69

~ P l LOG UE 1 977 *

PRESENTATION DE LA ZONE AGRO-INDUSTRIELLE DtOBALA - NANGA~EBOKO

* rédigé par J.C•.BARBIER à la suite d'une tournée d'information dans les Arrondissements d'ObD.la et de Mbandjok en aoftt 1977 et d'après une documentation qui nous a été aimablement communiquée par la SNI (Société Nationale d'Invoutissement) 70

Mbandjok en 1977 ressemble davantage à une agglomération qui veut.devenir urbaine, qu'en 1971• Le lotissement, coeur du plan directeur .. d'urbanisme, est maintenant occupé par de nombreuses cases construites en dur et Gemi-dur. Quelques arbres y poussent marquant ainsi le paysage d'une note dl~ncienneté. Une.mi~sion d'urbanisme veille scrupuleusement au respect de ce plan directeur et.des normes prescrites pour ll4ap,itat. . ." '. oz Les b~timcnts administratifs tels que la Sous-Préfecture,.. ne sont plus isolés conme ils l'étaient en 1971• Ils sont désormais rèliés au tisGUS urbain p~r un habitat plus .continu. Des services publics se sont instal- "':"'" :', . <':. .. ;.~ . ~. . ". . '. lés.et Hb,lndj Ck S 1 enorgueillit m~me d'avoir .une succursale de la BIAO. ':(~a~qu~'In'Ger~a-tionale de i~ Afrique 'de l'Ouest) et un Cent~C? Développé '... ' '_: .....: ,'. .': . ". . .. de Santé (C.D.S.) où des personnes peuvent être hospitalisées. Des clas- < ••\. '{ (:. •••• ": ~. • ••'. :. • .~~~ pou~. un e.nseighement seco~4aire sont en construction~ Les missions religicuces (missions catholiq~es, mission adventiste, lieu de prière . ,,' , ,",. . pour .les musulmans) ont égaleme~t pris place dans le lotissement.

Hors de ce lotissement, les quartiers V

nages), et .C<:JG salariés pour la plupart louent des chambres. à Mbandjok (1). 1 Une navette de camions amènep.t chaque jourc~~. travailleurs dans les. plantationo de la CAMSUCO à quelques 20 km.

(1) environ 1 500 salariés d'après les estimations de. la Sous-Pr,éfecture. 71

La' La SOSUCAM tenant compte des difficultés pour recruter de la main d'oeuvre, a construit un: camp de travailleurs ëntre le quartier'

" , Mamb~ah ct Itusine.

" ."Le tif.iGUs' ùrb1id.h de 'lIagglomériltion si est donc rénfol'cé, et' ~n p6uvait évuluer ia popu1n.tion totale de Mbanjok en 1976 à plus de 8:600 ho..bitunts.

Cependuntles difficultés du devenir urbain.' que nous avons êvo.. quées dans notre rapport d' enqu~te de "1971, demEm:rent les m~mes et par eertains c~tés s'accroissent ': la vie :continue à,~tr~ très chère à H'ban_ '. jok cnr, le 'li1urchédemeur~ insuffisamment approvisionné 'pour faire face à la' demande; ,les originaires du nord du Cameroun restreign'ent toujours leur consomrilationsur place, les :béIléfices d~s' commerçants restent soumis au rythme des jours de paie, enfin 'lès immigrés, dn.ns leur majorité, n'ont toujours pas accès aUX terres. Sur ce dernier point, on doit noter l'initiative récente des pouvoirs publics qui viennent de lancer une opérution " cein'ture verte" autour de Mbanjok : 13,75 ha ont été distri­ bués pnr la Sous-Préfecture à 55 bénéficiaires à raison de 0,25 ha par exploitc..nt' (notre enqu~te' de 1971 portant sur '30 exploitations de' res- sortil3sants du quartier Nkol-Èton donnait une moyenne de 0,17 ha par: exploitant; à cette date là, ces ressortiss~nts éto.ient des immigré~ qui sr étaient arrangés directement avec 'des:' autochtones' pour avoir accès à la terre).

Par contre, nous devons déplorer l;échec de la ferme dêMaknbandja qui '~ ..~ pns', survécu au départ de son promoteur, le Père Griaud de la Mission Catholique.

> \ ' Hais t le fait domirian't des dernières années est 11 installation d'un 8ecol1.dcomplexe 'agro'-industri'el sucrier, L.... CAHSUCO, à Nkolteng, entre MbQndjok et Nanga-Ebok6. Au 2 800 salariés permanents et tempo­ .raires de la i:JOSU.CAM, viennent., s'aj.outer ,près de 5 000 salariés perma- " :nEmts et temporaires de'la CAHSUCO~ D'autres c~mplexes agro-industriels 72

s'annoncent dans l'avenir t la Sanaga Rice Corporation entre Nkolteng et Na.ng~..un comp1exe d'Ananas au nord de la Sanaga et à 11 est de , etc••• Cesen1;repriaea...s.eront.. elles aUB8~ grandes. consommatr:t­ ces de main d'oeuvre.

:Hbundjok se retrouve aujourd'hui à la Ute d'un espace régional. appe~é'à @tre de plus en plus industrialisé, et que lton peut déjà comparer à la région de Buéa•

. .. ,. C'est ce destin régional qu'~l nous faut maintenant évoquer• • ... •

En 1968, l'ouverture de l'usine de la SOSUCAM à Mbandjokamorce un changement radical de l~~ns~mble régional constitué par le départe­ ment de· la Huut~anaga et l'Arroildissement de Yoko. Cette région peu' peuplée, traversé~ par la ligne d~~hemin de fer Yaoundé-Ngaoundéré~ présente des sols reLativement fertiles et une pluviométrie adéquate pour la réalisation de grandes plantations de tabac (la S.C.T. à Batchen­ gal, de cannes à sucre (SOSUCAM, CAMSUCO), de riz (Sanaga Rice Corpora~ tian en projet), d'ananas (en projet), etc••,à cela s'ajoutera la créa­ tion en 1978 d'une zone d'embouche bovine (MIDEBOM). Ltensemble couvrira une vaste superficie de plus de 100 000 ha., pratiquement continue puis­ que les concessions sont voisines.

1-=-=-=-=-=-~-=-='=-süpë~rrërës-l-dënt=mÏses=-=ï=P~~ant=~~e-=-=-=-J 1 1 totales 1 en valeur en J exploitées vers (en ha) 1977 (en ha) 1985 (en ha) 1 !-...... -.---._..--.._-_....-I...... _-_...... --....--_.._-.._~-..- .._..._-_..._------1 S.C.T. 3 000 40 40 SOSUCAM 13 000 1 6 000 8 000 C;\HSUCO 1 11· ZOO 1 696 ! 10 600 Dt. extension· 1 10 000 ! / 1 10 000 Sanaga Rice C. 12 000 ! / 1 5 500 Projet Ananas 12 700 / 1 6 800 1 1 Z01~ agro-ind.l 1 1 du Hba.m (reste)! 52 300 1 / 1 / 1 MIDEBOl-f 440 / 440 1 ! J 1 1 TOTAL 114 640 6 736 3 1 380 ! 1 "--=-=_=-~!~=_=-=_=_=_=-:l=.=-=_=_=_=_=-=_=-=_ J -~=-,=,-,,=.-~-----.--...

1 73 ..

16 000 ha sont déjà,mis en valeu~ par la SOSUCAM et la CA~~UCO, et c'est our plus de 20 km que le visiteur circule de MbandjokàMbézoa, "1:::- .. sur une route de plantati~nde, 14m de large, entre des champs de ~~nnes , à sucre qui s'étë~dent à perte de vue; spectac~e qui étonne et n'est pas sans rappeler les grandes plantations de palmiers à huile, d'hévéa et de bananiers de,.fa région de Buéa et du Mungo. Là,dans la provinc'e' du 'Sud-Ouest, on pèu~ait év~luer les superficies plantées' en 1975 'par .';, les 4 grands complexes' agro-industriel~ (C.D.C., PAMOL, W.C.D.A•• '.. CADBURY AND FRY) à 45 000 ha, et à environ 18 500 salariés permanents (1).

D10bùla à Nanga-Eboko, ~e milieu naturel se pr~te à cette multi­ plication àee complexes agro-industriels. Il s'agit d'une pénéplaine au réseau hydrographique relativement l~che et peu encaissé. Les sols sont ferrallitiques dans leur majorité; à l'exception des vallées où l'on trouve des sols hydromorphes.

CeE; sols ferrallitiques sont fortement désaturés d'où un poten­ tiel !,ilineral très f::tible (2). Les apports minéraux provenant des brftlis suffisent à assurer des récoltes satisfaisantes dans le cadre de llauto- , . consommation, mais ,l'apport d'engrais se révèle nécessaire pour les cul- tures plus extensives. Cet apport d'engrais n'est pas un obstacle pour l'agro-industrie et celle-ci peut utiliser, ces sols dont les qua+ités . " .. " . physiques conviennent à une agriculture mécanisée: terrains plats, sols profonds (épais de 4 à 20m), texture en surface sablo-argileuse, ••• "propriétés physiques entrainant un bon drainage interne et une capacité de rétention en eau correctel1 (e) A n~ter cependant un problème de déficit de l'alimentation hydrique des plantes en saison sèche.

(1 ) COURADE, G., in Atlas OUEST l - indique une superficie plantée de 36 751 ha en 1970 et une prêvisiqn,fte 45 000 ha pour 1975. Le nombre dè' sal.:~riés permànënts '~tait de 15 172 en 1969.

(2) If ••• Le PH de ces sols est faible et peut @tre préjudiciable à l'obten­ tion de forts rendements pour certaines cultures comme celles du . cacaoyer, des agrumes ou de la canne à sucre". (M. VALLERIE, 1971 t - ~1~rtes ~édologiq~es du Cameroun, Centre-Su~ feuille - OPUS1'OH s Yaoundé, 12bp., multigr. · . DISTRIBUTION des SOLS dans la région de MBANDJOK

DE PART ET D'AUTRE DE LA SANAGA

vi Ilag es : / D NG UI LA ,NDJOLE

c C B A Sanaga < < ...,l'J) Ul B~ a z Trans cam 0- ~ ~ route nationale PJ C~ C rTJ 0- 0 ;1::" 0

/ 0 D villages: ESSE,N

sols hydromorphes sols ferraI 1i t iq ues , rajeunissement avec erosion et remaniement cuirasses schéma d'après VALLERiE ORSTOM 1971 barbier j.c.(1977) - 74-

. ..' Une .pn.rtie de ce:;;. sols ·.ferrallitiqu.es sont. ilrajeunis avec éro~ ~iO~II, c'cst"à-clire qu.i1s présent~nt dans l(:lur pa~tie supérieure des (1' .. "sols graveleux à matrice très argileuse", la fertilité'dépend nlors de ..l'i lltensi t~· du concrètionnement •.. Au sud de 1.:."\ Sanaga, on note m~me ~ " .' ~ la présence. de quelqu~scuiras~es! ',,: ... Enfin les sols hydromorphes des vallées (par ~xemple 1alarge vallée ùe la ~~loko, affluent de la rive droite de la Sanaga, les vallées ....eI;ltre. ,l'!jor&et ,Essé.ausud de la Sanaga) ,sont minéraux à gley d'ensemble, .' •.• ' •• _. ',.1. :.. • •.•". • . ~rf.p;i,s.p.~pocié~:.à: des sols humides :à g+ey.. Ces sols ·.manquent· de, phos- _:J?,~_oE.~,:,mp,it3 comportent une. richesse chimique quirendraÏ;t . possible une

ri,zic.nlture. intensive, ·.... i: ...

Ces sols se distribuent de part et d'autre de la Sanaga selon le sch~ma ci~joi:n.:t en pq.~tant. d-e ce fleuve. >~..;: ,'."

, A. sols hy-dromorphes et peu évolués. sur les aJ.luvions m@m'es de la r ",:.' .

B• sols hydromorphes et ferrallitiques (jaunes sur gne~ss). ,~ .. ... , c - sols ferrallitiques fortement désa:turés, rajeunis av,~ç:.érosion et s~ .:gn~iss: o~ :'~~art~i't'e), reÏnanienlCnt. (~oU:ges .! '. . ".' -'.''. . . '. ; , , ,D ..,sols:ferrallitiques fo:r\;ement désatur.és typiques modaux (rouges ',', rsyr gnc,is~).l"

$~ sols hydrornorphes miriérauxàgley'd.ensemble (associés à des sols ... : humidès',â:'gley) sur alluvions ou . rà~hes mét~morPhiq~e~. dans les

'0, vallées des affluents de la Sanaga. .' .

. '. :.. . . ". ~ .... ;!

On s&aperçoit que:la distribution du peuplement. obéit en p~e l 'la ~i.lalité des sols,. Les villages les plù~ importan:es ~ont situés sur ·les 'sols ferrallitiques typiques modaUx~ c'ést le ca's de Es~é ~t': de Ndo:au sud de lâ Sanaga~ et de Ng~ila et,Ndolé au nord~ Les pop~1a~ tions Vutê· qui ont tra.versé 10. Sanaga' à la fin du: XIXème sièèle et au

" ~...... -." ..' .... ~ .- .. • . L, -* . ," . ; ~.' .....~... '. ~'.'. . " . ;. '. '1) VALLERIE, ~., 1971. op.déj~ oit~~_ .. . r ~ \ . 75

'début de ce siècle, dono récemment, ont 'dn s'installer sur des terres m6{nd riches CE et '~C) (1') .. ::. "l'( ','

t' Les v6ies 'de c6mmuni~~tion;'route et voie ferrée, ont e~p~~~? les sols ferrallitiques du groupe c~ évit~iJ.t ainsi les terrains' 't~6p" humides en saison des pluies. Elles se situent précisémen~ à la limite des sols' B 'et c.'

