LE MONDE ÉCONOMIE

MARDI 28 NOVEMBRE 2000

BOUSSOLE FOCUS LES RENDEZ-VOUS DE L’EMPLOI ET DU MANAGEMENT Les préventions occidentales b Un chômeur a une probabilité de décès 2,3 fois plus 2,1 millions. Le nombre d’étudiants, retardent l’entrée de la Chine dans en 1996, dans les dix pays d’Europe centrale forte qu’un actif, à diplôme, groupe socioprofessionnel, l’Organisation mondiale du commerce. et orientale, où la chute du communisme statut matrimonial et âge égaux, révèle une étude Le degré réel de libéralisation de l’Insee (page VIII) a ouvert en grand les portes de Emplois des des services, b De plus en plus nombreux dans femmes étrangères Droits de douane l’enseignement supérieur. Les pays qui AGENTS chinois pour en particulier le tertiaire, les étrangers restent D'ENTRETIEN... les biens industriels devraient prochainement entrer dans en % des circuits de les salariés les plus vulnérables EMPLOYÉES 24,6 l’Union européenne résistent bien, pour en France (page IX) DE MAISON...... OFFRES D’EMPLOI distribution, reste le moment, à la fuite des cerveaux ASSISTANTES De la page X a 9,4 une inconnue MATERNELLES. (page VI) à la page XXIV Le principe ACTUELS EN 2005 (page V) Vache folle, OGM... Le principe de précaution fait une Sécurité alimentaire : entrée désordonnée dans les règlements nationaux et internationaux la grande pagaille juridique ! ans le doute, abstiens- qui prévoient que « l’absence de cer- vernent cette instance. Elle s’est Un marché jusqu’ici en bonne santé toi. » Aujourd’hui, la titude scientifique due à l’insuffisance heurtée à de fortes réticences de la maxime a fait long feu et des informations et connaissances part des Etats-Unis, mais aussi des D l’incertitude n’endigue scientifiques pertinentes (…) n’empê- pays du Sud qui y voient un moyen plus l’action. Poussés par leurs opi- che pas [un pays] de prendre une de bloquer leurs exportations. Le nions publiques, les gouvernements décision concernant l’importation, débat a été reporté à plus tard. Car UNE PRODUCTION LARGEMENTRÉPANDUE prennent de plus en plus des mesu- pour éviter ou réduire au minimum si le principe de précaution consti- LES PRINCIPAUX CHEPTELS BOVINS res conservatoires dans le domaine ces effets défavorables potentiels ». tue un progrès en matière de santé au 1er janvier 1999 en millions de têtes de la santé ou de l’environnement, La bataille continue de se jouer publique, sa mise en œuvre est sujet- INDE 215 même en l’absence de preuves suffi- sur la scène internationale au sein te à controverse. de précaution BRÉSIL 163 CHINE 107 santes ou en présence d’analyses de la commission du Codex alimen- Dans leur rapport sur la question, ÉTATS-UNIS 99 contradictoires. L’affaire de la vache tarius. Cette organisation multilaté- remis au Premier ministre en novem- UNION EUROPÉENNE 82 folle ou le débat sur les organismes rale, placée sous l’égide de l’Organi- bre 1999, Philippe Kourilsky, profes- ARGENTINE 55 ETHIOPIE 36 génétiquement modifiés (OGM) en sation pour l’alimentation et l’agri- seur au Collège de France, et Gene- SOUDAN 35 sont l’illustration. culture des Nations unies (FAO) et viève Viney, professeur à l’universi- MEXIQUE 30 Au nom du principe de précau- de l’Organisation mondiale de la té Paris-I-Panthéon-Sorbonne, insis- RUSSIE 28 tion, la France et l’Union européen- santé (OMS), élabore les normes tent sur la qualité de l’expertise, qui COLOMBIE 28 AUSTRALIE 26 ne ont pris des décisions radicales internationales en matière de sécu- doit être scientifique et technique BANGLADESH 23 mais parfois contradictoires. Ainsi rité alimentaire. C’est sur son exper- d’une part, économique et sociale FRANCE 20 Lionel Jospin a décrété, à la tise que s’appuie l’Organisation de l’autre. Car les arbitrages faits au mi-novembre, la suspension tempo- mondiale du commerce (OMC) en nom du principe de précaution doi- raire des farines animales. Mais il cas de conflits commerciaux met- vent l’être en connaissance de cau- n’a pas été suivi par le conseil des tant en jeu des questions alimen- se. Le but étant d’éviter « l’écueil UN COMMERCE TRÈS CONCENTRÉ ministres de l’agriculture de l’Union taires. d’une démission générale devant tou- PRINCIPAUX PRINCIPAUX européenne le 21 novembre à Réunis en avril 2000 à Paris, les te prise de risque », mais aussi un gas- EXPORTATEURS IMPORTATEURS Bruxelles. membres du Codex ont débattu du pillage de l’argent public au nom hors échanges intracommunautaires C’est également au nom de ce principe de précaution, l’Union euro- d’un risque non avéré. en milliers de têtes pour 1999 principe que les Quinze maintien- péenne voulant le faire admettre au

AUSTRALIE 1220 ÉTATS-UNIS 1368 nent un embargo sur la viande de rang des principes généraux qui gou- Martine Laronche a ÉTATS-UNIS 1071 JAPON 972 bœuf aux hormones en provenance UE 15 666RUSSIE 500 des Etats-Unis, de même qu’un BRÉSIL 485 UE 15 306 moratoire sur les cultures transgéni- CANADA 465 CANADA 250 ques. Ce qui n’a pas empêché la jus- NLLE ZÉLANDE 420 MEXIQUE 228 tice française, via le Conseil d’Etat, CORÉE ARGENTINE 340 180 d’autoriser dernièrement la culture DU SUD Jeunes diplômés, URUGUAY 15 pages 220 TAIWAN 88 et la vente de trois variétés de maïs INDE 220 EGYPTE 80 transgénique produites par la firme Cadres juniors, Expérimentés Novartis-Seeds. L’idée – devenue exigence – du principe de précaution est apparue Vous avez rendez-vous au milieu des années 80 dans les le lundi 4 décembre* questions d’environnement. Elle s’est étendue plus tard aux ques- tions sanitaires après les affaires du dans sang contaminé obligeant les pou- voirs publics à légiférer. La France s’est dotée, par la loi du 1er juillet 1998, d’un dispositif renforcé de UNE CLIENTÈLE veille sanitaire et de contrôle de la DE VOISINAGE sécurité des produits alimentaires. EXPORTATIONS Elle dissocie l’expertise du risque, avec FRANÇAISES confiée à une agence indépendante, de bovins de plus de 80 kg de la décision qui incombe aux pou- en milliers de têtes pour 1999 voirs publics. La Commission euro- péenne s’apprête à adopter un dis- “Le Monde du Net” PAYS-BAS positif similaire : elle vient d’annon- BELGIQUE cer la création d’une « autorité ali-

ALLEMAGNE mentaire européenne » et a adopté Opération spéciale 13 19 en février une communication sur le offres d’emploi : 16 principe de précaution. Mais les Etats et leurs opinions d’offres d’emplois 7 retrouvez tous les métiers 25 publiques n’ont pas forcément la PORTUGAL 984 même appréciation des risques. Le de l’internet, l’intranet, 235 principe de précaution rencontre du e-business, du beaucoup plus de succès en Europe GRÈCE qu’aux Etats-Unis, qui s’en méfient. e-commerce, du multimédia... La négociation du protocole sur la biosécurité, qui réglemente le com- * daté 5 décembre

ESPAGNE ITALIE merce des OGM, illustre ces cliva- ges. L’Union européenne et les pays en développement ont finalement Infographie : Le Monde - Sources : CFCE/FAO/USDA/CFCE/Douanes imposé leur vision dans les textes Demandez notre supplément www.lemonde.fr 56e ANNÉE – Nº 17369 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MARDI 28 NOVEMBRE 2000 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

2002 vu par Lionel Jospin George W. Bush, président virtuel b a Le premier ministre Le candidat républicain est déclaré vainqueur en Floride avec 537 voix d’avance sur 6 millions souhaite inverser b Ce résultat lui donne les 271 grands électeurs nécessaires pour devenir président des Etats-Unis l’ordre des élections b Il compose son gouvernement b Al Gore conteste et saisit la Cour suprême DIX-NEUF JOURS après le scru- préparons à servir en qualité de pro- tin du 7 novembre, la bataille pour chain président » des Etats-Unis, a e Placer la désignation du 43 président amé- a-t-il dit. Il a annoncé qu’il confiait à ricain continue. Tôt dans la matinée son candidat pour la vice-présiden- la présidentielle du lundi 27 novembre, les autorités ce, Richard Cheney, le soin de com- AFP de Floride ont déclaré le républicain poser son gouvernement, indiquant avant les législatives George W. Bush vainqueur dans cet d’ores et déjà qu’il donnait le poste CLIMAT Etat, ce qui lui donne, théorique- de secrétaire général de la Maison lui paraît ment, la victoire au niveau national. Blanche à un ancien secrétaire aux Mais le camp du vice-président transports, Andrew Card. L’échec plus « cohérent » démocrate, Albert Gore, a immédia- Par la voix de son porte-parole, tement contesté ce résultat et porté Joe Lieberman, candidat à la vice- a le conflit devant la Cour suprême présidence, le camp démocrate a de La Haye Martine Aubry des Etats-Unis. refusé de reconnaître sa défaite. Il a Les autorités de Floride ont saisi la Cour suprême, faisant valoir Le vice-premier ministre britannique, prépare annoncé que M. Bush l’emportait que tous les suffrages dans certains John Prescott (photo), a rejeté, diman- par 537 voix (sur près de 6 millions), des comtés contestés en Floride che 26 novembre, la responsabilité de le projet du PS qui lui permettent de s’attribuer les n’avaient pas encore été recomptés. l’échec du sommet de La Haye sur la 25 grands électeurs de l’Etat. Avec Dans un entretien au New York ministre française de l’environnement, a ce résultat, le candidat républicain Times, M. Gore a indiqué qu’il s’esti- Les patrons dispose de 271 grands électeurs, soit merait définitivement lié par la déci- Dominique Voynet. Les participants à un de plus que la majorité requise sion de la Cour. Celle-ci, que les cette conférence de l’ONU sur les dénoncent pour être déclaré vainqueur du scru- républicains avaient également sai- moyens de lutter contre les gaz à effet tin présidentiel. M. Bush a saisi l’oc- sie, a quelques semaines pour se pro- de serre s’étaient séparés la veille sans le « laxisme » budgétaire casion pour se présenter comme le noncer. La Constitution impose au être parvenus à un accord, notamment gagnant : « L’élection était serrée , Congrès de proclamer le résultat de du gouvernement mais ce soir, après plusieurs décomp- l’élection le 6 janvier. du fait de l’obstruction de la délégation tes y compris manuels, c’est avec hon- des Etats-Unis. Lire pages 6, 7, 8 et 22 neur et humilité (…) que nous nous Lire page 2 p. 4 et notre éditorial p. 20 Incendies en Corse : Quand les robots à deux pattes feront la vaisselle sans casser les assiettes DU STADE ANIMAL, le robot de compa- pesant quarante-trois kilos, il est doté des tâches ménagères. Pourtant, Yoshihiro Fujita, le coupable idéal gnie passe à l’« erectus ». Après avoir créé un mêmes fonctions que celui de Sony, mais le ingénieur chez NEC, confie à l’agence Associa- quadrupède, Aibo, le chien-robot en acier, constructeur automobile compte y ajouter la ted Press que faire la vaisselle est une tâche si UNE HISTOIRE de chasse au Sony a lancé un prototype d’androïde qui se capacité de reconnaître la voix et d’identifier délicate qu’il faudra encore une décennie de a sanglier se trouve au cœur tient debout sur ses jambes, danse le para- les visages. recherches pour que les androïdes manipulent de l’enquête sur le vaste incendie para (danse à la mode à Tokyo), tape du pied Le Salon Robodex 2000 (www.robodex.org) des assiettes. Ce technicien rabat-joie croit plu- REUTERS de l’été en Corse. Dominique Bur- dans un ballon de foot et marche à la vitesse de regorge de créatures mécaniques telles que le tôt à l’avenir commercial des robots domesti- sachi, rabatteur de gibier et « sim- quinze mètres à la minute. En prime, le Sony Tmsuk 04, qui ressemble à une poupée dont la ques dans le contrôle à distance des équipe- FOOTBALL ple d’esprit » de Tattone, a été mis Dream Robot (SDR-3X), haut de cinquante robe masque les roues. Son propriétaire le pilo- ments. « Le public n’acceptera pas facilement en examen pour « destruction par centimètres et pesant cinq kilos, parle avec un te à distance grâce à une télécommande dont de parler au poste de télévision ou au système incendie volontaire de biens mobi- vocabulaire limité à vingt mots. Ses formules l’écran affiche l’image captée par la caméra d’éclairage », indique-t-il. En revanche, pour- Bon cru lier et immobilier » et écroué. Pour préférées sont « Hello everybody » et « My hob- montée sur la tête du robot. Robovie, d’ATR quoi ne pas envoyer le robot de service étein- venger une moquerie subie, en by is soccer [le football] » proférées avec une Media Integration & Communication Research dre la lumière ? bordelais 1997, par le chef de sa famille, il voix de fausset. Le SDR-3X a fait ses premiers Laboratories, vise une intégration plus active Le simple divertissement a néanmoins assu- Auteurs d’un match nul (0-0) à Sedan, aurait allumé une pomme de pin, pas en public au Salon Robodex 2000, à Yoko- dans la société humaine. Muet, il communique ré le succès du robot-chien Aibo, vendu à dimanche, les Bordelais (Lassina Diabate entraînant la destruction, du 24 au hama. Casqué comme un astronaute, le proto- à l’aide de mouvements expressifs comme l’in- 45 000 exemplaires, essentiellement au Japon en photo) gardent la tête du champion- 31 août, de plus de 4 000 hectares type est équipé de capteurs tactiles dans les clinaison de la tête et rêve de gardiennage et aux Etats-Unis. Mais le succès d’Aibo relève à Vivario. A Tattone, personne ne membres, d’une caméra dans la tête, de deux avec patrouille, de ménage ou de baby-sitting. peut-être du simple engouement pour la nou- nat de France. Seul le match en retard que veut croire à cette explication, don- magnétophones disposés dans ses oreilles, Le Guard Robo de Sogo Keibi Hosho est plus veauté. L’un des propriétaires, Yoshiki Kuraki, Nantes doit jouer à Bastia, le 13 décem- née devant les gendarmes puis d’un micro à la place de la bouche et de vingt- spécialisé. Autonome, il traque les intrus, les estime qu’il ne crée pas une véritable relation bre, les prive du titre de champion niée face au juge. Pour la maire, quatre articulations. incendies, les fuites et autres dangers. Selon le émotionnelle et ne saurait remplacer un chat d’automne. Une performance, d’autant Danielle Caïtucoli, « Doumé » res- La veille, Honda avait présenté son propre président de Sony Digital Creatures Laborato- ou un chien. semble surtout au coupable idéal. prototype d’androïde, Asimo, en compagnie ry, Toshi Doi, il y aura d’ici peu de moins en que le club se trouvait en position de relé- e du président du constructeur automobile, moins de différence entre les robots qui sont Michel Alberganti gable à l’issue de la 8 journée. p. 30 et Lire page 10 Hiroyuki Yoshino. Haut d’un mètre vingt et destinés à amuser et ceux qui effectueront des avec Philippe Pons (à Tokyo) nos autres résultats sportifs p. 31-32 Torture en Algérie, France-Afrique, l’envie de vérité jurisprudence ivoirienne POUR la première fois, le gouver- res internationales, Paris commet nement de Lionel Jospin prend des une première hérésie par rapport à risques en Afrique. « Il faut sauver ce qui était, jusque-là, l’irréfragable la Côte d’Ivoire » : le mot d’ordre de « doctrine d’Abidjan »… Matignon est relayé, comme il se Avant même le 10 décembre, la doit, au Quai d’Orsay, au Trésor, à diplomatie française aura déjà tout BERTRAND JACQUOT la défense et à la coopération. entrepris pour faire taire la querelle Jamais, depuis mai 1995, les socialis- de légitimité née des conditions TRANSMUSICALES tes ne s’étaient engagés de la sorte d’accession au pouvoir de Laurent pour un pays africain. Est-ce l’épreu- Gbagbo. Régulièrement élu, mais à Soul, rap, rock PIERRE VIDAL-NAQUET ve du feu d’une « nouvelle politi- l’issue d’un scrutin tronqué dont que africaine » ? avaient été écartés tous les autres MILITANT de la première heure La mobilisation pour la Côte opposants de poids au général-pré- à Rennes contre la torture pendant la guerre d’Ivoire est exceptionnelle. Une fois sident Gueï, notamment l’ancien La programmation des Transmusicales de d’Algérie, l’historien Pierre Vidal- passé le cap des législatives du premier ministre Alassane Ouatta- Naquet s’étonne que « l’envie de 10 décembre, qui ont valeur de test ra, le nouveau chef d’Etat a dû faire Rennes, qui ont lieu du 29 novembre au vérité » soit si tardive. Pour sa pour les intentions démocratiques face à la revendication d’une nou- 2 décembre, fait cette année la part belle part, Lionel Jospin estime que les du nouveau pouvoir, quelque velle présidentielle, sans exclusive à la soul, qui, avec le rap, a su s’échapper exactions en Algérie ne relèvent 800 millions de francs seront décais- cette fois. Le refus de Laurent Gbag- du matérialisme et innover. Invités : pas d’une « repentance collective ». sés pour permettre à Abidjan bo a été expliqué par Paris aux d’éponger ses arriérés de dettes, qui « partenaires » africains et occiden- (photo, entouré des Franco-Camerounai- Lire pages 7 et 18 bloquent actuellement l’octroi de taux, aux dirigeants de ses ancien- ses les Nubians, et de Kelis, derrière), nouveaux crédits, notamment par nes colonies sur le continent mais Bilal, Angie Stone… et, pour les ama- Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, l’Agence française de développe- aussi au Nigeria, à l’Afrique du Sud, 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; teurs de rock, At The Drive-In. p. 34 Côte d'Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; ment et la Banque mondiale. C’est à l’Union européenne et aux Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Breta- un geste sans précédent depuis Nations unies. International...... 2 Aujourd’hui ...... 30 gne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; qu’Edouard Balladur, alors premier Kofi Annan ayant, lui aussi, récla- Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; France...... 6 Offres d’emplois...... 32 Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; ministre, a édicté comme règle, en mé une nouvelle présidentielle, son Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; Société...... 10 Météorologie-Jeux...... 33 mars 1993, que les pays africains envoyé spécial, Lakhdar Brahimi, a Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Régions ...... 14 Culture ...... 34 bénéficiaires de l’aide bilatérale été « briefé » au Quai d’Orsay, le Horizons ...... 16 Immobilier, annonces 36 devaient, au préalable, se mettre en 8 novembre. Entreprises...... 22 Guide culturel ...... 37 règle avec le FMI et la Banque mon- Communication...... 24 Kiosque ...... 38 diale. En consentant à la Côte d’Iv- Stephen Smith Tableau de bord ...... 26 Abonnements ...... 38 oire des fonds d’aide avant le passa- Carnet...... 29 Radio-Télévision ...... 39 ge devant les institutions financiè- Lire la suite page 20 LeMonde Job: WMQ2811--0002-0 WAS LMQ2811-2 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 36Fap: 100 No: 0266 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000

ÉTATS-UNIS A la suite de la pro- la course à la présidence des Etats-Unis. laient contester ces résultats, les quali- cision de la Cour suprême qui doit exa- clamation officielle des résultats de b LE CANDIDAT républicain est arrivé fiant d’« incomplets et inexacts ». miner, vendredi 1er décembre, un l’élection présidentielle en Floride, en tête du scrutin du 7 novembre avec b DANS UNE INTERVIEW, publiée lundi recours des républicains contestant la George W. Bush, a revendiqué di- une avance de 537 voix. Les démocrates par le New York Times, Al Gore a décla- validité de décomptes manuels effec- manche 26 novembre, la victoire dans ont immédiatement déclaré qu’ils al- ré qu’il accepterait sans conteste la dé- tués en Floride. La Floride se donne un vainqueur, mais l’Amérique est toujours sans président Les autorités électorales de Floride ont proclamé la victoire du candidat républicain, George W. Bush, à l’élection du 7 novembre avec une avance de 537 voix sur Al Gore. Les démocrates contestent ces résultats et ont annoncé qu’ils allaient, dès lundi, porter le différend auprès des tribunaux TALLAHASSEE (Floride) sir du conflit mais ne sait plus à qu’ils n’auraient pas tout à fait fini semaines. Dans une allocution pro- Puis, après avoir souligné ce qui sure où quelque 15 000 bulletins de de notre envoyée spéciale présent si elle aura matière à sta- dans les temps ; non seulement Ka- noncée depuis Austin, deux heures unissait les deux adversaires et leurs vote ont été totalement omis du dé- Au dix-neuvième jour de l’extra- tuer ; une commission électorale, therine Harris leur a refusé l’exten- à peine après la proclamation des deux partis et la nécessité d’œuvrer compte dans trois comtés, dont ordinaire duel post-électoral que se celle du comté de Palm Beach, qui a sion du délai, mais elle a finalement résultats à Tallahassee, le gouver- désormais en commun, M. Bush a 10 750 dans le seul comté de Miami- livrent Al Gore et George W. Bush travaillé nuit et jour depuis jeudi exclu les résultats partiels du comté neur du Texas a accepté, « avec hon- « respectueusement invité » M. Gore Dade où le décompte s’est abrupte- pour la Maison Blanche, la Floride pour voir tout son travail balayé de Palm Beach, communiqués à neur et humilité » la victoire en Flo- à renoncer à contester devant les ment arrêté, mercredi. s’est officiellement donné un vain- pour deux heures de retard ; des mi- 17 heures, pour retenir, à la place, les ride et la « responsabilité de se tribunaux le résultat officiel de M. Gore doit lui-même s’adresser queur, dimanche 26 novembre, en la litants républicains qui n’osent pas résultats initiaux du décompte mé- préparer » aux fonctions de pré- l’élection en Floride, ce que ses avo- à la nation lundi pour expliquer sa personne de George W. Bush, grati- célébrer leur victoire, et des mili- canique du 7 novembre. « C’est une sident des Etats-Unis. cats s’apprêtent à faire dès lundi démarche, à un moment où, après fié d’une avance de 537 voix sur tants démocrates qui ne veulent pas gifle », a commenté, épuisé, le juge matin à Tallahassee devant une juri- trois semaines, les Américains 6 millions de suffrages exprimés. admettre que la fin est proche. Burton dont la commission a finale- FATIGUÉ ET SOUCIEUX diction locale. « Ce n’est pas la meil- – dont la patience a fait l’admiration Mais l’Amérique n’a toujours pas de ment terminé le recomptage ma- Visiblement fatigué et soucieux, leure voie pour l’Amérique », a plaidé de tous les politiciens jusqu’ici – président élu : au nom du « droit de « C’EST UNE GIFLE » nuel à 19 heures, deux heures trop George W. Bush a associé à ses dé- le gouverneur du Texas. commencent peut-être à se deman- vote, simple et sacré, de tout citoyen La seule qui ait, finalement, tenu tard. clarations son coéquipier Dick Che- A Washington, M. Gore, pour sa der s’il n’est pas temps d’en finir. américain », M. Gore devait contes- son rôle sans surprise, a été la dé- Après quoi, Mme Harris a convo- ney, appelé à devenir vice-président, part, avait laissé à son candidat à la Dans sa première interview accor- ter dès lundi matin devant la justice sormais célèbre et intransigeante qué la presse dans la salle boisée du mais absent pour cause de convales- vice-présidence, Joe Lieberman, le dée depuis l’élection, que publie les résultats définitifs de l’élection Katherine Harris, secrétaire d’Etat conseil des ministres de Floride et a cence d’« une légère » attaque car- soin d’expliquer que leur équipe lundi le New York Times, le vice-pré- en Floride. de Floride dont le rôle équivaut longuement paraphé des séries de diaque (sa quatrième) la semaine n’avait pas d’autre choix que de sident justifie la poursuite des pro- « Extraordinaire » est un mot que, pour la supervision des élections à documents sous les crépitements dernière. contester ces résultats, dans la me- cédures judiciaires par un principe par une étrange coïncidence, celui de notre ministre de l’intérieur. des photographes comme s’il s’agis- démocratique essentiel selon lequel presque tous les protagonistes ont Très controversée, en raison de son sait de traités nucléaires, avant de « la volonté du peuple américain doit utilisé dimanche soir pour décrire engagement actif dans la campagne proclamer oralement le résultat offi- Prudence à la Maison Blanche non seulement s’exprimer mais aussi cette situation qui défie chaque jour de M. Bush en Floride, Mme Harris ciel de l’élection présidentielle en être entendue et respectée ». un peu plus l’histoire, la logique et la n’a pas faibli lorsque, en début Floride : 2 912 790 voix pour Dans son discours de victoire, George W. Bush a indiqué, dimanche, qu’il M. Gore, qui pourrait puiser de raison. Dimanche a encore été une d’après-midi, le président de la M. Bush, 2 912 253 voix pour avait chargé Dick Cheney de prendre contact avec l’administration Clinton nouvelles forces dans l’indignation de ces journées-clés avec rebondis- commission électorale du comté de M. Gore. « Je déclare donc que le en vue d’organiser la période de transition jusqu’à l’entrée en fonctions du de nombreux démocrates face à la sements en cascade à l’issue impré- Palm Beach, le juge Charles Burton, gouverneur Bush a gagné les 25 voix nouveau président. Il a précisé avoir nommé Andrew Card, un ancien se- décision de Mme Harris d’ignorer le visible. Cette journée s’est soldée un personnage très respecté, l’a sup- électorales en Floride nécessaires crétaire aux transports de l’administration Bush père, futur secrétaire gé- nouveau décompte de Palm Beach par un gouverneur, M. Bush, qui re- pliée de lui accorder une extension pour remporter l’élection à la prési- néral de la Maison Blanche. Mais, à Washington, la présidence Clinton n’a et à l’abandon du décompte à Mia- vendique solennellement la vic- de quelques heures du délai dans le- dence des Etats-Unis, a proclamé pas montré le même empressement. Selon un communiqué publié par la mi-Dade, cherche par ailleurs à ras- toire ; un vice-président, M. Gore, quel la commission devait avoir Mme Harris. Notre démocratie améri- Maison Blanche, l’administration Clinton a estimé qu’il n’y avait pas lieu surer ses 50 millions d’électeurs : ces qui rejette les résultats officiels à bouclé le recomptage manuel des caine a triomphé une fois de plus. » pour l’instant d’ouvrir le traditionnel bureau de transition. recours ne seront pas sans fin, pro- peine proclamés comme « inexacts bulletins litigieux, délai fixé à Triomphe est un mot que, bien Beth Newburger, un porte-parole des services généraux de l’administra- met-il, l’affaire sera résolue d’ici au et incomplets », par la voix de son 17 heures, dimanche. sûr, le camp Bush avait banni di- tion, une agence qui dispose d’un budget de 5,3 millions de dollars pour ai- 12 décembre et il ne laissera pas le coéquipier Joe Lieberman ; une Après avoir travaillé nuit et jour manche soir, tout à son affaire d’ap- der le président élu à préparer son entrée en fonctions, a estimé que, « tant contentieux aller jusqu’au Congrès. Cour suprême fédérale qui, à son depuis jeudi, les trois membres de la paraître modeste après s’être que les deux parties sont toujours en litige » devant les tribunaux, « nous esti- corps défendant, a accepté de se sai- commission se sont rendu compte comporté en vainqueur depuis trois mons que le résultat reste indécis ». Sylvie Kauffmann

Les prochaines étapes

b Lundi 27 novembre : à 9 heures les spécialistes font remarquer A Tallahassee, les frères Rodgers à la rescousse des manifestants républicains (locales), David Boies, l’avocat de qu’elle ne prend jamais moins de TALLAHASSEE (Floride) où leur candidat est clairement en tête des 17 heures ; l’un des membres de la commission M. Gore, dépose un recours 4 jours pour se prononcer. de notre envoyée spéciale voix dans le décompte national – sont nette- devait indiquer plus tard que l’attitude de la devant un tribunal local pour b Mardi 12 décembre : expiration Le lendemain de l’élection présidentielle, le ment minoritaires dans la rue, n’opposant gé- foule avait influé sur sa décision. contester les décomptes tels qu’ils du délai pour la désignation des 8 novembre au matin, Fred Rodgers, qui vit néralement qu’une présence symbolique aux Le coéquipier de M. Gore, le sénateur Joe ont été certifiés dimanche. 538 grands électeurs. dans l’Indiana, a appelé son frère dans l’Illi- centaines de manifestants républicains que Lieberman, a protesté contre les manœuvres b Mardi 28 novembre : les deux b Lundi 18 décembre : dans nois : « C’est inadmissible, ce qui est en train de l’on a vu chahuter aux abords des centres de d’« intimidation orchestrées » par le Parti répu- parties soumettent leurs chacun des Etats, les membres du se passer, s’est-il indigné. Allons à Washing- décompte manuel de West Palm Beach ou de blicain. Plusieurs manifestants ont en effet re- arguments à la Cour suprême collège électoral votent pour le ton. » Comme son frère, Fred Rodgers avait Plantation et des bâtiments officiels de Talla- connu être venus à la demande du parti local fédérale. président et le vice-président. Les voté pour George W. Bush et voyait la Floride hassee. Le leader noir Jesse Jackson a mené et Radio-Mambi, l’une des radios les plus à b Jeudi 30 novembre : réponses résultats sont transmis sous pli lui « voler » la victoire. Pragmatique, le frère a une ou deux manifestations les tout premiers droite de l’exil cubain, n’a cessé de lancer des de chacun aux arguments scellé au gouvernement fédéral. répondu : « Allons plutôt en Floride, c’est là que jours puis, rapidement accusé par la droite de appels encourageant ses auditeurs à se rendre déposés. b Mercredi 3 janvier : début de la ça se passe – et il y fait plus chaud. » tenter de provoquer « des troubles de rue » et à cet endroit. Ailleurs, les manifestants sont b Vendredi 1er décembre : nouvelle législature. Prestation de Un troisième frère fut enrôlé dans l’aventure peu soutenu par le Parti démocrate, il a dispa- transportés par autobus spéciaux. « Nous utili- audition par la Cour suprême à serment des membres du Congrès. et, dimanche 26 novembre, les frères Rodgers ru, laissant la rue aux républicains. sons les tactiques des démocrates, et ça marche. Washington des parties. La Cour b Vendredi 5 janvier : les deux en étaient à leur troisième voyage à Tallahas- Mais les démocrates n’en reviennent pas », a ex- examine l’appel du camp Bush chambres se réunissent pour la see en deux semaines – en voiture, 2000 kilo- MANŒUVRES D’INTIMIDATION pliqué un porte-parole de l’équipe Bush dans contre la décision de la Cour cérémonie de lecture de leurs mètres aller-retour à chaque trajet – pour ma- Les manifestants républicains sont aussi la presse locale. suprême de Floride autorisant les résultats. Cérémonie présidée par nifester leur colère, une pancarte à la main postés devant l’entrée de la résidence officielle Quant à la rhétorique, l’intensité est aussi décomptes manuels demandés par le vice-président : Al Gore. devant les bâtiments du gouvernement de Flo- du vice-président à Washington, avec des pan- très clairement à droite. Si M. Gore a appelé les démocrates. La date de la b Samedi 20 janvier : prestation ride. Ancien ingénieur chez Whirlpool au- cartes intimant l’ordre à Al Gore de « vider les par deux fois ses partisans à ne pas se laisser décision de la Cour est inconnue. de serment du 43e président. jourd’hui à la retraite, Fred Rodgers, soixante lieux pour Dick Cheney ». Samedi, 2 500 an- aller à des débordements verbaux, M. Bush ans, grand-père, affirme n’avoir jamais mani- ciens combattants et retraités ont défilé à Pen- s’est abstenu d’en faire autant. Le délit de « vol festé de sa vie, « mais, cette fois-ci, mon sang sacola pour Bush. Mais l’action la plus éner- d’élection » est devenu un lieu commun dans n’a fait qu’un tour ». Si jamais Al Gore finit par gique a été le coup de main du mercredi la bouche des républicains à propos du vice- remporter cette élection, « je ne l’accepterai 22 novembre à Miami où, arrivés à plusieurs président Gore ; un élu de New York dépêché à jamais comme président. Il a déshonoré l’Amé- centaines devant l’immeuble où se déroulait le Miami, John Sweeney, a accusé M. Gore de rique ». Plus que Bill Clinton ? « Plus que Clin- recomptage des voix du comté de Miami- « s’emparer de force de la présidence ». Comme ton. Cette histoire m’a encore plus indigné que le Dade, dont Al Gore espérait beaucoup, ils sont pendant la campagne, les militants républi- verdict sur l’impeachment. Clinton était un es- entrés dans le bâtiment, ont tenté de forcer cains, privés de Maison Blanche pendant huit croc sympathique, Al Gore est un escroc anti- des portes, poursuivi un responsable démo- ans et la voyant enfin à portée de bulletin de pathique. » crate local dans les couloirs et contraint la po- vote, sont plus mobilisés que les démocrates ; Depuis la nuit du 7 au 8 novembre, l’indi- lice à en escorter d’autres. Peu de temps après, mais certains craignent qu’à ce jeu-là la ré- gnation est du côté républicain. Curieuse- la commission électorale de Miami-Dade déci- conciliation soit plus difficile à mener après la ment, les démocrates de base – qui pourraient dait d’abandonner le recomptage, officielle- bataille. eux aussi s’estimer lésés par la bataille judi- ment parce qu’elle ne pensait pas pouvoir ciaire pour la Maison Blanche, dans la mesure l’achever avant l’heure limite de dimanche S. K. Les démocrates resserrent les rangs autour du vice-président

WASHINGTON autre. En saisissant la Cour su- siasme, tout comme les démocrates passé les bornes qu’ils ont réussi à de notre correspondant prême fédérale, le gouverneur du les plus choqués par l’affaire Le- renforcer notre détermination et ont Avant même l’annonce des résul- Texas a dévalué l’annonce officielle winsky avaient fait front au ouvert la porte à Al Gore pour qu’il tats de Floride, dimanche, les dé- des résultats et offert une semaine Congrès. Le sénateur démocrate qui conteste les résultats de l’élection ». mocrates avaient serré les rangs au- de répit au vice-président qui, au- avait été le plus sévère contre Bill Al Gore et son équipe ont battu tour d’Al Gore. Alors qu’il y a trement, aurait été soumis à d’in- Clinton n’était autre que Joe Lieber- le rappel de leurs partisans. Séna- encore quelques jours la stratégie tenses pressions pour jeter man, le colistier d’Al Gore, qui dé- teurs et représentants se relaient de contestation électorale et judi- l’éponge. Al Gore peut donc lancer, nonce aujourd’hui les « intimida- maintenant devant les caméras de ciaire du vice-président était mise en toute légitimité, ses avocats à tions » du Grand Old Party. télévision pour soutenir leur chef de en cause par un nombre croissant l’assaut des tribunaux pour tenter Comme l’a noté un stratège dé- file. L’ex-président Jimmy Carter a de ses amis, le parti donne désor- d’obtenir satisfaction. mocrate à propos des déclarations déclaré que le processus de vérifica- mais l’image d’être uni derrière son incendiaires du chef de la majorité tion des résultats « pourrait prendre candidat. Finis les états d’âme, le ATTAQUES HARGNEUSES républicaine à la Chambre, Dick Ar- du temps, mais ce serait du temps temps n’est plus aux hésitations ou Dans cette atmosphère hostile on mey, et de son collègue, Tom DeLay bien utilisé (...). Nous ne devons pas aux compromis. voit se rejouer le scénario du Moni- – tous deux Texans –, qui ont mena- sacrifier l’exactitude à la précipita- Paradoxalement, le vice-pré- cagate et du procès en impeach- cé de bloquer l’élection d’Al Gore tion en décidant qui les électeurs ont sident peut presque dire un grand ment de Bill Clinton il y a deux ans. s’il devait l’emporter en Floride : choisi ». Cette unité devrait tenir merci à son rival George W. Bush. Les attaques de plus en plus har- « Armey et DeLay sont actuellement tant que les caciques démocrates ne Plusieurs démocrates modérés, gneuses des républicains, qui s’ef- les meilleurs amis d’Al Gore ! » Ces sentiront pas monter chez leurs comme le sénateur de Louisiane, forcent de diaboliser Al Gore, ac- prises de position ont réussi à faire électeurs un insupportable senti- John Breaux, laissaient encore en- cusé de vouloir leur voler la taire les démocrates qui trouvent le ment de lassitude. Mais, si les juges tendre au début de la semaine der- présidence, ou les manifestations vice-président trop modéré tout de Floride ou la Cour suprême tran- nière que, si Al Gore n’arrivait pas hostiles ont eu le même effet que comme ceux qui ont jugé sa cam- chaient en faveur de George en tête dimanche, il serait temps de les appels haineux à la destitution pagne désastreuse. Selon le pré- W. Bush, nul doute que les amis du jeter l’éponge. Le parti devait gar- du président par les managers de la sident du caucus démocrate à la vice-président exigeront qu’il re- der ses chances pour l’avenir, aban- droite républicaine fin 1998 : elles Chambre, Martin Frost, « les répu- connaisse sans tarder sa défaite. donner toute attitude partisane et ont refait l’unité autour d’un candi- blicains ont fait monter les enchères, placer l’intérêt national avant tout dat qui ne suscite pas d’enthou- leur comportement a tellement dé- Patrice de Beer LeMonde Job: WMQ2811--0003-0 WAS LMQ2811-3 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 36Fap: 100 No: 0267 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 3

Les Haïtiens ont boudé Le Hezbollah libanais ravive la tension l’élection présidentielle avec Israël autour des « fermes de Chebaa » Jean-Bertrand Aristide devrait revenir Un soldat de Tsahal a été tué et deux autres blessés dans ce petit territoire revendiqué par Beyrouth au pouvoir à l’issue d’un scrutin désorganisé Un soldat israélien a été tué et deux autres bles- le Liban mais qui, avec l’accord des Nations été revendiqué par le Hezbollah libanais (pro- sés dans un attentat à la bombe au lieu-dit des unies, n’a pas été inclus dans ceux que l’armée iranien) qui, le 17 octobre, avait enlevé trois sol- et qui s’est tenu sans observateurs « fermes de Chebaa », territoire revendiqué par israélienne a évacués en mai 2000. L’attentat a dats israéliens dans cette zone.

PORT-AU- phone) et l’EDH (électricité), réqui- DÈS LA FIN du retrait israélien Une zone contestée curité » qu’Israël s’était taillée au « fermes de Chebaa » et avait en- de notre envoyé spécial sitionnés par la police et les mili- du Liban, le 24 mai, le Hezbollah Liban-sud et que l’Etat hébreu a fi- levé trois soldats israéliens. Quel- Les Haïtiens ont boudé l’élection tants du parti Lavalas, se faufilent avait averti : il demeurera sur le Tripoli ni par évacuer le 24 mai. Faute tou- ques jours plus tard, le cheikh Nas- AKAR présidentielle organisée, dimanche entre les tas d’ordures et les car- pied de guerre aussi longtemps que Mer tefois de cartes précises indiquant rallah annonçait la capture, dans 26 novembre, pour désigner le suc- casses de voitures qui obstruent la « tout » le territoire libanais n’aura Méditerranée le bornage – jamais établi – des des conditions dignes d’un roman chaussée. pas été libéré de l’occupation israé- frontières, Beyrouth n’a pu fournir, d’espionnage, d’un quatrième Is- REPORTAGE A Fort-Saint-Clair, autre quartier lienne et que « tous » les prison- LIBAN à l’appui de ses revendications, que raélien, présenté comme étant un BEKAA « Ici, nous avons voté miséreux du bas de la ville, les bu- niers libanais n’auront pas été re- des registres cadastraux jugés in- officier des services de renseigne- reaux de vote sont installés dans mis en liberté par l’Etat hébreu. Baalbeck suffisants par les Nations unies. La ment, mais qui, selon Israël, est un BEYROUTH lavalassement. une maison dont on ne sait si elle Dimanche 26 novembre, un soldat confirmation, d’abord orale, par la homme d’affaires, officier de ré- Tout le monde en ruine ou en construction. A la israélien a été tué et deux autres Syrie, des revendications liba- serve de Tsahal. Le Hezbollah exige a voté pour Titid » mi-journée, Lona Jean-Philippe, blessés par l’explosion d’une naises, a été adressée par écrit vers de les échanger avec les prisonniers qui préside les opérations, compte bombe, vraisemblablement télé- SYRIE la mi-octobre seulement aux Na- 17 votants sur 400 inscrits. Les commandée, déposée par le Hez- Saïda Jezzine DAMAS tions unies. cesseur de René Préval. L’opposi- urnes sont installées en plein soleil bollah au lieu-dit des « fermes – ou Chebaa Un ramadan de solidarité tion avait appelé la population à dans cette maison sans toit. hameaux – de Chebaa », occupé « UNE TERRE LIBANAISE » boycotter cette consultation, Seuls les bureaux de vote de Ci- par l’Etat hébreu. Tyr fermes Entretemps, pour confirmer le avec les Palestiniens qu’elle qualifie de mascarade, et té-Soleil sont animés. Cet intermi- « Cette opération souligne notre de Chebaa retrait israélien du Liban, l’ONU qui était gagnée d’avance par l’an- nable bidonville, coincé entre la choix du djihad comme seule option Tirs de missiles s’était strictement conformée à la Le mois du jeûne de ramadan a cien président Jean-Bertrand Aris- mer et la route nationale N1, de- pour la reconquête du moindre israéliens seule résolution 425 du Conseil de commencé, lundi 27 novembre, en meure un fief incontestable de tide, seul candidat de poids face à pouce de notre territoire », a indiqué ISRAËL 25 km sécurité enjoignant à Israël d’éva- Arabie saoudite – qui abrite les

quatre inconnus. Jean-Bertrand Aristide. Dreadlocks, le Hezbollah dans un communiqué. GOLAN cuer le territoire occupé en 1978. deux premiers lieux saints de l’is- Le climat de peur, à la suite de la une bouteille de rhum à la main, Israël a accusé la Syrie et l’Iran EX - "ZONE DE SÉCURITÉ" ISRAÉLIENNE Tout en admettant que leur atti- lam, la Mecque et Médine – et vague d’attentats qui ont tué deux Rodrigue Antoine interpelle un d’avoir autorisé l’attentat. L’artille- tude ne préjuge en rien de la déli- dans tous les pays arabes. Il ne de- enfants et blessé une quinzaine de journaliste : « Ici, nous avons voté rie et l’aviation israéliennes sont mitation de la frontière entre la Sy- vait commencer que mardi 28 en personnes dans les jours précédant lavalassement. Tout le monde a voté entrées en action contre des col- long sur 13 à 15 kilomètres de rie et le Liban, les Nations unies Iran, dont la population est très le scrutin, ne suffit pas à expliquer pour Titid. ». Un attroupement se lines situées à proximité de quatre large – est libanaise depuis les an- ont fait valoir que, pour ce qui les majoritairement chiite. Dans le l’abstention massive. Le 21 mai, lors forme. Ce sont les jeunes désœu- villages libanais. C’étaient les pre- nées 20 et ses terres sont pour la concerne, les fermes contestées re- calendrier musulman, les dates de du premier tour des élections légis- vrés de Cité-Soleil, ceux qu’on ap- miers bombardements du genre plupart propriétés d’habitants du levaient, en tout état de cause, de début et de fin du ramadan va- latives et municipales, les électeurs pelle ici les « chimères » et que le depuis le 24 mai. Et puis, comme il village de Chebaa qui leur fait face. la résolution 242 du Conseil de sé- rient en fonction de l’apparition s’étaient rendus en grand nombre pouvoir Lavalas utilise pour intimi- y a quelques mois encore, l’Etat hé- C’est à partir des années 50 que curité relative aux territoires oc- de la nouvelle lune. Les regards dans les bureaux de vote malgré der l’opposition. breu a porté plainte au Conseil de l’armée syrienne a commencé à s’y cupés en 1967 . seront spécialement tournés, cette une campagne électorale marquée sécurité de l’ONU. Le Liban s’ap- installer, à cause notamment de la Dès le 27 mai, le cheikh Hassan année, vers l’esplanade des Mos- par une série d’assassinats poli- MULTIPLES IRRÉGULARITÉS prêtait à faire la même chose. proximité d’Israël. C’est ce qui ex- Nasrallah, secrétaire général du quées de Jérusalem, troisième tiques. Dimanche, un seul incident Arborant des tee-shirts et des Les « fermes de Chebaa » n’ont plique le fait qu’elles ont été oc- Hezbollah libanais, avait toutefois Lieu saint de l’islam, embléma- violent a été rapporté par la police. bandeaux à l’effigie de Jean-Ber- pas la même identité pour tout le cupées par Tsahal lors de la guerre balayé ces arguments, comme au- tique du conflit de ces dernières Les rues, d’ordinaire grouillantes trand Aristide, ils se déplacent de monde. Pour Beyrouth, cette ré- israélo-arabe de 1967 et non en tant d’arguties dont sa formation semaines entre Israéliens et Pales- de monde, du bas de Port-au- bureau en bureau, fêtant la victoire gion – de quelque 24 kilomètres de 1978 comme la zone dite « de sé- n’avait que faire : « Pour nous c’est tiniens. L’accès à ce site est res- de leur héros bien avant la fin du une terre libanaise, et peu importe treint depuis le 13 octobre par les scrutin. D’ailleurs, si l’on en croit qu’elle relève de la résolution 242 ou autorités militaires israéliennes M. Préval : « Le pays les responsables de plusieurs bu- d’une quelconque résolution 5 700... qui craignent, pendant ce mois, reaux de Cité-Soleil, tous les ins- Les rencontres se multiplient Il faut que le Liban la récupère », une recrudescence des incidents. a rompu avec la tradition crits ont voté avant la mi-journée. s’était-il exclamé sous les applau- A l’école normale de Cité-Soleil, dissements de milliers de per- des coups d’Etat » plusieurs personnes dépourvues de pour tenter d’atténuer les violences sonnes. libanais toujours détenus par Is- cartes ont été autorisées à déposer Ce qui a été dit a été fait. L’in- raël, en particulier deux de ses diri- Le président René Préval a estimé, leurs bulletins dans les urnes. Dans EN DÉPIT de contacts pris pour homologue palestinien, le général cident de dimanche n’est pas le geants, Moustapha Dirani et Abdel dimanche 26 novembre, que la te- aucun bureau, ces urnes de carton tenter de réduire les violences, les Ismaël Djaber, le chef du service premier du genre. Le 17 novembre, Karim Obeid, et le militant commu- nue, à la date constitutionnelle, de n’étaient scellées. accrochages entre Palestiniens et palestinien de la « sécurité natio- un engin explosif placé sur le pas- niste Samir El Qantar. A ce jour, le l’élection présidentielle signifiait Un peu partout, les opérations armée israélienne se sont poursui- nale ». Le commandant de la ré- sage d’une patrouille israélienne Comité international de la Croix- pour Haïti une rupture « avec la tra- de vote ont été marquées par une vis, dimanche 26 novembre. Le bi- gion militaire sud, qui couvre la n’avait pas fait de blessé. Mais le Rouge n’a pu leur rendre visite. dition des coups d’Etat ». « Pour la pre- grande désorganisation et de mul- lan de la nouvelle Intifada s’est bande de Gaza, le général Yom 7 octobre, un commando du Hez- mière fois depuis le vote de la Constitu- tiples irrégularités. Aucun observa- encore aggravé : le nombre des Tov Samia, a rencontré quant à lui bollah s’était infiltré dans les Mouna Naïm tion de 1987, nous avons eu une élection teur, haïtien ou étranger, n’était vi- victimes s’élève désormais à le général Abdel Razzek Majjaida. présidentielle à la date prévue par la sible. Seuls les délégués du parti 287 morts, essentiellement des Pa- « Cette rencontre a été une perte de Constitution », s’est félicité M. Préval. Lavalas orientaient les électeurs et lestiniens. temps car Israël refuse de respecter Quelque 4 800 000 électeurs supervisaient les opérations. Un re- Le chef du Shin Beth, le service les arrangements conclus » dans le étaient appelés à élire pour cinq ans porter de Radio Ibo, une station de de sécurité intérieure israélien, passé pour mettre fin aux vio- un nouveau président haïtien ainsi la capitale, a interviewé un enfant Avraham Dichter, a rencontré di- lences, a déclaré ce dernier dans que 9 sénateurs (sur les 27), dans un de treize ans qui a pu voter sans manche au Caire le chef du service un communiqué. scrutin boycotté par l’opposition. encombre. de sécurité préventive palesti- Samedi soir, le ministre israélien Alors que les résultats ne devraient Alors que le porte-parole du nienne dans la bande de Gaza, le du tourisme et ancien chef d’état- pas être connus avant le milieu de la conseil électoral annonçait dans colonel Mohammad Dahlan, a major, Amnon Lipkin-Shahak, semaine, M. Préval s’est refusé à l’après-midi « une participation rapporté lundi la radio publique avait rencontré le président pales- commenter la forte abstention massive », les journalistes haïtiens israélienne. Les deux hauts res- tinien Yasser Arafat. MM. Barak et constatée, notamment dans la capi- n’hésitaient pas à le démentir sur ponsables « ont discuté des moyens Arafat s’étaient mis d’accord ven- tale. « Attendons la fin de l’élection les ondes en décrivant des bureaux de relancer la coopération sécuri- dredi, lors d’un entretien télépho- pour voir le taux de participation », a déserts. Peu après avoir voté, le taire » qui a complètement cessé nique, pour rouvrir les bureaux de indiqué le chef de l’Etat. En réponse à premier ministre, Jacques-Edouard depuis le déclenchement de l’Inti- liaison conjoints qu’Israël avait une question sur la situation du pays, Alexis, reconnaissait que la partici- fada le 29 septembre. Par ailleurs, décidé de fermer la veille après un il a déclaré que « celui qui sera élu se- pation était timide dans la capitale, des officiers supérieurs israéliens attentat contre l’un d’entre eux. ra dans l’obligation de répondre aux non sans ajouter qu’elle était et palestiniens ont examiné di- attentes du peuple ».–(AFP.) « massive » en province. Là encore, manche, lors de deux rencontres HEURTS ARMÉS les reportages des correspondants séparées, les moyens de réduire la En dépit de ces contacts, des des radios s’inscrivaient en faux tension et de reprendre le travail heurts armés se sont à nouveau Prince sont restées désertes di- contre cette affirmation. des bureaux de liaison conjoints. produits en Cisjordanie et dans la manche. La très grande majorité Votant à la mi-journée à l’école Le commandant de la région bande de Gaza, avec toutefois des Haïtiens en âge de voter sont normale située à deux pas du Palais militaire centre d’Israël, qui moins d’intensité qu’au cours de restés cloîtrés chez eux tandis que national, le président René Préval couvre la Cisjordanie, le général ces deux derniers jours. Dimanche, les adolescents transformaient les est resté prudent, préférant at- Yitzhak Eytan, a rencontré son en fin de journée, des échanges de avenues en terrains de football. tendre la fin des opérations de vote tirs et des explosions de grenades Même dans les quartiers populaires avant de se prononcer sur la parti- ont été signalés de source militaire de Carrefour ou du Bel-Air, consi- cipation et les causes de la désaf- Les résidents étrangers israélienne, en cinq points situés dérés comme des bastions « lava- fection des électeurs. Il s’est félicité en Cisjordanie et dans la bande de lassiens » acquis à Jean-Bertrand que la transmission du mandat pré- de Ramallah manifestent Gaza. Aristide, très peu d’électeurs sont sidentiel se fasse « par le vote et non Au sud de Jérusalem, l’armée is- venus accomplir leur devoir. par un coup d’Etat », affirmant que Quelque 150 résidents étran- raélienne a répliqué à la mitrail- Michel Dieudonné n’a pas fait ces élections étaient « vraiment gers d’une dizaine de nationalités leuse en direction de la localité de recette. Ce vendeur de sirops glacés libres ». Entouré de ses gardes du vivant ou travaillant à Ramallah, Beit Jala à la suite de tirs contre le avait pourtant installé sa petite car- corps américains et de 200 parti- en Cisjordanie, ont manifesté, di- quartier juif de Gilo construit sur riole à un endroit stratégique, face sans qui vociféraient « Aristide ou manche 26 novembre, pour «dé- une zone annexée de Jérusalem- au collège Le Louverturien où était la mort ! », le favori de la course plorer » la décision de différents Est. Ces tirs n’ont pas fait de bles- installé l’un des bureaux de vote de semblait soucieux en déposant son Etats et organisations internatio- sés. Carrefour. Le 21 mai, la foule bulletin de vote dans une école reli- nales de rapatrier, pour raisons L’accrochage le plus meurtrier a d’électeurs débordait de la petite gieuse de Tabarre, la commune où de sécurité, leurs employés et mis aux prises des Palestiniens et cour du collège. Ce dimanche, elle il a sa résidence. leurs citoyens « au moment même Tsahal dans le nord-ouest de la est restée vide tandis que le bloc de « Le faible taux de participation où les Palestiniens ont le plus be- Cisjordanie. Cinq activistes palesti- glace du pauvre Dieudonné fondait représente un véritable camouflet soin de services et d’une présence niens du Fatah ont été tués, di- au soleil tropical. pour l’ancien président Jean-Ber- internationale ». Se félicitant des manche soir 26 novembre, lors trand Aristide », soulignait Evans récentes critiques internationales d’une embuscade tendue par l’ar- ÉTALS DÉSERTS Paul, l’une des figures les plus en quant à l’usage de la force par les mée israélienne près du village de Au marché Tête-Bœuf, sur le vue de l’opposition, peu après la Israéliens, et stigmatisant l’atti- Habla. Une source militaire avait boulevard Jean-Jacques-Dessa- fermeture des bureaux de vote. Se- tude jugée timorée du Comité in- auparavant affirmé que plusieurs lines, c’est aussi le calme plat. Le lon l’ancien maire de Port-au- ternational de la Croix-Rouge Palestiniens avaient été tués, sans bureau de vote est installé au mi- Prince, qui lutta pour le retour de qui, selon les termes d’un tract en préciser le nombre. lieu des étals déserts. « Nous avons Jean-Bertrand Aristide au pouvoir distribué sur le parcours, «n’a Les Palestiniens ont été tués par eu plusieurs votants. Les Haïtiens après le coup d’Etat militaire de pas le courage de dire tout haut, un commando israélien alors qu’ils sont très croyants : ils doivent encore 1991 , « ce scrutin témoigne de l’im- par une déclaration solennelle de- sortaient de la zone autonome de être à l’église », explique Romain popularité du leader de Lavalas ». puis son siège de Genève, ce que ses Kalkylia, dans le nord-ouest de la Lionel, le président du bureau, en Estimant que la participation délégués disent en privé », les ma- Cisjordanie, selon la même source. consultant d’un air las le registre. n’avait pas dépassé 5 %, Evans Paul nifestants ont décidé de s’investir Le porte-parole israélien a expli- Mais il est presque midi et la plu- a appelé l’opposition à s’unir « observateurs internationaux » qué qu’« une unité militaire en opé- part des offices religieux ont pris « pour rétablir la démocratie en chargés « d’informer le monde de ration a intercepté des terroristes fin depuis longtemps. Seuls à cir- Haïti ». ce qui se passe en Palestine ». Ils armés après qu’ils eurent tiré contre culer, des véhicules des entreprises ont réclamé la fin de la colonisa- une voiture sur la route de la colonie publiques comme la Teleco (télé- Jean-Michel Caroit tion israélienne. – (Corresp.) d’Alfei Menashe ».–(AFP, Reuters.) LeMonde Job: WMQ2811--0004-0 WAS LMQ2811-4 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 11:21 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 36Fap: 100 No: 0268 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 INTERNATIONAL

Le président Khatami se plaint Climat : les Européens ont finalement refusé de son manque de pouvoir de céder aux demandes américaines TÉHÉRAN. Le président iranien, Mohamad Khatami, a déploré di- manche 26 novembre « l’insuffisance de ses prérogatives » et a demandé leur renforcement dans le cadre d’une révision constitutionnelle. «Je dois avouer qu’après trois ans et demi de présidence je me rends compte Les Quinze, qui ont échoué à se concilier les pays du Sud, proposeront un nouveau texte dans deux mois que le chef de l’Etat ne dispose pas de prérogatives suffisantes pour assu- rer ses fonctions », a souligné M. Khatami dans un discours à Téhéran, à La conférence sur le climat, qui se tenait à La Haye s’accorder sur la mise en œuvre du protocole de Kyo- montrée divisée, et n’a pas su s’allier avec les pays l’occasion d’un séminaire sur « la Constitution et les délits politiques et depuis le 13 novembre, s’est conclue samedi 25 no- to. L’Union européenne, après de multiples conces- du Sud. Elle proposera un nouveau texte avant l’en- de presse ». « Le président n’est pas capable, dans la pratique, d’empê- vembre sur un échec : les 180 pays présents n’ont pu sions, n’a pas voulu aller plus loin. Mais elle s’est trée en fonctions du nouveau président américain. cher la violation de la Constitution ou d’intervenir pour la faire appli- quer », a-t-il ajouté. « Parmi les choses importantes et structurelles que LA HAYE ont planché sur le texte présenté ceptaient qu’on chiffre cette inclu- de l’échec ». Mais les Européens, nous devons faire figure la dissipation des ambiguïtés afin que le président de notre envoyé spécial par le président de la conférence, sion, et c’est sur ce chiffre que, fi- s’ils ont refusé un accord qui aurait puisse assurer sa fonction en toute autorité et sur la base de la légalité. » Les Etats-Unis voulaient le le Néerlandais Jan Pronk, le 23 no- nalement, ils ont flanché. Un vidé le protocole de Kyoto de son Par ailleurs, lors d’un rassemblement à l’intérieur du campus, les étu- beurre, l’argent du beurre, et la vembre : un document clair, mais accord se dessinait. Mais compre- sens, n’ont pas montré la solidarité diants de l’université technique Amir-Kabir, à Téhéran, ont manifesté fille de la crémière. Ils ont fini par très déséquilibré en faveur des nant un chiffre de 50 millions de transformant ce refus en un acte dimanche leur soutien aux réformes entreprises depuis plus de trois tomber sur un bec : les Européens Etats-Unis. Il reflétait cependant la tonnes de carbone, assorti de for- politique affirmé. C’est qu’ils ans par le président Khatami et ont conspué la justice conservatrice. n’ont pu avaler de couleuvre sup- volonté des Européens de parvenir mules arithmétiques compliquées, avaient mal accordé à l’avance – (AFP.) plémentaire, et la Conférence sur à un accord avec ceux-ci. Mais à moulinées toute la nuit par les ex- leurs desiderata respectifs : le climat s’est achevée sans gloire, quel prix ? perts sur leurs calculatrices sans – La France ne disposait pas samedi 25 novembre, vers midi, à qu’on en ait une interprétation d’une expertise des puits de car- La Haye, sur un constat d’échec. CONCESSIONS MULTIPLES claire. C’était trop ; les ministres, bone capable de démonter les pro- Epreuve de force entre le pouvoir tunisien Après avoir opéré de multiples C’est cette interrogation que, mollement, vers 3 heures, ont dit positions américaines, pourtant concessions par rapport à leur tandis que la nuit maussade avan- non. D’autres discussions allaient connues sur le plan technique de- mandat initial de négociation, les çait, les ministres européens remâ- s’enchaîner pendant la matinée, puis le mois d’août. Les Allemands et la Ligue des droits de l’homme ministres européens ont estimé chaient sans cesse. Ils avaient cédé mais la messe était dite : il n’y au- reprochent aussi à la France TUNIS. Quatre semaines après la tenue de son congrès, qui avait que la limite était atteinte. Ainsi la sur la supplémentarité : l’accord rait pas de « résolution de La d’avoir mal profité de sa prési- consacré la victoire des partisans de l’autonomie vis-à-vis du pouvoir, communauté internationale ne projeté acceptait que le recours au Haye. » dence de l’Union pour organiser le la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) était parvient-elle pas à s’accorder sur la marché pour réduire les émissions Les Etats-Unis sont-ils respon- travail commun. convoquée lundi matin 27 novembre devant le juge des référés en vue façon d’appliquer le protocole de de gaz ne soit pas limité. Ils avaient sables de l’échec ? Ils n’ont opéré – L’Allemagne, très préoccupée de sa mise sous administration judiciaire, jusqu’à l’examen d’une Kyoto par lequel, en décembre cédé sur l’observance : il n’y aurait qu’une concession majeure, en du maintien de sa position préémi- plainte, fixé au 25 décembre. Cette procédure d’urgence fait suite à 1997, les pays développés s’étaient pas de sanctions financières pour n’exigeant plus des pays en déve- nente au sein du Fonds pour l’envi- une action pour l’annulation des résultats, intentée par quatre candi- engagés à réduire leurs émissions les pays qui ne respecteraient pas loppement qu’ils s’engagent à ré- ronnement mondial, a freiné le dats malheureux à la direction de l’organisation. de gaz à effet de serre. Faute de cet leurs engagements en 2010, leurs duire leurs émissions de gaz. C’est progrès des discussions avec les Cette convocation devant le juge des référés s’est produite vingt- accord, le protocole a une valeur obligations étant reportées sur la important, mais pas assez. Pour le pays du Sud sur de nouvelles aides quatre heures après les déclarations vendredi à la presse de l’avocat contraignante très relative. période suivante. ministre allemand de l’environne- financières. Du fait de ces réti- Mohktar Trifi, nouveau président de la LTDH, affirmant que la plainte Après plus de dix jours de dis- Ils avaient cédé sur les puits de ment, Jürgen Trittin, « le refus de cences, l’Europe n’a pu forger une faisait partie d’une campagne de dénigrement orchestrée par le pou- cussions infructueuses, la négoca- carbone (les forêts) : ils seraient certains pays industriels d’accorder réelle alliance avec les pays du Sud. voir et visant à la dissolution de l’organisation. Lors de cette confé- tion s’est cristallisée dans la nuit de explicitement inclus dans l’effort dans leur pays même la priorité à la – La Grande-Bretagne n’a pas rence de presse, Me Trifi était entouré des anciens présidents de la vendredi à samedi. Les diplomates de réduction des émissions. Ils ac- protection du climat est à l’origine assez joué le jeu collectif et a fré- Ligue et opposants Moncef Marzouki et Mohamed Charfi. quemment tenté de négocier di- rectement avec les Etats-Unis. Elle DÉPÊCHES a par ailleurs considéré que le dia- a ÉMIRATS ARABES UNIS : le président de la fédération des Emi- logue avec les pays du Sud était se- rats arabes unis, cheikh Zayed bin Sultan al-Nahyane, quatre-vingt- Une nuit de discussions autour d’ une formule arithmétique condaire par rapport à la négocia- deux ans, a regagné, dimanche 26 novembre en fin de soirée, Abou IL Y A DE L’EAU dans le gaz à effet de serre chez De retour en coordination européenne, Anglais tion transatlantique. Dhabi, dont il est l’émir. Cheikh Zayed avait été hospitalisé pendant les Européens : dimanche 26 novembre, John Pres- et Français ont présenté le texte à leurs collègues, Le protocole de Kyoto a-t-il un plus de quatre mois aux Etats-Unis pour subir une transplantation ré- cott, vice-premier ministre britannique, a jugé Do- vers 3 heures, M. Prescott le défendant vigoureuse- avenir ? Mme Voynet, qui parlait en nale. – (AFP.) minique Voynet responsable de l’échec : «Mme Voy- ment. La décision était difficile à prendre, du fait, tant que présidente du Conseil des a AZERBAÏDJAN : Bakou, la capitale azerbaïdjanaise, a été rava- net a dit qu’elle était épuisée et qu’elle ne comprenait notamment, de la complexité de la formule de cal- ministres européens, rappelle que gée samedi 25 novembre par un séisme qui a fait 26 morts et près de pas le détail [des propositions], et puis elle a refusé cul. M. Trittin et Mme Voynet ont soutenu cette pro- « la règle de cette négociation est le 300 blessés, selon un bilan du ministère de la santé. Par ailleurs, une de l’accepter. » La ministre française de l’environne- position, mais les autres pays, notamment la Suède, consensus : mettre d’accord tous ces vingtaine de personnes ont succombé à un infarctus dans les moments ment a répondu, dans l’après-midi à Paris, que la Finlande et l’Espagne, l’ont refusée. La réunion pays est un tour de force. » Jugeant qui ont suivi le séisme. Des débris d’immeubles jonchaient, dimanche, « John Prescott perd ses nerfs, perd son sang-froid, ce s’est arrêtée, et M. Pronk constatait peu après le que, malgré tout, les discussions les rues de Bakou, où l’électricité et le gaz ont été coupés dans plu- n’est pas bien ». blocage. de La Haye ont permis de clarifier sieurs quartiers. Les coupures de gaz ont provoqué dimanche soir une Selon nos sources, les choses se sont passées ain- Les Européens se sont ensuite de nouveau réunis, les enjeux, elle a dit que l’Europe explosion dans un immeuble, faisant au moins un mort. – (AFP.) si : dans la nuit de vendredi à samedi, M. Prescott et mais en l’absence de M. Prescott, et M. Trittin pro- proposerait un nouveau texte d’ici a GUINÉE-BISSAU : les forces de sécurité ont arrêté plusieurs offi- un expert britannique, MM. Loy et Sandalow, chefs posait un texte accordant 20 millions de tonnes aux deux mois, soit avant la date de ciers et des opposants politiques, mais le général Ansumane Mané, de la délégation américaine, et, pour la délégation Etats-Unis. Ceux-ci le refusaient, tentaient une der- prise en fonctions de la nouvelle ancien chef de la junte qui s’était autoproclamé chef des armées, est française, Mme Tubiana, conseillère de M. Jospin, se nière contre-proposition, mais l’heure avait tourné, administration américaine. Celle-ci toujours en fuite, apprend-on de source gouvernementale. Quatre diri- sont réunis en petit comité. Les négociateurs sont de nombreux ministres étaient partis, Mme Voynet sera-t-elle intéressée ? Faudra-t-il geants d’opposition au moins ont été arrêtés et d’autres sont recher- convenus d’une proposition sur les puits : les Etats- n’estimait plus avoir un mandat européen pour né- tout reprendre à zéro ? Ou tout chés pour complot présumé avec le général Mané. – (Reuters, AFP.) Unis pourraient défalquer 50 millions de tonnes de gocier. M. Pronk enregistrait l’échec. abandonner ? a CÔTE D’IVOIRE : l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié leurs engagements au titre des forêts. Une formule pourrait revenir de son exil parisien dans un proche avenir, a-t-on ap- arithmétique accompagnait le texte. H. K. Hervé Kempf pris dimanche 26 novembre de source proche de son parti, le Parti dé- mocratique de Côte Ivoire - Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA). Henri Konan Bédié, dont la candidature avait été rejetée en même temps que celle d’Alassane Ouattara à l’élection présiden- Derrière le débat sur le climat, la rivalité de deux modèles technologiques tielle, vit en exil en France depuis décembre 1999, après que la junte militaire dirigée par le général Robert Gueï eut pris le pouvoir. – (AFP.) L’ÉCHEC des négociations sur échec s’explique par la nature de Car si le citoyen des Etats-Unis est Les Etats-Unis ont une image le climat laisse un goût amer à la question sous-jacente : quelle le premier émetteur au monde de d’avance technologique du fait de ceux qui sont conscients de l’im- structure technologique façonne- gaz à effet de serre (20 tonnes de leur maîtrise de l’informatique, portance de l’enjeu : modérer au- ra l’économie globalisée ? Deux CO2 par an, contre 10 par Alle- mais ils sont en retard si l’on éva- Nouveau sommet sur la guerre tant que possible la violence avec conceptions s’opposent. Aux mand et 2,30 par Chinois), ce re- lue le progrès technologique glo- Etats-Unis, on juge qu’Internet et cord ne témoigne pas d’une ineffi- bal par la capacité à maîtriser ses en République démocratique du Congo ANALYSE la « nouvelle économie », c’est-à- cacité énergétique : quand on consommations d’énergie. Autre- Champions économiques, dire un hybride de finance, d’in- raisonne en tonnes de CO2 par ment dit, l’avancée américaine en MAPUTO. Le président Laurent-Désiré Kabila devait participer lundi formatique et de génétique, per- unité de produit national brut, un matière d’Internet se réalise au 27 novembre, à Maputo, à un nouveau sommet de chefs d’Etat afri- les Etats-Unis restent mettra de faire face aux dérègle- Américain est beaucoup moins prix d’une inefficacité écologique. cains sur la guerre dans l’ex-Zaïre, a annoncé dimanche le gouverne- de mauvais élèves de ments environnementaux polluant que son partenaire Quant aux Européens, leur posi- ment de Kinshasa. Les présidents mozambicain, Joachim Chissano, et l’efficacité écologique prévisibles. En Europe, on estime chinois : 0,77 tonne de CO2 pour tion diplomatique sur le climat sud-africain, Thabo Mbeki, ainsi que les représentants de six pays im- que la structure technologique, et 90 dollars de PNB, quand un découle de leur sobriété énergé- pliqués dans le conflit en RDC, étaient attendus à cette réunion. d’abord énergétique, de la vie so- Chinois émet 3,54 tonnes de CO2 tique relative : elle les éloigne Baptisé « Maputo II », ce nouveau sommet est présenté comme une laquelle la transformation des ciale doit être préventivement pour produire le même revenu moins que les Américains des pays réunion de suivi d’un premier sommet qui avait rassemblé le 16 octo- conditions de la biosphère induite modifiée pour y parer. (selon les statistiques de l’Agence du Sud émergents, sans pour au- bre dans la capitale mozambicaine la plupart des pays engagés dans la par le changement climatique va Cette divergence découle des internationale de l’énergie). tant minorer leur potentiel guerre en RDC. – (AFP.) frapper l’humanité. Mais cet modes actuels de consommation. Les Etats-Unis jugent donc que technologique. Cette situation de- ce n’est pas leur mode de vie (jau- vrait, s’ils parvenaient à montrer gé à l’aune de l’émission de gaz un front réellement uni, les favori- carbonique par habitant) qui est ser à tous points de vue : les ren- en cause dans l’accroissement des forcer relativement quand le prix gaz à effet de serre, mais l’ineffi- de l’énergie monte, leur permettre cacité économique du reste du une adaptation plus facile quand monde, mesurée par l’émission de la logique de réduction des émis- CO2 par unité de PNB. A les en sions de gaz à effet de serre sera croire, l’adoption de techniques vraiment enclenchée, approfondir énergétiques efficaces par les pays un dialogue avec les pays du Sud en développement permettrait à sur une base point trop inégali- ceux-ci de réduire leurs émis- taire. Et plus globalement, les sions ; dès lors, le rejet global des mettre à même d’incarner un mo- gaz par l’humanité serait stabilisé, dèle de développement écono- sans que le mode de vie américain mique, à la fois technologique- soit mis en cause ni que soit ment avancé et écologiquement compromise l’amélioration de ce- sobre. lui des pays en développement. Mais à court terme, la puissance C’est pourquoi, dans les négocia- impériale des Etats-Unis leur per- tions sur le climat, les Etats-Unis met de freiner l’effort internatio- ont défendu avec constance l’idée nal de lutte contre l’effet de serre, des marchés des permis d’émis- ce que leur inefficacité relative sions, moyen privilégié de trans- leur impose : alors qu’ils se sont férer les technologies efficaces. engagés à Kyoto, en décembre 1997, de réduire de 7 % leurs émis- LOGIQUE COHÉRENTE sions par rapport à 1990, ils ont A cette logique cohérente, les déjà dépassé ce niveau de 11 % et Européens en opposent une autre, pourraient le dépasser, sur la ten- fondée sur leur propre structure dance actuelle, de 28 % en 2010. A énergétique. Car si les Etats-Unis cette date, ils devraient donc ré- peuvent se vanter, à bon droit, duire leurs émissions de près de d’être beaucoup plus efficaces que 35 % pour respecter l’engagement la grande majorité des pays du pris en 1997. Ce chiffre paraît im- Sud, ils restent très en-deçà des possible à atteindre sans échappa- performances européennes : toire. Le champion de la nouvelle quand un Américain émet économie est un mauvais élève en 0,77 tonne de CO2 pour 90 dollars matière d’économie écologique. de PNB, le Danois, par exemple, en rejette 0,3 , l’Allemand 0,46. H. K. LeMonde Job: WMQ2811--0005-0 WAS LMQ2811-5 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 11:08 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 36Fap: 100 No: 0269 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 5

Jacques Chirac se dit favorable Néocommunistes et ultranationalistes à des élections générales au Kosovo remportent les législatives en Roumanie Le chef de l’Etat a apporté son soutien à Bernard Kouchner Le second tour du scrutin présidentiel se tiendra le 10 décembre. Le président de la République s’est prononcé pour l’or- contré le chef de la Minuk, Bernard Kouchner. A Bel- Le futur gouvernement devra convaincre ganisation dès que possible d’élections générales au grade, le président yougoslave Vojislav Kostunica a Kosovo, samedi 25 novembre à Pristina, où il a ren- proposé d’ouvrir un dialogue avec Ibrahim Rugova. la Commission européenne de sa volonté de réforme À L’ISSUE de la visite qu’il a ef- à Zagreb, où étaient réunis les diri- tunica, a affirmé dimanche qu’il BUCAREST de Roumanie avec 7,5 %, enfin le pourrait geler les relations avec fectuée samedi 25 novembre au geants de l’Union européenne et n’entendait pas « céder à des pro- de notre correspondant Parti démocrate de Petre Roman : Bruxelles. Et si le niveau de vie Kosovo, le président de la Répu- de cinq pays des Balkans, vocations qui pourraient changer la Les premières estimations des 6,6 %. La future composition du très bas des Roumains — le salaire blique, Jacques Chirac, s’est décla- M. Kouchner, dans un discours qui position internationale actuellement élections législatives et de la pré- Parlement laisse présager une al- moyen n’est que de 600 francs par ré favorable à l’organisation tranchait sur l’optimisme affiché favorable » à la Yougoslavie. Il a sidentielle qui se sont tenues di- liance entre le parti de Ion Iliescu mois — n’est pas amélioré, le mé- d’élections législatives dans la pro- par les Européens, les avait mis en renouvelé dimanche, dans un in- manche 26 novembre ont dépassé et, au choix, les libéraux ou les so- contentement social peut bénéfi- vince dès que possible l’année pro- garde en substance contre l’eu- terview à la télévision, l’appel qu’il les prévisions les plus sombres. ciaux-démocrates de Petre Ro- cier à l’extrémiste Vadim Tudor. chaine. C’est un changement dans phorie qu’a engendrée chez eux la avait lancé en fin de semaine au Selon un sondage de sortie des man. La principale force d’opposi- Dimanche soir, dès les pre- la position de la France, dont les chute de Milosevic et contre la dirigeant kosovar modéré Ibrahim urnes, Ion Iliescu, ex-président de tion sera le parti extrémiste de mières estimations, l’ambiance est dirigeants se disaient jusque-là tentation d’oublier ce qui s’est Rugova pour entamer un dialogue. la Roumanie de 1990 à 1996, a Vadim Tudor. Les chrétiens-démo- à la fête au siège du parti d’Iliescu. partisans de différer une telle passé au Kosovo par simple désir « En ce qui concerne le pouvoir dé- remporté 37 % des suffrages. Si crates, qui ont soutenu l’actuel Celui-ci, le sourire aux lèvres, consultation au Kosovo. Le sujet d’en épargner les séquelles au mocratique yougoslave, il peut se son score était prévisible, la per- président Emil Constantinescu, se vient à la rencontre des journa- est sensible à Pristina et à Bel- nouveau président yougoslave, déclarer prêt, d’un côté à respecter cée de l’extrémiste Corneliu Va- voient, avec un score de 5,7 %, ex- listes et leur annonce que « ceux grade : alors que les Kosovars ré- Vojislav Kostunica. Le chef de la absolument la résolution 1244 de dim Tudor (28 %), qui affrontera clus du futur Parlement. qui sont coupables de l’actuel dé- clament des législatives qui dé- Minuk avait de nouveau défendu l’ONU et l’accord militaro-tech- Ion Iliescu au second tour, di- sastre du pays devront répondre de- boucheront sur la formation d’un devant les Quinze l’idée de doter nique, et d’un autre côté à entamer manche 10 décembre, bouleverse INTÉGRATION EUROPÉENNE vant la loi ». Pourtant, la présiden- gouvernement, les autorités you- aussi vite que possible les Koso- un dialogue avec la KFOR et la MI- l’échiquier politique. La troisième Ces résultats représentent l’op- tielle n’est pas encore jouée. Ion goslaves, qui avaient déjà critiqué vars des responsabilités et des ins- NUK ainsi qu’avec les représentants place revient au libéral Theodor tion retenue par les 60 % de Rou- Iliescu y va avec un handicap : sept la tenue d’élections municipales titutions que leur promet la réso- des Albanais du Kosovo, ceux qui Stolojan (13 %), suivi par le pre- mains qui se sont rendus aux années de pouvoir controversées. fin octobre, sont hostiles à un nou- lution 1244 : « La tenue des sont prêts à dialoguer avec nous, mier ministre technocrate, Mugur urnes. Ils risquent de freiner le Une faiblesse que Vadim Tudor veau scrutin dans lequel elles élections générales au Kosovo l’an- ceux qui ont remporté les élections Isarescu (10 %). Petre Roman, lea- processus d’intégration euro- saura exploiter. « Les jeunes vont voient un pas supplémentaire vers née prochaine est un impératif à la locales », a déclaré M. Kostunica. der des sociaux-démocrates, n’ob- péenne et d’isoler le pays. Le futur voter pour moi », lance-t-il après une affirmation de souveraineté fois pour la démocratie et pour la M. Rugova n’avait pas encore ré- tient que 2,6 % des voix. gouvernement, dont le premier l’annonce des premiers résultats. de la province. stabilité. Nous avons besoin de ces pondu lundi matin à cette proposi- Ces résultats sont confirmés par ministre sera probablement En effet, son vivier électoral est Le chef de l’Etat français a fait élections afin qu’émergent au Koso- tion. Il est clair qu’il préfèrerait les législatives. Le Parti de la dé- Adrian Nastase, le dauphin d’Ilies- clairement d’origine urbaine et se cette déclaration après un entre- vo des interlocuteurs légitimes pour aborder ce dialogue en tant que mocratie sociale de Roumanie cu, aura une mission difficile : situe entre dix-huit et quarante- tien à Pristina avec le chef de la Belgrade et la communauté inter- chef d’un gouvernement kosovar (PDSR), de Ion Iliescu, remporte convaincre la Commission euro- quatre ans. Le match Ion Iliescu- Mission de l’ONU au Kosovo (la nationale. » plutôt qu’en tant que vainqueur 39,5 % des votes. Suivent le Parti péenne de sa volonté de réforme Vadim Tudor s’annonce déjà très Minuk), Bernard Kouchner, qui d’élections municipales. extrémiste de la Grande Rouma- et contrer l’ascension de l’extré- serré. plaide pour la mise en place rapide POPULARITÉ nie : 22 %, le Parti libéral avec 10 %, misme en Roumanie. Or tout d’institutions concrétisant l’« au- Ce pourrait être le dernier mes- Claire Tréan le Parti de la minorité hongroise échec de la réforme économique Mirel Bran tonomie » qui avait été promise sage pour le Kosovo de Bernard aux Kosovars par la communauté Kouchner, qui souhaite être bien- internationale en juin 1999, au len- tôt relevé de sa fonction malgré la demain de l’intervention de popularité dont il jouit désormais l’OTAN contre la Serbie. « Lorsque dans la province. Lors de son pas- Bernard Kouchner a proposé l’orga- sage à Pristina, Jacques Chirac lui a nisation d’élections municipales dès de nouveau rendu hommage pour l’automne, la France l’a approuvé, a le travail accompli. Au cours d’une expliqué le président de la Répu- conférence de presse, le président blique. Il a su les réaliser sans de la République, qui avait passé la drame et nous nous sommes réjouis journée au quartier général de la que ces élections aient eu pour ré- Brigade nord de la KFOR à Mitro- sultat de donner la confiance majo- vica et sur le site du poste avancé ritairement aux modérés, ce qui de Montségur, a aussi fait l’éloge nous a paru de bon augure. des soldats français. A un journa- M. Kouchner estime aujourd’hui liste qui lui demandait sa position qu’on est en mesure de tenir des sur l’indépendance du Kosovo, il a élections générales l’année pro- répondu que, pour ce qui est du chaine. J’y suis pour ma part tout à présent, sa seule référence est la fait favorable si les conditions sont résolution 1244 qui ne remet pas réunies », a-t-il poursuivi. en cause la souveraineté yougo- Bernard Kouchner avait plaidé slave sur la province : « c’est le dans ce sens quelques jours plus droit aujourd’hui ; je ne peux pas tôt à New York, devant le Conseil avoir une autre position », a-t-il dit. de sécurité de l’ONU. L’ambassa- Alors que la province connaît deur américain à l’ONU, Richard depuis quelques jours un regain de Holbrooke, lui avait alors apporté tension qui déborde sur la zone li- son soutien, en dénonçant les pays mitrophe du sud de la Serbie, le qui « traînent les pieds ». Vendredi président yougoslave Vojislav Kos- Slobodan Milosevic a été réélu à la tête du Parti socialiste serbe L’ANCIEN président yougo- ceux-ci ont élu un nouveau slave Slobodan Milosevic a été Comité directeur et adopté un réélu, samedi 25 novembre à Bel- document final. « Le SPS a avant grade, à la tête de son Parti socia- tout fait preuve d’unité à son liste (SPS), à l’issue du congrès congrès, nous avons discuté ouver- extraordinaire de cette formation tement et nous avons accepté le qui s’est déroulé à huis clos. Il a fait que nous sommes désormais ainsi marqué son retour sur la dans l’opposition », a déclaré à la scène politique en lançant des ac- presse Zivorad Igic, en marge du cusations adressées contre l’Oc- congrès. cident qui chercherait à détruire son parti. « OPTIMISME » Deux mois après son éviction M. Igic a indiqué que M. Milo- du pouvoir par l’opposition et un sevic a été accueilli, à son arrivée mois avant des élections législa- dans la salle, « comme avant, avec tives anticipées cruciales en Ser- des applaudissements ». « Il y a eu bie, M. Milosevic a repris les des critiques, l’atmosphère était ex- grandes lignes de ce qu’a été sa cellente avec beaucoup d’opti- philosophie politique pendant les misme [...] nous nous attendons à dix années de son règne, et atta- remporter beaucoup de sièges aux qué de nouveau ses adversaires élections législatives [serbes] », politiques. Affirmant que, moyen- prévues le 23 décembre, a dit nant de l’argent, les médias sont M. Igic. Parmi les membres du entre les mains des services de Comité directeur figurent le pré- renseignement, il a déclaré que sident serbe, Milan Milutinovic, « le SPS est la principale cible de l’ex-premier ministre serbe Mirko leurs attaques », selon l’agence Marjanovic, l’ex-ministre yougo- Tanjug, dont un journaliste a slave des affaires étrangères Ziva- quand même pu entrer au Centre din Jovanovic, Ivica Dacic, chef Sava où se déroule le congrès. du SPS de Belgrade, Nikola Sai- « Le principal objectif des enne- novic, un des plus proches alliés mis de notre pays est la désintégra- de M. Milosevic et Milomir Minic, tion du Parti socialiste », a ajouté l’actuel premier ministre serbe M. Milosevic, cité par Tanjug. par intérim. M. Milosevic a affirmé, toujours M. Milosevic avait fondé le SPS selon la même source, que en 1990 et le dirige depuis. Issu « d’importantes sommes d’argent du Parti communiste, le Parti so- sont distribuées pour que soient cialiste tenait en réalité son pre- acceptées la perte de l’indépen- mier congrès en tant que parti dance [de la Yougoslavie], ainsi d’opposition après des décennies que la sécession du Monténégro, de domination. L’ex-président du Kosovo et de la Voïvodine » yougoslave est inculpé de crimes (province du nord de la Serbie). de guerre par le Tribunal pénal Quelque 70 délégués sur les international (TPI). Son succes- 2 368 présents ont pris la parole seur, Vojislav Kostunica a répété lors de ce congrès qui s’était réu- qu’il avait d’autres priorités que ni sous le mot d’ordre « Nous de livrer Slobodan Milose- continuons » Outre le président, vic. – (AFP, Reuters.) 6 FRANCE LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000

PRÉSIDENTIELLE Intervenant « les Français rétablissent la cohéren- tigé le risque d’« accentuation de la soit tranchée « avant les municipa- dent de DL, Alain Madelin, cette au congrès du PS, dimanche ce de l’exécutif », c’est-à-dire que présidentialisation du régime ». Les les ». b L’OPPOSITION est également « manipulation ». Le président de 26 novembre, à Grenoble, Lionel Jos- l’élection présidentielle précède les Verts ont redit leur opposition à l’in- divisée. La présidente du RPR, Michè- l’UDF, François Bayrou, ainsi que pin a ouvert le débat sur le calendrier législatives. b À GAUCHE, le secrétai- version du calendrier. François Hol- le Alliot-Marie, a dénoncé ces « tripa- celui du RPF, Charles Pasqua, ont électoral de 2002. Il a souhaité que re national du PCF, Robert Hue, a fus- lande (PS) a souhaité que la question touillages électoraux » et le prési- approuvé l’initiative de M. Jospin. Lionel Jospin déclenche la polémique sur le calendrier électoral de 2002 Le premier ministre a estimé « légitime », dimanche 26 novembre, le débat sur l’ordre des élections législatives et présidentielle. Il souhaite inverser ces scrutins pour rétablir la « cohérence de l’exécutif ». Cette initiative provoque l’irritation du PCF et des Verts et divise la droite

TOUT est affaire de nuance. Lio- président de DL a rappelé qu’à ses mier ministre ont sonné comme pe 1, Robert Hue a estimé que cet- groupe, ce marché l’amarrerait de sur Europe 1, que si un change- nel Jospin, qui, le 19 octobre, sur yeux un président élu avant l’As- une « bonne nouvelle ». En marge te inversion serait « grave pour la la façon la plus solide à la majorité, ment du calendrier devait interve- TF1, jugeait que « toute initiative de semblée nationale serait exagéré- du conseil national du RPF, il a vie politique française ». Le secrétai- au prix d’une dépendance totale. nir « ce serait mieux » de le décider [sa] part serait interprétée de façon ment renforcé, et il a plaidé pour ajouté : « C’est un mauvais coup re national du PCF a dit sa crainte Les Verts, fervents partisans avant les élections municipales de trop étroitement politique, voire poli- l’introduction « de la proportionnel- pour Chirac. Il doit être fou de de voir se renforcer « une bipolari- d’un renforcement du pouvoir du mars 2001 « pour éviter tout débat ticienne », a cependant entrepris le » dans le mode de scrutin législa- rage. » sation qui va écarter du jeu majeur Parlement, s’étaient déjà pronon- sur la suspicion ». « Si le président d’attiser le débat sur le calendrier tif. A gauche, le premier ministre (…) toute une série de formations cés contre l’inversion du calen- de la République va dans ce sens, électoral de 2002 en souhaitant Le premier ministre savait pou- savait aussi à quoi s’attendre. Il a politiques, de candidats qui ne sont drier. De plus, comment obtenir du son inversion. « Un débat s’amorce voir trouver des alliés à droite dans donc préparé le terrain. Il a rappe- pas en situation d’être le président PS des places aux élections législati- – qui est tout sauf mineur – sur l’or- ce débat. Ils ne lui ont pas fait lé, dans son discours, combien la de la République française ».En ves si M. Jospin a déjà gagné l’élec- Un président élusif dre et le sens des élections législati- défaut. François Bayrou, qui avait « gauche plurielle » est un « choix somme, de voir laminées les candi- tion présidentielle ? Les écologis- ves et présidentielle, a déclaré le pre- été un des premiers à trouver « din- stratégique », une « orientation fon- datures de témoignage et la fonc- tes proposent donc de monnayer Publiquement, jusqu’à présent, mier ministre dans son discours go » le calendrier de 2002, estime damentale »,un« bien commun », tion tribunitienne de l’élection. l’éventuelle inversion du calendrier le président de la République a lors du congrès du Parti socialiste, « incontournable » son inversion. et combien elle reste la condition S’attendant à cette réaction, contre une dose de proportionnel- écarté l’hypothèse d’une modifica- dimanche 26 novembre. L’ordre Invité du « Grand jury RTL-Le Mon- sine qua non de la pérennité de son M. Jospin avait déjà, depuis quel- le dans le mode de scrutin législa- tion du calendrier. Lors de son actuel des élections résulte des de-LCI » (lire page 18), le président gouvernement. « Ce qui est vrai ques temps, envoyé des missi domi- tif, ce que François Hollande leur intervention à la télévision, le hasards de la vie et de la politique. de l’UDF a estimé que « le calen- depuis trois ans et demi le restera nici, notamment auprès des parle- refuse avant 2002. « Si on devait 14 juillet, il avait déclaré : « Les Nombreux sont ceux qui pensent drier tel qu’il est aujourd’hui permet pour moi dans l’avenir », a ajouté mentaires communistes, pour tes- s’orienter vers l’inversion du rythme Français n’aiment pas que l’on qu’il n’est pas cohérent. Ce qu’il à certains de rêver qu’on pourrait M. Jospin pour tenter de rassurer ter la fermeté de leur position sur et de l’ordre des élections, alors il modifie les règles du jeu avant de nous faut souhaiter, c’est que le prin- verrouiller les candidatures » mais il ses partenaires Verts et communis- le calendrier au cas où le PS s’enga- faut que ce soit dans le cadre d’un jouer. Ils soupçonnent immédiate- temps de 2002 (…) ne soit pas un a dit s’attendre à ce que Jacques tes, que sa stratégie face à M. Chi- gerait à ne pas présenter de candi- paquet qui permette de représenter ment les acteurs de vouloir tricher, printemps de la confusion et des Chirac se convertisse à l’inversion rac risque d’écraser. dat contre les trente-cinq députés justement les différentes forces politi- d’avoir des arrière-pensées politi- choix de convenance, mais un prin- du calendrier de 2002. Pour Char- Les réactions n’ont pourtant pas communistes sortants. Garantie ques » grâce à une dose de propor- ques, personnelles… Les règles du temps de la clarté. C’est pourquoi le les Pasqua aussi, les propos du pre- tardé. Dès dimanche soir, sur Euro- quasi absolue de survie pour le tionnelle, a fait valoir Dominique jeu existent, il faut les respecter. » débat qui s’engage est légitime et Voynet, lundi matin, sur France Recevant quelques journalistes, doit conduire les uns et les autres à Inter. lors d’une rencontre informelle à se déterminer le moment venu. » l’Elysée, le 15 septembre, Jacques « Initiative » ou simple contribu- Autoportrait en héritier de François Mitterrand LEVER LES SUSPICIONS Chirac s’était montré plus évasif. tion au « débat », les propos de Au Parti radical de gauche Il avait reconnu que, selon les M. Jospin ont, quoi qu’il en soit, GRENOBLE Le ton, à cet instant, a changé. Evoquant la phrase (PRG), qui voudrait inscrire dans juristes, « l’esprit de nos institu- déclenché les réactions escomp- de notre envoyée spéciale prononcée par l’ancien président, lors de ses derniers sa niche parlementaire de février tions suppose que la présidentielle tées à droite. Il a parlé sans notes, mais les mots étaient prêts, qui vœux, le 31 décembre 1994 – « de là où je serai (…), je l’organisation concomitante de la précède la législative ». Mais il ajou- Michèle Alliot-Marie a aussitôt se bousculaient pour sortir. « Etre ici, c’est d’abord évo- ne vous quitterai pas » – M. Jospin a glissé du souvenir, présidentielle et des législatives, on tait aussitôt qu’une modification pris la tête du camp de l’indigna- quer le fait qu’en 1973 [au congrès de Grenoble] j’ai été avec « droit d’inventaire », à son autoportrait en seul s’étonne de l’annonce de M. Jos- du calendrier était délicate parce tion. « Tripatouillages électoraux », choisi par François Mitterrand pour entrer au conseil digne héritier. « S’il nous regarde, s’il pouvait nous regar- pin. « Samedi (…), il ne nous en a qu’elle pouvait paraître comme « manipulation », la présidente du national du Parti socialiste », a observé Lionel Jospin. der, il se dirait peut-être que ceux qui, avec moi, ont fina- rien dit, sauf peut-être à Robert Hue. « une combine aux yeux des Fran- RPR a cherché les mots les plus On attendait un hommage convenu ; ce fut une scène lement réussi à reconstruire une force socialiste, à rebâtir Sans concertation de l’ensemble des çais ». Pressé de donner son opi- durs. « M. Jospin vient de prouver étrange, comme si le premier ministre, le regard un sous une forme élargie et rénovée l’union de la gau- partenaires, la méthode n’en est que nion sur cette question, le chef de qu’il n’est pas un homme d’Etat. peu fixe, s’adressait moins aux militants, conviés, che (…), ceux qui ont essayé de donner du crédit à l’idée plus exécrable », a déclaré au Mon- l’Etat avait esquivé : « Pour l’ins- a-t-elle déclaré à l’AFP. M. Jospin samedi 25 novembre, dans le hall de l’hôtel de ville de socialiste qui, elle, n’avait pas perdu sa vertu (…) ; que de le président du PRG, Jean- tant, je n’ai pas d’avis défavorable tente de s’en sortir par une manipu- Grenoble, qu’à lui-même. « Nous savons tous ce que ceux qui, depuis trois ans et demi, s’efforcent de bâtir… Michel Baylet. sur le sujet », avait-il lâché. lation du calendrier électoral (…). nous lui devons (…) jusqu’à la victoire en 1981 », a-t-il Alors, je me dis, s’il est là, là où il est, qui essaie d’être fidè- Il n’y a guère qu’au Mouvement M. Jospin est décidément le fils politi- continué, avant d’évoquer « l’épreuve du pouvoir, les le au message qu’il a porté ? Qui sert le mieux l’idée socia- des citoyens (MDC), dont le prési- que de François Mitterrand ». Alain moments d’exaltation (…), de division et de recul, de liste et peut-être, même, une certaine fidélité mitterran- dent, Jean-Pierre Chevènement, a dans le sens de la clarté et de la cohé- Madelin, président de DL, a lui aus- découragement et, même, les moments de rejet ». « Par- diste que ceux qui ont été capables de reconstruire ? » pris position parmi les premiers rence, on peut avoir un vote au Parle- si parlé de « manipulation électora- fois, a-t-il dit, nous nous sommes interrogés sur notre M. Jospin s’est éclipsé pour rédiger le discours dans pour l’inversion du calendrier, que ment plus unanime », a glissé le » sur France 3, dimanche soir. identité (…), sur le regard que portaient sur nous nos lequel il allait donner, le lendemain, le signal du départ l’on se réjouit du « coup » de M. Hollande. « Parce que ça arrange [M. Jospin]. concitoyens. Et cela a donné lieu à beaucoup de glose, de la campagne présidentielle. M. Jospin. Et si ça l’arrange, moi, ça me déran- sur ceux qui étaient ou n’étaient pas des fidèles de Fran- François Hollande, premier secré- Cécile Chambraud ge plutôt », a ajouté M. Madelin. Le çois Mitterrand… » P. R.-D. taire du PS, a précisé, lundi matin, et Béatrice Gurrey Les conditions juridiques et techniques d’une inversion « Nous sommes sur la bonne trajectoire… » CHACUN le reconnaît, pour le législature ; selon la loi, les élec- L’élection présidentielle, en Nous publions les principaux quer, par un a priori politique, est notre bien commun. Elle est déplorer ou s’y résoudre : tel qu’il tions législatives ont lieu dans les revanche, n’est pas régie par un extraits du discours de Lionel Jospin l’éclatement du paritarisme. Ce aussi une responsabilité parta- se présente aujourd’hui – les légis- deux mois qui précèdent, sauf système de date fixe. Depuis le prononcé à l’occasion du congrès serait une faute et je ne la commet- gée. (…) Ce choix stratégique latives précédant la présiden- dans l’hypothèse d’une dissolu- décès de Georges Pompidou, le du Parti socialiste à Grenoble, trai pas. Ne présentons pas com- essentiel, fait dans les années tielle –, le calendrier électoral de tion. Or c’est précisément la disso- 2 avril 1974, elle est mécanique- dimanche 26 novembre. me un échec ce qui est pour nous d’échec et de reflux, doit rester 2002 résulte autant du hasard que lution de 1997, un an avant le ter- ment fixée en mai. En effet, aucu- b Les un succès. pour nous, socialistes, une orienta- des règles juridiques fixées par la me normal, qui a bousculé l’ordre ne loi n’a précisé les conditions choix écono- b Salaire des fonctionnaires : tion fondamentale. Constitution et la loi électorale. En des scrutins : sauf modification, d’application de l’article 6 de la miques et En 1998, nous avons conclu un b 2002 : Au moment où les can- effet, la loi organique qui fixe la les pouvoirs de l’actuelle Assem- Constitution, qui fixe la durée du sociaux du accord fonction publique positif. didatures individuelles se multi- durée du mandat des députés pré- blée expireront le 1er avril 2002 et mandat présidentiel : sept ans gouverne- Une nouvelle négociation se pro- plient, j’imagine qu’il suffit aux cise que les pouvoirs de l’Assem- les législatives devront avoir eu depuis 1958 et jusqu’au terme de ment : Nous file. Nous souhaitons que, là aussi, socialistes de dire qu’ils régleront blée nationale expirent le 1er avril lieu dans les deux mois précé- l’actuel mandat de Jacques Chirac, sommes sur elle débouche positivement. Il cette question collectivement et de la cinquième année de chaque dents, en février ou mars. cinq ans à l’avenir, après l’approba- la bonne tra- nous faut, en même temps, mesu- selon leurs règles, au moment tion du quinquennat par le référen- VERBATIM jectoire. Nul rer le coût élevé qu’a pour les nécessaire. dum du 24 septembre. Le mandat accident extérieur, nul retourne- dépenses publiques l’augmenta- b La « relation » aux Fran- du chef de l’Etat actuellement en ment de la conjoncture ne nous tion des mesures salariales. Je sou- çais : Le gouvernement et le Parti fonction expirera donc sept ans, oblige à l’infléchir (…). Il faut sans haite que la discussion qui va s’en- socialiste se tiennent à un niveau jour pour jour, après son élection doute approfondir et enrichir gager se conclue par un compro- de confiance rarement constaté le 7 mai 1995, et l’élection prési- notre action, il faut toujours réagir mis raisonnable. après trois ans et demi d’action dentielle devra avoir eu lieu dans à l’événement imprévu, prendre b « Troisième voie » : La « troi- gouvernementale. Cette bonne le mois qui précède, au plus tôt le en compte les exigences nouvelles. sième voie », si à la mode il y a relation, faite d’une confiance rai- dimanche 7 avril pour le premier Mais ne déséquilibrons pas notre trois ans, est désormais comprise sonnable, n’était pas acquise et tour – soit un mois à peine après le marche en négligeant les réalités pour ce qu’elle est : une démarche nous l’avons conquise. Nous second tour des législatives – et au économiques. Ne freinons pas nationale, marquée par l’histoire aurions tort de croire qu’elle nous plus tard le dimanche 5 mai pour notre élan retrouvé par un retour particulière du Parti travailliste, est donnée sans examen. Parce le second tour. d’orthodoxie. (…) Nous n’avons adaptée peut-être au contexte bri- que cette relation est vivante, elle pas de raison de changer de politi- tannique marqué par le libéra- comporte des hauts et des bas. On DEUX POSSIBILITÉS que. Gardons le cap et maintenons lisme, mais guère exportable. l’a vu, les chutes peuvent être brus- La conjonction des règles juridi- l’allure. b Majorité plurielle : Cette ques. (…) Tout n’est pas toujours ques, de la dissolution de 1997 et b Pouvoir d’achat : Je n’ai majorité est une façon de renouer, possible en même temps. Tout ne de la mort de Georges Pompidou jamais opposé croissance et redis- par-delà les divisions anciennes de relève pas du gouvernement. impose donc l’ordre des scrutins tribution, emploi et pouvoir la gauche ou les tentations d’allian- Nous devons, avec les Français, de 2002. Techniquement, rien n’in- d’achat. Non seulement la crois- ce centristes d’hier, avec la vieille faire des choix. Cela suppose de terdit de l’inverser. Deux solutions sance est aujourd’hui plus forte, aspiration unitaire des forces les entendre, cela implique de les sont possibles. La première consis- mais elle est mieux partagée : la populaires. Mais, en même temps, traiter en citoyens conscients, sans terait à organiser la présidentielle masse salariale et le pouvoir cette ancienne union de la gauche manipulation, pour tenter de faire avant avril-mai 2002. Cela suppose d’achat ont augmenté, mais s’est élargie, renouvelée, transfor- vivre une démocratie éclairée et que le président de la République d’abord au service de ceux qui mée dans ses façons d’être et préserver l’avenir de notre commu- démissionne avant le terme de son retrouvent, avec un emploi, un d’agir (…). La majorité plurielle nauté nationale. mandat. La seconde solution revenu. (…) Quand le chômage consisterait à reporter les élec- recule massivement, le rapport de tions législatives après la présiden- forces sur le marché du travail se tielle. Soit de quelques semaines, modifie au profit des salariés. puisque le terme du mandat des b Unedic : Refuser pendant plu- députés est fixé au premier mardi sieurs mois d’agréer une conven- d’avril de la cinquième année de tion présentée par les gestionnai- chaque législature. Il suffirait, res du système, au risque de voir pour cela, de modifier la loi organi- éclater le paritarisme, n’était pas que. Ce qui n’impose au gouverne- très facile. Nous n’avons pas cédé ment ni l’accord du chef de l’Etat aux ultimatums, nous n’avons pas ni celui du Sénat ; la seule condi- admis que le contrat commande à tion requise serait d’obtenir l’ap- la loi, nous n’avons pas accepté un probation de cette réforme par la système de sanction obligatoire. majorité absolue des députés. Mais, puisque nos objections ont été entendues (…), nous ne ferons Gérard Courtois bien sûr pas le choix de provo- FRANCE LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 7 Le PCF réitère sa demande d’une condamnation par l’Etat de l’usage de la torture en Algérie Lionel Jospin écarte l’idée d’une commission parlementaire et privilégie le travail des historiens

