ABSTRACT Title of Dissertation: LES VOIX DU VOLCAN : L'ecriture DU MAL- ETRE DANS LE ROMAN FEMININ DE L'ile DE LA REUNION
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ABSTRACT Title of Dissertation: LES VOIX DU VOLCAN : L’ECRITURE DU MAL- ETRE DANS LE ROMAN FEMININ DE L’ILE DE LA REUNION Séverine Rebourcet, Doctor of Philosophy, 2010 Dissertation directed by: Professor Valérie K. Orlando Department of French and Italian, School of Languages, Literatures and Cultures In my dissertation I examine how Creole women in the Reunion Island confront problems of racial and social oppression in their novels from the 1970s to the 1990s. I focus on their particular preoccupations with the haunting persistence of colonial racism in the lives of Creole individuals. Their autobiographical accounts represent a sample of Reunionese postcolonial literature and the range of issues their novels address also reflects the tragic history of the island. In their testimonies, the authors especially stress the struggle against cultural censorship, self-denial, racial discriminations and, above all, against the destructuration of Creole identity. Even though I concentrate my study on three novels, Anne Cheynet's Les Muselés (1977) Rose-May Nicole's Laetitia (1986), and Monique Boyer's Métisse (1992), I draw parallels with other women writers' works from the French Caribbean, Mauritius and the United States. Thus I demonstrate that this inferiority feeling looms over any societies that suffered the cruelties of slavery as the past suffering and traumas are passed from generations on. LES VOIX DU VOLCAN L’ECRITURE DU MAL-ETRE DANS LE ROMAN FEMININ DE L’ILE DE LA REUNION by Séverine REBOURCET Dissertation submitted to the Faculty of the Graduate School of the University of Maryland, College Park in partial fulfillment of the requirements for the degree of Doctor of Philosophy 2010 Advisory Committee Professor Valérie Orlando, Chair Professor Sandra Cypress Professor Caroline Eades Professor Zita Nuñes Professor Mel Scullen ©Copyright by Séverine Rebourcet 2010 À Soso La Gaillarde « Ça y est ! Je vais enfin pouvoir m’occuper de tes oignons ! » REMERCIEMENTS Si cette épreuve de la thèse de doctorat devait s’apparenter à un labyrinthe, je voudrais remercier ma directrice de thèse, professeur Valérie Orlando, qui a remarquablement joué son rôle de fil d’Ariane , … où plutôt de fil de Valérie. Un guide tantôt encourageant tantôt menaçant mais avec qui cette expérience est devenue exceptionnelle. Je voudrais également remercier tous les membres de mon comité, par ordre alphabétique, professeur Sandra Cypress, professeur Caroline Eades, professeur Zita Nuñes et professeur Mel Scullen, sans qui la soutenance, la dernière étape du dédale, n’aurait pas ressemblé à une conversation sur l’identité créole. Je souhaite également remercier le département de français et d’italien de l’université du Maryland. Parmi les professeurs de ce département, je voudrais tout particulièrement saluer le travail de professeur Brami, qui a toujours été d’excellents conseils et de Madame Clough, toujours disponible, toujours à l’écoute, toujours à rassurer et surtout à encourager. Elle serait une lumière dans les périodes obscures du labyrinthe doctoral. Dans cet espace où il est facile de se perdre, il existe des clés, qui permettent d’avancer plus vite dans la difficile progression vers la glorieuse issue. Ces clés sont symbolisées par des rencontres cruciales, de longues discussions avec des professeurs et des écrivains, grâce à qui mon approche sur le sujet a évoluée, s’est peaufinée : ces clés sont incarnées par Professeur Valérie Magdelaine-Antrianjafitrimo, de l’université de la Réunion et professeur Mary Gallagher de University College Dublin en Irlande. Je dois aussi saluer Jean-François Samlong, Anne Cheynet, Rose-May Nicole, écrivains réunionnais qui ont eu la grande amabilité de me raconter leur écriture et la Réunion de leurs récits. Professeur Françoise iii Vergès m’a motivée grâce à ses écrits et ses présentations à me lancer dans cette périlleuse aventure. Dans ce labyrinthe, on y découvre également des raccourcis, des portes secrètes, grâce aux bibliothèques et à leurs personnels dont la gentillesse et l’aide sont précieuses pour cette quête intellectuelle. Je voudrais ainsi adresser mes remerciements au service de l’Interlibrary loan à l’université du Maryland, tout particulièrement à Madame Valérie Mesgouez à l’Université de la Réunion. Un merci également au personnel de l’Université du Texas à Arlington. Dans l’obscurité des couloirs du dédale, il y a aussi les lucioles dansantes qui m’ont entourée : ce sont d’autres doctorants ou anciens doctorants de l’université du Maryland et d’ailleurs, des amis, Stefania, Virginie, Marilyn, Silvia, Julia, Philippine, David, Cécile, surtout Yves et bien d’autres. Dans le labyrinthe, contre