La Passion De L'indépendance : Entrevue Avec Pierre Bourgault

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La Passion De L'indépendance : Entrevue Avec Pierre Bourgault Document generated on 09/24/2021 9:38 p.m. Cap-aux-Diamants La revue d'histoire du Québec La passion de l’indépendance Entrevue avec Pierre Bourgault Yves Beauregard L’idée d’indépendance au Québec Number 53, Spring 1998 URI: https://id.erudit.org/iderudit/7968ac See table of contents Publisher(s) Les Éditions Cap-aux-Diamants inc. ISSN 0829-7983 (print) 1923-0923 (digital) Explore this journal Cite this document Beauregard, Y. (1998). La passion de l’indépendance : entrevue avec Pierre Bourgault. Cap-aux-Diamants, (53), 30–35. Tous droits réservés © Les Éditions Cap-aux-Diamants inc., 1998 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ Pierre Bourgault, prix Georges- Émile-Lapalme 1997. Photographie de Marc-André Grenier. (Archives de Cap-aux-Diamants). La passion de l'indépendance Entrevue avec Pierre Bourgault par Yves Beauregard connaissais rien de tout ça, personne ne RIN depuis une couple de mois. Lau­ connaissait ça. Pour moi, l'idée d'indé­ rendeau écrit un article contre le sépa­ Yves Beauregard : Pierre Bourgault, pendance était inexistante. Je suis allé à ratisme, je lui réponds. Une immense comment en êtes-vous venu à militer cette réunion et j'ai trouvé ça intéressant. réponse qui prenait toute une page du pour l'indépendance du Québec? C'était la fin de semaine et Préfontaine Devoir. montait dans le nord avec d'autres amis. Pierre Bourgault .Tout à fait par hasard, Je suis parti avec eux. J'ai embarqué Y.B. : Il paraît que Laurendeau avait en 1960. J'arrivais d'Europe, j'habitais comme ça, tout doucement, et ça s'est dit : «Si on se fie au cheminement de alors le quartier Côte des Neiges. Je ren­ enchaîné très rapidement. notre histoire, l'idée d'indépendance contre Claude Préfontaine qui est un ami, est naturelle, elle va de soi, mais dans et il me dit : «Qu'est-ce que tu fais? Viens- Y.B. : Vous n'étiez donc pas l'un des le contexte actuel...» C'est à partir de tu avec moi, on s'en va chez André D'Al­ fondateurs du RIN? ça que vous avez réagi? lemagne - que je ne connaissais pas - on a une assemblée du RIN. C'est un P.B. : Je n'étais pas là au tout début. Je P.B. : Je ne me souviens pas, mais mouvement qu'on a fondé il y a trois se­ suis arrivé trois semaines plus tard. On l'échange n'a pas été très long : je ré­ maines, pour l'indépendance du Qué­ m'appelle souvent «le fondateur»,ce que ponds et il me répond, je réponds en­ bec.» je ne suis pas! core et ça finit là. C'était de bons textes et d'ailleurs mes premiers! J'ai été en­ Y.B. : Avant la naissance du Ralliement Y.B. : Vous avez été par la suite une gagé à La Presse sur la foi de ces textes- pour l'indépendance nationale, vous âme dirigeante du RIN. Dès 1961, vous là. Peu de temps après, j'ai rencontré Gé­ n'étiez pas sensibilisé du tout à l'idée étiez président du groupe de Montréal rard Pelletier,que je connaissais à peine, d'indépendance? et classé parmi les intellectuels. Il y et je lui ai demandé s'il avait du travail avait, semble-t-il, plusieurs tendances pour moi à La Presse. Il m'a dit oui et il P.B. : Absolument pas. À ce moment-là, dans cette formation. En 1961, vous m'a engagé. C'est tout ce qu'il avait lu Jl y avait juste Raymond Barbeau avez eu un beau débat dans Le Devoir de moi, car je n'avais encore rien écrit! avec l'Alliance laurentienne, avec André Laurendeau! Alors, c'est arrivé comme ça. Le 4 avril , Raoul Roy avec l'Action 1961, j'ai eu la première assemblée pu­ 'socialiste pour l'indé­ P.B. : C'est là que commence ma vie pu­ blique à la salle du Jésus. On avait fait »iu» pendance. Moi, je ne blique, en 1960-1961. Je devais être au un chèque qui avait rebondi, car nous 30 CAP-AUX-DIAMANTS, N° 53, PRINTEMPS 1998 n'avions pas d'argent et nous n'étions peu sur le plan personnel! Les maîtres à peu ennuyeux, mais toujours extraordi- pas nombreux, une centaine peut-être! penser ont été étrangers finalement, nairement intéressant. Avant de parler en Il fut décidé que Marcel