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THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES

TRISHA BROWN DANCE COMPANY iLI Trilogy

Trisha Brown, chorégraphie , musique 16 au 19 novembre 2000

Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés Trisha Brown Dance Company Five Part Weather Invention Rupture to Leon James Groove and Countermove

Trisha Brown, chorégraphie Dave Douglas, musique Terry Winters, décors et costumes Jennifer Tipton, lumières

Jeudi 16, vendredi 17, samedi 18, dimanche 19 novembre 2000, 20h dimanche 19 novembre 2000, 15h 5 représentations

Service de presse - Nathalie Sergent Tél :01 49 52 50 70 - Fax :01 49 52 07 41 e-mail : [email protected]

Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés El Trilogy Depuis le début des années 1970 et la création de sa compagnie, Trisha Brown n'a cessé d'influencer le ballet contemporain, proposant un vocabu- Renseignements pratiquesp. 4 laire chorégraphique réinventé à chaque uvre. Ces dernières années, elle a entamé un cycle illustrant les relations de la danse et de la musique. Inaugu- Five Part Weather Inventionp. 5 rées par une pièce sur L'Offlande musicale de Bach, ses recherches se sont Rupture to Leon Jamesp. 6 Groove and Countermovep. 7 poursuivies avec les quatuors à cordes de Webern puis avec sa magnifique mise en scène de L'Orfeo de Monteverdi (créée à la Monnaie de Bruxelles au Trisha Brown, à propos d'El Trilogyp. 8 printemps 1998 et présentée par la suite entre autres au festival d'Aix-en- El Jubilation Trilogy, par Denise Luccionip. 10 Provence et au Théâtre des Champs-Élysées). Sa nouvelle création est consacrée à une exploration du "new ", menée en complicité avec le trompettiste et compositeur Dave Douglas. L'équipe de production Après les représentations dans le cadre d'Octobre en Normandie (18 et 19 Trisha Brown octobre), El Trilogy, un spectacle en trois parties (Five Part Weather Inven- et la Trisha Brown Dance Companyp. 12 tion - Rupture to Leon James - Groove and Countermove) sera présenté, en Dave Douglasp. 14 collaboration avec le Festival d'Automne à Paris, le temps de cinq Terry Wintersp. 15 représentations au Théâtre des Champs-Elysées (16 au 19 novembre). Jennifer Tiptonp. 15

Coréalisation Théâtre des Champs-Élysées / Festival d'Automne à Paris

La Caisse des dépôts et consignations soutient le Théâtre des Champs-Élysées pour l'ensemble de sa programmation.

3 Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés EL TRILOGY EL TRILOGY

Five Part Weather Invention (1999) Rupture to Leon James (1999) FIVE PART WEATHER INVENTION (1999) Groove and Countermove (2000) Aerial Maneuvers - Aria 1 - Bounding fines- Scherzo - Aria 2

Musique interprétée par Charms of Night Sky Chorégraphie Trisha Brown Dave Douglas, trompette Musique Dave Douglas , contrebasse Décors et costumes Terry Winters , accordéon Lumières Jennifer Tipton , violon

Durée du spectacle : environ 1h30 (sans entracte) Danseurs Kathleen Fisher, Mariah Maloney, Brandi Norton, Seth Parker, Le spectacle El Trilogy, composé de trois pièces, est présenté sans entracte. Stacy Matthew Spence, Todd Stone, Katrina Thompson, Deux brefs solos rythment les deux pauses entre chaque partie, sans sortie du Keith Thompson, Abigail Yager public. Durée : 20 minutes