~ '~ ~ . ", . . ". " ,

!', 'On aura i'occàsion dr~xpliquer plus loin comment l'implantâtion "o:és' cociplexes agroi:fndustr~~l~fr~je'tt~~tles popùlati~ns aut6chto~~~ , Vuté' ii~ .Njor&:,: M'bahd'j;k et' Otiri.s's~ Babout'~ entfe

Cette ca:1;;ntibilito de la"régiori. d' ObaJ.a- Nanga~Eboko'~ve;é" ;'-;: l'agro-industriel de par ses sols appropriés, s'est trouvée renforcée ;' .,..,.... .' ..:. '" . .' ".", J;,-.: du fait d'une'pluviosité convenab'le, d'un peuplement relativement faib1e, et de ln mise en place d'une voie ferrée doublant un axe routier déjà existant. . '.: .

_,1. .,; .. Cos m~mes facteurs c.9n,-çinuent de jouer au-delà de Nanga-Eboko, " ..'... - . . . . et la région,que nous venons, de présenter brièvement,s'intégre dans un

.' ...... ' '.' " .. .: ":. ,.. '. ens'emble plus large englobant toutes les activités liées au Transcam et mettant en valeur de vastes superficies. S'ajoutent ainsi aux complexes déjà cités~la,;SODEBLE, productrice de blé, qui se situe dans là partie la plus 'septentrionale du Transcam',à une centaine a'e kilomètres au sud de Ngaound6ré; et la SOFIBEL qui est chargée de la mise en valeur du massif forestier de Deng Deng. Nous incluons cette entreprise fores­ ·tière dans'lriliste des complexes agro~industriels~ à la différence des

autres sociét6sforestières actuellement opérante;; aU Cameroun, car la-; SOFIBEL'vise à une:exp16iti$tion·permanenté et non" plus temporaire dë>la .fofê~,~:~n:,se dotant 'd'uri programmè de régénération. D'autre part, Une zone,ef3~,;:r5servée" à l'agriculture dans 'le:domâine' cohfié' à la, SOFIBEt~

(1) l~urs ~ctivit~s guerr~ères c9mp,ensai.-ent, par( aille~rs ;ta.rgement ?e'Pte s~tu~t~on agr~cole mOl.ns favorable. .', , , NGAOUNDERE COMPLEXES AGRO-INDUSTRIELS X SOCI ÉTÉS FORESTI ÈR ES ET OPÉRATIONS DE DÉVELOPPEMENT dans le centre du CAMEROUN

superf icies l ' 1977-85 sodeble ( 650 411 ha.)

complexes agro- industriels - + S 0 f i bel = 526 64a ha.

d ont surf. mises en valeur ~""~---';"+'vers1985 = 293 380 ha.

1 , ... soc i etes forest ieres -~~I.,...:,4:"'(-sofibel) =105510 ha. zones de colonisation agri...... ~7f7L-_-__ = 17125 ha.

X fermes exp."- et centres de formation YOKO =1136 ha.

MBAM

X BELABO

échelle . 11 500 000 o la 000 hectares ? en pro jet X • s sosucam m midébom 1 X YAOUNDE x centres urbains ou administratifs barbier ·.c.1977) 76

.. On-' obt'i'èti,t···e·n aSbutaïltcès d'~ux' 'derniers' c"ônlplexes' à ceuX -d'e la . région Ob~la-·.N~ngél:E.bokol··une.'supe~ficie.totalede plus ,de 525000 lut.

!-=-=-=~=-=-=-=-=-=~~-=-=-T-~=-=-=-=-=-=-T-=-=-=-=-=-=-f-=-=~=~=-=-=-=-=+ .. .'. SUl?erficies. '. dont mises dont pouvant ! !. . !total~s (en' ha)! en valeur en! ~tre exploitées , '. ., .! ! 1977 (en ha)! vers 1985 1 . . 1 ..... (en ha.) . !------~--~------~------T--~------~------~-----~~--~------!. Régi,?n Obnla-Nanga E.boko! 114 640 6 736 3\}8? ...L:-§Qn;:6JIiL.._expl.forestièrer .250 000····1 -/. 212'000 ~! .. agricUlture ...... 1. 112 000 / J." · ·ï··sODËËJi~···-·· - !. 50 000 !. 500 . 50'000 :! TOTAL;' . 526 640 7 236 293-389 '.J ~._...... 1 1. ! .. · --=-=-=-=~=~=-=-~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-~~=-=~=-=-=-=-=-=~=~=~=~~. ,

.'.. ~. ..' .-.' '.'~ .. .- -- - -' ~. ..' ... Cette formidable emprise des complexes agro-industriels sur le sol de p~rt et d'autre du Transcam se réalise dans une région très fnible­ ment' peüp16e.Il· nt en restepÛs moins qu' ell~ risque 'de rejetter à :L..1. pé:dph;ji'fc' du système les quelque's:P6pulatio~s:ciutochtone~ présentes';: .. .' . . .", ~ . Ce processus s'est déjà réalisé dans la région de Mbandjok où la SOSUCAM, puis la CAMBUCO, ont exproprié (et indemnisé) les exploitants agricoles " dont les plantations et les champs se situaient au sud de la route. Nous nvons déjà dit à propos des populations .Vuté de Mbandjok qu'elles n'avaient en définitive guère profité de l'implantation d~un complexa agro-industriel sur leur patrimoine foncier •

..9·e~te multiplication. de.compl·cxes agro-industrielles1.e· long 'du Tr~nscanff':'I3:e' trad~~t· aU~sipar. ~è.trè~ fo~te i~migratJ.ori. C'es' cqmplexes ·": :.~. :. ., ::.o .::. ." '.! . . ., : ~ .... . "'.; .. sont.en ef;fot .grands .consommateprs· de main d' o~uvre.Celle-ci:déjà nom- breuaë't'/lü SbSUCAM et à la CAMSUCo' at'teindr~' un ~olume important si 1.es plantations de riz et d'ananas se réalisent. On a déjà pour la seule région d'Obula - t plus de 8 000 salariés. 77

I-=~=-=-=-=-=-='=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-~-=-=-T-=-=~=-=-=-=-=-=- "Nombre de salariés en 1977. vers 1985 J !.-.: !permânent~ / tempor&ires / total!(évaluation) J . .. ' ,- l .'----~--~--~---~------,------l------~--~'-"" l' 1 1 ! S.C.T. 400 120 520 ! 520 t !_ SOSIfCAH .,' :',"- _.:: '2 600 200 2 800, 3 000 !'. :' ,.. ,., ' !! 1 '1 'CAI'~.sUC9 ! ,3 500 "! . 1:_ 500 5 000 6 000 1

"'h;~:;,~.,~~N:G~\~~?E.,~!, ,:,/ / /!. 240 1 _.... !,Pro,jet_f~!,l8'!las! ! ! /'!,1. 19 100 1 MrD:friBüI'-1 !/ 1 . / 1 / 1". 20 ! ------_ ...... "'- ... _---~ ...----_.._....._.._-..------_...__..-...... ~_.._-...... --- !TOTAL 6 500 1 820 '8 320 !. 28 880 ,~------~-----T------~------~------~-~--._~ " SOFIBEL . 200! .'. 1 ! 200 1 . 685 1 ! , , '. ! 1 SODZBLE "/ ".', 110 110 160 !------~~-~----.~------~------~-~------.-----~-----.~---~l . 1._ ~ 0 T ALi __. ~ 700 .. l '. 1 ~30 . i ? 63~ i 29 725 -=~=~=-=-=-=-=-=~=-=-=-=-=-=-=-=~=-=-=-=-=-=-=-=-=-=~=-=-=-=-=-=-=-

Av~nt d'analyser les problèmes posés par cette immigration massi­ veet r6ccntede salariés, nous allons procéder à urie brève présentation de ces conplexes (1). • • •

(1) Cette documentation a été prineipalement recueillie auprès de la. s.n.r. (Société Nationnle d'Investissement). Cet organisme est en effet le fer de lance de la politique camerounaise dans le domaine de lr~gro-industrie, êtà ce 'titre, la S.N.I.est chargée'd'entrer en c~ptact avep les multinationales et les groupes financiers •

..... :-'. . . NGAOUN DERE COMP LEXES. AGRO-INDUSTR1ELS. X ET OPERATIONS de COLONISATION AGRICOLE

dansie cen t re duCAME ROU N sodéblé• Salaries et exploitants agricoles 1977-85

..:... ' ...... ',...... ".. . ·. .... "., .' .'. agro- industries · ...... '. . . . . ' ·: ..' : .' .' . .. • 1 : : . 1985 = 29725 salaries _-, ·...'..... ·. ...--+---.1977 = 8 630 " 1 ..: \ col oni sa t io n agr icol e \ , 1985 = 1 233 exploitant s "- 9B~ 1977 = 75 .. , Iiii;; ~...... --_/ \ \ X YOKO ) 1 MBAM 1 ",.../ -...... --". "- / /" ", /"" ') 1 / ';:::::':".. ". sof i bel ,,--/ 0iJ. . ..,J X SANAGA t, BELABO X t @ NANGA-.EBOKO 1 sanaqa r Ice? c orpcJra tion ~ _-J sosucam r~------c amsu c 0 -L. j échell e 1/1 500 000 /- '/ 0 l000salariés V / ou exploitants agri. OBALA X ? en pro jet

m midébom 1 YAOUNDE X X centres urbain s 1t barbier j.c.(1977) ou admin istratifs 78

A )'_ LES' COMPLEXES AGRO~INDUSTRIELS EXISTANTS EN 1977

~Société 1). Camerounaise des 'Tabacs (S.C.T.) ."," ~~-~---~---~------~---~-~--~--~~------

Il s'agit de l'ancienne SEITA fondée en 1945 à , deve­ nue: ensuite: SITAC, puis SFCT (1 )et enfinSCT.La. SEITA avait repris , ,une' ;;ùléiènne plantnti'On de tabac datant de ,la période allemande.' CG'" domain:e .a. l,me superfioie de 3 000 ha surIe finage du viJ.1age-BalJ:,bng. :: >: .~. activité Ae cette plantation donna rapidement naissance à une 'a.gglomé. ra~ion,.du no~, c1e B~tchenga qui att'eignit 2 500 habitants en 1967. Ce'- ".~iffrepeut ~tre considéré comme un maximum car, à cettedate"'là, la plantation de~t~bae n'avait pas encore réduit ses activités; et. le: ~ ehantier de la COGEFAR, entreprise chargéede poser les rails du Trans­

eamerounais t stationnai"!; à Batohenga.' , .: .. 1:-.: . ~opulation de Batche~a en 1967 H F , Total Batchenga - village 594 559 1153 Camps : S.F~C.T. 588 487 1075 COGEFAR 217 127 ,34L~ TOTAL 1399 1173 2572 _...... ------..---....------..-..------..----- Cité par A. FRANQUEVILLE in liDeux essais sur les .relations ville-campagne au nord":a.e Yaouridé", 197~t Yaoundé, ORSTOM, 174p.

Aujourd'hui, la pl~tation de la SCT exploite seùlement 46' ha sur les 3 000 ha de son' domaine- . rI' ne s'agit pas en effet d'une planta­ tion de px"oduction, niais ·d"une station expérimentale 'dont le rele' est desélectionrier et de produire ,des semences afin d'approvisionner la" zone des petites plantations individuelles'de l'est du Caméroun. Clest ,dans' cette' statian' expérimentalëque' 4 lignées 'Ont été sélectiônnéèS"à ,partir dlun ta.bac originair~ dE!' SUMA'TRA~ L~6' champs consacrés à la recher- :" ~ :.

(1) En 1969, 80 ha étaient exploitésee qui donnait une producti~n de 75 tonnes, soit 40% de ln production totale de la S.F.C.T. 79

che re:pp~Ç.~gJltent:')/)O.'des:'p1antâti6ns,.. les autres 9/10 é'tânt consacrés à la prèduction des s~mences. Les feuilles de tabac sont récupérées bien que ce ne soit pas là·la 'fon~ti~6n"principa1~.deJ.a.. stati~n: (cela donne une production qui, selon les années, se chiffre entre 35 et 60 tonnes)

: '

.... ,( . Après une restriction de ses activités do.e à une baisse' des·· ~. f' ,. cours' mondiaux en 1969/70, la sta~ion' expérimentale a repris son'· rythme

1 ,' normal. La S. C.1 • emploie· actuellement 400 salariés' permanents.' S'y: . ajou~ent de nombreux saisonniers (de 100 à 120) pour la transplantation, la ~uei.llette1 la ligature des feuilles en paq.tlets, etc:•• ~ Pour la: " ~ t··· plupart, çe sont des jeunes gens des villages environnants et:de:s .éoo- liers.

:.~ , La plantation joue un re1e de fixation de la population villageoi­ se locale. 83~; des villageois .~u~,:Il'ont. jamais quitté'Batohe.nga y ont travaillé à un moment ou à un autre, et parmi ceux qui sont revenus au village après émigration, 75% ont. aussi profité 'de"cette possibilité d'emploi sur 'place (Franqueville A'- 1970). En dehors de l'Arrondisse­ ment dfObnla, la maîn-d'oeuvre reste recrutée régionalement, principale­ ment dans les arrondissements de Yaoundé, Saa, Ntui, Nanga-Eboko et . Il en r&sù.lteufié staoilitédè'la. mitin':'d'oeuvre.

