Étude originale

Transformations agraires et nouvelles mobilités autour d’un grand barrage (Bagré, )*

François de Charles Ouedraogo1, 2 Résumé 3 Pierre Janin Les décideurs politiques et les développeurs économiques ont longtemps considéré les 1 Département de géographie, grands aménagements hydro-agricoles comme une réponse probante à la gestion du Unité de formation et de recherche (UFR/SH), risque d’insécurité alimentaire au Sahel. En effet, l’usage maîtrisé de l’eau est sensé Université de Ouagadougou, permettre un accroissement et une diversification de la production alimentaire même si 03 BP 7021 cela réactive certaines pathologies et risques sanitaires [1]. La mise en eau d’un grand 2 Unité de recherche « Nutrition, alimentation barrage modifie également fortement les modes de gestion de l’espace et de mise en et sociétés » (UR 106), Centre IRD (Institut de recherche valeur des potentialités. Autour du barrage de Bagré (sud du Burkina Faso), les structures pour le développement) agraires (éclatement des terroirs) et le mode de vie des riverains (allongement des 01 BP 182 déplacements, modification alimentaire) ont connu d’importantes mutations tandis que Ouagadougou 01 l’agriculture sèche, pratiquée autour des concessions, et le jardinage intensif, sur les berges de la rivière Nakambé, laissent progressivement la place à des modes de conduite 3 Institut de recherche pour le développement plus extensifs. À l’instar des espaces sahéliens vrais, on observe un renforcement du (IRD), Unité de recherche « Nutrition, alimentation et phénomène de saisonnalité intra-annuelle. Ainsi, au cours des mois d’hivernage, les actifs sociétés » (UR 106), agricoles résident dans des hameaux de culture excentrés par rapport aux villages et aux Institut d’études pour le développement infrastructures socio-sanitaires constituées par les Centres de santé et de protection sociale économique et social (IEDES) (CSPS) et les écoles. Cette période est également critique en raison des ajustements Université de Paris I, alimentaires imposés par l’amenuisement (ou la disparition) des stocks céréaliers et de la 94736 Nogent-sur-Marne cedex consommation d’eau des puisards alors même que la fréquentation saisonnière des centres de santé diminue. Mots clés : Systèmes agraires ; Productions végétales.

Summary Land transformations and new mobilities around a large dam (Bagré, Burkina Faso) Large-scale dam constructions are seen as one of the best solutions to food shortages in Burkina Faso. Indeed, the increase in water resources makes it possible to boost and diversify food production. However, these large dams transform the farming pratices of the villages concerned. Thus, farming zones above the Bagré dam have broken up as a result of the filling of the dam. The intensive farming practised around the compounds and on the banks of the Nakambé, is replaced by an extensive type of farming in the form of fields cultivated in the deep bush; such fields are outside the areas covered by the health centres. During the rainy season, the farmers are obliged to settle down on these * Ce travail a bénéficié du financement du fields, thus reducing their chances to have access to health care during a period when projet Pluri, développé conjointement par l’uni- food shortage becomes more acute and the consumption of rain water exposes the versité de Ouagadougou (FLASHS) et la Com- populations to all sorts of diseases. mission de coopération universitaire au déve- loppement du Conseil Interuniversitaire de la Key words: Farming Systems; Vegetal Productions. Communauté française de Belgique (CUD- CIUF).

uite aux épisodes aigus de séche- logiques. Le grand barrage de Bagré, mis resse des années 1970 et 1980 au en service en 1992, sur la rivière Nakambé S Sahel, les décideurs ont orienté la au sud-est du pays, entre dans le cadre de politique agricole du Burkina Faso vers la cette politique de recherche de l’autono- Tirés à part : F. de Charles Ouedraogo mise en valeur des ressources hydro- mie alimentaire, au même titre que celui

