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WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016

WALLONIE ESPACE INFOS

n°84 janvier-février 2016

Coordonnées de l’association Wallonie Espace

Wallonie Espace WSL, Liege Science Park, Rue des Chasseurs Ardennais, B-4301 Angleur-Liège, Belgique Tel. 32 (0)4 3729329 Skywin of Wallonia Chemin du Stockoy, 3, B-1300 Wavre, Belgique Contact: Michel Stassart, e-mail: [email protected]

Le présent bulletin d’infos en format pdf est disponible sur le site de Wallonie Espace (www.wallonie-espace.be), sur le portal de l’Euro Space Center/Belgium, sur le site du pôle Skywin (http://www.skywin.be).

SOMMAIRE : Thèmes : articles Mentions Wallonie Espace Page Correctif - Actualité : Sentinel-1B lancé le 22 avril par Soyouz (avec ULg, Thales Alenia Space 2 OUFTI-1) – Agence spatiale interfédérale de Belgique – Vingt ans pour Belgium , Amos, VitroCiset Wallonie Espace – Une Ardéchoise, pilote de CSL Belgium, Gillam, SABCA, Samtech, Sonaca, Spacebel, Techspace Aero, UCL, ULB, ULg, CSL, Euro Space Center, Skywin 1. Politique spatiale/EU + ESA: La « première » 2016 du DG de l’ESA – 5 Tableaux Budgets ESA – Compte-rendu Conférence sur la stratégie spatiale européenne : qui mène la danse dans le couple ESA-Commission européenne ? – A l’heure du Space 4.0 – Intérêt du Grand-Duché pour les ressources dans l’espace – La Corée du Nord exclue de la communauté spatiale ? 2. Accès à l'espace/ : Interview exclusive d’Alain SABCA, Techspace Aero, Thales 17 Charmeau (Airbus Safran Launchers) – Enquête de la Commission Alenia Space Belgium sur la prise de contrôle d’Arianespace – Duel Arianespace-SpaceX : c’est 5 qui gagne ! – Débuts, cette année, des lanceurs chinois de nouvelle génération – Tableau mondial des nouveaux lanceurs en préparation (avec des révélations !)

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3. Télédétection/GMES : Le rôle capital des pour la sauvegarde Centre ESA de Redu 34 de notre planète – Constellation américano-séoudienne – L’observateur spatial belge de la biosphère globale 4. Télécommunications/télévision : SES et en grande forme sur 36 l’ensemble du globe 5. Navigation/Galileo : Constellation indienne au grand complet, bien 37 avant Galileo ! 6. Sécurité/Défense : Initiative Govsatcom de l’Union Européenne 38 7. Science/ : espion américain muté en 39 observatoire de la voûte céleste – Un livre sur l’ indien 8. Exploration/Aurora : Coopération internationale pour un retour sur la 40 Lune – Priorité à ExoMars 2020 ! 9. Vols habités/International : Touche belge pour le 43 planeur spatial 10. Débris spatiaux/SSA : Nettoyage de l’espace avec CleanSat ? 45 11. Tourisme spatial : en tête avec 45 12. Petits satellites/Technologie/Incubation : Tableau des initiatives de 46 micro-lanceurs en 13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales : La KUL à 48 l’honneur avec le Prix Odissea 2015 14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace : Missions spatiales (lancements Skywin, Thales Alenia Space 50 récents) Belgium , SABCA, Techspace Aero, Cegelec, Redu Space Services, Spacebel, VitroCiset Belgium 15. Calendrier 2015-2016 d’événements spatiaux pour la Belgique Euro Space Center, ULg, 51 WSLlux Annexes-tableaux (en anglais) : Les prochaines missions de l’Europe ULg 54 dans l’espace (2016-2025) - Palmarès des succès à l’exportation de l’industrie spatiale européenne - Commandes à venir pour les satellites civils de télécommunications et de télévision Lecture sur le spatial : Du nouveau avec Aero Spatium sur tablette 68

Correctif concernant l’article paru dans le n°83 concernant le Baron Marcel Ackerman (1931-2015) qui a rejoint les étoiles

Marcel Ackerman fut directeur de l’IASB (International d’Aéronomie Spatiale de Belgique de 1986 à 1996. Il fit preuve d’une grande audace en coopérant avec l’IKI (Institut de Recherche Spatiale) de Moscou.

Dernière nouvelle : lancement Soyouz du satellite de télédétection radar Sentinel-1B, le 22 avril, à 22 h 02:23.

Le soleil sera en train de se coucher sur la Guyane, ce qui devrait permettre des images spectaculaires d’un bel envol vers l’espace. Rappelons que ce 4ème satellite du système Copernicus d’observation du globe pour l’environnement et la sécurité devrait avoir – sous réserve du feu vert de l’ESA - comme co-passagers : deux micro-satellites (le

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Microscope français, le Norsat-1 norvégien) ainsi que trois . Parmi lesquels OUFTI-1, le 1er engin spatial de la Wallonie, résultat des travaux d’une cinquantaine d’étudiants de l’Université de Liège et de la HEPL/ISIL, sous la houlette de Gaetan Kerschen, Jacques Verly, Valéry Broun et Amandine Denis !

Info récente sur l’Agence spatiale interfédérale de Belgique

Inscrit dans le programme du gouvernement Michel, le projet de création de l’Agence spatiale interfédérale de Belgique fait son petit bonhomme de chemin… Il progresse à un train de sénateur. J’apprends de source sûre qu’une première salve de réunion inter- cabinet vient d’avoir lieu. L’agence serait une réalité opérationnelle le 1er janvier 2017. Sa naissance pourrait être officialisée à l’ESA lors du Conseil ministériel des 1er et 2 décembre, auquel participera Elke Sleurs, la Secrétaire d’Etat à la Politique Scientifique. Le processus de sa mise en place est lié à l’avenir de Belspo (SPP/Service Public de Programmation de la Politique Scientifique, dont la dissolution est programmée dans la déclaration gouvernementale. Quid des Etablissements scientifiques fédéraux de science et de culture (musées, bibliothèque, patrimoine artistique, instituts), qui sont dans le giron de Belspo ? Comment seront-ils désormais organisés et financés ? Le Pôle Espace d’Uccle, qui comprend l’ORB (Observatoire Royal de Belgique), l’IRM (Institut Royal Météorologique) et l’IASB (Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique), avec les moyens correspondants, sera-t-il transféré au sein de l’Agence en préparation ? Autant de questions qui semblent encore être en suspens.

Wallonie Espace : déjà vingt ans mais plus entreprenant que jamais pour bien servir le spatial européen !

Vingt années au service de l’espace en Belgique, en Europe et dans le monde : un beau bilan pour le Cluster Wallonie Espace, qui représente les acteurs wallons (industriels, instituts, laboratoires) de la technologies des systèmes spatiaux et services satellitaires et qui est membre fondateur du Pôle de compétences Skywin. Voici un bref historique de ce groupement qui N’a cessé de grandir pour mettre en évidence, en la valorisant, l’activité spatiale en Région Wallonne :

1996 : Assemblée constitutive, le 5 janvier 1996, au siège du Parlement wallon, avec le président René Hannon et 12 membres (Amos, Ciset (aujourd’hui VitroCiset), ETCA (à présent Thales Alenia Space Belgium), Gillam, SABCA, Sonaca, Spacebel, Techspace Aero, UCL, ULB, ULg, CSL. Novembre 1996 : adoption du logo Wallonie Espace (voir l’en-tête de ce bulletin) 1997 : 1er événement "astronaute d'un jour" de Wallonie Espace en à l'Euro Space Center/Belgium. 1997 : Francis Vanderhaeghen (Spacebel), président. 2001 : Michel Gillard (Gillam), président 2003 : Arrêté ministériel octroyant une mission de "Cluster" à Wallonie Espace avec l’arrivée de Michel Stassart, après un court intérim de Théo Pirard (jusqu'en novembre 2003) WEI n°84 2016-01 - 3

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Avril 2005 : Michel Gruslin (Techspace Aero), président 2006 : 1er « Wallonia Space Days » avec Amos, en mars à Liège, sur le thème des ATs (Auxiliary Telescope) du VLTI au Cerro Paranal. 2007 : création du Pôle Skywin, avec le Cluster Wallonie Espace comme membre fondateur, avec Michel Stassart dans Wallonie Espace et dans Skywin. 2008 : 2ème édition « Space Days » à Liège avec Spacebel, sur le thème des microsats. fin 2008 : fin du Cluster "Wallonie Espace" qui est incorporé dans le Pôle Skywin. 2009 : Jean Horanieh (Thales Alenia Space Belgium/ETCA), président 2010 : Jean Marc Defise (Centre Spatial de Liège), président. 2010 : 3ème édition « Space Days » avec Thales Alenia Space Belgium et Samtech (qui fait aujourd’hui partie du Groupe Siemens) sur le thème des lanceurs. 2011: Thierry du Pré (Spacebel), président. 2012 : 4ème « Space Days » à Liège, avec le CSL et l’ULg, sur la télédétection spatiale « zoom on ». 2014 : Patrick Bury (Thales Alenia Space Belgium), président 2014 : 5ème édition « Space Days » à l’Euro Space Center à Transinne-Libin sur le thème des services liés aux applications spatiales « Space value on earth » 2015 : 35 membres pour Wallonie Espace 2016 : les 20 ans de Wallonie Espace

Du nouveau au CSL (Centre Spatial de Liège) : une Ardéchoise aux commandes pour un nouveau positionnement

Le Centre Spatial de Liège, au Liege Science Park du Sart Tilman, est un fleuron, tant scientifique que technologique, de Wallonie. Un double positionnement au sein de l’Université comme centre de recherches et de tests (avec les missions spatiales de l’ESA et de la NASA), au service de la (re)conversion de l’économie liégeoise (en étant le cœur d’un « spatiopôle » avec des PME spécialisées dans des systèmes de technologie spatiale, ainsi que dans des services par et pour satellites.

Le 2 février, son Conseil de Gestion, présidé par le Recteur de l’Université de Liège, a confirmé la nomination de Christelle Bertrand au poste de Directeur général. Elle sera épaulée par le Professeur Serge Habraken et par Jean-Sébastien Servaye, qui sont nommés respectivement Directeur Académique et Scientifique (pour succéder au professeur Pierre Rochus, qui accède à la pension ce 1er octobre) et Directeur Opérationnel. Ils seront rejoints prochainement par un Directeur Administratif et Financier (appel à candidatures en cours). Cette équipe de direction pourra s’appuyer sur les Responsables de Laboratoire et les Responsables de Programme en place: Christophe Grodent pour le programme « Tests & systèmes d’essais », Etienne Renotte pour le programme « Systèmes spatiaux », Jean-Hervé Lecat pour le programme « Partenariats technologiques ».

Christelle Bertrand est une figure bien connue au CSL, puisque, depuis 2010, elle en est la Directrice générale adjointe. Née le 23 octobre 1974 en Ardèche, au pied du Mont Gerbier de Jonc - « aux sources de la Loire », comme elle aime le préciser -, elle a découvert la Cité Ardente… « par amour pour un Liégeois » (*) Pour accepter ce poste de grande responsabilité, elle tire parti de l’expertise professionnelle qu’elle a WEI n°84 2016-01 - 4

WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016 acquise à l’issue de brillantes études d’ingénieur civil aérospatial à Toulouse (à l’ENSICA, désormais ISAE-SupAero) : « J’étais fascinée par les métiers, qui font rêver, de l’aéronautique et du spatial. »

Chez Matra Marconi Space (aujourd’hui Airbus Defence & Space), de 1998 à 2001, elle est ingénieur études & développement en Systèmes de Contrôle d’Attitude et d’Orbite des satellites : « Cette école de rigueur m’a beaucoup appris pour la gestion technique et de projet de systèmes à la pointe de la technologie ». Après trois ans dans le spatial, elle rejoint l’industrie automobile, dans la région de Lyon. Entre 2001 et 2008, au sein du groupe AB Volvo, elle est notamment responsable de l’achat de composants du système de freinage de poids lourds pour les marques Renault Trucks/Volvo Trucks, puis chef de projet du Renault Magnum 2008.

En 2010, la voici à Liège en quête d’un un nouveau défi professionnel. Pour le CSL, l’Université de Liège est alors à la recherche d’un Chef de Projet expérimenté pour mener à bien un projet de réforme du Centre. Christelle Bertrand se voit confier cette délicate mission. En décembre 2015, le Conseil de Gestion du CSL veut renforcer la cohésion de la direction par la mise en place d’une équipe dirigeante réorganisée et soudée autour d’une vision stratégique commune.

Après avoir été durant six ans Directrice générale adjointe, Christelle accepte un autre challenge aux commandes du CSL. «Je souhaite contribuer activement au développement du Centre qui accomplit deux missions et s’appuie sur deux entités interconnectées : une mission de recherche appliquée, de R&D, au service du développement industriel ; une véritable mission « industrielle » sur des activités qui font la renommée internationale du CSL et qui participent à l’essor de la Région Wallonne et de la Belgique. J’aime cette spécificité du Centre qui valorise, en les conciliant, les profils différents de la recherche et de l’ingénierie».

Ce qu’elle envisage pour le CSL est clair : « il s’agit de clarifier et d’affirmer notre double positionnement plutôt que de le subir. Comment peut-on être à la fois centre universitaire et partenaire industriel, dans une dynamique gagnante et de co- développement ? Dans les mois à venir, il y aura clarification de notre modèle ». Ce qui justifie la mise en place d’une nouvelle gouvernance, laquelle s’inscrit dans le chantier en cours de la réforme de la Recherche à l’ULg.

(*) Elle est l’épouse de Jean-Yves Girin dont les réalisations artistiques portent haut le patrimoine culturel de la Cité Ardente et elle est la maman d’un petit Victor (3 ans).

1. Politique spatiale EU + ESA

1.1. La « première » 2016 pour Jan Wörner, DG de l’ESA avec la traditionnelle rencontre des médias, le 15 janvier

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Depuis le 1er juillet 2015, Dr Johann-Dietrich Woerner est le Nouveau Directeur Général de l’ESA. Durant sa demi-année à la tête de la principale agence spatiale en Europe, il a progressé à pas feutrés, en ménageant les susceptibilités entre les Etats membres de l’ESA et avec la Commission européenne qui est son plus important partenaire avec les deux programmes clefs que sont Galileo (navigation civile) et Copernicus (télédétection avec les Sentinel). Lors de sa première conférence de presse 2016, il a dû surmonter un certain stress, mais il a fait preuve de beaucoup de pragmatisme et de pédagogie, n’esquivant aucune question sur la façon dont il voit la stratégie spatiale européenne jusque dans la prochaine décennie. D’emblée, il a présenté le cœur de l’ESA, à savoir le « team of teams » qui comprend cinq grandes Directions : Administration, Space Applications, Space Science & Exploration, Space transportation, Technologies & Applications. Rappelant l’importance de la coopération, il a de nouveau insisté sur l’ère du Space 4.0, par ailleurs appelé « New Space », avec ses multiples défis à relever : - plus d’interactivité avec les besoins de la société, - un plus grand nombre de nations jouant un rôle dans le spatial, - l’importance aux côtés des agences de la dimension commerciale avec de nouveaux rôles pour l’industrie, - les retombées de la technologie spatiale, avec la création de petites et moyennes entreprises pour les systèmes dans l’espace et les services par satellites, - la montée en puissance du secteur privé, notamment dans le contexte du tourisme de l’espace…

Pour lui, l’année 2016 est placée sous le signe de la Planète Rouge avec la mission ExoMars 2016 dans le cadre d’une collaboration russo-européenne. La sonde doit partir le 14 mars pour parvenir à destination le 19 octobre. Il y a l’implication de l’ESA pour la Commission européenne dans le déploiement de la constellation Galileo avec le lancement de 4 satellites avec une -ES [entretemps, Arianespace prévoit de lancer en mai un Soyouz pour deux Galileo supplémentaires], dans le développement du système Copernicus avec la mise sur orbite de quatre satellites d’observation Sentinel (Sentinel-3A en février, Sentinel-1B en avril, Sentinel 5P en juin, Sentinel-2B en septembre).

L’ESA aura à préparer son Conseil au niveau ministériel qui se tiendra à la fin de l’année, les 1er et 2 décembre, à Lucerne (Suisse). Au menu des décisions sur les budgets jusqu’à la fin de cette décennie : - le feu vert (à confirmer) aux programmes et C(ontinuation) pour garantir l’accès de l’Europe à l’espace ; - la participation européenne à l’exploitation de l’ISS (International Space Station) jusqu’en 2014 ; - le bouclage du financement de la mission ExoMars 2020 pour laquelle il est question d’un report à 2020 ; - le démarrage de nouveaux programmes d’exploration du système solaire (mission AIM/Asteroid Impact Monitoring ), d’observation de la Terre (comme Carbonsat), de télécommunications pour les gouvernements (projet Govsatcom de technologies pour la dépollution du milieu spatial (CleanSpace, avec l’initiative CleanSat)… WEI n°84 2016-01 - 6

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Dr Woerner a rappelé l’idée du « Moon Village » pour succéder à l’ISS (International Space Station): « Mon intention est de construire une base servant de station permanente sur la Lune. Ce qui signifie qu’elle sera une infrastructure ouverte à tous pour les Etats membres, ainsi qu’aux différents pays autour du globe. » Ce projet international démarrera sur des bases modestes avec la mise en œuvre d’automates lunaires à des fins scientifiques et technologiques.

L’ESA a en 2003 demandé à un consortium européen de concepteurs, dirigé par la société britannique Foster + Partners, de réaliser une étude 3D (avec maquettes) sur la construction d’habitats lunaires en utilisant des matériaux de la Lune. Le résultat de ses travaux donne lieu à des vues d’artistes sur le site ESA et à des modèles réduits qui font actuellement partie de l’expo « Vers la Lune avec Tania » à l’Euro Space Center de Transinne-Libin.

Annex 1: ESA Budgets for 2016 [2015]

Breakdown by Programmes

Mandatory & optional programmes in € millions for 2016 / % [2015] Scientific programme (mandatory activities) 507.9 / 9.7 % [507.9] Human (ISS construction and exploitation) 365.1 / 7 % [371.4] Launchers (Ariane 6, Vega C, ARTA, Ariane Infrastructure, CSG, FLPP) 1,051.2 / 20 % [607.7] Earth Observation Programmes , Earth Explorers, Copernicus/Sentinel, 1,603.5 / 30.5 % [1,254.3]* Eumetsat MTG & EPS/Metop SG) Basic Activities (ESA Headquarters, ESTEC, ESOC, ESRIN, network) 232.1 / 4.4 % [232.1] Associated to General Budget 214.8 / 4.1 % [209] Telecommunications & Integrated Applications (ARTES, Alphasat, Small 359.3 / 6.8 % [309.2] GEO, Neosat, Electra, Quantum,…) Navigation Programmes (EGNOS, Galileo/GNSS, Galileo II preparation) 609.5 / 11.6 % [664.5] Technology GSTP (PROBA, R & D in new technologies) 99.5 / 1.9 % [105.3]* Robotic exploration (ExoMars…) & Prodex 192.8 / 3.7 % [155.8] SSA (Space Situational Awareness) initiative 12.9 / 0.2 % [13.9] *ECSA (ESA Cooperating States Agreement with Slovenia, Latvia, Lithuania, 4 / 0.1 % [2] Bulgaria, Slovakia) *Income from : % of external income total 1,324.8 / 87.8 % [1,030.5] *Income from Third Parties outside EU: Eumetsat 147.9 / 9.8 % [161.2] *Other Income: Arianespace… 35.6 / 2.4 % TOTAL 5.25 billion € [4,433] (c) ESA/ESD January 2016

In heavy characters: the main increases for funding in 2016 (earth observation programmes, launchers, telecom & integrated applications, robotic exploration In italics: the main decrease for funding in 2016 (navigation programmes) WEI n°84 2016-01 - 7

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Annex 2. 2016 income from participating States (member and associated members) [compared to 2015]

In order of financial importance % [in 2015] in € millions in 2016 [2015] Germany (through DLR) 23.3 [24.6] 872.6 [797.4] France (through CNES) 22.6 [22.2] 844.5 [718.2] Italy (through ASI) 13.7 [10.2] 512 [329.9] United Kingdom (through UK Space)v 8.7 [9.9] 324.8 [322.3] Belgium (through BELSPO) 5[5.8] 188.9 [189.5] Spain (through CDTI) 4 [4.1] 152 [131.7] Switzerland (through CFAS) 3.9 [4.2] 146.4 [134.9] Netherlands (through NSO) 2.7 [2.3] 102.6 [74.7] Sweden (through SNSB) 2 [2.5] 73.9 [80.3] Norway (through Norsk Romsenter) 1.6 [1.8] 59.6 [59.8] Austria (through ALR) 1.3 [1.6] 47.6 [51.5] Poland (through SRC) 0.8 [0.9] 29.9 [30] Denmark (through DTU) 0.8 [0.8] 29.5 [26.8] Romania (through ROSA) 0.7 [0.8] 26.1 [25.4] Luxembourg 0.6 [0.7] 22 [23] Finland (through TEKES) 0.6 [0.6] 21.6 [19.6] Ireland 0.6 [0.6] 23.3 [18] Canada (through CSA) 0.4 [0.5] 13.2 [15.5] Portugal 0.4 [0.5] 16 [16.7] Czech Republic 0.4 [0.4] 15.6 [14.2] Greece 0.3 [0.4] 11.9 [14.1] (through ) 0.1 % 5 Estonia (through Enterprise Estonia) 0,01 % 0.9 Other income 4.6 149.8 SUBTOTAL 1 71.3 [73.1] 3.74 billion € [3,241.3] Income from European Union *87.8 [86.5] 1,324.8 [1,030.5] (Galileo, Copernicus) Income from Eumetsat (MTH, EPS Metop SG) *9.8 [10.3] 147.9 [122.4] Other Income (Arianespace…) *2.4 [3.3] 35.6 [38.8] SUBTOTAL 2 *28.7 [26.8] *1.51 billion € [1,191.7] TOTAL (SUBTOTALS 1 + 2) 100 % 5.25 billion € [4,433] (c) ESA/ESD January 2016 * Referring to SUBTOTAL 2

In heavy characters: the significant increases for funding in 2015 (Germany, France, Italy, Switzerland, Spain, Netherlands, EU, Eumetsat) In italics: the significant decreases for funding in 2015 (Sweden)

1.2. Quid de la stratégie spatiale de l’Europe au sein du couple ESA-Commission européenne ?

Chaque année, la conférence à Bruxelles sur la stratégie de l’Europe dans l’espace est devenue une tradition de janvier à Bruxelles. Un événement désormais incontournable pour prendre la température des relations et ambitions de l’Union (Commission, Parlement), l’ESA, les agences et institutions, les industries (Eurospace) du spatial européen. La 8ème édition de la conférence annuelle a tenu toutes ses promesses en WEI n°84 2016-01 - 8

WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016 passant en revue les perspectives des activités spatiales européennes, tant commerciales que gouvernementales. Surtout que l’Union a décidé pour la fin de l’année de définir dans un document officiel une feuille de route sur le rôle et la place de l’Europe dans les systèmes spatiaux et dans les services satellitaires. Il y sera question de l’organisation de la gouvernance du spatial européen : comment le couple ESA-Commission peut-il être le plus efficace possible pour répondre aux besoins de la communauté des citoyens dans l’Union ?

On a peine à le croire. Certains des parlementaires européens, invités à venir exprimer leur point de vue, oublient qu’ils s’adressent à une audience déjà acquise à la cause des systèmes spatiaux. Et cela fait déjà 8 ans que l’on répète combien l’espace est crucial pour mener à bien, de façon pertinente, les activités de gestion, les opérations de sécurité, les objectifs des principales directions de la Commission. L’auditoire qui se déplace à Bruxelles pour cette conférence est conscient de ce que l’espace peut apporter aux politiques de l’Union. Ce que désirent les participants à cette conférence, c’est d’être rassurés sur les intentions en matière spatiale de la Commission aux prises avec des ressources budgétaires. D’autant que celles-ci doivent absorber le choc de migrants de plus en plus nombreux, les coûts de la sécurité aux frontières, surtout en Méditerranée et dans les Balkans.

La 8ème conférence des 12 et 13 janvier, parrainée par Jean-Claude Juncker, président de la Commission, a attiré quelque 700 participants pour débattre sur le thème « L’Europe comme un acteur de l’espace à l’échelle du globe ». L’assistance était consciente qu’il fallait éviter que soient remises en cause dans le budget de l’Union - le Cadre Financier Pluriannuel - les sommes allouées au bon déroulement de ses programmes spatiaux (Galileo, Copernicus, Horizon 2020).

Sept sessions, organisées et animées par Business Bridge Europe, ont permis d’aborder les défis technologiques que pose l’évolution rapide de la société mondiale : le phénomène « New Space » qui se traduit par de nouveaux entrepreneurs sur la scène spatiale, l’accès moins coûteux à l’espace qui pousse au développement de systèmes de lancement plus économiques, la société de l’information et de la communication avec une numérisation poussée qui fait appel à d’importants débits de données, l’impérieuse nécessité de protéger l’environnement et sécuriser la vie des habitants sur notre planète. A chaque session, le sujet était introduit par des députés européens qui, pour la plupart, dépassaient leur temps de parole pour rappeler à des convaincus de la cause spatiale ce que sont les enjeux de présence et d’autonomie dans l’espace. Les participants désiraient avant tout savoir à quelle sauce budgétaire étaient mis les ingrédients d’un programme spatial européen au service des citoyens du village global.

Nouvelle feuille de route

La Commissaire polonaise Elzbieta Bienkowska, qui est en charge du marché intérieur, de l’industrie, de l’entrepreneuriat, des petites et moyennes entreprises, a ouvert cette année la conférence en insistant sur le spatial européen comme stimulant

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WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016 d’emplois et de croissance. Avec ce mot d’ordre, bien décidé et ponctué d’une annonce pour 2016: « Nous avons besoin de créer les conditions dans lesquelles les milieux d’affaires et autres ont de la confiance pour investir dans l’espace. Ils ont besoin de pouvoir compter sur les infrastructures spatiales et les systèmes d’information qui en sont dérivés. Et nous avons besoin de garder constamment le rythme du changement en technologie et dans la société. C’est pourquoi nous, à la Commission, nous nous sommes engagés à présenter durant cette année la publication « Une stratégie spatiale pour l’Europe » parmi l’une de nos 23 initiatives clefs ». Et de préciser : « Mon objectif est clair. Je veux offrir une stratégie spatiale ambitieuse qui amplifie les avantages pour les citoyens et l’économie de l’Europe, qui aide l’industrie européenne des systèmes spatiaux à rester plus que jamais compétitive et à demeurer un leader mondial. »

2016 est décrite par la Commissaire Bienkowska comme une année cruciale pour les ambitions de l’Europe spatiale : - Pour le système Galileo de satellites de navigation civile, les premiers services doivent être disponibles dès la fin de l’année : « Je compte sur l’ESA pour atteindre cet objectif ». L’infrastructure sera complète pour 2020 ; il faudra acquérir des satellites supplémentaires pour compléter la constellation. - Pour le système Copernicus de surveillance du globe pour l’environnement et la sécurité, il faut passer de la phase déploiement à celle de l’exploitation. Les défis sont d’intégrer et gérer la grande quantité de données pour que les utilisateurs y aient accès rapidement, facilement, sans le moindre obstacle : « Une ambitieuse stratégie pour la valorisation des données et services est dès lors essentielle ».

Cinq priorités pour l’Union

Quand E. Bienkowska passe en revue les éléments d’importance stratégique, il est question pour elle : 1. d’exploiter le potentiel commercial des applications et services spatiaux ; 2. d’avoir un accès à l’espace autonome, fiable et économique, en ayant une vision à plus long terme que le développement d’Ariane 6 , qui tienne compte des technologies de rupture qui pourraient changer le business des lanceurs ; 3. d’accroître les synergies entre l’espace et la défense, de manière à mieux exploiter le potentiel dual (civil et militaire) des systèmes spatiaux, ce qui doit être l’objet d’un plan d’actions pour la défense en Europe (en citant les exemples du SST/Space Surveillance & Tracking pour la surveillance de l’espace, ainsi que du govsatcom pour les télécommunications gouvernementales par satellites) ; 4. de soutenir la recherche spatiale de façon plus cohérente, stratégique et prospective ; 5. de régler la question de la gouvernance du spatial européen, grâce à de meilleures relations avec l’ESA.

