Chroniques De
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P 801322 Les Chroniques de Watermael- Boitsfort sont éditées par Chroniques de Watermael-Boitsfort Périodique trimestriel Éditeur responsable Jean-Jacques Van MoL Nouvelle série N° 10 - janvier 2010 avenue Marie-Clotilde n°6 Sommaire Editorial Éditorial 1 e début d’année, en plus des voeux tradition- Témoignage de Viviane et Émile Caron 2 nels que vous adresse la rédaction, est égale- réponse à notre jeu-concours 8 Lment une période propice pour établir un bilan La chapelle funéraire d’anna de Meeûs à de l’année écoulée. notre association se porte bien, à Watermael 9 juger du nombre de membres qui a connu un accroissement substanciel. nous comptons actuelle- La pharmacie TraMasure au 57 de la rue de ment 209 affiliés. notre collaboration avec l’espace l’Élan 14 Mémoire s’est révélée fructueuse, 340 personnes ont La ferme Tercoigne et les étapes de la visité l’exposition consacrée aux quartiers du dries et modernité 16 de La Futaie. exposition qui couronnait nos recher- ches conjointes sur ces quartiers et qui ont abouti à la publication de deux brochures de 160 pages chacune, La rue de l’Hospice à l’angle de la rue des Garennes au début du XXe siècle Carte postale : Flion P.-J. Flion éditeur, Bruxelles-nord Collection robert GarTenBerG Chroniques de Watermael-Boitsfort n°10 page 2 éditées par nos soins. cette congrégation religieuse. Il nous livre ici le dans cette première livraison de l’année résultat des ses investigations. Viviane et Émile Caron , nous livrent leurs souvenirs sur leurs parents qui tenaient commerce à la rue de Jean-Claude TraMasure nous relate l’histoire l’Hospice. Ils possédaient encore de précieuses de la pharmacie familiale rue de l’Élan. archives familiales dont ils ont fait don à notre asso- ciation, elles ont largement contribué à l’illustration armand dI MarTIneLLI a été le dernier occu- de leur témoignage. pant de la “ferme Tercoigne”. Il nous confie ses sou- venirs, empreints de nostalgie sur ce quartier qu’il a L’avenue Léopold Wiener abrite encore le cou- fréquenté pendant son enfance. son témoignage est vent des religieuses de l’eucharistiee qui a défrayé également l’occasion de récapituler les profonds la chronique à propos d’un projet d’aménagement changements qui se sont opérés dans notre vie quoti- d’une maison de soins psychiatriques. daniel dienne. BoCksTaL s’est intéressé à l’histoire méconnue de Viviane et Émile Caron e m'appelle Émile Caron, mais on m'appelle nom détestable. Finalement, je l 'aime beaucoup. roger. Je suis né le 23 août 1937 en pleine Moi, je m'appelle Viviane Caron, je suis née le Jguerre d'espagne. Cela m'a fait un choc quand 20 septembre 1942 au 31 avenue de la Fauconnerie à j'ai appris que roger n'était pas mon véritable Boitsfort. prénom, au moment où je suis entré à l'école pré- nos grands-parents maternels, les Van paratoire à l'athénée à la place Fernand Cocq. Je ruyskenVeLde, tenaient une boucherie à l’angle de devais avoir 10 ans à ce moment-là. Je trouvais ce la rue des Garennes. Vers 1933/34. C'est la boucherie de nos grands-parents maternels. Les Van ruyskenVeLde. Maman, notre grand-père « Fonske » et des cousins de Maman. Le long de la façade, le gros vélo utilisé pour porter les commandes de viande à domicile Chroniques de Watermael-Boitsfort n°10 page 3 roger :Vers 1938; Maman me tient dans ses bras, notre grand-mère et le garçon boucher de l'époque. Fonske, notre grand-mère et un cousin de maman. notre grand-père est décédé dans les années 1950. que tu es sortie?.... dans les années 60 encore, je faisais toutes mes courses rue de l'Hospice, je passais de l'un à l'autre. Ma tante m'a raconté qu'Haroun TaZIeFF était client de la boucherie. Il passait sur « l'heure de midi » quand il revenait de l'université et qu'il habitait avenue du Geai. Publicité de 1927 Viviane : en face de la boucherie, il y avait une lai- terie. Je l'ai connue plus tard, c'était Monsieur kIrCH Roger : nos grands-parents sont venus de Flandre, qui exploitait le commerce. Ma tante l'appelait tou- d'un village des environs de Zottegem déjà avant la jours Monsieur Quick, je ne sais pas pourquoi. première guerre mondiale. Pendant quelques années, après ma commu- Plus tard, la boucherie est passée aux mains de nion en 1954, j'ai porté les commandes de viande à notre tante (soeur de notre mère) son mari et elle ont domicile avec le gros vélo de boucher. Je me sou- continué à l'exploiter