REPUBLIQUE DE Tanindrazana- Fahafahana-Fandrosoana

MINISTERE DE L’ EDUCATION NATIONALE ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DE FIANARANTSOA

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

FILIERE : Maîtrise Spécialisée en Formation et Développement

Mini Mémoire :

« FORMATION EN SRI ‘’ SYSTEME DE RIZICULTURE INTENSIVE ‘’, CHANGEONS DE CAP VERS LES COLLEGES RURAUX »

Lieu de recherche : District d’ II

Réalisé par : FANJAMALALANIRINA VOAHIRANA Andrée Sylvie

-Février 2008 -

1 AVANT-PROPOS

Quand l’opinion citoyenne est alarmée par l’insuffisance alimentaire, surtout, par la pénurie de riz, aliment de base de Malagasy, il nous a fallu, en tant que éducateur de métier, d’apporter notre contribution à la recherche des solutions pouvant réduire au moins la partie des problèmes tributaires de ce fléau.

Le but principal de cette œuvre est évidement de proposer des démarches « technico-agricoles» en vue d’une amélioration du système éducatif suivant les potentialités présentes dans chaque localité d’origine des écoles et dont le but final sera, de promouvoir le développement de l’homme pour devenir responsable et converti de changer son niveau de vie dans la meilleure condition.

Nous souhaitons que tous les collègues responsables de l’éducation et agents de développement apprécient le moindre fruit qu’apporte cet ouvrage et s’il a vu le jour, c’est grâce aux aides et conseils de différentes personnalités et aux efforts de l’auteur certainement.

Qu’il veuille de trouver ici notre profonde gratitude et nos vifs remerciements à toutes les personnes,

de près ou de loin, qui ne ménagent pas leurs efforts à nous aider malgré leurs lourdes tâches et ont

contribué à la réalisation de ce livre.

L’auteur.

FANJAMALALANIRINA VOAHIRANA Andrée Sylvie

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INTRODUCTION

Le stage de recherche fait partie intégrante de la formation sur la « Maîtrise Spécialisée en Formation et Développement ». Nous avons effectué ce stage au sein du SRAPA ( Service Régional d’Appui à la

Production Agricole » sis à Ambalavola, Commune Urbaine d’Antsiranana. Ce service a un but très précis tel que l’amélioration de niveau de vie des paysans en leur professionnalisant en technique de production agricole moderne pour augmenter leurs revenus familiaux.

Ce stage nous permet donc de nous informer davantage sur le SRI ( Système de Riziculture Intensive), la potentialité rizicole que possède le District d’Antsiranana II ( lieu où nous avons consacré notre recherche), les problèmes et contraintes divers à propos de cette technique de culture. Tout cela nous incite donc d’opter le thème suivant comme objet de recherche : « Formation en SRI , changeons de

cap vers les collèges ruraux »

Comme le SRI prend une importante place dans la production rizicole à Madagascar en ce moment

pour lutter contre la pénurie et la flambée des prix du riz qui se renouvellent sans cesse; à part cela, le

monde rural est considéré comme domaine d’Action de Développement visé par l’état malagasy.

Ainsi, c’est pour ces raisons que nous avons voué notre recherche à ce domaine.

Cependant certaine résistance s’impose au niveau des paysans lesquels pratiquent toujours la méthode

traditionnelle malgré les efforts des techniciens agricoles. Ces derniers sont manifestés de temps en

temps de les persuader à opter les méthodes et techniques culturales moderne.

En outre, les lycées agricoles sont également en nombre insuffisant et ne peuvent recevoir que de

faible nombre d’élèves dans l’île toute entière.

Compte tenue de tous ces cas, nous posons donc la question suivant : « Quel type de formation

faudrait-il proposer pour résoudre les problèmes des riziculteurs Malagasy ? ».

Nous pensons que pour y aboutir, il faut partir en aval en faisant les collégiens comme maillon entre

les enseignants à former et les parents d’élèves et leurs proches, bénéficiaires finaux de ce projet :

3 avec la formation théorique qu’a acquise les enseignants, ils feront les travaux pratiques avec leurs

élèves. Ici les élèves sont parmi les moyens de transferts de compétences pour parvenir à notre objectif.

Comme toute recherche, il s’avère nécessaire de se servir d’une méthodologie. Alors nous avons adopté les démarches suivantes : après avoir déterminé les objectifs et bénéficiaires de la recherche, nous avons collecté des informations et données appropriées pour une étude de faisabilité auprès de différentes personnalités (techniciens, autorités locales, paysans, élèves , personnel enseignant et administratif des collèges ruraux,…..) ; à part cela nous avons puisé également des informations par les presses ( radio, télévision, journal….) et les livres pédagogiques et documentaires divers.

Après analyse et constatation des faits, nous avons dressé un plan d’activité réalisable à propos de la recherche.

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, voici les grandes parties de l’œuvre ; elle se divise en deux parties et chaque partie comprend deux chapitres :

- La première partie est consacrée à « l’Etat des lieux en vue d’une étude de faisabilité » et

« la production rizicole et son évolution ».

- Tandis que la deuxième partie, elle comprend donc « l’analyse de la pratique de SRI » et « la

résolution à mettre en œuvre au sein des collèges ruraux ».

4 I ère Partie

CHAPITRE I

ETAT DES LIEUX EN VUE D’UNE ETUDE DE FAISABLITE

I DESCRIPTION GEOGRAPHIQUE DU DISTRICT D’ANTSIRANANA II

Antsiranana II fait partie des cinq districts de la Région DIANA. Il porte le code postale « 202 ». Sa superficie est 7012 km². Il occupe le 33.5% de la superficie totale de la région de DIANA. Selon le nouveau découpage territorial il comprend vingt et une (21) communes rurales dont : , Sakaramy, Antanamitarana, , , Antsahapano, Mahavanonana, , , , , Anivorano Avaratra, Bobakilandy, antsimo, , Ambondrona, , , , , Ankarongana Mais comment se présentent-ils ses aspects physiques ?

I. 1 Caractères physiques du lieu de recherche

I.1.1-Type des sols dans le District d’Antsiranana II

 Sols ferrugineux sur basaltes

Ce genre de sols concerne le pourtour de la montagne d’Ambre et la basse altitude d’Antsiranana sur les grès plateaux de Sahafary et le sable dunaire de l’Est lequel est réservé au boisement et culture d’arbres fruitiers.

 Sols ferralitiques d’origine volcanique basique

On les rencontre surtout dans les massifs, les flancs, les plateaux d’Ambre et aussi la presqu’île d’Ampasindava. Ce sont des sols riches ayant plusieurs vocations dont la plupart est destinée à la culture de RIZ, de légumes, de fruits et de cultures industrielles et de rentes ; grâce à leur fertilité, ces types de sols sont très favorable pour le SRI sans utilisation d’engrais. Les deux versants massifs de l’Ambre sont très opposés : -A l’ouest, la principale activité est la riziculture associée à l’élevage bovin. Ce sont les routes qui demeurent le majeur problème. Par exemple, l’axe Antsiranana-Andranofanjava est praticable 05 mois sur 12 seulement. Cette zone Ouest, concernant aussi les communes d’Antsahapanao, de Mangaoko, Mosorolava et Bobasakoa, est délaissée par l’état. Cependant, elle reste le grenier de la région malgré sa mise à l’écart. -A l’Est, l’activité traditionnelle repose sur la riziculture et l’élevage mais la proximité du marché urbain à AntsirananaI a permis le développement des cultures maraîchères, ce qui lui confère une forte originalité. Le réseau routier qui relie vers le District explique la relative

5 importance des échanges et du peuplement (Commune Anivorano-Avaratra 42habitants/km², 39.5/km² alors qu’à Andranofanjava dans l’Axe Ouest affiche 1.5habitants/km²

 Sols hydromorphes

Ils sont situés dans les zones marécageuses, les dépressions et les cuvettes, ils sont exploités pour la riziculture de la deuxième (2è) saisons et la culture de tabac.

Le District d’Antsiranana II possède des types de sols riches et favorables pour la riziculture et d’autres cultures de contre saison qui peuvent remplacer le riz après la moisson . IL A DONC UNE PONTENTIALITE AGRONOMIQUE ET SURTOUT RIZICOLE.

Le climat joue un rôle important dans l’activité agricole. Comment s’affiche-t-il dans le District d’Antsiranana II ?

I.1.2-Etat climatique

En général, la région DIANA est soumise à un climat tropical caractérisé par une alternance d’une saison fraîche et sèche de Mai en Novembre et d’une saison humide et chaude à partir de Décembre. Ce climat se repartit dans trois zones climatiques bien distinctes. Mais le district d’Antsiranana II s’inclut dans deux zones climatiques différentes :

 Zone Nord :

-Caractérisé par une température annuelle de 26°C, une amplitude thermique moyenne de 6° à 13°C et la présence de sept mois secs de Mars à Octobre et la précipitation moyenne annuelle de 940mm.

