RANDRIANOMANANA Université d’ Mandimbihery Roger Faculté de Droit, d’Economie, de Adresse : CU Ambohipo Gestion et de Sociologie Bloc 115.Porte D2 Département SOCIOLOGIE Tél : 0331154031

MEMOIRE DE D.E.A (Diplôme d’ Etude Approfondie)

Thème de recherche : IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DE L’IMPLANTATION DE LA MICRO-FINANCE DANS LE MILIEU RURAL : Cas de la CECAM dans la commune rurale d’Ambohimiadana

Présenté par RANDRIANOMANANA Mandimbihery Roger Encadré par Mme RAMANDIMBIARISON Noëline

Rubrique : SOCIOLOGIE DE DEVELOPPEMENT

Année Universitaire : 2007-2008

Date de soutenance : 06 juin 2008

IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DE L’IMPLANTATION DE LA MICRO- FINANCE DANS LE MILIEU RURAL : Cas de la CECAM dans la commune rurale d’Ambohimiadana

REMERCIEMENTS

Nous adressons nos plus vifs remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation du présent mémoire. Avant tout, il y a Dieu, sans sa bénédiction nous ne pouvons rien faire. De plus nous tenons à exprimer notre gratitude aux personnalités ci-après : M. Allain B. SOLOFOMIARANA RAPANOEL qui a accepté avec bienveillance de juger ce mémoire malgré ses lourdes responsabilités au sein de notre département. Mme Noëline RAMANDIMBIARISON qui nous a apporté son assistance et son appui avec patience et diligence, tout le long de notre recherche, malgré les diverses tâches qui lui incombent. Elle nous a montré le véritable amour d’une mère envers son fils, entendu dans le proverbe malgache « Ny zanaka tiana tsy itsitsiana rantsan-kazo ». Enfin, nous n’oublions pas d’adresser une reconnaissance particulière à tous les membres de notre famille ainsi qu’à nos amis qui nous ont soutenu moralement et matériellement.

SOMMAIRE REMERCIEMENT SOMMAIRE LISTE DES CARTES LISTE DES FIGURES LISTE DES TABLEAUX INTRODUCTION Première partie PRESENTATION DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIMIADANA OU S’IMPLANTE L’AGENCE CECAM

Chapitre I. LE CADRE GEOGRAPHIQUE Deuxième partie LE BIEN FONDE DE L’INTERVENTION DE LA CECAM DANS LA VIE SOCIO- ECONOMIQUE DES HABITANTS DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIMIADANA

Chapitre I. APERCU SUR LES INFRASTRUCTURES ET LES RESSOURCES HUMAINES Chapitre II : LA CECAM EN GENERAL ET LES IMPACTS SOCIO- ECONOMIQUES DE L’IMPLANTATION DE SON AGENCE DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIMIADANA

Troisième partie PROPOSITION DE L’ENVIRONNEMENT » CONVENABLE A LA REALISATION D’UN DEVELOPPEMENT BILATERAL ENTRE L’INSTITUTION FINANCIERE ET LES PAYSANS BENEFICIAIRES

Chapitre I: CRITIQUES ET SUGGESTIONS

CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE TABLE DES MATIERES ANNEXES RESUME

LISTE DES CARTES

Carte n° 1 : La carte géographique du District d’ faisant apparaître la situation de la commune rurale d’Ambohimiadana …………………………………...…10 Carte n°2 : la carte géographique de la commune rurale d’Ambohimiadana ……….....11

LISTE DES FIGURES

Figure n°1 : l’organigramme communal ………………………………………………….14 Figure n°2 : l’organigramme du personnel de la commune …..………………………… 15 Figure n°3 : structure hiérarchique de la CECAM …………………………………….….28

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : tableau récapitulatif des attributions du personnel ………….………...….15 Tableau n°2 : tableau de la répartition de la population selon les classes d’âge ………...22 Tableau n°3 : Tableau synthétisant les types de crédit pratiqués par la CECAM ……...27 Tableau n°4 : Tableau de répartition des paysans membres de la CECAM enquêtés …34 Tableau n°5 : Tableau de répartition des réponses des enquêtés ………………………...35 Tableau n°6 : Tableau faisant apparaître les critiques et les suggestions des paysans membres de la CECAM …………………………………………………………………….39 Tableau n° 7 : Tableau faisant apparaître les critiques et les suggestions des responsables de la CECAM ………………………………………………………………...40 Tableau n°8 : Tableau faisant apparaître les critiques et les suggestions des paysans non membres de la CECAM …………………………………………………………………….41 Tableau n°9 : Tableau montrant l’indicateur de développement au niveau de la CECAM et l’indice de l’amélioration du niveau de vie des membres bénéficiaires ……………....42 Tableau n°10 : Tableau synthétisant la tâche de la CECAM et celle des membres bénéficiaires …………………………………………………………………………………43

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INTRODUCTION

La sociologie peut être définie comme une science de l’humanité dans sa totalité. De ce fait, un sociologue devrait avoir une vision plus large ou une connaissance globale de la réalité sociale. Il faut alors faire appel à une formation caractérisée par l’hétérogénéité disciplinaire. La sociologie, toujours en quête d’une scientificité de son savoir, emprunte et réadapte certains rudiments des sciences exactes. Elle se différencie de celles-ci par le trait suivant : « le scientifique fait l’expérimentation dans son laboratoire tandis que le sociologue réalise sa recherche au sein du cadre naturel même de la société humaine ». Parler de la société humaine revient alors à évoquer l’idée de totalité et de complexité épistémologique. C’est ce qui fait l’originalité de l’étude sociologique.. Le plus souvent, le chercheur choisit le domaine d’étude qui l’intéresse. Quant à nous, le fait de constater la pauvreté de la majorité de la population malgache nous incite à réaliser une recherche à caractère socio-économique en vue de proposer un des remèdes possibles par l’intermédiaire de financement avec des mesures d’accompagnement convenable aux contextes locaux. Depuis longtemps, la recherche de solution en vue de mettre fin à la pauvreté humaine est une lutte non achevée pour tous les pays du monde. Mais la croissance économique accrue et les objectifs atteints sont inégaux. Certains pays ont connu des succès, d’autres se trouvent encore dans une pauvreté criante. Maintes fois, nombre de théoriciens de développement affirment que si les pays du tiers monde veulent sortir de leur sous-développement, ils doivent imiter et suivre les étapes ou bien le processus d’évolution passé par les pays dits pays développés d’aujourd’hui. Citons, par exemple, les pays de l’Europe occidentale après la deuxième guerre mondiale. L’intervention de l’aide américaine intitulée « PLAN MARSHAL », finançant les secteurs clés leur a donné un nouveau souffle socio-économique. Dès lors, tout le monde est conscient qu’il faut investir pour pouvoir réaliser une croissance économique fiable. Et l’investissement exige assez de capital financier. D’où le recours à la coopération avec les bailleurs de fonds. Dans le but d’appliquer cette théorie à tous les pays pauvres du monde entier, les grandes institutions financières internationales comme la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International sont créés.

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Pour de nos jours, le plan d’action pour le développement ainsi que les objectifs à atteindre jusqu’à l’an 2012 sont définis dans un document intitulé « Plan d’Action pour Madagascar » ou « Madagasikara Am-Perin’asa » ou bien « Madagasikara Action Plan », élaboré en Octobre 2006. Lors de la présentation de vœux pour le nouvel an au palais d’Etat d’Iavoloha le vendredi 03 Janvier 2008, le Président Marc RAVALOMANANA a annoncé les grandes lignes de la politique nationale pour cette année-ci, à savoir : ♦ augmenter la croissance économique malgache jusqu’à 7 ou 8 %, ♦ augmenter la production des paysans jusqu’à 100 %, ♦ réduire le taux de la pauvreté. En un mot, les objectifs globaux sont: réduire la pauvreté du peuple malgache et améliorer son niveau de vie. Et parmi les objectifs spécifiques qui nous permettent d’atteindre ces objectifs globaux, le financement des paysans par le biais de la micro finance nous intéresse. La majorité des Malgaches sont des paysans vivant dans le milieu rural. Il est donc fort probable que le développement de notre pays est utopique tant que cette grande partie de population n’est pas comprise parmi les cibles du financement. Quand nous parlons de l’investissement à Madagascar, il est nécessaire de nous référer à l’expérience vécue par la « Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra »(B.T.M), Bank of Africa (B.0.A) actuelle laquelle montre que le financement des activités des paysans malgaches n’a pas les mêmes conditionnalités et mesures d’accompagnement que d’autres secteurs économiques. Aujourd’hui, les organismes de micro crédit commencent à gagner du terrain chez nous, surtout dans le milieu rural. Sont-ils adaptés aux réalités spécifiques des paysans malgaches ? Ont-ils des impacts positifs sur la situation socio-économique des acteurs ? Sans y faire une étude en profondeur, nous ne pouvons pas encore répondre à ces questions. Toute recherche sociologique doit être réalisée au sein d’une localité bien déterminée, compte tenu du domaine et du thème choisis par le chercheur; sinon elle n’est pas scientifique. Cette fois-ci, notre choix de la commune rurale d’Ambohimiadana n’est pas pris au hasard. Les critères de notre choix sont les suivants : - les communes sont la base du développement du pays et se trouvent au cœur du processus de la réalisation du MAP à travers la décentralisation en cours actuellement à Madagascar, 3

- cette commune rurale peut représenter le monde rural malgache dans la mesure où : 1. elle est une région plus ou moins enclavée, surtout pendant la période de pluie et se trouve éloignée des grandes villes, 2. les zones d’habitation sont discontinues et se dispersent en hameaux sans plan d’aménagement préalable, 3. sa population est jeune et la majorité des habitants sont des paysans pauvres. La commune rurale d’Ambohimiadana est une partie périphérique orientale du Sud de la Région d’, une des douze communes rurales formant le District d’Andramasina. Elle se situe à 73 Km de la capitale et à 35 Km de son Chef-lieu de District, entre 19°13’00’’ et 19°18’38’’ de latitude Sud et entre 47°47’00’’ et 47°52’00’’ de longitude Est. Rappelons qu’une telle recherche sociologique n’a pas sa raison d’être si elle ne contribue pas au changement positif de la réalité présente. Notre étude contribue, en effet, à la réalisation du développement du monde rural malgache, 4 ème engagement du MAP. Ainsi, la promotion de la micro finance susceptible d’émettre des conditionnalités de financement adaptées aux besoins des paysans malgaches est un des programmes prioritaires du Ministère des finances". La présente recherche a pour objet d’étudier les réalités spécifiques du monde rural malgache en vue d’apporter des solutions appropriées aux problèmes observés au niveau de relation entre les organismes de financement et les paysans et d’améliorer donc l’environnement socio-économique des acteurs. D’après les données, les informations acquises au cours de la phase de documentation et de pré enquête, nous avons tiré les hypothèses suivantes : - pour qu’un organisme de financement et ses clients se développent ensemble, le premier, avant d’imposer ses conditionnalités doit prendre en compte l’environnement au sens large des seconds et ceux-ci doivent à leur tour respecter les exigences de celui-là, - le taux d’intérêt élevé, l’hypothèque et le gage imposés par les organismes de financement font peur, voire terrorisent les paysans et constituent donc un obstacle; de plus, l’agriculture et l’élevage sont des activités économiques à haut risque, dépendant de multiples paramètres imprévus (intempéries, fléaux, épidémie…),