Cahiers Agricultures 2004 ; 13 : 311-20 311 de la Kompienga (1988), du Sourou nière, et indirectes en termes d’accessibi- province appartient au climat soudanien (1985) et de Ziga (2001). Les objectifs lité géoéconomique aux structures sani- et connaît une alternance de deux saisons initiaux visaient à irriguer 30 000 hectares taires. (l’une humide, de mai à octobre, et l’autre de terre en maraîchage et riziculture en sèche, de novembre à avril). Elle reçoit aval, à promouvoir la pêche et fournir entre 800 et 900 mm de pluie par an. Les une part importante de la consommation pluies ont progressivement diminué de- électrique de Ouagadougou (20 %). En Approche puis les épisodes secs des décennies 1970 2002, 1 000 hectares seulement étaient et 1980 [8], fragilisant les activités agrico- irrigués et les prises annuelles de poisson géocartographique les de plein champ et l’agriculture de étaient évaluées à 1 500 tonnes. décrue sur les berges. La construction du Un tel aménagement serait susceptible de des impacts barrage de Bagré dont la superficie maxi- participer à la sécurisation alimentaire male atteint environ 255 km_ (80 km de des communautés villageoises s’il n’avait long sur trois à quatre kilomètres de large) pas d’effet négatif sur l’état de santé des De nombreuses études ont montré que répondait donc indirectement à cette bénéficiaires et si les nouvelles spécialisa- l’accessibilité géographique (distance et préoccupation. tions culturales faisaient l’objet d’une pénibilité du déplacement) n’était pas le Avec une densité rurale de l’ordre de consommation locale [1]. De fait, si les principal facteur en cause dans le niveau 75 hab/km_, la zone d’étude supporte une berges en amont du lac de barrage ont été de fréquentation des écoles et des infir- pression humaine bien plus élevée que le très rapidement occupées par les commu- meries villageoises. En zone soudano- reste de la province (62 hab/km2)etdu nautés villageoises autochtones, les acti- sahélienne haoussa (Nigeria) [6], par pays (37 hab/km2). Cette disparité est vités aval de cette nouvelle filière (vente), exemple, le caractère saisonnier du relativement récente, dans la mesure où impliquant l’acquisition de savoir-faire recours aux infrastructures sanitaires n’est jusque dans les années 1970 la présence spécifiques, ont été préférentiellement pas relevé alors même que les pluies massive de simulies et de tsé-tsé a plutôt réappropriées par des allogènes (dozo et d’hivernage isolent certains villages. De accéléré l’exode rural ; elle s’explique mossi). même, des déplacements au marché peu- essentiellement par les efforts d’assainis- S’il n’a pas nécessité l’organisation de vent s’effectuer à longue distance. Il paraît sement des aménageurs de l’AVV (Amé- déplacements massifs de population plus judicieux de prendre en compte l’ef- nagement des vallées des Volta) dans la comme à Kossou en Côte d’Ivoire après ficience et la diversité de l’offre comme la vallée du Nakambé, dont l’effet com- 1974 ou à Akossombo au Ghana, le lac de nature des relations socialisées. Parfois mence à se faire sentir dès le début des barrage n’en a pas moins modifié les également, il convient de prendre en années 1980 par le renforcement de la relations entre modes de gestion de l’es- compte les effets géographiques indirects colonisation agricole de population pace, de mise en valeur des potentialités et imprévus des aménagements, comme venant du Plateau central [9]. dans le cas d’étude présenté ici. et géographie des risques sanitaires [2]. À l’ethnie autochtone bissa (95 % de la À cet effet, de nombreuses études se population totale), s’ajoutent notamment sont intéressées au développement de Le « pays » bissa densifié des migrants mossi (2 %) et des Peuls foyers de maladies liées à l’eau de surface La zone d’étude, à cheval sur quatre dé- (2 %). La population est très jeune (près [3, 4], comme à l’émergence de maladies partements de la frange nord-ouest de la de 50 % des habitants ont moins de carentielles [5]. La présente étude géo- province du Boulgou1 (figure 1) couvre 15 ans) et les femmes sont surreprésen- graphique se propose plutôt de présenter environ 575 km2. Les villages ont été choi- tées (54 %) en raison d’un fort courant les effets ambivalents de l’hydro-aménage- sis en fonction de leur proximité avec le traditionnel d’émigration économique ment dans la partie amont du barrage lac de barrage et de leur équipement en des hommes bissa vers le Mezzogiorno, de Bagré. Elle s’attachera à mettre en centres de santé et de protection sociale pour seconder les maraîchers napolitains. évidence les liens existants entre la réor- (CSPS2). La population rurale recensée Les activités agricoles sont très largement ganisation de l’espace agraire, les nouvel- s’établit à près de 43 000 habitants en majoritaires (93 % des actifs), très loin les formes de mobilité imposée et les 1996 [7], répartis dans 16 villages et de devant l’élevage traditionnel ou d’em- épisodes de recours saisonniers aux in- multiples hameaux de culture. bouche (4 %). Le reste est principalement frastructures sanitaires. L’hypothèse prin- Le paysage morphologique est dominé composé de commerçants et de petits cipale testée est l’absence d’effet de fron- par des glacis présentant par endroits de fonctionnaires. En saison sèche, les cultu- tière (ou de césure spatiale) imposé par le larges incisions nées de la rivière res de décrue, avant comme après la lac de barrage avec, comme hypothèse Nakambé et de ses affluents. Les sols, construction du barrage, sont les princi- secondaire, un renforcement du phéno- formés de dépôts gravillonnaires, sont pales activités, mobilisant un actif sur mène de saisonnalité temporelle – tant relativement propices à l’agriculture. La deux (52 % selon le ministère de la Santé agricole que de fréquentation des infra- [10]), même si elles ont changé de nature, structures villageoises (marché et structu- le maraîchage irrigué, destiné à la vente res de soins). 1 Au Burkina Faso, la plus petite entité admi- sur les marchés locaux et éloignés, venant Après avoir présenté le contexte géo- nistrative est le village administratif (reconnu remplacer les tubercules non irrigués par l’Institut national de statistique et de démo- (manioc, patate douce). graphique de l’étude et les dynamiques graphie). Les villages sont regroupés en dépar- agraires en cours (éclatement des terroirs, tements au nombre de 350 sur le territoire En ce qui concerne les infrastructures de modifications culturales) impulsées par le national. Les départements constituent base, la zone d’étude est dotée de six barrage, nous nous efforcerons de mettre 45 provinces. CSPS implantés dans les villages sui- 2 Un CSPS est constitué d’un dispensaire, en évidence ses conséquences directes d’une maternité, d’une pharmacie villageoise vants : Béguédo, , , en termes de mobilité agricole saison- et d’un service de l’action sociale. Lenga, Niaogo, Ouarégou (figure 1).Un

