et Célino L'Institut Interview

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* “Savoir s’effacer au profit de la musicalité...”

Chrystel DELAVAL Soliste Orchestre National de Ulle

TRIO D’ARGENT Boizot. F. Daudm-davaud X. Saint-Bonnet

Catherine CANTIN Concertiste Christian LARDI Concertiste. Professeur CNSM de

lOMAS PREVOST Irchertrc Philharmonique . de Radio

! PHILIPPE PIERLOT1 PATRICK GJ Concertiste I I Soliste Orchestre National de Francej

auprès des distributeurs YAMAHA ou 36.1S Code-YAMAH* |

______^______1 Sommaire E D G T O R S A L

Éditorial ous sommes à la veille d'une nouvelle Assemblée par Maurice Adam ...... 1 générale de la Confédération Musicale de InfosCMF ...... 2 France, la 92e. Cette année, c’est la Fédération régionale des Sociétés musicales du Nord-Pas- Histoire de-Calais, présidée par Philippe Fournier, qui accueille notre Charles Koechlin : l'œuvre pour harmonie N par Frédéric Robert ...... 4 congrès, à Béthune. Autant dire que nous serons au cœur d'une région, qui a été Document Léo Delibes en son temps l’un des berceaux de notre mouvement musical associatif. par Henri Ricard ...... 6 Depuis le XIXe siècle, le Nord-Pas-de-Calais est une terre d’élec­ tion pour la pratique musicale des amateurs et, aujourd'hui Interview Michel Sénéchal : un ténor de caractère .. 11 encore, cette fédération réunit plus de 700 socié­ tés et écoles de musique, et témoigne ainsi de la Dossier vivacité de cette tradition. Histoires d'accordéons ...... 18 De ce terrain musical particulièrement fertile sont Méthode issus nombre de grands musiciens, de profes­ Le vibrato naturel aux instruments à vent, par Alain Bouhey ...... 27 seurs, de responsables musicaux, dont beaucoup aiment à rappeler leurs attaches, et ce qu’ils doi- Keperroire vent à notre mouvement dans le Nord-Pas-de- par Symphonie de Printemps Calais. C'est le cas de Guy Dangain, clarinette- Maurice ADAM de Ida Gotkovsky ...... 33 solo de l'Orchestre National de France, professeur au CNSM de Analyse Paris, qui a fait son apprentissage musical au sein des harmo­ La merde Debussy par Hervé Noury ...... 36 nies d'Aix-Noulette et de Sains-en-Gohelle (voir notre numéro 441 d’août 1992). A lire ...... 44 Je suis très heureux que Guy Dangain vienne témoigner de son Échos/musique ...... 48 attachement à la CMF et à la Fédération du Nord-Pas-de-Calais, en venant jouer avec l’Orchestre du 43e RI de Lille, dans le Disques La discothèque d'or de Claude Decugis cadre du congrès, le vendredi 23 avril. Les concerts et le pro­ Les CD de Jean Malraye ...... 50 gramme de l’Assemblée Générale sont annoncés dans ce Batteries-Fanfares numéro. Règlement des concours ...... 59 Vous pourrez y lire aussi un dossier consacré à l'accordéon. Je suis heureux que nous puissions ainsi donner un coup de pro­ Manifestations CMF ...... 60 jecteur sur un instrument dont la diversité, et les richesses musi­ Petites annonces ...... 63 cales s’affirment de plus en plus. Un instrument qui a toute sa

Régions infos ...... I-XII place à la Confédération Musicale de France : musique soliste, musique de chambre, travail d’orchestre... En couverture : Merci à tous ceux qui nous permettent aujourd'hui de mieux le Accordéon ancien (coll. André Thépaz). connaître et de l’aimer.

Journal de la 103, bd de Magenta - 75010 Paris Directeur de la Publication : Maurice Adam Confédération 1.: 42 82 io 17-Télécopie:45960686 Secrétariat de rédaction : Christine Bergna, Laurence Solnais ■r» Abonnement : Christinne Oliva Gil Musicale de France r...... Abonnement 1 an : France : 145 F. Étranger : 200 F - Prix au n° : 30 F. Édité par CMF Diffusion oerani.wi.Aaam N° de Commission paritaire : 65172 - N.C.8. Paris 381279637 - Cogérant : J. Julien SIRET n 38127963700015 - APE n 8607, BPRNP Paris Gare du Nord, 115, bd Magenta, 75010 Paris. N1' de compte : 01210143875

« Toute reproduction meme partielle et par quelque procédé que ce soit, du contenu de la présente Revue est inter­ Imprimerie de Montligeon dite, selon la loi du 11 mars 1957, sans l'autorisation écrite préalable du directeur de la Publication. Cette autorisation spécifique et préalable suppose en tout état de cause que la source du texte reproduit soit mentionnée. » 61400 La Chapelle Montligeon Dépôt légal n 16387 AGENDA

Béthune ■ 22 février : réunion de bureau.

92e Assemblée générale ■ 2 mars : Maurice Adam ren­ contre MM. Poingt, directeur du de la CMF département des droits géné­ raux de la SACEM et Dessagne, son adjoint. (21-25 avril 1993) ■ 11 mars : réunion du Conseil ORDRE DU JOUR d’administration. ■ 14 mars : Maurice Adam se Mercredi 21 avril -15 heures / 20 heures rend à l’assemblée générale de • Accueil des congressistes Franche-Comté à Luxeuil-les- • Inauguration de l'exposition des facteurs et éditeurs de musique Bains. Jeudi 22 avril-8 h 30 /11 h 45 • Ouverture de l'assemblée générale ■ 8 avril : réunion de la commis­ • Intervention des personnalités invitées sion d’action culturelle. • Modification du règlement intérieur (réunion préparatoire) 14 h 30/17 h 30 ■ DADSM 93 : les épreuves • Travail en ateliers définitives se dérouleront le Vendredi 23 avril - 8 h 45 /11 heures 20 juin à Saint-Pol-sur-Mer. • Rapport moral • Rapport financier ■ MUSICORA : la CMF était • Rapport du commissaire aux comptes présente cette année, avec la • Affectation des résultats Coordination des Associations • Vote des rapports • Adoption des modifications du règlement intérieur Musicales, au Salon Musicora qui s’est déroulé du 1er au 5 avril Samedi 24 avril - 9 heures /11 h 30 au Grand Palais. • Rapport d'action culturelle • Rapports des ateliers • Débat 14 h 30 /18 heures • Élection pour le renouvellement du tiers sortant du conseil d'administration • Réunion du conseil d'administration et élection du nouveau bureau • Présentation du nouveau bureau • Clôture de l'assemblée générale

m LES CONCERTS DU CONGRÈS Jeudi 22 avril - 20 h 30 • L'Orchestre d'Harmonie de Béthune • L'Orchestre des jeunes de la Fédération musicale du Nord-Pas-de-Calais Vendredi 23 avril - 20 h 30 • La musique du 43e RI - Direction : Joël Fernande - Clarinette soliste : Guy Dangain • La Lyre Halluinoise Samedi 24 avril -17 heures 30 • La Symphonie des Accordéonistes des Cols Bleus Avionnais

2 CMF - nc 445 - AVRIL 1993 I Formation Droits d'auteurs

Quelques réflexions sur le Concours Notification de la rémunération équitable d’Excellence de la CMF des artistes-interprètes et des producteurs de phonogrammes aux manifestations Après la publication du organisées occasionnellement palmarès du Concours d’Excellence 1993 dans le La loi du 3 juillet 1985, votée à l'unanimité par dernier numéro du Journal le Parlement, reconnaît aux Artistes-Interprètes de la Confédération Musi­ et Producteurs de phonogrammes publiés à des cale de France, j’aimerais fins de commerce un droit à rémunération en vous livrer quelques com­ contrepartie de la communication de ces phono­ mentaires et réflexions sur grammes dans les lieux publics. Cette rémunéra­ ce concours. tion, appelée « Rémunération Equitable », est gérée par la SPRE (Société civile pour la Percep­ Les inscriptions ont été en tion de la Rémunération Équitable). Elle est cal­ 1993, plus importantes, culée en pourcentage des droits d'auteur dus à la après deux années de rela­ SACEM, avec un minimum annuel. tive désaffection. L’étale­ Ce pourcentage, fixé à 18 %, est assorti d'un ment des vacances d’hiver, minimum de 180 F HT par an et résulte d'une notamment, fait que le décision à caractère réglementaire publiée au choix de la date du Journal Officielle 13 décembre 1987. concours se révèle toujours Afin de faciliter ses relations avec les utilisa­ très délicat, et ne permet teurs de musique enregistrée, la SPRE a confié à peut-être pas à tous les Sylvain Feret, V Prix de la SACEM un mandat afin qu'elle recouvre la jeunes de participer. clarinette (ENM Lisieux). Rémunération Équitable pour son compte. Parallèlement à l’accroissement du nombre des ins­ Il convient de préciser qu’essentiellement les manifestations de type bals, repas dansants, ker­ criptions, on a pu noter une nette amélioration du messes. manifestations sportives, au cours des­ niveau des candidats. Sept Prix d’Excellence, onze quelles il est fait utilisation de musique enregis­ Premiers Prix de formation musicale, cinq Premiers trée, quel que soit le moyen utilisé (lecteur de Prix en formation instrumentale en font la preuve. disques, magnétophones, radio...) sont concernés. Sont donc exclues les manifestations faisant appel Sur sept Prix d’Excellence, trois ont été décernés à à de la musique vivante (orchestres, artistes-inter­ des candidats qui se présentaient en batteries-fan­ prètes...). fares, un en clairon, deux en tambour. Cela démontre En ce qui concerne le mode de calcul de la les progrès qui ont été accomplis dans le domaine de « Rémunération Équitable » et sa facturation, il la formation des instrumentistes des batteries-fan­ faut savoir que : la base de calcul étant celle des fares, et constitue un signe très encourageant. droits d'auteurs, vous bénéficiez donc automati­ Plusieurs candidats se sont présentés en formation quement des conditions contractuelles consenties musicale seule en attendant d’avoir le niveau requis par la SACEM. en instrument. D’autre part, les résultats en forma­ La facturation de cette perception sera mise en tion musicale des candidats instrumentistes se sont œuvre pour les manifestations organisées depuis sensiblement améliorés. Cela démontre encore la le 1er avril 1993. En conséquence, vous ne serez place que doit tenir la formation musicale dans le pas facturés rétroactivement au titre des années cursus des élèves, pour qu’ils deviennent de vrais antérieures, bien que le dispositif législatif et musiciens. réglementaire soit entré en vigueur le 1e' janvier 1988. Pour des raisons techniques, le minimum Je souhaite que le Concours d’Excellence de la réglementaire de 180 F ne sera pas appliqué pour Confédération Musicale de France continue à évo­ les années 1993 et 1994. luer dans ce sens. Vous le savez, de nombreux lau­ Pour toute précision complémentaire s'adres­ réats du Concours d’Excellence sont devenus de ser au Délégué régional de la SACEM. Son grands musiciens, qui jouent en soliste, qui travaillent numéro de téléphone figurera sur chaque facture dans nos orchestres, dans nos écoles ou conserva­ de la SPRE. toires. Le Concours d’Excellence a été, pour eux, une étape importante.Je souhaite à tous nos jeunes lau­ réats d’aujourd’hui le même accomplissement. NB : Le Code Pénal (articles 426-1 et suivants) sanctionne d'une peine d'amende (de 6 000 à André Petit 120 000 F) le défaut de versement de la Rémuné­ Président de la Commission ration Équitable due aux Artistes-Interprètes et d’Action Culturelle de la CMF Producteurs de phonogrammes. ■ Histoire

L'œuvre pour harmonie de Charles Koechlin

(1867-1950)

Avec Florent Schmitt (1) et des bruits confus qui persistent pen­ Albert Roussel (2). Charles Koe­ dant la scène suivante (8). Intitulée chlin fut un des trois symphonistes Liberté, cette page de Charles Koe­ de la génération de Debussy à qui chlin comporte une partie chorale, les orchestres d’harmonie sont le facultative tout au moins pour plus redevables d’avoir enrichi leur l’exécution en concert. répertoire - serait-ce par un petit De 1936 encore date l’achève­ nombre d'ouvrages. Mais cela sur­ ment des quatre Chorals pour des prendra davantage de la part de fêtes de plein air. L'orchestration Charles Koechlin dont l’œuvre est des deux derniers réalisés d’août à plus considérable encore (3). avec septembre aura bénéficié, pour sûr. une place privilégiée consacrée aux de celle de Liberté. Mais ni le Cho­ instruments à vent. Peu de traités ral pour une grande fête de plein air, d'orchestration - fussent-ils aussi ni le Prélude à une fête populaire encyclopédiques que le sien - com­ n’ont été imprimés, contrairement portent un chapitre entier sur les aux précédents La Victoire et Jeux harmonies dont Koechlin connais­ - le premier devant bénéficier sait bien les possibilités spéci­ d’une exécution séparée à Choisy- fiques (4). Il les a maniées avec une le-Roi, le 28 juin 1936, lors des célé­ couleur originale qu'on ignorait brations du centenaire de la mort avant lui et qu'on n'a guère retrou­ de Rouget de l'Isle. La première vée par la suite. exécution intégrale de cette suite De sa dextérité d'orchestraleur sera, finalement, donnée pour le centenaire de la naissance de en ce domaine, la Marche Funèbre Rolland dirigée par Roger Désor- Charles Koechlin, le 28 octobre op. 157 ter porte témoignage. Il mière à l’Alhambra le 14 juillet 1967, Salle Gaveau, par la Musique s'agissait, à l’origine d'un des Qua­ 1936 (7). De sa contribution, Koe­ des Gardiens de la Paix de Paris et torze Chants pour flûte seule com­ chlin a donné une description sous la direction de Désiré Dondey­ posés en avril 1936 et dotés aussitôt détaillée dans son Traité (l'Orches­ ne (9), lors du concert annuel de la après d'un accompagnement de A propos de son recours à tration. Confédération Musicale de France. piano. Et cette Marche Funèbre fut, la polytonalité, il précise que au même moment, orchestrée pour « l'ensemble doit donner l'impres­ Ce n’est pas la première fois, harmonie, fanfare-saxhorn et sion d'une mêlée tumultueuse (c’est certes, qu'apparaît le terme de cho­ orchestre symphonique. Ces trois le départ de la foule vers la Bas­ ral dans l’œuvre de Koechlin qui instrumentations sont toujours tille) ». Ce mélodrame souligne, en donne un aperçu de sa conception inédites (5), mais celle pour harmo­ effet, la scène finale du deuxième extrêmement souple du genre à la nie fut entendue pour la première acte où Ie-futur-général Hoche a fin d'un recueil d’Études sur le cho­ fois, dirigée par l'auteur. Salle de la pris sur ses épaules une petite fille, ral : « Cette sorte de composition, Mutualité, le 10 octobre 1938, lors Julie, qui se met à chanter, d'une écrit-il, n’a pas de limites bien pré­ d'un hommage à l’écrivain et jour­ voix fluette, une ronde nationale du cises; son domaine s’étend des réa­ naliste Paul Vaillant-Couturier. temps. Comme l'indique le drama­ lisations les plus simples et les plus Elle attendit près de quarante ans turge : « Il reprend l’air de la petite rigoureuses (...) aux géniales com­ pour bénéficier d'un premier enre­ Julie, en se mettant en marche, et la positions de Bach, et jusqu’à tout ce gistrement par la Musique des Gar­ masse entière du peuple s’ébranle, que pourrait inventer l'imagination diens de la Paix de Paris sous la joignant ses voix au chant de Hoche des jeunes musiciens. On peut direction de Désiré Dondeyne (6). et de la petite fille. Il se trouve aus­ concevoir et même écrire (...) des En 1936, Charles Koechlin sitôt une petite flûte qui accom­ chorals libres, avec des dissonances s’associera, comme Albert Roussel, pagne d'une façon alerte et aiguë la non préparées, des notes de passa­ à ses cadets Auric, Ibert, Honegger, ronde populaire. A la musique, se ge aux temps forts, des appogia- Milhaud et Daniel Lazarus à la mêlent de grandes clameurs tures, du chromatisme, voire des nouvelle musique de scène collecti­ enthousiastes, les cloches qui accords polytonaux, inanalysables ve pour Le 14 Juillet de Romain s’éveillent de proche en proche, et par les moyens habituels de l’har­

4 CMF - rT 445 - AVRIL 1993 monie ». Et comme exemples de parti communiste allemand arrêté © Quant à la première place en chorals libres, Koechlin donnait à la et emprisonné par Hitler en date de Charles Koechlin pour fin de cet opuscule ses propres réa­ 1934 (11). Ce chant de masse harmonie, il s'agissait d'une lisations de thèmes proposés entre retient l’attention par sa déclama­ transcription faite en 1935 de 1906 et 1920 par son maître Gabriel tion calquée sur le rythme des mots l'air de cour Tu crois à beau Fauré : « On y trouvera, préciserait- d'ordre scandés dans une manifes­ soleil, également connu sous le il encore, des moyens divers, sui­ tation - le texte étant presque titre d'Amaryllis mais attribué vant la nature de chaque thème, entièrement constitué par des slo­ sans grande certitude en fait, mais l’esprit de l’ensemble reste le gans ajustés bout à bout. L'impres­ selon André Verchaly, à même : usage prépondérant des sion de vie intense qui s’en dégage Louis XIII. Madeleine Li-Koe- accords parfaits (...) emploi très ne pouvait qu’être renforcée par chlin, l'une des filles de Charles large des notes de passage (quel­ l'orchestration pour harmonie de Koechlin à qui nous avions écrit quefois aux temps forts); en l’accompagnement de piano. à propos des circonstances somme, si mainte liberté y subsiste Frédéric ROBERT exactes qui motivèrent cette à l’égard des usages de l'école, cela transcription nous a fait parvenir ne sort pas du style polyphonique cette lettre dont nous reprodui­ ni du caractère général du choral ». (1) Voir dans notre article sur l'œuvre sons les passages essentiels : pour harmonie de Florent Schmitt dans le Il ajoutait encore que « le langage n° 442. consonant admet toutes sortes de (2) Voir notre article sur l'œuvre pour har­ hardiesses qui ne sont incompa­ monie et cuivres d'Albert Roussel dans le Cher Monsieur et ami. tibles, ni avec l’essence de ce langa­ n° 444. ge, ni même avec la pureté d’écritu­ (3) Voir Catalogue de l’œuvre de Charles J'ai bien reçu votre lettre à re. Celui-là qui s’est lancé à l'eau Koechlin (Introduction d'Henri Sauguet), propos de l'op. 147 bis de sans avoir appris à nager, ne rêve 1975. En dépôt aux Éditions Max Eschig. Ch. Koechlin. L'opus 147 existe. qu'atonalité dans le plus fâcheux (4) Charles Koechlin : Traité de l’Orches­ Ce sont des chorals sur des dédain des accords parfaits. L'un et tration Vol. IV « Orchestration proprement thèmes anciens de J. S. Bach, l’autre ignorent la richesse du dite » (suite du vol. III), Ch. V « Formations mais il n'est pas publié ni exécu­ domaine musical, telle que nous l'a particulières » § 7 : Orchestres d'harmonie; té. Me référant au journal de révélée Gabriel Fauré ». Éditions Max Eschig, 1959 p. 288 à 294. C'est à Charles Koechlin qu'avait été confiée la mon père, je vois que cette Voilà qui pourrait servir d'avant- première rédaction du volume de la collection orchestration d'une chanson de propos à ces Quelques Chorals pour <■ Que sais-je ? » sur Les instruments à vent Louis XIII, recueillie par Marin des fêtes de plein air dont les thèmes (n° 267, 1948). Mersenne, lui avait été deman­ ont, effectivement, la démarche (5) Des extraits empruntés, précisément, à dée par M. Schaeffner (1) le régulière en valeurs simples du cho­ ces trois versions orchestrales figurent dans 14 juin. Le 15 juin mon père a ral mais heureusement assouplie Désiré Dondeyne et Frédéric Robert : Nou­ noté à la Bibliothèque du veau Traité d’Orchcstration à l’usage des Conservatoire cette chanson de par de fréquents changements de Harmonies, Fanfares et Musiques Militaires: mesure. L'harmonisation est le plus Éditions Lemoine, 1969. Deuxième édition Louis XIII et a commencé souvent consonanle - avec quintes Robert Martin, 1993, p. 138, 139 et 140. l'orchestration le soir même. Le et octaves - mais sans effets plats. (6) Cette première gravure a figuré dans 9 il avait fini de copier les parties Sans doute, les deux dernières un disque 30 cm/33 t paru en 1976 et consacré et le 25 juin il assiste (sic) à la pièces de cette suite illustrent-elles à des Chansons et Musiques du Front Popu­ répétition de la Garde Républi­ plus particulièrement cette rénova­ laire (Disques S ER P MC 7056) - la même caine. Après-midi au Jardin des tion du choral (10). Elles ont plus firme l'ayant insérée dans un volume de son Plantes, cérémonie du tricente­ de points communs entre elles Anthologie de la musique pour harmonie naire. Dans un Guide de Paris, je intitulé « Marches funèbres » (MC 7034). qu'avec les deux premières, elles- vois que le jardin botanique de (7) Voir notre article sur Le 14 Juillet Paris est dû à l'initiative de deux mêmes très différentes l'une de dans le n° 418 (septembre-octobre 1988). l’autre, car Jeux se présente comme médecins de Louis XIII, (8) Ces lignes dont la lecture est souhai­ un bref aria instrumental - mais de table avant une exécution en concert figurent Hérouard et Guy de la Brosse. tempo vif - ayant le caractère d'une justement en tête de la partition devenue, En 1626, ils obtiennent l'autori­ sonnerie pour tournoi sportif, tan­ enfin, disponible en librairie avec les maté­ sation d'acheter Faubourg Saint- dis que La Victoire est un dialogue riels à l'occasion du bicentenaire de la Révo­ Victor, pour le compte du Roi, entre de courts fragments mélo­ lution Française (Éditions Le Chant du une maison et un terrain où sera diques d'allure hiératique, exposés Monde, 1989). installé « le Jardin royal des à découvert. Leurs conclusions sont (9) La même formation dirigée par le herbes médicinales ». En 1641, toujours harmonisées avec des même chef, réalisera en 1974, pour le 5(F de la 2 500 échantillons sont déjà ras­ accords consonants dont l'emploi mort de Gabriel Fauré, leur première gravure intégrale qui sera couronnée par l’Académie semblés et (le jardin) sera ouvert donne l’heureuse impression de du Disque Français. Ces Chorals de Koechlin au public en 1650. Je pense Pinentendu. étaient accouplés au Chant Funéraire de donc que ce n'est pas la célébra­ P.S. : Notre aperçu de l’œuvre Fauré et à Dionysiaques de Florent Schmitt. tion du Muséum médical du « pour harmonie de Charles Koechlin Disque 30 cm/33 t Calliope 1839, plus tard Jardin du Roy » qui sans doute a serait incomplet s’il passait sous regravé en disque compact. été fixée en 1635, et dont le tri­ silence l’orchestration de la partie ( 10) La Victoire et Jeux n 'ayant été gravés centenaire a eu lieu le 25 juin du piano du chant de masse Libé­ qu'en conducteur réduit on se reportera avec 1935. d'autant plus de profit à la reproduction en rons Thaëllmann, contribution ori­ partition des vingt premières mesures de Jeux ginale du compositeur à la cam­ dans Désiré Dondeyne et Frédéric Robert : pagne d’opinion menée en France, op. cit.p. 196, 197 et 198. Romain Rolland en tête, pour la (1) Probablement André Schaeffner (11) Cf. D. Dondeyne et Frédéric Robert : de la Société Française de Musicologie libération du secrétaire général du op. cit. p. 338 et 339. éminent biographe de Stravinsky. * Document J

LÉO DELIBES en son temps

Professeur d'éducation musicale à Caen, Henri Ricard s'est attaché très tôt à la personnalité et à l'œuvre du musicien quelque peu oublié qu'est Léo Delibes. Pour tenter de rendre justice à l'auteur de Coppelia il soutiendra cette année une thèse de Lettres et Arts à l'Université

de Provence, dont nous vous présentons • Léo Delibes au piano dans sa résidence de cam­ ici un aperçu. pagne aux environs de 1880 (Coll, particulière)

lément, Philibert, Léo Delibes? guider par ce retour périodique de la semblé possible, et sans doute utile, Le ton très appuyé de cette inter­ mode qui nous entraîne vers les sou­ de tenter une approche plus serrée de rogationC reflétait la profonde surprise venirs du passé; ils ne laissent pas que ce que fut l'homme à la fois dans sa de nos interlocuteurs lorsque nous d’avoir leur bon côté tout à la fois vie privée et dans son œuvre. annoncions le sujet de notre travail. Il instructif et amusant. » (2) Né en 1836 dans la petite commune est vrai que le nom du compositeur C'est bien là le « résumé » de Léo de Saint-Germain-du-Val, de Phili­ est à peu près totalement oublié Delibes, encore qu'il faille, en ce qui bert - mélomane averti dont nous aujourd'hui et à peine deux de ses le concerne, inverser les termes et avons trouvé les origines au œuvres, Coppelia et Lakmé, ont-elles écrire : amusant en début de carrière, XIIIe siècle - et de Clémence Batiste, laissé quelque souvenir chez certains mais instructif toujours, le chemine­ issue pour sa part d'une famille de mélomanes parce que - disent-ils - ment du compositeur, du plaisant au musiciens, Léo Delibes reçoit de sa « c'est joli ». Il n'est pas sûr qu’ils sérieux, n'ayant jamais débordé dans mère une instruction générale et aient toujours cherché à approfondir le futile. musicale très sérieuses. Dans le ter­ le pourquoi de cette joliesse! Mais il Mais pourquoi « Léo Delibes en roir sarthois de cette enfance, il puise est certain qu’ils ont ignoré la répon­ son temps »? Entre le Romantisme la poésie de la nature, la couleur du se qu’Ernest Reyer (1) leur a, voici décadent et le Parnasse rigoriste, folklore et les accents captivants de déjà plus d'un siècle, préparée : « En Delibes a vécu une époque charnière, cette Messe « en plein-chant musi­ art. il n’y a que le beau; le joli n’existe riche d'incertitudes et de recherche cal » que l'Abbé réfractaire Louis pas. » dont il ne fut peut-être pas la victime, Berthevin Gruau (1749-1824), curé Si les œuvres de Léo Delibes sont mais bien certainement le prisonnier! de Changé-lès-Le Mans, a composée seulement « jolies », elles ne sont pas. L’axe de cette charnière se détermine durant son exil de 1792 et à laquelle selon Reyer, de l’art vrai : elles doi­ de façon très précise par une date : le petit Léo prête sa voix de soprano. vent donc disparaître! Ce verdict, 1848 et intéresse à la fois, et très Mais Philibert et Clémence sont sévère, est-il sans appel? Nous avons curieusement, la vie politico-sociale inquiets : ils ont décidé que leur mis Reyer face à ses contradictions. Il de la France, que d’aucuns se sou­ enfant serait musicien. Cependant, est tout de même une bien curieuse viennent - et sur laquelle nous nous les leçons de solfège et de piano coïncidence : en cette année 1875 où abstiendrons de revenir ici -, et la vie « passent » mal : il est bien plus Reyer lançait cette apostrophe, un de Léo Delibes. De nombreux agréable de courir dans le coteau! autre critique musical, Charles Soul- auteurs se sont penchés sur le « cas » Une occasion, pour les parents, de Iier, écrivait, au sujet de Castil-Blaze : Delibes. Si grandes sont les diver­ se donner - comme l’on dit - « bonne « Depuis quelque temps, le vent de la gences d'appréciations que nous conscience », se présente en 1843. littérature musicale souffle à la notice avons relevées entre eux, si graves Une actrice, Virginie Déjazel, que historique, aux études biographiques sont les erreurs qu’ils ont commises, son don divinatoire au sujet des apti­ et bibliographiques, et il est permis, que, sur documents authentiques ou tudes et de l’avenir de ceux qui lui sans être une girouette, de se laisser officiels jusqu’ici inconnus, il nous a sont présentés a rendue célèbre, est

6 CMF - nc 445 - AVRIL 1993 en tournée avec sa troupe. A son pas­ Son oncle Édouard va jouer un rôle engagé - pour quarante francs seule­ sage dans la ville voisine, Philibert et important : Prix de Rome, Professeur ment par mois - à l’Opéra où il tient Clémence « lui font examiner » leur de solfège pour chanteurs au Conser­ le rôle d'un enfant de chœur dans la enfant. Léo est alors âgé de sept ans. vatoire. il fait entrer son neveu « dans scène de la cathédrale du Prophète de Après l'avoir entendu, Virginie Déja- la Grande Maison » et qui plus est, Meyerbeer. Il en retire une impres­ zet prédit aux parents : « Il sera musi­ dans la classe de Tariot. le professeur sion très profonde pour cette cien et bon musicien. » 11 est à penser le plus sévère et le plus rébarbatif, musique éclatante mais il compren­ que les leçons de musique reprirent pensant ainsi « tenir » ce gamin qui dra vite qu'elle n'est pas sa manière. de plus belle! Personne à ce moment lui paraît indiscipliné. Peine perdue! Sa voie est cependant tracée: ce pre­ ne pouvait prévoir que treize ans plus Le maître aura tôt fait de reconnaître mier contact avec le spectacle est lard, le 9 février 1856, le Théâtre des les prodigieuses capacités de son décisif : Delibes sera avant tout un Folies Nouvelles, appartenant préci­ jeune élève et leurs relations devien­ « homme de théâtre ». De plus, il sait sément à l'actrice, mettrait à l'affiche dront vite toutes d'amitié. Le séjour que c'est au théâtre que s'acquiert, au l'opérette Deux Sous de Charbon, la de Léo Delibes au Conservatoire sera XIXe siècle, la notoriété. première œuvre de Delibes! cependant de courte durée. Habitué à Le succès, dès les premières la vie libre de la campagne, il ne sup­ œuvres, est fulgurant. Le peuple porte pas d'être cloîtré : la Grande Le rêve de Paris reconnaît tout de suite, malgré son Maison lui apparaît comme une pri­ manque de culture musicale, que son. 11 la quitte quelque temps plus Dans son village natal, l'enfant a-t- cette musique a un «je-ne-sais-quoi » lard sans avoir pu y obtenir - contrai­ il rêvé de Paris? Le sort va brutale­ de plus que les flons-flons criards rement à ce que l'on a souvent écrit - ment changer le cours de son exis­ habituellement répandus. Delibes la consécration d'un prix, si ce n'est tence. Le décès de son père survient s'acheminant régulièrement vers des celui de solfège. Édouard introduit le 12 octobre 1847. Clémence reste genres plus sérieux, le succès suit encore son neveu dans les soirées alors sans ressources. Elle a encore, à cette ascension qui porte peu à peu le mondaines de la haute société bour­ Paris, son père et son frère Edouard. compositeur au sommet des plus geoise : « Surtout ne l’éreintez pas Avec l’aide de ce dernier, elle pense grands de son temps. trop ». dit-il en le présentant. Mais, pouvoir survivre dans la capitale et Si son enfance ne fut pas des plus malgré cette recommandation, le assurer à son fils une éducation musi­ heureuses, la vie maintenant le jeune garçon devra tenir le piano de cale plus poussée. C’est ainsi que Léo comble. En 1871, il épouse Léontine neuf heures du soir à six heures du découvre, au printemps 1848, ce Estelle Denain-Mesnage, fille natu­ malin. monde dont il va, à force de labeur, relle de Élisabeth, la célèbre actrice devenir le maître incontesté. Enfin, c'est la Révolution : au n° 10 de la Comédie Française et la femme de la rue Saint-Lazare où il demeure, Mais il découvre aussi la faim. Pour la mieux habillée de Paris après l'enfant est en plein cœur des événe­ assurer l'existence de sa mère et la l'Impératrice, et de Guillaume II, roi sienne, il se fait admettre dans la ments. Certes, il n'a pas fait le coup des Pays-Bas. Le jeune couple s'ins­ de feu! Mais le spectacle grandiose Maîtrise de la Madeleine comme talle au second étage du n° 220 de la qui se déroule éveille en lui cet soprano et donne des leçons de piano rue de Rivoli tandis qu'au premier, enthousiasme de libéralisme que l'on qui lui prennent une grande partie de dans son luxueux appartement, retrouve dans sa musique. Gai luron, son temps, ne lui rapportant que très « belle-maman » tient sa cour. peu. n’a-t-il pas été. dans ces heures de Delibes y voit passer Émile Ollivier, grand élan populaire, quelque peu Puvis de Chavannes et toute une gavroche? pléiade d’artistes du monde théâtral, Un événement déterminant pour sa littéraire et artistique. • Saint-Germain-du-Val; carrière vient à nouveau changer le le « Pavillon » maison natale du com­ cours de son existence : en 1849, il est positeur (ph. : H. Ricard) Delibes à l'œuvre Il est peu abondant. Si Delibes a courtisé tous les genres à l'exception de la musique symphonique, de la musique de chambre ou de la musique d'orgue, chacun n'est que peu représenté dans sa production. Certes, nous lui devons quatorze opé­ rettes mais seulement trois ballets, trois opéras-comiques, cinq piécettes pour piano, six œuvres de musique religieuse, un recueil de mélodies, deux cantates... En définitive, chez lui, la qualité prévaut sur le nombre. Il aura le souci de cette qualité lorsque, ayant obtenu la consécration avec ses œuvres maîtresses, il reniera ses opérettes de début auxquelles il doit pourtant d'avoir été reconnu et remarqué dans le monde de la musique et qui lui ont permis à la fois d'assurer presque immédiatement son existence matérielle et d’expri­ particulier; la fonction des formes de la Série Dodécaphonique peuvent mer sa joie de vivre, sa gaieté, sa musicales utilisées. Tantôt sous- se répartir d'un instrument à l’autre? bonne humeur naturelles et débor­ entendues par l'argument, tantôt pas­ Après 1 orchestre, après la mélodie, il dantes. « Amuseur public » dans ses sant aux yeux du compositeur comme sera de pure logique que de dislo­ opérettes, il égratigne cette société source de précision dans son récit, quer le rythme comme s’amuse à le qu’il traverse et qu'il côtoie dans le elles apportent à la composition faire E. Varèse dans Ionisation. salon de « belle-maman » ! Ses richesse de rythmes et clarté; le souci proches eux-mêmes ne sont pas épar­ de la couleur juste. Déjà dans Coppe­ gnés. Son esprit libéral le pousse lia, mais surtout avec Sylvia, Delibes Lakmé à l'opéra jusqu'à narguer l'Empereur et sa crée le ballet symphonique. Ce genre cour : qui s’en étonnerait de la part est basé sur l'utilisation toute nouvel­ A l’opéra, Delibes soulève la cri­ de l'ami d'Offenbach? « Amuseur le de l’instrument, source de couleur tique. Sur un sujet oriental, devait-on public », certes, mais il s’y trouve à un et de clarté : comme pour l'harmonie, mettre une musique qui eut choqué niveau très supérieur à celui de ses chaque instrument exprime un carac­ les pieuses oreilles des habitués de prédécessseurs tels les Maillart. Cla- tère, dépeint un personnage ou un l’Opéra-Comique? L’histoire de celte pisson, Cohen, Paladilhe... Serait-il état d'âme. Cela devient extraordi­ jeune hindoue, Lakmé, puisqu'il l'égal d’un Offenbach. son maître en naire : à l'audition seule, nous s'agit d’elle, exigeait cependant un la matière? Il le dépasse par la dis­ connaissons la richesse d'un vêtement support sonore qui put rappeler tinction qui émane de ses partitions. ou le geste le plus infime d’un per­ l'Inde. Delibes dut « faire » de l’exo­ sonnage. Une fois encore Delibes tisme, le forger de toutes pièces. On Delibes aborde un aspect « plus pousse plus loin le procédé imaginé appela cela « relents d’exposition sérieux » de sa production lors- par Rameau en faisant sienne toute la coloniale », ou encore « oripeaux »... qu’avec le ballet la Source composé palette du peintre. Quant à nous, nous parlerons bien en 1866, en collaboration avec le Ce ballet dit « symphonique » offre davantage de « jalousie », de russe L. Minkus. il répond à la com­ alors une partition d'un intérêt musi­ « manque de culture » de la part des mande de son ami E. Perrin alors cal constant : elle possède un équi­ détracteurs... car il est bien facile de directeur de l'Opéra. Viendront libre parfaitement indépendant de justifier le compositeur dans ses choix ensuite Coppelia et Sylvia, respecti­ l'argument et de la chorégraphie. En et ainsi de réhabiliter sa musique. vement en 1870 et 1876. « décortiquant » à l'extrême son La Lakmé de Delibes est hindoue, L’analyse de ces trois ouvrages que orchestre, en donnant à chaque ins­ il n'y a aucun doute : la couleur y est le maître nous a laissés montre que trument un rôle particulier, Delibes juste; l’orchestre occidental se sou­ ses innovations résident dans : l’intro­ ouvre la voie aux compositeurs du met à merveille. Et pourtant, que duction, parmi les personnages cou­ XXe siècle. Ne peut-on trouver en cette manière d’exotisme est simple! ramment présentés sur scène, de effet un prolongement de ce procédé Ses éléments, nous les avons classés l'automate; le souci du respect de dans l’École de Vienne où les notes en trois catégories, trois sortes de procédés dont les critiques - s’ils l’avaient voulu - auraient pu recon­ naître la valeur et l’efficacité drama­ tiques. Delibes utilise, en premier lieu, ce qu'il y a de plus évident, ce qui caractérise au mieux, aux yeux du profane, un pays, une province. Ce sont les danses locales. Les bal­ lets, déjà, présentaient ce procédé. Dans Coppelia, les Csardas, Boléro, Gigue, situent l’action et précisent un détail de l’intrigue. Dans Sylvia, la Bacchanale nous remémmore les orgies de la Rome Antique décaden­ te. Dans Lakmé (1883), notre com­ positeur persiste et impose une Térâna, une Rektâh ou encore une Persian. Quel délice! Nous serions tentés de dire, comme les person­ nages présents sur scène : « Danse encore »! Viennent ensuite des procédés l'intrigue et de son union intime avec • Coppelia - Représentation du 12 avril « plus spécifiques ». Liée à la présen­ la musique: le rôle de l'harmonie qui 1991 - La Flèche - A l'occasion du cente­ ce des précédentes, c’est l'utilisation de rythmes particuliers, de perd son intérêt structural habituel naire de la mort du compositeur. chez les symphonistes, au profit de « modes » que le musicien oppose à Second tableau : réconciliation de Swa- l’expression et de la couleur: il rejoint nos « gammes » occidentales, réser­ en cela un autre Français : Rameau. nilda (Wilfride Piollet) et Frantz (Jean vées aux personnages européens, et Chaque tonalité retrouve en effet Guiserix). Au fond, la « vraie » poupée qui lui permettent de définir au avec Delibes ce que Rameau préconi­ Coppélia. mieux ses personnages hindous. sait, à savoir que chaque ton est Rappelons à ce sujet que le nom de l'équivalent sonore d'un état d’âme Lakmé est, aux Indes, non seule-