 Zone de la montagne d’Ambre et de Tsaratanana

Elle est caractérisée par un climat tropical semi humide où, sous l’effet de l’altitude, la température se rafraîchit (une moyenne annuelle de 18°C et une amplitude thermique de 7°C). La pluviométrie est de 1500mm en 116jours. La Région est rarement frappée par des perturbations cycloniques.

Selon ces caractères climatiques que possède le District d’Antsiranana II, il est rare qu’il soit victime d’inondation. Sa pluviométrie stable permet aux paysans de cultiver sans crainte durant toute l’année. Alors grâce à ses plaines fertiles, ses sols d’origine volcanique et ses caractères climatiques convenables, ce District affiche UN IMPORTANT ATOUT EN VUE D’UNE VULGARISATION RIZICOLE INTEGREE.

L’eau constitue toujours l’un des problèmes majeurs pour la culture surtout celle de la riziculture. Comment la maîtrise-t-il le District d’Antsiranana II et ses usagers ?

I.1.3 Aménagements Hydro agricoles

Le projet Micro hydraulique n’existe pas dans la région et les petits périmètres irrigués par des infrastructures hydrauliques traditionnelles ne sont pas encore recensés. Donc il n’y a pas des données disponibles pour ces deux types de réseaux.

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Les grands et petits périmètres irrigués n’ont jamais bénéficié d’une réhabilitation complète. Des associations se forment dans les réseaux gérés par l’administration et dans des périmètres quelconques entreten us par un groupe de cultivateurs. Mais ces associations, dont quelques-uns des membres hésitent à aller jusqu’au bout, travaillent sans statut légal. Dans le District d’AntsirananaII, il n’y a qu’une association, parmi les onze existantes, qui n’est pas légale. Les périmètres gérés par les associations se trouvent tous, dans l’axes Est de la Montagne d’Ambre. Neuf cent cinquante-sept (957) usagers peuvent en bénéficier dans cette zone. Tandis que la partie Ouest qu’occupent les communes d’Antsampano, de Mangaoko, d’Andranofanjava, de Mosorolava et de Bobasakoa est délaissée par l’Etat autant qu’en réseau routier. Et seule la commune rurale de Mosorolava qui affiche 100 unités de barrages individuels et collectifs. Même s’il y a des problèmes à ce propos les cultivateurs utilisent sans crainte l’eau des sources et des affluents pour irriguer leurs rizières. Bref, les périmètres hydrauliques et les micros périmètres sont nombreux, leur superficie totale dépasse le triple des réseaux classés.

L’EAU NE POSE PAS TROP DES PROBLEMES DANS LE DISTRICT D’ANTSIRANANA II, SA GESTION QUI DEMANDE DE GRANDS EFFORTS ET DE TENACITE

Voici en ce qui concerne les caractères physiques du District d’Antsiranana II. Mais comment se présente sa situation démographique ?

I 2 Caractères démographiques

I 2 1 Effectif de la population et son évolution

D’après le RGPH (1) 1993, le District d’Antsiranana II comptait 57 373 habitants. Cet effectif atteint 77 218 en l’an 2000 selon le recensement administratif contre 359 227 pour l’ensemble de la Région. Sa densité est 8.2 habitants/ km2 en 1993 et devient 11 habitants/ km2 en 2000. Les taux de natalités 2.9 % sont certainement sous évalués, faute de non déclaration de la plupart des enfants nés dans les communes ou fokontany éloignés des villes. Tandis que la moyenne pour Madagascar étant 4.33 % en 1992 selon l’Enquête Nationale Démographique et Sanita ire. Par contre la présence de FISA (2) dans le District d’Antsiranana I diminue le taux de natalité. Son action sur le planning familial aide beaucoup la population de ce District et de sa proximité comme celui d’Antsiranana II à gérer la taille de sa famille.

I. 2 .2 Taille de ménage

Le District d’Antsiranana II présente 14 968 chefs de ménage sur 57 373 de la population totale. Cela donne un taux de 3.9 (nombre de personne par ménage). Cela explique que la taille de ménage oscille autour de quatre personnes par ménage.

(1) RGPH : Recensement Général de la Population Humaine (2) FISA : Fianakaviana Sambatra

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Avec le taux de natalité 2.9% et la taille de ménage au nombre de quatre personnes, le District d’Antsiranana II n’a pas d’impact négatif à redouter au niveau de son développement Socio-économique.

I 2 3 Taux de la population active

Tableau 1

Classe d’ages Effectif Taux en % 0 - 19 31 080 56.17 20 – 64 23 427 40.83 65 et plus 2 866 5.00 TOTAL 57 373 100

On observe que le District d’Antsiranana II présentant presque de 55% de la population compte des jeunes gens, la classe d’age de la population active est environ de 41 %. Mais au niveau de chef de ménage, parmi les 14 968, ce sont 14 020 qui ont de profession bien déterminée.Et cela donne 93.66%. Ce dernier explique que ce district possède une croissance très élevée au point de vue de la population en pleine activité.

I.2.4 Population agricole

Population agricole District Population rurale Effectif % Population Antsiranana II 57 373 39 486 68.82

Parmi les 39 486 de population agricole, il y a 10 391 chefs de ménage qui s’occupent de l’activité agricole. Ce qui fait 74 % des chefs de ménage actifs. Alors la majoration de la population active du District d’Antsiranana II se verse dans les activités agricoles.

I.2.5 Niveau d’instruction du chef du ménage

Parmi les 14 098 des chefs de ménage, ce sont 51.96% qui ont fréquenté l’école. Par contre, dans l’ensemble de la population rurale, on observe 74% ayant fréquenté l’école. Cela explique que la population du District d’Antsiranana II s’intéresse aussi à l’éducation.

Ces caractères démographiques du District d’Antsiranana II prouvent que sa population a de vocation agricole compte tenu de sa faible densité et sa taille de famille favorable à un projet de développement pouvant améliorer leur niveau de vie et surtout leur capacité de production culturale. Elle peut progresser vigoureusement.

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Voici en ce qui concernent les caractères démographiques du District d’Antsiranana II mais comment trouve-t-on sa situation socio-économique et culturelle ?

I 3 Situation socio-économique et culturelle

I 3 1 Les infrastructures scolaires

Tableau 3 : Source DIRESEB 2002

Sous-préfecture E P P C E G LYCEE Public Privé TOTAL Public Privé TOTAL Public Privé TOTAL Antsiranana II 111 7 118 7 1 8 0 0 0

DIRESEB : Direction Inter Régionale de l’Enseignement Secondaire et de l’Education de Base

Tableau 4 : Données scolaires NIVEAU II DE LA CISCO D’ANTSIRANANA II (2005-2006)

CISCO Nombres d’Ecoles Nombres d’Elèves Nombres d’Enseignants PUB PV TOT PUB PV TOT PUB PV TOT Antsiranana II 7 5 12 1 388 367 1 755 54 dont 8 62 10 FRAM

Source : DREN DIANA PUB : Public PV : Privé TOT : Total DREN : Direction Régionale de l’Education Nationale DIANA : Diego, , Nosy-Be, .

Tableau 5 : STATISTIQUE DE L’EXAMEN BEPC

CISCO 2001 2002 2003 2004 2005 Antsiranana II Inscrits 103 117 91 171 208 Présents 100 110 85 167 198 Admis 69 11 06 57 103 Pourcentage 69 % 09.40 % 07.05 % 34.13 % 52 %

Source: SEG- DREN/ DIANA SEG: Service de l’Enseignement Général

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Tableau 6_ : ABANDON SCOLAIRE selon le SEXE et NIVEAU

SEXE Effectif Filles Effectif Garçons NIVEAU PRIMAIRE 100 53.7 % 100 64.8 % SECONDAIRE 100 67.7 % 100 59.4 % Premier cycle

On observe de nouvelles créations des collèges Privés dans le District, ce qui explique l’importante considération de l’Education d’une part et le manque d’infrastructure d’accueil aux collèges publics d’autre part. Quant aux résultats du BEPC et l’abandon scolaire, surtout au collège, lesquels sont souvent interdépendants, d’un coté, tout cela est dû par l’inexistence de Lycée dans le District. Mais d’autre part, c’est à cause du niveau de vie des parents qui ne pouvant pas subvenir aux frais scolaires et besoins vitaux des enfants pour aller étudier dans d’autres Districts comme Antsiranana I

I.3.2 Infrastructure socioculturelle

Le District d’Antsiranana II n’est pas doté des infrastructures dures et importantes pour se cultiver comme dans les communes Urbaines tels que terrain ou gymnase sportif, salle de culture et cinéma. On compte deux communes seulement qui possèdent de Centre de Lecture et d’Etudes Francophones (CLEF). On les trouve à et Joffre-Ville. Tandis que quatre autres communes ont des Centres de Ressources Polyvalentes (CRP) qui sont sis Ankarongana, Ramena, Sadjoavato et Joffre-Ville. A part cela, ce n’est que par initiative de quelques personnes qui mettent en place dans certaines communes des salles de VIDEO où les paysans peuvent regarder de film. Pourtant cela n’apporte que des problèmes sociaux : augmentation de délinquance juvénile et accroissement de violence de toute sorte. Même si ce District d’AntsirananaII est dépourvu des infrastructures sportives normalisées, on y trouve quand même des communes qui peuvent fonctionner des clubs de football ; d’ailleurs l’autre sport mais aussi loisir très considéré et préféré de ce District est le « MORAINGY ». Des organisateurs expérimentés ont le don de le programmer selon les circonstances, autant dans le temps que dans l’espace.

