Un homme à la mer

Un téléfilm de Jacques Doillon

Avec Isabella Ferrari, Nicole Garcia, Marie Gillain, Jacques Higelin, Géraldine Pailhas

Une coproduction La Sept ARTE, France 2, Home Made Movies, Ludovic Segarra Prod u c t i o n s

20 . 4 5 Ven d r edi 20 février 1998

Contact presse: Virginie Doré /Grégoire Mauban - 01 55 00 70 46 / 48 v-dore@.arte.fr / [email protected] internet : www.arte-tv.com Un homme à la mer

Jacques Higelin part à la dérive. Heureusement, un poker de femmes est là pour le repêcher ! Signé Jacques Doillon, le portrait doux-amer d’un grand garçon de cinquante ans qui se refuse à vi e i l l i r. . .

Pi e r re est parti. On s’inquiète : Camille, sa fille de 17 ans, Fanny, la mère de sa fille, et Maria, sa femme actuelle. Il serait dans un grand hôtel au bord de la mer, à Cabourg.

Les trois femmes débarquent. Est-il seul ? Va-t-il mal ? Et si une autre femme était avec Pierre ?... La séance s’ouvre, la comédie amoureuse peut commencer.. . Elle a pour décor la plage et le Grand Hôtel. Un homme à la mer

LISTE ARTI S T I Q U E

Nicole Garcia ...... Fa n n y

Jacques Higelin ...... Pi e r re

Isabella Ferrari ...... Ma r i a

Marie Gillain...... Ca m i l l e

Géraldine Pailhas ...... Lé n a

LISTE TECHNIQUE

Réalisation et scénario ...... Jacques Doillon

Im a g e...... Christophe Pollock

So n...... Jean-Pierre Duret

Mo n t a g e...... Nicole Lubtchansky

Co p ro d u c t i o n...... La Sept ARTE, France 2, Home Made Movies, Ludovic Segarra Productions. Avec la participation du Centre National de la Cinématographie, de la TSR et de la RAI UNO. Avec le soutien de la Commission Télévision de la PROCIREP et la contribution de Francesca NOE (Libra Films). Cette oeuvre a bénéficié d’une aide de GRECO dans le cadre du Programme Media de la Communauté Européenne.

1993 - 1h44 - 1ère diffusion ARTE 3/09/94 Un homme à la mer

LE REALISATE U R

Jacques DOILLON Jacques Doillon réalise son premier long métrage L’An 01 en 1972. C’est au na t u r el et à l’intime qu’il s’attache dans ses réalisations : La Femme qui pleure (1978) et La Drôlesse (1 9 7 8 ) en témoignent ; Jacques Doillon prolonge cette dé m a r che dans La Fille prod i g u e (1981), La Pirate (1984), La Vie de famille (1 9 8 5 ) , L’A m o u re u s e (1987) et La Fille de quinze ans (1988). En 1990, il réalise Le Petit cr i m i n e l qui obtient le Prix Louis Delluc, le Prix du Cinéma Européen et le César du meilleur espoir masculin pour Gérald Thomassin. Jacques Doillon se plaît à déclarer « Je ne raconte que des huis clos », il le prou v e en c o r e avec Am o u r euse (1 9 9 1 ) , Le jeune Wert h e r (1993), Ge r maine et Benjamin (1994), un feuilleton pour ARTE avec Anne Brochet et Benoit Régent et Po n e t t e ( 1 9 9 6 ), dont l’interprète de quatre ans, Vi c t o i re Thivisol obtient le Prix d’interprétation féminine à Ven i s e . Son dernier film Trop peu d’amour est une nouvelle comédie «humaine » avec La m b e r t Wilson, Alexia Stresi, Elise Perrier et Lou Doillon, qui sortira proc h a i n e m e n t en salles.