312 Cahiers Agricultures 2004 ; 13 : 311-20 BURKINA FASO GANZOUGOU BAZEGA KOURITENGA NIGER N MALI SamsagboSamsagbo GOURMA FinglaFingla

DiaraDiara GoulandaGoulanda TigréTigré BangoulaBangoula OuarégouOuarégou TengsobaTengsoba DissiamDissiam SondogoSondogo NiaogoNiaogo BéguédoBéguédo TengsobaTengsoba BÉNIN IbogoIbogo GHANA TOGO GoziGozi OuaziOuazi BattoBatto BoussoumaBoussouma NiarbaNiarba BassindogoBassindogo SabaSabaSaba Province du BOULGOU DiermaDierma NonkaNonka MassougouMassougou LengaLenga CÔTE D' IVOIRE

BOULGOU ZOUNDWEOGO KOULPELOGO Village de la zone d'étude

Village doté de structure sanitaire

Limite de province

NAHOURI Lac de Bagré

Cours d'eau

Limite de la zone d'étude

TOGO GHANA 0 60 km

Source : Maîtrise d’ouvrage de Bagré (MOB), 1993

Figure 1. Localisation des villages étudiés dans la province du Boulgou.

Figure 1. Location of the villages studied in the province of Boulgou. seul centre – celui de Niago – se trouve hameaux de culture les plus représenta- mais aux effets de l’aménagement dans la sur la rive droite du Nakambé, contre tifs de chaque brousse ont été localisés zone d’étude. cinq sur la rive gauche. Le passage entre par photo-interprétation de prises de vue Deux variables d’étude ont été retenues les deux rives est assuré par un important aériennes. Dans un souci évident de lisi- pour mesurer l’accessibilité géographique pont reliant Béguédo à Niago. Le bilité cartographique, toutes les parcelles [12] : la distance parcourue par le malade tableau 1 présente les villages et les ha- cultivées d’une « brousse » donnée ont été pour accéder aux postes de santé et les meaux de culture couverts par chaque reportées au niveau des hameaux de effectifs des fréquentations mesurés à ces CSPS sur le plan administratif. culture. postes. Le ratio en infirmiers d’État est de L’enquête n’a pas intégré les exploitants La première variable est géographique, 1/7 160 habitants contre une moyenne agricoles des villages non dotés de CSPS, en ce sens que son étude requiert une nationale de 1/11 872 et une norme puisqu’on admet que la recomposition de identification spatiale des exploitations OMS de 1/5 000 [11]. Seul le CSPS de l’espace agraire n’est pas liée aux CSPS agricoles y compris les campements de Dierma répond à la norme de l’OMS (1/1 598 habitants). Ces normes révèlent, pour le moins, des couvertures sanitaires Tableau 1. Aire de couverture des centres de santé et de promotion déficientes. sociale (CSPS). Enquêtes saisonnières et Table 1. Geographical coverage of Health care structures. observations diachroniques CSPS Date de création Villages et hameaux de culture L’enquête a porté sur un échantillon d’une Béguédo 1986 Béguédo, Diara, , Samsagbo trentaine d’exploitants agricoles par Boussouma 1965 , Bangagou, Boussouma, Dango, village doté de CSPS (186 exploitants au Ibogo, Nonka, Ouazi, Polacé, , total). Au cours des entretiens, nous avons , Zanzégou cherché à localiser les brousses3 de Dierma 1995 Dierma culture en 1991 et en 1998 avec l’aide de Lenga 1991 Koumboré, Lenga, Massougou leurs responsables techniques. Puis, les Niaogo 1991 Bassendogo, , Niago, , Sondogo, Tengsoba, Tigré Ouarégou 1979 Bangoula, Dissiam, , Ouarégou 3 Vieilles jachères.