Le manque d’infrastructures socio- culturelles dans le District d’Antsiranana II ne permet pas à sa population de s’épanouir et de s’évoluer à l’amélioration de son niveau de vie surtout d’ordre socio-économique.

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I.3.3 Accès à l’information

Presque la majorité de la population d’Antsiranana II n’a pas accès aux mass média surtout au journal. Ce sont les Stations Radio RNM ( Radio Nationale Malagasy) et MBS (Madagascar Broadcasting System) qui peuvent couvrir la vaste partie d’Antsiranana II et à part ceux-là, la Radio Rurale sise à Anivorano Nord laquelle est branche de la RNM. Mais, 25% environ de la population qui sont auditeurs de ces « Stations- Radio » et il n’y a que 10% qui ont intérêt à écouter le bulletin d’information et le programme sur l’animation rurale. Ce sont les personnes adultes qui s’intéressent les plus à l’écoute des journaux parlés. En ce qui concerne la télévision, ce sont encore ces deux stations suscitées qui s’en occupent. Le manque d’infrastructure en électrification rurale augmente le nombre de non accès aux média, en plus les stations « recharge- batteries » n’existent qu’en ville d’Antsiranana I. Mais le prix de recharge et le frais de déplacement coûtent chers pour les paysans. De même pour les piles électriques utilisées pour la radio car il faut avoir des postes radio à haute fréquence pour le monde rural éloigné. Or, le poste de radio de ce type consomme au moins quatre piles à grand model de huit cents ariary (AR 800,00) la pièce. Et pourtant ces piles ne durent pas plus de deux semaines. Pour « les communications - informations » téléphoniques, malgré les efforts et initiative menés par TELMA, CELTEL, et ORANGE en vue de couvrir la région DIANA , quelques communes du District d’Antsiranana II seulement peuvent bénéficier de leur offre et extension .

Bref, le District d’Antsiranana II ne possèdent pas des infrastructures en « communication- information »convenables et urgemment essentielles aux besoins des paysans. Beaucoup restent encore à faire. Et cela demande de la contribution et de l’initiative de tout un chacun pour les résoudre en apportant des solutions efficaces et adéquates pour la promotion rurale .

Mais comment fonctionnent-ils les réseaux routiers ?

I.3.4 Les infrastructures routières

La route est parmi les moyens et supports la plus indispensable et essentielle de la vie paysanne. C’est la communication idéale des paysans pour le transport de leur production fermière. Mais elle présente encore du problème majeur au niveau de développement rural. Et les communes rurales de l’axe Ouest du District d’Antsiranana II en souffrent énormément car les routes ne sont pas praticables que cinq mois sur douze (5 mois/ 12). Or, cette partie de ce District est considérée l’un des greniers rizicoles de la région DIANA.

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Tableau 7 : classification des infrastructures routières

SUBDIVISION CLASSE RNP RNT RP RC TOTAL (Km)

Subdivision 7 RB 114 20 80 6 200 Antsiranana I et II RTA - - - 6 6 RTB2 - - 171 114 285 RTB0 - - - 290 290

TOTAL 114 20 231 416 781

Source : MTP (Ministère de Travaux Publics) (Louis Berger International Inc. 1997) RNP : Route Nationale Primaire RNT : Route Nationale Temporaire RP : Route Provinciale RC : Route Communale RTBO : Route en terre avec largeur non définie

Seules les communes qui se situent sur le long de la Route Nationale N° 6 (RN6) qui ont bénéficient de route bitumée. Les routes reliant les communes sont presque en terre lesquelles restent impraticables en saison de pluie. Et les collecteurs de riz en profitent pour leur avantage. Ils ont osé à augmenter les prix de riz jusqu’à deux ou trois cents pour cent (200 à 300 %) dans le District voisin comme Antsiranana I en période de soudure, et même les villages producteurs en sont aussi victimes. Or, ils ont acheté la production à prix très bas auprès des paysans lors de la saison sèche.

Le District d’Antsiranana II affiche encore des communes enclavées à cause des infrastructures routières non aménagées. Cela empêche son développement Socio- économique.

Du point de vue des US et coutumes et croyance diverses, comment tout cela se passe-t-il dans le District d’Antsiranana II ?

I .3.5 . Les US et coutumes et croyance diverses dans le District d’Antsiranana II

 « TABOU – Tany » : Tous travaux de terre sont interdits aux jours de « Mardi et / ou jeudi surtout dans l’axe Ouest du District. C’est à ces jours qu’on peut rassembler beaucoup des gens à assister à une réunion.

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 « TABOU –protection » :

Pour ceux qui tiennent de « talisman protecteur », ils ne travaillent pas également les Mercredi et/ ou Vendredi, qu’ils les appellent »ANDRA-BE » Et les chrétiens, ils ont eux aussi leur jour SABBAT pour s’arrêter au travail le SAMEDI ou DIMANCHE selon leur religion.

 « TABOU –Funérailles

Encore dans l’axe OUEST du District d’Antsiranana II , ce sont les SAMEDI et LUNDI qui sont considérés comme jours propices aux funérailles. Il est fort probable de trouver des gens oisifs dans cette zone. D’ailleurs, quand quelqu’un est mort là- bas, surtout quand il s’agit d’une personne adulte ou riche, tous travaux sont interrompus dans le village. Tout le monde se réunit pour éprouver de la sympathie auprès de la famille de la personne décédée. Et la veillée dure au moins trois ou quatre jours. Cela dépend des jours propices aux funérailles aussi et qu’elle pourrait se prolonger jusqu’à une semaine. Ce n’est pas étonnant si on trouve encore dans cette partie Ouest la riziculture irriguée mais sans repiquage, fautes de temps perdus pour les tabous et la volonté de s’évoluer d’ailleurs. Par contre, la population de « l’axe Est » est plus ou moins civilisée. Elle n’y tient que le TABOU – TANY, le MARDI pour la plupart. On y trouve de SRA (Système de Riziculture Améliorée) : repiquage en ligne, sarclage, et traitement phytosanitaire ; de différente sortes d’associations oeuvrant sur le SRI et la gestion de l’eau y sont également mises en place.

La fixation excessive aux tabous est l’un des facteurs qui empêche le développement et la promotion rurale dans le pays sous-développé comme Madagascar. Dans le District d’Antsiranana II ce sont les gens d’origine Antakarana et Sakalava de l’Ouest qui en ont sévèrement respecté. Or, un milieu rural est fait de personnes qui agissent, qui travaillent, et qui prennent de décisions face à des situations diverses et toujours changeant de notre monde actuel. Et ces personnes doivent s’adapter à ces situations, s’évoluer et modifier leurs comportements

« Le développement consiste à tourner vers le progrès des millions de volonté »(1) Mais d’après les structures socio-économiques et culturelles, les tabous, les opinions les traditions , toutes trop générales et parfois désespérantes, comment pourrait-on y faire face et apporter des contributions encourageantes pour les paysans ? Avant d’en concrétiser, nous allons voir d’abord LA PRODUCTION RIZICOLE DANS LE DISTRICT D’ANTSIRANANA II et son évolution.

(1) M. ROSSIN, Bulletin Pédagogique Bimestriel (LA PROMOTION RURALE, N° 42/ Nov. Déc 1971)

13 CHAPITRE II

LA PRODUCTION RIZICOLE ET SON EVOLUTION DANS LE DISTRICT D’ANTSIRANANA

II SUPERFICIE OCCUPEE PAR TYPE DE CULTURE

Tableau 8 : extrait (1999) monographie du Nord

Types de Spéculation Superficie culture

Cultures Riz manioc, maïs, 27 475 ha, soit 96,38% vivrières haricot, patate douce, des terres cultivées dont pomme de terre 85 % occupée par riz

Cultures Arachide, coton 1310 ha soit 4,5 % de la industrielles superficie cultivée

Cultures Fruits et légumes 5,42 % Fruits maraîchères 4,33 % Légumes

Dans le District d’Antsiranana II , sur 28 785 ha de la Superficie cultivée, 27 475 ha sont occupées par les cultures vivrières, dont le riz aliment de base domine à plus de 88% de ces cultures et 85% de la superficie cultivée

II .1 SUPERFICIE DE RIZICULTURES PAR RAPPORT AUX AUTRES SPECULATIONS DES CULTURES VIVRIERES

Tableau 9

Surface DISTRICT Année Totale RIZ Manioc Maïs Patate Haricot Pomme vivrière douce de terre

1997 27678 24935 590 1935 48 85 85 1998 28595 25685 810 1890 50 85 75 Antsiranana II 1999 27475 24520 800 1950 50 85 70 2000 31572 24550 700 4500 50 85 70 2001 31572 24580 780 6002 50 85 75

*Source : Annuaire Statistique Agricole (2001)

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Parmi les cultures vivrières le riz prend une place primordiale. La riziculture mobilise une surface totale de 24580ha en 2001 dans le District d’Antsiranana II soit 77.85% des spéculations vivrières, le reste (manioc, mais, patate douce, Haricot, et pomme de terre) servent des cultures d’appoint.