8 CMF - n- 445 - AVRIL 1993 ment le nom d'une déesse mais diques et rythmiques empruntées au encore celui d’un « mode » : le Bhai- style typique du verbunkos (4). ravi (3). Procédé « plus spécifique », c’est aussi le coloris orchestral par On ne peut classer Léo Delibes lequel l’architecture à trois parties parmi les compositeurs de musique superposées de l’orchestre hindou religieuse si l'on s’en tient unique­ apparaît dans l’ochestre européen. ment au nombre restreint des œuvres Enfin, des procédés « typiques » qu’il a écrites dans ce genre. Il semble viennent parfaire le tout. Ce sont la cependant que la place qu'il y occupe monophonie si caractéristique en soit plus importante qu'il n'y paraît. Inde et les ornements qui parent le Après les grandes Messes des chant et sur lesquels s’appuie tout le Mozart. Beethoven ou Schubert, les charme du pays. Veut-on charmer Requiem démesurés d'un Berlioz ou un dieu, un humain, rien de plus d'un Verdi, Delibes marque le retour simple : la voix s’orne de mille fiori­ à la religiosité en ce XIXe siècle finis­ tures toujours plus belles, toujours sant. Faisant preuve d'un profond plus complexes. Pourquoi reprocher respect du dogme, d'une connaissan­ alors à la Lakmé de Delibes, elle qui ce parfaite de la religion et de la litur­ tente d’attirer son ennemi aimant, gie. d'un vif attrait pour la tradition de se perdre, au cours de ce fameux autant que pour la nouveauté, il réali­ « Air des Clochettes » tant décrié, en se, à travers un humour discret, une de sensuelles et grandioses voca­ sensibilité mélodique, une douceur © Lakmé, partition chant et piano. lises? Imitation? Bien évidemment, rythmique et une délicatesse harmo­ mais comment faire autrement pour Page de garde de l'édition originale de nique, une véritable prosopopée être vrai? 1883. Collection personnelle (Photo : musicale, en ce sens que la musique H. Ricard) - comme il l’a fait dans ses ballets - suffirait, même en l'absence de Une esthétique personnelle paroles, pour représenter la Vierge et re musicale de Léon Delibes, sa per­ les trois personnes de la Trinité, dans Le succès incontestable de cet sonnalité. sa véritable esthétique les actes, les gestes et le rite des diffé­ ouvrage auprès du public n'effaçait apparaissent au grand jour. « Un rentes phases de la liturgie. pas pour autant le souci profond de bijou », une œuvre dans laquelle rien son auteur : en cette seconde moitié n’est à reprendre », « une œuvre qui Il est peut-être plus encore passion­ du XIXe siècle, fallait-il, en France, satisfait également les amateurs nant de lire les quelques mélodies qui être désormais français ou mieux d'opéras-comiques aussi bien que les jalonnent l'existence du composi­ wagnérien? Cette question trouble plus délicats parmi les musiciens », teur : elles sont de grandes pages. longtemps le compositeur. L'impact telles sont quelques-unes des appré­ Parfois amusantes, parfois imitatives, du wagnérisme chez ses confrères, ciations puisées clans la presse lors de parfois encore tout de tendresse ou chez ses élèves au Conservatoire et la création de cet ouvrage en 1873. d'émotion, rarement tourmentées, même jusque dans son intimité, chez Oui, plus que Coppelia, plus que elles ne tombent jamais dans la miè­ lui, où certains membres de son Lakmé, le Roi La dit est l'œuvre où vrerie ni le larmoiement. La ren­ entourage sont des inconditionnels Delibes s’est exprimé tout entier, contre, l'amour, la fuite du temps, le du maître teuton, le démoralise pro­ dans la « bonne humeur, la gaieté, le rêve, la nature, l’exotisme, la mort, fondément. Il aime « certains pas­ bon goût et la sobriété ». Quel plus tous ces thèmes chers aux divers sages » de la musique de Wagner, grand hommage aurait pu recevoir auteurs du XIXe siècle y sont traités poussant même par deux fois son cet opéra quand il a eu celui des avec le plus grand des bonheurs. Il désir de la mieux connaître jusqu'à détracteurs de son auteur? faut voir avec quelle maestria Delibes Bayreuth. Mais il se méfie de ce extrait la quintessence du mot ou de « flot d’idées nouvelles ». Une véri­ L'œuvre pour piano n'est pas faite l'idée qu'il contient. La musique des table peur le saisit pour le devenir de de grands chefs-d'œuvre, mais elle notes - encore plus que dans les opé­ la musique française. En professeur les préfigure. Delibes s'y montre ras ou la musique religieuse - semble vertieux et dévoué, il croit cepen­ - comme dans ses autres œuvres ne plus suffire à le satisfaire : la dant de son devoir d'apprendre à ses d'ailleurs - en savant architecte, musique du vers vient influencer élèves les récentes tendances germa­ imaginant des constructions toujours l'invention musicale et l'on assiste à niques. Un léger souffle des temps simples et sans cesse changeantes. une interpénétration, à une véritable nouveaux anime timidement son Une forme musicale n’est jamais osmose des plus subtiles. Jean de Nivelle mais il ne s’accroche prise dans sa « structure d’école », pas à cette nouveauté et revient un effet de surprise y est constam­ L'esthétique de notre compositeur - bien que parsemant sa Lakmé de ment introduit et jamais il ne se tourne autour de deux pôles : les qua­ leitmotiv - à l’esthétique qui lui est représente à la même place lorsque lités de sa personne et sa conception naturelle. la forme est réutilisée pour une très personnelle de ce que doit être « Coppelia, Lakmé - avons-nous autre pièce. Mais pour nous, peu l'art musical. L'homme est un modes­ écrit au début de cette élude - ont nous importe qu'une forme réappa­ te, un timide, un raffiné, un distingué. laissé à peine quelque souvenir chez raisse. Plus nous plaît, dans la cou­ Sa musique est marquée au coin de les mélomanes ». L’oubli a couvert de leur. la vérité, ou, dans le détail, la cette distinction : il y a de la retenue son ombre une autre pièce qui eut précision. Ainsi, la Romance hon­ dans l'expression des sentiments - ce pourtant le mérite d'établir définiti­ groise n'est-clle pas seulement dont on lui a souvent fait reproche -, vement son auteur dans la notoriété. « hongroise » par son titre mais bien ce qui n'empêche pas l'aisance. Au Avec le Roi l’a dit, la profonde cullu- plus par toutes les formules mélo­ charme, à la clarté, à la précision. dont toutes ses œuvres sont empreintes, nous ajouterons que Delibes est aussi essentiellement français. Les sources de son art se TOURISME situent dans la Grèce antique, au Moyen-Age. Il éprouve pour le le T.0.* au service XVIe siècle une attirance toute parti­ au musicien amateur et culière et le XVIIIe lui propose des sociétés de musique Rameau comme modèle. A l’instar de l’année 1848 autour de laquelle s’articule son existence, - Musique Jeunes et Voyages c'est une équipe de spécialistes des Delibes doit être considéré comme langues, de la musique et du tourisme. L'alliance de compétences une « charnière », un maillon indis­ pour une meilleure qualité. pensable de l'Histoire de la Musique. Il est à la fois mainteneur de la tradi­ tion française face à l'envahissement - Musique Jeunes et Voyages c'est le T.O. spécialisé, titulaire de la de l’italienne et de l’allemande, nova­ Licence d'État d'Agent de Voyages : la sécurité. teur par sa conception moderne de l’orchestre et précurseur par cette 11 SÉJOURS LINGUISTIQUES ET MUSICAUX même conception à laquelle s’asso­ cient pointillisme et impressionisme La musique, langage universel, est l'art d'éduquer l'oreille. De nos jours, déjà existants dans l’art pictural. le musicien est à l'écoute de son environnement économique et cultu­ Demeurant attaché au passé et rel. S'immerger dans une langue étrangère représente le même effort redoutant l’avenir, Delibes ouvre, que s'investir dans la musique. Alors autant mutualiser ses efforts. sans le vouloir, une porte vers ce De 12 et 18 ans, le musicien amateur est un scolaire concerné par même avenir. Il est, malgré lui, emporté par ce souffle nouveau qui l'apprentissage des langues. Bien plus que des «cours», des séances de enflamme le siècle finissant, un conversation facilitent l'apprentissage ou le perfectionnement du lan­ souffle qu’il avait pressenti bien gage usuel. A ces séances, s'ajoute du travail instrumental par pupitre avant l’heure. Mais il reste trop fran­ avec des professeurs de musique du pays visité, qui, eux, accentuent çais pour être aimé des siens. l'usage de cette langue. Le South & Mid Glamorgan (Pays de Galles), la province de Valencia (1) Reyer Ernest : Compositeur et critique (Espagne), le Vorarlberg (Autriche), sont des régions où l'enseignement musical. Citation extraite de son ouvrage : Notes et la pratique musicale tiennent une place prépondérante dans la vie de Musique (Charpentier et Cie Éditeurs. Paris 1975, p. 16). de tous les jours. (2) Soullier Charles : Article « Castil-Blaze » extrait de La Chronique Musicale. Revue bi­ 11 TOURISME : VOYAGES - SÉJOURS mensuelle de l'Art ancien et moderne. N° 49. Paris. Tome IX. 1" juillet 1S75. p. 5. Mieux qu'un banquet Sainte-Cécile, un voyage tous les 2 ou 3 ans Blaze, dit Castil-, François, Henri, Joseph, 1784- 1857, avocat et sous-préfet. Il étudie par cœur les créera au sein d'une société une cohésion plus forte. Le musicien n'est œuvres de Mozart, Rossini, Weber. pas un «touriste ordinaire», sa passion est un vecteur d'échange et de (3) Le Verbunkos se compose d’une danse culture. lente débouchant sur une danse vive mais il a su conserver son caractère d’improvisation basé sur des particularismes tonaux, rythmiques et mélo­ H CONGRÈS - FESTIVALS - CONCOURS diques. « C’est l'illustration d’une attitude de danse plus qu'une forme stricte. Il n’est pas une Organiser un congrès, un festival ou un concours représente un tel musique ni populaire ni folklorique, il demeure une forme savante, vocale à l'origine, puis pro­ volume de travail que, parfois, certains y renoncent. Musique Jeunes et gressivement instrumentale... » ( La musique Voyages peut vous aider à la mise en place de projets. hongroise, par Vigué J. et Gergely J., « Que sais- je », PUF, Paris -1959, p. 79). Responsables de sociétés, Ayez le réflexe (4) Le personnage de Lakmé est constam­ Chef de musique. ment associé à un mode hindou : le Bhairavi. Musique Jeunes et Voyages Outre la désignation du mode, Bhairavi est l’un Directeurs et professeurs des multiples noms prêtés à la déesse Dourga, Devenez notre correspondant l'épouse du dieu Shiva. Lakmé est sans doute d'écoles de musique. encore l’européannisation de Lakshmi, nom qui, dans la mythologie hindoue, désigne la com­ Les plus actifs d'entre vous participeront à des voyages d'étude. pagne de Mâdhava (Vishnou). L’existence de la première dans l’opéra de Delibes est identique à celle de la seconde dans la mythologie. Leur sacrifice final les rapproche encore. L’opéra ne 4 pouvait que se terminer tragiquement pour Pour tout renseignement, contacter Lakmé : le sacrifice est, pour l'hindou. Pacte MUSIQUE JEUNES ET VOYAGES essentiel de la vie : « Faire un effort pour la nation et souffrir pour elle doit être considéré 20, boulevard Gergovia - 63000 CLERMONT-FERRAND comme une friandise », citation extraite de Gandhi : Leur civilisation et notre délivrance, Tél. 73.90.92.18 Fax. 73.92.44.94 Denoël, édit. Paris. 1957, p. 179. Pour mieux demander Christine. comprendre Lakmé, lire ce qui concerne Laksh­ mi dans : Grimai P. Mythologies de la Méditer­ T.O. (Tour-Opérateur) : Agence spécialisée dans la fabrication de voyages. ranée au Gange, Larousse édit. Paris, 1963, p. 222/273.

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Quand je suis sorti du Conserva­ l’exemple même du chanteur qui Je crois donc que si l’on veille toire, trois ans après en 1950. j’ai eu dure. constamment à choisir ses rôles, il là beaucoup de chance. A cette La voix est un instrument résis­ n y a pas de danger, hormis bien sûr époque, que ce soit en art drama­ tant et fragile à la fois. Il est résis­ les accidents de santé... Bien enten­ tique. chez les instrumentistes ou tant à condition de savoir en user : du un chanteur doit évoluer, chan­ chez les chanteurs, les concours le secret est de refuser un rôle qui ger de répertoire au cours de sa car­ étaient extrêmement suivis. Les cri­ n’est pas fait pour soi. Pour vous rière en fonction de l’évolution de tiques, les directeurs de théâtre donner exemple, j’eus un jour une sa propre voix. Mais je crois qu'il étaient tous au rendez-vous début proposition de M. Adler, directeur ne faut jamais perdre de vue le juillet, salle de l’ancien conservatoi­ de l’Opéra de San Francisco, qui répertoire et la voix de ses débuts. re qui avait une acoustique formi­ venait de m’entendre dans le rôle Il faut essayer perpétuellement de dable : c'était une grande audition, de Tamino à l'Opéra de Vienne : il retrouver cette voix claire, cette chose qui ne se fait plus aujourd’hui m'offrait de venir chanter aux voix jeune, cette voix ensoleillée, la et c’est bien dommage. Cette États-Unis dans quatre opéras seule manière de le faire étant de année-là, était présent le directeur dont Julien, la suite de l'opéra de résister à la tentation d’ouvrages du Théâtre Royal de la Monnaie de Charpentier Louise dans le rôle très larges et très dramatiques dans Bruxelles, Corneil de Thoran, chef même de Julien. Pour l’avoir lesquels on se « tue ». d'orchestre et homme de grande entendu à la Monnaie de culture qui m'engagea aussitôt. Je Bruxelles, je savais que ce rôle-là fis mes débuts à Bruxelles, trois - Quels sont les rôles n’était pas pour moi. N’ayant pu qui vous ont marqué ? mois plus tard dans Marouf save­ aboutir à un accord sur les trois tier du Caire de Rabaud. premiers rôles, je refusai donc Michel Sénéchal - Ce sont les rôles Le théâtre Royal de la Monnaie cette proposition qui, quoique où j'ai toujours pu jouer la comé­ a toujours eu grande réputation, alléchante, aurait pu aussi contra­ die, parce que, pour moi, l'opéra théâtre d'avant-garde où avait été rier le devenir de ma carrière. Je c’est du théâtre. Un théâtre de présenté les grands Wagner avant pense en effet que compte tenu de grande dimension, plus complet Paris. Corneil de Thoran était un l’impact considérable de la cri­ que le théâtre dramatique. Cela grand mécène, il finançait le tique aux USA, je n’aurais jamais m'a toujours beaucoup attiré, c'est théâtre avec ses propres deniers. pu me produire par la suite dans pourquoi j'ai chanté beaucoup Malheureusement, au bout d’un ce pays. d’ouvrages de Rossini. Mais j'ai an. il mourut subitement au pupitre alors qu'il dirigeait La Flûte enchantée et le théâtre, faute de moyens financiers, ferma ses portes en 1952. Je retournai alors chez les parents, et mis à profit celte période pour approfondir ma technique et découvrir de nou­ veaux rôles susceptibles de m’être proposés. Cette même année je décidais de me présenter au concours de Genève, le seul concours international à l'époque, qui attirait tous les directeurs de théâtre. J'eus encore la chance d'avoir le grand prix et toutes les portes se sont alors ouvertes devant moi. A commencer par le Festival de Salzbourg. Imaginez mon émotion en pensant que j’allais être mêlé aux plus grands chanteurs de l’époque. Dès lors la seule chose difficile a été de veiller perpétuellement à me maintenir pour ne pas perdre pied.

- C'est la règle d'or du chanteur que vous êtes devenu ?

Michel Sénéchal - Je suis dans ma 42e année de carrière, je rentre tout juste des États-Unis où je viens de chanter dans Falstaff sous la direc­ tion de Seiji Ozawa : je n'ai pas cessé jusqu’à ce jour de me remettre en question, c’est une façon de durer. Je crois que je suis M. Sénéchal dans le rôle du Comte Ory de Rossini.

12 CMF - n 445 - AVRIL 1993 aimé tout ce que j'ai chanté, un peu moins peut-être certains ouvrages de musique contemporaine qui sont difficiles, souvent incompatibles avec la technique vocale, et la santé vocale! Parfois on y trouve des intervalles qui sont écrits d’une façon maladroite pour la voix, où le chanteur est obligé de faire des prouesses et des acrobaties, ce qui limite d'autant la liberté d’expres­ sion. Les rôles que j'ai chantés dans ce répertoire particulier m’ont donné du mal et je ne m'y sentais pas complètement à l’aise. Mais c'est un travail nécessaire, et riche d'un point de vue culturel. J'ai créé à Paris Lulit de Berg, sous la direc­ tion de Louis Ducreux, qui nous a quittés dernièrement. Ce fut un événement considérable. C’est une œuvre intéressante sur le plan dra­ M. Sénéchal, rôle de l'Innocent dans Boris Godounov. matique et le rôle du peintre que je tenais est un rôle difficile. Mais je homme que j’ai profondément aimé chanter en allemand, en italien. Le dois vous avouer que tous les soirs, chant allemand est chant d'articula­ après la représentation, j'étais obli­ et admiré, qui m'a fait preuve de tion avec des règles très précises : gé de remettre ma voix en place. beaucoup d'amitié et de fidélité. Sa disparition m'a terriblement lou­ on est dans une sorte de moule qui C’était d'autant plus nécessaire que est en même temps un garde-fou. nous l’avons repris à Marseille, puis ché. Avant lui, j’ai connu Hans Rosbaud à Aix-en-Provence, à la C'est une langue qui m'a fait faire à Paris, et qu'entre les représenta­ grande époque du festival de 1955 à des progrès considérables. L'italien tions j’étais à l'affiche du Barbier de est un chant de voyelles relative­ Séville dans le rôle du Comte 1968. Lui aussi m'a beaucoup appris. Puis, dernièrement, j’ai ren­ ment facile et qui vous met à l'aise : Almaviva. Si je n'avais pas pas pris tout est ouvert et ensoleillé. J'aime cette précaution je n'aurais jamais contré Seiji Ozavva, un des plus moins peut-être chanter en anglais, pu passer de la musique de Berg à grands du monde actuellement. qui est une langue de diphtongues celle de Rossini! qui s'accommode mal de la façon - Donnez-vous des récitals ? de placer un son. Quant au chant - Avez-vous eu conscience Michel Sénéchal - J'ai donné de nom­ français, il reste pour moi le plus assez vite de ce que vous alliez breux récitals au début de ma car­ difficile car c’est un chant de pro­ pouvoir chanter ? rière, aux États-Unis, en URSS. nonciation avec toutes ses subtili­ tés, ses nuances. Je pense que c'est Michel Sénéchal - Oui, absolument. J'aimais beaucoup cela mais j’ai complètement abandonné car le l'une des raisons pour laquelle il y a J’ai eu de bons maîtres et ils m’ont moins de chanteurs en France que appris ce que je devais faire : c'est- théâtre me manquait beaucoup. Et puis se retrouver seul avec son pia­ dans les autres pays. Notre langue à-dire choisir, la règle absolue étant est très belle chantée mais elle ne d’être toujours à l'aise dans un niste et un public différent chaque soir ce n’est pas drôle tandis qu'au s'impose pas d'eniblée, aussi facile­ ouvrage. En 42 ans, ma voix a chan­ ment que l'italien. gé, mon physique aussi et je ne théâtre on est une équipe. D'autre peux plus accepter des rôles de part, la préparation d'un récital est jeunes premiers. Je me suis pro­ un travail sérieux qui demande plus - Il y a quatorze ans, vous avez créé d'un an de travail. On ne peut pas gressivement dirigé vers des rôles l'école de l'Opéra de Paris de caractères, que je trouve pas­ tout faire! sionnants pour leur dimension Michel Sénéchal - Quand Lieber- théâtrale. - La langue est-elle une difficulté mann a quitté l'Opéra de Paris. en soi ? Bernard Lefort, que j'avais connu - Quelles sont les grandes au Conservatoire, a pris sa succes­ rencontres de votre carrière ? Michel Sénéchal - Non, j'ai chanté sion. Dès son arrivée, il a proposé dans beaucoup de langues. Bien au ministère de la Culture la créa­ Michel Sénéchal - J’ai eu, au milieu sûr, chaque langue a sa particulari­ tion d'une école de chant. A de ma carrière, une révélation : té. J'ai chanté en russe Boris Gou- l'époque - je crois que cela est en c’est ma rencontre avec Karajan. dounov à l'Opéra de Paris dans dif­ train de changer à l'heure Cela m'a beaucoup apporté et m'a férentes productions. Je ne parle actuelle - le conservatoire de Paris servi plus tard quand j'ai enseigné. pas russe, je ne connais pas cette avait peu de résultats. Le concours C’était un génie. Chanter sous sa langue, mais il y a comme une du Conservatoire n’était plus direction m’a donné une nouvelle mécanique qui se met en place à l'événement attendu par tous tel orientation, il m’a fait découvrir partir des éléments de base qu'il que je l'avais connu, il n’y avait une autre manière de chanter, plus faut assimiler, indispensables au pratiquement plus de chanteurs profonde plus concentrée. C’est un chant et à l'expression. J'adore lrançais, la situation devenait dra-

CMF - n° 445 • AVRIL 1993 13 matique. Pour sortir de ce maras­ jours progresser. Et maintenant qui concerne les études vocales et me, son idée était d’ouvrir une j’enseigne au Metropolitan Opéra je pense^ qu‘il devrait arriver à de école de chant, un département de de New York et à l’opéra de San bons résultats dans un avenir l’Opéra de Paris qui soit réservé Francisco où je suis totalement proche. Puis il y a l’école de chant aux chanteurs français. Quand libre! de l’Opéra dont je vous ai parlé. l’école a été créée, la direction m’en a été confiée, poste que j'ai - Quels conseils donner accepté tout en assumant le rôle - Est-ce que vous aimez à un chanteur débutant qui voudrait enregistrer ? de professeur. Cette école a mer­ faire une carrière aujourd'hui ? veilleusement fonctionné, 90 % Michel Sénéchal - J’ai beaucoup des chanteurs français en renom Michel Sénéchal - Il faudrait d’abord enregistré. Actuellement, la mode que l’on entend actuellement sont passer par une audition pour se revient au « live » et je crois que issus de cette école (1). Je suis faire une opinion de la matière c’est une bonne chose. Avec les resté à ce poste pendant 14 ans, vocale à l’état brut : savoir avant enregistrements faits en studio, on poste que j’ai quitté il y a 1 ans 1/2 tout si on a une voix et une belle arrive a un résultat vraiment par­ par suite de désaccord avec voix. Puis il faut avoir le sens du fait, ce qui peut être dangereux. Le G.-F. Hirsch, nouvel administra­ chant, qui ne s’apprend pas. J’ai public a tendance en effet à vouloir teur général nommé en 1990. entendu des personnes qui avaient retrouver cela quand il va écouter Cet homme d’un caractère diffi­ de belles voix mais qui n’avaient l’artiste en salle. Mais on ne peut cile qui, ne connaissant rien ni de pas le sens du chant. On avait beau retrouver cet esprit dans les salles la formation ni de l’enseignement essayer de leur apprendre, mais de concert si belles, si grandes, si du chant, usait abusivement de elles ne pouvaient exprimer leur valeureuses soient-elles. Alors c’est son autorité pour contrecarrer sys­ voix, la communiquer. Ce don on la déception : « J'ai entendu un tel, tématiquement et sans raison mes l'a ou on ne l’a pas. Ensuite, il faut c’était bien sur son disque, c’est décisions quant à l’orientation que travailler, prendre des cours, et curieux je ne le reconnais pas! » On je donnais à l’École d'Art Lyrique. savoir que l’on ne devient pas chan­ entend cela tout le temps. Mes collaborateurs et moi avions teur du jour au lendemain : c’est un pourtant fait nos preuves durant long apprentissage de 4 ou 5 années pour les personnes douées et beau­ - Avez-vous des salles douze ans de progrès constants. de prédilection ? Le budget m'était occulté et le coup plus pour les autres. poste d'intendant a été laissé Du point de vue de l’enseigne­ Michel Sénéchal - Vous me donnez vacant sans que je puisse obtenir ment, le Conservatoire de musique l’occasion de parler du Palais Gar­ jamais son remplacement.J’étais est en pleine réorganisation en ce nier. C'est à mon sens l'un des plus paralysé. J’ajoute que tous les administra­ teurs qui ont précédé M. Hirsch me faisaient entièrement confiance et ils le pouvaient en effet. La priva­ tion de ma liberté d’action a engen­ dré rapidement un climat détes­ table et insupportable. D’où mon départ. A la réflexion, je pense que cet homme éprouvait une jalousie maladive à mon encontre parce que je connaissais beaucoup mieux l'opéra que lui sous toutes ses formes. Pensez que j'étais dans la maison depuis 1961 que de choses apprises, que d’expérience emma­ gasinée! Juste retour des choses : M. Hirsch a été remercié quelques mois après mon départ. Vous connaissez la suite : il a été nommé depuis administrateur du CSA. Durant toutes ces années passées dans cette école, j’ai réorganisé l’enseignement, en m'efforçant tou­ jours d’améliorer son fonctionne­ ment. Il régnait une ambiance, un état d’esprit authentiquement artis­ tique : cette école avait une âme. Je souhaite vivement que mon succes­ seur récemment nommé - l’école a fonctionné sans directeur pendant 1 ans 1/2 -, apporte à son tour des améliorations parce qu’il faut tou­

14 CMF-n° 445 -AVRIL 1993 beaux théâtres du monde et c’est monde. En donnant mes cours à vraiment désolant que l'on n'y San Francisco, au Metropolitan de chante plus. L'acoustique y est New York et quand je vois avec excellente et il suffirait de faire quelle ardeur, quel goût et quelle quelques améliorations pour les santé vocale les chanteurs tra­ LA VOIX DE TÉNOR places d’où il est difficile de voir, vaillent, je me dis, en effet, que cela serait merveilleux. A ce pro­ l'avenir du chant américain La voix de ténor a toujours exercé pos, on n’aurait jamais dû reléguer s’annonce prometteur. une particulière fascination sur les dans un tiroir le plan Jean Vilar, foules. On connaît l'image de Jan Kie- admirablement conçu. L’Opéra pura, obligé de rechanter le grand air Comique me tient aussi beaucoup à - Si vous deviez définir le métier de la Tosca, accroché à la grille de la cœur, parce que c’est une salle de chanter ? fenêtre du concierge de l'Opéra comique, acclamé par des centaines de unique au monde, typiquement Michel Sénéchal - Dur et passionnant française. Il fonctionne actuelle­ spectateurs enthousiastes. à la fois. Chanter est peut-être un C'est sans doute que, d'une certaine ment épisodiquement et il ne fau­ métier mais ce n’est pas un métier drait pas le laisser mourir. Je sou­ manière, il se passe un phénomène comme les autres, parce que l’art s'apparentant à la résonance entre haite vivement qu'il retrouve sa du chant demande de la passion. Si notoriété. Il ferait un fabuleux l'appareil vocal du ténor et de l'oreille je n’avais pas chanté, j’aurais été de l'auditeur, lorsque l'artiste émet ses tremplin pour les jeunes chanteurs vétérinaire mais je ne le regrette qui pourraient y faire leurs débuts, notes aiguës. C'est donc que les mots absolument pas. D'ailleurs, si ma n'ont pas le même sens lorsqu'ils sont et s’affirmer avant d’affronter les vie était à refaire je conduirais ma grands théâtres du monde. dits avec la voix parlée, ou avec le carrière artistique exactement grave ou le médium de la voix chantée, comme je l’ai conduite. Je ne ou bien donc avec l'aigu. - Avez-vous des projets ? regrette donc rien et c’est agréable de pouvoir dire cela. C’est comme Au XVIe siècle naît en Italie l'opéra, Michel Sénéchal - Je vais bientôt si j’avais accompli quelque chose, théâtre chanté. C'est au milieu du XVIIe chanter l'Heure espagnole au trouvé une sorte de paix. que le genre se développe à Paris à théâtre des Champs-Elysées, je vais l'Académie Royale de musique du ensuite donner des masters class à Entretien avec Jack Hurier, Palais Royal. Lully régnait en maître, l’opéra de Lyon, après quoi je Christine Bergna, Laurence Solnais Rameau prendra le relais. L'art vocal repartirai pour San Francisco pour était alors basé sur le style, la musicali­ chanter le Chevalier à la rose de té, la direction, et non sur la puissance Strauss, Capriccio... puis je vais (1) Ténors : Jean-Luc Viala. Thierry et l'étendue des sons. A l'époque, les prendre un peu de repos avant de Dran, Christian Papys, Georges Gautier. chanteurs favoris n'étaient pas ténors, retourner à San Francisco. Jean-Luc Maurelle. Alain Gabriel, Christian mais basses (ce terme englobant les Lara. actuels barytons). Pour « grimper » Les Américains sont très ama­ Barytons : Jean-Marc Ivaldi, Jean-Luc lorsqu'un compositeur avait osé écrire Chaignaud. Philippe Rouillon, Philippe teurs d'opéra. Pour tous les au-dessus du sol, les chanteurs utili­ théâtres d'Amérique, dès que la Lalouette, Didier Henry, Jean-François Gar- deil, Armand Arapian, Le Texier. saient la voix de tête, l'aigu de poitrine saison est fixée, il est très difficile étant inconnu. Artificiellement on pou­ d'avoir une place. J’attribue cela Basses : Jean-Philippe Courlis. Antoine Garcin. Antoine Sarrazin, Daniel Salas. vait aussi castrer de jeunes futurs aux deux sources principales de la solistes pour empêcher la mue qui bais­ population américaine : les Italiens Soprani Élisabeth Vidal, Nathalie Desaix, Danielle Streiff, Catherine Dubosc, se la voix d'une octave, pratique barba­ et les Allemands, qui portent le Maryse Castels, Sylvie Brunet. re abandonnée depuis longtemps. chant en eux. Il y a actuellement Mezzo soprano : Magali Damonte. Marie- aux États-Unis une école de chant Thérèse Kcller, Françoise Galais, Béatrice On n'a évidemment pas de témoi­ et des voix fabuleuses. Je pense que Uria-Mouzon. Martine Mahé. gnages concrets de ces époques, mais cette école se prépare à couvrir le l'art des hautes-contres et contre-ténors contemporains donne une idée sans doute juste de ce qui se passait au XVIIe et au XVIIIe siècle (où triompha le ■ DISCOGRAPHIE célèbre Pierre de Jélyotte, jusqu'en 1765). On peut dire que les pépinières Platée, Rameau, dir. H. Rosbaud (EM1). principales de chanteurs étaient les L'enfance du Christ, Berlioz, dir. Dervaux. maîtrises, qui ne prédisposent pas aux Madame Butterfly, Puccini, dir. Karajan. accents dramatiques. C'est Gluck qui Chérubin, Massenet (RCA). infléchit, à partir de 1774 (2 août : ver­ Dialogues des Carmélites, Poulenc (Classics). sion parisienne, en français, de son Le Comte Ory, Rossini (Chant du monde). Orféo ed Euridice de 1962) l'art du Adriana Lecouvreur, Ciléa (Decca). chant lyrique vers une sorte d'expres­ L'Enfant prodigue, Debussy, dir. Maderna (Arkadia). sionnisme sonore, s'apparentant au cri. Eugene Oneguine, Tchaikowski, dir. Levine (D. Grammophon). Gluck demandait soit à Joseph Legros, Le roi l'a dit, Delibes (Musidisc). créateur du rôle d'Orphée, de crier ses Mireille, Gounod (Musidisc). appels « Eurydice, Eurydice » au pre­ Thaïs, Massenet (Musidisc). mier tableau « avec de la douleur La Dame blanche, Boieldieu (Musidisc). comme si on lui coupait la jambe ». La L'Heure Espagnole, Ravel (D. Grammophon). tessiture du rôle d'Orphée est tendue et L'Enfant et les sortilèges, Ravel (D. Grammophon). comporte un contre-ré dont se jouait, de nos jours, Nicolaï Gedda. Le ténor mozartien n'a pas besoin de fausset ancienne manière, gracieuse et à nuancer leur voix de poitrine et obte­ suraigu, mais sur le plan expressif dévirilisée, mais souvent très agile. nir de jolies « pianos », mais timbrés. s'apparente à celui de Gluck. Bien entendu, la « voix nouvelle » La voix de tête reste utilisable pour cer­ Les grandes vedettes de l'époque était et reste dévolue aux grands pre­ tains passages de charme ou certains romantique furent Louis Nourrit, Mont- miers rôles dramatiques d'Opéra tels rôles. pellierain né en 1780, formé au Conser­ Manrico du Trouvère, Radamès 6'Aida, D'autre part, le disque permet à des vatoire de Paris, puis surtout son fils Cavaradossi de Tosca, Faust, Samson, ténors ayant un timbre de « spinto » Adolphe, qui travailla avec Garcia (père Siegfried, Calaf de Turandot, Don José mais non le volume d'enregistrer les de la Malibran) et fut le grand ténor ros- de Carmen (notons au passage que la grands rôles lyriques, ainsi Mario sinien à l'Opéra. Champion du bel phrase finale de l'air de « la fleur » est Lanza. canto, il chantait Rossini ou Auber avec indiquée par Bizet pianissimo et dimi- A côté des premiers rôles lyriques la technique du XVIIIe siècle, c'est-à-dire pour les ténors lyriques, dramatiques avec un aigu en voix de tête savam­ ou « demi-caractère », beaucoup de ment conduite. Mais il chantait égale­ seconds rôles nécessitent des voix plus ment ainsi les opéras de Meyerbeer (les légères, moins riches en harmoniques Huguenots, Robert le Diable) La Juive graves (souvent traitées en « mixte » ou de Halévy et Guillaume Tell de Rossini, en « mixte appuyé »). C'est par exemple ce qui ne manquerait pas de nos jours, celui de l'Arlequin de Paillasse. de faire siffler le ténor qui s'y risquerait, quelle que soit la perfection de l'exploi­ De nos jours, Alain Vanzo a réussi, tation de ce style. grâce à des dons naturels et un sens inné de l'art du chant, à allier les deux Là se place l'événement déterminant types de techniques, lui permettant de dans l'évolution de la voix de ténor. passer de Faust à Mozart, de Werther à Gilbert Duprez, né en 1906, avait débu­ Almaviva du Barbier, de Don José à té comme ténor léger à l'Opéra Nadir des Pêcheurs de Perles. Son comique mais eut la bonne idée d'aller contre-ut « filé » de la Cavatine de Faust en Italie où une nouvelle manière se est une merveille. développait, permettant, en utilisant la voix dite « sombrée » et en pratiquant A l'opérette, on utilise aussi le ténor la « couverture » des sons, de « grim­ léger (hormis dans des œuvres comme per » en voix de poitrine jusqu'à des Le Pays du sourire ou Baron Tzigane. hauteurs dépassant largement le sol et Exemple : Grenicheux des Cloches de permettant d'exprimer des sentiments Corneville. extrêmes et des situations les plus dra­ Le ténor léger, lorsqu'il joint à ses matiques. Duprez s'empara de cette qualités vocales un talent d'interprète technique nouvelle qui allait donner et de comédien, incarne des rôles de naissance à ces catégories de ténors caractère, souvent comiques, tels que que sont le « Lyrico spinto » italien, le les valets des Contes d'Hoffmann. « Heldentenor » allemand ou le « demi- caractère » français. Duprez débuta à Pour terminer, citons encore l'Opéra en 1837 avec sa nouvelle voix quelques noms de très grands ténors dans le rôle d'Arnold de Guillaume qu'il faut absolument connaître, et qui Tell, et y remporta un extraordinaire continuent, pour ceux qui sont disparus ou retraités, leur grande carrière grâce triomphe. Ce fut une vraie révolution et M. Sénéchal, rôle de Tamino dans tous les ténors s'y mirent. Nourrit lui- au disque. En vrac : Gigli, Lauri-Volpi, la Flûte Enchantée à l'Opéra de même crut devoir transformer sa voix. Paul Franz, Georges Thill, Giovanni Il démissionna de l'Opéra, alla en Italie Vienne (ph. E. Klein). Martinelli, Villabella, José Luccioni, et, à l'instigation notamment de Doni- Joseph Schmidt (le plus petit par la zetti, entreprit de chanter l'aigu en voix taille, ce qui lui interdit pratiquement la appuyée, de poitrine. Il n'y réussit pas nuendo. Mis à part de rares interprètes, scène lyrique), Jussi Bjôrling (un des et, après un court retour à son ancien­ tels le canadien Léopold Simoneau, plus grands par le timbre et l'art vocal : ne technique, mais tout cela lui avait remarquable mozartien, mais qui n'a ni une merveille), Lauritz Melchior, Ros- troublé l'esprit, il s'estimait perdu pour le volume ni la « pâte » de Don José, waenge, Fritz Wunderlich, extraordinai­ l'art lyrique. Après une dernière repré­ tous les ténors chantent « Et j'étais une re mozartien, Del Monaco, Di Stefano, sentation à Naples en mars 1839, il se chose à toi » crescendo, avec un si Franco Corelli, Carlo Bergonzi, etc. bémol fortissimo qui leur assure le suc­ jeta par la fenêtre de sa chambre Parmi cette constellation, Michel cès public). d'hôtel. Sénéchal se montre un artiste à part, Duprez et ses émules triompheront D'ailleurs tous les grands rôles de musicien de qualité, doté d'un timbre désormais, et tous les compositeurs ténors d'opéra, depuis l'époque roman­ léger mais sonore, remarquable comé­ d'opéra écriront pour ce type de voix : tique, nécessitent une forte dose de dien, grand interprète de rôles marqués Donizetti, Verdi, Wagner, Berlioz, Gou- décibels, étant donné le nombre d'ins­ comme Basile des Noces, Platée, les nod, Bizet, Massenet, Puccini et tous les truments qui les accompagnent. Malgré valets des contes et tant d'autres indis­ véristes. De nos jours, la vogue du tout, les plus grands ténors ne sont pas pensables. baroque tend à ressusciter la voix de des hurleurs, et beaucoup parviennent Jean Malraye Aperçu Techniques NOUVEAU L'orchestre Index L'accompagnement 392 Kœchlin, Editions 106, Garantie 1 an - P. et M.O - Franco de port à partir de 3000 Fr TTC

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« HISTOIRES D’ACCORDÉONS...

De javas en valses musette, l'accordéon a longtemps mené la danse des fameux « bals à papa » de la Bastille à la place Clichy. L'instrument phare de la fête, qui n'a cessé de souffler, est aussi aujourd'hui un instrument à part entière qui a sa place dans le « concert » contemporain. Une grande histoire dont témoignent le compositeur Célino Bratti, et l'un des plus grands accordéonistes d'aujourd'hui, Marcel Azzo- Accordéon de concert (en haut à gauche), pièce unique créée pour Médard Ferrero en la, que nous avons rencontrés. Une évolution retracée aussi par 1930. Accordéon Busson, 1845 (ci-dessus). l'action de l'Institut Thépaz de Chambéry. (Collection Marcel Azzola)

u départ, l'accordion : instru­ (tons et demi-tons) augmenter sique. Le répertoire fut d'abord ment inventé en 1829 à Vienne jusqu'à quarante, sur deux rangées. constitué essentiellement par des Apar Cyrill Demian. Une simple petite A la fin du XIXe siècle, certains transcriptions : Bach, Verdi, Puccini, boîte en bois surmontée d'un clavier modèles comportaient plus de trois Grieg... de cinq touches (chaque touche cor­ cents touches réparties sur trois cla­ Puis, très vite, il se développa un respondant à deux accords suivant viers différents. Parallèlement, le répertoire original pour l'accordéon; que l'on « tire » ou que l'on « pous­ système « tirer-pousser » est rem­ il poursuit aujourd'hui son évolu­ se »). placé par un système unisonore, ce tion. Parallèlement à l'accordéon, de qui permit à l'accordéon de prendre nombreuses tentatives ont donné Tout au long du XIXe siècle, pleinement son essor. naissance à des modèles du type : l'accordéon -puisque c'est ainsi Par la suite, de nombreux perfec­ chromo armonica, piano accordéon, qu'il se nomme depuis 1842- évo­ tionnements concernant l'accorda- accordéon symphonique, harmo- lue techniquement et commence à ge, la registration, la recherche néon... Tous ces essais ont contri­ franchir les frontières puis les mers. d'une qualité sonore et surtout le bué à faire aujourd'hui de cet instru­ Il se manifeste dans tous les folk­ système « chromatique » lui permi­ ment un instrument de concert à lores d'Europe, de la Russie au Por­ rent de s'ouvrir à la musique clas­ part entière. tugal en passant par la Hongrie et la Roumanie avec la musique Tzigane. De plus, il prend une place prépon­ ■ A lire dérante dans le folklore argentin, - Histoire de l'accordéon, de Didier Roussin et François Billard, brésilien et mexicain. Plus au Nord, éditions Climat. en Louisiane, l'accordéon se jazzifie - L'accordéon, de Pierre Monichon, éditions Payot. Lausanne. avec Amédée Ardoin et surtout Clif- ton Chénier, le créateur du Zydeco - L'accordéon, instrument du 20e siècle, de Pierre Gervasoni, éd. (mélange de jazz, de cajun et, de Mazo. boogie-woogie). En France, l'accor­ déon fera danser les villes et les ■ Festivals bourgs dans les bals musettes - Année de l’accordéon à Chambéry (voir article ci-contre). jusque dans les années soixante. - Rencontres européennes de l’accordéon à Chartres 4-5-6 juin Entre 1835 et 1890, l'accordéon 1993. s'enrichit d'un second clavier com­ - Festival des nuits de Nacre à Tulle : 11 au 18 septembre 1993. posé de deux à huit boutons. Le pre­ - Festival de l’Hautil à Andresy, Chanteloup-les-Vignes, Conflans- mier clavier voit son nombre de Sainte-Honorine : 5 au 20 mars 1994. « touches » et « demi-touches »

18 CMF - n 445 - AVRIL 1993 L’institut André Thépaz UNE GRANDE FAMILLE

Son but : promouvoir l'accordéon, le faire aimer, le faire connaître par la qualité de l'enseignement et par ses manifestations. hugueiïï&t 1993

En 1936, André Thépaz entre au Les moyens conservatoire pour apprendre la musique, mais parce qu'il joue de a) Suivant le désir de l’élève ou l'accordéon, il est indésirable. Cela la recommandation du professeur, ne l'empêchera pas de faire une des salles de cours, de répétitions carrière de musicien professionnel ainsi que des cabines individuelles comme bandonéon - accordéon - insonorisées, sont mises à leur dis­ percussion dans les formations de position. Ils se trouvent ainsi sous tango, de jazz et de musique de constante surveillance. chambre (avec Maître Roussel, vio­ loniste-concertiste). En 1947, il b) Les cours sont dispensés par débute le professorat d'accordéon. de jeunes professeurs dont la cultu­ En 1952, il fonde le Club des accor­ re musicale est complète (forma­ déonistes savoyards en collabora­ tion musicale, classe d’écriture, tion avec Marcel Delteil. Cette analyse et histoire de la musique). association se transforme en 1971, Leur niveau instrumental doit sans pour devenir l'association des cesse progresser par un travail accordéonistes de Chambéry et du constant et régulier. Sud-Est puis, en 1989, l'Institut Les élèves peuvent profiter de André Thépaz. cette qualité et de l'expérience de Médaillé de Jeunesse et Sports M. Thépaz pour préparer les concours internationaux (Trophée en 1975, ce pédagogue, reconnu par André Thépaz, avec à ses côtés Mady Des- mondial. Coupe mondiale...) ainsi tous les musiciens de renom, fran­ simoulie, Jacqueline Frangiamone. çais et étrangers, est le précurseur que les diplômes d'accordéon. de la méthode « Accordéon, instru­ La notoriété de l'Institut André - La semaine de l'accordéon du ment à vent », qu'il défend avec Thépaz amène des étudiants de 13 au 20 mai à Chambéry 3 concerts beaucoup de rigueur et un succès toute la France. et l'exposition d'accordéons de certain. Jeannot Perret (400 instruments). c) Le fonctionnement de l'insti­ tut, basé sur le bénévolat, permet - Une journée instrument à vent un autofinancement à 95 %. Il faut, avec l'école de musique du canton Le travail - Les cours à ce niveau, remercier les parents de La Ravoire. d'élèves qui supportent le coût d'un Chaque élève de l'Institut prend enseignement de grande qualité. - Un stage d'accordéon du un cours par semaine, ou plus, sui­ 30 août au 5 septembre. vant les besoins de chacun. Un cur­ sus adapté permet à l’élève d'abor­ - En octobre, réception et série de concerts avec le Trio Sinioritta der les différents styles. Cet élève Le dynamisme pourra par la suite choisir sa voie, de Moscou. le point commun étant l'accordéon Une motivation de travail est - Une création pour orchestre instrument à vent. Les élèves se créée par le nombre important de d'harmonie et trio d'accordéons regroupent une fois par semaine manifestations et de concerts. commandée par la Fédération pour faire de la musique Musicale de Savoie. d’ensemble, dirigés par un profes­ Avec la Fédération Musicale de seur bénévole. La musique Savoie, l'association participe à - De nombreux concerts dans le d'ensemble permet d’acquérir un l'année 93 de l'accordéon : département avec les associations excellent sens rythmique et une - Les journées de l'accordéon les alliliées à la Confédération Musica­ écoute de l'autre. 17 et 18 avril. le de France.