Cahiers Agricultures 2004 ; 13 : 311-20 313 Tableau 2. Dynamique de l’occupation des terres agricoles entre 1983 et 1994* Table 2. Spatial dynamics of agricultural land use between 1983 and 1994.

Années Champ Sol nu Zone Savane Savane Forêt- galerie Total cultivé (%) (%) inondable (%) arbustive (%) arborée (%) (%) (%) 1983 62,5 0,0 0,0 36,0 1,4 0,1 100,0 1994 30,5 0,2 2,2 66,1 1,0 0,0 100,0

* Numérisation des prises de vues aériennes (PVA) de 1983 et de 1994 (Institut géographique du Burkina). culture par rapport aux villages où se meaux de culture parfois distants de plu- portaient largement sur la savane arbus- trouvent les CSPS et également par rap- sieurs kilomètres) qui impliquent une tive. Cette proportion est inversée en port au lac. Les distances parcourues par délocalisation résidentielle des actifs par 1994 : la savane arbustive a fortement les paysans vers les champs de brousse et rapport au village et obèrent certains gagné sur toutes les autres formations vers les CSPS retiennent donc l’attention. déplacements au marché, à l’école ou végétales, venant confirmer les signes de Sur le plan de l’encadrement sanitaire, au CSPS. On peut donc légitimement déprise agricole sélective. 10 km de rayon constituent la norme penser que la désorganisation de l’espace Cette évolution rapide s’explique essen- nationale pour l’aire de recouvrement agraire, partielle et localisée à certains tiellement par l’abandon des parcelles d’un CSPS. villages subissant plus fortement l’effet de cultivées en rive gauche du lac, situées à Les fréquentations sont obtenues à partir frontière, liée à la mise en eau du barrage proximité du barrage (moins de 300 mè- du dépouillement des registres de consul- – ce que montre bien l’analyse diachroni- tres) ou autour des concessions rurales, tations remplis par les infirmiers majors que des terroirs à l’aide des photogra- pour des espaces non défrichés (« brous- responsables de ces structures de santé. phies aériennes (1991 et 1998) – a des ses ») et plus éloignés en rive droite. Lors Au niveau des six CSPS de la zone effets mesurés, mais réels, sur la fréquen- des entretiens, les exploitants ayant dé- d’étude, seuls les registres des années tation des centres de santé. placé leurs champs ont déclaré craindre 1996 et 1997 étaient disponibles et dû- les risques d’inondation et ne pas être en ment remplis au moment des enquêtes de mesure de maîtriser la pratique de la terrain. Nous avons choisi d’étudier les culture irriguée (maraîchère ou rizicole) épisodes morbides de 1997. Des planches Recompositions dont les productions, au demeurant, sont cartographiques visualisent les fréquenta- peu prisées et n’entrent pas dans le ré- tions sous forme de flux proportionnels agraires gime alimentaire de base (mil et sorgho). générés à l’aide des logiciels ArcView et La modification irréversible des condi- Adobe Illustrator. liées au barrage tions de production a signé le déclin de La méthode utilise aussi le taux de fré- l’agriculture intensive traditionnelle de quentation, calculé à partir du rapport décrue, localisée à une étroite bande de entre le nombre de consultations ou dé- La présence du barrage a eu des effets terre de bas-fonds. Après mise en eau du placements des malades vers un centre multiples, quoique parfois ambivalents, barrage, les sols hydromorphes du lit de santé et l’effectif de la population. Le sur les structures agraires : le phénomène mineur, seuls à même de permettre les taux moyen de fréquentation d’un CSPS à de déprise agricole à proximité immé- associations culturales complexes de sai- l’échelle nationale est de 18,8 % [11]. Pour diate du barrage semble nouveau et peut son sèche (oignon, patate douce, manioc une même maladie, une personne peut être directement imputé à l’hydro- et sorgho), ont disparu. De même les effectuer plusieurs déplacements [13]. aménagement ; en revanche, la progres- vergers individuels de manguiers (un mil- Faute de registres encore disponibles, et sion des fronts agricoles, selon la dynami- lier selon le recensement effectué par les compte tenu de l’écart temporel (5 an- que classique des terroirs soudano- agents de la maîtrise d’ouvrage de Bagré) nées séparent notre enquête rurale de la sahéliens (hameaux de culture), a été et de goyaviers, qui fournissaient un ap- mise en eau du barrage), nous ne pour- réactivée par le barrage. point monétaire non négligeable, ont été rons comparer les effets directs du bar- ennoyés en 1992, sans que les propriétai- rage sur la fréquentation des CSPS, pour Une réorganisation agraire res aient été dédommagés. les mêmes villages et pour un même rapide échantillon représentatif. En revanche, Dispersion accrue nous disposons des chiffres moyens de L’examen attentif des photographies des parcelles culturales fréquentation à deux périodes (saison aériennes montre d’importantes modifi- sèche et saison des pluies)4 faisant état de cations dans la répartition des superficies Les enquêtes rurales ont également mis fluctuations importantes au cours de l’an- occupées autour des villages avant en évidence ces transformations de née. Celles-ci s’inscrivent dans les et après la construction du barrage l’espace agricole. Avant la construction contraintes géographiques saisonnières (tableau 2). Les superficies calculées par du barrage, les migrations saisonnières de imposées par l’émiettement du parcel- photo-interprétation ont ensuite été culture existaient de part et d’autre de la laire agricole (champs de brousse et ha- confrontées aux connaissances et prati- Nakambé, mais dans une proportion ques des exploitants agricoles de notre moindre et sur des distances plus courtes échantillon. (figures 2 et 3). Ce phénomène apparaît 4 Les chiffres retenus couvrent la période de En 1983, les champs cultivés couvraient intimement lié à l’ordre agraire de la novembre 1996 à avril 1997. les deux tiers de l’espace d’étude et l’em- société rurale bissa.