Par ailleurs, Bàtohenga reste u~e gare importante. M~me après le départ de la COGEFAR, la gare de Batchenga continue en effet à assumer l'entr~tien de la yoie. Plusieurs dizaines d'ouvriers~ pour la p1u~Lrt célibataires; résident dan,s ~ camp ,aux abords ;i.mmédiatsde la g9-re.,;' :. ;:: .' . .:,... . D'autr~ P,:trt, le développement des.. exploitations forestières au nor,cl "de ',. .., ." . la Sanaga (Soci6tés Koury Michel, et S.A.B.M.) et ~'évacuation du bois :'., .,",' . .! . . .'.- ," ." ," .. par' le TransC:l.merounai.s, explique la ,présence d'un important parc ~"" boi's à 'Bntcheng;' pouyint empÏo'yer une dizaine de personnes. .' ,

(1) La culturd "ensect~urll, c" est-à-dire dans le~ v:l11ages, 'e~t" ':c~nsi­ dérée comme plus rentable que la cu1tur~ ,en gra~d~ p1a,nta;tio!;\., .mal­ .. , "g'r~'-uné 'nioiris"bô'nrièpr'oi:!ücti,y:Lté; ,-d'où l'abandon. de Batchengq", enr\ tari-ë ,que plantation de" production (A. FRANQUEVILŒ, 19'70)~., .. .. . ' .. r~ ,J ';, ORI GINE DE S HOMMES lM MIGRES , \ l '-, A LA PLANTATION S.F.C:r. DE BATCHE NGA L~, l, , \ ( , 1 1 .NDJAMENA ,...,,/ \ " 1 ,'Maro.a \ , Vagoua~ Nombr~ d'immie;,rcls ,,1 Kaét~. ' , / ...... WIIII'- .... ~ @90.100 \ 1 -,-' " \ .Garoua \ • 20à30 l , 10 à 20 e r~J " • Moins d~ 10 r "\ Batchtnga 1 \ • 1 \ 200Km o~I __--L-__--..J' l ') 1 / / .Ngaoundércl" ",.,..r, /J Il r- \.. J / ,. 1 \...,./ , ~I / /' Bam~nda ( r • .E: CA \ 8tlta~.'.OYà '1 , .Mifi .Voko 1

" eNdé Nang.Eboko Bertoua \ Manjo. Safia' Ntui Minta 1 Ndikinime.ki'oki t •.\

.Victoria MonatiLi. eDoumi \ Douala . YAOUNDE: ) Mfo. .Akonoling!Abong..Mbang ,\ ESClka. \1 , "- . .Messamena Lolodorf. .Mvenguci " .Lomié '"" \ t ~-~-~~-- \ ------~---~ .;-, ) '-----....-...",)l D'apras FRANQUEVILLE A. 1970 80

2)- Lâ SOSUCAH:·

'.. La 80SUCAM dispose d'une concession de 13 000 ha dont 8 000 ha sont effectivement cultivables. pour des plantations de cannes à sucre• . " En 1976/77, 6 000 ha étaient cultivées.

~volution des superficies plantées

1969 • •••••••••••• 2 000 ha 1970 ·...... 2 600 1972 • •••••••••••• 3 500 1975 ·...... 5 5qo 1977 ·...... 6 000

k. production de sucre raffinée atteignait 27 000 .tonnes en " • 1 •.•• •• 1975/76 ,et ~9 500 tonnes en 1976/77. La product~on annuelle prévue :.est de l'ordre de 30 000 tonnes. La situatioll du personnel au 1er juillet 1977 était la suivante

-=-=-=-=-=-= .... =-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=..=-=-=--=..==-~ 1 ! -.padres expatriés ••••••••••••••••••••••••••••••••• 25 (environ) Cadres supérieurs .came~ouna.is •••••••••••••••••••• 10 (environ) Agents de maitrise ••••••••••••••••••••••••••••••• 40 Employés de bureau, surveillants, encadrement agricole ••.•...••...... •.•.•...... ••...•• 281 Chauffeurs, ouvriers, aides-chaufferus ••••••••••• 576 . ~"funOetlVres 81)é cialisés ' . 348 . !;.. ~. Ha·ncie uvres agricole·s ••••••••••••••••••••••••••••• 1309 (ènviron) ('. . ", ., ...·2,589 ., '. '. . , ;.. ! ! ------~------~-----~------~~--- _~ travailJ_D.n'l; à l:tusine·•••••••••••• ~ ••••••••••• ~ ••~ •. :604 soit 23/3;?~..

àla culture '._ 1"1 ••••••• 1749 Il ··67,6% ! II· 0/ do.ns les services généraux ••"••••••••'. 236 9 S 1'v 100 1_=_=_=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=- =_=_=_=_=_=_=-=~=~=~ 1 81

En fni t-, le nombre de manoeuvres agricoles est, durant la caJ.llpo.­ gne, plus éleva: il peut dépasser 1500 salariés. On peu:t"donè"-èsti'~~~ à près de 2 800 le nombre de personnes employées par la SUSUCAM.

A noter que· ce:S manoeuvres agrïco1es de la SOSUCAM sont' main­ tenant pour la plupart engagés. comme: permanents sur contratde'2:ans, ce qui [tsnure une plus grande stabilité du personnel.

3)- LA CAHSUCO --~---_ ..-

4:'1 CAHSUCO (Camercon SugarCompa.ny IN0}'o. été cr~ée le 2 mars 1975. S'ajoutant à la SOSUOAM, elle assure au-Cameroun un r81e de premi~­ plan qunnt à 1Q production sucrière. Non'seu1ement, le Cameroun pourra faire face à sa demande interne, mais il fournit actuellement en sucre les populations des Ëtats voisins~ La réalisation prochaine d'un troi­ sième' complexe agro-iridustrie1 sucrier (AGRlLAGDO)dont l'assemblée --cons­ titutive srest tenue le 25 octobre 1977) ne peut que confirmer le-Cameroun

. dans ce re1e (1). 'i;

_ ':'- ...... a - ,. : . Ce ra1e du Cameroun-se.Aitue .p~écisément entre l'échec de la politique sucrière du Congo dont la production était tombée à 25 000 t.

(1) AGRlLAGDO aura son 'sui~eà Garoua et s'établira' dans la vallée de 'Lagdo. Urie ferme pi1ot,~ de ·50 .ha est .prévueà Kéréwa pour y expérimen­ ter a.o la Canne à sucJ",~ mais aussi, du soja, du mais et du sorgho. Une p{;:dode expérimenh.l1e fixée à trois ans sera financée par la Socié.· ." :té. National· d' Investisr:lement . "et· -son partenuit"e, 'la firme canadïenne Redpath Sugar. Company., Ultérieur.ement, il s"agira de produire 50' 000 tonnes de sucre raffin&. Contrairement à la SOSUCAM et àla CA~illUCO, la 'cu1ttœe sera irri~Ge•

. : ;" 82 après la nationalisation de la Sdciété Industrie-lle Agricole (SIA) (1), et avant la mise en place, dans la partie septentrionale du Nigéria, d'importants complexes agro-industriels sucriers.

La. CAHSUCO a un capi~al ,social de 4 milliards de F. CFA. se répartissant ainsi

S.N.. I. (2) •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• - 62, 12556 CNPS (Caisse Nationale de Prévoyance Sociale) ••••• 25,0

SO .1'...'·IDIAA (3) • ••••••••••••••••••••"•••••••••••••••••• 3,75 CEGEPAR (4,) .:".:." •• ~..•••••••••' ~ •••••••••••••••••••••••• 8,75 ­

r" f·· •• ' " Capitaux privés camerounais ••••••" it •• "•••• ' 0,375 - ...

Son lancement a été soutenu par plusieurs banques : la Banque des Etats de l'Afrique Centrale'(BEAC), la Banque Allemande de Crédit (DEG) , la Banque de l'Union Européenne (BUE), la Banque Nationale""de" Paris (BEP).

La CAMSUCO a à sa disposition un -domaine de 11 200 ha dont 10 600 sont· utilisables. La mise en valeur -de cette superficie est ainsi programmée :

, " , (1 )' Le Congo se retire de l'accord sucrier de l'OCAM et, en 1970, nationa­ lise la: 8IA .'qui ~tai't contr81ée par les Grands r-loulins de Paris,'par l'intcrmédia:ire de la Société Jean Vilgrain. Dès:lors, ce ~era la chute vertigineuse de la production en dépit ~'une assistance tedhni- que ·ct~bairi.e: ",

'. 1969 • •••••••••••• 95 000 tonnes " 1970 ·...... 75 950 .1971 ·.... " ...... ,64 151 . 24 1972/73 ..... ' ..... 000 1973/74 ...... 25 000 .,Une ,pD.rtie des anciennes plantations de cannes à sucre est m~me tOr.J.bée en friche, et le' Congo' ne peut plus honorer ses contrats de livraison avec le Tchad et la E.C.A. Il connait également des difficultés pour satisfaire entièrement sa consommation interne qui se chiffre à 6 000 tonnes. (2) dont 51% à titre irréductible•. (3) SOMDIAA : Société Multinationale de Développement pour les Industries Alimento..ires. (4) CEGEPAR : Compagnie Générale de Participation financière (organisme franço.is) 83

Surfù.é~récoltées clulque année

ha • .•••..•••••••• . 4546

•• • 1.1 ••••••••• 8 098 9 160 • ••••••••••••• ".", .... . ' . · . 9 160

i Il e•••••• • '." •• .9 1.6.Q

:.... ", '" \; .-.

"A na.ter..par. ai.lleurs t que. la CAMSUCo. pourra compter sur une se­ conde..zonel,pour. une .expansion ultérie.ure évent.uelle,aussi: importante que la prel:1ière, .et quise s.itue plus. au' sud, derrière' les Monts Angouma, en direction du village Simban.

J..aproductiondoit attei'ridre 50 000 tonnes 'dé sucre en 1979/80 selon :la' lœogression suivante :

1976/77 • •••••••••••••• 1 000 tonnes 1977/78 ·...... ". 19 600

'!' 1978/79 ·..... "...... ". ".. 43 000 1979/30 ·...... 50 000

...... :...;.250 ouvriers ont~rtiçi~{'en'1975 avec 5'eadres expatriés, :'~,u .:. ·d~marr

. La .répartition dupersonn'el permanent entre les divers services "'de la CAESUéO est la suivante :.

. ~." culture ••••••••••••• 79,3% usine ••••••••••••••• 11, ,5% .' .. :services'généraux ••• 9,2% 100 % 84

1124 agents de la OOlSUCO 6~ht.:.1p.g~,~ .. .pa;-.~!entreprise et ré­ partis dans 4 cités: Ce chiffre sera porté à 1830 agents logés en 1978 •

. .. . . ~- .' . .... Un,e,. pre,ll1~.è:t'.eoité est située su;r .u~e colline dominant l'usine. C'.~.l?t la cité..des.. cadres supérieurs avec 34 mai.sons. Les agents de ': .' 1 .~. : .• '. .. :. ••. 1'; 1 _ •• "• .'. ~.. ~~~p.se.et

. i . .Un peu séparée de cette seco:t:lde. cité, mais restant cependaJlt. ~ ~a "e~" . ....proximité.. ,.de l.'usine,. ,. cité IINangal'..abrite 420 ouvriers d'usine,. ... " l, ..·.... ployés de bureau et quelques capitas et pointeur? de l'agriculture•

. ' . ! Enfin les ouvriers.agricoles sont plus loin, au. carref<;>ur, .d.' J.Ple ~?~,t.e .. de ~. CAMSUCO et de. ~: route na: tionale Mbandj0lt- Nanga EbokC?~. C'est la cité Martin avec pour l'instant 630 logements. o· • , •... '. '

En.19?8. la capaoité des deux dernières cit~s va~tre portée res­ pectivement à 460 et 1309 logements. Ont été également construits une '.. ",' . :j',::. éeol~ de 6 class~s de 50 élèves, .un h8pital avec 40 lits et une sal~e d~ accouchel;lent.

~ .' . .:. Par cette politique d'accueil du personnel, la CAMSUCO Cherche , , . '. ,": ;" à éviter les problèmes de main-d'oeuvre rencontrés par la SOSUGAM ~ors ..... ~:. . ~: ;.. : ,.' . - ': . ~.':. ..: ...... ,.4~~ p;t'em~ères années de son installa.tion.En oontre partie d'une re~~nue ... j' '. .• •• • '. ~. . '.• '.'~. .",... • modeste de 1 000 ~ sur le loyer et moyennant ~ne ,réguIarité dans la .. ..'. - .: présence au travail, le travailleur salarié peut accéder à un ~ogement en dur. et qui dispose d'un équipement sanitaire minimum. Il y est logé . ",: .' ',...... " .", ',...... avec sa famille, ce qui fait de ces'cités des.camps de travail1eurs.dl un • .", =' • '. •• . .' • "/ ;';" r. t standing supérieur. Remarquons cependan~ que. la moitié environ des tra- , .' . . ,..... ,.'. ." .. '. .., .. '. '{t'," vailleurs permanents devront se loger, par le~ propre moyen, 6ansco~pter .: ~ ...... ' ~ ...... , '.' .. ~ :. .. .' . ',; 1es,saiso~niers lors de la pleine cam~agne•. 85

~ ." '. . 1.:.

