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OPERA DE LILLE

2, RUE DES BONS-ENFANTS B.P. 133 F-59001 LILLE CEDEX - T. 0820 48 9000 www.opera-lille.fr PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 2

Saison 2010 - 2011 / Récital SANDRINE PIAU, SUSAN MANOFF « APRÈS UN RÊVE » Sa 2 avril à 20h PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 3

SANDRINE PIAU / SUSAN MANOFF

APRÈS UN RÊVE CD en vente à la billetterie Tarif : 20 € Label Naïve - www.naive.fr P 2010 & © 2011 Naïve V 5250 Couverture: © Antoine Le Grand (photo), © Janik Coat (illustrations)

MASTER CLASS Avec Sandrine Piau & Susan Manoff Dimanche 3 avril de 11h à 13h

Avec : Juliette de Massy et Chloé Marger, Mikael Horvath et Katia Houset Renard, Mariam Gegechkori et Sylvain Nöel

En partenariat avec Domaine Musiques et Le Club Lyrique Régional Entrée libre dans la limite des places disponibles. Réservation au 0820 48 9000 ou sur [email protected] PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 4

Récital / avril 2011 APRÈS UN RÊVE SANDRINE PIAU SOPRANO & SUSAN MANOFF PIANO

Felix MENDELSSOHN (1809-1847) Nachtlied, op. 71 n° 6 Die Nacht, op. 10 n° 3 Neue Liebe, op. 19 n° 4 Das Geheimnis, op. 17 n° 3 Schlafloser Augen Leuchte Stänchen op. 17 n° 2 Hexenleid (poème d’Andres Maienlied), op. 8 n° 8 (1855-1899) Gabriel FAURÉ (1845-1924) Amour d’antan op. 8 n° 2 Au bord de l’eau op. 8 n° 1 Dans la forêt du charme et de l’enchantement op. 36 n° 2 Clair de Lune op. 46 n° 2 Les Heures op. 27 n° 1 Les Berceaux, op. 23 n°1 (poème Sully Prudhomme) Après un rêve op. 7 n° 1 (1899-1963) (poèmes de Guillaume Apollinaire) Richard STRAUSS (1864-1942) Montparnasse Mädchenblumen, op. 22 Hyde Park n° 1 Kornblumen Deux poèmes de Louis Aragon n° 2 Mohnblumen « C » n° 3 Epheu Fêtes galantes n° 4 Wasserrose Benjamin BRITTEN (1913-1976) — Entracte — The Salley Gardens There’s None to Soothe I Wonder as I Wander

Durée : 1h30 avec entracte PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 5

LIEDER ET MÉLODIES Par Agnès Terrier (© Naïve)

Felix Mendelssohn joua un rôle considérable dans la vie musicale opus 17 d’Adolf Friedrich von Schack. L’ opus 22 s’écoute comme on allemande par sa carrure intellectuelle, son charisme de pianiste et de chef regarderait un kaléidoscope de filles-fleurs. À la douceur lisse des femmes- et l’ampleur de son œuvre, synthèse du classicisme et du romantisme. Ce bleuets (« Kornblumen » est une romance sans autre modulation que génie de l’orchestre excellait davantage, pour la musique vocale, dans métrique) succèdent les mutins coquelicots (« Mohnblumen ») répondant à l’oratorio et le psaume qu’au théâtre. Quant au Lied , lié à l’épanouissement un piano émoustillé ; au lierre langoureux (« Epheu ») à la grâce envelop - de l’identité culturelle allemande, il en composa plus d’une centaine. pante et dont toute la « tragédie » consiste à ne fleurir qu’une seule fois « Nachtlied », sur une rêverie de son contemporain Eichendorff, est écrit succède la grâce alanguie du sensuel nénuphar (« Wasserrose »). Pour quelques semaines avant sa mort brutale, en hommage à sa sœur Fanny, anecdotique qu’il semble être en regard de l’opéra, la particularité du Lied juste décédée. Une quinzaine d’années plus tôt, « Neue Liebe », premier straussien – qui le singularise radicalement parmi ses contemporains allemands opus sur des vers de Heinrich Heine, est empreint du sentiment de la nature – n’est pas dans son piano, mais dans son envoûtant lyrisme, où se révèle propre au romantisme allemand. La mélancolie de cette génération s’exalte quinze ans à l’avance l’auteur du Chevalier à la rose et d’ Ariane à Naxos . au contact de Byron, adapté dans « Schlafloser Augen Leuchte », mais reste Par l’abondance de sa production (une centaine de titres) comme par sa maîtrisée au contact de l’imaginaire populaire, ce dont témoigne le « Hexenlied » fidélité au genre, Gabriel Fauré peut être considéré comme le maître de la de jeunesse sur un texte du très classique Ludwig Hölty. mélodie française, qu’il dégagea de la romance de salon charmante pour Héritier de Berlioz et de Wagner, extraordinaire chef, Richard Strauss fut la mener à la traduction la plus profonde du poème, entraînant derrière lui un dramaturge de l’orchestre. Ses poèmes symphoniques et ses opéras sa génération : Chausson, Duparc, Debussy... Leur engagement à la Société conçus avec Hofmannsthal et Zweig projettent une ombre sur une production nationale de musique leur faisait presque un devoir de chanter les poètes de Lieder pourtant foisonnante – plus de deux cents titres. Si les Quatre français. Fauré s’appropria les poèmes moins par amour de la langue que derniers lieder sont considérés à raison comme son chef-d’œuvre, le fait concentré sur la quête d’un sens auquel seule la musique, qui est toute qu’il en ait écrit pendant toute sa carrière invite à les considérer comme le suggestion, pouvait rendre justice. Chacune de ses mélodies est le discours lieu d’une introspection poétique. Dans l’esprit du genre, Strauss puisa d’une âme qui se livre, soutenue par un piano organique. Que ce soit sur dans les poésies de ses contemporains : « Die Nacht » sur des vers simples des vers parnassiens, ceux de Sully-Prudhomme dans « Les Berceaux » ou et éloquents de l’Autrichien Hermann von Gilm, extrait du cycle de jeunesse du baryton Romain Bussine adaptant un poème anonyme italien dans (1885) consacré aux Dernières Pages de ce poète ; « Morgen! » sur ceux du « Après un rêve », ou sur les vers délicatement décadents de Verlaine dans sulfureux John Henry Mackay. Plus romantique, « Das Geheimnis » entre « Clair de lune », la mélodie devient une méditation intérieure. dans la composition du cycle de jeunesse (1885-1887) des Sechs Lieder PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 6