CE N’EST PAS à un homme qui a politiques collectives de faire ce tra- dent à l’Etat de « reconnaître » et mémoire ? », alors que le demi-siè- « manifesté contre la torture » en vail ». S’ils évoquent ce passé dou- d’« assumer » le passé, notamment cle n’est qu’« une liste intermina- Algérie quand il était étudiant que loureux, ils doivent le faire «en à travers des « mesures de répara- ble » de violences. La tonalité n’est l’on donnera une leçon d’humanis- conscience » et « dans le respect de tion » – également réclamées par le guère différente chez François Bay- me ou que l’on imposera un acte de leur pays », a ajouté M. Jospin, MRAP. rou. « Je ne crois pas qu’une commis- repentance ! Lionel Jospin peut avant de prendre la défense des Alors que l’actuel président de la sion d’enquête, qui serait faite pour « porter une parole claire » sur cette deux millions d’appelés : «A des République ne s’est toujours pas exploiter la position de l’un contre la période et soutenir le nécessaire tra- moments décisifs pour la République exprimé sur la question, Valéry Gis- position de l’autre, soit complète- vail des historiens, mais qu’on ne contre des putschistes et des factieux, card d’Estaing a pris les devants, ment juste, a jugé le président de lui demande pas, au nom de la Fran- ils nous ont aidés à assurer la réalité samedi, sur RFI, sur un registre voi- l’UDF, dimanche, au « Grand ce, de faire acte solennel dans républicaine. » sin de celui de M. Jospin : « La Fran- Jury RTL-Le Monde-LCI ». C’est à lequel il demanderait pardon pour La réponse du PCF est venue, ce n’est pas un pays qui doit prati- l’histoire de révéler maintenant ces les crimes commis pas la France. samedi soir, de Marie-George Buf- quer perpétuellement l’humiliation choses. » Cette mise au point, le premier fet. « A l’inverse du premier ministre, et la repentance », mais qui « accep- Seul Jean-François Mattéi, prési- ministre a décidé de la faire dès j’estime qu’il est du devoir, non seule- te la responsabilité de ce qu’il a fait, dent du groupe DL de l’Assemblée, samedi 25 novembre, en arrivant ment des politiques, mais aussi du en mal et en bien ». Dans un travail pense que la demande du PCF est au congrès du PS, afin de ne pas gouvernement de condamner l’usage de mémoire, il faut « retrouver l’en- « justifiée ». Mais il redoute qu’une tuer l’effet des déclarations en de la torture pendant la guerre d’Al- semble des actions qui ont été commi- commission d’enquête ne s’oriente Le premier ministre endosse faveur d’une inversion du calen- gérie et d’aider ainsi le travail de ses, de part et d’autre », a poursuivi vers « la recherche de coupables », drier électoral de 2002 qu’il avait mémoire et de vérité », a déclaré la l’ancien chef de l’Etat. Or toutes les a-t-il précisé, dimanche, au Forum prévu de faire le lendemain, dans ministre de la jeunesse et des repentances sont « singulièrement RMC-Infonie. Il s’est déclaré plus les habits du candidat son discours de clôture. sports. unilatérales », assure-t-il, rappelant favorable à une « mission d’informa- Les crimes perpétrés au cours de que les accords d’Evian de mars tion » parlementaire, dont le carac- GRENOBLE seillers et de M. Hollande, avant de « ce conflit colonial ne relèvent pas « RECONNAÎTRE ET ASSUMER » 1962 ont été immédiatement violés tère est moins solennel et la démar- de notre envoyée spéciale les livrer à la tribune du congrès. d’un acte de repentance collective » Robert Hue est revenu à la char- par la République algérienne. che moins inquisitoriale. Ni com- Dans le TGV qui les ramène à Cela faisait plusieurs jours, indi- ni « de procédures judiciaires », ge, dimanche, sur Europe 1. La Edouard Balladur (RPR) « désap- mission ni mission, a tranché Char- Paris, dimanche soir 26 novembre, que-t-on dans son entourage, que mais « de la recherche de la vérité », mise en place d’une commission prouve », lui aussi, l’idée d’une com- les Pasqua, le même jour, au con- François Hollande rejoint Lionel Jos- le premier ministre réfléchissait à la qui relève du travail des historiens, d’enquête parlementaire n’interdit mission d’enquête parlementaire. seil national du Rassemblement pin, assis dans le compartiment voi- meilleure manière de s’inviter dans a déclaré M. Jospin. Ce mot « repen- pas de réunir une commission d’his- Dans un entretien au Journal du pour la France. « Extrêmement cho- sin avec son équipe, pour lui indi- le débat sur l’inversion du calen- tance »,ilne« l’aime pas ». Pour- toriens « large » et « ouverte »,a dimanche, l’ancien premier minis- qué » par la demande du PCF, il a quer que les radios annoncent son drier et testait, ou faisait tester les quoi mettre en place une commis- insisté le secrétaire national du tre juge que « les ex-adorateurs des jugé que le pays n’avait « aucune entrée en campagne présidentielle. réactions au sein de la majorité. La sion d’enquête parlementaire, com- PCF. Il a rappelé que les signataires régimes totalitaires ne sont pas les leçon à recevoir de la part des « Ce n’est pas ce que j’ai dit », sourit tactique ressemble à s’y méprendre me le réclament les communistes ? de l’appel des douze dans L’Huma- mieux placés pour nous faire la “porteurs de valises” ». Il a été salué le premier ministre, avant de se à celle qui a conduit à l’adoption du Les politiques « doivent s’exprimer nité du 31 octobre n’exigent pas un leçon ». Aux historiens de tra- par de longs applaudissements. replonger dans la rédaction du dis- quinquennat. Lancée par des per- librement, a-t-il répondu, mais je ne acte de repentance. Pas plus que les vailler ! Et puis la France « doit-elle cours qu’il doit prononcer, mardi sonnalités de droite – MM. Bay- pense pas que ce soit à des instances députés communistes, qui deman- être la seule à accomplir ce devoir de Jean-Michel Bezat 28 novembre, en ouverture des rou, Raymond Barre et, bien sûr, Journées annuelles d’éthique. Valéry Giscard d’Estaing –, soute- Ce n’est pas ce qu’il a dit, en effet, nue par d’autres de gauche, dont pages 4 et 5 de son long discours Jean-Pierre Chevènement et l’an- devant les socialistes réunis à Gre- cien premier ministre Michel noble, mais c’est ce qu’il savait-que- Rocard, cosignataire d’une tribune l’on-dirait-de-ce-qu’il-avait-dit. Et sur ce sujet avec le maire de Lyon c’est justement ce qu’il voulait. (Le Monde du 18 novembre), l’idée Quelques phrases qui allaient souf- de modifier le calendrier électoral fler toutes les autres, soigneuse- de 2002, pour que l’élection prési- ment manuscrites pendant les lon- dentielle précède de quelques gues heures passées à son banc de semaines celle des députés, a été militant de la Haute-Garonne, et rejetée publiquement par le chef renvoyer trois jours de débats de de l’Etat le 14 juillet. congrès à l’arrière-plan. « Un débat A « coup », « coup et demi », a s’amorce – qui est tout sauf donc répliqué M. Jospin à M. Chi- mineur – sur l’ordre et le sens des rac, en prenant ainsi le risque de élections législatives et présidentielle, signifier publiquement à l’opinion a commencé M. Jospin. L’ordre qu’entre les deux hommes la actuel des élections résulte des guerre est désormais déclarée, à hasards de la vie et de la politique. son initiative. Comme pour le quin- Nombreux sont ceux qui pensent qu’il quennat, M. Jospin fait le calcul n’est pas cohérent. Ce qu’il nous faut que le président de la République souhaiter, c’est que le printemps de sera contraint de se résoudre à 2002 – celui des grands rendez-vous démocratiques où le peuple s’expri- me et tranche – ne soit pas un prin- Un argumentaire temps de la confusion et des choix de convenance, mais un printemps de la pour « donner clarté. » Sous les applaudissements des militants, M. Jospin a poursui- aux Français vi : « C’est pourquoi le débat qui s’en- gage est légitime et doit conduire les le désir uns et les autres à se déterminer le moment venu. » de continuer Pour que les choses soient encore plus claires, le premier ministre avec nous » avait pris la peine, juste avant, de « clarifier la question de la cohabita- tion ». « Elle a résulté du choix des cette inversion des échéances. Le Français. Nous la respectons. Elle premier ministre s’est surtout n’est pas le meilleur des systèmes », convaincu qu’elle pouvait desservir a-t-il observé, avant de juger « sou- son rival, qui fonde en partie sa stra- haitable qu’à l’issue de cette période, tégie de candidat sur la nécessaire sans doute en 2002, les Français réta- union des parlementaires de droite blissent la cohérence de l’exécutif ». pour les élections législatives, au Pourquoi ici, pourquoi mainte- détriment des velléités d’autono- nant ? Il y avait certes ce congrès du mie du président de Démocratie PS qui, en dépit de l’échec d’une syn- libérale et de celui de l’UDF. M. Jos- thèse avec les minoritaires représen- pin sait, surtout, que l’image solide tés par Henri Emmanuelli et la Gau- du chef de l’Etat dans l’opinion, sa che socialiste, allait déboucher sans stratégie d’indépendance à l’égard surprise sur la réélection de M. Hol- des partis de droite, font de lui un lande et le soutien sans faille réitéré candidat dangereux à l’élection pré- au gouvernement et à son chef. Il y sidentielle, quels que soient les avait, encore, cette entrée en cam- résultats de l’opposition aux législa- pagne, à droite, d’Alain Madelin et tives, ce qui n’est pas son cas. celle, attendue, de François Bayrou, Par cette déclaration, M. Jospin invité, dimanche 26 novembre, du s’autorise donc à revêtir les habits « Grand Jury » RTL-Le Monde-LCI. du candidat et à quitter ceux, jugés Il y avait, surtout, ces trois semaines désormais trop étroits, de premier de rage contre Jacques Chirac et ministre. A Grenoble, il a esquissé, son « coup » sur l’interdiction des au-delà du bilan de trois ans et farines animales. demi de gouvernement, un argu- Alors, avec un sens poussé de l’or- mentaire de campagne pour « don- chestration, le premier ministre a ner aux Français le désir de conti- préparé sa riposte. Dès son arrivée nuer avec nous ». « Nous sommes à Grenoble, il s’est d’abord délesté sur la bonne trajectoire », a-t-il mar- de la question d’actualité sur laquel- telé, en défendant ses choix écono- le il se savait attendu – la torture en miques et sociaux et en autoprocla- Algérie – pour ne pas avoir à le faire mant « modèle politique original » dans son discours de dimanche (lire et « moderne » l’expérience qu’il ci-contre). A l’heure du déjeuner conduit depuis 1997 avec la majori- avec les dirigeants de la gauche plu- té plurielle. Il a aussi insisté sur les rielle, il a « informé », selon la for- « engagements tenus », et sur la mule d’un de ses proches, Robert nécessité de « faire des choix, avec Hue, secrétaire national du Parti les Français », ce qui « implique de communiste, de son intention les traiter en citoyens conscients, d’évoquer cette question. Dans la sans manipulation ». Une allusion à soirée, il s’est ensuite revendiqué M. Chirac ? Il ne l’a pas dit. Mais il comme le seul véritable héritier poli- savait, là aussi, que ce serait ce que tique de François Mitterrand, chacun comprendrait qu’il avait expert s’il en est des poisons de divi- dit. sion à droite (lire page 6). Puis il a testé ses phrases auprès de ses con- Pascale Robert-Diard 8 / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 FRANCE Martine Aubry va préparer le « projet » du Parti socialiste pour 2002 Le congrès du PS s’est achevé sans « synthèse » entre la majorité, réunie autour de François Hollande, et les minorités d’Henri Emmanuelli et de la Gauche socialiste, qui ont réclamé en vain une conférence sur les salaires avant le 30 juin 2001 et le rejet de la convention Unedic Le congrès du Parti socialiste s’est achevé, nent à réaliser entre elles une « synthèse ». abstention. M. Hollande a regretté « la par- assurera la coordination. Quatre réunions premier secrétaire réunira « régulière- dimanche 26 novembre, à Grenoble, sans Présenté par Vincent Peillon, le rapport de ticipation insuffisante » des militants aux du conseil national, à caractère « program- ment » un conseil des 102 premiers secrétai- que les trois motions en compétition – cel- la commission des résolutions, qui a inté- grands débats du PS, en annonçant une matique », arbitreront entre les proposi- res fédéraux. Ceux-ci doivent être élus ou les de François Hollande, d’Henri Emma- gré quelques amendements fédéraux, a été nouvelle méthode pour la préparation du tions qui auront été préalablement discu- réélus, comme lui-même, le 30 novembre, nuelli et de la Gauche socialiste – parvien- adopté par 390 voix pour, 68 contre et une « projet » pour 2002, dont Martine Aubry tées dans les fédérations. Parallèlement, le au suffrage direct des membres du PS.

GRENOBLE l’Unedic et assumant par avance oui, on discerne moins bien notre n’avons cessé de le dire, c’est non, re davantage, jugeant que l’absen- velle négociation avec tous les syn- de notre envoyé spécial le « virage de la responsabilité », capacité à honorer le refus, sauf à clairement non. » Au même ce de synthèse politique devait dis- dicats. Le refus vif de Mme Guigou, L’histoire relève plus du psycho- Julien Dray avait renchéri : considérer qu’il n’existe plus de moment, de discrets émissaires penser M. Hollande d’une synthè- sur un « ton » que lui a reproché drame, ou du bogue, que du dra- « Notre objectif à nous n’est pas liens de cause à effet. » prévenaient M. Hollande qu’une se « fonctionnelle », en prenant le député des Landes, a mis fin à me. Comme en 1997 à Brest, le con- d’apparaître comme une minorité M. Emmanuelli a porté surtout synthèse engloberait les deux toutes les sensibilités à son secréta- la quête de synthèse. Dimanche, grès du Parti socialiste s’est ache- agissante gardienne du temple. le fer sur l’Unedic, soulignant la minorités, ou ne se ferait pas. riat. Vincent Peillon, le rapporteur, vé, dimanche 26 novembre à Gre- Nous n’avons pas la volonté de contradiction du PS à exiger une Lors de la réunion de la motion Dès l’ouverture de la commis- Marc Dolez, le premier fédéral du noble, sur une absence de synthè- nous opposer les uns et les autres. majorité syndicale pour ratifier un majoritaire, M. Hollande se disait sion des résolutions, à 21 h 30, Nord, et Michel Sapin faisaient se entre la motion majoritaire de Au contraire, nous voulons gagner accord et à laisser, sans consulta- favorable à une synthèse, tout en Gauche socialiste et emmanuellis- porter à M. Emmanuelli la respon- François Hollande (72,94 %), et cel- tous ensemble. » Quelques minu- tion du Parlement, un « contrat jugeant qu’il ne faudrait pas en dra- tes se retrouvaient sur un amen- sabilité de l’échec, « son attitude les des deux minorités, la Gauche tes plus tard, M. Emmanuelli la dement demandant la réunion revenant à demander au PS de socialiste (13,28 %) et Henri Emma- jouait modeste en jugeant que d’une conférence tripartite sur les dire au gouvernement de ne pas nuelli (13,78 %). « C’est finalement « la faiblesse de la participation au Non au rôle de « vestale idéologique » revenus « avant le 30 juin 2001 ». agréer l’accord Unedic ». Alain l’honneur de chacun, a commenté vote ne permet à personne d’être « Je ne me laisse pas dicter ma poli- Vidalies reprochait à la Gauche le premier secrétaire du PS, de consi- satisfait ». François Hollande a récusé l’idée, dimanche 26 novembre, de faire tique par le PS », répliquait sèche- socialiste ses successifs change- dérer qu’une différence bien identi- jouer au PS « le rôle caricatural de la vestale idéologique à côté d’un gou- ment Elisabeth Guigou. Aussitôt, ments de pied. « Ils nous ont balla- fiée vaut mieux qu’un accord con- « NON À LA SOCIÉTÉ DE MARCHÉ » vernement confronté solitairement à l’exercice du pouvoir ». Le premier les amis de MM. Mélenchon et dés », assénait-il. fus. » Samedi, les deux minorités En même temps, le député des secrétaire a souligné que trois principes devaient guider « l’architectu- Dray abandonnaient toute idée M. Emmanuelli saluait « la bon- ont paru jouer à fronts renversés. Landes voyait dans les 27 % des re » du projet du PS pour 2002 : « l’exigence de long terme », « la nécessi- de synthèse, laissant M. Emma- ne volonté » de M. Hollande et cri- La Gauche socialiste, au départ minorités le refus d’une dérive té de penser global », la mise en œuvre de « régulations face à la préten- nuelli batailler, avec succès, sur tiquait « les lourdes réticences » réticente à une synthèse si elle sociale-libérale et d’une « dévo- tion des marchés à dicter leurs normes, leurs références et d’imposer le une loi relative à la précarité et de certaines composantes de sa n’était pas précédée par une tion à l’adaptation, ce pauvre seul critère de l’argent aux activités humaines ». sur l’intégration de la valeur ajou- majorité. Marie-Noëlle Liene- fusion entre les deux oppositions, euphémisme si largement utilisé Pour M. Hollande, il faut créer une « alliance » entre « les citoyens et tée dans l’assiette des cotisations mann expliquait que « notre parti semblait s’y résigner. Le député pour cacher l’indigence du renonce- leurs représentants ». « Il n’y a pas de pire malheur public, a-t-il ajouté, sociales. n’est pas divisé ». Sans repousser des Landes qui , durant sa campa- ment ». Sans le nommer, il s’en que lorsque la pensée dominante parvient à les opposer : quand les les offres de M. Hollande, tou- gne interne, disait rechercher la prenait vivement à Laurent citoyens se confondent avec l’opinion et quand les politiques s’éloignent BLOCAGE SUR L’UNEDIC jours prêt à faire entrer les minori- synthèse, faisait monter les enchè- Fabius, sur le registre de la moque- des citoyens, c’est toujours le marché qui gagne la partie ». « Pour affir- Sur ce dernier point, une passe taires dans son secrétariat s’ils res- res. rie : « Quand on s’offre, pendant mer l’Etat, rien de mieux que de renforcer la démocratie », a affirmé d’armes a opposé M. Fabius, qui pectent « la solidarité » et «la Devant les congressistes, Jean- l’été, la plus grande baisse d’impôts M. Hollande. « imaginait mal que dans les sec- cohérence d’ensemble », M. Emma- Luc Mélenchon avait envoyé un depuis cinquante ans, on se retrou- tions du PS on sache calculer la nuelli se définissait comme étant premier signal : « La synthèse ne se ve, l’automne venu, quelque peu valeur ajoutée », à M. Emmanuelli dans « une attente constructive » décrète pas, avait souligné le minis- dépourvu. Diminuer les recettes ne minoritaire » l’emporter sur la loi. matiser l’absence, une majorité de qui lui répliquait qu’« ils ne plus que dans « une opposition tre délégué à l’enseignement profes- facilite pas la réduction des défi- « Ce n’est pas une petite affaire », 73 % le dispensant de chercher des savaient pas davantage le faire à résolue ou systématique ». L’an- sionnel, elle se constate. Et le stylo cits : c’était déjà écrit dans l’alma- prévenait le député des Landes alliés. Les rocardiens, avec Alain Bercy ». L’objectif a été retenu cien premier secrétaire assurait ne sera pas tenu par les cent paires nach Vermot ! ». Pis encore, avant de solenniser l’enjeu : «Le Richard, prévenaient qu’une éven- pour la prochaine législature. même M. Jospin de son « sou- de mains qui seront réunies ce soir M. Emmanuelli s’en est pris, peuple de gauche nous regarde. tuelle entente ne devait pas con- « Par étapes », a fait préciser Marti- tien » et, comme M. Mélenchon la dans la commission des devant le premier ministre, au con- Une majorité syndicale qui résiste duire à un « changement de ligne à ne Aubry. veille, de son « dévouement ». “révélations”. L’arbitre est dans la cept de Lionel Jospin « Oui à l’éco- courageusement aussi, et dont il 180 degrés ». Piqués au vif par les Mais c’est sur l’Unedic que tout « Aujourd’hui comme hier, demain vie, dans la société, dans ses mouve- nomie de marché, non à la société serait inacceptable qu’elle soit désa- attaques des emmanuellistes, les a capoté, M. Emmanuelli restant comme après-demain. » ments. » S’abstenant de revenir de marché », en soulignant vouée. Nous n’avons pas droit à l’er- fabiusiens, avec Paul Quilès et opposé un agrément de l’accord et sur l’agrément de l’accord sur qu’« on voit bien ce que veut dire le reur. Pour notre part, et nous Didier Migaud, rechignaient enco- souhaitant l’ouverture d’une nou- M. N. Fronde féministe pour le nouveau conseil national Quand « Martine » se soucie du plaisir de « Laurent » GRENOBLE tes, qui roulent chacun pour une « écurie » ministériel- GRENOBLE le en dédicaçant son livre, samedi durable a besoin d'explications de de nos envoyés spéciaux le différente, Benoît Hamon, pour Martine Aubry, de notre envoyée spéciale après-midi, pendant que « Martine » fond, donc de l'action des militants. La Le petit jeu a duré jusqu’à la dernière limite, au Régis Juanico, pour Alain Richard, et Hugues Nancy, Les Leica des pros et les appareils est à la tribune. politique éphémère n'a besoin que de matin du dimanche 26 novembre, pour la présentation pour Elisabeth Guigou. jetables des militants socialistes n’at- Las ! Samedi soir, à la commission “coups”; la politique durable a besoin au congrès de la composition du conseil national, où Les grands équilibres ont été définis par les motions : tendent que trois prénoms. A la gare des résolutions, « Elisabeth » perd de priorités. La politique éphémère a « tout le monde veut aller et où personne ne vient », a iro- 149 pour M. Hollande, 28 pour Henri Emmanuelli et son sang-froid. « Je n’accepterai pas besoin de courage » : le ministre de nisé François Hollande. La veille, lorsque le premier 27 pour la Gauche socialiste. Mais il y a ensuite les sous- RÉCIT de me faire dicter ma politique par le l’économie et des finances répond secrétaire avait présenté, aux membres de la motion équilibres… au sein de la motion majoritaire. Le pre- PS !», lance-t-elle, maladroitement, à ainsi, en quelques phrases, à ses majoritaire, la liste des 149 candidats proposés où ne mier secrétaire se flatte d’avoir imposé sa méthode : le Succès divers Henri Emmanuelli, qui dénonce détracteurs des minorités, mais aus- figuraient que 30 % de femmes, il avait eu droit à une nombre d’amis de Laurent Fabius ayant été ramené de pour « Martine », l’agrément que le gouvernement si de la majorité. fronde féministe. 47 à 42 (soit 28 % de la majorité et 20,6 % du conseil « Elisabeth » s’apprête à donner sur la convention « C’est inadmissible ! », criait presque une déléguée national), la famille jospiniste a 107 places à se répartir. et « Laurent » assurance-chômage. « Je préférerais LES FICHES DE LAURENT FABIUS de l’outre-mer. « Vous nous répétez sans cesse, pour les que le désaccord avec les minoritaires Le soir, à la commission des résolu- municipales, “ça va être compliqué, il faut chasser des LES SOUHAITS DES SOUS-COURANTS se fasse sur autre chose que sur tions, il explique à Henri Emmanuelli hommes” et il n’y aurait pas 50 % de femmes au conseil M. Hollande avait préablement écouté les souhaits de Grenoble et dans le hall d’Alpex- l’Unedic », demande-t-elle plus tard. qu’il « n’est pas ici pour contrer la poli- national ? », s’insurgeait une déléguée de l’Allier. Lyne de chaque sous-courant, du pôle jospino-rocardien de po, les caméras et les micros guet- Dimanche matin, quand elle convie tique du gouvernement », et que, Cohen-Solal (Paris) renchérissait: « Il faut arriver à Pierre Moscovici et Alain Richard, appelé Socialisme tent « Martine », mais aussi « Elisa- la presse, à l’aube, pour « dédramati- pour ce qui concerne la « valeur ajou- 50 %. Ce serait le minimum que le parti sorte du congrès et démocratie, des amis de Mme Aubry, réunis dans les beth » et, pourquoi pas ?, « Lau- ser ces effets de tribune », elle sait tée », c’est une décision qui a été pri- avec une liste modèle ! » « 50 %, je crains que nous ne clubs Réformer, de ceux de Mme Guigou, de Daniel rent ». Exunt Gillot, Lebranchu, que, la veille, elle a perdu deux fois se par le ministre des finances en sachions pas faire. Peut-être dans trois ans... », avançait Vaillant et de Jean Glavany. Mais il avait prévenu que Védrine, et même Lang, Bartolone, son congrès. 1998. « Je ne comprends pas que l’on prudemment M. Hollande. Suspension de séance, chacun tente de faire passer son « petit paquet ». Richard, Moscovici, Vaillant ou Gla- Il est aussi attendu, mais son dis- revienne sur des arbitrages retenus par comptes, recomptes : au retour, avec 60 femmes, la lis- Peine perdue : l’encre de la liste des élus était à pei- vany. En les dépouillant, le 19 octo- cours surprend. « Laurent », lui, ne Lionel Jospin », lance-t-il, glacial, ses te atteint la barre des 40 %. « Je souhaite que cette-fois ne sèche, que chaque camp avançait ses pointages. bre, sur TF1, de leurs patronymes cite personne, sauf le chef du gouver- fiches de chiffres préparées à Bercy à ci soit la bonne », expliquait, un peu tendu, le premier Socialisme et démocratie s’attribue 43 sièges et en con- roturiers pour les anoblir en premier- nement : dans une syntaxe toute jos- la main. Une fois, durant ce congrès secrétaire sortant, pour qui rocardiens et fabiusiens céde 16 à Réformer, 25 à MM . Glavany et Vaillant et 7 ministrables, le chef du gouverne- pinienne, il en appelle au « courage » où il est passé en seigneur, il a croisé n’avaient pas assez joué la parité… àMme Guigou, 16 étant classés « divers » et donc reven- ment avait esquissé, un mois à l’avan- et au souci d’« explications de fond » l’ancienne ministre de l’emploi. «Je A l’arrivée, sur les 204 membres du conseil national, dicables par tous… Aussitôt MM. Glavany et Vaillant ce, le casting de Grenoble. Il a tenu nécessaires aux politiques de pense que, quand il y a des désac- figurent 79 femmes (38,7 %), moins de parlementaires faisaient savoir qu’ils n’avaient rien demandé, et des parole. demain, « autant de qualités dont cords, il vaut mieux le dire franche- et 71 nouveaux. Quelques illustres titulaires sortent, proches de Mme Aubry s’attribuaient 20 places. « C’est D’abord, « il y a Martine ». Elle est nous savons que les possède Lionel Jos- ment », lui dit « Martine », qui vient comme Jacques Delors, François Loncle et Louis dans le parti et nulle part ailleurs, a averti M. Hollande, arrivée la première, vendredi matin, pin ». « Laurent » se fait visionnaire, d’expliquer que « le progrès social ne Mexandeau. De proches collaborateurs de M. Hollan- que doivent s’organiser le débat, la réflexion et les choix. dès « potron-congrès », un jour planétaire, plus vert que les Verts – peut ni ne doit s’arrêter aux portes » de entrent, comme Stéphane Le Foll et Annick Lepetit. Et nul ne doit camper en lisière, dès lors qu’il a sa place, avant les ministres et les stars. En invente la « politique durable » et des PME. « Je suis prêt à t’aider pour Il en est de même pour Manuel Valls, chargé de la com- et toute sa place, en notre sein. » seconde classe, s’il vous plaît. A pei- « l’impératif écologique ». « Deux con- ton travail », répond « Laurent » munication de M. Jospin à Matignon, ou pour trois ne le pied posé sur le quai, la nouvel- ceptions de la politique sont donc face magnanime. « Notre projet… », anciens présidents du Mouvement des jeunes socialis- Béatrice Gurrey et Michel Noblecourt le Aubry de Lille a volé de petit déjeu- à face, la politique éphémère et la poli- reprend-elle, soudain un peu lasse. ner en petit déjeuner de presse. D’un tique durable. La politique éphémère groupe à l’autre, elle évoque « ce pro- n'a besoin que de slogans ; la politique Ariane Chemin jet, notre projet, pas mon projet », qu’elle va porter « avec François Hol- lande » pour le Parti socialiste jus- qu’en 2004. Elle explique et répète qu’elle ne devient « pas la numéro deux du PS ». L’heure venue de tester sa popula- rité, alors qu’elle approche de la tri- bune, la voilà victime d’une mauvai- se chute. Acte manqué : elle en rit elle-même pendant que son tibia la lance : « Un jour comme ça ! » « Mar- tine » vérifie, dans son miroir, qu’elle est bien la plus applaudie. 35 heures, droit de vote des étrangers aux élec- tions municipales, taxe Tobin, les jeu- nes socialistes font la claque. Ils conti- nuent quand elle se demande pour- quoi, « y compris parmi nous », cer- tains « boudent leur plaisir », et récla- ment plus de souplesse pour l’appli- cation des 35 heures dans les PME... « Martine » a pensé à « Laurent », mais n’a pas parlé d’« Elisabeth » « Elisabeth », elle, a eu la faiblesse, quelques heures plus tôt, de citer «la ténacité » de « Martine » sur… le sujet où on l’attendait le moins : l’Eu- rope sociale. A « Laurent », elle expli- que que la baisse des impôts «ne peut pas être un objectif en soi ».A l’applaudimètre, elle a perdu. L’an- cienne ministre de la justice se conso- FRANCE LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 9 Deux élections cantonales partielles Charles Pasqua tente de remettre en marche HAUTE-SAVOIE (Annecy-centre) (second tour). I., 9 282 ; V., 1 999 ; A., 78,46 % ; E., 1 910. Jean-Luc Rigaut, UDF, 1 202 (62,93 %)… ÉLU le RPF en vue de l’élection présidentielle Thierry Billet, Verts, 708 (37,07 %). [Largement en tête à l’issue du premier tour, Jean-Luc Rigaut, adjoint au maire d’Anne- cy, l’emporte facilement sur son adversaire, Thierry Billet, candidat de la gauche. Déjà fai- La direction du mouvement est confiée à des fidèles des Hauts-de-Seine ble au premier tour (22 %), le taux de participation chute encore de 1,5 point. 19 novembre 2000 : I, 9 282 ; V., 2 042 ; A., 78,00 % ; E., 1 988 ; Jean-Luc Rigaut, UDF, 842 Désireux de prendre « un peu de hauteur » pour 26 novembre, la nouvelle direction du RPF. Il a tion ». Le RPF est déterminé à faire assez large- (42,35 %) ; Thierry Billet, Verts, 518 (26,06 %) ; Laurent Rosain, RPF, 163 (8,20 %) ; Jacques mieux se consacrer à sa campagne présidentiel- assuré à cette occasion qu’il ira « jusqu’au bout ment l’impasse sur les élections municipales et Vassieux, FN, 124 (6,24 %) ; Marie-Christine Montastier, MNR, 116 (5,84 %) ; Thierry Tissot- le, Charles Pasqua a présenté, dimanche de son combat contre les tenants de la cohabita- hésite toujours sur la conduite à tenir à Paris. Dupont, ind., 110 (5,53 %) ; Jean-Pierre Matjan, PCF, 73 (3,67 %) ; Maxime Muller, div., 42 (2,11 %). APRÈS le départ de Philippe de Seine du RPR, secrétaire générale. sommes pas du même camp ».Le d’autorité, jeudi 23 novembre, de 22 mars 1998 : I, 9 375 ; V., 3 770 ; A., 59,79 % ; E., 3 436 ; Yvette Martinet, UDF-FD, Villiers et la mise à l’écart des L’avocat personnel de M. Pasqua, président du RPF a toutefois tem- soutenir à Lyon les listes UDF- adj. m., 1 954 (56,87 %) ; Laurent Bouvier, PS, 1 482 (43,13 %).] tenants d’une ouverture aux répu- Edgard Vincensini, devient tréso- porisé. Cette réunion du conseil RPR présentées par le sénateur blicains de gauche, voici donc le rier, en remplacement d’Edouard national devait, initialement, être Michel Mercier. Il balance tou- CORRÈZE RPF « en état de marche ».Du Lacroix, son directeur de cabinet, consacrée à la préparation des élec- jours, en revanche, à Paris entre (Lubersac) (premier tour) moins, Charles Pasqua l’a-t-il assu- qui se chargera du financement de tions municipales. Elle a en fait été son amitié pour le maire sortant, .I., 6 148 ; V., 4 089 ; A., 33,49 % ; E., 3 900. Jean-Pierre Decaie, div. d., ré, dimanche 26 novembre, devant la campagne présidentielle. Exit, transformée en une sorte de sémi- Jean Tiberi, et son penchant pour 2 087 (53,51 %)… ÉLU le conseil national de son mouve- en revanche, l’un de ses principaux naire de formation sur les effets son ancien compère de la lutte Jean-Michel Reillier, PS, 1 436 (36,82 %) ; Dominique Grador, PCF, ment. conseillers politiques, William Abit- pervers de la mondialisation, les anti-Maastricht, Philippe Séguin. 260 (6,67 %) ; Bernard Pinato, FN, 117 (3 %). A quelques jours du début de sa bol, député européen, même si enjeux européens, la sécurité, la La décision a donc été renvoyée à [Le net succès de Jean-Pierre Decaie (div. droite) dès le premier tour est une surprise. tournée de candidat à l’élection celui-ci demeure, provisoirement, justice, l’unité de la République. Le plus tard. Son père, Jean Decaie (RPR), décédé le 5 octobre après avoir été conseiller général pendant présidentielle – tradition gaulliste membre du bureau national. RPF s’apprête à présenter ses pro- A ceux qui doutent de sa déter- trente ans, ne l’avait emporté au second tour qu’avec vingt voix d’avance sur Jean- Michel oblige – en Guyane et aux Antilles, Visant ce dernier et ceux de ses pres listes dans dix-huit villes – à mination, M. Pasqua a aussi assuré Reillier (PS) en 1994. Alors que, à gauche comme à droite, ce scrutin était considéré comme le président du RPF veut prendre amis, minoritaires, qui demeurent ce jour – de plus de trente mille que celle-ci était « totale » pour un test en vue des cantonales de mars 2001, le résultat est rassurant pour la majorité dépar- « un peu de hauteur ». Il laisse partisans d’un rassemblement habitants, parmi lesquelles Bor- mener campagne « contre les tementale RPR-UDF qui soutenait M. Decaie : si elle avait perdu ce siège, elle aurait été à la donc les clefs à une nouvelle direc- ouvert aux « républicains des deux deaux, Amiens, Cannes, Lille et tenants de la cohabitation », à com- merci du gain de trois cantonales par la gauche. L’élection du maire de Lubersac est en tion composée notamment de plu- rives », M. Pasqua a conseillé à la Toulon. mencer par Jacques Chirac, qu’il même temps un revers pour François Hollande, député de la circonscription, qui a choyé ce sieurs de ses collaborateurs du con- nouvelle direction de ne pas tient pour « responsable de l’efface- canton depuis deux ans. Mais elle est surtout un échec pour le PCF, dont le score est pres- seil général des Hauts-de-Seine et « tenir compte de l’amitié, ni des « AUCUN ACCORD NATIONAL » ment de la France dans le magma que divisé par deux par rapport à celui de 1994, tandis que le candidat du PS maintient à du groupe de l’Europe des nations services rendus ». Mais, a prévenu M. Pasqua, «il européen ». « Quelle que soit mon peu près son résultat du premier tour d’il y a six ans. qu’il préside au Parlement de Stras- Pour mieux expliciter son pro- n’y aura aucun accord national sur amitié pour le président de la Répu- 20 mars 1994 : I, 6 438 ; V., 4 857 ; A., 24,56 % ; E., 4 545 ; Jean Decaie, RPR, 2 154 bourg. Jean-Jacques Guillet, dépu- pos, il a mis les choses au point : les municipales » avec les autres blique, j’irai jusqu’au bout de mon (47,39 %) ; Jean-Michel Reillier, PS, 1 691 (37,21 %) ; Julien Chastanet, PCF, 518 (11,40 %) ; té des Hauts-de-Seine, est promu « J’ai de l’estime pour Jean-Pierre partis de droite et « le mouvement combat. Je ne transigerai avec per- Francis Ducreux, FN, 182 (4,00 %).] vice-président, Isabelle Caullery, Chevènement, mais il est à gauche. ne sera pas engagé au plan natio- sonne », a assuré l’ancien ministre. ancienne secrétaire départementa- Il est englué avec le Parti socialiste nal » dans la prochaine campagne. le de la fédération des Hauts-de- et il n’en sortira jamais. Nous ne Le président du RPF a décidé Jean-Louis Saux La droite se déchire Le Parti radical souhaite l’organisation de primaires au sein de l’UDF au Conseil de Paris LE CANDIDAT DU RPR à la Mairie de Paris, Philippe Séguin, a inau- UN DE PLUS. Dans un entretien au Figarodu avait lui-même réclamée, M. Balladur affirme l’opposition. « En disparaissant, on ferait un fan- guré, samedi 25 novembre, les locaux de sa permanence, rue du Mont- 25 novembre, le maire de Paris, Jean Tiberi que « les choses bougent dans le bon sens ». Inter- tastique cadeau à la gauche en lui laissant le radi- Cenis, dans le 18e arrondissement, en appelant la droite à jouer « col- (RPR), a annoncé qu’il se joignait à l’appel rogé sur les probables candidatures de François calisme », a plaidé Thierry Cornillet, vice-prési- lectif ». « Si nous savons oublier les différends, les suspicions, rien ne signé par 364 parlementaires de droite pour Bayrou (UDF) et d’Alain Madelin (DL) à l’élec- dent du conseil régional de Rhône-Alpes. Tout pourra nous arrêter », a-t-il estimé. Les divisions du camp RPR devai- « l’union de l’opposition » (Le Monde du tion présidentielle, le député de Paris les juge en plaidant en faveur de la création, «au ent, pourtant, encore s’étaler au grand jour et la droite se déchirer, lun- 25 novembre). « La pluralité des candidatures « légitimes », tout en estimant que la discussion niveau local », d’une « confédération UDF-RPR- di 27 novembre, au Conseil de Paris, à l’occasion d’un débat sur le sta- n’est pas un obstacle à l’union pour peu que cette sur cette élection est « très prématurée ». « Un DL », le président du Parti radical, François tut de la capitale. Maître de l’ordre du jour, le maire de Paris, Jean pluralité soit gérée dans un souci de l’intérêt col- certain foisonnement est sans doute inévitable. Loos, a affirmé en marge du congrès qu’à ce Tiberi, avait décidé de maintenir cette discussion réclamée par la gau- lectif », souligne M. Tiberi, qui a été exclu du Puis viendra le temps de la décantation », ajou- jour « l’opposition n’est pas incarnée par un lea- che, contre l’avis des élus RPR qui soutiennent M. Séguin et souhai- RPR. te-t-il. der reconnu et incontesté ». « Nous sommes natu- tent que cette question soit débattue hors les murs de l’Hôtel de Ville. Dans un entretien au Journal du dimanche du rellement dans l’UDF, nous y restons. Mais nous 26 novembre, l’ancien premier ministre UN « CADEAU À LA GAUCHE » souhaitons que l’UDF organise des primaires DÉPÊCHES Edouard Balladur (RPR) se déclare « plutôt Jaloux d’une autonomie préservée à l’aube pour que les adhérents puissent se prononcer, grâ- a SANTÉ : le projet de loi sur la modernisation du système de san- agréablement surpris » par cette pétition et assu- de son centenaire, le Parti radical, qui tenait à ce à des procédures internes, pour [la désigna- té, qui devait initialement être adopté au printemps dernier, n’est pas re que, « de toute façon, on sera obligé d’arri- Lyon son 101e congrès, samedi 25 et dimanche tion d’un candidat] à l’élection présidentielle. » encore entièrement bouclé, a indiqué, samedi 25 novembre, la secré- ver » à la fusion des partis de droite. Soulignant 26 novembre, a écarté toute idée de fusion au taire d’Etat à la santé Dominique Gillot. Le texte va encore faire l’ob- que le texte de l’appel « constitue un progrès », sein de l’UDF – dont il est l’une des composan- J.-B. de M. jet « d’un important travail interministériel qui doit s’achever dans les même s’il « va moins loin » que la fusion qu’il tes –, et plus encore avec les autres partis de (avec Sophie Landrin à Lyon) semaines qui viennent », a ajouté Mme Gillot. 10 / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 b SOCIÉTÉ

INCENDIES Pendant une semai- ampleur en Haute-Corse. b UNE d’esprit » âgé de 68 ans a été mis en me de pin avec un briquet pour met- environ 790 mises à feu relevant d’in- ne, du 24 au 31 août, le feu a ravagé SIDÉRANTE histoire de chasse au san- examen pour « destruction par incen- tre le feu, avant de se rétracter. A Tat- fractions. La gendarmerie a mis en près de 4 000 hectares de la forêt de glier, qui remonte à 1997, a mis les die volontaire de biens mobiliers et tone, sa famille fait corps et procla- place une cellule exclusivement Vivario. Il faut remonter à 1943 pour policiers sur la piste de Dominique immobiliers » et écroué. b IL AVAIT me son innocence. b CHAQUE consacrée à la lutte contre les incen- trouver un incendie d’une telle Bursachi. Le 11 octobre, ce « simple d’abord avoué avoir allumé une pom- ANNÉE, la Haute-Corse enregistre dies d’origine criminelle, « Feucrim ». En Corse, une histoire de chasse au sanglier au cœur du plus vaste incendie de l’été Du 24 au 31 août, près de 4 000 hectares de la forêt de Vivario (Haute-Corse) avaient été ravagés par le feu. Les enquêteurs ont éliminé les hypothèses traditionnellement avancées sur l’île pour s’intéresser à un rabatteur de gibier, simple d’esprit et figure du village de Tattone

VIVARIO déclaré, en corse, à l’un de ses frè- tique de terre brûlée de l’occupant » Corse a d’abord accompagné son de notre envoyé spécial res : « S’il faut que ce soit moi, alors pour trouver un incendie d’une tel- père, berger, dans la montagne. A l’entrée du hameau de Tattone, ce sera forcément moi. » Il ne sait ni le ampleur en Haute-Corse, expli- Puis il est devenu cantonnier, net- la dépouille d’un sanglier lire ni écrire et s’exprime bien mieux que Olivier Soulères, directeur toyant les routes et déblayant la nei- fraîchement tué repose sur un pan- dans la langue de son pays. Lors de régional de l’ONF. Dès le premier ge, grâce à un parent qui l’a fait neau routier. Alentour, les silhouet- son interrogatoire, en français, il a jour de feu, « Doumé » avait été embaucher dans les Ponts et Chaus- tes calcinées d’arbres centenaires cependant avoué avoir allumé une parmi les premiers villageois à taper sées. A la mort de son père, il y a rappellent que ces montagnes de pomme de pin avec un briquet pour sur les flammes pour les éteindre. trente-huit ans, « Doumé » a été Haute-Corse ont été ravagées par le mettre le feu. Après ses aveux, le sus- « C’est comme si on accusait un totalement pris en charge et héber- plus vaste incendie de l’été. En pect a conduit les gendarmes sur les gamin de deux ans », s’indignent sa gé par ses parents, dans ce hameau contrebas, près de la gare minus- lieux du départ de feu, derrière un sœur, son beau-frère et ses neveux. de Tattone qui dispose d’un hôpital cule, une famille fait bloc pour dire muret, au bas d’une colline et près Autour de la table familiale, ils par- pour handicapés mentaux, alors l’innocence de l’un des siens, Domi- d’un ruisseau, au lieu-dit Campo di lent de l’existence de ce « pauvre qu’il n’a jamais été placé dans un nique Bursachi, écroué depuis le Meloni. Un coin perdu qu’un mar- bonhomme », mentalement dimi- établissement spécialisé. « Il n’est 11 octobre pour incendie volon- cheur averti met trois quarts d’heu- nué par un accident d’enfance. Agé pas fou, il a travaillé », commentent taire. Cet homme de soixante-huit re à rejoindre, en partant de la gare ans, cet enfant du pays, « simple » de Tattone et en coupant à travers du village, a avoué aux gendarmes les pentes d’un maquis très dense. Une passion insulaire qu’il avait mis le feu. Sur fond de dis- L’endroit a correspondu avec les pute picrocholine entre deux équi- témoignages recueillis par les enquê- La chasse aux sangliers et aux « cochongliers » (croisement des pes de chasseurs venues de villages teurs et, à quelques hectares près, premiers avec des porcs divaguant dans la nature) est la principale voisins, « Doumé », comme tout le avec le lieu du départ du feu déter- activité cynégétique de Corse. « 80 % des chasseurs la pratiquent, note monde l’appelle ici, est devenu l’in- miné par les experts de l’Institut de Roger Maupertuis, président du Conseil régional de la chasse. Sur les cendiaire de l’un des joyaux fores- recherche criminelle de la gendar- deux départements, il s’en tue entre 20 000 et 25 000 par an, sans compter tiers de l’île de Beauté. merie nationale (IRCGN). Comme les nombreux braconniers qui revendent la viande 30 francs le kilo à Une sidérante histoire de chasse le prévoit la loi, un officier de police certains restaurants. » La passion pour la chasse touche près de 10 % aux sangliers a mis les gendarmes mes, chaque équipe a ses « rabat- re a exposé le patriarche vieillissant judiciaire a lu sa déposition à l’anal- de la population (trois fois plus que sur le continent) et l’île compte sur la piste. D’apparence mineure, teurs » et ses « tireurs », postés aux à un climat de moquerie, expli- phabète. « Doumé » a signé d’une 500 équipes de chasseurs. le différend remonte à 1997. Le con- points de passage des sangliers, qui que-t-on du côté des enquêteurs. croix. Dominique Bursachi a été mis Si la Haute-Corse dispose de 118 sociétés de chasse, aucune flit est pourtant revenu avec cons- se fichent des territoires occupés C’est dans ce contexte que le nom en examen pour « destruction par n’existe dans la région de Vivario ravagée par l’incendie. M. Mauper- tance dans les déclarations des nom- par les différents nemrods. Chaque de « Doumé » a été avancé par plu- incendie volontaire de biens mobilier tuis évoque une « forme d’anarchie et d’abus sur ces territoires non maî- breux chasseurs entendus par les groupe se place sous l’autorité d’un sieurs chasseurs du groupe opposé, et immobilier » par le juge d’instruc- trisés ». « Mettre le feu, c’est criminel, et la chasse peut parfois servir de enquêteurs sur l’incendie de la forêt « chef de battue ». La fonction est sans toutefois que l’intéressé soit tion Jean-Pierre Niel. prétexte à des incendiaires », ajoute-t-il, en rejetant tout amalgame de Vivario. Comme il se doit, les ver- occupée par les chefs de deux accusé d’avoir mis le feu. « Je ne sup- « Doumé » ne voulait sûrement qui « mettrait la corporation des chasseurs à l’index. » sions livrées par les deux groupes familles respectables, les Maroselli portais pas que mon beau-frère soit pas provoquer une catastrophe rivaux – l’un de Bocognano (Corse- (Bocognano) et les Marietti (Tatto- critiqué sur ses qualités de bon chas- naturelle. Pendant une semaine, du du-Sud), l’autre de Tattone (Haute- ne). « On tuait des sangliers devant seur », a-t-il commenté, en guise de 24 au 31 août, près de 4 000 hecta- de trois ans, « Doumé » avait heur- ses proches. « Dominique, il n’aurait Corse) – divergent. Ils chassent leurs chiens, eux devant les nôtres, ça motivation pour l’incendie. « Dou- res de la zone de Vivario ont été té de la tête un rail de la voie ferrée. pas fait de mal à une fourmi, lâche depuis des années sur des « terri- ne posait pas de problème », sou- mé est incapable d’aligner une phra- ravagés. Sur 600 hectares « calci- A l’école, il « chauffait les bancs » sa sœur, une femme vêtue de noir toires » largement communs, dans tient celui de la famille Marietti. se de ce genre, proteste la famille nés » et 400 hectares « roussis », du fond de la classe. « Il n’a aucune et au verbe rare. Je mets ma tête à une zone dépourvue de toute socié- Marietti. Il n’avait aucun intérêt à fai- selon le bilan actuel de l’Office notion du temps, dit encore sa couper que ce n’est pas lui. Je ne peux té de chasse et à la lisière des deux UN CLIMAT DE MOQUERIE re ça dans notre zone de chasse et à nationale des forêts (ONF), des bois famille. Quand on lui demande son pas vous dire plus. » départements. En 1997, donc, le patriarche des faire fuir les sangliers. » De source entiers de pins maritimes et de pins âge, ou si on est mardi ou jeudi, ou Parce qu’il est simple d’esprit, Marietti, beau-frère de « Doumé », proche de l’enquête, on précise que Laricio – une espèce ne poussant quelle heure il est, il ne sait pas répon- « LE COUPABLE IDÉAL » « Doumé » ne portait pas de fusil et aurait raté « un gros sanglier imman- le suspect avait vu dans les parages qu’en Corse – sont promis à la dre. » De quoi relativiser les aveux Même l’opinion locale semble se contentait de « faire la voix » quable », selon les propos rapportés du départ du feu, deux jours avant mort. L’espoir demeure pour les sur- du suspect, qui s’est aussi accusé unanime : « Doumé rendait service à pour rabattre le gibier, avec l’aide aux gendarmes par le clan adverse. l’incendie, des proches de l’équipe faces restantes, simplement « par- d’un incendie remontant à 1987. tout le monde », dit « Dédé », un des chiens, vers la ligne des chas- « Un petit sanglier », d’après la ver- Maroselli. A la maison d’arrêt de courues » par les flammes. Mais il La solidarité familiale a joué à chauffeur routier. Il rentrait le bois seurs. Forte d’une dizaine d’hom- sion de l’équipe de Tattone. L’affai- Borgo, près de Bastia, « Doumé » a faut remonter à 1943 et à la « poli- plein. Professionnellement, le jeune des femmes âgées et nettoyait les jar- dins des mauvaises herbes, même s’il arrachait des fleurs à l’occasion. « Jamais je n’ai entendu la moindre « Feucrim » tente d’apporter une réponse judiciaire aux sinistres d’origine criminelle accusation de méfait sur cet homme, renchérit Danielle Caïtucoli, maire AU PLUS FORT des incendies, la gendar- que année (soit 30 % des départs de feu cons- Aussi le milieu des éleveurs pratiquant visées, aux fins de prévention. Des surveillan- adjointe de Vivario, qui le connaît merie a mis en place une cellule exclusive- tatés dans les quinze départements de la l’écobuage pour obtenir des pâturages et ces discrètes ont été opérées aux heures depuis l’enfance. C’est peut-être le ment consacrée à la lutte contre les feux zone sud de la France), selon la direction celui des chasseurs voulant « nettoyer » un (milieu de journée, nuit) et aux endroits les coupable idéal, mais il ne me paraît d’origine criminelle, « Feucrim 2B [Haute- départementale de l’agriculture et de la terrain par le feu ont-ils fait l’objet d’investi- plus sensibles, pour intervenir en flagrant pas capable de fomenter une vengean- Corse] », la première consacrée en France à forêt. Les gendarmes locaux ont d’abord mul- gations poussées. Au total, quelque soixante- délit. ce. Je m’étonne qu’en Corse les incen- ce type d’infractions. Depuis le 28 août, la cel- tiplié les auditions, auprès des pompiers et dix auditions ont été menées, pour aboutir « Le dispositif CLIC n’a pas permis d’inter- diaires arrêtés aient souvent des pro- lule s’est chargée des enquêtes judiciaires des élus. Arrivés de Rosny-sous-Bois, les finalement au placement en garde à vue de pellation cette année, mais le nombre des blèmes psychiques. » consacrées aux incendies de la fin août dans experts de l’Institut de recherche criminelle plusieurs chasseurs et à la mise en examen, départs de feu a baissé de 30 % par rapport à « Mon client n’a pas les facultés la vallée de la Restonica et de la forêt de Viva- de la gendarmerie nationale (IRCGN) sont le 11 octobre, du suspect. Malgré l’émotion 1999, constate-t-on à la gendarmerie. Le mentales requises, considère rio, puis du sinistre meurtrier (deux pom- venus de Seine-Saint-Denis pour les épauler. de la population face à des incendies ayant paradoxe est que cet été a été marqué par Me Jean-Louis Seatelli. Il n’arrive piers brûlés vifs, cinq grièvement blessés) de ravagé le cœur de la Corse et provoqué des trois incendies majeurs. Rien que pour Viva- pas à se situer dans le temps. On est la mi-septembre dans les environs de Palas- ÉVITER LES REPRÉSAILLES PRIVÉES morts d’hommes, aucun témoignage à char- rio, la zone touchée a une superficie compara- en droit de s’interroger sur la véracité ca. Une équipe permanente de dix officiers La piste de la spéculation immobilière a été ge n’a toutefois directement mis en cause ble à tout ce qui a brûlé en Haute-Corse l’an des aveux. » L’avocat précise que l’in- de police judiciaire s’occupe de ces enquêtes vite abandonnée, la zone concernée étant tota- Dominique Bursachi. passé. » Du moins la réponse judiciaire pour- téressé, après avoir avoué, s’est difficiles : « Mettre le feu est à la portée de lement inconstructible. Une ligne EDF à haute Pour les feux de la Restonica et de Palas- ra-t-elle éviter l’usage des « représailles » rétracté lors du débat contradictoire n’importe qui, et les preuves matérielles par- tension, qui passe au-dessus des parages du ca, les enquêtes n’ont pas été concluantes. privées. Outre des granges brûlées, les gen- précédant son incarcération. Il tent en fumée », observe l’un d’eux. départ du feu, n’a pas produit d’arc électrique L’instauration, deux ans plus tôt, d’une cellu- darmes ont ainsi eu vent d’une expédition demande que son client soit désor- Dans le cas de Vivario, les enquêteurs de et a été mise hors de cause. Le passage des le de lutte contre les incendies criminels punitive contre un habitant de la région de mais assisté d’un traducteur en lan- « Feucrim » ont la conviction d’avoir résolu michelines du chemin de fer corse, non loin de (CLIC) n’y a rien changé. Cette structure a Porto-Vecchio – incendiaire présumé, selon gue corse. L’ancien bâtonnier de Bas- l’un des plus graves sinistres naturels surve- là, a été écarté, comme l’action d’un pyromane, répertorié les sites dévastés au cours des dix la rumeur locale – qui s’en est tiré avec les tia attend le résultat des expertises nus en Corse. Pour ce faire, ils ont éliminé les rendue possible par la présence à Tattone d’un dernières années, ainsi que les systèmes de bras et les jambes cassés. Aucune plainte n’a psychiatriques pour demander une hypothèses traditionnellement avancées sur hôpital spécialisé dans les maladies psychiques. mise à feu utilisés. Sur des véhicules tout ter- été déposée. remise en liberté de « Doumé ». l’île. La Haute-Corse enregistre environ Rien n’a permis d’étayer l’éventuelle négligence rain (VTT, 4 × 4), ses gendarmes ont 790 mises à feu relevant d’infractions, cha- d’un touriste ou d’un propriétaire terrien. patrouillé ostensiblement dans les zones E. In. Erich Inciyan De mystérieuses émanations chimiques polluent l’hôpital de l’Archet, à Nice UN AIR malsain empoisonne les du centre hospitalier universitaire. pour des atteintes neurologiques gra- est étonnant, c’est de les trouver en un explorent actuellement cette piste et couloirs de l’hôpital de l’Archet, à Les arrêts de travail se multiplient. ves. L’une d’elles est tombée dans un endroit précis avec une forte concen- avancent une autre explication. Des Nice. Des émanations de benzène, Selon les syndicats, 550 agents du coma temporaire. Les divers cap- tration. » Le procureur n’écarte pas vieux récipients de produits toxiques de toluène, de xylène, d’hexane, de CHU ont souffert de maux de tête, teurs ne parviennent pas à identifier non plus la possibilité d’une mal- ont pu être enfouis aux alentours et 1,4-dichlorobenzène ainsi que d’hy- de fourmillements dans les mem- la source de cette pollution. Les déga- veillance. Circonspects, les syndicats fuiraient aujourd’hui. Les fortes drocarbures saturés ont été retrou- bres et sur le visage, de confusion gements nocifs ne sont pas nou- évoquent des malfaçons dans la pluies de ces dernières semaines ont vées dans l’atmosphère. Ce cocktail verbale et de malaises à répétition, veaux. Ils sont apparus dès l’ouvertu- construction du CHU. « Deux mille pu créer des mouvements de terrain vicié n’est pas sans conséquences depuis début novembre. Vingt-huit re du bâtiment, en 1996. Ils connais- anomalies ont été repérées, dont des ou des infiltrations qui auraient accé- sur la santé des deux mille employés personnes ont dû être hospitalisées sent simplement un regain inquié- défauts de ventilation », explique léré la contamination de l’hôpital. tant depuis un mois. Didier Turrini, responsable CGT. La mésaventure des agents du Une information judiciaire avait CHU de Nice n’est pas sans rappeler déjà été ouverte en 1999, après une INSECTICIDES ET ENGRAIS celle vécue par le personnel de la plainte des employés. La direction Mais la nature des particules pié- Bibliothèque nationale de France doit remettre, en début de semaine gées par les capteurs suggère une (BNF), à Paris, victime de multiples prochaine, un rapport sur ce nouvel autre origine. Ces produits entrent malaises depuis plusieurs semaines, épisode au procureur Eric de Mont- dans la composition des insecticides probablement liés à leur environne- golfier. Ce dernier envisage de pren- et des engrais. Or à l’emplacement ment de travail. La BNF a été cons- dre des réquisitions contre l’hôpital de l’hôpital se trouvaient autrefois truite sur des friches industrielles en tant que personne morale pour des serres horticoles. Le nouveau dont l’historique est répertorié au mise en danger de la vie d’autrui. bâtiment a été à demi-enterré (qua- Service technique d’inspection des La direction, qui a réduit l’activité tre des dix étages sont en sous-sol) installations classées (Stiic). Des de l’établissement en attendant une dans un sol nourri chimiquement réservoirs d’hydrocarbure, une usine réponse claire, avance plusieurs pendant des décennies. « L’at- à gaz, des tanneries, des chaudronne- hypothèses. Elle explore la piste mosphère confinée des locaux aurait ries, entre autres, étaient implantés à d’une conjonction de facteurs. « Ces ensuite concentré et accentué ce pro- cet endroit jusqu’en 1960. gaz peuvent être utilisés dans l’hôpital, blème d’environnement », suggère explique El Hadi Benmansour, le M. Turrini. Des spécialistes de l’envi- Benoît Hopquin et directeur de l’établissement. Ce qui ronnement, appelés à la rescousse, Jean-Pierre Laborde (à Nice) SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 11

Les malades du cancer réclament Ferveur et « youyous » sans débordements une aide accrue des pouvoirs publics au concert d’Enrico Macias à Roubaix Les deuxièmes Etats généraux ont réuni 2 500 personnes, samedi à Paris Malgré l’appel au boycottage lancé par des associations propalestiniennes, Lors des deuxièmes Etats généraux des malades du d’Etat à la santé et aux handicapés , Dominique Gillot, le chanteur a fait salle comble à Roubaix. Une petite centaine cancer, samedi 25 novembre à Paris, les 2 500 partici- a tenté de répondre à ces doléances en mettant en pants ont fait part de leur impatience. La secrétaire avant les efforts accomplis par le gouvernement. d’opposants, tenus à l’écart, ont pu manifester dans le calme

LES DEUXIÈMES Etats géné- généraux poursuivaient un autre bution dans le milieu rural des cen- LILLE La crainte d’affrontements expri- tiniens par Israël » et ont précisé raux de la Ligue contre le cancer but, ne voulant plus jouer sur l’émo- tres de traitement. » A l’heure de notre correspondant régional mée par tous depuis quinze jours qu’ils condamnent « tout dérapage ont réuni, samedi 25 novembre à la tion mais sur la revendication mêlée actuelle, le remboursement des Il était prêt, disait-il, à chanter s’était muée subitement en une antisémite », ainsi que les menaces Défense, 2 500 personnes venues des malades et des soignants. Ils ont compléments nutritionnels est le « seul avec sa guitare », face aux sorte d’euphorie, de satisfaction de mort anonymes reçues par les de toute la France, en présence de été préparés par 15 000 personnes signe le plus marqué des efforts manifestants, si c’était nécessaire. générale. Enrico Macias ne ména- organisateurs du concert. Dominique Gillot, secrétaire d’Etat (Le Monde du 25 novembre). des pouvoirs publics. Dimanche soir 26 novembre au gea pas ses remerciements, Pour les manifestants, « Chanter à la santé et aux handicapés. Les Seuls 10 millions de francs ont Colisée, au cœur d’un quartier saluant au passage son « ami d’en- la musique andalouse, la paix et favo- participants ont apporté ce qui RECRUTEMENT DE PSYCHOLOGUES été débloqués par les pouvoirs populaire de Roubaix, accompa- fance, le préfet Jacques Franquet, riser le dialogue de cultures, oui ». s’apparente à des « cahiers de L’exclusion sociale due au cancer publics pour permettre le recrute- gné de ses musiciens algériens les organisateurs, le maire de Rou- Mais, en ne dénonçant pas les doléances », dont le mot d’ordre – les malades travaillant dans le sec- ment de psychologues – une « tous musulmans », Enrico Macias baix, qui ne s’est pas dégonflé… ». actions militaires israéliennes dans pourrait être résumé ainsi : « bou- teur privé sont souvent licenciés – demande très forte des malades, a donné son concert de musique les territoires occupés, Enrico ger plus et plus vite ». est un problème qui touche particu- transmise par la Ligue et que cette arabo-andalouse devant une salle LA MEILLEURE DES PUBLICITÉS Macias soutient aussi, parallèle- Cette impatience a été sensible lièrement les jeunes. La grande dif- dernière finance toujours pour une comble où, entre claquements de Il ne pouvait rêver meilleure ment, « le camp des oppresseurs, qui tout au long des interventions. Les ficulté est ensuite de se réinsérer part importante. Au cours de ces mains et « youyous », un millier de publicité. « Je crois que le monde alimentent la haine », a lancé leur malades se regroupent et n’enten- dans la vie professionnelle. La loi deux dernières années, la Ligue a spectateurs juifs et arabes parta- entier est au courant que je suis en porte-parole. « Je comprends que dent plus accepter l’inacceptable : de modernisation du système de développé des groupes de paroles geaient la même ferveur pour ces concert à Roubaix dimanche ! Je toutes les causes ont le droit d’être l’inégalité des soins en France, l’en- santé devrait apporter certaines strictement encadrés par des psy- chansons qui font partie de leur reçois des appels des Etats-Unis, du défendues, que chacun a droit à ses combrement des services désertés garanties dans ce domaine. En par- chologues, permettant aux mala- patrimoine commun. Japon et d’Israël à ce sujet », avait-il opinions, mais je refuse l’exclusion », par les soignants, la parole qui bles- ticulier, « protéger contre les licen- des ou anciens malades d’exprimer Le collectif d’associations qui confié trois jours plus tôt, à l’issue a rétorqué le chanteur sur scène, en se, le silence qui tue. Les premiers ciements, garantir les droits des per- ce qu’ils ne peuvent dire ailleurs. avait appelé au boycottage de son d’un concert à Calais. Les autori- préambule à son spectacle, avant de Etats généraux, tenus en 1998, sonnes au respect et à la dignité, et De tels groupes ont également vu spectacle en protestation contre son tés, pour leur part, pouvaient demander « aux autorités françaises avaient été l’occasion de briser l’in- l’absence de discrimination, a décla- le jour pour les personnes proches « soutien à la politique sioniste d’Is- s’enorgueillir à juste titre du bon d’officialiser une fois pour toutes les différence face au cancer. Ils avaient ré Mme Gillot. Seront garantis aussi des malades. En attendant le relais raël » avait rassemblé une petite cen- résultat de leur gestion de la crise. autorités musulmanes en France ». soulevé une énorme vague d’émo- le droit de recevoir les soins les plus des pouvoirs publics, la Ligue aide taine de personnes. Tenus à l’écart Quant aux manifestants, ils avaient Enrico Macias a vu dans ce con- tion, relayée quelques mois plus appropriés, tant contre la maladie financièrement les malades pour par un dispositif policier ferme, les pu exprimer longuement leur posi- cert « une victoire de la musique et tard par la parution du Livre blanc, que contre la douleur (15 000 pom- l’achat du petit matériel nécessaire manifestants ne furent cependant tion, la veille, dans la presse régio- de la culture sur l’intolérance, la bêti- préfacé par Bernard Kouchner (Les pes à morphine ont été achetées par lors de l’hospitalisation à domicile pas dispersés, comme promis la nale. Ils ont rappelé que leurs se ». Il fut quoi qu’il en soit une vic- malades prennent la parole, Le Livre les hôpitaux en 2000). La présence et apporte son soutien pour la réin- veille par le maire. Ils purent défiler associations, toutes strictement laï- toire du pragmatisme de tous les Blanc des 1ers Etats généraux des mala- des associations de malades dans les sertion socioprofessionnelle. autour du bloc d’immeubles, devant ques, entendent rester sur le acteurs de ce psychodrame. des du cancer, éditeur Ramsay, hôpitaux sera aussi garantie et les des habitants apparemment plus terrain politique quand elles dénon- 95 francs). Les deuxièmes Etats informations médicales données aux Elisabeth Bursaux curieux que concernés. cent le « massacre des enfants pales- Jean-Paul Dufour tiers très encadrées. » Toutefois, ce projet de loi bute encore sur la cou- Vers la création verture de l’aléa thérapeutique et le travail interministériel n’est pas d’un réseau de malades terminé. Il devrait l’être au prin- temps. La ministre a insisté sur le Avec ses 600 000 adhérents, la fait que « les demandes des associa- Ligue entend maintenir la tions seront concrétisées ». pression sur les pouvoirs publics En février 2000, un programme- pour l’amélioration de la prise cadre sur cinq ans pour la lutte con- en charge des malades du tre le cancer avait été proposé par le cancer. « La ministre nous a ministère, qui y a consacré 600 mil- donné rendez-vous le 1er février lions de francs en 2000 et prévoit pour un bilan de la première 1,7 milliard pour 2001. Ce program- année du programme de lutte. me concerne, en particulier, le ren- Nous avons fait bouger les cancéro- forcement de la prévention (lutte logues, nous ferons bouger le contre le tabagisme et l’alcoolisme), ministère », déclare le profes- la généralisation des dépistages des seur Henri Pujol, président de la cancers du sein – prévue pour Ligue. « La Ligue accorde aussi 2001 –, de l’utérus et du côlon, des aides financières pour faciliter l’amélioration de la qualité des le retour à domicile, la réinsertion soins avec, en particulier, l’achat socioprofessionnelle, précise Clai- par la France d’appareils d’imagerie re Compagnon, administratrice IRM (94 achats en 2000) et TEP- de la Ligue. Ce sont 31 millions de scan, qui sont indispensables pour francs qui ont été consacrés à déceler de façon précoce récidives l’aide directe au malade cette et métastases, ainsi que l’achat d’ap- année. » L’aide à la recherche est pareils de radiothérapie, qui font en partie consacrée à l’établisse- aussi cruellement défaut. ment de la carte d’identité des « Quant au traitement par chimio- tumeurs, indispensable pour la thérapie, aucune limitation n’est mise au point de nouveaux trai- mise à l’utilisation des nouveaux tements. « Nous allons, en outre, médicaments, toujours très coûteux, soutenir la création d’un réseau de ayant reçu l’autorisation de mise sur malades car ce sont eux qui, le marché, a insisté la ministre. La souvent, en savent le plus sur la revalorisation du budget des hôpi- maladie. Ils sont devenus acteurs taux qui les dispensent devrait per- et partenaires des soignants », mettre aux petits hôpitaux de fournir ajoute M. Pujol. ces soins et d’améliorer ainsi la distri-

CORRESPONDANCE Une lettre de l’association du Vajra triomphant A la suite de notre article intitulé de droit. D’autre part, il n’y a « La statue monumentale du Manda- jamais eu de plaintes, ni d’instruc- rom devrait bientôt être détruite » tion, ni de condamnation, concer- (Le Monde du 24 août), nous avons nant le cas des familles soi-disant reçu de Christine Amory, présidente « ruinées ». de l’association du Vajra triom- Organisation communautaire : phant, la mise au point suivante : Christine Amory est présidente de L’argent du Mandarom a pour l’association du Vajra triomphant origine les cotisations des mem- et ne dirige pas la communauté bres, 800 francs par an, la vente de des résidents, qui s’autodirige col- billets d’entrée donnant droit à la légialement. D’autre part, il y avait visite du monastère, la vente des une vingtaine de résidents lorsque 22 ouvrages écrits par Sa Sainteté, le maître spirituel du Mandarom a le Seigneur Hamsah Manarah, le « quitté son corps », cette informa- prix des séjours des membres, les tion peut être vérifiée auprès de la apports des fidèles. Ces ressour- gendarmerie où la liste des rési- ces, autorisées par la loi à toute dents est remise à jour annuelle- association sans but lucratif régie ment. par la loi du 1er juillet 1901, sont Dans l’article « Imbroglio prévues dans les statuts et font autour du permis de construire », l’objet de déclarations fiscales. décrivant bien l’imbroglio juridi- Nous avons toujours payé la TVA, que, il manque toutefois une infor- l’impôt sur les sociétés, la taxe pro- mation importante, celle concer- fessionnelle, l’impôt forfaitaire nant l’existence d’un permis déli- annuel. Les contrôles fiscaux et vré par la préfecture le 24 avril autres interventions administrati- 1990. Le permis tacite stipule, sans ves n’ont mis à jour aucun trafic, ambiguïté, qu’il devient définitif le aucune somme d’origine injusti- 12 juillet 1990. Ce permis tacite fiée, aucune dissimulation fraudu- concerne l’ensemble du dossier leuse. déposé et notamment la statue du En ce qui concerne le redressse- Messie cosmo-planétaire, avec un ment fiscal, il s’agit d’une divergen- petit temple à l’intérieur. Si le ce d’interprétation. Ainsi les verse- permis définitif oublie de mention- ments des fidèles pour la construc- ner expressément la statue du tion du temple Pyramide de l’unité Messie cosmo-planétaire, bien sont taxés par l’administration fis- qu’il mentionne quatre temples et cale au taux de 60 %. Cette imposi- n’en décrit que trois, le fait qu’il y tion exorbitante ne nous parais- ait un permis tacite entraîne l’ex- sant pas fondée, elle fait l’objet istence d’un permis pour la statue d’une contestation selon les voies du Messie cosmo-planétaire. 12 / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 SOCIÉTÉ Un adolescent tué au cours Courcouronnes vit dans la peur des affrontements entre quartiers Depuis la mort de Romuald, 14 ans, tué sans raison apparente le 8 novembre, en pleine rue, les habitants d’une rixe de cette ville nouvelle de l’Essonne redoutent une escalade de violence gratuite entre bandes rivales en mal d’identité L’enquête sur la mort de Romuald, tué le les habitants des quartiers du Canal – où rési- absurde de ces antagonismes qui ne se fon- remonterait à la querelle entre deux familles dans une cité 8 novembre à Courcouronnes (Essonne) d’une dait la victime – et des Aunettes vivent dans dent sur aucun trafic ni aucun différend parti- africaines, il y a trois ans, à partir d’une histoi- décharge de chevrotines tirée d’une voiture, la hantise d’une montée de la violence entre culier, mais semblent s’expliquer par un re de poisson avarié ou impayé. Elle s’est per- n’a pas permis, pour l’heure, l’identification bandes rivales. Les intervenants dans ces quar- besoin identitaire. L’affrontement récurrent pétuée depuis, jusqu’à avoir causé, peut-être, de Marseille du ou des meurtriers. Dans cette incertitude, tiers déplorent l’aspect à la fois dramatique et entre les deux quartiers concernés la mort de Romuald. UN ADOLESCENT de dix-sept POSÉES sur le trottoir, au pied pas l’hypothèse de représailles un autre « grand » du quartier. ce par les forces de l’ordre. Aux pect à la fois dramatique et absur- ans a été tué, dimanche 26 novem- d’un immeuble, les fleurs sont tou- aveugles et, quelques jours après « Si j’étais un salopard, en déduit- Aunettes, beaucoup de parents ne de d’une rivalité qui ne repose sur bre après-midi, lors d’une rixe jours là. Personne n’ose y toucher. l’enterrement, le quartier du Canal il, j’embobinerais les petits pour laissent plus sortir leurs enfants. rien : ni sur une guerre de territoi- entre jeunes gens dans une cité C’est ici que Romuald, 14 ans, col- hésite toujours entre colère et qu’ils tuent qui je veux aux Aunet- « Il y a plein de rumeurs qui circu- res liée à d’éventuels trafics, ni sur des quartiers nord de Marseille. La légien sans histoire, est mort, le incompréhension, traumatisé par tes, en leur donnant les moyens. lent et les gens ont peur, explique un incident d’une gravité particu- victime, un lycéen sans histoire, a la disparition de l’adolescent. C’est pas difficile. » Alice, qui habite le quartier depuis lière justifiant l’engrenage actuel. été atteinte à la tête par une balle REPORTAGE « On essaie de comprendre, on a Dans le quartier « ennemi », six ans. Si mon fils de 11 ans veut Partie d’une querelle entre deux de petit calibre. Il est décédé vers mille questions dans la tête. Mais quelques arrêts de bus plus au aller quelque part, je me débrouille familles africaines autour d’un 18 heures à l’hôpital de la Timone, « Dès qu’on voit passer quand on interroge les jeunes, c’est sud, les jeunes des Aunettes rejet- pour l’emmener. Tout le monde fait poisson avarié ou impayé (person- où il avait été transporté dans le une voiture pleine de la loi du silence », déplore Agnès tent toute responsabilité dans la pareil. » En plein samedi après- ne ne sait plus vraiment), il y a coma. Deux suspects, des mineurs jeunes, on se dit : “Ça Gnahoua, une mère de famille mort de Romuald et vivent dans la midi, la place des Aunettes, lieu de trois ans environ, l’inimitié entre de seize et dix-sept ans résidant y est, le Canal arrive” » d’origine ivoirienne, désemparée crainte d’une expédition punitive. rendez-vous des jeunes, est pres- le quartier du Canal et celui des dans une autre cité des quartiers comme beaucoup de parents du « C’est pas quelqu’un de chez nous que déserte. « C’est la psychose, dit Aunettes-Epinettes s’est perpé- nord, ont été interpellés sur place Canal. « Quand Romuald a été tué, qui l’a tué. Il y a des histoires entre Alice. Dès qu’on voit passer une voi- tuée de bagarres en représailles, peu après les faits et placés en gar- 8 novembre, tué par une décharge mon petit frère était parti au foot, il nous mais on se connaît bien. Moi, ture pleine de jeunes, on se dit : “Ça sans autre logique que celle de l’es- de à vue dans les locaux du service de chevrotines tirée d’une voiture, aurait pu passer par là et qui sait ce j’ai un cousin au Canal », plaide y est, le Canal arrive”. La police est calade gratuite. « Pour les jeunes, régional de la police judiciaire sur l’une des avenues qui traver- qui aurait pu lui arriver. Ici, tout le Samir, 20 ans, l’une des figures submergée d’appels et on rentre l’histoire du poisson, ce n’est qu’un (SRPJ) de Marseille. Les jeunes sent le quartier du Canal, à Cour- monde se dit ça », explique un des jeunes du quartier. Sa propre tous à la maison… » prétexte, analyse M. Ammari.La gens se seraient disputés avec la couronnes (Essonne). Un peu « grand frère » du quartier. Etu- blessure, lors d’une « descente » rivalité entre quartiers est devenue victime pour un vol qu’ils lui repro- avant, une énième bagarre avait diant rangé, le jeune homme dit du Canal dans son lycée profes- « L’HISTOIRE DU POISSON » un mode de vie. Ils passent leur chaient. Le drame a provoqué une opposé des jeunes du Canal à ceux avoir du mal à raisonner les sionnel, le lendemain de la mort A la tête de l’association Réagir, temps à vouloir montrer qu’ils sont vive émotion dans le quartier et du quartier des Aunettes et des « petits », les 15-16 ans, qui veu- de Romuald, le jeune homme l’at- qui regroupe une dizaine de jeu- plus forts que les autres. Pour eux, plus de 300 personnes s’étaient ras- Epinettes, à Evry. « Zonettes ont lent en découdre à tout prix. Car, tribue à une erreur et se veut fata- nes des Aunettes, Floryd M’Baka- c’est une manière d’exister. » semblées sur les lieux du meurtre, fuck le Kanal », proclame un graffi- pour eux, pas de doute, ce sont liste. « Ce n’est pas moi qu’ils ta essaie de dédramatiser la situa- Composés de petits immeubles dimanche soir. Certains ont tenté ti tracé au coin d’un mur de la cité. « ceux des Aunettes » qui ont tué visaient, dit-il, mais, de toute façon, tion. « Il ne faut pas exagérer, on proprets et de pavillons construits de faire barrage à l’intervention Méprise sur la personne ou Romuald et ils veulent se venger. tant qu’il y aura pas un mort ici, n’est pas dans une guerre des il y a une quinzaine d’années, les des policiers et des marins-pom- volonté de tuer au hasard dans « Ce n’est pas fini, c’est rien que le ceux du Canal, ils lâcheront pas l’af- gangs, rassure-t-il. La rivalité entre deux quartiers n’ont rien des cités piers avant de les laisser finale- une rivalité entre quartiers pous- début », prévient-il. « Aux Aunettes faire. » les quartiers existe mais, des deux sensibles héritées des années ment travailler. L’annonce de l’in- sée à l’absurde ? Nul ne sait vrai- et aux Epinettes, juste pour dire : Depuis le 8 novembre, plusieurs côtés, elle ne concerne que quelques 60-70. « Ce n’est pas la zone mais terpellation de suspects a fait légè- ment comment expliquer la mort “On n’est pas des bouffons”, ils échauffourées ont eu lieu malgré jeunes. Moi, j’ai été au Canal il y a l’identification au quartier a tou- rement retomber la tension. de Romuald. La police n’écarte sont prêts à tuer un gosse », accuse le dispositif de sécurité mis en pla- encore quelques jours et il ne m’est jours été forte dans la ville nouvelle, rien arrivé. » M. M’Bakata compte à cause des séparations géographi- néanmoins organiser une marche ques très fortes », souligne Gaston interquartiers le 2 décembre. Abde- Kelman, responsable adjoint de la laziz Ammari, lui aussi, continue salle municipale multiservice fré- de naviguer d’un quartier à l’autre, quentée par les jeunes du Canal et sans rencontrer d’hostilité particu- habitant du quartier. « Là-dessus lière. Partagé entre les Aunet- s’est greffée une logique de ghetto, tes – où il vit désormais – et le avec une population devenue à Canal – où ses parents habitent dominante noire et maghrébine, toujours et où il est conseiller explique-t-il. Combinée à l’apparte- municipal – le jeune homme de nance à la race, l’appartenance au 25 ans s’avoue dépassé par les évé- quartier est une réaction au rejet nements. « Avant, on se tapait avec ambiant. » Pour beaucoup, quel- les fachos ou on s’en prenait aux ins- les que soient les explications, titutions, raconte-t-il. Ça avait un seule l’arrestation rapide des meur- sens. Aujourd’hui, c’est gratuit, c’est triers de Romuald pourrait freiner de la folie pure et simple. » l’escalade. A l’unisson, tous les interve- nants de quartiers déplorent l’as- Frédéric Chambon L’appartenance à un territoire, moteur des rivalités entre bandes RIXE MORTELLE à coups de « Il y a une logique de face-à-face et couteau, bataille rangée qui finit d’affrontement qui fait que personne par une balle dans l’abdomen, expé- ne veut céder, de peur de passer dition punitive au pistolet à gre- pour un faible », souligne la sociolo- naille : depuis longtemps, la chroni- gue. Sans se prononcer sur l’am- que des faits divers de banlieue se pleur du problème ou l’aggrava- nourrit des affrontements entre tion que soulignent certains, bandes et des rivalités entre quar- Mme Hédibel insiste sur les causes tiers. Comme le montre le meurtre profondes qui expliquent son enra- du jeune Romuald, à Courcouron- cinement. « Le phénomène a tou- nes, le phénomène se traduit par jours existé, dit-elle, surtout en un engrenage de violences fondé temps de crise sociale. Aujourd’hui, sur des prétextes absurdes, jusqu’à il renvoie au problème d’intégration un paroxysme parfois mortel. «Au et de chômage des jeunes de départ, on a souvent une histoire banlieue. » bête, mais le mode opératoire est de plus en plus criminel et violent », esti- UNE ÉVOLUTION INQUIÉTANTE me le commissaire Jean-François Dans Repris de justesse (éditions Herduin, directeur adjoint de la Syros), Yasid Kherfi retrace son sécurité publique dans l’Essonne, parcours au sein de la bande du département particulièrement tou- Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie (Yve- ché par le phénomène. lines), dans les années 1960-1970. Pour autant, la banlieue françai- Il y souligne les excès générés par se semble encore loin d’un scéna- l’effet de groupe et le mal-être rio à l’américaine, où des gangs se révélé par les violences entre quar- disputent le contrôle de trafics sou- tiers. « On ne s’aimait pas, donc on terrains. Le plus souvent, les ban- se battait. On ne savait pas pour- des des cités sont des groupes quoi on ne s’aimait pas, la violence informels liés par l’appartenance naît de ça. Il suffisait qu’un gars de au quartier et constitués ponctuel- la bande adverse nous regarde de lement au fil des « descentes » travers, il suffisait que l’un d’entre contre l’autre camp. « Il s’agit de nous croie que l’un de l’autre bande gamins qui en font un jeu, sans en avait mal parlé sur nous, et ça par- mesurer les conséquences mortelles, tait », écrit M. Kherfi à propos de analyse M. Herduin, en fonctions ses années de délinquance. « Puis, depuis vingt-huit ans en banlieue dans le combat, c’est autre chose de parisienne. Souvent, on n’est pas toi qui sort, toute ta rage, tout le dans une mécanique de rivalités mépris qu’on t’a manifesté, toute ta liées à une économie parallèle. » De haine, c’est ça que tu fous sur la l’extérieur, la rivalité entre quar- gueule de ceux qui sont en face. » tiers paraît souvent incompréhen- Directeur d’une maison des jeu- sible et gratuite. Elle a pourtant sa nes pendant dix ans, M. Kherfi, qui logique, celle du rejet et du repli se présente aujourd’hui comme sur soi. « C’est une logique de terri- « consultant en violences urbai- toire et un système d’opposition au nes », a vu le phénomène des rivali- reste de la société ; dans la bande, il tés entre quartiers évoluer d’une ya“eux et nous” », explique la manière qu’il juge inquiétante. Il y sociologue Maryse Hédibel, voit le signe d’une profonde ruptu- auteur de La Bande, le Risque et re. « A mon époque, les jeunes l’Accident (éditions L’Harmattan). étaient moins destructurés, dit-il. « Les groupes d’adolescents se Aujourd’hui, il y a moins de violen- constituent sur l’échec dans la ces contre les institutions et plus d’af- famille, à l’école. C’est une sociabili- frontements entre jeunes parce té par défaut », constate Mme Hédi- qu’ils restent enfermés dans leurs bel. Selon elle, la valorisation par la quartiers et qu’ils n’attendent plus violence et le rapport de force cons- rien de la société. » titue un autre élément fondateur des affrontements entre bandes. F. Ch. SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 13 Justice : les greffiers La Baule : le destinataire du colis en grève contre Un parfum de malversations entoure piégé ne se sentait pas menacé LE PRÉSIDENT du Syndicat intercommunal de La Baule (Loire-Atlanti- le rachat de Cora par Carrefour que), destinataire du colis piégé qui a tué un employé vendredi l’application de la loi 24 novembre, a indiqué qu’il ne se sentait « pas particulièrement mena- cé ». « J’ai eu des menaces, mais comme tout le monde malheureusement Un homme d’affaires suisse a été mis en examen à Paris et rien de précis, a expliqué Christophe Priou, maire (RPR) du Croisic, sur la présomption samedi, à Presse-Océan. On a l’impression d’être dans un mauvais film. » Le juge Philippe Courroye a mis en examen, le 3 octo- son concurrent Cora. Il le soupçonne d’avoir agi comme Le colis piégé contenait une chaîne hi-fi d’occasion qui a explosé lors- bre, Kamal Belaïd, pour « complicité d’abus de biens homme de paille, afin de priver le géant de la distribu- que Jacques Leparoux, l’un des salariés, l’a branchée. Les enquêteurs d’innocence sociaux » dans l’enquête sur le rachat par Carrefour de tion des implantations de Cora en Europe de l’Est. ont retrouvé le carton d’emballage et son étiquette informatique, qui tendait à faire croire que le colis avait été posté le 4 août à Genne- LES GREFFIERS des 181 tribu- KAMAL BELAÏD, un homme d’af- refour pense surtout pouvoir bénéfi- four. « De nombreux éléments con- villiers (Hauts-de-Seine) et acheminé par la société Federal Express. En naux de grande instance devaient faires suisse domicilié à Cuba, a été cier des implantations de Cora en cordants et l’absence de réponse perti- réalité, il a été déposé par les expéditeurs le 7 août devant le siège du observer, lundi 27 novembre, une mis en examen pour « complicité Europe de l’Est, notamment en Hon- nente ou justifiée à [leurs] questions Syndicat de la Côte-d’Armor et du pays guérandais (Sicapg). L’explosif grève généralisée afin de protester d’abus de biens sociaux », le 3 octo- grie. apportent quelque crédit à la thèse n’appartenait pas au stock volé par des nationalistes bretons à Plévin contre l’insuffisance des moyens bre, par le juge d’instruction pari- Mais Carrefour, là encore, doit de Carrefour, suivant laquelle Eurono- (Côtes-d’Armor) en 1999 (Le Monde du 26-27 novembre). mis à leur disposition pour appli- sien Philippe Courroye. M. Belaïd déchanter. Fin 1994, GMB, reco, BMS et les autres sociétés quer la loi sur la présomption d’in- est la première personne poursuivie c’est-à-dire Cora, constitue un pac- coquilles néerlandaises appartien- DÉPÊCHES nocence, qui doit entrer en vigueur dans le cadre d’une instruction, te avec une société, Euronoreco, draient à M. Philippe Bouriez ou a CORSE : des heurts entre gendarmes mobiles et nationalistes se au 1er janvier 2001. Répondant au ouverte au mois d’octobre 1999, présidée par Kamal Belaïd, l’hom- regrouperaient ses intérêts », écri- sont produits, dimanche 26 novembre, devant la prison de Casabian- mot d’ordre d’une intersyndicale, pour « abus de biens sociaux, abus me d’affaires récemment mis en exa- vent notamment les experts. Ils da, près d’Aléria (Haute-Corse), lors d’une manifestation pour le qui réunit l’Union syndicale auto- de pouvoir, complicité et recel », con- men. GMB et Euronoreco s’asso- expriment la conviction que BMS « regroupement des prisonniers politiques corses ». Plus d’une centaine nome justice (USAJ), la CGT, la cernant le rachat par Carrefour cient dans une société de droit néer- comme Euronoreco « ne sont que de personnes s’étaient rassemblées à l’appel du comité anti-répression CFDT et FO, les personnels des d’une partie des actifs de Cora. Les landais, BMS, dont ils prennent res- des coquilles dont l’actionnaire, le pour réclamer la réunion des prisonniers à la prison de Borgo. Deux greffes réclament un report de la dirigeants de Carrefour, à l’origine pectivement 40 et 60 % du capital. plus souvent unique, est lui-même manifestants nationalistes ont été interpellés à l’issue de ces incidents loi à 2002, 1 500 créations de pos- de la plainte, estiment avoir été Un an plus tard, le 6 octobre 1995, une autre coquille représentée par un et placés en garde à vue. tes et une revalorisation indemni- floués lors de cette transaction. Ils GMB et Euronoreco concluent, gérant ou un administrateur ». «Il a FAITS DIVERS : le garde du corps du comique Jamel Debbouze, taire et statutaire. seraient entrés en possession d’une dans la plus grande discrétion, un est ainsi difficile de croire, ajoutent- Boualem Talata, a été tué lors d’une fusillade à Dreux (Eure-et-Loir), Rouage essentiel du fonctionne- « coquille vide » suite à un tour de pacte d’actionnaires : une clause y ils, qu’Euronoreco, qui n’a aucun le 19 novembre. Ancien boxeur, originaire de Dreux, marié et père de ment de la justice, les greffiers, au passe-passe orchestré par le biais stipule que si l’une des deux socié- salarié, et qui est détenue par un trois enfants, la victime assurait la protection de la vedette dans ses nombre de 8 000, authentifient les de sociétés écrans. Après un an d’en- tés voyait plus d’un tiers de son capi- actionnaire, Sorato Trust, autre socié- activités professionnelles et lors de ses déplacements privés à Trappes actes des procédures, assistent les quête, le juge Courroye semble tal changer, l’autre serait en droit de té hollandaise avec un salarié, puisse (Yvelines). Le frère de Boualem Talata et l’un de ses amis ont été griève- magistrats lors des audiences et avoir réuni des éléments accrédi- racheter l’intégralité de ses actions avoir été considérée par GMB comme ment blessés dans la fusillade. Trois frères ont été mis en examen mar- dressent les procès-verbaux dans tant la thèse des dirigeants de Carre- à leur valeur nominale. Cet engage- disposant d’une bonne connaissance di 21 novembre pour « homicide volontaire » et écroués par un juge le cadre des procédures d’instruc- four, selon laquelle M. Belaïd serait ment, Carrefour assure n’en avoir des marchés et des investissements d’instruction de Chartres. tion et de jugement. Ils estiment en fait un « homme de paille » instal- jamais eu connaissance. Ainsi, en commerciaux dans les pays dits d’Eu- a IMMIGRATION : plus d’un millier de personnes ont manifesté, être, « une fois de plus, les laissés- lé à la tête d’une société, baptisée décembre 1996, lorsque Carrefour rope de l’Est. » samedi 25 novembre, à Paris, pour réclamer la « régularisation de tous pour-compte du budget 2001 », Euronoreco, destinée à récupérer prend plus de 40 % des parts de Lors de la procédure diligentée les sans-papiers ». Plusieurs associations (Ligue des droits de l’homme, alors que la loi sur la présomption les actifs dont Carrefour aurait dû Cora, Euronoreco, en vertu du pac- par le tribunal de commerce, MRAP, Gisti, Fasti, Droits devant, Emmaüs France), partis et syndicats d’innocence, qui instaure un juge bénéficier. te d’octobre 1996, rachète la totalité Me Georges Kiejman, qui défend les (Les Verts, PCF, LO, LCR, CGT, SUD) ont défilé au côté de la Coordina- de la détention provisoire, l’appel C’est en décembre 1996 que le des actions de GMB et devient seul intérêts de Carrefour, avait affirmé, tion nationale des sans-papiers. des cours d’assises et une judiciari- numéro un de la grande distribu- actionnaire de BMS. Carrefour voit le 23 novembre 1999 : « Le seul pos- a SIDA : une trentaine de militants d’Act Up se sont cadenassés, sation de l’application des peines, tion en France acquiert, pour un le marché de l’Est s’envoler. L’exper- tulat qui vaille, c’est que M. Belaïd est lundi 27 novembre, dès l’aube, aux grilles d’une usine du groupe phar- crée « de nouvelles sujétions en ter- peu plus de 3 milliards de francs, tise judiciaire, qui n’est pas tout à un homme de paille recruté par une macochimique Roche, à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). Les mili- mes de temps de travail, de respon- 42,4 % des parts de GMB (Grands fait terminée, devrait estimer le pré- filiale de banque suisse pour servir à tants de l’association de lutte contre le Sida veulent obtenir de la firme sabilités, toujours sans contrepartie Magasins Bouriez), la société qui judice à 2 milliards de francs. M. Bouriez. » Au cours de son inter- « un accès plus large à la molécule T 20 [un nouveau médicament anti- ni reconnaissance ». contrôle Cora. A terme, Carrefour rogatoire de première comparu- VIH], pour les malades du sida ». L’intersyndicale, qui a rencon- espère prendre le contrôle du grou- DES SOCIÉTÉS COQUILLES tion, M. Belaïd ne s’est guère mon- a RELIGION : le ramadan a commencé lundi 27 novembre en Fran- tré, mardi 21 novembre, la minis- pe de distribution. Mais une allian- Début 1997, les dirigeants de Car- tré loquace. L’homme d’affaires ce, a indiqué, samedi 25 novembre, l’Institut musulman de la Mosquée tre de la justice, Marylise Lebran- ce entre les frères Bouriez (Philippe refour ont saisi le tribunal de com- s’est contenté de nier avoir agi en de Paris. Les musulmans sont appelés à commémorer, par le jeûne et la chu, devait être à nouveau reçue, est PDG de Cora et Jacques direc- merce de Paris, afin qu’il diligente faveur de la famille Bouriez. Il a prière, la révélation du Coran au prophète Muhammad (Mahomet). lundi 27 novembre, par le cabinet teur général) et les deux autres une « expertise de minorité ». Cette déclaré ne pas connaître la société Pour la première fois depuis des années, la plupart des organisations de la garde des sceaux. Des négo- actionnaires, les néerlandais expertise, achevée en octobre, vient Euronoreco, qu’il est pourtant sup- représentant l’islam français se sont retrouvées samedi soir à la Mos- ciations sont engagées auxquelles d’ATOM NV – qui détiennent alors d’être versée au dossier d’instruc- posé diriger, se contentant d’expli- quée de Paris pour la « nuit du doute », afin de déterminer la date du sont associés le syndicat C-Justice 38 % de Cora – et les belges d’Exper- tion. Une note de synthèse provisoi- quer avoir signé des papiers «àla premier jour du ramadan. et les Greffiers de France. L’Union ba Belgium (11 %) met un terme à re, datée du 31 mai 1999 et signée demande de [son] père». Le père de a VANDALISME : une trentaine de plaques et objets ornementaux syndicale des magistrats (USM, ce projet. des deux experts mandatés par la M. Belaïd est décédé en mai 1999. ont été déplacés ou brisés, dans la nuit de vendredi 24 novembre, au modérée) a exprimé sa solidarité Mais là n’est pas le principal. En juridiction consulaire, semble attes- carré juif du cimetière de Garges-les-Gonesse (Val-d’Oise). Aucune avec ce mouvement. entrant dans le capital de Cora, Car- ter la version soutenue par Carre- Fabrice Lhomme tombe n’a cependant été profanée. 14 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 Désormais, les agriculteurs boudent les boues d’épuration Soumis aux exigences de qualité, les producteurs ne veulent plus épandre dans leurs champs, par crainte de pollution, les résidus des eaux usées. Les opérateurs de ce secteur doivent aujourd’hui trouver de nouvelles filières pour valoriser ce fumier des villes

