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PROGRAMME DE FORMATION AU DIPLOME D’ETUDE SUPERIEURE SPECIALISEE EN GESTION DES PROJETS ET DEVELOPPEMENT LOCAL (DESS/GPDL)

Rapport-Mémoire

Le fnancement des collectivités locales par la coopération décentralisée : l’expérience du Fonds de Développement des Territoires du Programme de Promotion du Développement Local du département des Collines.

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La Faculté des Sciences Economiques et de Gestion n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les mémoires. Elles doivent être considérées comme propres à leurs auteurs. Le mémoire est un essai d’application des méthodes et outils acquis au cours de la formation. Il ne saurait donc être considéré comme un travail achevé auquel l’Université conférerait un label de qualité qui l’engagerait. Ce travail est considéré a priori comme un document confdentiel qui ne saurait être diffusé qu’avec le double accord de son signataire et du PDL/Collines.

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TABLE DES MATIERES Pages REMERCIEMENTS ...... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

ERREUR ! REFERENCE DE LIEN HYPERTEXTE NON VALIDE.

CHAPITRE I – LE FINANCEMENT DES COLLECTIVITES LOCALES 6 I-1- LES SOURCES DE FINANCEMENT DES COLLECTIVITES LOCALES ...... 6 Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide. I.1.1.1- Les ressources fscales locales ...... 7 Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide. I.1.2- Ressources externes ...... 9 1.1.2.1- Transferts fnanciers de l’Etat ...... 9 Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide. I.1.2.3- Ressources des emprunts ...... 10 I.2- LES RESSOURCES PAR SECTION BUDGETAIRE ...... 10 I.2.1- Les ressources de fonctionnement ...... 10 I.2.2- Les ressources d’investissement ...... 13 I.3- EVOLUTION DES RESSOURCES BUDGETAIRES DES COMMUNES ...... 13 CHAPITRE II- CONTRIBUTION DU FONDS DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL AU DEVELOPPEMENT LOCAL DANS LE DEPARTEMENT DES COLLINES...... 23 2.1 – LE PROGRAMME DE PROMOTION DU DEVELOPPEMENT LOCAL DES COLLINES (PDL / COLLINES) : SES OBJECTIFS ET SON DISPOSITIF D’INTERVENTION ...... 23 2.1.1 – Les objectifs du PDL / Collines ...... 23 2.1.2 – Disposition opératoire des projets de territoire ...... 26 2.2 – LE FONDS DE DEVELOPPEMENT DES TERRITOIRES (FDT) ...... 27 2.2.1 – Principes et critères d’attribution des enveloppes du fonds ...... 28 2.2.1.1 – Les principes du FDT ...... 28 2.2.1.2 – Modalités d’attribution des subventions du FDT ...... 29 2.2.2 – Contribution du Fonds de Développement des Territoires au iii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ADT : Animateur de Développement des Territoires AFD : Agence Française de Développement AGPT : Assemblée Générale du Projet de Territoire CARDER : Centre d’Action Régionale pour le Développement Rural CDT : Conseil de Développement Territorial CIDR : Centre International de Développement et de Recherche FB : Foncier Bâti FDT : Fonds de Développement des Territoires FNB : Foncier Non Bâti ONG : Organisation Non Gouvernementale PDL/Collines : Programme de Promotion du Développement Local des Collines PVPT : Porteur Villageois des Projets de Territoire RFU : Registre Foncier Urbain SERHAU-Sa : Société d’Etudes Régionales d’Habitat et d’Aménagement Urbain-Société anonyme TFU : Taxe Foncière Unique TP : Travaux Publiques TPU : Taxe Professionnelle Unique TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée UVS : Unité Villageoise de Santé 1

INTRODUCTION GENERALE Les principes de la décentralisation ont été consacrés par les travaux de la conférence nationale des forces vives, et la constitution du 11 décembre 1990 a prévu la création et la libre administration des collectivités territoriales.

Les principaux textes de la décentralisation ont été votés et promulgués. Avec l’organisation le 15 décembre 2002 des élections municipales et bientôt la mise en place des futures communes, la décentralisation rentrera dan sa phase opérationnelle

Ainsi, soixante dix sept (77) communes vont naître en lieu et place des Sous- Préfectures et Circonscriptions Urbaines. Ces communes sont dotées de la personnalité juridique et de l’autonomie fnancière avec à leurs têtes des organes élus (Conseil Communal). Cette décentralisation s’accompagne d’un processus de déconcentration avec la création de douze (12) départements au nombre desquels le département des collines qui comprend six (6) communes à savoir : Bantè, Dassa-Zoumè, Glazoué, Ouèssè, et Savè.

En tant que collectivités territoriales décentralisées, les communes disposent de compétences qui leurs sont propres. Elles concourent : (i) au développement local, à l’administration et à l’aménagement du territoire ; (ii) au développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifque ; (iii) ainsi qu’à la protection de l’environnement et à l’amélioration du cadre de vie des populations. 2 faiblesse des moyens mobilisés) pour faire face aux compétences qui leurs sont transférées.

De l’analyse de la situation administrative, organisationnelle et des ressources fnancières des six (6) communes du département des Collines, à l’instar des autres communes du Bénin, il ressort : (i) une insuffsance des ressources humaines, fnancières et (ii) une absence de procédures fables pour asseoir une gestion effciente. Si des expériences de mobilisation des ressources fscales (Registre Foncier Urbain Simplifé à Dassa-Zoumè, Savalou, Savè) ont été mises en place, on note par contre une absence d’actions concrètes pour améliorer les ressources non fscales et mettre en place des mécanismes et procédures adéquats.

C’est dans ce contexte que le CIDR qui s’intéresse au développement local dans le département des collines depuis 1995, avec l’appui du Conseil Régional de Picardie se donne comme mission, d’élaborer un programme d’appui sur la base d’une stratégie participative pour :

- la mobilisation des ressources fnancières ; - la mise en place d’un outil de gestion budgétaire pour les communes du département des collines. Il s’agit plus spécifquement : - de réaliser une étude diagnostic de la gestion administrative et fnancière des six communes du département des Collines et d’analyser la participation de 3

- d’assurer une mission d’assistance et d’appui pour la consolidation et la transmission de l’outil de gestion communal qui sera mis en place.

L’élaboration de ce programme a été confée au cabinet "ODJO Sikirou et Consorts," spécialisé en fscalité locale, l’économie locale et la gestion des équipements marchands.

Dans le cadre de notre stage pour l’obtention du DESS en GPDL nous avons été associés à l’exécution de cette mission et plus particulièrement à la réalisation de l’étude diagnostic de la gestion administrative et fnancière des six communes du département des collines.

Le Conseil Régional de Picardie et le Centre International de Développement et de Recherche (CIDR) qui s’intéressent au développement local dans le département des collines depuis 1995, ont défni un Programme de Promotion de Développement Local (PDL/collines), avec pour objectif général d’assurer la participation des populations au développement local dans le cadre de la décentralisation.

