UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie

Département Economie

IIIème Cycle - Doctorat

THESE DE DOCTORAT NOUVEAU REGIME

EN SCIENCES DE GESTION

THEME :

IMPACT ET DEVELOPPEMENT DU SYSTEME DE MICROCREDIT DANS LA REGION DU SUD-OUEST DE

Réalisée et soutenue publiquement le 27 juin 2011

par

ARIZAKA RABEKOTO Raoul

LES MEMBRES DU JURY : - M. RAVELOMANANA Mamy Raoul, Président Professeur, Agrégé des Universités en sciences économiques - Madame ANDRIANALY Saholiarimanana, Directeur de thèse Professeur à la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie - M. SOLOFOMIARANA RAPANOEL Bruno Alain, Rapporteur externe Maître de conférences – HDR à la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie - M. MANDRARA Thosun Eric, Rapporteur externe Maître de conférences – HDR à la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie - Madame RAMANDIMBIARISON Noëline, Examinateur Professeur à la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie

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REMERCIEMENTS

« (…) Mais c’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis ; et sa grâce envers moi n’a pas été vaine ; au contraire, j’ai travaillé beaucoup plus qu’eux tous ; non pas moi pourtant, mais la grâce de Dieu qui est avec moi (…) » 1 Corinthiens 15 :10

Je remercie vivement tous les acteurs qui ont contribué à la réalisation de cette thèse.

Mes remerciements vont également aux membres du Conseil d’Administration, à la direction générale de Volamahasoa et à l’ensemble du personnel de cette institution.

J’adresse mes sincères remerciements à ma directrice de thèse, le professeur ANDRIANALY Saholiarimanana et les membres de mon comité de thèse.

Je remercie également tous ceux qui ont fortement contribué à l’amélioration des travaux de thèse. Leurs commentaires ont largement éclairé mes réflexions.

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AC Agent de Crédit

ACDI Agence Canadienne de Développement International

ACORDS Appui aux Communes et Organisations Rurales pour le Développement du Sud

AGR Activité Génératrice de Revenus

APEM Association pour la Promotion de l'Entreprise à Madagascar

AUE Association des Usagers de l'Eau

BAD Banque Africaine de Développement

BIT Bureau International de Travail

BOA Bank Of Africa

CA Conseil d'Administration

CAE Crédit Avec Education

CEM Caisse d'Epargne de Madagascar

CIDR Centre International de Développement et de Recherche

CIRAD Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le

Développement

CME Crédit Micro Entreprise

CNMF Coordination Nationale de la MicroFinance

CNMF Coordination Nationale de Microfinance

CSA Centre de Service Agricole

CSBF Commission de Supervision Bancaire et Financière

CTHA Centre Technique Horticole d'Antananarivo

DRDR Direction Régionale de Développement Rural

DSRP Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

EAM Entreprendre à Madagascar

FAD Fonds Africain de Développement

FAO Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (Food and

Agriculture Organization)

FENU Fonds d'Equipements des Nations Unies

GTZ, Agence de Coopération Technique Allemande pour le Développement

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IDA Association Internationale de Développement (International Development Association )

IMF Institution de MicroFinance

LVE Location Vente Equipement

MdP Maison des Paysans

Min Agri Ministère de l'Agriculture

ONG Organisation Non Gouvernementale

OP Organisation de Producteurs

PACPT Projet d'Appui aux Communautés des Pêcheurs de Tuléar

PCD Plan Communal de Développement

PGES Plan de Gestion Environnementale et Sociale

PIB Produit Intérieur Brut

PME Petite et Moyenne Entreprise

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RESUME

IMPACT ET DEVELOPPEMENT DU SYSTEME DE MICRO CREDIT DANS LA REGION DU SUD-OUEST DE MADAGASCAR : Cas du financement de l’IMF Volamahasoa dans le périmètre irrigué du Bas Mangoky.

L’agriculture, particulièrement dans la région du Sud-Ouest de Madagascar exige une forte consommation en intrants et des charges de production très élevées. Avec la faiblesse de l’épargne rurale, l’utilisation régulée de ces facteurs de production selon le calendrier cultural, pose en filigrane la problématique du financement agricole. Il a été montré que l’offre privée de crédit reste frileuse face à la demande agricole croissante. L’offre de Volamahasoa est limitée en volumes et en type , et arrive tardivement. L’accès à cette offre est fortement déterminé par le statut non débiteur du producteur et/ou de son groupement. Plus de deux tiers des producteurs n’ont pas du tout accès au crédit. La proximité avec l’encadrement et le niveau d’expériences, considérés comme facteurs de capacitation et de solvabilité, sont déterminants à l’accès. L’impact du crédit sur la demande d’intrants est en effet, positif et de magnitude élevée. Cependant, l’efficience de leur utilisation dépend très fortement du niveau d’expérience et d’éducation ainsi que de l’accès au crédit. Ces facteurs induisent en une bonne gestion de la culture et en l’efficacité technique. L’impact de l’accès au crédit est négatif sur les débiteurs de mauvaise foi et les agriculteurs ne disposant d’aucune ressource de départ. Le retard du crédit a des effets négatifs sur l’utilisation appropriée des intrants. Ainsi, on constate un accroissement des charges sans incidence proportionnelle sur le niveau de rendement. L’impact de l’accès est, par contre bénéfique aux agriculteurs de bonne foi disposant d’un minimum d’expériences et de ressource de départ. Ainsi, on estime que cette forte caractéristique forge des dynamiques et trajectoires différenciées de développement. Le système financier devrait s’inscrire dans une optique de marché pour une allocation optimale des ressources et instruire une bonne politique de mobilisation de l’épargne. Il faut cependant, renforcer les capacités techniques et de gestion des producteurs et les sensibiliser sur la culture du crédit.

Mots clefs : impact, accès au crédit, revenu, efficacité technique, région sud-ouest.

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SUMMARY

IMPACT AND DEVELOPMENT OF THE MICROCREDIT SYSTEM IN THE SOUTH WESTERN REGION OF MADAGASCAR : Case of the financing of the MFI Volamahasoa in the irrigated perimeter of Low Mangoky.

Agriculture, particularly in the south western part of Madagascar demands high inputs and often very high production charges. The timely use of production factors according to the required technical guidelines often raise the issue of appropriate funding in rural development strategies. It has been proved that private credit supply is timid in the face of the growing agricultural credit demand. The offer of Volamahasoa is also very limited in volume and in type, and arrives often late. Access to credit is heavily determined by the non debt status of the producer and/or his farmer union. More than two thirds of farmers do not have access. The proximity to extension services, the level of education and experiences are considered respectively as capacity building and solvability and are attributed as key elements to access to credit. The impact of credit on input demand is positive in a higher magnitude. However, its efficient use depends on, level of education and experiences as well as on access to credit. These factors induce better crop management and technical efficiency. The impact of credit access is negative on the debtors insincerely and the farmers having no starting resource. In fact, the late credit has negative impacts on the appropriate use of inputs. Thus, there is an increasing cost of production without a proportional yield increase. The impact of access to credit profits however to beneficial in good faith and to the farmers having a minimum of experiments and starting resource, who own alternative means to guarantee availability of inputs on time and required quantities. Therefore, that significant difference induces dynamic and differential development trends. The financial system should remain market oriented for optimal resources allocation and aim to mobilize rural savings. This should however be undertaken with farmers’ technical and management training and sensitized on credit reimbursement.

Key words : impact, access to credit, income, technical efficiency, south western of Madagascar.

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ...... II

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ...... III

RESUME ...... V

SUMMARY ...... 6

SOMMAIRE ...... 7

INTRODUCTION ...... 9

PARTIE I ...... 21

CHAPITRE I : CONTEXTE D’ETUDES ...... 22 SECTION I : CONTEXTE ET ENJEUX DE L'AGRICULTURE DANS LA ZONE D'ETUDE ...... 23 SECTION II : PROBLEMATIQUE ...... 48 SECTION III : NECESSITES DU MICROCREDIT DANS L’AGRICULTURE ...... 82

CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE RECHERCHE ...... 94 SECTION IV : RECUEIL DE DONNEES ...... 97 SECTION V : METHODES THEORIQUES D’EVALUATION D’IMPACT ...... 106

PARTIE II ...... 115

CHAPITRE I : PRESENTATION DES RESULTATS ...... 116 SECTION VI : TYPOLOGIE DES PRODUCTEURS ET UTILISATION DU CREDIT ...... 116 SECTION VII : ANALYSE DE L'OFFRE DE FINANCEMENT ...... 135 SECTION VIII : IMPACTS DU CREDIT ...... 167

CHAPITRE II : LE PLAN DE DEVELOPPEMENT ...... 181 SECTION IX : CADRE THEORIQUE DE CONCEPTION D’UN PLAN DE DEVELOPPEMENT ...... 182 SECTION X : ADAPTATION DU CADRE THEORIQUE AU CONTEXTE MALGACHE ...... 196 SECTION XI : APPLICATION DU CADRE PROPOSE AU CAS DE VOLAMAHASOA ...... 202

CONCLUSION GENERALE ...... 259

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE ...... 264

LISTE DES ANNEXES ...... 296

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LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES ...... 346

TABLE DES MATIERES ...... 351

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INTRODUCTION

L'économie de Madagascar est principalement centrée sur le secteur agricole qui emploie plus de 80% de la population, mais contribue à peine aux 17% du Produit Intérieur Brut (Min Agri 2009). Par ailleurs, moins d'un quart des superficies cultivées est irrigué. C'est dire que la quasi-totalité du secteur rural subit de plein fouet les effets des aléas de son environnement naturel. Les facteurs physiques (sécheresse, érosion, appauvrissement et dégradation des sols, etc.) sont associés aux facteurs biologiques (invasion acridienne, péril aviaire, etc.). Il s'y ajoute le sous-équipement des exploitations agricoles, le manque de compétitivité de certains segments du secteur et la faiblesse des infrastructures de base. Alors, la satisfaction des besoins nationaux de consommation alimentaire par l'offre locale pose des problèmes au moment où la crise alimentaire mondiale renchérit les denrées de première nécessité.

Cependant, 70 % de la population rurale qui fournit ces productions, vit au-dessous du seuil de pauvreté (PNUD, 2006). Dans ce contexte, l'augmentation et la diversification des productions ne pourront être qu’un impératif non seulement pour satisfaire la demande intérieure mais également pour contribuer à l'amélioration des revenus des producteurs et réduire le niveau de la pauvreté. Ainsi, le développement du secteur agricole revêt une grande importance pour la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire.

Par ailleurs, la croissance agricole influe sur le niveau de sécurité alimentaire en déterminant la disponibilité des produits alimentaires et le niveau des prix. Ces deux facteurs conditionnent l'accès à la nourriture, plus particulièrement chez les couches sociales les plus pauvres. En effet, la sécurité alimentaire définie comme « l'accès de tous et à tout moment, à une alimentation saine et suffisante pour mener une vie saine » repose sur le trépied de disponibilité, de stabilité de cette disponibilité dans le temps et dans l'espace ; et de l'accessibilité (physique des produits alimentaires et de disponibilité de revenu). L'accès des ménages aux aliments suppose qu'ils puissent les produire ou disposent des revenus leur permettant d'en acquérir à tout moment. Ainsi, disponibilité, stabilité et accessibilité constituent les trois piliers de la sécurité alimentaire qui ne peut se matérialiser qu'à travers une politique nationale de production, de transformation, de

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commercialisation et de consommation. Ces multiples dimensions montrent que l'insécurité alimentaire peut résulter d'un effet conjugué de plusieurs facteurs. Ceux-ci peuvent être l'incapacité d'accès à la production ou les pertes de récolte, une mauvaise politique agricole, la perte de l'emploi ou l'absence de revenus, la baisse des recettes d'exportation, etc.

Aussi, pour répondre à la demande en produits alimentaires du pays, l'État a opté pour l'intensification des productions agricoles nationales et la diversification des cultures, ce qui devrait aussi permettre de mieux sécuriser le revenu des producteurs. Cette option s'inscrit dans le cadre de l'objectif de relance de la production nationale et notamment « en cultures irriguées dans les zones qui permettent une maîtrise totale ou partielle de l'eau » (MinAgri, 2008).

Le riz constitue une denrée stratégique majeure dans les options de politique macro- économique de l'Etat. Ainsi des investissements en infrastructures hydro-agricoles ont été consentis par l'État pour le développement des cultures irriguées, et notamment la riziculture. Pour la ménagère, le riz présente l'avantage de demander moins de travail et d'énergie pour la préparation tout en offrant une gamme très variée de plats.

Ainsi, le riz joue un rôle prépondérant dans la satisfaction des besoins alimentaires d'une population qui augmente et son importance ne cesse de croître. Cependant, après deux décennies d'aménagement et malgré d'importants efforts de recherche, les performances de la riziculture restent encore inférieures aux attentes. L'offre nationale de riz ne suit plus la demande depuis environ une vingtaine d'années. Avec une croissance annuelle moyenne de 1,2% de la production de paddy entre 1972 et 1998, contre 2,8% de croissance démographique, les résultats du secteur se sont progressivement éloignés de l'objectif d'autosuffisance prôné par le Gouvernement malgache dans les années 80 et 90. Les importations qui couvraient près de 10% des besoins nationaux en 1999, n'ont permis de compenser qu'en partie le déficit de la production locale (UPDR/FAO, 2000). Malgré les efforts entrepris pour améliorer la production rizicole et la diffusion d'innovations, la productivité reste faible et l'utilisation d'intrants (engrais, semences) limitée. Les rendements moyens enregistrés pour tous les types de riziculture révèlent la faiblesse de la productivité de la riziculture malgache. Ils dépassent à peine les 3 tonnes à

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l'hectare. Un tiers des exploitants sont en situation de subsistance, produisant à peine plus de 800 kg de paddy sur une surface de moins de 1 ha (UPDR/FAO, 2000). Cette situation a conduit l'État à promouvoir de nouveau la culture du riz dont l'intensification et l'accroissement des productions devrait contribuer à améliorer la couverture des besoins céréaliers, notamment dans le périmètre du Bas Mangoky où de lourds investissements ont été réalisés. Mais l'intensification de la riziculture reste confrontée à plusieurs contraintes en amont comme en aval de la production notamment, l'accès au financement approprié pour le respect du calendrier cultural. En conséquence, l’investissement s’étend sur la culture d’autres céréales comme le pois du cap.

Madagascar est le 22 ième pays exportateur mondial de pois du cap, avec en moyenne, près de 5000 tonnes commercialisées par an vers Maurice, la Réunion, et l'Afrique du Sud (Source : CTHA, 2009). Le pois du cap de Madagascar est reconnu pour ses qualités organoleptiques particulières. L'exportation du pois du cap malgache reste aujourd'hui confrontée à des problèmes de non respect des normes de conditionnement, de stockage et de traitement des produits. Les produits à l'exportation atteignent difficilement les standards de qualité exigés.

En 2008, Quelques exportateurs de travaillent néanmoins sur de petits volumes de pois du cap sans menamaso (qualité PCI et PC2, de 500 à 1000 tonnes) destinés aux marchés européens (SOPAGRI), mais de manière ponctuelles, suivant les opportunités de commandes. Mais en général, l'exportation du pois du cap est freinée par la méconnaissance des marchés potentiels et les difficultés à répondre à leurs exigences en termes de qualité et de quantité (Source : CTHA, 2009).

Le développement de l'agriculture appelle à des soutiens institutionnels, financiers, organisationnels et techniques. Malgré cette pluralité de contraintes, l'un des défis majeurs de la culture du riz et du pois du cap notamment dans la zone du bas Mangoky, gravite autour des problèmes de financement. En effet, l'accroissement des productions de ce secteur passe non seulement par une forte intensité culturale, mais aussi et surtout par la productivité du fait des contraintes foncières de plus en plus aiguës. Cette intensification

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exige une consommation plus accrue en intrants (semences, engrais, produits phytosanitaires) surtout pour les cultures pluviales où leur utilisation est relativement faible. Ensuite, le riz irrigué et le pois du cap enregistrent des charges de production très élevées (pompes, mécanisation, réseau d'irrigation, etc.). Enfin, l'utilisation de ces facteurs de production est régulée dans le temps selon les itinéraires techniques requis. Tout ceci implique des besoins de financement approprié au moment où l'épargne est rare voire inexistante en milieu rural. Ainsi, l'amélioration de l'agriculture suppose des ressources financières dont le producteur ne dispose pas surtout au moment opportun. En conséquence, la question de l'accès au crédit est fondamentale au système de production agricole. Toutefois, nombre d’études ont montré que les populations agricoles n'ont pas accès ou ont un accès difficile aux services financiers. D'une part, la demande de crédit est, en général, éparpillée et concerne de faibles montants. D'autre part, les perspectives de remboursement ne sont pas sécurisées en raison des aléas climatiques, des contraintes foncières, mais aussi d'un environnement socio-économique instable.

On note ainsi une contradiction apparente entre les défis réels du financement de l'agriculture, son implication sur le développement économique et social du pays, et les difficultés de financement auxquelles ce secteur semble être confronté. D'où les questionnements sur les enjeux de l'accès au crédit et son impact sur l'efficacité de la production ainsi que sur le revenu des producteurs. Même si l'accès peut être facilité par la mise en place d'institutions, les besoins de financement au niveau des producteurs et de leurs ménages sont complexes et de nature différenciée (financement de la trésorerie des différentes activités économiques, des équipements, des besoins sociaux, etc.). Ceci met en évidence la complexité du financement rural et agricole. Depuis l'indépendance, on a noté trois étapes historiques de modèle de développement économique inspirant l'orientation du financement agricole et rural. La première phase d'inspiration keynésienne ou « Etat providence » a motivé la mise en place des banques nationales de développement. Cette volonté d'impulsion du développement par un interventionnisme de l'Etat a échoué. Ensuite, est apparue l'ère des ajustements et celle de la libéralisation dans le cadre d'une économie de marché. On assiste parallèlement à l'émergence de la microfinance et à sa décentralisation.

Malgré les initiatives d'amélioration des conditions de financement, la capacité de prendre

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correctement en charge les besoins de l'agriculture est fortement questionnée. L'accès au crédit reste limité et contraignant pour les producteurs du monde rural. Cette situation est inquiétante d'autant plus que l'accès au crédit est supposé avoir des répercussions positives sur l'adoption de nouvelles technologies, de respect des normes de bonne production, et de façon générale sur la performance et le bien être des producteurs. En effet, l'accès difficile au crédit reste une contrainte principale au développement de l'agriculture familiale qui a besoin des ressources pour son intensification et sa modernisation (Walter, Lapenu et Benoît-Cattin, 2003). S'il est vrai que la riziculture irriguée reste tributaire du schéma de financement existant, il est crucial de comprendre l'incidence réelle de ce mécanisme de financement sur la productivité et le revenu des différentes catégories de producteurs de la région du Bas Mangoky. En outre, dans le contexte de la libéralisation du secteur agricole, on note curieusement l'implication du secteur public dans le financement de la riziculture là où on s'attendait à l'émergence de nouveaux dispositifs de financements privés avec le désengagement de l'Etat. Au même moment, le secteur des banques classiques est resté prudent. Cette structuration de l'offre de financement en rapport avec l'immensité des besoins des producteurs est fortement questionnée et mérite réflexions.

Au-delà de son caractère académique, ce travail est un moment privilégié pour faire le point sur une situation jugée critique pour Madagascar dans un contexte de crise alimentaire qui remet l'agriculture au centre du débat sur les politiques de développement. Cette thèse se veut une contribution à la réflexion sur les stratégies de développement de l'agriculture en s'appuyant sur le levier et les mécanismes de l'accès au financement. Elle veut démontrer que l'accès efficient et l'utilisation du crédit dans des conditions de rareté des ressources et de demande régulée selon un calendrier cultural exigeant, peut significativement contribuer à l'amélioration des revenus des producteurs. L'efficience de l'accès implique la mise à disposition à temps du crédit pour l'approvisionnement approprié en intrants. L'utilisation optimale des intrants de qualité et en quantité suffisante, induit une forte incidence sur la hausse des rendements. Cependant, dans un système de financement inapproprié (retard, difficultés de remboursement, etc.), comme c'est le cas dans la zone d'étude, où seules les catégories de producteurs qui ont des palliatifs au retard de crédit, peuvent en tirer profit.

Aussi, l'objectif global de cette thèse est de contribuer à la réflexion sur les différentes

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thématiques et questionnements soulevés sur l'impact de l'accès et de l'utilisation du crédit. Cette réflexion vise principalement l'effet de l'accès au crédit sur l'amélioration du revenu des différentes catégories d'agriculteurs dans la zone du Mandrare. Aussi, les différents objectifs spécifiques qui en découlent sont :

- l’identification des facteurs déterminant l'accès au crédit des producteurs ; - la détermination des incidences de l'accès sur la demande des principaux intrants (Semences, engrais, produits phytosanitaires, main-d'œuvre, etc.) ; - l’analyse des déterminants de la productivité et l'efficacité technique de la production des diverses catégories de producteurs et - l’évaluation des impacts de l'accès au crédit sur l'amélioration de la production et des revenus des producteurs selon leur catégorie.

Pour mieux expliciter ces objectifs, notons que la raréfaction de l'offre de financement et les conditions contraignantes pour la seule institution de microfinance qui existe dans la région d’étude, ont contribué à la paupérisation des populations agricoles et rurales. Cependant, les tentatives de financement bancaire de ce secteur sont intervenues sans tenir compte de la complexité des besoins de financement et système d'activités des producteurs et de leur ménage d'appartenance. Cela nécessite d'appréhender ces besoins de financement dans leur diversité et implique une évaluation des incidences différenciées de l'accès au crédit agricole sur l'amélioration des conditions des divers types de producteurs. Egalement beaucoup de questions se posent entre les défaillances du système financier de l'agriculture, ses conditions d'accès et la performance économique du secteur et leurs interrelations probables de causalités sur la diversité des besoins et contraintes de financement des diverses catégories de producteurs. La présente thèse tente alors de mener la réflexion sur des questionnements qui restent peu investis dans le domaine de la recherche de l'impact de l'accès au crédit sur la production agricole et qui sont articulées autour de six questions majeures, particulièrement à Madagascar : - Depuis l'introduction du secteur financier dans la Région Sud, on s’intéressait sur l’impact de ce dernier sur les deux filières de production notamment le riz et le pois du cap. La question s'interroge sur la contribution à l'amélioration de la performance agricole dans la zone par l’accès au produit financier. Elle a trait au rapprochement

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entre l'évolution des mécanismes de financement aux performances du secteur agricole. Cette question cherche à comprendre les changements intervenus dans les politiques institutionnelles de crédit à l'agriculture familiale et leurs effets sur les stratégies de production. Il s'agit aussi de comprendre comment ces réformes se sont manifestées dans les marchés des intrants commerciaux et des services et des ressources domestiques que les agriculteurs utilisent pour la production. Le crédit de VOLAMAHASOA est la seule alternative de financement dans la région. Aussi, la recherche des contraintes de leur(son ) offre sur le secteur agricole s’avère nécessaire. En effet, leur (sa) capacité à financer l'agriculture de façon efficiente est fortement questionnée au regard des performances de la filière.

- La deuxième interpellation porte sur la compréhension des facteurs qui déterminent l'accès au crédit. En d’autres termes, pour quel type de ménage agricole, de communauté et principalement pour quelle catégorie de producteurs etc... l’offre de services financiers existe-t-il ? S'il est vrai que les politiques institutionnelles de crédit visent de façon générale, l'ensemble des agriculteurs, il se trouve que certains y ont accès, tandis que d'autres n’y ont pas accès. Quelles sont les motivations qui sous-tendent cette différentiation ? Quels sont alors les facteurs de comportement ou d'environnement qui justifient cela au niveau individuel, au niveau du ménage et au niveau de la communauté? Cette question fait l'introspection sur les facteurs exogènes comme endogènes au ménage agricole qui favorisent ou entravent l'accès au crédit.

- Une fois que ces changements sont bien compris, il est alors possible de répondre à la troisième question, comment l'accès et l'utilisation du crédit contribuent-ils à l'accroissement différencié de la production via l'augmentation de l'utilisation des intrants ? Cette question tente ainsi d'examiner les raisons qui sont à l'origine des changements d'attitude à la demande d'intrants au regard

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de l'accès au crédit et de son utilisation ou non. Est-ce que l'accès au crédit par exemple peut modifier l'attitude de demande d'engrais ou de semences sélectionnées. Existe-t-il aussi d'autres paramètres qui peuvent justifier l'incitation à la demande d'intrants ? Cette question se concentre sur les changements induits par l'accès au crédit dans le niveau et la variabilité de la demande des intrants et leurs effets sur la productivité pour les diverses catégories de producteurs de la zone. Elle interpelle ainsi un examen de changement des comportements des producteurs dans la prise de décisions au regard de ces nouvelles incitations.

- La quatrième question est de comprendre, dans quelle mesure l'accès au crédit conditionne l'efficacité de la production. Ou comment l'utilisation de l'accès au crédit peut-elle favoriser l'efficacité technique? Cette question tente de déterminer l'impact de l'accès et son utilisation sur les facteurs d'efficacité. Elle s'interroge sur les liens probables entre l'accès au crédit et les facteurs d'efficacité technique de production notamment l’identification des linkages qui sous-tendent l'accessibilité au crédit à l'efficience technique.

- La cinquième question porte sur l'impact de l'accès au crédit différencié sur le niveau de revenus des diverses catégories de riziculteurs. Autrement : comment l'accès au crédit contribue t-il à l'amélioration des revenus des types de producteurs de la zone d’étude ? En effet, les producteurs ayant des trajectoires différentes, des systèmes d'activités et de besoins variés, il est attendu que l'accès au crédit soit vécu différemment.

- Enfin, la dernière question est d'ordre prospectif sur celle du savoir et détermine les implications politiques des résultats de cette réflexion. Ou quelles sont les conséquences à long terme des politiques institutionnelles de crédit sur la productivité et l'efficacité technique

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agricole ? Cette question cherche à évaluer les changements dans la variabilité à plus long terme de l'économie de la production agricole par suite de l'implication des politiques d'accès au crédit. A cette fin, nous identifierons les implications des politiques institutionnelles d'accès au crédit stimulantes à l'efficacité technique de la production de riz et ses conséquences sur les possibilités d’amélioration différenciée des conditions de vie des catégories de producteurs.

- La problématique du développement agricole a toujours été posée en termes de cercle vicieux. Les pratiques culturales rudimentaires, l'utilisation peu efficace des intrants en temps opportuns se traduisent par un niveau faible de productivité. Le surplus est donc quasi inexistant, par conséquent l'agriculture entreprise de façon particulière ne peut pas autofinancer sa modernisation. Le maintien de ces vieilles pratiques entraîne une stagnation voire une baisse de la productivité. Ces phénomènes risquent de s'accélérer avec l'ouverture des frontières sur les échanges qui exposent les producteurs à une concurrence accrue avec des agriculteurs du nord dont les niveaux de productivité sont plus élevés. On suppose qu'un crédit approprié pour l'utilisation à temps d'intrants améliorés, selon les normes et l'échelonnement des itinéraires techniques recommandés par la recherche, et en fonction des besoins réels et différenciés selon les catégories de producteurs, permettrait de gagner des marges de productivité, voire de revenus élevés, et de casser ainsi le cercle vicieux. Ainsi, le système doit constituer la base d'une expansion auto-entretenue de l'agriculture performante. En effet, il est reconnu que la durabilité du système financier dépend fortement de la garantie de remboursement des crédits induits par une rentabilité des investissements.

- L'accès au crédit peut aider les producteurs selon leur niveau de besoins complexes à augmenter leur capacité de risque et altère leurs stratégies de pratiques culturales. Par exemple, la connaissance d'une disponibilité de crédit en cas de mauvaise campagne agricole peut

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induire le producteur en un changement de comportement de risque en adoptant, éventuellement de nouvelles technologies plus risquées. Ainsi, l'accès au crédit peut induire le producteur (de nature très timide en preneur de risque « aversion au risque ») à prendre plus de risques, et donc moins hésitant aux initiatives d'innovations technologiques. On peut s'attendre aussi à un accroissement de la demande des intrants, et particulièrement de l'engrais. En effet, le lourd investissement nécessaire en infrastructures hydro-agricoles, et les facteurs de production élevés dans ces systèmes (coût hydraulique, intrants, etc.) impliquent des soucis ou des réflexes de rentabilisation d'où l'importance et la justification de l'utilisation importante d’engrais s’il y a des possibilités d'accès au crédit, car l'engrais est perçu avec les semences sélectionnées comme facteur de rendement et de qualité.

En réalité, ce que nous proposons de démontrer dans cette thèse, c'est que l'accès efficace au crédit fait la différence au niveau de l'utilisation efficiente des intrants en quantité et en qualité au moment opportun. Ceci procure des niveaux élevés de rendement. Ainsi, les producteurs qui peuvent bénéficier de ces conditions d'accès en tirent profit et améliorent leurs niveaux de production et de revenus. Cependant, dans la zone, le crédit arrive souvent tard et pénalise l'utilisation optimale des intrants selon le moment approprié du calendrier cultural requis. Ce type de système favorise davantage les producteurs les plus aisés en milieu rural disposant de ressources et de moyens palliatifs au système défaillant du crédit. Ces moyens leur servent de garantie ou de « faire valoir » et leur permettent d'accéder aux intrants à temps en attendant la mise à disposition du crédit. Ils peuvent ainsi anticiper sur l'achat de ces intrants au moment opportun (sous forme de garantie et de caution) et bénéficier des retombées attendues sur le rendement dans le respect des itinéraires techniques selon le calendrier cultural recommandé. Les producteurs dépourvus de moyens et qui ont accès au crédit, sont obligés par contre, d'attendre l'arrivée tardive du crédit pour l'utilisation des intrants à des périodes souvent inadéquates induisant des niveaux de rendement les moins élevés. Etant ainsi endettée (coût supplémentaire du crédit) avec les niveaux des rendements les moins élevés, cette catégorie de producteurs rentre difficilement dans leurs fonds investis. Par ailleurs, les producteurs pauvres n'ayant pas

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accès au crédit sont, par conséquent les plus grands perdants. Ils ont des difficultés à accéder aux intrants à temps, en quantités et qualités suffisantes. Ceci induit des niveaux de rendement très bas pour cette catégorie de producteurs. Par ailleurs, il faut noter que la gestion du calendrier cultural n'explique pas seul le niveau faible des rendements. On sait aussi que la qualité des semences, le niveau de dose des intrants consommés et le mode d'application de ces intrants ainsi que l'utilisation de technologies améliorées sont également des facteurs explicatifs d'amélioration de rendement. Comme nous l’avons déjà indiqué dans les hypothèses retenues, l'accès au crédit peut effectivement inciter à ces types de bonnes pratiques et de comportement.

La démonstration de ces assertions où nous nous sommes investis pour appréhender et analyser la notion de l'impact de l'accès et de l'utilisation du crédit nécessite l’élaboration d’une démarche méthodologique.

Après une investigation théorique, nous tenterons, dans une seconde partie empirique de la méthodologie, de décrire une base de données sur les producteurs de la zone d'étude, ce qui nous permettra dans l'analyse, de déterminer d'une part les facteurs déterminants de l'accès au crédit, et d'autre part de tester l'effet de l'accès sur l'utilisation du crédit, sur la demande des intrants, sur le niveau d'efficacité technique et de revenu par typologie de producteurs. Au préalable, une attention sera portée sur l'analyse de la typologie des producteurs, leurs besoins et stratégies de financement, et sur l'analyse des conditions de l'offre des institutions de financement. Afin d'améliorer le mécanisme d'offre de crédit qui, selon nous, reste un moyen facilitant l'accès au crédit à une grande masse de producteurs dépourvus de ressources pour l'amélioration de leurs conditions de production, nous tenterons dans notre conclusion de faire quelques recommandations sur l'implication des politiques de crédit.

Notons toutefois que le choix de la zone d’étude dans la Région Sud a en définitive été influencé par l’existence du Projet de Réhabilitation du Bas Mangoky (PRBM) pour le développement agricole depuis des décennies d’une part, et par le fait d’autre part qu’une seule institution microfinance VOLAMAHASOA est pratiquement opérationnelle dans la zone.

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Ce travail de thèse est divisé en deux grandes parties :

- La première partie dénommée Contexte et Méthode décrit le domaine de l’étude et les théories afférentes à la thèse ainsi que la démarche méthodologique adoptée. Elle est développée en deux chapitres : o Le premier chapitre présente le contexte et les enjeux des deux principales discussions sur le choix des méthodes et outils. Elle présente également l'approche d'échantillonnage, les zones et villages ciblés. o Le deuxième chapitre sera axé sur les méthodologies de recherche incluant le recueil des données et les méthodes théoriques d’évaluation d’impact. - La deuxième partie est axée sur les résultats empiriques ainsi que les stratégies du développement. Elle est exposée également dans deux chapitres : o Le chapitre qui traite en premier lieu de la caractérisation des acteurs. Il s'agit d'une analyse de la typologie des producteurs et de l'utilisation du crédit pour chaque catégorie de producteurs. Ensuite, l'analyse sur la revue de l'offre de financement dans la zone d'étude pour mettre en évidence les différentes formes de financement dans la zone et leurs conditions d'offres. Enfin, ce chapitre est consacré à l'évaluation de l'impact de l'accès au crédit en développant les indicateurs de portée et les indicateurs d'impacts.

o Le deuxième et dernier chapitre porte sur le développement d'un plan d'affaires pour améliorer le système de financement dans la région. Ce plan est précédé de l'adaptation d'un outil de modélisation international au cas de VOLAMAHASOA qui se trouve être la seule institution financière de proximité dans la région.

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PARTIE I

CONTEXTE ET METHODES

Cette partie a d'abord comme objectif de présenter la zone d'étude, le contexte et les enjeux des filières, pour déboucher sur l'implication potentielle du financement sur le devenir de ces cultures. Il s’agira par la suite de présenter les réponses apportées par la littérature et les questions en suspens qui constituent la problématique de la thèse. Enfin, le développement de la méthodologie, base de la validation scientifique de ce travail clôturera la partie Contexte et Méthodes.

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CHAPITRE I : CONTEXTE D’ETUDES

L'agriculture occupe une place prépondérante dans l'économie de Madagascar. Plus de 95 % des ménages en milieu rural s'activent dans ce secteur qui leur procure la première source de revenus (MinAgri, 2007). Malgré son importance, le secteur traverse des difficultés qui engendrent et aggravent l'exode des populations rurales vers les villes à la recherche d’emploi. Cette densification des zones urbaines accentue la demande intérieure en céréales et particulièrement le riz qui constitue l'aliment de base des ménages urbains. En outre, cette forte urbanisation limite l'offre locale des produits alimentaires avec l'exode des ruraux. Cette situation aggrave l'insécurité alimentaire du pays et pose avec acuité le problème de la pauvreté en milieu rural et urbain. Pour y faire face, l'État s'engage dans la promotion du riz irrigué comme dans la région du Bas Mangoky avec de lourds investissements en infrastructures hydro-agricoles qui ouvrent des opportunités d'accroissement des productions. Cette promotion ne cache pas néanmoins un écheveau de contraintes. En effet, après plusieurs années de fonctionnement, la performance de la filière est en deçà des attentes. Cela suscite des questionnements et introspection sur l'impact des orientations introduites et leurs modalités d'application dont notamment la prise en charge du financement de la riziculture irriguée.

Au-delà des investissements de base, les besoins de financement du secteur sont de nature complexe et diversifiée . En effet, l'ambition d'intensification de l'agriculture passe par l'amélioration des technologies et d'efficacité des systèmes de production. Ceci requiert, entre autres, une utilisation optimale des facteurs de production en quantité et en qualité et en temps approprié. Ces exigences de la consommation des intrants 2, selon le respect des itinéraires techniques et du calendrier cultural, rendent beaucoup plus contraignante la demande de crédit. En outre, les besoins de financement du producteur et de son ménage sont diversifiés et dépassent le cadre d'une simple culture et nous conduit à poser des questions sur la nature et les conséquences de cette complexité sur le devenir des cultures. Compte tenu de l'immensité et de la diversité des besoins de financement des producteurs et de la faiblesse de l'épargne rurale, se pose avec acuité l'impact de l'accès au crédit dans les options d'intensification et de recherche d'efficacité. La contrainte de capital des

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producteurs et leur incidence sur le développement agricole ont fait l'objet de plusieurs travaux de recherche. Selon la théorie économique, l'accès au financement est supposé réduire la contrainte de ressources des producteurs et faciliter leur accès aux intrants à technologie productive.

Nombre d'hypothèses théoriques ont par la suite été testées et des solutions proposées. Aussi, plusieurs options de financement pour le développement du secteur agricole et rural ont été initiées à travers le monde et largement commentées. Cependant, le financement du secteur agricole est connu pour sa complexité qui alimente toujours le débat scientifique et intellectuel. Si beaucoup de questions ont été abordées et élucidées sur le financement du secteur agricole et son implication sur le développement, force est de constater que quelques questions restent encore pendantes.

Dans le contexte de l'environnement de l'agriculture malgache, la recherche des questions traitées et les réponses apportées par la littérature à travers le monde ainsi que les nouvelles pistes de réflexions et notamment dans le contexte des enjeux du financement des filières de production dans la zone du Bas Mangoky feront l'objet de ce chapitre.

SECTION I : CONTEXTE ET ENJEUX DE L'AGRICULTURE DANS LA ZONE D'ETUDE

La croissance soutenue et durable de l'agriculture repose essentiellement, selon les autorités, sur les filières performantes surtout dans les zones où il y a maîtrise de l'eau. Ceci a conduit l'Etat à promouvoir et à sécuriser la production agricole dans région du Bas Mangoky par de lourds investissements en infrastructures hydro-agricoles. Il est alors question de savoir les mécanismes de systèmes financiers mis en œuvre pour l'exploitation de ces potentialités. En effet, la promotion de l'agriculture, dépend très fortement des facteurs de production dont les coûts d'accès sont souvent supérieurs aux ressources disponibles chez les producteurs, et principalement chez les plus démunis. Cela suppose aussi l'utilisation efficiente en quantité et en qualité des intrants, ainsi que du mode et du temps appropriés de leur utilisation dans le processus de production. Ceci pose en filigrane toute la problématique du

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financement du secteur agricole dans les objectifs d'accroissement des productions.

Cette section a pour objectif de présenter le contexte de l'agriculture dans cette zone de par son environnement, ses mécanismes de financement, ses enjeux, les opportunités et les limites. Il est subdivisé en trois sous-sections. La première présente la zone d'étude et met en relief ses environnements socio-économiques en vue de mettre en évidence les dynamiques, opportunités et contraintes de développement. La deuxième développe l'état des deux filières dominantes : riz et pois du cap et ses enjeux dans la stratégie de satisfaction des objectifs de sécurité alimentaire (amélioration de l'alimentation des populations et de revenus des producteurs). La troisième partie étudie les mécanismes de financement du secteur agricole de la zone et met en relief les questionnements majeurs qui se posent dans la dynamique de prise en charge des filières.

I.1. CONTEXTE DEMOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE

I.1.1. Situation géographique

Depuis septembre 2004, Madagascar est officiellement découpée en 22 régions. Ces régions proviennent d'un redécoupage de six anciennes provinces, nommées en fonction de leur capitale: par ordre de grandeur, la région de Sud-Ouest occupe la première place avec une superficie totale 66 714 km2. Elle est plus importante que celle de l'ensemble de 04 régions d'Analamanga, d'Itasy, de Bongolava, de Vakinankaratra.

Située dans la partie Sud-Ouest de Madagascar, d'où son appellation Région Sud-Ouest qui se trouve dans l'ex-Province autonome de Toliara. Elle est limitée au Nord par le fleuve de MANGOKY, à l'Est par le massif ruiniforme de l'Isalo et une partie de la région de l'Anosy, au Sud par le fleuve MENARANDRA et à l'Ouest par le Canal de Mozambique.

Le premier grand périmètre irrigué de la région du Sud-Ouest est celui de Samangoky, le grenier du Sud, située dans l'axe nord de . Pendant la campagne 2003, la production totale de la zone d'aménagement rizicole, est de 9 050 tonnes (PRBM 2007).

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Un grand investissement fut engagé par le gouvernement pour assurer à la fois la réhabilitation des infrastructures du périmètre, l'amélioration de l'environnement de la production (sécurisation foncière, route...) par l'intermédiaire du Projet de Réhabilitation du Bas Mangoky (PRBM 2007). L'attention a été portée sur les manières d'atteindre un rendement moyen de 3,5 tonnes à l'hectare. La zone d'intervention dispose aussi d’une potentialité dans la production du pois du cap parallèlement à la riziculture.

I.1.2. Contexte démographique

La région du Sud-Ouest compte 1 643 819 habitants (à peu près la population d'Antananarivo). La densité moyenne est très faible par rapport au reste de l'île (inférieure à 25hab/km 2).

En dehors de la commune urbaine de Toliara, la population se concentre dans 2 axes bien définis :

- dans les zones non enclavés (le long de la RN9 qui relie Toliara et Morombe et au bord de la RN7 qui relie Toliara et

Sakaraha),

- tout autour des zones productives et fertiles : basse vallée et delta du Mangoky (au nord de Morombe), vallée du Taheza (), delta d'Onilahy (zone d'Ambohimahavelo Toliara II), les dépressions accidentelles (-Betsileo,

Ankazoabo) .

I.1.3. Activités productives

Bien que la Région soit soumise à un climat semi-aride, généralement défavorable à la production agricole, les terrains arables se trouvent parmi les plus productifs, notamment en cultures vivrières (riz, manioc, patate douce, maïs) et cultures de rente annuelle (pois du cap, haricot).

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I.1.3.1. Culture vivrière

La Région est singulièrement renommée en matière de riziculture. Actuellement, des projets de riziculture, de grande envergure, tel le Projet de Riziculture du Bas Mangoky ou le Projet de Réhabilitation du Périmètre Manombo sont entrepris dans la région.

La récapitulation de la production vivrière par district, année 2007 se présente comme suit:

Tableau 1 : Production des cultures vivrières dans la région du Sud Ouest en 2007

Plus tard, le Sud-Ouest serait un producteur de riz éminent pour la Grande-Île (DRDR Sud- Ouest 2007). Morombe, avec 41.600T de production annuelle, est de très loin le plus grand producteur de riz, suivi de et .

I.1.3.2. Culture de rente

Le secteur primaire occupe 86,5% de la population active de la Région et fournit depuis longtemps ses principaux produits d'exportation à l'instar du pois de cap. La production de rente annuelle par district se présente comme suit :

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Tableau 2 : Production des cultures de rente dans la région du Sud-Ouest en 2007

Le haricot est omniprésent dans tous les districts tandis que la production du pois du cap est essentiellement opulente dans la partie nord, Tuléar II et Morombe. Le pois du cap est, d'ailleurs, une parure pour la Région. Aux années 80, la capacité de production est de 30 à 40 mille tonnes, laquelle est toujours réalisable à condition de renforcer les appuis et encadrements pour la filière (DRDR, 2007).

I.2. CONTEXTE TECHNIQUE

I.2.1. Agriculture encore peu mécanisée

L'agriculture reste peu mécanisée. L'outil traditionnel, l'angady domine au sein des exploitations familiales. La traction animale et l'automatisation progressent. L'utilisation de tracteurs reste marginale.

On compte 27 micros périmètres irrigués dans la Région (Betioky Sud, Tuléar II et Beroroha) sur 30 à 150 ha de terrain (riz avec rendement de 1,5 à 3T/ha) - et 28 périmètres irrigués (rizières se trouvant à Tuléar II, , , Morombe, , Beroroha, Betioky, ) sur 100 à 1.200ha (riz, manioc, patate douce, maïs...) avec un rendement rizicole de 2 à 3,5T/ha.

I.2.2. Calendrier cultural

La récolte du riz de la première saison est effectuée en octobre et novembre, celle de la deuxième saison en mars et avril. La figure ci-dessous illustre les périodes aménagées pour

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les phases d'un travail de champs : préparation du sol, semi, repiquage, plantation, retiens et récolte.

Tableau 3 : Calendrier cultural

Source : DRDR Sud-Ouest, 2007

I.2.3. Infrastructures agricoles

Les infrastructures essentielles comprennent des infrastructures hydro agricoles (barrages de dérivation, canaux d'amenées d'eaux), des magasins de stockage et des dispositifs de traitement ou de transformation. La plupart ont été aménagées au niveau des 8 districts, Toliara I exclu par des projets dont le PSDR, GTZ, ACORDS, ONG et organisations paysannes, maison des paysans.

I.3. ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL

Au niveau du secteur agricole, l'ajustement s'est traduit par le désengagement, la privatisation et la restructuration des entreprises publiques chargées du développement

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rural et agricole. Cette politique se manifeste par la responsabilisation des agriculteurs avec un transfert de certaines compétences, la suppression des subventions sur les intrants, la mise en place du crédit agricole, la libéralisation des prix et du commerce des produits agricoles, etc. Sur la base de cette vision, l'Etat espère promouvoir un cadre assaini et incitatif qui permettrait de promouvoir des activités agricoles rentables. L'esprit de la réforme visait à créer un environnement où le marché assure la coordination de l'offre et la demande de services adaptés. L'objectif est le renforcement du secteur privé agricole, la réhabilitation d'un Etat fort et recentré sur ses missions régaliennes et l'émergence d'organisations de producteurs professionnels pour promouvoir le développement agricole. Cette noble ambition pose souvent des problèmes de fonds dans sa conception. Autrefois centralisées dans le dispositif institutionnel, les offres de services adaptés à la demande des producteurs sont laissées à l'appréciation du marché qui est supposé être le régulateur. Ceci pose souvent problème dans le fonctionnement du marché réel qui est de type «imparfait».

Une analyse de la configuration du système institutionnel d'appui met en relief l'existence d'un dispositif formel marqué par la présence d'acteurs très diversifiés du secteur agricole. Ces structures vont de la recherche, de l'appui technique, de la vulgarisation, du financement au conseil agricole et rural.

I.3.1. Structurations paysannes

L'organisation paysanne de grande envergure la mieux connue est la Maison des Paysans. Elle intervient au niveau de 14 zones réparties dans 8 districts, Toliara I exclu. Son action se déroule auprès de 356 groupements pour 8 paysans par groupement. Les bénéficiaires sont donc de l'ordre de 300 paysans dans tout le Sud-Ouest (Source : MDP).

L'organisation offre six services : formation technique (appui à la production), alphabétisation, information et communication, agronomie (approvisionnement en semence améliorée du FOFIFA et en intrants), commercialisation, appui à l'organisation paysanne (formation, structuration, accompagnement au système de stockage). Son

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fonctionnement est assuré par le financement de l'Union Européenne, du Service de l'Agriculture et des bénéficiaires (à hauteur de 2,5%).

I.3.2. Projets de développement agricole

Le projet PRBM a été le lancement officiel du projet en Juin 2001, il a pour but de mettre en valeur des périmètres cultivables par la riziculture. Le projet dure 5ans jusqu'en 2008 mais une demande de prolongement du projet jusqu'en 2010 est accepté par les bailleurs de fonds du projet. La zone d'intervention est essentiellement la Commune intéressant 14 Fokontany du Grand Périmètre Irrigué (Tanandava station, Ankilimahavelo, Mampagnarivo, Soavary, Andranomanintsy, Antanivao, Tongarahamba, Tsianihy, Namatoha, Tranofoty, Ankilifolo, Isosa, Tanandava village).

Le programme de Soutien au Développement Rural PSDR qui enchaîne une nouvelle phase à partir de l'année 2009, a entrepris la majorité des installations, tel que le montre le tableau ci -après :

Tableau 4 : les infrastructures agricoles aménagées par le PSDR dans chaque district jusqu’en 2008

La zone d'étude dispose des ressources en eaux qui fondent sa vocation de développement hydro-agricole avec la possibilité de cultiver deux fois par an sur un énorme potentiel irrigable. Cependant, la mise en valeur de ces ressources présente des dysfonctionnements dans plusieurs systèmes et cultures de production. En effet, la modification du régime naturel des eaux favorise le développement de l'agriculture irriguée. Cette dernière est en effet, un des systèmes présentement viables qui peuvent garantir des niveaux de production agricole en rapport avec les besoins vivriers d'une population toujours croissante. En plus, la nature très argileuse de la majorité des terres irrigables, limite les spéculations cultivables

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dans le système irrigué. Ceci montre le recentrage des activités irriguées autour du développement des systèmes de production à base de riz dans cette zone qui en même temps propulse une dynamique dans les secteurs amont et aval de la filière. Cependant, le financement de cette culture reste problématique. Cette lacune dans la prise en charge correcte du financement se reflète à travers, entre autres, l'insuffisance des équipements agricoles au niveau des exploitations agricoles, la faible mécanisation, la vétusté des aménagements hydro-agricoles, la faiblesse de mise en valeur des terres cultivables, etc. Ce déficit semble hypothéquer la promotion tant souhaitée sur le développement de la riziculture, malgré la forte présence de structures d'encadrement et de conseil.

I.4. ETAT DES FILIERES AGRICOLES FINANCEES DANS LA ZONE D'ETUDE : CONTEXTE, PERFORMANCES ET ENJEUX

I.4.1. La filière riz

Le riz est un des piliers de l'agriculture malgache, il couvre 1,4 millions d'hectares sur la grande île, représente 12% du PIB de Madagascar et 43% du PIB agricole du pays. La valeur ajoutée constituée totalise plus de 500 milliards d'Ariary (290 millions USD), le secteur emploie directement 970 000 personnes et indirectement, dans les filières en aval, 70 000 malgaches (PPRR, 2007).

Madagascar est classé parmi les plus gros consommateurs de riz au monde. En 1999, la consommation de riz par habitant en milieu rural malgache est chiffrée à 138 Kg et en milieu urbain à 118 Kg. En gardant ce même niveau de consommation par tête et en adoptant le chiffre de 16 millions de population Malagasy, la consommation nationale de riz s'élève à 2.576.000 tonnes en 2003 tandis que l'équivalent en riz blanc de la production de paddy n'est que de 1.848.000 tonnes. De nombreux facteurs expliquent l'importance de la filière «riz» à Madagascar. Il s'agit notamment des conditions agro-écologiques favorables à ce type de culture, sans pour autant oublier les raisons historiques, économiques et surtout culturelles.

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En effet, le riz est l'aliment de base pour la grande majorité de la population dans l'île. Cette riziculture constitue une activité majeure, sinon principale de la population dans presque toutes les Régions. Elle tient une place importante et donc une première place dans l'économie malgache du fait de son apport financier (12% du PIB en l'an 2000 selon l'UPDR).

Pourtant, la production rizicole ne peut pas satisfaire les besoins de tous les Malgaches. L'offre nationale de riz ne suit pas la demande. D'où le recours à l'importation qui ne cesse de s'accroître depuis ces dernières décennies.

Pourquoi, avec un taux de ruralité de 70 % à Madagascar (UPDR, 2001), persiste ce problème d'approvisionnement en riz, alors qu'aux Etats-Unis, seulement 2 % d'agriculteurs parviennent à satisfaire les besoins de la population fédérale et même mondiale ?

I.4.1.1. Les faiblesses et menaces

Les obstacles qui freinent le développement de la filière riz à Madagascar se situent majoritairement au niveau de la production :

- un faible taux d'appropriation foncière, un morcellement des superficies cultivées,

- une rente foncière élevée qui contraint les paysans aux pratiques du métayage et du fermage,

- une superficie cultivée très limitée : riziculture aquatique, un rendement variable et faible,

- une forte prédominance des méthodes de culture traditionnelle,

- un faible taux d'utilisation des techniques culturales intensives,

- non accessibilité aux crédits agricoles, non utilisation des semences améliorées,

- non accès à la fertilisation, riziculture non mécanisée,

- manque et vétusté des infrastructures d'irrigation,

- difficulté des paysans à accepter facilement les innovations et les aléas climatiques.

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a. Insécurité foncière

La sécurité foncière est fondamentale en termes d'aménagement dans les zones rurales. Néanmoins, elle rencontre des problèmes sous différents aspects, ce qui va affecter le mode de culture car une majorité de terrains sont non titrés.

Cette situation ne motive pas les paysans « sans terre » à faire des efforts pour l'intensification de leur culture, et à s'investir en vue d'accroître la productivité.

b. Rente foncière élevée

La rente foncière est trop élevée et se présente sous diverses formes.

Dans la région, elle est sous trois formes :

- le métayage où la rente est de 1 tonne de paddy à l'hectare,

- le métayage où la production se divise à part égale après avoir enlevé les dépenses en intrants (dans ce cas les intrants agricoles sont à la charge du propriétaire),

- le fermage : la rente est de 1 600 000 Ariary à l'hectare.

Il est à noter que la rente est négociable suivant l'emplacement et la qualité des sols sur les rizières.

