Contribution à l’étude da la pèche de polyactifs da les fonkotany d’Antanandraiminty et Tondroroho

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT ELEVAGE

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION

DU DIPLOME D’INGENIEUR AGRONOME

La pêche aux Masovoatoaka ou Paretroplus polyactis dans la région

Atsinanana (cas d’Antanandraiminty et Tandroroho, Districts de Vatomandry et de Mahanoro )

Membres du jury : •••Monsieur Rivo Nirina RABEARIMISA ·Monsieur Georges RAFOMANANA ·Monsieur Jean de Neupomuscène RAKOTOZANDRINY ·Madame Isabelle Herisoa HANTANIRINA

Présenté par :

SOARANTO Lolita Zorah

Date de Soutenance : 30 Novembre 2011

PROMOTION AMPINGA (2005-2010) Page 1

Contribution à l’étude da la pèche de Paretroplus polyactifs da les fonkotany d’Antanandraiminty et Tondroroho

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO MEMOIRE DE FIN D’ETUDE Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (E.S.S.A.) DILPOME D’INGENIEUR AGRONOME Tél : 020 22 228 67 – BP : 175 – CP : 101 Option : ELEVAGE

AUTEUR : Lolita Zorah SOARANTO, Promotion AMPINGA SITES D’ETUDE : Fokontany Antanandraiminty et Fokontany Tandroroho dans les districts de Vatomandry et TITRE : Contribution à l’étude de la pêche de Paretroplus Mahanoro. Région Atsinanana polyactis dans les fokontany d’Antanandraiminty et de Tandroroho (Districts de Vatomandry et de Mahanoro, Durée du terrain : Trois semaines du 03 au 23 Mai 2010 Région Atsinanana) DATE DE REALISATION : Mai 2010 à Novembre 2011

TUTEUR : Georges RAFOMANANA, Directeur de Recherche Associé, Docteur de l’ENSAR en Halieutiques - Mention : Economie Rurale Aquacole, Ingénieur Agro-halieute, Chercheur-Enseignant. Résumé L’espèce dulçaquicole Paretroplus polyactis connu sous le nom de Masovoatoaka est une espèce endémique de la Côte Est de Madagascar. Elle est parmi les espèces de poisson très appréciées et très recherchées des Betsimisaraka. Mais pourtant au niveau du commerce, l’offre de ce produit est inférieure à la demande et le ravitaillement est assuré par la pêche encore traditionnelle. Des enquêtes ont été menées sur terrain pour savoir sur la situation de la pêche continentale et sur l’espèce étudiée. Et les résultats de ces enquêtes ont montré que : − il y a trois types de pêcheurs mais la technique de la pêche est encore traditionnelle avec des outils rudimentaires ; − les pêcheurs ne s’intéressent pas à la pêche des Masovoatoka et; − l’exploitation abusive des pêcheurs sur le canal des pangalanes entraine le risque de la disparition de plusieurs espèces aquacoles surtout l’espèce Paretroplus polyactis , une espèce à résilience limitée. L’apport des aides aux pêcheurs ainsi que le lancement de l’aquaculture de Masovoatoaka semblent être une bonne solution pour remédier aux problèmes de ces personnes et de cette espèce. Et le résultat de l’analyse financière du projet d’élevage artisanale a démontré que le projet est financièrement acceptable et économiquement viable tout en préservant l’espèce cible.

Abstract The freshwater species Paretroplus polyactis known to Masovoatoaka is endemic to the east coast of Madagascar. It is among the species of fish highly valued and highly sought-Betsimisaraka. Yet at the level of trade, supply of this product is less than demand and supply is provided by the fishing is still traditional. Surveys were conducted on ground to see a little more on inland fisheries and the species studied. And the results of these surveys showed that: − There are three types of fishing but the technique of fishing is still traditional with rudimentary tools − Fishermen are not interested in fishing for Masovoatoaka − Abuse of fishermen on the canal Pangalanes causes the risk of the disappearance of several aquaculture species especially the species Paretroplus polyactis which is a species with limited resilience. The contribution of aid to fishermen and the launch of Aquaculture Masovoatoaka seem to be a good solution to address the problems of these people and this species. And the result of the financial analysis of the breeding project has demonstrated that the craft project is financially acceptable and economically viable while preserving the target species.

MOTS CLES : Paretroplus polyactis , pêche continentale, circuit de vente, aménagement piscicole, analyse financière

Je soussigné, Lolita Zorah SOARANTO, propriétaire des droits de reproduction du résumé du mémoire mentionné ci- dessus, autorise par la présente, toutes les sources bibliographiques à signaler et publier le dit résumé, ou émet les réserves. Date :

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Remerciements

Je remercie tout spécialement

Monsieur Rivo Nirina RABEARIMISA, Ph.D, Maître de Conférences, Ingénieur agronome, Enseignant Chercheur, Chef de département Elevage, pour l’honneur que vous apportez en présidant cette soutenance de mémoire. Que Dieu vous bénisse et vous rende grâce

Monsieur Georges RAFOMANANA, Directeur de Recherche Associé, Docteur de l’ENSAR en Halieutiques – mention : économie rurale aquacole, Ingénieur Agro halieute, Chercheur Enseignant, pour toute l’attention que vous avez apportée pour la réalisation de ce mémoire et aussi pour tout le partage de connaissance que vous avez toujours su donner. Que le bon Dieu entend et exhausse toutes vos prières.

Monsieur Jean de Neupomuscène RAKOTOZANDRINY, Professeur titulaire, Docteur ès Sciences Biologiques appliquées, Docteur d’Etat ès Sciences Naturelles, Enseignant chercheur à l’ESSA, d’avoir accepté et donné du temps pour être parmi les membres du jury. Je vous remercie également pour toutes les connaissances et les savoirs que vous nous avez donnés durant notre scolarité ici, au sein de l’Agro. Que le Seigneur Dieu vous guide et éclaire dans vos travaux et dans tous ce que vous entreprenez.

Madame Isabelle Herisoa HANTANIRINA, Docteur en Sciences Agronomiques, Enseignant chercheur à l’ESSA, d’avoir accepté pour examiner ce mémoire. Que la paix soit avec vous et que vous prospérez dans tout ce que vous faites.

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Mes vifs remerciements aussi :

− A mon défunt oncle Laurent LEZAVA, qui m’a beaucoup aidée durant la descente sur terrain. Sans vous, c’était difficile pour moi mais grâce à votre présence et votre soutien, tout s’est déroulé à merveille. Je ne vous oublierais jamais. Dors en paix mon oncle

− Tous les corps enseignants et tous les personnels de l’ESSA pour tous les temps que nous avons passés ensembles

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DEDICACES

Je suis parvenue jusqu’au bout de mes études grâce aux soutiens des êtres qui m’entourent et qui me donnent de l’amour et du courage chaque jour. Je dois ma réussite à :

 Dieu, qui m’a donné la chance d’être ce que je suis en m’offrant son amour et la joie de vivre.  Mes parents adorés, qui, depuis ma naissance, n’ont jamais cessé de m’aimer, de me chérir et de me soutenir. Je vous dédie ce mémoire de fin d’études pour vous prouver à mon tour mon amour et vous dire que les efforts que vous aviez faits pour moi n’était pas vains.  La Famille LEZAVA Fleury, qui, m’a beaucoup aidé durant mes études en m’offrant leur amour et leur soutien. Vous êtes mes deuxièmes parents et je ne saurai ignorer tout ce que vous avez fait. Que le Bon Dieu vous garde et vous offre ce qu’il y a de meilleur !  Ma petite sœur, qui m’a su consoler dans les moments de dépression. En plus d’être une sœur, tu es ma meilleure amie et on peut

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Contribution à l’étude da la pèche de Paretroplus polyactifs da les fonkotany d’Antanandraiminty et Tondroroho toujours compter l’un sur l’autre. Merci sœurette.  Mon fils, qui m’offre chaque jour la joie et le bonheur de vivre.  Ma belle famille. Merci pour tous ce que vous avez fait. Je vous souhaite réussite et succès dans tout ce que vous allez entreprendre.

Je dédie tout spécialement ce mémoire

à mon défunt oncle Laurent LEZAVA

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Table des matières INTRODUCTION ...... 1 Partie I. ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE ET SITUATION ACTUELLE ...... 3 I. Justification de l’investigation...... 4 II. Choix de la zone d’étude ...... 4 II.1. Localisation ...... 4 II.1.1. Premier site ...... 6 II.1.2. Deuxième site...... 7 II.2. Présentation globale de la zone d’étude ...... 8 II.2.1. Milieu physique ...... 8 II.2.2. Milieu biologique ...... 14 II.2.3. Milieu économique ...... 15 III. Identification de la problématique et objectifs de l’étude ...... 17 I.1. Identification de la problématique ...... 17 III.1.1. Situation de la pêche continentale ...... 17 III.1.2. Situation actuelle de l’espèce Paretroplus polyactis ...... 18 I.2. Objectifs de l’étude ...... 18 Partie II. MATERIELS ET METHODES ...... 21 I. Matériels utilisés ...... 22 I.1. Espèce Paretroplus polyactis ...... 22 I.1.1. Systématique ...... 23 I.1.2. Morphologie...... 24 I.1.3. Biologie ...... 25 I.2. Outils d’enquêtes ...... 27 I.2.1. Pêcheurs ...... 27 I.2.2. Questionnaires ...... 27 I.2.3. Moyens de déplacement ...... 27 II. Méthodologie de travail ...... 28 II.1. Investigation bibliographique ...... 28 II.2. Descente sur terrain ...... 28 II.2.1. Caractéristiques des zones de pêche ...... 28

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II.2.2. Enquêtes auprès des pêcheurs ...... 29 II.2.3. Circuits commerciaux de vente de l’espèce Paretroplus polyactis ...... 30 II.3. Analyse des données ...... 30 III. Avantages et inconvénients de la méthodologie ...... 30 III.1. Avantages ...... 30 III.1.1. Contact direct avec les pêcheurs ...... 30 III.1.2. Données fiables ...... 30 III.2. Inconvénients ...... 30 III.2.1. Mauvaise période d’enquêtes ...... 30 III.2.2. Faible taux d’échantillon des pêcheurs...... 30 Partie III. ANALYSES ET DISCUSSIONS DES RESULTATS ...... 33 I. Pêche aux Masovoatoaka ...... 34 I.1. Types de pêcheurs ...... 34 I.2. Engins de pêche ...... 35 I.2.1. Pour les pêcheurs à filet ...... 35 I.2.2. Pour les chasseurs de poisson ...... 39 I.2.3. Pour les pêcheurs à nasses ...... 42 I.3. Fréquence de la pêche ...... 44 I.3.1. Pêcheurs à filet ...... 44 I.3.2. Chasseurs de poisson ...... 44 I.3.3. Pêcheurs à nasses ...... 45 I.4. Vente des poissons ...... 45 II. Stock exploité de Paretroplus polyactis ...... 47 II.1. Sites de prédilection...... 47 II.2. Période favorable pour la pêche ...... 47 II.2.1. Géniteurs ...... 47 II.2.2. Alevins ...... 47 II.2.3. Poissons à taille marchande ...... 48 II.3. Risques de disparition de l’espèce ...... 48 III. Circuit de vente au profit des collecteurs ...... 49 III.1. Circuit 1 : Pêcheurs – Restaurants et/ou Marchés locaux de Vatomandry et de Mahanoro ………………………………………………………………………………………………………………………………………49 III.2. Circuit 2 : Pêcheurs – Collecteurs 1 – Restaurants et/ou Marchés locaux de Vatomandry et de Mahanoro ...... 50

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III.3. Circuit 3 : Pêcheurs – Collecteurs 1 – Collecteurs 2 – Restaurants et/ou Marchés de Toamasina ...... 50 III.4. Circuit 4 : Pêcheur – Collecteurs 2 - Restaurants et/ou Marchés de Toamasina...... 51 IV. Plan d’aménagement et recommandations ...... 53 A. Plan d’aménagement ...... 53 A.1. Aider les pêcheurs ...... 53 A.2. Trouver des solutions rapides pour éviter la disparition de l’espèce Paretroplus polyactis ……………………………………………………………………………………………………………………………………….53 A.2.1. Lutter contre la pêche illicite ...... 53 A.2.2. Essayer de faire la pisciculture en étangs de l’espèce Paretroplus polyactis ...... 53 A.3. Exemple d’aménagement piscicole pour l’élevage de Masovoatoaka...... 54 I.3.1. Pisciculture artisanale de Masovoatoaka ...... 54 I.3.2. Etude financière ...... 57 B. Recommandations ...... 66 B.1. Aides aux pêcheurs ...... 66 B.2. Lutte contre la pêche illicite ...... 66 B.3. Aquaculture de Paretroplus polyactis ...... 66 CONCLUSION GENERALE ...... 68 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... 70 ANNEXES ...... 73

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LEXIQUES Bioclimat : Ensemble des conditions climatiques influençant les êtres vivants Pluviométrie : Mesure de la quantité de pluie, faite avec un pluviomètre Pegmatites : Roche magmatique cristalline à base de feldspath, de mica, etc.

Climacique : Qualifie une association végétale (plusieurs végétaux) qui a atteint le stade terminal stable de son évolution. Sempervirente : Qui porte des feuilles vertes toute l'année, à feuilles persistantes Savanisation : transformation d'une région en savane, vaste prairie des régions tropicales Fingerlings : stade de poisson, après le stade d’alevins. Les poissons dans ce stade mesurent environs 8 cm

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ABREVIATIONS Organismes et autres APPA : Association des Producteurs Privés d'alevins d'Andapa APAM : Association des Pisciculteurs et Aquaculteurs de Madagascar BU : Bibliothèque Universitaire E.S.S.A. : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture MPRH : Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiqques PCD : Plan Communal de Développement PRD : Plan Régional de Développement Unités de mesure 1er : premier Nbre : nombre Ar : Ariary PU : Prix Unitaire cm : centimètres Qté : Quantité Ha : hectares Rdt : Rendement hab/km2 : habitants par kilomètre carré RN : route nationale kg : Kilogrammes sp : espèce km : kilomètres Sq : séquence km 2 : kilomètre carré Sup : Supérficie m : mètres t/an : tonnes par an

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LISTE DES CARTES Carte n°01 : Présentation des deux districts Vatomandry et Mahanoro…………………………………...05 Carte n°02 : Localisation du fokontany Antanandraiminty ……………………………………………….06 Carte n°03 : Localisation du fokontany de Tandroroho …………………………………...... 07 Carte n°04 : Carte température de la région Atsinanana ………………………………………………….08 Carte n°05 : Carte précipitation de la région Atsinanana …………….…………………………………...09 Carte n°06 : Carte hydrologique de la région Atsinanana………………………………………………....11 Carte n°07 : Carte des grands plans d’eau de Madagascar (mise en évidence du canal des Pangalanes)…13

