MINISTERE DES INFRASTRUCTURES ------SECRETARIAT PERMANENT DU PROGRAMME SECTORIEL DES TRANSPORTS ------PROJET DE TRANSPORT ET DE DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES URBAINES Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

PLAN D’ACTION DE REINSTALLATION DU PROJET DE CONSTRUCTION ET DE BITUMAGE DE LA ROUTE MANGA-ZABRE (RN29)

Public Disclosure Authorized Rapport final

Novembre 2017

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SOMMAIRE SIGLES ET ABREVIATIONS ...... iii LISTE DES TABLEAUX ...... v FIGURE ...... vii CARTE ...... vii LISTE DES PHOTOS ...... vii DEFINITION DES PRINCIPAUX CONCEPTS ...... viii RESUME EXECUTIF ...... xi EXECUTIVE SUMMARY ...... xvi INTRODUCTION ...... 1 Chapitre I : Description du projet et présentation de sa zone d’implantation ...... 3 Chapitre II : Synthèse des études socio-économiques ...... 17 Chapitre III : Impacts potentiels du projet ...... 28 Chapitre IV : Objectifs et principes du PAR ...... 29 Chapitre V : Alternatives pour minimiser les effets négatifs de la réinstallation ...... 30 Chapitre VI : Cadre politique, juridique et institutionnel de la réinstallation ...... 31 Chapitre VII : Eligibilité et date butoir ...... 44 Chapitre VIII : Evaluation et compensation des pertes de biens ...... 46 Chapitre IX : Mesures de réinstallation ...... 63 Chapitre X : Sélection des sites de réinstallation ...... 65 Chapitre XI : Participation publique ...... 66 Chapitre XII : Aspect genre ...... 72 Chapitre XIII : Intégration avec les communautés hôtes ...... 73 Chapitre XIV : Gestion des plaintes et litiges ...... 74 Chapitre XV : Responsabilités organisationnelles ...... 77 Chapitre XVI : Programme d’exécution ...... 80 Chapitre XVII : Coût total de mise en œuvre du PAR ...... 82 Chapitre XVIII : Suivi et évaluation du Plan d’Action de Réinstallation ...... 85 CONCLUSION ...... 89 BIBLIOGRAPHIE ...... 90 TABLE DES MATIERES ...... 92

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SIGLES ET ABREVIATIONS

AGR : Activités Génératrices de Revenus AEP : Adduction d’Eau Potable AOTU : Agence d’Organisation du Transport Urbain APD : Avant-Projet Détaillé ARP : Aménagement des Routes Principales BNDT : Base Nationale des Données Topographiques BUNEE : Bureau National des Evaluations Environnementales CCFV : Commission de Conciliation Foncière Villageoise CES : Comité d’Evaluation et de Suivi Cf : Confère CHR : Centre Hospitalier Régional CHU : Centre Hospitalier Universitaire CMA : Centre Médical avec Antenne chirurgicale CM : Centre Médical CPRP : Cadre de Politique de Réinstallation des Populations CSPS : Centre de Santé et de Promotion Sociale CVD : Conseil Villageois de Développement DGESS : Direction Générale des Etudes et des Statistiques Sectorielles DGDR Direction Générale du Désenclavement Rural DGIR : Direction Générale des Infrastructures Routières DR : Direction Régionale DRASPF : Direction Régionale de l’Action Sociale et de la Promotion de la Femme DRENA : Direction Régionale de l’Education Nationale DRS : Direction Régionale de la Santé EIES : Etude d’Impact Environnemental et Social ff : Forfait FS : Formation Sanitaire GPND : Grossesses Précoces et Non Désirées GPS : Global Positionning System ha : Hectare HIMO : Haute Intensité de Main d’Œuvre HTHD : Hors Taxes Hors Douane IDA : International Development Association IGB : Institut Géographique du Burkina INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie kg : Kilogramme MCA/BF : Millennium Challenge Account/ m : Mètre MTMUSR : Ministre des Transports, de la Mobilité Urbaine et de la Sécurité routière MUH : Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat

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ONEA : Office National de l’Eau et de l’Assainissement ONG : Organisation Non Gouvernementale OSC : Organisation de la Société Civile PAP : Population Affectée par le Projet PAR : Plan d’Action de Réinstallation PDS : Président de la Délégation Spéciale PDIS Projet de Développement Intégré de Samendéni PGES : Plan de Gestion Environnementale et Sociale PIB : Produit Intérieur Brut PTDIU : Projet de Transport et de Développement des Infrastructures Urbaines PO : Politique Opérationnelle PTF : Partenaire Technique et Financier PK : Point Kilométrique RAF : Réorganisation Agraire et Foncière RD : Route Départementale RN : Route Nationale RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitation SDAU : Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme SMIG : Salaire Minima Interprofessionnel Garanti SONABEL : Société Nationale Burkinabé d’Electricité SP-PST : Secrétariat Permanent-Programme Sectoriel des Transports TDR : Termes de référence u : Unité VIH/SIDA : Virus de l’Immuno Humain/ Syndrome de l’Immuno Déficience Acquise

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LISTE DES TABLEAUX TABLEAU 1 : SYNTHESE DES BIENS IMPACTES PAR LES TRAVAUX D’AMENAGEMENT DE LA ROUTE MANGA-ZABRE ------XIV TABLEAU 2 : COUTS DU PAR (EN FCFA) ------XVI TABLEAU 3 : CALENDRIER DE MISE EN ŒUVRE ------XVI TABLEAU 4 : PROJECTIONS DEMOGRAPHIQUES DE 2015 A 2020 ------9 TABLEAU 5 : SITUATION DES ECOLES PRIMAIRES DANS LES PROVINCES DU BOULGOU ET DU ZOUNDWEOGO ------10 TABLEAU 6 : SITUATION DES ETABLISSEMENTS SECONDAIRES DANS LES PROVINCES DU BOULGOU ET DU ZOUNDWEOGO ------11 TABLEAU 7 : SITUATION DES INFRASTRUCTURES DE SANTE ------11 TABLEAU 8 : SITUATION DES CHAMPS IMPACTES PAR COMMUNE ------20 TABLEAU 9 : ESPECES VEGETALES IMPACTEES ------21 TABLEAU 10 : VEGETATION SITUEE DANS LE DOMAINE PUBLIQUE (EMPRISE DE LA ROUTE) ------21 TABLEAU 11: VEGETATION DES ZONES D’EMPRUNTS ------22 TABLEAU 12 : INFRASTRUCTURES PRIVEES A USAGE COMMERCIAL IMPACTEES------24 TABLEAU 13 : RECAPITULATIF DES BIENS IMPACTES PAR LE PROJET ------25 TABLEAU 14 : NOMBRE DE PERSONNES RECENSEES PAR TYPE DE PERTE ------27 TABLEAU 15: RAPPORT ENTRE NOMBRE DE BIENS ET NOMBRE DE PERSONNES IMPACTES ------27 TABLEAU 16 : ETAT COMPARATIF DU CADRE REGLEMENTAIRE NATIONAL ET DE LA POLITIQUE DE SAUVEGARDE 4.12 ------35 TABLEAU 17 : BUDGET DU PLAN DE RENFORCEMENT DES CAPACITES DES ACTEURS INSTITUTIONNELS ------43 TABLEAU 18 : MATRICE DE COMPENSATION ------46 TABLEAU 19 : NOMBRE DE CHAMPS IMPACTES PAR COMMUNE ------47 TABLEAU 20 : RENDEMENT DES SPECULATIONS PAR REGION ET PRIX SUR LES MARCHES LOCAUX DE MANGA ET ZABRE ------48 TABLEAU 21 : COUT DES COMPENSATIONS DES PERTES DE TERRES ET DE CULTURES AGRICOLES DES CHAMPS SITUES AUX ABORDS DE LA RN29 ------49 TABLEAU 22 : COUT DES COMPENSATIONS DES PERTES DE TERRES ET DE CULTURES AGRICOLES DES ZONES D’EMPRUNTS ------49 TABLEAU 23: SYNTHESE DES COMPENSATIONS LIEES AUX PERTES DE TERRES ET DE CULTURES AGRICOLES (BORDURES DE LA RN29) ------50 TABLEAU 24 : SYNTHESE DES COMPENSATIONS LIEES AUX PERTES DE TERRES ET DE CULTURES AGRICOLES (ZONES D’EMPRUNTS) ------51 TABLEAU 25 : NOMBRE D’ARBRES PRIVES IMPACTES PAR COMMUNE ------51 TABLEAU 26 : COUT DES COMPENSATIONS DES PERTES D’ARBRES PRIVES PAR COMMUNE ------53 TABLEAU 27: ESTIMATION DU COUT MOYEN DES PLANTATIONS COMPENSATOIRES ------54 TABLEAU 28 : NOMBRE D’ANNEXES D’HABITATION IMPACTEES PAR COMMUNE ------54 TABLEAU 29 : BAREME DE RECONSTRUCTION A NEUF DES INFRASTRUCTURES BATIES------55 TABLEAU 30 : COUT DES COMPENSATIONS DES PERTES D’ANNEXES D’HABITATION PAR COMMUNE ------55 TABLEAU 31 : NOMBRE D’INFRASTRUCTURES/EQUIPEMENTS COLLECTIFS IMPACTES PAR COMMUNE ------56 TABLEAU 32 : COUTS DE COMPENSATIONS DES PERTES D’INFRASTRUCTURES COLLECTIVES ------56 TABLEAU 33 : NOMBRE D’INFRASTRUCTURES A USAGE COMMERCIAL IMPACTEES PAR COMMUNE ------57 TABLEAU 34 : COUT DES COMPENSATIONS DES PERTES D’INFRASTRUCTURES ET ACTIVITES COMMERCIALES ------57 TABLEAU 35 : DETAIL DES COUTS DE COMPENSATIONS DES INFRASTRUCTURES ET PERTES DE REVENUS ------58 TABLEAU 36 : COUT DE DESACRALISATION ET DE DEPLACEMENT DE L’ARBRE SACRE DE GON-BOUSSOUGOU ------62 TABLEAU 37 : COUT DE DESACRALISATION ET DE DEPLACEMENT DE L’ARBRE SACRE DE ZABRE ------62 TABLEAU 38: SYNTHESE DES RESULTATS DES CONSULTATIONS ------67 TABLEAU 39: RESPONSABILITES DES DIFFERENTES ENTITES ------79 TABLEAU 40 : PRINCIPALES ETAPES DE LA MISE EN ŒUVRE DU PAR ------81 TABLEAU 41 : COUT DES COMPENSATIONS PAR TYPE DE BIEN (EN F CFA) ------82

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TABLEAU 42 : COUT DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE ------83 TABLEAU 43 : RECAPITULATIF DES COUTS DU PAR ------84 TABLEAU 44 : INDICATEURS POTENTIELS DE SUIVI ------86 TABLEAU 45 : EXEMPLES D’INDICATEURS D’EVALUATION ------88

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FIGURE

Figure 1 :Répartition des biens par type ------19

CARTE

CARTE 1 : SITUATION DU PROJET DE CONSTRUCTION ET DE BITUMAGE DE LA RN29 ------8

LISTE DES PHOTOS

PHOTO N° 1 : APERÇU D’UNE PARTIE DE LA ROUTE A AMENAGER------4 PHOTO N° 2 : CONSULTATION DES AUTORITES COUTUMIERES DE GON-BOUSSOUGOU ET DE ZABRE ------23 PHOTOS N° 3 : APERÇU DE QUELQUES BIENS IMPACTES ------24 PHOTO N° 4 : CONSULTATIONS AVEC LES POPULATIONS DES DIFFERENTES COMMUNES ------69

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DEFINITION DES PRINCIPAUX CONCEPTS

• Assistance à la réinstallation : assistance fournie aux personnes affectées par le Projet. Cette assistance peut comprendre le transport, l'aide alimentaire, l'hébergement et/ou divers services offerts aux personnes affectées durant le déménagement et la réinstallation. Elle peut également comprendre des indemnités en espèces pour le désagrément subi du fait de la réinstallation et pour couvrir les frais de déménagement et de réinstallation.

• Bâtiments privés ou publics : le coût d'achat ou de construction d'un nouveau bâtiment de surface et de standing égal ou supérieur au bâtiment affecté ou de réparation d'un bâtiment partiellement affecté, y compris le coût de la main d'œuvre, les honoraires des entrepreneurs, et le coût de toutes taxes d'enregistrement et de mutation. Dans la détermination du coût de remplacement, ni la dépréciation du bien, ni la valeur des matériaux éventuellement récupérés ne sont pris en compte. La valorisation éventuelle des avantages résultant du Projet ne sont pas non plus déduits de l'évaluation d'un bien affecté.

• Bénéficiaire : toute personne affectée par le projet et qui de ce seul fait, a droit à une compensation. Cette définition extensive inclut aussi les personnes qui perdent une partie des terres qu’elles exploitaient ou l’accès à certaines ressources.

• Cadre de Politique de Réinstallation (CPRP) : document qui présente les lignes directrices du développement d’un Plan d’Action de Réinstallation (PAR) une fois que l’investissement est assez bien défini pour pouvoir déterminer ses impacts.

• Compensation : paiement en espèce ou en nature, ou les deux combinés, des coûts de tous les biens (terres, structures, aménagements fixes, cultures, arbres, etc.) perdus à cause des investissements du projet.

• Coût de remplacement : pour les maisons et les structures, le coût de remplacement est le coût d’une structure neuve, sans y déduire le montant de la dépréciation, ni la valeur des matériaux de l’ancien bâtiment qui seront récupérés pour la construction de la nouvelle structure. Pour les terres, cultures, arbres et autres biens, le coût de remplacement est la valeur actuelle du marché, sans préjudice des pertes de sources de revenus ou de moyens d’existence tirés de ces biens pendant le temps que dure la perturbation.

• Date limite ou date butoir : date d'achèvement au plus tard du recensement et de l'inventaire des personnes et des biens affectés par les différents projets. Les personnes occupant la zone du Projet après la date limite ne sont pas éligibles aux indemnisations ni à l'assistance à la réinstallation. De même, les biens immeubles (tels que les bâtiments, les cultures, les arbres fruitiers ou forestiers) mis en place après la date limite ne sont pas indemnisés.

• Déplacement Economique : perte de source de revenus ou de moyens d'existence du fait de l'acquisition de terrain ou de restriction d'accès à certaines ressources (terre, eau, forêt), du fait de la construction ou de l'exploitation du Projet ou de ses installations annexes. Les personnes économiquement déplacées n'ont pas forcément toutes besoin de déménager du fait du Projet. • Déplacement forcé ou déplacement involontaire : Le déplacement involontaire désigne le déplacement d'une population ou d’un groupe de personnes nécessaire pour la réalisation

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d'un projet dont l’intérêt public est justifié. Le déplacement survient en cas de prise involontaire de terres et les personnes affectées sont amenées à quitter leurs terres, maisons, fermes, etc., en raison des activités du Projet ; il peut également résulter d’une restriction involontaire d’accès aux ressources naturelles (parcs et zones pastorales légalement constitués et aux aires protégées), entraînant des impacts négatifs sur les moyens d’existence des PAPs.

• Déplacement Physique : perte de l'hébergement et des biens du fait des acquisitions de terres par le Projet, nécessitant que la personne affectée se déplace sur un nouveau site. Les personnes physiquement déplacées doivent déménager du fait du Projet.

• Enquête de base ou enquête sociale : recensement de la population affectée par le projet et inventaire de leurs biens perdus (terres, structures, autres biens non déplaçables). Dans les cas d’opérations qui touchent l’économie des PAPs, les enquêtes couvrent aussi les sources de revenus, les rentes annuelles familières et d’autres thèmes économiques y relatifs.

• Expropriation involontaire : acquisition de terrain par l’Etat à travers une déclaration d’utilité publique, ce qui implique la perte de terres, structures, autres biens ou des droits pour les personnes affectées (voir PAPs).

• Groupes vulnérables : personnes qui du fait de leur sexe, de leur ethnie, de leur âge, de handicaps physiques ou mentaux, ou de facteurs économiques ou sociaux, peuvent se trouver affectées de manière plus importante par le processus de déplacement et de réinstallation ou ont une capacité limitée à réclamer ou à bénéficier de l'assistance à la réinstallation et autres avantages.

• Impense : évaluation, en terme monétaire, des biens immeubles affectés par le projet. Il s’agit du coût d’acquisition, de réfection ou de reconstruction d’un immeuble susceptible d’être atteint, en partie ou en totalité, par un projet. Cette évaluation permet une compensation monétaire des biens immeubles affectés aux ayants droit. Elle doit, en principe, être équivalente aux dépenses nécessaires à l’acquisition, à la réfection ou à la reconstruction du bien immeuble affecté. Elle pourrait être assimilée à la «valeur acquise» ou au «coût de remplacement».

• Indemnisation : paiement en espèces ou en nature au titre d’un bien ou d’une ressource affecté par un projet, ou dont l’acquisition est faite dans le cadre d’un projet, au moment où son remplacement s’avère nécessaire.

• Personne Affectée par le Projet (PAP) : toute personne affectée de manière négative par le projet. Il s’agit de personnes qui du fait du Projet perdent des droits de propriété, d'usage ou d'autres droits sur un bâtiment, des terres (résidentielles, agricoles ou de pâturage), des cultures annuelles ou pérennes, ou tout autre bien meuble ou immeuble, en totalité ou en partie et de manière permanente ou temporaire. Les PAPs ne sont pas forcément toutes déplacées du fait du Projet. Parmi les PAPs, on distingue : * les personnes physiquement déplacées, * les personnes économiquement déplacées.

• Plan d’Action de Réinstallation (PAR) : document dans lequel un promoteur de projet ou une autre entité responsable définit les procédures et mesures qu’il/elle entend suivre et

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prendre, en vue d’atténuer les effets négatifs, d’indemniser les pertes et de procurer des avantages en termes de développement, aux personnes et communautés affectées par son projet d’investissement.

Ainsi, le PAR est préparé à chaque fois que l'activité envisagée induit des impacts sociaux négatifs sur des populations (Groupes et individus), en termes de pertes d'habitations/relocalisation, pertes de biens ou d'accès aux biens, pertes de sources de revenus et/ou moyens de subsistance, restriction d'accès à des ressources naturelles, etc. Par ailleurs, l’ampleur des risques et impacts sur les conditions de vie des PAPs, de même que le nombre de PAPs, donnent une orientation plus soutenue dans l'élaboration (Plan d’Action de Réinstallation complet ou Plan Succinct de Réinstallation).

• Politique de déplacement : texte qui décrit et définit le cadre institutionnel et légal pour les déplacements forcés et la démarche à suivre dans un tel cas.

• Recasement : réinstallation des personnes affectées par le projet sur un autre site suite à un déplacement involontaire.

• Réhabilitation économique : mesures à entreprendre quand le projet affecte le gagne-pain des PAPs. La PO 4.12 de la Banque Mondiale requiert qu’après la réinstallation, toutes les personnes affectées puissent avoir à nouveau des revenus d’un niveau au moins équivalent à celui de leurs revenus avant le projet. Les thèmes de la restauration des revenus, des standards de qualité de vie et des degrés de productivité des personnes affectées constituent le noyau de la politique.

• Réinstallation involontaire : ensemble des mesures mises en œuvre dans l’intention de réduire et/ou mitiger les impacts sociaux négatifs du projet : compensation (indemnisation), relocalisation (recasement) et réhabilitation économique. Le terme "réinstallation involontaire" est le terme utilisé dans la Politique Opérationnelle de la Banque mondiale. Il y a plusieurs synonymes qui ont la même signification : "déplacement forcé ou involontaire", "déplacement et réimplantation forcés", "déplacement et réinstallation forcés", "réinstallation involontaire ou forcée", "relocalisation" et ‘recasement’.

• Réinstallation temporaire : il s’agit par exemple de la réhabilitation d’une activité commerciale (marché) qui affecte les revenus d’un certain nombre de vendeurs pendant une période limitée, après laquelle les vendeurs peuvent reprendre leurs places et continuer leurs activités.

• Valeur intégrale de remplacement : Le taux de compensation des biens perdus doit être calculé à la valeur intégrale de remplacement, c'est-à-dire la valeur du marché des biens, additionnée aux coûts de transaction. Pour les maisons et les structures, il désigne le coût d’une nouvelle structure pour remplacer la structure affectée, sans tenir compte du montant de la dépréciation ni de la valeur de matériaux de la construction antérieure, qui seront récupérés pour la construction de la nouvelle structure. Pour les terres, cultures, arbres et autres biens, le coût de remplacement est la valeur actuelle du marché y compris les frais liés à la mise en dispositions (taxes d’impositions et de transfert du foncier, coûts de préparation des terres agricoles, etc.).

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RESUME EXECUTIF

 Contexte du Projet

Le développement d’infrastructures performantes de transport contribue à l’amélioration des conditions de vie des populations, et partant, à la croissance économique des pays. En effet, le désenclavement des zones permet d’assurer une meilleure mobilité des populations et des biens, et de favoriser l’écoulement des productions.

C’est dans cette optique que le gouvernement du Burkina Faso a sollicité l’appui de la Banque Mondiale pour la mise en œuvre du Projet de Transport et de Développement des Infrastructures Urbaines (PTDIU), ex Projet d’Infrastructures, de Développement Urbain et de Mobilité (PIDURMO). L’objectif de ce projet est de contribuer à lever les contraintes de développement d’infrastructures, de connectivité et de mobilité des centres urbains et ruraux, et d’aider les capitales régionales et leurs hinterlands ruraux à mieux valoriser leurs fonctions économiques selon leurs potentialités.

Les travaux de construction et de bitumage de la Route Nationale Manga-Zabré (RN29), s’inscrivent dans le cadre de ce projet. La mise en œuvre de ce projet permettra un meilleur accès des populations aux infrastructures socio-économiques, le développement des activités commerciales des zones traversées, l’accès et l’écoulement des productions du pôle de croissance de Bagré…Cependant, l’aménagement de la route engendrera également certains impacts négatifs, tant sur l’environnement que sur le milieu humain.

En effet, les principaux travaux projetés qui sont entre autres le débroussaillage, le décapage, les travaux de terrassements, l’ouverture et la réhabilitation des emprunts et des carrières, les déviations, l’aménagement des base-vies temporaires, etc. auront certaines conséquences socio- culturelles majeures car ils affecteront l’écosystème, et entraîneront la perte de terres agricoles productives, le déplacement d’une bonne partie de la population, la perturbation des activités économiques locales, la destruction de sites d'héritage culturel, l’introduction de maladies dans les zones riveraines…

En somme, les travaux de construction et de bitumage de la RN29, occasionneront des impacts environnementaux et sociaux négatifs, qui nécessitent la prise de mesures visant à minimiser ces impacts.

C’est ainsi que le PTDIU s’est engagé dans l’élaboration d’une série d’études en vue d’appréhender les différentes répercussions des travaux sur le milieu récepteur, à travers : - l’Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES) du projet ; - le Cadre de Politique de Réinstallation du Projet (CPRPP) ; - le Plan d’Action de Réinstallation (PAR) des Personnes Affectées par le Projet.

L’objectif de ce Plan d’Action de Réinstallation (PAR) est d’évaluer les impacts potentiels négatifs des travaux relatifs au projet, de proposer des mesures visant à minimiser ces impacts, et de fournir une assistance adéquate aux personnes et communautés affectées par le projet.

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 Zone d’implantation du projet

La route Manga-Zabré traverse d’une part les communes de Manga, Gogo, Gon-boussougou de la province du Zoundwéogo (région du Centre-Sud), et d’autre part, la commune de Zabré dans la province du Boulgou (Centre-Est).

Selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2006, la province du Zoundwéogo comptait 245 947 habitants dont 115 248 hommes, contre 130 699 femmes. Quant à la province du Boulgou, elle comptait une population résidente de 543 570 habitants dont 250 908 hommes et 292 662 femmes. Les projections faites pour l’année 2016 donnent 723 352 habitants dont 383 711 femmes pour le Boulgou, et 320 649 habitants dont 169 655 femmes pour le Zoundwéogo, soit une population totale des deux provinces, estimée à 1 044 001 habitants. Les ethnies présentes dans les deux provinces sont entre autres les mossis, les bissas, les peuls, les Koussacés.

Pour ce qui est du domaine de la santé, les pathologies rencontrées le plus souvent dans les deux (02) provinces sont le paludisme, les infections respiratoires, les maladies diarrhéiques, les affections de la peau et les Infections Sexuellement Transmissibles (IST).

Sur le plan socio-économique, les principales activités menées par les populations de la zone du projet sont l’agriculture, l’élevage et le commerce. L’agriculture constitue la principale activité des populations riveraines de la route, mais elle est surtout orientée vers la subsistance, avec des pratiques culturales peu adaptées. L’agriculture pratiquée est extensive et se caractérise par l’absence de jachère raisonnée. Deux principaux systèmes de culture sont pratiqués dans les deux (02) provinces : les champs de case et les champs de brousse. Les principales spéculations sont le sorgho, le mil, le maïs, l'arachide, le niébé et le sésame. La culture du riz est favorisée par la présence de nombreux bas-fonds et zones marécageuses.

Enfin, le commerce est une activité qui se développe surtout en saison sèche et qui porte sur la vente de produits agricoles, de transformation et de cueillette, la revente de produits industriels… L’immense majorité des personnes recensées dans le cadre des travaux de la route Manga-Zabré exercent le commerce le long de la route, avec une forte concentration à Zabré et Gon-boussougou.

 Objectifs du Plan d’Action de Réinstallation

Les objectifs du présent Plan d’Action de Réinstallation (PAR) sont les suivants : - minimiser, dans la mesure du possible, la réinstallation involontaire et l’acquisition de terres, en étudiant toutes les alternatives viables dans la conception du projet ; - s’assurer que les personnes affectées soient consultées effectivement en toute liberté et dans la plus grande transparence, et que ces dernières aient l’opportunité de participer à toutes les étapes charnières du processus d’élaboration et de mise en œuvre des activités de réinstallation involontaire et de compensation ; - s’assurer que les indemnisations soient déterminées de manière participative et en rapport avec les impacts subis, afin que personne ne soit pénalisée de façon disproportionnée ; - s’assurer que les personnes recensées, notamment les groupes pauvres et vulnérables, soient assistées dans leurs efforts pour améliorer leurs moyens d’existence et leur niveau et cadre de vie.

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 Cadre légal

Le tracé du projet est localisé dans le domaine public. La Constitution du Burkina Faso du 2 juin 1991, ayant fait l’objet de six révisions (en 1997, 2000, 2002, 2009, 2012 et 2015), ainsi que la Loi n°034-2009/AN du 16 Juin 2009 Portant Régime Foncier Rural et la Loi N° 034- 2012/AN du 02/07/2012 portant Réorganisation Agraire et Foncière au Burkina Faso régissent les questions d’expropriation pour cause d’utilité publique au Burkina Faso. Ainsi, la législation nationale et la PO 4.12 de la Banque Mondiale sont concordants sur le paiement d’une indemnisation juste et équitable des personnes affectées avant le démarrage des travaux. Toutefois, des différences existent entre la législation nationale et la P.O. 4.12, notamment en ce qui concerne la définition des critères d’éligibilité, des catégories d’impact donnant droit à une indemnisation, et de la consultation des personnes concernées. En effet, selon la législation burkinabé, seules les personnes ayant des droits légaux sur les terres occupées sont éligibles à des compensations même si dans la pratique, les règles traditionnelles d’acquisition des terres sont prises en compte. Par contre, selon les critères de la Banque Mondiale, toutes les personnes déplacées involontairement par un projet sont éligibles à une compensation pour la perte de leurs habitats, de leurs biens ou de leurs sources de revenus. La Politique Opérationnelle 4.12 de la Banque Mondiale sera appliquée dans le cadre de ce projet.

 Synthèse des impacts sociaux

Le projet de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré bénéficie de l’accueil favorable des populations riveraines. En effet, il ressort des échanges que l’aménagement de cette route figure parmi les principales préoccupations des populations des deux (02) provinces, dans la mesure où son état actuel constitue un frein au développement des activités socio- économiques dans la zone.

Toutefois, plusieurs personnes possèdent des biens qui seront impactés par la mise en œuvre du projet. Les biens impactés par les travaux sont principalement des infrastructures privées à usage commercial, des champs, des arbres, etc.

Le nombre total de personnes dont les biens seront impactés par l’aménagement de la route s’élève à 872 personnes dont 170 femmes. Ces dernières constituent environ 20% des propriétaires recensés, et l’immense majorité des personnes n’ayant aucune instruction. Elles se retrouvent le plus souvent aux abords de la route où elles exercent le commerce, avec des revenus plus ou moins précaires. Une assistance spécifique est prévue à l’endroit de ces dernières, à travers notamment des explications supplémentaires sur le processus d’indemnisation, l’aide au remplissage des différents formulaires, l’aménagement d’espaces en bordure de la route pour la vente de fruits, légumes et divers au profit de ces personnes.

La synthèse des biens impactés par les travaux de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré est faite dans le tableau ci-après :

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Tableau 1 : Synthèse des biens impactés par les travaux d’aménagement de la route Manga-Zabré

Gon- Type de biens Manga Gogo Zabré Total boussougou Champs (nombre) 24 109 72 155 360 Arbres (publics + privés) 576 168 208 346 1298 Arbres sacrés 0 0 1 1 2 Pépinière 1 0 0 0 1 Bâtiments commerciaux 8 1 52 54 115 Hangar/Kiosques 41 34 259 265 599 Autres infrastructures 7 9 4 0 20 commerciales Annexe habitation 1 0 0 3 4 Infrastructures 2 2 0 0 4 communautaires Total 660 323 596 824 2403 Source : Données de terrain, Août 2016

Comme l’indique le tableau, l’immense majorité des biens impactés sont des infrastructures commerciales. Cela s’explique par le fait qu’à l’instar de toutes les villes au Burkina Faso, des commerçants s’installent en bordure des routes principales, surtout au niveau des agglomérations. Ainsi, la plupart des personnes recensées seront économiquement déplacées : 289 d’entre elles sont concernées par la perte permanente de revenus, tandis-que 222 autres connaîtront seulement une perturbation de leurs activités. En dehors des biens commerciaux, les champs et les arbres sont les plus impactés. En effet, 318 personnes verront leurs champs partiellement impactés, et 48 perdront des arbres. La superficie totale des champs impactés est de 15,556 ha mais il importe de souligner que hormis les zones d’emprunts, les superficies impactées par personne sont en général minimes et n’entravent pas la continuation de l’exploitation familiale.