1. ",

Les pouvoirs publics se sont toujours désolés de constater la , maigreur des' bovins qui descendent ;à pied de liAdamabua' vers les grandes villes du sud du Cameroun, et' dont 'Obala est la première' è:i.'té.' C'ertes. lért~ansfert pa~-voie ferréè est maintenant possible' grgce au TransCümc• rounais nouvellement construit, mais ce mode de transport est considéré comme relativement onéreux par les intéressés. D'autre part, l'usine de la' SOSUCAN produit' annuelleinent 20 000 t'onnes de mélass'e qui actuelle­ ment' ne 's6nt 'paS" utilisées. "Or' c', est' un aiiinent de' choix pour le bétail. " i .....

De là le projet,déjà ancien,dlnne zone d'embouche à Mbandjok qui va entrer 'dans sa-phase de réalisation concrète en 1978.' Déjà des bulldo­ zers dégagent les 70 ha. nécessaires à II installation des infrastr~cturee! bâtiments o_di~linistratifs. pistes et 3 parcs pour animaux.

, ' , 'La Mission d'Embouche Bovine de Mbandjok (MIDEBOM) s'installe donc "à Hbv.ndjok,à deux ki16m~tresde l'agglbmération sur la route de N~nga-E1:ioko au delà du qua~tier" "Le Plateau". Une phase expériments,lci durera 3 ans. L'embouche se fera en parcs (deux parc~ -de 400 animaux chacun, et un troisième parc pour mettre en quarantaine les animaux qui - ' 'a.rrivent) avec apport de 'mélasse, de toùrteaux de coton, et peut ~tre , de soja:: et de "mais. Afin d' éviter des troubles intestinaux, une alimenta­ tion en fourrages complètera'le:menu des bovins. 20 ha sont donc p~évus dans k phuse'expérimentale'pour des cultures fo1irragères. "' .~ ,r. Dans û.ne phase ultérieUre, 350 ha pou~ront ~tre utilisés pour le développement de ces cUltures'fOurragères~'Cetteextension de la MIDEBOM àUX abords '~mc :d~ 'Mbandjok n'est pas sans pos'er uri. problème foncièr'et pour l'instant les pouvoir~ publics~:par prudence, nedélivreront::t;as de titre foncier à la. MIDEBOM en dehors des 70 ha néces~n.irès"i l'inè­ tallation de ses infrastructures. 86

" :::;, Les parcs de 'lâ .MIDEBOM seront· fonct-:i:èmiels dès 1978. 'Dans 1", phase' de réalisation,- laMIDEBOM co'mpte employer une vingtaine dé .! ;" "perso'n!les~' dont· 6' à7 boU:V:ie:rB~;:;'" ,. . .. , . : '

Le, Cameroun"'-dispoSè1 :aé" 30%' des' k'ctions':dê' :6et't:e s'o ciété, , le' reste étD.rit: pris:pa.~:.deÈp organismes' finan>ciët:s·· frai~çai's (FAC, 5,5%~' :

1 GaisseCentrale :deC6opé'rà.ti6n:Econohticiue ":." 64i5~)~' .. ;'i:.!J::. .1: " 5)- ---La .....SODEBLE__... .• l ". ~ ... l '.. ~~ .. ;',' ,:,";", ',. .. ' .. '.. "'.; ) ~.;:;.;j Eil:d~ho~6 d~'ia'~~~'fon d'o~~ia Eb'oko~ l'a~t~:~.: . .. ,:-: .::,,:,!, - Nanga mai·s. à b6Ùt·· d~: clle~i~' de 'f~r: du' ;N~rd:, la SODEBLE est un complexe agro-indv-p,\,;v"Î ,';" de':bl~ créê ~~"1975;à"Wa6~~~d~ i: u~~J':'centain~ d~' kii~~ètr~s ~·u,~~~·:~~ Ngaoundéré. L'existence de ce complexe souligne le r61e stratégique d,:;,. la ligne de chemin de fer et annonce indubitablement 1timplantati~u.'d;'..\,:.·..

tres complexes le long de cette voie de communication qüi"traverse d05 régions actuellement très peu occupées.

'. : " .', ..

... 'Îl,,"slagit'"d'une o 's'o'ciêté d'{;~6n:omi~ nli~te"où I·e"" Cameroun a' derik?1"1~: là ëO'llaboration d~ lâ SOMDIAA (Soc:tét~ Mu1ti:rla:t:Lonale 'po'ur' le DévelO"ppe"'. ment des ·Industries .Alimentaires Agric~les). 'Une' première ·tranéh~"·ciri··

500 ha a été mise en valeur en 1976/77. En 1977/78, 3 000 ha devront t:.:sl:'"' , ,.. " . "- .. : .:". " . .; - ,',:-.' rer'ulfa production'de "2 '700 tonri.eS~ L'objectif e'st d'att'eindr'e 125 000 :·:·to·nnesde ·bi6in.v~c·50:·OOO ha.·ën198'2/83~· La construction d,'une: mi~~t~l"2,n ,'. est :prévu'ê 'sür .phce·.·'En att:ë'ndant ·.'6et·ië· construètion, la production

aCttù~11~' est:: êva:cuée sur' Doua·l.i:t~· Qliel'ciues' probi~~~:s li 1 apprbvisio~e~G:':1.-t ., d,es engrais;' :d"éPànd~ge de 'ces ehgrais :Paî-a~ioti, 'et' d' érosion 'de'~ "

,. • •• ,- •• 1" -. ' , ••• ; '. :• ". ~ tërI"es"miEù~s à découvert.'ont retardé quelque peu' le 'programme initialcr.ur"· prévu (10 000 ha. devaient ~tre mis en production en '1977/78).' .. ,:,::',

" ...,:. -. :.: .' . i..- 1 ••• ,. , l' . Ce complexe, grand consommateur d'espace(50 000 ha pris dans un~ zone d'élevage extensif d'où quelques heurts avec les communautés dtélc...' veurs de cette région) est très mécanisé (labours par tracteurse épan0D~~ des engrais par avion, etc••• ) et n'emploie donc que très peu de main- 87 oeuvre. ,A la fin de 1975, -la, SODEBLE employait 7 cadres dont 2 eXIlD.triés et une centaine de manoeuvres. 'A la fin de 1977,' un'e cinquantaine " d'agents seulement (en plus des 7 cadres)','travaillaient comme mécani­ ciens, conducteurs. agents de culture, etc•••• et avec le statut de temppraires. L1implantation d'une uèinen'augmentera pas de beaucoup ce nombr~ d'emplois (10 manoeuvres au complexe stockage,et 4O'autres à l'usine). En définitive, le complexe tournera à pleinrendemènt av~o 50 ouvriers à l'usine et 100 manoeuvres dans les plantations.

, ' ,

••••••••• 0", .. M•••••• A noter, par ailleurs qu'une société (la S.T.P.C.) spéoialisée dans l~,traitement des peaux et leur:transformation en cuir. s'est instal.­ lée à proximité de la' SODEBLE"(à ,17 km au sud de,:Ngaoun(iéré, dans.1a vallée de la Vina) renforçant.ains~ le potentiel industriel de cette, régio~.

6) - 1Q------SOFIBEL

De création également récente, et profitant elle aussi de la pré­ sence du Transcamerounais, la: SOFIBEL est chargée 'de 'l'exploitation du massif forestier de Deng Deng (1). Les travaux sont déjà commenoés et le complexe forestier sera opérationnel dans' deux 'ans (1979/80).'

La société a été 'créée en j:uin 1975 avec un oapital sooial'de 1 200 millions de F. CFA. La S,.N~I •. (Société Nationale d'Investissement) qui y représente, l'Etat Camerounais en est le principal partenaireuveo BECOROY ,(4~~ des actions chacun). Le reste est partagé entre la SIFIDA (Société InterlUl.tiona~e ,Financière pour les Investissements et le Déve­ loppement en Afrique') (10%) et la' Chase Inte~national Investissment' Corporation (10%).

• (1) Le siège de la Société est à Bélabo.

~ ... .

: '; : ':' ~I ".':' 88

Une superficie de 250 000 hectares de for~t (dont,210 000 ha effecti­ vement eXI'J1oitables) sont mis à la disposition de J..a'nouv'elle société. Par ailleurs, 1~ SOFIBEL encadrera cinq petits exp~oitants forestiers • . , ... .. '...... '. .-"

La SOFIBEL veut ~tr~ une opération pilote dans le secteur fores­ tier nat~onal. Ell~ ve~ten ~ffet ~~sure~ la pérenni~é de la for~t de Deng Deng en procédant à un reboisement sur place des e~pèces·détruites. Elle prévoit pur ailleurs la mise en valeur de 112 OOO'ha pour Itagrioul­ ture (1)-. Enfin"elle s'engage à traiter sur place une partie du bois coupé. dans le cadre d'une scie!':Le, et d 'une us'in~ de 'contre-plaqués. Sur les 130 cap m3 'degrumes qu~ 'l~ s~~ié'té co'~Pt~ retirer annuellement de .. . . .' '. la for8t, 40000m3 seront exportés à l'état brut, 37000 m3 seront utili- sés pa!' lu scierie (ce qui donnera 17000 m3 de "débitéslt)' et 50 000 au­ tres par 11 usine de contre-plaqués (ce qui donnera 24 000 m3 de contre­ plaqués). Les déchets se!'ont utilisés pour la fourniture du complexe en én~~gie électrique.

Ln SOFI3ELemploie actuellement 200 personnes. Ce chiffre sera porté ultériGuscmeüt à 650 personnes permanentes. La société utilisera 15 cadres expatriés et une vingtaine de cadres nationaux.

(1 ) entre autres sont prévus des champs d'oignons et de tomates.

'.'

..... _,._."'_ .... -- ...__ .. -.... - ..

~. '. 89

B LES PROJETS

Le 27 avri~ 1975 s'est tenuel'assemb~ée constitutive de la Sanaga Rice Corporation en vue d'établir un complexe rizico~e dans la r~gion de }lliandjok.

Lfimp~antation du comp~exe est envisagée pour ~Iinstant .dans ~es cantons d'Ouassa Babouté et de Nguinda. Si ce choix est maintenu, on verra un jour prochain le riz pousser aux abords m3mes de ~'agg~omé­ ration de Nanga-Eboko·•.

12 000 ha ~ sont réservés. Dans une première phase 5 500 ha doi­ vent ~tre mise en cu~ture à raison de 5 000 ha de production et de 500 ha de semences·, Ceci donnerait une production de 15 000 tonnes de riz dé-· cortiqué. Il s'agit d'un riz p~uvial, sans irrigation, avec un très haut rendement} ~t qui a été mis au point par ~II.R.A.T.

Un sy~tème cultural de rotation avec soja est envisagé. 3 000 ha pourront ainsi ~tre cultivés la 7ème année de fonctionnement.

Ce comp~exe rizicole s'ajoutera aux autres déjà existants l 1e SEMRY à Yagoua, la MINDOP (Plaine de Ndop) et la MIDERIM (Plaine des Mbo).

76% du capital de départ est apporté par le Cameroun. Les autres partenaires pourront 3tre des multinationales américaines (USA) : la Great American International Corporation, et la Western Engene.rring Corporation (filiale de la Sylvan Holding S.A.); ou une firme anglai- se (1).

(1) Le choix d'un (ou des) partenaire (s) fait actuellement l'objet de négociation. 90

Une phase ex~rime~tale,~~t ,Pr.~vue 'avec un délai de 2 à 2 ans et demie. Le complexe ~~z~c~le.emp~oi~~~,al~r~.~~·c~ntaine de personnes. Lorsque les 5 500 prem~~~s,he9tar~s seront. mis, en valeur, 240 personnes seront employées. A plus long terme, la Sanaga Rice Corporation ne pense •.pa.él dépasser employés. Une haute mécanisation 'est en effet envisagée ." . . _.. 400,. réduisant~i~si la.main d'oeuvre. " 1

, , . ,"," . '.- ... :., ...... ' ... ·~tananàs pousse bien à Mbandjok'et la·ferme' de Màkanacd;aé~'a~t fai't~ une de. ses activités principales. L'I.F.A.C. ga:rantit de son ,~-e-é les bonnes conditions offertes par la région poUr' cette culture. Le": .ite de avait été choisi pour l'implantation d'un complexe agro­ ind~~:t;,~e=h:d'?-~nas. mâ~s·:~'.a~ri,v~~, de là CAMSUÇO.a ,prQvoquéson trans­ fert éventuel au nord de la Sanaga•

. .. ,.. .. 'Unpremi-er partenaire,' la Dole Company, 'ayant faitdéfection, c'est avec tmsecond partenaire, la société allemande KLOCKNER, 'que le Cameroun négocie.

Une zone agro-industrielled'environ 65 000 ha a été répérée à l'est de la route.. de Ntui à Nguila;: dans une vaste région· pratiquement inoccupée en dehors de quelques hameaux de p~cheurs sur la rive droite de la Sanaga. C'est dans cette zone réservée à l'agro-industrie que pour­ ra s'implanter le complexe lIananasn~ 6 800 ha seront mis en valeur dans un pre~ier,tempst ce qui donnera une produotion de 215.000 tonnes d'ananas • .', • ~. ". .. •• .. .. •• .. •••• .. ,•"•••,• .. •• .. . • • • • f ••: .. ••' . (ceci après 7 ans de fonotionnement). La superficie pourra ensuite ~tre portée à 12 700 ~.' et encore augmentée vue les superficies disponibles.

...... '. '. Contrairement à la Sanaga Rice Corporation qui'n'emplo1era. en .. ' .., . définitive qu'un total de 400 salariés, le projet "ananasl ( sera un grand consommateur de main-d'oeuvre. Après 7 ans defonctionnernent, le oomplexe ~ura besoin de 19 '100 personnes s~"rêpartissant ai~si :

... ~..