Ernest Chausson a consacré trop de temps au droit (il était avocat) et trop rime qui, sous couvert d’un tour médiéval, appelle à la résistance : cesser. subi l’influence de Wagner pour laisser s’épanouir son inspiration dans des « Fêtes galantes » épingle le matérialisme de Paris occupé. œuvres de larges dimensions. Très exigeant, il laissa une production plutôt Principal compositeur anglais du XXe siècle, créateur complet et prolifique, réduite que domine la mélodie avec près de cinquante titres. Amateur des Benjamin Britten aborda la mélodie en découvrant Hugo et Verlaine, au poètes de son temps, il était aussi un écrivain raffiné, son propre librettiste début d’une carrière où l’opéra occupa une place de choix. Il se consacra pour Le Roi Arthus . Il ne craignait pas de retoucher les poèmes qu’il mettait aussi à Shakespeare, à Rimbaud, aux sonnets de Michel-Ange, à Pouchkine, en musique mais Maurice Bouchor, l’auteur du Poème de l’amour et de la à Blake, rendant à la musicalité de la langue anglaise le plus beau des mer , ne s’en plaignait pas. « Amour d’antan » exalte la délicate nostalgie de tributs depuis Purcell. Militant de l’art vocal britannique inspiré par la ses vers parnassiens. Avec « Dans la forêt du charme et de l’enchantement », littérature sous toutes ses formes, Britten adapta des chansons populaires Chausson transforme le mot « sommeil » en « chemin » et une rêverie en comme l’air écossais « T here’s None to Soothe » et la chanson de Noël amé - promenade, illustrant la puissance motrice du rêve qu’affirmaient les ricaine « I Wonder as I Wander » avec autant de dévouement que lorsqu’il symbolistes comme Jean Moréas. « Les Heures » lui inspire une mélodie abordait la haute poésie du prix Nobel de littérature William Butler Yeats sur des images crépusculaires chères à cette fin de siècle décadente – dont avec ses fameux « Salley Gardens », dont le premier titre est « An Old Song Camille Mauclair fut plus l’observateur que l’apôtre. Re-sung », texte mis en musique par plus de vingt compositeurs. « Si l’on mettait sur ma tombe : ci-gît Francis Poulenc , le musicien d’Apolli - naire et d’Éluard, il me semble que ce serait mon plus beau titre de gloire. ». Ami des poètes, Francis Poulenc composa des cycles de mélodies cruciaux pour l’évolution du genre. À la mort d’Apollinaire en 1918, Poulenc, alors âgé de dix-neuf ans, entama la composition du Bestiaire et poursuivit par la mélodie un dialogue avec le poète disparu qui s’acheva à la création des Mamelles de Tirésias en 1947. Ce que Poulenc goûtait chez Apollinaire, c’était « le son si spécial de sa voix », son âme de Parisien – en témoigne « Montparnasse » – et son ironie « toujours voilée de mélancolie » – celle de « Hyde Park » : « C’est avec Apollinaire que je pense avoir trouvé ma véritable ligne mélodique ». Dans les deux seuls poèmes d’Aragon mis en musique par Poulenc, « C » évoque la douleur du pays vaincu avec une PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 7

