La couverture sanitaire dans la Wilaya de

Pr. Larbi ABID

La wilaya de Ouargla située au Sud-est du pays, est limitée au nord par les wilayas de et d’ ; à l’Est par la Tunisie ; au sud par les wilayas de Tamanrasset et d’ ; à l’Ouest par la wilaya de Ghardaïa. La wilaya d’Ouargla est le cœur économique et le poumon de l'Algérie grâce aux gisements de pétrole de . Le relief de la wilaya est un sous ensemble de composants géographiques composé par le , la hamada, les vallées, les plaines et les dépressions.

La wilaya est caractérisée par un climat saharien, avec une pluviométrie très réduite et des températures élevées, notamment en été. Cette wilaya est d’abord une région phoenicicole puisque son potentiel est de 2.363.700 palmiers dont 1.955.700 palmiers productifs avec une production avoisinant les 86.000 tonnes de dattes par an. Le potentiel en sol est important et les superficies exploitées dans le cadre de la mise en valeur sont de l’ordre de 60.000 ha. Ce potentiel est localisé en grande partie au Nord-ouest de la Wilaya (Ouargla--Dzioua), dans la vallée de l’Oued Righ et enfin sur l’axe Hassi Messaoud- . Les ressources hydriques sont représentées par les eaux souterraines de quatre grandes nappes aquifères de l’albienne. La profondeur des différentes nappes varie entre 100 et 1800 m, ce qui nécessite d’importants investissements pour leur exploitation. La production animale est de 4956 quintaux de viande rouge, 471 quintaux de viande blanche et 2496 litres de lait. Les principales ressources énergétiques du pays se trouvent dans le sous-sol de la Wilaya de Ouargla dans la région de Hassi Messaoud où l’exploitation a commencé en 1956. Depuis de nouvelles découvertes ont été faites dans les bassins de Gassi Touil, Berkaoui et Ghourd El Baguel. Le bassin de Hassi Messaoud a une superficie de l’ordre de 1500 km2 et la production annuelle dépasse les 20 millions de tonnes de pétrole.

La wilaya de Ouargla est composée de dix daïras : 1. , 2 El Hadjira, 3 Hassi Messaoud, 4 Mégarine, 5 N'Goussa, 6. Ouargla, 7. , 8. , 9. Témacine, 10. . Elle compte une population de 643 905 habitants (estimation 2014) avec une superficie totale de 211 980 km2 soit une densité de 3 habitants au Km2. Le réseau routier dans cette wilaya est de 1484 Km de routes nationales, 363 Km de chemins de wilaya et 232 Km de chemins communaux.

Le secteur de la santé comprend 07 hôpitaux, 36 polycliniques et 85 salles de soins. Le secteur public dispose des structures suivantes : • 04 Hôpitaux généraux, d’une capacité de 1019 lits (mais seulement 954 lits organisés) ; o 01 hôpital à Ouargla de 407 lits dont certains services érigés en service hospitalo-universitaires depuis l’année 2014 ; o 01 hôpital à Touggourt de 206 lits ; o 01 hôpital à Hassi Messaoud de 92 lits ; o 01 hôpital à Taïbet de 60 lits. • 03 Hôpitaux spécialisés d’une capacité de 244 lits ; o 01 hôpital « Mère-Enfants » à Touggourt de 120 lits ; o 01 Centre Anti Cancer (CAC) à Ouargla de 84 lits géré conjointement par une équipe médicale cubaine et des médecins spécialistes algériens (dans le cadre du service civil) ; o 01 hôpital d’ophtalmologie de 40 lits à Ouargla géré par une mission médicale cubaine ; • 05 hôpitaux et 04 polycliniques en cours de réception (non encore opérationnels) : o 01 hôpital « mère enfant » à Ouargla ; o 01 Hôpital général de 240 lits à Touggourt ; o 04 polycliniques ; o 03 Hôpitaux de 60 lits à Témacine, Meggarine et ; o 02 unités d’Urgence médico-chirurgicales(UMC) à Ouargla et Touggourt.

• 36 Polycliniques situées en grande partie dans les daïras de Ouargla et Touggourt ; • 04 maternités rurales ; • 85 salles de soins également situées en grande partie dans les daïras de Ouargla et Touggourt ;; • 26 unités de dépistage et de suivi en milieu scolaire ; Le secteur parapublic dispose des structures suivantes : • 43 centres médico-sociaux (CMS) dont 28 dans la ville de Hassi Messaoud ; • 18 officines pharmaceutiques ENDIMED ; • 01 agence de la caisse de sécurité sociale (CNAS).