CMF - n- 445 - AVRIL 1993 19 ORGANOLOGIE

- Qui est Philippe Imbert ? En bref, l'aventure de l'accor­ André Thépaz Philippe déon commence juste. Imbert est président de l’associa­ Je travaille avec l’Institut tion. C’est aussi un homme qui A. Thépaz depuis 5 ans dont fait des recherches. Il travaille j’accorde les instruments et assure d'après la technique « accordéon l’entretien. Avec M. Thépaz, nous instrument à vent » et l'adapte à faisons beaucoup de recherches, son système d'accordage. ce qui me permet d'être sans cesse en évolution. Travaillant dans les - Pourquoi cette passion pour mêmes locaux et ayant la même raccordéon ? manière de concevoir l'instrument (accordéon, instrument à vent), Philippe Imbert : Je ne sais pas nos rapports n’en sont que plus vraiment, car au départ je ne suis étroits. pas accordéoniste. C’est une lubie qui m'a prise quand j'avais 16 ans. Des musiciens du monde entier J'ai alors quitté le lycée et je suis viennent faire accorder leurs ins­ TRIO ASTRIA : entré dans une entreprise qui truments par mes soins : trois accordéons fabrique des accordéons. C’est Friedrich Lips : Russie; Mogens pour le plaisir ainsi que j'ai commencé à Ellegaard ; Danemark: Gaer apprendre mon métier. Plus tard, Drungsvoll : Norvège; James Mady Dessimoulie. Jacqueline j’ai rencontré M. André Thépaz. Crabb : Écosse; Peter Soave : Frangiamone el Philippe Fournier USA; Alexander Chmykof : Rus­ se perfectionnent instrumentale- - Y a-t-il de grandes différences sie; Angel Luis Castano ; ment dans la classe de M. André dans la fabrication ? Espagne; Max Bonnay : France; Frédéric Guérouel : France; Trio Thépaz. Ils reçoivent une formation Philippe Imbert : Je pars de Astria : France; Christine Rossi : théorique complète au conservatoi­ l'idée que pour l’instrument de France. re de musique de Chambéry. concert contrairement à l'instru­ Depuis leur premier concert en ment de variété où nous avons Aujourd'hui, il y a une nette 1988, leur renommée ne fait que déjà eu de très bons résultats, évolution dans la manière de s'étendre. Ils obtiennent en 1989 le beaucoup de progrès sont à jouer. Les instruments n'en sont premier prix au Grand Prix Inter­ accomplir. La différence entre la donc que plus sollicités el il faut national à Mutzig, en 1990 ils sont fabrication russe el européenne se constamment évoluer pour pou­ lauréats du concours international situe dans la manière de penser. voir satisfaire ces musiciens qui de musique de chambre à Stresa en Pour simplifier, l'instrument russe sont de plus en plus exigeants Italie. Ils ont participé depuis à de serait issu du bandonéon tandis avec eux-mêmes et avec leurs nombreux festivals (avec, entre que l'instrument européen vien­ accordéons. autres. Marcel Azzola) et enregistré drait de la variété. En Europe, on C’est le cas du Trio Astria avec un titre avec Maurice Larcange. a voulu mettre un accordéon de lequel j’ai la chance de faire des Dernièrement, ils ont obtenu le concert dans un accordéon tradi­ recherches. Nous formons actuel­ premier prix à l'unanimité avec féli­ tionnel, alors que les russes ont lement une réelle équipe dont la citations du jury et coupe de la pensé l'accordéon de concert à philosophie est d'aller sans cesse Fédération Musicale de Savoie part entière. de l’avant. dans la catégorie honneur au concours de l'Union Fédérale Fran­ çaise de l'Accordéon (UFFA).

Jouer, servir ANDRÉ THÉPAZ : et représenter l’accordéon « Je suis un autodidacte réparé par un maître violoniste » : un homme heureux « Notre répertoire varié tente de montrer toutes les facettes de l'accordéon. Aussi, seul un travail Après 50 ans de travail, je suis - Époque baroque, classique, régulier et passionné peut nous content du travail qui a été accom­ romantique et contemporaine. emmener vers notre but. pli dans cette école et de celui que - Folklore russe et compositions Le concert est, pour nous. le font aujourd'hui mes anciens élèves originales pour accordéon. meilleur moyen de montrer l'accor­ dans leurs propres écoles. André - La musique Scandinave. déon dans son ensemble. C'est Thépaz peut être assuré de la réus­ - La musique française de fête pourquoi nous n'hésitons pas à site de son action, car l’Institut, qui dite « musette » car c’est là que jouer le plus possible, quelles que a formé un nombre considérable de sont les racines de l’accordéon que soient les conditions, les remarques musiciens et professeurs, permet l’on ne peut oublier. et l'étonnement du public nous aussi la diffusion de toutes les confortant dans cette voie. » musiques, quelles soient : ■ L’Institut André Thépaz

20 CMF - n 445 - AVRIL 1993 Celino Bratti L’ACCORDEON : QUO VADIS ?

Villeurbannais d'adoption - ses parents s'installent dans cette ville dès 1930 - Célino Bratti est né en 1928 à Clairoix dans l'Oise. Pour ne pas rompre avec la tradi­ tion familiale - il est fils et petit- fils d'accordéonistes et artisan- fabricant d'accordéons -, il com­ mence très jeune l'étude de l'accordéon dans un environne­ ment des plus favorable. Une fidélité jamais démentie à l'accor­ déon fait de lui aujourd'hui l'un des fervents défenseurs de cet instrument qui acquiert tout juste ses lettres de noblesse.

- Votre vocation c'est l'accordéon ! d’ailleurs appelé par la suite, tou­ l’entendre et beaucoup étaient des jours par l’Opéra de Lyon, pour élèves de l’école de Vénissieux. Au Celino Bratti - Oui. Je suis né au jouer d’autres œuvres, tant à programme quelques œuvres milieu d’accordéons. J’ai commen­ l’accordéon qu’au bandonéon. contemporaines ont certes ébloui cé l’étude de l’accordéon à 6 ans, et Et depuis une vingtaine d’années, par la technique mais n’ont pas mon frère Cafiéro. de 7 ans mon je me consacre à l’enseignement, réussi à charmer tout le public. aîné, à 4 ans ! En 1937. j’ai com­ qui a toujours été une passion, et à Par conséquent les gens qui souhai­ mencé l’étude du piano. En 1946, je l’écriture. tent suivre ce cursus vont au devant fais mon entrée dans le métier. El d’un certain nombre de difficultés. une année plus tard, je dirigeais ma Car l’accordéon de concert aura du première formation au Palais - Comment se porte mal à sortir de ce milieu fermé de d’Hiver de Lyon. Puis, j’ai décou­ l'enseignement de l'accordéon ? même que je ne crois pas qu’il puis­ vert le bandonéon qui m’a immé­ se un jour intégrer les orchestres diatement passionné, dont j’ai étu­ Celino Bratti - Nous avons de très symphoniques. Il ne restera que la dié toutes les facettes, et qui m’a bonnes écoles d’accordéon carrière de concertiste, mais quand amené à créer un quintette de comme celle entre autres de on voit ce que cela représente pour tango dans les années cinquante. M. Thépaz à Chambéry ou celle de un pianiste ou un violoniste, je vous Avec ce quintette j’ai beaucoup Jacques Mornet au Thors dans le laisse imaginer les difficultés d’un tourné et fait de nombreuses émis­ Vaucluse, qui fonctionnent bien et accordéoniste. sions de radio, et j’ai aussi enregis­ forment d’excellents accordéo­ tré mon premier disque chez Tep- nistes. Elles ont cependant beau­ paz. En 1961, l’Opéra de Lyon a coup de difficultés dès qu’il s’agit - Ce phénomène vous semble-t-il fait appel à moi pour interpréter la de diffuser l’accordéon. Les inquiétant ? partie d’accordéon dans Wozzeck, concerts attirent trop peu de d’Alban Berg. C’était une premiè­ monde. Dernièrement par exemple, Celino Bratti - Dans les concours re. Le retentissement fut important, Frédéric Deschamps, qui a rempor­ internationaux, la France arrivait car cet événement permettait de té les trois grands concours interna­ toujours en quatrième ou cinquiè­ prouver aux détracteurs de tionaux, a donné un concert à me position derrière les pays de l’époque qu’un accordéoniste est Vénissieux : une cinquantaine de l’Est qui raflaient les premiers prix. un musicien à part entière. Je fus personnes à peine sont venus Depuis quelques années nous sommes souvent en tête et il faut toire varié. Ils sont la démonstra­ fait de ce qui se passe à l'étranger s'en réjouir. L'accordéon de tion qu’il y a un bon accordéon qui mais je suppose que mis à part les concert a de l'avenir. Mais son peut être populaire. Les Péguri, pays de l’Est voire les pays nor­ répertoire contemporain, par trop Muréna, Viseur, Ferrero, Astier. diques - pour lesquels l'accordéon élitiste, l'enferme dans un ghetto et Rossi, Azzola, Roussel, Baselli, a tout de suite été un instrument à il finit par effrayer les amateurs. II Thomain, Colin, Lassagne, Roma- part entière, et qui est enseigné ne faut pas se cacher qu'en rom­ nelli, Galliano (mon énumération depuis des années dans les conser­ pant avec son origine populaire n'est pas exhaustive) donnent ou vatoires - la situation est sensible­ l'accordéon s'aventure sur un ter­ ont donné l'image d'un instrument ment la même. rain qui n'intéressera que les initiés. aux multiples facettes autres que « commerciales ». - Oui l’accor­ déon devrait redevenir populaire, - Que pensez-vous de l'évolution - Pourtant l'accordéon est parce qu'il est plein de ressources du répertoire ? /'instrument populaire par et peut servir de nombreux styles excellence de musique : jazz, musique sud- Celino Bratti - Le répertoire de américaine, classique. L'accordéon concert évolue assez bien. Mais Celino Bratti - Il ne l'est plus a considérablement évolué ces der­ cette musique assez difficile ne aujourd'hui. Au niveau des écoles nières années. Mais peut-être fau­ favorise pas toujours la popularité comme au niveau des concours, on drait-il aussi que les institutions en de l'instrument. En fait, les compo­ note une baisse d'effectifs. Il n’y a charge de promouvoir l'accordéon siteurs sont dans une recherche de plus autant d'élèves que par le se mettent d'accord pour que cesse création contemporaine et je ne passé. Pour preuve, le concours de régner cet esprit de clan qui les a pense pas que ce mouvement va Lyon-Villeurbanne, dont c'était toujours caractérisées... changer. la 27e édition cette année : ce concours, qui amenait cinq à six cents participants en un week-end - Quelles sont les associations - Vous écrivez pour l'accordéon depuis cinq ans n'en compte plus représentant actuellement traditionnel qu'environ deux cents. C'est bien le l'accordéon ? signe que la popularité de l’instru­ Celino Bratti - Oui. j'écris des œuvres ment est en baisse. Celino Bratti - Sur le plan mondial, originales pour l’instrument tradi­ on compte deux associations tionnel car le répertoire tradition­ nel est resté stéréotypé pendant de - L'accordéon est donc en crise concurrentes : la CIA (Confédéra­ tion internationale de l’accordéon) nombreuses années. J'ai essayé de sortir des schémas éculés qui ont Celino Bratti - A mon sens, oui. Le qui gère la coupe mondiale et la CMA (Confédération mondiale de trop longtemps enfermé l'accor­ déclin de l'accordéon a commencé déon. Aujourd'hui, je suis heureux il y a une dizaine d’années. Les l’accordéon) qui gère de son côté le trophée mondial. En France, trois de voir que mon répertoire arrive à jeunes générations ont perdu tout entrer dans les circuits de l'accor­ contact avec l'accordéon. Les associations sont regroupées dans une même confédération : l’Accor­ déon . Mes compositions sont édi­ élèves de sept à huit ans sont de tées en France, en Suisse, et en Ita­ moins en moins nombreux, et les déon Club de France, l’Association des professeurs Honner et l'UNAF lie. Elles sont imposées dans les conservatoires n'ont de débouchés concours ACF, APH. UNAF. que pour l'accordéon de concert. (l'union nationale des accordéo­ nistes de France). Pendant des CMF, UFFA, et jouées dans de En fait, la situation de l'accordéon nombreux pays y compris le Japon. est paradoxale car c'est au moment années ces associations se sont ami­ où il commence à être reconnu par calement détestées. Des incondi­ tionnels d’une marque à ceux qui le milieu musical, et entre dans les - Quels sont vos espoirs ? conservatoires, que la pratique et la s’érigent en gourou, les oppositions diffusion - donc la popularité - et les conflits possibles sont nom­ Celino Bratti - Techniquement et déclinent. Ce phénomène est visible breux. Et même si aujourd’hui leurs qualitativement nous avons beau­ à qui veut bien le voir. Le marché relations sont meilleures il en reste coup progressé et nous progresse­ de l'accordéon en témoigne égale­ des traces. Une quatrième vient de rons encore. De jeunes virtuoses ment. Le jour où je verrai des voir le jour : l’UFFA (l’Union viendront enrichir la scène de accordéons plein les magasins, alors Fédérale Française de l’Accor­ l’accordéon; car même si nous là je parlerai du renouveau de déon) : président : M. André Thé- sommes dans le creux de la vague, l'accordéon. paz, directeur technique : M. Jac­ je ne pense plus que l'on puisse ques Mornet, vice-présidents : mettre l’accordéon à l'écart car il a M. Mornet et moi-même. - Certains accordéonistes semblent atteint un niveau que personne ne conteste. Quant à la popularité de pourtant apporter un second l’accordéon je me pose des ques­ souffle ! - Quelle est la situation de tions : je ne vois pas encore le bout l'accordéon à l'étranger ? Celino Bratti - C’est vrai. Certaines du tunnel. formations font parler d'elles. C’est Celino Bratti - J’ai reçu dernièrement le cas du trio Astria qui réussit à une lettre du Canada qui décrivait Propos recueillis par Laurence Sol- étonner le public grâce à un réper­ la même situation. Je ne suis pas au nais et Philippe Brugeilles.

22 CMF - n" 445 - AVRIL 1993 Marcel Azzola

L’ACCORDEON-PASSION

Connu avant tout pour ses nombreux accompa­ gnements de variété - de Brel à Montand, en passant par Gréco et Barbara - Marcel Azzola est un accordéoniste complet qu'aucune musique ne laisse indifférent. Toujours à prome­ ner son accordéon sur tous les chemins, du bal au concerto en passant par le jazz, il a toujours relevé les défis les plus fous pour le sortir de son ghetto. Il est à présent toujours au cœur de l'aventure accordéonesque. Comme il le dit lui-même : « Tout est à faire demain ! »

- Comment avez-vous appris monde de l’accordéon qui risquait Je crois qu’il y a un réel manque l'accordéon ? d’être plutôt stérile. Dans les guin­ d’information sur l’accordéon. Ins­ guettes on apprend peut-être un trument de salon au départ, on l’a Marcel Azzola - Je viens d’un milieu aspect du métier et le goût du destiné au début de ce siècle au bal populaire. Mon père, immigré ita­ public, mais pas forcément à et à la fête. Même s’il y a eu de lien, maçon de son état, et qui avait manier son instrument pour en bons interprètes comme Narcisse joué de la mandoline dans sa jeu­ faire de la musique! Decornoy ou Galliardi qui jouaient nesse a voulu que ses enfants fas­ déjà des airs d’opéra ou des mor­ ceaux de virtuosité, ce n’était sent de la musique. Avant de choi­ - L'accordéoniste est aujourd'hui sir l’accordéon, j’ai commencé avec pas suffisant pour convaincre que mes deux sœurs aînées l’étude du un musicien à part entière les accordéonistes étaient des violon et l’indispensable solfège, Marcel Azzola - L’idée commence musiciens. Cela n’en valorise que bien précieux ensuite pour l’accor­ tout juste à prendre forme. mieux des actions comme celles déon. Très tôt, j’ai commencé le Jusqu’alors c’était un lourd fardeau de MM. Ferrero. Mendel. Mar­ métier avec de très bons musiciens que de porter son accordéon, ceau, Deprince. Peguri et Etienne de disciplines différentes issus des comme le disait le Larousse au Lorin dont les écoles ont formé de conservatoires. On jouait surtout début du siècle : « instrument tota­ grands accordéonistes. Plus récem­ dans les grandes brasseries qui, à lement impropre à faire de la ment, André Thépaz à Chambéry, l’époque à Paris, avaient toutes ou musique et ne pouvant se marier Tony Fallone à Dijon. Jacques presque un orchestre attitré. C’est avec aucun autre ». La définition Mornet au Thors, Célino Bratti à ainsi que très tôt j’ai pu jouer la d’aujourd’hui, plus nuancée que la Lyon et Albaynac à Saint-Étienne musique du grand répertoire. première, n’en reste pas moins peu qui, depuis quelques décennies, C’était déjà une sorte d’issue à ce dithyrambique! travaillent et consacrent leur vie

CMF - n° 445 - AVRIL 1993 23 à la reconnaissance de l'instru­ ment. jours contribué à ce qu'on recon­ - Vous êtes passé par tous les naisse cet instrument et tous les styles... jeunes musiciens qui le subliment Combien de temps aura-t-il fallu comme Frédéric Guerouet, Max et Marcel Azzola - J'avoue que j’ai du Christiane Bonnay, Myriam Bon- plaisir à assumer ce mélange musi pour faire entrer l'accordéon nin, Jean-Luc Manca, Casilda dans les conservatoires. cal dans lequel j’évolue. Mais se Rodriguez, Philippe Borececk, retrouver dans la peau d'un concer­ Jean-Marc Marroni. tiste ou dans celle d'un musicien de Marcel Azzola - Faire reconnaître cet Grâce aux compositeurs et à une jazz ou encore d’un accordéoniste instrument par la Direction de la littérature originale qui se dévelop­ de variété n’est pas facile. J'ai arrê­ musique au ministère de la Culture, pe depuis une trentaine d’années, té l’orchestre de danse, l’enseigne­ avec la création en 1987, du Diplô­ l'intérêt d’un nouveau public ment, l’accompagnement de varié­ me d'État, et en 1988 du Diplôme devrait se manifester et enfin hono­ té, et je vis toujours de nouvelles d'Aptitude, a été capital. Je consi­ rer les salles de concerts ! aventures. C’est une chance, mais dère que l'accordéon n’est pas Le CD que nous préparons avec aussi un choix très difficile à assu­ encore reconnu d’une manière suf­ Lina Bossatti, pianiste, est composé mer jusqu’au bout. Il y a plus de fisamment officielle, même s’il y a de pièces spécialement écrites pour vingt ans, Jean Lutèce, compositeur de très bonnes classes. Il y a encore le duo par Martial Solal, Hubert de Septuors pour l'Opéra, et qui beaucoup à faire pour que cet ins­ Rostaing, un inédit avec Jean Wie­ avait écrit un concerto pour accor­ trument obtienne la considération ner, J.-P. Chalet, P. Caratini, déon et orchestre, m'avait proposé qu'il mérite auprès des hautes ins­ M. Fosset et... une adaptation origi­ de le créer à Paris avec l’orchestre tances musicales. Mais commen­ nale de la Rhcipsody in Bine de de la société du Conservatoire, sous çons par mettre un terme aux que­ G. Gershwin. la direction à l’époque de Georges relles de systèmes. Il y en a en effet Prêtre, suivi par une tournée mon­ une multitude de modèles diffé­ diale qui passait par Londres, New rents. Récemment, ont été organi­ - Comment médiatiser York, Tokyo. Un projet de grande sés des séminaires avec des concer­ l'accordéon? envergure! Je me suis mis à tra­ tistes internationaux : à Ikaalinen vailler cette pièce sérieusement mais je n'ai pas cru suffisamment en Finlande, à Castelfilardo en Ita­ Marcel Azzola - J’étais récemment, que cela pouvait aboutir et débou­ lie. et prochainement à Toronto au avec Lina Bossatti, sur le plateau de cher sur une autre existence. Même Canada. Ces séminaires ont pour l'émission de Michel Field, « Le si j’avais déjà travaillé avec de but de définir le système idéal pour Cercle de Minuit », avec d’autres grands orchestres pour des le concert et de déterminer les accordéonistes, , musiques de films, sous la direction caractéristiques de modèles pour Marc Peronne, Richard Galliano, de chefs comme Michel Legrand, enfants. les Garçons Bouchers, Cheb Kha- ou Georges Delerue, on ne passe led, Jean Pacalet, Jo Privât et pas aussi aisément du studio au Raoul Barboza. Il y avait là un concerto, et je reconnais que j'ai eu - Après la parution du livre Histoire panachage accordéonesque assez de l'accordéon de Didier Roussin et des craintes. Il fallait que je trans­ sympathique, une accroche au forme complètement mon mode de François Billard beaucoup de public intéressante. Ces mélanges vie, que j'abandonne le studio, la journaux ont titré sur le renouveau ne peuvent pas uniquement voisi­ variété, l’orchestre que je faisais ner avec les propos du bal musette ! de cet instrument On parle de tourner à l’époque, et ce pour me regain véritable, qu'en pensez- L’ennui avec cet instrument c’est consacrer à un morceau qui durait vous ? qu’il veut être partout. Devant ce une demi-heure, mais qui me problème, il faut répartir les lâches, demandait au moins un an de tra­ Marcel Azzola - Il est vrai qu’on et surtout que chacun prenne une vail intense. C’était pour moi exploite volontiers les différentes direction. Richard Galliano, par quelque chose de redoutable. A sonorités de l'accordéon, théâtre, exemple, l’a bien compris en choi­ regret, j’ai renoncé à ce projet. films, publicités et actuellement une sissant le jazz il y a quelques Aujourd’hui, je suis sur le point profusion de compilations résolu­ années. Marc Peronne, lui, a choisi d’accepter un pari semblable, mal­ ment tournées vers le passé ! nos­ le folklore, et dans un tout autre gré une vie toujours aussi remplie. talgie ? peut-être, mais il faut genre Astor Piazzola lui aussi a Mais c’est un secret. admettre que popularité rime avec apporté, avec son bandonéon, non commercial. Cela rend d'autant seulement son talent, son expérien­ plus difficile l'accès à l'accordéon ce, sa musique, mais aussi l’espoir : de concert. C’est vrai, mais heureu­ il est entré dans les sphères musi­ - On vous classe souvent parmi les sement l’évolution se poursuit, la cales les plus hermétiques. On a dit accordéonistes sérieux. jeune génération de concertistes est avec lui : le bandonéon c’est de la brillante, son rayonnement dépasse musique! Il a fait un travail formi­ Marcel Azzola - C’est vrai que, nos frontières et rejoint M. Elle- dable : Merci Astor! Pour le bando­ comme je viens de vous le dire, je gaard (Danemark), M. Rantanen néon également Juan-José Mossali- travaille avec des compositeurs. Je (Finlande), H. Noth (Suisse), ni qui, au Conservatoire de Genne- suis en fait dans une situation où je F. Lips et W. Semionov (Russie), villiers, pratique lui aussi un ensei­ joue le rôle de catalyseur. Je J. Macerollo (Canada). J’ai tou­ gnement remarquable. réponds toujours présent pour par-

24 CMF - r>' 445 - AVRIL 1993 ticiper aux jurys des concours offi­ d'autres musiques, qui se faisait peu vent de se consacrer entièrement à ciels, sur la scène, avec Lina Bossat- autrefois, est de plus en plus sou­ leur carrière de soliste. Il y a moyen ti, je m’efforce de jouer des choses haitée. C’est un peu ce qui caracté­ de faire beaucoup de choses. Ce qui intéressantes et nouvelles. Je consi­ rise ma carrière : s’intéresser à tout est essentiel c’est que la qualité et dère que mon rôle est avant tout de et s’informer le plus possible! les bonnes volontés ne manquent tendre la main en disant « oui, on Quand on se retrouve en studio pas. Et j’ai toujours de nombreux peut aller dans celte direction-là », d’enregistrement avec un orchestre contacts avec tous ces jeunes, pour et alors je joue un peu de jazz, un et qu’on vous demande de jouer lesquels je m'efforce d’être un peu de musique contemporaine... certaines couleurs musicales que relais avec le milieu musical... A en essayant de faire de mon mieux l’on ne connaît pas toujours, chaque fois que j’en ai l'occasion, je pour apporter ma pierre. Je fais comme par exemple le style cajun, ne manque pas de les recomman­ parfois des concerts avec Stéphane canadien, brésilien voire yougosla­ der. Et en général, cela se passe Grapelli, qui m'a aussi fait jouer ve, il n’est plus possible de reculer. bien, les gens sont contents, et moi avec Yehudi Menuhin. Je joue éga­ Il faut sans cesse s’adapter, rester aussi par la même occasion. C'est lement avec le trio gitan de Chris­ curieux, se surpasser, c’est difficile presque un travail de bénédictin. tian Escoudé, avec notre trio Patri­ mais passionnant. Tout est à faire demain. Partout où ce Caratini, Marc Fosset; et aussi je vais, je m'efforce d’apporter avec notre quartet jazz II nuovo l’espoir! Quartetto, que Richard Galliano et - Êtes-vous proche de tous ces moi-même avons formé avec deux jeunes? Italiens, et avec lequel nous nous - Quels sont vos projets? produisons aussi bien dans les clubs Marcel Azzola - Je suis toujours dis­ de jazz que dans les grandes salles ponible pour eux. J’ai d’ailleurs Marcel Azzola - Je viens de faire un d'Italie. Je joue beaucoup dans ce édité -à compte d’auteur-, la disque avec le guitariste Jean milieu pour d’autres prestations qui thèse d’un de mes élèves à l’ENM Bonal. Je vais en enregistrer un ne sont pas forcément médiatisées. d'Orsay, Pierre Gervasoni, L'accor­ autre en trio avec Jean-Pierre Bara- Aujourd'hui, l'accordéon fait bon déon, instrument du XXe siècle. glioli, saxophoniste à la Garde ménage avec le jazz. Nos pionniers Pierre Gervasoni est musicologue, Républicaine, et Frédéric Sylvestre, Tony Murena et Gus Viseur diplômé de l'Université de Paris IV guitariste, avec des pièces à tendan­ avaient déjà ouvert la voie. Richard et du CNSM de Paris; il est par ce jazz. Mais en ce moment je tra­ Galliano, Varisse, Bolognési sont ailleurs critique de musique con­ vaille particulièrement le CD avec les grands accordéonistes du jazz. temporaine sur France Musique et Lina Bossatti. et nous ferons une C’était autrefois un terrain interdit! critique dans Diapason. Pierre Ger­ tournée d'un mois en Allemagne au L’accordéon, c'était guinguettes et vasoni est précieux pour tous les mois de juin. J’ai aussi beaucoup de bals musettes; ces cloisonnements accordéonistes. Il a réuni toutes les projets de concerts à l’étranger avec nous ont fait du tort. Et pourtant ce partitions pour l'accordéon et pos­ d'autres musiciens. n’était pas les musiciens de jazz qui sède toute la littérature qui existe faisaient barrage, bien au contraire. dans le monde sur cet instrument. Combien de fois j’ai eu la chance Ce livre avec ses nombreuses réfé­ d’être invité à jouer au club Saint- rences musicales et analyses de - Quel regard portez-vous sur votre Germain par Martial Solal, Roger séquences a servi à tous nos jeunes carrière? Paraboschi, Raymond Le Sénéchal. concertistes qui espéraient devenir , Hubert Ros- professeur et se préparaient aux Marcel Azzola - Je me souviens d'une taing, Maurice Meunier, René diplômes décernés par la direction émission de Radio « Du bouge au Urlregger et bien d'autres ! de la Musique. Conservatoire » que nous avions Le jazz est un milieu où l'accor­ Je voudrais être mécène et pou­ faite dans les années 50, d’après le déon a trouvé sa place, ce qui en soi voir offrir des concerts, une scène livre de Louis Péguri et Jean Mag. est rassurant pour son avenir. et un public si possible, à tous ceux Il y avait là Ferrero, Marceau, qui le méritent. On ne manque pas Deprince, Peguri, les mousque­ de talents pour prendre les relais. taires d'une certaine génération et - Pensez-vous qu'aujourd'hui il est Mais les jeunes concertistes se aussi Pierre Mac Orlan et Francis facile pour les jeunes accordéo­ découragent. Ils ne peuvent se pro­ Carco, poètes et romanciers nistes de faire carrière? duire que trop rarement en célèbres. Cette émission a ensuite concerts et sont tenus de donner été prolongée par l'émission de Marcel Azzola - Je pense que la des cours, ce qui leur est certes très télévision « Le Monde de l'Accor­ fusion avec d'autres instruments et bénéfique, mais les empêche sou­ déon » dont nous étions avec Joss Baselli, André Astier et Joe Rossi, de l'Académie de Paris, les conseillers musicaux. Mon parcours à l'image de cette grande boucle. ■ Précision : dans le jour­ Coquille, dans l’article Ma vie pleine d'aventures, de nal n° 444, interview Mauri­ concernant F Improvisation voyages, aussi éprouvante qu'elle ce André, la photographie selon Jean Guillou, p. 21, il ait été, je suis prêt à la recommen­ cer! M. André en compagnie de fallait lire 2, 3 voix et non Ph. Langlet reproduite p. 10 293 voix. Propos recueillis est de Alain-Marie Nozay. par Laurence Solnais et Philippe Brugeilles Editions C.M.F. DIFFUSION œuvres éditées pour les sociétés musicales et préparées par Désiré Dondeyne Pour Orchestres d'Harmonie Pour Orchestres d'Harmonie • Ouverture en Fa Majeur (1793) MEHUL et Chœurs mixtes ou Chœurs • Symphonie en UT (1975) (un seul mouvement) CATEL • Marche Lugubre (1790) GOSSEC d’hommes (*) • Symphonie Militaire (1794) (un seul mouvement) CATEL La Bataille de Fleurus (1794) (*) CATEL • Musique pour célébrer la Mémoire des Grands Aux Mânes de la Gironde (1795) GOSSEC L'Hymne des vingt-deux (1795) (ténor solo) MÉHUL Hommes (1799) (Quatre mouvements) REICHA L'Hymne du Panthéon (1794) (*) CHÉRUBINI RESTAURATION Le chant du 14 juillet (1790-1791) (*) GOSSEC • 3e Suite (marche, menuet, pas redoublé, valse) BLASIUS Chant du Retour de Campo Formio (1797) MEHUL . 2e Suite BLASIUS (hymne pour la Paix - avec quatre solistes) (marche d'Henry IV, polonaise, pas redoublé, valse) TeDeum (1790) (*) GOSSEC Nouveautés ORCHESTRES D'HARMONIE CHORALES • Marche militaire en Fa majeur et pas redoublé GEBAUER Chœurs d'hommes (arrangement D. Dondeyne) • Complainte de Mandrin Harmonisation F. ROBERT • Marche et pas redoublé n° 3 R. F. GEBAUER • Ave Maria Y. DESPORTES (thème de la flûte enchantée, arrangement D. Dondeyne) MORCEAUX POUR ORCHESTRES A PLECTRES • Marche funèbre Adolphe ADAM • Speranza perduta DAGOSTO (composée pour le retour des cendres de Napoléon) • Soirée de Printemps DAGOSTO • Les Sablaises LAMIRAULT • Roses Trémières DAGOSTO ORCHESTRES D'HARMONIE ET ACCORDÉON • Dame de Cœur DAGOSTO • Concerto pour accordéon • Interlude A. MILLION et petit orchestre d'harmonie D. DONDEYNE • le Directeur de théâtre W.-A. MOZART-M. MONTI

Pour mémoire

La Bibliothèque de la Confédération Musicale de France vous propose de nombreux ouvrages - musique instrumentale (toutes disciplines), partitions et matériels pour orchestre d'harmonie, orchestre de fanfare, batterie-fanfare, musique chorale, etc. La Bibliothèque est régulièrement approvisionnée avec les nouvelles partitions pro­ posées par les éditeurs. Elle propose également des ouvrages pédagogiques sur la formation musicale, des traités d'orchestration, histoires de la musique... ainsi que de nombreux enregistre­ ments. Tous ces documents sont consultables sur place, dans les locaux du Centre Culturel Albert-Ehrmann, 103, boulevard Magenta à Paris (10e). Les services proposés par la bibliothèque de la Confédération Musicale de France sont gratuits. La Bibliothèque est accessible tous les jours ouvrables de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 17 h 30. S'adresser à la C.M.F. Téléphone : 48 78 39 42. Méthode

Le vibrato naturel aux instruments à vent

Dossier réalisé par Alain Bouhey*

AVERTISSEMENT : Apparu vers 1905, le vibrato aux instruments à vent est un sujet quelque peu épineux dans la musique du XXe siècle, d’autant plus qu’il obéit à des modes, et que tel vibrato aujourd’hui démodé sera peut-être du goût de demain. Entre le son droit, le vibrato cadencé ou émotionnel, provoqué (inspiré des cordes) ou naturel (spécifique aux vents), il ne s’agit donc pas ici de dire ce qui est bon ou mauvais, mais de chercher à discerner le goût du jour.