II.2-L’EVOLUTION DE LA SUPERFICIE RIZICOLE DE 1998-2001

DISTRICT 1998 1999 2000 2001

Antsiranana II 25685 24520 245550 24580

Source : Extrait dans l’annuaire Statistique Agricole (2001) Durant ces 4 années on observe une légère hausse de superficie rizicole de l’ordre de 0.12%.

II.2.1 Types de riziculture et temps de travaux

On observe deux types de rizicultures dans le District :  Riz irrigué  Riz pluvial

 RIZ IRRIGUE

La culture du riz irriguée peut être pratiquée suivant deux méthodes : le semis direct et le repiquage. Le premier se fait sur : les plaines,, les flancs rocailleuse ; tandis que le second s’effectue sur les rizières avec ou sans diguettes, les rizières sur marais, et les rizières semis pluviales. Pour la méthode les temps des travaux sont respectivement 227,5 jours et 161,5 jours pour la plaine et flanc rocailleux .Tandis que pour le repiquage ce sont 229,225 ; 140, et 186 jours pour les rizières avec diguettes, sans diguettes, sur marais, semi pluvial. Faute de moyen et de bonne volonté, la méthode de culture est encore archaïque. C’est ainsi que les paysans dépensent beaucoup de temps pour la préparation de la récolte

 RIZ PLUVIAL

Le riz pluvial peut se pratiquer suivant trois méthodes à savoir « semis à la volée », « semis au semoir » et « semis en poquets ».Pour la durée de travaux, ce sont 120, 116, et 162 jours pour les méthodes suscitées. Ici, l’exploitation de la terre est assez facile et ne demande pas beaucoup de temps par rapport à celui du riz irrigué.

II.2.2 – Rendement et production rizicole

Les tableaux suivants montrent l’évolution du rendement et production de paddy durant les campagnes 1998-1999 ; 2000-2001 ; 2001-2002.

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Tableau 11 : Extrait de l’évolution du rendement et de la production par District

Riz de Bas – fonds et pleines Riz irrigué Riz semi pluvial Riz de Riz de DISTRICT Tanety Tavy Repiquage Semis Repiquage Semis direct direct Superficie 5227 11749 121 2004 5345 74 (ha) Antsiranana II Rendement 2,623 1,41 2,017 1,054 1,006 0,805 (T/ha) Production 13710 16 566 244 21112 5377 60 (T)

Source : SSA / DPEE Min Agri – DRA Antsiranana- campagne (2000-2001) (ha)= hectare SSA= Service de Statistique Agricole (t/ha)= Tonne par hectare MINAGRI= Provinciale Ministère de l’Agriculture (T)= Tonne DRA= Direction Régionale de l’Agriculture

Tableau 12 : Extrait de l’Evolution de Superficie et rendements par district

Campagne 2000-2001 Campagne 2000-2001 DISTRICT Riz irrigué Riz semi Riz irrigué Riz semi pluvial pluvial Antsiranana II Superficie (ha) 11.240 4570 15 848 6 809 Rendement (T/ha) 2,17 0,91 2,52 1,11 Production (II) 24 390 4113 39 917 7524

Durant ces trois années de campagnes, le repiquage est l’un des thèmes de vulgarisation du PNVA (Programme National de Vulgarisation Agricole). Malgré cet effort d’amélioration, le rendement ne dépasse pas de 2,5 T/ ha pour l’ensemble de la région et de 2,17 T/ha pour le District d’Antsiranana II. La production augmente très légèrement.

Tableau 13 : Evolution de la production de Paddy en tonnes (Extrait)

DISTRICT 1996 1997 1998 1999 2000 2001 ANTSIRANANA II 47320 51170 50710 52380 28503 47441

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On constate que le niveau de production de paddy dans le District d’Antsiranana II a tendance à la hausse de 1996 jusqu’en 1999. En 2000 la production a baissé puis elle a augmenté de nouveau en 2001. Cette variation est due : - Aux maladies et insectes ravageurs, RYMV (panachure jaune du riz) et poux du riz) - Aux aléas climatiques : insuffisance de la pluie ou sa mauvaise répartition - Aux manques des matériels agricoles pouvant favoriser l’extension face à une main d’œuvre très faible. - A l’insuffisance des intrants agricoles auprès des producteurs avec leurs prix exorbitants. Tout cela incite les paysans à abandonner les rizières au profit des Tavy, dont l’exploitation n’engendre pas de dépenses supplémentaires et d’autant plus les rendements sont acceptés par les paysans En outre cette culture sur brûlis ou Tavy faite sur les flancs des montagnes forestières n’exige pas trop de soins : sans repiquages, semis en poquet, très peu de sarclage et sans irrigation (eau de pluie). Pourtant cette pratique a un gros inconvénient : LA DESTRUCTION des forêts. Après une année de culture, les sols sont laissés en jachère et la culture est déplacée vers un autre endroit de la forêt et ainsi de suite… .Cette méthode est destructive qu’il faut réduire autant que possible. La raison évoquée par les pratiquants de cette méthode est l’insuffisance de terres aménagées dans les bas-fonds

II.2.3 CONDITION DE DEVELOPPEMENT RIZICOLE

 Potentialités :

• Existence de plaines et marais pouvant être aménagés en rizières. • Sols très fertiles et vastes permettant la culture, attelée ou même mécanisée • Climat favorable • Nombreux points d’eau • Existence de prototype de matériels adaptés • Service d’Appui et d’encadrement (public, ONG, projet…) • Disponibilité d’intrants

 Contraintes

• Contraintes naturelles : aléas climatiques, ensablement des canaux et des rizières, baisse de la fertilité. Tout cela est dû aux cultures sur brûlis, exploitation forestière, feux de brousse • Infrastructures hydro- agricoles défectueuses et non entretenues : pas de maîtrise d’eau. • Droit coutumier et droit légal conflictuel • Terrain domanial non immatriculé • Problèmes fonciers • Hausse du coût des intrants et faiblesse du surplus monétaire en hectare. • Insuffisance de techniciens encadreurs des paysans • Enclavement des zones de production • Inexistence du système de financement (micro- crédit) • Insuffisance de producteurs de semences riz pluvial et de variétés de riz tolérantes à la virose et de cycle court • Le métayage

17 II .2.4 COMPTES CARACTERISTIQUES DE CULTURES

Tableau 14 : Comparaison des résultats

Type de Charge (Fmg/ha) Produit ( Fmg/ha) Revenu net riziculture (fmg/ha) Riz irrigué Semis Préparation Sol : 140 000 Production 80 daba à 800 000 direct (piétinage, diguettes) 10 000 fmg à la -590 000 Semis : 260 000 récolte (mise en meules, Soit 800 000 fmg 210 000 battage, vannage) Transport 40 000 Semence : 150 000 10 daba x 15 000 fmg 590 000

Riz irrigué Préparation Sol : 290 000 Production : 200daba 2 000 000 repiquage (labour, hersage, à 10 000 fmg à la - 1 010 000 Diguette) récolte soit Pépinière : 20 000 2 000 000 fmg 990 000 Repiquage : 100 000 Entretien : 240 000 (sarclage, surveillance eau) Récolte : 255 000 (Coupe, mise en meules, battage, vannage) Transport : 45 000 Semence : 60 000 4 daba à 15 000 1010 000

Riz pluvial Préparation sol : 280 000 Production : 75 daba 750 000 (nettoyage, labour, à 10 000 fmg à la - 680 000 hersage) récolte : 750 000 fmg Semis et enfouissement : 30 000 70 000 Entretien : 50 000 (Sarclage manuel) Récolte : 170 000 (coupe, mise en meule, battage vannage) Transport : 30 000 Semence : 120 000 8 daba à 15 000 680 000

Source : Monographie du Nord, Direction Régionale d’Agriculture d’Antsiranana 2001

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La culture de riz irrigué repiqué peut rapporter aux paysans mais demande de surplus de travaux. En plus, les infrastructures telles que les points d’eau ne leur permettent pas de la pratiquer et l’ancrage à la méthode traditionnelle est un autre problème qui nécessite une sensibilisation très persuasive.

Dans le District d’Antsiranana II LE RIZ constitue un potentiel agricole exploitable compte tenu des conditions physiques et pédologiques favorables à sa culture, des infrastructures domaniales vastes et aménageables et de l’existence des techniciens agricoles pouvant contribuer avec les paysans à l’amélioration de la riziculture malgré leur nombre insuffisant. A part cela une légère augmentation sur les productions et la superficie cultivée est également observée dans le District. Suite à la vulgarisation menée par les techniciens pour la filière RIZ, la riziculture irriguée avec repiquage procure aux paysans de bon rendement par rapport aux autres types de cultures même si on n’a que 2, 17 tonnes par ha. Ce résultat est déjà encourageant et incite à pratiquer des méthodes un peu plus intensives tel que le SRI ( Système de Riziculture Intensive) en vue d’une véritable amélioration.