L’USINE est nichée au bout d’un Le parcours classique des eaux usées comme terreau afin de le commer- culteurs renâclent, nombre des chemin goudronné à travers cialiser en sac auprès des jardi- 15 000 stations d’épuration disper- champs. Les bâtiments couleur ter- 2 niers. La pratique est déjà répan- sées sur le territoire français sont re s’aplatissent dans le paysage STATION due aux Etats-Unis. Mais ce mar- aux limites de leur capacité. Or, D’ÉPURATION pour mieux se fondre dans la plai- 1 ché restera marginal. Et l’on en selon certaines projections, la Eaux ne agricole de l’Oise. Le « centre traitées revient forcément aux cultivateurs. France produira 10 millions de ton- de compostage et de bioséchage » C’est pourquoi les industriels font nes de boues liquides en 2005 de Bury tente de se faire oublier. actuellement le forcing auprès de (1 million de tonnes de boues Non que son propriétaire ait hon- la profession, mais également des séchées). Face à cette impasse, les te : la Lyonnaise des eaux serait plu- 4 000 litres distributeurs et de l’industrie tôt fière de sa nouvelle réalisation d’eaux usées 3 agroalimentaire afin de briser leurs qui, assure-t-elle, apporte sa contri- par semaine préventions et de faire valoir les Les Français bution à la sécurité alimentaire. par une famille vertus de leur production dans le de 4 personnes Simplement, se cacher est une habi- cadre de l’agriculture raisonnée. connaissent peu le circuit tude dans le secteur car est traité 4 ici ce que la civilisation citadine ne 5 UNITÉ DE OPPOSITION DES RIVERAINS des eaux usées veut surtout pas voir : son fumier. DÉSHYDRATATION 120 litres Les opérateurs doivent égale- ÉPANDAGE de boues Prompts à pointer les pratiques liquides ment affronter l’opposition gran- Pour un colloque sur l’assainis- peu environnementales des agri- MISE EN DÉCHARGE dissante des riverains de ces nou- sement, qu’elle organise mardi INCINÉRATION 10 kg culteurs et les produits parfois dou- de boues velles installations. Mêmes parées 28 novembre à Paris, la Lyon- teux qui échouent dans les assiet- VALORISATION ÉNERGÉTIQUE pâteuses de vertus écologiques, les nouvel- naise des eaux a commandé à tes, les urbains oublient le fier ser- les plates-formes de compostage l’IFOP un sondage sur l’environ- vice que leur rend cette profession Source : Lyonnaise des eaux provoquent ainsi des levées de nement réalisé du 28 au 30 octo- depuis des années : les paysans boucliers, notamment en raison bre auprès de 1 002 personnes. épandent sur leurs terres 60 % des Soixante pour cent des boues d’épuration provenant des eaux usées d’origine ménagère étaient épandues sur les terres de leur dimensionnement et de Parmi leurs préoccupations, 750 000 tonnes de boues d’épura- agricoles. Aujourd’hui, il faut trouver de nouvelles solutions comme le compostage. considérations olfactives. les sondés citent en premier les tion séchée produites par la socié- En Ardèche, à Saint-André-en- déchets nucléaires et la pollution té. L’accord semblait, jusqu’ici, viennent de parcelles exemptes de production quotidienne de tion, thermolyse, oxydation par Vivarais, une partie de la popula- de l’air (22 % chacun), derrière satisfaire tout le monde : les culti- boues d’épuration depuis dix ans. » 5 mètres cubes d’eau ammonia- voie humide, séchage, gazéifica- tion s’insurge ainsi contre le projet arrivent la pollution de l’eau vateurs disposent d’un amende- Les réserves des agriculteurs ont quée, retraitée sur place. tion) ont un prix qui sera essentielle- d’une filiale de Saur-Bouygues sur (16 %), le réchauffement de la ment gratuit pour leurs sols et les pour conséquence de transformer La multinationale fonde de ment répercuté sur la facture d’eau leur commune. « Nous avons reçu planète (15 %) et la dégradation villes se débarrassent de leurs la filière. D’où cette idée de fabri- grands espoirs sur cette technique. des usagers. La Lyonnaise des eaux les témoignages d’habitants de la faune et de la flore (10 %). incommodes résidus. quer du compost, un produit plus Elle prévoit de créer quinze usines estime le surcoût, pour le compos- d’autres communes qui ont ce genre 66 % des personnes interrogées Mais le monde agricole conteste noble et, a priori, écologique. Inau- identiques d’ici trois ans. D’autres tage, à 30 centimes par mètre cube. d’installation : ils nous parlent s’estiment mal informées sur la aujourd’hui son rôle de décharge gurée durant l’été, la plate-forme groupes guignent le marché. Viven- Vivendi calcule que l’incinération d’odeur pestilentielle à 6 kilomètres qualité de l’eau et 80 % la consi- publique. Les exploitants s’inquiè- de Bury doit ainsi traiter chaque di a déjà douze usines de ce type coûte 1,50 franc le mètre cube. La à la ronde, assure Brigitte Volochi- dèrent trop chère. La connaissan- tent des risques de pollution par année 24 000 tonnes de boues dés- en fonctionnement et plus encore plupart des autres procédés se noff, responsable de l’Association ce du circuit des eaux usées s’avè- des produits toxiques ou des élé- hydratées, issues de stations d’épu- de projets dans ses cartons. « Nous situent dans cette fourchette. citoyenne Nord-Vivarais. Ils veu- re déficiente chez plus de la moi- ments pathogènes contenus dans ration des eaux usées de la ban- travaillons également sur d’autres Hormis l’incinération, privilégiée lent faire venir les résidus des sta- tié d’entre elles. les pleines bennes qu’ils déversent lieue parisienne. solutions, explique Bruno Tisse- pour les rejets d’origine industrielle tions d’épuration de l’ensemble de sur leurs terres. « Les pouvoirs rand, responsable du secteur à la chargés en métaux lourds, les diver- la Drôme et de l’Ardèche, soit un publics sont peu exigeants à l’égard UN COMPOST INODORE Générale des eaux (Vivendi). Tech- ses formes de reconditionnement camion toutes les demi-heures, dont Français ne pourront longtemps des producteurs de boues car cela Le produit nauséabond est niquement, on peut faire ce qu’on ne sauraient faire disparaître les nous n’aurons aucune assurance ignorer ce qui se passe, une fois arrange tout le monde, insiste Philip- mélangé à du coproduit (écorces veut des boues. La difficulté est de boues. Elles laissent soit un résidu sur le contenu. Les agriculteurs de la l’eau disparue par la bonde de pe Mangin, président de la Confédé- de bois, rafles de maïs) et mis à fer- convaincre les collectivités de choi- qui sera intégré au macadam des région ont déjà annoncé qu’ils ne l’évier. « Il faut diminuer nos ration française de la coopération menter durant trois semaines. La sir, surtout en cette période élec- routes, soit une matière valorisa- voulaient pas de ce compost : alors déchets, estime Mme Volochinoff. agricole. Mais nos clients sont aujour- matière se transforme alors en un torale où les enjeux politiques vien- ble, comme le compost, qui devra qu’en feront-ils ? Ils seront bien obli- Mais pour cela, c’est notre mode de d’hui devenus méfiants. Les conserve- compost inodore. A entendre ses nent troubler le débat. » trouver un débouché. gés de l’enfouir quelque part. » vie qu’il faut revoir. » ries, les grandes surfaces ou les mal- concepteurs, le procédé ne génére- Autre difficulté : toutes les techni- Les opérateurs tentent actuelle- Il faut pourtant trouver très vite teurs exigent que nos produits pro- rait comme inconvénient que la ques de transformation (saphirisa- ment de faire avaliser leur produit une solution. Depuis que les agri- Benoît Hopquin Des céréaliers de la Marne utilisent des fientes Manière de voir Le bimestriel édité par importées des Pays-Bas comme compost CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE Bas parcourent donc la campagne dans le sol. « Nous ne parvenons (Marne) marnaise, chargés de cette fumure pas à connaître la composition de notre envoyé spécial qui est reconnue dans le cahier des organique exacte de ce produit, Depuis plusieurs mois, les pro- charges de l’agriculture raisonnée. explique-t-il. Nous l’avons deman- meneurs du dimanche voient éri- L’importation de ces montagnes dé plusieurs fois sans obtenir de ger sur les vastes plaines céréa- de fientes, même anoblies, choque réponse. » lières et betteravières de la Marne cependant certains défenseurs de L’association a d’ailleurs déposé des monticules brun foncé. De l’environnement. plainte contre X… pour espérer en loin, la composition de ces buttes L’Association pour la protection savoir un peu plus sur ce mysté- hautes de plusieurs mètres est diffi- de l’eau du bassin versant de la rieux compost odoriférant. Elle a Pourquoi cile à déterminer. Mais, pour le Vesle doute ainsi ouvertement des reçu le soutien juridique d’Eaux et pèlerin arrivé au pied de l’émi- vertus écologiques de ce cadeau Rivières de Bretagne, qui lutte nence, l’âcre odeur qui s’en échap- européen. Elle s’inquiète notam- notamment contre les méfaits de pe ne laisse aucun doute sur sa ment des conséquences sur la l’élevage intensif dans l’Ouest. nature. nappe phréatique dans un départe- « Car il y a quand même une ano- A Soudé, une petite commune ment où le développement accélé- malie dans tout ça, estime Marie- limitrophe de l’Aube, plusieurs ré de l’élevage porcin a déjà porté Claire Gougeon, une autre oppo- la nouvelle amoncellements nauséabonds l’eau aux limites des normes en sante. La France croule sous les s’élèvent ainsi sur un terrain privé. matière de nitrate. rebuts de ses porcheries et de ses éle- Un tractopelle charrie la matière, Joan Rader, un de ses responsa- vages et on trouve le moyen d’en laissant s’échapper une vapeur qui bles, désigne avec inquiétude les acheter à l’étranger. » signale la fermentation. flaques d’un jus douteux qui « Il s’agit d’un compost de fientes s’échappent des tas et s’infiltrent B. H. de volailles qui vient des Pays-Bas », explique Damien François, respon- Intifada sable du marché des fertilisants organiques chez Soufflet, l’entre- Une liaison de fret ferroviaire prise qui importe cette mixture dans la région. entre la France et l’Italie d’ici à 2005 Engrenages, par Ignacio Ramonet. ■ Le risque d’une perpétuelle soumis- PRÉLÈVEMENTS sion, par Edward W. Said. ■ Comment la paix fut manquée, par Alain Gresh. « C’est un mélange de fientes de LA LIAISON entre Saint-Jean- prévue en 2005, pourrait capter le ■ Israël a besoin d’un Etat palestinien, par Shimon Pérès. ■ D’abord le droit volaille déshydraté mixé à du com- de-Maurienne (Savoie) et Turin quart de ce trafic. post utilisable comme amendement pourrait être la première réalisa- Les travaux consistent à agran- des peuples à disposer d’eux-mêmes, par Monique Chemillier-Gendreau. agricole », précise Louis Ferry, tion française en matière de ferrou- dir l’actuel tunnel ferroviaire du ■ Maale Adumim, une bombe à retardement, par Eitan Felner. ■ Le piège du chef du service de la direction tage. A l’instar de ce que font la Mont-Cenis (construit en 1871) ■ départementale de la consomma- Suisse et l’Autriche, la France veut afin de permettre à des camions sommet de Camp David, par Amnon Kapeliouk. Sept ans pour rien ? par tion, de la concurrence et de la elle aussi faire monter les camions de quatre mètres de haut (82 % Eric Rouleau. ■ Du sionisme au postsionisme, par Zeev Sternhell. ■ Israël, répression des fraudes (DDCCRF), sur les trains pour franchir les du parc routier) d’utiliser la une société se déchire, par Dominique Vidal et Joseph Algazy. ■ Pourquoi qui a effectué des prélèvements Alpes. Cette décision s’inscrit dans liaison franco-italienne. Le coût ■ aux fins d’analyse. les choix du gouvernement de dou- des aménagements est estimé à le mouvement pacifiste peine à mobiliser les Israéliens, par Uri Avnery. La L’entreprise Soufflet importe bler le fret ferroviaire en l’espace 500 millions de francs. Le maté- Palestine en quête de démocratie, par Graham Usher. ■ Réfugiés, un lanci- ainsi chaque année 15 000 tonnes de dix ans. Celui-ci atteint à peine riel que veulent utiliser la SNCF nant rêve de retour, par Alain Gresh. ■ Vers une « paix armée » au Proche- de cette substance qu’elle revend la barre des 20 % dans le volume et la compagnie de fret italienne ■ aux agriculteurs, qui l’apprécient. global du transport de marchandi- Trenitalia a été conçu par la socié- Orient, par Geoffrey Aronson. L’Union européenne à la recherche d’un rôle Car la législation néerlandaise est ses contre 70 % par la route. té alsacienne Lohr. Il s’agit de actif, par Miguel Angel Moratinos. ■ L’abcès syrien, par Alain Gresh. drastique en matière de pollution Lionel Jospin pourrait annoncer wagons surbaissés avec plate-for- ■ Quand le Liban se libéra, par Hana Jaber et Mounzer Jaber. ■ Guerre non agricole : les déjections des le lancement du projet lors des me pivotante pour charger les ■ immenses élevages de poules pon- états généraux du fret ferroviaire, camions. déclarée contre l’Irak, par Denis Halliday. Le monde arabe orphelin de la deuses sont donc traitées dans prévus les 11 et 12 décembre à Cette première franco-italienne démocratie, par Gilbert Achcar. ■ Ces Frères musulmans saisis par la moder- des usines idoines qui extraient le Paris. Selon Le Journal du diman- doit préfigurer la grande affaire de nité, par Wendy Kristianasen. méthane à des fins d’utilisation che, dans son édition du 26 novem- la liaison Lyon-Turin qui nécessite- énergétique. bre, le premier ministre disposera ra la réalisation d’un tunnel d’une Avec la chronologie d’un siècle de conflit, six pages de cartes Mais les autorités néerlandaises à ce moment d’études préliminai- cinquantaine de kilomètres pour interdisant tout épandage, il faut res diligentées par la SNCF. un coût estimé entre 50 et 60 mil- détaillées, les textes-clés (1947-2000) et les meilleurs sites Internet trouver un débouché pour les rési- Aujourd’hui, 6 000 camions utili- liards de francs. Le prochain som- dus. D’où l’idée de le mélanger à sent chaque jour l’axe Saint-Jean- met franco-italien, début 2001, e un déchet vert et de l’exporter de-Maurienne – Turin. Selon les devrait lancer officiellement ce EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX - 45 F - 6,86 comme fertilisant. Des dizaines de estimations de la SNCF, cette projet qui ne pourrait arriver à son camions bâchés venus des Pays- liaison, dont la mise en service est terme qu’à l’horizon 2001-2020. 16 / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 HORIZONS ENQUÊTE

ÉRONIQUE JOUR- PC presse improvisé, « avec [son] DAIN a longue- expérience de petite équipière », les ment réfléchi, occasions saisies ou manquées par puis elle a re- Michel. « Mais au bout du compte, noncé à assister dit-elle, le résultat n’est pas si impor- au départ, donné tant, du moment qu’il est assez satis- le jeudi 9 novem- faisant pour que Michel n’ait pas bre. Aux Sables- envie de refaire un Vendée Globe. » d’Olonne, les Il avait fait un tour du monde en monocoques tiraient sur les amar- équipage en 1985. « On avait dix- Vres depuis trop longtemps pour neuf ans et on ne s’était rien pro- espérer une lueur de sagesse de la mis », dit-elle. Cette fois, elle appré- part des vingt-deux navigateurs et hende le retour. « Ce sera pénible deux navigatrices engagés dans le de passer après la presse après une Vendée Globe. Même si le baromè- si longue séparation, surtout pour tre promettait l’enfer dès le Golfe les enfants. » de Gascogne, même si cette course en solitaire, sans escale et sans ATHY COVILLE, elle, profite assistance, les condamne à un mini- de la séparation forcée avec mum de trois mois d’isolement, ils CThomas pour souffler un étaient déjà partis en pensée peu. Leur fille, Jeanne, a six mois, depuis plusieurs jours sur leurs et Cathy a rompu avec son quoti- bateaux de 50 ou 60 pieds. dien à elle en quittant son travail à En vraie terrienne, Véronique, la mi-septembre. Pour passer cet d’origine italienne, avait prévenu hiver plus long qu’à l’accoutumée, Roland, son marin breton elle a des projets de voyage avec d’époux, dès leur rencontre : «La Jeanne : Berlin, Lisbonne, l’Irlande voile d’accord, le Vendée Globe, ou les îles ensoleillées… Autant jamais ! » Elle a tout de même pas- d’occasions de rattraper le temps sé la semaine précédant le départ qu’elle aura enfin le loisir de voir à ses côtés avec leurs deux fils, filer en retrouvant des proches, Théo et Félix. Puis elle s’est réfu- qui y ont posé leurs valises. « Mes giée à Quimper, chez eux. « Cette récits, mes découvertes feront aussi course, c’est un concours de circons- du bien à Thomas, explique-t-elle. tance, un passage obligé de sa car- Je veux lui apporter d’autres choses rière, dit-elle. Il y aura beaucoup que ce qu’il vit chaque jour sur son d’émotions, des larmes, des mou- bateau. » choirs, les gens qui vous plaignent, cette course est un trop gros mor- ceau pour que je m’inflige ça. » Elle Valérie Thiercelin surveille les nouvelles, mais elle les redoute. C’est par les informa- refuse la dépendance tions que Théo a appris l’an passé la disparition de Paul Vatine dans du téléphone la Transat Le Havre-Carthagène. Il adorait jouer avec lui. satellite « Une partie de toi est avec l’hom- me parti en mer, dit Véronique, et les dialogues mais que peux-tu pour lui, dans ta cuisine, quand tu entends la fureur surréalistes du vent et de la mer à l’autre bout du téléphone, à part rester efficace qu’il engendre : pour que les enfants fonctionnent normalement ? » Elle ne saura pas «T’esoù? grand-chose de ce qui se sera vrai- es ment passé « là-bas ». Roland – Dans les 40 . racontera les dauphins aux enfants et d’autres choses plaisantes. Au – Quitte pas, hasard des conversations avec d’autres skippers, elle s’efforcera je me gare » de deviner le reste. Catherine, la compagne de Ber- nard Stamm, parle de la « grosse Puis il rentrera, comme il est boule » qui a envahi son ventre à revenu du Trophée Jules-Verne, quelques heures du départ. Une de la Mini-Transat ou de la New vieille connaissance. Elle l’accom- York - San Francisco, « sûrement pagnait déjà en 1995 lorsque Ber- amaigri mais beau ». Elle aura rêvé nard s’était lancé dans la Mini- ce retour mais rien ne se passera Transat : une course transatlanti- « comme prévu ». Pour ne pas le que en solitaire sur des bateaux de brusquer, elle ne se précipitera pas 6,50 mètres. Il s’était classé troisiè- sur le ponton. Elle le laissera des- me. Catherine avait appris, long- cendre et retrouver ses marques à temps après, qu’il avait manqué y terre. La presse se chargera bien rester en tombant deux fois à d’accélérer le processus. Ensuite, l’eau. Lorsqu’il a émis le projet ils se retrouveront « comme s’ils d’un Vendée Globe, c’est elle qui a s’étaient quittés hier ». pris le large, trouvant, à 200 kilo- Valérie Thiercelin affiche aussi mètres de leur petit port bigouden une belle sérénité. Marc a terminé de Lesconil, un nouveau travail qui Femmes de navigateurs deuxième du dernier Vendée Glo- justifiait un déménagement. Ber- be et il a depuis bouclé une nard a fait mine de comprendre, Around Alone (tour du monde en mais il avait besoin de son soutien. Véronique est inquiète, Michèle complice, Isabelle solitaire avec escales). Elle vit les Catherine est revenue. Il y a deux départs en solo « comme une énor- ans, Chloé, leur fillette, est arrivée. préfère s’isoler, Virginie collaborer. Les compagnes me récompense pour le navigateur Elle connaît à peine son papa. «Il et tous ceux qui se battent avec lui a tant travaillé, dit Catherine, qu’il des skippers engagés dans le Vendée Globe pour qu’il ait lieu ». Elle s’insurge n’a pas dû passer plus de deux heu- d’entendre les médias traiter les res d’affilée avec elle depuis sa nais- ont chacune leur recette pour conjurer l’angoisse solitaires de suicidaires. Car Marc sance. » était un autre homme lorsqu’il est Avant, elle n’avait jamais peur. qui ne les lâchera pas pendant plus de trois mois, revenu de son Vendée Globe, il y a Mais, il y a quatre ans, elle a connu quatre ans. « Il s’était réalisé, il de près l’attente, l’espoir puis la au fil de la course en solitaire la plus difficile du monde avait mûri », dit-elle. Leur histoire résignation de Michèle, la compa- est liée à celle de cette course. «Je gne du navigateur canadien Gerry née, après avoir interrogé sur le L’habitude ne rend pas les sépa- équipage avec escales. Elle y a aus- ment les options choisies par n’oublierai jamais son regard perdu Roufs, dont le monocoque avait sort de Dinelli tous les skippers rations plus faciles à Isabelle Par- si connu son compagnon, le Suisse Dominique. Pour se rassurer, elle a avant le départ, ni ses yeux halluci- été retrouvé chaviré et vide au lar- évoluant dans la même zone. « J’ai lier. Yves s’est embarqué pour la Dominique Wavre. Depuis, il leur tenu à se trouver seule dans l’habi- nés à l’arrivée. » En correspondant ge des côtes chiliennes : « Ma sœur gagné quelques heures de tranquilli- troisième fois, acharné à gagner ce est arrivé de vendre jusqu’à leur tacle du bateau, lors du test obliga- pendant la course, le couple s’était Virginie, qui partage la vie de Fran- té, relativise Virginie. Et puis, je n’ai tour du monde en solitaire et sans voiture pour pouvoir embarquer toire de retournement, pour véri- retrouvé aussi après sept années cis Joyon [vainqueur en juin de la vécu qu’un demi-tour du monde, escale qui s’est jusqu’ici refusé à ensemble sur une course. « Nos fier la redressabilité en cas de cha- de séparation. Ils se sont mariés il Transat anglaise], était sa voisine », puisqu’il a chaviré au bout d’un lui. Alors elle organise sa solitude à dîners aux chandelles en amoureux virage. Elle sait que le monocoque y a quelques semaines. explique-t-elle. mois et demi… » Au hasard d’une elle. Elle se réfugie « dans [sa] mon- tournent toujours mal, rit-elle. On « remontera quoi qu’il arrive ». Elle garde tous leurs messages Le plus souvent, le Vendée Glo- vacation radio au PC presse, elle a tagne » : une vieille maison de se met à dessiner des poulies sur la « Ça m’a fait du bien, dit-elle, mutuels et leurs courriers électro- be rend les bateaux et les hommes quand même découvert qu’elle famille dans les Hautes-Alpes. Elle nappe, à échafauder des transfor- même si je sais qu’il se fera mal en niques, mais elle n’a jamais oublié qu’il emprunte. La dernière édition incarnait le lien avec la terre, dont y emmène sa maman âgée et y sco- mations pour le bateau. La mer est allant à la guerre sur le pont. » la teneur d’aucun d’entre eux. a compté trois autres chavirages. son frondeur compagnon – parti il larise ses deux enfants, de cinq et notre univers. » Pour digérer tranquillement les « Une énorme complicité s’installe Ils se sont tous bien terminés. Virgi- y a quatre ans contre l’avis du comi- six ans, pendant toute la durée de Elle a vécu en rêve pendant un fluctuations de moral qu’elle pré- lors des courses en solo, se souvient- nie Dinelli conjure le souvenir du té de course –, ne pouvait se pas- la course. « Là-bas, un peu bête- an et demi le départ. « Tout était voit, Régine, la compagne de elle, le partage est plus fort, on se naufrage de son mari Raphaël ser. « Il plaisantait avec les journalis- ment, j’ai le sentiment qu’il ne peut clair, dit-elle. J’étais la dernière sur Michel Desjoyeaux, a pris un con- dit des choses qu’on ne se dirait pas dans les mers du Sud, le jour de tes alors que, chaque fois qu’il m’ap- rien m’arriver, dit-elle. Nous vivons le bateau, la dernière à toucher gé sabbatique de six mois. Jus- tous les jours à terre. » Elle a appris Noël, il y a quatre ans, avec un pelait à la maison, il avait besoin à 2 000 mètres d’altitude, plus près Dominique. » Que se sont-ils dits ? qu’au 15 mars, cette urbaniste, qui à mesurer la portée de ces petites positivisme étonnant. « Je n’y pen- d’être consolé, raconte-t-elle. Tous des étoiles, donc plus proches d’Yves « Des trucs techniques, bien sur. » traite à longueur de journée avec missives. « Il faut imaginer dans se plus du tout, assure-t-elle, et les vendredis soir, le bateau coulait, qui les regarde souvent. » Les com- Pour l’accompagner dans l’aventu- des élus, veut pouvoir laisser son quel état d’esprit se trouve l’autre j’aurais été déçue qu’il ne reparte comme s’il avait voulu me gâcher le munications se font à l’ancienne, re, elle a d’abord dû surmonter sa esprit vagabonder sur les flots. «Je pour le recevoir, peser ses mots, car pas, car c’est la première course week-end, et si j’avais deux heures par écrit. « L’avantage c’est qu’on propre frustration de ne pas voulais à la fois participer à la fin de un rien peut déclencher une crise à dont il m’a parlé à notre rencon- de retard pour lui envoyer un messa- ne le dérange jamais », dit-elle. Le embarquer. Navigatrice chevron- la préparation du bateau, dit-elle, distance. » Elle refuse la dépendan- tre. » Elle a pris en charge la partie ge, je me faisais engueuler. » téléphone satellite sert tout de née, elle cherchait également un et pouvoir avoir du temps pour moi ce du téléphone satellite et les dia- administrative de son nouveau pro- même une fois par semaine pour budget pour partir en solo, mais et les enfants. » C’est qu’Adrien, logues surréalistes qu’il engendre : jet. Mais elle se rappelle fort bien EUR petite Philippine avait à une discussion avec les enfants, Dominique l’a « coiffée sur le fil ». huit ans, et les jumeaux, Tristan et « T’es où ? – Dans les 40es. – Quitte que « le PC course a reçu les l’époque vingt mois. Le défilé qui ont « préparé leurs questions ». Elle a donc intégré l’équipe et Jérémie, cinq ans, posent des tas pas, je me gare. » Elle refuse de signaux de détresse le jeudi, en fin Ldes journalistes à la maison Le moment enregistré et réécouté endossé, sans rancune, le rôle de de questions compliquées. La plus banaliser leurs dialogues quoti- de matinée », et que Raphaël fut au moment du naufrage puis du pendant la semaine est savouré technicienne, de directrice de pro- récurrente : « Est-ce qu’un jour on diens. « Lorsqu’on choisit de partir, récupéré par le Britannique Pete sauvetage l’a marquée. Cette fois, par tous. Depuis leur naissance, ils jet, gérant les relations avec les verra papa souvent ? » il ne faut pas tomber dans la facilité Goss, « trente-six heures plus tard, elle est impliquée mais mieux pro- ont assisté sur des vedettes suiveu- sponsors et les fournisseurs. Le Régine sait aussi que, comme de s’accrocher ainsi à la terre. Il dans la nuit du vendredi au tégée. Elle a fait ses adieux à son ses à tous les départs de leur père, temps pressait et le travail en chaque fois, elle se prendra au jeu faut accepter ce manque. Cette samedi ». père la veille du départ, tranquille- « pour qu’ils en aient conscience ». famille a l’avantage d’éviter les d’une compétition qu’elle ne dispu- absence nous fait tous grandir. » Philippe Jeantot, l’organisateur, ment à la maison, et suit la course Les humeurs du Grand Sud, longs discours. Elle vit la course te même pas. Régulièrement, elle attendait pour la prévenir les der- à l’école, comme ses camarades de Michèle Paret les a affrontées en intensément, surveillant l’arrivée va au centre d’entraînement de Patricia Jolly nières vacations radio de la jour- classe des Sables-d’Olonne. 1984, lors d’un tour du monde en des dépressions, examinant fébrile- Port-la-Forêt, elle discute au petit Dessin Stanislas Bouvier HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 17 Israël, une crise de décolonisation Pourquoi par Alain Dieckhoff réformer le budget ? N mot a fait un retour pour qu’Israël demeure un Etat Ensuite, quelle serait la nature atteint que par le désengagement en force dans le discours juif et démocratique, un Etat pales- de la frontière ainsi érigée ? effectif d’Israël des Territoires, ce par Florence Parly israélien depuis le début tinien devait voir le jour pour pren- « Idéalement », Barak voudrait qui suppose le démantèlement de Ude la nouvelle Intifada : dre en main le destin de trois mil- qu’elle soit la plus étanche possi- la majeure partie des colonies et A réforme du texte fonda- aller plus loin et, pour un objectif celui de séparation. Répété sur lions d’Arabes. Toutefois, cet ble, l’installation de barrières phy- le retrait de l’armée. teur de l’activité du minis- donné, laisser le responsable choi- tous les tons, il semble brusque- objectif restait lointain, repoussé siques allant de pair avec un Tant que ce nœud gordien ne tère des finances est à l’or- sir entre faire et faire faire, entre ment investi d’une vertu miracu- au statut définitif, alors même que découplage économique. Passons sera pas tranché, on ne peut abou- Ldre du jour. Une affaire une dépense de fonctionnement, leuse, celle de mettre définitive- la mise en place d’une Autorité sur le fait qu’un tel objectif est tir qu’à d’illusoires demi-mesures d’experts, pas de quoi fouetter un une subvention ou une dépense en ment à distance Israéliens et nationale, qui gérait désormais la contraire aux accords signés comme la « séparation unilatéra- chat, pourrait-on penser. Ce serait capital. Cette évolution paraît de Palestiniens et donc d’empêcher vie quotidienne de la quasi-totali- depuis 1993, qui garantissent le le » qui instaure une pseudo-fron- une erreur. Car il s’agit de réfor- bon sens. Elle emporte de lourdes la poursuite d’une lancinante té des Palestiniens (à l’exception libre mouvement des travailleurs, tière, à sens unique – sa vocation mer l’ordonnance organique de conséquences. Car une globalisa- confrontation. Cette désintrica- des 200 000 résidents de Jérusa- des produits agricoles et indus- première serait en effet avant 1959, qui est au fonctionnement tion des crédits ne peut s’entendre, tion des Territoires par rapport à lem), soulageait immédiatement triels, et envisagent des projets de tout d’entraver l’accès des Palesti- du ministère en charge du budget tant au sein du gouvernement, Israël est un objectif louable, poli- Israël de lourdes tâches de contrô- développement conjoints. Oslo niens au territoire israélien. ce qu’est la Constitution de 1958 vis-à-vis du ministère des finances, tiquement nécessaire, si elle le sans l’obliger à toucher au est de toute façon aujourd’hui en Au fond, « l’Intifada d’Al-Aqsa » au fonctionnement de la vie politi- qu’au sein de l’Etat, vis-à-vis du conduit rapidement à l’avène- réseau des colonies. lambeaux. marque une nouvelle étape dans que du pays. Et derrière l’apparen- Parlement, que si le responsable de ment, aux côtés d’Israël, d’un Etat La récente proposition d’Ehoud L’obstacle majeur se situe la crise de décolonisation à laquel- ce ésotérique que peuvent revêtir la dépense sait énoncer clairement palestinien véritablement souve- Barak de mettre en œuvre une ailleurs : la césure économique est le Israël doit faire face. La premiè- ces questions aux yeux du non-spé- ses objectifs et mesurer les résul- rain, doté d’une réelle continuité séparation unilatérale reste large- tout simplement impossible à met- re Intifada (1988-1993) avait ame- cialiste, chacun d’entre nous est tats qu’il obtient. Telle est la néces- territoriale et de compétences ment dominée par les considéra- tre en pratique. La Palestine né l’Etat hébreu à prendre concerné. Le budget, ce n’est pas saire contrepartie de la plus grande complètes. tions de type sécuritaire, comme demeure le quatrième partenaire conscience que les jours de « l’oc- qu’une affaire de gros sous, réser- liberté qui lui serait accordée. La naissance d’un tel Etat ne l’atteste le fait que le ministère de commercial d’Israël, après les cupation tranquille » étaient vée à quelques initiés. Le budget, Cela suppose que chaque minis- répond pas seulement à l’attente désormais révolus. Elle contribua c’est l’incarnation concrète de tère, chaque service soit capable légitime des Palestiniens, elle est à ouvrir la voie aux accords d’Os- choix politiques, l’expression des de faire un état précis des missions aussi dans l’intérêt d’Israël, qui La césure économique est impossible lo, qui permirent de commencer priorités retenues par le gouverne- qui lui sont confiées, puis d’établir pourra plus aisément traiter avec une disjonction politique partielle ment. des priorités entre elles. Cela un Etat clairement identifié, pour- à mettre en pratique. La Palestine demeure entre Israéliens et Palestiniens, Certains croient pouvoir déceler paraît simple. C’est, de fait, fort vu de frontières nettement déter- sans toutefois que ne soit remise dans la réforme de l’ordonnance complexe. J’ai été frappée, lors des minées, plutôt qu’avec une Autori- le quatrième partenaire commercial d’Israël, en cause la prééminence ultime de 1959 la simple conséquence de réunions budgétaires que j’ai té aux contours flous, fonction- d’Israël sur la Cisjordanie et Gaza. l’épisode dit de « la cagnotte » ; tenues en juin avec chacun de mes nant en parallèle avec un mouve- après les Etats-Unis, la Grande-Bretagne La seconde Intifada vise précisé- d’autres vont affirmer qu’il s’agit collègues du gouvernement, par la ment de libération nationale, ment à y mettre un terme. Il est d’abord de « faire reculer Bercy », croissance continue des demandes l’OLP. et l’Allemagne. Quant aux Palestiniens, aujourd’hui oiseux de savoir si antienne facile et quelque peu las- adressées à l’Etat par nos conci- En un mot, la réalisation du cette éruption de violence aurait sante. Tout cela est mal compren- toyens. Certaines sont parfaite- droit à l’autodétermination est leur dépendance structurelle par rapport pu être évitée et si Arafat serait dre la portée de la réforme envisa- ment conformes aux évolutions impérieuse pour que les relations parvenu à obtenir par la négocia- gée. Laurent Fabius et moi-même générales de nos sociétés : les entre les deux parties s’établissent à Israël est énorme en termes d’échanges tion ce qu’il n’est pas sûr d’arra- sommes les premiers à le souli- attentes en matière de protection sur un principe de réciprocité. cher par les armes. gner : il faut travailler à plus d’effi- de l’environnement, de sécurité ali- Cette logique de la disjonction comme de transferts salariaux Par contre, il faut marteler une cacité et de lisibilité. D’ailleurs, mentaire, d’éducation, de sécurité, politique, fondée sur la cohabita- évidence. Israël dispose d’une por- nous nous sommes engagés en pour ne citer que celles-là, qui tou- tion de deux Etats, une majorité te de sortie politique : reconnaître mai dernier à mettre en œuvre un tes trouvent un écho dans l’actuali- en Israël comme du côté palesti- la défense soit chargé de sa Etats-Unis, la Grande-Bretagne et clairement le droit irrévocable des plan de transparence, dont la plu- té des dernières semaines. Mais si nien continue de l’accepter malgré conception. La philosophie sous- l’Allemagne. Quant aux Palesti- Palestiniens à un Etat sans colo- part des mesures sont déjà inscri- des besoins nouveaux apparais- les heures douloureuses que tra- jacente à ce plan est transparente : niens, leur dépendance structurel- nies, ni routes de contournement tes dans les faits. La réforme de sent, peut-être peut-on s’interro- verse le Proche-Orient. Il reste à la Israël doit déterminer, en fonction le par rapport à Israël est énorme ni bases militaires. Un tel engage- l’ordonnance les traduira dans les ger sur le fait que des services mettre en œuvre, et le plus tôt de ses seuls impératifs nationaux, en termes d’échanges comme de ment constituerait un signe posi- textes. Ces mesures ont déjà mar- anciens, adaptés sans doute aux sera le mieux. une ligne frontalière avec l’entité transferts salariaux. Toute ruptu- tif qui ferait baisser la tension, qué la façon dont nous avons géré moments historiques qui ont moti- En 1993, Itzhak Rabin s’était fait palestinienne et l’armée se redé- re brutale aurait des conséquen- romprait le cycle infernal de la vio- le budget en 2000. le champion de l’idée de sépara- ployer le long de cette zone qui ces économiques catastrophiques lence et permettrait, dans quelque J’ai annoncé dès le mois de mars, tion, suite à une série d’attentats serait matérialisée par des clôtu- et, partant, des répercussions poli- temps, de renouer les fils de la puis une deuxième fois en juillet, Il est vital islamistes, dans une optique alors res et des checkpoints. Derrière tiques dévastatrices. négociation afin de réaliser une quel était le montant des plus- essentiellement sécuritaire. Il son apparente simplicité toute Conscient de cette interpéné- dissociation entre deux espaces values fiscales auxquelles il fallait que le débat dépasse s’agissait dans son esprit d’établir militaire, ce plan, dont on ignore tration entre les deux sociétés politiques souverains, sur la base s’attendre, au vu de nos estima- une délimitation spatiale entre les détails, soulève néanmoins une qu’Israël a, de son propre chef, de la seule ligne de référence dont tions les plus fiables. Nos règles de la seule question Israéliens et Palestiniens pour pro- foule de problèmes. encouragée sans relâche depuis nous disposons, celle de conduite ont été clairement défi- téger les premiers contre les agis- D’abord, le tracé de cette fron- trois décennies, à la fois économi- juin 1967. nies et débattues devant la repré- des moyens pour être sements terroristes des seconds. tière. Inclura-t-il uniquement les quement et démographiquement Un Barak affaibli, tenté de réa- sentation nationale. De façon géné- Cette démarcation prit la forme trois blocs de colonies métropoli- (colonies), Ehoud Barak est bien gir de plus en plus en militaire, est- rale, j’entends faire en sorte que posé en termes de d’un bouclage permanent de la Cis- taines (proches de Tel-Aviv et Jéru- obligé d’admettre qu’en l’état la il encore en mesure d’emprunter les engagements financiers du gou- jordanie et de Gaza – toujours en salem) ? Quid de la vallée du Jour- frontière en question ne peut exis- cette voie ? Si l’on répond par la vernement soient exprimés le plus missions, d’objectifs, vigueur – avec instauration de bar- dain ? Si, comme il le semble, aucu- ter qu’en pointillé. négative, la « libanisation » du clairement possible et que leur res- rages et mise en place d’un systè- ne implantation n’était évacuée, En réalité, le premier ministre conflit sera alors inexorable, cha- pect puisse être évalué sans inuti- de résultats, me de permis d’entrée. Entendue au moins dans un premier temps, est enfermé dans un dilemme que jour qui passe rapprochant le les controverses. en ce sens, la séparation est une si Israël maintient un contrôle dont il ne pourrait sortir que s’il Proche-Orient du gouffre. Le ministère des finances pro- donc de performance simple mesure de police, imposée total sur les frontières extérieures, faisait un choix politique résolu gresse donc avec détermination aux Palestiniens dans l’unique but les espaces aérien et maritime, la qu’aucun gouvernement israélien vers une plus grande transparence, de surveiller leurs mouvements. séparation unilatérale présentée n’a, pour l’heure, assumé jus- Alain Dieckhoff est directeur et c’est tant mieux. Cette indispen- vé leur création, puissent être sup- Plus tard, Rabin et Pérès donnè- comme une panacée ne change qu’au bout : œuvrer à une parti- de recherche au CNRS (Centre d’étu- sable évolution est un aspect primés ? rent à cette perspective de disso- strictement rien à la situation tion véritable, sur une base égali- des et de recherches internationa- important de la réforme de l’ordon- Il faut donc réfléchir aux mis- ciation un contenu politique : actuelle. taire. Cet objectif ne peut être les, Paris). nance organique. L’essentiel, à sions de chacun, identifier les mes yeux, est pourtant ailleurs : le besoins nouveaux, les hiérarchiser cœur de la réforme, c’est d’amélio- et, dans certains cas peut-être, rer l’efficacité de l’Etat. L’ordon- renoncer à certaines devenues nance de 1959 constitue la traduc- moins prioritaires. Alors seule- tion législative et financière de la ment chaque responsable pourra façon dont l’Etat travaille et sert le dire plus clairement ce que la col- Religions et agressivité public. S’il y a réforme de l’ordon- lectivité attend de lui. Il lui sera nance organique, il doit donc y possible de s’engager sur des indi- ETTE crise israélo-palesti- Exclu de l’école, refoulé par les ses formes et la rigueur de ses exi- l’AJCF est plus exigeante. Il ne avoir aussi réforme des modes de cateurs de résultats. Ce faisant, ce nienne, avec ses échos en institutions (voir le refus d’inscrire gences. Dans la crise récente, beau- s’agit pas de réduire les croyances fonctionnement de l’Etat. La sphè- gestionnaire portera la responsabi- France, appelle de la part la notion d’héritage religieux dans coup de religieux ne se sont pas à presque rien, pour qu’elles ne re publique, dans son ensemble, lité de ses choix financiers. Et la Cde l’Amitié judéo-chré- la Charte européenne des droits trouvés du côté de la paix. Le lan- soient pas nocives. Nous essayons doit devenir plus efficace. « surdité » bien connue de Bercy tienne de France (AJCF) des de l’homme), le religieux reparaît en commun de réfléchir sur la Le discours récurrent sur l’effica- ne devrait plus servir de prétexte réflexions et des engagements de associé aux frustrations, à la part signification de nos croyances et cité de l’Etat, lorsqu’il est associé commode à certains responsables nature à cerner les enjeux, à favori- quasi barbare, en tout cas irration- Le langage sur l’histoire de nos commu- par ceux qui le tiennent à un objec- pour ne pas avoir à expliquer au ser des solutions autant qu’il nelle, de chacun. Chez des gens nautés. tif d’Etat minimal, n’a rien à voir fond les décisions qu’ils pren- dépend de nous et à rendre la sans culture religieuse, la référen- de l’intransigeance Le point d’éclatement du conflit avec ma démarche. Ce n’est pas de nent… société française capable de vivre ce à une identité confessionnelle a été Jérusalem, précisément le cette efficacité-là que je veux par- Dès lors, seconde rupture essen- positivement une hétérogénéité peut servir à justifier l’agressivité s’est adossé aux mont du Temple (esplanade des ler. Je suis au contraire intimement tielle, la nature du contrôle exercé religieuse dont certaines manifes- la plus brutale. De telles violences Mosquées). Un compromis prati- convaincue que la justice et la par le Parlement sur le gouverne- tations suscitent une inquiétude montrent l’inconvénient d’igno- fondamentalismes, que existait et fonctionnait, per- cohésion sociales, la protection ment pourra évoluer, dans le res- nouvelle. rer, de marginaliser des apparte- mettant aux uns et aux autres des plus démunis, le développe- pect des prérogatives de chacun. Il Les agressions contre les synago- nances qui impliquent une affirma- à une insistance d’exercer leur culte. C’est la traduc- ment durable justifient des servi- s’agit de modifier l’objet du contrô- gues en France suscitent l’indigna- tion globale sur la raison d’être de tion politique du compromis qui ces publics de haute qualité. Il faut le. Celui-ci devra se déplacer de la tion, à cause de ce qu’elles rappel- l’homme et du monde. sur la « sacralité » n’a pas été trouvée, parce qu’elle d’ailleurs assumer en ces termes le simple répartition et gestion comp- lent. Surtout, elles inquiètent par- Parce qu’il prend en charge ces contraignait à une délimitation prélèvement sur l’économie que table des crédits à l’évaluation de ce qu’elles montrent l’usage catas- questions-là, le religieux mérite stricte des souverainetés. représente le financement des ser- l’usage de ces crédits en fonction trophique que l’on peut faire du respect et attention. Même si l’on gage de l’intransigeance s’est ados- Ne serait-il pas possible, devant vices publics. L’impôt est un acte des objectifs fixés et des résultats religieux dans une société sécula- n’y adhère pas, on doit essayer de sé aux fondamentalismes, à une cet échec actuel du politique, que citoyen ; il est le lien qui permet obtenus : les moyens destinés à risée. le connaître dans la diversité de insistance sur la « sacralité ». les autorités religieuses en cause l’expression de la solidarité. Mais satisfaire tel objectif prioritaire Sacralisation en fait de l’idée que se concertent pour proposer une ce prélèvement doit être justifié au sont-ils suffisants ? Ont-ils été chacun se fait de lui-même et de manière de régler la fréquentation regard des services rendus. S’il ne bien utilisés ? Voilà qui constitue- AU COURRIER DU « MONDE » notre vision du monde (si tout ses droits. Nous avons à réfléchir des divers espaces, cherchant non l’était plus, alors la résistance crois- rait une profonde mutation du préjudice devient légitimement sur une certaine fidélité perverse à disposer des barrières infranchis- sante des citoyens à l’impôt trouve- débat parlementaire sur le budget NAISSANCE DIFFICILE indemnisable) ? qui se coupe de la vie en préten- sables, mais à définir des compor- rait un terreau fertile, la compétiti- et ne pourrait que satisfaire les La décision prise par la plus La première chambre civile, en dant mettre Dieu de son côté. tements admissibles par les vité de notre économie serait élus tout en renforçant l’efficacité haute formation de la Cour de cas- 1996, puis la Chambre criminelle, « Vivre, c’est perdre », dit le Tal- autres. menacée et l’emploi, en bout de de l’Etat. sation, ouvrant semble-t-il la pos- en 1998, avaient déjà posé les mud, « Qui veut sauver sa vie la per- course, serait l’inévitable victime. Je crois profondément que nous sibilité d’une indemnisation du jalons : cette dernière notamment dra », dit l’Evangile, double invita- Défendre l’Etat, c’est donc ne lutterons efficacement pour « préjudice » lié au fait d’être né reconnaît à l’enfant né à la suite tion à mettre une distance entre la Signataires : grand rabbin Gilles veiller à son efficacité. Il est vital plus de justice sociale, dans tous handicapé, soulève bien des ques- d’un viol incestueux le droit de prétention de chacun et la Vérité. Bernheim, Paul Bommier, Bruno que le débat dépasse la seule ques- les domaines de la vie publique, tions (Le Monde daté 19-20 novem- réclamer une indemnisation en La manière dont certains reli- Charmet, Yves Chevalier, Joseph tion des moyens pour être posé en qu’en améliorant l’efficacité des bre). Peut-on décider à la place tant que victime… du fait même gieux cautionnent la violence susci- Choukroun, Madeleine Cohen, termes de missions, d’objectifs, de services publics et donc la respon- d’autrui que sa vie n’est pas un qui a permis sa naissance. Bien te en retour chez beaucoup de Jean Dujardin, Bernard Dupuy, résultats, donc de performance. sabilité des fonctionnaires. C’est bien ? Le législateur a-t-il voulu que rendue dans un contexte fort gens qui se veulent ouverts des Jean-Claude Eslin, Renée Grignon, Pour aboutir à un tel résultat, la cette conception de la réforme qui que le choix de la mère en faveur différent, elle présente une simi- rapprochements sentimentaux qui Hubert Heilbronn, Gérard Israël, réforme de l’ordonnance doit m’anime et que nous défendrons de l’avortement soit préférable litude de base avec celle du tendent à dissoudre la religion Colette Kessler, pasteur Michel entraîner deux ruptures profon- au nom du gouvernement, dans un pour cet enfant lui-même ? Le sys- 17 novembre, puisque était invo- dans l’humanitaire et le folklore : Leplay, Emile Moatti, pasteur Jean- des. Il s’agit d’abord de globaliser esprit d’ouverture, lorsque la réfor- tème de la responsabilité est-il qué l’état psychique voisin du han- embrassons-nous, écoutons-nous Michel Perraut, Pierre Pierrard, les crédits en fonction d’objectifs me de l’ordonnance organique arri- adapté au problème du handicap, dicap (cette jurisprudence a déjà chanter les uns les autres, man- Richard Prasquier, Freddy clarifiés. Il s’agit ensuite de contrô- vera en discussion au Parlement. et ne faudrait-il pas sortir peu à été suivie par deux cours d’assises geons la cuisine d’autrui, rencon- Raphaël, Jean Rastoin, grand rab- ler l’usage de ces crédits en regard peu notre société de la dichotomie au moins). trons-nous dans la bonne volonté bin René-Samuel Sirat, Chistiane des résultats obtenus. coupable/victime, qui menace de Isabelle Moine-Dupuis et la tolérance. de Solère, Françoise Tardy, Paul Sur le premier point, des efforts Florence Parly est secrétaire devenir le fondement principal de Dijon (Côte-d’Or) L’expérience que nous avons à Thibaud. ont déjà été réalisés. Mais il faut d’Etat au budget. 18 / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 HORIZONS-ENTRETIENS

Pierre Vidal-Naquet, historien « Il se manifeste une gigantesque envie de vérité à propos de l’Algérie » L’auteur de « La Torture dans la République » constate un « retour du refoulé » sur le conflit algérien, comparable à celui qui a accompagné la redécouverte des crimes de Vichy, mais il s’étonne que le réveil soit si tardif

« Quarante ans après la – Il est très difficile de le savoir. çait toutes les infractions commi- guerre d’Algérie, les langues se Je connais des quantités de gens ses dans la répression de l’insurrec- délient, du côté des victimes qui n’ont rien vu du tout en Algé- tion. Cette symétrie était parfaite- mais surtout du côté des princi- rie. Pour autant, j’ai du mal à croi- ment mensongère, car, d’un côté, paux acteurs français de ce con- re ceux qui disent « on ne savait on amnistiait des crimes dont les flit. Pourquoi ce retour de pas ». Dans les années 60, je me auteurs avaient pour la plupart mémoire a-t-il lieu maintenant ? souviens avoir parlé de la torture déjà été châtiés (guillotinés pour – C’est une chose tout à fait éton- avec un militaire putschiste. Il deux cents d’entre eux) ou qu’on nante. Je n’aurais jamais imaginé reconnaissait parfaitement les avait abattus lors de « corvées de qu’elle puisse se produire de mon interrogatoires utilisant l’électrici- bois » (par dizaines de milliers). vivant, même si je n’ai cessé de le té, la baignoire, etc. Mais il ne De l’autre, on effaçait des crimes souhaiter. C’est un peu comme si savait pas que cela s’appelait « tor- qui n’avaient jamais été réprimés l’affaire Dreyfus surgissait soudai- ture » et pouvait poser quelques alors qu’ils étaient passibles de la nement, cinquante ans après avoir problèmes ! Il n’avait pas mis le peine de mort. Le gouvernement a été vécue dans l’étouffement. mot sur ce qu’il faisait. même fait voter une loi spécifique Dans le cas de l’Algérie, l’événe- – Est-il justifié de dresser un pour permettre le non-lieu dans ment déclencheur a bien sûr été la parallèle entre la guerre d’Algé- l’affaire Audin… Après cette dou- publication, à la « une » du Mon- rie et l’occupation nazie, à la fois ble amnistie, les seuls actes de tor- de, le 20 juin, du récit de Louisette quant au recours à la torture et ture pouvant être poursuivis sont Ighilahriz, militante du FLN tortu- au mécanisme de mémoire, qui les tortures infligées aux membres rée par des militaires français. s’enclenche plusieurs décennies de l’OAS. Mais pourquoi ce témoignage plus tard ? – La référence au « crime con- a-t-il eu un pareil retentissement ? – Dans sa lettre de démission à tre l’humanité » permettrait-elle Il me semble que l’irruption du dos- Robert Lacoste (le ministre-rési- de passer outre ? sier de la torture en Algérie sur la dent en Algérie), le secrétaire géné- – En vertu de l’article 6C du sta- scène française est une conséquen- ral de la police d’Alger, Paul tut de Nuremberg, les tortures infli- ce du procès Papon, en 1997-1998. Massu a publié son ouvrage La retour du refoulé. Il se manifeste l’honneur de ce preux, et je suis Teitgen, ancien résistant, écrivait : gées à des personnes en raison de » Ce procès n’était pas celui du Vraie Bataille d’Alger et que j’y ai une gigantesque envie de vérité. heureux que son épouse ait signé « Je ne me permettrais pas cela leurs origines constituent des « cri- préfet de police en poste au répondu par La Torture dans la Ce besoin avait déjà surgi à propos notre appel. [dénoncer ces tortures] si je n’avais mes contre l’humanité ». La répres- moment des massacres du 17 octo- République, un livre qui dormait de Vichy. Ce qui est relativement » Ceux qui ont refusé la torture pas vu au camp de Paul Cazelle sion sanglante de la manifestation bre 1961, lorsque la police parisien- dans mes cartons depuis dix ans surprenant, c’est que, sur l’Algérie, ont sans doute été plus nombreux [camp de détention situé au sud du FLN du 17 octobre 1961 à Paris ne a réprimé dans le sang une car mon éditeur estimait avec rai- ce réveil soit si tardif. qu’on ne le croit. On oublie trop d’Alger] les traces profondes de ces appartient indubitablement à cet- manifestation du FLN, mais celui son qu’il n’intéresserait personne. – Qu’y a-t-il de nouveau dans souvent les noms du colonel Buis, mêmes sévices que j’ai subis de la te catégorie. Jusqu’à présent cepen- du secrétaire général de la préfec- La guerre d’Algérie a donc été tout ce qui a été déclaré ces der- du général Le Ray, gendre de Fran- dant, toutes les tentatives des avo- ture de Bordeaux sous l’occupa- oubliée tout de suite après 1962. Il niers jours et ces derniers mois ? çois Mauriac, ou encore d’hom- cats sur ce point se sont heurtées à tion. Pourtant, les débats ont été y a d’ailleurs eu un épisode très Quels sont les éléments de sur- mes comme Jean Le Meur, un chré- Ceux qui ont refusé l’obstruction du parquet. Mais l’occasion d’un « procès dans le révélateur de cet oubli. Je l’ai appe- prise pour vous, historien, qui tien, Noël Favrelière, un athée beaucoup d’autres massacres per- procès », plusieurs séances étant lé l’« opération catharsis » : dans avez toujours lutté contre la tor- tranquille, ou Alban Lechti, un la torture, ceux qui pétrés pendant la guerre d’Algérie consacrées aux événements du le courant de 1962, on a appris ture en Algérie ? communiste. Ceux qui ont résisté méritent la même qualification. 17 octobre 1961. Il était donc tout une affaire de sévices infligés par – Ce qui m’a le plus surpris, c’est sont ceux qui avaient des valeurs, ont résisté sont ceux Quand on rasait une mechta et à fait impossible de procéder à des parachutistes à de jeunes la division entre les généraux. cela peut paraître une banalité de qu’on tuait tous ses habitants, l’examen des fautes et des crimes paras. Paris-Presse et France-Soir D’abord, les mensonges de le dire, mais c’est un fait. Les let- qui avaient c’était un crime contre l’humanité. de Vichy sans déboucher sur ce qui ont fait des titres énormes dénon- Bigeard face aux aveux de Massu, tres de Jean Le Meur, publiées par Quand, en 1955 à Philippeville, on s’était passé pendant la guerre d’Al- çant cette affaire, encouragés par et maintenant l’opposition entre la revue Esprit en décembre 1959, des valeurs, cela peut a rassemblé les gens dans un stade gérie. l’autorité militaire. Le scandale Massu et Aussaresses. Massu à la restent un acte majeur de cette pour en massacrer un millier, en – Ce qui veut dire que l’affaire s’est transformé en affaire d’Etat ! limite pourrait être le énième époque. Le fait d’avoir des valeurs paraître une banalité représailles à des meurtres épou- Louisette Ighilahriz, si elle était Toute la France s’est identifiée signataire de la pétition des douze, républicaines était fondamental. vantables commis par le FLN, on a sortie il y a dix ou quinze ans, aux victimes des châtiments infli- lancée par L’Humanité ! On avait Car l’aspect « Dr Jekill et de le dire, vraiment tué les gens pour leur n’aurait pas eu le même effet ni gés par le caporal Tribut, qui rem- déjà eu un aperçu fracassant de cet- Mr Hyde » de l’attitude française, faciès… Cela dit, je ne demande les mêmes conséquences ? plaçait en quelque sorte, dans la te division, en 1957, au moment de selon l’image de Raphaëlle Bran- mais c’est un fait pas un châtiment pénal pour tous – C’est tout à fait vrai. A plu- vindicte nationale, les Charbon- la rupture du général de Bollardiè- che, auteur d’une thèse sur ce ces crimes, mais il me semble que sieurs reprises depuis 1962, on a nier, Massu, Aussaresses et compa- re d’avec Massu et l’armée. Dans sujet, était courant, et insupporta- le moins qu’on puisse faire serait eu l’impression que la guerre d’Al- gnie. son entretien au Monde du jeudi ble. D’un côté nous avions la Fran- part de la Gestapo. » La comparai- de les reconnaître et, au besoin, de gérie allait revenir dans le débat » Après un long sommeil, le dos- 23 novembre, le général Massu ne ce, avec ses valeurs républicaines, son avec la Gestapo a été absolu- consacrer à cette période un français, mais il s’agissait de demi- sier de la guerre d’Algérie vient peut d’ailleurs pas se retenir de de l’autre ce que Paul Teitgen – un ment constante chez tous ceux qui musée comme on l’a fait dans les réveils, sans suites, un peu comme donc de refaire brusquement surfa- déverser quelques horreurs discrè- de ceux qui ont sauvé l’honneur – ont combattu la torture pendant la Cévennes pour évoquer la répres- si une mouche tournoyait dans un ce. On ne peut l’expliquer qu’en tes sur Bollardière. Pour ma part, a appelé « les témoins humiliés guerre d’Algérie. Cela dit, la Fran- sion contre les camisards. verre d’eau. Ainsi, en 1971, quand termes quasi freudiens : c’est le rien ne me paraît avoir entaché dans l’ombre ». Le symbole de ce ce n’a pas mis en œuvre une politi- » Je ne voudrais pas terminer « totalitarisme mou » a été Guy que d’extermination systématique sans faire un lien entre ce dont Mollet, pour lequel j’ai gardé une des musulmans. Je n’emploie donc nous parlons et les événements haine farouche ! Son bureau pas le terme de « génocide », actuels au Proche-Orient. Depuis Un universitaire engagé débordait, en 1956, de dossiers sur même si certaines comparaisons 1967, je vis dans la peur que le con- la torture en Algérie et il osait affir- viennent à l’esprit. Ainsi, dans l’af- flit israélo-arabe ne « s’algéri- PIERRE VIDAL-NAQUET est né en intellectuels, le comité Maurice-Audin, mer qu’il ne s’agissait que de cas faire des cuves à vin, début 1957, anise ». Or c’est très exactement 1930 à Paris. Mais l’origine de l’historien du nom d’un jeune universitaire d’Alger, isolés ! où plusieurs dizaines d’Algériens ce qui est en train de se produire : engagé dans le siècle qu’il est devenu se communiste, torturé à mort. Dans La tor- » L’autre chose que l’on devrait sont morts d’avoir inhalé des éma- on se retrouve devant un Etat qui situe tragiquement en mai 1944, lorsque ture dans la République (éditions de mieux savoir mais qui reste mécon- nations toxiques, il était difficile défend des noyaux monstrueuse- ses parents sont arrêtés par la Gestapo Minuit, 1972), il analysera le mécanisme nue est que la torture a largement de ne pas penser aux chambres à ment coloniaux. Il est d’ailleurs avant de disparaître. Ses convictions, ses qui conduit de l’institutionnalisation de préexisté à la guerre en Algérie gaz, même s’il n’y avait pas d’inten- significatif que l’explosion actuelle combats sont nés de cette « brisure » ini- la torture, paroxysme de l’oppression de même. Dès 1951, Claude Bourdet, tion criminelle. A condition de ne ait lieu en grande partie à cause de tiale, depuis la lutte contre la torture l’homme par l’homme, au totalitarisme. ancien résistant, demandait publi- pas confondre “génocide” et ces implantations coloniales. Si pendant la guerre d’Algérie jusqu’à celle Ce militantisme dans l’histoire immé- quement s’il existait « une Gestapo “crime contre l’humanité”, la com- les Israéliens ne prennent pas contre les négationnistes, en passant par diate contraste avec la spécialité de l’his- algérienne ». La réponse était paraison avec l’occupation est conscience de ce fait, ils vont droit d’innombrables tribunes, pétitions, torien Pierre Vidal-Naquet, directeur « oui », hélas. Et le rapport donc justifiée. à un désastre du type de celui que dépositions, destinées à défendre le d’études à l’Ecole des hautes études en Wuillaume du 2 mars 1955 souli- – De quelle façon les lois d’am- les pieds-noirs ont connu en 1962. SIPA droit contre toutes les formes de tyran- PIERRE VIDAL-NAQUET sciences sociales : l’Antiquité grecque. gnait ce fait. Cela réduit à néant la nistie empêchent-elles aujour- Pour l’instant, ils sont d’une nie. Symbole de cette apparente contradic- thèse selon laquelle la torture n’a d’hui toute action judiciaire inconscience absolument terrifian- Alors que la France des années 50 s’enfonce dans le tion : au moment même où semble triompher été qu’une riposte aux atrocités éventuelle ? te. Or, si l’histoire sert à quelque bourbier algérien, le jeune agrégé d’histoire se lève un combat de quarante ans contre la torture en Algé- – réelles – du FLN. – Deux lois d’amnistie ont été chose, c’est à ouvrir les yeux… » pour révéler l’ignoble secret d’une torture institution- rie, Pierre Vidal-Naquet publie Le Monde d’Homère – L’ampleur des réactions décidées en 1962. La première con- nalisée au nom de la raison d’Etat. Alors que les plus (Perrin, 2000). actuelles laisse penser que de cernait les Algériens mêlés à l’in- Propos recueillis par hautes autorités de la République, parfaitement infor- nombreux appelés ont été mêlés surrection et ceux qui les avaient Florence Beaugé mées, nient, Pierre Vidal-Naquet fonde, avec d’autres Ph.B. à la torture. Est-ce exact ? aidés en Algérie ; la seconde effa- et Philippe Bernard François Bayrou, président de l’UDF, au « Grand Jury RTL-"Le Monde"-LCI » « L’intérêt de la France et de l’opposition, c’est qu’on puisse offrir une autre voie que le “Chirac-Jospin” » « Des parlementaires, au nom- rouillé, qu’on ait à trancher une place. De ce point de vue-là, il avait – En dehors de l’Europe, quels ge universel, selon le même princi- paraît la priorité des priorités en bre de 364, ont lancé un appel en question Chirac-Jospin. Et que tou- raison. Il est donc légitime – que sont les points sur lesquels vous pe. De la même manière, les respon- matière de réforme fiscale. faveur de l’union de l’opposition. te autre candidature – c’est le sens dis-je, légitime ? C’est une condi- vous différenciez ? sabilités d’Etat doivent être exer- » Enfin, dernier point, le plus dif- La multiplication des candidatu- de la pétition que vous évo- tion du succès ! – qu’on soit capa- – Nous avons une illisibilité abso- cées conjointement par l’Etat- ficile : il y a dans la nation, aujour- res, dix-huit mois avant l’élection quiez – soit écartée. Eh bien, je dis ble de renouveler en profondeur lue de la démocratie locale en Fran- nation et par l’Europe, avec les d’hui, une inquiétude, une interro- présidentielle, va-t-elle dans le que ce n’est pas l’intérêt de la Fran- l’image et la pensée de l’opposi- ce. Aucun citoyen n’est capable de représentants des Etats jouant un gation morale et civique profonde. sens de cette union ? ce, ni celui de l’opposition. L’inté- tion. comprendre les différences entre rôle dans le nouveau système de Qu’est-ce que ça signifie aujour- – Il y a cinq ans, en 1995, rêt de la France et de l’opposition, – En quoi vos idées se distin- les étages que nous empilons les l’Union et le président de l’union d’hui de vivre ensemble ? Avec Edouard Balladur était plébiscité c’est qu’on puisse offrir une autre guent-elles de celles de M. Chi- uns par-dessus les autres. Je parle élu à partir des citoyens : dans dix, quels repères vivons-nous ensem- par les sondages et plébiscité par voie que le “Chirac-Jospin”. rac ? des cinq dernières années que nous vingt ou trente ans au suffrage uni- ble ? Par exemple, si la transmis- les élus, qui allaient en foule et à la – Pourquoi la voie Chirac ne – Nous avons sous les yeux l’exer- venons de vivre. Il y a des arbitra- versel ; tout de suite s’il est élu par sion de la vie peut être considérée queue-leu-leu lui apporter leurs vous convient-elle pas ? cice très éclairant de la présidence, ges qu’il faut faire et que je trouve les parlementaires européens et comme un préjudice, on est devant hommages. Or la France a choisi – La France mérite aujourd’hui par la France, de l’Union européen- indispensables. C’est ce que j’appel- nationaux en même temps. un bouleversement complet des un autre cap, parce que dans le qu’on lui propose un avenir plus ne. Voulez-vous me dire dans quel le les trois unions. » Troisième différence : il y a un valeurs élémentaires, du contrat pays, en profondeur, il y avait des enthousiasmant, plus clair, plus sens on va ? Quels sont les projets » D’abord, l’union de proximité, problème de l’Etat dans son rap- moral élémentaire avec lequel nous problèmes, ou des angoisses, ou cohérent que ce qu’on a vu dans les que la France soutient ? Moi, je commune et intercommunalité, port avec la sphère sociale. Dans la vivons depuis des siècles. Une gran- des attentes, que le système politi- dernières années. Ce n’est pas faire crois à la vision d’une Europe forte, avec respect de la cellule de base, la démocratie dont je rêve, c’est de la de campagne, comme celle que que traditionnel n’avait pas senties. assaut polémique contre un hom- avec des institutions fortes : une commune, et une intercommunali- cogestion qu’il faut inventer, à la nous allons vivre, elle mérite qu’en Tel est bien le sens de l’élection pré- me, ni en dire du mal, que de dire Europe recentrée sur des pouvoirs té qui permet de fédérer les efforts mode du XXIe siècle, entre les sala- profondeur on traite des sujets de sidentielle : c’est un moment où la que la France a bien le droit qu’on clairement définis ; une Europe pour les sujets, et avec élection du riés ou les professions libérales qui cette morale civique. France s’exprime sans intermédiai- lui propose un autre choix ! démocratisée, avec des pouvoirs président de l’exécutif de l’inter- sont sur le terrain, leurs organisa- » Vous voyez qu’il y a matière à un re, directement, pour dire : “Là, » Jacques Chirac, ce serait la qua- qui dépendent du suffrage univer- communalité au suffrage universel. tions et l’Etat. projet nouveau et clairement expli- nous reconnaissons le cap que trième fois consécutive qu’il serait sel ; une Europe efficace, avec des Ensuite, il faut fédérer les départe- » Quatrième point : la place du qué, de manière cohérente, aux Fran- nous avons choisi de prendre.” Et candidat à l’élection présidentielle. mécanismes de décision qui ne ments à l’intérieur des régions, et travail dans la fiscalité, les charges çais. Et je crois que la cohérence, cela n’est pas affaire, seulement, de Lorsqu’il a été candidat pour la pre- soient pas paralysants comme cela constitue une collectivité loca- sociales, n’est pas juste. On fait dans cette élection, sera une vertu. » coalition ou de partis. mière fois, en 1981, et lorsqu’il l’a aujourd’hui. J’ai dit depuis le le nouvelle, dont la vocation est peser sur le travail des charges qui » Une grande partie des respon- été en 1988, puis en 1995, Jacques départ que si l’on ne mettait pas la l’aménagement du territoire ; avec sont indues et qui bloquent l’éner- Propos recueillis par sables politiques ou médiatiques Chirac a défendu l’idée qu’on Constitution européenne en pers- les élus des départements qui parti- gie de la nation. Donc, une nouvel- Patrick Jarreau, voudraient que, d’ores et déjà, n’était pas obligé de respecter le pective des travaux de Nice, on cipent à la gestion des régions et le le lecture des charges et des taxes Olivier Mazerolle aujourd’hui, le débat soit ver- monopole d’un favori qui serait en obtiendrait un échec. président des régions élu au suffra- sociales qui pèsent sur le travail me et Pierre-Luc Séguillon 20 / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 HORIZONS-ANALYSES 0 123 En Syrie, triste continuité 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F QUI EST Bachar El Assad ? tains membres du Parti islamique dépeints dans un recueil boulever- geôles. Souvent brisés par une lon- Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Depuis son arrivée au pouvoir, en de la libération incarcérés il y a un sant, Ni vivant, ni mort (Le Monde du gue détention, dans des conditions Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). Internet : http: // www.lemonde.fr juillet, le nouveau président syrien an et des militants des droits de 11 septembre 1998). Mais le journa- affreuses, les prisonniers libérés tarde à se révéler. Ses interventions l’homme retenus depuis environ liste Nizar Nayyouf, récipiendaire sont loin de constituer une menace. ÉDITORIAL au sommet arabe du Caire comme à une dizaine d’années ont également cette année du Prix de la liberté de Cette vague de libérations ne sem- celui de l’Organisation de la confé- été relâchés. la presse attribué par l’Unesco, ble donc pas marquer une rupture. rence islamique, à Doha, se sont ins- S’il y a tout lieu de se féliciter de devrait rester encore cloîtré. En Elle s’ajoute au contraire aux crites dans la droite ligne de la politi- ces libérations, il convient cepen- mai, le journaliste avait fait parvenir vagues précédentes décrétées en Climat : sans les Etats-Unis que régionale de son père, Hafez El dant de rappeler que des centaines un message dénonçant les condi- son temps par Hafez El Assad. Il en Assad. La libération, le 16 novem- d’autres prisonniers politiques sont tions de vie dans la prison de va de même avec la loi d’amnistie NE semaine pour rien ? dance cachée avec les pays en bre, de six cents prisonniers politi- toujours sous les verrous. Selon les Mezzé, qualifiée de « cimetière des votée le 21 novembre par les dépu- C’est la tête basse que développement. L’Europe, mal- ques constitue-t-elle en revanche décomptes dressés notamment par êtres vivants ». tés et qui devrait permettre d’allé- les nombreux minis- gré des discours généreux, s’en un infléchissement significatif pour Amnesty International, six cents ger certaines des peines prononcées Utres présents à La Haye est montrée incapable à La Haye. les affaires intérieures syriennes ? Syriens restent encore détenus, aux- CONSIDÉRATIONS MATÉRIELLES contre des responsables du régime sont repartis chez eux samedi Cela n’est qu’une des interro- La mesure était espérée et atten- quels s’ajoutent environ six cents Selon un responsable syrien, cette accusés de corruption. Il s’agissait, à matin. Malgré une présence poli- gations que l’on peut avoir ici due de la part d’un responsable prisonniers palestiniens et jorda- prison construite par les Français du l’époque, de faire place nette pour tique affirmée, malgré la venue sur la politique européenne. jeune et susceptible de solder cer- niens, ainsi que plusieurs dizaines temps du mandat qui leur avait été un futur président qui a, aujour- de deux présidents de la Républi- D’un côté, elle s’affiche comme tains des comptes laissés par son de Libanais. Et encore, ces estima- confié par la Société des Nations, d’hui, grand besoin d’alliés. que (France et Costa Rica), mal- « modèle » d’effort sur le climat. père, sur le modèle du roi Moham- tions ne prennnent-elles pas en devrait bientôt fermer ses portes. L’orchestration de ces libérations gré l’impératif posé il y a deux Cette détermination constitue med VI au Maroc. Les prisonniers compte les nombreux « disparus » Mais cette décision répondrait plus dans la presse officielle a d’ailleurs ans, à Buenos Aires, d’arriver à même un motif croissant de dif- libérés appartiennent d’ailleurs en libanais et syriens pendant les à des considérations matérielles visé à faire passer un message clair. un accord, la communauté inter- férend avec les Etats-Unis. Com- majorité aux mouvements les plus années de plomb en Syrie, qu’humanitaires. En effet, les bâti- Le journal As-Saoura a évoqué «un nationale échoue à mettre en me le déclare au Monde M. Védri- sévèrement réprimés au cours des entre 1978 et 1985, et pendant la ments, qui ont retenu les plus hauts prélude à une reconsidération sérieu- œuvre le protocole de Kyoto. Ain- ne, ministre des affaires étrangè- années 70 et 80 : les Frères musul- guerre civile libanaise. responsables politiques syriens se, tranquille, responsable et active si, le changement climatique est res, « les Etats-Unis augmentent mans, qui avaient juré la perte du Le poète Faraj Bayrakdar, grave- déposés par Hafez El Assad, sont de la vie politique en Syrie », mais les sur les rails, reste lancé à pleine leurs rejets de gaz à effet de serre régime, les baasistes pro-irakiens et ment malade, a enfin pu regagner le particulièrement vétustes. De fait, limites de l’exercice sont également vitesse, et les passagers sont et ils cherchent des échappatoi- les communistes (PC-Bureau politi- 17 novembre son domicile de Bachar El Assad n’a guère pris de ris- limpides : « Les acteurs du système incapables de se mettre d’accord res ! Il va falloir qu’ils évoluent, que et Action communiste). Cer- Homs, après treize ans de détention ques en entrouvant les portes de ses politique syrien, qu’ils soient au pou- pour freiner la locomotive. Si qu’ils réalisent la réalité du risque voir, dans l’opposition, (…) ne pour- l’on suit l’avis dominant de la et qu’ils mesurent leurs responsa- ront contribuer à cette révision que communauté scientifique, la bilités. Sinon, cela va devenir un s’ils commencent à faire leur propre génération présente est donc en problème sérieux entre Européens Entrée des artistes par Jacek Wozniak George Sand autocritique en toute transparence. Il train de léguer un bien vilain et Américains ». Cependant, l’Eu- va de soi de dire que celui qui ne peut cadeau à ses sucesseurs du rope ne paraît toujours pas capa- pas faire une révision subjective ne milieu du XXIe siècle : sécheres- ble de faire preuve de solidarité sera pas capable de juger les ses, inondations, déséquilibres politique et de sortir d’une sorte autres. » Pas question pour le pou- écologiques devraient faire une de complexe d’infériorité à voir de laisser penser que ces libéra- grande part de leur quotidien. l’égard de la première puissance tions, qui surviennent près de deux C’est pourquoi les pays du Sud mondiale, qui reste, il est vrai, mois après l’appel spectaculaire sont de plus en plus préoccupés son alliée privilégiée. Mais l’Eu- pour l’instauration de la démocratie par le problème climatique : ils rope a maintenant un message lancé par des intellectuels et artistes ne se contentent plus de vitupé- clair à transmettre à son amie syriens, aient été dictées par une rer contre l’« irresponsabilité » transatlantique : le développe- quelconque pression. des pays du Nord. Ils mettent sou- ment économique ne peut plus Bachar El Assad, pour convain- vent en œuvre des politiques se poursuivre si l’on néglige les cre, devra donc aller plus loin. La pour lutter, chez eux, contre les équilibres biosphériques, si l’on majorité des prisonniers libérés effets du changement climati- néglige les fantastiques rapports depuis le 16 novembre ne viennent que, et certains sont maintenant d’inégalité mondiaux. Le climat pas de Mezzé, mais d’un autre cen- en mesure de « faire la leçon » est une question véritablement tre de détention, autrement plus aux pays riches en matière de mondiale, les Etats-Unis ne peu- symbolique. Il s’agit en effet de la limitation des gaz à effet de ser- vent pas s’en abstraire, sauf à se prison située à proximité du haut re. La Convention sur les change- retrouver au ban de la commu- lieu archéologique de Palmyre, Tad- ments climatiques est bien deve- nauté internationale. Et l’idée mor en arabe, au beau milieu du nue un des traités majeurs de la qui chemine d’un protocole de désert, et que visitent chaque année communauté internationale, et Kyoto avec la Russie et le Japon, des milliers de touristes. Les témoi- aussi bien Europe qu’Etats-Unis mais sans les Etats-Unis, doit gnages que l’on peut recueillir en devront apprendre à négocier dorénavant être étudiée sérieu- Syrie concernant cette prison disent réellement et sans condescen- sement. un véritable enfer. Au Maroc, un lieu similaire, Tazmamart, avait fer- mé ses portes au début des 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani années 90. Un pèlerinage a été orga- Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; nisé dans l’ancien bagne au début Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint du mois d’octobre par une organisa- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel tion marocaine de défense des Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette droits de l’homme. En Syrie, quand Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment fermera-t-on enfin Palmyre ? Rédacteurs en chef : Alain Frachon (Éditoriaux et analyses) ; Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; Gilles Paris Éric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) Rédacteur en chef technique : Eric Azan été aux côtés de M. Gbagbo au l’université d’Abidjan, où il con- français, fût-ce au profit de Médiateur : Robert Solé France-Afrique, moment de la victoire électorale, nut Laurent Gbagbo, est le missi « camarades » au pouvoir en Afri- Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg et très souvent dans le champ des dominici par excellence du « villa- que, a alors apporté la preuve qu’ Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; caméras, Lionel Jospin a fait ge franco-africain », ancien char- en Afrique aussi l’alternance est partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre la jurisprudence savoir que, tout en approuvant gé de mission du ministre de la source de relégitimation de l’Etat. Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président cette solidarité agissante, il ne fal- coopération Michel Aurillac, puis En Côte d’Ivoire, il ne suffira lait pas que M. Labertit passe factotum de Jacques Foccart, le pas de s’abstenir d’agir. Pour Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), pour « le conseiller blanc » du nou- « M. Afrique » du gaullisme, mort enrayer la crise politique, écono- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) ivroirienne veau président ivoirien. Le pre- en mai 1997. mique et identitaire du pays pha- Le Monde est édité par la SA LE MONDE Suite de la première page mier ministre s’est aussi employé Il est facile de brocarder la re de l’Afrique de l’Ouest, qui Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, à étouffer dans l’œuf, en concerta- modernisation, à peine débutée, représente à lui seul la moitié de Fonds commun de placement des personnels du Monde, Depuis, il n’est plus question tion avec le président de la Répu- des rapports franco-africains. la masse monétaire de la zone Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. d’une commission d’enquête de blique, une querelle naissante Mais c’est voir l’histoire par le franc et compte sur son territoire l’ONU sur les violences post- franco-française, entre le PS et le petit bout de la lorgnette. au moins trois millions d’immi- électorales en Côte d’Ivoire, qui RPR, sur la légitimité du pouvoir grés des Etats voisins, il faudra ILYA50 ANS, DANS 0123 ont fait, fin octobre, près de deux à Abidjan. REFUS D’INGÉRENCE s’engager massivement. Or un cents victimes. M. Brahimi ne se Et la « nouvelle politique africai- Quand, en juin 1997, Brazza- monde a disparu et l’autre est à rendra à Abidjan que le 12 décem- ne » ? Pour apprécier le pas qui ville s’est embrasée, le tout nou- peine advenu. Celui, néo-colo- L’avenir de la Libye bre, surlendemain des législatives- vient d’être franchi par Matignon, veau premier ministre socialiste à nial, des cinquante mille expatriés tests. A moins que celles-ci ne fas- il suffit de lire la dernière moutu- Paris n’avait qu’un seul souci : éva- français qui, jusqu’à la fin des UNE DÉPÊCHE de Tripoli tration italienne, que ses ressour- sent renaître la contestation, le re, datée du mois d’avril, de la cuer au plus vite l’ancienne capita- années 80, firent « tourner la annonce qu’à la demande de l’As- ces enfin soient pour le moment pouvoir de Laurent Gbagbo sera « note de fond » diffusée sur le le de la France libre, ne pas s’y fai- machine » en Côte d’Ivoire, « la semblée constituante libyenne à peu près inexistantes, ne paraît dès lors pleinement reconnu par site Internet du ministère de la re piéger par Jacques Chirac. vitrine de la France », appartient l’émir Idriss el Senoussi a décidé pas avoir inquiété outre mesure la communauté internationale. coopération. Tout y est hymne à L’automne de la même année, la au passé. La « Françafrique », le d’accepter de devenir roi de les délégués qui ont présidé à sa D’autant plus que Washington a la non-ingérence et à la multilaté- base de Bouar, à l’intérieur du continent fusionnel imaginé par Libye. Ainsi prend corps la résolu- conception. mis une sourdine à ses critiques et ralisation, la « fidélité aux parte- Centrafrique, puis, au printemps Houphouët-Boigny, est morte. tion adoptée le 21 novembre En réalité, si la Libye indépen- que Londres laisse les mains naires traditionnels, notamment 1998, celle de Bangui, ont été fer- Mais l’Afrique démocratique, 1945 par l’assemblée générale dante voit vraiment le jour, elle le libres à la France en Côte d’Ivoire, francophones », se conciliant sans mées. Le nombre des soldats dotée d’institutions transcendant des Nations unies recommandant devra davantage aux intérêts de en échange d’un appui réciproque heurts avec « l’ouverture progressi- « pré-positionnés » sur le conti- le « relationnel » des liens d’an- la création avant le 1er janvier certaines grandes puissances pour son expédition militaire en ve vers les pays lusophones, hispa- nent a été ramené, depuis, de huit tan, est tout juste naissante. En 1952 d’un Etat indépendant et qu’à de véritables nécessités loca- Sierra Leone. nophones et anglophones d’Afri- mille à six mille cent cinquante. pleine dérive des continents, alors souverain de Libye groupant la les. D’emblée des questions se Le gouvernement français vient- que ». Haro sur les « zones exclusi- Celui des coopérants militaires, qu’un mouvement tectonique n’a Tripolitaine, la Cyrénaïque et le posent. Et d’abord comment la il au secours du « camarade » Lau- ves », ces chasses gardées d’un jadis près de quatre mille, dépasse de cesse d’éloigner l’Afrique de Fezzan. nouvelle « nation » va-t-elle rent Gbagbo, dont le Front patrio- autre âge auxquelles a mis fin, de aujourd’hui à peine deux cents. l’Europe, la France, qui plus est Jusqu’ici le plan imaginé par vivre ? tique ivoirien (FPI) est depuis façon symbolique, le voyage con- En mars dernier, le régime socialis- affaiblie par la cohabitation, pré- l’ONU se développe brillam- Où trouver des ressources ? En 1991 membre de l’Internationale joint en mars 1999 d’Hubert Védri- te au Sénégal, à bout de souffle, a tend bâtir un pont vers Abidjan. ment, et l’horaire fixé est respec- admettant que l’économie pasto- socialiste ? Ou s’engage-t-il pour ne et de son homologue britanni- été défait dans les urnes. Le refus té jour pour jour. Le fait que le rale et faiblement agricole puisse sauver la Côte d’Ivoire, pays-clé que, Robert Cook, au Ghana et en d’ingérence du gouvernement Stephen Smith nouvel Etat qui va naître au cœur permettre à la population de sub- de l’Afrique de l’Ouest dont l’im- Côte d’Ivoire. Or depuis, dans l’en- de la Méditerranée ne possède sister, quelles possibilités nouvel- plosion condamnerait toute la tente cordiale, Londres maintient aucune tradition historique ou les sont de nature à attirer des région et, par la même occasion, six cents parachutistes en Sierra PRÉCISIONS la démarche électoraliste et jaco- culturelle qui lui soit propre, investissements étrangers indis- la zone franc ? L’un n’exclut pas Leone, tandis que Paris plonge les bine de M. Chevènement et de ses qu’il groupe théoriquement des pensables à la modernisation et à l’autre. Il est indubitable que mains dans le cambouis ivoirien. CORSE partisans ». territoires n’ayant jamais eu de l’équipement du pays ? l’alerte a été plus chaude à Paris Certes, ce n’est plus la politique La chanteuse Mighela Cesari, vie commune sauf sous l’adminis- (28 novembre 1950.) en raison de la vigilance militante des réseaux et du 2e REP (régi- dont une œuvre avait été diffusée DOPAGE du PS et, notamment, de son délé- ment étranger parachutiste) lors du meeting de Jean-Pierre Che- Nicolas Terrados Cepeda, gué à l’Afrique, Guy Labertit, ami qu’abhorre Lionel Jospin. Mais, vènement « pour la Corse dans la médecin de l’équipe cycliste espa- 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS de longue date de M. Gbagbo, quand il s’est agi d’organiser la République », salle de la Mutualité, gnole ONCE mis en exa- qu’il avait logé chez lui du temps rencontre, le 13 novembre, entre à Paris (Le Monde du 16 novem- men, en juillet 1998, dans le Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr où « l’opposant historique » au le général Gueï et le président bre), nous demande de préciser cadre de « l’affaire Festina » (Le président Félix Houphouët-Boi- Gbagbo, ce sont le général Germa- que «si[elle] ne peut empêcher qui- Monde du 24 octobre), nous fait Télématique : 3615 code LEMONDE Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) gny vivait en exil en France. Plus nos et l’avocat Robert Bourgi qui conque d’utiliser dans une manifes- savoir, par l’intermédiaire de son ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) tard, une fois le FPI légalisé en ont servi d’intermédiaires dans tation des chants enregistrés (…) avocat, qu’un non-lieu partiel est Côte d’Ivoire, « Laurent » est sou- les coulisses. L’un, inspecteur [elle] ne peut cependant laisser pla- intervenu en sa faveur et qu’il ne Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 vent repassé par Paris, où il s’est général des armées françaises, est ner l’ambiguïté » qui laisserait croi- se trouve plus poursuivi que pour Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 longuement entretenu, en 1995 et un « frère d’armes » de Robert re qu’elle a chanté « pour » cette « importation sans autorisation Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 en 1997, avec Lionel Jospin. Gueï, saint-cyrien comme lui. réunion publique, « d’autant préalable de divers médicaments Le délégué Afrique du PS ayant L’autre, naguère enseignant à qu’[elle] ne partage aucunement prohibés ». LeMonde Job: WMQ2811--0022-0 WAS LMQ2811-22 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 10:50 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 36Fap: 100 No: 0270 Lcp: 700 CMYK

22 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000

ÉCONOMIE Même s’ils ré- tique économique. b LEUR PREMIER ressentiments. b La réforme de l’Etat d’une PME de la mécanique, les Forges détériore. On n’a pas mesuré ici l’am- pugnent à le déclarer ouvertement, reproche porte sur un optimisme ex- est, pour les patrons, au cœur des stéphanoises. b L’IMMOBILISME pleur de la réforme fiscale en Alle- les patrons ont le sentiment d’être les cessif en matière de conjoncture. Le changements à conduire. « C’est la risque, pour les patrons, d’être fatal à magne et ses conséquences... », insiste oubliés du gouvernement et ne mé- passage aux trente-cinq heures de tra- seule façon de soutenir la crois- l’économie française. « La compétitivi- Gérard Mestrallet, président du direc- nagent pas leurs critiques sur la poli- vail hebdomadaire cristallise aussi les sance », souligne Michel Blanc, patron té de la France, notamment fiscale, se toire de Suez Lyonnaise. Les patrons français critiquent l’incapacité de l’Etat à se réformer Les dirigeants des entreprises reprochent, dans leur majorité, au gouvernement son manque de courage dans ses choix de politique économique. Ils soulignent la fragilité de la conjoncture, le coût des 35 heures, le laxisme de la gestion budgétaire et l’absence de réforme fiscale PAR PRUDENCE, heures ne se sont pas encore fait leur premier La France productive, mais peu compétitive nonce Henri Lachmann, PDG de mouvement est de refuser de s’ex- sentir. Je peux encore jouer sur les Schneider Electric. L’ajournement primer sur la politique écono- COMPÉTITIVITÉ DES PAYS PRODUCTIVITÉ PAR SALARIÉ heures supplémentaires. L’an pro- de la réforme des services des im- mique du gouvernement. Puis le en indice PNB horaire par salarié en dollars Selon l'institut suisse IMD chain, le contrecoup risque d’être pôts, en mars, a marqué les esprits. naturel reprend le dessus. Au mo- International, la France, rude », assure un patron d’une Tous les patrons en parlent comme 1 ÉTATS-UNIS 1001 LUXEMBOURG 38,14 ment où les tenants d’une poli- cinquième pays au monde PME de l’agroalimentaire. La d’une date noire. « Depuis, je me 2 2 BELGIQUE tique plus redistributive s’op- SINGAPOUR 81,90 36,85 pour la productivité du crainte est la même chez le PDG dis qu’aucun gouvernement n’aura posent aux partisans d’une ligne 3 FINLANDE 80,873 ÉTATS-UNIS 32,60 travail, tombe au dix- de Pechiney. « Je ne suis pas sûr que le courage de bouger. Tout va conti- plus favorable aux entreprises, les 4 PAYS-BAS 79,474 IRLANDE 32,56 neuvième rang en matière les trente-cinq heures soient adap- nuer à son train », affirme un diri- patrons ne parviennent pas à 5 SUISSE 76,735 FRANCE 32,35 de compétitivité globale. tées à notre situation. Il faut d’ur- geant. feindre l’indifférence. Malgré leur 6 LUXEMBOURG 76,646ITALIE 32,29 Pour déterminer celle-ci, gence nous redonner de la sou- Cet immobilisme, selon de nom- désir de rester à l’écart de la poli- 7 IRLANDE 74,347 ALLEMAGNE 30,30 IMD a pris en compte 290 plesse », insiste Jean-Pierre Rodier, breux patrons, risque d’être fatal à tique, ils parlent, les uns de façon 8 ALLEMAGNE 73,748 NORVÈGE 29,99 critères déterminant constatant que la loi le bride au l’économie française. « La compéti- anonyme, les autres de façon ou- 9 SUÈDE 73,369 AUTRICHE 29,74 l'environnement des moment où les capacités de pro- tivité, notamment fiscale, de la verte. Trop « d’idées reçues, de dog- 10 ISLANDE 73,1610 PAYS-BAS 29,10 entreprises dans un pays, duction de son groupe tournent à France se détériore. On n’a pas me- matisme, d’absence de courage », à 11 CANADA 73,0211 AUSTRALIE 20,33 qui vont de la politique plein régime. suré ici l’ampleur de la réforme fis- cale en Allemagne et ses consé- les en croire, subsistent sur les 12 DANEMARK 72,9712 DANEMARK 27,98 fiscale à la qualité de l'enseignement, en passant quences sur l’économie et les questions économiques. Tous ont 13 AUSTRALIE 72,8813 FINLANDE 27,91 « LES AIDES NE MARCHENT PLUS » envie de faire comprendre les par le dynamisme des Faut-il, comme le préconise le entreprises », insiste M. Mestrallet. 14 HONGKONG 71,2314 CANADA 27,21 changements à l’œuvre dans le marchés financiers, ministre des finances, Laurent Fa- « L’Europe de l’Est et l’Europe du 15 ROYAUME-UNI 70,0215 ESPAGNE 26,98 monde économique, qui n’ont pas l'efficacité du management bius, faire une politique de l’offre 16 NORVÈGE 68,8316 SUÈDE 25,71 été forcément perçus, selon eux, et la qualité de la vie. En plus favorable aux entreprises ? 17 JAPON 68,4617 SUISSE 25,62 par les hommes politiques. 1999, la France se classait « Les goulots d’étranglement qui ap- Grogne contre l’éco-taxe 18 AUTRICHE 68,4318 25,12 Leur premier reproche porte sur ISLANDE au 21e rang pour la paraissent sont des signes inquié- 19 68,2919 24,45 l’excessif optimisme dont fait FRANCE JAPON compétitivité globale. tants. Il faut tout faire pour inciter et Adoptée dans une relative dis- preuve le gouvernement sur la 20 BELGIQUE 65,6820 ROYAUME-UNI 24,39 aider les entreprises à investir », dit crétion, en septembre, la taxe conjoncture. Depuis la rentrée Source : IMD un autre banquier. « Il faut redon- générale sur les activités pol- de septembre, beaucoup s’in- ner aux entreprises la possibilité luantes (TGAP), calculée sur les quiètent d’un ralentissement de rable. Mais ils n’en sont pas moins ment a-t-on pu parler de cagnotte, demande “ lesquelles ? ”», suren- d’accroître leur offre. Mais je ne suis émissions de gaz carbonique, l’activité, de la hausse du pétrole. critiques à l’égard du gouverne- alors que nous avons encore chérit Guillaume Sarkozy, pré- pas sûr que cela passe par les instru- suscite de plus en plus d’émoi Autant de signes de risque qui, ment. Celui-ci, d’après eux, ne pro- 200 milliards de francs de déficit. sident des Tissages de Picardie et ments traditionnnels. Les aides, les auprès des patrons de l’indus- d’après de nombreux patrons, fite pas de ce moment propice Cette année, même la Russie a un de l’Union des industries textiles. subventions, ne marchent plus », af- trie. L’industrie papetière a déjà n’ont pas été pris en compte dans pour mener une politique finan- budget excédentaire », déplore Gé- « Entre les trente-cinq heures, la firme un chef d’entreprise, spécia- estimé que cette taxe lui coûte- le budget « La croissance n’est pas cière rigoureuse. « Le budget est rard Mestrallet, président du direc- hausse des impôts sur les sociétés, le lisé dans les services. « Politique de rait 150 millions à 200 millions une donnée acquise. Il faut l’entrete- beaucoup trop laxiste. Le gouverne- toire de Suez Lyonnaise. renchérissement du coût du travail l’offre, politique de la demande, le de francs, soit un relèvement de nir. Or le gouvernement poursuit sur ment est en train de commettre la Les patrons ont le sentiment et de celui de l’énergie, enfin l’éco- débat est mal posé. C’est l’efficacité 10 % des taxes d’exploitation, sa lancée, comme si la situation était même erreur qu’en 1990-1991. Au d’être les grands oubliés du gou- taxe, 2000 est une année noire pour de l’Etat qui est en cause. Au mo- « alors que nous soutenons, par la même qu’au début de l’année. lieu de profiter de la croissance pour vernement, voire, comme certains les firmes », poursuit-il ment où on instaure les trente- nos métiers, la culture des forêts, Mais tout a changé, la consomma- préparer la suite, nous continuons à l’affirment, de servir de bouc émis- La loi sur les trente-cinq heures cinq heures, qui imposent aux entre- qui sont des activités écolo- tion, les taux de crédit, la productivi- accélérer sur les dépenses. Nous al- saire facile pour ressouder la majo- cristallise tous les ressentiments. prises de gagner en productivité, giques », se plaint la fédération. té. Si on continue sur la même lons nous retrouver sans marge de rité plurielle. « Il est faux de dire « Les emplois-jeunes, les trente- l’Etat continue à embaucher des Le secteur du textile est tout pente, la détérioration risque d’être manœuvre, lorsque le ralentisse- que l’Etat fait une politique en fa- cinq heures... toutes les formules ont masses de personnes et à travailler aussi amer. Très gros consom- rapide », assure Michel Blanc, pa- ment arrivera, et il arrivera à un veur des entreprises. L’Allemagne est été mises en œuvre pour lutter comme au temps de la machine à mateur de gaz et d’électricité, tron d’une PME de la mécanique, moment », constate un banquier. beaucoup plus douce pour nous que contre le chômage. Mais nous écrire. Mais est-il capable de se ré- des énergies peu polluantes, il les Forges stéphanoises. Familiers des comptes, tous sont la France », souligne Jean-Louis sommes en train d’arriver au bout former ? », s’interroge Alain Du- se voit imposer des taxes qu’il Peu touchés par le ralentisse- irrités par la présentation du bud- Beffa, PDG de Saint-Gobain. de ces dispositifs. Moi, je n’arrive pont, PDG de Colas. juge trop élevées. « On peut dire ment conjoncturel, d’autres pré- get et l’utilisation faite des recettes « Quand j’entends parler de me- plus à embaucher. Je ne trouve plus La question de la réforme de que la TGAP est très atténuée. voient toujours une croissance du- supplémentaires d’impôt. « Com- sures favorables aux entreprises, je personne et les effets des trente-cinq l’Etat est dans toutes les têtes. Mais dans d’autres pays je n’en Pour les patrons, c’est le cœur des paie pas du tout », souligne le changements à conduire, si le gou- PDG de Pechiney. vernement veut soutenir la crois- sance. « C’est la seule façon de sou- La BRI note un malaise sur les marchés financiers tenir la croissance. Il faut baisser la Sud réalisent des progrès exception- LA BANQUE des règlements internationaux La BRI constate que sur les marchés d’ac- En dépit de cet environnement agité, note fiscalité, qui est devenue excessive. nels. On sous-estime leur dyna- (BRI) a publié, dimanche 26 novembre, son tions, le bref mouvement de hausse du mois enfin la BRI, les émissions nettes sur le marché Tout le monde doit en profiter, sala- mique », souligne de son côté rapport d’activité trimestriel, dans lequel elle d’août s’est renversé en septembre et la chute international de la dette se sont élevées au riés comme entreprises », insiste M. Rodier. Cette lente dégradation signale une détérioration de la situation sur les des cours s’est poursuivie au mois d’octobre. 3e trimestre à 259 milliards de dollars, en léger M. Blanc. La plupart des patrons commence à peser sur les choix marchés financiers internationaux. « Entre l’été Selon la BRI, le malaise du marché des actions repli par rapport au 2e trimestre. La Banque partagent cette opinion. Tous sou- des dirigeants. « Quand j’étudie et le début de l’automne 2000, le climat sur les s’est ensuite propagé au marché obligataire, et ajoute que le montant total des émissions en lignent combien la fiscalité est de- mes investissements futurs, je ne marchés financiers semble être passé d’un opti- plus particulièrement aux emprunts émis par dollars a été quasiment deux fois plus élevé que venue trop lourde. «37% de ma pense plus forcément à la France », misme mesuré à un malaise », indique le rap- les entreprises, avec un accroissement des ren- celui des émissions en euros. Durant le 3e tri- valeur ajoutée, en 1999, est allée à avoue un patron. « Quel dommage port. Elle explique ce changement par la modi- dements de ces titres. La BRI signale en outre mestre 2000, les émissions nettes en dollars ont l’Etat, alors que les salariés n’en ont que nous ayons tant de pesanteur de fication de l’environnement économique. que les sociétés de télécommunications ont été représenté 57 % du total des émissions obliga- touché que 36 % », pointe M. Sar- l’Etat. Nous avons par ailleurs des « Durant l’été, les marchés des actions et des particulièrement actives sur le marché des cré- taires. En 1999, les émissions en euros avaient kozy. Pourtant, une grande majori- avantages formidables. Les salariés obligations étaient soutenus par des données ma- dits syndiqués au troisième trimestre, période exceptionnellement dépassé le montant des té se dit très pessimiste sur les évo- français figurent parmi les mieux croéconomiques et des mesures politiques », durant laquelle elles ont emprunté 324 mil- emprunts en dollars, malgré le recul de la mon- lutions. « De droite comme de formés, les plus productifs, les plus écrivent les experts de la BRI. Le comporte- liards de dollars. naie unique. « Ce qui pourrait être dû, selon la gauche, tous les hommes politiques entreprenants du monde. Avec des ment des investisseurs a commencé à changer, La « banque centrale des banques centrales » BRI, au fait que les grands émetteurs souhai- ont laissé croître les dépenses aussi réformes, la France afficherait des en septembre, lorsque « les prévisions macro- tempère néanmoins la dégradation du marché taient établir leur présence sur le marché des em- bien locales que nationales depuis performances exceptionnelles », économiques et les anticipations de résultats des des emprunts d’entreprises en indiquant prunts libellés dans la nouvelle monnaie. » vingt ans. Pas un n’a le courage de soupire un banquier. entreprises ont été révisées à la baisse et que les qu’elle ne s’est pas accompagnée d’une baisse s’attaquer aux réformes de fond et prix du pétrole ont continué de grimper ». de la liquidité. Cécile Prudhomme d’engager des économies », dé- Martine Orange Le statut juridique des Bourses européennes reste incertain

