Ronnie Bird “Ronnie Bird”
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ROCK PHILIPPE MANŒUVRE PRESENTE FRAN ÇAIS De JOHNNY à BB BRUNES 111 ALBUMS ESSENTIELS # 1964 JOHNNY HALLYDAY “JOHNNY, REVIENS ! LES ROCKS LES PLUS TERRIBLES” l’été 1964, avant de partir sous les du genre. Joey Greco, soliste recruté à New Johnny ! Un indispensable salut au maître, drapeaux, Johnny Hallyday relève York comme son camarade bassiste, Ralph Gene Vincent, est rendu avec “Franckie et le défi que lui a lancé son copain et Di Pietro, mène le jeu. Le rythmique Claude Johnny”. Hallyday n’a jamais fait mystère rival Eddy Mitchell qui a présenté, Djaoui, de Marseille, et le pianiste suisse de son admiration pour Presley et rentre A en octobre 1963, un album Marc Hemmler étaient déjà présents à dans “My Baby Left Me” (“Tu me quittes”) incandescent, In London, voué à douze l’époque des Golden Stars, le précédent avec un naturel sidérant. Il retrouve trois classiques du rock’n’roll. Montrer que l’on est groupe de Johnny. Le batteur anglais, morceaux qui figuraient déjà à son répertoire toujours un pur rocker constitue pour les deux Bobbie Clarke, s’est fait connaître au sein en 1959. “(Let Me Be Your) Teddy Bear” hommes une question d’honneur, de fidélité à des Playboys de Vince Taylor. Son jeu avait alors été adapté en “Ton petit ours un engagement tacite. D’ailleurs, en parlant spectaculaire ne craint pas la flamboyance en peluche”, supplique d’un dominé à sa de véritable profession de foi, celui qui a rédigé des solos de guitare ni la puissance de la voix. maîtresse. La mouture de 1964, “Celui que les notes au verso de la pochette a bien saisi tu préfères”, est plus sage. “Party” (“Oh ! la dimension religieuse du projet (le texte Une large place est laissée aux morceaux de Laisse-la partir”) était également interprété est signé Johnny, mais on soupçonne Lee, Little Richard et de Chuck Berry. En français, cinq ans auparavant, ainsi que “Ready son cousin par alliance, d’en être l’auteur). “Forty Days” donne “Rien que huit jours” Teddy” (“Belle”). Même si d’autres versions et gagne en urgence. “Johnny, reviens !” peuvent faire référence (on songe à Presley Un album aussi glorieux se doit d’arriver sous (“Johnny B. Goode”) fait allusion au départ mais également à Vince Taylor), il s’agit une pochette ad hoc. Celle-ci est épatante, avec pour l’armée. L’introduction à la Berry, si évidemment d’un original du génial Little une photo en plongée, du balcon de l’Olympia, caractéristique, fait démarrer le disque sur Richard, tout comme “Sally” (Long Tall montrant Johnny poussant un cri primal, les chapeaux de roues. Les paroles de “Au Sally”). Les soufflants – Jean Tosan au saxo un bras tendu vers le public. Il est vêtu d’un rythme et au blues” (“Roll Over Beethoven”) et Yvan Jullien à la trompette – sont d’une ensemble en jean dont les revers au pantalon, sont moins drôles que celles de “Repose totale discrétion, à peine remarqués au cours découvrant des bottes noires, donnent le ton Beethoven” par Mitchell. (Et pourtant, il de “Lucille”, qui doit plus aux frères Everly américain et fifties qui convient. Le nom du appert, quelques décennies plus tard, qu’elles qu’à son compositeur, Little Richard. chanteur n’est pas mentionné, pas la peine… sont également dues à Monsieur Eddy !) Laissant derrière lui cette bombe sonique, En revanche celui du groupe l’est, et pour une “Ô Carole” (“Carol”) fonctionne à merveille, le rocker part faire son service. Une mise bonne raison : c’est vraiment le disque d’une comme un boulet de canon. Le texte imaginé au vert (kaki) qui lui laisse le temps de équipe soudée, en osmose. Alors qu’Eddy est par la jeune Manou Roblin, responsable de composer les musiques de Johnny chante allé enregistrer à Londres avec des musiciens presque toutes les adaptations, colle avec la Hallyday, autre très beau disque, digne du cru, Johnny reste à Paris, fin avril-début musique et Johnny se régale : Ô Carol/ Ne me successeur des Rocks les plus terribles. mai 1964 (six jours en tout) au studio Philips regarde pas comme ça ! La fulgurante version JEAN-WILLIAM THOURY du boulevard Blanqui, et s’entoure des des Stones, sur le premier album, est sortie en Showmen qui l’ont si bien accompagné lors avril 1964, quelques jours avant ces séances… de sa récente série de concerts parisiens – ce En revanche, leur “Susie Q” paraîtra dont témoigne Olympia 64, autre classique plusieurs mois après la “Susie Lou” de 002 1964 RONNIE BIRD “RONNIE BIRD” vec un peu d’expérience, on peut C’est une forme de justice, l’authenticité des Kingsmen, de Zoot Money et des Standells. sans trop se tromper juger un album finit par payer… Si les arrangements sont « Don’t Bring Me Down » des Pretty Things se à sa pochette. Ce