Assurés Plumés La Palestine Trop Risquée Pour UBS Page 5
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SAMEDI 28 ET DIMANCHE 29 AOÛT 2010 NO 190 • 143E ANNÉE • CHF 2.50 www.lecourrier.ch ans esse elle adr xpédier s ler endez-vous culturel du Courrier er la nouv Magpages 15/16 e de rée 1211 GENÈVE 8 rièr JA P annonc Une utopie concrète LA VILLE (IX ET FIN) Connu pour son rôle dans les émeutes de Mai 68 et via les écrits de Guy Debord, le mouvement situationniste a mis la ville et l’urbanisme dans le collimateur de ses critiques. Visite guidée L’ essentiel, autrement. en compagnie du sociologue Yves Pedrazzini. ÉDITORIAL SUISSE Assurés plumés RACHAD ARMANIOS Année après année, Genève et Vaud dénon- Transfert de réserves: cent des hausses de primes maladie injusti- fiées, qui ne tiennent compte ni de la maîtrise des coûts de la santé ni des réserves accu- mulées par les caisses, bien au-delà du taux préconisé par la loi. Cette fois, les augmenta- tions à venir passent d’autant plus mal que Assura et Supra prises deux caisses maladie ont été prises le doigt dans le pot de confiture. Car elles comptent pomper 271 millions de francs parmi les ré- serves constituées par leurs assurés vaudois, genevois et neuchâtelois. Il s’agit ainsi de modérer les hausses de primes dans d’autres cantons où le taux de réserve était insuffisant. la main dans le sac On se doutait depuis longtemps de cette pratique, mais le système, opaque, est pour une fois clairement mis au jour. Les cantons lésés, censés pouvoir mettre leur nez dans les comptes des caisses, Vaud, Genève et Neuchâtel ont dénoncé hier millions pour Vaud – doivent revenir à leurs en ont marre d’être menés en bateau. Ils tour- les manœuvres des deux caisses maladie As- assurés sous forme de diminution de primes. nent leur regard vers Berne, exigeant que l’ad- sura et Supra, qui envisagent de transférer Ils dénoncent le fait que ces sommes servent ministration, ou à défaut le Conseil fédéral, vers d’autres cantons une partie des réserves à modérer la hausse des primes des cantons bloque la manœuvre. Rappelons que le gou- qu’elles ont constituées dans ces trois can- où le taux de réserve des assureurs est bien vernement comme santésuisse – la faîtière tons. Ils estiment que ces surplus – 165 mil- moins élevé que chez eux. L’Office fédéral de des assureurs – avaient promis lors de la lions à Genève, 54 millions à Neuchâtel et 52 la santé n’a pas encore donné son aval. page 5 campagne pour une caisse unique que les excédents de réserves seraient remboursés sous forme de baisses de primes. Mais les caisses maladie s’estiment dans leur bon droit, soulignant que la loi les oblige à atteindre une réserve minimale exclu- SUISSE GENÈVE sivement sur le plan national. Au fond, pour- quoi pas? Mais il faut alors aller au bout de la logique de la solidarité. Si les réserves consti- La Palestine trop risquée pour UBS page 5 Mieux réinsérer les tuées dans les cantons peuvent être ventilées ailleurs, ces bas de laine doivent être consti- chômeurs accidentés page 3 tués au niveau national et le calcul des cotisa- tions doit également se faire pour l’ensemble du pays. Faute de quoi, les assureurs conti- nueront de jouer sur les deux tableaux: quand cela les arrange, les hausses de primes sont VAUD fondées sur l’état des réserves cantonales; mais quand on pourrait s’attendre à des baisses, le trésor de guerre file vers d’autres Réquisitoire sévère cantons. Ces transferts permettent notamment au procès Doriot page 4 aux caisses de se renflouer là où elles n’arri- vent plus à répondre à un afflux massif de nouveaux assurés, attirés par des primes dé- fiant la concurrence. Cette concurrence ab- SOLIDARITÉ surde entre assureurs qui offrent les mêmes prestations – et maintenant au sein d’une même caisse, entre ses agences cantonales – Le Burundi paie cher n’est donc, au final, bénéfique pour personne, sauf pour elles. Ce système leur permet de le réchauffement page 9 plumer les assurés en toute opacité et avec la bénédiction de Berne. La transparence et la fin des combines passent par une caisse unique.Depuis son ACTUEL page 2 échec en votation, l’idée refait heureusement son chemin. RADIO-TÉLÉVISION page 10 CINÉMAS page 12 PARTENARIAT PUBLICITÉ «L’analyse des risques» qui a conduit la première banque suisse à renoncer aux transactions en lien avec la Palestine n’est pas une première. UBS avait déjà rompu tout lien avec l’Iran et la Syrie en 2006. Keystone rédactions Genève 022 809 55 66 Vaud 021 683 08 85 Neuchâtel 032 724 60 50/51 abonnements 022 809 55 55 publicité 022 809 52 32 courriels [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Le quotidien Le Courrier est édité à Genève par la Nouvelle association du Courrier (NAC), association sans but lucratif • Direction, administration et rédaction à Genève: 3, rue de la Truite, case postale 238, 1211 Genève 8 • Rédaction vaudoise: 1, place Grand Saint-Jean, case postale 6772, 1002 Lausanne • Neuchâtel: 3, av. de la Gare, 2000 Neuchâtel • Tarifs abonnements: normal pour un an (285 éditions): CHF 373.