Le vibrato aux « vents » est un point sur lequel les musiciens ont beaucoup évolué depuis une trentaine d’années : les uns le produisent toujours artificiellement, ou le suppriment complètement, les autres, qu’ils soient flûtistes, hautboïstes, voire... saxophonistes, pour les bois, trombonistes ou trompettistes pour les cuivres, s’accordent sur la valeur d’une mise en vibration de la colonne d'air dont le résultat peut être particulièrement musical et chantant. Saxophoniste, faisant partie des transfuges tout récemment émigrés du vibrato à la lèvre vers le vibrato naturel, après des années de recherche, il me paraît intéressant d’approfondir le vibrato naturel, mode d’expression « dans le vent! » avec ceux qui le pratiquent depuis longtemps, pour tous ceux qui vou­ draient y venir sans y être encore parvenus, et cela sans pour autant négliger l’intérêt des autres manières en usage. Voici donc ce que ces musiciens en disent, pour les différentes familles de « vents », où je me permets d’introduire une distinction inhabituelle : celle du toucher « direct » quand il est dans le prolongement de l’embouchure, et « indirect » quand il ne l’est pas. I. LES BOIS EMBOUCHURE OUVERTE, TOUCHER DIRECT

LA FLUTE

El Marcel MOYSE. (Texte communiqué par le adaptée ». Aussi souple, cette colonne d'air est flûtiste David Lodéon, Professeur au Conservatoire « prête à vibrer », c’est-à-dire « à développer expres­ du XVIe arrondissement de Paris.) Marcel Moyse, sivement » la résonance du beau son qu’elle qui enseigna la flûte au CNSM à Paris, parle du engendre, ce qui dépend de la qualité des lèvres, vibrato naturel dans Comment j’ai pu garder ma jouant pour l’instrumentiste le rôle du caoutchouc forme (1). Il s’y élève contre le travail technique pour l’eau. Aussi ajoute-t-il : « Par des exercices spé­ consistant « à cadencer, à une vitesse plus ou moins ciaux, assouplissez vos lèvres, disciplinez votre sono­ rapide les poussées d’air d’un son tenu pour imiter le rité, jusqu’à ce que, dans les moments de grâce, vous vibrato des cordes » : « Ce pseudo vibrato, écrit-il, sentiez que votre son commence à faire partie de cadencé à 3, 4, 5, voire 7 par seconde est indubitable­ vous-même (comme une sorte de corde vocale sup­ ment destiné à troubler, plus, à détruire aveuglément plémentaire); essayez, insistez et vous sentirez petit la signification expressive d’une phrase musicale, à petit vos poumons, votre diaphragme, stimulés par puisque les notes dont elle est constituée n’ont pas votre centre émotionnel, commencer à réagir au gré toutes la même (...) importance expressive. » de vos aspirations musicales et artistiques. (...) Inspi­ Marcel Moyse, par contre, porte toute son atten­ rez-vous surtout des chanteurs pour le vibrato. » tion sur la qualité de la colonne d’air qu’il compare à 0 Philippe BERNOLD. Première flûte solo de la colonne d’eau s’écoulant souplement d'un tube de l'Opéra de Lyon et premier Grand prix du Concours caoutchouc, du fait d’une pression « judicieusement international Jean-Pierre Rampai, écrit dans « La

Alain Bouhey est saxophoniste, professeur au CNR de Rennes, à l’École normale de musique de Paris et à l’École municipale de musique de XVIe arrondissement de Paris. vibrato

technique d’embouchure » (2) : « Le vibrato est une manifestation naturelle de l’émotion que l’on éprou­ ve lorsqu’on joue une phrase musicale. Pour qu’un vibrato soit satisfaisant, l’auditeur ne doit pas le remarquer : sa présence rend néanmoins chaque Fig. 4 : Vibrato Mozart note plus intéressante. »

■ Gladys BOUCHET. Flûtiste, professeur au Remarque : La vitesse joue non seulement sur le CNR de Rennes : « Le vibrato naturel, dit-elle, n’est timbre mais sur la justesse, ce qui nécessite de savoir pas un vibrato de hauteur ou d’intonation, mais jouer juste avec ces diverses sonorités en corrigeant d’intensité jouant sur la pression et la vitesse de l’air. d’autres éléments comme l’angle d’attaque de l'air Il nécessite de trouver un bon rapport entre cette sur le biseau. dernière qui donne le timbre, et le volume de l’air Nous travaillons la vitesse de l’air à volume égal qui donne la nuance. Le premier travail se fait pen­ (« mf ») dans des exercices sur les harmoniques des dant trois ou quatre ans avec un volume égal (nuan­ notes graves, car la qualité du son varie d'une façon ce « mf » constante), en accélérant ou ralentissant la plus prononcée sur les harmoniques que sur les vitesse de l'air, ce qui finit en général par entraîner notes réelles : un début d’ondulation, qu’il faut améliorer, arrondir, en supprimant les freins venant notamment de cris­ pations de la gorge (fig. 1), jusqu’à trouver un bon rapport fréquence/amplitude, ce qui suppose d’abord une bonne poussée abdominale et une bonne retenue par la pince des lèvres (fig. 2).

amplitude fréquence Fig. 1 : Vibrato freiné Fig. 2 : Vibrato libéré

Le vibrato ne se produit ni quand la vitesse de l’air est trop petite, ni quand elle est trop grande. Il s’accélère avec elle à l’intérieur de la fourchette située entre ces deux extrêmes, passant par diffé­ Nous abordons ensuite le travail sur les nuances, rents types de timbres correspondant à différentes en faisant varier le volume d’air avec l’ouverture de esthétiques de son. Mozart est à placer un peu à part l’orifice buccal : dans le « mf », le vibrato est normal avec une amplitude et une fréquence plus serrées avec un volume moyen et une vitesse moyenne, dans (fig. 3 et 4). le « ff » avec un volume maximal et une vitesse mini­ male (souffle d’air chaud, exemple du fleuve : beau­ Volume égal DEBUSSY HAENDEL WAGNER coup d’eau au cours lent), dans le « pp » avec un MF volume minimal et une vitesse maximale (souffle Air ------* d’air froid, exemple du torrent : peu d'eau au cours trop lent rapide). Dans le crescendo-descrescendo, le vibrato doit s’intégrer harmonieusement dans le change­ Fig. 3 : Timbres et vibrato dans Vaccélération de Vair ment de nuance (fig. 5). »

Fig. 5 : Vibrato dans le crescendo, augmentation de volume d'air, diminution de vitesse

28 CMF-n° 445-AVRIL 1993 vibrato

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ANCHE DOUBLE : LE HAUTBOIS ser de l’un à l’autre avec une aisance de jeu accrue, en toute facilité de legato et en toute beauté. Il s’agit donc de trouver le vibrato naturel sans essayer de le ü Patrick CHAYLADE, hautboïste, professeur provoquer artificiellement, mais par cette recherche au CNR de Rennes : « Dans les années 50-60, dit-il, de résonnance sonore à travers la souplesse dia­ certains hautboïstes mélangeaient mâchoire et phragmatique. » colonne d'air dans leur pratique du vibrato, mainte­ nant, nous employons tous le vibrato naturel. Per­ sonnellement, je fais travailler son acquisition en deux temps : le premier consiste à forger et à stabili­ ANCHE SIMPLE : LA CLARINETTE ser la colonne d’air en envoyant le souffle sous pres­ sion avec une sangle abdominale tendue. Pour cela, nous jouons des sons filés et des arpèges du bas vers M Guy DEPLUS : Soliste international, profes­ le haut, ce qui augmente progressivement la pres­ seur à l’ENMP, professeur honoraire de musique de sion, l’aigu en nécessitant plus que le grave. chambre puis de clarinette au CNSM de Paris, Guy Déplus fut soliste à la Garde Républicaine et à Le deuxième temps est celui du vibrato naturel : l'Opéra, et participa à la création du « Domaine ou bien celui-ci se produit de lui-même à force de Musical » avec Pierre Boulez. « Le vibrato, dit-il, est travailler la colonne d’air, ou bien l’instrumentiste le un problème très délicat à la clarinette. Pour les uns. provoque par des sons droits qu’il serre, sans aucune il ne convient ni au style ni au timbre de l’instrument action de la bouche ou de la gorge. Peu à peu, il (c’est le cas des Allemands dont aucun des musiciens trouve une certaine vitesse de vibration en commu­ en place ne vibre), pour les autres dont je fais partie, nion avec son rythme cardiaque, et dépendant de il donne de l’expression, fait vivre le son plus facile­ chaque individu. Le vibrato est plus ou moins large ment, et harmonise le jeu de la clarinette avec celui ou serré, mais doit toujours embellir le son, c’est un des autres vents de l’orchestre symphonique, où plus à la colonne d’air. flûte, hautbois, basson, trompette, tuba vibrent de Les musiques baroques mélangent non vibrato et même que certains cors (Baumann en Allemagne, vibrato, ce qui suppose un contrôle de la tête pou­ les cornistes tchèques, etc.). vant arrêter le vibrato naturel à volonté. Cela donne Par ailleurs, la musique contemporaine demande de très jolis effets de sonorité. Dans la musique parfois du vibrato... En fait, suivant les interprètes, moderne, l’utilisation du vibrato est plus artificielle les modes, les époques, il est plus ou moins utilisé : parce qu’exagérée en vue d’effets spéciaux. » beaucoup par les Anglais dans les années 40, et par les tchèques jusqu’à maintenant. Mais chez ces der­ E3 André BERTHEAS. André Bertheas joue niers, tout peut évoluer; un seul des deux cornistes hautbois et cor anglais à l’Orchestre de la Garde de la philharmonie tchèque vibrait et il vient de Républicaine, il enseigne dans les Conservatoires décéder. Quant à la réaction des chefs à son jeu, elle d’arrondissement de Paris : « La première condition était partagée : positive côté tchèque, négative côté du vibrato naturel, dit-il, se trouve dans la liberté de allemand. Toutefois, nous avons harmonisé nos la colonne d’air, à rechercher dans un travail vibrations dans un concerto pour deux clarinettes, d’assouplissement du diaphragme. Pour cela, il faut sous la baguette du chef allemand Sawallisch qui n’a éviter d’avoir un jeu tendu en permanence, et trou­ pas fait de remarque. ver un enchaînement tension/relaxation basé sur la Personnellement, suivant les moments, j’en utilise structure du morceau écrit : la tension réside dans le plus ou moins, quelquefois pas du tout. Je l'ai temps fort assimilable à un lancer, la relaxation dans employé par exemple à la demande d’un partenaire le temps faible ou retour. On obtient ainsi un jeu de altiste dans le Trio des Quilles de Mozart, celui-ci lancer/retour, de Yin et de Yang, un balancement m’a dit ensuite que, bien qu'il n'appelât pas cela un continuel équilibré, alors que la tension permanente vibrato, mon jeu n’avait jamais été aussi expressif! Je engendrerait un son dur, bloqué, sans vibrato natu­ l'ai longtemps pratiqué sur la colonne d'air, mais il rel, et le relâchement permanent une perte de justes­ est ainsi difficile à maîtriser et à obtenir à la clarinet­ se et un écroulement musical. te. Je me sers maintenant de la mâchoire avec le Ce travail doit s’accompagner d’une recherche de souci du minimum pour éviter le « OUA-OUA », les résonnance sonore, de son qui résonne plus qu’il ne parasites dans le son et la critique de « style jazz ». sonne. En lui laissant cette résonance plutôt que de Je ne l’emploie jamais d'une manière systématique la tenir, la sonorité sera libre, avec un maximum et cherche à garder, comme pour les cordes, une d’harmoniques. Sa richesse permettra alors de trou­ ondulation dans le son qui ne doit jamais lui paraître ver l’aigu dans les harmoniques du grave, et de pas­ extérieure. »

CMF - n° 445 - AVRIL 1993 29 vibrato

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ANCHE DOUBLE : LE BASSON sur l’expression en faisant chanter son instrument avec un compromis entre le souffle et la mâchoire, notamment remarquable dans son Introduction de ■ Maurice ALLARD : Bassoniste qui fut profes­ « Magheia » de Lucie Robert (3). Il propose pour le seur au CNSM de Paris, Maurice Allard enseigna la vibrato une recherche en trois phases : « Première pratique du vibrato avec les lèvres, et les spécialistes phase : gammes liées sur trois octaves, simples, puis que j’ai contactés : Jean-Yves Brand, professeur au en tierces et doubles tierces; nuances : forte et lent, CNR de Rennes, Daniel Neuranter, bassoniste de la piano et rapide; embouchure : même pression de Garde Républicaine, m’ont confirmé qu’ils vibraient lèvres du grave à l’aigu - Deuxième phase : ainsi. Leur vibrato, en général discret, est toutefois si Recherche de vibrations sur des valeurs longues en caméléon vis-à-vis de celui des autres musiciens de alliant souffle et mâchoire inférieure; mezzo-forte; l’orchestre, que plusieurs d’entre eux s’y trompent et lèvres tendues - Troisième phase : Recherche de l'affirment naturel. vibration avec crescendo et decrescendo. Remplir l’instrument d’air avant d’émettre le son : recherche immédiate d’ondulation par le souffle et enchaîne­ ANCHE SIMPLE : LE SAXOPHONE ment de ces ondulations par la mâchoire inférieure lors de l’intensification du son. Inversement pour le decrescendo. Interprétation : L’amalgame des sons Sous l'impulsion de Marcel Mule, fondateur de droits et vibrés est fonction de la culture, de la musi­ l’École classique de saxophone, le vibrato fut long­ calité et de la sensibilité de l’instrumentiste. Rôle de temps essentiellement réalisé à notre instrument l’embouchure : Qualité du son et surveillance de jus­ avec la mâchoire. Une association d'action entre les tesse. » muscles du larynx décrits ci-après par André Daire, et la mâchoire permet alors d’en accélérer la vitesse ^ Personnellement, mon adaptation du vibrato en en réduisant l’amplitude. Remis en question naturel au saxophone (mâchoire immobile) s’est depuis plusieurs décennies, le vibrato est actuelle­ faite avec un décalage d’un an entre le soprano ment en pleine évolution au saxophone; ainsi, Clau­ droit à toucher direct et l’alto à toucher indirect où de Delangle, actuel professeur au CNSM de Paris, et il est moins évident. Remarquant, en faisant passer soliste international, l’emploie d’une manière très le soprano de sa position propre à celle de l'alto, discrète et non systématique, combinant souffle et une légère rotation des poignets vers l’intérieur, mâchoire. d’où une fermeture thoracique contraignante pour la colonne d’air, ma première recherche fut de SS Roland AUDEFROY : Saxophoniste, chef transposer à l’alto l’ouverture thoracique et le d’orchestre au Moulin Rouge, qui enseigna à parallélisme entre paume des mains et tube du Rennes et à Chartres, Roland Audefroy s’initia au soprano, ce qui suppose d’ouvrir légèrement les vibrato naturel en Amérique du Sud, où il joua avec poignets par une petite rotation vers l’extérieur. l'Ensemble « Los Incas » les Kenâs et flûtes Par suite, mon évolution dans la pratique de ce indiennes. « Ce vibrato-expression, dit-il, est moins vibrato s’est enrichie de tous les apports des pré­ évident, plus discret et plus difficile à réaliser sur sentes communications, dont je remercie vivement notre instrument, sa perce conique nous procurant les auteurs. une difficulté supplémentaire en descendant à partir du do médium, et rendant l’effet « diaphragme » Je conjugue des exercices d’enrichissement du son plus aléatoire pour obtenir cette légère ondulation. en harmoniques avec des exercices simples de phrasé Mais en la recherchant tranquillement, il est relative­ partant de sons droits, dans lesquels j'augmente sou­ ment possible de l’obtenir; encore faut-il la ressentir plement la pression d’air intrabuccale en centrant cet et la vouloir dans sa conception d’esthétique musica­ air comprimé sur la retenue des lèvres, ce qui sollicite le personnelle et son idée de faire chanter la à la fois la pression musculaire aux niveaux abdomi­ musique. » nal, lombaire et intercostal, et qui amène naturelle­ ment le vibrato quand la pression d’air est suffisante et bien placée. Directement lié à cette pression dont ■ Michel NOUAUX : Premier Prix de Saxopho­ les fluctuations liées à la vitesse (timbre) et au volu­ ne au Concours International de Genève, Michel me d’air émis (nuance) expriment le sentiment musi­ Nouaux fut soliste à la Garde Républicaine, et ensei­ cal aux instruments à vent, ce vibrato émotionnel est gna dans des Conservatoires de la région parisienne. libéré sans être provoqué, bien qu’il puisse toujours Quotidiennement confronté aux musiciens de être provoqué pour répondre aux exigences de la l’orchestre, il fut amené à approfondir sa recherche musique contemporaine.

30 CMF - n° 445 - AVRIL 1993 IL LES CUIVRES

LA TROMPETTE ET LE COR

M Didier ROUSSEL et Michel LAMARCHE. casser l'onde porteuse, comme le fait le trac par son Trompettistes, Didier Roussel et Michel Lamarche facteur émotionnel involontaire), ébranle en une enseignent au CNR de Rennes : « Chez les trompet­ légère agitation la colonne d'air, et lui transmet une tistes, disent-ils, comme chez tous les musiciens sorte de battement ondulé dont la fréquence peut jouant les cuivres, ce sont les lèvres (anches doubles être variée, modifiée, ralentie ou accélérée volontai­ naturelles) qui, en vibrant, matérialisent le son. Il va rement, selon le type d’instrument et selon les parti­ sans dire que leur qualité et leur placement sont cularités morpho-physiologiques et l’évolution tech­ capitaux, car du placement dépend la qualité du son, nique de chacun. Lorsqu'il est volontaire, condition­ c’est-à-dire sa richesse en harmoniques. Deux procé­ né par une certaine maîtrise, il peut même s’inscrire dés permettent de produire un vibrato qui l’enrichit sur le même rythme que les battements cardiaques. encore. Le premier, le plus facile, s’obtient par un Cette colonne d'air ainsi animée pourra alors se léger mouvement de va et vient de la main sur les charger, au même titre que notre cœur, des états pistons, identique à celui des instrumentistes à émotionnels engendrés par la sensibilité musicale de cordes sur la touche, le second par un contrôle de l’artiste exécutant. Le vibrato ne sera-t-il donc pas à l’air : l’écoute des enregistrements des années 60-65, l’image, en cet instant, de notre organe moteur qui de Harry James, et de Raymond Sabarich, ou même projette son ondée systolique vers l’aorte pour nour­ les premiers disques de Maurice André, révèle un rir notre corps, ne sera-t-il pas l’aliment vital du son vibrato à la limite exagéré, mais qui fait partie du instrumental et le facteur d’un certain enrichisse­ style de l’époque. En général, il est produit par les ment du timbre et de la sonorité, s'il est judicieuse­ mains sur les pistons. Ensuite, les musiciens ont arrê­ ment, adroitement dosé? té cette pratique pour s’attacher à des sons beaucoup Cependant, si tous les instrumentistes portaient au plus droits. En France, elle est peut-être restée plus zénith leur vibrato personnel dans un orchestre, il en longtemps qu'ailleurs. Maintenant, le vibrato se fait résulterait une belle « cacophonie », la disparité des naturellement par la vibration de l'air. Ce vibrato différents vibratos créant de véritables distorsions de devra être le plus discret possible. Dans beaucoup fréquences et nuisant à l’homogénéité de l’ensemble. d’orchestres, il est même recommandé de jouer avec La production du « son droit » dans un orchestre un « son droit », ce qui ne signifie pas un son plat. assure la cohésion, rend l'ensemble plus malléable Celui-ci peut, en effet, être riche, large et bien cen­ pour le chef, qui réalise mieux ses dosages de tré, sans l’utilisation du vibrato. nuances ce qui ne l'empêche nullement de décider Les cornistes, quant à eux, ne vibrent plus depuis d'avoir recours aux vibratos et de le demander aux une trentaine d’années, époque à laquelle ils se sont parties solistes, ou d’en marquer le texte musical à alignés sur l’école allemande. » des endroits définis. Toutefois, le Quatuor de l'Orchestre National qui fut dans les années 50 ou 70 au « Top niveau » des formations internationales, S] André DAIRE. Trompettiste qui enseigna de avait réussi à produire en son sein (par de longues 1979 à 1986 à Rennes (CNR), et professeur à Paris années passées ensemble), un vibrato de même (ENMP et EMM des Xe et XXe arrondissements), amplitude, de même fréquence, créant l’unité, qui lui André Daire, kinésithérapeute à France-Soir de assura un timbre, une sonorité particulière, baignés 1960 à 1976, est également spécialiste de la physiolo­ d'une chaleur expressive peu commune. gie et de la rééducation respiratoire : « La mise en action du vibrato de colonne d’air au moyen de la Le vibrato obtenu artificiellement chez les petits compression verticale de l’air, résulte d'un mouve­ cuivres, par les doigts agitant périodiquement l'ins­ ment alterné de dilatation et de constriction au trument, ne peut présenter un rendement rationnel niveau de l’orifice glottique, et il est complété par sur toutes les notes du registre, en raison de l'appui une translation des cordes vocales inférieures qui plus ou moins intensif exercé sur les lèvres par bordent cet orifice. Ce mouvement est sous la l'embouchure, l’ensemble devant contenir quelque­ dépendance des muscles suivants dits intrinsèques fois une compression d'air intra-buccale énorme (du du larynx : le crico-thyroïdien, muscle tenseur des la au-dessus de la portée au contre-ré seulement, on cordes vocales, le crico-aryténoïdien postérieur, obtient des trilles instantanés dus à une souplesse muscle dilatateur de ces cordes, puis le groupe des labiale très susceptible et à des harmoniques rappro­ constricteurs : thyro-aryténoïdiens supérieur et infé­ chés). Cette pratique est donc assez abandonnée rieur, et l’ary-aryténoïdien, les deux faisceaux de maintenant, mais j'ai connu jadis de bons trompet­ l’avant-dernier constituant la corde vocale même. Ce tistes, qui, opérant de cette façon sur certaines notes, mouvement qui doit être imprimé avec douceur, sans dans un registre restreint, obtenaient un vibrato non secousse, ni saccade (qui ne doit donc pas briser ou négligeable en qualité. »

CMF - n- 445 - AVRIL 1993 31 vibrato LE TROMBONE

H Yves FAVRE : Tromboniste, lauréat de Prix le pratique ne soit très conscient de ce qu’il fait et ne internationaux (Vercelli, Prague, Toulon, Munich), sache exactement où il va. C’est en fait une exigence membre de l’ONJ (4) avec Claude Barthélemy, Yves intime de certaines formes de musiques qu’il faut Favre a fait de nombreuses expériences de musique connaître, d’où la nécessité d’en écouter beaucoup contemporaine avec Pierre Boulez et Vinko Globo- pour savoir où et quand l’utiliser. Les trombonistes kar en France et à l’étranger. Il est membre de de jazz, par exemple, ne vibrent pas. Le vibrato n'a PArban Chamber Brass et musicien « free lance » lieu d’être que dans les concerti et les parties radio et studio. Je vibre naturellement sur la colonne solistes, et n’existe pas non plus au pupitre d’air, dit-il. Pour être bon, ce vibrato doit pouvoir d’orchestre. être contrôlé. Cela suppose, d’une part, de savoir le supprimer en jouant droit, et, d’autre part, d’arriver Ceux qui ne vibrent pas naturellement peuvent tri­ à le produire sans jamais le forcer ou l’exagérer. Son cher en employant les lèvres, mais l’on ne sait pas où rendu est naturel lorsque ce n’est pas une technique on va, on peut facilement manquer de contrôle et qu’on applique, c’est pourquoi il ne doit pas être risquer à tout moment le mauvais goût et l’expres­ trop guidé par des directives, à moins que celui qui sion forcée. »

CONCLUSION Il résulte de ces entretiens que, parmi les « vents », registres de certains « vents », et le grand art consiste la tendance générale est à un vibrato discret, non sys­ à les moduler comme le vibrato naturel, ce qui n’est tématique et non cadencé, que le cor joue presque pas évident. exclusivement droit, et que, en dehors de la clarinette encore très partagée entre son droit, vibrato à la Ajoutons qu’on a le choix entre deux types mâchoire et vibrato naturel, le basson paraît être le d’actions musculaires opposées pour seconder les seul à vibrer uniquement avec une combinaison intentions musicales qui entraînent la compression lèvres-mâchoire inférieure particulièrement heureuse. verticale de l’air : l’une de haut en bas, citée par Chez tous les autres est acquise (ou commence à se André Daire, part de la barre claviculaire et se sert du développer pour le saxophone) la pratique du vibra­ diaphragme comme d’un tremplin où rebondit l’air to naturel, « aéro-glottal » selon le terme de André- pour aider le vibrato naturel, l’autre de bas en haut, Daire et non « diaphragmatique » (le diaphragme, provient de la contraction des muscles abdominaux muscle inspirateur et passif dans l’expiration, n’étant depuis le bas-ventre et se transmet aux poumons par qu'un intermédiaire). Utilisé de façon émotionnelle le diaphragme qui doit être souple et décontracté tout dans les musiques adéquates, le vibrato naturel est en augmentant son effet de courbure. particulièrement musical, car la fréquence de ses Espérant avoir quelque peu contribué à ondulations fluctue avec la pression de l’air dont les débrouiller ce sujet délicat, je remets donc ici ma variations plus ou moins subtiles sont liées aux copie, en souhaitant recevoir toutes les réactions sus­ registres utilisés ainsi qu’aux intentions et émotions ceptibles d’enrichir le débat, et en faire éventuelle­ nées de l’écriture musicale, c’est-à-dire à la musicali­ ment une suite à cet article. té du phrasé de l’exécutant. Naturel ou artificiel, le vibrato cadencé fait en général figure de placage mécanique par rapport au (1) Éditions RFD 2 USA. vibrato émotionnel. Quant aux vibratos artificiels, (2) Éd. La Stravaganza. seuls ceux qui sont réalisés avec la mâchoire infé­ (3) DGM CD 013 SELMER. rieure et les lèvres, sont praticables sur tous les (4) ON J : Orchestre National de Jazz• PROTON-CAPILLERY Sari 31, quai Pierre-Scize - 69009 LYON - 0 78 T/0SA 59 Fax 72 00 84 88 FABRICANT spécialisé dans : Drapeaux brodés Bannières Flammes pour instruments de musique ECUSSOnS Maison fondée en 1945

32 CMF - n° 445 - AVRIL 1993 H C'était une petite formation 1982, M. Jean-Marie Pétrou, |^J Aquitaine d'une vingtaine de personnes don­ conseiller pédagogique départe­ nant des petits concerts, galas, mental pour la musique en Giron­ arbres de Noël, etc., puis M. Jon­ de prit le relais et l'orchestre qua devenu instituteur passa le devint plus classique. Le nombre GIRONDE relais à un autre chef, M. Roger de musiciens passa à soixante Lemoyne, ex-chef des chœurs et dont plusieurs prix de Conserva­ de la musique de scène du Grand toire. L'orchestre Symphonique Théâtre de Bordeaux. Une nou­ L'orchestre donne de nombreux de Talence : son histoire, sa vie velle impulsion éleva le niveau de concerts de musique classique, l'orchestre qui se tourna vers des moderne, d'accompagnements de concerts plus sérieux et des chœurs d'enfants des écoles Cet ensemble a pris sa naissan­ accompagnements d'opérettes publiques de la Gironde, pour ce pendant les jours sombres de avec le Théâtre d'art Charles Cha- toutes organisations ou municipa­ l'année 1941, sous la forme d'un bert. A cette époque le bureau de lités qui en font la demande. Mais groupe de jeunes élèves musiciens l'orchestre cherchait à attirer de il ne faudrait pas oublier que cet de l'école primaire supérieure de nouveaux musiciens notamment ensemble existe grâce à l'aide Talence Bègles située à Talence. des jeunes, mais comment faire ! Il appréciable de la municipalité M. Jean Jonqua, alors étudiant, en fut décidé avec le président direc­ talençaise, de son Maire et de ses fut le principal animateur. Ces teur du moment, M. Jack Roubin, adjoints auxquels cette formation quelques jeunes gens, favori de créer une école de musique doit un grand merci. d'Euterpe, ne songeaient qu'à se gratuite : Ce fut le début de l'école municipale de musique de Talen­ Le bureau de l'OST est composé distraire en s'initiant à la musique de : M. Gérard Esquerré, président; d'ensemble au sein même de leur ce, aujourd'hui une très grande école girondine. Malheureuse­ M. Roger Latapie, vice-président; école avec la bénédiction du Prin­ Mme Josette Claverie, vice-prési­ cipal, M. Ténot. L'association prit ment, M. Lemoyne succomba à la maladie dite implacable. Il fut rem­ dente et secrétaire générale; rapidement de l'extension grâce à M. Robert Claverie, directeur et la venue de nouveaux adeptes qui placé par M. Tony Marcel Cerf, figure bien connue des mélo­ trésorier général; M. Georges en grossirent les rangs. Ainsi Seguin, archiviste; M. Jean-Marie naquit une formation musicale manes bordelais de l'époque. Le niveau de l'orchestre montait d'un Pétrou, chef d'orchestre. Adresse symphonique en 1944, régie par la postale : Orchestre Symphonique Loi 1901 et qui prit officiellement cran en donnant des concerts très appréciés à Talence, des accompa­ de Talence, 5, rue Anatole-France, le nom d' « Orchestre Sympho­ 33600 Pessac. Tél. : 56 07 66 12. nique de Talence », sous la direc­ gnements de la Schola Cantorum, tion de son promoteur de la pre­ d'opérettes à Bordeaux et en Cet ensemble est ouvert à tous mière heure. Gironde. M. Cerf devenait âgé. En les musiciens.

l'ij Ay¥eirgne

ALLIER

La société musicale de Vichy a 130 ans

Fondée à l'époque de Napo­ léon III lors de son séjour à Vichy en 1862, la Société musicale a aujourd'hui 130 ans, ce qui la place en tête des sociétés vichys- soises pour son âge. D'Orphéon en 1862, car les membres qui la composaient en ce temps ne connaissaient pas la musique, elle fut connue en 1867 qui compte actuellement une cin­ sous le nom de Société musicale quantaine d'élèves. j Bretagne et des Artistes amateurs de Vichy 130 ans donc en cette fin jusqu'en 1870. En 1912, elle fut d'année 92 qu'il fallait fêter digne­ surnommée I' « Ancienne » par ment eu égard à son âge ! Une son président-fondateur Claude brochure commémorative a été COTES-DU-NORD Laprugne. Bref, la Musicale connut éditée et distribuée grâcieusement bien des vicissitudes, mais trouva pour mieux faire connaître la toujours sur son chemin des société pour cette occasion. Hommage à mon troisième hommes qui surent la guider, l'ani­ mer par leur dévouement et leurs La célébration de cet anniversai­ grand-père compétences. re a commencé par un concert remarquable du 11 novembre à la Aujourd'hui, présidée avec expé­ Salle des Fêtes de Vichy avec un Avec le rience par Jean Bidet, elle est diri­ programme de choix dont le décès de gée par Véronique Chagnat. Une Concerto pour trompette de Haydn Pierre jeune femme à la tête d'une socié­ avec le soliste Pascal Ansel, suivi Bezie (à té de musique, peut-être n'est-ce d'une commémoration de Sainte- l'âge de pas tout à fait banal ! Quoi qu'il en Cécile le 21 novembre avec un 88 ans) à soit, ses qualités de chef et de l'automne défilé en ville dans les rues pié­ dernier, pédagogue sont reconnues unani­ tonnes puis un concert en l'Église mement et les quelque soixante c'est un Saint-Louis : au programme Trom­ peu le musiciens qu'elle dirige se retrou­ pette Volontary, Prière à la Mado­ vent auprès d'elle chaque semaine « patriar­ ne (B. Besson à la Clarinette), Ada­ che » de avec plaisir. Bruno Besson assis­ gio d'Albinoni (V. Chagnat à la tant de Véronique et sous-chef, la musique amateur bretonne qui flûte) et la Marche du Sacre. Cette disparaît. Mécanicien de précision, dirige la Batterie-fanfare avec com­ soirée s'est terminée dans les pétences. Pierre Bezie a passé sa vie partagé salons du Majestic par la remise entre trois grandes passions : la Véronique Chagnat et Bruno des diplômes et d'une médaille mécanique... la musique... et sa Besson sont tous deux issus de commémorative du 130° anniver­ cette société; ils y ont été élevés, saire offerte à chaque musicien famille. car de tout temps elle a formé les par le Comité des fêtes de Vichy. La direction de l'entreprise fami­ jeunes; ils ont l'un et l'autre passé Un repas amical de quelque liale, l'enseignement de la méca­ entre les mains d'une des figures 150 participants clôturait cet anni­ nique à l'École pratique de Dinan charismatiques de la Société musi­ versaire. et l'enseignement du trombone et cale : M. Gérard. Ils ont grandi de la contrebasse à l'école munici­ Bref de 1992 en fête à 1993, il n'y pale de musique de Dinan révèlent dans l'esprit et en pleine osmose avait qu'un pas que la « musicale » avec ce milieu. L'avantage d'une bien la richesse de sa vie profes­ a franchi dans l'allégresse en pré­ sionnelle. telle structure est que jeunes et sentant aux Vichyssois tous ses moins jeunes ont appris à se vœux à sa manière, et dans la tra­ Durant ses 67 années d'activités connaître depuis longtemps dition, par un réveil en musique le musicales, il intervient dans diffé­ puisque, bien souvent, ces der­ premier janvier dès 5 heures du rents orchestres de Bretagne (Fou­ niers sont les formateurs et les matin... En un mot : 130 ans digne­ gères, Saint-Brieuc, Lorient, Cha­ professeurs des plus jeunes. On ment fêtés ! teaubriand, Saint-Malo, Saint-Ser- peut comprendre alors que Véro­ van, Rennes...) et après plusieurs nique (30 ans) et Bruno (30 ans) Le Secrétaire années au pupitre de trombone, il sont devenus tout naturellement A. Bourgougnon prend la direction de l'harmonie les animateurs de l'École de municipale de Dinan dans les musique de la Société musicale années 70. La société est alors en troisième section et lorsqu'il prend sa retraite en 1983, elle est classée en division supérieure... Vice-président de la FMBA (Fédération Bretagne Anjou), il participe activement aux créa­ tions : - de la fédération musicale de Bretagne en 1978 et est élu vice- président; - de la fédération musicale départementale des Côtes-du- Nord en 1986 et est élu vice-prési­ dent. Très attentif aux travaux de la CMF, il était présent à de nom­ breuses manifestations musicales (congrès, stages...) en France et à l'étranger, ce qui l'amena à être l'ami de Albert Erhmann, d'André Ameller... Ses passions avaient pour point commun l'intérêt qu'il portait au monde de la jeunesse et à la construction de l'avenir; sa gen­ La Société musicale de Vichy tillesse, son goût pour l'humilité, son grand intérêt pour tous les ne de musiciens allaient se trouver Puis arriva le moment solennel sujets, sa culture, son attention ensemble, sans compter les de la signature de la charte du pour tous l'avaient fait devenir accompagnateurs et amis gidéens jumelage par les présidents et dans beaucoup de cœurs de ses de l'espérance qui partageaient le chefs de musique. Les harmonies élèves musiciens ou mécaniciens même enthousiasme. exprimaient leur engagement réci­ un « grand-père modèle ». Samedi, dès leur arrivée une proque de faire vivre, découvrir et Si avec un décès, on tire souvent aubade accueillait les voyageurs, faire aimer la musique dans leurs un trait sur le passé, avec Pierre puis rendez-vous leur était donné communes, leurs régions et au- Bezie, ce trait (nostalgique) est en soirée pour un concert com­ delà des frontières. La médaille de aussi un trait pour l'avenir car mun. l'Étoile Fédérale de la Fédération beaucoup de ceux qui l'ont ren­ de Musique de la région Centre contré rêvent de construire leur vie Plus de 400 personnes se trou­ remise au président et au Chef de sur son modèle... vèrent rassemblées pour ce musique belge rappellera leur concert de jumelage. Les élus incursion musicale dans la région Thierry CLAIRON locaux de Gidy et des communes centre. voisines, le conseiller général La soirée officielle s'est terminée d'Artenay, le président de l'UDES- par l'interprétation en commun de MA 45 honoraient cette manifesta­ l'Hymne à l'amitié de Alain Crépin tion de leur présence. et Saint-Pol-sur-Mer de Roland L'Espérance jouait en première Cardon puis des Hymnes natio­ partie sous la direction de Jean- naux dirigés alternativement par Noël Pilate : Pastorale et contra- les deux chefs de musique. punct de Elliot del Borga; Unter der Admiralsflagge de San W Sin- Après les applaudissements gerling; Moment for Morricone de fournis qui ont fait croître une E. Morricone; Free world Fantasy euphorie certaine, quelques musi­ de Jacop de Haan; Brazil de A. de ciens belges rapidement rejoints Barossa; Odyssey de Jay Chatta- par ceux de l'Espérance ont enton­ Jumelage franco-belge à Gidy way. né des airs de danses populaires. Cet orchestre improvisé et sponta­ L'harmonie Royale Saint-Michel né a invité de nombreux danseurs Le week-end des 11 et 12 sep­ sous la direction de François Har- à manifester la joie de cette ren­ tembre 1993 sera une marque let interprétait à son tour en contre jusqu'à une heure avancée. indélébile de l'histoire de l'Espé­ deuxième partie : Buffalo City de rance de Gidy où fut célébré son Jos Collyns et Morris Hender; Suivant les rites traditionnels de jumelage avec l'Harmonie Royale Concertant fantasy de André Wai- la fête des Croix de Moissons l'Espérance animait musicalement la messe par des extraits de l'Arlé- sienne tandis que l'HRSM innovait en offrant une aubade sur la place de l'église à la suite de l'office reli­ gieux. Le repas qui s'en suivit regrou­ pant tous les musiciens a quelque peu retardé les défilés de l'après- midi tant était immense le désir de contact et d'échange qui accompa­ gnait les convives. Le départ a été difficile avec les nombreux regrets, que le temps se soit écoulé si rapidement. De mul­ tiples promesses d'invitations réci­ proques se sont échangées et il sera difficile de ne pas les tenir. L'Espérance se rendra à Gerpinnes en 1994 pour fêter le 125° anniver­ saire de l'HRSM. Mais d'ici là de nombreuses occasions de ren­ contres intermédiaires se profi­ lent : les Sainte Cécile, Sainte Rolande à Gerpinnes où plus de Saint-Michel de Gerpinnes, village gnein; Cop's dilemma de Roland 2 000 marcheurs et musiciens en de l'entre Sambre et Meuse. Cette Cardon; New baroque suite de Ted costume d'époque napoléonienne date précisément choisie pour être Huggens; Queen's park melody de animent cette fête qui dure trois celle de la fête patronale de Gidy Jacob de Haan; Washington post jours. est synonyme de la disponibilité de de J.-P. Sousa. Les liens d'amitié qui se sont chaque habitant et de sa réceptivi­ L'auditoire très réceptif qui rem­ té à vivre les moments de liesse. noués pendant ces deux journées plissait le chapiteau monté pour ont certainement dépassé le cadre Les contacts initiateurs avec les cette occasion a chaleureusement des musiciens mais c'est bien la représentants de l'HRSM pour ce acclamé les musiciens qui ont musique qui a permis de donner jumelage remontaient à 15 mois et donné le meilleur d'eux-mêmes ce premier élan et on peut lui être c'est avec impatience que chaque pour une prestation de qualité, reconnaissant de catalyser ainsi pays attendait le grand jour où les chacun exprimant la joie de se ren­ l'esprit de franche amitié, de com­ deux formations d'une quarantai­ contrer par la musique. préhension. INDRE La Fraternelle (B. Blandon et P. Beck), Die Him- mel rühmen (L. Van Beethoven), Présidée et animée par M. Ray­ Gebet, prière (H. Blank) et Marcia Rendez-vous avec l'orchestre mond Lachaise (trompette d'har­ (J.-S. Bach, ar. d'O. Wagner). harmonique d'Issoudun monie), dirigée par M. Arthur Hayoit (clarinettiste), La Fraternelle le 15 mai prochain a effectué 40 prestations en 1992 dont 9 concerts (3 à Margut même, | Franche-Comlié 1 à Sedan, Frénois, Bièvres et La Après les informations publiées Ferté-sur-Chiers, soit 6 en Arden­ dans notre revue de décembre nes et 3 en Meuse limitrophe, à dernier, concernant le dîner- Montmédy, Chauvency-Saint- concert original donné depuis trois Hubert et Olizy-sur-Chiers. Le pro­ TERRITOIRE DE BELFORT années en mai, l'orchestre harmo­ gramme de chaque concert était nique d'Issoudun, au cœur du tiré du répertoire suivant : Défilés Berry, en plein centre de la France, avec tambours et clairons : Saint- M. Maurice Scheid aimerait élargir son nombreux Cyr (J. Allazard), Salut au 850 public en accueillant les chefs de (F. Petit), Marche de la 2* DB nous a quittés musique et les musiciens de (W. Clowez), Marche de la Légion l'hexagone. Étrangère (D. Guérie), et, avec cors C'est C'est donc le 15 mai prochain à de chasse, l'Écho de la Rochotte une figu­ 20 heures que se tiendra au PEPSI (E. de Waelle). Des classiques re Bel- (Palais des Expositions & des d'harmonies : Soyez les bienve­ fortaine Sports d'Issoudun) la 4° édition du nus ! (D. Blandon-Delbecq), Chœur très Dîner-concert spectacle à thème. des Esclaves (ar. J. Revaux), When connue Cette année « des Musiques en the Saints go marching in (A. de qui dis- or » 17 morceaux tous très connus Baeremaeker). Des danses paraît du grand public, dans une mise en connues, Beer Barrel Polka (L. Del- avec le scène allant des années folles à becq); Rose-Marie Polka (A. de décès de nos jours. Des décors, des cos­ Baeremaeker); Chansons des Rues Maurice tumes d'époque, des surprises, (F. Beneck); Hello Dolly (J. Fler- Scheid survenu à Belfort le 30 jan­ animé par une présentatrice de man), Trink, trink (W. Lindemann), vier dernier à la suite de 6 mois talent. Lambada (Chico, ar. R. Beck). d'une longue et pénible invalidité. Les 50 musiciens de l'orchestre A la messe de Sainte-Cécile, le Très populaire, comptant de seront dirigés par son directeur dimanche 22 novembre, furent nombreux amis dans le monde M. Marcel Naulais. interprétés Marching thro' Georgia musical amateur et des harmonies Le déroulement est le suivant : (G. Miller), Humoresque (A. Dvo­ en particulier, Maurice Scheid première partie du concert pen­ rak), Amazing Grâce (W. Hautvast) consacra toute sa vie à sa passion dant l'apéritif, dîner chaud, et au et Trompet Volontary (Purcel, ar. la musique aimant la partager dessert deuxième partie musicale. Trémasma). avec la jeunesse qu'il savait ins­ Les personnes intéressées par truire avec beaucoup de dévoue­ ment, de patience et de compéten­ cette soirée pourront faire leurs Aux Enfants d'Yvois réservations : 150 F par personne, ce. auprès de M. Michel Bigaud secré­ Animée par le président M. Mar­ Né à Belfort le 27 avril 1918, taire de l'OHI, Villiers-les-Roses, cel Chantriaux et la directrice, retraité des usines Alsthom ou il 36260 Reuilly. Tél. : 54 04 01 82. Mlle Françoise Harbulot, cette commença comme dessinateur Il est prudent de réserver à société a effectué 24 prestations puis technicien, Maurice Scheid fut l'avance. dont 8 concerts (5 à Carignan et un prisonnier de guerre et déporté politique dans le camp d'extermi­ Attention, bien que la salle soit à Vireux [congrès], à Haraucourt et à Floing); et 3 messes (2 à Cari­ nation de Dachau. De retour dans grande, pour une bonne organisa­ sa ville natale, éminent musicien tion, les places seront limitées. gnan et une à la Ferté-sur-Chiers). Elle s'est produite 2 fois en Bel­ et pédagogue, il fut clarinettiste gique, à Florenville, à la Cavalcade solo à l'harmonie CGE-ALSTHOM annuelle et à l'ouverture de la jusqu'à ces temps derniers où il semaine franco-belge. Elle a reçu assura également des cours de l'HM de Fumay et l'harmonie alle­ clarinette et d'éducation musicale. Champagne- mande de Weinsberg. Parallèlement, Maurice Scheid Son programme comprit : des anima pendant près de 40 ans des Ardennes œuvres de format giberne; Cap sur bals dans toute la région, jouant 92 (Delbecq), The white Bison, aussi le saxophone et les claviers Pony Polka et Grüsse aus Bayern sans oublier la place d'organiste (H. Schelke), Harcia el Horizonte qu'il tint à l'église Saint-Louis de I Belfort jusque vers les années ARDENNES (MM. Quilès et J. Vite); de grands morceaux : Féérie-Feria (P. Lafi- 1960. tan), Zirkus-Fantaisie (H. Fillinger), Passionné d'orchestre d'harmo­ Europe 92 (R. Parker), Miss Liberty Dans le canton de Carignan nie et aimant le contact de la jeu­ (L. Delbecq), Fiesta andalouse nesse, il créa dans le début des (R. Maurice), Marche militaire n° 1 années 1950 à Belfort, l'harmonie Deux harmonies se partagent les (F. Schubert), Divertimento pour les Miottains, un orchestre junior, 26 communes du canton de Cari­ petit orchestre d'harmonie (S. Lan- formation très novatrice pour gnan, l'harmonie (avec batterie- cen). l'époque. fanfare) La Fraternelle, de Margut A la messe de Sainte-Cécile, le En 1960, il fonde l'école de à l'est et l'harmonie (sans batterie- samedi 21 novembre, furent musique et l'harmonie de Mon- fanfare) Les Enfants d'Yvois, de joués : Albertville-Olympique treux-Chateau puis l'école de Carignan à l'ouest. musique de Chevremont dont il fut Quant à l'École municipale de Myriam Ribo dans L'Adagietto le directeur jusqu'à sa mort. Musique - grande formatrice des pour Flûtes de Ted Huggens; sans Convaincu à la cause de notre futurs membres de l'Harmonie - oublier, le pupitre des trompettes fédération et de la CMF, il fut chef elle tourne à plein et bien. Après la avec les jeunes mais non moins de centre organisant les examens démission de M. Raymond Prat, brillants Nicolas Ournac et Nicolas fédéraux à Belfort pendant plus de vice-président (mais toujours au Ribo. 30 ans, remplissant lui-même à la pupitre de saxo-soprano), c'est un Ces voyages imaginaires se sont main les milliers de diplômes déli­ jeune musicien Nicolas Ournac qui terminés par l'incontournable vrés pendant cette période. lui succède. M. René Calva reste paso-doble, si cher au cœur de M. aux commandes de la Société lui Ses trois enfants, Gérard, Fran­ René Calva et toujours attendu par insufflant sa compétence et sa tous. çoise et Maurice héritèrent de leur passion de la musique; toutefois, père ce goût pour la musique, par­ cette année, le directeur a deman­ M. Henri Huilet a su présenter, ticulièrement l'aîné qui est dé la désignation d'un adjoint; comme d'habitude, avec minutie aujourd'hui directeur de l'harmo­ c'est donc, M. Henri Huillet qui a et poésie, ce brillant concert, don­ nie et de l'école de musique de été nommé à ses côtés. M. Alfred nant ainsi un avant-goût de ce que Baume-les-Dames, président de la Font poursuit sa mission de prési­ sera la saison 93. fédération musicale de Franche- dent, accompagné des membres Après les derniers accords de Comté et secrétaire général adjoint inchangés de son précédent cette excellente soirée, et avant de la CMF. bureau. leur prestation pour la soirée Les obsèques eurent lieu, lundi La saison musicale a été lancée « Solidarité Sinistrés de la Haute- 1°' février en l'Église Saint-Joseph par le concert d'automne le Vallée de l'Aude » les musiciens à Belfort où ses nombreux cama­ 20 novembre 1992 dans la salle de l'Harmonie se devaient - tradi­ rades musiciens de l'Harmonie « Dominium Artsport », inaugurée tion et coutumes obligent - Alsthom et de l'École de musique récemment, où l'acoustique sert à d'honorer leur Sainte Patronne de Chevremont entre autres, lui merveille cet Art. Cécile, par un repas; c'est donc par dirent un dernier adieu en musique. Émouvante cérémonie au cours de laquelle des jeunes élèves de l'école de musique de Chevremont remercièrent M. Scheid pour tout ce qu'il leur avait appris. A toute la parenté et amis, à son épouse et ses enfants en particu­ liers, nous présentons nos sin­ cères condoléances.