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- la réforme agraire, la formation et le renforcement des capacités des paysans en matière de savoir-faire et gestionnaire sont des mesures d’accompagnement incontournables à prendre si nous voulons faire réussir le financement rural à Madagascar. La série des questions ci-après constitue notre problématique, notre guide d’analyse pour la vérification de la validité ou au contraire, de la non validité de ces hypothèses. - Quels sont les traits spécifiques des paysans malgaches que les organismes de financement doivent prendre en compte ? - Y a-t-il changement socio-économique ressenti par les paysans depuis l’implantation de l’organisme de financement jusqu’à maintenant ? - Y a-t-il des corrections et des ajustements à faire sur les stratégies et les différentes conditionnalités appliquées par les organismes de financement existants ? A propos de la méthodologie de la recherche, nous suivons une démarche scientifique bien déterminée. ♦ La documentation et la pré enquête Une fois notre thème et terrain de recherche choisis, nous avons recours ensuite à la consultation des documents relatifs au domaine d’étude, disponibles aux centres de documentation de l’université ou des ministères, aux bibliothèques, aux archives, à l’internet,… Les informations collectées sont nécessaires à la planification générale de la recherche, dans la construction de la problématique et de l’hypothèse ainsi que dans la conception des questionnaires. La pré enquête, c’est la descente préliminaire sur le terrain pendant laquelle nous posons des questions plus ouvertes à quelques habitants dans le but de tester la validité ou la non validité de l’hypothèse, de la problématique, et des questionnaires. Si nous constatons des incohérences par rapport aux réalités locales, il y a des corrections à faire. Par ailleurs, cette phase de pré enquête nous aide non seulement à mieux connaître le terrain mais aussi à bien nous familiariser avec la population cible. Enfin, elle nous aide dans le choix des techniques d’approche à la fois efficaces et adaptées aux exigences du contexte, lors de l’enquête proprement dite. ♦ L’échantillonnage Les différentes contraintes, comme l’élargissement du territoire de la commune rurale d’Ambohimiadana (186 Km 2 ), l’éparpillement et la taille importante de la population, l’enclavement de certains endroits pendant la période de pluie, l’insuffisance du temps, l’insuffisance budgétaire ne nous permettent pas d’effectuer des enquêtes exhaustives, 5

c’est-à-dire qu’il est très difficile, voire impossible d’enquêter tous les habitants de la commune. A cet effet, avant d’entrer dans la phase de l’enquête proprement dite, nous tirons un sous-ensemble dit « échantillon représentatif » de la population parente en utilisant la méthode des quotas. Nous choisissons les individus constitutifs de l’échantillon de façon à ce que cet échantillon reproduise les caractéristiques de la population de la commune rurale d’Ambohimiadana : la distribution par sexe, par âge et par catégorie socioprofessionnelle. Nous fixons la taille de notre échantillon à 30 enquêtés composés, quant à la catégorie socioprofessionnelle, de responsables communaux, de dirigeants et personnel de la CECAM, de paysans membres de cette institution financière et de paysans non membres. ♦ L’enquête sur terrain proprement dite La phase de l’enquête sur terrain proprement dite, c’est le stade de l’expérimentation lors de laquelle nous descendons auprès des habitants cibles se trouvant dans leur situation quotidienne. Dans le but de recueillir toutes les informations nécessaires, nous adoptons diverses techniques et méthodes complémentaires telles que : - l’entretien non directif, semi directif, directif; - les techniques des questionnaires ; - l’observation simple et l’observation participante; - l’approche éthnométhodologique. Conformément à l’environnement au sens large de la commune rurale d’Ambohimiadana, les théories sociologiques des quatre grands auteurs suffisent pour l’étude du phénomène en question. ♦ La théorie de « fait social » et de « conscience collective » d’Emile DURKHEIM E. DURKHEIM distingue deux catégories de société selon la caractéristique de la cohésion sociale correspondant au niveau de développement d’un pays. La « société à solidarité » mécanique est observée sur les structures sociales anciennes ou traditionnelles où la cohésion sociale est basée sur la similitude de tâche. Cette première catégorie de société se trouve encore dans les pays en développement. En cela, la conscience collective ainsi définie : l’ensemble des croyances et des sentiments communs à la moyenne des membres d’une société (in méthode des sciences sociales, Madeleine GRAWITZ, Dalloz, 1996) est difficile à briser car toute attitude, toute manière de faire et de penser contraires ou différentes par rapport à celles vécues par tout le monde sont rejetées. D’où, le refus de changement.

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La « société à solidarité organique » dont la cohésion sociale est basée à la fois sur la différence et sur la complémentarité des tâches est caractéristique des structures sociales des pays capitalistes développés ou des pays industriels. ♦ La théorie de la « sociologie compréhensive » de Max WEBER Selon Max WEBER, la manière de faire et de penser, la réaction ainsi que l’action d’un individu ne sont pas guidées par le social mais guidées par son « idéal type ». Chacun donne sens subjectif et rationnel à son action. Un homme est donc rationnel quand il a la bonne raison d’agir, dixit Max WEBER. La motivation individuelle n’est pas réductible à la pression du social. Elle est l’expression de l’initiative, du mobile et de stratégie propre à l’acteur. ♦ La théorie de la « sociologie dynamique » de Georges BALANDIER Une telle société n’est pas isolée, elle est en relation réciproque avec les autres qui lui sont extérieurs : relation au niveau de leur structure politique, sociale, culturelle et surtout économique. Ce rapport engendre un changement ou bien une transformation au sein des sociétés en interaction parce qu’il y a deux forces en confrontation permanente, à savoir la force du dedans et la force du dehors . Trois sortes de dynamiques sont nées en effet : - la dynamique de reproduction, - la dynamique de transformation, - et la dynamique de rupture. Pour la première dynamique, le rapport force du dedans/force du dehors ne modifie pas le système ancien mais il est nécessaire aux conditions de son fonctionnement. Pour la deuxième, le rapport force du dedans/force du dehors transforme le système. Cependant, cette transformation n’est pas radicale. C’est un système adapté. Concernant la troisième et dernière dynamique, le rapport force du dehors/force du dedans produit un changement de régime structurel en certaine période de crise après accumulation des conflits à l’intérieur du système. Ce qui fait surgir de nouvelles configurations sociales. C’est la révolution. En conclusion, quel qu’en soit le type de la dynamique, le rapport établi entre deux ou plusieurs sociétés entraîne une certaine transformation sociale à l’intérieur de chacune d’elles. ♦ La théorie du « matérialisme dialectique » de Karl MARX La structure sociale est hiérarchisée en deux échelons différents : l’infrastructure à la base et la superstructure au sommet.

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L’infrastructure, englobant tous les moyens de travail, tels que le capital financier, le capital matériel, les hommes avec leurs compétences techniques, technologiques, intellectuelles et le mode de production, c’est-à-dire l’ensemble d’organisation adaptée au processus de la production, est la base économique de la société La vie économique d’une société donnée ne va pas de soi, elle est fonction des réalités sociologiques dont chaque individu est à la fois agent et acteur. Quand nous parlons des relations internationales, les villes constituent les points de contact entre divers pays. C’est à partir de là que la dynamique de transformation (G. BALANDIER) se diffuse comme une tâche d’huile. Pour les pays en développement, les citadins sont, en effet, les habitants les plus sensibles à la civilisation occidentale, notamment le capitalisme. Qui dit capitalisme dit libre entreprise, libre pensée, libre choix individuel (M. WEBER) dans lequel l’intérêt général vient après l’intérêt personnel. Sur le plan socio- économique, les gens nouent des relations basées sur la recherche d’intérêt individuel (K. MARX: relation entre les propriétaires des capitaux et les ouvriers). Contrairement au cas des villes, les zones rurales sont encore loin d’être envahies totalement par la culture capitaliste de l’occident. Il n’est donc pas étonnant de constater la vie des paysans malgaches dominée par le traditionalisme. Si nous nous référons à la théorie d’E. DURKHEIM, nous pouvons dire que les structures sociales de la société à solidarité mécanique règnent encore dans la vie en société des paysans malgaches. Pour clore cette partie introductive, il importe de signaler que notre étude comprendra trois parties successives. La première partie sera consacrée à la présentation de la commune rurale d’Ambohimiadana où s’implante l’agence CECAM. Dans la deuxième partie, nous allons parler de la CECAM en général, de l’agence CECAM d’Ambohimiadana et des impacts socio-économiques de son implantation dans cette localité. Enfin, la troisième et dernière partie sera réservée à la proposition de « l’environnement » convenable à la réalisation d’un développement bilatéral entre l’institution financière et les paysans bénéficiaires.

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Première partie PRESENTATION DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIMIADANA OU S’IMPLANTE L’AGENCE CECAM

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Chapitre I. LE CADRE GEOGRAPHIQUE La commune rurale l’Ambohimiadana est une partie périphérique orientale du Sud de l’ex-province autonome d’Antananarivo. Elle se situe entre 19 ° 13’’00’’et 19°18’38’’ de latitude Sud et entre 47° 47’ 00’’ et 47°52’00’’ de longitude Est. Elle fait partie de la région d’Analamanga et est l’une des douze communes formant le District d’Andramasina. En voici la liste : Andramasina ; Mandrosoa, Asabotsy Manjakavahoaka, Anosibe Trimoloharano, Asabotsy Ambohitromby, Vatosola, , , Tankafatra, Andohariana, et Ambohimiadana. De ces douze communes rurales, celle d’Ambohimiadana est la plus peuplée, après celle d’Alatsinainy Bakaro. S’étendant sur une superficie d’environ 186 km2, la commune est habitée par 28 259 individus avec une densité moyenne de 152 habitants par km2 (recensement Février 2008). Deux RIP (Route d’Intérêt Provincial) desservent la région. Elles la relient à la capitale qui se trouve à 63 km plus à l’Ouest. Au niveau du PK 22 de la RN7, la RIP n°20 débouchant sur Ambatofotsy et empruntant la direction de l’Est atteint la ville d’Andramasina. Celle-ci est le chef-lieu du District. De là, la RIP n°80, longue de 35km, prend le relais de la RIP n° 20 pour rejoindre la commune rurale d’Ambohimiadana. Nous tenons à souligner au passage que cette RIP n° 80 demeure secondaire. La commune rurale d’Ambohimiadana est encadrée : • au Nord par la commune rurale d’Anosibe Trimoloharano, • au Sud par la commune rurale d’Alatsinainy Bakaro, • à l’Ouest par la commune rurale d’, • au Sud-Est par la commune rurale de Tankafatra. La partie orientale constitue la zone limitrophe entre deux ex-provinces : Antananarivo et Toamasina. La commune rurale d’Ambohimiadana regroupe 18 Fokotany (FKT), à savoir Ambohimiadana I, Ambohimiadana II, Amberobe, Ankazomaitso, Iharamalaza, Antsahanatoby, Antsahondra Maroambika, Ambodivato, Miadamanjaka, Soavinandriana, Miadampahonina, Ambohimahitsy, Manandriana, Antsahamasina, Tsarasaotra, Tsaramandroso, Andrere et Antsahandenda. Cette configuration administrative nécessite une

10 représentation graphique. La structure et la situation géographique de la commune par rapport aux zones limitrophes, sont présentées dans les cartes topographiques ci -dessous :

Carte n° 1 : La carte géographique du District d’Andramasina faisant apparaître la situation de la commune rurale d’Ambohimiadana

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Carte n°2 : la car te géographique de la commune rurale d’Ambohimiadana

N

Source : Mairie, 2008 12

I.1. L’ORIGINE DU NOM DE LA COMMUNE L’histoire remonte à l’époque royale. Imerina était alors divisé en six districts. Il s’agissait de l’ « Imerina enintoko ». A la lumière de ce fait très ancien, notre zone d’étude fait partie de la région VAKINISISAONY. En son temps, le grand souverain merina, le roi Andrianampoinimerina, a mis l’accent sur la lutte contre la famine. « La famine est mon premier ennemi », disait-il. Pour mener de front le combat, il misait sur la riziculture. Autrement dit, l’agriculture a été mise à l’honneur grâce surtout à des conditions physiques favorables. Situé un peu au Nord du chef-lieu de la commune, un petit lac connu sous le nom de « Kamory » permet aux paysans des alentours d’irriguer à loisir leurs champs. De ce fait, les récoltes ont été bonnes et la famine était loin de guetter les habitants de la région. C’est pourquoi elle est appelée « Ambohimiadana ».

I.2. RELIEF Faisant partie du domaine des Hautes terres du centre, le paysage de la région d’Ambohimiadana est dominé par des collines variant entre 1200 et 1400 mètres. Les versants, les bassins versants se caractérisent par leur inclinaison assez oblique. Et les bas- fonds sont plus ou moins larges en fonction du profil topographique. En somme, la région de la commune rurale d’Ambohimiadana est une zone montagneuse : d’où son relief accidenté.

I.3. LE CLIMAT Située dans la zone des Hautes terres malgaches, la commune rurale d’Ambohimiadana a un climat des régions intertropicales (climat tropical). En général, le climat local comporte trois saisons : • d’Avril à Juillet : la saison froide et brumeuse, • de Juillet à Novembre : la saison chaude et sèche, • de Novembre à Avril : la saison chaude et pluvieuse. La saison hivernale froide est caractérisée par la brume, le crachin et la température baisse jusqu’à 4°C tandis qu’elle atteint les 30°C au moment de la saison chaude estivale. L’absence de pluie, le soleil brillant, le sol poussiéreux marquent la saison chaude et sèche. Comme il a été précisé auparavant, notre terrain de recherche touche les frontières de l’ex- province de Toamasina. L’influence maritime et l’impact de la végétation ainsi que le souffle humide de l’Alizé tout au long de l’année sont responsables de la forte pluviosité de cette région en été. 13

I.4. LES RESSOURCES NATURELLES La réserve d’eau de Tsiazompaniry (40421ha 54a 40ca), le fleuve « VARAHINA » et ses affluents représentent un potentiel économique pour la commune. D’ailleurs, ce réseau hydrographique alimente, en aval, le lac Mandroseza (réservoir d’eau potable pour les Tananariviens) et irrigue la plaine rizicole de Betsimitatatra. D’où, la commune rurale d’Ambohimiadana n’est pas la seule région bénéficiaire, il y a bien d’autres. Commune périphérique orientale de l’ex-province d’Antananarivo, Ambohimiadana bénéficie de la richesse forestière de l’ex-province de Toamasina. Ainsi, le tiers, à l’Est de la commune est encore couvert de forêts naturelles contenant des espèces diverses : bois précieux, bois ordinaires, plantes médicinales, orchidées ….En 2001, l’espace forestier enregistré à la Mairie est de 19684 ha. Faisant partie intégrante de la lisière des forêts de l’Est, cette zone est évidemment comprise dans la bande boisée orientale, donc un patrimoine naturel de la Grande Ile. La commune rurale d’Ambohimiadana contient divers types de ressources souterraines ; mais nous citons seulement celles qui sont exploitées par les habitants, soit pour les utiliser dans différentes sortes de construction, soit pour les vendre. Telles sont le cas du granite, du quartz, de l’argile et de l’or, à Antobimbolamena à la périphérie Sud-est de la commune, Fokontany d’Antsahanatoby.