Ce système d'exploitation freine toute initiative d'investissement pour l'amélioration de la production à Madagascar où le système de métayage est fortement pratiqué. L'inexistence de loi qui gère le mode de faire valoir indirect à Madagascar ne résout pas à fond les litiges liés à la terre.

c. Un rendement variable et faible

Les rendements sont faibles à Madagascar, ils tournent autour de 2 tonnes à l'hectare. Ils connaissent toutefois des différences énormes entre les régions agro-écologiques, différences qui pourraient s'expliquer par des divers facteurs comme la maîtrise d'eau, les technologies, l'accès aux intrants et aux informations.

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Le niveau de productivité varie en moyenne :

- entre 2 et 3 tonnes à l'hectare pour le riz précoce ; - 1,6 à 2,8 tonnes à l'hectare pour la saison principale ; - et 2,6 tonnes à l'hectare pour le riz pluvial (CIRAD, 2004).

Ce faible niveau pourrait s'expliquer par la diversité des contraintes sur la production :

- la diversité écologique, - les conditions climatiques variables, - les infrastructures d'irrigation et routières, - les maladies des plantes, - le faible niveau d'utilisation des intrants, - la gestion de l'eau et la nature des techniques de production employée, - et les moyens insuffisants à la disposition des autorités et des agriculteurs vis-à-vis de ces contraintes faute de financement.

d. Failles du crédit agricole

Le crédit agricole n’arrive pas au bon moment (à la période de la ponte de travail), malgré la facilité du remboursement.

A cause du bas niveau d'instruction, les paysans ont du mal à accéder directement auprès des institutions de microfinance officielles, démarche préalablement conditionnée par la constitution des dossiers assortis de garanties. Ils préfèrent contacter d'autres personnes qui peuvent leur donner du crédit malgré un taux d'intérêt élevé. L'activité de microfinance ne peut pas répondre complètement aux besoins des paysans alors que les efforts de mise en valeur nécessitent un financement.

e. Non accessibilité aux intrants agricoles

Le rendement généralement faible est dû en grande partie aux difficultés des paysans à accéder aux intrants agricoles faute de financement adéquat.

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f. Non utilisation des semences améliorées

L'utilisation des variétés améliorées de riz est considérée comme un facteur important de rendements rizicoles plus élevés. Toutefois, le nombre de ménages utilisateurs est faible car l'utilisation des semences traditionnelles et le problème variétal persistent encore. Le mélange des variétés à caractéristiques technologiques différentes oblige le rizier à des frais supplémentaires, de triage à l'entrée de l'usine.

Il y a certainement une conviction très profondément enracinée dans l'esprit de la plupart des habitants de toutes les catégories sociales, qui freine considérablement l'amélioration variétale. La mentalité à ne pas vouloir changer est un grand blocage de la plupart des riziculteurs malgaches. En plus, l'incertitude engendrée par les aléas climatiques a découragé l'adoption des variétés améliorées et des intrants modernes (DRDR Sud-Ouest 2007).

g. Non respect des techniques culturales intensives

L'amélioration des méthodes traditionnelles de culture a fait l'objet, depuis plusieurs années, d’expérimentations et de vulgarisation.

D'une part, les méthodes traditionnelles comportent le semis très serré en pépinière et le repiquage en foule.

D'autre part, les méthodes améliorées sont basées sur le semis clair et la fertilisation de la pépinière pour obtenir des plants précoces à capacité élevée : le repiquage en ligne à densité variable (SRI, SRA) pour avoir une économie des plants, sarclage plus facile et plus rapide et emploi plus aisé des fertilisants et des produits phytosanitaires, des petits matériels de culture et de récolte. Malgré ces avantages, les paysans se contentent des méthodes traditionnelles.

h. Non accès à la fertilisation

Le problème dans la commercialisation des engrais est qu'il tend à y avoir beaucoup d'intermédiaires dans la chaîne qui fournit l'engrais, augmentant ainsi son coût. Il y a aussi le fait que ce coût tient compte des diverses dépenses tels que le transport, les impôts à

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l'importation, les assurances, les rémunérations ainsi que la marge des vendeurs et intermédiaires.

Le coût élevé des intrants agricoles rend la fertilisation hypothétique. Le nombre de ménage utilisant l'engrais organique / composte est élevé dans toutes les régions à cause de la cherté des engrais chimiques. Cette idée réduit les dépenses.

Le prix des engrais ne cesse d'augmenter (le NPK et les urées sont encore importés). Pour disposer du tonnage d'engrais nécessaire, Madagascar doit compter sur l'importation, toutefois la fabrication des composts par traitement des déchets urbains ou autres fertilisants comme le Guanomad sont en vogue mais ils ont besoin d'une Sud-Ouest 2007).

i. Manque d'entretien des infrastructures d'irrigation

La non maîtrise de l'eau et la topographie de la région constituent des facteurs déterminants de la vocation de la rizière qu'elle soit le riz de première saison ou le riz de deuxième saison. Un des plus importants problèmes est celui de l'aménagement et de la réhabilitation. Aux manques d'entretien, et aux problèmes d'irrigation s'ajoute l'inexistence du curage de canal. La pratique des feux de brousse et du Tavy engendre l'ensablement des rizières, détruit les infrastructures d'irrigation par les sables qui vont s'entacher dans les rizières.

j. Manque de pouvoir de négociation des producteurs

Un point en défaveur des producteurs est qu'ils sont dans l'incapacité de dicter les prix du riz et qu'ils n'ont pas la connaissance suffisante en matière de vente.

k. Insécurité en milieu rural

L'insécurité régnant en milieu rural décourage les producteurs. Les récoltes sont dérobées avant qu’elles ne soient vendues. Il en est de même du bétail qui n’est pas suffisamment gardé.

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l. Les problèmes de stockage L’abondance de production pendant la période de récolte pousse les producteurs à vendre les produits à bas prix et non transformés. L’insuffisance et l’inexistence de silos et de greniers aux villages ne permettent pas aux paysans de conserver les excédents de production, ce qui ne fait qu’aggraver la situation.

m. Une forte autoconsommation et une flambée des importations

L'accès des producteurs ruraux à un marché local demeure une contrainte forte à Madagascar. Ni la forte tutelle de l'Etat sur l'organisation et le fonctionnement de la filière pour protéger le consommateur ni la libéralisation dans le cadre de l'ajustement structurel voulant favoriser le paysan n'a réussi à accroître l'offre de riz sur le marché. La sanction dans les deux cas a été une flambée des importations de riz. En effet, elles ont passé de 151 400 Tonnes en 2004 à 207 790 tonnes en 2007 bien qu'elles soient descendues à 80 000 Tonnes en 2009 compte tenu de la situation qui prévalait dans le pays.

L'économie rizicole à Madagascar se caractérise par un fort taux d'autoconsommation. En 2007, sur 2 103 520 tonnes de riz blanc produit dans le pays, 2 223 310 tonnes étaient réservées à l'autoconsommation (beaucoup plus que la production), la population est évaluée environ à 18 000 000 d’habitants en 2007. Aussi, le recours à l'importation est incontournable et est de l'ordre de 207 790 tonnes en 2007.

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Tableau 5 : La disponibilité en paddy à Madagascar (en tonne) Année Paddy Disponible Disponible riz Total import Demande paddy (offre)

2003 2 800 000 2 520 000 1 638 000 254 000 1 882 000

2004 3 030 000 2 727 000 1 772 550 151 400 1 914 950

2005 3 400 000 3 060 000 1 989 000 279 400 2 268 400

2006 3 485 000 3 136 500 2 038 725 131 000 1 959 725

2007 3 595 760 3 236 184 2 103 520 207 790 2 223 310

Source : UPDR, 2008

La demande en riz dans tout Madagascar est de l'ordre de 2 223 310 tonnes de riz. Néanmoins, cette demande est inférieure aux besoins réels. On a donc besoin d'un complément de 207 790 tonnes provenant en partie de la production nationale (à travers des efforts d'intensification et d'extension des superficies cultivées), en partie de l'étranger (Importation). La demande globale doit s'accroître au minimum au rythme de l'expansion démographique.

n. Aléas climatiques et autres

Certes, les facteurs naturels sont toujours en défaveur de la production du riz tels que les cyclones, les inondations et la sécheresse qui ont lieu chaque année et perturbent la production. En outre, les fléaux comme l'invasion acridienne, ainsi que la dégradation des ressources naturelles et de l'environnement (érosion, ensablement des rizières) restent à craindre.

I.4.1.2. Les forces et opportunités

Les atouts que présente la filière riz sont non négligeables, notamment :

- une politique rizicole encourageante, - l'existence d'une demande intérieure encore insatisfaite, - une possibilité d'extension des superficies cultivées, - une possibilité à renforcer la riziculture pluviale, - l'existence et développement des associations, coopératives ou fédérations des agriculteurs,

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- une facilité à la vulgarisation pour les paysans membres des associations - un fort attachement des Malgaches au riz qui est leur aliment de base - des conditions agro-écologiques favorables à la riziculture : topographie, pédologie, climat, - une disponibilité importante des ressources en eau, - un effort croissant et prioritaire particulièrement de l'Etat à développer la filière riz : mise en place de l'observatoire du riz, des Centres de Services Agricoles à l'échelle communale, - un accroissement en nombre des organismes privés nationaux et internationaux œuvrant dans le développement rural : réhabilitation des infrastructures, encadrement technique, ... - une multiplication incessante des études et recherches axées sur les variétés et semences améliorées qui visent à la fois les qualités et les destinations.

a. Politique gouvernementale encourageante

Dans le cadre courant de la politique rizicole, la production de riz doit doubler et atteindre 7 millions de tonnes d'ici 2012 (MinAgri 2007). Un élément principal de la stratégie d'expansion se fonde sur l'utilisation des variétés de riz de Nerica 1, afin de relever les rendements. Il est prévu d'encourager les fermiers à effectuer une deuxième ou même troisième récolte et de fournir une aide à l'approvisionnement en équipement et intrants.

Par ailleurs, il est remarqué un effort croissant et prioritaire de l'Etat à développer la filière riz matérialisé par la mise en place de l'observatoire du riz et des Centres de Services Agricoles à l'échelle communale.

1 NERICA (nouvelle variété de riz pour l'Afrique) est une variété de montagne. Une race dérivée de glaberrima d'Oryza (riz africain) et d'Oryza sativa (riz asiatique), NERICA s'est avérée supérieure aux parents en termes de mauvaise herbe, tolérance à la sécheresse, parasite et résistance de la maladie, tolérance à la toxicité, d'acidité et de fer de sol et aux plus grands rendements. La qualité de grain d'une partie du NERICA est souvent meilleure que les parents. Les NERICA ont une teneur plus élevée en protéines 25% qu'une partie du riz asiatique sur le marché. Les variétés populaires de NERICA sont à maturation précoce (75-100 jours).

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Enfin, en association à cette politique vient un accroissement en nombre des organismes privés nationaux et internationaux œuvrant dans le développement rural : réhabilitation des infrastructures et encadrement technique.

b. Existence d’une demande intérieure encore insatisfaite

Le marché intérieur exige plus ou moins 2,5 millions de tonnes de riz par an (source FAO 2008) et cette production locale a été insuffisante de 150 à 300 000 tonnes par an de 2004 à 2007). Par ailleurs, il est à noter que les Malgaches consomment en moyenne 126 kilogrammes de riz par personne par an (Source : FAO 2008). C'est la consommation en riz la plus élevée dans le monde.

c. Rendement et extension des surfaces cultivables

L’extension de la superficie à cultiver est une des solutions pour faire face à l’insuffisance des rendements. Dans la région d’Alaotra Mangoro, la superficie se serait étendue sur 66 320 hectares en 2003 et sur 110 666 hectares en 2007. L’accroissement aurait donc été de 40% en cinq ans et le rythme d’accroissement annuel de l’ordre de 8%. De ce fait, les rendements moyens à l’hectare seraient passés de 2,69 tonnes de paddy en 2003 à 3,83 tonnes en 2007. La progression serait donc de 30% c'est-à-dire de 6% par an. L’augmentation de la superficie est donc accompagnée d’une hausse de rendement (Source : DRDR Alaotra Mangoro, 2008).

d. Type de rizicultures

Pour avoir des rendements plus conséquents, les paysans utilisent 3 types de riziculture tels que : le riz aquatique, le riz pluvial et le riz en tavy. La superficie rizicole à Madagascar est estimée à environ 1 450 000 hectares dont 81% en riz aquatique, 9% en riz pluvial et 10% en riz tavy (UPDR, 2000). La répartition des aires rizicoles dans tout Madagascar est donc :

Tableau 6 : Superficie par type de riziculture en hectares Zones Types de riziculture

Aquatique Pluvial Tavy Total

Madagascar 1 163 100 135 900 149 800 1 448 800 Source : UPDR/FAO, 2000

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La riziculture aquatique dominante constitue à la fois un inconvénient et un avantage. En effet, le problème est la vétusté et l'inexistence des infrastructures hydro - agricoles. Mais si les techniques d'irrigation sont maîtrisées, elles permettent de réaliser 2 saisons de culture sur la même parcelle en une année.

e. Existence d'un nombre élevé de producteurs et importance du riz

Plus de 80% de la population malgache tirent encore ses revenus de l'agriculture avec la prédominance du riz. Ceci constitue un facteur favorable pour la production de riz grâce au surplus de main-d'œuvre possible. Le riz est cultivé avec une occupation maximale du sol dans les districts intérieurs de la Région. D'une forte productivité, la production annuelle en 2007 est de 12 865T avec un rendement moyen de 3,17 T/ Ha, pour une superficie totale emblavée de 40 500Ha dans toute la Région (Monographie Sud-Ouest, 2008).

f. Existence et accessibilité de fournisseurs d'intrants locaux

Les fournisseurs principaux des entrées agricoles sont les compagnies suivantes : AGRIVET, SDC AGRI, SEPCEM, ACM, INTERKEM, FIAVAMA qui sont toutes des compagnies d'engrais. Ces compagnies fournissent également des petits outils, des engrais biologiques et chimiques. GUANOMAD et SFOI sont des compagnies qui fournissent strictement des engrais biologiques. CDIS est un centre pour la multiplication de graine. Pour le cas particulier de CMS visité lors de l'étude (Centre de Multiplication de Semences), 15% des producteurs malgaches sont estimés s'y approvisionner (CMS, 2006).

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g. Développement des associations, coopératives ou fédérations

Le regroupement des paysans en associations ou coopératives ou fédération facilite les efforts de vulgarisation et d'encadrement technique des paysans. En effet, les techniciens agricoles atteignent en un laps de temps court leurs activités auprès des paysans membres. Ces derniers bénéficient également des formations et de tous les échanges entretenus.

h. Appui d'organisations et entités

A l'échelle nationale, plusieurs organisations et entités apportent leur appui aux producteurs. A l'exemple de l'agence de coopération japonaise (JICA) ou de la FAO : cet organisme a envoyé des experts vietnamiens pour réaliser plus d'une récolte par an.

Par ailleurs, la DRDR de Bongolava a publié le programme du gouvernement de former des volontaires lesquels formeront à leur tour les producteurs. 3 ha de terre sont alloués aux volontaires pour qu'ils puissent démontrer l’efficacité de nouvelles techniques et produire. Ceci représente également la rémunération des volontaires. Un programme pour aider les personnes âgées de 50 ans révolus à se reconvertir à l'agriculture suite à une retraite anticipée est également envisagé par le ministère (MinAgri, 2008).

Les organismes d'appui dans la région étant le PRBM, le PRPM, le PSDR.

i. Conditions agro-écologiques favorables La topographie, les qualités du sol et les types de climat favorisent la possibilité de doubler les saisons culturales.

j. Fluctuation du prix du riz

L'analyse de la fluctuation de prix montre que le prix de riz ne cesse d'augmenter. L'analyse du prix montre que le mois de juin est le moment où le prix du kilo de riz est le moins cher car c'est la période de récolte. Le prix commence à augmenter à partir du mois d'octobre jusqu'au mois de mars car c'est la période de soudure.

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Tableau 7: Prix du riz blanc en Ariary par kilo de 2005 à 2008 2005 2006 2007 2008 Janvier - 938 1 023 1 089 Février - 927 1 069 1 076 Mars - 866 1 376 1 038 Avril - 808 1 220 950 Mai - 789 898 927 Juin - 707 875 959 Juillet - 743 903 994 Août - 773 942 - Septembre - 816 956 - Octobre 989 891 1 080 - Novembre 981 986 1 088 - Décembre 971 1 009 1 075 - Source : Observatoire de riz

I.4.2. La filière pois du cap

Le pois du cap est la deuxième spéculation prépondérante dans la zone d'étude. Les contraintes liées à cette culture sont développées dans le paragraphe suivant.

I.4.2.1. Contraintes identifiées

a. Une culture très sensible aux conditions de production et aux prix

L'analyse économique de la culture du pois du cap a montré que le mode de faire valoir influençait fortement la rémunération du producteur, surtout si les rendements sont moyens. Le métayage représente des charges trop importantes et la culture de pois du cap n’est plus très rémunératrice. Le prix au producteur de pois du cap est relativement bas, par rapport aux autres cultures. Si les exploitations, cela est fortement dépendant des prix. Un prix inférieur à 400 MGA ne permet plus aux producteurs de dégager des marges positives.

b. Accès et disponibilité de semences de qualité

L'accès des producteurs aux semences de qualité est limité par leurs coûts (plus élevés que des semences locales) et leur disponibilité. Pourtant, leur utilisation permettrait de mieux 43

rémunérer leur travail et d'envisager, en remplissant les conditions d'un cahier de charge spécifique à un marché identifié (exportation, marché de niche),

En général, les producteurs utilisent des semences tout venant (prises sur le stock, achetées sur le marché ou prises à crédit auprès des collecteurs-grossistes locaux), ce qui, affecte en conséquence la qualité et les rendements de la culture. L'utilisation de semences de qualité est compensée par l'augmentation des rendements et de la rémunération du travail. Les opérateurs économiques rencontrés seraient prêts à payer un prix légèrement supérieur au prix pratiqué sur le marché si les producteurs s'organisent pour rendre des services concrets et avantageux à l'opérateur du type : rassemblement de la production sur un site accessible par route, garantie sur les volumes commandés, meilleure qualité des produits (tris, traitement, conditionnement...).

c. Des opportunités de marché à l'international limitées et exigeantes

L'initiative de relancer la production de pois du cap sans menamaso est apparue comme une opportunité pour développer la commercialisation à l'export, sur des marchés exigeant cette qualité. Aujourd'hui, seuls les marchés européens exigent cette qualité (seulement 20% de l'exportation malgache).

Mais les volumes produits à Madagascar sans menamaso sont faibles et ne permettent que de se positionner sur des marchés limités (moins de 1 500 tonnes). De plus, pour tous les acteurs, que ce soit les producteurs ou les exportateurs, le prix d'achat des semences et les coûts relatifs à la production et l'exportation de pois du cap selon les normes exigées par les marchés européens semblent les dissuader d'investir dans la qualité (CTHA, 2009).

Pour la qualité tout venant, les exportateurs sont concurrencés par les produits en provenance de la Chine qui exporte à des conditions compétitives (volumes, sécurité d'approvisionnement,- qualité, prix,...). Néanmoins, Madagascar arrive à maintenir sa position dans l'Océan Indien grâce au goût unique de son pois du cap qu'apprécient les consommateurs mauriciens et réunionnais.

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Cependant, il est courant que les pois du cap exportés ne répondent pas toujours aux normes sanitaires et phytosanitaires (SPS) et des mélanges de produits de deux campagnes ou des mélanges de PC2 et de PC3 sont couramment constatés. De plus, le respect des règles d'exportation (normes et contrôles pour l'obtention du visa d'export) n'est pas toujours appliqué par les acteurs de la filière et les services de contrôle. Cela contribue à alourdir la mauvaise réputation du pays sur sa capacité à maintenir une qualité constante.

Par ailleurs, les exportateurs se plaignent du comportement des importateurs mauriciens, qui utilisent la mauvaise réputation du pays pour renégocier à la baisse les prix des produits livrés. Seuls les réseaux familiaux ou les avances avant livraison permettent de garantir aux exportateurs le paiement de leur produit au prix initialement négocié. Les exportateurs les plus petits vont alors privilégier des contrats ponctuels avec des marchés d'Afrique du Sud par exemple (CTHA, 2009).

I.4.2.2. Atouts et potentialités de la filière

Le pois du cap est un produit qui peut fournir une rémunération intéressante aux producteurs qui rassemblent un certain nombre de conditions : taille des parcelles acceptable, mode de faire valoir direct, ressources financières suffisantes pour payer de la main-d'œuvre extérieure, disponibilité de petit matériel.

Les rémunérations sont d'autant plus intéressantes que des améliorations techniques sont apportées (semences, itinéraire technique) pour augmenter les rendements.

Le pois du cap malgache est un produit qui a des débouchés assurés grâce à son goût unique sur les marchés de l'Océan Indien et qui peut se positionner à l'international en fonction des prix sur le marché mondial. C'est un produit qui peut trouver sa place sur des marchés de niche spécifique, notamment sur les marchés bio-européens.

Par conséquent, toutes les stratégies de développement s'articulent autour de l'intensification des productions. La filière rizicole présente des atouts considérables : un potentiel d'irrigation de 3 200 ha, des niveaux de rendements moyens de 3 t/ha avec des pointes de 8 à 9 t/ha (Source : Monographie de la région du Sud Ouest, 2008), la présence des structures d'encadrements, etc.. Cependant, les équipements agricoles se dégradent et

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se renouvellent difficilement. En plus, on note un faible niveau de mise en valeur des terres, une sous-utilisation d'intrants de base en quantité et en qualité et peu de technologies productives, etc. Tout ceci est fortement lié à un système de financement déficient. Néanmoins, l'accroissement des productions de la filière en zone irriguée, passe par une forte intensification culturale, mais aussi et surtout par l'amélioration de la productivité en vue d'une part, de rentabiliser les infrastructures hydro-agricoles ; et d'autre part, assurer la sécurité alimentaire. Cependant, le développement intensif de cette culture suppose des soutiens financiers importants pour prendre en charge ces besoins de financement. Ceci incite le débat sur l'accès aux marchés et services financiers. Ainsi, les défis majeurs à la promotion de ces deux filières gravitent, entre autres, autour des problèmes institutionnels de financement.

I.5. CONCLUSIONS ET QUESTIONNEMENTS SUR LA FILIERE

Les politiques de développement se trouvent polarisées par les dynamiques de la zone avec ses opportunités bâties autour des ressources hydriques. Ainsi, les objectifs de développement définis par l'Etat mettent l'accent sur l'intensification et la diversification des productions et en particulier sur la promotion du riz. En effet, cette culture est la principale source de revenu pour les populations, outre le fait que le riz soit une part importante dans l'alimentation de base des Malgaches. Cependant, la production nationale couvre difficilement les besoins de la demande intérieure. Les importations massives couvrent le reste des besoins. La situation semble inquiétante d'autant plus que le marché mondial du riz est marginal et devient de plus en plus étroit. Ainsi, l'Etat ne saurait dépendre uniquement de ce marché mondial qui limiterait sa souveraineté alimentaire. En plus, les autres acteurs économiques (prestataires de services mécanisés, riziers, fournisseurs d'intrants, commerçants, etc.) tirent leurs revenus de ce secteur. Par conséquent, les stratégies de l'Etat s'articulent autour de la promotion de la filière du riz local. Par ailleurs, la culture du riz est bien rentable du point de vue des agriculteurs, raison pour laquelle les populations continuent à la pratiquer. Cette rentabilité pourrait être mieux améliorée en jouant sur les marges potentielles d'efficacité technique des producteurs.

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Cependant, la filière connaît des difficultés bien qu'il existe de réelles marges de progrès potentiels grâce notamment au potentiel des superficies aménageables, à la disponibilité de l'eau (intensité culturale), au potentiel de rendement des variétés cultivées, à l'amélioration possible des itinéraires techniques et du taux de décorticage et à l'amélioration possible de la qualité du riz. La maîtrise des pratiques culturales, l'utilisation de techniques améliorées et productives, le renouvellement des équipements agricoles, la réhabilitation des aménagements vétustes, l'utilisation efficiente des intrants et leur mise à disposition à temps, participent entre autres à la productivité des filières. Tous ces facteurs déterminant l'intensification des productions induisent des besoins de financement récurrents aux filières.

En outre, on mesure le rôle primordial de l'accès au crédit sur la mise à disposition à temps des intrants en quantité et en qualité suffisantes et l'impact de la disponibilité de trésorerie sur la bonne conduite de la culture selon le calendrier cultural requis. Ainsi, la réussite du choix sur la production locale est fortement tributaire du système de financement du secteur. Il existe de réelles marges de progrès techniques au niveau des cultures. Néanmoins, ces marges de progrès ne sauraient être mises à profit sans des solutions adéquates aux problèmes institutionnels de financement pour une meilleure stimulation de la filière. Ainsi, l'évaluation des besoins de financement réels, des stratégies et conditions d'accès, et l'impact de cet accès sur la dynamique des filières, semblent être des pistes fondamentales de réflexions présentement peu investies. Dans ce contexte particulier du financement du secteur dans la zone du Bas Mangoky, la recherche des réponses apportées par la littérature sur ces questionnements, il est judicieux de déterminer celles restées en suspens voire sans réponse. Ceci constitue l'enjeu et l'objectif traité dans le chapitre sur la problématique.

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SECTION II : PROBLEMATIQUE

L’agriculture occupe une place prépondérante dans l’économie de Madagascar. Plus de 95 % des ménages en milieu rural s’activent dans ce secteur qui leur procure la première source de revenus (Source : MinAgri, 2007). Malgré son importance, le secteur traverse des difficultés qui engendrent et aggravent l’exode des populations rurales vers les villes à la recherche d’emploi. Cette densification des zones urbaines accentue la demande intérieure en céréales et particulièrement le riz qui constitue l’aliment de base des ménages urbains. En outre, cette forte urbanisation limite l’offre locale des produits alimentaires avec l’exode des ruraux. Cette situation aggrave l’insécurité alimentaire du pays et pose avec acuité le problème de la pauvreté en milieu rural et urbain. Pour faire face, l’État s’engage dans la promotion du riz irrigué comme dans la région du bas Mangoky avec de lourds investissements en infrastructures hydro-agricoles qui ouvrent des opportunités d’accroissement des productions. Cette promotion ne cache pas néanmoins un écheveau de contraintes. En effet, après plusieurs années de fonctionnement, la performance de la filière est en deça des attentes. Cela suscite des questionnements et introspection sur l’impact des orientations introduites et leurs modalités d’application dont notamment la prise en charge du financement de la riziculture irriguée.

Au-delà des investissements de base, les besoins de financement du secteur sont de nature complexe et diversifiée. En effet, l’ambition d’intensification de l’agriculture passe par l’amélioration des technologies et d’efficacité des systèmes de production. Ceci requiert, entre autres, une utilisation optimale des facteurs de production en quantité et en qualité et en temps approprié. Ces exigences de la consommation des intrants2 , selon le respect des itinéraires techniques et du calendrier cultural, rendent beaucoup plus contraignante la demande de crédit. En outre, les besoins de financement du producteur et de son ménage sont diversifiés et dépassent le cadre d’une simple culture. Quelles sont la nature et les conséquences de cette complexité sur le devenir des cultures ? Compte tenu de l’immensité et de la diversité des besoins de financement des producteurs et de la

2 Les intrants de base sont les engrais, semences, produits phytosanitaires et main d’œuvre

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faiblesse de l’épargne rurale, se pose avec acuité l’impact de l’accès au crédit dans les options d’intensification et de recherche d’efficacité.

La contrainte de capital des producteurs et leur incidence sur le développement agricole ont fait l’objet de plusieurs travaux de recherche. Selon la théorie économique, l’accès au financement est supposé réduire la contrainte de ressources des producteurs et faciliter leur accès aux intrants à technologie productive. Beaucoup d’hypothèses théoriques ont par la suite été testées et des solutions proposées. Ainsi, plusieurs options de financement pour le développement du secteur agricole et rural ont été initiées à travers le monde et largement commentées. Cependant, le financement du secteur agricole est connu pour sa complexité qui alimente toujours le débat scientifique et intellectuel. Si beaucoup de questions ont été abordées et élucidées sur le financement du secteur agricole et son implication sur le développement, force est de constater que quelques questions restent encore pendantes. Dans le contexte de l’environnement de l’agriculture malgache, quelles sont les questions traitées et les réponses apportées par la littérature à travers le monde ? Quelles sont les nouvelles pistes de réflexions et notamment dans le contexte des enjeux du financement des filières de production dans la zone du Bas Mangoky? Ce sont autant de questions qui font l’objet de ce chapitre.

II.1. Les réponses apportées par la littérature

Dans la théorie économique, le crédit est par définition une opération de prêt d'argent avec intérêt. Ainsi, on introduit la notion de rationnement du crédit et l'on montre comment l'existence du crédit peut entraîner des effets réels sur les différents segments de l'économie (consommation, production et épargne). A partir de la théorie des cycles économiques réels, on défend l'idée selon laquelle le rationnement du crédit peut être un facteur d'amplification des fluctuations cycliques de l'économie (Ramos, 2001, Gertler et Hubbard, 1988 ; Blinder 1987). Cependant, le marché financier connaît d'énormes difficultés surtout dans les pays en voie de développement où le secteur agricole demandeur de financements présente beaucoup de risques. On observe le resserrement de l'offre de crédit dans la plupart de ces pays.

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En raison d'asymétries de l'information, les prêteurs ne sont pas toujours en mesure d'observer directement la qualité ou le rendement de leurs financements (à travers les projets d'investissements ou les résultats au niveau de la production). Il y a dès lors des risques de défaillance du système et de ses conséquences sur la disponibilité de l'offre. Ainsi, les besoins de financement des emprunteurs tributaires du crédit devraient fléchir dès lors que le risque de contrepartie, tel qu'il est perçu par les institutions de crédit, se dégrade. Par conséquent, le marché du crédit, dans le monde rural en particulier, est complexe de par sa nature et des enjeux supposés sur le développement économique et social. En effet, dans ce milieu si certains producteurs sont confrontés au rationnement peu approprié du crédit, d'autres n'ont simplement pas accès au crédit. Ainsi, la question de l'accès au crédit et ses implications sur l'amélioration des conditions de vie des populations se pose ainsi avec acuité. L'impact de celui-ci sur le changement espéré dans les outputs agricoles est fortement questionné. Ceci pose également le débat et les enjeux sur le mécanisme de fonctionnement du marché financier rural et agricole. Cette section a pour objectif de passer en revue le rôle, la fonction et l'impact du crédit dans les divers compartiments de l'économie, ainsi que les divers dysfonctionnements du marché financier et des solutions proposées à travers la littérature dont certaines applications dans le cas de Madagascar.

II.1.1. Les rôles du crédit dans le développement économique

La théorie économique récente a développé de façon détaillée les diverses interactions et le rôle du crédit dans l'économie (Gertler et Hubbard, 1988) et Blinder 1987). La théorie financière du cycle a été développée par les néo-keynésiens afin d'expliquer les fondements microéconomiques et les conséquences macroéconomiques du rationnement endogène du crédit. Ces analyses complètent les travaux de Friedman et Schwartz (1963) qui attribuent à la contraction de l'offre de monnaie (course aux dépôts, faillites bancaires...), la responsabilité dans la transformation de la récession de 1929 en dépression de grande ampleur. En effet, selon cette théorie, la politique monétaire affecte l'économie principalement par le biais de l'offre de crédit des banques primaires. Les banquiers centraux, selon cette école, ne peuvent plus fermer les yeux sur le caractère largement

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financier du cycle. Une correction par exemple, sévère du prix des actifs détériore le bilan des institutions financières et réduit leur capacité de prêt, d'autant plus que la valeur des collatéraux des prêts tend à diminuer par le biais « des appels de marge ». Ainsi, un cycle vicieux peut se créer. La banque centrale peut être amenée à intervenir dans le cadre de ses fonctions de régulation (mission de supervision et d'intervention dans la gestion des crises). On peut donc s'attendre à ce qu'elle suive de près tous les indicateurs pertinents en la matière (rendement d'équité ou «Return on Equity » du secteur bancaire, évolution des crédits aux sociétés, évolution de la marge d'intérêt, taux de progression des résultats des activités-titres, taux de prêts non performants, etc.). La bonne santé du secteur bancaire est dès lors un indicateur empirique robuste de l'activité, à condition toutefois de tenir compte des changements dans la réglementation prudentielle en particulier. Les banques elles- mêmes jouent un grand rôle dans l'économie et de leur bonne santé dépend tant la réponse de l'économie à un changement de politique monétaire que la facilité du crédit. Plus qu'un indicateur avancé, la santé de ce secteur peut, surtout lorsqu'il s'agit d'une économie d'endettement, influencer directement les performances macroéconomiques (Mucherie, 2006 ; Bernanke, 1983 ; Stein, 1995). Selon Mucherie (2006), le Japon des années 1990 en est une illustration la plus saisissante. Ainsi, les théoriciens de cette pensée croient que le rôle du crédit est central sur la solidité du système bancaire. Le crédit est un élément central dans les politiques monétaires modernes en tant qu'indicateur d'objectif intermédiaire de développement. Il est également perçu comme un indicateur de stabilité du système financier par le mécanisme de confiance qu'il inspire, et en tant que moyen de transmission de cette politique monétaire. Si l'équilibre du marché du crédit est non maîtrisé, le taux d'intérêt perd son rôle de signal pour la conduite de la politique monétaire au profit des flux de crédit. Par rapport aux prix d'actifs, le crédit a l'avantage d'être une variable monétaire, donc située dans le champ d'action des banques centrales.

Du point de vue de la théorie sur le consommateur, le crédit joue le rôle d'équilibre budgétaire. En effet, il constitue, par exemple, un moyen au consommateur de gérer son budget de la manière la plus souple (ex. besoins d'argent ponctuels pour les dépenses de consommation, de cérémonie, etc.) ou une stratégie de dissocier un achat de son paiement. Dans le premier cas, on parle de problèmes d'échelonnement de trésorerie (le besoin ponctuel perturbe souvent la trésorerie disponible). Dans le second cas, il règle les problèmes d'anticipation de l'épargne (sans le crédit, il faut donc épargner l'intégralité de la

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somme requise pour faire face à ces besoins au risque de devoir y renoncer). C'est ainsi donc un moyen de différer le paiement d'un bien sans utiliser l'épargne (si elle existe).

Mais comment faire passer l'étape de crédit ou du système financier à une option de développement économique et social ?

Pour répondre à ce postulat, Schumpeter (1911) développe la notion de crédit et son rôle sur l'entreprenariat. Selon, ce penseur, l'entrepreneur a, en principe et régulièrement besoin de l'octroi de crédit, au sens d'une concession temporaire de pouvoir d'achat. Pour pouvoir produire en général, pour pouvoir exécuter ses nouvelles combinaisons, l'entrepreneur ne peut se passer de pouvoir d'achat. Celui-ci ne lui est pas offert comme pour le cas du producteur par le biais de la recette des produits de la période économique précédente. Si, par hasard, l'entrepreneur ne possède pas par ailleurs ces ressources, il lui faut les emprunter. S'il n'y réussit pas, il ne peut pas devenir un entrepreneur. Il conclut sa pensée en disant «on ne peut devenir entrepreneur qu'en devenant auparavant débiteur» et «s'endetter appartient à l'essence de l'entreprise». Ainsi, le premier besoin de l'entrepreneur est un besoin de crédit. Schumpeter poursuit sa logique et avance que «toute espèce d'octroi de crédit en vue d'innovations, d'améliorations, etc., apparaît par définition comme un octroi de crédit à l'entrepreneur, et constitue un élément de l'évolution économique».

Au niveau économique et social, le crédit est aussi un important pourvoyeur d'emplois, non seulement pour le secteur financier en tant que tel, mais également indirectement pour tous les secteurs qu'il soutient (en tant que biens d'investissements et/ou capacités de production et/ou garantie de risque comme par exemple dans l'industrie, le bâtiment, etc.). Le crédit, outre sa fonction économique, joue donc également un rôle social (amélioration des conditions de vie, nécessité de faire face à des événements, constitution de réserves, etc.). Pour Schumpeter (1911) « toute l'évolution économique en principe a besoin de crédit, là où il n'y a pas de chefs ayant le pouvoir de disposer des biens ». En effet, l'octroi de crédit permet à l'entrepreneur de détourner de leurs emplois actuels les moyens de production, dont il a besoin, d'affirmer une demande à leur égard; ainsi il contraint l'économie nationale à entrer dans de nouvelles voies. Le crédit est ainsi le levier de ce prélèvement de biens. L'auteur affirme que le crédit est essentiellement une création de pouvoir d'achat en

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vue de sa concession à l'entrepreneur. La création de pouvoir d'achat caractérise en principe la méthode selon laquelle s'exécute l'évolution économique dans l'économie nationale ouverte. L'octroi d'un crédit agit comme un ordre donné à l'économie nationale de se soumettre aux desseins de l'entrepreneur, comme une assignation sur les biens dont il a besoin comme «forces productives». C'est cette fonction qui fait le fondement de l'édifice moderne du crédit.

Les systèmes financiers, surtout ruraux, ont été longtemps façonnés par les conceptions économiques du développement. Dans le contexte de l'Afrique, on peut en distinguer trois principales phases de développement (du modèle keynésien à l'économie néo- institutionnelle). La première phase (1960 à 1980) rappelle le fondement théorique Keynésien sur le « crédit agricole » comme outil de développement qui approfondit la conception de Schumpeter. La deuxième phase (1980 à 2000) est l'approche de la théorie néo-classique et la libéralisation des économies du sud. La dernière est développée à partir des années 2000 avec la remise en cause des précédentes approches et l'introduction de la théorie institutionnelle et 1'information imparfaite. Chacune de ces phases correspond à des dispositifs financiers de type public ou privé ou mixte, et induit le renouvellement de cadre théorique sur les marchés financiers.

Juste après les indépendances, le sous-développement était analysé comme le résultat d'un déficit d'investissement tant au niveau macro-économique qu'au niveau micro-économique (Wampfler, 2004c). Ce postulat inspiré des thèses keynésiennes s'appuyait sur le crédit pour moderniser l'agriculture. Du fait de la faiblesse de l'épargne rurale, le crédit était considéré comme une approche pour amorcer le cercle vicieux de l'investissement privé. Dans cette logique, le crédit public est considéré comme un outil nécessaire au changement technique, au financement et à l'adoption de l'innovation dans les pratiques culturales et au développement de la production agricole. Cette période (1960 à 1980) correspondait, sur le plan institutionnel de financement, à l'intervention des banques nationales de développement (BND) partout ailleurs en Afrique, dès les premiers moments de l'indépendance. La volonté d'impulsion du développement a motivé ces Etats à la mise en place de ces banques.

Ainsi, des politiques d'incitation à l'utilisation du crédit furent inspirées par la mise en

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œuvre des taux d'intérêts subventionnés par l'Etat qui devraient stimuler la demande de crédit et par ricochet l'utilisation des intrants pour améliorer le niveau de productivité des producteurs. Ce modèle économique classique interventionniste (de nature keynésienne) : « tout Etat ou Etat providence » inspirait les options de développement des Etats. L'allocation des ressources ne considérait que cette option d'intensification et le rôle du système financier est ignoré (Krahnen et Schidt in Wampfler, 2004c). A Madagascar, cette période coïncidait avec l'ère d'interventionnisme de l'Etat dans le secteur agricole avec des filières agricoles administrées. Ce fut le Programme Agricole avec un dispositif coopératif d'interventions en amont et en aval de la production et des prix administrés/garantis/contrôlés. L'effort de développement a été ainsi consenti sur la création d'institutions de crédit. L'USAID a investi environ 700 millions US dollars entre 1950 et 1970, la FAO a été très active dans le développement des réseaux coopératifs de crédit durant la même période. La banque mondiale estime son investissement à ce créneau de 16 milliards US dollars (World Bank, 1993). Ceci n'a pas donné pour autant les résultats escomptés car le crédit n'a pas pu éradiquer la pauvreté ciblée dans les zones rurales exclusivement jugée liée à l'incomplétude du marché financier.

Cette approche est remise en cause entre 1970 et 1980 avec la répression financière et un changement de paradigme sur les politiques de développement agricole. L'appui des banques de l'Etat à des secteurs publics en faillite, à l'aristocratie locale en déperdition, et l'intervention tout azimut de l'Etat entravant la liberté de mouvement du secteur financier, ont été, entre autres, des facteurs d'échec de cette conception de développement (Sy, 1988). Ainsi, on assiste à partir des années 1980 à des ajustements structurels limitant les interventions de l'Etat dans plusieurs secteurs. On assiste à une restructuration des formes d'intervention marquée par le désengagement de l'Etat et l'émergence de dispositifs collectifs privés, la libéralisation des marchés notamment céréaliers dans le cadre d'une économie de marché. Ce nouveau modèle économique s'apparente au néoclassique « du laisser faire, vérité des prix, correction des distorsions (ex : élimination subventions) » avec le concept de « moins d'Etat ou mieux d'Etat». Cette approche néoclassique est marquée à Madagascar par les ajustements structurels et la libéralisation à travers la mise en place de la Nouvelle Politique Agricole.

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Pourtant, l'écart entre les promesses de redressement économique et les réalités reste considérable. On note des difficultés dans les réformes libérales et le retour de l'Etat depuis 2000 vers des dispositifs politiques d'intervention mixtes (ex. agence de régulation des marchés, l'existence des interprofessions..) ; et des stratégies dirigistes et volontaristes. Ce modèle économique est inspiré par la nouvelle économie institutionnelle. Ceci se traduit par la prise en compte du facteur institutionnel qui s'ajoute aux forces naturelles du marché comme mécanisme de coordination et de régulation des filières agricoles. Cette politique s'est traduite pour le cas de Madagascar, par une forte allocation de ressources financières et tout récemment le recours aux subventions au secteur agricole en 2006-2007. Il y a également la faible attention portée sur la mobilisation de l'épargne compromettant la viabilité de l'institution financière et sa dépendance sur l'extérieur. Souvent, on pose le questionnement sur la gestion rigoureuse de l'institution (malversations, faible niveau de remboursement des crédits, etc.). La rigidité des interventions de l'Etat dans le système financier pose la problématique de déréglementation (subvention dans les taux d'intérêt, suppression des dettes paysannes..).

Néanmoins, le crédit joue le rôle d'interface au niveau économique et social, (Ramos, 2001). On dit en effet souvent que le crédit est le moteur de l'économie, parce qu'en facilitant l'accès aux biens de consommation, il permet une production de masse qui, à son tour conduit à une réduction des prix de vente dont bénéficie en fin de compte le consommateur. Dans une économie de marché, le crédit joue le rôle d'intermédiations entre différentes branches de l'économie. Il permet d'accéder aux ressources, d'accroître les capacités d'investissements et de production des entrepreneurs et de gérer les risques et incertitudes des agents économiques. Le rôle du crédit est encore plus fondamental dans les pays en développement où la majorité de la population est rurale, pauvre et dépourvue de ressources. A Madagascar, la plupart des producteurs sont exclus du système de crédit (CNMF, 2008). Ces producteurs dépourvus de ressources sont limités dans l'accroissement de leur production avec des faibles niveaux de rendements agricoles. Il est prouvé que l'accès au crédit est un facteur d'amélioration de la productivité (Diagne, 1988, Diagne et Zeller, 2001). Cependant, un des principaux obstacles à une participation accrue de ces plus défavorisés au développement économique (accès aux technologies et à l'innovation) dans les pays en développement est leur difficulté à accéder aux ressources financières (Bassole, 2003).

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En quoi donc le marché financier peut-il être utile au secteur agricole ? Et comment le

rendre accessible aux producteurs du monde rural ?

Un des principes de la théorie néoclassique du bien-être économique est que toutes les caractéristiques des commodités (biens et services) sont observables par tous les participants du marché. Sans cette condition, différents marchés ne peuvent pas coexister pour des biens ayant de différentes caractéristiques, et ainsi les hypothèses de marché parfait ne sauraient tenir. Ceci met en évidence, le rôle de la parfaite information dans le mécanisme de marché. Parallèlement à ces évolutions théoriques dans le marché du crédit, l'absence d'informations parfaites entre l'emprunteur et le prêteur pose des dysfonctionnements dans les mécanismes. Les économistes pionniers sur ce domaine Akerlof (1970), Spencer (1973), etc., ont commencé à identifier l'asymétrie de l'information comme la principale cause du dysfonctionnement du marché. Par la suite beaucoup d'autres économistes ont commenté l'importance de la parfaite information dans les relations de marché. Cependant, la réalité quotidienne montre que dans la plupart des relations de marché, notamment celui du crédit, l'information est souvent asymétrique entre 1es acteurs. Ainsi se posent les questions de savoir comment atteindre l'équilibre du marché en présence d'informations asymétriques ou problèmes connexes du marché du crédit. Quelles sont les propriétés de ce déséquilibre et les effets attendus? Dans ce cas précis, existe t-il des possibilités d'amélioration dans les mécanismes d'intervention du marché? Ces questions sont des domaines d'actualité de recherche en théories microéconomiques durant ces deux dernières décennies. Ces axes et questions de recherches tournent autour des principaux concepts rencontrés dans le marché du crédit soit en tant que dysfonctionnement : les incertitudes, la sélection adverse, le hasard moral, etc. ou en tant que solutions proposées : l'incitation dynamique, le monitoring, les pressions de groupes, l'existence d'un cadre juridique et garant pour l'application des lois sur les contrats « Contract enforcement », etc. Tous ces concepts clefs à des enjeux divers dans le fonctionnement du marché du crédit méritent au préalable des clarifications.

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II.1.2. Dysfonctionnement du crédit

Dans la théorie économique classique, le marché de concurrence pure et parfaite suppose que les agents ont une information complète et une capacité de calcul illimitée. Aussi, le marché fonctionne et régule toute intervention sans entraves. Dans le marché financier en particulier, on avance même l'équilibre de Pareto pour montrer le rôle de la parfaite information dans le jeu de l'offre et la demande. Plus tard, l'économie du développement de l'information vient remettre en cause ces fondements avec ses hypothèses sur l'imperfection de l'information et de l'incomplétude des contrats liés dans le marché. Cette imperfection de l'information est à l'origine de l'imperfection des marchés financiers en particulier. Les dysfonctionnements induits vont être analysés en profondeur dans le secteur financier et des innovations institutionnelles à travers plusieurs concepts qui décrivent ces états d'évolution de l'asymétrie de l'information.

II.1.2.1. Incertitude et vérification

Le mécanisme de fonctionnement du crédit met en jeu divers partenaires du marché et le flux des informations joue un rôle déterminant dans la prise de décisions. L'incertitude est née quand toute l'information n'est pas connue (Wampfler, 2004). On rappelle selon la théorie économique que le choix individuel qui détermine la décision d'emprunter ou de ne pas emprunter (ou prêter ou ne pas prêter) trouve son fondement dans la théorie du comportement du consommateur et du producteur. La théorie du choix de ces agents obéit à la loi de la demande dans le contexte d'un marché économique dans lequel les biens et services que le consommateur peut demander sont disponibles à des prix connus (Arkelof, 1970 ; Van Tassel, 1999). Le modèle économique développé dans ce cas précis rentre dans la situation d'interactions d'agents économiques poursuivant leurs propres intérêts. Toute incertitude dans les rapports entre les deux partenaires crée des conditions de dysfonctionnement du marché. Par conséquent, les flux d'informations et le principe d'observabilité (donc de vérification) des biens et services jouent un rôle capital dans la compréhension du système et met en relief le concept d'incertitude dans la notion de transparence du marché. La décision du consommateur ou du producteur dans ce cas de marché économique est fortement dépendante de ces facteurs et leur absence entraîne des dysfonctionnements. Le principe fondamental est que toute l'information doit être connue

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de tous.

Dans ses travaux de recherche sur les marchés financiers, Wampfler (2004) met en relief l'incertitude dans l'univers de la transaction financière où l'information est incomplète et asymétrique. L'emprunteur, dans un univers changeant avec les aléas de toute sorte, ne maîtrise pas toutes les informations sur son projet, encore moins sur son avenir. Ainsi, l'incertitude est réelle surtout si la vie du projet financé est dans un horizon assez lointain. On comprend alors que la relation entre prêteur et emprunteur s'inscrit dans une incertitude intertemporelle. Dans cette vision, le prêteur qui a délégué son rôle de fructification du capital à son emprunteur dans le cadre de son projet, doit s'assurer que tout est mis en œuvre pour l'optimisation de la réussite. Ainsi donc toute incertitude et/ou informations imparfaites sur la réalisation du projet mettent en jeu l'incomplétude du contrat qui les lie. Cependant, on constate que les emprunteurs sont opportunistes et cherchent le plus souvent leurs propres intérêts par diverses manières y compris souvent la duperie. Ces types de comportement induisent à l'incertitude et à l'imperfection des informations. Ils affectent les relations dans les contrats et produisent des risques d'informations cachées (risque de sélection), de rétention d'actions (risque moral) et autres distorsions (réf. section suivante).

Pour éviter ces dysfonctionnements dans l'incomplétude de l'information, le délégataire de la fonction de fructification du capital utilise des mécanismes de contrôle et de vérification du fonctionnement des activités du projet financé. Cela engendre forcément des coûts et des conséquences sur le crédit. La littérature sur l'état coûteux de vérification des contrats avec l'asymétrie de l'information s'est fortement développée avec les inquiétudes nées de la véracité des informations obtenues sur l'indexation des taxes sur le revenu des entreprises (Border and Sobel, 1987). Les entreprises pour contourner le paiement des taxes indexées sur le revenu, ne faisaient pas une bonne déclaration. Ainsi, la vérification et l'audition bien que coûteuses permettent l'application correcte des contrats. Dans le système financier, l'existence d'un système de vérification fortifie l'application correcte des contrats et atténue aussi les incertitudes dans l'exécution de ceux-ci. Cependant, le coût de vérification est souvent coûteux. Ainsi, le système financier actuel dans certains pays passe par les intermédiations des groupes de pression, de la caution solidaire, etc.

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II.1.2.2. Sélection inverse « adverse selection »

La sélection inverse est une forme d'asymétrie de l'information entre partenaires. Cela signifie de façon schématisée que tout le monde n'a pas la même information du marché. Cette situation se présente quand les décisions de commerce d'un individu informé dépendent de son information personnelle privée de telle manière qu'elles affectent négativement son partenaire du marché non informé. Dans le système de crédit, on identifie la sélection inverse quand certaines caractéristiques de l'information privée de l'emprunteur ne sont pas parfaitement connues du prêteur mais affectent sa propension à rembourser. Par exemple dans le cas de l'offre de crédit, le banquier connaît moins la capacité personnelle et privée de remboursement que le client lui-même (ne disposant pas de toutes les informations dont dispose le client). En effet, les emprunteurs ont des propensions à rembourser de degré variable et cela induit des niveaux de risques variables pour le prêteur dans sa quête de sélection d'emprunteurs. Dans une transaction financière, la sélection inverse appelée aussi information cachée, peut induire à un équilibre du marché autour d'un prix moyen inférieur à la valeur réelle des biens échangés, entraînant de fait la disparition des biens de bonne qualité au profit de ceux de qualité moindre. La tendance pour l'inefficience est ainsi exacerbée par le phénomène de la sélection inverse. Cela entraîne une dégradation de l'équilibre réel du marché et produit des coûts supplémentaires qui influent sur les taux d'intérêt du marché financier et à la longue freinent les échanges. Ainsi, l'utilisation de l'information cachée crée le dysfonctionnement dans les transactions du marché. Si, par exemple, le demandeur de crédit cache une information sur les risques de non remboursement (ayant par exemple, d'autres crédits qui hypothèquent sa propension à rembourser), le contrat de crédit peut être biaisé par cette information non connue de l'actuel créancier. Le facteur non observé par le banquier avant la signature du contrat constitue l'information cachée du débiteur sur les risques de sa solvabilité.

Au niveau macro-économique, Stiglitz et Weiss (1981) ont développé des études de cas où la sélection inverse introduit des risques et des rigidités dans la relation financière entre prêteur et emprunteur induisant le déséquilibre du jeu de la politique économique. Comme ils l’ont indiqué, la politique monétaire affecte l'économie par le jeu de l'offre de crédit des banques primaires sous la supervision et la régulation de la banque centrale. Par

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conséquent, en raison d'imperfection du marché, l'environnement devient plus risqué et cela conduit à des systèmes financiers plus complexes sur l'allocation optimale des ressources mobilisées par l'épargne sur des projets d'investissements efficients, sur le partage des risques des divers acteurs (emprunteur, prêteur, épargnant, intermédiaire, assureur, etc.). Par asymétrie de l'information entre emprunteurs et prêteurs, des mécanismes de sélection inverse s'instaurent. Ainsi, les prêteurs peuvent exiger (et en général, ils le font) une prime de risque indifférenciée pour couvrir les risques moyens. Seuls les emprunteurs peu fiables resteront in fine sur le marché du crédit et certaines autres entreprises subiront un rationnement du crédit. Cela fausse et cloisonne le principe d'accessibilité recherché de tous les acteurs du marché financier. Par ailleurs, on note que le problème posé sur les primes de risques, de fonds de calamités, etc. a été toujours la doléance des banques classiques pour leur participation au financement de l'agriculture dont son environnement est jugé risqué. Ceci a largement contribué à l'absence de financement des banques classiques dans le secteur agricole et rural des pays en voie de développement, Madagascar en particulier. Ce secteur est en fait jugé très risqué et dépourvu d'informations fiables.