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LISTE DES TABLEAUX Tableau n°01 : Surfaces cultivées des cultures vivrières avec leur rendement……………………………15 Tableau n°02 : Surfaces cultivées des cultures fruitières avec leur rendement ………………………….. 15 Tableau n°03 : Surfaces cultivées des cultures de rente avec leur rendement…………………………….16 Tableau n°04 : Les activités principales en élevage ……………………...... 16 Tableau n°05 : Production des produits halieutiques de la région Atsinanana …………………………...17 Tableau n°06 : Répartition des nombres des pêcheurs enquêtés par zone de pêche ……………………...27 Tableau n°07 : Répartition des classes des pêcheurs dans les zones d’études ……………………...... 34 Tableau n°08 : Les différents types d’harpon et leur dénomination locale ……………………………….39 Tableau n°09 : Pourcentage des pêcheurs vendant directement leurs poissons ………………………...... 50 Tableau n°10 : Fertilisation des étangs…...... 56 Tableau n°11 : Tableau des ventes ……………………...... 57 Tableau n°12 : Tableau des besoins en facteurs de production …………………………………………...58 Tableau n°13 : Matériels et équipement …………………………...... 58 Tableau n°14 : Charges externes ……………………………………………………………………..…...59 Tableau n°15 : Charges du personnel ………………………………………………………………..……59 Tableau n°16 : Immobilisation corporelle ………………………………………………………………...59 Tableau n°17 : Fond de roulement initial…………………………………………………………..……...60 Tableau n°18 : Récapitulation des investissements ……………………………………………………….60 Tableau n°19 : Plan de financement ……………………………………………………………………....61 Tableau n°20 : Tableau des amortissements ……………………………………………………………...61 Tableau n°21 : Tableau de remboursement avec une annuité fixe ………………………………….…….62 Tableau n°22 : Compte de résultat de l’exploitation …………………………...... 63 Tableau n°23 : Plan de trésorerie …………………………...... 64

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LISTE DES PHOTOS

Photo n°01 : Paretroplus polyactis Bleeker ……………………………………………………………….22 Photo n°02 : Tailles de Paretroplus polyactis du 8 à 15 cm………………………………………………26 Photo n°03 : Zone de pêche Antanandraiminty…………………………………………………………..29 Photo n°04 : Zone de pêche Tandroroho………………………………………………………………….29 Photo n°05 : Pirogue………………………………………………………………………………………35 Photo n°06 : Filet-senne faite avec des supers moustiquaires……………………………………………..36 Photo n°07 : Filet maillant ………………………………………………………………………………..37 Photo n°08 : Maille étiré d’un filet maillant…………………………………………………………...... 38 Photo n°09 : Tissage d’un filet par une femme …………………………………………………………...38 Photo n°10 : Pêcheur entrain d’entretenir son filet maillant ……………………………………………...39 Photo n°11 : Harpon en forme de fusil ou « Basy »…………………………………………………...…..41 Photo n°12 : Masque…………………………………………………………………………………..…..42 Photo n°13 : Nasse dormante ……………………………………………………………………………..42 Photo n°14 : Femmes entrain de pêcher avec un filet moustiquaire ……………………………………...43 Photo n°15 : Seau contenant des petits poissons pendant la pêche ……………………………………….43 Photo n°16 : Poissons en tas sur le marché ……………………………………………………………….46 Photo n°17 : Poissons vendus par petit paquet ……………………………………………………………46

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LISTE DES SCHEMAS Schémas n°01 : Paretroplus polyactis ……………………………………………………………………..24 Schémas n°02 : Section transversale du Paretroplus polyactis ……………………………………………24 Schémas n°03 : Ecailles cténoïdes (flancs)………………………………………………………………..25 Schéma n°04 : Tube digestif du Paretroplus polyactis ……………………………………………………25 Schémas n°05 : Epervier ou « harato atsipy »……………………………………………………………..37 Schémas n°06 : Harpon en fer avec flotteur ………………………………………………………………40 Schémas n°07 : Harpon à plusieurs pointes……………………………………………………………….40 Schémas n°07 : Schémas résumant les 4 circuits de vente ………………………………………………..51

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LISTE DES ANNEXES Annexe n°01 : Extrait de la liste des poissons endémiques de Madagascar et région malgache selon Patrick H. de RHAM dans Biogéographie de Madagascar, 1996

Annexe n°02 : Estimation de la production des espèces de poissons de l’ex-province de Toamasina en 1999

Annexe n°03 : Extrait des fiches de questionnaires

Annexe n°04 : Etat d’exploitation des ressources à Madagascar

Annexe n°05 : Construction d’une écluse et d’un moine en bois

Annexe n°06 : Différenciation des organes de reproductions des poissons

Annexe n°07 : Sac en plastique ou seau pour le transport des géniteurs

Annexe n°08 : Calcul du taux d’amortissement

Annexe n°09 : Illustration des photos

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INTRODUCTION

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INTRODUCTION

Le poisson est une source de protéines très appréciables dans le monde entier. En 2004, le poisson a assuré au moins 20% des apports en protéines animales de l’humanité. La part de poisson dans le total mondial de l’apport protéique d’origine animale est passée de 14,9% en 1992 au chiffre record de 16% en 1996, pour retomber à environ 15,5% en 2003 [16]. Dans ce cas, le poisson devient un produit très recherché. Le marché mondial du poisson est alimenté soit par la pêche soit par l’aquaculture. Mais c’est la pêche qui occupe la plus grande part. En fait, en 2008, la pêche de capture et l’aquaculture ont produit environ 142 millions de tonnes de poisson dont 115 millions de tonnes étaient destinés à la consommation humaine. L’aquaculture a assuré 46% des disponibilités totales [6]. Même à Madagascar, la tendance de la filière connaît un essor dans toute l’île. En effet, la plupart des poissons vendus sur le marché proviennent de la pêche aussi bien en poissons d’eaux douces qu’en poissons marins. Cependant, l’omniprésence de la pêche traditionnelle par le manque d’informations et le manque d’équipements performants au niveau des pêcheurs conduit à une exploitation irrationnelle des ressources halieutiques. Cela s’explique par une baisse de productivité et par une menace d’extinction alarmante des espèces locales. Pourtant, Madagascar bénéficie d’une biodiversité rare avec un taux d’endémisme très élevé par rapport aux autres pays en voie de développement (ANGAP, 1998 in [11]). La faune ichtyologique malgache est très riche en formes endémiques et est représentée en majeure partie par la famille des Cichlidés (taux d’endémicité 100% avant l’introduction de la Tilapia en 1950) [13]. Et avec l’introduction et le développement du Tilapia sp à Madagascar, la famille des Cichlidés est devenue incontestablement, au point de vue économique, la première famille de l’île [10]. La région Atsinanana de par la pertinence de la pêche traditionnelle et de par l’existence des Cichlidés endémiques comme l’espèce Paretroplus polyactis dans le canal des Pangalanes peut interpréter parfaitement la situation actuelle de la pêche à Madagascar. C’est dans cette optique que la présente étude a été menée. L’objectif global de l’étude est l’élaboration d’un plan d’aménagement et de gestion de la pêche dans la région Atsinanana pour préserver l’espèce endémique Paretroplus polyactis et pour accroitre la production. Dans ce cadre, des investigations sur l’écobiologie de l’espèce et sur la commercialisation des poissons d’eaux douces ont été menées.

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Partie I. ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE ET SITUATION ACTUELLE

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Avant d’atteindre l’objectif global cité ci-dessus, il est d’abord préférable de justifier l’investigation pour cette étude, ensuite de connaitre la zone d’étude et enfin de tirer au clair les problématiques. I. Justification de l’investigation Tout d’abord, la pêche que ce soit maritime ou continentale est une filière importante dans la Côte Est de Madagascar. En effet, les produits de la pêche sont les plus consommés dans cette partie de l’île. La région Atsinanana possède une grande capacité dans le domaine de la pêche continentale. Cela s’explique par la présence de plusieurs cours d’eau, des fleuves et des rivières ainsi que des lacs. Mais malgré cela, la pratique reste traditionnelle. Ensuite, les Betsimisaraka portent une attention particulière sur quelques espèces de poissons dulçaquicoles tels les Fony (Paratilapia polleni ), les Zompona (Liza macrolepis ) et les Masovoatoaka (Paretroplus polyactis ). En fait, ces trois espèces sont parmi les meilleures en termes de goût. Mais actuellement, ils ont subi une raréfaction de ces espèces par la diminution des prises mises en vente sur les marchés. Ces faits ont permis de déterminer le thème de ce mémoire. L’étude est alors axée sur la pêche continentale et la connaissance de l’espèce Paretroplus polyactis . II. Choix de la zone d’étude L’étude a été faite dans une zone où la pêche continentale tient encore une place importante dans la vie de la population. Et l’espèce Paretroplus polyactis est encore abondante. Puisque l’espèce étudiée se rencontre souvent dans le canal des Pangalanes, le choix a été conditionné par la présence de ce canal. II.1. Localisation La zone d’étude se trouve dans la région Atsinanana de Madagascar, dans le district de Vatomandry et de Mahanoro. Ces deux districts ont été choisis à cause de la présence du canal des Pangalanes qui les traversent.

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Carte n°01 : Présentation des deux districts Vatomandry et Mahanoro (Source : PRD, région Atsinanana, 2005) L’étude a été effectuée dans des zones où la pêche des Paretroplus polyactis est très active. Au nombre de deux, ces zones de pêche se trouvent dans les districts de Vatomandry et de Mahanoro.

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Ces sites sont : − le fokontany Antanandraiminty dans la commune rurale d’Ilaka Est, district de Vatomandry et ; − le fokontany Tandroroho dans la commune rurale de Mahanoro, district de Mahanoro. II.1.1. Premier site  Le district de Vatomandry C’est un district qui se trouve dans la région Atsinanana de Madagascar. Sa superficie est de 2 732 km2 avec une densité de population de 64 hab/km2 [3]. Il regroupe dix sept communes rurales et urbaines.  La commune rurale d’Ilaka Est C’est l’une des 17 communes qui se trouvent dans le district de Vatomandry. Elle se trouve à 33 km de la commune rurale de Vatomandry sur la RN 11 A en allant vers la commune rurale de Mahanoro.  Le fokontany Antanandraiminty Il se trouve à 6 km de la commune rurale d’Ilaka Est de l’ancienne route reliant Vatomandry et Ilaka Est. Sa population est de l’ordre de 386

habitants. Carte n°02 : Localisation du fokontany Antanandraiminty (Source : http://www.googlemaps.fr , 2011 [27])

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II.1.2. Deuxième site  Le district de Mahanoro C’est aussi un district qui se trouve dans la région Atsinanana de Madagascar. Sa superficie est de 3 857 km2 avec une densité de population de 66,7 hab/km2 [2]. Il regroupe onze communes rurales et urbaines.  La commune rurale de Mahanoro Elle fait partie des onze communes dans le district de Mahanoro. Elle se situe dans la région Atsinanana à 256 km du chef lieu de la Province Autonome de Toamasina, sur le littoral Est dans la partie extrême Sud. Sa superficie est de 266 km2 avec une densité de la population égale à 108 hab/km 2. D’après le recensement effectué en avril 2005, le nombre d’habitants de la commune est de 22 950.  Le fokontany de Tandroroho Il se trouve à 15 km de Mahanoro sur la RN 11 A en allant vers Vatomandry. Sa pop est de l’ordre de 914 habitants.

Carte n°03 : Localisation du fokontany de Tandroroho (Source : http://www.googlemaps.fr , 2011 [27])

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II.2. Présentation globale de la zone d’étude II.2.1. Milieu physique a) Climat La côte Est de Madagascar est soumise à un bioclimat régional de type perhumide chaud. Elle subit l’influence des vents marins qui provoquent l’abondante des précipitations sur le versant oriental. La pluviométrie annuelle est supérieure à 2m/an, avec plus de 180 jours par an de jours de pluies [1]. C’est une zone cyclonique. De nombreuses perturbations tropicales sont enregistrées chaque année.  Température La température moyenne annuelle varie de 21 à 24°C.

Carte n°04 : Carte température de la région Atsinanana (Source : PRD, Région Atsinanana, 2005)

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Cette carte montre que la température moyenne annuelle dans les deux districts Vatomandry et Mahanoro varie de 20 à 23°C.  Précipitations Le climat de la région est du type tropical chaud et humide avec une forte pluviométrie annuelle [14].

Carte n°05 : Carte précipitation de la région Atsinanana ( Source : PRD, Région Atsinanana, 2005) La carte montre que la pluviométrie annuelle du district de Mahanoro est plus élevée par rapport à celle de Vatomandry. b) Géologie La région Atsinanana possède 2 types de terrains géologiques : les terrains sédimentaires et les terrains cristallins [14].

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 Les terrains sédimentaires : Les parties Nord-Est et Sud-Est sont précisées par du volcanisme néogène à quaternaire et crétacé. Il s’agit d’alluvions, de sables, de dunes vives, de grès peu solidifiés, bordant la côte de Toamasina à Mahanoro.  Les terrains cristallins : La prédominance de type Infragraphite dans la partie de Toamasina I – II et de Brickaville est bien évidente. Elle se caractérise par la formation des pegmatites dans la partie de Vatomandry, Mahanoro, Marolambo et Antanambao Manampotsy. c) Pédologie  Les sols hydromorphes des bas fonds : Dénommés « Horaka », ces sols sont saturés d’eau en permanence et dégagent une odeur de soufre. De couleur noirâtre, ils présentent des dépôts ferrugineux de couleur rouille à la surface de l’eau. Ce type de sol ne convient à la riziculture que s’il est bien drainé. Il n’est pas adapté aux cultures pérennes. Mais, ce sont les terres de prédilection de Via et de Naoulie .  Les sols alluvionnaires d’apport fluvial : Appelé « Baiboho », ce sont des sols riches en alluvions argileuses et sableuses, localisés dans les vallées et surtout en bordure des cours d’eau. Ils sont favorables aux cultures pérennes pour autant qu’ils ne soient pas inondables et peuvent être aménagés en rizières. d) Hydrologie La région est desservie par de nombreux cours d’eau. Mais le canal des Pangalanes constitue le principal réseau hydrographique. Il résulte du creusement des lagunes retenues par les cordons dunaires le long de la côte littorale. Elles sont alimentées par un très vaste bassin versant s’écoulant d‘Ouest en Est.

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Carte n°06 : Carte hydrologique de la région Atsinanana ( Source : PRD, Région Atsinanana, 2005) Le réseau représente un volume en eaux de surface très important comprenant de nombreux lacs naturels ou artificiels : lac Takanivona, lac Ampitabe, lac Irangy ; lac Rasoamasay ; lac Rasoabe, lac Ajaraborona, lac Ihosy et lac Andranobe

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 Historique du canal des Pangalanes Le Canal des Pangalanes, inauguré le 1er septembre 1901, s'étend sur prés de 660 km,de Faranfagana au Sud à Toamasina et Mahavelona au Nord. Il totalise environ une superficie de 18 000 ha. C'est le second plan d'eau de Madagascar de par sa superficie après le Lac Alaotra [31] A la fin des années 40, les rivières, lacs, étangs et marais ont tous étés reliés pour ne former qu'une seule voie fluviale qui s'étend tout le long du littoral. Il s'agit d'un cordon de lagons peu profonds, alimentés en eaux douces par les innombrables cours d'eau et abrités de la mer derrière une ligne de dunes côtières. En 1896, le Général Galliéni a décrété la construction du canal pour faciliter le transport des marchandises et exercer un contrôle administratif et militaire sur toute la région. [32] Celui-ci a la particularité de longer sur une longue distance, une bande de sable de quelques mètres de hauteur qui le sépare de l'océan. A l'origine, ce canal d'eau, plus sûr que le tumultueux Océan indien, doit desservir les localités entre Mahavelona et Farafangana par une voie navigable ininterrompue. Cela a permis d'une part, de distribuer facilement les produits sortant des quais de Toamasina et, d'autre part, d'acheminer directement au premier port du pays toutes les denrées destinées à l'exportation telles que café, letchi, girofle ou autres épices [32]. Tout cela constitue la richesse de la région. Malheureusement, ce projet ambitieux n'a pu être mené à son terme. Et il a été peu à peu abandonné. La végétation a repris ses droits et seule la portion Toamasina- Mananjary reste à ce jour navigable [1].