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I.5. L’ADMINISTRATION Figure n°1 : l’organigramme communal

Les conseillers communaux Le Maire CABINET DU MAIRE : - Directeur de cabinet (1) - Secrétaire particulier (1) - Conseillers techniques (4) Secrétaire général

Service technique sous la direction Service financier sous la direction

du p remier Adjoint au Maire du deuxième Adjoint au Maire

Action pour le développement Etat civil et Budget

FOKONTANY

FOKONOLONA

Source : Mairie, 2008

La structure précédente fait apparaître l’équilibre entre le pouvoir délibérant et le pouvoir exécutif. Le pouvoir exécutif est sous la direction du Maire. En tant que tel, il élabore, adresse des propositions aux conseillers et exécute ensuite les délibérations de ceux- ci. Le Maire et les conseillers sont tous élus au suffrage universel lors des communales. En sa qualité de représentant de l’Etat, le pouvoir central exerce, au niveau de la commune, sa mission de faire appliquer les lois ainsi que des instructions générales concernant surtout la mesure de sécurité et de salubrité publique. Il remplit également les fonctions d’Officier de l’Etat-civil en enregistrant les naissances, les mariages, les décès. Il établit la liste catégorisant les groupes d’âge essentiels. Pour ce faire, le Maire coopère avec le délégué administratif d’arrondissement. Ce dernier s’occupe des affaires électorales, fiscales, de la carte d’identité nationale, des actes de vente, de la donation et de la déclaration de succession.

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Figure n°2 :l’organigramme du personnel de la commune

MAIRE

DELEGUE ADMINISTRATIF D’ARRONDISSEMENT

SECRETAIRE EN SECRETAIRE SECRETAIRE GARDE TRESORIERE ADMINISTRATIF CAISSE ETAT -CIVIL

Source : Mairie, 2008 Le tableau suivant résume les attributions du personnel. Tableau n°1 : tableau récapitulatif des attributions du personnel. Personnel Secrétaire Secrétaire Secrétaire en Garde caisse administratif Trésorière Etat-civil -Auxiliaire du -comptabilisation Enregistrement -Gardiennage délégué des recettes et des des : de la Mairie administratif dépenses de la -naissances, d’arrondissement commune -décès, Attributions -Liste électorale -reconnaissances, -carte d’identité -adoption, nationale -mention en -perception marge. d’impôts Source : Enquête personnelle, 2008 Les divers responsables susmentionnés exécutent leur fonction au siège administratif de la commune, la Mairie, « LAPAN’NY TANANA » qui occupe l’espace intermédiaire entre le stade et le marché communal cités précédemment. Doté d’un seul étage, le bâtiment administratif comprend dix salles dont la répartition se présente comme suit. Une salle est réservée aux fonctions du Maire. Le premier et le deuxième adjoint disposent chacun d’une salle. De même les secrétaires en Etat civil, la Trésorière, le Secrétaire administratif ainsi que le délégué administratif ont tous droit à quatre bureaux compris dans le même bâtiment. La huitième salle est destinée aux membres du pouvoir délibérant (conseillers communaux). 16

Ces différentes fonctions sont groupées à l’étage tandis qu’au rez-de-chaussée se trouvent une spacieuse salle destinée à abriter des réunions, de différentes cérémonies officielles et une salle réservée à l’habitation du garde caisse. Il y a aussi un entrepôt. Pour le bon fonctionnement administratif de la commune et la réalisation des programmes prévus, les responsables en exercice doivent disposer d’un budget. Pour l’année 2008, le budget primitif de la commune rurale d’Ambohimiadana vaut Ar 39 779721 dont les ressources des recettes selon les chapitres budgétaires sont : - impôts directs, - impôts indirects, - revenus du domaine et de service, - produits divers et accidentels, - produits des ristournes des prélèvements et de contributions, - subventions, dons, legs, contribution et participations, fonds de concours, - recettes additionnelles Les informations sur les infrastructures, sur les ressources humaines seront mises en lumière dans la partie suivante intitulée le bien fondé de l’intervention de la CECAM dans la vie socio-économique des habitants de la commune rurale d’ambohimiadana.

Conclusion partielle. La commune rurale d’Ambohimiadana est une région plus ou moins enclavée, surtout pendant la période de pluie et se trouve éloignée des grandes villes. Ladite commune est riche en ressources économiques alors que la majorité de ses habitants sont des paysans pauvres. L’application de financement à partir du système de la micro finance fait-elle partie des solutions efficaces pour sortir de ces ruraux dans leur pauvreté ? Est- ce que l’agence de la CECAM a raison de s’y implanter ?

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Deuxième partie LE BIEN FONDE DE L’INTERVENTION DE LA CECAM DANS LA VIE SOCIO- ECONOMIQUE DES HABITANTS DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIMIADANA

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Non seulement le développement d’une telle région est basé sur l’existence des ressources naturelles mais il est aussi fonction des ressources humaines aptes sur le plan physique, spirituel et culturel. Quels sont donc les indices du capital humain de la commune rurale d’Ambohimiadana ?

Chapitre I. APERCU SUR LES INFRASTRUCTURES ET LES RESSOURCES HUMAINES

I.1. LES INFRASTRUCTURES SOCIOCULTURELLES Presque tous les Fokontany constituant la commune rurale d’Ambohimiadana possèdent une Ecole Primaire sauf le Fokontany d’Iharamalaza et d’Ankazomaitso. Il existe aussi des collèges d’enseignement secondaire (premier cycle) privés pour certains d’entre eux. L’église FJKM gère, par exemple, des structures scolaires primaires à Ambodivato, à Andohariana (Fokontany Miadampahonina), à Mananjara( Fokontany Antsahamasina) et à Amberobe. A Manandriana et à Atsimontsena (Fokontany Antsahamasina), sont installées des écoles primaires administrées par l’église catholique. Trois CEG catholiques sont également présents à Ambatoharanana (Fokontany Iharamalaza), à Anororo (Fokontany Amberobe) et à Atsimontsena (ci-dessous). Celui appartenant à la FJKM se trouve à Ambodivato. Pour ce qui est du chef-lieu, à part l’EPP et le CEG publics, il y a aussi d’autres établissements scolaires privés tels que le collège Saint Louis, le collège FJKM Mitsinjofara et le collège Hasimbola. Ces derniers dispensent des cours jusqu’au niveau de la terminale. A l’instar des autres communes rurales, Ambohimiadana obtient déjà sa part sur le plan santé publique. Comme infrastructures sanitaires, elle possède un hôpital secondaire (un CSB II), un dispensaire et une maternité. A l’intérieur des bâtiments, le manque cruel des matériels ainsi que des équipements nécessaires est loin de clore la liste des images négatives des lieux. Paradoxalement, deux cabinets médicaux privés ont pu ouvrir leurs postes dans la même circonscription. Ils ont le mérite de venir à temps pour alléger les difficultés des habitants. Ils se tiennent toujours à leur disposition même si leurs prestations ne sont pas toujours à la portée de tous. Il se trouve un vaste stade entouré de murailles au milieu du chef-lieu d’Ambohimiadana. Le périmètre comporte un terrain de football, un terrain de basket-ball, un terrain de volley-ball, une piste d’athlétisme, un sautoir en longueur. Toutes ces structures sont destinées à accueillir différentes rencontres sportives organisées soit par l’administration

19 communale, soit par des privés. Il s’agit aussi d’un lieu d’accueil de grandes cérémonies. Naturellement, la célébration de la fête nationale s’y déroule. Côté sport au niveau des Fokontany en particulier, seul le foot-ball est pratiqué. Dans tout village de taille assez importante, il existe un espace aménagé en terrain de foot. En ce moment, le basket-ball commence à devenir une pratique commune, notamment au niveau des Fokontany où sont présents des collèges d’enseignement secondaire. La circonscription d’Ambohimiadana abrite deux postes de gendarmerie. Un poste de brigade est établi aux abords du lac Tsiazompaniry et un poste avancé trône au niveau du chef-lieu de la commune. Les deux tours comprennent plus d’une dizaine de gendarmes en exercice. Au Nord-Ouest du stade, c'est-à-dire, à l’ouest du théâtre municipal, est implantée la poste et télécommunication. Auparavant, un réseau téléphonique a été fonctionnel pour un temps. Il a relié directement la commune à la capitale. Au fil des ans, les différentes installations (poteaux, câbles ….) n’ont eu de cesse de subir des agressions (vols partiels, pillages,….). L’identité des auteurs de tels actes malhonnêtes demeure inconnue. Pour corollaire, les habitants d’Ambohimiadana sont confrontés à un très grave problème de communication. Les actuels téléphones cellulaires privés sont à même de mettre fin à ce mal pour certains, bien que le tarif du renouveau technologique soit prohibitif pour les paysans. Deux opérateurs reconnus y implanté leur antenne-relais sur le mont de la colline de Bevahy (CELTEL, à la fin de l’année 2007 et ORANGE, cette année 2008). Au côté Nord du même stade est installé le théâtre municipal. Il sert de podium. Les projections des films de divertissement, d’animation, et de sensibilisation ainsi que les représentations théâtrales y trouvent un endroit approprié bien que non idéal. Il en est de même d’autres manifestations culturelles. La salle de spectacle étant trop exiguë pour recevoir une masse de plus en plus friande en matière de divertissement, il est parfois nécessaire de prévoir l’organisation des réjouissances à l’extérieur, c'est-à-dire dans l’enceinte même du stade. Par exemple, les églises catholiques locales et d’autres associations religieuses organisent, maintes fois, des spectacles animés par les artistes professionnels. Sont déjà venus à Ambohimiadana les groupes : « Rebika », « Ny Ainga », « Njakatiana », « Tempo Gaigy », « Foy Hehy », « Toto Mwandjani », « Lola », « Ambondrona »... Le christianisme est la religion dominante de cette région. Ainsi, les édifices cultuels catholiques et protestants ont une présence remarquable, dans tous les villages de taille plus 20 ou moins importante. Les mouvements dits sectaires tel que l’Assemblée de Dieu, Jesosy Mamonjy, Pantekôtista mitambatra, Eglise Rhéma, Apocalypse, témoin de Jéhovah,….aussi commencent à gagner du terrain. Mais elles se concentrent plus la plupart au niveau du chef- lieu c'est-à-dire qu’elles n’ont pas encore réussi à élargir leur zone d’influence au-delà d’Ambohimiadana. Il est à remarquer qu’au sein du village de Mananjara (FKT Antsahamasina), un temple servant de lieu de culte, de sacrifice, d’offrandes et de rites religieux pour la religion indépendante appelée : « LOHARANO 1M-PITAHIANA »1 est implantée. Cette association cultuelle a l’apparence d’une entité religieuse nouvellement fondée chez nous, car la déclaration officielle de son existence date de deux ans (en 2004). Mais en réalité, c’est une religion purement traditionnelle. Sa présence à Madagascar remonte jusqu’à l’histoire de l’arrivée en vagues successives des ancêtres malgaches. Le fait que toutes les règles morales et de conduite prévues, inscrites dans la Torah (pentateuque de la loi mosaïque) sont encore conservées et vécues par les membres « LOHARANOM-PITAHIANA », lesquelles sont aussi encore pratiquées par les fidèles judaïques jusqu’à nos jours, prouve que certaines ethnies malgaches sont d’origine sémite. Les ancêtres immigrants, en venant ici, amenèrent avec eux leur religion et la transmirent à leurs descendants, de génération à génération. Ce genre de religion reste en effet une religion héréditaire que les pratiquants ne sont pas obligés de propager à l’extérieur de leur lignée. Ce principe est contraire à celui des chrétiens. C’est pourquoi, la religion « LOHARANOM-PITAHIANA » (qui veut dire, étymologiquement, source de la bénédiction) ne connaît pas jusque là, une propagation si rapide. Et alors, son existence est pour le moment, loin d’être reconnue par tout le monde. Néanmoins, d’après son histoire, l’édifice cultuel de ce type mérite de faire partie des patrimoines culturels malgaches. A ce propos, ce temple constitue un monument historique de la commune rurale d’Ambohimiadana.

I.2. LES INFRASTRUCTURES SOCIO-ECONOMIQUES Ambohimiadana apparaît comme un carrefour. Le chef-lieu fait figure de point de convergence de différentes routes sillonnant les autres communes et de District d’Andramasina. Il a été déjà mentionné auparavant que la RIP n°80 relie le chef-lieu de la commune à celui de District (35km). De la même façon, la RIP n°82 sert de trait d’union entre la commune rurale en question à celle de Fitsinjovana Bakaro, RIP n°60, Ambohimiadana et Sabotsy Manjakavahoaka (14km) qui se prolonge vers .