314 Cahiers Agricultures 2004 ; 13 : 311-20 N N ak am Samsagbo bé Kossi Nobilaton Tigré Goulanda Nonka Dayourgo Dangou Gozéré Bombara Djilla Poreta Bamano 8181 % 1919 % Nivo OUARÉGOU 5454 % Gogo 100100 % Lahourou

NIAGO 4646 % Guenon BÉGUÉDO

8080 % Niarba Bassindogo Zerla 2020 %

Kéka BOUSSOUMA Arzectenga Yobyogo 5959 % Dinningri Konno Bakouma DIERMA Mirou Sampoura RIVE DROITE 4141 % Kaporé

Wangnan Motaré Wemboudé Karo RIVE GAUCHE Diayoya Bangou 0 4 km Lissi Kotéla 9090 % LENGA 1010 % Ya raya

Zini Louta Yakala

Lit de rivière Exploitants de la rive droite Nombre d'exploitants Limite de risque Exploitants de la rive gauche d'innondation 10 Village enquêté Déplacement d'exploitants (avec CSPS) Pont 50 Zini : brousse de culture Colline Source : enquête de terrain.

Figure 2. Répartition des champs de brousse en 1991.

Figure 2. Distribution of the fields in the bush in 1991.

Le centre de gravité des exploitations sement progressif des sols, par de lon- stratégie de gestion du risque d’insécurité enquêtées était alors situé à proximité des gues années de culture sans jachère, ren- alimentaire. Elle renvoie également à la villages et des CSPS. Ainsi, c’est autour de dait nécessaire dans le même temps le régulation sociale imposée par le chef de la concession familiale, où reposent les défrichement de « brousses » formées famille qui décide de « déplacer » dans les ancêtres, que se situaient la majorité des pour maintenir des rendements très aléa- « brousses » les cadets sociaux encom- parcelles cultivées. Les parcelles de case, toires, en raison de la faible artificialisa- brants ou les « bouches inutiles à nourrir » contiguës à l’enceinte, recevaient tradi- tion des pratiques culturales. La création (enfants, inactifs, personnes âgées). tionnellement des apports moins parci- de hameaux de culture, véritables « rési- Ces migrations de culture s’effectuaient monieux en fertilisants organiques (dé- dences secondes » des ménages ruraux, alors essentiellement en direction de chets de culture ou compost) que les puisqu’ils sont habités plusieurs mois au l’ouest et du nord-ouest à moyenne dis- champs de village. Toutefois l’appauvris- cours de l’année, répond aussi à une tance (moins de dix kilomètres) des

Cahiers Agricultures 2004 ; 13 : 311-20 315 Samsagbo N Ganzourgou Kossi Nobilaton

Tigré

Dayourou Gozéré Djilla OUARÉGOU 36% Poreta Nivo 64% Warma 62% Lahourou NIAGO Bentenga 100% BÉGUÉDO RIVE DROITE 38%

Djalminou Koutougou BOUSSOUMA

Niarba Bassendogo 40% Zeria Kèka 61% 60% Arzectenga Dinningri DIERMA 39% Goulba Bakouma Mirou

Kaporé Dango Wangnan

Karo Wemboudé Barmissi Motaré Kilpélo Barta RIVE GAUCHE 0 4 km 23% LENGA

77% Zini Sassya Yakala

Exploitants de la rive droite Lac de Bagré Nombre d'exploitants Exploitants de la rive gauche Village enquêté 10 (avec CSPS) Déplacement d'exploitants Zini : Brousse de culture Pont 50 Colline

Source : enquête de terrain.