Les objectifs spécifques de ce programme sont entre autres de :

- mettre en place une planifcation du développement local par la population à travers la défnition et la mise en œuvre de projets de territoire ; - promouvoir le développement économique local en cohérence avec les Projets de Territoire ; 4 l’affectation des subventions selon des règles de fnancement préalablement établies.

Après sept (7) années de mise en œuvre, des investissements ont été réalisés avec la participation majoritaire du FDT. Il est important, à la veille du démarrage des communes qu’une analyse rétrospective pour une appréciation quantitative et qualitative soit menée. Ainsi, ces questions viennent à l’esprit.

Quelle est la part du FDT dans le budget d’investissement des communes ?

Quels sont ses acquis physiques et pédagogiques ?

Contribue-t-il réellement au développement local dans le département des collines ?

Les principes de fnancement des actions permettent-ils de les pérenniser? les populations s’approprient-ils des actions fnancées ?

Telles sont les questions auxquelles nous tenterons de répondre dans ce travail.

Nous n’avons pas le prétention d’évaluer le FDT du PDL /Collines, mais essayons de mener une réfexion autour des questions ci-dessus et partant d’apprécier dans quelles mesures les communes du département des Collines sont préparées pour affronter les enjeux de la décentralisation, plus particulièrement comment elles peuvent assurer les compétences qui leurs sont transférées. 5 décentralisation qu’est la mobilisation des ressources pour le fnancement du développement local.

Deux étapes ont marqué l’approche méthodologique de conduite de ce travail.

D’une part, nous avons procédé à la collecte de la documentation auprès du CIDR/Dassa, à la SERHAU-Sa, au Programme de Développement Municipal, aux Bureaux des six communes du département des Collines.

D’autre part, à une enquête de terrain dans le département des collines du 02 au 17 décembre 2002, concomitamment à l’étude diagnostic organisationnelle et fnancière des six communes du département des Collines. Dans ce cadre nous avons eu des entretiens semi-directifs avec les différents responsables chargés de la mobilisation et de la gestion des ressources fnancières, les acteurs impliqués dans l’exécution du PDL/Collines. Ainsi, nous avons rencontré les Sous-Préfets, les chefs des bureaux des affaires fnancières et économiques, les receveurs et inspecteurs des impôts, les receveurs-percepteurs. Les animateurs de développement de Territoire etc.

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CHAPITRE I – LE FINANCEMENT DES COLLECTIVITES LOCALES Au Bénin, avec la mise en place des institutions communales, les collectivités locales devront faire face à d’importantes responsabilités qui font d’elles, le cadre privilégié du développement à la base. Les compétences des communes sont en effet assez larges et couvrent divers domaines.

L’exercice de ces compétences indispensables à l’amélioration du cadre de vie des habitants, implique pour les collectivités locales des moyens adéquats.

Ce qui nous faire dire que l’un des enjeux majeurs de la décentralisation est que les communes trouvent les fnancements nécessaires à l’exercice des compétences qui leur sont dévolues par l’Etat.

Cette partie abordera : (i) les sources de fnancement des collectivités locales telles que prévues par la loi ; (ii) les ressources par section budgétaire ; (iii) l’analyse de l’évolution des recettes budgétaires dans les communes du département des Collines au cours des trois dernières années et la part qu’occupe le FDT dans le budget d’investissement de ces communes.

I-1- Les sources de fnancement des collectivités locales

Le budget des communes est alimenté par deux types de ressources fnancières : les ressources fnancières internes et les ressources fnancières externes. 7

Les ressources internes des communes sont composées des ressources fscales et des ressources non fscales.

I.1.1.1- Les ressources fscales locales

Les ressources fscales locales sont composées des :

 produits des impôts locaux directs : Il s’agit de : - la taxe de développement local basée sur les principales ressources (production agricole, industrielle, artisanale etc.) de la commune dont l’assiette, le taux et les procédures de collecte ne sont pas encore défnis ; - les contributions foncières des propriétés bâties et non bâties (Impôts sur le Foncier Bâti (FB) ou Foncier Non Bâti (FNB), Taxe Foncière Unique (TFU) pour les communes dotées du RFU; - la Patente et la Licence (les impôts sur les activités économiques), ou Taxe Professionnelle Unique (TPU) pour les communes dotées du RFU; - la taxe sur les armes à feu (possession d’une arme à feu) - les taxes directes assimilées.  Produits des impôts locaux indirects : - la taxe de pacage (taxe levée sur les animaux domestiques en pâturage ou en transit dans la commune) ; - la taxe sur les barques et les pirogues motorisées (les communes lacustres) - la taxe sur les spectacles, les jeux et divertissements (autorisation pour 8

I.1.1.2- Ressources non fscales locales Ce sont les ressources provenant des produits des taxes et redevances prélevées sur les bien patrimoniaux ou provenant des services rendus aux citoyens. Elles comprennent :

 Les produits des recettes provenant des prestations et services de la commune. - les produits des expéditions des actes administratifs et les actes de l’état civil, des légalisations de signature et de certifcation, des droits d’expédition de convention coutumière, de délivrance de divers documents, des taxes des droits de place sur les marchés, des taxes de droits d’occupation temporelle du domaine public etc. ; - les produits des taxes de stationnement et de parking ; - les produits des taxes sur la consommation d’électricité et d’eau ;

- les produits des taxes et redevances en matière d’opération d’urbanisme et d’environnement ;

 Les produits des recettes provenant du patrimoine de la commune

- les produits des droits de mutation foncière (taxe sur les ventes des parcelles) ;

- les produits sur les concessions dans les cimetières ; - les produits des locations des biens meubles et immeubles de la commune 9

- Les produits des taxes et des opérations de désinsectisation ; - Les produits des recettes provenant des prestations de services d’hygiène et de salubrité publique en matière d’hydraulique et d’adduction d’eau ;

- Les produits des taxes provenant des services rendus relatifs aux transports funèbres et autres services funéraires.

I.1.2- Ressources externes

Les ressources externes comprennent : (i) les transferts de l’Etat sous forme de dotation, de subvention, de fonds de concours ou de transfert des parts des taxes revenant aux communes, (ii) les transferts et fonds de concours des partenaires au développement dans le cadre de la coopération décentralisée, (iii) les transferts provenant des organismes de fnancement des projets de développement initiés par l'Etat ou par la Commune en coopération avec des partenaires, (iv) des ressources des emprunts.

1.1.2.1- Transferts fnanciers de l’Etat

Ils comprennent les parts revenant aux communes :

- des produits de la taxe touristique prélevée par l’Etat sur les nuitées dans les hôtels, auberges, sites touristiques installés dans les communes ; - des produits de la taxe sur les véhicules à moteur (vignette, etc.) ; - des produits de la taxe de voirie perçue au cordon douanier ; - des produits de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) perçue au cordon douanier ; 10 projets de développement initiés en collaboration avec des partenaires extérieurs dans divers secteurs ;

- les subventions et fonds de concours accordés (i) dans le cadre de la coopération décentralisée, (ii) avec des institutions de fnancement, (iii) avec des ONG, etc.

