plus santes de la rébellion. Les insurgés les futures livraisons d'armes pas¬ il avait moins frappé les Serbes en retrait, assure s'être « beaucoup ne sont toutefois pas totalement sent par un canal unique : Salim que les Croates et les Bosniaques à

battue» pour obtenir cette avan¬ démunis en la matière. Us ont ain¬ Idriss, chef d'état-major de l'Ar¬ l'époque.

cée. Elle juge désormais qu'elle est si récupéré des munitions d'artille¬ mée syrienne libre (ASL), le bras « trop limitée » par rapport à l'évo¬ rie et des missiles portables antiaé¬ armé de la Coalition. Paris se félici¬ Quelles conséquences lution de la situation surle terrain. riens lors de la prise de dépôts d'ar¬ te du fait .que l'Arabie Saoudite a militaires? Pourquoi ce crescendo? Pour tillerie dans les provinces d'Alep et accepté récemment de faire passer Vendredi 15 mars, en réponse à certains, la France entend surtout d'Idlib au cours des derniers mois. par lui toutes ses livraisons. François Hollande, Angela Merkel éviter de se retrouver exclue d'un Depuis le début de l'année, les avait jugé que la livraison d'armes éventuel processus diplomatique rebelles ont abattu plusieurs Quel est le rapport de aux opposants déclencherait une piloté exclusivement par les Etats- avions et hélicoptères en utilisant Unis et la Russie. Le one man show forces au sein de TUE ? réaction immédiate de l'Iran et de des armes saisies au régime, mais Face à Londres et Paris - soute¬ la Russie, qui s'empresseraient du secrétaire d'Etat américain aussi grâce à la livraison de missi¬ nus seulement par la Slovénie -, d'alimenter à leur tour le régime John Kerry à la réunion des Amis les antiaériens chinois, dont l'ar¬ de la Syrie, début février à Rome, les pays les plus hostiles à la fin de Assad, qui, de plus en plus acculé, mée syrienne est dépourvue. Des aurait irrité Laurent Fabius. l'embargo sur les armes sont recourt massivement aux missiles armes, achetées notamment dans Selon une autre explication, l'Autriche, les Scandinaves et l'Alle¬ sol-solet auxbombes à sous-muni¬ les Balkans, ont déjà été livrées via François Hollande voulait en fait magne. A côté de la grande majori¬ tions. Catherine Ashton, la haute la Turquie et la Jordanie. Il s'agit de détourner l'attention sur un autre té des pays indécis, les trois mem¬ représentante européenne pour la montages complexes où le don¬ sujet, alors que le sommet de bres du Benelux en appellent à un politique étrangère, partage cette neur d'ordre, essentiellement Bruxelles sur la relance économi¬ compromis, afin de convaincre la analyse et invite à la «prudence», l'Arabie Saoudite et le Qatar, se que risquait de mettre en évidence Russie d'engager des négociations inquiète des conséquences d'une cache derrière une multitude d'in¬ sonmanque de poids face à la chan- sur une solution politique. Ils met¬ levée de l'embargo. M""' Ashton : termédiaires. celière allemande Angela Merkel, tent en balance le sort des popula conduit les négociations sur lel

66 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

« En livrant des armes, nous ne sé dansune guerre de tranchées, on cas!» Un argumentaire repris par nucléaire iranien. misonspas sur une solution exclusi¬ sent unfrémissement. » 11 en veut Laurent Fabius pourqui « le risque, La Russie, toujours échaudée par vement militaire, insiste un diplo¬ pour preuve les progrès récents de c'est que les plus extrémistes, l'opérationlibyenneet très critique mate français. Ce que nous vou¬ la rébellion à Homs et à Deraa, ain¬ c'est-à-dire Al-Qaida, prennent à l'égard de la gestion des suites du lons, c'est créer un nouveau rap¬ si que la désertion du général de finalement le dessus. » Selon les printemps arabe par les Occiden¬ port deforces qui oblige le pouvoir brigade Mohamed Khallouf, en diplomates français et britanni¬ taux, pourrait-elle un jour accepter à négocier. » Un peu comme l'of¬ charge de la logistique dans l'ar¬ ques,, tant que la rébellion «laï¬ le départ de Bachar Al-Assad ? L'en¬ fensive croato-musulmane de mée et l'un des plus hauts gradés à que» sera désarmée, l'influence tourage de M Ashton le croit et 1995 avait mené aux accords de rompre avec le régime. des groupes islamistes, mieux et pense possible de revenir au com¬ Dayton en ex-Yougoslavie. «On Quant à -la crainte que des plus armés, ne cessera de croître. promis élaboré à Genève en voit déjà unfrémissement depuis armes finissent entre les mains de Christophe Ayad juin 2012 qui prévoit la mise en pla¬ l'initiative franco-britannique, se djihadistes, M. Cameron a répon¬ et Jean-Pierre Stroobants ce d'un gouvernement de transi¬ félicite-t-il. Le conflit semblait enli du à ses détracteurs : «C'est déjà le (A Bruxelles) tion doté des plein pouvoirs.

Samedi 23 mars 20!3 ^3 trCVC OU PKK

Les prisonniers politiques kurdes sceptiques après la proposition de cessez-le-feu d'Ôcalan

Le PKK attend des actes concrets d'Ankara avant de croire à la paix

Diyarbakir (Turquie) nations continuent à tomber. Des C'estmieuxquelaprisonquiestsur¬ Envoyé spécial membres du BDP à Varto ont été peuplée. » «Je savais que c'était un condamnés à 6 ans et demi de pri¬ procès politique, je ne suis même Au sous-sol du palais de jus¬ son, début mars. Des dizaines de pas allé aux audiences, témoigne ticedeDiyarbakir,dansla sal¬ détenus dans l'attente d'un juge¬ pour sa part Abdullah Akengin, le d'audience numéro six ment ont été libérés après quatre ancien maire de Dicle, une petite consacrée aux affaires politiques, ans de détention préventive. «J'ai ville de la région Je suis resté plus une quinzaine de détenus, enca¬ été arrêté en 2009, avec d'autres de. trois ans en otage etj'ai été libé¬ drés par autant de gendarmes, gar¬ maires, raconte Firat Anli, avocat et ré sans explication. » Mais lui aussi nit le box des accusés. A la barre, ancien maire d'un arrondissement trouve les intentions d'Ôcalan dif¬ SerifCakar l'ancien responsable du de Diyarbakir, libéré le 18 février. ficilement applicables. «On ne parti kurde BDP {Parti pour la paix C'est la cinquième ou sixièmefois pourra déposerles armes que si des etladémocratie) pourlavillede Bat¬ que je suis confronté à cette situa¬ libertés politiques et culturelles man, est accusé de diriger la cellule tion en vingtans. » sontaccordées. Sansgarantie léga¬ d'une organisation terroriste. A ses le ou constitutionnelle, un accord côtés, un imam qui organisait des «On ne pourra sera compliqué. » prières collectives en langue kurde, Les. espoirs de paix sont plus un instituteur, une journaliste... déposer les armes modérés qu'en 2009, à l'époque où Incarérés depuis quatorze mois, que si des libertés le PKK avait envoyé une délégation ils ont désormais le droit, depuis pour se rendre aux autorités tur¬ quelques semâmes, de se défendre politiques sont ques et commencer des négocia¬ dans leur langue maternelle ce accordées » tions. L'intiative avait échoué, de dont' aucun ne se prive. Plusieurs même que les rencontres secrètes milliers de personnes sont jugées Abdullah Akengin d'Oslo entre les cadres kurdes en

pour appartenance au KCK, le ancien maire de Dicle Europe et les services secrets turcs. Conseil des communautés du Kur¬ «Lapopulationturquen'estpasprê- distan, soupçonné par la justice La trêve avec la Turquie? «On te à lapaix», juge Agid Caglan, une d'être une administration civile attendde voir. Jusqu'à maintenant, jeune homme de 20 ans, qui vient

souterraine oeuvrant dans l'ombre on n'a jamais pufaire confiance à de passer deux années en prison.

de la guérilla du Parti des tra¬ cetEtat, répond-il lifautqueles mil¬ Arrêté en 2008, emprisonné à vailleurs du Kurdistan (PKK). Et liers de camarades en prison soient 15 ans pour avoir caillasse la police, pendant les festivités de Norouz, libérésetquelegouvemementexpli- il a vu nombre de ses codétenus jeudi 21 mars, ce procès lancé en queclairementcequ'ilestprêtàdon- d'alors partir pour la « montagne », . 2009 qui a éreinté la société Jcurde ner. » Tandis qu'Abdullah Ôcalan le maquis des combattants kurdes. et décimé les effectifs de militants appelle à «faire taire les armes » et à C'est aux funérailles de l'un d'eux politiques, ne marque pas de trêve. se concentrer sur la politique, de qu'il a été arrêté une deuxièmefois. Sur les bancs réservés au public, nombreux cadres du mouvement La prochaine audience de son pro- : les familles des accusés se mon¬ etélus locaux restent sous la mena¬ ces aura lieu lundi. « Pourmoi, ceux trent peu optimistes sur l'appel au ce d'une condamnation. quicroientà lapaixsont naïfs », lan- cessez-le-feu lancé par Abdullah «J'aidûpassertroismoisdansla ce-t-il. Un avionde chassequi décol¬ Ôcalan. «La paix? Non, je n'y crois salle d'audience, estime Asian le de labase militairevoisinel'inter¬ pas, souffle le fils de l'un des accu¬ Ôzdemir, un sociologue accusé rompt. «Ce bruit doit s'arrêter»,

sés. L'abandon de la lutte armée ne pouravoirdispensédes cours théo¬ souffle le jeune homme.*

nousfera riengagner. » Les condam riques aux élus du parti kurde. GuillaumePerrier

67 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 22 mars 2013

Turquie: Öcalan appelle le PKK à

Le geste du chef rebelle kurdedéposer a été salué prudemment les armes par Ankara. De nombreux obstacles à une résolution du conflit demeurent.

Nicolas CHEVIRON (AFP)

iyarbakir, Turquie — Le chef rebelle emprisonné Abdullah Öca- Dlan a ravivé jeudi l'espoir d'une issue au conflit kurde, qui déchire la Turquie depuis vingt-neuf ans, en demandant aux combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de déposer les armes et de se retirer du pays, un geste prudemment salué par Ankara. «Nous sommes arrivés à une phase dans laquelle les armes doivent se taire (...) les éléments armés doivent se retirer en dehors des frontières de la Turquie», a lancé M. Öcalan dans un message lu à Diyarbakir (sud-est) par un élu kurde devant une foule de plusieurs centaines de milliers de per- Des centaines de milliers de Kurdes célèbrent le nouvel an, "Newroz", sonnes. à Diyarbakir en agitant des portraits du leader rebelle Abdullah Öcal- «Je le dis devant les millions de per- lan, le 21 mars 2013 sonnes qui écoutent mon appel, une nou- velle ère se lève où la politique doit préva- expliquant que «la période de la résistance ans. loir, pas les armes», a-t-il ajouté à l'occasion armée a ouvert une porte à un processus de Mais les obstacles sur le chemin de la des célébrations du Nouvel An kurde politique démocratique». «Les sacrifices paix restent nombreux, à commencer par le (Newroz). n'ont pas été fait en vain», a-t-il assuré, «ce sort réservé à Öcalan. Ankara a écarté toute Très attendu, son appel au cessez-le-feu n'est pas la fin du combat, c'est le début idée d'amnistie générale mais les Kurdes a été accueilli favorablement par le gouver- d'un nouveau combat». insistent pour sa remise en liberté ou, à nement turc comme un geste «positif». Sa déclaration a été acclamée par la défaut, son assignation à résidence. «S'il n'y a plus d'actions armées (du foule rassemblée depuis des heures pour En outre, une majorité de Turcs répugne PKK), nos troupes n'entreprendront plus l'écouter sur une immense esplanade de à toute négociation directe avec le chef d'opérations militaires», a réagi devant la Diyarbakir. Les 12 à 15 millions de Kurdes kurde, souvent considéré comme un «terro- presse le premier ministre turc Recep du pays considèrent cette métropole du riste» ou un «tueur d'enfants». Tayyip Erdogan lors d'une visite aux Pays- sud-est de la Turquie comme leur capitale. La déclaration du chef rebelle a suscité Bas. Il a espéré que le cessez-le-feu «aura un OBSTACLES la colère des députés du parti ultranationa- effet le plus vite possible». Très attendu cet appel lancé par le chef liste MHP, qui ont accroché à leurs pupitres Interrogé depuis son quartier général rebelle concrétise plusieurs mois d'intenses des cartes de la Turquie frappées du dra- du nord de l'Irak, le commandant militaire discussions entamées fin 2012, au terme peau turc. «Là-bas (à Diyarbakir), on a défié du PKK Murat Karayilan a promis que son d'une année de combats particulièrement le peuple turc et son État. Nous avons hissé mouvement respecterait l'appel de son fon- meurtriers et d'une grève de la faim de à l'Assemblée le drapeau de la révolte», a dateur. «Tout le monde doit savoir que le détenus kurdes. lancé l'un d'eux, Mehmet Sandir. PKK est aussi bien prêt à la paix qu'à la Les gestes de bonne volonté des deux Et des élus du MHP ont étalé dans guerre», a-t-il assuré, cité par l'agence de parties se sont enchaînés depuis. Le pre- l'hémicycle des photos de militaires tombés presse pro-kurde Firat News. mier ministre Erdogan, qui s'est dit prêt à lors des combats avec les rebelles kurdes. Dans son message, le fondateur du PKK «avaler du poison» pour faire la paix, a fait L'opposition soupçonne M. Erdogan de n'a pas précisé de calendrier pour le retrait lever les mesures d'isolement frappant Öca- vouloir accorder de nouveaux droits aux de ses combattants, dont le nombre est lan, qui purge depuis 1999 une peine de Kurdes en échange du soutien de leurs estimé à 5000, éparpillés entre le sud-est de réclusion à perpétuité sur l'île-prison députés à une réécriture de la Constitution la Turquie et les bases arrières du mouve- d'Imrali (nord-ouest). pour renforcer les pouvoirs du président. ment dans le nord de l'Irak. Son gouvernement a aussi déposé au Contraint de quitter son poste en 2015, A quatre reprises déjà depuis le début Parlement un «paquet» législatif pour per- Erdogan souhaite briguer la magistrature de sa rébellion en 1984, Abdullah Öcalan a mettre la libération de centaines de Kurdes suprême en 2014. proclamé des cessez-le-feu unilatéraux. incarcérés pour leurs liens avec le PKK. Des affrontements ont, par ailleurs, Aucun n'a jusque-là débouché sur une solu- En retour, le mouvement rebelle, consi- opposé jeudi matin des jeunes manifestants tion à ce conflit qui a fait plus de 45 000 déré comme une organisation terroriste en kurdes aux forces de l'ordre dans à Sirnak, morts. Turquie et dans de nombreux pays occiden- près de la frontière irakienne, signe que Dans son message, M. Öcalan, âgé de 63 taux, a libéré la semaine dernière huit pri- l'appel du chef du PKK ne fait pas G ans, a justifié sa conversion à la paix en sonniers turcs détenus en Irak depuis deux l'unanimité dans ses propres rangs.

68 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 22 mars 2013

visait à développer une connaissance, une compréhension et un certain esprit. Je vois aujourd’hui que ce cri est parvenu à un certain point. Texte complet de Notre combat n’a jamais été dirigé contre un quelconque groupe eth- nique, religieux ou social. Notre combat a toujours été une lutte contre l’oppression, l’ignorance, l’injustice, le sectarisme et toutes les formes de la déclaration de répression. Aujourd’hui, nous nous éveillons à une nouvelle Turquie, un nouveau Abdullah Öcalan Moyen-Orient et un nouvel avenir. J’adresse mon appel aux jeunes qui l’accueillent en leur sein, mon message aux femmes qui le reçoivent dans leur cœur, mes paroles aux amis qui les acceptent et aux personnes qui les écoutent avec attention : Aujourd’hui, commence une nouvelle ère. La phase de lutte armée laisse la place à une phase de politique démo- cratique. Commence un processus essentiellement politique, social et économique. Se développe une conception fondée sur l’égalité, les droits et les libertés. Nous avons sacrifié des dizaines d’années de notre vie pour ce peuple et avons payé un lourd tribut. Cette lutte et ces sacrifices n’ont pas été vains. Les Kurdes ont retrouvé leur amour propre et leur identité. Il est temps que les armes se taisent. Nous sommes arrivés à un point où les idées et la politique doivent primer. Le paradigme moderniste basé sur la négation et l’exclusion a échoué. Le sang qui coule est celui des peu- ples turc, laze, tcherkesse, kurde ; il coule des entrailles de ces terres. Source et transcription: BDP Press Office, Turquie Aujourd’hui, je prends pour témoins les millions de personnes qui m’écoutent : une nouvelle phase commence ; c’est désormais la politique Ci-dessous, le message politique délivré par le chef emprisonné du qui prévaut et non les armes. Il est temps maintenant que nos éléments PKK (parti des travailleurs du Kurdistan) et lu par Pervin Buldan et armés se retirent hors des frontières. Sirri Sureyya Önder, deux députés du parti kurde légal BDP, à Diyarbakir, à l'occasion de la fête de Newroz. Je suis convaincu que ceux qui me font confiance et croient en cette lutte comprendront la fragilité de ce processus et s’appliqueront à le défendre Joyeux Newroz de la liberté aux opprimés ! jusqu’au bout. Salut aux peuples du Moyen-Orient et d’Asie centrale, qui célèbrent Il ne s’agit pas d’une fin, mais d’un nouveau départ. Il ne s’agit pas ensemble ce jour de renouveau et de réveil… d’abandonner la lutte, mais de commencer une lutte nouvelle et diffé- rente. Salut aux peuples frères qui célèbrent avec enthousiasme, dans un esprit de tolérance démocratique, ce nouveau jour lumineux du Newroz qui Les constructions géographiques sur des bases ethniques et nationales marque le début d’une nouvelle époque… unitaires font partie des desseins inhumains de la modernité capitaliste, et renvoient à la négation de nos origines. Salut à ceux qui marchent sur cette longue route pour les droits démocra- tiques, la liberté et l’égalité… Il incombe à chacun d’entre nous une immense tâche pour faire en sorte que l’ensemble des sociétés d’Anatolie et du Kurdistan puissent vivre Salut à l’un des peuples les plus anciens de ces terres sacrées de ensemble, dans l’égalité et dans la paix. A l’occasion de ce Newroz, Mésopotamie et d’Anatolie qui ont vu naître l’agriculture et les premières j’appelle les Arméniens, les Turkmènes, les Assyriens, les Arabes et les civilisations, des pieds des monts Taurus et Zagros jusqu’aux rives du autres peuples à considérer comme les leurs les lumières de liberté et Tigre et de l’Euphrate ; salut au peuple kurde… d’égalité nées de ce feu. Cette grande civilisation, les Kurdes et différents autres peuples l’ont Cher peuple de Turquie ; construite ensemble et ont vécu ensemble dans la paix et la fraternité, pendant des milliers d’années. Pour les Kurdes, les fleuves du Tigre et de Le peuple turc doit savoir que s’il peut, aujourd’hui, vivre sur les terres l’Euphrate et ceux de Sakarya et de Méritch sont frères. Les montagnes antiques de l’Anatolie, sous le nom de Turquie, il le doit à son alliance mil- Ararat et Cûdî et les montagnes Kaçkar et Erciyes sont amies. Le govend lénaire avec les Kurdes, sous la bannière de l’Islam. et le delîlo [danses kurdes, ndt] sont cousins du Horon et du Zeybek La colonisation, la négation, l’oppression, l’assimilation forcée et [danses de la Mer noire et de l’Egée, ndt]. l’annihilation ne devraient pas avoir de place dans une telle fraternité. On a tenté de monter les communautés héritières de cette grande civili- Les politiques menées au siècle dernier par la modernité capitaliste et sation les unes contre les autres, en utilisant des politiques répressives et fondées sur la violence, l’assimilation et l’annihilation ne puisaient pas en ayant recours à des interventions extérieures, ceci, pour satisfaire des leurs forces dans le peuple, et le peuple ne pouvait pas non plus s’en intérêts de groupe. On a ainsi essayé de mettre en place des systèmes défaire. Ces politiques ne représentent que les visées d’une petite élite au ne reconnaissant pas les droits, l’égalité et la liberté. Par les guerres de pouvoir niant toutes les lois de l’histoire et les principes de la fraternité. conquête et les approches négationnistes et oppressives, les forces Aujourd’hui, ces politiques ont toutes été mises en échec. Pour mettre fin impérialistes occidentales ont voulu, au cours des deux derniers siècles, à cette oppression, j’en appelle ainsi aux deux forces principales et stra- noyer les Arabes, les Turcs, les Persans et les Kurdes dans des Etats tégiques du Moyen-Orient pour qu’elles se donnent la main et fondent une nations, des frontières virtuelles et des problèmes artificiels. modernité démocratique, en accord avec leur histoire et leur culture. Les régimes colonialistes et les conceptions négationnistes et répressives L’heure n’est pas à la désunion, à la guerre et aux combats ; l’heure est ne sont plus admissibles. Les peuples du Moyen-Orient et de l’Asie cen- à l’union, à l’alliance, aux retrouvailles et au pardon. trale se réveillent. Ils retournent vers leur véritable identité. Ils refusent désormais les guerres et les luttes intestines. Le cœur animé par le feu Les peuples kurde et turc ont combattu ensemble lors de la guerre du Newroz, des centaines de milliers, des millions de personnes occupent d’indépendance, et sont morts côte à côte à Çanakkale. En 1920, ils ont les places pour demander la paix, la liberté et la recherche d’une solution. fondé ensemble la grande assemblée nationale de Turquie. La réalité de notre histoire commune nous montre le chemin d’un futur commun,➼ et Cette lutte qui a commencé avec ma révolte personnelle contre le déses- nous force à adopter un projet partagé. L’esprit de la fondation de poir dans lequel nous étions plongés, contre l’ignorance et l’esclavage,

69 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti ➼ la grande assemblée nationale de Turquie éclaire aujourd’hui l’ère tre en pratique. nouvelle. Pour nous opposer à ceux qui veulent nous diviser, nous allons nous unir. J’en appelle à tous les représentants des sociétés, des classes et des cul- Pour contrer ceux qui veulent nous séparer, nous allons nous allier. tures opprimées, et avant tout, à la première des classes opprimées, les Ceux qui ne sont pas capables de comprendre l’esprit du temps, finiront femmes, aux groupes religieux, aux confréries et à l’ensemble des autres dans les oubliettes de l’histoire, et ceux qui s’obstinent à nager à contre- groupes culturels, ainsi qu’aux représentants des travailleurs, des socié- courant seront entraînés vers le précipice. tés et des personnes exclues du système, pour qu’ils participent à la fon- dation de la modernité démocratique qui est la nouvelle voie vers la réso- Les peuples de la région sont témoins de la naissance de nouvelles lution. aubes. Les peuples du Moyen-Orient en ont assez de la guerre, des dis- sensions et des divisions ; en s’entraidant, ils veulent se relever et renaî- Le vœu des peuples du Moyen-Orient et d’Asie centrale est de créer un tre de leurs cendres. modèle moderne et démocratique en accord avec leur propre histoire. Il faut donc rechercher un modèle au sein duquel tout le monde pourrait Ce Newroz est, pour nous tous, une bonne nouvelle. vivre libre dans l’égalité et la fraternité ; cette recherche est un besoin Les vérités contenues dans les messages de Moïse, de Jésus et de aussi vital que le pain et l’eau. Pour créer ce modèle, il est indispensable Mahomet reprennent vie au sein de messages contemporains, et de s’inspirer à nouveau des cultures antiques de la Mésopotamie et de l’humanité tente de retrouver ce qu’elle a perdu. l’Anatolie. La civilisation occidentale contemporaine n’est pas totalement dépourvue A l’image de la guerre de libération nationale menée, dans l’histoire de valeurs. Nous nous servons de ses valeurs d’égalité, de liberté et de récente, par les Turcs et les Kurdes, alliés autour du Pacte national, il démocratie et en faisons la synthèse avec nos valeurs propres. nous faut raviver cette relation et la vivre de manière encore plus pro- Les fondements de la lutte nouvelle sont la pensée, l’idéologie et la poli- fonde, large et contemporaine. tique démocratique ; un mouvement démocratique important et historique Malgré toutes les erreurs commises au cours des quatre-vingt dix der- a commencé. nières années, nous allons tenter de fonder un nouveau modèle en pre- Salut à ceux qui renforcent ce mouvement et soutiennent la solution nant à nos côtés les peuples, les classes et les cultures opprimés. démocratique et la paix ! Divisés en violation du Pacte national, les Kurdes sont aujourd’hui Salut à ceux qui acceptent de prendre leurs responsabilités pour confrontés, en Irak et en Syrie à de nombreux problèmes de guerre et de qu’éclose la fraternité, l’égalité et la démocratie libre ! violence. J’appelle les Kurdes, les Turkmènes, les Assyriens et les Arabes à s’unir au sein d’une « Conférence de la paix et de la solidarité natio- Vive le Newroz, vive la fraternité entre les peuples ! nale », à discuter de leurs vérités, à s’informer et à prendre des déci- sions. Prison d’Imrali, 21 mars 2013. Alors qu’il occupe une place très importante dans notre histoire, le Abdullah ÖCALAN concept du « NOUS » a été réduit à l’ « individu » par les élites domi- nantes. Il est temps de revaloriser le concept du « NOUS » et de le met-

23 mars 2013

Turquie: le PKK officialise le cessez-le-feu, pas de retrait immédiat es rebelles kurdes du Parti des travail- Karayilan. leurs du Kurdistan (PKK) ont proclamé Emprisonné depuis 1999 sur l’île Lsamedi la trêve à laquelle leur chef empri- d’Imrali (nord-ouest), Abdullah Öcalan a sonné Abdullah Öcalan avait appelé deux appelé jeudi dans un message lu par un jours plus tôt et ont indiqué qu’ils atten- député kurde à Diyarbakir (sud-est), la draient que les autorités turques «prennent principale ville des régions kurdes de leurs responsabilités» avant d’entamer un Turquie, à un cessez-le-feu du PKK et à retrait de Turquie. son retrait du territoire turc. «Nous (...) proclamons officiellement Cet appel s’inscrit dans un cycle de et clairement le cessez-le-feu qui est entré pourparlers de paix menés au cours des en vigueur à compter du 21 mars, date à derniers mois par le chef rebelle empri- laquelle a été prononcé le message» chef militaire du PKK a souligné qu’il ne sonné avec les autorités turques. d’Öcalan, a déclaré le commandant mili- pourrait commencer qu’après la mise en Le PKK, classé comme mouvement taire du PKK, Murat Karayilan, dans un place par les autorités turques de méca- terroriste par de nombreux pays, dispose message vidéo diffusé par l’agence de nismes ad hoc. de bases arrière dans le nord de l’Irak, presse kurde Firat News. «Si l’Etat turc, le gouvernement et le frontalier de la Turquie, vers lesquelles ses «Les guérilleros du Kurdistan libre ne Parlement prennent leurs responsabilités troupes pourraient se retirer. lanceront aucune action militaire (...) Mais et prennent les décisions nécessaires A quatre reprises déjà depuis le début si nos forces sont attaquées, elles se défen- concernant le retrait, s’ils forment les com- de la rébellion du PKK en 1984, Abdullah dront bien sûr contre de telles attaques», a- missions et les institutions nécessaires, Öcalan a proclamé des cessez-le-feu unila- t-il poursuivi. s’ils créent les bases pour un tel retrait, téraux. Aucun n’a jusque-là débouché sur une solution à ce conflit qui a fait plus de Concernant le retrait de ses troupes de alors nous accomplirons cela aussi», a-t-il G Turquie, auquel Öcalan a également souligné. 45.000 morts. (AFP) appelé dans un message lu jeudi à «Pour l’instant, nous attendons que ces l’occasion des fêtes du nouvel an kurde, le bases soient posées», a ajouté M.