 Consultation du public

Des consultations ont été menées avec les propriétaires des biens concernés, en vue d’appréhender leurs perceptions et préoccupations vis-à-vis du projet d’une part, et d’évaluer d’autre part l’ampleur des pertes subies. De façon générale, les populations perçoivent positivement le projet. Elles estiment qu’il constitue un facteur de développement et de progrès social pour le pays, car l’aménagement de la route permettra d’accroitre les échanges commerciaux avec le reste du pays mais également avec le Ghana. Les craintes qui ont été exprimées par rapport au projet par ces dernières, sont relatives au non paiement des compensations, à la durée des travaux qui risque d’accentuer les nuisances et la détérioration du cadre de vie, à l’accentuation des problèmes de mobilité et d’accès aux activités implantées sur le long de l’axe. Lors des enquêtes individuelles et des entretiens avec les personnes recensées, le Consultant leur a expliqué leurs droits en matière de réinstallation ainsi que les options qui peuvent leur être offertes par le projet (en nature, en espèces ou sous une autre forme). De manière générale, ces dernières ont souhaité être compensées en espèce.

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 Procédures organisationnelles pour la réinstallation

Pour assurer une bonne mise en œuvre des activités du PAR, des comités de mise en œuvre seront créés au niveau des villages traversés par la route, et dans chaque commune concernée par les travaux par arrêté du maire. Ces comités regroupent les CVD, des représentants des personnes recensées, des représentants des autorités communales et administratives déconcentrées, des OSC et les entreprises en charge des travaux.

 Mécanismes de gestion des plaintes et des conflits

La procédure de règlement des différends constitue un élément important du dispositif de restauration des moyens d’existence des personnes recensées dans le cadre de ce projet. Ainsi, toute personne qui estime que les dispositions du plan ne sont pas respectées, peut adresser une plainte au niveau du président CVD de son village, qui engage une procédure de règlement à l’amiable, en première instance ; le dossier peut être transféré au niveau du secrétariat de la mairie pour règlement par le comité communal, si aucune solution satisfaisante n’est trouvée au niveau du village. A défaut d’entente, le litige est transféré au tribunal départemental présidé par le Préfet. En cas de désaccord, le litige peut être porté devant le Tribunal de Grande Instance territorialement compétent. Le règlement à l’amiable des conflits qui pourraient naître de la mise en œuvre du PAR est à privilégier de façon absolue.

 Budget du PAR

Le montant total du PAR relatif aux travaux d’aménagement de la route Manga-Zabré s’élève à Cent Soixante Millions Six Cent Soixante Douze Mille Neuf Cent Quatre Vingt Quatorze (160 672 994) FCFA tel que le présente le tableau ci-après :

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Tableau 2 : Coûts du PAR (en FCFA)1 Désignation Montants 1. Compensation des pertes Champs 21 151 456 Arbres privés 2 375 000 Arbres sacrés 738 000 Annexes habitations 265 900 Infrastructures et activités commerciales 91 938 200 Infrastructures communautaires 7 697 802 Sous-total compensation des pertes (1) 124 166 358 2. Suivi Renforcement des capacités des acteurs 13 125 000 institutionnels Mesures d’accompagnement social 775 000 Evaluation du PAR 8 000 000 Sous-total suivi (2) 21 900 000 Coût compensation et suivi (1+2) 146 066 358 3. Divers et imprévus 10% 14 606 636 Coût total PAR (1+2+3) 160 672 994 Source : Consultante, Octobre 2017

1 Pour plus de détails, confère annexe 1

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La mise en œuvre du PAR se fera selon le calendrier suivant :

Tableau 3 : Calendrier de mise en œuvre Période Etapes Activités Mois1 Mois2 Mois3 Mois4 Mois5 Mois6 Mois7 Mois8 Mois9 Mois10 Mobilisation des ressources Mise à jour de la base de données Planification de Préparation d'un calendrier détaillé la réinstallation Elaboration d'un plan de communication Coordination avec les divers acteurs institutionnels nationaux et locaux Lancement officiel Information et Information des populations sur le communication processus de paiement Information des populations sur le mécanisme de gestion des plaintes Mise en place du comité de mise en œuvre Renforcement des capacités des différents acteurs Mise en œuvre Paiement des compensations Gestion des plaintes Déplacement des propriétaires de biens Suivi de la réinstallation Source : Consultante, Octobre 2017

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EXECUTIVE SUMMARY

 Project Background

The development of efficient transport infrastructure contributes to the improvement of populations’ living conditions, and consequently to countries economic growth. Indeed, opening up areas ensures population mobility and a better flow of productions.

In this light, the Government of Burkina Faso requested the World Bank support for the implementation of Transportation and Urban infrastructure Development Project (PTDIU), Formerly Infrastructure, Urban and Mobility Development Project (PIDURMO), whose objective is to contribute to remove the constraints to infrastructure development, connectivity and mobility in urban and rural centers and help regional capital cities and their rural hinterlands to better value their economic functions in accordance with their potential.

The Manga-Zabré road construction and asphalting Project falls within this framework. This project will certainly enable better access of the population to socio-economic infrastructure and development of commercial activities in the project areas, access and easy movement of productions from Bagré growth pole, but could also cause some negative impacts on both the environment and the human environment.

Indeed, the main works anticipated include Survey, geo-technics, clearing, cleansing, earthworks, opening and rehabilitating borrow pits and quarries, deviations, the development of temporary living camps, materials storage, asphalting...

In view of the proposed works, the construction of this road will likely have major sociocultural consequences because it will affect the ecosystem, cause loss of productive agricultural land, displacement of an important part of the population, disruption of local economic activities, destruction of cultural heritage sites, and introduction of diseases to riparian areas...

In sum, the RN29 development and asphalting works will certainly have negative environmental and social impacts and may require relocation of affected populations. According to DECREE No. 2015- 1187 / PRES- TRANS / PM / MERH/MATD / MME/ MS / MARHASA / MRA / MICA / MHU / MIDT / MCT and in view of the potential impacts of the proposed activities (loss of socio-economic infrastructure, trees, fields ...), the RN29 construction and asphalting project was classified within Category A projects, i.e. projects including significant environmental and social impacts.

Thus PTDIU has committed to develop a series of studies to understand the different impacts of the works on the receiving environment, through:

- The project Environmental and Social Impact Assessment; - The project's Resettlement Policy Framework; - The Resettlement Action Plan for People Affected by the Project (PAPs).

The objective of this Resettlement Action Plan (RAP) which is related to the section Manga- Zabre is to assess the potential negative impacts of the project, to propose measures to mitigate these impacts and to provide adequate assistance to people and communities affected by the project.  Project area

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The Manga-Zabré road goes through on the one hand the cities of Manga, Gogo, and Gon- Boussougou in the Zoundwéogo province (Centre-South Region), and on the other hand the city of Zabré in the (Centre-East).

According to the 2006 General Census of Population and Housing (RGPH), the Zoundwéogo Province had 245,947 inhabitants, including 115,248 men against 130,699 women. As for the Boulgou province, it had a resident population of 543,570 inhabitants, 250,908 men and 292,662 women. Projections for 2015 give 661,928 inhabitants, including 351,239 women in Boulgou and 311,887 inhabitants, including 165,039 women in the Zoundwéogo. The ethnic groups living in these provinces include Mossi, Bissa, Fulani, Koussacés.

The most spread pathologies in both provinces are malaria, respiratory infections, diarrheal diseases, skin diseases and sexually transmitted infections (STIs); attendance to health centers is particularly influenced by the precarious material and financial conditions, and sociocultural constraints.

The main socio-economic activities in the project area are agriculture, livestock and trade. Agriculture is the main activity of populations living alongside the road, but it is mainly oriented towards subsistence with not suitable agricultural practices. Agriculture is very extensive and characterized by the absence of reasoned fallow. Two main farming systems are practiced in both provinces: the champs de case and the champs de brousse. The main crops are sorghum, millet, maize, groundnuts, cowpea and sesame. Rice cultivation is favored by the presence of numerous shoals and wetlands.

Finally, trade is an activity that develops especially in the dry season and covers the sale of agricultural products, processing and gathering, resale of industrial products ... The vast majority of PAPs identified within the framework of the Manga-Zabré road work are trading along the road, with a strong concentration in Zabré and Gon-Boussougou.

 Objectives of the Resettlement Action Plan

The objectives of this Resettlement Action Plan (RAP) are as follows: - Minimize, as much as practicable, involuntary resettlement and land acquisition, by exploring all viable alternatives in the project design; - Ensure affected people are consulted effectively in full freedom and in the highest transparency, and that they have the opportunity to participate in all the milestones in the process of development and implementation of involuntary resettlement and compensation activities; - Ensure the compensations, if any, are determined in a participatory manner with people regarding the impacts they suffered, to ensure no one affected by the project is penalized disproportionately; - Ensure the affected people, including the poor and vulnerable groups are assisted in their efforts to improve their livelihoods and standard and quality of life.

 Legal framework

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The project route is located in the public domain. Burkina Faso's Constitution of 2 June 1991 (amended by Act No. 001-2002 / AN of 22 January 2002), Act No. 034-2009 / AN of 16 June 2009 pertaining to Rural Land Tenure and Act No. 034 -2012 / AN of 02 July 2012 pertaining to Agrarian and Land Reform in Burkina Faso govern issues of expropriation in public interest in Burkina Faso. Thus, national legislation and the World Bank OP 4.12 are compliant on the payment of fair and equitable compensation to those affected prior to starting work. However, there are discrepancies between national legislation and OP 4.12, including the definition of eligibility criteria, impact categories eligible for compensation, and consultation of the PAPs. Under the Burkinabe law, only people with legal rights over the occupied lands are eligible for compensation even if in practice the traditional rules of land acquisition are taken into account. By cons, according to the World Bank criteria, all involuntarily displaced by a project are eligible for compensation for the loss of their habitat, property or income sources. The World Bank Operational Policy 4.12 will apply for this project.

 Summary of social impacts

The construction and asphalting project of the 79 km-long Manga-Zabré road is well viewed by local residents. Indeed, it appears from discussions that the development of this road is of the main concerns of the populations of both provinces given that its current status hinders the development of socio-economic activities in the area.

However, many people will be affected by the implementation of the project. The project will mostly affect private infrastructure for commercial use, fields, trees, etc. Altogether, 872 people including 170 women are affected by the project. Women constitute about 20% of the People Affected by the Project and the vast majority of people with no education. They are often trading roadside and getting more or less precarious incomes. Specific assistance is provided to women, in particular through further explanation of the compensation process, assistance in filling various forms, the development of roadside spaces to sell fruit, vegetables and diverse items for the benefit of those people.

Goods affected by the construction of the Manga-Zabré road are synthetized in the following table:

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Table 1: Synthesis of the assets that will be affected by the construction of Manga-Zabré road

Gon- Type of goods Manga Gogo Zabré Total boussougou Fields (Number) 24 109 72 155 360 Trees (public and 576 168 208 346 1298 private) Sacred trees 0 0 1 1 2 Tree nursery 1 0 0 0 1 Commercial 8 1 52 54 115 buildings Sheds/Kiosks 41 34 259 265 599 Other commercial 7 9 4 0 20 infrastructure House extension 1 0 0 3 4 Community 2 2 0 0 4 infrastructure Total 660 323 596 824 2403 Source: Field data, Août 2016

As presented in the table, the vast majority of affected assets are commercial. This is explained by the fact that, as in all cities in Burkina Faso, traders settled along the main roads, especially in urban areas. Thus, Most of the identified people are economically displaced: 289 among them will lose permanently their income, while the activities of 222 people will be disrupted. Apart from commercial property, fields and trees are the most impacted. Indeed, the fields of 318 people are partially impacted and 48 people will lose some trees. The total area of the impacted fields is 15,556 ha. Apart of the borrow pits, the impacted areas are very small and this thing will not stop the family farming.

 Consultation of the public

Consultations were held with those affected in order to understand their perceptions and concerns vis-à-vis the project, and assess the extent of their losses. In the overall, the people affected by the project positively perceive the project. They think this is a factor of development and social progress for the country, because the development of the road will increase trade with the rest of the country and mostly with Ghana. The concerns expressed by the population in relation to the project include non-payment of compensation, the duration of work that may aggravate the pollution and deterioration of living conditions, the enhancement of mobility problems and access to activities located along the road. In individual surveys and interviews with the population, the consultant explained them their rights with regards to resettlement and the options available to them within this project (in kind, in cash or in another form). In general, the good owners wished to be compensated in cash.

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 Organizational Procedure for resettlement

To ensure proper implementation of the RAP activities, committees of implementation comprising representatives of local and decentralized administrative authorities, traditional authorities, CVDs, representatives of those affected, CSOs will be created in the villages and communes crossed by the road, through a municipal decree.

 Complaints and conflicts management procedure

The dispute settlement procedure is an important part of the system of restoration of livelihoods. Thus, any affected person who believes the requirements of the plan are not met may complain first to the CVD of his village, who will who will initiate an amicable settlement procedure; the file may be transferred to the mayor’s secretary of their town, for a settlement by the committee. If no agreement is found, the dispute is transferred to the local court represented by the Prefect. In the event of disagreement at this level, the dispute may be brought before the Court of First Instance with territorial jurisdiction. The amicable settlement of disputes that might arise from the implementation of the RAP shall be top priority.

 Budget of the RAP

The total amount of compensation relating to the Manga-Zabré road construction is One Hundred and Sixty Million Six Hundred and Seventy Two Thousand Nine Hundred and Ninety Four (160 672 994) FCFA.

Table 2: Cost of the RAP (IN F CFA) Désignation Montants 1. Loss compensation Fields 21 151 456 Private trees 2 375 000 Sacred trees 738 000 House extension 265 900 Commercial Infrastructures and activities 91 938 200 Community infrastructure 7 697 802 Subtotal of compensation (1) 124 166 358 2. Monitoring Capacity building of committee members 13 125 000 Accompanying social measures 775 000 Monitoring and evaluation of the RAP 8 000 000 Subtotal monitoring (2) 21 900 000 Total Compensation and support 146 066 358 3. Miscellaneous and contingencies 10% 14 606 636 Grand total RAP (1+2+3) 160 672 994 Source: Consultant, October 2017

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The RAP will be implemented in accordance with the following timetable:

Table 3: Implementation timetable

Période Steps Activities Month1 Month2 Month3 Month4 Month5 Month6 Month7 Month8 Month9 Month10 Resource mobilization Updating of the database Resettlement Preparation of a detailed timetable planning Elaboration of a communication plan Coordination with institutional and local actors Official launch Information Information of the population about and the payment process communication Information of the population about a complaints management mechanism Setting up the implementation committee. Capacity building of the various actors Implementation Compensations payment Complaints management Displacement of goods owners Resettlement monitoring

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Source: Consultant, October 2017

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INTRODUCTION

L’urbanisation accélérée en Afrique entraîne inéluctablement une augmentation des besoins en infrastructures de transport, que les Etats essaient tant bien que mal de combler. A l’instar de nombreux pays du continent, le Burkina Faso doit faire face à une forte croissance démographique qui s’observe aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. Ce phénomène engendre d’une part une production accrue des biens de consommations et d’autre part, la nécessité de rechercher des débouchés, pour leur écoulement. De même, l’accès à certains services sociaux de base requiert des infrastructures de transport adéquates.

Ainsi, le développement d’infrastructures performantes de transport contribue à l’amélioration des conditions de vie des populations, et partant, à la croissance économique du pays. Ces infrastructures contribuent en effet à la réduction des temps et des coûts de déplacement, et elles permettent un meilleur accès aux centres de santé, aux zones de production et le développement des activités commerciales. Le transport influence de ce fait le bien être des ménages et l’économie, en stimulant la mobilité, moteur des échanges et catalyseur de la productivité des entreprises, tout en contribuant à la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB).

Dans le cadre de l’accompagnement des efforts visant à combler le déficit des infrastructures de transport, et pour mieux gérer l’urbanisation rapide des centres urbains, le Gouvernement du Burkina Faso a sollicité l’appui financier et technique de la Banque Mondiale pour la mise en œuvre du Projet de Transport et de Développement des Infrastructures Urbaines (PTDIU), ex Projet d’Infrastructures, de Développement Urbain et de Mobilité (PTDIU). Les travaux de construction et de bitumage de la Route Nationale Manga-Zabré (RN29), objet de ce Plan d’Action de Réinstallation (PAR), s’inscrivent dans le cadre de ce projet.

En effet, au regard de la nature des aménagements projetés, il est inévitable que la mise en œuvre de ce projet entraine des impacts négatifs tels que la perte d’infrastructures, de terres, ou la perturbation des activités commerciales… La réalisation des travaux de construction et de bitumage de la Route Nationale Manga-Zabré contribuera certes au désenclavement de la zone et à l’amélioration des conditions de vie des populations riveraines, mais elle engendrera inéluctablement des impacts sociaux négatifs.

Aussi, l’objectif de ce Plan d’Action de Réinstallation (PAR) est-il d’évaluer les impacts sociaux négatifs réels des travaux de construction et de bitumage de la RN29, de proposer des mesures visant à éviter ou à minimiser ces impacts, et de fournir une assistance adéquate aux personnes et communautés affectées par le projet. Un Cadre de Politique de Réinstallation (CPRP) conçu en amont, donne les lignes directrices du PAR et les principes sur lesquels il doit être élaboré.

Le Plan d’Action de Réinstallation de la RN29, a été conduit en conformité totale avec la Politique Opérationnelle 4.12 de la Banque Mondiale « la Réinstallation Involontaire » et son Annexe A, et en utilisant les normes, procédures méthodologiques et juridiques contenues dans le CPRP, et les dispositions du DECRET N°2015- 1187 /PRES- TRANS/PM/MERH /MATD/MME/MS/MARHASA/MRA/MICA/MHU/MIDT/MCT portant conditions et procédures de réalisation et de validation de l'évaluation environnementale stratégique, de l'étude et de la notice d'impact environnemental et social.

Ainsi, le présent PAR s’articule autour des principaux points suivants : - Résumé non technique ;

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- Introduction ; - Description du projet et de sa zone d’intervention ; - Synthèse des études socio-économiques ; - Impacts potentiels du projet ; - Objectifs et principes de la réinstallation ; - Alternatives pour minimiser les effets négatifs de la réinstallation ; - Cadre politique, juridique et institutionnel de la réinstallation ; - Eligibilité et date butoir ; - Evaluation des pertes de biens ; - Mesures de réinstallation ; - Participation publique (consultation ; - Aspect genre ; - Gestion des litiges et procédures de recours ; - Responsabilités organisationnelles ; - Programme d'exécution du plan de réinstallation ; - Coût total de mise en œuvre .du plan de réinstallation ; - Suivi et évaluation du plan de réinstallation ; - Conclusion.

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Chapitre I : Description du projet et présentation de sa zone d’implantation

Ce chapitre fait la description du projet de construction et de bitumage de la RN29 et de sa zone d’implantation.

1.1 Description du projet

1.1.1. Contexte général Dans le souci de faire du développement routier un réel support du développement économique, le Gouvernement du Burkina Faso a sollicité l’appui financier et technique de la Banque Mondiale pour la mise en œuvre du Projet de Transport et de Développement des Infrastructures Urbaines (PTDIU). L’unité de coordination du PTDIU est le Secrétariat Permanent du Programme Sectoriel des Transports (SP-PST), qui agit en qualité de promoteur. Son adresse est la suivante : Secrétariat Permanent du Programme Sectoriel des Transports Tél. : (+226) 25 41 78 06 ou 07/Fax : (+226) 25 41 78 08 Email : [email protected] BP : 01 BP 2517 Ouagadougou 01

L’Objectif de Développement du PTDIU est d’améliorer la mobilité et l’accès aux infrastructures dans les zones rurales et urbaines ciblées et en cas de crise ou de situation d’urgence éligible, de mettre en œuvre une riposte immédiate et efficace à ladite crise ou situation d’urgence. Les objectifs spécifiques du projet sont les suivants : - améliorer le niveau de service et de qualité des infrastructures et des équipements ; - améliorer l’accès physique des populations rurales aux marchés et services sociaux de base ; - améliorer les conditions de vie des populations urbaines dans les capitales régionales identifiées ; - générer des revenus grâce aux emplois créés dans la mise en œuvre de la méthode HIMO aussi bien en milieu urbain que rural ; - contribuer au renforcement des capacités institutionnelles en matière de planification et de gouvernance des acteurs, et soutenir la mise en œuvre de réformes sectorielles. Le projet comporte cinq (05) composantes, dont deux composantes d’investissements, une composante dédiée au renforcement institutionnel et la gouvernance sectorielle, une composante consacrée à la gestion du projet et enfin, une composante vide destinée à faire face aux conséquences néfastes des changements climatiques. Ces cinq composantes sont les suivantes : i) composante A : Infrastructures interurbaines ; ii) composante B : Infrastructures urbaines dans les capitales régionales ciblées ; (iii) composante C : Appui institutionnel et gouvernance sectorielle ; (iv) composante D : Gestion du Projet ; (v) composante E : Mécanisme de Réponse d’urgence en cas de crise.

La composante A vise à construire des infrastructures de désenclavement dans les zones de production et les hinterlands ruraux des capitales régionales sélectionnées. Les activités programmées sont les suivantes :

1. La réalisation de travaux, notamment la supervision et le contrôle technique concernant entre autres : - le bitumage de la route Manga-Zabré ;

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- la remise en état de la piste rurale Dindeógo- Zonsé ; - le renforcement de la connexion à l’Internet dans les agglomérations situées le long de la route Manga-Zabré ; - la construction de deux (2) postes de péage et d’une (01) station de pesage sur la route Manga- Zabré.

2. la réalisation d’études de faisabilité technico-économique de 40 ouvrages de franchissement, de 100 km de pistes rurales selon la méthode HIMO et de 200 km de pistes rurales selon la méthode mécanisée, l’étude des besoins de connectivité virtuelle des agglomérations le long de la route Manga-Zabré ;

3. La construction de 100 ouvrages de franchissement, de 100 km de pistes rurales selon la méthode HIMO, la réalisation de 2 forages par région ; le contrôle et la supervision desdits travaux ;

4. La réalisation d’études de sauvegarde environnementale et sociale pour les travaux exécutés dans le cadre du projet.

1.1.2. Description de l’état initial de la RN 29 Ce projet de construction et de bitumage de la RN29 débute à la fin du revêtement bitumineux de la ville de Manga et s’étend jusqu’à la sortie de la commune de Zabré, soit un linéaire d'environ 79 km. La route traverse plusieurs zones de cultures et majoritairement des bassins rizicoles. De nombreux commerçants sont installés aux abords de la route, surtout au niveau des marchés de Dindéogo, Gon-boussougou et Zabré.

La RN29 est une route non revêtue avec les caractéristiques de route en terre ordinaire ; la couche de roulement est du graveleux latéritique sur une plateforme variant de 6,00 à 8,00 m. D’une façon générale, cette route est en très mauvais état, avec plusieurs zones dégradées, ce qui ne facilite guère l’évacuation des malades vers les centres de santé ; en outre, cet état de la route constitue un frein au développement des activités commerciales, comme l’ont souligné les populations concernées, lors des différentes rencontres.

Au total 118 ouvrages hydrauliques transversaux ont été identifiés, soit en moyenne 1 ouvrage à chaque kilomètre. La typologie des ouvrages est la suivante : - des dalots simples à multiples ; - un pont mixte de 2x10, 00 m (PK 22+583) ; - un pont dalle de 4x5x2, 5 m (PK13+330) ; - des buses métalliques et en béton armé.

Deux carrefours nécessitant des aménagements spécifiques ont été identifiés aux embranchements de la route avec la RR09 à Dindéogo et la RN25 à Zabré.

La photo ci-après illustre l’état actuel d’un tronçon de la route à aménager.

Photo N° 1 : Aperçu d’une partie de la route à aménager

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Auteure : Consultante, Août 2016

1.1.3. Justification du projet de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré Ce projet de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré, longue de 79 km, s’inscrit dans le cadre de la Stratégie du Secteur des Transports 2011-2025 recommandée par la Table Ronde des bailleurs de fonds tenue en mai 2000, et adoptée par le Gouvernement du Burkina Faso courant mars 2003 dont les objectifs essentiels sont : - le désenclavement des zones d’habitation et de culture, - la meilleure circulation des biens et des personnes, - la contribution à la lutte contre la pauvreté.

Ce projet vise donc à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations, et au développement des échanges commerciaux. De manière spécifique, il a pour objectifs de : - désenclaver les provinces du Zoundwéogo et du Boulgou ; - connecter le pôle économique de Bagré aux centres de consommation (Ouagadougou, , villes frontalières du Ghana…) ; - faciliter les évacuations sanitaires des villages vers les centres urbains.

Ainsi, le projet de construction et de bitumage de la RN29 permettra de désenclaver les provinces du Zoundwéogo et du Boulgou, d’intensifier les échanges commerciaux et culturels entre les différentes villes et avec l’extérieur (Ghana), tout en assurant l’écoulement des productions du Pôle de Croissance de Bagré, ainsi qu’un meilleur accès des populations aux services sociaux de base.

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1.1.4. Caractéristiques techniques de la route en projet Compte tenu du standard d’aménagement de cette route en projet et de sa relation fonctionnelle avec son environnement (route multifonctionnelle en milieu rural en majorité) et en considérant la classification relative à l’Aménagement des Routes Principales (ARP), la route sera considérée de type R. En prenant en compte les contraintes topographiques liées au site et la fonction de l’aménagement, la route en projet sera considérée comme catégorie R60 en section urbaine et catégorie R80 en section interurbaine permettant d’offrir un confort de circulation optimal. La vitesse de référence est de : - 80 km/h en rase campagne ; - 60 km/h en traversée d’agglomération.

En fonction des critères de sécurité et de la législation, les vitesses de circulation imposées par la signalisation seront de : - 90 km/h hors agglomération ; - 50 km/h en agglomération (cas général, sans ralentisseurs) ; - 30 km en agglomération à proximité des traversées piétonnes ou d’infrastructures sociocommunautaires telles que les écoles, les marchés, les lieux de prière, du fait de l’implantation de ralentisseurs.

Les principaux aménagements projetés sont les suivants : - l’aménagement de carrefours giratoires à Gon-Boussougou (PK 42+330) et à Zabré (PK 75 + 475) ; - l’aménagement d’un carrefour en « T » règlementé par des « cédez-le-passage» à Dindeogo (Pk 53+929) ; - la projection d’aires de stationnement dans les zones à fortes activités riveraines (marché, lieu de culte, gare routière…), pour une capacité de stockage de 7 véhicules légers par aire de stationnement. La largeur des aires de stationnement projetées autorise également le stationnement des poids lourds ; - l’aménagement d’amorces permettant de définir les points d’insertion et d’échange avec la voie principale, d’éviter les insertions anarchiques à la voie principale, de définir le régime de priorité et d’avertir les usagers de la présence d’une zone d’échange ; - l’aménagement d’un (01) poste de péage à la sortie de Manga au PK 06+160 et d’un poste de pesage à la sortie de Zabré au PK 78+400.

Trois (03) profils en travers types ont ainsi été définis par le rapport de synthèse de l’Avant- Projet Détaillé (APD) : - en rase campagne et petite agglomération : la chaussée est de 7 m de large avec des accotements revêtus de 1.5 m de part et d’autre de la chaussée, soit un total de 10 m ; - en moyenne agglomération : la chaussée est de 8 m de large avec des accotements revêtus de 2 m de part et d’autre de la chaussée, soit un total de 12 m ; - en grande agglomération : la chaussée est de 8.00 m de large avec des trottoirs revêtus de 2 m de large de part et d’autre de la chaussée, et des caniveaux/trottoirs de 2 m de part et d’autre de la chaussée, soit un total de 16 m. Une bande de servitude de 3 m de part et d’autre de la chaussée a été ajoutée, au niveau de chaque profil en travers, pour faciliter la circulation des engins.

Ainsi, la largeur de l’emprise de la route est de 16 m pour les zones de rase campagne et les petites agglomérations, de 18 m pour les moyennes agglomérations, et de 22 m pour les grandes agglomérations. Ces dimensions représentant l’espace techniquement utile pour les travaux, ont été retenues pour les recensements des biens et des personnes.

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Quant au recensement des biens et des personnes sur les sites d’emprunts, il a été effectué sur la base des données fournies par l’étude technique. Ainsi, les dimensions des emprunts ont été considérées comme emprise pour le recensement des biens et des personnes. Les voies d’accès devant être définies par l’entreprise ne sont pas prises en compte. Des dispositions spécifiques doivent être prises dans le contrat pour charger l’entreprise à procéder à la délimitation de voies d’accès et au recensement des personnes et de leurs biens.

1.2 Présentation de la zone d’implantation du projet

1.2.1. Situation géographique Le projet est implanté dans les provinces du Boulgou et du Zoundwéogo, respectivement situées dans les régions du Centre-Est et du Centre-Sud. Quatre (04) communes sont traversées par la route ; il s’agit de Manga, Gogo, Gon-boussougou et Zabré. La province du Boulgou est délimitée : au nord par les provinces du Kouritenga et du Ganzourgou ; au sud par les républiques du Togo et du Ghana ; à l’est par le Koulpélogo et à l’ouest par le Zoundwéogo. Elle a pour chef-lieu Tenkodogo (distante de la capitale d’environ 185 km), compte treize (13) départements et regroupe 289 villages. De par la richesse et l’abondance des terres cultivables, le Boulgou est une zone d’accueil pour les migrants du Ganzourgou, du Kourittenga et même des provinces plus éloignées telles que le Sanmatenga et le Namentenga. Dans la province du Boulgou, la route à aménager traverse la commune de Zabré.