I.1.2.3- Ressources des emprunts

La commune est une collectivité territoriale décentralisée dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie fnancière. Elle peut s’adresser à des institutions de fnancement des collectivités locales pour des emprunts.

Les sources de fnancement des collectivités locales étant connues, voyons à présent comment celles-ci se répartissent par section budgétaire.

I.2- Les ressources par section budgétaire

Les ressources sont classées en deux sections : (i) la section de fonctionnement et (ii) la section d’investissement.

I.2.1- Les ressources de fonctionnement

Les ressources de la section de fonctionnement se répartissent comme suit :

Section Chapitres Articles s

e t l Produits des impôts directs n a

e c e s i

d 1. la taxe de développement local dont l’assiette est principalement m

f e

n basée sur les principales ressources de la commune 11

Produit des impôts indirects 1. la taxe de pacage (animaux domestiques) 2. la taxe sur les barques et les pirogues motorisées dans les communes lacustres 3.la taxe sur les manifestations, spectacles, jeux et divertissements 4. la taxe sur les ventes de boissons fermentées de préparation artisanale (bière locale et autres) 5. la taxe sur la publicité (affches publicitaires, la publicité sonore, etc.) 6. la taxe sur les affches pour les spectacles, les manifestations 7. la taxe sur les taxis de ville (véhicules à quatre roues et à deux roues) 8. Autres taxes indirectes assimilées Produit de la part de la commune des ristournes 1. la taxe touristique prélevée par l’Etat 2. la taxe sur les véhicules à moteur (vignettes) 3. la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) perçue au cordon douanier 4. la taxe sur l’exploitation des carrières et mines

a s l Produit des ressources provenant des prestations et services e e d

d t 1. Produits des expéditions des actes administratifs, des actes de s n e a l’état civil, des légalisations, des droits d’expédition de c

n i e e v conventions coutumières, délivrance de divers documents, n v r u e o r

s 2. Produits des amendes prononcées par les tribunaux et de simple

m p t

e police m s

e o s 3. Produits des droits sur les marchés et halls, la taxe de c c n r o u i stationnement dans les gares routières t o a s

t 4. Droits de stationnement et parking s s e e 5. Taxes sur la consommation d’électricité et d’eau r R p 6. Taxes ou redevances perçues par la commune pour des

opérations d’urbanisme et d’environnement 7. Taxes ou redevances assimilées

t n

Ressources provenant du patrimoine e e d m

e 1. Droits de mutation (vente des parcelles) n n 12

e

u n q i e Ressources résultant des activités en matière d’hygiène, de l s b

é salubrité publique et de services funéraires u t i p v i é t t 1. Taxes d’enlèvement des ordures ménagères et redevances pour i c r a frais d’enlèvement de débris et matériaux autres que les ordures b s u l e ménagères a d

s t 2. Redevances de vidange et de curage e n a d t 3. Taxes et produits des opérations de désinsectisation , l e u

s 4. Recettes de prestations de services d’hygiène et de salubrité n é è i r publique en matière d’hydraulique et d’adduction d’eau

g s y e 5. les produits des terrains communaux affectés aux inhumations h c ’ r et des concessions dans les cimetières ou de creusement des d u o e fosses s r s è i e 6. Taxes, redevances ou recettes pour service rendu concernant t

R a les transports funèbres ainsi que les autres recettes de prestation m et de services funéraires 7. Taxes, redevances ou recettes assimilées

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I.2.2- Les ressources d’investissement

Les ressources de la section investissement se répartissent comme suit :

s

e Ressources temporaires r i

a 1. Produits des emprunts et avances (emprunts bancaires, institutions r

o de fnancement des collectivités locales, etc.)

p s

e

m 2. les dons et legs assortis de charges d’investissement l t e l t n e

3. Produits d’aliénations de biens patrimoniaux (ventes de terrain, etc.) t e s n e 4. Subventions et fonds de concours accordés dans le cadre de la m e c e r d i s coopération décentralisée, par des ONG ou par des personnes u s c o i c t

s physiques ou morales a s s

e e 5. Recettes diverses (produits de la vente des biens meubles ou u v o R n

immeubles saisis ou mis en fourrière et non réclamés dans les délais i ’ réglementaires) d

s Crédits/ subventions/ dotations d’investissement de l’Etat e c

r 1. Subventions ou dotations d’investissement des tranches du plan

u national de développement (PIP) o s

s 2. Subvention de la taxe de voirie e 3. Dotation pour contre-partie dans les projets à fnancement extérieur R 4. Dotation pour équipement allouée par l’Etat Produit des prélèvements effectués au proft de la section investissement 1. Produit des prélèvements sur les recettes de la section de fonctionnement 2. Excédent de la section d’investissement de l’exercice précédent

Après avoir fait l’état des lieux au plan réglementaire sur les sources de fnancement des collectivités locales et leur répartition par section budgétaire, faisons une analyse de l’évolution des recettes budgétaires des six (6) communes du département des Collines au cours des trois dernières années, afn de dégager 14

Sous – Préfecture de Glazoué

Ressources de Fonctionnement 1999 % 2000 % 2001 % 1 Taxes et autres impositions perçues en vertu des rôles 7358360 17 7350360 14 45214370 48 2 Produit du patrimoine de la sous – préfecture 100000 0 - - 1077625 1 3 Taxe et autres impositions perçues en vertu du titre de recettes diverses 2238375 5 2478890 5 3066495 3 4 Taxes perçues à l’occasion des prestations fournies 3175750 7 2917750 6 3128175 3 5 Produits des services à caractère industriel et commercial exploités en 200000 0 35285796 38 régies 6 Ressources fscales 5499323 13 - - 5663422 6

7 Recettes ordinaires diverses - - 7576066 15 - - Total 42575315 100 51155319 100 93435883 100 (%) (20.2%) (82.7%)

Ressources d’Investissement 1999 % 2000 % 2001 % 1 Dons et Legs (FDT) 15675119 67 22024000 71 42613840 66 2 Produits des services à caractère industriel exploités en régie 3358875 14 3996146 13 2365430 4 3 Produits des recettes accidentelles extraordinaires 4510000 19 5000000 16 19500000 30 Total 23540994 100 31020148 100 64479270 100 (%) (31.8%) (107.9%)

Source : Compte administratif de la sous-préfecture de Glazoué.