.., ... '" .. . _...... ' .. , ., .. --... .., .. 91

~ Trn~;illeursagricoles ...... 18 000 Usin~ ~ ~ .. •.•• '. '•••• .•"••••••••••••• :." ••. ••• ".:.. 0 1 000 Adn~ini~tration: et Cadres ...... 100 . .

Lu réalisation de èe complexe amplifiera donc dans des propor­ tions très i~portantes le marché de tr~vail:déjà créé par la SOSUCAM et la. CAHSUCO. • ... • " . .: Il nous faut rappeler'par ailleurs l'importance des exploitations '.' .' fores't.ières de la région. Celles-ci avaient -en 1971 des permis de coupe e6uvrn.nt-plus' de 100 .000 ha au nord et'au'sud de la. Sanaga, dans les régions; de Ntui et de Nanga"':Ebcko •

. . ;". ?uperficies concédées aux exploitations forestières en 1971

!-----~---~-~~-~--~-,----~~--~------~--~---~--- -~-~I Exploitants Localisation 1 Superficie .. ", .: !"~--'--"':;.~---"'----~--"'-~~------:-----1-:---"";'--·"'_"- ... 1 ;H.C. .. Nguila· . 1 10 000 ha ! KOUTIY Michel " 9 750' ·1 " 3 860 1 " l' '. 4 880 1 .~. : Goura' ' 6 500 1 r '11 500 .. -II 500 .! , l . 1 ': ! . 1 " 49 800 .. : ! ,-t 1 .! Total région de Ntui ••••• ~ •...••••'••• ~ .••••••••"••• 85 .790 h~, ! ·1' . '1 IKOURY Hichel !. Nanga-Eboko _1 9,600 ". ! Nkoteng ! 4 940 1 !SFBN (Société Fores~! ! tière de la Boumba ' 1 !Ngolco)" _: ::. '. !" 5 180 .. 1CFE, (.Compagnie Foresl - ..• r tière d 1Eséka)' _ ,1 Simban ? ! . . ~. . ;,. !Total région de Nanga-Eboko •••••••••••1•••••••••• 19 720 ha 1

~---~--~-----~~-~-~-~------~------.---_____ • __~~_. lb' .1 TOT AL· _. 105 510 1 l - : ~ __ Yoko zone ogro-industrielle . ••• 1 OBALA-NTUI- NANGA ""---'.. :'. ndJ0 le échelle 1/430000 EBOKO

, VUTE

o Zone agro- in dust riel e rd du Mbam Z Vl L.. QI > pro j et "ananas" ?

ETHNIE .saa E3 complexe agro-industriel E TON :-:-: exploitation forestière S.C.T. \ ..+++~colonisation agricole ferme exp centre de forma- batchenga -tion ? pro Jet l Minkama "" 12° • vers Obala et Yaoun de ~ MVELE bar bier . c (1 977 ) 92

Ces superficies sont impor-tantes;' néanmoins elles nthypothèquent pas les patrimoines fonciers des autochtones comme le font les comp2exes agro-industrie,ls puisque la .coupe est limitée,à: certaine~ espèces et "...... ,'. - coexiste aveq l'agri,culture .vil;lageoise. '.' . . '.' ... ~ - '. . .

•••• : J••• :.,' Ces exploitations_~orestièressont so~ces d'emplois locaux. La : . .. . '.' . " ~. . S.F,.B.N. par. exemple, emploie 39 permanents et 30. t~cherons temporoires .. i .' polU' la coupe des arbres et le fonctionnement d'une scierie insto.1J.éa '. ..'. . , . à _Nk~teng.

.... , ... " .! . *

1 :: .• :; ...... :.. ':': ..: .. ... -'. . • .;~: • ~t .

Ces interventions multiples et pour certaines mussives, ont donc ~réé un impqrtant marché d~ l'emploi. Le département de la Haute Sanaga, .. '. :'. . ',: ~ .. .. . dont on peut évaluer la popu~ation à un peu ,plus de 56 000 habituntsiet . i 0" • ~ ••• :,'. •" - •• J,.a densité.à 4,72 habitants au km2, ne peut de toute: évidence répondre ::" ~:".: .": .:.).:.. ' . ,',..... ,seul aux besoins en main d'oeuvre des complexes agro-industriels et des -,":'. ..' , .:. ..- . exploitations for,estières. La §.C.T. à~atchenga,. la SOSUCAM à Mbandjok, .', : .' .: . :_.:....' ~. ;' et récemment la CAMSUCO ,à Nkoteng, ontdn faire appel à destravai1J.eurs -..:.. :::.~ .', : . .' . . ; , ,immigrés. Ces derniers nt ont, que très diffi cilement accès à la terre .t (.; -' ~. '.- . .: '. .. ':. . ':>;"" '. . ". , doivent donc acheter ',les produits vivriers sur le marche • -, ",' l'

. ~" .. : .....

. ~~. ,

.: :. : .. ~i. ,. .:..

, , •:...1'. ~, . ":,' ',,:~.:..' :',,' '~Lorsde notre enR.u~'t'e sUr: l'agglomération ~de Mbandjok, nous' d'Vions ..,::-déjà :insis-té sur ces difficultés rencontrées par ies travailleurs i~l... ~', 'g.rés-':,:,Celles-ci ne 'peuvent que' prendre de l'a'mpleur ~t rendre maihe~eu- .. ".. opportunes ' sement'insuffisantes les mesures pourtant/de d1stribution de terre pri- se's 'dans le 'èéidre de l'opération êednture verte autour de Mbandjok par les pouvoirs:'pubiics. En: rait', le problème est d' ordre structurel. Les '

• r' .: r ~ complexes 'a:gro-industriels :qui s timplantent dans' la Haute-Sanaga' font: • f • ' J .', : ;. '; 93

appel "à .' h' main d'oeuvre dozrhil.s ont' besoin, mais ne eonsidèren'f: pas à priori qU'ils ont lu' charg'e d.' organiser le' milieu de vie de cette main d'oeuvré. Celle-ci est stricte:ment cOnsidérée comme force prodùëtrioe dont on rémunère les services par un 'sala:ire·'sEùcînlb.iogi:que d~ mode: 'de 'pro­ duction capitaliste. Ce n'est que dans un second temps, lorsque l'unité de' pî'oduct'ion éprouvElquelques difficultés' pOUr'reo~uter 10. 'main d'oeuvre 'n~ée'ssàire':et(lareten:tr, "qu'une 'politique sociale est éJ.â.bor·ée; : cons­ truction' de>logements'poUr les t~availle'ur~ immigrés,' gestion d'tin éoono- mat, organisation des loisirs, etc••• Tirant les conséquences del'expé­ rience de la SOSUCAM en ce domaine, la CAMSUCO a m~me pris les devants et loge une partie importante de son personnel~

Pour 1 rapprovisionnement de son personnel en produits vivriers, la" CAl-'iSUCO' essaièd~ 'pallier à l'insuffisance des 'marchés locaux par

1 t orga.nisation d'un économat: les camions' de 'Jil CAMSUCOsillomlenefJ:t les .. .. villages environnants"à la: recherchè des régimes d'e plantain, et à l'in- térie~ du do~aine l'entreprise a réservé une B~perficie de 10 ha près déla":bitü' des manoeuvres ~gricoles '~bires 'vivrières, et 5 autrë~ ha' pourront êtrè disponibles d~n6 iaphrtie .: .' in~f:td1on~le du d~maine. 'dans:'une' partie'accidentée non exploitable pour ··'vJ.a'·ouitùre des' cannes à ~u~~e ~ Ce programme ;de 'cultures vivrières a' cependant échoué en partie :"'l~s champs de maeabo,igname, plantain~ etc••• ont été cultivés et entretenus directement par les manoeuvres de l'entreprise et pour le compte de l'économat (il n'y a donc pas eu de distribution de lopins de terreaux salariés), ceci a renforcé le oarao­ tère anonyme de l'exploitation et donc la tendance aU vol qui est prévi-

".Ti :.. sib1e d~ns' un milieu de . jeunes, . émancipés du contrele des autorités tra­ ditionnelles de leur milieu d'origine du fait de la distance, et sa~ .' proj~t d'installation, dans la zone où ils immigrent, temporairemel).t (et' .donc sans conscienee::.i}i.une responsabilité locale); les tubercules et: .... .' . . . ~ , .. . _' ..,régimes. de plantai~s ont été par conséqu.~n'b récoltés de ~uit et aVa,n~, qu'ils !!-Iarrivent.à maturité J ·.·... ï 94

" Ces"'réaliSations"'';i'soci~ï~~'' ~~stent .e~· tout cas partielles et trèS. ..en éÎ'eçà' des' besoins '~éels~ :~~~. ca~'~ements de. :travailletirs de la SOSUCAM et les cités' de la' CA}mUC(r~~ s'intègrent pas dans un plan d1ur­ banisme, et les essais d'éoonomat ne sont guère convaincants. Il est certain que oes problèmes de milieu de vie sont considérés comme secon­ daires par rapport à ce qui fait la raison d.~tre de la SOSUCAM et la CAMSUCO, à savoir la production de sucre. Dans la théorie capitaliste, le salaire est versé au travailleu~,en .échange de sa force·de travai1, :·"et.. ,ct'e'st 'pré'cis~inent a~eo ce salaire que le travailleur doit 'a'ssut;er' 1.:1. .;.. , ,:reprodu'ction de Sa force ~de' travail,~',est'-à-dire se .nourr:ïz.."et répondre ,~.:,:au moins à :ses besoins fbnd~rrie:~'~~ d'e' 'logeme~t, de y8tements,'di éduoa­ ·.,~t:i"On,'i~q~ ses'· ênfants, 'etc••'.' La" p~ise en' charg~ du ',milieu de vie des tra­ .".~~~i~le.urs:iriCOinbe, en' fait, dmpt~.' et ~'~perçoiv~nt maintenant que lE;1'S s.ur­ faces' cultivttb'l~s'di~pO'nibies''s~, ~~nt' rétré'cies comme une peau de ohagrinJ La "ceinture verte" de .~9,anQ.jokt,.par,.exemple,' ne' 'pourra .paèi fé'J:'è a:us~i 1arg'e·,·q~"ii .le" ·:f~~d~~·it" .et GE?J-le àe. Nkoteng ne' pou~~a ~ans. d~u~e pas . voir lë' 'j~ur'~· A~' niv~~~ 'de "1' urbanisme~l~~ po~voirs publiè~' ,ont été plus prévoyants pu{~:qu'un' plan·dfurbanismede'. Mbandjok a é,té tracé'. ~is nous .' .. • ..' 1· . en aVons soul·i;gné·;le -caractère' 'abstrait (il s'agit ,en ,f~itp=!-us dfUn plan' d'if centre ndm:i.niStrat3.f et ~~~mer~i~l~u'un vé~ita~le phîn 'dt1lrbanis­ me capable d'intégrer tous les quartiers)et cet effort n'a malheureusement· pas été poursuivi: Nkoteng n'a pas été doté d'un plan et les cités de la CAMSUCO sont construites dans un espace non structuré, juxtaposées 95

à distance les unes des autres. L'ini tiative.~ la concepti.on et la réali- ...... " sa~i6n de ces cités reviennent entièrement à la CAMSUCO qui pnI1~." ai~~i l'absence d'un serv~ce, techniquè compêtent•

.' ,. . !, .' ' Les difficultés d'approvisionnement en produits vivriers de la main d'oeuvre salariée à Mbandjok ~t à Nk~teng sont actuel+ement parmi . "" ~, . : ~'" . ... .' '. '. les probJ:èmes'lès plus importants'auxquels ont à faire face les.pouvoirs pubÙ.cs. En '1974,. A. ' LËFEVRE 'vo~it daris la rout~ circulaire NkDteng­ Ndo-Mék~mba-Njoré (villages situés plus au süd de:Mbandjok sUr les sols du groupe ri). 'l~';po~on de Mbandjoklt (1). En fait, 'l'implantatiQn de la CAMSUCO et~~lle prévue d'autr~s complexes exigen~ un é~rgissemçnt de l'aire d'appr'ovisionnement. Certes,'un village comme Ndo continuè . . ". .. d'approvisionner Mbandjok en produits vivriers et m~me en aliments pré- parés (b~tons de manioc•• ~) mais l'environnement rurdl immédiat est net- .,... . . , tement insuffisant et c'est le département de la Lékié qui apporte le .. '. : complément nécessaire•. On peut 'penser qu'une infrastructure ro~tière . a:déqua.t~ ve~s' 'le ':sud ~rmet·ti~~it" à'ia région d'Essé (au sud de l'arron- ~. ~ • l", : r .....' '. .' .,. r··" . " . dissement de Mbandjok) d'apporter une contribution non négligeable. : Enf~n,; d~~l~~D.~cnir, il fa"ut ~enir compte du r8le ,que 'la ~égion de Yoko, , d~iiË/ la lJa.rtie méridionale' de l'A'damaoua, pourrait jouer dans le do~ne . '.-.", ' . "'~'fv,rier vis-à~vis de la zone a~r6-indust'rielle du Mbam (2). ';' ,:.

; ..

(1), ~FEVHE André - 1974.- Hbandjok : un grand ,destin dans un' petit arrondissement - 42p. multigraphi~es faisahf partie d'une série 'de' fc.sciculesintitulée "Perspectives de 'développement des dépar­ tements.autour de Yaoundén(Groupe de Conseille~S pour le Déve­ loppement de l'Afrique Centrale~ Nations Unies', UNDAT). ,'...... (2) Riz et pommeede terre sont aotuellement produits dans cette région .. '. Çle Yolco.. ..