Figure 3. Répartition des champs de brousse en 1998.

Figure 3. Distribution of the fields in the bush in 1998. concessions rurales et du lit majeur de la Béguédo et de Dierma, il n’atteignait pas déplacements se sont allongés en dis- rivière. La progression de la ligne des les proportions de 1998 (figure 3). À cette tance et en durée. cultures n’était pas continue, les avancées date, la majorité des parcelles était locali- Sur l’ensemble des enquêtés, la propor- étaient sporadiques et s’effectuaient par sée sur la rive droite du lac (tableau 3) tion cultivant des parcelles autour du seul défrichement des espaces interstitiels. Si, tandis que le nombre d’exploitants culti- village de Niarba est ainsi passée de en 1991, un mouvement de translation vant des parcelles sur la rive droite attei- 14,5 % en 1991, à 40,0 % de l’échantillon des nouvelles parcelles de culture était gnait 107, contre 82 en 1991. Depuis, ce en 1998. De même, on remarque un déjà bien avancé dans les villages de mouvement s’est encore renforcé et les nombre plus important d’ouvertures de

316 Cahiers Agricultures 2004 ; 13 : 311-20 Tableau 3. Répartition (en %) des zones de culture déclarées nistrativement un nombre de villages par les exploitants (n = 186). supérieur à ce qui est « politiquement » Table 3. Spatial distribution of crop areas (%) declared by farmers in 1991 and 1998. décidé par le ministère de la Santé, avec un maximum de 19 villages pour Ouaré- gou (12 villages pour Béguédo et 14 pour Année Rive droite du Nakambé Rive gauche du Nakambé Total Niaogo), et beaucoup moins pour (ouest de la zone d’étude) (est de la zone d’étude) d’autres(Lenga,6 villages ;Dierma,3 villa- 1991 44,0 56,0 100 ges). Cette prééminence de Ouarégou est 1998 57,5 42,5 100 confirmée par la polarisation des flux de consultations (tableau 4). Près de 2 000 patients ont même effectué parcelles, plus éloignées, en direction de d’une commercialisation systématique le déplacement de Béguédo à Ouarégou la partie occidentale de la zone d’étude par des collecteurs-transporteurs gha- au cours de la saison sèche 1997, tandis (Niarba et Warma). Certains exploitants néens et togolais et a permis d’améliorer que le centre de Niaogo voyait s’amplifier de Béguédo ont même défriché des sensiblement le niveau des revenus fami- un afflux de villageois en provenance de champs de brousse dans la province limi- liaux dans la zone. Dans une étude com- Ibogo, quartier traditionnellement ratta- trophe du Ganzourgou, située plus au plémentaire menée auprès d’une cin- ché à Niaogo, désormais isolé par le lac. nord. quantaine de femmes pratiquant le Contre toute attente, donc, la proximité Le lac a donc sensiblement modifié l’es- maraîchage dans le village de Dierma, géographique n’intervient pas toujours pace agraire et accru la dispersion du cette spéculation marchande représentait dans le choix de fréquentation des CSPS. parcellaire, illustrant bien le terme de une contribution proche de 24 000 francs L’état de santé du malade est un des facteurs importants déclarés par les en- « terroir éclaté » [14] avec, pour consé- CFA5 [15], soit près de la moitié du revenu quence, une augmentation sensible des moyen annuel fixé comme seuil de pau- quêtés pour expliquer la destination de certaines consultations. Mais c’est bien, in temps de déplacement et un accès plus vreté (52 500 francs CFA) dans la partie problématique aux CSPS en période d’hi- sud-orientale du Burkina, selon l’Institut fine, le niveau de satisfaction sociale des vernage. national de la statistique et de la démo- patients qui en constitue la véritable graphie (INSD) [16]. Or, depuis l’« Initia- motivation. Celle-ci tient compte non seu- tive de Bamako », tout patient doit régler lement d’un sentiment partagé de proxi- une participation financière de 100 francs mité avec les personnels et d’apparte- nance à une même communauté bissa Mobilité renforcée CFA par consultation, non compris les mais également de la qualité de l’offre de éventuels frais d’analyses et d’achats de ou contrariée ? soins (qualité de l’accueil et de l’écoute et médicaments. Ces dispositions condition- niveau de dotations en matériel pharma- nent fortement la fréquentation réelle des ceutique). Le CSPS de Ouarégou attire Le lac de Bagré ne constitue pas une CSPS au niveau des disponibilités moné- césure spatiale importante au sein des ainsi une population parfois éloignée, taires. La pratique saisonnière du maraî- puisqu’il bénéficie des transferts finan- terroirs villageois réaménagés puisqu’il chage est donc de nature à favoriser la existe un pont permanent et des pirogues ciers et matériels des émigrants bissa en fréquentation des structures de soins. De Italie. traditionnelles pour faciliter son franchis- même, l’argent mobilisé pour acheter des sement. Il a néanmoins eu, nous l’avons médicaments était également nettement montré, un impact sur la mobilité agricole plus élevé dans l’échantillon enquêté à Une fréquentation qui a, elle-même, amplifié en retour le Dierma que dans le village voisin de saisonnière renforcée phénomène de fréquentation saisonnière Lourgogo ne pratiquant pas les activités des CSPS des structures socio-sanitaires (CSPS). maraîchères (5 795 francs CFA contre 1 515 francs CFA). La saisonnalité des recours aux centres de Vers de nouvelles polarités Par ailleurs, les petits bourgs ruraux de la santé primaires apparaît clairement si l’on villageoises ? zone ont été dynamisés par la mise sur le compare les figures 4 et 5. Les flux de marché des produits maraîchers. Les mar- consultations à destination des CSPS de La création du barrage de Bagré a eu un chés ont gagné en importance et en Béguédo, Ouarégou et Niago sont plus impact positif en termes socio-sanitaires. fréquentation, en drainant de nouveaux importants entre novembre et avril (sai- L’offre a été ainsi améliorée par la créa- acteurs : producteurs maraîchers isolés son sèche) qu’en hivernage (mai à octo- tion de trois CSPS (Dierma, Lenga, ou organisés en groupements, transpor- bre). Niaogo) dès le début des années 1990. Le teurs et collecteurs étrangers fonction- Tous centres confondus, on passe d’une pourcentage de personnes s’étant ren- nant en réseaux. De plus, la vente éche- fréquentation mensuelle moyenne de dues au moins une fois à une consultation lonnée des récoltes d’oignon ou de 1 500 entrées recensées à plus de 2 150 annuelle en 1997 est, avec 44 %, supé- tomate au cours de la saison sèche sont (figure 6, page 320). Les flux prennent rieur à la moyenne nationale. Quels élé- autant d’occasions de déplacements vers plus d’importance en mars et en avril, ments explicatifs peuvent être mobilisés ? les marchés et, par-là même, de se rendre avec respectivement 13,9 % et 10,2 % Les variations saisonnières du niveau du dans les CSPS dont l’aire d’attraction varie des 22 432 déplacements de 1997 lac libèrent, chaque année, une bande de fortement. Ainsi, certains couvrent admi- (tableau 4). En revanche, ils deviennent terre réutilisée par les riverains pour la faibles en juin (5,6 %) en période d’hiver- pratique de la culture maraîchère inten- nage. Ce phénomène est encore plus sive de l’oignon. Cette dernière fait l’objet 5 655 francs CFA = 1 euro marqué en rive droite : le taux de fré-