Jeudi 16, vendredi 17, samedi 18, Trisha Brown renouvelle sa recherche au coeur même du cycle, puisqu'elle dimanche 19 novembre 2000, 20h se lance à la découverte du jazz. L'ceuvre, une trilogie, repose sur la musique Dimanche 19 novembre, 15h du trompettiste et compositeur Dave Douglas. Le mur du fond figure une 5 représentations partition musicale raturée. Un spectre de couleurs y joue le rôle de frontispice. Habillés de rouge, jaune et bleu, les danseurs signifient des notes chromati- Tarifs : 250, 200, 150, 100, 75, 50* ques. Les groupes évoluent en suivant les pulsations d'un jazz improvisé. C'est * places à mauvaise visibilité donc sur un quasi pied d'égalité qu'eux-mêmes inventent des gestes, donnant Location pour le public : 01 49 52 50 50 l'illusion de s'arc-bouter sur la partition en fond de scène. On dirait une por- tée musicale hérissée de bras, comme il s'en trouve sur des écrans de magné- tophone, avec passage au rouge. Les danseurs se meuvent de gauche à droite, se "cassent la figure", en des bûches faussement involontaires calquées sur les dérapages de la trompette. Sur une ligne au saxophone qui rend son dernier El Trilogy est présenté dans le cadre dufestival Octobre en Normandie Saint- souffle, les corps passés au noir, brûlent leurs ultimes cartouches, comme Étienne-du-Rouvray, près de Rouen autant de notes carbonisées de l'intérieur. Mercredi 18 octobre, 20h30 Murielle Steinmetz, L'Humanité, 14 déc. 1999 Jeudi 19 octobre, 19h30 La représentation du 19 octobresera suivie d'un concert de Dave Douglas et de son groupe Charms of NightSky à partir de 22h. Création :11 novembre 1999, De Singel, Anvers (Belgique) À noter égalementque La Trisha Brown Dance Company sera présente au Five Part Weather Invention est une commande du Jacob's Pillow Dance Festival. Théâtre des Gémeaux de Sceaux les Coproduit par De Singel Antwerp, Luzernertanz Choreographic Centre / 20 et 21 octobre prochain avec au pro- Luzernertheater et le Festival de Danse de Cannes. gramme For MG. (1991), Newark (1987)et Rapture to Lean James (2000). Avec le soutien de la Andrew W. Mellon Foundation et du National Endowment for the Arts. Maartin Van Severen Chairs courtesy of Rolf Fehlbaum, VITRA. 4

5 Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés EL TRILOGY EL TRILOGY

RAPTURE TO LEON JAMES (2000) GROOVE AND COUNTERMOVE (2000) Musique interprétée par Musique interprétée par Dave Douglas, trompette Greg Tardy, saxophone ténor et clarinette Dave Douglas, trompette Greg Cohen, contrebasse Greg Cohen, contrebasse , percussions Guy Klucevsek, accordéon Mark Feldman, violon Danseurs Susie Ibarra, percussions Kathleen Fisher, Mariah Maloney, Brandi Norton, Seth Parker, Danseurs Stacy Matthew Spence, Todd Stone, Katrina Thompson, Keith Thompson, Abigail Yager Kathleen Fisher, Sandra Grinberg, Mariah Maloney, Brandi Norton, Seth Durée 24 minutes Parker, Stacy Matthew Spence, Todd Stone, Katrina Thompson, Keith Thompson, Abigail Yager Leon James (1913 - 1970) fut un célèbre "Lindy Hopper", appartenant à ... D'abord les mouvements se déploient doucement, dans une grande décon- l'élite des meilleurs danseurs basés à l'Hôtel Savoy à Harlem aucours de son traction. Deux danseurs tressent de magnifiques noeuds de leurs corps, com- apogée à la fin des années 30. Le Savoy avait une réputation anti-ségréga- me si un agréable fluide chaud ou froid traversait leurs membres. Puis petit à tioniste. Ainsi, des formations de jazz de tous styles évoluaient côte à côte, les petit, les pas de danse et les figures sont brisés par des lignes plus hachées, musiciens et les danseurs se défiant et se confrontant sans cesse à de nouvelles comme deux contrepoints parallèles. La danse s'épanouit autour de la improvisations. James fut le "Roi du Savoy, et à ce titre, il avait le privilège musique de Dave Douglas avec une maîtrise étonnante, de telle sorte que les de danser le dernier tous les soirs. Il était plus particulièrement admirépour enchaînements surprennent toujours. Du prologue éclatant à l'humour ses solos improvisés et ses ruptures envers la tradition. insouciant, les lignes mélodiques donnent aux danses de Trisha Brown une magie irremplaçable