L’OFFRE PUBLIQUE d’achat d’une réglementation globale et Paris SA. Le jour où les actions de divisée. L’entreprise de marché est, lancée, fin août, par la Bourse de leur fonctionnement est en perma- ces entreprises de marché seront certes, une société commerciale, Stockholm sur celle de Londres a nence sous la surveillance des au- cotées, la Bourse de Paris pourra mais elle est en charge d’un intérêt surpris l’opinon. N’est-il pas torités de régulation de marché, faire l’objet d’une offre publique. public, car le bon fonctionnement étrange d’utiliser ce procédé que sont actuellement la Commis- Mais si cette entreprise de mar- des marchés en relève et elle y par- d’achat d’ac- sion des opérations de Bourse ché est une société commerciale, ticipe, ce qui justifie notamment tions là où ont (COB) et le Conseil des marchés fi- ses actes ne relèvent pas du simple les pouvoirs disciplinaires dont elle lieu les achats nanciers (CMF). Mais le marché fi- droit commercial. En effet, elle est dispose et son droit de modifier à des titres co- nancier lui-même suppose un en- responsable du bon fonctionne- tout instant les règles pesant sur tés ? De la semble de services offerts par ce ment de son marché. Ainsi, l’entre- les opérateurs. Dans ce cas, les même façon, que la loi désigne désormais prise de marché édicte des règles actes juridiques émis par l’entre- on est étonné comme « une entreprise de mar- fixant notamment les conditions prise de marché seraient des actes d’apprendre ché ». Celle-ci est une société d’admission des instruments finan- administratifs et unilatéraux. S’il y que des commerciale de droit privé. Dès ciers aux négociations et l’organi- avait un contentieux, par exemple, Bourses procèdent à leur propre lors, les actions de cette entreprise sation des transactions, en obte- entre une entreprise qui veut faire cotation. Malgré la loi du 2 juillet de marché, si elles sont cotées, nant leur approbation par le CMF. coter ses titres et l’entreprise de 1996 sur la modernisation des acti- peuvent faire l’objet d’une offre marché qui lui refuse, la compé- vités financières, l’incertitude sur publique, selon la loi commune. INTÉRÊT PUBLIC tence juridictionnelle sera celle du ce qu’est juridiquement une entre- De la même façon, des Bourses, Par exemple, MATIF SA édicte tribunal administratif. prise de marché reste sensible. même de nationalités différentes, des règles de marché relatives au Mais on peut aussi soutenir que Selon la loi, le « marché finan- peuvent fusionner. MATIF. Une entreprise qui veut l’entreprise de marché est un pres- cier » est un lieu où s’échangent Ainsi, le marché réglementé de faire admettre des instruments fi- tataire de service avec lequel les des « instruments financiers », par Paris est une sorte de production nanciers à la négociation doit ob- opérateurs ont un rapport contrac- exemple actions ou obligations. appartenant à une société de mar- tenir une décision favorable de tuel de droit privé. Dans ce cas, ce Les professionnels qui assurent ché, de nature commerciale. Cette l’entreprise de marché et doit en- rapport relèverait de la compé- l’intermédiation des ordres d’achat société anonyme, naguère Paris- tièrement se soumettre à ces règles tence juridictionnelle judiciaire et ou de vente sont désormais dési- Bourse SA SBF, est devenue Euro- de marché. Plus encore, le règle- du droit commun des contrats. Le gnés comme des « services d’inves- next Paris SA, société anonyme fi- ment général du CMF confère à contentieux n’a pas encore pris tissement », parce que la loi de 1996 liale d’Euronext Group, société de l’entreprise de marché le pouvoir forme. L’avenir apportera la ré- est la transposition d’une directive droit néerlandais résultant de la de prendre toute décision à carac- ponse. communautaire de 1993 sur les fusion des Bourses néerlandaise, tère général ou individuel utile au services d’investissement, incluant belge et française. MATIF SA est bon fonctionnement de son mar- Marie-Anne Frison-Roche notamment les sociétés de Bourse. juridiquement une société ano- ché. (professeur de droit à Les marchés financiers sont l’objet nyme, filiale à 100 % d’Euronext Dès lors, la doctrine juridique est l’université Paris-Dauphine) LeMonde Job: WMQ2811--0023-0 WAS LMQ2811-23 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 11:13 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 36Fap: 100 No: 0271 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 23

Un an après leur réforme, les Caisses d’épargne Le Concorde entendent peser face à la Caisse des dépôts pourrait revoler L’Ecureuil cherche de nouveaux partenaires en Europe avant l’été 2001 Les Caisses d’épargne, fortes du nouveau statut leurs partenaires historiques que sont la Caisse dans la banque d’investissement et nouer des de banque coopérative, entendent faire sentir la des dépôts (CDC) et la Caisse nationale de pré- partenariats européens. Le groupe sera aussi force de leur réseau dans leurs relations avec voyance (CNP). L’Ecureuil entend se développer candidat à la reprise de la banque Hervet. Remise d’un rapport d’experts en décembre AU 27-29, rue de La Tombe-Is- les intérêts particuliers d’une im- d’agences. En revanche, il est mûr construisent maintenant. L’urgence QUATRE MOIS après l’accident fondis, qui pourront être modifiés en soire, siège à Paris du groupe plantation locale. « Je ne pensais pour que se nouent des partena- pour nous est de nous allier avec un du Concorde qui a fait 113 morts, fonction des nouveaux éléments ap- Caisses d’épargne, le ton a beau- pas, en 1998, que nous aurions une riats sur des métiers comme la groupe puissant dans la banque le 25 juillet, le supersonique fran- portés par l’enquête technique et coup changé. L’Ecureuil est deve- telle accélération du processus de gestion d’actifs, l’assurance, le d’investissement, car ce sont des co-britannique voit son avenir qui concernent les domaines sui- nu beaucoup plus pugnace depuis restructuration », avoue crédit à la consommation ou la métiers que nous devons dévelop- s’éclaircir. Si l’on en croit les décla- vants : dommages causés aux réser- qu’il s’est défait de son statut M. Milhaud, qui a plus de trente conservation de titres. « Pour per. Nous avons besoin d’être dans rations faites par Jean-Claude voirs, origine de l’incendie, panne d’établissement à but non lucratif ans de carrière aux Caisses notre avenir, qui doit se concevoir les métiers de CDC Finance pour Gayssot, ministre des transports, des moteurs et fonctionnement des n’appartenant à personne pour d’épargne, tout en reconnaissant dans une optique européenne, nous nouer des alliances avec d’autres au Journal du dimanche (édition du circuits hydrauliques », a précisé la endosser celui de banque coopé- qu’il y a encore du chemin à par- devons être associés à l’ensemble de caisses d’épargne, avec des 26 novembre), le fleuron de la direction générale de l’aviation ci- rative, sur le modèle du Crédit courir pour améliorer la compéti- ces métiers bancaires », affirme banques régionales, avec des flotte d’Air France devrait de nou- vile (DGAC) dans un communiqué agricole. tivité du groupe. Ce ton décidé est M. Milhaud. Les Caisses d’épargne banques hypothécaires. Les liens veau entrer en exploitation en publié à l’issue de la réunion. La personnalité de ses nouveaux également nouveau pour les par- ont aujourd’hui des ambitions avec la Caisse existent. Nous n’al- 2001. Aux questions : Concorde re- La prochaine réunion aura lieu dirigeants – qu’il s’agisse du pré- tenaires commerciaux de dans la banque d’investissement, lons pas les recréer. Si nous sommes volera-t-il ? Quand ? Avant l’été le 15 décembre à Londres. « On au- sident du directoire de la Caisse l’Ecureuil, y compris ses alliés his- c’est-à-dire les métiers de marchés ensemble, nous pourrons nouer plus 2001 ? Le ministre répond : «J’ai ra des détails plus précis sur le pro- nationale des Caisses d’épargne toriques, comme CNP Assurances et de financement des grandes en- facilement de bonnes alliances. » presque envie de vous dire oui. Je gramme d’actions à cette occa- (CNCE), Charles Milhaud, son di- ou la Caisse des dépôts et consi- treprises ou des grandes collectivi- En outre pour M. Milhaud, «les suis optimiste sur cette perspective. sion », a estimé la porte-parole de recteur général, Philippe Wahl, ou gnations, actionnaire à 35 % de la tés, d’ingénierie financière et de intérêts des deux groupes vont dans Je ne me suis jamais dit que c’était la DGAC. Entre ces réunions offi- les autres membres de son direc- CNCE. La renégociation de la capital-risque. le même sens ». Il rappelle que la fini. (...) J’espère bien monter moi cielles, constructeurs, compagnies toire – n’y est pas étrangère. Ils af- convention commerciale qui lie CDC a demandé une amélioration aussi dans le Concorde lorsqu’il fera aériennes et enquêteurs se re- firment ne plus avoir en tête l’Ecureuil et la Caisse nationale de BANQUE D’INVESTISSEMENT de la rentabilité des Caisses son premier vol d’essai. » trouvent aussi régulièrement pour qu’une logique industrielle dans le prévoyance (CNP) dans la distri- L’Ecureuil, qui a souhaité res- d’épargne et une rationalisation Cela étant, la prudence prévaut travailler sur la reprise des vols du pilotage du groupe. Quant à leur bution de produits d’assurance l’a serrer ses liens capitalistiques avec de ses systèmes informatiques : et les responsables attendent le supersonique, a-t-elle rappelé. méthode, elle se veut pragmatique démontré. CNP Assurances, veut aussi sceller elles sont en marche. « Nous avons rapport des experts du bureau en- et ferme. Avant d’aborder la question du des liens forts avec la Caisse des dit que notre résultat serait multi- quête accident (BEA) qui doit être VEILLE TECHNIQUE En un an, ce nouvel état d’es- partage des commissions, dépôts. Les Caisses d’épargne dé- plié par deux en 2004, nous le fe- remis en décembre. Depuis quel- Le certificat de navigabilité des prit, conjugué à la réforme coopé- l’Ecureuil a voulu revoir sa partici- tiennent aujourd’hui environ 20 % rons », promet M. Milhaud. ques semaines, les enquêteurs au- 12 Concorde existants (7 pour Bri- rative, a révolutionné l’ensemble pation au capital de l’assureur. A de CDC Asset Management, socié- De même, l’Ecureuil a décidé de raient la quasi-certitude que c’est tish Airways et 5 pour Air France) des Caisses d’épargne. Le plus pe- la suite de négociations serrées té de gestion d’actifs, 19,5 % de modifier sa politique de recrute- l’explosion du réservoir n°5 qui a a été suspendu par les autorités tit guichet de l’Ecureuil a pris avec la CNP et la CDC, principal CDC Marchés, qui intervient sur ment et prévoit d’embaucher joué le rôle principal dans l’ac- aériennes française et britannique, conscience du changement en actionnaire de l’assureur, les marchés financiers, mais elles 6 000 personnes dans les trois ans cident. Contrairement aux suppo- le 16 août. British Airways a plu- vendant des parts sociales à ses l’Ecureuil a réussi à augmenter sa veulent aller au-delà dans CDC Fi- à venir, sur un total de 39 000 per- sitions initiales, le lambeau de sieurs fois réclamé une reprise ra- clients, devenus sociétaires et participation dans la CNP (Le nance, la filiale de la CDC en cours sonnes, notamment en raison de pneu n’aurait pas perforé la struc- pide de l’exploitation du superso- donc propriétaires du groupe. Monde du 10 novembre). « Partout de création qui doit regrouper la réduction du temps de travail. ture du réservoir, mais sa masse et nique, et Jean-Claude Gayssot, a, à Plus de 87 % des salariés sont eux- en Europe, la distribution de pro- toutes les activités de banque d’in- Tandis que 130 emplois seront son énergie l’auraient déformé, plusieurs reprises, émis le souhait mêmes devenus sociétaires. duits d’assurance fait partie du vestissement. supprimés au Crédit foncier, ra- provoquant une onde de choc sur qu’il revole courant 2001. Quant aux dirigeants – ou futurs cœur de métier de l’activité ban- L’Ecureuil se verrait bien avec cheté par les Caisses d’épargne en la paroi du réservoir, dont un des En octobre, Jean-Cyril Spinetta, dirigeants – des 34 Caisses caire. Nous le constatons chez tous une participation de 35 %. « Nous 1999 (sur 2 390 au total), sur la éléments, en cédant, aurait lui- président d’Air France, avait égale- d’épargne régionales, ils sont dé- nos concurrents. Nous sommes de- voulons être partie prenante dans la base de départs volontaires. même entraîné une brèche de ment estimé que des solutions sormais soumis à une obligation venus un bancassureur et notre de- définition des objectifs de gestion, Sans attendre que les négocia- quelques dizaines de centimètres techniques semblaient possibles de mobilité géographique et fonc- mande était donc logique d’un comme la Caisse l’est vis-à-vis de la tions avec la CDC se précisent,les de côté (Le Monde du 12-13 no- pour reprendre l’exploitation de tionnelle. Plus question pour eux point de vue industriel. Elle l’est en- CNCE. Ce n’est pas une question de Caisses d’épargne prennent l’ini- vembre). Concorde, émettant le vœu de faire toute leur carrière dans core davantage si l’on se place dans symétrie mais de dynamique. C’est tiative sur un autre front. « Nous A la mi-novembre, les construc- qu’elles se concrétisent rapide- leur caisse locale, comme l’a mon- la perspective de recherche d’al- par cette dynamique que le pôle se- serons sans doute candidats, teurs et les transporteurs ont pré- ment. « On aura du mal à mainte- tré le vaste mouvement de prési- liances au niveau européen », ex- mi-public se développera », pour- comme d’autres, à la privatisation senté aux experts français et bri- nir le Concorde en veille technique. dents de juillet. Pour réussir dans plique M. Milhaud. suit M. Milhaud. « La question de de la banque Hervet. » tanniques un programme pour Au bout d’un an, cela devient diffi- le groupe, il faudra jouer le jeu des Le marché européen ne se prête fond, complète Philippe Wahl, est rétablir la navigabilité du cile », avait-il prévenu. Caisses d’épargne dans leur en- pas encore aux rapprochements que le paysage bancaire évolue très Sophie Fay Concorde. « Les constructeurs ont semble et pas seulement défendre transfrontières de réseaux vite, que les alliances se et Pascale Santi proposé des axes de travail appro- François Bostnavaron LeMonde Job: WMQ2811--0024-0 WAS LMQ2811-24 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 15:54 S.: 111,06-Cmp.:27,15, Base : LMQPAG 57Fap: 100 No: 0572 Lcp: 700 CMYK

24 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 La Chine à l’heure de l’émergence de grands groupes de presse Activement encouragée par les autorités centrales, la concurrence s’organise entre les journaux. Une quinzaine d’éditeurs importants ont vu le jour à Pékin, Canton et Chengdu, alors que l’avènement d’Internet permet désormais de contourner la censure officielle SHANGHAÏ bao, présente un profil bien dif- dont ils sont censés dépendre. buleuse de filiales surfant sans l’instar d’autres politiques indus- lutte contre le sensationnalisme de notre envoyé spécial férent. Il est plus ancien – il a été Car il n’existe évidemment pas complexe sur la vague du marché, trielles menées dans le pétrole, « malsain », le pouvoir a annoncé La vue est imprenable sur les crée en 1929 –, mais s’est imposé de presse privée en Chine. Toute générer des profits en offrant au l’automobile ou la sidérurgie, le son intention de fermer avant la tuiles et le béton de Shanghaï. ces dernières années comme une publication doit être coiffée d’un public une couverture hardie, ru- pouvoir central reprend donc les fin de l’année environ deux cents Baie vitrée, piliers en marbre et des plus belles réussites de la nou- « chapeau rouge », c’est-à-dire ser avec la censure, en jouant vo- choses en main : il favorise la quotidiens, ce qui ne les empêche- piano à queue : la salle de récep- velle vague des journaux popu- d’une tutelle administrative ou lontiers au défenseur de la veuve, concurrence, tout en l’ordonnant ra peut-être pas de renaître sous tion rutile, bien qu’elle soit laires du soir. Il diffuse à près de politique. Mais le régime demande de l’orphelin et... du consomma- autour de quelques pôles domi- une autre forme. souvent déserte. Du haut de son deux millions d’exemplaires. Fu- l’impossible à cette tutelle, à qui teur. Dans certains cas, le lien avec nants. La pression exercée par Dans cette offensive, la presse quarante-troisième étage, le siège sion de l’académisme et du ta- on coupe les crédits – réforme le « chapeau rouge » devient si l’apparition de sites Internet quasi cantonaise, la plus influencée par du groupe Wenhui-Xinmin do- bloïd, le groupe Wenhui-Xinmin, économique oblige –, mais qui lâche que la publication jouit de privés (indirectement financés par le journalisme de Hongkong, est mine, surplombe, étale sa puis- qui publie aussi un journal anglo- doit néanmoins continuer d’être la facto d’une quasi indépendance. du capital étranger) n’a fait que particulièrement visée. En début sance. Ici, on ne prise guère l’étri- phone, le Shanghai Daily – in- voix du parti, ce qui la rend donc Cet emballement de la logique renforcer ce courant pro-conglo- d’année, Jiang Yiping, rédacteur qué : gigantesques salles de contournable pour une cité qui peu appétissante sur le marché. commerciale – que le pouvoir mérats. Car les nouveaux portails, en chef de l’hebdomadaire canto- rédaction, informatique dernier postule au rang de métropole in- Seule manière de survivre pour ce avait pourtant lui-même suscitée à tels Sohu ou Sina, ne ponc- nais Nanfang Zhoumo (le Week- cri, cafétéria style pergola, salon ternationale –, a amorcé un rap- « chapeau rouge » : se financer in- l’origine – a fini par inspirer quel- tionnent pas seulement le marché end du Sud) a été démis de ses de chaises en fer forgé, bibio- prochement avec la station de té- directement par le biais d’une né- que inquiétude en haut lieu. A publicitaire, ils attirent aussi les fonctions pour ne pas avoir su bri- thèque digne d’une université, lévision Dongfang Dianshitai, et jeunes talents, qui ne trouvent pas der les inclinations libérales de salles de déjeuner pour VIP de édite un portail Internet, Eastday- de perspectives dans la presse tra- son journal. Entre autres informa- passage. Le mieux, c’est sans .com. L’ascenseur ne trompe ja- 2 000 quotidiens et 8 000 magazines ditionnelle. Devant ces nouveaux tions hétérodoxes, le Nanfang doute la « salle soleil » du dernier mais. Quand il s’arrête à l’étage défis, il faut regrouper ses forces. Zhoumo avait révélé à ses lecteurs étage : une salle de réunion cou- d’Eastday, on aperçoit des groupes Environ 2 000 quotidiens diffusent 26 millions d’exemplaires en Cette argumentation, axée sur la l’adresse de sites Internet basés à verte d’un toit de verre, où se affairés de jeunes gens de très Chine. Le nombre de magazines est, lui, d’environ 8 000. Le marché a rationalité économique, masque l’étranger et permettant de tiennent les conférences. bonne éducation, visiblement sor- explosé en vingt ans : en 1978, les quotidiens n’étaient que 180 et les néanmoins mal d’autres motiva- contourner la censure officielle. Les Chinois aiment certes la tis des meilleurs instituts de la périodiques 900. Le journal le plus diffusé est le Quotidien du peuple, tions, plus politiques. Les profes- Aux yeux des autorités, la consti- « face », mais là, c’est sérieux. Les ville. Les autres étages sont un peu l’organe officiel du comité central du Parti communiste, dont le ti- sionnels de la censure n’ont jamais tution de conglomérats devrait affaires tournent bien et les profits plus assoupis. rage a baissé à 4 millions d’exemplaires, après avoir atteint, dans les trop aimé la dispersion. Si les opi- permettre d’imposer à nouveau de ont affiché près de 30 % de crois- années 70, le pic de 7 millions d’exemplaires. Mais il s’agit pour l’es- nions dissidentes s’expriment ra- la discipline là où il y avait trop de sance cette année. Créé il y a deux REMETTRE DE L’ORDRE sentiel d’une diffusion administrative. Les – vrais – gros tirages sont rement dans les journaux popu- confusion. « Il est plus facile, ré- ans, le groupe est le produit d’une A l’instar de Wenhui-Xinmin, le Xinmin Wanbao de Shanghaï (1,7 million d’exemplaires), le Yang- laires – chacun connaît la limite à sume un journaliste chinois, de alchimie entre deux journaux de une quinzaine de groupes de cheng Wanbao (1,3 million d’exemplaires) et le Nanfang Zhoumo ne pas franchir – certaines en- contrôler un grand groupe qu’une culture différente, dont chacun est presse se sont constitués depuis (1,3 million d’exemplaires) de Canton, le Wenhui Bao (800 000 exem- quêtes non autorisées sur les abus myriade de petits journaux ». très en vue dans sa spécialité. Il y a deux ou trois ans à Pékin, Canton, plaires) de Shanghaï et le Beijing Qingnian Bao (500 000 exemplaires) de pouvoir ou la corruption des d’abord le Wenhui Bao. Fondé en Chengdu... Cette recomposition de Pékin. cadres irritent. Sous prétexte de Frédéric Bobin 1938 par des Chinois d’outre-mer, est activement encouragée par des des patriotes mobilisés contre autorités centrales soucieuses de l’occupation japonaise, le quoti- remettre de l’ordre dans un pay- dien, très vite aspiré dans la mou- sage assez éclaté. Depuis le début vance communiste, a toujours été des années 90, la Chine a en effet affublé du label de « journal d’in- été le théâtre d’une prolifération tellectuels ». Il joua un rôle-clé à de publications – tabloïds du soir, quelques moments de l’histoire éditions du week-end, magazines contemporaine, notamment spécialisés dans la mode, le sport, quand Mao y publia, fin 1965, la les affaires, le spectacle, les nou- dénonciation d’une pièce de velles technologies – dont la voca- théâtre, La Destitution de Hai Rui, tion est de renflouer les caisses qui annonçait le cyclone de la ré- d’un organe officiel (quotidiens de volution culturelle. ministères ou des divers échelons Son partenaire, le Xinmin Wan- territoriaux du Parti communiste), La petite révolution de la grille des salaires des journalistes SHANGHAÏ dacteur en chef du Chengdu de notre envoyé spécial Commercial, qui gagnait hors Comment préserver le mandarin primes 2 500 yuans par mois de l’invasion de mots d’origine (2 250 francs), se fit acheter par la étrangère ? Dans quelle mesure la concurrence qui lui offrait... six fois langue chinoise officielle doit-elle plus. recourir à des emprunts venus de Au Wenhui Bao, à Shanghaï, il n’y Hongkong, de Taïwan ou d’Oc- a plus d’emploi à vie. Les contrats cident ? L’article du Wenhui Bao, sont d’une durée de cinq ans, re- qui posait les termes du débat, nouvelables. Les rémunérations connut un franc succès. Il fut très ont été augmentées : le salaire no- lu, âprement commenté. On le minal est de 1 600 yuans (1 440 brandit dans des séminaires. Il leva francs) mais le véritable revenu se une jolie moisson de prix de la cor- monte à 4 000 yuans (3 600 francs), poration. Une telle audience fit la voire à 10 000 yuans (9 000 francs) petite gloire personnelle du journa- en intégrant les primes indexées liste auteur de l’article. Un comité sur la quantité et la qualité des ar- de sages du quotidien se réunit ticles. Les directions n’ont pas donc et décida de le récompenser. d’autre choix, car la pression exer- A combien s’éleva la prime ? cée par la concurrence et par les « Entre 10 000 yuans et 20 000 sites Internet est implacable. yuans » (entre 9 000 francs et Le quart de la rédaction du Wen- 18 000 francs), chuchote-t-on dans hui Bao est âgé de moins de trente les couloirs. ans. Aussi faut-il savoir retenir cette nouvelle génération, diplô- mée, influencée par le bouillon de Au « Chengdu culture du bassin Asie-Pacifique, et soumise à bien d’autres tentations. Commercial », les Mais certaines pesanteurs idéolo- giques restent lourdes. La munici- contrats sont à durée palité de Shanghaï impose des li- mites à la grille de salaires. Dans les très limitée (un an), faits, elles sont contournées par des avantages en nature dispensés aux et le journaliste journalistes. Mais qu’importe, après tout, si l’argent rentre. est mobilisable Car les recettes publicitaires abondent. A l’échelle de la presse à tout instant nationale, elles ont bondi en 1999 de 26 % (les deux principaux an- nonceurs sont les agences immobi- Jolie cagnotte quand on sait que lières et l’industrie informatique). le salaire officiel d’un fonctionnaire En outre, les nouveaux groupes de chinois oscille entre 1 000 yuans presse sont autorisés à « diversi- (900 francs) et 2 000 yuans (1 800 fier » leurs sources de revenus hors francs). Mais les journalistes de la de l’activité éditoriale : le groupe presse embarquée dans la logique Wenhui-Xinmin gère ainsi des hô- du marché ont cessé d’être d’obs- tels et a investi dans le stade de curs gratte-papier. C’est la loi de la Shanghaï, tandis que le groupe du compétitivité. On exige d’eux des Sichuan Daily (Sichuan Ribao) est résultats tangibles. Au Chengdu propriétaire d’un centre de loisirs Commercial, un des journaux- – avec discothèque offrant karaoké phares du groupe du Sichuan Daily et bowling –, d’entreprises de BTP (Sichuan Ribao) – dépendant du ou de décoration, etc. « Avant la comité du Parti communiste de la politique primait sur tout, dit province du Sichuan –, les contrats Wu Zhenbiao, rédacteur en chef du sont à durée très limitée (un an), et Wenhui Bao. Aujourd’hui, la presse le journaliste est mobilisable vingt- est autant préoccupée par ses fi- quatre heures sur vingt-quatre. Les nances que par l’idéologie. » « Au- salaires augmentent en consé- tant », sinon plus... quence. Au plus haut niveau, c’est même la surenchère. En 1998, le ré- F. B. LeMonde Job: WMQ2811--0025-0 WAS LMQ2811-25 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 15:54 S.: 111,06-Cmp.:27,15, Base : LMQPAG 57Fap: 100 No: 0573 Lcp: 700 CMYK

????????????????COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 25

DÉPÊCHES a AUDIOVISUEL : le gouverne- ment espagnol a attribué vendredi 24 novembre deux licences de télé- Internet : la presse française favorable à une charte déontologique vision numérique hertzienne en clair, l’une au consortium Veo Tele- vision et l’autre à Net TV. Veo Tele- Pour conserver une réelle crédibilité des contenus dans la concurrence du multimédia, les éditeurs souhaitent mettre en vision est contrôlé par le groupe de presse Recoletos (Pearson) et Uni- place un label de qualité de l’information. Ils s’interrogent également sur l’urgence à sceller des alliances sur la Toile desa Telecomunicaciones, lié au journal madrilène El Mundo. Ces Le 13e congrès de la Fédération nationale de affirmer leur différence face à la concur- quiets des effets de « l’info-divertisse- presse. Une sorte de label de qualité garan- deux groupes détiennent chacun la presse française (FNPF) a réuni environ rence effrénée depuis l’arrivée d’Internet, le ment » propagée sur le réseau. En conclu- tissant, selon lui, « l’exigence permanente 25,5 % du capital aux côtés, notam- 500 participants jeudi 23 et vendredi 24 no- développement des nouvelles technologies sion du congrès, Alain Boulonne, président de véracité des faits, d’une information hon- ment, du deuxième groupe d’élec- vembre à Lille. Les éditeurs de quotidiens et et la constitution de géants mondiaux de la de la FNPF, a proposé l’élaboration d’une nête (...) et d’un engagement d’indépen- tricité espagnol, Iberdrola (20 %), et de magazines ont voulu, à cette occasion, communication. Certains éditeurs sont in- charte de déontologie pour les sites de dance à l’égard des pouvoirs ». de l’homme d’affaires Juan Abello 15 %. Par ailleurs, Net TV est no- LILLE treprises dans ce nouvel environ- fondamental pour valider la qualité pose pas la question de la dispari- ricain Time et de la chaîne CNN, tamment détenu par E-Media, de notre envoyé spécial nement. La plupart d’entre eux de l’information ». tion du papier, mais celle du temps que « leur forte légitimité profes- contrôlé par la société d’édition du Il a beaucoup été question ont surmonté la crainte d’une D’autres éditeurs sont, en re- nécessaire au travail éditorial », sionnelle et leur bonne gestion » quotidien ABC (25 %), Pantalla Digi- d’éthique et de déontologie lors « autocannibalisation » qui verrait vanche, plus inquiets des effets de Alain Cordier, PDG du groupe n’ont pas mis à l’abri d’une « inté- tal (24 %) et ViaPuls (18 %). Le du 13e congrès de la Fédération na- la diffusion des journaux s’effon- « l’info-divertissement » propagée Bayard Presse, a rappelé qu’à cet gration dans un conglomérat [AOL- 18 juin, une première licence avait tionale de la presse française drer au fur et à mesure que croît sur le réseau, à savoir un mélange égard la « crédibilité des contenus » Time Warner] où l’information été attribuée au consortium Onda (FNPF) qui a réuni environ l’audience sur le Web. David Gui- sans balise ni repère de loisirs, ser- reste un des atouts majeurs des n’est qu’un élément de cette ga- Digital (Retevision). – (AFP) 500 participants jeudi 23 et ven- raud, directeur général des Echos, vices et commerce électronique, journaux. Dans son intervention, laxie ». a Les services d’information de dredi 24 novembre à Lille. Le rap- est même persuadé du contraire : l’information étant reléguée au Catherine Tasca, ministre de la Par delà leurs divergences et BBC World Service, qui émet dans pel des vertus fondatrices de la le quotidien n’a jamais atteint un rang de « produit d’appel », culture et de la communication, parfois leurs conflits d’intérêts, les 43 langues, ont été sérieusement presse et du journalisme a occupé tel niveau de ventes alors que le comme s’en est inquiété Edouard est elle aussi convaincue que «la éditeurs sont conscients de l’ur- perturbés samedi 25 novembre par les débats, tant les éditeurs de site attire trois millions de visi- Courdurier, directeur général du presse doit, plus que jamais être un gence à sceller des alliances, no- un arrêt de travail des journalistes quotidiens et de magazines teurs par mois. Signe, selon lui, Télégramme de Brest. En rappelant repère déontologique. (...) Son rôle tamment sur le Net. C’est le cas qui protestaient contre leurs condi- veulent montrer leur différence que « le poids des marques reste que « la révolution numérique ne sera, au milieu d’une masse d’infor- avec la création du nouveau ré- tions de salaire et de travail. La face à la concurrence effrénée de- mations, d’apporter un contenu seau de « cityguides » qui, à l’ini- grève s’est terminée plus tôt que puis l’arrivée d’Internet, le déve- fiable et identifié ». tiative du groupe Sud-Ouest, asso- prévu, dimanche soir, afin que les loppement des nouvelles techno- Les aides à la presse selon Catherine Tasca cie dix-neuf titres de la presse journalistes puissent couvrir les logies et la constitution de géants nationale et régionale. derniers développements de l’élec- mondiaux de la communication. « La presse a besoin des instruments spécifiques que sont en parti- SCELLER DES ALLIANCES Les groupes de presse sont-ils tion présidentielle américaine. – En conclusion du congrès, Alain culier l’AFP et les NMPP [Nouvelles Messageries de la presse pari- Et si le véritable danger était ail- armés pour affronter cette nou- (AFP) Boulonne, président de la FNPF, a sienne] pour maintenir et développer son pluralisme », a indiqué Ca- leurs ? « Le spectre de la world- velle concurrence ? « Entre le dis- a PRESSE : le site Internet de proposé l’élaboration d’une charte therine Tasca , ministre de la culture et de la communication, lors du company se rapproche à grands cours strictement technologique et Planète presse (www.planete- de déontologie pour les sites de congrès de la Fédération de la presse française. Selon elle, « ces deux pas », a prophétisé Laurent Co- celui économique du Net (...), il presse.com), qui passe en revue presse, une sorte de label de quali- entreprises sont indispensables pour assurer l’égalité de traitement de hen-Tanugi, avocat, spécialiste de n’est pas possible de faire table rase quelque 480 magazines, a levé té garantissant « l’exigence per- tous les titres dans deux domaines essentiels à la liberté de la presse : la la « révolution numérique ». Selon du statut de l’entreprise de presse 2,5 millions de francs pour dévelop- manente de véracité des faits, fourniture d’informations et la distribution ». lui, la convergence technologique sous prétexte de marché mondial », per la vente d’abonnements en d’une information honnête (...) et Elle a également précisé que « les aides de l’Etat demeurent priori- des médias – l’alliance des tuyaux affirme Alain Boulonne, qui at- ligne en 2001. Un accord a été signé d’un engagement d’indépendance à tairement justifiées par le souci de maintenir la plus grande diversité de et des contenus – accélère le pro- tend des pouvoirs publics « les ou- en ce sens avec Presse informa- l’égard des pouvoirs ». titres » et restent destinées à favoriser la modernisation, compenser cessus de concentration dans des tils nécessaires au maintien d’une tique, le leader français de la ges- Les éditeurs ont dressé la liste la faiblesse des recettes publicitaires de certains titres et assurer groupes multinationaux. Avec, à structure pluraliste du système d’in- tion d’abonnements. des risques qu’encourent leurs en- leur présence sur les nouveaux réseaux de communication. terme, un risque réel sur l’indé- formation ». Cette question est, pendance de la presse. Cette me- pour Jean-François Kahn, la seule nace justifie la stratégie du groupe qui vaille. « L’uniformité, c’est le Le Monde dans la constitution banalisation et à terme le désinté- d’un réseau européen de titres, in- rêt, a martelé le directeur de Ma- cluant la presse quotidienne régio- rianne. Plus le pluralisme se réduit, nale. moins les journaux d’information et Président du directoire du d’opinion se vendent. » Un constat Monde, Jean-Marie Colombani a vérifié, avec ou sans Internet. expliqué la nécessité de ce choix. Il a cité l’exemple du magazine amé- Michel Delberghe La polémique sur « C’est mon choix » déstabilise France 3

AUDIENCE et service public animal sauvage », « je suis carmé- sont-ils compatibles ? C’est une lite », l’émission se voit reprocher des questions que pose la polé- sa vulgarité ou le fait d’étaler sur mique autour de l’émission « C’est l’écran les difficultés de vie des mon choix », diffusée sur France 3 gens pour en faire rire. « Ceux que depuis novembre 1999. Le débat, nous mettons sur le plateau ne sont larvé dans les couloirs de France pas des victimes. Ils assument leur Télévision depuis plusieurs mois, a originalité et viennent pour en dé- pris un tour politique lorsque, au battre avec d’autres. Le but est de milieu de la discussion sur le bud- comprendre pourquoi ils ont fait ce get de la communication, le député choix de vie », se défend Stéphane Michel Françaix (PS) s’est excla- Rack, rédacteur en chef de l’émis- mé : « Je n’aurais jamais imaginé sion, qui, avec les 30 journalistes que l’on puisse programmer, à de son équipe, choisit des « thèmes 20 h 15, sur une chaîne publique, légers » qui peuvent étonner. Il re- l’émission “C’est mon choix”. » De connaît que France 3 lui demande son côté, le Conseil supérieur de d’éviter les sujets pouvant entraî- l’audiovisuel (CSA) envisage ner des dérapages verbaux et en a d’adresser une « mise en garde » à refusé certains. la chaîne. L’émission est devenue pour cer- MESURES CORRECTIVES tains l’exemple de ce qu’il ne faut Au-delà de cette émission, c’est pas diffuser sur les chaînes pu- le traitement des sujets de société bliques, auxquelles on reproche de sous forme de débats qui est aussi « faire du TF 1 » pour lui prendre en cause. « Chacun leur tour, Mi- des parts de marché. Certains par- reille Dumas, Michel Field, Jean-Luc lementaires estiment que l’argent Delarue , traitent plus ou moins et distribué à France Télévision n’est sous la même forme les mêmes su- pas fait pour cela. Au moment où jets », fait remarquer un respon- se négocient les contrats de sable de France Télévision. Long- moyens et d’objectifs des chaînes temps abordés par le biais des publiques, la question de l’éven- magazines, de la fiction ou du do- tuelle intervention de l’Etat action- cumentaire, les phénomènes de naire sur les programmes est ainsi société sont maintenant traités posée. Diffusée deux fois par jour, sous forme d’« information-diver- sous une forme différente, « C’est tissement » ou de « divertissement mon choix » a un effet miraculeux informatif », comme on l’explique sur l’audience de France 3, notam- chez Réservoir Prod. ment à 20 h 15. A France 3, « C’est mon choix » Depuis le désamour des télé- est considérée comme « une émis- spectateurs pour « Fa Si La chan- sion populaire de témoignage et de ter », France 3 enregistrait pénible- libre parole ». Si la direction admet ment 11 % d’audience en début de qu’elle est en train de prendre soirée. La programmation de « des mesures correctives », elle l’émission réalisée par Réservoir s’empresse aussi de citer une en- Prod, la société de Jean-Luc Dela- quête IPSOS selon laquelle 86 % rue, a fait bondir cette audience à des personnes interrogées esti- plus de 25 %, une aubaine pour la ment qu’il s’agit d’une émission chaîne qui réalise à cette heure qui « permet de comprendre la dif- 70 % de son chiffre d’affaires publi- férence entre les gens » et qu’elle citaire. Elle y gagne 400 000 francs « a sa place sur une chaîne de ser- par soirée. Mieux : elle attire les vice public ». jeunes et les femmes, un public « Je suis choqué qu’aujourd’hui que la chaîne des régions devait sé- on résume France 3 à cette émission duire pour transformer son image alors que nous sommes la seule vieillissante. Par la même occasion, chaîne dont l’audience progresse, elle grignote les positions tenues proteste Rémy Pflimlin, directeur depuis des années par TF 1 avec général de France 3. Depuis la grille « Les Feux de l’amour » en début de septembre, nous sommes passés d’après-midi et même l’indémo- de 15,9 % à 17,3 %. Les trois axes sur dable « 20 heures » de Patrick lesquels nous nous développons le Poivre d’Arvor. plus sont l’information, les émissions Il reste qu’entre « je déteste les pour enfants, les programmes scien- blondes », « je ne supporte pas les tifiques de fin d’après-midi et les cheveux ou les poils », « je suis magazines. » ronde et très sexy », « je ne vaccine pas mes enfants », « je vis avec un Françoise Chirot LeMonde Job: WMQ2811--0026-0 WAS LMQ2811-26 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 11:33 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 36Fap: 100 No: 0273 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 ¼ FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

TUSSDUT TQSUDVH TPITDTU

URQS TWPP

AGENDA TUWV Euro, succès groupe, a assuré que la perspective

UPQW TUPS

b BP : Air BP a remporté l’appel TTTP de « développement à terme de la

UHRP TSPV

d’offres pour l’avitaillement des TSPS technique, zone euro est très satisfaisante ».

« sentiment de TVRT TQQI MARDI 28 NOVEMBRE aéroports de Lyon-Saint-Exupéry TQVW Il a fait part du

et Toulouse-Blagnac, dans le cadre confiance » des ministres de la TTRW TIQR a ALLEMAGNE : publication du TPSQ économique

des cessions d’actifs imposées par la zone, affirmant : « D’après les éva- TRSP SWQU produit intérieur brut (PIB) du troi- TIIU [[[ [[[ [[[ luations que nous avons, cette crois-

sième trimestre. Commission européenne à et structurel

PV eF II yF PU xF PV eF II yF PU xF PV eF II yF PU xF sance resterait soutenue et permet- a ÉTATS-UNIS : indice de confiance TotalFinaElf. L’EURO EST UN SUCCÈS d’un trait une réduction régulière du taux consommateurs pour novembre et Indices cours Var. % Var. % b Europe 9h57 f de chômage en 2000, 2001 et 2002 »,

commandes de biens durables en oc- DEUTSCHE BAHN : la se´lection 27/11 24/11 31/12 triple point de vue technique, de

IDIS IDVW RWWUDII « dans l’ensemble non

tobre. compagnie publique allemande EUROPE EURO STOXX 50 politique économique et pour l’en- tout en étant

RVSHDWW HDVT PDPW

de chemins de fer doit réduire de EUROPE ƒ„yˆˆ SH couragement aux réformes structu- inflationniste ».

± RIIDTP IDIH IDII

moitié ses effectifs d’ici à 2015 pour EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR relles en Europe, a affirmé lundi a Les ministres de l’économie et

± HDUV HDIT

MERCREDI 29 NOVEMBRE demeurer compétitive, selon un EUROPE STOXX 653 QUVDVU 27 novembre, à Tokyo, le gouver- des finances de l’Union euro-

TPITDTU IDIT RDQR

a FRANCE : publication par l’Insee rapport confidentiel de la société de PARIS geg RH neur de la Banque de France, Jean- péenne, réunis à Bruxelles, sont

FFFF FFFF FFFF PARIS wshgeg

de la conjoncture dans l’industrie en consultants McKinsey cité par Claude Trichet. parvenus dans la nuit de dimanche

RIWQDPI IDIV QDRU Der Spiegel PARIS ƒfp IPH

novembre. l’hebdomadaire lundi. En Dans une intervention devant le fo- à lundi à un accord sur le dossier de

FFFF FFFF FFFF PARIS ƒfp PSH

a ALLEMAGNE : conférence de 2015, la compagnie ne devrait plus rum financier annuel organisé dans l’harmonisation de la fiscalité de

 FFFF FFFF FFFF PARIS ƒigyxh we‚gri

presse d’automne de la fédération al- employer que 120 000 personnes, la capitale japonaise par l’associa- l’épargne, mais le Luxembourg a

± TTWDUU IDRQ HDPR AMSTERDAM eiˆ

lemande des banques. contre 240 000 aujourd’hui, selon tion Paris Europlace, M. Trichet a exprimé une réserve sur un point, a

± ± QHSIDHU HDRP VDTT BRUXELLES fiv PH

a ÉTATS-UNIS : PIB au troisième cette étude. énuméré en détail les raisons qui annoncé M. Laurent Fabius à l’issue

± TUSSDUT IDQU PDWI FRANCFORT heˆ QH

trimestre. font que selon lui la monnaie de la réunion.

± TQSUDVH HDRV VDPT

b L’ORÉAL : le géant mondial des LONDRES p„ƒi IHH unique européenne peut d’ores et a La production industrielle de la

± WUQTDWH HDWV ITDQT

cosmétiques s’est associé au MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi déjà être considérée comme un zone euro, corrigée des variations

RVPUUDHH HDWS IPDQH

JEUDI 30 NOVEMBRE prestigieux créateur de produits de MILAN wsf„iv QH succès. saisonnières, a augmenté de

VIPSDQH HDSR UDQQ ZURICH ƒ€s a FRANCE : demandeurs d’emploi beauté japonais Shu Uemura, en Le président de la Banque centrale 0,8 % au mois de septembre 2000 et prix de vente industriels en octo- prenant une participation de 35 % européenne, Wim Duisenberg, a par rapport au mois précédent, se- bre. dans sa société de cosmétiques pour AME´ RIQUES été vivement pris à partie la se- lon les chiffres publiés vendredi par a UNION EUROPÉENNE : réunion internationaliser sa marque tout en maine dernière par certains Eurostat. du conseil des gouverneurs de la renforçant la présence du groupe NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR hommes politiques français pour

« bien trop a

Banque centrale européenne (BCE). français au Japon. avoir affirmé qu’il était FRANCE : le ministre de

IHRUHDPQ PWHRDQV HDVRI tôt » « de façon défi-

a ÉTATS-UNIS : demandes hebdo- pour répondre l’économie et des finances,

IIQIH RPQR HDWHH nitive » à la question de savoir si Laurent Fabius, a dénoncé, same-

madaires d’allocations chômage et SERVICES IIHRQ QWQV HDVVS « un dogmatisme dé- niveau de revenus, dépenses et l’euro était un succès. di à Grenoble,

b « D’un point de vue technique et suet »

IHUUT QTRP épargne des ménages en octobre. SWISSAIR : la direction de la HDVUH en matière économique, qui

a compagnie aérienne suisse est en opérationnel, le lancement de l’euro viserait à « centrer toute notre poli- IHSHW QQRT JAPON : mises en chantier de lo- HDVSS sur les marchés financiers a été un tique uniquement sur l’offre des en-

gements neufs (octobre). pourparlers avec le gouvernement

IHPRP QHSI

malaisien et Malaysia Airlines HDVRH succès indiscutable », a estimé le treprises au détriment de la de-

WWUS PUSS HDVPS mande, ou sur la demande aux (MAS), en vue de prendre une [[[ [[[ [[[gouverneur de la Banque de

er

PV eF II yF PR xF PV eF II yF PR xF VENDREDI 1 DECEMBRE participation au capital de cette PV eF II yF PU xF France. En second lieu, l’euro est dépens de l’offre ». Business Times a JAPON : inflation et chômage en dernière, annonce le , une réussite parce qu’il a permis Indices cours Var. % Var. % « le succès du concept de l’étalon- a octobre. lundi. MAS a enregistré une perte Ame´rique 9h57 f se´lection 24/11 23/11 31/12 ALLEMAGNE : l’indice des prix

nage des politiques économiques par

± IHRUHDPQ HDTV VDWQ a FRANCE :publication des résultats nette de 68 millions de dollars pour E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ à la production industrielle a

rapport aux meilleurs ».

± IQRIDUU IDRU VDTV du marché automobile en novembre l’exercice 1999-2000. E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH augmenté de 0,5 % en octobre

«la

± PWHRDQV SDRI PVDTQ par le Comité des constructeurs fran- E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i Enfin, a expliqué M. Trichet, comparé à septembre, et de 4,6 %

b monnaie unique est en soi une ré-

WHPRDRQ IDIP UDPT çais d’automobiles. M 6 : le groupe de télévision TORONTO „ƒi sxhiˆ en glissement annuel, la plus im-

forme structurelle d’une magnitude ± IRQQSDSH FFFF ITDIQ privé lance lundi 27 novembre son SAO PAULO fy†iƒ€e portante hausse enregistrée depuis

extrême ». « Je suis certain, ± QRIDSR IDHT IRDWS journal « 6 minutes » à Toulouse, MEXICO fyvƒe a-t-il dix-huit ans.

± que le fait que nous ayons

RIVDHU HDVI PRDHS

AFFAIRES son douzième décrochage local. La BUENOS AIRES wi‚†ev ajouté,

± une monnaie unique nous aidera à WVDHS HDPV QIDRQ rédaction fournira également des SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev a BRÉSIL : le PIB du Brésil de-

TRWVDVV IDII IWDWS informations sur Internet, CARACAS ge€s„ev qixi‚ev progresser vers une économie euro- vrait progresser d’au moins 4 % en INDUSTRIE vingt-quatre heures sur vingt-quatre, péenne plus productive. » 2001 et 2002, une prévision iden- b LAFARGE : le groupe français a à l’adresse m6toulouse.fr. Par a Les banques centrales du tique à celle de cette année, a esti- annoncé, lundi 27 novembre, la ailleurs, M6Web, filiale Internet du ASIE - PACIFIQUE monde entier ont le devoir d’être mé vendredi le ministre des fi- signature avec les fonds groupe, a lancé vendredi vigilantes pour éviter que la hausse nances, Pedro Malan. d’investissement CVC Capital 25 novembre M6game.fr, un portail TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN des cours du pétrole brut ne pro- Le PIB augmentera de 4 % en 2000,

« pour débutants et initiés » « des effets secondaires » « et d’au moins autant » IRUPHDQW WQDRS Partners et Advent International, de jeux . IRTHPDUT voque les années

d’un accord de cession de la sous la forme d’un dérapage des suivantes, a-t-il dit, prévoyant «une IUIVI WSDV

majorité de sa branche matériaux de b TRANSPORT : aucun autobus IUUPT prix et de l’apparition d’anticipa- moyenne supérieure » pour 2001 et ITTHS WRDS

spécialités valorisée à 890 millions ne circulait lundi 27 novembre à IUHST tions inflationnistes, a estimé lundi 2002.

ITHPW WQDI

d’euros (Le Monde du 8 novembre). Caen à la suite d’un mouvement ITQVT à Tokyo le gouverneur de la

ISRSQ WIDV

Lafarge prendra 33,34 % du capital social, à l’appel de la CGT et de la ISUIT Banque de France, Jean-Claude Tri- a OMAN : le ministre omanais du

IRVUU WHDR de la société nouvellement créée. CFDT, chez les conducteurs de la ISHRT chet. pétrole, Mohammad Al-Romhi, a

IRQHI VW Compagnie des transports de IRQUT affirmé, samedi, qu’une augmenta-

b PHILIPS : le groupe l’agglomération caennaise (CTAC). [[[ [[[ [[[a ZONE EURO : les interventions tion de la production de brut ne PV eF II yF PU xF PV eF II yF PU xF

électronique néerlandais a Dimanche, de nombreux pneus PV eF II yF PU xF récentes du système européen de s’imposait pas à présent malgré la annoncé lundi la création d’une avaient été dégonflés. Indices cours Var. % Var. % banques centrales pour soutenir hausse des cours. Zone Asie 9h57 f

entreprise commune avec le groupe se´lection 27/11 24/11 31/12 le cours de l’euro face au dollar et

±

IRUPHDQW PDVQ PPDPT

sud-coréen LG Electronics dans le TOKYO xsuuis PPS au yen « sont des actes qui parlent a JAPON : la production automo-

± IRTHPDUT IDSU IQDWI

domaine des tubes cathodiques. La FINANCE HONGKONG rexq ƒixq d’eux-mêmes », a affirmé lundi à bile japonaise a augmenté de

± ± IWUWDSP HDPR PHDIU SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ

nouvelle entité, qui devrait avoir un b HSBC : la Hongkong and Tokyo le gouverneur de la Banque 2,2 % en octobre sur un an, avec

± TWDQT RDUI RTDTS SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

chiffre d’affaires annuel moyen de Shanghai Banking Corp (HSBC) a de France, Jean-Claude Trichet. 864 937 véhicules, la progression de

QPSHDSH HDTI QDII SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

6 milliards de dollars et employer annoncé lundi le rachat de la PCIB a Le ministre français de l’écono- la demande intérieure ayant

± ± IWDVR HDIS RPDVW BANGKOK ƒi„

36 000 personnes, sera le numéro un Savings Bank aux Philippines pour mie et des finances, Laurent Fa- compensé la baisse des exporta-

± QWSIDTP PDIS PIDHT BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ

mondial des tubes cathodiques à 1,1 milliard de pesos (22 millions bius, qui présidait dimanche soir à tions, a annoncé, lundi, l’associa-

± ± IWTHDWW HDPH IIDIQ WELLINGTON xƒiERH rayon (CRT). d’euros). Bruxelles une réunion de l’Euro- tion des constructeurs nippons.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro

Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 24/11

HDISPRS UDRSWV FRANC...... TDSSWSU EURO...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDHPPH DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

PARIS NEW YORK ´ QDQVUUR VDTVVQ Sagem LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

Descente aux enfers ` QDWRPQV QRDPVQH PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

en euros à Paris L’INDICE CAC 40 a ouvert en L’INDICE de la Bourse électro- QDPUIWH IDTIPV ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDQHQU

pour Sagem hausse de 0,86 %, lundi 27 no- nique américaine du Nasdaq SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

´ ´ VDQPVWR PDIHRQ

400 vembre. Il s’établissait à s’était repris, vendredi 24 no- PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

´ ´ PDWUTTH QRHDQPHH

L’ACTION du groupe d’électro- 134 6 198,67 points. Vendredi, l’indice ve- vembre, avec un bond de FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU IDTIPV

le 24 nov. FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FORINT HONGROIS ....

IDIHQPR QDVSHU nique Sagem a plongé de 33 % à 350 dette du marché parisien avait termi- 149,04 points (+ 5,41 %), à MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... 134 euros, vendredi 24 novembre, né sur un gain de 1,53 %, à 2 904,38 points, alors que l’indice après avoir modifié ses perspec- 6 145,65 points, alors que de nom- Dow Jones de Wall Street avançait Cours de change croise´s tives de résultat annuel. Le titre re- 300 breux investisseurs américains, qui de 70,91 points (+ 0,68 %), à prenait quelques couleurs, lundi soutiennent habituellement les vo- 10 470,23 points. Cours Cours Cours Cours Cours Cours 27/11 9h57 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S.

matin, à 143 euros (en hausse de lumes dans l’après-midi, étaient ab- En dépit de ce rebond, le Nasdaq a

250 DOLLAR ...... FFFFF HDWHHPI HDVRIPH HDIPVPR IDRHSVH HDSSRWS

7 %), tout en restant encore très sents en raison des fêtes de Thanks- affiché une perte de 4 % au cours YEN ...... IIIDHVSHH FFFFF WQDRSHHH IRDPRSHH ISTDPIHHH TIDTQSHH

loin de sa valeur en début d’année giving. de la semaine. Il s’inscrit en recul EURO...... IDIVVUV IDHUHHW FFFFF HDISPRS IDTUIQH HDTSWSS

(environ 170 euros) et davantage 200 de 29 % depuis le début de l’année. FRANC...... UDUWUVS UDHPHIS TDSSWSU FFFFF IHDWTHWS RDQPTTH LIVRE...... HDUIIQR HDTRHPS HDSWVQS HDHWIIS FFFFF HDQWRUS

encore de son record de fin mars FRANCFORT FRANC SUISSE ...... IDVHIWS IDTPPUS IDSITPH HDPQIIH PDSQQUH FFFFF (430 euros). Sagem a annoncé qu’il 150 tablait désormais sur un chiffre À LA BOURSE de Francfort, l’indice TAUX d’affaires de 28 milliards de francs DAX des trente valeurs vedettes a LES MARCHÉS obligataires euro- 100 Taux d’inte´reˆt(%) Matif (4,27 milliards d’euros) pour l’exer- ouvert sur une note stable (+ 0,02 %), péens ont ouvert en légère baisse, JJA SO N Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier cice 2000, contre une prévision ini- lundi. Il affichait 6 665,25 points dans lundi 27 novembre. Après quel- Taux 24/11 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans Cours 9h57 f 27/11 prix prix

2000 Notionnel 5,5 RDVQ SDPQ SDTH

tiale de 30 milliards de francs. La les premiers échanges. Il avait fini, ques minutes de transactions, le FRANCE ...... RDVI

´ VUDPU VUDQH

Source : Bloomberg DECEMBRE 2000 IQHIS SDHP SDII SDSH

société a invoqué un ralentisse- vendredi, en hausse de 0,96 %. contrat euronotionnel du Matif ALLEMAGNE .. RDUW

SDVT RDWP RDPW GDE-BRETAG. SDVI Euribor 3 mois

cédait 8 centièmes, à 87,20 points. ´ xg xg xg RDWT SDSH SDWR ment du marché du téléphone mo- ITALIE...... RDUW DECEMBRE 2000

HDRH IDTV PDRW bile dû à « un certain retard au dé- une hausse de 50 % de ses ventes Le taux de l’obligation assimilable JAPON...... HDQI

´ TDQU SDTR SDTV

marrage du WAP et du GPRS en de téléphones mobiles) et le retour LONDRES du Trésor (OAT) à dix ans s’inscri- ETATS-UNIS... TDSQ QDRS QDUW RDPH

Europe » SUISSE...... PDTH Pe´trole RDWT SDPS SDSU . Le groupe ne devrait à une progression des résultats L’INDICE FOOTSIE de la Bourse de vait à 5,25 %. Vendredi, aux Etats- PAYS-BAS...... RDUU « au moins égal à celui du chiffre vendre que 2,5 millions de ces ter- Londres a ouvert en hausse lundi, Unis, le rendement de l’emprunt Cours Var. %

minaux permettant de se connec- d’affaires ». « On va bientôt voir ar- progressant de 8,1 points, à d’Etat à trente ans avait terminé la En dollars f 24/11 23/11

±

HDQT ter à Internet sans fil, contre 4 mil- river le marché de troisième généra- 6 335,7 points, soit un gain de 0,13 %. séance à 5,67 %. Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... QQ

± HDSW

lions dans ses prévisions initiales. tion haut de gamme qui sera très dy- La Bourse de Londres avait gagné WTI (NEW YORK) ...... HDQS

Cours Var. % C IDRS LIGHT SWEET CRUDE .... QTDHT Au total, Sagem espère vendre namique. C’est un marché dont la 0,64 % vendredi, hissée par la pro- En dollars f 24/11 23/11

13 millions de terminaux GSM. croissance restera forte sur plusieurs gression des valeurs du secteur des MONNAIES ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

C HDQW

La société a ajouté que les résultats années en terme de chiffre d’affaires télécommunications, malgré la forte L’EURO progressait légèrement, CUIVRE 3 MOIS...... IVPI Or C

HDRH

et de marge », ALUMINIUM 3 MOIS ...... ISPR ± HDIH

du second semestre seraient péna- a affirmé Pierre baisse des autres valeurs technolo- lundi 27 novembre, lors des pre- PLOMB 3 MOIS ...... RVPDSH

Cours Var %

± IDIP

lisés par des surcapacités et par un Faurre, PDG de Sagem. giques après l’avertissement sur les mières transactions. Il cotait ETAIN 3 MOIS ...... SPWH En euros f 24/11 23/11

± HDQQ ZINC 3 MOIS...... IHUIDSH

FFFF

effet devises ayant renchéri les ap- Les investisseurs sont désormais résultats du groupe franco-britan- 0,841 dollar. Les opérateurs n’ont OR FIN KILO BARRE ...... IHHSH

±

HDPI NICKEL 3 MOIS ...... UHHS

C HDQH

OR FIN LINGOT...... IHIQH

provisionnements en composants sceptiques. La plupart des ana- nique Sema. guère réagi aux derniers dévelop- ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

ONCE D’OR (LO) $ ...... PTTDRH

±

HDTR

électroniques. Conséquence : son lystes financiers dénoncent la pements électoraux aux Etats-Unis ARGENT A TERME ...... RDTR ` FFFF PIECE FRANCE 20 F...... STDVH

C

HDIU

PLATINE A TERME ...... ITHTUHDHH ` C IDPQ résultat 2000 devrait être à un ni- communication du groupe d’élec- donnant la victoire au républicain PIECE SUISSE 20 F...... SUDSH

´

` ± QDTS

veau proche de celui de 1999 tronique, qui modifie ses perspec- TOKYO George W. Bush. Une victoire de GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIECE UNION LAT. 20 .... SSDSH

C

´ C HDIH PTHDUS ` IPDVP BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ... PPH

C

(962 millions de francs), alors qu’il tives annuelles deux mois après les LA BOURSE de Tokyo a clôturé en ce dernier est censée être favo- C HDQT PIP ` ITDTU MAIS (CHICAGO)...... PIECE 20 DOLLARS US ... RSS

C HDPU IVUDRH ` FFFF avait promis une croissance avoir confirmées et, surtout, à hausse de 2,8 % lundi, soutenue par rable au billet vert. SOJA TOURTEAU (CHG.). PIECE 50 PESOS MEX...... QTWDUS

comparable à celle de son chiffre quelques semaines de la clôture de la nette reprise du Nasdaq américain A Tokyo, le gouverneur de la SOFTS $/TONNE

FFFF CACAO (NEW YORK)...... TWH

d’affaires (+ 35 %). Le groupe pro- l’exercice. vendredi. L’indice de référence Nik- Banque de France, Jean-Claude ´ FFFF CAFE (LONDRES) ...... TQV Cotations, graphiques et indices en temps

C HDSH met désormais pour 2001 une kei a bondi de 405,04 points, à Trichet, avait une nouvelle fois SUCRE BL. (LONDRES) ... IUVDRH re´elsurlesiteWebdu«Monde». croissance de l’activité de 20 % (et Christophe Jakubyszyn 14 720,39 points. évoqué la nécessité d’un euro fort. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ2811--0027-0 WAS LMQ2811-27 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 11:33 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 36Fap: 100 No: 0274 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS ¼ LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 27

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

RWWUDII

VALEURS EUROPE´ENNES QUVDVU

RHS SRUP

SPRP

QWP QUVDVU RWWUDII

SHII

b L’action Infineon a fait un bond de son sillage le numéro un mondial du QVH RVUVDIV

RUVI 7,29 %, à 49,30 euros, vendredi 24 no- logiciel de gestion intégrée d’entre- QTU QUTDPQ RWRPDVT QUSDWQ RVQVDVW QUIDHI

vembre, après la publication d’une prise SAP à Francfort, dont l’action a QUHDIT RSSI

étude de la banque américaine Gold- reculé de 2,15 %, à 180,05 euros. QSR RVIHDWV

RQPH

man Sachs selon laquelle les résultats b Volkswagen, qui a annoncé ven- QRP [[[[[[[[ [[[[[[[[

ww t † v PW xy†F QH wes PU xy†F ww t † v des fabricants européens de semi- dredi à l’issue d’un conseil de surveil- PW xy†F QH wes PU xy†F conducteurs devraient augmenter à lance une augmentation de ses inves-

e RDQH FFFF hi ITDSH FFFF nouveau en 2002 après un recul en tissements à 32,2 milliards d’euros WM-DATA -B- ƒi KAMPS

e

± ± ASSURANCES HAUTE TECHNOLOGIE PPDPH HDVW qf PQDQT HDUI

2001. entre 2001et 2005, a reculé de 1,72 %, à WOLFORD AG e„ KERRY GRP-A-

C e IUHDRU PDQP s„ PDVI FFFF

C

f MONTEDISON C e PDPU IDRW hi IIRDHI QDTS

b Sema DJ E STOXX CYC GO P AEGIS GROUP qf AIXTRON

± PRWHDTQ HDQR Le titre a plongé, vendredi, 55,43 euros. gr C NESTLE N e C e RUDVR HDPW p‚ TSDVS RDPV AEGON NV xv ALCATEL-A-

e ±

SWDIH HDIU

xv e ± b KONINKLIJKE NUM ± TVDTS IDUP q‚ WDIU HDQP

de 274 pence, pour clôturer à Le premier opérateur téléphonique AGF p‚ ALTEC SA REG.

e C

s„ IDUV PDQH

e e C

PARMALAT ± IUDVS HDST xv PTDVH TDVP

346 pence, soit une chute de 44,2 %. espagnol, Telefonica, a terminé sur PHARMACIE ALLEANZA ASS s„ ASM LITHOGRAPHY

e C

p‚ SVDIH HDSP

PERNOD RICARD e e C QWWDSH FFFF xv PDTI HDQV

ALLIANZ N hi BAAN COMPANY

C

RWQDPT SDIW

ACTELION N gr e

IDUS FFFF

Le groupe franco-britannique de ser- une forte hausse de 6,36 %, à 19,57 eu- ps

RAISIO GRP -V- C IQDPI FFFF qf TDSP QDUI

ALLIED ZURICH qf BALTIMORE TECH

e C

IQVDPS HDWI

ALTANA AG hi

±

qf VDSR HDQW C

SCOTT & NEWCAST e C IHTDUH HDTT qf PIDQH QDUR

vices informatiques et de télécommu- ros, à la Bourse de Madrid. L’action a ASR VERZEKERING xv BOOKHAM TECHNOL

±

SSDVR HDWV

ASTRAZENECA qf

qf TDWU FFFF

SOUTH AFRICAN B e C

ITRDUH HDQH qf IUDWQ FFFF

AXA p‚ SPIRENT

e C

VVDVS HDSU

nications avait prévenu, avant l’ouver- profité d’un rebond technique après AVENTIS p‚ C

qf RDIS QDUS

±

TATE & LYLE ± IIUQDWT HDIU qf TDPP HDPU

BALOISE HLDG N gr BAE SYSTEMS

C

IPIQDRP PDWH

BB BIOTECH gr

± qf QDSR UDVQ

ture de la Bourse, que ses bénéfices avoir baissé au cours des séances pré- e C

UNIQ ± IUDRH HDTU hi RIDWW TDQH

BRITANNIC qf BROKAT

FFFF FFFF

CAMBRIDGE ANTIB qf

e C

xv TUDSH HDTH

e C

UNILEVER ±

IUDUH IDQW p‚ TDSH HDUV

stagneraient au second semestre 2000 cédentes et du redressement général CGNU qf BULL

C

PIDQP RDWQ

CELLTECH GROUP qf

± qf WDHT IDPU

e e C UNILEVER ±

QUDHS HDUH p‚ VTDWH RDQV

CNP ASSURANCES p‚ BUSINESS OBJECT

QSDUH FFFF

par rapport à la même période de des valeurs de télécommunications en ELAN CORP si

± qf WDPT HDQT

WHITBREAD e e C IW FFFF p‚ IUSDUH RDSV

CORP MAPFRE R iƒ CAP GEMINI

e ±

QPWDSH HDIS

ESSILOR INTL p‚ C

PTPDHT HDIW

C

1999. La chute du titre a entraîné dans Europe. f e C

ISU IDPW qf PSDUR QDST

DJ E STOXX F & BV P ERGO VERSICHERU hi COLT TELECOM NE

e ±

WTDSH HDSP

FRESENIUS MED C hi

e C ±

ISDHP QDRH ps IRDRW RDTP

ETHNIKI GEN INS q‚ COMPTEL

VDPQ FFFF

GAMBRO -A- ƒi

e e C

±

SHDHS HDRH p‚ VSDRH PDSV

EULER p‚ DASSAULT SYST.

±

QRDVP HDSU

GLAXO WELLCOME qf ´

e C

hu UTDRI FFFF qf WIDUT FFFF IQDQR IDPI

RHODIA p‚ BIENS D’EQUIPEMENT CODAN DIALOG SEMICOND

C

IVSSDWU HDHU

NOVARTIS N gr

C

e C e C

fi QRDUR HDRH ƒi IQDSP HDRQ THDHS HDQQ

Code Cours % Var. fi FORTIS (B) ERICSSON -B-

SOLVAY C

IHVDSP IDPQ

ABB N gr

PHWDIP FFFF

27/11 10 h 11 f pays en euros 24/11 NOVO NORDISK B hu

e e C

e ±

s„ RIDVS HDPR ps TDRV QDTV

QPDSH FFFF

fi GENERALI ASS F-SECURE

TESSENDERLO CHE C

UHQDUP HDHW

ADECCO N gr C WDTR IDRH

NYCOMED AMERSHA qf

e C

C ±

e„ IVS PDWI qf UDWW IIDRH HDVT

f DJ E STOXX CHEM P QVPDIP e GENERALI HLD VI FILTRONIC ±

W HDII

e AEROPORTI DI RO s„ ±

PRDRH HDRI

ORION B ps e

±

IWDUT HDTT s„ SHDVS FFFF

AUTOMOBILE INTERAM HELLEN q‚ FINMATICA

±

TDRT HDSI

AGGREKO qf e C RP QDVQ

QIAGEN NV xv

e C

IPDQS FFFF xv UDQV QDWR

e IRISH LIFE & PE qf GETRONICS

±

p‚ PUDPR HDVU PRDWV FFFF

AUTOLIV SDR ƒi ALSTOM ± IQQQUDUP HDWH

ROCHE HOLDING gr

´ e C

TDRP IDRP hu PTDSR FFFF

CONGLOMERATS FONDIARIA ASS s„ GN GREAT NORDIC e C e C

p‚ PQWDVH PDSP RQDWS HDIT

fi ALTRAN TECHNO BASF AG C

IIPIWDWW HDPI

ROCHE HOLDING G gr

C C e

QDHP IDIP hi SHDWH QDRT

LEGAL & GENERAL qf INFINEON TECHNO

e C

gr SVUDWT FFFF QSDSH IDIR hi e

±

PSW IDVW

fi ALUSUISSE GRP N

BMW D’IETEREN SA e C TUDHS HDIS

SANOFI SYNTHELA p‚

C e C e

ITDPP IDHT p‚ PSDWW IDUP

MEDIOLANUM s„ INFOGRAMES ENTE

e C

ƒi PHDTT FFFF C ITDWH IDSH hi e

WHDHS HDHT

p‚ ASSA ABLOY-B-

CONTINENTAL AG AZEO e C TWDRH HDPW

SCHERING AG hi

C e C

QTPDPH HDQQ q‚ PSDTP HDVI

MUENCH RUECKVER hi INTRACOM R

e C ±

qf SDSP HDWH RVDUH IDQS hi e

±

PUQ HDQT

DAIMLERCHRYSLER fi ASSOC BR PORTS ±

PIDHP HDUI

GBL SHIRE PHARMA GR qf

C e C

RTDTS HDQP qf UDUW TDQV

POHJOLA GRP.B ps KEWILL SYSTEMS

e C

ƒi PQDUI FFFF PVDHP HDIR s„ e

± RIDRH IDRQ

fi ATLAS COPCO -A- FIAT C IIPQDQI QDPH

GEVAERT SERONO -B- gr

C C

IUDUQ HDTT qf PTDQR QDPH

e PRUDENTIAL qf LOGICA ±

ƒi PPDUW FFFF s„ IUDUV HDII

RDQW FFFF

FIAT PRIV. qf ATLAS COPCO -B-

INCHCAPE ± SDRU HDTI

SMITH & NEPHEW qf

e C

±

ITDSS HDQT gr QUIDSW SDTI

RAS s„ LOGITECH INTL N

e C ±

q‚ VDRW HDUH p‚ QQDSS IDQS

±

WDWH HDUR

MICHELIN q‚ ATTICA ENTR SA MYTILINEOS ± ISDVP HDII

SMITHKLINE BEEC qf

C

±

WDHW IDPU qf IPDQS QDQS

e ROYAL SUN ALLIA qf MARCONI ± ±

qf WDSR HDIU C p‚ PPWDWH HDHR

PSPDSS PDVI

PEUGEOT gr BAA IQDQV FFFF

UNAXIS HLDG N SSL INTL qf

C

e C

PIDWH HDTW qf WDSV IDHT

e SAI s„ MISYS e C

fi IQQ FFFF s„ QDUP IDHW

PIDQV FFFF

xy BARCO PIRELLI SPA C

URQDIV HDUI

ORKLA SULZER AG 100N gr

e e C

±

SS IDHV ps SIDIH PDPH

SAMPO -A- ps NOKIA

e C ±

qf TDSP HDPT QRSH IDUU hi e

IDQU FFFF

€„ BBA GROUP PLC

DR ING PORSCHE SONAE SGPS C TWWDII HDIW

SYNTHES-STRATEC gr

C

C e

PSQRDHQ HDIQ xv IUDSH IDIT

SWISS RE N gr OCE C

e C

qf PPDVW HDQU C p‚ SSDQH HDPU

PDSP HDTU

RENAULT qf e BTG

TOMKINS ± RHDQH HDIP

UCB fi

e e C

±

SUDSH HDSP s„ QDSW IDUH

SCOR p‚ OLIVETTI

e C e C

s„ QDHT QDHQ p‚ SSDUH HDQT

QPWDWV FFFF CIR VALEO f C

SQDTP QDWH DJ E STOXX CONG P hu

WILLIAM DEMANT e

±

SWDHW FFFF qf RDWR I

SEGUROS MUNDIAL €„ PSION

e C

qf UDIT RDQV SSDQH FFFF

hi CAPITA GRP VOLKSWAGEN e C

PIDST PDTU

ZELTIA iƒ

C

IVDRP FFFF qf TDVP HDPS

SKANDIA INSURAN ƒi SAGE GRP

e C C s„ IHDTH IDUQ HDTR

f PPPDUS CDB WEB TECH IN

DJ E STOXX AUTO P C

HDPU

f DJ E STOXX HEAL SVHDQV

e C

SDVI FFFF p‚ IRPDWH TDTR

ST JAMES’S PLAC qf SAGEM e C

SI QDHQ

TE´LE´COMMUNICATIONS CGIP p‚

e C

VDQS FFFF hi IRWDSH QDSQ

STOREBRAND xy SAP AG

TSDUQ FFFF

CMG qf

C

PDIH ISDTH

ATLANTIC TELECO qf

e C ±

WDHW IDPU hi IVU PDVH

ROYAL SUN ALLIA qf SAP VZ

C

QDIH PDPH

BANQUES COOKSON GROUP P qf

e C

QDIS HDWT

EIRCOM s‚ ´ C ±

WIPDPH HDHU qf SDSU QDRU

ENERGIE SWISS LIFE REG gr SEMA GROUP

C

WRSHDTT PDIU

DAMPSKIBS -A- hu

C qf IVDRH FFFF

IIDHI IDQV

ABBEY NATIONAL BRITISH TELECOM qf C

PIDUP FFFF gr TWHDST IDWR

TOPDANMARK hu SEZ HLDG N

C

TDIW FFFF hu IHSWHDIH IDWR

BG GROUP qf DAMPSKIBS -B-

e C

C

xv PSDIS PDQP

ISDWQ IDUH

ABN AMRO HOLDIN CABLE & WIRELES qf e C

SRSDVU FFFF hi IRHDUS PDUR

ZURICH ALLIED N gr SIEMENS AG N

C ±

WDWT HDIU hu IRPUTDSP HDRU

BP AMOCO qf DAMSKIBS SVEND

C

e C

qf IIDIQ RDPP

RHDWS PDIP

ALL & LEICS DEUTSCHE TELEKO hi C

C e

TPHDIW HDII hi VDQH IRDRV

e e ZURICH FINL SVC gr MB SOFTWARE ± ±

VDWI I hi TRDPH HDRU

CEPSA iƒ E.ON AG

C

e C qf PIDSP IDRP

IQWDSH HDUW

ALLIED IRISH BA E.BISCOM s„

C C

HDII qf WDWV IDSQ

f DJ E STOXX INSU P RURDPW SPIRENT e C e ±

IRR IDRI p‚ PQ HDQW

COFLEXIP p‚ EADS SICO.

C

C q‚ QTDSS IDRU

QDIS HDWT

ALPHA BANK EIRCOM si

e C

SR PDQU

e STMICROELEC SIC p‚

SUDSH FFFF qf IIDIV FFFF

e DORDTSCHE PETRO xv ELECTROCOMPONEN

C

€„ PT FFFF

PUDSH QDUU

BPINTOMAYORR ELISA COMMUNICA si

e C

R PDQH

TECNOST s„

e e C ±

UDIR HDRP hi WSDQH PDWP

ENI s„ EPCOS

e C

C

e„ TIDUH HDUQ

VDHP IDHS

BA HOLDING AG ENERGIS qf

TDUW FFFF

TELE 1 EUROPE ƒi

e C ± MEDIAS

WDWQ HDVQ p‚ IDIT IDUS

ENTERPRISE OIL qf EUROTUNNEL

± e qf IRDVV HDVW

QTDUH FFFF

BANK OF IRELAND EQUANT NV hi C

QSIDVT VDHV

THINK TOOLS gr

C C

q‚ IHDTU HDVQ qf IUDVH HDRU

HELLENIC PETROL EXEL e C

s„ IPDTQ IDPV

± MONDADORI

q‚ IRDUU HDTW

WDRR FFFF

BANK OF PIRAEUS EUROPOLITAN HLD ƒi

IDPQ FFFF

THUS qf

±

qf PDWS FFFF qf SDSW HDSW

LASMO F.I. GROUP ±

qf IUDTU HDHW

C BSKYBGROUP e C

qf IIDWQ HDIR

IIIDRH PDTU

BK OF SCOTLAND FRANCE TELECOM p‚

e C

PSDIH PDWI

TIETOENATOR ps

±

qf PDRR FFFF hu IQVDUR HDWT

LATTICE GROUP GROUP 4 FALCK e C

p‚ ITQDVH IDII

e C CANAL PLUS C

iƒ RIDUH IDSV

IUDHR IDPP

BANKINTER R HELLENIC TELE ( q‚

C

PDWI

f DJ E STOXX TECH P VVQDRR

e e C

±

VQDPH HDSW s„ IDRH PDIW

OMV AG e„ FINMECCANICA

qf TDRT FFFF

C e CAPITAL SHOPPIN qf QIDSS HDIT

IHPDTH FFFF

BARCLAYS PLC HELS.TELEPH E ps

e C

IQDQR FFFF ps IWDWS PDHS

PETROLEUM GEO-S xy FINNLINES

qf VDWV FFFF

e C CARLTON COMMUNI C

hi TPDPH HDQP

RDIS IDTQ

BAYR.HYPO-U.VER KINGSTON COM qf

e C

±

IWDQI HDIT qf QDSS HDWS

REPSOL YPF iƒ FKI

qf ISDHV FFFF

e C DLY MAIL & GEN e C

s„ WDPR HDTS

IUDQI IDPW

BCA AG.MANTOVAN KONINKLIJKE KPN xv

e C

±

UIDUU HDII hu IUDRQ HDUV xv SERVICES COLLECTIFS

ROYAL DUTCH CO FLS IND.B e C

xv ISDRI HDIQ

e C ELSEVIER e C

s„ ITDWH PDWP

IPDTH S

BCA FIDEURAM LIBERTEL NV xv

e C e ±

s„ TDHS HDVQ e„ RPDWR PDIW

C

SAIPEM FLUGHAFEN WIEN e C

qf IQDVI HDQT

IQDUH PDVS

e e EMAP PLC s„ SDHI FFFF s„ ACEA WP FFFF

BCA INTESA MANNESMANN N hi

e C

qf QDIR FFFF

QDTW PDPP e s„

 FUTURE NETWORK C A e @€u˜li™ite II FFFF s„ AEM SVDUH PDHW

BCA LOMBARDA MOBILCOM hi

e C

s„ IHDVU PDQS

IHDHV FFFF e qf

± GRUPPO L’ESPRES RDUH IDHS s„ ANGLIAN WATER VDTR FFFF

MONTE PASCHI SI PANAFON HELLENI q‚

C

qf IIDTV FFFF

qf RDPR PDRP

e C e GWR GROUP PHDQP HDQS s„ BRITISH ENERGY IH FFFF

BCA P.BERG.-C.V PORTUGAL TELECO €„

e C

± p‚ IU RDPW

RDHW HDRI e qf e C HAVAS ADVERTISI UDRQ FFFF s„ CENTRICA PTDSH VDHV

BCA P.MILANO SONERA ps

e e

± s‚ QDSS FFFF

IPDIV HDTS e INDP NEWS AND M s„ C IQDPH FFFF s„ EDISON PWPDHI IDVQ

B.P.VERONA E S. SWISSCOM N gr

e

± qf IHDVV FFFF

fi PRQDWH HDPH

e C INFORMA GROUP C IDPV IDSW s„ ELECTRABEL RWDTH QDQS

BCA ROMA TELE DANMARK -B hu

e C e

p‚ TIDRH PDUT

QDQV FFFF e €„ ± e LAGARDERE SCA N ISDTS HDIW iƒ ELECTRIC PORTUG IPDUH FFFF

BBVA R TELECEL €„

e

± q‚ ITDWH FFFF

IWDTH IDHI e iƒ

e C LAMBRAKIS PRESS IUDTS FFFF €„ ENDESA IQDUV IDUU

ESPIRITO SANTO TELECOM ITALIA s„

e C e

p‚ RTDPH IDUT

RDQQ FFFF e s„

± M6 METROPOLE TV e C QTDWR HDUH iƒ ENEL TDQU HDRU

BCO POPULAR ESP TELECOM ITALIA s„

e C e C

s„ ISDWV PDII

QI HDIH

e MEDIASET e„ C SDUV FFFF €„ EVN UDPS PDRR

BCP R TELIA ƒi

e C e

p‚ QHDSH IDQQ

ps RDQS FFFF

e C NRJ GROUP e C WDHW HDTT s„ FORTUM WDTW IDUW

BIPOP CARIRE T.I.M. s„

C e

qf PTDSQ HDQV

iƒ IVDVI FFFF e C

e C PEARSON QDUU HDSQ s„ GAS NATURAL SDG QRDVS PDTS

BNL TISCALI s„

e C e

± iƒ IWDRH PDHS

iƒ PIDUQ PDHU e C PRISA e C WIDVH HDVP p‚ HIDRO CANTABRIC ISDIH QDRP

BNP PARIBAS VERSATEL TELECO xv

e e

± hi IQI FFFF

iƒ IRDSH HDWT e C PROSIEBEN VZ C IHDVQ IDVV iƒ IBERDROLA RDQR IDST

BSCH R VODAFONE GROUP qf

e ± €„ PUDSU FFFF

QDQW IDRT PT MULTIMEDIA R qf C

SDWV FFFF xy INNOGY HOLDINGS PDIS

CHRISTIANIA BK f DJ E STOXX TCOM P UWUDWV

e C e

± p‚ QUDRH PDUS s„ SDHU HDPH

e C PUBLICIS GROUPE UDIQ HDIR COMIT s„ ITALGAS

± C

gr TQHDHT HDUQ qf TDUI HDSH

C PUBLIGROUPE N RVDVS HDPI

COMM.BANK OF GR q‚ KELDA

C

± qf IHDWQ HDIS IHDQV IDPU

e REED INTERNATIO qf QI FFFF

COMMERZBANK hi CONSTRUCTION NATIONAL GRID G

C

C

qf IWDTS PDRQ

qf RDQW HDQV

e C REUTERS GROUP QWDRV PDHP

CREDIT LYONNAIS p‚ INTERNATIONAL P

e C

QRDUU HDHT

ACCIONA iƒ

e C qf RDIU FFFF

IHQDUH PDIU

SMG e„ IUHDPS FFFF

hu OESTERR ELEKTR

DANSKE BANK e

PU FFFF

ACS iƒ

e C C

iƒ PSDIV IDQQ

IPDTS PDRQ

SOGECABLE R qf SDRP FFFF

DNB HOLDING -A- xy PENNON GROUP

±

IDIP IDRU

AGGREGATE IND qf

C

qf RDIP FFFF

qf WDVR HDVS

e C TAYLOR NELSON S VWDWH HDTP

DEUTSCHE BANK N hi POWERGEN

C

TDVW HDPI

AKTOR SA q‚

C

C

qf IDWH SDST

WDQV HDQT

e qf

± TELEWEST COMM. IVQDQH HDII

DEXIA fi SCOTTISH POWER

e C

IVDHI HDHT

UPONOR -A- ps

e C C

p‚ SVDPH QDIH

qf IQDRH HDQU

e C TF1 RTDWH HDTR

DRESDNER BANK N hi SEVERN TRENT

e C

IUDIT HDQS

AUMAR R iƒ

e C

qf UDUT FFFF

p‚ IWH HDSQ

C TRINITY MIRROR PSDRS HDIU

q‚ SUEZ LYON EAUX

EFG EUROBK ERGA e

±

VDWR HDPP

ACESA R iƒ

C

qf IQDVS IDPP

IUDPT FFFF

e UNITED NEWS & M ƒi RV FFFF

ERSTE BANK e„ SYDKRAFT -A-

C

UDSR HDPP

BLUE CIRCLE IND qf

e C

xv IR TDVU

IUDPT FFFF

UNITED PAN-EURO ƒi ISDPS FFFF

FOERENINGSSB A ƒi SYDKRAFT -C-

e C

STDWH HDUI

BOUYGUES p‚ e ±

xv SPDHS IDIR

qf PHDIU FFFF

± VNU IHDIR IDQH

HALIFAX GROUP qf THAMES WATER

QDVP FFFF

BPB qf

e C e ± xv PUDVH HDUP

iƒ PIDII IDPP

C WOLTERS KLUWER ITDTP IDQP

qf FENOSA

HSBC HLDG e

WDTS FFFF

BRISA AUTO-ESTR €„

C

C

qf IQDVS HDTI

qf IPDPT PDHV

e C WPP GROUP ISDWS HDQI

IKB hi UNITED UTILITIE

e C

WDIT IDPP

BUZZI UNICEM s„

C

RSHDQW IDRW

IIDRR FFFF

e f qf

± DJ E STOXX MEDIA P RTDUH IDTV

KBC BANCASSURAN fi VIRIDIAN GROUP

QDQH FFFF

CARADON qf

e C

p‚ VIDPH PDPU

IIDTV FFFF

LLOYDS TSB qf VIVENDI

C

PUDIW HDWQ

CRH PLC qf

C

±

QRHDTW HDII qf WDSR HDTW qf IPDVQ FFFF

C f QUDUU HDRU

q‚ DJ E STOXX PO SUP P

NAT BANK GREECE e SHELL TRANSP GKN

PTDIS FFFF

CIMPOR R €„

e C e ±

p‚ IUI HDIP

xv PTDVH IDPW e C

WQDUS HDPU

NATEXIS BQ POP. p‚ TOTAL FINA ELF HAGEMEYER NV BIENS DE CONSOMMATION

e C

SSDRH PDHQ

COLAS p‚

C ±

QURDSU HDHR q‚ S HDSW

VDHT FFFF

NORDIC BALTIC H ƒi f DJ E STOXX ENGY P HALKOR

e C

QSDSW HDPH e xv

IIDQR FFFF

GRUPO DRAGADOS iƒ AHOLD

C

qf SDWU PDPW

WDQV FFFF

NORDIC BALTIC H hu HAYS e ± ITDQV HDIV

e iƒ

± PHDQU IDSH

FCC iƒ ALTADIS -A-

e C

e C hi TIDPH HDQQ

PIDUQ HDVR

ROLO BANCA 1473 s„ HEIDELBERGER DR

e C VDSR PDPV

e iƒ

±

IQQDIH HDQH

GROUPE GTM p‚ AMADEUS GLOBAL

e C

C ps PTDTI HDHR

PQDVW HDTQ

ROYAL BK SCOTL qf SERVICES FINANCIERS HUHTAMAEKI VAN

± q‚ VDVP HDQQ

e C

IQDIH HDRT

GRUPO FERROVIAL iƒ ATHENS MEDICAL EURO

e C

s„ WDTW HDPI IPDVW FFFF

S-E-BANKEN -A- ƒi IFIL e C

e„ SR FFFF qf PQDPW IDQV

SDWP FFFF

HANSON PLC qf 3I GROUP AUSTRIA TABAK A ______

e C

qf QDUP FFFF

IWDIP QDHU

SAN PAOLO IMI s„ IMI PLC

e C ± qf QDPS IDST RPDTI IDQU

e fi

SS FFFF

HEIDELBERGER ZE hi ALMANIJ AVIS EUROPE

e C

iƒ PRDSH FFFF

ITDQH HDIH

STANDARD CHARTE qf INDRA SISTEMAS e C

hi IPQDUS HDTI q‚ QPDHU FFFF

±

SDPH HDVR

HELL.TECHNODO.R q‚ ALPHA FINANCE BEIERSDORF AG NOUVEAU

e e

± iƒ PRDSH FFFF

TQDVS HDUH

STE GENERAL-A- p‚ INDRA SISTEMAS

e C C p‚ RIDQH IDRU

C qf PPDWP HDQU

ISDSI SDRW

HERACLES GENL R q‚ AMVESCAP BIC

C

ƒi IVDVV FFFF

PRDIU HDWT

SV HANDBK -A- IND.VAERDEN -A- ƒi

C e C qf VDTQ HDQW

C PTDTH HDQV e hi

PQ HDVV

HOCHTIEF ESSEN hi BHW HOLDING AG BRIT AMER TOBAC MARCHE´

ƒi RDPI FFFF ISDSR FFFF

SWEDISH MATCH INVESTOR -A- ƒi e e ± p‚ IIQDRH HDSQ

€„ QDUP FFFF C

IPHQDSS IDIH

HOLDERBANK FINA gr BPI R CASINO GP

C

gr ITRDRP IDPI ISDRP FFFF

UBS N ƒi INVESTOR -B- C

± gr QPSWDRS IDHR UDPI HDTW e qf

IISDUH FFFF

IMERYS p‚ BRITISH LAND CO RICHEMONT UNITS Cours % Var.

e C

±

s„ SDVH IDRH

UPDQW HDWP

UNICREDITO ITAL hu

ISS e C VV IDUQ p‚ 10 h 11

C WDHW FFFF e qf 27/11

WDHP IDHI

ITALCEMENTI s„ CANARY WHARF GR CLARINS f en euros 24/11

e C hu VSDUW FFFF

PDVS SDIU

UNIDANMARK -A- ps

JOT AUTOMATION e C fi SP HDQW

C TDRT FFFF e qf

VSDHS HDPW

LAFARGE p‚ CAPITAL SHOPPIN DELHAIZE

C

QQUDIW HDVT

PIDRU FFFF

f DJ E STOXX BANK P ƒi KINNEVIK -B- e C fi RUDSQ HDVW

qf RDRP FFFF

QDTU FFFF

MICHANIKI REG. q‚ CATTLES ORD. COLRUYT AMSTERDAM

C

hu VUDIQ HDQI

C COPENHAGEN AIRP qf RDHP FFFF

qf IWDTH HDRQ

± IDTW IDWR

PILKINGTON PLC qf CLOSE BROS GRP FIRSTGROUP

C

IUDIS

e HDSW

TU FFFF

ps AIRSPRAY NV

e KONE B ± qf PDTH IDPU

C s„ PDQU FFFF

WDPV IDHW

RMC GROUP PLC qf MONTEDISON FREESERVE

HDRV FFFF

e C

IWR HDSP

PRODUITS DE BASE p‚ ANTONOV

e LEGRAND C qf UDRU HDPP

TUDUH FFFF

e fi ± ISRDWH HDHT

SAINT GOBAIN p‚ COBEPA GALLAHER GRP

C

RDTS IDHW

e C

SPDPH HDIW

hi e C/TAC C e LINDE AG ± C RUDUS HDSR e fi

hi STDTT PDIS

iƒ WDIU IDRR RSDVI FFFF

ACERALIA SKANSKA -B- ƒi CONSORS DISC-BR GIB

C

IDRQ

e QDSS

±

QIDIH HDWT

hi CARDIO CONTROL

C e C PUUDSR IDRR

e MAN AG gr iƒ PSDHQ IDUS ± ± iƒ QHDVS IDRR

PDWW HDST

ACERINOX R TAYLOR WOODROW qf CORP FIN ALBA GIVAUDAN N

PQDWH FFFF

e C

IQDVS IDRU

hi e CSS C ± C TW HDQT MG TECHNOLOGIES hi C

PIHDRT IDPU e gr

q‚ RPDRT HDRS ISTDTH IDHQ

ALUMINIUM GREEC TECHNIP p‚ CS GROUP N HENKEL KGAA VZ

C

TDWS

e HITT NV QDUQ ps IVDTH FFFF

C e C qf IPDRI PDWH

C WARTSILA CORP A hi VSDTH HDIV ± qf TPDVI HDWI

QWDPR PDSS

ANGLO AMERICAN TITAN CEMENT RE q‚ DEPFA-BANK IMPERIAL TOBACC

C

PDUT PHDRS

e C INNOCONCEPTS NV IHDVV PDTR

ps e e C €„ IIDRS FFFF

C QVDWH QDWT e hi METSO

ƒi PHDWS FFFF PHDUS HDPR

ASSIDOMAEN AB WIENERB BAUSTOF e„ DIREKT ANLAGE B JERONIMO MARTIN

±

ITDPS PDTW

± NEDGRAPHICS HOLD SDHR IDTQ

qf e C ± C IHDTT HDUR e ps

WDTR HDIU

qf MORGAN CRUCIBLE fi RVDHP HDRR SDQW FFFF

BEKAERT WILLIAMS qf MAN GROUP KESKO -B-

C

SDRS

SOPHEON IDVU C

RIDVR FFFF e ƒi e ± p‚ WPDPH IDPI C

C UPS HDSS p‚ NETCOM -B- qf QDWW IDUH

HDPP

BILLITON f DJ E STOXX CNST P PIWDRH EURAFRANCE L’OREAL

WR FFFF

C PROLION HOLDING

e C hu PTIDRH PDTQ e C

xv IIDIS TDIW e C QRDUR HDRH fi NKT HOLDING QTDWH HDRT

BOEHLER-UDDEHOL e„ FORTIS (B) LAURUS NV

C

IDSR QDQH

C RING ROSA

qf IUDVH HDRU C e ± qf QDHU IDTH

QRDTU HDTR xv EXEL UDPU FFFF

BUNZL PLC qf FORTIS (NL) MORRISON SUPERM

FFFF

RING ROSA WT HDHP

± WDII PDTU e qf ± C qf ISDRU FFFF

p‚ WWDSH HDSH I IDTW

CORUS GROUP qf CONSOMMATION CYCLIQUE GECINA PACE MICRO TECH RECKITT BENCKIS

FFFF

e UCC GROEP NV SDSS C

e C ps IPDHS FFFF qf SDSI HDTI C

fi SPDTH HDIW

QDWP HDQV

ELVAL q‚ e GIMV PARTEK SAFEWAY

±

RTDPI PDHR

ACCOR p‚

± ± qf SDQP HDQI ± C TDRR HDUU e qf

qf RDRH IDIP

RDRH IDIS

ISPAT INTERNATI xv e GREAT PORTLAND PENINS.ORIENT.S SAINSBURY J. PL

TS FFFF

ADIDAS-SALOMON hi

e C

C ± ps PQ SDSH qf I QDPQ

qf UDPP HDRT

IUDHS FFFF

JOHNSON MATTHEY qf e HAMMERSON PERLOS STAGECOACH HLDG

±

PTDVI HDPT

AGFA-GEVAERT fi

C

e C e C qf UDIW IDTS IWDPQ IDUS e hi

xv VIDWS IDSR ±

RUDPH HDWR

MAYR-MELNHOF KA e„ e ING GROEP PREMIER FARNELL T-ONLINE INT BRUXELLES

±

PPDIH HDTU

AIR FRANCE p‚

e C

± iƒ IWDUS VDRH

ISDUU IDPS

e qf hu USDQR FFFF ± UDWH HDSH

ps REALDANMARK RAILTRACK TERRA NETWORKS FFFF

METSAE-SERLA -B ARTHUR VDIH

QDRU FFFF

AIRTOURS PLC qf

e

±

qf RDSR IDHW xv IVDSH FFFF qf IQDSV FFFF PVDPH FFFF

ƒi LAND SECURITIES RANDSTAD HOLDIN TESCO PLC

FFFF

HOLMEN -B- e ENVIPCO HLD CT HDUH ±

PDHU HDRV

ALITALIA s„ e

±

PSDWU HDQI e xv

qf VDIU FFFF qf QDPP FFFF ±

VDSH PDQH

ps LIBERTY INTL RENTOKIL INITIA TNT POST GROEP FFFF

OUTOKUMPU IW

e C FARDIS B

IPDVP HDSS

AUSTRIAN AIRLIN e„

e C

e C ± IPDTS TDQH

e p‚

hi IQQDSH RDTR qf QDUP IDQT ±

RQDQR HDQU

p‚ MARSCHOLLEK LAU REXAM WANADOO FFFF

PECHINEY-A- e INTERNOC HLD HDTH

±

IQDRV HDIS

AUTOGRILL s„

e C e C

e C

C IPDRH PDRV

e xv s„ IQDSU HDUR p‚ VIDHS HDST QDUP HDSR

ps MEDIOBANCA REXEL WORLD ONLINE IN FFFF

RAUTARUUKKI K VDTH

C INTL BRACHYTHER B

SQDTP HDSH

BANG & OLUFSEN hu

e C RTUDTP IDHU C ±

qf VDVR FFFF e„ PPDVP PDRV

IUDRU HDSV

qf MEPC PLC RHI AG f DJ E STOXX N CY G P FFFF

RIO TINTO SDVS

e C LINK SOFTWARE B

PDIV HDWQ

BENETTON GROUP s„

e C C

C

iƒ ISDIV HDUQ

gr QQUDQW HDSW RDSH HDWW

q‚ METROVACESA FFFF

SIDENOR RIETER HLDG N PAYTON PLANAR HDVU ±

TDSW HDSH

BRITISH AIRWAYS qf

± qf TQDVI FFFF ±

qf QDRH IDRS QIDHQ QDPI

SILVER & BARYTE q‚ PERPETUAL PLC ROLLS ROYCE

e C

IRDSH IDPT

BULGARI s„

qf ISDVP FFFF ± qf PDIP IDSS PRDSP FFFF

SMURFIT JEFFERS PROVIDENT FIN SANDVIK ƒi COMMERCE DISTRIBUTION

e C

SSDIS IDRU

CHRISTIAN DIOR p‚

e ± e C

C xv RIDRH HDUP ps IIDVH HDVS

SQTDTU HDWW

STORA ENSO -A- e RODAMCO CONT. E SAURER ARBON N gr ±

WUDIS HDTT qf WDSW FFFF

CLUB MED. p‚ ALLIANCE UNICHE

e FRANCFORT

e C

RQ FFFF xv e ± ps IIDUS HDRQ

UH HDWW

STORA ENSO -R- RODAMCO NORTH A SCHNEIDER ELECT p‚

e C e

PRDVS HDTI hi QQ FFFF

DT.LUFTHANSA N hi AVA ALLG HAND.G

FFFF

UNITED INTERNET IUDPR C

qf PQDWI QDHP e C ƒi PPDTU FFFF

QDHQ PDQT

SVENSKA CELLULO SCHRODERS SEAT PAGINE GIA s„

±

ISDHV FFFF qf WDUQ RDSV

ELECTROLUX -B- ƒi BOOTS CO PLC

C

IISDPH

AIXTRON RDUQ e C

e C

p‚ UQDIH HDVQ C hi ISDIS IDQR

PDQS PDWP

THYSSENKRUPP SIMCO N SECURICOR qf

e C e ±

PSDVI TDPI xv PVDPH HDVV

EM.TV & MERCHAN hi BUHRMANN NV

C

PSDWH

AUGUSTA TECHNOLOGIE PDWV

C e C

qf TDPP IDHV

fi RHDUH HDRP

IVDWW FFFF

UNION MINIERE SLOUGH ESTATES SECURITAS -B- ƒi C

C e

WDSW PDTV p‚ UP HDUH

EMI GROUP qf CARREFOUR

C

RDIP

BB BIOTECH ZT-D IPQDSH

e e C

p‚ IUH HDIP ±

ps QPDPH HDQI

VDIT FFFF

UPM-KYMMENE COR UNIBAIL SERCO GROUP qf C

e C e

HDTI IDTU p‚ PSIDVH IDIP

EURO DISNEY p‚ CASTO.DUBOIS

C

IVDWH

e BB MEDTECH ZT-D IDTI

± e C

iƒ TDQI HDIT p‚ IPDPQ IDWP

e C

TIDSH HDHV

USINOR VALLEHERMOSO SGL CARBON hi e ± ±

IHDRR HDIT iƒ IQDIP HDTI

GRANADA COMPASS qf CC CARREFOUR

±

VDVS

BERTRANDT AG HDST e C

hi IW IDTH ±

IPDTR IDIS

q‚ WCM BETEILIGUNG QDSR FFFF

VIOHALCO SHANKS GROUP qf

e C ±

ITV QDHU gr PPIDTR HDQH

HERMES INTL p‚ CHARLES VOEGELE

C

TDVS

BETA SYSTEMS SOFTWA HDUR

e C

qf TDII FFFF PV IDVP

e„ WOOLWICH PLC e SVDUH FFFF

VOEST-ALPINE ST e SIDEL p‚ e

IDRR FFFF iƒ IWDHP FFFF

HPI s„ CONTINENTE

C

PIDVH

CE COMPUTER EQUIPME QDVI C

C

QIHDSU HDTW SDWI HDPV

qf f

DJ E STOXX FINS P ± PDUS HDTH

J DWETHERSPOON qf

e C INVENSYS e ±

PPDPH HDPQ fi PSW IDVW

KLM xv D’IETEREN SA

C

PHDWI

CE CONSUMER ELECTRO RDHQ

C

ITUDSU HDHU

f e C RUDRW PDIU

DJ E STOXX BASI P hi

SINGULUS TECHNO C

QDQU FFFF qf RDQR PDQT

HILTON GROUP qf DEBENHAMS

± PQDWH

CENIT SYSTEMHAUS PDRS

ƒi ITDRH FFFF

C

e C SKF -B-

VIDRS QDIH qf QDVS IDQP

LVMH p‚ DIXONS GROUP

± RDUQ

DRILLISCH TDHR

ALIMENTATION ET BOISSON ± qf IQDPQ HDSH C

e C SMITHS IND PLC e WU RDRS p‚ IVSDWH IDPS

MEDION hi GAL LAFAYETTE

FFFF

CHIMIE EDEL MUSIC ISDIS hu PTDIR FFFF

C

e C e ± SOPHUS BEREND - SDPU IDWQ qf UDQI HDRS hi RQDRH PDTH

MOULINEX p‚ ALLIED DOMECQ GEHE AG

C

IPDRS

ELSA QDUS

C

qf WDWV IDSQ

e C

± ± ± SPIRENT IRUDPH HDPH qf RDIR PDUS qf UDTR IDSI qf VDUT HDUT

AIR LIQUIDE p‚ P & O PRINCESS ASSOCIAT BRIT F GREAT UNIV STOR

C

RDIP

EM.TV & MERCHANDI PSDQH

qf TDUR FFFF

e C e ± ± T.I.GROUP PLC

SSDRS HDUQ qf RDHS FFFF qf IPDTS HDPT xv IHWDPS HDTV

AKZO NOBEL NV xv PERSIMMON PLC BASS GUCCI GROUP

±

PDUV

EUROMICRON IUDSH

±

gr IIUUDPR HDST

C

e C e e

± TECAN GROUP N RQDWS HDIT xv RQDQP QDVV e„ RU IDVV ƒi PIDIV FFFF

BASF AG hi ROY.PHILIPS ELE BBAG OE BRAU-BE HENNES & MAURIT

C

HDRI

GRAPHISOFT NV IPDIS

e C

iƒ IWDVU IDSQ

C

e C e e e ± ± RWDUS IDIP hi QV HDVH e„ RRDHI IDQP hi QV IDHR

BAYER AG hi PREUSSAG AG BRAU-UNION TELEFONICA KARSTADT QUELLE

FFFF

HOEFT & WESSEL IWDWH

e C iƒ UDWH IDRI C C ± ± ITDPV HDRI qf Q IDIH qf VDPI HDVP qf UDPP IDIU BOC GROUP PLC qf RANK GROUP CADBURY SCHWEPP TPI KINGFISHER

e ±

p‚ RWDVV HDUR C e C IWDSH FFFF si IHDSU HDRV hu RWDTH PDUV qf QDPR FFFF CELANESE N hi RYANAIR HLDGS CARLSBERG -B- THOMSON CSF MARKS & SPENCER

xy PIDWR FFFF C

± TWDHT HDRU gr IUPDTR FFFF hu RUDSW FFFF qf IPDPQ IDQV

CIBA SPEC CHIMI gr SAIRGROUP N CARLSBERG AS -A TOMRA SYSTEMS MATALAN e CODES PAYS ZONE EURO

C

C C TDWT SDSU qf e ±

QRHDHP FFFF hu IIDVH PDWP hu RQDSU HDTP hi RTDUH IDHT

CLARIANT N gr SAS DANMARK A/S DANISCO TRAFFICMASTER METRO FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

C C C e C e e gr PSPDSS PDVI ± QRDUH IDIU p‚ SWDRH IDSR p‚ ISRDRH HDQW qf IPDWH HDIQ

hi UNAXIS HLDG N

DEGUSSA-HUELS SEB DANONE NEXT PLC IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande

e C C e e C e e„ QWDQS PDTQ ± ± QQ HDHT p‚ PHHDVH HDRH q‚ IPDQR HDPR p‚ PHU HDVQ DSM xv SODEXHO ALLIANC DELTA HOLDINGS VA TECHNOLOGIE PINAULT PRINT.

e LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche ± C C C e xv IRDIH IDHS RWPWDQH HDTU iƒ QDHS QDUR qf IIDRT IDHQ qf HDWV FFFF

EMS-CHEM HOLD A gr TELE PIZZA DIAGEO VEDIOR NV SIGNET GROUP

FI : Finlande - BE : Belgique.