Ceci nous invite à étudier davantage ce type de riziculture pouvant apporter de meilleurs résultats rapides mais bénéfiques aux pratiquants

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II éme PARTIE

CHAPITRE I

ANALYSE DE LA PRATIQUE DU « SRI »

I - Définition et historique

Le « SRI » est une méthode de riziculture améliorée par les agriculteurs formés du Père Laulanié entre l’année 1983 et 1988, chez les Petits Séminaires St Jean à Antsirabe, considérée et agréée par le Ministère de l’Agriculture Malagasy en 1992.

I.1 Objectifs de la Pratique du « SRI »

• Augmentation de la production • Autosuffisance alimentaire • Accroissement de revenus familiaux en vendant les excédents de produits

I.1.1 – Les principes de « SRI »

• Repiquage à un brin • Plant jeune pas plus de 10 jours • Sarclage fréquent (au moins 4 fois au total) et à répéter tous les 8 jours • Maîtrise d’eau

I.1.2 – Fiche Technique du « SRI »

 CHOIX DE SEMENCES :

Toutes semences d’usage habituel sont acceptables mais il les faut être saines

 PREPARATION PEPINIERES

Il existe 2 types : - pépinières jardinières (à arroser) - pépinières à place fixe qui doit être près de la rizière pour faciliter le transfert au moment du repiquage. • Mettre les semences dans un sac fait en sisal ou dans un panier avec ouverture bien cousue. • Eviter de faire plein au sac car les semences augmentent de volume après être trempées • Tremper le sac de semences par de l’eau tiède de (35 - 40°C) dans un seau ou bidon métallique pendant 24 heures. Cette température doit être constante. On peut également exposer le sac de semences à la chaleur du Soleil ou près du four à bois ou du réchaud à charbon.

20 • Au deuxième jour, mettre le sac de semence dans un endroit chaud (fumier ou fosse). La chaleur est indispensable pour faire pousser bien et vite le paddy. Le riz est prêt à semer après 24 heures

 SEMIS EN PEPINIERES

• Même préparation que le semis de brèdes : terre bien labourée et arrosée d’avance • La fumure de ferme est indispensable si la terre n’est pas fertile • 1 m x 10 m = 10 m2 de semis pour une rizière de 10 ares ou 1000m2 et il faut 10 semis de cette mesure pour une rizière de 1 hectare. La largeur de 1 m est importante pour faciliter l’arrosage. Et le semis doit être près des points d’eau également • Faire le semis quand la terre commence à se chauffer par le soleil. • Epandre le Semis de façon croisé. Répéter 3 fois l’opération en vue d’une bonne répartition des graines. • Couvrir le semis par de terre mélangée d’engrais et bien vannée, puis par de sables très fins et enfin par des herbes. • Presser ensuite par les paumes de main ou par une petite planche ou bien arroser vite en fines gouttelettes. • Arroser matin et soir si la pluie ne tombe pas • Enlever les couvertures après 3 jours de semis • Capacité des semences à prendre selon la distance des jeunes plants à repiquer, la superficie du semis et de la rizière

Tableau n° 15

Distance des jeunes Capacité « Kapoaka Superficie du semis Superficie de la plants ou kg » rizière 50 cm x 50 cm 0,8 kap 10 m 2 1000m 2 1,6 kg 100 m 2 1 ha 40 cm x 40 cm 1,25 kap 10 m 2 10ares= 1000 m 2 2,4 kg 100 m 2 1 ha 33 cm x 33 cm 1,8 kap 10 m 2 1000 m 2 3,6 kg 100 m2 1 ha 25 cm x 25 cm 1/3 ou 0,33 kap 1m 2 100m 2= 1are 1 Kap 3m 2 300m 2=3are 3,2 Kap 10m 2 1000 2=10ares 6,4 kg 100m 2 1ha

1 kap=1 kapoaka= 200 g de paddy

La mesure 50 cm x 50 cm est favorable pour la région côtière et quand on veut se procurer de semences. Tandis que pour les hauts plateaux, la mesure 25 cm x 25 cm est favorable à cause de leur climat frais et froid. • Repiquer les jeunes plants après 6 à 10 jours de semis (sols fertiles et région côtière) et 8 à15 jours pour les hauts plateaux.

21  PREPARATION RIZIERE

L’objectif c’est d’obtenir de boue très concentrée et sans herbes. • Choix de rizière : - rizière ayant une bonne gestion d’eau : accès et sortie d’eau selon le besoin - rizière aérée et bien ensoleillée (aidant les pépinières à former des épis portant beaucoup de grains) • Bien préparer la rizière en même temps que le début de la préparation de semences, un mois avant le repiquage au moins : labour, hersage, piétinage et irrigation. • Nettoyer les bordures et surveiller l’évacuation d’eau (entourer la rizière avec des canaux d’évacuation) • Répéter deux fois dans six jours les travaux suivants : irrigation- piétinage évacuation d’eau, c’est-à-dire une activité par jour. (une petite quantité d’eau suffit pour inonder la rizière) • Débarrasser la rizière des mauvaises herbes • Il faut obtenir de boue visqueuse, épaisse et bien mélangée mais non fluide. Si elle est trop fluide, laisser la rizière se dessécher un peu un ou deux jours avant le repiquage.

 REPIQUAGE

• Il faut des jeunes plants à deux feuilles, pas plus de 10 jours qu’on repique. • Ne pas arracher les jeunes plants par les mains car ils sont encore fragiles. Il faut se servir de bêche pour les enlever avec la boue où ils poussent. • Si c’est possible, repiquer tout de suite, demi- heure après. • Le repiquage se fait en ligne à l’aide d’une corde portant la distance à prendre laquelle est marquée par des nœuds ou des tiges de bois tordus sur le long de la corde. Mettre de piquets sur les bouts de corde pour pouvoir l’enfoncer dans la boue. La mesure 40 x 40 cm est favorable. • Utiliser deux cordes à la fois sur les 2 côtés (horizontal et vertical) en partant d’un même point. • Les repiqueurs doivent se mettre en rang sur la même ligne devant chaque nœud de la corde en faisant marche arrière après avoir mis le jeune plant dans la boue. • Ne pas enfoncer le jeune plant verticalement. Poser le doucement dans la boue de façon incliné et sans le plier, à peu près de 1 cm de profondeur • Vérifier l’alignement à chaque fois qu’on déplace la corde. • Contrôler l’activité le lendemain : remplir le manque, remplacer ce qui sont abîmés, redresser ce qui se sont courbés.

La distance espacée permet au riz de se reproduire bien et abondamment, elle permet également au sarcleur de circuler dans les deux sens .

 SARCLAGE

C’est l’entretien le plus indispensable et surtout très important pour le « SRI ». Comme le riz vit et respire, le sarclage lui procure donc une aération ; ainsi que pour la terre.

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• Le premier sarclage doit se faire 8 à 10 jours après le repiquage. Il faut le répéter tous les 8 ou 10 jours aussi : 4 fois au moins pour faire disparaître les mauvaises herbes lesquelles se concourent à pousser avec le riz. • Utiliser le sarcloir mesurant 16 – 22 cm : Ce petit sarcloir est facile à employer si c’est possible celui avec « houe », spécial pour le « SRI » est très favorable pour tout état de sol, en plus il est moins cher • On peut se servir également des mains, de bêche, et d’autres outils si l’on n’a pas de sarcloir. • Faire sortir hors de la rizière les mauvaises herbes

 GESTION D’EAU

• Les racines ont besoin d’oxygène • Trop d’eau empêche le riz de respirer : 2 jours inondée, 3 jours sèche (rizière) • Laisser pénétrer l’eau de pluie très oxygénée directement dans le sol. • Aménager une chute d’eau à l’entrée de la rizière pour l’oxygéner

Il s’avère très nécessaire d’utiliser le minimum d’eau, de veiller à la bonne oxygénation de l’eau, de renouveler l’eau en alternant les périodes d’inondation et les périodes de sécheresse ; et de ne pas stagner l’eau si longtemps dans la rizière car elle risque de tuer le riz.