Eva Fucher, Neue Luzerner Zatung, 30 sept. 2000

Création : 17 février 2000, Eisenhower Auditorium, The Kennedy Center, Washington (USA). Création : 29 juin 2000, American Dance Festival, Durham, Rapture ta Leon James est une commande de l'American Dance Festivalet du John E Kennedy Center for the Performing Arts, Doris Duke Millennium Awards for the Caroline du Nord (USA). Modem Dance & Jazz Music Collaborations. Groove and Contermove est une commande de l'American Dance Festival et du John E Avec le soutien du National Endowment fot the Arts, la AndrewW Mellon Foundation, Kennedy Center for the Performing Arts, Doris Duke Millennium Awards for Modern Robert et jane Meyerhoff, Mrs. Roy E. O'Connor, TheCharles Engelhard Foundation Dance & Jazz Music Collaborations, le Festival Octobre en Normandie, le Luzenertanz et le Live Music for Dance. Program of the Mary Flagler Cary Charitable Trust. Choregraphic Center / Luzernertheater, the National Endowment for the Arts. Cymbals in Terry Winters' setcourtesy of PAISTE. Coproduit par Skidmore Colleges' Office of the Dean of Special Programs et le NYSCA Technology Initiative. 6

7 Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés À propos d'El Trilogy

Après une longue période consacrée exclusivement à la mise en scène d'opéra La musique de Dave Douglas est riche et intellectuellement très fine. Com- (L'Orfeo de Monteverdi), je me suis tournée vers le jazz. Les récentes créa- me Terry Winters, il est un explorateur des formes originales. Sa musique tions de Five Part Weather Invention et de Rapture to Leon James sont comporte également une composante émotionnelle qui me touche particu- l'aboutissement d'un travail en collaboration avec Terry Winters, Dave lièrement, surtout après mon approche des récitatifs de L'Orfeo. C'est pour Douglas et Jennifer Tipton, et constituent les premières étapes d'une trilogie. lui (comme pour Terry Winters) une première collaboration avec la danse, Ce nouveau projet marque aussi mon retour à des formes chorégraphiques mais sa capacité à résoudre musicalement les problèmes rencontrés a joué un courtes, à des collaborations avec les arts plastiques et la musique live. rôle important dans le processus de création, notamment pour réduire le décalage entre le temps musical et le temps dansé. Nous avons travaillé à mi- Cette expérience m'a permis d'aborder avec les danseurs le travail d'impro- chemin entre deux repères, une part d'improvisation structurée d'un côté et visation à travers des "règles de conduite" qui garantissent la cohérence une part d'écriture totalement maîtrisée de l'autre, ces deux approches étant chorégraphique de chaque pièce. Mon souhait est de saisir l'esprit du jazz possibles pour la musique comme pour la danse. interaction, fluidité, spontanéité avec l'objectif d'amener les danseurs à un niveau tel qu'ils puissent improviser ensemble sur la base du mouvement Le dernier élément unificateur de ce projet est la collaboration de Jennifer suggéré par l'un d'entre eux. Enfin, il faut élaborer un "système" qui per- Tipton que l'on considère aujourd'hui dans le milieu théâtral comme la mette aux danseurs et aux musiciens de mesurer les limites de leur discipline "déesse des lumières". J'ai beaucoup observé sa manière de travailler :elle respective pour définir en commun l'espace d'improvisation. regarde la danse avec les mains posées sur la régie lumière et elle règle "en direct". Puis elle travaille les détails sur la base de cette première structure Chacun des partenaires artistiques occupe donc une place déterminante dans intuitive. Cette trilogie est notre troisième création en commun après M.O. le projet et je souhaite vous dire quelques mots sur chacun d'eux. et Canto Piano. Terry Winters (décors et costumes) est un ami et un peintre extraordinaire que Le jour ois une pièce est donnée pour la première fois sur scène est toujours j'ai découvert au milieu des années quatre-vingts et dont le travail me touche triste pour moi. Brutalement, quelque chose se termine et je pleure inévita- profondément. Ses dernières créations sont extrèmement complexes. Jene blement. Ces nouvelles pièces semblent pourtant prendre vie d'une manière pense pas être en mesure de connaître parfaitement une de ces uvres. Quand très différente. D'une part, il y a l'improvisation qui, finalement, permettra à je regarde l'une de ses toiles, par exemple, je devine au-delà de laconstruc- la danse d'être toujours nouvelle. D'autre part, il y a je crois une approche tion formelle et de ses axes principaux, un vaste espace interne de quadrilla- beaucoup plus détachée et libre du mouvement en général. Avec la compa- ges et de formes sculptées. Cette complexité formelle est un des éléments gnie, nous accordons une attention toute particulière aux détails et à la pré- présents dans son travail pour El Trilogy. Terry Winters connait très bien le cision d'ensemble. Mais dès Five Part Weather Invention, mon assistante jazz et c'est lui qui m'a suggéré d'écouter les uvres de Dave Douglas. Carolyn Lucas et moi avons essayé de conserver les "aspérités" et les diffé- Avant même de le connaître, j'avaisun point commun avec Dave Douglas rences de chaque danseur qui donneront un certain esprit à Pceuvre. nous avions chacun de notre côté abordé la musique d' dans le passé ; lui au travers d'arrangements depièces de Webern en faisant appel Trisha Brown,1999 à l'improvisation, et moi-mêmepour Tivelve Ton Roses. Mon choix s'est arrêté sur le groupe réuni par Dave Douglaspour son récent auquel viendrontse joindre la percussionniste Sussie Ibarra et le saxophoniste .