II.1.2.3. Hasard Moral

La notion de « Hasard Moral» dans le concept d'asymétrie de l'information est définie comme une action cachée. Il s'agit d'actions menées par une partie des partenaires du marché à la méconnaissance de l'autre partie. Ce principe illustre l'inhabilité de l'autre à observer l'action de son partenaire, alors que les deux sont supposés observer toutes les données du marché. Par exemple, l'utilisation du crédit sur les engrais pose souvent cette forme d'asymétrie de l'information entre le producteur et son banquier qui ne suit pas le travail sur les parcelles. Le plus souvent, les crédits ne sont pas utilisés sur les besoins pour lesquels ils ont été empruntés. Ce détournement d'objectif fausse le principe de l'efficacité du crédit sur le problème auquel il était sensé réglé. Ce risque résulte du caractère coûteux de l'information. Wampfler (2004) montre que le risque moral est notamment lié à « l'inter- temporalité » de la relation financière. Le prêteur ne peut pas être sûr de ce que sera fait son capital par l'emprunteur ni observer ce que sera fait son capital par l'emprunteur. La possibilité qui lui est offerte pour sécuriser la transaction est d'engager une procédure de surveillance sur le respect des clauses du prêt d'où l'existence de coût de cette information

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ou « frictions de l'échange » selon Williamson in Wampfler (2004). Ces coûts incluent la difficulté d'accès à l'information complète, l'opportunisme des agents (un individu ne respecte pas forcément ses engagements, surtout si l'observation de son comportement est coûteuse) et aussi la spécificité des actifs de la transaction (le contenu et le niveau de complexité de la réalisation du projet financé).

Avant l'échéance du crédit, l'emprunteur peut utiliser le crédit à d'autres fins et/ou ne fournit pas d'effort suffisant pour la réussite du projet. On parle ici de hasard moral ex- ante. Ceci hypothèque le niveau de remboursement escompté. Ce cas de figure met en évidence que l'information reçue par le prêteur sur l'emprunteur avant la signature du contrat est imparfaite. Le hasard moral ex-post se passe quand à l'arrivée de l'échéance, l'emprunteur ne peut pas rembourser (à cause de l'échec du projet) ou décide volontairement de ne pas rembourser le prêt. Le résultat du projet étant une information privée, le prêteur ne peut pas savoir si l'échec est dû à des raisons légitimes ou de stratégies de comportement de l'emprunteur. Cela nous ramène au concept de coût des transactions dans l'approche économique pour prendre en charge l'information incomplète et sécuriser le crédit. Par ailleurs, la rationalité de cette approche développe l'idée que les agents économiques ne décident pas en fonction de leur optimisation, mais de leur satisfaction pour minimiser les coûts de transactions nés de ces échanges en présence d'informations imparfaites. Cela explique l'existence de divers modes de coordination (marché, organisation collective, contrat, etc.).

II.1.2.4. Compatibilité de motivation

Le concept de « compatibilité » met en évidence la volonté du respect du contrat de prêt. Si le crédit est octroyé, la réussite du projet pour lequel le prêt a été consenti dépend de plusieurs facteurs dont notamment les actions entreprises par l'emprunteur, son comportement et son effort vis-à-vis de la réussite de fructification du capital investi, et par ricochet sa propension à rembourser. La théorie classique dans une situation d'information parfaite induit que les actions de l'emprunteur vont conduire l'égalisation du bénéfice marginal au coût marginal du crédit (Van Tassel, 1999). En cas d'asymétrie de l'information, le hasard moral suppose que l'emprunteur qui n'internalise pas les coûts d'échec comme le prêteur, entreprend des actions qui peuvent faire échouer le projet. Si

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l'emprunteur avait par contre, internalisé les coûts d'échec comme le prêteur, surtout dans le cas d'un prêt sans garantie, il aurait évité d'entreprendre des actions qui vont faire échouer le projet (Ghatak et Guinname, 1999). On parle ici du principe de compatibilité entre le prêteur et l'emprunteur.

Le contrat de crédit qui lie le banquier et le producteur devrait être effectif si toutes les actions prises de part et d'autre restent observables. Si toutes les actions sont observables, le contrat sera directement exécuté sans entraves. Cependant, si les actions du producteur, par exemple, ne sont pas observables, le contrat est affecté. Cela peut porter préjudice à l'exécution correcte d'un tel contrat. Ainsi, donc les actions cachées ou « Hasard Moral» constituent des obstacles dans le processus d'équilibre dans les informations (compatibilité) qui déterminent le choix des décisions. Dans la dynamique de contrat de crédit signé et par rapport à l'échéance, on peut parler de hasard moral en ex-ante ou ex-post (Conning, 1999 ; Bassole, 2003). Ce raisonnement en termes d'équilibre, de rationalité dans les hypothèses de base de l'économie néo-institutionnelle élargissent les concepts de l'imperfection des marchés. Il nous mène à considérer la dimension sociale des processus de décisions individuelles dans les relations de contrat pour sécuriser et réduire les coûts de transaction. Le financement de proximité de la microfinance met en jeu ces innovations organisationnelles avec ses nouveaux modes de structure de « gouvernance ».

II.1.2.5. Contractualisation « contract enforcement »

La notion de contrat implique que les services privés sont régis par une contractualisation. Un cadre juridique légal est en fait la base de l'identification d'un service. Il fixe les règles de fonctionnement, contrôle son application et prévoit de sanctions en cas de dysfonctionnement. Ce cadre est la formalisation des différents dispositifs qui contribuent à la pérennisation du service et à la réduction des incertitudes. Wampfler (2004) argue que la durabilité d'une offre de service dépend certes des facteurs techniques (compétences, expertise, équipements..), financiers (équilibre et autonomie financière..), mais également juridiques et institutionnels. Cela signifie qu’il existe un cadre légal permettant l'exercice normal de l'activité et des règles acceptées par tous qui rendent possible le fonctionnement de l'activité. Cependant, selon l'auteur, l'efficacité d'un tel dispositif juridique dépend d'abord de la capacité à faire respecter les engagements contractuels. Dans un pays

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organisé, l'Etat est le premier garant d'un dispositif contractuel. On constate malheureusement que dans plusieurs contextes, l'Etat est peu pesant sur le respect des contrats. L'auteur illustre ces propos par l'exemple de la gestion des défaillances des contrats de financement qui se passent en Afrique. Quand un contrat de crédit n'est pas honoré par défaut de remboursement, l'institution de financement peut assigner en justice l'emprunteur. Malheureusement, l'institution judiciaire, pour la plupart des cas, ne fonctionne pas à cause de multiples problèmes (corruption, manque de compétence, déficit de personnel, etc.). Ainsi l'affaire n'est pas traitée ou est mal traitée comportant de multiples problèmes constatés dans ces pays.

Ces manquements induisent également des lenteurs dans les procédures judiciaires ce qui augmente les coûts et risques des affaires. En retour, l'emprunteur n'ayant pas d'autres recours perd son investissement. Il en est de même du prêteur. Cette situation crée des antécédents de crédit impayé et perturbe le fonctionnement du climat de confiance entre prêteurs et emprunteurs. Les institutions de crédit deviennent réticentes à financer et l'accès au crédit devient difficile. Alors que si le mauvais payeur avait été correctement sanctionné, le contrat de crédit gagnerait de crédibilité et permettrait l'instauration de la confiance, ce faisant assurant la pérennisation des contrats. La défaillance de l'Etat dans sa fonction régalienne de contrôle de faire respecter les termes de contrat et surtout d'appliquer les sanctions en cas de distorsions pose le problème de la solidité des contrats et pousse certains financiers, comme le cas de la microfinance à s'orienter vers la pression sociale de groupe (réf. section suivante).

Dans la littérature économique et du droit, beaucoup a été fait sur la notion de rupture de contrats notamment les solutions pour y remédier. Le problème ne se situe pas sur comment faire pour renégocier, mais sur comment faire pour que la loi puisse simplement s'appliquer quand des circonstances de non respect des engagements surviennent (Laffont, 1996, 2001). Il existe en effet dans les pays en voie de développement, des contractualisations entre partenaires, mais celles-ci demeurent peu contraignantes et souvent non suivies d'application. Laffont (2001) tente de montrer comment l'application de la loi peut être une substitution efficiente de l'accroissement des coûts de transactions provenant d'une tentative d'inclure dans les contrats toutes les possibilités de contingence pour des éléments

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de garantie. L'auteur articule son argumentation sur la capacité des organes de régulation des contrats à faire respecter les contrats. S'ils réussissent en forçant les entreprises à respecter leur contrat, les coûts de transaction sont minimes voire inexistants. Mais, s'ils échouent, on parle alors de renégociation avec les effets induits en perte et de déstructuration du fonctionnement du service. On argumente que la qualité d'imposition de l'application des contrats diminue la probabilité de renégociation (Laffont, 2001). De même, l'application des lois diminue la perte encourue, dans le cas contraire des fonds publics (Becker and Sigler, 1974).

Les nombreux travaux de Laffont posent le problème de manque d'application et d'imposition des lois dans les contrats appelés « contract enfor cernent » comme un dysfonctionnement préjudiciable même au processus de développement d'un pays. Pour argumenter son point de vue, il passe en revue l'échec de la privatisation des télécommunications en Afrique avec le jeu faussé par le manque de rigueur des organes de régulation sur les opérateurs. En effet, la renégociation qui est en cours avec les opérateurs de téléphones dans ces pays fausse le système au détriment des consommateurs qui subissent le dysfonctionnement avec la faiblesse constatée dans l'application des contrats. Le manque d'engagement politique, la faiblesse d'application des lois et règlements encouragent la rupture des contrats et créent des conditions d'insécurité de l'investissement et des dysfonctionnements dans le marché des capitaux. Brunetti et al. (1997) avancent que « la faible crédibilité des règlements est associée aux faibles taux d'investissement et de croissance ». En plus, ce manque de rigueur est souvent motivé par le niveau de corruption des institutions de régulation (Laffont, 2001). Il argue que la corruption est surtout favorable avec des pouvoirs de répression faibles et le manque d'application des lois. Dans son modèle, il met en évidence la corrélation positive entre la taille de l'économie informelle et le niveau élevé de corruption, car pour cet auteur le poids de l'économie informelle peut être perçu comme une mesure de la faiblesse d'imposition des lois. En d'autres termes, s'il n'y a pas de rigueur dans l'application des lois et contrats, la gestion informelle de l'économie entraîne la corruption. Les pays en développement souffrent beaucoup de cette faiblesse dans la gestion d'application contraignante des contrats. Ceci pose des problèmes de dysfonctionnement dans les relations de contrat, mais également, le faible niveau d'investissement et de développement.

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II.1.3. Fonctionnement des institutions financières ?

II.1.3.1. Systèmes financiers classiques

Les solutions traditionnelles apportées pour venir à bout de ces dysfonctionnements ont été des principes de bonne gestion et de rigueur. Les banques imposaient des dossiers qui justifiaient la pertinence et la viabilité des projets, les garanties de remboursement, etc. Avec la crise bancaire des années 80 en Afrique subsaharienne, les banques classiques ont alourdi les procédures d'accès. Il faut comprendre que pour se sécuriser et reprendre un nouveau souffle pour ainsi dire, les banques classiques sont devenues de facto beaucoup plus exigeantes en termes de garanties, de dossiers bancables etc.

Les circuits classiques constitués par les banques africaines régies par des règles d'orthodoxie souvent sévères et un mode de fonctionnement importé des métropoles excluent de fait la majorité de leur population analphabète (Ndiaye, 2000). Les raisons primaires de refus de financement du secteur agricole tournent autour de l'absence de garanties et l'absence de dossiers bancables. Ces derniers en dehors de leurs contenus « vides » pour les institutions posent aussi un problème de présentation du fait de l'absence de formation des demandeurs. Ndiaye (2000) rappelle que dans la plupart des pays africains, plus 50% des agriculteurs sont analphabètes. Ainsi, le niveau faible de formation constitue, entre autres, un obstacle majeur de financement des micro- entrepreneurs urbains et ruraux. La deuxième contrainte de financement évoquée par Ndiaye (2000) est liée au facteur risque. L'agriculture dans les pays africains est fortement dépendante d'aléas climatiques qui sont exogènes aux facteurs de contrôle des paysans. Par ce fait, le secteur agricole constitue un secteur à « haut risque » dans lequel peu de banques se hasardent. Le problème de la rentabilité et de la solvabilité des entreprises agricoles est ainsi posé.

La lourdeur notée dans les études de dossiers et les tracasseries administratives ont montré la limite du système. Pour les banquiers, le manque de visibilité dans les dossiers proposés, la non rentabilité des activités agricoles, l'insécurité au remboursement et l'insuffisance d'informations ont été les principales causes identifiées (Fall et Ndiaye, 2005). Pour les producteurs, c'est l'équation des garanties matérielles pour cautionner les crédits qui pose

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problème. Dans les pays en voie de développement où la majorité des populations ciblées pour le crédit agricole sont dépourvues de ressources, cette conditionnalité pose des problèmes d'accès. Alors, toute stratégie de faire intervenir le secteur de financement dans l'agriculture doit cerner ces tendances objectives de risque. Ainsi, la solution traditionnelle optée par les banques est la prudence. Seules les banques agricoles, là où elles existent, s'aventurent dans le financement du secteur agricole, mais sur des filières ou zones présentant des garanties de rentabilité et de sécurité (filières organisées et ayant un débouché ou garanties par caution sur le produit final, zones irriguées où il y a moins de risque pluviométrique, etc.). Cependant, malgré ces choix prudents, il existe toujours des déboires qui hypothèquent le financement durable du secteur agricole (Wampfler et Baron, 2001).

Il n'empêche que ce système traditionnel a également connu des problèmes de dysfonctionnement induits par l'absence d'informations parfaites. Des tentatives de solutions ont initié le suivi-évaluation pour assurer l'exécution des termes du contrat. Ce suivi se fait par des membres de la banque avec quelques membres du groupe. Cette option a été prise par les banques comme solution à l'information imparfaite induite dans les contrats de prêt. Cela a permis d'évaluer le niveau du progrès des projets financés par la banque et les possibilités de remboursement.

Cette stratégie a réduit les risques de détournement d'objectifs du crédit et garantit des niveaux de rendement et de remboursement élevé (Ndiaye, 2000). Cependant, cette démarche coûte chère à la banque et elle est souvent peu efficace compte tenu de la nature du projet et du nombre élevé des acteurs à suivre dans certains pays comme le Malawi (Diagne, 1988). Les distorsions constatées dans la sélection adverse (information cachée) et le hasard moral (action cachée) sont toujours présentes dans les solutions traditionnelles des banques classiques. Les solutions traditionnelles de suivi et de contrôle apportées ont déjà éprouvé leurs limites. Les conditions d'application de ces solutions de rigueur et de coûts de capital élevé (induit par les charges additionnelles de suivi et de contrôle) rendent difficile l'accès des producteurs à ces financements. Ainsi sont apparues des solutions dites innovantes avec l'introduction des institutions de financement décentralisées ou la microfinance avec ses différentes variations (de l'informel avec la tontine à la forme actuelle de société ou mutuelle).

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Par ailleurs, face aux problèmes de dysfonctionnement du marché de crédit, des solutions multiples ont été utilisées et commentées dans la littérature. Durant ces deux dernières décennies, le crédit de groupe ou caution solidaire a été également largement utilisé et commenté comme un instrument d'accès au crédit aux pauvres dans les pays en voie de développement. Son succès avec la banque de Grameen au Bangladesh repose sur l'absence de garantie chez les populations pauvres ciblées et la satisfaction dans les niveaux de remboursement.

Ainsi, les facteurs explicatifs de cette réussite ont été tantôt assimilés à la technique de caution solidaire, ou à la nature de coresponsabilité du groupe, tantôt aux moyens d'exercions de pression ou de sanction du groupe. L'enjeu principal est la motivation des emprunteurs à rembourser. Parmi ces solutions par type d'institution, on a noté l'incitation dynamique, le monitoring, la pression des pairs, etc.

II.1.3.2. Microfinance

Les circuits des banques classiques régies par ces types de règles d'orthodoxie excluent de fait la majorité de la population dans les pays en voie de développement (Sy, 1988). Avec l'échec constaté dans les programmes de financement classique, sont apparues la microfinance et les mutuelles d'épargne et de crédit. Ces Systèmes financiers décentralisés (SFD) ou institutions de microfinance, se veulent l'équilibre entre les tontines traditionnelles et les banques classiques. Ils s'inspirent de la solidarité de groupe associatif, de mobilisation et de distribution des ressources collectives, mais dans un environnement moins informel parce que réglementé (Ndiaye, 2000, Grain de sel, 2000). En effet, les tontines sont une forme de financement très répandue en Afrique de l'Ouest, qui relève des relations sociales entre les membres. A cet effet, plusieurs formes de tontine ont été énumérées avec : le système d'épargne roulant (où les membres versent régulièrement une somme que l'on prête à un de ces derniers), le système de tirage au sort et le système basé sur ce que chacun peut donner. En somme les tontines se présentent comme un système de crédit et d'épargne informel qui met à la disposition des membres, les ressources cotisées par les autres à tour de rôle.

En brassant les outils modernes de gestion de l'épargne et de crédit, les institutions de

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microfinance cherchent à conserver les valeurs de solidarité sociale qui ont fait le succès de la tontine. Considérée comme une réponse aux conditions restrictives des banques classiques, ces Institutions de Microfinancement (IMF) sont diversifiées et souples. L'objectif de la microfinance est de cibler les exclus du système classique financier. Le dossier réalisé sur ce sujet par le réseau CERISE 3 montre que la microfinance est un instrument de lutte contre la pauvreté en proposant des services financiers adaptés à ce type de clientèle. L'engouement qu'elle suscite autour des populations justifie sa rapide croissance. La question relative à la mobilisation de l'épargne nationale, qui échappe aux banques classiques, a été du coup réglée par la présence des SFD. Cette épargne récupérée et redistribuée aux populations à faible revenu s'avère être un moyen efficace de lutte contre la pauvreté. La microfinance suscite un engouement mondial et demeure estampillée comme étant un puissant moteur de lutte contre la pauvreté (Lapenu, 2001).

La microfinance au regard de la place prépondérante qu'elle a prise dans le paysage financier des économies africaines est devenue incontournable, mais pose en même temps des questionnements sur son impact réel et sa capacité à atteindre les objectifs fixés. La question fondamentale que l'on se pose pour un tel système de financement est comment elle parvient à concilier ses objectifs sociaux (aider les pauvres avec ce que cela induit en termes d'approche, de coûts et de rentabilité), et la performance financière attendue de ces institutions. Ces questionnements ont largement contribué à façonner sa mutation progressive pour prendre en compte certaines préoccupations des pauvres du monde agricole. Ainsi plusieurs dynamiques ont été introduites dans ce système pour mieux comprendre et embrasser le secteur agricole (caution solidaire, incitation dynamique, suivi-évaluation..).

II.1.3.3. Caution solidaire

Plusieurs stratégies sont développées pour contourner ou atténuer les dysfonctionnements

3 Référence travail de synthèse de Cécile Lapenu, secrétaire du réseau CERISE sur le site web :

www.lamicrofinance.org

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dans le marché du crédit. Les banques classiques utilisent le type de garantie matérielle non seulement pour sécuriser les prêts, mais aussi pour identifier les bons et mauvais payeurs sous forme des différents termes de contrats. Par exemple, le renoncement de certains biens de valeur comme garantie (pour d'éventuels non remboursements de prêts) peut être perçu, dans ce cas, comme un indicateur de bon payeur. Cependant, l'absence de moyens et la pauvreté dans le milieu rural posent la pertinence de telles stratégies.

Face à ce problème, la microfinance a introduit la notion de caution solidaire avec la coresponsabilité dans le système de financement.

Ainsi, la coresponsabilité dans les prêts de groupe utilise le capital social pour atténuer les effets de la sélection adverse dans les phénomènes d'asymétrie de l'information. En effet, les groupes se constituent par affinité ou par intérêt avec un choix raisonné sur les membres potentiels du groupe. Ainsi, ils se connaissent les uns les autres. Cela suppose que le groupe maîtrise plusieurs caractéristiques privées de leurs membres (le niveau de solvabilité, le risque du projet soumis, la capacité d'endettement, etc.) et la structure de leur marché de crédit local. Quand la banque transfère cette coresponsabilité au groupe cela réduit les effets de la sélection adverse.

L'auto sélection dans la constitution de groupe fait apparaître la notion de groupes homogènes ou non homogènes. Les emprunteurs moins risqués et plus sûrs ne voudraient pas, par exemple, s'associer à ceux plus risqués ou moins sûrs. De même, la confiance doit être de mise dans les conditions de caution solidaire. Le principe de caution solidaire peut se résumer comme suit : « vous obtenez le crédit ensemble et vous payez ensemble ; et toute défaillance individuelle sera fatale pour tout le monde ». Par ailleurs, Van Tassel (1999) montre qu'en situation d'information imparfaite, la caution solidaire est un moyen efficace de lutte contre les effets de l'information cachée par la formation de groupes homogènes où tous les membres ont une parfaite information sur les caractéristiques de chacun. Ce phénomène est justifié par le fondement théorique du rationnel sur les groupes de solidarité. Autant l'information est parfaite entre membres du groupe (les gens se connaissent et assurent les efforts des uns et des autres pour la réussite du projet ou du contrat de prêt), autant le niveau de coresponsabilité du groupe est élevé dans le paiement solidaire. Ainsi, le coût d'opportunité du prêt et la probabilité de succès du projet

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dépendent du niveau d'engagement solidaire dans un contrat de groupe. En d'autres termes, l'existence d'un groupe homogène où les membres se sont choisis parce que se connaissant bien dans une caution solidaire de prêt est un moyen efficace de remboursement. Si la coresponsabilité n'existe pas, on a alors une responsabilité individuelle (chacun s'identifie à soi-même et non à son partenaire comme le cas de caution solidaire) et le contrat de prêt ne peut être qu'individuel.

Pour confirmer son hypothèse, Van Tassel constate qu'à l'équilibre, lorsqu'il y a de l'information parfaite, c'est le contrat individuel qui est choisi. Dans ce cas, il n'y a pas d'informations cachées, toutes les caractéristiques du marché sont observées et le contrat individuel peut être privilégié. Cependant, en l'absence d'informations parfaites, il n'y a pas de contrat individuel, mais les emprunteurs qui ont une capacité productive élevée ont tendance à former des groupes entre eux, contrairement à ceux dont la capacité productive est faible. Ainsi, les emprunteurs sûrs choisissent le contrat de coresponsabilité formant des groupes homogènes, tandis que les emprunteurs moins sûrs préfèrent des contrats individuels. Le contrat de coresponsabilité avec des groupes homogènes agit positivement sur le taux de remboursement de crédit. On avance l'idée qu'en permettant au prêteur d'avoir des informations sur les types d'emprunteurs, le contrat de caution solidaire retourne à l'équilibre de Pareto optimal par rapport au contrat individuel car il permet le retour des emprunteurs sûrs sur le marché de crédit. Ceci va dans le sens de l’amélioration du bien-être social de la communauté selon Arkelof (1970).

Ghatak (1999) et Van Tassel (1999) ont développé des modèles similaires qui ont montré que l'opportunité du groupe d'emprunteurs à s'auto-sélectionner (sur la base de leurs connaissances mutuelles) élimine la sélection adverse dans le marché de crédit. Il permet aux créanciers d'offrir du crédit à des taux d'intérêts bas à un pool d'emprunteurs potentiels. Si en effet, les emprunteurs dans un pool ont l'information parfaite des projets des uns et des autres, la caution solidaire se fera sur une auto-sélection homogène de ses membres au regard des risques d'investissement. La coresponsabilité dans le crédit de groupe est aussi un palliatif non seulement pour le contrôle et la fiabilité de l'information sur les raisons de l'échec, mais aussi sert de pression pour le paiement des échéances.

En réalité, les banques initiées par les Etats et qui interviennent dans le secteur agricole

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encourent des risques de non recouvrement. Pour se prémunir de ce risque, elles accordent leurs crédits à des groupements ou unions des producteurs pour limiter les risques avec le principe de la caution solidaire. En effet, ceci permet de responsabiliser conjointement les différents membres du groupe. Le prêt de groupe permet d'utiliser le capital social pour pouvoir disposer des informations sur les emprunteurs. Ceci participe à limiter l'asymétrie de l'information et donc de réduire les effets du hasard moral. En définitive la caution solidaire devient une forme de garantie pour le remboursement privilégié par certaines structures, si et seulement si la pression du groupe et les sanctions sont bien appliquées (Diagne, 1998). En effet, pour cet auteur, l'élément le plus déterminant dans la coresponsabilité de groupe est la valeur qu'il accorde au futur crédit. Cette aspiration au futur crédit détermine l'interdépendance des membres du groupe. Chacun comprend que toute défaillance d'un membre porte préjudice à l'octroi de futur crédit au groupe entier. Ceci induit au développement d'un arsenal de pressions (plaintes auprès des chefs coutumiers, confiscation des biens, divulgation de l'information des impayés, etc.) pour le remboursement des crédits. Ainsi, la pression des pairs dans le groupe réduit le hasard moral et améliore le niveau de remboursement.

La pression du groupe est aussi utilisée à l'absence de garantie d'application de contrat. Si l'Etat est défaillant dans son rôle garant des contrats, le recours à l'action collective permet de restaurer un ordre contractuel dit domestique (Wampfler, 2004). Dans ce cas, ce n'est plus l'Etat qui garantit l'exécution des contrats, mais la communauté. L'auteur précise que dans ce cas, ce n'est plus un contrat juridique, mais un contrat de nature sociale. Cependant, son efficacité dépend de la nature et du montant des crédits. S'il s'agit de petits crédits et concerne le groupe, la caution solidaire est une forte pression sociale pour la réussite dans les remboursements. Ceci a déjà donné des preuves d'efficacité. Cela paraît néanmoins plus difficile à mettre en œuvre pour les crédits par exemple, d'équipements de montants élevés et non accessibles à tous les membres de la communauté. Ce type de garantie sociale est le plus souvent utilisé par la microfinance pour gérer le risque (Wampfler, 2004 ; Diagne, 1998). Le revers de la caution solidaire est cependant la problématique de la supposée information parfaite entre les membres du groupe. En réalité, est-ce que les membres de la caution solidaire se connaissent parfaitement ? Diagne (1988) a montré que ce n'est pas souvent le cas. L'échec de plusieurs tentatives de crédit de groupe vient de cette information supposée parfaite entre les membres du groupe et qui ne l'est pas

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en réalité. Dans certains cas, les groupes se construisent autour des programmes de crédit qui interviennent dans leur localité pour y avoir accès. Ils privilégient beaucoup plus l'accès conditionné par la formation de groupe que le contenu de celui-ci. Cela conduit indubitablement à l'échec.

II.1.3.4. Incitation dynamique

La microfinance a été promue comme le meilleur moyen d'accroître l'accès au crédit des pauvres dans les pays en voie de développement. La caution solidaire avec la coresponsabilité est la technique de prêt utilisée avec succès dans la microfinance. Il y a également d'autres facteurs de succès. L'incitation dynamique des emprunteurs est un des attributs des techniques de prêt utilisées par les institutions de microfinance. Dans des contrats de crédit continus, l'incitation dynamique est perçue comme la motivation de l'emprunteur à résorber son crédit actuel du fait de l'espérance qu'il accorde à la valeur plus accrue de l'accès futur au crédit. Les économistes utilisent, selon Diagne et al. (2000) le concept de compatibilité incitative pour décrire la satisfaction de la contrainte d'incitation dynamique.

Ainsi, cette contrainte est toujours présente dans les contrats de crédit (explicites ou implicites). Le principe est d'inclure dans les clauses de contrat cette contrainte d'incitation dynamique. Dans le crédit de caution solidaire, cette clause peut même suppléer le manque de garantie dans les prêts de groupe (Stiglitz, 1990). Conning (1996) définit ce principe comme une garantie « sociale ».

La théorie des jeux sur le crédit de groupe a été aussi utilisée pour montrer l'importance de la crainte d'expulsion du groupe comme facteur d'incitation pour le remboursement (Wydick, 2000). En réalité, ce phénomène montre l'importance accordée au groupe ou les attentes générées par les actions du groupe. Selon Samnikov (2004), la motivation d'entreprendre des actions qui correspondent à des objectifs communs entre partenaires peut aboutir si la nature des futures interactions dépend des signaux observés sur les actions privées. Si les participants interagissent de façon optimale, alors leurs relations ont une nature dynamique parce que les signaux publics affectent la tendance d'interaction.

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Les incitations dynamiques sont le plus souvent observées et mieux explicitées dans les contrats d'affaires de travail (Leegomonchai and Vukina, 2003). La plupart du temps, les agents économiques établissent des contrats à court terme pour plusieurs raisons. Parmi celles-ci, on peut retenir le manque d'informations nécessaires de contractualiser certains éléments actuellement non maîtrisables (ex. le contenu de futures technologies, ou l'environnement changeant qui peut affecter le contrat de demain, etc.). Ceci rend le contrat à long terme insignifiant dans le futur. Par exemple, dans le monde du football professionnel, la performance que réalisera dans deux ans la star actuellement recrutée est difficilement maîtrisable. Ainsi, le manque d'informations précises sur les conditions du déroulement du contrat dans le futur justifie le contrat à court terme renouvelable ou non. Dans des contrats dynamiques, le manque d'engagement est la source d'incitations implicites qui peuvent être négatives ou positives.

En général, les incitations implicites se posent, par exemple dans le cadre du travail, quand la performance actuelle de l'agent est informative sur ses futurs progrès. Dans la littérature, les incitations positives sont corrélées à la carrière des agents. Elles arrivent quand l'employeur ou le marché du travail utilise la performance actuelle de l'agent comme facteur d'ajustement de sa perception sur le devenir de son utilité. Le même problème est constaté dans la conception d'un système dynamique optimal de motivation des travailleurs quand l'engagement est pris par l'employeur de maintenir élevé le niveau standard de compensation salariale de demain en rapport avec les présents résultats de performance des agents. Cette théorie de l'incitation dynamique montre l'enjeu de ce qui est attendu en fonction des performances actuelles. Ramené au contrat de crédit, le banquier optera pour la poursuite et l'augmentation du volume de crédit si son emprunteur respecte son présent engagement à payer. Ainsi, le client en perspectives de maintenir les relations de contrat, s'évertuera à rembourser si ce qu'il attend dans le futur prêt, est plus important de ce qu'il lui reste à payer. Dans une incitation dynamique (comme le cas de contrats de production répétés), les motivations implicites sont potentiellement importantes. Cela est dû au fait que la performance actuelle affecte non seulement la prime actuelle, mais peut influencer les termes du futur contrat d'incitations explicites ou implicites.

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II.1.3.5. Monitoring (suivi-évaluation)

Le concept de monitoring renvoie à l'action de suivi de tout le processus du contrat entre partenaires. Dans le cas du crédit, il s'agit de s'assurer de l'utilisation correcte du crédit, des efforts fournis par les emprunteurs pour la réussite du projet et du remboursement du crédit. Ce travail de suivi-évaluation auprès des créanciers est coûteux pour le banquier. Dans l'approche des institutions de microfinance avec la caution solidaire, ce pouvoir est laissé à la responsabilité du groupe. Cette délégation de pouvoir laissée au groupe ou monitoring des pairs permet à chacun de faire le suivi-évaluation des activités d'investissement et de production de chaque membre pour ainsi minimiser les risques de non remboursement des crédits. Le processus de monitoring des pairs inclue la participation des membres du groupe à l'évaluation de la demande de crédit pour réduire le risque d'échec sur les projets. Cela va aussi jusqu'au suivi des projets pour évaluer l'effectivité de l'utilisation du crédit à bon escient et les efforts consentis par les uns et les autres pour la réussite des projets. Dans ce cas précis, les distorsions constatées dans le hasard moral sont éliminées. En effet, le monitoring des membres du groupe est plus efficace que celui de la banque. Les premiers ont des informations plus parfaites sur le groupe que la banque. Cependant, on se pose la question de savoir si les membres du groupe ont toujours les informations pertinentes de leurs pairs. L'analyse empirique de l'étude de Malawi (Diagne, 1998) nous a montré que l'effet positif attendu du monitoring des pairs sur le remboursement des crédits n'est pas aussi évident que l'on pense, surtout si le non paiement n'est pas dû à un échec du projet, mais à la volonté de ne pas payer. Elle met en évidence l'absence d'informations que les membres de groupe ont souvent les uns sur les autres. La pertinence de l'outil de monitoring des pairs n'a d'effet que si le groupe a réellement de la pression sociale sur les membres pris individuellement.

L'un des éléments de la réussite du modèle de caution solidaire de la Banque Grameen de Bangladesh est certes, dû au fait que les petits emprunteurs n'ont pas pourvu de garanties. Cette caution solidaire de payer pour tout manquement d'un membre du groupe a fait penser que la pression sociale et le monitoring des membres du groupe constituent des garanties de remboursement. Les hypothèses de réussite se basent également sur l'absence d'asymétrie de l'information du fait que les membres des petits groupes constitués se connaissent mutuellement et partagent un idéal de groupe. Cependant, ce modèle transféré

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ailleurs comme le cas en Afrique, connaît des échecs (Adams et Ladman, 1979). Ces auteurs pensent que la seule clause de coresponsabilité du crédit de groupe n'explique pas la réussite du cas de Bangladesh. Il est donc clair qu'il faut questionner le contenu de l'impact réel du groupe dans leur connaissance mutuelle, leur partage d'idéal (évaluation de la pression sociale), le niveau de leur incitation dynamique et leur dynamisme dans le monitoring.

Nonobstant ses multiples mutations pour prendre en compte certaines préoccupations du monde rural, le secteur agricole est peu investi par la microfinance. Bien qu'elle soit une solution innovante dans son rapprochement aux groupes cibles pour la mobilisation de l'épargne collective (jadis difficile aux banques classiques) et de distribution (avec moins de garantie matérielle utilisant le capital social), la microfinance reste peu impliquée sur le financement de l'agriculture (Ndiaye, 2003). En réalité, il y a très peu de mécanismes financiers spécifiques adaptés à l'agriculture. Souvent, les appuis financiers qui sont destinés aux producteurs sont enregistrés sous la rubrique d'appui à l'agriculture rurale.

La plupart des institutions ne cachent pas leur méconnaissance de ce secteur et avouent même leur appréhension à le financer (Fall et Ndiaye, 2005). Wampfler et Roesch ont développé sur le site CERISE, un dossier sur la demande de financement rural et agricole et les réponses apportées par le secteur de la microfinance. Cette étude a d'abord montré la spécificité de la demande de financement rural des pays en voie de développement. En effet, les activités rurales développées dans ces pays sont très diverses, souvent mal connues et difficiles à appréhender par les institutions de financement. Ensuite, le parcellement de la demande, l'éclatement géographique des demandeurs et leur éloignement par rapport aux centres urbains, le mauvais état des infrastructures (route, marché, électricité, voies de communication, etc.) induisent des coûts de transaction élevés pour les services financiers. En outre, on note l'importance des risques associés à ces types de demande de financement (conditions pluviométriques aléatoires, manque de garantie, etc.). Egalement, la majorité de la population rurale ciblée est non scolarisée avec un passé d'expériences de non remboursement de crédit suscitant ainsi un climat défavorable de confiance de la part des institutions de financement. Ainsi, le secteur agricole pose de sérieuses inquiétudes aux institutions financières avec des niveaux de risques notamment élevés. Néanmoins, le secteur doit être pris à sa juste mesure c'est-à-dire en identifiant

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toutes les contraintes objectives auxquelles il fait face pour soutenir sa demande de financement par ces IMF.

II.1.4. Le rôle économique du crédit

L'analyse de l'impact ou du rôle économique du crédit consiste à comprendre, mesurer et évaluer les interactions (relations de cause à effet) entre l'institution de crédit et son milieu environnant (Lapenu, 2002). Cette question est en réalité complexe car les institutions ont des impacts directs et indirects, qui s'exercent à différents niveaux : individu, famille et entreprise. De même, ces impacts peuvent induire aussi des effets sur l'économie locale, régionale ou même nationale. Ils portent également sur de différents domaines (économique, social, anthropologique, sanitaire...). Ceci entraîne certes, des difficultés méthodologiques très importantes, mais les enjeux et les méthodes d'analyse ont évolué pour prendre en compte ces différentes dimensions. La plupart de ces réflexions gravitent cependant, autour des institutions de la microfinance. Ainsi, comme le reconnaît le réseau CERISE, l'analyse d'impact et des performances des IMF est aujourd'hui « au cœur des débats du secteur, dans une optique d'amélioration des services et de participation plus efficace à la lutte contre la pauvreté ». Ce réseau propose trois pistes de réflexions pour évaluer la performance des IMF suivant « une chaîne logique entre intention (objectifs), action et effets ». Pour les intentions, le résumé du CERISE propose de dissocier les objectifs sociaux des IMF et ceux économiques et financiers. Ceci permet d'identifier les actions menées pour atteindre les objectifs fixés dans leur dimension respective. Enfin, le niveau de performance sera évalué sur l'impact des effets induits par les actions menées de façon globale sur l'environnement des IMF (clients, non clients, communauté locale, etc.). L'analyse des performances globales doit donc tenir compte de l'impact recherché et des moyens mis en œuvre par l'IMF pour atteindre leurs objectifs. Plusieurs outils se sont développés pour l'analyse des performances à différents niveaux et passés en revue par le CERISE. Il s'agit d'outils d'audit des performances financières (ex. qualité du portefeuille, productivité, etc.) ou outils d'audit des performances sociales d'impact au niveau interne des IMF (ciblage des pauvres) ou les outils d'audit de l'impact social (ex. création d'emploi). En effet, la valeur sociale de la microfinance est liée par exemple à l'amélioration des conditions de vie des pauvres, ou l'expansion des opportunités d'affaires de la communauté, etc. Ainsi, l'impact

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de la microfinance est généralement perçu comme l'ensemble des changements qui découlent directement ou indirectement d'une ou des actions menées de ces IMF. Ces changements concernent à la fois l'individu ciblé par l'action, mais aussi le groupe auquel il appartient et son environnement.

Par ailleurs, l'impact du crédit et notamment celui induit par les institutions de la microfinance, se rapporte sur les questionnements de la pauvreté et selon les critères de la banque mondiale dans son « Rapport sur le développement dans le monde 2000-2001: Combattre la pauvreté ». Gentil et Brouillet (2003) montrent que dans la majorité des cas, l'utilisation du microcrédit a des effets plutôt positifs sur les opportunités et les revenus des ménages. En termes de statut social, le microcrédit des IMF induit un pouvoir d'autonomie et d'insertion sociale. Il permet la limitation des dépendances, la participation accrue aux réseaux sociaux par le biais de tontines, de fêtes, etc. Ces auteurs pensent que le crédit constitue une sécurité renforcée par le recours à l'épargne, la possibilité de découvrir de nouvelles opportunités (ex. assurance), etc.

L'impact du crédit, selon Hulme et Mosley (1996), est profitable à ceux qui ont déjà un certain niveau de ressources, revenus et actifs matériels, symboliques ou informationnels. Ces auteurs soutiennent que l'amélioration des revenus est surtout constatée chez les individus qui étaient déjà au dessus du seuil de pauvreté. Ainsi, le microcrédit ne profite qu'aux couches riches, tandis que l'impact est même en moyenne faible ou négatif auprès des clients les plus pauvres, lorsqu'on le compare aux résultats enregistrés par un groupe témoin n'ayant pas eu accès à ces services financiers. Dans leurs enquêtes, seulement 11% des personnes bénéficiant d'un programme de microfinance voyaient leur revenu croître durablement. Dans le système de microcrédit analysé, un bon nombre de prêts (d'un montant inférieur à 100 $US) sont affectés plus à des activités de subsistance voire de consommation qu'à des activités innovantes à risques.

Par ailleurs, cette étude indique clairement que contrairement aux images trop souvent véhiculées, la proportion des plus pauvres (en dessous des seuils de pauvreté) ayant accès à ces types de crédit ne représente en général qu'une minorité de la clientèle. En effet, plus de 10 à 15% des plus pauvres sont exclus des programmes de microfinance. Selon ces mêmes auteurs, l'idée originelle selon laquelle le recours à la microfinance peut être compris comme un outil de « lutte contre la pauvreté » paraît peu globalement se vérifier.

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L'exemple du Bangladesh serait donc une particularité car la plupart des institutions de microfinance visent justement une population en dessous du seuil de pauvreté. Des auteurs comme Navajas et al. (1998) confirment cette tendance en déclarant que ceux ne sont généralement pas les plus pauvres qui bénéficient d'un accès au crédit mais bien les individus situés légèrement en dessous du seuil de pauvreté. Ils avancent que ce sont ces derniers qui rentabiliseraient mieux les prêts (Labie, 1999). Ces travaux montrent que la plupart des pauvres utilisent leur crédit pour régler des problèmes sociaux et non productifs. Ceci entraîne du reste, la dégradation de leurs activités productives et accentue leur pauvreté.

Par ailleurs, l'un des paradoxes des programmes de financement de la microfinance est le dilemme entre les politiques conçues pour accroître la viabilité financière des institutions de microcrédit et les stratégies conçues pour la capacitation de pouvoir des pauvres. L'idée « d'empowerment » est que pour que le crédit ait un impact durable, il doit améliorer très sensiblement le revenu des populations ciblées et les départir de la pauvreté. Cela consiste à promouvoir et consolider un pouvoir économique et social plus accru des populations pauvres, pour qu'elles puissent décider de leur vie et se prendre en charge indépendamment. Ces exigences ne sont possibles que par la conduite des programmes de soutiens complémentaires tels que l'alphabétisation, la formation en gestion des entreprises, l'appui aux métiers de base, etc. Ceci est prouvé avoir une incidence significative tant sur l'amélioration durable des revenus que sur la capacitation de pouvoir économique et social des pauvres. Or, les exigences relatives à la durabilité financière de ces institutions leur imposent une réduction au strict minimum de ces types de services. Cette dernière préoccupation est d'ailleurs de plus en plus féminisée. Dans l'implantation de la microfinance, l'aspect genre est plus féminisé. La microfinance devient ainsi un outil d'émancipation et de promotion de la condition féminine (Jacquet, 1995). Le microcrédit est devenu l'objectif de toutes les institutions ciblant prioritairement les femmes. La banque mondiale et les organismes des Nations Unies, font de plus en plus allusion au concept de genre et insistent sur la contribution nécessaire des programmes de développement au renforcement du pouvoir des femmes. Plus précisément, l'intégration des aspects de genre dans des programmes ou projets de développement signifie que ces institutions visent une modification des rapports de genre en faveur des femmes. Ce n'est pas un hasard si cette évolution des approches par rapport

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aux femmes dans le contexte du développement s'est produite parallèlement à l'évolution du concept de la pauvreté.

Sen (2000) a fortement insisté sur l'importance de la fonction d'agent « agency » des femmes : « Elles ne sont plus les destinataires passives d'une réforme affectant leur statut, mais les actrices du changement, les initiatrices dynamiques de transformations sociales, visant à modifier l'existence des hommes aussi bien que la leur ». Dubois (2000) applique son cadre d'analyse de la pauvreté à dimensions multiples pour vérifier si les politiques de lutte contre la pauvreté prennent en compte les « inégalités sexuées ». Face au besoin pratique des femmes d'obtenir un accès à des sources de revenus stables, le microcrédit pose le problème de la pauvreté des femmes dans son acception restreinte, la faiblesse des ressources familiales. Dans son acception plus large et récente, la pauvreté chez les femmes est perçue comme inaccessibilité et absence de contrôle sur les ressources. Beaucoup d'auteurs affirment que non seulement la microfinance peut être utile aux plus démunis mais aussi que cette population cible doit être son objectif prioritaire. D'autres par contre, estiment que compte tenu de ses caractéristiques, la microfinance n'est probablement pas destinée aux plus pauvres, en situation précaire, mais bien à ceux qui disposent de projets susceptibles d'engranger une rentabilité suffisante pour supporter le coût du service

Salib-Bauer et al. (2002) ont montré, à partir des recherches sur la microfinance du Sinapi Aba Trust au Ghana, que 42 % des femmes clientes « éprouvées » (celles qui participent au programme depuis deux ans ou plus) ont enregistré une diminution de leur degré de pauvreté. Elles sont passées soit du seuil « très pauvre » à « pauvre » soit de « pauvres » à « non pauvres », selon l'indice type des biens et des revenus des ménages. Une autre institution de microfinance, ASHI, aux Philippines, qui cible exclusivement les femmes pauvres, a constaté que 77 % de ses nouvelles clientes faisaient partie à l'origine de la catégorie des « très pauvres » mais que, après avoir participé pendant deux ans au programme, seules 13 % d'entre elles appartenaient encore à cette catégorie (synthèse CERISE). Aussi, Salib-Bauer et Fraioli (2002) ont analysé les changements dont les ghanéennes ont fait l'expérience avec l'apport du crédit dans leurs entreprises en raison de l'augmentation de leurs fonds de roulement. Ces auteurs ont découvert que ces femmes exerçaient un plus grand contrôle sur leurs entreprises en améliorant leurs relations avec

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leurs fournisseurs comme avec leurs clients. Par conséquent, leurs entreprises étaient mieux approvisionnées et plus fiables, leurs activités plus diversifiées vers des articles plus profitables. Ainsi, elles avaient plus de prestige et d'influence sur le marché.

Diagne et Zeller (2001) montrent que la majorité des petits producteurs au Malawi sont exclus du système d'encadrement rural et de crédit. Ces producteurs sont caractérisés par de petites dotations foncières (moins d'un ha) et de rendement très faible des cultures. Ceci endommage sérieusement le niveau de sécurité alimentaire. Leur état de pauvreté est tellement sévère qu'ils ne peuvent pas améliorer autant leur productivité avec l'accès aux intrants et facteurs de production. Pour ces producteurs, il a été pensé d'offrir du crédit pour le développement des activités non agricoles comme stratégies alternatives de réduction de pauvreté. Le résultat de l'évaluation d'un tel programme a montré que, l'impact de l'accès au crédit sur le bien-être du ménage n'est pas toujours compatible avec la notion de lutte contre la pauvreté. L'analyse économétrique a montré que les producteurs qui ont eu crédit avaient les revenus nets par culture les moins élevés que ceux qui n'ont pas emprunté. Bien que ces résultats ne soient pas statistiquement significatifs, ces auteurs nuancent leurs propos. En effet, ils considèrent que d'une part, le portefeuille de crédit était accordé sur un type d'engrais relativement coûtant pour le maïs hybride cultivé, et d'autre part, les pluies n'ont pas été au rendez-vous durant les deux campagnes de suivi avec la sensibilité du maïs hybride par rapport au stress hydrique. La conclusion majeure de cette étude est que la contribution de la microfinance rurale sur le revenu des petits producteurs peut être limitée voire négative si le cadrage du système de crédit ne prend pas en compte les contraintes du milieu et la demande des clients. En fait, le bénéfice de l'accès au crédit chez les petits producteurs dépend de plusieurs facteurs agro-écologiques et socio- économiques variant dans le temps et dans l'espace comme la sécheresse. Ainsi, l'accès au crédit n'est pas une panacée de réduction de la pauvreté.

En somme, dans les pays en voie de développement, les femmes sont considérées comme la frange la plus pauvre des populations, surtout celles en milieu rural. Ainsi, la plupart du microcrédit des institutions de la microfinance cible principalement les femmes. Cependant, bien que ces dernières exercent des activités agricoles en zone rurale, leur domaine de prédilection reste le commerce et les services (Ndiaye, 2004). En plus, la microfinance a été créée comme un outil de lutte contre la pauvreté, et plusieurs des études

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d'évaluation ont plutôt porté sur la validation de l'outil comme approche de régulation de la pauvreté que sur le client lui-même et ses modes de fonctionnement. Le secteur de la microfinance a cependant, connu une forte mutation ces vingt dernières années. Les méthodes d'évaluation des actions et performances des IMF ont aussi évolué. De nouveaux enjeux sont apparus, comme par exemple une volonté des IMF de mieux s'adapter à l'évolution de la demande et de leur contexte économique. Ainsi, leurs méthodes ont évolué pour déterminer l'impact de leurs actions sur les populations à travers les objectifs qu'elles se sont assignées. Par exemple, combien d'entreprises ont été financées et combien d'emplois ont été crées sur le plan social, etc. Il est ainsi clair que ces outils permettent d'identifier de façon pertinente l'impact et la performance de ces institutions à travers leurs actions et par rapport à leurs divers objectifs. Cependant aborder les questions d'analyse d'impact peut paraître relativement complexe, comme l'avoue Lapenu (2001) dans son résumé. En effet, les enjeux et attentes sont différents selon les acteurs concernés. Il s'agit donc pour chaque acteur de clarifier ses besoins et d'ajuster sa démarche en fonction des questions auxquelles il souhaite avoir une réponse.

Par ailleurs, la microfinance vise le secteur agricole et rural de façon globalisante par ses produits de crédit. La spécialisation du crédit par type de culture est rarement envisagée. Le microcrédit est identifié par produit ou service. Cependant, les activités agricoles de production sont les moins ciblées de par la nature de leur niveau élevé de risque et de conditions aléatoires. En outre, ces activités ont la vocation d'immobilisation assez longue des ressources (4 à 5 mois). Par conséquent, par souci de renouvellement des fonds, mais également de rentabilisation, la microfinance s'adapte le moins aux filières de production agricoles aléatoires et risquées. L'ensemble de ces considérations montre que l'évaluation de l'impact de l'accès au crédit par le biais seulement de la microfinance est très restrictive et laisse beaucoup de questions en suspens.

Si quelques études empiriques ont pu évaluer l'impact du crédit de la microfinance sur le revenu des différentes composantes des ménages, force est de constater que l'apport de l'institution publique de crédit par rapport au développement d'une ou plusieurs cultures est rarement diagnostiqué. Face aux enjeux du développement du secteur agricole dans les pays du Sud avec la mondialisation (le débat sur le maintien ou non des subventions, la compétition de certains produits agricoles..) et la supposée contribution du financement

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pour l'amélioration de leurs productions, la question de l'impact de l'accès au crédit sur le devenir des cultures de base est plus que d'actualité. L'évaluation empirique de l'effet du crédit sur le revenu et la productivité des différentes catégories de producteurs dans un contexte de promotion du riz à Madagascar prend une acuité particulière. Au-delà des difficultés méthodologiques d'une part ; et d'autre part, de la limite de l'offre de crédit, la poursuite de l'expansion de la culture du riz impose des réflexions approfondies sur l'ensemble des pistes potentielles d'amélioration de la filière notamment l'apport de financement. Cependant, la complexité et la diversité des besoins de financement, qui le plus souvent dépassent l'envergure d'une simple culture, introduisent d'autres questionnements auxquels il convient de répondre.

SECTION III : NECESSITES DU MICROCREDIT DANS L’AGRICULTURE

III.1. Importance de la filière riz

Face à la crise alimentaire mondiale actuelle et au défi de la lutte contre la pauvreté en milieu rural, la question sur la recherche des principales contraintes à lever en vue d'améliorer substantiellement le niveau de vie de ces populations se pose. La réponse à cette question soulève plusieurs pistes de réflexions et de débats contradictoires. Dans le contexte malgache où plus de 80 % des populations rurales sont occupées par les activités agricoles, la réponse à cette lancinante question est vite orientée vers l'amélioration des conditions de promotion de l'agriculture. Cette dernière reste à la fois une incontournable source de revenus et d'emplois pour les ménages ruraux. En effet, elle joue une double fonction pécuniaire et nourricière au niveau des unités familiales. Dans cette agriculture, le riz occupe une place importante dans les systèmes de production de la zone d'étude. Il est le moteur de l'économie locale tant par ses effets induits sur les activités connexes (prestation de services mécanisés, de transformation, de fourniture d'intrants, etc.) que par l'importance de sa contribution au revenu des agriculteurs.

La situation semble inquiétante d'autant plus que le marché mondial du riz est marginal et

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devient de plus en plus étroit avec l'actuelle crise alimentaire mondiale. Ceci a conduit l'État à promouvoir la culture, notamment du riz et également du pois du cap dont l'intensification et l'accroissement des productions devraient contribuer à améliorer la satisfaction des besoins céréaliers de qualité. Pourtant, malgré cette volonté affichée, l'effort des producteurs d'accroître leur production et sécuriser leurs besoins alimentaires restera vain sans l'amélioration et l'innovation des technologies productives. Malgré les potentialités et marges de progrès des systèmes irrigués, l'intensification de l'agriculture dans cette zone reste confrontée à plusieurs contraintes en amont comme en aval de la production. Parmi ces obstacles d'intensification, on note la problématique du financement.