les démons de la paresse et du découragement, on est poussé par différentes forces. Toutes naissent de l’inspiration … des inspirations. L’inspiration créole, par laquelle cette aventure a commencé, jaillit en la personne de ma mère et des Anciens, Cafres, Malbars, … qui vivent en elle. Une source maternelle qui par sa petite taille illumine. L’inspiration intellectuelle, c’est à mon père que je la dois par ses questions pertinentes et ses remarques perçantes. Les muses qui m’ont tirée des impasses par leur humour, leurs rires, et leur soutien, mes sœurs PhDidi et Pichty Kgo. Et ma grand-mère Solange Olympe Noëllie de Graisse, partie trop vite, après une dernière danse, alors que je m’enfonçais encore plus profondément dans ma rédaction. Je me souviens de ses mots admiratifs. Et enfin, la force qui m’a extraite de ce labyrinthe, la Lumière, c’est mon époux Patryk et mon fils, Xawery Emilion qui la personnifient. Ce dernier discret, encore « au chaud », ne s’agitait que très peu et m’a laissée écrire ma sortie de ce dédale. iv SOMMAIRE Introduction générale……..……………………………………………………………….1 Première Partie: Les Maux…….…………………………………………………………17 Chapitre 1: Comprendre la (Dé)formation identitaire et l’aliénation colonials dans le roman Laetitia de Rose-May Nicole…….….……………………………………………18 1. Le Primitivisme de la famille noire dans le roman de Rose-May Nicole………..23 2. Mimesis et Identification sociale: En quête de l’embourgeoisement…………....42 3. The Madwoman in the case : Les causes et effets psycho-métaphysiques et existentielles de l’hypnotisante blancheur…………………………………..…...72 Chapitre 2 ; Derrière les Filaos… Les Muselés, vers une rupture du silence du subalterne créole……………………………………………………………………………………..96 1. « Cartographie du pouvoir» et la géographie du silence……………………101 2. La Muselée: « Subir ou ne pas subir, là est la question »…………………..131 Deuxième Partie : La Panacée………………………………………………………….163 Chapitre 3 : Le Métissage : Politique de la totalité et décolonisation de l’identité réunionnaise…………………………………………………………………………….164 1. Etude théorique de la notion de métissage et de sa représentation dans la conscience occidentale ………..………………………………………………..167 2. Ecouter la conque : La signification de la généalogie et des errances………….191 3. Métissage : La poétique de la totalité et de l’esthétique de la circularité………218 Dernière Partie : L’Ecriture……….…………………………………………………….242 Chapitre 4 : La Mise en genre et en mots des maux et des vécus dans le roman féminin de la Réunion (1970- 1990)……………………………………………….……………….243 1. Pourquoi écrire ?..................................................................................................246 2. Comment écrire ?.................................................................................................264 3. Pour qui et pour quoi écrire ?...............................................................................276 Conclusion générale…………………………………….………………………………288 Bibliographie……………………………………………………………………………294 Introduction générale…………………………………………………………………..…1 v INTRODUCTION GENERALE Le mal de vivre est-ce qu’on n’en guérit jamais ? Pas quand il remonte très loin, pas quand il fait si intimement partie de votre être, qu’il est votre substance […] Et cela vous ronge, vous détruit, vous ravage. Nadine Magloire, Le Mal de vivre, 1968 Those very Children born into the heart of submission, Réunion, the colony of the colonies, known to submit there more than any colonized anywhere, held up usually as an example of integration, assimilation, départmentalisation, by French rulers, those very children the most down- trodden, unblessed of it all, have risen up by themselves like immense giants striding across the firmament. […] The oppressed cry out. They rise up. They oppose Speak out. Lindsey Collen, The Rape of Sita , 1995 [Reunion] offer[s] [...] a present thick with nightmares and hopes of the past, the realities of the present, and the dreams of the future. Francoise Vergès, The Wandering Souls , 2003 La femme postcoloniale de couleur et créole est sortie du silence: un silence historique, un silence social, un silence-peur. En plus de la parole, elle prend la plume... pour se faire entendre, pour se faire comprendre et avant tout pour lutter contre son invisibilité. 1 A propos de l’écriture de femmes postcoloniales, Valérie Orlando note que « the new feminine subject is a site of contestation where sociocultural and political struggles play themselves as they are heard by all, refashioned and retransmitted on a woman's own terms. »1 Cette prise de parole, de par son importance symbolique et politique, est au centre de nombreuses études parues ces deux dernières décennies. Les ouvrages théoriques sur les femmes créoles des Antilles françaises ne cessent de se multiplier depuis l'émergence des études postcoloniales. Malgré ce foisonnement, l'étude de référence reste