JUSQU’AU 15 OCTOBRE 2021

DOSSIER PÉDAGOGIQUE LIVRET 1 : L’EXPOSITION PIETER BOEL, LA MÉNAGERIE DE LOUIS XIV Musée du Louvre - Muséum d’Histoire naturelle de La Réunion

Blesbok, Damalisque à front blanc Pieter Boel, Etudes de Bubale caama Damaliscus pygargus MHN Réu 2017-3 © Musée du Louvre ©Muséum d’Histoire naturelle

Lorsque Louis XIV crée la Ménagerie royale, il offre un lieu de L’exposition « PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV », est promenade et de curiosité très prisé du public. Souhaitant le fruit de la collaboration entre le Département de La Réunion conserver l’image des animaux exotiques réunis à Versailles il et le Musée du Louvre dans le cadre de la manifestation « Ré- fait appel à des artistes renommés, dont Pieter Boel (1622- sonances, le Louvre à La Réunion ». 1674), un peintre flamand installé à . Reconnu pour le Elle bénéficie du label « Exposition d’intérêt national 2021». talent avec lequel il sait représenter les animaux, ce maître des sujets animaliers est tout particulièrement chargé de fournir les études pour la Manufacture des Gobelins. Démultipliant les COMMISSARIAT DE L’EXPOSITION détails anatomiques, les « expressions » et les attitudes, il

Xavier Salmon, Conservateur général du Patrimoine, Directeur

du Département des Arts graphiques du Musée du Louvre

DU LOUVRE AU MUSÉUM DE LA RÉUNION Parmi les deux cents feuilles de Pieter Boel que détient le Mu- DOSSIER PÉDAGOGIQUE sée du Louvre, 29 dessins sont présentés au Muséum d’His- Sonia Ribes-Beaudemoulin, Co-commissaire de l’exposition toire naturelle. Ils illustrent des oiseaux (pélican, paon, au- Claude Eboué, Professeur relais au Muséum d'Histoire natu- truche, ara, canard, bernache, autour des palombes) et des relle et Professeur de SVT au Collège A. Bouvet à Saint-Benoît mammifères (éléphant, dromadaire, lion, lynx, ours, loup, blai- Katia CAZANOVE, Coordonnatrice patrimoine, archives, archi- reau, antilope, biche, sanglier, taureau, bouc de Perse et épa- tecture, musées, arts plastiques, design et photographie Coor- gneul). donnatrice du bassin sud-ouest. Délégation académique à l`éducation artistique et à l`action culturelle, Académie de La Réunion. Marie-Nelcy CICOLLI, Conseillère pédagogique départementale en Arts visuels, Académie de La Réunion. Odette HOAREAU, Chargée de mission pédagogique pour l’ex- position Louvre, Académie de La Réunion

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 2 LA MÉNAGERIE ROYALE DU CHÂTEAU DE VERSAILLES Le premier zoo des temps modernes

Certains animaux sont demandés aux gouverneurs de province et de colonies. C’est ainsi qu’en 1671, le gouverneur des îles Dauphine et Bourbon (Madagascar et La Réunion), François de Lopès de Mondevergues, fait parvenir à la cour un casoar acquis auprès de marchands venant des Indes. Petit à petit, les animaux prennent possession des cours fermées de murs et de grilles, et souvent plantées en gazon et creusées d’un bassin. Si la tradition d’entretenir près du souverain une collection d’animaux exotiques est connue dès l’Antiquité, celle « Veuë et Perspectives du Salon de la Ménagerie de Versailles que l’on voit icy par der- créée par Louis XIV à Versailles offre un rière au milieu de sept cours remplies d’Oiseaux rares et d’autres animaux de divers païs modèle résolument nouveau. Les animaux éloignés » par Antoine Aveline (1691-1743). Eau-forte aquarellée, début XVIIIe siècle. © sont rassemblés en un même lieu, les BNF - Gallica espèces classées et réparties dans des cours adaptées. La scénographie élaborée Louis XIV manifeste très tôt de l’intérêt LA MÉNAGERIE ROYALE DE par Le Vau, avec son plan radial et le pour les animaux, ceux qu’il chasse, mais VERSAILLES rayonnement des cours à partir d’un point aussi ceux qui proviennent de contrées d’observation surélevé, sera largement lointaines et constituent un sujet de En 1662, sous la conduite de Louis le Vau, imitée dans les cours royales d’Europe. curiosité. S’il n’est pas le premier premier architecte de Versailles, il dote le monarque à créer une ménagerie, peut- château de Versailles d’une grande Ouverte au public, la Ménagerie royale être se distingue-t-il par l’ampleur des ménagerie pour accueillir des animaux connaît aussitôt un immense succès. Elle bâtiments et par la diversité des animaux exotiques, rares et curieux du monde se veut un lieu de splendeur et d'émerveillement où l'on découvre des que l’on peut y admirer. entier. Est édifié un remarquable bâtiment octogonal, entouré par une cour, animaux exotiques et sauvages venus du