La Commissaire a conclu en donnant le coup d’envoi au processus de définition, dans un document de référence, d’une stratégie européenne de l’espace. Il s’agira dans les prochains mois de tenir compte des points de vue des Etats membres de l’Union, de

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WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016 l’ESA, de l’industrie et autres parties prenantes afin de dégager des lignes de conduite d’un secteur primordial pour l’avenir de l’Europe.

A l’heure du « Space 4.0 »

Dr Johann-Dietrich Woerner, directeur général de l’ESA (depuis le 1er juillet 2015), a évoqué l’avènement de la donne « Space 4.0 » avec le virage stratégique vers un spatial nouveau qui interagit davantage avec la société, qui voit se manifester des nations émergentes et des entreprises innovantes, qui mise sur une commercialisation accrue des systèmes et services. Il a mis en évidence le retour sur investissement des efforts financiers qui sont consentis pour l’espace. Il a souligné la contribution des satellites pour le suivi du changement climatique et pour la mise en œuvre d’une charte internationale de l’immigration. S’exprimant de manière pragmatique, il a établi des comparaisons percutantes pour les sommes consacrées au budget du spatial européen dans son ensemble (10 l d’essence par an et par citoyen), au programme Galileo (le prix d’1 pinte de bière), à la réalisation de vols habités (l’équivalent d’1 ticket de métro parisien). Il a de nouveau appelé de ses vœux une politique d’« United Space in Europe » !

Du côté industriel, François Auque, président-directeur général des Systèmes Spatiaux, chez Airbus Defence & Space, a mis en exergue certains faits qui démontrent l’évolution en cours des activités dans l’espace : - la montée en puissance de l’investissement privé (c’est le cas du partenariat ESA- Airbus Safran Launchers) avec « un état d’esprit plus pionnier qui accepte l’échec » ; - l’évolution rapide de l’innovation technologique avec la propulsion électrique, des charges utiles reconfigurables, des miroirs ultra-légers… - un marché de plus en plus acteur des applications par satellites, grâce au partenariat public-privé. Ce qu’a confirmé Luigi Pasquali, président-directeur général de Telespazio en parlant d’un déplacement progressif de l’espace technologique vers un spatial de business.

Exprimant le point de vue du CNES (Centre National d’Etudes Spatiales), son président Jean-Yves Le Gall a insisté sur le double défi que l’Europe spatiale doit désormais relever : faire face à la croissance rapide de l’activité spatiale dans les pays émergents (comme la Chine et l’Inde) et s’adapter à la transformation profonde du secteur spatial aux USA avec de nouveaux acteurs issus du monde de l’internet. Il a tracé trois pistes pour que l’Europe de l’espace puisse garder le bon cap : se comporter en investisseur-stratège, avoir une approche centrée sur la demande (notamment pour la surveillance du climat, dans l’orbite de la COP 21), être présent et actif à l’international. Il a mis en exergue les nouveaux satellites MERLIN (Methane Remote Sensing Lidar Mission) et MicroCarb (cartographie du carbone) dont les lancements sont planifiés pour 2020.

Contraintes d’une Commission exigeante

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La Commission s’est exprimée sur ses attentes du spatial européen, par la voix de Philippe Brunet, directeur pour les industries de l’aérospatial, du maritime et de la défense à la Direction Générale GROW (Marché intérieur, Industrie, Entrepreneuriat, PME). Chargé de la gestion des activités spatiales de l’Union (programmes Galileo et Copernicus avec leurs applications, recherche & développement dans le cadre de Horizon 2020), il a participé à trois sessions de la conférence. Son franc-parler fait que son point de vue en surprend plus d’un. Ainsi donnant son avis sur l’accès à l’espace qui doit rester en Europe, il a fait remarquer que la Commission est le principal client des services d’Arianespace avec des commandes de lancements pour les satellites Galileo et Sentinel (Copernicus). Il en a conclu : « Il est important de repenser le transport spatial en train de connaître un changement technologique. Il faut se préparer dès maintenant en Europe. » Pour ajouter que l’Union avait un rôle à jouer pour l’avenir des systèmes européens d’un accès à l’espace qui soit le plus économique possible.

Stéphane Israël, président-directeur général d’Arianespace, a parlé de 835 millions € pour le montant actuel des contrats de lancements destinés à la Commission. Ce chiffre qui va doubler dans les cinq années à venir justifie l’entrée en service, dès 2020, du lanceur Ariane 6.2 pour les missions institutionnelles. Ariane 6 vise l’objectif d’être être 50 % moins cher que l’actuel Ariane 5. A l’adresse de l’ESA, son partenaire clef pour la mise en œuvre du programme spatial européen, et au sujet d’Ariane 6, P. Brunet a regretté que l’Union n’ait pas été impliquée dans le design des prochains lanceurs européens. Il a exprimé le souhait qu’elle investisse davantage dans l’étude d’un système réutilisable.

Il est vrai que la Commission, via Horizon 2020, s’intéresse au développement de l’avion du Royaume-Uni, dont le concept est unique. Il s’agit d’un appareil SSTO (Single Stage To ) à propulsion cryogénique, avec un moteur de 2000 kN qui fonctionne avec l’oxygène extrait de l’air jusqu’à 26 km d’altitude pour atteindre Mach 5. De son côté, le CNES (Centre national d’Etudes Spatiales) a lancé des travaux d’étude du propulseur Prométhée (Precursor Reusable Oxygen METHane cost Effective Engine) : conçu pour être réutilisable, il aura une poussée de 980 kN (100 t), équivalente à celle du Vulcain v.2.1 dont il doit assurer la relève durant les années 2020.

L’entreprise ASL (Airbus Safran Launchers), maître d’œuvre d’Ariane 6, est bien évidemment partie prenante dans l’étude du Prométhée. Alain Charmeau, son président-directeur général, a rappelé ses attentes du côté de l’Union : - structurer le marché institutionnel de 5 à 6 lancements par année ; - définir les conditions d’accès au Centre Spatial Guyanais, afin de rendre son infrastructure concurrentielle grâce au soutien de l’Union ; - préparer dès à présent l’après-Ariane 6 avec des investissements technologiques de l’Union ; - considérer le marché émergent des services d’un micro-lanceur que l’Europe est capable de développer rapidement afin de répondre à la demande de nano- et micro- satellites.

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Gestion du haut débit de données

Les projets d’avenir à financer ne manquent donc pas pour fixer les ressources du spatial dans le prochain Cadre Financier Pluriannuel 2020-2027. La Commission analyse déjà les priorités pour l’Europe dans l’espace à la lumière de ce que doit être sa gouvernance avec le couple ESA-Commission. D’ores et déjà, la tentation est grande de revoir les axes budgétaires de l’Union pour faire face à la hausse des dépenses auxquelles doit faire face l’agence européenne Frontex. Opérationnelle depuis octobre 2005 pour organiser la coopération opérationnelle dans la sécurisation des frontières extérieures des Etats membres de l’Union, elle doit recourir davantage aux données des satellites d’observation du système Copernicus. Il est prévu au cours des dix ans à venir que l’Europe mette en orbite une trentaine d’observateurs, de plus en plus performants, pour l’environnement et pour la sécurité.

Du coup, on se trouve aux prises avec une avalanche de hauts débits de données. Il convient de parler d’un facteur 10 de hausse: de 6 Petabytes à 60 Petabytes par an avec les trois premières familles de satellites Sentinel. Comment gérer le phénomène du « Big Data », lequel nécessite la mise en place de moyens appropriés de réception, de stockage, de traitement, de dissémination ? P. Brunet, responsable des affaires spatiales à la DG GROW de la Commission, constate qu’on a sous-estimé l’objectif de créer l’infrastructure au sol pour l’exploitation des données satellitaires. « On s’est intéressé à l’amont de Copernicus, mais il faut que les observations des satellites puissent arriver aux utilisateurs conformément à leurs besoins. » Il recommande de renforcer et d’améliorer le réseau de distribution des données, de définir l’architecture la plus utile de plates-formes d’exploitation, de susciter l’intérêt des institutions communautaires dans la promotion de l’outil Copernicus. Notamment pour l’application de l’accord sur le climat, issu de la COP 21 à Paris. Afin de collecter de façon quasi instantanée les observations des satellites Sentinel-1 (radar) et Sentinel-2 (multispectral), la Commission est la première à utiliser de façon opérationnelle le SpaceDataHighway mis en place avec EDRS (European Data Relay System) par un partenariat public-privé entre l’ESA et Airbus Defence & Space (voir ci-contre).

Explosion des systèmes et services satcom

L’Europe, si elle est leader pour les services commerciaux de transport spatial avec Arianespace, se trouve à l’avant-plan pour les systèmes de satellites de télécommunications et de télévision. En engrangeant plus d’un tiers des revenus satcom dans le monde. Elle compte sept grands opérateurs, dont les deux ont une dimension globale : SES qui est pratiquement le n°1 mondial, Eutelsat, Airbus Communication, Intelligence & Security, Telespazio (Italie), (Espagne), Telenor (Norvège), Avanti Communications (Royaume-Uni). Face à l’arrivée de mégaconstellations, comme One Web (648 mini-satellites, à propulsion électrique, en orbite basse) du businessman Greg Wyler. Ce dernier est venu présenter le caractère européen de son ambitieux système en insistant sur sa coopération avec Airbus

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Defence & Space pour la production de minisats à bas coût et avec Arianespace pour les lancements entre 2018 et 2020.

Dans le « remue-méninges » global qui agite l’offre de services performants pour les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) via l’espace, l’industrie européenne des satellites entend garder la tête haute. Elle se réjouit des décisions qui ont été prises à Genève lors de la récente Conférence Mondiale des Radiocommunications (CMR 2015) concernant les fréquences allouées au segment spatial. La Direction ESA des Télécommunications et Applications Intégrées, que pilote Magali Vaissière, fait preuve d’originalité et d’efficacité afin que les acteurs des satcoms – tant industriels qu’opérateurs - soient plus que jamais compétitifs par rapport aux réseaux terrestres.

Les actions technologiques du programme ARTES (Advanced Research in Telecommunications Systems) font appel au PPP (Partenariat-Public-Privé) comme instrument au service de l’innovation. Il a pris diverses formes réussies qui donnent lieu à des missions en orbite géostationnaire : - avec Hispasat pour le satellite avancé Hispasat AG1, Eutelsat pour le satellite reconfigurable Quantum ; - avec Airbus Defence & Space pour les relais optiques EDRS et le système Globenet, ainsi que pour le bus Neo, puis avec Thales Alenia Space pour la plate-forme Spacebus Neo ; - avec pour l’exploitation de l’important Alphasat et pour l’initiative ICE (Inmarsat Communications Evolution) ; - avec et la société Newtec pour la plate-forme Indigo (Integrated Digital Overlay) qui accroît les performances des satellites Intelsat Epic NG à grande capacité.

Croissance des besoins gouvernementaux

Pour sa part, Karim Sabbagh, président-directeur général de l’opérateur luxembourgeois SES, a fait référence aux services numériques de la prochaine génération dont la montée en capacité passe par l’avènement de super-autoroutes de l’information. Le trafic global IP (Internet Protocol) par lequel transite de la vidéo à 80 % entre dans l’ère du zettabyte (1 trilliard ou 1021 d’octects) à la fin de cette année. Une capacité qui aura doublé en 2020. Par ailleurs, le satellite, tant en GEO (géostationnaire) qu’en MEO (orbite moyenne), donne de la mobilité et de la capacité à la communication sur les mers et dans les airs. SES demande à l’Union : - de revoir l’agenda numérique européen en l’adaptant à la convergence en cours de la télédiffusion et du haut débit ; - d’intensifier le financement, via des programmes de recherche et développement, des projets hybrides avec des systèmes sur orbite et au sol ; - de relever les défis techniques et politiques que soulève le spectre des fréquences pour les satellites, notamment pour l’avènement de la 5G porteuse de vidéo; - de faciliter au niveau institutionnel un dialogue intensif avec les opérateurs de satellites sur le futur de l’industrie spatiale.

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Un domaine retient l’intérêt de SES en Europe : l’essor des communications gouvernementales. La Commission européenne et l’EDA (European Defence Agency) ont mis à l’étude le programme Govsatcom qui doit faciliter et accélérer les liaisons à grande capacité entre les gouvernements. Voir la rubrique Sécurité & Défense/Défense spatiale pour l’intérêt que lui porte les grands opérateurs européens de satellites commerciaux, à savoir SES et Eutelsat.

1.3. Intérêt grand-ducal pour les ressources dans le système solaire

Le 3 février, le Luxembourg en a surpris plus d’un en annonçant son positionnement, en tant que pôle européen, pour l’exploration et l’exploitation des ressources de l’espace extra-terrestre. Avec l’initiative SpaceResources.lu, le gouvernement grand- ducal veut stimuler la naissance d’une industrie « New Space » intéressée par les ressources minières pour une utilisation en orbite terrestre et, au-delà, sur d’autres horizons. « Notre but est d’ouvrir l’accès à de nombreuses richesses encore inexploitées sur des rochers qui sillonnent l’espace, et ce, sans porter atteinte à des habitats naturels », explique Etienne Schneider, vice-Premier Ministre, en charge de l’Economie. Il a pris pour conseiller Jean-Jacques Dordain, qui a dirigé l’Esa de juillet 2003 à juin 2015. Pour lui, « cette initiative démontre clairement la capacité d’innovation des Européens, qui sont prêts à prendre des risques lorsque les enjeux sont importants. » Et il précise : « bien que futuriste, le projet repose sur des bases solides. »

Les ressources financières qui seront allouées à SpaceResources.lu feront partie intégrante du budget spatial national à définir dans le cadre de la contribution du Grand-duché au prochain budget pluriannuel de l’Esa qui sera proposé en décembre prochain lors du Conseil au niveau ministériel de Lucerne (Suisse). En fait, de la part du petit Etat luxembourgeois, il s’agit d’une réplique juridique européenne à l’amendement voté le 10 novembre dernier par le Congrès américain pour encourager l’exploitation commerciale des astéroïdes par des compagnies privées des Etats-Unis. C’est bel et bien une remise en cause du principe d’universalité des corps célestes qui se trouve acté dans le Traité des Nations Unies en matière d’exploration et d’exploitation de l’Espace. Adopté en janvier 1967, il définit ce principe dans son article II : « L’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, ne peut faire l’objet d’appropriation nationale par proclamation de souveraineté, ni par voie d’utilisation ou d’occupation, ni par aucun autre moyen. »

On retrouve bien là le côté frondeur, voire franc-tireur sur le plan international du Grand Duché. Le Luxembourg, qui est signataire – comme les Etats-Unis – du Traité de l’Espace, a décidé de passer outre et d’aller de l’avant. Comme il avait procédé en 1985 avec le système de SES qui ignorait pour les satellites la distinction entre service fixe de télécommunication et service de télédiffusion directe. Cette « étourderie » administrative a fait éclore à Luxembourg le plus important opérateur global de satellites pour la télévision et le haut débit !

1.4. La Corée du Nord à l’heure de la NADA : WEI n°84 2016-01 - 15

WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016 l’IAF n’a-t-elle pas failli à sa mission de réunir au grand complet la famille mondiale du spatial ?

Le 7 février, Pyongyang réussissait le lancement de Kwangmyongsong-4, un satellite destiné à l’observation de la Terre. Les médias occidentaux se sont déchaînés sur la performance de la fusée porteuse -4 (?) de fabrication nationale. Pour son envol vers l’espace, elle ne passait pas inaperçue vu sa couleur blanche. Les satellites de télédétection à très haute résolution, comme les Pleïades HR français, ont pu suivre l’activité sur le site de lancements. Evidemment, comme ce succès spatial survenait un mois après l’essai souterrain, apparemment réussi, d’une bombe à hydrogène « made in », le monde entier a cru bon de tirer le signal d’alarme. Il est vrai que le 6 janvier, la Corée du Nord a surpris plus d’un observateur avec l’explosion souterraine de sa première bombe H dont l’étincelle est une bombe nucléaire. Seuls les Etats-Unis, la Russie, la France le Royaume-Uni, la Chine et l’Inde disposent de cette arme diabolique à forte puissance. Ils viennent d’être rejoints par la Corée du Nord qui est une nation militarisée. De quoi inquiéter les stratèges du monde entier. Après les problèmes de la Syrie et de la Libye, voici un abcès virulent du côté de l’Asie- Pacifique. Surtout que le régime paléo-stalinien de Kim Jong-un (au pouvoir depuis fin 2011) multiplie les extravagances et les menaces à l’encontre des Etats-Unis et du Japon.

On aurait pu croire que le contrôle de la Corée du Nord par le jeune Kim Jong-un aurait pu assouplir l’attitude belliqueuse ? voire dangereuse du gouvernement de Pyongyang. Agé aujourd’hui de 33 ans, on le disait « occidentalisé » vu qu’il avait étudié (sous une fausse identité !) à l’International School de Gümligen (canton suisse de Berne) de 1996 à 1998, puis à l’école publique de Liebefeld (banlieue de Berne) de WEI n°84 2016-01 - 16

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1998 à 2000. Il est assez doué pour les mathématiques, n’aime pas les langues, il se passionne pour les bandes dessinées, les jeux vidéo et pour le basket-ball. Devenu le nouveau dictateur de la République populaire démocratique de Corée (DPRK) du Nord, il s’est investi dans l’essor technologique et scientifique de son pays, avant tout agricole et militaire. Cette ascension des Nord Coréens dans les domaines du nucléaire et du spatial fait peur entre les mains d’une personnalité qui dirige sa nation d’une main de fer, recourant à la terreur et n’hésitant pas à pratiquer la méthode sanguinaire d’exécutions sommaires pour éliminer les adversaires dans son entourage et dans les rangs de l’Armée.

Dans quelle mesure convient-il d’isoler, à force de sanctions, ce régime militaro- communiste qui ne correspond nullement à nos valeurs de démocratie et de pacification. Ne le perdons pas de vue : les deux Corées sont toujours en guerre. Un armistice a été signé en 1953 à l’issue d’une guerre régionale qui a pris une dimension internationale. Sauf coup de théâtre, provoqué par une grave crise socio-économique, leur réunification paraît peu probable. Le torchon continue de brûler entre Pyongyang et Séoul. Faut-il pousser la Corée du Nord jusque dans ses derniers retranchements au point d’assouvir son agressivité ? Comme chacun sait : chien qui aboie ne mord point… Mais si on l’accule contre le mur, l’animal manifestera ses instincts d’insoutenable cruauté.

La satellisation réussie de Kwangmyongong-4 (comme illustré par le timbre poste nord-coréen) a mis en exergue la NADA (National Aerospace Development Administration) en uniforme militaire. Elle vient d’agrandir et de moderniser le Sohae Satellite Launch Center à Tongch’ang-dong-ri, de se doter d’infrastructures à l’architecture futuriste pour le contrôle des lanceurs et satellites. Certes, il y a de la mise en scène… Néanmoins et manifestement, la Corée du Nord est bien décidée à avoir un rôle à jouer au-dessus de nos têtes. Elle avait présenté la candidature de la NADA comme membre de l’IAF (International Astronautical Federation) qui incarne la communauté mondiale des acteurs du spatial. Après s’y être intéressée dans un premier temps lors son Congrès 2015 à Jérusalem, la Fédération a rejeté sa demande. Était-ce là la bonne (ré)solution ?

Ce refus d’accueillir la Corée du Nord parmi ses membres est inédit. Mais c’est réparable. On ne voit pas comment on pourrait, en l’excluant, mettre au ban un Etat à cause du soupçon qu’il mène une activité de stratégie militaire qui serait à hauts risques pour la sécurité mondiale. N’aurait-on pas dû exclure l’URSS qui a lancé Spoutnik-1 avec le premier ICBM ou missile balistique intercontinental (aujourd’hui lanceur Soyouz) ? Pourquoi l’IAF n’a-t-elle pas assorti la prise en considération de la candidature nord-coréenne d’une condition d’aller inspecter les installations de la NADA ? D’autres satellites sont en préparation. Leur masse justifie le développement d’un lanceur plus performant que d’aucuns appellent Unha-9. Et ce n’est pas exclu que la prochaine étape du programme spatial de Pyongyang soit le vol suborbital d’un pilote nord-coréen: cette mission à plus de 100 km d’altitude sera mise à profit par le dictateur Kim Jong Il pour démontrer le dynamisme technologique de son peuple réduit au silence. L’URSS n’a-t-elle pas fait de même en montrant à l’humanité la

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Route du Cosmos ? D’aucuns risquent de voir dans l’exploit d’un vol spatial habité de la Corée du Nord le test d’un bouclier thermique, lequel pourra servir à protéger une bombe nucléaire pour sa rentrée à grande vitesse dans l’atmosphère…

2. Accès à l'espace/Arianespace

2.1. Ariane 6 : rencontre avec Alain Charmeau à l’occasion de l’An 1 d’Airbus Safran Launchers

« Ariane 6 dès fin 2020 ? C’est une certitude. Toute l’industrie européenne est derrière Airbus Safran Launchers pour réussir le pari d’Ariane 6 en 2020 afin que les opérateurs de satellites puissent disposer au plus vite du nouveau lanceur »

En ce début de 2016, la société Airbus Safran Launchers (ASL) a une année d’existence. Alain Charmeau, son président exécutif, nous a accordé cette interview. D’emblée, il tire ce constat qui témoigne d’une grande confiance pour l’avenir: “Nous avons vécu une première année assez extraordinaire. Beaucoup d’entreprises rêveraient d’avoir un début aussi prometteur. Avec les succès d’Ariane 5, la mise en oeuvre du programme Ariane 6. Grâce à des acteurs motivés et compétents à l’ESA, au CNES, chez les industriels en Europe. »

Comment se passe entre Airbus et Safran le transfert des personnels impliqués dans le développement et la production des lanceurs et de leurs propulseurs ?

Alain Charmeau : Entre les sites des Mureaux, de Bordeaux, de Vernon, de Brême, d’Ottobrunn, de Lampoldshausen, tout se passe remarquablement bien. Les personnels d’ingénieurs et de techniciens sont conscients de l’importance de réussir les programmes de lanceurs qui assurent l’autonomie de l’Europe dans l’espace. En juin 2014, Airbus et Safran ont, en décidant de se rapprocher dans une joint venture, proposé de réorganiser la filière européenne des systèmes de lancement autour d’une triple initiative : nouvelle conception de lanceur, nouvelle gouvernance, nouvelle organisation industrielle. Certes, il y a beaucoup de travail effectué. Mais il en reste à faire afin d’intégrer des équipes, aux cultures et expériences différentes, dans une seule et même entreprise.

Et cette intégration, où en est-elle sur le plan social ?

A. Charmeau : Nous y travaillons. D’après la loi française, nous avons 18 mois pour trouver le statut social harmonisé qui sera celui d’Airbus Safran Launchers. En attendant, chacun a le statut social de sa société d’origine. Il faut tenir compte de la législation qui est différente en Allemagne.

Vous ne regrettez pas l’absence de statut de société européenne?

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A. Charmeau : C’est un sujet complexe qui a été débattu , depuis plusieurs années, notamment au sein d’Airbus. C’est un problème auquel l’Europe doit s’atteler dans les années à venir. Un statut social harmonisé dans l’Union apporterait de la simplification. Et ceci serait plus facile pour notre quotidien. Comme le montre la monnaie de l’euro qui a remplacé les devises nationales.

ASL va prochainement devenir l’actionnaire majoritaire d’Arianespace, ce qui en fera sa filiale ?

Airbus Safran Launchers est déjà le 1er actionnaire d’Arianespace avec une participation de 39 %. Le CNES est actionnaire à hauteur de 35 % et il est convenu qu’il nous vende ses parts. Ce qui fera de nous, dans les semaines qui viennent, l’actionnaire principal avec 74 % de participation. Mais le calendrier ne dépend pas de nous. Le dossier est actuellement traité par la Commission européenne. Quand elle aura donné son accord, on fera une annonce. Tout est prêt avec l’ensemble des partenaires impliqués, à savoir l’ESA, le CNES qui est vendeur, l’Etat français.

Ariane 6 est une affaire européenne qui doit tenir compte des contraintes du retour industriel pour les Etats qui ont accepté d’y contribuer. Qu’en est-il pour la Belgique qui a soutenu le programme Ariane dès ses débuts en 1973 ?

A. Charmeau : Pour ce retour industriel, nous avons tenu compte d’un cadrage de l’ESA, en l’ajustant dans une certaine flexibilité. Il était prévu que certains pays apportent une contribution supplémentaire s’ils obtenaient un retour industriel satisfaisant. Pour la participation belge à Ariane 6, on a un retour industriel principalement sur Techspace Aero, Thales Alenia Space Belgium et SABCA. Pour cette dernière, il s’agit d’une évolution importante, qui démontre l’intérêt pour un gouvernement d’avoir les bons choix en matière d’investissements. Ainsi SABCA a la responsabilité complète des vérins électro-mécaniques sur tous les étages des lanceurs Ariane 6. C’est une retombée des investissements technologiques que la Belgique a faits ces dernières années. Avec une première application pour le lanceur Vega et, maintenant, une application plus conséquente pour Ariane 6.

Du côté de SABCA, on a un regret: ne pas être impliqué comme pour Ariane 5 dans la fourniture de belles structures. Qu’en est-il ?

A. Charmeau : En fonction du retour industriel, nous tirons parti des compétences qu’ont démontrées les clusters d’excellence industriels, en Europe, dans les systèmes de transport spatial. Ainsi en Allemagne, la Bavière avec MT Aerospace sera compétente pour les structures métalliques pour Ariane 6. En Espagne, la CASA aura la compétence pour les grandes structures en matériaux composites. C’est en Belgique, chez SABCA, que se trouve la compétence des actuateurs électro-mécaniques. Les contrats sont en train d’être finalisés. ASL a signé avec SABCA pour les actuateurs du lanceur et TAS Belgium pour le système de sauvegarde. On fait de même avec RUAG en Suisse et MT Aerospace en Allemagne. Tout se met en place pour qu’on puisse démarrer rapidement, dès cet été, la fabrication.

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Vous devez faire face à un calendrier serré. Vos prédécesseurs avec ont pu développer, rapidement et en partant presque de zéro, un lanceur européen pour rivaliser avec le américain. C’était un grand défi et il fut tenu. Pour votre part, vous espérez avoir le vol inaugural d’une Ariane 6 dès fin 2020 ?

A. Charmeau : Ce n’est pas qu’un espoir. C’est une certitude. Toute l’industrie européenne est derrière Airbus Safran Launchers pour réussir le pari d’Ariane 6 en 2020 afin que les opérateurs de satellites puissent disposer au plus vite du nouveau lanceur qui doit être en mesure de satelliser le kilogramme pour la moitié du prix d’Ariane 5. On se donne toutes les chances de réussir. Et on va réussir.

Sur quoi fondez-vous cette certitude ?

A. Charmeau : On a décidé de réduire les risques de développement en jouant la carte de la simplification. Ainsi Ariane 6 ne mise pas un nouveau propulseur, dont la mise au point aurait été compliquée. Nous reprenons des technologies éprouvées en matière de propulsion, qui présente une bonne maturité et de belles performances. On prévoit d’innover en pyrotechnie et en avionique, pour la modernisation des outils de fabrication , dans la conception et l’optimisation de l’étage supérieur avec le moteur ré-allumable Vinci. Le moteur Vulcain 2 d’Ariane 6 reste basé sur l’actuel Vulcain, avec des simplifications apportées aux vannes, pour son alimentation en ergols. Modifier le propulseur aurait nécessité des années de tests au banc pour une validation. On compte le faire avec l’évolution d’Ariane 6 sous la forme d’une génération future de lanceurs qui emploieront le propulseur Prométhée. Sur ce programme technologique, nous avons une équipe qui est d’ores et déjà impliquée avec le CNES et qui est ouverte à des partenariats en Europe.

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Simplifier pour être moins cher, c’est votre mot d’ordre ?

A. Charmeau : C’est le cas pour le moteur Vinci, l’élément qui n’aura pas volé. Il a subi des années d’essais intensifs dans le cadre du programme Ariane 5 ME. C’est un propulseur qui est pratiquement qualifié au sol. Et la même société, c’est-à-dire nous, qui fabriquera le Vinci à Vernon et l’intègrera à Brême dans l’étage supérieur. On recherche une simplification des interfaces de contrôle afin de réduire les coûts. Airbus Safran Launchers va tirer parti des méthodes d’Airbus pour la production à flux tendu des avions. D’ailleurs, sur les 3 milliards € pour le développement d’Ariane 6, on investira 1 milliard dans la modernisation des outils industriels.