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Sous-Préfecture : Savalou

Ressources de Fonctionnement 1999 % 2000 % 2001 % 1 Taxes et autres impositions perçues en vertu des rôles 10862280 18 10864484 15 8129435 7 2 Taxe et impositions perçues en vertu du titre de recettes diverses 2794480 5 3304465 5 50878147 42 3 Taxes perçues à l’occasion des prestations fournies 36427911 60 47870473 66 53703000 45 4 Produits des services à caractère industriel et commercial 809000 1 1418500 2 4800000 4 5 Centimes additionnels aux impôts et taxes 6435000 11 5905000 8 300000 0 6 Recettes ordinaires diverses 627000 1 162000 0 - - 7 Recettes non classées 2946028 5 2766321 4 1642281 1

Total 60901699 100 72291243 100 120132363 100 (%) (18.7%) (66.2%)

Ressources d’Investissement 1999 % 2000 % 2001 % 1 Dons et Legs (FDT) 11187940 88 34295881 95 29238790 96 2 Produits des services à caractère industriel 1559620 12 1642150 5 1289120 4 Total 12747560 100 35938031 100 30527910 100 (181.9%) (-15.1) (%)

Source : Compte administratif de la sous-préfecture de Savalou

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Sous – préfecture de Savè

Ressources de fonctionnement 1999 % 2000 % 2001 % 1 Recettes et autres impositions perçues en vertu des rôles 6184668 19 6184668 19 34965298 54 2 Produit du patrimoine de la sous – préfecture 180000 1 440000 1 974500 2 3 Taxe et impositions perçues en vertu du titre de recettes 1857610 6 2996513 9 2755410 4 4 Centimes additionnelles 15381155 48 15006243 47 20351462 31 5 Taxes d’expéditions fournies des actes administratifs 3607500 11 3339000 10 4117000 6 6 Recettes ordinaires diverses 2184000 7 1714000 5 - - 7 Recettes non classées (subventions de l’Etat) 2719532 8 2284501 7 1739872 3 Total 32114465 100 31964925 100 64899542 100 (%) (-0.4%) (103%)

Ressources d’investissement 1999 % 2000 % 2001 % 1 Dons et Legs (FDT) 8412770 44 38960468 93 6065310 36 2 Recette exercice antérieur 10778240 56 - 3 Recettes accidentelles - - - - 8500000 51

4 Produits des services à caractère industriel et commercial - - 1377950 3 2258340 13

Total 19191010 100 41738418 100 16823650 100 (%) (117.2%) (-59.7%)

Source : Compte administratif de la sous-préfecture de Savè

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Sous – préfecture de Dassa-Zoumè

Ressources de fonctionnement 1999 % 2000 % 2001 % 1 Taxes et autres impositions perçues en vertu des rôles 7481276 13 48416416 39 2 Taxe et impositions perçues en vertu du titre de recettes diverses 4906350 8 5414730 4 3 Centimes additionnels 43138771 72 65925417 53 4 Taxes sur expédition des actes administratifs 4288500 7 5293500 4 5 Recettes diverses 135000 0 42000 0 6 Recettes éventuelles 49870 0 - - Total 59.999.767 100 125092063 100 (%) (108.5%)

Ressources d’investissement 1999 % 2000 % 2001 % 1 Dons et Legs et Fonds de concours du FDT 22656745 72 17040188 37 2 Produits des services à caractère industriel 5250470 17 5246340 12 3 Produits des services accidentels 3500000 11 23000000 51 Total 31407215 100 45286538 100 (%) (44.2%)

Source : Compte administratif de la sous-préfecture de Dassa-Zoumé

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Sous – préfecture de Bantè Ressources de fonctionnement 1999 % 2000 % 2001 % 1 Taxes et autres impositions perçues en vertu des rôles 6.647.908 42 6.645.114 27 4.963.881 9 2 Produit du patrimoine de la sous – préfecture 128.000 1 30.000 0 - - 3 Taxe et impositions perçues en vertu du titre de recettes 1.660.880 11 3.034.265 12 32.760.604 58 4 Ressources fscales 2.642.946 17 10.924.051 43 15.496.175 28 5 Taxes sur expédition des actes administratifs 1.517.250 10 1.242.250 5 1.296.500 2 6 Recettes diverses 3.036.652 19 3.215.279 13 1.864.239 3 Total 15.633.636 100 25.090.959 100 56.381.399 100 (%) (60.4%) (124.7%)

Ressources d’investissement 1999 % 2000 % 2001 % 1 Fonds de concours du FDT 6.883.360 72 10.593.705 83 24.650.495 94 2 Contribution de la sous-préfecture ( USPP, COLOGEL, cogestion des 1.717.360 18 702.000 5 600.000 2 gares routières) 3 Aménagement des marchés 960.120 10 1.494.510 12 975.940 4 Total 9.560.980 100 12.790.219 100 26.226.435 100 (%) (33.8%) (105.1%)

Source : Compte administratif de la sous-préfecture de Bantè

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Sous – préfecture de Ouèssè

Ressources de Fonctionnement 1999 % 2000 % 2001 % 1 Taxes et autres impositions perçues en vertu des rôles 6.020.000 38 6.003.700 38 39.281.604 82.5 2 Taxe et impositions perçues en vertu du titre de recettes diverses 1.719.495 11 1.566.315 10 1.021.755 2.1 3 Ressources fscales 2.464.631 16 3.085701 20 2.679.396 5.6 4 Taxes sur expédition des actes administratifs 1.377.250 9 1.508.000 10 1.833.250 3.9 5 Recettes diverses 916.550 6 417.820 2 476..000 1 6 Subvention du budget national 3.110.208 20 3.110.208 20 2.332.656 4.9 Total 15.608134 100 15.691.744 100 47.624.661 100 (%) (0.5%) (203.5%)

Ressources d’investissement 1999 % 2000 % 2001 % 1 Fonds de concours du FDT 11.490.400 91 2.639.209 72 21.813.355 66 2 Recettes accidentelles 1.145.930 9 1.044.210 28 11.256.170 34 Total 12.636.350 100 3.683.419 100 33.069.525 100 (%) (-70.9%) (797.8%)

Source : Compte administratif de la sous-préfecture de Ouessè

20

Les ressources budgétaires des six (6) communes du département des Collines telles que présentées ci-dessus ne répondent pas à la nomenclature décrite au point précédent. Cette présentation est celle qui est actuellement utilisée par ces communes en attendant la mise en œuvre effective de la décentralisation. Bien que cette présentation soit identique dans toutes les communes, on note certaines disparités dans la tenue de ce document. La composition des chapitres n’est pas partout la même. Les articles d’un chapitre dans une commune donnée peuvent se retrouver dans un autre chapitre dans une autre commune. Il se pose alors le problème d’harmonisation de la tenue des documents budgétaires (comptes administratifs, budgets primitifs etc.)

Par rapport à la période de référence (les trois dernières années), les ressources budgétaires des communes ont d’une façon générale augmenté d’une année à une autre. Cette augmentation dépasse parfois les 100%. A titre d’exemple, à Bantè les ressource de fonctionnement ont connu une augmentation de 124.7% de 2000 à 2001, tandis que celles des investissements ont augmenté de 105.1% au cours de la même période. A Ouessè, les ressources de fonctionnement ont accru de 203.5% de 2000 à 2001 et celles des investissements de 797.8%. Les ressources de fonctionnement de Dassa-Zoumè ont quant à elles augmenté de 108.5% de 2000 à 2001.