Textes chantés

Felix MENDELSSOHN ( 1809 1847) Neue Liebe, op. 19 n° 4 Nouvel amour Text: H. Heine 1797-1856 Nachtlied, op. 71 n°6 Chant nocturne In dem Mondenschein im Walde Dans la forêt, aux rayons de la lune, Text: J. K. B. von Eichendorff 1788-1857 Sah ich jüngst die Elfen reiten, J’ai vu passer les elfes chevauchant ; Vergangen ist der lichte Tag, Les feux du jour se sont éteints, Ihre Hörner hört ich klingen, J’ai entendu les accents de leurs cors, Von ferne kommt der Glocken Schlag; Du lointain retentit la cloche ; Ihre Glöcklein hört ich läuten. Le tintement de leurs clochettes. So reist die Zeit die ganze Nacht, Ainsi s’enfuit le temps durant la nuit Ihre weißen Rößlein trugen Leurs blancs chevaux étaient parés Nimmt manchen mit, der’s nicht ge - [entière, Goldne Hirschgeweih und flogen De bois de cerfs dorés, et s’enfuyaient dacht. Et plus d’un, qui l’ignore, est par lui Rasch dahin; wie wilde Schwäne Comme l’éclair ; tels des cygnes Wo ist nun hin die bunte Lust, [emporté. Kam es durch die Luft gezogen. sauvages, Des Freundes Trost und treue Brust, Où s’en est-elle allée, la joie Lächelnd nickte mir die Königin, Dans leur course ils fendaient les airs. La reine me fit un sourire, Der Liebsten süßer Augenschein? [resplendissante, Lächelnd im Voru berreiten. ̈ Un sourire tout en passant. Will keiner mit mir munter sein? Le soutien de l’ami, la poitrine fidèle, Galt das meiner neuen Liebe? De mon nouvel amour était-ce Frisch auf denn, liebe Nachtigall, Et les tendres regards de celle Oder soll es Tod bedeuten! [le message ? Du Wasserfall mit hellem Schall, [que j’aimais ? Était-ce présage de mort ? Gott loben wollen wir vereint, N’est-il personne ici pour réjouir Bis daß der lichte Morgen scheint. [mon cœur ? Schlafloser Augen Leuchte Flambeau d’yeux sans sommeil Eh bien, commence donc, Text: anonymous, after Lord Byron 1788-1824 [rossignol bien-aimé, Schlafloser Augen Leuchte, trüber Stern, Flambeau d’yeux sans sommeil, Et toi, torrent, chante de ta voix claire, Dess’ tränengleicher Schein, [morne étoile, Louons Dieu, tous trois réunis, [unendlich fern, Dont l’éclat, aux larmes pareil, Jusqu’à ce que du jour paraisse [infiniment lointain, Das Dunkel nicht erhellt, nur mehr Ne dissipe point les ténèbres, mais les [la lumière. [es zeigt, [rend plus visibles encore, O wie dir ganz des Glück’sErinn’rung Oh ! comme le souvenir du bonheur [gleicht! [te ressemble ! So leuchtet längst vergang’ner Ainsi brûle la flamme des jours [Tage Licht: [à jamais perdus : Es scheint, doch wärmt sein matter Elle brille, mais son terne éclat [Schimmer nicht, [ne réchauffe pas ; Dem wachen Gram erglänzt Comme un pâle follet, pour le chagrin [qui veille, elle luit, [die Luftgestalt, Claire, mais lointaine, pure, mais, hélas, Hell, aber fern, klar, aber ach, wie kalt! [si froide ! PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 8

Hexenleid op. 8 n°8 Chanson des sorcières Et nous apporte beurre et oeufs. (poème d’Andres Maienlied) Les voisins voient alors Die Schwalbe fliegt, L’hirondelle voltige, Tourbillonner les étincelles Der Frühling siegt Le printemps est vainqueur Et se signent devant le feu . Und spendet uns Blumen zum Kranze; Et nous offre ses fleurs pour tresser Bald huschen wir [des couronnes ; Leis’ aus der Tür Bientôt nous nous faufilerons, Und fliegen zum prächtigen Tanze. Sans un bruit, par la porte Ein schwarzer Bock, Et prendrons notre envol vers la danse Ein Besenstock, [splendide. Die Ofengabel, der Wocken Un bouc noir, Reißt uns geschwind, Un manche à balai, Wie Blitz und Wind, Le tisonnier et la quenouille Durch sausende Lüfte zum Brocken! Ont tôt fait de nous emporter, Um Beelzebub Comme l’éclair, comme le vent, Tanzt unser Trupp Dans les airs mugissants sur le flanc Und küßt ihm die kralligen Hände! [du Brocken ! Ein Geisterschwarm Autour de Belzébuth, Faßt uns beim Arm Nous dansons rassemblées Und schwinget im Tanzen die Brände! Et nous baisons ses mains griffues ! Und Beelzebub Une nuée d’esprits Verheißt dem Trupp Nous saisit par le bras, Der Tanzenden Gaben auf Gaben: Dans la danse agitant leurs torches. Sie sollen schön Et Belzébuth In Seide geh’n À la troupe dansante Und Töpfe voll Goldes sich graben. Promet des présents par milliers : Ein Feuerdrach’ De soie vêtues Umflieget das Dach Elles iront, superbes, Und bringet uns Butter und Eier. Trouveront sous leurs pieds des jarres Die Nachbarn dann seh’n [remplies d’or. Die Funken weh’n, Un dragon de flammes Und schlagen ein Kreuz vor dem Feuer. Vole autour du toit PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 9

Gabriel FAURÉ (1845-1924)