8 9 Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés El jubilation Trilogy

matière offerte. Selon Dave Douglas, elle aurait de sa musique une Longtemps Trisha Brown refuse la musiqueelle explore la danse par la face intelligence plus profonde que la sienne ; s'il avait souvent l'impression de lui corps, articule sa recherche, développe son langage personnel et laisse s'expri- fournir des thèmes précis, elle en tirait tout autre chose, épanouissant sa mer son invention, sa vision et sa pensée dans le silence ou l'environnement musique au-delà de ce qu'il aurait pu imaginer. sonore "naturel" de lieux non conventionnels. Au début des années quatre- vingts, investissant le théâtre à l'italienne, elle adopte à sa manière l'arsenal Le va-et-vient entre la chorégraphe et le compositeur se poursuit tout au long des moyens "spectaculaires" (musique, décors, costumes, lumières) et collabore des répétitions : des séquences créées pour Five Part trouvent leur place dans avec des compositeurs vivantselle utilise alors la partition comme un Rapture to Lean lames, au point d'en devenir le thème central, comme si la environnement plastique. Les correspondances entre la musique et la danse danse anticipait la musique, de même pour certaines séquences transférées de aiguillent, aiguisent la perception et la sensibilité du spectateur, et culminent Rapture à Groove and Countermove. Trisha Brown s'était alors si parfaitement dans l'évocation atmosphérique avec For MG : the Movie. Premiers pas vers immergée dans l'ambiance et la structures musicales que la danse fusait com- l'émotion avouée ? me si elle était à l'origine de la musique. D'un autre côté, Dave Douglas était si proche de l'esprit de cette danse, que sa musique préméditait en quelque Depuis les années quatre-vingt-dix, aspirant à de nouveaux défis, Trisha sorte la chorégraphie. L'adéquation est remarquable, sans que jamais danse et Brown entreprend de chorégraphier "avec" (et non "sur") la musique. Pour ce musique ne se calquent l'une sur l'autre. Les voir s'incarner mutuellement dialogue, elle se tourne vers les grands précurseurs européens, Bach, Webern sur scène provoque une émotion rare, la jubilation. et Monteverdi. Ainsi Trisha Brown la défricheuse repartant des racines de la musique classique cisèle plus avant sa forme et son langage. Faisant danser les Les trois pièces constituent une soirée sans entracte, un tout harmonisé à chanteurs et voler les danseurs dans L'Orfeo, elle parvient à donner à voir la coup de dialogues, de leitmotivs visuels et sonores issus d'un fond partagé, musique sans s'y soumettre. symbiose du corps et du mouvement, de la musique et de la danse, vibrant spirituellement (aux deux sens du terme) dans l'espace proposé par Terry Pour continuer à avancer, cette architecte obstinée de ses propres fondations Winters et les lumières de Jennifer Tipton. renoue avec d'autres racines, intimes et culturelles : le jazz et la danse sociale afro-américaine, abordée dans sa jeunesse ;elle se choisit pour complice le Si Trisha Brown et Dave Douglas ont progressé de concert, en tandem, en compositeur Dave Douglas. décalage et/ou chacun de son côté, on pressent surtout qu'ils résonnent en sympathie. La danse surgit à l'échelle intime du corps, de l'imaginaire et de La danseuse et le musicien semblent reliés par un net penchant vers l'émo- la mémoire des individus (chorégraphe et interprètes confondus) atteint un tion. Et par Webern : dans Twelve Tone Rose, Trisha Brown réagissait de degré étonnant d'expressionnisme abstrait : la dimension personnelle s'efface toutes ses fibres à l'autrichien, dont Dave Douglas avait déjà arrangé certai- et les corps s'inscrivent comme autant d'instruments exécutant la partition. nes compositions en leur intégrant des séquences improvisées. Se cherchant Autrement dit, la musique joue des corps, la danse déploie la musique en des racines du côté de l'Europe, Dave Douglas puise souvent aux musiques trois dimensions. Klezmer (1) et tsiganes. Il allie nostalgie et humour dans des mélodies voyageuses dénotant une puissante réécriture personnelle des rythmes du La partition livrée à des improvisateurs chevronnés autorise les escapades, jazz. La liberté d'invention commune à Trisha Brown et Dave Douglas n'a éclairs de chaos balisés par la danse. Belle réussite de la part des danseurs que d'égale que leur intérêt pour la structure et l'écriture. de transmettre cette liberté jubilatoire du corps et de l'esprit, aboutissant à de nouvelles relations entre la danse et la musique, à un éventail de nouveaux Dans El Trilogy, la composition musicale a souvent précédé le travail choré- rapports à soi, à l'autre et aux autres. graphique. Trisha Brown décortiquait la partition, cherchant lesdétails de la structure auxquels ancrer sa danse ; puis elle improvisait et transmettait ce Denise Luccioni, septembre 2000 matériau à ses danseurs. Ou encore, elle les faisait improviseret retraitait la