Par ailleurs, ces ressources n’ont pas partout augmenté dans les communes. Il y 21 ont chuté de 70.9% entre 1999 et 2000, elles ont connu un accroissement remarquable de 797.8% entre 2000 et 2001 (cf. tableaux ci-dessus).

En faisant une analyse par section budgétaire des ressources, on constate qu’au niveau de la section de fonctionnement, les chapitres qui alimentent le plus le budget sont : les taxes et impôts perçus en vertu des rôles ( constitués de la taxe de voirie, des subventions de l’état en substitution de la taxe civique, des taxes sur les armes à feu etc.), des taxes et autres impositions perçues en vertu des titres de recettes, des ressources fscales (patente et licence, foncier bâti et non bâti). D’autres chapitres viennent alimenter dérisoirement ces ressources. Au niveau des investissements, forces est de reconnaître, que c’est le Fonds de Développement des Territoires qui contribue fondamentalement à la réalisation des investissements inscrits dans les budgets communaux..

A Bantè sa contribution au budget d’investissement de la commune a été respectivement de 72%, 82.8% et 94% au cours des trois dernières années ( 1999, 2000, 2001). Elle a été de 90.9%, 71.7%, et 66% à Ouessè. A Dassa, de 72.2% en 2000 et 37.6% en 2001 etc.

Graphique : Part du FDT dans les budgets d’investissement.

Fonds de 100 concours du 100 FDT 80 80 Fonds de concours du 22

Dons et Legs (FDT) 100

80 Recette exercice 60 antérieur

40 Recettes accidentelles 20

0 Produits des services à 1999 2000 2001 caractère industriel et commercial Savè.

En dépit de l’existence d’un vaste gisement de ressources fnancières locales (fscales et non fscales) les produits de celles- ci demeurent encore faibles pour faire face aux nouvelles responsabilités que les lois sur la décentralisation confèrent aux communes. Ceci en raison du caractère insignifant des moyens d’action des services fnanciers communaux. Les Registres Financiers Urbains simplifés mis en place dans les communes de Dassa-zoumè, de Savalou et de Savè ont notoirement amélioré les ressources fscales de celles-ci.

On note par ailleurs une contribution importante de l’Etat à titre de subvention ou de ressources de transfert. Il s’agit de la taxe de voirie, la taxe de substitution à la taxe civique et des subventions salariales qui constituent d’énormes ressources.

Avec les nouvelles règles de jeu de la décentralisation et face à la faiblesse 23

CHAPITRE II- CONTRIBUTION DU FONDS DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL AU DEVELOPPEMENT LOCAL DANS LE DEPARTEMENT DES COLLINES.

Depuis 1995, un programme de coopération décentralisée "Picardie / Collines" est établi pour la promotion du développement local dans le département des Collines, comme le prescrit l’article 57 de la loi N° 98 – 007 du 15 janvier 1999 portant régime fnancier des communes en République du Bénin :

« la promotion économique et socio–culturelle des communes est également assurée grâce à la coopération décentralisée. »

Pour la mise en œuvre de ce programme, il a été créé entre autre un instrument fnancier : le Fonds de Développement des Territoires.

Quel est aujourd’hui l’apport du fonds dans la promotion du développement local dans le département des Collines ?

Quels sont les critères d’accès et d’attribution des subventions ?

2.1 – Le programme de Promotion du Développement Local des Collines (PDL / Collines) : Ses objectifs et son dispositif d’intervention 2.1.1 – Les objectifs du PDL / Collines

L’objectif général du Programme de Promotion du Développement Local dans 24

- l’accompagnement du processus de décentralisation ; - l’autonomisation et la pérennisation du dispositif institutionnel des projets de territoire ;

- l’appui aux communes dans la défnition et la mise en œuvre de leur politique de création et de mobilisation de la richesse locale.

La démarche d’élaboration d’un projet de territoire, qui s’apparente à un plan de développement local répond à cinq principes que sont :

- une démarche participative (la population participe activement au processus) ; - une démarche solidaire (l’intérêt général d’abord) ; - une démarche globale (prise en compte de tous les secteurs et de tout le territoire) ; - une démarche pédagogique et progressive ( par l’apprentissage et la formation de la société civile) ; - une démarche cohérente avec le cadre institutionnel (par le respect des institutions).

Par ailleurs, plusieurs phases ont permis d’aboutir à leur élaboration :

1ère phase : Information et sensibilisation sur la démarche du projet de territoire. Cette phase a permis de faire connaître la démarche aux responsables et principaux acteurs des territoires afn d’obtenir leur adhésion et leur participation 25

3ème phase : Rédaction d’une monographie de chaque commune. Considérée comme un diagnostic externe, cette phase a pour but d’établir un lien entre les données collectées en amont et le diagnostic-propositions des populations, de vérifer la cohérence des propositions par rapport aux données- objectives du territoire.

4ème phase : Concertations inter-villageoises

A ce niveau, des représentants désignés par village et quartier se sont réunis pour élaborer une synthèse par arrondissement

5ème phase : Elaboration d’un diagnostic-propositions de territoire

Les synthèses par arrondissement ont permis aux représentants des arrondissements de réaliser un diagnostic-propositions de territoire, validé par l’ensemble des villages de chaque commune

6ème phase : Mise en place de groupes de Travail

Une large concertation dans l’élaboration du Projet de Territoire a été instaurée dans le but :

- d’enrichir le diagnostic effectué par les populations et d’étudier la faisabilité des solutions proposées par rapport aux réalités du Territoire et surtout compte tenu des moyens disponibles d’une part ;

- d’intégrer dans un même processus dynamique et complémentaire les 26

7ème phase : Formulation et validation fnale du projet de territoire

L’avant – projet de territoire a été formulé et validé.

Ainsi depuis avril 1997, les six communes du département des collines disposent chacune de son projet de territoire élaboré par les populations avec l’appui d’un Animateur de Développement Territorial (ADT).

Ces projets de territoire qui expriment les ambitions et les objectifs de développement des communes du département des Collines, servent de cadre de référence pour les actions à mener. Ils constituent un outil original pour aider les populations, l’Etat et les bailleurs de fonds à organiser leurs interventions à l’échelle des territoires que sont les communes.

L’analyse de cette démarche de développement local révèle une contribution directe des acteurs de territoire au devenir de leur localité.

Quel est le dispositif opératoire de mise en œuvre de ces projets de territoire ?

2.1.2 – Dispositif opératoire des projets de territoire

Le dispositif opératoire des projets de territoire se situe à trois niveaux : village, commune, département. Un niveau intermédiaire entre le village et la commune est l’arrondissement.