70 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti March 24, 2013

tions and clashes with the police, who saturate Diyarbakir’s streets. This year’s Newroz was both larger and more peaceful, and the police sat leaning against their armored vehicles a few blocks from the park, looking bored. It was clear that day that an overwhelming majority of Kurds support an end to the vio- lence. But among the crowd at Newroz Park on Thursday were perhaps a million different specific expectations. Two women from Roboski carried framed photographs of their sons, killed by the Turkish military in 2011 while they smuggled goods from Iraq into Turkey. The mothers told me what they expec- ted now that the years of fighting were over: “We want them to find out who killed our sons.” Others wanted to be able perform Kurdish dances and wear Kurdish clothing. They wanted to be able to speak Kurdish in school and defend themselves in Kurdish in court. They wanted to be able to gather publi- cly without fear of arrest or aggression from the police. They wanted the existence of Kurds acknowledged in the constitution. They wanted some industry to move to southeast Peace Comes to Turkey Turkey. Peace, they hoped, would create an environment in which these rights could, at “Long live ‘Apo.’” The slogan for the day put the very least, be discussed. Far from the Ocalan first: “Freedom for Ocalan, Status for stage I climbed a grassy hill and asked an BY JENNA KRAJESKI Kurds.” It didn’t matter that the guest of older man named Habib what he expected. honor was a no-show. On Newroz, which n Thursday afternoon, in front of a “There’s never enough money,” he said. “I typically ushers in a renewed vow of P.K.K. want a government job.” Nearby, Fatma sat crowd so large it surged over fences resistance, the absences are as important as and up scaffolding, peace was declared smoking a cigarette. “Fighting makes eve- O the attendees. A red chair labelled for Sakine ryone’s life very difficult,” she said. “If there in Turkey. A letter from Abdullah Ocalan, the Cansiz, one of the Kurdish women murdered imprisoned founder of the P.K.K. (Kurdistan is peace, we can speak our language.” It was in Paris early this year, sat unoccupied in the understood that, in addition to all of this, eve- Worker’s Party, the armed Kurdish resistance) front row of the V.I.P. bleachers. Her photo had been carried from the island prison where ryone also wanted Ocalan to be released from and the photos of the two young women killed prison. he is being held to Newroz Park on the outs- along with her were emblazoned stage left. As kirts of Diyarbakir, where it was read—first in in years past, Newroz was about remembering Alongside the hope was urgency. This is not Kurdish and then in Turkish—from a stage the dead; this year it was also about preven- the first time Turkish Prime Minister Recep positioned at the tip of an asphalt field that ting more deaths. Tayyip Erdogan has tried to solve the so-cal- had been hand-painted with the Kurdish led “Kurdish issue,” but people felt certain it colors and atop which the crowd waved smal- Ocalan’s letter went on. “We have sacrificed would be the last. Newroz was as much a wel- ler red, yellow, and green flags. It was our youth. We have paid heavily, but not in coming of peace as it was a farewell to the Newroz, the Kurdish New Year and the start vain. Fighting gave the Kurdish identity back P.K.K.—a bittersweet moment for a commu- of spring. “Today a new period is beginning,” to Kurds.… But blood spills from the chest of nity that hates war but is grateful to those who the letter read. “From a period of armed resis- youth no different from Kurdish as from waged it. The parting would not be easy. tance, a door has been opened to democratic Turkish. This is a new period. Instead of arms, Without the authority of the P.K.K., Kurds felt struggle.” Later, when the speaker read we have ideas.” The words thumped at full suddenly at the mercy of a Turkish politician Ocalan’s question, “Will you answer my call,” volume from dangling speakers. The crowd who had disappointed them in the past. The the crowd answered by holding aloft emphatic chanted “Apo.” Young men climbed the stage Kurdish people, they told me, would not be v-for-victory signs. rafters to drape a giant, slightly battered fooled again. This skepticism was expressed Kurdish flag over the top. Rows of revelers For nearly thirty years, the P.K.K. and the the loudest by a few P.K.K. youth who took reached the very back of the park, where still the stage, all but their eyes obscured by Turkish Army have been fighting in the more people tried to climb over the fence. remote mountains on the border of Turkey and scarves. “Today we don’t trust the A.K.P.,” Farther away the rally morphed into a fair. they said. “But we trust our movement, and Iraq, along the roads that connect those moun- Families sat on picnic blankets, eating sticky tains to Turkish towns, and sometimes inside we trust our leader… We would like to warn pastries and pushing their kids on portable the A.K.P. that they shouldn’t hinder the pro- of those towns. Over forty thousand people on metal swings, half-listening to the distant pro- both sides, including civilians, have died. cess. We will not accept any conspiracy. If nouncement of Ocalan, who, as one woman they conspire, they will know who is their Ocalan has been in prison since 1999, and the told me later, “is the only one we trust.” day marked his return, if only in a sense. It friend and who is their enemy.” was met with wild exuberance. Many of the In 2012, Turkey’s ruling Justice and Distrust on both sides is one of the major people at the rally carried flags that featured Development Party (A.K.P.) banned the challenges to real reform. The circumstances only his face against a canary-yellow back- Newroz celebration. Fighting between the of a changing Middle East—war in Syria, ground. His portrait swayed above the crowd, P.K.K. and the army had been especially wealth in Iraqi Kurdistan—have made peace suspended between two lampposts; another intense, and cancelling Newroz was both a with the Kurds necessary for Turkey, and was draped over the stage rafters; another to punishment and an attempt to prevent more Erdogan’s ambitions for the Presidency are the rear of the stage. When the M.C. led a violence. But people gathered anyway on the surely a factor as well. But Erdogan has not chant of “Long live Newroz,” the crowd ans- expansive fields surrounding locked Newroz often sounded like a leader intent on negotia- ➤ wered back, using a nickname for Ocalan, Park, and the day devolved into demonstra- tion with the Kurds. Just this past

71 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti ➤ November, when Kurdish prisoners were power can benefit the Kurdish community—as reception, and he was tired. “We have witnes- two months into a hunger strike, Erdogan res- in last year, when he called off the hunger sed a historical Newroz,” he said. “Millions of ponded by suggesting that Turkey reinstate the strike, and now, as the bearer of peace—but people at the same moment were shouting for death penalty. He has consistently promised can also be a detriment. Ocalan’s freedom peace.” Baydemir, like his colleagues in the the Turkish public that the Army would defeat comes first in the Newroz slogan, and first in B.D.P., has not had an easy time in office. Two the P.K.K. militarily, and he responded to the the minds of most Kurds. It is perhaps ironic court cases against him have resulted in large Newroz celebration by complaining about the that his call for a democratic solution so vastly fines, but the financial burden is minor compa- lack of Turkish flags (there were, as far as I overshadowed the democratically elected red to the threat of prison. Since 2009, thou- could tell, exactly zero). He has often been cri- B.D.P. (pro-Kurdish Peace and Democracy sands of Kurds have been imprisoned for alle- ticized for viewing the Kurdish issue only as Party) officials standing on stage during the ged ties to the P.K.K., and because of this it’s one of national security, not human rights. reading of his letter. Every movement needs a unclear how much Kurds trust the democracy This perspective is problematic if it means a leader, but the worship of Ocalan is disconcer- they welcomed on Thursday. But Newroz, as solution, for Erdogan, stops at a cease-fire. His ting in part because it is so familiar. Fervor for Baydemir knows, was only the first step of a reaction to Newroz—a day in which Kurdish Ocalan is not unlike that for Ataturk, and very complicated process. It’s impossible to rebellion is expressed through their culture, is as strong as Turkish predict whether peace will last, whether Kurds which includes their flag—seemed to confirm nationalism. Freedom for Ocalan looks remote. will get what they want, and whether Erdogan that criticism; if Erdogan does have insight If peace depends on it, then peace may not will change his mind. “The only thing we into the cultural solidarity underlying the last. know now,” Baydemir said, “is that as long as armed resistance, he’s not prepared to show it. The next day, along with four other journalists, we have war, people will die.” On the other side, there is Ocalan, and his I met Osman Baydemir, the mayor of unparalleled power among his people. That Diyarbakir. He had been up late at a Newroz

20 mars 2013

Irak: Kirkouk au coeur d’un conflit menaçant entre Kurdes et Arabes Par AFP verneur de la province, Najm al-Din inée par les violences, la province Karim. pétrolifère de Kirkouk, dans le nord «Nous avons (...) un face-à-face entre Mde l’Irak, est au coeur d’un conflit territorial les militaires de l’Irak et du Kurdistan, et entre Kurdes et arabes qui menace à terme dans une telle situation, le moindre inci- l’unité du pays. dent peut mener à une bataille», a déclaré La province et sa capitale éponyme à l’AFP M. Karim, un Kurde. sont une véritable mosaïque ethnique et «Cela n’aide pas les communautés qui confessionnelle -- Kurdes, Arabes, et veulent vivre ensemble, ni les investisseurs Turkmènes, sunnites et chiites -- et consti- ou les entreprises qui voudraient travailler tue l’essentiel du territoire que les Kurdes ici», ajoute-t-il. veulent inclure dans la région autonome «Je crois que si ces problèmes ne sont du Kurdistan, au grand dam du gouverne- pas réglés, ils peuvent mener (...) à un ment fédéral à Bagdad. conflit armé qui pourrait conduire au Des civils irakiens constatent les «D’un point de vue géopolitique, démantèlement de l’Irak», prévient le res- dégâts causés par une voiture piégée à Kirkouk revêt une importance extrême en ponsable kurde. Kirkouk, le 20 mars 2013 (Photo raison de ses réserves de pétrole et de gaz», Lien police-armée rompu Marwan Ibrahim. AFP) explique John Drake, spécialiste de l’Irak Un des principaux sujet de contentieux au sein de la firme de consultants en est la volonté de Bagdad d’établir un com- toujours de séquelles. risques AKE Group. mandement militaire fédéral basé à «Il y a beaucoup de policiers et de «Et d’un point politique, le contrôle de Kirkouk, unifiant toutes les forces dans la 'Asayish' (forces kurdes) mais il n’y a pas la ville est une affaire très affective pour région, ce qui équivaudrait, selon M. de sécurité», dit-il. «Il y a des explosions et une large partie de l’électorat», ajoute-t-il. Karim, à «l’imposition de la loi martiale». des assassinats chaque jour. Combien de De nombreux diplomates et responsa- «Nous avons ordonné à tous les chefs l’Irak va-t-il rester ainsi?», dit cet homme bles estiment que les tensions entre Bagdad de police de ne pas obéir aux ordres venant qui a décidé d’émigrer. et le Kurdistan représentent la plus grande de Bagdad», explique le gouverneur. «Par «Le gouvernement ne se soucie pas du peu- menace pour l’Irak à long terme. conséquent, toute la coopération entre la ple irakien», renchérit Salam Al-Jaberi, un Formée de trois provinces, la région police et l’armée a été interrompue». vendeur au marché de Kirkouk. «Les politi- autonome du Kurdistan dispose de son Des officiers de la police et de l’armée à ciens se disputent et le peuple en paye le propre gouvernement, de ses forces de Kirkouk ont confirmé que la coopération prix». sécurité, de ses postes-frontières et de son entre les deux corps était suspendue, ce qui M. Jaberi lui-même assure que les relations drapeau, mais reçoit toujours une partie du risque de fragiliser encore plus la sécurité entre les communautés kurde et arabe de budget fédéral. dans la province. Kirkouk sont bonnes. «Il n’y a pas de prob- lème entre les citoyens, le problème est Les habitants se plaignent des vio- N Signe des risques de conflit, les deux lences dont les auteurs ne sont pas connus, entre les gouvernements». parties ont déployé fin 2012 des renforts même si des groupes liés à Al-Qaïda ont militaires dans le nord de l’Irak, dont la revendiqué certaines attaques. province de Kirkouk. Ces forces sont tou- Tel Samir Ismaïl, blessé par une bombe jours présentes sur le terrain, selon le gou- près de son magasin de vêtements, souffre

72 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti March 23, 2013

written by Ocalan from his prison on Imrali Island in the Sea of Marmara near Istanbul, got equal billing, and Turkey sees accords with may be of even greater significance. Davutoglu frequently compares Israel, Kurds as first step the Kurdish insurgency to “shackles on our feet” and tells visitors: “Once to greater regional role we solve this problem, we will be unleashed from those shackles, and we will be able to use our full poten- By Roy Gutman ced in a letter read before a crowd of tial.” McClatchy Newspapers 1 million Kurds, a “positive develop- Other officials have compared the ment.” insurgency, which has claimed an estimated 40,000 lives since it began STANBUL, Turkey — After two But close students of Turkish in 1984, to a cancer. The end of the major breakthroughs in less than a affairs say the twin events could be a fighting, officials hope, will make weekI – an accord to end a three-year turning point for both Turkey’s Turkey a more attractive place for squabble with Israel and a landmark democracy and the Middle East both investment and as a partner in step by a jailed Kurdish leader to set- region, as well as providing Erdogan, regional political efforts. tle a 30-year insurgency – Prime who became prime minister in 2003, “We will be rejuvenated in every Minister Recep Tayyip Erdogan’s star a longer lease on power, possibly as sense,” was the way one official put appears to be rising – and with it, popularly elected president under a it. Turkey’s role as a major regional new constitution. Davutoglu gave a hint of the opti- power. “This is an extraordinarily impor- mism Turkish officials hold for the Erdogan, 59, a moderate Islamist tant set of developments,” said agreement in a visit he paid 10 days and a former mayor of Istanbul, is James Jeffrey, who retired last year before the Ocalan letter was read to described as a man of passion and as U.S. ambassador to Iraq and ser- Diyarbikar, the mostly Kurdish city plain speech, two characteristics that ved as U.S. envoy in Turkey before in southern Turkey. There, he spoke sometimes get him in trouble, such that. “It shows the capability of about the historic significance of as when he recently equated Zionism Turkey to be an extraordinary player reconciliation with the Kurds, who with a crime against humanity. in the region. They have reached comprise a little less than one fifth of He seemed matter-of-fact and these accords with folks they’ve been Turkey’s 80 million population. serious on Saturday as he voiced in conflict with, in one case a diplo- He said the peoples of what is now hope that the Turkish-Israeli reconci- matic conflict, in the other a guerrilla Turkey were formed in several major liation that President Barack Obama war.” historical waves dating back to the brokered on Friday might even help He expressed hope that Israel and 3rd century B.C. “Whatever anybody resolve the Arab-Israeli dispute – Turkey would recognize the need for says, wherever there is anyone with though he also called for Israel to cooperation in addressing Iran’s whom we share this common history, return to the borders that existed nuclear program, which Israel is they are our relatives and those with before its 1967 victory in the Six-Day convinced will produce nuclear wea- whom we share our destiny,” he said War, something that Israeli officials pons, and in addressing Syria, which in a speech at Dicli University. “That have rejected previously. borders both Israel and Turkey and is also the main element if our “My wish is that common sense is now in the third year of a brutal foreign policy. When defining this we prevails in this process, and we make civil war. never differentiate between Turks, this process a permanent one, to end “Sooner or later, we’re going to Kurds, Albanians or Bosnians. All the years-long suffering, with have to do something about Syria,” these are peoples to which we are (Israel’s) withdrawal to the 1967 bor- Jeffrey said. Having Israel and indebted by virtue of our shared his- ders,” he told reporters Saturday. Turkey talking to one another again tory.” Israel, for the first time in may help the U.S. find a policy that And then he said reconciliation memory, formally apologized for a satisfies both U.S. goals and those of with the Kurdish minority would libe- military operation and promised Israel and Turkey, Jeffrey said. rate Turkey to play a bigger role on compensation to families of eight Ahmet Davutoglu, the Turkish the world stage. Turks and one Turkish-American kil- Foreign Minister, said the deal with "Just such a responsibility rests led in the attack against the Mavi Israel showed the value of Erdogan’s on our shoulders, my brothers,” he Marmara, an aid ship bringing sup- insistence on an apology for the Mavi said. The restoration of peace in plies to civilians in Gaza in July Marmara incident. Turkey “will have a domino effect in 2010. “From the outset, we had a princi- other places,” he said. “The winds of Erdogan avoided hyperbole as pled approach,” he said in a televi- the resolution process blowing in well on Thursday when Abdullah sion interview. “This time Israel felt here with the spring breeze will result Ocalan, the jailed founder of the PKK isolated in the process.” Without the in great spring winds." N guerrilla group, called for his follo- apology, he said, “this issue would wers to end their three-decade-long not have ended, even if it lasted for a military campaign for Kurdish inde- century.” pendence in favor of constitutional While the Israel-Turkey reconci- reform and political struggle. liation may have received more head- Erdogan termed the move, announ- lines abroad, in Turkey, the letter

73 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 22 mars 2013

même qu'elle ne souhaite pas que le terme "turc" disparaisse de la TURQUIE Constitution [prévu dans le projet de • La paix après constitution civile]". La balle est maintenant dans le camp trenteAbdullah Öcalan, ans leader historique de deconflit la rébellion kurde en du gouvernement Turquie, a lancé le 21 mars un appel à ses partisans en les incitant à déposer les armes. Réactions et commentaires de la Hüseyin Ali dans le quotidien prokurde presse turque face à ce tournant majeur dans l'histoire du pays. Özgür Gündem souligne, quant à lui, le début d'une "nouvelle ère" : "Qui pourra arrêter ceux qui ont manifesté par cen- Pierre Vanrie | taines de milliers en faveur de la liberté 22 mars 2013 et de la démocratie ? Qui pourra s'opposer à la volonté d'une solution démocratique des peuples de Turquie ? usen Cakir, spécialiste de la ques- Ceux-ci représentent les forces vives qui tion kurde, ne cache pas dans vont trouver une solution à la question R Vatan sa satisfaction pour ce que kurde et qui vont démocratiser la certains en Turquie qualifient Turquie. Par son message, le dirigeant d'"événement historique". "On pourrait du peuple kurde [Abdullah Öcalan] a résumer l'appel d'Öcalan en ces termes : lancé un processus vers la démocratie et 'Mettons entre parenthèses tout ce qui L la liberté. Il a précisé que cela passerait s'est passé entre Turcs et Kurdes depuis 21 mars 2013 : des Kurdes célèbrent par l'arrêt de la lutte armée et le retrait quatre-vingt-dix ans et retrouvons le nouvel an dans la ville turque de de la guérilla à l'extérieur des frontières. l'esprit des relations qui prévalaient Diyarbakir, et montrent un portrait Mais il n'a pas donné de calendrier. Une entre nous avant cela lorsque nous com- d'Abdullah Ocalan, leader historique commission des sages devrait supervis- battions ensemble lors de la bataille des du PKK - AFP er ce retrait. Des forces opprimant la Dardanelles [1915] et pendant la guerre population kurde ne devront pas venir de libération [menée par Atatürk entre s'installer là d'où la guérilla se sera 1919 et 1922].'" mal à l'aise les Turcs, certains ont retirée. Le leader du peuple a fait ce qu'il souligné qu'aucun drapeau turc n'était devait faire pour la paix et la démocra- Qu'un personnage, qui pendant des visible lors de cette manifestation. Mais tie. La balle est maintenant dans le camp années a été vilipendé comme à tous les Newroz auxquels j'ai assisté à du gouvernement AKP et de l'Etat turc." "séparatiste", affirme qu'"il n'est plus Diyarbakir il n'y a jamais eu aucun dra- temps de se diviser mais que le moment peau turc et cela n'a jamais constitué en Oral Calislar, nouveau rédacteur en chef est venu de se retrouver et de se pardon- soi un motif de plainte véritablement de Taraf, tient précisément à féliciter le ner les erreurs du passé" et aille jusqu'à sérieux." Premier ministre Erdogan qui a pris des dire qu'"il faut s'unifier pour lutter con- risques en s'impliquant dans ce proces- tre ceux qui veulent nous diviser", mon- Ertugrul Özkök, éditorialiste de sus : "Il convient en la matière de tre qu'énormément de choses ont Hürriyet qui n'a jamais caché son scepti- souligner l'engagement du Premier min- changé en Turquie et que cela ne fait que cisme vis-à-vis de ce processus de paix, istre parce que celui-ci tout en abandon- commencer. Sans parler de sa demande exprime son malaise : "L'enthousiasme nant le discours sécuritaire, qui permet- de mettre un terme à la lutte armée qui, des Kurdes et des médias était-il partagé tait de ne pas voir la réalité, a ouvert la en tant que telle, donne à ce Newroz par l'ensemble des habitants de Turquie voie à un processus politique nouveau [nouvel an célébré dans le monde kurde ? Je n'en suis pas certain. Si l'on avait fondé sur les droits des Kurdes. Dans avec l'arrivée du sondé les habitants partout ailleurs en une région où le nationalisme peut tou- printemps] une dimension historique." Turquie au moment où la lettre d'Öcalan jours payer électoralement, Erdogan et était lue, le tableau aurait peut-être été ses proches ont fait preuve de courage. Enthousiasme à Diyarbakir, silence différent. Face à l'enthousiasme de dans le reste du pays Et les Kurdes leur ont répondu avec la Diyarbakir a répondu le silence dans le même volonté de trouver une solution. reste du pays. Il n'est jamais facile Espérons que l'opposition parlementaire "Certes", ajoute Rusen Cakir, "tout le d'interpréter le silence. Cela peut être un – en particulier le Parti républicain du monde n'est pas aussi optimiste que bon signe tout comme un mauvais peuple (CHP, kémaliste) – prenne toute moi. Certains se demandent en effet ce signe." la mesure de l'enthousiasme et du désir que les Kurdes vont pouvoir obtenir en de paix qui s'est manifesté à Diyarbakir échange de ce cessez-le-feu. Notons à ce "N'oublions pas que selon un récent et qu'elle participe elle aussi au proces- propos que cette inquiétude ne se mani- sondage d'opinion, 63 % de la popula- sus. La Turquie est partie sur une nou- festait pas hier [le 21 mars] parmi les tion est opposée à des rencontres avec velle voie. Si le voyage se poursuit sans membres, tous niveaux confondus, de la Öcalan [la lettre d'Öcalan a été trans- incident majeur, nous allons vers une mouvance kurde qui semblent en la Ë mise lors d'une rencontre organisée sur période de grand changement." matière faire une totale confiance en son île prison [d'Imrali, en mer de Öcalan. Côté turc, quoique il n'y eût rien Marmara] entre lui et des députés dans la lettre d'Öcalan qui pût mettre prokurdes jouant les intermédiaires], de