Au bord de l’eau op. 8 n° 1 Clair de Lune op. 46 n° 2 Les Berceaux, op. 23 n°1 Après un rêve op. 7 n° 1 Texte : Sully-Prudhomme 1839-1907 Texte : Verlaine 1844-1896 Texte : Sully-Prudhomme 1839-1907 Texte : R. Bussine 1830-1899 S'asseoir tous deux au bord d'un flot Votre âme est un paysage choisi Le long du Quai, les grands vaisseaux, Dans un sommeil que charmait ton image qui passe, Que vont charmant masques Que la houle incline en silence, Je rêvais le bonheur, ardent mirage, Le voir passer ; [et bergamasques, Ne prennent pas garde aux berceaux, Tes yeux étaient plus doux, ta voix Tous deux, s'il glisse un nuage en l'espace, Jouant du luth et dansant, et quasi Que la main des femmes balance. [pure et sonore, Le voir glisser ; Tristes sous leurs déguisements Tu rayonnais comme un ciel éclairé À l'horizon, s'il fume un toit de chaume, [fantasques, Mais viendra le jour des adieux, [par l’aurore ; Le voir fumer ; Tout en chantant sur le mode mineur Car il faut que les femmes pleurent, Tu m’appelais et je quittais la terre Aux alentours si quelque fleur embaume, L’amour vainqueur et la vie opportune, Et que les hommes curieux Pour m’enfuir avec toi vers la lumière, S'en embaumer ; Ils n’ont pas l’air de croire Tentent les horizons qui leurrent ! Les cieux pour nous entr’ouvraient Si quelque fruit, où les abeilles goûtent, [à leur bonheur, [leurs nues, Tente, y goûter ; Et leur chanson se mêle au clair de lune, Et ce jour-là les grands vaisseaux, Splendeurs inconnues, lueurs divines Si quelque oiseau, dans les bois qui Au calme clair de lune triste et beau, Fuyant le port qui diminue, [entrevues, l'écoutent, Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres, Sentent leur masse retenue Hélas ! Hélas ! triste réveil des songes Chante, écouter... Entendre au pied du saule où l'eau Et sangloter d’extase les jets d’eau, Par l’âme des lointains berceaux. Je t’appelle, ô nuit, rends-moi murmure Les grands jets d’eau sveltes parmi [tes mensonges, L'eau murmurer ; [les marbres. Reviens, reviens radieuse, Ne pas sentir, tant que ce rêve dure, Reviens, ô nuit mystérieuse ! Le temps durer ; Mais n'apportant de passion profonde Qu'à s'adorer, Sans nul souci des querelles du monde, Les ignorer ; Et seuls, heureux devant tout ce qui lasse, Sans se lasser, Sentir l'amour, devant tout ce qui passe, Ne point passer ! PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 10

Richard STRAUSS (1864-1942) Mohnblumen Coquelicots Mädchenblumen, op. 22 Mohnblumen sind die runden, Coquelicots, ce sont les rondes, Texte : Felix Dahn Rotblutigen, gesunden, Aux rouges joues, pleines de vie, Die Sommerspross gebraunten, Au teint bruni par le soleil, Kornblumen Bleuets Die immer froh gelaunten, Et d’une humeur toujours joyeuse, Kornblumen nenn’ ich die Gestalten, J’appelle bleuets ces charmantes figures, Kreuzbraven, kreuzfidelen, Âmes bonnes, âmes rieuses, Die milden, mit den blauen Augen, Douces, aux yeux si bleus, Tanznimmermüden Seelen; Par la danse jamais lassées ; Die, anspruchslos, in stillem Walten Et qui modestement rayonnent en silence, Die unterm Lachen weinen Pleurant sous leurs éclats de rire, Den Thau des Friedens, den sie saugen Répandant sur ceux qui les approchent Und nur geboren scheinen, Qui semblent n’être nées Aus ihren eignen, klaren Seelen, Cette rosée de paix qu’elles puisent Die Kornblumen zu necken, Que pour taquiner les bleuets, Mitteilen allem, dem sie nah’n, Au fond de leurs âmes si pures, Und dennoch oft verstecken Et qui pourtant bien souvent cachent Bewusstlos der Gefühlsjuwelen, Ignorant les précieux joyaux Die weichsten, besten Herzen, Les plus tendres, les plus grands cœurs, Die sie von Himmelshand empfahl’n. Dont la main de Dieu les a comblées. Im Schlinggewächs von Scherzen; Dans les vrilles de leurs badinages ; Dir wird so wohl in ihrer Nähe, Auprès d’elles on se sent bien, Die man, weiss Gott, mit Küssen Que l’on voudrait, oh Dieu ! Als gingst du durch ein Saatgefilde, Et l’on croirait fouler un champ de Ersticken würde müssen, Étouffer de baisers, Durch das der Hauch des Abends wehe, [jeunes pousses Wär’ man nicht immer bange, Si l’on ne craignait pas, Voll frommen Friedens und voll Milde. Où passe le souffle du soir, Umarmest du die Range, En embrassant l’espiègle, Plein de recueillement et de douceur. Sie springt ein voller Brander Qu’en gerbe de flammes Aufflammend auseinander! Soudain elle n’éclate. PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 11