octogonale elle aussi, ouvrant sur sept monde entier. C’est un but de promenade LA MÉNAGERIE DE VINCENNES cours séparées par des grilles et des murs et une étape obligée des grandes fêtes et Mazarin fait construire en 1654 une pour les oiseaux et les animaux exotiques. réceptions de Louis XIV. C'est là que toute l’Europe des Lumières vient voir oiseaux- première ménagerie à l’entrée du parc de Un balcon entoure le premier étage du mouches, perroquets, autruches, lions, Vincennes. Elle est dans un premier bâtiment permettant une vue sur les éléphant, dromadaire.... temps dédiée aux animaux de ferme. A la différents enclos disposés en éventail. mort du cardinal en 1661, Louis XIV Les premiers animaux arrivent en 1665, La Ménagerie n’est pas uniquement un donne l’ordre d’agrandir le lieu en y mais la construction de la ménagerie ne lieu de promenade, de curiosité et ajoutant de nouvelles loges destinées aux s’achève qu’en 1668. d’ostentation de la part d’un monarque qui animaux féroces, dont des tigres et des Colbert, principal ministre de Louis XIV, aspire à rayonner en Europe. Elle léopards. La Ménagerie de Vincennes donne mission aux navires des constitue aussi un terrain d’expérience devient un lieu de représentation où les Compagnies françaises des Indes pour les sciences et les arts. Selon la invités du souverain viennent assister aux orientales et occidentales de fournir la volonté du Roi, les animaux morts sont combats des fauves avec d’autres ménagerie en animaux d’Amérique, d’Asie naturalisés afin de prendre place dans la animaux. ou d’Afrique. La ménagerie accueille aussi Ménagerie. Des artistes sont sollicités afin les animaux offerts en cadeau au roi de conserver l’image des spécimens comme un éléphant du Congo donné en réunis à Versailles. Certaines des œuvres 1668 par Pierre II du Portugal ou des sont exposées dans un pavillon dédié. félins donnés par des princes arabes.

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 3 PIETER BOEL Un artiste à la Ménagerie royale de Versailles

UN REMARQUABLE OBSERVATEUR DE LA NATURE VIVANTE Pour accomplir son travail, Boel fréquente assidûment les ménageries de Versailles et de Vincennes. Il y trace des centaines de dessins, et les attitudes, afin de disposer de la vision la plus fidèle à la réalité. A l’aide de tout ce matériel, le maître recompose ensuite les études peintes à l’huile qui doivent être utilisées par les artistes responsables de la livraison des cartons destinés aux lissiers de la manufacture des Gobelins. Pieter Boel est sans conteste l'un des artistes animaliers les plus originaux et les plus virtuoses de son temps. Aucun artiste avant lui ne s’est consacré aux animaux vivants avec autant de précision et de réalisme, avec un tel talent, et en tout cas jamais avec un tel esprit d’observation. Pieter Boel invente un genre qui connaitra un réel essor au XVIIIe siècle, avec le développement de l’histoire naturelle.

Portrait de Pieter Boel. Gravure et eau forte de Coenraet Waumans, 19,2 cm x 13,1 cm Vers 1662 © Rijksmuseum, Amsterdam/WikiCommons

D’ANVERS A PARIS Parmi les artistes qui fréquentent la ménagerie royale de Versailles, se démarque un peintre flamand spécialisé dans les sujets animaliers, Pieter Boel (Anvers, 1622 - Paris, 1674). Pieter Boel, Étude d’un raton-laveur. Initié par son père graveur, Pieter Boel entre en apprentissage à Pierre noire, rehauts de craie blanche et de pastel sur papier Anvers, probablement chez les peintres de natures mortes et chamois. Inv. 19458. © Musée du Louvre d’animaux, puis Ian Fyt. Entre 1647 et 1649, il se perfectionne en Italie et s’inspire des compositions animalières de Giovanni Benedetto Castiglione. De retour à Anvers vers 1650, il devient franc-maître de la guilde de Saint-Luc, une corporation à vocation artistique. Il s’installe à Paris vers 1668 où il exerce son art au sein de l’équipe de peintres de la Manufacture royale des Gobelins dirigée par . Reconnu pour le talent avec lequel il sait représenter les animaux, le maître est tout particulièrement chargé de fournir les études animalières qui doivent servir de modèles pour les cartons de la tenture des Mois, dite des Maisons royales. Chacune des tapisseries de la tenture comporte en effet au Pieter Boel, Étude de milans, corps, tête et griffes. premier plan une balustrade devant laquelle ou sur laquelle on Pierre noire, rehauts de craie blanche et de pastel sur papier souhaite placer des animaux. chamois. Inv. 19433. © Musée du Louvre

