Adagio Pour La Da Les Indiens Des Antilles De Henry Sidambarom À Aimé Césaire
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Adagio pour la Da Les Indiens des Antilles de Henry Sidambarom à Aimé Césaire Essais, billets, articles ——xxx—— 1 Joueur de tapou © Mani Varma, Kanchipuram, Inde du Sud. 2 JEAN SAMUEL SAHAÏ Adagio pour la Da LES INDIENS DES ANTILLES DE HENRY SIDAMBAROM À AIMÉ CÉSAIRE Un aspect négligé des études post-coloniales Atramenta 3 Couverture : « Shivani & Savitri : Jouons ! » Huile sur toile de Kathleen Scarboro, 2009. Submergée par la tapisserie étonnante de la vie quotidienne en Inde, Kathleen adopte une approche figurative pour partager ses impressions, et ce réalisme subjectif glisse dans le surréel, évoquant l’invisible. Son style appartient donc au réalisme magique. Site de l’artiste : kathleenscarboro.fr/ Photo du buste de H. Sidambarom : Crédit photographique WICOM. Dessins : Sri Mani Varma, Kanchipuram, Inde du Sud. Tables historiques : Jack Caïlachon, directeur à Historiacte. Logo commémoratif : Comité Henry Sidambarom, ctoutcom971.fr/ Biographie auteur : Rosine Maroudy. Relecture : Brigitte Magnin, Rosine Maroudy, Marie-Fleur Molia. La première version des textes « De Calcutta à Sainte-Lucie », « Aimé Césaire, Adagio pour la Da » et « Inde ô l’heure décalée » a été publiée dans la revue L’Esprit Créateur, vol. 50, n° 2, 2010, pp. 12- 14 et 135-156. © 2010, L’Esprit Créateur, John Hopkins University Press, USA. Ces textes ont été augmentés en 2013 et après. Sauf indication, les traductions françaises des citations en Anglais et en Créole sont de l’auteur. Celui-ci ne cautionne ni ne partage forcément les idées et opinions des auteurs cités dans l’ouvrage. Les liens électroniques (tinyurl.com/) ont été visités avant impression. Saisie, mise en page et calligrammes de l’auteur. Ressources pédagogiques : contacter l’auteur. Cette œuvre est protégée par la loi française du 11 mars 1957, articles 425 et suivants du Code Pénal. Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays. © 2013, 2014, 2015 Jean Samuel Sahaï. Contact : [email protected] 4 À nos ancêtres qui enjambèrent Kalapani, l’Eau Noire. À Souprann qui erra dans Pointe-à-Pitre. —xxx— 5 Témoignages * On peut s’interroger sur les raisons pour lesquelles, trop longtemps, la mémoire des Indiens de Guadeloupe a été occultée. De nombreuses raisons, politiques, sociales, pas toujours nobles... Adagio pour la Da, ouvrage, original, conçu en plusieurs parties, devient comme un élément de réparation et de recouvrement de cette mémoire trop longtemps enfouie. Le lecteur y trouve parfois des analyses, parfois une expression personnelle qui souligne la cassure de rythme à laquelle le titre fait allusion : adagio, pièce de musique où alternent des moments lents et plus cadencés, au rythme de l’auteur, dans une belle harmonie poétique. - Catherine Le Pelletier, Journaliste, Grand Reporter de la télévision publique d’Outre-Mer. 1 * Pourquoi Henry Sidambarom n’est-il pas mentionné dans l’histoire de la Guadeloupe, ni honoré comme Victor Schœlcher dont un musée porte le nom à Pointe-à-Pitre ? Jean S. Sahaï confronte le regard porté sur les Indiens des îles avec les propos d’Aimé Césaire et tout ce que le poète de la Négritude doit au giron de sa Da tamoule. - Scarlett Jésus, Critique d’art, inspectrice honoraire de l’Education Nationale. * Et si Césaire avait rencontré Gandhi ? Jean S. Sahaï essayiste désenclave la saga Indo-Antillaise, un pan d’histoire qui doit prendre sa place une fois pour toutes dans les études post-coloniales. L’Inde a récemment honoré les ancêtres engagés, à Calcutta et à Pondichéry. Nul doute qu’un tel ouvrage amènera une prise de conscience, dans les îles, en France et au-delà. 1 « Le rythme mémoriel des Guadeloupéens d’origine indienne », article du 16 oct. 2013 : tinyurl.com/lepell/ 6 - Christelle Gourdine Mandjiny, entrepreneure guadeloupéenne basée à Pondichéry. * Adagio pour la Da, plus qu’un devoir de mémoire ou un éveil fondateur, est une magnifque conférence, une lampe allumée sur le chemin ouvert par Henry Sidambarom. Dans le paysage des Antilles, Jean S. Sahaï ranime les braises de l’indianité au cœur du foyer de la vie créole, dont l’humanité caribéenne porte les flammes comme un pottou sur le front. - Ernest Moutoussamy, Député-maire honoraire de Saint-François, Guadeloupe, poète et écrivain. * L’Indianité est une richesse partagée par tous aux Antilles. Mon bisaïeul Henry Sidambarom a œuvré pour l’intégration. Dans cette logique, la société guadeloupéenne s’est construite. De la mixité est né l’Antillais moderne. Le travail de Jean S. Sahaï est important pour notre génération. Il éclairera les consciences. - Valencia Sidambarom, Clerc de notaire, de la quatrième génération de la famille Sidambarom en Guadeloupe. * Combien de temps faut-il attendre pour être de son pays ? Dix ans, cinquante ans, cent ans ? À jamais ? À chacun de savoir qui il est et de se positionner comme tel ! Henry Sidambarom l’a fait. Arrivés à des époques diférentes, dans des conditions diférentes, pour des raisons diférentes, au bout du compte Guadeloupéens nous sommes ! Nous avons en commun les codes profonds qui font de nous ce peuple. L’écriture de Jean est fondamentale. C’est dans l’ouverture, dans la connaissance de chacun, que s’amorce la reconnaissance de notre unité. - Carole Venutolo-Legrix, Responsable au WTC de Jarry, soprano lyrique Guadeloupéenne d’origine italo-libanaise. 