Languedoc- Roussillon

AUDE

L'harmonie républicaine Les cinquante musiciens ont une excellente table, concoctée de Coursan, au « top niveau » interprété avec brio un program­ par le chef M. Mestre, que la me très éclectique, particulière­ quasi-totalité des musiciens, de ment élaboré, devant un parterre leur épouse et d'amis, se sont En Assemblée générale annuel­ de nombreux amis et mélomanes, retrouvés pour cet agréable et non le, le 28 octobre 1992, l'Harmonie dans ce cadre moderne et chaleu­ moins original concert de mandi­ républicaine, toujours aussi floris­ reux. Ce concert a fait voyager bules où la bonne humeur, l'amitié sante, a procédé au renouvelle­ autour du monde le public émer­ ont fraternisé au menu de cette ment de son bureau 92-93. A la veillé par un coktail de musiques journée de détente. lecture de ses bilans, tant moral, classiques, folkloriques, contem­ En conclusion, l'Harmonie Répu­ que financier et d'activités, il res­ poraines, de parades, figuratives, blicaine n'a pas pris une ride après sort que le dynamisme de notre mettant en valeur les qualités de 126 saisons d'existence et en cette plus que centenaire Société n'est l'ensemble des exécutants et le pas un vain mot. année 1992, elle a démontré par talent de quelques solistes, notam­ les prestations importantes et de Les encouragements et le sou­ ment José Vivancos, clarinette et qualité mises à son programme, tien de M. Gilbert Pla, maire de Alain Galmarre, Hautbois; Vincent notamment le stage de perfection­ Coursan et conseiller général, ainsi Viana, saxo, dans le célèbre Mar­ nement de juillet 1992 qu'à Cour­ que M. Albert Sole, adjoint délé­ ché Persan de Kotelbey; Alain san, la Musique se porte bien et gué à la Culture, sont toujours Maury, saxo dans Feelings; René que la bonne santé de la pépinière autant de vecteurs de motivation Salles au bugle dans l'Ouverture de jeunes talents assurent en toute supplémentaire, dans la poursuite Au Pays Lorrain de Georges Balay quiétude son avenir. de ses objectifs culturels et éduca­ et enfin les toutes jeunes et gra­ La Secrétaire tifs. cieuses flûtistes Aurélie Conte et Ch. SALLES PYRÉNÉES-ORIENTALES servatoire à se joindre aux membres de l'Atelier Instrumental £ Basse-Normandie pour une interprétation commune Concert symphonique des grandes œuvres comme Saint- à Perpignan Saens ou Bizet. De plus, Michel Lefort, depuis CALVADOS qu'il a pris la direction de cet Ate­ Dans ce haut lieu de résonance lier Instrumental, s'est donné qu'est l'Eglise Saint-Jacques, et en comme mission de permettre aux L'harmonie de Condé-sur- l'honneur de Sainte-Cécile, l'Ate­ meilleurs élèves du Conservatoire Noireau lier instrumental Perpignan-Rous­ de pouvoir « s'aguerrir » comme sillon a organisé un concert sym­ solistes au contact d'un orchestre, phonique, toujours sous la baguet­ d'un public. Placée sous la direction de Ray­ te de Michel Lefort. Le concert débutait avec la mond Lapie, l'Harmonie de Condé- M. Peus, Président de l'Union Danse Macabre de Saint-Saens : sur-Noireau a débuté sa saison départementale des Sociétés fusion compacte de l'orchestre musicale en offrant son concert de Musicales, représentant du Prési­ d'où se détachèrent par belles rentrée le 20 septembre 1992. Un dent de la Confédération musicale envolées les sonorités fougueuses programme adapté au lieu du de France, M. Cantier, Directeur de de la jeune violoniste Bérengère concert, le kiosque municipal, l'Association départementale pour Pechamat. Les deux œuvres sui­ avait été préparé tout spéciale­ le Développement musical des vantes réservaient aussi une place ment, avec des œuvres du temps Pyrénées-Orientales, honoraient toute particulière à de jeunes passé (La Belle Hélène, Les deux de leur présence cette manifesta­ talents. Thomas Turiaf, 12 ans, Commères, Marche Russe de tion. aborda au piano le premier mou­ L. Ganne) alternant avec des vement du 3° concerto de Beetho­ œuvres de divertissement de notre Dans sa présentation, Gilbert époque (Feierabend de H. Schelc- Torres (violoniste et membre du ven avec une aisance de jeu et une envergure sonore étonnantes. A ke, Odd Jobs de Kesteman, Notes bureau) a d'abord donné les rai­ en Rag de A. Crépin...). sons qui ont conduit à un change­ son tour, et dans un registre de ment d'appellation. Ensemble ins­ couleurs non moins séduisant, En la salle des fêtes Armontel, trumental Perpignan Roussillon Sébastien Giot, 14 ans, nous fit l'Harmonie assurait le concert de pouvait conduire à une certaine goûter avec délice les belles lignes la Foire de la Pomme, à Vimou- confusion avec l'orchestre formé orientales du Concerto pour haut­ tiers, le 18 octobre, les différentes par les professeurs du Conserva­ bois et orchestre de Bellini, soute­ ressources de l'orchestre d'harmo­ toire National de Musique de Per­ nu par un orchestre toujours à nie étaient présentées, alliant la pignan, et dénommé Ensemble l'écoute. Le concert se terminait de musique sérieuse (Prélude de La Orchestral Perpignan Languedoc- manière très intense avec la Sym­ Traviata de Verdi, orchestré par Roussillon. phonie en ut majeur de Bizet, où R. Lapie...) à des œuvres plus se distinguait le hautbois de Julia publiques (Marche égyptienne et Depuis un certain temps, Daniel Mann. ouverture de La Chauve-Souris de Tosi, Directeur du Conservatoire Strauss, La Strada de Nino Rota, National de Musique de Perpi­ Une foule nombreuse est venue non seulement encourager mais avec Jean-Pierre Garcia en soliste, gnan, et Michel Lefort, Directeur également applaudir ces jeunes Bugler's Holiday de L. And re­ artistique de l'Ensemble Instru­ son...). mentai Perpignan-Roussillon se talents, l'ensemble de l'Atelier Ins­ trumental Perpignan Roussillon, et Après avoir assuré la partie penchaient sur ces appellations musicale de la messe de Sainte- qui étaient trop proches l'une de leur chef, Michel Lefort, qui chaque année, depuis qu'il en a Barbe, l'Harmonie de Condé-sur- l'autre. Ces orchestres ont des Noireau donnait rendez-vous à ses buts totalement différents puisque pris la direction, fait gravir un échelon supplémentaire dans la auditeurs fidèles pour son concert l'Ensemble Orchestral est un de Sainte-Cécile le 4 décembre. Un orchestre professionnel au rayon­ pyramide des œuvres musicales, à nement régional, national et inter­ la grande satisfaction de tous les programme varié était présenté avec, entre autres, Pomp and Cir- national. membres qui trouvent dans cette formation toute la joie qu'ils res­ cumstance n° 4 de Elgar, Japanese L'Atelier Instrumental a pour sentent à jouer de leur instrument. Folk song suite de Bin Kaneda, vocation de permettre aux anciens En conclusion, concert de très Musique aux Quatre Vents de élèves des Conservatoires et des haute tenue, jeunes solistes prêts Roger-Roger, Limelight de Charlie Écoles de musique, ainsi qu'à à affronter les difficultés du Chaplin ou Hootenanny de Harold toutes les personnes intéressées, concert, orchestre symphonique Walters. de continuer la pratique instru­ en nets progrès, chef talentueux. mentale. Un concert comme on aimerait en Le nom d'Atelier a d'ailleurs, aux entendre plus souvent. ORNE yeux de Daniel Tosi et Michel L'Atelier Instrumental Perpignan Lefort, un sens bien précis Roussillon a participé à la messe puisqu'il permet, selon de nou­ du dimanche matin, en cette Ensemble instrumental Scherzo velles directives du ministère de la même Église Saint-Jacques. Un Culture, de mettre en valeur la pra­ repas très amical réunissait ensui­ L'Ensemble instrumental Scher­ tique amateur et d'intégrer l'Ate­ te les membres. lier Instrumental comme activité zo a donné deux concerts, en complémentaire du Conservatoire. octobre et novembre 1992. Dirigé Une erreur s'est glissée dans le par Raymond Lapie, cet orchestre Il y a donc collaboration étroite dernier journal, p. VII : dans le titre est composé exclusivement entre ce creuset qu'est le Conser­ « La fanfare des Enfants de la d'amateurs qui se retrouvent régu­ vatoire et l'Atelier Instrumental. Et plage fête son 20° anniversaire, il lièrement pour le plaisir de prati­ pour le concert de Sainte-Cécile, fallait lire « A Cabourg, 20e anniver­ quer ensemble la musique, sous le Michel Lefort a invité l'orchestre saire de l'École de musique ». signe de la bonne humeur et de la symphonique des élèves du Con­ convivialité. L'orchestre avait donné rendez- modernes et particulièrement bien conseillers généraux, le maire de vous à ses fidèles supporters le adaptées dont ils peuvent mainte­ Vernon Jean-Claude Asphe entou­ 25 octobre, en l'église Saint-Jean nant disposer. ré de ses conseillers municipaux de Fiers, le programme musical Comme l'a rappelé le vice-prési­ auront particulièrement appréciée. regroupait des œuvres de Purcell dent René Morel dans son allocu­ René MOREL (suite d'Abdellazer), Schubert tion d'ouverture, « la vétuste Salle (Danses allemandes D 90), Haydn des Fêtes de Vernon qui accueillait (Symphonie n° 22, Le Philosophe), pourtant près de 500 personnes Satie (Gymnopédie n° 1, dans une - parfois plus - à chacun des SEINE-MARITIME orchestration de R. Lapie) et concerts de la Société Philharmo­ Mozart. De ce compositeur fut nique, n'est maintenant plus qu'un interprété le Concerto pour basson souvenir et c'est quand même, Concert de Sainte-Cécile avec pour soliste Patrick Guillot, avec nostalgie que nous quittons du 6 décembre 1992 musicien qui a effectué ses études ce lieu, témoin de plus de au Conservatoire national de 100 années de manifestations région de Caen. L'Orchestre d'Harmonie de Diep­ musicales ». Tous restaient néan­ pe donnait son concert de Sainte- Le 15 novembre, l'ensemble moins persuadés que le spectacle Cécile le dimanche 6 décembre était l'invité de la Chorale de proposé allait voir sa qualité amé­ 1992 à 16 heures dans la grande Thury-Harcourt, dirigée par Pierre liorée grâce au confort et à salle du Casino de Dieppe. Peccatte qui, à cette occasion pré­ l'acoustique de l'auditorium. senta également un ensemble de Bien qu'il s'agisse d'une œuvre Pour réhausser encore plus le très connue, on prend toujours flûtes à bec et trompettes, dans niveau du concert, la Société Phil­ une sonate de Daniel Purcell. La plaisir à écouter l'Ouverture du harmonique avait demandé au Barbier de Séville dans laquelle prestation orchestrale offrait un Chœur d'Annebault d'apporter son panorama musical voisin de son Rossini a su faire passer toute sa concours à la manifestation. Créé joie de vivre. précédent concert, et se terminait il y a 10 ans, dans le cadre de avec le final de l'Oratorio de Noël, l'Association des loisirs de Port- Le cor est un instrument difficile de Heinrich Schütz, dont l'orches­ Mort, le Chœur d'Annebault est à maîtriser, et il fallait toute la tration réalisée pour l'occasion désormais une association vernon- technique du jeune Sébastien Lan­ permettait de rassembler les naises à part entière. Son effectif glois qui s'engage dans la voie chœurs, les cuivres et l'orchestre. atteint aujourd'hui 80 membres professionnelle pour rendre le actifs. Dirigée avec efficacité par meilleur du Concerto de Merca- Godefroy Recher, la chorale a dante. D'autres solistes se fai­ acquis maintenant une finesse saient aussi remarquer : Marcej d'interprétation qui en fait un Auger et Rémi Delettre dans le ensemble de qualité digne des Concertino pour clarinette de [j Hayte-WormainidQe meilleures chorales profession­ Weber et Maryline Auger et Jof- nelles. frey Herlem dans la Mâconnaise Placé en première partie du de Garimond. concert, le Chœur d'Annebault a A cause de son rythme impla­ EURE distillé 45 minutes d'excellente cable, le Boléro de Ravel pourrait interprétation et de ravissement être monotone. En fait, il change qui ont comblé les 426 spectateurs constamment de couleur si bien Un concert de la Sainte-Cécile heureux qui avaient eu la précau­ qu'à la fin de chaque exposition de « à guichets fermés » tion de réserver. La deuxième par­ thème, on se demande sous quelle tie était consacrée à l'Orchestre couleur celui-ci va ensuite réappa­ d'Harmonie dirigé par Jean-Paul raître. Berlioz avait une prédilec­ Le concert de la Sainte-Cécile Dambacher. tion pour les instruments à vent que la Société philharmonique de Le programme proposé compor­ pour ne pas dire pour les cuivres Vernon donnait le dimanche et ceux-ci surent donner toute leur 1333 décembre 1992 a revêtu un tait : une marche tirée de la Sym­ phonie pathétique de Tchaïkovski puissance et leur virtuosité dans la caractère particulier, une impor­ célèbre Marche Hongroise. tance inhabituelle pour les musi­ dont on célébrera vraisemblable­ ciens car il s'agissait de leur pre­ ment le centenaire de la dispari­ Le tuba baryton est un peu mier concert de Sainte-Cécile dans tion en 1993; la célèbre ouverture méconnu du grand public, mais le nouvel et imposant auditorium de l'italienne à Alger de Rossini les Dieppois ont désormais son de l'Espace Philippe Auguste de dont on célébrait en 1992 le timbre en mémoire, après avoir Vernon. bicentenaire de la naissance; une écouté Le Cor de Flegier dans peu connue mais néanmoins ravis­ lequel se distinguèrent les deux Pour une première, ce fut une sante Polka de Rachmaninov; une solistes : Reynald Degremont et réussite puisque avant même la musique de film de Jacob de François Dumesnil. date prévue, toutes les places Haan; un pot-pourri d'œuvres de Le 19 août 1992, Dieppe célé­ avaient été vendues et que plus de Duke Ellington. brait avec ferveur et faste le jubilé 100 personnes ont malheureuse­ Le final réunissait l'ensemble ment dû être refusées à l'entrée. du débarquement anglo-canadien des instrumentistes et choristes sur ses plages. A cette occasion un Par deux fois pourtant, la Socié­ pour la célèbre cantate O Jésus chef de musique canadien bien té Philharmonique s'était déjà pro­ que ma joie demeure de Bach, le sympathique rencontrait le direc­ duite dans la nouvelle salle de ravissant Ave Verum Christum de teur de l'Orchestre d'Harmonie concert, pour animer des manifes­ Mozart, et le majestueux Chœur local, lui promettant de lui faire tations où elle était invitée (dont des Esclaves extrait de l'opéra de parvenir des partitions. Le résul­ l'inauguration de l'Espace en Nabucco de Verdi. Un final à la tat : exécution d'abord d'un mor­ octobre 1992). Tous, musiciens et hauteur des espérances de cha­ ceau dans lequel se mêlent avec public avait alors pu se rendre cun, somptueux à l'image bonheur des extraits de Vive la compte du changement apporté d'ailleurs de toute la prestation Canadienne et God save the par les nouvelles installations que le Sénateur Pluchet, les Queen, puis la courte Marche de Normandie de Voyer de Poligny de Julie Gold et le Concertino de Agé alors de 16 ans, Fernand d'Argenson. Les auditeurs ont Küchler à la manière de Vivaldi. Petit était l'un des deux clarinet­ ensuite entendu Y Adagio BVW 564 Nous sommes passés de la douce tistes d'un groupe musical local de Bach et le Concerto du Rondo Angleterre à Venise la somptueu­ qui comptait aussi un alto, un Veneziano de Reverberi et Pavesi. se. Allegro, Sicilienne, Adagio et bugle, deux trombones, un piston White Christmas de Berlin rappelle Allegro Assai permirent à l'orches­ et une grosse caisse. De quoi com­ à l'auditoire que Noël est proche. tre de montrer sa virtuosité et son mencer cette année 1918 en fan­ Quant à La Chasse de Strauss, homogénéité. fare... elle fut jouée dans un décor Après l'entracte ce fut l'ouvertu­ 1992 : plus de 80 ans ont passé! presque naturel, des buissons et re de l'opéra comique de Adam, La gibiers empaillés ayant été dispo­ poupée de Nuremberg, qui retint Il n'y a pas si longtemps, Fer­ sés sur l'avant-scène et deux chas­ l'attention des auditeurs. Nous nand Petit était toujours là, fidèle seurs s'étant joints eux aussi pour connaissions Adam comme un au poste au sein du pupitre de cla­ tirer de vraies salves (à blanc) au auteur plein de verve, aimant plai­ rinettes de l'OHB. Il avait pourtant cours du morceau. re et écrivant avec facilité, clarté et « attrapé » 90 ans en février, mais simplicité; La poupée de Nurem­ rien au monde ne lui aurait fait Le programme « officiel » était berg, gaie, charmante, « méca­ replier son instrument d'ébène. terminé, mais Marcel Lorin, le nique » nous entraîna bien loin du Car, malgré ses apparences frêles sympathique directeur de l'Harmo­ ballet de Gisèle et du fameux et discrètes, Fernand Petit a été nie de Nemours avec lequel les Minuit chrétiens. C'est une autre « un chêne » de la musique locale. Dieppois entretiennent des liens facette de cet auteur bien français privilégiés étant dans la salle, fut Né en 1902 à Aux Marais, « la qui nous fut révélée. L'Allegro de commune la plus jeune de invité à prendre la baguette pour la Petite Musique de Nuit de diriger avec fougue « La Schlago- Picardie » qu'il administra en tant Mozart fit plaisir à tous : le public que maire de 1971 à 1977, Fernand bertinade », fruit de sa fertile ima­ est heureux d'entendre une œuvre gination!!! Petit est à lui seul une page d'his­ qu'il connaît bien quand elle est toire vivante de notre orchestre. C'est sous une véritable ovation bien interprétée. Non content d'avoir été le plus que le public, toujours aussi nom­ Après la charmante Gavotte de ancien instrumentiste de notre for­ breux, fut invité à se séparer (avec Wesly, le concert se termina par mation, épuisant à ce titre tous les regret) pour se retrouver le les Danses slaves n° 1 de Dvorak. degrés de récompenses honori­ dimanche suivant à la messe célé­ Publiées en 1878 par Simroch sur fiques de la Confédération Musi­ brée à la Cathédrale Saint- la recommandation de Brahms, cale de France, il a été aussi l'un Jacques. c'est une œuvre pleine de fougue des doyens des musiciens actifs La direction était confiée à Clau­ qui exalte les sentiments natio­ de toute la région Picardie. de Dantigny et Michel Tailleux et naux musicaux tchèques. D'ailleurs, il y a quelques mois, il les commentaires lus par Brigitte Le public réclama un bis et tout avouait avec son humour habituel Dantigny. le monde se donna rendez-vous et non sans une certaine fierté : pour le prochain concert de « Pendant tout ce temps, j'ai usé 5 l'OSAE le vendredi 12 mars en soi­ ou 6 clarinettes. » rée à la salle des fêtes de La Il avait alors 11 ans quand en Concert de l'OSAE Londe. 1913 son père lui offrit sa première clarinette pour... 90 F. C'est toujours un plaisir de retrou­ Il apprit les premiers rudiments ver la salle des fêtes de Saint-Aubin- de la clarinette avec... un peintre, lès-Elbeuf : chaude, accueillante, Gaétan Bourguignon, qui jouait du magnifiquement décorée par les saxophone. Il prit ensuite des services municipaux. L'ambiance cours chez Victor Détailleur, musi­ régnait dès le début du concert I Picardie cien réputé de l'époque. Mais donné vendredi soir par l'Orchestre comme la musique « ne nourris­ Symphonique de l'agglomération sait pas son homme », il débuta elbeuvienne, devant les représen­ une carrière dans une banque tants de la municipalité et les amis I OISE locale le 11 novembre 1918, le jour mélomanes du district. même de l'Armistice. La grande guerre était finie et La Marche de Tannhauser de Fernand Petit vient Richard Wagner, qui débutait la rares étaient ceux qui, revenus du soirée, souffrit un peu de l'absence de nous quitter! front, avaient encore le privilège des cors perdus dans le dédale des de faire de la musique. Fernand travaux des Essarts mais les Petit continua et, en 1919, il était contredanses de Beethoven rendi­ Mais son exceptionnelle volonté de la première manifestation musi­ rent sa sûreté à l'orchestre de Jean de vivre pendant plus de 90 ans cale donnée à l'Hôtel de Ville de Letellier. laissera une empreinte qui mar­ Beauvais dirigée par le chef quera à jamais son époque. Musi­ Dupont. Ces danses campagnardes qui cien depuis toujours, passionné de connurent une grande vogue au musique et de son instrument, la Pendant les années 30 de 18e siècle ont inspiré de nombreux clarinette, Fernand Petit faisait l'entre-deux-guerres - la belle airs de musique instrumentale. déjà partie en 1918 des fondateurs époque, soulignait-il - on le retrou­ Beethoven en écrivit douze entre de la musique locale. ve aussi sur « les planches » dans 1800 et 1801 : c'est l'époque des des revues théâtrales du genre succès à Vienne mais aussi celle C'était le temps des Détailleur, comique-troupier. En particulier de la surdité naissante. L'influence des Duforestel, des Debeaupuis dans la revue << Parlez-moi de de Mozart est encore très forte et - et bien d'autres musiciens - à Beauvais » en 1934 dans laquelle il leur écoute fort agréable. Nous qui l'on doit sans aucun doute jouait le rôle du compère : « bon entendîmes ensuite une belle l'existence de notre harmonie chanteur et diseur » peut-on lire mélodie moderne From a Distance d'aujourd'hui. dans une documentation locale. Il avait 32 ans et l'harmonie de Beau­ Saint-Maur, Jacques Ducros est YVELINES vais comptait alors 74 musiciens. aussi chef de chœurs et soliste; il a Cette période euphorique pas­ chanté tous les premiers rôles sée, survint la Deuxième Guerre d'opérettes d'Offenbach et a inter­ Les adieux de Guy Meissonier prété de nombreux ouvrages mondiale : plus de musique locale à Poissy et en guise de fond sonore un cer­ d'opéra comique tels que Almavi- tain bruit de bottes... Mobilisé va, Le Barbier de Séville, Les comme vaguemestre et affecté au noces de Figaro, etc. Vendredi 27 novembre 1992, en Bureau du Travail, Fernand Petit Marie-Claude Cozic fait ses soirée, l'Église Saint-Louis de met alors sa clarinette en sourdi­ études musicales au Conservatoire Beauregard de Poissy était comble ne, comme la lumière sous l'étei- national de région de Saint-Maur pour un concert exceptionnel. Au gnoir lors des alertes... puis au Conservatoire national cours de ce gala se produisaient les Chorales d'Ecquevilly, d'Auber­ Mais vient la fin des hostilités; le supérieur de musique de Paris. Elle est actuellement directrice genville et des Mureaux ainsi que rappel est sonné et il lustre à nou­ l'harmonie la Lyre amicale de Pois­ veau sa clarinette dont il jouera artistique et soliste à la Société musicale de Saint-Maur. Marie- sy. Tous ces musiciens donnaient jusqu'en 1991 au sein de l'OHB le meilleur d'eux-mêmes pour un dont le Conseil d'administration lui Claude Cozic fait partie de la distri­ bution de Gipsy, Hello Dolly, Dou- grand au revoir à leur chef, Guy a conféré la 2e présidence d'hon­ Meissonier qui les dirige depuis neur. chka, La Péricholes, interprète tous les rôles de jeunes premières 1980. Tout au long de sa vie, cette d'opérette et d'opéra comique. Le concert débutait par une fidélité exemplaire à la musique prestation de l'excellente chorale locale l'a - disait-il - beaucoup La Veuve Joyeuse, Vienne 1905. « Accroche notes » d'Ecquevilly aidé à surmonter les épreuves de Victor Léon, séjournant à Paris, sous la direction de Mme B. Verre, l'existence. Il n'y a pas si long­ avait transformé une comédie avec des œuvres de Gounod, temps encore, on le voyait arriver, française de Meilhac « l'attaché de Kodaly, Vivaldi... pour finir par une chaque mardi soir, à la « répét » légation » en un livret d'opérette délicieuse et bien difficile fantaisie hebdomadaire, un peu courbé, son ayant pour cadre l'Allemagne. pour chorale d'après la Petite éternel instrument sous le bras. Victor Léon voulut que l'action musique de nuit de Mozart. Au nom de cette fidélité, merci se déroula à Paris, où se mêle­ Un trio d'élèves de clarinettes de Fernand Petit, merci aussi pour le raient comédie musicale et moder­ l'École de musique rappelait juste­ symbole d'opiniâtreté que tu auras ne dans le schéma des futures ment l'action efficace des jeunes. laissé vis-à-vis des jeunes généra­ opérettes : le 1e' acte « Il » veut, Sous la direction de leur profes­ tions de musiciens. Merci d'avoir « elle » ne veut pas. 2° acte « elle » seur M. Lauret, il interprétait Ada­ été ce que tu as été. Tes amis de veut mais pas lui. 3e acte les deux gio et Rondo de Mozart. Musicalité l'OHB te disent : « Repose en paix, sont consentants. et justesse étaient de rigueur. tu l'as bien mérité. » Le titre de ce livret vient d'une Puis c'était au tour du maire- Le Président de l'OHB anecdote, une veuve demandant adjoint de Poissy, le docteur Vin­ G. Houy, 1e' décembre 1992 des faveurs fut traitée de « lastig » cent-Richard Bloch, de rappeler le (indésirable) - quelqu'un comprit grand travail de Guy Meissonier « lustig » (joyeuse). aussi bien sur le plan local que Franz Lehar, chef d'orchestre national. Il lui a remis la médaille militaire démissionnaire, s'était de la ville de Poissy, ainsi qu'un j Paires taillé quelques succès en compo­ livre sur l'histoire de Poissy. Il sant des valses et des marches offrait aussi à Mme Meissonier j Ile-de-France mais avait subi des échecs dans une gerbe de fleurs de toute beau­ les opérettes. Victor Léon réussit té. tout de même à l'imposer. « La La Lyre musicale assurait la VAL-DE-MARNE Veuve Joyeuse » fit plusieurs fois deuxième partie avec un program­ le tour du monde. me varié ou se mêlaient l'émotion La veuve joyeuse

C'est aux amoureux de l'opéret­ te venus très nombreux que la so­ ciété musicale de Saint-Maur pré­ sentait samedi 30 en soirée et dimanche 31 janvier en matinée La Veuve Joyeuse, opérette en trois actes de Franz Lehar, au théâtre. Les rôles principaux étaient attri­ bués à Jacques Ducros, 1er prix de chant et d'opérette, et Marie-Clau­ de Cozic, 1e' prix de chant au CNR de Saint-Maur et de Paris. Le public enchanté n'a pas résisté à la joie de vivre de cette musique, apparemment immortelle et tou­ jours jeune. Actuellement professeur de chant à l'École Nationale de Musique de la Vallée de Chevreu- se, directeur artistique et soliste au sein de la Société musicale de M. Meissonier à la direction aimable, toujours souriant, ouvert et disponible aux autres qu'il écou­ tait, encourageait et aimait. Jamais un mot plus haut que l'autre, tout devait s'arranger dans l'amitié. D'une abnégation et d'un dévouement sans borne, il ne par­ lait jamais de lui, était même effa­ cé bien que d'une activité débor­ dante dans tous les comparti­ ments de la vie sociale tout au long de sa vie. Il aurait pourtant pu faire savoir ce qu'il faisait puisque Correspon­ dant du Dauphiné Libéré pour l'Embrunais depuis 1952 et à ce titre témoin de toutes les manifes­ tations se déroulant dans cette belle région. Il préférait parler des autres. Né le 14 novembre 1921, il a vécu la dernière guerre et connu le Un concert exceptionnel en l'église Saint-Louis de Beauregard à Poissy service du travail obligatoire. Il épousa une embrunaise et de cette union naquirent 4 enfants. Profes­ et la joie : Y Artésienne de Bizet, seur de mathématiques, il fut une Suite de danses russes de Provence-Alpes- dès 1947 Conseiller municipal Kenny, Boogie Forever 6e Trevers, d'Embrun pour deux mandats. le Célèbre Pomp et circonstance Côte-d'Azur d'Elgar qui comme le Nabucco qui Son rayonnement le vit apparte­ suivait était donné avec la partici­ nir à de nombreuses associations : pation des trois chorales invitées. Comité des Fêtes, Office du touris­ Suivait une sélection sur les opé­ HAUTES-ALPES me, etc., mais la musique lui prit rettes d'Offenbach et enfin beaucoup de temps puisqu'il est le YHymne européen sous la direc­ fondateur de la musique municipa­ tion de M. Bernard chanté aussi Le Président Noël Marcellin le d'Embrun et de la Fédération par trois chorales. des Musiques des Hautes-Alpes n'est plus qu'il présida toutes deux avant, il y Au cours du concert, Guy Meis- a 3 ans, de céder ces 2 flambeaux sonier a laissé la baguette plu­ Le Président Noël Marcellin s'est à son fils Gérard. sieurs fois à Pascal Pion, profes­ éteint subitement le dimanche seur à l'École de musique qui Il a été l'un des principaux arti­ 27 septembre en soirée à son sans des jumelages de sa ville œuvre désormais à la direction de domicile dans sa 71° année. la société. avec Borgofranco (Italie) et Zell Grande a été la consternation en (Allemagne), échanges qui ont Guy Meissonier laisse le souve­ apprenant la nouvelle de la dispa­ donné lieu à de magnifiques nir d'un musicien présent sur tous rition de cet homme affable. concerts lui procurant beaucoup les fronts, toutes les fois qu'il faut défendre la musique d'amateurs, c'est-à-dire la musique de tous.

Nous apprenons la nomina­ tion, en remplacement de M. Gilbert Louet, de Jean-Clau­ de Roger à la présidence de la Fédération Paris-Ile-de-France, à qui nous souhaitons tous nos vœux pour ses nouvelles activi­ tés (Jean-Claude Roger, 5, rue Sueur, 93440 Dugny). M. Lesaffre, 20, rue Simone- de-Beauvoir, 78990 Élancourt succède à Guy Meissonnier à la présidence de la Fédération départementale des Yvelines.

Le président Marcellin lors du jumelage Embrun/Zell. de plaisir et une satisfaction per­ L'orchestre d'harmonie de messe célébrée en l'église Saint- sonnelle qu'il gardait pour lui. l'espérance sous la direction du Roch, église de la paroisse où chef Georget Dumas et de Richard cette société a son siège, chaleu­ Ses obsèques ont réuni une Catalanotti, interpréta : Le Prélude reusement accueillie à chaque fois foule nombreuse, émue, figée du Té Deum, The Yong maria, par les prêtres de cette paroisse. dans la tristesse de perdre un ami Ouverture à la française, Hymne cher à tous. L'office concélébré par des nations. Comme les années précédentes le Père Paillard entouré des prêtres c'est dans une église comble que de l'embrunais et de Mgr Cheva­ L'académie provençale chanta : les musiciens de l'orchestre en lier, était rehaussé par les accents Le Crédo, Le Magnificat, et le tenue impeccable prenaient place pathétiques de l'Harmonie munici­ Pater. Les grandes orgues étaient dans le chœur. Sous la direction pale dont il fut si souvent « l'âme tenues par Maître Philippe Bauzin, affirmée de leur chef Bernard véritable ». la messe célébrée par le curé Rey- Albaynac, ils commençaient la naudin, celui-ci devait féliciter les messe avec la marche du couron­ Participaient à cette cérémonie musiciens et les chanteurs pour nement de Meyerbeer suivie dans M. Bruno Chapuis, Vice-Président leur brillante exécution en l'hon­ le courant de l'office par un Air de du Conseil général, le Général neur de leur patronne. Haendel, du célèbre canon de Motte, Maire d'Embrun et de nom­ Pacelbel et du Menuet de Bocche- breux élus, les représentants de M. Michel Mouillot, maire de rini. toutes les musiques des Hautes- Cannes, assistait à cette célébra­ Alpes des délégations des villes tion, à ses côtés, M. Jacques A la fin de la messe, un mini­ jumelles, des associations, admi­ Dozol, conseiller général, M. Henri, concert était offert avec l'interpréta­ nistrations locales et départemen­ adjoint, M. Casanova, Mme Kumor tion de la Toccata extraite de la tales, les représentants des déco­ Astégiano, Mme Neel, conseillers Suite gothique de Boëlmann et du rés de l'Ordre National du Mérite, municipaux. M. Glanis représentait Poème symphonique de Sibélius des Palmes Académiques, des les anciens, ainsi qu'un grand Finlandia. C'est sous les applaudis­ anciens des Chantiers de Jeunesse nombre de parents et d'amis, et sements enthousiastes que les et de nombreux drapeaux. une délégation de la musique musiciens saluaient les fidèles qui M. Chappe représentait l'Union « L'écho de la chaumière de quittaient l'église, bien à regrets, Régionale et la Confédération Nice ». Après un défilé à travers trouvant leur prestation trop courte. Musicale de France. les vieilles rues du Suquet, le repas traditionnel fut prit en com­ La journée se continuait avec un Nous ne verrons plus sa grande mun. vin d'honneur au siège offert par silhouette bonhomme, joviale, la société à ses musiciens, amies, ouverte, toujours prête à s'appro­ L'après-midi au kiosque à parents et élèves de son école cher, à écouter, à apporter une musique se déroula avec une ani­ de musique. Accueillis par solution, une aide, un conseil, mation : L'orchestre d'harmonie, M. Rechaussât, président et les attentif à tout geste, allant au dans un répertoire très varié, allant membres du CA honoraient cet devant des souhaits et nous du classique Les deux aveugles instant de leur présence : M. Des­ sommes tristes comme on l'est d'Offenbach, les variétés Samba prez, conseiller général, Mme Fon- quand on a perdu un ami fidèle, for band, La fille du régiment. Les tanilles, représentant la municipa­ un homme de devoir toujours au majorettes sous la direction de lité, M. Dekindt, directeur de l'ENM service des autres. M.-Hélène Rodriguez ont participé de Saint-Étienne, MM. Freycenon, à cette animation. Velle, Raquin, président et admi­ Embrun a perdu un homme pré­ nistrateurs de la Fédération des cieux à la fois acteur et conteur de L'académie provençale dirigée sociétés musicales de la Loire. la vie locale d'une discrétion rare par M. Cessin charma le public par de nos jours mais d'une efficacité des danses et chants du terroir. Après l'échange de paroles de certaine. courtoisie et d'encouragement de Le tout fut très apprécié par un la part des personnalités, cinq En cette douloureuse circons­ très nombreux public venu applau­ musiciens de la société recevront tance nous présentons à dir chaleureusement les partici­ les médailles fédérales et confédé­ Mme Marcellin et à ses enfants pants, heureux de cette journée rales qui leurs étaient attribuées nos affectueuses condoléances et pleine de convivialité. pour leur appartenance aux accor­ les assurons de toute notre sym­ déons stéphanois et couvrant des pathie. périodes allant de 15 à 50 ans de bons et loyaux services. Cinquante ans! Et oui, car notre société fut fondée en 1931, ce qui lui fait un ALPES-MARITIMES âge respectable pour une société i | Rhône-Alpes d'accordéons. La journée se termina par un Les sociétés musicales, lunch campagnard dans une folkloriques cannoises ambiance de gaieté et d'amitié. Et LOIRE ce fut bien à regret que l'on se ont fêté Sainte-Cécile sépara en se donnant rendez- le 22 novembre 1992 vous... à la prochaine répétition Les accordéonistes pour une année 1993 qui s'annon­ de Saint-Étienne ce, d'ores et déjà bien remplie. La fanfare de la Croisette a parti­ cipé à la messe de Notre-Dame des Pins, et a animé le quartier Croisette. C'est par une belle journée de joie que le 30 novembre la Société L'espérance de Cannes et l'aca­ des accordéonistes de Saint-Étien­ démie provençale ont pris part à la ne fêtait sa patronne Sainte-Cécile messe au Suquet. en participant tout d'abord à la SAVOIE aussi les solistes Cécile Fournier, gner la magnifique partie soprano soprano, et Robert Jezierski, bary­ solo, chantée par Cécile Fournier. ton, accompagnés au piano par Les Chœurs du Guiers en Antoine Dumans, médaille d'or à La maîtrise de l'art vocal des Monaco et à Nice. deux solistes a encore été appré­ concert en l'Église des Carmes ciée dans la seconde partie : air du Le succès de ce concert dû à IV0 acte de la Force du Destin; air de Pont-de-Beauvoisin l'exigence du chef R. Combaz mais de Fiesco, extrait de Simon Bocca- aussi à la formation dispensée par negra; duo de la Traviata (œuvres les professeurs du Centre Polypho­ de G. Verdi). Antoine Dumans, lui, Le dimanche 6 décembre 1992, nique Régional de Lyon, dirigé par a transporté le public d'admira­ le soleil qui illuminait les mon­ Cécile Fournier. Et cela, grâce à tion, par ses qualités de virtuose, tagnes de Savoie, incitait plutôt au l'aide la Fédération Musicale de dans Mephisto Walz de F. Liszt. ski ou à la promenade. Pourtant, à Savoie. Cet après-midi de bonheur musical 16 heures, l'Église des Carmes La première partie était plus par­ s'est achevé par des extraits de était comble. ticulièrement assurée par les Carmen de G. Bizet, réunissant Pour leur X° anniversaire, les Chœurs du Guiers (choral de la piano, chœurs et solistes. Chœurs du Guiers, sous la direc­ Cantate 147 de J. S. Bach; Ave tion de Robert Combaz, ont pro­ Verum de Mozart; Motet de Men- Il faut noter que c'est la FM de delssohn; Tollite Hostias de Savoie qui avait déjà permis à ces grammé un Concert alléchant. Et solistes et amateurs de travailler ce fut magnifique! Créé en 1982 C. Saint-Saëns; Chœur des Lom­ par Robert Combaz, directeur tech­ bards de G. Verdi) puis un inter­ ensemble (préparation de l'Orato­ mède remarquablement joué au rio Olympique de Ida Gotkovsky nique de la Fédération Musicale de interprété lors des Jeux Olym­ Savoie, et André Marter, maire de piano par A. Dumans (Impromptu Pont de Beauvoisin, à l'époque, en fa mineur 6e Schubert). piques - Savoie en fête). le Chœur compte actuellement Le public a ovationné l'interpré­ M. Maurice Adam, président de 70 choristes de la région pontoise. tation du « Kyrie » de la Messe en la CMF, et M. Daniel Vagnon, pré­ En ce dimanche, les spectateurs, Ut de Mozart : les amateurs com­ sident de la FMS, étaient excusés, ravis, ont pu écouter et applaudir, posant ce chœur ont, en effet, lon­ retenus à Paris par l'Assemblée non seulement les choristes mais guement travaillé pour accompa­ extraordinaire de la CMF.