Epheu Lierre Wasserrose Nénuphar Aber Epheu nenn’ ich jene Mädchen Mais j’appelle lierre ces filles Kennst du die Blume, die märchenhafte, Connais-tu cette fleur, cette fleur féérique, Mit den sanften Worten, Aux douces paroles, Sagengefeierte Wasserrose? Le nénuphar qu’on chante en nos légendes ? Mit dem Haar, dem schlichten, hellen, Aux chevelures claires et sans apprêt, Sie wiegt auf ätherischem, schlanken Schafte Sur sa tige élancée, éthérée, elle berce Um den leis’ gewölbten Brau’n, Entourant leurs sourcils légèrement Das durchsicht’ge Haupt, das farbenlose, Sa tête diaphane et sans couleur, Mit den braunen seelenvollen [courbés, Sie blüht auf schilfigem Teich im Haine, Au-dessus de l’étang entouré de roseaux, Rehenaugen, Aux bruns yeux de faon, pleins de Gehütet vom Schwan, der umkreiset sie einsam, Et le cygne gardien l’entoure, solitaire ; Die in Tränen steh’n so oft, [flamme, Sie erschließt sich nur der Mondenscheine, Elle ne s’ouvre qu’aux rayons de la lune, In ihren Tränen grade sind Et qui souvent versent des larmes Mit dem ihr der silberne Schimmer gemeinsam: Qui partage avec elle son éclat argenté : unwiderstehlich; Auxquelles on ne peut résister ; So blüht sie, die zaub’rische Schwester Ainsi elle fleurit, soeur magique des étoiles, Sans force et sans fierté, [der Sterne, Convoitée par le vol rêveur de la sombre Ohne Kraft und Selbstgef̈u hl, Et sans autre ornement que de secrètes Umschwärmt von der träumerisch dunklen [phalène, Schmucklos mit verborg’ner Bl̈u te, Doch mit unerschöpflich tiefer, [fleurs, [Phaläne, Qui au bord de l’étang s’épuise de désir Treuer inniger Empfindung Vibrant pourtant d’une profonde, Die am Rande des Teichs sich sehnet von ferne, Sans l’atteindre jamais, cette fleur de ses rêves. Können sie mit eigner Triebkraft Inépuisable et sincère émotion, Und sie nimmer erreicht wie sehr sie sich Nénuphar, c’est ainsi que j’appelle la jeune fille Nie sich heben aus den Wurzeln, Et qui n’ont point en elles assez de [sehne. Mince, aux boucles de nuit, aux joues d’albâtre, Sind geboren, sich zu ranken [force Wasserrose, so nenn’ ich die schlanke, Aux yeux pleins de pressentiments profonds, Liebend um ein ander Leben: Pour se lever de leurs racines ; Nachtlock’ge Maid, alabastern von Wangen, Comme un esprit prisonnier sur la terre. An der ersten Lieb’umrankung Et qui sont nées pour s’enrouler, In dem Auge der ahnende tiefe Gedanke, Quand elle parle, c’est le murmure argenté Hängt ihr ganzes Lebensschicksal, Aimantes, autour d’une autre vie : Als sei sie ein Geist und auf Erden gefangen. [de l’eau ; Denn sie zählen zu den selten Au lien qui les attache à leur premier Wenn sie spricht, ist’s wie silbernes Quand elle se tait, c’est le silence pénétrant Blumen, die nur einmal blu hen. [amour [Wogenrauschen, [d’une nuit de lune, ̈ Leur destinée entière est suspendue, Wenn sie schweigt, ist’s die ahnende Stille Elle semble échanger des regards avec Car elles sont parmi les rares fleurs [der Mondnacht; [les étoiles, Qui ne fleurissent qu’une fois. Sie scheint mit den Sternen Blicke zu tauschen, Familière de leur langage, parce que de même Deren Sprache die gleiche Natur sie [nature. [gewohnt macht; On ne peut se lasser de la regarder dans Du kannst nie ermüden ins Aug’ ihr zu schau’n, [les yeux Das die seidne, lange Wimper umsäumt hat, Qu’entourent de longs cils de soie, Und du glaubst, wie bezaubert von seligem Et l’on croit, frémissant d’une crainte [Grau’n, [magique et sacrée, Was je die Romantik von Elfen geträumt hat. Tout ce que les romantiques ont rêvé des elfes. PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 12

Die Nacht La Nuit Das Geheimnis Le Secret Text: H. von Gilm zu Rosenegg 1812-1864 Text: A. F. G. von Schack 1815-1894 Aus dem Walde tritt die Nacht, La nuit descend de la forêt Du fragst mich, Mädchen, was flüsternd Tu me demandes, enfant, ce que le vent Aus den Bäumen schleicht sie leise, Et, sans bruit, des arbres se glisse ; [der West [murmure Schaut sich um in weitem Kreise, Tout autour d’elle, elle regarde : Vertraue den Blütenglocken? Au calice des fleurs ? Nun gib Acht. Prends garde maintenant. Warum von Zweige zu Zweig im Geäst Pourquoi, dans la ramée, d’une branche Alle Lichter dieser Welt, Toutes les lumières du monde, Die zwitschernden Vögel locken? [à une autre, Alle Blumen, alle Farben Les fleurs, et toutes les couleurs, Warum an Knospe die Knospe Les oiseaux de leurs chants s’appellent ? Löscht sie aus und stiehlt die Garben Elle les éteint, et dérobe [sich schmiegt, Et pourquoi le bourgeon près du Weg vom Feld. Les gerbes dans les champs. Und Wellen mit Wellen zerfließen, [bourgeon se presse, Alles nimmt sie, was nur hold, Elle emporte toutes les grâces, Und dem Mondstrahl, der auf Pourquoi la vague à la vague s’unit, Nimmt das Silber weg des Stroms, Du fleuve elle emporte l’argent, [den Kelchen sich wiegt, Pourquoi, lorsque la lune effleure Nimmt vom Kupferdach des Doms Et de la coupole de cuivre Die Violen der Nacht sich erschließen? [leur corolle, Weg das Gold. Elle emporte les reflets d’or. O törichtes Fragen! Wem Wissen frommt, Les violettes des nuits s’ouvrent Ausgeplu ndert steht der Strauch, Le buisson est là, dépouillé ; Nicht kann ihm die Antwort fehlen; [à ses rayons ? Ru cke näher, Seel an Seele; Oh ! Viens plus près, ton coeur Drum warte, mein Kind, bis die Oh, la sotte demande ! À qui le veut savoir, O die Nacht, mir bangt, sie stehle [contre mon cœur ; [Liebe kommt, La réponse longtemps ne peut rester Dich mir auch. La nuit ! J’ai peur qu’à mon étreinte Die wird dir alles erzählen. [secrète ; Elle ne te dérobe aussi. Attends donc, mon enfant, que l’amour [te visite, Il te dira toutes ces choses-là. PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 13

Ständchen op. 17 n° 2 Sérénade Texte Adolf Friedrich, Graf von Schack (1815-1894) Mach auf, mach auf, doch leise mein Kind, Tout bas, sans bruit, ma belle, ouvre-moi! Um keinen vom Schlummer zu wecken. Que nul des voisins ne s'éveille ! Kaum murmelt der Bach, kaum zittert im Wind À peine on entend le léger émoi Ein Blatt an den Büschen und Hecken. Du vent, dans le bois qui sommeille. Drum leise, mein Mädchen, daß nichts sich regt, Sans bruit, mon aimée, d'un doigt discret Nur leise die Hand auf die Klinke gelegt. Viens ouvrir la porte et combler mon souhait !

