Note De Programme Sandrine Piau |
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PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 1 OPERA DE LILLE 2, RUE DES BONS-ENFANTS B.P. 133 F-59001 LILLE CEDEX - T. 0820 48 9000 www.opera-lille.fr PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 2 Saison 2010 - 2011 / Récital SANDRINE PIAU, SUSAN MANOFF « APRÈS UN RÊVE » Sa 2 avril à 20h PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 3 SANDRINE PIAU / SUSAN MANOFF APRÈS UN RÊVE CD en vente à la billetterie Tarif : 20 € Label Naïve - www.naive.fr P 2010 & © 2011 Naïve V 5250 Couverture: © Antoine Le Grand (photo), © Janik Coat (illustrations) MASTER CLASS Avec Sandrine Piau & Susan Manoff Dimanche 3 avril de 11h à 13h Avec : Juliette de Massy et Chloé Marger, Mikael Horvath et Katia Houset Renard, Mariam Gegechkori et Sylvain Nöel En partenariat avec Domaine Musiques et Le Club Lyrique Régional Entrée libre dans la limite des places disponibles. Réservation au 0820 48 9000 ou sur [email protected] PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 4 Récital / avril 2011 APRÈS UN RÊVE SANDRINE PIAU SOPRANO & SUSAN MANOFF PIANO Felix MENDELSSOHN (1809-1847) Richard STRAUSS Nachtlied, op. 71 n° 6 Die Nacht, op. 10 n° 3 Neue Liebe, op. 19 n° 4 Das Geheimnis, op. 17 n° 3 Schlafloser Augen Leuchte Stänchen op. 17 n° 2 Hexenleid (poème d’Andres Maienlied), op. 8 n° 8 Ernest CHAUSSON (1855-1899) Gabriel FAURÉ (1845-1924) Amour d’antan op. 8 n° 2 Au bord de l’eau op. 8 n° 1 Dans la forêt du charme et de l’enchantement op. 36 n° 2 Clair de Lune op. 46 n° 2 Les Heures op. 27 n° 1 Les Berceaux, op. 23 n°1 (poème Sully Prudhomme) Après un rêve op. 7 n° 1 Francis POULENC (1899-1963) (poèmes de Guillaume Apollinaire) Richard STRAUSS (1864-1942) Montparnasse Mädchenblumen, op. 22 Hyde Park n° 1 Kornblumen Deux poèmes de Louis Aragon n° 2 Mohnblumen « C » n° 3 Epheu Fêtes galantes n° 4 Wasserrose Benjamin BRITTEN (1913-1976) — Entracte — The Salley Gardens There’s None to Soothe I Wonder as I Wander Durée : 1h30 avec entracte PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 5 LIEDER ET MÉLODIES Par Agnès Terrier (© Naïve) Felix Mendelssohn joua un rôle considérable dans la vie musicale opus 17 d’Adolf Friedrich von Schack. L’ opus 22 s’écoute comme on allemande par sa carrure intellectuelle, son charisme de pianiste et de chef regarderait un kaléidoscope de filles-fleurs. À la douceur lisse des femmes- et l’ampleur de son œuvre, synthèse du classicisme et du romantisme. Ce bleuets (« Kornblumen » est une romance sans autre modulation que génie de l’orchestre excellait davantage, pour la musique vocale, dans métrique) succèdent les mutins coquelicots (« Mohnblumen ») répondant à l’oratorio et le psaume qu’au théâtre. Quant au Lied , lié à l’épanouissement un piano émoustillé ; au lierre langoureux (« Epheu ») à la grâce envelop - de l’identité culturelle allemande, il en composa plus d’une centaine. pante et dont toute la « tragédie » consiste à ne fleurir qu’une seule fois « Nachtlied », sur une rêverie de son contemporain Eichendorff, est écrit succède la grâce alanguie du sensuel nénuphar (« Wasserrose »). Pour quelques semaines avant sa mort brutale, en hommage à sa sœur Fanny, anecdotique qu’il semble être en regard de l’opéra, la particularité du Lied juste décédée. Une quinzaine d’années plus tôt, « Neue Liebe », premier straussien – qui le singularise radicalement parmi ses contemporains allemands opus sur des vers de Heinrich Heine, est empreint du sentiment de la nature – n’est pas dans son piano, mais dans son envoûtant lyrisme, où se révèle propre au romantisme allemand. La mélancolie de cette génération s’exalte quinze ans à l’avance l’auteur du Chevalier à la rose et d’ Ariane à Naxos . au contact de Byron, adapté dans « Schlafloser Augen Leuchte », mais reste Par l’abondance de sa production (une centaine de titres) comme par sa maîtrisée au contact de l’imaginaire populaire, ce dont témoigne le « Hexenlied » fidélité au genre, Gabriel Fauré peut être considéré comme le maître de la de jeunesse sur un texte du très classique Ludwig Hölty. mélodie française, qu’il dégagea de la romance de salon charmante pour Héritier de Berlioz et de Wagner, extraordinaire chef, Richard Strauss fut la mener à la traduction la plus profonde du poème, entraînant derrière lui un dramaturge de l’orchestre. Ses poèmes symphoniques et ses opéras sa génération : Chausson, Duparc, Debussy... Leur engagement à la Société conçus avec Hofmannsthal et Zweig projettent une ombre sur une production nationale de musique leur faisait presque un devoir de chanter les poètes de Lieder pourtant foisonnante – plus de deux cents titres. Si les Quatre français. Fauré