Les Chœurs de Guiers, direction R. Combaz, concert en l'église des Carmes de Pont-de- Beauvoisin.

Ces articles sont publiés sous la responsabilité de nos vingt-trois fédérations régionales. Nous vous rappelons qu’aucun article ne sera inséré dans cette rubrique s’il ne nous est pas parvenu revêtu de la signature du Prési­ dent de la Fédération Régionale. Répertoire

LA SYMPHONIE DE PRINTEMPS de Ida Gotkovsky

Cette œuvre a été sélectionnée pour le concours 1993 dans la liste des œuvres du choix, division honneur (Éd. Molenaar).

Ier mouvement : Troisième section : loppement et expression musicale réexposition : plus narrative que lyrique; Molto Vigoroso mesures 37 à fin, retours au lyris­ Lettre G, mesure 79 : Reprise me et conclusion. Ce mouvement adopte une des premières mesures, et du pre­ forme de type ABA. mier thème. A la lettre H, des variations mélodiques se font IIIe mouvement : entendre, avec un emploi marqué Première section, des mesures des broderies. Andante 1 à 32: Lettre I, mesure 95 : Période de Ce mouvement est en trois sec­ Lettre A : Un thème se fait respiration où l’on se ressource tions distinctes, dont la seconde entendre (1). Lettre B, mesu­ dans le grave, ces mesures condui­ est répétée. re 19 : Le thème poursuit son évo­ sent à la reprise fortissimo du lution, par mouvement conjoint thème brodé à la lettre J, de plus La première section, des me­ cette fois, et non par tierces. Har­ longues durées entre les appuis sures 1 à 6, est une introduction monisation par triades parallèles, mélodiques permettent aux ins­ sur le motif suivant, jouée par dif­ sur une note pédale. Ce thème est truments graves de s’exprimer. La férents pupîtres (2) : l’idée force de la pièce. fin. à la lettre K, est la suite de trois piano subito, par des retours La seconde section, qui suit soudains aux graves que suivent un conduit de deux mesures, est Seconde section : une reconquête rapide des autres constituée par une mélodie en Lettre C, mesure 33 : Cette registres, et pour finir, par un valeurs régulières, une sorte de période débute par le développe­ piano subito de tout l’orchestre choral, joué et harmonisé par les ment d’un thème construit sur afin de conduire un grand cres­ cuivres; un contrechant en forme le rythme qu’employaient les cendo. d’ostinato est joué par le saxo­ accords du début. Il est joué dans phone doublé par les clarinettes. un premier temps par les instru­ Après répétition donc de cette ments graves (basson et eupho­ IIe mouvement : seconde section, vient un rappel nium), un accompagnement avec Poétique et lent de la mélodie du second mouve­ un ré pédale et des figures mélo­ ment, toujours joué par le saxo­ diques en triolets de croches se Ce mouvement est constitué phone alto et le bugle, et harmo­ dessine. A la lettre D} le thème d’une seule mélodie jouée par le nisée par l'orchestre. Un doux conquiert peu à peu les registra­ saxophone alto doublé par le appel des trompettes vient enri­ tions aiguës. A la lettre E, le bugle, accompagnée par l'or­ chir la fin du mouvement. thème disparaît, les intervalles chestre, dans ses parties aiguës mélodiques s'agrandissent, dans tout d’abord, puis dans ses parties cette période de transition. graves et médium. IVe mouvement : Lettre F, mesure 58 : Si on Même si cette mélodie doit être Giocoso, cou entusiasmo retrouve ici l’esprit harmonique jouée dans la continuité, on peut du thème principal de l’œuvre, néanmoins y distinguer trois sec­ Nous retrouvons dans ce mou­ cette période s’appuie sur le ryth­ tions : mesure 1 à 25, introduction vement les nuances forte et les me quart de soupir - trois doubles dans les graves et introduction de mouvements rapides et contrastés croches - noire. la mélodie; mesures 25 à 36, déve­ du premier mouvement. Pour faciliter l'analyse, nous diviserons chestre rentre peu à peu, en par­ Cette section développe dans ce mouvement en six sections, tant du basson et de la clarinette un premier temps un motif de elles-mêmes divisibles en un basse sur une cellule mélodique deux croches et une noire, la nombre variable de parties. en croche pointée et double mélodie est chromatique. Peu à La très grande majorité d'entre croche, pour, lors du tutti, intro­ peu. des éléments du thème prin­ elles sont la citation ou bien un duire la réexposition du thème. cipal réapparaissent, avec des développement du thème sui­ variations rythmiques comme vant (3). Seconde section, des mesu­ l’introduction de triolets de res 56 à 105 : croches. Accelerando à partir de Ce thème est harmonisé par des la mesure 136, puis ritenuto à par­ accords en mouvement parallèle, Réexposition variée du thème, tir de la mesure 148, on n’entend et par une pédale de Fa. Il présen­ toujours dans sa mesure particu­ plus que les saxophones et les ins­ te la particularité d'avoir une lière, les bois jouant ici à l’octave truments graves de l’orchestre, croche ajoutée au quatrième supérieure par rapport à la pre­ dans une nuance piano. Un brus­ temps de la mesure en début de mière section. A la mesure 80, on que crescendo à la mesure 157 thème. retrouve les accords en trilles, qui soutiennent cette fois un motif de réintroduit le thème, joué en entier. On retrouve aussi à la Première section, des mesu­ quartes harmonisé en quartes mesure 182 la variation mélo­ res 1 à 56 : parallèles et joué aux cuivres. La fin de cette section est un long dique dans le grave ponctuée par Cette section débute par la cita­ les trémolos du tutti dont nous tion du thème, dans une extension accord en trémolo de tout l’orchestre. avons parlé dans la première sec­ conquérant peu à peu la quinte, tion. On retrouve aussi à partir de puis la septième, puis la neuvième Troisième section, des mesu­ la mesure 201 le crescendo de l'accord, la tonique de fa étant orchestral sur la cellule en croche constamment rappelée à la basse, res 106 à 132 : pointée-double. et ce sur un rythme soutenu. Une Cette troisième section est une brusque détente mélodique aux mélodie jouée par les hautbois et clarinettes et aux saxophones à la accompagnée par les sonorités Cinquième section, des mesu­ mesure 24 conduit un développe­ douces de l’orchestre, dans une res 213 à 268 : ment du thème dans les parties nuance piano (4). Le thème est joué avec graves de l’orchestre, ponctué par quelques variations dans l’accom­ des accords fortissimo de tout Quatrième section, des mesu­ pagnement, mais surtout dans un l’orchestre. A la mesure 54, l’or­ res 232 à 213 : tempo très lent. On accélère pro-

34 CMF - n" 445 - AVRIL 1993 gressivement le tempo des mesu­ res 220 à 232. Des accords fortissi­ • SYMPHONIE DE PRINTEMPS mo de cuivres sur des ostinatos Note de Fauteur des bois se font alors entendre. Les rappels thématiques se préci­ Durée : 28'; sent à la mesure 244. 1er Mouvement : Printemps - Incantatoire; T Mouvement : Automne - Poétique; Sixième section, des mesu­ 3e Mouvement : Hiver - Irréel; res 268 à 304 : 4e Mouvement : Été - Final. Des strettes de motifs tous issus du thème sont jouées par les dif­ La Symphonie de Printemps a emprunté son titre à son Premier mouvement. férents pupitres. Elles accompa­ Quoique les mouvements portent en exergue des noms de saisons, cette sympho­ gnent à la mesure 282 le thème, nie se défend d'être une œuvre allégorique : chacun d'entre eux sont des moments joué en croches à 4/4. Crescendo ou des cycles profonds. final, le mouvement se termine Les deux mouvements les plus importants - Incantatoire et Final - se situent dans la joie par un fortissimo. au jaillissement (to spring) de la vie, au moment où la sève monte, éclate et s'épa­ Par cette sorte de rondo joyeux nouit dans la joie. Ces deux mouvements - le printemps et l'été - accompagnent la que constitue ce mouvement, croissance de Lumière. Fauteur ne manque pas d'évoquer L'Automne et l'Hiver - poétique et irréel - marquent un retour sur soi-même, le continuel renouvellement de la propice à la méditation, à la vie intérieure, prémices du mûrissement des grandes vie, exprimée ici dans toute son transmutations. exubérance. C’est bien là le temps L'œuvre d'I. Gotkovsky laisse apparaître le prodigieux héritage des différentes de l’été! cultures dont elle est issue et la maîtrise des moyens acquis près de la grande tradi­ Hervé Noury tion classique.

Éditions C.M.F. DIFFUSION œuvres éditées pour les sociétés musicales et préparées par Désiré Dondeyne Pour Orchestres d'Harmonie Pour Orchestres d’Harmonie • Ouverture en Fa Majeur (1793) MEHUL et Chœurs mixtes ou Chœurs • Symphonie en UT (1975) (un seul mouvement) CATEL d’hommes (*) • Marche Lugubre (1790) GOSSEC • Symphonie Militaire (1794) (un seul mouvement) CATEL . La Bataille de Fleurus (1794) (*) CATEL • Musique pour célébrer la Mémoire des Grands • Aux Mânes de la Gironde (1795) GOSSEC Hommes (1799) (Quatre mouvements) REICHA • L'Hymne des vingt-deux (1795) (ténor solo) MÉHUL • L'Hymne du Panthéon (1794) (*) CHÉRUBINI RESTAURATION • Le chant du 14 juillet (1790-1791) (*) GOSSEC • 3e Suite (marche, menuet, pas redoublé, valse) BLASIUS « Chant du Retour de Campo Formio (1797) MEHUL • 2e Suite BLASIUS (hymne pour la Paix - avec quatre solistes) (marche d'Henry IV, polonaise, pas redoublé, valse) • Te Deum (1790) (*) GOSSEC Nouveautés______ORCHESTRES D'HARMONIE CHORALES • Marche militaire en Fa majeur et pas redoublé GEBAUER Chœurs d'hommes (arrangement D. Dondeyne) • Complainte de Mandrin Harmonisation F. ROBERT • Marche et pas redoublé n° 3 R. F. GEBAUER ® Ave Maria Y. DESPORTES (thème de la flûte enchantée, arrangement D. Dondeyne) MORCEAUX POUR ORCHESTRES A PLECTRES • Marche funèbre Adolphe ADAM Speranza perduta DAGOSTO (composée pour le retour des cendres de Napoléon) Soirée de Printemps • Les Sablaises LAMIRAULT DAGOSTO Roses Trémières DAGOSTO ORCHESTRES D'HARMONIE ET ACCORDÉON Dame de Cœur DAGOSTO • Concerto pour accordéon Interlude A. MILLION et petit orchestre d'harmonie D. DONDEYNE le Directeur de théâtre W.-A. MOZART -M.MONTI

CMF - n 445 • AVRIL 1993 35 Claude Debussy

LA MER

Analyser et comprendre l'œuvre pour orchestre La Mer de Claude Debussy a la réputation d'être une entreprise difficile. Les habitués des cours d'analyse du Conservatoire ou des universités auront en effet du mal à retrouver leurs repères dans cette œuvre, tant l'auteur semble prendre le contre-pied des principes acadé­ miques, et semble ne connaître d'autre loi que celle de la liberté. Pourtant, la musique de Debussy a manifestement un sens, une logique, qui demeure sensible et s'amplifie lors des écoutes successives de l'œuvre. C'est pourquoi cette analyse ne se contentera pas d'être littérale : nous allons dans un premier temps donner des considérations générales sur l'œuvre, en nous appuyant sur le premier mou­ vement du triptyque. Ces considérations générales, visant à dégager les principes de composition, nous permettront de mettre alors en lumière les mouvements successifs de l'œuvre au regard de l'ensemble.

L’EMPLOI A la mesure 31, nous trou­ raissant tour à tour sur le DU FIGURALISME______vons aux violons le balance­ temps fort, puis sur le temps ment harmonique suivant, qui faible. Le figuralisme se fait Le figuralisme consiste, nous n’est pas sans rappeler les scin­ dans cette œuvre avec le le rappelons, à imiter le mou­ tillements de la lumière du concours de toute la structure vement ou la forme d’un objet soleil sur la mer (I 1). Aux musicale, il prend en compte le par le mouvement de la mélo­ mouvements mélodiques des rythme, le timbre, la mélodie, die. Cette intrusion du visuel violons s’ajoute la cadence har­ l’harmonie. dans le musical est connue et monique des Ve et Ier degrés, le Des mesures 138 à 140 du employée depuis au moins Ve degré étant d’ailleurs expri­ même mouvement, nous trou­ l’école du madrigal italien, et mé par un accord de deux vons un figuralisme au moins Bach lui-même en a fait abon­ quintes. Le premier degré est aussi intéressant (I 2). Après damment usage. un accord de repos, ici le creux un élan sur le cinquième degré, de la vague. Le Ve degré cor­ seules les parties dans les Le thème respond au haut de la vague, et aiguës poursuivent leur chant La Mer fourmille d’exem­ ce en particulier grâce au sur deux fonctions tonales dif­ ples de figuralismes inspirés caractère suspensif de l’accord férentes avant qu’elles ne par les mouvements de la mer. de quintes. Le jeu en trilles soient à nouveau accompa­ Voici deux exemples issus du rend l’ensemble incertain et gnées par les basses sur le pre­ premier mouvement : fuyant, chaque accord appa­ mier degré, et par un soufflet

36 CMF - n° 445 - AVRIL 1993 ■ Ier mouvement : de timbales. Nous avons là une mouvement - qui s’intitule : « DE L’AUBE À évocation de vagues se brisant « De l’aube à l'après-midi sur L’APRÈS-MIDI SUR sur un rocher, l’eau reste en la mer » - débute dans l’incer­ LA MER » l’air, en offrant différentes titude tonale et rythmique, en perspectives au regard, puis ce sens que la tonalité n’est pas elle replonge dans la mer clairement affirmée (on tourne tumultueuse. Outre le mouve­ autour de celle de si, mais on Ce mouvement débute, ment, la force et la puissance ne sait si elle est majeure ou comme chacun des trois que l’on connaît du phénomè­ mineure), et le rythme non mouvements, par une intro­ ne naturel trouvent leur plus (aucun mouvement d’en­ duction, dans une tonalité expression musicale dans ce semble ne se dessine). Si, à différente de la tonalité passage. cela, nous ajoutons le fait que principale. Ici, l’introduc­ Pourtant, tout ceci n’est que ce sont les harpes qui jouent la tion est dans le ton de si (il l’aspect le plus mince du figu- mélodie, nous pouvons dire est difficile de préciser si ralisme chez Debussy. Le figu- que tout est fait pour que nous cette tonalité est majeure ralisme est aussi élément struc­ demeurions dans l’incertitude ou mineure), alors que turel de la forme même de quant à la bonne compréhen­ l’ensemble de la pièce est l’œuvre, et c’est ce que nous sion de la structure musicale. en ré b. Si le mouvement développons à présent. Puis, peu à peu, le mouvement trouve sa cohérence dans s’anime, reste statique dans un une unité de mouvement La forme premier temps, puis prend une dramatique, la plupart des direction plus définie, le ryth­ On peut constater, dans un motifs de cette pièce me et les tonalités s’affirment, entrent également en cor­ premier temps, que Debussy les timbres s’éclaircissent. A la ne répète jamais une mesure, respondance. soit parce fin du mouvement, à la mesure qu'ils emploient des et lorsqu’il reprend un élément 132, des accords parfaits réson­ mélodique, il varie systémati­ quintes parallèles, soit nent aux cuivres, accompagnés parce qu'ils sont un déve­ quement les parties qui par tout l'orchestre, dans un loppement de la cellule l’accompagnent. Or, il est vrai mouvement exprimant la brève-longue en seconde que la nature elle-même est en force, l'énergie. perpétuel mouvement : jamais majeure ascendante, récur­ une vague, ou un bruissement Le début du mouvement est rente dans cette pièce. des feuilles d’un arbre ne sont l’expression de l'aube, car Nous distinguerons quatre identiques aux précédents, un durant l’aube, on perçoit mal sections principales dans enfant ne ressemble pas à ses les éléments qui nous entou­ ce mouvement. parents, même si on lui retrou­ rent. Et la fin du mouvement ve des traits en commun; la est aussi claire qu’un après- nature est d’une façon généra­ midi ensoleillé. Tous les élé­ le en perpétuelle création. ments musicaux, mélodies, ® ANALYSE LITTÉRALE C’est là l’expression de la reli­ rythmes, orchestration, harmo­ gion de la nature qu’affection­ nie, ont concouru à exprimer le nait le musicien. passage de l’ombre vers la Introduction La forme même du mouve­ lumière. Forme en arche : structure ment est d’ailleurs organisée Avant de parler de la rhéto­ ABCBA. Basse pédale de si aux en partie par le figuralisme : ce rique de Debussy, il nous contrebasses, introduction de la cellule brève-longue aux harpes et aux violoncelles, et d'un motif (do # fa # sol #) aux altos. Mesure 6 : appel de hautbois, contre-chant de clarinette et de basson, sur un accord de 9e. Cel­ lule descendante et diatonique des violons / chiffre l : sur la suite des violons, thème à la trompette et au cor anglais. Reprise brève de l'appel et du motif de cordes / chiffre 2 : amplification sur le motif : do #. la #. sol #, cellule brève-longue, léger crescendo. Première période : Mesure 31 : figuraiisme aux cordes déjà décrit dans l’intro­ semble intéressant d’approfon­ salon de Mallarmé. Le premier duction. Motif pentatonique en dir ces deux derniers points : mouvement de La Mer, vu quintes parallèles, joué aux Debussy entretenait une reli­ sous cet angle, sera une allégo­ bois. Tonalité de ré b / gion de la nature, disions-nous, rie de l’archétype symbolique chiffre 3 : même accompagne­ et voici ce qu’il a déclaré lors ment, motif de cors dans le qui consiste à aller de l’ombre mode acoustique / mesure 41 : d’un entretien à propos de son vers la lumière, c’est-à-dire de motifs en quintes parallèles, opéra Péllécis et Mélis an de : l’ignorance vers la vérité, ou de joué avec plus de volume (ajout « Pélléas n’est que mélodie. la souffrance vers la joie, etc. des anches doubles), trilles Seulement, cette mélodie n’est dédoublées aux premiers vio­ pas coupée, n’est pas divisée Sur le plan du fond de l’œu­ lons / chiffre 4 : mélodie jouée en tranches selon les règles vre, de l’émotion qu’elle pro­ aux hautbois / violoncelles / anciennes - et absurdes - de cure, nous constatons donc que, comme beaucoup d’autres harpes et contrebasses en pizz, l’opéra ! Ma mélodie est inten­ harmonisée en trémolos par les compositeurs de la tradition tionnellement ininterrompue, violons. Rappel du motif de classique, le musicien Debussy sans nulle trêve, car elle vise à quintes par le basson avant la se fait le témoin d’une philoso­ reproduire la vie elle-même reprise de cette mélodie. Tona­ phie forte, authentique, quoi­ lité de sol b. Fin sur un motif en [...] Il n’y a pas de chants dans que personnalisée, et de la tierces mineures / mesure 47 : la vie : il y a des rythmes, des même façon que Bach défendit nouveau motif de cordes, sur atmosphères, des couleurs, la religion de Luther, ou une cadence plagale en la b mais ceux-ci, bien que variant mineur. Elles accompagnent Mozart la franc-maçonnerie sans cesse, se succèdent sans une mélodie de flûte, qui va en dans leurs œuvres, celle de solution de continuité, pour se prolongeant sur les tierces Debussy renvoie à un certain l’éternité. » mineures précédentes (varia­ panthéisme. tion harmonique cette fois) / Lors d’un entretien portant chiffre 5 : on réentend la mélo­ Sur le plan de la forme, le die de cor du chiffre 3. Les sur son drame « Le Martyre de saint Sébastien », il dit : « Je ne sujet de l’œuvre n’est plus cordes jouent un contre-chant incarné par un thème, ou par pratique pas selon les rites en bonds descendants / un motif, mais par la forme chiffre 6 : jeu entre le hautbois consacrés. Je me suis fait une et le violon solo / chiffre 7 : sur religion de la mystérieuse entière de l’œuvre : le sujet de l’œuvre est l’œuvre elle-même. un nouveau rythme d'accompa­ nature. Je ne pense pas qu’un gnement, reprise du motif de homme revêtu d’une robe flûtes du chiffre 4 / mesure 68 : retours de la mélodie en abbatiale soit plus près de quintes, sur des trémolos de Dieu, ni qu’un lieu dans la ville LA FORMULATION violons, plus riches et rapides soit plus favorable à la médita­ RHÉTORIQUE que précédemment. Tonalité de tion. Devant un ciel mouvant, sol b / mesure 69 : motif du cor en contemplant, de longues (cf. chiffre 3); fusées aux bois, heures, ses beautés magni­ La puissance d’évocation de trémolos aux cordes / chiffre 8 : fiques et incessamment renou­ cette musique ne serait rien si appel de la trompette (cf. chiffre 1). Contre-chant avec le velées, une incomparable émo­ elle n’était pas soutenue par ce motif en quintes parallèles et tion m’étreint. La vaste nature qui fait que la musique parle, à trémolos ascendants aux se reflète en mon âme véri­ savoir l’articulation d’une ten­ cordes; aboutit à la mesure 76 à dique et chétive. [...] Sentir à sion et d’une détente, à l’échel­ trois accords de quintes sfor­ quels spectacles troublants et le du mouvement entier zando; la tête du thème en souverains la nature convie ses comme à celle de ses parties, et quintes sonne en éclats aux éphémères et tremblants pas­ qui se traduira en particulier trompettes et aux violons. Tonalité de si. sagers, voilà ce que j’appelle par un plan de modulations prier. » tonales. Deuxième période : Certaines philosophies orien­ La conduite tonale s’est Chiffre 9 : c’est le climax har­ tales considèrent le perpétuel développée avec la fugue, puis monique. Ambiguïté entre les renouvellement de la nature avec la forme sonate. Dans une tonalités de mi b majeur et de comme une pierre d’angle de fugue de Bach, les conduits do mineur. C’est un thème joué leur enseignement, et inspirent apportent leur sens aux diffé­ par les violoncelles, qui débute par exemple un art martial tel rentes modulations, et les dif­ lui aussi par le rythme brève- que l’aïkido. De plus, Debussy longue. Appui intermédiaire sur férentes récapitulations du le degré de sol b majeur / me­ a subi l’influence des poètes et sujet sont les moments d’inten­ sure 92 : la flûte joue un ostinato des peintres symbolistes, et sité expressive de l’œuvre. sur un rythme du thème, atten- fréquenta en particulier le Toutefois, Bach ne développait

38 CMF - n° 445 - AVRIL 1993 te. puis développement et pro­ gression harmonique / chiffre 10 : reprise du thème (cf. chiffre 9) par les bois, accompagnés par les cordes. Puis fusées aux cordes, court développement / chiffre 11 : développement sur la tête du thème (chiffre 9), les violons, s’ils emploient toujours le même rythme, ont métamor­ phosé la mélodie : oscillations entre do et ré / mesure 109 : développement, en decrescen­ do / chiffre 12 : rappel, dans la continuité du passage, de la son­ nerie de trompette (cf. chiffre 1). On arrive sur le ton de fa b / chiffre 13 : suite du decrescendo, le cor joue la fin du thème de trompette. Harmo­ nie en accords de neuvièmes, jouant sur l'ambiguïté de la quinte diminuée : l’accord ne change pas, la basse passe du mi b au la / mesure 122 : sorte de conduit : mélodie descendante au cor anglais doublé par 2 vio­ loncelles soli: pédale de la b, ses fugues qu’avec un seul mouvement de progression accords de treizième, de domi­ sujet. dramatique. Si nous n’analy­ nante, puis de sixte. Chez Mozart, la conduite sons pas plus en détail la suite tonale et le schéma de la ten­ du mouvement, on peut sim­ plement remarquer que, là en­ sion-détente ne vont plus Troisième période : s’articuler avec un seul thème, core, de nouvelles idées nais­ mais avec plusieurs. Regardons sent, et ce dans un mouvement Sorte de « réexposition » : on par exemple de plus près de détente dramatique cette revient à la tonalité initiale de l’introduction du concerto fois, le climax du passage étant ré b / chiffre 14 : sonnerie des pour piano K 467, des mesu­ d’ailleurs la seule expression cors et bassons sur l’accord par­ du tragique dans ce passage. fait de sol b majeur et l'accord res 1 à 80, c’est-à-dire jusqu’à de neuvième de dominante de l’entrée du piano. Ce passage Les inventeurs de la forme do b. Accompagnement par des est unifié par un seul mouve­ sonate vont donc développer arpèges aux harpes / mesure 135 ment de tension et de détente, des œuvres en y multipliant les et chiffre 15 : sonnerie de tous alors que la diversité théma­ idées mélodiques (et donc les les cuivres (sur la cellule brève- tique est grande. sentiments), et en unifiant longue), contre-chant des bois sur le thème en quintes paral­ Le mouvement débute par le l'œuvre par un unique mouve­ ment dramatique. Debussy lèles, variation de ce thème aux motif (Mo. 1). Une nouvelle cordes. Nuance fortissimo; à idée thématique entre alors reprend ce principe de cons­ cela succède le figuralisme des (Mo. 2). Puis celle-ci, aux bois truction à son compte, et vagues se brisant sur les roches, cette fois (Mo. 3). Le premier donne ainsi à sa musique sa déjà décrit en introduction de motif soutient alors une pro­ dimension d’œuvre de concert. cette analyse; ce mouvement gression harmonique, et un Par exemple, le premier mou­ finit dans la résonnance des premier sommet d’expression vement : « De l’aube à l’après- cuivres. aux mesures 24 à 28. Un nou­ midi sur la mer » est en ré b veau motif, issu du troisième, majeur (l’introduction est en apparaît (Mo. 4). Une nouvelle si). Le climax harmonique se progression harmonique nous trouve à la mesure 84. □ IL mouvement : emmène au climax du passage, Nous savons maintenant «JEU DE VAGUES» construit sur une variation du comment Debussy a construit second motif (Mo. 5). son œuvre : elle est une vision de la nature structurée par les Dans cette phase ascendan­ principes classiques de compo­ o ANALYSE LITTÉRALE te, les différentes idées théma­ sition musicale. Nous pouvons tiques s’enchaînent en tuilage, à présent passer à l’analyse lit­ Nous distinguerons quatre mais surtout dans un même térale de l’œuvre. sections dans ce mouvement ; Première période

Introduction dans le mystère, IP MOUVEMENT : « JEUX DE VAGUES » ambiguïté harmonique (do # mineur...), jeu entre les cordes, Un exemple d’unité symbolique et non thématique les harpes et le glokenspiel. Ce jeu porte un mélisme de flûte, la Ce mouvement commence comme cela est généralement mélodie se conclut sur sa désa­ dans le mystère. Puis, une le cas dans la musique sympho­ grégation. valse s’installe : elle entraînera nique. Si cette idée renvoie à Chiffre 16 : motif au cor le climax du morceau. l’idée de la vague, quand celle- anglais, dans le mode de mi, qui L’expression du mystère se ci s’anéantit elle-même sur la se désagrège / chiffre 17 : repri­ manifeste à nouveau et conclut plage sans pouvoir y demeurer, se de ce motif transposé, à la cette page. ce type de développement flûte / chiffre 18 : sorte d’éclats Les différents motifs du représente aussi une nouveau­ de rire des cuivres; conduit de té formelle considérable dans 4 notes appuyées des cordes mouvement ont tous en com­ graves. mun le fait d’exprimer la l’histoire de la musique. La vague, ou les jeux d’eaux : il y forme du mouvement elle- a une unité d’idée dans le même renvoie à ce principe : la Seconde période : période mouvement. Cependant, aucun valse dont nous parlions tout à remarquable par l’insaisissabili­ n’a la même résonance émo­ l’heure est emmenée progressi­ té du discours thématique : tionnelle que les autres : cer­ vement, et se désagrège très tains sont mystérieux, comme rapidement; en quelque sorte, Chiffre 19 : mélodie en trilles, le premier motif (II 1). D’au­ la forme de ce mouvement est qui introduira la troisième sec­ tres ont une résonance oni­ celle d’une vague. tion, aux violons; accord de rique, comme ce motif de Si la diversité des expres­ T majeure de mi: dissolution du harpe (I 2). D’autres sont plus sions d’une même idée, ainsi thème / chiffre 20 : glissando virulents, comme cet éclat des que le type de développement des harpes, cité en introduction; trompettes (II 3). début de motif aux cors; ambi­ de celles-ci, rend le discours guïté tonale / chiffre 21 : pre­ On pourrait citer d’autres musical comme insaisissable, et mière présentation d’un des exemples encore, chacun ayant apporte une indéniable sensa­ principaux thèmes du mouve­ son expression propre. Comme tion de détachement, d’hu­ ment, au cor anglais, avec un nous le voyons dans l’analyse mour aussi, et de liberté à accompagnement à caractère littérale, les développements l’œuvre, l’idée même de choses rythmique des bois / chiffre 22 : détruites alors qu’elles nais­ fin de ce passage fortissimo, aboutissent très souvent à une sonnerie de cors, mélisme en déstructuration des motifs, saient à peine lui apporte aussi quadruples croches dans les et non à la réexposition un sentiment tragique souter­ aiguës / chiffre 23 : développe­ d’un quelconque d’entre-eux, rain. ment de ce mélisme, decrescen­ do / chiffre 24 : variation mélo­ dique au violon solo du motif du chiffre 20, caractère tendre / chiffre 25 : motif du chiffre 16 au hautbois; puis trémolos des­ cendants des cordes. Celles-ci jouent alors une variation mélodique du motif du chiffre 20 / chiffre 26 : reprise des cellules rythmiques et du thème du chiffre 21, aux cuivres, aux violoncelles / chiffre 27 : aboutit à un fortissi­ mo. Decrescendo et descente rapides dans les graves / mesure 118 : motif du chiffre 16 au hautbois et à la clarinette, puis court conduit / chiffre 28 : trémolos de cordes du chiffre 25, caractère rythmique des bois. Introduction d'un motif de trompette solo, qui conduit à un crescendo subito de l’orchestre, suspension har­ monique / chiffre 29 : toujours sur l’accord de do # de domi-

40 CMF - n° 445 - AVRIL 1993 nante, variation en quintolés de doubles du motif du chiffre 16, ■ IIIe mouvement : Paul Dukas disait que la motif grave de dominante, « DIALOGUE musique de Debussy n’allait variation en quintolés de DU VENT doubles du motif du chiffre 16, ET DE LA MER » pas à l’encontre de l’écriture motif grave de clarinette / musicale classique, mais chiffre 30 : début du motif de qu’elle en étendait plutôt trompette, et courtes cellules « génialement » les principes. aux bois, toujours dans la ment. Ernest Ansermet, dans ses suspension harmonique / chiffre 31 : motif très léger aux Ce mouvement a une « Fondements de la musique forme plus traditionnelle dans la conscience humaine », cordes divisées, dans l’esprit de celui du chiffre 19, mouvement puisqu’il emprunte la présente la thèse suivante : les mélodique aux bois sur le ryth­ forme du rondo. Toutefois, grands compositeurs qui ont me du chiffre 21; puis début du les évocations de l’univers précédé Debussy, allemands motif de trompette, et anima­ naturel sont là encore pour la plupart, n’ont eu de tion par les cors / chiffre 32 : nombreuses. Si le refrain suite au crescendo, tutti fortissi­ de ce rondo est un thème cesse de découvrir les struc­ original, les autres thèmes tures possibles de la musique. mo, accords plongeant dans les gerbes d’un glissando des sont empruntés aux autres Debussy, et à sa suite, des harpes. mouvements. compositeurs proches de la sensibilité française, compo­ sent alors que l’ensemble des Troisième période : valse. O ANALYSE LITTÉRALE structures musicales possibles Durant toute cette période, les ont été répertoriées; par là mélodies principales sont en deux même, ils vont alors investir le entendues, tandis qu’une écri­ Introduction : sections : Première section : domaine musical dans le sens ture extrêmement fine et préci­ percussions mena­ se des autres parties rend les Mesure 1 : de l’expression et du langage, çantes, en trémolo, motif aux effets rappelant l’écume de et non plus dans le sens de la cordes graves / chiffre 43 : motif l’eau des vagues. / chiffre 33 : découverte de la constitution chromatique doublé en tierces trilles aux cordes, entendues au majeures, aux hautbois colorés du langage musical. C’est dans chiffre 19 / chiffre 34 : thème par un accord de trompettes. cet esprit : la musique en tant chaud, non sans rapport avec Accord diminué / que langage, que nous avons celui du chiffre 26, joué aux mesure 14 : comme la mesure 1, les anches réalisé cette analyse. violoncelles; puis retours des doubles remplacent le tam-tam / trilles / chiffre 35 : début de le motif chroma­ Une dernière remarque me « l'ascension », qui s’étendra mesure 18 : tique, harmonisé en accords de vient à l’esprit : il m’est arrivé sur les chiffres 36 et 37; elle est 7e d’espèce. Ton de do majeur. de rencontrer des mélomanes le développement d'un motif Deuxième section : Mesure 22 : qui avaient des difficultés à prenant appui sur le premier enchaînement d’accords de Ie comprendre La Mer; sans temps; la tension harmonique et mélodique qui en résulte se aux bassons, doublés par les doute le fait que cette œuvre cordes, qui jouent en triolets de prend véritablement son sens perd dans des triolets de croches / chiffre 38 : suite à ce croches. Puis dédoublement, par la conduite tonale et passage modulant et allant en motif brève-longue issu du pre­ l’unité dramatique de l’ensem­ crescendo, sonnerie des cuivres, mier mouvement. Reprise / ble, ainsi que par le figuralis- decrescendo rapide par un osti- chiffre 44 : thème de trompette me, c’est-à-dire en somme par nato qui n’est plus joué à la fin (cf. : 1er mvt, ch. 1) en si, auquel que par les cordes graves. répondent vents graves et per­ des principes qui demandent cussions / chiffre 45 : développe­ une habitude d’écoute et un ment du motif bref-longue, développement particulier de mouvement ascendant des Quatrième période : conclu­ la sensibilité musicale, font que cordes en trémolos, crescendo. sion, dans l'atmosphère du Chute brutale, forte : accord des cette œuvre peut surprendre. début / chiffre 39 : piano subi­ cordes, coup de timbale solo sur Car si Debussy explore le lan­ to, glissando de harpes du le premier temps, accord des gage de la façon nouvelle et chiffre 20. Appel du chiffre 16 cordes sur le Ve degré. personnelle que nous avons vu, en valeurs plus longues / c’est bien aussi parce qu’une chiffre 40 : motif oscillant, en sensibilité particulière anime noires, aux harpes, dédouble­ Refrain : cette œuvre. Et c’est cette sen­ ment, appel / chiffre 41 : éclai­ Chiffre 46 : première exposi­ sibilité-là, que nous décou­ rage des cordes sur l’appel joué à la flûte piccolo / tion du refrain, en do # majeur / vrons en nous-même alors que chiffre 42 : pédale de mi grave, chiffre 47 : développement de la nous l’ignorions, qui nous fait motif des harpes, variation cellule brève-longue dont le entendre cette œuvre comme pentatonique de l’appel à la mouvement mélodique est un trésor irremplaçable. flûte pour conclure ce mouve- inversé (descendant). Rythme de la mesure 1 aux cordes / arpèges des harpes, trémolos Refrain : chiffre 48 : motif rythmique aux des violoncelles et altos. Dou­ cors, puis à la trompette, varia­ ceur du passage / chiffre 55 : Chiffre 60 : refrain, accompa­ tion du refrain aux bois. reprise. Changement subit gné par une figure rythmique d’atmosphère à la mesure 179, apportant un sentiment de sou­ 1er couplet : glockenspiel et harpe, va en plesse aux cordes / mesure 254 : refrain en tutti, fortissimo. La Chiffre 49 : après un conduit, s'animant / chiffre 56 : tutti, for­ sonnerie des cors du 1e' mouve­ les cordes reprennent le motif tissimo / chiffre 57 : chute bruta­ ment se fait alors entendre, en oscillant du 1er mouvement, au le du mouvement, sur une cellu­ entier cette fois. chiffre 11, en contrepoint du le de la mesure 179. motif brève-longue en quinte diminuée aux vents; ils accom­ 2e couplet : Coda : pagnent le développement du thème : mvt. 1, ch. 1 aux cordes Mesure 211 : figure rythmique Chiffre 61 : brusque decres­ graves / chiffre 50 : crescendo, rapide aux trois trompettes, cendo, développement en les cordes graves sont doublées thème (1er mvt, ch. 1) au cornet. valeurs brèves du thème (mvt. 1, par les bassons et les cors / Développement de la figure ch. 1), et de la cellule brève- rythmique / chiffre 58 : suite du chiffre 51 : aboutissement : longue / chiffre 62 : amplifica­ motif chromatique (cf. : mvt. 3, développement, cellule brève- tion, strettes : les cornets jouent longue aux violoncelles, varia­ ch. 43), appel brève-longue aux le thème en valeurs normales, tions du thème (1er mvt., ch. 1) cornets / chiffre 52 : dans la les violoncelles en valeurs continuité du mouvement, aux bois; reprise avec les longues / chiffre 63 : éclats des violons / suite du decrescendo et retours aux sons chiffre 59 : cuivres, timbales, tutti fortissi­ graves. Trémolos aux vents. / développement. Puis tutti, sorte mo. Accord sec qui clôture le de dominante de ce qui suit par mesure 133 et chiffre 53 : bribes mouvement. le jeu des modulations par notes de la sonnerie de cors (mvt. 1, communes. ch. 14), à laquelle répond un ■ Hervé Noury mélisme des violons et le motif brève-longue à la trompette. Ton de ré b / mesure 145 : conduit, piano subito.

Refrain : Chiffre 54 : le refrain est joué par les bois, accompagnées par ce qui suit : note pédale du cor et des contrebasses, tenue d’une harmonique aux violons solos,

Pour mémoire

La Bibliothèque de la Confédération Musicale de France vous propose de nombreux ouvrages - musique instrumentale (toutes disciplines), partitions et matériels pour orchestre d'harmonie, orchestre de fanfare, batterie-fanfare, musique chorale, etc. La Bibliothèque est régulièrement approvisionnée avec les nouvelles partitions pro­ posées par les éditeurs. Elle propose également des ouvrages pédagogiques sur la formation musicale, des traités d'orchestration, histoires de la musique... ainsi que de nombreux enregistre­ ments. Tous ces documents sont consultables sur place, dans les locaux du Centre Culturel Albert-Ehrmann, 103, boulevard Magenta à Paris (10e). Les services proposés par la bibliothèque de la Confédération Musicale de France sont gratuits. La Bibliothèque est accessible tous les jours ouvrables de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 17 h 30. S'adresser à la C.M.F. Téléphone : 48 78 39 42.

42 CMF - n° 445 - AVRIL 1993 SELMER, LES SAXOPHONES

UNE LONGUE HISTOIRE...