III.2. Complexité du financement du secteur agricole

Devant la rareté des ressources des producteurs, l'accès aux facteurs d'amélioration ou de progrès pose le débat sur l'accès au financement et de son impact sur le changement espéré dans les outputs agricoles. Dans la réalité, le financement du secteur agricole est limité par plusieurs facteurs. L'offre de crédit est souvent réduite faute d'institutions financières durables dans le secteur. Comme illustré dans la littérature, l'instabilité dans les choix institutionnels de financement du monde rural dans les pays en voie de développement rend difficile la pérennité des institutions dans le secteur agricole. Les choix politiques ne répondent pas, le plus souvent, à la demande des populations auxquelles le système est destiné. Cela contribue fortement à l'échec des systèmes financiers du secteur agricole. En plus, l'offre de crédit fléchit substantiellement dès lors que la rentabilité soit menacée ou les conditions de garantie, telles que perçues par les institutions de crédit, se dégradent. Cette situation est plus alarmante chez les petits producteurs dépourvus de ressources. Par conséquent, cela induit des disparités non seulement dans l'accès au crédit, mais également dans la satisfaction des besoins réels et multiples des agriculteurs.

Le système est aussi discrédité par de multiples dysfonctionnements dont l'existence d'informations imparfaites entre acteurs du marché financier. Ceci est d'autant plus inquiétant que dans certains pays sous-développés, on note la carence de l'Etat, dans ses tâches régaliennes d'instauration de cadre institutionnel juridique et réglementaire. Ceci affaiblit l'action publique de contrôle et de sanction en cas de défaillance. La

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coordination des biens et services par le marché, conceptualisé dans le schéma de la libéralisation du secteur agricole, ne saurait prospérer (Wampfler, 2004). En effet, cela suppose que le consommateur (ici le producteur), du fait de la disponibilité de l'information, fait son choix en fonction de son intérêt entre les différentes offres induites par la concurrence née de cette libéralisation. Ainsi, il prend le meilleur bien ou service en termes de rapport qualité prix, de type et mode de financement le plus avantageux, etc.; et en connaissance de cause. Dans la réalité, ses hypothèses ne sont pas totalement vérifiées, ainsi donc le marché ne peut tout seul réguler et assurer l'émergence d'une offre de services, particulièrement des services financiers adaptés à la demande. Cette distorsion crée également des déséquilibres dans la régulation de la demande et de l'offre de biens et services. L'ensemble de ces manquements définis par des concepts revisités dans la littérature et retrouvés également dans le marché financier de la zone d'étude, retracent les risques de défaillance du système et ses conséquences sur la disponibilité de l'offre de financement des activités agricoles. Ces défaillances, pour la plupart des systèmes de crédit agricole, hypothèquent la satisfaction des besoins réels de financement de la majorité des agriculteurs.

Le rôle du crédit dans le développement économique et social a fait l'objet d'une littérature abondante. Un examen de cette littérature a aussi montré que plusieurs études antérieures ont évalué l'impact du financement agricole sur les exploitations familiales ou ménages agricoles ou sur de simples producteurs par rapport à des projets ou programmes d'appui. Malheureusement, les éclairages apportés par la littérature sur les enjeux de l'accès au crédit ont pour la plupart, des insuffisances sur certains aspects de la question, tandis que d'autres, sauf de rares cas, n'ont pas approfondi la réflexion sur les impacts réels par catégorie de producteurs en tenant compte des différentiels de situation. Pour la plupart du temps, l'attention des bailleurs de fonds et des experts de crédit s'est portée avant tout sur les institutions elles-mêmes. Le développement institutionnel devient alors l'objectif immédiat, au lieu d'être un moyen au service d'un objectif recherché sur les populations pour lesquelles ces institutions ont été créées.

Ainsi la performance institutionnelle était privilégiée au détriment d'une réflexion sur l'adéquation des services financiers eux-mêmes et leur impact sur les clients. Les grands critères de succès étaient le nombre de clients atteints, le pourcentage de couverture des

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coûts et la fin de la dépendance envers les subventions. L'idée dominante était que la standardisation des produits financiers permettrait aux institutions de crédit, et particulièrement la microfinance de passer à une échelle large, d'atteindre l'équilibre financier, et de se pérenniser. Il semblait implicitement évident que le client serait satisfait de tels services. Quelles sont alors les questions relatives aux bénéficiaires à côté de celles des IMF et des bailleurs ? Pourtant au-delà des principes, il paraît essentiel d'évaluer l'impact des financements sur les utilisateurs. D'abord, il s'agit d'adapter les systèmes de crédit aux besoins des utilisateurs car il ne s'agit pas de reproduire des modèles préfabriqués (cas du microcrédit au Bengladesh). Cela nécessite également de vérifier que le système de crédit est bien l'outil pour lequel il a été crée (ex. lutte contre la pauvreté que l'on annonce ou qu'il réalise des plus-values attendues des activités couvertes..).

Effectivement, quelques études ont évolué et fortement contribué à inverser cette vision, et à remettre le client au centre du débat. Il n'en demeure pas moins que la plupart de celles-ci ont une approche globalisante, tandis que d'autres sont restrictives dans le temps et dans l'espace. L'impact individualisé par type de culture et par catégorie de producteurs est généralement peu investi. De même, par manque de données fiables de séries chronologiques, certaines évaluations restent restrictives, statiques et souvent peu appropriées. Les premiers travaux et études de cas sur l'impact des institutions de financement ont en parallèle démontré que mesurer l'impact est une tâche beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît (Lapenu, 2003). Les tenants des études d'impact « classiques » se sont d'abord opposés aux partisans d'études légères et bon marché, réputées en général peu rigoureuses. Les difficultés méthodologiques étant difficiles à contourner, il est rapidement apparu que des compromis entre l'ambition de rigueur scientifique et les moyens disponibles seraient nécessaires (Wampfler, 2004). Par ailleurs, les changements importants en matière de stratégies de demande de financement en relation avec le niveau d'expériences et d'éducation des populations, aux caractéristiques de l'environnement, etc., peuvent apporter des ajustements sur les attitudes et comportement des facteurs impactés. Ces éléments sont aussi rarement pris en compte dans la variation des impacts du financement agricole et limitent ainsi la portée des recommandations de ces études. La prise en charge de l'ensemble de ces dimensions apporte un plus dans la compréhension des enjeux sur l'apport du crédit, sa réelle contribution au développement agricole et ses limites objectives.

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Si le crédit est défini comme un indicateur de régulation de pauvreté et de multiplicateur de croissance via les grands agrégats de l'économie (production, consommation, épargne/investissement, etc.), il est crucial d'évaluer son impact direct sur la productivité des agriculteurs en relation avec leur environnement et conditions d'existence. Le producteur, avec son exploitation familiale agricole, est multidimensionnel de par la composition de son ménage et de par la diversité de ses activités et besoins. Ainsi, le degré de pauvreté et de vulnérabilité varie constamment d'un ménage agricole à un autre dans le monde rural dans les pays en voie de développement. Par conséquent, la nature complexe et diversifiée des besoins de financement du monde rural rend complexe le mécanisme de satisfaction des besoins de financement. Egalement de par ses dotations en ressources (capital, terre, équipement, revenus), les producteurs avec leur ménage sont différenciés en capacité et ainsi en stratégies de recherches de financement. Aussi, est-il crucial de comprendre l'articulation des différents besoins, opportunités et contraintes de financement par catégorie de producteurs. De même, il est utile d'évaluer les effets attendus de l'accès différencié au crédit dans la transmission de productivité et d'efficacité via l'utilisation des intrants dans les pays en voie de développement où l'agriculture constitue le pilier du développement économique et social.

Il est montré que bien que les populations rurales soient décrites comme les plus pauvres dans les pays en voie de développement, force est de constater qu'elles ne sont pas homogènes. Cette diversité forge des dynamiques et trajectoires différenciées de développement. Même s'il s'avère que l'accès au crédit peut améliorer le niveau de vie des populations rurales, on se poserait la question de savoir sur quelle tranche de cette population rurale compter, avec l'accès au crédit, pour une dynamique réelle de développement ? En effet, les producteurs de part leur appartenance à des niveaux de structures, de fonctionnement et de performances variables ont des besoins hétéroclites et développent des stratégies de financement distinctes. Ainsi, le rationnement de crédit ne saurait automatiquement gage de succès pour tout le monde. L'approche globalisant cache en effet, des disparités criardes entre groupes de producteurs ainsi que les freins spécifiques à surmonter pour chacun. Les principes de financement adéquat exigent l'élaboration de paramètres de soutien financier distincts, selon le principe d'un financement comparable pour des groupes dont les besoins et stratégies sont comparables. La typologie des besoins de financement et les stratégies par type de producteurs sont des

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enjeux encore peu élucidés dans la problématique de financement du secteur agricole. Par ailleurs, l'Etat et les bailleurs de fonds continuent de s'interroger sur le devenir de l'agriculture qui constitue un pilier essentiel dans la lutte contre la pauvreté. Dans ce contexte, sur quels acteurs ou groupes d'acteurs compter pour la relance de l'agriculture ? Jusqu'ici les politiques de réduction de la pauvreté et de soutien budgétaire des bailleurs ont clairement misé sur le financement de l'agriculture pour enrayer le cycle de la pauvreté rurale sans une discrimination positive. L'une des grandes questions sans réponses est qui en profite ? En réalité, après la réalisation des conditions physiques (infrastructures, routes, pistes de production, etc.) pour tout le monde, il urge d'évaluer la réalisation économique (accès aux facteurs de production) à travers l'accès aux capitaux par typologie de producteurs. Avec la mondialisation des échanges, la fin des protections et le retrait de l'Etat, de nouveaux pôles de décision se structurent. Cette pluralité des régulations, qu'imposent les nouveaux compromis économiques et sociaux, soulève aussi le débat sur les conditions et déterminants d'accès au crédit. Avant la libéralisation, les services financiers étaient centralisés dans un dispositif public avec une coordination qui permettait d'identifier la demande, les contraintes liées à cette demande par les usagers et la transmission de l'information entre demande et offre. Avec la libéralisation, la coordination par le marché, selon l'esprit du système, reste restrictive. L'évaluation des besoins est supposée se faire par le marché avec la rencontre de la demande et de l'offre. Cependant, la demande des besoins de financement du secteur agricole est isolée et souvent mal formulée par les producteurs concernés entraînant ainsi une « information imparfaite » qui théoriquement hypothéquerait le fonctionnement du marché. Ces mutations posent le questionnement sur les mécanismes de fonctionnement des institutions de crédit, de leur offre globale en relation avec la demande réelle. D'autre part, cela soulève le débat sur les facteurs d'accès des producteurs au regard de ce processus de décentralisation du dispositif des services financiers publics et privés et leurs conséquences sur la performance technique et économique de leurs activités. Par conséquent, il est crucial de comprendre la dynamique organisationnelle du marché financier global, son accessibilité et ses effets induits sur l'efficacité technique des producteurs selon leurs trajectoires de développement. L'orientation de la réflexion devrait mettre l'accent sur l'impact réel différencié du rationnement du crédit sur les diverses catégories de producteurs qui sont de très pauvres à relativement plus aisés.

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La demande de financement du secteur agricole (exploitation, investissement ; production, commercialisation, etc.) est immense. Cependant, l'offre de crédit est limitée en volume et dans l'espace. La microfinance a été ciblée comme alternative du fait de sa décentralisation et de son ouverture vers les couches les plus pauvres. De multiples expériences avec l'apport de la microfinance ont été abordées par la littérature et les résultats obtenus sont très contrariés (travaux du CIRAD et du CERISE). Cela accentue le débat sur le rôle de la microfinance dans la prise en charge du financement du secteur agricole. Au moment où l'on mise sur l'efficacité attendue de la privatisation, ce dispositif nous ramène à de l'interventionnisme Etatique (négociation sur les taux d'intérêts, sur les remboursements, etc.). Il est question d’étudier les conséquences sur le fonctionnement du système financier global et les implications que cela indique notamment autour des cultures stratégiques comme le riz ou le pois du cap. La particularité de ce type de financement par culture incite à de profondes introspections. En réalité, ce ciblage peut s'avérer contraignant pour la satisfaction d'autres besoins réels de priorité chez les producteurs ciblés. La fongibilité du crédit permettant son utilisation dans d'autres besoins que sur ceux pour lesquels il a été consenti, pose le problème de l'efficacité de l'évaluation de l'accès et de l'utilisation du crédit avec les potentialités de risques de détournement d'objectifs encourus. Ainsi, la complexité et la diversité des besoins de financement, en relation avec la fongibilité du crédit, rendent difficiles la lisibilité de l'évaluation de l'impact des politiques institutionnelles de crédit sur le niveau de vie des producteurs amène à évaluer l'ampleur de cette nature dans les conditions de l zone d'étude. A travers ce travail et dans une perspective de capitalisation des connaissances, il devient nécessaire de revisiter la trajectoire de tel mode de financements plus précisément de mesurer l'impact d'un tel système de crédit sur la performance et la productivité des filières appuyées. En outre, les politiques publiques ont toujours été élaborées dans le sens de consolider la politique d'adaptation du financement à des types d'opérations (production, transformation, aménagement, etc.) sur les différentes cultures ciblées. Dans ce contexte, l’identification des impacts et la recherche des limites d'une telle approche devrait être menées. Ces pistes de réflexions ont été jusque là peu ou pas explorées et constituent des éléments de discussions.

Par ailleurs, les besoins de financement des producteurs d'unités économiques et sociales différentes, ainsi que les difficultés ou opportunités qu'ils peuvent rencontrer pour la

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gestion du crédit et de l'épargne (capacité d'autofinancement) varient en fonction de la diversité des situations. Les producteurs forment des ménages et des entreprises rurales informelles dont leur gestion économique est complexe et variée. Ainsi, la densité de la taille de leur ménage, le degré et la diversité de leurs activités (agricole comme non agricole), la dispersion de leurs moyens, leur niveau d'insertion dans les marchés, la part de leur activité agricole dans les activités économiques, etc., vont influer sur les besoins de financement des différentes catégories de producteurs. Ainsi, l'évaluation de l'impact de leur accès à des produits financiers doit prendre en compte cette complexité. Cette très grande diversité des besoins assortie d'une forte diversité des contraintes, varie considérablement en fonction des systèmes de production des ménages et de l'environnement institutionnel (marché, crédit, etc.). Des interrogations légitimes se posent sur l'efficacité du système de financement sur la productivité agricole. Certes, le financement n'est pas la seule contrainte d'amélioration de la filière, mais constitue un élément majeur dans la prise en charge des besoins de technologies, des facteurs de production ou de progrès, etc.

La demande de crédit, même dispersée et instable est cruciale pour la plupart des producteurs agricoles à l'absence d'épargne et de ressources adéquates. Dans le système irrigué, cette demande est largement justifiée par l'intensification des technologies de production et la rareté de l'épargne rurale. Malgré les innovations introduites en financement rural et agricole, l'accès au crédit semble limité. Si la perception générale est que l'accès au crédit est un facteur d'amélioration des performances agricoles, d'autres pensent le contraire. On affirme souvent que la situation actuelle de l'agriculture est fortement liée au type de financement existant, du niveau de couverture des besoins par le dispositif institutionnel et de la viabilité des politiques définies. Cependant, cette vision ne fait pas l'unanimité. En effet, l'examen de la littérature dans le contexte de la production agricole dans le périmètre oppose deux conceptions fondamentalement différentes sur l'accès au crédit comme facteur d'amélioration des revenus. Certains auteurs (Kite, 1993 ; Bélières & Touré, 1999 ; Diagne et Zeller, 2001 ; Bassole, 2003) pensent que l'accès au crédit permet d'améliorer les conditions d'accès aux intrants de bonne qualité, d'itinéraires techniques efficients et une forte utilisation de technologies productives. Ils orientent leurs réflexions sur l'apport de ressources additionnelles par le biais du crédit rural aux producteurs démunis en vue de leur permettre de s'équiper et de faire face aux dépenses de

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campagnes agricoles. Ce type de comportement induit à une nette amélioration des rendements et par conséquent du revenu.

La deuxième conception est appuyée par Sy (1998) ; Randolph (1998) et DAPS (2000). Elle tente de montrer que l'accès au crédit n'est pas un gage automatique de succès. Ces auteurs croient que le système agricole n'est pas financièrement rentable de par ses coûts de production élevés. Ainsi, tout effort d'accroissement des revenus du secteur doit essentiellement porter sur la réduction de ces charges. Partant de ce fait, l'accès au crédit accroît plutôt ces charges de production et les rendements ne sont pas pour autant améliorés. En effet, le mécanisme de gestion du crédit induit le plus souvent, à des retards dans la mise en place des intrants. Ce retard dans la consommation des intrants au moment approprié a pour conséquence de réduire les rendements attendus. Ainsi, on augmente les charges et cela ne produit pas d'effet espéré sur l'augmentation des productions.

Dans ces conditions, le coût du crédit n'est qu'une charge supplémentaire. Par ailleurs, la filière est problématique avec des situations de mévente décriée par les producteurs. Pour ce courant de pensée, le crédit est aperçu comme un facteur d'enrichissement des coûts de production d'un système de production à problèmes et jugé déjà «non rentable». Cette vision émet des doutes sur l'efficacité de l'accès au crédit pour les filières riz et pois du cap dans la zone d'étude.

En somme, le crédit est un facteur controversé : il est d'une part perçu comme facteur d'accès aux intrants et à l'innovation technique et d'autre part, comme un facteur de renchérissement des coûts de production d'un système de production déjà jugé « peu rentable », trop risqué et pratiqué par les populations rurales les moins nanties. Même si de part et d'autre, ces différentes hypothèses ne sont pas encore vérifiées de façon empirique sur le terrain, cela suscite déjà un intérêt de réflexions tant pour les décideurs politiques que les acteurs de la filière eux-mêmes. Parallèlement, la recherche d'efficacité, de gain de productivité, d'amélioration des revenus sur la production du riz local pourrait se traduire par le fait qu'on ne doit plus produire à n'importe quel prix. Cette problématique pousse la réflexion sur tous les leviers, comme le financement, qui concourent à l'atteinte des objectifs d'amélioration des filières.

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Les questions identifiées dans le contexte du périmètre ont montré que la promotion du riz ne cache pas moins un écheveau de contraintes afférentes aux facteurs de production et d'investissement. Celles-ci sont fortement conditionnées par l'accès au financement au regard de la rareté de l'épargne rurale. Cependant, les initiatives d'offre de financement notées dans ce même contexte et leurs capacités à satisfaire la demande réelle des producteurs, sont fortement questionnées. Pourtant, il est reconnu que ces types de contraintes fragilisent la durabilité et la viabilité du secteur nonobstant son impact supposé ou réel sur le développement économique et social de la zone. Ainsi, on se pose souvent la question de savoir s'il y a une corrélation entre le choix du système de financement actuel et les résultats mitigés sur la productivité de la riziculture dans son ensemble. Au plan individuel, l'accès au crédit peut-il affecter la productivité par typologie de producteurs ? Y a t-il transparence dans les mécanismes du marché financier en vue d'identifier la traçabilité des fonds utilisés par type de besoin ? Au-delà de ce débat, l'impact de l'accès et de l'utilisation du crédit sur les options de réduction de la pauvreté ou de stratégies de diminution des inégalités dans la création et la redistribution des richesses, etc., est fortement interrogé.

Ainsi, il serait utile de cerner les questionnements d'accès au crédit et les enjeux qui sous- tendent la promotion de la culture du riz et du pois de cap dans cette région. La compréhension des impacts de l'accès au financement au niveau des différents maillons de la filière et de son environnement est un atout important dans la compréhension des véritables enjeux du développement des cultures.

Par ailleurs, le financement constitue un maillon essentiel dans le fond du système de promotion des activités agricoles. Cependant, des questions se posent sur la nécessité et l’opportunité de financer toutes les catégories d'agriculteurs. Plus précisément, ces agriculteurs fortement différenciés sont-ils tous porteurs de développement et devrait-on les sérier en matière d'appui au financement ? Quels sont alors les critères d'orientations stratégiques de telles options ? Ce sont autant de questions, en suspens à travers la littérature, qui incitent la dynamique de cette thèse. En effet, notre étude tente d'apporter des éléments de réponses à ces multiples questionnements à partir d'une étude empirique sur les producteurs dans la zone du Bas Mangoky.

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III.3. Insuffisance de financement du secteur agricole dans la zone

Du point de vue de ses infrastructures requises et de son niveau élevé de consommation d'intrants, les deux filières exigent un financement approprié. La mission des banques traditionnelles commerciales ne s'accommodait pas avec les objectifs d'accès au crédit des ménages ruraux pauvres qui ne disposaient pas de garanties pré requises. En effet, l'absence de garanties et de dossiers bancables ont été les principales raisons. Le niveau faible d'éducation et l'absence de formation des demandeurs de crédit ont conduit au manque de visibilité dans les dossiers proposés. De même, la lourdeur administrative de ces dossiers a été un sérieux handicap pour les producteurs. En plus, les coûts de transactions de ces banques commerciales (recherche information sur des clients dispersés) étaient trop élevés pour de faibles volumes de crédits souhaités par les petits producteurs ruraux. Les autres organisations sont créées pour renforcer la coordination entre les producteurs et les acteurs de l'amont et de l'aval des filières. Cependant, les problèmes d'efficacité du crédit institutionnel demeurent pour le secteur agricole en général. En dépit des problèmes rencontrés par les producteurs, l'accès au crédit reste limité et contraignant aux autres acteurs de la filière (riziers, fournisseurs d'intrants, de matériels agricoles et de prestataires de services mécanises, commerçants).

Par ailleurs, il existe aussi divers programmes de promotion ou lignes de crédit comme l'IMF VOLAMAHASOA pour le financement des exploitations agricoles. Présentement, on note la prédominance du crédit de VOLAMAHASOA dans le financement des agricultures avec un volume de crédit octroyé qui se chiffre à 975 Millions Ar pour 1536 clients en 2009 (Source: VOLAMAHASOA, 2009).

Toujours est-il que des problèmes de financement adéquats demeurent en termes de volume, de temps approprié et de diversité des produits financiers (crédit de commercialisation, d'équipements légers, etc.) et le taux de pénétration et le taux de remboursement sont relativement faibles. Ces variables ont fragilisé le système institutionnel et perturbé l'accès des paysans au crédit.

Le Projet de réhabilitation du Bas Mangoky : (PRBM) Lancé en Juin 2001 a pour but de mettre en valeur des périmètres cultivables par la riziculture. L'objectif de ses politiques est

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d'améliorer le revenu des producteurs du riz et pois du CAP, et pour les systèmes irrigués de rentabiliser les lourds investissements consentis dans les aménagements hydro- agricoles. Les résultats obtenus jusque-là demeurent insuffisants et sont loin des résultats escomptés. Cela amène à questionner la pertinence du système de financement agricole en général et du riz en particulier. S'il est prouvé que le financement agricole est un facteur prépondérant du développement de l'agriculture, dans le cas particulier de la région du Sud Ouest, son efficacité est fortement questionnée.

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CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE RECHERCHE

La réflexion menée à travers cette thèse est avant tout à but empirique et méthodologique axée sur l’implantation ou l’amélioration et la mesure de l’impact des projets de développement sur le revenu des agriculteurs. Nous y reviendrons un peu plus loin, car il convient d’abord de poser la question de l’objet de cette recherche : pourquoi chercher à mesurer l’impact de projets de développement agricole précisément sur le revenu des agriculteurs ? Et que cherche-t-on à mesurer exactement ?

En fonction des objectifs du programme que l’on cherche à évaluer, le champ d’investigation des évaluations d’impact est plus généralement partiel et fortement déterminé par des critères de qualité des évaluations.

Les critères de qualité pour une évaluation, définis par « The US Joint Committee » Ou « l’American Evaluation Association » (AEA) comportent des aspects de qualité du produit final, mais également des critères de qualité du processus d’évaluation et de son utilité à savoir : Critères généraux de qualité d’une évaluation : Critères de qualité du produit final : - l’objectif de l’information, son utilité et sa couverture sont clairement établis ; - les données recueillies sont fiables ; - l’analyse est basée sur une méthodologie robuste ; - les conclusions sont basées sur des preuves (les données et l’analyse) et sont présentées de façon impartiale.

Critères de qualité du processus d’évaluation : - Les différents acteurs du programme sont impliqués et cette implication respecte un code d’éthique.

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Critère d’utilité : - l’évaluation arrive à un moment opportun pour améliorer le programme ou la politique ; - elle traite d’une question pertinente et d’actualité ; - elle est claire et compréhensible pour le public ciblé.

A ces critères de qualité correspondent des impératifs méthodologiques pour les évaluations d’impact qui nécessite de définition précise de l’intervention et choix des indicateurs d’impacts à mesurer. Cela correspond à la toute première étape du travail, puisqu’il s’agit de préciser de quelle intervention on cherche exactement à évaluer les impacts, et de choisir le ou les indicateurs qui permettront de les mesurer, et la méthode d’investigation à adopter. Cette étape est moins triviale qu’il n’y paraît…

La mesure d’impact se limite bien souvent à considérer l’aboutissement des objectifs du programme. Or, l’identification du problème11 que le programme cherchait à résoudre et des résultats intermédiaires qu’il était censé atteindre permet bien souvent de donner un meilleur poids à la mesure d’impact. Comme le souligne L.B. Mohr (1992) : Poser les bonnes questions nécessite d’obtenir en premier lieu une définition précise des contours de l’intervention, d’en préciser les limites, les pas de temps, ainsi que le coût des investissements réalisés pour sa mise en œuvre, lorsqu’une analyse de son efficience est envisagée. La plupart des projets agricoles, complexes et conduits par différents acteurs, rendent difficiles l’isolement d’un seul élément de cette intervention pour en mesurer l’effet : nous verrons, par exemple, que les aménagements de bas fonds stricto sensu s’accompagnait de la distribution de variétés sélectionnées de riz, issues de la recherche agronomique nationale et internationale. Les résultats enregistrés sur les parcelles avec variétés sélectionnées ne peuvent pas strictement être crédités au projet d’aménagement… Il est cependant parfois préférable de prendre l’intervention comme un tout et d’en évaluer les bénéfices en considérant tous les inputs comme indissociables (CGIAR, 2004).

En outre, il est indispensable de définir convenablement les pas de temps de l’évaluation (Alston et al., 1995). On peut imaginer par exemple que les effets mesurables et les changements de long terme induits par certaines actions peuvent se faire sentir

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concomitamment à des interventions ultérieures, que l’on risque alors de créditer de bénéfices surestimés : nous en verrons un exemple avec la diffusion du repiquage dans les bas fonds en Guinée forestière. Une intervention ponctuelle, par exemple l’achèvement d’une infrastructure, peut permettre de concrétiser les bénéfices de tous les travaux entrepris précédemment, à un coût marginal : les effets enregistrés ne doivent bien entendu pas être attribués uniquement à la dernière intervention. Il s’agit enfin d’apprécier, en fonction des impacts à mesurer, dans quel laps de temps ceux-ci sont amenés à se manifester. Lorsque les interventions mettent un certain temps à porter leurs fruits, la programmation de l’évaluation ex post doit tout particulièrement en tenir compte.

Les questions posées aux évaluateurs (ou déterminées par les méthodes maîtrisées par ceux-ci) sont également déterminantes à ce stade. Jusqu’à présent, une majorité des évaluations d’impacts cherchent avant tout à mettre en relation les investissements réalisés pour l’intervention et les impacts obtenus, et privilégient, par conséquent, la mesure d’impacts économiques, et en ayant éventuellement recours à la traduction en valeurs économiques des impacts d’une autre nature. Ces études cherchent à répondre ainsi à un objectif de redevabilité vis à vis des bailleurs de fonds ou des autorités publiques, ou à la nécessité de trancher entre différents secteurs pour l’allocation des ressources rare. Répondre à cet objectif suppose alors d’être en mesure de quantifier avec précision les investissements réalisés (coûts directs et indirects, investissements réalisés en amont …), ainsi que tous les bénéfices obtenus. De telles évaluations ont tendance à ramener l’intervention à une « boite noire » où les « inputs » sont reliés aux « outputs » sans aucune analyse des processus (Mackay and Horton, 2003).

Toutefois, les commanditaires des évaluations d’impact ex post sont de plus en plus demandeurs d’une complémentarité dans les approches qui permette à la fois d’obtenir une mesure rigoureuse des impacts économiques et des éléments permettant d’en affiner l’interprétation. Ainsi, si les deux mots combinés « évaluation d’impact » sont encore associé assez étroitement avec une gamme limitée de méthodes dominantes (Chambers, 2003) (sous entendu « les méthodes quantitatives ou économiques », infra), l’utilisation croisée de différentes méthodologies et l’intégration d’objectifs d’apprentissage et de renforcement institutionnels sont des voies de plus en plus explorées pour améliorer la qualité en ce domaine (infra).

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L’analyse de l’ensemble des hypothèses formulées ex-ante sur la façon dont le projet va ou a engendré un impact13, est bien souvent utile au stade de conception de l’évaluation.

Le passage des résultats aux objectifs généraux et de ceux-ci aux impacts à mesurer et aux indicateurs sont parfois formalisés à travers un cadre logique (Clive, 2001). Pour les programmes auxquels de nombreux objectifs ont été assignés, il peut être nécessaire de restreindre le nombre d’indicateurs retenus (Ezemenari et al., 1999). Les impacts attendus ne sont peut être pas les seuls impacts obtenus, et l’identification des effets indirects doit demander une attention particulière à cette étape.

Dans la pratique, cependant, les indicateurs choisis sont souvent liés au type, à la quantité et à la qualité des données disponibles ou possibles à obtenir pour l’évaluation d’impact, déterminant à leur tour la conception méthodologique de l’exercice. La collecte des données est en générale reconnue comme la phase la plus coûteuse du processus d’évaluation (infra, le paragraphe sur la collecte des données), ce qui a conduit dans bien des cas à choisir la méthode en fonction des données disponibles, et à concevoir des méthodes pouvant s’accommoder d’une faible quantité de données (Ezemenari et al., 1999).

SECTION IV : RECUEIL DE DONNEES

Cette section consiste à décrire les techniques de recherche adoptées, des plus générales aux plus précises des informations qui pourront mesurer l’impact du microcrédit dans le développement du secteur agricole.

I.1. Documentation

Un document contient un ensemble d'informations de natures diverses, élaborées par un (des) auteur(s) et stockées sur un support d'information (manuscrit, imprimé, photographie,

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microforme, film, cassette, disquette, disque...) pour être exploitées directement ou indirectement par l'intermédiaire d'un appareil de lecture pour les autres supports par un utilisateur. Dans une perspective de description bibliographique ou de cotation, la notion de document est a priori sans ambiguïté : il s'agit d'une entité matérielle susceptible d'être consultée par un utilisateur. Comme indiqué précédemment, la description bibliographique décrit les principales caractéristiques de cette entité matérielle et la cote indique à quel endroit celle- ci a été rangée.

La documentation identifie et analyse le contenu du document concerné ou d'une partie de celui-ci et de ses possibilités d'utilisation : cette phase d'analyse de contenu est elle-même l'étape préalable aux opérations de condensation (établissement de résumés analytiques) et d'indexation.

Les trois grandes opérations : description bibliographique, cotation, analyse de contenu et les quatre produits qui en sont issus (notice signalétique, cote, résumés analytiques, indexation) sont interdépendants et complémentaires :

- sans la notice signalétique, il est impossible de savoir quel est le document concerné ; - sans la cote, il est impossible de savoir où le document concerné a été classé; - sans la présence d'un résumé analytique (indicatif ou informatif), il est souvent très difficile d'avoir une idée précise du contenu réel du document concerné ; - sans la présence d'une indexation, il est très difficile de trouver l'ensemble des documents traitant d'un sujet donné.

Ces quatre types d'informations sont à la base de la majorité des systèmes actuels de recherches documentaires, qu'ils soient accessibles sur support papier ou informatisés. Pour cette étude, les recherches documentaires ont été faites auprès de plusieurs entités selon les informations recherchées. Les notions théoriques sont développées sur des ouvrages spécifiques présentés dans la page bibliographique et webographique. Les

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informations concernant la situation de l’agriculture dans la zone ont été recueillies auprès du ministère de l’agriculture ; tandis que les données sur le microcrédit sont fournies par l’institution VOLAMAHASOA présente dans la zone.

I.2. L’entretien

L’entretien est l’une des méthodes qualitatives qui sert à comprendre les opinions, les attitudes les motivations, les freins et les raisons des comportements dans diverses situations.

L’entretien est souvent défini comme une conversation feinte, ponctuée de reformulations suivant à montrer à l’interlocuteur que le chercheur suit ce qu’il dit. L’enjeu est surtout de ne pas influencer .Elle est une forme de communication particulière, d’un coté il est suscité, voulu, de l’autre, il est plus ou moins accepté ou subi. Ainsi la qualité de relation est plus déterminante lorsqu’on aborde les questions.

Le chercheur est obligé de focaliser ses prises de notes sur ce qui est essentiel et ayant des rapports avec le thème. Préserver la spontanéité dans les échanges et la qualité des relations garantit la fiabilité des informations dans le cadre d’un entretien.

Il est donc nécessaire de réduire les blocages pendant l’entretien ; une large communication doit s’établir; si les questions sont bien posées, la relation de confiance progresse et la qualité d’information suit.

Dans la pratique, aborder un nouveau contexte par les méthodes qualitatives commence souvent par une immersion dans le milieu, nécessaire pour se familiariser avec sa complexité, ses institutions et ses acteurs. Cette prise de connaissance préalable permet de formuler les premières hypothèses de travail et de recherche, qui seront ensuite précisées, validées ou infirmées en cours de l’investigation, nécessitant des aller-retour entre les différentes échelles et les différents objets d’études. Cette première étape permet par exemple d’identifier sans ambiguïté possible les individus à interroger, appelés « individus ressources », en évitant « toute normalisation abusive des codes d’organisation réduisant à outrance la complexité de l’objet d’étude » (Sourisseau, 2000).

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Collecter des données avec une démarche qualitative passe par des entretiens où le chercheur est lui-même l’instrument de collecte. Toutes les opportunités de recherche et les occasions d’augmenter la connaissance du milieu sont importantes. En mettant en lumière ce que les gens pensent vraiment, l’imprévu peut souvent être plus utile que les réponses posées de façon formelle. Néanmoins, la plupart des entretiens prennent une forme plus ou moins prédéterminées par la méthode et les objectifs de l’enquête. Pour obtenir une bonne fiabilité des données, les questions ou les sujets abordés doivent être adaptés à l’interlocuteur. La formulation des questions aux enquêtés peut, en elle-même, être source d’erreurs dans les réponses et, par conséquent, de biais importants dans les mesures). Grâce à la connaissance du contexte préalablement acquise, et plus particulièrement, par l’utilisation, dans une phase d’enquêtes initiale, d’entretiens ouverts qui laissent une place importante à la formulation des questionnements par les enquêtés eux-mêmes.

L’implication du chercheur en tant qu’instrument d’enquête comporte en outre de multiples avantages au regard de l’étude des réalités complexes. Parce qu’il est sensible aux codes non verbaux, le chercheur adapte son mode de collecte de données à des circonstances différentes ou à des besoins d’information différents. Au fil de l’analyse, en se focalisant sur les sujets les plus pertinents, il fait évoluer sa manière de les aborder.

La capacité de procéder à une analyse au moment même de l’obtention des données est aussi un facteur qui contribue à augmenter la validité et la crédibilité des recherches qualitatives. Alors qu’un questionnaire ne peut être modifié sous peine de nuire à sa fiabilité et à l’agrégabilité des données, le chercheur-enquêteur augmente au contraire la portée de son analyse en générant des hypothèses et en les testant avec le sujet de l’enquête sur le moment même. Il dispose en outre de la possibilité de demander immédiatement des clarifications et des approfondissements sur les points qui sont abordés. Cela s’avère particulièrement important pour des données atypiques qui seraient perdues dans la masse des réponses d’un questionnaire et qui peuvent pourtant apporter un éclairage neuf et crucial sur certaines questions, pour autant qu’on s’y attarde.

Il existe trois types d’entretien : l’entretien non directif qui essaie de recueillir le maximum d’informations sans guider l’interlocuteur, l’entretien directif est au contraire consiste à

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obtenir des informations sur des points bien précis, il s’agit d’utiliser des questions plus ou moins fermées. Entre les deux se situe l’entretien semi directif qui est utilisé dans la présente recherche ; une question ouverte est posée suivant chaque thème et des questions de relance peuvent suivre afin de tirer le maximum d’informations.

Nous rappelons que l’objectif de cette thèse est de mesurer l’impact du microcrédit dans le développement du secteur agricole ; ainsi la grille d’entretien se focalise premièrement sur la situation de l’agriculture dans la zone d’étude, deuxièmement sur le microcrédit et enfin sur l’impact du microcrédit sur l’agriculture et les individus ressources qui ne sont autres que les producteurs et chefs producteurs habitant de la zone d’étude.

I.3. Etude quantitative

L’étude quantitative consiste à sonder sur terrain appelé lieu d’enquête une population définie voire une partie de cette population appelée « échantillon », à récolter certaines données afin de quantifier les informations nécessaires.

L’objectif d’un échantillonnage est de permettre de justifier, une fois la mesure des impacts réalisée sur un nombre obligatoirement restreint d’individus, « l’extension à une réalité non observée des conclusions tirées d’observations dont le champ est forcément limité » (Couty and Winter, 1983). Il s’agit, en choisissant judicieusement les individus pour caractériser les scénarios « avec » et « sans », d’avoir une mesure proche de la réalité recherchée.

Il peut être recherché une moyenne pour l’ensemble de la population, ou au contraire, une valeur pour différentes classes d’individus, suite à une stratification de la population en différentes catégories, le plan de sondage doit non seulement permettre d’assurer une bonne approximation de la réalité, mais aussi permettre que toutes les classes soient correctement prises en compte dans l’échantillon.

Le plan de sondage doit par conséquent éviter toute subjectivité dans le choix des individus à enquêter, car celle-ci serait source de biais importante entre la mesure obtenue et la réalité.

Plusieurs outils peuvent être mis en œuvre pour assurer la réalisation d’un échantillon, en

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fonction des objectifs poursuivis par l’évaluation et de la méthode d’enquête employée. L’échantillonnage aléatoire d’un grand nombre d’individus, couplé ou non avec une stratification de la population, est l’outil statistique qui permet en principe d’assurer que tous les individus interrogés sont équivalents et offrent une bonne image de la réalité, avec un pourcentage de risque pré-établi (Gourieroux, 1981).

Pour des échantillons non aléatoires de taille plus restreinte, la généralisation des valeurs obtenues à l’ensemble de la population repose sur des méthodes et des principes épistémologiques différents, et sur un échantillonnage raisonné.

Outre les aspects évoqués, qui permettent de s’assurer qu’on se base sur des indicateurs pertinents, et qu’on choisit les individus appropriés pour s’approcher de la valeur réelle de l’impact, il faut encore s’assurer que ces individus livrent une information aussi proche que possible de cette réalité.

Les différentes méthodes visant à obtenir des informations valides au cours des enquêtes sont exposées ci-dessous . Elles passent en général par l’argumentation sur l’utilisation d’un instrument fiable de collecte des données, c’est-à-dire qui donne les mêmes résultats quand on l’emploie de façon répétée pour obtenir une même mesure.

La démarche d’enquête en elle-même, la personnalité de l’enquêteur, tout comme la formulation des questions, n’est pas neutre sur la façon dont les personnes interrogées répondent.

En bref, les méthodes quantitatives emploient des instruments standardisés pour toute la période d’enquête, tels que des questionnaires, qui permettent la répétition et l’agrégation des données, collectées de la même façon. Les méthodes qualitatives passent en général par le chercheur comme « instrument » de collecte de données et d’analyse : la progression de sa réflexion fait évoluer la forme des enquêtes et éventuellement l’obtention des réponses dans le sens d’une fiabilité accrue.

Le recoupement des informations est fréquemment recommandé pour améliorer la validité des résultats: il s’agit d’utiliser différentes sources et/ou différentes méthodes d’enquête,

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pour vérifier les données collectées. Certaines évaluations mettent en avant cette exigence, plus aisément praticable dans des enquêtes sur faible échantillon

Les résultats expliqués dans la prochaine partie sont issus d’une enquête faite principalement dans la région du SUD-OUEST de Madagascar plus précisément dans l’ex- province autonome de TOLIARY ; appelée BAS MANGOKY.

Le choix de ce terrain est justifié non seulement par sa grande superficie par rapport aux autres régions, ceci reflète une grande capacité de production mais surtout parce que ce périmètre irrigué bénéficie d’une programme de réhabilitation. Ces deux critères de choix sont surtout basés sur l’étude de l’impact du microcrédit dans l’agriculture.

Le questionnaire est la base écrite de la collecte d’informations. Il peut prendre soit une forme de papier soit une forme informatique dans le cas ou l’enquêteur inscrit directement les réponses sur ordinateurs. Le format papier est plus adéquat car afin de couvrir la dispersion de la population cibles les enquêtes ont été faites dans différents emplacements.

Les réponses collectées à partir de cette enquête seront traitées à partir du logiciel spécifique afin de sortir des résultats fiables pouvant donner les informations recherchées. Lorsque la liste d’information à récolter est bien établie, il est nécessaire de choisir un échantillon parmi la population afin de pouvoir généraliser ensuite le résultat. La sélection de l’échantillon consiste à choisir un groupe représentatif de la population mère c'est-à- dire qu’il faut que les individus enquêtés soient répartis de la même manière que la population.

L'échantillonnage s'est fait à partir de la méthode dite «multi-stage » ou étapes consécutives élaborées pour arriver à la sélection d'unités de base d'observation (ici, les producteurs) où les impératifs de représentativité sont respectés. La première étape est l'identification des zones et sites d'étude avec un choix raisonné sur la base des acquis de la recherche (études de typologies et de caractérisation).

Dans le cadre de cette présente étude, les zones du périmètre de Bas Mangoky ont été retenues à cause des problématiques de production malgré les potentiels existants (structure

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d'encadrement, structure de financement, infrastructures hydro-agricoles). De ces zones, des sites jugés représentatifs ont été choisis sur la base de critères tels que le type d'aménagement, la superficie exploitée en riziculture, le type de spéculation par campagne et le mode de gestion hydraulique.

Ensuite, un choix aléatoire de 130 producteurs est effectué dans les sites d'études. La clef de répartition de la taille de l'échantillon est déterminée proportionnellement à la taille de la population et par rapport à l'échantillon global retenu de la zone. Ainsi, la taille de l'échantillon varie de 5 à 20 par village. Cette procédure reprenant les principes de sondage stratifié représentatif conduit à l'utilisation de taux de sondage uniforme dans les différentes strates. Ceci rend appropriée la prise en compte des moyennes calculées dans l'échantillon comme estimateurs des moyennes de la population de la zone d'étude.

Tableau 8 : Taille de l'échantillon considéré pour l'étude d'impact Sain En retard Total Nb de groupe 15 5 20 Nb de client 75 25 100 Non client 10 10

Représentation par cycle et par micro-zone d'intervention Source : enquête terrain 2008

Les enquêtes réduites concernent les producteurs et chefs d'exploitations. Celles élargies concernent le ménage agricole dans son ensemble. L'approche consiste à combiner l'évaluation à travers des enquêtes élargies sur le ménage et le suivi rapproché des activités de production et de revenu sur une échelle plus réduite au niveau du producteur, qui est à la fois le chef d'exploitation. Dans le premier cas, des données qualitatives et quantitatives sont collectées sur le ménage agricole. Quant au suivi rapproché, il s'agit d'obtenir auprès du producteur responsable du périmètre, des informations quantitatives assez fines sur les flux des ressources et le suivi de leur allocation. Le tout est complété par des investigations informelles au niveau des différents acteurs dont les organisations paysannes et les diverses structures d'intervention, l'institution financière qui opère dans la zone.

Ainsi, l'étude couvre de façon homogène l'ensemble des systèmes de production agricole sur

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la base des critères représentatifs. Elle englobe aussi les différentes pratiques culturales des divers systèmes de production de la zone. Les villages d'études sont : Andranomanintsy, Namatoa, Ambahikily, Tanandava Station et Tanandava village. A part la zone de Bas Mangoky pour évaluer l'impact du crédit, des enquêtes complémentaires ont été effectuées en 2009 dans les autres zones de la région : Tuléar ville, Annkililaoky, Sakaraha et Morombe afin de ressortir un plan de développement pour le système de Microcrédit de VOLAMAHASOA.

Tableau 9 : Taille de l'échantillon considéré pour le plan de développement de VOLAMAHASOA

Lieu Tuléar villeAnkililaoky Sakaraha Bas Mangoky Morombe total

Chef d'antenne 1 1 1 1 4

Agents de crédit 2 2 2 2 8

Clients en cours 20 10 10 10 50

Anciens clients 5 5 5 5 20

Nouveaux clients 5 5 5 5 10 30

Autorité locale / groupements 3 2 2 2 2 11

Autres institutions sur place 2 (BOA,

CEM)

TOTAL 8 25 25 25 12 125

Source : enquête terrain 2008

En tout, 255 acteurs ont été enquêtés pour valider les hypothèses de l'étude. En termes de méthodes, les évaluations quantitatives auraient ainsi pour point fort le traitement de la question de la situation contrefactuelle, de l’extrapolation des résultats ainsi que du calcul d’un taux de retour des investissements réalisés (ces deux dernières étant également au cœur des évaluations économiques), alors que les méthodes qualitatives donneraient l’avantage à la compréhension de la complexité du réel et des processus en jeu.

Cette brève description met en évidence les avantages qu’il y a à associer ces deux types de méthodes. Dans les analyses qualitatives, il s’avère particulièrement illustratif et probant de quantifier certains résultats. L’adoption d’une situation contrefactuelle, encore peu utilisée est pourtant tout à fait compatible avec la démarche qualitative, et permettrait dans la plupart

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des cas d’apporter des arguments supplémentaires aux hypothèses développées. Dans le cadre d’une enquête quantitative, une analyse préalable avec des méthodes qualitatives permet de formuler des hypothèses pertinentes de travail, adaptées au milieu étudié ; de faire le choix de l’estimateur statistique le plus proche de l’information recherchée ; d’identifier les critères discriminants les plus pertinents permettant de distinguer les différentes catégories d’individus ; d’étudier les cas des individus qui sortent de la moyenne ; de préciser les indicateurs de changements de l’environnement à suivre.

SECTION V : METHODES THEORIQUES D’EVALUATION D’IMPACT

Après une revue bibliographie de différentes méthodes d'évaluation d'impact, cette section discute en premier sur le cadre conceptuel et le fondement de base théorique de la méthodologie des « effets de traitement » utilisée pour évaluer l'impact de l'accès et l'utilisation du crédit. La formulation de ce cadre conceptuel induit à poser et à répondre aux trois questions suivantes : impact de quoi (l'accès au crédit), sur quoi (productivité et revenu) et pour qui (les agriculteurs dans le périmètre du Bas Mangoky). La réponse à ce triptyque permet de déterminer les facteurs d’impact et les résultats impactés sur les populations cibles. Avec cette méthode « effet de traitement », les concepts clefs de l’estimation du modèle d'analyse seront définis. L’Effet Moyen de Traitement utilisé d’une part, nous permettra d’identifier les facteurs déterminants à l’accès au crédit et à la demande des intrants ; et d’autre part, d’évaluer l’impact de l’accès et de l’utilisation du crédit sur l’amélioration du revenu des diverses catégories de producteurs. Ensuite, la deuxième partie est réservée à la méthode d'analyse de production frontière et ses justificatifs théoriques. Cette méthode nous permettra d’évaluer les facteurs d’efficacité technique de production. La troisième section traite de l'échantillonnage (méthodes de choix sur les zones et sites d'étude ; et sur les unités d’observation). La quatrième section porte sur l'identification des variables du modèle de l'étude. Enfin, la dernière section a trait à la conclusion d’ordre général sur les limites et avantages de la méthode.

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II.1. Cadre conceptuel théorique

L'impact de l'accès au crédit au producteur peut être entendu de deux manières (voir figure 3.1) ; soit, il augmente l'habileté du producteur pauvre sans ressources ni épargne d'accéder aux intrants souhaités ou il s'agit de renforcer la capacité du producteur non pauvre à l'acquisition d'équipements agricoles très chers à faire financer par ses propres ressources, soit il permet de gérer le risque et l'incertitude. Ainsi pour mesurer l'impact, nous avons besoin d'identifier l'accès (ici, au niveau du crédit formel), la demande et les limites de crédit. L'accès au crédit pour un producteur agricole à une source particulière est défini par la possibilité d'emprunt de ce producteur à partir de cette source. L'extension d'accès au crédit à une source donnée est mesurée par le montant maximum qu'un producteur peut emprunter de cette source (ou limite de crédit). Ainsi, l'impact de l'accès au crédit sur l'efficience technique du producteur est obtenu par l'effet marginal de la limite du crédit sur le niveau d'efficacité de production (Diagne, 1998, 1999 et Diagne and Zeller, 1999).

Figure 1 : Illustration des deux voies d'impact de l'accès au crédit sur la production ; l'accès au crédit impacte la production

Source : Diagne and Zeller, 1999

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L'objectif du producteur est de maximiser le profit (revenu net) tiré de la production. On suit deux étapes pour illustrer les équations du modèle induit par le raisonnement économique. La première étape consiste à identifier les paramètres de la demande de crédit. Cette demande est caractérisée par deux situations. D'abord elle est déterminée par le statut du producteur d'avoir accès ou non au crédit. Ensuite, s'il a accès, quel est le montant maximum qu'il peut emprunter. Le premier niveau d'accessibilité du crédit est en théorie déterminée par son statut de débiteur ou pas ou de celui de son groupe reconnu par l'institution et d'autres caractéristiques de son environnement.

La deuxième étape concerne le choix des quantités d'intrants de base. Dépendant du montant obtenu de la première étape, le producteur fait ses choix d'intrants et du niveau de leurs quantités pour la campagne agricole et en relation avec d'autres facteurs d'efficacité telle que la période d'utilisation du crédit pour ces intrants etc. Ainsi donc après avoir obtenu le montant de crédit (qui peut être zéro dans le cas où le producteur n'a pas d'accès ou se prend en charge soi-même par l'autofinancement), le producteur ajuste son choix final sur les quantités d'intrants qu'il va utiliser (superficie à cultiver, dose de semence, d'engrais, de produits phytosanitaires, main-d'œuvre). On note que le choix qui est fait dans cette deuxième étape n'exclue pas que certains des intrants ont été choisis avant l'obtention du crédit. Cependant, l'ajustement final intervient après l'obtention du crédit. Ainsi donc ce qui est important en fait, c'est que les choix finaux du producteur dépendent de l'obtention et du montant du crédit.

La revue bibliographie sur les méthodes d'évaluation d'impact de l'offre de financement a connu des évolutions diverses. La première période était régie par les méthodes quantitatives scientifiques qui, ont été jugées par la suite, par des approches lourdes et souvent non opérationnelles. Par la suite, on a assisté à des approches moins lourdes en termes de collecte d'informations, mais dites opérationnelles. Ainsi, chacune de ces approches a des points forts et des points faibles. Plusieurs questions se sont en effet posées sur l'utilité de ces méthodes et leur portée. Par conséquent, aborder les questions d'analyse d'impact peut paraître relativement complexe car les enjeux et attentes sont différents selon les besoins (clients et institutions de financement). Il n'existe pas d'outil universel, parfaitement harmonisé et utilisable en toute circonstance. Il s'agit donc de clarifier les besoins et d'ajuster la démarche en fonction des questions auxquelles on souhaite avoir une réponse et aussi en fonction des moyens dont on dispose. Deux grandes tendances se dessinent dans les approches sur la mesure d'impact :

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• Des études reposant avant tout sur le qualitatif (appuyé par des données quantitatives) visant à analyser les stratégies/comportements (approche sur financement de l'agriculture et sur les stratégies des ménages).

• Des approches essentiellement quantitatives qui cherchent à prouver l'impact, en particulier en comparant clients et non clients et en cherchant à identifier les différences significatives entre eux (exemple des méthodes économétriques)

Cette revue fait la synthèse des méthodes d'évaluation dites opérationnelles et celles économétriques.

II.2. Méthodes conventionnelles d’évaluation d’impac t

On distingue deux grandes méthodes : - L'approche suivi-évaluation : tout système financier a besoin d'un système d'informations performant comme outil d'aide à la décision. L'élément central reste la qualité du système comptable, sa fiabilité et sa capacité à sortir rapidement des données. Cette approche permet de suivre l'évolution de l'offre et sa gestion opérationnelle. Elle permet de vérifier la fiabilité de la comptabilité et l'application des décisions prises. Cette méthode est plus qu’un outil de contrôle des institutions de financement.

- La démarche Impact-Action : il s'agit d'un programme de recherche-action visant à améliorer la qualité des services des institutions de financement (surtout la microfinance) et son impact sur la pauvreté. Autrefois, des méthodes d'évaluation quantitatives et qualitatives étaient utilisées pour fournir des informations mais souvent critiquées par les praticiens qui avaient le sentiment que ces études étaient généralement incapables de répondre à leurs propres besoins d'information sur la clientèle et donc incapables d'améliorer la qualité de leur pratique.