Quant à la province du Zoundwéogo, elle est limitée au nord par la province du Bazèga, au sud par le Nahouri et le Boulgou ; à l’est par le Boulgou et à l’ouest par le Nahouri et le Ziro. Elle compte sept (07) départements regroupant 146 villages et a pour chef-lieu Manga, situé à environ 100 km de Ouagadougou. Trois (03) communes de la province du Zoundwéogo sont traversées par la route ; il s’agit de Manga, de Gogo et de Gon-boussougou.

La carte ci-dessous présente la zone d’implantation du projet :

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Carte 1 : Situation du projet de construction et de bitumage de la RN29

Source, AGEIM-IC, Rapport de synthèse APD (Version définitive), 2016

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1.2.2. Milieu physique La zone du projet se caractérise par un climat tropical de type Soudano-Sahélien, avec deux principales variantes : le type Sud Soudanien et le type Nord Soudanien. Elle connaît une longue saison sèche qui s’étale de novembre à mai et une courte saison pluvieuse qui dure de juin à Octobre. D’une manière générale, les pluies sont irrégulières et mal réparties. Le potentiel végétal est important dans la zone. On note l’existence d’espèces végétales diversifiées : des forêts galeries et des forêts protégées dont certaines font l’objet d’une exploitation concertée, des plantations forestières, collectives et individuelles. Les espèces dominantes sont : Vitellaria paradoxa, Lannea microcarpa, Bombax costatum, Tamanrindus indica, Acacia sp, Adansonia digitata. Quelques essences exotiques existent : Eucalyptus camaldulensis, Azadirachta indica… Le bois de chauffe et d’œuvre est recherché dans la zone, mais le bois de service et d’œuvre (perches) est généralement importé du Ghana. Quant à la faune, elle est riche et variée, et se compose d’oiseaux, de petit gibier et de quelques porcs épics ; on y rencontre également des crocodiles, des hippopotames dans les environs des localités de , et Gon-Boussougou (Refuge des hippopotames). Il s’agit en outre d’une zone disposant de ressources halieutiques importantes, en raison de la présence de nombreux plans d’eau dont le principal est le lac artificiel de Bagré, avec plusieurs points de pêche.

1.2.3. Milieu humain et secteur sociaux • Caractéristiques démographiques Selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2006, la population de la région du Centre-Est se chiffrait à 1 132 016 habitants, tandis-que dans le Centre-Sud, on dénombrait 641 443 habitants. Au niveau provincial, le Boulgou comptait une population résidente de 543 570 habitants dont 250 908 hommes et 292 662 femmes ; celle de la province du Zoundwéogo comptait 245 947 habitants dont 115 248 hommes et 130 699 femmes. Les projections faites pour l’année 2016 donnent 723 352 habitants dont 383 711 femmes pour le Boulgou, et 320 649 habitants dont 169 655 femmes pour le Zoundwéogo, soit une population totale des deux provinces, estimée à 1 044 001 habitants ; ces derniers verront leur mobilité s’accroître et leurs conditions de vie s’améliorer avec le projet de construction et de bitumage de la RN29.

Le tableau ci-après présente les projections de la population des deux provinces, de 2015 à 2020 : Tableau 4 : Projections démographiques de 2015 à 2020 Provinces 2015 2020 Masculi Féminin Total Masculi Féminin Total n n Boulgou 329 708 372 705 702 413 381 687 430 603 812 290 Zoundwéogo 150 994 169 655 320 649 146 848 165 039 311 887 Source : INDS, 2009

Les ethnies majoritaires dans les deux (02) provinces sont les Mossis, les Bissas, les Peuls, les Koussacés et les Gourounsi. Les autochtones sont généralement d’ethnies Bissa, Mossi ou Zaoga. On les retrouve au Boulgou, principalement dans les communes de , Boussouma, Niagho, Béguédo, Bagré, Zabré, Zonsé, , Tenkodogo, Komtoéga, ,

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Bané. Ils sont également présents dans les localités des provinces du Zoundwéogo (Gon- boussougou, Gogo, Manga, Bindé) et du Kouritenga. • Phénomène migratoire L’émigration constitue le flux migratoire le plus important et il concerne principalement les jeunes. Les principales destinations sont la Côte d’Ivoire, la Guinée Equatoriale, le Ghana, le Gabon, l’Italie, etc. Au plan interne, les jeunes se rendent dans les grands centres tels Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Manga et Tenkodogo. Cette migration a pour conséquence la baisse de la productivité dans la commune, car elle concerne les bras valides. Toutefois, la contribution des migrants au développement de la zone du projet est considérable dans la mesure où ces derniers procèdent à des transferts de fonds au profit de leurs familles, et pour la réalisation de divers projets.

Le projet en cours contribuera au développement de diverses activités qui faciliteront le maintien de certains jeunes dans leurs terroirs.

• Education - Enseignement primaire La zone du projet est répartie entre la Direction Provinciale de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (DPENA) des deux provinces que sont le Boulgou et le Zoundwéogo. Le tableau suivant fait le rapport entre infrastructures éducatives, nombre d’élèves et d’enseignants dans les deux provinces : Tableau 5 : Situation des écoles primaires dans les provinces du Boulgou et du Zoundwéogo Provinces Statut Nombre Nombre Nombre de maîtres Ratio d’écoles d’élèves chargés de cours Elèves/Maître Boulgou Public 394 98 948 1636 60,5 Privé 50 8114 170 47,7 Zoundwéogo Public 206 45 840 810 56,6 Privé 30 3 007 80 37,6 Source : Annuaire statistique de l’éducation nationale, MENA, 2014

Selon une des responsables de la DPENA du Zoundwéogo, si certaines mesures ne sont pas prises, les risques d’accidents impliquant surtout les élèves vont s’accroître avec l’aménagement de la route. Selon cette dernière, les élèves traversent régulièrement la route pour rechercher de l’eau ou des lieux d’aisance. L’implantation de forages et de latrines dans les établissements qui n’en disposent pas pourrait réduire les traversées fréquentes de la route par ces derniers, et minimiser les risques d’accidents.

- Enseignement secondaire L’effectif total des élèves inscrits dans les établissements secondaires de la province du Zoundwéogo est de 11151, avec un taux de 49,46% de filles. Selon le Directeur Régional des Enseignements Secondaire et Supérieur du Centre-Sud, le taux de Grossesses Précoces et Non Désirées (GPND) chez les élèves est particulièrement élevé à Gogo et à Gon-boussougou. L’accès à ces établissements étant difficile du fait de l’état fortement dégradé de la route, l’équipe chargée des activités d’éducation en matière de population et de citoyenneté éprouve d’énormes difficultés à s’y rendre. Ce dernier nourrit donc l’espoir que l’aménagement de la route se fera le plus tôt possible, pour permettre des sorties régulières de sensibilisation dans ces établissements, et le développement des relations avec la région voisine du Centre-Est.

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Tableau 6 : Situation des établissements secondaires dans les provinces du Boulgou et du Zoundwéogo Provinces Etablissements Etablissements Total publics privés Boulgou 70 43 113 Zoundwéogo 31 9 40 TOTAL 101 52 153 Source : Annuaire statistique de l’éducation nationale, MENA, 2014

Conformément au Plan de Gestion Environnementale et Sociale, toutes les écoles situées à proximité de la route bénéficieront de murs de clôture (du côté faisant face à la route), pour garantir la sécurité des enfants. De même, des campagnes de sensibilisation sur les risques d’accidents au moment des travaux et sur la sécurité routière seront menées au profit des populations, et particulièrement à l’endroit des élèves.

• Santé La situation sanitaire dans la zone du projet reste encore préoccupante selon les monographies des régions concernées : les principales pathologies constatées sont le paludisme, les infections respiratoires, les maladies diarrhéiques, les affections de la peau et les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) ; la fréquentation des centres sanitaires est particulièrement influencée par la précarité des conditions matérielles et financières, et les pesanteurs socioculturelles.

Concernant les infrastructures sanitaires, des efforts ont été réalisés depuis quelques années pour une meilleure accessibilité des populations aux soins de santé primaire, en couverture vaccinale, en médicaments essentiels génériques. Ainsi, la zone du projet est couverte sur le plan sanitaire par les Directions Provinciales de la Santé du Zoundwéogo (districts de Manga, Gogo et Gon-boussougou) et du Boulgou (districts de Zabré).

Tableau 7 : Situation des infrastructures de santé Régions CHU CHR CMA CM CSPS Dispensaires Maternités FS Officines et isolés isolées privées Dépôts privés Centre Est 0 1 6 2 123 14 4 15 55 Centre Sud 0 0 4 0 96 21 0 1 41 Burkina 4 9 47 35 1 643 127 15 407 716 Faso Source : Annuaire statistique 2014, Ministère de la santé /DGESS, 2015

Tout comme les établissements d’enseignement, les structures sanitaires situées à proximité de la RN29 bénéficieront de murs de clôture, pour minimiser les risques d’accidents. Par ailleurs, dans la mesure où les travaux mobiliseront de nombreux travailleurs dont certains viendront d’ailleurs, des actions de sensibilisation seront menées au profit des populations, pour minimiser les risques de propagation des IST et du VIH/SIDA, et les GPND.

• Hydraulique Dans la commune urbaine de Manga et la commune rurale de Zabré, l’Office Nationale de l’eau et de l’Assainissement (ONEA), assure l’approvisionnement en eau potable des populations à travers son réseau de canalisations, de bornes fontaines et de postes d’eau autonomes. Dans les

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différents villages, des puits modernes, des forages, et des minis AEP financés par les programmes d’hydraulique villageoise contribuent à l’alimentation en eau des ménages.

1.2.4. Activités socio-économiques Les principales activités socio-économiques pratiquées dans la zone du projet sont l’agriculture, l’élevage et le commerce. L’agriculture est pratiquée par l’immense majorité de la population active.

• Agriculture L’agriculture est surtout orientée vers la subsistance avec des pratiques culturales peu adaptées. Elle est extensive et caractérisée par l’absence de jachère raisonnée.

Deux principaux systèmes de culture sont pratiqués dans les deux (02) provinces : les champs de case et les champs de brousse. Les principales spéculations sont le sorgho, le mil, le maïs, l'arachide, le niébé, le sésame. La culture du riz est favorisée par la présence de nombreux bas- fonds et zones marécageuses.

Toutefois, de nombreuses contraintes entravent le développement du secteur agricole. Il s’agit principalement : - du faible niveau de fertilité des sols et de la baisse tendancielle de leur fertilité ; - de la faiblesse des systèmes de production : cultures orientées vers l’autosubsistance, peu d’association agriculture-élevage ; - de la raréfaction des terres exploitables ; - des difficultés liées à la commercialisation des produits agricoles… Certaines terres agricoles seront impactées par la mise en œuvre du projet, ce qui nécessite la prise de mesures visant à minimiser cet impact.

• Elevage L’élevage occupe une place prépondérante dans les activités socio-économiques des populations de la zone du projet. Il contribue de façon notable à l’amélioration de la production agricole par l’apport de fumier et la culture attelée. Les produits animaux génèrent des activités commerciales tant à l’intérieur du pays qu’avec le Ghana et le Togo. Les provinces du Boulgou et du Zoundwéogo constituent des zones d’accueil, de transit des troupeaux, de commerce et de transhumance.

En matière de potentialités de l’élevage dans la zone, les atouts majeurs se situent au niveau de l’importance du cheptel, des ressources fourragères, de l’existence de zones pastorales et de l’accessibilité des marchés. Outre l’élevage bovin naissant, il faut noter l’importance de celui des bœufs de trait dont l’effectif s’accroîtra avec les exploitations rizicoles d’une part, et l’introduction de la culture de coton d’autre part.

Les principales contraintes du secteur sont les suivantes : - la réduction des zones de pâturage et la réduction des zones pastorales dues à l’exploitation anarchique des terres et la destruction abusive du couvert végétal ; - l’insuffisance des moyens d’encadrement et d’organisation des éleveurs ; - l’insécurité foncière grandissante, principale cause de conflits…

Il convient également de relever les maladies qui sévissent dans la zone : la pasteurellose bovine, la péripneumonie contagieuse bovine, le charbon symptomatique bovin, la rage caprine, féline et des primates et la pseudo peste aviaire.

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L’aménagement de la route contribuera au développement du secteur, en facilitant notamment le transport du bétail vers le Ghana. • Commerce C’est surtout en saison sèche que ce secteur se développe dans la province du Boulgou. A cette période de l’année, les agriculteurs rentrés des champs viennent grossir le nombre des acteurs de ce secteur, assez bien développé du fait de la proximité avec le Ghana et le Togo (par la RN 16). Les activités sont diversifiées : revente de produits industriels, transformation et vente de produits agricoles et de cueillette, petite restauration…

Il existe quelques marchés importants dans la province. Il s’agit des marchés de Tenkodogo, de Garango, de Béguédo, de Zabré, de Bittou et de Oumnoghin.

Quant à la province du Zoundwéogo, le commerce et l’artisanat constituent la base du tissu économique. L’économie de la province est basée sur l’artisanat de transformation. La poterie, la production de mil germé et le dolo occupent plus de 50% de l’activité économique. Le commerce des produits agricoles surtout céréaliers et des produits de l’élevage (volaille et petits ruminants) occupe une place importante sur le marché. En outre, une gamme variée de produits manufacturés des industries nationales et internationales alimente le commerce général. Il s’agit principalement des produits de quincaillerie, d’épicerie et des articles divers (friperie, radio- cassettes, pièces détachées de cycles et cyclomoteurs…).

De nombreuses activités commerciales sont menées aux abords de la route, et on y retrouve des femmes dont la plupart possèdent des étalages. Certaines de ces activités commerciales connaîtront une perturbation au moment des travaux d’aménagement de la route et des dispositions sont prévues pour minimiser, atténuer ou compenser les risques et impacts identifiés. Néanmoins, la construction des infrastructures routières permettra certainement de développer le commerce, en facilitant le transport des personnes et des marchandises entre les localités concernées, et en favorisant les échanges avec le Ghana.

• Exploitation de ressources minières et carrières A Zabré, Il existe des sites aurifères tels que ceux de Zarboko, Songo et et on y retrouve de nombreux orpailleurs. Cette activité offre des opportunités aux populations sur le plan économique mais elle engendre également des conséquences néfastes aussi bien sur l’environnement (destruction du couvert végétal) et les champs de culture, que sur le plan social (prostitution, drogue, insécurité…). Par ailleurs, la mine d’or de Youga, précédemment exploitée de manière industrielle par la société Endeavour Mining, et qui emploie plus de 600 personnes dont de nombreux nationaux, a été récemment rachetée par la société MNG Gold. Cette mine appuie annuellement la commune de Zabré à travers des fonds pour la mise en œuvre de son Plan Communal de Développement.

De même, la société KIAKA SA vient d’obtenir le permis d’exploitation industrielle de la mine d’or située dans la commune de Gogo (province du Zoundwéogo). L’exploitation de ce site aurifère, prévue pour quatorze (14) ans, générera des avantages tels le développement des activités de fournitures de biens et de services, l’appui direct à la commune pour la réalisation de certaines activités d’intérêt commun, et surtout, des emplois pour les jeunes (environ 1000 emplois temporaires et 540 emplois permanents sont prévus). On note également la présence d’un site d’orpaillage à Nagrigré avec environ un millier d’exploitants. La commune dispose également d’un site de prélèvement de sable qui procure des revenus à de nombreux femmes et enfants ; cependant, faute de voies d’accès, cette carrière

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ne génère pas les ressources escomptées. Enfin, il existe également un site d’exploitation artisanale à Toula dans la commune de Manga.

La construction et le bitumage de la route Manga-Zabré contribueront à un réel essor de l’exploitation minière et des carrières, avec des retombées économiques considérables pour toute la zone du projet ; par ailleurs, l’aménagement de la route pourrait inciter davantage les promoteurs miniers à s’y installer.

• Transport La zone du projet est couverte par un réseau routier comprenant des routes nationales, des routes régionales, des routes départementales et des pistes rurales. Les routes nationales sont les suivantes : - la Route Nationale n°16 (RN16) relie Koupéla (embranchement RN 04) à la frontière du Togo, en passant par Tenkodogo, Bittou et Cinkansé est bitumée et en cours de réhabilitation ; - la Route Nationale n°17 en cours de travaux, permet de franchir la vallée du Nakambé par le pont de Béguédo. Cette route qui traverse la ville de Bindé (embranchement RN 5), passe par Kaïbo, , Garango, et rejoint la RN 16 à Tenkodogo ; - la Route Nationale n° 25 non bitumée, part de Bittou pour rejoindre Zabré, et ensuite la RN29. Elle traverse la forêt classée de Ouilengaré. - la Route Nationale n°29 actuellement en terre, part de Manga en passant par Gon- boussougou pour rejoindre la frontière du Ghana.

Une seule route régionale (la RR9) non bitumée, longue d’environ 55 km environ, passe en aval du barrage de Bagré, et permet de relier la RN29 à la RN16 (embranchement Tenkodogo– Bittou). Elle est pratiquement la seule voie carrossable qui permet d’accéder à la commune de Bagré et à la localité de Dindéogo en passant par Dirzé. Les routes départementales sont les suivantes : - la Route Départementale n° 27 fait la liaison Tenkodogo - Garango - Béguédo - Niaogo - Komtoega, et rejoint Boussouma par la RD 27 ; - la Route Départementale n° 28 relie la RN 17 Tenkodogo, Garango - Béguédo- Niaogo à Komtoega, - la Route Départementale n° 30 relie Dindéogo - Litaya - Zonsé à la RN 29 (Gon- boussougou - Zabré - Manga - frontière du Ghana) ; - la Route Départementale n° 36 qui permet la jonction entre Bané-RN 16 Koupéla - Tenkodogo- Bittou - frontière du Togo.

Toutefois, il importe de signaler l’insuffisance du réseau routier et surtout sa mauvaise qualité pendant l’hivernage. La province ne dispose que de 94 Km de route bitumée et de 185 km de route ordinaire plus ou moins praticable. Elle compte trois aérodromes secondaires situés à Tenkodogo, Garango et Zabré, qui ne peuvent recevoir que les avions légers. L’automobile reste un des moyens de transport le plus couramment utilisé d’un département. Seule la commune de Tenkodogo dispose d’une gare routière acceptable, ce qui n’empêche pas les stationnements anarchiques aux alentours du marché.

En ce qui concerne la province du Zoundwéogo, elle est reliée aux départements, communes et villages par des pistes difficilement praticables, surtout en hivernage, à cause de leur mauvais état et du manque d’ouvrage de franchissement.

En raison de l’état de forte dégradation de la route, les localités traversées sont peu desservies par les compagnies de transport, ce qui pose souvent des problèmes de mobilité pour les

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populations. Ainsi, avec l’aménagement de la route, le secteur des transports se développera dans la zone et accroîtra la mobilité des personnes et des biens.

1.2.5. Organisation socio-politique

• Le pouvoir politique et administratif Les quatre (04) communes traversées par la route Manga-Zabré sont administrées par des maires, qui gèrent à ce titre toutes les affaires communales et organisent les services à caractère administratif et commercial aux fins de sauvegarder les intérêts de la commune. Ces derniers jouent également le rôle d’officier d’état civil et de police judiciaire. Ils sont assistés dans leurs fonctions administratives par des secrétaires généraux, chargés de : - la coordination administrative et technique des services de la mairie ; - la gestion du personnel et du matériel de la commune ; - la gestion des relations techniques de la mairie avec les services de l’Etat. Le préfet représentant de l’Etat, assume les responsabilités administratives vis-à-vis des services techniques déconcentrés qui ont pour missions essentielles l’appui technique à la commune pour la mise en œuvre des actions de développement.

• Le pouvoir traditionnel La zone du projet est majoritairement habitée par les Bissa et les mossés, dont les sociétés sont fortement hiérarchisées avec à leurs têtes des Naaba (chef), secondés par des ministres. Le pouvoir traditionnel est patriarcal, et se transmet de père en fils au sein de la famille royale. Les chefferies traditionnelles sont impliquées dans le maintien de la cohésion sociale. Elles participent au règlement des différends entre leurs sujets et se prononcent sur les questions relatives au foncier et les conflits de toute autre nature. Pour les aspects coutumiers, elles font appel à des collèges de sages. La collaboration entre les différentes administrations et les chefferies traditionnelles, permet de mobiliser la population, et de régler à l’amiable certains litiges. En effet, d’une manière générale, les décisions des chefs sont respectées et leur implication permettra de prévenir et de résoudre les éventuels conflits qui pourraient survenir dans la mise en œuvre du projet d’aménagement de la route.

• Mode d’occupation et de gestion de l’espace Dans les communes traversées par le projet, on note différents types d’occupation de l’espace : - l’espace d’habitation, qui est constitué des villages et des différents secteurs. Dans les villages, les habitations présentent une répartition spatiale dispersée. Elles sont contiguës aux champs de cases. L’habitat est le reflet des conditions de vie de la population et du pouvoir économique des habitants. Ainsi, les cases rondes coiffées de chaume font de plus en plus place aux maisons rectangulaires en matériaux locaux ou définitifs, et recouvertes de tôles. Certaines personnes utilisent le ciment et le goudron provenant du Ghana pour renforcer la durabilité des toitures et des murs. Dans la commune rurale de Zabré, et dans beaucoup de villages, la tendance est à la construction en matériaux définitifs. Cette évolution dans l’habitat est aussi due à l’apport financier substantiel des émigrés. - un espace occupé par les services administratifs et qui regroupe également des habitations, au niveau des villes de Manga et de Zabré ; - un espace réservé aux marchés et occupé par de nombreux commerçants ;

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- un espace réservé à la production où on retrouve les champs de brousse qui sont aménagés à une distance plus éloignée des concessions ; leurs superficies sont beaucoup plus importantes que celles des champs de case. Situés à proximité des concessions, les champs de case bénéficient de l’apport en fumure organique provenant des fosses fumières et des ordures ménagères pour leur exploitation.

Deux modes de gestion du foncier coexistent dans la zone du projet : le mode de gestion traditionnel et le mode de gestion moderne régie par la loi 034 sur le foncier rural. Au sein des communautés locales, la terre est gérée par les chefs de terre ( en mooré ou Tarazaa en bissa). Le principal mode d’accès est l’héritage, et ce transfert se fait de père à fils ; les femmes sont de fait exclues du droit d’héritier des terres familiales, malgré les dispositions favorables des textes en vigueur, à savoir la Réforme Agraire et Foncière (RAF) et le Code des personnes et de la famille.

L’accès à la terre peut également se faire par prêt : en général, c’est un mode d’accès au foncier utilisé par les migrants s’installant dans un terroir. Ceux-ci sont assujettis au respect des us et coutumes locales de la région. Dans le passé, le prêt de terres n’avait pas de contrepartie monétaire, il était surtout considéré comme un moyen de régulation des rapports sociaux locaux et d’organisation d’alliances familiales et inter villageoises.

Il existe également des modes émergents de transactions foncières tels que la location qui est une forme déguisée de prêt à court terme, pratiqué surtout vis-à-vis des migrants agricoles.

Enfin, on observe des ventes de terres liées à divers facteurs parmi lesquels on peut souligner la promotion de certaines cultures de rente (coton), le développement d’entreprises agricoles modernes autour des centres urbains (expérimentation de cultures bio, vergers, élevage de bovins, caprins, porcins, volailles) et l’attrait exercé par certains opérateurs économiques par les opportunités de production et de commercialisation des produits agricoles sur les marchés nationaux, régionaux et internationaux : la terre devient progressivement un bien marchand que l’on achète, que l’on vend ou que l’on accumule, en milieu urbain comme en milieu rural.

Les dispositions de la loi 034 s’appliqueront dans le cadre de la mise en œuvre du présent projet.

1.2.6. ONG et associations de développement La province du Boulgou compte de nombreuses associations, des groupements villageois d’agropasteurs, d’éleveurs, de jeunes agriculteurs et de nombreux groupements de pêcheurs autour du grand lac de Bagré. Les plus dynamiques sont : - l’association AYDA qui intervient dans le domaine de l’alphabétisation, la formation, les AGR et la santé et qui est basée à Zabré ; - l’association des femmes Pag-la-yiri également basée à Zabré, et qui intervient dans les domaines de l’alphabétisation, des équipements, des AGR et du renforcement des capacités. Cette association dispose d’une radio locale.

Au niveau du Zoundwéogo, il existe également de nombreuses associations, de groupements d’agro-pasteurs, de jeunes agriculteurs, de pêcheurs ; il existe également 2 coopératives à Manga et Gon-boussougou. Les associations les plus connues sont notamment : l’association « Nouveau soleil », l’association des jeunes pour la promotion des orphelins…Les ONG et associations de développement locales seront impliquées dans la mise en œuvre du projet, à travers notamment les actions de sensibilisations.

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Chapitre II : Synthèse des études socio-économiques

Ce chapitre fait une brève présentation de la démarche suivie, et traite des différents biens ayant fait l’objet du recensement.

2.1.Méthodologie d’élaboration du PAR

L’élaboration du PAR a été centrée sur quatre (4) axes majeurs de recherche :

2.1.1. Analyse sociale Effectuée en amont, elle s’est focalisée sur la compréhension de la réalité sociale propre à la zone du projet, et à l’analyse des contraintes, alternatives et opportunités y relatives. Ainsi, cette analyse a permis d’appréhender entre autres, les questions sociales, institutionnelles et politiques relatives au projet, et le mode d’organisation de la société (organisation socio- politique, mode d’occupation de l’espace, place et rôle de la femme, etc.). L’analyse sociale a également permis d’identifier les différentes parties prenantes au projet, y compris les groupes vulnérables, en vue de leur offrir un cadre de participation à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi du PAR.

2.1.2. Enquêtes et consultations auprès des propriétaires et/ou exploitants de biens impactés Des rencontres ont été organisées entre l’équipe chargée de l’étude et les propriétaires/exploitants de biens situés dans l’emprise du tracé, et susceptibles d’être affectés par le projet. Ces rencontres avaient pour objectif de présenter le projet à ces derniers, et d’échanger avec eux sur leurs perceptions du projet et leurs préoccupations. Ces rencontres avaient également pour objectifs de présenter les différentes options offertes et de retenir celles qui conviendraient à leurs situations respectives.

2.1.3. Consultation avec les acteurs institutionnels impliqués dans la réinstallation Dans le cadre de l’étude, les acteurs et partenaires institutionnels suivants ont été consultés : la coordination du projet à travers le responsable environnemental et social du SP-PST, le Bureau National des Evaluations Environnementales (BUNEE), les services du Ministère en charge des Travaux Publics, de l’environnement ; les services du Ministère en charge de l’action sociale, de l’Education nationale et de l’alphabétisation, les responsables communaux de Manga, Gogo, Gon-boussougou et Zabré…

2.1.4. Identification et évaluation des biens affectés Les données de base utilisées pour élaborer le présent PAR sont issues de l’Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES). En outre, un recensement exhaustif des biens affectés par le projet a été réalisé, en collaboration avec les responsables locaux et les personnes dont les biens ou les activités sont impactés. En outre, une description sommaire permettant de donner la typologie des différents biens a été faite. Pour ce faire, des informations ont été collectées sur les valeurs de ces biens, notamment les installations fixes et les arbres. Parallèlement à cette enquête, le recensement et l’identification des personnes physiques ou morales installées sur l’emprise ont été réalisés. Quant à l’évaluation des biens, elle s’est basée sur les conclusions des consultations avec les personnes recensées, et en se référant à des projets similaires dans la zone.

En somme, l’étude s’est déroulée selon les principales étapes ci-après :

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- une sortie de reconnaissance du terrain qui a permis de rencontrer et d’échanger avec les autorités communales de la zone du projet et l’administration technique déconcentrée ; - l’analyse des données existantes et la collecte de données pour la description du contexte socio-économique, démographique, politique, juridique et institutionnel ; - l'élaboration d’outils de collecte de données tels que les fiches d'enquêtes (infrastructures privées et communautaires, champs), et les grilles d'entretien ; - l’information des populations riveraines sur les implications du projet ; - l’inventaire des biens affectés et le recensement des propriétaires/exploitants; - les consultations publiques et entretiens avec des personnes ressources ; - l’évaluation des pertes et la détermination des mesures de compensation ; - la production d’un rapport provisoire du PAR ; - la restitution des résultats provisoires lors d’un atelier tenu à Ouagadougou ; - la sortie de terrain avec le SP-PST et une mission de la Banque Mondiale pour la vérification et la revue de certaines données recueillies ; - l’actualisation de la liste des personnes ayant des biens ou menant des activités sur l’emprise, qui s’est faite à la lumière des données fournies par les études de faisabilité technique et économique.

2.2.Résultats des enquêtes socio-économiques

L’actualisation des données relatives aux personnes installées dans l’emprise et de l’inventaire des biens impactés ont eu lieu du 10 au 20 Août 2016 et ont permis d’apprécier l’ampleur des impacts sur toute l’emprise du projet. Ainsi, les enquêtes socioéconomiques réalisées sur le terrain ont permis d’identifier les personnes dont les biens sont impactés, de localiser lesdits biens, de dresser leurs typologies et d’en faire l’évaluation.

2.2.1. Aperçu du profil socio-économique La plupart des personnes (872 personnes dont 170 femmes) dont les biens sont impactés par les travaux, mènent plusieurs activités, dont une principale : il s’agit en l’occurrence de l’agriculture, de l’élevage et du commerce. Le nombre de personnes recensées et pratiquant l’agriculture comme activité principale est de 318, contre 511 pour le commerce. Cette dernière activité est très développée au niveau de Gon-boussougou et de Zabré, en raison de la relative proximité avec le Ghana. Les activités commerciales menées sont entre autres, la petite restauration, la vente de produits manufacturés, de matériaux de construction, etc. On y rencontre également quelques artisans : peintres, mécaniciens… La quasi-totalité des personnes recensées est propriétaire des biens impactés : seules 23 personnes exerçant le commerce affirment louer les biens qu’elles exploitent ; de même, au niveau des champs impactés, une seule personne exploite un champ dont elle n’est pas propriétaire.