1 : « Loharanom-pitahiana » veut dire source de la bénédiction en français 21

C’est l’unique voie de communication directe avec l’ex-province de Toamasina, c'est-à-dire sans dévier à Antananarivo. Ambohimiadana et Alarobia Vatosola sont reliés par une RIC (Route d’Intérêt Communal) de 3km. Les routes intra communales unissant le chef-lieu aux Fokontany ont une longueur de 54km. Nous rappelons que toutes ces routes sont encore secondaires. Certaines contrées restent inaccessibles pendant la saison de pluie. Presque la totalité des produits ne peuvent pas être acheminés vers des marchés durant cette période. Au Sud du stade se situe le marché d’Ambohimiadana. Les paysans y viennent vendre leurs produits agricoles, artisanaux. C’est aussi le lieu de l’approvisionnement en PPN (Produits de Première Nécessité). Le samedi est le jour du marché. Le barrage hydraulique de Tsiazompaniry est localisé un peu plus à l’Est. Il représente un atout appréciable pour la commune rurale d’Ambohimiadana. D’une part, il assure l’irrigation de toutes les plantations en bas-fond avoisinant la partie nord-est. D’autre part, il est la source d’électrification des deux communes voisines l’une de l’autre : Ambohimiadana et Alarobia Vatosola. Cette opportunité fait émerger de petites et moyennes entreprises allant des machines décortiqueuses et pour les ouvrages en bois, à des services de recharge batterie en passant par les soudures électriques, vidéo film…. En outre, le barrage de retenue d’eau de Tsiazompaniry produit des tonnes de poissons annuellement. Il peut ainsi assurer l’approvisionnement local. De temps à autre, une partie de la production, qui plus .est de la meilleure qualité, est écoulée sur la capitale (au marché : pavillons d’Analakely). La pêcherie peut donc y faire vivre quelques familles. De petites structures prévues pour des irrigations agricoles sont aussi installées par endroits, entre autres, à Antsarasaotra, à Ambatoharanana (Fokontany Iharamalaza), à Miadampahonina, à Abohimahitsy …

I.3. LA POPULATION Les habitants d’Ambohimiadana sont des descendants issus d’Alasora, de Manjakamiadana et de . Au cours du règne d’Andrianampoinimerina, il a jeté son dévolu sur Andriamaheritsialaintany. Celui-ci allait être chargé de diriger et de pacifier la partie Sud-est du royaume Merina dont faisait partie la région d’Andrianampoinimerina. La commune rurale d’Ambohimiadana compte 28 259 habitants. Le tableau ci-après nous montre à la fois la répartition par Fokontany suivant les deux indices et la structure selon les groupes d’âges essentiels de la population locale. Il est à noter que les données y afférentes proviennent du recensement réalisé en Février 2008. 22

Tableau n°2 : tableau de la répartition de la population selon les classes d’âge POPULATION Fokontany 0 à 5 ans 6 à 9 ans 10 à 17 ans 18 à 60 ans 61 ans et plus Totaux Masc. Fém. Mas. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Masc. Fém. Ambohimiadana I 374 174 692 296 735 379 883 504 138 47 4222 AmbohimiadanaII 804 832 607 754 656 693 621 677 52 54 5750 Iharamalaza 91 117 302 248 285 333 542 398 44 32 2392 Antsahanatoby 40 55 26 30 56 50 90 112 9 11 479 Miadamanjaka 146 197 133 93 164 162 375 345 15 11 1641 Soavinandrian 79 72 46 49 98 80 204 206 22 16 872 Miadampahonina 73 62 157 145 230 225 411 403 42 48 1796 Ambohimahitsy 92 102 97 116 185 233 205 256 38 49 1373 Manandriana 79 110 49 46 98 72 199 194 15 19 881 Maroambika 59 69 59 51 93 92 204 194 26 27 874 Ambodivato 54 42 60 58 102 84 197 206 23 22 848 Amberobe 188 179 180 209 124 141 204 218 152 161 1756 Ankazomaitso 66 55 43 57 111 69 192 198 13 15 819 Antsahamasina 153 109 90 124 192 181 430 419 32 39 1769 Tsarasaotra 149 92 45 48 108 98 223 235 19 28 1045 Tsaramandroso 38 36 36 39 84 86 164 165 18 18 684 Andrere 22 34 19 39 42 35 68 52 10 06 327 Antsahandenda 85 46 49 56 81 75 159 148 14 18 731 259 238 269 245 3444 3088 5371 4930 682 621 Totaux 28259 4975 5148 6532 10301 1303 Source : Fiche de recensement, Février 2008, Mairie. D’après ce tableau, il est constaté : • une forte concentration d’habitants au chef-lieu par rapport aux autres Fokontany. S’y ajoutent encore d’autres informations recueillies auprès de la mairie de la commune rurale. Les voici : • taux de mortalité infantile par an : 15% ; • population en âge de scolarisation (6à7ans) : plus de 1200 individus, • taux brut de scolarisation : 95% ; • taux de fréquence d’éducation nutritionnelle 15%. En un mot, la population de la commune rurale d’Ambohimiadana est une population jeune.

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I.4. L’HABITAT A propos du lieu de résidence, les habitants adoptent différents critères suivant l’évolution du temps et les événements. Les anciennes constructions, liées aux raisons historiques, se situent au sommet des collines. Plus tard, les habitants bâtissent leurs maisons selon des motifs professionnels. Les agriculteurs se rapprochent de leurs champs d’exploitation. Ceux qui font des activités commerciales abordent la voie de communication, surtout le carrefour où ils s’installent aux endroits d’accès facile. Nous constatons une certaine évolution sur les conditions de logement. Les cases ancestrales, les héritages, sont entretenus selon les techniques nouvelles. Le toit en chaume est changé en toit en tôle ou en tuile. Le mur en terre battue est fortifié par des briques. Les étages se multiplient. Les constructions avec béton armé augmentent en nombre. Les conditions hygiéniques du reste s’améliorent tant bien que mal.

I.5. LA DYNAMIQUE Eloignée de 63 km de la capitale, la commune rurale d’Ambohimiadana a le privilège de se mettre en contact régulier avec la grande ville. En effet, les mouvements des habitants vers la ville peuvent être temporaires, fréquents et/ou périodiques. Des artisans ne ratent pas les marchés hebdomadaires en ville. Pas mal des jeunes venant de la brousse y poursuivent leurs études. D’autres sont embauchés dans des entreprises. Nous observons également qu’un grand nombre d’individus se déplacent vers les côtes en pratiquant le commerce ambulant. Quand aux flux internes, les bûcherons effectuent d’interminables va-et-vient entre leurs domiciles et la forêt de l’Est, là où ils exercent leur métier et y puisent certaines ressources utiles pour la population, surtout les matières premières employées par les artisans. Certains cultivateurs orientaux comme les habitants du Fokontany d’Ambohimahitsy, de Miadampahonina, d’Iharamalaza et de Manandriana profitent aussi de la facilité en eau d’irrigation et de la bonne fertilité du sol de la zone forestière favorable à l’exploitation rizicole. Ils y immigrent temporairement, car entre les deux calendriers agricoles (entre le calendrier agricole convenable à la zone d’extension et celui de leur domicile fixe), il y a quelques mois de décalage. 24

I.6. LES ACTIVITES ECONOMIQUES Ruraux, les habitants de la commune dont il est question dans cette étude sont majoritairement agriculteurs et éleveurs. Et quand nous parlons de l’agriculture dans un pays comme Madagascar d’aujourd’hui, la culture rizicole se met au premier rang. C’est parce que le riz reste à jamais l’aliment de base par excellence pour l’ensemble des Malgaches. Pourtant, la faculté de produire de la plupart des paysans d’Ambohimiadana est limitée à cause de l’exiguïté de leurs terres exploitables en riziculture. La quantité produite n’est pas proportionnelle à la taille du ménage. Plus la demande augmente, moins la production annuelle est suffisante. De ce fait, à part le recours à la culture d’autres plantes complémentaires (autres cultures vivrières, cultures maraîchères, cultures de contre saison…), les agriculteurs sont dans l’obligation de faire appel à d’autres activités génératrices de revenu. Mais parfois, chacune de ces activités réputées secondaires comme l’artisanat, le commerce, l’enseignement, l’exploitation des bois constitue la principale source de revenu pour certaines familles, selon leur possibilité. Dans ce cas, elle est devenue leur activité principale au détriment de l’agriculture. Ainsi, suivant l’ordre d’importance, les principales activités économiques de la population de la commune rurale d’Ambohimiadana sont-elles : • l’agriculture et l’élevage, • l’artisanat, • le commerce, • l’enseignement, • l’exploitation des bois, • le transport …

I.7. LES ORGANISATIONS SOCIO-ECONOMIQUES - Les associations Dans la commune rurale d’Ambohimiadana, il existe plus d’ une soixantaine d’associations paysannes dont les activités communes sont, souvent, l’agriculture, l’élevage, le sport, l’artisanat, la pêche… - Les ONG L’ONG « Harena manasoa » œuvre dans le domaine de la nutrition, en partenariat avec l’Organisation Nationale de la Nutrition (ONN). Une autre ONG appelée FA.FI.FA.MA. travaille aussi dans le domaine de la nutrition mais à l’origine, elle était une association de 25

maîtresses, enseignantes visant la promotion de l’artisanat et des cours dispensés aux élèves du monde rurale. - Les institutions financières La CECAM c’est la seule institution financière qui implante une de ses agences dans le territoire de la commune d’Ambohimiadana.

Chapitre II : LE CECAM EN GENERAL ET LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUE DE L’IMPLANTATION DE SON AGENCE DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIMIADANA

II.1. HISTORIQUE DU RESEAU CECAM

1986-1989

Les associations FERT et AVEAMM ont convenu de former une association professionnelle agricole autonome appelée FIFATA.C’est une association pilote visant la vulgarisation du crédit rural à caution solidaire.

1990-1992 L’association FIFATA a exercé plusieurs activités : - l’approvisionnement des paysans en intrants, - la collecte des produits agricoles, - le financement des activités productives des paysans par le biais de caisse villageoise, - la formation technique et l’information professionnelle des agriculteurs.

1993-1996 Les premières caisses villageoises deviennent plus tard les CECAM dans les régions du Vakinankaratra, de Moron’Imania et s’étendent dans le Bongolava, l’Itasy, l’Ivon’Imerina, la Sofia et le Menabe. En vue d’améliorer le système financier et l’économie de la grande Ile, le gouvernement a décidé de promouvoir les finances rurales. De cet effet, beaucoup d’institutions financières se sont installées dans toutes les régions de Madagascar. Parmi elles, les agences CECAM ont bénéficié de l’aide des pays partenaires financiers de Madagascar (Allemagne, France, Pays- Bas, Suisse, …) et des organismes de financement, comme la Banque Mondiale, le Fonds Européen de Développement et l’Union européenne. 26

1997 Les agences CECAM d’une région se regroupent et forment l’URCECAM qui, soutenue par une équipe de techniciens nationaux, devient une institution financière mutualiste, autonome, dotée de la personnalité juridique.

1998-2000 Le réseau CECAM avec son Fonds Interrégional de Garantie Mutuelle (FIGAM) et ses comptes consolidés, certifiés, sous la tutelle de son organe suprême (UNICECAM), regroupant 6 URCECAM est agréé par la Commission de supervision bancaire et financière (CSBF). Il obtient un soutien financier de l’Agence Française pour le Développement et l’Union Européenne.

2000 L’union interrégionale des CECAM (UNICECAM) assure la fonction d’organe politique.

2005 Il est créé et agréé par la CSBF un établissement financier appelé INTERCECAM s. a. qui joue le rôle de caisse central du réseau.

2006 Le réseau CECAM continue l’implantation de ses agences non seulement dans le milieu rural mais aussi dans le milieu urbaine.

II.2. LES TYPES DE CREDIT APPLIQUE PAR LA CECAM Le réseau CECAM octroie cinq principaux types de crédit répondant parfaitement aux besoins des paysans et élaborés en concertation avec eux : crédit à la production, crédit pour l’achat de matériel (location-vente mutualiste), crédit stockage (grenier commun villageois), crédit pour la commercialisation des produits. Plus tard, d’autres sont proposés: - le crédit social ou crédit dépannage permettant les membres de faire face à des besoins urgents, - le crédit pour l’achat de terre cultivable ou aménagement de terrain à cultiver, - crédit pour la construction, 27

- crédit pour l’achat de terrain à bâtir, - crédit pour la réparation d’immeuble et de matériel. A part le système de crédit, le réseau CECAM pratique aussi le système d’épargne et de dépôt comme : - le dépôt à vue (permettant de garder en sécurité l’argent tout en pouvant en disposer à tout moment), - le dépôt à terme (dépôt rémunéré intéressant pour les petits et grands patrimoines), - le plan d’épargne (épargne au fil de mois pendant 1 à 3 ans permettant de réaliser un investissement important)

II.3. LE TAUX D’INTERET ET LE DELAI DE REMBOURCEMENT SELON LE TYPE DE CREDIT Tableau n°3 : Tableau synthétisant les types de crédit pratiqués par la CECAM Types de crédit Taux d’intérêt par mois (en %) Délai de remboursement Crédit à la production 3 3 à 10 mois Crédit pour l’achat de matériel 2,5 Jusqu’à 3ans Crédit stockage (Grenier 3 5 à 10 mois Commun Villageois) Crédit pour la commercialisation 4 Jusqu’à 12 mois des produits Crédit social 4 4 mois maximum Crédit pour l’achat de terre 3 à 4 6 à 24 mois cultivable ou aménagement de terrain à cultiver, Crédit pour la construction 2 Jusqu’à 6 ans Crédit pour l’achat de terrain à 2 à 2,5 36 mois bâtir Crédit pour la réparation 3 18 mois d’immeuble et de matériel. Source : enquête auprès de l’UNICECAM d’Andrefanambohijanahary Antananarivo, 2008.