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Carte n°07 : Carte des grands plans d’eau de Madagascar (mise en évidence du canal des Pangalanes) ( Source : A. KIENER, 1963 modifié par l’auteur, 2011)

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II.2.2. Milieu biologique a) Végétation et flore La zone appartient à la zone écofloristique de basse altitude. La formation climacique est celle de la forêt humide sempervirente naturellement riche en épiphytes qui se trouve principalement au niveau du cordon littoral et en bordure du canal des pangalanes. Les forêts littorales sont une variante édaphique de la forêt dense humide. Actuellement, on assiste à une savanisation du milieu avec l’installation de la formation végétale caractérisant un stade avancé de dégradation ayant pour origine l’action répétée des feux de brousse et des pratiques de tavy. Elle se fait au profit d’espèces herbacées ( Aristida sp., Phillipia sp. )°, arbustives et arborescentes type Ravenala ou Grevillea , résistantes aux feux et peu exigeantes en litières au détriment des essences autochtones [1]. Dans le milieu lentique (lacs, canal), il s’agit du lieu de ponte de la faune aquatique. Il abrite des plantes utilisées en artisanat telles que Lepironia menacées par une gestion irrationnelle des ressources disponibles et les différentes sources de pollution qui affectent le milieu (pollution due aux rejets ménagers des villages). A la surface de l’eau, les jacinthes d’eau se profilèrent rapidement et empêchent les pirogues de circuler sur le canal [1]. b) Faune La faune trouvée dans la région du Canal des Pangalanes est particulièrement riche en avifaune de même qu’en espèces évoluant en milieu marécageux. Le Canal des Pangalanes est colonisé par des poissons ichtyophages. La faune piscicole autochtone est composée de nombreuses espèces comme le Liza macrolepis (zompona), le Ptychochromis oligacanthus (Saroy). Des espèces introduites sont aussi acclimatées dans ce canal, à savoir : Osphromenus goramy Lac (Gouramier ou Laobazaha), Tilapia mossambica, Tilapia macrochir , Tilapia rendalli [9] . En plus de cela, le canal est nommé « le berceau des poissons endémiques ». En effet, plusieurs espèces endémiques y sont trouvées telles que Paratilapia pollenii (fony), Ptychochromis betsileanus (trondro mainty), Paretroplus polyactis (masovoatoaka), Bedotia madagascariensis (vily), Ptychochromoïdes n.sp (katria). Il héberge aussi : − plusieurs espèces de reptiles telles que Crocodilius niloticus ; − des crevettes du genre Macrobrachium appartenant à la famille des Palaemonidae [19] ; − des crabes appartenant à la famille des Potamonidae [19] ;

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− des anguilles, Anguilla spp . II.2.3. Milieu économique La région des Pangalanes se caractérise par une économie dominée par la pêche et l’agriculture. a) Agriculture Plusieurs types de cultures sont enregistrés mais les plus importantes sont :  Cultures vivrières Pour les cultures vivrières, presque la totalité des paysans pratiquent le Tavy. Tableau n°01 : Surfaces exploitées pour des cultures vivrières avec leur rendement

District Riz Manioc Patate Maïs Sup Qté Rdt Sup Qté Rdt Sup Qté Rdt Sup Qté Rdt (ha) (t) (t/ha) (ha) (t) (t/ha) (ha) (t) (t/ha) (ha) (t) (t/ha) Vatomandry 17 640 33 579 1,90 945 14 175 15 210 2 100 10 472 373 0,80 Mahanoro 33 285 48 195 1,40 1785 17 852 10 325 3 250 10 735 588 0,80 Source : PRD, Région Atsinanana, 2005  Cultures fruitières La culture fruitière est très adaptée dans les districts grâce au climat chaud et humide. Tableau n°02 : Surfaces exploitées pour des cultures fruitières avec leur rendement

District Banane Litchis Agrumes Ananas Sup Qté Rdt Sup Qté Rdt Sup Qté Rdt Sup Qté Rdt (ha) (t) (t/ha) (ha) (t) (t/ha) (ha) (t) (t/ha) (ha) (t) (t/ha) Vatomandry 215 4 400 08 430 2 150 05 474 3792 08 173 2 800 20 Mahanoro 950 1 720 08 280 2 800 10 80 560 07 140 3 460 20 Source : PRD, Région Atsinanana, 2005  Cultures de rente Dans les deux districts, c’est la culture de la canne à sucre qui tient la première place pour les cultures de rente.

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Tableau n°03 : Surfaces exploitées pour des cultures de rente avec leur rendement District Canne à sucre Café Girofle Poivre Sup Qté Rdt Sup Qté Rdt Sup Qté Rdt Sup Qté Rdt (ha) (t) (t/ha) (ha) (t) (t/ha) (ha) (t) (t/ha) (ha) (t) (t/ha) Vatomandry 450 9 000 20 3 900 975 0,25 850 340 0,4 15 0,3 0,2 Mahanoro 500 10 000 20 6 200 1 550 0,25 1 950 760 0,4 200 40 0,2 Source : PRD, Région Atsinanana, 2005 b) Elevage L’élevage est peu développé dans la zone des Pangalanes. Tableau n°04 : Les activités principales en élevage

Localisation Bovidés (têtes) Porcins (têtes) Volailles (têtes) Vatomandry 49 300 14 350 968 050 Mahanoro 18 100 36 000 430 000 Source : PRD, Région Atsinanana, 2005 Le mode de l’élevage bovin est de type extensif. L’élevage porcin et avicole soit de type familial presque sans soin particulier. c) Pêche et ressources halieutiques Les districts de Vatomandry et Mahanoro possèdent une grande potentialité en termes de ressources halieutiques grâce à la présence de la mer et de nombreux fleuves.  Pêche dans le canal C’est l’activité dominante de la plupart des villages du canal. Le circuit de production alimente la consommation locale et les villes de Toamasina et de Brickaville. La fermeture de certaines embouchures a entraîné des bouleversements dans la composition faunistique du canal. Les crevettes de mer, les mulets et les autres espèces de poissons ne peuvent plus emprunter le passage depuis l’océan vers les eaux douces du canal. L’introduction d’espèces carnivores a contribué à la prolifération de certaines espèces au détriment des espèces endémiques [1].  Pêche en mer C’est une activité relativement récente (environ 8 ans) [1]. Elle est principalement pratiquée en été à cause des risques de naufrage en hiver et soumise aux conditions météorologiques. Les pêcheurs se tournent vers cette nouvelle activité devant la raréfaction de la diversité des stocks de poissons des eaux douces.

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Tableau n°05 : Rendements des produits halieutiques de la région Atsinanana 2 008 2 009 Produits marins et d'eaux saumâtres Poissons 628 560 1 177 435 Crevettes 87 335 136 095 Crabes 86 375 114 235 Poulpes et Calmar 32 640 37 810 Langoustes 10 410 42 500 Bichiques 35 895 71 640 Requins 198 055 253 750 Chevaquines 21 485 43 230 Autres 14 330 6 220 TOTAL 1 115 085 1 882 915 Produits d'eaux douces Poissons 433 410 715 125 Crevettes 168 295 286 670 Anguilles 82 130 204 350 Caridines 32 865 69 960 Crabes 28 975 39 040 Autres 13 690 27 875 TOTAL 759 365 1 343 020 GRAND TOTAL 1 874 450 3 225 935 Source : MPRH, 2011 III. Identification de la problématique et objectifs de l’étude I.1. Identification de la problématique III.1.1. Situation de la pêche continentale À Madagascar, la pêche continentale est une activité peu étudiée. Par les surfaces pêchées, elle semble marginale comparée à la pêche côtière, pratiquée sur l’ensemble du littoral. Pourtant, les quantités capturées (30 000 t/an) ne sont que deux fois inférieures aux pêches traditionnelle et artisanale maritimes [20]. La pêche continentale dans la région Atsinanana s’effectue surtout dans les lacs, lagunes, étangs et les fleuves. Pour les pratiquants, c’est une activité continue quelle que soit la saison. Elle est limitée à la pêche traditionnelle avec une utilisation d’équipements rudimentaires tels qu’une pirogue à pagaie en bois et un filet fabriqué localement. Elle joue un rôle important dans l’approvisionnement local en produits halieutiques. Mais en général, la production de la pêche continentale est minime, et ne satisfait pas la demande des grands centres de consommation (MAEP, 2004 in [15]). Les districts de Vatomandry et de Mahanoro

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ont des grandes potentialités dans le domaine de la pêche continentale grâce à la présence de nombreux fleuves importants. Mais la pêche est menacée par l’utilisation de techniques qui conduisent à la surexploitation des stocks. III.1.2. Situation actuelle de l’espèce Paretroplus polyactis Le Paretroplus polyactis est une espèce endémique appartenant à la famille des Cichlidés . Il a une répartition strictement orientale à Madagascar [13]. Il est surtout abondant dans la zone des Pangalanes. [7]. C’est un poisson très recherché notamment sur le marché de Toamasina. En effet, avec sa chair très corsée et rose-saumonée, il a un goût vraiment délicieux et inégalé. Dans la plupart des cas, pour faire ressortir le goût, on fait cuire le Masovoatoaka avec une sauce tomate. Cependant, on peut trouver d’autres modes de cuisson. Cette espèce qui a une résilience assez limitée est actuellement classée en danger avec d’autres espèces endémiques à savoir, le Paratilapia ou « Fony », le Paretroplus polyactis , le Gobiis ou « Toho » et le Rheocles Vatosoa ou « Zono » [17]. Jusqu’à maintenant, la connaissance de base sur la biologie, l’écologie et la physiologie de cette espèce restent incomplètes. Rares sont l’étude biologique et le dynamique des stocks de l’espèce qui ont été faites jusqu’à aujourd’hui. En fait, la dernière estimation de production de cette espèce (Annexe n°01) remonte à l’année 1999. Pour l’ensemble des Pangalanes, le Paretroplus polyactis joue un rôle important au niveau de la pêche. Mais des lacunes de gestion persistent et sont liées à l’application irrationnelle conduisant à la surexploitation des stocks. Cela se voit par la diminution de la taille des poissons arrivés au marché. Si auparavant la taille des Paretroplus polyactis vendu sur le marché tourne autour de 20 – 25 cm. Actuellement, une taille de 8 cm peut être rencontrée. I.2. Objectifs de l’étude Vu le contexte et la problématique, l’étude a pour finalité l’amélioration du niveau de vie des pêcheurs dans les districts de Vatomandry et de Mahanoro tout en préservant l’espèce endémique Paretroplus polyactis . De ce fait, l’objectif global de l’étude est la mise en place d’un plan de gestion et d’aménagement de la pêche et de l’espèce Paretroplus polyactis en vue d’une exploitation rationnelle pour un développement durable.

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Les objectifs spécifiques sont de :étudier la pêche continentale dans le canal des Pangalanes dans les districts de Vatomandry et de Mahanoro afin d’identifier toutes les contraintes de la filière et ; − donner des informations supplémentaires sur l’espèce Paretroplus polyactis pour avoir une exploitation rationnelle et de lutter contre sa disparition.

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La région Atsinanana possède un grand potentiel surtout de pêche que ce soit maritime ou continentale. Et avec son climat chaud et humide, plusieurs sortes de cultures y sont pratiquées. Elle a aussi une richesse en eau grâce à la présence de nombreux cours d’eau, lacs et fleuves surtout le fameux canal des pangalanes. Ce dernier, le berceau des poissons endémiques, conditionne le choix de la zone d’étude. De ce fait, les districts de Vatomandry et de Mahanoro ont été choisis. L’espèce Paretroplus polyactis est l’un des poissons très appréciés des Betsimisaraka. Dans les districts de Vatomandry et de Mahanoro, elle se rencontre surtout dans le fonkontany d’Antanandraiminty et de Tandroroho. Cette espèce est classée en danger Les poissons arrivés au marché se vendent à un prix exorbitant surtout au marché de Toamasina. Mais faute de la persistance des lacunes de gestion d’exploitation rationnelle des pêcheurs, cette espèce risque la disparition actuellement. La situation actuelle de la pêche continentale et l’espèce Paretroplus polyactis constituent les problématiques de l’étude menée. Mais cette dernière a permis de déterminer un objectif global et les objectifs spécifiques. Et pour atteindre ces objectifs, l’étude exige des matériels et méthodes adéquats.

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Partie II. MATERIELS ET METHODES

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Pour concrétiser l’étude, des matériels cités par la suite sont utiles. En plus de cela, une méthodologie a été adoptée. I. Matériels utilisés Pour le bon déroulement de ce mémoire, des matériels et outils ont été utilisés à savoir : − l’espèce étudiée et ; − les outils d‘enquêtes tels les pêcheurs, la fiche des questionnaires et les moyens de déplacement. I.1. Espèce Paretroplus polyactis L’espèce étudiée est le Paretroplus polyactis . Elle est la plus couramment connue sous le nom de Masovoatoka en Betsimisaraka. Son nom lui vient de la couleur de son œil qui est rouge comme le toaka mena ou rhum rouge. Il a quelquefois été dénommé Gouramier malgache par certains Européens à cause de sa chair rose-saumonée, analogue du Gouramier. Il possède plusieurs synonymes : Ambalotra, Anamena, Hana ou simplement Ha, Garaka, Henamena, Menalamba, Menamaso, Sory [7].

Photo n°01 : Paretroplus polyactis Bleeker (Source : Madagroup, 2007) Nombreuses sont les spécificités biologiques de cette espèce à savoir : − la localisation est exclusivement dans la zone côtière Est − elle peut être élevée dans un aquarium, − c’est un bon parent, et − elle pond en creusant une cuvette sous des branches ou autre objet posé sur le fond − sa chair rose-saumonée lui rend meilleur en terme de goût.

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I.1.1. Systématique Règne : ANIMALIA Embranchement : CHORDATA Sous-embranchement : VERTEBRATA Super-classe : OSTEICHTHYES Classe : Sous-classe : NEOPTERYGII Infra-classe : TELEOSTEI Super-ordre : ACANTHOPTERYGII Ordre : PERCIFORMES Sous-ordre : LABRODEI Famille : CICHLIDAE Sous-famille : Genre : PARETROPLUS Espèce : Paretroplus polyactis Le genre Paretroplus regroupe douze espèces de poissons malgaches de la famille des Cichlidae [22]. • Paretroplus dambabe Sparks, 2002 • Paretroplus damii Bleeker, 1868 • Paretroplus gymnopreopercularis Sparks, 2008 • Paretroplus kieneri Arnoult, 1960 • Paretroplus lamenabe Sparks, 2008 • Paretroplus maculatus Kiener et Maugé, 1966 • Paretroplus maromandia Sparks et Reinthal, 1999 • Paretroplus menarambo Allgayer, 1996 • Paretroplus nourissati (Allgayer, 1998) • Paretroplus petiti Pellegrin, 1929 • Paretroplus polyactis Bleeker, 1878 • Paretroplus tsimoly Stiassny, Chakrabarty et Loiselle, 2001 La faune ichtyologique d’eau douce de Madagascar est caractérisée par sa pauvreté en nombre d’espèce et par sa richesse en formes endémiques (taux d’endémisme total estimé à 32 par BERTIN en 1948) [13]. En effet, 111 sur 154 espèces dulçaquicoles sont endémiques avec 16 familles dont les Cichlidés sont les plus représentés avec 39 espèces [8]. Le taux d’endémisme des Cichlidés est de 100% [13].