Le Royaume-Uni projette de se doter d’un « », sans doute en vue de l’avion spatial Skylon. Comment se positionne ASL ?

A. Charmeau : En guise de réponse, je vous annonce que Airbus Safran Launchers va répondre à la demande d’offres de l’agence spatiale britannique concernant ce « spaceport ». Quant au Skylon, il offre des perspectives prometteuses, mais nous ne serons intéressés que quand le niveau de maturité de son propulseur inédit sera un peu plus supérieur à ce qu’il n’est aujourd’hui.

Revenons à Ariane 6 : quel est votre calendrier 2016 pour le programme en cours ?

A. Charmeau : En avril, nous devons remettre notre copie sur l’état d’avancement du programme pour en discuter avec l’ESA jusqu’en juin. Durant l’été, l’ESA aura la balle dans son camp pour la décision de feu vert en septembre.

2.2. Enquête de la Commission européenne, soucieuse de concurrence suite à la main-mise d’Airbus Safran Launchers sur Arianespace

On croyait l’affaire conclue… tambour battant. Mais les institutions de l’Union en ont décidé autrement. Comme on le sait, Airbus Safran Launchers (ASL) fait partie d’un groupe qui fabrique des satellites commerciaux et qui fournit des services de télécommunications et de télédétection. Son projet de prendre le contrôle d’Arianespace avec le rachat des parts du CNES (c’est-à-dire de l’Etat français) est passé au crible par les services de la concurrence de la Commission européenne. C’est la Commissaire Magrethe Vestager (Danemark), en charge de la stratégie de la compétitivité en Europe, qui a décidé d’analyser les conséquences de la transaction en cours pour l’avenir du transport spatial européen que contrôle la société de droit français Arianespace.

La Commission qui traite les dossiers du respect de la concurrence précise que la transaction d’ASL pour le contrôle d’Arianespace a été notifiée le 6 janvier. Elle a 90 jours, c’est-à-dire jusqu’au 12 juillet, pour donner son avis. Dans un communiqué, elle expose ses craintes de voir la nouvelle société exercer un certain monopole en matière de services et de fournitures pour le business des lanceurs et satellites en Europe: WEI n°84 2016-01 - 21

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1- Discriminer les fabricants de satellites concurrents d’Airbus sur les tarifs et autres termes pour des contrats avec Arianespace (réservation de tir, accès aux infos techniques sur les lanceurs en développement). Cela pourrait réduire les investissements de ces rivaux et donc l'innovation. Cela donne également à Airbus un accès aux informations sensibles des satellites de ses concurrents via Arianespace. 2- Favoriser les lancements effectués sur Ariane fabriqué par ASL au détriment de Vega, fabriqué par un concurrent. Vega n'est commercialisé et lancé que par Arianespace aujourd'hui. 3- n'acheter des adaptateurs et support de charges utiles qu'auprès d'Airbus, au détriment des autres fabricants.

Dans l’exposé de ses motifs d’inquiétude pour la main-mise d’Airbus Defence & Space (via ASL) sur Arianespace, la Commission européenne perd quelque peu de vue que le business du transport spatial est un marché avant tout global où les concurrents se comptent sur les doigts d’une main. Arianespace (Europe), SpaceX (USA), ILS (Russie/USA), ULA (USA), MHI (Japon) ne se font pas de cadeaux pour séduire les opérateurs de satellites en orbite géostationnaire. Antrix (Inde) ne constitue pas (encore) un compétiteur. La CGWIC (Chine) est empêchée de concourir à cause des restrictions ITAR relatives au transfert de technologies sensibles vers la Chine, dont le programme spatial reste dominé par les autorités militaires. Pour l’heure, Arianespace est à couteaux tirés avec SpaceX, même si la société française continue d’attirer les clients à cause de la fiabilité quasi inégalée et de la disponibilité sans accrocs de ses lanceurs (Ariane 5, Vega et Soyouz). Elle ne peut dans une procédure fastidieuse se permettre du temps afin de rendre plus efficace l’exploitation des Ariane 5 en production et des Ariane 6 en développement.

Au sujet de l’avis à rendre par la Commission sur l’avenir d’Arianespace, Olivier Gosset, journaliste Espace du quotidien belge L’Echo (édition du 1er mars), parle de « la troublante enquête de l’UE sur le rachat d’Arianespace ». Il conclut son article en WEI n°84 2016-01 - 22

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étant rassurant. « Le nombre de veto de la Commission en matière de fusions est statistiquement assez faible : on en recense environ 25 ces deux dernières décennies sur un total de plus de 6.000 dossiers étudiés. »

2.3. Le duel Arianespace-SpaceX pour l’accès à l’anneau géostationnaire : l’avantage reste pour le lanceur Ariane 5 face au rival Heavy

Alors que le gendarme européen de la concurrence a entrepris une enquête sur la prise de contrôle d’Arianespace par Airbus Safran Launchers (ASL) qui assurera tant le développement que la production des lanceurs de type Ariane, SpaceX qui est le principal concurrent d’Arianespace joue la carte de la crédibilité auprès de ses clients, les opérateurs de satellites commerciaux. L’entreprise d’Elon Musk qui se pose en rivale de l’industrie européenne du transport spatial a du mal à tenir un calendrier, certes serré, de ses lancements pour répondre aux nombreux contrats. Si le lanceur Falcon 9 FT (Full Thrust), également appelé Falcon 9 v.1.2, fait la démonstration d’un vol par mois – ce qui n’est pas encore le cas en 2016 -, c’est le lanceur lourd qui pose problème pour les reports à répétition de son premier lancement dit de démonstration. Il sera mis en œuvre cet été – c’est ce qui est annoncé officiellement - depuis le pad 39A du (Cape Canaveral) qui fut employé pour les missions - V vers la Lune, ainsi que pour les vols du Space Shuttle avec les cinq Orbiters (Columbia, Challenger, Discovery, Atlantis, Endeavour – les trois derniers étant dans des musées).

De grands opérateurs avaient choisi d’injecter en orbite de transfert géostationnaire un satellite de quelque 6 t en recourant au Falcon Heavy : Intelsat, Viasat, Inmarsat, Arabsat. Longue attente fait… mourir des contrats. Viasat, après avoir Falcon Heavy pour deux satellites, a finalement opté pour Ariane 5. Le partenariat Inmarsat-Arabsat a renoncé à lancer Europasat-HellasSat-4, préférant la fusée de la compagnie russo-américaine ILS (International Launch Services). Il en est de même pour Intelsat qui ne pouvait patienter pour le lancement d’un de ses prochains satellites.

2.4. En avant, la Chine spatiale de nouvelle génération ! Avec les premiers vols des Longue Marche 7 (juin) et 5 (septembre) depuis le Centre spatial de Wenchang (Ile de ), flambant neuf

La CALT ( Academy of Launch Technology) se prépare à tourner une page importante dans le développement des lanceurs chinois. Elle se trouve mobilisée dans la mise en œuvre de la nouvelle infrastructure de lancements qui est implantée sur l’île de Hainan, dans la partie la plus septentrionale de la Chine (afin d’être plus roche de l’équateur pour tirer le mieux parti de la vitesse de rotation du globe terrestre). Le Centre spatial de Wenchang sera mis à l’épreuve avec les premiers vols (de démonstration) de deux lanceurs de nouvelle génération, utilisant des propergols écologiquement propres (kérosène, oxygène liquide, hydrogène liquide) :

- la Longue Marche-7, alias CZ-7, avec 2 étages et quatre propulseurs d’appoint utilisant des moteurs kérolox, doit effectuer son vol inaugural (en emmenant plusieurs WEI n°84 2016-01 - 23

WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016 nano-satellites) le 26 juin (selon une prévision récente) ; elle sera capable de placer 13,5 t en orbite basse ou 5,5 t en orbite héliosynchrone. L’an prochain, elle servira à satellite le cargo ravitailleur -1 qui ira s’amarrer au laboratoire habité Tiangong-2 (lancement prévu cet été).

- la Longue Marche-5, alias CZ-5, vient de tester l’infrastructure de lancements de Wenchang avec une maquette complète (voir les deux photos); le premier vol de ce qui sera le lanceur le plus puissant de la Chine – un 1er étage et boosters avec puissants propulseurs kérolox, un 2ème étage avec 2 propulseurs cryogéniques ré-allumables - est annoncé pour septembre-octobre. Ses performances seront de satelliser jusqu’à 25 t en orbite basse et d’injecter jusqu’à 14 t en orbite de transfert géostationnaire. Sa première mission sera de lancer la sonde Chang’e-5 destinée à aller prélever des échantillons du sol lunaire et de les faire revenir sur Terre.

CZ-5 ou Longue Marche 5, le lanceur lourd chinois : une maquette grandeur nature a testé les installations flambant neuves du Centre de Wenchang sur l’île de Hainan.

2.5. Tableau mondial des nouveaux lanceurs en préparation :

WORLDWIDE DEVELOPMENT OF NEW LAUNCH VEHICLES (2016-2025)

For operational services during the 2020’s, many modular and heavy launch vehicles are currently developed by governmental agencies and enterprises: the family of in for launches from Plessetsk and Vostochny (new cosmodrome), the next-generation Long March (CZ) series of CASC (China WEI n°84 2016-01 - 24

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Aerospace Science & Technology) from Weichang (new launch site), the powerful SLS () of NASA (National Aeronautics & Space Administration) from Cape Canaveral, the flexible and competitive Ariane 6 versions of ESA ()/Arianespace from CSG (Centre Spatial Guyanais) in French Guyana. A particular country in Europe shows a great interest to develop low-cost launch systems for nano-satellites: Spain with up to three ventures which are taking form (see table of private initiative in Europe for the development of flexible micro-launchers).

Otherwise, a lot of emerging countries, especially because of strategic reasons (autonomy, security, prestige), are working on their indigenous technology for access to space: India, Brazil, Indonesia, Argentina, North Korea, … At the same time, some audacious entrepreneurs are offering space transportation services with private launchers based upon “low cost” systems: SpaceX with Falcon , Orbital Sciences with , GO (Generation Orbit) Launch Services with air-launched GOLauncher 2, CubeCab with air-launched Cab-3A, Blue Origin with “Big ” and “” RLV, Alfa with Firefly Space Systems, Lab with small Electron (from New Zealand), with LauncherOne, S3 (Swiss Space Systems) with a reusable rocketplane… Most of them have still to demonstrate how reliable their systems are in order to meet commercial requirements. SpaceX and Blue Origin are working on the challenging development of reusable elements for future launch vehicles, in order to reduce launch costs. They achieved some significant results during 2015.

An excellent reference document is published every year, in January, by Federal Aviation Administration Office of Commercial Space transportation (FAA AST) and by The Tauri Group, under the title of Annual Compendium of Commercial Space Transportation. http://www.faa.gov/go/ast or http://space.taurigroup.com/ Note than, in the 2016 edition, the description of the Russian Angara launchers is missing.

In heavy characters: projects of micro-launchers ( to put up to 1 t in LEO.) IN GREAT CHARACTERS: projects of giant or super-heavy (more than 50 t in LEO)

LAUNCH VEHICLE Launch site Performances in Status of development [planned maiden (State) /operator LEO/ flight] (missions in prospect) SSO/GTO [stages/ height/mass] ALDAN (Russia) Vostochny?/Lin Industrial Up to 100 kg?/NA Described as an ultraweight rocket to launch microsats. See Taymur [2017?] ALFA 1.0 (USA) KSC-Cape Up to 400 kg/200 Light 2-stage launcher (carbon Canaveral/Firefly Space kg/NA [2/23.6 m/35 t] composite structures) using kerolox Systems engine of pressure-fed concept. Stage 1 with plug cluster aerospike engine. Beta version for 1.1 t in LEO, with two strap- on boosters, identical to 1st stage. [2017-2018] WEI n°84 2016-01 - 25

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ANGARA 1.2 (Russia) Plesetsk & Vostochny Up to 3.7 t /NA [3/42 New-generation family of modular /Roscosmos & ILS m/171 t] launchers using standard propulsion units, based on kerolox engines. To be launched from the new . Maiden flights fromPlesetsk cosmodrome in July 2014 for Angara 1.1 (suborbital test) [2017] ANGARA A5/DM-03 Plesetsk & Vostochny Up to 25 t/up to 7.5 t New-generation family of modular (Russia) /Roscosmos & ILS [3/49 m/760 t launchers using standard propulsion units, based on kerolox engines. To be launched from the new Vostochny cosmodrome. Maiden flights fromPlesetsk cosmodrome in December 2014 for Angara A5. Commercial launch for Angosat-1 [2017] ANTARES 200 Wallops, MARS/Orbital Up to 6 t/3 t?NA [2- Developed for the COTS (Commercial SERIES/ ATK 3/40 m/279 t] Orbital Transportation Services) with the (USA) system. First flight in 2013. Explosion at lift-off on 28 October 2014, with destruction of launch complex. Upgraded version with the use of new Russian RD-181 engines: maiden launch in mid-2016. (commercial use in prospect) ARIANE 6.2 & 6.4 Centre Spatial Up to 5 t for 6.2 & up Industrial proposal made by Airbus Safran (Europe) Guyanais/ELA 4 to 10.5 t for 6.4 [2.5/60 Launchers (ASL) of two Ariane 6 versions (ESA + Arianespace + m/500 t & 600 t for competitive services in the 2020’s, Airbus Sabran Launchers) with up to 12 launches per year: 6.2 specifically for governmental mission, 6.4 for commercial purposes. Having the go- ahead decision of ESA Ministerial Council at Luxemburg in December 2014. Contracts signed on August 2015 between ESA, Airbus Safran Launchers, Avio and CNES. [2020] ARION 2 (Spain) CEDEA, Huelva Up to 150 kg/? [3/16 Light launcher for micro- & nano- (PLD Space) m/5.5 t] satellites, with new kerolox engines. looking for governmental support. Prepared in 2018 by Arion 1 . [2020?] 3 (USA) Kodiak, Alaska?/Lockheed 6 t/? [up to 4/50 m/460 Upgraded version of Athena 2, using solid t?] motors, developed on private funds. Promoted by Lockheed, but uncertain future [2017?] Site in Scotland? Up to 500 kg/200 New British venture Horizon Space (United Kingdom) kg/NA [2/NA] Technologies to launch small satellites with a mobile system[2019 ?] BLOOSTAR LV Canary Islands? Up to 100 kg/NA [3 Use of stratospheric balloon, with a light (Spain) /zero2infinity inflatable stages, air- 3-stage rocket. Concept of inflatable launched from a pressurized tank (concentric ring) for stratospheric balloon] every stage. Compact pressure-fed kerolox engine in development: 8

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engines for stage1, 6 for stage 2, 1 for stage 3 [2020?] BLUE ORIGIN “BIG Cape Canaveral SLC-36, Up to 5 t?/ NA 2-stage launcher using BE-4 and BE-3 BOOSTER” (USA) /Blue Origin [2/47/NA] engines. Very secret development. Concept and engine tests with NASA support. [2020] BLUE ORIGIN “NEW of Van Horn, NA [1/NA] Reusable launch vehicle with cryogenic SHEPARD” RLV Texas/Blue Origin BE-3 engine (indigenously developed), for (USA) commercial manned spaceflight. Successful tests during 2015. Financial support of Jef Bezos, founder and owner of .com. Suborbital flights with “tourists” and for microgravity experiments. [2016?] CAB-3A (USA) Runway of Kennedy Space Up to 5 kg/NA[air- Solid booster launched from a piloted F- Center/Cub eCab launched rocket: 1/16 104 Starfighter as 1st stage [2071] m/13 t] CYCLONE-4/-5? NA after the failure of Up to 3 t/ 4 t[3/40-41 Ukrainian-Brazilian development of an (Ukraine) Ukrainian-Brazilian m/183-195 t] improved Cyclone version to be launched partnership from the equatorial site of Alcantara. Indigenous version with the name of Cyclone-5. Programme stopped by Brazil; Ukraine looking for another partner [2020?] DYNETICS SLV Cape Canaveral or Kodiak, Up to 30 kg [3/ 15 m Mobile nanosat-launcher, with quick (USA) Alaska ? (Dynetics /16 t] preparation, using modular propulsion units (clustered 3, 4, 5 or 7 units for 1st stage). Pressure-fed nitrous oxide and ethane engines for the first 2 stages. Pressurized /kerosene engine for 3rd stage. Propulsion tests completed. [2017?] ELECTRON (USA + Coast of Kaitorete, New Up to 150 kg/NA Carbon-composite rocket, with use of New Zealand) Zealand / + [3/18 m/10.5 t] identical kerolox Rutherford engine: 9 Khosla Ventures for 1st stage 1, 1 for 2nd stage 2, 1 for stage Offer of low-cost launch services [2016?] (Japan) Uchinoura,Kagoshima/JAXA Up to 1 t/450 Low-cost and intelligent launch vehicle + IHI kg/NA[4/24 m/91 t] with solid motors. Successful maiden flight in September 2013. Upgraded version Epsilon-1 in preparation [2016] FALCON 9 v.1.2 of FT Cape Canaveral, Vandenberg Up to 13 t/5 t/5 t [2/69 Upgraded Falcon 9 using the more /Full Thrust (USA) AFB/Boca Chica, m/540 t] powerful Merlin 1D engines, with a new Texas/SpaceX ‘Octaweb’ annular - instead of linear - configuration for the 1st stage. Successful maiden flights - SSO and GTO missions - in 2013. Surprising failure in June 2015. Recovery of first stage to be tested during 2015. Planned launch with reused 1st stage [2016?] FALCON HEAVY Kennedy Space Center, Cape Up to 53 t /NA/21 t Private heavy launcher with up to 27 (USA) Canaveral/Boca Chica, [2/69 m/1.394 t] Merlin engines on the 1st stage (core Texas?/SpaceX module plus strap-on modules, consisting of Falcon 9 FT 1st stage). Development

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affected by some technical delays. Maiden launch from Complex 39A of Kennedy Space center [2016] FENIKS (Russia) Vostochny/Roscosmos Up to 150 Very heavy launcher, based on t/NA[NA] the technologies of Angara and of . Still in study phase. Unknown future: linked to the financial public resources of Russia [2030?] GHAEM (Iran) Iman Khomeini Space Up to 1 t?/? [4 or Speculative space launcher derived from Center, Semnan? /ISA 5?/20 m?/240 t?] the ICBM of Iran. [2018 ?] GSLV MkII (India) Sriharikota/ISRO +Antrix Up to 2.5 t in GTO Geosynchronous [3/49 m/420 t] with third stage using “made in India” cryogenic engine CE-7.5. Successful flight on 5 January 2014. Up to 2 launches each year. Upgraded version in preparation for commercial services [2017]. GSLV MkIII/LVM 3 Sriharikota/IS RO Up to 8 t in LEO, 4 t in Heavy launch vehicle for India, to be used (India) GTO [2 + 2 strapon- to carry large GEO spacecraft. boosters as 1st Development delayed by problems of stage/43.5 m/636 t] ISRO for the cryogenic propulsion: CE-20 engine now qualified for flight. Candidate to launch the Indian manned spaceship. Atmospheric test, without the cryogenic upper stage, in December 2014. [2016- 2017] GÖKTÜRK/UFS Cape Sinop, Black 40 kg ? [2?/15 m? /6 t Concept studied since 2002, but unclear () Sea/Turkish Air Force ?] status about propulsion development. Roketsan + TAI? Study financed by the Turkish government as next development for long-range missile technology [2020 ?] GOLAUNCHER 2 Cecil Spaceport, Florida Up to 45 kg [air- 2-stage rocket using hybrid (LOX- (USA) /NASA & GO (Generation launched rocket: 2/25 paraffin) engines developed by SPG Orbit) Launch Services, m/?] (Space Propulsion Group). Launched Inc from a Gulfstream III aircraft at 10-km altitude. Current development with sounding rocket GoLauncher 1. Selected by NASA to launch Cubesat nano- satellites in NEXT (NASA Enabling Exploration & Technology) programme. [2017?] H-III (Japan) Tanegashima/JAXA & Up to 10 t in LEO/4 t New evolution of powerful H-IIB under Mitsubishi Heavy Industries in SSO/6.5 t in GTO [2 the name of H-X, now renamed H-III, for or 2.5/63 m/NA] low-cost launch services. Heavy cryogenic 2-stage launcher with or without 2, 3 or 4 solid strap-on boosters, in various versions: H-3-30, -22/-32, H3-24. Capacity to put into LEO some heavy payloads and – in the future – a manned spacecraft. Development approved by the Nippon government to offer competitive launch services [2020] IOS NEPTUNE 45 Island of ‘Eua, Up to 45 kg in LEO selling modular WEI n°84 2016-01 - 28

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(USA) Tonga/InterOrbital System with 3-stage launcher “low-cost” rockets, based on the consisting of seven unsuccessful concept of OTRAG CPM - CPMs (Common developed in the 70’s with experimental Propulsion Module) launches from Congo (Zaire) and Libya. [?] Only ground testing of CPM engine. First test of CPM in 2014 [2017? ] KSLV-2/NARO-2 Gohung Island/KARI Up to 1.5 t in LEO National launcher, with indigenously (South Korea) [3/47.5 m/200 t?] developed Ure kerolox engines, to be used for earth observation satellites and for lunar missions [first flight in 2019] KZ-1/ or Jiuquan, China/CASIC Up to 400 kg in LEO Military launcher based upon FT-1/FEITIAN-1 [4/16/25 t ?] KT-1 technology, derived from the mobile (China) IRBM using solid boosters. Maiden flight in September 2013. Upgraded version in development [2016?] LAUNCHERONE at Las Up to 400 kg in LEO, 2-liquid stage launcher dropped from (USA) Cruces, New Mexico; Abu 225 kg in SSO [air- 747-400 at 10-km altitude. Dhabi spaceport/Virgin launched: 2/?/?] System developed by The Spaceship Galactic Cargo Company with private funding from Aabar Investments of Abu Dhabi. Development, in progress, of indingenously developed keroloxNewton Three and Newton Four engines [2017] Weichang, Hainan Island From 20 t to 25 t in New generation family of modular /CZ-5 (China) (CASC/CALT + AAPT) LEO, up to 14 t in launchers, with environmentally clean GTO [2 + 2 or 4 L- propulsion systems, developed by CALT 130 liquid strap-on and SAST to meet the requirements of boosters/59-61 m/from China’s space activities. Use of new 645 to 805 t] launch facilities [2016] Taiyuan or Weichang, Up to 1.5 t in LEO, Environmental clean launcher for small /CZ-6 Hainan Island up to 1 t in SSO [2- payload., from a mobile platform. (China) (CASC/CALT/SAST + stage using Long Maiden launch successfully achieved on AAPT) March 5/7 engines + 19 September 2015 . 1 launch per year? PBV upper stage/29.3 m/103 t] Weichang, Hainan Island Up to 13.5 t/NBA/Up New generation family of modular /CZ-7 (CASC/CALT + AAPT) to 5.5 t [2.5 – with 0, 2 launchers, with environmentally clean or 4 liquid L-60 strap- propulsion systems, developed by CALT on boosters/50 m/500 and SAST to meet the requirements of t?] China’s space activities. Use of new launch facilities. Used to launch Tianshou cargo ships to manned laboratory in orbit [2016] Weichang, Hainan Up to 120 t? [two Super heavy launcher in study /CZ-9 Island ? (CASC/CALT concepts currenly phase for manned expeditions on (China) + AAPT) in competition, the Moon. Development not yet evaluated by approved [2025-2030 ?] CALT] Taiyuan (APMT Up to 700 kg/NA/Up Chinese Vega-type or small 4-stage /CZ-11 /CASC/CASIC) to 350 kg in SSO [3 + launcher, based on a 3-solid stage missile /MLV (China) PBV/20.8 m/58 t] plus a liquid 4th stage, especially designed to launch military nanosats from mobile platform with quick turnaround ground WEI n°84 2016-01 - 29

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operations. Successful maiden launch on 25 September 2015. -VI Cape Canaveral or 2.6 t/2.25/up to 860 kg Full-solid launcher proposed for (USA) Vandenberg AFB or [5/32.6 m/89.3 t] governmental payloads. No commercial MARS?/Orbital ATK contract yet signed [2017 ?] MINOTAUR-C (USA) Cape Canaveral or Up to 1.5/1 t/NA[4/32 Full-solid smallsat launcher, as Vandenberg AFB or m/77 t] upgraded and commercial version of the MARS?/Orbital ATK Taurus vehicle, used from 1994 to 2004 [2016 ?] MISHAAL ORBITAL TBD/Mishaal Aerospace Up to 450 kg [2 + 2 M-OV using hybrid , which VEHICLE (USA) boosters/14.6 m/?] is currently in development [2017?] NAGA-1 or Jiuquan for tests, launch Up to 1.5 t in LEO/up Mobile launcher with NAGRA-L (China) site outside: Tanzania, to 600 kg in SSO liquid engines (kerolox YF-100 on 1st Indonesia, Sweden? [2/29.4 m/99 t] stage, cryogenic YF-75 on 2nd stage). Studied by CALT as an export product. Proposed for use outside China without ITAR restrictions. [2017] NANOSAT LV (USA) Mojave desert (GSC & Up to 10 kg [?/20 Educational Nanosat Launch Vehicle CSULB) m?/?] developed with NASA support by Garvey Spacecraft Corp (GSC) and California State University Long Beach (CSULB). 2- stage launcher using original semi- cryogenic (LOX-densified propylene or ethanol) engines [2017?] NORTH STAR Andoya Rocket Range, Up to 10 kg [3/?/20 t North Star nano-satellite launcher (Norway) Norway (Nammo Raufoss) ?] derived from a 2-stage sounding rocket and developed with technological support of ESA. Use of hybrid rocket engines: 7 for stage 1 “Borealis”, 4 for stage 2 “Aurora”, 1 for stage 3 “Corona” [2020] ORBITAL Hokkaido Up to 50 kg [NA] Project of world’s smallest rocket to put LAUNCHER (Japan) Island/InterStellar nanosats into orbit. Indigenous Technologies development of lox-ethanol engines with own sounding rockets [2020] PRIMO (Italy) TBD / Leaf Space Up to 50 kg in SSO Light micro-launcher designed by [2/13 m/6.4 t?] student teams of Politecnico di Torino. Use of hybrid propulsion [2020, depending on financial support] Launch site in Up to 100 kg/2/13 m? Development of 330-kN thrust engine: (United Kingdom) Scotland?/SpaceLS 18 t?] named Raptorex, it uses the expertise of the hydrogen peroxide/kerosene Gamma motor of the British Black Arrow launcher. Financial resources, through donations, to test Raptorex! [2020] RPS-02 (Indonesia) Enggano Island?/LAPAN 100 kg? [4/16 m/?] Rocket Pengorbit Satelit using indigenously developed liquid engine instead of solid motors. Unclear info about development status. [2024?] SALS/SAGITTARIUS TBD/Celestia Aerospace Up to 10 kg [air- Low-cost system using disabled military (Spain) launched missile/?] hardware, such as a Mig-29UP supersonic jet and the Arrow-type missile. No recent info about development and WEI n°84 2016-01 - 30