 TRAITEMENT EVENTUEL

- Faire le traitement phytosanitaire quand on constate l’existence de la maladie rizicole telle que RYMV (panachure jaune du riz) ou d’autre insectes ravageurs - Apres 80- 95 jours du semis, inonder la rizière en permanence à 3-4 cm de profondeur jusqu’à ce que les épis se courbent par la maturité. - Dessécher la rizière quand le riz sera bien mûr, 15 jours avant la moisson. - Couper le riz pendant que les épis portent encore quelques feuilles vertes pour éviter, comme l’on voit souvent, la perte de 1/3 de la production au moment de ramassage et de transport. - I.2 Témoignages des gens ayant pratiqué le « SRI »

I.2.1 : Extrait des réponses d’une dame riziculteur, invitée du magazine « Vintsy », juillet 1995

• « Faisant partie des formés d’IREDEC (Institut de Recherche et d’Application des Méthodes de Développement Communautaire) à Antsirabe, (…), on est étonné au début d’avoir entendu que le « SRI » peut rapporter plus de 10 tonnes par hectare par rapport aux rizicultures irriguées habituelles ». • « On a repiqué un jeune plant à 1 brin de 15- 20 jours au commencement. Même si les jeunes plants se sont très espacés, la production obtenue est abondante ». • (…) Moi et les autres paysans en avons peur car cette production est extraordinaire que d’habitude. Nous voulions ciseler les feuilles en ce moment-là, c’était en 1989 – 1990, notre première expérience, de crainte que le riz ne devînt pas des sons comme l’on imaginait »

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• (…) aujourd’hui on atteint l’objectif appelé « Zéro kilo de semences » c'est-à-dire on ne stocke pas de riz pour les semences. On en ramasse près de la rizière, dans tout le chemin vers la place où l’on bat le riz, etc. » • « On n’utilise pas d’engrais pour la culture de riz. Je m’en sers pour la fraise et cela tous les 3 ans. Cette nouvelle méthode de riziculture ne demande que le sarclage. Ce n’est pas l’engrais qui améliore la production. » • ( …) « A vrai dire, je diminue la superficie de rizière à cultiver : c’est l’application de cette technique qui est importante mais non pas la superficie. L’autre partie de terre peut sauver les autres qui n’en ont pas (…) on pourrait obtenir le même tonnage de production pour une hectare ou demi hectare de terre : pour cette dernière on peut sarcler 4 fois or la production augmente et il n’y pas trop de temps perdus. » • ( … ) « C’est pas difficile de se conseiller entre paysans » • Le SRI amélioré beaucoup notre vie

I.2.2 Extrait des réponses du Directeur du centre d’Anosiboribory Ambatondrazaka en 1995

( … ) « Vous préconisez le « SRI ». C’est bon pour les petites surfaces. Cela peut aider les petits paysans à améliorer leur production et du coup, leurs conditions de vie. Mais c’est pratiquement impossible sur les grandes surfaces comme les nôtres au vu des problèmes matériels et des conditions techniques évoqués plus haut ».

Selon ces témoignages, le « SRI » est pratiquement profitable pour les petits paysans ayant de petites surfaces de terre. En suivant ses principes de base, il peut changer spectaculairement le niveau de vie des paysans, autant au niveau de production qu’aux revenus familiaux. C’est un « SECOURS » pour tous qui en croient.

A propos du « SRI », quels genres de formation sont-ils déjà mis en œuvre dans le District d’Antsiranana II ?

I.3 Les différentes formations en « SRI » réalisées dans le District d’Antsiranana II

I.3.1 Au sein des Associations paysanes

Le Service Régional d’Appui à la Production Agricole d’Antsiranana ( SRAPA) a encadré 18 Associations villageoises qui s’orientent aux projets sur la filière « SRI ». Ces associations se repartissent dans 5 sites dont à : - Anketrakabe : 6 associations - Ankarongana / Anivorano Nord : 5 associations - Mahavanona / Joffre-Ville : 5 associations - Sadjoavato : 2 associations

Ces associations appelées aussi sous- projets sont financées par le PSDR (Projet de Soutien au Développement Rural). Trois responsables du SRAPA dont (2 ingénieurs et 2 techniciens en agriculture) ont préparé les dossier de financement de ces sous -projets auprès du PSDR jusqu’à la réception : déblocage du financement. Ils ont formé également les adhérents sur le « SRI »

24  Conditions à remplir par chaque sous- projet :

• 15- 22 adhérents par sous- projet • Ayant au moins 10 ha de rizière par association • Suivre le système de Riziculture Intensive (SRI). Essayer au moins 4 tonnes/ ha • Durée de projet (5ans) • Pratiquer la CUMA (Culture Maraîchère) comme 2 ème culture • Protéger la nature (Pas de défrichement, pas de fabrication de charbon)

 Problèmes rencontrés

• Retards du déblocage du financement : Il n’atteint pas le début de calendrier rizicole. Les paysans doivent agir par leurs propres moyens d’abord. • Les différents niveaux d’Etude des paysans (analphabètes, primaire et secondaire) • Manque de matériels (sarcleur et motoculteur)

 Objectifs :

• Autosuffisance alimentaire • Augmentation de revenus familiaux

 Approches de Formation

• Formation « action » pour les analphabètes • Supports expliqués et traduits en vocabulaire local pour les lettrés • Système de sensibilisation : - Tâche d’huile : partiel de démonstration par localité par site

 Suivi et évaluation

Même si la mission des responsables de l’Agriculture s’est terminée au moment de la réception de financement, ils se chargent toujours de suivi – évaluation auprès des associations pour des éventuels conseils et pour pouvoir analyser les résultats obtenus

I.3.2 - Organisées par le SAFAFI / FLM

(Sampana Fambolena Fiompiana / Fiangonana Loteriana Malagasy) Pour le SAFAFI / FLM, la formation est mixte : élevage et Agriculture et y compris le “SRI”. Elle se fait sous forme de recrutement sélectif : - jeunes couples, ayant au moins le diplôme BEPC, mariés légalement - chrétiens, pratiquants recensés officiellement dans leur église, et surtout communiants - accepter à suivre le régime d’internat pendant les 6 mois de formation (théorique et pratique)

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I.3.3 – Stratégies optés par « la chambre de commerce, de l’Industrie et de l’Agriculture » (CCIA)

 Ressources de la CCIA

• Financement • Rizières en (3ha) à Mahagaga et autres matériels

 Stratégie de la Formation selon la CCIA

• La CCIA engage une dame ingénieur en Agriculture pour se charger de la formation en « SRI » au sein du CEG Mahavanona • Elle fait un protocole d’accord au sein de la CISCO d’Antsiranana II, puis présenter le Contrat au Directeur du CEG • La préparation du Semis, des semences et de la rizière est prise en charge d’1 ancien membre de la CCIA mais responsable de ces terrains durant des années. • La formation des élèves commence 15 jours après la signature du contrat. - 200 élèves y sont motivés. Ils sont divisés en 4 groupes. La formation théorique se déroule en 4 séances dont demi-journée de l’après – midi de Mercredi et Vendredi. - L’élaboration du calendrier du repiquage se fait une semaine après la formation théorique. - Le repiquage se présente en 4 séances dont une séance par groupe et se tient lieu aux journées disponibles des élèves également - Le sarclage s’effectue 15 jours après la première séance de repiquage. - La moisson se fait 110 jours après la première séance de repiquage

- Le calendrier de la formation s’est présenté comme le suivant :

28-12-04 : Récupération du Contrat Signé et rencontre de l’entité de la CCIA et le directeur du CEG Mahavanona

11-01-05 : Organisation de la formation des élèves 12-01-05 : 1er groupe d’élèves Formation théorique (Support 12-01-05 : 2 e groupe didactique 1 brochure / élève) 19- 01- 05 : 3e groupe 26- 01 -05 : 4e groupe

02-02-05 : Elaboration du calendrier du repiquage

09-02-05 : 10-02-05 : 11-02-05 : travaux de repiquage au 1 er morcellement de (1 ha ½) de la rizière 23-02-05 :

26 05 : Transport des sarcleurs et séance pratique de sarclage

02 -03 – 05 : 04 – 03 – 05 : Repiquage au 2 e morcellement de rizière mesurant 2ha 09 – 03 – 05 : 11 – 03 – 05 :

30 – 05 – 05 : Coupe de riz au 1 er morcellement de la rizière

Rendement Obtenu : 500 daba, ce vaut 6 tonnes

Pour ce morcellement c'est-à-dire pour 1ha ½ Donc 4 t/ha

Données obtenues auprès du Directeur du CEG MAHAVANONA

D’ après l’analyse des données sur ces trois types de formation qui se sont déroulées dans le District d’Antsiranana II sur le « SRI », nous avons constaté que sa vulgarisation au sein des paysans demeure encore inaccessible pour tout public rural intéressé. Nous avons noté également que le transfert de compétence sur le « SRI » n’est pas encore nettement gratuit vu : - Les conditions d’accès un peu sélectives ; - Les démonstrations pratiques incomplètes (selon le calendrier de formation au sein du CEG) - Le problème d’adaptation de la formation au niveau d’études des paysans et de la mise en forme pédagogique de cette filière « SRI »

« LE DEVELOPPEMENT DE L’ECONOMIE RURALE » d’un pays sous développé est un processus long et ardu qui ne peut être entrepris que par ses habitants. Mais si l’on veut mettre en œuvre ce processus, il faut : - donner « une priorité absolue » au développement de l’économie rurale et à l’amélioration de la vie des populations rurales en promouvant la mise en valeur rapide des ressources humaines depuis les cadres jusqu’aux paysans sur terrain. - Faire de l’économie rurale une « économie de marchés » en passant l’ancien concept « économie de subsistance » - Surtout que la population rurale soit capable et désireux d’apporter des modifications dans sa vie. Pour en parvenir il faut penser d’investir au jeunes gens, décideurs de demain et garants de l’avenir. Tout cela nous invite d’entrer dans le chapitre suivant

