Reggatta De Blanc. Le Reggae Hors Jamaïque

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Reggatta De Blanc. Le Reggae Hors Jamaïque VINCENT JÉGU REGGATTA DE BLANC L’amateur éclairé, devant l’extrême éclectisme des titres choisis, peut de prime abord ressentir une légère impression d’égarement. LE REGGAE HORS JAMAÏQUE Que partagent des morceaux comme « Ob-La-Di, Ob-La-Da » des Beatles, « African Reggae » de Nina Hagen ou « Twist And Crawl » de Death in Vegas ? À l’origine, un vent de liberté a soufflé sur une île des Antilles et emporté avec lui au-delà des Caraïbes des sonorités ska pour venir dissiper le smog anglais. Dans les quartiers populaires de Londres, le beat jamaïcain se mêle naturellement aux sonorités JÉGU VINCENT punks. Le Clash, les Ruts, les Members ou les Slits trouvent dans le reggae un nouveau terrain de jeu. De la même façon, le dub de King Tubby gagne les musiques électroniques dès les années quatre-vingt- . dix. Le trip-hop voit ainsi le jour avec une multitude de groupes tels que Massive Attack ou Portishead. Reggatta de blanc, du nom du deuxième album de Police, donne à entendre d’une autre oreille le message métissé d’une bouteille jetée à la mer. Né à Saint-Malo en 1967, Vincent Jégu vit près de Rennes. Sa passion pour la musique l’a conduit à l’écriture de Reggatta de blanc, son premier ouvrage publié. Collection publiée avec le concours de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur. REGGATTA DE BLANC REGGATTA Prix : 20 euros M ISBN : 978-2-36054-805-7 — LE MOT ET LE RESTE R couv_reggatta.indd 1 05/07/2018 10:34 VINCENT JÉGU REGGATTA DE BLANC LE REGGAE HORS JAMAÏQUE le mot et le reste 2018 INTRODUCTION « Le ET, ce n’est ni l’un ni l’autre, c’est toujours entre les deux, c’est la frontière, il y a toujours une frontière, une ligne de fuite ou de flux, seulement on ne la voit pas, parce qu’elle est le moins perceptible. Et c’est pourtant sur cette ligne de fuite que les choses se passent, les devenirs se font, les révolutions s’esquissent. » Gilles Deleuze – Pourparlers Tout comme le blues, le rhythm’n’blues et la soul, le reggae – terme générique désignant les musiques jamaïcaines – a fait l’objet d’une récupération. Si les premières tentatives, au cours des années soixante et la première moitié des années soixante- dix, sont rares, anecdotiques et souvent maladroites, elles vont cependant déboucher sur quelques réussites exemplaires. Ce qui incitera de nombreux musiciens à s’y essayer. Au point que le reggae va non seulement devenir une composante essentielle de divers courants musicaux, mais va se voir récupéré par la pop mainstream. Le titre du deuxième album de Police (Reggatta De Blanc), qui après être né dans le giron du punk obtient une large reconnaissance en intégrant le reggae à sa musique, est embléma- tique de ce phénomène. Aussi, il est tout à fait approprié pour servir d’intitulé à ce livre, qui se propose de relater l’histoire de cette rencontre musicale entre la Jamaïque et le monde occidental. L’ÎLE LA PLUS MUSICALE AU MONDE L’histoire moderne de la musique jamaïcaine commence par le ska, qui apparaît au moment de l’indépendance de l’île en 1962. Avant cette date, la Jamaïque, comme toutes les autres îles caribéennes, a sa propre musique : le mento. Mais le mento, ancré dans le folklore, reste confidentiel. C’est une fois devenus maîtres de leur 3 REGGATTA DE BLANC destin que les Jamaïcains créent une musique qui traverse mers et océans pour faire entendre au monde entier leur joie d’être enfin libre – « Forward March » de Derrick Morgan est le morceau le plus à même de nous faire ressentir cette joie immense et communicative. Le ska se distingue par un contretemps accentué afin d’être le temps fort du rythme. Juste une accentuation de la syncope qu’on trouvait déjà dans le boogie. Comme l’explique le poète dub anglo-jamaïcain Linton Kwesi Johnson : « C’est le beat entre les temps, c’est le un et deux et trois et… C’est le et ! » Cette trouvaille est le dénominateur commun de toutes les musiques jamaïcaines à venir. Le ska, souvent instrumental et festif, se distingue également par un rythme soutenu et la mise en avant des cuivres, qui puisent leur inspiration dans le jazz. Les Skatalites en sont les fers de lance. Selon la légende, en 1966, il fait tellement chaud en Jamaïque que les danseurs n’arrivent plus à suivre le rythme effréné du ska. Les musiciens ralentissent alors le rythme et, ce faisant, donnent naissance au rocksteady. Mais cette chaleur qui a ralenti le tempo du ska n’explique qu’en partie la naissance de ce nouveau style, qui n’est en fait qu’une version locale de la soul américaine. Les Jamaïcains, grands amateurs de soul, qu’ils écoutent via les radios US – qui ont joué un rôle déterminant en diffusant les musiques afro-américaines (dixieland, swing, bebop, rhythm’n’blues) –, se