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II.4. LA STRUCTURE HIERARCHIQUE ET ADMINISTRATIVE DU RESEAU CECAM

Le réseau CECAM a une structure hiérarchique ascendante comme suit : Figure n°3 : structure hiérarchique de la CECAM

UNICECAM

INTERCECAM

URCECAM

CECAM

Source : enquête auprès de l’UNICECAM d’Andrefanambohijanahary Antananarivo, 2008.

La CECAM est l’unité de base de réseau : lieu d’adhésion, d’information et d’animation des sociétaires et guichet d’opération. Puisqu’elles ne disposent pas de la personnalité juridique, les CECAM d’une région se sont structurées en unité régionale appelée URCECAM, organisation mutualiste dotée de la personnalité juridique adaptée au cadre légal et réglementaire malgache pour le secteur bancaire. Chaque caisse locale (régionale) n’a qu’un guichet unique. Toutes les URCECAM, à leur tour, se regroupent pour constituer un réseau doté d’un organe central (Union Interrégionale des CECAM ou UNICECAM) agréé en tant qu’Etablissement de Crédit par la Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF). A côté de l’UNICECAM qui fonctionne comme l’organe politique définissant les orientations stratégiques du réseau, l’INTERCECAM constitue la banque centrale du réseau fournissant un appui technique, conceptuel, pédagogique et financier à chacune des structures ; elle est constituée en Société Anonyme et agréée en tant que banque territoriale depuis Juin 2005. Attaché à l’ensemble de la structure, un fonds interrégional de garantie mutuelle (FIGAM) a été mis en place par les unités régionales pour couvrir, dans un esprit de solidarité mutualiste, les risques de crédit qu’une mutuelle régionale ne peut assumer seule. Conformément à la loi bancaire (N° 95-030 du 22 février 1996), le Réseau CECAM gère désormais les opérations respectant les règles du Crédit Bail.

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Au 31 décembre 2005, les réalisations du réseau étaient les suivantes : • 9 URCECAM dans les réions Vakinankaratra, Itasy, Bongolava, Amoron’i Mania, Ivon’Imerina, Analamanga, Sofia, Menabe et Alaotra ; • 179 CECAM ; • 83 000 sociétaires ; • 14,75 milliards d’Ariary d’encours moyens de crédit ; • un taux moyen de remboursement à 90 jours sur 12 mois de 96,3%. Source : enquête auprès de l’UNICECAM et l’INTERCECAM S.A. d’Andrefanambohijanahary Antanananarivop.

Quant au fonctionnement administratif, par délégation du Conseil d’Administration de l’URCECAM, chaque CECAM est administrée par un comité de gestion élu par l’Assemblée des membres. Ce comité a pour rôle de gérer les activités d’épargne et de crédit de la caisse, de faire appliquer le Règlement Intérieur élaboré par les membres, d’agréer ou non les demandes d’adhésion et de gérer les relations avec les sociétaires. Le Comité de Gestion est assisté par deux salariés, un conseiller et un caissier, mis à sa disposition par l’URCECAM. L’unité régionale fournit également les services de formation, de comptabilité et d’analyse des crédits. Les opérations sont contrôlées par un comité de contrôle également élu par l’Assemblée et assisté par un inspecteur itinérant rattaché à l’organe central.

II.5. LES PARTENAIRES DU RESEAU CECAM

II.5.1. Les partenaires institutionnels Sont partenaires institutionnels du réseau C ECAM : - le Ministère de l’Economie, des finances et du Budget, - le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la pêche, - la Commission de Supervision Bancaire et de Finance (CSBF), - l’Association Professionnelle des Institutions Financières Mutualistes (APIFM).

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II.5.2. Les partenaires financiers Depuis 1991, le réseau a bénéficié du soutien de nombreux partenaires financiers : - l’Association FERT (Formation pour l’Epanouissement et le Renouveau de la Terre), - le BIT (Bureau International de Travail), la BEI (Banque Européenne d’Investissement), - l’Union Européenne (fonds FED), - le GTZ (Coopération Allemande), - la coopération française (par l’AFD : Agence Française de Développement), - la FAO, - le PNUD, - l’IDA (Intervention Development Association), - le FENU (Fonds des Nations Unies), - la BTM/BOA (Banc Of Africa), - la BNI (Banque Nationale de l’Industrie)…

II.6. LES CONDITIONNALITES D’ADHESION AU RESEAU CECAM

II.6.1. Les pièces à fournir A la date de l’inscription, un nouveau membre de la CECAM doit fournir : - une demande manuscrite adressée au comité de gestion de la CECAM locale, - un certificat de résidence (le domicile du demandeur ne doit pas dépasser une distance de 15 kilomètres par rapport à l’endroit où le bureau de la CECAM est implanté), - deux photos d’identité, - une photocopie de la carte d’identité nationale.

II.6.2. Les droits d’adhésion Avant d’être membre de la CECAM, un nouvel adhérent doit payer : - un montant de 2 000 Ar (droit d’inscription), - une somme de 20 000 Ar (part social fixe).

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II.7. LES PROCEDURES A SUIVRE En échange des droits versés et des pièces fournies par l’adhérent, le responsable de la CECAM lui délivre des reçus de paiement et une fiche individuelle de couleur beige et lui transmet l’avis favorable du comité de gestion. Les procédures de demande de crédit viennent ensuite. Avant tout, chaque individu voulant demander un crédit doit : - être membre de la CECAM depuis deux mois au moins, - avoir payé tous les droits requis (droit d’adhésion, part sociale fixe), - avoir remboursé à temps le crédit antérieur pour ce qui l’à déjà octroyé, - avoir une garantie appropriée au crédit à demander ultérieurement soit 150 % du crédit. Puis, il faut passer les étapes suivantes : - accorder un rendez-vous avec le responsable chargé des sociétaires, payer une somme de 2 000 Ariary pour frais de dossier, - en coopération avec le responsable chargé des sociétaires et le conseiller, comité local élu, évaluer le besoin de financement et remplir la fiche individuelle d’exploitation ainsi que dresser le plan de remboursement couvrant le cycle de l’activité à financer, - formuler la demande de crédit explicitant le besoin de financement et une lettre de déclaration sur l’honneur, l’offre de la garantie avec légalisation de signatures par le Maire ou ses adjoints de la commune d’implantation de la CECAM en question, - envoyer le dossier à examiner par le comité d’octroi de prêt (COP). Le COP est composé de plus de cinq membres de comité administratif élu et de(s) membre(s) de comités de contrôle. Les dossiers des demandeurs de crédit sont présentés un à un devant le COP. La décision tournera autour des variantes ci-après :

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- soit la demande est accordée à l’unanimité et sans critique, - soit la demande est accordée, mais il y a des corrections à faire sur le montant de crédit (très souvent, le COP diminue le montant du crédit prescrit avec l’explication du motif, - soit la demande est refusée pour cas des activités à faible rendement ou à faible productivité, - soit la demande est ajournée à cause du manque des pièces requises. Lors de l’analyse et l’examen de chaque demande de crédit, les membres du COP tiennent compte de quatre critères successifs, à savoir : - la moralité de l’emprunteur, souvent constatée par le comité local, - le savoir-faire, la maîtrise et la capacité du demandeur par rapport à l’activité à financer, - sa capacité de remboursement compte tenu de son revenu - les garanties disponibles. Il convient de remarquer que si le montant de crédit demandé dépasse les 500 000 d’Ariary, l’examen et l’analyse de dossier seront effectués au niveau de l’UCECAM. Après la session du COP, les promoteurs des projets accordés sont appelés à signer le contrat et le déblocage de fonds affecté sera programmé une semaine après la signature. Au moment même du déblocage, le bénéficiaire de crédit doit verser à la CECAM une autre somme appelée part sociale variable dont le taux dépend du type de crédit.

II.8. L’AGENCE CECAM D’AMBOHIMIADANA ET LES IMPACTS SOCIO- ECONOMIQUES DE SON IMPLANTATION DANS CETTE LOCALITE

II.8.1. Bref historique de l’agence CECAM d’Ambohimiadana L’agence CECAM d’Ambohimiadana s’est implantée au début de l’an 2 000. La raison du choix de cette localité par rapport à d’autres chefs-lieux communaux périphériques, selon l’enquête faite auprès des responsables, est que : - Ambohimiadana est la plus grande ville du District d’Andramasina,

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- en ce qui concerne la sécurité, celle du chef-lieu de la commune rurale d’Ambohimiadana s’avère plus sûre par rapport aux autres, - les habitants de la commune rurale d’Ambohimiadana sont dynamiques, très actifs, la plupart d’eux savent maîtriser ce qu’ils doivent faire et ce qu’ils ne devraient pas faire, - la commune rurale d’Ambohimiadana a des potentialités non négligeables : la population, l’hydrographie, la pédologie, l’environnement,… Au début du mois de mai, année 2008, les sociétaires de la dite agence compte 497 individus, dont 88 sont des femmes et le reste, des hommes. La spécificité de l’agence CECAM d’Ambohimiadana, par comparaison avec d’autres agences, est l’effort des responsables à adapter l’octroi de crédit aux diverses activités professionnelles des habitants locaux.

II.8.2. Les catégories d’habitants membres de la CECAM d’Ambohimiadana En général les membres de la CECAM d’Ambohimiadana sont des paysans vivant de l’agriculture et de l’élevage. Mais il y a aussi des artisans, des commerçants, des fonctionnaires, des transporteurs, des collecteurs, … D’après la méthode d’échantillonnage par quotas, nous avons enquêté, lors de la descente sur terrain, 30 individus qui se répartissent comme suit : 4 responsables communaux, 3dirigeants et personnel de la CECAM, 15 paysans non membres de la CECAM, 8 paysans membres de la CECAM. A propos de la dernière catégorie, nous synthétisons le résultat de l’enquête à l’aide du tableau ci-après: 34

Tableau n°4: Tableau de répartition des paysans membres de la CECAM enquêtés

Rang Sexe Age Domicile Fokontany Situation Niveau Activité Activité Activité Intervalle Qualité de matrimoniale d’instruction professionnelle professionnelle fréquemment de somme remboursement I II financées empruntée (en Ariary) Facteur de la Culture de 50 Andrefan Ambohi Marié avec 5ème poste de Cultivateur et pomme de 150 000 1 Masculin ans tsena miadana I 4 enfants télécommunica éleveur terre à A temps tion d’Ambohi 200 000 miadana Production 1 000 000 2 Masculin 37 Andrefan Ambohi Marié sans Bacc Artisan Collecteur de de rabane à A temps ans tsena miadana I enfant raphia 2 000 000 3 Masculin 45 Andrefan Ambohi Marié avec Classe de Cultivateur Décortiqueur 0 0 ans tsena miadana I 6 enfants seconde Vendeuse Achat de Rembourse 4 Féminin 22 Ambohi Ambohi Mariée sans Classe Informati d’accessoires matériel 500 000 ment en cours ans mandroso miadana II enfant terminale cienne de téléphone informatique lors de cellulaire l’enquête Culture de 5 Masculin 44 Ambohi Ambohi Marié avec Classe de 3 ème Cultivateur et pomme de 200 000 A temps ans miadana miadana I 2 enfants éleveur terre, achat à Nord de moto 800 000 Culture de pomme de 6 Masculin 38 Ambohi Ambohi Marié avec Classe de 3 ème Cultivateur et Epicier terre, achat 200 000 A temps ans mandroso miadana II 2 enfants éleveur d’aliment de à poule 400 000 pondeuse 2ème classe Culture de 7 Féminin 46 Ankerana Soavi Mariée avec au temps de Cultivateur et pomme de 450 000 A temps ans nandriana 7 enfants la 1 ère éleveuse terre République Culture de 36 pomme de 200 000 8 Masculin ans Tsinjorano Miada Marié avec Classe de Cultivateur et terre et à A temps manjaka 2 enfants 5ème éleveur engraissemen 1 000 000 t de bouef Source : enquête personnelle sur terrain, 2008 35

D’après ce tableau, nous constatons que les activités auxquelles les paysans consacrent leur crédit sont en rapport avec la renommée de la commune en termes d’activité économique. C’est parce qu’Ambohimiadana est célèbre, sur le plan national, pour son embouche bovine, sa culture de pomme de terre et son artisanat, surtout le tissage de rabane. L’enquêté N° 3 a dit « la CECAM ne satisfait pas mes besoins. Quand j’ai demandé une somme de 5 000 000 d’Ariary, elle ne m’accordait que 3 000 000 d’Ariary, alors que j’ai lui offert une grande valeur de garantie. C’est pourquoi, je me résigne et ne fais plus de demande désormais ». Nous n’avons pas rencontré les paysans qui n’arrivent pas à rembourser leur crédit. Est-ce par hasard ? Est-ce que cela suffit pour dire que le crédit CECAM apporte toujours un bénéfice aux paysans d’Ambohimiadana?