Au niveau village : Les assemblées villageoises qui se réunissent en moyenne deux fois par an dans chacun des villages désignent un représentant par village 27

- le Comité de Territoire, composé d’un représentant des PVPT par arrondissement est chargés de coordonner l’élaboration et la mise en œuvre des projets de Territoire.

Au niveau intermédiaire qu’est l’arrondissement, les PVPT de chaque arrondissement se réunissent pour désigner un représentant au comité de Territoire.

Au niveau départemental

Le Conseil de Développement Territorial est composé des présidents des comités de territoire et des Sous – Préfets. Un représentant du préfet est membre consultatif. Il est chargé de veiller à la cohérence des actions retenues avec les politiques sectorielles et l’objectif d’aménagement du territoire ainsi que de gérer le Fonds de Développement Territorial (FDT).

Ces structures locales s’appuient dans leurs initiatives sur deux outils d’accompagnement :

- une équipe d’animation, constituée de six (6) animateurs de territoire, d’un chargé de mission économique et d’un coordonnateur. Un conseiller technique et un chef de projet assurent l’encadrement de l’équipe ;

- un instrument fnancier : le Fonds de Développement des Territoires.

Quelle est la contribution de ce fonds dans le département des Collines ? 28

par un mécanisme de solidarité communale qui ne fait pas du bénéfciaire fnal (souvent un village) le responsable de la prise en charge des 20% pour les investissements à caractères communaux.

Les ressources du Fonds de Développement des Territoires proviennent dans un premier temps, des apports fnanciers de partenaires du programme notamment l’Agence Française de Développement (AFD)

Cette approche de la participation des communautés est-elle idéale ? permet-elle une réelle responsabilisation des populations bénéfciaires et donc de l’appropriation des actions ?

2.2.1 – Principes et critères d’attribution des enveloppes du fonds

2.2.1.1 – Les principes du FDT

Le Fonds de Développement des Territoires est conçu et utilisé sur la base des principes suivants :

- le FDT est un instrument de promotion du développement local dans le cadre de la décentralisation. Il fnance des actions issues des projets de territoire, et relevant de la compétence communale ; - c’est un outil de fnancement utilisé de manière autonome par les représentants locaux des populations, qui décident de l’affectation des subventions ; - le FDT doit se pérenniser sur les plans institutionnel et fnancier : 29 développement local comme : le Fonds de Solidarité Intercommunal et l’Institution de Financement des Collectivités Locales.

Se baser sur la fscalité locale pour alimenter le fonds paraît-il indiquer, quand on sait que le paiement de l’impôt constitue un enjeu capital dans les communautés rurales ?

2.2.1.2 – Modalités d’attribution des subventions du FDT

L’organe chargé de la gestion du FDT est le Conseil de Développement Territorial. Il est par conséquent compétent dans l’attribution des fonds. Ses bénéfciaires sont une ou plusieurs communes du département des Collines présentant avec leur comité de territoire des programmes biennaux et des actions conformes aux objectifs des projets de territoire. Ainsi, une enveloppe est attribuée à chaque commune pour la réalisation des actions de son territoire.

La détermination de la valeur de l’enveloppe tient compte d’une part d’un principe de progressivité et d’autre part de la capacité d’absorption au niveau du Département et des territoires. La capacité d’absorption d’un territoire s’analyse au niveau de la capacité de cofnancement de la commune et des capacités humaines de programmation des comités de territoire et de maîtrise de la gestion par les populations. L’attribution de l’enveloppe ne tient pas compte du budget d’investissement de la commune.

L’attribution des enveloppes aux communes n’est pas automatique. Elle est 30

- des actions d’aide au fonctionnement pour le démarrage d’activités ou de nouveaux services d’intérêt collectif ;

- des mesures d’accompagnement (formation initiale ou suivi conseil) reconnues indispensables ;

Les critères utilisés par le CDT pour apprécier l’éligibilité et la pertinence de l’action proposée au fnancement sont :

- action d’investissement et d’intérêt collectif relevant de la compétence communale; - contribution de l’action à la réalisation d’un ou plusieurs objectifs du projet de territoire tout en respectant la hiérarchisation des objectifs; - Répartition spatiale équilibrée en cohérence avec les synthèses villageoises, - Prise en compte des normes et directives de l’Etat; - Respect de l’environnement; - Actions dont l’opportunité et la faisabilité sont prouvées; - Perspectives d’autonomie de l’équipement créé : fonctionnement, entretien, amortissement, mise en place d’une structure de gestion garantissant la qualité et la durabilité du service offert ; - Identifcation des besoins de formation des acteurs en lien avec l’investissement proposé ; - Prise en compte des expériences antérieures menées sur place ou ailleurs; - Priorité aux actions dont les bénéfciaires ont déjà fait un premier effort ; 31

- Action dont le délai de montage est cohérent avec la date de mise en service de l’action.

Le Fonds de Développement Territorial sert également à fnancer des études liées aux projets de territoire. Sont éligibles à son fnancement les études nécessaires pour apporter des compléments d’information et d’analyse, soit aux projets de territoire, soit à une action y relevant. Il peut s’agir : - d’études sur les enjeux stratégiques du territoires, - d’études liées aux actions prévues dans le cadre du projet de territoire,

- d’études liées au montage des actions éligibles, à hauteur de 5% du droit de tirage

Après avoir pris connaissance du PDL / Collines et du FDT à travers ses principes et modalités d’attribution, quelles sont les actions réellement fnancées par ce fonds ? Quel est l’impact de ces réalisations tant sur les budgets des communes que sur les populations bénéfciaires ?

2.2.2 – Contribution du Fonds de Développement des Territoires au développement local dans les collines

Le développement local est un processus où tous les acteurs d’un territoire se mobilisent et mettent en place des mécanismes pour améliorer de façon durable leurs conditions de vie. 32

Il peut être vu en terme de mise en place des infrastructures et équipements publics destinés à relever le niveau de vie des populations concernées. Dans ce cas, l’accent est mis par exemple sur la construction d’écoles, de centres de santé, des marchés, l’aménagement des voies, etc.

Il peut également avoir une vision qualitative c’est – à – dire un processus qui conduirait à l’aménagement des conditions de vie des habitants d’une localité donnée en termes de réduction du chômage ou d’amélioration des capacités des ménages à se nourrir et à satisfaire d’autres besoins fondamentaux.

L’analyse de la démarche proposée par le PDL / Collines comparée à cette approche défnitionnelle du développement local, nous permet d’apprécier son originalité. Mais les actions fnancées par l’outil de développement local dans les Collines contribuent – ils réellement à l’amélioration des conditions de vie des populations bénéfciaires ?

2.2.2.1 – Les actions des projets de territoire fnancées par le FDT

Les actions fnancées par le FDT sont de deux ordres : celles qui ont un caractère économique et celles qui ont un caractère social.