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 4 ARRÊT SUR LE TRAVAIL DE PIETER BOEL Le lion

Pieter Boel, Étude d’un lion couché, vu de dos. Pierre noire, rehauts de craie blanche et de pastel sur papier chamois. Inv. 19561 © Musée du Louvre

Pieter Boel utilise la technique du dessin aux trois crayons sur papier chamois : pierre noire, craie blanche et crayons pastels. La pierre noire donne les lignes principales du dessin, les ombres et les tons froids. Le pastel donne les tons chauds et la craie blanche sert aux rehauts. Cette technique fut très prisée au XVIIIe siècle.

 Le papier chamois est un papier de  Les pastels sont des bâtonnets  Le rehaut de blanc est une dessin de teinte brun clair ou jaune foncé, fabriqués à partir de pigments colorés technique d’apport de lumière par touches comme la robe du chamois. pour la couleur et d'une charge et d’un de blanc ou de couleurs très claire, à la liant (cire, huile,…) pour donner la texture craie ou à la gouache, au pinceau ou à la La pierre noire est un bâtonnet sèche ou grasse. Ils laissent sur le papier plume.  constitué de pierre naturelle, l’ampélite, un tracé opaque et mat s’estompent et se Les rehauts servent à apporter reflets et taillé directement dans la pierre brute ou mélangent facilement au doigt. Il sont éclats mais aussi à donner du relief à la moulé à partir de pierre broyée. Utilisé utilisés dès le XVe siècle pour les rehauts composition, souligner les volumes et le pour les esquisses ou des dessins fins, dans des portraits par exemple, mais leur modelé d’un corps par exemple. Ils son trait est noir mat plus ou moins gras. usage n’est pas très répandu car ils accentuent davantage le contraste s’ils Sa technique permet de couvrir adhèrent mal au papier et posent des sont utilisés sur un papier coloré. rapidement de très grandes surfaces, de problèmes de conservation de ces rendre finement les volumes, les dégradés dessins. et les clairs-obscurs. Les pastels d’aujourd’hui, inventés au XXe siècle sont plus performants avec une

meilleure adhérence sur le papier, une meilleure conservation, une palette de couleurs très étendue et un rendu sur le

papier différent de ceux utilisés au XVIIIe et au XIXe.

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 5 ARRÊT SUR UNE ŒUVRE DE PIETER BOEL L’éléphant

Têtes d’éléphant du Congo Pierre noire, rehauts de craie blanche et de pastel sur papier chamois. Annoté au ver- so à la mine de plomb d’une écriture du XIXe siècle : Le Brun 38. Inv. 29 590. © Musée du Louvre

OBSERVER COMPRENDRE L’éléphant, ou plutôt l’éléphante car c’était une femelle, dessiné par Pieter Boel fut offert en 1668 à Louis XIV par le régent du Portugal, futur Pierre II et vécut à la Ménagerie royale de Versailles jusqu’en 1681. Tête d’éléphant du Congo, Inv. 29 594. © Musée du Louvre Le pachyderme constitue l’un des mo- dèles de prédilection de l’artiste. Il faut dire qu’à cette époque, la connaissance

on disait « qu’il avait toutes ses parties très grosses, hormis les yeux et la langue, qu’il vivait trois cents ans, était très chaste et très raison- nable, buvait du vin et mangeait de la terre et des pierres ». Le spécimen de Versailles fut ainsi nourri de pain, de vin, de potage, de blé et d’herbe et s’illustra semble-t-il par son mauvais caractère. Un deuxième dessin de l’animal, trompe relevée, est présent dans l’exposition.