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Le CGAP cherche à développer des indicateurs de changement de niveau de vie des clients ou populations cibles à partir desquels on peut évaluer les performances sociales des institutions de crédit selon les 5 dimensions principales des Objectifs de Développement du Millénaire :

• Proportion de clients en dessous du seuil de pauvreté ; • Amélioration des conditions économiques des clients ; • Augmentation de la présence à l'école des enfants et réduction de l'analphabétisme • Amélioration de l'accès aux services de santé ; • Progrès en termes de responsabilisation / « empowerment» ou renforcement des pouvoirs des femmes.

Ces outils entrent dans la catégorie des méthodes d'évaluation d'impact dites institutionnelles. Ils servent à vérifier le niveau de vie des clients qui ont accès aux services financiers d'une institution de crédit. Ils ne mesurent pas encore l'impact à proprement parler (« quel est l'effet des services ? ») mais déterminent la portée des institutions de financement (ex. qui a accès aux services?). Les critères d'évaluation sont fixés en fonction des caractéristiques de clients que l'on veut analyser : les déterminants du niveau de vie et de la pauvreté dans la zone d'intervention par exemple de l'IMF ; le type d'activité (agriculteurs, petits commerçants, etc.) si l'institution de crédit cible des profils spécifiques ; etc. Ces outils nécessitent généralement des enquêtes auprès des clients et des données nationales ou locales comme point de comparaison. Par exemple, on peut noter quelques outils de cette dimension : • Le « Poverty Assessment Tool (PAT) » ou outil d'évaluation de la pauvreté. • L'approche d'ACCION sur l'évaluation de la pauvreté des clients. • La démarche Quick-Impact-Act

Dans le cadre de cette thèse, la demande porte sur quels changements l'accès et l'utilisation

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de l'offre du crédit ont produit auprès des agriculteurs de la zone d'étude sur l'amélioration de leurs revenus et productivité. Cette question exige des études élaborées mais qui peuvent illustrer des tendances générales sur deux types de populations : celles qui ont accès et celles qui n’y ont pas accès. Il serait utile également aux institutions de financement de savoir comment et pourquoi la situation de leurs clients a-t-elle changé ? Ont-ils des avantages en participant à leur programme de crédit ? A quel niveau le programme a-t-il produit des impacts positifs ? Au niveau individuel ou du ménage ou au niveau de la communauté ? Ces besoins ont induit l'utilisation des méthodes économétriques.

II.3. Méthodes économétriques

Les modèles économétriques, fréquemment utilisés pour les évaluations d’impact, sont des modèles structuraux où les hypothèses sur les relations (ou fonctions) entre les variables dérivent de lois économiques (d’origine néo-classique en général). Prenons un exemple dans le domaine de la mesure des impacts de la recherche agronomique. Ils emploient en général une fonction de production, une fonction de coût ou une analyse de la productivité de tous les facteurs pour estimer le changement de productivité induit par les investissements réalisés dans la recherche. La fonction de production incorpore des intrants conventionnels (terre, travail, etc.), des intrants non conventionnels (éducation, infrastructures, etc.) et le stock de connaissances techniques investies dans la recherche et la vulgarisation. La valeur des productions finales attribuables à une augmentation des dépenses de recherche est obtenue grâce à des hypothèses sur un coefficient. Des tests statistiques permettent de confirmer les corrélations établies dans le cadre de la fonction. La principale contrainte pour l’emploi de cette méthode est l’existence de données de bonne qualité, en particulier sur des séries de temps.

Ces modèles économétriques, utilisant des contrôles statistiques peuvent en particulier tester des solutions alternatives à celles de l’intervention considérée. Toutefois, une revue prudente des liens établis entre les différents facteurs est nécessaire pour s’assurer que des corrélations illégitimes ne sont pas établies.

L’équation apparaît comme une variable explicative dans une deuxième équation. Dans la pratique, ces modèles sont construits sur la base d’une série d’hypothèses concernant les

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variables ; on pense qu’elles sont directement en relation entre elles, et sur le sens de ces relations. Le logiciel statistique, à partir de la matrice de corrélation des variables mesurées, estime ensuite la force de ces relations et apprécie en termes statistiques la pertinence du schéma. Il y a donc une phase de tâtonnements, le long de « chemins » ou de « pistes causales », où les modèles se complexifient progressivement pour aboutir à un schéma cohérent et pertinent.

Des travaux récents intègrent dans la fonction de production des variables liées à la qualité des ressources et au climat. L'approche utilisée dans cette présente étude est celle dite «contrefactuelle» et non expérimentale. Elle repose ici sur les facteurs et déterminants d'impact induits par l'accès ou non au crédit et de son utilisation. Pour le crédit, les facteurs d'impact peuvent être des changements institutionnels, de politique ou technologiques et les résultats d'impact recherchés portent sur le comportement (adoption de nouvelle technologie, demande d'intrants, offre de produit, etc.), sur l'efficacité technique (utilisation efficiente des intrants) et le profit (amélioration du revenu). Le défi de l'évaluation d'impact se situe dans le fait que pour chaque résultat, il y a plusieurs facteurs d'impact exogènes et endogènes qui contribuent aux changements observés au niveau de ce résultat. La question fondamentale pour cette thèse est de savoir quel est l'impact de l'accès au crédit et son utilisation sur la productivité si on contrôle tous les facteurs, autres que l'accès au crédit ou son utilisation.

Pour répondre d'une manière précise à cette question fondamentale, on doit poser et répondre conceptuellement à trois sous questions fondamentales associées qui sont :

1) l'impact de quoi ? ; 2) sur quoi ? Et 3) pour qui ?

Cette thèse vise deux réponses à la sous première question (de quoi ?): l'accès au crédit et à l'utilisation du crédit. Autrement dit, on se propose d'évaluer l'impact de l'accès et de l'utilisation du crédit. Pour la deuxième sous question (sur quoi ?), on se propose d'étudier plusieurs réponses : la productivité, le revenu, l'efficacité technique, la demande d'intrants et la demande de crédit. Autrement dit, l'impact de l'accès au crédit et de son utilisation sur ces différents indicateurs de résultats. Quant à la troisième sous question (pour qui ?), sa réponse est unique et invariable dans cette thèse ; les agriculteurs de la zone d'étude dans

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leur diversité. Certains des indicateurs étudiés pour la réponse à la deuxième question (sur quoi) ne s'appliquent qu'a l'évaluation de l'impact de l'accès au crédit (la demande de crédit et l'efficacité technique) et d'autres s'appliquent uniquement à l'évaluation de l'impact de l'utilisation du crédit (la demande d'intrants) et les autres à la fois aux deux réponses à la première sous question directement ou indirectement (la productivité et le revenu).

Le premier problème de l'évaluation se situe avec la fongibilité du crédit. En effet, la diversité des besoins et des activités du producteur et de son ménage par rapport à la disponibilité peu suffisante du crédit, montre toute la complexité apparente de la fongibilité du crédit chez le ménage agricole. Cette notion justifie que la consommation du crédit se répercute et se dilue dans divers postes d'activités productives et de consommation, à tel point que l'on ne parvient plus à identifier sa destination finale. On peut par exemple emprunter pour l'achat d'engrais et utiliser l'argent du crédit pour des soins sanitaires. L'engrais n'en étant pas bénéficiaire, l'impact de ce crédit sur l'engrais serait alors irréaliste. Par conséquent, aborder les questions d'analyse d'impact est relativement complexe pour n'importe quelle méthode.

LAPENU (2002) dans une synthèse des travaux du réseau CERISE avance que l'impact économique se révèle particulièrement complexe pour ces genres d'étude, car « même si le crédit est affecté à un objet précis, immédiat et concret, son véritable impact peut être induit, immatériel et sans lien avec son affectation directe ». Les agronomes rappellent que la « plante ne ment pas et elle restitue ce qu'on lui a donné ». C'est dire donc qu'il existe une corrélation entre le niveau de consommation d'intrants et les pratiques culturales sur les niveaux de rendement escomptés.

Le défi de l'approche « contrefactuelle » se situe par contre, dans le fait qu'elle est basée sur la comparaison de chaque résultat avec son contrefactuel ; une comparaison impossible à faire en réalité au niveau individuel, car par définition, on ne peut observer un fait et son contrefactuel. En d'autres termes, lorsqu’intervient un changement technologique ou politique, on ne peut pas observer ce que seraient les différents résultats sans le changement. De même si le changement n'intervient pas, on ne peut pas non plus, observer ce qui se passerait si le changement intervenait effectivement.

La problématique de l'évaluation de l'impact est récurrente dans plusieurs programmes de développement. L'Etat, les bailleurs de fonds, les partenaires au développement, les

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collectivités locales, etc. veulent savoir l'incidence de leur programme ou politique sur leur cible. L'ensemble de ces décideurs, à tous les niveaux, exige l'évaluation de l'impact de leurs interventions. En effet, l'allocation optimale des ressources qui deviennent de plus en plus rares, justifie que l'on rende compte. Cependant, le problème principal de l'évaluation des impacts reste dominé par la question du contrefactuel qui induit, le plus souvent, à la problématique du biais de sélection.

A coté de l'approche itérative et institutionnelle, nous avons aussi besoin de développer des modèles d'explication du comportement des agents économiques rationnels pour identifier l'effet d'une réponse. Ceci est capital pour apporter des changements jusqu'à ce que l'on obtienne la ou les réponses souhaitées. Par ailleurs, la conception théorique ne peut être admise que si ses fondements peuvent être vérifiés. L'approche quantitative permet d'avoir des tendances et des magnitudes au regard desquelles on a des variables de synthèse sur l'événement étudié.

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PARTIE II

RESULTATS ET PLAN DE DEVELOPPEMENT

Cette partie présente dans un premier temps, les résultats d’entretien et d’enquête par sondage menés respectivement auprès des individus ressources et de notre échantillon d’étude. Dans un second temps sont développés les stratégies et le plan de développement jugés appropriés.

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CHAPITRE I : PRESENTATION DES RESULTATS

SECTION VI : TYPOLOGIE DES PRODUCTEURS ET UTILISATION DU CREDIT

Le développement de l'agriculture est prépondérant dans les stratégies économiques et sociales de la zone d'étude vu son importance tant en système de production irrigué qu'en termes de consommation. Ceci justifie les interrogations de l'impact de l'accès au crédit sur la production et notamment sur le comportement des producteurs. Néanmoins, la zone a un fort potentiel agricole incitant les cultures et systèmes de diversification. Cette pluriactivité implique une diversité des besoins et stratégies de financement. En réalité l'accessibilité ou non au crédit dépend très fortement des stratégies opérées par le producteur en relation avec son ménage en tant qu'unité sociale et économique et en fonction des opportunités et contraintes de son environnement. On rappelle que l'unité d'observation est le producteur attributaire des périmètres irrigués.

L'objectif global de cette section est la caractérisation des activités et l’utilisation du financement au niveau du ménage et selon la typologie des producteurs. Dans une vision systématique, il s'avère utile d'identifier ces paramètres de différenciation en vue de mieux comprendre leur stratégie de financement. La maîtrise de ces indicateurs permet de mieux connaître et d’apprécier le comportement de décisions des producteurs selon leur type sur la coordination de leurs activités et trésoreries ; et sur la négociation de l'accès ou non au crédit et de son impact différencié sur leurs revenus.

VI.1. Typologies de producteurs

La typologie est en effet une démarche scientifique, consistant à définir un certain nombre de types afin de faciliter l'analyse, la classification et l'étude de réalités complexes. Selon Grémy et Le Moan (1977), « élaborer une typologie consiste à distinguer, au sein d'un ensemble d'unités (individus, groupes d'individus, faits sociaux, etc.), des groupes que l'on puisse considérer comme homogènes d'un certain point de vue». Le contenu de cette notion d'homogénéité varie selon les auteurs et les domaines d'application ; elle se fonde

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généralement sur une certaine ressemblance définie à partir d'un sous-ensemble de caractéristiques servant à décrire les unités étudiées. Dans la présente étude, la typologie a été faite à l'aide d'une classification par nature d'activité et propriété foncière.

La figure suivante illustre la typologie par nature d'activité

Figure 2 : Typologie des producteurs par nature d'activité Les activités menées par les bénéficiaires de crédit

Mixte 22%

Riz 42%

Pdc 36%

Source : Enquête terrain 2008

On déduit que :

• les riziculteurs représentent 42 % de l'ensemble avec une superficie moyenne financée de 1,48 ha. • les bénéficiaires spécialisés au pois du cap, représentant 36%, exploitent en moyenne 1,84 ha. • pour les bénéficiaires qui ont opté pour une exploitation mixte (riz et pois du cap), avec 22% de l’ensemble, l’exploitation moyenne est de 2,9ha et présentent une variation de superficie financée de 1,26 ha à 3,35ha

117

Il convient de mentionner que le type d’exploitation mixte demeure fortement prisé par les bénéficiaires. Le tableau qui suit nous retrace les différentes catégories de bénéficiaires spécialisés dans la production rizicole. La situation de leurs opérations se fait distinguer par leur statut foncier respectif.

Figure 3 : Répartition des clients, cultivant du riz selon leurs statuts Catégorie de bénéficiaire - exploitant riz

Métayer 25%

Propriétaire Locataire 58% 17%

Source : Enquête terrain 2008

Aussi,

• Les propriétaires représentent 58% de l'ensemble des bénéficiaires concernés. Ils disposent en moyenne de 1,79 ha par exploitant. Les parcelles financées s'étendent ici de 0,42 ha à 3 ha. • Viennent par la suite les métayers avec une proportion de 25%. La moyenne de l'exploitation pour cette catégorie est de 1,21 ha. L'étendue des parcelles concernées va de 0,1 ha à 3 ha. • Quant aux locataires, ils sont de 17% et disposent en moyenne de 1,45 ha. Leur exploitation varie de 1,45 ha à 3 ha.

118

On peut noter que les locataires apparaissent plus actifs que les métayers.

Concernant les bénéficiaires mobilisés dans l'exploitation du Pois du cap, la distinction entre les catégories suivant leur statut foncier se présente comme suit :

Figure 4 : Répartition des clients, cultivant du pois du cap selon leurs statuts

Catégorie de bénéficiaire - exploitant poids du cap

Métayer 23%

Locataire Propriétaire 14% 63%

Source : Enquête terrain 2008

• les propriétaires représentent 63% de l'ensemble et leur exploitation moyenne est de 2,2 ha, si l'ensemble a varié de 0,44 ha à 3,35 ha. • les métayers représentent 23 % de l'ensemble, avec une moyenne d'exploitation de 1,5 ha. L'étendue des parcelles varie de 0,5 ha à 3 ha. • les locataires représentent 14 % de l'ensemble dont la moyenne de l'exploitation est de 2 ha avec une variation de superficie de 0,5 ha à 3 ha.

La typologie sur les producteurs de par leur statut foncier et leur type d'exploitation a permis de noter 6 classes distinctes de producteurs. Ces six classes de producteurs montrent une situation différenciée en matière d'utilisation du crédit, selon leur volonté de rembourser ou non le crédit.

VI.2. L’utilisation du crédit par typologie de producteurs

Outre leur statut foncier et leur type d'exploitation, l'utilisation du crédit par les bénéficiaires

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dépend de leur moralité. 95% de la clientèle de l'antenne sont de bons payeurs, ceux-ci utilisent la totalité du crédit dans l'exploitation. Il faut remarquer que le plafond de crédit accordé par VOLAMAHASOA par ha est de 300 000 MGA pour le riz et 180 000 MGA pour le Pois du Cap. Ce montant plafond ne finance que 35% du coût d'exploitation du riz et 70% du coût d'exploitation du pois du cap.

Dans 5% des cas, 20 à 40% du crédit sont détournés pour contribuer à compléter le besoin de financement des besoins sociaux (fiançailles, mariage, décès, circoncision) ; par exemple, en cas de décès le rituel prévoit l'abattage de 5 bovins voire 30 à 40 têtes pour les plus aisés. La construction de tombeau nécessite l'abattage d'au moins 5 caprins tandis que la participation pour le « Bilo » peut atteindre 2 millions Ariary.

D'après le suivi des activités effectuées par VOLAMAHASOA, la surface réellement cultivée est en moyenne de 85% par rapport à la surface prévue pour le financement. Ce chiffre n'est pas vraiment alarmant compte tenu du fait que le montant du financement accordé ne couvre que 35% du coût d'exploitation réel (cas du riz).

Tableau 10 : pourcentage de surface réellement cultivée par rapport à la surface financée Surface réellement cultivée / surface financée 2006 2007 Moyenne 93% 85% Minimum 55% 46% Maximum 113% 116%

Source : VOLAMAHASOA 2008

La surface réellement cultivée est légèrement moins élevée que la surface déclarée pour avoir obtenu le financement. Cependant, le taux maximum de plus de 100% dans le tableau ci-dessus suppose un autofinancement de certaines parcelles par les bénéficiaires. Ce cas touche 20% de l'échantillon étudié (exemple : groupe Volirano (5,73 ha de demande et 6, 22 ha de superficie cultivée) et Mirindra (11,73 ha de demande et 13, 23 ha de superficie cultivée) en 2006, et Manahisoa (5,17 ha de demande et 13, 6 ha de superficie cultivée) et Manirisoa (6,57 ha de demande et 7,57 ha de superficie cultivée) en 2007).

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L'affectation des ressources est ainsi fonction des typologies identifiées et de leur attitude vis-à-vis du remboursement. L'utilisation du crédit est analysée auprès des : - Riziculteurs propriétaires bons payeurs - Riziculteurs propriétaires mauvais payeurs - Riziculteurs locataires insolvables - Riziculteurs locataires mauvais payeurs - Riziculteurs métayers insolvables - Riziculteurs métayers mauvais payeurs - Exploitant de pois de cap propriétaires bons payeurs - Exploitant de pois de cap propriétaires mauvais payeurs - Exploitant de pois de cap locataires insolvables - Exploitant de pois de cap locataires mauvais payeurs - Exploitant de pois de cap métayers bons payeurs - Exploitant de pois de cap métayers mauvais payeurs.

La distinction entre insolvable et mauvais payeur est faite de la manière qu'un insolvable est un exploitant qui veut honorer ses engagements mais ne peut pas faute de trésorerie suffisante tandis qu'un mauvais payeur est un exploitant, qui même en disposant de ressources suffisantes n'effectue aucun remboursement.

VI.2.1. L'utilisation du crédit par les riziculteurs propriétaires bons payeurs 4

En 2006, le crédit est utilisé pour financer la totalité de l'exploitation mais malheureusement, même de bonne foi, l'exploitant ne finance que 62% de la surface accordée pour être financée. La raison en est que le montant accordé est insuffisant pour financer la totalité de l'exploitation. Cette proportion augmente progressivement et est identique à la surface demandée en 2008.

Le rendement est plus important en première saison qu'en deuxième saison. Ce rendement est plus conséquent pour la première saison 2007 et 2008. La figure suivante illustre l'évolution des

4 Cf. annexe1 dans les développements qui suivent.

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revenus et dépenses avec le crédit.

Figure 5 : Evolution des revenus et dépenses d'un riziculteur propriétaire et bon payeur

Source : Enquête terrain, 2008

Le chiffre d'affaires évolue positivement et est plus important en première saison qu'en deuxième saison.

Les dépenses personnelles sont plus ou moins stables ; peu importe l'évolution du revenu. L'exploitant adopte une gestion prudente de son budget familial.

Les dépenses sociales (cérémonies et dons) représentent cependant une partie importante des dépenses. Elles représentent une moyenne de 23% des dépenses du ménage.

Les dépenses d'habillement et d'équipement domestique ne sont pas significatives mais l'exploitant arrive à capitaliser ses revenus en acquérant de nouvelles surfaces exploitables.

Le niveau de revenu moyen dans l'année est de 322 000 MGA avec une évolution croissante mais lente. Ceci est dû à l'insuffisance du montant de crédit par rapport au besoin réel de l'exploitation.

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VI.2.2. L'utilisation du crédit par les riziculteurs propriétaires, mauvais payeurs

En 2006, le crédit est utilisé pour financer la totalité de l'exploitation mais malheureusement, l'exploitant ne finance que 62% de la surface acceptée pour être financée. Cette proportion est de moins en moins importante puisque le client ne peut plus accéder à un nouveau crédit en l'absence du remboursement du précédent crédit. A la deuxième saison, 26% du crédit ont été détournés pour financer des besoins personnels. Le client dispose d'un actif net négatif puisqu'il reste toujours redevable du crédit en plus des pénalités correspondantes. La figure suivante illustre l'évolution des revenus et dépenses avec le crédit.

Figure 6 : Evolution des revenus et dépenses des riziculteurs propriétaires, mauvais payeurs

Source : enquête terrain 2008

Le chiffre d'affaires évolue avec une pente très négative. Le niveau de dépenses personnel excède même le chiffres d'affaires à partir de la deuxième saison 2007 si bien que le client est obligé de décapitaliser ou d'avoir recours à un autre financement pour assurer ses dépenses personnelles. Les dépenses d'exploitation sont également dégressives en fonction de la réduction de la surface cultivée.

En 2008, le client se retrouve redevable d'une somme de 472 000 MGA (dette VOLAMAHASOA) alors que son niveau de revenu est seulement de 122 500 MGA.

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VI.2.3. L'utilisation du crédit par les riziculteurs locataires insolvables

La location du terrain est de 300 000 MGA 1 ha. Ce coût pèse considérablement sur les charges de l'exploitant. Même de bonne foi, l'exploitant n'arrive à financer que 38% de la surface prévue pour être financée. Faute de revenu suffisant, l'exploitant locataire, non seulement diminue la surface exploitée mais se trouve également obligé d'avoir recours à d'autres financements auprès des usuriers et quelquefois recourt à la décapitalisation (vente de zébus, etc.).

L'exploitant locataire est insolvable à partir de la deuxième saison 2007, il veut rembourser mais il ne peut pas et par conséquent ne peut assurer qu'un remboursement partiel de son crédit. La figure suivante illustre l'évolution des revenus et des dépenses avec le crédit.

Figure 7 : Evolution des revenus et dépenses des riziculteurs locataires, insolvables

Source : enquête terrain, 2008

Le chiffre d'affaires évolue avec une tendance régressive.

Les dépenses d'exploitation excédent le niveau du chiffres d'affaires pour témoigner de l'importance des charges entraînant une perte d'exploitation.

Le niveau de revenu annuel est très faible avec une moyenne de 54 000 MGA.

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VI.2.4. L'utilisation du crédit par les riziculteurs locataires mauvais payeurs

Au lieu d'effectuer un remboursement partiel, le locataire de mauvaise foi préfère n'effectuer aucun remboursement. Le locataire de mauvaise foi se trouve dans une situation difficile puisqu'il ne dispose d'aucun revenu, pourtant il est redevable d'une somme de 472 000 MGA (dette VOLAMAHASOA). L'exploitant a toujours recours à d'autres financements pour subvenir à ses besoins personnels et aux dépenses d'exploitation puisque faute de remboursement, il ne peut accéder à des financements supplémentaires.

La figure suivante montre l'évolution de ses revenus et dépenses avec le crédit.

Figure 8 : Evolution des revenus et dépenses des riziculteurs, locataires, mauvais payeurs

Source : Enquête terrain, 2008 .

Le chiffre d'affaires évolue avec une tendance dégressive. Les dépenses d'exploitation excédent le niveau du chiffres d'affaires pour témoigner de l'importance des charges entraînant une perte d'exploitation. Le niveau de revenu annuel est très faible avec une moyenne de 64 000 MGA. A la fin de la première saison 2008, l'exploitant n'a aucun surplus et est redevable d'une dette de 472 000 MGA.

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VI.2.5. L'utilisation du crédit par les riziculteurs métayers insolvables

Malgré sa loyauté, les résultats d’enquête montrent que le métayer se trouve souvent dans une situation d'insolvabilité vis-à-vis de VOLAMAHASOASA et ce dès la première saison 2007. Le niveau de revenu annuel moyen n'est que de 35 000 MGA. Etant obligé de devoir une partie (50%) de la récolte au propriétaire du terrain, le métayer a un faible revenu puisqu'il doit également assumer sa propre consommation (autoconsommation).

La figure suivante retrace l'évolution de ses dépenses et revenus.

Figure 9 : Evolution des revenus et dépenses des riziculteurs métayers insolvables

Source : Enquête terrain, 2008 .

Le niveau des dépenses d'exploitation excède les chiffres d'affaires. Cette situation est à l'origine d'une perte considérable pour l'exploitant métayer. Le niveau de revenu moyen dans l'année est de 35 000 MGA par année. Le ménage survit d'une suite de surendettement et de décapitalisation.

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VI.2.6. L'utilisation du crédit par les riziculteurs métayers et mauvais payeurs

Le crédit ne suffit pas pour financer la totalité de l'exploitation, 85% de la surface destinée pour être financée est réellement exploitées. Le niveau de revenu moyen est de 232 000 MGA. La figure suivante montre l'évolution des revenus et dépenses.

Figure 10 : Evolution des revenus et dépenses des riziculteurs, métayers et mauvais payeurs

Source : enquête terrain, 2008.

Les chiffres d'affaires et le niveau de revenu baissent largement alors que le niveau de dépenses d'exploitation est plus ou moins constant. Même de mauvaise foi, à cause de la faiblesse du niveau de revenu, l'exploitant n'est pas en mesure de faire des dépenses personnelles excessives. Le niveau de revenu moyen est de 232 00 MGA mais l'exploitant est obligé d'avoir recours à d'autres sources de financements extérieurs (endettement familial, informel, décapitalisation).

VI.2.7. L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, propriétaires de terrains et bons payeurs

L'exploitant finance en moyenne 95% des exploitations prévues pour être financées par le crédit contracté auprès de VOLAMAHASOA. Le rendement moyen est de 1,7 t à l'ha, mais le niveau de prix est très variable, ce qui a eu une influence conséquente sur l'évolution du chiffre d'affaires. Ce

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prix est passé de 1000 MGA le kilo en 2007 pour descendre jusqu'à 200 MGA le kilo en 2008. La figure suivante donne un aperçu de l'évolution de ses revenus et dépenses.

Figure 11 : Evolution des revenus et dépenses des exploitants de pois du cap, propriétaires, bon payeurs

Source : enquête terrain 2008.

Le chiffre d'affaires connaît une évolution positive jusqu'en 2007 avant de chuter considérablement en 2008. Ceci est causé par la chute du niveau de prix en 2008. Le niveau de revenu annuel moyen de ce type d'exploitant est assez élevé et d'une valeur de 897 000 MGA. Compte tenu du niveau de revenu assez élevé pour ce type d'exploitant, le niveau de ses dépenses personnelles est assez élevé avec une moyenne de 833 00 MGA par an. Les dépenses les plus significatives sont surtout les dépenses de cérémonies et de dons, d'une moyenne de 417 000 MGA par an.

VI.2.8. L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, propriétaires de terrains et mauvais payeurs.

En 2006, l'exploitant finance 84% des exploitations prévues pour être financées par le crédit contracté auprès de VOLAMAHASOA. Même en présence de moyen financier, l'exploitant ne rembourse pas et utilise ses revenus pour financer des dépenses sociales conséquentes. La figure suivante illustre l'évolution de ses revenus et dépenses.

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Figure 12 : Evolution des revenus et dépenses des exploitants de pois du cap propriétaires, bon payeurs

Source : enquête terrain, 2008.

Par rapport à l'exploitant bon payeur, le niveau de revenu est plus élevé et est en moyenne de 1 108 000 MGA par an car l'exploitant ne supporte pas les charges financières du crédit. Il reste cependant redevable de la somme empruntée et des intérêts correspondants.

VI.2.9. L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, locataires de terrains et bons payeurs.

La location du terrain se chiffre à 300 000 MGA l'ha. L'exploitant ne finance qu'une surface moyenne équivalente à 37% de ce qu'il devrait financer. Compte tenu de la cherté du terrain, le montant accordé ne suffit pas pour financer la totalité de l'exploitation prévue.

L'utilisation du crédit est illustrée dans la figure suivante.

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Figure 13 : Evolution des revenus et dépenses des exploitants du pois du cap, locataires et bon payeurs

Source : enquête terrain, 2008 .

Le chiffre d’affaires connaît une évolution positive jusqu’en 2007 avant de chuter considérablement en 2008. Ceci est causé par la chute du niveau de prix en 2008. Le locataire dispose d’un niveau de revenu croissant jusqu’en 2007 pour arriver à un niveau zéro en 2008, ceci est également dû à la baisse du niveau de prix. Le niveau de dépenses est plus ou moins modeste car une partie conséquente du revenu et du crédit est affectée à la location du terrain.

VI.2.10. L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, locataires de terrains et mauvais payeurs.

Il dispose d'un revenu annuel moyen de 363 000 MGA pendant les 3 dernières années, cependant, il reste débiteur d'une somme de 300 000 MGA. Son niveau de revenu est ainsi faible compte tenu de la cherté de la location du terrain. L'utilisation du crédit est illustrée dans la figure suivante.

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Figure 14 : Evolution des revenus et dépenses des exploitants de pois du cap, locataires et mauvais payeurs

Source : Enquête terrain 2008 .

L'évolution du chiffre d'affaires et du revenu reste le même à cause de la baisse du niveau de prix.

L'évolution des dépenses personnelles en termes de cérémonies et dons est relativement élevée pour le cas d'un mauvais payeur.

VI.2.11. L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, métayers et bons payeurs.

Les conditions du métayage sont le partage de la moitié de la récolte en contrepartie de la fourniture de semences et quelquefois de produits insecticides. Le montant accordé pour le financement, dans le cas d'un métayage, est plus important que le besoin réel de l'exploitant. Une partie du crédit (6% à 15%) est ainsi détournée à des fins personnelles.

La figure suivante illustre l'évolution des revenus et dépenses.

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Figure 15 : Evolution des revenus et dépenses des exploitants de pois du cap, métayers et bon payeurs

Source : enquête terrain, 2008.

Le cas d'un métayer est sensiblement meilleur que le cas d'un locataire, mais reste cependant très risqué car est conditionné par la menace de fluctuation du prix. Le niveau de revenu annuel de 300 00 MGA est assez faible bien que le montant accordé soit légèrement supérieur au besoin de financement réel.

VI.2.12. L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, métayers et mauvais payeurs.

Une proportion du crédit (6 à 15%) est détournée pour couvrir des besoins personnels. L'exploitant ne rembourse pas en 2007. Son niveau de revenu décroît en 2008.

La figure suivante illustre l'évolution des revenus et dépenses.

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Figure 16 : Evolution des revenus et dépenses des exploitants de pois du cap, métayers et mauvais payeurs

1 200 Evolution du chiffres d'affaires

Milliers 1 000 Evolution des dépenses personnelles 800 Evolution des dépenses d'exploitation

600

Evolution du revenu 400

Evolution des dépenses en 200 habillement et équipement domestique

- Evolution des dépenses en cérémonie et dons 2006 2007 2008

Source : Enquête terrain 2008.

Le niveau de revenu annuel moyen est de 482 000 MGA mais l'exploitant reste débiteur d'un montant de 300 000 MGA. Le cas d'un mauvais payeur est caractérisé par l'évolution des dépenses personnelles (cérémonies et dons) malgré la diminution des revenus et le non remboursement du crédit.

La dynamique globale de développement de la zone du fleuve reste fortement dominée par la riziculture. A côté de cette activité, émergent d'autres activités d'appui à la couverture des besoins du ménage des producteurs. Ceci traduit l'effort de diversification avec le pois du cap et l'adaptation des populations aux réalités de la zone. L'ensemble de ces activités génère des revenus qui leur permettent de financer les besoins fondamentaux de base de leur ménage (nourriture, habillement, santé et logement). Cependant, la majorité des producteurs n'ont pas les moyens de prendre en charge à la fois leurs besoins de subsistance et les biens et services nécessaires à la conduite de leurs activités agricoles (intrants, matériels agricoles, etc.). Ils se tournent alors au crédit pour le financement de leurs activités agricoles. Selon, les enquêtes, le crédit formel de VOLAMAHASOA ne couvre en réalité que 35% pour la riziculture et 70% des besoins pour le pois du cap. Ainsi, la situation actuelle du financement ne permet pas de répondre efficacement aux besoins des producteurs au sein de leurs ménages.

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Le dilemme entre la demande en financement et le peu d'offre créent de fortes disparités entre les producteurs selon leur dynamique de développement. En effet, il y a une forte variation au niveau de leurs moyens, leurs ressources foncières, leurs équipements agricoles, etc. Ainsi, le rythme de développement actuel est moins linéaire que prévu. En effet, le rationnement du crédit n'est pas uniforme pour tous. Les besoins de financement ne sont ni de même nature ni de même volume et ne peuvent pas être couverts par les mêmes stratégies. La généralisation des situations d'ensemble masque très souvent de très fortes disparités au niveau individuel. De par ces variations, de l'impact de leur ménage et environnement, les producteurs initient des trajectoires de développement différentes. On constate que certains d'entre eux s'en sortent, tandis que d'autres s'enlisent dans les cercles vicieux du crédit.

L'analyse de la situation actuelle des producteurs selon leurs différentes trajectoires, a permis d'identifier différents types de producteurs avec des niveaux de besoins et de stratégies de financement fort variables. Dépendamment de la spéculation, de la propriété foncière, du montant du crédit obtenu et de la moralité du producteur, l'utilisation du crédit et son impact sur le revenu diffèrent. On remarque que l'exploitation du pois de cap était très rentable avant la chute des prix en 2008, l'évolution du revenu était positive pour toutes les catégories de producteurs, qu'ils soient propriétaires du terrain, locataires ou métayers. Parce que le crédit obtenu est plus important que les besoins de financement de l'exploitation, le métayer dont les conditions d’exploitation consistent à partager la récolte en deux en contrepartie de la fourniture des semences et quelquefois des produits insecticides, l'évolution de son revenu est relativement plus importante.

Le non remboursement du crédit pour un producteur de mauvaise foi lui interdit d’accéder à un autre crédit, ce qui augmente son revenu à court terme, au moment de la récolte et à cause du non remboursement mais le diminue considérablement pour la prochaine campagne et le rend débiteur avec une trésorerie négative. Cependant, même de bonne foi, un producteur peut se trouver insolvable et ne peut effectuer le remboursement car son exploitation n'est pas rentable. C’est le cas des riziculteurs qui louent des terrains ou pratiquent le métayage. Le coût d'exploitation est élevé (exemple, la location du terrain est

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de 300 000 MGA l'ha) alors que le montant du crédit ne couvre pas les dépenses en intrants essentiels pour obtenir un meilleur rendement. Ces exploitants sont souvent obligés de recourir à d'autres financements auprès des usuriers et quelquefois par décapitalisation (vente de zébus, etc.).

SECTION VII : ANALYSE DE L'OFFRE DE FINANCEMENT

L'agriculture dans les pays en voie de développement a besoin de ressources financières pour développer ses performances. Cela se justifie davantage avec la logique d'intensification prônée et les exigences du marché mondial en termes de compétitivité, de qualité, etc. Au-delà des investissements de base, les besoins de financement du secteur sont de nature complexe et diversifiée (équipements agricoles, intrants, transformation, autres facteurs de production, etc.). Malgré plusieurs expériences tentées sur le système financier, la question qui se pose est de savoir quel type d'institution financière est capable de répondre aux besoins et contraintes spécifiques du secteur. En effet, depuis les indépendances, plusieurs systèmes de financement se sont proposés (cf. section problématique). Ces changements ont abouti avec les programmes d'ajustement structurel des années 80 à la libéralisation du secteur financier. Ainsi, le crédit n'est plus perçu, dans la plupart des pays en développement, comme un instrument d'orientation de politique, mais une transaction du marché régulée par la loi de l'offre et de la demande. On note principalement dans cette région, le développement important de la microfinance. Ainsi, l'objectif de ce chapitre est, d'une part, de décrire et d'analyser l'offre de financement dans la zone d'étude, ses potentialités, ses contraintes ; et d'autre part, de voir dans quelles mesures et à quelles conditions, ce système répond aux besoins de financement de l'agriculture.

VII.1. La Microfinance à Madagascar

A Madagascar, la Microfinance fait de plus en plus partie de la vie quotidienne des populations. Cela est particulièrement vrai dans les zones rurales. La Microfinance à Madagascar a effectivement ceci de particulier : elle a démarré dans les zones rurales en appui au développement de l'exploitation agricole. Le maillage de la Microfinance passe par les individus et les Micro, petites et moyennes entreprises de différents secteurs. Le

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petit commerce, l'artisanat, l'exploitation agricole, même les petites écoles privées font appel à la Microfinance pour développer leurs activités.

Historiquement, c'est en 1990 que le Gouvernement, les Bailleurs de Fonds et les Partenaires techniques spécialisés en Microfinance ont implanté le système à Madagascar. Au bout de quelques années les premières institutions ont acquis le savoir-faire nécessaire pour étendre leurs réseaux respectifs. Et c'est à partir de 1996 que les IMF commencent leur extension à partir de leurs régions d'implantation originelle. Ce mouvement amorce donc la dynamique qui va amener les IMF de plus en plus à proximité des clients ruraux.

La multiplication et la diversification des IMF aboutissent en 2003 à une décision concertée de créer la Coordination Nationale et c'est dans une suite logique de l'évolution du secteur qu'en 2004, l'ensemble des intervenants de la Microfinance a élaboré la Stratégie Nationale de la Microfinance. C'est le texte fondateur qui va positionner la Microfinance dans la Stratégie de développement de Madagascar avec une vision qui part du monde rural. En 2005 le nouveau cadre réglementaire de la Microfinance est en place et aujourd'hui, c’est un outil pour une croissance accélérée du secteur.

VII.1.1. Les principaux acteurs

Les efforts menés tendent vers l'intégration du secteur microfinance au secteur financier, c'est pour cela que malgré des débuts orientés vers le développement rural, la tutelle est assurée par le Ministère chargé des Finances ; néanmoins le Ministère chargé de l'Agriculture continue à jouer un rôle très important dans le développement des Institutions de Microfinance en milieu rural.

Les autres acteurs du secteur sont : • La coordination nationale de la microfinance (CNMF), • La commission de supervision bancaire et financière (CSBF), • Le comité de pilotage de la mise en œuvre de la stratégie nationale, • Les associations professionnelles, (APIFM, AIM), • Les partenaires financiers (FENU, PNUD, MCA, BM, BAD, AFD, FIDA, UE) • Les Institutions de Microfinance IMF,

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- La coordination nationale de la microfinance (CNMF)

L'expansion de la Microfinance, la diversité des institutions qui opèrent désormais sur le territoire malgache, la place que la microfinance est appelée à jouer dans le développement en général et celui du monde rural en particulier font que le rôle de la CNMF devient de plus en plus crucial. Parmi ces aspects déterminants il y a : - la mise à jour et la diffusion des textes réglementaires composant le cadre légal ;

- la facilitation des implantations ;

- la veille sur la cohérence des activités.

- La commission de supervision bancaire et financière (CSBF)

Selon l'article 35 de la loi bancaire (LB), les missions de la CSBF consistent à : - veiller au bon fonctionnement des Etablissements de Crédit (EC) - vérifier le respect des dispositions applicables - sanctionner les manquements constatés.

Les domaines de compétences de la CSBF concernent trois axes : - Autorité administrative en délivrant l'agrément 5, l'autorisation préalable pour certaines opérations

- Autorité réglementaire et contrôle en fixant les règles prudentielles et de gestion, en proposant des modifications à la réglementation et est consultée pour des projets de textes sur la profession. La CSBF assure le contrôle permanent des EC sur la base de déclarations périodiques, effectue des contrôles sur place. - Autorité disciplinaire : en sanctionnant les manquements à la réglementation bancaire par : des sanctions administratives : avertissement, blâme, interdiction d'opérations,... pouvant aller jusqu'au retrait de l'agrément, sanctions pécuniaires en cas de manquement pour non respect des règles de prudence et de gestion, ou pour retard de

5 art 16 LB, art 56 LB

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reporting et déclarations périodiques.

- Le comité de pilotage de la mise en œuvre de la stratégie nationale (CP)

Le Comité de Pilotage de la mise en œuvre de SNMF a été mis en place en Octobre 2004. Le CP est composé de membres représentant l'Etat, les Associations Professionnelles, l'Association Professionnelle des banques, les bailleurs de fonds, la CNMF en assure le secrétariat.

L'évaluation de ce comité a permis de mettre en évidence des lacunes dans son fonctionnement, en particulier :

- le suivi-évaluation de la mise en œuvre de la SNMF qui n'était pas structuré, - la recherche de la cohérence entre toutes les interventions, ceci en concertation avec la CNMF qui n'a pas été toujours facile à réaliser, - la supervision des programmes du secteur qui n'a pu se faire, en grande partie à cause d'insuffisance de leadership par rapport aux enjeux trop importants du secteur, - la contribution aux réflexions sur le secteur et à l'évolution du cadre légal et réglementaire qui n'a été réalisée qu'en partie, - la mobilisation des ressources auprès des bailleurs de fonds jugée non satisfaisante par les IMF

- Les associations Professionnelles, (APIFM, AIM)

La nouvelle loi 2005-016 prévoit la mise en place d'une association professionnelle représentant l'ensemble des intervenants du secteur de la microfinance. Les deux associations qui coexistaient ont été appelées à trouver un mécanisme permettant l'évolution vers une association unique qui travaillera pour mettre en place un meilleur environnement et collaborera avec différents partenaires aussi bien nationaux qu'internationaux. Cette association a pour rôle :

• la défense des intérêts de ses membres, en participant à la mise en œuvre de la SNMF et à son suivi, notamment en tant que membres du Comité de Pilotage et comme interlocutrice des autres acteurs ;

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• la diffusion des pratiques optimales, des standards de performance, des codes de déontologie et du renforcement institutionnel, notamment par la formation auprès des IMF membres ; • la collecte de données quantitatives et qualitatives sur les IMF membres afin de contribuer à une meilleure connaissance du secteur;

- Les partenaires financiers (FENU, PNUD, BM, BAD, AFD, FIDA, UE)

Les interventions des bailleurs de fonds se concentrent sur l'axe 2 de la SNMF avec plus de

90% des concours au secteur sur la période de 2004 à 2009 (source : CNMF).

Sur les appuis directs aux IMF, un tiers environ est composé de lignes de crédits.

- Les Institutions de Microfinance (IMF)

Au cours des dernières années, le nombre des IMF a beaucoup augmenté, mais en grande partie du côté des non mutualistes (ONG, Association, SA, Etablissements de crédit, banque de microfinance ....). Bien qu'elles évoluent favorablement (augmentation du nombre de caisses et points de services, de l'encours de l'épargne et du crédit), les institutions financières mutualistes rencontrent certaines difficultés dues en grande partie à leur particularité, celle de conjuguer une mission sociale avec la recherche de pérennité financière. Aujourd'hui les bailleurs et les investisseurs éthiques leur demandent de rendre des comptes, notamment sur : (i) la population réellement touchée, (ii) la manière de concilier les objectifs sociaux avec la performance financière, (iii) le rôle dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion. La finalité étant que l'inclusion économique, sociale et culturelle par la microfinance aide les populations à créer de la richesse et contribue à réduire la pauvreté. En favorisant l'accès à un mieux être des uns et des autres, la microfinance est un facteur de cohésion sociale et contribue au développement global de Madagascar en soutenant l'esprit d'entreprise par une culture d'épargne et de crédit.

139

VII.1.2. Les évolutions des dernières années

D'un secteur de faible portée en 2005, où seulement 5% des ménages malgaches avaient accès aux services financiers fournis par les IMF, on est passé en 2006, à un taux de pénétration de 8% (source : CNMF).

Les Institutions de Microfinance d’autres types proposent une offre viable et pérenne de produits et services adaptés, diversifiés et en augmentation notamment dans les zones non couvertes par des IMF professionnelles. Le secteur de la microfinance a connu une forte évolution, liée à la croissance des activités des IMF anciennement présentes sur le territoire, mais aussi à l'entrée sur ce marché d'une nouvelle catégorie d'IMF de type bancaire (Access banque, PAMF et MICROCRED). Ces nouveaux entrants contribuent à aviver les pratiques concurrentielles dans un contexte où le cadre et l'exercice de la supervision (loi, instructions et centrale des risques) et de la coordination (CNMF et associations professionnelles) sont en construction.

Les données sur l'évolution du secteur sont tirées des informations recueillies par la CNMF.

Une analyse selon la forme juridique des IMF a été privilégiée due à la récente venue des institutions de type Société anonyme (Microcred, PAMF, Accès Banque) et la transformation de certaines IMF de type mutualiste en Société anonyme dont l'ADEFI qui devient ACEP Madagascar.

- Evolution du nombre des membres/clients

Le nombre des membres/clients 6 du secteur (toutes catégories et formes confondues) est passé de 167 826 en 2003 à 424 075 en 2007, il a plus que doublé en 4 ans (2,5 fois).

6 L'appellation de membre convient aux institutions de microfinance mutualiste tandis que l'appellation « clients » qui veut dire la même chose : bénéficiaire de crédit ou de services d'épargne convient aux institutions de microfinance non mutualistes.

140

Figure 17: Evolution du nombre de membres/clients par type d'IMF

Source : Exploitation des données issues de la CNMF en 2008 Le nombre de membres évolue de moitié en moyenne chaque année. Cette évolution a été plus significative les deux dernières années. Les clients des IMF de type SA comptent pour 14% du total en 2007.

- Evolution du nombre de caisses

De 2003 à 2007, le nombre de caisses ou d'agences a plus que doublé au niveau non mutualiste (de 44 à 103) mais les institutions mutualistes restent largement majoritaires (442 caisses sur un total de 545 pour le secteur). Ces institutions qui interviennent plus en milieu rural ont une plus grande portée pour toucher plus de populations réparties dans les localités plus éloignées et enclavées.

- Evolution du nombre de femmes membres

Le nombre de femmes représente environ 35% du nombre total des bénéficiaires, mais reste plus faible dans les IMF de type SA, soit 12% du total des femmes clientes.

- Evolution de l'encours de crédit

L'encours 7 de crédit est passé de 21,16 Milliards MGA en 2003 à 72,49 Milliards MGA en 2007.

7 L'encours de crédit est le montant du capital que les bénéficiaires doivent encore rembourser à l'institution.

141

Figure 18 : Evolution de l'encours de crédit

Evolution du total de l'encours de crédit (MGA) 80 000 70 000 60 000

Millions 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 - 2003 2004 2005 2006 2007

Associatif Mutualiste SA Total Source : Exploitation des données issues de la CNMF en 2008

La part des IMFs mutualistes dans l'encours de crédit reste prépondérante avec 54%, malgré la croissance en 2007 de l'encours des IMF SA de 131% contre 31% pour ces dernières.

- Répartition du total de l'encours de crédit

Le portefeuille de crédit du secteur est détenu à 70% par 3 IMF (dont 2 mutualistes,

si on considère d'ores et déjà ADEFI comme SA).

Tableau 11 : Répartition du total de l'encours de crédit

Source : Exploitation des données issues de la CNMF en 2008

On remarque cependant une croissance de la part de MICROCRED dans le marché, passé de 1, 41% de l'encours national total à 9,62% en 2007. Cette entrée de nouveaux venus sur le marché de taille significative contribue à déconcentrer le marché.

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La part des IMF mutualistes dans l'encours de crédit reste prépondérante avec 54%, malgré la croissance en 2007 de l'encours des IMF SA de 131% contre 31% pour ces dernières.

- Répartition du total de l'encours de crédit

Le portefeuille de crédit du secteur est détenu à 70% par 3 IMF (dont 2 mutualistes, si on considère d'ores et déjà ADEFI comme SA).

On remarque cependant une croissance de la part de MICROCRED dans le marché, passé de 1, 41% de l'encours national total à 9,62% en 2007. Cette entrée de nouveaux venus sur le marché de taille significative contribue à déconcentrer le marché.

- Evolution du nombre de prêts actifs

Le nombre de prêts actifs (pris en fin d'année) est passé de 30 329 en 2003 à 167 602 en 2007.

Figure 19 : évolution du nombre de prêts actifs

Source : Exploitation des données issues de la CNMF en 2008

Une croissance de 453% sur les 5 années est constatée soit une croissance supérieure à celle de l'encours.

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Figure 20 : Répartition du nombre de prêts actifs 2003 2007

Source : Exploitation des données issues de la CNMF en 2008 La portée 8 des IMF mutualistes est plus importante, sa part représente 66% contre 24% pour les IMF de type SA en 2007. Avec la croissance du marché, la part des IMF de type associatif a régressé et est passé de 22% en 2003 à 10% en 2007.

- Evolution des octrois de crédit (montant)

Les déboursements de crédit sont passés de 24,5 Milliards MGA en 2003 à 90,13 Milliards MGA en 2007 soit une croissance de 267%.

Figure 21 : Evolution des octrois de crédit

Source : Exploitation des données issues de la CNMF en 2008

Cette croissance a été plus significative en 2007 pour les IMF de type SA, 233%, qui sont en démarrage, contre 30% pour les IMF de type mutualiste. Mais la part des

8 La portée fait référence à la taille des institutions.

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mutualistes dans les octrois de crédit en 2007 reste conséquente avec une valeur absolue de 53,4 Milliards de MGA (soit 59% du total).

.Par rapport à la concentration de risques, jusqu'en 2006, plus de 70% des octrois de crédit (en montant) sont réalisées par trois institutions qui sont UNICECAM, OTIV (les 3 OTIV) et SIPEM

Tableau 12 : Tableau de la concentration de risques en considérant le montant total de crédit déboursé

Source : Exploitation des données issues de la CNMF en 2008

A partir de l'année 2007, l'entrée de MICROCRED détrône SIPEM du troisième rang. On note une concentration du marché dégressive sur la durée liée à l'entrée et la montée en régime de nouvelles IMF.

- Evolution du nombre de prêts décaissés Le nombre de prêts décaissés a pratiquement été multiplié par 4 en 4 ans, il est passé de 31 131 en 2003 à 116 789 en 2007.

Figure 22 : Répartition du nombre de prêts décaissés 2003 2007

2% 3% 28%

46%

51% 70%

Associatif Mutualiste SA Associatif Mutualiste SA

Source : Exploitation des données issues de la CNMF en 2008

Les IMF de type SA décaissent presque autant de prêts que les mutualistes en 2007 (46%, contre 51%). Cette évolution montre le dynamisme des ces dernières avec un nombre plus

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réduit d'implantations et une méthodologie non basée sur l'épargne préalable.

- Evolution du montant du prêt moyen

Le montant du prêt moyen évolue de 497 058 MGA en 2003 à 770 749 MGA en 2007, soit une augmentation de 41% en 5 ans.

Figure 23 : Evolution du montant de prêt moyen

Evolution du montant de prêt moyen par type d'IMF (MGA) 1 600 1 400 1 200 1 000 Milliers 800 600 400 200 - 2003 2004 2005 2006 2007

Associatif Mutualiste SA

Source : Exploitation des données issues de la CNMF en 2008 Le montant moyen des prêts est plus élevé pour les IMF de type SA, avec une moyenne annuelle de 1126 000 MGA contre 679 000 MGA pour les IMF de type mutualiste. Le montant du prêt moyen progresse entre 2006 et 2007pour IMF de type SA de 23%, alors qu'il diminue pour les IMF de type mutualiste, - 3%.

- Le taux de portefeuille à risque à 30 jours (PAR 30) en 2007 Sauf pour l'IMF : ODDER, le taux de portefeuille à risque 9 à 30 jours en 2007 pour les IMF de type associatif représente une moyenne de 6%. 10

9 Le taux de portefeuille à risque représente la part de l'encours de crédit qui présente des retards

de paiement auprès de l'institution.

10 Les données de quelques IMF (APEM PAIQ, CDA, SAF, Haingonala) ne sont pas disponibles.

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Figure 24 : taux de portefeuille à risque pour les IMF de type associatif (2007)

Le taux de PAR à 30 jours pour les IMF de type associatif en 2007 (%)

40 35 30 20 11 7 5 7 5 10 0 - 2007

CEFOR Fanampiana Ivoarana HARDI ODDER SOAHITA TITEM VAHATRA

Source : Exploitation des données issues de la CNMF en 2008

Hormis les cas de AECA et OTIV zone littorale dont le taux du PAR à 30 jours a une moyenne de 35% en 2007, le taux de PAR 30 moyen pour les IMF de type mutualiste est de 6% 11 .

Figure 25 : Taux de portefeuille à risque pour les IMF de type mutualiste (2007)

Le taux de PAR à 30 jours pour les IMF de type mutualiste en 2007 (%)

40 35 35 30 20 12 6 6 6 10 0 3 - 2007

AECA OTIV DIANA OTIV SAVA OTIV TANA OTIV ZAM OTIV ZL TIAVO UNICECAM

Source : Exploitation des données issues de la CNMF en 2008

Le taux de PAR 30 moyen est de 3% pour les IMF de type SA en 2007.

11 Les informations sur SIPEM et UNICECAM proviennent de ces institutions, les autres données proviennent des

statistiques de l’API FM.