74 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 22 mars 2013 "L'appel du PKK à la fin de la lutte armée n'est qu'une première étape" Propos recueillis par ratie – BDP (kurde). Ils ont trans- Hélène Sallon mis des lettres du chef du PKK aux commandements kurdes, en e chef rebelle kurde Abdullah Irak et en Europe, qui dressent LÖcalan a appelé, jeudi 21 une feuille de route qui tient lieu mars, les rebelles du Parti des de cadre pour un accord de paix. travailleurs du Kurdistan (PKK) à déposer les armes et à quitter Ces contacts étaient importants. la Turquie, affirmant que le Öcalan étant emprisonné depuis temps était venu de "faire préva- 1999, beaucoup se sont interrogés loir la politique". Le premier sur sa capacité à impulser, à lui ministre turc, Recep Tayyip seul, un tel processus. Il avait Erdogan, a souligné confirmé son influence détermi- l'importance de la mise en œuvre nante à l'automne 2012 en A Diyarbakir, le 21 mars. A Diyarbakir, le 21 mars. | AP de l'appel d'Öcalan, qualifié de obtenant la fin de la grève de la "développement positif". Le chef faim des prisonniers kurdes. Il L'échec ou l'enlisement de ces n'y a jamais eu autant du gouvernement a ajouté que la devait encore prouver qu'il avait négociations a débouché dès l'été d'opportunités pour la création Turquie cessera ses opérations les moyens de lancer un proces- 2011 sur une reprise intense de la d'un Grand Kurdistan. On répète militaires contre les Kurdes si le sus de paix. Il a reçu des com- guérilla, marquée par des souvent le slogan "printemps PKK cesse les siennes. A quatre mandements en Irak et en attaques spectaculaire du PKK. arabe, été kurde". Depuis l'été reprises déjà depuis le début de Europe des réponses positives, ce Cela a définitivement convaincu 2012, les troupes de Bachar Al- sa rébellion en 1984, Abdullah qui lui a permis d'aller plus loin et le gouvernement que le problème Assad ont évacué le nord de la Öcalan a proclamé des cessez-le- de lancer le processus. kurde devait être résolu. D'autant Syrie, livrant la région à la feu unilatéraux. Jamais jusque- que l'échec des tentatives de mar- branche armée du PKK. Cela là ils n'ont permis de déboucher Quelles conditions ont per- ginalisation des formations poli- inquiète les Turcs car il peut y sur une solution. Cette fois, le mis de lancer ce processus tiques kurdes dans le sud-est du avoir la création, au moins de fait, gouvernement comme les de négociations ? pays a montré qu'il y a un fait d'une zone d'influence kurde rebelles semblent déterminés à politique kurde. Cet enlisement a autonome dans le nord de la parvenir à la paix. Du côté du gouvernement turc, également montré qu'on ne pou- Syrie. Ce n'est pas un problème Jean Marcou, spécialiste de la l'arrivée du Parti pour la justice et vait pas ignorer le PKK dans les en soi pour la Turquie. Le prob- Turquie et professeur-chercheur le développement (AKP) au pou- négociations, comme ça avait été lème est davantage de savoir qui à l'Institut d'études politiques de voir en 2002 a permis de changer le cas en 2009 et 2011. Par va contrôler cette zone. La Grenoble, décrypte les tenants et la donne, car l'AKP a exprimé au ailleurs, l'agenda kurde a croisé Turquie a peur que la question les aboutissants de cet appel au début une vision un peu moins l'agenda constitutionnel turc. On kurde soit instrumentalisée par cessez-le-feu. nationaliste et donc une autre prête au gouvernement AKP le les ennemis qu'elle s'est faits avec approche de la question kurde. souhait de modifier la la crise syrienne : le gouverne- L'appel au cessez-le-feu L'ouverture des négociations avec Constitution pour instaurer un ment de Damas et l'Iran. lancé par le chef du PKK a-t- l'Union européenne, après la déc- régime présidentiel, avec Recep il, selon vous, de bonnes laration officielle de candidature Tayyip Erdogan pour président. Pourquoi le PKK avait-il lui chances de se concrétiser de la Turquie en 1999, a favorisé L'idée d'un marchandage en ce aussi intérêt à entrer dans par un processus de paix ? ce processus. Le toilettage consti- sens a été clairement évoquée lors un processus de négocia- tutionnel auquel s'est prêté le de visites des députés du BDP à tions pour mettre fin à la Oui, car il n'y a pas qu'un cessez- gouvernement turc entre 1999 et Öcalan. Le quotidien Milliyet lutte armée ? le-feu, il y a également la 2005 a permis d'améliorer la situ- avait ainsi parlé d'un accord entre demande aux combattants du ation des Kurdes. Pendant Öcalan et le PKK pour permettre Le PKK est malgré tout une PKK de quitter le territoire. C'est longtemps, l'AKP s'est toutefois à Erdogan de rester au pouvoir organisation en perte de vitesse. un engagement pour lancer un servi du prétexte que l'armée blo- jusqu'en 2023, en créant un Il a encore des combattants et a processus d'abandon de la lutte quait toute résolution de la ques- régime présidentiel dans lequel il montré l'année dernière qu'il armée. Les autres cessez-le-feu tion kurde pour ne rien faire. serait le président. pouvait continuer à entretenir avaient été déclarés hors de Avec le changement d'équilibre une guerre civile larvée, mais il toutes négociations et contacts politique au sein du pays, qui se L'évolution de la situation n'a pas réussi à prendre le con- avec le gouvernement turc. Celui- traduit depuis quelques années des Kurdes dans les autres trôle de portions du territoire ci intervient dans le cadre du par un effacement du rôle de pays de la région a-t-elle turc. Les équilibres politiques en processus dit d'Imrali, du nom de l'armée, l'AKP apparaît désor- influencé aussi ce processus Turquie ont changé. Le système l'île où est emprisonné Abdullah mais comme pleinement respons- de négociations ? s'est ouvert ces dernières années, Öcalan, lancé fin 2012. Ce proces- able de la question kurde. De fait, ce qui a empêché un "été kurde". sus a débuté par des contacts depuis 2009 et l'ouverture Sur le plan géopolitique, les Cette évolution politique s'est entre Öcalan et des membres des démocratique, l'AKP a tenté à "printemps arabes" et notam- accompagnée d'une évolution services de renseignement, mais plusieurs reprises de résoudre ment la crise syrienne ont suscité économique, d'un développement s'est surtout traduit, entre janvier cette question en lançant des une déstabilisation pour la dont ont aussi profité les et mars, par la visite de députés processus de négociations. Turquie et créé une fenêtre provinces kurdes. La lutte armée ➤ du Parti pour la paix et la démoc- d'opportunité pour les Kurdes. Il n'apparaît plus aussi

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➤ essentielle et beaucoup de peuvent avoir envie de nuire au présent évité, Öcalan a lui-même communautés comme en Kurdes veulent en sortir. Elle le processus. Côté turc, il y a aussi dit aux militants kurdes que Espagne ou encore une forme de redeviendra si le processus des risques de tentatives de sabo- lancer une névrose, en réveillant fédéralisation ? Troisièmement, il échoue. Le PKK est une organisa- tage de la part de réseaux nation- les vieux démons nationalistes y a la question de la langue. Le tion clandestine, qui est égale- alistes, d'individualités parmi les autour de sa libération, serait un kurde n'est plus interdit depuis le ment un mouvement, qui a terri- formations clandestines signe de sabotage du processus. début des années 90 et est blement vieilli avec son idéologie d'extrême-droite encore liées à enseigné comme une langue marxiste-léniniste et son culte du des militaires clandestins. L'autre La fin de la lutte armée est la pre- vivante. Va-t-on autoriser un chef. A terme, cela aurait été un problème est que les autres partis mière étape, qui doit déboucher enseignement initial en kurde ? problème pour le PKK, donc il fal- politiques ont pour l'instant été sur une phase politique sur la lait qu'il sorte de cela. tenus à l'écart de ce processus. question du statut que le gou- La question se pose également de Certains y sont totalement hos- vernement est prêt à accorder aux savoir comment on va négocier Quelles vont être les suites tiles, d'autres ont eu pour habi- Kurdes. Trois révendications kur- cela. Le ministre de la justice a de ce premier appel et qu'est tude de gérer la question kurde de des vont devoir être négociées. évoqué en début de semaine la ce qui permettra de garantir façon plutôt tactique. Mais, il y a Premièrement, la rédéfinition de possibilité d'associer le le succès du processus une forte détermination, Öcalan a la citoyenneté dans un sens Parlement turc au processus. engagé ? dit qu'il fallait aller vite. La ques- moins ethnique dans l'article 66 Erdogan a repoussé cette idée et tion de son devenir va d'ailleurs de la Constitution. proposé plutôt de créer un conseil Il faut voir comment le retrait des se poser. Le gouvernement turc a Deuxièmement, la question de la des sages avec des membres de la combattants va se faire et si tous répété qu'il ne libérait pas les ter- décentralisation. Est-ce qu'on société civile. Pourra-t-on associ- vont accepter. Il y a eu des mou- roristes qui ont fait couler le sang. maintient un Etat unitaire en er le PKK qui est considéré par le vements dissidents du PKK, des Cela serait étrange toutefois qu'il créant des assemblées régionales, gouvernement comme un groupe déclarations hostiles de leaders ne soit pas libéré s'il y a un accord dont notamment dans les régions terroriste ? I qui ne semblent pas influents. Ils de paix. Le sujet est jusqu'à kurdes, ou crée-t-on plutôt des

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der kurde et "son" peuple. Si cette déclaration "urbi et orbi" permet pour la première fois à Abdullah Le PKK dépose les armes Öcalan de sortir de son silence - JÉRÔME BASTION, et notamment d’un isolement correspondant à Istanbul quasiment complet, sans voir le moindre avocat, pendant plus de epuis sa prison, le chef de la 18 mois jusqu’à la fin 2012 - il rébellion kurde, Abdullah Öca- reste beaucoup de points à négo- lan,D a lancé un appel au cessez-le- cier entre Ankara et le PKK (qui ne feu. Ouvrant l’espoir d’une paix se résume pas seulement à la per- durable, voire définitive, avec sonnalité de son chef, si emblé- Ankara. matique soit-il). L’habituelle ferveur des célé- En 1999 notamment, il avait brations traditionnelles du déjà annoncé un cessez-le-feu et Newroz et un soleil printanier pré- le retrait des forces combattantes coce ne suffisent pas à expliquer du territoire kurde, une paix qui l’affluence record qu’à connue ce avait duré jusqu’en 2004. Depuis, jeudi Diyarbakir, la "capitale" des A Diyarbakir, le 21 mars. bien sûr, jamais du fond de sa pri- Kurdes. qu’ils veulent la fraternité, qu’ils Turquie, d’un nouveau Moyen- son il n’avait pu apparaître ainsi Non, sans aucun doute, la veulent une solution", commen- Orient, d’un nouveau futur’’. sur le devant de la scène et passer population kurde de Turquie (et çait le message du chef du PKK, lu "Une nouvelle ère débute, pour un possible artisan de la pas seulement celle du sud-est) en kurde puis en turc par des continue le message d’Abdullah paix. Ce qui faisait dire à certains était traversée hier par un senti- députés du Parti de la Paix et la Öcalan, la porte s’ouvre (pour le médias turcs, jeudi soir, que le ment trouble, ce frisson où se Démocratie (BDP, pro-kurde), qui passage) de la résistance armée PKK avait finalement été, par mêlent crainte de la désillusion et avaient pu lui rendre visite vers un processus politique et cette "cérémonie" forcément ava- espoir démesuré; le sentiment quelques jours auparavant dans démocratique." Et surtout, lisée par le pouvoir turc, presque que peut-être le long et fratricide son île-prison d’Imrali, en mer de adresse directe aux combattants ‘‘officialisé’’ à la fois comme conflit entre l’Armée turque et la Marmara, au large d’Istanbul. du PKK : ‘‘Déposez les armes et interlocuteur central du gouver- rébellion kurde était en train, Le million de fervents parti- quittez le territoire turc". nement et représentant légitime comme l’hiver, de mourir de sa sans qui, depuis le matin, Cette annonce était attendue du peuple kurde, un peu comme belle mort. s’étaient massés là et avaient depuis que la feuille de route de un Mandela kurde. A l’occasion de la célébration attendu, sous des guirlandes de ces négociations directes entre Beaucoup, Kurdes comme du Newroz, le Nouvel An kurde, le drapeaux rouge, vert et jaune l’Etat turc et le chef de la rébel- Turcs, veulent croire aujourd’hui leader historique du Parti des (couleurs du Kurdistan), que la lion kurde, révélées fin décem- à l’aboutissement de ce processus Travailleurs du Kurdistan (PKK), parole du "guide Apo" leur soit bre, avait été savamment distillée de paix que le Premier ministre Abdullah Öcalan, a en effet trans- délivrée, ont salué par une puis- pour préparer l’opinion publique à Tayyip Erdogan a estimé "évoluer mis un message appelant au ces- sante ovation cet appel à la paix ce changement radical de poli- positivement", ‘‘sous réserve de sez-le-feu des rebelles contre et à la réconciliation. Ils n’ont tique. concrétisation sur le terrain des l’Armée turque. "Avec le feu du guère été surpris d’entendre, La célébration du Newroz appels faits", mais la voie de ces Newroz, des centaines de milliers, dans la voix des députés du BDP, était la date idéale pour cette négociations reste encore longue des millions de personnes remplis- les mots de leur leader leur déclaration solennelle, pour une et sans doute semée d’embûches. sent les places et s’embrassent annoncer ‘‘l’éveil d’une nouvelle communion parfaite entre le lea- pour dire qu’ils veulent la paix,

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TIME March 25, 2013

COMMENTARY Bobby Ghosh

Saddam Would Have Survived the Arab Spring TTie fall of other dictators lets Iraqis imagine an alternative to the 2003 invasion. But it's only a fantasy

RAQ HAS NOT YET EMBRACED THE out of Kuwait in 1991 meant Iraqis could haver modern cult of the opinion poll. Voter neither personal computers nor cell phones. That research is unheard of, market re¬ meant no Facebook, no Twitter, not even text mes> search is rare, and surveys ofnational sages. And no al-Jazeera to spread the word ffora attitudes tend to be unscientific and Baghdad to other cities. unreliable. Prime Minister Nouri al-Maliki's Dawa Unlike Ben Ali and Mubarak, Saddam would

Party operatives can't tell you his favorability rat¬ IRAQ: 10 have had no compunction ordering a general ing among i8-to-30-year-olds in Diyala province, YEARS LATER slaughter of revolutionaries; and unlike the Tirni- consumer-product companies don't know what sian and Egyptian military brass, the Iraqi generals percentage of Baghdad households own a washing would swiftly have complied. They had alteady machine, and newspapers can only guess whether demonstrated this by killing tens of thousands of drivers in Mosul are more or less dissatisfied with SERVICE Shi'ites who rose against the dictator after his Kn> the state of their roads than those in Najaf. And so, waiti misadventure. although we know for certain that the majority of 1.5 Americans think the 2003 invasion of Iraq 10 years MILLION Saddam's iraq had less in common with ago this month was a tragic mistake, there's no reli¬ Number of U.S. Tunisia and Egypt than, ironically, with its able way of telling what proportion of Iraqis feel troops who served in sworn enemy to the east: Iran. There, the peo¬ Iraq in the period the same way. ple-powered Green Revolution of 2009, which fore¬ from 2003 to 2011.

Nearly 1 million were shadowed the Arab Spring, failed because Tehran IN THE FIVE YEARS THAT BAGHDAD WAS MY HOME, deployed more than was able to deploy, to deadly effect, the Revolution¬ once, in both Iraq and from 2003 to 2007, my informal polling of Iraqis ary Guards and the Basij militia, two armed groups Afghanistan turned up little interest in the rights or wrongs of that swear absolute loyalty to the regime. Their Iraqi the invasion itself: there was a general, if grudging, equivalents, the Republican Guard and the Fedayeen consensus that it was the only way they were going Saddam, would have done the same for Saddam. to be rid ofSaddam Hussein. Instead, counterfactual Ifthe Tunisian and Egyptian templates could not CASUALTIES speculation has tended to focus on what happened have been applied to Iraq, might the Libyan and Syr¬ after the dictator was removed. Would the insur¬ ian models have worked? That would have requited gency have been snuffed out quickly ifWashington 4,422 an armed rebellion rising from a part ofthe country had not disbanded the Iraqi military in the spring of Number of Americans where the dictator's grip was at its weakest and 2003? What if political power had not been handed who were killed during where antiregime forces would have a safe havej>=- over, a year later, to groups of former exiles plainly Operation Iraqi like Benghazi in Libya. The most logical place for an Freedom. In addition, out oftouch with the lives ofmost Iraqis? Would the armed uprising against Saddam was Kurdistan, in 318 from other sectarian wars between Shi'ites and Sunnis have coalition countries northern Iraq, which enjoyed a high degree of au¬ been avoided ifthere had been better security at the were killed tonomy from Baghdad and the protection of U.S. golden-domed Askariya shrine of Samarra, which aircraft enforcing a no-fly zone. was blown up by terrorists in February 2006? But the Kurds are a separate ethnic group, long But events ofthe past two years have encouraged resentful ofbeing ruled by Iraq's Arab majority. The Iraqis to ponder a tantalizing hypothetical: Could fierce Kurdish militia known as the peshmerga was their dictator have been toppled by the Arab Spring? dedicated to protecting its own kind but had little Shortly after Tunisia's Zine el-Abidine Ben Ali sympathy for Arab groups like the southern and Egypt's Hosni Mubarak were removed from Shi'ites that suffered under the dictator's rule. office by popular uprisings, I wrote a column on That leaves only the Syrian example: a long, TiME.com arguing that Saddam would not have bloody rebellion that devolves into a sectarian war. been forced out by peaceful protests. Iraqi youth Iraq already had its version in 1991, and the activists, had such a species even existed, would regime won easily. have struggled to organize Tahrir Square-type That's why Iraqis usually conclude that, absent mass demonstrations because they would have the U.S.-led invasion, Saddam Hussein would still be lacked the tools of their Tunisian and Egyptian ruling from Baghdad. Would Iraqis, with the benefit peers: Saddam forbade satellite dishes, and econom¬ of hindsight, have preferred that? My guess is that ic sanctions in place since his troops were kicked they would not but we don't have a reliable poll.

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MTOWAT10N.U

MONDAY, MARCH 25, 2013 they will fall into the hands of extremist Damascus residents who support the fighters, meddling by the uprising's for¬ government or fear the rebels, and he

eign supporters in the choice of a prime had begun to build respect among some

minister, or both. fighters inside Syria. Kerry warns Mr. Kerry, speaking at a news confer¬ Last week, the coalition, divided and ence at the U.S. Embassy after meeting under pressure to choose a temporary with Mr. Maliki, said he stressed that leader to try to administer rebel-held Iraq on being supporting Mr. Assad by allowing the Iranian flights is "problematic" and did The air corridor over Iraq not represent the "common goals" of has emerged as a main route conduit for the United States and Iraq. The air corridor over Iraq has of military aid to Mr. Assad's

emerged as a main route of military aid government. arms to Syria to Mr. Assad's government The ship¬ ments include rockets, antitank missiles,

rocket-propelled grenades and mortars, areas, selected a relatively unknown

BAGHDAD and Iranian personnel, according to U.S. Syrian-born Texas businessman, Ghas¬

intelligence officials. There are supply san Hitto, as prime minister. Mr. Hitto Iran's use of airspace lines on the ground as well. quickly made clear that he sees no room . Iran has as an enormous stake in Syr¬ for dialogue with anyone in the govern¬ an increasingly thorny ia, which is its staunchest Arab ally and ment, after a conflict that has killed more than 70,000 people. issue with U.S. officials has provided a channel for Iran's sup¬ port to the Islamist movement Hezbol¬ "The regime missed the most valu¬ lah in Lebanon. able opportunities to implement nation¬ al comprehensive reconciliation," Mr. BY MICHAEL R. GORDON, Syria is also important to the Shiite- TIM ARANGO AND ANNE BARNARD dominated Iraqi government, led by Mr. Khatib said in his statement. : Maliki. Fearing that Mr. Assad's over¬ Mr. Khatib projected an earnest, un¬ Secretary of State John Kerry told throw would lead to Sunni control and polished persona and never fitted the Prime Minister Nuri Kamal al-Maliki embolden the Iraqi Sunnis who oppose profile of a politician, sometimes failing during a visit to Baghdad on Sunday him, Mr. Maliki has been seen as tolerat¬ to build support for controversial moves that Iraq must take steps to stop the ing the Iranian flights. before announcing them and then post¬ shipment of Iranian weapons to Syria if U.S. officials have repeatedly insisted ing mournful statements on Facebook it wanted to participate in broader dis¬ that the Iraqis demand that the Iranian about how he had been misunderstood. cussions about that country's future. flights must land so that they can be in¬ Some coalition members and anti-gov¬ Mr. Kerry's visit to Iraq was the first ernment activists in Syria said they spected. But the Iraqis have carried out by an American secretary of state since only two inspections since July, the wished he had stayed in office to push Hillary Rodham Clinton went in 2009, back against the foreign interference he State Department official said. One was and it came amid growing concern over spoke of, rather than resigning abruptly of an Iranian flight that was on its way Iraq's role in the Syrian conflict. back to Tehran after delivering its cargo and emotionally. Flights of Iranian weapons to Syria in Syria Iran has said the flights are A coalition member familiar with Mr. through Iraqi airspace, which a senior merely carrying humanitarian aid. Khatib's thinking, who spoke on condi¬ State Department official said were oc¬ tion of anonymity to discuss politically Iraq has yet to develop an air force, curring on nearly a daily basis, have sensitive matters, said Mr. Khatib had and since the United States military left been crucial for the government of Pres¬ the country in 2011, American war- resigned over interference from Saudi ident Bashar al-Assad of Syria, which Arabia, a key backer of the Syrian upris¬ planes no longer patrol Iraq's skies. faces increasing pressure from rebel ing. The Iranian flights pose a major chal¬ fighters. Mr. Kerry said he had had a lenge for American strategy on Syria. The member said that Saudi Arabia spirited discussion with Mr. Maliki about had threatened to cut off funding and Mr. Kerry has repeatedly said that the issue, but there was no tangible sign split the coalition if it did not select its Obama administration officials want to that the Iraqis would alter their position. favored candidate for prime minister, change Mr. Assad's calculation that he The Kerry trip came amid continuing Assad Mustafa, who had promised to can prevail militarily and they want to turmoil in the main Syrian exile opposi¬ appoint a Saudi favorite as defense min¬ persuade him to relinquish power and tion group. Moaz al-Khatib, who as pres¬ ister. That, the member said, enraged agree to a political transition. But Robert ident of the Syrian Opposition Coalition members, who then hastily settled on Ford, the senior State Department offi¬ had pushed for political talks between Mr. Hitto, who was backed by Qatar and cial on Syria policy, told Congress last the Syrian government and its armed op¬ the Syrian Muslim Brotherhood. week that Iranian and Russian military ponents, resigned on Sunday, days after Another member, Mustafa Sabagh, assistance has fortified Mr. Assad's be¬ the coalition elected an interim prime lief that his military can still win. who is close to the Saudi government, minister who rejects such dialogue. denied the Saudis had interfered and In the Syria opposition movement, Mr. Khatib blamed the Syrian govern¬ said he believed Mr. Khatib had resigned Mr. Khatib's resignation appeared to be ment for ignoring his overtures and bit¬ at least a short-term blow to prospects over the many conditions Western coun¬ terly criticized unnamed nations for for a political solution to the conflict. tries had placed on aid to the uprising. placing too many conditions on aid to And it underscored the challenges that The turmoil in the opposition came as Syria and manipulating the crisis for the opposition coalition still faces in es¬ the Israeli military said it had hit a Syri¬ their own interests. tablishing legitimacy and effective lead¬ an position after two Israeli patrols came "They support whomever is ready to ership, four months after dozens of under fire from across the decades-old obey, and the one who refuses has to face countries recognized it as the legitimate Israeli-Syrian cease-fire line in the starvation and siege," Mr. Khatib said in representative of Syrians. Golan Heights, adding to fears that the an online statement. "We will not beg to Mr. Khatib, a prominent imam who Syrian conflict will spill over its borders. satisfy anyone, and if there is a decision had sided early on with the revolution, The military did not specify whether the to execute us as Syrians, so let it be." had drawn criticism from some in the Syrian position belonged to Syrian gov¬ It was not clear which of the opposi¬ coalition for being willing to talk with ernment forces or rebels. tion's many frustrations Mr. Khatib, of¬ some members of Mr. Assad's govern¬ ten cryptic in public statements, was re¬ ment. But others saw him as a moderate ferring to the reluctance of Western who was ideally suited to reach out to countries to send arms to rebels for fear

78 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 22 mars 2013 Turquie: quoi de neuf après l'appel au cessez-le-feu d'Ocalan? Pour que ce ne soit pas qu'une trêve de plus, il faudrait qu'Ankara l'accepte et la respecte et qu'elle libère les milliers de militants kurdes emprisonnés pour liens avec l’organisation «terroriste» du PKK.