27 CHAPITRE II :

RESOLUTION A METTRE EN ŒUVRE AU SEIN DES COLLEGES RURAUX

I INSERTION DE LA FORMATION EN « SRI » AU NIVEAU DES COLLEGES

Dans le cadre de l’amélioration du système éducatif dans notre pays et suite aux appels pour la promotion de l’éducation pour tous, il nous paraît juste et nécessaire d’introduire au sein des collèges le type de formation « téchnico- agricole » telle que la filière « SRI ». Nous avons choisi le « SRI » car le DISTRICT d’Antsiranana II, localité de notre recherche, possède un fort potentiel agronomique et surtout rizicole. • Vu la loi 2004-04 du 24 juillet 2004, portant orientation du système de l’Education et de la Formation à Madagascar. • Vu article 5 et 10 de l’Arrêté N° 114-35 / 2004- MENRS fixant les mission set la Structure des Service des Œuvres Péri et Para Scolaire du Ministère de l’Education des Nationale et de la Recherche Scientifique, concernant LA DAPTE (1) : -Accompagner et compléter l’Education formelle par des travaux manuels. -Initier aux activités productives parascolaires afin de contribuer à la formation de mains d’œuvre opérationnelles. Nous pensons que, suivant ces textes législatifs, l’insertion de la formation en « SRI » au sein des collèges ruraux n’impose pas de problèmes autant au niveau de la forme qu’au niveau de la légalité. Et surtout si l’on l’introduit sous forme d’un projet d’Etablissement

I.1. Définition d’un Projet d’Etablissement (PdE)

Selon les document du MENRS-MADERE (2), le PdE est un ensemble d »activités volontaires choisies et programmées dans le temps et dans l’espace, utilisant des moyens précis et adaptés en vue de répondre aux besoins d’un établissement scolaire ou de Formation. Pour qu’il y ait un PdE il faut au départ une situation jugée non satisfaisante et que l’on veut changer à l’aide d’un certain nombre d’activités.

I.1.1 Pourquoi un Projet d’Etablissement au sein des collèges ruraux ?

Prenons comme exemple le cas des CEG dans le District d’Antsiranana II, les situations sous citées que nous avons jugées insatisfaisantes qui nous incitent à lancer un Projet d’Etablissement sur la formation en « SRI » : - l’inexistence de Lycée dans le District - le faible nombre d’élèves ayant réussi au concours d’entrée en seconde au Lycée Mixte d’Antsiranana I - L’abandon scolaire - Le manque des possibilités des parents d’élèves pour payer les aides aux « enseignants FRAM (2) »

(1) Division des Activités Productives et Technico- Economiques (2) MADERE : MADAGASIKARA Ecoles de la Réussite (3) FRAM : Fikambanan’ny Ray Aman-drenin’ny Mpianatra

28 - L’insuffisance des techniciens vulgarisateurs agricoles dans la région DIANA toute entière - Le manque et le non fonctionnement des Lycées Agricoles dans toute l’île

I.1.2 Objectif et durée d’un PdE

• Objectif général : Elève et leurs environnants immédiats seront capables de maîtriser une technique productive pouvant améliorer leur vie familiale et active • Objectifs opérationnels : - à la fin de chaque activité, les formés seront capables de déduire une comparaison sur la mesure, la méthode employée, la durée entre la mode de production habituelle et celle de l’innovation ; - à la fin de chaque activité, les formés seront capable de prouver l’importance de la nouvelle technique de production ; - à la fin de la dernière activité, les formes seront capables de tirer l’écart entre la méthode habituelle et celle améliorer et seront convaincus d’en pratiquer • Résultats attendus : après l’évaluation finale, les formés seront satisfaits et désireux vraiment de pratiquer et suivre l’innovation obtenue par la formation et sensibiliseront leur proches à leur tour. • Durée du Projet d’Etablissement La durée d’un PdE est un an renouvelable car les membres du conseil d’Etablissement (1) qui l’adoptent, seront élus chaque début de l’année scolaire • Titre du Projet : Formation en « SRI »

I.2. Les principales étapes et les structures d’Opération d’un PdE à mettre en place

I.2.1 La préalable à la construction du PdE :

La prise de décision de mettre l’établissement en projet par la Direction, l’équipe pédagogique et les partenaires

I.2.2 La mise en place des structures d’opération et autres dispositifs

Au cas où elles n’existent pas encore : - créer un conseil d’Etablissement (C.E) - créer un comité de pilotage ; - adopter le règlement intérieur ou d’autres textes utiles au fonctionnement de l’établissement et des structures nouvellement créées - former s’il y a lieu des structures d’opération.

I.2.3 L’état de lieux de l’Etablissement

C’est l’analyse du recueil d’informations quantitatives et qualitatives concernant l’établissement. Les procédés sont nombreux mais on donne l’exemple standard suivant : • L’enseignement : Horaire (heures assurées et non assurées), les résultats scolaires (redoublement, réussite aux BEPC et concours d’entrée en seconde, les abandons scolaires), l’organisation pédagogique, la formation des enseignants, etc.

(1) Cf. Annexe le texte qui le régit

29 • L’éducation et la culture : la vie scolaire, les clubs existants, les activités péri et para scolaires, etc. • L’orientation des élèves : le rôle de l’établissement ne s’arrête pas à la transmission de connaissance ; il doit également ouvrir les horizons des élèves pour qu’ils accèdent • aisément à d’autres niveaux qui correspondent à leurs capacités et aptitudes, ou en vue de leur entrée dans la vie active • Les infrastructures scolaires : l’existant et les besoins, etc. • Les relations de l’école avec son environnement : l’ouverture de l’école à d’autres personnalités (FRAM, les élus, les partenaires), etc.

I.2. 4 Le traitement des informations recueillies

Une fois l’état des lieux effectué, le comité de pilotage procède ensuite à l’analyse des données et à leur mise en relation, à la confrontation des réalités aux références externes en vue de pouvoir dégager les problèmes fondamentaux

I.2.5 La recherche de solutions possibles et la rédaction du PdE

Ces problèmes doivent être mis en relation, hiérarchisés pour recherche les solutions réalistes qui y correspondent. On doit tenir comptes de toutes contraintes qui auront été identifiées lors du diagnostic de l’état de lieux de l’établissement avant s’arrêter les objectif à atteindre. Comme il s’agit, ici, de la formation « technico-agricole », la confrontation des calendriers scolaire et agricoles est jugée très indispensable et nécessaire. La réalisation d’une formation complète (théorique et pratique) s’avère également essentielle afin de récolter des résultats palpables, rapides mais persuasifs. Cette phase de recherche de solutions se termine, ainsi, par la rédaction de la première version du PdE qui comprendra déjà la programmation des activités à mener (qui fera quoi, où, quand, comment, avec quels moyens)

I.2.6 L’amendement et l’adoption du PdE

La première version du PdE sera communiquée à toutes les entités concernées pour commentaires et amendements. Le comité de pelotage se charge par la suite de la rédaction définitive du document en y intégrant les amendements compatibles avec l’esprit du projet, puis il le fait adopter par les personnalités concernées (cf. 1 .2.1) supra)

I.2.7 Les conditions de mise en œuvre

Parmi les plusieurs conditions de mise en œuvre à réaliser, les deux sous- citées sont considérés importantes : - Les contrats de mise en œuvre avec d’éventuels partenaires - La transmission d’un exemplaire du PdE aux instances supérieures. La première est nécessaire pour que le comité de pilotage s’assure des moyens de réalisation du PdE ; la seconde est indispensable pour respecter les procédures administratives

30 II PLANNING D’ACTIVITES DE LA FORMATION EN « SRI »

Tableau n°1 : Exemple standard

2005-2006 2006-2007 MOIS (année scolaire) MOIS (année scolaire) Activités (A)- Responsables (R) S O N D J F M A M J S O N D J F M A M J A1 : Sensibilisation R : Directeur A2 : Information Communication, Mise en place du conseil d’Etablissement R : Directeur, FRAM, Elèves A3 : Identification, Analyse de problème, recherche de solution R : Directeur, C.E A4 : Amendement et adoption du PdE R : C.E, comité de pilotage, partenaire A5 : Rédactions des contrats R : Directeur, comité de pilotage A6 : Transmission du projet à la Cisco R : Directeur A7 : Remise du contrat à l’école, établissement du calendrier R : CE, Formateurs A8 : Préparation de semis et de semence et début de formation R : Formation, Formés A9 : Préparation rizière, semis R : Formés et Formateur A10 : transport jeunes plants, repiquage R : Formés, Formateur comité de pilotage et comité d’opération A11 : Sarclage et gestion d’eau R : Formés, Formateur comité d’opération A12 : Assèchement de la rizière et coupe de la récolte transport R : Formés, Formateur Comités diverses A13 : Evaluation des résultats R : les entités concernées

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La détermination finale des autres participants à former à part les élèves et leurs enseignants dépend de la décision des membres du conseil d’établissement.