. ,', .

",', 96 • •• Les expériences de colonisation agricole ,dirigée par les pou­ voirs pu~lics pour ,lIdesserrer".les for,tes" densités du département de'1a

Lékié se révèlent particuli.èrement opporturiE~ls 'pour contribuer à la' J" . ~",: : ". '., . solution de c~ problème;d'él.pprov~sionnement. La réussite de ces expé,j; rien,ces,,, ou leur éche?, pèsera ,sans doute lourd dans l'avenir écon6rtli- ." '. :.:' .' ,;" ..... ',: que de ,~,région agro-industrielle que nou~venons de décrire• ~ ~ ."•.. ' .. : : . ; . . . ..\ .

: i'. (: 'De'ux ,expériences de colonisation.agricolé sont actuelleme'nt' Jen _. '\"" ~ . ." . ,', cours, ~"~!l~ à Minkama et l'autre à Njoré. Il ~aut y ajouter le prdjet .' ';','1.°9.0 ,. ~~iilcs" au nord de la Sanaga, au-delà du pont "de,ll en·fanceu".' ~. ".... J ..... prévu à Koro.

1)- Le. village pionnier de Minkama ~.'; ;;,~"'~-~.. ~ ...... ~_ ....-.._---.._.._------.._- ·r , L'historique de ce village fait appel à l'assistance technique israélienne et au Centre de Formation de Minkama. Ce Centre de Formation .. .', . '. ~ .. :. a été créé en 1964/65 avec pour but d'inculquer a~ jeunes le désir de rester dans le milieu rural et d'y pratiquer une agricul~uremoderne. C'était un des premiers éléments, a;~c celui de Pitoa ~rês de Garoun, d'un réseau que les services de la Jeunesse et des Sports devaie~t im~ planter sur l'espace national afin d'orienter ~ jeunesse vers l'agri­ culture. L'encadrement du Centre de Mi~kama fut "~~'~fié à des Israéliens. t'est à partir de ce centre, avec le 'deûxièm~"c~ntingent formé, qu'un village pionnier fut créé à proximité, en:j~in 1966.

, ' Le village comprend 40 cases construites en semi-dur (1) qui sont suffisamment espacées pour que chacu~jsoit sur son 'lot de'culture. Cha­ que lot (à lu f()is pour.lthubita.t et:'pour~les cultures vivrières en sa­ vane) se présente, en lanière de 35 mètres de façade sur 115 mètres de profondeur, soit une superficie de 0,4 ha. A ces lots appropriés indivi­ duellement, s'ajoutent une zone de savane qui devait @tre labourée mécani-

,(1) ces ~ses ont été construites par ,.les pion'hiers eux-marnes, mais avec l'aide d'un crédit et selon Un modè~e·unique.

\ 97

quement et gerce par une coopérative, ainsi qu'une zone forestière qui devait @tre elle-aussi exploitée. collectivement. L'ensemble forme une superficie totale de 125 ha ~ont 16 ha appropriés individuellement. En fait, une première oaeaoyèr~ de 20 000 pieds et un champs de 3 000 poi­ vriers mis en valeur selon cette perspective collectiviste furent ~ban~ donnés nu profit de plantations individuelles. Il· en fut de m~me deo champs communs, en savane, hors des lots individuels. Dès lors, l'ex­ ploitation de l'ancienne partie commune allait se faire selon les poss~~ bilités de culture de chacun. Le départ des assistants techniques isrué~ liens mis fin au projet initial et les jeunes colons se retrouvèrent quelque peu laissés à eux-m~mes.

Les plantations de cacao n'ont pas très bien réussi. Elles'ont été vite attaquées par les maladies phytosanitaires, et les pionniers préfèrent planter des ba~~niers qui se révèlent plus résistants~

Le muts réussit bien dans les champs de savane. Les pionniers y ont p~atiqué aussi des cultures maraichères (tomates, aubergines, etc••• ) mais ils se sont heurtés d'une part à un problème d'eau,et d1au­ tre part à celui de la commercialisation de produits périssables :

- un barrage sur un ruisseau devait former un petit lac apte à servir de .. ",. réservoir d'eau en saison sèche. Le lac s'est malheureusement embourbé ,. . 1;" . ~ et ne donne pus l'eau esoompté.

- le vill~ge est relativement éloigné de l'axe principal Yaoundé-Obala (1) et ses produits maraichers sont moiDs compétitifs que ceux des villages de cet eXe principal : leurs prix àont davantage gr~vés par les prix de transport et la vante plus aléatoire. D'autre part, l'isolement du village, qui est pour ainsi dire dans un cul de sac, ne favorise pas le passage deoommerçants. Une carte d'origine des vendeurs du marché d'Oba1u établie par Franqueville en 1970 (2) montre que Minkama se situe à lfextr~me nord-est de l'aire de provenance de ces vendeurs : au-delà de Minkama, lès villageois ne fréquentent plus qu'exceptionnellement.

oP. _ (1) Il faut se lever entre 1 heure et 2 heures du matin pour prendre place sur le marché de Yaoundé à 6 heures. (2) op. déjà cité.

) 98

Certes, quelques pionniers :~rit: .pu.di.s.poser. 9:!,'!l.~~ ,V:,é}1~~u~e, mn.is ." ...... , .... ils ont préféré alors faire le transport sur d'autres routes plus fré- quentées 'ILa réussite ':économique :de certains pionniers ne profitent donc guère u~ village lui-m~me 'puisque les investissements se font souvent ailleurs, notamment dans le pays d'origine tout proche et aveclequèl les pionniers continuent d'entretenir :'dès relations t étroites.

Le village a été fondé par des jeunes autochtones (Batchenga) et des jé'tl~es 'Eton et' Mangisa~Les' jeunes'autochtones' sont tous repartis '," ï, . . et il resteseulement'un noyau de 16 pionniers de ce premier contin~~nt.

Cep~ndant à partir de 1967 d'autres volontaires sont arrivés venant du c; Centre de Formation tout" proche. Actuellement 33 cases sont occupées Ë~t on comptait 146 habitants en 1976.

: :: Aujourd'hui où on peut faire le bilan de cette expérience, on peut avancer qu'elle a manifestement souffert d.~tre unisolat. A l'écart de:"J.a:'~'route ~'grande circulation, sans que d'autres villages de colonisa­ tion ne s'y ajoutent, les jeunes'pionniers se sentent "encerclés" par· des populations autochtones voisines qui bien que participant d'un m~me fond culturêi' n' erisent pas moins' "autres". Cela se traduit par une anxiét6 qU:lnt à la situation foncière du nouveau village : les village,ois les plus proches sont accusés de "grignoter" les limites et il a fallu rouvrir le layon qui marquait les limites afin d'éviter que des conflits ·'1 . ;":. de voisinage ne s'enveniment. Cette anxiété est d'autant plus vive que , . le bornage des lots individuels n'a pas encore été fait.

Avec la récente prise en charge du Centre de Formation de Minkuma par le SCNPD (Service civique national de Participation au Développement), le 'villQge pionnier de Minkama Va peut être retrouver un second souffle bien qu'il ne soit pas directement encadré par cet organisme (1) • .... (1) Le SCNPD, de création récente, reprend en partie les projets des Serviées de la Je~esse et des Sportsdontle~entres de Formation de' Minkama et de Pitoa étaient les premières réalisations. Dans la zone qui nous concerne, le SCNPD dispose du, Centre de Minkama (86 ha) qui se spécialise en. partie sur l'élevage (boeufs, volailles), et du Cen- .tre de Njoré (550 ha - capacité de formation de 300 stagiaires). 99

En 1975,'le Ministère du Plan engage une colonisation agrico~e dans la région de Njoré' dans le but de décongestionner le pays éton et de promouvoir une agriculture de type moderne, accordant un~ priorité aux cultures vivrières, et susceptible de ravitailler les milieux urbains de Yaoundé.

Afin d'éviter les conflite inter-ethniques entre les colon? et les autochtones, les promoteurs de l'Opération ont d'emblée voulu créer une réalis~tion commune intégrant à La fois des Eton et des autochtones; . le premier contingent de 50 volontaires a été recruté pour moitié en pays éton, et pour moitié sur place dans le village de Njoré. L10p'ération s'intitule d'ailleursItObala-Mbandjok~'et d'autres étapes ultérieures étaient envisagées notamment à Batchenga.

La délimitation du terrain s'est faite en collaboration étroite avec les autorités coutumières puisque c'est le chef du village de,Njoré qui a présenté un terrain disponible. L'expérience montre que ces prG­ cautions de départ n'ont certes pas emp~ché tout heurt inter~ethnique, mais elles ont néanmoins affirmé un consensus commun, lors du lancement de l'Opération,qui joue en quelque sorte le rele d'une constitution.

L'espace ainsi mis à la. disposition des jeunes agriculteurs volon­ taires, comprend à la fois une zone de savane de 2 000 ha et une galerie forestière d'une superficie de 150 ha. Sont donc possibles d'une part des cultures vivrières en champs ouverts (mais, ignames, riz) et de l'arboriculture fruitière; et d'autre part des plqntations de bananiers et de œ.caoyers sous couvert forestier. Chaque volontaire devait reoevoir 5 ha de savane et 5 autres de forSt. Les parcelles devaient être groupées de faç.on,à permettre à la,Jois la mécanisation des labours ainsi que celle d'autres travaux culturaux, et un système de rotation de cuÏtures. Un tel système aurait permis une heureuse combinaison entre l'approprin­ tion individuelle des lots et le travail collectif.

) 100

Au débu.:; de l'Opération, les volontaires ont été encadrés par un expatri0 de :;'ormation agronomique mis à la disposition du Ministère du Plnn par mi c.rgo..nisme espagnol' de coopération (la. CODESCAM) •. La femme de ce (; ing

Le l.::m\:ement de cet opération sIest cependant heurté à quelques· difficultés cOl~crètes. L'·encadrement technique et administratif des volon- ...... taires s'est avéré insuffisant. D'autre part, le manque de cr~~~t a freiné le progro.mmB de mécanisation des cultures et de constru~~~~n des 'habitntionG~ l,on volon~aires,or1ginaires du pays éton, ont dn rester dans un C<.:î.l:11Jcment· dont l'aspect ri' offrait rien d'attirant du fait de son ca.ract(~re ·p:covit;.~i'te (1) .. Il est à noter que la moitié de ces originai­ res étan sont rn.:triés et ont des enfants.

Cette si,tuation amena les responsabl~s.. de l'Opération à 'remettre la gestion entre les ~ains du Service Civique National de Participation au Développer,ont. (SCNPD) qui possède deux centres de formation dans la. région dont: J !~:!. .à .Nj,oré m~me. I~ '. est certain en effet que le SCNPD dis- pose de moye~s tecmliques et.~'un,encadrement susceptible d'assurer un . .' ~. . meilleur fonc:tionnememt d~, 3.:!Opérationoo

.' .,' Cett0 prém~ere phase est donc l'histoire d'un démarrage trop lent,par ro.pport aUx objectifs qui avaient été fixés,et qui n'a pas s1 créer un pele d/attraction, mais le bilan reste néanmoins encourageant puisquo. des. éléments du premier. cont::.ngent sont restés malgré ces viscis­ situdes.

l):,:,ér-;ç.·nts ':'ln 1975 sont restés nouveaux présents r .. 1volontaires en 1977 autochtones 25 22 22 ...... ~ ..~ ~ ...... - .' / Eton 25 9 (a) 11 (b) 20 , ...... _-_.. " .....-_.- .. .. , ,

~-_ ,- ~ ~~U ,. .. " ...... ~~. '11 ~ ~_~_~~~~ 7'o~{:tl______.. .. 50.. 3 1 ______42____ ~ 1 (a) 15 r.'.utr~l::; sont partis 'et un est décédé. _. (b). dont 7jeuneG ayant été formés par le centre du SCNPD de Njoré

(1) Leo volontaires autochtones quant à eux continuent d'habiter le villo.ge. 101' -

Une prime alimentaire de 4 000 F par mois est versée aux volon­ taires durant la première année, ce tarif est ensuite diminué de moitié pour la seconde année.

Le SCNPD veut aboutir à la constitution de 4 villages de 50 pionniers, soit un total de 200 exploitants. Chaque pionnier recevra un lot d'habitation de 2 ha (400 x 50 m), 4 ha de savane et 4 autres da f6r~t, eoit un total de 10 ha. Le village actuel de l'Opération . . Obala~NbQndjok dont la capacité est de 24 ménages, servira de camp d'ac- cueil pour les nouveaux arrivants. Ces derniers y resteront le:te~ps de construire leur maison définitive, de mettre leur lot en valeu~ et de . s'initier aux méthodes modernes d'agriculture (soit un délai maxi~um de 4 ans).

Il s'agit d'un projet soutenu par l'U.I.P.E. ('Union Internatio­ nale de la Protection de l'Enfance) qui vise lui aussi le dasserrément du pays üton. Un pont sur la Sanaga envisagé â Koro au nord de Saa faci­ litera ltimliligration au-delà du fleuve entre Ntui et Goura, et l'ouver­ ture d'un périmètre de colonisation de 15 000 ha entre le village Goura et le Nant Tama (1).

Ln coopération suisse finance en partie la réalisation du pont de Koro et celui-ci devrait 8tre fonctionnel à la fin de 1978 (2). Le Génie militaire devrait de son ceté réaliser les bretelles routières nécessQires à l'aménagement du périmètre de colonisation.