II.8.3. Les impacts de l’implantation de l’agence CECAM d’Ambohimiadana sur la vie socio-économique des paysans En se basant encore sur les résultats de notre enquête, la synthèse des réponses données par les enquêtés à la question posée « dans votre vie quotidienne, qu’est-ce que vous pouvez citer comme indicateur d’impact positif de votre adhésion à la CECAM ? » nous apprend sur les avis des bénéficiaires. Voici la répartition des réponses selon chaque enquêté: Tableau n°5 : Tableau de répartition des réponses des enquêtés Numéros Réponses : indicateurs d’impact positif constatés après l’adhésion des enquêtés à la des CECAM enquêtés 1 Après mon adhésion à la CECAM, j’ai pu : - réhabiliter ma maison d’habitation, - produire 2 à 3 tonnes de pomme de terre en plus de la quantité destinée à l’autoconsommation, - acheter un baffle, un terrain coûtant 200 000 d’Ariary en 2006 et ameublir ma maison, - scolariser tous nos enfants jusqu’au niveau terminal au maximum

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2 Après mon adhésion à la CECAM, j’ai pu : - construire et faire l’extension de mon atelier, - stocker les matières premières nécessaires pendant toutes la période de pénurie, - acheter une moto, - vendre la raphia en plus de la quantité utilisée dans ma fabrique. 3 Je n’ai obtenu aucun bénéfice 4 Après mon adhésion à la CECAM, j’ai pu : - multiplier deux fois mon matériel informatique et suivre en effet, une formation professionnelle, - augmenter mes recettes quotidiennes. 5 Après mon adhésion à la CECAM, j’ai pu : - construire une cuisine à deux chambres - bénéficier du branchement d’électricité de ma maison, - produire 15 tonnes de pomme de terre alors qu’avant, je n’ai obtenu qu’une production de 4 tonnes, - acheter une moto. 6 Après mon adhésion à la CECAM, j’ai pu : - produire 7 à 8 tonnes de pomme de terre alors qu’avant, je n’ai obtenu qu’une production de 3 à 4 tonnes, - acheter un terrain de 70 x 30 mètres coûtant 400 000 d’Ariary in 2007. 7 Après mon adhésion à la CECAM, j’ai pu : - produire 10 à 11 tonnes de pomme de terre alors qu’avant, je n’ai obtenu qu’une production de 2 tonnes, - acheter une rizière coûtant 1 010 000 d’Ariary en 2003. 8 Après mon adhésion à la CECAM, j’ai pu : - doubler ma production en pomme de terre, - avoir assez de fumier naturel, en plus du bénéfice escompté à partir de l’embouche bovine. Source : enquête personnelle sur terrain, 2008.

Ce tableau de synthèse nous montre que la CECAM apporte beaucoup d’avantages à ses membres qui maîtrisent bien leur activité professionnelle. Malgré cette appréciation, pas mal de gens trouvent encore des critiques et des propositions d’amélioration. 37

Conclusion partielle La commune rurale d’Ambohimiadana est à la fois riche en ressources naturelles et riches en ressources humaines. L’obstacle de son développement rapide se situe dans l’insuffisance du fonds des acteurs économiques pour faire tourner leurs activités. C’est la raison de l’implantation de l’une des agences CECAM dans cette localité. Ainsi, jusque là, le taux de remboursement de crédit s’élève à 99%.

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Troisième partie PROPOSITION DE L’ « ENVIRONNEMENT » CONVENABLE A LA REALISATION D’UN DEVELOPPEMENT BILATERAL ENTRE L’INSTITUTION FINANCIERE ET LES PAYSANS BENEFICIAIRES

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D’après le contexte actuel de la commune rurale d’Ambohimiadana et les expériences de la CECAM depuis son implantation au sein de ladite commune, nous pouvons énumérer de multiples critiques et suggestions appropriées selon la situation (le poste, la fonction et/ou bien le monde professionnel) des enquêtés. Enfin nous n’oublierons pas de présenter notre propre proposition.

Chapitre I: CRITIQUES ET SUGGESTIONS

I.1. D’APRES LES PAYSANS MEMBRES DE LA CECAM Nous synthétisons les points de vue des paysans membres de la CECAM à l’aide du tableau suivant.

Tableau n°6 : Tableau faisant apparaître les critiques et les suggestions des paysans membres de la CECAM

Critiques Suggestions - Le taux de valeur de la garantie appliqué par la - La valeur de la garantie devrait être CECAM, soit 150 % du montant de crédit est supérieure ou sensiblement égale au trop élevé, cela constitue un blocage pour les montant du crédit à rembourser. demandeurs de crédit. - Le déplacement de l’emprunteur vers le siège - Le comité d’administration local d’une social de l’URCECAM Ambatolampy, quand il CECAM devrait être autonome, quant à sa demande un montant de crédit dépassant les décision, quel que soit le montant de crédit 500 000 d’Ariary, vaut la peine en terme de demandé par un membre. dépense. - Le taux d’intérêt est encore élevé. - Ne pouvons –nous pas diminuer le taux d’intérêt ? - Quelquefois, le déblocage de fonds est en retard - Le déblocage de fonds devrait être fait à par rapport au moment où l’emprunteur veut temps. l’utiliser. - En milieu rural malgache, moins de 5 % des terrains seulement sont titrés et/ou bornés, surtout à Ambohimiadana alors que la CECAM exige le titre foncier pour pièce justificative de la garantie. - La CECAM réclame à ses adhérents trop de - Est-il possible de réviser les frais divers ? frais, de cotisation et de participation. 40

- Beaucoup de gens ont peur de la garantie et du - Si possible, la CECAM devrait alléger taux d’intérêt ainsi que les différentes certaines conditionnalités d’octroi de crédit conditionnalités d’octroi de crédit appliquées et il faudrait minimiser, autant que par la CECAM. possible, les frais d’adhésion de nouveaux membres pour avoir un maximum d’effectif. - Le prix des intrants agricoles est très changeant - Si possible, la CECAM devrait coopérer chez les vendeurs locaux. avec les sociétés de distribution d’intrants agricoles et le mieux c’est de livrer aux paysans des intrants en nature que de l’argent. Source : enquête personnelle sur terrain, 2008.

I.2. D’APRES LES DIRIGEANTS ET LE PERSONNEL DE LA CECAM Vis-à-vis des paysans cibles et des problèmes rencontrés, les responsables de la CECAM veulent s’engager à apporter des solutions issues de leur structure. Nous les résumons dans le tableau ci-après:

Tableau n° 7 : Tableau faisant apparaître les critiques et les suggestions des responsables de la CECAM

CRITIQUES SUGGESTIONS - Il y a encore quelques bénéficiaires - Nous, les administrateurs de la CECAM, devrions faisant le détournement de fonds. intégrer dans notre programme la formation visant le changement de comportement et de mentalité des membres ainsi que le renforcement de leur capacité. - Le comité local devrait renforcer la sensibilisation - La sensibilisation est encore intensive et les hauts responsables du réseau CECAM insuffisante. devraient intégrer des émissions de sensibilisation périodiques dans le programme des stations audiovisuelles à large diffusion. - Manque de matériel et d’équipement - Le personnel de la CECAM devrait être équipé en par rapport aux objectifs à atteindre matériel roulant et le bureau, en matériel informatique. et par rapport à la superficie de la circonscription d’intervention. Source : enquête auprès de l’Agence CECAM d’Ambohimiadana, 2008. 41

I.3. D’APRES LES PAYSANS NON MEMBRES DE LA CECAM Très souvent, les paysans non membres de la CECAM se contentent de l’ouï-dire sans avoir fait de recoupement auprès de l’agence de la CECAM. En effet, la circulation de rumeur concernant le taux d’intérêt et la garantie leur fait peur et constitue un blocage. Certains d’entre eux soulèvent les critiques et les suggestions suivantes:

Tableau n°8 : Tableau faisant apparaître les critiques et les suggestions des paysans non membres de la CECAM

CRITIQUES SUGGESTIONS - La majorité des habitants de la - Les responsables du réseau CECAM devraient commune ne comprennent pas sensibiliser l’opinion publique en approchant les bien ce que c’est la CECAM. paysans cibles. - Le taux d’intérêt élevé et la - Pour avoir un grand effectif de membres, il est multiplicité de conditions nécessaire de diminuer le taux d’intérêt et minimiser les d’adhésion font peur aux gens divers frais d’adhésion, et les différentes et leur empêchent d’y adhérer. conditionnalités de la garantie sont à simplifier dans la mesure du possible. - Très souvent, les paysans ne - Le personnel de la CECAM devrait programmer un font pas confiance en eux- calendrier de formation pour les paysans bénéficiaires mêmes. et il devrait y avoir un service après crédit.

Source : enquête personnelle sur terrain, 2008.

I.4. Proposition personnelle En tant que réalisateur de la recherche, d’après les différentes suggestions et l’analyse des faits observés, nous apportons notre proposition personnelle constituant une synthèse de la troisième partie de notre mémoire.

Nous commençons par l’annonce des objectifs à atteindre, puis, les actions à mener doivent suivre le cadre logique de ces objectifs.

A la fois, le développement au niveau de la CECAM et l’amélioration du niveau de vie des paysans bénéficiaires doivent être en parallèles. Pour y parvenir, il faut un grand effort et une volonté de la part de tous les intervenants. Et ce n’est pas un effort et une volonté limités pendant une période à court terme, mais c’est un processus à long terme suivant le rythme du marché mondial ainsi que l’évolution de la vie humaine modelée par les besoins illimités. 42

Le tableau suivant nous permet de comprendre: « à l’aide de quels indicateurs nous pouvons constater à la fois le développement au niveau de la CECAM et l’amélioration du niveau de vie de ses membres ? ». Tableau n°9: Tableau montrant l’indicateur de développement au niveau de la CECAM et l’indice de l’amélioration du niveau de vie des membres bénéficiaires

INDICATEUR DE DEVELOPPEMENT INDICE DE L’AMELIORATION DU AU NIVEAU DE LA CECAM NIVEAU DE VIE DES MEMBRES BENEFICIAIRES - Augmentation du volume budgétaire, - Augmentation du revenu par ménage, - Augmentation de la zone de couverture, - Environnement socioéconomique plus favorable - Augmentation de l’effectif des membres, par rapport au précédent, - Augmentation des demandeurs de crédit, - Augmentation de capital, - Augmentation de l’effectif des responsables - Augmentation des moyens financiers, matériels, et du personnel, des équipements, des matières premières à - Augmentation du fonds disponibles au transformer et de l’effectif des employés, crédit, - Changement positif de la qualité ou de la - Traitement ou analyse des dossiers et prise quantité des immeubles, de décision plus rapides et efficaces, - Remboursement de crédit à temps, - Offre de services satisfaisant les membres - Niveau intellectuel évolué, bénéficiaires, - Entrepreneur capable de gérer son entreprise, - Utilisation des équipements, immeubles et - Entrepreneur doté de l’esprit de créativité ainsi matériels un peu plus sophistiqués répondant que de la culture entrepreneuriale, d’épargne et aux exigences des bénéficiaires et à de crédit, l’évolution de l’ « environnement » actuel, - Entrepreneur sachant acheter, vendre et - Taux de remboursement de crédit élevé, calculer, - Aptitude à la concurrence par rapport à - Entrepreneur osant prendre le risque calculé, d’autres institutions de la micro finance. - Entrepreneur capable de s’adapter au rythme de - Capacité et compétence des responsables et l’évolution ressentie au niveau de du personnel répondant aux différentes l’environnement commercial, exigences techniques et/ou technologiques. communicationnel et socioéconomique. Source : recherche personnelle, 2008. Ce ne sont que des indicateurs définissant le comportement ou bien le but complémentaire de la CECAM et de ses membres bénéficiaires du crédit. Mais la problématique qui se pose est « quelles sont les actions à exécuter pour que le couple (CECAM-paysans membres et bénéficiaires du crédit) arrive à ses fins ? ». 43

Le tableau ci-après expose les tâches de chaque entité:

Tableau n°10 : Tableau synthétisant la tâche de la CECAM et celle des membres bénéficiaires

