Jean-Marie Le Pen
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PRESSE POUBELLE (/TAGS-PRINCIPAUX/PRESSE-POUBELLE) | PORTRAITS (/rubriques/portraits) | par Robin D'Angelo (/reporter/robin-d-angelo) , Yann Castanier | 11 Avril 2016 Jean-Marie Le Pen, le négationniste Robert Faurisson, le collabo Pierre Sidos… Ils étaient tous là pour fêter les 65 ans du journal Rivarol. Aux manettes de cette folle journée, Jérôme Bourbon, le directeur du seul hebdo pro-nazi de France. Tw eet « J’aurais du louer une salle de 700 personnes. Comme le Crif pour son dîner ! », lance 1.1K Jérôme Bourbon, en marge du 65e anniversaire de Rivarol Like (http://www.streetpress.com/tag/rivarol) . Samedi 9 avril, le gratin de l’extrême droite radicale s’est donné rendez-vous pour un grand banquet en l’honneur de Rivarol, le dernier Robin D'Angelo journal pétainiste de France. Invités prestigieux et cuisine du terroir : pour ses 600 invités le directeur du canard a mis les petits plats dans les grands. Il savoure ce succès inattendu : (/reporter/robin- « J’ai dû dire non à des personnes qui avaient réservé. C’est du jamais vu ! » d-angelo) Guides urbains A StreetPress depuis 2009. Co-auteur du LE GRATIN DE L’EXTRÊME DROITE livre, Le système Soral (ed. Calman-Lévy) Dans la salle des séminaires de l’hôtel Novotel de la porte de Bagnolet (93) flottait un petit parfum de régime de Vichy. Au micro, Pierre Sidos, 89 ans et condamné en 1945 pour son (http://www.youtube.com/user/DanyGroblond) engagement collaborationniste. Ce dinosaure du fascisme est aussi le fondateur de l’Œuvre Française (http://www.streetpress.com/tag/oeuvre-francaise) , un groupuscule (https://twitter.com/RobinDangelo) (home.php? actif de 1968 à 2013, dissous après le meurtre de Clément Méric. « C’est une super- #!/profile.php? référence. Je le croise parfois à la messe de Saint-Nicolas du Chardonnet », commente l’ex- ref=profile&id=825015380) FN aux cheveux gominés Alexandre Simmonot. Entre l’entrée et le plat de résistance, c’est une autre figure de la droite nationale qui prend Yann Castanier la parole : Henry de Lesquen, 66 ans et cofondateur du Club de l’Horloge en 1974. Devant 600 personnes, le président de la station d’extrême droite Radio Courtoisie rappelle qu’il est candidat à la présidentielle de 2017. Dans son programme, l’arrêt des (/reporter/yann- subventions publiques pour « la musique nègre » (sic). « La musique nègre stimule les mêmes zones du cerveau que la sexualité. C’est donc une musique obscène de part en part », castanier) se justifie le grand échalas, écharpe blanche de dandy autour du cou. Photojournaliste Dans la salle, les benjamins de la mouvance sont venus applaudir leurs aînés. Parmi eux, Journaliste et photographe, membre du Studio Hans Lucas, Yann a travaillé avec les Alexandre Gabriac ex-Jeunesses Nationalistes, Thibaut de Chassey du Renouveau orphelins Tutsi rescapés du génocide au Français ou encore l’auteur antisémite multi-condamné Hervé Ryssen Rwanda et couvert l'ouverture politique de la Birmanie. (http://www.streetpress.com/sujet/28820-herve-ryssen-ecrivain-antisemite-sort-un- nouveau-livre-et-espere-faire-le-buzz) qui refuse de nous parler : (http://yanncastanier.com/) « Faites-moi signe dès que vous nourrissez des soupçons sur les bienfaits du judaïsme. » (https://twitter.com/@YannCasta) (http://www.facebook.com/StreetPress) (http://instagram.com/StreetPress) (//twitter.com/streetpress) () (/sujet/1460389149-jerome-bourbon- petain-le-pen-rivarol) (/sujet/1460105662-Nuit-Debout- Republique-Dessins) DE PÉTAIN À LE PEN (/sujet/1459945898-jake-adelstein- Mais la vedette de ce banquet de Rivarol, édition 2016, c’est Jean-Marie Le Pen. Attablé enquetes-yakuzas) aux côtés de son épouse Jany et de son lieutenant Lorrain de Saint-Affrique, il multiplie les selfies avec les lecteurs de Rivarol les plus jeunes. Un groupe de femmes, habillées sexy et en bleu-blanc-rouge, s’approche de lui : « Nous sommes les Caryatides, un mouvement féminin nationaliste, explique l’une d’entre elles. Nous voulons rétablir les valeurs traditionnelles de la France : le travail, la famille, la patrie ! » Après le bœuf braisé aux pleurotes, Jean-Marie Le Pen prend la parole pour rendre hommage au journal Rivarol : (/sujet/1459954459-nuit-debout- refugies-stalingrad) « Ce que j’admire le plus, c’est le courage rivarolien. Un courage qui dure 52 semaines par an depuis 65 ans. » Sous les « Jean-Marie Président ! » le fondateur du Front National défend la mémoire de Pétain : « 1945 a signifié la fin de la guerre avec l’Allemagne, mais la guerre contre Vichy n’a jamais cessé, elle continue. » Dans la salle, des prospectus à l’effigie du moustachu demandent « justice pour le Maréchal ». Car depuis 