Pieter Boel, Eléphants, lions et lynx sur la terrasse de l’Orangerie de Versailles. © Musée du Louvre

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 6 LE DESSIN PIETER BOEL Du trait à l’expression (1)

DES ÉTUDES QUI SAISISSENT LES TRAITS ANIMALIERS

Etude d'une autruche, de plumes, de têtes et de jambes. Etudes de loups, pattes, tête, et corps vu de dos. Etudes d'ours, de pattes et de griffes, …

Tous les dessins exposés au Muséum d’Histoire naturelle sont des études, c’est-à-dire des dessins préparatoires à un projet artistique. Elles sont la base d’une expression artistique très importante au 17e siècle : la tapisserie. Ces études permettent au spectateur d’apprécier la technique et la démarche de l’artiste, dans cette étape fondamentale de son travail. L’intention est de représenter les animaux le plus fidèlement possible sur le papier, et de constituer un répertoire Etudes de paons. de formes, de détails et d’attitudes animalières pour les besoins Pierre noire, rehauts de craie blanche et de pastel sur papier des artistes de la manufacture des Gobelins. chamois. Inv. 19396. © Musée du Louvre Pour ce travail, peu d’outils lui suffisent: son ampélite (pierre noire), sa craie blanche, quelques pastels de couleurs et du papier. Il exécute ses dessins sur le vif, c’est-à-dire directement à la ménagerie, à proximité des animaux qu’il observe attentivement. L’exercice n’est pas facile car le modèle ne pose pas et il est en mouvement ! Ces études animalières sont ainsi réalisées sous divers points de vues, dans des poses différentes, en entier ou en partie et aussi en détails anatomiques.

Des traits rapides et efficaces Têtes de sanglier, détails de l’œil, du groin et des oreilles. D'une main rapide et sûre, Pieter Boel jette sur la feuille les Pierre noire, rehauts de craie blanche et de pastel sur papier premiers traits de formes : sa grande maitrise artistique chamois. Inv. 19 552. © Musée du Louvre autorise ces tracés vifs des contours de l’animal. Par des mouvements visuels entre l’animal modèle et sa feuille, il Ces deux dessins illustrent l’usage de diverses techniques de poursuit en apportant dans ses formes et autour d’elles, les hachures : éléments techniques nécessaires pour marquer les Les hachures sont des séries de lignes pour figurer des zones caractéristiques de la figuration animale : plus ou moins foncées.

➢ des traits : droites, courbes, pointus, plus appuyés ou ➢ dans certaines ailes de paon, des exemples de hachures

plus fins,... Ces traits peuvent être dédoublés, arrêtés. longues et des hachures croisées. ➢ des hachures : coupées, croisées, dégradées, ➢ des exemples de hachures courtes et croisées sur les estompées,.. corps du sanglier. ➢ des aplats de pastels aux tons chauds pour colorer

certaines parties, ➢ des applications de craie blanche par touches pour donner l’illusion du modelé et de l’éclat.

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 7 LE DESSIN PIETER BOEL Du trait à l’expression (2)

DES ÉTUDES QUI EXPRIMENT LA VIE ANIMALE

Au-delà de sa grande maitrise du trait, avec son sens de la composition artistique et son sens de l’observation naturaliste Car il faut savoir que, jusqu’au XVIIe siècle, les études développé par ce travail, Pieter Boel parvient surtout, en d’animaux étaient faites d’après des animaux naturalisés. Les quelques coups de crayons, à traduire la vie et la sensibilité animaux qui figuraient dans les peintures étaient, soit morts animale. dans les natures mortes, soit représentés vivants mais pas, ou En effet, lorsqu’on observe ses études, elles reflètent une vraiment peu, expressifs et dans des positions statiques. impression de naturel et de vivacité. La nouveauté, c’est que Pieter Boel dessine et peint d’après Loup, canards, paons, lion, sangliers, dromadaires, ...semblent nature, avec ce souci de rendre sur le papier la gestuelle, la s’animer sous le regard ! dynamique, la sensibilité, la nature propre à l'animal. Et c’est ce qu’il a admirablement réussi, car même lorsque les sujets ne Et c’est en cela qu’elles sont très intéressantes, car elles sont représentés qu’en partie, cela n’empêche pas le réalisme expriment le talent de l’artiste, qui, à son époque, propose une du mouvement et de l’expression et d’imaginer les parties non vision artistique nouvelle de l’animal, une vision qui fait évoluer dessinées. les regards portés sur l’animal.

Tête de dromadaire, étude de l’œil et de la bouche. Étude d’une tête de loup en position d’attaque et de mâchoires. Pierre noire, rehauts de craie blanche et de pastel sur papier Pierre noire, rehauts de sanguine, de craie blanche et de pastel chamois. Inv. 19 473. © Musée du Louvre sur papier chamois. Inv. 19 401. © Musée du Louvre

Cet œil seul sur le papier est déjà très expressif ! Regardez cette tête de loup !

Mais cette tête de dromadaire qui vous fixe d’un air débonnaire, Le dessin du poil hérissé, des oreilles aux traits dédoublés qui ne dirait-on pas qu’elle va bientôt bouger ses naseaux ? donnent l’illusion qu’elles frémissent, des yeux étirés, de sa gueule ouverte, traduisent admirablement l’état de grande exci- Et on s’attendrait presque à ce que le dromadaire entier sorte du tation. papier ! Ressentez-vous son agressivité et pouvez-vous imaginer ses glapissements plaintifs ?