Mit Tritten, wie Tritte der Elfen so sacht, Mignonne, d'un pas plus léger qu'un lutin, Die über die Blumen hüpfen, Qui rase la plaine fleurie, Flieg leicht hinaus in die Mondscheinnacht, Oh viens à moi, mon doux chérubin, Zu mir in den Garten zu schlüpfen. À moi qui t'adore te prie! Rings schlummern die Blüten am rieselnden Bach Fleurettes et roses, jasmin et lilas, Und duften im Schlaf, nur die Liebe ist wach. Tout dort au jardin ; seul l'amour ne dort pas.

Sitz nieder, hier dämmert's geheimnisvoll Prends place ici ! Un charme mystérieux sous ces charmilles règne ; Unter den Lindenbäumen, Le rossignol, sur nos têtes, de ses chants d'amour nous baigne, Die Nachtigall uns zu Häupten soll Et la rose, ouvrant sa fleur aux zéphirs, Von unseren Küssen träumen, Frémit aux délices de nos soupirs. Und die Rose, wenn sie am Morgen erwacht, Hoch glühn von den Wonnenschauern der Nacht. PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 14

Ernest CHAUSSON (1855-1899) Dans la forêt du charme Les Heures op. 27 n° 1 et de l’enchantement op. 36 n° 2 Texte : Camille Mauclair 1872-1945 Amour d’antan op. 8 n° 2 Texte : Jean Moréas 1856-1910 Les pâles heures, sous la lune, Poème : Maurice Bouchor 1855-1929 Sous vos sombres chevelures, petites fées, En chantant jusqu’à mourir, Mon amour d’antan, vous souvenez-vous ? Vous chantâtes sur mon chemin bien doucement. Avec un triste sourire, Nos cœurs ont fleuri tout comme deux roses Dans la forêt du charme et de l’enchantement. Vont une à une Au vent printanier des baisers si doux. Dans la forêt du charme et des merveilleux rites, Sur un lac baigné de lune, Vous souvenez-vous de ces vieilles choses ? Gnômes compatissants, pendant que je dormais, Où, avec un sombre sourire, Voyez-vous toujours en vos songes d’or De votre main, honnêtes gnômes, vous m’offrîtes, Elles tendent, une à une, Les horizons bleus, la mer soleilleuse Un sceptre d’or, hélas ! pendant que je dormais ! Les mains qui mènent à mourir ; Qui baisant vos pieds lentement s’endort ? J’ai su depuis ce temps, que c’est mirage et leurre, Et certains, blêmes sous la lune En vos songes d’or peut être oublieuse ? Les sceptres d’or et les chansons dans la forêt. Aux yeux d’iris sans sourire, Au rayon pâli des avrils passés Pourtant comme un enfant crédule, je les pleure, Sachant que l’heure est de mourir, Sentez-vous s’ouvrir la fleur de vos rêves, Et je voudrais dormir encore dans la forêt. Donnent leurs mains une à une, Bouquet d’odorants et de frais pensers ? Qu’importe si je sais que c’est mirage et leurre. Et tous s’en vont dans l’ombre Beaux avrils passés là-bas, sur les grêves ! [et dans la lune Pour s’alanguir et puis mourir Avec les Heures une à une, Les Heures au pâle sourire. PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 15

Francis POULENC (1899-1963)

Poèmes de Guillaume Apollinaire Deux poèmes de Louis Aragon

Montparnasse Hyde Park « C » Fêtes galantes Ô porte de l’hôtel avec deux plantes vertes Les Faiseurs de religions J’ai traversé les ponts de Cé On voit des marquis sur des bicyclettes Vertes qui jamais Prêchaient dans le brouillard C’est là que tout a commencé On voit des marlous en cheval jupon Ne porteront de fleurs Les ombres près de qui nous passions Une chanson des temps passés On voit des morveux avec des voilettes Où sont mes fruits ? Où me planté-je ? Jouaient à colin-maillard Parle d’un chevalier blessé On voit des pompiers brûler les pompons Ô porte de l’hôtel un ange est devant toi À soixante-dix ans D’une rose sur la chaussée On voit des mots jetés à la voirie Distribuant des prospectus Joues fraîches de petits enfants Et d’un corsage délacé On voit des mots élevés au pavois On n’a jamais si bien défendu la vertu Venez venez Éléonore Du château d’un duc insensé On voit les pieds des enfants de Marie Donnez-moi pour toujours une chambre Et que sais-je encore Et des cygnes dans les fossés On voit le dos des diseuses à voix [à la semaine Regardez venir les cyclopes De la prairie où vient danser On voit des voitures à gazogène Ange barbu vous êtes en réalité Les pipes s’envolaient Une éternelle fiancée On voit aussi des voitures à bras Un poète lyrique d’Allemagne Mais envolez-vous-en Et j’ai bu comme un lait glacé On voit des lascars que les longs nez gênent Qui voulez connaître Paris Regards impénitents Le long lai des gloires faussées On voit des coïons de dix-huit carats Vous connaissez de son pavé Et l’Europe l’Europe La Loire emporte mes pensées On voit ici ce que l’on voit ailleurs Ces raies sur lesquelles il ne faut pas Regards sacrés Avec les voitures versées On voit des demoiselles dévoyées [que l’on marche Mains enamourées Et les armes désamorcées On voit des voyous, on voit des voyeurs Et vous rêvez Et les amants s’aimèrent Et les larmes mal effacées On voit sous les ponts passer des noyés D’aller passer votre dimanche à Garches Tant que prêcheurs prêchèrent Ô ma France, ô ma délaissée On voit chômer les marchands de chaussures Il fait un peu lourd et vos cheveux J’ai traversé les ponts de Cé. On voit mourir d’ennui les mireurs d’oeufs [sont longs On voit péricliter les valeurs sûres Ô bon petit poète un peu bête Et fuir la vie à la six-quatre-deux. [et trop blond Vos yeux ressemblent tant à ces deux [grands ballons Qui s’en vont dans l’air pur À l’aventure. PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 16

