Migrations Internationales Ouest Africaines Et Les Trajectoires
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Ba Cheikh Oumar. (1992) Migrations internationales ouest africaines et les trajectoires migratoires dans la vallée du fleuve Sénégal : étude menée à partir de deux villages à dominante ethnique : Halpulaar (Galoya) et Soninké (Bokidiawé) : rapport de stage Dakar : ORSTOM, 35 p. multigr. RAPPORT DE FIN DE STAGE A L'ORSTOM SOUS LA DIRECTION DE SYLVIE BREDELOUP, CHERCHEUR A L'ORSTOM Du 30 avril au 30 juillet soit pendant trois mois, nous avons eu à. effectuer, sous la .direction de Sylvie Bredeloup, un stage à. l 'ORSTOM. Ce stage entrait dans l'orientation de nos recherches pour le DEA à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. C'est ainsi que nous avons été recommandé par notre directeur de recherche le Pro Abdoulaye Bara Diop à Sylvie Bredeloup chercheur à. l'ORSTOM dans le cadre du programme "migrations internationales Ouest-africaines" initié au sein du' département sud de l'ORSTOM. Dans ~e cadre nous avons été emmené à effectuer deux missions .d"un mois chacune dans les villages de Galoya (Torodo et Peulh) et Bokidiawé (Soninké et halpulaar) • Ces missions ont bénéficié de l'aide· matérielle de l'ORSTOM et morale- de nos -'deux responsables de recherche précédemment cités. De part; . leur conseil méthodologique" ils ont rendu ce stage possible d "amont en aval. Qu'ils trouvent ici nos remerciements, eux sans qui ce travail ne serait même pas envisageable compte tenu des conditions sociales dans lesquelles nous nous trouvions avant d'e~~er ce travail. Nous tenons à. remercier tous les chercheurs de l'ORSTOM qui nous ont apporté chaque fois que nous leur avons sollicité leur aide très appréciable, ainsi qu'à. tous les travailleurs de l 'ORSTOM avec qui nous avons entretenu des relations amicales en dépit de quelques minime~ difficultés d'adaptation au départ. Avant de terminer least but not ]8st, nous remercions tous les paysans, les villageois qui nous ont bien accueilli comme un des leurs et qui ont bien voulu répondre à. nos questions. Qu'ils veuillent bien trouver ici l'expression de notre gratitude. " • '\~ '" " Cheikh Omar Ba y DEA l'· Thème Migrations internationales ouest africaines et las trajectoires migratoires dans la vallée du fleuve Sénégal. Etude menée à partir de deux villages à dominante ethnique 1 Halpulaar (Galoya) et Soninké (Bokidiawé). 1 l - APERCU HISTORIQUE La vallée du Sénégal a longtemps été une zone de convergence de plusieurs populations. "Dans un passé reculé vers les 1 premiers siècles de notre ère vivaient dans le nord du Sénégal jusque vers l'Adrar les populations noires connues sous le non de Bafour et qui devaient être les ancêtres des wolof, des serer et des soninké. Ils seraient aussi les descendants des 1 toucouleur ou leurs voisins : ces' derniers paraissent s'être installés dans la vallé'e,dès cette époque. Les peul seraient venus plus tard. s"adjoüldre' ,.:..~" eux~' (A•.B. Diop, 1965). Ces déplacements du nord' vers re'~'~"süd sont le résultat du lr "dessèchement.~histonque , "-'du Sâhara. qui'devint une zone de répulsion"d'êmàgraphiq~e 'au profit< des vallées (vallée du Il Sénégal,. delta.. intérieur' du Niger) ~endues propère du- fait de ses crues .fécond'aii.tes, génératrices de récoltes (Thèse Oumar f Kane,.' 191o:-:PI.us' précisément au Xè siècle' déjà deux royaumes noirs ·régri.-:iêlit sùi-:~: le Sahara mé:cidiona1 :.1'un le Tekrour, ~ était axé ·sur le'·f'leuve Sénégal et" s 'étendait jusqu'au tagant et Niger 'j: il étàit"alors peuplé par les ancêtres des actuels soninké. - Ces populations noires furent progressivement 1 repôussées vers le sud par des groupes nomades berbères, les , Aznaga ou Zinaga venus de Tafilatt à une date difficile à préciser (A.B. Piop, 1965). 1 1) Les mouvements de population dans la vallée à l'époque précoloniale 1 La vallée du Sénégal semble avoir été depuis très longtemps une zone relativement prospère (A.B. Diop, 1965). Elle était encore récemment le "grenier à mil" du Sénégal du fait des cultures du walo devenues beaucoup plus importantes que celles 1 du jeeri. C'est ainsi que le chemama mauritanien et le waalo sénégalais fournissent la quasi totalité des grains exportés vers le sahara et les autres régions du sahel. Les maures sont 1 les agents de cette exportation (O. Kane, 19). La fertilité des terres de la vallée du Sénégal attira de très nombreuses populations venues de toute part (1). Cette affluence provoqua de nombreuses luttes pour l'accès au fleuve et le contrôle des 1 terres inondables du walo (2) (Lericollais A., 1975). D'ailleurs l'histoire de la vallée du fleuve Sénégal est 1· (1) Nota.llent des' popula.tions noire; a.yant fuit la rive droite pour se réfugier contre les razzias esclavagistes des .aures (C. Santoir, 1992). 1 ~ Dans un article à paraître dans les cahiers' de 1 'ORSTOM cf. bibliographie. :~(2) Le..