l’approprient en effet en lui imprimant leur syncope bien particu- lière. Le chant est mis en avant au détriment des cuivres. Quelques crooners tels Alton Ellis et Ken Boothe enregistrent sous leur propre nom et de nombreux trios vocaux (The Heptones, The Gaylads, The Paragons, The Melodians) rivalisent de raffinement et d’élégance. Du rocksteady découlent en 1968 le early reggae puis le reggae. Voilà comment Bob Marley le qualifie : « Le ska est rapide, le rocksteady est doux et le reggae est dur. » La dureté du reggae s’explique par le contexte dans lequel il apparaît. La situation 4 LE REGGAE HORS JAMAÏQUE économique et politique de la Jamaïque s’étant dégradée, la joie de 1962 a progressivement laissé place à une certaine amertume. Loin des douceurs du rocksteady, le reggae se montre militant. Il s’auréole également de mysticisme en se faisant arme de propa- gande du rastafarisme. Au départ, le mot reggae n’a pourtant rien de spirituel, puisqu’il provient du mot streggae qui désigne une femme de mauvaise vie. Il perd rapidement son « s » et son « t » pour s’offrir une virginité plus en rapport avec le côté révolté et sacré de la musique qu’il désigne. Si beaucoup s’attribuent la paternité du reggae, le morceau « Do The Reggay » de Toots & The Maytals peut faire office d’acte de naissance. Ce morceau, qui contient le mot reggay tel un étendard dans son titre, fait en effet date auprès des musiciens jamaïcains en obtenant un large succès sur l’île tout en se faisant prémonitoire : « Is this the new dance? / Going around the town? », « Est-ce la nouvelle danse ? / Qui circule en ville ? » Loin de se cantonner à la Jamaïque, ses plus fiers représentants (Bob Marley, Peter Tosh, Burning Spear, Max Romeo, Black Uhuru), armés de puissants riddims (rythmes one drop, rocker, stepper), n’hésitent pas à prendre d’assaut Babylone pour faire entendre au plus grand nombre leurs chants de révolte et la parole de Jah. Parallèlement au reggae surgit le dub. À ses débuts, le dub consiste en des versions instrumentales de morceaux déjà existants, conçues pour les sound systems – des sonos mobiles qui permettent aux Jamaïcains de danser à moindres frais sur les disques programmés par des selecters, les équivalents jamaïcains des DJs anglo-saxons. De tous les ingénieurs et producteurs de l’île qui enregistrent ces « versions », King Tubby et Lee “Scratch” Perry sont les plus influents et font du dub un genre musical à part entière. Avec des moyens limités mais à force d’imagination et d’expérimentation, ces deux savants fous révolutionnent le travail en studio. Ils font de la table de mixage un véritable instrument qui leur permet de recycler quantité de morceaux afin d’en créer de nouveaux. Leur travail se concentre particulièrement sur la rythmique (le 5 REGGATTA DE BLANC couple basse / batterie), qui est l’ossature essentielle sur laquelle ils greffent une multitude d’effets sonores (écho, réverbération, bandes passées à l’envers). Ils n’ont de cesse d’affiner cet art subtil du découpage de la musique vue comme un immense puzzle à déconstruire et reconstruire à l’infini. Lors des sound systems, des forts en gueule s’emparent du micro pour toaster – c’est-à-dire chanter avec une diction saccadée – sur les morceaux que passent les selecters. C’est ainsi que naît le deejaying. En Jamaïque, contrairement à partout ailleurs, les DJs n’officient pas derrière les platines – cette place est réservée aux selecters – mais sont sur le devant de la scène. Ces DJs, usuel- lement orthographiés deejays, tout en étant novateurs sont dans la continuité d’une certaine tradition, celle des conteurs africains ou des maîtres de cérémonie qui guidaient autrefois les danseurs lors des quadrilles jamaïcains. U-Roy, Big Youth, Prince Far I, Tapper Zukie, Dr Alimantado, Dillinger sont quelques fameux deejays parmi tant d’autres, qui ne se cantonnent pas aux sound systems puisqu’ils enregistrent aussi des disques qui rencontrent un franc succès. Puis le reggae se digitalise. Enregistré fin 1984, « Under Me Sleng Teng » de Wayne Smith, produit par Prince / King Jammy, marque les esprits. Ce morceau, qui repose sur un riddim digital joué sur un clavier Casio, fait entendre un nouveau son et offre de nouvelles perspectives à la musique jamaïcaine qui, pour une bonne part, se rapproche du hip-hop. Les différentes évolutions du reggae (rub-a-dub, digital reggae, ragga hip-hop, slackness) se font sous la bannière d’un mot fourre- tout : le dancehall. Yellowman, Shabba Ranks, Bounty Killer, Sean Paul et quelques autres tirent leur épingle du jeu. En réaction, certains chanteurs (Luciano, Sizzla, Anthony B) ressentent le besoin de revenir à une musique plus roots, plus en lien avec le rastafarisme, qui s’est largement perdu dans le dancehall.
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