Il convient de souligner que les travaux de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré n’occasionneront pas de perte de logement. Ainsi, dans le cadre de ce projet, les Personnes Affectées par le Projet (PAPs) sont celles qui sont économiquement affectées de manière directe ou indirecte, par la perte temporaire ou permanente d’infrastructures commerciales et de revenus, de champs et cultures, de biens communautaires, sacrés ou religieux. En effet, la perte d’un bien qui procure un revenu à un ménage, affecte économiquement tous les membres de ce ménage, qui sont considérées comme les Personnes Affectées par le Projet (PAPs).

Conformément au mandat du consultant, le recensement a concerné l’inventaire des biens impactés et de leurs propriétaires, sans pour autant s’étendre sur une enquête sur la composition

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des ménages. Cependant, un seul célibataire et treize (13) femmes chefs de ménages ont été recensés parmi les propriétaires de biens impactés. Chaque propriétaire de bien impacté a été considéré comme représentant un ménage. Ainsi, sur la base de données statistiques du Recensement Général de la Population et de l'Habitation (RGPH) de 2006 du Burkina Faso qui estime le nombre moyen de personnes par ménage à 5.9, le nombre total de Personnes Affectées par le Projet (PAP) est estimee à environ 5068 personnes.

Environ 80% des personnes recensées est de religion musulmane, contre 19% de chrétiens. On dénombre parmi les propriétaires de biens, 69% de bissa (ethnie majoritaire à Zabré et Gon- boussougou) contre près de 30% de mossi. Les gourounsi, peul et samo sont minoritaires avec moins d’une dizaine de personnes.

2.2.2. Synthèse des résultats Au total 2403 biens sont impactés par les travaux. Parmi ces biens, 1098 arbres relevant du domaine public (abords de la RN29 et zones d’emprunts) et 202 arbres privés ont été recensés. Les biens recensés dans l’emprise de la RN29 sont en grande majorité des biens privés (1301) et seules quelques infrastructures communautaires (04) sont impactées. Ces biens privés sont essentiellement des infrastructures commerciales, avec une très forte concentration au niveau des marchés de Gon-boussougou, Dindéogo et Zabré. Ainsi, 289 personnes sont concernées par la perte permanente de revenus commerciaux, tandis-que 222 connaîtront une perturbation temporaire de leurs activités. En dehors des arbres, les biens commerciaux, et les champs sont les plus nombreux. En effet, - 15% de ces biens, sont des champs appartenant à 318 personnes ; - 54% sont des arbres : sur 1300 arbres recensés, 202 appartiennent à 48 personnes dont deux personnes morales ; - environ 31% des biens recensés sont des lieux où s’exercent des activités commerciales pour lesquelles 510 personnes dont 23 qui perdent uniquement des revenus (exploitants non propriétaires) sont concernées ; - les autres biens recensés sont 4 annexes d’habitation appartenant à 2 personnes, une pépinière appartenant à une personne et 4 infrastructures collectives appartenant à 3 personnes morales.

Les différents biens impactés sont représentés dans le graphique ci-après :

Figure 1 : Répartition des biens par type

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Répartition des types de biens 1300

734

360

1 4 4

Source : Données de terrain août 2016

2.2.3. Terres agricoles Pour les champs et les arbres, le recassent a été effectué dans le cadre de l’étude d’impact environnemental et social et reversé dans cette étude. Plus de 6,056 ha de terres agricoles situées aux abords de la RN29 seront impactés. Il s’agit précisément de 322 champs appartenant à 280 personnes ; les superficies impactées par personne sont en général minimes soit en moyenne moins de 01% de la superficie exploitée, ce qui ne compromet pas la continuation de l’exploitation ni ne nec cite un déplacement de l’exploitant. Les principales spéculations sont le sorgho, le riz, l’arachide, le coton…

En outre, sur un total de trente huit (38) emprunts identifiés lors des campagnes géotechniques, 27 ont pu être visités, les 11 autres étant inaccessibles au moment de l’étude à cause des zones souvent inondées en cette période de pluies du mois d’août. Les superficies exploitées au niveau des zones d’emprunts tournent autour de 0,25 ha. Ainsi, la superficie totale des champs impactés a été estimée à 9,5 ha pour les 38 zones d’emprunts dans l’étude d’impact environnemental et social. La synthèse des champs impactés est faite dans le tableau suivant : Tableau 8 : Situation des champs impactés par commune Localités Manga Gogo Gon- Zabré Total Désignation boussougou Champs (superficie en ha) 0,2196 1,3746 0,8097 3,6521 6,056 Champs zones d’emprunts (Superficie en ha) 1,75 2,75 2 3 9,5 Total superficie champs impactés 15,556 Nombre de Champs 17 98 64 143 322 Nombre de Champs zones d’emprunts 7 11 8 12 38 Total nombre de champs 360 Source : Données de terrain EIES, Août 2016

En somme, 360 champs appartenant à 318 personnes sont impactés par les travaux sur la RN29.

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2.2.4. Arbres • Arbres privés Le projet entrainera la perte d’arbres fruitiers, ou à usages multiples (utilisation des feuilles ou des écorces pour des soins médicinaux, etc.). Ainsi, les personnes concernées perdront définitivement des pieds d’arbres, mais elles perdront également, une source de revenus. Les pertes d’arbres donneront donc lieu à une compensation au profit de ces dernières. Ainsi, un total de 202 arbres privés (dont 02 arbres sacrés) appartenant à 48 personnes, a été répertorié. Le détail sur les principales espèces impactées est donné dans le tableau ci-après :

Tableau 9 : Espèces végétales impactées Espèces Nombre Acacia nilotica 4 Adansonia digitata 4 Azadirachta indica 39 Ceiba pentendra 1 Citrus goyageava 2 Eucalyptus camaldulensis 57 Gmelina arborea 3 Jatropha curcas (Haie vive 11m) 20 Khaya senegalensis 1 Leucena leucocephala 1 Mangifera indica 15 Parkia biglobosa 1 Senna seamea 1 Sclerocarya birrea 1 Tamarindus indica 1 Thevetia nerifolia (Haie vie 16m) 32 Thevetia nerifolia (Haie vie 5m) 15 Vittelaria paradoxa 4 Total 202 Source : Données de terrain, EIES, Août 2016

• Arbres du domaine public Outre les arbres privés, 647 arbres situés dans l’emprise de la route et 451 arbres localisés dans les différents emprunts sont impactés et appartiennent au domaine public. Les espèces dominantes sont entre autres Azadirachta indica, Lannea microcarpa et Vittelaria paradoxa. Les tableaux ci-après présentent les espèves végétales impactées aux abords de la route et dans les zones d’emprunts.

Tableau 10 : Végétation située dans le domaine publique (emprise de la route)

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Espèces Nombre Acacia albida 4 Acacia dudjoni 10 Acacia nilotica 6 Acacia seyal 94 Anogeissus leiocarpus 63 Azadirachta indica 114 Balanites aegyptiaca 23 Bombax costatum 1 Cassia sieberianna 1 Ceiba pentendra 3 Combretum micranthum 1 Crosopterix febrifuga 1 Detarium microcarpum 1 Diospyros mespiliformis 5 Dolonix regia 7 Entada africana 1 Eucalyptus camaldulensis 4 Ficus cappensis 1 Ficus sycomorus 6 Gmelina arborea 5 Khaya senegalensis 34 Lannea microcarpa 125 Parkia biglobosa 21 Piliostigma thoningui 10 Prosopis africana 3 Sclerocarya birrea 13 Senna seamea 19 Sterculia cetigera 1 Tamarindus indica 2 Techtona grandis 1 Terminalia macroptera 4 Vitex doniana 1 Vittelaria paradoxa 61 Ziziphus mauritana 1 Total 647 Source : Données de terrain, EIES, Août 2016

Tableau 11: Végétation des zones d’emprunts

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Espèces Nombre Acacia albida 1 Acacia dudjoni 4 Acacia nilotica 2 Afzelia africana 13 Anogeissus leiocarpus 5 Azadirachta indica 1 Combretum micranthum (arbustes) 11 Diopyros mespiliformis 4 Ficus sycomorus 9 Lannea acida 5 Lannea microcarpa 52 Parkia biglobosa 21 Pterocarpus erinaceus 1 Sclerocarya birrea 5 Sterculia cetigera 1 Tamaridus indica 3 Terminalia macroptera 8 Vittelaria paradoxa 305 Total 451 Source : Données de terrain, EIES, Août 2016

2.2.5. Biens culturels Les biens culturels qui seront impactés par l’aménagement de la route sont deux baobab (Adansonia digitata) sacrés dont l’un est situé non loin du rond-point de Gon-boussougou (Coordonnés X : 77492, Y : 1142816) ; l’autre baobab sacré est situé au niveau du marché de Zabré (Coordonnées X : 63729 ; Y : 1119183). Ces arbres constituent des sites sacrés où les populations riveraines font des sacrifices aux mânes de leurs ancêtres.

Des entretiens ont été menés avec les sacrificateurs responsables de ces sites sacrés, au sujet de la conduite à tenir face à ces biens culturels, situés dans l’emprise de la route. La désacralisation et le déplacement des arbres sacrés de Gonboussougou et de Zabré sont possibles à conditions de faire certains sacrifices, selon les responsables de ces biens culturels.

Photo N° 2 : Consultation des autorités coutumières de Gon-boussougou et de Zabré

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Auteure : Consultante, Novembre 2015, Août 2016

2.2.6. Infrastructures privées à usage commercial et perte de revenus De nombreuses infrastructures à usage commercial situées dans l’emprise de la route ont été recensées. En effet, l’immense majorité des personnes recensées, au nombre de 510 sont des personnes économiquement affectées. Outre les infrastructures, les revenus de ces personnes seront affectés. Parmi elles, on relève 23 locataires qui perdent seulement des revenus. Ainsi, les infrastructures suivantes ont été recensées : • des bâtiments commerciaux en matériaux locaux ou définitifs ; • des hangars et des kiosques (les plus nombreux) ; • quelques annexes d’infrastructures commerciales : terrasse, four, muret, etc. Même si les murets n’apparaissent pas dans la typologie des biens, parce que considérés comme faisant partie d’autres infrastructures, ils ont fait l’objet de calcul pour la compensation. Outre ces infrastructures, une « pépinière » a été recensée à Manga : il s’agit en fait d’un espace délimité par du grillage, où sont exposés des plants destinés à la vente, et non d’un terrain où s’effectue la multiplication des plants.

L’ensemble des infrastructures privées à usage commercial impacté est répertorié dans le tableau suivant : Tableau 12 : Infrastructures privées à usage commercial impactées Commune Bâtiments en Bâtiments en Kiosques/ Autres Total matériaux matériaux Hangars définitifs locaux Manga 3 5 41 7 56 Gogo 0 1 32 9 42 Gon-boussougou 37 16 260 4 317 Zabré 21 33 265 0 319 Total 61 55 598 20 734 Source : Données de terrain, août 2016

Les photos ci-après présentent des biens impactés dans la commune de Gon-boussougou, où les impacts sont les plus nombreux, surtout au niveau du marché.

Photos N° 3 : Aperçu de quelques biens impactés

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Arbre sacré de Gon-boussougou Biens privés dont une partie se trouve impactée Auteure : Consultante, Août 2016

2.2.7. Annexes d’habitations La zone du projet se caractérise par un habitat rural dispersé avec des infrastructures dont la plupart est en matériaux locaux et située loin de la route. Ainsi, une porcherie située à Manga sera impactée par la mise en œuvre du projet de construction et de bitumage de la route Manga- Zabré. En outre, une maisonnette servant d’abri pendant les pluies et deux (02) hangars situés dans un champ à la sortie de Zabré sont impactés.

2.2.8. Infrastructures communautaires ou appartenant à des personnes morales Quelques infrastructures et équipements communautaires sont impactés par les travaux d’aménagement de la route. Il s’agit notamment de deux guérites en béton hors d’usage à Manga et appartenant à la commune ; un forage en panne appartenant à la commune et un lieu de culte (mosquée) de la communauté musulmane ont été recensés à Gogo.

En somme, plusieurs biens privés, notamment des biens privés commerciaux, des champs et des arbres seront affectés par les travaux de construction et de bitumage de la route Manga- Zabré. Certaines mesures ont été entreprises en vue de minimiser l’effet négatif de ces impacts. Il s’agit notamment de l’évaluation et de la compensation de toutes les pertes de biens, avec l’implication, la consultation et l’accord des intéressés.

Le récapitulatif des biens impactés par le projet de construction et de bitumage de la RN29 est présenté dans le tableau qui suit :

Tableau 13 : Récapitulatif des biens impactés par le projet

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Gon- Type de biens Manga Gogo Zabré Total boussougou Champs (nombre) 17 98 64 143 322 Arbres privés 94 18 4 84 200 Arbres sacrés 0 0 1 1 2 Champs zone d'emprunts 7 11 8 12 38 Arbres Zones d'emprunts 101 100 138 112 451 Arbres publics 381 50 66 150 647 Pépinière 1 0 0 0 1 Bâtiments commerciaux en matériaux 3 0 37 21 61 définitifs Bâtiments commerciaux en matériaux 5 1 15 33 54 locaux Hangars en paille 20 21 36 45 122 Hangars en tôle 20 12 185 185 402 Kiosques 1 1 38 37 77 Supports fixes pour essence 5 9 2 0 16 Terrasses 2 0 1 0 3 Four en banco 0 0 1 0 1 Maisonnette 0 0 0 1 1 Porcherie 1 0 0 0 1 Forage 0 1 0 0 1 Mosquée 0 1 0 0 1 Guérites 2 0 0 0 2 Total de biens impactés par commune 660 323 596 824 2403 Source : Données de terrain, août 2016

Ainsi, au total 2403 biens sont impactés par les travaux de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré. Parmi ces biens, on dénombre 1305 biens privés impactés. Le tableau ci- après fait la synthèse du nombre de personnes recensées selon le type de perte (hormis les arbres publics) : Le tableau ci-après fait la synthèse des personnes recensées, en fonction du type de perte enregistrée :

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Tableau 14 : Nombre de personnes recensées par type de perte Gon- Type de pertes Manga Gogo boussougou Zabré Total Infrastructures commerciales 40 39 213 196 488 (pépinière incluse) Perte de revenus (exploitant non 0 2 11 10 23 propriétaire) Annexes d’habitation 1 0 0 1 2 Infrastructures communautaires 1 2 0 0 2 Terres et productions agricoles 24 95 63 136 318 Productions agricoles 1 0 0 0 1 Arbres 18 10 4 14 46 Biens sacrés (arbres) 0 0 1 1 2 Total 84 148 292 358 883 Source : Données de terrain, août 2016

Comme le montre le tableau ci-dessus, le recensement a été fait de manière systématique, et certaines personnes ont été recensées deux ou trois fois, si on prend en compte le type de perte. Ainsi, ces dernières se retrouvent autant dans le recensement des infrastructures de manière générale, que dans celui des champs et des arbres impactés. Cependant, si on prend en compte le nombre de biens perdus par personne, on se retrouve avec le nombre réel de personnes à compenser, ainsi que l’illustre le tableau suivant : Tableau 15: Rapport entre nombre de biens et nombre de personnes impactés Gon- Nombre de biens impactés Manga Gogo boussougou Zabré Total 55 115 187 218 575 1 bien 2 biens 11 13 66 83 173 3 biens 4 5 13 19 41 4 biens 0 0 5 6 11 5 biens 1 0 1 2 4 Plus de cinq biens 3 0 0 3 6 Perte de revenus 0 2 11 10 23 Productions agricoles 1 0 0 0 1 Emprunts 7 11 8 12 38 Nombre total de personnes 81 146 291 353 872 Source : Données de terrain, août 2016

En somme, la différence entre le tableau ci-dessus, et le tableau précédent (tableau12), s’explique par le fait que 9 personnes ont été recensées deux fois parce qu’elles étaient concernées par la perte de deux types différents de biens (arbres et infrastructures ou champs et arbres) ; une autre est concernée par la perte de trois types distincts de biens (arbres, champs et infrastructures). Cela porte donc le nombre de répétitions à 11.

En somme, le nombre total de personnes à compenser dans le cadre des travaux de construction et de bitumage de la RN29 est de 872 personnes dont 170 femmes.

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Chapitre III : Impacts potentiels du projet

Le projet de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré engendrera certes des impacts sociaux positifs pour les populations riveraines, mais il entraînera également certains impacts sociaux négatifs qui nécessitent des mesures d’atténuation.

3.1.Impacts sociaux positifs

Les impacts sociaux positifs liés à la construction et au bitumage de la route sont entre autres : • la création d’emplois lors de la phase de construction et à long terme, le développement des activités commerciales et agropastorales ; • l’amélioration de l’accessibilité des localités traversées par la route et le développement des échanges avec le Ghana ; • l’amélioration des conditions de vie des populations de la zone du projet à travers un meilleur accès aux infrastructures socio-économiques…

De façon générale, la construction et le bitumage de la route contribuera à la réduction de la pauvreté et à l'amélioration du cadre et des conditions de vie des populations.

3.2.Impacts sociaux négatifs

Les travaux majeurs qui seront effectués sur le réseau routier, vont occasionner des pertes partielles, totales, temporaires ou définitives de biens situés dans l’emprise de la route. Ainsi, un inventaire systématique de tous les sites exploités dans l’emprise du projet a permis de recueillir les données de base sur le nombre et l’envergure des bâtiments existants, des arbres et des champs. La localisation de chacun de ces éléments a été faite à travers les prises de coordonnées GPS. Ainsi, les impacts sociaux négatifs relevés au niveau de la zone d’emprise directe du projet sont les suivantes : • la perte d’infrastructures commerciales construites dans l’emprise de la route ; • la perte d’infrastructures collectives ; • la perte temporaire ou définitive de revenus commerciaux ; • la perte partielle de terres agricoles ; • la perte définitive d’arbres fruitiers et d’ombrage ; • la perte définitive de biens culturels (arbres sacrés); • la perturbation de la mobilité des personnes et des biens pendant la durée des travaux.

3.3.Mesures d’atténuation des impacts sociaux négatifs

Certaines mesures ont été entreprises pour minimiser les impacts sociaux négatifs des travaux de construction et de bitumage de la route en projet. Il s’agit notamment de : - l’évaluation et la compensation de toutes les pertes de biens occasionnées par le projet, en concertation avec les personnes concernées ; - l’assistance spécifique au profit des personnes vulnérables: ainsi, des personnes en situation de handicap, ainsi que des veuves et des personnes âgées affectées par le projet ont été identifiées ; ‐ l’inscription claire de dispositions de sauvegarde et de protection sociale en rapport avec l’exploitation des sites des emprunts, les bases vies et les sites de stockage/parkage de matériaux et engins dans les clauses environnementales et sociales des DAO, ainsi que dans les contrats des entreprises.

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Chapitre IV : Objectifs et principes du PAR

Le but principal du PAR est de faire en sorte que les personnes dont les biens ou les activités sont impactés par le projet de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré soient traitées de manière juste et équitable, et que le projet ne soit pas source d’appauvrissement pour ces dernières. C’est dans cette optique que la Politique Opérationnelle 4.12 (PO 4.12) de la Banque Mondiale recommande que les promoteurs des projets veillent à consulter les personnes concernées, et à leur assurer une assistance proportionnelle à la perte subie (perte de terres, perte d’habitations, perte d’entreprises ou de lieux de commerce, perte d’emploi, etc.).

L’objectif général du présent PAR est donc de préparer un plan de déplacement et de compensation des personnes affectées, en conformité avec la Politique Opérationnelle 4.12 (P.O. 4.12) de la Banque mondiale, et le Cadre de Politique de Réinstallation (CPRP), inspiré de la P.O. Les objectifs spécifiques sont les suivants : - minimiser, dans la mesure du possible, la réinstallation involontaire en étudiant toutes les alternatives viables dans la conception du projet ; - s’assurer que les personnes affectées soient consultées et aient l’opportunité de participer à toutes les étapes du processus d’élaboration et de mise en œuvre des activités de réinstallation et de compensation ; - proposer des mesures de compensations, de commun accord avec les personnes concernées pour permettre à ces dernières de maintenir leurs conditions de vie, là où les déplacements du fait du projet s’avèrent inévitables ; - proposer des mesures spécifiques à l’endroit des personnes vulnérables afin d’éviter d’accentuer leur situation de vulnérabilité ; - s’assurer que les indemnisations soient déterminées en rapport avec les impacts subis, afin qu’aucune personne affectée par le projet ne soit pénalisée ; - s’assurer que les personnes dont les biens sont impactés, notamment les personnes vulnérables, bénéficient d’une assistance dans leurs efforts pour le rétablissement de leurs moyens d’existence.

L’étude a donc été menée au regard des objectifs visés. Des réunions d’informations et des consultations sur les implications du projet ont été organisées, avec les différentes parties prenantes, en l’occurrence les propriétaires des biens impactés (cf. annexes n°3). Ainsi, les recensements ont été faits sur la base de l’emprise techniquement utile pour les travaux et toutes les personnes concernées ont été prises en compte.

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Chapitre V : Alternatives pour minimiser les effets négatifs de la réinstallation

Plusieurs alternatives ont été considérées pour minimiser les effets négatifs de la réinstallation.

L’option de suivre autant que possible le tracé actuel afin de récupérer la plateforme existante, tout en tenant compte de certaines contraintes techniques, a permis de minimiser les impacts qu’un nouveau tracé aurait suscité. Ainsi, le tracé en plan a été défini en prenant en compte les limites des lotissements existants et ceux qui sont prévus, pour éviter les démolitions des concessions des riverains et les déplacements des réseaux d’eau, de télécommunication ou d’électricité.

Par ailleurs, pour réduire les impacts au minimum possible, le choix de travailler en demi- chaussée a été retenu, et la limitation de la zone affectée à l’emprise techniquement utile pour les travaux a été adoptée. Ainsi, conformément aux données des études techniques, les estimations des pertes ont été faites sur la base d’une emprise de 22 m pour les grandes agglomérations, de 18 m dans les moyennes agglomérations, et de 16 m dans les petites agglomérations et rase campagnes.

Cette mesure a permis de réduire fortement les déplacements des populations et l’expropriation des biens le long du tracé de la route projetée. Cependant, un ajustement des résultats obtenus devront être effectués au moment de l’exécution des travaux, au cas où il y aurait un changement quelconque dans le tracé prévu. En conséquence, les quantités de biens affectés et leurs coûts de compensation seront corrigés, en considération des superficies réellement affectées.

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Chapitre VI : Cadre politique, juridique et institutionnel de la réinstallation

Dans la mesure où la mise en œuvre du projet de construction et de bitumage de la route Manga- Zabré entraînera des actions de réinstallation, la présentation du cadre juridique et institutionnel applicable s’impose.

6.1. Cadre politique et juridique de la réinstallation

Les textes encadrant la réinstallation involontaire au Burkina-Faso sont de deux (02) ordres :

6.1.1. Textes nationaux  La Constitution du Burkina Faso du 2 juin 1991 (dont la dernière révision date de 2015) La Constitution en son article 15 dispose ceci : « le droit de propriété est garanti. Il ne saurait être exercé contrairement à l’utilité sociale ou de manière à porter préjudice à la sûreté, à la liberté, à l’existence ou à la propriété d’autrui. Il ne peut y être porté atteinte que dans le cas de nécessité publique constatée dans les formes légales. Nul ne saurait être privé de sa jouissance si ce n’est pour cause d’utilité publique et sous la condition d’une juste indemnisation fixée conformément à la loi. Cette indemnisation doit être préalable à l’expropriation sauf cas d’urgence ou de force majeure »

 La Loi N° 034-2012/AN du 02/07/2012 portant Réorganisation Agraire et Foncière au Burkina Faso Cette loi réglemente à travers certains de ses articles la gestion du domaine foncier, notamment en ce qui concerne les modalités d’acquisition de terrains par l’Etat et les collectivités territoriales, les procédures d’expropriation et les règles d’indemnisations. En ses articles 5 et 6 la loi énonce l’existence d’un domaine foncier national (DFN) qui est composé du :

1. domaine foncier de l’Etat ; Le domaine foncier national est organisé en terres urbaines et en terres rurales (Articles 8 et 9). Les terres urbaines sont celles situées dans les limites administratives ou celles du Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (SDAU) des villes et localités, et destinées principalement à l’habitation, au commerce, à l’industrie, à l’artisanat, aux services publics et d’une manière générale aux activités liées à la vie urbaine et aux activités de promotion d’un environnement écologique durable. Les terres urbaines aménagées sont celles qui ont fait l’objet de l’une des opérations d’urbanisme prévues par le code de l’urbanisme et de la construction (Art. 8). Les terres rurales sont l’ensemble des terres destinées aux activités agricoles, pastorales, sylvicoles, fauniques, piscicoles et de conservation, situées dans les limites administratives des communes rurales et des villages rattachés aux communes urbaines (Art. 9).

2. domaine foncier des collectivités territoriales Le domaine foncier des collectivités territoriales, comprend le domaine public et privé immobilier des collectivités territoriales (Art. 20 à 29). Toutes les terres situées dans les limites d’une collectivité territoriale sont la propriété de plein droit de cette collectivité.

3. Le patrimoine foncier des particuliers

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Il est constitué : - de l’ensemble des terres et autres biens immobiliers qui leur appartiennent en pleine propriété ; - des droits de jouissance sur les terres du domaine privé immobilier non affecté de l’Etat et des collectivités territoriales et sur le patrimoine foncier des particuliers ; - des possessions foncières rurales ; - des droits d’usages fonciers ruraux.

Cependant, dans la pratique, il convient de noter l’existence d’un domaine foncier coutumier qui coexiste avec les trois (3) régimes légaux ci-dessus. Le régime foncier coutumier est la forme admise et dominante de jouissance des droits fonciers en milieu rural au Burkina Faso. D’une manière générale, les populations en milieu rural ne reconnaissent pas de fait la propriété de l’Etat sur les terres. Même si la terre et les ressources, notamment dans les sites de conservation, aires protégées ou zone d’utilité publique ont été déclarées propriété de l’Etat, elles restent assujetties au régime coutumier en matière de gestion du foncier au quotidien. Ainsi, ce sont les propriétaires terriens, notamment les chefs de villages ou les chefs de terres ou encore les chefs de lignages qui ont à charge la gestion des terres.

Par ailleurs, les procédures nationales en matière d’expropriation et d’indemnisation sont définies par la RAF à travers les articles 300 à 326. Selon l’Article 300 de la loi portant RAF, l’expropriation pour cause d’utilité publique est une forme de cession involontaire des droits réels immobiliers permettant aux pouvoirs publics, dans le respect des droits des détenteurs de ces droits, de mobiliser les ressources foncières pour les besoins d’opérations d’aménagement du territoire reconnus d’utilité publique. La procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique (article 301) comporte les étapes suivantes : - la déclaration d’intention de réaliser un projet d’utilité publique ; - l’enquête d’utilité publique ; - la déclaration d’utilité publique ; - l’enquête parcellaire ; - la déclaration de cessibilité ; - la négociation de cessibilité.

 La Loi n°034-2009/AN du 16 Juin 2009 Portant Régime Foncier Rural Selon les dispositions de cette loi, les terres rurales sont réparties dans les catégories comprenant : le domaine foncier rural de l’État, le domaine foncier rural des collectivités territoriales et le patrimoine foncier rural des particuliers (Article 5). Pour ce qui est du domaine foncier rural de l’État, il comprend selon l’article 25 : - de plein droit, l’ensemble des terres rurales aménagées par l’État sur fonds publics ; - les terres réservées par les schémas d’aménagement du territoire à des fins d’aménagements ; - les terres rurales acquises par l’État auprès des particuliers selon les procédés de droit commun ; - les terres acquises par exercice du droit de préemption ou par application de la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique.

Quant au domaine foncier rural des collectivités territoriales, il est constitué (Article 27) : - des terres rurales qui leur sont cédées par l’État ; - des terres rurales acquises par ces collectivités territoriales selon les procédés de droit commun ;

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- des terres acquises par exercice du droit de préemption ou par application de la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique.

 Loi N° 055-2004/AN du 21 décembre 2004 portant code général des collectivités territoriales au Burkina Faso. Adoptée par le Gouvernement en 2004 à la suite de la révision des textes d’orientation de la décentralisation (TOD), cette loi vise la dévolution progressive, le partage des compétences, des pouvoirs et des moyens aux collectivités territoriales (provinces et communes urbaines/rurales ainsi qu’aux circonscriptions administratives (région, province, département, village).

Par ailleurs, la loi en définissant le statut et les compétences des communautés urbaines précise en son article 89, dispose que la commune urbaine et la commune rurale reçoivent les compétences en matière d’assainissement, de lutte contre l’insalubrité, les pollutions et nuisances ; d’enlèvement et élimination finale des déchets ménagers et de délivrance d’autorisation préalable de coupe de bois à l’intérieur du territoire communal.

Ainsi, les communes deviennent de fait les principaux acteurs des services de bases dans leurs circonscriptions respectives, d’où la nécessité d’impliquer les responsables communaux à toutes les étapes dans les mesures de réinstallation.

 DECRET N°2015- 1187 /PRES TRANS / PM / MERH/MATD /MME/ MS / MARHASA / MRA / MICA / MHU / MIDT / MCT du 22 Octobre 2015 portant conditions et procédures de réalisation et de validation de l'évaluation environnementale stratégique, de l'étude et de la notice d'impact environnemental et social, qui définit les conditions de réalisation et le plan type d’un PAR au Burkina Faso.