·"àIo. désigne l'a. vallée alluviale qui possède des ter'Èes :fertilisées , ,''par. les crùëii du rleuve,.:paX-- opposition aux terres. sahélîèimes en bordure : 1 ledieri.: ...... - ; .. • 3 Il ... profondément marquée par ces luttes (3) • L'émigration était alors le fait de populations ayant fuit leur milieu, chassées le' ' plus' souvent par des g:roupes humains", plus puissants ou mieux organisés (Lericollais A., 1975). A cette époque il y avait eu toutes sortes de déplacements de certains groupes de population plus ou moins nombreux par suite de guerres ou de détérioration générale des conditions naturelles (ce phénomène est surtout propre aux régions septentrionales du Sénégal) etc. Toutefois ces déplacements se faisaient en général sur de petites distances (Evguéni Kalchtchikov, 1984). Par ailleurs, Curtin soulignait l'ancienneté et l'importance des flux 1 d'échanges réalisés par les commerçants soninké déjà bien avant le XVIè siècle. De par sa situation géographique, au point de jonction des différentes routes commerciales de 1 l'est, du nord et du sud et au point de transbordement du commerce fluvial sur le fleuve Sénégal, la diaspora jula du Gadyaga contrôlait une part importante du trafic (J.Y. Weigel, 1 1982). D'ailleurs l'auteur explique le morcellement géographique et politique de la société soninké à la suite des différentes migrations ,ef"fctuées par ce peuple depuis la décadence de l'empiré· de "wagadu. Ce qui tendrait à expliquer leur dispersion géographique. Plus précisément, les clans maraboutiques de .,' ll"'etllnie avaient rendu indistincts les réseaux de leur medersas (. écoles coraniques avec ceux de leur commerce qui s'établit "même déjà sur de longue distance (Manchuelle, 1987" 2,76-274). Initiateurs de ces réseaux et les pratiquant. simultanément, ces pieux furent promptement confondus .aux premières heures de la colonisation avec tous [, 'leurs: compatriotes 'si bien que les soninké ont été longtemps qualifiés par les européens de "juifs du Soudan" (Pollet et ~.:' Winter" 1971,. 111). 2) La période coloniale et les migrations à moyenne distance L'islam avant la période coloniale a joué un grand rôle dans 1 l'exode des gens de la vallée. Cette région, pays d'attraction devint un centre de dispersion (A.B. Diop, 1965) • La découverte du Sénégal par les colons a permis à ceux-ci 1 d'effectuer des ponctions importantes dans la population de ce pays (Delaunay D., 1984). En plus l'administration coloniale, en recou~rant à des méthodes diverses, essaya de forcer les 1 paysans sénégalais à produire davantage d'arachide (Engueni Kalchtchinov, 1984) • L'auteur précise que les données générales sur l'importance des migrations saisonnières et temporaires du milieu rural d'une part et de la campagne vers 1 .les villes de l'autre, font défaut car elles ne sont pas ~cluses dans les statistiques nationales actuelles tout comme elles n'étaient pas enregistrées par l'administration 1 coloniale dans le passé. Cette ignorance de l'importance des flux mjgratoires passés et même actuel;\-n. ttS~~..JiéeJ.hg;8ftt @q assistUrt à un gonflement des effectifs~ "tant:'ôl.-- à une sous I_ évaluation. Plusieurs raisons concourent à cette tendance à surestimer ou à sous estimer cêtte importance. Certaines sont l ,~ subjectives (politique nationale qui obéit à des calculs pour " (3) "La structure roncière de la vallée rer1ète fidè1e.ent BOn bistoire et ", l'bistoire de la; société toucou1eur e11'e-Ê.e".. La .ayenne vallée du 1 'Sénégal, 1962, p. 1'12. • .. mériter des aides éventuelles qu'un tel gouvernement souhaiterait obtenir) mais il y en a qui sont objectives. " Elles sont ,. iimi"bées par 1 ',impossibi1.ïté de connaî"tre avec • exactitude toutes les migrations d'un pays du fait de l'accroissement des migrants en situation irrégulière qui refuseraient de se faire recenser. Toutefois les recoupements de plusieurs informations (orales, les archives... ) autorisent à penser que ces migrations étaient importantes. Mais en dehors des déplacements qui entraient dans le cadre du travail forcé pour s'acquitter des impôts, ces mouvements ont été dominés par trois modèles principaux la colonisation agricole, le navétanat et l'exode rural. La colonisation agricole de l'ouest du Ferlo et des terres vierges du Saloum durant la première moitié du XXè siècle a été provoquée par la dégradation des sols de premiers fronts de la culture maraîchère ainsi que par l'émergence du mouridisme et que les migrations saisonnières des navétanes se sont développés jusqu'en 1950 à partir de la vallée du fleuve Sénégal et du Fouta guinéen pour combler le déficit de main d'oeuvre dans le sud du bassin arachidier. Mais l'exode rural, d'abord saisonnier durant les années 1950, s J est élargi à la plupart des régions à partir de 1960 pour devenir le type migratoire prépondérant au Sénégal. Les cycles de sécheresse ont encore accentué ce mouvement dirigé principalement vers l'agglomération dakaroise (cf., Société toucouleur et migration, A..B.