C

C C ± ± hu SUDTR RDVV UDWR HDVQ gr IQWPDQI RDIV q‚ IWDUP PDUS gr PQIDSH IDRR ICI qf THE SWATCH GRP ELAIS OLEAGINOU VESTAS WIND SYS VALORA HLDG N

e C C e C e e ± ± p‚ RSDUH HDRR IDWR QDVP SDPS gr PVTDHW p‚ IHUDRH HDST xv ISDVH IDVT

KEMIRA ps THE SWATCH GRP ERID.BEGH.SAY VIVENDI ENVIRON VENDEX KBB NV CODESPAYSHORSZONEEURO

C C C e ± ƒi ITDQR FFFF WDII HDUR €e RTDQP PDPS xv RIDTS IDRT qf UDHP TDVT

LAPORTE qf THOMSON MULTIME HEINEKEN HOLD.N VOLVO -A- W.H SMITH CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

C C C e

ƒi ITDTW FFFF THQDHW HDSS s‚ IDRH IDRS q‚ ISDPS HDTV qf TDQU FFFF

LONZA GRP N gr WW/WW UK UNITS COCA COLA HBC VOLVO -B- WOLSELEY PLC GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

C C C RUDST FFFF qf IIDHI FFFF q‚ IIDWT IDUS SPSDHT HDVH QTUDSQ HDQV NORSK HYDRO xy WILSON BOWDEN HELLENIC SUGAR f DJ E STOXX IND GO P f DJ E STOXX RETL P LeMonde Job: WMQ2811--0028-0 WAS LMQ2811-28 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 11:33 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 36Fap: 100 No: 0275 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 ¼ FINANCES ET MARCHÉS

C C C C ± ± RRDRH PTDQQ IHIDUR RQIDWS RDPV UIWDSH RUIWDTI IDQH RSDHQ PWSDQV HDIT ALCATEL...... w TSDVS EURAFRANCE...... w REMY COINTRE ..... w

C C C C ± % Var. ISDTR TS RPTDQU RDVR FFF HDTP RDHU QDQQ SSDQS QTQDHU HDQT w QIDII w

ALCATEL O ...... EURO DISNEY...... RENAULT ...... Cours Cours % Var.

31/12 C C International ± ± ± ± f IUDRT HDVS VDRI IUWDPI HDSV IDIT UDTI IDUS VIDHS SQIDTS HDST

ALSTOM ...... w PUDQP EUROTUNNEL...... w REXEL...... w en euros en francs veille

 le™tion

ne se (1)

C C C C ± ± TDQV RHDUU IWDVH ISUIDTU PDRR SHDSS QQIDSW PDWQ IQDPW VUDIV HDVQ VALEURS FRANCE ALTRAN TECHN..... w PQWDTH FAURECIA ...... w RHODIA...... w

C C C ± ± ± ± ± STDPS RWDIR ISDTP WDIH SRWDHR PDVQ QUDSH PRSDWV IDQP SDRH QSDRP HDWQ TWVDSH RSVIDVT IDHT ATOS CA ...... w VQDUH FIMALAC SA C...... w ROCHETTE (LA...... ADECCO ......

C C ± ± ± ± ± ± SUDQW IHDPR IHDUR UHDRS HDHW UPDRH RURDWI HDPV IIHDIH UPPDPI RDPT TI RHHDIQ HDIT IVDST ARBEL...... PDVH F.F.P. (NY) ...... ROYAL CANIN...... w AMERICAN EXP......

C C C C ± ± ± HDUW VV SUUDPR HDRH IQRDVH VVRDPQ HDIS TPDSH RHWDWU RDUV PQ ISHDVU FFF PVDWW IHHDHH AVENTIS ...... w SPDSI FINAXA...... ROUGIER #...... AMVESCAP EXP ......

C C C C ± ± ± RHDHU PHDQT SDST THDIH IHUTDRQ HDHT VWDPH SVSDII HDVW FFF FFF FFF QHDSH PHHDHU HDWT

b Le groupe cimentier Lafarge gagnait 1 % à AXA ...... w ITRDIH FIVES-LILLE...... RUE IMPERIAL ...... b ANGLOGOLD LT ....

C C C C ± ± ± TPDWS PHDTQ VDPS SSDPP SWHDQT FFF PWDUW IWSDRI HDQQ RSDVR QHHDTW HDQQ PPDVV ISHDHV HDQW AZEO(EXG.ET ...... w WH FONC.LYON.#...... SADE (NY) ...... A.T.T. # ......

C C C 85,65 euros en Bourse, lundi 27 novembre C ± ± ± ± RIDRV PUPDHW IDWP IIHDVH UPTDVH PDIP IRQDVH WRQDPU UDQI ITDTS IHWDPP HDPR ISDTI PRDWU WDRI BIC...... w VDIV FRANCE TELEC...... w SAGEM S.A...... w BARRICK GOLD......

C C C ± ± ± ± ± SDTI QPDTU ITDQI IPI UWQDUI HDPS RUV QIQSDRU HDHR VT STRDIP VDSP TSDIH RPUDHQ TDTH DHH

en début de séance, à la suite de l’annonce BAIL INVESTI...... w FROMAGERIES...... SAGEM ADP ...... COLGATE PAL...... S

C C C C

± ± SDRW IPDVH ITDUI UPDSW VTVDRW FFF IVSDWH IPIWDRP IDPS ISSDSH IHPHDHI HDQP SDWT QWDIH FFF

de la cession de la majorité de sa branche BAZAR HOT. V...... IQPDRH GALERIES LAF...... w SAINT-GOBAIN...... w CROWN CORK O ....

C C C ± ± ± ± TVDPS IRDSR FFF FFF FFF SIDHS QQRDVU IDRS THDIH QWRDPQ HDIU QQDIT PIUDSP QDTH IWDTS BIS ...... GAUMONT #...... UDIV SALVEPAR (NY...... DE BEERS #......

C C C C ± ± ± ± WIDQS SWWDPP HDQQ WWDSH TSPDTV HDSH TUDIH RRHDIS HDPP IIDIH UPDVI IDTV TPDQI QQDHW IIDIT matériaux de spécialité aux sociétés d’inves- BNPPARIBAS...... w HDPU GECINA...... w SANOFI SYNTH...... w DIAGO PLC......

C C ± ± ± ± ± ± IHDSV WDPH PHTDSH IQSRDSS HDWT UH RSWDIU HDSU TWDUH RSUDPH IDRI QTDHI PQTDPI RDWI RPDVS

tissement Advent International et CVC Ca- BOLLORE...... w SDQS GEOPHYSIQUE ...... w SCHNEIDER EL ...... w DOW CHEMICAL....

C C C C ± ± ± ± IHDSR PSDVV RDRV QHDQT PURDVS IDRS PVDTH IVUDTH QDSS SUDIH QURDSS IDPI RVDPS QITDSH IDQU RIDWH w w

pital Partners. BOLLORE INV...... GFI INFORMAT ..... SCOR ...... DU PONT NEMO....

C C ± ± ± ± ± IIDRR PSDVQ ISDPI SPDPQ PQWDIH HDII PPDHP IRRDRR HDTW SWDQS QVWDQI IDRS HDTR RDPH FFF BONGRAIN ...... QTDRS GRANDVISION ...... w S.E.B...... w BAY MIN ......

C C C ± ± ± ± STDIS QTVDQP HDTP IQIDSH VTPDSV FFF RTDSH QHSDHP HDVU IS WVDQW QDRS QDQQ PTDWR RHDHH b Michelin cédait 2,38 %, à 33,2 euros, lundi BOUYGUES...... w IHDIT GROUPE ANDRE ... SEITA...... w ELECTROLUX......

C C C C C

± ± QDUH SIDSS QQVDIS PDTR UV SIIDTS FFF ISDSH IHIDTU IDTR IRH WIVDQR HDUP IIDSI QUDPS

matin. Le groupe attend pour cette année BOUYGUES OFF..... w QVDPH GROUPE GASCO.... SELECTIBAIL(...... ELF GABON ......

C C C C ± ± ± PIDUR IWDIR RPDUQ ITDSP RPDQU HDIT SPDWH QRU HDQV SVDUH QVSDHS FFF IQDSW VWDIR PDHQ w TDRT w w

une marge opérationnelle comprise entre BULL# ...... GR.ZANNIER ( ...... SIDEL...... ERICSSON #...... C C C C C PTDUV RHDWQ HDST STWDUH RDQP IQT VWPDIH IDVU ITH IHRWDSQ FFF FFF FFF FFF FFF BUSINESS OBJ...... w VTDVS GROUPE GTM ...... SILIC CA...... FORD MOTOR #.....

C C C C ± ±

FFF FFF FFF FFF STDSH QUHDTP HDIV UPDUH RUTDVV HDPV SWDQS QVWDQI HDUT IQDWI WDSP 7,3 % et 8,2 %, contre un objectif initial de B T P (LA CI...... GROUPE PARTO.... QQDHS SIMCO...... w GENERAL ELEC ......

C C C C

± ± ± SDIS IPDRQ UUDRH SHUDUI FFF VWDIS SVRDUW IDVQ IUDQH IIQDRV HDPW TPDQH RHVDTT IDTQ VDIP

9,5 %, mais compte toujours atteindre son BURELLE (LY) ...... IDWU GUYENNE GASC.... w SKIS ROSSIGN...... GENERAL MOTO....

C C C C C ± ± ± IQDST IHDST IWDPR PVDSI IHUTDRQ IDQH IUDHV IIPDHR RDUW TQDVS RIVDVQ HDUH QDQT PPDHR QDQV CANAL + ...... w ITRDIH HAVAS ADVERT ..... w SOCIETE GENE ...... w GOLD FIELDS......

C C C C C ± ± objectif d’une marge de 10 % dans cinq ans, ± IRDRS QHDIW PIDPV QIDPS IISQDVQ RDUH IITDSH UTRDIW HDTW PHIDIH IQIWDIQ HDSS RDRH PVDVT IDTP CAP GEMINI...... w IUSDWH IMERYS ...... w SODEXHO ALLI ...... w HARMONY GOLD ..

C C C C ± ± ± SIDSS QQVDIS HDVV IIUDWH UUQDQU FFF VRDIH SSIDTT IDTW IIDUR UUDHI IDVR IHDIR WDIT PUDWQ

a indiqué Edouard Michelin au Figaro. CARBONE-LORR .... w IMMOBANQUE ..... SOGEPARC (FI...... IDIU HITACHI #......

C C C C ± ± PIDSI UIDVS RUIDQI HDRW FFF FFF FFF SSDPH QTPDHW HDHW ITDRQ IHUDUU QDWP FFF IHSDUQ w SDWH w w

b Pinault Printemps Redoute avançait de CARREFOUR...... IMMEUBLES DE .... SOMMER ALLIB ..... HSBC HOLDING.....

C C C ± ± ± ± RDIH VDRW HDHV PHDIV URSDIU HDQS PTDIV IUIDUQ PDRU PWDIS IWIDPI FFF IIVDVH UUWDPV HDSW CASINO GUICH...... w IIQDTH INFOGRAMES E..... w SOPHIA...... w I.B.M...... w

C C C C ± ± ± ± IUDRU QDSW PHDQH PSDSW RVRDIH HDSR QPHH PHWWHDTP QDHQ UVDSH SIRDWQ VDUQ UDVS SIDRW HDPT 0,73 %, à 206,8 euros, après que le groupe CASINO GUICH...... UQDVH IM.MARSEILLA ...... SOPRA # ...... w I.C.I......

C C C C C C ± ± PSIDWH ITSPDQT IDIT QSDRV PQPDUQ PDWH VI SQIDQQ HDQU ST QTUDQR HDSR ITDSV RVDIR QDVR

eut annoncé qu’il renonçait à vendre sa fi- CASTORAMA DU.... w INGENICO ...... w TSDRV SPIR COMMUNI .... w ITO YOKADO #......

C C C C C C C C IRWDVH WVPDTP HDPU VP SQUDVV IDUR QSDRH PQPDPI IDIR QWDTV PTHDPV HDVW QVDHR SPDPS PRDHH PUDIT w w

liale télécom Kertel au néerlandais Landtel. CEA INDUSTRI ...... ISIS...... SR TELEPERFO...... I.T.T. INDUS......

C C ± ± ± ± SUDIP IHDUR QVDUI SQRDWQ HDUW IVDQS IPHDQU HDPP FFF WDHS SWDQT QDRQ UDIR RTDVR FFF CEGID (LY)...... VIDSS KAUFMAN ET B ..... w STUDIOCANAL ...... KINGFISHER P ...... w

C C C C

± IRDHV QDTR IWDWP IIDPU PUSDIU IDTH WWDSH TSPDTV FFF QHQ IWVUDSS FFF FFF FFF FFF b L’action Rue Impériale de Lyon était ré- CFF.RECYCLIN ...... RIDWS KLEPIERRE...... w SUCR.PITHIVI...... MATSUSHITA ......

C C C C ± ±

SHDUS QQPDWH PDSQ FFF FFF FFF FFF IVWDIH IPRHDRI HDHS QWDUR PTHDTV HDWS PIDWP HDHU

servée à la baisse, lundi à l’ouverture, à la CGIP ...... w LABINAL ...... w SUEZ LYON.DE ...... w IVDVS MC DONALD’S ......

C C C ± ± ± PRDVH QDWR TRDSH RPQDHW FFF VSDSH STHDVR HDVQ FFF FFF FFF IHTDIH TWSDWU HDIW SSDHH CHARGEURS ...... ISDQV LAFARGE...... w TAITTINGER ...... MERK AND CO ......

C C C C C suite du rachat, vendredi, par le Crédit agri- C PSDQR IQDUH IHDRV IIDVH FFF FFF TIDRH RHPDUT PDUT SUDRS QUTDVS IDUU FFF FFF FFF CHRISTIAN DA...... FFF LAGARDERE ...... w TF1...... w MITSUBISHI C......

C C C C C ± ± ±

SRDPP QUDTR IHDST UDUT QTHDUV IDPH SWDWS QWQDPS HDWI ISU IHPWDVS IDPW PRWW ITQWPDQU IDWV cole, des 31 % que détenait Vincent Bolloré CHRISTIAN DI...... w SS LAPEYRE ...... w TECHNIP...... w NESTLE SA # ...... w

C C C C C C

± ± IIS USRDQS IDIR SSDQH QTPDUR IDIT RWDUI QPTDHV IDHU RT QHIDUR IDRT DHH RDRQ SIDTH ISDTW

dans la holding du groupe Lazard. CIC -ACTIONS ...... PS LEBON (CIE) ...... THOMSON-CSF ..... w NORSK HYDRO ......

C C C C C ± ± ± PIDRP IVDHP SQ QRUDTT HDTT IWQDUH IPUHDSW HDQT RTDSH QHSDHP PDTS SIDSH QQUDVP PDSW THDQV CIMENTS FRAN ..... w LEGRAND ...... w THOMSON MULT.. w URDPP PFIZER INC......

C C C ± ± ± ± PVDTH UWDUW VDWH PHDWP SUUDPR IDUQ IIIDSH UQIDQW FFF IUHDRH IIIUDUS HDPQ RPDQT PUUDVT HDPI b Le groupe métallurgique Vallourec, dont CLARINS...... w VV LEGRAND ADP...... TOTAL FINA E ...... w PHILIP MORRI ......

C C C ± ± ± ± ± IRDTU PDSH IRDHW IVDSH TRPDSI HDIS QVDWS PSSDSH IDSI SIDSH QQUDVP SDPI VUDPH SUIDWW HDII

le titre gagnait 0,86 %, à 58,65 euros, prévoit CLUB MEDITER ..... w WUDWS LEGRIS INDUS...... w TRANSICIEL #...... w PROCTER GAMB ....

C C C C ± ± ± QTDVI PRIDRT IDQR IIDSH USDRR QDTH FFF RQDTH PVT IDTT IUDII IIPDPQ IDUP HDTV WDSR w w w PUDIW

une hausse de 5 à 10 % de son activité en CNP ASSURANC..... LIBERTY SURF ...... UBI SOFT ENT...... RIO TINTO PL......

C C C C C ± ± PDII IIQDVH URTDRV HDHW FFF IIHDWH UPUDRT HDSR IUHDSH IIIVDRI HDRI VTDVH STWDQU HDVH TSDHS COFACE ...... w LOCINDUS...... UNIBAIL ...... w QTDHU SCHLUMBERGER...

C C C C C C ± ± WWDSV ISDUS RDIS UIDRH WRRDSV IDRI WPDPH THRDUW IDPI IHQDVH TVHDVV PDHT VDVV SVDPS WDTQ 2001, grâce à la relance de l’exploration pé- COFLEXIP ...... w IRR L’OREAL ...... w UNILOG...... w SEGA ENTERPR......

C C C C

± ± ± ± QDPV PUDPU QRDHR TWDUH QTHDUV IDPW UH RSWDIU HDUI IPDQH VHDTV PDSH SDSS QTDRI SDIQ

trolière depuis la remontée du cours du baril COLAS...... w SS LOUVRE #...... USINOR...... w SEMA GROUP # ...... w

C C C ± ± ± ± ± RQDTH PVT HDTV VIDRH SQQDWS QDHR SSDRS QTQDUQ HDHW WDQS TIDQQ IDUW IIDUW IUDRT PUDTI w VDRU w

et la fin des restructurations des groupes pé- CONTIN.ENTRE ..... LVMH MOET HE.... VALEO...... SHELL TRANSP ......

C C C C ± ± TDUU QQDUQ SV QVHDRT FFF FFF WHDHS SWHDTW HDIU SVDVS QVTDHQ IDPH WSDWS TPWDQW RDRT CPR...... w MARINE WENDE ... w VALLOUREC ...... w QVDRU SONY CORP. # ...... w

C C

± ± ± ± IRDPV PUDPI IWDRS IHDPW VSDPU IDRV SDWT QWDIH IDQP QP PHWDWI FFF FFF FFF FFF troliers, a estimé Jean-Claude Verdière, di- CRED.FON.FRA ...... IQ METALEUROP ...... VIA BANQUE ...... T.D.K. # ......

C C C C

± ± ± ± VDTV IQDPI IRDQS IDUP PSVDRS IDVI QQDRH PIWDHW IDUW SU QUQDWH IDSI VDPT SRDIV PDVT

recteur général du groupe dans Les Echos. CREDIT LYONN ..... w QWDRH MICHELIN ...... w VICAT...... TOSHIBA #......

C C C C C ± ± QI PHQDQS FFF PQDVH ISTDIP HDHV SUDIS QURDVV IDIS VSDIS SSVDSS IDHI QQDHR QIDRI QRDWR CS COM.ET SY...... MONTUPET SA...... VINCI...... w PPDWH UNITED TECHO .....

C C C ± ± ± ± QPDPS WDSQ QVDPW UWDTH SPPDIR HDTP SDPS QRDRR IDSS VIDIH SQIDWV PDIR HDSV QDVH FFF DAMART...... TDVR MOULINEX ...... VIVENDI ...... w ZAMBIA COPPE......

C C C C C QPDRU PWDSU IHITDUQ HDUV WRDPH TIUDWI HDUS RTDHR QHP IDIW FFF DANONE ...... w ISS NATEXIS BQ P...... w VIVENDI ENVI ...... w

C C C C

± TDUH SIDTT IQSUDVQ HDVV PHDIV IQPDQU SDUU IPDSS VPDQP SDRT FFF

´ DASSAULT-AVI ...... PHU NEOPOST ...... w WANADOO...... w ABRE´VIATIONS

C C C C PREMIER MARCHE C ± VSDRH STHDIW PDSV IVDRW IPIDPW HDUT IUDRH IIRDIR IDIT QIDWW UDRH

DASSAULT SYS ...... w NORBERT DENT ... IIDWW WORMS (EX.SO ......

B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes.

C C ± ± ± UDRI FFF FFF FFF PSDIH ITRDTS PDQQ PTVDQH IUSWDWQ HDHU PUDVP ______w IQDTQ w DE DIETRICH ...... NORD-EST...... ZODIAC ......

C C ± IIDHP SQIDTS HDIV QHDSH PHHDHU IDQQ FFF FFF FFF FFF FFF DEVEAUX(LY)#...... VIDHS NRJ GROUP ...... w ...... SYMBOLES

v xhs PU xy†iwf‚i C C C TDTR WUDWQ HDPH IWDQW IPUDIW PDII FFF FFF FFF FFF FFF

Cours a` 9h57 DEV.R.N-P.CA...... IRDWQ OBERTHUR CAR.... w ...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ;

C C C ±

IUDRW IIRDUQ IDQW UDRS RVDVU HDTV FFF FFF FFF FFF IWDPV

DMC (DOLLFUS..... PHIDSS OLIPAR...... a coupon de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ;

hernier jour de ne go™i—tion des yƒ‚h X PI de ™em˜re

± ± RDWV QIDTS IUQDVQ FFF FFF FFF FFF FFF FFF FFF FFF

DYNACTION...... PTDSH OXYG.EXT-ORI...... o = offert ; d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ;

± ± ± ±

IIDTV QVDWU RHTDTW HDST RQDQH PVRDHQ HDRT FFF FFF FFF FFF w TP w

EIFFAGE...... PECHINEY ACT...... d cours pre´ce´dent ; wValeur pouvant be´ne´ficier du service

% Var. ± QWDSI WHDSW FFF FFF RR PVVDTP FFF FFF FFF FFF FFF

Cours Cours % Var. ELIOR...... w IQDVI PECHINEY B P ......

31/12 de re`glement diffe´re´. C France C f ± PQDPH ISPDIV QDPS FFF TRDWS RPTDHR IDQQ FFF FFF FFF FFF

en euros en francs veille ELEC.MADAGAS..... PENAUILLE PO ...... w TQDIW ......

(1)

C C C ± ` ´ PPDTV QHDIW IWVDHQ HDQH SVDHS QVHDUV HDRQ FFF FFF FFF FFF ENTENIAL(EX ...... PERNOD-RICAR .... w PDPH ...... DERNIERE COLONNE PREMIER MARCHE (1) :

C

± ± ± ± ± IDSW PDRQ PIDUS QHTDWW HDUV RRDTH PWPDST HDII PPW ISHPDIR HDRQ FFF FFF FFF FFF ACCOR ...... w RTDVH ERAMET ...... w PEUGEOT...... w ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi :

C C C ± ± ±

PUDWU HDST PIDIR RSIDTQ IDRQ IHUDRH UHRDSH HDST PHTDTH IQSSDPI HDTQ FFF FFF FFF FFF AGF ...... w TVDVS ERIDANIA BEG...... w PINAULT-PRIN...... w ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement

C C C ± QTDSH PQWDRP HDHQ FFF QQH PITRDTT FFF IIP UQRDTU HDWH FFF FFF FFF FFF UDWU

AFFINE(EXIMM...... ESSILOR INTL ...... w UDIR PLASTIC OMN...... w ...... dernier coupon ; Jeudi date´vendredi:compensation ;

C C ± ± ± ISDRW ITDQW PPDQS IRTDTI HDRS TQDVH RIVDSH PDQH UPDIS RUQDPU FFF FFF FFF FFF FFF

AIR FRANCE G ...... w IUDTQ ESSO ...... PSB INDUSTRI...... Vendredi date´ samedi : nominal.

C C C ± ± PDQU HDPW WTUDSR HDRI SHDSH QQIDPT HDSH FFF QUDQW PRSDPT PDUP FFF FFF FFF FFF AIR LIQUIDE ...... w IRUDSH EULER...... w PUBLICIS GR...... w ......

@€u˜li™iteÂA

C IUUDII QDVS SDWW QWDPW FFF COALA # ...... PU MONDIAL PECH...

C ± PVRDHQ HDRT ITDHS IHSDPV HDWR COHERIS ATIX ...... RQDQH MULTIMANIA # ....

NOUVEAU ± ITUDPU FFF IIDUQ UTDWR IDVR COIL...... PSDSH NATUREX ...... SECOND

C C

QUDQP PDVW PQ ISHDVU RDSS

CION ET SYS...... SDTW NET2S #...... ______

C C

QHWDWR VDTP PS ITQDWW IRDSU

´ CONSODATA # ..... RUDPS NETGEM ...... w C ±

TTDPS HDWV TDUU RRDRI QDQT

MARCHE CONSORS FRAN... IHDIH NETVALUE # ...... MARCHE´

± IRRDQI FFF QDIP PHDRU QDII CROSS SYSTEM .... PP NEURONES #......

C C IIIDSI HDHT UQ RUVDVS PDQV

CRYO # ...... IU NICOX #......

†ixh‚ihs PR xy†iwf‚i

C IPPDHI IDHW RT QHIDUR FFF CRYONETWORKS. IVDTH OLITEC ...... v xhs PU xy†iwf‚i

C

±

PPDQH IDRW WDQH TI RDRP

CYBERDECK #...... QDRH OPTIMA DIREC ....

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 18 h 12

ne se le™tionF

C C ´ ` IWTDUW UDIR R PTDPR VDII CYBER PRES.P ...... QH OPTIMS #...... Cours relevesa9h57

C ± QSDTP HDSS HDVP SDQV PDSH CYBERSEARCH ..... SDRQ OXIS INTL RG......

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. C PIDWU RDQT VI SQIDQQ FFF

CYRANO # ...... QDQS PERFECT TECH ....

Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille

± ± IIVDHU UDTW PHDPH IQPDSH HDPS DALET #...... IV PHARMAGEST I....

C C ± ± VHDRP IDWP IPDSS VPDQP TDQR UDWP SIDWS PDVT RTDIR QHPDTT PDSQ ABEL GUILLEM..... IPDPT DATATRONIC ...... PHONE SYS.NE..... ALTEDIA......

C ± ± QQDHT VDQT Q IWDTV FFF PVDRH IVTDPW SDIW IRU WTRDPT PDSV AB SOFT ...... SDHR DESK #...... PICOGIGA ...... ARKOPHARMA # ...

C C ± IIIDSI HDIV HDIV IDIV FFF TW RSPDTI QDUT SSDUS QTSDUH HDHW ACCESS COMME... IU DESK BS 98 ...... d PROSODIE #...... CNIM CA#......

C ± ± ITPDTV RDPH TVDRH RRVDTU IDQU PUDWS IVQDQR FFF IIDQH URDIP HDRR ADL PARTNER ...... PRDVH DEVOTEAM #...... w PROSODIE BS...... d FINACOR......

C C ± ± TQDST QDPH WDVV TRDVI HDPH IIDRS USDII TDSI PV IVQDTU HDQT ALGORIEL #...... WDTW DMS #...... PROLOGUE SOF ... GFI INDUSTRI......

C ± ± PUDVV FFF IIS USRDQS HDWU IDPS VDPH IDSU PUDQH IUWDHV HDQT ALPHAMEDIA...... RDPS D INTERACTIV...... PROXIDIS ...... LAURENT-PERR ....

C C ± SIDVP PDQS RS PWSDIV FFF QUDVH PRUDWS HDVV RTDPH QHQDHS IDUT ALPHA MOS # ...... UDWH DIOSOS # ...... QUALIFLOW...... M6-METR.TV A...... w

C C ± VWPDIH HDPW IDIW UDVI PSDPT RDPS PUDVV FFF ITVDWH IIHUDWI QDTP ALTAMIR & CI...... IQT DURAND ALLIZ.... QUANTEL...... HERMES INTL...... w

C ± VSDPU FFF QTDUW PRIDQQ IWDRI QDIT PHDUQ FFF TQDQH RISDPP HDQI ALTAMIR BS 9...... d IQ DURAN DUBOI..... QUANTUM APPL.. RALLYE (LY)...... w

C C ± QTDHV VDQQ QDRW PPDVW FFF IRDPH WQDIS SDSV IHRDUH TVTDUW HDTU ALDETA...... SDSH DURAN BS 00 ...... d R2I SANTE...... MANITOU #......

C C ± ± IISDPS HDVT IR WIDVQ PDUV QSDVH PQRDVQ HDPV IRIDUH WPWDRW QDRQ ALTI #...... IUDSU EFFIK # ...... RECIF #...... ALTEN (SVN) ...... w

C ± ± IISRDRV HDVT SWI QVUTDUI IDVQ RI PTVDWR RDSV IWH IPRTDQP FFF A NOVO # ...... IUT EGIDE #...... REPONSE # ...... APRIL S.A.#(......

C ± ± IIHDRH IIDRP TT RQPDWQ RDIV W SWDHR FFF IQS VVSDSR HDTT ARTPRICE COM .... ITDVQ EGIDE DS 00 ...... REGINA RUBEN ... BENETEAU CA#.....

C C C VDWP FFF IHDTH TWDSQ IDHS IVDPH IIWDQV RDTH IPR VIQDQW PDQI ASTRA ...... IDQT EMME(JCE 1/1...... RIBER # ...... STERIA GROUP .....

± ± ± QWDQT FFF RW QPIDRP PDPH IHRDVH TVUDRR HDIH PWDWW IWTDUP HDHQ AUFEMININ.CO.... T ESI GROUP...... RIGIFLEX INT ...... PINGUELY HAU.....

C C C VVDSS FFF IIDRH URDUV HDPT IQDTH VWDPI RDUH IVS IPIQDSP IDTS AUTOMA TECH..... IQDSH ESKER...... RISC TECHNOL .... UNION FIN.FR ......

C ± ± ± SHDQI IDHQ QUDTH PRTDTR IVDQS IRDHS WPDIT HDQS SS QTHDUV QDVS AVENIR TELEC ...... w UDTU EUROFINS SCI...... SAVEURS DE F...... CEGEDIM #......

C ± ± QSDRP HDSS IIDVW UUDWW HDPS WTDSH TQQ HDSP FFF FFF FFF PHDWW IQUDTW FFF IHUDRH UHRDSH FFF AVENIR TELEC ...... SDRH EURO.CARGO S .... HIGH CO.#...... INTEGRA ACT...... GUILLEMOT BS .... FINATIS(EX.L ...... d

C C C C ± VUDPR HDUT IVDQW IPHDTQ HDSW IQTDQH VWRDHU TDRV QDWV PTDII HDPS WDTH TPDWU WDUI QWDSH PSWDIH FFF BAC MAJESTIC...... IQDQH EUROPSTAT #...... w HIGHWAVE OPT.... w INTERCALL #...... SELF TRADE #...... AB GROUPE...... d

C C C ± ± ± IHRDWS TDVV WDUV TRDIS SDPQ ITDUS IHWDVU IDRU IHTDRH TWUDWR UDRU TVDVS RSIDTQ IDVS IQHDVH VSUDWW PDWH BARBARA BUI ...... IT FIMATEX # ...... w HIMALAYA ...... IPSOS # ...... SILICOMP #...... MARIONNAUD P ..

C C ± ± ± IWTDUW PDSU IUDII IIPDPQ QDVV TDPS RI SDHR UDVH SIDIT FFF PUDRV IVHDPT UDUT QIP PHRTDSW HDUT BCI NAVIGATI...... QH FI SYSTEM # ...... w HI MEDIA...... IPSOS BS00...... d SITICOM GROU.... RODRIGUEZ GR....

C C C ± ± ± VIDQR PDQT QDIH PHDQQ IVDUU WSDIS TPRDIR RDST IVDTH IPPDHI QDQQ PQDVW ISTDUI HDRT TRDWH RPSDUP IDST BELVEDERE...... IPDRH FI SYSTEM BS...... HOLOGRAM IND.. IT LINK ...... SOFT COMPUTI ... PIERRE VACAN......

C C C C ± ± SVDHS IDST VDQH SRDRR QDII IUDIR IIPDRQ WDVU IDPQ VDHU IDTS PHDVH IQTDRR QDUH TIDSH RHQDRI SDIQ BOURSE DIREC..... VDVS FLOREANE MED .. HUBWOO.COM ..... JOLIEZ-REGOL ...... SOI TEC SILI ...... w EXPAND S.A......

C C ± QWSDSR IDVT TDVW RSDPH QDSH PPDSH IRUDSW FFF HDHP HDIQ FFF QT PQTDIR FFF PITDSH IRPHDIS HDRT BRIME TECHNO... THDQH GAMELOFT COM . IB GROUP.COM .... JOLIEZ-REGOL ...... d SOI TEC BS 0 ...... C.A. PARIS I ......

C C C C IWDHW FFF QPDWH PISDVI HDHT RDTV QHDUH PDVT ITDSS IHVDST QDQU TDUH RQDWS VDHT TV RRTDHS FFF BRIME TECHN...... d PDWI GAUDRIOT #...... IDP ...... KALISTO ENTE...... SQLI ...... JET MULTIMED.....

C C C C C RWDVS HDTT QIDVI PHVDTT PDTI IDHU UDHP FFF RDWV QPDTU VDUQ VDPS SRDIP RDRQ QS PPWDSV PDHR BUSINESS INT ...... UDTH GENERIX # ...... IDP BON 98 (...... d KEYRUS PROGI..... STACI #...... FININFO ......

C C ± ± ± QPUDTS QDTQ SQDQH QRWDTQ IDII IVDVW IPQDWI FFF QDUS PRDTH IDQS HDTW RDSQ IDRQ SPDWH QRU HDIW BVRP ACT.DIV...... RWDWS GENESYS #...... IGE +XAO ...... KAZIBAO...... STELAX ...... MANUTAN INTE...

C C ± ± RHTDHR FFF IIDIH UPDVI HDIV QUDVH PRUDWS HDWQ UDTT SHDPS P ITDTV IHWDRI FFF IIDIS UQDIR HDRS BVRP ACT.NV...... d TIDWH GENESYS BS00...... ILOG #...... LACIE GROUP ...... SYNELEC # ...... LECTRA SYST......

C C C ± PDIT IDHS QDTT IWDTV FFF RVDIU QISDWU PDWU IWDRV WDUQ IVDWH IPQDWV FFF PVDVH IVVDWP VDUW SUDTT CAC SYSTEMES..... Q GENSET...... w IMECOM GROUP.. LEXIBOOK #...... d SYSTAR #...... DANE-ELEC ME.....

C ± ± ± IIPDVP FFF QWDTH PSWDUT TDHS SDSH QTDHV UDPS QPDWH PISDVI PDVI SDRH QSDRP QDWI PVQDSH IVSWDTR FFF CALL CENTER ...... IUDPH GL TRADE # ...... INFOSOURCES...... LINEDATASERV..... SYSTRAN...... SOLERI ...... d

C C C C ± ± PITDTH PDWI RQ PVPDHT PDQV IUDSH IIRDUW PDQR VDRH SSDIH QDUH IQDPS VTDWI PDQP IHH TSSDWT HDSH CAST ...... QQDHP GUILLEMOT #...... INFOSOURCE B..... MEDCOST # ...... TEL.RES.SERV...... ALGECO # ......

C C ± ± ± SSUDST RDPW RSDSH PWVDRT FFF RSDIH PWSDVR RDHR TR RIWDVI HDUW TDSH RPDTR TDRU IHHDQH TSUDWP HDRH CEREP...... VS GUILLEMOT J0 ..... d INFOTEL # ...... MEDIDEP # ...... TELECOM CITY..... SECHE ENVIRO .....

C ± ± ± UDVU FFF HDPU IDUU TDWH PWDWS IWTDRT IQDRS UTDQH SHHDSH PDQH IDWV IPDWW FFF PH IQIDIW IDRV CHEMUNEX # ...... IDPH GUYANOR ACTI.... INFO VISTA...... METROLOGIC G ... TETE DS LES...... d AUBAY......

C ± ± IITDIH IDTU UU SHSDHW FFF V SPDRV PDST IPDHS UWDHR FFF PT IUHDSS PDWW IRS WSIDIR FFF CMT MEDICAL...... IUDUH HF COMPANY...... INTEGRA NET ...... w MICROPOLE...... THERMATECH I ... GROUPE J.C.D ......

´ ´ IPPPDPR PQGII RIQDRU PUIPDIW PPGII SUDHT QURDPW PRGII

EC. MONET.D...... IVTDQQ CIC EPARCIC...... Fonds communs de placements INTEROBLIG C ......

´ ´ IUWDHW IIURDUS PQGII WQDRV TIQDIW PRGII QRTIDHW PPGII

ECUR. OBLIG. INTERNAT. .... EUROCIC LEADERS...... SPUDTR ´ INTERSELECTION FR. D......

SISTQDPU PQGII

STRATEGIE CAC ...... UVTHDUU

´ ´ ´ IUSSDQR PQGII PTUDTH ´ IWQDUH IPUHDSW PRGII RQSDIT PPGII

SICAV et FCP ECUR. TRIMESTRIEL D...... EUROPE REGIONS...... TTDQR ´ SELECT DEFENSIF C......

URWSUDWV PPGII

STRATEGIE INDICE USA...... IIRPUDPU

´ IVPDTV PQGII PUDVS ´ PVUDQH IVVRDST PRGII WQIWDPS PPGII EPARCOURT-SICAV D...... MENSUELCIC...... IRPHDUI SELECT DYNAMIQUE C ......

´ IRIVSDRT PQGII PITPDST ´ ´ IVSDIS IPIRDSH PRGII RTPVDTQ PPGII GEOPTIM C ...... OBLICIC MONDIAL...... UHSDTQ www.lapostefinance.fr SELECT EQUILIBRE 2......

QVVQ PQGII SWIDWT ´ IVQDHT IPHHDUW PRGII ISQDTQ PPGII PQDRP Sicav Info Poste :  le™tionF

ne se Cours de cloˆ ture le 24 novembre HORIZON C...... RENTACIC...... SELECT PEA DYNAMIQUE ....

´ ´ 08 36 68 50 10 (2,21 F/mn) WTDRW PQGII IRDUI ´ ITUHDUW PRGII ´ PSRDUI RQQVDUH PQGII PREVOYANCE ECUR. D...... UNION AMERIQUE ...... TTIDRQ SELECT PEA 1......

QSVVDHP PRGII

SG FRANCE OPPORT. C...... SRTDWW

TUSDSU PQGII

´ Valeurs unitaires e Date Fonds communs de placements ADDILYS C ...... IHPDWW QQSWDTI PRGII

Emetteurs f www.clamdirect.com ´ SG FRANCE OPPORT. D ...... SIPDIU PIUDIP PQGII ´ ´ QQDIH PSQDVT PQGII

Euros francsee cours ECUREUIL EQUILIBRE C...... QVDUH AMPLITUDE AMERIQUE C ...

QWSQDPT PRGII

´ SOGENFRANCE C...... THPDTU PIPDWP PQGII ´ QPDRT PIUDWI PQGII

ECUREUIL PRUDENCE C ...... QQDPP AMPLITUDE AMERIQUE D...

QSTPDSH PRGII

´ SRQDIH IRQVDRS PRGII

AGIPI EURCO SOLIDARITE ...... PIWDPW SOGENFRANCE D......

PVHDQT PQGII ´ ´ RPDUR QIIDUV PQGII

ECUREUIL VITALITE C ...... RUDSQ AMPLITUDE EUROPE C......

IHSDPP TWHDPH PRGII

TPIWDIW PRGII

LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WRVDII SOGEOBLIG C......

PUPDHW PQGII

AMPLITUDE EUROPE D ...... RIDRV

IWPDVS PRGII

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PWDRH ´

RQDSU PVSDVH PRGII

SRPWDRP PRGII

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VPUDUI SOGEPARGNE D......

IWRTDSS PQGII

AMPLITUDE MONDE C...... PWTDUS

PIQDSI PRGII

AGIPI ACTIONS (AXA)...... QPDSS ´

PVUDVR IVVVDII PRGII

IQTQDSR PRGII

CREDIT AGRICOLE SICAV 5000 ...... PHUDVU SOGEPEA EUROPE...... IUTIDUU PQGII

AMPLITUDE MONDE D ...... PTVDSV

VPDPW SQWDUW PRGII

PQVHDPI PRGII

08 36 68 56 55 (2,21 F/mn) SLIVAFRANCE ...... QTPDVT SOGINTER C...... ISIDVS PQGII 3615 BNP AMPLITUDE PACIFIQUE C ... PQDIS

PSTDRV PRGII

SLIVARENTE ...... QWDIH

PPDRT IRUDQQ PQGII QUQUDHS PRGII

08 36 68 17 17 (2,21 F/mn) ATOUT CROISSANCE...... STWDUI AMPLITUDE PACIFIQUE D... Fonds communs de placements

IPVIDRI PRGII

IWSDQS ´ QSRDUR PQGII SLIVINTER ...... SRDHV

PPIWDST PRGII

QQVDQU ELANCIEL FRANCE D PEA.... ´ IQSDPT PQGII

´ ATOUT FONCIER...... DECLIC ACTIONS EURO...... PHDTP

ISUPRDHV PRGII

BNP MONE COURT TERME . PQWUDIP

RVTHDSI PRGII

URHDWV ´

VSQDSQ PQGII

TRILION...... IQHDIP TPWDSW PRGII WSDWV ELANCIEL EURO D PEA...... ´ RPSDQP PQGII

´ ATOUT FRANCE ASIE D...... DECLIC ACTIONS FRANC ..... TRDVR

VTRQUDTP PRGII

BNP MONE PLACEMENT C.. IQIUUDQQ ´

RIDPR PUHDSP PQGII

ISQUDRQ PRGII PQRDQV EMERGENCE E.POST.D PEA. ´ QHWDPP PRGII

´ ATOUT FRANCE EUROPE ..... Fonds communs de placements DECLIC ACTIONS INTER...... RUDIR

UURUQDTR PRGII

BNP MONE PLACEMENT D.. IIVIHDUV ´ IIPDWP URHDUI PQGII

QUUDVQ PRGII SUDTH GEOBILYS C ...... ´ TIDHI RHHDPH PQGII

IRTQDSU PRGII

´ ´ ATOUT FRANCE MONDE...... ACTILION DYNAMIQUE C * . PPQDIP DECLIC BOURSE PEA ......

WVIVIHDPT PRGII

BNP MONE TRESORERIE ..... IRWTUTDHI ´ TVIDQR PQGII

GEOBILYS D...... IHQDVU ITTIDRI PRGII

PSQDPV ´ ´ IVDSI IPIDRP PQGII

IRIHDQI PRGII

ATOUT FUTUR C ...... ACTILION DYNAMIQUE D *. PIS DECLIC BOURSE EQUILIBRE

IHUVDVS PRGII

BNP OBLIG. CT ...... ITRDRU

IPWDTP PQGII

INTENSYS C...... IWDUT

ISQVDSS PRGII

PQRDSS ´ IUDPV IIQDQS PQGII

SUIDUQ PRGII

ATOUT FUTUR D...... ACTILION PEA DYNAMIQUE VUDIT DECLIC OBLIG. EUROPE......

PPIDWI PQGII

BNP OBLIG. LT...... QQDVQ

IIPDST PQGII

´ INTENSYS D...... IUDIT

VURDSP PRGII

IQQDQP ´ IWWDHP PQGII

´ QHDQR IPWQDHP PRGII

ATOUT SELECTION ...... ACTILION EQUILIBRE C * .... IWUDIP DECLIC PEA EUROPE ......

WSPDQP PRGII

BNP OBLIG. MT C...... IRSDIV

ITUHDWV PQGII

KALEIS DYNAMISME C...... PSRDUR

PIRUDWQ PRGII

QPUDRS ´ SHTDQQ PQGII

´ UUDIW IPQTDHW PRGII

COEXIS ...... ACTILION EQUILIBRE D *.... IVVDRR DECLIC SOGENFR. TEMPO ..

VWHDUW PRGII

BNP OBLIG. MT D...... IQSDVH

ITQUDRH PQGII

` KALEIS DYNAMISME D ...... PRWDTP RUVDIP QIQTDPT PRGII

TTUDSQ RQUVDUI PQGII

IITHDTS PRGII

DIEZE ...... ACTILION PRUDENCE C *.... IUTDWR SOGINDEX FRANCE C ......

IIRQDRT PRGII

BNP OBLIG. SPREADS...... IURDQP

TIIDRV PQGII

KALEIS DYNAMISME FR C ... WQDPP TTRDIU RQSTDTU PRGII

FFFF FFFF

EURODYN...... FFFF IIHUDQW PRGII

´ ACTILION PRUDENCE D * ... ITVDVP ...... IPPUSDSI PRGII

BNP OBLIG. TRESOR...... IVUIDQW ´ IQWIDSS PQGII

KALEIS EQUILIBRE C...... PIPDIR IRUDHS WTRDSV PQGII FFFF FFFF

INDICIA EUROLAND...... FFFF IRQTDRV PRGII

INTERLION...... PIVDWW ......

´ IQSUDQU PQGII

Fonds communs de placements KALEIS EQUILIBRE D ...... PHTDWQ SHVDHI QQQPDQQ PQGII FFFF FFFF

INDICIA FRANCE...... FFFF UTTDPP PRGII

IITDVI ......

LION ACTION EURO...... ´ ´ ´ IPSTDQS PQGII

´ IWIDSQ IISQWDHU PQGII

BNP MONE ASSOCIATIONS . IUSWDIP ´ KALEIS SERENITE C ...... SRDPH QSSDSQ PRGII FFFF FFFF

INDOCAM AMERIQUE...... FFFF UUPDQP PRGII IIUDUR ......

LION PEA EURO...... ´ ´ ´ IPPPDTR PQGII

KALEIS SERENITE D...... IVTDQW

PRDSH ITHDUI PRGII FFFF FFFF

INDOCAM ASIE ...... FFFF

SWPDWW PQGII

BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT KALEIS TONUS C...... WHDRH ITVDSV IIHSDVI PRGII FFFF FFFF

INDOCAM MULTI OBLIG...... FFFF

ITPDQS PQGII

LATITUDE C...... PRDUS

QWDRS PSVDUV PRGII FFFF FFFF

www.bpam.fr 08 36 68 22 00 (2,23 F/mn) INDOCAM ORIENT C...... FFFF

IQVDVH PQGII

LATITUDE D...... PIDIT

QSDIR PQHDSH PRGII FFFF FFFF FFFF

IVRDWV PRGII INDOCAM ORIENT D ...... PVDPH

PIRUDSR PQGII

BP OBLI CONVERTIBLES...... QPUDQW CM EURO PEA ......

TWSDQV PQGII

OBLITYS D ...... IHTDHI

PHRDQP IQRHDPS PRGII FFFF FFFF FFFF

SPDRV PRGII INDOCAM JAPON...... V

UHWDQS PQGII IHVDIR ......

BP OBLI HAUT REND...... CM EUROPE TECHNOL...... ´ QQIDRT PQGII

PLENITUDE D PEA...... SHDSQ

QPUDHQ PIRSDIV PQGII FFFF FFFF FFFF

QHIDPV PRGII

´ ´ INDOCAM STR. 5-7 C ...... RSDWQ TTRDVI PQGII

BP MEDITERRANEEDEV...... IHIDQS CM FRANCE ACTIONS......

ITRVSDVR PQGII

POSTE GESTION C...... PSIQDPS

PISDHW IRIHDWH PQGII FFFF FFFF FFFF

PSTDSR PRGII

´ INDOCAM STR. 5-7 D...... QWDII IPSIDHR PQGII

BP NOUVELLE ECONOMIE... IWHDUP CM MID. ACT. FRANCE......

ISIHUDSR PQGII

POSTE GESTION D...... PQHQDIQ

WRDRT TIWDTP PRGII

FFFF FFFF OBLIFUTUR C...... FFFF RHWDQR PTVSDHW PRGII

QPSDTP PRGII

RWDTR ......

BP OBLIG. EUROPE...... CM MONDE ACTIONS ...... ` RRVPSDSR PQGII

POSTE PREMIERE ...... TVQQDTI

VIDQH SQQDPW PRGII

FFFF FFFF FFFF TVHDST PRGII

´ ´ OBLIFUTUR D ...... IHQDUS TRUVUQDTR PRGII

WVUTUDUH ......

BP SECURITE ...... CM OBLIG. LONG TERME.... ` PTSHVPDWV PQGII

POSTE PREMIERE 1 AN...... RHRIIDTR

ITWDHQ IIHVDUT PRGII

FFFF FFFF REVENU-VERT ...... FFFF QTDUH PRHDUR PRGII

IPQHDUI PRGII

EUROACTION MIDCAP ...... IVUDTP CM OPTION DYNAM...... ` ...... STRTRDSV PQGII

POSTE PREMIERE 2-3...... VTHUDWU

UPDSW RUTDIT PRGII

FFFF FFFF UNIVERS ACTIONS...... ´ FFFF

SRDVU QSWDWP PRGII VVVDHQ PRGII

FRUCTI EURO 50...... IQSDQV CM OPTION EQUIL......

SVVDPH PQGII

PRIMIEL EUROPE C ...... VWDTU

RHDQV PTRDVV PRGII

FFFF FFFF UNIVERS-OBLIGATIONS...... FFFF

ISTDQI IHPSDQQ PRGII

UHHDWT PTGII

FRUCTIFRANCE C ...... IHTDVT CM OBLIG. COURT TERME......

SHSHDIS PQGII

REVENUS TRIMESTRIELS..... UTWDVW

FFFF FFFF FFFF

QIVDUI PHWHDTH PRGII

PTRIDIS PTGII

FRUCTIFONDS FRANCE NM RHPDTR Fonds communs de placements CM OBLIG. MOYEN TERME. ´ ...... IISVDHQ PQGII

THESORA C...... IUTDSR

FFFF FFFF FFFF

IHTPDSP PRGII

CM OBLIG. QUATRE ...... ITIDWV ......

TTVDTV PQGII

ATOUT VALEUR ...... IHIDWR ´ WVHDTT PQGII

THESORA D...... IRWDSH

FFFF FFFF

www.cdc-assetmanagement.com ...... FFFF

PPQHDIW PQGII

INDOCAM VAL. RESTR...... QQWDWW ´

PWVHVUDRT PQGII

Fonds communs de placements TRESORYS C...... RSRRQDIR

FFFF FFFF

...... FFFF

QSWDQQ PPGII

MASTER ACTIONS...... SRDUV ´ IPQDUI PRGII QSUDQQ PQRQDWQ PQGII

CM OPTION MODERATION. IVDVT SOLSTICE D ......

FFFF FFFF

...... FFFF IWQDWH PPGII

MASTER OBLIGATIONS...... PWDST

FFFF FFFF Fonds communs de placements FFFF

ISTUDPV IWGII LIVRET B. INV.D PEA...... PQVDWQ ...... IRSDQT PQGII

OPTALIS DYNAMIQ. C...... PPDIT

´ WTDSI TQQDHT PQGII

FFFF FFFF

DEDIALYS FINANCE...... FFFF

IQWDQW PQGII

OPTALIS DYNAMIQ. D...... PIDPS

´ SRSDVP PQGII MULTI-PROMOTEURS VQDPI

FFFF FFFF

´ DEDIALYS MULTI-SECT...... FFFF

IQQDRP PQGII PHDQR ´ IIPHDPR PRGII

OPTALIS EQUILIB. C...... IUHDUV

AMERIQUE 2000...... ´ ´ IHTDQS TWUDTI PQGII

FFFF FFFF ´ FFFF QQIUDQU IWGII

NORD SUD DEVELOP. C...... SHSDUQ ´ DEDIALYS SANTE...... IWDHP IPRDUT PQGII STRDUI PRGII

OPTALIS EQUILIB. D...... VTDHW

ASIE 2000 ...... ´ UIDUP RUHDRS PQGII

FFFF FFFF ´ DEDIALYS TECHNOLOGIES.. FFFF PTWPDSU IWGII

NORD SUD DEVELOP. D ...... RIHDRV ......

IVDVQ IPQDSP PQGII IUWWDPP PRGII

OPTALIS EXPANSION C ...... NOUVELLE EUROPE...... PURDPW ´ UTDTU SHPDWP PQGII

FFFF FFFF

DEDIALYS TELECOM...... FFFF

IPPDTH PQGII

IVDTW ´ PPPSSDUH PQGII

Sicav en ligne : OPTALIS EXPANSION D...... SAINT-HONORE CAPITAL C. QQWPDVT

VTDRH STTDUS PQGII

FFFF FFFF

´ ´ ´ POSTE EUROPE C...... FFFF IITDQU PQGII

IUDUR ´ PIIQTDQV PQGII

08 36 68 09 00 (2,21 F/mn) OPTALIS SERENITE C ...... SAINT-HONORE CAPITAL D QPPPDPP

VPDWI SRQDVS PQGII

FFFF FFFF

´ ´ ´ POSTE EUROPE D ...... FFFF IHSDPP PQGII

ITDHR ´ PPHPDHS PQGII

OPTALIS SERENITE D...... ST-HONORE CONVERTIBLES QQSDUH ` IPIVDQI PQGII

´ IVSDUQ RHIDPS PQGII

TIDIU POSTE PREMIERE 8 ANS C... FFFF FFFF

ECUR. 1,2,3... FUTUR ...... FFFF

RWPDQH PIGII

USDHS ´ RQVDVR PRGII

PACTE SOL. LOGEM...... ST-HONORE FRANCE ...... TTDWH ` IIRPDPV PQGII

´ IURDIR SRPDHP PQGII

VPDTQ POSTE PREMIERE 8 ANS D .. FFFF FFFF

ECUR. ACT. FUT.D PEA ...... FFFF

SPQDQP PIGII

UWDUV ´ WIPDQH PRGII

PACTE SOL.TIERS MONDE ... IQWDHV

´ ST-HONORE PACIFIQUE......

PPDQW IRTDVU PQGII

FFFF FFFF

ECUR. ACTIONS EUROP. C...... FFFF

IPITDVU PVGII

IVSDSI ´

IPQRDUU PRGII UNIVAR C ...... IVVDPR

´ ST-HONORE TECH. MEDIA.. SG ASSET MANAGEMENT RIDRI PUIDTQ PQGII

FFFF FFFF

ECUR. CAPITALISATION C...... FFFF

IPITDVU PVGII

IVSDSI ´ ´

PVISDPR PQGII UNIVAR D...... RPWDIV

´ ST-HONORE VIE SANTE...... Serveur vocal : QTQDTH PQGII + SSDRQ FFFF FFFF

ECUR. DYNAMIQUE DPEA. ´ ...... FFFF UVPDWS PRGII

´ ´ ST-HONORE WORLD LEAD.. IIWDQT 08 36 68 36 62 (2,21 F/mn) QRRDPS PQGII ECUR. ENERGIE D PEA...... SPDRV

´ IRIQUDTU WPUQUDHR PQGII IHIHDUH PRGII ECUR. EXPANSION C...... CADENCE 1 D ...... ISRDHV

´ LE´GENDE PTSDSQ PQGII ITTDRT IHWIDWI PQGII RHDRV LEGAL & GENERAL BANK WWUDRS PRGII ECUR. EXPANSIONPLUS C ... CIC FINUNION...... CADENCE 2 D ...... ISPDHT

´ e ee TSDVW RQPDPI PQGII UDQU RVDQR HUGII WWVDHR PRGII ECUR. INVESTIS. D PEA...... CIC OBLI LONG TERME...... CADENCE 3 D ...... ISPDIS Hors frais. A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99.

´ ´ ´ IRIUDQW PQGII TDQH RIDQQ PPGII PTHDTV IUHWDWS PQGII PSWDIR ITWWDVS PRGII EC. MONET.C...... PITDHV CIC CONVERTICIC...... STRATEGIE IND. EUROPE.... CONVERTIS C...... LeMonde Job: WMQ2811--0029-0 WAS LMQ2811-29 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 10:47 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 36Fap: 100 No: 0276 Lcp: 700 CMYK

CARNET LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 29

Naissances – Vanessa Perrier, COLLÈGE INTERNATIONAL Conférences Communications diverses Cours sa compagne, DE PHILOSOPHIE Sylvain CHEGARAY Conférences de l’Etoile : Martine Lecœur, Qu’est-ce que le protestantisme ? CONFÉRENCES, FORMATIONS et Eve CHEGARAY-GINON sa mère, Séminaires & SÉMINAIRES DÉCOUVREZ ont l’immense joie d’annoncer la nais- Avec les pasteurs Houziaux et Pernot Jacques Drillon, Marcus COELEN : « Pureté et Mercredi 29 novembre 2000, sance de er L’INFORMATIQUE son beau-père, pensée ». à 20 h 30, à l’église de l’Etoile, MELTIS, 1 cabinet français de scouting, Blaise et Louis, 1er et 15 décembre, 19 et 26 janvier, Auguste, 54, avenue de la Grande-Armée, a Trouve l’intervenant adapté À DOMICILE ses frères, 18 h 30-20 h 30, salle RC2, université Paris-17e. Entrée libre. Daniel Percheron, Paris-VII - D.-Diderot, 2, place Jussieu, a Organise sur mesure votre programme. le 14 novembre 2000. ALDISA, premier organisme son père, Paris-5e. de formation à domicile Marike Gauthier, Institut d’études de l’Islam , Silvestre et Yamila sa belle-mère, Jean-Godefroy BIDIMA : « Identités et des sociétés du monde musulman Julien et Barthélémy, et altérité : réceptions et transfor- (Ehess) Ⅺ Configure votre ordinateur, TANDEAU de MARSAC Recherche d’intervenants Ⅺ Vous aide dans sa prise en ont la grande joie d’annoncer la Jacques et Simone Lecœur, mations de la philosophie africaine ». Conférence-débat : M. Gilles Kepel, ses grands-parents, 5, 8 et 12, 15 décembre, 16 et 26 janvier, directeur de recherche au CNRS, Experts, facilitateurs et atypiques main, naissance, le 14 novembre 2000, de leur Contactez-nous au 05-34-66-13-33 fils, Ses amis, 20 h 30-22 heures, salle RC2, université présentera son livre, Jihad, expansion et Ⅺ Vous forme sur les principaux Et toute sa famille, Paris-VII - D.-Diderot, 2, place Jussieu, déclin de l’islamisme, mercredi www.meltis.fr logiciels, Virgile. ont la tristesse de faire part du décès de Paris-5e. 29 novembre 2000, à 18 heures, dans les Ⅺ Vous initie à l’Internet. locaux de l’Institut, 96, boulevard 9, rue de l’Annonciation, Antoine PERCHERON, Colloque Raspail, Paris-6e, salle de cours. – Gérard Huber, 75016 Paris. « Les Antiquités récurrentes », Et les membres du conseil d’adminis- survenu le 21 novembre 2000, à Paris, sous la responsabilité de Clara tration de l’Association Descartes, LE MOUVEMENT JUIF LIBÉRAL dans sa vingt-sixième année. Auvray-Assayas, Yves Hersant, Frédé- remercient tous ceux qui, depuis 1989, ont DE FRANCE (MJLF) Anniversaires de naissance rique Ildefonse, Michel Narcy et Gerhart fait dialoguer la science et la société dans Les obsèques ont eu lieu au cimetière Schroder. vous invite à assister à les nombreux colloques et livres, – Paris, le 28 novembre 2000. de Sammeron, en Seine-et-Marne. 7 et 8 décembre, 9 h 30-17 h 30, un dialogue entre organisés en france, en Europe et dans le PRÉSENT monde par l’association. 1, rue du Fayet, amphi-B, Carré des sciences, 1, rue Alexandre Adler SUR TOUTE LA FRANCE Aujourd’hui, Descartes, Paris-5e. Ils constatent que les pouvoirs publics 77260 Sammeron. et le Rabbin Daniel Farhi ne sont plus capables de soutenir une Pour convenir d’un rendez-vous Chloé, 19, boulevard Saint-Marcel, 9 décembre, 9 h 30-17 h 30, salle des sur le thème résistants, ENS, 45, rue d’Ulm, Paris-5e. action qu’ils avaient eux-mêmes initiée, et 75013 Paris. informent que la réflexion et les projets contactez vite le tu as dix-huit ans. « Israël dans un nouveau Journée d’études sur l’éthique des sciences se poursui- Moyen-Orient » vront, dès 2001, dans le cadre de 01-46-67-18-90 – M. et Mme Joël Todoskoff « Architecture du vivant : de Platon Toi, et leurs enfants Emilie, Natacha, Pierre, à la tenségrité », animé par Ruth Elkrieff Prospective 2100, que préside Thierry me Gaudin. Julie, M. et M Philippe Todoskoff sous la responsabilité de Luc Brisson, et leurs enfants Alexis et Karine Patrizia d’Alessio, Jean Dhombres et le mardi 28 novembre 2000, à 20 h 30 Pour entrer en contact, jusqu’au Soutenances de thèse Todoskoff, et leur fils Sacha, René Motro. MJLF 31 décembre 2000, téléphone : – Myriam Pariente a soutenu sa depuis le 10 novembre, tu as tout juste 11, rue Gaston-de-Caillavet, 01-42-86-33-00 (répondeur) ou vingt-cinq ans. Chloé, Pia, 30 novembre, 9 heures-20 heures, thèse, intitulée « Ecritures et récriture lle Maison H.-Heine, Fondation de l’Alle- 75015 Paris [email protected], et, à partir du M Cécile Todoskoff et M. Cyril (métro Charles-Michels) er des figures de la marge et de l’exil dans Bon anniversaire à toutes les deux. Lathuillière, magne, grande salle, 27 C, boulevard 1 janvier 2001 : http://2100.org (rubrique l’œuvre de Joseph Conrad », le samedi Jourdan, Paris-14e. solidarité santé). Je suis fière de vous. ont la tristesse de faire part du décès du 28 octobre 2000, à l’université Paris-IV - Sorbonne. Tendrement, maman. docteur Paul TODOSKOFF, Samedi autour d’un livre CERCLE AMICAL - CENTRE V. MEDEM Le jury, présidé par le professeur « Parcours de l’autrement », de S. Monod, était composé des professeurs leur père, beau-père, grand-père et Jacques Rolland, Jeudi 30 novembre, à 20 h 30 C. Lesage, F. Gallix (directeur de thèse), – Heureux anniversaire à notre arrière-grand-père, avec Jacques Colette, Alain David, Conférence introductive au séminaire A. Jumeau et M. Porée. demi-centenaire, Guy Petitdemange, Jacques Rolland, « Lire Emmanuel Levinas aujourd’hui » Le jury lui a décerné la mention Très survenu le 20 novembre 2000. François-David Sebbah. Miguel Abensour, professeur à Paris-VII Honorable à l’unanimité. Evelyne. 2 décembre, 9 h 30-12 h 30, amphi Orietta Ombrosi, agrégée de philosophie. Stourdzé, Carré des sciences, 1, rue – Eleonora Tola a soutenu, le Anniversaires de décès Descartes, Paris-5e. Samedi 2 décembre, à 15 h 30 Décès « Paul Celan, Résonances... » 24 novembre 2000, une thèse sur «La – Le 28 novembre 1987, disparaissait, métamorphose poétique chez Ovide : L’accès à toutes les activités du Jean-Pierre Téboul, psychanalyste – Les familles Almairac et Laporte à Paris, le compositeur Mitchelée, chanteuse Tristes et Pontiques. Le poème ont la tristesse de faire part du décès de Collège est libre et gratuit (dans la Batia Baum, diseuse inépuisable », à l’université Paul ARMA limite des places disponibles). Michèle Katz, plasticienne, Paris-IV - Sorbonne. Yvon ALMAIRAC (Imre WEISSHAUS), Renseignements sur salles, répon- et Jacques Derrida. Elle a obtenu la mention Très Hono- deur : 01-44-41-46-85. Autres ren- rable avec les félicitations unanimes du survenu le 24 novembre 2000, à l’âge de né à Budapest en 1904. seignements : 01-44-41-46-80. 52, rue René-Boulanger, Paris-10e. jury. quatre-vingt-neuf ans. « Les saisons reviennent, Les obsèques ont eu lieu ce lundi mais pour moi, 27 novembre, à Grammont, Montpellier ne reviennent ni le jour, ni la douceur (Hérault). du soir ou du matin. » Milton. – Olivier et Catherine Bergeron, son fils et sa belle-fille, – Dans la nuit du 27 au 28 novembre Thomas, Annette et François, 1992, le docteur ses petits-enfants, Mohamed LAHLOU Françoise Anglade, sa fille, était assassiné à son domicile, Claude Bergeron, 10, boulevard Roosevelt, à Casablanca son époux, (Maroc). Denise Catteau et Colette Boucheny, ses sœurs, Souvenez-vous ! Ses neveux et nièces, La vérité ! ont la tristesse de faire part du décès de Toute la vérité ! Rien que la vérité ! Claire BERGERON, née MANTELET, – Vittorio Pedrazzoli,

e pour le douzième anniversaire de la survenu le 24 novembre 2000, à Paris-15 . disparition de Un service protestant aura lieu le jeudi François PLUCHART, 30 novembre, à 11 heures, au temple réformé de l’oratoire du Louvre, rue de remercie le professeur Christoforov, ainsi l’Oratoire, à Paris-1er. que l’équipe de médecins et le personnel de l’hôpital Cochin, le docteur Bloch, le L’incinération aura lieu le même jour, docteur Allegri, les artistes, critiques dans l’intimité. d’art, écrivains, enseignants des écoles d’art de Nice et de Nancy, où il a été « Heureux ceux dont il est le refuge. » professeur, ainsi que ses nombreux amis, Psaume 2. qui ont manifesté à nouveau leur amitié et leur souvenir. Sous-le-Château, 73110 Arvillard. Souvenir – Thérèse Lamarque – Le 27 juillet 2000, disparaissait, à et sa famille, l’âge de trente-trois ans, font part du décès de Vincent CLOAREC, Pierre LAMARQUE, agrégé, ingénieur des Eaux et Forêts docteur en histoire. à Madagascar, maître de recherches à l’INRA, Ses amis et collègues de l’Inalco se directeur de recherches souviennent de lui : André Bourgey, Line à Saint-Pée-sur-Nivelle, Charpenet, Rina Cohen-Muller, Francine Costet-Tardieu, Marianne Durand-Lacaze, à l’âge de quatre-vingts ans. Nadia Elissa-Mondeguer, Pierre Fournié, Samia Hanachi Juliette Honvault, Gérard Khoury, Henry Laurens, Danielle Lohner, – Nous avons la douleur de faire part Nadine Picaudou, Delphine Plasmans, du décès de Jalila Sbai, Françoise et Jérôme Sellier, Et s’associent à la peine de Rutha, son Mme Paula MILLER, épouse, d’Emma, sa fille, et de toute sa famille. survenu le 23 novembre 2000, à l’âge de soixante-cinq ans. Séminaires Les obsèques auront lieu le mercredi 29 novembre. – L’Ined organise, jeudi 30 novembre 2000, de 16 heures à 21 heures, un On se réunira à la porte principale du séminaire de valorisation de la recherche : cimetière parisien de Bagneux, à 15 h 15. « Débat sur l’arrière-plan démo- graphique de l’explosion de violence en De la part de Israël-Palestine ». Cette action se M. Marcel (Manès) Miller, déroulera dans les locaux de l’Ined, son époux, 133, boulevard Davout, 75980 Paris Et des familles Miller, Schütz et Cedex 20. Mathieu. Sur inscription uniquement, contactez Céline Perrel : 01-56-06-20-62 ou Ni fleurs ni couronnes. [email protected].

CARNET DU MONDE TARIFS AN 2000 - TARIF à la ligne DÉCÈS, REMERCIEMENTS, AVIS DE MESSE, ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS 140 TTC - 21,34 ¤ TARIF ABONNÉS 120 F TTC - 18,29 ¤ NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, MARIAGES, FIANÇAILLES, PACS 550 F TTC - 83,85 ¤ FORFAIT 10 LIGNES Toute ligne suppl. : 65 F TTC - 9,91 ¤ THÈSES - ÉTUDIANTS : 85 F TTC - 12,96 ¤ COLLOQUES - CONFÉRENCES : Nous consulter ట 01.42.17.39.80 + 01.42.17.29.96 Fax : 01.42.17.21.36 e-mail: [email protected]. Les lignes en capitales grasses sont facturées sur la base de deux lignes. Les lignes en blanc sont obligatoires et facturées. LeMonde Job: WMQ2811--0030-0 WAS LMQ2811-30 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 10:47 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 37Fap: 100 No: 0277 Lcp: 700 CMYK

30 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000

SPORTS Grâce à leur match nul division. b LE TITRE de champion ra à Bastia, à la faveur d’un match difficile, se trouvant en position de et que « des liens très forts se sont (0-0), dimanche 26 novembre, à Se- d’automne ne sera pas attribué en retard de la 15e journée. b LA relégable à l’issue de la 8e journée. noués dans le groupe ». b STRAS- dan, les Girondins de Bordeaux avant le 13 décembre, date à la- PERFORMANCE des Bordelais est b LE PRÉSIDENT DU CLUB, Jean- BOURG, battu à domicile (0-3) par conservent la tête du championnat quelle le FC Nantes, toujours en d’autant plus remarquable que Louis Triaud, explique au Monde Lyon, a remercié son entraîneur, de France de football de première course pour cet honneur, se déplace- l’équipe a connu un début de saison que « les joueurs se sont révoltés » Claude Le Roy. Bordeaux défend bien sa position en tête du championnat de France Les hommes d’Elie Baup, grâce à une tactique peu offensive mais efficace, ont arraché le match nul (0-0) à Sedan. Ils devancent ainsi toujours le club ardennais au classement, une belle performance après un début de saison très difficile SEDAN gea sa cage jusqu’au coup de sifflet roud avant la retraite, et l’atta- de notre envoyé spécial final. quant portugais Pauleta, auteur de Gilles Veissière est homme poin- Deux ans après le cinquième neuf buts depuis son arrivée au tilleux. Dimanche 26 novembre, titre de champion de France de club. une heure avant de donner le coup son histoire, le club d’Aquitaine se Ce dixième match consécutif d’envoi du match au sommet de la retrouve provisoirement – puisque sans défaite, face à Sedan, ne doit 17e journée du championnat de Nantes, qui doit jouer, le 13 dé- rien cependant aux deux hommes, France de football de première di- cembre, un match en retard contre le premier étant suspendu, le se- vision entre le CS Sedan-Ardennes Bastia, est toujours en course pour cond blessé. Leur présence n’aurait et les Girondins de Bordeaux, l’ar- le titre de champion d’automne – probablement rien changé à la bitre international a demandé aux en tête du classement de la D 1 à la nouvelle « marque de fabrique » responsables du stade Louis-Du- fin des matches aller. Cette perfor- des Girondins. Après les errements gauguez de « rehausser » la barre mance n’est pas en soi une sur- du début de saison, Elie Baup n’a transversale de l’un des deux buts. prise : Bordeaux compte dans ses pas hésité, en grand prosélyte du Sa première impression s’était ré- rangs plusieurs joueurs internatio- football italien, à mettre en place vélée exacte : quelques centi- naux de premier plan, tels Chris- un « double rideau » défensif et à mètres manquaient pour parvenir tophe Dugarry (absent pour cause prôner le recours systématique à la à la hauteur de 2,44 mètres requise de blessure dimanche), Ulrich Ra- contre-attaque. Deux ans après un par les lois du jeu. Les employés de mé, Lilian Laslandes ou le Belge titre de champion remporté avec l’équipement municipal inauguré Marc Wilmots. Le club est dirigé panache, ce renoncement à un en grande pompe le 10 octobre par un entraîneur considéré football rutilant s’avère être une s’employèrent à régler le pro- comme un des meilleurs de réussite sur le plan mathématique. blème. Gilles Veissière put alors France, Elie Baup. Grâce au poids « Nous sommes là pour prendre des s’en retourner au vestiaire, l’âme de son actionnaire majoritaire, points », répétait Elie Baup di- en paix, en se disant qu’il n’en faut M 6, le cinquième budget du manche, avant de mettre l’accent parfois pas plus — un centimètre championnat (260 millions de sur les vertus de son équipe : ou deux — pour qu’un match bas- francs) possède en outre l’assu- « Faire le dos rond, ne pas paniquer cule d’un côté ou de l’autre. rance de se développer sur des face à la pression, rester lucides Cette précautionneuse manipu- bases économiques solides. A l’ap- dans les moments importants, être lation ne fut, las !, d’aucune utilité. proche de la trêve hivernale, cette solidaires et se faire très mal jus- Aucun but ne fut marqué di- première place au classement n’en qu’au coup de sifflet final. »

manche soir au cours de la ren- demeure pas moins un cadeau ex- GARETH WATKINS/REUTERS Dans ce championnat marqué, contre entre les deux premiers du primé par plusieurs joueurs Le Bordelais Lassina Diabaté, à gauche, et le Sedanais Jérôme Frétard à la lutte. journée après journée, par les championnat de France. Les comme « inespéré ». piètres performances des équipes 17 000 personnes présentes dans dernières minutes alors que nous dins... Il m’a mis sur le dos la pres- but de championnat catastro- à gros budget, le modèle girondin les gradins crurent plusieurs fois ÉTÉ CATASTROPHIQUE étions encore qualifiés pour la Ligue sion financière des conséquences de phique (une victoire, trois nuls et serait-il la voie à suivre ? « Ce qui que le ballon finirait bien par pé- Il faut remonter au 13 mai, date des champions. Nous finissons qua- ce but », confiait cet été le techni- trois défaites après sept journées) est sûr, c’est que l’équipe qui ira au nétrer dans les filets gardés par le de la dernière journée du dernier trièmes, et non troisièmes. C’est pour cien dans le journal municipal de fit alors craindre le pire aux sup- bout ne sera pas l’équipe qui jouera Bordelais Ulrich Ramé. Claquettes, championnat de France, pour se moi un échec sportif. J’ai analysé le sa ville natale, Saint-Gaudens porteurs des Girondins. A une le mieux au football, estime le capi- arrêts réflexes, plongeons horizon- rappeler par quels tourments sont but, j’ai vu un mauvais placement (Haute-Garonne). période où l’on pouvait encore re- taine bordelais, François Grenet, taux, dégagements du poing : ce passés les Girondins. Ce jour-là, du mur, un déplacement approxi- L’intersaison fut ensuite mar- cruter des joueurs, les Bordelais ce sera l’équipe qui fera preuve des dernier montra au public arden- Bordeaux se déplaçait à Bastia et matif de la défense... Après la ren- quée par le départ de Johan Mi- parviendront à se tirer d’affaire plus grandes qualités morales et psy- nais toute la diversité du métier de le monde a failli s’écrouler sur les contre, un dirigeant est venu me coud à Parme et le feuilleton ro- grâce à deux nouveaux éléments, chologiques. » gardien de but. Le plus flegma- épaules d’Elie Baup. « Nous pre- dire que c’était un but qui coûtait cambolesque du transfert de le défenseur Alain Roche, ex-chô- tique des portiers français proté- nons le but de l’égalisation dans les 70 millions de francs aux Giron- Sylvain Wiltord à Arsenal. Un dé- meur en quête d’un dernier ba- F. P.

TROIS QUESTIONS À... jamais être en concurrence di- Cette expérience nous a beaucoup recte, sur le plan économique, apporté. Strasbourg licencie Claude Le Roy JEAN-LOUIS TRIAUD avec les gros budgets que sont Pa- ris-Saint-Germain, Monaco ou Reste que Bordeaux semble LA DIXIÈME DÉFAITE de la saison du RC Stras- (0-1) fragilise un peu plus la position de Paul Le Guen, Qu’inspire ce titre honorifique l’Olympique de Marseille. Cela ne 3 avoir sacrifié son style flam- bourg aura été fatale à son entraîneur, Claude Le Roy, qui pourrait connaître le même sort que Claude 1 de champion d’automne au nous empêche pas de revendiquer, boyant au profit d’un système de qui a été démis de ses fonctions, samedi 25 no- Le Roy en cas de nouvelle défaite, mardi, au Parc des président des Girondins de Bor- tous les ans, une place parmi les jeu plus défensif et fondé sur la vembre, dans la foulée du revers (0-3) de l’équipe al- Princes, face au Paris-Saint-Germain. Les deux autres deaux ? quatre premiers du championnat. contre-attaque... sacienne face à l’Olympique lyonnais. « Il fallait agir, clubs de l’Ouest ont, en revanche, confirmé leur santé Malgré les difficultés ren- Le romantisme a de moins en s’est justifié le président du club strasbourgeois, Pa- éclatante. Les Nantais ont mis un terme à une invinci- contrées au début de la saison, Quelle est la principale force moins de place dans le football. trick Proisy. J’ai constaté un manque d’orgueil et une bilité de cinq rencontres de l’AS Saint-Etienne en nous avons toujours affirmé avoir 2 de cette équipe, très diffé- Une équipe doit savoir jouer en démobilisation dans nos rangs. » En attendant l’arrivée l’emportant (0-2) au stade Geoffroy-Guichard, di- confiance dans le groupe de rente dans l’esprit de celle qui a fonction de ses moyens. Je espérée d’Ivan Hasek, le technicien tchèque du Spar- manche, grâce à des buts de Viorel Moldovan et de joueurs qui constituent l’effectif gagné le titre de champion à l’is- constate que Sedan, qui est ta Prague, l’intérim a été confié à Yvon Pouliquen, le Stéphane Ziani. Avec vingt-sept points et un match du club. Nous avons toujours eu la sue de la saison 1998-1999 ? deuxième, et Guingamp, qui est responsable de l’équipe réserve du Racing. en retard à disputer à Bastia le 13 décembre, les Cana- certitude, également, de posséder Je crois que notre participation troisième, évoluent avec des sché- « Je suis déçu, je vais ressentir un grand vide, a décla- ris occupent la quatrième place, à une longueur de en Elie Baup un entraîneur de à la Ligue des champions, la saison mas tactiques qui ne sont pas très ré Le Roy, qui n’aura occupé ses fonctions que pen- Guingamp, qui s’est imposé (0-1), samedi, à Troyes. grande qualité. Notre démarrage dernière, a donné à nos joueurs éloignés du nôtre. C’est une erreur dant un an. C’est peut-être d’un sophrologue qu’a be- Avec un succès par trois buts d’écart en Corse, les a été pénible, certes, mais nous énormément de maturité, tout de croire que le football ne soin ce club. Compte tenu du contexte, je comprends la Nantais seraient même officiellement champions avons été confrontés à plusieurs particulièrement dans la façon de consiste qu’à attaquer. C’est un décision de Patrick Proisy. Il fallait tenter autre chose. » d’automne devant Bordeaux. égalisations adverses en plusieurs gérer un match. Je me souviens peu comme au rugby, on ne voit Avec quinze points seulement à l’issue des matches Le PSG, qui n’a plus gagné depuis le 21 octobre, de- fins de rencontres, ainsi qu’à des des deux matches contre Manches- pas, à tous les matches, des essais aller et vingt-six buts encaissés en neuf rencontres à vra attendre mardi pour espérer commencer son opé- expulsions parfois très sévères. Fi- ter United, que nous perdons tous marqués par des trois-quarts après domicile, Strasbourg présente un bilan alarmant. La ration réhabilitation. Son opposition à hauts risques nalement, ce début de saison diffi- les deux, mais que nous aurions pu des séries de passes ; il y a aussi des situation du Toulouse FC est encore plus grave, mal- sur le terrain de Lille a été interrompue à la 63e mi- cile a été un mal pour un bien. Les parfaitement gagner si l’on tient séries de mêlées, qui font la beau- gré une série de quatre matches sans défaite. Mais en nute par des pluies diluviennes alors que le score était joueurs se sont révoltés et des compte du nombre d’occasions té de ce sport. Dans le football, les optant pour la politique des petits pas, en accumulant de 1-1. Nicolas Anelka, qui s’est à nouveau blessé à la liens très forts se sont noués dans que nous avons eues. Lors de ces envolées de no 10 ne sont pas un les résultats nuls comme à Metz (1-1), la lanterne cuisse droite, sera indisponible pour la venue de le groupe, ce qui fait que cette deux affrontements, les Girondins tout. Savoir bien défendre est de- rouge du dernier reste accrochée au paletot des Rennes. Enfin, le RC Lens s’est remis dans le bon che- équipe marche aujourd’hui beau- ont trouvé en face des joueurs an- venu tout aussi important. joueurs de la Haute-Garonne. min en dominant l’AS Monaco (4-3), au terme d’une coup grâce à la solidarité. Je crois glais sereins, sachant plier mais Avec quatre défaites lors de ses six dernières par- spectaculaire opération portes ouvertes. que nous sommes à notre place au sans rompre, patients, calmes dans Propos recueillis par ties, le Stade rennais n’en finit pas de glisser vers la classement. Bordeaux ne pourra le déroulement d’un match... Frédéric Potet zone des relégables. L’impair face à l’AJ auxerroise E. B. Le championnat de France de football de D1 Six clubs de D 2 éliminés 17e JOURNÉE CLASSEMENT

s de la Coupe de France ts ts in g rie Bastia-Marseille 3-0 o iff. h é P J G N P D C S Créteil, Niort, Martigues, Lens-Monaco 4-3 1 Bordeaux 30 17 86 3+ 11 GGGGN Nîmes, Nice et Gueugnon ont été Strasbourg-Lyon 0-3 2 Sedan 29 17 85 4+ 7 GGGPN e éliminés lors du 7 tour de la Metz-Toulouse 1-1 3 Guingamp 28 17 84 5+ 1 2 GPNGG Coupe de France, qui s’est joué Troyes-Guingamp 0-1 4 Nantes 27 16 83 5+ 8 2 PG-GG du vendredi 24 au dimanche Rennes-Auxerre 0-1 5 Lille 26 16 75 4+ 6 2 GPNG- 26 novembre, dès leur entrée en 6 Paris-SG 25 16 74 5+ 6 2 PPNP- lice. Si Créteil et Niort se sont in- St-Etienne-Nantes 0-2 7 Lens 24 17 66 5+ 3 2 PGPNG clinés face à d’autres clubs de Sedan-Bordeaux 0-0 8 Bastia 24 16 73 6+ 1 3 NP-PG D 2, respectivement Beauvais Lille-Paris-SG Reporté 9 Lyon 23 16 58 3 + 6 3 NGNPG (2-1) et Châteauroux (0-0, 6 tirs au LES CARTONS 10 Troyes 23 17 65 6Ð 4 3 GPGPP but à 5), les quatre autres ont été R J a 11 Monaco 17 3 PPPGP o u 22 64 7+ 1 battus par des formations évo- u n g e e s 12 Auxerre 22 17 64 7Ð 2 2 NGNPG luant dans des divisions infé- s rieures. Martigues et Nîmes ont 1. Nantes 0 25 13 St-Etienne 21 17 56 6Ð 1 3 NGGNP été sortis par deux clubs de 2. Metz 0 35 14 Metz 20 17 55 7Ð 7 1 GPNPN CFA 2, respectivement Gaillard 3. Lille 1 22 15 Rennes 19 17 54 8Ð 2 2 PGNPP (Haute-Savoie) et Lyon-La-Du- 16. Lens 4 33 16 Marseille 18 17 53 9Ð 6 NPPGP chère, sur le même score de 1 à 0. 17. Bordeaux 4 38 17 Strasbourg 15 17 4310Ð 22 NNPGP Nice et Gueugnon, vainqueur la 18. Troyes 5 37 18 Toulouse 12 16 26 8Ð 6 PNNGN saison dernière de la Coupe de la LES ATTAQUES 1 Paris-SG 28 buts • 2 Nantes 27 buts • 3 Bordeaux 25 buts Ligue, se sont inclinés devant leur public, respectivement face LES DÉFENSES 1 Lille 11 buts • 2 Bordeaux et Lyon 14 buts au GFCO Ajaccio (0-2) et Besan- LES BUTEURS 1 Robert (PSG) 11 buts • 2 Alex (St-Etienne) 10 buts çon (1-1, 4 tirs au but à 2), deux • 3 Pauleta (Bordeaux) 9 buts équipes du championnat Natio- 18e JOURNÉE : Mardi 28 novembre : Guingamp-Lens, Paris-SG-Rennes. nal. Le tirage au sort du 8e tour Mercredi 29 novembre : Marseille-St-Etienne, Bordeaux-Bastia, Lyon-Sedan, aura lieu vendredi. Lille-Strasbourg, Toulouse-Troyes, Nantes-Monaco, Auxerre-Metz. LeMonde Job: WMQ2811--0031-0 WAS LMQ2811-31 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 10:46 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 37Fap: 100 No: 0278 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 31 Javier Clemente a accepté d’être l’entraîneur Cyclisme : une charte éthique pour le Grand Prix du Midi Libre d’un OM en pleine dérive LE DIRECTOIRE DU GROUPE Midi Libre a décidé de doter l’épreuve cycliste qui porte son nom « d’une charte éthique qui en- gagerait tous les acteurs, coureurs, directeurs sportifs, dans une lutte efficace contre le dopage, selon des règles strictes donnant lieu à des L’Olympique de Marseille a concédé une nouvelle défaite, à Bastia engagements précis dans le contexte défini par les instances cyclistes nationales et internationales. » Cette charte sera communiquée dé- L’Olympique de Marseille a enfin un entraîneur : En attendant l’arrivée du technicien espagnol, les différents clans se poursuivent. Javier Cle- but 2001 aux groupes sportifs et aux instances du cyclisme. La créa- Javier Clemente a signé, samedi 25 novembre, l’équipe a concédé une nouvelle défaite, à Bas- mente dirigera les Marseillais pour la première tion de cette charte est l’un des résultats de la réflexion sur la viabi- un contrat pour la seconde partie de la saison. tia, et, en coulisses, les luttes d’influence entre fois mercredi, face à Saint-Etienne. lité économique et l’image du Grand Prix du Midi Libre engagée en juillet 2000 par la direction du groupe. La prochaine édition de la LA DERNIÈRE DÉFAITE à Bas- hébété. Frédéric Née et Pierre- sait avoir mis la main sur l’homme mente n’aura pas trop de sa répu- course se déroulera du 22 au 27 mai 2001. Le comité d’organisation tia datait de septembre 1996, mais, Yves André (54e et 78e minutes) idoine pour occuper le rôle de pré- tation d’entraîneur autoritaire est désormais composé de Roger Bène, Jean-Pierre Gugliermotte, puisque l’Olympique de Marseille ont consommé l’impéritie marseil- sident délégué, en lieu et place pour placer son groupe devant ses directeur de l’épreuve, et Gérard Morax, directeur de la communi- de l’an 2000 ne s’interdit aucun ra- laise. « C’est inadmissible d’encais- d’Yves Marchand, démissionnaire. responsabilités. cation du Monde. Bernard Thévenet, vainqueur du Tour de France té, l’issue de son déplacement en ser trois buts alors que nous étions C’était compter sans la guerre des Le Basque, qui a assisté au nau- en 1975 et en 1977, occupe la fonction de conseiller technique. Corse, samedi 25 novembre, s’ins- en position offensive », a tonné le petits chefs qui secoue le siège du frage olympien à Bastia devant un crit dans une logique désarmante. milieu de terrain Jérôme Leroy, un club. Une coalition hétéroclite for- téléviseur à Biarritz, fait pour DÉPÊCHES Face à une équipe qui n’avait plus des rares joueurs à résister au dé- mée par l’Association OM (qui re- l’heure assaut d’amabilités. «Les a FOOTBALL : Manchester United a encore creusé l’écart en marqué depuis 497 minutes, l’OM couragement. « Personne n’écoute groupe les sections amateurs), le joueurs ont un bon niveau tech- tête du championnat d’Angleterre, grâce à une large victoire à Der- s’est lourdement incliné (3-0) et a mes conseils, certains jeunes se directeur financier, Laurent Fran- nique », a-t-il jugé. Un succès face by (0-3), samedi 25 novembre lors de la 15e journée. Les Red Devils compromis un peu plus son avenir croient déjà arrivés, a pesté l’atta- sioli, et une coterie de la mairie a à Saint-Etienne, mercredi soir, lui comptent huit points d’avance sur Arsenal, défait à Leeds (1-0). sportif avec ce neuvième revers en quant George Weah. J’ai honte. confié des prérogatives élargies à ménagerait un débat en douceur, a Valence a conservé sa place de leader du championnat d’Es- dix-sept journées de championnat. Tout peut arriver maintenant, j’ai Josip Skoblar, ancienne gloire du mais, pour ravaler l’institution pagne grâce à une différence de buts favorable, dimanche 26 no- Le tandem des entraîneurs intéri- peur de la deuxième division. » club, en le nommant conseiller de OM, Robert Louis-Dreyfus ne vembre, lors de la 12e journée, après sa victoire face à Oviedo (2-0), maires, Christophe Galtier et Al- Robert Louis-Dreyfus, qui a été pourra pas se contenter d’une mais reste talonné par le Deportivo La Corogne, victorieux devant bert Emon, aura constaté, comme MANŒUVRES DE L’OMBRE pris de court. réaction d’orgueil. Le cas échéant, le Celta Vigo (1-0). leur prédécesseur Abel Braga, la Seul espoir pour l’OM : la créa- La manœuvre, destinée à proté- les supporteurs marseillais lui rap- a L’AS Rome, qui a battu la Fiorentina (1-0), a repris seule la tête fragilité morale d’une équipe dé- tion d’une union sacrée, au moins ger les prérogatives d’un quarte- pelleront ses engagements ré- du championnat d’Italie, à l’issue de la 8e journée, disputée di- liquescente. provisoire, autour du nouvel en- ron de dirigeants de l’ombre, s’est cents. Durant la trêve hivernale, manche 26 novembre. Les Romains possèdent trois longueurs Comme si souvent depuis le dé- traîneur, l’Espagnol Javier Cle- révélée payante puisque Michel l’OM, renfloué par son actionnaire d’avance sur Atalanta Bergame, victorieuse de Lecce (1-0). Le but de la saison, les Marseillais ont mente, chargé depuis samedi de Bérard a finalement décliné l’offre principal, devrait renforcer son ef- match Reggina-Brescia a été arrêté à la 83e minute par l’arbitre, d’abord muselé leurs adversaires sortir la troupe olympienne de la de l’ancien patron d’Adidas. Pour fectif avec l’arrivée au minimum Pierluigi Collina, en raison d’incidents provoqués par des suppor- en campant dans leur moitié de zone des relégables. Jusqu’au pro- ne pas envenimer le climat, Josip d’un défenseur et d’un meneur de teurs, alors que Brescia menait (0-3). terrain. Et, comme toujours, une chain match, mercredi au Stade- Skoblar a préféré renoncer à se jeu (sans doute Ali Benarbia, écar- a RUGBY : le Stade français, qui a battu Agen (27-22) samedi erreur individuelle – une sortie ha- Vélodrome face à Saint-Etienne, déplacer à Bastia, samedi. En re- té par Paris-Saint-Germain pour 25 novembre au cours de la 5e journée du championnat de France, sardeuse du gardien de but Sté- l’actionnaire principal, Robert vanche, le directeur sportif, Mar- raisons disciplinaires). Une fuite a pris le large en tête de la poule 1, où Castres s’est incliné de jus- phane Trévisan conclue par un but Louis-Dreyfus, bénéficie d’un cel Dib, qui a eu son entretien en avant de plus pour Robert tesse à Pau (16-18). Dans la poule 2, Brive, en l’absence du leader contre son camp de l’infortuné – a temps de latence pour recomposer préalable de licenciement, s’est Louis-Dreyfus, qui a déjà « inves- Biarritz, exempté, s’est hissé à la 1re place, en dominant Colomiers ruiné les efforts à deux minutes de la direction du club. rendu en Corse aux côtés de ti » 600 millions de francs dans ce (23-16). Le Stade toulousain, large vainqueur de Grenoble (50-12), la pause. Assommé par ce coup du Avec Michel Bérard, un des arti- l’équipe. C’est dire que l’Olym- club à nul autre pareil. a pris la 2e place. sort, l’OM a traversé la seconde sans de la montée en puissance de pique de Marseille ressemble à un a La Nouvelle-Zélande a largement battu l’Italie (19-56) pendant mi-temps avec l’allant d’un boxeur Sedan, Robert Louis-Dreyfus pen- univers désenchanté. Javier Cle- Elie Barth que l’Angleterre écrasait l’Argentine (19-0) au cours de deux test- matches samedi 25 novembre. Le lendemain, l’Afrique du Sud s’est imposée face au Pays de Galles (13-23) grâce à 10 points inscrits dans les arrêts de jeu. Un homme à poigne et au verbe haut a TENNIS : les Etats-Unis, qui ont facilement conservé la Fed Cup en battant l’Espagne 5-0 en finale, samedi 25 novembre, à Las Ve- MADRID das, avant de revenir dans son monde 1998 marque une rupture d’air frais. Clemente ne pratique gas, sont entrés dans l’histoire de la compétition en étant le pre- de notre correspondante club, comme entraîneur. Il insuf- dont Clemente ne se remettra pas. pas la langue française et préfère mier pays à obtenir un 17e trophée en 38 éditions. Lindsay Daven- Javier Clemente quitte l’Espagne flera à l’Athletic un peu de sa for- L’Espagne, qui comptait parmi les le football anglais, mais, avec son port a apporté le troisième point décisif en battant l’Espagnole pour l’Olympique de Marseille. La midable volonté, lui faisant obte- favoris de la compétition, a été éli- énergie habituelle, il a déclaré qu’il Conchita Martinez, 6-2, 6-1. nouvelle est tombée presque dans nir deux titres de champion miné dès le premier tour après « considérerait comme un honneur a Renforcer la solidarité avec les sportives et le dialogue entre un grand silence gêné. C’est tout d’Espagne (1983 et 1984) et la une peu glorieuse défaite (2-3) et un défi d’entraîner une équipe les pays du Nord et les pays du Sud du bassin méditerranéen juste si certains n’ont pas ajouté : Coupe d’Espagne (1984). Passé à contre le Nigeria et un match nul qui a été championne d’Europe, compte parmi les résolutions du colloque « Femmes et sport dans l’Espanyol Barcelone, Clemente (0-0) contre le Paraguay. Mais même si elle connaît, en ce moment, les pays méditerranéens », qui s’est tenu à Antibes, du 23 au 25 no- PORTRAIT rate de peu une consécration in- c’est un revers encore plus cuisant, des difficultés. » vembre, et dont l’Algérienne Hassiba Boulmerka, championne Ce Basque espagnol ternationale avec une finale de la une défaite face aux modestes olympique du 1 500 mètres en 1992, a été l’une des figures de Coupe de l’UEFA perdue à l’issue joueurs de Chypre, le 5 septembre Marie-Claude Decamps proue. a beaucoup d’ennemis des tirs au but en 1988, face aux 1998, pour le compte des élimina- mais une seule devise : Allemands du Bayer Leverkusen. toires de l’Euro 2000, qui achevait ne rien céder Partout, il n’a qu’un seul mot de retourner l’opinion contre lui. d’ordre : ne rien céder. Une ritour- Ce fut la curée. Tout ce que tou- nelle que « Javi » s’appliquera chait Clemente était voué à « Enfin ! » Une bien maigre despe- peut-être un peu trop à lui-même. l’échec, écrivaient les observateurs dida (cérémonie d’adieux) pour Car cet homme qui parle trop, sportifs les plus courtois. Ses celui qui, après tout, en tant n’hésitant pas à dire leurs quatre sautes d’humeur, jugées jusque-là qu’entraîneur et sélectionneur de vérités aux ministres, aux sportifs comme une preuve de caractère, l’équipe d’Espagne, lui a fait ga- et aux commentateurs, n’a pas devenaient « insupportables » et sa gner 37 parties sur 62 disputées, tardé à se trouver au centre d’une fermeté était qualifiée « d’entête- entre 1992 et 1998. multitude de controverses. Dur, ment mal venu ». Jusqu’à Esperan- Cet homme aux fortes convic- tranchant, exigeant avec les za Aguirre, l’actuelle présidente tions, qui a la réputation de mener joueurs, il lui arrive de se mêler de du Sénat, alors ministre de la ses hommes d’une main de fer, né ce qui ne le regarde pas. N’a-t-il culture et des sports, qui lui sug- il y a cinquante ans à Barakaldo, pas ainsi déclaré, en juillet 1999, géra de démissionner. Ce qui lui près de Bilbao, se définit comme au moment du très coûteux trans- attira une réponse cinglante : «Je « Basque, Espagnol et européen ». fert (220 millions de francs) de vais aller lui dire ce qu’elle doit Sans doute aurait-il pu ajouter à la l’attaquant Nicolas Anelka d’Arse- faire, elle, pour le bien du pays ! » liste « professionnel du football », nal au Real Madrid, qui se soldera, Clemente, déçu et amer, finissait car Javier Clemente, « Javi », il est vrai, par un fiasco : « C’est par craquer : « Le méchant du film comme on l’appelait au temps de une insulte à toute la société » ? s’en va », ironisait-il, quittant son sa lune de miel avec l’Espagne, a poste. On le retrouvera entraîneur tout fait, dans ce sport : joueur, et SÉRIE NOIRE au Betis Séville, puis à la Real So- prometteur encore, à l’Athletic En 1992, la Fédération espagnole ciedad de Saint-Sébastien, dont il Bilbao, la mythique équipe lui avait confié la direction de la finira par être destitué, le 24 octo- basque, jusqu’à ce qu’une blessure sélection nationale, qu’il conduira bre, après une série de résultats au genou l’oblige à abandonner, à en quarts de finale du Mondial calamiteux. Après cette longue sé- vingt-trois ans ; puis représentant, 1994 et de l’Euro 1996. Un bilan rie noire, son exil à l’Olympique de un temps, de l’équipementier Adi- correct. En revanche, la Coupe du Marseille sera peut-être un appel Les handballeuses françaises veulent « reprendre tranquillement » leur « chemin en avant »