n’est pas une brillants, c’est en grande partie grâce à un mue en « Tu perds ton temps » sans rien provocation mais une réalité, et le travailleur émigré, le guitariste noir américain perdre de sa sauvagerie. Plus intéressé par la ARonnie Bird peut servir de parfait Mickey Baker qui, en studio, a déjà joué valeur intrinsèque des morceaux de référence exemple. D’abord, la coupe de cheveux. pour Screaming Jay Hawkins, Ray Charles, que par leur placement dans le top, Ronnie Toujours une indication capitale ! Ici, la les Drifters, entre de nombreux autres tout aborde des thèmes relativement obscurs tels frange lissée sur les sourcils annonce sans aussi prestigieux. La voix de Ronnie se fond « Find My Way Back Home » des Nashville ambiguïté le fan de Brian Jones. Le petit pull dans l’accompagnement, ce qui n’est pas Teens (« Tu perds ton temps ») ; « Black en shetland sur la chemise à rayures blanches sans rappeler le parti pris de certains Night » d’Arthur Alexander (« Tout seul ») ; et roses trahit le Parisien dans le coup, style groupes anglais de cette époque, « Sporting Life » de Brownie McGhee (« Ma bande du Drug. La pose devant un store et l’effet est enthousiasmant. vie s’enfuit »)… Même internationalement, vénitien indique une exigence d’esthète. « Come On Back » est désormais plus célèbre Le regard par en dessous comme la cigarette Le site américain allmusic.com définit Ronnie en français (« Où va-t-elle ? ») que par les sont des marques d’insolence… Conclusion ? Bird, né Ronald Méhu en 1946, comme The Hollies ! Mickey Baker apporte deux Nous sommes en présence d’un rocker best 60’s French rock singer. Pas moins. Cette compositions, « Je ne mens pas » et « On moderne et élégant. La manière dont son nom accolade est probablement en grande partie s’aime en secret » qu’agrémentent des est imprimé, en grosses lettres noires, rappelle due à un excellent niveau général ; d’une interventions de guitare fulgurantes sur tempo le verso du premier Lp des Stones, qui sont chanson à l’autre, la qualité et l’énergie sont survolté. En ce qui concerne les textes, l’équipe ainsi confirmés dans le rôle de référents. constantes. La voix, juste et bien en place, se reste performante en s’appuyant sur Claude Pourtant, aussi parlant soit-il, le décryptage double parfois elle-même. Elle ne dramatise Righi, un auteur qui a parfaitement saisi les du recto ne prépare qu’imparfaitement pas. Même dans les blues, quand les paroles règles du jeu. De même que les lecteurs de au choc que provoque la découverte sont naturellement plus tristes, Ronnie sait Disco-Revue, le magazine français qui le du contenu, sa ferveur, son intensité ! rester en retrait, sans froideur mais avec une soutient à bloc, de même Ronnie garde une distanciation chic, ne se départant jamais tendresse pour le rock des pionniers et salue Ronnie Bird a beau se présenter comme un d’une distinction vraie, l’une de ses avec une sincérité indubitable la mémoire de artiste solo, sa manière est celle d’un chanteur caractéristiques principales. Il est plus Buddy Holly par « Adieu à un ami », de groupe. Ses orchestrations ne s’écartent pas musicien que comédien. Nourri de rock anglo- judicieusement placé juste après une version de la formule magique guitare-basse-batterie, saxon, il interprète à sa manière des airs de « Love’s Made a Fool Of You » (« L’amour avec comme épices quelques interventions importés. Aux inévitables Stones, il emprunte nous rend fou »). Le tout forme un album vif, d’orgue, de piano ou d’harmonica. Cette « The Last Time » (« Elle m’attend ») et cohérent, fluide, intelligent, équilibré et discipline garantit un son uni, reconnaissable « Down Home Girl » (« Pour être à toi »), smart… Un album stylé ! La pochette ne d’une plage à l’autre. C’est aussi, de surcroît, qu’avait créé Alvin Robinson. Comme eux mentait pas : nous sommes en présence d’un un passeport pour l’éternité puisque, comme il fasciné par James Brown, il chante « Je rocker moderne et élégant. a été constaté à maintes reprises, la simplicité voudrais dire » d’après « I’ll Go Crazy », JEAN-WILLIAM THOURY est la meilleure arme pour affronter les ans. également aux répertoires des Moody Blues, 005 1968 SERGEGAINSBOURG “INITIALS B.B.” et album est la réunion de trois super omniprésent. En matière de rock stricto sensu, « Initials B.B. ». La chanson est enregistrée 45 tours. En janvier 1966, Gainsbourg l’artiste n’ira jamais aussi loin qu’avec le à Londres avec l’aide d’Art Greenslade. quitte définitivement les styles rive frénétique « Shu ba du ba loo ba » ! Un reportage télévisé d’époque montre gauche, jazz et typique pour s’adonner Gainsbourg en studio, travaillant sur la C à la musique beat qui a permis Trop occupé ailleurs, notamment par la musique.