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 8 LE DESSIN PIETER BOEL Du trait à la couleur (1)

Dans ses études aux trois crayons, le trait est la base des expérimentations de Pieter Boel ( cf par exemple les détails reproduits plusieurs fois sur une même feuille) et de ses dessins animaliers. Au moyen de ses différents crayonnés, il transpose sur le papier les traits de la réalité des êtres vivants minutieusement observés dans leurs enclos, et la composition de ces traits révèlent déjà une image fidèle de leurs formes et de leurs natures. Cependant, après cette première étape de son travail, pour traiter la ressemblance et les expressions des animaux avec un plus grand réalisme, Pieter Boel va passer du trait à la couleur en réalisant ses études à la peinture.

Études d’aras. Pierre noire, rehauts de craie blanche et de pastel sur papier chamois. Inv. 19 472 © Musée du Louvre

Études de deux perroquets aras : face, recto, avers, avant INV 4037 © Musée du Louvre. Le perroquet rouge et bleu est un Ara chloroptère. Celui qui est jaune et vert est un Ara ararauna. Ils viennent d’Amérique du Sud.

DES ÉTUDES A LA PEINTURE A L’HUILE

Pour comprendre ce travail, il faut le resituer dans les années Manufacture des Gobelins, Pieter Boel applique de manière 1670 : les peintures en pot ou tube n‘existent pas encore et les générale, les mêmes procédés techniques et artistiques. artistes fabriquent leur propre peinture dans leurs ateliers avec Les formes des sujets animaliers sont centrées sur le support, principalement trois composants : la toile de lin. La composition est remplie de couleurs par - de l’huile de lin (ou autre huile), couches successives selon le principe du « gras sur maigre » : - des pigments broyés issus de minéraux (oxyde de fer, il s’agit de superposer des couches de peinture de plus en plus plomb, craie, charbon, azurite, malachite, …), d’animaux riche en huile, pour que l’accroche de la matière et que les (cochenille desséchée) ou de végétaux (indigo, …), conditions de séchage soient optimales. - d’un diluant : essence de térébenthine par exemple. Tout l’espace autour des formes est rempli d’aplats de couleur Fabriquer sa peinture au XVIIe siècle requiert donc des savoirs uniforme qui varient des bruns ocres aux rouges rosés. Les faire précis pour mélanger les ingrédients et obtenir les formes et spécificités anatomiques sont traitées avec différents couleurs, pour les utiliser selon les intentions artistiques et outils (pinceau, brosse, couteau à palette, chiffon,...) et aussi pour les conserver. différents effets de matière (superposition de tons, cernes, Dans son atelier, Pieter Boel maîtrise cet art : il exploite rehauts, …) pour les faire ressortir du fonds et rendre de façon différents mélanges de pigments, d’huile et de diluant, dans des la plus fidèle possible leurs natures : le regard, la peau, la robe, proportions plus ou moins importantes, pour rendre sur la toile la fourrure, le plumage,... les effets de couleurs recherchés : des tons profonds aux plus Ce traitement par la matière colorée apporte à ses études une clairs, des effets de transparence, de glacis, de lumière et dimension nouvelle. Outre le réalisme beaucoup plus grand, d’ombres, de reflets, ... elles donnent à voir des effets de lumière et de couleur Dans toutes ces études peintes, destinées aux artistes de la saisissants.

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 9 LE DESSIN PIETER BOEL Du trait à la couleur (2)

DE MERVEILLEUSES ÉTUDES EN COULEURS POUR IMITER LA NATURE

Mettre en couleur c’est s’approcher davantage du réel, c’est rendre compte du vivant. Dans ses études à la peinture à l’huile, les couleurs uniformes des fonds et celles plus claires des cernes autour des animaux, ont pour fonction d’éclairer les sujets, de les faire ressortir et de concentrer les regards sur eux. Celles utilisées dans les formes illustrent le talent de Pieter Boel dans sa grande pratique de la science et de l’art des couleurs pour mieux imiter la nature et pour donner de l’éclat! La peinture est force de la sensation! Par la couleur, il exprime et sublime la nature et les beautés animales. Par ce travail, l’artiste se positionne au plus près de ses intentions: dans les rapports de son art au réel, il est dans l’imitation de la nature, il est dans la pratique de la mimésis (au sens de la philosophie d’Aristote), c’est-à-dire qu’il exerce ce pouvoir de représenter parfaitement les animaux, de les donner à voir tels qu’ils sont, de rendre le mouvement, de rendre la vie. Il révèle la nature !