1951, Rivarol entretient la flamme du pétainisme. Le journal a été fondé par le collaborationniste René Malliavin. Parmi ses premières plumes, des anciens de La (/sujet/1460389149-jerome- Milice comme François Brigneau ou des pamphlétaires antisémites tel Lucien Rebatet. bourbon-petain-le-pen-rivarol) (/sujet/140304-les-conseils-du- rappeur-alibi-montana-a-sarkozy- pour-son-sejour-en-prison) Depuis 2010, Jérôme Bourbon, 44 ans, a repris le flambeau. De sa voix fluette, il confie à StreetPress : « Je vous le dis franchement, j’aurais préféré que ce soit les puissances de l’Axe [les alliés du régime nazi, ndlr.] qui gagnassent la guerre. On ne serait pas envahi comme on l’est. » Et de détailler : « Fabius ne serait pas président du Conseil Constitutionnel, Drucker ne serait pas sur France 2, il n’y aurait pas la loi sur l’avortement de Simone Veil, pas de peintures de Chagall. » Le point commun de ces personnalités ? Elles sont toutes juives, pardi ! Bourbon se revendique aussi du sédévacantisme, un courant catho-intégriste pour qui les papes sont « des faux-papes » depuis la mort de Pie XII, en 1958. « Les occupants du Saint-Siège sont tous amis de la synagogue et de la maçonnerie, des ennemis pourtant séculaires de l’Eglise », dénonce-t-il. STAR D’UN JOUR Alors que Jérôme Bourbon papillonne de table en table pour serrer des mains, un garçon timide s’approche de lui. « Vous pouvez me faire une dédicace ? » demande-t-il, son carton d’invitation sous le bras. Virgile, 26 ans, est venu depuis sa Picardie, où il s’est engagé au groupusculaire Parti de la France il y a 2 ans, après avoir milité au Parti communiste. « Je lui demande un autographe car c’est un homme très courageux. Son journal est le seul à dire ce que la loi m’interdit de vous dire », déclare le rouquin, en référence aux articles négationnistes de Rivarol. Puis c’est au tour de Gwénaëlle et de son compagnon Jordan, 29 ans tous les deux, de poser avec l’organisateur du banquet pour une photo. Plus loin, Kévin, 27 ans, a poussé le délire encore un cran au-dessus : il s’est fait imprimé un maillot de foot … au nom de Jérôme Bourbon ! Floqué dans son dos, le numéro 51. « C’est parce que Rivarol a été créé en 1951 », précise le jeune homme aux cheveux ras qui étudie la comptabilité. VIDEO Agression de Bourbon Bourbon superstar ? « Je ne suis pas Johnny Halliday non plus », corrige-t-il. Avec son physique potelé, son accent du Jura et sa voix qui zozote, il est plutôt habitué aux moqueries. A l’été 2015, il se fait gifler dans un parking parisien. Pas de bol pour lui, son assaillant poste une vidéo de l’agression sur YouTube. On y voit le petit homme dodu fuir avec difficulté par les escaliers, tout en poussant des cris aigus. La vidéo fait marrer tout le monde. « Même dans la mouvance, certains ont trouvé intelligent de se foutre de lui », regrette son camarade Thomas Joly du Parti de la France. Bourbon dirige Rivarol seul. Ses collaborateurs ne sont qu’une poignée. La maquette austère du journal n’a pas changé d’un pouce en 65 ans mais seulement 5.500 exemplaires sont vendus par numéro. On est loin de son âge d’or : la guerre d’Algérie, où il tirait à 80.000 et sortait des scoops, comme le récit de l’attentat simulé contre François Mitterrand, rue de l’Observatoire en 1959. Aujourd’hui, le bureau du journal se situe porte de Choisy (Paris 13e). Un petit appartement bordélique et sans âme, au 13e étage d’une tour décrépie, en plein Chinatown. D’ailleurs Jérôme Bourbon n’aime pas les asiatiques, qu’il appelle « les jaunes » : « Ils sont matérialistes au point d’être prêt à vendre leurs enfants pour de l’argent. » Sur le frigo de ce pied-à-terre parisien, une photo de l’un de ses 5 enfants, qu’il a eu avec son épouse Camille de 12 ans sa cadette, qui vit dans la maison familiale en Bourgogne. Fils unique d’une mère au foyer et d’un père patron d’une PME, Bourbon peut aussi compter sur ses parents qui l’ont longtemps aidé financièrement. PU-PUTSCH À RIVAROL A l’heure du café, une petite dame à l’air ahuri et les cheveux en bataille s’adresse à Eric Delcroix, l’avocat historique du journal. « Ils auraient quand même pu donner la parole à Mme Malliavin ! » peste-t-elle. C’est Françoise Pichard, dite Chard, la caricaturiste de Rivarol depuis 1967, qui s’offusque que la fille du fondateur de l’hebdo ne soit pas mise à l’honneur. Du rififi à Rivarol ? Certaines figures du journal ont même décliné l’invitation au banquet comme Camille Galic, la directrice de 1983 à 2010, ou Jean-Paul Angelelli, un ancien rédacteur passé par l’OAS, qui a démissionné en 2010. Joint par StreetPress, ce dernier s’emporte contre « ce fourbe » de Jérôme Bourbon : « Il s’est glissé là-dedans pour faire carrière.