Benjamin BRITTEN (1913-1976)

The Salley Gardens La Saulaie There’s None to Soothe Personne ne peut m’apaiser Text: William Butler Yeats 1865-1939 Text: anonymous Down by the salley gardens J’ai connu mon amour There’s none to soothe my soul to rest, Nul ne peut apaiser mon âme, my love and I did meet; en bas de la saulaie, There’s none my load of grief to share, Nul ne peut partager ma peine, She passed the salley gardens Blancs comme neige, Or wake to joy this lonely breast, Ni égayer mon cœur solitaire, with little snow-white feet. ses petits pieds foulaient la saulaie. Or light the gloom of dark despair. Ni éclaircir mon sombre désespoir. She bid me take love easy, Elle m’a offert d’aimer aussi simplement The voice of joy no more can cheer, L’allégresse ne peut plus me réjouir, as the leaves grow on the tree; que les feuilles viennent aux arbres, The look of love no more can warm Le visage de l’amour ne peut plus But I, being young and foolish, Mais j’étais un jeune fou Since mute for aye’s that voice so dear, [me réchauffer, with her did not agree. alors j’ai refusé. And closed that eye alone could charm. Depuis que s’est tue cette voix si chère, In a field by the river Nous étions, mon amour et moi, Et que s’est clos le seul œil qui pouvait my love and I did stand, au bord de la rivière, [me charmer. And on my leaning shoulder Blanche comme neige, she laid her snow-white hand. sa main reposait sur mon épaule inclinée, She bid me take life easy, Elle m’a offert de vivre aussi simplement as the grass grows on the weirs; que l’herbe vient aux talus, But I was young and foolish, Mais j’étais un jeune fou and now am full of tears. et maintenant je pleure à chaudes larmes. PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 17

I Wonder as I Wander Je vagabonde et m’interroge Text: Christmas carol by J. J. Niles I wonder as I wander out under the sky Vagabond sous les cieux, je m’interroge. How Jesus the Saviour did come for to die Pourquoi Jésus notre Sauveur est-il mort For poor on’ry people like you and like I; Pour de pauvres malheureux comme vous et moi ? I wonder as I wander out under the sky Vagabond sous les cieux, je m’interroge. When Mary birthed Jesus ’twas in a cow’s stall Jésus naquit de Marie dans une étable, With wise men and farmers and shepherds and all Entouré de Mages, de fermiers et de bergers, But high from God’s heaven, a star’s light did fall Mais la lumière d’une étoile tomba du haut du Paradis. And the promise of ages it then did recall. Elle rappelait l’antique promesse. If Jesus had wanted for any wee thing Jésus eût-il voulu la moindre des choses, A star in the sky or a bird on the wing Une étoile dans le ciel, un oiseau sur la branche, Or all of God’s Angels in heaven to sing Ou que chantent tous les anges du Paradis, He surely could have it, ’cause Il eût été exaucé car il était le Roi. [he was the King.

Traduction Naïve © Michel Chasteau, Jean Roujon PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 18