IN T E R VIEW DU REALISATE U R

Cet homme à la mer, est-ce vous ? Est-ce un que j’ai dans la tête sur l’histoire. (...) C’est plutôt film autobiographique ? un mélange de rêves, de femmes, et au bout du Il y a toujours des projections, mais c’est diffi c i l e compte, c’est le mélange qui gagne... à rec o n n a î t r e... Qu’est-ce qui vient de soi, des au t r es ? De ce qu’on a vu dans la rue ou dans Pourtant, Higelin est un homme qui, comme des rep o r tages ? Si c’est vous qui l’écrivez, il y vous, a dépassé la cinquantaine. Vous a forcément quelque chose de vous... pensez que c’est un âge critique ? Mais je ne raconte jamais une histoire qui m’est Ce personnage n’est pas un salaud qui se paye ar rivée, ça ne m’intéresse pas. Si je l’ai déjà une fille bien plus jeune que lui. D’ailleurs, je ne vécue, je ne vois pas l’intérêt d’en faire un vois pas du tout les choses comme ça. Je scénario...Mes films sont sans doute plus voyais plutôt Higelin comme un garçon vieilli, autobiographiques au sens où j’y projette ce comme un garçon perdu. C’est un homme qui ne m’est pas arrivé mais que j’aurais aimé pe r du entre des femmes de diffé r ents âges... Il ren c o n t re r ... Ce sont plutôt des espèces de a bien ça Higelin, le côté du type qui est res t é rêves. Je projette des sentiments, des rêves un garçon et qui se reg a r de dans la glace en se disant : merde, je vais bientôt passer dans une Vous ne craignez pas de vous répéter en au t r e catégorie, il faut que je fasse quelque utilisant le même décor ? chose, ça ne va pas ! J’ai une très mauvaise mémoire. Quand j’entre dans cette chambre, je me dis : tiens, j’ai déjà Le personnage de Nicole Garcia est par to u r né là, mais je ne me souviens plus des contre assez serein, peut-être avec plans que j’y ai fais... Peut-être serait-ce davantage de sagesse, de maturité... amusant après quelques films tournés au Davantage de sagesse, je ne sais pas. Lui, même endroit de les voir les uns derri è r e les c’est un type plutôt désemparé se demandant autres pour savoir si les plans sont ce qu’il va faire du reste de sa vie... Elle, elle sensiblement diffé r ents, très diffé r ents ou à semble avoir une espèce de détachement. chaque fois les mêmes ... Franchement, je croi s Mais qu’est-ce qu’il y a en dessous ?... Même qu’ils seraient assez diffé r ents, mais je ne sais sur le tournage, il me semblait que c’était un pas, j’oublie. (...) peu trop simple comme ça. Devant son ancien, Il y a eu trop de plans entre-temps et j’ai en il fallait qu’elle tienne à peu près ce langage-là, pa r tie oublié ce que j’avais fait. C’est bien mais en même temps, c’est peut-être parce comme ça, d’ailleurs. Ce serait difficile de vivre qu’il fallait un élément stable à l’intérieur de dans la nostalgie des films passés... Je n’en ai toute agitation, ç’aurait été elle... Cela tient peut- au c u n e . êt r e aussi aux humeurs de moment de chaque personnage. Il se trouve que dans cette A certains moments de votre film, j’ai été jo u r née-là, puisque ça se déroule sur un laps tenté de rire, parce que certaines répliques très court, certains sont plus sur des points qui sonnent très vrai révèlent des côtés un d’ i n t e r rogation, sur des questions difficiles à peu mesquins de l’être humain... exprimer et à résoudre, pendant que d’autres Idéalement, je souhaiterais que chaque film soit sont moins en demande. assez diffé r ent, et en même temps, je sais qu’on échappe pas à ce qu’on est... Donc, j’imagine On retrouve dans Un homme à la mer le que, d’un film à l’autre, ce sera un peu plus même hôtel, la même chambre que dans so m b r e, un peu plus léger, un peu plus je ne certaines scènes de L’a m o u r e u s e . sais quoi... même si finalement, j’ai l’impres s i o n Pourquoi ? que les critiques ont tendance à voir la teinte C’est la troisième fois que je tourne au Grand dominante, alors que, en fait, à l’intérieur d’un Hôtel de Cabourg. (...) Maintenant, je demande film sombre, il y a des choses qui sont parfois un toujours la même chambre, parce que je l’ai peu plus légères et un peu plus gaies, et que faite insonoriser. (...) dans des films apparemment “légers” et un peu Si je devais décrire un studio idéal, je dirais : un plus amicaux, un peu plus accueillants, il y a couloir et deux chambres, et je peux faire aussi des choses qui ne sont pas si évidentes cinquante films là-dedans, parce que d’un que ça... Mais il y a une couleur qui domine, et co u l o i r , n’importe qui peut arri v e r , parce que on estampille le film. (...) dans les chambres, il peut se passer beaucoup Ce r taines scènes sinistres attirent les rires sans de choses diffé re n t e s . que ça fasse de mal au film. Quand Kafka lisait Le Proc è s et ses oeuvres apparemment pas très qui est comme ça, qui va faire ceci et termi n e r hilarantes à ses potes, ils étaient fendus de rire. . . comme cela. Idéalement, il faudrait commencer On a le droit de s’amuser de ce qui est sinistre, un film en se disant que déjà la prem i è r e scène, d’avoir une distance, un reg a r d. (...) Les scènes on ne sait pas comment elle se termine et que ne sont pas là pour être étiquetées “attention pour la seconde, on verra après comment on la tragédie” ou “attention comédie”. Il n’y a pas fait. Les acteurs, comme les metteurs en scène, “applaudissez” ou “n’applaudissez pas” ! ont toujours tendance à aller voir comment ça se termine pour pren d r e dès le début la bonne Vous aimez beaucoup les longs plans- di r ection. Mais ce n’est pas parce qu’à la fin un séquences, pourquoi ? type saute par la fenêtre qu’on doit le savoir dès Avec le plan-séquence, il y a un jeu de mise en le début. Souvent, dans la réalité, c’est scène qui me plaît. (...) J’aime bien que les incompréhensible, imprévisible. (...) Pendant un acteurs donnent le mouvement... que ce soit le to u r nage, je ne suis pas très rassuré, alors je ne mouvement physique ou le mouvement vois pas pourquoi les autres le seraient émotionnel de la scène. La lumière, c’est à eux excessivement. Il n’y aucune raison! Ils ont le de la donner et de s’éclairer . C’est eux qui font droit surtout d’exprimer des sentiments le flux et le reflux, et les grandes vagues, et les pendant le tournage et de nous toucher. petits clapotis. Il n’y a qu’une chose diffi c i l e ensuite, c’est de choisir quelle prise de la scène Qu’est-ce qui est différent dans votre travail on va retenir (...) C’est un problème, mais au entre un film pour la télévision et un film moins là, l’acteur est lui-même allé chercher les pour le cinéma ? motivations du personnage sur la longueur, Je ne fais aucune diffé r ence. On a dû tourne r comme au théâtre. Les acteurs ne sont pas des en six semaines... J’ai fait des films de cinéma marionnettes... on peut les guider vers certa i n s en moins de temps. On a tourné en 35mn, mais chemins, mais l’émotion, c’est eux qui vont la qu’on filme en vidéo haute définition, en 16, en tr ouver à l’arrivée, c’est eux qui vont la donner super16 ou en 35, qu’on filme pour un prem i e r au spectateur. Et moi, je suis le prem i e r di f fuseur qui est la télévision ou le cinéma, sp e c t a t e u r . Un spectateur qui est un peu qu’est-ce que ça change ? Rien. Il y a une comme un entraîneur sur le banc de touche et scène, il faut la trou v e r . Il y a des acteurs, qui fait des rem a r ques pour contrer l’adversité. comment leur donner une indication diffé re n t e Avec les plans-séquences, il y a une vraie pa r ce que c’est la télévision ou du cinéma ? En di f ficulté, un vrai enjeu, un vrai match qui se plus, les écrans des salles deviennent plus dé r oule. Alors que si tout ça se faisait à la salle petits et les écrans de télévision deviennent de montage, ça n’aurait pas lieu. plus grands... on aura peut-être bientôt des écrans de télévision plus grands que ceux des Est-ce que vous parlez beaucoup avec vos salles ! Donc, il vaut mieux ne plus rien penser acteurs avant le début du tournage ? en fonction du support sur lequel les Non. Ce n’est pas parce que c’est écrit que j’en spectateurs voient le film. D’autant que mes sais plus sur la scène ou le film. Donc, je ne téléfilms terminent généralement au cinéma et peux pas dire à un acteur : voilà, c’est un type mes films de cinéma, à la télévision...