– (promotionnel de première année: CHF 299.–); AVS/AI/chômage/moins de 26 ans: CHF 285.–; étudiantEs/apprentiEs: CHF 195.–; abonnement de soutien: CHF 493.–; essai de 2 mois: CHF 30.–. Dons: CCP 12-1254-9 2 ACTUEL LE COURRIER SAMEDI 28 AOÛT 2010 HISTOIRE Il y a trente ans, la mobilisation «La conversion est une belle suisse pour Solidarnosc histoire de réconciliation» Il y a trente ans, les Suisses se sont mobilisés de manière «im- pressionnante» en faveur de VIRAGE (8) • Pour clore la série des conversions, Caroline Dayer livre un regard l’opposition démocratique po- lonaise, se souvient Wanda transversal sur le phénomène des transformations identitaires. Interview. Brysz. Cofondatrice de l’asso- ciation Pro Polonia, elle coor- PAULINE CANCELA donnait alors depuis Genève Je est-il un autre? L’identité, en l’envoi de l’aide aux comités de tout cas, n’est pas fixe. Les Solidarnosc. convertis vont du gauchiste de- «Pro Polonia» a été officiel- venu libéral, à la femme lement fondée par sept per- révélé(e) homme, en passant sonnes à Genève en 1981 pour par le catholique ancienne- coordonner l’aide des Suisses ment agnostique. Alors, entre et des Polonais installés en similitudes et divergences, Ca- Suisse à l’opposition démocra- roline Dayer fait le point sur les tique polonaise. «Notre activité conversions. Cette enseignante constituait surtout à envoyer et chercheuse à l’université de des vivres, du matériel tech- Genève, au sein de la faculté de nique comme des photoco- psychologie et sciences de l’é- pieuses et de l’argent vers la ducation, se dit passionnée des Pologne», raconte-t-elle. questions identitaires. Selon Aujourd’hui âgée de 80 ans, elle, la mobilité à notre époque celle qui se dit «cofondatrice et est récurrente. Souvent encou- dernière survivante» du comité ragée et sollicitée, elle devient de Pro Polonia a établi une liste par moments obligatoire. Par- d’institutions et de personnes fois un enrichissement, elle suisses ayant alors aidé Solidar- peut être vécue comme une in- nosc. Entre trente et trente-cinq jonction dans laquelle on ne se individus et entreprises pour- retrouve pas forcément. Or la raient ainsi prochainement être quête identitaire concerne tout primés d’une médaille dusou- un chacun, certains plus que venir pour leur engagement. d’autres. «Il ne s’agissait pas de simples dons, mais d’un vrai Vous dites que l’on fait toutes mouvement de solidarité et et tous des «miniconversions». d’amitié entre la Suisse et la Po- Pourtant, certaines personnes Pour Caroline Dayer, il faut penser la transformation identitaire comme un continuum. «A une extrémité, il y a la radicalité et l’idée logne», rappelle l’octogénaire. opèrent des changements plus de rupture, évoquées par la conversion.A l’autre bout, en revanche, on parle plutôt de mutation ou de mue.» JEAN-PATRICK DI SILVESTRO La correspondance était abon- spectaculaires, tels que quitter dante entre les deux pays. «Des son milieu professionnel pour tout Suisses se rendaient en Pologne autre chose ou changer ont l’impression d’avoir tou- que cette quête procure chez implique que la personne a en- la transformation a des coûts et des familles helvétiques ac- d’orientation sexuelle: quel est le jours été en quête. La transfor- une personne qui va être déter- vie d’en sortir. Le placard peut relationnels, financiers ou cueillaient des enfants polo- lien entre des événements aussi mation se fait progressivement. minant et lui donner la volonté évoquer les conventions, le matériels, ce qui en relève les nais». La Migros a par exemple différents? Les anciennes valeurs se réap- de rétablir un équilibre. foyer domestique, un modèle enjeux. On peut donc parler envoyé à l’époque pour près de Caroline Dayer: Toutes ces proprient plutôt qu’elles sont de tradition médicale ou la reli- d’audace. Il faut être capable de trois millions de francs de nour- expériences sont relatives à la abandonnées. D’autres vont Bifurquer pour se recentrer, gion. Pour beaucoup, la trans- faire des concessions et gérer riture en Pologne. De même, quête identitaire. La notion de plutôt vers quelque chose de en somme... formation identitaire implique l’entourage qui reçoit la trans- toutes les marchandises non conversion, en tant que telle, très différent, chamboulant Oui. Les témoignages sur la de se mettre dans une position formation. écoulées après les soldes à la est trop réductrice. Je préfère leurs repères pour en créer de conversion sont de belles his- marginale par rapport au Celles et ceux qui franchis- Placette étaient alors reversées parler de transformation iden- nouveaux.