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I.1.2. Morphologie

Schéma n°01 : Paretroplus polyactis (Source : A. KIENER, 1963)

Caractéristiques : − Coloration orangée-brune avec dos olivâtre ; − 5 ou 6 barres foncées verticales ; − Œil cerclé de rouge ; − 3 à 5 séries d’écailles sur la joue ; − 11 à 12 courtes branchiospines en bas du 1 er arc branchial ; − Dents en une seule rangée ; − Indice de forme : 1.75 à 2 ; − Ecailles. Sq : 4-5 |32-34| 14-15 ; − Taille maximale : 40 cm. Toutes ces caractéristiques représentent la particularité morphologique de cette espèce.

Schéma n°02 : Section transversale du Paretroplus polyactis ( Source : A. KIENER, 1963)

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Schéma n°03 : Ecailles cténoïdes (flancs) ( Source : A. KIENER, 1963) I.1.3. Biologie a) Habitat Le Paretroplus polyactis est un poisson typiquement d’eaux douces ou légèrement saumâtres. Il est abondant dans les fleuves, rivières, lacs côtiers et lagunes de la côte Est. Il ne dépasse pas les altitudes de 250 à 300 m. Il s’aventure rarement jusqu’aux embouchures qui sont trop salées. Et on le trouve essentiellement dans des superficies d’eaux d’une certaine importance [7]. Il s’adapte à des eaux courantes, propres et chaudes Il aime également l’endroit où il y a des branches ou des bois morts. Cela, c’est pour le bon déroulement de sa reproduction. b) Régime alimentaire Le Masovoatoaka appartient au groupe des Omnivores Le régime est à base de plancton, de mollusques, de crustacés (comme les Patsa ) et des végétaux [7]

Schéma n°04 : Tube digestif du Paretroplus polyactis

Source : A. KIENER, 1963 Le tube digestif est assez long. En effet, la longueur de ce tube digestif est en général deux fois plus que la longueur standard du corps. A cause de ce régime alimentaire, le Paretroplus polyactis a un poids corporel faible par rapport à d’autres espèces de poisson. En effet, un Tilapia ayant la même taille qu’un Masovoatoaka pèse beaucoup plus que ce dernier. Sa chair rose-saumoné vient probablement de ce régime alimentaire aussi.

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c) Croissance La croissance de Masovoatoaka semble assez rapide. Sa taille peut atteindre exceptionnellement 40 cm. Auparavant, les sujets de belle taille couramment pêchés mesurent 25 à 30 cm [7].

Photo n°02 : Tailles de Paretroplus polyactis du 8 à 15 cm ( Source : Auteur, 2010) d) Mode et période de reproduction Pour se reproduire, l’espèce Paretroplus polyactis forme un couple. Et durant cette période, les femelles se diffèrent nettement des mâles. En effet, la couleur des femelles devient plus vive et brillante. Les couples sont des bons parents. Ils s’occupent bien de leurs œufs et de leurs alevins et se défendent en repoussant les autres poissons. Cet aspect facilite la reproduction. La période de reproduction de Masovoatoaka s’échelonne sur cinq mois, de Novembre en Mars c'est-à-dire pendant la période cyclonique. Il creuse une cuvette sous une souche, une branche ou un autre objet posé sur les fonds. Et il pond généralement sur la partie inférieure de cet objet [7]. e) Prédateurs Le Paretroplus polyactis est un poisson très pacifique et docile en général. Cependant, durant l’incubation de ses œufs, les parents peuvent devenir agressifs en protégeant leurs progénitures. Mais, les principaux prédateurs de cette espèce sont surtout les anguilles et d’autres poissons carnivores.

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Le Masovoatoka, étant une espèce endémique de la zone côtière Est, a des particularités si bien sur le plan morphologique que sur le plan biologique. Cependant, c’est une espèce qui a une faible résilience. Cela se traduit en matière de pisciculture par des rendements peu élevés. Mais cela n’empêche qu’il peut être élevé dans des étangs. Et d’ailleurs, KIENER a déjà poursuivis quelques essais à Ambila-Lemaitso vers 1963. I.2. Outils d’enquêtes I.2.1. Pêcheurs Pour connaitre la vérité concernant la pêche aux Masovoatoka , les pêcheurs constituent l’élément essentiel pour les enquêtes menées. En effet, ces acteurs économiques peuvent nous fournir des données intéressantes concernant la pêche aux Masovoatoaka et les particularités y afférentes. Tableau n°06 : Répartition de nombre de pêcheurs enquêtés dans les zones de pêche Zone de pêche Nombres total de pêcheurs par zone Antanandraiminty 15 Tandroroho 20 TOTAL 35 Source : Auteur, Mai 2010 I.2.2. Questionnaires Pour pouvoir enquêter les pêcheurs, une fiche de questionnaires (Annexe n°04) a été utilisée. C’est une série de questions à poser aux pêcheurs. L’objectif est d’avoir les données utiles et nécessaires à l’étude. Ces questionnaires ont pour but de recueillir des données concernant la pêche continentale et le Paretroplus polyactis . Elle a été élaborée afin d’atteindre les objectifs de l’étude. I.2.3. Moyens de déplacement Puisque les zones d’études sont très éloignées les unes des autres, des recours à des moyens de locomotion ont été utiles pour pouvoir mener à terme l’étude. Une moto cross Zongshen 150 a été utilisée. Quelque fois, faute de carburant, le déplacement est assuré par le taxi-brousse.

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II. Méthodologie de travail Une fois que l’étude a été fixée, une méthodologie de travail a été mise en place à savoir : − tout d’abord, une investigation bibliographique ; − ensuite la descente sur terrain ; − et enfin, l’analyse des données. II.1. Investigation bibliographique Pour approfondir l’étude, une étude bibliographique a été faite. Elle a pour but de bien cerner les problématiques et de juger la meilleure méthodologie à adopter. Elle est essentielle aussi bien avant la descente sur terrain que tout au long du travail. La bibliographie et la webographie ont permis d’assembler toutes les données nécessaires. Les principaux thèmes de recherche de cette étude se portent essentiellement sur l’espèce Paretroplus polyactis , la pêche continentale et la région d‘étude. II.2. Descente sur terrain Pour concrétiser l’étude menée et pour avoir plus de données, une descente sur le terrain a été faite. L’étude sur terrain a duré trois semaines. II.2.1. Caractéristiques des zones de pêche Pour commencer l’étude sur le terrain, les zones de pêche les plus réputées des districts de Vatomandry et de Mahanoro ont été d’abord localisées. Deux zones les plus intéressantes de ces deux districts ont été alors choisies. Dans ces zones de pêche, la principale source de revenus de chaque famille est la pêche. En effet, presque tous les hommes de la famille sont des pêcheurs.

Photo n°03 : Zone de pêche Antanandraiminty ( Source : Auteur, Mai 2010)

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Photo n°04 : Zone de pêche Tandroroho ( Source : Auteur, Mai 2010)

Ces deux zones de pêche font partie du canal des Pangalanes. Dans ces deux zones, il y a des végétations qui fleurissent le long du canal. Ces végétations sont surtout riches en plantes épiphytes. Donc, toute au long du canal, l’ombrage est au rendez vous. Et la particularité de ces portions du canal des Pangalanes est que dans ces parties, il y a plusieurs bois morts et des galets (rochers) dans l’eau. Cela constitue un climat favorable et permet la reproduction des masovoatoaka . En plus de cela, l’eau est courante et propre. Toutes ces caractéristiques répondent aux besoins de l’espèce. C’est pour cela que les deux sites sont des lieux de prédilection de l’espèce Paretroplus polyactis . II.2.2. Enquêtes auprès des pêcheurs Une fois arrivée dans les zones d’étude, l’identification des pêcheurs s’avère alors nécessaire. Des sensibilisations et des questions ont été mises à profit pour avoir les informations des pêcheurs. La méthode choisie est alors l’enquête individuelle. Les enquêtes se déroulent comme suit : − une semaine à Antandraiminty ; − une semaine à Tandroroho et ; − une semaine sur les marchés locaux d’Ilaka-Est et de Mahanoro. Mais, les enquêtes de la troisième semaine c'est-à-dire celles qui ont été faites sur le marché sont surtout des enquêtes informelles. Cela veut dire qu’il n’y a pas d‘utilisation des questionnaires. Et, les données sont obtenues par des discussions avec les vendeurs des poissons, les collecteurs et les pêcheurs. Le but de ces enquêtes est surtout de comprendre le circuit commercial de la vente de poisson et surtout du masovoatoaka .

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II.2.3. Circuits commerciaux de vente de l’espèce Paretroplus polyactis Afin de pouvoir observer le circuit de vente des Masovoatoaka , les zones à forte production ont été visitées depuis Tandroroho et Antanandraiminty, jusqu’aux marchés locaux des communes rurales d’Ilaka Est, de Vatomandry et de Mahanoro. II.3. Analyse des données Après avoir obtenu les données, une analyse a été faite pour pouvoir finaliser l’étude. Les données récoltées grâce aux fiches des questionnaires ont été confrontées une à une. Et les informations quantitatives sont traitées à l’aide du Microsoft Excel. Les informations reçues sur place par des constations directes et celles obtenues par l’étude bibliographique sont directement utilisées. III. Avantages et inconvénients de la méthodologie Comme toute autre méthodologie, celle qu’on a utilisée pour réaliser cette étude présente aussi bien des avantages que des inconvénients. III.1. Avantages III.1.1. Contact direct avec les pêcheurs La méthodologie utilisée nous a permis un contact direct avec les pêcheurs. Cela présente un grand avantage. Cela permet de connaître réellement le terrain. Les difficultés et les problèmes rencontrés par le pêcheur ont été identifiés. III.1.2. Données fiables Les données obtenues sont alors fiables. Elles sont dues au contact des personnes concernées. En plus de cela, les données peuvent être vérifiées sur le terrain en cas de doute.

III.2. Inconvénients III.2.1. Mauvaise période d’enquêtes L’enquête s’est déroulée durant le mois de mai. Pourtant, à partir de ce mois, la plupart des habitants vont à la rizière pour commencer la récolte du riz. Les autres activités de la famille sont alors laissées de côté y compris la pêche. III.2.2. Faible taux d’échantillon des pêcheurs Tout d’abord, à cause de cette mauvaise période d’enquêtes, les entretiens avec les pêcheurs sont presque improbables puisque ces derniers sont la plupart du temps dans les rizières.

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Ensuite, malgré les efforts pour encourager les pêcheurs à parler, nombreux d’entre eux restent méfiants et ne se laissent pas enquêter. D’autres veulent parler mais en échange, ils demandent de l’argent. Enfin, faute des moyens surtout financiers, le taux d’échantillons est aussi faible. De plus, l’étude sur terrain n’a duré que trois semaines ce qui est largement insuffisant pour concrétiser l’étude. Mais le budget n’a pas permis une étude sur terrain plus longtemps. Durant les travaux de terrain, seuls 35 pêcheurs au total ont été enquêtés sur les 170 pêcheurs recensés dans les deux zones de pêche.

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Pour pouvoir réaliser l’étude, des matériels et des méthodes ont été utilisés. L’espèce Paretroplus polyactis ou le Masovoatoaka constitue le matériel . En fait, c’est un poisson impressionnant. De part sa morphologie et son mode de vie fascinant, il a un goût unique qui le rend aussi spécial que les autres espèces de poissons. Les pêcheurs et les questionnaires forment les outils d’enquêtes. Et durant toute l’investigation, des moyens de locomotion ont été aussi utilisés. Des études bibliographiques de toutes sortes ont été faites que ce soit dans des bureaux ou des bibliothèques ou par consultation de l’internet. Et c’est après seulement que la descente sur terrain a eu lieu. Cette dernière est surtout axée sur les enquêtes des pêcheurs. Et, la méthode d’enquêtes individuelle a été adoptée. Nombreux sont les avantages de la méthodologie adoptée telles la fiabilité des données grâce aux contacts directs avec les pêcheurs. Mais malgré cela, elle a aussi des limites non négligeables mais c’est surtout à cause des moyens financiers. Les résultats obtenus sont analysés et discutés par la suite.

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Partie III : ANALYSES ET DISCUSSIONS DES RESULTATS

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Malgré les limites de la méthodologie, cette dernière reste fiable. Et les résultats obtenus sont alors illustrés et discutés par la suite, à savoir : − la pêche au masovoatoaka , et, − le stock exploité de Paretroplus polyactis I. Pêche aux Masovoatoaka Les pêcheurs dans les zones d’étude considérées ne sont pas des pêcheurs en plein temps. En effet, ils sont à la fois cultivateurs, éleveurs et pêcheurs. Pendant les saisons de culture, la pratique de la pêche est limitée. Les pêcheurs priorisent beaucoup plus cette activité en suivant avec rigueur le calendrier cultural. Par contre, les pêcheurs ne passent pas beaucoup du temps pour l’élevage. L’activité agricole va servir pour l’autoconsommation. En conséquence, le prix du poisson n’est pas stable durant toute l’année. En effet, pendant la saison culturale, les poissons deviennent plus rares sur le marché. La pêche n’est plus la priorité des pêcheurs. Alors, le prix est assez élevé. Les prix les plus élevés se situent aux mois de Septembre et d’Octobre. I.1. Types de pêcheurs Les résultats de l’enquête montrent l’existence d’un seul type de pêcheurs dans les zones d’étude. Les pêcheurs traditionnels constituent la majorité des pêcheurs. En effet, les hommes qui pratiquent la pêche aux poissons utilisent encore des matériels rudimentaires. Et, la méthode de pêche est encore très archaïque. Cependant, selon les matériels utilisés, les pêcheurs sont classés en trois groupes qui sont les suivants : • les pêcheurs traditionnels qui utilisent des pirogues et des filets ; • les chasseurs de poissons qui pêchent sous l’eau en utilisant des « Basy » ou fusil de pêche et ; • les pêcheurs qui utilisent des nasses dormantes ou des filets moustiquaires. Tableau n°07 : Répartition des classes des pêcheurs dans les zones d’études Types de pêcheurs Zones de pêche Antandraiminty Tandroroho TOTAL Pêcheurs à filet 14 15 29 Pêcheurs à nasse Chasseurs de 01 05 06 poisson TOTAL 15 20 35 Source : Enquêtes, Mai 2010

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Sur ce tableau le nombre de pêcheurs aux filets est égal à celui des pêcheurs à nasses. En effet, les pêcheurs aux filets utilisent aussi des nasses dormantes. Ils utilisent ces nasses surtout durant la saison froide puisque pendant cette période, les poissons restent au même endroit pour se cacher. Dans la plupart des cas, c’est surtout les femmes et les enfants qui utilisent des filets moustiquaires comme nasses (Photo n°13). Les pêcheurs traditionnels n’ont pas les moyens pour acheter des matériels de pêche qui leur permettent d’évoluer vers la pêche moderne. Pourtant d’après les enquêtes, tous les pêcheurs souhaitent utiliser d’autres engins plus performants. Mais ils n’ont pas le choix par manque de financement. I.2. Engins de pêche I.2.1. Pour les pêcheurs à filet a) Pirogue et pagaie Puisqu’ils pêchent le long du canal des Pangalanes, ils ont besoin d’une petite pirogue individuelle et d’une pagaie. Les pirogues sont ainsi faites pour faciliter l’accès des pêcheurs dans des petits cours d’eau, et aussi pour faciliter la maniabilité et la gouvernance de ces pirogues. Donc, c’est pour rendre la pêche beaucoup plus facile. Elles mesurent généralement 2 m. Ces matériels sont fabriqués en bois résistant à l’eau. La richesse en végétation de la région du canal des Pangalanes permet la fabrication de ces pirogues et pagaies. En fait, des arbres de grandes tailles y sont encore disponibles. Ainsi, pour construire leurs pirogues et pagaies, les pêcheurs coupent les grands arbres dans la forêt environnante comme l’ Eucalyptus . L’arbre idéal doit avoir un diamètre de 1 m au minimum.