(1) musique juive d'Europe orientale.

1 0 11 Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés tant critique que public. Cette nouvelle période de création se poursuit avec les Trisha Brown, chorégraphe Directeur artistique de la Trisha Brown Dance Company quatuors à cordes de Webern et a depuis aboutir à la création à la Monnaie de Bruxelles de L'Orféo de Monteverdi (spectacle présenté depuis au Festival d'Aix en Née dans l'État de Washington, Trisha Brown suit ses premiers cours de Provence, au Théâtre des Champs-Elysées et au Lincoln Center de New York). danse au Collège en Californie. En 1960, à l'âge de 23 ans, elle rejoint New York et devient l'un des chefs de fil du Judson Street Dance Theatre de New Récemment, Trisha Brown s'est adjointe deux nouveaux collaborateurs, l'ar- York, mouvement révolutionnaire qui changea le concept de la danse à tiste visuel Terry Winters et le compositeur et trompettiste Dave Douglas, pour donner naissance à une trilogie chorégraphique s'appuyant sur les sons jamais. Trisha Brown et ses collaborateurs furent alors proclamés jeunes créa- et structures de la musique de jazz d'aujourd'hui. Complétée par l'éclairagiste teurs de la "danse post-moderne" au sein d'un mouvement en pleine effer- vescence autour de la danse. En compagnie d'artistes avec lesquels elle partage Jennifer Tipton, cette équipe artistique a conçu une oeuvre à la fois pleine de sensualité et d'une totale modernité. une communauté d'esprit, Yvonne Rainer, Steve Paxton et Simone Forti, elle repousse les limites du mouvement imposé jusqu'alors à la chorégraphie et Parmi ses projets, une collaboration avec le chanteur Simon Keenlyside, créa- transforme ainsi la danse moderne d'une manière définitive. Ce "lieu quia teur du rôle-titre de L'Orfèo, pour une série "New Visions" au Lincoln Center révolutionné la danse" est alors imprégné d'un esprit d'indépendance et de et la mise en scène du nouvel opéra de Salvatore Sciarrino, Luci mie total irrespect envers la gestuelle "codée" de l'époque, qualités qui sontau- Traditrici. En 2002, une reprise pour une tournée internationale de L'011é° jourd'hui encore présentes dans le travail de la chorégraphe. et l'organisation d'une importante exposition, consacrée à une autre facette Elle fonde sa propre compagnie en 1970 et commence par explorer le terri- de Trisha Brown, celle de la plasticienne, abordant aussi son influence sur les artistes avec qui elle a travaillé au fil des ans. toire de son quartier new yorkais d'adoption, Soho, en créant des pièces spé- cialement conçues pour des lieux alternatifs, toits et façades d'immeuble, où Trisha Brown Dance Compagy elle flirte avec la gravité, s'y pliant ou s'en affranchissant. Avecentre autres Man Walking Down the Side of a Building - où elle annonce déjà de nouvelles Fêtant cette année son 30e anniversaire, la Trisha Brown Dance Company a manières de voler qu'elle a par la suite développées dans L'Orfèo de Monteverdi commencé