Depuis la création de son premier saxophone en 1922, SELMER a apporté une contribution importante à l'évolution de l'instru­ ment. Son développement est historiquement associé aux plus grands noms du jazz et de l'enseignement académique. Que de muta­ tions, perfectionnement et innovations pour répondre aux désirs des générations successives, aux couleurs du temps ! Aujourd'hui, SELMER propose une large gamme de saxophones, du sopranino au basse. Des caractéristiques acoustiques incomparables, une mécanique H. SELMER & Cie précise : l'instrument des "grands" ! instruments de musique N r, ri-, u ... . dans ce domaine. Je me suis Deux siècles de musique Formation musicale aperçu qu'il faut sans cesse faire populaire dans le Canton de chanter, lire des notes (exercice Saint-Romain-de-Colbosc. Ecrit de l'œil), rythmer avec les mains par un Saint-Romanais, Michel ou les percussions, donc : jeux Auvray, il raconte l'histoire et les Éveil musical par le de rythme, créer des mélodies, histoires des Sociétés de former des ensembles de flûte à musique de son Canton. Ancien chant et la flûte à bec bec, des ensembles vocaux pour musicien, jouant le bugle de la par Bruno Camporelli la justesse des chants, etc. La fanfare municipale, Michel musique doit être un plaisir dou­ Auvray allie les talents de blé d'une formation adéquate conteur à ceux de musicien. La voix est le plus bel instru­ pour l'élève. Il déchiffre avec brio les ment que l'être humain possède Cet ouvrage, que je vous pré­ archives les plus anciennes. Il dès sa naissance. Il faut dévelop­ sente, a été conçu selon quatre transcrit avec doigté une histoire per chez l'enfant, dès son plus critères : a) Théorie musicale locale, véritable contrepoint de jeune âge, le goût de chanter de extrêmement simplifiée; b) la grande histoire. Artiste virtuo­ petites comptines. Cette pédago­ Exercices de chant, de lecture se, il sait passer d'un ton à gie sera longue dans le temps, musicale et de rythme; c) Utili­ l'autre, d'un thème à l'autre : en mais commencée en classe sation de la flûte à bec avec indi­ mode majeur, les élections tru­ d'éveil, elle sera enrichissante cation des doigtés; d) Chansons quées de la fanfare en 1907. Sur pour l'élève; sans oublier les populaires avec paroles et le mode humoristique, le règle­ jeux vocaux, les onomatopées, accompagnement de la flûte à ment du corps de musique et bec et de percussion. ses amendes à 10 centimes. En etc. Puisse ce manuel, intitulé mode mineur, la nostalgie du Éveil musical de la classe d'éveil temps où la musique était une Éduquer l'oreille : sûreté vocale en 1er cycle, vous permettre, pro­ fête tout à la fois familiale et Il faut apprendre les comp­ fesseurs de formation musicale municipale. tines ou chants à deux voix par d'initier vos élèves au langage Plus qu'une histoire locale, ce cœur. Il faut insister car les musical et de vous rendre de livre rend compte de ce enfants auront le plaisir de chan­ réels services. C'est mon seul qu'étaient les distractions de nos ter, de développer l'oreille avec désir et mon seul souhait. aïeux avant l'apparition de nos une meilleure fixation des inter­ Bruno Camporelli est profes­ loisirs modernes. valles. C'est l'objectif à atteindre. seur de formation musicale et de « ... C'est une exploration de Les canons permettront une trompette, directeur technique la vie quotidienne sous forme de bonne approche du chant chora­ CMF (74), responsable des exa­ la sociabilité qu'a entreprise le et de la polyphonie, à tra­ mens CMF (74), directeur de Michel Auvray. En vrai historien vailler avec le nom des notes et l'École de musique municipale qui utilise toutes les sources, des paroles. En chantant dès son de Passy, lauréat CNR Nancy, archives, journaux, souvenirs, il plus jeune âge, l'enfant formera membre arrangeur SACEM. retrace la vie des sociétés musi­ son goût musical tout en se Bruno Camporelli cales du canton de Saint- divertissant. Romain. Dépassant l'anecdo­ Une corde pincée, un tube tique parfois savoureux, il déga­ ge les caractères qui font de ces frappé produisent les multiples • Éveil musical, Éd. Robert Mar­ vibrations qu'on appelle : sons. associations des lieux de socia­ La flûte à bec permet de réaliser tin, 49,50 F. bilité, reflets de la vie du canton des sons mélodiques et l'enfant et de son chef-lieu centralisateur aime produire ses propres sons, de cette forme de culture popu­ laire. Il retrave l'évolution de ces après avoir chanté la comptine, Histoire enfin, il peut jouer, retrouver associations, à la fois expression cette mélodie en mémorisant la et enjeu du pouvoir local, il situe chanson, c'est un déclic chez lui, leur rôle dans le devenir d'une et une avancée dans l'apprentis­ Deux siècles de société rurale... » sage de sa formation musicale musique populaire Jean Legoy, en début de premier cycle. Très Docteur en Histoire intéressé, il participe et prend dans le canton de l'Université de Rouen part plus activement à la leçon. de Saint-Romain- Comme professeur de « Il convient en tout premier musique, de formation musicale, de-Colbosc lieu de féliciter le rédacteur de dans les écoles primaires, j'ai cet ouvrage pour l'important tra­ acquis une certaine expérience par Michel Auvray vail de recherche auquel il a dû

44 CMF - n° 445 - AVRIL 1993 se livrer pour nous présenter l'orchestre d'harmonie a rencon­ dans l'esprit d'une formation une aussi riche et abondante tré diverses cultures (jazz, orchestrale. documentation. musique sud-américaine, musi­ Il est indéniable que la con­ Il nous permet de connaître que de films, variétés, etc.). En naissance de l'orchestre sym­ deux siècles de musique et de parallèle, on rencontre une phonique doit être élaborée revivre des événements concer­ émancipation rythmique dans auparavant et qu'il n'y a pas lieu nant essentiellement la commu­ des œuvres non plus écrites seu­ de scission, bien au contraire!... ne de Saint-Romain-de-Colbosc lement en 2, 3 ou 4 temps. Des De grands compositeurs ont et son canton. compositeurs se sont intéressés d'ailleurs fait preuve d'union de Chronologiquement présen­ de près à cet ensemble à vent et l'orchestre symphonique et de tés les faits relatés sont liés aux ont créé des œuvres originales. l'orchestre d'harmonie comme événements historiques de cette Il fallait absolument réactuali­ Tchaikovsky dans l'Ouverture période : guerre, bouleverse­ ser le traité de G. Pares, et cette solennelle de 1812. ments politiques de caractère suite devait être envisagée par Il faut ajouter que la modestie local ou national, modes et habi­ une personne ayant apporté un de nos deux personnages a fait tudes ou modifications de celles- nouveau souffle à cet orchestre le préjudiciable oubli de nous ci. d'harmonie. faire connaître leur précieuse Le tout constitue un docu­ Ils furent deux : D. Dondeyne bibliothèque et littérature musi­ ment d'un grand intérêt et d'une et F. Robert. Cet ouvrage est cale. Mais peut-être est-ce le but grande richesse. remarquablement agencé par d'un prochain projet, d'un Que l'association " La une grande connaissance orga- recueil de propos pédagogiques Hêtraie " qui a pris l'initiative de nologique des instruments dans et progressifs destinés à la pré­ cette publication soit chaleureu­ divers procédés d'orchestration, paration de nos futurs chefs. sement remerciée par sa réalisa­ étayés d'exem-ples musicaux Action que l'on pourrait souhai­ tion à laquelle il faut souhaiter variés et de partitions détaillées, ter préalable à ce traité qui, il un plein succès. » d'exemples d'utilisation massive faut bien le signaler, s'avère Henri-René Pollin, d'instruments à vent, avec un d'emblée d'un accès difficile Président de la Fédération des repère et un potentiel historique pour des néophytes. sociétés musicales qui nous commente l'évolution Quelle heureuse et brillante de Haute-Normandie de ce bel ensemble. idée ont eue les Éditions R. Mar­ Il faut soutenir l'orchestre tin de prendre le flambeau pour d'harmonie comme un orchestre rééditer cet ouvrage de fort belle © Disponible à la Hêtraie BP à part entière et non simplement qualité, et qui, à mon avis, sera Mairie, 76430 St Romain de Col- à une fonction limitative de le seul de notre siècle, ou alors bosc. 139 F (tarif souscription musique d'extérieure tournée faites vite!... valable jusqu'au 30 avril vers la musique militaire. Notre L'on ne peut que susciter à 1993 / 169 F hors souscription) orchestre a gagné ses lettres de chacun d'en faire bon usage en noblesse et permet par la diffu­ fonction de l'idée qu'il se fait, de sion de ce traité, qui répond aux sa personne et de son rôle dans exigences de notre temps, de notre métier... Traité prendre conscience de sa valeur, de sa richesse instrumentale. Michel Nierenberger C'est aux dirigeants de pérenni­ René castelain Le nouveau Traité ser ce bel orphéon, de le valori­ d'orchestration ser, de le défendre, de lui affir­ o Le nouveau Traité d'orches­ mer son identité. tration, Ed. Robert Martin à l'usage des harmo­ Aujourd'hui encore, pour de nies et fanfares nombreux directeurs de sociétés musicales, la musique originale par Désiré Dondeyne et pour orchestre d'harmonie mar­ Frédéric Robert que une véritable rupture avec leur culture ou leur comporte­ Y La venue de ce nouveau Trai­ ment pédagogique journalier. té ne pouvait être que bénéfique Néanmoins, ce paramètre nou­ par Alain Bouhey, Yochk'o car le dernier écrit par Gabriel veau doit faire partie de notre Seffer Pares datait de 1898. Or, depuis enseignement et par cela même Préface de Léopold Sédar près d'un siècle, le langage doit être intégré à l'éducation musical a évolué, la facture ins­ musicale. Senghor, trumentale ayant fait un bond en Confrontés à ce problème, de l'Académie Française avant. Également la place pré­ ces dirigeants souhaitent détenir pondérante réservée à la percus­ un document leur proposant une Vision picturale et poétique sion dans nos orchestres approche par des situations de la création musicale, Y propo­ actuels. claires et concrètes. Cet ouvrage se une voie pour libérer la créati­ Au cours de notre XX0 siè-cle, est à considérer comme un élé­ vité dans l'interprétation comme ment de référence indispensable dans l'improvisation.

CM F n 445 AVRIL 1993 45 Deux artistes d'abord saxophonistes, l'un interprète-poète, l'autre improvisa­ teur-peintre, présentent à travers la com­ Éditions ( ScHERZANDO (Belgique) position thématique de soixante improvi­ l Mitropa (Suisse) sations picturales et de leurs interpréta­ tions verbales, le rapport à la source d'énergie de trois formes d'esprit de la Distribution Exclusive pour la France création musicale qui sont précisément mères de composition, d'interprétation et d'improvisation, /symbolise ce rapport. Exprimant le féminisme du peintre par H.M.M.O. la symbolique traditionnelle pourtant bien misogyne, l'abstraction figurative de NOUVEAUTÉS 1993 la peinture établit des liens surprenants (dons s'inspire le style du texte) en matiè­ CÉLÉBRATION FANFARE (F. Cesarini) Niveau Moyen re et esprit, mystique et technique, rela­ Tarif 3 tion spirituelle et sensuelle à l'instrument CONCERTINO FOR FLUTE (A. Waignein) Niveau Moyen Facile et relation du couple... et entre les spiri­ tualités artistiques et religieuses occiden­ Solo de flûte Tarif 5 tales et orientales. SPRINGTIME (Rob Arès) Niveau Moyen Facile Dans une œuvre fécondée par des cul­ Solo de trombone Tarif 3 tures européennes, négro-africaines et SOUNDS FOR WINDS (A. Waignein) Niveau Moyen négro-américaines, cette abstraction figu­ Tarif 4 rative rejoint ainsi l'esprit de la science nouvelle, se situe au cœur même de la GREENVILLE (Horst Schelke) Niveau Facile vie et montre que, si entre les composi­ Tarif 1-A teurs-interprètes et les improvisateurs- DISCO BAND (Luc Gistel) Niveau Moyen Facile compositeurs, la première éventualité est Tarif 2 la guerre, il en existe une autre qu'il faut savoir vouloir : pleinement épanouissan­ DIAGRAM (A. Waignein) Niveau Moyen Avancé te, synthèse d'amour et d'intelligence, Tarifs c'est : la création ! BAYARDERIE (A. Crepin) Niveau Moyen Facile Tarif 1-A Alain Bouhey : une double formation, musicale (CA de saxophone) et littéraire (maîtrise de Lettres THE SHOW MUST GO ON (Queen) Niveau Facile Modernes : Le Tragique chez Ionesco), et 7 ans de Tarif 2 coopération au Sénégal avant d'enseigner à Rennes arrgt : L. Foster (CNR) et à Paris (ENMP), firent d'Alain Bouhey cet THREE MOVEMENTS (A. Waignein) Niveau Moyen Avancé interprète-écrivain-poète français jouant la musique et le verbe sur le thème scriptoral, réponse ouverte Solo de piano Tarif 11 d'artiste à Socrate qui met en scène l'oral, l'écrit et SAXFLIGHT (A. Crépin) Niveau Moyen Avancé l'improvisé dans l'évolution créatrice. Solo de saxophone Alto Tarif 4 Yochk'o Seffer : La double formation est pour ANDANTE RELIGIOSO (F. Mendelssohn) Niveau Très Facile Yochk'o Seffer musicale (CNSMP) et picturale arrgt : R. Amstad Tarif 2 (Beaux-Arts). Improvisateur-compositeur-peintre- sculpteur d'origine hongroise, il joue une peinture, GOLDEN RIVER (A. Waignein) Niveau Moyen Facile peint une musique, toutes deux débordantes d'éner­ Tarif5 gie et fortement influencées par le jazz et l'expres­ sion ethnique magyare. Se reconnaissant dans la A LILLEHAMMER TUNE {H. Fillinger) Niveau Facile filiation de Coltrane, Bartok, Messiaen, Yochk'o Sef­ Tarif 2 fer a participé aux groupes Perception, Magma, Zao, et élaboré le concept de la Neffesh Music, musique FREDE’S THEME (Frede Gines) Niveau Facile de l'âme. Tarif 2 Léopold Sédar Senghor : En Afrique, écrit le prési­ THE LITTLE MUSICIAN (Rob Arès) Niveau Facile dent-poète sénégalais, « l'art ne se sépare ni de la Tarif 2 connaissance, ni de la morale, où, comme elles, il vise à la praxis ». Et si pour lui la Négritude est « pierre d'angle dans l'édification de la Civilisation Etc.. Etc., Etc. de TUniversel », la création scriptorale, née à Dakar, fait partie de cet édifice de valeurs nouvelles quand Ces titres sont enregistrés sur CD « Sounds of Winds » - l'Europe cherche à se construire dans le monde. « Dunamis » - « The Art of André Waignein » vous sont • Y, 200 p., 62 reproductions de Si recueil de scores + cassette de promotion ne tableaux, format 210 x 297. Éditions de pas parvenus pour le 30-4-1993, réclamez-les nous. l'Ancre, 9-11, rue Benoît-Malon, 92156 Suresnes cedex, tél. : 42 65 33 39. 280 F HENRY MAY MUSIC ORGANIZATION - B.P. 64 - 59510 HEM TTC, prix de lancement, jusqu'au 30-06- Tél. : 20 83 78 32 - Fax : 20 82 83 91 - Télex : 131348 F 1993.

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FESTIVAL au théâtre de verdure. Ouvert à toutes Renseignements à Internationale!- les formations, pour tous renseigne­ Musikwettbewerb, Bayerischer Rund- ments s’adresser au 67 30 16 19 ou 67 funk - 8000 München 2 (Allemagne). ■ Le Festival d’Auvers-sur-Oise pour 62 53 70 de 9 h 30 à 11 h 30 et par sa XIIIe année se déroulera du 14 mai courrier à M. J. Liguory, 19, rue Ber- au 3 juillet 1993, au programme : voix, nard-d’Auriac, 34500 Béziers. piano, musique de chambre, opéra, CONCERTS huit week-ends, vingt-quatre concerts et deux masterclass. Manoir des CONCOURS ■ L’orchestre des Étudiants du Colombières, 95430 Auvers sur Oise, Conservatoire de Lille propose un tél. : (16-1) 30 36 70 82. ■ La ville de Corciano (Italie) organi­ voyage musical parmi les grandes se son XIVe Concours International œuvres du répertoire symphonique ■ Ve festival de Lozzari (Corse) ou la de composition originale pour or­ salle du théâtre Sébastopol, le 19 mai musique en vacances avec Ivry Gitlis chestre d’harmonie. Les compositions 1993. du 25 avril au 1er mai : chacun pendant de forme musicale libre avec ou sans cette semaine pourra vivre la musique solistes instrumentaux et vocaux ■ Sarrebourg pour cette année 1993, à son rythme la journée et le soir devront parvenir avant le 15 juillet année du centenaire de son Harmonie assister au concert. Renseignements : 1993 à la Segreteria Pro Loco, via municipale proposera tout au long de (16-1) 60 81 60 70 et à Lyon, Laudanti, 4- 06073 Corciano (PG) l'année une série de concerts d'une 78 95 76 75. Italie. grande qualité. A noter le concert exceptionnel de l'orchestre d’harmo­ nie de l’Électricité de Strasbourg le ■ L’ensemble orchestral de Mantes- ■ Créé en 1987, à l’intention des la-Ville organise du 30 avril au 2 mai jeunes musiciens désirant aborder une 16 avril au Cosec et le concert de l’harmonie municipale de Sarrebourg 1993 un festival de musique consacré carrière professionnelle « Musique aux instruments à vent Ventissimo. d’Ensemble » a une formule particu­ le 21 mai, salle des fêtes. Renseigne­ Au programme des festivités, salle lière composée de trois volets : l’ate­ ments à M. Christian Greiner, 4, rue Saint-Nicolas, 57400 Sarrebourg. Tél. : Jacques-Brel : le 30 avril, l’orchestre lier de formation visant les aspects d’harmonie des Gardiens de la Paix, le pratiques de la carrière, des ren­ 87 03 66 34. 1er mai, l’orchestre d'Harmonie de la contres avec des personnalités du Garde Républicaine et le 2 mai monde musical et l'audition de candi­ ■ La Musique des Équipages de la l’ensemble orchestral de Mantes-la- dats devant un jury à l’issue de laquel­ Flotte de Toulon vous donne rendez- Ville. Renseignements : Alain Lecam le sont attribuées les bourses. Cette vous pour ces prochains concerts au (16-1) 34 77 14 27 ou J.-L. Fillon au année « Musiques d’Ensemble » pour­ les : 28 avril à l’opéra municipal de (16-1)30 63 90 30. ra accueillir une trentaine de groupes Toulon, 2 mai place de l’Église et en de la communauté européenne de 2 à l’église Saint-Laurent d'Ollioules et ■ Biarritz organise du 27 avril au 15 musiciens (sans chef) âgés de 20 à 18 mai à l’Opéra municipal de Toulon. 1er mai et pour la troisième année 30 ans, les 14, 15 et 16 mai 1993 au consécutive ses Fêtes Musicales avec Conservatoire de Rueil-Malmaison ■ L’Orchestre symphonique de Tours un programme de qualité et des ren­ (92). Inscriptions : Mme Girault, 9, reçoit le 6 juin prochain l’orchestre à dez-vous avec des interprètes presti­ rue Hémet, 93300 Aubervilliers. Tél. : cordes de la Garde républicaine pour gieux : Katia et Marielle Labeque, (16-1)48 39 06 29. un programme Vivaldi, Dvorak, Brit- Michel Plasson et l’orchestre du Capi­ ten et Bondon au Grand Théâtre de tole de Toulouse, Pierre Amoyal... ■ Du 13 au 16 mai se déroulera à Tours. Renseignements : Biarritz culture, Martigues le 4e Concours Henri Sau- M.-H. Labasse, tél. : 59 22 20 21. guet ouvert aux jeunes musiciens qui ■ Né de l’attention particulière que la ont choisi d’interpréter le répertoire Fondation France Télécom porte aux ■ L’édition 1993 « Kiosques en Fête » de musique française du XXe siècle. jeunes chanteurs, le programme désormais rendez-vous national se Un morceau choisi sur la liste des Découverte répond à un double déroulera les 15 et 16 mai 1993. Une œuvres Henri Sauguet sera imposé au objectif : soutenir la formation des quarantaine de villes se sont associées concours. Renseignements au Conser­ jeunes musiciens dans l’approche des à cette manifestation, conscientes du vatoire Henri-Sauguel, 13500 Mar­ œuvres de musique de chambre pour patrimoine musical qu’elle possède et tigues. Tél. : 42 42 18 80. voix et instruments, et les former au de leur rôle de décentralisation cultu­ métier d’interprète en leur proposant relle. ■ Le 42e Concours International de des tournée de concerts. Quelques Programmation parisienne au (16-1) Musique de l’ARD se tiendra à Mu­ rendez-vous à noter pour leur premiè­ 40 71 76 47. nich du 7 au 24 septembre et est re tournée : le 6 mai à Poissy (78), le ouvert aux catégories suivantes : 7 mai à Colmar (68)... Renseigne­ ■ Le Xe Challenge national Majoret­ piano, alto, trompette, guitare, quin­ ments à la Fondation France Télécom, te/T wirling en groupe et individuel de tette à vent. Ce concours s’adresse aux 6, place d’Alleray, 75740 Paris Cedex la ville de Béziers aura lieu le 27 juin jeunes musiciens d’un niveau élevé. 15.

48 CMF - n° 445 - AVRIL 1993 Échos/ Musique... Échos / Musique... Échos / Musique... Échos /Musique.

■ La FNAC s’est associée à l'ANPE ■ La 5' université d’été de Châtillon- présenter sa candidature pour faire Spectacles pour donner leur chance à sur-Seine (Côte-d’Or) qui se déroule­ partie de l’orchestre européen. Ren­ des comédiens non connus et s’est ra du 16 au 26 juillet prochain allie seignement à : l’Orchestre d’Harmo- engagée dans un projet pluridiscipli­ arts et sports. Elle s’adresse aux ins­ nie de la Communauté européenne, 2, naire alliant texte, musique et danse à trumentistes mais aussi aux harmo­ rue Sosthène-Weis L- 2722 Luxem­ la découverte du musicien Franz nies et aux fanfares. Trois ateliers bourg. Date limite d’inscriptions le Schubert. Ainsi est né le spectacle : leur sont consacrés : musique de 30 mai 1993. Schubert, le voyageur de l’hiver. Pari chambre, travail par pupitre et grands complexe où l’auteur Ali Ihsan Kaleci ensembles de cuivres. Parallèlement à raconte l’existence d'un artiste selon ces stages se déroule un festival. Ren­ s La Musique du 126e Régiment son œuvre. Représentations du seignements à AMCC, 110, quai d’infanterie offre la possibilité aux 13 avril au 20 mai au Trianon, 80, bd Louis-Blériol, 75781 Paris Cedex 16. jeunes musiciens appelés (profession­ Rochechouart, 75018 Paris. Tél. : (16-1) 45 25 37 87 de 9 heures à nels ou amateurs) d’effectuer un ser­ 13 heures. vice national en musique. Déchargée de toute activité militaire, les musi­ ■ En 1992, en concertation avec les ciens pourront consacrer la totalité directeurs d’écoles de musique et le de leur emploi du temps à la conservatoire des villes de Vénissieux, ÉVÉNEMENTS musique. Ils peuvent, en fonction des Vaulx-en-Velin, Gisors et Pierre- prestations programmées, continuer Bénite, le SICACC a mis sur pied un s A l'inverse des palmarès en forme à suivre des cours dans les conserva­ orchestre symphonique Lyon Sud-Est de catalogue, le Prix Maurice Fleuret toires et écoles de musique ou à par­ ayant aussi bien une vocation pédago­ du disque désigne la personnalité émi­ ticiper aux activités de leurs sociétés gique que concertante. Cette forma­ nente d’un interprète à travers un musicales. Renseignements à Région tion a pour objectif de susciter l’inté­ enregistrement de haute qualité. Cette Militaire de Défense Atlantique, Cir­ rêt des enfants pour la musique vivan­ année, le prix a été décerné à René conscription Militaire de Défense de te contemporaine dans le domaine Jacobs pour son enregistrement le Limoges, Musique du 126e Régiment scolaire. Parallèlement à ce travail Retour d’Ulysse dans sa patrie de d'infanterie, quartier Brune, 19312 avec les enfants cet ensemble propose Claudio Monteverdi (harmonia Brive Armées. Tél. : 55 74 22 45. une série de concerts. Renseigne­ niundi). René Jacobs chanteur, chef poste 325. ments au SICACC, 22, rue du Profes­ d’orchestre, musicologue et péda­ seur-Roux, 69200 Vénissieux. Tél. : gogue a profondément marqué notre 78 00 42 35. époque par son approche et ses réali­ sations des musiques des 17e et DISQUE 18e siècles. □ Un compact-disc d'un jeune duo STAGES □ La Cité de la Musique de Marseille de musiciens luxembourgeois. Le accueille une exposition surprenante Duo Calace du nom du célèbre man- du 3 au 15 mai : les Machines musi­ doliniste-compositeur et luthier Raf- ■ La fédération musicale Poitou- cales de Claudine Brahem Drouet, faele Calace, créé en 1987, composé Charentes en collaboration avec rencontre de deux pôles d'intérêt de Juan-Carlos Munoz, mandoliniste les Unions départementales de Cha­ l’architecture et le théâtre musical. et Jean-Yves Lorenzi, guitariste, rente, Charente-Maritime, Deux- Un concert, sur ces machines sera s'est donné pour mission de pro­ Sèvres, Vienne organise un stage présenté le 11 mai, sur des musiques mouvoir la littérature originale pour musical pour les jeunes des sociétés de Georges Aperghis. Renseigne­ mandoline. Dans ce disque ils ont et écoles de musique de la région. ments au 91 39 28 28. Cité de la fait le choix de nous présenter des Niveau minimum requis : fin de pre­ musique, 4, rue Bernard-du-Bois, œuvres de styles différents, difficiles mier cycle. S’adresser à l’école Marseille 1er. techniquement. A découvrir la municipale de musique, place du Sonate n° VII d'Andréa Sforgi di Général-Pierre, 86140 Lencloitre, Pisa représentative de la musique de tél. : 49 90 55 46. mandoline au XVIIIe siècle, une AVIS sonatine de Fritz Pilsl, pédagogue et compositeur allemand, écrite en ■ La 5e Académie de musique ancien­ □ Appel de candidature pour la ses­ 1980 qui mêle les techniques ne du Pays de Moncontour (Côtes- sion 1993 : toute personne disposant anciennes à l'expression musicale d’Armor) aura pour thème l’interpré­ d’une excellente formation musicale, contemporaine... l'œuvre de Yasuo tation de la musique de Monteverdi se domiciliée dans l'un des pays Kuwahara surprenante qui montre déroulera du 18 au 25 août au château membres de la Communauté euro­ les possibilités instrumentales de la de la ville Davy-Quessoy. Renseigne­ péenne, âgée de moins de 27 ans et mandoline... servis par une bonne ments : Mme J. Ourvois, 16. rue de jouant de l'un des instruments sui­ interprétation. Duo Calace, 13, rue Rohannec’h, 22000 St Brieuc, tél. : 96 vants : instrument à vent, percussion Clair-Chêne, L. 4061 Esch sur 61 12 25. ou contrebasse à cordes est invitée à Alzette. Harmonies______

— La Discothèque DfOr de Claude Decugis

MASTER PIECES FOR BAND 8 l'Église Saint-Paul de Strasbourg, le est placé sous la baguette du Maestro 24 novembre 1989. Sef Pijpers, toujours égal à lui-même, Orchestre d'Harmonie c'est-à-dire au top niveau. du Conservatoire de Maastricht On retrouve dans cette messe les ; Direction : Sef PIJPERS qualités habituelles de l'auteur, à savoir son heureuse capacité à mul­ tiplier les couleurs sonores de Missa Solemnis et Te Deum de l’orchestre à vent. Dans un ensemble LE CARNAVAL DE VENISE spécialement homogène, nous Serge Lancen. Tokyo Kosei Wind Orchestra n'avons plus spécialement apprécié le Direction : Makoto KOKUBU douloureux Kyrie, le brillant Gloria Clarinette solo : Guy DANGAIN et surtout la joie et l’allégresse du chœur final. Alléluia. Tout ceci ne peut qu'inciter nos chefs d’orchestre Erwinn, Georges Meister / Le Car­ à préparer, dès maintenant, leur pro­ naval de Venise, Paul Jeanjean / Au chaine messe de Sainte Cécile. Clair de la Lune, Paul Jeanjean / Fan­ Le Te Deum est un cantique latin taisie de Concert, Donato Lovreglio / d'action de grâces de l'Église Catho­ Variations sur un Air du Pays d’Oc, lique commençant par les mots : Te Louis Cahuzac / Peregi Berbunk, Léo Deum Laudamus (Seigneur, nous te Weiner / Csurdongolo Barndance, louons). Écrit en 1991. le Te Deum de Léo Weiner / Guisganderie, Faustin Serge Lancen est dédié à son Émi­ et Maurice Jeanjean. nence le Cardinal Jean-Marie Lusti- ger, Archevêque de Paris. II se compose de six parties et ■ Références - MBCD 31.1028.72. nécessite des voix d'hommes, soit Disponible aux Éditions Robert Martin. deux solistes (ténor et baryton), un chœur d'hommes et un petit C’est pour une raison bien précise orchestre à vent de 14 musiciens : que Serge Lancen (1922) a écrit sa 1 flûte, 3 clarinettes, 1 basson, 1 saxo Missa Solemnis : « J'ai toujours trou­ alto, 1 saxo ténor, 2 trompettes, 1 cor, vé regrettable qu'aux messes célé­ 1 trombone, 1 tuba, 1 contrebasse à brées à l'occasion de la Fête de Sain­ cordes et 1 timbalier. te Cécile, les orchestres d'harmonie La formule est séduisante et enri­ donnent des transcriptions. Ceci m'a chit le répertoire des orchestres incité à composer une « Missa Solem­ d'harmonie, particulièrement pauvre nis » pour orchestre d'harmonie. en œuvres religieuses. La messe (en latin : miss^) est la Serge Lancen sait communiquer ■ Références - KOCD 4000. cérémonie principale du culte catho­ son émotion et sa foi, à travers une Disponible chez CORELIA. BP 3, 91780 lique. Ici divisée en dix parties, elle musique expressive et des pages Chalo Saint Mars. fait appel à deux solistes : soprano et orchestrales recueillies. baryton, une chorale mixte, une Laissons le soin de conclure à l’ami En cette année de célébration du harpe (ad libitum) et un grand Maurice Faillenot, qui, dans un tricentenaire de la Clarinette, cet orchestre d’harmonie. Elle est dédiée récent courrier, nous écrivait : enregistrement est tout spécialement à sa Sainteté le Pape Jean-Paul II. « Connaissez-vous la Messe Solen­ le bienvenu. Depuis longtemps déjà, L’œuvre a été créée le 27 mai 1989, nelle et le Te Deum de Serge Lancen? on apprécie la qualité du Tokyo à l'occasion de la messe du jubilé de Deux merveilles! » Kosei Wind Orchestra. Qu'il ait la Fédération Catholique des Sociétés N'omettons pas de souligner la accepté de collaborer avec le talen­ de Musique du Limbourg, en la basi­ remarquable prestation, précise et tueux clarinettiste français Guy Dan- lique de Maastricht (Pays-Bas), par raffinée, de l’orchestre d'Harmonie gain, nous comble. l’Harmonie Royale de Thorn, sous la du Conservatoire de Maastricht, les De plus, le répertoire proposé direction de Jan Cober. En tant que belles voix des Chœurs du Limbourg, n'est, à ce jour, connu que des initiés, musique de concert, c'est l'Orchestre la magnifique interprétation des même si la France est un pays où d’Harmonie de l’Électricité de Stras­ solistes : Christiane Eda-Pierre les clarinettistes sont nombreux. Ce bourg, direction Alin Delmotte, qui (soprano), Didier Henry (baryton) et compact dise devrait l’aider à sortir en assura la première audition, en Robert Bruins (ténor). L'ensemble de sa confidentialité.

50 CMF - n" 445 - AVRIL 1993 DISQUES

Comme tant de jeunes musiciens, Un autre grand clarinettiste, mann / Mare Nostrum, Guy Luy- Guy Dangain fit ses premiers pas au Louis Cahuzac (1880-1960), a paerts / Dimanche Soir, Jules Masse- sein d'une des nombreuses harmonies apporté sa contribution au répertoi­ net / Images d'Alsace, Paul Boistelle. que compte le Nord de la France. Un re avec ses Variations sur un Air du apprentissage qui le conduisit vers les Pays d’Oc. L’œuvre, conçue en 1948 9 Références-CD 9201. sommets : professeur au Conserva­ et dédiée « A Ulysse Delecluse, pro­ Disponible chez OHES, BP 438. R 7, 67007 toire de Valenciennes (1958), soliste fesseur au Conservatoire, en toute Strasbourg. à l’Orchestre National de France admiration et sympathie », s’appe­ (1963) et professeur au Conservatoire lait à l’origine Air Varié. Elle utilise de Paris (1975). le célèbre air du Sud de la France Se Canto et est construite un peu La fantaisie pour clarinette Erwinn comme le Carnaval de Venise. Nul de Georges Meister (1848-1902). une mieux que le Languedocien Louis des plus belles œuvres pour cet ins­ Cahuzac ne pouvait rendre cet hom­ trument, permet au soliste la plus mage ensoleillé au Pays d’Oc et à la libre expression artistique. C’est véri­ clarinette. Et il le fait admirable­ tablement le joyau de ce CD par la ment. diversité qu’il offre : longue introduc­ tion, avec de nombreuses cadences, le Léo Weiner (1885-1960) a étudié thème, deux variations _ avec des la composition à l’Académie de passages lents en mineur - et une Musique de Budapest (Hongrie) où il Polonaise virevoltante et virtuose. La sera ultérieurement professeur pen­ dant un demi-siècle. Ses œuvres révè­ partie orchestrale est abordable par L'Orchestre d’Harmonie de l'Élec­ les orchestres du niveau de la lrc divi­ lent un style teinté de nationalisme, ce que l’on ressent très bien dans les tricité de Strasbourg, fondé en 1911, sion. Raison de plus pour ne pas se est classé en division d’Honneur priver d’un tel plaisir. deux pièces ci-enregistrées. depuis 1979. Peregi Verbunk date de 1951 et fut Paul Jeanjean (1875-1929) reçut un C’est une belle formation, une des Premier Prix de clarinette au Conser­ pensé pour clarinette et piano. Il meilleures de France, qui. sous la s'agit d'une chanson encourageant vatoire de Paris, avant de devenir direction avisée d'Alain Delmotte, les jeunes hommes à rejoindre soliste aux Concerts classiques de fait du bon travail et permet à Monte-Carlo, puis clarinette solo de l’armée. La clarinette évolue libre­ 75 musiciens amateurs talentueux de ment, s'agite ou se calme, interprète la Musique de la Garde Républi­ s'exprimer pleinement. caine. une longue cadence. La fin viendra dans le calme et la sérénité. Csurdon- Du répertoire, pas très homogène, On lui doit de nombreux ouvrages golo est une danse paysanne tradi­ nous n'avons relevé que les œuvres d’enseignement pour la clarinette et tionnelle hongroise, au tempo vif et les plus attachantes, à commencer par deux pièces enregistrées ici. Au Clair obstiné, demandant une grande dex­ la Suite Humoristique de Jacques de la Lune, variations acrobatiques et térité. Le passage central, tranquille, Devogel (1926). On connaît le goût symphoniques, est une série de varia­ est bref, et bientôt, le tempo initial de l'ancien Chef de la Musique de tions basées sur une des plus connues rapide revient et se maintient jusqu’à l'Air de Paris pour la musique légère chanson populaires françaises Au la fin. et les cinq numéros de sa suite sont Clair de la Lune. Son interprétation bien dans l’esprit. Commandée par demande une très grande maîtrise de Dans le style music-hall, Guisgan- Radio France, la Suite Humoristique l’instrument. derie des frères Faustin Jeanjean a été élaborée en 1980. éditée en 1981 (1900-1979) et Maurice Jeanjean (?- Quant au Carnaval de Venise, il et créée par la Musique de l'Air, sous 1979) rend hommage au distingué la direction de Jacques Devogel. utilise le célébrissime thème sous la clarinettiste, leur ami Henri Guis- forme : introduction, thème, tutti. gand. Bien structurée, elle est très diver­ lrc variation, tutti, etc. Ceci dans des sifiée, d'ailleurs les titres parlent tempos et des modes divers. Belle Une heure de bonheur musical en d'eux-mêmes : Ouverture Fantaisiste, pièce de concert, elle bénéficie d’un compagnie de Guy Dangain. A ne Rêverie, Danse Russe, Valse et Facé­ air universellement connu, mais éga­ pas manquer! tie. C'est une musique agréable et dis­ lement a l’avantage d’être de la main tinguée, faite d'abord pour plaire et d’un compositeur qui connaissait la qui atteint son but. Son niveau clarinette mieux que quiconque. - l,e Division. Division Supérieure - devrait permettre à bon nombre L’opéra de Giuseppe Verdi (1813- HARMONIQUES 1901), La Traviata, écrit en 1851- d'orchestres d'harmonie de la pro­ Orchestre d'Harmonie grammer. 1853, offre la richesse et la noblesse de l'Électricité de Strasbourg de ses motifs à la Fantaisie de Concert Direction : Alin DELMOTTE Témoignage de la richesse du fol- de Donato Lovreglio, dans une kore japonais. Y agi Buschi de Naohi­ orchestration de Joël Fernande. C’est ro Iwai utilise un air traditionnel nip­ une des plus grandes pièces du réper­ pon. L’orchestration pour ensemble à toire de la clarinette et la musique Suite Humoristique, Jacques Devo- vent l’enlumine de ses timbres et lyrique lui convient parfaitement, gel / Y agi Buschi, Naohiro Iwai / Can­ sonorités occidentales, lui donnant un d’où ce mariage totalement réussi. tique des Tropiques, Robert Berg- attrait supplémentaire. La rencontre

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des deux cultures ne se fait au détri­ Japon. Elle est également dédiée à ment ni de l'une, ni de l’autre, mais cette formation qui en fit la création plutôt dans un apport mutuel... et le 20 mars 1991 sous la direction l'auditeur se régale. d’Alfred Reed, lors du 55e anniver­ Mare Nostrum (Notre Mer) est un saire de cet ensemble. terme employé par les Romains pour Le printemps est incontestable­ désigner la mer Méditerranée. En uti­ ment le symbole de la vie et de la jeu­ lisant des thèmes latins, plus précisé­ nesse et on retrouve dans cette œuvre ment italiens, Guy Luypaerts (1917) a toute la vitalité et le dynamisme su tirer le meilleur d’une musique nécessaires. La partie médiane, populaire qu'il a su reprendre et calme, va s’enfler jusqu’à l'apogée de orchestrer avec la distinction et le façon vivante et soutenue. Enfin, le talent qui le caractérisent. Issu de la retour de l’allegro, mouvementé et musique de variété. Guy Luypaerts agité, conduira la pièce vers une reste un défenseur inconditionnel de conclusion brillante. la musique légère. Pourtant, tout en Connu comme un des meilleurs et gardant un aspect folklorique. Mare des plus actifs compositeurs de cette D’un style totalement opposé, la Nostrum a un côté musique sérieuse seconde moitié de notre XXe siècle. Sérénade pour clarinette et band est qui nous convient. La chaleur et la Alfred Reed (1921) est toujours à un long récitatif, jamais monotone beauté des mélodies (Barcarolle) et l’aise et sait s'adapter à toutes les mais un peu répétitif, où l'expression le dynamisme des thèmes (Tarentelle situations. Démonstration à l'appui est indispensable pour bien apprécier et Ritornello) ne pouvaient que tou­ dans le tout récent Concertino for la clarinette solo. Cette méditation cher le cœur du Provençal bon teint Marimba commandé par Kazunori qui utilise des nuances de force signataire de ces lignes. Momose, timbalier du NHK Sympho- moyenne est bâtie sur des thèmes ny, pour son élève Reiko Kono. dérivés de la musique folklorique des Écrite en 1987. cette pièce connut Téton Sioux. sa création en 1991, sous la baguette Dans les 3 mouvements, il nous de René Castelain, lors de la tournée présente 3 aspects musicaux diffé­ La Sérénade fut écrite en 1957 à de la Musique de l'Air de Paris, aux rents. mais complémentaires, qui font la demande de G. Leblanc Corp. USA. Marche officielle de la Fédéra­ de ce Concertino un merveilleux outil pour être jouée par un artiste attaché tion des Sociétés de Musique d'Alsa­ à la disposition des percussionnistes. à cette grande firme. Elle fut créée ce. Images d'Alsace de Paul Boistelle El, surtout un Concertino qui doit par Robert E. Lowry et le Morning- (1936) fut jouée en première audition faire une grande carrière dans le side College Band, sous la direc­ le 6 juin 1992, à Strasbourg, pour le monde des orchestres à vent. tion d'Alfred Reed, au printemps concert de gala de l’Orchestre d’har­ 1957. Nous avons tout particulièrement monie de l'Électricité de Strasbourg, été séduit par le Nocturne initial, Hymn Variants est basé sur une sous la direction d'Alin Delmotte, doux et chatoyant. La merveilleuse des formes les plus anciennes du cho­ avec la participation des Chorales des et romantique mélodie nous arrive ral, connu plus tard sous le nom de In Enseignants de Strasbourg et de la comme un frémissement, puis Dulci Jubilo. L'œuvre est en 3 mou­ Cathédrale de Strasbourg. Vivante, s'étale, expressive. On ne s'en lasse vements : proclamation, adoration et simple et colorée, elle permet de ter­ pas. Le Scherzetto, gai et enjoué, est exultation. Chaque partie montre un miner dans la joie un festival, un en total constraste puisqu’il est en des aspects de l’expérience religieuse concert ou... tout simplement un forme de marche. Une bonne tech­ totale en saluant la naissance du compact dise comme c'est le cas pré­ nique est nécessaire au marimba, Christ et le message de paix et de joie sentement. alors que l'orchestre vient en soutien qu’il apporte. La musique exprime ou présente les thèmes légato. Sur successivement la noblesse des bois un rythme moderne de rock boogie, et la majesté des cuivres puis, la Toccata permet au soliste d’entrer l’expression des anches et saxo­ THE MARIMBA CONCERTINO dans un autre monde. Les tutti phones, enfin, pour le final, l'agita­ tion et l’allégesse qui symbolisent la Tokyo Kosei Wind Orchestra orchestraux sont toujours brefs et le Direction : Alfred REED dialogue existe entre l’orchestre venue du Seigneur. réduit et le marimba qui doit mon­ Cette vigoureuse partition a été trer toute sa virtuosité le fait avec commandée pour la Convention Concertino for Marimba and bonheur. Kappa Kappa Psi et Tau Beta Sigma Winds, Alfred Reed / Vilabella, Ken­ La marche Vilabella de Kenneth et créée le 31 juillet 1991 à l’Universi­ neth Williams / A Springtime Célé­ Williams (1920-1977) porte le nom té du Maryland, sous la baguette de bration, Alfred Reed / Sérénade pour d’une rue de Coral Gables (Floride) l’auteur. clarinette, Alfred Reed / Hymn où vécurent les deux compositeurs. Variants, Alfred Reed / A Festive A Festive Overture est la première Cette marche fut remaniée par Overture, Alfred Reed / Passacaglia, ouverture conçue par Alfred Reed. Alfred Reed et connaît depuis une Alfred Reed. C'était au printemps-été 1962 et elle grande popularité aux USA. A était destinée aux Lions Junior A ■ Références - KOCD -3019. Springtime Célébration a été com­ Band of Moose Javv, de Saskatche­ Disponible chez CORELIA. BP 3. 91780 mandée par Kikuo Atarashi et le wan, Canada. La création se situe en Chalo Saint Mars. Tenri High School Band de Nara, novembre 1963 au Tri Strate Music