s’appropria les poèmes moins par amour de la langue que derniers lieder sont considérés à raison comme son chef-d’œuvre, le fait concentré sur la quête d’un sens auquel seule la musique, qui est toute qu’il en ait écrit pendant toute sa carrière invite à les considérer comme le suggestion, pouvait rendre justice. Chacune de ses mélodies est le discours lieu d’une introspection poétique. Dans l’esprit du genre, Strauss puisa d’une âme qui se livre, soutenue par un piano organique. Que ce soit sur dans les poésies de ses contemporains : « Die Nacht » sur des vers simples des vers parnassiens, ceux de Sully-Prudhomme dans « Les Berceaux » ou et éloquents de l’Autrichien Hermann von Gilm, extrait du cycle de jeunesse du baryton Romain Bussine adaptant un poème anonyme italien dans (1885) consacré aux Dernières Pages de ce poète ; « Morgen! » sur ceux du « Après un rêve », ou sur les vers délicatement décadents de Verlaine dans sulfureux John Henry Mackay. Plus romantique, « Das Geheimnis » entre « Clair de lune », la mélodie devient une méditation intérieure. dans la composition du cycle de jeunesse (1885-1887) des Sechs Lieder PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 6 Ernest Chausson a consacré trop de temps au droit (il était avocat) et trop rime qui, sous couvert d’un tour médiéval, appelle à la résistance : cesser. subi l’influence de Wagner pour laisser s’épanouir son inspiration dans des « Fêtes galantes » épingle le matérialisme de Paris occupé. œuvres de larges dimensions. Très exigeant, il laissa une production plutôt Principal compositeur anglais du XXe siècle, créateur complet et prolifique, réduite que domine la mélodie avec près de cinquante titres. Amateur des Benjamin Britten aborda la mélodie en découvrant Hugo et Verlaine, au poètes de son temps, il était aussi un écrivain raffiné, son propre librettiste début d’une carrière où l’opéra occupa une place de choix. Il se consacra pour Le Roi Arthus . Il ne craignait pas de retoucher les poèmes qu’il mettait aussi à Shakespeare, à Rimbaud, aux sonnets de Michel-Ange, à Pouchkine, en musique mais Maurice Bouchor, l’auteur du Poème de l’amour et de la à Blake, rendant à la musicalité de la langue anglaise le plus beau des mer , ne s’en plaignait pas. « Amour d’antan » exalte la délicate nostalgie de tributs depuis Purcell. Militant de l’art vocal britannique inspiré par la ses vers parnassiens. Avec « Dans la forêt du charme et de l’enchantement », littérature sous toutes ses formes, Britten adapta des chansons populaires Chausson transforme le mot « sommeil » en « chemin » et une rêverie en comme l’air écossais « T here’s None to Soothe » et la chanson de Noël amé - promenade, illustrant la puissance motrice du rêve qu’affirmaient les ricaine « I Wonder as I Wander » avec autant de dévouement que lorsqu’il symbolistes comme Jean Moréas. « Les Heures » lui inspire une mélodie abordait la haute poésie du prix Nobel de littérature William Butler Yeats sur des images crépusculaires chères à cette fin de siècle décadente – dont avec ses fameux « Salley Gardens », dont le premier titre est « An Old Song Camille Mauclair fut plus l’observateur que l’apôtre. Re-sung », texte mis en musique par plus de vingt compositeurs. « Si l’on mettait sur ma tombe : ci-gît Francis Poulenc , le musicien d’Apolli - naire et d’Éluard, il me semble que ce serait mon plus beau titre de gloire. ». Ami des poètes, Francis Poulenc composa des cycles de mélodies cruciaux pour l’évolution du genre. À la mort d’Apollinaire en 1918, Poulenc, alors âgé de dix-neuf ans, entama la composition du Bestiaire et poursuivit par la mélodie un dialogue avec le poète disparu qui s’acheva à la création des Mamelles de Tirésias en 1947. Ce que Poulenc goûtait chez Apollinaire, c’était « le son si spécial de sa voix », son âme de Parisien – en témoigne « Montparnasse » – et son ironie « toujours voilée de mélancolie » – celle de « Hyde Park » : « C’est avec Apollinaire que je pense avoir trouvé ma véritable ligne mélodique ». Dans les deux seuls poèmes d’Aragon mis en musique par Poulenc, « C » évoque la douleur du pays vaincu avec une PROGRAMME Piau:Mise en page 1 25/03/11 14:51 Page 7 Textes chantés Felix MENDELSSOHN ( 1809 1847) Neue Liebe, op. 19 n° 4 Nouvel amour Text: H. Heine 1797-1856 Nachtlied, op. 71 n°6 Chant nocturne In dem Mondenschein im Walde Dans la forêt, aux rayons de la lune, Text: J. K. B. von Eichendorff 1788-1857 Sah ich jüngst die Elfen reiten, J’ai vu passer les elfes chevauchant ; Vergangen ist der lichte Tag, Les feux du jour se sont éteints, Ihre Hörner hört ich klingen, J’ai entendu les accents de leurs cors, Von ferne kommt der Glocken Schlag; Du lointain retentit la cloche ; Ihre Glöcklein hört ich läuten.