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funding [2017] SEA SERPENT From barge on sea/Ripple Up to 2 t/NA [2/36 Original venture in Norway to develop a JORGMUNGANDR Aerospace m/79.3 t] satellite launch vehicle with aerospike (Norway) engine technology. Powerful cryogenic (liquid hydrogen/lox) motor being 3D developed by Rocketstar in USA. [2020?] SEPEHR/-3 New center at Chabahar 600 kg [3?/?/?] Upgraded version of ? Unclear (Iran) ?/ISA status about development [2016?] SIMORGH/ Iman Khomeini Space Up to 200 kg [2 or Next version of the Safir-1 launcher for SAFIR-2 (Iran) Center, Semnan /ISA 3/30 m/95 t?] microsatellites, derived from North Korea’s Unha-3. Development in progress for maiden flight. Competed by Ghaem solid booster? New launch site with fixed tower. [2016?] SLS BLOCK 1 Cape Up to 70 t [2 + 2 Low-cost development of NASA (USA) Canaveral/Kennedy solid super-heavy launchers, first with Space Center LC- boosters/97,5 an intermediate version, using 39B/NASA + Boeing m/2,660 t ?] solid and cryogenic propulsion + elements of the Space Shuttle. Use of -4 ICPS (Interim Cryogenic Propulsion Stage Progress linked to financial resources allocated to the SLS programme. Maiden flight to test the MPCV spacecraft, with ESM (), in circumlunar mission [2018?] SLS BLOCK 1A Cape Canaveral, Up to 105 t [2 + 2 Second version of NASA super- (USA) Kennedy Space Center solid boosters/110 heavy launcher, with the use of LC-39B/NASA + m/2,700 t? ] the cryogenic EUS (Exploration Boeing + Aerojet Upper Stage). Maiden flight with Rocketdyne manned Orion MPCV for a mission around the Moon [2022] -2.1v/Volga Plesetsk/Roscosmos Up to 3 t in LEO/1,4 t Light version of the legendary Soyuz, by (Russia) in SSO [3/44 m/150 t] using a first stage with one NK-33 engine. Successful maiden flight in December 2013. First operational launch with Kanopus ST spacecraft in February 2015. Up to 2 launches each year? S3/SOAR Air-launched system (Swiss Up to 250 kg [2 + SOAR (Sub Orbital Aircraft Reusable) LAUNCHER Space Systems) Airbus A300/?/38 t – rocketplane dropped from Airbus A300 (Switzerland) 30 t for the plane + 8 at 10,000 m altitude, then propelled by t for the upper stage]] Russian semi-cryogenic or kerolox engine (Kuznetsov), after being launched from an Airbus. Use of small booster with kerolox engine (RKK ) in cargo bay. [2020?] SPARK/LEONIDAS Hauai Island, Up to 300 kg/200 kg Low-cost and flexible Space-borne WEI n°84 2016-01 - 31

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or SUPER STRYPI Hawaii/Sandia National in SSO/NA [3/18.9 m/ Payload Assist Rocket – Kauai, also (USA) Laboratories around 37 t] named Super-Strypi, using solid motors, developed by Sandia National Laboratories, University of Hawaii and Aerojet. Affected by many delays during development. Unsuccessful maiden launch on 3 November 2015 [2016?] SPARTAN SPEAR TBD/San Jose State Up to 10 kg? [1 + Low-cost system to launch Cubesat: (USA) University, California Starfighter F104] combining the Starfighter F104 and a light rocket with liquid engine [2017?] STRATOLAUNCH/ Cape Canaveral?/ Up to 5 t?/NA/NA/ Development of a super-heavy aircraft ANTARES (USA) Stratolaunch + Orbital ATK [air-launched 2/54 combining two Boeing 747-400, to drop an m?/250 t ? Antares-type launcher at 10.000 m altitude. ATK as partner for the solid stages. Airborne launch vehicle not yet selected. Version studied to carry a small DreamChaser plane for manned flights [2016 for 1st flight of Stratolaunch aircraft] TAYMUR (Russia) Vostochny? / Lin Industrial From 10 kg to 180 Privately developed microsat launcher kg?/NA [3/16 m/from proposed in four variants by using 2.6 t for Taymur 1A modular pressurized URB (Universal to 16.6 t for Taymur Rocket Boosters) for 1st, RB for 2nd and 7] for 3rd stages. With own high-test peroxide/kerosene engines: 9 for URB- 1A to achieve 40-kN thrust. [2020] II Puerto Belgrano/ Up to 250 kg [2/27.8 National launcher using indigenously (Argentina) CONAE + VENG m?/67 t ?] developed liquid engines (3 kerolox VEX motors on 1st stage). Development at slow rate, related to public investment [2018?] TRONADOR III Puerto Belgrano/ Up to 1000 kg [2/33.8 National launcher using indigenously (Argentina) CONAE + VENG m?/89 t ?] developed liquid engines (5 kerolox VEX motors on 1st stage). Development at slow rate, related to Tronador II success [2020?] UNHA-3 (North Korea) Tongchang-ri/KCST or Up to 150 kg [3/31 National launcher with liquid propulsion NADA m/90 t] systems. First orbital success in December 2012 [improved version in 2016?] UNHA-9? (North Tongchang-ri/KCST or Up to 2 t [3?/40 Development of a powerful launcher with Korea) NADA m/300-400 t ?] up to 9 engines on the first stage? Missions in GTO and manned ? [2020?] VEGA Centre Spatial Guyanais Up to 2.2 t/1.8 t/NA Vega Consolidation Programme by C(ONSOLIDATION) /ESA + Arianespace) [4/35 m?/150 t?] upgrading 1st stage. Approved for funding (Europe/Italy) by ESA Ministerial Council at Luxembourg in December 2014. Solid P120C 1st stage to be used as strap-on booster for Ariane 6 versions [2018] VEGA Centre Spatial Guyanais Up to 2.2 t/1.8 t/NA Upgraded version of Vega C with the E(VOLUTION) /ESA + Arianespace) [3/35 m?/150 t?] Vega Evolution Programme to be Europe/Italy submitted for funding to ESA Ministerial Council at Luzern (December 2016). Replacement of stage 3 & 4 by a liquid upper stage “made in Germany” with Lox- methane engine. [2021?]

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VLS-1 (Brazil) Alcantara/AEB + IAE 350 kg [3 + 4 National launcher developed since the boosters/19 m/50 t 1990’s. Two launch failures and destruction of launch pad in August 2003. Refurbished programme for a new orbital test [2018?] VLS-ALFA (Brazil) Alcantara/AEB + IAE + Up to 0.5 t [3 + 4 VLS-1 launcher with bigger strap-on Avio? boosters/20 m ?/45 t?] boosters and with liquid 3rd stage propelled by Brazilian L75 engine. Technical cooperation with Russia [2020?] VLS-BETA Alcantara/AEB + IAE + Up to 0.8 t [3/30 m?/?] Upgraded launcher with a bigger booster (Brazil) Avio? for 1st stage, with liquid 2nd (4 L75 engines) and 3rd (1 L75 engine) stages. Possible cooperation with Russia and Italy [2022?] VLM-1 Alcantara & Kiruna?/AEB 100 kg [3/18 m/16 t] Reduced VLS-1 version, without strap- + IAE + DLR + SSC on boosters, developed with German assistance. Swedish study of launch complex close to , Sweden [2017?] VULCAN (USA) Cape Canaveral (SLC-41), From 9 to 18.5 t/up to New generation of launch vehicles, with Vandenberg (SLC-3E)/ULA 15 t/from 4.75 to 8.9 t 1st stage propelled by BE-4 engine (liquid [2 without or with 1,2 oxygen/methane or LNG), with ACES and 4 solid strap-on (Advanced Cryogenic Evolved Stage) as boosters/58-63 m/from upper stage for restartable long-duration 432 to 1,280 t] use in orbit. Proposed in 5 tailored variants. Study of reusability for the BE-4 propulsion engine, designed for recovery with parachutes. [2019] XCOR LYNX Cape Canaveral?/XCOR 10 kg? [2/ 8.5 m/4.85 t Upgraded version of the private XCOR MARKIII (USA) Aerospace with 650 kg for the Lynx suborbital plane with solid stage upper stage] in payload bay [2019 ?] (c) January 2016 – Space Information Center/Belgium

Italics: space launcher project with unclear status or without recent information about development

AAPT : Academy pf Aerospace Propulsion Technology AEB : Agencia Espacial Brasileira ARCA : Asociatia Romana pentru Cosmonautica si Aeronautica ASL : Airbus Safran Launchers ASRI : Australian Space Research Institutee BE: Blue Origin Engin CASC : China Aerospace Science & Technology CASIC: China Aerospace Science & Industry Corp CALT : China Academy of Launch Vehicle CEDEA: Centro de Experimentacion de CONAE: Comision Nacional de Actividades Espaciales KARI : Korea Aerospace Research Institute KCST : Korea Committee of Space Technology KSLV: Korea Satellite Launch Vehicle IAE : Instituto de Atividades Espaciais ILS : International Launch Services ISA : Iran Space Agency ISRO : Indian Space Research Organisation LAPAN : Lembaga Antarksa dan Penerbanagan Nasional MARS : Mid-Adlantic Regional Spaceport MLV: Micro Launch Vehicle WEI n°84 2016-01 - 33

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NADA: National Aerospace Development Agency in North Korea PLD: Payload Aerospace SL RLV : Reusable Launch Vehicle RPS : Roket Pengorbit Satelit SALS : Sagittarius Airborne Launch System SAST: Shanghai Academy of Spaceflight Technology SLV ; Small Launch Vehicle SpaceX : Technologies SOAR : Suborbital Aircraft Reusable SSC : Swedish Space Corp S3: Swiss Space Systems VECEP : Vega Consolidation & Evolution Preparation Programme VLM : Veiculo Lançador de Microsatelites VLS : Veiculo Lancador de Satelites ULA : (Boeing + Lockheed)

3. Télédétection/GMES

3.1. Jusqu’où l’humanité peut-elle aller dans l’exploitation des ressources et dans la dégradation de l’environnement ? La réponse depuis l’espace!

La planète Terre vit au-dessus de ses moyens. Les Terriens, qui deviennent de plus en plus nombreux, sombrent dans une société de consommation qui reste plutôt sourde aux appels d’urgence pour la protection de l’environnement, qui est finalement leur patrimoine. Chacun entend vivre à l’heure des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication), avoir son smartphone qui consomme des fréquences, disposer de son véhicule qui pollue avec son carburant ou avec ses batteries, être de plus en plus mobile dans les airs, sur mer et sur terre.

La démocratisation des biens de consommation, à l’heure globale, atteint ses limites. Plus que jamais, il faut savoir où va notre Terre. La mise en œuvre d’observatoires de plus en plus nombreux et variés autour de la Terre permet de surveiller l’ensemble du globe. L’Europe montre la voie avec la mise en place du système Copernicus avec les satellites Sentinel : quatre seront mis en orbite au cours de cette année pour fournir des services opérationnels sous la forme de données à collecter, stocker et traiter suivant les besoins. Cette surveillance en continu du milieu terrestre justifie l’essor de systèmes de constellations avec de petits satellites de télédétection, tant radar qu’optiques. Avant la fin de cette décennie, ils seront des centaines d’observateurs sur orbite avec les systèmes Skybox/ Bella (pour Google), PlanetLabs, Urthecast, OmniEarth, BlackSky Global, OmniEarth,... Il ne se passe pas un mois sans qu’une initiative privée n’annonce un projet de constellation. Jusqu’à la fin de cette année, on s’attend aux lancements d’une dizaine de satellites d’observation aux Etats-Unis (dont le Saocom-1A argentin), de 6 satellites (dont le Görktürk-1A et le Perusat-1) depuis le Centre Spatial Guyanais…

3.2. Alliance américano-séoudienne : Digital Globe et l’Arabie Séoudite pour un suivi en quasi continu avec une constellation de petits satellites

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La dernière en date des initiatives privées en matière de constellations de télédétection spatiale est d’importance. On la doit à l’opérateur commercial américain de satellites à très haute résolution (montrant des détails de 30 cm au sol !) : DigitalGlobe exploite une flotte de quatre satellites d’observation, 3 WorldView et 1 GeoEye de 2 à 2,8 t, qui ont été placés sur orbite entre 2007 et 2014. Le WorldView-4, alias GeoEye-2, est prévu pour un lancement avec une 5 à la mi-septembre.

Pour accroître les survols de la surface terrestre, de manière à avoir des images en quasi continu, DigitalGlobe a signé le 21 février un accord de partenariat avec deux acteurs d’Arabie Séoudite : le KACST (King Abdulaziz City for Science & Technology) qui a déjà réalisé les petits satellites d’observation Saudisat (200 kg), ainsi que TAQNIA Space Co. une filiale du Saudi PIF (Public Investment Fund) destinée à la commercialisation de l’imagerie satellitaire dans le Moyen-Orient. Dans le cadre d’une « joint venture », ce sont six (voire davantage) satellites, réalisés au KACST pour prendre des vues d’une résolution de 80 cm, qu’il est prévu de lancer en 2019 pour compléter les services WorldView. Il sera ainsi possible d’obtenir une image détaillée de n’importe quel point du globe en moins de 24 heures. Par ailleurs, la banque de données Geospatial Big Data de Digital Globe sera en mesure de mettre très rapidement à jour sa couverture photographique du monde entier. On va assister à une belle concurrence entre l’Arabie Séoudite et les Emirats Arabes Unis, dont l’Etat de Dubaï exploite des satellites d’observation optique et prépare le KhalifaSat-1 pour voir des détails de 70 cm.

3.3. PROBA-V(égétation), le micro-observateur de la biosphère globale avec de multiples applications

La stratégie européenne d’observations de notre planète depuis l’espace passe par les missions Sentinel du programme Copernicus, les satellites opérationnels d’Eumetsat, les Earth Explorers technologiques de l’ESA, ainsi que les micro-satellites PROBA « made in Belgium ». Un symposium qui s’est tenu à Gand du 26 au 28 janvier, vient de démontrer l’intérêt original de l’observatoire PROBA-V(égétation) qui est en orbite depuis mai 2013. Organisé par l’ESA et Belspo (Service public belge de Programmation de la Politique scientifique), il a permis de se rendre compte de l’ampleur et de la variété des applications du système Végétation, qui fut initié dans les années 90 par la Commission européenne avec le support de la Belgique et la coopération du CNES.

Grâce à des spectromètres à large fauchée pour un suivi continu, endéans les 48 heures, de la biosphère sur l’ensemble du globe, la Commission européenne a effectué ses premiers pas dans l’espace. On peut considérer Végétation comme un précurseur pour le programme Copernicus. Pour la mise en oeuvre des charges hôtes Végétation-1 et Végétation-2, qui ont fonctionné respectivement à bord des satellites français Spot-4 et Spot-5, le VITO (Etablissement flamand pour la Recherche Technologique) à Mol (Belgique) s’est doté du CTIV (Centre de Traitement des Images Végétation). Sa capacité de stockage des images de la végétation mondiale, qui ne cesse de grandir, a démontré la pertinence des observations à large champ dans quatre bandes spectrales. WEI n°84 2016-01 - 35

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Aujourd’hui, le petit PROBA V de 138 kg, qui évolue sur une orbite héliosynchrone à 820 km, trouve sa place aux côtés des Sentinel-2 (dont les images pourront être transmises via le relais optique EDRS-A) et Sentinel-3 (dont un premier exemplaire doit être satellisé ce 16 février par un lanceur depuis Plesetsk pour une exploitation par Eumetsat).

Continuité de services grâce à l’intérêt de la Chine

Le PROBA-V de 138 kg, offre une vision globale du couvert végétal de la planète tous les deux jours. Sa réalisation s’est faite sous la maîtrise d’œuvre de QinetiQ Space (près d’Anvers). Son spectromètre léger et compact, que l’on doit à la société belge OIP Sensor Systems (Groupe israélien ELOP), est fait de trois télescopes qui observent avec une fauchée d’une largeur de 2 285 km, dans les bandes du bleu (415- 493 nm), du rouge (580-770 nm) , du très proche infrarouge (730-960 nm) et proche infrarouge (1480-1760 nm). Il présente la particularité de montrer des détails de 100 m au sol.

Contrôlé au Centre ESA de Redu (Belgique) par la société Redu Space Services (RSS), il envoie ses images aux stations de Kiruna (Suède), de North Pole (Alaska) et d’Inuvik (Canada), qui les transmettent au VITO pour traitement et archivage. La mission de PROBA-V a en 2015 vu, pour son financement, la durée de vie opérationnelle portée de 2,5 à 5 années. Si tout va bien, il restera en fonction jusqu’en 2018 au moins. La Belgique envisage son remplacement grâce à une coopération avec la Chine. Il s’agit de la troisième nation qui a couramment recours aux images du VITO. Ainsi est en train de voir le jour projet sino-belge de satellite Global Vegetation-1 de 400 à 500 kg à lancer en 2018 par une fusée Longue Marche 2D. Sur une plate-forme SAST 1000 de la Shanghai Academy of Spaceflight Technology, sa charge utile combinera l’instrument belge Vegetation d’OIP Sensor Systems avec un important senseur thermique (infrarouge) « made in China ». Peu d’informations sur le développement et le financement du successeur de PROBA furent données lors du Symposium de Gand. Parmi les participants, il y avait une délégation chinoise.

Hantise d’une collision inévitable avec un débris orbital

Le système Végétation, qui est soutenu par Belspo et Luxinnovation, compte 2200 utilisateurs enregistrés de 91 nationalités différentes, mais cette communauté ne cesse de croître chaque mois. Ils disposent d’une banque d’images de 465 Térabytes, dont plus de la moitié a donné lieu à des téléchargements. L’utilisation des données se fait principalement en Belgique, Italie, Chine. L’accès aux images se fait via la MEP (Mission Exploitation Platform) qui propose des échanges d’applications. PROBA-V démontre toute son efficacité pour un bon apprentissage à la télédétection spatiale. Mais le fonctionnement de cet outil unique doit faire à l’inconnue du risque d’une collision avec un débris dans l’espace. Le micro-satellite d’observation n’est pas équipé de propulseurs pour manœuvrer sur orbite. Réel suspense pour les contrôleurs du Centre ESA de Redu : à plusieurs reprises en 2015, il a croisé la trajectoire d’une épave à quelque 50 m !

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4. Télécommunications/télévision

L’excellente santé des opérateurs européens de satellites géostationnaires pour les télécommunications et la télévision

SES au Grand duché s’affirme comme le 1er opérateur global de satellites géostationnaires de télécommunications et de télévision. Il annonce pour 2015 un chiffre d’affaires de 2.014 millions €, soit une augmentation de 5 % par rapport à 2014. Le bénéfice d’exploitation, après déduction des taxes, s’élève à 674 millions €. Avec un total de 1.093 répéteurs de 36 Mhz de bande passante qui sont couramment utilisés sur une flotte d’une cinquantaine de satellites, il atteint quelque 312 millions de foyers (notamment en Inde) avec la diffusion de 7.268 chaînes TV, dont 2.230 HDTV. L’opérateur luxembourgeois mise sur les services à haut débit, mobiles et gouvernementaux pour rentabiliser davantage son investissement avec les nouveaux satellites à grande capacité (7 à lancer en 2016-2018 avec des Ariane 5 et des Falcon 9 FT - sans doute une avec un 1er étage déjà utilisé !). Ses priorités concernent la mobilité et le haut débit grâce aux relais sur orbite.

De son côté, Eutelsat voit ses revenus croître en disposant de 40 satellites sur l’anneau géostationnaire. Il est en passe de réaliser un chiffre d’affaires annuel de quelque 1,55 milliards € en enregistrant 774,54 millions € du 1er juillet au 31 décembre 2015, pour un bénéfice, taxes déduites, de 188 millions €, soit une augmentation de 17 % ! Cinq satellites - dont le Quantum d’une flexibilité élevée sur orbite, dans le cadre d’un partenariat public-privé avec l’ESA - sont en préparation pour des lancements entre 2016 et 2019. Au 31 décembre, Eutelsat avait en location 938 répéteurs.

5. Navigation/Galileo

IRNSS : l’Inde aura sa constellation de navsats au grand complet avant l’Europe !

L’ISRO (Indian Space Research Organisation) a décidé de mettre les bouchées doubles pour le déploiement de sa constellation de sept satellites de navigation, dits IRNSS (Indian Regional Navigation Satellite System). Chaque IRNSS qui a une masse de 1.425 kg est équipé d’une horloge atomique au rubidium et transmet ses données dans les bandes L, S et C. Lancés par des lanceurs indiens PSLV-XL depuis juillet 2013, six évoluent déjà à quelque 35.800 km d’altitude (2 sur des positions fixes – à 83° Est et à 32.5°Est, 4 en orbite inclinée à 29 degrés autour du 55°Est et du 111.75°Est).

Depuis le début de l’année, l’Inde a procédé à la satellisation de deux IRNSS : le 20 janvier, avec IRNSS-1E, puis le 10 mars, avec IRNSS-1F. Un troisième, l’IRNSS-1G, doit encore être lancé fin avril pour être positionné à 131.5°Est. Le système indien de

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WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016 navigation par satellite, à usage dual – civil et militaire -, sera pleinement opérationnel curant cet été. Le SAC (Space Applications Centre) d’Ahmedabad prépare déjà la seconde génération des satellites IRNSS. D’ores et déjà, l’ISRO est en mesure de proposer un service opérationnel qui offre une précision

De leur côté, les Etats-Unis et la Russie continuent de compléter leurs constellations respectives, à savoir le GPS et le Glonass. Le 5 février, une Atlas 5 satellisait le dernier GPS-IIF (1,6 t) réalisé par Boeing. Le système américain, qui permet des localisations « grand public » avec une précision de 0,438 m, a en service une flotte de 31 satellites. Il se prépare à mettre en œuvre le premier des 10 GPS-III (3,68 t) de Lockheed Martin : il est prévu de le lancer avec une Delta-4M au début de 2017. Du côté russe, le système Glonass compte , avec le Cosmos 2514 (Glonass M-54) satellisé le 7 février. Trois autres Glonass seront lancés par un Proton avant la fin de l’année.

Quant à la Chine, elle a commencé à déployer des navsats Beidou de la 3ème phase, avec les Beidou-3-M1S & -M2S, ainsi que le Beidou-3-M3S, qui ont été respectivement lancés le 25 juillet 2015 et le 1er février 2016. Il est question que 18 Beidou soient satellisés avant fin 2018 ! Et l’Europe ? Elle compte bien avoir en service, pour débuter 2017, une constellation de 15 satellites. Outre les trois IOV (In- Orbit Validation) opérationnels, il y aura 12 FOC (Full Operational Capability), chacun de 733 kg, lancés cette année par un Soyouz (en mai) et une Ariane 5-ES (octobre). La Commission, pour avoir la constellation complète d’au moins 30 satellites, doit acquérir 8 satellites FOC supplémentaires, qui viendront s’ajouter aux 22 déjà commandés à OHB (maître d’œuvre) et à SSTL (charge utile).

6. Sécurité & Espace/Défense spatiale

L’initiative Govsatcom de l’Union Européenne : on devrait voir un projet concret à la fin de l’année !

Les 28 pays membres de l’Union sont confrontés à des multiples missions d’urgence qui concernent la protection de l’environnement face aux effets du changement climatique, ainsi que la sécurité des populations aux prises avec les menaces d’un terrorisme aveugle. Il s’agit de mieux coordonner leurs actions via le projet Govsatcom. L’EDA (European Defence Agency) appelle de ses vœux, depuis plusieurs années, une harmonisation des services satellitaires à usage gouvernemental. Elle suit avec beaucoup d’intérêt le développement de l’initiative européenne Govsatcom. Quelle position vont prendre les Ministres de la Défense des Etats de l’Union ? D’ores et déjà, les deux grands opérateurs - d’envergure globale – de satellites commerciaux de télécommunications ont pris position en faveur de Govsatcom.

Alors que l’opérateur Eutelsat propose de mettre à leur disposition son satellite Quantum (à lancer en 2019-2020) ayant une grande flexibilité opérationnelle, SES a établi avec le gouvernement du Luxembourg le partenariat public-privé via la société

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WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016 conjointe LuxGovSat, avec un investissement de 120 millions €. Un satellite, baptisé SES-16/GovSat, a été commandé au constructeur américain Orbital ATK ; il pourrait être conçu pour recevoir une charge additionnelle une fois sur orbite. Fonctionnant dans les bandes X et Ka à usage militiare, il sera placé à 21,5 degrés Est par un lanceur Falcon 9 de SpaceX avant la fin de 2017. Cette réalisation qui a une coloration plutôt américaine devrait être bien accueillie par l’OTAN qui a besoin de capacité satellitaire pour communiquer jusqu’aux frontières de l’Europe. L’initiative offerte aux gouvernements de disposer de capacité de communications par satellite fait bel et bien son chemin dans l’Union.

7. Science/Cosmic Vision

7.1. Un satellite-espion de la Terre muté en observatoire du ciel : la NASA en fait un successeur du James Webb Space Telescope

Le National Reconnaissance Office (NRO) du Département de la Défense faisait en janvier 2011 don de deux satellites identiques de reconnaissance qui datent des années 80. D’une masse de quelque 11 t, ils sont les frères jumeaux, plus compacts et à des fins militaires, du HST () qui a été placé sur orbite - entre 585 et 615 km - en avril 1990 par le Space Shuttle (à bord de la navette Atlantis dont le pilote était un certain… Charlie Bolden). Depuis 25 ans, il continue d’observer l’univers selon les besoins de la communauté scientifique. Et chacun d’être émerveillé par les images spectaculaires de l’infiniment grand. Le HST a été fourni par Lockheed (pour le satellite) et Perkin Elmer (instrument optique à hautes performances). Les mêmes contractants réalisaient dans un bâtiment voisin ultra-secret des observatoires militaires capable d’observer des détails de quelques cm à la surface terrestre. Il en restait deux qui, faute de lancements, se trouvaient stockés chez Lockheed Martin.

La NASA a accepté le don du NRO en août 2011, mais cette donation ne fut annoncée qu’en juin 2012 ! Les astronomes et astrophysiciens ont fait pression sur la NASA pour que l’un des télescopes à usage militaire – assez proche de celui du HST – soit modernisé pour servir à la mission WFIRST (Wide Field Infrared Survey Telescope). Celui-ci doit avec à-propos compléter les observations du HST en réalisant une vision panoramique de l’Univers dans l’infrarouge. D’une masse de 4 t, il devrait être expédié par une fusée Delta-IV Heavy sur le point d’équilibre 2 à 1,5 millions de km de la Terre. La NASA vient de débloquer un premier budget pour pouvoir lancer WFIRST en 2024. Le coût total de la mission envisagée est estimé à quelque $ 2 milliards.

7.2. L’astrophysique à l’heure de l’Inde spatiale : un livre à télécharger

Le 28 septembre dernier, avec le PSLV-C30 (version XL) l’ISRO lançait Astrosat, un télescope spatial dans les rayons X (son instrument rappelle celui, testé au CSL (Centre Spatial de Liège), du XMM-Newton de l’ESA et dans l’UV. D’une masse de cet observatoire d’astrophysique est équipé d’un télescope de 2,46 m de long, avec un

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WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016 miroir principal de 37,5 cm. Il évolue sur une orbite inclinée à 8 degrés et circulaire à 650 km. Alors qu’il vient de commencer ses observations - dont la haute qualité est de bonne augure pour la suite de la mission scientifique -, l’ISRO a publié un livre de 64 pages qui fait le point sur le développement et l’originalité de cet observatoire dans l’espace. Il s’agit d’un ouvrage didactique qui explique bien l’importance de l’astronomie dans les rayons X et dans l’UV. On peut le télécharger sur http://www.isro.gov.int/ - voir la 1ère page du site riche en information sur le programme de l’Inde spatiale.

8. Exploration/Aurora

8.1. L’ère post-ISS (2ème moitié des années 2020) : la coopération internationale pour un retour sur la Lune…

« Moon Village » : l’idée du nouveau directeur général de l’ESA – il l’avait déjà formulée alors qu’il présidait aux destinées du DLR (Deutsche Luft- und Raumfahrt Zentrum) – est de « faire bouger les rangs » de la coopération internationale sur ce que doit être l’après ISS (International Space Station). Dr Jan Woerner, qui dirige l’ESA depuis le 1er juillet dernier, lance et relance le mot d’ordre : « nous avons besoin d’un programme international ». Tout en prenant comme référence la vision « United Space in Europe ». Il est conscient que les jours pour l’ISS (International Space Station) sont comptés, même si son exploitation est prolongée jusqu’en 2024. Ce qui donne le temps de penser à ce que doit être la coopération internationale dans l’espace pour l’après-ISS.

Qu’est-ce qui peut à nouveau motiver une entente entre la NASA, Roscosmos, l’ESA, la JAXA, la CSA (). Comment leur associer la CNSA (China National Space Administration), l’ISRO et le KARI qui s’intéressent à l’Astre des Nuits ? La Lune paraît être la suite à donner à la station spatiale internationale. Les Etats-Unis donnent la préférence à une odyssée martienne, vu que les astronautes américains ont déjà découvert l’environnement lunaire. Misant sur Mars, la NASA a s’est engagée, au niveau budgétaire, dans la mise au point du lanceur lourd SLS (Space Launch System) en utilisant les propulseurs du Space Shuttle sur son 1er étage. Mais elle paraît esseulée. Depuis peu, elle serait de revenir sur son projet d’odyssée martienne.