Les actions à caractère économique visent la promotion de l’économie locale en vu d’accroître les ressources locales par le biais de la fscalité. Les actions à caractère social quant à elles, visent l’accès des populations aux services sociaux de base. 33

Sous – Préfecture de BANTE ACTIONS FINANCEES LOCALITES Hangars de marché Pira, Alétan, , Bantè Citernes communautaires , Eglises catholiques de Mamatchoké et Gbèdjè, écoles publiques de Banon et de Okouta – Ossé, Malomi, Bobè, Couloubou, Agbon, Djagbalo, Galata Bacs à ordures 4 à Koko, marché de Bantè Formation en apiculture 100 apiculteurs dans 10 villages Caniveaux Atokolibé Aménagement de bas-fonds Bantè Puits à grand diamètre Gotcha Formation des producteurs à l’aménagement Bobè, Lougba, , Mamatchoké des bas – fonds

Sous – Préfecture de DASSA - ZOUME

ACTIONS FINANCEES LOCALITES Latrines publiques Dassa (quartiers Zongo, Bêtou carrefour, grotte mariale), marché de Paouignan, Agbégbé. Hangars de marché Miniff, Bêtêcoucou, Hounkpogon, Adjalou, , Dassa-zoumè, Akoffodjoulé. Bacs à ordures Marché central de Dassa-Zoumè Aménagement de bas-fonds Tagui, Loulè, Tré, Awaya, daho, Adjokan, Miniff, Moumoudji, , Okéméré, Gnonkpingnon, agondokpo, Lèma, Zankoumadon. Enclos à bétail Marché de Domè Ponceaux Soclogbo, Miniff, Arigbokoto, Kpékpédé Banigbé, Gnonkpingnon, agbagoulè, Pompe manuelle Passage à niveau Gbèdavo, Lèma. Zongo 34 producteurs) ; la construction de 50 latrines familiales, l’animation du Club des Amis des bœufs qui est un lieu d’échange et de solidarité entre agriculteurs.

Sous – Préfecture de GLAZOUE

ACTIONS FINANCEES LOCALITES Latrines publiques Ecole publique d’Affécia, Ayédèro Hangars de marché Sowiingnandji, Gomé, Thio, Ouèdèmè, Assanté, Citernes communautaires Sowé, Tchatchégou, Haya Passage à niveau Egbessi, Ogoudako Ayéwa, Gomé- Ayédé, Agouagon Magasin de stockage Marché central de Glazoué Aménagement de bas-fonds Yagbo, Hoco, Sokponta, , Tchakaloké, Gomé, Zaffé, Tankossi, Camaté. Ponceau Aklampa, Atandji Pompe manuelle Tokin, , Ouèdèmè, Magoumi Fomation à l’aménagement de bas- Goto, Affzongo, Assanté, Houala, fonds Béthèl, Madengbé, Tchatchégou, Orokoto, Olorounwa. UVS Haya Module de trois classes Yagbo Sources : constituer par nous même sur la base des informations obtenues au secrétariat du CDT.

Nous notons également la construction de 25 latrines familiales et l’animation de Club des Amis des Bœufs. 35

Sous – Préfecture de OUESSE

ACTIONS FINANCEES LOCALITES Hangars de marché Ouessè centre, , Citernes communautaires Ogoutèdo, Djègbé, Kèmon. Caniveaux Gbèmè Gare routière Ouessè, kokoro Ponceau Challa-Ogoï, , Gbanlin Formation des producteurs à Gbanlin, Kilibo gare, l’aménagement des bas – fonds Sources : constituer par nous même sur la base des informations obtenues au secrétariat du CDT.

Financement de Club des Amis des Bœufs Sous – Préfecture de SAVALOU

ACTIONS FINANCEES LOCALITES Latrines publiques Dogoudo, GbaffoHouégbo, Honnoukon, Hangars de marché Doumè, , , , Savalou /Zongo (12 boutiques ateliers) Citernes communautaires Odo-Agbon, Miniki Aménagement de bas-fonds Kpakpavissa, Sozoumè, Govi, Dagadoho, , Doumè lakounZounzonkanmè, Maison des jeunes (construction et/ou Affé-Zongo, Gbaffo houégbo équipement) Magasin de stockage (marché) Ponceau Kpoto, Klougo, Atakplakanmè Boucherie Savalou 36

Formations techniques de jeunes promoteurs, équipement de 14 producteurs en matériel de culture attelée, promotion de latrines familiales (20 au total), formation en apiculture (28 jeunes formés), 14 promoteurs pour la production de provendes formés, animation de Club des amis des bœufs, sont autant d’autres actions fnancées par le FDT. 37

Sous – Préfecture de SAVE ACTIONS FINANCEES LOCALITES Latrines publiques , Savè, Tchoui, Kingoun, Tchougbé, Djangbé Hangars de marché (y compris Oké-owo, Okounfo, Gobé, Alafa, apatams) Ouoghi, Agbadjo, Savè centre, Tchoui, Zongo Citernes communautaires Djabata, Gogoro, Montèwo, Igbodja Bacs à ordures Gbaodjo, Marché Zongo, Savè Passage à niveau Diho, Mouka Magasin de stockage Attessè Aménagement de bas-fonds Montèwo, Gobé, Ayédjoko Ponceau Issalè otoun, Djallomon, Savè nouveau, Ouoghi, Agbaï, Atchakpa UVS Ayédjoko, Okpa, Dani, Akon Gare routière Formation des producteurs à Dakpa, Kingoun, Kpabaï, Ouoghi, l’aménagement des bas – fonds Monka, Atchakpa, Gobé, Dani Sources : constituer par nous même sur la base des informations obtenues au secrétariat du CDT.

Formation de 10 jeunes à la culture attelée, l’animation de Club des Amis des bœufs, Construction de latrines et citernes familiales, respectivement 15 et 10 sont aussi des actions fnancées par le FDT.

2.2.2.2 – Impacts des actions fnancées par le FDT

S’il est possible au bout de quelques années d’obtenir des résultats concrets en 38

De ce point de vu nous sommes prudents pour ne pas confondre résultats et impacts. Le résultat dans le cadre de ce travail est mesuré en référence au rapport prévisions/ réalisations des objectifs et par rapport aux changements observés dans les communautés en terme de résolution de leurs problèmes, de valorisation des potentialités locales et de capacités acquises.

Les limites de ce travail étant maintenant explicitées, nous pouvons faire les analyses qui suivent.

158 villages ou quartiers de ville sur les 296 que compte le département des Collines ont bénéfcié de l’implantation d’au moins une action fnancée par le FDT, soit 53.4%. Un peu plus de la moitié de l’espace géographique d’intervention du programme est couverte. Ce qui est louable. Territoire par territoire nous avons : à Bantè 18 villages sur 34 soit 52.9% , à Dassa-zoumè 37 villages sur 68 soit 54.4%, à Glazoué 31 villages sur 48 soit 64.5%, à Savè 32 villages sur 38 soit 84.2%, à Ouessè 13 villages sur 39 soit 33.3%, puis à Savalou 27 villages sur 69 soit 39.1%. Le territoire le plus couvert est celui de Savè et le moins couvert est celui de Ouessè.