TROP, TROP VITE. Décembre Vendredi 24 novembre à Dreux vouloir « arrêter de courir après un 1999, premier grand rendez-vous (Eure-et-Loir), samedi à Orléans résultat » pour « travailler à long international pour les handbal- (Loiret) et dimanche à Saint-Maur terme ». « On veut reprendre tran- leuses de l’équipe de France : le (Val-de-Marne), les Françaises se quillement notre marche en avant, Mondial. Les Bleues décrochent, sont imposées sans difficulté (30- travailler sur le jeu, pas sur l’en- en Norvège, un titre de vice-cham- 23, 30-20 et 25-14). « On a vu de jeu », dit-il. « Il ne faut pas oublier pionnes du monde et suscitent un bonnes choses », a commenté Oli- que l’objectif initial, c’était les JO de déchaînement médiatique. Le re- vier Krumbholz, l’entraîneur, qui 2004. Cela reste l’objectif », rap- tour aux réalités du terrain sera avait prévenu qu’il ferait jouer pelle André Amiel, le président de difficile. Aux Jeux olympiques de « toutes les filles », c’est-à-dire une la fédération. Sydney, les Tricolores, déjouant vingtaine. « Tout le monde tient sa Dans cette perspective et après leur handball et ne s’épargnant place », a estimé Sandrine Mariot- l’échec de Sydney, un préparateur pas une crise interne, chutent en Delerce, jugeant possible de mental a renforcé l’encadrement quarts de finale et finissent à la « trouver un club France plutôt et un préparateur spécifique pour sixième place, quand l’objectif qu’uniquement un sept de base, car les gardiennes est annoncé. «On était de monter sur le podium. quand ce sept va mal... » attend désormais des remises en Un troisième sommet interna- « On n’a pas vraiment pu s’éva- cause de la part des joueuses, parce tional en un an attend l’équipe de luer, car l’équipe de Macédoine que le chemin à faire, personne ne France : l’Euro, du 8 au 17 dé- n’était pas au complet », a cepen- le fera à leur place », assène Olivier cembre, en Roumanie. Sept se- dant tempéré Valérie Nicolas, la Krumbholz. L’Euro apportera les maines après le périple olympique, gardienne de but. Avec un adver- premières indications. Mais ce les Bleues se sont retrouvées pour saire déterminé, l’équipe aurait été rendez-vous s’annonce relevé. préparer cette échéance. Trois en difficulté. Le constat n’est pas « C’est une compétition sur mesure matches avaient été programmés forcément de bon augure à quel- pour ceux qui n’étaient pas aux contre la Macédoine. Un saut ques encablures d’un Euro où JO », assure Olivier Krumbholz, « dans l’inconnu », comme l’ambition d’Olivier Krumbholz est « et on en a trois dans notre groupe l’avouait Sandrine Mariot-Delerce, de finir « dans les cinq premiers, au tour préliminaire : Russie, You- la capitaine, « car on se demandait car cela permettra d’avoir la certi- goslavie et Allemagne ». comment on allait négocier par rap- tude d’aller au Mondial, fin 2001 ». port à la grosse déception des JO ». Pour autant, ce dernier assure Philippe Le Cœur LeMonde Job: WMQ2811--0032-0 WAS LMQ2811-32 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 10:47 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 37Fap: 100 No: 0279 Lcp: 700 CMYK

32 / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 AUJOURD’HUI-SPORTS

Héritier de la tradition finlandaise, Jamie Salé et David Pelletier Marcus Grönholm offre le doublé à Peugeot forment un « jeune couple Au volant d’une 206, il est devenu champion du monde des rallyes expérimenté » En terminant deuxième du Rallye de Grande-Bre- holm, sur 206 WRC, s’est assuré le titre de champion le doublé. La firme française, revenue aux rallyes tagne, dimanche 26 novembre, derrière le Britan- du monde des rallyes. Quinze jours après avoir rem- l’an dernier, avait fait confiance à Marcus Grönholm nique Richard Burns, le Finlandais Marcus Grön- porté le titre des constructeurs, Peugeot réalise ainsi alors que celui-ci était encore un quasi-inconnu. Ils ont pris la deuxième place du Trophée Lalique STOCKHOLM (Suède) courses de rallyes, l’une de ses Marcus Grönholm ne brille pas la firme au lion, en août 1999, PENDANT DES ANNÉES, David solo depuis que son chemin et celui de notre correspondant trois 206 WRC à cet escogriffe assez pour s’attirer les faveurs de mais bien Marcus Grönholm, Pelletier a détesté patiner. « Mes co- de Jason Turner se sont séparés, au en Europe du Nord d’un mètre quatre-vingt-treize. Timo Jouhki, le principal mécène grâce à une quatrième place au pains se moquaient de moi, parce retour des Jeux de Lillehammer. Attention ! un as du volant fin- Sur le papier, le palmarès de Mar- du rallye automobile finlandais. Rallye des Mille-Lacs, en Fin- qu’au Québec le patinage artistique Mais son niveau individuel est in- landais peut en cacher un autre. A cus Grönholm n’avait pourtant Cet homme d’affaires est trop lande. Qu’il se distingue ainsi à était considéré comme un sport de suffisant pour lui permettre d’espé- peine Tommi Makinen avait-il as- rien de particulièrement éloquent. préoccupé à veiller sur l’éclosion domicile, sur les pistes de terre filles, raconte- rer goûter un jour à nouveau aux Si ce n’est peut-être par son in- des talents de Tommi Makinen glissantes fréquentées par tout t-il. Le pro- grandes compétitions internatio- PORTRAIT constance et la guigne qui le ca- pour le repérer. Grönholm restera jeune Finlandais attiré par le blème, c’est que nales. Un matin, elle décroche son Grönholm est le ractérisaient jusqu’alors. Dans le longtemps dans l’ombre de son sport automobile, n’est guère ma mère avait téléphone et appelle Montréal, où dernier numéro d’Auto-Hebdo, glorieux aîné. étonnant. Moins prévisible est la toujours rêvé s’entraîne David Pelletier. En 1995, sixième Finlandais Jean-Pierre Nicolas, l’un des pa- En 1996, il décide de jouer son rapidité avec laquelle il s’est adap- d’être pati- les deux patineurs avaient fait un à devenir champion trons de Peugeot Sport, se sou- va-tout. Contraint jusqu’alors de té à l’asphalte, gagnant également neuse et qu’elle premier bout d’essai ensemble. du monde depuis 1979 vient avoir lu, sur une plaquette concilier son métier d’agriculteur en régularité et en intelligence de a vécu son rêve « Ce n’était pas encore le moment », promotionnelle publiée par le et sa passion pour les bolides, il course. à travers mes dit aujourd’hui David Pelletier. jeune Finlandais avant qu’il ne re- propose à son cousin de lui louer Quatorze ans après la dernière deux frères et moi. On faisait du hoc- Cette fois, ça l’est. Le blond Qué- sis sa domination en remportant, joigne la firme sochalienne, que les quelque 65 hectares de terre victoire de la 205 Turbo 16, Peu- key sur glace, comme tous les gamins bécois file à Edmonton, le repère il y a tout juste un an, son qua- celui-ci avait totalisé onze aban- qu’il exploitait jusqu’alors à In- geot a frappé fort pour son retour de notre âge, mais elle nous forçait de Jamie Salé. « Ça a “cliqué” tout trième titre d’affilée de champion dons sur vingt départs pris dans gaa, petite commune du sud du sur les rallyes. Comme en 1985 et en plus à aller au patinage artistique. de suite entre nous », dit-il. La bru- du monde des rallyes – une per- des épreuves comptant pour le pays, pour financer sa carrière de en 1986, avec les Finlandais Timo J’ai commencé à apprécier la disci- nette de l’Alberta fait ses bagages formance sans précédent – qu’un championnat du monde, la plu- pilote. Marché conclu. Le grand Salonen et Juha Kankkunen, le pline vers l’âge de treize ans, parce et vient s’installer à Montréal, où le de ses compatriotes, Marcus part sur sortie de route... Marcus vient alors de rappeler à constructeur français a réalisé le que mes bons résultats me permet- couple fait ses gammes sous la Grönholm, quasi inconnu du ses côtés Timo Rautiainen, le co- doublé constructeurs-pilotes. A taient de voyager. Finalement, à conduite de Richard Gauthier. «En grand public il y a quelques mois EN 1996, IL JOUE SON VA-TOUT pilote de ses débuts, qu’il avait posteriori, parier sur un autre Fin- quinze ans, j’ai abandonné le hockey encore, surgissait pour rappeler la Impétueux, Grönholm, person- délaissé pendant quelques an- landais n’était pas trop risqué : pour me consacrer au patinage. » richesse du vivier de pilotes nor- nage calme et affable dans le « ci- nées. Pas rancunier, Timo aban- Marcus Grönholm est le sixième Onze années plus tard, David Anissina et Peizerat diques. A trente-deux ans, ce père vil », l’a toujours été en compéti- donne son emploi de responsable pilote originaire de ce pays de Pelletier ne se pose plus la question de trois enfants a clos sa première tion. D’abord au guidon d’une de la sécurité informatique dans cinq millions d’habitants à deve- de savoir s’il a fait le bon choix. Le reprennent le dessus saison complète au sein d’une moto de cross : une blessure au une chaîne de grands magasins. nir champion du monde depuis couple que ce Québécois à l’accent écurie d’usine (Peugeot) par une genou le force à délaisser la selle Les deux hommes ne se quitteront 1979. A eux six, ils ont raflé treize fleuri constitue depuis février 1998 L’humeur était plutôt mo- couronne mondiale, obtenue di- pour le baquet d’une voiture en plus. titres... Le dernier rejeton de cette avec Jamie Salé, originaire de la ré- rose dans le camp français à manche 26 novembre, à l’issue du 1987, à l’âge de dix-neuf ans. Un Lorsque le duo est engagé par dynastie pourra dédier sa victoire gion anglophone de Calgary, est l’issue du Trophée Lalique, Rallye de Grande-Bretagne. Le an plus tard, il remporte le cham- Peugeot, fin 1998, pour faire quel- à son père, Ulf Grönholm, un bon l’une des valeurs montantes du pa- dimanche 26 novembre. « Cer- Finlandais a terminé deuxième de pionnat national de rallyes ju- ques apparitions en championnat pilote de rallyes de niveau natio- tinage artistique, à tel point que le tains patineurs n’ont pas été à cette dix-septième et dernière niors, puis collectionne les titres du monde, plus d’une écurie ri- nal, mort dans un accident de voi- milieu fait d’eux de futurs cham- la hauteur, maugréait Didier manche du championnat, derrière chez les seniors : cinq au total, vale s’interroge sur ce choix. Ce ture alors qu’il reconnaissait une pions du monde... et pas seulement Gailhaguet, le président de la son rival le plus pressant, le Bri- conquis au volant d’une Toyota n’est pourtant ni François Dele- route de nuit. Marcus avait alors parce que les prochains champion- Fédération française des tannique Richard Burns (Subaru). Celica. Son statut d’amateur à cour ni Gilles Panizzi, les deux treize ans. nats du monde, en mars 2001, au- sports de glace, sur le bord de Peugeot avait eu le nez creux en faible budget limite toutefois son autres pilotes « maison », qui ront lieu à Vancouver. « Ils ont un la patinoire. Il va falloir confiant, pour son retour aux horizon. D’une grande modestie, marquent les premiers points de Antoine Jacob patinage très fluide, un coup de pa- mettre les choses au point. » tin exceptionnel et des sauts lancés Consolation : Stanick Jean- de tout premier ordre », estime nette a pris la deuxième Jean-Roland Racle, le directeur des place d’une épreuve mas- Les Bleus tombent de leur nuage olympique équipes de France. culine largement dominée par le quadruple champion du VILLEURBANNE d’entre eux : Laurent Sciarra, Jim les choses au point, prouver à toute Laurent Sciarra. « Les Jeux, c’était « C’EST NOTRE VIE PRIVÉE » monde russe, Alexei Yagudin, de notre envoyé spécial Bilba, Stéphane Risacher, Frédéric l’Europe du basket-ball que leur bien, mais c’est derrière nous, ajoute Au Trophée Lalique, samedi alors que Marina Anissina et Ce devait être un retour sympa- Weis et Makan Dioumassi – les sept place sur le podium de Sydney ne Stéphane Risacher. Il fallait qu’on se 25 novembre, David Pelletier et Ja- Gwendal Peizerat retrou- thique, avec remise de médailles du absents étant soit indisponibles, soit devait rien au hasard. Ils ont échoué retrouve concrètement pour tourner mie Salé ont mis le public de Bercy vaient leur superbe pour re- souvenir, offertes par la Ligue du retenus par leurs clubs, soit en re- (80-85), à cause notamment d’un la page, quitte à la tourner sur deux sous le charme de leur programme prendre aux Russes Irina Lo- Lyonnais, et traite internationale. Ce fut un re- deuxième quart-temps indigne de revers. S’il fallait se remettre les pieds libre inspiré de Tristan et Iseut, un bacheva et Ilia Averbukh la de cadeaux de tour, hélas !, dans le filet. leur nouvelle réputation : au cours sur terre, c’est fait, et c’est une très programme tout de sobriété et de première place en danse sur Noël, déposés Trois jours après sa courte défaite des dix minutes de jeu précédant la bonne chose. » classe, là où nombre de leurs rivaux glace, qu’ils leur avaient cé- aux pieds du en Turquie (69-71), l’équipe de pause, les Français n’ont inscrit que Lucides sur leur passé proche, tombent dans l’outrance et le mau- dée à l’issue du programme capitaine de France de basket, étonnante mé- cinq points, réussissant un panier les Français le sont aussi sur leur vais goût. Ils ont cependant dû se original. l’équipe de daillée d’argent au Jeux olympiques sur douze tentatives et trois lancers avenir immédiat. Ils savaient que contenter de la deuxième place, la France de bas- de Sydney, rêvait de terminer sa sai- francs sur douze. Dix minutes « pi- les Turcs et les Italiens auraient à victoire revenant aux Russes Elena ket, Jim Bilba, son en beauté. Comme naguère toyables », de l’avis de Laurent cœur de battre les vice-cham- Berezhnaïa et Anton Sikhuralidzé, général, il faut un an et demi pour pour fêter sa leurs collègues de l’équipe de Sciarra, le vice-capitaine des Bleus. pions olympiques – Bogdan Tan- les champions du monde 1999, de constituer un couple, dit ce dernier. 150e sélection. Ce devait être un re- France de football championne du jevic, le coach de l’Italie, n’a pas retour d’une suspension pour do- Avec eux, au bout de trois mois, ça tour gentil, un match contre l’Italie, monde avaient fait taire leurs dé- « C’EST UNE TRÈS BONNE CHOSE » manqué de souligner son « or- page. David Pelletier et Jamie Salé fonctionnait. » La complicité entre organisé à l’Astroballe de Villeur- tracteurs continentaux en allant hu- Deux matches, deux défaites, gueil » après la victoire de ses font figure de nouveaux venus sur les deux patineurs est palpable. banne, dans le cadre de la très ami- milier l’Angleterre chez elle, à Wem- mais pas de quoi s’alarmer, selon les joueurs à Villeurbanne. Ils la scène internationale. Le premier Hors de la patinoire ? « C’est notre cale Coupe des nations, pour pré- bley (2-0), Jim Bilba et ses joueurs d’Alain Weisz, le nouvel en- savent qu’ils seront attendus a pourtant participé aux champion- vie privé », coupe David. Sur la senter au public français les héros coéquipiers voulaient saisir l’occa- traîneur de l’équipe de France de partout pendant la préparation nats du monde 1995, alors que la glace, « quand tu as trouvé la bonne de la quinzaine olympique de Syd- sion de la venue des Italiens, cham- basket. « Cela va nous faire redes- du championnat d’Europe, orga- seconde terminait douzième des personne, tout devient facile », glisse ney, ou du moins une poignée pions d’Europe en titre, pour mettre cendre du nuage de Sydney », confie nisé en 2001 en Turquie. Un tel Jeux olympiques de Lillehammer, Jamie. supplément de rivalité ne facili- en 1994, au bras d’un certain Jason Pour leurs premiers champion- REPRODUCTION INTERDITE tera pas les débuts d’Alain Turner. Il aura fallu que leurs car- nats du monde, en mars à Nice, les Weisz. Mais le successeur de rières respectives se retrouvent deux Canadiens ont terminé qua- Jean-Pierre De Vincenzi compte dans l’impasse pour que l’évidence trièmes, après avoir longtemps fi- EMPLOIbien utiliser cette période pour s’impose enfin à eux. « Ils étaient guré sur le podium. Jamie Salé, au- faire tourner son effectif, donner faits l’un pour l’autre », assure Lori teur de l’erreur fatale, a beaucoup OFFRES leur chance à de jeunes joueurs Nichols, leur chorégraphe. « On se pleuré. Leur heure ne devrait pour- prometteurs du championnat de connaissait depuis 1991, on apparte- tant pas tarder. A respectivement France. « Il n’y aura pas de re- nait tous deux à l’équipe du Canada, vingt-six et vingt-trois ans, David mise en question de la hiérarchie, on se croisait dans les compétitions, Pelletier et Jamie Salé ont l’âge des elle devrait rester la même jusqu’à mais on ne peut pas dire qu’on était consécrations, même si leur asso- l’Euro 2001, explique-t-il, mais il particulièrement proches », raconte ciation est encore toute récente. reste deux ou trois places à David Pelletier. « Jeune couple avec beaucoup d’ex- prendre. » En 1998, ce dernier est sur le périence : voilà comment on pourrait Mercredi 22 novembre, en point de mettre un terme à sa car- se présenter », sourit David Pelletier. Turquie, Alain Weisz avait ob- rière. Il a déjà « épuisé » trois par- servé avec intérêt les bonnes tenaires. Jamie Salé, elle, patine en Gilles van Kote prestations de deux nouveaux venus en sélection, le meneur parisien Tony Parker (dix-huit ans) et le franco-bulgare de Ma- roussi (Grèce), Vasco Evtimov (vingt-trois ans). A Villeurbanne, l’un et l’autre ont été très en des- sous de leur réputation nais- sante, en particulier pendant le médiocre deuxième quart- temps. Ils ont laissé deux autres jeunes, Mickaël Pietrus (dix-huit ans), le Guadeloupéen de Pau- Orthez, et Willem Laure (vingt- quatre ans), le Martiniquais de Dijon, se montrer à leur avan- tage. Des productions aussi irrégu- lières ont fourni à Alain Weisz une occasion idéale pour assener une première leçon de choses en direction des jeunes pousses – DEMANDES « Avoir le niveau international, Environnement Magazine recherche J.F. juriste, 16 a. cela veut dire être capable de ré- journaliste économique d’expériences péter les bons matches, comme Publication financière (Paris centre) pour nouvelle publication Cherche emploi temps partiel Laurent Sciarra ou Jim Bilba » – recrute SR pour révision hebdomadaire sur l’environnement. J. cad. fin. crédit manag. ou mission free lance en et un premier aphorisme sur son de la copie et rewriting Expérience presse éco demandée. droit sociétés et social, qualité de : nouvel emploi : « Mon rôle au- Adresser CV à : Poste à responsabilités. exp. contentieux 5 a. juriste d’entreprise, formateur près des jeunes joueurs, c’est de NAE, 10, rue du Chevalier-de-la-Barre Envoyer CV à Environnement No. T. : 06-88-55-76-10 en droit, conseil en les laisser tranquilles au niveau 92150 Suresnes Magazine - 38, rue ressources humaines. des compliments. » Croix-des-Petits-Champs, 75001 Tél. : 01-43-34-36-40. PARIS ou par fax au 01-53-45-91-83 Fax : 01-47-70-39-68. Eric Collier LeMonde Job: WMQ2811--0033-0 WAS LMQ2811-33 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 10:33 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 37Fap: 100 No: 0280 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 33 ------(Publicité) Belle journée d’automne 28 NOVEMBRE 2000 Oslo Stockholm Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. Une vaste dépression matin, mais le soleil reviendra vers 12h00 est située du large de l’Irlande en force l’après-midi. Les tem- au large du Portugal et dirige sur pératures maximales seront Peu la France un flux de sud avec de douces pour la saison, avec 14 à Belfast nuageux l’air doux. Le champ de pression 16 degrés. Liverpool est plus élevé sur l’est de notre Poitou-Charentes, Aqui- Varsovie Kiev pays, assurant un temps plus sec taine, Midi-Pyrénées. – Après Amsterdam Berlin Brèves et plus ensoleillé sur ces régions. dissipation de quelques brouil- éclaircies Bretagne, pays de la Loire, lards locaux, le soleil sera au Londres o Bruxelles Basse-Normandie. – Le ciel se- rendez-vous. Le thermomètre 50 Prague ra le plus souvent voilé, avec des affichera des valeurs printa- Couvert nuages plus nombreux près des nières, avec 18 à 22 degrés et Paris Strasbourg Vienne côtes. Le vent de sud soufflera à même 24 degrés au pied des Py- Budapest Brume 80 km/h en rafales sur le littoral rénées atlantiques. Nantes Berne brouillard atlantique. Les températures Limousin, Auvergne, Rhône- Bucarest maximales avoisineront 15 à Alpes. – Les nuages bas ou les Lyon Milan 17 degrés. brouillards locaux du matin lais- Belgrade Sofia Averses Nord-Picardie, Ile-de- seront rapidement place au so- Toulouse Istanbul France, Centre, Haute-Nor- leil l’après-midi. Les tempéra- mandie, Ardennes. – Les tures maximales avoisineront 16 Rome Pluie nuages bas resteront nombreux à 19 degrés. Barcelone Naples le matin, puis l’après-midi le so- Languedoc-Roussillon, Pro- 40 o Madrid leil fera de belles apparitions. Le vence-Alpes-Côte d’Azur, Lisbonne Athènes Orages thermomètre marquera 14 à Corse. – Sur le Languedoc- 17 degrés au meilleur moment Roussillon, les nuages bas se- Séville de la journée. ront plus nombreux l’après-mi- Neige Champagne, Lorraine, Al- di. Ailleurs, le soleil brillera lar- Alger Tunis sace, Bourgogne, Franche- gement. Il fera 17 à 20 degrés Comté. – Le ciel sera couvert le l’après-midi. Rabat 0o 10o 20o Vent fort

PRÉVISIONS POUR LE 28 NOVEMBRE 2000 PAPEETE 24/30 S KIEV -4/-2 C VENISE 6/11 S LE CAIRE 15/23 C Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 26/28 C LISBONNE 14/22 C VIENNE 2/7 S NAIROBI 17/27 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 22/29 S LIVERPOOL 14/15 C AMÉRIQUES PRETORIA 18/22 C C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 13/16 C BRASILIA 19/25 P RABAT 12/22 S AMSTERDAM 9/13 S LUXEMBOURG 6/12 S BUENOS AIR. 17/24 S TUNIS 14/20 S FRANCE métropole NANCY 8/14 N ATHENES 12/16 P MADRID 9/18 S CARACAS 23/27 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 4/15 S NANTES 10/15 N BARCELONE 11/17 C MILAN 5/7 S CHICAGO -3/4 S BANGKOK 25/32 S BIARRITZ 14/21 S NICE 9/15 S BELFAST 9/13 P MOSCOU -9/-5 S LIMA 17/19 S BEYROUTH 16/23 P BORDEAUX 11/16 S PARIS 9/14 S BELGRADE 4/8 S MUNICH 2/9 S LOS ANGELES 12/21 S BOMBAY 20/31 S BOURGES 9/15 N PAU 5/18 S BERLIN 3/10 C NAPLES 9/16 S MEXICO 11/19 S DJAKARTA 27/30 S BREST 11/14 N PERPIGNAN 11/18 C BERNE 2/11 S OSLO 3/5 C MONTREAL 0/3 C DUBAI 20/28 S CAEN 11/13 N RENNES 11/15 N BRUXELLES 10/14 S PALMA DE M. 11/22 S NEW YORK 4/8 S HANOI 23/26 C CHERBOURG 10/13 N ST-ETIENNE 3/15 S BUCAREST 3/6 C PRAGUE -1/6 C SAN FRANCIS. 9/14 S HONGKONG 20/25 S CLERMONT-F. 6/17 S STRASBOURG 5/14 N BUDAPEST 3/7 S ROME 4/14 S SANTIAGO/CHI 14/30 S JERUSALEM 13/24 C DIJON 8/14 N TOULOUSE 6/17 S COPENHAGUE 5/11 P SEVILLE 14/22 C TORONTO -1/3 C NEW DEHLI 13/23 S GRENOBLE 6/17 S TOURS 8/15 S DUBLIN 9/13 P SOFIA 3/7 C WASHINGTON 3/10 S PEKIN -5/6 S LILLE 10/14 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 4/13 S ST-PETERSB. -6/-3 S AFRIQUE SEOUL 1/5 S LIMOGES 8/14 S CAYENNE 22/28 P GENEVE 6/9 S STOCKHOLM 4/6 C ALGER 11/23 S SINGAPOUR 26/30 P LYON 7/16 S FORT-DE-FR. 26/28 C HELSINKI -2/3 C TENERIFE 15/19 S DAKAR 22/28 C SYDNEY 19/25 S MARSEILLE 4/15 S NOUMEA 21/25 S ISTANBUL 10/14 P VARSOVIE 1/4 C KINSHASA 22/28 P TOKYO 7/13 S Situation le 27 novembre à 0 heure TU Prévisions pour le 29 novembre à 0 heure TU

ASTRONOMIE Saturne et Jupiter pour dire adieu au millénaire Ciel de décembre NORD CIEL DU 15 DÉCEMBRE À 22 HEURES PLONGEANT derrière le Soleil, plus d’un degré, soit, grosso modo, Le dernier grand événement as- (HEURE DE PARIS) rse Ou e deux planètes, Uranus et Neptune, l’espace qu’occupe la Lune dans le tronomique du siècle et du millé- nd ra Dragon vont prendre leurs quartiers d’hiver. ciel. Le bouquet final de ces « rap- naire aura des airs de cadeau de G Avant qu’elles ne disparaissent prochements » planétaires – du seul Noël pour les habitants du continent Pet L pour quelques mois, décembre of- point de vue du Terrien, évidem- nord-américain, mais passera ina- ite y Ou r rs e frira aux amateurs équipés trois ment – aura lieu le 29 décembre, perçu ailleurs. Le 25 décembre, les e x

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magnifiques occasions d’observer lorsque, dans le même champ d’une Etats-Unis (à l’exception de l’Alaska y

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ces astres invisibles à l’œil nu. Il paire de jumelles 10 × 40 (c’est-à- et d’Hawaï), le Canada, le Mexique ire l

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é C faudra à chaque fois opérer au cré- dire grossissant dix fois, avec des et une partie de l’Amérique centrale u o

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a l i E t puscule. objectifs d’un diamètre de 40 mm), et des Caraïbes auront droit à une o é n i r C c a Premier rendez-vous, le 11 dé- seront regroupés Vénus, Uranus et belle éclipse partielle de Soleil. S’ils e f r e d n r i e a cembre : ce soir-là, Neptune sur- un mince croissant de Lune. se munissent des indispensables lu- é h z p p C sio é as u plombera Vénus de seulement deux nettes filtrant les rayons dangereux L C a o É D O degrés, l’« étoile du Berger » ser- de celui-ci, les trappeurs du Grand C c e ÉCLIPSE EN AMÉRIQUE DU NORD L h d U

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vant en fait de guide aux curieux Hormis Mercure, trop proche du Nord canadien pourront s’aperce- IQ é o T E U m r E d pour repérer l’avant-dernière pla- Soleil pour se laisser regarder en cet voir que plus de 60 % du diamètre de e An P a e u t x nète de notre système solaire. Le 23, ultime mois de l’année, les autres notre étoile sera caché par le disque i Triangle t se C P a Vénus ira cette fois rendre visite à planètes visibles sans instrument ne de la Lune, qui s’interposera entre er g h Ju sée é ie pi Bélier P Uranus, qui la surmontera d’à peine seront pas en reste. Les 9 et 10 dé- l’astre du jour et notre planète. Les n ter O ri cembre, la Lune rendra ainsi visite Français de Saint-Pierre-et-Mique- on S SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE respectivement à Saturne et à Jupi- lon auront quant à eux droit à 57 % aturne Ta s • vendredi 1er décembre 2000 (à Paris) • ter. Quant à Mars, après avoir frôlé, de la totalité. Plus on descendra vers ureau on oiss aux premières heures du 11 dé- le sud, plus la portion obscurcie du P cembre, la blanche étoile Spica de Soleil se réduira comme peau de Li la constellation de la Vierge, elle chagrin. Ainsi, selon les calculs de èv re jouxtera la Lune le 20 décembre, Fred Espenak, le « M. Eclipse » de la Eridan au toujours avant l’aube. Sur la pla- NASA, les Guadeloupéens de Basse- e se 8 h 25Lever Coucher 16 h 55 alein er nète rouge, le 16 décembre marque- Terre ne bénéficieront que d’une B V ra le début de l’été, tandis que, sur éclipse de moins de 5 %. La Lune ne notre planète bleue, l’heure du sols- fera que ronger le bord du disque POUR LIRE CETTE CARTE, tice d’hiver – pour l’hémisphère solaire, tout comme une souris gri- IL FAUT SE TOURNER Nord – sonnera le 22 décembre. gnote un fromage. VERS LE SUD ET 12 h 41Lever Coucher 21 h 46 Seule consolation : après cette date, LA METTRE AU-DESSUS DE SA TÊTE. SUD ROTATION DU CIEL EN 1 HEURE : 15° les jours rallongeront. Pierre Barthélémy Infographie : Le Monde

Retrouvez nos grilles MOTS CROISÉS PROBLÈME No 00 - 284 sur www.lemonde.fr AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 199

due. – 7. Démonstratif. Coup de main martial. – 8. Préparation culi- Une figure simple naire. Assure la présentation.– 9. En bonne place dans chaque foyer. ON ALIGNE comme sur la figure Interdit. – 10. Courbes météorolo- trois carrés égaux. giques. – 11. Aborde les grands Quelle est la somme des trois sujets. Chef de file.– 12. Un métier angles marqués des lettres x, y et z ? qui ne manque pas de piquants. Elisabeth Busser Philippe Dupuis et Gilles Cohen © POLE 2000 SOLUTION DU No 00 - 283 Solution dans Le Monde du XYZ HORIZONTALEMENT 5 décembre.

I. Enchérisseur. – II. Solécisme. Solution du jeu n°198 paru Ré. – III. Tuile. Fichés. – IV. Ignare. dans Le Monde du 21 novembre. Cou. – V. Ma. SVP. Animé. – VI. Ordre d’arrivée : Barnabé, Caligu- ATP. Erard. Oc. – VII. Tivoli. Début. la, Dodu, Aristide, Eustache. Des af- Chaque samedi avec – VIII. En. Test. Rase. – IX. Uélé. firmations de Caligula et d’Eus- EOS. Ise. – X. Erésipèles. tache, on déduit que Dodu est premier ou troisième, selon que le VERTICALEMENT deuxième est Eustache ou Caligula. HORIZONTALEMENT IX. Gourmandise qui tourne par- Mais alors, Dodu ne peut être fois à la facilité. Surface. – X. Diffi- 1. Estimateur. – 2. Nougatine. – deuxième, c’est donc qu’Aristide est 0123 I. Contrôle tout au passage. – II. cile de le plaquer. Sucée par la 3. Clin. PV. Le. – 4. Hélas. Oter. – 5. quatrième. Dodu ne peut non plus Fait attention aux sorties. Spec- racine. Ecervelé. – 6. Ri. Eprises. – 7. ISF. être dernier, c’est donc que Barnabé DATÉ DIM./LUNDI tacle nippon. – III. Mauvaise odeur Toi. – 8. Smicard. Sp. – 9. a gagné. Ce n’est donc pas Dodu, il en affaires. Plates mais savou- VERTICALEMENT Seconder. – 10. Hui. Bail. – 11. Ure. est troisième, et le classement est reuses à table. – IV. Grand rassem- Mousse. – 12. Respectées. reconstitué. blement. Font taches sur la cor- 1. On y va pour voir et se faire retrouvez née. – V. Dans un ensemble. Fait voir. – 2. Bonne avec un peu court. Mouvement en actions. – d’attention. Bout de chemise chez VI. Personnel. Reçue chez Gus- Dagobert. – 3. Sans scrupule. tave. Estuaire breton. – VII. Petit Bulles piémontaises. – 4. A qui l’on porteur à la retraite chez nous. a évité tout rapport. – 5. Près de Gros porteur toujours en activité Marseille. Protection extrême. LE MONDE TELEVISION sur le sable. – VIII. Dessus du L’argon. – 6. Reproduire avec plus panier. Prises sans modération. – ou moins de réussite. Bien descen- 34 CULTURE LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000

MUSIQUES Du 29 novembre au ont réagi ensemble aux dangers du dont le troisième volume Streetsoul rante aux Etats-Unis. Ces groupes de At The Drive-In est de passage en 2 décembre, la vingt-deuxième édi- cynisme commercial, et Rennes don- vient de paraître. Un album sur la néo-soul se retrouvent autour Bretagne. Leurs mélodies touchent tion des Transmusicales de Rennes ne à entendre les tenants d’une lequel il a invité ses « jeunes d’un même goût pour la poésie scan- autant qu’elles électrocutent, leurs laissera une large place au chant et musique inventive, à l’instar de sœurs », franco-camerounaises, les dée. b RENNES ne devrait pas déce- chansons parlent de rage froide. Le aux scansions noirs. b SOUL ET RAP Guru et de son projet Jazzmatazz, Nubians, qui font une carrière fulgu- voir non plus les amateurs de rock. Monde les a rencontrés à Detroit. Les Transmusicales de Rennes célèbrent le renouveau Le festival, qui a lieu du 29 novembre au 2 décembre, affirme sa vocation de pionnier des musiques actuelles en invitant les figures les plus inspirées de la scène soul internationale à l’image des Américains Guru, Bilal, Angie Stone ou des Franco-Camerounaises les Nubians

LONGTEMPS dominées par le ces dérives. A la fin des années 90, des morceaux chantés en français rock, les Transmusicales de Rennes des artistes ont cherché à échapper sont adoptés par un large public. se sont vite montrées sensibles aux au matérialisme triomphant de la Raisons de cette réussite ? Leurs révolutions rythmiques qui ont génération MTV, pour redonner références hip-hop, mais surtout secoué les années 90. En pionnier, aux musiques afro-américaines cette façon de mettre en avant leur ce festival a exposé sur scène des leur capacité à innover, « soigner « afropéanité ». « Même si la travaux qui n’étaient encore jamais les plaies » et élever les conscien- culture noire américaine, explique sortis de laboratoire. Le tout-élec- ces. On ne s’étonnera pas de retrou- Hélène Faussart, a servi de référen- tronique y a eu sa part avant que ver Guru au croisement du hip- ce aux Noirs du monde entier, la vie voix et instruments ne fassent un hop progressif et de la nu-soul des Africains en Europe est très cou- retour remarqué. Du 29 novembre (pour new soul ou « néo-soul »). pée de la communauté afro-améri- au 2 décembre, la vingt-deuxième Ce rappeur new-yorkais, membre, caine. Il est aussi important pour les édition des Trans laissera une large avec DJ Premier, du duo Gangstarr “Afropéens” de prendre conscience place au chant et aux scansions depuis le milieu des années 80, de la spécificité de leur culture que noirs. L’an dernier déjà, on avait s’est fait une spécialité de tendre pour les Américains d’oublier leurs pu apprécier à Rennes les audaces des ponts et de les traverser. Con- clichés sur l’Afrique. » d’un hip-hop affranchi de tous les çu en 1993, son projet Jazzmatazz tics. Si cette embellie rap se confir- a d’abord célébré, durant deux UNE COMMUNAUTÉ DE PENSÉE me cette année avec des DJ et MC albums, les noces du hip-hop et du Une tournée dans plus de vingt- (maître de cérémonie) aussi libres . Si le succès économique de deux villes aux Etats-Unis leur a et futuristes que ceux de De La l’entreprise ne fut pas triomphal, néanmoins permis de mesurer leur Soul, Anti Pop Consortium, People l’impact de cette ambition fusion- communauté de pensée avec les Under The Stairs ou , nelle, marquant l’irruption de l’ins- militants de la nu-soul. « Leur com- la langue des rues tend également trumentation live dans le rap, aura bat prioritaire reste le racisme, la la main à une tradition soul en laissé des traces. misère, la drogue, le manque de soli- plein renouveau. Au cœur d’une darité sociale. Mais ces artistes, sou- programmation toujours aussi ten- « LE RAP ENRICHI DE MÉLODIES » vent issus de la bourgeoisie, s’adres- tée par les marges et le métissage, Moins expérimental, sans doute, sent aussi aux Noirs qui profitent de on entendra comment les héritiers puisque d’une filiation plus naturel- la réussite économique pour leur de la « musique de l’âme » afro- le, Streetsoul, troisième volume des dire “attention, il n’y a pas que le américaine – Guru’s Jazzmatazz, aventures Jazzmatazz, réunit pour fric dans la vie”. » Filles d’une Bilal, Angie Stone venus des Etats- une douzaine de duos la vision res- Camerounaise et d’un Français, Unis, les Franco-Camerounaises ponsable du hip-hop de Guru – affi- longtemps représentant, au Tchad, des Nubians, les mutants anglais chée depuis des lustres avec Gangs- de l’association humanitaire Leila et LSK – revitalisent ou tarr – et la quête spirituelle d’une Enfants du monde, les sœurs Faus-

détournent un genre qui chérit les nouvelle génération de produc- BERTRAND JACQUOT sart sont sensibles à la dimension racines comme les évasions. teurs (Jay Dee, The Neptunes, DJ Guru entouré des Nubians et de Kelis (derrière), invitées de son dernier album « Streetsoul ». poétique de ces courants. Néo- Dans son ouvrage Sweet Soul Scratch…) et de vocalistes, parmi soul et nouveau hip-hop confon- Music, le journaliste américain lesquels Angie Stone, Kelis, Macy de mélodies et de visions spirituel- musicales peuvent se développer. , Jay Dee, D’Angelo, dent souvent rap et chant soul Peter Guralnick écrivait : « La soul Gray, Donell Jones, Amel Larrieux, les. » Cette fusion n’a rien d’artifi- La plus impressionnante étant en James Poyser, Common, Q-Tip, avec les performances de spoken est une musique qui ne cesse de met- Bilal, ou la diva Erykah ciel. Moins pionnier cette fois que ce moment celle des Soulquarians, Bilal, Erykah Badu, Mos Def, Talib words et les joutes de la slam tre à l’épreuve les frontières – de ses Badu. Avec D’Angelo, Lauryn Hill catalyseur, Guru ne fait qu’entéri- collectif à géométrie variable (très Kweli ou les Roots. poetry. règles comme de ses mélodies – et Jill Scott, le tableau aurait été ner la multiplication d’échanges ini- présent dans Streetsoul) regrou- Guru parle des Nubians comme Les Nubians publieront prochai- qu’elle s’est elle-même imposées. » presque complet. tiés, parfois pour des raisons d’effi- pant des producteurs (dans ces de ses « jeunes sœurs ». Il a croisé nement une compilation, intitulée Force pourtant était de reconnaî- Guru affiche une ambition esthé- cacité mercantile, mais aussi dans musiques, les faiseurs de sons sont une première fois, en 1996, Hélène Echoes-Chapter 1-Nubians Voyager, tre que, formatée sous l’expression tique : « Le r’n’b aujourd’hui fait le but de partager des idéaux. A cet- l’équivalent des compositeurs) et et Célia Faussart, à Bordeaux, où regroupant textes et enregistre- radiophonique de r’n’b, cette musi- l’objet de véritables castings. On te occasion de véritables familles des chanteurs aussi essentiels que ces métisses franco-camerounaises ments de plusieurs poètes, « s’expri- que avait singulièrement pâli. Flot choisit une fille avec un bon look, avaient créé une association, les mant à fleur de peau », qu’elles de sirop, clips à paillettes, exercices une vocaliste à la voix sucrée, le pro- Nouveaux griots, qui organisait la avaient accueillis en première par- corporels sans profondeur caracté- ducteur du moment, et on fabrique La première scène de Leila venue d’artistes et de poètes hip- tie de concert lors de leur tournée risaient un genre produit au kilo- un produit. J’ai invité des artistes en hop. L’histoire, depuis, s’est accélé- américaine. Leur spectacle des mètre. On était loin des chansons tant que tels ». Son flow nonchalant Le Dictionnaire du rock (Bouquins, Robert Laffont) explique dans rée, façon conte de fées. Car si les Trans s’attachera particulièrement qui, sous l’impulsion d’artistes com- et grave assume surtout sa sages- sa notule « Soul » que « c’est l’âme même de l’interprète qui s’exprime à Nubians figurent au générique de à cet aspect de leur passion. Un fes- me Curtis Mayfield, Marvin Gaye, se : « Nous en avons assez que la travers sa voix et, au-delà de la simple expressivité, on y retrouve une part Streetsoul, elles le doivent certes au tival qui n’ignore rien de ces con- Isaac Hayes ou , ser- musique noire américaine fasse la de l’émotion sacrée et de l’illumination intérieure du gospel ». A force de goût de Guru pour la french touch nexions, puisqu’il a aussi invité vaient de bande-son à l’esprit com- promotion de la négativité. Plutôt voyage et de mutations, cette musique passe à travers le prisme d’his- (les deux premiers chapitres de Saul Williams, une des personnali- munautaire des années 60 et 70. que de jouer aux gangsters de paco- toires qui l’éloignent de la culture américaine. Avec Leila, émotion reli- Jazzmatazz accueillaient déjà MC tés les plus bouillonnantes de cet De la même façon que le gros de la tille et de croire que la jeunesse n’est gieuse et illumination ont même tendance à se transformer en maléfi- Solaar et Lucien), mais surtout au art oratoire (héros et coscénariste production hip-hop s’enferrait, par sensible qu’au sexe, aux drogues et à ce. D’origine iranienne, cette Londonienne n’est pas une voix (elle con- succès surprise, outre-Atlantique, du film Slam, Caméra d’or, à Can- cynisme commercial, dans les cli- la violence, nous voulons faire pas- fie le chant à d’autres) mais un cœur et un cerveau en effervescence. de leur premier album, Princesses nes, en 1998), à déclamer, le chés du gangsta rap, la soul préfé- ser d’autres messages. Sur l’impor- Si, dans sa jeunesse, cette ancienne « clavier » de Björk s’est impré- nubiennes (écoulé là-bas à près de 1er décembre, les textes possédés rait une esthétique de papier glacé tance de l’éducation, les vraies gnée de la soul d’Al Green et de Curtis Mayfield, du funk de Prince et 500 000 exemplaires, alors qu’il a de son futur premier album, à l’intensité des émotions. valeurs de vie… Le hip-hop apporte de , c’est pour mieux les plier aujourd’hui à l’inspiration moins convaincu en France). C’est Ametyst Rockstar. Membres d’une même famille, à la soul la crédibilité de la rue. La enfantine et déjantée de Courtesy of Choice (Source/Virgin). Leila livre- la première fois, dans ce style si soul et rap ont réagi ensemble à soul enrichit le rap de romantisme, ra aux Trans sa première prestation scénique. typiquement afro-américain, que Stéphane Davet

Au programme Zeljko Kerleta, Toups Bebey et Pact. At The Drive-In, militants de l’urgence hardcore b Mercredi 29 novembre. Cité, de 19 heures à 23 h 30, Cité, de 19 heures à 3 heures, 100 F : Zero 7, Spacek, DETROIT (Michigan) ans pour l’urgence hardcore. Seule- une grâce paradoxale. Chacun me botter le cul si j’attrape la grosse 110 F : Barbatrax & Cosmogol, Goldfrapp, Benjamin Diamond. de notre envoyé spécial ment voilà, après deux premiers tournoie, saute, se crispe au ryth- tête. » Général Alcazar, Les Ours de Liberté, de 20 h 30 à 6 heures, Aucun sang ne semble circuler albums, connus des seuls fans du me de cette furia anguleuse. Micro Juste avant de se défouler sur Scorff, Dupain, Rezerv, 140 F : Mr & Mrs Cameron, dans les artères glaciales du centre rock underground américain, At lancé comme une fronde, man- scène, Bixler commence toujours Bumceello, Mickey 3D. Tonino Carotone, At the Drive de Detroit. Dans ces rues grises, The Drive-In a tapé dans l’œil des ches de basse et de guitares ses concerts par un petit discours b Jeudi 30. Villejean, de 16 h 30 In, De La Soul, Senor Coconut, quintessence de la modernité sans Beastie Boys, stars de la scène secoués sauvagement manquent mettant en garde contre les ris- à 20 h 30, 40 F : DJ Master H, Thievery Corporation, Mike vie des downtown américains, on alternative, qui les ont pris dans d’éborgner les uns et les autres. ques des danses viriles habituelle- Château Flight, Avril, Olaf Hund. Ladd, LSK, Saul Williams, Simian, comprend comment, en déména- leur propre maison de disques, Paso, dans le sud du Texas, a ment pratiquées par les amateurs Liberté, de 20 h 30 à 6 heures, Morgan… geant là, la house hédoniste de Chi- Grand Royal, les exposant du fourni le terreau d’éclosion de cet- de punk rock. Les spectateurs 140 F : Mungal, Les Nubians, Triangle, de 21 heures à 22 h 55, cago est devenue techno, com- même coup à l’intérêt internatio- te solidarité. Loin de la fièvre des n’ont pas de mal à lui obéir tant Leila, Guru’s Jazzmatazz (avec 60 F : B3, Choream. ment, à la fin des années 60, des nal. Au bout d’un moment, la répé- westerns mythiques, cette ville à ses chansons les laissent tétanisés. Herbie Hancock, Angie Stone, b Samedi 2. Antipode, de groupes locaux comme MC5 et les tition des entretiens, des questions quatre-vingts pour cent hispani- Perturbés par des mélodies qui tou- Bilal), Avenue A, Le Peuple de 16 h 30 à 20 h 30, 60 F : DJ Stooges ont défoulé leurs frustra- et des louanges use plus sûrement que, entourée de paysages poussié- chent autant qu’elles électrocu- l’herbe, Groove Terminator, Patrick Pulsinger, Norman tions en inventant l’extrémisme que le spectacle. reux, distille un ennui propice aux tent, des titres comme One Armed Plastilina Mosh, Photek… Spinrad & Richard Pinhas, Mr rock. La légende veut qu’Iggy Pop frustrations dont se nourrissent Scissor, Invalid Litter Dept. ou b Vendredi 1er décembre. Louie Austen, Khan & Julee se soit inspiré des bruits assourdis- LENINE ET IRON MAIDEN les meilleurs brûlots. Sur l’autre Arcarsenal parlent moins d’aban- Antipode, de 16 h 30 à 20 h 30, Cruise. sants des usines de cette capitale Engoncé dans un petit blouson rive du Rio Grande, la misère tou- don jouissif que d’angoisse profon- 60 F : DJ Big Buddha, Yat-Kha, Cité, de 19 heures à 0 h 20, de l’industrie automobile pour ima- de cuir sur lequel il arbore des bad- te proche de la ville mexicaine de de et de rage froide. Si Ross Robin- 100 F : DJ Bobby Hardcore giner les déflagrations du heavy ges de David Bowie et Gang of 4, Juarez, n’incite pas plus à voir la son, célèbre pour ses collabora- Liberace, … And You Will Know metal. L’ancien leader des Stooges le chanteur Cedric Bixler, les yeux vie en rose. « Contrairement à Aus- tions avec les héros de la généra- Us by the Trail of Dead, Bertrand apparaît dans l’un des morceaux dans le vide, s’affale dans un vieux tin, il n’existait aucune vie musicale tion « fuck attitude » du metal Burgalat, Menlo Park, The de Relationship of Command, nou- canapé. Adepte comme lui d’une à El Paso explique Jim Ward. Si américain (Limp Bizkit, Slipknot) a (International) Noise Conspiracy. vel album incandescent de At The coupe afro, piquée aux White Pan- nous avons réussi à créer notre pro- produit Relationship of Command, Liberté, de 22 heures à 8 heures, Drive-In. Jim Ward, un des deux thers du MC5, le fluet guitariste pre son, c’est qu’il n’en existait ici At The Drive-In bannit les gros 150 F : Computer Jockeys, Amon guitaristes de ce groupe texan, Omar Rodriguez (sur sa veste en aucun auquel nous référer, à part mots et toute facilité machiste. A Tobin, Atom, David Holmes, DJ raconte aussi avec émotion com- jean, le drapeau portoricain de ses celui de la variété mexicaine. Person- l’instar de certains héros ascéti- Assault, Lefto & LD, TTC, Anti ment, récemment, à Portland, Way- origines, des badges de Lenine et ne, à la maison, ne s’est jamais inté- ques de la scène hardcore (Minor Pop Consortium, People Under ne Kramer, guitar-hero du MC5, est d’Iron Maiden…) s’allonge à même ressé à nous. Mais comme dit le pro- Threat, Fugazi…), les Texans The Stairs, MC Paul Barman, venu les saluer après un concert. le plancher. Jim tremble comme verbe : “Ce qui ne te tue pas te rend dénoncent l’homophobie, le racis- Deltron 3030… Programmés, le 2 novembre, une feuille quand il s’agace : « Quel- plus fort.”» me, la violence, le sexisme. Triangle, de 21 heures à 22 h 30, dans la ville de ces deux influences le absurdité de nous traiter de Paradoxalement, si le tatouage Il n’est même pas sûr qu’à l’ave- 60 F : Choream, Osmoze, majeures, les punks texans ne sont “meilleur groupe du monde” ! C’est des lettres SL (pour Stage Left,un nir, le groupe continue de creuser Etha Dam. pas insensibles à cette mythologie quand on commence à y croire que « à gauche de la scène » indiquant ce sillon rock. « Quand j’ai décou- b Du 29 novembre au rock. Mais à deux heures de leur les ennuis commencent. » sa position en concert) orne le vert le nouveau Radiohead, avoue 2 décembre. Aire libre, montée sur scène, l’excitation fait On ne reconnaît plus ces frelu- biceps gauche du guitariste, prou- Jim Ward, j’avais presque honte de 20 heures, 80 F : Françoiz Breut. place à l’épuisement. Chaque soir, quets en miettes quand ils pren- vant son indélébile attachement faire écouter notre disque. » Aux b Renseignements depuis des semaines, l’intensité de nent plus tard d’assaut la scène du au groupe, son bras droit est fraî- Transmusicales de Rennes, s’il n’y et réservations. Tél. : leur musique exige qu’ils consu- Saint-Andrews Hall. Poussé par chement décoré d’une carte du a qu’un concert de rock, ce sera 02-99-31-13-10 ou site Internet : ment leur énergie jusqu’à la derniè- les aigus surtendus de la guitare Texas. « Malgré George W. Bush, pourtant celui-là. www.lestrans.com re goutte. Presque la routine pour d’Omar, Bixler crache des hurle- j’aime la décontraction des gens du un groupe qui milite depuis trois ments acides, se désarticule avec coin. Je sais qu’ils n’hésiteront pas à S. D. CULTURE LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 35 Berlin à la recherche Les étudiants de son destin de capitale culturelle en architecture manifestent Les ambitions de Michael Naumann, ministre fédéral des affaires culturelles démissionnaire, se sont heurtées aux Länder et à l’héritage historique à Bordeaux

BERLIN Jusqu’au déménagement effectif aujourd’hui vide faute de finance- DEUX CENTS étudiants en de notre correspondant du gouvernement à Berlin en 1998, ment. « Le sénateur à la culture disait architecture de Bordeaux, Paris, Sur la Porte de Brandebourg en la classe politique allemande ne sai- qu’il adoptait une stratégie de survie, Toulouse, Lille et Montpellier réfection, une tenture en trompe sit pas que le rôle de la ville va chan- pensant qu’une fois à Berlin, le gouver- ont manifesté, vendredi soir ’œil est suspendue : d’un côté, on ger. Pour le catholique Helmut Kohl nement s’intéresserait à la culture et 24 novembre, à Bordeaux, lors voit Moscou ; de l’autre, Paris se et ses alliés bavarois, originaires du verrait qu’il y a un problème », expli- de l’inauguration de l’exposition profile. Aveu des ambitions d’une sud-ouest du pays, Berlin c’est la que la porte-parole de Cristoph Mutations, contre leurs manques ville qui rêve d’être capitale euro- Prusse hégémonique, le mal commu- Stölzl, sénateur à la culture de Berlin. de moyens et pour la survie de péenne, trait d’union entre l’Est et niste. La fin de la guerre froide ne Le déménagement coïncide de l’architecture. Les manifestants l’Ouest, sans oser vraiment le dire, rend plus nécessaire d’entretenir peu avec l’arrivée au pouvoir de ont protesté contre le budget de qui rêve de redevenir le phare des une oasis de liberté face à la vitrine Gerhard Schröder, protestant du 24 millions de francs (3,66 mil- années 20, avec ses trois Opéras, ses communiste de Berlin-Est. L’Etat Nord qui n’a jamais aimé Bonn. Le lions d’euros) alloué à Muta- huit orchestres symphoniques, ses fédéral coupe donc les subventions chancelier a appelé dans son équipe tions, événement culturel inter- cent soixante-dix musées. culturelles. De 230 millions de marks l’ancien journaliste Michael Nau- national sur l’évolution de la vil- Un an après le déménagement du environ (117,60 millions d’euros), mann, pour lequel il crée un maro- le contemporaine, inscrit au pro- gouvernement à Berlin, la culture elles s’effondrent à 60 millions en quin de ministre fédéral de la gramme officiel de la célébration berlinoise est en crise. Les sénateurs 1996 (30,68 millions d’euros). culture. Certes l’homme ne dispose de l’an 2000 par la France (Le en charge de la culture se succèdent que d’un budget réduit de 1,7 mil- Monde du 24 novembre). à la mairie. Le ministre fédéral char- UN BUDGET RÉDUIT liard de marks (870 millions Distribuant des tracts et por- gé des affaires culturelles, Michael La situation est délicate pour la d’euros), mais son arrivée crée une tant des pancartes sur lesquelles Naumann a jeté l’éponge le 23 mairie de Berlin, qui doit reprendre révolution : selon la Constitution on pouvait lire « Tasca, fais ton novembre. Faute d’argent, faute de et restaurer les installations du Ber- allemande de 1949, la culture est du travail », « Architecture, intérêt pouvoir. Ville perdue dans le désert lin historique qui se trouvaient en ressort exclusif des Länder. L’Allema- ADENIS/SIPA public ou privé », « Y a-t-il quel- industriel de l’ex-RDA, lanterne rou- zone soviétique. La mairie qui consa- gne de l’après-guerre veut oublier Michael Naumann aura secoué le « ronron » allemand. qu’un pour sauver l’architectu- ge de la croissance en Allemagne, cre 1,1 milliard de marks (560 mil- l’expérience centralisatrice de Josef re », les étudiants ont exigé les Berlin n’a pas encore vu s’installer lions d’euros), fait le gros dos, en Goebbels, ministre de la propagan- lin dans le pays réunifié et décide de festivals berlinois, comme les Berli- mêmes moyens que ceux accor- les riches entreprises qui permet- attendant le déménagement. Elle ne de de Hitler. faire remonter à 100 millions les sub- nales, dont M. Naumann voudrait dés aux étudiants des autres traient de faire couler l’argent à flots ferme que le Schiller Theater, à Mais M. Naumann pense que ventions à la culture berlinoise. Mais qu’elles soient plus ouvertes et grandes écoles d’ingénieurs. Ils vers la culture, comme à Munich. l’ouest. On construit un musée juif, l’Etat fédéral doit jouer un rôle à Ber- dans le même temps, la mairie dimi- brillent comme Cannes et Venise. ont lancé un appel à une manifes- nue son budget pour financer crè- Enfin, l’Etat finance largement le tation nationale des étudiants, ches, écoles et routes. Le maire chré- Museum Insel (« Ile au musée ») qui enseignants, le 8 décembre, à COMMENTAIRE le Reichstag, on a expliqué qu’il de Gerhard Schröder, s’était pro- tien-démocrate de la ville, Eberhard gère le patrimoine artistique de la Paris. Ils doivent également était haï par les nazis, tandis que sa noncé pour la reconstruction au Diepgen va jusqu’à dire qu’il Prusse au cœur de Berlin. adresser une lettre ouverte au L’ALLEMAGNE MET coupole, reconstruite par l’architec- cœur de Berlin du château des faut « cesser de nourrir des artistes Les conceptions de M. Naumann premier ministre, Lionel Jospin, te Norman Foster à la demande des Hohenzollern, dynamité par les incapables de danser et au bout du ont secoué le « ronron » allemand. qui avait indiqué que le gouver- L’HISTOIRE AU MUSÉE députés, est devenue symbole de communistes en 1950, il avait brisé rouleau ». De son côté, M. Nau- Encore ministre, il a provoqué, nement entend soutenir la créa- démocratie. Le succès est total, les le politiquement correct. Aujour- mann veut bien payer, mais exige un début novembre, un éclat, en expli- tion architecturale, en inaugu- Pour faire de Berlin une capitale Allemands le visitent par milliers. d’hui, le projet semble acquis. Para- droit de regard sur les institutions. Il quant que « le centralisme ne fait rant lundi à Orléans le pont de culturelle, il faut rendre cette ville, Selon le porte-parole du sénateur doxalement, le monument le plus refuse de prendre en main la gestion pas de mal. Il doit être possible et il l’Europe. – (AFP.) qui « pue » l’histoire, fréquentable, chargé de la culture, « Berlin s’est maladroit est peut être le seul à d’un des Opéras qui engloutissent le faut qu’il y ait une culture politique aimable. A Berlin, on ne nie pas découverte comme capitale avec avoir été construit ex nihilo lors du quart du budget culturel de la ville fédérale », qualifiant l’autorité cultu- DÉPÊCHE l’histoire, c’est impossible ; on la une certaine légèreté ». déménagement : la chancellerie. de Berlin, même s’il fait, avec le relle des Länder de folklorique. Las a VOL : une pendule et deux sta- met au musée. L’emballement en Même le futur Mémorial aux victi- Décidée sous Helmut Kohl, énorme, chancelier Schröder, un « coup » en de se heurter aux féodaux alle- tuettes ont disparu, vendredi 1995 du Reichstag par Christo a per- mes de la Shoah à côté de la porte face au Reichstag, elle n’est pas du versant 3,5 millions de marks mands, M. Naumann a finalement 24 novembre, du Rijksmuseum à mis de dédramatiser ce lourd bâti- de Brandebourg pourrait décom- tout du goût de M. Schröder, qui la (1,790 millions d’euros) pour que quitté son poste. Tout en laissant un Amsterdam (Pays-Bas). Leur ment, synonyme d’incendie et de plexer l’Allemagne. Ce monument- trouve hautaine, loin du peuple, Daniel Barenboïm reste directeur chantier inachevé, il a sans doute valeur a été estimée à plus de dictature nazis. Il n’est plus le sym- musée lui rappellera certes sa hon- perdue dans le Tiergarten. Lui se artistique du Staatsoper Unter den fait progresser une idée, celle que 4,46 millions de francs bole d’un Reich effondré, sur lequel te, mais il devrait aider à historiciser trouve mieux au cœur de la ville … Linden. Reste que l’Etat devrait pren- l’Allemagne a suffisamment sur- (680 000 euros). La disparition des un soldat plante le drapeau soviéti- les douze années du nazisme. Pas- dans les anciens locaux d’Erich dre à sa charge les institutions d’inté- monté les traumatismes du passé objets a été constatée vendredi que. Si les graffitis des soldats rus- ser au-dessus des années noires et Honecker. Berlin apprend à vivre rêt fédéral – en clair, celles qui con- pour revendiquer pour sa capitale matin. Deux des objets se trou- ses ont été soigneusement préser- renforcer la réhabilitation de la avec tout son passé. cernent le passé, comme le Musée un rôle culturel actif. vaient dans une vitrine tandis vés, c’est pour montrer que ces Prusse. Lorsque, en 1998, Michael juif, le Mémorial à la mémoire des qu’un troisième était attaché par temps sont révolus. Pour réhabiliter Naumann, alors conseiller culturel Arnaud Leparmentier victimes de la Shoah –, ainsi que les Ar. Le. un fil de fer. – (AFP.) Strasbourg s’offre un multiplexe en centre-ville L’ouverture du complexe UGC de 22 salles, conçu par les architectes Denis Valode et Jean Pistre, suscite l’inquiétude des petits distributeurs

STRASBOURG jeunes et de la culture, embauché éclairages sont bleutés, les murs futur centre commercial – vaste films ! Avec un seul complexe de Exupéry et le Star (dix écrans au de notre correspondant par UGC il y a douze ans, et qui a sombres, mais des puits de lumière projet d’urbanisme programmé vingt-deux salles, ce sont vingt-deux total), qui apparaissent comme le Mercredi 29 novembre, ouvrira dirigé le CinéCité de Lille, est désor- ponctuent la véritable rue qui parta- dans ce quartier – propose aussi films qui ont leur chance… » Seul, bastion de la résistance. Leur pro- le nouveau complexe UGC CinéCi- mais à la tête d’une équipe stras- ge le complexe. Là, vingt salles sont ses espaces de stationnement. note l’adjoint, UGC a accepté ces priétaire n’hésite pas à dire son té Strasbourg-Etoile : 22 salles et bourgeoise de 120 personnes, dont réparties sur les deux côtés et sur conditions coûteuses (250 millions angoisse : « L’objectif est de nous 5 400 places. Cette opération dou- cent recrutées localement. Le vaste deux niveaux. La plus vaste, ovoï- CONDITIONS COÛTEUSES de francs d’investissement). tuer, alors que nous sommes là ble l’offre dans la cité. Car la gran- bâtiment de 21 000 m2 a été conçu de, aligne six cents fauteuils, la plus L’idée d’un multiplexe au centre- Une première redistribution des depuis quinze ans et que nous défen- de particularité de ce multiplexe est dans cet esprit par les architectes petite cent dix. Au fond de l’édifice, ville était une volonté de l’équipe cartes en centre-ville a déjà vu dons le cinéma en animant le centre- d’être en ville, le long des bassins Denis Valode et Jean Pistre. Dans le après l’espace ludique pour les anni- municipale de Catherine Traut- Pathé, qui venait d’ouvrir le multi- ville. » Associé à Pathé, René portuaires sud de Strasbourg, à hall d’entrée, très éclairé par des versaires d’enfants, un grand cylin- mann (PS). « En trois mois, nous avi- plexe de Brumath, rénover le Vox Letzgus avait proposé un projet de 1 500 mètres à vol d’oiseau de la lampes de chevet géantes, trône un dre accueille la salle UGC-max, ons été saisis de quatre projets »,se (cinq salles), et fermer le Club quinze salles près du centre : cathédrale. Son principal concur- bar circulaire au milieu de tables de dont l’écran de 350 m2 et le triple souvient Norbert Engel, son durant l’été 1999, une enseigne chè- « Catherine Trautmann a refusé. » rent, Pathé, a ouvert au printemps bistrot. Un stand de restauration appareil de projection permettront adjoint à la culture. La ville prend re au cœur d’une génération de Pathé s’est alors replié sur Bru- 1999 un complexe de douze salles, légère est plaqué au mur. Un peu de projeter de spectaculaires films le temps de réfléchir : « Il ne fallait cinéphiles strasbourgeois. La math et l’association est devenue, près de Brumath, à une vingtaine plus loin, une boutique en libre-ser- en 2-D, et, avec des lunettes polari- pas défigurer des paysages et vider le famille Carpels a fermé un an après dit René Letzgus, « un accord exem- de kilomètres d’autoroute au nord vice. A droite, les caisses classiques santes, en 3-D. L’accès au multi- centre-ville ». Strasbourg pose les cinq écrans du Méliès, dans la plaire entre un grand exploitant et de l’agglomération. sont précédées d’une rangée de bor- plexe a été soigné : une bretelle spé- alors quatre conditions aux candi- même rue du centre. Il ne reste un petit distributeur » : programma- « Nous voulons recréer la sortie nes automatiques : « C’est là que les ciale sur la route du Rhin, cette qua- dats : une installation près du cen- donc à Strasbourg-même plus que tion concertée et carte d’abonne- cinéma en ville, en famille, entre spectateurs pourront retirer, avec leur tre-voies qui relie le sud de Stras- tre, une salle en 3-D, une vraie l’Odyssée, belle salle municipale ment commune. amis, avec les films, bien sûr, mais carte bancaire, les réservations faites bourg à la frontière allemande, signature d’architecte et au moins somptueusement restaurée et con- La « résistance » strasbourgeoi- aussi des espaces conviviaux et récréa- par Minitel ou par Internet, jusqu’à rejoint par un tunnel trois silos à vingt salles. Pourquoi ce chiffre ? sacrée aux films art et essai ou se promettait d’organiser une mani- tifs », précise Francis Cazau, direc- une semaine à l’avance. Dans toutes voitures, de six cents places au « Là où s’implante un complexe de anciens (deux écrans), les multisal- festation, lundi soir, pour l’inaugu- teur du CinéCité Strasbourg-Etoile. les salles, les places sont numérotées.» total, une allée au bord de l’eau qui 12 salles va s’en ajouter un autre, les classiques d’UGC (six écrans) et ration du CinéCité. Cet ancien professeur de mathéma- Au-delà des contrôles, le specta- accède à un parking en surface de peut-être un troisième. La concurren- de Pathé (cinq écrans), et les deux tiques, directeur d’une maison des teur entre dans le clair-obscur. Les 1200 places, en attendant que le ce les amènera à diffuser les mêmes cinémas de René Letzgus, le Saint- Jacques Fortier

TROIS QUESTIONS À... tout est fini. Il faut tenir compte des besoins des jeunes, des habi- CLAUDE BARTOLONE tants des cités. Le cinéma est le vrai spectacle populaire, il peut Que fait le ministre de la ville à être une entrée dans la culture, à 1l’inauguration d’un multiplexe ? condition de ne pas en faire un cul- Ce qui se fait à Strasbourg est de-sac, que la programmation soit nouveau. Une démarche municipa- diversifiée, que les habitants le impose un cahier des charges n’aient pas l’impression qu’ils sont architectural, urbanistique, cultu- condamnés à un seul type de films, rel pour l’ouverture d’un multi- comme en matière de sport, ils plexe. Un distributeur accepte ce seraient condamnés au football. contrat, en s’engageant, entre Le multiplexe permet la diversité. autres, à mettre à disposition de la municipalité une salle pour le spec- Ils n’ont donc que des vertus ? tacle vivant, à collaborer à l’offre 3 Il faut faire attention à ne de places gratuites pour les jeunes pas faire de ces lieux de nouveaux des quartiers. Je préfère un multi- endroits de marginalisation. C’est plexe installé en ville de manière là que la conception de l’espace, la harmonieuse qu’un autre dans un personnalité du gestionnaire a son champ, entouré de parkings. importance. C’est vrai qu’aux Etats- Unis, les multiplexes ne fonction- Quel rôle peut jouer le multi- nent pas si bien que ça. C’est parce 2plexe dans les périphéries ? qu’ils ont été conçus comme des Je souhaite que les multiplexes espaces privés. La ville française se participent à la requalification des développe autour d’un espace quartiers populaires. C’est un très public. Je soutiens les projets qui bel instrument. Ce n’est pas le produisent de la ville. seul. Dans d’autres villes, la grande distribution a aussi son rôle à Propos recueillis par jouer. Le temps des centres loin de Thomas Sotinel LeMonde Job: WMQ2811--0036-0 WAS LMQ2811-36 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 08:21 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 37Fap: 100 No: 0281 Lcp: 700 CMYK

36 / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 REPRODUCTION INTERDITE IMMOBILIER0123 a

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LE MONDE INTERACTIF jusqu’à 16 h. e-mail : [email protected] CULTURE LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 37 Une « Flûte enchantée » en sursis SORTIR PARIS tambour dont joue Françoise Rivalland. Désir de suspension, La La La Human Steps souplesse et dynamique de la à l’Opéra de Paris Dans Salt, déjà présenté au gestuelle, une pièce en trio qui Théâtre de la Ville en 1998, le tente de trouver l’équilibre entre la chorégraphe québécois Edouard ligne et la chair. Répétition générale sur fond de conflit entre l’intersyndicale et la direction Lock explore la technique des Louveciennes (78), salle pointes avec une affolante Camille-Saint-Saëns, 30, avenue N’ayant pas obtenu satisfaction tracts syndicaux à l’entrée du Palais- générale, une première une pre- virtuosité. Emportées par une du Général-Leclerc. LA FLÛTE ENCHANTÉE, de concernant ses revendications Garnier ; il n’en fut rien. Mais on mière : on ne s’est donc pas étonné gestuelle qui découpe l’espace Le 28 novembre, 20 h 30. Wolfgang Amadeus Mozart. (salaires et aménagement du temps apprenait de source officielle que de voir des décors se bloquer ou se avec une rigueur éclatante, les Tél. : 01-39-69-78-16. 110 F. Avec Natalie Dessay, Detlef de travail), l’intersyndicale a dépo- des réunions de négociation tromper de scène, le chef se perdre danseuses semblent en Roth, Dorothea Röschmann, sé, le 20 novembre, un préavis de devaient avoir lieu jusqu’à lundi dans les couloirs au moment des permanence soumises à une LYON Piotr Beczala, Ivan Fischer (direc- grève affectant trente-huit jour- après-midi, à quelques heures donc saluts, et d’entendre des ratés de pression qui les met au bord du La Valse des adieux tion), Benno Besson (mise en nées jusqu’au 21 janvier 2001, pério- de la première de la Flûte,mêmesi bruits amplifiés. La production gouffre. Heureusement, les Pour cette lecture, ni mimétisme scène). OPÉRA GARNIER, Paris, de pendant laquelle doivent être Hugues Gall, critiquant l’absence (décorée en trompe-l’œil) de hommes sont là pour leur servir de mettant en scène le poète ni générale le 25 novembre. Pour créées deux nouvelles productions, de réflexion quant à l’application Benno Besson est jolie sans être fée- piliers. Une œuvre hypnotique au décorum. Jean-Louis Trintignant a les représentations du 27 novem- La Flûte enchantée, de Mozart (en des lois Aubry aux métiers du spec- rique, dépouillée mais sans relief, diapason d’un monde survolté. choisi de présenter le texte de bre au 6 janvier, sujettes à un fait une reprise du Grand Théâtre tacle, considère aujourd’hui que ce et longuette dans ses scènes par- Théâtre de la Ville, 2, place du Louis Aragon dans l’extrême préavis de grève, il est conseillé de Genève, selon Natalie Dessay conflit regarde directement les syn- lées. On aura aimé la plupart des Châtelet, Paris 4e. Les 28, 29 et dépouillement du théâtre, d’appeler le 01-44-61-59-63. dans un entretien accordé ce mois- dicats et le gouvernement – auquel artistes, chantant un Mozart diver- 30 novembre et les 1er et 2 décembre, accompagné par le compositeur et ci au Monde de la musique),etLa il a réclamé un arbitrage et des sement subtil mais de bon niveau. 20 h 30. Tél. : 01-42-74-22-77. musicien de jazz Daniel Mille, dans Un opuscule (1977) de Jean Bau- Chauve-Souris, de Johann Strauss moyens supplémentaires s’il s’agis- Pourtant Ivan Fischer, qu’on De 95 F à 140 F. une mise en scène d’Antoine drillard s’intitulait joliment La Lutte (première le 14 décembre). sait d’appliquer ce que demande croyait mozartien plus incisif, a Zar. b Bourseiller. enchantée ou la flûte finale. A l’Opé- Devant l’incertitude qui régnait l’intersyndicale (Le Monde du déçu. Sa direction s’est révélée sou- « Zarb » est le nom d’un Théâtre des Célestins, place des ra de Paris, en ce moment, il s’agit en fin de semaine au sujet du règle- 23 novembre). vent molle (des rubatos peu réus- instrument de percussion iranien. Célestins, Lyon (69). tout simplement de l’inverse : La ment du conflit avant la première Même si l’on y voyait, ce sis, notamment dans le second air Zar. b est le titre de la nouvelle Les 25, 28, 29 novembre, 1er et Flûte enchantée, de Mozart, aux pri- de La Flûte enchantée, le 27 novem- 25 novembre, autant de célébrités de Sarastro), peu sensible aux phra- pièce du chorégraphe Sylvain 2 décembre à 20 h 30 ; le 26 à ses avec une lutte entre l’intersyndi- bre, Hugues Gall, directeur de (ce soir, entre autres, un trio déton- sés, aux nuances (des formules d’ac- Prunenec, qui a choisi, avec la 15 heures ; le 30 à 19 h 30. cale (CGT, FO, FSU et SUD) et la l’Opéra national de Paris, a décidé nant : Josée Dayan, Pierre Joxe et compagnement trop lourdes le plus danseuse Anne-Karine Lescop, de Tél. : 04-72-77-40-40. direction, parvenue à un état de d’ouvrir la répétition générale à la Christian Clavier…), et davantage souvent), aux mélanges de timbres. se frotter aux rythmes de ce 100 F et 190 F. crispation sans précédent dans l’his- presse et aux caméras de télévision. d’enfants (ceux des personnels de toire récente de l’établissement. On s’attendait à une distribution de la maison), une générale est une Renaud Machart GUIDE

La fraîcheur et la poésie renouvelées de « Hänsel et Gretel » FESTIVALS CINÉMA Casse-noisette Etoiles, premiers danseurs, corps de Quand Humperdinck, assistant (valse, berceuse et barcarolle), tan- Jane Henschel (la Mère), de la mau- Retour de Mémoire ballet, chœur et Orchestre de l’Opéra Rencontres cinématographiques de national de Paris. Victor Fedotov : HÄNSEL UND GRETEL, d’Engel- de Wagner à Bayreuth et son thuri- dis que Humperdinck, en mélodiste vaise joie un tantinet mahlérienne direction. Rudolf Noureev : chorégra- bert Humperdinck, avec Anke féraire, écrit Hänsel und Gretel en distingué, sert le monde de l’enfan- de Franz-Josef Kapellmann (le Seine-Saint-Denis. Cinémas 93, 8, rue Léo-Lagrange, Noisy-le-Sec (93). Du phie. Vondung, Ruth Ziesak, Graham 1893, il n’imagine pas que son opé- ce avec un raffinement que souli- Père), on est comblé par l’irrésisti- 15 au 28 novembre. 20 F. Opéra-Bastille, place de la Bastille, Paris-11e. Le 28 novembre et le Clark, Jane Henschel, Franz Josef ra-conte de fées sera porté dès sa gne l’orchestration claire et inventi- ble prestation de Graham Clark en Tél. : 01-48-10-21-21. 5 décembre, 19 h 30 ; le 2 décembre, Kapellmann, Katherina Müller, création au crédit du patrimoine ve, laissant respirer les voix. sorcière Grignote de music-hall, Histoires courtes et longues la Maîtrise de Paris, Orchestre de allemand. Destinée à un usage pri- Reprise d’une production mon- changeant de costume et de rôle 14 h 30 et 20 heures ; le 10 décembre, franco-portugaises 15 heures ; jusqu’au 24 décembre. Paris, Philippe Jordan (direction). vé – la librettiste n’est autre que sa tée en 1997, au Châtelet, la mise avec une inénarrable versatilité, et e Accatone, 20, rue Cujas, Paris-5 .Du Tél. : 08-36-69-78-68. De 50 F à Yannis Kokkos (mise en scène, sœur Adelheid Wette, les deux peti- en scène de Yannis Kokkos mêle drolatique avec ça, dans son ballet 21 novembre au 5 décembre. Tél. : 395 F. décors et costumes). tes filles destinataires ses propres charme, poésie, humour et fraî- du balai. Côté fosse, l’Orchestre de 01-46-33-86-86. Compagnie IDA Théâtre du Châtelet, 1, place du nièces –, l’œuvre est devenue aussi cheur : décors simplissimes tra- Paris démontre avec maestria qu’il Festival du film de Dunkerque Mark Tompkins : La Vie rêvée d’Aimé. Châtelet, Paris 1er, le 24 novem- populaire que Carmen ou La Flûte vaillés en aplats, matière picturale ne craint personne lorsque la musi- Les salles : AMC Marine 20, Dunker- Jouy-le-Moutier (95). Centre culturel, bre. Prochaines représentations enchantée. Inscrit au centre du trian- (forêt onirique à la Miro), récurren- que sollicite, comme c’est le cas, la que (03-28-59-92-92) ; Studio 43, Dun- 96, avenue des Bruzacques. Le kerque (03-28-66-47-89) ; Fa-Mi-La, les 27 et 30 novembre, le 2 décem- gle Wagner-Strauss-Mahler, Hänsel ces géométriques (arbres succé- qualité intrinsèque de chaque 28 novembre, 20 h 30. Bray-Dunes (03-28-26-65-50) ; Varlin, Tél. : 01-34-20-14-14. bre à 19 h 30. De 70 F (10,67 ¤) à und Gretel syncrétise les principes dant aux noires cheminées d’usi- musicien promu soliste. Grande-Synthe (03-28-21-81-55). Du Jean-Marc Padovani 595 F (90,71 ¤). Tél : 01-40-28-28-40. de l’opéra wagnérien, use du chant ne). Jeux de lanterne magique et Que Philippe Jordan soit passé 24 novembre au 10 décembre. La Maroquinerie, 23, rue Boyer, folklorique, du choral et de la danse de kaléidoscope, couleurs, livres maître dans l’art d’accompagner Les grands auteurs Paris-20e. Les 28, 29 et 30 novembre, d’images, apparitions et acroba- les voix, voilà ce qu’on savait, qu’il du cinéma japonais 20 h 30. Tél. : 01-40-33-30-60. Entrée ties illustrent la séduction de l’uni- signe là, d’une baguette élégante, Action Ecoles, 23, rue des Ecoles, libre. e vers puéril, tandis que le prosaïs- sobre et expressive, une belle inter- Paris-5 . Du 22 novembre au Belmondo & Dal Sasso Big Band Théâtre des Champs-Elysées 12 décembre. Tél. : 01-43-29-79-89. Mercredi 6 décembre - 20 heures me et la cruauté, le mortifère et le prétation (française pourrait-on Sunside (Sunset), 60, rue des Lom- bards, Paris-1er. Le 28 novembre, ridicule cernent l’empire adulte. dire) du chef-d’œuvre allemand, CONCERTS Aldo TROUVER SON FILM 21 heures. Tél. : 01-40-26-21-25. De Côté plateau, c’est un vrai conte voilà qui est désormais acquis. 80 F à 100 F. CICCOLINI de fées. Les voix du couple d’en- Dans la salle, au premier rang du Tous les films Paris et régions sur le Marc Copland Trio Minitel, 3615 LEMONDE ou tél. : piano fants se fondent dans une suave balcon, il y avait un père anxieux Au Duc des Lombards, 42, rue des 08-36-68-03-78 (2,23 F/mn) er Clementi osmose : souplesse et délié pour la et ravi, Armin Jordan : la main gau- Lombards, Paris-1 . Les 28 et Castelnuovo-Tedesco sensible Gretel de Ruth Ziesak, che se soulève et accompagne la PHOTOGRAPHIES 29 novembre, 21 heures. Tél. : Granados beauté du timbre et vivacité pour ligne mélodique comme une cares- 01-42-33-22-88. 100 F. Chopin No’Jazz ce « bon petit diable » d’Anke se. Ce soir, ce sont les enfants qui Paris – Godard Loc. : 01-49-52-50-50 La ville, la politique, le langage Sunset, 60, rue des Lombards, Valmalete Vondung (Hänsel). Si on regrette triomphent ! Paris-1er. Le 28 novembre, 22 heures. de ne pas profiter davantage des Centre culturel suisse, 38, rue des Francs-Bourgeois, Paris-3e. Du mercre- Tél. : 01-40-26-21-25. De 80 F à 100 F. récriminations et des plaintes de Marie-Aude Roux di au dimanche, de 14 heures à Nicolas Cande Quartet Petit Opportun, 15, rue des Lavandiè- 19 heures. Jusqu’au 7 janvier. Entrée er libre. Tél. : 01-42-71-44-50. En marge res-Sainte-Opportune, Paris-1 .Le INSTANTANÉ main droite chante, sculpte dans un de l’exposition, la projection des 28 novembre, 22 h 30. films de Jean-Luc Godard, prévue le Tél. : 01-42-36-01-36. 80 F. matériau somptueux. Quel piano ! Johnny Dread L’EXCELLENCE Rond, gras quand le texte se replie 10 décembre de 15 heures à 23 heu- res, est annulée. New Morning, 7-9, rue des Petites- dans des méandres rêveurs ; limpide Ecuries, Paris-10e. Le 28 novembre, D’EVGENY KORIOLOV toujours, net, dessiné et mis en cou- VERNISSAGES 21 h 30. Tél. : 01-45-23-51-41. leurs dans les variations virtuoses. Les Ogres de Barback, Vainqueur du Concours Clara-Has- Sans doute, Koroliov ornemente-t-il Friedl Dicker-Brandeis les Hurlements d’Léo kil en 1977, détenteur d’un grand un peu trop, mais la pression des Musée d’art et d’histoire du judaïs- Elysée-Montmartre, 72, boulevard Ro- chechouart, Paris-18e. Le 28 novem- nombre de récompenses pour ses puristes, ces faibles d’esprits qui s’ac- me, hôtel de Saint-Aignan, 71, rue du Temple, Paris-3e. Tél. : 01-53- bre, 19 h 30. Tél. : 01-55-07-06-00. enregistrements d’œuvres pour cla- crochent à des vérités démenties par 01-86-60. De 11 heures à 18 heures ; Ingrid Caven vier de Bach, adoubé par le composi- chaque nouvelle génération d’inter- dimanche de 10 heures à 18 heures. Odéon-Théâtre de l’Europe, 1, place teur György Ligeti qui a écrit que, s’il prètes, impose aux pianistes de « fai- Fermé samedi. Du 15 novembre au Paul-Claudel, Paris-6e. Les 28 et ne pouvait emporter qu’un disque re comme les clavecinistes », de mon- 5 mars. 25 F. Gratuit : moins de 29 novembre, 20 heures. sur l’île déserte ce serait son enregis- trer leur savoir afin de pouvoir « pas- 18 ans, chômeurs et handicapés. Tél. : 01-44-41-36-36. De 50 F à 200 F. trement de L’Art de la fugue, Evgeny ser leur Bach avec mention ». Sans Nathalie Choquette ENTRÉES IMMÉDIATES L’Européen, 3, rue Biot, Paris-17e. Les Koroliov, cinquante et un ans, Mos- doute aussi, les variations les plus vir- 28 et 30 novembre et les 1er,2,5,7,8, covite de Hambourg, se présente tuoses ne sont-elles pas assez choré- Le Kiosque Théâtre : les places de cer- 9 et 12 décembre, 20 h 30, jusqu’au sans détours aux mille cinq cents per- graphiées quand les mains se répon- tains des spectacles vendues le jour 30 décembre. Tél. : 01-43-87-97-13. sonnes venues, un dimanche matin, dent ou se croisent, mais la hauteur même à moitié prix (+ 16 F de commis- De 110 F à 130 F. à onze heures, l’écouter jouer les de vue d’un artiste qui semble jouer sion par place). Les Poubelles Boys Place de la Madeleine et parvis de la Variations Goldberg. En chemise bleu pour lui, perdu dans son imaginaire, Théâtre Déjazet, 41, boulevard du gare Montparnasse. De 12 h 30 à e pétrole, pantalon gris, lunettes sur tendu mais pas trop, vers la résolu- Temple, Paris-3 . Le 28 novembre, 20 heures, du mardi au samedi ; de 20 h 30, jusqu’au 31 décembre. Tél. : le nez, il s’assied devant son piano, tion finale d’une œuvre qui abolit le 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. 01-48-87-52-55. Location Fnac. 100 F. posé sur la scène du Châtelet, écrin temps, s’impose à un public dont l’at- Stéphanie d’Oustrac (soprano), Jean Guidoni intime, chaleureux, patiné, à l’acous- tention ne faiblit pas pendant une Jérôme Ducros (piano) Cabaret sauvage, parc de La Villette, tique sonore, mais pas trop. heure vingt. Y compris les bambins Œuvres de Ravel. Enesco. Français. Paris-19e. Du 28 novembre au Sa maîtrise s’impose immédiate- qui accompagnent leurs parents. Menasce. Pierné. 2 décembre, 21 heures, jusqu’au ment. La ligne des basses sur laquel- C’est un signe. Bibliothèque nationale de France (site 23 décembre. Tél. : 08-03-80-88-03. le repose l’édifice de ces trente varia- Tolbiac), quai François-Mauriac, De 130 F à 160 F. Paris-13e. Le 28 novembre, 19 heures. Nina Morato tions qui s’ouvrent et se referment Alain Lompech Tél. : 01-53-79-59-59. 100 F. Théâtre des Déchargeurs-La Bohême, sur la célèbre aria, s’élève, non pas Orchestre Colonne 3, rue des Déchargeurs, Paris-1er.Du soulignée mais phrasée, sentie, intel- e Théâtre du Châtelet, Paris, le Malinowski : Kung-fu. Lalo : Sympho- 28 novembre au 2 décembre, 22 heu- ligible, fondation sur laquelle la 26 novembre. nie espagnole. Ravel : Alborada del gra- res, jusqu’au 9 décembre. cioso. Escaich : Symphonie no 1 « Kyrie Tél. : 01-42-36-00-02. d’une messe imaginaire ». Laurent Kor- cia (violon), Edmon Colomer (direc- RÉGIONS NOUVEAU FILM tion). Orphée aux enfers Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg- d’Offenbach. Chœur et Orchestre de Saint-Honoré, Paris-8e. Le 28 novem- l’Opéra de Lyon, Mark Minkovski, TUVALU peut admirer le toujours étonnant bre, 20 heures. Tél. : 01-45-61-53-00. Sébastien Rouland (direction), Lau- a Le premier long métrage du Denis Lavant (un des rares comé- De 50 F à 195 F. rent Pelly (mise en scène), Dominique jeune réalisateur allemand Veit diens modernes qui aurait eu sa The Academy of Saint Martin Boivin (chorégraphie). Helmer conte bizarrement une place aux temps héroïques du slap- in the Fields Opéra Nouvel, 1, place de la Comé- o histoire bizarre. En noir et blanc stick), reconnaître la réussite de cer- Mozart : Symphonie n 31 « Paris », die, Lyon (69). Les 28 et 30 novem- Airs d’opéras. Haydn : Ariane à Naxos, bre, 20 heures, jusqu’au 15 décem- teinté, avec pour tout dialogue une taines compositions graphiques, o Symphonie n 104 « Londres ». Gluck : bre. Tél. : 04-72-00-45-45. De 70 F à poignée de formules en sabir multi- telles que la scène des clochards Paride ed Elena, airs. Magdalena Koze- européen, il décrit sur un mode bur- rigolards bardés de parapluies sur 400 F. na (mezzo-soprano), Neville Marriner Bernardo Montet, lesque et onirique les tribulations le toit fouetté par l’orage, ou le (direction). Association Mawguerite du gardien d’une piscine, confron- cimetière de bateaux sur la mer Châtelet-Théâtre musical de Paris, 1, Quartz, 2-4, boulevard Clemenceau, er té à l’avidité destructrice de son Noire où sont tournés certains exté- place du Châtelet, Paris-1 .Le Brest (29). Les 1er et 2 décembre, frère promoteur et au désir pour rieurs. Helmer a montré qu’il savait 28 novembre, 20 heures. 20 h 30. Tél. : 02-98-33-70-70. 100 F. une jolie fille de loup de mer déten- utiliser les outils cinématogra- Tél. : 01-40-28-28-40. De 60 F à 360 F. Mirjam Berns trice d’une carte au trésor. La logi- phiques, il ne lui reste plus qu’à Ensemble William Byrd Théâtre de l’Olivier, boulevard Léon- Œuvres de Gabrieli. Monteverdi. Caval- er que voudrait que Tuvalu soit un faire un film. Jean-Michel Frodon Blum, Istres (13). Le 1 décembre, li. Croce. Graham O’Reilly (direction). 20 h 30. Tél. : 04-42-55-24-77. 100 F. dessin animé de vingt minutes ; en Film allemand de Veit Helmer. Avec Eglise Saint-Thomas-d’Aquin, 3, place Bill T. Jones faire un long métrage en prises de Denis Lavant, Chulpan Khamatova, Saint-Thomas-d’Aquin, Paris-7e.Le La Luna, avenue Jean-Jaurès, vues réelles relève de l’exercice de Philippe Clay, Terrence Gillespie. 28 novembre, 20 h 30. Maubeuge (59). Le 1er décembre, style forcé. Une fois cela posé, on (1 h 32.) Tél. : 01-44-70-64-10. 50 F. 20 h 30. Tél. : 03-27-65-65-40. 70 F. 38 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 EN VUE a A l’occasion du ramadan, les Les femmes de gendarmes expriment leur ras-le-bol enfants égyptiens réclament pour soutenir l’Intifada la « lanterne de Jérusalem », imitant la mosquée Tenus au devoir de réserve, les militaires font valoir du dôme du Rocher, bibelot clignotant made in China. leurs revendications par la voix de leurs épouses, relayée par la presse des retraités de l’arme a Après la mise en liberté, mardi FEMMES de gendarmes, unis- on s’en souvient, des lettres anony- rangs. Il a, en permanence, face à nos détracteurs, explique la prési- 21 novembre, par Allan Cohen, sez-vous ! Pour la défense des inté- mes, adressées aux élus et à la pres- lui, la censure des retraités. Le voi- dente du MFG, que nous sommes magistrat à la Cour fédérale de rêts des maris, qui sont, comme se, pour exposer leurs revendica- là, désormais, avec son mouve- en mesure, nous aussi, de mener un Prétoria, de six policiers blancs, tout militaire, interdits de s’expri- tions. A l’époque, ils n’avaient pas ment de femmes de gendarmes en combat pour la défense et l’améliora- jugés la semaine précédente pour mer sur la place publique et, a for- d’autre moyen pour attirer l’atten- colère, qui, relayé par le corps des tion » de la vie des conjoints et de avoir donné des immigrés noirs en tiori, de manifester. A ce jour, pas tion sur leurs conditions de travail retraités, peut l’embarrasser. leur famille. Au travers des remar- pâture à leurs chiens, la police moins de deux cents épouses de et de vie qu’ils jugeaient détesta- ques de ces femmes, qui, sans peut- sud-africaine a l’intention de gendarmes, implantées dans quasi- bles, sans compter le peu de satis- LE « REGRET » DU GÉNÉRAL être s’en rendre compte au début, poursuivre les organisateurs d’une ment la moitié des départements faction que, de leur point de vue, Dans leurs confidences à L’Essor ont épousé la gendarmerie et ses manifestation pendant le procès et français, ont officiellement créé le ils tiraient du budget du ministère sur le « ras-le-bol » qui étreint inconvénients, on n’est pas loin, au les « voyous » qui ont profité de Mouvement des femmes de gen- de la défense. leurs époux, tout est passé au cri- moins dans les termes, du dépôt l’occasion pour brûler un drapeau darmes (MFG). Si l’on en croit le A l’automne 2000, ce sont les ble : l’insuffisance de la solde ; l’ab- d’une motion à l’instar d’un syndi- israélien. mensuel L’Essor de la gendarmerie, femmes de gendarmes qui s’y met- sence de compensations ou d’in- cat professionnel. à paraître en décembre, ces pion- tent et trouvent leur exutoire dans demnités attribuées à un corps qui L’Essor rapporte que l’inspecteur a Bengt Saltin, chercheur de nières de la contestation, en mar- l’organe officiel, fondé il y a soixan- – disponibilité exige – ne bénéficie général de la gendarmerie, le géné- l’Institut danois des sports, affirme ge de la gendarmerie, font des te-cinq ans, de l’Union nationale pas des 35 heures ; les affectations ral André Lorant, l’homme que son au terme d’une enquête de émules. C’est à tour de bras qu’el- des personnels retraités de la gen- trop fréquentes, qui perturbent la poste place normalement à l’écou- dix-huit mois au Kenya, où sont les recrutent des sympathisantes darmerie (UNPRG) à Paris. Le vie familiale et la scolarité des te des états d’âme de chacun pour nés douze des vingt meilleurs de leur cause, avec une association motard dans le Tarn, ainsi que son ministère de la défense avait, déjà, enfants ; la difficulté des rapports le compte du ministre de la défen- coureurs de fond du monde, que régie par la loi de 1901 qui a déjà bureau d’une dizaine de femmes. eu sa grogne épistolaire des gen- hiérarchiques, accrue par le fait se, avait accepté de se rendre à la les Noirs de la tribu Kalenjin, désigné sa présidente, Catherine A l’été 1989, les gendarmes ont darmes d’active, auxquels il peut que les gendarmes vivent en caser- séance finale de « ces états géné- notamment ceux du district de Brunet, mariée à un gendarme fait parler d’eux. C’était le temps, toujours imposer silence dans les ne, etc. « Nous démontrerons à tous raux ». Nandi Hills, pourvus de « jambes Par défi ? Par nécessité profes- d’oiseaux, sortes de longs leviers sionnelle ? Pour installer un pre- extrêmement fins », jouissent d’un DANS LA PRESSE présidentielle anticipée : c’est un s’épargner la mauvaise comédie fait entré en campagne. Lionel Jos- mier contact entre lui et les épou- « net avantage génétique » sur les objectif de mobilisation opportune, d’une fausse négociation ? Toute pin le prend donc de court sur le ses de ses subordonnés ? Tout cela, Européens. LE FIGARO dont les troupes du congrès de Gre- négociation implique des demi- calendrier. En revanche, sur le fond, sans doute, à la fois. Le général Paul Guilbert noble avaient plutôt besoin. mesures. Cette fois-ci, le fossé était Lionel Jospin a la logique et l’esprit Lorant s’est contenté d’exprimer a « Rien n’est gratuit, tout s’achète, a Jospin a engagé les batailles de trop large pour qu’elles puissent se des institutions pour lui. Tous les brièvement son « regret » de noter tout se vend », a confié André 2002. Il le fait, à sa manière indirec- LIBÉRATION dégager. Il faudra attendre encore constitutionnalistes de renom sont que les femmes de gendarmes, en Hounsounou, député béninois, en te, en reprenant à son compte le Gérard Dupuy quelques années avant que l’huma- favorables à ce que l’élection prési- choisissant cette voie-là, sem- avouant aux militants de son parti débat ouvert par d’autres sur l’ordre a Cette conférence penchée avec nité atteigne l’âge de sa majorité. dentielle précède les élections légis- blaient ne pas croire en la validité du Renouveau démocratique que, du calendrier électoral. Bref, il le légi- sollicitude au chevet de la planète latives. Le général de Gaulle a voulu et en l’efficacité des procédures de après avoir empoché time, avant d’y entrer lui-même, blessée aura surtout permis de dres- RTL rétablir la prééminence du chef de consultation et de concertation qui 100 000 F pour voter contre la sans dire encore s’il souhaite la prési- ser un relevé des désaccords Alain Duhamel l’Etat. Le ressort de la Ve République existent aujourd’hui dans la gendar- nouvelle loi électorale, il a dentielle avant ou après les législati- majeurs entre les participants. Cha- a Lionel Jospin a surpris en pre- est donc que la majorité parlemen- merie. A la différence des hommes finalement ves (…). En introduisant sa voix que partie se retrouvant exactement nant position dès le congrès de Gre- taire soit issue de la majorité prési- astreints au devoir de réserve, les voté pour. dans le non-dit des échéances qui sur ses mêmes positions après quin- noble en faveur de l’inversion du dentielle et non pas l’inverse. femmes ont décidé de ne plus res- solderont leur longue cohabitation, ze jours de négociations, on se calendrier électoral. Ce n’est pas le D’ailleurs, Jacques Chirac est du ter muettes. Pour autant, comme a L’administration des retraites de Jospin cherche à mettre Chirac au demande à quoi celles-ci ont pu ser- fond qui étonne mais le moment. Le même avis. La seule question est de l’indique Mme Brunet, elles ne sau- la région de Sicile proteste contre pied du mur, en le soumettant à tou- vir. Le fait que Dominique Voynet premier ministre s’est en fait décidé savoir s’il faut remettre le calendrier raient « s’écarter de l’éthique d’un les recours en justice déposés par tes les pressions, surtout de droite, ne trouve pour expliquer l’échec vendredi, considérant que, depuis la à l’endroit en 2002 pour 2007 ou corps » qui reste « une grande un avocat de Palerme pour obtenir déterminées à changer le calendrier. que l’« extraordinaire complexité » polémique publique qui l’oppose à aujourd’hui pour 2002. L’Elysée pré- famille » et « un service public ». des revalorisations de pensions au Il entend montrer, du même coup, du dossier, laisse perplexe : ne pou- Jacques Chirac sur la vache folle, le conise la première solution, Mati- nom de cinquante fonctionnaires que lui-même n’a pas peur d’une vait-on s’en rendre compte avant et président de la République est en gnon, désormais, la deuxième. Jacques Isnard morts depuis belle lurette. a « Je ne souffre d’aucun handicap SUR LA TOILE mental », affirme, en dénonçant www.ridearth.com une fraude, Carlos Ribagorda, CHINE journaliste madrilène, médaillé a M. Qi Yanchen, un économiste d’or paralympique dans la Toute la glisse en un seul webmagazine très branché, dirigé par Edgar Grospiron chinois de trente-six ans incarcéré catégorie des sportifs dont le QI depuis plus d’un an pour avoir doit être inférieur à 85. « Un faible « H2O, DIRT, Snow, Street ». dans toute la France : « Celui qui publié via Internet des articles sur quotient intellectuel n’empêche pas Autrement dit Eau, Terre, Neige et suit le surf vit à Hossegor, notre spécia- la situation politique et économi- de faire des études ou de Rue, ou, pour les non-initiés, surf, liste de snowboard – c’est une fille – que de son pays, a été condamné à travailler », fait observer le docteur VTT, ski et snowboard, roller et ska- est à La Clusaz, le journaliste de quatre ans de prison pour « subver- Eduardo Garcia, sélectionneur de teboard. En quatre rubriques illus- mountain-bike est à Paris… Ce sont sion » et « diffusion d’informations l’équipe, en rappelant qu’il suffit trées, animées et multicolores, le tous des anciens pros ou des ama- antigouvernementales ». Les inter- d’un QI de 70 pour entrer dans webmagazine Ridearth entend cou- teurs de haut niveau, qui sont immer- nautes français sont invités par l’armée espagnole. vrir toute l’actualité des sports de gés dans leur milieu. Notre vraie légiti- Reporters sans frontières à signer glisse. mité, c’est que nous parlons de ce que une pétition pour la libération de a Les télévisions japonaises ont Dès son arrivée sur le Net le nous connaissons vraiment à fond. M. Qi Yanchen sur le site www.mul- diffusé à l’annonce du mariage de 28 octobre, Ridearth a été remar- Pour trouver de l’info fraîche et perti- timania.fr /evenement /rsf /petition. Takuya Kimura, rocker à succès, qué par les passionnés de glisse et nente dans ces secteurs assez fermés, avec la chanteuse Shizuka Kudo, les professionnels du secteur, car il faut avoir des contacts privilégiés. » SURVEILLANCE POLICIÈRE enceinte, une image virtuelle du son fondateur s’appelle Edgar Gros- Pour se démarquer de la concur- a Carnivore, le système conçu par bébé, conçue par ordinateur. piron, champion olympique et tri- rence, Ridearth va miser à fond sur le FBI pour surveiller la navigation ple champion du monde de ski de l’actualité chaude et la spécialisa- Internet de personnes faisant l’ob- a La police iranienne, qui depuis bosses, jambes d’acier, sourire de tion : « L’idée est de renouveler le site jet d’une enquête, a été approuvé neuf mois saisit à proximité des gosse, yeux bleus, et grosse vedette tous les jours ou presque, avec des par un panel de sept experts de l’Illi- écoles des chewing-gums emballés médiatique pendant des années. articles, des photos et des vidéos. Inter- nois Institute of Technology. Dans dans des photos obscènes, en a Après six ans de compétition et net est le média pointu par excel- un rapport, commandé par le gou- récupéré 600 000 à ce jour. deux ans de circuit professionnel lence, nous nous adressons d’abord vernement fédéral, ils décrivent Car- aux Etats-Unis, Grospiron, aujour- aux connaisseurs, aux pratiquants. » nivore comme étant « plus efficace a Lisa Reid, aveugle d’hui âgé de trente et un ans, débu- zine, et qui ai constitué l’équipe édi- concerne Internet, je suis un autodi- En même temps, il sait qu’il devra dans la protection de la vie privée et néo-zélandaise, a recouvré la vue te une nouvelle vie : patron de start- toriale. Ridearth est mon bébé, je dacte complet, mais je suis passionné aussi attirer des visiteurs plus grand l’établissement d’une surveillance après s’être cognée contre une up. D’emblée, il tient à préciser m’y consacre à plein-temps. » d’informatique depuis longtemps, et public, et promet qu’il veillera à ce légale » que les onze autres solu- table en voulant embrasser son qu’il n’est pas un prête-nom pour Il a découvert le journalisme spor- je suis internaute depuis 1994. » que ses rédacteurs n’abusent pas du tions proposées. Les associations chien pour lui souhaiter bonne une opération marketing : « C’est tif grâce à des collaborations avec Il a installé les bureaux de sa socié- jargon franglais ultra-branché, très de défense des droits civiques, sou- nuit. moi qui ai monté cette affaire avec des magazines spécialisés, puis à té à Annecy, sa ville natale, mais la prisé par le milieu… tenues par la majorité républicaine des investisseurs de la région Rhône- Canal+ : « Ça m’a tout de suite plu, rédaction – une demi-douzaine de du Congrès, mettent en doute l’im- Christian Colombani Alpes, qui ai conçu le projet de maga- j’ai eu envie de continuer… En ce qui jeunes rédacteurs – est éparpillée Yves Eudes partialité des experts. – (Reuters.)