Photo n°05 : Pirogue ( Source : Auteur, Mai 2010)

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b) Filet Les pêcheurs utilisent deux sortes de filets : • filet-senne ou « Harato be » C’est un filet généralement de grande taille avec des mailles de 3 ou 4 cm, monté avec du gros fil et avec ou sans poche. Mais actuellement, la plupart des pêcheurs utilisent des moustiquaires comme filet-senne. En effet, ils associent 10 à 12 moustiquaires à la fois pour constituer un filet-senne d’environ 50 m de long. Ils utilisent les polystyrènes comme flotteur du filet. Ce genre de filet est utilisé lorsque les pêcheurs vont pêcher en groupe.

Photo n°06 : Filet-senne fabriqué avec des moustiquaires ( Source : Auteur, Mai 2010) Ce genre de filet est très utilisé surtout par les pêcheurs du fokontany de Tandroroho. Cependant, l’utilisation répétée entraîne des conséquences néfastes pour l’environnement aquatiques. En effet, il favorise la destruction de l’écosystème aquatique et le pillage des stocks exploités. Avec les mailles très petites, ce genre de filet ramasse tout sur son passage. • filet maillant et épervier Ce sont des filets faits avec des fils de soie. Les pêcheurs achètent les vers à soie au marché et tissent leurs filets eux-mêmes. Ils utilisent des polystyrènes comme flotteurs et des plombs pour faciliter l’immersion du filet dans l’eau. L’épervier ou « harato atsipy » est généralement de petite taille avec des mailles de 2 à 3 doigts.

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Schemas n°05 : Epervier ou « harato atsipy » (Source: KIENER A., 1963) Et le filet maillant ou « harato mandry » est de grande taille mais avec des mailles identiques à l’épervier.

Photo n°07 : Filet maillant ( Source : Auteur, Mai 2010) Ces genres de filet sont le plus souvent rencontrés. Les pêcheurs les utilisent dans le cas où ils pratiquent la pêche individuelle. L’utilisation de l’épervier est le plus fréquent. Le pêcheur lance l’épervier dans l’eau et le retire quelques minutes après. Et, il répète l’action jusqu’à ce qu’il arrête la pêche. Quant au filet maillant ou « harato mandry », le pêcheur le laisse dans l’eau des heures voire même une nuit avant de le retirer.

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Photo n°08 : Maille étiré d’un filet maillant ( Source : Auteur, Mai 2010) Le tissage d’un filet n’est pas réservé uniquement aux hommes mais les femmes peuvent aussi le faire.

Photo n°09 : Tissage d’un filet par une femme ( Source : Auteur, Mai 2010)

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L’entretien du filet se fait systématiquement chaque semaine. Les pêcheurs assurent la propreté de leurs filets. Mais après chaque utilisation, le filet est vérifié et le pêcheur enlève les herbes et toutes autres choses qui peuvent obstruer les mailles.

Photo n°10 : Pêcheur entrain d’entretenir son filet maillant ( Source : Auteur, Mai 2010) I.2.2. Pour les chasseurs de poisson Le harpon est l’outil principal pour un chasseur de poisson. Il est fabriqué à partir des matériaux locaux tels le fer, le bois, la ficelle et l’élastique. Dans les zones d’étude, il existe trois types de harpon comme le montre le tableau ci-après : Tableau n°08 : Les différents types de harpon et leur dénomination locale Types de harpons Dénomination locale Harpon en fer avec ou sans flotteur Lonjy Harpon à plusieurs pointes Lonjy Harpon en forme de fusil de chasse Basy Source : Auteur, 2010 a) Harpon en fer avec ou sans flotteur Il est généralement fabriqué par des fers de diamètre 6 ou 8. Il se termine par une pointe. Pour le tenir, il est muni d’un fil fabriqué généralement avec du ver à soie. Ce dernier peut être relié ou pas avec un flotteur qui est le polystyrène. L’utilisation ou non du flotteur dépend du chasseur.

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Schémas n°06 : Harpon en fer avec flotteur ( Source : KIENER A., 1963) Ce type de harpon est utilisé pour la chasse aux poissons de moyenne et de grande taille. Le chasseur est muni d’une pirogue et d’une pagaie. A la vue du poisson, depuis sa pirogue, le pêcheur lance l’harpon visant le poisson dans l’eau. Ce dernier est alors attaché à la pointe du harpon. Et il est facilement récupéré par le chasseur. Le chasseur choisi ce genre de harpon quand il veut chasser dans les eaux profondes. b) Harpon à plusieurs pointes Il est fabriqué par des bois mais les pointes sont en fer. Les pointes sont plusieurs et varient selon l’espèce à chasser. Le harpon est muni des pointes très fines. Il est destiné pour la chasse aux crevettes. Et celui avec des pointes plus grandes est utilisé pour chasser des anguilles et rarement des poissons.

1 : harpon à 4 pointes 2 : harpon à 3 pointes 3 : harpon à 2 pointes 4 : harpon à plusieurs pointes Schéma n°07 : Harpon à plusieurs pointes ( Source : A. KIENER, 1963)

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Le harpon à plusieurs pointes ou l’harpon numéro 4 est utilisé uniquement pour la chasse aux crevettes. Les trois autres types de harpons sont pour la chasse aux poissons mais surtout aux anguilles. Mais, ces harpons à plusieurs pointes sont utilisés surtout dans des eaux de faibles profondeurs (environ 50 cm de profondeur). Il suffit alors pour le pêcheur de marcher au bord du canal au lieu d’utiliser les pirogues. c) Harpon en forme de fusil de chasse Comme son nom l’indique, le harpon est sous forme de fusil de chasse. Le système est pareil. Mais, il est muni d’une sorte de gâchette qui permet de lancer la pointe. Il est fabriqué à l’aide des matériels locaux tels le bois, le fer, la corde ou le fil et l’élastique.

Photo n°11 : Harpon en forme de fusil ou « Basy » ( Source : Auteur, Mai 2010) Il est utilisé pour la chasse dans de l’eau profonde. Les poissons chassés sont de très grande taille c'est-à-dire que les chasseurs ne choisissent que des sujets qui ont un poids supérieur ou égal à 2 kg. Les chasseurs doivent alors nager dans l’eau pour pratiquer la chasse. Ils doivent être équipés d’une masque pour protéger les yeux et pour pouvoir respirer dans l’eau afin d’y rester le plus longtemps possible.

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Photo n°12 : Masque ( Source : Auteur, Mai 2010) Il est à noter que la chasse au poisson est difficile à faire car il faut avoir en même temps une précision de tir et une rapidité. C’est pour cela que les chasseurs ne sont pas très nombreux par rapport à d‘autres types de pêcheurs. I.2.3. Pour les pêcheurs à nasses a) Nasse dormante ou un filet moustiquaire Les pêcheurs n’ont besoin que d’une nasse dormante ou d’un filet moustiquaire.

Photo n°13 : Nasse dormante ( Source : Auteur, Mai 2010) Les Betsimisaraka du Nord appellent ce type de nasse : « Andrema » et son nom en général est le « vovo ».

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La nasse est faite à partir des matériels locaux. C’est surtout les nasses en bambou ou « volo » qui sont les plus utilisées. Il y a aussi celles fabriquées à l’aide des nervures de raphia ou de lianes diverses.

Photo n°14 : Femmes entrain de pêcher avec un filet moustiquaire ( Source : Auteur, Mai 2010) Le filet moustiquaire est aussi utilisé comme une nasse. Il entraîne des conséquences considérables sur les stocks de poissons. En effet, ce filet provoque du gaspillage et du pillage des stocks exploités. C’est à cause de l’utilisation de ces engins que la taille des poissons arrivés au marché diminue de plus en plus. b) Seau ou panier C’est pour mettre les prises mises à terre lors de la pêche.

Photo n°15 : Seau contenant des petits poissons pendant la pêche ( Source : Auteur, Mai 2010)

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I.3. Fréquence de la pêche La fréquence de la pêche varie selon le type de pêcheurs. I.3.1. Pêcheurs à filet Pour les pêcheurs qui utilisent le filet maillant, la pêche se fait soit la nuit soit de grand matin et rarement l’après-midi. a) Pêche de nuit La pêche de nuit est très fréquente. Elle est la plus rentable pour les pêcheurs. Ces derniers connaissent bien les lieux de pêche où se trouve la concentration des poissons (appelé localement « ranomandry » ou l’eau qui dort). Ils profitent de la nuit pour jeter les filets. La pêche se déroule toute la nuit jusqu’au matin vers 4 heures du matin. Et, pendant la saison chaude à partir du mois de Décembre jusqu’au mois de Février, les prises mises à terre sont de 10 à 15 kg de poissons par nuit. Les poissons issus de la pêche de la nuit vont être mis en vente le matin. b) Pêche du grand matin La pêche de grand matin s’effectue de 6 heures du matin jusqu’à midi environ. Elle n’est pas très rentable par rapport à la pêche de la nuit. Les pêcheurs n’ont que 5 à 7 kg des poissons par pêche durant la saison chaude. Et, les poissons obtenus sont en vente l’après- midi. Il en est de même pour les pêcheurs qui utilisent le filet-senne mais avec une production de 10 à 50 kg de poissons par pêche. Il est à noter que le choix de la fréquence de pêche dépend du programme du pêcheur en question. A part les avantages pour la rentabilité, les pêcheurs pratiquent aussi la pêche de nuit quand ils ont des choses à faire le lendemain comme les travaux dans les champs par exemple. Cela est dû au fait que tous les pêcheurs sont aussi des agriculteurs. Et quelquefois, ils travaillent dans les autres exploitations comme des mains d’œuvres journalières. Donc, ils sont obligés de partager leur temps. I.3.2. Chasseurs de poisson Les chasseurs qui utilisent les « lonjy » pratiquent la chasse durant les nuits sans lune. Pour cela ils n’arrivent pas à localiser les poissons, les crevettes ou les anguilles dans l’eau. Ils doivent alors apporter de l’éclairage surtout les lampes torches pour localiser les cibles. Ces pratiques peuvent être faites durant toutes les périodes de l’année. La quantité des produits obtenus dépend de la saison. Mais, c’est durant la saison chaude que le maximum est atteint.

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Pour les chasseurs qui choisissent d’utiliser l’harpon en forme de fusil (basy), la chasse aux poissons se pratique surtout durant la saison chaude. Pendant la saison froide, l’eau est glaciale alors que les pêcheurs n’ont pas d’équipements adéquats. Ainsi, il faut toujours pêcher pendant le beau temps chaud. C’est pour cela que cette activité s’effectue sous les effets solaires. La pêche commence à partir de 10 heures. Et elle se termine vers 14 h 30 ou 15 h quand le soleil commence à baisser. Après cette période, il est difficile de distinguer les poissons dans l’eau. Pour une seule pêche, la quantité obtenue est de l’ordre de 7 à 8 kg en moyenne soit aux environs de 3 à 4 poissons. Les poissons issus de ces pratiques sont vendus le plus rapidement possible car ils se détériorent facilement. I.3.3. Pêcheurs à nasses La pêche à la nasse peut se faire à n’importe quel moment de la journée toute l’année. Elle dépend simplement de la volonté et de la disponibilité des acteurs. Mais, la production est assez faible. Elle est surtout pratiquée pour l’autoconsommation. Les poissons collectés sont en général de petite taille. Il s’agit des alevins dans la plupart des cas. I.4. Vente des poissons Les pêcheurs vendent surtout des poissons frais au kilo. Le plus courant sur les marchés locaux, les poissons frais sont vendus en tas, à la pièce ou quelquefois par petit paquet (les poissons étant attachés par les ouïes et suspendus à une longue perche). Le prix n’est pas stable et varie suivant les saisons de l’année. Mais généralement, le prix d’un kilo de poisson est environ 2 500 à 3 000 Ar aux pêcheurs. Et aux marchés, le prix du tas est de 500 ou 1 000 ou 2 000 Ar selon la taille ou la quantité du poisson. Les pêcheurs à nasse peuvent fournir des alevins vivants mais cela se fait à la demande. Ils les vendent à 50 Ar la pièce.

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Photo n°16 : Poissons en tas sur le marché (Source : Auteur, Mai 2010)

Photo n°17 : Poissons vendus par petit paquet ( Source : Auteur, Mai 2010)

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II. Stock exploité de Paretroplus polyactis Le résultat de l’enquête nous a permis d’avoir des données supplémentaires concernant cette espèce de poisson. II.1. Sites de prédilection D’après l’enquête, le « KATRAKAKA » est le nom local du lieu où se trouve le « Masovoatoaka ». En fait, tous les pêcheurs enquêtés ont affirmé que les deux sites choisis sont bien des lieux de prédilection de l’espèce. C’est un lieu où l’eau est propre et courante. Ensuite, il y a des bois morts et des galets appelés localement « aram-bato » dans cet endroit. Et, le poisson pond leurs œufs sous ces morceaux de bois mort ou sous ces « aram-bato » en creusant des cuvettes. De ces faits, le « katrakaka » est vraiment un lieu idéal pour les masovoatoaka. II.2. Période favorable pour la pêche Les périodes favorables pour pêcher les différents stades de « Masovoatoaka » ne sont pas pareils : − à partir du mois d’Octobre jusqu’au mois de Décembre pour les géniteurs ; − de Décembre jusqu’au mois d’Avril pour les alevins ; − et de Mai jusqu’au mois de Septembre pour les poissons à taille marchande. II.2.1. Géniteurs La plupart des pêcheurs ont remarqué que pour avoir des géniteurs, il faut pêcher au mois où ils vont commencer la reproduction. Si ce mois est le mois de Novembre comme l’indique KIENER A. en 1963, 60% des pêcheurs enquêtés pensent qu’on peut déjà les pêcher à partir du mois d’Octobre. Durant cette période, les femelles sont faciles à repérer car leurs couleurs deviennent plus claires. Les géniteurs sont en général de grande taille. Les pêcheurs constatent que les femelles des « Masovoatoaka » pondent quand elles atteignent une taille de 20 cm. II.2.2. Alevins Pour la pêche aux alevins, il faut intervenir juste après la période de la reproduction. Selon les pêcheurs, on peut avoir des alevins à partir du mois de Décembre jusqu’au mois d’Avril. La majorité des pêcheurs enquêtés soient 89% ont confirmé que le Paretroplus polyactis pond deux fois au cours de cette période de reproduction.

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II.2.3. Poissons à taille marchande Pour ces derniers, la pêche peut commencer juste après la période de reproduction du mois d’Avril - Mai jusqu’au mois de Septembre - Octobre. Certains pêcheurs ont relevé aussi que juste après la période de reproduction, les Paretroplus polyactis de taille marchande sont dans la plupart des cas maigres. Puisque ce sont surtout les parents qui viennent de se reproduire. En effet, durant cette période de reproduction, les parents s’alimentent rarement à cause de la protection de leurs progénitures. Ils n’osent pas quitter leurs nids. II.3. Risques de disparition de l’espèce L’espèce Paretroplus polyactis et les autres espèces risquent de disparaitre si la pêche n’est pas contrôlée. En effet, la pêche illicite existe bel et bien dans les deux zones de pêche étudiées. De surcroît, le manque voire l’inexistence même du contrôle des matériels de pêche met en danger les espèces aquatiques. En fait, il n’y a pas d’autorité qui surveille la pêche dans ces zones. Les pêcheurs font alors tout ce qu’ils veulent et ne pensent qu’à augmenter leurs revenus. Ils utilisent alors des matériels comme les filets moustiquaires qui leur permettent d’avoir beaucoup plus de poissons sans se soucier des dégâts que cela peut entraîner. Les filets moustiquaires sont utilisés comme engin de pêche pour capturer les poissons. C’est un grave danger pour les espèces piscicoles de la zone d’étude. En effet, ce matériel racle tout sur son passage dans l’eau même les œufs de poisson. A chaque prise, les poissons capturés de tout âge et de toutes espèces sont confondus. Les alevins sont alors pêchés en même temps que les gros poissons. Si cet état de fait persiste, la disparition de plusieurs espèces de poisson y compris les Paretroplus polyactis est très probable puisque le cycle de vie des poissons ne fonctionne plus normalement. Les stocks piscicoles vont s’épuiser complètement. De ce fait, plusieurs conséquences néfastes peuvent apparaître comme : − la disparition de la diversité des espèces piscicoles ; − la dégradation du milieu aquacole ; − la raréfaction des gros poissons ; − la difficulté de la pêche, et ; − la chereté des produits halieutiques.