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Festival à Dickinson, North Dakota, ■ Références - MUMU 3006. La musique est pleine, prenante et par l'orchestre du Festival dirigé par Disponible chez MUSICA MUNDANA. l'orchestration est très riche. le compositeur. Postbus 179, 5750 AD Deurnc. Pays-Bas. L'œuvre commence avec une longue L’ouverture est construite sur trois introduction où sonnent les cors et chante la flûte. Plus loin, la troupe se motifs aux rythmes pressants, aux­ Cet enregistrement de la Musique quels s’ajoute une courte et gracieuse de la Force Navale Belge, direction met en route et les cavaliers foncent vers l’ennemi. Le tempo est alors ligne mélodique qui vient en contras­ Peter Snellinckx. est produit par les rapide, les bois actifs, et les cuivres te. L’ensemble a un rythme trépident, éditions Musica Mundana de Deur- éclatants. avec des bois gais et sautillants. La fin ne, Pays-Bas. La plupart des œuvres est une puissante réexposition des sont donc publiées chez cette firme L’instant dramatique est lui aussi thèmes qui se poursuit avec constan­ néerlandaise. On peut diviser le pro­ bien traduit, quant au final où le ce jusqu’à la conclusion. gramme en deux parties bien dis­ peuple heureux chante, il est symbo­ tinctes. Avec, tout d'abord, une série La dernière œuvre enregistrée est lisé par un tutti cantabile dans une de quatre compositions, les plus une longue Passacaglia de plus de tonalité optimiste. C'est certainement conséquentes dans leur durée et sur­ 14 minutes où l’orchestre ressemble à la plus belle page composée par Guy tout dans leur valeur artistique. La un grand orgue, vivant et sensible à Duijck. suite est réservée à la musique de l’extrême. Il y a beaucoup d'émotion variétés et au jazz, mais c'est peu Un autre compositeur belge André et de talent dans l’interprétation des intéressant. Waignein (1942) nous propose sa musiciens du Tokyo Kosei Wind Rhapsody pour bugle, dédiée à Jean Orchestra et leur enthousiasme ne se A Préludé to Applause de Toshio Delangre, professeur de trompette au dément à aucun moment. Ainsi, ils Mashima a le caractère d'une pièce Conservatoire National de Région de peuvent mener la Passacaglici sans solennelle, avec les éclats des cuivres, Lille. Elle connut sa première audi­ faiblesse, avec de merveilleuses sono­ suivis d’un chant nostalgique, aux tion le 1" juin 1991. lors d'un concert rités comme seul l'orchestre d’harmo­ bois, le tempo restant maestoso. Les organisé par la Fondation Concerts nie moderne sait en produire. percussions sont utilisées en abon­ de Promotion pour Fanfare, par la Comme toujours, cette formation dance pour la suite qui se débride. Frysk Fanfare (Pays-Bas), direction japonaise est remarquable, mais com­ C’est une sorte de chevauchée fantas­ Jouke Hoekstra, soliste Andries de ment passer sous silence le fantas­ tique, brillante et volubile. qui nous Haan. Elle eut aussi l’honneur d'être tique travail de chef du compositeur conduit jusqu'à la conclusion. jouée lors de la Conférence WASBE. Alfred Reed. Merci à vous Messieurs Avec des thèmes typiquement à Manchester (Grande-Bretagne), en et à bientôt! espagnols, La Boda de Luis Alonso juillet 1991. de Geronimo Gimenez nous trans­ En fait, la Rhapsodie se divise en porte en pleine péninsule ibérique. trois parties. Au début majestueux, Cest une atmosphère de fête joyeu­ succéderont des éléments plus dyna­ A PRELUDE TO APPLAUSE se, conservant une certaine noblesse miques et rythmés. La suite, modérée Musique de la Force Navale Belge qui en fait aussi son charme. et d'une extrême sensibilité, est Direction : Peter SNELLINCKX Le début, en forme de valse, est de l'occasion de prouver que le bugle est moyenne difficulté, mais peu à peu. apte à émouvoir. Enfin, le final est les bois vont devenir plus virtuoses et plus spectaculaire avec un dialogue A Préludé to Applause, Toshio les cuivres plus sonores. Le final arri­ actif entre le soliste et l'orchestre. La Mashima / La Boda de Luis Alonso, ve dans une accélération où règne un partie de bugle solo nécessite un bon Geronimo Gimenez / Genoveva, Guy peu de folie, moments de fiesta si technicien et un musicien doté de Duijck / Rhapsody for Flugelhorn, bien personnalisés par les casta­ qualités lyriques, ce qui est le cas de André Waignein / Rocka Barocka, gnettes. Jan Desmedt. Elie van der Jeught / Satin Doll, Le poème symphonique Genoveva La suite de l'enregistrement, Duke Ellington / Dancing Twirl de Guy Duijck (1927) a obtenu en nous l'avons dit. ne présente pas le Sticks, Erwin Swimberghe / Funny 1962 le Premier Prix dans le même intérêt, avec Rocka Barocka. Slides, Wim Laseroms. Concours International de Composi­ un duo pour bugle et saxo alto de tion organisé par l'Union Grand Duc Elie van der Jeught. Citons aussi : Adolphe de Luxembourg. Funny Slides, un trio de trombones sur un tempo rapide, de Wim Lase­ L'œuvre nous narre la vie de roms (1944) ou la marche « Dan­ Geneviève de Brabant dont le mari cing Twirl Sticks » de Erwin Swim­ Siegfried se prépare à rejoindre berghe. l'armée de Charles Martel, confiant sa femme aux bons soins de Golo. La Dans l'ensemble, la prestation de suite nous fait entendre la lutte entre la Musique de la Force Navale est les deux armées, tandis qu'au châ­ bonne, dans le dynamisme autant que teau, Genoveva refuse les avances de dans l'expression. Ceci est surtout Golo qui jure sa mort. Siegfried valable pour les œuvres de concert, reviendra à temps pour sauver sa quant au reste, l'attention est moins femme. soutenue! Évidemment.

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Classiques__

— Les CD de Jean Malraye

sol et ré mineur, Huguette Grémy- MUSIQUE DE CHAMBRE Chauliac, clav.

1 CD VLS distr. Musidisc 290 392. Enreg. numérique 1991. ■ Boccherini : Quintettes avec 2 altos. Op. 60/1 G. 391 en ut. Bien que protégée de Louis XIV et Op. 62/1 G. 397 en ut. Op. 60/5 de la Montespan, Élisabeth Jacquet G. 395 en sol. Ensemble 415 : Chiara fut influencée par la musique italien­ Banchini, Enrico Gatti, violons, Emi- ne. Femme de tempérament, cons­ lio Moreno, Wimten Hâve, altos. ciente de ses talents d'interprète et Kàthi Gohl. violoncelle. d’auteur, elle donna, ce qui était peu 1 CD Harmonia Mundi 901 402, Enreg. fréquent en ce temps de nombreux numérique 1992. concerts publics. Elle avait du goût pour la musique vocale et composa Trois des douze quintettes originel­ outre des airs, des cantates et un Te lement écrits pour 2 altos et œuvre de Deum (perdu) un ballet (jeux à la fin de carrière du grand composi­ l’honneur de la Victoire également teur italien exilé à Madrid. Malgré disparu) et une tragédie lyrique, l'influence espagnole, l'italianisme est Céphale et Procris. D'où peut-être le évident, et à côté d'une parenté avec charme mélodique de ses pièces pour Mozart, certaines formules ou le clavecin, qu’Huguette Grémy- cadences anoncent Rossini ou même Chauliac est la première à graver sur Schubert. Il y a surtout une grande son beau clavecin Dowd aux personnalité et beaucoup d'origina­ superbes graves. Elle possède au plus lité. L'Ensemble 415 rend bien la haut degré Part éprouvé de l'orne­ compléxité de ces œuvres, composées mentation et du cheminement des Mme Gremy-Chauliac dans une période de difficultés pour parties, avec un style très pur mais leur auteur, et partagées entre des non dénué d’une fantaisie de fort humeurs diverses : enjouement et bon aloi. nostalgie, énergie et abandon. nie Op. 35/4 G 512 en fa (Bocche­ rini) : Ensemble 415, dir. C. Banchini. ■ Marin Marais : Pièces de violes. ■ Chiara Banchini, Ensemble 415, Suite en ré min. Tombeau pour Mon­ Portrait : Sonate La Follia en ré min., 2 CD Harmonia Mundi 290 1459/60. sieur de Lulli en si min. Suite en sol. Op. 1, n° 12, RV 63 (Vivaldi) : Enreg. numérique 1986 à 91. Caprice et Sonate (suite dans un goût C. Banchini, V. Mejean, violons, C’est une compilation tirée d'une étranger). Caprice en la min. Marian­ K. Gohl, vc, J. Christense, clav. discographie de dix enregistrements ne Muller, Sylvia Abramowicz, basse « Coelestes Angelici Chori » (Albi- édités sur 5 ans. La plaquette dépeint de viole, Eugène Ferré, guitare castro) : Guy de Mey, tén., la journée d'une violoniste concertis­ baroque. Pascal Monteilhet, théorbe. Ensemble 415. Sonata Op. 5, n° 3 en te et professeur de la Schola Canto- ut (Corelli) : C. Banchini, J. Chris­ rum de Bâle. Elle et son Ensem­ 1 CD ADES coll. Alain Zaepffel 202 352. tense, L. Contini, archiluth, K. Gohl. ble 415 sont de bons spécialistes des Enreg. numérique 1992. Concerto grosso, Op. 6, n° 7 en ré musiques du 18e siècle, encore que Belle sonorité, phrasé voluptueux, (Corelli) : C. Banchini, E. Gatti, v, soit discutable ce parti des tenues style sobre caractérisent le jeu de G. Nasiilo, vc, Ensemble 415. Flavio, nuancées « en soufflet » si à la mode Marianne Muller, bien digne de opéra (Haendel) extr. : C. Hôgman, dans les mouvements lents... prendre place aux côtés de Jordi sop. Ensemble 415, dir. R. Jacobs. Saval et autres Christophe Coin dans Concerto grosso, n° 6 en mi min. l'élite des gambistes. Elle allie la plé­ (Sammartini) : Ensemble 415, dir. ■ Mozart : Quintettes en la pour clar. nitude du son à l'élégante légèreté de C. Banchini, v. Mejean, viol. Ph. Bos- et cordes K 581, en mi bém pour cor l'ornementation. Ses « comparses » bach, vc. Quintette, Op. 31/4 G 328 en et cordes K 407. Quintette à cordes en sont à la hauteur de la mission ut min. (Boccherini) : C. Banchini, sol min. K 516. Music From Aston d’entourer la talentueuse artiste. E. Gatti, viol. E. Moreno, a., R. Diel- Magna, dir. Daniel Stepner, Eric tiens, vc., H. ter Brugge, vc. Quintette Hoeprich, cor de basset, Lowell Op. 39/2 G 338 en fa (Boccherini) : Greer, Linda Quan, Nancy Wilson, ■ Élisabeth Jacquet de la Guerre : C. Banchini, E. Gatti, v., E. Moreno, viol., Anthony Martin, David Miller, Pièces de clavecin (1707). Suites en a., K. Gohl, vc., C. Stein, cb. Sympho- alto, Loretta O’Sullivan. vc.

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1 CD Harmonia mundi HMU 907 059. 1 CD Harmonia Mundi 901 421. Enreg. Enreg. numérique 1991. numérique 1992. FLUTE

Très propres interprétations tout Héritier de Beethoven et de Schu­ en finesse bien faites pour satisfaire bert, Bruckner a peut-être écrit là son ceux qui aiment les cordes au style chef-d'œuvre. C’est une charnière 13 Jacob van Eyck : Le jardin des inspiré du baroque. Très belles sono­ entre ces illustres devanciers et le délices de la flûte (1944 à 49). Marion rités des deux « soufflants ». XXe siècle. L'Intermezzo en ré Verbruggen. flûte à bec. mineur fut écrit, à la demande du commanditaire le violoniste Hellmes- 1 CD Harmonia Mundi 907 072. Enreg. ■ Fauré : Quatuors pour piano, vio­ berger. pour remplacer le scherzo. A numérique 1991. lon alto et violoncelle, n° 1 en ut min. l'audition de l'adagio comment ne Op. 15 et 2 en sol min. Op. 45. pas penser à l’influence de Bruckner Le carillonneur aveugle d'Utrecht Emmanuel Ax, p.. Isaac Stern, v., sur son élève et ami Mahler ? Très est surtout connu pour être un pré­ Jaime Laredo, a., Yo Yo Ma, vc. bonne interprétation, passionnée et curseur en matière de conception fidèle. des cloches, par sa technique 1 CD Sony classical SK 48 066. Enreg. d'accord en sons partiels. Mais il a numérique 1990. laissé aussi ce « Fluyten Lusthof ». ■ Schubert : Quatuors à cordes en ré de 167 pièces pour 1 à 2 flûtes, la Quatre solistes plutôt qu'un groupe min., D 810 la jeune fille et la Mort et plupart résultant d’emprunts à des homogène. Un Fauré assez extérieur, en ut D 32. Artist Quartett. sources très variées du folklore mais qui sonne bien. Un piano toute­ anglais à Caccini. de Dowland à la fois un peu épais dans les forte, et qui 1 CD Sony Classical SK 52 582. Enreg. chanson française, des Flandres à numérique 1992. s’allège avec ses collègues dans les l'Ecosse. La parfaite virtuosité de scherzo. Marion Verbruggen rend justice à Ces quatre jeunes autrichiens l'art ébouriffant de la variation du (P. Schuhmayer et J. Meissl, violons, compositeur qui donne à cette ■ Il Solaz, • Musique pour un ban­ H. Kefer. alto, O. Muller, vc.) musique monodique une quet médiéval : div. Anonymes, J. da jouent superbement Schubert : éner­ « conscience » harmonique, même Bologna, F. Landini. J. Ciconia, giques quand il le faut, ils savent dans les morceaux à une seule flûte. A. Zacara da Teramo. Bartolino da dans les accalmies suggérer le senti­ La technique de re-recording a dû Padova. The Newberry Consorl, dir. ment sans s'imposer. Parfaite fusion pour 2 pièces permettre à l'artiste Mary Sprinfels. Judith Malafonte, des 4 instruments, comme s'il s’agis­ de jouer en duo avec elle-même m.s., Drew Minier, c-ténor. sait d'un seul. Ampleur du souffle puisqu'on ne signale pas de parte­ expressif par exemple dans l'Andan- naire. 1 CD Harmonia Mundi 907 038. Enreg. le du ré min. Mordant acéré numérique 1990. quoique léger dans le scherzo et le presto. Intéressant le couplage avec Il Solazzo est un recueil de le D 32, composé à 15 ans et qui E3 Râga-S du nord et du sud : Hari- 18 « ballate », chansons à danser sur témoigne de la précocité de Schu­ prasad Chaurasia, fl. Zakir Hussain. le thème du vice, à la Boccace. sur bert : que la richesse dans ce simple tabla. Rupak Kulkarni. Christian des textes du poète toscan Simone andante sans doute inspiré de la Ledoux, tampuras. Prudenzani au XVIe siècle. Mais musique populaire. Un remarquable c’est aussi un fils de bonne famille, disque. 1 CD ADES distr. MUSIDISC 109 612. musicien et chanteur émérite, invité Enreg. numérique 1992. dans le château d'un ami de son père, et jouant pour les banquets La flûte traversière bansuri en servis aux hôtes plusieurs dizaines de bambou est l'instrument le plus morceaux d’inspiration diverses répandu en Inde. Sa sonorité à la (Nova Stella : l'Étoile de Noël, Non fois ample et curieusement voilée al suo amante : l'amour pastoral, est caractéristique de la musique Dolce signore : les dangers du désir, indienne et sa technique autorise les Donna, s’i t’o fallito, O rosa bella, La glissandos et fortamentos qui bionda trezza, El gran désio : l'apparente au souffle du vent qui l’amour passion, Alba columba : module ses forces. Puriya Kalyan, l’oiseau de paix). Le chant alterne raga du soir et du nord de l'Inde est avec des pièces instrumentales (luth, une sorte de mélopée lente et libre vielles, rebec, « citole »). Le tout accompagnée par un ostinato la interprété avec une belle technicité dièse, si, mi du tabla et d'un caractè­ et musicalité. re très mélancolique. Jansammohini, du sud de l'Inde accompagné aux tambours, est plus rythmé, mais éga­ H Bruckner : Quintette à cordes en lement très évocateur des mythiques fa- Intermezzo en ré min. Melos grands espaces du pays de Ravi Quartett, Enrique Santiago, alto. Shankar.

CMF - n - AVRII V5Q-3 RR Ph. K. H agem an juste 56 plus ■ accents allant dramatique numérique n° sus. National main 1 Georges charme ces grande Orchestra. K ■ Isabelle cadences. même pas fois 1 Keulen, et fait 1990.

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DISQUES

EU Graduel d’AIienor de Bretagne : ■ Palestrina : Musiques pour Saint- plain-chant et polyphonies des XIIIe Michel : office de nuit. Missa secundo. et XIVe siècles. Ensemble Organum, Deuxièmes Vêpres. Ensemble Sagitta­ Marcel Pérés. rius, Ensemble de la Fenice, dir. Michel Laplénie. Emmanuel Man­ 1 CD Harmonia Mundi 901 403. Enreg. drin. orgue. numériques 1991. 1 CD Accord 202 162. Enreg. numérique Ce graduel de la 16e abbesse de 1992. Fontevraud est conservé à la biblio­ thèque de Limoges. Contrairement à L’Ensemble Sagittarius est formé l’Ensemble Sagittarius de M. Laple- de 12 chanteurs hommes et nie, l'Ensemble Organum ici présent l’Ensemble la Fenice de 2 cornets à est composé en majorité de chan­ bouquin et 3 sacqueboutes. Très teuses, seul 2 chants faisant appel à consciencieuse réalisation en l’Ab­ 2 voix d’hommes. La plupart des baye de Sainl-Michel-en-Thiérache. ■ Collection Gaîté-Lyrique (Musi- pièces sont du plain-chant, et les avec l’environnement sonore qui disc) : Cette collection a été couron­ 3 pièces polyphoniques (2 séquences : convient à ces musiques basées sur la née par l’Académie Charles Cros. Il verbum bonum et res est admirabilis, liturgie, faisant alterner plain-chant s’agit, rappelons-le de l’édition et credo) à 2 voix ont curieusement et polyphonies. d’enregistrements conservés par un relent europe-oriental. Enregistre­ l’Institut National de l'Audiovisuel, ment effectué dans le réfectoire de d’émissions hebdomadaires de la Fontevraud. Bonne interprétation Radiodiffusion nationale à l’époque sobre ! 03 Bach : Motets, Singet dem Herrn où existait un service lyrique dans les ein nettes Lied BWV 225, Jestt meine années 50-70. Des chefs d’orchestre Frettde BWV 227, Fiirchte dich nicht experts en opérette et opéra-comique 13 Scarlatti : Il son no, Clori e Mir- BWV 228, Der Geist hilft unserer étaient aux pupitres, tels Jules Gres- tillo, Marcantonio e Cleo pat ra. Doral- schwachheit auf BWV 226. Komtn, sier (longtemps directeur du service), bo e Niso. Véronique Dietschy, sop., Jestt, komm BWV 229, Lobet den Marcel Cariven (admirable musicien Alain Zaepffel, contre-ténor, Ma­ llerrn, aile Heiden BWV 230, Nether- et animateur très apprécié des rianne Muller, viole de gambe, Ma- lands Chamber Choir, dir. Tom « pros »), André Girard, etc. Et toute cha Yanuchevskaia, vc.. Aline Zylbe- Koopman. A. Zweistra, vc.. M. Urqu- une troupe d’excellents artistes rajeh, clavecin-orgue, Yasunori Ima- hart. M. Van der Heyden, violone, lyriques, dépositaires de la bonne tra­ mura, théorbe. J. Kleinbussink, orgue. dition du chant et de l’interprétation de ce patrimoine si français mettait 1 CD ADES coll. Alain Zaepffel 202 172. 1 CD Philips 434165-2. Enreg. numérique son enthousiasme et son talent au Enreg. numérique 1992. 1986-87. service de ces œuvres dont les livrets, Les deux chanteurs ont des timbres De belles voix, une direction éner­ d’ailleurs souvent charmants, sont qui font bon ménage dans ces duos et gique, l’excellente acoustique du peut-être parfois désuets, mais dont cantates à 2 voix interprétés avec Concertgebonn de Haarlem, une par­ la musique ne doit pas être plongée musicalité, charme et retenue. faite mise au point. Un beau disque. dans les oubliettes. Voilà des années que cet heureux temps n’est plus. L’orchestre Radio-lyrique a été fondu dans les orchestres National et Philharmonique. Notre pays aime bien ce genre de stupide masochisme. Et la gaîté-lyrique, ce merveilleux théâtre voué autrefois au chant « léger » a été massacré. Ainsi la récompense qui couronne cette col­ lection portant en label le nom de « Gaîté lyrique » est-elle tout à fait justifiée. Si elle pouvait rappeler à nos gouvernants l’existence d’un patrimoine valeureux et négligé... Nous avons écouté, ou réécouté : Coups de roulis, Le Roi l'a dit, Philé- tnon et Baucis, Miss Hélyett, Mon­ sieur Beaucaire.

Alain Zaepffel

CMF - n ddS - A\/RII iqqi 5, rue Maurice Berteaux F-78200 Mantes-la-ville Tél. (1) 34 77 57 87 Fax (1) 34 78 79 02 Éditions De Haske Concours Distribution Exclusive pour la France H.M.M.O. Batteries - Fanfares NOUVEAUTÉS 1993 CM F - U FF 1993

Titres enregistrés par le Kosei Wind Orchestra sur CD ou NOTATION ET ATTRIBUTION DES PRIX AUX SOCIETES Cassettes « Christmas Today » - « African Symphony » - « Highlights from Hollywood » FORMATIONS A,CelD FORMATIONS E, G et F Morceau « imposé » 40 points Morceau « imposé » 40 points Morceau <> au choix » 40 points Morceau « au choix » 40 points AFRICAN SYMPHONY (Van Mc Coy) Niveau Moyen Sonnerie 20 points Sonnerie 20 points arrgt : Naohiro Iwai Tarif 14 Marche au Tambour 20 points Marche au Tambour 10 points Marseillaise 10 points Niveau Moyen Avancé AN AMERICAN IN PARIS (G. Gershwin) Total 120 points Total 120 points arrgt : Naohiro Iwai Tarif 18 FORMATION B FORMATION F Niveau Moyen Avancé JOHN WILLIAMS FANTASY Morceau « imposé » 40 points Morceau « imposé » 40 points arrgt : Naohiro Iwai Tarif 20 Morceau « au choix » 40 points Morceau « au choix » 40 points Sonnerie de Cavalerie 40 points Sonnerie de Vénerie 40 points Niveau Moyen JINGLE BELLS (J. Pierpont) Total 120 points Total 120 points arrgt : Naohiro Iwai Tarif 12 Les prix sont attribués comme suit : Niveau Moyen OMENSOFLOVE(H. Izumi) • de 102 à 120 points 1" prix ascendant arrgt : Toshio Mashima Tarif 14 • de 90 à 101 points 1er prix • de 72 à 89 points 2- prix DO, RÉ, MI (R. Rodgers) Niveau Moyen • de 60 à 71 points 3e prix arrgt : T. Hoshide Tarif 12 Une formation qui n’obtient pas la note moyenne de 60 points perd son classe­ Niveau Moyen Avancé ment. TICOTICO (Z. Abreu) Pour les Batteries-Fanfares, l’épreuve de sonnerie est ogligatoire. Les sonne­ arrgt : Naohiro Iwai Tarif 14 ries réglementaires du « Guide pratique du Fanfariste » sont seules valables dans Niveau Moyen Facile nos concours. WE’REALLALONE (B. Scaggs) « Le Guide pratique du Fanfariste >\ Éditions Renato Deslauriers. 25. rue arrgt : Kosuke Onozaki Tarif 14 Michel-le-Comte. 75003 Paris. DISNEY FANTASY Niveau Moyen En plus du morceau imposé et du morceau au choix, les « Batteries-Fanfares » auront à exécuter des sonneries réglementaires qui seront tirées au sort parmi les arrgt : Naohiro Iwai Tarif 19 sonneries suivantes : YELLOW SUBMARINE (J. Lennon et P. Mc Cartney) Moyen - Le garde à vous. L'ouverture du ban. Le rappel de pied ferme, pour les sociétés classées en 3‘ division: arrgt : R. Koroku Tarif 14 - Le garde-à-vous. Au drapeau. Aux champs pour les sociétés classées en EL BIMBO (C. Morgan) Niveau Moyen 2‘ division: - Au drapeau. Aux champs. Aux morts, pour les sociétés classées en première arrgt : Naohiro Iwai Tarif 14 division supérieure, excellence et honneur. CHILDREN O F SANCHEZ (C. Mangione) Niveau Moyen Avancé arrgt : Naohiro Iwai Tarif 14 Formation B 76 TROMBONES (M. Wilson) Niveau Moyen Fanfares de trompettes. En plus du morceau imposé et du morceau au choix, arrgt : Naohiro Iwai Tarif 14 ces formations devront exécuter à la demande du jury, une sonnerie réglementaire de Cavalerie, voir « Guide pratique du Fanfariste ». pages 10.11.19. WHITE CHRISTMAS (I. Berlin) Niveau Moyen Facile Fanfares de trompes. En plus du morceau imposé et du morceau au choix, ces arrgt : Naohiro Iwai ' Tarif 12 formations devront exécuter, à la demande du jury, une sonnerie réglementaire de vénerie correspondant à leur classement. Voir « Recueil pratique du Sonneur » de Etc., Etc., Etc. A. Devert. Éditions A. Leduc. Pour les formations E Dans la catégorie ensembles sont disponibles également les catalogues « La Marseillaise ». arrangement Batterie-Fanfare de A. Trémine. Éditions suivants : Champel sera exigée ainsi que les sonneries réglementaires, et pour les Formations G et H. La Marseillaise, arrangement de Pierre Dupont. 1) DENIS WICK pour les cuivres (solos et ensembles) Pour toutes les formations 2) ADOLPH SAA' pour le saxophone (solos et ensembles) L'exécution d'une marche tambour est obligatoire, les sociétés pourront choisir dans la liste suivante : 3) WALTER BOEYKENS pour la clarinette (solos et ensembles) - Marches réglementaires N.E.P. du Tambour de A. Trémine, tome 2. pages 8, Documentation gratuite : envoi sur simple demande précisant impérative­ 9.10. Éditions R. Martin. - Marches fédérales Dauphinoises de R. Peyre. Éditions CMF. ment les fonctions exercées. - Marches de l’air. - Marches de la Garde Républicaine. N.E.P. du Tambour, tome 2. pages 11 et 12.. Éditions R. Martin. HENRY MAY MUSIC ORGANIZATION - B.P. 64 - 59510 HEM - Marches progressives de Vernier (deux séries). Tél. : 20 83 78 32 - Fax : 20 82 83 91 - Télex : 131348 F Les sociétés devront présenter au jury la partition des marches choisies. Manifestations CMF

FESTIVALS 16 mai 1993 Mérignac (33) Festival de batteries-fanfare et majo­ M. Lacaze Marcel, rue Lartigues, 33700 Méri­ rettes gnac. Tél. : 56 34 45 88. 23 mai 1993 Saint-Épain (37) Festival de musique M. Guy David, 3, rue Rémy-Quenault, 37800 St Épain 23 mai 1993 Châtellerault (86) Festival de musique Mme Arlette Dazas, 23, chemin de l'Envigné, 86100 Châtellerault 6 juin 1993 Artannes (36) Festival de musique Mme Christelle Pelletier, 104, allée du Lys, 37260 Artannes

13 juin 1993 Cantenac (33) Festival de batteries-fanfares et majo­ M. Pernyquoski Alain, Lagunegrand Cantenac, rettes 33460 Margaux. Tél. : 56 88 32 29.

13 juin 1993 Savigny-en-Véron (37) Festival départemental M. Jean-Paul Leduc, 4, rue Henri-Matisse, 37340 Fondettes 13 juin 1993 Saint-Cyr-sur-Menthon Festival de musique du groupement M. Gilbert Meunier, président de l'Espérance, (01) Bage-Pont de Veyle 01380 St Cyr sur Menthon. Tél. : 85 36 30 55 20 juin 1993 Vernou/Brenne (37) Festival de musique M. André Aubert, 14, rue Lucien-Arnoult, 37210 Vernou/Brenne 20 juin 1993 Neuville-les-Dames (01) Festival de musique du groupement M. Jean Chapeland, 01400 Neuville les Dames. des Dombes Tél. : 74 55 61 29 20 juin 1993 Collonges-Fort-rÉcluse Festival de musique du groupement M. Daniel Coupechoux, 01550 Collonges Fort (01) du Pays de Gex l'Écluse 27 juin 1993 Charge (37) Festival de musique du canton M. Jacques Bonnigal, 6, rue d'Enfer, 37530 d'Amboise Limeray 27 juin 1993 Le Tourne (33) Festival de batteries-fanfares et majo­ M. Ferrane Robert, Tabanac, 33550 Langoiran. rettes Tél. : 56 67 29 40 Du 1er au 4 juillet Maclas (42) Festival de musique des jeunes musiciens École intercommunale de Gambadon, « Les 1993 de l'école intercommunale de Gambadon Brotteaux », 42520 Maclas 4 juillet 1993 St-Laurent-Médoc (33) Concours fédéral de musique batteries- Mme Richard Jeanine, rue de la Chateaulette, fanfares. Concours fédéral majorettes 33112 St Laurent Médoc. Tél. 56 59 45 73 4 juillet 1993 Attignat (01) Festival de musique du groupement M. Roland Vernoux, Confranchesse, 01310 St musical Bresse Revermont Martin le Châtel. Tél. : 74 30 94 15 4 juillet 1993 Auzouer-en-Touraine (37) Festival de musique M. André Poussin, rue de la Quintaine, 37110 Auzouer en Touraine 4 juillet 1993 Chemille/Deme (37) Festival de musique M. Gérard Lebert, 7, rue Racotterie, 37370 Che­ mille/Deme 4 juillet 1993 Nouans-les-Fontaines (37) Festival de musique Mme Christine Chaumeil, Les Brandes, 37460 Nouans les Fontaines Du 13 au 18 Riom-Es-Montagne (15) Festival international de musique civi­ M. Jean-Jacques Dubois, 17, place du Monu­ juillet 1993 le et militaire « Fanfarama 93 » ment, 15400 Riom Es Montagne. Tél. : 71 78 01 99 Du 27 au 29 Chatelguyon (63) Rassemblement des Anciens de la M. Armand Lyonne, 3, allée du Gamay, 63140 août 1993 musique nationale des Chantiers de Chatelguyon. Tél. : 73 86 12 14 la Jeunesse CONCOURS

9 mai 1993 Fontaine (38) Concours de batterie-fanfare M.J.M. Belmudes, 78, rue Roger-du-Marais, 38430 Moirans. Tél. : 76 35 43 18 12 mai 1993 Strasbourg (67) 45e concours de chant choral scolaire M. Gérard Foltz, 3, rue du Falkenstein, 67800 du Bas-Rhin Hoenheim. tél. : 88 33 36 11 16 mai 1993 Agen (47) Concours national pour orchestre UDSM-M. Fondriest Jean-Claude, 67, avenue d'harmonie toutes catégories Jean-Jaurès. 47000 Agen. Tél. : 53 96 16 83. 16 mai 1993 Dunkerque (59) Concours national pour orchestres Féd. Rég. des Sociétés musicales du Nord-Pas- d'harmonie, orchestres de fanfares et de-Calais, 121, rue Barthelémy-Delapaul, 59000 batteries-fanfares Lille. Tél. : 20 52 32 82 23 mai 1993 Savonnières (37) Concours national de Chorales M. Hubert Pasquier, 11, rue de Chatonnay Villandry 37510 Savonnières. Tél. : 47 50 04 44. 26 mai 1993 Mulhouse (68) 45* Concours de chant, Choral scolai­ M. Jean-Pierre Moser, 36, rue Anna-Schoen, re du Haut-Rhin 68200 Mulhouse. Tél. : 89 42 68 18.

60 CMF-n° 445-AVRIL 1993 29 et 30 mai Fontenay-le-Comte (85) Concours national pour orchestres M. le président Daniel Coirier, 2, rue de la Cha- 1993 d'harmonie, fanfares, batteries-fan­ roulière, 85200 St Michel Le Cloucq. Tél. : 51 69 fares et big bands 12 77 30 mai 1993 Bouzonville (57) Concours national de musique et de M. Roland Boitel, 151, avenue Poincaré. 57800 chant réservé aux chorales, orches­ Freyming Merlebach. Tél. : 87 04 67 10 tres à plectres et d'accordéons. 30 mai 1993 Tarbes (65) Concours national de musique pour F.D.S.M. des Hautes-Pyrénées, M. Alain harmonie, fanfares, batteries-fanfares Seres, 2, rue de Loubéry, 65460 Bours. Tél. : et big bands 62 37 61 79 30 mai 1993 Saint-Chely-d'Apcher Concours régional F.M. Languedoc-Roussillon, M. Linon, 15, rue Général-Marguerite, 34500 Béziers 6 juin 1993 Oyonnax (01) Concours pour Orchestres d'Harmo- M. Bernard Guyennon, Conservatoire de nie toutes catégories Musique, Centre culturel Aragon. Tél. : 74 73 58 13 5 et 6 juin 1993 Tonneins (47) Concours inter-régional de batteries- M. Pierre Goury, secrétaire général, 5, rue fanfares à l'occasion des 80 ans des Sophie-Cottin, 47400 Tonneins. Tél. : 53 79 05 04 « Volontaires Tonneinquais et Pom­ pons bleus », ouvert à 7 régions 13 juin 1993 Gezaincourt (80) Concours-festival pour batteries-fan­ M.J.C. Niquet, 25, rés. Bellevue, 80630 Beauval. fares, concours de classement Tél. : 22 32 90 46 17 octobre 1993 Lomme (59) Concours national - Festival pour M. le Président, Féd. Rég. des Sociétés musi­ orchestres d'accordéons cales Nord-Pas-de-Calais, 121, rue Barthelémy- Delespaul. 59000 Lille. Tél. : 20 52 32 82 CONGRÈS Du 21 au 25 avril Béthune (62) Congrès annuel de la CMF CMF, 103, bd de Magenta, 75010 Paris 1993 16 mai 1993 Saint-Marcel (71) Congrès de la Fédération musicale de FMSL, M. Roger Remandet, 27, av. N.-Niepce, Saône-et-Loire, 65e anniversaire 71100 Chalon sur Saône

23 mai 1993 Châtellerault (86) Congrès départemental UD Vienne M. Pierre Nocquet, bd Sous-Blossac, 86000 Poi­ tiers

12 juin 1993 Belleville-sur-Saône Congrès départemental M. Roger Prajoux, Président départemental, 235, (69) rue Vendôme, 69003 Lyon 13 juin 1993 Saint-Cyr-sur-Menthon Congrès départemental F.M.A. M. Jean Vayer, 01570 Manziat. Tél. : 85 330 00 (01) 30. M. Gilbert Meunier, 01380 St Cyr sur Men- thon. Tél. : 85 36 30 55

13 juin 1993 Saint-Cyr-sur-Menthon Congrès départemental de la Fédéra­ M. Jean Vayer, Secrétaire général FMA. 01570 (01) tion musicale de l'Ain Manziat. Tél. : 85 30 00 30 M. Gilbert Meunier, 01380 St Cyr sur Menthon. Tél. : 85 36 30 55 10 octobre 1993 Niederbronn-les-Bains Congrès de l'Association des sociétés M. Jacques Waechter, 14, rue de la Concorde, (67) chorales d'Alsace 67110 Niederbronn les Bains. Tél. : 88 09 74 09 17 octobre 1993 Saint-Maixent (79) Congrès de la Fédération Poitou-Cha­ M. J.-M. Dazas, EMMA Lencloître, place du rentes Général-Pierre-Lencloître, 86140 Lencloître STAGES Du 27 au 30 avril Tours (37) Stages d'orchestre d'harmonie cadet M. Pascal Belin, La Sablere, 37340 Clère les Pins 1993 et junior Du 30 au 31 mai Bouzonville (57) Stage de trombone et de tuba J.-M. Georgin, 23, rue Mozart, 57320 Bouzonvil­ 1993 le. Tél. : 87 78 52 83. Du 18 avril au 1*r Le Pouget (34) Stage orchestre Junior d'Eure-et-Loir M. Hurier, UDSMA 28. Tél. : 23 35 37 65 mai 1993 Du 7 au 11 juillet Agde (34) Stage d'harmonie junior de l'Hérault M. Philippe Picassou, Directeur musical. Tél. : 1993 67 94 74 72 Du 15 au 25 juil­ Crevecœur-le-Grand (60) Stage de perfectionnement instrument UFOP, 13, rue Jacques-de-Guehengnies, 60000 let 1993 d'harmonie fanfare et batterie-fanfare Beauvais Du 17 au 30 Saugnac (40) Stage de musique et vacances, orchestre : M. J.-M. Dazas, EMMA Lencloître, place du juillet 1993 harmonie, cordes, accordéon, chorale Général-Pierre-Lencloître, 86140 Lencloître Du 29 août au Bar-sur-Aube (10) Stage pour instrument d'harmonie- M. Jean Pihet, 52, rue de Belfort, 08700 Nouzon- 4 septembre 1993 Master class pour flûte et trombone- ville. Tél. : 24 53 84 60 direction d'orchestre Du 30 août au Brachay (52) Stage batterie-fanfare. Perfectionnement M. Jean Pihet, 52, rue de Belfort, 08700 Nouzon- 4 septembre 1993 instrumental. Direction d'orchestre ville. Tél. : 24 53 84 60 CPP/Belwin Catalogs

DISTRIBUTION FRANCE & BELGIQUE

H enry May Music Organization

Combo Jazz - Séries de plusieurs titres - Vocal avec accomp. Combo - 4 cuivres + rythmique

Grande Formation de Jazz - Six Packs nOT 1 à 12 (Albums) (6 titres dans chaque pack) - Séries de 15 titres - Titres individuels : 5 saxes, 3 ou 4 trp, 3 ou 4 tb, 4 rythmes

Ensembles Thaï Swing - Chœurs de flûtes + rythmique - Chœurs de clarinettes + rythmique - Sextuors de cuivres + rythmique - Quintettes de saxes + rythmique

Orchestre d'harmonie - Belle of the Bail, La Machine à écrire, L’horloge syncopée, etc. (dans la collection Leroy Anderson) - James Bond Suite, Hook, Yentl, Westward Ho!, Conquest, Live and Let Die, etc., etc. (dans la catégorie Musiques de Film) Etc.

Orchestre à cordes - Les collections Best of Haydn, Orchestre symphonique Best of Mozart, Best of Schubert, etc., Henry Mancini Vol. 1 et 2, etc., pour Cordes - Les collections : Light Up for Orchestra Happy Sounds for orchestra, etc., pour Orchestre Symphonique

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