TÂCHE DE LA CECAM TÂCHE DES MEMBRES BENEFICIAIRES - Faire une sensibilisation à fond pour avoir un maximum - Ne pas se contenter de l’ouï-dire mais effectif des associés, aller s’informer ou se renseigner - Coopérer avec les autorités locales, directement, - Cibler et financer des entrepreneurs fidèles et compétents par - Savoir choisir les filières et les projets hameau en vue de servir de modèle. rentables, - Ne pas se contenter de l’autofinancement mais tisser et - Etre optimiste mais non pas élargir le système de partenariat avec de multiples bailleurs pessimiste, de fonds, - Commencer par une petite ou - Déléguer un large pouvoir de décision aux responsables des moyenne activité génératrice de agences déconcentrées pour accélérer le plus vite possible le revenu bien maîtrisée, traitement des dossier des demandeurs de crédit et pour - Augmenter la taille de l’entreprise et pouvoir débloquer à temps leur argent, le volume du capital, - Offrir aux clients un service satisfaisant en l’informatisant et - Ne pas gaspiller tout ce qui peut être en renforçant les équipements mobilisés et les moyens de transformé en argent, communication - S’efforcer de rembourser à temps le - Aider les demandeurs de crédit à faire l’autoévaluation, leur crédit ou bien avant la date butoir si faire connaître leurs atouts et leurs faiblesses. possible, - Intégrer dans la structure administrative le poste des - Ne pas tarder à se former et à conseillers d’entreprise qui vont aider les bénéficiaires dans s’informer sur tous les connaissances, le choix des filières rentables et dans la conception de projet techniques et renseignements ou de business plan, ils vont leur dispenser aussi une concernant l’entreprise, formation en culture d’épargne et de crédit, culture - Etre créatif pour lutter contre les entrepreneuriale, marketing, gestion d’entreprise, design,… concurrents, - Limiter le taux d’intérêt et les frais divers à la portée des - S’intégrer dans les réseaux paysans, commerciaux dont la filière fait partie, - Organiser des formations périodiques des responsables et du - Partager les expériences aux voisins personnel en matière de renforcement de compétence selon fidèles et les sensibiliser à adhérer en l’évolution des besoins. tant que membres de la CECAM. Source : recherche personnelle, 2008. 44

D’après ces tâches, il devrait y avoir une bonne coopération entre la CECAM et ses membres. Aussi, la coopération devrait-elle se faire avec d’autres intervenants comme différents Projets, différentes ONG et/ou Associations, la Commune… La CECAM doit collaborer avec différents projets et avec des ONG (Organisation Non Gouvernementale), des associations, des techniciens. Ces derniers auront pour mission de transformer leurs clients en entrepreneurs professionnels ne se contentant plus de l’économie de subsistance mais capables de conquérir le monde de l’économie de marché. La maximisation de profit à moindre coût en est la fin. Le risque de perte de fonds confié aux acteurs bien armés en diverses techniques et savoir-faire deviendra minime. Les responsables de la CECAM devraient travailler aussi avec les dirigeants de la commune, aidés par les Chefs de Fokontany et les Chefs de Fokonolona dans l’identification des paysans leaders dotés de qualité morale, psychologique, professionnelle et technique. Car ce sont les autorités locales qui connaissent mieux le comportement des gens habitant au sein de leur territoire de compétence. Une fois identifiés, ces gens fidèles méritent d’être encouragés à adhérer à la CECAM.

CONCLUSION PARTIELLE D’après les critiques avancées par les paysans, le taux d’intérêt appliqué par la CECAM par rapport à celui d’autres institutions de la micro finance à l’exemple de l’OTIV, le retard du déblocage du crédit, la difficulté au niveau de multiples conditionnalités de la garantie comme le titre foncier, la lourdeur de différents frais et charges, la circulation des rumeurs et des intox concernant le fonds de garantie… constituent un blocage empêchant un grand nombre de paysans à adhérer à la CECAM. A leur tour, les paysans non membres de la CECAM soulignent aussi qu’ils ont peur de cette multiplicité de conditions d’adhésion et d’octroi de crédit et qu’ils ne comprennent pas encore ce que c’est la CECAM. Tandis que de leur côté, les responsables de la CECAM sont conscients de l’insuffisance de la sensibilisation de leur part, le manque de matériel et d’équipement par rapport aux objectifs à atteindre et par rapport à la superficie de la circonscription d’intervention, l’existence de quelques bénéficiaires faisant le détournement de fonds. Néanmoins, le taux de non remboursement est inferieur à 1%. Tels sont les problèmes à résoudre pour qu’il y ait un développement bilatéral entre la CECAM et ses membres.

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En effet, pour attirer l’attention des habitants cibles, la CECAM est invitée à réviser son taux d’intérêt, ses différentes conditionnalités de garantie, ses divers frais et charges et ses modalités de traitement de dossier. Les responsables de la CECAM, avec l’aide des autorités locales, devront aussi faire une sensibilisation de proximité en apportant des explications précises. Enfin, La CECAM doit collaborer avec différents projets et avec des ONG (Organisation Non Gouvernementale), des associations, des techniciens qui apporteront l’aide et l’appui transformant les paysans en entrepreneurs professionnels capables d’effectuer une bonne croissance économique.

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CONCLUSION En conclusion, la commune rurale d’Ambohimiadana est une commune encore riche en différentes ressources: faune, flore, mine, hydrologie, pédologie, géologie et ressources humaines. En matière de développement, en tant que commune rurale, nous pouvons dire qu’Ambohimiadana est une zone enclavée pendant la période de pluie alors que son chef-lieu est la plus grande ville du District d’Andramasina. La population est en grande partie formée de jeunes actifs. Plus de 90% des habitants sont des paysans vivant de l’agriculture, de l’élevage, de l’artisanat. Néanmoins, certains gens font l’exploitation du bois (bois d’œuvre, charbon, matière premières diverses). D’autres investissent dans le commerce, l’enseignement, le transport… En dépit de l’enclavement saisonnier et du mauvais état des routes, la commune rurale d’Ambohimiadana n’est pas une communauté fermée, elle est en relation avec d’autres régions voisines. Bien d’artisans, de commerçants, de collecteurs, de notables entretiennent des échanges socio-économiques avec les habitants d’autres communes, d’autres districts et d’autres régions. L’existence de ces échanges conjugués à l’invasion de la doctrine globaliste, de l’économie de marché, engendre une nouvelle approche de l’économie rurale. Si, avant, un homme endetté est considéré par la société comme une honte, actuellement, le contexte change. Le vrai businessman c’est celui qui maîtrise l’utilisation de crédit (dette) emprunté auprès d’autrui ou auprès d’une institution financière en vue de gagner une marge de profit. Nombre d’économistes capitalistes affirment que cette capacité de maîtrise de crédit constituait la base de développement des pays de l’Europe occidentale d’après guerre et si les pays du tiers monde veulent sortir de leur pauvreté, ils devront les imiter. Il faut, en effet, investir pour pouvoir réaliser une croissance économique fiable. Et l’investissement exige assez de capital financier. D’où le recours à la coopération avec les institutions financières. Pour le cas de Madagascar, plus de 75% de la population malgache sont des paysans et vivent en milieu rural. La prolifération des agences de la micro finance partout, après la défaillance du système bancaire à partir de 1990, est l’application de la théorie énoncée ci- dessus. Et maintenant, la micro finance participera activement à la réalisation de la « REVOLUTION VERTE », politique générale de l’état malgache actuel. Est-ce une politique réaliste ou illusoire? Notre étude faite dans la commune rurale d’Ambohimiadana où s’implante une des agences du réseau CECAM montre qu’à l’aide de cette institution de la micro finance, la majorité des membres bénéficiaires du crédit ont atteint leur objectif. Cependant, des petites remarques méritent d’être citées : après sept ans d’implantation dans 47 ladite commune rurale, la CECAM n’intéresse que 2% seulement des habitants. C’est parce que les conditionnalités d’octroi de crédit dont font partie l’offre de garantie, le taux d’intérêt et les différents droits, frais font peur aux paysans. Pour que notre objectif commun soit atteint, nous proposons l’application sérieuse du principe du « partnership ». La CECAM doit collaborer avec différents projets, des ONG, des Associations, des techniciens compétents en vue de la transformation de ses membres en paysans professionnels aptes à conquérir le monde de l’économie de marché. Les dirigeants de la commune et les différents responsables au niveau des Fokontany, au niveau des quartiers, à leur tour, aident les responsables de la CECAM à identifier les paysans leaders de tous les quartiers. Ceux-ci, encouragés, poussés, formés pour être membres d’office de la CECAM, seront le modèle à imiter par leurs voisins. Les membres de la CECAM ayant connu un succès devraient partager leur expérience avec les paysans non membres afin qu’ils soient motivés.

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30. MALDAGUE (M) « Développement rural intégré » Bergeret Bordeaux. 1998 31. MAUSS (M) « Sociologie et Anthropologie » PUF, Paris 1950 32. MENDRAS (H) « Les paysans et la modernisation de l’agriculture » CNRS, Paris 1958 33. MEYNAND (J) « Transformation sociale et développement économique ». Extrait du bulletin international des sciences sociales UNESCO, Paris 1962 34. Ministère des Finances et des Budgets « Le DSRP » (Document stratégique pour la réduction de la pauvreté). Madagascar Antananarivo, 2003 35. Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) « Monographie de la région d’Antananarivo ». MAEP, 2003. 36. MORIZE (J) « L’animation des groupements villageois ». FORHOM-BDPA. Paris 1985. 37. OAKLEY (P) « Vers la participation dans le développement rural », BIT, 1989. 38. PAICHELER (D) « Psychologie des influences sociales ». Contraindre, persuader. Delanchaux Nestlé, Paris. 1985 39. PIGANIOL (P) « Maîtriser le progrès ». Loffont, Paris. 1968 40. Présidence, M.A.P (Plan d’Action pour Madagascar) ou (Madagascar Action Plan), 2006. 41. PRIMATURE « Plan d’action pour le développement rural (PADR). RDM, 1997. 42. RABEARIMANANA (G), RAMAMONJISOA (J), RAKOTO RAMIARANTSOA (H) « Paysannerie malgache dans la crise ». Karthala « Paris 1994 43. RAISON (L.P) « Les Hautes terres de Madagascar et leurs confins occidentaux, enracinement et mobilité des sociétés rurales », Tome I, II. Ed. Karthala, 1984. 44. RAMALALANIRINA (R.) et EVELINE (G) « Les nécessités de l’éducation pour le développement rural. Etudes des cas à Madagascar et au Venezuela, Paris 1988. 45. RAMANDIMBIARISON (N.), Contribution géographique à l’étude de crédit bancaire dans le Faritany d’Antananarivo, Université d’Antananarivo, 1982. 46. RAMANDIMBIARISON (N.), Les banques et le développement économique à Madagascar, Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, 1992 47. RAZAFIARIVONY (M) « Le riz, un aspect de l’identité culturelle malgache en question » In culture of Madagascar . Edité par Sandra Evers and Marc Spindler, Leiden, 1995 48. RDM « Lettre de politique de développement rural : horizon 2015 ». RDM 49. VIDAL et LABLACHE (P) « Principe de Géographie humaine ». Colin, Paris.

51

Ouvrages spécialisés 1. BENTZ (B) « Appuyer les innovations paysannes » Dialogue avec les producteurs et expérimentations en milieu paysan. GRET, Paris 2002. 2. CECAM, « Fiche de modalité de financement », Juin 2005. 3. CECAM, « Fiche de renseignement », Octobre 2005. 4. COMMUNE RURALE D’AMBOHIMIADANA (Mairie) « Plan communal de développement ». 2002. 5. DURUFLE (G), FABRE (R) et al « Manuel d’évaluation des effets sociaux et économiques des projets de développement rural ». Paris. Ministère de la coopération. 1988. 6. MINTEN (B), RANDRIANARISOA (J.C), RANDRIANARISOA (L) « Agriculture, pauvreté rurale et politique économique à Madagascar ».Antananarivo : FOFIFA/INSTAT/ Cornell university, 2003. 7. PAUTARD (J) « Exploitation agricole et économie rurale à Madagascar » in Terre Malgache n°2 ENSA, Antananarivo. 1967-p.29-54.

Rapports, revues, articles 1. RAZAFIMPAHANANA (B) « L’adaptation à une technique culturale nouvelle en milieu rural malgache ». Terre, N° 7 (janvier 1970), 1970-p. 83-98. 2. La Gazette, du 10 Avril 2007, « Micro finance: le crédit rural est souvent utilisé pour faciliter la consommation », p. 9.

Documents officiels Loi n°96-020 du 4 Septembre 1996 portant réglementation des activités et organisation des institutions financières mutualistes (J.O. n° 2400, du 02/12/96, p. 3048).