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III. Circuit de vente au profit des collecteurs Voici le circuit de vente des Poissons.

Source : Auteur, Mai 2010 Ce circuit est valable pour toutes espèces de poisson.

Ce schéma nous montre qu’on peut avoir quatre sortes de circuits :  Circuit 1 : Pêcheurs – Restaurants et/ou Marchés locaux de Vatomandry et de Mahanoro ;  Circuit 2 : Pêcheurs – Collecteurs 1 – Restaurants et/ou Marchés locaux de Vatomandry et de Mahanoro ;  Circuit 3 : Pêcheurs – Collecteurs 1 – Collecteurs 2 – Restaurants et/ou Marchés de Toamasina et ;  Circuit 4 : Pêcheurs – Collecteurs 2 - Restaurants et/ou Marchés de Toamasina. III.1. Circuit 1 : Pêcheurs – Restaurants et/ou Marchés locaux de Vatomandry et de Mahanoro Pour ce circuit, le pêcheur est gagnant. En effet, en vendant directement ces produits aux clients finaux, il gagne beaucoup plus de marge qu’en approvisionnant les collecteurs. Aux restaurants et aux marchés locaux, le prix d’un kilo de poisson varie de 3 600 à 4 400 Ar. Mais rares sont les pêcheurs qui pratiquent ce circuit puisqu’ils ne veulent pas se déplacer. Et, ils se contentent de rester chez eux et d’attendre les collecteurs.

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Tableau n°09 : Pourcentage des pêcheurs vendant directement leurs poissons Classe de pêcheurs Total Vente directe aux Vente par intermédiaire des clients finaux de collecteurs enquêtés Nombres Pourcentage Nombres Pourcentage (%) (%) Pêcheurs à filet et à 29 9 25,71 20 57,14 nasse 6 1 2,86 5 14,29 Chasseurs de poissons TOTAL 35 10 28,57 25 71,43 Source : Auteur, Mai 2010 Quelque soit la classe des pêcheurs, le tableau ci-dessus montre bien que les producteurs préfèrent attendre les collecteurs plutôt que de vendre directement leurs produits. En effet, sur les 29 pêcheurs à filet et à nasse, seuls 9 préfèrent vendre leurs poissons directement aux clients finaux. C’est la même tendance pour les chasseurs de poisson. Au total, 71,43% vendent leurs produits par l’intermédiaire des collecteurs et seulement 28,57% les vendent directement aux clients finaux. III.2. Circuit 2 : Pêcheurs – Collecteurs 1 – Restaurants et/ou Marchés locaux de Vatomandry et de Mahanoro Pour ce circuit, le collecteur 1 sert d’intermédiaire entre les pêcheurs et les clients finaux. Le collecteur achète le kilo de poisson à 2 500 Ar rarement à 3 000 Ar au pêcheur pour le vendre à 3 800 à 4 400 Ar aux restaurants ou aux marchés locaux de Vatomandry et de Mahanoro. Il prend une marge bénéficiaire de 1 300 à 1 900 Ar par kilo. Pour ce circuit, le pêcheur ne se déplace pas pour avoir son argent. Mais, c’est au collecteur 1 de se déplacer pour vendre ces produits. Il arrive à vendre aux marchés le matin jusqu’au soir. III.3. Circuit 3 : Pêcheurs – Collecteurs 1 – Collecteurs 2 – Restaurants et/ou Marchés de Toamasina Comme pour le circuit 2, les collecteurs 1 et les collecteurs 2 servent d’intermédiaires entre les pêcheurs et les consommateurs. Le prix est toujours le même au départ 2 500 Ar/kg. Les produits arrivés aux collecteurs, connaissant un prix qui varie de 3 600 à 4 000 Ar le kg. C’est avec ces prix que les collecteurs 2 achètent les poissons. Une fois arrivée à Toamasina, le collecteur fait le tri des poissons pour les vendre par espèce et par qualité. Le prix du kilo de Masovoatoaka n’est plus pareil à celui de tilapia auprès des consommateurs.

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III.4. Circuit 4 : Pêcheur – Collecteurs 2 - Restaurants et/ou Marchés de Toamasina Le principe est comme pour le circuit 2 sauf que les destinations du produit sont les restaurants et/ou les marchés de Toamasina. Et avant de vendre les poissons, le collecteur 2 effectue toujours des tris pour augmenter un peu sa marge bénéficiaire. Pour tous les acteurs qui participent aux circuits de vente des poissons, le collecteur 2 est le grand gagnant. En effet, grâce au triage des produits, il peut créer beaucoup plus de valeur ajoutée et augmenter son revenu. La différence entre le prix des poissons tout venant et le prix des poissons triés par espèce et par qualité se distingue bien. Cependant, la vente des poissons aux collecteurs arrange beaucoup les pêcheurs. Cela leur permet d’avoir plus de temps libre pour faire autres choses entre autres : le travail aux champs, la main d’œuvre journalier et pour les entretiens des filets.

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Voici les avantages et les inconvénients de chaque circuit de vente : Circuits Avantages Inconvénients − Accès directe du pêcheur − Perte de temps pour le aux clients finaux pêcheur Circuit 1 − Le pêcheur est le seul bénéficiaire − Gain du temps pour le − Le prix au pêcheur est pêcheur assez faible Circuit 2 − Le collecteur 1 est le gagnant

− Gain du temps pour le - Le prix au pêcheur est assez pêcheur faible − Les produits arrivent - Les collecteurs sont tous les Circuit 3 jusqu’à la ville de deux gagnants Toamasina − Augmentation de la valeur ajoutée des poissons triés − Gain du temps pour le − Le prix au pêcheur est pêcheur assez faible − Les produits arrivent − Le prix aux Circuit 4 jusqu’à la ville de consommateurs finaux est Toamasina très cher − Augmentation de la valeur − Le collecteur 2 tire le ajoutée des poissons triés maximum du profit

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IV. Plan d’aménagement et recommandations Le plan d’aménagement et les recommandations ci-dessous sont des propositions pour pouvoir lutter contre la disparition de l’espèce Paretroplus polyactis tout en contribuant au développement de la pêche. A. Plan d’aménagement Vu la situation, il est indispensable de penser au plan d’aménagement qu’on va élaborer ci-dessous. A.1. Aider les pêcheurs Les pêcheurs sont les acteurs principaux de la pêche. Donc, si la pêche veut se développer, il faut alors commencer par voir de plus prêt les pêcheurs, c'est-à-dire, les aider. A.2. Trouver des solutions rapides pour éviter la disparition de l’espèce Paretroplus polyactis Vu ce qui se passe actuellement, il faut réagir. Sinon, la disparition de Masovoatoaka et des autres espèces de poissons est inévitable. A.2.1. Lutter contre la pêche illicite La pêche illicite est le principal facteur de la disparition de plusieurs espèces de poissons y compris le Paretroplus polyactis . Pour cela, il faut à tout prix lutter contre cette activité malsaine. A.2.2. Essayer de faire la pisciculture en étangs de l’espèce Paretroplus polyactis Pour l’espèce Paretroplus polyactis , en même temps que la lutte contre la pêche illicite, il faut aussi essayer de faire de la pisciculture en étangs individuelle pour éviter la disparition et la raréfaction de l’espèce étudiée. KIENER a déjà avancé cette idée en 1963. Pour cela, il a avancé que le Masovoatoaka peut être élevé en étangs. Mais, il faut des eaux propres, un espace vital et une nourriture abondante. Dans le cas actuel, cette idée paraît idéale pour arriver à l’objectif visé qui est de lutter contre la disparition de l’espèce étudiée. Il suffit qu’on rassemble ces trois éléments essentiels (eau propre, espace vital et nourriture abondante) dans un étang et les essais d’élevage peuvent se concrétiser.

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A.3. Exemple d’aménagement piscicole pour l’élevage de Masovoatoaka Il s’agit de faire de la pisciculture artisanale de l’espèce Paretroplus polyactis .

A.3.1. Pisciculture artisanale de Masovoatoaka Le but de cette activité est de produire des Masovoatoaka tout en conservant l’espèce. Pour cela, il est préférable de faire en même temps la production des alevins et le grossissement des sujets. En effet, les alevins obtenus vont être utilisés pour l’étang de grossissement et le surplus d’alevins va être déversé dans le milieu naturel au niveau du canal des Pangalanes pour redynamiser le stock de l’espèce dans l’eau. La quantité de poisson à produire dépend de la disponibilité des terrains. Mais pour que l’aménagement soit accessible pour tout le monde surtout les pêcheurs, la surface à exploiter est de l’ordre de 5 ares dont 4 ares sont destinés pour l’étang d’alevinage et 20 m2 pour l’alevinier. Et l’extension dans le futur va dépendre de la disponibilité de l’exploitant. NB : L’alevinier est un étang destiné à la reproduction. Les géniteurs y sont élevés ensemble. Et, ils y restent mêmes après l’éclosion des œufs. Il est à la fois un étang de géniteurs et un étang de ponte. Les alevins produits restent dans l’alevinier jusqu’à ce qu’ils sont pêchés pour être transféré dans l’étang d’alevinage ou rendus en liberté dans le canal des Pangalanes. Les étapes à suivre pour faire l’exploitation sont :  le choix de l’emplacement  la construction des étangs,  l’empoissonnement,  conduite d’élevage, et,  les destinations des produits obtenus.

a) Choix de l’emplacement Pour commencer l’activité, il faut bien choisir le meilleur emplacement pour l’exploitation piscicole. Pour cela, l’aménagement doit répondre à certains critères : − terrain faiblement en pente, − eau suffisante à toutes les époques de l'année, − une qualité d’eau propre, et − un sol imperméable. Le canal des Pangalanes peut constituer une source d’eau pour les étangs.

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b) Construction des étangs Il faut alors débuter par la construction d’un alevinier (4m*5m). La construction de l’étang de grossissement (20m*20m) vient par la suite. Ensuite, il faut mettre en place les aménagements qui vont avec, à savoir : − les digues, − les différents types de canaux (irrigation, vidange, rigole), et, − l’écluse et le moine. L’écluse et le moine peuvent être fabriqués à l’aide des bois (Annexe n°06). Enfin, il faut faire une entrée d’eau et la fertiliser par des engrais comme les composts et les fumiers [5]. Il faut faire attention à la propreté de l’eau et surtout à ses propriétés physiques (l’oxygène dissous, le PH, la turbidité et la température) car l’espèce Paretroplus polyactis est très stricte. L’idéale est de faire reproduire le milieu naturel dans l’étang c'est-à-dire le canal des Pangalanes. Le pH doit être légèrement basique de 6 à 7. Et la température doit être chaude de 20 à 30°C [7]. Il faut aussi penser à mettre des rochers et/ou des bois morts dans l’alevinier pour la réussite de la reproduction.

c) Empoissonnement Une fois que l’étang est prêt, l’empoissonnement peut être fait. Les géniteurs sont d’abord pêchés dans le canal des Pangalanes. Ils vont ensuite être transféré dans l’alevinier. Il faut bien choisir les géniteurs pour la réussite de la reproduction. Pour cela, il faut prendre des sujets aux alentours de 20 cm. En fait, le genre Paretroplus arrivent à maturité sexuelle après 18 mois dans lequel leur taille varie de 18 à 20 cm. Il faut bien différencier les mâles et les femelles. Et la différenciation se trouve au niveau de la couleur (plus vive pour les femelles) et au niveau de l’organe génital (à la base de la nageoire anal) (Annexe n°07). Ici, l’alevinier peut contenir 10 géniteurs. Et puisque les Masovoatoaka forment un couple, alors le sexe ratio est un mâle pour une femelle. Donc au total, il faut 5 mâles et 5 femelles. Pour transporter les géniteurs du canal vers l’étang, on peut utiliser des sacs en plastiques ou des seaux (Annexe n°09). Une fois arrivée à l’étang, la mise en eau peut être faite. Pour l’étang d’alevinage, l’empoissonnement attend les alevins produits dans l’alevinier.

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d) Conduite d’élevage Puisque les poissons se nourrissent principalement du phytoplancton et de zooplancton, il est préférable de fertiliser l’étang à l’aide des déjections animales (fientes de volaille et/ou lisier de porc et/ou bouse de vache) ou des composts. Tableau n°10 : Fertilisation des étangs Quantité nécessaire Fréquence par 100 m2  compost 10 kg par semaine fiente de volaille 2 à 3 kg par semaine lisier de porc 8 à 10 kg par semaine bouse de vache 10 à 15 kg par semaine mélange des déjections animales 10 kg par semaine Source : FAO, 1994 Et pour avoir des croissances beaucoup plus rapides, le recours à d’autres types d’aliments est nécessaire. Ces aliments sont des produits locaux tels manioc, son de riz, tourteaux ou bien faire des associations d’aliments. Mais, ils doivent toujours être broyés ou coupés très fins pour faciliter la digestion des aliments. Il faut toujours nourrir les poissons à la même heure chaque jour, de préférence tôt le matin et en fin d'après-midi. Les sujets dans l’étang d’alevinage sont élevés pendant 6 mois. C'est-à-dire qu’après cela, les poissons vont être récoltés et mis en vente puisqu’ils ont atteint la taille marchande avec un poids aux alentours de 200 à 250 g. La vidange et la mise à sec viennent après. En général, il y a alors 2 cycles d’élevage par an. Pour éviter d’avoir trop de poisson dans l’alevinier, il faut enlever le surplus d‘alevins et les remettre dans le canal des Pangalanes. L’alevinier est aussi à vidanger chaque année. Mais, les géniteurs peuvent encore être réutilisés une deuxième fois. A partir du mois d’Octobre jusqu’au mois de Mars, il faut bien surveiller l’alevinier car c’est la période de la reproduction. Pour l’empoissonnement des poissons dans l’étang d’alevinage, il faut choisir les alevins de même gabarit dans l’alevinier. Il est préférable que les alevins à prélever soient des fingerling ayant une taille de 5 à 7cm.

e) Destinations des produits obtenus Une part des alevins est destinée pour être élevés dans l’étang d’alevinage. Et le reste de cela va être mis en liberté dans la nature pour redynamiser le stocke de l’espèce dans l’eau. Les poissons à taille marchande vont être vendus sur le marché. Pour avoir plus de profit, il est préférable de vendre ces poissons sur le marché de Toamasina. En effet, le prix

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Contribution à l’étude da la pèche de Paretroplus polyactifs da les fonkotany d’Antanandraiminty et Tondroroho du kilo de Masovoatoaka est de 10 000 Ariary à l’étalage. Mais, dans un premier temps, il est souhaitable, de le vendre aux collecteurs à Toamasina avec un prix de 8 000 ariary le kilo. Cela a pour but de faciliter l’écoulement du produit. Et, quelle que soit la quantité produite, le marché de Toamasina peut très bien satisfaire la demande. Encore, il n’y a pas des concurrents potentiels jusqu’ici à Toamasina.