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Figure 26 : Taux de portefeuille à risque pour les IMF de type SA (2007)

Le taux de PAR à 30 jours pour les IMF de type SA en 2007 (%)

19 20 15 8 10 3 5 5 1 1 2 - 2007

ACCESBANQUE ADEFI MAHAVOTSE MICROCRED PAMF SIPEM VOLAMAHASOA

Source : Exploitation des données issues de la CNMF en 2008

Le taux de portefeuille à risque pour les IMF de type SA est plus élevé pour accès banque, ADEFI et SIPEM, soit respectivement 19%, 8% et 5%. Il est moins élevé pour les autres avec une moyenne de 3%.

- Evolution du nombre des épargnants

Ce sont les IMFs mutualistes qui en mobilisent la plus grande proportion des épargnes soit 90% de la totalité en 2007.

Figure 27 : Evolution des nombres des épargnants

Evolution du total du nombre des épargnants par type d'IMF (MGA) 300 000 250 000 200 000 150 000 100 000 50 000 - 2003 2004 2005 2006 2007

Associatif Mutualiste SA

Source : Exploitation des données issues de la CNMF en 2008

Le nombre des épargnants (pris en fin d'année) est passé de 109 520 en 2003 à 266 224 en 2007 soit une croissance de 143% ces 5 dernières années.

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- Evolution de l'encours d'épargne

L'encours d'épargne est passé de 10,5 milliards MGA en 2003 à 33,075 Milliards MGA en 2007 soit une croissance de 213% ces 5 dernières années, soit en moyenne annuelle de + 19, 6 milliards MGA.

Figure 28 : Evolution de l'encours d'épargne

Evolution de l'encours d'épargne par type d'IMF (MGA) 35 30 25 20 Milliards 15 10 5 - 2003 2004 2005 2006 2007

Associatif Mutualiste SA Total

Source : Exploitation des données issues de la CNMF en 2008

La part de l'épargne est plus significative pour les IMF de type mutualiste mais on note une croissance de plus de 8 fois pour les IMF de type SA en 2007, soit un montant passé de 51 millions MGA en 2006 à 4, 5 Milliards en 2007.

Si telle est l'évolution de la microfinance à Madagascar, une analyse plus fine de la situation au niveau de la région d'étude est nécessaire.

VII.2. La microfinance dans la région

L'analyse au niveau régional prendra en compte le système financier aussi bien formel que le système financier informel.

VII.2.1. Le système financier informel

Entrant en concurrence informelle et déloyale avec les institutions bancaires et de microfinance, les usuriers, ne se montrent guère à visage découvert, sauf dans la ville de Tuléar I. Deux pratiques sont diagnostiquées : La pratique où son acteur tire des intérêts sur ses clients et la pratique non rémunératrice.

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VII.2.1.1. Pratique rémunératrice

Dans la ville de Tuléar I

Dans l'ensemble, on ne constate pas de spécificités particulières d'une zone par rapport à une autre, sauf pour le milieu urbain (Tuléar I) où les usuriers ne dissimulent pas leurs activités informelles.

Ils sont composés pour la plupart, des propriétaires des « pousse pousse » de ville qui empruntent aux fonctionnaires, fonctionnaires en retraite, les salariés du secteur privé pour financer leurs besoins de consommation ; et une partie des fournisseurs -grossistes finançant les petits commerçants informels (revendeurs d'articles en détail, vendeuses de friperie, revendeurs de volailles, etc.).

L'encours de crédit est très variable selon les besoins en services micro financiers des clients formés majoritairement d'hommes chefs de famille. La somme oscille entre 20.000 Ar à 300.000 Ar. Les besoins sont très divers : couvrir les charges mensuelles pendant certains mois difficiles de l'année (lors des fêtes religieuses, à la rentrée scolaire, après un passage cyclonique, lors d’un événement social tel que le famadihana, décès, savatse, etc.) ou s'équiper (bicyclette, équipements électroménagers, etc.)

Le taux pratiqué n'est pas fixe, il est fonction du montant demandé.

Tableau 13 : Montant des intérêts demandés par les usuriers dans la ville de Tuléar Montant Intérêt demandé Moins de 50.000 AR 20.000 AR Entre 50 000 e t 100.000 AR 30.000 AR Entre 100.000 AR et 200.000 AR 50.000 AR Entre 300.000 AR et 500.000 AR 100.000 AR Entre 500. 000 AR et 1.000.000 AR 200.000 AR

Source : Enquête terrain, 2008

Le remboursement se fait mensuellement. Généralement, le délai du crédit ne dépasse pas 6

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mois. Pour les fonctionnaires, les usuriers détiennent leurs bons de retrait de paie, en guise de garantie du crédit, outre les bijoux et les appareils électroménagers de valeur. Dans la majorité des cas et étrangement, ces usuriers viennent même à toucher mensuellement les soldes du mois de salarié fonctionnaire au Trésor.

En cas de retard de paiement et de non remboursement, les négociations se trouvent toujours à l'avantage du prêteur ; il accepte de reporter l'échéance, en contrepartie, les intérêts sont doublés ...

Par ailleurs, les petits revendeurs des marchés communaux font également partie des clients cibles de ces usuriers. Leur pourcentage est moindre par rapport aux crédits aux fonctionnaires. Ces clients sont plutôt filtrés de par les relations sociales entre les deux parties (existence d'une tierce personne « garante »). Le montant du prêt est généralement utilisé pour financer le fonds de roulement de l'activité commerciale. L'encours moyen est de 50.000 Ariary. Le cycle du crédit est très court, le plus souvent acquitté au bout de 2 à 3 mois, pour être renouvelé après quelques semaines de pauses. Le taux exorbitant - allant jusqu'à 50% - et le faible montant alloué ne permettent pas au modeste revendeur de tirer grand profit de sa profession, la solution est de re-solliciter le crédit.

Les clients de cette pratique présentent quelques caractéristiques communes particulières.

Les accords sont faits en grand nombre entre « femme-prêteur -femme- emprunteur » :

- Les clients appartiennent à la couche très vulnérable : peu instruits, ils ont fui la campagne pour survivre en ville. - Travaillant absolument dans l'informel, ils font le marché ambulant « varomandeha » ; ils ne paient pas les redevances communales; - Parfois, ils sont amenés à écouler la vente dans les marchés communaux voisins de Tuléar Ville [, Ankilimanilike, etc.].

Certaines clientes du crédit de VOLAMAHASOA, dont la proportion n'est pas définie, sont partisanes de cette pratique informelle. Elles jouent le rôle d'apporteur de capitaux, en faisant payer à leurs clients les intérêts qu'elles doivent à l'institution.

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En milieu rural :

Dans les villages ruraux, ce sont les collecteurs privés locaux, non organisés, et propriétaires des unités de décortiquerie, qui font office de « banquiers » pendant les périodes de soudure.

Le prêt est destiné pour financer la campagne agricole, mais parallèlement à cela, les agriculteurs doivent faire face aux besoins de consommation de leur famille (nourriture, santé) en attendant la récolte. Par conséquent, la durée du crédit ne dépasse pas 6 mois. Aussitôt dès la moisson, les produits agricoles sont vendus pour pouvoir s'acquitter intégralement des dettes contractées. Malgré cette courte durée du crédit (de 2 à 5 mois), les intérêts sont très chers pour l'emprunteur car il se trouve à la merci du collecteur privé. Les modes de remboursement prennent deux formes : - remboursement unique en argent de la somme due avec les intérêts : la rente est supérieure à 25% le mois. Le mode de calcul est laissé selon la volonté et l'estimation du prêteur. - la dette est remplacée par les produits de la récolte (paddy pois du cap, etc.). Dans ce cas, l'usurier apprécie à sa guise la qualité des produits, et l'évalue par rapport au crédit. Les récoltes sont estimées selon leurs quantités (par kg) ou selon leurs volumes dans le« tsihibe » (grand récipient en paroi de nattes).

Les paysans, par peur de ne pas pouvoir honorer leur dette, n'empruntent pas une importante somme. La moyenne observée est de l'ordre 100.000 Ariary. Cette crainte est justifiée par la réalisation des gages car ils se trouveront dépossédés de leurs biens donnés en garantie (rizières, terrain cultivable, cheptel de bétail) à défaut de paiement.

VII.2.1.2. Pratique non rémunératrice

Le financement de certaines activités, peut relever de l'entraide familiale et du système de tontine appelée « sikou ».

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L'entraide : L'entraide familiale puise sa raison d'être dans le sens du « fihavanana ». Les relations étroites entre les deux parties permettent d'exercer une pression sur l'emprunteur. Le prêt est gratuit mais acceptable seulement en cas d'urgence. Le facteur prédominant reste la connaissance de l'emprunteur, donc la confiance qui bien souvent constitue un gage de sécurité.

Le sikou Le sikou se définit comme une forme informelle mixte de crédit et d'épargne à l'échelle urbaine. Son mécanisme est celui d'une organisation tontinière relationnelle. C'est une caisse d'épargne forcée à petite dimension (moins de 10 membres) dont l'objectif est de financer les épargnants de la totalité de la somme collectée, et cela à tour de rôle, à un moment déterminé. La caisse est alimentée par de faibles cotisations périodiques (mensuelles, bimensuelles, hebdomadaires) à la concertation des membres. Le montant moyen de quote-part revient à 10.000 AR, et est principalement fonction de la prévision d'utilisation de l'argent collecté. Initialement, l'argent n'est pas planifié comme caisse de secours (maladie, décès, préparation). Il permettra dans la plupart des cas de profiter des opportunités d'investissement. Par rapport au financement usurier, le sikou est plus adapté au crédit productif qu'au crédit de consommation.

Au sein du sikou, les employés d'une société voire d'une petite structure, les voisins de bons rapports, les membres d'une famille ou d'un groupe sont relativement nombreux. Bien que l'adhésion soit volontaire et personnelle, elle est sélective.

La tontine peut être mixte. Elle regroupe autant de femmes que d'hommes. Les sommes épargnées ne produisent pas d'intérêt financier pour l'épargnant. Lorsque chacun a reçu autant qu'il a versé, le groupe est défait, sauf si les participants décident de recommencer.

VII.2.1.3. Analyse quantitative du secteur informel

L'enquête réalisée auprès des chefs de ménages a permis d'avoir une appréciation

153

quantitative de l'implication des chefs de ménages dans le crédit informel. On constate que les ruraux (53%) pratiquent plus le crédit informel par rapport aux citadins (37%). Concernant les ménages qui bénéficient déjà de crédit formel auprès d'IMF et qui continuent d'avoir recours, régulièrement à des crédits informels, ils sont beaucoup moins nombreux (14% en milieu rural et 12% en milieu urbain). Le secteur primaire reste encore celui qui est le plus touché.

La possibilité pour les ménages de recourir à des crédits formels diminue leur taux de recours à des crédits informels et indique que le premier type de crédit présente un attrait plus grand aux yeux des ménages par rapport au second et le remplace avantageusement. La pratique de crédit informel le plus courant est l'entraide familiale (50% en milieu urbain et 44% en milieu rural). Ensuite, l'entraide entre ami et enfin, le recours systématique aux usuriers est une pratique peu utilisée (9% en milieu rural et 5% en milieu urbain).

Les enquêtes révèlent que les ménages ruraux sont très majoritairement mécontents du système de crédit informel (73% de mécontents). Le taux d'intérêt ne constitue pas généralement un obstacle à l'adhésion au crédit formel étant donné que les crédits informels par l'intermédiaire des usuriers pratiquent un taux d'intérêt beaucoup plus élevé.

VII.2.2. Le système financier formel

Le système financier formel est constitué d'une seule institution de microfinance dans la zone d'étude (VOLAMAHASOA). Une autre institution (EAM) est présente à Tuléar mais ses activités sont relativement faibles.

- VOLAMAHASOA

Démarrée en 1995 par l'Association pour la Promotion de l'Entreprise à Madagascar APEM et appuyée plus tard par le Centre International de Développement et de Recherche QDR, VOLAMAHASOA demeure actuellement la principale institution de microfinance intervenant la région du Sud Ouest. Elle a acquiert son statut de société anonyme en 2007. Du point de vue légal, VOLAMAHASOA, de forme juridique Société Anonyme, est une IMF de type non mutualiste disposant d'un agrément de niveau 2 qui le permet de collecter l'épargne du public.

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Zone d'implantation

Bien que VOLAMAHASOA (VOLAMAHASOA) tienne une position de quasi-monopole, elle a un faible rayon d'action par rapport à la grandeur géographique de la région. L'IMF dispose de quatre antennes dans cinq communes dont Tuléar I, Tuléar II à Ankililoaka, Sakaraha, Morombe, notamment à Ambahikily dans le périmètre de Bas Mangoky et dans la commune de Betioky à Bezaha. Une antenne peut intervenir sur plusieurs kilomètres pour cibler les habitants des communes environnantes. Cependant, une antenne ne dispose que de cinq agents de crédits en moyenne (6 pour la ville de Tuléar I) pour mobiliser la population répartie dans cette zone difficile d'accès.

Tableau 14 : Les zones d'intervention de VOLAMAHASOA Zone d'implantation Zone d'intervention

Ankililoaky , Ankililoaky, Ankilimaliniky, , Ankaraobato-Milenaky, Manombo Atsimo, , , , Miary

Sakaraha Sakaraha, , , Vineta,

Ambahikily (Bas Mangoky) Ambahikily, Antanimeva, Morombe, Befandrina Atsimo

Tuléar Tulear I et Tuléar II Source : Enquête 2008

Stratégie de VOLAMAHASOA VOLAMAHASOA développe une méthodologie de caution solidaire, une stratégie de proximité et l'instauration d'une culture d'épargne afin d'assurer la marche vers la pérennisation de l'institution par l'instauration de climat de confiance et l'amélioration de ses performances sociales.

● Le crédit solidaire

VOLAMAHASOA pourvoit des crédits à travers des groupes de caution solidaire. C'est le groupe formé en moyenne de cinq membres, qui contracte des crédits au bénéfice de chaque adhérent. Le principe de caution solidaire repose sur la responsabilité civile, à

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défaut de garantie matérielle. Les premiers prêts sont de faible montant mais en fonction de la qualité de remboursement de crédit grâce aux revenus générés, ils sont supposés être remplacés, dans le temps, par des prêts plus conséquents.

Le crédit solidaire répond à trois objectifs : - Il limite les risques grâce à la surveillance des membres du groupe qui fournit une garantie sociale. Cette garantie sociale a assuré le bon fonctionnement du système de VOLAMAHASOA à défaut de garantie matérielle. Le taux de remboursements est important grâce à la pression des pairs sur les membres du groupe. - Objectif d'économie d'échelle : il répartit et réduit les coûts administratifs et de gestion liés au crédit aux membres du groupe. La garantie de la caution solidaire permet un traitement de masse et une réduction des coûts de transaction, particulièrement appréciables dans le cas de petits crédits. - Enfin à part la recherche de sécurité, la finance solidaire vise un autre objectif qui est celui de creuser sur l’impact du crédit solidaire sur les liens sociaux. Ce système de crédit permet de déployer l’initiative collective pour contribuer au développement économique de la zone d’activités des membres. De plus, il doit favoriser le dialogue social des acteurs économiques de la région.

● Stratégie de proximité

Les services de VOLAMAHASOA reposent également sur la stratégie de proximité. Cette stratégie prend trois formes apparentes : - La proximité géographique avec les bénéficiaires par le développement des agences rurales (Ankililoaky - Bezaha- Ambahikily) et par le déplacement des agents vers leurs clients en matière de recouvrement. Par ailleurs, étant donné le ciblage des clients pauvres, le siège et des antennes se sont implantés dans les zones de concentration des familles vulnérables (Mahavatse et Morafeno). - La proximité sociale et culturelle qui vise à atténuer les barrières sociales

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entre VOLAMAHASOA et sa clientèle : les types de crédits offerts par VOLAMAHASOA ont été certes conçus à partir des modèles ayant réussi dans d'autres organismes (Caisse féminine de Modèle de Freedom from Hunger, Crédit de stockage par la Maison des Paysans), mais, ils ont été adaptés aux besoins, aux cultures et mœurs des groupes de population de la région. - La proximité temporelle qui se manifeste par des contacts fréquents et périodiques entre les agents de crédits et le groupe clients : par des remboursements réguliers hebdomadaires, par des fréquentes séances d'échanges et d'information à chaque fin et de renouvellement de crédits,

● Les produits microfinanciers

Les types de produits financiers offerts par VOLAMAHASOA peuvent être regroupés en 5 catégories : - Les crédits classiques destinés à la production - Le crédit avec éducation - Le crédit de stockage - Le crédit micro entreprise - Le crédit individuel

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Les crédits classiques :

Le tableau suivant montre les caractéristiques des crédits classiques de VOLAMAHASOA.

Tableau 15 : Les crédits classiques proposés par VOLAMAHASOA Crédits classiques - Crédit productif 4 - Location Vente - Crédit culture 3 - Crédit au Equipement de rente hommes et femmes hommes et femmes hommes et femmes Public cible exerçant une activité exerçant une activité membres de groupe productive en milieu de petit commerce en de caution solidaire, rural et semi-urbain milieu rural et semi-urbain exerçant une activité Montants 10 000 à 600 000 10 000 à 600 000 100 000 à 500 000 individuels (MGA)

Durée 3 à 12 mois 2 à 10 mois inférieure à 2 ans Une ou plusieurs Échéances multiples Remboursement (hebdomadaires Échéances multiples échéances en fonction ou mensuelles) des rentrées Taux d'intérêt 3,50%o nominal, avec 3,50%o nominal, avec mensuel 3%o nominal possibilité de remise possibilité de remise d'intérêt de 0,5%o du d'intérêt de0,5% du nominal nominal par mois en par mois en fin de fin de remboursement,re rem soitboursement, soit un plancher de 3% nominal plancher de 3%

Caution solidaire Garanties Caution solidaire Fonds de garantie : L'équipement Appartient à 10% (<=400KAr), VOLAMAHASOA 15% ( ]400 KAr - 1000 KAr] ), jusqu'au 20% ([1000 KAr - 2000 KAr] ), R re mboursement 25% ( > 2000 KAr ) Co complet remboursable à chaque femme à l'échéance si pas d'impayé

Source : VOLAMAHASOA

Le taux d'intérêt proposé par VOLAMAHASOA figure parmi les taux les plus élevés à Madagascar. Cette stratégie compense ses efforts en matière d'approche solidaire qui ne demande pas de garanties matérielles et d'une approche de proximité dans des localités enclavées.

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● Le crédit productif : Ce produit financier concerne le financement de la riziculture.

● Le crédit culture de rente : Il s'agit du crédit sur l'oignon pour l'antenne de Sakaraha et d'Ankililoaky et du pois du cap pour l'antenne de Bas Mangoky.

● Le crédit petit commerce: Le petit commerce concerne essentiellement la revente des produits locaux. Plusieurs paysans, surtout les femmes, en font une activité secondaire. Cette activité leur permet d'avoir d'autres sources de revenus et d'épargner de l'argent pour la prochaine campagne.

● Le crédit location vente équipement (LVE) : Pour l'antenne de Bas Mangoky, un test sur la LVE motoculteur (12 motoculteurs) a été réalisé en collaboration avec Materauto (fournisseur) et le Projet de Réhabilitation du périmètre de Bas Mangoky.

● Le crédit avec éducation (CAE) S'adressant exclusivement aux clients féminins de Tuléar, zone urbaine et périphérique, ce type de produit est inspiré de la méthodologie de Freedom From Hunger (Etats-Unis). Les femmes se regroupent en groupe de 5 ou 6 personnes formant à leur tour une Association de crédit de 3 groupes. Ces caractéristiques sont montrées par le tableau suivant :

Tableau 16 : Caractéristique du crédit avec éducation de VOLAMAHASOA

Crédit avec éducation Public cible femmes en milieu urbain Montants individuels MGA10 000, à MGA 600 000, Durée 4 mois Remboursement échéances hebdomadaires Taux d'intérêt mensuel 4% nominal, avec remise de 0,5% nominal à l'Association de Garanties Cautioncrédit en solidaire fin de remboursement, soit un taux de 3,5% nominal Produits et activités financées . commerce ambulant . commerce de PPN (épicerie, petits étals,...) Source : VOLAMAHASOA

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Les cibles sont les femmes qui exercent des activités de petits commerces dont l’exercice se fait généralement à Tuléar. Compte tenu de la capacité de remboursement des clients, les remboursements se font hebdomadairement avec un taux d'intérêt de 4% mensuel pour un cycle de crédit de quatre mois.

● Le crédit stockage Depuis 2005, grâce à la collaboration avec la Maison des Paysans, VOLAMAHASOA finance l'opération de stockage en vue du déstockage de plusieurs type produits dont le maïs, le manioc, le vigna, l'embérique, le pois du cap, l'arachide et le riz. Le crédit consiste à financer soit le besoin de subsistance des membres pendant la période de stockage, soit l'opération d'autres cultures de campagne. Ces caractéristiques sont illustrées par le tableau suivant :

Tableau 17 : Caractéristique du crédit stockage de VOLAMAHASOA Crédit stockage paysans regroupés autour d'un grenier villageois ou d'un Public cible magasin de stockage

MGA 60 000, à MGA 10 000 000, (dépend la quantité) Montants individuels

Durée 2 à 5 mois

Remboursement Une ou plusieurs échéances Taux d'intérêt mensuel 3,50% nominal Stock en magasin (dont une clé est détenue Garanties par VOLAMAHASOA) + caution solidaire Stockage de produits pour commercialisation ou Produits et activités financées sécurité alimentaire Possibilité d'extension d'un crédit à court terme par le stockage

Source : VOLAMAHASOA

Le crédit de stockage est sous certaines conditions considéré comme un système efficace pour financer les activités de post-récolte. Or, bon nombre de localités du sud-ouest souffrent de l'insuffisance d'installations d'entreposage.

● Le crédit micro entreprise Ce type de crédit est destiné aux groupes plus émergents, c'est-à-dire ayant une capacité de

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remboursement plus grand après des cycles au sein des crédits classiques. Le suivi est individualisé. C'est un produit qui peut être utilisé pour les agriculteurs.

Le tableau suivant indique les caractéristiques de ce type de crédit :

Tableau 18 : les caractéristiques du crédit Micro entreprise Crédit Micro entreprise membres exerçant une activité productive en antenne rurale, Public cible issus de groupes de caution solidaire Ayant fait trois crédits sans problème (réunion, Intergroupe, remboursement) et ayant la capacité de remplir les cahiers de recettes et de dépenses

Structuration Groupe d'au moins 04 membres en caution solidaire Montants individuels MGA 800.000, (supérieur au maximum du crédit classique) en terme de limite maximum. . 1 e cycle : = MGA 800 000, . 2è cycle :

Durée 04 à 12 mois

Rembour sement Mensuel, suivant la capacité de remboursement des membres Taux d'intérêt mensuel 3,5% nominal (flat), avec possibilité de remise d'intérêt plafonnée à 0,5% du nominal par mois en fin de remboursement, sur un calcul de taux dégressif.

Garanties A plusieurs niveaux :

. Caution solidaire . Fonds de garantie : 10% (<= 400 KAr), 15% ( ] 400 KAr - 1000 KAr]), 20% ( ]1000 KAr - 2000 KAr] ), 25% ( > KAr ) remboursable à chaque membre à l'échéance si pas d'impayé 2000 . Garantie matérielle équivalente à 100% du montant du crédit, facilement réalisable (les terrains, maisons et zébus ne sont pas acceptés), matérialisée par un acte de vente à VOLAMAHASOA (l'usufruit est gardée Frais de dossier MGA 6.000, par groupe

Activités financées Commerce, artisanat, transport, élevage à cycle court, agriculture

Source : VOLAMAHASOA

La particularité de ce crédit réside dans l'existence de garantie matérielle en plus des autres formes de garantie morale. Le montant maximal étant plus élevé que les autres types de crédit.

161

● Le crédit individuel Le mécanisme de cautionnement solidaire n'est pas garant de succès d'une institution. Le produit individuel de VOLAMAHASOA vient seulement d'être lancé au début de mois de Juillet 2008 à la suite de séries d'études de marché effectuées qui se sont avérées enfin positives en 2007. En effet, les manifestations de besoins de crédit individuel ont été constatées et confirmées à rencontrer des clients ayant contracté au moins cinq crédits renouvelés auprès de l'institution. Ces desiderata sont beaucoup plus évidents de la part des clients arrivés au stade client micro-entrepreneur. Cette forte demande a été intensifiée par les aspects contraignants ressentis par les bénéficiaires « plus solvables » du crédit solidaire. Effectivement, la charge de devoir supporter des membres défaillants, bien qu'ils soient peu nombreux, pèse sur les autres membres du groupe. Par ailleurs, le montant alloué au crédit solidaire suffit rarement au développement de leurs activités génératrices de revenus.

Par rapport au crédit solidaire, l'octroi de crédit individuel requiert une étude minutieuse du fait de la recherche d'informations plus complémentaires sur le « client ».

Tableau 19 : les caractéristiques du crédit Individuel

Crédit individuel

Clients exerçant une activité productive en milieu urbain ou rural, Public cible issus des Associations de crédit,

Ayant fait trois cycles sans problème (réunion, épargne, remboursement) et

Ayant la capacité de remplir les cahiers de recettes et de dépenses

Montants individuels 1.000.000 AR à 1.500.000 AR

Durée 6 mois à 12 mois

Remboursement toutes les deux semaines

4% nominal, avec possibilité de remise d'intérêt de 0,5% du nominal par mois Taux d'intérêt mensuel en fin de remboursement, soit un plancher de 3,5% nominal

Garanties A plusieurs niveaux : . Fonds de garantie : 10% (<= 400 KAr), 15% ( ]400 KAr - 1000 KAr] ), 20% ( ]1 000 KAr - 2000 KAr] ), 25% ( > 2000 KAr ) remboursable à chaque femme à l'échéance si pas d'impayé

. Solde de l'épargne égale au montant d'un remboursement . Garantie matérielle individualisée : équivalente à au moins 50% du montant du crédit octroyé, matérialisé par un acte de vente à VOLAMAHASOA (l'usufruit est gardé par le client).

Frais de dossier MGA 6.000

Activités financées Commerce, artisanat

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Source : VOLAMAHASOA

Les conditions générales s'apparentent avec celles du crédit micro-entrepreneur mais a pour principe spécifique le traitement individualisé des dossiers de crédits.

● Le produit épargne Pour l'heure, VOLAMAHASOA continue d'éduquer ses clients à la culture d'épargne, en collaborant avec la Caisse d'Epargne de Madagascar.

Le principe est le suivant : VOLAMAHASOA exige de ses clients, particulièrement ceux touchés par le CAE, d'ouvrir un compte d'épargne au sein de CEM. La discipline pour le client étant de procéder au moins à 12 dépôts d'un certain montant pendant la période du crédit. La somme épargnée est expliquée par VOLAMAHASOA comme étant la marge bénéficiaire dégagée de par l'activité financée par le crédit octroyé. Le client est tenu par ailleurs de gérer son exploitation à l'aide d'un cahier de compte, pouvant être vérifié inopinément par VOLAMAHASOA.

VII.3. La Microfinance dans la zone d'étude

La zone d'étude concerne le périmètre de Bas Mangoky dans la commune d'Ambahikily. Seule l'IMF VOLAMAHASOA (VOLAMAHASOA) est présente dans cette zone.

Seront analysés les différents produits proposés uniquement dans la zone, les résultats commerciaux et financiers de l'antenne de VOLAMAHASOA dans le périmètre.

VII.3.1. produits financiers proposés

Les différents produits financiers proposés par VOLAMAHASOA sont représentés dans le tableau suivant :

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Tableau 20 : Les produits de crédit proposés par VOLAMAHASOA dans la commune d'Ambahikily. Type Objet Taux Garantie Durée Montant Autres mensuel Mois Maximum conditions dégressif (MGA) Productif Financement de 3,5% Caution 6 300 000/ ha l'agriculture, de morale pour le riz l'élevage et de des clients 180 000/ ha l'artisanat pour le pois du cap Commerce Renforcement de 3,5% caution fonds de roulement morale des 3à4 des clients clients Stockage Stockage de 3,5% produits 8 70% de la sécurisation par (GCV) produits agricoles stockés valeur du doublage des (riz, maïs,...) stock au clés, traitement prix du du stock marché Location Matériels agricoles 3% matériel 24 3 800 000 Adhésion à Vente (charrue,...) en l'association Equipement location des bénéficiaires – fond de garantie : 10% -Terrain cultivable> 3 ha

Source : Enquête VOLAMAHASOA, 2008

Ce tableau montre les spécificités des produits financiers proposés par VOLAMAHASOA dans la zone d'étude. Compte tenu de la particularité agricole de la zone, les crédits agricoles sont privilégiés Les montants sont plafonnés selon la production et la superficie cultivée, il est par exemple de 300 000 Ar par ha pour le riz et 180 000 Ar par ha pour le pois du cap. Les garanties demandées respectent la stratégie de solidarité en demandant à l'emprunteur d'accéder à un groupe de caution solidaire avant toute sollicitation à un crédit.

VII.3.2. Les résultats commerciaux et financiers de l’antenne

Malgré l'éloignement de la zone, les résultats de cette antenne sise dans la zone d'étude évoluent positivement.

- Résultats commerciaux

Le niveau de l'encours de crédit (capital restant dû tenu par le client) évolue considérablement avec une évolution de 129% entre 2007 et 2008.

164

Tableau 21 : Les résultats commerciaux de l'antenne de VOLAMAHASOA à Bas Mangoky 31/12/2006 31/12/2007 31/07/2008 Evolution 2007/2008

Montant encours (total) du mois 28 355 777 80 581 112 184 804 341 129%

Encours sain 0 77 100 809 139 317 568 81%

Evolution du déblocage 378 140 000 452 709 000 306 604 000 -32%

Déblocage moyen GCS 15 1 416 2555 1 561 066 1 540 724 -1%

Déblocage moyen Individuel 252 093 286 525 282 064 -2%

Nombre total de crédits (GCS) 2677 290 199 -31%

Taux de remboursement

à l'échéance 80,12% 79,19% 92,96% 17%

à 15 jours 90,79% 87,95% 95,16% 8%

à 30 jours 0,00%

à 60 jours 93,54% 90,03% 95,90% 7%

à 90 jours 93,62% 90,22% 95,94% 6%

Taux de recouvrement global 93,73% 91,33% 96,64% 6%

Crédit par produit financier 378 140 000 452 709 000 306 604 000 -32%

Crédit micro entreprise 0 0 0

Crédit productif 363 185 000 300 443 000 140 550 000 -53%

Crédit culture de rente 89 218 000 94 565 000 6%

Crédit petit commerce 14 955 000 6 000 000 2 700 000 -55%

Location vente équipement 44 400 000 49 900 000 12%

Crédit stockage 0 12 648 000 18 889 000 49%

Répartition de crédit par membre 1 500 1 580 1 087 -31%

Nombre de GCS sans crédit 131 14 18 29%

Nombre total des membres 1 163 1 398 1316 -6%

Pourcentage des femmes membres 209 26,47% 28,95% 9%

Nombre total des membres actifs 28,62% 1237 1 029 -17%

Nombre de GCS par agent de crédit 1 388 50 48 -4%

Encours moyen par agent de crédit 42 16 116 222 ND

Source : Enquête 2008 15 Groupe de Caution Solidaire

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L'offre de crédit en termes de déblocage pour l'année 2008 est de 306,6 millions MGA. Le déblocage moyen individuel est de 282 064 MGA soit pour une surface moyenne de moins d’un ha (cas du riz). Le taux de recouvrement global sur la période 2008 est cependant de 96,64%. Le pourcentage de femmes membres a toutefois augmenté de 8%.

- Résultats financiers Les résultats financiers font apparaître un résultat positif de 12, 3 Millions MGA en 2007, soit une augmentation de 66% par rapport au résultat de 2006. L'exercice 2007 est bénéficiaire. Il faut noter que les charges administratives générales augmentent plus vite (33%) que les produits d'intérêt, l'antenne doit améliorer son portefeuille et avoir un volume de portefeuille plus important. Par contre, les charges d'exploitation augmentent moins vite (18%) que les produits d'intérêt, ceci témoigne d'une maîtrise des charges par l'antenne.

VII.4. Conclusion sur l'offre dans la zone

VOLAMAHASOA est la seule institution qui propose du crédit dans la zone d'étude. Le recours aux usuriers reste un phénomène très rare en l'absence de garantie conséquente. Les produits financiers proposés sont exempts de garanties matérielles mais le taux d'intérêt reste plus élevé par rapport à ce que les autres institutions à Madagascar proposent. Bien que VOLAMAHASOA détienne une position de quasi-monopole sur le marché, son taux de pénétration demeure faible pour l'ensemble de la région. En avril 2008, le taux est de l'ordre de 3,915% par rapport à la totalité de la région.

VOLAMAHASOA connaît depuis 2004 une croissance continue de son portefeuille de crédits. Cette croissance est surtout due à l'augmentation permanente de l'encours de crédit. En revanche, le nombre d'emprunteurs a stagné. Cette situation s'explique plus par la stratégie de recherche d'amélioration de la qualité de portefeuille que par le démarchage de nouveaux clients. Le résultat positif de l'antenne de Bas Mangoky et l'accroissement de la valeur des encours découle des raisons évidentes de renouvellement évolutif des crédits, mais aussi du bon taux de remboursement des clients (95%).

166

SECTION VIII : IMPACTS DU CREDIT

Après avoir fourni les détails de l'offre de crédit, cette section développe les impacts de ces offres sur les bénéficiaires. Ces résultats ressortent de l'étude sur terrain menée dans le périmètre d'étude. Les indicateurs d'impact seront développés après avoir fourni les précisions sur la portée du crédit dans la zone d'intervention du projet.

VIII.1. Indicateurs de portée

Ces indicateurs renseignent sur la taille de Volahamasoa et son importance dans la zone. Les indicateurs utilisés sont : le taux de pénétration, le nombre de bénéficiaires et les crédits débloqués.

VIII.1.1. Le taux de pénétration

Le taux de pénétration indique le pourcentage d'exploitants ayant accès au crédit par rapport à la totalité des exploitants qui peuvent prétendre à un quelconque financement. Le tableau suivant montre l'importance relative de l'intervention de VOLAMAHASOA dans la zone du projet.

Tableau 22 : Taux de pénétration Nombre total d'exploitants financés 1185

Nombre total d'exploitants encadrés par le FAMA 4 277

Nombre total d'exploitants (encadrés + non encadrés) 5 655

Taux de pénétration par rapport au nombre d'exploitants encadrés 29%

Taux de pénétration par rapport au nombre total d'exploitants 21% (encadré + non encadré)

Taux de pénétration par rapport au nombre de ménages 14%

Source : Enquête 2008 .

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Le taux de pénétration actuel de VOLAMAHASOA (nombre d'exploitants financés) par rapport au nombre d'exploitants encadrés est de 29% avec une forte concentration à Ambahikily et Tsianihy : 73% des exploitants encadrés sont clients de VOLAMAHASOA. A Tanandava, cette proportion est de 40% tel que précisé dans le tableau suivant.

Tableau 23 : taux de pénétration par fokontany Fokontany Taux de pénétration par rapport au nombre d'exploitants encadrés 1 Tsianihy /Ambahikily 73% 2 Tanandava station ND 3 Tanandava Village ND 4 sous total Tanandava 40% 5 Ambalamoa 0% 6 Antanivao ND 7 Andranomanintsy 19% 8 Ankilimahavelo ND 9 Beadabo ND 10 Mampanarivo 5% 11 Namatoa 11%

12 Soavary 0% 13 Tongoarahaba ND

ND : non déterminé Le taux de pénétration est rapporté au nombre d'exploitants encadrés par le FAMA.

VIII.1.2. Le nombre de bénéficiaires

L'atteinte des objectifs de l'antenne en termes de nombre de bénéficiaires est de 56%o par rapport aux objectifs initiaux défini par VOLAMAHASOA.

168

Figure 29 : Evolution du nombre de client par année

SourceVOLAMAHASOA,2008

VIII.1.3. Les crédits débloqués

VOLAMAHASOA a bénéficié d'une ligne de crédit de la BAD, à travers le projet PRBM pour financer les exploitants agricoles dans la zone. En termes de déblocage de crédit, [87%o ou 87%?] des 520 Mos MGA prévus pour la ligne de crédit ont été débloqués en 2007. La réalisation de l'antenne en termes d'octroi de crédit est de 44% en moyenne par rapport aux objectifs initiaux fixés.

Figure 30 : Evolution du déblocage de crédit par année

Evolution du déblocage de crédit par année 2003-2008

2003 2004 2005 2006 2007 2008

Année

Source : VOLAMAHASOA, 2008.

La tendance augmente depuis l'ouverture de l'antenne en 2003 avec 456 millions MGA de déblocage en 2007. Les données de l'année 2008 ne concernent qu'une seule campagne, ce qui explique la tendance régressive.

169

VIII.1.4. La répartition du portefeuille

Le portefeuille est composé à 99% de crédit agricole dont 72% de crédit productif.

Figure 31 Proportion de déblocage de crédit par type de produit financier

Proportion de déblocage de crédits

par type de produits financiers

Juillet 2008

LVE

15% Riz

Pois du Cap

29%

Source : Exploitation des données fournies par VOLAMAHASOA, 2008.

Cette concentration dans le crédit agricole est en cohérence avec la caractéristique de la région.

VIII.2. Indicateurs d’impact

L'ensemble des ménages dans la zone d'étude vit de l'agriculture et de l'élevage. Les besoins en matière de services financiers ont été donc essentiellement axés dans le sous-secteur agriculture, notamment riziculture et pois du cap. Le crédit de campagne a été toujours un crédit apprécié pour le financement de la campagne agricole et des activités productives dans un contexte où il représente souvent la seule offre de financement disponible. La réhabilitation des réseaux hydro-agricoles du périmètre constitue ici un atout considérable pour l'intensification des activités de production et l'augmentation de la taille des exploitations agricoles. La double campagne (saison et contre-saison) pourra fonctionner correctement. Il est attendu donc une augmentation des superficies à cultiver, indissociable de la création de

170

nouveaux besoins: matériels d’équipement agricole, matériels de transport, capacité de stockage. En fait, les ménages reconnaissent volontiers que le taux appliqué par VOLAMAHASOA reste inférieur à la plupart des crédits informels dans la région. Mais le crédit est néanmoins risqué, et représente une prise d’engagement important dans des contextes où la production est fréquemment ébranlée par des crises (climatiques, variation du prix...).

VIII.2.1. Impacts au niveau de la commune

La commune d'Ambahikily s'étend généralement sur une superficie de 272 kilomètres carrés pour une population de 55 511 habitants (donnée 2007). Elle assure la tutelle de 13 Fokontany dont 11 se trouvent disséminés au sein du périmètre. Le fond de la population est constitué d'agro-pasteurs masikoro, favorisés par le contrôle territorial reconnu et exercé par les premiers occupants, tompotany. Les villages sont marqués par leur éparpillement et leur forte disparité au niveau de chaque fokontany. Chaque village constitue ici le cadre de vie de la population existante. Dans sa genèse, il était habité par une communauté villageoise composée d'un seul groupe familial. Mais affectées par l'évolution de l'occupation de l'espace associée à la stratégie de l'administration territoriale, les personnes qui n'ont même plus d'affiliation parentale habitent le même village. Le territoire se trouve donc composé actuellement d'une communauté pluri-lignagère et extra lignagère. Il est devenu alors un centre des rassemblements et des relations extérieures pour les individus qui y vivent, par le fait que les sociétés humaines entretiennent toujours des relations, surtout lorsque les ressources dont elles disposent se particularisent. Ce qui n'exclut pas la cohabitation des diverses formes d'ententes et d'inimitiés suscitées en situation de différence de ressources et de différence d'origine face aux désastres occasionnés par le barrage défectueux à la prise de Bevoay. L'insuffisance de la pluie ou la sécheresse constitue le problème dans le domaine physique. L'insalubrité des eaux (non potables) et la facilité d'inondation de la zone caractérisent le milieu. Quant au domaine de l'économie, le problème majeur se situe au niveau de la commercialisation des produits agricoles dont les prix sont jugés bas par les producteurs. Accentuées par la dégradation des infrastructures routières, la difficulté de l'évacuation des produits agricoles et la cherté des produits de première nécessité constituent les problèmes de second rang déclarés par les ménages.

171

Il est aussi évoqué à cet égard que malgré le taux d'intérêt élevé, le principal problème réside dans la durée du crédit productif, estimée trop courte par rapport à certaines productions. Par ailleurs, certains producteurs souhaiteraient un crédit plus long pour pouvoir enchaîner deux cycles de production (saison et contre-saison), permettant ainsi une double rotation du capital qui peut être plus rentable qu'un seul cycle.

VIII.2.2. Impacts sur le plan individuel

Un individu peut être considéré membre actif s'il peut allouer une partie de son temps. Cette allocation peut se traduire par jour ou par mois en terme de pourcentage de son temps. Selon les membres actifs, l'impact du crédit apparaît important sur le pouvoir d'achat des ménages, l'augmentation de leur sécurité alimentaire et de leur production agricole et la capacité globale à faire face aux problèmes. L'évolution positive des facteurs d'incitation a été acquise à partir des expériences des autres. Les services rendus sont à l’origine du produit des travaux de sensibilisation des agents extérieurs informés des conditionnalités requises pour l'octroi des financements.

Dans bon nombre de ménages ayant des petites surfaces de production et des techniques peu intensives, le crédit productif permet de couvrir les charges de base de la production, mais les améliorations obtenues ne permettent pas un saut de productivité suffisant pour aboutir à une amélioration importante de rentabilité.

VIII.2.3. Impact au niveau de la production

L'évolution de la production (Avant et après l'accès au crédit) pour l'échantillon retenu montre les statistiques suivantes : - Augmentation de la production de 55% passant d'une moyenne de 2,4 tonnes à 3,8 tonnes par exploitant. - Augmentation de la superficie cultivée de 30% passant d'une moyenne de 1,3ha à 1,7 ha par exploitant.

172

Photos : vendeuses, clientes de VOLAMAHASOA rencontrées au marché d'Ambahikily Le niveau du rendement est passé de 2,4 t à 3,8 t, soit une augmentation de 24%.

VIII.2.3.1. Impacts positifs

La mise en place de financement du crédit rural devait permettre l'accès au crédit à tous les exploitants pour faire face aux problèmes de stockage, de transformation et de commercialisation et dans les circuits de commercialisation. La promotion des activités génératrices de revenus proposés par le projet et la possibilité de produire des spéculations autres que le riz (maïs, maraîchage et pois du cap) aideront à diversifier et à sécuriser les revenus. Il faut souligner que les femmes faute de garantie ou d'aval, n'ont pratiquement pas d'accès au crédit des institutions régulières, d'où l'intérêt que revêt le volet crédit du projet.

- Acquisition de terrains et d'équipement agricole 40% des producteurs avouent avoir pu acquérir des surfaces exploitables supplémentaires grâce à l'évolution de leurs revenus après le crédit. Cette acquisition concerne surtout les exploitants du pois du cap et les propriétaires. La surface acquise moyenne est de 0,4 ha.

Tableau 24 : Impact au niveau de l'acquisition de terrain

Source : Enquête terrain 2008

173

La majorité des bénéficiaires n'ont pas été sensibles à l'acquisition d'équipement agricole. Seules les 17% des déclarations ont été concernées, dont 15% équipées en charrue et pelles, 1% ayant acquis une herse et 1% équipé en charrue, pelle et bœuf de trait.

Tableau 25 : Impact au niveau de l'équipement agricole

- Amélioration de technicité des exploitants Bien que le projet ait axé son effort sur le transfert des innovations et l’assimilation des techniques pour l’amélioration de la productivité et du rendement, les retombées des calamités naturelles se fait sentir sur le taux d’adoption des paquets techniques recommandés. Le niveau de technicité se réfère au respect des itinéraires techniques soutenus par les capacités pratiques et économiques des exploitants. Le changement de pratique a connu des variations significatives, même si les 65% des exploitants demeurent encore ancrés dans les anciennes pratiques. Les 35% ont par contre, vu leur pratique évoluer.

- Amélioration du niveau du niveau de revenus Suivant les déclarations des bénéficiaires, le crédit est destiné à financer des activités productives. 61 % des déclarations faites ont connu une augmentation de leur niveau de revenu par le fait que les ressources produites ont été utilisées aux fins prévues, tandis que les 15% ont vu leur revenu diminuer par manque de maîtrise de soi dans la gestion du budget familial ou par méconnaissance des modalités pratiques de leurs opérations productives. Les déclarations qui ont indiqué l'absence de changement retenu du crédit bénéficié représentent 19% de l'ensemble recensé. Notons que 5 % des bénéficiaires sont affectés par le « détournement de crédit », donc un crédit utilisé pour financer des activités non productives, pour la consommation familiale

174

essentiellement, mais aussi le remboursement d'un autre crédit pour la participation aux rites traditionnels (ostentation économique). Les 10 %, se sont retrouvés dans l'incapacité de rembourser, étant affectés par le problème d'irrigation engendré par la faiblesse du débit.

Tableau 26 : Impacts au niveau du revenu

Evolution du niveau de revenu %age 1 A beaucoup diminué 5%

2 A diminué 10% 3 N'a pas changé 19% 4 A augmenté 61%

5 A beaucoup augmenté 5%

Source : Enquête terrain 2008

Origine de l’augmentation du niveau de revenu

L'origine de l'augmentation du niveau de revenu a été appréhendée à partir des déclarations des bénéficiaires faisant preuve de réussite des stratégies optées pour les opérations productives engagées. 52 % des bénéficiaires ont déclaré avoir développé leur activité existante, donc la production rizicole favorisée par une bonne saison. Toutefois, les 23% autres ont révélé avoir créé de nouvelles activités qui ont été marquées par leur rentabilité. Les autres déclarations qui représentent 25%, sont marquées par deux situations tout à fait distinctes : 23% ayant affirmé avoir su profiter de l'existence de nouveaux marchés et les 2% ayant été soutenus par l'emploi d'un membre du ménage.

- Amélioration de la nutrition Depuis l'accès au crédit, bon nombre de bénéficiaires (63%) ont vu l'alimentation de leur ménage s'améliorer.

Tableau 27 : Impacts au niveau de la nutrition

Depuis l'accès au crédit, l'alimentation du ménage 1 S'est dégradé 8% 2 Est identique 29% 3 S'est amélioré 63%

Source : Enquête terrain 2008 [1 S’est dégradée ; 3 S’est améliorée]

L'absence de changement au niveau des déclarations faites a concerné 29% des bénéficiaires. Seulement 8 % des cas se sont plaints de la situation qui s'est dégradée.

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- Amélioration de l'équipement domestique L'acquisition d'équipement domestique a été déclarée par 21% des ménages.

Tableau 28 : Impact au niveau de l'équipement domestique

Impact au niveau de l'équipement domestique 1Aucun changement 79% 2 Changement 21% Acquisition de TV 1% Acquisition de téléphone 17% Acquisition de radio 18%

Photos : acquisition de radio et de TV par une famille Source :

Enquête terrain 2008.

Dans la plupart des cas, ces acquisitions concernent la radiocassette, le téléphone et dans une moindre mesure la Télévision.

- Amélioration des moyens de transport Aucun changement n'a été noté au niveau du moyen de transport pour la majorité des bénéficiaires (85% des cas).

Tableau 29 : Impact au niveau du moyen de transport

Impact au niveau du moyen de transport 1 Aucun changement 85% 2 Changement 15% Pieton -> Bicyclette 14% Pieton - Bicyclette ->voiture 1% Source : Enquête terrain 2008.

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Ceux qui ont été concernés par le changement (15%), 14% ont vu la situation changer au moyen de la bicyclette, tandis que 1% seulement a pu voir évoluer la situation de la bicyclette à la voiture comme moyen de transport.

- Amélioration de l'habitat Les réalités sociales en matière de construction sont principalement caractérisées par la précarité de l'habitation. Une forte proportion des maisons est constituée par des matériaux composés de tiges, de planches et de gaulettes. Les constructions en dur et celles disposant d’une toiture en tôle demeurent faibles. Les maisons en «vondro» prédominent.

Tableau 30 : Impact au niveau de l'habitat Nombre de chambres 1 Aucun changement 75% 2 Changement 25% pour une chambre supplémentaire en moyenne Source : Enquête 2008

Après l'accès au crédit, aucun changement au niveau du nombre de chambre n'a été déclaré pour le 75% des bénéficiaires. Pour les 25% qui ont connu un changement, les déclarations faites se rapportent à l'extension d'une chambre en moyenne.

Tableau 31 : Impact au niveau du changement de l'habitat

Impact au niveau du type de bâtiment 1 Aucun changement 90% 2 Changement 9,8% Tôle et planches Source en rotso-peta : Enquête 2008 9% rotso-peta en brique 1% Les déclarations des bénéficiaires ont révélé dans l'ensemble (90%) l'absence de changement depuis l'accès au crédit. Pour les 10% ayant vu leur habitation changée, 9% ont déclaré une situation marquée par le passage de matériaux rotso-peta en tôles et planches et 1% déclarant le passage de matériaux rotso-peta en briques.

VIII.2.3.2. Aucun impact

Les activités financées par le crédit auraient été majoritairement réalisées même en l'absence de crédit.

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Quant à l'aspect concernant l'aisance, l'ensemble des bénéficiaires (100%) a déclaré l'absence de changement au niveau des modes se rapportant à l'aisance.

Tableau 32 : Impact au niveau de l'aisance

Impact au niveau de l'aisance 1 Aucun changement 100% Habitudes initiales Dans la nature 30% Fosse sceptique privée 5% Fosse sceptique perdue 64%

Source Enquête 2008 . Les pratiques habituelles ont fait émerger l'usage de fosse sceptique perdue (64%). 30% ont l'habitude de faire leurs besoins dans la nature, si 5% seulement disposent de fosse septique privée.

En ce qui concerne le mode d'approvisionnement en eau, aucun changement n'a été produit après l'accès au crédit.

Tableau 33 : Impact au niveau de l'approvisionnement en eau

Impact au niveau de l'approvisionnement en eau 1Aucun changement 100% Habitudes initiales Robinet extérieur 21% Borne fontaine 3% Puits 55% Source 1% Rivière 20% Source : Enquête 2008 .

L'usage de la borne fontaine prédomine à 55%. Le mode d'approvisionnement en eau à l'usage de robinet extérieur est de 21%, si l'usage de rivière concerne 20% des bénéficiaires. L'usage de borne fontaine et de source apparaît assez faible et représente respectivement 3% et 1%.

VIII.2.3.3. Impacts négatifs

L'orientation résolument agricole de l'assistance de VOLAMAHASOA se traduit par la

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conception de produits financiers ciblés sur l'agriculture, mais aussi par le financement d'acteurs agricoles autres que les ménages. Cette contribution au financement des usagers constitue une originalité forte dans le secteur de la microfinance. « VOLAMAHASOA est une institution financière non mutualiste ». Bien que le taux de non recouvrement ait été faible, cet indice a révélé la pertinence de ses stratégies à l'égard des mauvais payeurs.

Tableau 34 : Mode de remboursement de l'emprunt

Selon les déclarations des bénéficiaires, dans 3% des cas, le mode de remboursement se fait soit avec : - Le salaire, - La vente de zébus ou de terrain, L'endettement. L'utilisation des « kalaony » 12 nuit à l'image des bénéficiaires en cas de défaut de remboursement.

VIII.3. Conclusion sur les impacts du crédit

Dans 95% des cas, le crédit, selon l'approche préconisée par VOLAMAHASOA a eu des impacts positifs sur l'évolution de la production agricole avec une augmentation de la production de 55% passant d'une moyenne de 2,4 tonnes à 3,8 tonnes par exploitant et une augmentation de la superficie cultivée de 30%) passant d'une moyenne de 1,3 ha à 1,7 ha par exploitant. Le niveau de revenu a ainsi augmenté dans 66% des cas avec comme corollaire direct l’amélioration de la qualité de la nutrition dans 63% des cas, l'acquisition d'équipement agricole :

12 Une institution sociale opérationnelle depuis 2006 dans le cadre de la réinsertion des malaso dans leur propre village. Il appartient de ce fait, aux Fokontany de chaque commune d'assurer les frais et équipements y afférents pour garantir la sécurité, même si le système n'est pas encore garanti par la loi jusqu'i ci.

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charrue, pelle, bœuf de trait dans 16% des cas, l'acquisition de terrain cultivable dans 40% des cas avec une surface moyenne de 0,4 ha, l'acquisition d'équipement domestique dans 21% des cas notamment l’équipement en radio et téléphone portable, l'acquisition de bicyclette dans 14% des cas et l'amélioration de l'habitat dans 25% des cas.

Cependant, selon la nature des débiteurs, l'attachement à la culture et l'inadéquation de l'approche, des mauvais impacts peuvent surgir telle que la décapitalisation des clients dans 3% des cas occasionnée par un remboursement rendu possible grâce à la vente de zébus ou de terrain ou encore à un endettement supplémentaire. En raison de l'attachement culturel, aucun impact n'a été observé, ni au niveau de l'aisance (utilisation de latrine) ni par rapport à l'approvisionnement en eau. Les pratiques de l'institution peuvent également amener à des impacts négatifs conduisant à la détérioration de l'image de l'institution.