Ressources humaines

Si l’on exclue la mission médicale cubaine (qui en fait comprend également des paramédicaux, du personnel technique et des gestionnaires), le secteur public emploie 2344 personnes dans ses structures dont 90 médecins spécialistes (95% dans le secteur hospitalier), 287 médecins généralistes (50% en milieu hospitalier) et 1692 paramédicaux (60 % en milieu hospitalier). Ce personnel exerce en grande partie dans les villes d’Ouargla et Touggourt alors qu’on note un déficit important dans les villes de Hassi Messaoud et Taïbet (même si la ville de Hassi Messaoud bénéficie du corps médical exerçant dans les 28 centres médicosociaux de et autres sociétés pétrolières).

Le secteur privé comprend : • 01 clinique médicochirurgicale de 30 lits ; • 01 centre d’hémodialyse ; • 03 laboratoires d’analyses médicales ; • 79 cabinets de médecins spécialistes dont 08 gynécologues, 07 pédiatres, 04 chirurgiens généralistes et 2 radiologues ; • 06 cabinets de groupe ; • 02 Centres de diagnostic médical ; • 80 cabinets de médecine générale ; • 57 cabinets de chirurgie dentaire ; • 137 officines pharmaceutiques. • 03 grossistes en produits pharmaceutiques ; • 04 unités transports sanitaire ; • 02 cabinets de psychologues ; • 12 salles de consultation sage femmes ; • 20 salles des paramédicaux.

Ratios pour la wilaya : • 1,5 lits /1000 habitants ; • 1 polyclinique / 17886 habitants ; • 1 salle de soins/ 7575 habitants ; • 1 médecin spécialiste/ 3721 habitants ; • 1 médecin généraliste/ 1552 habitants ; • 1 chirurgien dentiste /4440 habitants ; • 1 officine pharmaceutique/ 4154 habitants ; • 1 paramédical/ 414 habitants. Contraintes

Les piqures de scorpion sont très fréquentes dans cette wilaya. Au cours du 1er semestre de cette année 2014, on compte déjà 1013 cas d’envenimation scorpionique avec 4 décès. Comme pour toutes les wilayas du Sud, la population souffre des grandes distances à parcourir pour accéder aux structures de soins. L’ouverture des 03 Hôpitaux de 60 lits à Témacine, Meggarine et Rouissat ainsi que des 04 polycliniques rapprochera les structures de soins de la population. Au lieu de procéder à l’extension de l’actuel hôpital de Hassi Messaoud, il faudrait procéder à son remplacement par un hôpital de 240 lits au niveau de la nouvelle ville de Hassi Messaoud de 80.000 habitants en cours de réalisation. La population de cette ville travaillant dans sa majorité dans l’industrie du pétrole, la réalisation de ce nouvel hôpital devrait être à la charge de la compagnie Sonatrach. L’hôpital général de Ouargla, très important hôpital de 600 lits non rentabilisé complètement a été scindé en 2 établissements : un hôpital général de plus de 400 lits et un centre anticancer (CAC) de près de 100 lits. En dehors des difficultés de faire cohabiter deux administrations dans la même structure (le CAC dépend pour toute sa logistique de l’hôpital général) le CAC, et en particulier le service de radiothérapie qui dispose d’un accélérateur et d’une bombe au cobalt, a été d’un grand secours pour les populations de l’Est du pays pendant l’arrêt de fonctionnement du service de radiothérapie du CHU Constantine. Par contre les services d’oncologie médicale et surtout de chirurgie carcinologique fonctionnent beaucoup moins bien, faute de praticiens spécialistes. La réalisation des nouveaux établissements de santé ne résoudront pas le problème de santé de la population si la ressource humaine n’est pas disponible. A ce jour il existe un déficit important en praticiens spécialistes. L’érection d’une faculté de médecine à Ouargla et donc de services hospitalo- universitaires au niveau de l’hôpital de Ouargla n’a pas à ce jour permis d’attirer les compétences médicales du Nord du pays vers cette wilaya. En effet des concours de recrutement de praticiens hospitalo-universitaires de rang magistral (maitres de conférences, professeurs, chefs de service) ont été ouverts durant l’année universitaire 2013/2014 mais aucun poste n’a été pourvu ! Il est vrai qu’aucune mesure incitative n’a été proposée aux candidats potentiels vu qu’il s’agit de praticiens ayant déjà un poste dans une ville du Nord, une vie familiale etc… Espérant qu’au prochain concours de recrutement au grade de maitre-assistant il y ait des candidats pour les 3 villes du Sud où ont été créées des facultés de médecine (Ouargla, Bechar, ). A ces postes des candidats locaux peuvent postuler mais il faudra quand même prévoir des mesures incitatives car l’exercice est plus pénible dans les villes du Sud comparativement aux villes du Nord. L’opération de parrainage des hôpitaux du Sud et des Hauts Plateaux par les CHU du Nord, outre l’apport pour la formation continue des praticiens locaux et la prise en charge in-situ des patients, permettra de faire connaitre ces villes aux médecins algériens car la solution de la prise en charge médicale de nos populations ne saurait être la coopération cubaine ou chinoise qui n’est que pour un temps.