A.3.2. Etude financière Avant toutes choses, il est à noter que la projection de ce projet est basée uniquement sur des estimations. De ce fait, il se peut que lors de la réalisation sur terrain, les chiffres obtenus sont différents.

i. Estimation des ventes Tableau n°11 : Tableau des ventes Désignation Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 surface (m2) 400 400 400 400 400 densité 2 2 2 2 2 nbre de poissons 800 800 800 800 800 production annuelle 160 320 320 320 320 prix de vente 8 000 8 000 8 000 8 000 8 000 CA 1 280 000 2 560 000 2 560 000 2 560 000 2 560 000 CA : Chiffre d’affaires La densité est 2 poissons par m2 Production annuelle = nombre de poisson * poids individuel (0,2 kg) * nombre de cycle par an Source : Auteur, 2011 Un cycle d’élevage est égal à 6 mois. Et dans la première année, il n’y a qu’un cycle car c’est le début du projet. Donc, il faut encore mettre en place les infrastructures. Et cette mise en place demande beaucoup de temps. Mais pour le reste, le cycle est de l’ordre de 2. Donc, les chiffres d’affaires suivent aussi cette tendance.

ii. Evaluation financière L’évaluation financière consiste à établir, tout d‘abord les données du montage financier et l’investissement, puis les comptes prévisionnels à partir des dépenses et des recettes prévues. Et enfin, cela va mettre en exergue les indicateurs financiers [11].

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ii. 1. Montage financier et Investissements a) Besoins en facteurs de production

Tableau n°12 : Tableau des besoins en facteurs de production quantités Montant Année Année Année Année Année Année Année Année Année Année Désignation unité PU 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 Autres aliments (son de riz) kg 200 800 1 600 1 600 1 600 1 600 160 000 320 000 320 000 320 000 320 000

Déjections Kg 50 1 440 2 880 2 880 2 880 2 880 72 000 144 000 144 000 144 000 144 000 animales 232 000 392 000 392 000 392 000 392 000 TOTAL Source : Auteur, 2011 L’aliment composé est seulement pour les fingerlings afin d’avoir une croissance rapide. Pendant un cycle, la quantité absorbée est alors estimée à 1 kg par tête. Les géniteurs se nourrissent simplement du phytoplancton et du zooplancton présente dans les étangs. b) Autres facteurs de production  Achats non stockés Tableau n°13 : Matériels et équipement Désignation Nombre PU Montant Brouette 1 40 000 40 000 Bèche 2 5 000 10 000 Pèle 1 4 000 4 000 Perche 1 5 000 5 000 Balance 1 30 000 30 000 Bacs 2 20 000 40 000 TOTAL 129 000 Source : Auteur, 2011 Les bacs sont utilisés pour transporter les poissons à la vente. La balance sert à peser les poissons pour le suivi de la croissance.

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 Charges externes Les transports constituent les charges externes. La vente aux marchés de Toamasina se fait à chaque sortie de produit. Le frais s’élève à 30 000 Ar/ vente. Tableau n°14 : Charges externes Transport année 1 année 2 année 3 année 4 année 5 vente 30 000 60 000 60 000 60 000 60 000 TOTAL 30 000 60 000 60 000 60 000 60 000 Source : Auteur, 2011 c) Frais du personnel

L’exploitation est une propriété individuelle. Donc, c’est à l’exploitant de mener à bien les diverses tâches pour le bon fonctionnement de son exploitation. Tableau n°15 : Charges du personnel Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Désignation SMU CA SMU CA SMU CA SMU CA SMU CA personnel permanent exploitant 100 000 1 200 000 100 000 1 200 000 100 000 1 200 000 100 000 1 200 000 100 000 1 200 000 TOTAL 1 200 000 1 200 000 1 200 000 1 200 000 1 200 000

SMU : Salaire Mensuel Unitaire CA : Coût Annuel Source : Auteur, 2011 Le salaire est fixé à 100 000 Ariary pour que l’exploitant puisse bien recouvrir ses besoins mensuels. d) Investissements  Immobilisation corporelle Tableau n°16 : Immobilisation corporelle Désignation Prix unitaire Nombre Montant Terrain 1 000 000 1 1 000 000 Achats des géniteurs 2 000 10 20 000 Construction des étangs 40 000 4,2 168 000 TOTAL 1 188 000 Source : Auteur, 2011 La surface totale du terrain est de 5 ares. Le prix de ce terrain est celui trouvé dans la zone d’étude.

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Le coût de la construction d’un bassin de 1 are est de 40 000 Ar selon l’APAM.  Fonds de roulement initial (FRI) Le FRI correspond aux avances pour l’élevage de la première année Tableau n°17 : Fonds de roulement initial Année 1 Désignation Nombres de jours Montant

Stocks

Matières premières 180 232 000

Créances clients 0 0

Encaisse

Main d'œuvre 360 1 200 000

Transport 180 30 000

FRI 1 462 000 Source : Auteur, 2011 Le fonds de roulement initial s’élève alors à 1 462 000 Ar  Récapitulation des investissements Voici la récapitulation de tous les investissements. Tableau n°18 : Récapitulation des investissements à Apport financier Total Immobilisation coporelle Terrains 1 000 000 1 000 000 Géniteurs 20 000 20 000 Etangs 168 000 168 000 Matériels et équipements 129 000 129 000 FRI 1 462 000 1 462 000 TOTAL INVESTISSEMENTS 1 317 000 1 462 000 2 779 000 Source : Auteur, 2011 Le tableau montre que l’exploitant assure les 47% des investissements soit le montant de 1 317 000 Ar. Et les 53% restants vont être empruntés auprès des micro finances.

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e) Finance et indicateurs économiques  Plan de financement Tableau n°19 : Plan de financement Emplois Ressources Immobilisations corporelles 1 317 000 Apport 1 317 000 FRI 1 462 000 Emprunt LMT 1 462 000 TOTAL EMPLOIS 2 779 000 TOTAL RESSOURCES 2 779 000 LMT : Long et Moyen Terme FRI : Fonds de Roulement Initial Source : Auteur, 2011  Tableau des amortissements Tableau n°20 : Tableau des amortissements taux Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5

Etang 10% 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 Brouette 10% 4 000 4 000 4 000 4 000 4 000 Bacs 10% 2 000 2 000 2 000 2 000 2 000 Bèche 20% 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 Pèle 20% 800 800 800 800 800 Perche 20% 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 Balance 20% 6 000 6 000 6 000 6 000 6 000

TOTAL 18 800 18 800 18 800 18 800 18 800 Source : Auteur, 2011

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 Plan de remboursement Tableau n° 21 : Tableau de remboursement avec une annuité fixe Capital principal 1 462 000 Taux microfinance 20% Nombre d'année 5

Capital restant Remboursement du t dû capital Interêt Annuité 1 1 462 000 196 463 292 400 488 863 2 1 265 537 235 756 253 107 488 863 3 1 029 781 282 907 205 956 488 863 4 746 874 339 488 149 375 488 863 5 407 386 407 386 81 477 488 863 t : Temps (année) Source : Auteur, 2011 Le plan de remboursement est avec une annuité fixe pour que la trésorerie ne souffre pas trop surtout au démarrage du projet.

Formule de l’annuité :

X : Montant à emprunter (capital principal) i : intérêt n : nombre d’année

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ii. 1. Comptes prévisionnels a) Compte de résultats Tableau n°22 : Compte de résultats de l’exploitation Désignation Année 1 Année 2 Année 3 année 4 année 5 I. Production vendue Vente des poissons 1 280 000 2 560 000 2 560 000 2 560 000 2 560 000 Total Produits 1 280 000 2 560 000 2 560 000 2 560 000 2 560 000 II. Charges d'exploitation 0 0 Achats de MP 232 000 392 000 392 000 392 000 392 000 Achats non stockés 0 0 Matériels et équipement 129 000 129 000 129 000 129 000 129 000 Charges externes 0 0 Transport 30 000 60 000 60 000 60 000 60 000 Charges du personnel 0 0 Salaires de l'exploitant 1 200 000 1 200 000 1 200 000 1 200 000 1 200 000 Frais financier 292 400 253 107 205 956 149 375 81 477 Amortissement 18 800 18 800 18 800 18 800 18 800 Total Charges 1 902 200 2 052 907 2 005 756 1 949 175 1 881 277 Résultat brut d'exploitation -622 200 507 093 554 244 610 825 678 723 IBS 0% 0 0 0 0 0 Résultat d'exploitation -622 200 507 093 554 244 610 825 678 723 Cash flow -603 400 525 893 573 044 629 625 697 523 IBS : Impôt sur les bénéfices des sociétés MP : Matières Premières Source : Auteur, 2011

Le cash flow ou la capacité d’autofinancement s’analyse comme des ressources de financement stables, c'est-à-dire comme des capitaux permanents générés au cours de l’exercice considéré. Ici, le cash flow de la première année est négatif car c’est l’année de l’investissement et d’implantation. Cela veut dire qu’à cause des constructions et des aménagements pour l’implantation, l’élevage est retardé et il n’y a qu’un cycle. Ce résultat peut être présenté sous forme de Tableau des Grandeurs Caractéristiques de Gestion (TGCG).

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b) Trésorerie Après ce résultat, on va sortir la trésorerie. Tableau n°23 : Plan de trésorerie Année 1 Année 2 Année 3 année 4 année 5 Ressources Apport en capital 1 317 000 Emprunt LMT 1 462 000 Autofinancement -603 400 525 893 573 044 629 625 697 523 TOTAL (1) 2 175 600 525 893 573 044 629 625 697 523

Emplois Immobilisations corporelles 1 317 000 Remboursement d'emprunt 488 863 488 863 488 863 488 863 488 863 TOTAL (2) 1 805 863 488 863 488 863 488 863 488 863

VAR du FDR (3) = (1)-(2) 369 737 37 029 84 181 140 762 208 660 VAR du BFR (4) 0 0 0 0 0 VAR Trésorerie (3) - (4) 369 737 37 029 84 181 140 762 208 660 Cumul Trésorerie 369 737 406 766 490 947 631 709 840 369

LMT : Long et moyen Terme VAR : Variation FDR : Fonds De Roulement BFR : Besoin en Fonds de Roulement Source : Auteur, 2011 B.3 Valeurs des indicateurs de rentabilité a) Délai de récupération Le délai de récupération du projet est de 4 ans 2 mois 12 jours. Cela veut dire que l’investissement est récupéré au bout de ce moment. b) TRI Le taux de rentabilité interne ou TRI est le taux d’actualisation qui égalise la valeur actualisée de Cash flow attendue de l’investissement et le coût total de l’investissement lui- même.

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 Formule du TRI :

CF : Cash Flow à l’instant t r : TRI I : Investissement N : durée de vie de l’investissement  Application numérique I = 2 409 500

Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 TOTAL CF -111 400,00 744 873,49 778 801,68 819 515,50 868 372,09 CF actualisé - si r=10% -101 262,60 615 265,50 584 880,06 559 729,09 539 259,07 2 197 871,12 - si r=6% -105 050,20 662 937,41 654 193,41 649 056,28 648 673,95 2 509 810,84 - si r=8% -103 156,40 634 632,21 618 368,53 602 343,89 591 361,39 2 343 549,63

∆r = (8-6) → ∆r = 2 ∆CF = (2 509 810,84 – 2 343 549,63) → ∆CF = 166261,211

(2 409 500 - 2 343 549,63) * 2 / 166261,211 = 0,79 r = 8 - 0,79 → r = 7,21

Pour ce projet de pisciculture, la valeur du TRI est de 7,21%. Cela veut dire que si le capital investi est placé à ce taux, on va obtenir exactement la même profitabilité. Les conclusions tirées de toutes les analyses comptables du projet ont montré que l’élevage des Masovoatoaka est rentable même si le projet peut prendre un peu de temps pour être remboursé.

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B. Recommandations A la fin de cette étude et au vu des problèmes, il est d’une importance capitale de proposer des recommandations. B.1. Aides aux pêcheurs Elles sont de premier ordre, entre autres, il faut : − former les pêcheurs en les informant de la situation actuelle de la pêche et des ressources halieutiques, − apprendre aux pêcheurs les risques encourus sur la dégradation de l’environnement aquatique, − encadrer les pêcheurs en vue des améliorations du niveau de vie, et, − rendre les embarcations performantes, sûres et maniables. B.2. Lutte contre la pêche illicite Il s’avère nécessaire et indispensable de mettre une ou des unité(s) de surveillance de pêche dans les zones de pêche. Cette unité a pour principal rôle de contrôler les matériels de pêche des pêcheurs pour que ces derniers ne puissent plus utiliser des matériels comme les filets moustiquaires. Cela peut nuire à la vie des espèces piscicoles. Elle doit ensuite normaliser les matériels de pêche. Il faut mettre des barèmes concernant ces derniers comme par exemple pour les filets maillants. Il faut que les mailles les plus petites soient de 5 cm. Ainsi, les pêcheurs utilisent ces matériels adéquats normalisés. Elle doit aussi effectuer des enquêtes afin de suivre l’évolution des techniques. Il faut aussi élaborer un calendrier de pêche et mettre de la discipline pour que les pêcheurs le respectent. B.3. Aquaculture de Paretroplus polyactis Pour faire les essais d’élevage des Paretroplus polyactis dans les étangs, il faut bien respecter les normes de la pisciculture pour les poissons d’eaux douces. Pour cela, un encadrement de l’exploitant doit se faire pour la réussite de l’exploitation. Cet encadrement va être assuré par un ingénieur zootechnicien ou un simple technicien d’élevage. Et pour faciliter l’encadrement, il est préférable que les exploitants créent l’association des pisciculteurs. Cette association peut ensuite avoir des aides provenant des autres associations œuvrant dans la pisciculture, ou provenant de l’Etat. Les pisciculteurs peuvent prendre l’exemple de l’APPA, c'est-à-dire de déverser 25% d’alevins produits dans le milieu naturel. Le reste d’alevins produits peut être élevé dans l’étang d’alevinage ou peut être vendu auprès des autres pisciculteurs.

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Dans les zones de pêche où il n’y a que des pêcheurs traditionnels, les matériels et outils utilisés sont très rudimentaires comme les filets, les nasses. La fréquence de la pêche est aussi en fonction du type de pêcheurs. Cependant, les pêcheurs ne s’intéressent pas du tout à la pêche au Masovoatoaka. La valeur ajoutée est moindre par rapport à d’autres espèces de poissons. Le poids corporel est assez faible, le prix est non compétitif et il manque de clients fidèles au produit. Concernant la pêche au Paretroplus polyactis , l’étude menée a montré que les deux zones sont des sites de prédilection de l’espèce. Et aussi, les périodes favorables à la pêche ont permis de déterminer l’âge de l’espèce étudiée. De même pour les différents circuits de vente, les bénéfices reviennent toujours au profit des collecteurs. Ils sont les intermédiaires privilégiés entre les pêcheurs et les consommateurs finaux. A cause de la pêche illicite et de l’utilisation des matériels inadaptés de l’exploitation des espèces piscicoles, les espèces endémiques risquent de disparaître y compris le Masovoatoaka . Pour lutter contre cela, des plans d’aménagement et des recommandations sont proposés. Ainsi, l’apport des aides aux pêcheurs est primordial pour le développement de la pêche continentale dans les deux zones d’études d’une part et pour l’amélioration des niveaux de vie de la population rurale d’autre part. Concernant le Masovoatoaka, il est indispensable de lutter contre la disparition de l’espèce étudiée. Il faut alors l’encadrement du ministère de la pêche, des autorités compétentes et des zootechniciens pour la mise en place de la filière. Les recommandations proposées doivent se faire avec la collaboration de la population cible locale. En plus de cela, il faut aussi penser à exploiter le Paretroplus polyactis en pratiquant l’élevage dans des bassins artificiels. Pour cela, il faut bien suivre la technique d’élevage des poissons tout en faisant attention aux exigences de l’espèce (pH légèrement basique, eau chaude 20 à 30°C et propre). Et l’analyse financière du projet d’aquaculture de Masovoatoaka a montré que : • le délai de récupération du projet est de 4 ans 2 mois et 12 jours, et, • la valeur du TRI est de 7,21%. L’exploitation est alors financièrement rentable. Et, elle peut être entreprise par les pêcheurs ou paysans disposant d’un espace et un peu du savoir faire.