6.1.2. Procédures et politiques internationales On peut noter dans ce cadre, la Politique Opérationnelle 4.12 de la Banque Mondiale :

• Procédures de la Politique Opérationnelle 4.12 de la Banque Mondiale

La Banque Mondiale a élaboré des procédures et normes standardisées applicables à toutes les réinstallations. La Politique Opérationnelle 4.12 définit les différents cas de réinstallation et décrit les mesures à prendre dans le cadre des opérations qui impliquent une réinstallation involontaire.

Ainsi, la Politique Opérationnelle 4.12 de la Banque Mondiale s’applique à tout projet pouvant entraîner la perte de biens, la dégradation des moyens d’existence, ou la relocalisation physique d’une personne, d’un ménage ou d’une communauté. Cette politique exige une indemnisation juste et équitable des personnes ou des collectivités locales avant le démarrage des travaux d'infrastructures, conformément aux dispositions de l’article 15 de la constitution et l’article 226 de la RAF.

La méthode de calcul de cette indemnisation selon la Banque Mondiale est celle du coût de remplacement, c'est à dire la méthode d'évaluation des actifs qui permet de déterminer le montant suffisant pour remplacer les pertes subies et couvrir les coûts de transaction. La prise en compte du coût de remplacement d'un bien est assimilable aux articles 226 et 232 de la RAF qui fixent, par accord amiable, l’indemnité d’expropriation en tenant compte de l’état

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de la valeur actuelle des biens et de la plus-value ou de la moins-value qui résulte, pour la partie desdits biens non expropriés, de l’exécution du projet.

Par ailleurs, la P.O. 4.12 indique que lorsque la législation nationale ne prévoit pas une compensation d'un niveau correspondant au coût intégral de remplacement, la compensation sur la base de cette législation doit être complétée par des mesures additionnelles permettant de combler les éventuels écarts.

Ainsi, la principale différence entre la législation nationale et la P.O. 4.12 en matière de déplacement involontaire réside dans la définition des critères d’éligibilité, des catégories d’impact donnant droit à une indemnisation, et de la consultation des personnes concernées. En effet, selon la législation burkinabé, seules les personnes ayant des droits légaux sur les terres occupées sont éligibles à des compensations, même si dans la pratique, les règles traditionnelles d’acquisition des terres sont prises en compte. Par contre, selon les critères de la Banque Mondiale, toutes les personnes déplacées involontairement par un projet sont éligibles à une compensation pour la perte de leur habitat, de leurs biens ou de leurs sources de revenus.

En outre, selon la législation burkinabé, l’indemnité d’expropriation ne doit comprendre que le dommage actuel et certain directement causé par l’expropriation, tandis-que la P.O. 4.12 de la Banque Mondiale prend également en compte les dommages indirects ; elle exige de ce fait une compensation qui couvre l’assistance requise par les PAPs, afin qu’elles retrouvent tout au moins le niveau de vie qu’elles avaient avant le projet.

Enfin, contrairement à la législation nationale, la P.O. 4.12 exige une participation des PAPs et des communautés hôtes tant au moment de la planification du Plan d’Action de Réinstallation que lors de sa mise en œuvre, et un appui spécifique aux PAPs dites vulnérables.

Le tableau suivant fait la comparaison entre les dispositions de la législation nationale et celle de la PO 4.12.

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Tableau 16 : Etat comparatif du cadre réglementaire national et de la politique de sauvegarde 4.12

Thème Procédure de réinstallation P.O. 4.12 Conclusions à tirer Recommandations dans le cadre du PTDIU Dispositions légales au BF de la BM Minimisation des Objectif primordial de la politique Une faiblesse de la Prévoir dans la législation nationale l'utilisation des variantes déplacements de Non prévu par la législation réinstallation (po.4.12 par 2 a) législation nationale adéquates pour minimiser les déplacements ; personnes Prise en compte des Non prévu dans la législation Assistance spéciale en fonction du une faiblesse de la Accorder une considération particulière aux groupes vulnérables groupes vulnérables besoin. Considération particulière législation nationale en leur garantissant des conditions de vie meilleure ; envers les groupes vulnérables Non prévu par la législation Une assistance spéciale est prévue pour Une faiblesse de la Prendre en compte la question du genre en prévoyant une aide Genre chaque groupe défavorisé législation nationale spéciale à chaque groupe défavorisé ; Date limite Non prévu par la législation Date de recensement des PAPs et une faiblesse de la Déterminer une date butoir qui est la date limite de démarrage d'éligibilité évaluation législation nationale des opérations de recensement destinées à déterminer les biens et les ménages éligibles à la compensation ; Indemnisation et Prévu par la législation « Option à faire selon la nature du bien la législation nationale Privilégier l'indemnisation en nature en adoptant le principe « compensation l'indemnité d'expropriation affecté. : Terre/Terre chaque fois que la n'est pas explicite ; elle de terre contre terre » chaque fois que la terre en jeu constitue le peut être pécuniaire ou par terre affectée est le principal moyen de est insuffisante. principal moyen de subsistance de la PAP. Du reste, accorder compensation à la charge du subsistance de la personne affectée. une flexibilité au mode de compensation en cas de besoin ; bénéficiaire de l'expropriation Dans ce cas on ne doit pas offrir à la » art 234 de la RAF PAP de choisir entre une terre et de l'argent. Propriétaires Non prévu par la législation. Subit le même traitement que les Une faiblesse de la Prévoir explicitement la prise en compte des propriétaires coutumiers propriétaires terriens législation nationale coutumiers au même titre que les propriétaires disposant de titres légaux. Occupants sans titre Non prévu par la législation Aide à la réinstallation et compensation une faiblesse de la Prévoir une indemnisation et une aide à la réinstallation aux (Seuls les détenteurs de titre pour la perte de biens autres que la législation nationale occupants sans droit. S'assurer du rétablissement de leur ont droit à indemnisation) terre. situation économique Participation des PAPs Non prévu de manière La participation des PAPs est requise une faiblesse de la Impliquer à temps les PAPs dans le processus de la et des communautés explicite par la législation durant toute la procédure de législation nationale réinstallation. Ceci dans l'optique de leur donner des hôtes réinstallation. informations pertinentes quand aux options qui leurs sont offertes dans la prise de décision.

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Négociation Une phase de négociation est Accorde une importance capitale à la En accord en principe Etablir une phase de négociation avec les PAPS pour prendre en prévue par la loi nationale négociation pour prendre en compte les mais dans la réalité les compte leur besoin et pour parer à d'éventuelles contestations article (229 de la RAF) besoins des PAPs PAP sont obligées de pouvant survenir. cautionner des options qui leur sont imposées. Assistance à la Non prévue par la législation Les personnes affectées doivent une faiblesse de la Assister les PAP déplacées pendant toute la réinstallation ; réinstallation des bénéficier d'une assistance pendant la législation nationale Prévoir un suivi et une évaluation après la réinstallation. personnes déplacées réinstallation et d'un suivi après la réinstallation Principes d'évaluation La législation prévoit une Juste et préalable En accord, mais la Clarifier dans la législation la notion de « indemnisation juste » indemnisation juste et notion de « juste préalable indemnisation » mérite clarification. Gestion des litiges nés La loi prévoit la saisine du Résolution de plainte au niveau local En accord en ce qui Accorder une grande flexibilité dans la gestion des conflits en de l'expropriation tribunal de grande instance en recommandée ; c'est-à-dire que les concerne les litiges de privilégiant la voix extrajudiciaire. cas de litige après une PAP doivent avoir un accès aisé à un la compétence du juge tentative de conciliation système de recueil et de traitement des judiciaire ; En ce qui obligatoire.au niveau local plaintes. En plus d'une possibilité de concerne les litiges nés (article 96 et 97 de la loi 034 recours à la voie judicaire en cas de des actes administratifs sur le régime foncier rural) désaccord. et de la compétence du juge administratif, la conciliation préalable n'est pas prévue. La prise de possession La législation prévoit une Une fois que paiement est reçu et avant En accord en principe : Maintenir la législation en l'état. des terres indemnisation préalable à que les travaux publics commencent Une fois que paiement l'expropriation est reçu et avant que les travaux publics commencent Réhabilitation Non prévue dans la législation Nécessaire dans les cas où les revenus Faiblesse de la Prévoir une réhabilitation économique pour les besoins d'un économique sont touchés ; les mesures introduites législation nationale développement durable si les revenus sont touchés dépendent de la sévérité de l'impact négatif Suivi et évaluation Non prévu par la législation Nécessaire et exigé par l'OP 4.12 Faiblesse de la Mettre en place un dispositif de suivi-évaluation adéquat à la législation nationale réinstallation afin de se convaincre que les PAP ne risquent pas à long terme de se ruiner et de plonger dans la pauvreté et surtout de se rassurer qu'elles ont retrouvées les conditions au Source : CPRP/PTDIU, 2016

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Le présent Plan d’Action de Réinstallation se réfère principalement aux directives de la Banque Mondiale, tout en respectant les procédures et exigences de la législation nationale.

6.2.Cadre institutionnel de mise en œuvre du PAR

Les différents acteurs de mise en œuvre du PAR sont principalement les suivants :

6.2.1. Banque Mondiale Principal partenaire technique et financier du projet, elle accompagne l’élaboration et la mise en œuvre du PAR. Elle coordonne également les missions de supervision du projet, et donne des avis sur la réalisation des études et la mise en œuvre des activités du PAR.

6.2.2. Acteurs de l’Etat Le cadre institutionnel de mise en œuvre du PAR regroupe plusieurs acteurs relevant de certains départements ministériels, du secteur privé et de la société civile. Il s’agit au niveau (i) des ministères : du Ministère des Infrastructures, du Ministère de l’Environnement, de l’Economie Verte et du Changement Climatique, du Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille, du Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation, (ii) du secteur privé : l’entreprise chargée des travaux et la mission de contrôle, (iii) de la société civile : les personnes recensées et les organisations communautaires.

 Ministères impliqués

. Ministère des Infrastructures Le Ministère des Infrastructures assure la mise en œuvre et le suivi de la politique du Gouvernement en matière d’infrastructures et de désenclavement. A ce titre, il est le maître d’ouvrage des travaux du projet de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré. Au sein de ce ministère, les structures suivantes interviennent dans la mise en œuvre du PAR: le Secrétariat Permanent du Programme Sectoriel des Transports (SP-PST), la Direction Générale des Infrastructures Routières (DGIR), la Direction Générale des Etudes et des Statistiques Sectorielles (DGESS) qui a en charge le suivi de la gestion environnementale et sociale des travaux ; les directions régionales du Centre-Sud et du Centre-Est.

 le Secrétariat Permanent du Programme Sectoriel des Transports (SP-PST) Le SP-PST est l’unité de coordination du PTDIU. A ce titre, il veille à : l’élaboration des programmes périodiques d’activités et des rapports techniques et financiers requis ; l’élaboration et le suivi de la mise en œuvre du PAR ; la mobilisation des ressources et le paiement des indemnisations ; la mise en place et le fonctionnement des comités de mise en œuvre du PAR ; l’exécution des mesures de renforcement des capacités des acteurs du PAR ; l’organisation des missions de revues et d’évaluation par la Banque mondiale. Le SP-PST comprend dans son organigramme un département en gestion environnementale et sociale.

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 La Direction Générale des Infrastructures Routières (DGIR) Chargée de mettre en œuvre la politique de développement des infrastructures routières, elle est l’Agence d’exécution technique des travaux de construction et de bitumage de la route Manga- Zabré. La DGIR dispose d’une expérience dans la mise en œuvre des PAR à travers les divers projets déjà exécutés. Cependant, on note l’absence de spécialiste en sauvegardes environnementale et sociale en son sein. Cette situation est liée à l’organisation du ministère qui a préféré centraliser les questions environnementales et sociales au niveau de la Direction Générale des Etudes et des Statistiques Sectorielles (DGESS) au regard de sa position centrale et de planification.  la Direction Générale des Etudes et des Statistiques Sectorielles (DGESS) Elle a en son sein une Direction de la Formulation des Politiques, chargée du suivi de la gestion environnementale et sociale des différents travaux du ministère. Cette structure traite ainsi de toutes les questions environnementales et sociales des différents projets du ministère et dispose de plusieurs environnementalistes en son sein.  Les Directions Régionales des Infrastructures du Centre-Sud et du Centre-Est Ces structures déconcentrées sont chargées de la mise en œuvre et du suivi des missions assignées au ministère dans leur ressort territorial, en collaboration avec les structures centrales chargées de l’exécution de ces missions. De ce fait, ces directions régionales assurent un suivi quotidien et de proximité de l’exécution des travaux.

. Ministère de l’Environnement, de l’Economie Verte et du Changement Climatique, Ce ministère est le garant institutionnel de la coordination des actions de protection et de préservation de l’environnement. De façon spécifique, selon l’Article 6 du Code de l’Environnement, le « Ministère chargé de l’environnement est le garant institutionnel de la qualité de l’environnement au Burkina Faso ». Le MEEVCC assure donc la mise en œuvre et le suivi de la politique du Gouvernement en matière d’environnement et d’assainissement du cadre de vie, à travers ses structures rattachées et déconcentrées. Le suivi et la surveillance environnementale et sociale des travaux de la RN29 seront conduites en relation étroite avec les services du Ministère de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, et plus particulièrement le Bureau National des Evaluations Environnementales (BUNEE).

 Le Bureau National des Evaluations Environnementales (BUNEE) a pour missions : La coordination de la mise en œuvre et du suivi de la politique nationale en matière d'évaluation environnementale et sociale, d'inspection environnementale. Sur le plan opérationnel, le BUNEE a pour rôles entre autres, l’examen et l’analyse des études environnementales et sociales, puis le suivi de leurs mises en œuvre. Ainsi, le PAR a été soumis à la validation de cette structure ; de même, un protocole de suivi et de surveillance environnementale et sociale permettra le suivi externe de la mise en œuvre du PAR.

 Les Directions Régionales de l’Environnement, de l’Economie Verte et du Changement Climatique du Centre-Sud et du Centre-Est Elles sont les garantes de la bonne mise en œuvre des différentes phases des travaux de construction et de bitumage de la RN29 quant au respect des clauses environnementales et sociales. Les directions provinciales du Zoudwéogo et du Boulgou, ainsi que les services départementaux en charge de l’environnement de Manga, Gogo, Gon-boussougou et Zabré qui disposent de personnel qualifié sont impliqués dans le suivi du PAR.

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. Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille Le Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille a pour principale mission d'assurer la mise en œuvre et le suivi de la politique du Gouvernement en matière de promotion de la femme, de l’action sociale, de la solidarité nationale, mais aussi la réduction des inégalités entre les sexes en vue d'un développement humain équitable et durable du Burkina Faso.  Les Directions Régionales du Centre-Sud et du Centre-Est Les directions régionales sont chargées sur leurs territoires respectifs de : • mettre en œuvre la politique du ministère au niveau régional ; • assurer l’appui conseil des autorités régionales en matière d’action sociale et de solidarité nationale ; • élaborer et suivre l’exécution des programmes régionaux et provinciaux dans le domaine de l’action sociale et de la solidarité nationale ; • assurer la coordination, et le suivi des activités des directions provinciales et les structures intervenant dans le domaine de l’action sociale de leur ressort territorial ; • assurer la supervision et le suivi des agents placés sous leur autorité. Les structures déconcentrées de ce ministère ont été consultées dans le cadre de l’élaboration du PAR ; de même, la mise en œuvre des activités impliquera la présence des agents de ces deux directions régionales, à travers les directions provinciales du Zoudwéogo et du Boulgou. Un besoin de renforcement des capacités des agents pour la mise en œuvre du PAR est nécessaire. . Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation, Les démembrements du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation au niveau régional comprennent les Directions Régionales de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation du Centre-Sud et du Centre-Est pour les travaux de Manga-Zabré, et les directions provinciales du Zoudwéogo et du Boulgou. Un besoin de renforcement des capacités des agents de ces directions, qui n’ont pas de connaissance sur la mise en œuvre du PAR est nécessaire.  Les collectivités territoriales Il s’agit des Régions, des Provinces et des Communes. Le Code Général des Collectivités Territoriales confère à ces espaces le pouvoir de s’administrer librement. Ainsi, toute initiative à laquelle ces entités ne sont pas associées, pourrait connaitre des difficultés de mise en œuvre. D’autre part, ce Code leur reconnaît des compétences dans les domaines de la lutte contre l’insalubrité, les pollutions et les nuisances (article 89). Enfin, l’existence des Commissions Environnement et Développement Local (CEDL) au sein des communes, traduit toute la volonté de l’Etat de faire des collectivités territoriales, des acteurs incontournables dans la gestion environnementale et sociale au niveau local. Pour ce projet, quatre (04) communes sont concernées par les travaux, mais il faut noter la faiblesse de compétences pour la mise en œuvre adéquate du PAR.

6.2.3. Acteurs du secteur Privé

 Entreprise

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L’entreprise est chargée de l’exécution des travaux, conformément à son offre. Pour ce faire, l’entrepreneur doit constamment prendre les précautions nécessaires à la protection de la santé et de la sécurité de son Personnel. De même, elle exécutera les travaux tout en respectant les clauses environnementales et sociales du Projet.  Mission de contrôle La mission de contrôle est le maître d’œuvre chargé du contrôle et de la surveillance des travaux, représenté sur le terrain par le Chef de Mission. La Mission de Contrôle vérifie tous les documents contractuels y compris le PAR, les plans et le dossier d’Avant-projet détaillé qui lui sont remis par l’Ingénieur, avant le démarrage effectif des travaux. Elle apportera à l’étude toutes les corrections, améliorations et adaptations de détails nécessaires à condition qu’il n’y ait aucune incidence financière ou de modification substantielle au projet, ceci appartenant au Maître d’Ouvrage.

6.2.4. Acteurs de la société civile

Les principaux acteurs de la société civile impliqués dans la mise en œuvre du PAR sont les suivants :  Propriétaires/Exploitants de biens impactés Directement concernées dans le PAR, parce qu’ayant des biens situés dans l’emprise de la route, ces personnes ont été impliquées depuis le début, et le seront à toutes les étapes du processus. Ainsi, la collecte des données s’est faite avec la participation de ces dernières, ainsi que la détermination du barème et du mode de compensation. Les personnes recensées en tant que propriétaires ou exploitants seront représentées dans les comités de mise en œuvre du PAR. Ces dernières n’ont pas de connaissance ni de compétence pour la mise en œuvre du PAR, si bien que le projet veillera au renforcement de leurs compétences pour faciliter leur implication et leur participation.

 ONG et groupes d’intérêt spécifiques Présents sur le terrain, ces acteurs interviennent dans divers domaines, notamment dans le cadre de l’appui au développement, de l’Information, l’Education et la Communication (IEC). A Zabré, on note la présence de l’association Pagayer, un regroupement de femmes dont le siège est à Zabré, et qui a des représentations à Gon-boussougou et dans d’autres communes. Cette association dispose d’une radio et intervient principalement dans le domaine de la promotion de la femme, de l’alphabétisation, de la formation sur les AGR, de la sensibilisation, etc.

L’association Ayda, intervient également dans le même domaine. Quant à l’association des commerçants de Zabré, son apport aux activités de sensibilisation des populations dans le cadre de la libération de l’emprise et au règlement pacifique des éventuels conflits qui surviendraient dans le cadre de la mise en œuvre du PAR sera bénéfique, dans la mesure où l’immense majorité des personnes recensées sont des commerçants. Les associations des transporteurs seront quant à eux, impliqués dans l’éducation et la sensibilisation à la prévention et la sécurité routière, avant les travaux, pendant et après les travaux.

Au niveau de la commune de Manga, les associations telles que l’association Wéog-la-viim, l’association Tégawendé, l’association Zak-la-yilemdé…pourront être impliquées dans ces diverses actions de sensibilisations dans le cadre de la mise en œuvre du PAR.

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L’apport de ces différents acteurs est fondamental dans la mesure où ils connaissent le terrain et contribueront à la diffusion de l’information, et à la bonne mise en œuvre des activités du PAR. Cependant, il s’avère nécessaire de renforcer les capacités de ces derniers, afin de leur permettre de jouer pleinement leurs rôles dans la mise en œuvre du PAR.

 Les Conseils Villageois de Développement(CVD) Les Conseils Villageois de Développement (CVD) ont essentiellement trois missions : (i) contribuer à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans communaux de développement ; (ii) participer aux différentes commissions mises en place par le Conseil municipal pour la gestion du développement local ; (iii) contribuer à la promotion du développement local dans le village. Ainsi, les CVD sont des organes représentatifs de toutes les organisations présentes dans un village, et ils y assurent le rôle de coordination, de concertation et de programmation des activités. En outre, interface entre les populations et les différents partenaires extérieurs, les CVD constituent un outil de sensibilisation, d’information, de formation, de mobilisation et de cohésion sociale. Les membres élus par l’Assemblée Générale Villageoise, sont généralement constitués de 10 à 15 personnes, en fonction d’une part de la taille du village, et du degré de dynamisme des populations. Un bureau de trois membres constitué d’un Président, d’un Vice-Président et d’un Secrétaire est élu ; outre ce bureau, des commissions spécialisées, avec à leur tête des relais techniques, sont mises en place. Les CVD rencontrées sur le terrain, ne disposent pas de compétence dans la mise en œuvre de PAR, d’où la nécessité de prévoir un plan de renforcement de leurs capacités dans ce sens. Suivant le tracé de la route entre Manga et Zabré on dénombre 23 villages dans les communes, répartis comme suit :

- Commune de Manga : Manga, Louré, Sakouiliga, - Commune de Gogo : Moken, Parkiri, Gogo, Zimtenga, Samtenga, Zoungou, Bagaya, Kiougou, Safoula - Commune de Gon-boussougou : Nyimitenga, Taya, Gon-Boussougou, Goulagon, Dindéogo, Nientaya - Commune de Zabré : Wangala, Gon-Zabré, Sanga, Zabré, Zitougou

6.2.5. Création de Comités En dehors de ce dispositif existant, des comités chargés d’appuyer dans le processus de réinstallation (gestion des réclamations et litiges, recherche de solutions adéquates…), seront créés au niveau des villages et de chaque commune. Ces comités seront chargés entre autres, de favoriser le règlement endogène des cas d’insatisfaction ou de litiges liés au processus de réinstallation. La composition de ces comités, leurs attributions, ainsi que les autorités chargées de leur création sont précisées au chapitre XV relatif aux responsabilités organisationnelles.

6.3.Renforcement des capacités des acteurs institutionnels

Les opérations de déplacement involontaire sont des activités nouvelles pour la plupart des acteurs impliqués. En effet, il ressort des échanges que très peu d’acteurs de ce cadre institutionnel disposent d’expérience avérée en matière de réinstallation de population.

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Par conséquent, des actions de renforcement des capacités sont prévues, afin que les différents acteurs institutionnels puissent s’impliquer efficacement au processus de mise en œuvre de ce PAR. Ainsi, les activités de renforcement des capacités prendront surtout la forme d’informations, de formations et de sensibilisation, afin de doter ces acteurs d’approches et outils en matière de réinstallation.

Le plan de formation prévu met l’accent sur les principes et les procédures en matière de réinstallation, les voies de recours, la gestion pacifique des conflits, l’assistance sociale et le suivi/évaluation, la prise en compte du genre, etc.

Par ailleurs, dans un souci de transparence et pour favoriser l’adhésion des populations, des séances d’information et d’explication sur la mise en œuvre du processus de compensation et sur les voies de recours seront organisées au profit de ces dernières.

Un appui visant à assurer le fonctionnement des comités, et un appui institutionnel sont également prévus.

Un forfait de 25 000 FCFA par personne a été prévu pour le renforcement des capacités des membres des différents comités. Ce montant inclut les frais de déplacement, de pause-café et déjeuner, de location de salle. Il convient de souligner que le personnel de l’entreprise et de la mission de contrôle sera pris en charge par leurs strutures respectives ; toutefois, ces derniers bénéficieront des repas servis aux participants.

Le tableau ci-après donne le budget du plan de renforcement des capacités prévu dans le cadre du présent PAR :

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Tableau 17 : Budget du plan de renforcement des capacités des acteurs institutionnels Cout Acteurs Rubrique Responsables Comité Comité Total (FCFA) cibles/bénéficiaires Villageois (CV) Communal (CC)

Formation sur la mise en œuvre du SP-PST, 3 450 000 1 200 000 4 650 000 PAR : BUNEE, - Présentation des grandes lignes du DGESS-MI (23 CV*62 (4 CC*12 membres PAR et des comités membres*25 000) *25 000) Comités villageois, - Rôle des différents acteurs, communaux et agents - Outils de suivi et de contrôle administratifs - Gestion des plaintes, déconcentrés : - Programme des paiements Infrastructure, - Outils d’enregistrement des plaintes environnement, - Outils de rapport des réunions action sociale, - Modalité de fonctionnement…. entreprise, mission de contrôle Acquisition de matériels de travail ; SP-PST 575 000 (Forfait de 100 000 (Forfait de 50 675 000 registres, rame de papier, stylos, bloc 25 000 par CV*23 000 par CC*4 CC) notes… CV)

Frais de fonctionnement des comités SP-PST 4 600 000 (Forfait 3 200 000 (Forfait de 7 800 000 de 50 000 par 100 000 par session*8 session*4 sessions*4CC) sessions*23 CV)3

TOTAL 8 625 000 4 500 000 13 125 000

Source : Consultante, Octobre 2017

2 Calcul fait sur la base de 6 membres pour chacun des 23 comités villageois

3 Une moyenne de 4 sessions a été retenue pour chacun des comités villageois pendant le processus de paiement et d’ouverture des voies (périodes sujettes à des réclamations ou plaintes)

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Chapitre VII : Eligibilité et date butoir

Ce chapitre définit les conditions sous lesquelles certaines personnes sont éligibles aux bénéfices de la réinstallation.

7.1.Critères d’éligibilité

La RN29 traverse des zones à forte occupation agro-sylvicole et des agglomérations où certaines constructions jouxtent la route actuelle du fait de l’absence de lotissement ; parfois, ces constructions ont été faites en violation des limites du lotissement. Ainsi, dans la mesure où les travaux nécessiteront une emprise utile plus large que la largeur actuelle, la construction et le bitumage de la route va engendrer des pertes de terres agricoles et sylvicoles, des formations naturelles, certaines annexes d’habitation, des lieux d’exercice d’activités commerciales…

Selon les recommandations faites au niveau du cadre juridique de la réinstallation, les catégories de personnes recensées dans le cadre du présent projet de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré et éligibles à la compensation sont les suivantes :

a) propriétaires de biens ne disposant d’aucun titre de jouissance dont les bâtiments commerciaux, les activités commerciales ou artisanales sont affectées ; b) propriétaires avec droit coutumier dont les annexes d’habitation sont affectées partiellement ou totalement ; c) personnes installées dans l’emprise avec droit coutumier dont les terres agricoles ainsi que les productions issues de ces terres et/ou les arbres sont affectés; d) propriétaires (représentants connus) subissant des pertes de biens communautaires ou sacrés.

Les personnes relevant du groupe (a) ci-dessus, au nombre de 511, recevront une pleine compensation pour les biens et les revenus qu’elles perdent ; celles du deuxième groupe (b), au nombre de 02 ont droit à une compensation pour la perte de terres et des annexes d’habitation concernées ; de même, les personnes du troisième groupe (c) dont le nombre s’élève à 352 seront compensées pour la perte de terres et de cultures agricoles et/ou d’arbres ; les propriétaires de biens communautaires (03 représentants) bénéficieront d’une compensation pour la perte de leurs infrastructures impactées (d) ; quant aux pertes de biens sacrés, les responsables au nombre de 2 recevront une compensation pour la désacralisation et le déplacement de ces biens.

7.2.Date limite d’éligibilité

La date limite d’éligibilité correspond à la fin de la période de recensement des biens impactés et de leurs propriétaires/exploitants. Au-delà de cette date, l’occupation et/ou l’exploitation d’une terre ou d’une ressource visée par le projet ne peut plus faire l’objet d’une indemnisation au titre du présent PAR. Le recensement des personnes installées dans l’emprise de la route s’est effectué du 10 au 20 Août 2016. Ainsi, la date limite d’éligibilité pour le recensement a été fixée au 20 Août 2016. Un communiqué de la coordination du projet (cf. annexe 9) a été diffusé avec l’appui des autorités des différentes communes. En outre, les communes de Zabré et de Manga, qui disposent de radios locales, ont diffusé le communiqué à travers ces radios (exemplaire en annexe 9). Des crieurs publics ont été également sollicités à Gogo et à Gon- boussougou. De même, les CVD ont été utilisés comme relais de l’information auprès des populations.

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Lors des consultations, il a été porté à la connaissance des populations locales que les personnes qui s’installeront après le 20 Août 2016 dans l’emprise ne pourront aucunement prétendre à des compensations dans le cadre du PAR. De même, tout investissement additionnel dans les zones à déplacer après la date limite n’est pas éligible dans ce PAR.

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Chapitre VIII : Evaluation et compensation des pertes de biens

Les Personnes Affectées par le Projet de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré seront indemnisées à travers les ressources de l’Etat burkinabé.

8.1.Mode d’évaluation des compensations

Conformément à la PO 4.12, les méthodes de calcul des compensations reposent sur les principes de l’évaluation des pertes aux coûts de remplacement des biens perdus. En l’absence de barèmes récents fixés par les agences de l’Etat, les bases méthodologiques de calcul des indemnités et de détermination des coûts de réinstallation utilisées dans le cadre de la présente étude se référent aux réalités locales (coût local de remplacement). Afin que les indemnisations se fassent à leur juste prix, les taux ont été fixés en se référant aux prix du marché local.