Etude d'une autruches. INV 19414

Etude d'une autruche, de plumes, de têtes Triple étude d’une autruche : face, recto, avers, avant et de jambes. Pierre noire, rehauts de INV 4037 © Musée du Louvre craie blanche et de pastel sur papier cha- mois. Inv. 19 475 © Musée du Louvre

L’harmonie des lignes et des couleurs des cous fièrement dressés, Une pratique et un art du trait et de la couleur talentueux les petits yeux vifs aux aguets ! Une impression de qui permettent d’arriver à ce résultat très fidèle. mouvement ! Et cette illusion de déplacement traduit par une ombre de patte Toutes auréolées de blanc ces autruches se détachent du fonds ! On ne voit qu’elles ! dédoublée, triplée même ! On croirait que ces autruches sont en train de se pavaner tout Le plumage somptueux et lustré, le port de tête majestueux sur en se racontant les derniers potins de la ménagerie !

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 10 ARRÊT SUR UNE ŒUVRE DE FRANÇOIS-NICOLAS MARTINET Le Perroquet mascarin

COMPRENDRE

Mascarin Gravure aquarellée par François-Nicolas Martinet Dans : "Histoire naturelle des oiseaux" [Buffon], t. 7, pl. 35. 32 x 22 cm. © Muséum d’Histoire naturelle de La Réunion, Inv. MHN Run -313

OBSERVER

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 11 ARRÊT SUR UNE ŒUVRE DE MASAUJI HACHISUKA Le Dodo blanc

OBSERVER

Savery Roelandt (1576-1639), Paysage avec Orphée charmant les animaux, © Gemäldegalerie (SMPK), Berlin, Allemagne

COMPRENDRE

Julian P. Hume, Solitaire de La Réunion, Acrylique sur papier. © MHN Run

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 12 REGARDS CROISÉS PIETER BOEL, MARTINET ET LE TAXIDERMISTE L’Ara bleu

Pieter Boel, études d’après un ara Pierre noire, rehauts de craie blanche et de pastel sur papier chamois. Inv. 19 472. Annoté au crayon en bas à droite : Ara, 8,9 x 43,1 cm. © Musée du Louvre

Probablement Boel étudie-t-il un Ara ararauna, au plumage bleu sur le dos et jaune de la gorge à l’intérieur de la queue. L’artiste s’est ici intéressé au détail de la tête et de la répartition des plumes sur le corps, n’apportant que de légères touches de couleur jaune. Ces perroquets sud- américains apparaissent sur plusieurs des tapisseries de la tenture des Maisons royales : celles des mois de février (Palais Royal), avril (Versailles), mai (Saint- Germain), juillet (Vincennes), août (Mariemont) et sur l’entrefenêtre de Ara bleu et jaune du Brésil de Georges- Fontainebleau. Louis Leclerc, Comte de Buffon. © Muséum d’Histoire naturelle de La Réunion

Ara bleu préparé pour l’exposition Ara bleu (détail de la tenture du mois « Collections/collectionneurs 1854-2017, d’avril). © Mobilier national les collections du Muséum s’enrichissent.» © MHN Run

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 13 LA MANUFACTURE ROYALE DES GOBELINS La tenture des Maisons royales

LA MANUFACTURE ROYALE célèbre le roi-soleil mis en scène à la IX. Septembre — Une Marche du Roy, chasse, à la promenade ou au bal. château de Chambord, signe des DES GOBELINS Chaque tapisserie représente un mois de balances. La Manufacture royale des Gobelins, est l'année, un signe du zodiaque et une X. Octobre — Une Promenade du Roy, créée en avril 1601 à l’instigation d'Henri résidence royale de Louis XIV. Pièces palais des Tuileries, signe du scorpion. IV. En 1660, elle de développe sous Louis d’orfèvrerie, instruments de musique, XI. Novembre — Une Promenade du Roy, XIV, sur le conseil de Colbert. tapis et draperies, animaux de la château de Blois, signe du sagittaire. Nommé en 1663, Charles Le Brun, Ménagerie royale, guirlandes ou bouquets XII. Décembre — Le Roy à la chasse, premier peintre du Roi, dirige la de fleurs et fruits des jardins du roi château de Montceaux, signe du Manufacture royale. Il a sous ses ordres agrémentent les tapisseries. Tout capricorne. des équipes d'artistes « bons peintres, concourt à susciter une impression de maîtres tapissiers en haute lisse, orfèvres, richesse, d’abondance et de faste. fondeurs, graveurs lapidaires et * artisans qui réalisent des tapisseries. ébénistes… ». C’est là que sont tissées les grandes tapisseries du royaume. Devenue Manufacture nationale des Gobelins, elle est toujours sise dans le 13e arrondissement de Paris.