REPÈRES BIOGRAPHIQUES

Sandrine Piau soprano Révélée au public par la musique baroque aux côtés de William Christie, , , Emmanuelle Haïm, , , René Jacobs et Nikolaus Harnoncourt, Sandrine Piau affiche aujourd’hui un large répertoire reflété par une abondante discographie et confirme sa place d’exception parmi la nouvelle génération de chanteurs français. Sur la scène lyrique, elle alterne rôles baroques, classiques et romantiques dans Le Couronnement de Poppée (Monteverdi), , , Arianna, Jules César (Haendel), La Flûte en - chantée, L’Enlèvement au sérail, Mitridate, La Clémence de Titus, Don Giovanni (Mozart), Der Freischütz (Weber), Béatrice et Benedict (Berlioz), Falstaff (Verdi), Susan Manoff piano (Massenet), Songe d’une nuit d’été (Britten), La Grande-Duchesse de Gérolstein Née à New York et d’origine lettone et allemande, Susan Manoff étudie le piano à (Offenbach), L’Amour des trois oranges (Prokofiev), Pelléas et Mélisande (Debussy). la Manhattan School of Music et à l’Université d’Oregon. Des études intensives Au concert, elle se produit dans L’Enfant et les sortilèges (Myung-Whun Chung), avec Gwendoline Koldowsky la conduisent à approfondir le répertoire du Lied et La Création (Daniel Harding), Jeanne d’Arc au bûcher (Kurt Masur/Philharmonie de la mélodie, et à devenir l’une des pianistes les plus recherchées de sa génération. de Berlin), Le Songe d’une nuit d’été (Philippe Herreweghe, CD), Elias de Mendelssohn Parallèlement à son activité dans le domaine de la musique vocale, elle se consacre (Michel Corboz/Teatro Colón), la Messe en ut (/Festival de Salzbourg), aux autres répertoires du piano. Passionnée par la musique de chambre, Susan Le Martyre de Saint-Sébastien de Debussy (Eliahu Inbal/Berlin). À noter ses débuts Manoff joue régulièrement dans les grands festivals et est invitée dans toutes les new-yorkais au Lincoln Center avec le Freiburger Barockorchester. grandes salles de concert : Théâtre des Champs-Élysées, Théâtre du Châtelet, Salle En récital, elle a pour partenaires les pianistes Corine Durous, Alexandre Tharaud, Gaveau, , 16 17 Concertgebouw, Carnegie Hall, Konzerthaus Wien, Christian Ivaldi, Georges Pludermacher, Myung-Whun Chung et , Musikverein… Elle est invitée régulièrement par France Musique. Pianiste curieuse avec lequel elle enregistre des mélodies de Debussy (Prix Ravel aux Orphées). et amoureuse du théâtre, elle a créé de nombreux spectacles mélangeant musique Après un rêve fait suite à Évocation et témoigne de sa relation privilégiée avec et texte. Ses partenaires ont été Jean Rochefort, Fabrice Luchini et Marie-Christine Susan Manoff, avec laquelle elle se produit régulièrement (Carnegie Hall, Wigmore Barrault et elle a été mise en scène par Hans Jürgen Syberberg et Joël Jouanneau. Hall...). Sa discographie en récital pour Naïve comprend également des airs d’opéras Susan Manoff a enregistré pour les labels Naïve, Decca, Virgin (avec l’une de ses de Mozart avec le Freiburger Barockorchester (Prix Charles Cros), un disque Opera partenaires de prédilection Patricia Petibon), Arion, Valois et Aparte. Elle a enregis - seria avec Christophe Rousset et (Editor’s Choice de Gramo - tré en 2007 son premier disque avec Sandrine Piau, intitulé Évocation , chez Naïve. phone et Stanley Sadie Handel Recording Prize 2005), des duos de Haendel avec Son duo avec Sandrine Piau est particulièrement important dans sa vie musicale. et , Between Heaven and Earth avec l’Acca - C’est avec un autre partenaire qui lui est cher, Nemanja Radulovic, que Susan demia Bizantina. Sandrine Piau a été faite Chevalier de l’Ordre des Arts et Lettres Manoff a enregistré un album dedié aux sonates de Beethoven (Decca, 2010). Susan en 2006. Elle a été sacrée Artiste lyrique de l’année par les Victoires de la musique Manoff a été chef de choeur adjoint à l’Opéra de Paris et est actuellement profes - classique 2009. seur au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 19

Les partenaires de l’Opéra de Lille L’Opéra de Lille et les entreprises

Les partenaires institutionnels Les partenaires média L’Opéra de Lille propose aux entreprises Partenaires Évènement d’associer leur image à celle d’un opéra L’Opéra de Lille, régi sous la forme Danser ouvert sur sa région et sur l’international, Caisse d’Epargne Nord France Europe d’un Établissement public France Bleu Nord en soutenant un projet artistique innovant. Rabot Dutilleul de coopération culturelle, France Culture Les partenaires bénéficient ainsi d’un Société Générale est financé par France Musique cadre exceptionnel et d’un accès privilégié Vilogia La Ville de Lille, France 3 Nord-Pas de Calais aux spectacles de la saison, et permettent La Région Nord-Pas de Calais, La Voix du Nord l’ouverture de l’Opéra à de nouveaux Lille Métropole Nord Éclair publics. Pour plus d’informations : Communauté Urbaine, Télérama www.opera-lille.fr dans la rubrique Le Ministère de la Culture Wéo « Les Partenaires de l’Opéra ». (DRAC Nord-Pas de Calais) . Mécène et Partenaire Évènements Partenaires Associés Dalkia Nord CIC Nord Ouest Deloitte Eaux du Nord Mécène Associé à la saison KPMG Meert Crédit Mutuel Nord Europe Natixis Dans le cadre de la dotation Norpac de la Ville de Lille, Orange l’Opéra bénéficie du soutien Les artistes de l’Opéra de Lille Pricewaterhousecoopers Audit du Casino Barrière de Lille. Mécène Associé à la programmation « Opéra en famille » Ramery Le Chœur de l’Opéra de Lille Transpole Direction Yves Parmentier Caisse des Dépôts et Consignations

Les résidences : Le Concert d’Astrée Direction Emmanuelle Haïm Partenaire Évènements Le Conseil d’administration L’ensemble Ictus de l’EPCC Opera de Lille Christian Rizzo chorégraphe / et Partenaire Associé est présidé par L’association fragile Crédit du Nord Catherine Cullen , Adjointe au Maire de Lille Les archives de l’Opéra de Lille sont transférées à déléguée à la Culture. l’ Ina et sont consultables à l’Inathèque de France. PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 20

Prochains rendez-vous ! OPERA DE LILLE

MACBETH Opéra de Giuseppe Verdi Ouverture des locations samedi 9 avril à 9h Du 7 au 27 mai 2011

QUATUOR ÉBÈNE Concert Borodine, Prokofiev, Brahms Ve 13 mai à 20h

Réservez vos places ! au 0820 48 9000 ou www.opera-lille.fr