L'AUTEUR Des mili- Ariane Bonzon Journaliste, tants du spécialiste de politique PKK lisent étrangère. Elle a été en poste à leur com- Istanbul, Jérusalem et muniqué, Johannesbourg. Vit et tra- le 21 mars vaille actuellement entre la France et la Turquie. Dernier ouvrage paru: Dialogue 2013 à sur le tabou arménien, d'Ahmet Insel et Diyarbakir. Michel Marian, entretien d'Ariane REUTERS Bonzon, ed. Liana Levi, 2009. /Umit Bektas -

écrété «historique», l’appel au cessez-le- Dfeu d’Abdullah Ocalan à ses troupes n’a lule d’Imrali. Ni les représentants du Parti pour tion est lancé, le fossé se creuse apparemment rien de bien nouveau. la paix et la démocratie (BDP, pro-kurde), ni entre l’aile interne et l’aile externe. Dans les Depuis le début de la rébellion kurde vis-à-vis l’Etat major du PKK en Irak du nord et en années 1990, les exemples sud-africains et de l’Etat turc en 1984, on a déjà connu au Europe n’ont eu vraiment leur mot à dire. palestiniens l’ont amplement montré. moins quatre cessez-le-feu unilatéraux procla- més par le Parti des travailleurs du Kurdistan Depuis le début, le gouvernement turc a bien QUE VA FAIRE LA TURQUIE? précisé que les négociations se feraient exclu- (PKK, marxiste-léniniste). Quant à l’appel à De fait, la balle est surtout dans le camp de la sivement avec Ocalan. Le BDP et le comman- déposer les armes et à quitter le pays, celui-ci Turquie. Même si le discours dominant des dement militaire de Quandil sont tout au plus concerne en vérité très peu d’unités combat- médias proches du pouvoir et du Premier une courroie de transmission. tantes du PKK, coincées dans les montagnes: ministre Erdogan laissent entendre le à Mus, dans la région du Dersim, ici ou là dans En discutant exclusivement avec le leader contraire. la partie orientale de la Turquie… Car pour kurde captif, le pouvoir turc possède les leviers La nouveauté, la vraie, serait que la Turquie l’essentiel la guérilla ne se trouve pas sur le nécessaires à la division et à l’affaiblissement accepte la trêve, et respecte le cessez-le-feu. territoire turc: elle est repliée en Irak du nord du PKK, parti inscrit sur la liste des organisa- Et puis, qu’elle libère les milliers de militants –son quartier général est à Qandil– d’où par- tions terroristes en Turquie, en Europe et aux kurdes emprisonnés pour liens avec tent ses incursions. Etats-Unis. l’organisation «terroriste» du PKK. Le gouver- Rien donc de vraiment nouveau, si ce n’est Pour l’instant, le mouvement nationaliste nement du Parti de la Justice et du développe- peut-être dans les coulisses: plusieurs cen- kurde, à l’intérieur comme à l’extérieur, en ment (AKP) a déposé au Parlement un taines de milliers de personnes rassemblées à Turquie comme en Irak du nord, semble au «paquet» législatif à cet effet. Diyarbakir, la «capitale» politique des Kurdes garde-à-vous derrière le chef «Apo». Mais der- Ces libérations peuvent constituer un puissant de Turquie un 21 mars, jour de Newroz, fête rière cette unanimité de façade, les doutes levier dans les négociations, une monnaie kurde longtemps interdite par Ankara. Des affleurent. d’échange et une manière aussi de montrer sa portraits d’Abdullah Ocalan, brandis non plus à Déjà, la partie turque a demandé à ce que les «bonne foi» tandis que le 13 mars, le PKK a la sauvette mais fièrement; et puis des bande- combattants et leur commandement quittent relâché huit prisonniers turcs (deux soldats et roles chantant l’obéissance et la fidélité à non seulement la Turquie mais également six fonctionnaires) qu’il détenait en Irak du «Apo» (c’est le surnom que ses supporters lui l’Irak du nord. Ce qu’a refusé tout net Murat nord. donnent): Karayilan, le numéro 2 du PKK, basé à Qandil. On ne sait pas grand-chose de ce que le gou- «Dans la paix comme dans la guerre, Plus prosaïquement, si l’«armée du PKK» ne vernement AKP est prêt à céder. Il a écarté nous sommes avec toi, chef.» «sert plus à rien», les fonds récoltés dans la toute idée d’amnistie générale, mais les Kurdes Une mise en scène autorisée, accompagnée, diaspora kurde vont s’amenuiser et laisser insistent pour la remise en liberté ou, à défaut, voire encouragée, par l’Etat turc. quelque 5.000 combattants sans ressources. l’assignation à résidence d’Abdullah Ocalan. Et Sinon c’est toujours un seul homme, l’ancien Une perspective qui inquiète Qandil. puis, Ankara a rejeté la perspective de donner une autonomie régionale aux Kurdes. Or le ennemi numéro 1 d’Ankara, l’«assassin L’attitude à venir du commandement militaire chef du PKK pourrait avoir cédé sur ce point et d’enfant», le «terroriste» Abdullah Ocalan, du PKK sera décisive pour la poursuite du pro- adopté l’idée «d’une unité fraternelle des deux emprisonné depuis 14 ans sur une île au sud cessus, même si officiellement il est exclu des peuples au sein de la République turque». de la mer de Marmara, qui négocie –d’où le négociations et se range derrière Abdullah terme «processus d’Imrali». Ocalan. Faut-il dès lors croire à ce processus? Après l’instauration d’une autonomie kurde en Irak, OCALAN, SEULEMENT OCALAN Et puis, quelles vont être les relations, désor- puis la constitution d’une nouvelle enclave mais plus affichées, entre le parti pro-kurde Chacun des mots de son appel a été scruté, kurde en Syrie par le PYD (la branche syrienne BDP et le PKK? Jusqu’ici, le premier était la discuté et validé par les agents du MIT, les ser- du PKK), la nouvelle configuration régionale vitrine civile et plus ou moins autorisée du vices de renseignement turc, lesquels mènent devait logiquement conduire à ➩ les négociations avec le prisonnier dans sa cel- second. Mais dès qu’un processus de négocia-

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➩ un «printemps kurde» en Turquie. jeu du «processus d’Imrali». Constitution qui lui permettrait de briguer la magistrature suprême. C’est d’ailleurs ce qu’a tenté de faire militaire- Du côté d’Ankara, on redoute plus que tout un ment le PKK en 2012 en prenant pour un «printemps kurde» et c’est aussi pour Voilà ce qui est vraiment nouveau, et détermi- temps le contrôle de certains territoires du sud- l’entraver qu’on a procédé à l’arrestation et à la nant: ce contexte national et régional. Reste à est de la Turquie. Car les nationalistes kurdes détention de dizaines de milliers de militants savoir si Recep Tayyip Erdogan fera preuve du ont été échaudés par la tentative de paix ratée depuis trois ans. courage nécessaire pour accepter les conces- sions indispensables et surtout, si «l’homme de 2009, puis par l’offensive militaire et autori- Mener les négociations à leur terme suppose- fort de Turquie» aura le savoir-faire politique taire qui a suivi la victoire électorale de l’AKP en rait de procéder à des réformes sociales et poli- pour les imposer aux franges les plus nationa- 2011. Le manque de confiance est profond, le tiques de fond en faveur de la communauté listes de l’opinion publique turque qu’il a beau- fossé large que certains observateurs disent kurde. Le Premier ministre Recep Tayyip coup caressées dans le sens du poil ces der- impossible à combler. Erdogan, qui veut se faire élire à la présidence nières années. H Mais les Kurdes sont fatigués de cette guerre de la République en 2014, pour la première fois qui n’en finit pas et a causé environ 45.000 au suffrage universel, pourrait alors obtenir le Ariane Bonzon morts. Et pour l’instant, le PKK semble jouer le soutien des Kurdes à cette nouvelle

23 mars 2013 Turquie: la paix kurde pour combler le fossé économique Ouest-Est Par AFP forcée de milliers de villages kurdes pour cou- per tout approvisionnement aux rebelles. n possible règlement du conflit kurde Même si l’Etat turc offre une aide au retour, U en Turquie fait naître l’espoir d’étendre des centaines de milliers de personnes hésitent le miracle économique turc jusqu’aux zones à regagner leur terre d’origine. kurdes du sud-est anatolien, qui subissent A Diyarbakir, la grande ville du Sud-Est, depuis près de 30 ans les effets dévastateurs où a été lancé l’appel «historique» du diri- de la guerre. geant du mouvement kurde armé, le taux de Il y a près d’un an, le ministre turc du chômage atteint jusqu’à 60% dans certains Travail Faruk Celik avait estimé à environ 400 quartiers. milliards de dollars (plus de 300 milliards L’enjeu pour la Turquie est maintenant de d’euros) le manque à gagner de son pays lié Des Kurdes célèbrent le nouvel an faire profiter les Kurdes de la bonne santé éco- aux combats opposant depuis 1984 l’armée et persan, "Norouz", à Diyarbakir le 21 nomique du reste du pays. les rebelles du Parti des travailleurs du mars 2013 (Photo AFP) Après avoir atteint des records de crois- Kurdistan (PKK). sance à plus de 8% en 2010 et 2011, Le constat est accablant: Les 12 provinces l’économie turque devrait connaître en 2012 nationaux arrivent. En les voyant s’implanter, une progression de 3,2% en dépit d’un du sud et du sud-est du pays, peuplées majori- les investisseurs internationaux vont venir tairement de Kurdes, sont les plus pauvres du contexte mondial déprimé, et une prévision de aussi. L’agroalimentaire et la construction croissance de 4,1% a été annoncée pour 2013. pays. En revanche l’Ouest, industrialisé et vont être au premier plan pour les investisse- développé, prospère. Au total, elle devrait afficher la plus forte ments», a déclaré M. Ayci samedi dans le quo- croissance des pays membres de Le fossé économique est tel que le revenu tidien Sabah. par habitant à Istanbul, environ 16.000 dollars, l’Organisation de coopération et de dévelop- «Les mines et l’énergie solaire vont four- pement économiques (OCDE) sur la période dépasse celui de certains pays de l’union euro- nir de nouvelles opportunités», souligne éga- péenne (UE) à laquelle la Turquie souhaite 2011-2017. lement M. Ayci, convaincu que «le soleil des La Turquie pourrait aussi, selon certaines adhérer, tels que la Roumanie et la Bulgarie, investissements va se lever à l’Est». alors que celui des zones kurdes descend estimations, passer du 17e au 9e rang des éco- Etat et secteur privé auront du pain sur la nomies mondiales et au troisième rang euro- jusque vers 3.800 dollars, au niveau de pays planche pour réduire la fracture socio-écono- comme l’Inde ou le Vietnam. péen. mique isolant du reste du pays la région kurde, «Les habitants de cette zone (kurde) ont L’appel lancé jeudi par le chef emprisonné que l’éloignement des grandes voies de com- du PKK à déposer les armes constitue ainsi été exclus en général des bénéfices du miracle munication avait déjà mise à la traine bien turc. Une paix pourrait leur faire profiter du une source d’espoir pour la minorité kurde. avant le début de l’insurrection du PKK. «Une solution au conflit kurde peut faire développement en cours», estime dans le jour- Et la guerre n’a fait qu’empirer les choses. nal Hürriyet Ali Yücelen, le chef de baisser le taux de chômage dans le Sud-Est, En 30 ans de combats, «l’Etat a réduit ses qui se chiffre à 30%, aux alentours des 10%», l’association d’hommes d’affaires TÜGIAD. investissements et le secteur privé avait com- Le commerce frontalier avec l’Irak, et sur- l’actuelle moyenne nationale, a estimé plètement délaissé notre région. On ne peut Sahismail Bedirhanoglu, le président de tout avec la région autonome kurde du nord de s’attendre à ce qu’une zone, théâtre de com- ce pays, riche en pétrole et en plein boom éco- l’Association des industriels et hommes bats, puisse attirer des investissements,» d’affaires du sud-est anatolien. nomique, sera aussi profitable pour les zones indique M. Bedirhanoglu. kurdes de Turquie, fait remarquer M. Yücelen. Pour Ilker Ayci, président de l’Agence de Environ un million de personnes, selon soutien et de promotion des investissements, La fin de des combats pourrait également, des sources kurdes, ont migré vers les métro- à terme, faire baisser les dépenses militaires l’agroalimentaire et le bâtiment pourraient poles de l’Ouest, pour y vivre souvent dans la être les moteurs de l’économie régionale. de la Turquie, qui se chiffreront à 8,5 milliards misère. d’euros en 2013. N «Il faut d’abord que les investisseurs L’armée turque a procédé à l’évacuation

80 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti March 26, 2013

Op Op-Ed-Ed Iraq's great divider Prime Minister Maliki's actions may lead to the country's breakup, as the U.S. stands idly by.

Iraq's Prime Minister Nouri Maliki BY HENRI J. BARKEY purposes, run an autonomous area with its own defense forces. However, the the U.S. sees support for Maliki as a last- raq is on its way to dissolution, and relationship between Baghdad and the ditch effort to contain the Shiites in Iraq the United States is doing nothing Kurdish regional capital of Irbil has and prevent them from becoming Iran's I to stop it. And if you ask people in become severely strained as the central wholly owned subsidiary. After all, Iran Iraq, it may even be abetting it. government has made cooperation diffi- exerts a great deal of influence in the cult, if not impossible. Baghdad, ostensi- Shiite provinces of Iraq and is likely to With very few exceptions, an important bly, is angry at the Kurds' attempts to increase its hold in Iraq as sectarian ten- event in Iraq went unnoticed in the U.S. make independent deals with foreign oil sions intensify, especially if Syria col- media this month. Prime Minister Nouri companies. lapses. Maliki sent a force that included heli- copters to western Iraq to arrest Rafi But at the heart of Maliki's policies is his Making matters worse is the absence of Issawi, the former finance minister and a unease with the developments in Syria. Iraqi President Jalal Talabani, a Kurd, leading Sunni Arab opposition member. Convinced that Syrian President Bashar who suffered a stroke in December and Issawi, who was protected by armed Assad, who belongs to the Shiite-related is being treated in Germany. Wily and members of the Abu Risha clan, one of Alawite sect, is on his way out, Maliki savvy, Talabani's primary function was post-2003 Iraq's most powerful Sunni fears a tidal wave of Sunni fighters will to provide adult supervision to all the tribes, escaped capture. cross the border to rekindle the civil war quarreling parties in Baghdad. His ill- that has threatened to erupt in Iraq since ness has created a dangerous vacuum. It This action came on the heels of Maliki's the U.S. occupation. He thinks the Kurds is unlikely that anyone will replace him telephone conversation with Secretary have established their region and that any time soon because within the of State John F. Kerry and took their independence is only a matter of Kurdish regional government, where he Washington by surprise. Had a con- time. Hence, his primary concern is to is revered, any mention of succession is frontation ensued, the results would solidify his control over the Shiite taboo. have been calamitous. It could even Muslim regions and Baghdad. have provided the spark for the begin- Iraq may be destined for a breakup. But ning of a civil war. Still, Maliki's actions Maliki's increasingly dictatorial tenden- the way to prevent it is not by strength- represent another nail in the coffin for a cies are ensuring that the country will ening the hand of the one person who is unified Iraq. Maliki, a Shiite Muslim, split along sectarian and ethnic lines. most responsible for pushing the parties had previously accused Vice President This is not what the United States wants, apart. The answer is for Iraq to further Tariq Hashimi, a leading Sunni political nor is it conducive to stability in the develop its federal structures, make figure, of terrorism, forcing him to flee region, as Iraq would succumb to the Baghdad a federal district and devolve Iraq in 2011. Hashimi was subsequently interference of its often-rapacious neigh- power to the provinces. Then it needs to tried in absentia and sentenced to death. bors. create a stake for all to want to remain within such a federation. Maliki's policies have significantly Washington has abetted the process by Decentralization with a promise of equi- raised tensions in the Sunni regions of playing into Maliki's hands. It seems table sharing of the country's oil revenue Iraq. There are demonstrations in many every time the U.S. engages Maliki, he is the only glue that will hold the coun- of the Sunni provinces that seek to emu- feels emboldened and takes risks. try together. late those of the Arab Spring. They are Washington has not tried to contain him. one reason Maliki has targeted Issawi. Take, for example, the U.S. relationship The next time Maliki, buoyed by real or He wants to contain the dissent before it with the Kurdish regional government. imagined U.S. support, resorts to force spreads. The Kurds complain that Washington against his opposition, the outcome may has been siding with Baghdad at their not end as quietly as it did in the Issawi Maliki's confrontational and increasing- expense. From the oil deals to simple incident. J ly dictatorial style has also alienated education exchanges, Washington seems Iraqi Kurds, who, unlike the Sunnis, petrified about crossing Maliki. Henri J. Barkey is a professor of interna- have succeeded in having the Iraqi tional relations at Lehigh University. Constitution recognize their federal What explains this seeming American region and the Kurdistan regional gov- inattention to Iraq's deepening prob- ernment. The Kurds, for all intents and lems? One possible explanation is that

81 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti March 26, 2013 Islamists, secular rebels battle in Syria over Nusra Front’s call for Islamic state

By David Enders McClatchy Newspapers

AL ABYAD, Syria — Two Syrian rebel groups – one seeking an elec- Tted civil government, the other favo- ring the establishment of a religious state – are battling each other in the city of Tal Abyad, on the border with Turkey, in a sign of the tensions that are likely to rule this country if the government of President Bashar Assad falls. Four people were killed Sunday in fighting here between the Farouq Battalions, which favors elections, and Jabhat al Nusra, or the Nusra Front, which the United States has A defaced portrait of Syrian president Bashar Assad is seen in Raqqa, Syria. / declared an al Qaida-affiliated terro- David Enders/MCT rist group. Since then, Farouq has been massing men here in an exam- Nusra raises the volume of its calls Mayadeen, in Deir el Zour province, ple of the growing friction that’s for Islamic law. Recently, it suggested after locals demonstrated against emerged in recent months as Nusra it might declare Raqqa, the largest Nusra’s establishment of an Islamic has captured strategic infrastructure city under rebel control, the center of court there. across Syria’s north and east, inclu- an Islamic emirate. Last November, “They call us kufar,” or non- ding oil and gas installations, grain the group clashed with members of Muslims, said Abu Mohammed, who silos and a hydroelectric dam. Kurdish militias after it seized the leads a rebel brigade in Shadadeh. Raqqa province, where Tal Abyad border crossing at Ras al Ayn. “We will have no choice but to be like is, and Hasaka province, to the east, Sunday’s fighting badly wounded the Sahwa,” he said, referring to the are poverty-stricken but vital to Mohammad al Daher, a popular tribal movement in Iraq that began in Syria’s agriculture. Hasaka and Deir Farouq leader known as Abu Azzam 2006 to kick al Qaida in Iraq followers el Zour province to the south are the who’d also fought Nusra-affiliated from that country’s western province center of the country’s oil industry. militants at Bab al Hawa last year. He of Anbar, which borders Hasaka and “They want to control the border was taken to Turkey for treatment, Deir el Zour. The Sahwa movement crossing here,” said Abu Mansour, a and friends said he remained in was crucial to American pacification member of Farouq in Tal Abyad. Like intensive care Tuesday. efforts. other rebels, he uses a nom de guerre In candid moments, members of Members of other rebel groups to hide his identity from the govern- Nusra don’t deny their links to al increasingly liken Nusra to the Syrian ment. Qaida in Iraq and the Islamic State of government in its intolerance of any The rivalry between the groups is Iraq, the al Qaida-linked group that opposition, and they fear its spies. a reminder of how divided Syria’s battled U.S. troops there and conti- Nusra has detained secular activists rebel factions are and how inaccurate nues to carry out attacks. All three who’ve spoken against it. it is to refer to the anti-Assad forces groups call for establishing Islamic Abu Mansour said that for now, as if they were a single group, with a states in the areas in which they ope- Nusra had withdrawn from Tal single goal. Indeed, while news sto- rate, in Syria and Iraq, and view non- Abyad. But he expected more figh- ries for months often referred to Sunni Muslims as apostates who’ve ting. rebels as the Free Syrian Army, that rejected Islamic teachings. That “It seems we cannot deal with term is more an idea than an organi- includes Alawites, the sect to which them peacefully,” he said. “So it zation. Instead, the rebel movement Assad and about 10 percent of seems inevitable we will fight them, comprises dozens of groups whose Syrians belong, as well as Shiite whether it is before the regime falls or ideologies have only one common Muslims, who make up the majority after.” N goal: the toppling of the Assad of Iraqis and have dominated the regime. government there since the fall of dic- Farouq, which has battalions tator Saddam Hussein. across Syria and espouses a mode- Nusra has taken tough action rate interpretation of Islam, controls against those who oppose its funda- border crossings with Turkey at Tal mentalist beliefs. In the city of Abyad and Bab al Hawa, in northwes- Shadadeh, in southern Hasaka pro- tern Syria. Nusra has attempted to vince, members of a moderate rebel seize control of both crossing points group said Nusra members had dis- since Farouq took them from pro- persed a demonstration against them Assad forces last September. earlier this month by firing heavy The rivalry between the groups machine guns in the air. A similar has become increasingly apparent as event occurred in the city of

82 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

International ïïeralb Sribune TUESDAY, MARCH 26, 2013 In Syrian war, arms airlift guided by C.I.A.