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TABLE DES MATIERES INTRODUCTION………………………………………………………………………….....1 Première partie PRESENTATION DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIMIADANA OU S’IMPLANTE L’AGENCE CECAM……………………………………………….………8 Chapitre I. LE CADRE GEOGRAPHIQUE………………………………………………..9 I.1. L’ORIGINE DU NOM DE LA COMMUNE………………………………….11 I.2. RELIEF…………………………………………………………………….……11 I.3. LE CLIMAT……………………………………………………………….……11 I.4. LES RESSOURCES NATURELLES…………………….……………………12 I.5. L’ADMINISTRATION…………………………………………….…….……..13 Deuxième partie LE BIEN FONDE DE L’INTERVENTION DE LA CECAM DANS LA VIE SOCIO- ECONOMIQUE DES HABITANTS DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIMIADANA……………………………………………………………….…….16 Chapitre I. APERCU SUR LES INFRASTRUCTURES ET LES RESSOURCES HUMAINES……………………………………………………………………………...…..17 I.1. LES INFRASTRUCTURES SOCIOCULTURELLES…………..………….17 I.2. LES INFRASTRUCTURES SOCIO-ECONOMIQUES……………..………19 I.3. LA POPULATION…………………………………………………………...…20 I.4. L’HABITAT……………………………………………………….…………….22 I.5. LA DYNAMIQUE…………………………………………………..…………..22 I.6. LES ACTIVITES ECONOMIQUES…………………………….…………….23 I.7. LES ORGANISATIONS SOCIO-ECONOMIQUES…………………………23 Chapitre II : LA CECAM EN GENERAL ET LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUE DE L’IMPLANTATION DE SON AGENCE DANS LA COMMUNE RURALE D’AMBOHIMIADANA……………………………………………………………………..24 II.1. HISTORIQUE DU RESEAU CECAM…………………………………….…24

II.2. LES TYPES DE CREDIT APPLIQUE PAR LA CECAM………………….25 II.3. LE TAUX D’INTERET ET LE DELAI DE REMBOURCEMENT SELON LE TYPE DE CREDIT …………………………………………………………….………26 53

II.4. LA STRUCTURE HIERARCHIQUE ET ADMINISTRATIVE DU RESEAU CECAM……………………………………………………………………..……27 II.5. LES PARTENAIRES DU RESEAU CECAM……………….………………28 II.5.1. Les partenaires institutionnels………………………………………...…….28 II.5.2. Les partenaires financiers………………………………………………..….29 II.6. LES CONDITIONNALITES D’ADHESION AU RESEAU CECAM…...... 29 II.6.1. Les pièces à fournir…………………………………………………………..29 II.6.2. Les droits d’adhésion………………………………………………………...29 II.7 LES PRCEDURES A SUIVRE………………………………………………...30 II.8. L’AGENCE CECAM D’AMBOHIMIADANA ET LES IMPACTS SOCIO- ECONOMIQUES DE SON IMPLANTATION DANS CETTE LOCALITE………..…31 II.8.1. Bref historique de l’agence CECAM d’Ambohimiadana…………………31 II.8.2. Les catégories d’habitants membres de la CECAM d’Ambohimiadana…32 II.8.3. Les impacts de l’implantation de l’agence CECAM d’Ambohimiadana sur la vie socio-économique des paysans……………………………………………………….34 Troisième partie PROPOSITION DE L’ « ENVIRONNEMENT » CONVENABLE A LA REALISATION D’UN DEVELOPPEMENT BILATERAL ENTRE L’INSTITUTION FINANCIERE ET LES PAYSANS BENEFICIAIRES…………………………………..37 Chapitre I: CRITIQUES ET SUGGESTIONS ……………………………….……….…38 I.1. D’APRES LES PAYSANS MEMBRES DE LA CECAM………………..….38 I.2. D’APRES LES DIRIGEANTS ET PERSONNEL DE LA CECAM…….….39 I.3. D’APRES LES PAYSANS NON MEMBRES DE LA CECAM………….….40 I.4. PROPOSITION PERSONNELLE……….………………………………….…40 CONCLUSION GENERALE……………………………………………….….…….…….45 BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………..…….….…..47 TABLE DES MATIERES………………………………………………………..…………51 ANNEXES……………………………………………………………………………….…….i ANNEXE I: Questionnaires pour les responsables communaux………………………….ii ANNEXE II: Questionnaires pour les dirigeants et personnel de la CECAM ………….iii ANNEXE III: Questionnaire pour les paysans non membres de la CECAM…...……….iv ANNEXE IV: Questionnaire pour les paysans membres de la CECAM…………..……..v RESUME……………………………………………………………………………………..vi i

ANNEXES

ii

ANNEXE I: Questionnaires pour les responsables communaux.

♦ Code d’identité de l’enquêté : ♦ Domicile : ♦ Fokontany : ♦ Sexe : ♦ Age : ♦ Niveau d’instruction : ♦ Situation matrimoniale : ♦ Poste : ♦ Potentialité de la commune : ♦ Secteurs économique clés : ♦ Objectifs : ♦ Programme : - à court terme : - à moyen terme : - à long terme : ♦ Priorités : ♦ Quelle stratégie pour les réaliser ? ♦ Acteurs principaux : ♦ Coopérez-vous avec des organismes de financement ? Si oui, avec lesquels ? ♦ Quelles sont les institutions financières implantées à l’intérieur de votre territoire ? ♦ Quels sont les résultats de leur implantation ? - positifs : - négatifs : ♦ D’après vous, les organismes de financement intéressent-ils les paysans ? - oui, pourquoi ? - non, pourquoi ? ♦ Quel type de financement est approprié aux paysans malgaches ? ♦ Les conditionnalités imposées par la CECAM sont-elles adaptées à l’inspiration des paysans ? - oui, pourquoi ? - non, pourquoi ? ♦ Pour le cas de la CECAM, y a-t-il des ajustements et des améliorations, même des réformes à faire d’après vous ? Si oui, lesquels ?

iii

ANNEXE II: Questionnaires pour les dirigeants et personnel de la CECAM

♦ Code d’identité : ♦ Age : ♦ Situation matrimoniale : ♦ Poste : ♦ Pouvez-vous dire ce que vous savez à propos de la CECAM ? - Date de création : - Motif de création : - Zone d’intervention : ville campagne - Evolution : ♦ Bailleurs partenaires ? - Banques - Ministères - ONG - Autres ♦ Capital ♦ Catégorie de clients ciblés - commerçants - cultivateurs - éleveurs - transporteurs ♦ Conditionnalités d’adhésion - droit - cotisation - apport - autres ♦ Effectif des membres : ♦ Objectifs : ♦ D’après vous, la mutuelle de crédit comme la CECAM est-elle appropriée à la situation des paysans ? Si oui, pourquoi ? ♦ Quels sont les critères d’octroi de prêt ? ♦ Fourchette de somme possible à prêter à chaque bénéficiaire ? ♦ Taux annuel d’adhésion : ♦ Fréquence annuelle de prêt : ♦ Modalités de financement : - fonds perdus - revolving - crédit ♦ Si crédit, quel taux d’intérêt appliquez-vous ? - Unique ? Lequel ? - Selon l’activité ? ♦ Taux de recouvrement : ♦ A quel type d’activité les demandeurs utilisent-ils très souvent leur crédit ? ♦ Indice d’efficacité : ♦ Type de problèmes rencontrés : ♦ Obstacles à lever; ♦ Y a-t-il déjà changement de stratégie depuis l’implantation jusqu’à nos jours ? - Si oui, pourquoi ? ♦ D’après vous, quels sont les atouts des paysans de cette commune ? ♦ Quelles sont leurs faiblesses ? ♦ Pouvez-vous citer des exemples d’impact de l’implantation de la CECAM sur la vie socio-économique de paysans ? - résultats positifs ; - impacts négatifs ; ♦ N’envisagez-vous pas des réformes ou de nouvelles mesures d’accompagnement pour satisfaire les exigences des paysans ? Si oui, quelle réforme, quelle mesure d’accompagnement ?

iv

ANNEXE III: Questionnaire pour les paysans non membres de la CECAM

♦ Code d’identité de l’enquêté : ♦ Domicile : ♦ Fokontany : ♦ Sexe : ♦ Age : ♦ Niveau d’instruction : ♦ Situation matrimoniale : ♦ Activités : - 1 - 2 - 3 ♦ Etes-vous au courant de l’existence des bailleurs de fonds qui financent les activités paysannes ? Si oui, lesquels ? ♦ En tant que paysans avez-vous déjà emprunté de l’argent aux institutions financières en vue d’améliorer votre économie ? - Si oui, quels bailleurs ? Efficace, pourquoi ?

Non efficace, pourquoi ?

- Si non, pourquoi ?

♦ Etes-vous au courant de l’existence de la CECAM au sein de votre territoire communal ? ♦ Pourquoi vous n’y adhérez pas ?

♦ La mutuelle de crédit comme la CECAM est-elle nécessaire pour les paysans ? Si non, pourquoi ?

♦ Voudrez-vous, un jour, adhérer à la CECAM ? - Si oui, pour quelle raison ?

♦ Qu’est-ce que vous constatez comme résultat de l’implantation de la CECAM dans votre commune ? - résultats positifs :

- résultats négatifs :

♦ D’après vous, quel genre de financement est adapté au contexte des paysans malgaches ?

♦ Quel type d’ajustement et de mesure d’accompagnement proposez-vous pour améliorer l’impact de l’intervention de la CECAM dans la vie socio-économique des paysans ? v

ANNEXE IV: Questionnaire pour les paysans membres de la CECAM

♦ Code d’identité : ♦ Sexe : ♦ Age : ♦ Domicile : ♦ Fokontany : ♦ Situation matrimoniale : ♦ Niveau d’instruction : ♦ Activités : - 1 - 2 - 3 ♦ Depuis quand vous êtes membre de la CECAM ? ♦ Pourquoi vous y avez adhéré ? ♦ Quelles sont les modalités d’adhésion ? ♦ Quels avantages avez-vous attendus ? ♦ Avez-vous bénéficié de ce que vous avez attendu ? Si non, pourquoi ? ♦ Pouvez-vous parler des montants des crédits que vous avez empruntés ? - Taux de recouvrement : - Taux de non recouvrement : ♦ A quel type d’activité vous utilisez très souvent votre crédit ? ♦ Depuis votre adhésion jusqu’à maintenant, quels sont les problèmes rencontrés ? ♦ Le mutualisme entre les membres va-t-elle bien ? ♦ Avez-vous bénéficié de formation ou de renforcement des capacités ? ♦ D’après votre expérience vécue, à quel type de filière, à quel type d’activité le prêt de la CECAM est efficace et par contre, à quoi il échoue? ♦ Etes-vous convaincu que le micro crédit comme ce que fait la CECAM est nécessaire, voire très important pour les paysans ? Pourquoi ? ♦ Dans votre vie quotidienne, qu’est-ce que vous pouvez citer comme indicateur d’impact positif de votre adhésion à la CECAM ?

Impacts constatés Indicateurs Amélioration d’habitat (réhabilitation, extension, …) Augmentation de production Augmentation de revenu Augmentation de pouvoir d’achat Augmentation de patrimoine (immeuble, capital financier, capital matériel, terrain …) Amélioration de niveau de vie Augmentation du pouvoir d’accéder aux divers droits Amélioration de l’environnement Autres

♦ Quel type d’ajustement et de mesure d’accompagnement proposez-vous pour améliorer l’impact de l’intervention de la CECAM dans la vie socio-économique des paysans? vi

RESUME NOM : RANDRIANOMANANA PRENOMS : Mandimbihery Roger Né le : 06 Mars 1977 à Ambohimiadana

Titre du Mémoire : « IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUE S DE L’IMPLANTATION DE LA MICRO - FINANCE DANS LE MILIEU RURAL : Cas de la CECAM dans la commune rurale d’Ambohimiadana »

Rubrique: SOCIOLOGIE DE DEVELOPPEMENT Nombre de pages : 52 Nombre de figures: 03 Nombre de tableaux : 10 Nombre d’annexes: 05 Nombre de carte : 01 Nombre de références bibliographiques : 81

Cette recherche a été réalisée dans la commune rurale d’Ambohimiadana où nous avons enquêté 30 individus, échantillon représentatif de toute la population. L’objectif est d’évaluer les impacts de l’intervention de la micro finance dans la vie des paysans malgache s. Cette fois-ci, la CECAM est prise comme cas exemplaire. Les résultats de notre i nvestigation nous permet tent de résumer que: - la Commune rura le d’Ambohimiadana est une zone rurale encore riche en potentialités socio économiques et en ressources humaines malgré son enclavement, - l’intervention des Institutions de la Micro Finance ( IMF) comme la CECAM dans les différentes activités économiques génératrices de revenu, pourrait transformer peu à peu les paysans micro entrepreneur s en entrepreneurs professionnels, - après neuf ans de son implantation à Ambohimiadana, la CECAM rencontre encore divers problèmes. Pour y faire face, elle est invitée à réviser les conditions d’adhésion et les multiples critères d’octro i de crédit. Ainsi, elle doit coopérer avec les autorités locales, les différents projets, les ONG, les associations, les tech niciens qui lui apporteront d e l’aide et un appui.

DIRECTEUR DE RECHERCHE : Mme RAMANDIMBIARISON Noëline

Professeur au Département de sociologie TIRAGE : 7 exemplaires ADRESSE DE L’AUTEUR : Mananjara- Ambohimiadana-Andramasina (106). CONTACT : 033 11 540 31