Propos recueillis par Jean-Paul Cauvin Un homme à la mer

LES ACTEURS

Jacques HIGELIN Avec Higelin, seul l’imprévisible est prévisible. Et passer un moment en sa compagnie, c’est avoir de grandes chances de connaître le meilleur plutôt que le pire. Le meilleur, c’est, bien sûr, cette éternelle façon qu’il a de vous surpren d r e, de vous at t e n d r e là où on ne l’attend pas. C’est sa sincérité aussi. Jacques Higelin s’inscrit au cours Simon en 1959, irradié par Buster Keaton, Orson Welles, et John Cassavetes, et tourne cette même année dans Le bonheur est pour de m a i n d’Henri Fabiani, son premier rôle. Dès lors, il joue régulièrement au cinéma, mais on se souvient parti c u l i è r ement de ses prestations dans Bé b e r t et l’omnibus d’ Y ves Robert, en 1965, et surtout dans le film de Gérard Pires, Elle court, elle court la banlieue en 1972. On a pu voir Jacques Higelin au théâtre, dans de grands classiques tels que Le s fourberies de Scapin en 1962, mis en scène par Michel Vitold, ou On ne badine pas avec l’amour en 1964, et aussi dans des créations, en compagnie de et Rufus : Maman j’ai peur, ou Il n’y aura plus d’arbres . Côté discographie, Jacques Higelin sort actuellement une compilation de ses plus grands succès. Nous ret r ouvons entre autres des extraits de Bébé H 75, Caviar, Champagne pour tout le monde, Illicite, Irra d i é ou encore Aux héros de la voltige.