Le tableau suivant indique les éléments de base du calcul des compensations :

Tableau 18 : Matrice de compensation Catégories de Éléments pris en Personnes éligibles Mode de compensation personnes recensées compte 1. Personne installée Propriétaires : 488 Compensation en espèce au dans l’emprise, sans Bâtiments personnes coût de remplacement pour aucun titre légal dont Installations les bâtiments ; les activités précaires Aide au déplacement pour les commerciales ou installations précaires artisanales sont affectées (squatters) Pertes de revenus Propriétaires exploitants: Un montant équivalent à peu 465 personnes près au SMIG (à défaut de Locataires : 23 déclarations fiables sur la exploitants non perte de revenu) sur la base propriétaires d’un mois pour les pertes temporaires, et de deux mois pour les pertes définitives 2. Personne installée 02 propriétaires Compensation en espèces : dans l’emprise avec paiement de la valeur de droit coutumier dont les Terres reconstruction de habitations et/ou leurs Infrastructures l’infrastructure perdue selon annexes sont affectées bâties le type et la superficie, plus partiellement ou frais d’acquisition foncière ; totalement ; 3. Personne installée Pertes de récoltes et Propriétaires Paiement en espèce de dans l’emprise avec de terres exploitants : 318 l’équivalent de la perte de droit coutumier dont les personnes récolte de deux campagnes, terres agricoles et/ou les plus frais d’acquisition arbres sont affectés Propriétaire non foncière ou forfait location exploitant : 1 (zone d’emprunt) Pertes d’arbres Propriétaires Paiement en espèces pour les exploitants : 46 arbres plantés ou plantations personnes compensatoires 4. Autres (Biens Infrastructures Propriétaires Compensation au coût de communautaires, bâties représentants remplacement culturels) Reconnus : 3 personnes Sites sacrés Représentants reconnus : Compensation en espèces 2 pour la désacralisation et le déplacement Source : Consultante août 2016

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8.2.Evaluation des indemnisations liées aux pertes de terres agricoles et de cultures

8.2.1. Problématique des pertes de terres agricoles et de cultures Dans la zone du projet, la terre agricole est en général exploitée par son propriétaire coutumier qui constitue la personne affectée en cas de perte liée à cette terre. Cependant, au cas où la terre fait l’objet de cession et qu’elle est exploitée par une personne autre que son propriétaire, deux catégories de personnes sont alors affectées en cas de perte de cette terre : il s’agit du propriétaire coutumier qui perd un patrimoine, et de l’exploitant qui perd une source de revenus ou un moyen de subsistance. Les personnes recensées dans ce cadre sont toutes propriétaires des terres qu’elles exploitent. A ce titre, la compensation pour la perte de terres et de cultures agricoles sera versée au propriétaire exploitant.

Selon l’article 11 de la P.O. 4.12, la compensation de pertes de terres agricoles doit être faite par l’allocation de terres de substitution ; toutefois, dans le cadre du présent projet, la perte de terre fera l’objet d’une compensation en espèces, dans la mesure où les superficies impactées sont en général minimes. En effet, selon l’article 12 de ladite politique, le paiement en espèces d’une compensation pour perte de biens est acceptable dans les cas où les moyens d’existence étant tirés des ressources foncières, les terres prises par le projet ne représentent qu’une faible fraction de l’actif affecté, et le reste de l’actif est économiquement viable.

8.2.2. Méthodologie d’évaluation des pertes de terres agricoles et de cultures L’évaluation des pertes de terres agricoles et cultures a été faite suivant la procédure décrite ci- après : - évaluation de la superficie exploitée à travers les coordonnées géographiques des champs affectés le long de la route et des champs situés dans les zones d’emprunts en présence des exploitants ; - recueil des informations relatives à la propriété et aux spéculations pratiquées sur le champ à travers le questionnaire-champ ; - détermination des superficies affectées et prise de coordonnées GPS pour la localisation de chaque champ impacté ; - collecte des données relatives aux rendements des différentes spéculations et leurs prix sur les marchés principaux de Manga et Zabré auprès de la Société Nationale de Gestion des Stocks de Sécurité Alimentaire et de la Direction Générale de la Formation, et de l’Organisation du monde rural.

L’évaluation des pertes de champs dans chaque commune est présentée dans le tableau suivant :

Tableau 19 : Nombre de champs impactés par commune Communes Nombre de champs Nombre de Superficie en personnes recensées ha Manga 24 25 1,9696 Gogo 109 95 4,1246 Gon-boussougou 72 63 2,8097 Zabré 155 136 6,6521 Total 360 318 15,556 Source : Données de terrain, EIES, Août 2016

L‘évaluation des revenus tirés à l’hectare de l’exploitation des cultures agricoles s’est faite sur la base des éléments suivants : - le rendement moyen de chaque spéculation au niveau des deux (02) régions ;

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- le prix le plus élevé sur les trois derniers mois de la spéculation sur les marchés locaux (Manga et Zabré) ; - la superficie impactée

Les statistiques agricoles relatives aux deux (02) régions sont présentées dans le tableau ci- dessous :

Tableau 20 : Rendement des spéculations par région et prix sur les marchés locaux de Manga et Zabré Rendement Rendement Rendement moyen Spéculations moyen kg/ha moyen kg/ha kg/ha pour les Prix au kg Centre-sud Centre-Est deux régions Arachide 988 948 968 304 Coton 1 041 1 372 1 207 235 Gombo 8000 867 Maïs 1 675 1 300 1 488 188 Mil 995 767 881 218 Niébé 879 866 873 407 Riz 1 500 1 161 1 331 170 Sésame 640 545 593 378 Soja 1 190 576 883 300 Sorgho blanc 892 1 331 1 112 190 Sorgho rouge 1 145 1 191 1 168 188 Vouandzou 1 044 699 872 404 Source : DGFOMER, SONAGESS, Août 2016

D’autres sources ont dû être exploitées (prix sur le marché à Ouagadougou) pour compléter les données qui manquaient (données sur le gombo, le prix du coton et du soja).

8.3. Principes et barème de compensation pour les pertes de terres agricoles et de cultures La compensation pour la perte de terres agricoles a été calculée en prenant en compte la superficie impactée et le prix d’acquisition d’un (1) ha de terre en milieu rural. Lors des consultations, une fourchette de 300 000 FCFA à 500 000 a été donnée. La base de calcul retenue est 500 000 FCFA/ha. Pour les zones d’emprunts, le barème pris en compte est celui appliqué par le Projet de Développement Intégré de Samendéni (PDIS) : un montant de cinquante mille francs (50 000F CFA) /ha avait été versé à chaque PAP à titre de compensation pour la perte de terre. En effet, les zones d’emprunts seront réhabilitées et les personnes concernées pourront continuer l’exploitation de ces terres.

Quant aux pertes de cultures agricoles, la compensation été calculée sur la base du rendement moyen à l’hectare dans la zone, multipliée par la superficie exploitée, multiplié par le coût de la spéculation exploitée, sur une période de deux ans.

Il importe de souligner que dans toutes les communes, le montant total des compensations de la perte de terre et de cultures agricoles de certains propriétaires/ exploitants est inférieur à 5000 FCFA. Aussi, la compensation de ces dernières a été revue à la hausse, à un montant forfaitaire

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de 5000 FCFA. Le tableau ci-après donne le montant des compensations liées aux pertes de terres agricoles et de cultures pour chaque commune :

Tableau 21 : Coût des compensations des pertes de terres et de cultures agricoles des champs situés aux abords de la RN294 Communes Compensations Compensations Total Total revu5 des cultures des terres agricoles agricoles Manga 559 099 109 800 668 899 676 268 Gogo 4 523 083 687 300 5 210 383 5 220 165 Gon-boussougou 634 023 404 850 1 038 873 1 054 712 Zabré 3 515 333 1 826 050 5 341 383 5 364 421 Total 9 231 539 3 028 000 12 259 539 12 315 567 Source : Consultante,, août 2016

Le montant total des compensations pour les pertes de terres et de cultures agricoles s’élève donc à Douze Millions Trois Cent Quinze Mille Cinq Cent Soixante Sept (12 315 567) FCFA pour les 280 personnes concernées.

Tableau 22 : Coût des compensations des pertes de terres et de cultures agricoles des zones d’emprunts Communes Compensations des Compensations des Total cultures agricoles terres agricoles Manga 872 963 700 000 1 572 963 Gogo 1 346 872 1 100 000 2 446 872 Gon-boussougou 900 848 800 000 1 700 848 Zabré 1 915 207 1 200 000 3 115 207 Total 5 035 889 3 800 000 8 835 889 Source : Consultante, août 2016 Le montant total des compensations pour les pertes de terres et de cultures agricoles au niveau des zones d’emprunts s’élève à Huit Millions Huit Cent Trente Cinq Mille Huit Cent Quatre Vingt Neuf (8 835 889) FCFA pour les 38 propriétaires exploitants, et un exploitant non propriétaire.

Le montant total des compensations pour les pertes de terres et de cultures agricoles pour l’ensemble des champs est de Vingt Un Million Cent Cinquante Un mille Quatre Cent Cinquante Six (21 151 456).

Les tableaux suivants donnent la synthèse des compensations liées aux pertes de terres et de cultures agricoles pour les quatre (04) communes :

4 Détail des coûts unitaires des tableaux donné en annexe 1

5 Sur la base d’un montant forfaitaire de 5000 FCFA pour les personnes dont la compensation est en deça de ce montant.

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Tableau 23: Synthèse des compensations liées aux pertes de terres et de cultures agricoles (bordures de la RN29)

Perte de terre Montant Type de Superficie Prix au Coût sur une Coût sur 2 Rendement culture+ Montant revu bien en ha kg campagne campagnes Coût/ha Montant terre Champ 0,5443 304 968 160 172,2496 320 344 500 000 272 150 592 494 592 494 d'arachide Champ de 0,4731 867 8 000 3 281 421,6 6 562 843 500 000 236 550 6 799 393 6 799 393 gombo Champ de 1,6075 188 1 488 449 537,4 899 075 500 000 803 750 1 702 825 1 726 555 maïs Champ de 1,5626 218 881 300 109,8308 600 220 500 000 781 300 1 381 520 1 382 983 petit mil Champ de 0,8879 170 1 331 200 829,662 401 659 500 000 443 950 845 609 864 134 riz Champ de 0,8034 190 1 112 169 666,029 339 332 500 000 401 700 741 032 753 342 sorgho Champ de 0,049 407 873 17 410,2 34 820 500 000 24 500 59 320 59 320 haricot Champ de 0,028 300 742 6 232,8 12 466 500 000 14 000 26 466 26 466 soja Champ de 0,0165 378 593 3 698,5 7 397 500 000 8 250 15 647 15 647 Sésame Champ de 0,0672 235 20 881,818 41 764 500 000 33 600 75 364 75 364 coton Champ de poids de 0,0165 404 872 5 809,419 11 619 500 000 8 250 19 869 19 869 terre TOTAL 6,056 404 872 4 615 769,563 9 231 539 500 000 3 028 000 12 259 539 12 315 567 Source : Consultant, août 2016

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Tableau 24 : Synthèse des compensations liées aux pertes de terres et de cultures agricoles (Zones d’emprunts) Coût sur Superficie Prix au Coût sur 2 Compensation Montant Type de bien Rendement une en ha kg campagnes terre culture+ terre campagne Champ d'arachide 4,5 304 968 1324224 2648448 1800000 4448448 Champ de coton 0,25 235 1207 70911,25 141822,5 0 141822,5 Champ de haricot 1,25 407 873 444138,75 888277,5 500000 1388277,5 Champ de pois de terre 0,75 404 872 264216 528432 300000 828432 Champ de sésame 0,25 378 593 56038,5 112077 100000 212077 Champ de sorgho 1 190 1112 211280 422560 400000 822560 Inaccessible 0,5 304 968 147136 294272 200000 494272 Jachère 1 400000 400000 Terrain 0 0 0 - - 100000 100 000 Total 9,5 2517944,5 5035889 3800000 8 835 889 Source : Consultant, août 2016

8.4. Evaluation des indemnisations pour les pertes d’arbres 8.4.1 Problématique des pertes d’arbres fruitiers et à usages multiples Le projet de construction de la route entrainera la perte de trois catégories d’arbres : - les arbres fruitiers ; - les arbres à usages multiples dans les champs ; - les arbres sacrés La perte de ces arbres englobe non seulement celle des pieds d’arbres, mais également la perte de biens culturels, de sources de revenus issus de la vente des fruits, des feuilles, du bois, … de ces arbres. Ainsi, la perte d’arbres donne lieu à une compensation individuelle pour la personne concernée. Les arbres non plantés recensés dans les emprunts ont été considérés comme relevant du domaine public.

8.4.2. Méthodologie d’évaluation des pertes en arbres L’évaluation des pertes en arbres a été menée par une équipe de forestiers à travers la démarche suivante : - une mission de reconnaissance et d’identification des tracés et des emprises ; - l’élaboration de fiches d’inventaire devant renseigner le nom de l’espèce, la circonférence (égale ou supérieure à 15 cm) au niveau de référence de 1,30 m au dessus du sol et la hauteur de la portion de fût exploitable comme bois de service ou comme bois d’œuvre et l’état de santé de l’arbre ; - l’information et l’invitation des populations à être présentes lors de l’inventaire des arbres dans les champs et les jachères ; - l’inventaire systématique des espèces végétales situées dans l’emprise de la route.

Tableau 25 : Nombre d’arbres privés impactés par commune Communes Gon- Total Manga Gogo Zabré Arbres boussougou (pieds) Arbres privés 94 18 04 84 200

Source : Données de terrain, EIES, Août 2016

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8.4.3. Principes et barème de compensation pour les pertes d’arbres L’évaluation de la compensation des arbres relevant du domaine privé a été faite sur une base forfaitaire par arbre et en fonction des espèces, selon les conclusions des consultations avec les propriétaires/exploitants des biens impactés; en effet, ces derniers ont estimé qu’il fallait tenir compte de l’apport alimentaire, économique, médicinale des différents arbres. Les barèmes retenus se sont néanmoins inspirés des projets tels que celui de l’aéroport de Donsin et du Millenium Challenge Account. Ces barèmes sont les suivants : - un forfait de 25 000 FCFA pour les manguiers ; - un forfait de 25 000 FCFA pour le goyavier. - un forfait de 25 000 FCFA pour le karité et le néré ; - un forfait de 15 000 FCFA pour les autres arbres ; - un forfait de 5000 FCFA pour le mètre linéaire de haie vive. Ce barème ne s’applique pas aux arbres sacrés, dont les conditions de désacralisation et de déplacement indiquées plus loin, ont été déterminés par les autorités coutumières concernées.

Le tableau suivant donne le coût des compensations relatives aux pertes d’arbres privés dans chaque commune :

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Tableau 26 : Coût des compensations des pertes d’arbres privés par commune Communes Espèces Unité/Mètre Coût unitaire Total

Acacia nilotica 1 15000 15 000 Adansonia digitata 2 15000 30 000 Azadirachta indica 6 15000 90 000 Eucalyptus camaldulensis 13 15000 195 000 Gmelina arborea 1 15000 15 000 Jatropha curcas (Haie vie 11m) 11 5000 55 000 Manga Leucena leucocephala 1 15000 15 000 Senna seamea 1 15000 15 000 Sclerocarya birrea 1 15000 15 000 Tamarindus indica 1 15000 15 000 Thevetia nerifolia (Haie vie 21) 21 5000 105 000 1. Coût total Manga 5650 000 Ceiba pentendra 1 15000 15 000 Citrus goyageava 2 25000 50 000 Eucalyptus camaldulensis 7 15000 105 000 Gogo Gmelina arborea 1 15000 15 000 Mangifera indica 3 25000 75 000 Vittelaria paradoxa 4 25000 100 000 2. Coût total Gogo 360 000 Mangifera indica 4 25000 100 000 Gon-boussougou 3. Coût total Gon-boussougou 100 000 Acacia nilotica 3 15000 45 000 Azadirachta indica 33 15000 495 000 Eucalyptus camaldulensis 37 15000 555 000 Gmelina arborea 1 15000 15 000 Zabré Khaya senegalensis 1 15000 15 000 Mangifera indica 8 25000 200 000 Parkia biglobosa 1 25000 25 000 4. Coût Total Zabré 1 350 000 Total 1+2+3+4 2 375 000 Source : Consultante, août 2016

Le montant total des indemnisations relatives aux pertes d’arbres pour le domaine privé s’élève à la somme totale de Deux Millions Trois Cent Soixante Quinze Mille (2 375 000) FCFA pour les 46 personnes concernées.

8.4.4. Cas spécifique des plantations compensatoires dans le domaine naturel: Pour la compensation des arbres abattus, et dans le souci d’améliorer le couvert végétal de la zone du projet, il sera procédé à la réalisation de plantations dans les lieux communautaires tels que les écoles et centres de santé. En raison du taux de survie des jeunes plants à mettre en terre, le nombre total d’arbres à planter a été estimé à environ 3000 plants. Les coûts des plantations compensatoires sont inclus dans le Plan de Gestion environnementale et sociale (PGES).

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Tableau 27: Estimation du coût moyen des plantations compensatoires Rubrique Coût Achat de plants de (1 m minimum de hauteur) 1 500 FCFA Trouaison 500 FCFA Transport d’un plant 500 FCFA Produits phytosanitaires 800 FCFA Fumiers 200 FCFA Grille de protection 3 000 FCFA Entretien 4000 FCFA Coût /plant 10 500 FCFA Nombre de plants à planter 3 000 pieds Montant total 31 500 000 FCFA Source : EIES, Août 2016

8.5. Evaluation des indemnisations pour les pertes d’annexes d’habitation 8.5.1. Problématique des pertes d’annexes d’habitation Ces pertes concernent : une porcherie recensée à Manga ; une maisonnette servant d’abri pendant les pluies, et de deux hangars situés dans un champ à Zabré. La perte d’annexe d’habitation entraine une perte de patrimoine individuel pour le propriétaire.

8.5.2. Méthodologie d’évaluation des pertes d’annexes d’habitation et annexes L’évaluation des pertes d’annexes d’habitation a été faite sur la base du recensement systématique des infrastructures affectées dans l’emprise de la route. Le recensement a pris en compte les mesures du bâti et la nature des matériaux de construction. A ce niveau, très peu d’infrastructures sont impactées : il s’agit en effet d’une porcherie à Manga, d’une maisonnette et de deux hangars construits dans un champ à Zabré.

Tableau 28 : Nombre d’annexes d’habitation impactées par commune Commune Infrastructures Nombre Manga Porcherie 1 Maisonnette en 1 banco Zabré Hangar en tôle 1 Hangar en paille 1 TOTAL 4 Source : Données de terrain, août 2016

8.5.3. Principes et barème de compensation des infrastructures à usage d’habitation et annexes Toutes les annexes impactées seront compensées conformément au principe du coût de remplacement. Ainsi, la compensation a été calculée sur la base de la reconstruction de l’infrastructure perdue et la contrevaleur en espèces sera versée à la personne recensée.

La compensation de la perte de terre pour les infrastructures bâties s’élève à 609 FCFA pour la porcherie, et à 700 FCFA pour la maisonnette, à raison de 500 000/ha. Aussi, un montant forfaitaire de 15 000 FCFA a t-il été retenu, au profit de chaque personne concernée, pour la compensation de la portion de terre perdue.

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Pour l’évaluation des bâtiments, plusieurs sources d’appréciation des prix au niveau local ont été utilisées : - prix unitaires des matériaux dans la zone du projet pour s’assurer que les prix correspondent aux réalités locales ; - assistance d’un technicien supérieur du bâtiment.

Le barème appliqué pour le calcul des compensations relatives aux infrastructures concernées est présenté dans le tableau suivant : Tableau 29 : Barème de reconstruction à neuf des infrastructures bâties Désignation Unités Prix en FCFA

Bâtiment en banco m² 11 000 Bâtiment en banco + chape m² 15 260 Bâtiment en banco + chape et enduit m² 25 000 Bâtiment en banco + chape et enduit+ peinture m² 30 000 Bâtiment en ciment sans chape ni enduit m² 24 300 Bâtiment en ciment + chape sans enduit m² 28 560 Bâtiment en ciment + chape et enduit m² 39 275 Bâtiment en ciment + chape, enduit et peinture m² 45 000 Bâtiment en ciment + chape, enduit et plafond m² 44 988 Bâtiment en ciment + chape, enduit et plafond m² 50 000 Clôture en brique de terre ff 15 000 Clôture en parpaing ff 35 000 Porcherie/Four en banco u 30 000 Source : Consultante, août 2016

Ainsi, le coût de compensation des infrastructures recensées en tant qu’annexes d’habitation s’élève à Deux Cent Soixante Cinq Mille Neuf Cents (265 900) FCFA, pour les deux personnes concernées, comme indiqué dans le tableau ci-après : Tableau 30 : Coût des compensations des pertes d’annexes d’habitation par commune Compensation de Perte de Montant Commune Biens impactés l’infrastructure terre total Manga Porcherie 45 000 15000 60 000 Maisonnette en banco 158 400 15000 173 400 Zabré Hangar en tôle 20000 0 20 000 Hangar en paille 12500 0 12 500 Total 235 900 30 000 265 900 Source : Consultante, août 2016

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8.6. Evaluation des indemnisations pour les pertes d’infrastructures et équipements communautaires

8.6.1. Problématique de la perte d’infrastructures et d’équipements communautaires La perte d’infrastructures ou d’équipement collectifs entraine une perte de patrimoine collectif pour la collectivité ou la communauté.

8.6.2. Méthodologie d’évaluation d’infrastructures et d’équipements collectifs L’évaluation des pertes de ces infrastructures a été faite sur la base du recensement des infrastructures affectées dans l’emprise de la route. Le recensement a pris en compte les mesures de l’infrastructure et la nature des matériaux de construction. Des pertes d’infrastructures et d’équipements collectifs ont été enregistrées à Manga et Gogo et se présentent comme suit : Tableau 31 : Nombre d’infrastructures/équipements collectifs impactés par commune Commune Mosquée Forage Guérite Total Manga 0 0 2 2 Gogo 1 1 0 2 Total 1 1 2 4 Source : Données de terrain, août 2016

8.6.3. Principes et barème de compensation d’infrastructures et équipements collectifs La compensation de la mosquée a été évaluée sur la base de la reconstruction à neuf du hangar et du muret abritant le lieu de culte, et un forfait a été retenu pour l’indemnisation qui sera versé au premier responsable. De même, la compensation du forage a été calculée sur la base de la reconstruction de l’infrastructure perdue, au bénéfice de la collectivité ; le conseil municipal en indiquera le lieu d’implantation au moment de la réalisation. Quant aux deux guérites hors d’usage, le prix de leur reconstruction à neuf sera versé à la commune de Manga qui en est le propriétaire. Les coûts de compensation des infrastructures collectives sont présentés dans le tableau ci-après : Tableau 32 : Coûts de compensations des pertes d’infrastructures collectives Communes Infrastructures Montant Manga Guérite (abandonnée) 197 802 Gogo Mosquée (hangar +muret) 500 000 Forage 7 000 000 Total 7 697 802 Source : Consultante, août 2016

Ainsi, le coût de compensations des pertes d’infrastructures et équipements collectifs s’élève à Sept Millions Six Cent Quatre Vingt Dix Sept Mille Huit Cent Deux (7 697 802) FCFA.

8.7. Evaluation des indemnisations pour les pertes d’infrastructures à usage commercial et de revenus

8.7.1. Problématique de la perte des infrastructures commerciales Dans les agglomérations traversées par le projet, de nombreuses personnes intervenant dans l’informel (petit commerce, prestations de divers services, restauration, etc.) occupent illégalement l’emprise de la route pour mener leurs activités dans des boutiques et kiosques ou sous des hangars. Ainsi, les infrastructures précaires et mobiles sont les plus nombreux. Une seule personne a pu fournir l’autorisation temporaire et révocable qui lui a été délivrée par la

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mairie. Dans les communes rurales, c’est l’absence de lotissement qui explique la présence de ces infrastructures sur le tracé de la route à aménager. La perte de ces infrastructures commerciales entrainera une perte temporaire de revenus pour les différentes personnes.

8.7.2. Méthodologie d’évaluation des pertes d’infrastructures commerciales La même méthode d’évaluation des pertes d’infrastructures bâties privées, a été utilisée pour les infrastructures bâties à usage commercial. Tableau 33 : Nombre d’infrastructures à usage commercial impactées par commune Bâtiments en Bâtiments en Kiosques/ Communes Autres Total matériaux définitifs matériaux locaux Hangars Manga 3 5 41 7 56 Gogo 0 1 32 9 42 Gon-boussougou 38 15 260 4 317 Zabré 21 33 265 0 319 Total 61 55 598 20 734 Source : Données de terrain, août 2016

8.7.3. Principes et barème de compensation des infrastructures et activités commerciales La quasi-totalité des propriétaires et exploitants d’infrastructures commerciales sont installées illégalement dans les servitudes. Par ailleurs, les infrastructures commerciales affectées sont en majorité des hangars en paille ou en tôle, et des kiosques en tôle ou en fer. Il s’agit donc d’infrastructures précaires et déplaçables. A ce titre, la compensation porte sur la perte de revenus ; dans la mesure où personne n’a pu fournir de document objectif sur son niveau de revenus, la compensation a été estimée à une somme forfaitaire correspondant à environ un mois de Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) pour les personnes dont les revenus seront temporairement perturbés, et à deux (02) mois de SMIG pour celles qui perdront de manière permanente des revenus. En effet, la durée des travaux par commune a été estimée à un ou deux mois.

Ainsi, le SMIG étant fixé à 32 218 F CFA, la somme forfaitaire retenue pour la perte de revenu est de 32 500 FCFA. En outre, une aide au déplacement est prévue pour ces infrastructures en fonction des types, soit : - 12 500 FCFA pour l’aide au déplacement des hangars en paille ; - 20 000 FCFA pour l’aide au déplacement des hangars et kiosques en tôle ou en fer et le déplacement des plants de la pépinière.

Cependant, d’autres élements ont été pris en compte pour le déplacement de ces infrstructures : il s’agit de la présence d’une terrasse, de la superficie du hangar (plus de 50 m2) et d’autres types d’aménagements (cf. annexe 12).

Quant aux bâtiments, ils seront remplacés au même titre que les bâtiments qui se trouvent dans les concessions. Le coût des compensations des pertes d’infrastructures et activités commerciales est présenté dans le tableau suivant :

Tableau 34 : Coût des compensations des pertes d’infrastructures et activités commerciales

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Compensation/ Déplacement Pertes de Communes Total infrastructures revenus Manga 2 242 756 2 080 000 4 322 756 Gogo 769 960 1 755 000 2 524 960 Gon-boussougou 32 270 829 14 527 500 46 798 329 Zabré 26234655 12 057 500 38 292 155 Total 61 518 200 30 420 000 91 938 200 Source : Consultante, août 2016

Le détail des coûts relatifs à la compensation de tous les types d’infrastructures (commerciales, collectives et annexes d’habitation) est donné par le tableau suivant :

Tableau 35 : Détail des coûts de compensations des infrastructures et pertes de revenus

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Superficie Prix Type de biens Unité Prix total / Nombre unitaire Bâtiment commercial en banco (4) m2 43,16 11 000 474 760

Bâtiment commercial en banco + m2 14,6 15 260 222 796 chape (1)

Bâtiment commercial en ciment m2 25,55 20 000 511 000 inachevé (2) Bâtiment commercial en ciment + m2 7,5 28 560 214 200 chape sans enduit (1)

Guérite sans chape ni enduit (2) m2 8,14 24 300 197 802

Manga Hangar en paille (18) U 18 12 500 225 000 Hangar en paille + mur (2) U 2 27 500 55 000 Hangar en tôle (18) U 18 20 000 360 000 Kiosque + chape (2) U 2 35 000 70 000

Hangar en tôle + chape (1) U 1 35 000 35 000 Pépinière (1) U 1 20 000 20 000 Porcherie (1) U 1 60 000 60 000 Support essence (5) U 5 5 000 25 000 Terrasse de lavage (2) U 2 15 000 30 000 Total 2 500 558 Pertes de revenus 2 080 000 Total général 4 580 558 Superficie Prix Type de biens Unité Prix total / Nombre unitaire Bâtiment commercial en m2 13,86 11 000 152 460 banco (1) Hangar en paille (21) U 21 12 500 262 500

Hangar en tôle (11) U 11 20 000 220 000 Hangar en tôle + chape + mur U 1 70 000 70 000 (1) Gogo Kiosque (1) U 1 20 000 20 000 Forage (1) U 1 7 000 000 7 000 000

Mosquée (hangar + muret) (1) U 1 500 000 500 000

Support essence (9) U 9 5 000 45 000 Total 8 269 960 Pertes de revenus 1 755 000 Total général 10 024 960

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Superficie Prix Type de biens Unité Prix total / Nombre unitaire/m2 Bâtiment commercial en banco m2 37,56 11 000 413 160 (5) Bâtiment commercial en banco m2 56,09 15 260 855 933 + chape (5) Bâtiment commercial en banco m2 30,21 25 000 755 250 + chape + enduit (3) Bâtiment commercial en banco m2 22,62 30 000 678 600 + chape + peinture (2) Bâtiment commercial en ciment m2 13,2 20 000 264 000 sans enduit (1) Bâtiment commercial en ciment m2 - 0 - inachevé (0) Bâtiment commercial en ciment m2 66,8 24 300 1 623 240 sans enduit ni chape (5) Bâtiment commercial en ciment m2 290,53 28 560 8 297 537 + chape (13) Bâtiment commercial en ciment m2 9,2 35 000 323 400 + chape+ peinture façade (1) Bâtiment commercial en ciment + chape+ enduit m2 124,54 39 275 4 891 309 (10) Bâtiment commercial en ciment m2 110,52 45 000 4 973 400 Gon- + chape+ enduit + peinture (6) Boussougou Bâtiment commercial en ciment + chape+ enduit + peinture+ m2 45,5 50 000 2 275 000 Vitre (1) Hangar en paille (34) U 34 12 500 425 000 Hangar en paille + chape/mur U 2 27 500 55 000 (2) kiosque en tôle (121) U 121 20 000 2 420 000 Hangar/kiosque en tôle (1) U 1 30 000 30 000 Kiosque/Hangar en tôle + chape U 94 35 000 3 290 000 (94) Hangar en tôle + chape + U 5 40 000 200 000 poteau en ciment (5) Hangar en tôle + chape + U 2 100 000 200 000 poteau en ciment (2) Four en banco (1) U 1 30 000 30 000 Muret en parpaing (7) U 7 35 000 245 000 Support essence (2) U 2 5 000 10 000 Terrasse (1) U 1 15 000 15 000 Total 32 270 829 Pertes de revenus 14 527 500 Total général 46 798 329

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Superficie Prix Type de biens Unité Prix total / Nombre unitaire/m2 Bâtiment commercial en m2 126,47 11 000 1 391 170 banco (11) Bâtiment commercial en m2 158,78 15 260 2 422 966 banco + chape (13) Bâtiment commercial en m2 85,04 25 000 2 126 000 banco + chape + enduit (8) Bâtiment commercial en m2 13,11 30 000 393 300 banco + chape + peinture (1) Bâtiment commercial en ciment sans enduit ni chape m2 107,66 24 300 2 616 138 (7) Bâtiment commercial en m2 163,65 28 560 4 673 844 ciment + chape (9) Bâtiment commercial en m2 111,88 39 275 4 394 087 ciment + chape + enduit (2) Zabré Bâtiment commercial en ciment + chape+ enduit + m2 36,27 45 000 1 632 150 peinture + vitre + carreaux (2) Hangar en paille (ff) U 45 12 500 562 500 Hangar en tôle (109) U 109 20 000 2 180 000 kiosque (26) U 26 20 000 520 000 Hangar en tôle + chape (76) U 76 35 000 2 660 000 Kiosque + chape (11) U 11 35 000 385 000 Muret en banco (2) U 2 15 000 30 000 Muret en parpaing (9) U 9 35 000 315 000 Terre (1) U 1 15 000 15 000 Maisonnette en banco (1) m2 14,40 11 000 158 400 Total 26 475 555 Pertes de revenus 12 057 500 Total général 38 533 055 Source : Consultante, août 2016

8.8. Evaluation pour les pertes de biens culturels

Deux (02) arbres sacrés situés à Gon-boussougou et Zabré ont été recensés. Suite aux échanges avec les autorités coutumières, des frais de désacralisation et de déplacement ont été évalués par ces dernières pour les arbres sacrés de Gon-booussougou et Zabré. Une zone de rituels a été signalée à Manga, mais elle se situe en dehors de l’emprise de la route.