Surtout que la Planète Rouge reste une destination très lointaine, laquelle fait courir pour ses explorateurs - qui doivent voyager pendant plusieurs mois - les sérieux risques d’exposition prolongée aux radiations solaires et au rayonnement cosmique. Le 8 octobre dernier, la NASA diffusait un attrayant document de 36 pages, intitulé « NASA’s Journey to Mars – Pioneering Next Steps in Space Exploration » (Journée de la Nasa vers Mars - les prochaines étapes de pionniers dans l’exploration de l’espace). Apparemment, ce coup de pub n’aurait pas eu d’écho favorable au Congrès américain. Chaque année, pour établir le montant de ses ressources financières, la NASA doit effectuer le parcours du combattant entre la Maison Blanche, la Chambre

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WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016 des Représentants et le Sénat. Pour l’année fiscale 2016 qui a débuté le 1er octobre dernier, elle a réussi à obtenir des parlementaires un budget qui dépasse les $ 19,2 milliards (17,75 milliards €). Dont plus de $ 4 milliards pour l’exploration lointaine à bord du vaisseau habité Orion en développement. A tire de comparaison, l’ESA a pour 2016 le budget record de 5,25 milliards €.

Au sujet de ce que pourrait être la suite à donner à la coopération après l’ISS, le directeur général de l’ESA, se fait le chantre d’un projet d’infrastructure internationale qu’il a baptisée « Moon Village » (village sur la Lune). Il s’agira de concevoir et assembler avec des robots une base permanente à des fins scientifiques et technologiques. Puis on la rendra habitable pour y accueillir des hommes et femmes de différentes nations qui viendront séjourner via des systèmes divers pour l’aller-retour Terre-Lune et pour leur ravitaillement à quelque 380.000 km de nous... On n’en est qu’aux préliminaires. J. Woerner a déjà annoncé qu’il est intéressé par une collaboration avec la Chine, pour participer à des vols et mettre au point un dispositif d’arrimage commun. Ce qui sera la première étape pour une coopération pour l’étape sur la Lune.

La Russie aux prises avec une crise financière

A ce jour, l’Europe n’a réalisé qu’une mission autour de la Lune avec sa sonde technologique SMART-1. Faisant du programme SMART (Small Missions for Advanced Research in Technology), elle a expérimenté de novembre 2004 à septembre 2006 la propulsion électrique (à base d’ions) pour aller vers la Lune, se satelliser autour d’elle, puis s’écraser à sa surface. L’Esa va participer à la charge utile des -27 (Luna-Resurs) et Luna-25 (Luna-Glob), qui doivent se poser à la surface lunaire au début des années 2020. Il y a par ailleurs, en coopération avec l’Esa, la mission Luna-28 au pôle Sud lunaire en vue d’un retour d’échantillons.

Pour la Russie et l’Europe, le retour sur la Lune constitue bel et bien le tremplin obligé pour des expéditions lointaines dans le système solaire. Moscou est en train de WEI n°84 2016-01 - 41

WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016 consolider son potentiel spatial au sein de Roscosmos, mais la restructuration est plus lente et plus délicate que prévu. La famille des lanceurs modulaires Angara et l’extension de l’ISS jusqu’au moins 2025 sont pour l’heure ses priorités. A diverses reprises, l’an passé, L’entreprise RKK Energia a présenté sa vision d’une stratégie russe des vols spatiaux habités pour les 15 années à venir. L’objectif est que des cosmonautes soient sur la Lune en 2029-2030 ! Moscou doit dans l’immédiat se doter d’un nouveau vaisseau qui prendra en 2023-2024 la relève du vénérable Soyouz des années 60 ; il sera satellisé par des Angara depuis le cosmodrome de Vostochny dans l’Extrême-Orient.

La Russie spatiale, toujours fort active en matière de lancements - ce qui lui assure des rentrées d’argent régulières -, voit ses ressources budgétaires fondre comme neige au soleil. En cause : la crise du rouble qui ne cesse de dévaluer, l’effondrement des cours du pétrole et du gaz, la hausse des dépenses pour les interventions militaires de Moscou. Le Kremlin a bien donné un nouveau look à Roscosmos, mais il lui faut revoir à la baisse les ambitions de son programme spatial. Le budget proposé début 2015 était de 2 trilliards de roubles - quelque 25 milliards € - jusqu’en 2025. Soit environ 2,5 milliards € par année. Il ne cesse d’être revu à la baisse. D’après une source officieuse, il serait gelé pour les 3 prochaines années – période 2016-2018 – au niveau de 104,5 milliards de roubles ou à peine 1,2 milliards €… Les mois à venir seront, à coup sûr, décisifs pour l’avenir de la cosmonautique russe.

8.2. Feu rouge à ExoMars 2018 ? Priorité à ExoMars 2020 !

Ce 14 mars, depuis le cosmodrome de Baïkonour, la sonde européenne ExoMars 2016, alias TGO-Schiaparelli – Thales Alenia Space Italia en est le maître d’œuvre - va prendre son envol vers la Planète Rouge. On compte sur un lancement réussi avec le Proton russe. En cas de succès, ce sera – enfin ! – le coup d’envoi du programme ExoMars. Mais, d’après une rumeur persistante, il faudra faire l’impasse de la fenêtre martienne de 2018. Celle-ci verra le départ de la sonde InSight de la NASA qui aurait dû être lancée cette année. Mais Insight n’a pu être prête à temps, à cause de problèmes techniques lors la dernière phase des tests thermiques d’un sismomètre français de haute précision, le SEIS (Seismic Experiment for Interior Structure) du CNES.

ExoMars 2018, sous la maîtrise d’œuvre de Thales Alenia Space Italia (Turin), est un ensemble complexe de 2,6 t qui combine une plate-forme de descente, réalisée par l’entreprise Lavochkine de Moscou pour Roscosmos et l’IKI (Institut de Recherche Spatiale) de l’Académie russe des Sciences, ainsi qu’un « rover » électrique à six roues motrices, fourni à l’ESA par Airbus Defence & Space au Royaume-Uni. Ce mobile de 310 kg destiné à des analyses biologiques , dans le but de trouver des traces d’une vie martienne, sera équipé, outre des caméras, spectromètres et radar, d’une foreuse pour prélever des carottages du sol martien jusqu’à 2 m de profondeur.

Sur le « lander » russe de 828 kg, on aura deux expériences de l’ESA : HABIT (Habitability, Brine Irradiation & Temperature) et LaRa (Lander RadioScience). La WEI n°84 2016-01 - 42

WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016 première, développée par l’Université de Technologie Luleà (Suède), doit préciser la teneur en eau dans l’atmosphère de Mars durant la journée et au cours des saisons. La seconde, que l’on doit à l’Observatoire royal de Belgique et un consortium industriel belge, doit révéler par sondages radio la structure interne de la surface. Des équipes de chercheurs européens sont par ailleurs impliquées dans les deux instruments russes de mesure de la pression, de l’humidité, du rayonnement UV, des poussières, du magnétisme local et l’environnement plasmique.

La préparation des charges utiles tant du « lander » que du « rover » a pris du retard. D’après des représentants de la communauté scientifique, la mission ExoMars 2018 ne pourra pas se dérouler comme c’était prévu. L’engin devait être lancé par Proton en mai 2018 pour une arrivée à destination au début de 2019. On devra reporter ce lancement à la fenêtre martienne, c’est-à-dire durant l’été 2020 (pour un vol direct). Au même moment, la NASA envisage d’expédier la sonde Mars 2020 avec une version améliorée du rover Curiosity. De son côté, le NSSC (National Space Science Centre) de Chine prévoit de réaliser sa première mission autonome d’exploration de la Planète Rouge, avec une sonde qui serait de type Chang’e-3 (orbiter, lander avec rover). Par ailleurs, pour ExoMars 2018, l’ESA doit faire face à des surcoûts. Immanquablement, le report à 2020 va alourdir la facture. Au menu du Conseil ESA au niveau ministériel, qui se tiendra à Lucerne le décembre prochain, il faudra résoudre le délicat problème du financement complet d’ExoMars 2018-2020.

9. Vols habités/International Space Station/Microgravité

Le Dream Chaser : une navette privée américaine avec une touche de technologie européenne (d’origine belge !)

Le ravitaillement de l’ISS (International Space Station) va se (re)mettre dès 2019 à l’heure du réutilisable. Avec la sélection, pour le contrat CRS-2 (Cargo Resupply Services – 2ème phase), de la petite navette Dream Chaser (dans sa version inhabitée Cargo System) de type « lifting body » (corps portant) qui a été étudiée et proposée par Sierra Nevada Corporation (SNC). Pour rappel : le 16 septembre 2014, l’entreprise du Colorado, qui avait été retenue jusque là dans les phases de la compétition CCtCap (Commercial Crew Transportation Capability), ne réussissait pas lors d’un round final à séduire la NASA avec sa petite navette baptisée Dream Chaser, satellisé par un lanceur .

La proposition Dream Chaser était la plus originale, comparée aux capsules que proposaient Boeing avec CST-100 baptisée Starliner et SpaceX avec Dragon V2. Ces vaisseaux habitables étaient conçus pour pouvoir être utilisés une dizaine de fois en se posant au sol à la verticale, freinée par des parachutes et des propulseurs d’atterrissage - qui étaient faites d’une part par Boeing avec CST-100 (baptisée Starliner), d’autre part par SpaceX avec Crew Dragon ou Dragon V2, Dream Chaser n’est pas sans rappeler aux Européens le projet de petite navette Hermès que l’ESA avait étudiée

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WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016 durant les années 1980 et qu’elle avait présenté à la NASA pour la desserte de l’ISS avec des équipages.

Bien que non sélectionnée pour des vols habités dans l’ISS, SNC se montrait plus que jamais déterminée à défendre le concept d’un appareil ailé réutilisable pour l’exploitation de la station internationale. Ce planeur de type « lifting body » (corps portant) s’inspirait des études qu’ a faites dans les années 1980 la NASA sur le HL- 20/PLS (Horizontal Lander-20/Personal Launch System) qui aurait dû avoir une masse de 10,8 t au décollage. A l’IAC (International Astronautical Congress) de Toronto, en octobre 2014, SNC annonçait sa détermination d’aller de l’avant en internationalisant le Dream Chaser, avec son initiative Global Project, afin de réaliser des missions habitées - jusqu’à 7 astronaute à bord - avec des partenaires de la NASA. Elle insistait sur les atouts de son planeur spatial de 11,3 t (au décollage) pour mener à bien des expériences en microgravité avec des astronautes sur orbite.

Un collier de jonction universelle ?

Précédemment, le DLR (Deutsche Luft- und Raumfahrt Zentrum et l’ESA avaient manifesté leur intérêt pour des expériences en microgravité avec le système Dream Chaser. Des protocoles d’accord (MOU) avaient été signés par Sierra Nevada Corp. avec le DLR (décembre 2013) et avec l’ESA (janvier 2014) pour que l’industrie en Europe se trouve associée au développement du Dream Chaser. OHB (Allemagne), RUAG Aerospace (Suisse), QinetiQ Space et Space Applications Services ont participé à des activités préliminaires visant à « européaniser » des éléments de la navette privée américaine. Une touche européenne au planeur Dream Chaser aurait été négociée en échange de vols habités.

La navette de SNC vient de recevoir un sérieux coup de pouce avec le choix de la NASA, le 14 janvier, d’inclure un troisième véhicule parmi les systèmes commerciaux de ravitaillement de la station. A savoir le Dream Chaser Cargo System volant en mode automatique. Et ce, aux côtés du module Cygnus d’Orbital ATK (avec une forte participation de Thales Alenia Space Italia) et de la capsule Dragon de SpaceX, qui ont déjà fait leurs preuves, bien qu’étant affectés par les explosions en vol de leurs lanceurs respectifs, Antares et Falcon 9. D’aucuns en Europe y voient la « renaissance » du concept européen Hermès, sur lequel avait misé Dassault Aviation pour mettre son savoir-faire au service de l’astronautique.

Sierra Nevada Corp souhaite européaniser certains éléments du planeur spatial Dream Chaser, ainsi que son utilisation. Elle avait d’ailleurs annoncé lors de Space Tech Expo à Brême que si son offre de la version cargo était retenue par la NASA pour le contrat CRS-2, elle s’efforcerait d’associer des entreprises européennes à sa mise en œuvre. Alors que le Dream Chaser est conçu pour voler à bord d’un lanceur Atlas 5 d’ULA (United Launch Alliance), elle est intéressée par des lancements Ariane 5. Le DLR (Deutsche Zentrum für Luft- und Raumfahrt) et l’entreprise du Colorado ont, en avril 2015, renouvelé pour deux ans leur coopération relative aux missions du Dream

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Chaser en Europe. OHB à Brême a réalisé une étude de faisabilité sur l’utilisation européenne du planeur spatial réutilisable.

Lors de sa première rencontre 2016 avec les médias, le 15 janvier dernier, Dr Jan Wörner, directeur général de l’ESA, a confirmé l’intérêt de l’Europe pour contribuer au ravitailleur réutilisable de la SNC, dans la perspective qu’il devienne un système habité (comme c’était prévu initialement). Pour son premier vol en 2019 – au moins six missions, prévues jusqu’en 2024, sont commandées par la NASA -, le Dream Chaser de 11,3 t sera lancé avec ailes repliées sous la coiffe d’un Atlas V. Il sera capable d’amener jusqu’à 5,5 t à l’ISS et de faire revenir une charge de plus de 3 t.

L’ESA entend contribuer avec la SNC à la mise en œuvre de sa navette pour la rendre la plus efficace pour la desserte de l’ISS : - avec la fourniture de l’IBDM (International Berthing & Docking Mechanism). C’est un dispositif androgyne qui doit permettre des arrimages de manière universelle - il pourrait servir à des jonctions avec la CSS (China Space Station) qui a retenu ce mécanisme - est depuis près de dix ans étudié pour l’ESA par la société QinetiQ Space à Hoboken (près d’Anvers). Ce sont environ 20 Millions € qui ont été investis dans cette technologie en Europe. Il est prévu de l’installer sur le module de service non récupérable qui se trouve à l’arrière du Dream Chaser et par lequel les habitants de la station ont accès à son habitacle. - avec l’emploi d’un lanceur européen pour sa satellisation. La navette, ailes repliées, pourrait prendre place au sommet d’une Ariane 6 au début de la prochaine décennie… Si le Dream Chaser doit emmener un équipage, il faudra que le prochain lanceur d’Arianespace, développé par ASL (Airbus Safran Launchers) ait une fiabilité certifiée pour le vol habité. - avec la mise en conformité du Dream Chaser pour faire voler un équipage d’astronautes. Un premier budget de 33 millions € a été débloqué par l’ESA pour fournir à Sierra Nevada Corp un premier modèle de vol du système IBDM. Il doit servir pour l’emploi inaugural en 2019 du Dream Chaser Cargo System sur l’ISS. Les autres exemplaires d’IBDM – chacune des six missions nécessitant un mécanisme d’arrimage - seront livrés moyennant un contrat commercial avec SNC. Cette contribution de l’ESA fera-t- elle partie de l’accord de troc (barter agreement) qui conditionne la participation européenne à l’ISS jusqu’en 2024 ? Le prochain Conseil ESA au niveau ministériel, qui se tiendra les 1er et 2 décembre à Lucerne, devra décider du rôle de l’ESA dans la poursuite de l’exploitation de la station.

10. Débris spatiaux/Space Situational Awareness (SSA)

CleanSat : une mission de dépollution au menu du Conseil ESA au niveau ministériel à Lucerne (1er-2 décembre)

La démocratisation du spatial, avec la multiplication des acteurs avec des constellations de nano-, micro- et mini-satellites pour une grande variété

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WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016 d’applications, pose la question de la protection d’un environnement de plus en plus essentiel pour la gestion des activités humaines, pour la sécurité du milieu terrestre, pour la surveillance des ressources… L’ESA a mis sur pied, à l’ESTEC, le programme CleanSat pour étudier une mission de dépollution de l’espace. Les trois « prime » européens pour les satellites s’intéressent à cette initiative et mobiliser des teams pour élaborer des systèmes : OHB Airbus Defence & Space, Thales Alenia Space. Il en sera question lors des Clean Space Industrial Days, du 23 au 27 mai, à l’ESTEC (Noordwijk). Ces journées sont organisé par l’ESA dans le cadre des activités SDM ( Mitigation) et ADR (Active Debris Removal). Une mission Clean Space sera proposée pour un financement au Conseil ESA ministériel de Lucerne le 2 décembre.

11. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux

La secrète Blue Origin : est-elle en train de prendre de vitesse les systèmes de Virgin Galactic et XCOR ?

Parti bon dernier, Blue Origin, l’entreprise lancée par Jeff Bezos, le fondateur et patron d’Amazon, sera-t-elle la première à faire voler des touristes à plus de 100 km d’altitude ? Cette affaire secrète est en train de marquer des points en matière de propulsion avancée pour fusées et de systèmes réutilisables pour l’accès à l’espace. Le 22 janvier – soit deux mois après un précédent lancement réussi -, le système New Shepard a volé pour la deuxième fois, emmenant une capsule réutilisable à quelque 100 km d’altitude. La démonstration d’une réutilisation, tant d’une fusée mono-étage et de sa capsule a pu être faite avec succès. Jeff Bezos, ce milliardaire issu du business informatique, a donc réussi son audacieux pari de mettre en oeuvre une fusée réutilisable à propulsion cryogénique dans le but des vols suborbitaux pour touristes fortunés.

Dans le prochain catalogue d’Amazon.com, il sera possible de réserver un ticket pour l’espace. Prudent, Bezos annonce que les bonds avec des équipages à bord de New Shepard jusqu’à la lisière du Cosmos – la fameuse Karman Line à 100 km au-dessus de la surface terrestre – commenceront en 2018. Dans les semaines à venir, une capsule New Shepard améliorée doit faire l’objet de multiples essais en vol, toujours avec un booster réutilisable. Certains vols serviront à des expériences en microgravité, au moment où la capsule effectue sa grande parabole pour revenir au sol. Pendant ce temps, alors que Jeff Bezos touche au but pour le tourisme suborbital, les concurrents de Blue Origin vont procéder à des campagnes intensives d’essais en vol : - Virgin Galactic a, le 19 février, dévoilé le nouveau SS2 (SpaceShipTwo) baptisé VSS Unity. Dans les prochains mois, le planeur-fusée à aile basculante, dont les systèmes de sécurité en vol ont été renforcés et améliorés, va régulièrement prendre la voie des airs et effectuer des vols à des vitesses et altitudes de plus en plus élevées. L’objectif est de pouvoir disposer en 2018 d’un système fiable pour que 8 personnes - y compris le commandant de bord et le pilote – atteignent l’altitude de 100 km.

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- XCOR Aerospace qui développe un avion-fusée pour un pilote et un passager n’a pu encore montrer son système en vol. La petite entreprise diffusée régulièrement des images de l’assemblage du XCOR Lynx MkI. Le temps passe. On se montre impatient de voir cet appareil qui décolle avec son propulseur fusée à pistons pour monter de plus en plus haut dans le ciel. Cette année devrait être la bonne. Attendons pour voir.

12. Petits satellites/Technologie/Incubation

Initiatives privées de micro-lanceurs en Europe : comment ces audacieux projets pourront-ils trouver un financement ?

L’Europe est-elle tentée et sera-t-elle en mesure de faire la part belle à la libre entreprise pour développer un petit lanceur pour micro- et nano-satellites ? C’est l’Espagne qui se montre la plus dynamique en matière de projets privés pour le développement de micro-lanceurs. Ces deux dernières années, nous avons pris connaissance de nouvelles initiatives lancées par des compagnies privées.

Outre S3 (Swiss Space Systems) qui propose un micro-lanceur aéroporté réutilisable pour 2018-2019, sept autres projets, à des stades plus ou moins avancés, sont en quête d’investisseurs ou d’un groupe financier pour réaliser leur rêve d’accès à l’espace. Certaines initiatives n’hésitent pas à faire appel à des dons pour aller de l’avant. Arianespace ayant annoncé son intérêt pour la mise en œuvre d’un micro-lanceur, il est des entrepreneurs privés qui osent prendre des risques dans des systèmes nouveaux de transport spatial : ils sont, comme en Californie - à l’exemple des SpaceX, Blue Origin, Virgin Galactic, Rocket Lab – et au Texas - avec Firefly - tentés par le phénomène New Space d’un intérêt de plus en plus volontariste des acteurs privés dans la manne céleste que représente l’odyssée spatiale à des fins commerciales. Il est des projets qui s’intéressent à la réutilisation d’éléments de leur système de satellisation…

Ce qui est sûr : il y aura beaucoup d’appelés, mais très peu d’élus. Le développement d’un lanceur, propulseurs compris, est un marathon de longue haleine, semé d’embûches. Celle qui n’est pas la moindre est d’avoir le soutien d’investisseurs qui sont prêts à miser sur le business du transport spatial. Le micro-lanceur, s’il trouve une clientèle, peut-il être rentabilisé à court terme ? Il faut se doter d’une infrastructure de lancements.

Le tableau que nous avons réalisé en surfant sur le web donne un état des récentes annonces de projets en Europe un micro-lanceur. Tous font preuve d’un grand optimisme en annonçant des services de satellisation à l’horizon 2020. Tous osent se lancer dans le développement de leurs propres moteurs-fusées. Quand on sait combien est ardue la maîtrise des technologies de la propulsion qui permet d’aller sur orbite avec beaucoup de fiabilité et en toute sécurité, ce n’est pas gagné d’avance. Leurs efforts, même s’ils se révèlent audacieux, méritent d’avoir l’attention des industriels qui cherchent à innover en matière de systèmes spatiaux. Il s’agit de faire en sorte que

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la dimension spatiale puisse être à la portée d’un grand nombre, notamment pour les équipes qui développent des nano-satellites ou Cubesats pour des orbites spécifiques.

NOM du projet/société Descriptif/originalité du système Etat de l’initiative (pays) [site internet] (masse en LEO ou orbite basse) [1er vol en orbite] ARION/PLD Space (Espagne) Lanceur Arion 2 à 3 étages/propulseurs Développement de la fusée-sonde Arion 1 [http://pldspace.com/] kérolox 200 kN, 50 kN et 7 kN de pour des vols jusqu’à 200 km d’altitude dès poussée, d’une conception originale 2018. Coopération avec le DLR (Deutsche (jusqu’à 150 kg, pour des dizaines de Luft-und Raumfahrt Zentrum) [démonstration Cubesats) en 2020-2021 avec une charge utile de 50 kg] BLACK ARROW 2/Horizon Lanceur bi-étage avec propulseurs Société commerciale britannique de transport Space Technologies oxygène liquide/LNG ou gaz naturel spatial, avec un lanceur aisément transportable (Royaume-Uni) liquéfié de 360 kN pour le 1er étage, de - en mémoire du lanceur Black Arrow des [http://horizonsas.com/] 45 kN pour le second (jusqu'à 500 kg ou années 70. Lancement depuis une plate-forme 200 kg en orbite polaire] mobile à partir de l’Ecosse ou de la Guyane française ? Premiers essais en vol dès 2017 [satellisation en 2019 ?] BLOOSTAR/zero2infinity Lanceur tri-étage très compact, ayant la Mise en œuvre de grands ballons (Espagne) [http.//bloostar.com/ ou forme d’un vaisseau spatial : largué à stratosphériques depuis 2009 dans le cadre du http://www.inbloon.com] 22.000 m d’altitude depuis un ballon programme Bloon de zero2infinity. stratosphérique développé par Démarrage en septembre 2014 des tests d’un zero2infinity. Etages légers pressurisés propulseur oxygène-hydrocarbure. D’après un d’une conception modulaire, emboités plan de vol mis en oeuvre dès 1957 par les l’un dans l’autre grâce à des éléments USA au-dessus du Pacifique, lancement dans standardisés. Propulseurs oxygène- l’Atlantique par 28 degrés Nord, 15 degrés méthane de 15 kN /8 sur le 1er étage, de 2 Ouest [tentative de mise sur orbite en 2020 ?] kN/6 sur le 2ème, 1 sur le 3ème. (jusqu’à 125 kg, 75 kg en orbite polaire) NORTH STAR LV/Nammo Lanceur tri-étage à partir de la base Premier test en vol d’un premier propulseur Raufoss + ASC/Andoya Space d’Andoya. Emploi de la propulsion hybride UM avec une fusée-sonde de 760 kg Center (Norvège) hybride UM/Unitary Motor combinant en 2016. Avec le soutien du FLPP (Future [http://andoyaspace.no/ ou péroxyde d’hydrogène et caoutchouc Launchers Preparatory Program) de l’ESA [1er www.esc-aerospace.com] synthétique. 7 pour 1er étage Borealis, 4 lancement d’un nano-satellite en 2020 à pour 2ème Aurora, 1 pour 3ème Corona (10 condition que le financement du projet kg sur orbite polaire) complet soit finalisé…] PRIMO/Leaf Space (Italie) Lanceur bi-étage ultra-léger (matériaux Spin-off, depuis 2012, de la Polytechnique de [http://leafspace.eu/] composites) - 13 m de haut, 6,4 t au Milan, ayant afin de faciliter l’accès à l’espace décollage -, en partie réutilisable, pour les initiatives d’étudiants en matière de utilisant un propulseur hybride (50 kg en nano-satellites. Pas d’info sur le orbite polaire) développement du propulseur ni sur le site de lancements [vol de démonstration en 2020 ?] PROMETHEUS/SpaceLS Lanceur bi-étage utilisant le Emploi de la technologie de fabrication 3D (Royaume-Uni) propulseur Raptorex de 330 kN au pour réaliser le propulseur Raptorex et les [http://spacels.com/] péroxyde d’hydrogène et kérozène, structures en composites. Appel aux dons pour dérivé du moteur Gamma du Black financer le programme. [2020, à condition Arrow britannique des années 70 (100 d’avoir un financement stabilisé et des essais kg) au banc du Raptorex qui soient concluants en 2016] SALS-SAGITTARIUS Fusée aéroportée Space Arrow/dérivée PME basée à Barcelone, dont le AIRBORNE LAUNCH SYSTEM du missile Arrow à poudre, tirée à 20.000 développement veut s’inscrire dans la /Celestia Aerospace (Espagne) m d’altitude d’un Mig 29UB qui est reconversion économique [2019, à condition [http://celestiaaerospace.com/] rebaptisé Archer [20 kg, de 4 à 16 de trouver un financement] Cubesats]

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SEA SERPENT Lanceur bi-étage sur le concept « depuis PME norvégienne basée à Kristiansand. JORMUNGANDR les mers jusqu’aux étoiles », décollant à Partenariat avec Rocketstar, conditionné par /Ripple Aerospace partir d’une barge marine et ayant la les restrictions ITAR du Départment d’Etat (Norway) [http:www.ripple- même propulsion sur le 1er et 2ème étages. américain. Aucune information sur les aerospace.no/] Moteur annulaire de type « aerospike », ressources financières, sur des investisseurs avec 12 unités de propulsion, développé concernés. [1ère tentative de mise sur orbite en par la société américaine Rocketstar, 2020 ?] ayant une poussée de 980 à 1110 kN [jusqu’à 2 t] SOAR or SUB-ORBITAL Planeur-fusée réutisable, aéroporté par un Développement des propulseurs chez AIRCRAFT REUSABLE/S3- Airbus + petit étage compact pour la Kouznetsov et EKK Energia. Acquisition en Swiss Space Systems (Suisse) satellisation/utilisation de propulseurs cours d’un Airbus pour l’emport du SOAR. [http://wwws-3.ch/] kérolox/kérozène-oxygène de fabrication Participation - à confirmer - de Dassault russe [250 kg] Aviation, de Thales Alenia Space Italia, d’Elecnor Deimos, de Sonaca… [1ère tentative de satellisation en 2020?] © 2016 Space Information Center/Belgium

Deux autres teams avec le soutien de généreux donateurs ont pris forme à la faveur de la compétition internationale . Lancée par Google en 1996 pour stimuler le tourisme suborbital, elle était remportée par le SpaceShipOne de en octobre 2004. Ce qui a donné des ailes à la société Virgin Galactic de Sir Richard Branson. ARCA (Asociatia Romana pentru Cosmonautica si Aeronautical) en Roumanie et (Danemark), qui étaient constitués d’artisans ayant une âme de pionniers, ont entrepris le développement de fusées pour lancer une capsule habitée à plus de 100 km d’altitude. Qu’en est-il aujourd’hui ? ARCA (http://www.arcaspace.com/) avait le projet de développer le petit lanceur bi-étage -2C, mais s’est reconvertie dans la technologie des drones en s’implantant au Nouveau Mexique. L’association Copenhagen Suborbitals http://www.copenhagensuborbitals.com) a acquis une expertise en propulsion en concevant, réalisant et testant des moteurs-fusées hybride et à liquides de différentes poussées. La PME danoise envisage pour ce printemps l’essai en vol de sa fusée-sonde Nexo-1 équipée d’un propulseur de 5 kN (éthanol/oxygène liquide).