Le tableau ci-dessous fait le récapitulatif du nombre de villages bénéfciaires par nature d’actions par rapport à l’ensemble des villages du département. 39

Nature des actions Nombre de Pourcentage par localités rapport à bénéfciaires l’ensemble des localités Latrines publiques 18 6.1 caniveaux 2 0.7 Bacs à ordures 6 2 Hangars de marché 34 11.5 Aménagement de bas-fonds 34 11.5 Boucherie 1 0.3 Enclos à bétail 1 0.3 Ponceaux 18 6.1 Pompes manuelles 7 2.4 Maison des jeunes 2 0.7 Passages à niveau 8 2.7 Puits à grands diamètres 10 3.4 Formation à l’aménagement de bas- 37 12.5 fonds Citernes communautaires 20 7.8 Magasin de stockage 3 1 40

Au regard des réalisations ci-dessus mentionnées, nous pouvons dire que les résultats obtenus sont louables. Ce sont des actions qui sont de nature à apporter un changement qualitatif dans les conditions de vie des populations du département des Collines. En effet, les ponceaux réalisés facilitent l’accès aux localités bénéfciaires, réduisent ainsi la durée des trajets due aux détours qu’exigent l’état des pistes. Les forages facilitent l’accès à l’eau potable des villages bénéfciaires. Ce qui entraîne une réduction des maladies. Avec ces forages, les populations organisent des cultures maraîchères de contre saison. Ce qui est aussi une source d’améliorations des revenus.

Les latrines publiques sont des sources de création d’emploi, puisqu’elles sont gérées par des jeunes gens des villages bénéfciaires. Avec ces latrines tout le monde ne va plus dans la nature pour déféquer. Ce qui contribue à l’assainissement du milieu. Les formations sur l’aménagement des bas-fonds dotent les producteurs bénéfciaires d’un savoir-faire susceptible d’accroître les rendements dans la production du riz. Cette acquisition de compétences nouvelles par les producteurs constitue l’impact le plus pérenne, en ce sens que si les connaissances acquises sont bien utilisées, les rendements agricoles en ce qui concerne la production du riz, vont augmenter au fl des années.

En dépit des effets encourageants enregistrés, nous avons remarqué sur le terrain et avec les différents entretiens que nous avons eu, que l’objectif "promotion économique en vue d’accroître les revenus des Sous-Préfectures" n’est pas 41

Nous expliquons ce comportement des populations bénéfciaires par le fait qu’elles n’ont pas été directement associées à la construction des équipements. La contribution communale est versée directement par la commune sans que le village bénéfciaire ne le ressente.

Par ailleurs, on note que les actions réalisées sont disparates dans les localités et généralement ce sont des actions de petites tailles qui ne sont pas très perceptibles. Par exemple il n’y a que 4 hangars de marché au marché central de Dassa-Zoumè, aucun hangars au marché international de Glazoué, avons- nous remarqué. Ce qui nous faire dire qu’il y a plus de saupoudrage dans les investissements. Cela répond certes à l’ambition du Programme, mais si les efforts sont concentrés dans des villages pilotes avec évolution progressive nous estimons que ce serait plus appréciable.

Nous avons aussi remarqué que les ressources du Fonds sont alimentées par l’unique bailleurs de fonds qui est l’AFD, aucune action en synergie en direction d’autres bailleurs de fonds n’est entreprise.

La maîtrise d’ouvrage des réalisations est conférée au sous – préfet (soit le futur maire). La passation des marchés se fait par lui. Une commission qu’il préside procède à l’étude des offres des soumissionnaires. Cette commission est composée de deux membres du comité de territoires, du receveur- percepteur et de techniciens responsables des TP ou du CARDER. 42 si les bénéfciaires ne se sont pas appropriés ces réalisations et s’ils n’ont pas mis en place une organisation qui assure la fonctionnalité et l’entretien de façon durable de celles-ci.

43

CONCLUSION GENERALE

La décentralisation confère aux communes de lourdes responsabilités pour le développement socio-économique des communautés à la base . Pour faire face pleinement à ses responsabilités elles sont dotées d’un budget propre, et un vaste gisement de ressources, dont la coopération décentralisée, est prévu pour l’alimenter.

L’’expérience de la coopération décentralisée en cours depuis 1995 dans le département des Collines est enrichissante. Malgré la lourdeur de la démarche, elle est prometteur d’un développement local. Le Fonds de Développement des Territoires mis en place pour fnancer les actions issues de ce programme constitue la plus importante ressource fnancière qui alimente les budgets communaux. En terme pécuniaire, elle a une contribution non négligeable. Mais en terme de fnancement du développement local en référence à la réalisation d’actions concrètes sur le terrain, on note le fnancement d’actions disparates sur les territoires au lieu de concentrer les efforts sur une localité devant servir de pôle de développement. Ces actions éparpillées sur les territoires ne sont pas très perceptibles par les populations bénéfciaires et sont considérées comme des actions mises à leur disposition par l’Etat. Ainsi elles s’en occupent peu. Celles qui ont un caractère économique et qui devrait générer des ressources fnancières aux communes ne le font pas, parce que les populations n’aiment pas 44

Quel sera son devenir ? Comment sera-il alimenter ? Quel sera son statut juridique ? Faut-il l’assimiler au futur budget d’investissement des communes ? Sera-t-il un outil de captage et de coordination des aides fnancières extérieures aux investissements locaux ? et enfn Quel est le mécanisme de pérennisation de cet outil ?

45

BIBLIOGRAPHIE - FRANCOIS Labie (1995) : «Finances locales » ; Editions Dalloz, 340 p.

- BOUVIER Michel (1992) : « les Finances locales » ; Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence, 178 p. - BEHANZIN Rufn et DJIMAN Adolphe (1999) : « Impact des fnances locales dans le développement local : cas de la ville de Cotonou » ; ENAM 43 p sans annexe. - Mission de Décentralisation (novembre 1997) : « Stratégie de fnancement des collectivités locales au Mali » ; Nouvelle Imprimerie Bamakoise, 16 p. - COURLET Claude (2001) : « Développement et Territoire », cours du DESS/ GDD ; Université de Grenoble. - Afrique Etudes et SOFRECO (mars 2001) : « Etude de faisabilité relative au fnancement des investissements et du développement local ». - Bureau d’Etudes et de Recherche pour le Développement (1995) : « Etude sur la mobilisation et la gestion des ressource fscales »,Ouagadougou, CND,41 p. - Loi n° 97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de l’Administration Territoriale au Bénin. - Loi n° 97-029 du 15 janvier1999 portant organisation des communes au Bénin. - Loi n° 007 du 15 janvier 1999 portant régime fnancier des communes au Bénin.