Chaput et moi parce que, à partir de ce moment-là, public.il était malade pendant trois jours, parlerions à cette assemblée. II est venu c'était de la décolonisation. C'était sur­ il vomissait, il détestait ça. C'est un peu 500 personnes. tout l'Algérie, c'était Albert Memmi et par amitié pour moi qu'il est resté jus­ Frantz Fanon. C'est là que j'ai pris mes qu'en 1968.Quand on a dissous le RIN.il Y.B. : Dans un premier temps, le RIN a grands principes. Je n'ai jamais lu Groulx est disparu. Il était tellement content. Il a été un mouvement, pas un parti poli­ de ma vie, je trouvais ça ennuyeux, au pris la poudre d'escampette. tique. Y.B. : Pourquoi avez-vous décidé de P.B. : Un mouvement de pression, un faire un parti politique avec le RIN? mouvement politique. P.B. : Parce que c'était dans l'air, proba­ Y.B. : Il paraît que vous utilisiez des blement pour éviter, ce que moi j'ai re­ méthodes pour faire connaître votre proché au FLQ par la suite. Je disais aux pensée et le but de votre action qui gens du FLQ : «Vous êtes des irresponsa­ n'avaient pas été utilisées souvent jus­ bles, vous allez dans une direction qui qu'alors. Vous utilisiez beaucoup les ne mène nulle part.Vous affirmez que grands rassemblements... vous ne voulez pas prendre le pouvoir, à quoi ça sert alors?» Cette idée a cheminé P.B. : C'était beaucoup utilisé en Europe, lentement. Au début, on était peu nom­ mais très peu en Amérique du Nord. breux et ça ne valait pas la peine d'y penser. Chaput poussait très fort dans ce Y.B. : Qui amenait ces idées de marke­ sens-là. D'ailleurs, il a laissé le RIN parce ting? que le RIN ne voulait pas devenir un parti politique. Il a fondé son parti qui est P.B. : C'est D'Allemagne qui a tout fait. Il tombé sept ou huit mois après. Et pen­ y avait évidemment Chaput qui était très dant ce temps-là, le RIN s'est transformé important aussi et qui écrivait. En fait, en parti politique. Il a fait sa première c'est les deux. Ils sont partis de l'Alliance élection en 1966. Moi, j'étais déjà prési­ laurentienne de Barbeau parce qu'ils dent depuis 1964. C'est ce qui fait que trouvaient ça intenable, car c'était un j'ai l'air du chef historique : j'ai été prési­ mouvement de droite. Ce sont eux qui dent du parti beaucoup plus longtemps ont fondé le RIN et moi c'est D'Allema­ que les autres. Il y a eu quatre prési­ gne qui m'a tout appris. Le premier soir dents : D'Allemagne a fait un an, Chaput que j'ai passé chez lui, quand j'ai été a fait un an, Pouliot a fait un an. Moi, j'ai éveillé à cette cause, en deux heures, fait le reste.au moment où on était le j'ai tout compris, car il avait une pen­ plus visible. En plus, aujourd'hui, je suis sée d'une clarté absolue. le seul à être toujours dans la bataille publiquement.Tous les autres sont soit Y.B. : Vous deviez être prédisposé à disparus, morts ou retirés. Moi, j'ai encore adhérer à une cause comme celle-là! l'image de «monsieur indépendance». C'est pour ça que le mouvement est P.B. : Bien, j'étais nationaliste, comme beaucoup associé à moi. Mais ce n'est tout le monde de l'époque, car on se fai­ pas moi qui l'ai fait. Je l'ai alimenté, j'ai sait chier par les Anglais. À ce moment- beaucoup parlé, écrit, beaucoup travaillé là, il ne faut pas l'oublier.surtoutà Mon­ sur l'élaboration de sa pensée.Au départ, tréal, tout était en anglais. Québec, ce n'est pas moi du tout. c'était un îlot, il n'y avait que Québec qui n'était pas totalement anglais. Mais Y.B. : À l'élection de 1966, le RIN a eu Sept-îles, Sherbrooke, Rouyn-Noranda, 6 % des votes au Québec. Personnel­ tout fonctionnait en anglais. Alors, Mon­ lement, vous avez obtenu 53 % des vo­ tréal était une ville anglaise et c'était très tes à Sept-îles. Pourquoi vous être pré­ frustrant. II était donc très facile de faire senté dans ce coin du Québec? le saut vers le nationalisme. Ça s'est fait Pierre Bourgault, président du RIN en 1966. de façon toute naturelle. (Archives nationales du Québec à Québec, P.B. : Bof! Un coup de tête, une sortie P428, S3, DB). d'extrémiste. J'étais descendu sur la Y.B.
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