Le repordrame par Luc Rosenzweig LA TÉLÉVISION, art mineur rivière (plan des prés et de la riviè- lente municipale. La première, fer- mais foisonnant, nous avait déjà re). Depuis des années, Moinet ne mière bio, soutient le moral de la donné récemment le « docudra- parle plus à Planchon et vice-versa. seconde qui ne sait pas comment me », hybride de documentaire et Depuis que Moinet a décidé d’aban- elle va boucler les échéances de fin de fiction, où l’on filme, par exem- donner engrais, farines et autres de mois. On s’approche du dénoue- ple, les participants réels à une croi- béquilles de l’agroalimentaire pour ment, dont la nature est suggérée sière de luxe pour en faire une his- élever ses vaches, il passe pour un par cette complicité féminine. toire du style des feuilletons améri- barjot et un enquiquineur dans ce Miracle de la télévision : l’équipe cains. Aujourd’hui, on nous inven- coin de Normandie profonde. de tournage, qui ne pouvait partir te ce que, faute de mieux, nous Aujourd’hui, Moinet triomphe : en laissant les choses en l’état, a appellerons « le repordrame », alors que les vaches de Planchon réussi un tour de force. Elle a réuni, fruit des amours illicites de l’infor- nourries d’on ne sait quelle farine pour la première fois depuis bien mation et de la fiction. L’émission ne trouvent pas preneur, celles de longtemps, Moinet et Planchon à « 7 à 8 », diffusée par TF1 le diman- Moinet partent comme des petits une table de l’auberge du village, che soir à l’heure dite, semble pains. Chez Moinet, on ne filme qui s’appelle, on ne l’a pas inventé, s’être fait le principal introducteur que le bon foin odorant dont les « Hôtel de la Paix » (gros plan sur de ce nouveau genre. vaches, dotées chacune d’un pré- l’enseigne). D’abord glaciale, l’at- Prenez le sujet classique de l’éle- nom, se régalent. Chez Planchon, mosphère entre les deux hommes veur de bovins biologiques, naguè- les bêtes, seulement pourvues d’un se réchauffe peu à peu. On sent que re raillé par ses voisins, mais que la numéro, ruminent tristement une Planchon vacille, qu’il commence à crise de la vache folle a désormais farine d’origine douteuse. envisager de changer son mode de fait l’homme envié du village. En Mais il y a les femmes, messagè- production (« faut voir c’que ça coû- « repordrame » cela donne : il était res d’espoir. Mmes Moinet et Plan- te… »). La télé se retire sur la pointe une fois, à Dampierre-en-Braye, chon, contrairement à leurs époux, des pieds, mission accomplie. La sui- deux paysans, M. Moinet et se fréquentent, en conduisant leurs te, bientôt sur vos écrans, s’appelle- M. Planchon, dont les champs enfants à l’école ou en pratiquant ra « Tout le monde il est bio, tout le n’étaient séparés que par une jolie ensemble la gym à la salle polyva- monde il est gentil ». LeMonde Job: WMQ2811--0039-0 WAS LMQ2811-39 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 09:04 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 37Fap: 100 No: 0282 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / 39 LUNDI 27 NOVEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

0.10 LCA, la culture aussi. 22.50 Les Jeunes Solistes DÉBATS Les spectacles pour enfants TÉLÉVISION ARTE à la veille de Noël. LCI et leurs aînés à Montpellier. Avec Julia Fischer. Muzzik 11.10 Le Monde des idées. 0.30 Strip-tease. 19.00 Nature. Les Gardiens du paysage. La politique et la morale. Carte de presse. Diva. Bonne 23.00 Natalia Trull joue Chopin. TF 1 19.45 Météo, Arte info. Au Philharmonic. Mezzo Invités : Arnaud Montebourg fête maman. Pigeon vole. France 3 20.15 Reportage. L’Adieu aux anges. et Vincent Peillon. LCI 18.20 Exclusif. 0.40 Futur antérieur. France, 23.45 Récital Hélène Grimaud. 20.45 L’Ecole de la chair a 20.45 et 1.00 Le Club. LCI une démocratie inachevée. Lors du Festival Piano 18.58 Etre heureux comme... Film. Benoît Jacquot &. aux Jacobins, en 1999. Mezzo 21.00 Presse régionale Invité : Pierre Rosanvallon. France 2 19.00 Le Bigdil. Spécial « Années Folles ». 22.25 Court-circuit. 23.45 Jazz à Antibes 90. Muzzik et télévision de proximité. Forum 19.55 Hyper Net. Dimanche. Emmanuel Finkiel. 22.35 L’Ecran témoin. DOCUMENTAIRES 0.50 Jazz 6. Jon Hendricks 20.00 Journal, Météo. 23.55 Avant la nuit. Manno Lanssens. Le Tibet, pays oublié. RTBF 1 & Annie Ross. M6 20.30 Répondez-nous. François Bayrou. 22.30 Roulette chinoise aaa 20.15 Reportage. L’Adieu aux anges. Arte Film. Rainer Werner Fassbinder (v.o.). 22.40 Mots croisés. Vache folle : 20.55 Vérité oblige. Fibre mortelle. quels sont les résponsable ? 21.40 Légendes. Cindy Crawford. Téva THÉÂTRE 0.30 Le Bateau a 22.50 Y a pas photo ! Film. Wolfgang Petersen. Invités : François Patriat, Henri Nallet, 22.25 Les Chats du soleil. Odyssée Je vis avec une célébrité. Jean-François Mattei, François Ewald, 20.55 Le Voyage de monsieur Perrichon. 0.20 Exclusif. François Honnorat, Reimer Böge, 22.40 Danger réel. Les forces Pièce d’Eugène Labiche. Mise en scène M6 Jeanne Brugeres Picoux, du mal, créatures. 13ème RUE de J.-L. Moreau. TMC 0.50 TF 1 nuit, Météo. Daniel Soulez,Jean Duhamel. France2 22.45 Ni un commencement, 18.30 Dharma & Greg &. ni une fin, 1995-1997. Planète TÉLÉFILMS 20.50 Le Maître de guerre aa FRANCE 2 18.55 Mission 1 million. MAGAZINES 22.55 Légendes, Mike Tyson. Odyssée Clint Eastwood. 19.54 Le Six Minutes, Météo. 18.00 70’s Show. 23.40 Déchets mortels. Planète 20.50 Deux femmes à Paris. Avec Clint Eastwood, 20.05 Une nounou d’enfer &. 18.15 et 23.45 Procès Barbie. Histoire Marsha Mason (Etats-Unis, 18.30 JAG. 23.50 Les Grands Parcs canadiens. Caroline Huppert. France 2 20.39 Conso le dise. 1986, 145 min) &. M6 19.20 et 1.50 Lundi, c’est Julie. 18.30 L’Invité de PLS. Michel Rocard. LCI Le parc national Forillon. Odyssée 23.15 Intimidations. Ken Cameron. %. M6 20.40 Décrochages info, Cinésix. 20.55 La Vérité aa 19.50 Un gars, une fille. 18.55 Nulle part ailleurs. 0.45 Billie Holiday. 20.50 Le Maître de guerre aa Invité : Noël Mamère. Canal + The Long Night of Lady Day. Muzzik Henri-Georges Clouzot 20.00 Journal, Météo. SÉRIES (France, 1960, N., Film. Clint Eastwood &. 19.20 Lundi, c’est Julie. . France 2 125 min) %. France 3 20.50 Deux femmes à Paris. 23.15 Intimidations. 19.55 TV 5 l’Invité. TV 5 SPORTS EN DIRECT 21.25 3e planète après le Soleil. Téléfilm. Caroline Huppert. Téléfilm. Ken Cameron %. Proud Dick (v.o.). &. Série Club 21.00 San Francisco aa 22.40 Mots croisés. 21.00 La Route. Invités : Kent, 21.45 New York Police Blues. W. S. Van Dyke (Etats-Unis, 1936, Ignacio Ramonet. Canal Jimmy 20.00 Rugby à XIII. Championnat N., 120 min) &. Histoire 0.15 Journal, Météo. RADIO e Tout dans les tripes. %. Canal Jimmy 0.40 Futur antérieur. France, 21.05 Le Point. de France (10 journée) : Toulouse - 21.00 L’Aventure du Poséidon aa Journalistes aux affaires criminelles : Grand Avignon. Pathé Sport 23.00 Bakersfield Pd. une démocratie inachevée. Ex-Partner (v.o.). &. Série Club Ronald Neame (Etats-Unis, 1972, v.o., pièges et risques. La forêt québécoise. 115 min) &. Ciné Cinémas 3 FRANCE-CULTURE La cueillette des myes. MUSIQUE 23.25 Taxi. [2/2]. Fantasy FRANCE 3 Briser le mur de l’intolérance. TV 5 Borough (v.o.). &. Série Club 21.10 Il faut sauver 20.30 Décibels. [2/2]. 22.15 Zig Zag café. 21.00 Hänsel et Gretel. 23.25 Invasion planète Terre. le soldat Ryan aa 18.20 Questions pour un champion. 22.12 Multipistes. Invité : Eric Lehmann. TSR Vivre libre ou mourir. %. 13ème RUE Steven Spielberg (Etats-Unis, 1998, Mise en scène d’Elijah Moshinski. 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. 22.30 Surpris par la nuit. Le jardin secret. 23.30 A notre santé ! La dictature du désir. Par l’Orchestre de l’Opéra de Sydney, 23.45 The Practice. v.o., 165 min). Cinéstar 2 20.10 Tout le sport. dir. Johannes Fritzsch. Muzzik Instinct de survie (v.o.). %. Série Club 0.05 Du jour au lendemain. Roger Pic. Invités: Sylvain Mimoun, Lio. France3 22.20 Voyages aa 20.20 C’est mon choix... ce soir. Emmanuel Finkiel (France, 1999, 117 min) &. Canal + 20.55 La Vérité aa FRANCE-MUSIQUES Film. Henri-Georges Clouzot %. 22.30 Roulette chinoise aaa 23.00 Météo, Soir 3. 20.00 Les Muses en dialogue. Rainer Werner Fassbinder 23.30 A notre santé ! La dictature du désir. Par Les Talens Lyriques, dir. Christophe (Allemagne, 1976, v.o., 0.30 Strip-tease. Carte de presse. Rousset, Monique Zanetti et Françoise 85 min). Arte Masset, dessus de viole 22.45 La Vie de château aa Diva. Bonne fête maman. Pigeon vole. de gambe, Tony Boutte, haute-contre : ARTE FRANCE 2 lois anti-juives. L’originalité de Jean-Paul Rappeneau (France, 1965, Le Banquet céleste ; Motets, de Daniélis ; N., 90 min) &. Cinétoile CANAL + Pièces de viole, de Marais. 20.15 Reportage : 20.50 Deux femmes à Paris cette fiction réside dans le fait qu’il 22.55 Alien, le huitième 22.30 Jazz, suivez le thème. A l’origine de ce téléfilm, une his- s’agit d’un film essentiellement fé- l’Adieu aux anges passager aaa f En clair jusqu’à 20.35 Don’t Be That Way. Aux femmes qui perdaient leur en- toire vraie, celle de Maya, la mère minin, écrit par Nine Moati, réalisé Ridley Scott (GB, 1979, v.o., 18.00 Daria &. 23.00 Le Conversatoire. A Paris. 0.00 Tapage nocturne. fant en fin de grossesse, on avait de Nine et de Serge Moati, jeune par Caroline Huppert, et produit 115 min) ?. Ciné Cinémas 3 18.30 Nulle part ailleurs (classique). juive tunisienne qui suit à Paris son par Françoise Castro. Il raconte 23.40 La Fleur de mon secret aa Les religions, suite. coutume de dire : « Vous êtes jeune, 18.40 Nulle part ailleurs (musique). mari, journaliste au Populaire de Pedro Almodovar RADIO CLASSIQUE vous en aurez d’autres ! ». Mais si une belle histoire d’amitié et de so- (France - Espagne, 1995, 18.55 Nulle part ailleurs. Léon Blum. Nous sommes en 1934. 105 min) %. Ciné Cinémas 2 ce bébé mort, avant même d’être lidarité entre deux femmes appar- 20.35 Les Enfants du siècle 20.40 Les Rendez-vous du soir. 23.50 Nuits blanches aa Made in USA. Fanfare (Short Ride in Isolée, la jeune femme se lie d’ami- tenant à deux camps ennemis. Ro- Film. Diane Kurys venu au monde, n’est pas nommé, tié avec Maud, une modiste habi- Luchino Visconti (Italie, 1957, N., (version courte) &. Fast Machine), d’Adams, dir. S. Rattle ; v.o., 100 min) &. Ciné Classics Œuvres de Copland, Glass, Corigliano, si sa mort est entourée de silence, tant son immeuble. Maya est de mane Bohringer interprète Maya 22.20 Bande(s) à part. et Julie Depardieu, qui illumine le 23.55 1941 aa Voyages aa Adams, Nancarrow, Bernstein, Cage, le deuil est impossible. Laurence gauche, Maud a des fréquenta- Steven Spielberg (Etats-Unis, 1979, Film. Emmanuel Finkiel &. Reich. 22.45 Les Rendez-vous du soir Serfaty décrit la prise en charge de tions d’extrême droite. Le contexte film, Maud. Une œuvre qui, malgré v.o., 115 min) &. Cinéstar 2 0.20 Les Vacances. Court Métrage. (suite). Symphonie no 41 Jupiter K 551, cette souffrance au CHR Jeanne- est connu : Munich, 1939, la dé- quelques faiblesses, se révèle très 1.50 L’Empire du soleil aa Emmanuelle Bercot %. de Mozart, par l’Orchestre de chambre Steven Spielberg (Etats-Unis, 1987, 0.35 La Puce. Moyen Métrage. d’Europe, dir. Nikolaus Harnoncourt ; de-Flandre, à Lille. bâcle, l’Occupation, Vichy et les attachante. v.o., 150 min) &. Cinéstar 2 Emmanuelle Bercot %. Sonate no 19 D 958, de Schubert.

MARDI 28 NOVEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

20.00 Rome secrète. 20.00 « Quartettino », de Britten. 13.45 eXistenZ aa DÉBATS [10/10]. Le Tibre. Odyssée Par l’Arditti String Quartett. Mezzo David Cronenberg (Etats-Unis, TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE 20.15 Reportage. Pitbulls verboten ! Arte 20.15 « Sonate pour piano no 19 », 1999, 90 min) ?. Canal + 22.00 www.sport et télévision.com. 14.50 L’Aventure 14.05 et 17.30 100 % question. Invités : Patrick Chêne, 20.30 Les Splendeurs naturelles de Beethoven. TF 1 14.35 La Cinquième rencontre... David Douillet, Hervé Paillant, de l’Afrique. [11/12]. Avec Daniel Barenboïm, piano. Mezzo du Poséidon aa Justice / Société : Le corps, Bernhard Adriaensens. Forum Archipels de rêve. Planète 21.00 « Symphonie no 8», Ronald Neame (Etats-Unis, 1972, 14.50 Rick Hunter, inspecteur choc. dernier rempart avant l’exclusion. 115 min) &. Ciné Cinémas 1 23.00 De l’art de la guerre 15.45 Les Dessous de Palm Beach. 16.05 Motivées, motivés. 20.30 Légendes, Mike Tyson. Odyssée de Beethoven. 15.45 Ludwig van B aa à l’art de la paix. Forum 20.45 La Vie en face. Par l’Orchestre symphonique 16.35 7 à la maison. [1/6]. Les entrepreneurs. de Boston, dir. Seiji Ozawa. Muzzik Bernard Rose (Etats-Unis, 1994, Massoud, l’Afghan. Arte 120 min) &. Cinéstar 1 17.30 Sunset Beach. 16.35 Les Ecrans du savoir. 23.00 Jazz à Vienne 2000. 18.00 Mise au point. MAGAZINES 21.00 Winston Churchill. [2/4]. 16.40 Méfie-toi de l’eau qui dort aa 18.20 Exclusif. Vaincre ou mourir - Freddie Hubbard. Pat Metheny 18.58 Etre heureux comme... 18.25 Météo. & Michael Brecker. Muzzik Jacques Deschamps (France, 1996, 13.50 Expression directe. PS. France 2 L’heure de gloire 1940-1942. Histoire 105 min) %. Ciné Cinémas 2 19.00 Le Bigdil. 18.30 Le Monde des animaux. 23.15 « Simplicius ». 14.35 La Cinquième rencontre... 21.00 Soirée égyptienne. 17.10 L’homme qui tua la peur aa 19.55 Hyper net. Reptiles et batraciens [2/4]. Egyptomania. Mezzo Opéra de Strauss. Mise en scène 19.00 Archimède. Soufflerie. Justice - Société : Le corps, de David Poutney. Par l’Orchestre Martin Ritt (Etats-Unis, 1957, N., 20.00 Journal, Tiercé, Météo. dernier rempart avant v.o., 85 min) &. Ciné Classics Cœurs d’enfants. Portrait : 21.30 Mystérieuses civilisations et le Chœur de l’Opéra de Zurich, 20.55 Menteur, menteur aa Hannah Monyer. l’exclusion. La Cinquième dir. Franz Welser-Möst. Mezzo disparues. La citadelle inca. Planète Film. Tom Shadyac &. 19.45 Météo, Arte info. 16.35 Les Ecrans du savoir. 22.45 Le Temps d’un tournage. 22.05 Paul Morand. [3/4]. Histoire 20.15 Reportage. Pitbulls verboten ! Invité : Victor Lanoux. La Cinquième TÉLÉFILMS 22.50 Ciel mon mardi ! 17.55 Mise au point. 22.16 Thema. 20.45 La Vie en face. Massoud, l’Afghan. Le droit à l’image ; Des scarabées Grandeur et decadence d’Oscar Wilde. 22.15 Thema. Grandeur et décadence Une vie, un scandale. Et tout homme 21.20 La Petite Fille en costume marin. FRANCE 2 contre des bulldozers ; Marc Rivière [2/2]. RTBF 1 d’Oscar Wilde. Le réchauffement de la planète ; pourtant tue la chose qu’il aime. Arte Une vie, un scandale. le dessin de Plantu. La Cinquième 22.20 La Quête du futur. [21/22]. 22.35 Au plaisir de Dieu. 14.50 En quête de preuves &. Documentaire. Annie Paul. Robert Mazoyer [3/5]. Festival 18.15 La Carte aux trésors. Les nomades du futur. Planète 15.45 Tiercé. A Saint-Cloud. 23.15 Et tout homme pourtant tue la 22.50 Meurtre travesti. Rick King. ?. M6 chose qu’il aime. Lord Alfred Douglas, Destination : Loire-Atlantique. TV 5 22.50 Artisans du monde. 15.55 La Chance aux chansons. poète et amant d’Oscar Wilde. 18.15 et 23.50 Procès Barbie. Histoire Tunisie : Le potier - 0.30 Le Portrait de Dorian Gray. 16.50 Des chiffres et des lettres. 0.25 Bibliographie. Le bois palmier. Odyssée 18.30 L’Invité de PLS. Glenn Jordan. Arte 17.20 et 22.40 Un livre. 0.30 Le Portrait de Dorian Gray aa Jean-François Mattei. LCI 23.30 Le Mystère de Saint-Aubin. 17.25 Qui est qui ? Téléfilm. Glenn Jordan (v.o.). Une obsession SÉRIES 19.00 Archimède. de justice et de vérité. Odyssée 18.00 70’s Show &. Soufflerie. Cœurs d’enfants. 18.30 JAG %. M6 0.05 Notre-Dame de la joie. Planète 17.45 Les Craquantes. Portrait : Hannah Monyer. Arte 19.20 Mardi, c’est Julie. Les vieux amis. &. Téva 15.20 The Practice &. 19.20 Mardi, c’est Julie. France 2 0.20 La Case de l’oncle Doc. 19.50 Un gars, une fille. A la recherche 18.00 70’s Show. 16.10 et 1.15 M comme musique. 20.50 Fréquenstar. Jean-Marie Bigard. M6 du marin inconnu. France 3 Eric se fait virer. &. France 2 20.00 Journal, Météo. 17.25 Kid et compagnie. 18.50 M. Butterfly aa 20.50 Meurtre à la Maison Blanche 20.55 Vie privée, vie publique. 0.25 L’Egypte. [4/5]. 18.30 Dharma & Greg. 18.30 Dharma & Greg &. Pédophilie : Silence et dénonciation. David Cronenberg. Film. Dwight H. Little. Dieux et démons. Odyssée Une si jolie secrétaire ! &. M6 Avec Jeremy Irons, John Lone Invitée : Ségolène Royal. France 3 22.45 On a tout essayé. 18.55 Mission 1 million. 0.40 Ni un commencement, 19.20 Frasier. (Etats-Unis, 1993, v.o., 19.50 I-minute. 21.00 Le Gai Savoir. Les médias en 95 min) %. Ciné Cinémas 3 0.50 Journal, Météo. ni une fin, 1995-1997. Planète Sous la couette. &. Série Club 19.54 Le Six Minutes, Météo. question. Invités : Caroline Pigozzi ; 19.00 Pocahontas aa Stéphanie Mesnier ; 19.30 L’Ile aux trente cercueils. 20.05 Une nounou d’enfer &. Philippe Val. Paris Première Marcel Cravenne [4/6]. Festival Mike Gabriel FRANCE 3 SPORTS EN DIRECT et Eric Goldberg (Etats-Unis, 20.39 Conso le dise. 21.05 Temps présent. 20.15 Friends. 1995, 90 min). Disney Channel 14.50 Le Magazine du Sénat. 20.40 E = M 6 découverte. Des pédophiles chez les humanitaires. Celui qui s’énervait. RTL 9 16.00 et 21.00 Tennis. 20.50 Fréquenstar. Jean-Marie Bigard. L’énigme du Koursk. TV 5 20.30 Aliens, le retour aa 15.00 Questions au gouvernement. Masters messieurs. Pathé Sport 20.45 Invasion planète Terre. James Cameron (Etats-Unis, 1986, Sandoval s’est échappé. %. 13ème RUE 16.05 Les Pieds sur l’herbe. 22.50 Meurtre travesti. 22.15 Ça se discute. Les frères et sœurs 18.00 Football. D 1 (18e journée) : 135 min) ?. Ciné Cinémas 2 Téléfilm. Rick King ?. sont-ils obligés de s’aimer ? TV 5 Guingamp - Lens. 20.50 La Vie à cinq. 16.35 MNK. 20.50 Men in Black aa 17.35 A toi l’actu@. 0.30 Two &. 23.20 Les Dossiers de l’Histoire. 20.45 Paris-SG - Rennes. Cinq, quatre, trois. Téva Barry Sonnenfeld (Etats-Unis, Au parc des Princes. Canal + Les grandes erreurs de l’Histoire. 21.30 Friends. The One With 1997, 100 min) &. Cinéfaz 17.50 C’est pas sorcier. Israël-Palestine, une terre 21.00 Boxe. Poids plumes. Cassius Baloyi - Ross’s Teeth (v.o.). &. Canal Jimmy 20.55 Menteur, menteur aa 18.15 Un livre, un jour. RADIO deux fois promise [3/3] : Steve Robinson. Eurosport 18.20 Questions pour un champion. La paix armée. France 3 21.35 First Wave. Tom Shadyac (Etats-Unis, 1997, ème 110 min) &. TF 1 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. 0.35 Rock Press Club. MUSIQUE Les yeux du Gua. 13 RUE FRANCE-CULTURE Les filles du rock. Canal Jimmy 22.30 Ally McBeal. 22.10 Un témoin dans la ville aa 20.10 Tout le sport. Surprise, surprise (v.o.). &. Téva Edouard Molinaro (France, 1959, 20.20 C’est mon choix... ce soir. 17.00 « Symphonie no 1 et Concerto N., 90 min) &. Ciné Classics 20.30 Perspectives contemporaines. DOCUMENTAIRES 22.55 Sex and the City. 20.55 Vie privée, vie publique. Le xylophoniste des seins : rêverie pour violon », de Prokofiev. Boy, Girl, Boy, Girl (v.o.). %. Téva 22.40 Forrest Gump aa Pédophilie : Silence et dénonciation. sur Ramón Gómez de La Serna. Avec Vadim Repin, violon. Par Robert Zemeckis (Etats-Unis, 22.55 Météo, Soir 3. 22.12 Multipistes. 18.25 Les Enfants du corail. TMC l’Orchestre symphonique d’Etat de 22.55 Twin Peaks. 1994, 140 min) &. Cinéstar 1 Russie, dir. Evgeni Svetlanov. Mezzo Episode [1/2] (v.o.). %. 13ème RUE 23.20 Les Dossiers de l’Histoire. 22.30 Une nuit entière de frissons 18.30 Le Monde des animaux. 23.40 Adieux aa Reptiles et batraciens. 18.30 « Ma patrie », de Smetana. 23.00 Bakersfield Pd. Israël-Palestine, une terre avec Harry Potter Robert Siodmak (Allemagne, 1930, deux fois promise [3/3] : La paix armée. [2/4]. La Cinquième Lors du Festival Printemps Bakersfield Madam N., v.o., 75 min) &. Ciné Classics et Bernard Giraudeau. 18.30 L’Actors Studio. de Prague, en 1990. Par l’Orchestre (v.o.). &. Série Club 0.20 La Case de l’oncle Doc. Lecture intégrale Willem Dafoe. Paris Première philharmonique tchèque, 23.25 Taxi. Louie’s Rival (v.o.). Série Club 23.45 Jugatsu aa A la recherche du marin inconnu. par Bernard Giraudeau dir. Rafael Kubelik. Mezzo Takeshi Kitano (Japon, 1990, d’Harry Potter à l’école des sorciers, 18.55 Ike et Monty, 23.45 The Practice. 90 min) ?. Canal + Vert 19.30 Madredeus. Avec Teresa Salgueiro, Juge et juré (v.o.). &. Série Club CANAL + de Joanne Kathleen Rowling. deux généraux en guerre. Planète chant ; Pedro Ayres Magalhaes, 0.30 La Quatrième Dimension. 0.15 Catch 22 aa 20.00 Mutoid Waste Company, guitare ; José Peixoto, guitare ; Mike Nichols (Etats-Unis, 1970, 13.45 eXistenZ aa FRANCE-MUSIQUES Francisco Ribeiro, violoncelle ; Neuvième étage. &. Série Club la compagnie v.o., 120 min) ?. Cinéfaz Film. David Cronenberg ?. Carlos Maria Trinidade, clavier ; 1.00 Chapeau melon et bottes de cuir. 15.15 Cronenberg en chair et en os. des mutants recycleurs. Planète Gabriel Gomes, accordéon. Muzzik Les fossoyeurs. &. Série Club 20.00 Un mardi idéal. En direct. 16.05 Football. Coupe intercontinentale. 22.30 Jazz, suivez le thème. Real Madrid - Boca Juniors. 23.00 Le Conversatoire. A Paris. 17.45 Championnat D 1 : 0.00 Tapage nocturne. Guingamp - Lens. 18.00 Coup d’envoi. RADIO CLASSIQUE f En clair jusqu’à 20.45 20.15 Football. Championnat de D 1 20.40 Les Rendez-vous du soir. FRANCE-CULTURE TF 1 FRANCE 3 (18e journée) : Paris-SG - Rennes. Récital de Gianluca Cascioli au Festival 20.45 Coup d’envoi. 20.30 Perspectives 20.55 Menteur, menteur aa 20.55 Vie publique, vie privée piano aux Jacobins. Partita no 2, de 22.50 Un pur moment de rock’n roll Bach ; Œuvres de Bartok, Debussy, contemporaines A la suite d’un vœu émis par son Mireille Dumas ouvre ce soir un Film. Manuel Boursinhac ?. Boulez. 22.05 Les Rendez-vous du soir Une émission consacrée à Ramon jeune fils, un avocat se voit débat sur la pédophilie. Selon les 0.35 Le Masque de Zorro a (suite). Œuvres de R. Schumann, Film. Martin Campbell (v.o.) &. Brahms, Dvorak, Suk. Gomez de La Serna, glorieux Es- contraint de ne dire que la vérité. chiffres officiels, environ cinq mille pagnol (1888-1963), auteur proli- Le comique de l’Américain Jim enfants en France sont abusés fique, manieur d’une langue Carrey (découvert en France dans sexuellement. Un nombre plus im- SIGNIFICATION DES SYMBOLES « échevelée, baroque, abrupte et The Mask, de Chuck Russel) s’assa- portant selon les associations. Le tendre à la fois ». Claire Zalamans- 0.20 Allemagne année zéro aaa Les codes du CSA Les cotes des films git un peu dans ce film de Tom magazine revient sur les affaires ky rend à la voix de l’écrivain sa to- Roberto Rossellini. & Tous publics a On peut voir % aa nalité, son émotion maîtrisée, Shadyac, sorti en 1997, mais reste récemment révélées au sein de Avec Edmund Moeschke, Accord parental souhaitable A ne pas manquer Ernst Pittschau (Fr. - It., 1947, N., ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique entre érotisme et obscure nostal- toujours étonnant dans l’invention l’Eglise et de l’éducation nationale v.o., 70 min) &. Cinétoile ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + de postures et de mimiques bur- en compagnie d’invités parmi les- gie du nourrissage maternel. Un 0.55 Une histoire d’amour aa ! Public adulte DD Dernière diffusion vrai miracle d’intelligence sen- lesques. Ç’aurait été mieux de le quels Ségolène Royal, ministre dé- Guy Lefranc (France, 1951, Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour suelle. voir en version originale. léguée à la famille. N., 95 min) &. Ciné Classics # Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ2811--0040-0 WAS LMQ2811-40 Op.: XX Rev.: 27-11-00 T.: 11:20 S.: 111,06-Cmp.:27,11, Base : LMQPAG 37Fap: 100 No: 0283 Lcp: 700 CMYK

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MARDI 28 NOVEMBRE 2000 Les Quinze sont parvenus à un accord En plein manque par Pierre Georges sur la taxation de l’épargne en Europe VITE, VITE ! Il n’y en aura pas nouveau, du neuf. Du nouveau, pour tout le monde. Et encore du neuf ? Preneur, puisque c’est moins, selon l’antique promesse déjà une information en soi. Le Seul le Luxembourg tarde à donner son feu vert à cette étape vers l’harmonisation fiscale de la crémière, treize à la dou- journaliste-découvreur, un grand zaine. De quoi ? De tout ! De tout enfant joueur, résiste rarement au BRUXELLES dus sur un scénario qu’il convenait déjà) d’une retenue à la source. nistration fiscale luxembourgeoise ce qui compte et est compté ! Plus sublime appel du neuf. Surtout de notre bureau européen de préciser. L’idée était de parvenir Mais, à l’issue de sept ans, le sys- pourra – s’il est rattrapé par son ad- d’Harry Potter, tome IV. Plus de s’il est le premier, avec quelques Trompant les pronostics pessi- au bout d’une dizaine d’années à tème d’échange d’informations se- ministration nationale – se voir im- Playstation2. Plus de Pokémon. milliers d’autres, à pouvoir le dé- mistes, les ministres des finances un régime unique de la taxation de ra généralisé. poser une taxation supplémentaire. Du principe de pénurie, très crire, le tester, l’essayer, privilège des Quinze se sont mis d’accord au l’épargne, à savoir l’échange d’in- La directive décrit aussi comment éventuelle, organisé en système inouï, en toute tranquillité : j’ai petit matin du lundi 27 novembre formations entre les administra- CONCESSIONS NON NÉGLIGEABLES s’opère le partage des recettes fis- de promotion. Le marketing revi- testé pour vous la Playstation2. sur l’harmonisation de la fiscalité tions nationales sur les intérêts per- Trois pays seulement ont choisi la cales entre le pays de l’épargnant et sité camelot ! Plus il y en a, moins Ah! Formidable ! J’ai lu pour vous de l’épargne au sein de l’Union eu- çus par les non-résidents. retenue à la source pendant la celui où la taxe est prélevée. La il y en a ! Les premiers arrivés, par Harry Potter IV ! Oh! Merveilleux ! ropéenne. Le Luxembourg doit en- Le calendrier de Feira était le sui- période transitoire, à savoir le Commission, suivie par la majorité milliers, centaines de milliers Le journaliste fait ce pour quoi core donner son feu vert à l’accord vant : les Quinze devaient préciser Luxembourg, la Belgique et l’Au- des pays, préconisait une réparti- même, seront les premiers servis. il est journaliste : informer. L’atta- négocié en son nom par Jean- le contenu de la directive avant la triche. Le Luxembourg a obtenu tion à 90/10. M. Junker a obtenu Les autres n’auront plus que leurs ché de presse fait ce pour quoi il Claude Juncker, premier ministre et fin 2000, ce qu’ils viennent de faire. des concessions non négligeables une formule plus rémunératrice yeux, ou leurs enfants, pour pleu- est attaché de presse : informer le ministre des finances du Grand- Ensuite, pendant deux ans, ils dis- de la part de ses partenaires. La pour le Grand-Duché : 75/25... rer. journaliste. Et vogue l’informa- Duché. Au sein de sa coalition gou- cuteront avec les pays tiers, tels la Commission européenne, suivie Un sujet de divergence portait Ils se seront battus dans les ma- tion ! Et vogue la promotion ! vernementale, les Libéraux lui re- sur le champ d’application de la di- gasins, la nuit. Ils auront joué des Playstation2, Harry Potter IV ar- prochent de brader les intérêts de la rective, en particulier aux fonds coudes, supplié, imploré, tenté de rivent. En France ? Oui, en place financière du Grand-Duché, Une décision favorable à l’euro ? d’investissements. Le Luxembourg, corrompre les vendeurs. Ils au- France ! S’en est vendu des mil- devenu le pays le plus réticent sur qui en abrite un nombre important, ront, les chanceux, les acharnés, lions. Aux Etats-Unis ? Oui aux ce dossier depuis que la Grande- L’incapacité des Européens à progresser sur le front fiscal a les aurait volontiers exclus. Il n’en les filous, les malins, obtenu le Etats-Unis ! Un phénomène de Bretagne a rejoint le rang européen souvent été mise en avant pour illustrer le manque de cohésion de sera rien. Cependant, le Conseil a précieux paquet-cadeau, la fa- société, vraiment ! Un phéno- au printemps. l’Union. Le « chacun pour soi » fiscal était notamment donné accepté de distinguer parmi les or- meuse console. Et ils fileront mène d’édition, totalement ! Si le « paquet fiscal » sur lequel comme l’une des explications de la faiblesse de l’euro. Le pas en ganismes de placement collectif comme des acheteurs, comme Deuxième cible, l’acheteur-lec- les Quinze s’empoignent depuis avant qui vient d’être franchi sur la fiscalité de l’épargne, même s’il (OPC), si bien que certains d’entre des voleurs, à la maison, en pous- teur-téléspectateur-auditeur. Le trois ans est enfin adopté, une nou- doit être suivi d’autres, devrait conforter le marché intérieur et ren- eux pourraient être dispensés de sant des longs hululements de journaliste a fait son métier, hon- velle étape sera franchie sur la voie forcer la crédibilité de l’euro. C’est du moins ce qu’espèrent les mi- l’impôt. triomphe : « Je l’ai, je l’ai ! ». Sa- nêtement. Il a informé. L’acheteur difficile de l’harmonisation fiscale. nistres des finances européens ainsi que la Commission de Plus largement, le « paquet fis- tisfaction de l’achat accompli ! Et va devoir faire le sien, honnête- Une belle victoire en perspective Bruxelles, qui souligne que « le succès de l’UEM exige des États cal » comporte aussi, à côté de la les autres, ces minables, ces rin- ment. Il va acheter. Ou ne pas pour la présidence française de membres non seulement de respecter les disciplines budgétaires, mais taxation de l’épargne des non-rési- gards, ces vaincus, ces gros reloux acheter. Et le vendeur va vendre. l’UE. aussi d’approfondir et de renforcer la coordination des politiques dents, un volet visant à éliminer s’en retourneront à la casa, mines Mais en laissant croire que l’offre La directive porte sur la taxation économiques, y compris dans le domaine fiscal ». Autre dossier en les « mesures dommageables », au- défaites, constat d’échec sur la fi- ne pourra suivre la demande, tant des intérêts des obligations des cours : celui de l’intégration des marchés de capitaux en Europe. Les trement dit les allégements et gure. « N’y en avait plus nulle part. cela fut, est, et sera de la folie, « non-résidents » (les intérêts per- ministres des finances des Quinze devaient étudier, lundi, le rapport autres pratiques de faveur qu’ap- La folie partout !». partout. En même temps que l’ar- çus, par exemple, par un citoyen Lamfalussy sur la création d’un marché financier intégré en Europe pliquent les Etats membres – cer- Une vraie folie, en effet. Une rivée du produit il en crée déjà le français ayant investi dans des obli- (Le Monde du 11 novembre). tains, tels les Pays-Bas, la Belgique folie organisée sur des bases so- manque. gations à Londres). Une fois entrée et l’Irlande, plus que d’autres – lides, préparées par les hauts Et le journaliste refait son mé- en vigueur, elle permettra de pour attirer des entreprises. De- états-majors du marketing qui ba- tier. Il raconte la folie. Comme ce mettre fin au dumping fiscal auquel Suisse et le Liechtenstein, afin de par la majorité des capitales, pro- puis trois ans, les experts des lisent et quadrillent le terrain, ces reportage télévisuel, entrevu se livrent les administrations des s’assurer que ceux-ci s’alignent sur posait une retenue à la source de Quinze ont travaillé afin d’identi- Clausewitz des gondoles. Même l’autre jour, ces centaines de gens pays membres pour attirer les épar- la législation communautaire. Fin 25 %, Le Luxembourg ne voulait fier les mesures les plus dange- que cela s’étudie dans les écoles se battant au pied d’un mysté- gnants. En portant atteinte au se- 2002, ils se prononceront sur l’en- pas initialement aller au-delà de reuses qu’il convenait donc de dé- de guerre commerciale. Et que ce- rieux diamant noir dressé à la cret bancaire, elle facilitera la lutte trée en vigueur de la directive. 10 % : ce sera 15 % pendant les trois manteler. Le « code de conduite » la s’appelle une stratégie de lan- gloire de Playstation2. Formi- contre la fraude fiscale et devrait En cas de décision positive, s’ou- premières années et 20 % les quatre qu’ils ont défini en dresse une liste cement. dable ! On aurait dit du Steven permettre de parvenir à un rééquili- vrira alors une phase transitoire de années suivantes. D’autre part, de soixante-dix. Le Conseil a déci- Première cible dans l’ordre des Spielberg. Ah! Au fait, le cinéaste brage progressif de la taxation de sept ans durant laquelle les Etats contrairement à ce que réclamaient dé que ces mauvaises pratiques pilonnages, la presse. Tout est aurait envisagé d’adapter Harry l’épargne (pas suffisante) par rap- membres pourront choisir entre les Luxembourgeois, cette retenue devront donc être abrogées au dans l’art, assez simple, de Potter I ! Et vous qui n’avez pas port à celle du travail (trop lourde). deux méthodes de taxation : à la source ne sera pas « libéra- plus tard le 1er janvier 2003. convaincre la presse qu’il y a du votre Potter IV ! A Feira, en juin, les chefs d’état et l’échange d’informations ou l’ins- toire », autrement dit le résident de gouvernement s’étaient enten- tauration (quand elle n’existe pas français qui l’aura réglée à l’admi- Philippe Lemaître Vache folle : un cas « supernaïf » inquiète les autorités sanitaires françaises Un patriarche syrien LES SPÉCIALISTES de l’Agence « naïfs » (nés après l’interdiction des détectera pas – ou fort peu – de cas l’animal à celles du taureau présumé française de sécurité sanitaire des farines, mesure prise en 1990 pour chez les animaux nés après l’été être son père via la pratique de l’in- nommé à la Curie romaine aliments (Afssa) sont confrontés à ce qui concerne les bovins). 1996. sémination artificielle. Or les ana- un cas a priori inquiétant d’encépha- Soucieux de confirmer l’authenti- lyses pratiquées par un laboratoire VATICAN. Pour la première fois, l’une des principales institutions de la lopathie spongiforme bovine (ESB, EXTINCTION PROGRESSIVE cité de ce cas « supernaïf », les res- spécialisé de l’Institut national de la Curie romaine- la congrégation des Eglises orientales -va être présidée par ou maladie de la vache folle) détecté Les trois cas français les plus ré- ponsables de l’Afssa ont cherché à recherche agronomique (INRA) ont un patriarche oriental. Pour succéder au cardinal Achille Silvestrini, préfet chez un animal, âgé de deux ans et cents concernent des bovins nés en vérifier l’origine des tissus cérébraux conclu que les empreintes géné- italien de cette congrégation depuis 1991, qui est arrivé en fin de mandat, dix semaines, dans un élevage du Fi- janvier 1996 et les pronostics officiel- dans lesquels le prion pathologique tiques de l’animal atteint de la mala- le pape a nommé Mgr Ignace Moussa I Daoud, patriarche d’Antioche des nistère. Cet animal souffrait d’un lement avancés par Jean Glavany, avait été retrouvé. C’est ainsi que die de vache folle sont incompa- Syriens. Né en Syrie en 1930, ayant étudié à Rome à l’université pontificale amaigrissement marqué ainsi que ministre de l’agriculture, quant à des investigations complémentaires tibles avec celles des paillettes de du Latran, le nouveau préfet- qui sera prochainement créé cardinal -fut d’une altération de l’état général. l’extinction progressive de l’épidé- ont été menées à partir de la tech- sperme du taureau présumé géni- successivement évêque du Caire en 1977, puis de Homs-Hama (Syrie), Considéré de ce fait comme étant mie dans les prochaines années se nique des empreintes génétiques teur. La mère ayant été abattue, au- avant d’être élu, en octobre 1998, patriarche de cette Eglise de 150 000 fi- un animal « à risque », il a été abat- fondent sur l’hypothèse que l’on ne afin de comparer les empreintes de cune confirmation de cette in- dèles qui vivent pour les deux tiers au Proche-Orient (Irak, Syrie, Liban) et tu et, comme le prévoit la réglemen- compatibilité n’a pu être effectuée. aux Etats-Unis. Cette nomination répond au reproche souvent adressé au tation en vigueur depuis le mois de Différentes explications peuvent Vatican de vouloir « latiniser » les catholiques orientaux. juin, a fait l’objet d’un test de dépis- Polémique en Allemagne après le premier cas d’ESB être avancées, à commencer par une tage rapide à partir de la méthode erreur de manipulation des échantil- a LOTO : résultats des tirages no 95 effectués samedi 25 novembre. Prionics. Le résultat positif devait L’Allemagne a décidé d’interdire l’usage de farines animales pour lons biologiques, une transmission Premier tirage : 2, 5, 15, 16, 30, 46 ; numéro complémentaire : 11. Rap- être confirmé par le test Biorad ainsi la nourriture de tous les animaux à compter de mercredi 29 no- materno-fœtale ou la poursuite de ports pour 6 numéros : 7 894 475 F (1 203 504 ¤) ; 5 numéros et que par la technique dite de Western vembre. Cette décision a été prise à Bonn, samedi 25 novembre, par l’usage frauduleux des farines car- complémentaire : 48 940 F (7 460 ¤) ; 5 numéros : 7 640 F (1 164 ¤); Blot mise en œuvre par le labora- les ministères fédéraux et régionaux de la santé et de l’agriculture nées. Une enquête rétrospective 4 numéros et complémentaire : 300 F (45,73 ¤) ; 4 numéros : 150 F toire lyonnais de référence de l’Afs- au lendemain de la découverte − confirmée dimanche – du premier « particulièrement approfondie » est (22,86 ¤) ; 3 numéros et complémentaire : 30 F (4,57¤) ; 3 numéros : sa. cas d’ESB dans le pays (Le Monde daté 26-27 novembre). Les experts en cours. Des analyses génétiques 15 F (2,28 ¤). Second tirage : 3, 23, 27, 31, 32, 49 ; numéro complé- Jusqu’à présent tous les animaux réunis à Bonn ont préconisé d’introduire le plus vite possible des complémentaires sont menées sur mentaire : 39. Rapports pour 6 numéros : 15 033 855 F (2 291 896 ¤); chez lesquels une ESB a été diagnos- tests systématiques sur tous les bovins âgés de plus de trente mois d’autres animaux de cette exploita- 5 numéros et complémentaire : 135 955 F (20 726 ¤) ; 5 numéros : tiquée en France étaient nés avant lors de leur abattage. La découverte du premier cas d’ESB a déclen- tion. Et des expériences devraient 7 450 F (1 135 ¤) ; 4 numéros et complémentaire : 314 F (47,86 ¤); l’été 1996, période à partir de la- ché la panique des consommateurs. Une polémique a éclaté, le gou- être lancées afin d’établir si l’animal 4 numéros : 157 F (23,93 ¤) ; 3 numéros et complémentaire : 30 F quelle de nouvelles mesures de pré- vernement, l’opposition et la Commission de Bruxelles se rejetant suspect était effectivement contami- (4,57 ¤) ; 3 numéros : 15 F (2,28 ¤). vention ont été prises vis-à-vis de la mutuellement la responsabilité de l’extension de la maladie, alors né et contaminant. fabrication des farines de viandes et que la ministre (Verts) de la santé, Andrea Fischer, évoque l’« explo- Tirage du Monde daté dimanche 26-lundi 27 novembre 2000 : 572 485 exemplaires. 1 - 3 d’os. On qualifie ces animaux de sion atomique de l’agriculture industrialisée ». Jean-Yves Nau Au Canada, le favori des élections s’est mis tout seul en danger MONTRÉAL chercheur dans un laboratoire, Michel Laporte a L’autre- Jean Chrétien -s’est montré d’une discré- correspondance perdu son emploi, puis son amie, avant de « tout tion plutôt étonnante pour le meneur de jeu élec- Les amis de Michel Laporte savent déjà ce qu’ils laisser aller » jusqu’à se retrouver à la rue. C’est là toral qu’il était censé être. D’autant qu’il avait en feront au lendemain des élections générales de qu’il fait du porte-à-porte électoral dix ans plus quelque sorte convié les Canadiens à un grand dé- lundi au Canada. « Nous demanderons un re- tard pour faire passer le message, même s’il n’a bat d’idées et de valeurs en lançant la campagne comptage, comme M. Bush et M. Gore », dit en aucune chance d’être élu... sur le thème de l’utilisation des surplus budgé- riant son « conseiller » politique, Pierre Anthian. taires. Michel Laporte est candidat à un poste de député MENEUR DE JEU DISCRET Avant même la réélection – quasi assurée – des à Ottawa. Sans domicile fixe, il a réuni 100 signa- A l’autre bout du spectre électoral, dans les libéraux, l’avenir politique de leur chef était curieu- tures et 1 000 dollars canadiens pour se présenter hautes sphères des grands partis canadiens, on sement remis en cause à brève échéance. Tout au dans un quartier huppé de Montréal, contre une songe aussi à l’après-élections. Celui qui les a dé- long de la campagne, M. Chrétien a dû calmer la ministre en vue du gouvernement de Jean Chré- clenchées de façon anticipée, le premier ministre grogne montante dans les rangs libéraux, alors que tien, Lucienne Robillard. libéral Jean Chrétien, a presque joué à quitte ou sa cote personnelle dans les sondages se trouvait Avec ses amis de la chorale de l’Accueil Bonneau double dans cette aventure, misant sur un bilan battue en brèche et que grimpait celle de son mi- – des « sans-abri » qui chantent depuis plusieurs économique largement positif. Il aura certes réus- nistre des finances, Paul Martin. Et tandis que années dans le métro sous la direction de Pierre si à couper l’herbe sous le pied de l’ultra-conserva- Stockwell Day concédait déjà samedi la victoire aux Anthian – cet homme de cinquante-deux ans teur Stockwell Day, tout nouveau « chef de l’op- libéraux, souhaitant seulement que les Canadiens mène campagne pour envoyer un « message au position » à Ottawa. A la tête de l’Alliance réduisent leur pouvoir en élisant un gouvernement gouvernement », celui des laissés-pour-compte canadienne, parti que les réformistes avaient créé libéral minoritaire, les supposés vainqueurs s’inter- d’une société reconnue pour sa qualité de vie ou pour élargir leur audience hors des provinces de rogeaient, eux, sur le sens à donner à un mandat d’une économie florissante. Derrière cette belle fa- l’Ouest canadien, Stockwell Day a fait une cam- plus ou moins fort des électeurs. Si la majorité est çade, le Canada cache, disent-ils, un pays où la pagne presque aussi décevante que celle de son forte, Jean Chrétien restera le temps qu’il voudra, pauvreté n’a pas vraiment diminué, pas plus que adversaire. sans doute jusqu’en 2002. Mais si elle est faible, l’écart d’avec les riches. Des enfants vont encore à L’un a dû se défendre sans arrêt d’avoir un plan Paul Martin sera à n’en pas douter l’homme pro- l’école sans manger, on quête partout dans les « caché » de politiques d’extrême droite et n’a pas videntiel auquel il faudra faire appel au plus vite. centres-villes et les programmes sociaux sont ina- réussi à faire une percée dans le bastion libéral de daptés pour répondre aux besoins primaires. Ex- l’Ontario, ce qui était son principal objectif. Anne Pélouas MARDI 28 NOVEMBRE 2000

BOUSSOLE FOCUS LES RENDEZ-VOUS DE L’EMPLOI ET DU MANAGEMENT Les préventions occidentales b Un chômeur a une probabilité de décès 2,3 fois plus 2,1 millions. Le nombre d’étudiants, retardent l’entrée de la Chine dans en 1996, dans les dix pays d’Europe centrale forte qu’un actif, à diplôme, groupe socioprofessionnel, l’Organisation mondiale du commerce. et orientale, où la chute du communisme statut matrimonial et âge égaux, révèle une étude Le degré réel de libéralisation de l’Insee (page VIII) a ouvert en grand les portes de Emplois des des services, b De plus en plus nombreux dans femmes étrangères Droits de douane l’enseignement supérieur. Les pays qui AGENTS chinois pour en particulier le tertiaire, les étrangers restent D'ENTRETIEN... les biens industriels devraient prochainement entrer dans en % des circuits de les salariés les plus vulnérables EMPLOYÉES 24,6 l’Union européenne résistent bien, pour en France (page IX) DE MAISON...... OFFRES D’EMPLOI distribution, reste le moment, à la fuite des cerveaux ASSISTANTES De la page X 9,4 une inconnue MATERNELLES. (page VI) à la page XXIV ACTUELS EN 2005 (page V)

Vache folle, OGM... Le principe de précaution fait une Sécurité alimentaire : entrée désordonnée dans les règlements nationaux et internationaux la grande pagaille juridique ! ans le doute, abstiens- qui prévoient que « l’absence de cer- vernent cette instance. Elle s’est Un marché jusqu’ici en bonne santé toi. » Aujourd’hui, la titude scientifique due à l’insuffisance heurtée à de fortes réticences de la maxime a fait long feu et des informations et connaissances part des Etats-Unis, mais aussi des D l’incertitude n’endigue scientifiques pertinentes (…) n’empê- pays du Sud qui y voient un moyen plus l’action. Poussés par leurs opi- che pas [un pays] de prendre une de bloquer leurs exportations. Le nions publiques, les gouvernements décision concernant l’importation, débat a été reporté à plus tard. Car UNE PRODUCTION LARGEMENTRÉPANDUE prennent de plus en plus des mesu- pour éviter ou réduire au minimum si le principe de précaution consti- LES PRINCIPAUX CHEPTELS BOVINS res conservatoires dans le domaine ces effets défavorables potentiels ». tue un progrès en matière de santé au 1er janvier 1999 en millions de têtes de la santé ou de l’environnement, La bataille continue de se jouer publique, sa mise en œuvre est sujet- INDE 215 même en l’absence de preuves suffi- sur la scène internationale au sein te à controverse. BRÉSIL 163 CHINE 107 santes ou en présence d’analyses de la commission du Codex alimen- Dans leur rapport sur la question, ÉTATS-UNIS 99 contradictoires. L’affaire de la vache tarius. Cette organisation multilaté- remis au Premier ministre en novem- UNION EUROPÉENNE 82 folle ou le débat sur les organismes rale, placée sous l’égide de l’Organi- bre 1999, Philippe Kourilsky, profes- ARGENTINE 55 ETHIOPIE 36 génétiquement modifiés (OGM) en sation pour l’alimentation et l’agri- seur au Collège de France, et Gene- SOUDAN 35 sont l’illustration. culture des Nations unies (FAO) et viève Viney, professeur à l’universi- MEXIQUE 30 Au nom du principe de précau- de l’Organisation mondiale de la té Paris-I-Panthéon-Sorbonne, insis- RUSSIE 28 tion, la France et l’Union européen- santé (OMS), élabore les normes tent sur la qualité de l’expertise, qui COLOMBIE 28 AUSTRALIE 26 ne ont pris des décisions radicales internationales en matière de sécu- doit être scientifique et technique BANGLADESH 23 mais parfois contradictoires. Ainsi rité alimentaire. C’est sur son exper- d’une part, économique et sociale FRANCE 20 Lionel Jospin a décrété, à la tise que s’appuie l’Organisation de l’autre. Car les arbitrages faits au mi-novembre, la suspension tempo- mondiale du commerce (OMC) en nom du principe de précaution doi- raire des farines animales. Mais il cas de conflits commerciaux met- vent l’être en connaissance de cau- n’a pas été suivi par le conseil des tant en jeu des questions alimen- se. Le but étant d’éviter « l’écueil UN COMMERCE TRÈS CONCENTRÉ ministres de l’agriculture de l’Union taires. d’une démission générale devant tou- PRINCIPAUX PRINCIPAUX européenne le 21 novembre à Réunis en avril 2000 à Paris, les te prise de risque », mais aussi un gas- EXPORTATEURS IMPORTATEURS Bruxelles. membres du Codex ont débattu du pillage de l’argent public au nom hors échanges intracommunautaires C’est également au nom de ce principe de précaution, l’Union euro- d’un risque non avéré. en milliers de têtes pour 1999 principe que les Quinze maintien- péenne voulant le faire admettre au

AUSTRALIE 1220 ÉTATS-UNIS 1368 nent un embargo sur la viande de rang des principes généraux qui gou- Martine Laronche ÉTATS-UNIS 1071 JAPON 972 bœuf aux hormones en provenance UE 15 666RUSSIE 500 des Etats-Unis, de même qu’un BRÉSIL 485 UE 15 306 moratoire sur les cultures transgéni- CANADA 465 CANADA 250 ques. Ce qui n’a pas empêché la jus- NLLE ZÉLANDE 420 MEXIQUE 228 tice française, via le Conseil d’Etat, CORÉE ARGENTINE 340 180 d’autoriser dernièrement la culture DU SUD Jeunes diplômés, URUGUAY 220 TAIWAN 88 et la vente de trois variétés de maïs INDE 220 EGYPTE 80 transgénique produites par la firme Cadres juniors, Expérimentés Novartis-Seeds. L’idée – devenue exigence – du principe de précaution est apparue Vous avez rendez-vous au milieu des années 80 dans les le lundi 4 décembre* questions d’environnement. Elle s’est étendue plus tard aux ques- tions sanitaires après les affaires du dans sang contaminé obligeant les pou- voirs publics à légiférer. La France s’est dotée, par la loi du 1er juillet 1998, d’un dispositif renforcé de UNE CLIENTÈLE veille sanitaire et de contrôle de la DE VOISINAGE sécurité des produits alimentaires. EXPORTATIONS Elle dissocie l’expertise du risque, avec FRANÇAISES confiée à une agence indépendante, de bovins de plus de 80 kg en milliers de têtes de la décision qui incombe aux pou- pour 1999 voirs publics. La Commission euro- péenne s’apprête à adopter un dis- “Le Monde du Net” PAYS-BAS positif similaire : elle vient d’annon- BELGIQUE cer la création d’une « autorité ali-

ALLEMAGNE mentaire européenne » et a adopté Opération spéciale 13 19 en février une communication sur le offres d’emploi : 16 principe de précaution. Mais les Etats et leurs opinions 7 retrouvez tous les métiers 25 publiques n’ont pas forcément la PORTUGAL 984 même appréciation des risques. Le de l’internet, l’intranet, 235 principe de précaution rencontre du e-business, du beaucoup plus de succès en Europe GRÈCE qu’aux Etats-Unis, qui s’en méfient. e-commerce, du multimédia... La négociation du protocole sur la biosécurité, qui réglemente le com- * daté 5 décembre

ESPAGNE ITALIE merce des OGM, illustre ces cliva- ges. L’Union européenne et les pays en développement ont finalement Infographie : Le Monde - Sources : CFCE/FAO/USDA/CFCE/Douanes imposé leur vision dans les textes II / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 DOSSIER ̄ SÉCURITÉ ALIMENTAIRE L’appréciation du principe de précaution Questions-réponses diverge selon les Etats

Quand est apparu produits de santé ; l’Agence e principe de précaution mettre en place en 2002 les bases Etats-Unis et du Canada. Cette le principe française de sécurité sanitaire peine à s’imposer dans les Une « autorité juridiques et administratives qui décision ne veut pas dire pour 1 de précaution ? des aliments ; et un Institut de règles qui gouvernent le constitueront la nouvelle autorité autant que l’OMC ne se préoccupe Dans les annexes du rapport veille sanitaire. Lcommerce mondial. La prin- alimentaire alimentaire. Elle se substituera aux pas du principe de précaution. L’ac- remis fin novembre 1999 à Lio- cipale raison étant que les diffé- différents comités scientifiques de cord sur l’application des mesures nel Jospin sur le principe de pré- Depuis quand figure-t-il rents Etats, l’Union européenne et européenne » la Commission et procédera à l’éva- sanitaires et phytosanitaires (dit caution, Mathilde Boutonnet et dans les règlements de les instances internationales ne luation des risques en matière sani- accord SPS), conclu dans le cadre Anne Guégan en établissent 3 l’Organisation mondiale s’accordent pas forcément sur sa devrait voir le jour taire. Mais c’est la Commission, en du cycle de l’Uruguay, prévoit que l’historique. Le droit internatio- du commerce (OMC) ? définition. Ces divergences dans relation avec le Conseil des minis- des restrictions au commerce peu- nal de l’environnement consti- Il n’est pas fait mention l’interprétation d’un risque non les conflits. Car, avec l’affaire de la tres et le Parlement, qui décidera vent être instituées provisoire- tue le berceau de ce principe. Il expressément du principe de avéré sont à l’origine de conflits vache folle, l’Union a montré ses de mesures appropriées. ment pour prévenir un risque, apparaît sous une forme explici- précaution dans les règlements dans les échanges. La décision de la limites dans la gestion de ce type L’élaboration de cette réforme même s’il n’existe pas encore «de te dans un texte fondateur, du GATT (accord général sur le France de maintenir l’embargo sur de crise : les réglementations des s’est accompagnée d’une réflexion preuves scientifiques pertinentes ». adopté en 1987, lors de la commerce et les tarifs) et de l’Or- la viande de bœuf britannique en Etats membres sont demeurées dis- sur le principe de précaution qui a L’OMC met cependant des garde- deuxième Conférence interna- ganisation mondiale du com- décembre 1999 en est l’illustration. parates et l’inquiétude des consom- abouti, en février, à l’adoption par fous assez restrictifs pour empê- tionale sur la protection de la merce (OMC). Mais le GATT de L’affaire du bœuf aux hormones mateurs n’a fait que croître. L’im- la Commission d’une communica- cher toute tentation protectionnis- mer du Nord : « Une approche 1994 (adopté à l’issue du cycle opposant les Etats-Unis et le Cana- puissance de la France à obtenir, à tion en la matière. L’idée est qu’en te masquée derrière des prétextes de précaution s’impose afin de de l’Uruguay) prend en compte, da à l’Union européenne en est une l’occasion du conseil des ministres l’absence de certitude absolue sur de santé publique. protéger la mer du Nord des dans son article 20 sur les excep- démonstration supplémentaire. de l’agriculture du 21 novembre, des risques potentiels, le doute effets dommageables éventuels tions générales aux obligations Pour avoir voulu protéger ses l’interdiction de toute utilisation doit profiter au consommateur. TOUR DE PISTE des substances les plus dangereu- du commerce international, le consommateurs des risques de des farines carnées dans l’alimenta- Mais la Commission doit veiller, La Commission européenne ses. Elle peut requérir l’adoption cas de la santé. l’encéphalopathie spongiforme bo- tion animale montre à nouveau, dans la mise en œuvre de ce princi- reconnaît qu’au moment de sa de mesures de contrôle des émis- L’article stipule que « sous vine (ESB), la France est attaquée s’il en était besoin, la cacophonie pe, à ne pas se heurter aux règle- condamnation dans l’affaire du sions de ces substances avant réserve que ces mesures ne soient devant la Cour de justice européen- sur le sujet. ments de l’Organisation mondiale bœuf aux hormones, elle n’avait même qu’un lien de cause à effet pas appliquées de façon à consti- ne. Pour justifier sa décision, Lio- Le nouveau dispositif sanitaire, du commerce (OMC). L’Union pas conduit les études scientifiques soit formellement établi au plan tuer soit un moyen de discrimina- nel Jospin s’était appuyé sur l’analy- approuvé le 8 novembre par la européenne a déjà été condam- appropriées. Elle estime aujour- scientifique. » tion arbitraire ou injustifiable se de l’Agence française de sécurité Commission, ne pourra entrer en née, dans le cadre de la procédure d’hui les avoir en main pour justifier Le principe de précaution a entre les pays où les mêmes condi- sanitaire des aliments (Afssa), qui vigueur que dans plusieurs mois, de règlement des différends de sa décision sans contrevenir aux ensuite été consacré par de tions existent soit une restriction relevait la persistance de risques compte tenu d’un processus de l’OMC, à lever l’embargo qu’elle règlements du commerce mondial. nombreux textes internatio- déguisée au commerce internatio- « plausibles mais non quantifiables codécision entre le Conseil et le Par- maintient depuis 1989 sur le bœuf Parallèlement, les experts de la naux parmi lesquels la déclara- nal, rien dans le présent accord à l’heure actuelle ». Or les experts lement européens. L’objectif est de aux hormones en provenance des Commission européenne ont pris tion de Bergen sur le développe- ne sera interprété comme empê- du comité scientifique directeur de leur bâton de pèlerin pour aller ment durable (1990), la déclara- chant l’adoption ou l’application l’Union européenne avaient eu une expliquer leur nouvelle version du tion de Rio sur l’environnement pour toutes parties contractantes interprétation divergente qui avait Le doute doit profiter au consommateur principe de précaution dans les dif- et le développement (1992), la des mesures (…) nécessaires à la conduit les Etats membres à déci- férentes instances internationales. convention sur la diversité biolo- protection de la santé et de la vie der de lever l’embargo. La Commission européenne a adopté, le 2 février, une communica- L’OMC bien sûr, mais aussi l’Organi- gique (1992)… des personnes et des animaux ou Les propositions de réformes sur tion sur le recours au principe de précaution qui pourrait faire l’objet sation mondiale de la santé (OMS), Au niveau communautaire, il à la préservation des végétaux ». la sécurité sanitaire soumises aux d’un avis du conseil des ministres d’ici à la fin de l’année. Ce principe l’Organisation pour l’alimentation est pris en compte par le traité Cet article a été utilisé par Quinze par la Commission seront- s’applique dans « les cas où les données scientifiques sont insuffisantes, et l’agriculture des Nations unies de Maastricht de 1992 qui n’en l’Union européenne dans l’affai- elles de nature à éviter ce genre de peu concluantes ou incertaines, et où une évaluation scientifique (FAO) et le Codex alimentarius, un donne toutefois pas une défini- re de l’amiante l’opposant au couac ? Elles visent à assurer un préliminaire montre qu’on peut raisonnablement craindre que des effets organisme basé à Genève qui tion et un mode d’emploi pré- Canada. haut niveau de protection aux res- potentiellement dangereux pour l’environnement et la santé humaine, dépend à la fois de la FAO et de cis. L’article 5 de l’accord sanitai- sortissants européens et prévoient animale ou végétale soient incompatibles avec le niveau élevé de protection l’OMS, et qui édicte les normes re et phytosanitaire (SPS) de la création d’une « autorité alimen- recherché par l’Union européenne ». internationales en matière alimen- Quand l’OMC fait également référence, taire européenne ». Celle-ci tra- Des mesures peuvent alors être prises. Mais elles doivent être « pro- taire. Un tour de piste certes indis- est-il apparu sans le citer, à un principe de vaillera en réseau avec les organisa- portionnées », c’est-à-dire adaptées au niveau de protection recherché, pensable, mais qui risque de ne pas 2 en France ? précaution. Il prévoit que tions nationales existantes comme ne pas introduire de « discrimination » dans leur application et être aplanir tous les différends. En France, c’est la loi du « dans les cas où les preuves scien- l’Afssa, afin de permettre une « réexaminées à la lumière des nouvelles données scientifiques ». Ces 2 février 1995 relative au renfor- tifiques seront insuffisantes, un meilleure coordination et d’éviter mesures sont donc, par nature, transitoires. M. La. cement de la protection de l’en- membre pourra provisoirement vironnement, dite loi Barnier, adopter des mesures sanitaires et qui définit, dans son article pre- phytosanitaires sur la base des mier, le principe de précaution, renseignements pertinents dispo- en même temps que des princi- nibles (…) » Les lobbies agricoles pour « la logique de la démonstration » pes d’action préventive. Elle en donne la définition sui- Qu’est-ce que gir au bon moment et à bon escient obtenir le retrait de textes réglementaires consi- défiance. D’autant que les milieux agricoles vante : « Le principe de précau- le Codex pour infléchir concrètement les déci- dérés comme scélérats. Depuis une dizaine défendent la filière bovine en faisant monter les tion est le principe selon lequel 4 alimentarius ? sions des pouvoirs publics : ce credo d’années, l’action a changé de forme et de natu- enchères. Ainsi, les représentants syndicaux du l’absence de certitudes, compte Il s’agit d’un code qui recense A des lobbies est particulièrement cher re. Le monde paysan préfère séduire, mettre en monde agricole ont-ils rejeté le plan Glavany, tenu des connaissances scientifi- les normes internationales dans aux groupes de pression multiples du monde avant les vertus morales des métiers de la terre, jugeant insuffisants les 3,2 milliards de francs ques et techniques du moment, le domaine alimentaire. Il est agricole. Un monde composé certes de syndi- les liens intrinsèques entre l’agriculture et l’hu- d’aides proposés par le ministre de l’agriculture. ne doit pas retarder l’adoption de établi par la Commission du cats, mais aussi d’entreprises, très influentes manisme. Les lobbies veulent toucher le cœur mesures effectives et proportion- Codex alimentarius, composée dans l’agrochimie ou le secteur phytosanitaire des Français. Préserver l’agriculture, c’est MOMENTS CRITIQUES nées visant à prévenir un risque de 165 pays, sous l’égide de l’Or- par exemple. Le vin est probablement la bran- veiller à ce que l’histoire ne meure pas. Les Les bonnes vieilles recettes de la pression poli- de dommages graves et irréversi- ganisation mondiale de la santé che agricole où les lobbies se veulent les plus livres que publient les leaders sont de cette vei- tique continuent à être employées aux bles à l’environnement, à un coût (OMS) et de l’organisation des influents. Qu’on se souvienne des pérégrina- ne socio-ethnographique. moments les plus critiques. Cet été, le blocage économiquement acceptable. » Nations unies pour l’agriculture tions de la loi Evin sur l’alcoolisme en 1991… Nathalie Duclos, professeur à l’université de par des tracteurs des dépôts pétroliers a permis La loi du 1er juillet 1998 relati- et l’alimentation (FAO). Créée Chaque année, à peine 6 000 jeunes choisis- Rennes et spécialiste de la sociologie paysanne aux paysans, en prêtant main-forte aux camion- ve au renforcement de la veille dans les années 60, la Commis- sent le métier de cultivateur ou d’éleveur, alors et rurale, avance la thèse que les manifestations neurs, d’obtenir du gouvernement des aides sanitaire et du contrôle de la sion du Codex alimentarius se que 20 000, voire 30 000 exploitations françai- agricoles seront de moins en moins violentes, compensant la hausse du fioul. Il s’agissait de sécurité sanitaire des produits réunit tous les deux ans. ses disparaissent. Le monde agricole donne le car les agriculteurs ont besoin, désormais, de se manifestations directement utilitaires. Mais destinés à l’homme, s’inspire C’est en se fondant sur les nor- sentiment de devoir modifier ses stratégies d’in- sentir intégrés au corps social. Il y a tout un tra- des opérations d’une autre nature ont pour but également de ce principe, sans y mes du Codex alimentarius que fluence, au fur et à mesure que sa place dans la vail de reconquête à entreprendre. On parle de de prendre l’opinion à témoin, à partir d’un faire toutefois explicitement l’OMC a décidé de condamner société se réduit et qu’apparaissent de nouvel- contrat avec la société. « C’est la logique de la symbole fort, et c’est la démarche d’un José référence. Cette loi vise à mieux l’Union européenne en raison les préoccupations, comme la préservation de démonstration qui peu à peu l’emportera sur la Bové. La cible sera ici les organismes génétique- gérer l’incertitude scientifique de l’embargo qu’elle maintient, l’environnement et le souci d’une alimentation logique de l’action directe », pronostique-t-elle. ment modifiés (OGM) et leur pouvoir « empoi- et à faire face aux crises sanitai- depuis onze ans, sur la viande de qualité. Mais regagner la confiance des consomma- sonneur », ou McDo, image caricaturale des res. Elle prévoit la création de de bœuf aux hormones en pro- Jadis, il s’agissait de faire peur aux pouvoirs teurs, échaudés par les effets d’une agriculture dérives alimentaires. trois organismes : l’Agence fran- venance des Etats-Unis et du publics – français d’abord, puis européens à par- productiviste, n’est pas assuré. L’affaire de la çaise de sécurité sanitaire des Canada. tir des années 80 – pour exiger des aides ou vache folle contribue à entretenir un climat de F. Gr. et S. M. Le conflit franco-canadien sur l’amiante illustre les combats d’experts

MONTRÉAL, au contraire une « alternative rai- (trop dangereux), mais non celle de ments en libérant de la poussière raux se présentant sous forme de de notre correspondante Ottawa qui estime sonnable qu’il pratique lui-même, chrysotile dont il est troisième pro- d’amiante plus nocive que si on longues fibres flexibles, mais qui amais on n’aura autant écrit celle de l’utilisation sécuritaire de ducteur mondial (avec la Chine l’avait laissée dans ses gaines pro- n’ont pas les mêmes formules chi- sur un minéral ! Derniers que l’amiante l’amiante chrysotile », lequel est pour client principal) avec un chif- tectrices. miques ou structures atomiques, ni écrits en date dans le dossier pour Ottawa un produit beaucoup fre d’affaires annuel de 200 mil- La « phobie de l’amiante » pous- les mêmes toxicologies. Jde l’amiante : les mémoires du chrysotile est moins moins risqué que d’autres qu’on lui lions de dollars canadiens. se surtout, selon lui, à utiliser des « C’est comme si on avait procla- Canada et de l’Union euro- a substitués sans tester leurs effets L’amiante chrysotile « doit être produits de substitution aux ris- mé l’interdiction de la “poudre blan- péenne déposés le 16 novembre dangereux que à long terme. Le gouvernement produit de façon sécuritaire et utilisé ques toxicologiques mal connus. che”, confondant dans cette même pour l’un et le 21 novembre pour canadien plaide aussi en appel le de la bonne manière », explique « Les Etats-Unis sont en train de rem- appellation aspirine et héroïne », l’autre devant l’Organisation mon- certains produits de non-respect de l’accord de l’OMC Oussamah Tamim, ajoutant que les placer le chrysotile par d’autres miné- explique-t-il. Le chrysotile n’est cer- diale du commerce (OMC). Ottawa sur les obstacles techniques au com- précautions de base sont de « con- raux, comme le wollastonite, qui a tes pas un produit sans danger si y avait porté en 1998 le conflit qui substitution, fait merce, d’ailleurs invoqué pour la server l’amiante à l’intérieur de gai- de longues fibres comme l’amiante l’on est exposé à la poussière de l’opposait à la France et à l’Union première fois dans une cause. nes de ciment ou de résine et non en mais très cassantes. On a toutes les ses fibres, mais au même titre, ajou- européenne à propos de l’interdic- appel devant l’OMC « Pour Ottawa, il s’agit de démon- contact avec l’air », car ce sont les raisons de croire à son potentiel can- te-t-il, que les poussières de céréa- tion des importations canadiennes trer que la décision de la France a poussières de cette « pierre à cérigène ! » les, de coton, d’acier ou de char- d’amiante chrysotile (non friable). pays de protéger la santé de leurs pour effet de restreindre l’accès à coton » qui sont dangereuses à bon provoquent, à fortes doses En juillet, un groupe spécial de l’or- citoyens », juge le bannissement de son marché et de favoriser ainsi les inhaler. Et il pose finalement cette CONFUSION d’exposition, des maladies pulmo- gane de règlement des différends l’amiante par la France comme une marchés domestiques de produits de question : pourquoi se priver d’un Mea culpa pour ses pairs : André naires connues sous le nom de de l’OMC a donné raison à la Fran- « mesure disproportionnée ». substitution. » Ottawa a aussi l’in- minéral aux propriétés incroyables Lalonde n’est « pas fier » du fait pneumoconiose. ce et à l’Union européenne, Insistant pour voir traiter le con- tention de plaider, souligne Oussa- – ignifuge, résistant, isolant – qui a que les minéralogistes comme lui D’autres minéraux sont toutefois jugeant leur décision certes « discri- flit comme un « différend commer- mah Tamim, que le groupe spécial fait ses preuves, tant dans les maté- n’ont « pas souligné assez tôt une nettement plus dangereux, comme minatoire » d’un point de vue com- cial technique », Ottawa fonde son de l’OMC n’avait « pas à statuer sur riaux de friction (plaquettes de erreur fondamentale à propos ceux du groupe des « amphiboles » mercial, mais justifiée pour assurer appel sur plusieurs motifs juridi- la sécurité de l’amiante et de ses freins par exemple) que dans ceux « des » amiantes, avant que la pani- qui peuvent aussi être exploités la protection de la santé humaine. ques. L’OMC est convenue que la applications », son mandat étant de la construction pour le rempla- que ne s’empare de la population comme « amiante ». Le plus connu Le Canada a fait appel de cette déci- mesure française violait les règles plutôt de vérifier si la décision fran- cer par des produits dont on a bien mondiale, précipitant la descente est la riebéckite, exploités en Afri- sion, et sa cause sera entendue à la d’accès libre aux marchés, mais en çaise se conformait aux accords moins étudié les dangers ? aux enfers du chrysotile, alors qu’il que du Sud et extrêmement cancéri- mi-janvier 2001. retenant une exception de l’accord commerciaux internationaux. Cette interrogation est partagée n’est pas cancérigène ». gène, qu’on a ironiquement, rappel- Au ministère canadien des affai- de l’ex-GATT qui admet l’argument par André Lalonde, professeur en La phobie a fait son œuvre, mais le le chercheur, utilisée dans les res étrangères et du commerce de la protection de la santé publi- TRIBUNE sciences de la Terre à l’université on ne peut blâmer personne, ajou- années 50 pour fabriquer les filtres international qui pilote le dossier, que s’il n’est pas une « restriction Une nouvelle fois, Ottawa profi- d’Ottawa. N’est-on pas, au nom de te-t-il, d’avoir peur face à l’incon- à goudron des cigarettes Kent aux « on s’attend à une décision aux envi- déguisée au commerce internatio- tera de la tribune offerte pour faire politiques anti-amiante, de faire nu. Pour l’amiante, explique le cher- Etats-Unis. Ceux qui ont fabriqué rons du 12 mars ». Oussamah nal » et s’il n’y a « pas d’alternatives valoir son point de vue politique et empirer les choses ? Les industries cheur, la confusion est née d’une ces filtres à cigarettes sont tous Tamim, porte-parole de ce ministè- raisonnablement disponibles ». scientifique à propos de l’amiante. de la décontamination profitent incompréhension de base sur le morts d’un cancer… re, affirme que le Canada, sans C’est ce point précis que contes- C’est ainsi que le Canada a interdit ainsi de la situation, soutient-il, au mot même, un terme générique uti- remettre en cause le « droit des te le Canada en affirmant qu’il y a la production d’amiante friable risque parfois de nettoyer des bâti- lisé pour décrire plusieurs miné- Anne Pélouas LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / III DOSSIER ̄ Jean-Daniel Gardère, directeur général du Centre français du commerce extérieur (CFCE) CHRONIQUE « L’espace juridique hésite à devenir mondial » par Alain Lebaube « La nature des conflits com- qu’aujourd’hui il y ait un texte pré- processus de saturation des bar- qui lui étaient applicables de L’avenir merciaux a-t-elle évolué ? Por- cis de l’OMC stipulant ce qu’est rières traditionnelles en même l’autre. Aujourd’hui, avec une glo- te-t-elle davantage sur des ques- exactement le principe de précau- temps que des porosités et possi- balisation qui s’est considérable- tions de santé publique ? tion, ses critères de mise en œuvre, bilités de les contourner. ment développée, ce n’est plus le – Non, pas vraiment. Cela peut les méthodes d’appréciation du ris- » Nous sommes bien dans un cas. C’est cette absence de coïnci- de la fonction publique paraître paradoxal, mais je ne pen- que. C’est cette imprécision qui système de mondialisation, de dence, au niveau national, euro- se pas qu’aujourd’hui nous assis- explique notamment tout le débat recherche de compétitivité, péen et mondial qui contribue à tions à une émergence forte de con- actuel entre les Etats-Unis et l’Euro- d’échanges démultipliés, délocali- créer des hésitations, des incohé- n tirant le premier, pour annoncer un plan de programma- flits commerciaux, notamment tran- pe, et qui tourne autour du degré sés et déstructurés. Du coup, le sui- rences, des fautes de communica- tion des recrutements sur cinq ans à l’éducation nationale, satlantiques, liés à des questions de de qualification de ce qu’on appel- vi, dans une filière donnée, est tion auxquelles les consommateurs Jack Lang a-t-il fait preuve d’une capacité d’anticipation santé. Il y a, bien sûr, les cas du le le « doute raisonnable ». plus difficile qu’auparavant. sont particulièrement sensibles. ou, plus prosaïquement, confirme-t-il son sens politique ? bœuf aux hormones, des organis- – Mais, en réalité, les Améri- » Avant, pour caricaturer, on » Mais le problème le plus grave, EDans une hypothèse comme dans l’autre, il pourrait avoir ouvert mes génétiquement modifiés cains ne reconnaissent pas le vivait à Limoges, on achetait de la et c’est le deuxième point, est que la boîte de Pandore… (OGM), mais le principal conflit principe de précaution… viande et des légumes générale- nous n’avons pas aujourd’hui de Au point de départ, les données du problème sont d’une éviden- actuel reste celui des Foreign Sales – Ce n’est pas tout à fait vrai. Ils ment produits dans la région. Les juridiction et d’instance suscepti- te clarté. De 2001 à 2008, l’éducation nationale devrait enregistrer Corp qui permet aux sociétés améri- admettent qu’il puisse y avoir des risques et les contrôles étaient loca- ble de résoudre ces problèmes 35 000 départs à la retraite par an. Au cours des dix prochaines caines d’alléger leurs charges fisca- mesures conservatoires durant un lisés et les problématiques de prin- dans leur ensemble. L’OMC a années, au plus tard, 40 % des enseignants en activité en les et que conteste l’Union euro- certain temps, si celui-ci n’est pas cipe de précaution circonscrites. admis le principe de précaution à 1998 seront partis sous l’effet de la démographie. Dans les années péenne. Il porte sur 4 à 5 milliards excessif – et non étiré pour des rai- On avait donc un degré de coïnci- l’occasion des accords de Marra- 70 et 80, il avait fallu augmenter les effectifs pour faire face à la de dollars. Les conflits proprement sons protectionnistes – et que les dence assez étroit entre la produc- kech, mais elle n’en a défini ni les massification de l’enseignement secondaire et à l’allongement sanitaires ne représentent chacun mesures prises sont adéquates. tion d’une part et le droit et la règle règles d’application ni les effets. des études. que 100 à 150 millions de dollars. » Ils estiment simplement que Du coup, lorsqu’un cas, lié au prin- Dans la perspective de ces échéances, un ministre de l’éduca- » Les conflits commerciaux por- ces dispositions doivent déboucher cipe de précaution, est évoqué tion nationale ne pouvait donc rester sans rien faire. D’où la pré- tés devant l’Organisation mondia- sur une évaluation scientifique du devant l’organe de règlement des sentation d’un plan pluriannuel 2001-2003 qui prévoit le du commerce (OMC) pour des risque évoqué et que c’est à partir différends de l’OMC, celui-ci éprou- 33 200 emplois, dont 17 675 créations nettes, et une augmentation raisons de santé publique ne sont de là qu’on pourra justifier les ve encore des difficultés à bien annuelle sur cinq ans pas beaucoup plus nombreux mesures prises, ou au contraire, gérer le dossier. Année de naissance des postes offerts aux

qu’avant. Mais on fait souvent un être conduit à les annuler. De leur – De plus, le Codex alimenta- 1927 ie concours. Ainsi peut-on

HOMMES FEMMES g amalgame entre ces dossiers et côté, les Européens considèrent rius ne reconnaît pas le principe 1930 espérer, au moins sur le des conflits de nature différente qu’il faut aller vers cette notion de précaution… papier, renouveler le per- (comme le thon, l’amiante, la bana- d’évaluation du risque mais que, si – Effectivement, c’est là une diffi- 1935 sonnel et engager un ne, etc.). Tout cela n’est pas du res- on n’y parvient pas de manière cer- culté supplémentaire. Ainsi, un redéploiement en fonc- sort du principe de précaution. taine, on est alors fondé, au nom pays en conflit peut très bien saisir 1940 tion des besoins. » Ce qui est vrai, en revanche, de ce « doute raisonnable », à per- l’OMC sur une question relevant Mais à découvrir cet c’est que les gouvernements natio- pétuer des mesures de précaution. du principe de précaution. Celle-ci 1945 effort louable de prévi- naux et les entités régionales, com- – N’y a-t-il pas un risque de va se fonder sur les appréciations sion, certes un peu tar- ̄ 1950 me l’Union européenne, sont main- s’engager dans un domaine pro- du Codex, lequel ne reconnaît pas dif, on peut aussi se de la recherche et technolo tenant directement concernés par cédurier sans fin ? le principe de précaution et se bor- 1955 , demander pourquoi les problématiques de santé publi- – Je répondrai à deux niveaux : le Jean-Daniel Gardère ne à définir de simples normes. d’autres ministères, que, de santé animale et phytosani- contexte économique dans lequel b Diplômé de l’Institut d’études » L’OMC ne s’est pas dotée 1960 dont celui de la fonction taire. Voilà un phénomène nou- se place cette notion juridique de politiques de Paris, Jean-Daniel d’un corpus de règles permettant publique, n’ont pas enco- veau. principe de précaution ; l’absence Gardère, qui a effectué son de qualifier, de cadrer et de met- 1965 re adopté la même – Ce principe de précaution de juridiction capable de légiférer concours d’entrée à l’Ecole nationale tre en œuvre le principe de pré- démarche. Car, les est-il définitivement admis par sur l’ensemble des problèmes. d’administration (ENA) en 1963, caution. Nous nous trouvons 1970 mêmes causes produi- le GATT et par l’OMC qui lui a » Sur le premier point, le princi- a été une première fois directeur dans cette situation de non-coïn- sant les mêmes effets, 1975 succédé ? pe de précaution est un peu l’en- général du Centre français du cidence entre l’évolution de l’éco- 15 10 5 0 0 5 10 15 20 un phénomène identi- – L’article 20 du GATT stipule fant naturel de la globalisation à commerce extérieur (CFCE) nomie et l’évolution du droit. que de vieillissement est qu’un Etat a le droit d’établir la pro- travers la multiplication, la densi- de 1984 à 1987. L’espace économique est devenu effectifs en milliers en cours dans d’autres b tection sanitaire de ses popula- fication et la nouvelle structura- Ministre-conseiller pour les mondial, l’espace juridique hésite Pyramide des âges des administrations et dans tions et que cela peut entraîner des tion des échanges. Quand on mul- affaires économiques et à le devenir. » enseignants au 1er janvier Source : ministère de l'éducation nationale les collectivités territoria- mesures de précaution. C’est un tiplie par sept les échanges en commerciales à Washington les. On y a beaucoup principe reconnu pour des raisons une vingtaine d’années et par de 1992 à 1997, il occupe à nouveau, Propos recueillis recruté pendant les de santé et d’environnement. Mais, plus de vingt les investissements depuis janvier 1998, les fonctions par Martine Laronche années difficiles, et les transferts de responsabilité, dus à la régio- concrètement, on ne peut pas dire directs à l’étranger, on crée un de directeur général du CFCE. et Serge Marti nalisation, se sont accompagnés d’une tendance certaine à l’em- bonpoint. Quand il y avait 4,6 millions de fonctionnaires en 1980, on en comptait 5,37 millions en 1996, rappelle le rapport sur les perspectives de la France, rédigé par le Commissariat général du Plan. Aux Etats-Unis, un cadre administratif De fait, sachant que l’âge moyen des actifs, qui est de 39 ans dans le secteur privé, se situe à 41 ans dans la fonction publique et à 46 ans dans la recherche publique, les projections sont vite fai- tes. Dans les douze prochaines années, 45 % des fonctionnaires de et réglementaire un peu opaque l’Etat, de la fonction publique hospitalière et de la fonction publi- que territoriale auront quitté leur emploi. Une véritable hémorra- gie, donc, qui pourrait même survenir dès 2005 dans la recherche. WASHINGTON les comme le chevauchement des les consommateurs soient infor- Comme l’écrit le Plan dans son rapport, on peut considérer que de notre correspondant L’Administration compétences gênent par ailleurs més de sa présence dans le lait. « le renouvellement démographique constitue une opportunité qui ne uand ils critiquent la son travail. C’est pourquoi des – En octobre 1998, une enquête se représentera pas avec une telle ampleur avant une génération ». Si gestion européenne de pour l’alimentation organismes de consommateurs du FSIS a révélé la présence de ce choc, attendu, était bien géré, il offrirait en effet l’occasion de crises comme celle de la réclament la création d’une agen- listeria dans des hot-dogs de la socié- revoir la place et le rôle de la fonction publique dans un pays Qvache folle, les Améri- et les médicaments ce unique. té Sara Lee. La source de la contami- moderne. En France, l’emploi dans les services publics représente cains ont coutume de Mais les activités de la FDA doi- nation a été isolée par le CDC en 25 % de la population active, contre 13,2 %, en moyenne, dans les citer leur système en exemple, est passée maître vent être comprises dans un cadre novembre, les produits volontaire- pays du G7. notamment le rôle de l’Adminis- américain, pas forcément transpo- ment rappelés en décembre, et ce Mais encore faudrait-il lancer un vaste débat sur le sujet, enga- tration pour l’alimentation et les dans la gestion sable ailleurs. Ses contrôles se fon- n’est que le 20 janvier que l’USDA a ger une réflexion de fond et élaborer une vraie stratégie. Autre- médicaments (Food and Drug dent sur l’autorégulation du sec- annoncé à la fois l’incident – qui ment dit, selon le vœu des experts, il serait temps de conduire une Administration, FDA). Ils la pré- médiatique des crises teur agroalimentaire, responsable avait fait plusieurs morts – et les politique active d’adaptation aux évolutions de la société. Ce qui sentent comme l’autorité unique pénalement en cas de faute. L’ob- remèdes apportés. Cet exemple illus- supposerait de faire preuve d’une « capacité ambitieuse d’anticipa- et indépendante en matière de public : ainsi, plusieurs personnes jectif est de protéger l’industrie et tre une gestion des relations publi- tion et de rénovation » qui se retrouverait dans les méthodes d’éva- sécurité alimentaire. Or le système ayant travaillé pour Monsanto sur les producteurs, ainsi que les con- ques destinée à rassurer l’opinion et luation et dans une gestion prévisionnelle des ressources humai- juridico-administratif américain l’hormone BST (qui augmente la sommateurs. Mais aussi de rassu- à éviter toute panique. L’USDA a nes. Or il est clair que nous n’en sommes pas là, le silence sidéral n’est pas aussi clair qu’il y paraît lactation des vaches) ont été recru- rer ces derniers, auxquels elle répè- toutefois été critiquée dans cette n’étant rompu que par quelques travaux de commissions et de au premier abord. tées par la FDA sur le même dos- te que les Etats-Unis ont l’alimenta- affaire par les associations de con- rares rapports. La FDA partage ses responsabi- sier. Selon Bruce Silverglade, du tion la plus saine au monde, les con- sommateurs pour avoir publié un C’est dans ce contexte qu’il convient d’apprécier l’opération lités avec 11 administrations fédé- Centre pour la science et l’intérêt trôles les plus stricts, et que toute communiqué trop tardivement. menée par Jack Lang. Si son exemple devait être suivi, les effectifs rales sur la base de 35 lois dont la du public (CSPI), la liberté d’action décision est prise sur une base – Dans l’affaire du maïs généti- de la fonction publique seraient remplacés et les syndicats s’ap- plus ancienne date de 1906. Elle de la FDA dépend aussi du parti au « scientifique » ; à commencer par quement modifié Starlink, autori- puieront sur ce précédent qui fera jurisprudence. Mais la conjonc- exerce sa juridiction sur les pro- pouvoir à Washington, les républi- le bœuf aux hormones, jugé sain sé seulement pour la consomma- ture complique aussi la donne : pour embaucher, la fonction publi- duits alimentaires circulant entre cains étant peu favorables à une par l’USDA. C’est sur cette affirma- tion animale et que l’on a retrouvé que aura affaire à rude concurrence en période de pénurie de les Etats de l’Union, les médica- réglementation fédérale. De plus, tion que la science est de son côté dans la chaîne humaine, la société main-d’œuvre. ments, les cosmétiques et… les ali- le Congrès peut faire pression sur que Washington s’appuie pour con- franco-allemande Aventis a décidé ments pour chiens et chats. Elle la politique de la FDA par un vote tester les décisions scientifiques volontairement de retirer et de est fière, dit-elle, de « réglementer sélectif des crédits budgétaires. des Européens, prétendant n’y voir racheter la récolte 2000, tandis plus d’un trillion (millier de mil- Les moyens de la FDA sont limi- que du protectionnisme déguisé. que d’autres sociétés comme Kel- liards) de dollars de produits, soit le tés. Elle doit coopérer sur les pro- logs et Taco Bells rappelaient leurs quart des dépenses annuelles des duits de consommation locale COLLABORATION produits. consommateurs américains ». avec des Etats non tenus de suivre La FDA compte surtout sur la La solution trouvée par Aventis Mais elle doit compter avec le sa réglementation. Elle n’a pas les coopération, comme le « rappel vo- pour l’avenir est de faire certifier Service d’inspection de la sécurité moyens de contrôler les entrepri- lontaire » de produits contaminés Starlink pour la consommation alimentaire (FSIS) du département ses plus d’une fois tous les dix ans par des producteurs soucieux de humaine, ce qui lui éviterait d’être de l’agriculture (USDA) –- alors que l’USDA exerce une super- leur réputation. Elle est enfin pas- soumise à trop de plaintes et de responsable pour les volailles, la vision continue des abattoirs. Son sée maître dans la gestion média- demandes de dommages-intérêts. viande, les œufs et les produits con- contrôle des produits importés est tique des crises, et de son image. Cette affaire met l’accent sur le tenant plus de 2 % à 3 % de vian- marginal (2 %). Elle n’a pas autori- Quelques cas concrets permettent risque d’une trop étroite collabo- de –, l’Agence pour la protection té pour saisir directement les pro- de mieux comprendre comment ration entre l’industrie et l’orga- de l’environnement (EPA) du dépar- duits impropres à la consomma- fonctionnent ces contrôles : nisme de contrôle et de régulation. tement de l’environnement – qui tion et doit passer par un tribunal. – Favorable à l’utilisation de la Et rien n’a été prévu pour éviter réglemente les pesticides et les Les failles administratives et léga- BST, la FDA s’est opposée à ce que qu’un tel accident puisse se repro- organismes génétiquement modi- duire. fiés (OGM) qui en contiennent –, et On peut aussi s’interroger sur le Centre pour le contrôle et la pré- Bibliographie l’efficacité d’un système qui, au vention des maladies (CDC). lieu de s’assurer de la propreté des b Le Principe de précaution, b Risques et peurs alimentaires, abattoirs de volailles, préfère trem- MOYENS LIMITÉS rapport au premier ministre sous la direction de Marian per celles-ci dans un bain javellisé La FDA n’est pas non plus un de Philippe Kourilsky Apfelbaum (Odile Jacob, 1998, à la sortie, et qui a empêché organisme indépendant puisqu’el- et Geneviève Viney (Odile Jacob, 288 p., 140 F, 21,34 ¤). l’USDA de faire fermer l’usine de le dépend du ministère de la santé La Documentation française, 2000, b « Vingt-cinq ans de commerce viande hachée Supreme Beef au et que son directeur est choisi par 405 p., 140 F, 21,34 ¤). extérieur agroalimentaire » Texas – l’Etat de George le président. Son manque de b Le Siècle biotech : (dossier de la revue Chambres W. Bush – après trois contrôles moyens la contraint à faire appel à le commerce des gènes d’agriculture, association positifs de salmonelle ; Supreme des scientifiques travaillant dans dans le meilleur des mondes, permanente des chambres Beef a depuis déposé son bilan. des entreprises. Ceux-ci passent de Jeremy Rifkin (La Découverte, d’agriculture, septembre 2000, parfois du secteur privé vers le 1998, 347 p., 145 F, 22,10 ¤). nº 891). Patrice de Beer IV / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 EUROPE ̄ La lente marche du Kosovo vers l’économie de marché DROIT ET ÉCONOMIE