(1) B -1976 - Le pont de l'enfance et le projet "1000 familles", les opinions et aspirations de 'eunes a sans de la L6kib ­ aounde, p. mtiltigr. '(2).A la mise en place de ce pont correspondra aussi un nouveau tracé de . la. route .nationale par ·10. "construction d'une route Obala-Saa-Koro.

) 102

Ces entreprises de colonisation agricole, soutenues pour deux d'~treelles p

Périmètres .de colonisation: • villa~e pionnier Minkama ...... 125 ha • vill[~es de l'Opér~ Obala-Mbandjok •••••••• 2000 ha

~. r .• projet· "1000 familles" •••••••••••••••••••• 15000 ha

Total •..• ft' ••••••••• • '~ ...... ~...... 17125 ho.

Centres de Formation et Fermes expérimentales : • Centre SCNFD de Minkarna •.••••••••••••••••• 86 ha • Centra SCNPD de Njoré ••••• ~ ••••••••••••••• 550 ha • ferme expérimentale de l'Opératiori Obala- J.Ïbn.ndj ok (1) •••••••••••••••••••••••••••••• 500 ha

2.i ot...·.ll •.. ~ ...•••••.••• ~ •.•... • ...... •••••••••••••.••• 1136 ho. Total ganéral •••••••••••••••••••••••••••••••••• 18.261 ha

On nt: peut que souhaiter la réussite de ces opérations compte tenu de llimport~nce des moyens mis en oeuvre par les pouvoirs publics. Mais noua devons remarquer que jusqu'à présent ces réalisations ont été juxtaposées, sans plan d'ensemble, et leurs objectifs ont été définis sans référence explicite à la zone agro-industrielle d'Obala - Nanga Eboko. La proximité de Yaoundé,où les prix des marchés vivriers sont élevés,ne pourra d'ailleurs que faciliter l'orientation vers la capitale d'une grande partie de la production agricole de ces périmètres de colonisation, concurrençant ainsi l'approvisionnement de la zone agro-industrielle. D'autre part, des circuits de commercialisation doivent ~tre organisés si on veut que les "pionniers" puissent effectivement jouer un raIe 'd'appro­ visionnement. .*

**

(1) géré.e petr le ilIinistère du Plan et de l'Aménagement du Territoire, cette ferme exp(~riwentale doit.. soütenir l'opération Obala-Mbandjok, et in­ ventorier les possibilités agro-industrielles de la région en liaison avec la F.A.O. 103 • • ••

.. Ces opéra~ions de colonisation dirigée vont contribuer, paral­ l~lement à l'immigration, d'une main-d'oeuvre salariée pour les besoins des complexes ngro-industriels, à augmenter sensiblement la densité du peuplement de la région. La vallée de la Sanaga et celles de ses affluents étant infestéœd'un insecte (le simulium damnosum) vecteur possible de miero-filaires qui provoquer des troubles oC'ulaires par onchooer- quose, les services "sanitaires ne cachent pas leur inquiétude. Des en­ quêtes cliniqués ont été menées à Mbandjoket à N1cCJ.teng en 1976 et 1977 (ANDERSON et PÛGLSAlIG'1976) ainsi que des observations entomologiques (BOUCHITE et TRAORE-LÀMIZANA~ 1976-1977) (1).

La densité des ~iqnres varie selon la proximité des rapides qui rythment le cours de ln Sanaga de Nanga-Eboko à sa confluence avec le Mbam. Là Dont les gttes des simulium damnosum lesquels ont besoin, pour se reproduire, d'une vitesse de courant rapide (entre 0,70 et 2m/s). Les galeries forestières des affluents de la Sanaga. jouent ensuite le rele ~ . . .' .. . . . de couloirs de dispersion. . .. . \. .. .'

Outre la g~ne que représentent de multiples piq~es pour les tra­ .vailleurs de la SOSUCAM et de la CAMSUCO qui sont ainsi agressés dans les plantations de cannes à sucre, notamment à proximité des galeries .forestières, les micro-filaires n~ sont pas sans provoquer des troubles dermiques, et comportent en plus le risque de lésions oculaires en cas d'exposition prolongée.

Sur la Sanaga m~me le taux de cécités onchocerquienn%serait supé­ rieur à 5~ (situation d'hyper-endémicité onchocerquienne); et ce taux descendrait entre 2 et 3% sur le domaine de la SOSUCAM (PHILIPPON 1977)(1). Les en~u@tes cliniques d'ANDERSON et FUGLSANG (1976) sont un signal d'a­ larme : IlPour ces auteurs, la maladie se présente sous le faciès forestier

(1) TP.;lOJŒ-LAHIZANA et BOUCHITE, B- 1976 - En9"u$te entomologique dans la zone sucrière de Mbandjok. 4 rapports multigraphiés, IMPM/ONAREST. PHILIPPON, B: - 1977 - Rapport de Mission à Mb~ndjok, ORS TOM , Bouaké, 26p•. multigr.

} 104

qui se rencontre classiquement par ailleurs au Cameroun. A Njoré, la prévalence de,s porteurs: de mic1"ofilairesatteint en effet 91%, celle : .' '. .,..' . .' des porteurs, ,de lésions, oculaires 21% (au.;.'dessus de 5 ans) et le taux . .. ,-'.\ '; ...... des cécit,és oncho~erquiennes (bilatéraleaet'unilatérales) est de 8,5%, ees céoités affectant presque exclusivement les adultes ~gés de plus de 4O.ans., Chez le648, éc?liers de Nkolteng~ 62% étaient port~u;~de micro­ fila~r~s d?rfiliques d'O.volvulus et 6% présentaient des risque~ de lé­ sions oculaires" (B.PHILIPPON 1976)~

" . ~ , ,"; ',,' t. Certes, nous 'n'avons pas affaire à l'onchocerquose du nord du C~meroun qui augmente dans de fortes proportions le taux de cécité (1),' 'mais le danger ne devrait pas ~tre sous-estimé et ies entomol~~istes . '! .. : ,. . ~. prêconisent que so.ient entrepris le plus vite possible des traitements '...... ~ti6imulidiens par versement d'insecticide' (abate200 CE) dans le cours ", .' :. ; d:.la, Sanaga., en j ~val de Nanga-Eboko • • .l. ....

",": Il nous faut enfin remarquer que la destruction des 'g~leries forestières n'est pas env.isageable car, 'ellemettrait en cause 'l'équili­ bre écologique actuelle de la zone. Ces forêts sont autant de refuge p~ur les oiseaux destructeurs d'insectes, et maintiennent le ~egré hydro- ,.,' . fu~trique de la zone à un niveaU suffisant en dépit de l'ampleur des ,. :T .défrichements·. ':, . • • •

t' Après avoir évoquer qpelques problèmes concernant les conditions '..~ .. . ~e.vie de:~a région~e Mbandjok : approvisionnement des travaille~ss p~oblèmes sanitaires, etc••• , nous terminerons cette présentation de la zone agro-industrielle d'Obala-Nanga Eboko par quelques considérations :. ~ . .; .!. ;. _. ~ sur les rapports entre les groupee hùmaina mis en présence.

(1) voir par exempleJ. LEBRAS, B. BOUCHITE, M. LAMIZANA, J. BRENGUES (1976) En~u~te Onchocercose dans le bassin Vina-Pendé-Logone.L l~ foyer de ouborQ, IMPM/oNA~ST, 24p. muitigr. 105

'Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises, dans les pages pré~édentcs, les risques demarg'ina1isation des popuJ.ationa autochtonesl Vuté 'à Hbnndjok, Nko teng et dans la zone agro-industriel1e ouverte sur la rive droite de la Sanaga; 'groupes ethniques de la région de Na:nga­ Eboko; Bobili, Képéré et Pol plus à l'est; Baya dans la partie septen­ trionale du Transcain ••• Pour toutes cespopulations énuméré'es, nous avons affaire à des groupes de petite taille.qui n'ont donc guère de poids démographique pour faire face' aux mesures d'expropriation, et qui, par ailleurs, se sont trouvées en dehors des principales spéculations de l'écol1omie' e'Ontemportiine: à la limite septentrionale de la fortH, ils rèstent pratiquement en dehors de l'économie de plantation (café, ca.oa.o) et nous ne sommes·pas encore dans lâ zone favorable ~u coton. Consciente . de cette situation, l'administration coloniale avait d'ailleurs tenté d'introduire la culture du'riz afin que ces populations puissent disposer de quelques numéraires et payer ainsi l'impôt en argent; mais, peu" rému- nérée, cette culture ne prit jamais l'essor souhaité par les pouvoir pu­ blics en dehors des champs expérimentaux.

Un plan régionâl de développement devrait, dès maintenant, prévoir le r~ne que ces groupes pourraient'jouer dans la zone agro-industrielle et prendre des mesUres en cons'équence afin d ' éviter leur rnarginalisation.

Actuellement, on compte plus de 1000 salariés de la SOSUCAII et de la CAlœUCO qui sont originaires de la Haute-Sanaga, c'est-à-dire qu'on peut considérer comme autochtones, soit 17,6% de l'ensemble du personnel Galarié. En d'autres termes, 195 habitants sur 10 000 habitants i ae ce département sont embauchés dans les complexes agro-industriels sucriers. Ln CAMSUCO plus' que la SOSUCAM attire cette population loca.le (respectivement 23,1% et 10~2% du personnel), et sans doute est-ce là un résùltat obtenugr~ce aux réalisations "sociales" de la CAHSUCO en matière de' logement.

'.,. ·," 106 \ '. ,'," Cette p.J.rticipation des '''autochtones'' à l'agro-industrie signi- fie une cortain.e-.-proiétarisation sur place, c'es1:;-à-dire que des' ~gri­ cultIDIraJ.o.caux~.d.ev:tennent-...saJ a riés--ftgri-eoies- encore faudrait-il"véri- .... -=;·-,~ner.::~s ... iJ.S continuent ourion' à ent;etenir leur propre-~x~loitati~nindi­ vidué11e anns leur village d'origine (on aurait alors des ouvriers-rurattX}~ Cépendant· on 'peut rema'rquer qu'à;la SOSUCAM les 2/3' des o~iginair~s'de la Haute-3anaga:t;ravajJJo nt dans 'les services 'généraux et à l'usirie, et 1/3 seulenent dans les champs de cannes à sùcre où le travail est plus dur et moins :rémunéré. La' hau.t.e-Sana.ga-appa-ratt--ainsi avec la province du Littoral et les pays ewond6, bu1u 'et ba~aa, comme disposant d'urie main"dtoe.uvre p~us_qua1.i.fi~e par rapport à d'autres régions du Came~oun.

Lew départemEmts' voiSinS.. .d~,la Haute-Sanaga fournissent. -également une'maihd 1 oeuvre ~po~te. C'est le cas notamment de l~Lékié, de ln Méfou, et du Mbam.

La Lékié fournit à elle seule un contingent de plus de 1000 sa­ '1ili-iés, soit 16,2% de '1~ en6~inble du' personnel permanent. cé département connait de' fort~~ densité~' et les j~unes sont de plus en plus acculés à :1:-' émigration (1). ctest ainsi que nous avons trouvé de jeunes, Eton dans ieb'p6ri~ètres de co1onisatio~ que nous venons de citer pré~'édemment (Minkama, Njoré), soit une cinquantaine; tandis que d'autres se sont i~sc;its' à l'Opération Yabassi-Bafang p1~s lointaine (ils y étaien~ 85 en juin 1977) (2). Les originaires de la Lékié ont d'ailleurs été parmi les premiers immigrants de Mbandjok ainsi que le témoigne le quartiel' Nko1 Eton, c'est-à-dire "la.col1ine,des Eton". Cependant, les pouvoirs

(~) DELPECH, ,B. - 1978 - Du villa e au uartier Lékié à Yaoundé (Nko1 Eton t Yaounde, ONARE de 1 i ïHII (à para!tre). '. BARBIER, J.C. - 1 977 - A~ropos de l'Opération Yabassi-Bafa~t Yaoundé, ONAREST, Travaux et Documents de l'Isn, nO 4.

1

1 l, .- ... - '.

." . . ~..' . _. . ",'.- .. ,1 '. publics s'attendaient à une participation plus massive du fait du sur­ ~uplement de ce département et sa proximité. Néanmoins, ce sont 50 per­ sonnes sur 10 JO habitants de ce département qui se r&trouvent comme salariées à la SOSUCAM et la CAMSUCO. Le surpeuplement de la. Lékié con­ traint d1ailleurs les jeunes ruraux à accepter des t~ches de salariés agricoles: 60%.des originaires de la Lékié employés à la SOSUCAM:tra­ vaillent dans· les champs de cannes à sucre.

Yaoundé et ses milieux ruraux environnants participent également au marché de l'emploi de Mbanjok. Là aussi, nous trouvons un fort pourcen­ tage de manoeuvres agricoles (52% à la SOSUCAM), dont on peut penser. que ce sont de jeunes chemeurs de Yaoundé contraints d'accepter de telles conditiolw de travail en dépit de leur niveau scolaire.

Le département du Mbam participe déjà relativement moins : 20 originaires sur 10 000 habitants de ce département sont salariés à la SOSUCAN ct à CAHSUCO.

Au-delà de cet impact régional, l'agro-industriede la région de Mbandjok concerne la majeure partie du territoire national.

- Les provinces de l'Est et 'du Littoral, les départements bamiléké, les "départements du Centre-Sud en dehors de ceux cités précédemment comme voisins de la Haute-Sanaga, sont actuellement concernés à raison de 1 à 5 s~lariés pour 10 000 habitants.