13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales

Le spatial de la KUL : mis à l’honneur par le Prix Odissea 2015 du Sénat de Belgique

Deux universités en Belgique ont pris les devants dans les études consacrées aux systèmes spatiaux. Ce sont l’ULg (Communauté française) et la KUL (Communauté flamande) qui peuvent tenir la dragée haute aux Instituts Polytechniques néerlandais, l’Université de Leiden et la TU Delft. Le 16 février 2016, la présidente du Sénat Christine Defraigne a mis à l’honneur la KUL en remettant le prix Odissea 2015 à Harald Koninckx (Tremelo), pour son travail de fin d’études intitulé "Measures Counteracting the radiation health risks on a manned lunar outpost". La promotrice du travail est Sarah Baatout, experte au SCK-CEN, le Centre d’étude de l’énergie nucléaire de Mol. Son travail vient à point nommé à l’heure où l’ESA parle d’une WEI n°84 2016-01 - 49

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coopération post-ISS avec l’entreprise internationale d’un « Moon Village ». Les autres lauréats venaient également de la KUL : Wim De Munter (Lier) pour le contrôle d’attitude d’un Cubesat et Dimitri Linden (Heusden-Zolder) pour les aspects juridiques des activités dans l’espace, étaient classés ex aequo. La cérémonie s’est déroulée dans les salons de la présidence du Sénat, en présence du Vicomte Dirk Frimout, président du jury.

Le prix Odissea, qui fut décerné pour la première fois en 2005, est doté d’une bourse de 8000 €, est attribué à un ou plusieurs étudiants de dernière année d'une université ou haute école européenne pour récompenser les travaux d’étude en matière spatiale. Le prix est destiné à financer un stage dans une société ou une institution impliquée dans la technologie des systèmes spatiaux.

14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace

Missions spatiales avec du "made in Wallonie-Bruxelles"

Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de Wallonie Espace. Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale dans le monde n'implique un centre de recherches ou une entreprise en Wallonie et à Bruxelles.

Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre décennies, dans les programmes de l'Europe dans l'espace. Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plate- forme, performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le site de Gunter's Space, bien tenu à jour, est à recommander : http://www.skyrocket.de/space/ Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde : http://www.spacetoday.net/ http://www.spacedaily.com/

Evénement spatial Participation wallonne de chercheurs et d’industriels Lancement VV06 de Vega, le 2 décembre, avec SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec le satellite technologique LISA Pathfinder des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins (Airbus Defence & Space) pour l’ESA électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1er étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord. Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Spacebel pour l’informatique de LISA Pathfinder.

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Lancement VS13 du Soyouz ST guyanais, le 17 Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation décembre, avec deux Galileo FOC (OHB + électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à SSTL), baptisés Andriana et Liene, pour le bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde déploiement d’une constellation civile de satellites Européen). A noter que le Centre ESA de Redu, avec Redu Space de navigation (Commission Européenne- Services, est chargé des tests sur orbite, en bande L, de chaque GSA/European GNSS Agency) satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans le segment sol du système Galileo. Lancement Longue Marche 3B depuis Xichang, Contribution de Thales Alenia Space Belgium à l’électronique de la prévu le 16 janvier, du satellite de charge utile du satellite « made in China » pour le Bélarus. télécommunications BelinterSat-1/-15 réalisé par la CAST (China Academy of Space Technology) pour Belintersat (Bélarus) Lancement du Falcon 9 v1.1 (dernier Contribution de Thales Alenia Space Belgium à la plate-forme du exemplaire), le 17 janvier 2016, avec le satellite Jason-3 et des modules de distribution d’énergie sur l’altimètre d’océanographie Jason-3 (Thales Alenia Space) Poseidon, l’élément principal de la charge utile. pour la NOAA (USA) et Eumetsat (Europe) Lancement Rokot-BreezeM depuis Plesetsk, le Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’électronique de 16 février, du satellite d’observation multi- bord. Essais au CSL (Centre Spatial de Liège) de l’instrument spectrale Sentinel-3A (Thales Alenia Space) pour multispectral OLCI (Ocean & Land Colour Instrument). le système Copernicus (Commission européenne) Lancement V228, le 27 janvier, d’Ariane 5-ECA Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, avec le satellite de télécommunications Intelsat- structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et 29e (Boeing Satellite Systems) pour le système composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace Intelsat (USA/Luxembourg). Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Lancement Proton, le 29 janvier, depuis Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, Baïkonour avec le satellite de télécommunications structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et Eutelsat 9B (Airbus D&S) pour Eutelsat composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace (Europe), avec la charge hôte EDRS-A de liaisons Aero (vannes et organes de commande) optiques/laser (Airbus Tesat-Spacecom) pour l’ESA dans le cadre du partenariat public-privé avec Airbus D&S (SpaceDataHighway/Europe). Lancement V229, le 9 mars, d’Ariane 5-ECA Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, avec le satellite de télécommunications Eutelsat- structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et 65 WestA (SSL, ex-Space Systems/Loral) pour le composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace système Eutelsat (France). Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Lancement Proton, prévu le 14 mars, de la sonde Participation de Thales Alenia Space Belgium à TGO. Instrument à ExoMars 2016, comprenant TGO (Trace Gas bord pour l’expérience NOMAD (Nadir & Occultation for Mars Orbiter) et EDM (Entry, Descent & Discovery) de l’Institut Royal d’Aéronomie Spatiale, qui est Demonstrator) Schiaparelli réalisés par Thales constitué de SO (Solar Occultation), de LNO (Limb, Nadir & solar Alenia Space pour l’ESA (Europe) et Roscosmos Occutation) et UVIS (Ultraviolet Imaging Spectrograph) : à sa (Russie). réalisation ont participé le CSL (Centre Spatial de Liège) pour les tests sous vide, Amos, -X, Thales Alenia Space Belgium.

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WALLONIE ESPACE INFOS n°84 janvier-février 2016

Lancement VS14 du Soyouz ST guyanais, prévu Participation de Thales Alenia Space à l’équipement sauvegarde du le 22 avril, avec le satellite d’observation radar lanceur Soyouz guyanais. Implication de l’ULg et de HEPL/ISIL Sentinel-1B (Thales Alenia Space Italia) pour le dans la réalisation OUFTI-1, avec les industriels wallons : Deltatec, système Copernicus (Commission Européenne), Thales Alenia Space Belgium, Microsys, CSL, Spacebel, Open avec les micro-satellites Microscope Engineering, V2i, Samtech/Siemens, Technifutur. (CNES/France) et Norsat-1 (Norsk Romsenter/Norvège), les Cubesats est@r ( /Italie), AAUSat-4 (/Danemark) et OUFTI-1 (ULg/Belgique) Lancement VS15 du Soyouz ST guyanais, prévu Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation le 24 mai , avec deux Galileo FOC (OHB + électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à SSTL), baptisés Andriana et Liene, pour le bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde déploiement d’une constellation civile de satellites Européen). A noter que le Centre ESA de Redu, avec Redu Space de navigation (Commission Européenne- Services, est chargé des tests sur orbite, en bande L, de chaque GSA/European GNSS Agency) satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans le segment sol du système Galileo.

15. CALENDRIER 2015-2016 D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE (*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements.

Note : si vous avez des conférences qui peuvent intéresser des chercheurs et ingénieurs du domaine spatial, n’hésitez pas à les communiquer pour les inclure dans cet agenda.

2016

1er-3 mars : Munich Summit 2016, au Palais Residenz Muenchen. Trois jours de présentations pour faire le point sur les systèmes navsat et leurs applications dans le monde.

Depuis le 10 mars : Expo ExoMars (accessible à tous) à l’Euro Space Center de Transinne-Libin à l’occasion de l’envoi par l’ESA d’une sonde vers la Planète Rouge. On met l’accent sur la contribution belge (Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique, OIP Sensor Systems) à cette mission qui comprend un « orbiter » (TGO) et un « lander » (EDM, baptisé Schiaparelli).

(*) 22 mars, 15 h : Du Katanga à Hiroshima, par le professeur Armand Lucas, Université de Namur, dans le cadre des conférences données au CSL (Centre Spatial de Liège). Ce sujet explosif fera découvrir les dessous méconnus d’une affaire belgo-américaine de la Seconde Guerre. Dans cet exposé d’histoire, il sera également question des travaux du IIIème Reich sur le développement d’une bombe atomique.

(*) 14 avril : Voyager dans l’espace, par Yael Nazé, astrophysicienne de l’ULg, au Palais de Congrès de Liège (Les Grandes Conférences Liégeoises) : tout ce que vous devez savoir, dans un langcage clair et précis (accessible à tout public) pour partir à la découverte de l’infiniment grand !

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26-28 avril : 3rd Space Access International Conference, à Paris, organisée par Astech Paris Region pour mettre en évidence les enjeux des systèmes spatiaux pour le business d’applications innovantes. Conférence reportée au 2, 3 et 4 novembre.

7-8 avril : DisruptSpace Summit à Bremen (Allemagne), Am-Weser Terminal 4, pour rencontrer et sensibiliser les « space entrepreneurs », encourager le développement de « start- ups » dans le business de l’espace.

9-13 mai : ESA Living Planet Symposium, à Prague (Palais des Congrès) : cette conférence avec exposition est organisée tous les 3 ans pour faire le point sur l’utilisation des satellites de télédétection pour la météorologie, l’océanographie, l’aéronomie, la géodésie, les applications terrestres… Avec quelque 3000 participants, c’est l’une des plus importantes sur l’observation de notre planète par satellites. Un événement d’autant plus attendu que l’Union Européenne aura en service trois satellites Sentinel de l’ESA. Il sera question des missions Earth Explorer, des nouvelles générations de et de Metop, de Proba et de Végétation…

(*) 10-11 mai : Conférence ICT & Space Alliance, au Centre de Convention européenne à Luxembourg, sur le thème de la démocratisation de l’espace ou quand le spatial rencontre le numérique, pour mettre en contact investisseurs et entrepreneurs dans le domaine des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) à la mode des satellites (haut débit, constellations).

20-21 mai : ActInSpace, à Centre Galaxia (WSLLux) et Euro Space Center de Libin- Transinne, avec GOTORO et l’ESA BIC sur une idée du CNES. Il s’agit, grâce à un concours, de stimuler l’intérêt de jeunes entrepreneurs, avec des concepts innovants, pour les systèmes et services spatiaux. On attend 50 à 70 participants de Belgique (www.actinspace.org).

23-27 mai : Clean Space Industrial Days, à l’ESTEC (Noordwijk), organisé par l’ESA dans le cadre des activités SDM (Space Debris Mitigation) et ADR (Active Debris Removal). Une mission de dépollution de l’environnement spatial sera proposée pour un financement au Conseil ESA ministériel de Lucerne le 2 décembre.

30 mai-3 juin : Symposium IAA 4S (Small Satellites Systems & Services) avec l’ESA au Grand Hôtel Excelsior de Malte. C’est l’occasion de joindre l’utile à l’agréable en faisant le point dans un site balnéaire sur les missions des petits satellites.

(*) 1-4 juin : ILA 2016 – Berlin Air Show, au Berlin ExpoCenter Airport, près de l’aéroport de Schönefeld et du nouvel aéroport international… qui n’est toujours pas fonctionnel.

6-7 juin : GLIS 2016 (Global conference on Space and the Information Society) à Genève, organisé par l’IAF et par l’UIT (Union Internationale des Télécommunications) pour faire le point sur le rôle des systèmes spatiaux dans les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC).

18-20 juin : Toulouse Space Show’16, l’événement de la Région de Midi-Pyrénées pour faire le point sur l’infrastructure, les technologies et les applications dans l’espace. Avec la présence de l’industrie wallonne des systèmes et services spatiaux, via l’Awex et Skywin.

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19 juin : l’Euro Space Center (ESC) a 25 ans ! Ce projet pédagogique axé sur les systèmes spatiaux, que l’on doit à Léon Magin (1920-1991), alors bourgmestre de Redu (aujourd’hui commune de Libin), est devenu un centre unique en Europe. Cette attraction dont Belspo est co-propriétaire avec la Région Wallonne et la Province de Luxembourg a déjà séduit des jeunes du monde entier, jusqu’en Australie, Inde, Chine, Taiwan, Japon… ! Ses classes de l’espace sont devenues un modèle éducatif pour initier les enfants, jeunes et moins jeunes, voire séniors aux retombées technologiques de l’exploration humaine de l’espace. L’ESC propose une gamme variée de stages : Astronomie (9 à 14 ans), Astronaute (9 à 18 ans), Fusées (12 à 18 ans), « Planète Terre » (10 à 18 ans), ainsi que astronaute + vol à voile (depuis l’aérodrome de Saint Hubert) ou Langues.

30 juillet-7 août : 41st COSPAR Scientific Assembly, à (Turquie)

3-7 septembre : XXIX Congress of ASE (Association of Space Explorers) à Vienne (Autriche)

(*) 8-12 septembre : IBC 2016, à Amsterdam (RAI), rendez-vous européen (conférence et exposition) concernant les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication).

(*) 12-16 septembre : World Satellite Business Week, organisé par Euroconsult à l’Hôtel Westin, Paris. Cette semaine de conférences, qui réunit les top managers des entreprises ayant un rôle influent sur le développement des systèmes spatiaux, permet de faire le point sur l’état du monde pour le business dans l’espace (satellites de télécommunications, de télédétection). Elle comprendra le 20th Summit for Satellite Financing, le 13th Symposium on Satcom Market Forecasts, le 8th Summit on Earth Observation Business. Un rendez-vous à ne pas manqueer par les acteurs du business spatial à l’heure des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication).

(*) 26-30 septembre 2016: 67th IAC à Guadalajara (Mexique) sur le thème « Making space accessible and affordable to all countries ». Mettre le spatial à la portée de tous les pays : tel est le thème retenu pour l’édition 2016.

(*) 2, 3 & 4 novembre: 3rd Space Access International Conference, à Paris, organisée par Astech Paris Region pour mettre en évidence les enjeux des systèmes spatiaux pour le business d’applications innovantes.

Novembre : ESWW 13 ou 13th European Space Weather Week, organisé par le STCE (Solar terrestrial Centre of Excellence), par l’ESA et le Space Weather Working Team (Observatoire Royal de Belgique).

(*) 1er-2 décembre : Conseil ESA au niveau ministériel à Lucerne (Suisse). Au menu : le développement d’Ariane 6, la participation européenne à l’ISS, le financement de nouveaux programmes de technologie spatiale…

(*) De mars 2017 à mars 2018 : Expo « J’aurais 20 ans en 2030 », à la Gare Liège- Guillemins (Calatrava) pour les 200 ans de l’Université de Liège. En partant de la puissance du cerveau, elle permettra au grand public d’explorer ce qui est en train de changer l’homme de demain : sur le plan médical, pour les technologies de l’information et de la communication, sur les systèmes de robotique et d’intelligence artificielle, pour les nouveaux horizons que sont la planète Mars, l’Univers, les exoplanètes… WEI n°84 2016-01 - 54

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(*) 4-9 septembre 2017 : XXX Congress of ASE (Association of Space Explorers) à la Cité de l’Espace, Toulouse (France)

25-29 septembre 2017 : 68th IAC à Adélaïde (Australie).

(*) 18-29 juin 2018 : UNISPACE+50 à UNOOSA, Vienne (Autriche). Conférence et exposition avec la présence d’agences nationales et organisations internationales de l’espace pour faire le point sur l’odyssée spatiale dans le monde durant un demi-siècle. Elles auront pour thèmes quatre grands piliers : space economy, space society, space accessibility, .

14-22 juillet 2018 : 42nd COSPAR Scientific Assembly, à Pasadena (Californie)

(*) Septembre-Octobre 2018 : 69th IAC à Brême (Allemagne)

Eté 2019 : un IAC à D.C. ou à Orlando (Floride) pour célébrer les 50 ans de l’Homme sur la Lune (mission Apollo 11).

Annexes-tableaux (en anglais)

A.1. Calendrier des prochaines missions de l’Europe dans l’espace (2016-2025)

Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier, car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est guère respecté. On s’efforce, dans la mesure du possible et sans être certain des dates de lancement, d’inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui est réalisés par des teams d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche… S’il manque l’une ou l’autre mission, pouvez-vous le signaler ([email protected]) ?

Surlignés en bleu : les missions ESA, Eumetsat et Union Surlignés en rouge : les missions ESA vers l’ISS Surlignés en vert : les satellites d’opérateurs commerciaux

NAME Launch Launcher Mission (agency/operator) Prime contractor GALILEO FOC 5-6 11 September 2015 Soyuz CSG Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL LAPAN-TUBSAT-A2 28 September PSLV Earth observations (LAPAN) LAPAN + TU Berlin AAUSAT-5 5-7 October 2015 H-II/HTV/ISS AIS demonstration (Un. Aalborg) Un. Aalborg GOMX-3 5-7 October 2015 H-II/HTV/ISS ADS-B signal collection (GomSpace) GomSpace TURKSAT-4B 16 October 2015 Proton Communications (Türksat) MELCO + TAI + Türksat LISA PATHFINDER 3 December 2015 Vega Technological demonstrator (ESA) Airbus D&S Satellites GALILEO FOC 8-9 17 December 2015 Soyuz CSG Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL EUTELSAT-36C/AMU-1 24 December 2015 Proton Communications (Eutelsat + RSCC) Airbus Defence & Space BELINTERSAT-1 15 January 2016 Communications (Belintersat-Belarus) CASC/China + CGWIC JASON-3 17 January 2016 Falcon 9 v.1.1 Oceanography (Eumetsat + NOAA) Thales Alenia Space (F) +

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CNES EUTELSAT-9B + 29 January 2016 Proton Communications (Eutelsat + Airbus Airbus D&S + ESA EDRS-A D&S) SES-9 February 2016 Falcon 9 FT Communications (SES) Boeing Satellite Systems SENTINEL-3A Febrary 2016 Rokot Oceanography GMES (ESA) Thales Alenia Space (F) EUTELSAT-65 WEST A March 2016 Ariane 5 Communications (Eutelsat/Echostar) Space Systems/Loral EXOMARS-1 TGO March 2016 Proton Mars exploration with orbiter and lander Thales Alenia Space /SCHIAPARELLI + (ESA + Roscosmos) LANDER SENTINEL-1B April 2016 Soyuz 2 CSG Radar observations GMES (ESA) Thales Alenia Space (I) MICROSCOPE April 2016 Soyuz 2 CSG Technology (CNES + ESA) CNES + ONERA NORSAT-1 April 2016 Soyuz 2 CSG Sea & space surveillance (Norsk Norsk Romsenter + Un. Romsenter) Toronto OUFTI-1/LEODIUM April 2016 Soyuz 2 CSG Télécom D-Star (Amsat ?) Un. Liege + CSL + ESA AAUSAT-4 April 2016 Soyuz 2 CSG Maritime surveillance (AAU) Aalborg University + ESA E@STAR-2 April 2016 Soyuz 2 CSG Technology (Polytechnics Turin) Polytechnics Turin + ESA GALILEO FOC 13-14 May 2016 Soyuz CSG Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL /SEOSAR 2016 ? Military radar (CDTI) CDTI + EADS CASA + INTA EUTELSAT 117 WestB 2016 Falcon 9 v.1.1 Communications (Eutelsat Americas) Boeing Satellite Systems GALILEO FOC 7 & 10-12 2016 Ariane 5 ES Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL AALTO-1 2016 TBD Earth Observation (VTT Finland) VTT Finland PILSENCUBE 2016 TBD Communications (Un. West Bohemia) Un. West Bohemia POLYTEC-1/NAOSAT 2016 TBD Earth observations (Un. Pol. Valencia) Noasat + Un. Valencia ROBUSTA-1B 2016 TBD Radiation testing (Un. Montpellier) ESA + Un. Montpellier ELISE 2016 TBD 12U Cubesat demonstrator (Nexeya) Nexeya + Silicom TECHNOSAT 2016 TBD Technological microsat (TU Berlin) TU Berlin + DLR ? CYGNUS CRS-5 2016 Atlas 5 COTS module to ISS (Orbital Sciences) + Thales Alenia Space Italia HISPASAT AG-1 2016 Ariane 5 Communications (ESA + Hispasat) OHB + Thales Alenia BIROS/FIREBIRD 2016 Soyuz Infrared earth observations (DLR) DLR + ? SATELLITE 2016 PSLV Astronomy Quadsat (Inst Bozen) Inst Bozen + MPE Garching BEESAT-4 2016 PSLV? Technological Cubesat (TU Berlin) TU Berlin + DLR ? OTB-1 2016 TBD Orbital Test Bed (SSTL) SSTL LAPAN TUBSAT-A3? 2016? PSLV HDTV Earth imagery (TU Berlin) TU Berlin + LAPAN FLYING LAPTOP 2016 Soyuz Technology (IRS Un.Stuttgart) IRS Un.Stuttgart MICROPPTSAT ? 2016 Vega ? Cubesat micropropulseurs (ARC) Austrian Research Centers ATMOCUBE 2016 Vega ? Cubesat scientifique (Un. Trieste) Un. Trieste AYSEM-1 2016 PSLV ? Türkish Cubesat (Bahcesehir Un) Bahcesehir University/ CalPoly BEOSAT ? 2016 PSLV ? Space environment (ERIG) Univ. Braunschweig ESTELLE 2016 Dnepr Technology (Estonia) Tartu University + NanoSpace IMSAT ? 2016 PSLV or Vega Remote sensing microsat (ASI) Carlo Gavazzi Space ? NADEGE 2016 TBD Triple Cubesat techno (Nexeya) Nexeya + Silicom HEIDELSAT 2016 PSLV ? Triple Cubesat (FH Heidelberg) FH Heidelberg + DLR ESTCUBE-2 2016 TBD Micro-propulsion (Un. Tartu) Un. Tartu, Estonia GAMASAT-1 2016 TBD Reentry test (Un. Porto) Un. Porto + Tekever) NUTS 2016 TBD Gravity waves (NTNU) NTNU, Norway OPTOS-2G 2016 TBD Astrophysics (INTA + ?) INTA DELFFI/DELTA + PHI 2016 TBD Formation flight (TU Delft) TU Delft + ISIS VKI RE-ENTSAT 2016 TBD Re-entry experiment (VKI) VKI, Belgium + ? INFLATESAIL 2016 TBD Solar sail demonstrator (SSC) Surrey Space Center GOSSAMER-1 2016 TBD Solar sail demonstrator (DLR + ESA) DLR/Kayser Threde CFOSAT? 2016 Oceanography (CNES + CNSA) CNSA + Thales Alenia Space SENTINEL-5 2016 Rokot Atmosphere chemistry (ESA + TNO) Airbus D&S UK + TNO PRECURSOR

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SES-10 2016 Falcon 9 FT Broadcasts in (SES) Airbus D&S OPS-SAT 2016 TBD Technological triple cubesat (ESA) GomSpace +TU Graz QBITO 2016 TBD Spain QB50 (Un Pol Madrid) E-USOC + VKI SES-11/ECHOSTAR 105 2016 Falcon 9 FT Broadcasts/communications (SES) Airbus D&S NOVASAR-S 2016 TBD S-band radar satellite (UKSpace + SSTL SSTL) HISPASAT-1F 2016 Ariane 5 Communications (Hispasat) SSL OPSAT-3000 2016 Vega Dual-use high-resolution EO (It. IAI (Israel), CGS + Telespazio Min.Defence) VENµS 2016 Vega Earth observations (CNES + ISA) ISA + French & Israeli industry UPMSAT-2 UNION 2016 Dnepr ? Earth environment monitoring (UPM) UPM + INTA VENTA-1 2016 Dnepr ? AIS Quadsat (Ventspils + Un. Bremen) Ventspils + Augstkola + OHB NEMO-HD 2016 Dnepr ? Earth observations (SFL + Space-SI) + Space-SI (Slovenia) PRISMA ITALIA 2016? Vega ? Security monitoring (ASI) Carlo Gavazzi Space ALMASAT-EO 2016? Vega ? Earth Observations (Min Univ & Res) AlmaSpace GOSSAMER-3 2017 TBD Large solar sail demonstrator (DLR) DLR / ? S-NET-1/-2/-3/-4 2017 TBD Nanosat constellation (TU Berlin) TU Berlin + BST PICASSO 2017 Vega or Soyuz? Aeronomy (Clyde Space) BISA, Belgium SIMBA 2017 TBD Sun-earth Imbalance (RMI) RMI Belgium + ? NANOSAT-2A 2017 TBD Technology (INTA + ?) INTA METOP-C/EPS 2017 Soyuz 2 CSG Polar meteo (Eumetsat +NOAA) Airbus D&S Satellites SENTINEL-3B 2017 Soyouz 2 ? Oceanography GMES (ESA) Thales Alenia Space (F) TARANIS 2017 Vega Analysis of lightning & stripes (CNES) CNES + CNRS GÖKTÜRK-3 2017 TBD SAR Earth Obs (TAI + Tübitak) TAI + ? TUBIN 2017 TBD Earth Observations (TU Berlin) TU Berlin + BST GALILEO FOC 15-18 2017 Ariane 5 ES Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL EUTELSAT-172B 2017 Ariane 5 Communications (Eutelsat) Airbus D & S AMAZONAS-5 2017 Ariane 5 ? Communications (Hispasat) SSL/Space Systems/Loral MUSIS CSO-1 2017 Vega ? Spy satellite (DGA) Airbus D&S+Thales Alenia Space INGENIO-SEOSAT 2017 Vega Observations (CDTI + ESA) EADS CASA SES-12 2017 Ariane 5 Broadcasts/communications (SES) Airbus D&S ERA/ISS NAUKA 2017? Proton ISS remote manipulator (ESA) EADS Dutch Space MODULE SES-14 2017 Falcon 9 FT Communications (SES) Airbus D&S SES-15 2017 Ariane 5 Communications (SES) Boeing Satellite Systems SES-16/GOVSAT 2017 Falcon 9 FT Military (LuxGovsat + SES) Orbital Science Corp ENMAP 2017 PSLV Hyperspectral imagery (DLR) Kayser-Threde AZERSPACE-2 2017 Ariane 5 Powerful comsat (Azerspace + Intelsat) SSL ADM-AEOLUS 2017 Vega Lidar measurements (ESA) Airbus D&S ESEO 2017 Vega? Student earth observation microsat SITAEL/AlmaSpace (ESA) SENTINEL-2B 2017 Soyuz 2 Observations GMES (ESA) Airbus D&S CHEOPS 2017 Vega ? Exoplanets monitoring (ESA) SSTL PROBA-3A 2018 Vega Formation flight (ESA) QinetiQ Space PROBA-3B 2018 Vega Formation flight target (ESA) EADS CASA + Sener GALILEO FOC 19-22 2018 Ariane 5 ES Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL HEINRICH HERTZ 2018 TBD Communications (DLR + ?) OHB-System + Airbus D&S ? EU:CROPIS 2018 TBD Biological laboratory (DLR) DLR + ? EARTHCARE 2018 Soyuz Earth Explorer (ESA + JAXA) TBD GLOBAL 2018 Earth observations (Belspo + VITO) VITO + SAST + OIP V(EGETATION)1 OPSIS 2018 Vega High-Resolution EO (ASI) CGS + Italian industry + OHB SUMO 2018 TBD Ozone measurements (LATMOS) Polytechnique Palaisseau