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CHAPITRE II : LE PLAN DE DEVELOPPEMENT

D'après le philosophe chinois Sun Tzu, « la stratégie sans tactique est le chemin le plus long vers la victoire, et la tactique sans stratégie est le vent de la défaite ». On peut en dire autant de la planification de développement. Pour la mener à bien, il faut définir à la fois une stratégie globale et des tactiques détaillées sous la forme d'un plan opérationnel et d'un modèle financier. Le modèle qui sera utilisé dans le développement du plan d'affaires de VOLAMAHASOA dans le cadre de cette thèse est le modèle Microfin qui est un outil de modélisation professionnel puissant destiné aux institutions de microfinance.

Le logiciel Microfin est conçu et développé par CHUK WATERFIELD et TONY SHELTON sous contrat avec « The Consultative Group to Assist the Poorest (CGAP) » et « The Women's World Banking» pour accompagner le processus de planification de développement des institutions de microfinance en générant un ensemble détaillé de projections sur cinq ans pour aider à évaluer la viabilité de l'institution. Le choix de ce modèle se justifie par le fait qu'il s'agit du premier et unique modèle standard international conçu spécialement pour la modélisation financière du plan de développement d'une IMF.

Ce logiciel est disponible sur internet, est gratuit et est développé sur Excel. Il est cependant essentiel de prendre le temps d'établir les bases des projections. Sans une analyse préalable approfondie de la mission de l'institution, de ses objectifs à court et long terme, de ses clients, de ses marchés, de son environnement commercial et compétitif, de ses ressources et de sa situation financière, le Microfin aura toutes les chances d'être irréaliste et trompeur.

Dans ce chapitre, on développera dans un premier temps le cadre théorique utilisé par Microfin pour concevoir un plan de développement. Ensuite, dans un deuxième temps, une adaptation de ce cadre en considérant les réalités du terrain sera présentée. Cette proposition d'ajustement sera justifiée à travers les expériences du terrain notamment les recommandations du conseil d'administration et des bailleurs de fond de VOLAMAHASOA. Dans un troisième temps, le modèle microfin amélioré sera utilisé pour développer le plan d'affaire de VOLAMAHASOA.

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SECTION IX : CADRE THEORIQUE DE CONCEPTION D’UN PLAN DE DEVELOPPEMENT

L'importance de la planification est telle qu'on pourrait dire qu'une institution qui échoue dans sa planification planifie son échec. Le processus même de planification est souvent plus important que le plan lui-même et oblige à analyser clairement ce que l'institution souhaite accomplir, et comment et quand elle peut raisonnablement prévoir d'y parvenir. Le processus aide également à comprendre les facteurs déterminants de la réussite de l'institution. Plus précisément, l'ensemble du processus permet de :

• Définir clairement la vision, la mission et les objectifs de l'institution ; créer un consensus et motiver le personnel • Établir un plan d'action avec des objectifs et des projections détaillées ; Identifier et mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre du plan d'action • Renforcer la position dans les négociations avec les bailleurs, les banques commerciales et autres sources de financement • Communiquer des informations essentielles aux parties extérieures, tels que les clients, les autorités de réglementation et les autres personnes concernées • Suivre les performances en identifiant les écarts éventuels et en apportant des corrections à mi-course si nécessaire.

Pour construire ces bases, le cadre de planification utilisant Microfin requiert généralement de suivre les étapes suivantes : 1. Mettre au point un plan stratégique détaillé. 2. Établir un plan opérationnel préliminaire. 3. Développer un modèle financier pour appuyer le plan opérationnel. 4. Affiner la stratégie et le plan opérationnel si nécessaire.

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Tableau 35 : les étapes de la planification stratégique et opérationnelle Planification stratégique Planification Modélisation financière opérationnelle Formulation de la mission et des Configuration du modèle et objectifs saisie des soldes initiaux Définition des marchés et clients Définition des produits et Analyse des produits de prêt services et d'épargne

Détermination des circuits Projection de l'activité de Analyse de l'environnement de distribution crédit et d'épargne

Concurrence Partenaires Facteurs réglementaires Autres éléments externes Réalisation d'une évaluation Planification des ressources et Estimation des dotations institutionnelle capacités institutionnelles aux provisions pour créances douteuses, provisions et abandons de créances Programme de crédit et Évaluation du nombre de d'épargne dossiers par agent

Questions liées au conseil Projection des charges de d'administration et à la programme (ou des direction agences)

Gestion des ressources Projection des charges humaines administratives (ou du siège) Administration Mise au point d'une Analyse du financement par stratégie de financement source

Financement Coût des ressources

Analyse des liquidités et des placements

Analyse des projections Analyse des états financiers Gestion financière financières projetés

Utilisation de la Mise au point d'une stratégie planification de Analyse des écarts développement et des projections financières comme outils de gestion courant

Source : Manuel technique du logiciel Microfin

La planification stratégique précède les processus de planification opérationnelle et de modélisation financière, menés de front dans un deuxième temps. La lecture horizontale indique les liens entre éléments clés.

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IX.1. Planification stratégique

On dit souvent que si on ne sait pas où aller, toutes les routes nous y conduisent. Au cours de la planification stratégique, vous déterminez où vous voulez conduire votre institution, en évaluant sa situation actuelle et en mettant au point un plan général pour l'avenir. La planification stratégique conduit à la : • Formulation de la mission et des objectifs. • Définition des marchés et des clients. • Réalisation d'une analyse environnementale. • Réalisation d'une évaluation institutionnelle. • Sur la base des résultats de ces analyses, choix d'une stratégie appropriée généralement ciblée sur l'optimisation de l'impact et de la rentabilité de l'activité. • Définition d'objectifs et d'activités générales.

IX.1.1. Exposé de mission et objectifs

La mission de l'institution établit ses principes directeurs et son orientation générale. L'énoncé de la mission est une expression de la vision à l'origine de la création de l'institution, une déclaration d'objectif organisationnel (Bryson, 1995).

Les objectifs reflètent ce que l'on entend réaliser pour mener à bien la mission, tandis que la mission est souvent abstraite, les objectifs sont quant à eux exprimés en termes concrets, souvent quantifiables. L'exposé de la mission et des objectifs d'une institution répond généralement aux questions clés suivantes : - Quels sont les problèmes que l'institution se propose de résoudre ? - Quelles sont les solutions qu'elle apporte ? - Quelle est la clientèle visée ? - Quelles sont les valeurs essentielles de l'institution (accroître l'autonomie de ses clients, servir des ressources financières continues à ses membres, ou étendre la portée de ses activités et atteindre l'autosuffisance financière) ?

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IX.1.2. Définition des marchés et de la clientèle

Comprendre les besoins des clients aide à développer les capacités, les produits, personnel et équipements nécessaires pour mieux les servir, tout en étendant la portée des activités et en améliorant la rentabilité. L'avis de la clientèle peut s'avérer très précieux pour la conception de nouveaux produits, et pour déterminer si les produits existants et les approches marketing répondent à leurs attentes.

- Marchés À mesure que l'institution se développe, sa clientèle tend probablement à se diversifier. C'est pourquoi on peut trouver intéressant de répartir la clientèle (actuelle et potentielle) en différents segments de marché pour faciliter les analyses. Avant de décider de se lancer sur un nouveau marché, ou d'étendre 1'activité sur un marché où on est déjà présent, il faut analyser certaines caractéristiques du marché comme : sa taille, la demande projetée en services financiers, la pénétration du marché que l'on pense raisonnablement pouvoir atteindre et les principales tendances du marché. Une fois le marché potentiel ou existant évalué, il est possible de déterminer s'il présente une bonne opportunité d'expansion des activités.

- Clients L'analyse plus détaillée d'un segment de marché aide à comprendre les caractéristiques économiques et personnelles de la clientèle qui opère sur ce marché, et le type de produits et de services qui répondent le mieux à ses besoins.

Les caractéristiques économiques clés sont par exemple la demande de services financiers spécifiques (crédit ou épargne, crédit de trésorerie ou crédit d'équipement), le revenu et les actifs, la diversité des sources de revenu et l'expérience dans l'activité. La connaissance des caractéristiques économiques des clients aide à développer des produits et services qui répondent effectivement à leurs besoins.

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IX.1.3. Analyse environnementale

On évalue le contexte dans lequel on opère au moyen d'une analyse de l'environnement, afin de juger dans quelle mesure les défis externes prévisibles peuvent affecter la capacité à réaliser les objectifs. Les facteurs externes peuvent se présenter sous la forme d'opportunités ou de menaces ; opportunités si l'institution se positionne de façon à tirer avantage des changements de l'environnement, menaces si ces changements mettent en danger sa capacité à poursuivre les objectifs définis dans le plan. Selon le modèle, une analyse de l'environnement prend en compte quatre facteurs : - la concurrence - les partenaires - les facteurs réglementaires - les autres éléments externes

IX.1.3.1. Concurrence

La concurrence peut s'intensifier de manière considérable sur les marchés où l'on opère. Inversement, l'absence de concurrent important peut permettre à l'institution de consolider sa position sur le marché.

Si la concurrence est un facteur important, il peut s'avérer judicieux de réaliser une étude approfondie des concurrents actuels et potentiels, portant sur : les autres institutions de microfinance, les usuriers, les autres circuits de crédit informel, les fournisseurs des clients, les établissements financiers formels.

IX.1.3.2. Partenaires

Les types de collaboration établis par l'institution dépendent des besoins. Par exemple, si la législation interdit à l'institution de proposer des produits d'épargne, elle peut choisir de s'associer à une banque locale qui assure la prestation de tels services. Il est également possible de travailler en collaboration avec les responsables du gouvernement local ou avec les institutions locales offrant des services complémentaires à l'institution.

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IX.1.3.3. Politiques réglementaires

Les politiques de réglementation peuvent constituer un élément important de l'environnement de l'institution. Par exemple, le plafonnement des taux d'intérêt peut vous empêcher de pratiquer un taux d'intérêt effectif suffisamment élevé pour couvrir l'ensemble des coûts. À l'inverse, les politiques des banques centrales qui autorisent un large éventail d'intermédiaires financiers agréés, et fixent un niveau de fonds propres adaptés à l'échelle des institutions, peuvent favoriser le développement des institutions de microfinance. D'autres prescriptions peuvent également s'appliquer à la clientèle, comme les réglementations sur la propriété foncière, les obligations d'enregistrement pour les micro-entreprises, ou le contrôle des prix des produits agricoles.

IX.1.3.4. Autres éléments externes

Les conditions politiques et économiques générales d'un pays influencent beaucoup le secteur financier informel et par conséquent les institutions de microfinance et leurs clients. Un taux d'inflation élevé, des troubles sociaux, une catastrophe naturelle sont autant de facteurs qui peuvent mettre en danger l'activité d'une institution, tandis qu'une situation politique et économique stable constitue un environnement positif pour le développement d'une institution. D'autres éléments externes peuvent encore intervenir, tels que le niveau de pauvreté national, et le niveau d'infrastructures de communication et de transport.

IX.1.4. Evaluation institutionnelle

L'aptitude d'une institution de microfinance à réaliser ses objectifs dépend avant tout de sa capacité institutionnelle. C'est pourquoi chaque institution doit réaliser une évaluation approfondie de ses points forts, de ses principales faiblesses, et des domaines qui nécessitent un effort de développement institutionnel. L'évaluation institutionnelle est généralement effectuée après l'étude de marché et l'analyse environnementale, afin que l'institution puisse mesurer ses points forts et faiblesses en fonction de sa capacité à satisfaire les besoins de ses clients dans le contexte où elle opère.

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La méthode proposée par Microfin propose d'évaluer ses performances dans ses principaux domaines d'activité, en se posant certaines questions qui l'aident à déterminer si les pratiques qu'elle suit sont les plus efficaces pour une institution de microfinance.

L'évaluation institutionnelle porte sur six domaines d'activité : - programme de crédit et d'épargne - questions relatives au conseil d'administration et à la direction - gestion des ressources humaines - gestion administrative - financement - gestion financière

Ces questions sont envoyées en annexe.

IX.1.4.1. Choix d'une stratégie

Selon le modèle, le point d'orgue du processus de planification stratégique est la définition et l'articulation de la stratégie. La stratégie fournit les éléments de référence clés pour la planification opérationnelle, servant ainsi de lien entre les deux composantes de la planification de développement. Une institution de microfinance met au point sa stratégie d'expansion sur la base des informations et des perspectives développées au cours des quatre premières étapes de la planification stratégique. Une fois qu'elle a défini sa mission et ses objectifs, les marchés et clients à cibler, évalué les conditions externes favorables et défavorables auxquelles elle est exposée, et estimé ses points forts et faiblesses, l'institution est prête à définir une stratégie afin de proposer les bons produits sur les marchés appropriés, et ce de façon rentable.

Le processus de définition d'une stratégie comprend trois phases :

- Choisir quels produits proposer sur quels marchés, - Décider des domaines de l'institution à renforcer pour pouvoir assurer la distribution des produits choisis sur les marchés retenus, - Définir clairement des objectifs et des activités à mettre en œuvre pour atteindre les buts fixés en matière de développement institutionnel, de marché et de produit.

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IX.1.4.2. Sélection des produits et marchés

L'institution peut poursuivre son expansion en proposant des produits nouveaux ou déjà existants sur des marchés nouveaux ou existants. Les quatre combinaisons possibles de ces éléments représentent quatre options d'une complexité croissante (figure 32). La stratégie d'une institution de microfinance doit refléter l'option qu'elle a retenue en premier lieu et l'ordre dans lequel elle souhaite traiter les autres.

Tableau 36 : Tableau Produits/Marché Marché existant Nouveau marché

Produit Pénétration Diversification existant du marché des marchés Nouvea u Développement Développement de produit et produit de produit diversification des marchés

Source : Planification stratégique d'une IMF, Outils CGAP

Pénétration du marché.

Si les produits existants sont adaptés aux besoins estimés des clients et que les marchés existants offrent un potentiel d'expansion important, la stratégie la plus appropriée est la proposition de produits existants sur les marchés existants.

Développement de produit. Si les marchés existants offrent un potentiel d'expansion satisfaisant, mais que les produits existants ne correspondent pas aux besoins de la clientèle, alors la meilleure stratégie est d'améliorer les produits ou d'en créer de nouveaux sur les marchés existants.

Diversification des marchés. Si les produits existants correspondent à la demande de la clientèle, mais que les marchés actuels n'offrent pas un potentiel de croissance suffisant, la stratégie la plus appropriée est de proposer ces produits sur de nouveaux marchés.

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Développement de produit et diversification des marchés. Si les produits existants ne répondent pas à la demande des clients et que les marchés existants ne permettent pas d'atteindre un niveau stable de rentabilité, l'institution doit déterminer laquelle des trois premières options retenir dans un premier temps, et dans quel ordre poursuivre l'expansion en matière de produits et de marchés.

IX.1.4.3. Développement institutionnel

Pour mettre en œuvre la stratégie d'expansion, il faudrait probablement dans un premier temps renforcer certains domaines d'activités, identifiés au cours de l'évaluation institutionnelle. Pour exploiter les points forts et améliorer les domaines ainsi identifiés, il faudrait se concentrer sur les facteurs essentiels à la réalisation d'une performance efficace et rentable, dans l'environnement actuel et futur. Il faudrait également clairement limiter les activités à entreprendre, car vouloir se lancer dans un trop grand nombre d'activités nuirait à la qualité des résultats obtenus.

IX.1.4.4. Définir des objectifs et des activités générales

Une fois qu'on a déterminé la stratégie d'expansion et identifié les domaines à renforcer, il est souvent utile de définir des objectifs et des activités pour la mise en œuvre de cette stratégie. Ils forment la base de votre planification opérationnelle. Les objectifs doivent correspondre à chaque principal domaine du plan opérationnel : - produits et services - circuits de distribution - ressources et capacités institutionnelles - financement et gestion financière

Pour chaque objectif, il faut définir les activités sur la base des résultats du processus de planification stratégique. Ces activités représentent les actions proposées pour entreprendre et pour mettre en œuvre la stratégie.

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IX.2. PLANIFICATION OPERATIONNELLLE

La phase de planification opérationnelle consiste à mettre au point un plan d'action détaillé pour appuyer la mission, les objectifs et la stratégie du plan stratégique. L'analyse de marché et des clients permet de définir les produits et services à proposer, ainsi que les marchés sur lesquels les proposer. L'analyse de l’environnement fournit des indications supplémentaires sur les marchés où proposer ces services, en identifiant notamment les facteurs externes susceptibles d'influencer le choix des circuits de distribution appropriés. L'évaluation institutionnelle fournit des informations sur la meilleure façon de proposer les services, en prenant en compte les ressources et les capacités institutionnelles, le financement et l'analyse des projections financières .

A l'issue de la planification opérationnelle et de la modélisation financière, on peut décider d'apporter certaines modifications à la stratégie ou au plan de mise en œuvre afin de réaliser les objectifs de croissance et de rentabilité. Si un élément de la stratégie s'avère irréalisable, on peut soit réviser la stratégie, soit remodeler le plan opérationnel. Par exemple, si l'expansion projetée ne peut pas être réalisée dans le délai et selon le niveau de financement prévu, il est possible de modifier la stratégie dans le sens d'une expansion plus modérée. L'autre solution consiste à réviser le plan opérationnel en recherchant des financements supplémentaires plus tôt que prévu.

IX.3. MODELISATION FINANCIERE

La modélisation financière fait partie intégrante de tout processus de planification de développement complet. Un bon modèle financier fournit un support pour la réalisation de projections détaillées. Ces projections facilitent la planification stratégique et opérationnelle, l'analyse des performances/des écarts, et la prise de décision-renforçant par-là la capacité de l'institution à définir et à réaliser ses objectifs. Le modèle microfin renforce les compétences du personnel clé dans les domaines de la planification et de la gestion financière. Ces compétences sont essentielles au succès de la mise en œuvre de la mission et de la stratégie de l'institution.

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Le processus de planification opérationnelle qui inclut la modélisation financière crée un plan de mise en œuvre qui vient en appui au plan stratégique. Lorsque qu'on développe un plan opérationnel et un modèle financier, on évalue si la stratégie est réaliste et si les activités définies sont financièrement réalisables dans le temps imparti. L'approche par étape adoptée par Microfin se concentre sur quatre domaines d'activité de l'institution :

- Les produits et services - Les circuits de distribution - Les ressources et capacités institutionnelles - Le financement

Source : Logiciel Microfin La page 'configuration du modèle' permet de saisir certains éléments de l'analyse environnementale (ex : taux d'inflation) et institutionnelle (états financiers historiques) et contient des données qui alimentent toutes les autres pages du modèle.

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Figure 32 : organigramme du modèle Microfin

• La Page 'définition des produits' sert à paramétrer tous les caractéristiques des produits d'épargne et de crédit et d'épargne • La page 'programme' sert à introduire toutes les données sur les agences : les effectifs de personnel, les charges, les immobilisations liées à l'agence (ou caisse ou antenne selon les appellations des IMF). • La page 'Admin' donne des informations sur les effectifs, les charges et les immobilisations liées au siège. • La page 'Capacité institutionnelle' permet de définir les paramètres à utiliser pour le calcul des charges aussi bien au niveau des agences qu'au niveau du siège. • La page 'source de financement' contient les informations sur les financements disponibles ainsi que leurs coûts. • La page 'flux de financement' sort les flux de trésorerie en intégrant tous les éléments de charges, d'investissement et de financement du plan.

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• La page 'états financiers' traite les informations financières comptables et des ratios de gestion financière classique.

Le cadre de planification de microfin suit la logique de la planification stratégique et opérationnelle tel que définit dans le tableau qui suit :

Tableau 37 : Aperçu du cadre de planification de Microfin Planification Planification Page Microfin

stratégique opérationnelle correspondante Mission et objectifs (Pas de correspondance directe) Cependant, Microfin contient une page d'introduction CONFIGURATION MODELE pour saisir les informations de base et établir les paramètres de modélisation

Marchés et clients Produits et services Page PRODUITS pour identifier et décrire les produits de prêt et d'épargne

Analyse environnementale Circuits de distribution Page PROGRAMME (ou AGENCE /R EGION ) pour projeter les activités de prêt et d'épargne

Évaluation institutionnelle Ressources et capacités Page CAPACITES

Programme institutionnelles INSTITUTIONNELLES pour identifier les principes de CA/Direction dotations aux provisions

Ressources humaines pour créances douteuses et les charges de l'in stitution Administration Page PROGRAMME (OU AGENCE/RÉGION, selon l'approche de modélisation) pour identifier les charges au niveau des agences

PAGE ADMINISTRATION (ou SIEGE , selon l'approche de modélisation) pour identifier les charges au niveau de l'institution

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Planification Planification Page Microfin stratégique opérationnelle correspondante

Page SOURCES DE Financement Financement FINANCEMENT pour identifier les sources de financement et le coût des ressources et pour établir des seuils de liquidité

Page FLUX DE FINANCEMENT pour projeter les sources et emplois de fonds Page CONFIGURATION DU Gestion financière Gestion financière MODÈLE pour saisir les données financières Page PROGRAMME pour revoir les états financiers si nécessaire Page GRAPHIQUES pour revoir les projections de Microfin sous forme graphique permettant une interprétation simplifiée et une analyse de tendance PAGE DONNEES RÉSUMÉES pour revoir les états financiers résumés et les ratios Page ÉTATS FINANCIERS présentant les états financiers et indicateurs de l'institution dans son ensemble

Stratégie Gestion courante Page SCÉNARIO pour analyse de sensibilité et comparaisons entre plusieurs scénarios Page ANALYSE DES ÉCARTS pour la comparaison des données réelles et projetées

Source : Exploitation Microfin

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SECTION X : ADAPTATION DU CADRE THEORIQUE AU CONTEXTE MALGACHE

Le cadre théorique selon le modèle Microfin tel que présenté dans le paragraphe précédent fera l'objet d'une adaptation en évoquant tout d'abord ses limites.

X.1. LIMITES DE MICROFIN ET DU PROCESSUS

Etant un logiciel puissant, testé au niveau international, ses limites concernent plus la forme que le fond.

X.1.1. Limites sur le fond

Le modèle est limité à 4 produits financiers alors que la plupart des institutions disposent de plus de produits.

X.1.2. Limites sur la forme

Les critiques sur les formes sont :

• Le plan ne sort pas un résumé exécutif quantitatif appuyé par des explications.

• Les données de sorties ne correspondent pas à la législation malgache notamment en respectant la forme du plan comptable des établissements de crédit.

• Le plan manque d'élément qualitatif - explicatif sur le plan financier.

• L'analyse de marché et de la clientèle, base des projections n'est pas suffisamment appuyée.

• Le plan opérationnel tel que proposé dans le modèle n'est pas suffisamment étayé pour pouvoir faire un suivi régulier afin d'atteindre les objectifs.

• En tant que processus itératif et non linéaire, le modèle ne propose pas pour autant un plan de surveillance.

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Ces limites peuvent faire l'objet d'une adaptation sur une page du logiciel.

X.2. PROPOSITION D’AJUSTEMENT

Même si la version actuelle de Microfin ne traite que 4 produits de crédit et d'épargne, un retraitement sur Excel peut se faire en regroupant les produits qui ont plus ou moins les mêmes caractéristiques. Généralement les produits diffèrent en fonction de leurs affectations et mode de remboursement ce qui affecte peu les projections financières. Le regroupement doit donc se faire selon les coûts financiers et la durée courte ou long terme qui ont plus d'impact sur les projections.

Dans Microfin, les projections sont réparties dans les différentes feuilles de calcul ou 'page' et les données de sorties résumées ont des formats internationaux faciles à interpréter mais qui ne correspondent pas aux exigences de présentations malgaches. Cependant, le logiciel a une dernière feuille libre qui permet d'afficher des données de sorties à partir des informations ou données traitées et calculées dans les autres pages. Cette feuille pourrait donc servir à afficher un modèle de PCEC (Plan Comptable des Etablissements de Crédit) et des données quantitatives résumées appuyées par des explications. Pour ajuster le modèle, l'utilisation de cette dernière page est très opportune.

L'analyse du marché et de la clientèle est très importante dans la mesure où la projection de la croissance du portefeuille et des produits ne peut être réaliste sans une base d'étude de marché sur terrain ou documentaire conséquente. Cette analyse doit ainsi porter pour chaque produit et chaque marché sur l'appréciation des points forts, des points faibles et des propositions de la clientèle sur les produits proposés et à proposer par l'institution. Une analyse de la clientèle et une analyse prospective doivent ainsi être menées sans quoi les projections seraient irréalistes.

Le plan opérationnel doit être la suite logique de la stratégie proposée dans le plan stratégique. Ce plan doit être plus spécifique en indiquant les dates de début et de fin prévu des activités ainsi que les indicateurs qui s'y rapportent. A cet effet, des plans de communication, des plans de formation doivent y figurer outre le budget proposé dans la modélisation financière.

Un plan de surveillance ou de suivi évaluation récapitulant les buts et les indicateurs de mesure

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du succès doit figurer dans le modèle pour faciliter son évaluation et améliorer la réalisation de manière à se rapprocher des objectifs ou éventuellement de les réviser.

Les propositions d'ajustement avancées prennent une forme généraliste et méritent d'être plus illustrées dans la proposition de modèle amélioré tel que présenté dans le paragraphe suivant.

X.3. CADRE AJUSTE

Le modèle suivant prend en compte les propositions d'ajustement.

Tableau 38 : Cadre modèle pour élaborer un plan d'affaires Informations Commentaires

Informations utiles et résumé Brève description du Brève histoire réseau Les réussites : Un accent sur les résultats quantitatifs et qualitatifs Déclaration de Mission La vision Informations de Outre le nom du réseau, son adresse, son numéro de téléphone, la personne contact de contact, un email, et d'autre information de contact, il est utile d'inclure une déclaration de qui a développé le plan et pourquoi, et toute autre information qui serait utile pour quelqu'un qui consulte le plan de développement.

Résumé exécutif traiter les points importants et mettre l'accent sur la stratégie et le financement

Plan stratégique Analyse de marché et Analyse détaillée (à annexer) Analyse synthétique de la clientèle • Analyse de la clientèle Constats Implications en matière de stratégie

• Analyse prospective

Constats Implications en matière de stratégie

Analyse environnementale Implications Constats en matière de stratégie Opportun ités Menaces Concurrence

Partenariat Facteurs réglementaires Autres facteurs Analyse institutionnelle

198

Implications Constats en matière de stratégie Forces Faiblesses

Programme de crédit et

d'épargne

CA et Direction

Administration

Financement Gestion Financière Stratégie

Objectifs Activités Résultats

Produits et Services Circuit de distribution Ressources et capacités institutionnelles •Direction et CA

•Gestion des Ressources Humaines •Administration

Financement

Gestion Financière

Plan opérationnel

Produits et Les produits et services Services L'adaptation des produits Crédit Epargne Le plan de mise en œuvre Activité Date de Durée Responsable début Circuits et Le circuit de distribution

Distribution Les objectifs par agence Programme d'aménagement

Activité Date de Durée Responsable

début

Les ressources et Ressources et capacités institutionnelles capacités Projections au niveau des agences

199

institutionnelles Les charges Hypothèses Effectif Salaire Autres charges Projections Les immobilisations Hypothèses Projections Effectif Valeur des acquisitions Projections au niveau du siège Les charges Hypothèses Effectif Salaire Autres charges Projections Les immobilisations Hypothèses Projections

Effectif Valeur des acquisitions

Plan financier

Financement Financement Plan de financement Gestion Gestion financière Financière Format CGAP Bilan Compte de résultat Format National Bilan Compte de résultat Ratios financiers

Annexes

200

Annexes Détails de l'analyse de marché Organigramme Description des activités Plan de surveillance selon le modèle ci-après :

Section du plan, les Date Responsabilités Mesure du buts d'achèvement succès

Source : Analyse et complication du modèle Microfin, 2009 .

Le cadre est ainsi composé de 5 plans dont une introduction contenant les informations utiles et résumées par rapport au plan de développement. Le résumé exécutif permet d'avoir un bref aperçu de l'essentiel du plan.

Le corps du plan est composé de 3 plans : Le plan stratégique, le plan opérationnel et le plan financier. Le plan stratégique met en exergue et souligne l'importance de l'analyse du marché et de la clientèle qui est la base de toute projection. L'analyse doit être complète en considérant l'analyse du marché actuel mais également une analyse prospective des nouveaux produits. Sans cette analyse prospective, les projections des nouveaux produits ne seraient pas réalistes. L’analyse environnementale et institutionnelle est présentée de manière à distinguer les opportunités, menaces, forces et faiblesses et à sortir les implications et positionnement à adopter en matière de stratégie.

Le plan opérationnel dont fait partie le plan financier exploite les données de sorties du logiciel Microfin principalement en matière de projection des ressources et capacités institutionnelles. La présentation est revue de manière à faire un compte rendu synthétique des hypothèses et des projections y afférentes. Dans le plan financier les formats sont revus pour maintenir le format international standard du CGAP et sont retraités pour afficher les états financiers tels que prévus dans le plan comptable des établissements de crédit.

Des éléments non moins importants sont envoyés en annexe, notamment le plan de surveillance qui permet de confirmer que le processus est itératif et que l'évaluation du résultat et son exploitation doivent permettre de réviser et d'améliorer les objectifs.

201

SECTION XI : APPLICATION DU CADRE PROPOSE AU CAS DE VOLAMAHASOA

Le cadre présenté précédemment sera appliqué dans l'exemple de VOLAMAHASOA. Chaque rubrique sera développée en exploitant un cadre d'application réel adapté à notre étude de cas qui concerne la région du Sud-Ouest, notamment le plan de développement de VOLAMAHASOA.

XI.1. INFORMATION UTILE ET RESUME

Brève description de l’institution 1. VOLAMAHASOA est une institution financière non mutualiste de niveau 2. Elle a été créée en 1993 et offre des services de crédit dans la région d'Atsimo Andrefana en ciblant les catégories sociales de faible et de revenu moyen. Elle est revêtue d'une forme de Société Anonyme et le capital social est réparti entre PAMIGA (40%) et APEM (60%). La région Atsimo Andrefana est l'une des régions la plus pauvre de Madagascar et les conditions d'implantation d'une Institution de Microfinance sont très défavorables (inaccessibilité, conditions très précaires de pauvreté, comportement social très difficile face aux crédits) mais VOLAMAHASOA, la seule institution de Microfinance sur place malgré l'existence d'une trentaine d'institution dans toute l'île, a surmonté le défi de s'implanter dans cette région par l'approche solidaire. Le taux de remboursement est de 95% en 2008 et le résultat de 32,6 millions d'Ar en 2009 avec un nombre de client de 1 500 groupes de caution solidaire soit environ 7 000 clients.

Informations de contact Le présent plan d'affaire est élaboré dans le cadre de cette thèse et sera utilisé en interne par VOLAMAHASOA pour améliorer ses performances et servir d'outil de planification stratégique et opérationnel. La personne de contact auprès de l'institution s'appelle Solofo RAHARIFERA, directeur général de VOLAMAHASOA.

XI.1.1. Résumé Exécutif

Le développement du financement des filières pois du cap et riz dans la région du Sud-Ouest, notamment dans le périmètre de Bas Mangoky dépend du développement de l'institution

202

VOLAMAHASOA. Pendant notre période d'étude, VOLAMAHASOA reste la seule institution de microfinance qui propose des offres de services financiers dans la région du Sud-Ouest, aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain.

Ses axes de développement reposent sur le développement de produits d'épargne, le lancement de crédit individuel et l'ouverture de nouvelles agences à partir de 2011. Bien que VOLAMAHASOA dispose de suffisamment de ressources financières grâce aux différents partenariats avec plusieurs bailleurs qui l'accompagnent (PNUD, UE, BEI, etc.), la mise en place de produit d'épargne se justifie par la volonté de sécurisation de ses opérations de crédit et surtout par sa volonté de s'engager dans l'amélioration du niveau de revenus de ses clients avec la culture de l’épargne.

La mise en place de deux nouvelles agences (Morombe et Tuléar 2) est nécessaire pour assurer le développement de l'activité à cause de la saturation du marché surtout en milieu urbain, développement qui est plus qu'utile pour couvrir les charges administratives et remplir sa mission de couverture sociale. Morombe présente d'énormes potentiels pour ce développement, seulement l'approche de crédit solidaire ne s'y adapterait pas selon les enquêtes. Ainsi, l'approche de crédit individuel, adapté aux particularités de chaque zone devrait être adoptée. Le crédit individuel qui ne sera pas automatique mais étudié au cas par cas en privilégiant les garanties matérielles sera dupliqué dans l'ensemble des antennes après la confirmation des tests. Ces stratégies devront être accompagnées par des mesures opérationnelles adéquates notamment la révision du manuel de procédure et du SIG, l'adoption d'un plan de formation et de communication surtout pour les crédits GCV, les crédits stockages et les crédits CAE. Un plan d'acquisition des immobilisations composées de voiture, de motos, de 4X4, de parc informatique sera adopté pour accompagner ce développement.

Aucun financement supplémentaire ne sera nécessaire du fait de la suffisance des ressources dans l'institution, cependant, la gestion financière de VOLAMAHASOA doit être améliorée en ajustant sa stratégie de placement.

XI.1.2. Planification stratégique

203

La planification stratégique constituée définit la description du processus d'analyse environnementale et institutionnelle permettant de définir la stratégie. Ce processus débute par l'analyse du marché et de la clientèle.

XI.1.2.1. Analyse du marché et de la clientèle

L'analyse du marché se fait à travers des recherches documentaires et des analyses de données recueillies sur le terrain. Le plan doit être adapté aux caractéristiques de son environnement, notamment celles relatives aux besoins et tendances d'évolution du marché.

● Analyse détaillée (en annexe) Vu son importance dans la définition de la stratégie, l'analyse du marché doit être appuyée par des données descriptives plus ou moins détaillées. Ces éléments de détails seront présentés en annexe.

● Analyse synthétique Les détails d'analyse quantitative sur les besoins de la clientèle sont consolidés pour sortir des analyses plus globales.

● Analyse de la clientèle

La clientèle est constituée par les actuels bénéficiaires des services financiers de VOLAMAHASOA. Il est important de comprendre leurs appréciations sur les produits proposés par ce dernier.

Constats

Les constats sont les suivants :

- Les produits les plus appréciés par la clientèle sont le crédit stockage, la LVE et le crédit individuel. - Le crédit avec éducation est apprécié par 70% de la clientèle actuelle si 20% d'entre elle s'annonce pas du tout satisfaite. - Les critiques concernent surtout le non-paiement par les autres membres du groupe ce qui pénalise les autres. - Les principaux points de satisfaction sont les taux d'intérêt et la rentabilité tirée

204

de l'opération. - Une très grande majorité des clients en cours (92%) et des anciens clients (95%) sont « très satisfaits » ou « satisfaits » par le taux appliqué pour les produits VOLAMAHASOA. - 20% en moyenne des clients en cours et anciens clients ne sont pas satisfaits du montant octroyé. Les produits les plus critiqués pour le montant sont :

- le Crédit solidaire stockage (67% d'insatisfaits parmi les anciens clients), - le CME (33% d'insatisfaits parmi les clients en cours et 50% parmi les anciens clients), - le Crédit solidaire productif (50% parmi les anciens clients), - le Crédit solidaire petit commerce (36% parmi les clients en cours et 50% parmi les anciens clients).

24% en moyenne des clients en cours et 40% des anciens clients ne sont pas satisfaits du délai de déblocage. Tous les produits ont été critiqués pour cette durée notamment : - Le Crédit LVE à 67% d'insatisfaits parmi les clients en cours, - Le Crédit individuel à 50% de ceux qui ont un emprunt en cours, - Le Crédit de stockage : insatisfaction de 50% des clients en cours et de 33% des anciens membres, - Par rapport à la fréquence de remboursement, le taux d'insatisfaction est de 20% parmi les clients en cours et 35% parmi les anciens clients. Parmi les produits où la fréquence de remboursement déçoit le plus de clients figurent le CME (insatisfaction parmi 50% des clients en cours et 100%) des anciens clients), le CAE (insatisfaction parmi 30% des clients en cours et 50% des anciens clients). - Pour le CME et le CAE, la fréquence de remboursement est jugée trop rapide, les clients n'ont pas le temps de faire fructifier le crédit. Pour les producteurs la fréquence de remboursement ne correspond pas toujours à la montée des activités qui leur procurent les fonds pour rembourser

Le principe de caution solidaire est rejeté par 44% des clients en cours et 75%) des anciens

205

clients en général. Toutefois, l'on remarque une forte appréciation de cette solidarité pour le CME qui semble réussir à ce groupe actuellement (83% des clients en cours y sont favorables).

En général, le dépôt obligatoire ne gêne pas vraiment les clients qu'ils soient en cours ou anciens avec 14 à 15% d'insatisfaction dans la mesure où ce fonds leur sera remboursé ultérieurement

Implications

Partant de ces constats, les implications en matière de stratégies sont énumérées ci-après :

- Les crédits stockage et LVE doivent faire l'objet de plus de promotions. - Le test du crédit individuel doit s'affirmer et s'étendre sur une portée plus importante. - La clientèle du crédit avec éducation doit pouvoir avoir accès à d'autres type de crédit (individuel, Micro-entreprise) au bout de quelques cycles concluants. - Le niveau de taux d'intérêt, même élevé par rapport à ce que les autres institutions proposent, doit être maintenu. - Le montant octroyé pour le crédit stockage doit être revu à la hausse en fonction du prix à la vente des produits. - Le crédit productif et commerce doit aussi être adapté à la capacité de remboursement du client mais également au besoin de financement réel. - Le délai du déblocage doit impérativement être activé pour diminuer le risque de non remboursement. - Des tests pour élargir la fréquence de remboursement du CAE par quinzaine doivent se faire sur les clientèles classées dans les cycles plus élevées - Le principe de caution solidaire qui fait la réussite de VOLAMAHASOA doit être revu quand les volontés individualistes accompagnées de garanties matérielles se manifestent.

- Le principe de dépôt obligatoire en garantie du remboursement doit être

maintenu.

XI.1.2.2. Analyse prospective

206

L'analyse prospective concerne l'appréciation des nouveaux produits ou des produits existants sur les nouveaux marchés. Constats

Les résultats des enquêtes par rapport au crédit individuel sont :

Pour les clients nouveaux:

- 80% des enquêtés apprécient le produit, qu'ils disent correspondre à leurs besoins et qui leur permettrait d'améliorer leur travail,

- La totalité des gens apprécient le système de taux dégressif de 4%, qu’ils jugent acceptable pour être rentable,

- La fourchette de montant proposé convient à presque la totalité des enquêtés ayant besoin de montants plutôt élevés,

- La totalité des enquêtés sont contre le principe de caution solidaire,

- Une petite proportion seulement (20%) est contre les fonds de garantie remboursables à la fin du prêt.

Pour les clients actuels :

- La totalité des 48 enquêtés se disent « intéressés » ou « très intéressés » par rapport au crédit individuel évoquant les principales motivations qui sont : la suffisance du montant accordé et le fait d'aller seul et de n'être responsable que de soi. Ils suggèrent que ce crédit individuel se fasse très rapidement auprès de VOLAMAHASOA.

- La totalité également s’attend à ce que les modalités de remboursement se décident d’un commun accord entre VOLAMAHASOA et eux suivant la périodicité de leurs rentrées d'argent. La durée de remboursement un peu plus longue motive également ces gens. Le taux dégressif correspond à leurs besoins car se fait en fonction du capital restant dû.

Par rapport au crédit solidaire, les résultats pour les clients nouveaux sont :

207

- La totalité des enquêtés à Morombe ne sont que peu intéressés par l'offre. Le principal blocage concerne la caution solidaire. - La totalité des enquêtés au Bas Mangoky et à Ankililaoky sont par contre « très intéressés » ou « intéressés » par l'offre. Leurs principales appréhensions concernent le délai de déblocage, qui pourrait n’avoir lieu que beaucoup plus tard que le temps d’utilisation escompté de l’argent, et l'insuffisance du montant proposé par rapport à leurs besoins. - Le taux d'intérêt proposé ne pose aucun problème, la totalité est satisfaite - La moitié des enquêtés est peu intéressée par le montant qu'ils jugent insuffisants - La caution solidaire n'est pas acceptée à Morombe.

- L'épargne étant jugée difficile par les agriculteurs d’Ankililaoky, celle-ci est acceptée par ceux de Morombe et du Bas Mangoky.

Pour le Crédit Micro-Entreprise, on constate un bilan négatif en général sur l'offre. Les points d'insatisfaction sont :

- La caution solidaire qui n'est pas du tout intéressante pour les enquêtées, - L'épargne obligatoire qu'ils déplorent en argumentant que : « s'ils empruntent c'est qu'ils n'ont pas d'argent », - Les modalités de remboursement dont la durée jugée trop courte et la fréquence trop rapide, - Le montant jugé insuffisant.

Pour le crédit Stockage, les enquêtes montrent un intéressement par rapport à l'offre. Les seuls blocages sont le délai de déblocage trop lent du crédit et le délai de remboursement qu'ils jugent trop rapide. Implications

- Le crédit stockage doit faire l'objet de plus de promotions et les procédures adaptées de manière à permettre des déblocages plus rapides avec des conditions de remboursement plus souples assorties d’une durée minimum

208

correspondant à un coût minimum du crédit. - Le crédit commerce et Micro-entreprise doit être révisé pour une forme plus adaptée à chaque besoin de crédit : les montants sont à adapter en fonction de la capacité de remboursement, les conditions de garanties en fonction de la disponibilité de garanties auprès de l'emprunteur, le taux d'intérêt doit être maintenu à 4% et dégressif. Dans un premier temps, l'épargne obligatoire doit être exigée quitte à le rémunérer à un faible taux pour garantir le remboursement. - Le crédit solidaire doit être consolidé dans les communes comme celles du Bas Mangoky ou d’Ankililaoka qui n'ont pas d'autres formes de garantie. De plus, la cohésion sociale surtout au sein d'une même famille y est plus valorisée. - Par contre, l'approche solidaire ne peut être imposée à Morombe et des garanties matérielles plus conséquentes doivent être demandées à la place de la caution de groupe. - Le crédit individuel doit être sérieusement introduit dans chaque zone d'implantation.

XI.1.2.3. Analyse environnementale

Outre l'analyse du marché, l'analyse de l'environnement en appréciant les éléments relatifs aux facteurs réglementaires, aux partenaires, à la concurrence et d'autres facteurs sont nécessaires.

● Facteurs réglementaires

La stratégie doit être conforme à la réglementation en vigueur.

Le tableau suivant fait état de cette analyse relative à l'influence des facteurs réglementaires sur la stratégie de développement de VOLAMAHASOA.

209

Tableau 39 : Tableau des opportunités et menaces en matière réglementaire

Opportunités Menaces

- Le statut actuel de - Sortie de certaines lois pour la protection de l'environnement VOLAMAHASOA lui mais qui agissent en défaveur des clients en cours ou potentiels - comme la permet de réaliser une loi contre le déboisement impactant sur le commerce du charbon épargne recueillie du de bois alors que le client tire son revenu de cette activité public. - Faible sécurisation foncière

Implications : - Le financement du charbon ne doit plus se faire - L'approche de caution solidaire doit être consolidée en l'absence de garantie matérielle. Les garanties telles que les biens mobiliers doivent être plus privilégiés par rapport aux biens immobiliers.

Biens immobiliers. - VOLAMAHASOA doit commencer à tester les produits d'épargne qui procurent des avantages aussi bien pour le client qui désormais peut sécuriser son argent et l'économiser pour l'augmenter que pour l'institution peut alors s'assurer de la capacité de remboursement de son client et augmenter ses ressources à un coût moins onéreux.

Source : enquête terrain et exploitation des données 2009

210

● Concurrence

L'analyse et les recommandations en matière de concurrence sont récapitulées dans le tableau suivant :

Tableau 40 : Tableau des opportunités et menaces en matière réglementaire

Opportunités Menaces Encore la seule IMF opérationnelle dans la zone du Sud- En matière d'épargne, la CEM (Caisse Ouest malgré quelques prospections des autres concurrents d'Epargne de Madagascar) est un (Microcred, Otiv...) concurrent de taille. Ses cibles sont les enfants, jeunes et adultes, surtout pour Les concurrents indirects en termes de crédit sont : la BOA des produits d'épargne. Il faut que le en matière de crédit et la CEM en termes d'épargne. client soit titulaire d'un compte à la CEM (gratuit à partir de 25 ans, sinon le frais d'ouverture de compte s'élève à 5.000 Ar)

La BOA s'adresse à des entreprises formelles (artisans, La CEM a déjà déposé une demande commerçants, petites entreprises, professions libérales) et à d'agrément pour devenir une institution des particuliers en proposant des crédits à long et moyen de financement de niveau 3 qui pourrait terme (pouvant aller jusqu'à 7 ans), crédit-bail, appui à court en plus de collecter l'épargne peut offrir terme (1 à 3 ans) pour les entreprises. Pour accéder à ces des services de crédit à ses clients. crédits, il faut être titulaire d'un compte à la BOA avec un Disposant de suffisamment de dépôt de 600.000 Ar. Les clients doivent se trouver dans la ressources matérielles et financières, localité au sein de laquelle la BOA opère, les biens elle sera de taille à devenir un immeubles ne sont pas acceptés comme garanties. concurrent direct agressif que ce soit en matière d'épargne ou de crédit et surtout en milieu urbain.

- En matière de crédit, les catégories de cibles de VOLAMAHASOA et de la BOA sont complètement différentes.

Implications L'essentiel de l'activité de VOLAMAHASOA étant en milieu urbain avec une approche convaincante en matière de caution solidaire, avec la venue éventuelle de la CEM, il faut que VOLAMAHASOA commence à étendre ses activités en milieu rural, notamment à Morombe et à Tuléar 2 où les demandes sont importantes. VOLAMAHASOA doit soigner son image, surtout en milieu urbain pour faire en sorte que les clients aient une certaine forme de sentiment d'appartenance à VOLAMAHASOA et leur éviter de se ruer vers la concurrence qui peut proposer des produits plus attractifs de prime abord. En fonction des ressources, des crédits à plus long terme tels que les LVE sur 2 ou 3 ans doivent être proposés pour fidéliser la clientèle.

Source : enquête terrain et exploitation des données 2009

211

● Partenariat

Les partenaires sont toutes les autres institutions qui peuvent interagir avec VOLAMAHASOA. L'analyse et les recommandations relatives aux différents partenaires sont récapitulées dans le tableau suivant :

Tableau 41 : Tableau des opportunités et menaces, par rapport aux partenaires Opportunités Menaces

- Partenariats technico-financiers denses : - Problèmes avec un partenaire - Maison des Paysans BAD, AFD, 3EI/UE, PNUD, MDP et - partenaire de VOLAMAHASOA depuis 2005 sur actuellement la Fondation Tany financement de LUE pour le crédit stockage : o Rétention et retards de la sortie des états financiers, non respect des engagements contractuels, manque de considération des membres et du bureau par VOLAMAHASOA avancés de la part de MdP o Mauvaise foi de MDP pour l'incitation au non remboursement des emprunts par les membres, non rentabilité de l'organisation,

Meva, PACP. avancés de l'autre côté par VOLAMAHASOA Implications Etant le seul acteur dynamique en matière de finance rurale dans l'une des régions la plus pauvre de Madagascar, VOLAMAHASOA doit gagner la confiance des partenaires financiers et techniques et prouver qu'ils ont une forte ambition sociale et économique pour développer leur institution. Les questions de pérennité des résultats et des impacts et de transparence sur l'utilisation des fonds doivent être fortement considérées par VOLAMAHASOA. Les problèmes avec la MDP doivent être clarifiés et médiatisés si nécessaire. La bonne foi de l'institution doit être prouvée et des précautions doivent être prises pour les futurs partenariats au moyen d'une convention fixant les obligations et droits de chaque partie et les moyens de règlement des conflits éventuels par voie amiable. VOLAMAHASOA doit consolider sa stratégie actuelle de trouver le moyen de travailler avec tous les partenaires locaux en matière de développement rural pour trouver des synergies à partir de leurs actions respectives. VOLAMAHASOA doit sensibiliser ses membres pour accéder à des groupements ou projets des autres partenaires de développement. Elle doit être la référence en matière de finance rurale dans la région.

Source : enquête terrain et exploitation des données 2009

● Politique

VOLAMAHASOA doit rester neutre en matière de politique, néanmoins, ses activités restent dépendantes de l'évolution de la situation politique.

En matière de politique, l'analyse est la suivante :

212

Tableau 42 : Tableau des opportunités et menaces face à la politique Opportunités Menaces

- Présence de projets, organisations - Crise politique, entraînant des perpétuels paysannes œuvrant pour le développement changements des dirigeants responsables avec un agricole dans la Région manque de continuité des programmes d’encadrement Implications : VOLAMAHASOA ne doit pas s'ingérer dans les affaires politiques et confirmer lors de ses campagnes de communication institutionnelle ; qu'elle reste neutre et sensibilise les partenaires politiques sur la culture de crédit et démontrer comment les ingérences de la politique dans les affaires de crédit ont occasionné des problèmes dans les autres régions du pays. Les partenariats avec les Projets/Programme doivent être documentés et suivis par au moins 2 responsables dont principalement un responsable technique.

Source : enquête terrain et exploitation des données 2009

● Economie

L'analyse en matière d'adaptation par rapport à la situation économique est résumée dans le tableau suivant :

Tableau 43 : Tableau des opportunités et menaces par rapport à l'économie Opportunités Menaces

- Région à potentialités agricoles Toliara I exclu, le - Crise socio-économique et politique – Sud-Ouest est un éminent producteur de riz de la entraînant baisse de pouvoir d’achat des Grande Île. consommateurs et baisse des activités des - La production animale est considérable (bovidés, opérateurs caprins)

Implications : Avec la crise politique, les demandes de crédit peuvent croître mais l'analyse faite par VOLAMAHASOA doit rester plus prudente. La croissance ne doit pas être trop rapide en période de crise de peur de ne pas la maîtriser en temps de récession économique. Le financement du riz étant crucial, les produits tels que les LVE et les crédits stockage doivent être mieux adaptés et dupliqués dans toutes les antennes rurales. Les infrastructures de stockage doivent être installées en partenariat avec des projets ou programme de développement et un plan d'épargne à cet effet peut être proposé par VOLAMAHASOA. VOLAMAHASOA peut aussi plaidoyer pour améliorer des partenariats avec les fournisseurs d'engrais et les vulgarisateurs agricoles pour pousser à

l'intensification culturale de manière à augmenter le rendement. Des projets pilotes à cet effet peuvent être mis en place avec des schémas de partenariat entre des groupements d'agriculteurs, des fournisseurs d'intrants ou des fournisseurs de matériel et VOLAMAHASOA. Pour sécuriser le financement, VOLAMAHASOA peut demander des formes de garanties ou d'assurance agricole auprès des bailleurs. Les organisations de producteurs peuvent travailler d'un commun accord avec VOLAMAHASOA pour négocier des fonds de garantie agricole.

Source : enquête terrain et exploitation des données 2009

213

● Socioculturels L'analyse des facteurs socioculturels est synthétisée dans le tableau ci-après

Tableau 44 : Tableau des opportunités et menaces par rapport aux facteurs socioculturels Opportunités Menaces - VOLAMAHASOA - Manque de sensibilisation encore - Rumeur freinant les agit sur la mentalité nouveaux de la clientèle pour les clients : "VOLAMAHASOA vazaha mampigadra" – inciter à devenir plus c'est-à-dire des associations négatives faites: productifs o Etrangers - Mentalité à tendance o Dangereux, risque d'emprisonnement individualiste de la - Encore une frange de la population sur Tuléar, la ville population avec une reste préférence pour le crédit traditionaliste, c'est-à-dire n'aimant pas contracter- Les gens individuel pour les préfèrent nouveaux clients. avoir recours à ce qu'ils appellent "Sikou" - tiré de "secours". Le système est de se regrouper (famille, amis, proches), de payer une cotisation hebdomadaire par membre. A la fin d'une période (mois/trimestre, ...), la totalité des cotisations revient à un membre et ainsi de suite à tour de rôle. Ce système informel se base uniquement sur la confiance mutuelle des membres. - Population de Tuléar dite "à sang chaud" - la notion de confiance est assez délicate au sein du groupe pour les crédits solidaires en cas d'insolvabilité d'un membre

Implications Dans un premier temps, VOLAMAHASOA doit commencer par sensibiliser les groupements de sikou à mettre en sécurité leurs épargnes chez VOLAMAHASOA. La sensibilisation des leaders sociaux doit être une priorité pour qu'ils soient à leur tour des porte-parole en matière de culture de crédit. Ils doivent servir d'arbitre en cas de problème social dû à l'éclatement de groupe à cause du non remboursement d'un ou de plusieurs membres du groupe. Une forte sensibilisation sur la culture d'épargne, partant du cas de Sikou doit se faire pour communiquer sur le fait qu'une cotisation régulière permet de gagner une somme plus conséquente à l'échéance mais avec l'avantage d'avoir des produits financiers que le sikou ne permet pas encore. Que l'argent est complètement en sécurité et d'autres avantages comme l'accès au crédit peut être retiré.