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CONCLUSION GENERALE

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La famille des Cichlidés présente un taux d’endémicité élevé à Madagascar. C’est pourquoi, il est nécessaire d’approfondir les études qui sont faites jusqu’ici pour préserver cette richesse. L’espèce Paretroplus polyactis fait partie de cette famille de Cichlidés . Et c’est dans cette optique que l’étude a été menée. Le Paretroplus polyactis connu sous le nom de Masovoatoaka est une espèce de poisson endémique de la Côte Est. Elle est rencontrée surtout dans le canal des pangalanes. Cette espèce est actuellement en danger à cause de la surexploitation des stocks. C’est un poisson fascinant de part sa morphologie et sa biologie. Il est très recherché par la population Betsimisaraka à cause de la suprématie de son goût par rapport à d’autres espèces de poissons. Mais sur les marchés, l’offre en Masovoatoaka reste faible par rapport à la demande. L’étude s’est portée surtout sur la pêche au Masovoatoaka et l’écoulement des produits de la pêche dans les Fokontany d’Antanandraiminty et de Tandroroho. Et les résultats obtenus montrent que les pêcheurs traditionnels sont regroupés en trois classes suivant les matériels utilisés (les pêcheurs à pirogue, les chasseurs de poissons et les pêcheurs à nasse). La pêche continentale est confrontée à des problèmes divers et l’espèce Paretroplus polyactis risque de disparaitre à cause de la pêche illicite et l’utilisation des matériels qui nuisent à la vie des espèces piscicoles. Afin de mettre à terme à tout cela, des plans d’aménagement et des recommandations sont proposés à savoir : − l’apport des aides aux pêcheurs ; − la lutte contre la pêche illicite, et ; − la pisciculture artisanale de Masovoatoaka. Et, une étude financière d’une exploitation de la pisciculture artisanale de Masovoatoaka a montré que l’activité, à part d’être une solution pour le problème de disparition de l’espèce, peut être une source de revenus très appréciables. Néanmoins, cette pratique nécessite un encadrement des ingénieurs zootechniciens ou des simples techniciens agricoles pour assurer la réussite de l’exploitation. En plus de cela, la création des associations des pisciculteurs est souhaitable pour une efficacité de l’encadrement. La remise dans la nature des surplus d’alevins produits dans les étangs artificiels assure la viabilité de l’espèce tout en augmentant le stock dans le Pangalanes. Les pêcheurs ne sont pas donc les seuls bénéficiaires. Mais, toute la population apprécie l’espèce. Et au fur et à mesure que la filière rapporte, les exploitants s’appliquent de plus en plus. Et, ils contribuent ainsi à la production nationale pour le développement économique du pays. Mais la clé de la réussite de tout cela repose sur la maîtrise de la reproduction de l’espèce.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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OUVRAGES [1]. BARBARA M., 2003 – Pré diagnostique environnemental d’une partie du Canal des Pangalanes. L’Homme et l’Environnement. Coopération entre le Conseil Général de la Réunion et le Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts de Madagascar. 48 p + annexes [2]. COMMUNE DE MAHANORO, 2005 – 2009 – Plan de Développement Communal de la commune rurale de Mahanoro. Commune rurale de Mahanoro, Madagascar, 60 p. + 5 annexes [3]. COMMUNE DE VATOMANDRY, 2001 – Plan de Développement Communal de la commune rurale de Vatomandry. Commune rurale de Vatomandry, Madagascar, 45 p. [4]. DIRECTION DE LA PECHE ET DE L'AQUACULTURE, 1990 - Bilan diagnostique des pêches. PNUD/FAO/MAG/85/014 “Assistance à l'administration de la pêche et de l'aquaculture”, Madagascar. 19 p [5]. FAO, 1994 – Manuel de la pisciculture artisanale en eau douce. ROME – FAO/ Formation, 207 p [6]. FAO, 2010 – Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture. Article FAO. 99 p [7]. KIENER A., 1963 – Poissons, Pêche et Pisciculture à Madagascar. Centre Technique Forestier Tropical (C.T.F.T.), France, 197 p. + 5 annexes + dessins et photos [8]. MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT ET DES FORETS, 2009 - Quatrième rapport national de la convention sur la diversité biologique Madagascar, Antananarivo, Madagascar, 120 p. + 3 annexes [9]. MOREAU J.,1972 - Pisciculture et Pêche continentale, Tome I, Ecole Nationale Supérieur Agronomique et Institut Universitaire de Technologie, Service des Sciences forestières, 142 p. [10]. RAJAONARIMANANA V. N., 2006 – Caractérisation biologique de Ptychochromis sp. ou Saroy en vue d’une gestion rationnelle de l’exploitation, Cas du système lagunaire Lanirano Ambavarano Anosy. Mémoire de fin d’étude, Département Elevage, Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, Université d’Antananarivo, Madagascar, 82 p + 11 annexes [11]. RAKOTOARIMANGA F., 2002 – Gestion et aménagement de la pêche continentale dans la région de Tolagnaro : Accroissement de la production et préservation de l’espèce endémique Ptychochromis oligacanthus. Mémoire de fin d’étude, Département Elevage, Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, Université d’Antananarivo, Madagascar, 72 p + 7 annexes [12]. RAMANANDRAIBE A., 2002 – Amélioration et rentabilisation des stations privées de production d’alevins de carpe, cas de la ferme aquacole de Mahandrazana. Mémoire de fin d’étude, Département Elevage, Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, Université d’Antananarivo, Madagascar, 70 p + 13 annexes [13]. RANAlVOSON J., RAKOTOFIRINGA S., ELOUARD J. M., 1998 - Biodiversité aquatique dans "Monographie nationale sur la diversité biologique de Madagascar", Office National pour l'Environnement, 257 p. [14]. REGION ATSINANANA, 2005 – Plan Régional de Développement ou PRD de la région Atsinanana. Région Atsinanana, Madagascar [15]. VESTALYS H. et ANRIANARIVELO, 2008 – Analyse de la filière pêche-pisciculture dans la région d’Itasy – Etude de cas programme pays Madagascar. FIDA et FAO. 21 p + annexe

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ARTICLES ET REVUES

[16]. Maryvonne Tissier, 2007 - Poisson, pêche, aquaculture et biodiversité, http://www.cnrs.fr

[17]. Midi Madagascar, 20 Octobre 2010 - Poissons endémiques: Relance de l'élevage en captivité, http://www.midi-madagasikara.mg

[18]. Ony ANDRIAMISAINA, 2011 - Plus de Midi, http://www.midi-madagasikara.mg

[19]. Rvoahangy, 2008 - Biodiversité faunistique aquatique, Détails sur la faune aquatique : diversité, richesse, endémicité et menace, http://www.biodiv.be

[20]. Samuel Rakotoambinima, Damien Desprez, Gilbert David, Pierre Bosc et Yannick Le Roux, 2009 - « Caractérisation des environnements écologiques et socio-économiques de la production piscicole continentale à Madagascar », Les Cahiers d’Outre-Mer, http://com.revues.org/index5778.html [21]. Service statistique, 2011 - Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques

SITES WEB CONSULTES

[22]. http://fr.wikipedia.org/wiki/Paretroplus [23]. http://madagroup.francecichlid.com/articles [24]. http://www.arkive.org/cichlid/paretroplus-polyactis [25]. http://www.encyclo-ecolo.com [26]. http://www.fao.org [27]. http://www.googlemaps.fr [28]. http://www.horizons-solidaires.org [29]. http://www.madagascarfish.org [30]. http://www.madagascar-tribune.com [31]. http://mada.forumactif.com/t442-le-canal-des-pangalanes [32]. http://langevine.uniterre.com

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ANNEXES

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Annexe n°01 : Estimation de la production des espèces de poissons de l’ex-province de Toamasina en 1999

Noms Noms scientifiques Production malgache (Kg) Tilapia Tilapia sp. 96 044 Saroy Ptychochromoïdes oligacanthus 36 593 Jebojebo Mugil robustus 21 394 Fiampotsy Gerres oyena, Kuhlia rupestris 17 909 Masovoatoka Paretroplus polyactis 17 129 Zompona Liza macrolepis 5 775 Fibata Ophiocephalus striatus 387 Vily Sicyopterus lagocephalus 153 Source : MPRH, 2011

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Annexe n°02 : Etat d’exploitation des ressources à Madagascar

Ressources Etat d’exploitation 1- Ressources marines et estuarines : - Crevettes côtières (industrielles) Optimal - Crevettes côtières (traditionnelles) Exploité - Crevettes d’eau profonde Exploité - Crabes de palétuvier ( scylla serrata ) Non exploité - Langoustes rouges Optimal - Langoustes vertes Exploité - Poissons pélagiques A exploiter - Poissons demersaux Optimal - Thons A exploiter - Algues rouges Ressources migratrices - Trépangs Optimal - Poissons des eaux estuarines Exploité Optimal 2- Ressources des eaux continentales Sur exploité pour certaines zones 3- Aquaculture : - Pisciculture A exploiter - Mariculture A exploiter Source : CTOI , 2009

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Annexe n°03 : Extrait de la liste des poissons endémiques de Madagascar et région malgache selon Patrick H. de RHAM dans Biogéographie de Madagascar, 1996

Familles et genres endémiques soulignés. D = espèces exclusivement d'eau douce: H = espèces estuariennes. Espèces au statut incertain = ?. Espèces connues seulement d'un type ou série type, ou connues que d'une seule localité (typique=) *. Espèces de l'est= E; du centre = C; du nord-ouest = NW; de l'ouest = W; du sud-ouest = SW. Noms vernaculaires connus de l'auteur indiqués en majuscules

CICHLIDAE

D Paratilapia polleni FONY, FIAMANGA D Paratilapia bleekeri MARAKELY, FONY D Ptychochromis oligacanthus NW JOBA H Ptychochromis sp. « côte est » E SAROY D Ptychochromis sp « sud-ouest » W SARO, KOTRO D Ptychochromis nossibeensis NW TSIPOY (prob. 3 ou plus espècesà Nosy Be) D Ptychochromoides betsileanus C, W ? TRONDRO MAINTY D Ptychochromoides. sp. ? *C (col.: Nourissat & de Rham, 1993) FIAPOTSY D Ptychochronzoides n,sp. « Marolambo » E KATRIA D Oxylapia polli * E SONGATANA D Paretroplus dami NW DAMBA D Paretroplus kieneri NW DAMBA D Paretroplus maculatus NW DAMBA D Paretroplus petiti NW DAMBA H Paretroplus polyactis E MASOVOATOAKA D Paretroplus n.sp.*NW (col.:Nourissat & de Rham, 1991) DBA. MENARAMBO D Paretroplus ? nsp. NW (col.: Nourissat & de mm, 1992) LAMENA

Source : Patrick H. de RHAM, 1996

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Annexe n°04 : Extrait des fiches de questionnaires

• Concernant la pêche

− Quels sont les matériels utilisés pour la pêche ?

− Avec quelles matières premières sont faits vos matériels de pêche ?

− Est-ce que vous n’envisagez pas de pratiquer la pêche moderne ?

− Êtes-vous pêcheurs à plein temps ou pratiquez-vous encore d’autres activités comme l’élevage et l’agriculture ?

− Est-ce que vous pêchez tous les jours ou bien quand ?

− A quelle période de l’année pratiquez vous le moins la pêche ?

− Est-ce que vous entretenez vos filets ? Comment ? A quelle fréquence ?

− Comment se passe la vente des poissons ?

− Où vont vos produits ?

− Pourquoi se contenter des collecteurs et des restaurants comme clients ? N’y a-t-il pas d’autres alternatives ?

− Comment vous vendez vos produits ? En kilos ou en tas ?

− Quel est le prix du kilo ou du tas de poisson ?

− Est-ce que le prix reste stable toute l’année ? Si non, pourquoi ?

− Quels sont les problèmes rencontrés ?

• Concernant le Paretroplus polyactis

− Est-ce que vous connaissez le Masovoatoaka ?

− Où peut-on le trouver? (localité)

− Dans quel genre d’endroit on peut le rencontrer ? (habitat)

− Est-ce que vous pêchez aussi le Masovoatoaka ?

− A quelle période de l’année, est-elle abondant ?

− Est-il possible d’avoir des alevins ? A quelle période ?

− Est-il possible d’avoir des géniteurs ? A quelle période ?

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Annexe n°05 : Calcul du taux d’amortissement

Désignations Durée de Taux vie (année) d’amortissement Etang 10 10%

Brouette 10 10%

Bacs 10 10%

Bèche 5 20%

Pèle 5 20%

Perche 5 20%

Balance 5 20%

Source : Auteur, 2011

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Annexe n°06 : Construction d’une écluse et d’un moine en bois

Construction d’une écluse en bois

Parties d’une écluse en bois

Source : FAO, 1994

− une écluse se place dans la tranchée pour commander l'écoulement de l'eau dans l'étang. − une écluse comporte deux parois, une de chaque côté de la rigole et un plancher, placé dans le fond de la rigole. − Les planches sont placées dans les fentes pour empêcher l'eau d'arriver dans l'étang, ou retirées pour laisser entrer l'eau. Au moment de remplir l'étang, mettez une grille pour empêcher les poissons indésirables de pénétrer. − L’écluse peut être fabriquée en bois, ou bien en briques ou en parpaings

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Construction d’un moine

Parties d’un moine en bois

Source : FAO, 1994

• ce moine peut-être construit avec des planches brutes d'au moins 3 cm d'épaisseur • assemblez le moine avec des clous, des chevilles de bois ou des boulons • ce moine a 50 cm de large, 50 cm de profondeur et 1,50 m de haut

Remarque : utilisez de préférence du bois qui ne pourrit pas facilement dans l'eau.

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Annexe n°07 : Différenciation des organes de reproductions des poissons

Source : FAO, 1994, modifié par l’auteur en 2011

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Annexe n°08 : Illustration des photos

Pêcheur allant à la pêche Filet maillant attaché au coin d’une maison dans le fokontany d’Antanandraiminty

Pêcheur entrain de pêcher dans la zone de pêche Pêcheur entrain de retirer son filet maillant ou « harato- d’Antanandraiminty mandry » dans la zone de pêche de Tandroroho Source : Auteur, 2010

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Femmes entrain de pêcher avec un filet moustiquaire Poissons prises dans un filet moustiquaire

Enfant tenant un harpon Route secondaire allant vers le fokontany d’Antanandraiminty Source : Auteur, 2010

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Paretroplus polyactis (Masovoatoaka)

Tête du Masovoatoaka Branchies et branchiospines

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Nageoire dorsale

Nageoire caudale

Nageoire anale Nageoire pelvienne

Nageoire pectorale

Source : Auteur, 2010

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Annexe n°09 : Sac en plastique ou seau pour le transport des géniteurs

Source : FAO, 1994

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