Cahiers Agricultures 2004 ; 13 : 311-20 317 Les deux facteurs précédemment identi- Nb. fiés, susceptibles d’influer sur le taux de fréquentation – développement du maraî- 3 500 chage de contre-saison et éloignement 3 000 des hameaux de culture en hivernage – apparaissent très liés aux conditions 2 500 Saison pluvieuse micro-locales de production. En fin de 2 000 compte, en modifiant sensiblement l’organisation spatio-temporelle des acti- 1 500 vités agricoles (éclatement des terroirs, 1 000 développement des cultures de contre- saison), l’hydro-aménagement a créé des 500 conditions plus favorables à la fréquenta- 0 tion des structures sanitaires. Il n’est pas Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Jlet Août Sept. Oct. Nov. Déc. certain que l’aménageur – davantage sensible à l’amélioration du niveau local des disponibilités alimentaires (riziculture Figure 4. Consultations mensuelles dans les centres de santé et de promotion sociale (CSPS) en 1997. et pêche) – ait, dès l’origine, anticipé cet Figure 4. Number of monthly consultations in Health care centres in 1997. effet. quentation chute de 26,1 % à 11,1 % pour L’effet saisonnier de la fréquentation se Conclusion les mêmes périodes. Il ne peut se justifier maintient pour tous les CSPS enquêtés, par la seule recrudescence temporaire avec une acuité renforcée pour ceux de la des affections pulmonaires ; c’est bien la zone centrale de part et d’autre du lac Cette étude met donc en évidence les localisation géographique des actifs, de (tableau 5). Au total, environ 11,0 % des effets géographiques indirects et relative- retour dans leur concession villageoise, à flux entre les villages et les centres de ment méconnus de la transformation proximité du lac, et une meilleure dispo- santé de la saison sèche disparaissent en rapide d’un « milieu » par un aménage- nibilité temporelle qui conditionnent un saison pluvieuse. Par ailleurs, au sein des ment hydro-agricole. Certes, un effort a éventuel recours aux services médicalisés villages dotés d’un centre, le nombre de été fait pour améliorer le maillage des du CSPS. Isolé dans un hameau de culture consultations internes diminue également infrastructures sanitaires dans un espace distant, en pleine période de semis ou de en saison humide ainsi que le montrent rural densément peuplé, mais aucun sarclage, lorsque la main-d’œuvre fami- les figures 5 et 6. La structure sanitaire de diagnostic territorial global, assorti de liale est entièrement mobilisée et doit Lenga a enregistré la plus faible baisse de mesures d’accompagnement, n’a été faire face à des lourdes charges de travail fréquentations (10,9 %) ; le plus fort proposé avant la mise en eau du barrage. (plusieurs semis sont parfois nécessaires reflux a été observé à Béguédo (39,2 %). On est donc très loin de l’opération volon- en cas de retard pluviométrique), un agri- Les villages de Ouarégou, Dierma, Bous- taire de recasement menée par l’Autorité culteur hésitera fortement à entreprendre souma ont perdu en moyenne 20,0 % de de l’aménagement de la vallée du un déplacement de plusieurs kilomètres leurs propres patients durant la saison Bandama au barrage de Kossou (Côte vers un centre de santé. des pluies. d’Ivoire) [17] ou des dédommagements