jusqu'au milieu des années 70. viens encore de son poids dans les jambes ainsi que Ils ont vu trop tard que les supermarchés et autres des montées de Boitsfort!! prenaient le pas et ils ont dû fermer sans pouvoir Le dimanche , je portais de la charcuterie et du remettre le commerce. fromage blanc de chez monsieur kIrCH chez « Rosse Michel » (Michel le roux) Au Repos des ChAsseuRs. Viviane : La boucherie a été modernisée. dans la Pas le restaurant actuel qui était alors un atelier- cave, il y avait une énorme chambre froide et ma han- garage mais au petit bistrot (devenu l'hôtel) qui était tise était de devoir aller y chercher un pâté...je crai- un lieu où les promeneurs du dimanche s'arrêtaient gnais que la grosse porte ne se referme derrière moi, pour boire une kriek ou une gueuze et manger un que l'épar (barre de fer) ne retombe et que je ne sache cervelas ou des tartines campagnardes. À quelques plus sortir car il n'y avait pas de clenche à l'intérieur … pas de là, il y avait la plaine de Rosse Michel, c'était sous la vitrine de la rue des Garennes, le seuil une immense étendue où nous allions jouer avant était assez large pour que l'on puisse s'y asseoir. Le qu'elle ne soit urbanisée. soir, après le souper, ma grand-mère, ma tante, mon oncle et quelques voisins y prenaient place. Il n'y Roger :Cette plaine était une ancienne briqueterie où avait pas de TV à l'époque et les gens bavardaient juste après la guerre on a tourné un film. C'était un dehors jusqu'à la nuit tombée. C'était très convivial. film sur les camps de prisonniers. on a pris comme Chaque fois que je passais, j'avais droit aux mêmes figurants beaucoup de personnes de Boitsfort. on questions...où vas-tu à cette heure? Ta maman sait leur donnait, je crois, vingt balles, on leur rasait le Chroniques de Watermael-Boitsfort n°10 page 4 pas de garde forestier pour nous arrêter. Moi aussi je voulais participer, j'avais environ 6 ans et j'avais pris une petite hache pour aider... J'en ai toujours la marque sur le pied. du côté paternel, il y avait le grand-père, fac- teur réfractaire. Pendant des années j'ai eu sous les yeux, dans la chambre où je travaillais,sa photo en sépia en pied. Il n'avait jamais voulu faire allégeance à je ne sais qui pendant la première guerre mondiale. Il a été nommé « facteur sur- numéraire » le 27 novembre 1908. en 1912, l'administration des Postes le nomme « facteur local » avec un traitement de 1.200 frs qui est aug- menté à 1.300 frs à partir du 30 juin 1915 et à 1.400 Certificat du Groupe des Postiers réfractaires 1914 - frs à partir du 30 juin 1918. C'était un homme qui, 1918 : Émile Caron facteur à Bruxelles 1 dans mes souvenirs, était très dynamique. Il a Gravure J. Malvaux dessinateur, 8 Galerie du roi, d'abord habité rue du Bien-Faire, 65. Mon papa y Bruxelles (lithographie 34,5x48 cm) est né en 1909. après il a exploité un lavoir avec plusieurs crâne puis ils allaient jouer aux prisonniers. Les employées, qui se trouvait rue des Garennes. de là, baraques construites en bois étaient des décors. ma grand-mère a gardé de vieux fers à repasser. a a peine plus loin, pendant la guerre,avec des côté de ce lavoir, il y avait une petite épicerie « Chez voisins on allait couper de petits arbres . Il n'y avait Tin » La laiterie - crèmerie Maison ed. Mues, rue de l’Hospice, 97 Photographie, collection andrée HoTyaT Chroniques de Watermael-Boitsfort n°10 page 5 Plus tard, mon grand-père a fait construire une crise, il a vu un homme se suicider sur les escaliers maison avenue de la Fauconnerie. de la Bourse. Mon grand-père, en homme dynamique, avait de fil en aiguille, mon père est devenu, non pas décidé de prendre la famille en mains. Mon père qui une laiterie mais un laitier colporteur. Il avait était un bon menuisier, à la limite, je dirais ébéniste, d'ailleurs une carte de colporteur. Le 11 octobre il lui a dit:- Toi, tu es un bon commerçant, je t'achète 1932, l'administration communale l'autorise à une voiture d'occasion et tu vas aller vendre du exploiter un commerce de lait, beurre et oeufs à saucisson à l'entrée des mines aux environs de Watermael-Boitsfort. on lui apportait de la marchan- Charleroi. alors il attendait que les mineurs arrivent dise mais il allait aussi de Boitsfort avec son tripor- et il leur proposait ses saucissons. teur chercher du lait à overyse. Il allait chez le C'était très florissant. Bourgmestre qui était agriculteur. donc probable- ment avant et pendant la guerre.