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MTG-I-1 (METEOSAT) 2018 Ariane 5 GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) Thales Alenia Space + OHB BEPICOLOMBO 2018 Ariane 5 Mercury orbiters (ESA + JAXA) Airbus D&S + JAXA 2018 Atlas 5 Solar exploration (ESA) Airbus D&S MUSIS CSO-2 2018 Vega ? Spy satellite (DGA) Airbus D&S + Thales Alenia Space JAMES WEBB ST 2018 Ariane 5 Astronomy/Astrophysics (NASA) + ESA EXOMARS-2 Rover 2018 Proton-Breeze Mars rover (ESA + NASA) ? Thales Alenia + Airbus D&S SENTINEL- 2018 Vega Oceanography (ESA + Eumetsat) Thales Alenia Space + Airbus 6/CRYOSAT-JASON-4 Defence & Space MPCV ORION 2018 SLS Block1 Manned spacecraft (NASA + ESA) Lockheed Martin + Airbus D&S MTG-S-1 (METEOSAT) 2019 Ariane 5 GEO meteo sounder (ESA/Eumetsat) Thales Alenia Space + OHB COSMO SG-1 & SG-2 2019 TBD Dual-use radar satellites (Defensa/ASI) Thales Alenia Space Italia SIGMA/MARCONI-1 2019 ? TBD Broadband communications (ASI + Italian industry + ? PPP) MICROCARB 2019 Soyuz or Vega Chemistry of atmosphere (CNES) CNES + ? PROBA-ALTIUS 2019 Vega? Atmosphere chemistry (ESA + BISA) QinetiQ Space + BISA SIGMA/MARCONI-2 2019 TBD Broadband communications (ASI + Italian industry + ? PPP) SARAH AKTIV-1 2019 Falcon 9 v.1.1 Satellite émetteur radar (Bundeswehr) OHB + Airbus D&S SARAH PASSIV-1 & -2 2019 Falcon 9 v.1.1 Satellite récepteur radar (Bundeswehr) OHB SENTINEL-6/JASON-4 2019 Vega ? Oceanography & Polar monitoring Thales Alenia Space + Airbus CRYOSAT (ESA) D&S? EUTELSAT 2019 Ariane 5? Intelligent comsat (ESA + Eutelsat) SSTL + Airbus D & S QUANTUM EUTELSAT BB 2019 TBD HTS with spotbeams (Eutelsat) Thales Alenia Space AFRICA MUSIS CSO-3? 2019 Vega ? Spy satellite (DGA + Bundeswehr) Airbus D&S + Thales Alenia Space 2019 TBD Cosmology (ESA) Thales Alenia Space ARIANE 6.2 2020 Ariane 6.2 New generation launch vehicle (Airbus) ESA + ASL DEMONSTRATOR SWOT 2020 TBD Ocean topography (CNES + NASA) TBD + NASA/JPL PROBA-4 IMP ? 2020 Vega ? Asteroid mission (ESA) TBD CLEANSAT 2020? Soyuz? Deorbiting system demonstrator (ESA) TBD CERES-1, -2, -3 2020 Vega C Electronic intelligence (DGA + CNES) Airbus D&S + Thales Alenia Space MTG-I-2 (METEOSAT) 2020 TBD GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) TBD SWUSV 2020 Vega ? Space Weather forecasts (CNES + CAS ?) TBD BIOMASS 2020 Soyuz? Earth Explorer (ESA) TBD + US industry AIM 2020 Soyuz Asteroid Impact Mission (ESA) TBD + NASA EXOMARS-3 ? 2020 ? TBD Mars Science (ESA + NASA) TBD ARIANE 6.4 2021 Ariane 6.4 New generation launch vehicle (Airbus) ESA + ASL DEMONSTRATOR EPS/METOP SG-1 2021 TBD Polar Meteo (ESA + Eumetsat) Airbus Defence & Space OTOS 2021 ? TBD Super High resolution EO (DGA + Airbus D&S + Thales Alenia CNES) Space? SMILE/INSTANT 2021 Long March 6? Space Weather from L5 (ESA + CAS) European platform? SHALOM 2021 TBD Hyperspectral EO (ISA + ASI) IAI + Rafael + Italian industry GLOBAL 2021 TBD Earth observations (Belspo + VITO) VITO + QinetiQ Space + OIP? V(EGETATION)2 COMSAT NG-1 2021 ? Ariane 5 ou 6 Military Satcom (DGA + CNES) Thales Alenia Space + Airbus D&S FLEX 2022 Vega Photosynthesis monitoring (ESA) TBD

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COMSAT NG-2 2021 ? Ariane 5 ou 6 Military Satcom (DGA + CNES) Thales Alenia Space + Airbus D&S JUICE 2022 Ariane 5 Jupiter Moon exploration (ESA + Airbus Defence & Space NASA?) EPS/METOP SG-2 2023 TBD Polar Meteo (ESA + Eumetsat) Airbus Defence & Space MTG-I-3 (METEOSAT) 2023 TBD GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) Thales Alenia Space + OHB PLATO 2024 Soyuz ? Exoplanetary science (ESA) TBD ATHENA X-IFU 2028 Ariane 5 ? X-ray observatory (ESA) TBD © Space Information Center/Belgium – January 2016

4. Export contrats for the satellite industry in Europe

This alphabetical list review the known contracts signed by the European industry of space systems for spacecraft outside Europe to be launched during the period 2016-2020. It also includes the major contracts for payloads or platforms.

NAME Contractor (Country) Mission (launch schedule) Prime contractor (State) “AFRICA” EOSAT-1/-2 Not disclosed (Morocco) High-resolution observations (2017) Thales Alenia Space (France) ALSAT-1B ASAL/CNTS (Algeria) Remote sensing microsats [2015] SSTL + DMCII ALSAT-2B ASAL/CNTS (Algeria) Remote sensing micro-satellites (2010) Airbus D&S (France) ALSAT NANO? ASAL (Algeria) + UKSpace Techno Triple Cubesat (2016) Surrey Space Centre (UK) AONESAT-1? AOneSat Communications GEO telecommunications (2016?) *Thales Alenia Space (France) (Switzerland/India) ARABSAT-6B Arabsat (Saudi Arabia) GEO telecom/broadcasts (2014) Airbus D&S (France) + *Thales Alenia Space (France) ARSAT-1/-2 ArSat (Argentina) GEO telecommunications (2014-17) * Thales Alenia Space + Airbus & /-3 ? D&S BANGABANDHU-1 BTRC/Bangladesh GEO telecommunications (2017-2018) Thales Alenia Space (France) Telecommunication Regulatory Commission (Bangladesh) BADR-7/ Arabsat (Saudi Arabia) GEO telecom/broadcasts (2015) Airbus D&S (France) + ARABSAT-6B *Thales Alenia Space (France) BELINTERSAT-1 Belintersat (Belarus) GEO telecom/broadcasts (2016) *Thales Alenia Space (France) DIRECTV LATIN DirecTV (USA) GEO broadcasts (2016) Airbus D&S Satellites (France) AMERICA /INTELSAT-31 ECHOSTAR-105 Echostar (USA) + SES GEO broadcasts & communications Airbus D&S Satellites (France) /SES-11 (Luxembourg) (201) EKSPRESS AMU-1 RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2015) Airbus D&S (France) FALCON EYE-1 UAE Armed Forces (UAE) Very high-resolution observations Thales Alenia Space + Airbus & -2 (2017, 2018) D&S (France) GEO-KOMPSAT-2B KARI (South Korea) GEO meteorological observations (2019) *Airbus D&S (France) GÖKTURK-1 Min Defence (Turkey) High-resolution observations (2015) Telespazio + Thales Alenia Space HELLASAT-3/ Arabsat (Saudi Arabia) & GEO High-power broadcasts (2017) Thales Alenia Space (France) EUROPASAT Inmarsat (United Kingdom) INMARSAT-6 F1 & F2 Inmarsat (United Kingdom) GEO Mobile Services (2020-2021) Airbus D&S (France) IRIDIUM NEXT Iridium Satellite (USA) Mobile comsat constellation (2016- Thales Alenia Space (France) /IRIDIUM PRIME? 2019) KAZSTSAT/Earth Mapper Ghalam KJC (Kazakhstan) Remote sensing micro-satellite (2015) SSTL (United Kingdom) KOREASAT-5A KT Sat (South Korea) GEO Telecom (2017) Thales Alenia Space (France) KOREASAT-7 KT Sat (South Korea) GEO Telecom (2016) Thales Alenia Space (France) LAPANSAT-A2 LAPAN (Indonesia) Remote sensing micro-satellite (2015) *TU Berlin (Germany) WEI n°84 2016-01 - 59

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LAPANSAT-A3 LAPAN (Indonesia) Remote sensing micro-satellite (2016) *TU Berlin (Germany) NEXSTAR-1 & -2 Aniara Communications GEO Telecommunications (2017) * Elecnor Deimos (Spain) + (India) European partners ONEWEB OneWeb (USA) Megaconstellation of microsats for Airbus Defense & Space (France MICROSATS (900) internet connectivity (2017-2019) + Germany) OUTERNET-1, -2, -3 Outernet Inc (USA) Cubesat internet constellation (2017) Clyde Space (United Kingdom) PERUSAT-1 Min Defence (Peru) High-resolution observations (2016) Airbus D&S Satellites (France) SGDC-1 Visiona Technologia (Brazil) Governmental communications (2016) Thales Alenia Space (France) TELKOM-3S PT Telekomunikasi GEO Telecom (2016) Thales Alenia Space (France) (Indonesia) -12 Telesat (Canada) GEO telecom (2015) Airbus D&S Satellites (France) VANTAGE YAMAL-601 Gazprom Space Systems (Russia) GEO communications (2018) *Thales Alenia Space (France) * Payload contractor SSL = Space Systems Loral SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd © Space Information Center/Belgium – December 2015

A.3. Table of planned/expected contrats related to civilian satellites for communications and broadcasts

The most profit-making space business concerns the satellite systems for communications and broadcasts (see in this Directory the table reviewing all the spacecraft in operational service and in preparatory status). This new and original table summarizes the known/announced satellites for which a RFP is in progress or in project. European satellite industry has to play a significantly promising role, in spite of the high value of the euro. Space Systems/Loral as one of the main aggressive contenders for comsat contracts was acquired by Canada’s MDA (McDonald Dettwiler & Associates).

SATELLITE (Operator/country) Position (frequencies) Status & particular aspects (launch year) ABS-8 (Asia Broadcast Satellite/Hong 116.1°E (C-, Ku- & Ka- First UTS (Ultra High Throughput Satellite) for Asia, contracted Kong) bands) to Boeing, but crucial problem to get US funding through Ex-Im Bank. If Ex-Im authorization is not revived by US Congress, RFP to be reissued, with some chance for European industry (2018) ABS-9 (Asia Broadcast Satellite/Hong 16°W (Ku- & Ka-bands) International RFP to be issued in 2016, if the funding is acquired. Kong) All-electric UTS (Ultra High Throughut Satellite) to cover Europe, Africa and Americas, giving a global dimension to ABS services for DTH platforms. (2019) ABS-10 (Asia Broadcast Satellite/Hong 159°E (Ku) & Ka-bands) International RFP to be issued in 2016, if the funding is acquired. Kong) All-electric UTS (Ultra High Throughut Satellite) to cover Asia, Oceania and Pacific region with DTH platforms. (2019)0 AFRICASAT-2A (Measat Satellite 5.7° E (C-, Ku & Ka-bands) RFP in progress for satellite, but contract not yet finalized. Systems/Malaysia) Measat looking for a partner such as Eutelsat or Arabsat… (upgrade for Africasat-1/Measat-1 positioned at 46°East, replacement of Africasat-2/Measat-2 positioned at 5.7°East) ALCOMSAT-1 (ASAL/Algeria) 24.5°E? (C- & Ku-band – Indigenous development, with technical assistance of CASC, of a Northern beams) SmallGEO-type comsat since September 2013. Launch contract with CGWIC/China Great Wall Industry Corp (2018). AL YAH-3/YAHSAT-3 (Yahsat/United 20°W (Ka-band) First private comsat operator in the Middle East interested by the Arab Emirates) market of Latin America for broadband connections. Contracts with Orbital Sciences (Geostar-3) et Arianespace. (2016) AMAZONAS-5 (Hispasat/Spain) 61° W (Ku- & Ka-band) Replacement Amazonas-4B after cancellation of contract with Orbital Sciences. SSL as prime contractor. To be launched by WEI n°84 2016-01 - 60

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Arianespace or SpaceX? (2017) AMOS-6 (Spacecom/Israel) 4°W (Ku- & Ka-bands) After international RFP, Israel Aerospace Industries (IAI) selected as prime contractor, with Canadian MDA as payload contractor. Heavy satellite with hybrid propulsion, to be launched by Falcon 9 FT. To replace Amos-2 and to add Ka-band capacity (to be used by Eutelsat following contract with Facebook for efficient internet coverage of Africa) to the ‘’ position of Spacecom. (2016). AMOS-7 & -8 (Spacecom/Israel) 17°W and ? (Ku- & Ka- Powerful satellite(s) to cover Latin America. Specifications under bands) study for international RFP. To be contracted in 2016. (2018- 2019) AMOS-E (IAI/Israel) TBD (Ku or Ka-band) Compact “all-electric” comsat to be proposed by IAI to emerging markets or new operators. (2018?) ANGOSAT-1 (Ministry 24.5°E (C- & Ku-band – In-orbit delivery contract with Russian RKK Energia and Telecoms/) Southern beams) Rosoboronexport. Negotiations finalized in May 2011. Total cost of the full system: around 245 million euros. To be launched by Angara 5 (2017 or 2018, with a full coverage of Eastern and Southern Africa). ANIARA NEXSTAR-1 & -2 ? (Aniara 50°E, 98°E or 160° E (Ku- Private operator in India with small GEO satellites. Contract to Communications/India) band) Dauria Aerospace for two 16-Ku band spacecraft to cover Middle East and Africa. Launcher not yet selected, but possibility of dual launch with Indian GSLV MkII (2018) ANIK G-2 (Telesat/Canada) 107.3° E (Ku- & Ka-bands?) Multipurpose broadcasting & . Contract planned in 2016. (2017) AONESAT-1 (AOneSat 47.5° W (C-, Ku, Ka- New operator based in Switzerland. Company created by Indian Communications/Switzerland + India) bands ?) family Pavuluri (Hyderabad) with views for global broadband business. First medium-size Ekspress-1000N type comsat,with payload of Thales Alenia Space, contracted through MOU with ISS Reshetnev in order to cover Latin America. Launcher not yet selected. Plan for further two around the globe. (2018?) APSTAR-5C or TELSTAR-18 138°E (C- & Ku-bands) HTS comsat to be jointly used by Telesat Canada and by APT VANTAGE (APT Satellite Satellite. Contract with SSL for SSL 1300 spacecraft. Launcher Holdings/Hong Kong) not yet selected (2018) APSTAR-6C (APT Satellite TBD (C-band, Ku-band, Ka- DFH-4 communications and broadcasting satellite: contract with Holdings/Hong Kong) band CGWIC. To be launched by (2018) APSTAR-9/MYSAT-1 (APT Satellite 142°E (Ku-band, Ka-band Plan to expand coverage and services. Geosynchronous position Holdings/Hong Kong) ?) preserved by using Chinasat-5A. Contract with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for in-orbit delivery of high-power DFH-4 type comsat (launched on 17 October 2015) APSTAR-10 (APT Satellite TBD (Ku-band, Ka-band?) In-orbit delivery contract with CGWIC, including financing Holdings/Hong Kong) services, for high-power DFH-4 type comsat (2017) ARABSAT-6A & -6E? 26°E, 34°E ? (Ku- & Ka- Sixth generation of Arabsat spacecraft: contract with Lockheed (Arabsat/Saudia Arabia) bands) Martin. To be launched by Falcon Heavy (2017). ARMSAT-1 (Armcosmos, ) 71.4°E (Ku-band) National comsat, for coverage of and Central Asia, to be developed with the assistance of Roscosmos or CGWIC? (2018?) ARSAT-1/-2/-3 (ArSat/Argentina) 71,8° W, 81° West (Ku- Part of SSGAT (Sistema Satelital Geoestacionario Argentino de band) Telecomunicaciones). Invap SA as prime contractor, with Thales Alenia Space selected for the payload after an international RFP. Launches with Arianespace. (2014, 2015, 2018) AZERSPACE-2/INTELSAT-38 45°E (Ku- & Ka-bands) Comsat developed with Intelsat as partner to share (Azercosmos/Azerbaidjan, Intelsat) geosynchronous position and frequencies. Coverage of Europe, Middle East, Africa, Central and South Asia, To be used jointly with Azerspace-1 which is in GEO since February 2013. Satellite contract to SSL. To be launched by Ariane 5. (late 2017) BANGABANDHU-1 (Bangladesh 119.1° (C- and Ku-band) Powerful comsat with up to to 40 transponders. Orbital slot Telecommunications Regulatory acquired from (Russia). Technology transfer with Commission/Bangladesh) SPARRSO (Space Research & Remote Sensing Organization). Plan for in-orbit delivery contract and turnkey system: Thales

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Alenia Space with Arianespace. (2017) BELINTERSAT-1 (Belintersat/Belarus) 51.5° E (14 transponders in After international RFP launched in 2010, CGWIC (China Great C-band, 26 transponders in Wall Industry Corp) selected for in-orbit delivery contract – Ku-band) DFH-4 type comsat for services in Central Asia, Africa and Europe - Financial support of Chinese Ex-Im (2015) – Launched by Chinese Long March 3B (2016) BELINTERSAT-2 (Belintersat/Belarus) Tbd (transponders in C- Belintersat looking for an international partner to go ahead with Ku- and Ka bands?) the 2nd comsat (2019?) BITSAT (Dunvegan Space LEO system (S-band Constellation of up to 24 low-cost Triple Cubesats for “cloud systems/USA) frequencies) computing” services around the globe (first satellites to be launched in late 2016) BRISAT-1 (PT BRI/Bank Rakvat 150.5° E (C- & Ku-band) SSL (ex-Space Systems Loral) as contractor for the medium-size Indonesia) comsat to connect the 11,000 bank branches of Babk Rakvat Indonesia across the Indonesian Archipelago. Launch contract with Arianespace (2016) BSAT-4A (Broacasting Satellite 110°E (Ku-band) Broadcasting satellite contracted with SSL. Launcher still to be Corp/Japan) selected. (2017) BULGARIASAT-1 (Bumilsatcom TBD (Ku-band) High-power broadcasting saltellite to cover the Balkans. After /Bulgaria) international RFP, SSL (ex-Space Systems/Loral) with SSL 1300 spacecraft, selected as prime contractor. SpaceX Falcon 9 FT as launch vehicle. (2016) CHINASAT-9A/SINOSAT-4 (China 92.2°E (Ku-band) High-power DFH-4 comsat of 5.1 t to be launched by Long Satcom/China) March 3B (2016) CHINASAT-15/(China Satcom/China) 51.5°E (C-, Ku- & Ka- High-power DFH-4 comsat of 5.4 t to be launched by Long bands) March 3B (2016) CHINASAT-16 (CASC-China Satcom TBD (Ka-band) HTS (High Throughput Satellite), based upon DFH-4 platform, /China) with multi-spot beam payload to cover China. (2017) CHINASAT-18 (CASC-China Satcom TBD (Ka-band) HTS (High Throughput Satellite), based up on DFH-4 bus, with /China) multi-spot beam payload to cover China. (2018) CHINASAT-M (China Satcom/China) 125°E (C- & Ku-bands) 5.4-t DFH-4 comsat to be launched by Long March 3B (2016?) CONGOSAT-01 (Renatelsat/Congo) TBD (C- & Ku-bands) Announcement of a contract for in-orbit delivery with China Telecom and CGWIC (China Great Wall Industry Corp). No recent info about development status (2017 or 2018?) DIRECTV-15/SKY MEXICO-1 102.75°W (Ku- & Ka- 6.3-t broadcasting satellite, with powerful Eurostar-3000 (DirecTV/USA) bands) platform, to cover with high-power beams. Airbus D&S Satellites selected as prime contractor – Launched by Ariane 5. (May 2015) DIRECTV SKY BRASIL-1 or 43°W (Ku- & Ka-bands) Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus INTELSAT-32e (DirecTV-Sky D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform. Brasil/USA-Brasil) To be launched by Ariane 5-ECA (2016) DPRK COMSAT-1? (KCST- TBD (C-band & ?) Indigenous development of a geosynchronous satellite in the NADA/North Korea) Space Plan 2012-2017 of DPRK, but no recent info. To be launched by a national Unha rocket. Possible cooperation with China ? (2018 ?) ECHOSTAR-18 (Dish Network Corp- 110°W (Ku-band) Direct broadcasting satellite for the Dish Network Corp, in Echostar/USA) replacement of Echostar-10. Space Systems/Loral as prime contractor. Launcher not yet selected (TBD) ECHOSTAR-19/JUPITER-2 (Hughes 109°W (Ka-band) SSL (Space Systems Loral) as prime contractor for interactive Network Systems/USA) broadband LS-1300 satellite with high-power beams to cover North America. Atlas 5 selected as launch vehicle (2016) ECHOSTAR-21/TERRESTAR-2 10° E (S-band) Purchase of Solaris Mobile Ltd (Ireland), with S-band payload of SOLARIS MOBILE (Echostar/USA) Eutelsat W2A/10A in order to develop S-band multimedia applications in Europe. Use of Terrestar-2 satellite, with 6.9 t launch mass and large dish antenna, contracted with SSL (Space Systems Loral). To be launched by Proton. (2016) ECHOSTAR-23 (Dish Network Corp- 121°W? (Ku-band) Purchase of cancelled CMBStar-1: SSL (Space Systems Loral) as Echostar/USA) prime contractor with LS-1300 spacecraft. Launcher not yet selected. (2016 ?) ECHOSTAR-105/SES-11 105°W (C- & Ku-bands) Joint Echostar-SES communications satellite to cover North WEI n°84 2016-01 - 62

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(Echostar/USA & SES/Luxembourg) America, Mexico et the Carribean. Eurostar-3000 spacecraft of Airbus Defence & Space. To be launched by Falcon 9 FT. (2016) EGYPT NAVISAT-12A (Defence 35.5°E? (L-, C-, X- & Ka- National comsat system for dual-use governmental services. Ministry of Egypt?) bands) International RFP in progress for contract in 2016. (2019) EIGHTYLEO (eightyLEO/Germany) LEO constellation (S-band?) Private project for a constellation with relay microsats in low- orbit for personal communications. (TBD) EKSPRESS AM-7 (RSCC) 40° E (L-, C- & Ku-bands) 5.7 t satellite contract with Airbus D&S: Eurostar 3000 bus with 16 kW payload. Launched by Proton. (2015) EKSPRESS AM-8 (RSCC) 14°W (C- & Ku-bands) AM-8 to be built by ISS Reshetnev for the platform and Thales Alenia Space for the payload. Launched in GEO by Proton- Breeze DM-03. (2015) EKSPRESS AM-9? (RSCC) 36° E? (C-, Ku- & Ka- RFP in progress for a possible contract in 2016. (2018) bands?) EKSPRESS AMU-1 36° E (70 repeaters in Ku- Airbus D&S selected with Eurostar-3000 spacecraft. Capacity to /EUTELSAT-36C (RSCC/Eutelsat) & Ka-bands) be jointly operated by RSCC and Eutelsat. Launched by Proton- Breeze M. (2015) EKSPRESS AMU-2 (RSCC) 103° E (80 repeaters in C- International RFP in progress for selection in 2016. Pressure of & Ku-bands) Roscosmos to get the contract for a Russian enterprise of space systems. (2018) ENERGIA-100 (Energia- TBD (Ka-band) Small HTS (High Throughput Satellite) developed by RKK Telecom/Russia) Energia for broadband connections in Russia. In partnership with Rostelecom. To be launched by Angara 5 with AngoSat-1 (2017 or 2018) ES’HAIL-2 (Es’hailSat, ictQatar/Qatar) 26°E (Ku- & Ka-bands), Partnership with Arabsat for the joint use of the capacity. After close to Badr position of the international RFP, Mitsubishi Electric selected as prime Arabsat system contractor.To be launched by Falcon 9 FT (2017) EUTELSAT-9B + EDRS-A (Eutelsat + 9°E (Ku-bands + optical Airbus D&S as prime contractor. Hosted payload for EDRS Airbus D&S Services) relay for data intersatellite (European Data Relay Satellite) – with laser beams - contracted to links) Airbus D&S Services following PPP with ESA. Launched by Proton. (January 2016) EUTELSAT-8 WestB (Eutelsat + Thales 8°W (C- & Ku-bands) Thales Alenia Space selected as prime contractor with Spacebus Alenia Space) 4000C3-type spacecraft. Launched by Ariane 5 (August 2015) EUTELSAT-65 WestA (Eutelsat + 65°W (C-, Ku- & Ka-bands, Eutelsat offer selected by Anatel for the use of Brazilian position Anatel/Brazil) with spotbeams) to cover Latin America. Contract with SSL (ex-Space System/Loral). Availability of services for the Olympic Games of Rio. To be launched by Ariane 5. (2016). EUTELSAT-172B (Eutelsat) 172°E (C- & Ku-bands, with Innovative HTS (High Throughput Satellite) to cover Asia-Pacific spotbeams) for broadband links and mobile connectivity. With the partnership of Panasonic Avionics Corp. All-electric Eurostar 3000EOR platform developed by Airbus Defence & Space. Ariane 5 as launcher. (2017) EUTELSAT BB FOR AFRICA 4°W ? (Ka-band with Innovative « all-electric » HTS based on Spacebus Neo (1st (Eutelsat) spotbeams) contract), developed by Thales Alenia Space. For the development of Internet services in Africa, for Facebook, in addition to Ka-band capacity leased on AMOS-6. (2019) EUTELSAT QUANTUM (Eutelsat) TBD (Ku-band) Intelligent communications satellite for multipurpose services. Spacecraft developed through PPP between Eutelsat and ESA. Airbus Defence & Space as prime contractor, with SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) for the GMP-T platform. Launch contract with SpaceX: still to be confirmed (2019) GOVSAT/SES-16 21.5°E (X- & Ka- bands) Establishment of public-private enterprise LuxGovSat (LuxGovsat/Luxembourg) (Luxembourg gov + SES). Satellite contracted to Orbital ATK. Designed to receive additional payload during orbital lifetime? To be launched by Falcon 9 FT from SpaceX commercial center at Boca Chica, Texas (2018). GSAT-6/6A (ISRO/India) TBD (C- & S-bands) 2.1-t comsat based on the I-2K platform, deploying a large dish for mobile services and governmental communications. Launched by GSLV MkII. (2015 with success/2017) GSAT-7A (ISRO/India) 74°E (UHF, S-, C- & Ku 2.6-t comsat based on the I-2K platform, identical to GSAT-7 in