of state, pressed Iraq on Sunday to do weaponry." Working with Turkey more to halt Iranian arms shipments U.S. officials, rebel commanders and a moving through its airspace; he did so Turkish opposition politician have de¬ and Arab states, U.S. even as the most recent military cargo scribed the Arab roles as an open secret, bolsters aid to rebels flight from Qatar for the rebels landed at but have also said the program is Esenboga on Sunday night. freighted with risk, including the possi¬ Syrian opposition figures and some bility of drawing Turkey or Jordan ac¬ BY C.J. CHIVERS AND ERIC SCHMITT U.S. lawmakers and officials have ar¬ tively into the war and of provoking mil¬ gued that Russian and Iranian arms itary action by Iran. With help from the CIA., Arab govern¬ shipments to support Mr. Assad's gov¬ Still, rebel commanders have criti¬ ments and Turkey have sharply in¬ ernment have made arming the rebels cized the shipments as insufficient, say¬ creased their military aid to Syrian op¬ more necessary. ing the quantities of weapons they re¬ position fighters in recent months, Most of the cargo flights have oc¬ ceive are too small and the types too expanding a secret airlift of arms and curred since November, after the presi¬ light to fight Mr. Assad's military effec¬ equipment for the uprising against dential election in the United States and tively. They also accused those distrib¬ President Bashar al-Assad, according as the Turkish and Arab governments uting the weapons of being parsimoni¬ to air traffic data, interviews with offi¬ grew more frustrated with the rebels' ous or corrupt. cials in several countries and the ac¬ slow progress against Mr. Assad's well- "The outside countries give us counts of rebel commanders. equipped military. The flights also be¬ weapons and bullets little by little," said The airlift, which began on a small came more frequent as the humanitari¬ Abdel Rahman Ayachi, a commander in scale in early 2012 and continued inter¬ an crisis inside Syria deepened in the Soquor al-Sham, an Islamist fighting mittently through last autumn, expan¬ winter and cascades of refugees crossed group in northern Syria. He made a ges¬ ded into a steady and much heavier flow into neighboring countries. ture as if switching on and off a tap. late last year, the data show. It has The Turkish government has had "They open, and they close the way to grown to include more than 160 military oversight over much of the program, the bullets like water," he said. cargo flights by Jordanian, Qatari and down to affixing transponders to trucks Two other commanders, Hassan Saudi military-style cargo planes land¬ ferrying the military goods through Aboud of Soqûor al-Sham and Abu Ay- ing at Esenboga Airport near Ankara, Turkey so it could monitor shipments as man of Ahrar al-Sham, another Islamist and, to a lesser degree, at other Turkish they moved by land into Syria, officials group, said that whoever was vetting and Jordanian airports. said. The scale of shipments was very groups to receive the weapons had been As it evolved, the airlift correlated with large, according to officials familiar doing an inadequate job. shifts in the war within Syria, as rebels "There are fake Free Syrian Army drove the Syrian Army from territory by with the pipeline and to an arms-traf¬ brigades claiming to be revolutionaries, the middle of last year. Even as the ficking investigator who assembled and when they get the weapons they sell Obama administration has publicly re¬ data on the cargo planes involved. them in trade," Mr. Aboud said. fused to give more than "nonlethal" aid "A conservative estimate of the pay- The former U.S. official said that Dav¬ to the rebels, the involvement of the load of these flights would be 3,500 tons id H. Petraeus, the C.I.A. director until C.I.A. in the arms shipments albeit of military equipment," said Hugh Grif¬ November, had been instrumental in mostiy in a consultative role, U.S. officials fiths, of the Stockholm International helping to get this aviation network say has shown that the United States is Peace Research Institute, who has mon¬ moving and had prodded various coun¬ more willing to help its Arab allies sup¬ itored illicit arms transfers. tries to work together on it. Mr. Pet¬ port the lethal side of the civil war. "The intensity and frequency of these raeus did not return multiple e-mails From offices at secret locations, U.S. flights," he added, are "suggestive of a asking for comment. intelligence officers have helped the well-planned and coordinated clandes¬ The U.S. government became in¬ Arab governments shop for weapons, tine military logistics operation.". volved, the former U.S. official said, in including a large procurement from Although rebel commanders and the part because there was a sense that oth¬ Croatia, and have investigated rebel data indicate that Qatar and Saudi Ara¬ er states would arm the rebels anyhow. commanders and groups to determine bia had been shipping military matériel The C.I.A. role in facilitating the ship¬ who should receive the weapons as they via Turkey to the opposition since early ments, he said, gave the United States a arrive, according to U.S. officials speak¬ and late 2012, respectively, a major degree of influence over the process, in¬ ing on the condition of anonymity. The hurdle was removed late last autumn cluding trying to steer weapons away C.I.A. declined to comment on the ship¬ after the Turkish government agreed to from Islamist groups and persuading ments or its role in them. allow the pace of air shipments to accel¬ donors to withhold portable antiaircraft The shipments also highlight the com¬ erate, officials said. missiles that might be used in future ter¬ petition for Syria's future between Simultaneously, arms and equipment rorist attacks on civilian aircraft. Sunni Muslim states and Iran, the Shiite were being purchased by Saudi Arabia U.S. officials have confirmed that se¬ in Croatia and flown to Jordan on Jorda¬ nior White House officials were regu¬ nian cargo planes for rebels working in The flights are "suggestive larly briefed on the shipments. southern Syria and for retransfer to of a well-planned and Turkey for rebel groups operating from coordinated clandestine Robert F. Worth contributed reporting there, several officials said. from Washington and Istanbul, Dan military logistics operation." Those multiple logistics streams Bilefskyfrom Paris, and Sebnem Arsu throughout the winter formed what one from Istanbul and Ankara. former U.S. official who was briefed on theocracy that remains Mr. Assad's the program called "a cataract of main ally. John Kerry, the U.S. secretary

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porte-parole du mouvement kurde." Toutefois, il est à noter que le chef rebelle n'a défini dans son appel aucun calendrier Pourquoi la Turquie pour le retrait de ses combattants. Du côté du gouvernement, le Premier ministre turc, qui s'est dit prêt à "avaler du poison" pour Après 30s'ouvre ans de conflit etaux 45 000 morts, Kurdes Ankara a poussé le faire la paix, a fait lever les mesures d'isolement frappant Öcalan. Recep Tayyip rebelle kurde Abdullah Öcalan à réclamer à ses partisans un Erdogan a également déposé au Parlement cessez-le-feu. Décryptage. un "paquet" législatif censé permettre la libération de centaines de Kurdes incarcérés Par Armin Arefi pour leurs liens avec le PKK. Mais le plus grand mystère demeure sur les n tournant de l'histoire. Voilà comment changements réels dont il souhaite faire la presse turque a salué l'appel à dépo- bénéficier les populations kurdes. "Place de User les armes lancé jeudi par Abdullah Öca- la question ethnique dans la Constitution, lan, chef rebelle kurde emprisonné à vie sur décentralisation du pouvoir ou enseigne- l'île-prison d'Imrali (nord-ouest) depuis ment de la langue kurde en Turquie, les 1999. "Nous sommes arrivés à une phase problèmes sont nombreux", résume le spé- dans laquelle les armes doivent se taire (...), cialiste Jean Marcou. Autre interrogation : les éléments armés doivent se retirer en Le Premier ministre turc, Recep Tayyip quelle est la véritable influence d'un dehors des frontières de la Turquie", a lancé Erdogan. Le Premier ministre turc, homme de 63 ans, emprisonné depuis 14 le leader kurde dans un message lu par un ans, et dont les thèses marxistes-léninistes élu devant une foule de plusieurs centaines ont pris le contrôle du nord du pays, qu'ils paraissent aujourd'hui dépassées dans une de milliers de personnes. "Une nouvelle ère administrent, permettant aux rebelles du Turquie mondialisée ? se lève où la politique doit prévaloir, pas les PKK de s'y réfugier", rappelle Jordi Tejel, ÉCHANGE DE BONS PROCÉDÉS armes", a-t-il ajouté à l'occasion des célébra- professeur d'histoire internationale à "Abdullah Öcalan a tout à gagner à s'ériger tions du nouvel an kurde (Newroz). l'Institut de hautes études internationales et comme quelqu'un d'important au sein de sa D'origine indo-européenne, les Kurdes - un du développement de Genève. communauté", estime le chercheur Jordi peuple de 25 à 35 millions de personnes et "Récemment, les soldats du PYD se sont Tejel. "Or, s'il garde indéniablement une majoritairement sunnite - sont répartis dans même emparés des puits de pétrole de la aura symbolique, il a perdu en importance tout le Moyen-Orient : en Iran, en Irak, en région, abandonnés par l'armée syrienne", et ne contrôle plus la branche armée du Syrie et en Turquie. Hormis l'éphémère ajoute le chercheur. PKK." Depuis sa base arrière située en Irak, République de Mahabad, créée en Iran en NOUVELLE DONNE KURDE le chef du commandement militaire de 1946, ce peuple n'est jamais parvenu à réali- l'organisation, Murat Karayilan, a pourtant ser son objectif de créer un État kurde indé- Réprimés pendant un demi-siècle, les indiqué qu'il respecterait l'appel. pendant. Au contraire, ils portent une his- Kurdes de Syrie se sont finalement vu offrir L'initiative d'Ankara a en tout cas provoqué toire semée de discrimination et de persécu- sur un plateau l'autonomie dont ils la fureur des oppositions nationalistes et tions dans les divers pays qu'ils peuplent. rêvaient. La situation des Kurdes d'Irak est kémalistes, qui, à l'image d'une partie de En Turquie, qui compte 12 à 15 millions de bien plus définie encore. Après l'invasion l'opinion publique turque, s'insurgent Kurdes, Ankara a longtemps interdit la pra- américaine, ils possèdent depuis 2005 leur contre toute tentative d'ouverture au PKK. tique de la langue - et même la prononcia- propre gouvernement autonome - le tion du mot "kurde" - à l'intérieur de ses Kurdistan irakien - sous l'égide de Massoud "Ils s'entendent tellement bien, le terroriste frontières, sous peine de poursuites. Barzani. Une nouvelle donne kurde dans la et le Premier ministre unis par l'islam", a région couplée à une recrudescence de la raillé vendredi Bekir Coskun, député du ORGANISATION TERRORISTE violence en Turquie, qui ont poussé Ankara parti ultranationaliste MHP. "Vous sauvez Pour arriver à leurs fins, les Kurdes ont créé à réagir. bientôt quelles concessions la République en 1978, sous l'impulsion d'Abdullah Öca- Les services secrets turcs entament en de Turquie a consenties pour celui qui est lan, le Parti des travailleurs du Kurdistan décembre 2012 un processus de dialogue en prison." Le geste historique de Recep (PKK), qui s'est lancé dans l'opposition avec le prisonnier d'Imrali. Un mois plus Tayyip Erdogan pourrait ne pas être totale- armée contre Ankara en 1984. En près de 30 tard, trois parlementaires du Parti pour la ment désintéressé. Contraint de quitter son ans, le conflit a fait quelque 45 000 morts, y paix et la démocratie (BDP, parti kurde poste en 2015, le Premier ministre islamiste, compris dans des attentats. L'organisation légalisé par Ankara) rendent visite à trois accusé d'autoritarisme, aimerait voir la figure sur la liste des organisations terro- reprises à Öcalan pour négocier un cessez- Constitution de son pays réformée afin de ristes de la Turquie ainsi que de la majorité le-feu. Le "processus d'Imrali" devient le renforcer les pouvoirs du président, poste des pays occidentaux, dont la France. Après "processus de paix". "À la différence des qu'il brigue pour les prochaines élections de cinq annonces de cessez-le-feu lancées précédents échecs, l'annonce d'Abdullah 2014. Et comme le souligne Jean Marcou, depuis les années 1990, l'année 2012 s'est Öcalan s'inscrit cette fois dans le cadre "de nombreuses craintes s'élèvent contre la révélée particulièrement meurtrière, avec d'une feuille de route organisée, dont nous possibilité d'un échange entre la reconnais- l'éclatement d'intenses combats entre armée venons de vivre la première phase", sance de la cause kurde et un soutien à un turque et rebelles du PKK. explique au Point.fr Jean Marcou*, profes- futur régime présidentiel". Et pour cela, l'appui des 36 députés du BDP kurde au Fait nouveau, les combattants kurdes béné- seur à l'Institut d'études politiques de G ficient depuis l'été 2012 d'un nouvel État Grenoble. Parlement turc n'est pas à négliger. pour se replier : la Syrie. "Avec la complicité "AVALER DU POISON" POUR LA PAIX (*) Jean Marcou est également pensionnaire du régime syrien, les combattants du Parti scientifique à l'Institut français d'études anato- de l'union démocratique (PYD) - formation De la même manière, Jordi Tekel rappelle : liennes d'Istanbul. kurde syrienne armée proche du PKK turc - "C'est aujourd'hui Ankara qui donne à Öca- lan l'opportunité de s'exprimer en tant que

84 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

îtMmàz Dimanche 24 - Lundi 25 mars 2013

Benyamin Nétanyahou présente ses excuses à Ankara, trois ans après l'assaut sanglant du « Mavi-Marmara »

Israël et la Turquie font un grand pas vers le rétablissement de relations diplomatiques

Istanbul lienne avait conclu à une série Les échanges politiques et éco¬ le massacrede Gaza en 200g », esti¬

Correspondance d'« erreurs opérationnelles ». nomiques n'ont jamais été totale¬ meTahaÔzhan, directeurde la fon¬ LaTurquie et Israël ont ainsi fait ment rompus entre les deux puis¬ dation SETA, un think tank pro¬

La visite en Israël du président un grand pas vers la réconciliation sances régionales. Mi-février, des gouvernemental. L'opération

des Etats-Unis, Barack Oba¬ et le rétablissement de relations diplomates s'étaient discrètement «Plomb durci» (du 27 décembre ma, du 20 au 22 mars, a finale¬ diplomatiques. Les ambassadeurs rencontrés à Rome, pour tenter de 2008 au 18 janvier 2009) menée

ment mis un terme à plus de trois devraient rapidement reprendre réactiverle dialogue. Mais des excu¬ parTsahal, avait déclenché la colè¬

ans de brouille et de tensions entre leur poste à Ankara et Tel-Aviv, ses israéliennes et des compensa¬ re de M. Erdogan contre le prési¬

deux alliés historiques au Moyen- comme l'a confirmé un communi¬ tions financières pour les familles dent israélien Shimon Pérès, au

Orient, qui ne pouvaient rester en qué officiel israélien. M. Erdogan a des neuf victimes étaient exigées Forum économique de Davos, la froid plus longtemps. A la dernière souligné sonattachement à « l'ami¬ par Ankara comme un préalable même année. Israël a toutefois

minute, avant que son avion ne tiésolide età la coopération vieilles pour -une reprise des relations acceptévendredi d'assouplirle blo¬

décolle vendredi pour Amman, le de plusieurs siècles entre les peu¬ diplomatiques. Le gouvernement cus contre Gaza et de travailler

président a obtenu que le premier ples turc etjuif». israélien s'y est longtemps refusé. avec Ankara à l'amélioration de la

ministre israélien, Benyamin «Le moment était le bon pour situation humanitaire sur le terri¬

Nétanyahou, appelle son homolo-. rétablir des relations, a commenté Blocus de Gaza assoupli toire palestinien. Le premier gue turc, Recep Tayyip Erdogan, M. Obama à son arrivée en Jorda¬ « C'estlaTurquiequidevraits'ex- ministre turc pourrait s'y rendre

depuis le véhicule qui faisait route nie. 1/ n'est pas nécessaire d'être cuser de soutenir le terrorisme », prochainement.

vers l'aéroport, afin de lui présen¬ d'accord sur tout pour collaborer avait ainsi lancé en 2010 l'ancien Mais les obstacles restent nom¬ ter des excuses trois ans après l'ar¬ sur la sécurité régionale et sur ministre des affaires étrangères breux avant une réconciliation

raisonnement sanglant par les sol¬ d'autres questions. » Déjà chance¬ AvigdorLieberman, chefde file du totale. M. Erdogan, qui a assimilé

datsisraéliens d'une flottille huma¬ lante, l'alliance stratégique qui parti ultranationaliste Israel Beite- le sionisme à un « crimecontre l'hu¬

nitaire pour Gaza, en mai 2010. liait la Turquie et Israël avait volé nou, démissionnaire en décem¬ manité», fin février, devra éviter

Neufmilitants turcs avaient été en éclats après l'assaut meurtrier. bre 2012. Son départ aurait, selon les sorties intempestives. De son

abattus au cours de l'assaut lancé Les accords de coopération et les les diplomates turcs, ouvert la voie côté, l'organisation humanitaire dans les eaux internationales par exercices militaires communs à une conciliation. M. Lieberman a turque IHH, qui avait affrété le un commando israélien contre le organisés chaque année en Anato- d'ailleurs qualifié vendredi de navire, affirme qu'elle poursuivra

Mavi-Marmara, navire affrété par lie avaient été gelés. Mais l'instabi¬ «grave erreur» le geste de son combat judiciaire contre qua¬ une organisation caritative isla¬ lité qui règne dans la région, la M.Nétanyahou. tre responsables militaires israé¬

miste proche du gouvernement guerre civile en Syrie et les inquié¬ «Après ces excuses tardives, les liens. Leur procès par contumace

turc et lancé à l'assaut du blocus tudes suscitées par le programme relations turco-israéliennes revien¬ s'est ouvert en novembre 2012 à

contre le territoire palestinien de nucléaire iranien ont accéléré, le nent àce qu'elles étaient avant le Istanbul.»

Gaza. Une enquête interne israé rapprochement. Mavi-Marmara, c'est-à-dire après Guillaume Perrier

&Mimèz

Mardi 26 mars 2013

ancien prêcheurde la mosquée des consacrant son endettement

Omeyyades, à Damas, est resté éva- communautaire]. Or.pourlui, toute L'opposition syrienne sif sur ses motivations. S'il déplore division dupays est inacceptable ». l'attentisme de la communauté Dans les courants de gauche de

internationale,en dépit des « épreu¬ l'opposition, on lie plutôt sa démis¬

à nouveau en crise ves endurées par le peuple syrien », sion à la controverse qui a entouré il fustige aussi «la volonté de cer¬ ladésignation,le 19 mars à Istanbul, Le chefde la coalition rebelle a démissionné tains d'enprendre le contrôle». de Ghassan Hitto comme premier ministre d'un futur gouvernement à la veille d'un sommet de la Ligue arabe Controverse rebelle. La percée de cet ex-cadre

Les observateurs divergent sur d'entreprise issu de la mouvance l'interprétation à donner à ces islamiste syrienne implantée aux Deux jours avant le sommet Le retrait de ce religieux modé¬ lignes. Pour l'analyste Salam Kawa- Etats-Unis a été dénoncée par cer¬ de la Ligue arabe, où il est ré, très apprécié sur- le terrain, ne kibi, directeur de recherche à l'Arab tains opposants dits «libéraux» prévuqu'elle récupère le siè- manquera pas, s'il se confirme, de Reform Initiative, «Moaz a le senti¬ comme le produit des pressions du géoccupé parBacharAl-Assad, l'op¬ fragiliserl'opposition et de compli¬ ment que la communauté interna¬ Qatar, notoirement favorable aux position syrienne a perdu sa tête. quer la tâche des pays comme la tionale, notamment les Etats-Unis, Frères musulmans. Président depuis quatre mois de la France et le Royaume-Uni, qui réflé¬ pousse en direction d'une solution L'idée même que la CNS se dote Coalition nationale syrienne (CNS), chissent à la possibilité de lui livrer surle modèle de Dayton [l'accord de d'un gouvernement déplaît à plu¬ le principal rassemblementd'oppo¬ des armes. Ala demande dubureau 1995, qui mit un terme à la guerre sieurs de ses membres, qui jugent sants à Damas, Moaz Al-Khatib a politique de la CNS, qui a refusé sa en Bosnie-Herzégovine en faisant cette initiative prématurée en l'ab¬ démissionné, dimanche 24 mars, démission, M. Al-Khatib pourrait la partition de son territoire] ou de sence de garantiesfinancières inter¬ en signe de protestation contre rester en poste au moins jusqu'à la Taëf[\e traité de 1989, qui scella la nationales, ou redoutent qu'elle ne l'inaction des puissancesoccidenta¬ fin du sommet arabe prévu à Doha. fin de la guerre civile au Liban en ferme la route à de possibles négo- les et l'ingérence de certains Etats. Sur Facebook, « cheikh Moaz »,

85 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

dations avec le pouvoir syrien. qui, sitôt son élection, s'est dit solution négociée à la crise: «Le Moaz Al-Khàtib devrait y gagner Moaz Al-Khatib avait lui-même opposé à toute négociation? C'est départ de Moaz est une gifle pour un surcroît de crédibilité, qui l'as¬ HamadBenJassemAl-Thanillepte- appelé à l'ouverture d'un dialogue la thèse de Haytham Al-Manna, sure de demeurer au centre du jeu avec des représentants du régime, dirigeant du Comité de coordina¬ mier ministre du Qatar]. » politique syrien.» tion pourle changement démocra¬ à condition que ceux-ci n'aient pas Seule certitude dans cette affai¬ Benjamin Barthe de sang sur les mains. S'est-il senti tique, une formation rivale de la re passablement opaque: qu'il désavoué parlavictoire de M. Hitto CNS qui plaide en faveur d'une revienne ou non sur sa démission,

LE FIGARO jeudi 28 mars 2013 La Ligue arabe adoube l'opposition syrienne

Le sommet des leaders de la région entérine également le « droit » d'aider militairement les adversaires de Bachar el-Assad.

ja Coalition nationale syrienne, Ahmad américaine a déployé en Turquie - une DELPHME MMOU dminoui(ï>lefïgaro.fr Moaz al-Khatib. Dans un discours remar¬ demande aussitôt refusée par l'Otan. ' CORRESPONDANTE AU CAIRE qué devant les leaders arabes, ce dernier a Invoquant le besoin urgent de défendre.le rejeté toute ingérence extérieure en affir¬ peuple syrien, « massacré depuis deux ans mant qu'il revenait au « seulpeuple sytien PROCHE-ORIENT Le moment fut histori¬ sous les yeux du monde entier », selon les de choisir celui qui le dirigera et la manière que : sous une pluie d'applaudissements, mots d'al-Khatib, l'opposition syrienne a dont il sera gouverné », et qu' « aucunpays l'opposition syrienne a pris mercredi à également accueilli avec enthousiasme étranger ne lefera âsaplace ». « L'oppo Doha le siège vacant de la Syrie à la Ligue l'entérinement, par la Ligue arabe, du sition ne vendiapas son pays », a-t-Û in¬ arabe. Dans la salle où s'est ouvert le « droit » de ses Etats membres d'assister sisté, s'adressant vraisemblablement à 24e Sommet des chefs d'État du monde militairement les rebelles. « Cliaque État son hôte qatarien, auquel il a déjà repro¬ arabe, au Qatar, le drapeau de la révolu¬ membre a le droit d'apporter, selon sa vo¬ tion a remplacé celui de la République de ché dans le passé des velléités de mainmi¬ lonté, tous les moyens d'autodéfense, y

Syrie*Un signal fort adressé à Bachar el- se sur l'opposition. compris militaires, pour soutenir la résis¬ Assad, après deux ans de conflit ayant, Fidèle à son franc-parler, al-Khatib en tance dupeuple syrien et de l'Armée syrien¬

coûté la vie à au moins 70000 personnes. a également profité pour tancer l'Occi¬ ne libre », précise le communiqué final du Damas a aussitôt estimé que cette décision dent, lui reprochant son manque d'aide sommet arabe. « interdisait définitivement (à la Ligue ara¬ significative à la rébellion. Il s'est même Le courroux de l'Iran be) déjouer un rôle dans la solution de la directement adressé à Washington, affir¬ crise en Syrie». mant avoir demandé au secrétaire d'État La réaction de la République islamique Cette étape supplémentaire dans la américain, John Kerry, «l'extension du d'Iran, fidèle alliée de Bachar el-Assad, pression internationale exercée sur le ré¬ bouclier antimissile Patriot », que l'armée ne s'est pas fait attendre. « Confier le siè¬ gime de Bachar el-Assad permet aussi de ge de la Syrie à la Ligue arabe à ceux qui surmonter des dissensions au sein de n'ont pas le soutien du peuple établit un l'opposition, illustrées dimanche dernier mode defonctionnement dangereuxpour le Les Brics s'opposent par la démission, non acceptée, du chef de monde arabe, qui peut créer un précédent aux livraisons pour d'autres membres de la Ligue », a déclaré, depuis Téhéran, le \ice-ministre d'armes iranien des Affaires ^étrangères, Hossein Amir Abdollahian.

LES PAYS émergents dits Brics La décision de la Ligue arabe pourrait (Brésil, Russie, Inde, Chiné, Afrique du également indisposer certaines capitales Sud) ont fait part mercredi de leur occidentales inquiètes de la montée en préoccupation face à la détérioration puissance des djihadistes en Syrie, qui

de la situation militaire et humanitaire craignent que les aimes destinées aux en Syrie, ainsi que devant les risques anti-Assad ne tombent entre de mauvai¬

d'escalade militaire en Iran. ses mains. * « Nous (...) réaffirmons notre opposition à toute militarisation

supplémentaire du conflit »,

soulignent les leaders des cinq pays

dans le communiqué final de leur

sommet annuel à Durban, rejetant implicitement toute livraison d'armes

à l'opposition armée au président

syrien Bachar el-Assad.

(AFP)

.*.i

Le chef de la Coalition nationale syrienne, Ahmad Moaz al-Khatib (au centre), mercredi, lors de l'Inauguration du siège du gouvernement syrien en exil à Doha au Qatar.