7 * Il a fallu que Jean S. Sahaï soit là et qu’il se décentre pour tenir ce langage de vérité. Antillaise d’origine non-indienne, je constate que son propos nous dérange, nous fait prendre conscience que nous avons traité l’autre, venu faire le travail qui nous dévalorisait, comme un être méprisable, inférieur. Jean nous mène à la prise de conscience que tout être est Homme, d’où qu’il vienne, que nous sommes tous venus d’ailleurs, que nous construisons ensemble notre devenir, quels que soient nos Kala Pani. - Marie-Fleur Molia, professeur des écoles, auteur de « Dadou, Saturnin Molia, coureur cyliste à vie », Editions Molia, Guadeloupe. * Plus qu’un récit et un devoir de mémoire, voici un éveil à la conscience. Avec sa retenue et sa liberté d’esprit, l’auteur nous pousse vers nous-mêmes, sur des pages qu’il a pris le temps d’écrire, pour nous et avec nous. C’est un cadeau rare chez nos écrivains et un « monument » pour ceux qui sont issus de Kala Pani. - Rosine Maroudy, Cadre commercial IATA du transport aérien en Guyane Française. —xxx— 8 Liminaire En avril 1848 le soleil se levait timidement derrière les montagnes bleues des Nègres marrons, le disputant aux ombres de la nuit qui s’achevait. Il brillerait d’abord par intermittence pour les descendants de Gorée, puis jusqu’en 1923 pour ceux de Karikal. L’aube du jour nouveau des enfants du tout-monde s’étirerait encore sur d’infinies décennies. Indianité, chatoiement de l’univers créole, foyer de transcen- dance des antagonismes du passé, legs et sanctuaire des héritiers de la tragique histoire du sucre riche de tous ses pigments... Au seul arbre sous lequel peuvent dialoguer Gandhi, Sidambarom et Césaire, Jean S. Sahaï adosse l’opus qu’il nous offre. C’est l’occasion de déplorer l’absence de la grande figure d’Henry Sidambarom, « descendant d’Hindou », au registre d’honneur de ceux que la France importa pour relayer l’esclave libéré, dans les sphères de l’éducation, au panthéon des combattants de la liberté. En ma qualité d’arrière petit-fils d’un des migrants qui franchirent les abysses du Kala Pani, qui fut témoin de mariage de Joseph, père d’Henry Sidambarom, ami proche de leur famille et interprète Tamoul-Français au service de l’immigration de ce temps-là, je rends grâces à Jean S. Sahaï de ce rendez-vous sous l’œil du Mahatma, au croisement du regard césairien et de la saga indienne dans l’espace caribéen. Par ce que furent Gandhi, Sidambarom et Césaire, Jean nous intime ce qui touche à l’universel de l’homme : le verbe en action, le service du juste et du beau. Jack CAÏLACHON, Chercheur, directeur de Historiacte.2 2 Historiacte, hebdomadaire culturel guadeloupéen de recherche et valorisation d’actes anciens : historiacte.com/ 9 Ò Préface Depuis la disparition d’Aimé Césaire et à l’occasion du centenaire de sa naissance en 2013, sa vie et son œuvre ont été passées en revue, analysées, décortiquées, cela tant dans la presse antillaise que dans celle de l’Hexagone, et par de nombreux chercheurs. Son enfance à Basse-Pointe, ses années au lycée Schoelcher de Fort-de-France, son entrée à Normale Sup’ à Paris, sa rencontre avec Léopold Sédar Senghor, sa première élection en tant que maire de Fort-de-France et député de la Martinique, etc., ont été exposées en long et en large, souvent avec des photos d’époque inédites. Du très beau travail. Sauf qu’un point a été occulté : le rapport particulier du poète avec les Indiens martiniquais et avec la langue et le pays tamouls. Jean S. Sahaï, dans cette belle étude, nous rappelle que la Da de Césaire était une Indienne et qu’elle lui chantait des comptines en tamoul, que la commune d’enfance de celui-ci est celle de la Martinique qui compte le plus d’Indo- Martiniquais et que toute sa vie, Césaire s’est passionné pour la langue tamoule, l’une des plus vieilles de l’humanité, faut-il le rappeler. Oui, dans la Négritude de Césaire, il y a eu une part non négligeable d’Indianité. Raphaël CONFIANT, Écrivain, Professeur des universités, UAG. 10 L’auteur JEAN SAMUEL SAHAÏ VIRANIN, Guadeloupéen, arrière-petit-fils d’engagés venus de l’Inde du Nord et du Sud, est né et a grandi dans un faubourg aujourd’hui disparu de Pointe-à-Pitre.