LES CARTONS DE TAPISSERIE Le modèle qui sert à réaliser une tapisserie s’appelle le « carton », il L'ensemble des pièces est la propriété du Pieter Boel, Etude d’un blaireau - INV indique la composition, les motifs et les Mobilier national. 19540. Pierre noire, pastel et rehauts de couleurs à appliquer à la tapisserie. Le craie blanche. © musée du Louvre nom de l’artiste qui réalise ce « carton » est le peintre cartonnier. LES TAPISSERIES DES DOUZE Les dessins de Pieter Boel exposés au MOIS Muséum étaient les esquisses pour les I. Janvier — Représentation de l'Opéra, « cartons » qui allaient servir aux lissiers* palais du Louvre, signe du verseau. des tapisseries. II. Février — Un Ballet dansé par le Roy, Palais-Royal, signe des poissons. LA TENTURE DES MAISONS III. Mars — Le Roy à la chasse, château ROYALES de Madrid, signe du bélier. IV. Avril — Une Promenade du Roy, Pieter Boel, Etudes d’une civette et d’un Appelée aussi tenture des Mois, la tenture château de Versailles, signe du taureau. blaireau. INV 3974 © Musée du Louvre des Maisons royales est composée d’une série de douze grandes tapisseries, V. Mai — Le Roy à la promenade avec les complétées par huit tapisseries dames, château de Saint-Germain-en- d'entrefenêtres de plus petit format, Laye, signe des gémeaux. réalisées par la Manufacture des VI. Juin — Le Roy à la chasse, château de Gobelins, d'après les cartons de Charles Fontainebleau, signe du cancer. Le Brun. VII. Juillet — Une Chasse du Roy, Exécutée entre 1668 et 1670, la tenture château de Vincennes, signe du lion. est conçue par Le Brun comme une VIII. Août — Une Chasse du Roy, château exaltation de la gloire de Louis XIV. Elle de Mariemont, signe de la vierge. Blaireau (détail de la tenture du mois diffuse l’art de vivre à la cour de France et d’octobre). © Mobilier national

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 14 LA TENTURE DES MAISONS ROYALES La tenture du mois de janvier - Palais du Louvre - Signe du Verseau

Un opéra devant le Palais du Louvre.

Numéro d’inventaire : GMTT-108-001 Auteur : Charles LE BRUN Types : Textile (laine, soie, fil d'or, haute lisse), Tapisserie Manufacture et atelier : Manufacture des Gobelins Dimensions (L x l x h) : 6,5 × 0 × 4 m Date d’exécution : commencé vers 1678, terminé en1681 © Mobilier national Photographie © Isabelle Bideau

DESCRIPTION Opéra devant le Palais du Louvre (détail de la tenture du mois de janvier). « En avant de la colonnade du Louvre, un théâtre sur lequel se joue un opéra. Des nuages, garnis de dieux et de déesses, se voient au dessus de la colonnade. En bas, les spectateurs. A gauche, deux valets portant la nef du Roi. De chaque côté, le sujet est limité par deux colonnades soutenant des draperies et des guirlandes de fleurs. Sur la balustrade qui occupe le devant, est étalé un riche tapis doré et posé un plat couvert de fruits. A gauche, une caisse d'argent avec un oranger en fleur et un petit chien. A droite, un grand vase à trois anses et un oiseau au col allongé. Un singe au milieu. Bordure d'un entablement dans le haut, avec armes de France au milieu et, au-dessous, le signe du mois. Sur les côtés, cerf assis, grotesques, chiffres du Roi dans un médaillon à mi- hauteur.»*

Casoar (détail de la tenture du mois de *fiche du Mobilier national. janvier).

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 15 LA TENTURE DES MAISONS ROYALES La tenture du mois d’avril - Palais de Versailles - Signe du Taureau

Promenade de Louis XIV en vue du château des Tuileries.