86 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti The Washington Institute for Near East Policy March 25, 2013

The PKK Announcement:

David PollockCan and Soner Turkey Cagaptay Build aquestions. Kurdish Ever since Ankara Cordon? threw its lot behind the Syrian uprising in late 2011, Iran has Washington should work with Ankara, the Syrian encouraged the group to target opposition, and Baghdad to ensure that new Turkey. Indeed, a number of last year's PKK attacks in sou- PKK peace talks alleviate their mutual concerns theastern Turkey are known to about Syria's future and the Kurdish question. have originated from Iran; if the PKK disarms, Tehran will be deprived of this lever. n March 21, Abdullah Ocalan, jailed leader of the Kurdistan Workers Party (PKK), announced that his organization would withdraw its A Turkey-PKK entente would also make it easier for Ankara to reach a bet- militants from Turkish soil after more than four decades of waging war ter understanding with one of the group's affiliates, the Democratic Union O Party (PYD), the main Syrian Kurdish militia based south of the Turkish there. The announcement follows recent news that Ankara has begun offi- cial peace talks with the PKK aimed at ending the long conflict in the sou- border. This in turn could help Turkey and the Syrian Kurds work together theast. A successful resolution would deliver peace to Turkey and bring against Assad, whose regime Tehran still strongly supports. the Syrian Kurds -- some of whom have at least indirect ties to the PKK - In light of these concerns, Iran will likely step up its support for diehard - closer to Ankara. This in turn would strengthen Ankara's hand as it anti-Turkish PKK splinter factions. It might also cultivate new Syrian strives to unseat Bashar al-Assad's regime next door. Alongside Turkey's Kurdish proxies who would be willing to turn against either Turkey, anti- rapprochement with the Iraqi Kurds, the process could help Ankara build Assad Kurds, or both. In addition, Tehran could increase its aid to (and a "Kurdish axis" in the Middle East, or at least a friendly cordon. Yet rival- instigation of) a variety of smaller terrorist cells opposed to Turkey or ries with Iran and Baghdad could complicate any such plans. moderate Kurds, both in the region and beyond. For instance, many Turks BACKGROUND and Kurds suspect that Iran was behind the recent assassination in Paris The new peace talks are based on the premise that Ocalan holds sway of three top Kurdish PKK activists, in an abortive effort to derail the over the organization he founded and can therefore deliver a deal. After Ankara-PKK rapprochement. Turkish forces captured him in 1999, he was tried and sentenced to death, THE IRAQI ANGLE but the sentence was later changed to life imprisonment when Turkey In Iraq, two distinct reactions to the peace talks are now in prospect. For abolished capital punishment in 2002 in order to qualify for EU accession. Iraq's Kurdistan Regional Government (KRG) and its president, Masoud Accordingly, he has spent more than fourteen years in solitary confine- Barzani, a full-fledged Turkey-PKK accord portends a substantial political ment. Initial discussions have already made his imprisonment more bea- and personal victory. In addition to cementing the strong political, econo- rable, however (e.g., Turkish media reports indicate he was recently given mic, and security bonds that have developed over the past few years bet- cable television). ween Ankara and Erbil, it would advance the KRG agenda of helping Although Murat Karayilan became the PKK's leader after Ocalan's cap- Syria's Kurds achieve greater freedom by working with Turkey against the ture, the founder still holds sway over the group and is revered as a cult Assad regime, instead of the other way around. figure by the rank and file. Hence, many members would likely comply if Conversely, a Turkey-PKK deal would pose problems for Iraq's central he told them to lay down their weapons. For now, the PKK has pledged to government in Baghdad, especially for Prime Minister Nouri al-Maliki. His withdraw its fighters, and Turkey will reciprocate with a broad amnesty for relations with Ankara have soured greatly in recent years, with serious dis- the rank and file. Ankara will probably also grant Ocalan house arrest; putes over oil, Assad, and Turkish ties with the KRG. Thus, he will look Deputy Prime Minister Bulent Arinc came close to conceding as much askance at anything that accelerates the trajectory of Turkish success at during a June 2012 television interview. his perceived expense. There are potential stumbling blocks, however. In addition to Karayilan, Even so, there are ways to bridge these rival views. For example, know- the PKK's leadership circle includes three other important names: Cemil ledgeable Iraqi journalists report that the United States has begun working Bayik and Duran Kalkan (Turkish Kurds who are seen as Karayilan's more directly with Baghdad to contain jihadist spillover from Syria. This equals), and Fehman Huseyin (a.k.a. Bahoz Erdal, a Syrian Kurd). could convince Maliki that Turkish-Kurdish cooperation against the Assad Whereas Karayilan is known to be malleable to Ocalan's views, Kalkan regime need not threaten his own government, at least not directly. He and Bayik have an operational partnership that is not fully under Ocalan's may then be less inclined to tolerate Iran's increasingly desperate efforts control. And Huseyin, who is in charge of training militants, is known to act to sow discord between Turks and Kurds while sending aid across Iraqi on his own initiative. Although none of the three seems likely to challenge territory to Assad's tottering dictatorship. Ocalan at the moment, Kalkan has expressed some reservations about the talks, stating, "If you want to stop the fighting, you need to talk to us ENTER THE SYRIAN KURDS [the fighters in the mountains]." He is also known to be close to Tehran, Syria's 2.5 million Kurds, who dominate patches of territory along the nor- which opposes a Turkey-PKK deal. At the same time, Bayik has good ties thern border with Turkey, present a bewildering array of parties, factions, with the Iranian Kurds, while Huseyin has broad appeal among the Syrian personalities, local councils, militias, and coalitions. Assad's regime has Kurds. largely lost control of this region, but most Syrian Kurds are focused on All of this suggests that even if Ocalan delivers large parts of the PKK running their own affairs rather than joining the mainstream opposition, under a peace deal, the other leaders could form splinter groups in the which refuses to accept their aspirations for autonomy or even "political mid to long term, most likely with support from Iran. Just as radicals broke decentralization." Symptomatic of this split was the PYD's announcement away from the Irish Republican Army after a ceasefire was reached in the this week that it will not recognize the selection of Ghassan Hitto as prime late 1990s, forming the "Real IRA" and continuing to fight the British minister of the opposition's fledgling shadow government, even though he government, a "Real PKK" could arise in response to the talks with is of ethnic Kurdish origin. Ocalan. Further complicating the picture are internal divisions among the Syrian THE IRANIAN ANGLE Kurds. The PYD militia continues to harass and even kill other Kurds, most recently in villages near Afrin, north of Aleppo. Moreover, according For Tehran, Turkey's emerging rapprochement with the PKK raises acute ➩ to well-informed sources, some PYD elements have reportedly

87 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti ➩ made secret, self-serving local deals with both the regime and the coordinating enhanced, direct humanitarian and other aid with all three opposition, including jihadist rebel elements such as Jabhat al-Nusra; parties, contingent on their willingness to avoid conflict with each other. they may even be working with Iraqi and Iranian agents. These sources A more ambitious but still-realistic approach is to broker a better political also indicate that Ocalan privately told the PYD to cease and desist, but understanding among the three regarding current and future phases of neither he nor its nominal chief, Saleh Muslim, really controls the group. the Syrian crisis. This step, following Turkish-PKK detente, would likely At least some PYD members respond more to the extremist PKK ele- entail an agreement in principle to maintain local Kurdish administration ments ensconced across the Iraqi border in Qandil, who have reportedly of the border regions that Kurds currently control, both in the short term vowed not to disarm for at least another two years. and after Assad's ouster. Nevertheless, Turkey's emerging rapprochement with the PKK presents Washington should also give Baghdad more incentives to abandon a new opportunity to stabilize relations with and among the Syrian Kurds. Assad. That means offering additional assurances and tangible support Given Ankara's ascent and Assad's decline, they could turn more decisi- for Iraqi efforts to secure the border with Syria. If Baghdad follows suit by vely against the regime and toward Syria's main opposition coalition. curbing its active and passive backing of Damascus, Washington should Such a shift would solidify the promising but incomplete understanding offer further assurances that it will oppose any Turkish-KRG attempts to that Barzani brokered between rival Syrian Kurdish factions last July. exact an undue political or economic price from Baghdad in terms of oil This in turn would promote the Turkish and U.S. objectives of overthro- concessions or territorial claims. wing Assad, averting subsequent internecine strife in Syria, and minimi- zing spillover into neighboring countries. In the best case, a cordon of Finally, the United States should prepare for the possibility of preempting friendly Kurdish communities could emerge on Turkey's long, porous bor- what will surely be a concerted Iranian effort to sabotage these new ders with Syria and Iraq, each boasting some measure of local self- moves. This means urgent, stepped-up monitoring and, whenever possi- government. ble, joint preemption of Iranian-sponsored terrorist operations or other preparations against any of the initiatives discussed above. U.S. POLICY IMPLICATIONS Washington has been commendably quick to welcome the new Turkey- PKK declarations. Less clear, however, are what steps it can take to help David Pollock is the Kaufman fellow at The Washington Institute. consolidate the historic initiative and build on its larger regional implica- Soner Cagaptay is the Beyer Family fellow and director of the tions. In broad terms, the United States should enhance its support for Turkish Research Program at the Institute. Turkey and the Syrian opposition, with a view to bringing the Syrian Kurds on board with this common cause. At minimum, that means quickly

March / 27 / 2013

in the wake of his meeting in Ankara with Prime Minister Recep Tayyip Arbil-Ankara fuel deal on Erdoğan, in which Energy Minister Taner Yıldız and Foreign Minister Ahmet Davutoğlu also participated. pipeline, Barzani signals Private deals Officials from the Turkish Energy BDP co-chair Ministry did not confirm that Turkey Selahattin and the KRG had finalized an energy Demirtaş (R) deal during Barzani’s visit, despite spe- greets KRG culations on the matter. “There are pri- Prime vate sector deals,” Yıldız told reporters, Minister stressing that Turkey respected the unity Nechirvan of the Iraqi state. Barzani after When reminded of the U.S. objection an Ankara to an energy deal between the KRG and meeting. AA Turkey exclusive of Baghdad, Yıldız photo again referred to the private sector. “The private sector cannot remain indifferent to projects in Iraq … There are projects that we undertook two years ago. There are [oil and gas] areas in the east and west [of northern Iraq] that we will work on,” he said. the benefit of the whole of Iraq,” Barzani A broad energy partnership between ANKARA - Hürriyet Daily News told reporters yesterday, in response to a Turkey and the Iraqi Kurds regarding Sevil Küçükkoşum question on whether Turkey and the the exploration and extension of oil-gas KRG were close to reaching a deal, export pipelines from north Iraq to raq’s Kurdistan Regional Government which is objected to by both the United Turkish territory has been in effect since (KRG) Prime Minister Nechirvan States and the central government in last year. Barzani has said the KRG has “started a Baghdad. “Whatever we have done and I Meanwhile, the KRG prime minister process with Turkey” on an energy deal, whatever we will be doing is within the also expressed support to Turkey’s underlining that the process is within the [Iraqi] constitutional framework,” he ongoing efforts to find the Kurdish issue framework of the Iraqi Constitution. said. I a peaceful solution. “We have started a process with “The agreement with Turkey about Turkey and whatever we do will end for energy is not a new one,” Barzani added,

88 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

Vendredi 29 mars 2013

Un nombre croissant de jeunes Européens partent se battre en Syrie

Les spécialistes de la lutte antiterroriste s'inquiètent des conséquences de cet embrigadement

Bruxelles Bureau européen Vif n. Les responsables européens \ de l'antiterrorisme s'alar¬

ment du nombre croissant de jeunes qui rejoignent les rangs des groupes islamistes combat¬ O tant en Syrie. Us mettent enéviden¬ % ce, d'une part, les risques que cou¬ $ rent ces jeunes, parfois inexpéri¬ mentés, dans une zone de conflits %y très violents et, d'autre part, les menaces pour la sécurité intérieu¬ re que pourraient représenter, à terme, certains de ces combattants revenant en Europe après avoirété endoctrinés et formés par des groupes proches de la mouvance

Al-Qaida. Un rapport du ministère de l'in¬ l\ térieur britannique évoqué mer¬ credi 27 mars par The Times, éva¬ lue à 70, voire 100, le nombre de * Britanniques qui auraient rejoint /N le Front Al Nosra, l'un des groupés ?, V" -i« combattants les plus structurés, les plus radicaux et les mieux Des rebelles syriens apprennent le maniement d'un lance-roquettes, près d'Idlib, en décembre 2012. ap armés. Certains de ces jeunes se seraient déjà battus ailleurs. Aaron Zelin, un chercheur du toutes les recrues passent par des face au déséquilibre des forces en

D'autres subiraient, en Syrie, leur Washington Institute for Near East filières », note M. de Kerchove. Dans Syrieou le simple attrait d'un com¬ baptême du feu. Policy, un think tank américain, certains cas, des jeunes ont tout bat - dont la réalité est mécon¬

Les Pays-Bas pensent que trois estime que de 2 000 à 5 000 étran¬ simplement recherché sur Inter¬ nue- peuvent attirer fortement de leurs-ressortissants, sans doute gers sont en Syrie. Parmi eux figu¬ net un billet d'avion vers la Tur¬ des jeunes. recrutés dans une mosquée, rent plusieurs centaines d'Euro¬ quie, d'où ils comptaient passer Si cette « task force » belge peut auraient été tués dans les com¬ péens, venus notamment des Balk¬ ensuite en Syrie. D'autresvoyagent difficilement empêcher les bats. La Belgique estime que de ans, de Grande-Bretagne, de Fran¬ en avion charter, par groupe de départs, elle peut être d'un grand

50 à 80 combattants sontdéjà par¬ ce, d'Allemagne ou d'Espagne, trois ou quatre, d'Allemagne vers secours quand ces jeunes revien¬ tis en Syrie, dont deux jeunes Fla¬ selon Gilles de Kerchove, coordina¬ Antalya. Ils disposent d'une adres¬ dront en Europe, juge Erwin Bak¬

mands convertis et probablement teurde l'Unioneuropéenne pourla se de contact dans la zone frontaliè- ker. Souvent, ils reviennent déçus.

approchés puis recrutés par le lutte contre le terrorisme. Il n'est pas rare que ceux qui les groupe dissous Sharia4Belgitim, Leur profil n'est pas uniforme. De retour en Europe, accueillent les méprisent et les dont le dirigeant, Fouad Belka- «Ily a des idéologues, des idéalis¬ considèrent comme des amateurs,

cem, est assigné à résidence. Les tes, mais aussi des gens qui veulent les combattants seulement utiles pour leur propa¬ parents de Jeroen Bontinck, 18 ans, simplement afficherleursolidarité étrangers peuvent gande. Les groupes djihadistes se et Brian de Mulder, 19 ans, ont avec une rébellion que, ne méfient aussi de ceux qu'ils peu¬

raconté qu'ils ignoraient la conver¬ l'oublionspas, nous soutenons offi¬ représenter vent percevoir comme des. sion de leurs enfants au salafisme ciellement », souligne Gilles de Ker¬ espions. Et la plupart de ces jeunes une menace pour et leur départ vers la Syrie. chove. Il apparaît toutefois que les n'auront effectué que des tâches

D'autres témoignages ont évoqué filières de recrutement les plus la sécurité intérieure subalternes, comme l'évacuation

l'embrigadement de mineurs à actives sont liées à la mouvance la des cadavres.

Bruxelles. plus extrémiste. «£rsi tous les jeu¬ re et l'appellent dès leur arrivée. « Leur frustration peut renfor¬ « Le plus inquiétant est que des nes quipartentne sontpas des com¬ Très préoccupée par le phéno¬ cer, à leur retour, leur radicalisme jeunes se radicalisent en quelques battants au dépari, ils risquent de mène, la ministre belge de l'inté¬ et leur volonté d'en découdre, relè¬ semaines», relève Erwin Bakker, côtoyer sur place les éléments les rieur a créé une « task force » ve un spécialiste européen. Si cer¬ spécialiste du contre-terrorisme à plus dangereux dans un conflit qui regroupantdifférents services offi¬ tains doivent être traduits en jus¬

l'université néerlandaise de Ley- s'éternise», ajoute le coordinateur ciels visant à endiguerla radicalisa- tice, d'autres peuvent être aidés. Ils de. Le rapport du ministère britan¬ européen. tion et ses conséquences. Une pourront notammentservirà infor¬ nique de l'intérieur parle de ces Les enquêtes sur les canaux de tâche a priori très difficile, jugent mer ceux qui songeraient à suivre recrutements comme d'« un pro¬ recrutement restent, à ce stade, bal¬ des experts. Car le sentiment d'ap¬ leurexemple.» m

blème européen ». butiantes. «Il n'est pas ceriain que partenance à un groupe, la colère Jean-Pierre Stroobants

89 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti blog.lefigaro.fr/malbrunot 29 mars 2013

semaine dernière un diplomate. Sous entendu, «nous savons mieux que ceux qui sont sur le Syrie : Hollande recule sur terrain ce qui s’y passe». «Pourquoi nous sommes- l'armement des rebelles nous alors si lourdement trom- Par Georges Malbrunot net péremptoire, «nous savons pés», avais-je envie de répondre. qui fait quoi sur le terrain». Depuis deux ans, combien de n se doutait bien qu’il y avait «Peut-être», leur répon- fois a-t-on entendu des hauts- un hic. Prenant la mesure daient d'autres plus sceptiques responsables affirmer que «les Odes difficultés qu’il y aurait à comme ce militaire français, que jours de Bachar el-Assad maîtriser l’écoulement des armes nous savons assez bien qui sont (étaient) comptés» ou que que la France proposait de livrer les cadres de l’Armée syrienne «l'histoire s'accélérait» en Syrie. aux rebelles syriens, François libre du général Sélim Idriss, Pourtant, chez les militaires Hollande a fait machine arrière mais le problème, c’est que sur le comme chez les hommes du ren- jeudi dans son intervention télé- terrain, ceux-ci ne constituent seignement, des voix insistaient visée. qu’une partie de la rébellion et sur les difficultés d’armer les «Il ne peut pas y avoir de qu’entre eux et d’autres groupes rebelles. Sans parler des réserves extrêmement fortes d’un certain livraisons d’armes à la fin de Depuis qu’il a lancé cette idée moins fréquentables, les passe- nombre de pays européens. Bref, l’embargo (européen, ndlr) c’est d’armer les rebelles pour rééqui- relles existent, ce qui rend le comme ce fut souvent le cas dans en mai, s’il n’y a pas la certitude librer le rapport de forces entre contrôle des armes qu'on leur la gestion de la crise syrienne, que ces armes seront utilisées insurgés et loyalistes, de nom- donnerait extrêmement aléa- par réalisme, Paris finit par recu- par des opposants légitimes et breuses voix avaient mis en toire», prévenait ce militaire, bon ler, après des déclarations toni- coupés de toute emprise terro- garde contre les dangers d’une connaisseur du Moyen-Orient. truantes. Peut-être a-t-on égale- riste. Pour l’instant, nous ne telle stratégie, risquée pour de C'est également la thèse de ment pris conscience du risque l’avons pas, cette certitude, nous nombreuses raisons. Il semble l’équipe de Lakhdar Brahimi, le terroriste qu’un tel choix faisait ne le ferons pas tant qu’il n’y a même que les différents services médiateur international, pré- peser sur les intérêts français au pas de certitude qu’il y a un de renseignements français sente sur place à Damas et qui Liban voire en Irak. contrôle total par l’opposition de n'étaient pas forcément sur la passe son temps à s’entretenir Le problème est que cet affi- la situation», a assuré le chef de même longueur d'ondes. D'où la avec les chefs des très nombreux chage nourrit des espoirs que l’État sur France 2. décision, révélée par Le Figaro, groupes armés, apparus depuis l’on douche aussitôt après, chez Sachant que ce «contrôle de comparer les plans de la un an. tous ceux que l’on veut aider. Il total» de la rébellion par des DGSE, DCRI et de la DRM sur «Il est impossible d’avoir n’y a pas de meilleurs moyens de opposants non djihadistes ou les différents groupes armés une cartographie exacte de jeter tous ces déçus dans les bras non salafistes est irréalisable, à engagés dans la lutte pour ren- l’ensemble de la rébellion», nous Ë des plus radicaux… court terme, des livraisons verser le régime de Bachar el- assurait il y a un mois à Damas d’armes françaises aux insurgés Assad. un des membres de l'équipe ne sont donc pas pour demain. Pourtant, les chantres de cet Brahimi. «Ah oui, mais nous Officiellement du moins… armement assuraient disposer (Français, ndlr), nous avons des François Hollande semble d’une «cartographie» de la rébel- contacts, bien avant les experts avoir découvert l’Amérique. lion. Bref, ajoutaient-ils un tanti- de l’ONU», nous répondait la

March 31, 2013

Aleppo, once Syria’s economic hub, has experienced intense fighting and aerial bombardment from government troops, inter- Kurds flee Aleppo spersed with short periods of calm, since the rebels attempted to seize control of the city in the summer. Parts of Aleppo are under neighborhood opposition control while others remain in government hands. In the east of Syria, state media reported that “armed terrorist groups” set oil wells ablaze Sunday in the Deir Ezzor province after under Syrian a dispute about sharing oil. The government refers to the opposi- tion as terrorists. The reported that an official with the government attack Ministry of Petroleum and Mineral Resources said the groups have been attacking the oil fields in order to sell the fuel. The official said By Raja Abdulrahim and Lava Selo that nine oil wells had been set on fire but six of the fires had been put out. EIRUT – Residents of a Kurdish neighborhood in the Syrian An opposition activist from Deir Ezzor province could not Bcity of Aleppo fled Sunday under intense government shelling confirm the oil well fires but confirmed that rebel groups have been estimated at three shells per minute, activists said. fighting over the oil since they began seizing the wells months ago. The bombardment on the Sheikh Maqsood district came two The activist, Abu Shahim, said that groups within the rebel Free days after opposition fighters said they seized the strategic neigh- Syrian Army have clashed over the control and sale of the oil and borhood. Residents were told to leave as government troops fought have turned guns and even tanks against each other at times. to regain parts of the district, said Riyad Islam, an activist with the Those rebels have been refining the oil and selling it to indus- Aleppo Media Center. trial customers at reduced prices for personal gain, he said. The mostly Kurdish residents fled to the predominantly “They are Free Syrian Army but criminals and highway rob- Kurdish town of Efrin, northwest of Aleppo, he said. bers,” he said. J

90 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

. NraWATUMO, . he had requested that NATO extend its troubled the opposition coalition. Mr. îteralbjilÀSribtine march 27, 2013 Patriot missile-defense protections de¬ Khatib announced his resignation a few ployed in southern Turkey to include a days ago out of frustration at what he section of rebel-held territory in north¬ called insufficient help from foreign ern Syria, where opposition forces re¬ Syrian rebels powers, although that decision did not main vulnerable to Syrian Air Force at¬ appear to be final. The selection of Mr. tacks. Hitto was made in a sharply divided But there was no indication that vote. take Assad's NATO would comply with such a re¬ Using the Arab League as a new quest, which would amount to a partial perch of legitimacy, Mr. Khatib said the no-fly zone imposed on Syrian airspace. opposition now wanted "the seat of Syr¬ seat at Arab Turkey, a NATO member that supports ia at the United Nations and at other in¬ the Syrian insurgency, had requested ternational organizations." the Patriot defenses to deter the threat Mr. Khatib also told the ministers that League talks of Syrian airstrikes on its territory.