Par contre. la partie 'anglophone du Cameroun reste résolument en dehors de la zone d'influence de Mbandjok. Ceci est dd au fait que cette ~rtie·du. Cameroun dispose elle-m~me de nombreux complexes agro-indus­ triels, notamment dans les régions de Buéa et de Kumba, et conserve donc su propre main-d'oeuvre.

1

1

.J '. 108

• Le pays Bamoun à:l'Ouest et le déPariementdu Logone et Chari ne se sentent égale.men:t pas concernés.

• Par contre les deux départements, .Mayo-Danai et Diamaré,au nord du Cameroun, sont très impliqués. Ce sont ces départements qui fourniisent de forts contingenta de Masa, Tupuri~ Mundang, ,so.it .à eux seuls un volume 'de plus de 2 000 salariés. Ces départements sont très peuplés et cette émigration vers Mbandjok ne risque pas dt en atténuer, ~e:~:.~.en­ sitée démographiques. Néanmoins, cette attraction de la zone agro-i?dus­ trielle de la Moyenne Sanaga entre de plus enpi~~ dans la réalité éco­ nomique' et sociale du Nord du Cameroun. Dansi~ Mayo Danai, ce sont 57 salaries pour 10 000 habitants du département qui se trouvent. à Mbo.ndjol;:-. Nkotengi et dans le département voisin du Diama.ré, le taux est de 18 salariés pour 10 000 habitants.

1

Origine .L>Ôogrn.J2hiq ue du personnel permanent de la SOSUCAM

,. , l et de ln. CAHSUCO - Ao~t 1977 l : nb. % nb. pour 10 000 hab. du département ou 1 \ province d'origine Région de Nbandjok " • - Hau.te-Sanago. •••••••••••• 1 093 17,60 195,18 • Lékié ••••••••••••••••••• 1 006 -. 16,20 49,56

,. Méfou .'...... 326 5,25 26.18 '" Mbam • ••••••••••••••••••• 328 5,28' 19,94 Total ••••••••••••••••• 2 753 44~34 50,24

Provinces H.rI. et S.W. - N.'Jl. ·...... ~ ...... 24 0,39 0,26 _ S.W. •••••••••••••••••••• 14 0,23 0,24 Total ••••••••••••••••• 38 0,62 0,25 -

l 109 ..

" Autres prov,inces du sud du Cameroun - ..

Département:J bamiléké ••••••••••••• 186 3,00 2,41 - .. , _.. .. , ... Départément·' Bamoun 1 0,02 0,05 ...... -·'Littoral ••••••••••••••••••••••••• 119 1,92 1,41 Est •••••••••••••••••••••••••••••• 130 2,09 3,79 - . '. , - autres départements, du Sud ...... 440 7,,15 5,25 .. Total • ••••••••••••••••••••••• ••! .. 880 14,17 2,93 " ... Nord du Cameroun Logone et Chnri 2 0,03 0,16 - •••••••••••••••••• . , - Bénoué .. Adumaoua •••••••••••••••• 155 2,50 1,99 - Margui-Vlandala ..... , ...... 159 2,56 3,41 - Diamaré •••••••••••••••••••••••••• 829 13,35 17,73 , ~ ' ,1 - Mayo-Danai •"• '.' •••••••..• o, .• "1 ••••• .255· 20,21 56,93 .. Total ·...... 2 400 38,65 11,63 J

" Etrang~~ · Total (1) •••••••••••••• 138 2,22 / j .,"i Total g5n6ral· ••••••·~~ ••••••••••••• 6 209 100,00 9,87

Pour la première fois de son histoire, le nord et le sud du ...... Cameroun se retrouvent ensemble dans une même activité éco,n.0miq,ue. La multiplication des complexes agro-industriels dans lu région Obala Nanga-Eboko, 'et plus largement le long du Transcam, va intensifier cette. rencontre. Déjà 2 400 or~g~naires du Nord sont embauchés à la SOSUCAM e~

.... ~ _.. à la CAMBUCO, combien seront-ils vers 1985 où le nombre des travailleurs ." '" embauchés dans l'agro-industrie risque d'être quadruplé?

Il s'agit là dJun évènement historique puisque,jusqu'à préoent, le nord ct le sud du Cameroun étaient essentiellement articulés au niveau politique et administratif au sein de l'appareil étatique, et beaucoup moins à d'autres niveaux.

(1) principalement des GUinéenséquatoriaux (80), des Tchadiens (l~6) et deo Centrafricains (11). ORiciNE 6ÉOCRAPHIOUE DU PERSONNEL SOSUCA M· CAMSUCO· AOUT '977

NOMBRE DE' SALARIES PERMANENTS POUR '0 000 HABITANTS DE LEUR DEPARTEMENT OU PROVINC E D'ORIGINE ECHELLE 100 200 km o, , ..l

1. LEKIÉ 1 0 0 ~t pLu s 2_ MÉFOU dr4Sà99 3- HTE SANAGA 9 dC2'oà~~ 4- BAMILÉKÉ +)( dC2 1 à 9 5 _ BAMOUN 6 93 mOIns de 1 i. LOGONE ET CHARI BARBIER 0 A EST 1977 7. MARGUI-WANDALA B. DIAMARÉ 9 - MAYO-DANAï .' . .-:::: BÉNOUÉ:::::::::-.·.

N 1 GER A .::::::::::::::::::::::::::::'::::::::::::::::::::::::. ··················1 99'" .' .

o

GUINEE GASON EOUA TOR IAL 110

Cette articulation n'est pas une rencontre entre partenaires égaux. I,l inégalité de développemeIJ,t des diverses régions du Camer9un se . .. ' traduit brutalement à Mb~n~jok : les r~gions les plu~ scolarisées foux- nissent surtout des ouvriers et des employés de bureau, alors que les régions les 80ins scolarisées sont pourvoyeuses de main d'oeuvre agri­ cole. La situation est Particulièrement extr~me pour les trois départe­ ments du nor~ r Mayo-Danai, Diamaré et Margui-Wandala, dont les originai­ res sont employés, pour plus de 85%,dans les .champs de cannes à sucre de la SOSUCAH. Ce m~me pourcentage affecte le .contingent originaire de la province du Sud~Ouest mais dans ce cas, nous n'avons affaire qu'à ~uelquec é16ments très ~eu nombreux.

La corrélation est nettement positive entre le taux de scolari­ sation pour les enfants masculins de 6 à 14 ans, et.la proportion, de manoeuvree de culture employés à la SOSUCAM :

/. Taux de scolarisation Manoeuvres de culture pour (population scolaire 100 salariés permanents masculine (de 6 à 14 ans) (SOSUCAM, aoftt 1977) (recensement 1976 (1)

01 Littor.:ll ••••• 92 ,1 70 25,5% Centre-Sud ••• 93.~% 45,4

Ouest ...... 89 t 8 56,7 Sud-Ouest •••• 77,8 / (2) Est •••••••••• 75,4 66,7 Nord-Oueet ••• 65,1 7 1,4 Nord ••••••••• 37,9 87,0

La cohabitation des groupes ethno-géographiques va donc de pair . 1:. avec leur hiérarchisation en groupes socio~professionnels, dloù une in-

(1)' FOTSO, Etienne '1977 - Situation démographigue au Cameroun. Comnll.~~· nication présentée au Séminaire Population - Emploi =D&veloppement, Y.:loundé, 21-24, nov. 1977. (2) pourcentage non significatif car reposant sur des nombres trop petits. 111

terprétation des conflits de travail en termes ethniques. Dans cette zone agro-industrielle. peut ~tre plus qu'ailleurs, les sociétés inocri­ tes sur le territoire national sont amenées à se rencontrer, à s'imbri­ quer les unes aux autres dans un [email protected] socio-économique, et pe~t @tre à De fondre dans une nouvelle société marquée dè$ sa naissance d'iné­ galités particùlièrement accentuées, non exempte de conflits, et dont la genèse relève de l'intervention directe et ma$sive des multinationales et de l'Etat en vue d'instaurer un mode de proquction capitaliste haute­ ment pro~uctif. Là,peut 6tre plus qu'ailleurs, se joue un destin national.

L'o.nthropologie économique et sociale ne doit pas manquer le rendez-vous. Elle doit y atre présente afin d'y observer, si possible d'une façon permanente, les faits sociaux qui témoignent de la formation d'une société camerounaise. Encore faudrait-il que cette discipline scientifique s'oriente résolument vers les grands problèmes actuels qui pèseront dQns l'avenir du Cameroun.

De marne la géographie ne doit-elle pas s'attarder à l'étude des "pays traditionnels", des terroirs façonnés par une longue occupation paysanne, m2.is qui ne seront plus que des points de référence pour des travailleurs migrants. Noobre a.entre ~ux se~~llt r~1uitn Q l'otnt ~'~lôts dans un paysage remodelé, dans sa plus grande partie, par l'économie capitaliste.

Qu'on nous permette donc de terminer cet épil~gti~,.qui, trois ans après la réalisation d'une enquête sur le terrain à Mbandjok, a voulu présenter brièvement la zone agro-industrielle d'Obala - NangaoEboko et . ses prolongcf.1ents le long ":u Transcam. par une invitation pressante à continuer ce travail dont nous venons de poser les premiers jalons. SOSUCAM- -AOUT 1977

MANOEUVRES DECULTURE POUR 100 SALAR 1E 5 P ER MANENTS

85 et plus TCHAD ~ de 70à 84

b- j de 50 à 69

[-+- + 1 mOins d~ sa BARBiER ONAREST 1!77 1 HTE SANAGA BEN 2 MÉFOU 3 LEKIÉ

1, BAMOUN

5 BAMILÉKË 820 7 DIAMARÉ 8 MAYO-DANAï 9 LOGONE ET CHARI

EC A 50 o

+ + + CONGO 112

BIBLIOGRAPHIE -0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-

1969 - TIBSANDIER, Jean .:. zi:mg,o aga• Etude d'un villl,S.e camerounnis et d.e son terroir aU contact forêt-savane. Ed. Mouton et Co, Paris,: col. Atlas des Structures agraires au Sud du Sahara, nO 3, 38p. DAIIG BAYIBIDIO Esther _ Contribution du Transcamerounais au déve-... ------'------~---...... ~PRcmant du Camero~~. Université, Yaoundé, Hémoire Economie -?9p. '.': " mui tJ.gr. 1970 .. TV::lANDIER, J.- Atlas régional EstI •. cartes, OnSTOM. Paris.

FR1N~UEVILLE, André - Deux essais sur les re~tions vil1e-camgqg~~ q,u nord de Yaoundé;-. ORS TOM, Yaoundé, 174p., multigr.

1971 -VÂLI.JmI~ ,Michel - Cartes pédologiques du Cameroun Centre...S-q,d, Feuille Bnfin. ORSTOM, Yaoundé, 126p. multigr. + cartes.

1973 - LOBE, Antoine - Bélabo, la ville Far-West. Université, Yaoundé, Némoire Journalisme, 65p., multigr.

- flYANO Patrice -Influence étrangère et Transœmerounais. Univer­ si'té, Yaoundé, H6moir'e J~urnaiisme, ·117p., multigr.

1974 - HOUKOUHI KUOH - Le site sucrier de Mbandjok,-: le secteur d'ex.t.ens~ -.!le la canne à su;crei.l!édologie' aptitudè- ·culturale. ORS TON , Yaoundé 111 p., multigr. + 3 èartes.

KOUAMO,Jean Luc - L'ascence de Mbandjok. Université, Yaoundé, Mo@oire Journalisme, 72p., multigr•

... HESS, ::?ierre - N.anga Eboko : étude de géographie urbaine. Univer­ sité, Y~oundé, DES, géographie, 144p., multigr.

LEFEBVl

1975 - liGO ~mAYEN, Jeannette Les incidences du Transcamerounais sur le développement. Université, Yaoundé,_ Mémoi~e Economie, 46p.

1976 - I·rrBAJ~A, Placide".. Etudeq .E01itique, économique et sociale de ln 8'lbilivision de Nanga-Eboko,dans l'entre-deux ,guerres. Univert~itét Y['.Ol~i.lclu, DES d I Histoire,_1?6p•.,_ multigr.

- NGAITGUE K. ELAHE, J .B. Melchior - L'industrialisation mixte strue-.... ~~~~~s et rentabilité, l'exemple de la SOSUCAM. Université, Yaoun­ dG, h6moire Economie.

- TP~~ORE-LAMIZANA, BOUCHITE, M... Enquête entomologique dans ~Q ~o~~ ~crière de Mbandjo!. L~ ra3?l)orts multigr~,phiés (19 + 14· + 11 + 15 p.), UiPH, Yaoundé.

1977 - PHILIIJl"ON, B. - Rapgort de mission à Mbandjok. ORS TOiJI , Bouaké 26p., multigr.-

- DELP}~CH, Bernard - Le pont:· de l'enfance et le projet lI1.0CO 1'3;­ ~lle.sll, note sur les "opinions' et aspirations de jeunes :p'a-xsn.n.~ de ln Lékié. ONARE8T, Yaoundé, 25p. multigr.

1972 - fiUUNDT,Guy. - Bélabo~-ëxemple'-de ville nouvelle au Cameroun. Yaoundé~ Université;-32 p. mtiltigr. Barbier Jean-Claude (1977) Présentation de la zone agro-industrielle d'Obala-Nanga- Eboko In : Mbandjok ou les promesses d'une ville liée à un complexe agro-industriel sucrier (Cameroun) Yaoundé : ONAREST ; ISH, (5), 69-113. (Travaux et Documents de l'ISH ; 5)