PRISTINA nomie parallèle mise en place par de privatisation des entreprises par Stéphane Corone de notre envoyée spéciale La diaspora, surtout les 80 % d’Albanais exclus par la publiques, auparavant autogérées ix-huit mois après la fin minorité serbe des pouvoirs politi- pour 80 % d’entre elles. Après le du long et douloureux albanaise, joue un que et économique, mais aussi des départ des hommes de Belgrade, conflit qu’a vécu le pays, écoles et des hôpitaux. les Albanais sont retournés dans Concurrence : Dles initiatives économi- rôle primordial dans Réinjecter cet argent dans l’éco- leur ancienne entreprise et plu- ques reprennent au Kosovo où le nomie officielle est l’un des princi- sieurs personnes se sont parfois président Jacques Chirac a effec- ce pays de 2,2 millions paux objectifs de la Mission des autoproclamées directeur d’un tué, le 25 novembre, une visite de Nations unies au Kosovo (Minuk). même établissement. Or les inves- échec à la Commission vingt-quatre heures. La perspecti- d’habitants où tout L’autorité fiscale centrale, créée en tisseurs détestent ignorer où va ve de l’indépendance incite les décembre 1999, a commencé à per- leur argent. La parade trouvée ? La Kosovars à investir dans le com- est à reconstruire cevoir des droits de douane et des concession. En juin 2000, la ges- es pères de l’Europe ont d’abord souhaité faire de la Com- merce et les services. Le gouverne- taxes diverses. Mais le budget pré- tion de l’entreprise de ciment munauté économique européenne (CEE) une grande zone ment intérimaire international s’at- souterraine ». Parallèlement, la visionnel du Kosovo pour l’an Sharr, près de la frontière macédo- de libre-échange baignant dans une saine concurrence. Ce telle, lui, à la privatisation des gran- mafia prospère. Un réseau, dirigé 2000 est encore loin de l’équilibre. nienne, a été confiée pour dix ans principe apparaît dès l’article 3 du traité de Rome. Mais la des entreprises. par des Albanais et des Serbes, a La moitié des 430 millions de à un groupe suisse. D’autres vont Lréalité est plus complexe. Le traité n’interdit pas formellement « Quand je suis revenu à Pristina été démantelé en octobre dernier. marks (1,4 milliard de francs) de suivre. toutes les entraves à la concurrence. En revanche, il sanctionne, après la guerre, en juin 1999, il y En six mois, celui-ci avait fait dépenses annoncées est financée dans son article 85, les entreprises qui passent entre elles des avait juste un boulanger. Cinq mois entrer 65 000 voitures, provenant par les dons internationaux. INVESTISSEMENTS accords pour empêcher, restreindre ou fausser le jeu de la concur- plus tard, les commerces prolifé- surtout d’Europe occidentale. Ce pays de 2,2 millions d’habi- Mais le Kosovo manque d’inves- rence. Ensuite il interdit aux entreprises qui sont en position domi- raient », se souvient cet Albanais Mais l’essentiel de l’argent vient tants est, de fond en comble, à tissements. Avant 1989, les indus- nante sur un marché d’exploiter cette situation de façon abusive de retour au pays. Les centres-vil- de la diaspora, de ces 400 000 Koso- reconstruire et à administrer. Mais tries d’exploitation minière (article 86). Mais il existe, entre ces deux garde-fous, toute une les fourmillent maintenant de res- vars, essentiellement Albanais, par- pas n’importe comment. Dans (plomb, zinc, nickel) et de produc- gamme de comportements qui sont susceptibles de freiner la con- taurants, d’épiceries bien fournies, tis étudier et travailler pour la plu- leurs rapports, l’Union européen- tion de matières premières ou de currence, sans pour autant être contraires au traité de Rome. de bijouteries, de boutiques de part en Allemagne (47 %) ou en ne et la Banque mondiale rappel- biens semi-finis (électricité, métal- C’est par exemple le cas d’une entreprise qui réduit ses livraisons, vêtements ou de chaussures. Suisse (22 %). En 1999, le groupe lent l’objectif : mettre en place lurgie) représentaient la moitié du mais n’est pas en position dominante. C’est ce que vient de rappe- de recherche kosovar Riinvet a « une économie de marché solide ». PIB de cette province essentielle- ler le tribunal de première instance des Communautés européen- CHÔMAGE interrogé 3 500 familles. Sur les Une banque commerciale a ouvert ment rurale. Celles-ci seront mal nes (TPI) dans un arrêt du 26 octobre 2000 (affaire T-41/96). De nombreux rez-de-chaussée 40 % de personnes interrogées en début d’année, mais elle n’oc- gérées, voire saccagées par les Ser- Dans la plupart des Etats européens, les prix des médicaments abritent des magasins spécialisés ayant déclaré avoir un ou plu- troie que de petits prêts dans des bes. Aujourd’hui, la plupart sont sont directement ou indirectement fixés par les autorités sanitai- en canapés-lits, en radiateurs ou sieurs membres de leur famille à secteurs géographiques limités. La fermées. Le gouvernement intéri- res nationales. D’où des disparités, qui peuvent être très importan- en luminaires. Près de six cents sta- l’étranger, plus des trois quarts ont première chambre de commerce a maire veut croire que la victoire du tes, entre les prix d’un même médicament, d’un pays à l’autre. Il tions-service kosovares ont surgi affirmé recevoir un revenu annuel été créée en juillet 1999 à Prizren, parti du « Gandhi des Balkans », en allait ainsi de l’Adalat, un médicament destiné à soigner certai- dans le paysage. L’immobilier, aus- compris entre 3 000 marks dans le sud du pays, région la plus Ibrahim Rugova, aux municipales nes maladies cardio-vasculaires, commercialisé par le groupe si, a repris. Des maisons de deux (9 900 F) et 9 000 marks (29 700 F), dynamique actuellement. du 28 octobre dernier, attirera les Bayer. Entre 1989 et 1993, le prix de vente de l’Adalat était en ou trois étages se multiplient à vue la monnaie officielle. Des sommes Le système judiciaire est à investisseurs étrangers. « La stabili- Grande-Bretagne supérieur de 40 % à celui pratiqué en France et d’œil dont la construction est importantes, si on les compare au revoir, comme le cadre juridique. sation politique est un des facteurs en Espagne. Cette différence de prix a amené certains grossistes financée par les Kosovars. salaire moyen inférieur à 200 Les experts se heurtent, depuis nécessaires pour investir », estime français et espagnols à exporter de l’Adalat vers la Grande-Breta- Selon un sondage réalisé par les marks (660 F) par mois. Pendant quelques mois, à un problème de Mehmet Hajnizi, un Albanais tra- gne, entraînant une chute des ventes d’Adalat par la filiale britan- militaires de l’OTAN (KFOR) entre dix ans, cet argent alimentera l’éco- propriété qui ralentit le processus vaillant en tandem avec l’Anglais nique de Bayer, Bayer UK, qui a vu son chiffre d’affaires baisser de avril et juillet 2000, plus de la moi- Roy Dickinson au « ministère de la 230 millions de marks. Face à cette situation, le groupe Bayer a tié des ménages possèdent une voi- La situation en 2000 reconstruction », dépendant de la limité ses livraisons aux grossistes français et espagnols. Ceux-ci ture (18,7 % l’ont acquise l’an pas- en millions de francs Minuk. ont alors déposé une plainte auprès de la Commission, qui a enga- sé), un foyer sur cinq détient un « Des investisseurs demandent gé une procédure d’enquête pour infraction à l’article 85 du traité téléphone portable et 8 % d’entre PNB 10 050 quel sera l’avenir politique du Koso- de Rome. eux ont investi dans un ordina- vo. Peu savent que la province sera La Commission a rendu sa décision le 10 janvier 1996 teur. Des chiffres élevés pour une CONSOMMATION 14 673 indépendante », ajoute-t-il. Le des- (n˚ 96/478/CE), dans laquelle elle estime que Bayer a passé avec province dont le produit intérieur tin des Kosovars est, selon lui, ses grossistes des accords leur interdisant d’exporter l’Adalat vers brut (PIB) par habitant, évalué à entre les mains de sa jeunesse, la Grande-Bretagne s’ils voulaient continuer à être approvision- INVESTISSEMENT 3 889 700 dollars en 1989, aurait chuté « la plus nombreuse et la plus moti- nés pour leur marché local, accords qui sont contraires à l’arti- de moitié depuis, et qui compte le vée d’Europe ». A condition d’assu- cle 85 du traité de Rome. La Com- EXPORTATIONS 0 taux de chômage le plus important rer la formation des futurs cadres. Il existe toute mission condamnait Bayer à payer des Balkans. 8 509 « En attendant, la Minuk a décidé une amende de 3 millions d’euros, Selon l’Organisation internatio- IMPORTATIONS de supprimer, pour des raisons bud- une gamme ainsi qu’une astreinte de 1 000 nale du travail (OIT), 65 % des indi- FLUX DE CAPITAUX gétaires, 10 % des postes d’ensei- euros par jour jusqu’à ce que le 4 020 vidus en âge de travailler sont ÉTRANGERS gnants et la moitié des agents de de comportements groupe pharmaceutique cesse son « économiquement inactifs ou sans service ». comportement anticoncurrentiel. 1 045 emploi ». Les 35 % restants partici- AIDE HUMANITAIRE susceptibles de freiner Face à cette décision, Bayer a peraient à une « vaste économie Source : Banque mondiale Aude Carasco introduit un recours devant le tri- la concurrence, bunal. Le groupe pharmaceutique plaide qu’il ne maîtrise pas le prix sans pour autant être de vente de ses médicaments et que cette situation a amené des Pierre Nothomb, un « ex-yuppy » au service contraires au traité grossistes continentaux à faire des importations parallèles d’Adalat de Rome. en Grande-Bretagne, ce qui leur procurait des profits nettement de la défense des actionnaires minoritaires C’est par exemple supérieurs à ceux résultant des ventes réalisées sur leur marché le cas d’une entreprise d’origine. Certains grossistes espa- BRUXELLES viennent encore dans le dossier griser par leurs performances et le gnols ont même renoncé à alimen- correspondance Dix ans après sa Unipierre 5, un certificat foncier montant de leurs gains, calculés qui réduit ter leur marché national pour ’était, de l’avis du monde du Crédit agricole, et obtiennent « à l’américaine » (un pourcenta- revendre la quasi-totalité de leur financier et peut-être création, le cabinet une compensation de quelque ge sur la plus-value obtenue par ses livraisons mais stock outre-Manche. Le groupe même dans l’esprit de ses 80 %. l’actionnaire). Après avoir soufflé reconnaît avoir alors décidé de Cfondateurs, une société bruxellois Déminor est Au menu d’aujourd’hui : la Ban- les dix bougies du beau gâteau de n’est pas en position n’honorer leurs commandes que « pittoresque », sans vraie chance que des règlements internationaux Déminor, ils entendent, au contrai- sur la base des ventes de l’année de réussite, basée sur une structu- devenu une référence (BRI), dont les actionnaires privés re, lancer un signal d’alarme. dominante précédente, augmentées d’envi- re intenable, car non pyramidale. s’estiment spoliés de 730 millions « Forts de notre expérience, expli- ron 10 %. Mais il soutient qu’il n’a Dix ans après sa création, le cabi- en Europe. Ses atouts : de dollars suite à une offre de que Pierre Nothomb, nous avons pas interdit à ses grossistes d’exporter et qu’il n’a jamais tenté de net bruxellois Déminor est pour- rachat ; ou encore Lernout Haus- aujourd’hui le sentiment que cer- passer avec eux un accord en ce sens. Qu’au contraire, il a mis en tant devenu une référence en Euro- la prévention et la pie, une entreprise phare de la tains minoritaires ont la tentation place une restriction unilatérale de ses livraisons pour limiter les pe et estime que son premier technologie flamande, soupçon- d’aller trop loin, qu’ils pourraient exportations parallèles, restriction qui n’a jamais été agréée par objectif est atteint : de nombreu- négociation, mais née de malversations. Son titre a gripper le mécanisme capitaliste qui les grossistes. Le groupe en conclut que la Commission ne peut ses entreprises décident, désor- chuté très brutalement et, dans cet- les porte.» pas lui reprocher une violation de l’article 85 du traité de Rome, mais, de respecter, voire d’écou- aussi l’arme judiciaire te dernière affaire, Déminor pour- dans la mesure où cet article vise à prohiber les accords qui restrei- ter, leurs actionnaires minoritai- rait se retrouver à la tête d’une IMAGE gnent la libre concurrence, alors qu’il n’y a eu aucun accord dans res, et c’est toute la pratique des tefois que c’est un procès qui a cohorte de dix mille actionnaires Les juristes et les financiers de cette affaire. affaires et de l’épargne publique assuré durablement leur notoriété. en colère… Déminor sentent que certains de De son côté, la Commission soutient qu’il y a bien eu un accord qui peut s’en trouver modifiée. En 1991, des minoritaires s’esti- Les dirigeants de la société, qui leurs clients voudraient bien en entre Bayer et ses grossistes, dans la mesure où le groupe pharma- Déminor, c’était, au départ, une ment lésés dans le cadre du rachat regroupe désormais trente-deux découdre avec les patrons de socié- ceutique n’aurait accepté de continuer à les livrer que s’ils renon- intuition. Pour Pierre Nothomb, par Accor de la Compagnie des personnes, pourraient se laisser tés dès que leurs actions perdent çaient à exporter. Pour la Commission, les grossistes ont acquies- 38 ans, et deux de ses confrè- wagons-lits. En août 1993, la cour de la valeur. « Nous sommes quoti- cé implicitement à l’interdiction d’exporter pour continuer à être res – qui rejoignent à l’époque Eric d’appel de Bruxelles leur donne rai- diennement sollicités, poursuit Pier- livrés, ce qui constitue bien un accord à ses yeux. Elle plaide enfin, Coppieters, le fondateur du cabi- son : elle oblige le groupe hôtelier re Nothomb. Il est parfois difficile dévoilant le fond de sa pensée, que les exportations parallèles net –, la défense des minoritaires français à relever son offre de 30 % de convaincre nos clients que nous sont une bonne chose, car elles vont amener progressivement une est un marché comme un autre par titre. Au total, Accor devra n’agissons que si nous possédons des harmonisation des prix. qui, géré par des professionnels de débourser 1 milliard de francs fran- arguments juridiques.» Le tribunal, après avoir rappelé que l’article 85 du traité de la finance agissant différemment çais en plus. Une manière, aussi, pour le cabi- Rome ne vise que les accords passés entre entreprises lorsqu’ils des avocats, peut rapporter gros. net parvenu à l’âge adulte et désor- restreignent la concurrence, tente de définir ce qu’est un accord. Il Venus de l’audit, de la gestion AFFAIRES RETENTISSANTES mais implanté à Paris, Amsterdam reconnaît que celui-ci peut être caractérisé bien qu’il n’ait pas don- ou de la banque, ces trentenaires C’est un coup de tonnerre dans et Francfort, de changer d’image. né lieu à la rédaction en bonne et due forme d’un document, mais qui ont déjà une bonne idée de ce le ciel financier, bien au-delà des D’insister sur sa vocation d’organe il rappelle qu’il faut une volonté commune d’aboutir à un résultat. qu’est le capitalisme se sentent frontières du royaume. La crédibili- de prévention (notamment dans L’analyse du tribunal distingue également une mesure de restric- mal à l’aise dans un milieu où l’on té… et les emplois de Déminor s’en les sociétés non cotées) puisqu’on tion véritablement unilatérale sans accord, même tacite, du parte- néglige – voire méprise – les mino- trouvent, d’un seul coup, assurés. estime que huit entreprises sur dix naire – qui ne relève pas de l’article 85 –, d’une mesure dont le ritaires. Ils n’ambitionnent pas, Sa clientèle n’a plus de doutes sur ̄ connaissent des problèmes d’ac- caractère unilatéral n’est qu’apparent car le partenaire y aurait pour autant, d’être des « Zorros l’efficacité de sa méthode. Les dos- tionnariat. Et de développer tacitement acquiescé – qui, elle, serait passible de l’article 85. Il du petit porteur » et veulent, cer- siers vont donc se succéder et l’autre branche de son activité, à ressort donc de la décision du tribunal, favorable à Bayer, que la tes, bâtir une société commerciale, aboutir, dans 80 % des cas, à un Pierre Nothomb savoir le « gouvernement d’entre- Commission n’a pas pu prouver l’existence d’un acquiescement, mais ils se basent sur un concept : relèvement de la valeur. prise ». même tacite, des grossistes. l’affectio societatis. Déminor s’occupe de plusieurs b Diplômé en économie Agissant pour le compte de En conclusion, le tribunal estime qu’un fabricant qui n’occupe affaires retentissantes (l’offre du appliquée de l’université de clients institutionnels, le cabinet pas une position dominante peut adopter la politique de livraison CONFIANCE groupe d’Albert Frère et d’Havas Louvain, Pierre Nothomb scrute 350 grandes sociétés euro- qu’il estime nécessaire, même si son objectif est source d’entraves En clair, ils veulent restaurer la sur la CLT, la fusion de la banque a été le premier cadre péennes en jugeant leurs perfor- à la concurrence. Il semble bien que la Commission tente de for- confiance entre les actionnaires belge KB-Cera…) et obtient jus- à temps plein de Déminor, mances financières, mais aussi cer l’harmonisation des prix dans le marché des médicaments en d’une même société. Par la préven- qu’à 660 % de majoration par rap- société qu’il a rejointe en 1992, leur mode de gestion, leur transpa- élargissant le champ d’application de l’article 85 du traité de tion et par la négociation, si possi- port à l’offre initiale dans le rachat et dont il est aujourd’hui rence, leur organisation « démo- Rome, alors que cette harmonisation doit nécessairement passer ble ; par l’utilisation de l’arme judi- d’une imprimerie d’Anvers. l’un des six partenaires. cratique ». Toujours cette envie par un traitement politique de la question. La règle juridique ne ciaire, si nécessaire. « Attention : En France, le cabinet se mêle de b Ancien adjoint de Pierre Drion, d’améliorer le capitalisme, par une peut – et ne doit – pas être torturée pour lui faire dire ce qu’elle en dix ans, nous avons traité deux la faillite frauduleuse de la Banque numéro un des banquiers société qui force elle-même ses ne dit pas, même si c’est pour pallier un manque de décision politi- cents dossiers de sociétés cotées, et Pallas Stern et permet aux minori- d’affaires belges, il s’occupe cadres à prendre régulièrement que. A ces considérations juridiques, s’ajoute ici l’équité : on ne cinq seulement ont fait l’objet d’une taires qui détiennent des obliga- prioritairement du secteur qui une année sabbatique. Ainsi, Pier- voit pas pourquoi cette disparité des prix profiterait à des grossis- action en justice », souligne Pierre tions de récupérer 60 % de la conseille des clients pour lesquels re Nothomb fera bientôt un tour tes plutôt qu’au fabricant du produit. Nothomb. valeur de ces dernières, au lieu des Déminor exerce, du monde en 365 jours. Les jeunes « yuppies », aujour- 20 % qu’on leur promettait. Pierre en leur nom, un droit de vote Agence Juris Presse d’hui assagis, ne pourront nier tou- Nothomb et ses collègues inter- lors des assemblées générales. Jean-Pierre Stroobants BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / V

EUROPE Les indicateurs économiques internationaux « Le Monde » / Eurostat L'assurance-vie est en plein essor Primes directes émises par habitant en euro UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON

3 000 PRODUCTION INDUSTRIELLE (août 00, en %) 2 500 Sur un an ...... 5,5 6,3 7,2 3,9 6,3 2,9 7,9 2,3 0,9 6,1 (juin) 6,4 (juin) Sur un mois ...... 0,4 0,2 0,3 – 0,7 2,5 0,0 1,2 –1,2 0,6 0,5 (mai) 0,2 (mai) 2 000

9 807 * PRIX À LA CONSOMMATION (oct. 00, en %) 1 500 1 000 Sur un an ...... 2,4 * 2,7 * 2,4 3,7 4,0 2,1 2,7 3,2 * 1,0 3,4 – 0,8 (sept.) Sur un mois ...... 0,0 * 0,0 * – 0,3 – 0,2 0,2 – 0,1* 0,3 0,4 * – 0,1 0,2 – 0,3 (sept.)

500 1 412 * PIB EN VOLUME 0 (2e trimestre 00, en %) Sur un an ...... 3,6 3,7 3,6 4,5 3,9 3,4 2,6 4,2 3,2 6,1 0,8 Sur trois mois ...... 0,8 0,8 1,2 0,2 0,9 0,7 0,3 0,7 0,9 1,4 1,0 U E-15 SUÈDE FRANCE LUXEM. ESPAGNE PAYS-BAS BELGIQUE PORTUGAL ALLEMAGNE DANEMARK DÉFICIT PUBLIC/PIB (en %) ASSURANCE-VIE ASSURANCE - NON-VIE ROYAUME-UNI * sont incluses les primes émises à l'étranger Source : Eurostat 1999 ...... – 0,7 – 1,3 – 1,4 – 0,7 – 1,1 – 1,8 – 1,9 1,0 1,3 1,0 – 7,6

a EN 1998, le secteur de l’assurance a réalisé, au sein de l’Union euro- DETTE PUBLIQUE/PIB (en %) péenne, un chiffre d’affaires (primes brutes émises) de 680 milliards d’euros, en augmentation d’un tiers par rapport à 1995. Alors que le 1999 ...... 68,1 72,2 61,1 116,1 63,7 58,9 115,1 62,9 45,7 59,3 105,4 marché de l’assurance - non-vie est presque saturé (+ 12 % de 1995 à SOLDE COMMERCE EXTÉRIEUR 1998), celui de l’assurance-vie croît fortement (+ 70 % sur la même (en milliards d'euros, août 00) période) et devrait continuer sur sa lancée, car celle-ci est perçue com- me un revenu complémentaire aux pensions de retraite. – 8,6 * – 1,0 * 2,3 – 0,2 – 3,2 (juil.) – 2,3 1,2 1,0 – 4,2 – 38,7 (mai) 5,9 (mai) a PAR HABITANT, les primes d’assurance-vie se sont élevées, en 1998, INVESTISSEMENT (FBCF) à 1 000 euros contre 690 pour celles d’assurance - non-vie. En 1993, (2e trimestre 00, en %) elles étaient quasiment à égalité, autour de 550 euros. 2,7 2,4 (1er trim.) 1,7 (1er trim.) – 1,0 a LES DISPARITÉS sont grandes pour l’assurance-vie au sein des Quin- Sur trois mois ...... 0,8 0,7 – 1,2 1,6 2,0 2,0 1,4 ze : les primes varient de 73 euros par habitant en Grèce à 2 652 euros * provisoire ** source Commission européenne *** Luxembourg inclus au Royaume-Uni. Le Luxembourg constitue un cas particulier, car le Grand- Duché comptabilise aussi les primes émises à l’étranger. Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat

PAYS ÉMERGENTS Les indicateurs français INNOVATION La crise au Proche-Orient fragilise l'Egypte DERNIER MOIS VARIATION Flambée de créations d'entreprises innovantes en France CONNU SUR UN AN en millier CROISSANCE INVESTISSEMENTS RÉSERVES EN 31,2* DU PIB DIRECTS ÉTRANGERS* DEVISES* CONSOMMATION DES MÉNAGES 5 407 en % +1,5 % (octobre) + 3,3 % (en produits manufacturés) 9,1* 3,3* 10,1* 6,1* 6,2* 4 119 6 3 988 4 036 TAUX D'ÉPARGNE 15,5 % ( 1er trim. 00) – 0,9 3 665 5,6 18 479 5,5 3 450 17 888 5 17 198 1 600 4,9 1 500 POUVOIR D'ACHAT DES MÉNAGES + 0,3 % (1er trim. 00) + 1, 8 14 278 13 715 1 076 891 COMMERCE EXTÉRIEUR + 0,3 (sept 00) – 11,5 636 (en milliards de francs) (CVS, CJO) (solde cumulé sur 12 mois) + 42,6 (00/99) – 79 2e sem. 1re sem. 2e sem. 1re sem. 2e sem. 1re sem. 1997 1998 1998 1999 1999 2000 1996 97 98 99 2000 1996 97 98 99 2000 1996 97 98 99 2000 * Taux de croissance en % calculé par rapport au même semestre de l'année précédente ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL Source : Insee Source : Nord-Sud Export, Groupe « Le Monde » – 4 (octobre) – 2 ** * en millions de dollars E.U. DES MÉNAGES* a EN RAISON DE LA TENSION dans la région, l’Egypte est confrontée à a L’AUGMENTATION des créations d’entreprises innovantes en une baisse de ses revenus touristiques. Israël et les Etats-Unis, notam- ENQUÊTE MENSUELLE DANS L'INDUSTRIE* France devient une réalité, à en croire les résultats du dernier tableau ment, recommandent à leurs ressortissants de ne pas se rendre au Proche- opinion des chefs d'entreprise de bord de l’innovation, publié en octobre par la direction générale de Orient. La forte hausse des prix du pétrole ainsi que l’augmentation des sur les perspectives générales de production + 23 (octobre) + 35 ** l’industrie. revenus du canal de Suez limitent néanmoins la portée de cette chute. a CES CRÉATIONS ont dépassé les 5 400 unités. Ce chiffre regroupe les a LE PAYS est confronté à une crise de liquidités, certaines entreprises firmes créées dans les secteurs des nouvelles technologies de l’informa- 23 200 (octobre) + 1,16 % se plaignant à la fois des mesures prises par le gouvernement pour limi- CRÉATIONS D'ENTREPRISES tion et de la communication, des nouveaux matériaux et des biotechno- ter les importations – et destinées à redresser la balance commerciale – logies. L’informatique tire cette croissance. Près de deux entreprises et des difficultés qu’elles ont à se faire payer. Les autorités misent sur le DÉFAILLANCES D'ENTREPRISES*** 2 378 (août) –18,5 % innovantes créées sur trois le sont dans ce secteur. programme des privatisations, qui avance plus lentement que prévu, a LES EFFECTIFS des entreprises innovantes (qu’elles soient ou non pour dynamiser les investissements directs étrangers. (Nord-Sud Export, * solde de réponses, cvs, en % ** solde net douze mois auparavant *** par date de publication nouvellement créées) continuent également de croître, mais à un ryth- groupe « Le Monde ») Sources : Insee, Douanes me moindre. L’augmentation a été de 1,4 % au premier semestre 2000. Les préventions occidentales retardent l’entrée de la Chine dans l’OMC

’entrée de la Chine dans des circuits de distribution et de libéralisation chinois au fur et à (l’analyse économique permet de Chine acceptera-t-elle de commen- l’Organisation mondiale Le degré réel distribuer des produits faits hors mesure qu’ils sont faits. Sans un le montrer), seront soumises à ces cer à négocier un nouveau round du commerce (OMC) est de Chine ; ouverture des marchés tel soutien, les forces chinoises en procédures particulièrement injus- au moment même où elle devra décidément bien difficile. Il de libéralisation des télécommunications mobiles, faveur de la libéralisation seront tes. Cette loi d’airain a été impo- mettre en œuvre un programme L rapidement submergées par celles sée par les industries américaines de libéralisation considérable ? y a un an, le 15 novembre 1999, des services financiers, juridiques l’accord bilatéral fixant les conces- des services chinois, en et comptables à la concurrence qui restent accrochées au passé. et européennes de l’habillement, A notre avis, la réponse est sions que la Chine consentait aux étrangère dans des délais de trois C’est ainsi que des aspects appa- protégées, elles, par des barrières non : la Chine voudra attendre les Etats-Unis pour entrer dans particulier des circuits à six ans ; ouverture partielle du remment techniques des accords élevées contre les importations années 2004-2005 (la fin de son l’OMC était finalement signé. Le capital des entreprises chinoises bilatéraux entre la Chine et les d’Asie. Il y a là tous les ingrédients programme de libéralisation d’en- 19 mai 2000, c’était au tour de de distribution, reste aux investisseurs étrangers. pays industrialisés constituent de conflits majeurs, avec le risque trée dans l’OMC) pour commen- l’Union européenne de signer son Pourquoi, dès lors, l’entrée de la une menace à terme pour une d’une défaite des exportateurs cer à négocier un nouveau round. accord bilatéral avec la Chine, une inconnue Chine dans l’OMC connaît-elle entrée réussie de la Chine dans chinois, par définition les princi- Une fois de plus, 2004-2005 avec une liste spécifique de conces- tant de difficultés de dernière l’OMC. paux soutiens de la libéralisation apparaît donc comme la date la sions chinoises à l’Union. l’OMC, des restrictions quantitati- minute ? Par exemple, les accords bilaté- chinoise. plus vraisemblable pour le début Au printemps 2000, même si la ves, comme les quotas à l’importa- La lenteur à conclure s’explique, raux actuels permettent, pour d’un round complet. Cela ne veut Chine devait encore négocier des tion dans l’automobile, dans l’équi- certes, par d’ultimes manœuvres quinze longues années, de dénier ÉVOLUTION DÉMOCRATIQUE pas dire que des progrès limités accords bilatéraux avec ses autres pement médical ou la construc- d’arrière-garde des entreprises le statut d’économie de marché L’obsession du verrouillage ne pourront pas être accomplis principaux partenaires commer- tion aéronautique. La libéralisa- d’Etat chinoises menacées par la aux industries chinoises, accusées légal obscurcit aussi la vision d’ici là. Et cela ne veut pas dire ciaux, la plupart des observateurs tion chinoise aura donc un effet libéralisation, mais aussi des indus- de dumping par des Américains nécessaire pour apprécier les con- non plus que l’OMC est épuisée : croyaient à une entrée de ce pays considérable sur toute la produc- tries américaines et européennes ou des Européens, et de leur impo- séquences de l’entrée de la Chine elle a toujours su attendre que ses dans l’OMC pour la fin de l’année. tion industrielle du pays : produits de l’habillement, de l’acier et ser de fortes taxes à l’importation. dans l’OMC. La vision politique pays membres soient aptes à Ce sentiment reposait sur la con- exportés (habillement), produits autres produits intensifs en travail Or les procédures juridiques uti- d’abord : une entrée réussie est accepter ses règles. C’est ce qui a viction que la Chine avait fait des importables (automobile) ou qui peu ou moyennement qualifié, lisées dans ces actions sont défavo- une condition nécessaire de l’évo- fait sa force. concessions majeures. tiennent de l’une et l’autre catégo- menacées par la concurrence chi- rables aux exportateurs. Ainsi, des lution démocratique de ce pays, rie (produits liés aux technologies noise. entreprises chinoises d’habille- donc de la paix en Asie et dans le Patrick Messerlin ULTIMES MANŒUVRES de l’information selon que l’on Mais il y a une autre raison bien ment, privées pour l’essentiel, et monde. La vision économique Directeur du groupe d’économie Concernant les biens indus- considère le haut ou le bas de particulière à la Chine : quel sera incapables de faire du dumping ensuite, avec cette question : la mondiale de Sciences-Po (GEM) triels, la Chine s’est engagée à gamme). le degré réel de libéralisation des abaisser la moyenne de ses droits La baisse des droits de douane services chinois, en particulier des de douane de 24,6 % de nos jours des produits agricoles est moin- circuits de distribution ? Car, sans à 9,4 % en 2005. Cette moyenne dre, de 31,5 % de nos jours à cette dernière, la libéralisation des cache une baisse considérable des 14,5 % en 2004. Mais le futur biens peut être une illusion. droits de douane dans certains sec- niveau de protection est faible, Le problème ne s’était guère teurs, comme l’automobile, les tex- comparé à celui des pays indus- posé lors de l’effondrement des tiles et l’habillement, ou les pro- trialisés. économies planifiées d’Europe : duits liés aux technologies de l’in- Enfin, le volet de la libéralisa- deux ans après la chute du mur de formation. Ces baisses sont accom- tion des services est, lui aussi, Berlin, la plupart des circuits de pagnées de l’élimination, générale- impressionnant : possibilité pour distribution étaient devenus pri- ment dès l’entrée de la Chine dans les firmes étrangères de posséder vés en Europe centrale. Mais la croissance chinoise crée un tout autre contexte : les entre- La baisse des droits de douane chinois prises chinoises sont potentielle- après l'entrée à l'OMC en pourcentage ment des acteurs considérables sur les marchés nationaux et inter- AGRICULTURE...... 31,5 DROITS ACTUELS nationaux ; le soutien qu’elles peu- 14,5 DROITS EN 2005 vent recevoir de leur gouverne- BŒUF...... 45 12 ment peut être décisif. En choisis- PORC...... 20 sant une politique du « ni-ni » (ni 12 VINS...... 65 planification protectrice, ni ouver- 12 ture libérale aux grands vents de FROMAGES...... 50 12 la concurrence), le gouvernement INDUSTRIE...... 24,6 chinois incite les négociateurs occi- 9,4 dentaux à revoir au peigne fin les ACIER...... 10,3 6,1 accords existants pour obtenir un TEXTILE-HABILLEMENT...... 25,4 11,7 maximum de garanties d’ou- AUTOMOBILES...... 80 verture. 25 Pour compréhensible qu’il soit, MÉDICAMENTS...... 9,6 4,2 ce verrouillage a un défaut ÉQUIPEMENTS...... 13,6 majeur : il empêche d’inclure dans 6,4 les accords des dispositions Source : ministères du commerce extérieur chinois (MOFTEC) et américain (USTR) « récompensant » les efforts de VI / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 FOCUS ̄ L’Europe de l’Est résiste à la fuite de ses cerveaux, PENSÉE ÉCONOMIQUE même dans la perspective de l’élargissement par Jean-Marc Daniel CRACOVIE de milliers d’ingénieurs, cadres et « Nos diplômés et nos chercheurs Jevons, mathématicien, de notre envoyé spécial Les jeunes diplômés, techniciens contraints à la recon- préfèrent bénéficier du prestige l’Ouest, les entreprises de version par la fermeture des indus- social de leur titre en restant nombreux secteurs, en dont le nombre a été tries traditionnelles, surtout mili- ici – dans la mesure où le niveau de particulier dans le domai- taires. « Même les diplômés de droit vie a considérablement progressé en et fier de l’être Ane des technologies de multiplié par deux ou de littérature trouvent du travail dix ans –, plutôt que de devenir des l’information, souffrent de pénurie dans le commerce, la banque, cons- "émigrés polonais" en Allemagne de main-d’œuvre qualifiée et sont ou trois en dix ans, tate Franciszek Ziejka, recteur de ou aux Etats-Unis », note Francis- ’économie, si elle veut être une vraie science, doit être une scien- prêtes à offrir des salaires élevés l’université de Cracovie, a fortiori zek Ziejka. En Europe centrale, ce mathématique. » Cette phrase n’a pas été prononcée pour satisfaire leurs besoins. A bénéficient ceux qui ajoutent à leur diplôme l’université a été, dans une histoire au cours des débats récents entre économistes dont « Le l’Est, les jeunes diplômés sont nom- une langue, l’allemand ou l’anglais, tourmentée, un lieu de résistance Monde Economie » s’est fait l’écho, mais vers 1850, par l’un breux et très bien formés, en parti- du plein emploi ou l’informatique. » et de conservation des valeurs cul- Ldes esprits les plus originaux de la pensée économique, l’un des culier dans les domaines scientifi- Certes, mais les salaires ne res- turelles nationales : la chute du pères de ce qui deviendra l’économie néoclassique, l’Anglais William ques et technologiques : les régi- mathématiciens de l’université de tent-ils pas très inférieurs à ceux communisme lui a rendu tout son Stanley Jevons. Il naît en 1835 à Liverpool. mes communistes ont financé à Budapest, les informaticiens de cel- de l’Ouest ? « C’est bien le cas, mais prestige, en même temps qu’elle Son père est un riche industriel du textile et une personnalité mar- fonds perdus un système de forma- le de Kiev… la politique des entreprises occiden- redonnait aux diplômés l’espoir de quante du port britannique. La récession de 1847, qui plonge l’Eu- tion et de recherche de haut Bien qu’il n’existe aucune statis- tales est de recruter sur place pour construire leur avenir individuel rope dans le chômage et la révolution, ruine la famille. Le jeune niveau, tout entier orienté vers la tique en la matière, le phénomène remplacer des expatriés extrême- en restant sur place. Jevons, élève pourtant doué, se voit fermer pour raisons financières production de personnels qualifiés serait resté, de l’avis unanime, ment coûteux ; elles n’ont pas intérêt les portes des prestigieuses universités d’Oxford et de Cambridge, et pour les besoins de l’industrie, sur- quantitativement très limité, du à proposer des emplois à l’Ouest, SALAIRES doit même renoncer, à dix-neuf ans, à l’University College de Lon- tout dans les secteurs de pointe moins dans les pays de l’élargisse- car elles y perdraient justement ce Mais cet arbitrage entre bénéfi- dres. Il gagne l’Australie, où il espère faire fortune. Vivant de petits vitaux pour le domaine militaire ment. Car si la situation catastro- différentiel de salaire », note Jean- ces économiques et attachement métiers à Sydney, il consacre ses loisirs à la lecture. tels que l’informatique, l’électroni- phique des économies bulgare, Yves Alquier, responsable du au pays, pour l’instant favorable à Il accumule les connaissances les plus diverses, même s’il se pas- que, l’aérospatiale, la mécanique… roumaine et serbe a maintenu un réseau d’Europe orientale du cabi- ce dernier, pourrait être modifié. sionne pour trois matières a priori très différentes : la logique, la Et l’élargissement prochain de flux d’émigration permanent vers net de recrutement Arthur Hunt, Jusqu’à aujourd’hui, la création météorologie et l’économie. Il finit par devenir professeur de philo- l’Union à plusieurs pays d’Europe l’Ouest, les investissements occi- particulièrement actif grâce à son d’emplois qualifiés et la hausse du sophie. William Stanley Jevons commence alors la publication d’une centrale (Pologne, Hongrie, Répu- dentaux et la croissance économi- implantation dans chaque capitale niveau de vie – par comparaison œuvre abondante et très éclectique, dont l’essentiel concerne l’éco- blique tchèque, pays Baltes, Slové- que des autres pays ont offert aux d’Europe de l’Est. La publication avec la période communiste – a nomie. Cette œuvre – qui aura du mal à se faire reconnaître, et nie, Slovaquie) va faire sauter le diplômés des emplois et des salai- de pleines pages de publicité de retenu les diplômés d’émigrer mas- même à se faire connaître, car il publie depuis l’Australie – marque dernier obstacle – réglementai- res élevés sur place. recrutement de sociétés informati- sivement. Mais que se passera-t-il une rupture dans une pensée économique alors acquise aux thèses re – aux vases communicants du Le taux de chômage des jeunes ques allemandes dans la presse dans trois ou quatre ans, s’interro- de David Ricardo sur la théorie de la valeur fondée sur le travail. marché des qualifications. diplômés est résiduel, ce qui est un tchèque et polonaise, l’annonce ge Jean-Yves Alquier, lorsque les William Stanley Jevons va révolutionner les méthodes de l’écono- Le départ vers l’Ouest des diplô- exploit lorsqu’on sait que leurs par le gouvernement allemand de investissements occidentaux mie, ainsi que, en termes de contenu, les idées sur la valeur. més capables d’accompagner la effectifs ont été multipliés par l’attribution de 30 000 cartes vertes auront atteint leur étiage, juste au Très influencé par le positivisme d’Auguste Comte, il soutient que mutation de la vieille industrie vers deux ou trois en dix ans et qu’ils à des informaticiens, n’ont curieu- moment où l’explosion des effectifs les économistes doivent formuler des relations mathématiques entre les nouvelles technologies serait ont dû faire face à la concurrence sement pas attiré les foules. étudiants aura produit ses pleins les grandeurs caractéristiques de l’économie et les vérifier par le cal- un désastre pour les économies de effets sur le marché de l’emploi ? cul statistique, de façon que leurs assertions ne relèvent pas de la l’Est. Mais, lorsqu’on les interroge Un taux de chômage souvent résiduel D’autant que les firmes occiden- simple intuition ou d’une démarche politique prédéfinie. Il pose en sur ce sujet, les responsables uni- tales ne cachent pas que, si les salai- fait les bases de ce qui deviendra l’économétrie. Son ouvrage le plus versitaires de ces pays, réunis les Taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur de 25 à 29 ans res approchent les niveaux de célèbre en la matière paraît en 1879, sous le titre Les Crises commer- 26 et 27 octobre à Cracovie, à l’ini- en 1997, en % l’Ouest, elles cesseront de recruter ciales et les Taches du Soleil. Mettant tiative de la Conférence des rec- 10 pour aller s’implanter un peu plus Pour cet admirateur en parallèle une série chiffrée de la teurs européens (CRE), ont l’air loin à l’est, en Roumanie, Bulgarie, production anglaise et une chrono- plutôt sereins. Ukraine, Russie. Les usines automo- d’Auguste Comte, logie des éruptions solaires, il éta- « Immédiatement après la chute biles, en Pologne, commencent blit un lien mathématique entre les 5 des régimes communistes, un cer- déjà à licencier… Mais, prévient les économistes deux et en déduit que l’agitation du tain nombre de chercheurs et de Jean-Yves Alquier, « si les firmes Soleil, en perturbant le climat, modi- diplômés sont partis à l’Ouest », occidentales ne sont pas capables doivent formuler fie les récoltes et fixe les rythmes reconnaît Ivan Wilhelm, recteur de 0 d’offrir un autre modèle social que d’évolution de la production. l’université Charles, à Prague. Cer- celui qui mène au chômage des diplô- des relations Cet ouvrage suscitera une vive taines universités japonaises ou més, l’attrait de l’élargissement euro- polémique, certains le prenant com- américaines avaient organisé une U E-15 péen sera perdu, ce qui peut ouvrir mathématiques me exemple de raisonnement far- ESTONIE véritable fuite des cerveaux, mais POLOGNE HONGRIE SLOVÉNIELITUANIELETTONIE la voie à de graves crises politiques ». felu s’appuyant sur des résultats elle n’a concerné que des spéciali- SLOVAQUIE mathématiques hâtivement interpré- RÉP. TCHÈQUE entre les grandeurs tés déterminées : par exemple les Source : European Training Foundation Antoine Reverchon tés. Pourtant, les physiciens d’au- caractéristiques jourd’hui, qui connaissent mieux les cycles qui caractérisent l’activité de l’économie solaire et leurs conséquences climati- ques, ne sont pas loin de donner rai- Des établissements universitaires grands ouverts et les vérifier par son à Jevons, après un siècle de sar- casmes sur son livre, présenté com- le calcul statistique, me la caricature des abus de la modélisation. depuis la chute du communisme de façon que En tant que théoricien, William Stanley Jevons s’illustre par son ana- leurs assertions lyse de la formation des prix. Quand CRACOVIE cés par le gouvernement sur la base que la part des lettres et des scien- il commence à étudier le problème, de notre envoyé spécial Les effectifs étudiants du taux de réussite à l’examen d’en- ces humaines et sociales augmen- ne relèvent pas la théorie dominante est celle de la ans les dix pays d’Europe trée à l’université. A ce contingent taitde27%à43%. valeur-travail défendue par les éco- centrale et orientale, le dans les dix pays s’est ajouté celui, tout aussi payant, Peter Scott explique ce phénomè- de la simple intuition nomistes classiques ; pour eux, la nombre total d’étudiants des jeunes ou des adultes venus ne par le fait que la culture et les valeur d’un objet et son prix repré- Dest passé de 1,3 million d’Europe centrale et s’inscrire en masse dans des pro- sciences économiques et sociales ou d’une démarche sentent la quantité de travail néces- en 1989 à 2,1 millions en 1996. Et grammes spécialisés (en informati- représentaient pour les étudiants saire à sa fabrication. Pourtant, à la les quatre dernières années du siè- orientale sont passés que, en management, en langues) des disciplines enfin délivrées des politique prédéfinie fin de ses jours, Ricardo lui-même, cle ont vu une accélération de cette ou à temps partiel, créés par les uni- dogmes marxistes, alors que les un des plus illustres défenseurs de tendance, aboutissant dans cer- de 1,3 million en 1989 versités à la faveur de leur autono- sciences « dures » et les technolo- la valeur-travail, s’était ému de constater que la valeur d’une bou- tains pays comme la Pologne à un mie retrouvée depuis la chute du gies (sauf l’informatique, parée teille de vin déposée dans une cave augmente. S’appuyant sur ce phé- triplement des effectifs. Si les pays à 2,1 millions en 1996 communisme. d’une aura « occidentale ») symbo- nomène, Jevons affirme que le prix d’un objet ne représente pas le de l’Ouest, confrontés à un boom Autre source d’économie, la lisaient l’utilitarisme planificateur. travail nécessaire à sa fabrication, mais le plaisir qu’il procure à son démographique équivalent, avaient tion in Central and Eastern Europe fusion entre les institutions de Parce que l’Université était soumise acheteur ou, pour reprendre son expression, son utilité. réussi à l’absorber sur trente ans, (édité par le Centre européen pour recherche (les académies) et d’en- aux diktats de l’économie (plani- Pour William Stanley Jevons, cette utilité est quantifiable. Chaque les régimes communistes avaient l’enseignement supérieur – Cepes, seignement, séparées sous les régi- fiée), la liberté retrouvée l’a plutôt consommateur peut affecter, au moment de l’échange, à chaque dans les années 80 refusé de les imi- bureau décentralisé de l’Unesco à mes précédents. En contraignant écartée des chemins de l’économie quantité de bien achetée un nombre qui en mesure l’utilité. En ter pour au moins deux raisons : ils Bucarest —, 2000, 410 p., 22 ¤), le les chercheurs à enseigner, en (libérale). Bien des universités pri- outre, il constate que plus on a consommé un bien, moins on retire ne voulaient pas renforcer des insti- taux d’encadrement est ainsi passé créant des cursus de type PhD amé- vées et/ou étrangères se sont alors de plaisir de la consommation d’une unité supplémentaire de ce tutions à la pointe de la résistance de 1 enseignant pour 8 étudiants en ricains (alors que le diplôme termi- engouffrées dans la brèche : il exis- bien. L’utilité de la dernière unité consommée, qu’il appelle le degré idéologique ; ils voulaient produire 1989 à 1 pour 10,6 en 1996, soit des nal était auparavant au niveau mas- te ainsi 140 écoles privées de mana- final d’utilité, décroît avec l’augmentation de la quantité totale dans chaque discipline le nombre taux encore très supérieurs à ceux ter), dont les étudiants sont eux aus- gement en Pologne ! consommée. Le degré final d’utilité est, mathématiquement parlant, de diplômés exactement nécessaire de la plupart des établissements si priés de participer à l’enseigne- Mais, aujourd’hui, ces écoles pei- la dérivée première de la fonction liant l’utilité totale d’un bien à la aux besoins de l’économie plani- occidentaux ! ment, les universités ont renforcé nent à survivre, les universités quantité consommée. Toujours en termes mathématiques, ce qu’éta- fiée. En revanche, les budgets, rongés leurs capacités d’accueil et la quali- ayant créé à leur tour des program- blit Jevons, c’est que la dérivée seconde de cette fonction est négati- par l’inflation et par les cures d’aus- té des programmes. mes payants, de bien meilleure qua- ve. Poursuivant son raisonnement, il écrit que lorsqu’un acheteur est DROITS DE SCOLARITÉ térité, n’ont pas suivi. « Les universi- Bon an mal an, elles ont ainsi pu lité, pour répondre à la demande sur un marché, s’il acquiert une unité supplémentaire de bien, son Mais la chute du communisme a tés de l’Est sont aujourd’hui en très honorer leur mission. Mais les limi- des étudiants et des gouverne- plaisir est égal au degré final d’utilité et son déplaisir au prix qu’il ouvert en grand les portes de l’en- mauvais état, et l’insuffisance des tes physiques et financières sem- ments soucieux de former les paie. Tant que le plaisir est supérieur au déplaisir, il achète. Il s’arrête seignement supérieur. Pour les salaires des enseignants les pousse blent aujourd’hui atteintes, alors « managers » de l’économie de lorsque le degré final d’utilité, en décroissance régulière, rejoint le familles et les jeunes, l’accès à l’Uni- vers le privé », estime Klaus Hüfner, que la pression démographique res- transition. « Notre seule crainte est prix. versité, lieu par excellence de la professeur à l’Université libre de te forte. Une situation d’autant plus que des universités occidentales de En conclusion, la hiérarchie des prix ne représente pas les différen- défense de la culture contre toutes Berlin et expert auprès du Cepes. inquiétante qu’elle affecte inégale- renom viennent s’implanter ici et tes quantités de travail incorporées dans la production des biens, les oppressions, était le symbole de Les universités ont alors eu ment les disciplines. débauchent nos enseignants par des mais la hiérarchie des satisfactions que procure aux consommateurs la liberté et de la nation retrouvée. recours à plusieurs palliatifs. Elles Alors que, en 1989, près de 40 % salaires très supérieurs », s’inquiète l’acquisition d’une unité supplémentaire de chacun des biens dispo- Pour les gouvernements démocrati- ont institué des droits de scolarité des étudiants étaient inscrits en Franciszek Ziejka, recteur de l’uni- nibles sur le marché. ques, il s’agissait de rattraper le pour tous les étudiants souhaitant sciences, cette proportion n’était versité de Cracovie. William Jevons développe cette idée dans un livre paru en 1871 retard de qualification sur les pays s’inscrire au-delà des quotas finan- plus que de 30 % en 1996, tandis Reste qu’il est de moins en moins sous le titre Théorie de l’économie politique. Ce livre n’a aucun succès, occidentaux. Pour les universitai- sûr que le marché du travail puisse ne se vendant qu’à mille exemplaires et suscitant les critiques des res, la hausse des effectifs justifiait L'explosion du nombre d'étudiants absorber les bataillons de juristes, économistes officiels, qui l’accusent d’ignorer le rôle du travail. le maintien de leurs postes : seuls de sociologues, de psychologues, Déçu, Jevons se consacre à la monnaie et propose en 1875, dans Effectifs en milliers des universités 10 % des enseignants, trop compro- de littéraires, d’historiens, qui sor- un essai intitulé La Monnaie et le Mécanisme de l’échange, de rempla- mis avec le communisme, ont dû tent de plus en plus nombreux cha- cer l’or par un panier de marchandises comme référent monétaire. Il céder la place. que année des universités. connaît alors un début de notoriété qui lui permet d’obtenir la chaire

1 400 1989/90 Si le système a pu encaisser un tel 1998/99 « Les universités de l’Est risquent d’économie de l’University College en 1876, revenant avec les hon- choc démographique, c’est parce de connaître, comme leurs homolo- neurs dans cette université que les revers de fortune familiaux qu’il disposait, à la chute d’un gues de l’Ouest, les difficultés de l’uni- l’avaient contraint à quitter. Trop excentrique pour faire carrière et ancien régime qui le finançait à 506 versité de masse, lorsque les étu- pas assez pour susciter un groupe de disciples enthousiastes et réso- fonds perdus, de capacités d’accueil diants, pour l’instant respectueux de lus à se faire remarquer grâce à ses idées, il est vite dégoûté de la vie 200 187 117 100 et d’encadrement très supérieures 100 l’institution, se rendront compte universitaire et démissionne en 1880, pour se consacrer à l’écriture 62 75 67 74 65 32 41 30 aux besoins. Sur l’ensemble des dix 32 qu’ils se sont engagés dans des filiè- et à la politique. Il n’en a guère le temps car, en 1882, il se noie en pays d’Europe centrale, a calculé res qui ne débouchent par sur des voulant profiter de la mode naissante des bains de mer. Il laisse une Peter Scott, professeur à la Kings- emplois », conclut Guy Haug, œuvre inachevée mais porteuse, bien qu’il ait été plus un précurseur GRIE ton University (Royaume-Uni), N expert auprès de la Conférence des qu’un inspirateur. ESTONIE POLOGNE HO SLOVÉNIE LITUANIE LETTONIE dans l’ouvrage Ten Years After and SLOVAQUIE recteurs européens. Looking Ahead : a Review of the RÉP. TCHÈQUE Jean-Marc Daniel est professeur à l’ESCP-EAP. Transformations of Higher Educa- Source : Unesco, Cepes A. R. TRIBUNES LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / VII ̄ Réformer les institutions de microfinance ? LIVRES Oui, mais sans entraver leur développement par Annie Kahn par Jean-Michel Servet L’économie, ’ouverture d’un débat public autour du paraissent aller dans le sens de revendications les porteurs de projet et le milieu bancaire. Le rôle actuel et du devenir des organisations d’organisations – telles que la Nouvelle Econo- recours aux établissements financiers n’avait pas de microfinance en France devient urgente mie fraternelle ou l’Association pour le droit à seulement une incidence technique mais aussi un L et nécessaire alors que le Sénat a ouvert, l’initiative économique – d’agir comme des éta- caractère symbolique fort d’intégration à la com- c’est formidable ! en octobre, une discussion autour du projet de blissements de crédit autonomes dans le secteur munauté des acteurs économiques. Le fait d’être, loi sur les nouvelles régulations économiques, particulier qui est le leur. pour ces nouveaux entrepreneurs, clients de ce adopté en première lecture par l’Assemblée natio- Ce projet de modification de la loi de 1984 sur qui apparaîtra nécessairement comme des « ban- LIFE, LOVE AND ECONOMICS, nale le 2 mai dernier. les établissements de crédit paraît avoir aussi l’ap- ques pour pauvres » risque d’être facteur de stig- de Gavin Sinclair, Robert Taylor et Dee Cuttell Ce projet de loi comporte deux articles relatifs probation pleine et entière de l’Association fran- matisation à l’encontre même du projet d’intégra- Pearson Custom Publishing, 342 p., 50 $, 389 F, 60 ¤ aux organisations de finance de proximité. L’arti- çaise des banques (AFB), d’habitude très soucieu- tion par « l’économique »… cle 6 propose de modifier l’article 15 de la loi du se de la protection des conditions dites « concur- Toutefois, les quelques lignes du projet de loi our Jason et Samantha, la vie est formidable. Fraîchement 24 janvier 1984 réglementant en France l’activité rentielles », en particulier à l’encontre des Cais- relatif aux nouvelles régulations économiques diplômés de leurs universités respectives, ils se rencontrent et le contrôle des établissements de crédit en indi- ses d’épargne ou de La Poste. consacrées aux organismes financiers de finance chez l’épicier. Dès lors, leur vie est un véritable roman à quant que, « pour fixer les conditions de son agré- Si ce projet de loi était approuvé en l’état, les solidaire appellent l’explicitation d’un nouveau l’eau de rose. Amour, mariage, et beaucoup (trois) d’enfants. ment, le Comité des établissements de crédit et des banques pourraient se trouver à bon compte large- cadre d’intervention dans le domaine ; d’où des PL’histoire ne mériterait pas d’être contée si Samantha n’avait pas entreprises d’investissement peut prendre en comp- ment déchargées d’une quelconque responsabili- opportunités. Cette possibilité offerte à des orga- une réelle passion pour l’économie, sa religion dans la vie. Tous ses te la spécificité de certains établissements de crédit té en matière de lutte contre l’exclusion financiè- nisations ayant des finalités sociales de se livrer faits et gestes, et ceux de Jason qu’elle a converti, sont analysés à la appartenant au secteur de l’économie sociale et soli- re. Elles en reporteraient désormais la responsabi- directement à des opérations de collecte de l’épar- lumière de cette discipline. daire. Il apprécie notamment l’intérêt de leur lité sur l’Etat et les milieux supposés spécialisés gne et de prêt, qui apparaît comme une dérégle- Au fil des chapitres, le lecteur est plongé dans un véritable cours action au regard des missions d’intérêt général rele- dans la lutte contre l’exclusion et pour l’intégra- mentation ou une dérégulation – mais qui est, en d’économie. Macro, micro… Tous les grands principes y passent : vant de la lutte contre les exclusions ou de la recon- tion économique. A la dynamique des institutions fait, une réglementation nouvelle – rend nécessai- l’offre et la demande (et leur point d’équilibre) voisinent avec la défi- naissance effective d’un droit au crédit ». de l’économie sociale et solidaire et au soutien de re la définition de critères d’évaluation de leurs nition du PNB ; la théorie monétariste de Milton Friedman devient Quant à l’article 13 de ce même projet de loi, il l’Etat et des collectivités territoriales, sans doute activités, leur labellisation et donc un contrôle un jeu d’enfant. Jason s’avise-t-il de délaisser Samantha pour Susie ? prévoit de compléter l’article 11 de la loi bancai- aussi de certaines formes de mécénat privé et de spécifique de leurs activités. Le coût d’opportunité d’un tel choix le fera vite revenir au bercail. re de 1984 par un alinéa indi- fondations, incomberait alors Enfin, le nouveau cadre légal proposé n’im- Quant à savoir si c’est lui ou Samantha qui doit rester à la maison quant que l’interdiction relative Les banques l’essentiel de la prise en charge plique pas, sous réserve de dispositions légales pour s’occuper des enfants, il suffit d’appliquer la méthode des avan- aux opérations de crédit ne s’ap- du financement de la création complémentaires, que la communauté financière tages comparatifs pour prendre la décision la plus juste. plique pas « aux associations sans pourraient se trouver d’entreprises par des chômeurs dans son ensemble soit aussi rapidement et à bon Les auteurs, trois professeurs d’économie de l’université de Purdue but lucratif faisant des prêts pour ou par des bénéficiaires de mini- compte dédouanée de toute responsabilité en (Indiana), aux Etats-Unis, connaissent bien leur sujet. Et si l’histoire, la création et le développement à bon compte ma sociaux, par exemple. matière de lutte contre l’exclusion financière. Il assez primaire, fait sourire, la méthode pédagogique est remarqua- d’entreprises par des chômeurs ou Le développement d’établisse- est possible, en ce domaine, de s’inspirer notam- ble. Le langage utilisé est celui de tous les jours ; tout terme technique titulaires des minima sociaux sur largement déchargées ments de crédit pour « les pau- ment de l’expérience développée en Amérique est prohibé à moins qu’il n’ait été clairement expliqué auparavant. ressources propres et sur emprunts vres » risque de réorienter forte- du Nord à travers le Community Reinvestment Ce manuel de cours est à même d’intéresser tout citoyen curieux contractés auprès d’établisse- d’une quelconque ment l’articulation développée Act (CRA), pour compléter le projet de loi sur les de mieux comprendre les notions évoquées quotidiennement dans ments de crédit ou des institutions au cours des dix dernières années nouvelles régulations économiques en définis- les médias. Elles se comprennent sans effort, aucune connaissance ou services ». responsabilité entre les mouvements associatifs sant les obligations de tous les acteurs de la com- mathématique n’est requise. Les rudiments essentiels à la vie de tous Jusque-là, selon cette même de terrain, certains établisse- munauté financière. les jours, comme le fait de choisir une solution optimale entre achat loi de 1984 (article 11), les orga- en matière de lutte ments financiers et l’Etat dans ses Dans le cas français, il est possible d’imaginer ou location d’une maison, la différence entre location et crédit-bail, nismes sans but lucratif ne pou- structures locales et nationales, une évaluation de la contribution directe et indi- sont également mis à la portée de tous. Les bases du marketing et cel- vaient, dans le cadre de leur mis- contre l’exclusion en particulier à travers des dispo- recte de chacun des établissements financiers les d’un business plan sont aussi évoquées, Jason ayant décidé, après sion et pour des motifs d’ordre sitifs type EDEN (Encourage- dans la lutte contre l’exclusion financière, et leur quelques années d’expérience professionnelle, de créer sa société. social, n’accorder que sur leurs financière ment au développement d’entre- taxation positive ou négative venant abonder des C’est parce qu’il se sentait frustré d’enseigner à des étudiants qui ressources propres des prêts à prises nouvelles). Là où émer- fonds de garantie, de prêt ou de participation. n’ouvraient pas leur manuel d’économie que Gavin Sinclair aurait conditions préférentielles à certains de leurs res- geaient des pratiques innovantes mariant des Une telle disposition pourrait permettre de réa- entrepris la rédaction de cet ouvrage, raconte le Wall Street Journal. sortissants. Dans un souci de protection affirmée mécanismes de solidarité et des logiques de l’inté- morcer de façon dynamique – à condition de dis- Ce professeur, ancien directeur d’une entreprise de produits chimi- des épargnants, les établissements financiers rêt privé, le législateur français contemporain poser des ressources financières nécessaires – ques, trouvait aussi que les livres existants (aux Etats-Unis…) ne trai- avaient été soucieux de maintenir le niveau très paraît trancher pour l’institution dans ce domaine l’articulation des établissements financiers avec taient pas de ce qu’il avait appris dans l’industrie. élevé de capital ou de dotation permettant à un d’une opposition entre logique sociale et logique l’ensemble des organisations de l’économie socia- L’ouvrage est en vente exclusivement à la librairie de l’université établissement de collecter des fonds pour les privée, cela à l’encontre des analyses et recomman- le et solidaire impliquée dans la lutte contre l’ex- de Purdue. Si l’on réside aux Etats-Unis, on peut le commander en se reprêter. On constate que l’Allemagne, par exem- dations des études menées dans sept pays dévelop- clusion financière. connectant sur le site de l’université (www.purduebookstore.com). ple, connaît des restrictions analogues pour les pés, dont la France, par l’Organisation internatio- Depuis la France, le système de commande électronique ne fonction- opérations de crédit. nale du travail (OIT) et présentées fin mai à Bonn. Jean-Michel Servet est professeur de sciences ne pas. Mieux vaut envoyer un mail à [email protected]. Les modifications proposées par le projet de Jusqu’à maintenant, le milieu associatif jouait, économiques, directeur du Centre Walras Institut Attention aux frais d’envoi qui doublent le prix de l’ouvrage… loi relatif aux nouvelles régulations économiques en matière financière, un rôle de médiateur entre (université Lumière-Lyon-II).

COURRIER DEUXIÈME ÉDITION Le dossier du « Monde Econo- être abordé à partir d’une seule et tes qui doivent ramener les écono- plus difficile. Il faut d’abord bien DU « PRIX DU MEILLEUR JEUNE mie » daté du 31 octobre, intitulé unique méthode « scientifique », mistes à beaucoup d’humilité. Ces les comprendre, faire preuve d’ob- « L’économie s’est-elle dissoute c’est-à-dire celle qui procède limites peuvent être repoussées jectivité en faisant abstraction de ÉCONOMISTE DE FRANCE » dans les mathématiques ? », a susci- exclusivement par la construction dans l’avenir, mais ce serait se ses propres préférences et s’atten- té de nombreuses réactions de la d’hypothèses, la rédaction des tromper lourdement que d’es- dre à des réactions de l’auditoire b « Le Monde Economie » et le Cercle des économistes, qui regroupe part des partisans de la modélisa- équations qui en découlent, puis pérer l’apparition d’une science plus vives que lors d’un cours de vingt-six universitaires engagés dans la recherche et l’enseignement et tion et de ceux qui contestent ses leur test empirique qui conduit exacte. (…) mathématiques appliquées. (…) qui exercent également des activités de conseil ou de direction de servi- excès. Nous poursuivons le débat normalement à réfuter certaines Comme je comprends la frustra- Lionel Taccoen ces économiques, lancent la deuxième édition du Prix du meilleur jeune avec la publication d’une première théories et à en accepter d’autres. tion de certains étudiants ! Ce Professeur associé (histoire économiste de France. série de lettres que nous avons A vrai dire, cette économie idéale sont les concepts et les hypothè- des idées économiques) Doté d’une récompense de 3 000 euros, ce prix, qui s’inspire de la John reçues. est bien cachée, puisque aucun ses qu’ils veulent connaître. Evi- Université de technologie Bates Clark Medal attribuée par l’American Economic Association aux d’entre nous n’a encore eu la chan- demment, enseigner les bases des de Troyes meilleurs jeunes économistes américains, sera décerné au printemps DES COURS D’ÉCONOMIE ce de la rencontrer : manuels et différents courants d’idées est Lionel. [email protected] 2001 à un économiste français de moins de quarante ans. Son objectif PERTINENTS : CHICHE ? cours se contentent de répéter des est double : d’une part, promouvoir et moderniser le débat sur la scien- Les enseignants d’économie se litanies de modèles, sans que leur ce économique à travers des contributions jugées originales ; de l’autre, sont donc rendu compte que quel- remise en cause empirique soit permettre à des jeunes chercheurs de s’insérer dans un monde jugé par- que chose n’allait pas dans les uni- présentée. (…) fois trop académique. versités. Nous nous réjouissons Comme toutes les autres sciences Les candidats doivent envoyer d’ici au 31 janvier 2001 (au secrétariat de de cette prise de conscience, humaines, l’économie doit rendre Jean-Paul Betbèze, direction des études économiques et financières du même tardive. Mais nous sommes compte de ses origines intellec- Crédit lyonnais, 81, rue de Richelieu, 75002 Paris) une liste de leurs tra- malgré tout perplexes devant la tuelles, et des projets politiques et vaux, ainsi que deux textes qui résument le mieux leur approche. Le tournure que prennent les événe- idéologiques de ses scientifiques. jury, composé de représentants du « Monde Economie » et du Cercle ments. Avons-nous centré nos cri- Et ne pas se fermer aux autres des économistes, procédera ensuite à la sélection des meilleures contri- tiques sur les maths ? Non. Avons- sciences humaines, sous prétexte butions. nous remis en cause la pratique de de scientificité. Créé en 1992 et présidé par Jean-Hervé Lorenzi, le Cercle des économis- l’économétrie, pratique empiri- Qu’on cesse donc de prendre les tes est composé de Michel Aglietta, Patrick Artus, Jean-Paul Betbèze, que qu’il importe de bien distin- étudiants pour des imbéciles qui Jean-Pierre Boisivon, Christian de Boissieu, Anton Brender, Jean-Michel guer des modèles formels ? Non. ne veulent plus faire de mathéma- Charpin, Jean-Marie Chevalier, Elie Cohen, Michel Didier, Pierre Doc- En revanche, comme l’indiquait tiques. Le débat est maintenant kès, Henri Guillaume, Marc Guillaume, Pierre Jacquet, Bertrand Jac- clairement notre « Lettre ouver- présent au sein des économistes : quillat, Jean-Dominique Lafay, Jean-Hervé Lorenzi, Charles-Albert te », nous nous inquiétons de la mesdames et messieurs, vous vou- Michalet, Jacques Mistral, Olivier Pastré, Jean-Paul Pollin, Dominique construction permanente de lez nous convaincre de la pertinen- Roux, Christian Saint-Etienne, Christian Sautter, Christian Stoffaës, « mondes imaginaires », ce de vos théories, de la pertinen- Daniel Vitry. c’est-à-dire ces constructions intel- ce de votre science ? Nous ne lectuelles (les fameux « modè- demandons que cela. Chiche ? b Parallèlement, le Cercle des économistes publie son ouvrage Espéran- les ») dont la pertinence reste à Mouvement des étudiants ces et menaces de la nouvelle économie, qui fait suite à celui intitulé démontrer. pour la réforme Espérances et menaces de l’an 2000, présenté l’année dernière à la même Nous avons également remis en de l’enseignement de époque. cause l’absence manifeste de l’économie, 45, rue d’Ulm, Il s’agit, cette fois-ci, d’examiner « ce qui se trame derrière les termes de « pluralisme », reconnue par l’ap- 75005 Paris la nouvelle économie ». Ce recueil contient une vingtaine de contribu- pel des enseignants qui nous ont [email protected] tions rédigées par les membres du Cercle des économistes (dont Patrick soutenus et contestent eux aussi www.respublica.fr/autisme-econo- Artus, Christian Sautter, Bertrand Jaquillat, Maurice Levy) couvrant des la domination presque sans parta- mie domaines divers : nouvelle économie et pays émergents ; la force vive ge de la théorie dite « néoclassi- des nouveaux continents ; nouvelle économie, nouvelle communica- que », dont la portée mais aussi UN DÉBAT tion ; comment valoriser les entreprises de la nouvelle économie ; nou- les limites doivent être clairement D’UNE ABSOLUE NÉCESSITÉ velle économie et nouveaux rapports au travail ; nouvelle économie, présentées. (…) (…) Il est évident que les mathéma- nouvelles méthodes éducatives, etc. (Descartes et Cie, 477 p., 140 F, Ce que nous demandons est sim- tiques sont indispensables à l’éco- 21,34 euros). ple : d’avoir les outils empiriques nomie. Elles permettent, entre et théoriques qui nous permettent autres, la comparaison avec la b Un autre ouvrage, Les Chroniques économiques 2000, compile les chro- de comprendre le monde dans réalité, comme le rappelle dans niques du Cercle des économistes diffusées sur Radio-Classique (Descar- lequel nous vivons. Les cours votre dossier Amartya Sen. Elles tes et Cie, 221 p., 120 F, 18,30 euros). actuels parlent-ils de l’entreprise, obligent à la rigueur et on ne peut de l’Etat ou même du marché ? que souhaiter un approfondisse- Non. Nous enseigne-t-on le fonc- ment des recherches dans leur uti- PARUTION tionnement de l’économie de la lisation. France, de l’Europe, du Japon ? Cela étant posé, chacun sait que b LE PLAISIR DE TRAVAILLER, de Maurice Thévenet Non. Les cours proposés permet- les économistes sont incapables Réfutant « la fin du travail », l’ouvrage montre que le travail est un lieu tent-ils de comprendre la récente de prévoir le moyen terme et qu’il d’engagements forts. Il ne donne pas de recettes pour susciter l’implica- crise asiatique, les fluctuations de leur arrive de se tromper sur le tion des salariés, mais cherche à comprendre ce que les personnes met- l’euro ou les réformes en cours de court terme. Quant au long terme, tent derrière cette notion. Car si l’implication ne se décrète pas, l’entre- l’Unedic ? Non. Etc. Keynes a rappelé qu’il sera précé- prise peut créer les conditions qui la favorisent (Editions d’Organisa- Pour les économistes rédacteurs dé de notre mort à tous. Bref, tion, 2000, 269 p., 145 F, 22,11 euros). L. V. E. du contre-appel, tout cela peut l’économie a aujourd’hui des limi- VIII / LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 ENQUÊTE A diplôme, groupe socioprofessionnel, statut matrimonial Des chercheurs mettent en évidence et âge égaux, un chômeur a une probabilité de décès la « surmortalité » des chômeurs n savait déjà que plus un Néanmoins, même lorsqu’on mier les individus les moins quali- retrouver au chômage, souligne menée au Royaume-Uni, pren- 2,3 fois plus forte individu s’enlisait dans tient compte de la situation socio- fiés et les plus fragiles, mais affec- Annie Mesrine. Ce processus d’évic- nant en compte l’état de santé qu’un actif, révèle le chômage, plus il lui professionnelle et matrimoniale tant à mesure qu’il s’étend des tion touche surtout les ouvriers, et initial et l’existence de facteurs de Oétait difficile de s’en sor- des individus, cette inégalité face catégories moins exposées. Or, si particulièrement ceux qui effec- risques (tabagisme, consomma- tir. L’issue peut être plus fatale à la mort entre actifs occupés et on observe bien un recul de la tuent des travaux pénibles. Il se véri- tion d’alcool, poids), qui montre une étude de l’Insee. encore : selon des travaux récents chômeurs subsiste : à diplôme, mortalité relative des chômeurs fie plus difficilement pour les autres que, même lorsque l’on élimine de la division Enquêtes et études groupe socioprofessionnel, statut durant la décennie 1975-1985, cel- catégories socioprofessionnelles. » l’effet de ces facteurs et des carac- A la base, l’instabilité démographiques de l’Institut matrimonial et âge égaux, un chô- le-ci s’est accrue au début des La chercheuse remarque aussi téristiques socio-économiques national de la statistique et des meur a une probabilité de décès années 90, alors même que le chô- qu’au cours de la décennie des personnes, la surmortalité des financière études économiques (Insee), la 2,3 fois plus forte qu’un actif. Con- mage s’étendait aux cadres. Dans 1985-1995 le chômage de longue chômeurs demeure plus élevée. mortalité d’un chômeur est trois cernant les femmes, la statistique chaque catégorie socioprofession- durée s’est étendu et que ses Ces conséquences du chômage et psychologique, fois supérieure à celle d’un actif reste identique. nelle, la surmortalité des chô- conséquences psychologiques et sur la santé s’observent aussi bien occupé du même âge, celle d’une Cette surmortalité des chô- meurs est au moins aussi élevée financières se sont accrues. C’est sur des chômeurs atteints d’une dont les effets chômeuse deux fois supérieure. meurs peut s’expliquer par un état entre 1990 et 1995 qu’entre 1982 également au cours de cette maladie cardio-vasculaire que sur Certes, comme le souligne d’em- de santé déficient, lequel peut et 1987. période, insiste-t-elle, que fut ceux malades d’un cancer. Ainsi, blée Annie Mesrine, l’auteur de être à l’origine même du chôma- Ce constat s’explique, bien sûr, mise en place l’allocation unique l’effet psychologique sur le ryth- se font d’autant plus l’enquête, ce constat est en partie ge. Cette raison est néanmoins par la sélectivité croissante du dégressive : plus restrictive, l’in- me de développement d’un can- lié à un effet de structure. Car le loin de tout expliquer. Si tel était marché du travail, laquelle s’exer- demnisation du chômage devient cer fait l’objet de débat au sein de sentir que la situation chômage touche davantage les le cas, la surmortalité des chô- ce notamment sur des critères de nettement moins favorable aux la communauté médicale. non diplômés et les ouvriers, meurs devrait diminuer au fur et à santé. « Les actifs présentant des salariés qui ont peu cotisé. Et, de non-emploi populations dont la mortalité est mesure que le chômage se déve- inaptitudes physiques au travail ont lorsque les chômeurs retrouvent RÔLE DE CATALYSEUR supérieure à la moyenne. loppe, ce fléau touchant en pre- une probabilité plus forte de se du travail, c’est plus souvent un « Le chômage, au-delà de son perdure emploi temporaire. Leur inser- effet direct sur la santé, observe tion est plus incertaine, et le Annie Mesrine, peut aussi jouer le niveau de revenus plus faible. rôle d’un catalyseur. L’instabilité Toutes ces évolutions, qui se tra- financière et psychologique qui La médecine du non-travail a du mal à s’imposer duisent par une aggravation des l’accompagne peut mettre au jour conditions de vie des chômeurs, ou raviver des fragilités latentes. e docteur Jean Bertran, ancien prési- “Je me retournerai” ; puis enfin la phase de dépri- vions plus suivre, il fallait faire quelque chose », ne sont pas sans conséquence sur Cette fragilité psychologique peut dent de la Fédération française de la me, où il peut se déconnecter complètement de la constate le docteur Jean-Marie Eber, qui a vu la leur santé. La diminution des être sans conséquences majeures médecine du travail, se bat depuis long- société, passer dans l’exclusion, dans la grande situation des intérimaires se dégrader grave- moyens financiers résultant de la en période de travail et de vie L temps pour mettre en place « une visite pauvreté, et qui peut aboutir dans certains cas au ment à partir de 1991-1992. baisse des revenus, combinée à stable, mais risque, en cas de ruptu- médicale de fin d’emploi qui serait une sorte de passage à l’acte funeste. » l’isolement social et à la perte d’es- re comme le chômage, d’empirer visite d’embauche dans le chômage ». Aujour- L’Asnotra revendique à ce jour deux structu- ÉTABLIR UN BILAN time de soi, tend à restreindre l’ac- jusqu’à la maladie. » Le chômage d’hui président de la Fédération des associa- res, mises en place à Strasbourg et à Clermont- Dans le Puy-de-Dôme, le professeur Pierre cès aux soins des demandeurs est un catalyseur au sens où il tions pour la santé du non-travail en France Ferrand, pour répondre à ce « problème Catalina, qui dirige le service de médecine du d’emploi. Le chômage s’accompa- n’altère la santé qu’en liaison (Asnotra-France, créée en 1997), son constat est sérieux » de médecine du non-travail, peu sou- travail du CHU de Clermont-Ferrand, a consta- gne également souvent de trou- avec la composante personnelle clair : « C’est au moment où on en a le plus besoin vent pris en compte par les pouvoirs publics. té qu’« il manquait une véritable médecine sus- bles psychologiques, qui peuvent que sont les histoires familiale, qu’on perd l’accès à la médecine préventive. » La première est un relais Emploi-Santé-Inser- ceptible d’aider à trouver son chemin profession- amener à des comportements à ris- sociale et médicale du chômeur. tion créé à Strasbourg à partir d’un réseau spé- nel ». Il a donc mis en place, depuis un an, une que (alcoolisme, tabagisme…) et, « Ce rôle de catalyseur du chô- SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE cialisé dans la médecine du travail temporaire. consultation spécialisée dans l’orientation pro- dans les cas extrêmes, au suicide. mage se révèle d’autant plus fort, La perte d’un emploi constitue un véritable Dans ce cadre, cinq médecins ont effectué cette fessionnelle en direction des demandeurs « La perte d’emploi a bien un insiste Annie Mesrine, si, comme « choc psychologique » qui devrait donner lieu, année plus de cent cinquante consultations par d’emploi de moins de 26 ans pour « leur per- effet direct sur la santé qui est de durant les années 90, le chômage en tout cas pour les personnes les plus fragiles, an, bénévolement, en dehors de leurs heures de mettre de ne pas se désocialiser, d’établir un nature à expliquer l’accentuation est suivi par des emplois tempo- à un soutien psychologique à la manière de travail, « afin de remédier au système ». Ils orga- bilan, et les aider à découvrir leurs capacités et de la surmortalité des chômeurs, raires, et donc des situations précai- celui octroyé aux témoins d’accidents graves. nisent aussi par le biais des associations d’inser- leurs limites ». relève Annie Mesrine. Et ces res, ou s’il devient récurrent. On « Ce choc se déroule en trois temps, explique tion des réunions d’information sur les sujets Car pour tous ces médecins, il reste indiscuta- impacts psychologiques et finan- assiste alors à des effets cumulatifs Jean Bertran. Il y a une première phase de deuil les plus divers : nutrition, drogue, alcoolisme, ble qu’il est au moins aussi nécessaire de propo- ciers du chômage se font d’autant où des risques en appellent psychologique qui peut se déclencher dès l’annon- tabagisme, etc. ser un suivi médical adapté aux membres actifs plus sentir lorsque la situation de d’autres. » Un décès prématuré ce d’un plan social ou du départ, avant même la « Face aux personnes qui se retrouvaient en fin de la société qu’à ceux qui ne le sont pas. non-emploi perdure, car ils ont le pouvant en être la résultante. perte de l’emploi ; puis il y a une période d’eupho- de contrat et ne se voyaient pas renouveler leur temps de jouer pleinement. » Elle rie, de latence, quand le nouveau chômeur se dit emploi et que, malgré leur fragilité, nous ne pou- Anne Proenza fait ainsi référence à une étude Laetitia Van Eeckhout

Un handicap pour la vie conjugale Manière de voir -t-on moins de chances de nente, observe la démographe. «A Le bimestriel édité par vivre en couple quand on Quel que soit son âge, partir de 21 ans, il existe un écart est chômeur ? Quel lien y significatif entre ceux qui ont un Aa-t-il entre l’accès au tra- un chômeur a une emploi et les autres, et cet écart ne se vail et l’accès à la vie conjugale ? réduit pas avec l’âge. A 30 ans, 58 % Jusqu’ici, les économistes s’étaient probabilité moindre des hommes chômeurs sont en cou- surtout intéressés aux liens famille- ple contre 75 % des hommes avec un travail sous le seul angle de la char- de former un couple. emploi. Dix ans plus tard, la différen- ge familiale, des conséquences en ce est maintenue puisque 64 % des termes d’activité féminine et de Celle-ci est encore chômeurs sont en couple contre 86 % choix de carrière. Mais la forte pro- des actifs occupés. » gression du chômage au cours des plus faible Cette discrimination ne joue pas Pourquoi vingt dernières années a déplacé les simplement sur les chances de trou- approches. Et le fort taux de célibat pour les hommes ver une âme sœur, elle influence observé parmi les chômeurs a con- aussi la probabilité de « tomber » duit à s’interroger sur les effets du du couple », est parvenue à ces con- sur un chômeur ou sur un salarié chômage sur la formation du cou- clusions en exploitant les résultats avec un emploi stable. Et mal- ple et, plus largement, de la famille. de l’enquête « Situation familiale et heureusement pour les chômeurs, Pour la démographe Anne Solaz, emploi », réalisée conjointement l’étude montre qu’ils trouvent la réponse est sans ambiguïté : quel par l’Institut national d’études moins souvent que les autres un la nouvelle que soit l’âge, un chômeur a une démographiques (INED) et par partenaire avec des revenus sta- probabilité moindre de former un l’Insee en 1994. bles, capables de compenser leur couple. Et les hommes sont plus Première constatation : chez les propre précarité. Ainsi moins de la que les femmes confrontés à cette jeunes, l’emploi semble une priori- moitié des chômeurs se mettent en « inégalité » puisqu’« un emploi est té pour les célibataires arrivant sur couple avec une femme qui a un généralement une condition nécessai- le marché du travail. 82,5 % des emploi stable, contre 66 % pour les re à l’entrée dans la vie conjugale ». hommes ont accès au premier hommes qui ne connaissent pas de Intifada Le statut professionnel a moins emploi avant de connaître la vie problèmes professionnels. Cette d’impact sur les femmes. « L’identi- maritale, quand un peu plus de 7 % situation est de nouveau beaucoup té sociale des hommes reste principa- seulement commencent leur vie moins pénalisante pour les femmes, lement extérieure à la famille, avan- maritale avant de trouver un puisque près de 80 % des chô- ce-t-elle. L’homme est valorisé par emploi. Cette tendance se vérifie meuses vivant en couple ont un par- Engrenages, par Ignacio Ramonet. ■ Le risque d’une perpétuelle soumis- son activité marchande. Au sein aussi pour les femmes mais dans tenaire avec un emploi stable. sion, par Edward W. Said. ■ Comment la paix fut manquée, par Alain Gresh. même de la famille, il a toute sa pla- des proportions différentes : 67 % La précarité est-elle fatale à la ■ ■ ce s’il est pourvoyeur de revenus. » connaissent en premier l’emploi et solidité du couple ? Cette question Israël a besoin d’un Etat palestinien, par Shimon Pérès. D’abord le droit Anne Solaz, dont la revue de la Cais- 20 % la vie maritale. ne reçoit pas de réponse tranchée. des peuples à disposer d’eux-mêmes, par Monique Chemillier-Gendreau. se nationale d’allocations familiales Dans quelle mesure la situation Selon les travaux auxquels Anne ■ Maale Adumim, une bombe à retardement, par Eitan Felner. ■ Le piège du (CNAF), Recherches et prévisions, professionnelle influence-t-elle la Solaz fait référence sans conclure, ■ publie un article consacré « au lien vie amoureuse ? La discrimination pour les uns, le chômage n’a aucu- sommet de Camp David, par Amnon Kapeliouk. Sept ans pour rien ? par famille-chômage et à la constitution entre actifs et chômeurs est perma- ne incidence sur la dissolution des Eric Rouleau. ■ Du sionisme au postsionisme, par Zeev Sternhell. ■ Israël, couples ou, pour les autres, au con- une société se déchire, par Dominique Vidal et Joseph Algazy. ■ Pourquoi Les chômeurs trouvent plus difficilement une conjointe traire, il introduit un niveau d’insta- bilité beaucoup plus fort. le mouvement pacifiste peine à mobiliser les Israéliens, par Uri Avnery. ■ La Proportion d'hommes en couple selon l'âge et le statut professionnel en % Quoi qu’il en soit, cette étude Palestine en quête de démocratie, par Graham Usher. ■ Réfugiés, un lanci- 100 montre bien qu’exclusion du mar- nant rêve de retour, par Alain Gresh. ■ Vers une « paix armée » au Proche- 90 ché du travail rime souvent avec exclusion du marché matrimonial. Orient, par Geoffrey Aronson. ■ L’Union européenne à la recherche d’un rôle 80 Et qu’en dépit de l’évolution des dis- actif, par Miguel Angel Moratinos. ■ L’abcès syrien, par Alain Gresh. 70 cours sur l’égalité des sexes, de la ■ ■ 60 Quand le Liban se libéra, par Hana Jaber et Mounzer Jaber. Guerre non multiplication des couples bi-actifs ■ 50 et du développement de l’activité déclarée contre l’Irak, par Denis Halliday. Le monde arabe orphelin de la 40 féminine, la prégnance de vieilles démocratie, par Gilbert Achcar. ■ Ces Frères musulmans saisis par la moder- croyances sur la répartition des 30 nité, par Wendy Kristianasen. rôles entre les sexes reste forte. A 20 l’inverse, aucun lien ne semble pou- Avec la chronologie d’un siècle de conflit, six pages de cartes 10 voir être fait entre la situation mari- 0 tale et l’accès à l’emploi. Il ne suffit détaillées, les textes-clés (1947-2000) et les meilleurs sites Internet pas de se marier pour trouver un Age : 16 21 26 31 36 41 46 51 travail ! EN VENTE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX - 45 F - 6,86 e ACTIFS CHÔMEURS Source : Enquête emploi 1993 INSEE Laurence Caramel EMPLOI LE MONDE / MARDI 28 NOVEMBRE 2000 / IX

EUROPE Les indicateurs sociaux internationaux « Le Monde » / Eurostat

13 % de salariés en contrat à durée déterminée UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI E.-U. JAPON

en pourcentage 34,9

31,4 ÉVOLUTION DE L'EMPLOI AU 3e TRIMESTRE 1999 (en % sur un an) 1,4 1,5 0,1 1,0 (2e trim.) 4,7 N. D. 1,3 N. D. 1,1 1,5 – 0,6 21,2 20,4 Dont emploi salarié...... 1,7 1,9 N. D. 1,2 7,1 2 2,3 2,9 1,1 2,2 – 0,4 17,1 16,6

15,4 Dont emploi à temps partiel...... N. D. N. D. N. D. N. D. 8,1 N. D. 8 2,8 2,1 1N. D. 15,2 14,8 14,8 14,1 13,4 13,3 12,8 12,4 11,8 11,6 11,2 9,4 8,5 7,5

6,2 TAUX D'EMPLOI 1999 (en %)

I 5 S E E E E E L E Hommes + femmes (15-64 ans).... 62 60 65 59 52 60 53 71 70 64 (1998) N. D. IE N A C C A . 1 L D N D N U B È È G Hommes + femmes (50-64 ans).... 49 45 48 39 43 47 38 50 60 N. D. N. D. A - G N N G .E .- R S U A A A U A U Y IT S G Y R L T P M O A F R S E R P IN O E L F DURÉE DE TRAVAIL SALARIÉ L P A À TEMPS PLEIN 1999 (h/semaine) HOMMES FEMMES Source : Eurostat 40,4 39,7 40,1 38,4 40,6 39,6 38,5 39 43,6 N. D. N. D. a AU PRINTEMPS 1999, 13 % des salariés européens étaient en contrat ÉVOLUTION DU COÛT DU TRAVAIL à durée déterminée (CDD). Ce pourcentage varie considérablement d’un (en % sur un an) 2e trim. 2000 4e trim. 99 Etat membre à l’autre. L’Espagne, qui est en train de modifier les règles de son marché du travail, affiche le taux le plus élevé (33 %), suivie par le + 3,9 + 3,7 + 3,4 + 1,8 + 2,6 + 5,4 + 2,9 +2,9 + 5,1 + 4,6 N. D. Portugal (18 %) et la Finlande (17 %). TAUX DE CHÔMAGE SEPT. 2000 a LES FEMMES sont plus nombreuses que les hommes à être en CDD (en %) juil. 00 août. 00 juil. 00 (14,1 % contre 12,4 %). Cette différence est plus marquée encore aux Hommes + femmes.... 8,2 9 8,3 8,6 14,4 9,5 10,5 2,7 5,3 4 4,7 Pays-Bas et en Finlande (6 points). Moins de 25 ans...... 16,8 17,5 9,4 23,6 26,3 20,1 31,8 5,4 11,8 8,9 9,3 a MAIS LA POPULATION la plus concernée par les CDD reste celle des moins de 25 ans : 38 % pour l’ensemble de l’Union européenne et 70 % pour l’Espagne. En revanche, seuls 6 % des salariés entre 50 ans PART DU CHÔMAGE DE PLUS D'UN AN 1999 (en %) et 64 ans sont embauchés avec un contrat précaire. Les CDD sont plus fréquents dans trois secteurs : l’agriculture, la construction et l’hôtelle- 46 49 52 61 46 39 61 44 30 8 (1998) N. D. rie-restauration. N. D. : non disponible Pour plus d'informations : http://www.europa.eu.int/comm/eurostat

FLASH APEC / « LE MONDE » Le marché du travail français FLASH SETT / « LE MONDE » De moins en moins de jeunes diplômés DERNIER MOIS VARIATION 36 % des intérimaires ont un CAP ou un BEP changent d'emploi En pourcentage CONNU SUR UN AN en pourcentage UN EMPLOI DEUX EMPLOIS TROIS EMPLOIS Sans diplôme ou niveau OCCUPÉ EN DEUX ANS ET PLUS TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES 17, 0 % (sept) – 3.4 primaire ou secondaire 23 68 61 PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE 34,4 % (sept) – 3.2 CAP, BEP 36 54

EMPLOIS PRÉCAIRES (en milliers) : Bac technique ou général 20

CDD...... 975 + 9, 2 %* 29 Bac +2 ou niveau Bac +2 20 21 (BTS, DUT, DEUG) 14 17 19 INTÉRIM...... 550 + 23,1 %* 11 Diplôme universitaire, APPRENTIS...... 285 + 3,2 %* grandes écoles 7 1998 1999 2000 1998 1999 2000 1998 1999 2000 Source : APEC. Pour plus d'informations : www.apec.asso.fr CONTRATS AIDÉS...... 462 + 8,8 %* Source : SETT - Enquête sur la provenance et le devenir des intérimaires réalisée par l'Institut CSA a a LES DEUX TIERS des jeunes diplômés (68 % précisément) occupent SALAIRE NET MÉDIAN (en francs constants) PLUS D’UN TIERS des intérimaires ont un CAP ou un BEP. Ils tra- un seul emploi au cours des deux premières années de leur vie profession- Femmes...... 7 000 (mars) + 0,9 %* vaillent essentiellement dans le BTP (46 %) et dans l’industrie (37 %), et nelle. Ils étaient seulement 54 % dans ce cas, il y a deux ans. La moitié Hommes...... 8 666 (mars) + 0,6 %* occupent des postes d’ouvriers qualifiés. Les travailleurs temporaires d’entre eux occupait alors deux ou trois emplois, voire un plus grand détenteurs d’un diplôme égal ou supérieur au bac (41 %) sont surtout nombre. SMIC (en francs) présents au sein des services et du commerce. a CETTE STATISTIQUE confirme le changement opéré par les entrepri- Horaire...... 42,02 (juillet) + 3,2 % a LES HOMMES sont majoritaires parmi les sans diplôme et les titu- ses dans leur mode de recrutement. Il y a encore deux ou trois ans, elles Mensuel...... 7 101 (juillet) + 3,2 % laires d’un CAP ou BEP, tandis que les femmes sont plus nombreuses à proposaient volontiers aux jeunes diplômés des contrats à durée détermi- détenir un diplôme bac à bac + 2. La prolongation de la scolarité et le née. Les tensions actuelles sur le marché du travail les incitent à moins NOMBRE D'ALLOCATAIRES développement des formations techniques et professionnelles expliquent jouer la carte de la précarité. DU REVENU MINIMUM D'INSERTION (en milliers) 1 137,4 (juin)** + 2,3 %*** que l’on trouve parmi les intérimaires les plus diplômés surtout des a QUI PLUS EST, 60 % des jeunes déclarent occuper un poste en adéqua- * variation sur quatorze mois (mars 00 / janv.99) ** chiffres semestriels *** variation sur six mois moins de 25 ans. 26 % des CAP ou BEP accèdent à un contrat à durée tion avec leur projet professionnel. Sources : Insee, Dares, CNAF indéterminée (CDI) après leur passage en intérim. De plus en plus nombreux dans le tertiaire, les étrangers AGENDA b EXPOSITION. Soixante-dix artistes allemands, belges, britanniques et français exposent, du 4 octobre au 18 décembre à Paris, leurs œuvres (peintures, vidéos, photographies, sculptures, textes…) sur le thème de restent les salariés les plus vulnérables l’usine, sous la forme d’un parcours d’événements visuels et sonores recréant cet univers de travail. L’exposition voyagera ensuite à Roubaix, Bruxelles et Oberhausen (Allemagne). e paysage de l’emploi des Renseignements : 01-40-21-81-88. salariés étrangers – ils sont Près de la moitié Les femmes sont surtout agents d'entretien actuellement 1,2 million ou employées de maison en pourcentage b E-BUSINESS. Les acteurs du monde du « wap », des « start-up » et Lcontre presque 1,3 million de la main-d’œuvre 0 5 10 15 20 des « dotcoms » se voient proposer une énième grand-messe : le Salon en 1985 – a beaucoup changé en AGENTS D'ENTRETIEN, Internet World France 2000, du 28 au 30 novembre à Paris, « exclusive- quarante ans. Comme l’indique étrangère est NETTOYEURS (non qualifiées) ment dédié aux solutions Internet et e-commerce pour les entreprises ». une étude que vient de publier EMPLOYÉES DE MAISON Renseignements : www.internetworldfrance.com l’Institut national de la statistique non qualifiée (46 %), (non qualifiées) et des études économiques ASSISTANTES MATERNELLES b NOUVELLES TECHNOLOGIES. Bien que de moins en moins « nouvel- (Insee, Premières informations, contre à peine (non qualifiées) les », les technologies de l’Internet suscitent toujours les interrogations novembre 2000), son évolution SERVEUSES DE CAFÉ, RESTAURANT des entreprises. Le 29 novembre à Paris, le secteur de la grande distribu- reflète l’histoire économique de plus d’un quart (non qualifiées) tion, avec Daniel Bernard, président de Carrefour, entouré d’experts de la France. AGENTS DE GARDIENNAGE Microsoft et de Price Waterhouse, s’interrogera sur « nouvelles technolo- Pendant les années 60, l’industria- des Français ET DE SÉCURITÉ (non qualifiées) gies et stratégie d’entreprise : révolution ou évolution ? ». lisation bat son plein. Les entrepri- Renseignements : 01-55-93-39-21. ses de l’Hexagone font alors appel à Si la structure de l’emploi a chan- VENDEUSES (non qualifiées) la main-d’œuvre étrangère dans les gé, en revanche ses caractéristiques b INSERTION. « Plein emploi » ? Mais « ça change quoi », concrète- CAISSIÈRES, EMPLOYÉES DE 1985 secteurs de la construction, de l’auto- ne varient guère : les étrangers LIBRE-SERVICE (non qualifiées) ment, pour les jeunes les plus éloignés de l’insertion ? C’est la question mobile, etc. « En mars 1985, indique demeurent des salariés peu quali- 2000 que pose la mission locale de Caen dans une conférence, le 30 novembre, EMPLOYÉES ADMINISTRATIVES Alice Tanay, de la direction de l’ani- fiés, et sont donc plus vulnérables dans cette ville. Avec la participation du Medef, de la Région, du sociolo- D'ENTREPRISE (qualifiées) mation, de la recherche, des études sur le marché du travail. Les statisti- gue Bernard Eme et de Hubert Peurichard, délégué interministériel à l’in- et des statistiques (Dares) du minis- ques avancées par la Dares sont Champ : ensemble des salariés des entreprises privées, publiques ou nationales sertion des jeunes. Source : Insee, enquête Emploi 1985 et 2000 tère du travail et auteur de l’étude sans appel. Près de la moitié des Renseignements : 02-31-94-76-21. en collaboration avec Pierre-Alain salariés étrangers sont non quali- Cette réalité se traduit évidem- Parmi les contrats courts occupés Audirac, 73 % des salariés étrangers fiés (46 %) contre à peine plus d’un ment par une plus grande margina- par les non-nationaux, plus de 40 % b GESTION. Dans le domaine de la gestion, les établissements d’ensei- du privé travaillaient comme ouvriers quart des Français, même si cette lisation des salariés étrangers. A sont des missions d’intérim. En ce gnement supérieur se livrent une véritable compétition au niveau mon- et 18 % comme employés ». proportion a diminué de six points double titre. Comme le note Alice qui concerne les CDD, la différence dial, en particulier par le canal de l’offre de formations à distance par en quinze ans. Ce handicap, note Tanay, « leur condition profession- entre les nationalités joue encore Internet. C’est le thème retenu par les XIIIes journées nationales de la Fon- ÉVOLUTION l’enquête, est particulièrement aigu nelle les éloigne des secteurs por- plus, car les cadres et les profes- dation nationale pour l’enseignement de la gestion (Fnege), les Mais petit à petit, les évolutions chez les employés (4 sur 5 sont non teurs. La position du nettoyeur est sions intermédiaires étrangers sont 30 novembre et 1er décembre à Lyon. technologiques et les crises succes- qualifiés) et moins marqué pour les infiniment moins valorisée dans la davantage concernés par ces sta- Renseignements : 01-44-29-93-60. sives ont modifié cette réparti- ouvriers (44 % de non-qualifiés). culture ouvrière que celle de l’ouvrier tuts. Les étrangers travaillent aussi tion : en mars 2000, on ne recen- Quant aux femmes, elles sont d’usine. Autrefois, les ouvriers accé- plus souvent à temps partiel (19 % b EMPLOI. La Commission européenne s’est convaincue depuis long- sait plus que 58 % d’ouvriers pour 69 % à occuper un emploi non qua- daient à une conscience de classe contre 16 %). Ce pourcentage temps que les politiques en faveur de l’emploi s’exercent avec plus de suc- 26 % d’employés. La construction lifié (38 % pour les femmes françai- qui prenait le pas sur la conscience atteint 34,5 % chez les employés cès à l’échelle des territoires. La présidence française de l’Union organi- mise à part, les services aux parti- ses). On les retrouve concentrées communautaire initiale et se révélait (37,5 % pour les Français) et 24 % se, les 30 novembre et 1er décembre à Strasbourg, au Parlement euro- culiers (services personnels et dans cinq professions : agents d’en- être un puissant moyen d’intégration chez les ouvriers non qualifiés péen, un colloque « Stratégies territoriales en faveur de l’emploi », où domestiques, hôtellerie-restaura- tretien, employées de maison, pour les étrangers. Aujourd’hui, cette (17 % pour les Français). quinze territoires européens présenteront leurs initiatives et échange- tion) et le commerce sont « désor- assistantes maternelles, agents de intégration par l’emploi est plus déli- Même si l’enquête note que la ront leurs expériences. mais au premier rang des secteurs gardiennage et de sécurité, serveu- cate. Les étrangers sont, de ce fait, reprise actuelle bénéficie aussi aux Renseignements : www.sante.gouv.fr/presidence/fr/actu/novembre/ qui emploient le plus d’étrangers ». ses de café ou de restaurant. plus vulnérables à la précarité et au salariés étrangers, dont le taux de strat_empl/001130_fr. htm chômage ». chômage est en baisse (20,9 % en L’étude précise que, même si la mars 2000 contre 23,3 % en 1997), b FEMMES. L’association « Dirigeantes » organise sous les auspices de Inégaux aussi face au chômage loi n’autorise pas les nouveaux arri- elle met aussi en évidence les obsta- l’Organisation de coopération et de développement économiques vants de nationalité étrangère à cles structurels à leur accès à l’em- (OCDE) les 1er et 2 décembre à Paris, la manifestation « Maillage 2000 », En janvier 1999, selon l’enquête « Emploi » de l’Insee, le taux de accéder à l’emploi par le biais d’un ploi : problèmes de maîtrise de la carrefour d’opportunités et d’échanges pour les femmes entrepreneurs. chômage des non-nationaux s’élevait à 23 %, contre 11 % pour les contrat précaire, ils sont pourtant langue ; difficultés à obtenir des per- Au programme, des tables rondes sur la situation des femmes entrepre- Français. Les ressortissants des pays de l’Union européenne, plus qua- nombreux dans cette situation (con- mis de travail – exception faite des neurs aux Etats-Unis, au Canada et en France. lifiés et bénéficiant souvent d’un solide réseau personnel, retrouvent trat à durée déterminée, intérim). ressortissants de l’Union européen- Renseignements : 01-41-38-81-30. un travail plus rapidement que les autres étrangers. Rien d’étonnant En réalité, des adaptations légales ne qui bénéficient du principe de la donc à ce que ces derniers soient particulièrement vulnérables, avec permettent d’employer un étranger libre circulation des travailleurs ; et b ILLETTRISME. La lutte contre l’illettrisme tarde à être reconnue com- un taux de chômage de plus de 30 %. en CDD pour une période suffisam- aussi la discrimination à l’embau- me une priorité. Un colloque « illettrisme, idées reçues et réalités », orga- L’accès à la nationalité française ne fait pas disparaître les obsta- ment longue, ou dans un secteur où che. L’Insee souligne juste ce der- nisé par la Fondation Vivendi avec le parrainage des ministères de l’édu- cles sur le marché du travail. Qu’ils aient ou non accédé à la nationali- le recours au CDI n’est pas d’usage. nier point, mais est impuissante à cation nationale et de la défense, se tiendra à Paris le 4 décembre, avec la té française, ces chômeurs reçoivent bien moins de propositions d’em- En mars 2000, 13,4 % des étran- en mesurer précisément la portée. participation d’Alain Bentolila et de l’association Saint-Exupéry Forma- bauche que les autres, et les emplois qu’ils retrouvent sont plus sou- gers sont en mission d’intérim ou tion, qui initie de nouvelles pratiques de lutte contre l’illettrisme. vent atypiques. en CDD contre 9,6 % des Français. Marie-Béatrice Baudet Renseignements : 01-71-71-16-15.