Tableau 4. Répartition des consultations par centre de santé in 1997* Table 4. Distribution of consultations in Health care centres in 1997.

CSPS Béguédo Boussouma Dierma Lenga Niaogo Ouarégou Total Consultations 4 685 3 535 572 1 190 5 888 6 562 22 432 % 20,9 15,8 2,5 5,3 26,2 29,3 100,0

* Dépouillement des registres de consultation des centres de santé et de promotion sociale (CSPS) en 1997. Tableau 5. Variation saisonnière de la fréquentation (en %) des centres de santé et de promotion sociale (CSPS)*. Table 5. Seasonal variation in Health care use (in %).

CSPS Béguédo Boussouma Dierma Lenga Niaogo Ouarégou Total Saison 38,7 47,4 45,3 49,4 35, 44,1 41,4 pluvieuse Saison sèche 61,3 52,6 54,7 50,6 64,9 55,9 58,6

* Dépouillement des registres de consultation des centres de santé et de promotion sociale (CSPS) en 1997.

318 Cahiers Agricultures 2004 ; 13 : 311-20 N Samsagbo Fingla

Goulanda Tigré Diara

Bangoula Sondogo Dissiam

OUARÉGOU Tensoba

BÉGUÉDOBÉGUÉDO

Tensoba NIAGO Ibogo Saba

Batto

Gozi Niarba Bassindogo BOUSSOUMABOUSSOUMA

Ouazi

DIERMADIERMA 0 4 km

Dango Nonka

LENGA Massougou

Épisodes internes Épisodes externes Lac de Bagré 1 à 1 000 1 à 100 1 001 à 2 000 101 à 200 Colline 201 à 300 2 001 à 3 000 CSPS 301 à 400 3 001 et plus Zini : Brousse de culture 401 et plus Source : enquête de terrain.

Figure 5. Flux d’attraction des centres de santé et de promotion sociale en saison sèche (1997).

Figure 5. Health care centres attendance flows in the dry season (1997).

financiers proposés aux ruraux menacés renforcé l’offre de soins. Or, la saison- leur répartition spatiale, les CSPS sont par le barrage de Ziga (Burkina Faso) en nalité de la fréquentation des CSPS sem- paradoxalement plus accessibles écono- 2000. ble s’être accrue étant donné la réorgani- miquement mais plus distants géographi- Bagré illustre, de manière presque carica- sation globale de l’espace agraire. Le quement. Certes, le développement du turale, le dilemme positiviste de l’aména- parcellaire familial est plus dispersé et maraîchage de contre-saison, à proximité geur confronté à la complexité chan- implique une délocalisation partielle des du lac, offre de nouvelles opportunités geante des relations sociétés-nature. Pour actifs dans des conditions de résidence marchandes, mais quelle garantie ont les améliorer la couverture sanitaire des ou de vie précarisées. Contre toute déplacés de pérenniser l’occupation des « populations proches de l’eau », on a attente, en dépit d’une optimisation de parcelles prêtées dans des hameaux

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