Les tableaux suivants présentent les frais nécessaires à la désacralisation et au déplacement des sites en question :

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Tableau 36 : Coût de désacralisation et de déplacement de l’arbre sacré de Gon- boussougou Désignation Unité Nombre Coût unitaire Coût total Cabris Cabri 12 20 000 240 000 Poulets Poulet 12 3 000 36 000 Sorgho Plat 10 600 6 000 Mil Plat 10 600 6 000 Cauris Cauri 100 25 2 500 Montant total 290 500 Source : Responsables coutumiers, Gon-Boussougou, Novembre 2015

Tableau 37 : Coût de désacralisation et de déplacement de l’arbre sacré de Zabré Désignation Unité Nombre Coût unitaire Coût total Bœuf Bœuf 2 150 000 300 000 Mouton Mouton 2 20 000 40 000 Cabris Cabri 2 15 000 30 000 Poulets Poulet 4 3 000 12 000 Pintade Pintade 2 2 250 4 500 Chien Chien 2 12 500 25 000 Cola Calebasse 2 3 000 6 000 Riz Sac 2 11 000 22 000 Dolo Bidon 2 4 000 8 000 Montant total 447 500 Source : Responsables coutumiers, Zabré Août 2016

Le montant total pour la désacralisation et le déplacement des deux (02) arbres sacrés est de Sept Cent Trente Huit Mille (738 000) FCFA.

Des fiches d’accord ont été signées par les personnes dont les biens sont impactés par les travaux. Ces dernières ont marqué leur accord pour la description du bien impacté, et le montant de la compensation qui leur a été proposé. Toutefois, sur les 864 fiches préparées, 138 n’ont pas été signées parce que les intéressées n’étaient pas joignables ou ne sont pas encore identifiées. Ainsi, sur les 138 fiches non signées 55 sont les propriétaires qui n’ont pas pu être identifiés au cours du recensement, surtout au niveau des champs. Ces fiches non signées le seront au cours du paiement.

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Chapitre IX : Mesures de réinstallation

Le présent chapitre aborde les procédures et les différentes étapes à suivre pour la compensation des personnes installées dans l’emprise de la route. Conformément à la P.O. 4.12, les propriétaires des biens impactés seront indemnisées avant le démarrage effectif des travaux du projet.

9.1.Information des personnes bénéficiaires des compensations

Avant le démarrage de la mise en œuvre effective du PAR, un lancement officiel de l’opération sera fait avec l’implication des autorités locales. Après ce lancement, des rencontres d’informations seront tenues avec les différents bénéficiaires, en vue de leur communiquer les informations relatives à leur participation à la mise en œuvre du PAR, aux modalités de versement des compensations, aux procédures de recours et règlement des litiges, au calendrier de mise en œuvre, aux modalités de suivi de la réinstallation…

9.2.Préparation de dossiers individuels

Sur la base des résultats du recensement, des principes et barèmes de compensation retenus et des fiches individuelles de compensation élaborées dans le cadre de la présente étude, des dossiers individuels seront préparés pour chaque personne recensée. Le dossier comportera les informations de base suivantes : - le code attribué à la personne recensée, son identité, le numéro de la pièce d’identité, son village d’origine ; - les biens perdus et les compensations correspondantes ; - la quittance/engagement de déménager signée par la personne recensée (fournie en annexe 2 ; - les copies des actes de paiement…

Dans le cadre de l’élaboration du présent PAR, les négociations avec les propriétaires de biens sur les montants des compensations ont déjà été faites, et les accords ont été signés par ces derniers, afin de faciliter la préparation des opérations de paiements des compensations.

9.3.Paiement des compensations

Une équipe de l’unité de coordination du projet procèdera au versement des compensations avant le démarrage des travaux. Ainsi, les compensations ayant été établies sur une base individuelle, chaque personne recensée comme étant propriétaire de biens ou de revenus impactés recevra elle-même le paiement de sa compensation (chèque, espèces, etc.). En cas de décès du propriétaire du bien, la compensation sera versée aux ayants droits. Les bénéficiaires des compensations signeront la quittance reconnaissant avoir été indemnisée selon l’entente établie ; en outre, une preuve du moyen de paiement (copie de chèque, référence de transfert) sera conservée dans leurs dossiers individuels.

9.4.Autres formes d’aide à fournir aux bénéficiaires

Étant donné le faible niveau d’alphabétisation des personnes recensées, un représentant de l’action sociale sera présent lors du paiement des compensations, en plus du président CVD ;

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ainsi, ces dernières pourront bénéficier de leur appui pour la traduction, le remplissage et la signature des documents qui leur seront remis.

En outre, la priorité sera accordée lors des paiements, aux femmes et autres groupes vulnérables. Pour s’assurer que les compensations ne soient détournées par de tierces personnes, les paiements seront effectués au profit des personnes recensées et à elles seules. Les personnes ayant des difficultés à se mouvoir pourront bénéficier de facilitation pour un paiement à domicile par l’équipe chargée des paiements En outre, les personnes vulnérables identifiées (liste en annexe) bénéficieront d’un appui pour l’achat de vivres à raison de 25 000 FCFA par personne.

Par ailleurs, dans le souci de sécuriser les paiements, les structures de microfinance telle que la Caisse populaire, seront mises à contribution, et les bénéficiaires des compensations, sensibilisées sur les formalités d’ouverture de compte et de dépôt de fonds, par les conseillers de cette structure.

En outre, dans le cadre du projet, des mesures d’accompagnement social des populations riveraines des activités sont prévues. Ces mesures, même si elles ne sont pas prises en compte dans ce PAR, viennent en complément, et visent à permettre à ces dernières de bénéficier des retombées du projet. Ainsi, des actions spécifiques seront menées au profit de certaines personnes vulnérables, en collaboration avec les services sociaux. Il s’agit notamment de l’appui en équipement (brouettes, charrettes, pelles, bacs à ordures, gants…) des femmes ramasseuses d’agrégats, et des groupements d’assainissement, de matériel de sport pour les jeunes dans les différentes communes traversées. Ces actions sont mises en œuvre à travers une évaluation de l’ensemble des besoins du projet par le Département de l’environnement et du social du SP-PST en collaboration des cinq directions régionales de l’environnement et de l’action sociale concernées par le PTDIU. Le SP-PST a précisé que la définition de ces besoins d’accompagnement sociale sera effective dès la validation des activités du volet urbain à travers l’étude de préfaisabilité en cours de finalisation. Après la définition des besoins, une acquisition suivant la procédure des marchés permettra de satisfaire les bénéficiaires de ces appuis. Convaincu que les appuis sociaux seront basés sur des arbitrages au niveau du projet, il est recommandé que les responsables puissent étendre ces mesures aux femmes ramasseuses d’agrégats de Manga, de Gogo, de Gonboussougou, et aux groupements d’assainissement de femmes dans les quatre communes. Un appui pourrait s’adresser également aux jeunes gens pour des équipements sportifs dans les quatre (04) communes. Ces differents appuis ne font pas partie du PAR, mais pourraientt contribuer à améliorer les conditions de vie des populations riveraines.

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Chapitre X : Sélection des sites de réinstallation

Les zones de réinstallation des personnes dont les activités commerciales sont affectées sont celles prévues dans le schéma d’aménagement des communes pour les marchés et autres activés commerciales. Par ailleurs, compte tenu d’une part, de la faiblesse des superficies impactées par exploitant, qui ne compromet pas la viabilité des exploitations, et d’autre part, du fait que l’immense majorité d’entre elles est économiquement affectée, le présent PAR ne prévoit pas de site de réinstallation.

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Chapitre XI : Participation publique La participation des populations dans le processus de planification et de mise en œuvre du Plan d’Action de Réinstallation est une des exigences centrales de la PO 4.12. Ainsi, ce chapitre présente la stratégie de consultation et de participation des différentes parties prenantes, et les résultats issus des différentes consultations.

11.1.Stratégie de consultation et de participation Divers canaux ont été utilisés en amont, pour la diffusion de l’information dans les différentes communes et la mobilisation du public : communiqués radio, crieurs publics, utilisation des CVD comme relais. Ainsi, les rencontres ont eu lieu pour la plupart, dans les salles mises à disposition par les différentes mairies. Des visites ont été également effectuées dans certains services techniques déconcentrées.

L’opportunité a été donnée aux personnes ayant des biens situés dans l’emprise, à travers les séances de consultation, de participer à la fois au processus de conception et de mise en œuvre du PAR. Une démarche participative, concertée et itérative a été adoptée en vue d’une implication effective de la population cible. Avant le démarrage du recensement, des rencontres d’information et de sensibilisation ont été menées au niveau de chaque commune. En outre, des consultations ont été menées auprès des différentes parties prenantes que sont les responsables communaux, les services techniques déconcentrés, les associations, et les différentes personnes recensées. Des focus groups ont été menés auprès de certains groupes spécifiques, en l’occurrence les femmes. Les différentes rencontres ont eu lieu du 03 au 06 Novembre 2015 et avaient pour but de : - présenter le projet de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré aux différentes parties prenantes : autorités locales, populations riveraines, agents des services techniques déconcentrés ; - recueillir les différentes préoccupations, attentes et suggestions ; - communiquer le calendrier aux différentes parties prenantes ; - présenter les principes de la réinstallation, l’organisation des recensements ;

Le recensement des biens impactés et l’identification de leurs propriétaires/exploitants se sont déroulés en présence des CVD et de certaines personnes ressources issues des différentes localités. Des réclamations et des plaintes enregistrées (annexe 11) ont fait l’objet de traitement et ont été prises en compte.

Par ailleurs, des rencontres d’informations et de sensibilisations ont été tenues au début du mois d’Août dans chacune des cinq (05) communes, sur l’actualisation des données des recensements effectués en Novembre-Décembre 2015. En outre, la consultation des personnes recensées à la lumière des données complémentaires des études techniques, a eu lieu du 17 au 20 Août 2016, les rencontres d’informations ayant eu lieu auparavant, du 10 au 14 Août 2016 dans les différentes communes. Les procès verbaux des rencontres annexés au présent rapport, reprennent les principaux points relatifs aux préoccupations, recommandations, contributions et attentes exprimés par les autorités locales, les responsables des services techniques déconcentrés, les personnes recensées, etc.

11.2.Résultats des consultations publiques Les autorités communales, les agents des services techniques déconcentrés et les populations riveraines ont marqué leur parfaite adhésion au projet de construction et de bitumage de la route

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Manga-Zabré, qui selon elles, va améliorer considérablement leur vie et contribuer au développement socio-économique de la zone. Elles affirment qu’elles attendaient depuis longtemps la mise en œuvre de ce projet. Les principaux résultats des différentes consultations ont été synthétisés dans le tableau suivant :

Tableau 38: Synthèse des résultats des consultations Parties Préoccupations/Attentes Suggestions prenantes Risques de dégradation des terres situées à Aménagement du pont situé à l’entrée du marché de l’entrée du marché de Gon-boussougou Gon-boussougou ; Certains d’entre ces derniers ayant été prévenus qu’ils Installations anarchiques de commerçants ne devaient pas construire en matériaux définitifs, leur dans les servitudes ; déplacement moyennant une compensation ne posera pas de problème ; Même s'il y a des installations anarchiques, se pencher sur le cas des personnes Sensibilisation et compensation avant le déplacement. installées avant la mise en place des Autorités mairies communales Retombées du projet pour les populations Accorder la priorité à la main d’œuvre locale pendant riveraines ; la phase de construction de la route

Compensation des biens impactés ;

Libération de l’emprise Diffusion de l’information à temps ; Appui aux communes pour l’aménagement de sites pour les commerçants ; Programmation des travaux après les récoltes pour Période de début des travaux minimiser les pertes ; Prendre en compte la fonction sociale des arbres dans Mode de compensation la compensation ; Propriétaires/ Exploitants Erreurs ou personnes absentes lors des Indiquer la personne à toucher en cas de besoin et recensements ; communiquer un contact ;

Risques d’accidents Aménagement de ralentisseurs

Sites culturels situés dans l’emprise Procéder à leur évitement autant que possible Réaliser des forages dans les écoles pour éviter que les élèves ne traversent régulièrement la route à la recherche d’eau ; Services Construire des clôtures pour les écoles situées à techniques Risques d’accident ; proximité de la route ; déconcentrés (DRENA, Aménagement de ralentisseurs DR/MESS, Organisation de campagnes de sensibilisation dans DR/DRASPF les écoles et à l’endroit des populations riveraines …) Risques de propagation des Grossesses Organisation de campagnes de sensibilisation dans les Précoces et Non désirées, des IST et du écoles et à l’endroit des populations riveraines VIH/SIDA Source : Consultations, Novembre 2015, Août 2016

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Consultation avec les PAPs de la ville de Manga dans la salle de réunion de la mairie, Août 2016

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Consultation avec les populations de la commune de Gogo dans la salle de réunion et la cour de la mairie, Août 2016 Photo N° 4 : Consultations avec les populations des différentes communes

Consultation avec les populations de la commune de Gon-boussougou dans la salle de la maison des jeunes, Août 2016

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Consultation avec les populations de la commune de Zabré dans la salle de réunion de la mairie, Août 2016 Auteure : Consultante, Août 2016

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11.3.Restitutions locales

Au terme du processus de recensement et de consultations, les résultats de l’étude ont été présentés à l’administration et à la population des communes concernées par les travaux. Ainsi, les catégories de biens impactés, et les personnes concernées ont été abordées, ainsi que les mesures et les bases de compensations retenues au terme des consultations. Cette restitution visait à s’assurer que les préoccupations des personnes installées dans l’emprise de la route et des autres parties prenantes ont été réellement prises en compte ; elle a également permis de recueillir d’autres observations.

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Chapitre XII : Aspect genre

A l’instar des autres provinces du Burkina Faso, les femmes souffrent de certaines inégalités qui les frappent en raison de leur sexe. En effet, le pouvoir de décision, y compris sur la maternité est détenu par les hommes et l’accès au foncier leur est réservé. Du reste, les femmes sont les plus touchées par les contraintes de développement (raréfaction de l’eau et de l’énergie, accès difficile aux centres de santé). De même, nombreuses sont les tâches qui incombent à ces dernières : l’essentiel des activités reproductives telles que le soin et la garde des enfants, les tâches domestiques, l’alimentation et les soins de santé sont assurées par les femmes et elles participent activement aux activités productives (agriculture, AGR) et communautaires. Outre leur investissement dans les champs familiaux, les femmes exploitent à leur profit des lopins de terre.

Quant aux activités politiques, elles sont l’apanage des hommes. Cependant, à la faveur de l’expansion des mouvements associatifs, de l’accès progressif à l’éducation et des sensibilisations, les femmes qui jadis, ne prenaient pas la parole en public participent à l’animation de la vie politique à travers leur présence aux conseils municipaux et aux CVD.

Sur le plan économique, les femmes mènent des AGR, surtout aux abords de la route en projet ; elles représentent environ 20% des Personnes Affectées par le Projet, et l’immense majorité des personnes n’ayant aucune instruction. Ces dernières se retrouvent essentiellement dans la vente d’ustensiles de cuisine, de textile, dans la petite restauration, la vente de boisson locale… Un certain nombre d’entre elles sont des vendeuses à l’étal et leurs activités seront perturbées au moment des travaux.

En outre, un groupe de femmes et d’enfants ramassent du sable destiné à la vente, à Gogo vers le PK 10. Avec l’aménagement de la route, une concurrence entre ces femmes et des personnes venant d’ailleurs pourrait limiter l’accès de ces dernières à certains revenus. Ainsi, confier des tâches telles que le ramassage des moellons, l’entretien et la restauration de la base-vie à des groupes de femmes au niveau local, réduira l’impact négatif des travaux sur les activités menées auparavant par les femmes. De même, l’accès des femmes aux zones où elles ramassent le sable, doit être préservé au maximum.

La préoccupation exprimée par les jeunes est relative aux emplois qui seront créées au moment des travaux. Ainsi, la priorité sera accordée à la main d’œuvre locale (femmes et jeunes) pour les emplois non qualifiés.

Ainsi, un point focal genre sera désigné au sein du comité de mise en œuvre et une assistance spécifique sera accordée aux femmes et autres personnes vulnérables dans le cadre de la mise en œuvre du PAR. Cette assistance prendra les formes suivantes, selon les besoins et demandes exprimées par ces dernières lors des séances de consultation : • appui pour dans la compréhension, le remplissage et la signature des documents ; • accès des femmes et autres personnes vulnérables aux personnes chargées de la réinstallation, pour s’assurer que leurs droits ne fassent pas l’objet de violation, à travers la désignation d’un point focal genre ; • paiement à domicile au profit des personnes ayant des difficultés à se mouvoir ; • aide versée aux personnes vulnérables pour l’achat de vivres ; • assistance au cours de la période suivant le paiement, pour que l'indemnité soit mise en sécurité et que les risques de mauvais usage ou de vol soient limités.

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Chapitre XIII : Intégration avec les communautés hôtes

Dans la mesure où les personnes qui perdent des biens et/ou des revenus dans le cadre de ce projet n’auront pas à quitter leurs habitations pour se réinstaller sur d’autres sites, il n’y aura aucun problème d’intégration dans le cadre des travaux de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré. Par ailleurs, les populations riveraines adhèrent entièrement au projet et se disent prêtes à collaborer en faveur de sa mise en œuvre et de sa réussite.

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Chapitre XIV : Gestion des plaintes et litiges

En général, dans tout processus de réinstallation, des difficultés de divers ordres peuvent apparaître et créer des litiges, ou engendrer des plaintes de la part des populations. Il convient donc d’établir un mécanisme de gestion en vue du règlement de ces éventuels plaintes et litiges. Ainsi, le présent chapitre définit les types de plaintes et de litiges qui pourraient survenir dans la mise en œuvre du PAR, présente les instances chargées de la gestion des plaintes ainsi que la procédure de gestion de ces plaintes et litiges.

14.1. Types de plaintes et litiges probables

Plusieurs types de litiges peuvent surgir dans le processus d’indemnisations et c’est ce qui justifie un mécanisme pour traiter les éventuelles plaintes qui en résulteraient. Les problèmes qui peuvent apparaître sont les suivants : (i) des installations après la date limite d’éligibilité ; (ii) des propriétaires de biens impactés non recensés ; (iii) la non compréhension/acceptation des critères d’éligibilité ; (iv) des erreurs/désaccords dans l'identification des personnes ;(v) des conflits sur la propriété d'un bien ; (vi) des désaccords sur l'évaluation des biens ; (vii) des problèmes familiaux ayant pour résultat des conflits entre héritiers ou membres d'une même famille, sur la propriété, ou sur les parts d'un bien donné ; (viii) des conflits sur la propriété d'une activité artisanale/commerciale (propriétaire du fonds et exploitant différents, donc conflits sur le partage de l'indemnisation).

Afin d’apporter une réponse adéquate dans les meilleurs délais aux éventuels plaignants, le mécanisme de gestion des plaintes suivant est proposé.

14.2. Mécanisme de gestion des plaintes

Le mécanisme de gestion des plaintes proposé dans le cadre des travaux de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré met l’accent sur la gestion endogène des éventuels litiges et plaintes, privilégiant ainsi le règlement à l’amiable. Ce mécanisme consiste à circonscrire le règlement de la plainte au niveau local, ce qui permet au plaignant d’exercer son droit, et de suivre le traitement de sa plainte ; ce mécanisme vise également à favoriser le traitement diligent des différentes plaintes et litiges.

Ainsi, deux types de comités seront créés pour la mise en œuvre des activités du PAR du projet de construction et de bitumage de la RN29. Il s’agit des Comités villageois et des Comités communaux de mise en œuvre du PAR, crées par arrêté du maire de la commune territorialement compétent.

La composition des comités, ainsi que leurs principales attributions sont décrites au chapitre suivant, relatif aux responsabilités organisationnelles.

14.3. Processus de règlement des plaintes

La gestion des plaintes des citoyens est une pratique essentielle pour établir une bonne relation entre les responsables du projet et les populations riveraines des travaux. Cette démarche est un élément fondamental d’une approche de bonne gouvernance. La gestion des plaintes et réclamations permettent aux différents acteurs du projet, de répondre aux attentes des citoyens et de rectifier au besoin, les éventuels manquements. Pour les riverains des travaux, l’expression

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de réclamations est un acte citoyen, qui permet d’exiger une meilleure réalisation des travaux et de résoudre les éventuels problèmes qu’ils peuvent rencontrer face aux impacts dans leur environnement.

Le processus de gestion des plaintes est la pratique qui consiste à recevoir, à traiter et à répondre aux réclamations des citoyens de manière systématique.

A chaque niveau (village, communal, juridictionnel), ce processus comprend plusieurs phases : 1) Informations, 2) Accessibilité, 3) Réception, 4) Vérification et Action, 5) Suivi et Evaluation, et 6) Retour d’information.

De manière plus spécifique, ces six phases doivent permettre de répondre aux questions suivantes : • Informations : Comment les usagers sont-ils informés de l’existence du processus ? Comment les plaintes sont-elles reçues ? Y va-t-il différentes modalités de transmission (dépôt oral/écrit sur place, courrier, message téléphonique, texto, boîte aux lettres, courriel/message électronique, site internet, tissu associatif, medias, etc.) ? disponibilité d’une fiche de plainte ? • Accessibilité : Il est essentiel que le mécanisme soit accessible au plus grand nombre possible de personnes, appartenant aux différents groupes de parties prenantes, en particulier celles qui sont souvent exclues ou qui sont le plus marginalisées ou vulnérables. Lorsque le risque d’exclusion est élevé, il faut porter une attention particulière aux mécanismes sûrs qui ne demandent pas de savoir lire et écrire. • Réception: qui enregistre les plaintes ? Comment les réclamants sont-ils informés de l'avancement du traitement de leurs réclamations? • Vérification et action : Comment recueille-t-on l'information nécessaire pour la résolution de la réclamation? Qui est en charge de mettre en œuvre l’action rectificative ? Comment la vérification du bien-fondé de la réclamation est-elle opérée ? Comment la décision est prise ? • Suivi et évaluation : Quel est le système de suivi des plaintes? Comment analyse-t-on les données relatives aux plaintes? • Retour d’information : Comment informe-t-on les utilisateurs du processus et le grand public des résultats et des mesures prises pour résoudre les plaintes?

Pour le déroulement de la procédure, des comités seront mis en place au niveau des villages et des communes traversées par la route, pour faciliter le traitement des réclamations et la communication avec les populations. Les membres recevront du projet une formation sur les activités de mise en œuvre du PAR et de gestion des réclamations, notamment sur le rôle qu’ils doivent jouer.

A cet effet, trois niveaux de règlement sont prévus dans le cadre de l’exécution des travaux de construction et de bitumage de la route Manga-Zabré.

14.3.1. Au niveau du village Le comité villageois de mise en œuvre du PAR est la première instance de gestion des plaintes dans le cadre de ce projet. Ainsi, le plaignant qui estime avoir été omis ou lésé dans le cadre du projet, saisit le Comité Villageois de mise en œuvre du PAR, qui entreprend toutes les démarches nécessaires en vue d’un règlement à l’amiable. Si la plainte est fondée, les dispositions sont prises pour l’indemnisation du plaignant. Ainsi, le SP-PST procède au calcul des indemnités et communique le montant au président et au plaignant, ainsi que la date de paiement.

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En revanche, si la plainte est jugée irrecevable, et les arguments présentés par le comité sont acceptés par le plaignant, la plainte est éteinte à ce niveau. En cas de désaccord, la plainte est référée au niveau communal.

Tout ce processus doit être réalisé dans un délai de 3 jours.

Dans tous les cas, un procès-verbal est produit, dont une copie est transmise au Maire de la commune, une au Secrétariat Permanent du Programme Sectoriel des Transports et une autre copie remise au plaignant.

14.3.2. Au niveau de la commune A ce niveau, le comité communal dispose de cinq jours à compter de la date de réception du PV du Comité villageois, pour diligenter un règlement avec le plaignant. Ainsi, le comité communal examine les plaintes et les PV des comités villageois, puis entend le plaignant ou son représentant avant de se prononcer sur la suite à y donner. Après vérification des informations motivant la réclamation, le comité se prononce et dresse un PV dont une copie est remise au plaignant, et une autre, transmise à l’unité de coordination du projet.

Le comité communal a cinq (5) jours pour se prononcer.

En cas d’accord, le plaignant est soit indemnisé, ou la plainte est éteinte pour réclamation non recevable ; le cas échéant, le plaignant peut se référer aux juridictions compétentes.

14.3.3. Au niveau des juridictions A l’issue du traitement au niveau village et au niveau commune, le plaignant non satisfait peut toujours recourir à un arbitrage du tribunal départemental, présidé par le préfet dans l’optique d’obtenir réparations. Enfin, il peut également saisir le tribunal de Grande Instance dont relève sa commune. Dans ces conditions, tous les frais générés seront à la charge du projet.

En somme, la mise en place efficiente du processus de gestion des plaintes permet de rassurer les populations que leurs préoccupations et plaintes sont convenablement traitées, mais également d’éveiller la vigilance face à des enjeux qui pourraient éventuellement se transformer en conflits plus sérieux.

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Chapitre XV : Responsabilités organisationnelles

La mise en œuvre du PAR requiert une organisation adéquate et l’implication des différents acteurs suivant leurs responsabilités et leurs domaines d’intervention. Ainsi, les principaux acteurs de mise en œuvre du PAR sont le SP-PST, les différents services techniques au niveau central et local (services en charge de l’environnement, de l’agriculture, de la solidarité nationale…), les autorités locales, et les propriétaires/exploitants de biens recensés.

15.1. Maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre La Maîtrise d’Ouvrage du PAR sera assurée par le SP-PST, placée sous la tutelle du Ministère des Infrastructures, représentant l’État Burkinabè. Quant à la Maîtrise d’Œuvre, elle sera assurée par l’unité environnementale et sociale du SP-PST, qui aura à sa charge la gestion directe de l’ensemble du processus de mise en œuvre du PAR. Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre du présent PAR, le PST sera chargé de : - l’établissement des quittances/engagement de déménager - le renforcement des capacites des membres des comités et des acteurs impliqués - l’organisation de l’opération de paiement ; - l’élaboration des états de paiement correspondants ; - l’information des différentes parties prenantes sur les dates et lieux de paiement ; - l’élaboration des rapports de mise en œuvre des activités du PAR…

Des Comités chargés d’accompagner le SP-PST dans la mise en œuvre du PAR seront créés à deux (02) niveaux.

15.2. Comités villageois Le comité villageois de mise en œuvre du PAR est la première instance de gestion des plaintes émanant des personnes. Ce comité a pour attributions : la sensibilisation, l’information, la mobilisation des populations riveraines autour du projet, la réception et l’enregistrement des plaintes au niveau du village, la vérification du bien-fondé des plaintes, la gestion des plaintes, et la recherche de la cohésion sociale dans le cadre du déroulement des travaux. Il sert aussi d’interface entre les populations et les différents acteurs de mise en œuvre des travaux, facilite le travail des équipes de suivi et de supervision du chantier.

De manière spécifique, le comité est chargé de : - relayer les différentes informations relatives au processus de réinstallation au niveau du village ; - enregistrer les réclamations émanant des personnes affectées à l’échelon du village ; - vérifier le bien-fondé des différentes réclamations et plaintes ; - prendre des dispositions utiles pour trouver une solution amiable aux réclamations faites, dans les trois (03) jours suivant le dépôt de la réclamation ou de la plainte ; - dresser un PV de chaque rencontre, dont copie sera transmise à la mairie, au PST et une copie remise au plaignant.

Le comité villageois est composé comme suit :  Membres  Les trois membres du bureau des CVD que sont : le Président, le Vice-Président et le Secrétaire ;  un représentant des propriétaires/exploitant de biens.