Nicole GARCIA Or i g i n a i r e d’Algérie, elle quitte son pays natal, et entre au Conserva t o i r e de Paris. Elle en sort en 1967 avec un prix de comédie moderne, joue quelques pièces avant de renoncer prov i s o i r ement à l’écran pour passer une licence de philosophie. Elle revient au théâtre en 1973, joue Brecht, Musset, Tch e k h o v , Corne i l l e , Sh a k e s p e a r e, tandis que s’amorcent en même temps, grâce à Bertand Tav e rn i e r , ses vrais débuts au cinéma dans Que la fête commence, en 1974. Elle trouve alors ses rôles les plus marquants dans Du e l l e de Jacques Rivette en 1975, et dans Le Cavaleur de Philippe de Broca, en 1980, qui lui vaut le César du meilleur second rôle. La même année, Alain Resnais et Claude Lelouch la font définitivement connaître au grand public avec Mon Oncle d’Amérique et Les Uns et les Autres . Suivront des premiers rôles dans des films tels que Les Mots pour le di r e de José Pinheiro, en 1983, Péril en la demeure de Michel Deville (1984), ou en c o r e Mo r t un dimanche de pluie de Joël Santoni (1986). Quinze août est son premier court métrage... et aussi sa prem i è r e promesse en tant que réalisatrice. Une promesse qu’elle tiendra avec la réalisation d’un Un week-end sur deux en 1989, Le Fils préféré en 1993 et enfin Place Ven d ô m e , son de r nier long métrage avec Catherine Deneuve, Emmanuelle Seigner et Jean-Pierre Bacri, qui sortira au printemps dans les salles de cinéma.

Marie GILLAIN Révélée par Mon père ce héros (1991), où elle forme avec Gérard Depardieu un couple très réussi, Marie Gillain tourne ensuite dans un long métrage de Marian Ha n d w e r k e r , intitulé Ma r i e pour lequel elle obtient le Prix d’interprétation féminine au Festival de Paris en 1992. Elle tourne ensuite sous la direction de Bertrand Tav e r nier dans L’A p p â t en 1994 ; elle obtient pour son interprétation, le Prix Romy Schneider et une nomination pour le César du meilleur Espoir. Elle poursuit sa carri è r e cinématographique en s’illustrant brillamment dans le film des frères Taviani, inspiré du roman de Goethe, Les Affinités électives (1995) et dans Un Air si pur d’ Y ves Angelo en 1996. On la ret r ouve également au théâtre dans Le Journal d’Anne Franck, qui obtient une nomination aux Molières 1995. Philippe De Broca la met en scène en 1997 au côté de Daniel Auteuil dans la nouvelle adaptation du Bo s s u .

Isabella FERRARI D’origine italienne, Isabella débute au cinéma en obtenant un petit rôle dans Sa p o r e di Mare de Carlo Vanzina (1992), ce film qui est un énorme succès en Italie lui permet une reconnaissance publique très rapide. Elle poursuit une brillante ca rr i è r e en Italie et est couronnée en 1994 à la Mostra de Venise pour son interprétation dans Le Roman d’un jeune pauvre d’ E t t o r e Scola. En 1996, Alexandre Arcady l’engage pour son film K où elle joue aux côtés de Patrick Bruel, le rôle d’une jeune berlinoise en quête de vérité.

Géraldine PAILHAS Géraldine Pailhas débute au cinéma en 1990 dans La Neige et le feu, un long métrage de Claude Pinoteau ; elle tourne ensuite aux côtés d’Yves Montand et d’Olivier Martinez dans IP 5 de Jean-Jacques Beinex. On la rem a r que ensuite dans Les Arca n d i e r s de Manuel Sanchez (1991) et La Folie Douce de F. Jardin (1993). Elle obtient en 1994 un rôle aux côtés de Marlon Brando et Johnny Deep dans la comédie de J. Leven, Don Juan De Marco . Viennent ensuite Le Garçu de Maurice Pialat avec Gérard Depardieu (1995) et la comédie de Philippe Harel Le s Ra n d o n n e u r s (1 9 9 6 ) .