Tableau n° 2 / coût et financement (Exemple)

Démarche de Coût Nature et valeur de l’apport Observations l’action et des (Ariary) Ecole FRAM Elus ou autre moyens partenaires

A1

Papier, A2 carbone

Papier A3

Papier A4

Papier A5 carbone

Envoi A6 postal

Papier A7 Kraft markers -Semences - matériels Les terrains à A8 - bêches, - didactiques cultiver sont à la seau disposition de -Fumier FRAM ou autres -Râteaux partenaires - charrues (tracteur) Si l’école n’en A9 - bœufs - Motoculteur possède pas - bêches, -herse etc. -cordes brouettes A10 -piquets

- Sarcleur A11 - gestion des points d’eau - couteaux - brouettes A12 - charrettes - camionnette - faucilles - moissonneuse Evaluation de A13 toutes les entités

TOTAL

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II.1. Evaluation des résultats

L’évaluation se fait selon les indicateurs de viabilité : • Efficacité= atteinte de résultats ; les résultats sont mesures et comparés par rapport aux objectifs. • Efficience= rapport entre les moyens mis en œuvre et les résultats atteints • Durabilité.

II.2. La pérennisation du Pd E sur la formation en « SRI »

La formation devra rester et se continuer au sein des écoles même si es problèmes d’infrastructures tels que (semis et rizière) s’y imposent. Les enseignants étant formés, avec le soutien du Directeur et le Conseil d’Etablissement auront la responsabilité et le droit de réactualiser cette formation qui est jugée bénéfique tant au point de vue de renforcement de capacités des jeunes ruraux et de leurs proches qu’au rendement que le « SRI » rapporte aux paysans. Ces gens là doivent s’y approprier de manière progressive mais permanente. Voici en ce qui concerne le déroulement de l’insertion de la formation en « SRI » au sein des collèges ruraux. Tout cela dépend de l’initiative et de la bonne volonté de tout un chacun. Quelles d’autres suggestions pourraient- on donner à propos de cette formation en « SRI » ?

II.3. SUGGESTIONS sur la méthodologie de la formation

• A notre avis, la « mixture » de la théorie, en même temps avec la pratique mène à une réussite rapide pour cette formation en « SRI ». La visualisation des faits et des activités pendant une formation est très importante pour une meilleure mémorisation. D’ailleurs, cette co-éducation nous procure également de bonne gestion de temps. Nous prenons un exemple concret

La préparation des semences :

-On montre devant les formés tous les matériels à utiliser (seau ou bidon métallique, sac en sisal ou panier en natte, etc.) -On mesure devant eux la capacité des semences à cultiver (cette capacité doit être conforme à la surface du semis et de la rizière, et surtout suivant la distance des jeunes plants à repiquer) -On met les semences dans le sac en sisal pour être trempées à l’eau tiède durant 24 heures sous la température constante (35 – 40°) dans le seau ou bidon métallique -On donne, ainsi, de directive aux participants de prendre note de ce qui s’est déroulé. Le but de cette méthode est de faire les formés vivre dans un environnement de découverte qu’on appelle Activité d’Observation et de Découverte (AOD). Et c’est à partir de cette AOD qu’ils tirent la leçon, ce qu’on appelle Activité Académique (AA) • A part cela, nous avons proposé dans le planning d’Activités pour la formation en « SRI » » de coïncider le calendrier scolaire avec celui de rizicole en vue d’une pratique rapide des élèves au sein de sa famille. L’élève, ayant reçu cette formation à l’école, une fois chez lui, ira à son tour sensibiliser ses parents, proches et voisins et pourra s’expérimenter peu de temps après dans ses terrains familiaux. Ce processus de la spirale que nous voudrions baptiser, dans cette recherche, « Activité de Transfert de Compétence rapide » (ATCR). Et au fur et à mesure qu’il aura accompli toutes les activités de la formation, il deviendra animateur responsable et décideur de son avenir en élargissant son horizon. Cette activité s’appelle : Activité Promotionnelle (APr)

33 On récapitule ci-dessous cette méthodologie

Tableau n° 1 : Méthodologie de la Formation en »SRI » METHODE AOD AA ATCR APr S QUI ? Formateur Formés Formateur Formés Formés Proche et Toutes les Objectif Voisins entités

Opérationnels -Exposer -Observer - Poser des -Exposer les -Raconter -Ecouter -Evaluer -Démontrer -Ecouter questions données -Démontrer- -S’informer -Comparer -Poser des -Analyser -Justifier notées lors -Sensibiliser -Analyser -Décider questions -Critiquer - Apprécier de l’AOD -Persuader -S’assurer -Se respon- -Agir -Tirer des -Remédier - Se corriger -Pratiquer -Observer sabiliser leçons -Encourager - Copier -Imiter -Progresser - Retenir -Pratiquer

Suivi et évaluation Toutes les entités de l’école et les partenaires externes

Certes, cette méthodologie est ensemble de différentes méthodes telles que active, participative, curriculaire et Approche par la compétence, etc. Son but c’est d’apporter des résultats opérationnels rapides que nous nous permettons de la baptiser : « METHODOLOGIE OPERATIONNELLE RAPIDE » (METHOPER).

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CONCLUSION

La formation d’adultes est la principale mission des formés sortant de l’Ecole Nationale Supérieure de Fianarantsoa, filière : « Maîtrise Spécialisée en Formation et Développement ». Pour en parvenir, chaque étudiant doit faire de recherche à propos de cette formation en vue d’en concrétiser auprès de ses concitoyens. L’éducation d’adultes, pourtant, est un métier difficile qui demande beaucoup de dévouement et d’abnégation.

Face aux différents problèmes et contraintes de la vie quotidienne du monde rural (autosuffisance alimentaire, insécurisation foncière, analphabétisme, etc.), il s’avère nécessaire de trouver des moyens et méthodes faciles et adéquats à appliquer en vue d’obtenir des résultats palpables, rentables mais rapides. Très souvent, la considération des personnes adultes rurales comme des gens à bas niveau, des subordonnées voire des robots empêche le développement de l’insertion de telle formation ou vulgarisation auprès des paysans . Heureusement, l’école est là pour changer ou éradiquer même cette ancienne et fausse conception. L’intégration du module « technico-agricole » telle que « la formation en SRI » dans le système éducatif de l’enseignement général traitant de la vie rurale est une des actions concrètes qui : - cherche à développer chez les jeunes ruraux leur créativité, leur confiance en eux-mêmes et leurs sens de responsabilités par et pour leur milieu - Contribue à forger des conditions cadre pour un développement rural durable, vers un changement de société. Une école possède une méthode d’enseignement qui sort de l’ordinaire prépare directement les enfants à la performance de la vie quotidienne et leur forme une mentalité nouvelle. Cette école a également des répercussions sur les parents : en voyant ce que font leurs enfants, et la réussite des cultures qu’ils expérimentent, ils emboîtent le pas. Ainsi, la formation d’adultes se fera de façon spontanée et naturelle sans heurts ni refus comme l’on voit d’habitude. Certes, l’école est un lieu de réconciliation de l’homme avec l’homme, d’une part, et réconciliation de l’homme avec la nature, d’autre part ; ces activités qu’elle octroie par le biais de la formation et liées à l’environnement en combinaison de développement sont : Génératrices de revenus. Les gens ne détruisent plus l’environnement lorsque leur production et leurs revenus familiaux augmentent (le défrichement, la fabrication de charbon diminuent automatiquement)

35 - Objet de fierté des acteurs Bref, la formation technico-agricole comme le « SRI » développe aux jeunes ruraux des capacités à devenir des agriculteurs performants et responsables. Aussi, renforce-t-elle –les compétences pédagogiques et techniques des enseignants. Elle contribue également à améliorer les revenus familiaux des parents d’élèves et renforcer leurs capacités de gestion d’école %

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BIBLIOGRAPHIE

DOCUMENTS D’APPUI

• Bulletin Pédagogique Bimestriel, Promotion Rurale , J.F EDITIONS-IMPRESSIONS, N° 40/ JUILLET – AOUT 1971, 36 pages • Bulletin Pédagogique Bimestriel, Promotion Rurale , J.F EDITIONS-IMPRESSIONS, N° 45/ MAI – JUIN, 1972, 47 pages • Bulletin Pédagogique Bimestriel, Promotion Rurale , 1972, 39 pages • MONOGRAPHIE DU NORD , DRA (Direction Régionale de l’Agriculture à Antsiranana), 2001, 183 pages • WWF for a living planet, Guide de Projet d’Etablissement au Lycée et au Collège, Secteur Education WWF, 2001, 36 pages

MAGAZINES

• VINTSY, Trimestriel Malgache d’Orientation Ecologique, N°14, 27 pages - « SRI », fanavotana ho an’ny rehetra

Pages. 3, 4, 5,6

Recueil de Anicet RAZAFINTSALAMA (1995) - Voly vary maro anaka : Vavolombelona

Pages 19,20 Recueil deAnicet RAZAFINTSALAMA (JUILLET 1995) • VINTSY, Trimestriel Malgache d’Orientation Ecologique, N° 15, 27 pages - Professionnalisation contre la dégradation l’autre Solution :

Page 6,7

Recueil de Jean Anicet RAZAFINTSALAMA • VINTSY, trimestriel Malgache d’Orientation Ecologique, N° 34-35,53 pages - Les rizières condamnées page 40

TABLES DE MATIERES

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