Numéro d’inventaire : GMTT-108-004 Auteur : Charles LE BRUN Types : Textile ((laine, soie, fil d'or, haute lisse), Tapisserie Manufacture et atelier : Manufacture des Gobelins Dimensions (L × l × h) : 6,54 × 0 × 4,14 m Date d’exécution : commencé vers 1673, terminé avant 1680 © Mobilier national Photographie © Isabelle Bideau

DESCRIPTION « Un carrosse à six chevaux, suivi de cavaliers, s'avance vers le château de Versailles, dont on aperçoit dans le fond la façade regardant la ville, telle qu'elle était vers le commencement du règne. De chaque côté, deux colonnes et un pilastre avec guirlandes de fleurs, mais sans draperies. Sur la balustrade pleine, à rinceaux, jeune homme jouant de la guitare à gauche ; perroquet, vase de fleurs, instruments de musique, enfant jouant avec un chien, paon posé sur un tapis grenat, ... Bordure d'un entablement dans le haut, avec armes de France au milieu et, au-dessous, le signe du mois. Sur les côtés, cerfs assis, grotesques, chiffres du Roi dans un médaillon à mi-hauteur. »*

*fiche du Mobilier national. Paon (détail de la tenture du mois d’avril).

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 16 LA TENTURE DES MAISONS ROYALES La tenture du mois d’octobre - Palais des Tuileries - Signe du Scorpion

Promenade de Louis XIV en vue du château des Tuileries.

Numéro d’inventaire : GMTT-108-010 Auteur : Charles LE BRUN Types : Textile, Tapisserie Manufacture et atelier : Manufacture des Gobelins Dimensions (L × l × h) : 6,38 × 0 × 3,94 m Date d’exécution : commencé vers 1676, terminé avant 1680 © Mobilier national - musée national du château de Pau Photographie © Isabelle Bideau

DESCRIPTION Civette, melon et poires (détail de la En avant de la façade du château qui occupe toute la largeur du fond, au milieu des tenture du mois d’octobre). parterres en broderie, défilé de carrosses escortés de cavaliers. De chaque côté, un pilastre et deux colonnes enguirlandées. Derrière la galerie pleine, à ornement réguliers, deux valets portent un plat de fruits sur un brancard. Melons, fruits et fleurs dans une corbeille. Tapis rouge bordé d'or, jeté sur la balustrade, faisan et oiseau de proie. Au premier plan et à droite, un lynx, un chacal, melons et poires, à gauche, grand vase à anses mobiles monté sur un support porté par quatre griffes de lion, renard, cochons d'Inde. Bordure d'un entablement dans le haut, avec armes de France au milieu et, au- dessous, le signe du mois. Sur les côtés, guirlandes de fruits et chiffres du Roi dans un médaillon à mi-hauteur. *

*d’après la fiche du Mobilier national. Lynx (détail de la tenture du mois d’octobre).

RÉSONANCES, LE LOUVRE À LA RÉUNION - PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV - DOSSIER PÉDAGOGIQUE 17 LA TENTURE DES MAISONS ROYALES La tenture du mois de décembre - château de Monceau - Signe du Capricorne

Le Roy à la chasse.

Numéro d’inventaire : GMTT-111-012 Auteur : Charles LE BRUN Style : Louis XIV Types : Textile, Tapisserie Époque : Louis XIV (1643-1715) Matières : Fils d’or et d’argent, Textile Manufacture et atelier : Manufacture des Gobelins Dimensions (L × l × h) : 5,2 × 0 × 3,2 m Date d’exécution : commencé vers 1676, terminé avant 1680 © Mobilier national - musée national du château de Pau Photographie © Isabelle Bideau DESCRIPTION Sur le devant, un sanglier fait tête aux chiens ; des cavaliers débouchent d'un bois. Au fond, longue façade du château, entre deux pavillons, au-dessus des arbres. De chaque côté, un pilastre, deux colonnes enguirlandées. Balustrade pleine, à dessins réguliers, sur laquelle est posé un tapis et est appuyée une contrebasse. A gauche, paraît le long cou d'une autruche. Deux hommes, débout derrière la balustrade, soulèvent le tapis. Sur la balustrade, un violon et du papier à musique. Oiseaux à hautes pattes et long cou sur le devant1. Bordure de chute de fleurs sur les côtés, avec les chiffres du Roi au milieu. Une rangée de fleurs de lys dans le haut, armes Le jardin des Plantes, de la tenture des Maisons royales (entrefenêtre), 1676-1680 royales au centre. * Numéro d’inventaire : GMTT-111-012 Auteur : Charles LE BRUN D'après Boel, Pieter (Anvers, 1622 - Paris, 1674), Peintre, (modèle des trois animaux sur le devant) Types : Textile (laine et soie, fils d’or et d’ar- 1 outardes gent), Tapisserie *d’après la fiche du Mobilier national. Dimensions (L x h) : 2,02 x 3,27 m © 2008 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi

PIETER BOEL, La ménagerie de Louis XIV — RÉSONANCES, LE MUSÉE DU LOUVRE À LA RÉUNION—DOSSIER PÉDAGOGIQUE 18