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bands) GEO since August 2013 after successful Ariane 5 launch.(2017) GSAT-9 (ISRO/India) 48°E (Ku-band) 2.2-t comsat using the I-2K platform with high-power transponders. To be launched by GSLV MkII (2017) GSAT-11 (ISRO/India) TBD (Ku- & Ka-bands) Advanced 4-t comsat based on the I-4K platform. To be launched by the heavy GSLV MkIII or by a non-Indian rocket (2016) GSAT-15 (ISRO/India) 93.5°E (Ku-band, L-band 3.1-t comsat based on the I-3K bus. Successfully launched by GAGAN payload) Arianespace (November 2015) GSAT-17 (ISRO/India) 93.5°E (C-, Ku & S-bands) 3.5-t I-3K spacecraft decided in 2015. To be launched by Ariane 5-ECA (2017) GSAT-18 (ISRO/India) 74° E (C- & Ku-bands) 3.5-t I-3K spacecraft decided in 2015. To be launched by Ariane 5-ECA (2016) GSAT-19E (ISRO/India) TBD (C-, Ka & S-bands) Powerful I-6K spacecraft currently in development. To be launched by the first GSLV MkIII Demonstration (2016 or 2017) GSAT-20 (ISRO/India) TBD (C-, Ku- & Ka-bands?) Powerful I-6K spacecraft to be launched by 2nd GSLV MkIII Demonstration (2018) HEINRICH HERTZ/H2SAT (DLR + TBD (Ka-band) OHB as prime contractor with SmallGEO/Luxor bus. Broadband OHB + ESA? ) services with advanced Ka-band payload for dual use. Launcher not yet selected. (2018) HELLASSAT-3/EUROPASAT 39°E (Ku- & Ka-bands, S- Powerful broadcasting satellite contracted by Arabsat to Thales (Arabsat/Greece + Saudi Arabia & band) Alenia Space. Addtional S-band hosted payload for Inmarsat to Inmarsat/UK) cover Europe with MSS broadcasts. To be launched by Falcon Heavy. (2017) HELLASSAT-4 39°E? (Ku- & Ka-bands) Joint venture between Hellasat/Arabsat and KACST (King Abdul- /SAUDIGEOSAT-1 (Arabsat/Greece + Aziz City for Science & Technology). Powerful 6-t spacecraft for Saudi Arabia) broadcasts, carrying many innovations, contracted with Lockheed Martin. To be launched by Ariane 5. (2018) HISPASAT AG1/36W-1 (ESA + 36° W (Ku- & Ka--bands) Luxor/SmallGEO bus (ARTES 11 programme) with payload Hispasat /Spain) developed by TESAT and Thales Alenia Space. Contract signed with OHB System. PPP between ESA and Hispasat for the payload. To be launched by Ariane 5. (2016) HISPASAT-1F/ 30W-6 (Hispasat/Spain) 30°W (Ku-& Ka-bands) High-capacity communications satellite for broadband connections. SSL selected as prime contractor. To be launched by Proton or Falcon 9. (2017) HYLAS-3/EDRS-C (Avanti 22.5°E (Ka-band) Small GEO platform of OHB carrying EDRS-C of Airbus D&S Communications, United Kingdom + Services/TESAT + Avanti payload for broadband Ka ESA) communications through PPP agreement with ESA. Launch contract with Arianespace (2017) HYLAS-4 (Avanti Communications, 0°E (Ka-band) Broadband comsat, with 64 Ka-band transponders, based upon United Kingdom) Geostar-3 bus. Contracts with Orbital ATK for satellite and Arianespace for launch. (2017) HORIZONS-3E (Sky Perfect JSAT + 169°E (C- & Ku-bands) Continuation of Intelsat-Jsat partnership. HTS (High Troughput Intelsat = Horizons-3 Satellite Satellite) with advanced digital payload based Intelsat Epic NG LLC/Japan-USA) platform for Asia-Pacfic region. To be jointly operated by Sky Perfect JSAT for own purposes and by Intelsat within the global system of new generation Epic platforms. Satellite and launch contracts not yet announced. (2018) INMARSAT 5/GLOBAL EXPRESS Atlantic, Pacific & Indian Contract for up to 4 powerful spacecraft for mobile broadband (Inmarsat/United Kingdom) Oceans (89 Ka-band services: Boeing Satellite Systems as prime contractor with BSS- transponders on each 702HP bus. Proton-Breeze M launch contract with ILS. Falcon satellite) Heavy for 4th satellite (2013, 2015, 2017) INMARSAT 6 (Inmarsat/United TBD (L-band & Ka-band) Two all-electric Eurostar 3000EOR satellites, contract with Kingdom) Airbus D&S. Launcher not yet selected (2020, 2021) INTELSAT-30 DLA-1 & -31 DLA-2 95°W (C- & mostly Ku- Co-located high-power LS-1300 satellites of SSL (ex-Space (Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin bands) Systems/Loral), for DTH broadcasts in Latin America (DLA: America) DTH Latin America). Ariane 5 launch for Intelsat-30 DLA-1 , Proton-Breeze M launch for Intelsat-31 DLA-2 (2015) INTELSAT-32E/SKY BRASIL-1 TBD (Ku-band) Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus (Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform. America To be launched by Ariane 5 (2016)

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INTELSAT-34/HISPASAT 55W-1 55.5° E/Atlantic Ocean (C- Replacement of Intelsat 27 lost at launch with Zenit 3SL, on 31 (Intelsat/Luxembourg) and Ku-bands) January 2013, of the medium-power 6.2-t HS702 satellite developed by Boeing Satellite Systems. Specific coverage of Latin America. Replacement contract in 2013 with 3.3-t comsat of SSL (ex-Space Systems/Loral). Launched by Ariane 5. (2015) INTELSAT-36 MULTICHOICE 68.5°E (C- & Ku-bands, Powerful satellite to be co-located with Intelsat-20 for pan- (Intelsat/Luxembourg – Multichoice mainly for DTH broadcasts) african coverage. SSL (Space systems/Loral) selected as prime /South Africa) contractor. To be launched by Ariane 5. (2016) INTELSAT EPIC-1/-29E & -2/- 29°E, 33°E (C- and Ku- Versatile high-power satellites, using an innovative heavy 33E/NEXT GENERATION bands with broadband platform, for mobile broadband applications: after international (Intelsat/Luxembourg) spotbeams/high throughput RFP, contracts in 2012 and in 2013 to Boeing Satellite Systems. technology) Launches with Ariane 5. (January 2016 & 2017) INTELSAT EPIC-3/-35E/NEXT 35°E (C- and Ku-bands with Versatile high-power satellites, using an innovative heavy GENERATION (Intelsat/Luxembourg) broadband spotbeams/high platform, for mobile broadband applications: Boeing Satellite throughput technology) Systems selected as prime contractor. Launcher not yet selected. (2017) INTELSAT EPIC-4/-37E & EPIC-5/- 37°E, TBD (C- and Ku- Versatile high-power satellites, using an innovative heavy H3E/NEXT GENERATION bands with broadband platform, for mobile broadband applications. Prime contractor and (Intelsat/Luxembourg) spotbeams/high throughput launcher not yet selected. (2018) technology) INTELSAT-38/AZERSPACE-2 45°E (Ku- & Ka-bands) Comsat developed with Azercosmos as partner for joint use of Intelsat, Azercosmos/Azerbaidjan) geosynchronous position and frequencies. Coverage of Europe, Middle East, Africa, Central and South Asia. LS-1300 comsat contracted in 2015 with SSL To be launched by Ariane 5. (2017) IRANSAT-1, -2 & -3 (SRI-Space 47°E, 34°E (Ku-bands) Civilian project of small geosynchronous satellites to carry 2 Ku- Research Institute & ISA/Iranian Space band transponders for digital broadcasts. Indigenous Agency/Iran) development in progress with North Korea? (2018?) IRIDIUM NEXT LEO constellation (L- band, Thales Alenia Space (with Orbital Sciences as US partner) (Iridium Communications/USA) with interlinks) selected as prime contractor for the space segment (72 satellites in orbit + 9 ground spare satellites). Launch services with nine Falcon 9 FT rockets of SpaceX - 10 satellites on each launcher - from Vandenberg AFB and Dnepr from Yazny. Contract with Canadian Aireon LLC for hosted payload to collect ADS-B signals for aeronautical traffic monitoring. Up to 58 satellites equipped to collect AIS (Automated Identification System) signals for maritime traffic surveillance. (2016-2018/progressive replacement of the existing and operational 66-satellite constellation) IRIDIUM PRIME LEO constellation (L-band, Expansion of Iridium Prime to offer LEO missions (Iridium Communications/USA) with interlinks) with hosted payload for innovative research and applications. Iridium Next satellites, based upon EliteBus platform and made by Thales Alenia Space in Orbital Sciences facility, proposed to welcome 265-kg instrumentation for up to 17 Mbps of data. An average of 2 to 6 satellites launching per year. Use of Iridium Next ground infrastructure (after 2018?). JCSAT-14 (Sky Perfect JSAT/Japan) 154°E (C- & Ku-bands) Replacement of JCSAT-2A with SSL (ex-Space Systems/Loral) as prime contractor. LS-1300 satellite to be launched by Falcon 9 v1.2 (2016) JCSAT-15 (Sky Perfect JSAT/Japan) 110°E (Ku-band) Replacement of JCSat-110. Contract to SSL (Space systems Loral) for high-power LS-1300 broadcasting satellite. To be launched by Ariane 5. (2016) JCSAT-16 (Sky Perfect JSAT/Japan) 0°E (C- & Ku-bands) First of five comsats to be ordered until end of the decade. Contract to SSL for LS-1300 comsat, to be launched by Falcon 9 FT. (2016) JCSAT-17 Sky Perfect JSAT/Japan) TBD (S-, C- & Ku-bands) Contract with Lockheed Martin for modernized A2100 comsat. Launcher not yet selected. (2019) JUPITER-2/ECHOSTAR-19 (Hughes 109.1° W, close to Jupiter-1 SSL (ex-Space Systems Loral) as prime contractor for interactive WEI n°84 2016-01 - 65

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Network Systems/USA) (Ka-band) broadband satellite with powerful 6.6-t spacecraft to cover North America with broadband spotbeams to meet HughesNet Gen4 high-speed internet services. Atlas 5 selected as launch vehicle (2016) KACIFIC-1a & -1b (Kacific Broadband From 130 to 170°E (Ka- System starting operations with a hosted Ka-band multibeam Satellite/Singapore) band) payload to enhance broadband connections in the Pacific. Contracts not yet finalized. (2018?) KOREASAT-5A (KT Corp/South 113°E (Ku-band) Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to Korea) Thales Alenia Space. To be launched by Falcon v.1.2.(2017) KOREASAT-7 (KT Corp/South Korea) 116°E (Ku- & Ka-bands) Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to Thales Alenia Space. To be launched by Ariane 5.(2016) KYPROSAT (Kypros Satellites /Kyprus) TBD (Ku-, Ka-bands) Partnership with SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) as an offer for new operators. LAOSAT-1 (Min. 128.5° E (C- & Ku- bands) In-orbit delivery contract with CGWIC (China Great Wall Telecommunications/Laos) Industry Corp), in order to cover South East Asia, from to Papua New Guinea. Satellite made by CAST (Chinese Academy of Space Technology) for launch with Long March 3B/G2 launch. (November 2015) LEOSAT CONSTELLATION (Leosat SSO at 1,800 km (Ka-band) Constellation of 80-100 microsats for secured links between Inc/USA) enterprises around the globe. Feasility study made by Thales Alenia Space (to be operational in 2019?) LYBID-1/UKRCOMSAT-1 (NSAU- 48° E (Ku-band & Ka-band) High-power satellite (transponders of 120 W) built by MDA UkrCosmos/Ukraine) (McDonald Dettwiler & Associates – ex-SPAR Aerospace) as prime contractor with ISS Reshetnev platform (Ekspress 1000H). Canadian funding of the system. Development delayed by financial problems in Ukraine. Launch with “made in Ukraine” Zenit 3LB? (postponed to 2017?) MEASAT-2a (Measat Satellite 148°E (C-, Ku- and Ka- Negotiations in progress for a partnership with high-power Systems/Malaysia) bands?) comsat operator, to cover South East Asia and Pacific. Satellite and launcher ontracts expected in 2016. (2018) MEXSAT-1/CENTENARIO & 116.8°W (L- & Ku-bands) Governmental contract with Boeing Satellite Systems, including 2 -2/MORELOS-3 (SCT-Secretaria de Boeing 702HP Geomobile satellites equipped with 22-m L-band Communicaciones y antenna. Mexsat-1 lost with Proton-Breeze M failure in May Transportes/Mexico) 2014. Mexsat-2 launched by Atlas 5 (October 2015) MYANMAR-SAT? (M-Tel/Myanmar or TBD (C- & Ku-band) Negotiations with satellite operators - especially Intersputnik - for Birmania) the use of orbital slot and frequencies. Singtel and CGWIC well positioned for development contract? (2018?) NBN CO-1A/ & -1B 140°E & 154° E (Ka-band) High-power satellite system for NBN (National Broadband (NBN/Australia) Network), covering Oceania and surroundings. Space Systems/Loral as prime contractor for 6.4-t SSL-1300 spacecraft. Launch contract with Arianespace (Ariane 5). (September 2015, 2016) NBN CO-1C (NBN/Australia) TBD (Ka-band) Need for a third broadband comsat. RFP to be decided for contract in 2016 ? (2018?) NEOSAT/EUTELSAT (ESA + TBD (Ku- & Ka-bands) New-generation platform for geo comsats. Technologies Eutelsat/Europe) developed for Spacebus neo and for Eurostar neo. (2019) NICASAT-1 (TBD/Nicaragua) TBD (Ku-band) Communication & broadcasting satellite for Latin America. Based on DHF-4 bus, to be developed and delivered in orbit by CGWIC (2018?) NIGCOMSAT-2 19° E (L-, C- , Ku- and Ka- Contract with CAST through CGWIC to upgrade the capacity of (Nigcomsat/) bands) Nigcomsat-1R and to achieve a global system. Coverage of Africa, Middle East, China and Central Asia (2018 ?) NIGCOMSAT-3 22° W (L-, C- , Ku- and Ka- Contract with CAST through CGWIC to upgrade the capacity of (Nigcomsat/Nigeria) bands) Nigcomsat-1R and to achieve a global system. Coverage of Africa, the Americas (2018 ?) NYBBSAT-1/SILKWAVE-1 (New 105°E (L-band) High-power L-band satellite, based upon 702MP platform, to York Broadband LLC/USA + CMMB support mobile services in China, then in Asia. Purchase of Vision/Hong Kong) Asiastar satellite at 105°E to start services during 2015. Contract with Boeing for first satellite. Launcher not yet selected. (2018)

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NYBBSAT-2 & -3 (CMMB TBD (L-band) High-power L-band satellites to be based on “made in China” Vision/Hong Kong) DFH-4 Contracts with CGWIC? (2017-2018) ONE WEB (One Web + Virgin Galactic Up to 648 operational Project to produce up to 900 microsats of 150 kg for global + Qualcomm + Airbus D&S) satellites in 1,200 km internet connections at low cost. Technical and financial (Ku-band) partnership with Airbus Defense & Space. Automated production of small satellites, at the rate of 3-4 units per day… $ 0.5 billion already financed. Still looking for investors and bank loans. To be launched by Soyuz from Guyana and from Russia, by LauncherOne of Virgin Galactic. (full deployment for 2019, with first launches in 2018) /up to 20 (O3b Networks/Jersey + Equatorial MEO Broadband system for 3G cellular networks and WiMAX towers. SES/ constellation (Ka-band) Development in progress with the strong support of SES for Luxembourg funding resources and control facilities. Contract with Thales Alenia Space for EliteBus spacecraft, with an initial order of 12 launched by Soyuz from French Guyana. First 4 satellites launched in June 2013, but affected by power problems. Soyuz launches in July and December 2014. Further 8 satellites contracted in December 2015. (2018) QAEM (Defense Ministry/Iran) TBD (C- & Ku-bands) National project of comsat for governmental services in Iran, with C-band and Ku-band transponders. To be indigenously developed and launched (2020 ?) -E1 (PT Indosat Tbk 150.5° E? (Ku-band) High-power communications satellite contracted in May 2013 to /Indonesia) Orbital Sciences, in order to replace Palapa-C2. Indosat looking for exploitation with an international partner. Preceded since June 2012 by PSN-V, the Chinasat-5B, in inclined orbit, sold by China Satcom (no launch announced). See BRIsat. PSN-6 (PT Pasifik Satelit 146°E (C- & Ku-bands) Medium-size 5-t comsat contracted to SSL. To be launched by Nusantara/Indonesia) SpaceX Falcon 9 FT.(2017). SAARC-SAT (ISRO/India) TBD (Ku-band) Medium-size 2-t satellite, based upon I-2K platform, for communications and meteorology. To be developed by ISRO and Indian industry for SAARC/South Asian Association for Regional Cooperation. To be launched by GSLV MkII. (2017?) -9/EUTELSAT 117 WestB 116.8°W (C- & Ku-band) Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing (Eutelsat Americas/Mexico) Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be launched by Falcon 9 FT of SpaceX (2016) SES-9 (SES/Luxembourg) 108.2 E (Ku-band) High-power SES-9 satellite of 5.3 t (BSS-702 HP), contracted with Boeing Satellite Systems, in order to cover Asia-Pacific regions. Also available for mobile links in Indian Ocean. Falcon 9 FT launch contract with SpaceX. (March 2016) SES-10 (SES/Luxembourg) 67° W for Latin America High-power SES-10 to cover Andean countries for DTH and (Ku- & Ka-band) broadband applications, within the Simon Bolivar satellite network. Contracts with Airbus D&S for powerful Eurostar-3000 and with SpaceX for Falcon 9 FT launch (2016 ) SES-11/ECHOSTAR-105 105°W (Ku- & Ka-bands) High-power satellite for broadband connections to extend (SES/Luxembourg) strategic partnership with EchoStar to cover North America. Contracts with Airbus D&S. To be launched by Falcon v.1.2. (2016) SES-12 (SES/Luxembourg) 95°E (Ku- & Ka-bands) 5.3-t DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput Satellite) comsat to cover Asia-Pacific. Airbus Defence & Space as prime contractor with all-electric Eurostar 3000EOR platform. To be launched by Ariane 5 (2017) SES-14 (SES/Luxembourg) 47.5-48° W (C- & Ku- All-electric “intelligent” comsat of 4.2 t, based on the E3000EOR bands) of Airbus Defence & Space, with DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput Satellite). Capacity for mobile, maritime and aeronautical services. Launch with Falcon 9 FT from SpaceX commercial center at Boca Chica, Texas (2017) SES-15 (SES/Luxembourg) 129°W (L-, Ku- & Ka- All-electric comsat using BSS 702SP of Boeing Satellite Systems. bands) Capable to offer entertainment and Wifi services onboard aircraft in flight over the America’s. With hosted payload for WAAS

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navsat purposes. To be launched by Ariane 5. (2017) SES-17 (SES/Luxembourg) TBD (Ku- & Ka-band) High-power satellite for broadcasts and broadband links. Evaluation of proposals in progress (2018) SGDC-1/BRSAT-1 (AEB + Visiona 68°W & ? (X- & Ka-bands Satélite Geoestacionário de Defesa e Comunicações Estratégicas Technologia Espacial/Brazil) + meteo payload for SGDC- (SGDC) or Multi-purpose satellites to be used for governmental 3?) communications, broadband links, air traffic management. Joint venture Embraer+Telebras, with VisionaTechnologia Espacial company, to manufacture the satellites with foreign support. Possibility to include a meteorological payload on the 2nd spacecraft After international RFP, selection of Thales Alenia Space and Arianespace respectively for SGDC-1 satellite (Spacebus-4000C4 bus) and launch (2017-2020?) SICRAL-2/SYRACUSE-3C (Italian 37°East (UHF and SHF Italian-French military comsat to upgrade the Sicral and Syracuse MOD-ASI + DGA-CNES/Italy + bands) 3 systems. Thales Alenia Space Italia (with Telespazio) selected France) as prime contractor. Launched by Ariane 5. (April 2015) SPACEX CONSTELLATION (SpaceX Up to 4,000 cheap microsats Private project of megaconstellations for global internet +/ Google?) in various orbital planes at connectivity. Still to be approved by FCC. Specific factory with 625 km? (S- & Ku-bands) automated production of satellites, located at Seattle, Washington. No recent info about development. (first demonstrators to be launched in 2016; full deployment in 2019-2020?) STAR ONE-C5 (Star One/Brazil) 68° W (C- & Ku-bands) Civilian comsat to cover Latin America. RFP for selection of contractor in 2016 (2018?) STAR ONE-C6 (Star One/Brazil) 84°W (Ku-band) Civilian comsat for Latin America. RFP for selection of contractor in 2016? (2019?) STAR ONE-D1 (Star One/Brazil) 85° W (C-, Ku- & Ka-band) Civilian comsat to support the Olympic Games of Rio for broadcasts and broadband services in Latin America. SSL (ex- Space Systems Loral) as contractor with SSL-1300 comsat. To be launched by Ariane 5 (2016) SUPREMESAT-2 (Supremesat/Sri 50°E? (Ku-bands) Contracts with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for in- Lanka) orbit delivery of DFH-4 type comsat and with China Satellite Communications Corp. Supremesat-1 launched in November 2012 with leased capacity of Chinasat-12 (2015). To be launched by Long March 3B. (2018) TELESAT ‘KA-BAND‘ LEO (Ka-band) Project to deploy a constellation of Ka-band small satellites for CONSTELLATION (Telesat/Canada) broadband services. First two satellites as demonstrators to be ordered. (2018?) TELESPAZIO TELKOM-3S (PT Telekomunicasi 118°E (C- & Ku-bands) 3.5 t Spacebus 4000B2 spacecraft contract with Thales Alenia Indonesia) Space to cover Indonesia and South-East Asia. Arianespace as launch provider (2016) TELKOM-4 (PT Telekomunicasi 108°W (C-band) Contracted to SSL for high-power SSL-1300 comsat, to replace Indonesia) Telkom-1. Launch vehicle not yet selected. (2018) TELSTAR-12V/VANTAGE 15°W (Ku-band) High-power broadcasting satellite with beams on Europe, Larin (Telesat/Canada) America, Middle East, Africa, in order to replace Telstar-12. Spotbeams for maritime mobile services. Airbus D&S selected as contractor. To be launched by Japanese H-2A (November 2015) TELSTAR-18V/VANTAGE or 138° E (C- & Ku-bands) Replacement of Telstar 18 by a powerful HTS comsat. Contract APSTAR-5C (Telesat/Canada + APT with SSL. To be jointly used with APT Satellite Holdings. To be Satellite Holdings/Hong Kong) launched by Falcon Heavy? (2018). TELSTAR-19V/VANTAGE 63°W (Ku- & Ka-bands, New generation comsat with versatile HTS (High Throughpout (Telesat/Canada) with spotbeams) Satellite) payload. To be co-located with Telestar 14R for the coverage of the Americas. Contract with SSL for SSL-1300 comsat. To be launched by Falcon Heavy? (2018) THAICOM-6/AFRICOM-1 78.5° E (C- & Ku-bands) Medium-size comsat approved by government. Orbital Sciences (Thaicom/Thailand) as prime contractor. C-band coverage of Africa. Launched in January 2014 by Space X Falcon v1.1 and co-located with Thaicom-5. THAICOM-8 78.5°E (Ku-band) High-power broadcasting satellite to be co-located with Thaicom- (Thaicom/Thailand) 5 and -6. Contracts to Orbital Sciences for satellite, to SpaceX for

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Falcon 9 FT launch (2016) THAICOM-9? 50.5°E (Ku-band) HTS satellite for expansion of the Thaicom system to the Middle (Thaicom/Thailand) East, Europe and Africa, as replacement of IPStar? Possibility of acquiring a 2nd hand comsat already in orbit to keep the orbital slot. (2018?) THAICOM-IPSTAR-2? 119.5°E (Ku- & Ka-bands) High-power broadband satellite to be acquired through (Thaicom/Thailand) partnership with another operator. Enhancement of IPSTAR-1 capacity in South-East Asia and Oceania. Contracts not confirmed to SSL for satellite, to SpaceX for launch (2018) THAI-ICT SAT TBD (Ku- & Ka-band?) Governmental broadband satellite currently in preparation. RFP in (ICT Ministry/Thailand) preparation. (2018) -7 (Telenor Satellite 1° W (Ku- & Ka-bands Contracts to SSL (ex-Space Systems Loral) for high-power SSL- Broadcasting/Norway) 1300 satellite and Arianespace for Ariane 5 launch. Successfully launched on 26 April 2015, in order to enhance Telenor Satellite Broadcasting fleet and to offer mobile services. (2015) THURAYA-4/Thuraya/United Arab TBD (L- & S-bands) RFP not yet finalized, in order to achieve a global coverage for Emirates) ? personal communications. Go-ahead decision related to financial results. (2019?) TKSAT-2/TUPAC KATARI 87.2° W? (C-, Ku- and Ka- Project of second comsat for Bolivia, after the successful SATELLITE-2 (ABE or Agencia bands) operations with TKSat-1, developed by CGWIC (China Great Bolivia Espacial/Bolivia) Wall Industry Corp) and launched in December 2013. Delayed decision for contract (2018?) TURKMENALEM 520E 52° East (Ku-band) After international RFP, Thales Alenia Space selected as prime /MONACOSAT contractor with Spacebus-4000C2 spacecraft. Launched by Falcon (Turkmenian Space 9 v.1.1 (instead of ). Lease of a GEO position Agency?/Turkmenistan + Space owned by Monaco through Space Systems International. Systems International/Monaco) Monacosat-1 capacity marketed by SES. (April 2015) TÜRKSAT-5A/-5B 31°E & 42°E (C- & Ku- International RFP in preparation for medium-size comsats to be (Türksat/Turkey) bands) ordered in 2016. Development in Turkey with TAI through technology transfer. (2018-2019) TÜRKSAT-6A (Türksat/Turkey) 42°E (Ku-band) First medium-size comsat to be developed in Turkey by TAI with foreign assistance. (2020?) TÜRKSAT-7A (Türksat/Turkey) TBD (Ku- & Ka-bands) Comsat to be made in Turkey by TAI. (2022?) VIASAT-2 (Viasat/USA) 111.1°W (Ka-band) 6.7-t powerful HTS (High Throughput Satellite) for broadband services in North America and for air & maritime links over the Atlantic Ocean. Contract with Boeing Satellite Systems for BSS- 702HP spacecraft. To be launched by Ariane 5. (2016) VIASAT-3 AMERICAS, ASIA, EMEA TBD (Ka-band) Global HTS (High Throughput Satellite) with 3-geosynchronous (Viasat/USA) satellite system for transmissions of up to 1 Terabits per second, in order to compete with LEO constellations.. Contract with Boeing Satellite Systems for 6.4-t BSS-702HP spacecraft. To be launched by Ariane 5 or Falcon Heavy. (2019-2011?) VINASAT-3 & -4 (VNPT/Vietnam) 21.5° E? (X- and Ka-bands) Preparation of international RFP for contract in 2016? Possible partnership with another operator in Asia-Pacific. (2018?) YAMAL-601 (Gazprom Space 49°E (C-, Ku- and Ka- Replacement of Yamal-202. After international RFP, Thales Systems/Russia bands) Alenia Space selected in 2013 for the contract. Finally, under the pressure of the Russian government, ISS Reshetnev as prime contractor, with Thales Alenia Space as payload contractor. Proton as launch vehicle (2018) YAHSAT-3/AL YAH-3 (Yal Yah 20°W (Ka-band) Ka-band HTS (High Thoughput Satellite) for translantic Satellite Communications connections, with coverage of Latin America (especially Brazil) Company/UAE) and Africa. Selection of Orbital ATK for 4.7-t Geostar-3 spacecraft. To be launched by Ariane 5 (2017) © Space Information Center/Belgium – February 2016 In italics: project in study phase or with unclear status

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Lecture – Livres concernant l’odyssée de l’espace

Aero Spatium : nouveau magazine français qui cherche à prendre de la hauteur pour le domaine aérospatial

Entre l’hebdomadaire aérospatial Air & Cosmos (qui est la référence française pour l’actualité dans les airs et l’espace, et ce, depuis le printemps 1963 – il en est à son 2.490ème numéro !) et le bimestriel Espace & Exploration (qui a existé depuis janvier 2002 sous l’appellation Espace Magazine), il y avait une place à prendre : bienvenue à Aero Spatium diffusé via internet. Ce bimensuel en langue française, principalement consacré à l’actualité spatiale – au vu des trois numéros prototypes qui sont parus à la fin de 2015 - paraît sous forme numérique (version PDF) dans l’Hexagone grâce à l’esprit d’initiative de notre ami et confrère, Stefan Barensky, et sous sa plume en étant entouré d’une équipe, encore modeste, de vrais passionnés par l’aéronautique et l’astronautique. Bien connu grâce à Air & Cosmos, dont il était le rédacteur Espace, S. Barensky a bel et bien dans le sang le virus de la communication sur les systèmes dans l’espace. Il a décidé de se lancer dans une nouvelle odyssée, avec le pari de mettre à disposition des pouvoirs publics et entrepreneurs privés une source d’informations qui se veut originale.

Après trois numéros « prototype » - dits n°0 - d’une vingtaine de pages avec des infos superbement illustrées, parus en novembre-décembre, Aero Spatium s’est lancé dans une parution régulière, tous les deux semaines. Dans chaque livraison qui est réalisée en PDF et destinée à une lecture sur ordinateur ou tablette, on a un dossier pertinent d’actualité aérospatiale, en plus d’une revue des dernières nouvelles d’aviation et du spatial dans le monde, principalement axées sur l’Europe. Sont déjà parus les n°1 (Les drones s’envolent), n°2 (Les perdants et les gagnants de la baisse du pétrole), n°3 (Tsunami de données pour observer la Terre), n°4 (ExoMars à la recherche d’une vie martienne). Pour en savoir, allez voir le site : https://www.aerospatium.info/

Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à le faire: elles seront les bienvenues. Courriel : [email protected]

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WEI n°84 2016-01 - 70