DUBAI îix'rdb^t.teriburic march 30-31, 2013

They seek recognition from U.N. and others to Turkey finds arms cache further isolate Damascus near its border with Syria BY HALA DROUBI

AND RICK GLADSTONE charged Thursday in Alexandria, Vir¬ AKCAKALE, TURKEY To the outrage of Syria's government, ginia, with "conspiring to use a destruc¬ the opposition coalition leader formally tive device.outside the United States," a took the country's vacant seat at an crime that can carry a life sentence. He The Turkish authorities said Friday that Arab League summit meeting on Tues¬ was arrested Wednesday after arriving they had seized thousands of guns in a day and immediately requested broader at Dulles International Airport outside warehouse near the Syrian border, and recognition, including from the United Washington and made an initial appear¬ a local news agency said the weapons Nations, as part of an effort to further ance in U.S. District Court on Thursday. had been destined for Syria. ostracize President Bashar al-Assad. According to an affidavit, Mr. Har¬ The firearms including more than The decision to grant the Arab roun told an F.B.I, agent that he was 5,000 shotguns and rifles, starting pistols, League seat to the Syrian opposition co¬ part of an "R.P.G. team," firing rocket- and 10,000 cartridges were discovered alition, recommended by the Arab propelled grenades, which qualify as a during a raid in a village on the edge of League's foreign ministers at a meeting "destructive device" under the law. The the of Akcakale and dis¬ this month, was considered a symbolic charge does not have any connection to played to journalists on Friday. Turkey but important milestone in the Syrian terrorism, though more charges could has a number of firearms manufactur¬ conflict, which began two years ago. be filed later. ers, and the starting pistols could easily The Arab League suspended Syria's Al Nusra is part of a diverse array of be converted to fire live ammunition. membership in November 2011 in reac¬ opposition groups fighting Mr. Assad's The Dogan News Agency in Turkey tion to Mr. Assad's repression of politic¬ forces. While the United States shuns Al said that the weapons were awaiting de¬ al protests, which have evolved into a Nusra as a Qaeda affiliate, it is helping to livery to Syria and that the 35-year-old civil war that has left 70,000 people dead funnel arms to other opposition factions owner of the depot had been detained. and millions displaced. and training their fighters in Jordan. The news agency quoted police "Syrian people alone should deter¬ On his Facebook page, Mr. Harroun sources as saying the firearms had a mine who rules the country," the leader wrote that "the only good Zionist is a market value of around 3 million Turkish of the opposition delegation, Moaz al- dead Zionist." But he also told the F.B.I, lira, or about $1.7 million. Khatib, said in a speech at the Arab that "he hated Al Qaeda, that he did not Turkey supports the uprising against know any Al Qaeda members, and that League summit meeting in Doha, Qatar, President Bashar al-Assad, now in its after the host, Sheik Hamad bin Khalifa he would fight against any regime if it third year, and has allowed refugees and al-Thani, the emir of Qatar, formally in¬ imposed Shariah in Syria because he rebels to cross the two countries' porous vited him to take the seat as other min¬ was opposed to all forms of oppression." 900-kilometer, or 560-mile, border. isters applauded. Shariah is Islamic law; Al Qaeda and But it has ruled out arming rebel many less violent Islamic fundamental¬ Mr. Khatib called the Arab League's fighters, fearing it could be drawn into a ists support the universal enforcement decision "part of the restoration of legit¬ destabilizing regional conflict. of a hard-line form of Shariah. imacy that the people of Syria have long been robbed of." "If this guy's telling the truth, there's an interesting question as to why we're Even before Mr. Khatib took his seat, U.S. charges insurgent prosecuting him," said Robert M. Ches- Mr. Assad's government reacted A former U.S, soldier has been charged ney, a law professor at the University of harshly in anticipation of such a move. with fighting alongside a terrorist group Texas who specializes in national secu¬ Mr. Khatib was accompanied to the that js battling the government of Mr. rity. "He seems to be fighting on the U.S. meeting by other prominent opposition Assad, whose ouster the United States figures, including Ghassan Hitto, a nat¬ side, but with the wrong people." has sought for nearly two years, Scott uralized American citizen from Syria The F.B.I, affidavit said Mr. Harroun Shane reported from Washington. who was elected as the coalition's inter¬ was discharged from the Army in 2003 The former soldier, Eric Harroun, 30, im prime minister last week. Images after he was injured in a car accident. of Phoenix, Arizona, who served in the broadcast from the meeting showed the He has traveled in the Middle East and U.S. Army from 2000 to 2003, is accused opposition's green and black flag with Asia in recent years and entered Syria of entering Syria in January and partic¬ four red stars placed to Mr. Khatib's in January from Turkey. In a video pos¬ ipating ih attacks on government forces right, replacing the Syrian govern¬ ted to YouTube in January, he spoke to carried out by Al Nusra Front, which ment's red, white and black flag with the camera, saying, "Bashar al-Assad, U.S. officials say is part of Al Qaeda in two green stars. your days are numbered." In February, Iraq, a designated terrorist group. The moment of triumph for Mr. Khat¬ he posted a photo on Facebook saying, Mr. Harroun, who posted reports ib and Mr. Hitto overshadowed, for the "Downed a Syrian Helicopter then about his time in Syria online, was moment, the fractiousness that has Looted all Intel and Weapons ! "

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Road to autonomy and the Kurdish factor: Help or hurdle for Turkey’s EU bid? BY MARIANNA CHAROUNTAKI* reforms.

he emergence of the Kurdish issue A key factor in this has been Prime has occupied Turkey’s domestic Minister Erdoğan’s success in controlling agenda for 30 years; however, it only the country’s dominant military structure. Tbecame a matter of major concern with Simultaneously, the critical role of the PKK the capture of the leader of the Kurdistan in the current Syrian crisis, as well as the Workers’ Party (PKK), Abdullah Öcalan, in AKP’s need for Kurdish support in its plan Kenya in 1999, and the US’s direct invol- to construct a new constitution, imply that vement, which put the Kurdish issue in the Ankara should now consider the impor- international spotlight. Since then Turkish tance of gaining the cooperation of the decision-makers have had to face this Kurds as a key factor in the country’s issue openly. democratization process. The progressive steps proposed under the governance of only positive changes for the majority of The importance of the Kurdish issue as a the AKP regarding Turkey’s Kurdish issue the society. central factor in the analysis of Turkey’s are some of the most promising signs for “democratization,” of which its future developments the country has ever Turkey’s democratic opening, along with “Europeanization” process is a notable seen and the only green light at the its European journey, is the result not only expression, is significant. This is even moment that could end the long period of of Erdoğan’s policies but the supportive more evident today vis-à-vis the crisis the Kurdish waiting. role played by the US from the era of region is currently undergoing, consider- President George W. Bush to the present ing the pressure stemming from Ankara’s Yet, this compels Ankara to first acknowl- day. However, the resolution of the Syrian policy, the strengthening of edge the creation of the PKK as a Kurdish Kurdish issue prior to an EU entrance Ankara’s relations with the Kurdish region reaction to the state’s security approach to holds great significance for the Kurds per of northern Iraq -- which is a regional fact the Kurdish issue and then to dissociate se and for Turkish politics as well, consid- in tandem with official negotiations with the latter from Turkey’s discourse on the ering the complications the country’s the PKK’s leadership -- and even more issue of terrorism. It seems therefore that Middle Eastern policy is currently facing governmental attempts to finalize a new the AKP’s best bet is not only to convince and will probably continue to face until the constitution. Kurds through its secular policies but also region’s political landscape is eventually to implement the necessary reforms and settled. Not only would it be a contributing Within this context, the Kurdish factor in structural changes in order to achieve its factor to Turkey’s acceptance by the EU Turkey’s democratization attempts can goal of democratization by completing the and simplify the whole process, it would actually be seen only as a positive ele- country’s Europeanization process. also result in a more mutually beneficial ment in the development of Turkey’s However, this is entangled with the resolu- solution between the Kurds and Ankara. socio-political structure. Whereas writings tion of Turkey’s Kurdish issue. On the Turkey’s entrance into the EU thus seems on Kurdish-Turkish relations under the other hand, and in contrast to the 20th dependent on an a priori political and prism of Ankara’s potential EU accession century’s Kurdish claims for independ- peaceful resolution to the Kurdish issue. have mostly examined the EU-Kurdish ence, the Kurds nowadays interpret This can only be achieved through a com- dimension as a one-way relationship, autonomy in terms consistent with the promise between the Kurdish and Turkish where the emphasis is on how the EU can needs of the 21st century. demands. provide the Kurds with legal recognition and a safer living environment, I argue Thus, if the Turkish government indeed that it is actually a dual process where the Accelerating democratic reforms accepts the Kurdish offer as portrayed in Kurdish issue also creates a demand for the model of “democratic autonomy,” not EU activity. The Justice and Development he question of how much time the only will the PKK phenomenon of the last Party’s (AKP) Kurdish initiative in 2009, Kurdish issue will take to be resolved 30 years be eliminated, but Turkey’s EU Tis directly linked to the extent of the AKP’s accession, and thus the country’s democ- which paved the way for a political solu- J tion to the Kurdish issue, indicates a real desire to accelerate its policy of democra- ratization, will finally be realized. change in Turkey’s Kurdish political dis- tic reforms towards full democratization. course and practice since its rise in power Hence, the relationship between Turkey’s from 2002 onwards. It is also a promising Kurdish issue and its democratization and Europeanization constitutes a “vicious commitment that seemingly favors demo- *Dr. Marianna Charountaki is a post-doctoral triangle.” This triangle is a factor of the cratic reforms and thus it is inextricably fellow at Reading University (UK). Her same recurring variables: It is dependent linked with the implementation of Prime research interests range from international on the degree of cooperation between the Minister Recep Tayyip Erdoğan’s policy of relations and foreign policy analysis to the government and Turkey’s democratic cir- the “democratic opening.” Yet, many international relations of the broader Middle cles, the AKP’s democratic discourse changes are needed. Not just to satisfy East. She is the author of the book “The depicted in the announcement of the the EU’s Copenhagen criteria, but more Kurds and US foreign policy: International Kurdish initiative in 2009, but most cru- importantly to link directly with the neces- Relations in the Middle East since 1945.” sary alterations to Turkey’s proposed con- cially on the AKP’s actual willingness to stitutional reforms, which can produce implement the necessary constitutional

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these reforms. None of this will be easy. Turkey and the PKK Seven previous ceasefires have come to naught. Mr Erdogan is no stranger to risk. He The war may be over has declawed hawkish generals and jailed hundreds of those who plotted to unseat Will a Kurdish leader’s peace offering stick? him. His pro-secular and ultranationalist ANKARA rivals are pitifully weak. His national spy chief and Mr Ocalan have stitched a deal. ABDULLAH OCALAN, the Kurdish rebel (Mr Erdogan’s earlier threats to revive the leader and sole inmate of a Turkish island death penalty may have had an effect.) Its prison since 1999, should by now “have terms were largely dictated by the become a perfect irrelevance, the living government. It is rumoured to include dead, a Kurdish Ariel Sharon. And yet he assurances that the BDP will back Mr had not. His every delusional sally, every Erdogan’s bid for the presidency next spasm of self-pity and promotion was year. greeted by his supporters as evidence for Should he fail, Mr Ocalan may get the an ability to outsmart his jailers.” Thus blame, which could lead to a splintering wrote a puzzled Christopher de Bellaigue, of the PKK. “This is Erdogan’s true aim: to a British author (and a former correspon- drive a wedge between Ocalan and the dent for this paper) in “Rebel Land”, a tale mountains,” a veteran BDP officials of eastern Turkey published in 2009. claims. Others speculate that he wants to Five years on, Turkey is banking on Mr buy temporary calm in order to secure an Ocalan’s continued grip to end the 29- easy ride to the presidency. year-long rebellion waged by his outlawed Mr Erdogan owes his unprecedented Kurdistan Workers’ Party (PKK). On March heft to his vision and, most of all, to a 21st, in a calibrated message read out by strong pragmatic streak. It prompted him members of the pro-Kurdish Peace and to embrace Iraq’s Kurds, whose vast Democracy (BDP) party to over a million energy riches and seemingly limitless hun- Kurds gathered in Diyarbakir, in south-eas- Ocalan is still pulling the crowds ger for Turkish goods and services are tern Turkey, Mr Ocalan heralded the dawn expected to boost growth. In another dra- of “a new Turkey”, saying it was time for cifically say they should disarm. In a sub- matic U-turn Mr Erdogan decided to “the guns to fall silent and for ideas to sequent interview Mr Karayilan was less accept Israel’s apology on March 22nd for speak”. Assurances followed that the diplomatic. His men were as ready for its 2010 raid on a Gaza-bound flotilla, Kurds no longer had designs on Turkey’s peace as they were for war. The ceasefire which left nine Turks dead (see article). borders. Turks and Kurds ought to “unite needs to be mutually observed and the Mr Erdogan, whose many ambitions under the banner of Islam”. government must embark on long-promi- include hosting the 2020 Olympics in Recep Tayyip Erdogan, Turkey’s mildly sed reforms, he said. Among these is a Istanbul, must know that a divided and Islamist prime minister, called Mr Ocalan’s judicial reform package that would allow more radical PKK is likely to resort to the prose “positive”. Murat Karayilan, a senior thousands of Kurdish activists and politi- sort of terrorism that would make Turkey’s PKK commander in Kurdish-controlled nor- cians, locked up on flimsy “terror” relatively calm cities unsafe. “Solving the thern Iraq, swiftly declared a ceasefire. charges, to walk free. PKK problem is not the same as solving the The pro-government Turkish media were An amnesty for PKK fighters untainted Kurdish problem,” warned Safeen awash with triumphalism. “The war is by violence and improved prison condi- Dizayee, a spokesman for the Iraqi Kurdish over”, assorted screeds declared. tions for Mr Ocalan are also on the list. statelet. History has shown that until their This may be premature. Mr Ocalan did Above all, the Kurds want a new “demo- rights are granted, the Kurds will rise up not set any deadlines for the withdrawal cratic” constitution enshrining their own again and again. I of some 3,000 PKK fighters from the cultural and political rights. In short, any mainly Kurdish south-east. Nor did he spe- withdrawal needs to be synchronised with

Les tirs visaient des bases arrière du PKK et avaient pour but de "dissuader Tirs de l'artillerie turque les rebelles d'entrer en Turquie", a précisé une source au sein des forces de contre des bases du sécurité turques. C'est la première fois que l'armée turque visait des bases arrière du PKK en PKK dans le nord de l'Irak Irak depuis l'appel du chef du PKK emprisonné Abdullah Öcalan au cessez-le- Erbil (Irak), 28 mars 2013 (AFP) feu et au retrait du territoire turc, rendu public la semaine dernière.

L'ARTILLERIE TURQUE a procédé à des tirs contre des bases irakiennes Le commandement militaire du PKK a officialisé samedi cette trêve et précisé du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une semaine après l'appel que le retrait ne commencerait qu'après la mise en place de mécanismes "ad au cessez-le-feu du chef des rebelles, ont indiqué un responsable du hoc" chargés de le surveiller. PKK et une source au sein des forces de sécurité turques jeudi. Fruit de plusieurs mois de pourparlers avec le gouvernement islamo-conser- Les tirs d'obus, qui sont tombés dans la province de Dohuk, frontalière de la vateur au pouvoir en Turquie, l'appel du chef historique du PKK a ravivé les Turquie, "n'ont fait aucun blessé. Nos membres n'étaient pas là au moment de espoirs de paix dans un conflit qui a fait plus de 45.000 morts depuis 1984. H l'attaque" mercredi, a précisé un responsable du PKK à l'AFP sous couvert d'anonymat.

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de 50 000 miliciens en Syrie. Le fer de lance de cette force pro-iranienne est le Jeish al-Shabi, une milice qui recrute à la fois des chiites syriens et des alaouites (la minorité au pouvoir en Syrie). Selon David Cohen, sous-secrétaire pour les problèmes de terrorisme et de renseignements finan- ciers au département du Trésor américain, cité par le même journal, le Jeish al-Shabi «est essentiellement une joint-venture entre les gardiens de la révolution iranien et le Hezbollah». «Les premiers apportent le financement et les armes, les seconds s’occupent de l’entraînement des combat- tants, aidés aussi par des officiers iraniens», précise-t-il. Toujours selon le Trésor améri- cain, «des versements de routine de millions de dollars» sont effectués par Téhéran au profit de ces milices. Elles ont été créées sur Des Syriens chiites membres d’une milice, à Zayta en Syrie, le 26 février.(Reuters) le modèle du Bassidji, la célèbre force para- militaire iranienne, liée aux pasdaran (Gardiens de la révolution), qui s’est notam- ment illustrée dans la répression des mani- festations après la victoire truquée de En Syrie, le Hezbollah Mahmoud Ahmadinejad à l’élection prési- dentielle de 2009. CHAOS. Or, à la différence des shabbiha, au sème ses milices départ des gangs de «fantômes» (voyous) N ANALYSE Le Parti de Dieu mais aussi l’Iran ont tissé un que le régime a transformé en milices, le Jeish al-Shabi est une force confessionnelle. réseau aux côtés des loyalistes afin de défendre leurs intérêts Elle rappelle la naissance du Hezbollah, en si le régime tombait. 1982, lorsque les Gardiens de la révolution iranienne, soutenus par le régime de Hafez région libanaise d’Al-Cheikh, a ainsi été tué, al-Assad, fondèrent une milice armée dans la Par JEAN-PIERRE PERRIN selon le site Middle East Transparent, d’une plaine de la Bekaa libanaise, majoritairement balle dans la tête lors des combats pour chiite. A cette époque, Téhéran et Damas reprendre le quartier rebelle de Bab Amro. Le avaient profité de la fragmentation du pays ehdi Abdallah Saleh a été enterré le 24 Hezbollah a prétendu qu’il avait été touché par la guerre civile et la défaillance de l’Etat. juin 2012 dans le cimetière d’Elin, non lors d’un exercice militaire à balles réelles. Depuis, le Hezbollah est devenu la première loin de Baalbek, dans la plaine libanaise de la M force politique et militaire du Liban. Il a créé Bekaa. C’est le Hezbollah, lui-même, qui a Mais le parti chiite libanais n’a pas fait un état chiite au sein de l’Etat libanais, ce qui annoncé que l’homme avait été tué en qu’envoyer des combattants. Il a développé ne l’empêche pas de participer actuellement «accomplissant son devoir de jihadiste». Les des avatars de sa milice dans les villages au gouvernement. funérailles de Haidar Mahmoud Zeineddine syriens chiites. A présent, sur ces localités, se sont déroulées à Nabatieh (sud du Liban), flotte un drapeau quasiment identique à Même scénario en Irak où, profitant du le 2 novembre. Même commentaire - «tué celui du Parti de Dieu, où l’on retrouve le chaos né de l’invasion américaine et de la pendant sa mission jihadiste». Cette fois, fameux fond jaune et l’emblématique kalach- désintégration de l’Etat, Téhéran a imposé c’est Al-Manar, la chaîne de télévision du nikov qui règne sur le monde. Et, toujours ses milices et partis, tous chiites évidem- parti chiite, qui a fait état de sa disparition. dans la région d’Al-Qoussayr, des milices du ment. En Syrie, la situation est différente car En revanche, jamais le lieu et les circons- Hezbollah affrontent désormais directement alaouites et chiites ne constituent qu’environ tances de la mort des «jihadistes» chiites ne les rebelles. Sur la frontière, elles ont une 10% de la population. Mais si le régime d’Al- sont évoqués et, lors des obsèques, les jour- liberté totale de manœuvre, l’armée libanaise Assad perd Damas, s’il se réfugie dans le nalistes se voient interdits de prendre des étant, en partie, contrôlée par des officiers réduit alaouite du nord-ouest, si le pays se photos. Mais pas besoin d’être devin pour chiites qui lui sont proches. fragmente et s’enfoncent dans la guerre savoir que «les martyrs sacrés», pour repren- Selon des officiels américains travaillant sur civile, les milices pro-iraniennes, avec l’aide dre la terminologie du Hezbollah, ont été le Proche-Orient, cités dernièrement par le du Hezbollah, épauleraient alors les forces tués en Syrie. Washington Post, le Hezbollah, mais aussi loyalistes avec la mission d’empêcher la Au départ, le Parti de Dieu a envoyé des l’Iran, ont commencé à mettre en place un reconstitution d’un Etat dominé par les sun- combattants pour protéger les villages réseau de milices à l’intérieur de la Syrie nites qui leur serait hostile. chiites, notamment dans la région frontalière dans le but de défendre leurs intérêts si Cette solution ne serait pas idéale pour d’Al-Qoussayr, proche de Homs, le cœur jamais le régime de Bachar al-Assad tombait Téhéran mais lui permettrait de continuer, battant de la révolution syrienne. Puis leur ou était obligé de quitter Damas. Si, ajoutent- via un port ou un aérodrome, de poursuivre mission, au fur et à mesure que l’insurrection ils, ces milices se battent aujourd’hui pour son objectif premier : continuer à ravitailler progressait, s’est étendue à la protection de que Bachar al-Assad demeure au pouvoir, en armes le Hezbollah. Une hypothèse de la frontière elle-même. Une zone vitale pour Téhéran n’exclut pas que la Syrie se fracture plus en plus retenue par Washington. «Un le Hezbollah : c’est le principal couloir en enclaves communautaires, religieuses ou des scénarios dont tout le monde parle est d’acheminement des armes qui lui parvien- tribales. D’où la nécessité pour le régime ira- que les gens se replient sur leur zone… et nent d’Iran. Mais, à présent, les miliciens nien d’avoir, à long terme, des unités opéra- nous aurions alors une désintégration du chiites libanais combattent aussi aux côtés tionnelles dans le pays pour défendre ses pays, et qui sait où cela conduirait», déclarait des forces loyalistes. intérêts. Selon un haut responsable améri- John Kerry, le nouveau secrétaire d’Etat en N ENCLAVES. Dès février 2012, un combat- cain, toujours cité par le quotidien américain, janvier. tant du nom d’Al-Harb, originaire de la Téhéran soutiendrait aujourd’hui pas moins

94 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti 30 / mars / 2013 Après l'adieu aux armes d'Abdullah Öcalan, quelle solution pour la question kurde en Turquie? JEAN MARCOU actuelles peuvent-elles aboutir ? l'occasion de son discours de Newroz, il Professeur à Sciences Po Grenoble, est grand temps de tourner la page pour directeur des Relations L'indice majeur qui plaide en faveur des essayer de construire un système nouveau Internationales démarches en cours est sans nul doute la de cohabitation politique entre Turcs et détermination des principaux protago- Kurdes. e 21 mars dernier, à l'occasion de la fête nistes. Tant le gouvernement turc que les de Newroz (le nouvel an kurde), représentants de la partie kurde (BDP, L'entreprise est pourtant difficile et incer- LAbdullah Öcalan, le leader du PKK PKK) n'ont cessé d'affirmer leur souhait taine. En dépit de la détermination (Partiya Karkerên Kurdistan - Parti des inébranlable d'aller jusqu'au bout, et ils ont affichée, aucune feuille de route précise n'a travailleurs du Kurdistan), a lancé un déjà prouvé qu'ils pouvaient surmonter été mise sur pied, et le doute demeure sur appel au cessez-le-feu, en enjoignant les des épreuves dangereuses comme la forme et la procédure que suivra le combattants de l'organisation rebelle dont l'assassinat de trois militantes kurdes en règlement d'un conflit, qui a fait près de 45 il est le fondateur, de quitter le territoire janvier à Paris, et plus récemment la publi- 000 victimes et près de 2 millions de turc. Cette initiative se veut la première cation de fuites dans un grand quotidien déplacés, au cours des 3 dernières décen- étape d'un processus qui pourrait aboutir à turc accusant l'AKP d'avoir accepter nies. Jusqu'à présent cette imprécision a un règlement politique de la question d'octroyer aux Kurdes un meilleur statut sans doute permis aux acteurs de ce kurde en Turquie. Depuis la fin de l'année contre leur soutien à la mise en place du "processus de paix" atypique d'avancer, dernière en effet, le gouvernement de régime présidentiel dont rêve Recep sans trop prêter le flanc aux critiques des l'AKP (Adalet ve Kalkınma Partisi - Parti Tayyip Erdoğan pour se maintenir au pou- irréductibles. Mais il faudra bien que les de la justice et du développement) mène voir jusqu'en 2023 (année du centenaire de intentions ultimes soient dévoilées un des pourparlers avec l'icône de la guérilla la République fondée par Mustafa Kemal). jour... kurde en Turquie, qui purge depuis 1999 La lecture du discours d'Abdullah Öcalan, une peine de prison à vie sur l'île d'İmralı, le 21 mars, devant un océan de drapeaux La première étape du règlement envisagé au large d'Istanbul. Ces démarches suivies kurdes et de portraits du leader du PKK doit consister en un départ des combat- de trois visites de députés du BDP (Barış emprisonné, a suscité la critique des tants du PKK du territoire turc, mais qui ve Demokrasi Partisi, Parti pour la paix et dirigeants turcs qui auraient aimé voir présidera au bon déroulement de ce mou- la démocratie), le parti kurde parlemen- aussi des drapeaux turcs s'agiter ce jour-là. vement de retrait. Le BDP a proposé de taire, au prisonnier le plus célèbre de Mais cette absence remarquée n'a finale- recourir à une commission parlementaire Turquie, ont permis de lancer un "proces- ment pas représenté pour le processus en pour encadrer les opérations. Mais le gou- sus de paix", dont le cessez-le-feu décrété cours un revers aussi embarrassant que vernement est réticent à l'idée d'associer le le 21 mars, constitue le point de départ. celui qu'avait constitué pour "l'ouverture parlement à l'entreprise et préférerait con- démocratique", en 2009, l'incident de stituer un comité des sages, dont la taille et Ce n'est pas la première fois que le PKK Habur (accueil par une foule kurde ent- la composition n'ont pas encore été appelle à un cessez-le-feu, mais le discours housiaste d'un groupe de militants du arrêtées. Le 26 mars dernier, le quotidien d'Öcalan du 21 mars constitue un événe- PKK ayant accepté de déposer les armes). Akşam a annoncé qu'un premier groupe ment qui deviendra peut-être historique si de combattants avaient quitté le territoire un règlement intervient, ne serait-ce que l faut dire que la motivation qui turc, mais l'armée turque dont les F-16 ont parce qu'il a revêtu une solennité partic- s'exprime actuellement de part et d'autre effectué plusieurs vols de reconnaissance ulière et qu'il comporte un engagement Itient également à une convergence bienve- ces derniers jours, a démenti l'information. inédit à abandonner la lutte armée. Lu en nue d'intérêts. Bien qu'il entretienne Pour sa part, le président de la kurde et en turc à une foule immense actuellement d'excellentes relations avec la République, Abdullah Gül a estimé que les venue fêter Newroz à Diyarbakır, ce texte région kurde autonome d'Irak du nord, le membres du PKK devaient quitter la a pour la première fois appelé Kurdes et gouvernement de l'AKP s'inquiète du déli- Turquie désarmés. Mais l'accepteront-ils ? Turcs à l'unité, rappelant qu'ils avaient tement des Etats irakien et syrien qui se combattu ensemble lors de la bataille des traduit par la multiplication dans Ces premières réactions montrent à quel Dardanelles pendant la Première guerre l'environnement proche de la Turquie de point la mise en œuvre du processus initié mondiale et soulignant que les deux peu- zones kurdes de facto indépendantes qui peut être délicate, et ce d'autant plus que ples avaient fondé le parlement de la nou- pourraient avoir des tentations irréden- le sort des rebelles repentis reste incertain. velle Turquie, au début de la Guerre tistes. Plus généralement, il redoute que la Soucieux de ménager les franges les plus d'indépendance lancée par Mustafa Kemal question kurde devienne un foyer de nationalistes de son opinion publique, en 1920. Le gouvernement de l'AKP, qui déstabilisation intérieure au moment Recep Tayyip Erdoğan n'a cessé d'affirmer depuis son arrivée au pouvoir s'est montré même où ses relations sont difficiles voire qu'il n'y aurait pas d'amnistie pour ceux plus favorable que ses prédécesseurs à la tendues avec Téhéran, Bagdad ou Damas, qui ont fait couler le sang et qui ont été recherche d'une solution au problème et où la Turquie doit vivre avec la guerre directement impliqué dans la lutte armée, kurde, n'en est pas à son coup d'essai en la syrienne à ses portes. A l'opposé, du côté en les invitant implicitement à s'exiler. matière. En 2009, il avait lancé en direction kurde, l'état d'esprit a changé. La lutte Mais pour aller où ? Demeurer dans leurs des Kurdes une "ouverture démocratique" armée du PKK, son dogmatisme et son bases arrière d'Irak du nord ad vitam qui s'était rapidement enlisée, avant de culte du chef ont vieilli dans une Turquie aeternam, rallier les pays d'Europe du procéder l'année suivante à une série de où les voies politiques de revendication nord (Danemark, Norvège...) où les rencontres officieuses avec le PKK à Oslo, (élections nationales et locales, référen- opposants kurdes sont déjà nombreux ? Le en Norvège, qui avait débouché sur un dums, manifestations, désobéissance chef du gouvernement turc a également échec et sur la reprise intensive de la civile...) peuvent être empruntées plus faci- rejeté l'idée d'une grâce accordée à guérilla. Après "l'ouverture démocratique" lement qu'auparavant. Dès lors, comme l'a Abdullah Öcalan, voire même celle d'un ➨ et le "processus d'Oslo", les négociations reconnu Abdullah Öcalan lui-même, à simple assouplissement de ses conditions