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 Observateurs :  Le représentant de la Mission de Contrôle ;  Le représentant de l’entreprise.

Mis en place par arrêté du maire de la commune dans laquelle relève le village, le comité villageois est dirigé par son Président ; le secrétaire assure l’enregistrement des plaintes et la rédaction des procès-verbaux de réunions. Ce dernier garde une copie de tous documents reçus ou émis dans le cadre des travaux.

Pour tout cas de plainte, la réclamation est inscrite dans un registre détenu par le secrétaire. Le comité doit se prononcer au plus tard dans les 72 heures qui suivent, sur la recevabilité ou non de la plainte.

15.3. Comités communaux de mise en œuvre du PAR Le Comité Communal de mise en œuvre du PAR constitue le cadre d’échange et de diffusion de l’information entre les différentes parties prenantes au niveau local.

De manière spécifique, ce comité est chargé : - d’accompagner la mise en œuvre du PAR au niveau communal; - d’apporter son appui au SP-PST pour les opérations de paiement (relais de l’information, mise à disposition d’agents pour l’appui de l’équipe de paiement) ; - de diffuser les informations relatives à la mise en œuvre du PAR ; - d’organiser des sessions en vue d’examiner toutes les réclamations reçues du niveau village; - d’organiser des missions de vérification sur le terrain si nécessaire ; - de prendre des dispositions utiles pour trouver une solution amiable aux réclamations formulées.

Le Comité Communal de mise en œuvre du PAR est crée par arrêté du maire de la commune et est composé de :  Membres :  le maire ou son représentant ;  Un conseiller de chaque village traversé par la route ;  un représentant des groupes d’intérêt spécifique ou communautaire ;  un représentant des Populations Affectées par le Projet ;  un représentant du Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille ;  un représentant du Ministère de l’Environnement, de l’Economie Verte et du Changement Climatique ;  un représentant du Ministère des Infrastructures.  Observateurs :  un représentant de la mission de contrôle.  un représentant de l’Entreprise.

 Le comité communal a cinq (5) jours pour se prononcer sur les réclamations reçues. Le tableau ci-après fait la synthèse des responsabilités de chacune des entités :

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Tableau 39: Responsabilités des différentes entités Entités Composition Principales responsabilités SP-PST Unité de coordination du projet - suivi de l’élaboration du PAR ; - établissement des protocoles d’entente, des états de paiement ; - renforcement des capacités des membres des comités - organisation de l’opération de paiement ; - information des différentes parties prenantes sur les dates et lieux de paiement ; - élaboration des rapports de mise en œuvre des activités du PAR. Comités villageois de mise . Membres : - relais des informations relatives au processus de réinstallation ; en œuvre du PAR - Président du CVD - enregistrement et vérification des réclamations et plaintes; - Vice-Président du CVD - examen des plaintes et traitement ; - Secrétaire ; - rédaction de PV et transmission au comité communal - Un représentant des propriétaires/Exploitants. . Observateurs : - Représentant de la Mission de Contrôle ; - Représentant de l’entreprise. Comités communaux de . Membres : - diffusion des informations relatives à la mise en œuvre du PAR; mise en œuvre du PAR - Maire ou son représentant ; - appui au paiement des propriétaires de biens) ; - conseiller de chaque village traversé par la route ; - Gestion des plaintes/litiges (enregistrement, vérification, traitement…) - un représentant des groupes d’intérêt spécifique ou - Appui à la libération de l’emprise ; communautaire ; - Avis technique sur certaines questions ; - un représentant des Populations Affectées par le Projet ; - Rédaction de PV et transmission au PST - un représentant du Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille ; - un représentant du Ministère de l’Environnement, de l’Economie Verte et du Changement Climatique ; - un représentant du Ministère des Infrastructures. . Observateurs : - un représentant de la mission de contrôle. - un représentant de l’Entreprise. Source : Consultante, octobre 2017

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Chapitre XVI : Programme d’exécution

Conformément au calendrier de mise en œuvre du projet, la durée des prestations, incluant le dédommagement de tous les ayants droits est de dix (10) mois. Cette durée comprend entre autres, la mise en place des comités, le renforcement des capacités, le paiement des différentes compensations, la gestion des plaintes et litiges, etc.

Les activités de mise en œuvre du PAR seront réalisées suivant le calendrier indicatif qui suit.

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Tableau 40 : Principales étapes de la mise en œuvre du PAR Période Etapes Activités Mois1 Mois2 Mois3 Mois4 Mois5 Mois6 Mois7 Mois8 Mois9 Mois10 Mobilisation des ressources Mise à jour de la base de données Planification de Préparation d'un calendrier détaillé la réinstallation Elaboration d'un plan de communication Coordination avec les divers acteurs institutionnels nationaux et locaux Lancement officiel Information des personnes recensées Information et sur le processus de paiement communication Information des populations riveraines sur le mécanisme de gestion des plaintes Mise en place du comité de mise en œuvre Renforcement des capacités des différents acteurs Mise en œuvre Paiement des compensations Gestion des plaintes Déplacement des personnes installées dans l’emprise Suivi de la réinstallation Source : Consultant, octobre 2017

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Chapitre XVII : Coût total de mise en œuvre du PAR

Le coût des compensations liées aux différentes pertes, qui s’élève à Cent Vingt Quatre Millions Cent Soixante Six Mille Trois Cent Cinquante Huit (124 166 358) sera financé par le budget de l’Etat burkinabé.

Les montants des différentes compensations ont fait l’objet d’accords signés par les différents bénéficiaires.

Le tableau ci-après fait la synthèse du coût total des différentes compensations:

Tableau 41 : Coût des compensations par type de bien (en F CFA)6 Gon- Types de biens Manga Gogo Zabré Total boussougou Champs 2 249 231 7 667 037 2 755 560 8 479 628 21 151 456 Biens sacrés - - 290 500 447 500 738 000 Arbres 565 000 360 000 100 000 1 350 000 2 375 000 Infrastructures 4 322 756 2 524 960 46 798 329 38292155 91 938 200 commerciales Annexes 60 000 - - 205 900 265 900 d'habitation Infrastructures 197 802 7 500 000 - - 7 697 802 collectives TOTAL 7 394 789 18 051 997 49 944 389 48 775 183 124 166 358 Source : Consultante, octobre 2017

Les montants ci-dessus ont été obtenus sur la base des formules proposées dans le chapitre 8, et les détails correspondants sont donnés dans l’annexe 1.

Outre les compensations, des mesures d’accompagnement social (achat de vivres) ont été prévues au profit de trente une (31) personnes vulnérables, pour un montant estimé à Sept Cent Soixante Quinze Mille (775 000) FCFA.

Par ailleurs, la mise en œuvre du PAR requiert la participation de tous les acteurs tant au niveau national que local. Toutefois, il ressort des échanges avec les autorités locales des communes concernées par les travaux, que la principale contrainte à leur niveau est la faiblesse des ressources humaines, matérielles et financières qui pourrait constituer un obstacle à leur participation efficace à la mise en œuvre du PAR. Pour ce faire, un plan de renforcement des capacités des acteurs institutionnels a été prévu, pour un montant évalué à Treize Millions Cent Vingt Cinq Mille (13 125 000) FCFA.

L’évaluation de la mise en œuvre du PAR a également été prévu, pour un montant estimé à Huit Millions (8 000 000) de FCFA.

6 Pour les coûts unitaires, confère annexe 1

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Ainsi, le coût total relatif aux actions de suivi de la mise en œuvre du PAR s’élève à Vingt un Millions Neuf Cent Mille (21 900 000) FCFA, financé par l’Association Internationale de Développement (IDA).

Le tableau suivant présente le budget y relatif, sur une période de six (06) mois :

Tableau 42 : Coût de suivi de la mise en œuvre

Nombre/ Jour Montant Activités Désignation Total Quantité /unité unitaire (FCFA)

- Formation sur la mise en œuvre du PAR 4 650 000 1. Renforcement des capacités des acteurs - Appui instituionnel 675 000 institutionnels7 - Fonctionnement des comités 7 800 000

2. Mesures Appui social pour les d’accompagnement 31 FF 25 000 775 000 personnes vulnérables social Honoraires consultant 1 40 150 000 6 000 000 3. Evaluation externe Equipe d’enquêteurs 1 FF 2 000 000 Total général 21 900 000 Source : Consultante, octobre 2017

En somme, le coût total du présent PAR s’élève à Cent Soixante Millions Six Cent Soixante Douze Mille Neuf Cent Quatre Vingt Quatorze (160 672 994) FCFA, incluant une provision de 10% pour les divers et les imprévus. Le tableau ci-après fait le récapitulatif des différents coûts :

7 Pour détail, voir tableau 17

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Tableau 43 : Récapitulatif des coûts du PAR Désignation Montants 1. Compensation des pertes Champs 21 151 456 Arbres privés 2 375 000 Arbres sacrés 738 000 Annexes habitations 265 900 Infrastructures et activités commerciales 91 938 200 Infrastructures communautaires 7 697 802 Sous-total compensation des pertes (1) 124 166 358 2. Suivi Renforcement des capacités des acteurs 13 125 000 institutionnels Mesures d’accompagnement social 775 000 Evaluation du PAR 8 000 000 Sous-total suivi (2) 21 900 000 Coût compensation et suivi (1+2) 146 066 358 3. Divers et imprévus 10% 14 606 636 Coût total PAR (1+2+3) 160 672 994 Source : Consultante, octobre 2017

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Chapitre XVIII : Suivi et évaluation du Plan d’Action de Réinstallation

Le dispositif de suivi et d’évaluation vise à s’assurer que les actions proposées sont mises en œuvre dans les délais prévus, et que les résultats visés sont atteints. Ce dispositif a également pour objectif d’entreprendre des mesures correctives en cas de difficultés ou d’imprévus constatés.

18.1.Suivi

L’objectif général du suivi est de s’assurer que toutes les personnes installées dans l’emprise soient indemnisées dans le délai le plus court possible et sans impact négatif. Au plan spécifique, les objectifs sont les suivants : • s’assurer que les actions menées sont exécutées conformément aux recommandations du PAR ; • vérifier que les résultats attendus sont obtenus dans les délais prescrits ; • identifier tout élément imprévu susceptible d’influencer négativement le déroulement des opérations sur le terrain ou d’en réduire l’efficacité ; • recommander aux instances responsables concernées et ce, dans les meilleurs délais, les mesures correctives appropriées entrant dans le cadre de procédures ordinaires ou exceptionnelles de programmation ; • vérifier que les directives genre de la PO 4.12 et les dispositions de la Politique Nationale Genre sont prises en compte.

Des indicateurs de performance qui permettront d’évaluer efficacement l’avancement et les résultats des activités devront être déterminés, de même que la source de vérification de chacun des indicateurs. De même, la fréquence d’analyse de chaque indicateur retenu sera indiquée. Dans certains cas, le suivi se fera en permanence par l’équipe terrain et dans d’autres cas, il sera mensuel ou annuel. Pour ce qui est par exemple du paiement des indemnisations, le suivi s’effectuera en permanence et les paiements seront inscrits de manière régulière dans le système de gestion. Ainsi, les activités menées dans ce cadre feront l’objet de rapports mensuels et trimestriels. De même, la désagrégation des données par sexe permettra de percevoir et de suivre l’avancement des activités du point de vue du genre.

Par ailleurs, un protocole pour le suivi de la mise en œuvre des études réalisées au compte du PTDIU est en cours de préparation avec le BUNEE. Dans le cadre de ce protocole, le BUNEE doit assurer : • le contrôle trimestriel de la mise en œuvre du PAR et le renseignement des indicateurs de performances sociales, et fournir les rapports y relatifs; • la production de rapports trimestriels et circonstanciés sur le contrôle de la mise en œuvre du PAR à transmettre au SP-PST pour soumission à la Banque mondiale; • la proposition de mesures correctives conformément à la législation et à la règlementation en vigueur.

Le tableau ci-dessous fournit une liste non limitative des indicateurs et paramètres de suivi :

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Tableau 44 : Indicateurs potentiels de suivi RESPONSABLE COMPOSANTE MESURE DE SUIVI INDICATEURS OBJECTIF DE PERFORMANCE DU SUIVI Vérifier que la diffusion de Nombre et types de séances Au moins trois séances d’information l’information auprès des propriétaires d’information à l’intention des par localité impactée (au démarrage de Information et de biens et les procédures de propriétaires de biens et des autres la réinstallation, lors du paiement des SP-PST consultation consultation sont effectuées en accord parties prenantes effectuées dans les compensations et lors de clôture du avec les principes présentés dans le localités/Avant le début des travaux. programme). PAR. S’assurer que les mesures de Nombre propriétaires de biens Les compensations financières sont compensation et d’indemnisation sont /compensés et dates de versement. versées à au moins 90% des ayant- Compensation et effectuées en accord avec les principes Montant des compensations versées SP-PST droit avant le démarrage des travaux ; appui à la présentés dans le PAR. aux ayants droits Tous les propriétaires de biens ont été réinstallation compensés et indemnisées avant la fin des travaux. S’assurer que les femmes et les Montant des compensations versées Toutes les femmes affectées par le Application des groupes vulnérables sont compensées aux femmes projet ont reçues elles-mêmes leurs mesures relatives au de manière juste et équitable tel que Type d’appui accordé aux femmes et SP-PST compensations. genre et aux prévu dans le PAR et que ces derniers aux groupes vulnérables Aucune plainte des femmes n’est populations bénéficient des mesures d’appui restée non résolue. vulnérables indiquées. S’assurer de la création et du bon Nombre de Comités Villageois crées SP-PST et Tous les comités villageois et Mise en place des fonctionnement des comités dans les Nombre de Comités Communaux crées communaux ont été crées et sont comités Communes villages et communes Nombre de sessions tenues fonctionnels Nombre de formations tenues S’assurer du renforcement des Tous les acteurs ont été formés et les Renforcement des Nombre de personnes formées SP-PST capacités opérationnelles et des comités ont bénéficié des appuis du capacités des acteurs Nombre de rapports fournis compétences des acteurs projet pour leur fonctionnement

Nombre de réclamations reçues S’assurer de la gestion de toutes les Comités/SP-PST Gestion des plaintes Proportion entre réclamations reçues et Aucune réclamation non résolue réclamations enregistrées. réclamations résolues Source : Consultante, octobre 2017

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Outre le suivi, un volet évaluation est prévu dans le cadre de la mise en œuvre de la réinstallation.

18.2.Evaluation

L’évaluation de la mise en œuvre du PAR sera confiée à un consultant externe, spécialiste des questions sociales, de suivi et d’évaluation. Le but visé par cette évaluation est de s’assurer que le niveau de vie des personnes dont les biens sont impactés est supérieur ou au moins égal à celui qu’elles avaient avant le projet. Ainsi, l’évaluation consistera à vérifier l’adéquation entre les activités mises en œuvre et les mesures définies dans le PAR. Elle consistera également à évaluer le niveau de satisfaction des différents bénéficiaires vis-à-vis des modalités de compensation. Cette évaluation sera menée en deux temps :

• Immédiatement après l'achèvement des opérations de réinstallation, afin de déterminer si toutes les compensations ont été entièrement payées avant l’exécution des activités du projet, et si toutes les actions prévues ont été menées conformément aux prévisions ;

• Si possible, deux ans après l'achèvement des opérations de réinstallation pour voir si les PAPs jouissent d’un niveau de vie égal ou supérieur à celui qu’elles avaient auparavant.

Le tableau ci-après donne des exemples d’indicateurs d’évaluation

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Tableau 45 : Exemples d’indicateurs d’évaluation COMPOSANTE MESURE D’EVALUATION INDICATEURS RESPONSABLE DE OBJECTIF DE PERFORMANCE L’EVALUATION S’assurer que le niveau de vie des Situation socio-économique d’un Aucune plainte relative à la Qualité et ménages affectés ne s’est pas échantillon de PAPs qualité ou au niveau de vie sur niveau de vie détérioré depuis la réinstallation. Type de difficultés rencontrées Consultant les sites d’accueil non résolue. des PAPs par les PAPs en raison de la mise Aucun problème majeur vécu

en œuvre du projet par les PAP. Qualité et S’assurer que le niveau de vie des Nombre de plaintes des groupes Aucune plainte relative à la niveau de vie groupes vulnérables ne s’est pas vulnérables relatives au niveau qualité ou au niveau de vie des des groupes détérioré depuis la réinstallation. de vie. veuves sur les sites d’accueil vulnérables Types de difficultés particulières Consultant non résolue. vécues par ces derniers Aucune difficulté majeure rencontrée par les groupes vulnérables

Gestion des Suivi à long terme des Nombre total de plaintes Aucune réclamation résiduelle plaintes et indemnisations et compensations enregistrées non résolue litiges Proportion entre plaintes Consultant enregistrées et plaintes résolues Taux de satisfaction des populations Audit final Rétablissement ou amélioration des Taux de satisfaction des PAPs Activités mises en œuvre moyens d’existence des personnes conformément aux lignes Consultant dont les biens et ou les activités ont directrices du PAR. été impactées par le projet Source : Consultante, octobre 2017

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CONCLUSION Les travaux de construction et de bitumage du tronçon Manga-Zabré, envisagés dans le cadre Projet de Transport et de Développement des Infrastructures Urbaines (PTDIU), visent à permettre un meilleur accès des populations aux services sociaux de base, un meilleur écoulement des produits, et le développement des échanges entre les localités concernées, de même que les échanges entre le Burkina Faso et le Ghana.

Conscientes que la route du développement passe nécessairement par le développement de la route, les populations riveraines ont reconnu que l’aménagement de cette route figurait parmi leurs principales préoccupations. Toutefois, les travaux de construction et le bitumage de la route ne seront pas sans impact négatif pour ces populations : environ 872 personnes dont 170 femmes ont des biens situés dans l’emprise de la route ou y mènent des activités, et seront de ce fait affectées par le projet.

Ainsi, la réalisation de cette étude répond au souci de minimiser les impacts négatifs du projet, et de définir les mesures et procédures visant à faire en sorte que ce projet ne soit pas une source d’appauvrissement pour les personnes affectées. C’est dans cette optique que le recensement de l’ensemble des personnes dont les biens sont impactés par les travaux, ainsi que la description de ces biens ont été effectués. En marge de ces recensements, des consultations ont été organisées en vue de recueillir les préoccupations et les attentes des différentes parties prenantes, en l’occurrence les personnes directement affectées par le projet. Ces consultations ont également permis de définitir des mesures visant à minimiser les impacts négatifs du projet.

Le coût total du Plan d’Action de Réinstallation de la route Manga-Zabré s’élève à la somme de à Cent Soixante Millions Six Cent Soixante Douze Mille Neuf Cent Quatre Vingt Quatorze (160 672 994) FCFA.

Les recommandations suivantes peuvent être formulées : - appuyer les communes pour l’aménagement de sites temporaires à l’intention des commerçants dont les activités seront perturbées ; - sensibiliser l’entreprise responsable des travaux sur la nécessité de privilégier la main d’œuvre locale et d’accorder la possibilité aux femmes d’assurer les tâches d’entretien et de restauration dans les bases-vie ; - Prendre des mesures visant à ce que l’accès des femmes aux sites de ramassage d’agrégats soit maintenu, et éviter que des personnes influentes n’empêchent ces dernières de mener cette activité lucrative ; en cas de restriction du fait des travaux de l’entreprise, prévoir des mesures compensatoires pour ces dernières ; - impliquer les services sociaux des différentes communes dans le processus de compensation, et d’accompagnement des personnes vulnérables. - sensibiliser les populations sur les différentes voies de recours.

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16. Ministère de la Santé (2015), Annuaire statistique 2014, Ouagadougou, MS, 330 p.

17. Ministère de l’Economie et des Finances (2008), Recensement Général de la Population et de l’Habitation de 2006 : Résultats définitifs, Ouagadougou, MEF, 52 p.

18. Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (2014), Annuaire statistique de l’éducation nationale, Ouagadougou, MENA, 441 p.

19. Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur (2013), Annuaire statistique des enseignements post-primaires et secondaire, Ouagadougou, MESS, 345 p.

20. Ministère des Infrastructures (2016), Etudes de faisabilité technico-économique et d’Avant-Projet Détaillé des travaux de construction et de bitumage de la Route Nationale N°29 (RN29) Manga-Zabré-Zoaga-Frontière du Ghana (104 km) et des travaux de réhabilitation des Routes Départementale N°30 (RD30) Dindéogo-Zonsé (09 Km) et Régionale N°09(RR09) Bagré-Dindéogo (40 Km), Avant Projet Détaillé, Rapport de synthèse (Version définitive) : Tronçon Manga-Zabré-Zoaga-Frontière du Ghana (RN29), Ouagadougou, MI, 121 p.

21. Ministère des Infrastructures (2016), Etudes de faisabilité technico-économique et d’Avant-Projet Détaillé des travaux de construction et de bitumage de la Route Nationale N°29 (RN29) Manga-Zabré-Zoaga-Frontière du Ghana (104 km) et des travaux de réhabilitation des Routes Départementale N°30 (RD30) Dindéogo-Zonsé (09 Km) et Régionale N°09(RR09) Bagré-Dindéogo (40 Km), Avant Projet Détaillé, Dossier de plans (Version définitive):Tronçon Manga-Zabré, Ouagadougou, MI, 121 p.

22. Ministère des Infrastructures du Désenclavement et des Transports (2013), Annuaire statistique 2012, Ouagadougou, MITD ;

23. Ministère des Infrastructures du Désenclavement et des Transports (2015), Cadre de Politique de Réinstallation du PTDIU, Ouagadougou, MITD, 109 p.

24. Société Financière Internationale (2002), Manuel d’élaboration de Plans d’Actions de Réinstallation, Washington, SFI, 95 p.

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TABLE DES MATIERES SIGLES ET ABREVIATIONS ...... iii LISTE DES TABLEAUX ...... v FIGURE ...... vii CARTE ...... vii LISTE DES PHOTOS ...... vii DEFINITION DES PRINCIPAUX CONCEPTS ...... viii RESUME EXECUTIF ...... xi EXECUTIVE SUMMARY ...... xvi INTRODUCTION ...... 1 Chapitre I : Description du projet et présentation de sa zone d’implantation ...... 3

1.1 DESCRIPTION DU PROJET ...... 3 1.1.1. CONTEXTE GENERAL ...... 3 1.1.2. DESCRIPTION DE L’ETAT INITIAL DE LA RN 29 ...... 4 1.1.3. JUSTIFICATION DU PROJET DE CONSTRUCTION ET DE BITUMAGE DE LA MANGA-ZABRE ...... 5 1.1.4. CARACTERISTIQUES TECHNIQUES DE LA ROUTE EN PROJET ...... 6 1.2 PRESENTATION DE LA ZONE D’IMPLANTATION DU PROJET ...... 7 1.2.1. Situation géographique ...... 7 1.2.2. Milieu physique ...... 9 1.2.3. Milieu humain et secteur sociaux ...... 9 1.2.4. Activités socio-économiques ...... 12 1.2.5. Organisation socio-politique ...... 15 1.2.6. ONG et associations de développement ...... 16 Chapitre II : Synthèse des études socio-économiques ...... 17

2.1. METHODOLOGIE D’ELABORATION DU PAR ...... 17 2.2. RESULTATS DES ENQUETES SOCIO-ECONOMIQUES ...... 18 2.2.1. Aperçu du profil socio-économique ...... 18 2.2.2. Synthèse des résultats ...... 19 2.2.3. Terres agricoles ...... 20 2.2.4. Arbres ...... 21 2.2.5. Biens culturels ...... 23 2.2.6. Infrastructures privées à usage commercial et perte de revenus ...... 24 2.2.7. Annexes d’habitations ...... 25 2.2.8. Infrastructures communautaires ou appartenant à des personnes morales ... 25 Chapitre III : Impacts potentiels du projet ...... 28

3.1. IMPACTS SOCIAUX POSITIFS ...... 28 3.2. IMPACTS SOCIAUX NEGATIFS...... 28 3.3. MESURES D’ATTENUATION DES IMPACTS SOCIAUX NEGATIFS ...... 28 Chapitre IV : Objectifs et principes du PAR ...... 29

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Chapitre V : Alternatives pour minimiser les effets négatifs de la réinstallation ...... 30 Chapitre VI : Cadre politique, juridique et institutionnel de la réinstallation ...... 31

6.1. CADRE POLITIQUE ET JURIDIQUE DE LA REINSTALLATION ...... 31 6.1.1. Textes nationaux ...... 31 6.1.2. Procédures et politiques internationales ...... 33 6.2. CADRE INSTITUTIONNEL DE MISE EN ŒUVRE DU PAR ...... 37 6.2.1. Banque Mondiale ...... 37 6.2.2. Acteurs de l’Etat ...... 37  Ministères impliqués ...... 37 6.2.3. Acteurs du secteur Privé ...... 39 6.2.4. Acteurs de la société civile ...... 40 6.2.5. Création de Comités ...... 41 6.3. RENFORCEMENT DES CAPACITES DES ACTEURS INSTITUTIONNELS ...... 41 Chapitre VII : Eligibilité et date butoir ...... 44

7.1. CRITERES D’ELIGIBILITE ...... 44 7.2. DATE LIMITE D’ELIGIBILITE ...... 44 Chapitre VIII : Evaluation et compensation des pertes de biens ...... 46

8.1. MODE D’EVALUATION DES COMPENSATIONS ...... 46 8.2. EVALUATION DES INDEMNISATIONS LIEES AUX PERTES DE TERRES AGRICOLES ET DE CULTURES . 47 8.2.1. Problématique des pertes de terres agricoles et de cultures ...... 47 8.2.2. Méthodologie d’évaluation des pertes de terres agricoles et de cultures ...... 47 8.3. PRINCIPES ET BAREME DE COMPENSATION POUR LES PERTES DE TERRES AGRICOLES ET DE CULTURES ...... 48 8.4. EVALUATION DES INDEMNISATIONS POUR LES PERTES D’ARBRES ...... 51 8.4.1 Problématique des pertes d’arbres fruitiers et à usages multiples ...... 51 8.4.2. Méthodologie d’évaluation des pertes en arbres ...... 51 8.4.3. Principes et barème de compensation pour les pertes d’arbres ...... 52 8.4.4. Cas spécifique des plantations compensatoires dans le domaine naturel: ..... 53 8.5. EVALUATION DES INDEMNISATIONS POUR LES PERTES D’ANNEXES D’HABITATION ...... 54 8.5.1. Problématique des pertes d’annexes d’habitation ...... 54 8.5.2. Méthodologie d’évaluation des pertes d’annexes d’habitation et annexes ..... 54 8.5.3. Principes et barème de compensation des infrastructures à usage d’habitation et annexes ...... 54 8.6. EVALUATION DES INDEMNISATIONS POUR LES PERTES D’INFRASTRUCTURES ET EQUIPEMENTS COMMUNAUTAIRES ...... 56 8.6.1. Problématique de la perte d’infrastructures et d’équipements communautaires 56 8.6.2. Méthodologie d’évaluation d’infrastructures et d’équipements collectifs ...... 56 8.6.3. Principes et barème de compensation d’infrastructures et équipements collectifs56 8.7. EVALUATION DES INDEMNISATIONS POUR LES PERTES D’INFRASTRUCTURES A USAGE COMMERCIAL ET DE REVENUS ...... 56 8.7.1. Problématique de la perte des infrastructures commerciales ...... 56 8.7.2. Méthodologie d’évaluation des pertes d’infrastructures commerciales ...... 57

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8.7.3. Principes et barème de compensation des infrastructures et activités commerciales ...... 57 8.8. EVALUATION POUR LES PERTES DE BIENS CULTURELS ...... 61 Chapitre IX : Mesures de réinstallation ...... 63

9.1. INFORMATION DES PERSONNES BENEFICIAIRES DES COMPENSATIONS ...... 63 9.2. PREPARATION DE DOSSIERS INDIVIDUELS...... 63 9.3. PAIEMENT DES COMPENSATIONS ...... 63 9.4. AUTRES FORMES D’AIDE A FOURNIR AUX BENEFICIAIRES ...... 63 Chapitre X : Sélection des sites de réinstallation ...... 65 Chapitre XI : Participation publique ...... 66

11.1. STRATEGIE DE CONSULTATION ET DE PARTICIPATION ...... 66 11.2. RESULTATS DES CONSULTATIONS PUBLIQUES ...... 66 11.3. RESTITUTIONS LOCALES ...... 71 Chapitre XII : Aspect genre ...... 72 Chapitre XIII : Intégration avec les communautés hôtes ...... 73 Chapitre XIV : Gestion des plaintes et litiges ...... 74

14.1. TYPES DE PLAINTES ET LITIGES PROBABLES ...... 74 14.2. MECANISME DE GESTION DES PLAINTES ...... 74 14.3. PROCESSUS DE REGLEMENT DES PLAINTES ...... 74 14.3.1. Au niveau du village ...... 75 14.3.2. Au niveau de la commune ...... 76 14.3.3. Au niveau des juridictions ...... 76 Chapitre XV : Responsabilités organisationnelles ...... 77

15.1. MAITRISE D’OUVRAGE ET MAITRISE D’ŒUVRE ...... 77 15.2. COMITES VILLAGEOIS ...... 77 15.3. COMITES COMMUNAUX DE MISE EN ŒUVRE DU PAR ...... 78 Chapitre XVI : Programme d’exécution ...... 80 Chapitre XVII : Coût total de mise en œuvre du PAR ...... 82 Chapitre XVIII : Suivi et évaluation du Plan d’Action de Réinstallation ...... 85

18.1. SUIVI ...... 85 18.2. EVALUATION ...... 87 CONCLUSION ...... 89 BIBLIOGRAPHIE ...... 90 TABLE DES MATIERES ...... 92

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MINISTERE DES INFRASTRUCTURES

SECRETARIAT PERMANENT DU PROGRAMME SECTORIEL DES TRANSPORTS

Tél. : (+226) 25 41 78 06 ou 07/Fax : (+226) 25 41 78 08

Email : [email protected] BP : 01 BP 2517 Ouagadougou 01

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