à présenter ses premiers spectacles dans des lieux non convention- -, elle inspire le travail de nombreux chorégraphes et metteurs en scène en nels de Soho. Aujourd'hui, la compagnie compte douze danseurs permanents quête de lieux insolites et déroutants pour faire évoluer les corps. et se produit régulièrement dans les plus grandes salles à travers le monde. Son répertoire est passé de solos et brèves pièces de groupe à des oeuvres de Très tôt également, elle entame des recherches complexes sur lemouvement grande ampleur, jusqu'à la mise en scène d'ouvrages lyriques. en travaillant à plusieurs pièces regroupées en cycle. En 1983, avec Set and Reset, en collaboration avec le peintre Robert Rauschenberget la chanteuse Chaque lieu d'accueil de ses tournées est l'occasion de présenter le travail de Laurie Anderson, elle complète son premier cycle de travail dece genre, Uns- Trisha Brown d'une manière adapté au public : dans les universités, master table Molecular Structures, et établit un style géométrique fluide basésur classes, conférences et démonstrations renforcent l'impact des représenta- l'imprévisible qui reste longtemps l'un des repères forts deson travail. Suit la tions, et des programmes de sensibilisation aident les théâtres à créer des liens Valiant Serie, implacablement athlétique, peut être le mieux incarnéepar avec les différents publics. Les années 80 sont marquées pour la compagnie Newark, uvre puissante dans laquelle elle pousse ses danseurs à leurs limites par la collaboration entre Trisha Brown et Robert Rauschenberg. La décennie physiques et explore pour la première fois une dimension sexuée. Lélégantet suivante voit la création d'une demi-douzaine d'ceuvres en collaboration avec mystérieux cycle suivant, Back tu Zero, illustre à son tourune nouvelle phase des artistes tels que Nancy Graves, Donald Judd ou Roland Aeschlimann. de ses recherches où la chorégraphe cherche à s'éloigner d'une virtuosité con- En 1995, la compagnie s'installe sur la 61e Rue Ouest, dans un immeuble crète pour inverstir le mouvement inconscient. Ce cycle comprend le désor- qui regroupe entre autres trois studios. Des projets de plus grande ampleur mais "classique" For M. G. : The Movie. deviennent ainsi possibles. Ces nouveaux locaux permettent aussi de créer Inspirée par l'expérience de l'opéra qu'elle connaît grâce à LinaWertmtiller, une véritable école formant jeunes danseurs et futurs professionnels. La qui l'invite à créer au Teatro San Carlo de Naplesune chorégraphie de compagnie propose alors des cours de technique, de répertoire et Carmen (1986), elle se tourne vers la musique classiqueavec le dessein de d'improvisation. Cette année a été créé le Center for Dance Composition, mettre en scène sa propre production lyrique. MO., crééesur la monumen- dirigé par Trisha Brown elle-même, qui y assure une formation approfondie tale Offiande musicale de Jean-Sébastien Bach,rencontre un véritable succès en chorégraphie.