95 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti ➨ de détention. Mais peut-on imaginer questions complexes. Redéfinition de la l'on arrive à répondre de façon satisfai- sérieusement un règlement durable de la citoyenneté, mise en place d'une forme de sante aux principales interrogations précé- question kurde en Turquie, si le prisonnier décentralisation, éducation des enfants demment énoncées, soit par un enlisement d'İmralı demeure derrière les barreaux à dans leur langue maternelle sont générale- du processus, s'il s'avère que "le processus quelques encablures d'Istanbul... ment les principales revendications émises de paix" en cours s'est construit sur un jusqu'à présent par le BDP. Mais jusqu'où trop grand nombre de malentendus quant n outre, même réussi, le retrait des le gouvernement turc est-il prêt à aller aux sujets négociables et au sort ultime membres du PKK laissera entier le pro- pour les satisfaire ? Dès lors l'enjeu de la d'Abdullah Öcalan. Eblème du règlement politique en lui- négociation finale ne sera pas mince et même. Ce dernier soulève en réalité des pourrait se solder, soit par une réussite, si

22 mars 2013

quatre-vingt-deux villages du Nord de la Syrie, proches de la frontière turque, où vit une pop- Le douloureux choix des ulation d’origine kurde, arabe, et turque. "Nous assurons les servic- Kurdes de Syrie es à la communauté, nous agis- Les uns soutiennent l’insurrection contre le régime de Bachar al-Assad, sons en médiateurs en cas de problèmes, et nous nous d’autres préfèrent rester neutres. occupons également des rela- tions extérieures", explique Syrie Reportage Envoyé spécial à Dudiyan (Syrie) Muhammed Hassan, le président Damien Spleeters des traditions, ethnies et reli- la création de la katiba Saladin, il de la Maison du Peuple de gions, et la menace des repré- menait déjà des actes de sabo- Dudiyan. l’entrée de Qabbasin, un vil- sailles, d’un côté comme de tage. "La nuit, le visage masqué, lage situé dans les plaines l’autre du champ de bataille, nous attaquions les points de M. Hassan, comme le comman- Aagraires du nord d’Alep, le dra- pourraient faire survivre la lutte contrôle tenus par l’armée. Le dant Abdo, partage la vision d’un peau révolutionnaire partage le de pouvoir au président actuel et jour, nous retournions au travail, futur où "Kurdes, Arabes, et Turcs vent avec les couleurs d’un Etat contesté. comme si de rien n’était", vivraient en harmonie, dans une qui n’existe sur aucune carte affirme le commandant. Syrie démocratique et libre". officielle : le Kurdistan. La ban- Les habitants du petit village de Comme son compatriote, il ne nière rouge, blanche et verte, Qabbasin, eux, ont fait un choix, Le bon côté de l’Histoire réclame pas non plus la création frappée en son centre d’un soleil celui de l’insurrection. Ils ont un d’un Etat kurde indépendant, jaune, est aujourd’hui présente, objectif : renverser le régime de Si le gouvernement turc soutient mais entretient cependant le avec d’autres symboles, dans Bachar al-Assad. Leur décision, à l’Armée syrienne libre, il se désir d’une autonomie locale toute la chaîne de villages des l’encontre d’une certaine con- méfie des Kurdes qui la com- accrue, symbolisée par le con- alentours où vit une majorité de ception de la loyauté kurde telle posent et craint qu’une région cept de la Maison du Peuple. Ici, Kurdes - la plus importante mino- qu’officiellement définie par autonome ou semi-autonome les quarante membres de la rité ethnique de Syrie, présente Damas ou Ankara, n’est pas for- kurde puisse servir de base structure ont tous été élus à main également en Turquie, en Iraq et cément suivie par l’ensemble de arrière pour des attaques trans- levée par les habitants des vil- en Iran. leur communauté ethnique. frontalières sur le sud-est de la lages réunis après que les élec- Turquie. Le régime syrien, quant tions aient été annoncées au Les ambitions des Kurdes, et Ici, pourtant, les hommes bal- à lui, pourrait vouloir jouer sur mégaphone. Dans une Syrie post- leurs relations avec le gouverne- ayent d’un revers de la main les les disparités entre les ethnies Assad, "nous organiserons des ment de Bachar al-Assad, sont rêves nationalistes de leurs com- kurdes et arabes, pour les affaib- élections tous les quatre ans", complexes et loin d’être patriotes : "Nous ne voulons pas lir et éviter de grossir les rangs promet M. Hassan. partagées à l’unanimité. Souvent d’un nouveau pays", affirme de l’insurrection. Au delà de la ignorés et maltraités par le abruptement Shaban Sheikh géopolitique, le village de Dans le petit village, les besoins régime en place, certains Kurdes Abdo. "Nous voulons simplement Dudiyan, qui fait aussi partie de sont criants : docteurs, médica- de Syrie tentent aujourd’hui de accéder aux mêmes droits que les la constellation kurde du nord ments, générateurs pour garder une certaine neutralité. autres Syriens. Certains Kurdes d’Alep, symbolise peut-être le l’électricité, eau potable, Mais le jeu est d’autant plus trou- alimentent leur rêve mieux les choix douloureux aux- essence, farine. "En tant que blé que plusieurs accrochages d’indépendance : cela ne nous quels la minorité ethnique doit Kurdes, notre accès à l’aide armés ont eu lieu récemment vient même pas à l’esprit". faire face. humanitaire est rendu plus diffi- entre combattants kurdes et Fermier de 35 ans devenu cile, voire inexistant", affirme un insurgés arabes, le long de la guérilleros, M. Abdo commande En créant, le 17 juillet 2012, sa autre membre de la Maison du frontière turque. la katiba Saladin - du nom du Maison du Peuple, le village était Peuple de Dudiyan, Ahmed héros d’origine kurde du XIIe siè- convaincu qu’il se mettait du bon Ibrahim. "Lorsque nous nous "Nous ne voulons pas cle. Son unité, composée de soix- côté de l’Histoire. Situés à un jet sommes organisés, la Turquie un nouveau pays" ante à septante hommes, a la de pierre de la frontière turque, nous a demandé de faire un choix particularité de mêler Arabes et tout près d’un important poste : soit nous nous affirmons en tant Pourtant, choisir le camp qui sor- Kurdes. "Nous vivons ensemble, frontière contrôlé par que Kurdes, soit en tant que tira vainqueur est une question nous nous battons ensemble", l’insurrection, les habitants révolutionnaires. Nous avons pris qui devient inévitable à mesure explique-t-il. "Rien ne nous attendent toujours l’arrivée de une décision et en portons les que le conflit évolue. Elle hante sépare : nous avons le même l’aide humanitaire interna- conséquences : nous ne recevons non seulement les Kurdes, mais objectif". Pour ce commandant, tionale. Six Maisons du Peuple pas d’aide." aussi les autres communautés le choix a été clair depuis 2011. ont vu le jour l’année passée. minoritaires de Syrie : chrétiens, Avant le départ des forces du Sortes de conseils municipaux, chiites ou Druzes. Le combustible régime à l’été 2012, avant même elles se partagent la gestion de

96 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti

. MtlLWlONU FRIDAY, MARCH 29, 2013

Mortar attack at Damascus University kills 12 students

DAMASCUS

Each side blames other

after 12 students die n at Damascus University

BY ANNE BARNARD

Enrollment at Damascus University had plummeted. Distant explosions in¬ terrupted lectures and exams. Getting to class had become a chore with all the security checkpoints tying up traffic

throughout the capital. home; others walk three kilometers, or sought to incubate an aura of normalcy But the gates remained open at Syria's nearly two miles, to class because of in the center of Damascus despite the most prestigious place of higher educa¬ ubiquitous security checkpoints that mayhem that has flared in other parts of tion and students kept coming, prepar¬ choke traffic. Instead of staying out late the capital, but that effort has increas¬ ing for a future when their country was at restaurants, Mr. Rifai-now goes home ingly faltered. In recent weeks, central not in the midst of a ferocious civil war. at 4 p.m. to play video games or help a Umayyad Square and the nearby Only about a quarter of the students neighborhood militia watch the streets Tishreen presidential palace have been had ventured back to Damascus Uni¬ for suspicious strangers. targeted in insurgent mortar attacks, al¬ versity's engineering campus for ex¬ After the mortar strike on Thursday, though there had been few casualties. ams on Thursday, just two days after a many students said, they felt they Last week, a bombing at a Damascus mortar shell exploded a few hundred and their education had become tar¬ mosque near Mr. Assad's Baath Party meters away. gets. headquarters killed more than 40 It was a shiny, cloudless spring day, ir¬ "They want to stop our studies," said people including the top Sunni Muslim resistible to several dozen students Alaa, a student standing outside the cleric in the country. The insurgency clustered at an outdoor cafe, smoking, campus gate, still holding the clear and the government blamed each other chatting and studying as a cool wind plastic ruler she had brought to her in¬ for that bombing. tossed the eucalyptus trees overhead. terrupted exam. Students interviewed after the attack "I was laughing," Abdelhamid Rifai, a The engineering dean, Muhammad on the cafe said that, normally, at least third-year student, recalled later. "I Gharib, said; "They want to paralyze 400 students would have been taking straightened my chair, and then it the country." He was getting into a car Thursday's exam. But increasing fears happened." to drive his daughter, a first-year stu¬ of war-related violence had led to heavy A mortar shell crashed through the dent, to safety. "The students are inno¬ absenteeism, and the number of test orange canvas awning and exploded. cent," he said. takers was more like 50. Twelve students lay dead or fatally Exactly who "they" were remained The Associated Press, quoting an wounded, slumped at tables and unclear. The government blamed rebel unidentified Syrian official, said at least sprawled on the concrete floor, said uni¬ fighters, who have edged into outlying 20 people had been wounded in the uni¬ versity staff members who arrived mo¬ neighborhoods of the Syrian capital, versity attack.

ments later. within easy artillery range of the heart The state news media attributed the In an instant, the two-year war tear¬ of the city. attack to "terrorists," the government's ing at the country had burst into a cam¬ Insurgents have struck with increas¬ generic term for armed rebels who have ing audacity at President Bashar al-As- pus that, like much of the Syrian capital, been fighting to topple Mr. Assad, call¬ sad's center of power in recent weeks. ing it a "barbaric massacre." had done its best to go about business. It But the main rebel fighting group Loaey Mikdad, a spokesman for the was the first time the university had denied responsibility, asserting that it Free Syrian Army, the main rebel fight¬ suffered such a deadly attack. would never target a school filled with ing group, denied responsibility. "This At the scene itself, the awning that students, and suggested that Mr. As¬ is just inhumane and we would not do had shielded cafe tables from the sun sad's agents had carried out the attack it," Mr. Mikdad said in atelephone inter¬ was drooped and riddled with holes. to inflame passions against the rebel¬ view. Pools of blood congealed on the con¬ lion. crete patio, littered with upended It is certainly notthe first time during In Damascus, the war is ever-present, plastic chairs and packs of Gauloises the conflict that university students but largely held at bay. All day and all and Winston cigarettes. have been killed or wounded on cam¬ night, the whack of outgoing mortar At the hospital, standing outside the pus. Two months ago, more than 80 shells and the thud of impact can be room of a friend wounded in the attack, people were killed at Aleppo University heard in the center. Concrete barriers Roaa Salem, a student, said she would also during exams when multiple lace the streets, some painted with not come back. explosions possibly caused by air¬ hearts and Syrian flags. But most fight¬ "I know Syria needs us right now," strikes or bombs struck near a dormito- ing remains on the outskirts. she said, "but..." She trailed off. ry complex. The Assad government and On Thursday, after the attack, women "Enough," she said. "I give up." insurgents accused each other of re¬ pushed children in strollers to busy The Syrian war had already trans¬ sponsibility in that attack. parks. Vegetable sellers hawked spring formed the lives of many students. They garlic and fuzzy green almonds. have lost friends to attacks off campus. Mr. Assad's government has actively They struggle to concentrate. Many stay

97 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti MARCH 27, 2013 Hopes, Suspicions Over Peace in Kurdish Rebel Hideout Patrick Markey and Isabel Coles / Reuters A Kurdistan Workers Party andil Mountains, Iraq. - Shattered (PKK) fighter stone houses recall Turkish air strikes stands guard at onQ Kurdish rebels holed up in the Qandil mountains of northern Iraq. Life is harsh the Qandil amid the snowcapped peaks, supplies are mountains near sparse and armed forays across into the Iraq-Turkish Turkey perilous in the extreme. border in Yet rebel chief Abdullah Ocalan, who Sulaimaniya, declared a ceasefire from his Turkish pri- 330 km (205 son cell last week, may not find it easy to miles) northeast coax his fighters down as part of any deal of Baghdad to end a conflict that has taken over 40,000 March 24, lives. 2013.(Reuters “There are mixed feelings,” said Photo/Azad Ocalan’s military commander, Murat Lashkari) Karayilan, in a hamlet below the Qandil range. “Hundreds of my comrades lost shing Kalashnikovs wave trucks and cars their lives at my side. through remote checkpoints that demar- “I have to tell you, our comrades want cate Iraqi Kurdistan from rebel-controlled to continue this struggle. The organization land. The co-existence between the PKK has decided on peace, but the middle enclave and the Kurdistan government, level fighters are saying we can continue which is cultivating good relations with our war,” he told Reuters. “I am working Ankara, is an uneasy one. with them so they accept this as well.” The moustachioed image of Ocalan LEAVING THE MOUNTAIN hewn into the mountainside across the val- woman who gave the nom de guerre ley serves as a reminder of who leads the Hevin Ciye, said she left Qandil after PKK, even 14 years after his capture by beingA imprisoned by the PKK for a month Turkish special forces in Kenya. But over a dispute with a superior who had Ocalan himself told Kurdish politicians refused to allow the women to wear shorts recently he was frustrated by scepticism Murat Karayilan, acting military in a volleyball match. The scars of three in Qandil about the peace process. commander of the Kurdistan Workers bullet wounds on her left arm are a perma- nent reminder of more profound ordeals “I’m angry with them,” he said. Party (PKK), speaks during an inter- The force is small but dogged, some 3- during her nine-year stay in the mountains. 4,000 in Iraq and 1,500-2,000 in Turkey, view with Reuters at the Qandil “It was harder than words can des- where they have targeted Turkish troops mountains near the Iraq-Turkish bor- cribe,” she told Reuters in the Iraqi as well as bombing cities including der in Sulaimaniya, 330 km (205 miles) Kurdish capital Arbil, where she now runs Istanbul and beach resorts. northeast of Baghdad March 24, 2013. fast-food concession stands in several Ocalan’s authority as founder of the shopping malls. “When we left the camp Kurdistan Workers Party (PKK), could eva- [during bombing], we moved almost porate if mail communication with Qandil the mountains on Monday, and PKK figh- every night and used the rucksacks in breaks down over the 1,400 kilometers ters retaliated against helicopters approa- which we carried our ammunition as (900 miles) separating Qandil and Imrali ching the border on Wednesday. pillows.” island. He narrowly escaped the gallows “We are ready for war, but we are In sorties across the border into after a 1999 trial, but may yet be dispat- ready for peace, too,” Karayilan said in a Turkey,they ate wheat mixed with water or ched to political oblivion. small room decorated with Ocalan pos- boiled leaves and grass, bedding down in HAZARDOUS JOURNEY ters. “If there are any attacks against our caves or under trees to evade Turkish forces. urkish Prime Minister Tayyip Erdogan forces they have the right to defend them- selves.” Karayilan said talk of PKK rebels han- risks the wrath of nationalists who fear ding over their arms was still premature, Tany deal granting Kurdish demands for Karayilan, sporting a bushy grey mus- tache like Ocalan and dressed in olive before constitutional reforms to address autonomy and broader cultural freedom their demands for Kurdish rights and reco- would quickly relaunch a drive for full green Kurdish baggy trousers and tunic, said fighters could withdraw to Qandil by gnition. But behind the scenes talks Kurdish independence. Moreover, in tal- advance tentatively and, according to king with the PKK, he treats with a grouping autumn, with safe passage. It is however a long journey, and in the past a hazardous media leaks, have produced the outline of designated terrorists by the European a plan. Union and the United States besides one. The mountain road snaking into PKK- “More than a concrete agreement, Ankara. there is a mutual understanding now,”said Erdogan says forces will continue ope- held territory is dotted with wreckage. A shrine holds portraits and scraps from Karayilan, who was born in the same sou- rations against the PKK as long as they do theastern Turkish province as Ocalan, not lay down arms, but he has given assu- what is described as a family car caught in a Turkish air strike. In one village, a col- said. “There are a lot of risks in the pro- rances rebels would not be targeted as cess, but it is the right step to take.” they left Turkey. Karayilan, however, wants lapsed concrete building marks where more Turkish bombs fell in retaliation for After opening its military campaign in guarantees on this from parliament. 1984 to demand an independent Kurdish Guerrillas said Turkish jets flew over PKK attacks inside Turkey. Below the peaks, PKK fighters brandi- state in the south, the PKK has

98 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Özeti

moderated its demands to political Kurdish home where women are often tion, as happened in Northern Ireland. autonomy and broader cultural rights in a more confined to kitchen and children. Certainly, there is a strong element of dis- country where the Kurdish language was “In our society, women are not valued. trust on both sides. long formally banned. I feel my place and my value more here.” For PKK fighters like Botan, eight years Many fighters are from southeastern Another female fighter also had reser- fighting in Qandil and Turkey have shaken Turkey,the Kurdish heartland where many vations about leaving the mountain after any belief Ankara would play its part. say they faced discrimination and oppres- so long, and returning home. “History shows me there is no room to sion. Erdogan took a political risk in “We cannot really leave this life,” she trust the Turkish state,” the former easing restrictions on the Kurdish lan- said, sitting with a rifle in her lap.“I say to construction worker said. guage and culture, winning the oppro- myself sometimes, if I return to live with The drive for peace on both sides fol- brium of nationalists who fear a disinte- my family, and peace and freedom is lowed from a summer when PKK attacks gration of Turkey. achieved, how will I leave behind the life I reached new heights and the Turkish CAVES AND HUTS have gotten used to?” authorities responded by arresting hun- There perhaps lies one of the pro- dreds of Kurdish activists and renewing Life is far from idyllic, fighters moving blems — not unfamiliar to those seeking bombing raids on Qandil. regularly to evade air raids, sleeping in to end an insurgency. The guerrilla exis- Truces have been declared and secret caves, in stone huts, in the woods or under tence, the mountain, becomes a way of talks held with the PKK in the past, but canvas. Meals are largely beans, rice and life. there is a weariness on both sides with meat. “Neither female nor male fighters generations of young men, mostly Kurds, The PKK promotes women’s equality to want to leave the free life they have in the dying in the conflict. It is a conflict that has recruit in traditionally male-dominated mountains,” Karayilan said. “But we have battered the Turkish economy and pit- Kurdish society and female fighters in to make them believe.” ched the southeast into poverty. combat fatigues are much in evidence in The questions of disarmament and “We are at a stage where the Kurdish the stronghold. reintegration of combatants have tested and Turkish public want peace,”Karayilan One woman guerrilla, who said she’d peace efforts from Northern Ireland to said. “Erdogan has to take steps to solve joined PKK ranks at 13 and spent 15 years South Africa. the Kurdish issue and put his name down in Qandil, knows freedoms and status she Foreign mediators could be brought in in history.” G enjoys here may sit ill with a traditional to oversee disarmament and reintegra-

March 30, 2013 Turkey’s thirst for Kurdistan oil raises tensions with Baghdad to new peak Erdogan announces discussion of terms of energy partner- Erdogan: No article in Iraq constitution ship with Iraqi Kurds in first public confirmation of project can prevent this trade that could aggravate tensions in powder keg region. Erdogan dismissed the concerns and said the Kurdish regional govern- ment had a right under the Iraqi constitution to use part of its energy Middle East Online resources with whichever country it chooses. "Why did northern Iraq feel the need to make such an agreement with NKARA - Turkey is discussing the terms of an energy partner- us? ... Because they cannot agree with (Iraqi Prime Minister) Maliki," ship with Iraqi Kurds, the country's prime minister said Friday he said. inA the first public confirmation of a project that could aggravate tensions in the powder keg region. "There is no article in the (Iraqi) constitution that can prevent (the Kurdish regional government) from making this trade contract with Analysts have said the move -- aimed at securing affordable oil and us." gas supplies to fuel Turkey's rapid economic growth -- also risks damaging ties with the United States, its major ally. Erdogan hailed Turkey's energy cooperation with Iraqi Kurds as "win- win" for both sides. "We are in the process of striking a trade agreement with them (Iraqi Kurds)," Prime Minister Recep Tayyip Erdogan said in an interview Ankara has been at loggerheads with the Iraqi government over a with the CNN-Turk television. number of issues, including Turkey's refusal to extradite fugitive Vice President Tareq al-Hashemi and the burgeoning energy ties with Iraqi Referring to a Baghdad-controlled oil pipeline to Turkey that operates Kurdistan. well below its capacity to transport 70.9 million tonnes a year, he said the aim was to "make the existing pipeline more active." The central Iraqi government has so far blocked Turkish efforts to step up their presence in northern Iraq. He suggested that it might be extended with multiple oil and gas pipelines. In November, Baghdad blocked Turkish national energy firm TPAO from bidding for an oil exploration contract, a decision which The partnership threatens to worsen a long-running dispute between Erdogan had said was not "smart business". Baghdad and the autonomous Kurdistan region in northern Iraq over how to exploit the country's energy wealth. And in December, Baghdad barred a plane carrying Turkish Energy Minister Taner Yildiz from landing in Arbil as he was reportedly on his It is also raising eyebrows in Washington, where there are concerns way to seal the much-speculated energy deal.G that it could tip the volatile country towards disintegration and push an increasingly isolated Baghdad into Iran's embrace.

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