12 13 Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés Terry Winters, décors et costumes Dave Douglas, compositeur et trompettiste Artiste-peintre, diplômé en 1971 du Pratt lnstitute, Terry Winters expose aux Né en 1963, Dave Douglas grandit dans la région de New York. Il débute le États-Unis depuis le début des années quatre-vingts. En 1991, le Whitney piano à l'âge de cinq ans, le trombone à sept, avant de découvrir la trompette Museum organise une importante rétrospective de son oeuvre au Museum of deux années plus tard. Au lycée, il apprend l'harmonie jazz et se met à jouer Contemporary Art de Los Angeles. En 1998, une autre rétrospective a été de la musique improvisée alors qu'il participe en 1978 à un échange univer- présentée à Valence en Espagne puis à la White Chapel Art Gallery de sitaire à Barcelone. De 1981 à 1983, il se perfectionne à la Berklee School of Londres. Ses oeuvres font partie de nombreuses collections publiques telles Music et au New England Conservatory, tous deux à . 11 situe alors celles du Metropolitan Museum et du Musée d'Art Moderne de New York, volontiers ses influences chez Stravinsky, John Coltrane et Stevie Wonder. ainsi qu'à la Tate Gallery à Londres. Il expose régulièrement en Europe (White Rejoignant New York en 1984, il reprend des cours de trompette auprès de Cube à Londres, Galerie Fred Jahn de Munich, Galerie Marx Hetzler de Carmine Caruso. Trois ans plus tard, il prend part à une tournée européenne Berlin) et il est représenté par la galerie Matthew Martks de New York. avec , et Dr. Nerve. Au débuts des années 90, il commence à enregistrer chez divers labels indépendants. 11 a été élu Meilleur trompettiste de l'année 1998 par l'Association des Jour- nalistes de Jazz américains. La diversité des influences qu'il revendiquese Jennifer Tipton, lumières reflète dans la musique qu'il compose pour ses formationsCharms of the Jennifer 'Fipton est désormais bien connue du monde du théâtre, de la danse Night Sky, Tiny Bell Trio, Dave Douglas String Group, un quatuor etun et de l'opéra. Ses dernières collaborations dans le domaine du lyrique com- sextette de jazz, un octuor électrique, ainsi que des projets plus récents ex- prenaient Plânsel et Gretel à l'Opéra National du Pays de Galles et Les plorant les points de rencontre entre l'improvisation et la musique indienne, Dialogues des Carmélites à l'Opéra de Santa Fe ; pour le théâtre parlé, elle a la musique concrète et la musique orchestrale. Il se produit aussiavec Masa- réalisé récemment The Dead de James Joyce à New York et Richard III (Yale da, la formation de et a enregistré avec entre autres , Repertory Theater). Enfin, pour la danse, elle a imaginé les lumières de la 7 , , Suzanne Vega, Ed Thigpen... Symphonie de Beethoven montée par Twyla Tharp pour le New York City Ballet et L'Arabesque de Paul Taylor. Elle enseigne la lumière à Yale (département Théâtre).

Dave Douglas en tournée en France et Belgique Parallèlement aux représentations en France d'El Trilogyavec la Trisha Brown Dance Compagny, Dave Douglas donneraune série de concerts avec son groupe Charms of Night Sky.

- 19 octobre Saint-Étienne-du-Rouvray (près de Rouen) La représentation d'El Trilogy dans le cadre d'Octobreen Normandie du 19 octobre sera suivie d'un concert de Dave Douglaset de son groupe Charms of Night Sky à partir de 22h. - 20 octobreStrasbourg - 21 octobreNancy - 22 octobreBruxelles - 24 octobreCaen Et pour toutes informations complémentaires www.davedouglas.com

15 14 Document de communication du Festival d'Automne à Paris - tous droits réservés Théâtre des Champs-Élysées Dossier de presse El Trilogy Rédaction : Nathalie Sergent, septembre 2000

Sources et remerciements Thérèse Barbanel / Les Artscéniques Festival d'Automne à Paris www.davedouglas.com www.trishabrowncompany.org

Les textes appartiennent à leursauteurs. Conception graphique : Daniel Chompré

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