Source : enquête terrain et exploitation des données 2009

214

● Technologie L'évolution de la technologie impacte sur la stratégie à adopter.

Tableau 45 : Tableau des opportunités et menaces par rapport à la technologie Opportunités Menaces - Couverture des opérateurs - Délestage subsistant réduisant ou anéantissant téléphoniques, rares problèmes les activités de certains (vendeurs de clarinettes, techniques de réseau. sorbets,...) - Infrastructures de production présentes dans les 8 districts, Toliara I exclu Implications : - Le financement des activités dépendantes d'une chaîne de froid ne doit se faire que si une solution alternative réaliste est envisagée par le client. - La technologie doit être mise à profit pour améliorer les relations entre VOLAMAHASOA et ses clients. Les SMS peuvent être utilisés pour les relances et rappel des remboursements, les informations sur les nouveaux produits et services, les nouvelles procédures et les réunions. Les recoupements

des informations en matière de contrôle interne peuvent être faits au moyen d'un appel téléphonique. Le système Bazar.mada13 peut être dupliqué dans la région par d'autres projets.

Source : enquête terrain et exploitation des données 2009

● Sécurité

Des précautions doivent être prises pour s'adapter aux éventuelles insécurités. L'analyse par rapport à cet aspect de sécurité est illustrée dans le tableau qui suit :

13 Bazar mada est un système d'information utilisant le téléphone, permettant à un producteur de se renseigner

sur le prix d'un produit à un moment donné et à un collecteur ou vendeur de connaître le cours d'un produit

particulier sur un marché particulier.

215

Tableau 46 : Tableau des opportunités et menaces par rapport à la sécurité Opportunités Menaces

- Relation notée à Ankililaoky entre - Sécurité encore déficiente à Tuléar 1 et l'octroi du crédit et la sécurité : l'octroi Sakaraha. Les vendeurs ferment tôt leurs étals, du crédit réduit l'insécurité car les gens alors que les ventes marchent davantage peuvent produire. Quand il y a retard de généralement en fin de journée (gargotes, déblocage, l'insécurité augmente car la vendeurs de brochettes, etc.) production ne se fait pas normalement - Sécurité satisfaisante au Bas Mangoky

Implications : - Les mesures de sécurité doivent être prises pour sécuriser les antennes (coffre, barreaux sur les fenêtres). Toutes les précautions doivent être prises en matière de transferts de liquidité à la banque. Ces mesures doivent être adaptées en fonction des risques et des moyens de l'institution. - Une assurance obligatoire doit être prise sur un montant plafond tenu en caisse.

Source : enquête terrain et exploitation des données

● Environnement La stratégie adoptée devant être en phase avec le souci de protection de l'environnement, l'analyse par rapport à cet aspect est illustrée dans le tableau ci-après :

Tableau 47 : Tableau des opportunités et menaces par rapport à l'environnement Opportunités Menaces - Isolement des zones productrices en période de pluie car les routes sont coupées. - Manque de pluie - climat semi-aride.

Implications : Avec des partenariats entre la collectivité dans les zones enclavées, le ministère central et les projets de développement, des infrastructures de stockage doivent être mis en place dans ces zones. Ainsi, en temps de pluie, les produits peuvent être stockés et les producteurs peuvent bénéficier d'une avance sur stocks par VOLAMAHASOA. Par contre, le débouché commercial doit également être garanti en plus du stock s'il s'agit d'un produit difficile à écouler. En cas d'insuffisance de pluie fréquente dans une zone, des mesures doivent être prises pour diversifier les sources de revenus, par exemple dans la pêche ou l'élevage ou les activités de services quand c'est possible. L'épargne peut aider les clients à développer ces activités. Q Quand c'est possible, le portefeuille doit être garanti auprès d'un bailleur. En cas de cataclysme naturel, le crédit serait remboursé par le fond de garantie en attente du remboursement par le client. Si le risque est trop élevé, la sensibilisation à l'épargne pour financer l'activité, très sensible à la pluviométrie est une meilleure stratégie.

Source : enquête terrain et exploitation des données 2009

216

● Autres facteurs Les autres facteurs concernent juste quelques mécontentements sur les procédures de tests tels qu'illustrés dans le tableau suivant :

Tableau 48 : Tableau des opportunités et menaces par rapport aux autres facteurs Opportunités Menaces

On remarque une démotivation et un manque de confiance de quelques clients par rapport au crédit individuel car son application lors du test lancé en 2008 s'est faite sur des nouveaux clients alors que d'autres bons clients dans le système de caution solidaire n'ont pu y accéder.

Implications : - Aucune communication ne doit être faite en période de test pour éviter de frustrer les autres clients qui ne peuvent encore y avoir accès. - Le lancement du crédit individuel doit se faire dans les meilleurs délais tout en respectant les conditions d'éligibilité. Ce lancement doit se faire avec une communication très intense sur la culture de crédit et l'autonomie de l'institution dans sa décision d'octroi ou non du crédit. La communication doit être axée sur le fait que « le crédit n'est pas un droit mais un privilège ».

Source : enquête terrain et exploitation des données 2009

Ces recommandations pour s'adapter et profiter de l'évolution de l'environnement seront traduites dans le développement de la stratégie

XI.1.2.4. Analyse institutionnelle

L'analyse institutionnelle concerne tous les éléments de gestion interne de VOLAMAHASOA, notamment, celles relatives au programme d'épargne et de crédit, à la question de gouvernance entre Direction et CA, à l'administration, au financement et à la gestion financière.

● Programme d'épargne et de crédit L'analyse se fait en proposant d'expliquer les forces et faiblesses avant de proposer les implications de ses éléments en matière de stratégie.

217

Tableau 49 : Tableau des forces et faiblesses concernant le programme d'épargne et de crédit Forces Faiblesse Diversité des produits de VOLAMAHASOA en Crédit individuel encore en cours réponse aux particularités de chaque zone d'amélioration, malgré une phase test en 2008 d'implantation alors que la demande pour un crédit individuel existe et est même importante pour la région.

Implications : - Après analyse des tests, le crédit individuel doit être lancé dans toutes les antennes. Une formation spéciale des agents de terrain doit se faire à cet effet et le manuel de procédures opérationnel doit être révisé. - Les caractéristiques du crédit individuel doivent être fonction des besoins de la clientèle et de leurs activités. 4 types de produits devraient être mis en place pour le financement du commerce, de la pêche, des activités productives (élevage et faisances valoir) et l'équipement agricole sous forme de LVE (Location Vente Equipement). - Le niveau de taux d'intérêt, de frais de dossier et de dépôt obligatoire doit être maintenu à un niveau plus élevé. Les garanties exigées doivent être matérielles (mobilières) et le montant de prêt accordé doit être proportionnel à la capacité de remboursement du client. La durée proposée peut s'étendre jusqu'à 24 mois pour réduire les paiements mensuels, bénéficier de plus de produits et fidéliser la clientèle.

Source : enquête terrain et exploitation des données 2009

● Direction et CA

Par rapport aux aspects relatifs à la direction et au CA et leurs relations, les appréciations sont récapitulées dans le tableau qui suit :

Tableau 50 : Tableau des forces et faiblesses concernant la direction et le CA Forces Faiblesse Expertise du CA et de la Direction dans le domaine Modalités des réunions encore inadéquates de la microfinance. pour le suivi serré des antennes (1 AG/an à Tuléar, réunions entre la Direction et le CA à Antananarivo).

Implications : Un système de compte rendu mensuel doit être fait par écrit selon un format standard au CA. Des réunions périodiques utilisant le système de vidéo conférence doivent se faire. En fonction des ressources du CA, un comité d'audit sur terrain peut être constitué par des mandataires désignés par le CA. Ce comité travaillera en étroite collaboration avec le contrôleur interne pour améliorer les procédures et le système de contrôle interne de VOLAMAHASOA.

Source : enquête terrain et exploitation des données 2009

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● Administration

Concernant l'administration interne, l'analyse institutionnelle est illustrée dans le tableau qui suit :

Tableau 51 : Tableau des forces et faiblesses concernant l'administration Forces Faiblesse Implantation -Monopole de VOLAMAHASOA en termes d'IMF -Implantation pas encore effective dans dans la région du Sud-Ouest. tous les districts du Sud-Ouest (Ampanihy, Benenitra, Beroroha),

-Marché potentiel à Morombe et à Tuléar 2. - Antenne de Bezaha en cours de fermeture à cause

d'un marché potentiel trop restreint,

l'éloignement impactant en coûts importants et

des problèmes de qualité de portefeuille,

La délimitation de la zone d'intervention d'Ankililaoky exclut encore certaines communes candidates à l’octroi de crédit.

Implications : - 2 antennes supplémentaires doivent être mises en place en 2010 : à Morombe et à Tuléar 2. Tout le portefeuille de Bezaha doit être recouvré pour ne pas servir de mauvaises références dans les autres antennes. Des efforts de communication doivent être faits dans chaque commune pour obtenir un taux de pénétration plus conséquent.

Personnel

Formation à 4 niveaux: - Absence de classification du - Pour les nouvellement embauchés : stage de personnel en considérant l'ancienneté recrutement pendant 10 jours (test, formation alors qu'il y a des agents de crédit qui y préalable), formation en binôme de 2 semaines travaillent depuis l'ouverture de après titularisation et passation l'institution, - Pour les nouvellement promus (exemple: - Ressenti négatif du personnel en Agent de crédit devenu chef d'antenne): comparaison aux employés d'autres IMF: formation en salle par le Directeur Adjoint. faible niveau de salaire, absence de - Pour les anciens: session de recyclage aux 13ème mois or cumul d'autres fonctions à moyens de réunions du comité par le part celles initialement prévues (ex: Responsable Opérationnel. remboursement, déblocage par les agents - Occasionnellement: un plan de formation par de crédit alors que ces tâches sont poste (par la CNMF, voyages d'échanges) normalement assignées à l'assistant administratif et financier)

- Manque de fluidité de la communication depuis les antennes au CA (réunions trop peu fréquentes- les antennes ont rarement

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l'occasion de s'adresser directement au CA - doute que leurs plaintes restent au niveau de la Direction,… - - Mauvaise organisation du personnel : o Manque d'agents de crédit: dans les Intéressement: antennes de Tuléar 1 (les Agents de crédit - Prime de performance en fonction : actuels assurent déjà leurs fonctions avec un o De la qualité du portefeuille (taux de portefeuille à surnombre de groupes, et assurent également risque), une assistance à l'AAF par le décaissement, o des réalisations par rapport aux objectifs (de encaissement - en conséquence, le temps l'entité, ou par Agent de crédit), pour les descentes leur est insuffisant, o de la maîtrise des charges et du budget, exemple pour le recouvrement) o de la gestion de caisse o Manque éventuel de caissiers pour assister - Rotation tous les 3 ans l'AAF - Manque de motivation pour le déplacement (toujours effectué à bicyclette alors que les zones de déplacement sont éloignées) Implications : Un plan de formation interne et externe doit être effectué et des financements spécifiques pour ces formations doivent être recherchés. Une convention collective doit exister et doit mentionner des conditions relatives à la rémunération en considérant la classification et l'ancienneté. Le personnel doit se faire représenter par des délégués et les règles de délégation de pouvoir entre le CA et la direction doivent être claires et portées à la connaissance de tous, y compris le personnel. Une charge de travail maximal doit être allouée à chaque agent de crédit qui est le garant de la qualité de portefeuille. Par respect des principes de séparation des tâches incompatibles, l'agent de crédit ne doit pas se charger des tâches administratives d'encaissement ou de décaissement qui sont les rôles du caissier ni de leurs enregistrements qui tombent sous la responsabilité des agents administratifs et financiers. Avec la création d'un poste de superviseur polyvalent pour les antennes dont le nombre de client dépasserait une certaine limite, les tâches de contrôle, de sensibilisation et de recouvrement peuvent être plus efficaces. En dessous de cette limite, ces tâches incomberaient au chef d'antenne. Pour des soucis de facilité et de rapidité d'accès aux sites, les agents doivent être dotés de VTT en parfait état. Des acquisitions ou des renouvellements des immobilisations sont à prévoir, notamment l'affectation d'au moins une moto par antenne

Procédures Procédures de recouvrement à plusieurs niveaux : Procédure de double contrôle pour l'octroi du crédit non uniforme d'une antenne à une autre: o La lettre de rappel o Double contrôle pour certaines o AC jouant la carte de l'amabilité et antennes (commission au niveau de l'information, l'antenne, puis commission à la o Le Chef d'antenne faisant une pression plus Direction). Ce principe est critiqué forte, par ces antennes qui demandent o La mise en demeure davantage d'autonomie en o La saisie des garanties argumentant être à même de distinguer les clients solvables de ceux qui ne le sont pas. o Un seul contrôle pour la prise de décision au niveau de l'antenne (cas de Sakaraha) Implications : - Il faudrait mettre en place des règles de délégation de pouvoir avec des montants au-dessous duquel les antennes peuvent décider elles-mêmes de l'octroi de crédit, et en dessus duquel il y a nécessité d'un contrôle plus en profondeur par la Direction afin de réduire le temps de déblocage. . Le système de contrôle interne devant être adapté pour faire un contrôle a posteriori des risques.

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SIG et outils informatiques Système Manque de formation sur le système, maîtrise par l'AAF seulement en général dans les jugé antennes. Le Chef d'Antenne y accède pour le suivi. pertinent Existence de manquement au niveau de l'automatisation. Ex: le remplissage de contrats et utile, se fait toujours manuellement or c'est déjà une charge de travail données Manque de matériel informatique enregistré pour certaines antennes (sauf pour fiables Sakaraha) Implications : Le SIG doit être renouvelé pour permettre le traitement des activités d'épargne. Cette mise à jour du SIG doit être accompagnée par des formations de tout le personnel, personnalisé selon leurs fonctions. Le parc informatique doit être réévalué et renouvelé en fonction des besoins.

Source : enquête terrain et exploitation des données 2009

● Financement

En matière de financement, l'analyse institutionnelle est récapitulée dans le tableau suivant :

Tableau 52 : Tableau des forces et faiblesses concernant le financement Forces Faiblesse Multitude de financements : o BAD : Ligne de crédit 520 Millions Ariary pour l'antenne de Bas Mangoky sur 15 ans, remboursement différé sur 5 ans à partir 2003. Taux : 4%/an o BEI/UE : Ligne de crédit de 280 Millions d'Ariary pour V.M remboursable sur 30 ans à compter de 2003. Taux 1%/an

o Fondation Tany Meva : Ligne de crédit de 189 Millions Ariary pour l'antenne Tuléar. Convention de collaboration pour un an, possibilité de rétrocession du fonds à VOLAMAHASOA après un an. o PNUD/Microstart : 155 Millions Ar : Fonds non remboursable pour l'antenne de Tuléar o UE : 55 000 Euros, ligne de crédit pour l'opération de stockage. Collaboration avec la Maison des Paysans. Fonds remboursable fin 2009. Implications : VOLAMAHASOA doit soigner son image institutionnelle vis-à-vis des bailleurs. Malgré l'abondance de financements, elle doit chercher sa pérennité financière en gérant l'institution comme si ses ressources sont coûteuses au coût du marché. Ainsi malgré la suffisance de ressources, la volonté de mise en place de l'épargne confirmera auprès des cibles et des partenaires de développement son engagement social pour le développement durable de la zone. Source : enquête terrain et exploitation des données 2009

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● Gestion Financière En matière de gestion financière, l'analyse institutionnelle se présente comme suit :

Tableau 53 : Tableau des forces et faiblesses concernant la gestion financière Forces Faiblesse

• Avec le logiciel Orchid, VOLAMAHASOA • Les flux de trésorerie dispose d'une ne sont pas information fiable permettant d'évaluer la situation régulièrement établis financière courante. et analysés • Les projections des budgets sont régulièrement établies et analysées • Certaines personnes • Les analyses comparatives entre projections et occupant les postes clés ne disposent pas performances réelles sont régulièrement menées. de suffisamment de connaissance en Les états financiers donnent une image fidèle de matière de gestion financière. l'institution. VOLAMAHASOA progresse vers la rentabilité totale hors subventions

Implications Le siège et chaque antenne doivent pouvoir sortir périodiquement une prévision de trésorerie permettant de disposer de suffisamment de liquidité au moment opportun, surtout au niveau des antennes. Les crédits de campagne doivent être préparés au moins 2 mois à l'avance au moyen d'une prévision financière harmonisée entre le siège et les agences de manière à éviter les retards de déblocage alors que l'institution elle-même a des excédents de liquidité.

Source : enquête terrain et exploitation des données 2009

Ces analyses aussi bien au niveau environnemental qu'au niveau institutionnel permettent de définir la stratégie.

● Stratégie Les analyses par rapport au marché et à la clientèle, à l'environnement externe et institutionnel permettent de rédiger la stratégie en adoptant la structure de présentation dans le tableau suivant :

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Tableau 54 : Plan stratégique pour le développement de VOLAMAHASOA Objectifs Activités Résultats

Produits et services

Proposer des •Mener des études pour mettre en place • Produits d'épargne conçus, produits d'épargne les produits d'épargne testés et adéquats •Proposer un plan d'épargne pour bâtir lancés en 2011. des infrastructures de stockage •Concevoir les produits d'épargne •Tester ces produits et faire attention à ne tenir aucune large communication avant son lancement officiel. Améliorer les •Etendre la portée du crédit individuel •Lancement du crédit individuel produits de crédit sur une population plus importante dans toutes les antennes en 2011. proposés et dans chaque antenne. •Montant de crédit octroyé ajusté •Favoriser l'accès de la clientèle dans les pour les crédits stockage et crédit groupes de caution solidaire qui productif dès l'année 2010. ont un bon profil pour accéder au crédit •Fréquence de remboursement individuel. ajusté • Maintenir le niveau de taux pour certains groupes de CAE en d'intérêt proposé sur tous les produits ; 2011. • Maintenir le niveau de dépôt obligatoire actuellement exigé. •Augmenter le montant de crédit octroyé pour le crédit stockage avec l'exploitation d'une étude sur l'évolution du prix. •Suivre le budget réellement dépensé par type de culture et adapter le montant de crédit maximal alloué à chaque type de culture. •Mener des tests pour permettre un remboursement par quinzaine de certains groupes de CAE ayant atteint des cycles plus élevés. •Fixer une durée minimale pour le crédit stockage (le déstockage pouvant se faire plutôt mais l'intérêt minimal doit être payé). • Arrêter le financement de l'exploitation du charbon et de toutes autres activités nuisibles à l'environnement. • Suspendre le financement des ?

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Circuit de distribution

Ouvrir de nouvelles • Ouvrir 2 agences en 2011 dont 1 à Morombe • 2 nouvelles agences créées en 2011, agences et une autre à Tuléar 2 1 à Morombe et 1 à Tuléar 2

Diversifier le •Fixer des objectifs plus modérés pour le CAE •Plus de 30 crédits individuels à portefeuille de crédit à Morombe. Morombe en 2011. •Favoriser le crédit individuel à Morombe. •Le porte feuille de crédit agricole •Garder une proportion de crédit agricole représente moins de 50% de l'ensemble inférieure ou égale à 50% de du portefeuille l'ensemble du portefeuille de l'institution.

Ressources et capacités institutionnelles

Améliorer le •Réviser le manuel de procédure et le SIG de •Manuel de procédure et SIG révisée système de manière à communiquer un compte rendu 2011. communication avec standard et périodique au CA. •Tenue d'une réunion plus fréquente le CA •Mener des réunions périodiques par vidéo- au conférence à la suite de l'envoi des comptes moins chaque mois entre le CA et la rendu périodiques. direction dès 2010. •Mettre en place un comité d'audit en •Comité d'audit mis en place d’un commençant par recruter un contrôleur interne contrôleur interne recruté en 2011.

Améliorer le •Former les agents de crédit sur les nouveaux •Plan de formation rédigé et validé en système de produits financiers : crédit et épargne. 2010. formation interne. •Former tout le personnel sur les •Convention collective rédigée en Renouveler les modifications dans le manuel de procédure 2011. immobilisations opérationnel. •Cahier de charges pour chaque poste dont •Former le personnel sur le nouveau système rédigé en 2010. le SIG d'information et de gestion. •Recouvrement de 90% du •Rédiger un plan de formation interne et externe. portefeuille en retard de Bezaha en •Rédiger une convention collective. également 2011. à envoyer des messages SMS pour les •Acquisition de 4 motos au siège et 6 communications sur les produits, les rappels de motos réparties dans les agences en remboursement avec une possibilité de mise à 2011. jour du SIG à terme. •Anciens vélos vendus et acquisition •Réviser le manuel de contrôle interne. de •Mettre en place un plan de recouvrement du 28 VTT en 2011. portefeuille de l'antenne de •Acquisition de 7 packs ordinateurs Bezaha en impliquant les leaders sociaux. (unité centrale, écran, imprimante) au •Etablir un programme d'évaluation et de siège et 5 autres dans les antennes en renouvellement et d'acquisition 2011 des immobilisations (moto, VTT, ordinateur). •Mise à jour du système d'information et de gestion(SIG) permettant de gérer plus efficacement le crédit et le nouveau produit d'épargne

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Financement Nouer de nouveaux •Chercher des partenariats pour financer les • Des magasins de stockage partenariats magasins de stockage soit en financement d'une capacité financiers direct pour les bénéficiaires soit en fonds de plus 7 500 Tonnes à partir pour la LVE, le spécial pour assurer la construction des de 2011 sont construits crédit bâtiments de stockage avec un restitution pour le financement de crédit productif et le périodique selon la capacité de stockage. crédit remboursement des bénéficiaires. Un partenariat financier sera stockage. • Négocier des accords avec les garant de cette opération. les manuels de bailleurs et les fournisseurs d'intrants et de de développement rural dans la gestion matériel agricole pour tester et mettre en région avec opérationnelle place un crédit LVE avec le déblocage et une forte influence de formaliser un système de délégation de VOLAMAHASOA à partir de Mettre à jour les pouvoirs auprès des antennes. 2011. manuels de gestion •Mettre en place une procédure de gestion •Campagne de sensibilisation de personnel de l'épargne pour plus de10000 personnes •Publier des notes de procédure spéciales en sur la culture d'épargne et de Améliorer la temps de crise pour renforcer l'analyse de crédit. communication crédit • 10 Smartphones acquis en institutionnelle et la •Inciter les groupements agricoles à faire des 2011. communication des plaidoyers au niveau national pour réfléchir • Manuel de contrôle interne produits de crédit et sur la mise en place d'un système mis à jour d'épargne. d'assurance agricole. en 2011. •Mettre en place un plan de communication •Un superviseur recruté pour pour les produits d'épargne en Tuléar 1 en 2011. ciblant en priorité les groupements de sikou. •Mettre en place des procédures •Campagne de communication adéquates pour gérer les produits massive touchant plus de 20000 d'épargne. clients potentiels pour le CAE, •Mener des actions de sensibilisation sur la et surtout les crédits stockage et culture d'épargne et de crédit spécialement la LVE en milieu rural tous les auprès des leaders sociaux. ans (en cohérence avec le fond •Utiliser un réseau de Smartphone14 dans de crédit disponible). l'ensemble de l'institution avec •Spéciale campagne de un programme d'acquisition personnel. Ces communication Smartphones seront utilisés pour touchant plus de 10000 clients accéder à internet pour identifier les potentiels pour l'épargne en éventuels mauvais payeurs avec le 2011. système d'information sur les mauvais •Document de capitalisation des payeurs en ligne. Ils serviront efforts •Préciser des cahiers de charge pour chaque •Convention passée avec des poste avec des objectifs précis et les tâches partenaires pour un projet de sous leurs responsabilités et celles qui leur vitrine relatant le succès d'une sont incompatibles. Définir une charge de intensification agricole couplée travail maximal (bien étudié) pour chaque avec un financement adéquat. agent de crédit. •Mise à disposition d'un fonds •Créer un poste de superviseur polyvalent de garantie de portefeuille par pour l'antenne de Tuléar qui va se charger un bailleur. des tâches de coach et d'appui pour les agents de crédit et les agents administratifs et financiers. Il rendra compte au chef d'antenne. •Augmenter les actions de communication pour les produits phares tels que le CAE en milieu urbain, la LVE et le crédit stockage en milieu rural ;

14 Littéralement "téléphone intelligent", c'est un terme utilisé pour désigner les téléphones évolués, qui possèdent des fonctions similaires à celles des assistants personnels. Certains peuvent lire des vidéos et se voir ajouter des programmes spécifiques.

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•Mettre en place un plan de communication pour lancer le produit d'épargne •Mettre en place un plan de communication institutionnelle avec des actions de lobbying auprès des partenaires et bailleurs pour confirmer l'image institutionnelle de VOLAMAHASOA. •Prendre l'initiative de mobiliser tous les partenaires au niveau régional pour échanger les expériences, débattre et capitaliser les efforts de développement rural. •Revoir les procédures opérationnelles de gestion de crédit pour accélérer l’utilisation intensive des intrants pour servir de 'vitrines' et de 'succès stories'. • Négocier des fonds de garantie de portefeuille 15 avec les bailleurs.

Gestion Financière

Améliorer la gestion •Sortir périodiquement une prévision de Avoir un résultat positif de plus de trésorerie et des trésorerie communiquée au siège par les de 25% excédents de antennes. Décroissance para à partir de liquidité. •Adopter une stratégie de placement adéquate 2013. des excédents de liquidité avec des Bons de •Avoir une croissance du nombre Trésor par Adjudication(BTA) ou d'autres de bénéficiaires de plus de 10% placements par an à partir de 2010. sans risque.

Source : Exploitation de l'analyse des données sur terrain, 2009.

XI.1.2.5. Plan opérationnel

Le plan opérationnel traduit la mise en œuvre du plan stratégique en donnant les détails sur les produits et services à proposer, le circuit de distribution et les ressources et capacités institutionnelles requises pour arriver à réaliser le plan stratégique.

15 Il s'agit d'un système de fonds de garantie qui permet de rembourser en avance une partie du portefeuille en

retard dans l'attente du recouvrement

226

● Les produits et services

Seront mis en œuvre deux types de produits financiers avec 11 variétés de produits de crédit et 4 variétés de produits d'épargne.

L'adaptation des produits Crédit

Les produits financiers à mettre en place en termes de crédit, en suivant les recommandations du plan stratégique sont les suivants :

Tableau 55 : Les produits de crédit proposés

Source : Exploitation des données sur terrain, enquête 2009. CAE : Crédit avec éducation Sem : Semestriel GCS : Groupement de Caution Solidaire L : Linéaire (le taux est calculé sur le capital initialement emprunté) D : Dégressif (le taux est calculé sur le capital res tant dû) CME : Crédit micro

LVE : Location Vente Equipement Epargne Les produits d'épargne proposés sont de 4 types.

Tableau 56 : Les produits d'épargne proposés Produits d'épargne Taux d'intérêt (annuel) Autres conditions

Dépôt à Vue 0% • Dépôt et retrait libre • Dépôt minimum : 0 • Avantage concurrentielle : possibilité de crédit (sous condition) Dépôt à terme 7% • Durée 3 à 12 mois renouvelable • Dépôt minimum : 10 000 Ar • Avantage concurrentielle : le taux est plus intéressant (> 4 - 6%)

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Plan d'épargne 5% • Durée 3 à 12 mois renouvelable • Avantage concurrentiel : Education à l'épargne en proposant un objet pas forcément productif (ex : équipement ménager, voiture, voyage, études, événement social (enterrement, circoncision, etc.) Dépôt spécialisé 8% • Durée 3 à 12 mois renouvelable • Dépôt minimum : 50 000 000 Ar • Avantage concurrentiel : le taux est plus intéressant (> 4 - 6%) • Cibles : projets et institutions

Source : Exploitation des données d'enquête 2009.

Les types d'épargne proposés sont des épargnes classiques que l'on peut retrouver facilement dans les autres établissements de crédit. VOLAMAHASOA doit mettre l'accès sur leurs différenciations qui peut attirer les clients potentiels qui sont composés des épargnants de la CEM et des autres banques et surtout sa propre clientèle. En milieu rural, avec la sensibilisation sur la culture d'épargne, l'initiative de mise en place de l'épargne sera perçue comme une grande opportunité car ce type de service est jusqu'à présent absent sur les sites. En milieu urbain, la différenciation sera sur le coût de rémunération de l'épargne qui peut être plus élevé avec en face un crédit plus coûteux.

Le plan de mise en œuvre La mise en place de nouveaux produits d'épargne et de produits de crédit améliorés nécessitant étude, test et analyse avant leur lancement officiel. Le tableau suivant indique le reste des activités à mener pour lancer ces produits.

Tableau 57 : tableau de mise en place des produits financiers Activité Date de Durée Responsable

début

Valider avec l'ensemble du Décembre 3 jours Direction personnel les nouveaux 2010 produits Identifier les prospects Janvier 2010 5 jours Responsable opérationnel pour chaque produit

228

Ajuster les procédures Janvier 2010 1 mois Direction et responsable pour intégrer les tests des opérations

Tester les produits Février 2010 3 mois Responsable des

opérations et responsable des antennes Evaluer les tests (au niveau du produit et au Mai 2010 1 mois Responsable des opérations et niveau des procédures) responsable des antennes

Ajuster les produits et les procédures Juin 2010 1 mois Direction et responsable des opérations

Préparer la communication des produits Avril 2010 3 mois Direction (anciens et nouveaux)

Organiser la communication sur les Août 2010 3 mois Direction produits

Lancement des produits Septembre 2010 Direction et responsable des antennes

Source : Exploitation des données d'enquêtes 2009 .

. ● Le circuit de distribution

Le circuit de distribution fait référence aux projections de clientèle pour chaque antenne (agence). Tel que prévu dans le plan stratégique, 2 nouvelles antennes seront créées en 2011. A chaque antenne seront assignés des objectifs précisés en termes de nombre de clientèle.

Les objectifs par agence Avec l’introduction de l’épargne, les objectifs des antennes seront précisés séparément pour les produits de crédit et les produits d’épargne.

En matière de crédit L’adaptation du logiciel Microfin a permis de traiter dans la page utilisateur qui est une page libre intégrée dans le logiciel, les projections en termes de clientèle par antenne et par produit.

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Tableau 58 : Tableau de projection du circuit

Tuléar 1 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Groupement produit 1 (CAE) 958 958 1,15 1,2 1,25 1300 groupement produit 2 (GCS Prod) 0 0 10 11 12 13 Groupement produit 3( CME) 23 24 29 30 30 30 Groupement produit 4 (Ind) 44 46 55 64 76 89 Ankililaoka Groupement produit 1 5 6 7 8 10 groupement produit 2 150 150 180 207 246 288 groupement produit 3 1 1 1 2 2 groupement produit 4 5 10 12 14 16 19 Sakaraha Groupement produit 1 5 6 7 8 10 groupement produit 2 150 150 180 207 246 288 gro upement produit 3 5 5 6 7 9 10 groupement produit 4 10 12 14 16 19 Bas Mangoky Groupement produit 1 5 6 7 8 10 groupement produit 2 200 200 240 276 328 384 Groupement produit 3 0 2 2 2 2 Groupement produit 4 1 10 12 14 16 19 Morombe Groupement produit 1 20 23 27 32 groupement produit 2 10 12 14 16 Groupement produit 3 10 30 36 42 Groupement produit 4 40 60 71 84 Tuléar 2ème antenne Groupement produit 1 15 17 21 24 groupement produit 2 50 100 150 200 Groupement produit 3 5 6 7 8 Groupement produit 4 20 30 40 50 Total 1,536 1,58 2,078 2,345 2,64 2,948

Groupement produit I 958 973 1,203 1,261 1,323 1.385

groupement produit 2 500 500 670 813 997 1.190 Groupement produit 3 28 30 53 76 85 94 Groupement produit 4 50 76 151 196 236 280 Source : Microfin, exploitation des données 2009 CAE : Crédit avec éducation GCS/PROD : Groupe de Caution Solidaire pour un crédit productif CME : Crédit Micro Entreprise Ind : Crédit Individuel Ces données peuvent ainsi faire l'objet de simulation quand l'ensemble des autres informations du programme tels que les coûts des ressources institutionnelles sont paramétrés. Les projections tiennent compte de la particularité des demandes au niveau de chaque antenne. En milieu urbain, à Tuléar, le nombre de clientèle sera plus important

230

notamment le CAE, le CME et le crédit individuel.

Dans les antennes rurales (Sakaraha, Ankililaoka, Bas Mangoky, Tuléar 2), on remarque la prédominance du crédit productif. A Morombe, les projections de CAE sont plus modérées en raison de l'appréhension du système de caution solidaire tandis que les projections de crédit individuel sont plus importantes. Une répartition de ces projections en tenant compte du regroupement de plusieurs produits dans un seul groupe doit se faire dans la mise en œuvre du programme. Le tableau étant utilisé pour la projection financière.

En matière d'épargne Les hypothèses qui sont utilisées reposent sur la conversion des clients bénéficiaires de crédit qui vont s'efforcer de constituer une épargne auprès de VOLAMAHASOA.

Ces hypothèses sont récapitulées dans le tableau suivant :

Tableau 59 : hypothèses sur les projections d'épargne

DAV DAT PLE DS

Pourcentage Test Lancement Test Lancement Test Lancement Test Lancement client bénéficiaire de 10% 60% 1% pour 5% pour 1% 5% pour 1% 5% pour P4 les pl2 et les P12 et pour P34 pour 2% pour 10% pour P34 P4 le P34 leP34 Taux de 0,5% 0,1% 0,1% 1% croissance mensuelle des épargnants Montant moyen 10 000 20 000 10 000 1 000 000 de l'épargne (Ar)

Taux de 0 ,5% 0,1% 0,5% 1% croissance mensuelle du montant

Source : Microfin, exploitation des données 2009 PLE: Plan d épargne DS : Dépôt Spécialisé P12 : Produit let 2 P34 : Produit 3 et 4

231

En période de test, les pourcentages de clients à convertir pour l'épargne sont beaucoup moins importants qu'en période de lancement. Le taux de conversion est plus élevé pour les produits 3 et 4 car le niveau de revenu et la capacité d'épargne pour cette catégorie est plus conséquente. Avec ces hypothèses, les objectifs à fixer en termes d'épargne sont présentés dans le tableau suivant :

Tableau 60 : Projection des épargnes

2,010 2,011 2,012 2,013 2,014

Nb d'épargnants 1,378 1,562 1,759 1,968 1,968

Produit 1 : DAV 1,246 1,408 1,583 1,769 1,769

Produit 2 : DAT 114 131 148 166 166

Produit 3 : PLE 10 14 16 19 19

Produit 4 : DS 8 10 12 14 14

Encours d'épargne 23,997,855 30,881,195 38,772,920 48,379,318 48,379,318

Produit 1 : DAV 13,164,805 15,786,887 18,854,449 22,363,973 22,363,973

Produit 2 : DAT 2,306,217 2,678,865 3,064,140 3,481,602 3,481 ,602

Produit 3 : PLE 103,538 146,563 182,913 226,781 226,781

Produit 4 : DS 8,423,296 12,268,880 16,671,418 22,306,962 22,306,962

Source : Microfin, exploitation des données

Les déposants en DAV représentent une part plus importante que les autres types de déposants parce que ce type d'épargne n'est pas coûteux pour le client.

Le PLE sera moins significatif en termes de volume mais contribuera à améliorer la culture d'épargne de la clientèle. Le dépôt spécialisé avec un dépôt minimum plus élevé et une rémunération plus intéressante représentera une part plus conséquente en termes d'encours d'épargne.

Programme d'aménagement

Les 2 nouvelles antennes seront ouvertes en 2011. Louer une agence plutôt que d'en construire une serait une meilleure stratégie compte tenu des expériences de fermeture de l'agence à Bezaha et du coût de location plus intéressante comparée à l'investissement initial et l'amortissement d'une construction.

Le programme d'aménagement de ces agences est expliqué dans le tableau suivant :

232

Tableau 61 : programme d'installation dans les agences Activité Date de début Durée Responsable Visite des lieux et rencontre des leaders Janvier 2011 1 mois Direction et sociaux et des autorités locales responsable opérationnel Lancer des annonces de recrutement du Janvier 2011 3 semaines Direction et personnel de l'agence responsable opérationnel

Entretien et évaluation du personnel Février 2011 1 semaine Direction et responsable opérationnel

Recherche de local - Visite et Janvier 2011 1 mois Responsable évaluation opérationnel et chef d'antenne

Elaboration et signature de contrat de bail Février 2011 1 jour Direction

Acquisition de matériels et mobiliers de Février 2011 2 semaines Direction bureau, de matériel informatique, de matériel et outillage des matériels roulants Transport des matériels et mobiliers Mars 2011 1 semaine Responsable opérationnel et chef d'antenne Aménagement des locaux Mars 2011 1 semaine Responsable opérationnel et chef d'antenne

Formation et mise à disposition des Mars 2011 1 semaine Responsable ressources au personnel opérationnel

Inauguration et lancement des activités Mars 2011 1 jour Direction et tout le personnel de l'agence Source : Investigation personnelle

La mise en place d'une antenne prendra ainsi une durée moyenne de 3 mois. L'agence de Morombe doit être mise en place en priorité du fait de l'importance de la demande d’autant plus que l'activité commerciale dispose d'un cycle plus continu permettant d'assurer une demande en permanence contrairement à l'activité saisonnière des activités agricoles.

Le début des travaux pour la deuxième antenne à Tuléar doit commencer en Avril pour coïncider avec un lancement des activités en juin qui se trouve être la période de récolte agricole. Le crédit stockage permettant de stocker les produits et obtenir une avance de fonds en attendant l'augmentation du prix des produits.

233

● Ressources et capacités institutionnelles

Les ressources et capacités institutionnelles sont composées de différentes catégories de charges et d'immobilisations. Une distinction est faite entre les antennes qui sont des centres de profits et le siège qui engagent les charges administratives pour assurer le bon fonctionnement des agences.

Le taux d'inflation utilisé pour les projections est de 10%.

Projections au niveau des antennes

Les hypothèses et les projections concernent les charges et les immobilisations.

Les charges

Les projections financières au niveau des charges et des immobilisations sont présentées de manière à avancer les hypothèses considérées avant d'expliquer les projections qui en résultent.

Hypothèses

Les hypothèses de travail concernent les effectifs du personnel au niveau des antennes, leurs salaires et les autres charges d'exploitation.

Effectif

En ce qui concerne les effectifs, les hypothèses sont les suivan tes :

234

Tableau 62 : Hypothèses sur les effectifs au niveau des antennes

2,010 2,011 2,012 2,013 2,014

Agent de crédits 27 32 36 40 45

Chef d'antenne 4 6 6 6 6

AAF 4 6 6 6 6

Caissier 4 6 6 6 6

Gardien 4 6 6 6 6

Superviseur 0 1 1 1 1

Total 43 57 61 65 70

Source : Microfin, exploitation des données, 2009

AAF : Assistant Administratif et financier .

La charge de travail pour chaque agent de crédit est de 70 dossiers par agent, c'est-à-dire que chaque agent de crédit doit traiter un maximum de 70 dossiers en cours, si le nombre de dossier projeté dans les projections de clientèle dépasse le quota d'un maximum de 70 dossiers, un agent supplémentaire est requis.

Avec les projections retenues, le nombre des agents de crédit évolue de 32 en 2011 à 45 en 2014. On a autant d'antennes que de chefs d'antenne soit 6 chefs d'antenne à compter de 2011, année d'ouverture des 2 nouvelles agences. Conformément au plan stratégique, 1superviseur sera recruté à Tuléar.

235

Salaire

Les hypothèses sur les salaires sont les suivantes :

Tableau 63: hypothèses sur les salaires au niveau des antennes

Poste 2,010 2,011 2,012 2,013 2,014

Agents de crédit de niveau

débutant 247,000 271,700 0 0 0

Agent de crédit de niveau junior 26 0,000 286,000 0 0 0

Agent de crédit de niveau

intermédiaire 273,000 300,300 0 0 0

Agent de crédit de niveau senior 273,000 300,300 330,330 363,363 399,699

Chef d'antenne 416,000 457,600 503,360 553,696 609,066

AAF 290,000 319,000 350,900 385,990 424,589

Caissier 208,000 228,800 251,680 276,848 304,533

Gardien 116,000 127,600 140,360 154,396 169,836

Superviseur 350,000 385,000 423,500 465,850 512,435

Source : Microfin, exploitation des données, 2009

Les salaires sont retraités au titre de l'inflation tous les ans, les agents de crédit perçoivent des salaires progressifs en fonction de leur niveau de compétences, les hypothèses considérées sont qu'un agent de crédit débutant peut traiter 50% des dossiers qu'un agent de crédit senior peut faire, tandis qu’un agent de crédit junior serait à 75% de ce niveau et un agent de crédit de niveau intermédiaire pourrait traiter 90%> de la charge de travail d'un agent de crédit senior.

Les niveaux de salaire sont révisés à la hausse avec des primes annuelles.

Autres charges

Ces charges comprennent toutes les charges d'exploitation au niveau des agences. Elles peuvent être regroupées dans les catégories suivantes :

236

Tableau 64 : Les autres charges d'exploitation au niveau des agences

Les autres charges Coût mensuel retraitement annuel Observations

d'exploitation par agence au titre de

l'inflation(*)

Charges patronales 14% sur les salaires

Charges locatives 320,000 80%

Entretien réparation 500,000 50%

Assurance 82,000 50%

Honoraires et contentieux 289,000 100%

Communication et publicité 200,000 100%

Transport et déplacement 78,000 100%

Mission 320,000 100%

PTT et EE 48,000 100%

Carburant 400,000 100%

fournitures administratives 130,000 100%

Formation 500,000 100%

Charges diverses 2% sur la totalité des autres charges

Source : Exploitation personnelle sur la page utilisateur de Microfin, 2009

Les hypothèses sont basées sur le niveau de charge habituel des agences déjà en place avec plus d'affectation aux efforts de communication et publicité. Les dépenses de formation ont été augmentées.

237

Projections Sur la base de ces hypothèses, les projections de charges sont les suivantes

Tableau 65 : Projection de charges au niveau des antennes

Salaires 2,010 2,011 2,012 2,013 2,014

Agents de crédit 87,711,000 101,129,600 136,756,620 167,8 73,706 206,244,839

Chef d'antenne 19,968,000 32,947,200 36,241,920 39,866,112 43,852,723

AAF 13,920,000 22,968,000 25,264,800 27,791,280 30,570,408

Caissier 9,984,000 16,473,600 18,120,960 19,933,056 21,926,362

Gardien 5,568,000 9,187,200 10,105,920 11,116,512 12,228,163

Superviseur 0 4,620,000 5,082,000 5,590,200 6,149,220

Sous-Total 137,151,000 187,325,600 231,572,220 272,170,866 320,971,715

Autres charges d'exploitation 2,010 2,011 2,012 2,013 2,014

Charges patronales 19,201,140 26,225,584 97,260,332 114,311,764 134,808,120

Charges locatives 15,360,000 24,883,200 26,910,720 29,140,992 31,594,291

Entretien réparation 24,000,000 37, 800,000 39,780,000 41,958,000 44,353,800

Assurance 3,936,000 6,199,200 6,523,920 6,881,112 7,274,023

Honoraires et contentieux 13,872,000 22,888,800 25,177,680 27,695,448 30,464,993

Communication et publicité 9,600,000 15,840,000 17,424,000 19,166,400 21,083,040

Transport et déplacement 3,744,000 6,177,600 6,795,360 7,474,896 8,222,386

Mission 15,360,000 25,344,000 27,878,400 30,666,240 33,732,864

Eau et électricité 2,304,000 3,80 1,600 4,181,760 4,599,936 5,059,930

Carburant 19,200,000 31,680,000 34,848,000 38,332,800 42,166,080

fournitures administratives 6,240,000 10,296,000 11,325,600 12,458,160 13,703,976

Formation 24,000,000 39,600,000 43,560,000 47,916,000 52,707,600

Charges diverses 3,136,343 5,014,720 6,833,315 7,612,035 8,503,422

Sous-total 159,953,483 255,750,704 348,499,088 388,213,783 433,674,525

Total 297,104,483 443,076,304 580,071,308 66 0,384,649 754,646,239

Source : Exploitation personnelle sur la page utilisateur de Microfin, 2009 Le niveau de charges des antennes augmente de 49% en 2011 à cause de l'ouverture des 2 nouvelles agences. Les charges du personnel représentent une moyenne de 56% des charges totales des agences.

238

Les immobilisations Les immobilisations au niveau des agences seront développées en termes d'hypothèses et de projections.

Hypothèses

Les hypothèses en matière d'acquisition des immobilisations sont les suivantes :

Tableau 66 : hypothèses sur les immobilisations au niveau des agences

Montant unitaire Retraitement au titre de Nombre par agent

Libellé des acquisitions l'inflation tous les ans Nombre par agence de crédit

1,869,425 120% 1

Construction 11,606,123 120%

Matériel et outillage 4,350,893 80% 1

Matériel informatique 3,000,000 120% 1

MMB 4,800,609 100% 1

Motos terrain 8,000,000 120% 1

Vélos terrain 1,200,000 100% 1

Source : Exploitation personnelle sur la page utilisateur de Microfin, 2009 AAI (Agencement, aménagement installation) MMB (matériel et mobilier de bureau)

Sur microfin, le paramétrage des immobilisations peut se faire par agence, par agent de crédit, par personnel au niveau de l'agence ou personnel autre qu'agent de crédit au niveau de l'agence. Les hypothèses qu'on a considérées sont que les acquisitions de matériel et outillage, matériel informatique, matériel et mobilier de bureau et motos se font par agence à raison d'une unité par agence. Les mises à dispositions de vélos tout terrain se feront à raison d'un vélo par agent de crédit. Les prix unitaires indiqués sont les prix des anciennes acquisitions, retraités au titre de l'inflation. Les retraitements se font proportionnellement à l'inflation, en considérant que certains variables comme les prix des motos et matériels informatiques sont retraités à un niveau légèrement

239

supérieur à l'inflation (dans nos hypothèses à 120%).

Projections Compte tenu de ces hypothèses sur les prix unitaires, les retraitements en matière d'acquisition et le nombre d'immobilisations par agence et par agent de crédit, les projections sur les effectifs des immobilisations et leurs valeurs d'acquisition sont les suivantes.

Effectif

Les effectifs des immobilisations à acquérir se trouvent dans le tableau suivant.

Tableau 67 : Les acquisitions d'immobilisations au niveau des agences

Libellé 2,010 2,011 2,012 2,013 2,014 Total

AAI 0 2 0 0 0 2

Matériel et outillage 0 2 0 0 4 6

Matériel informatique 0 5 0 0 0 5

MMB 0 2 0 0 4 6

Motos terrain 0 6 0 0 0 6

Vélos terrain 5 27 4 4 5 45

Source : Exploitation personnelle sur la page utilisateur de Microfin, 2009

Il s'agit des immobilisations à renouveler car totalement amorties ou des acquisitions à faire dans le cadre de l'ouverture des agences et de renouvellement du parc informatique. Ainsi, des vélos tout-terrain doivent être achetés dès 2010 pour permettre aux agents de crédit d'effectuer correctement leurs tâches. Des acquisitions importantes de ce type d'immobilisation sont à prévoir en 2011. Tous les matériaux informatiques sont à renouveler en 2011 sauf pour Sakaraha. L'aménagement des 2 nouvelles antennes nécessite l'achat de nouveaux équipements tels que les ordinateurs, les mobiliers, la moto et les vélos. Les mobiliers de bureau des autres antennes devront être renouvelés en 2014.

Valeur des acquisitions Ces immobilisations nécessitent des ressources pour les financer. Selon les hypothèses précédemment proposées, leurs coûts sont indiqués dans le tableau suivant :

240

Tableau 68 : Les coûts d'achat des nouvelles immobilisations

Libellé 2010 2011 2012 2013 2014 Total

AAI 0 4,226,867 0 0 0 4,226,867

Matériel et outillage 0 9,458,991 0 0 25,903,616 35,362,607

Matériel informatique 0 16,957,888 0 0 0 16,957,888

MMB 0 10,645,557 0 0 30,925,715 41, 571,273

Motos terrain 0 54,265,242 0 0 0 54,265,242

Vélos terrain 6,047,845 36,428,822 6,166,676 6,783,344 9,348,785 64,775,471

Total 6,047,845 131,983,367 6,166,676 6,783,344 66,178,116 217,159,347

Source : Exploitation personnelle sur la page utilisateur de Microfin, 2009

L'acquisition des immobilisations au niveau des antennes s'élève à 217 Mos Ar dont les décaissements les plus importants sont en 2011 avec 132 Mos Ar de financement requis et en 2014 d'une valeur de près de 66 Mos Ar pour renouveler les immobilisations.

Les dépenses les plus importantes sont l'acquisition des matériels roulants (motos et vélos) et des matériels informatiques.

Projections au niveau siège

Au niveau du siège, la même structure de présentation que celle des hypothèses et des projections en matière de charges et immobilisations sera adoptée.

Les charges Dans un premier temps, les hypothèses de calcul sont présentées et seront suivies par les projections qui en découlent. Hypothèses Les hypothèses de travail concernent les effectifs du personnel au niveau des antennes, leurs salaires et les autres charges d'exploitation.

241

Effectif En ce qui concerne les effectifs de l’institution au niveau du siège, les hypothèses sont les suivantes.

Tableau 69 : Hypothèses sur les effectifs au niveau du siège

Poste au niveau du siège 2010 2011 2012 2013 2014

Directeur Général 1 1 1 1 1

Directeur Adjoint 1 1 1 1 1

Responsable administratif et Financier 1 1 1 1 1

Contrôleur interne 2 2 2 2 2

Responsable opérationnel 0 1 1 1 1

Agent administratif et financier 1 1 1 1 1

Secrétaire caissier 1 1 1 1 1

Chauffeur 1 1 1 1 1

Gardien 2 2 2 2 2

Source : Microfin, exploitation des données, 2009

Le recrutement d'un responsable opérationnel, chargé d'assister le directeur adjoint et la direction générale pour la mise en place des nouvelles agences et le suivi et la formation sur terrain se feront en 2011. Salaire

Au niveau du siège, les hypothèses sur les salaires sont les suivantes :

Tableau 70 : hypothèses sur les salaires au niveau du siège

Poste au niveau du siège Salaire mensuel Directeur Général 1,300,000 Directeur Adjoint 928,000 Responsable administratif et Financier 696,000 Contrôleur interne 780,000 Responsable opérationnel 812,000 Agent administratif et financier 290,000 Secrétaire caissier 185,600 Chauffeur 162,400 Gardien 116,000

Source : Microfin, exploitation des données, 2009

242

Le niveau de salaire des cadres est revu à la hausse et comprend un système de prime mensuel en

fonction des performances et des évaluations.

Autres charges

Outre les salaires, les hypothèses retenues pour les autres charges au niveau du siège figurent dans le tableau suivant :

Tableau 71 : Les autres charges d'exploitation au niveau du siège

Charges Base mensuelle Base annuelle

Charges patronales 749,560 8,994,720

Charges locatives 30,000 360,000

Entretien réparation 1,000,000 12,000,000

Assurance 283,000 3,396,000

Honoraires et contentieux 4,500,000 54,000,000

Communication et publicité 200,000 2,400,000

Transport et déplacement 1,000,000 12,000,000

Mission 833,000 9,996,000

Téléphone- Eau et électricité 1,000,000 12,000,000

Carburant 750,000 9,000,000

fournitures administratives 833,000 9,996,000

Charges diverses - 2% du total des charges 223,571 2, 682,854

Total 11,402,131 136,825,574

Source : Exploitation personnelle sur la page utilisateur de Microfin, 2009

Les niveaux de charges les plus élevés sont les honoraires pour les différentes études de mise en place des nouveaux produits, d’audit des comptes, d’études d'impact et les frais contentieux relatifs aux recouvrements des litiges dans les cas de non remboursement.

Les déplacements représentent également des charges conséquentes nécessaires pour le suivi des agences (carburant, entretien, réparation, téléphone).

Les charges sur les communications institutionnelles à faire au niveau du siège ont été revues à la hausse conformément au plan stratégique.

243

Projections

Sur la base de ces hypothèses, les projections de charge sont les suivantes :

Tableau 72 : Projection de charges au niveau des antennes

Salaires 2010 2011 2012 2013 2014

Directeur Général 15,600,000 17,160,000 18,876,000 20,763,600 22,839,960

Directeur adjoint 11,136,000 12,249,600 13,474,560 14,822,016 16,304,218

Responsable administratif et financier 8,352,000 9,187,200 10,105,920 11,116,512 12,228,163

Contrôleur interne 18,720,000 20,592,000 22,651,200 24,916,320 27,407,952

Responsable opérationnel 0 10,718,400 11,790,240 12,969,264 14,266,190

Agent administratif et financier 3,480,000 3,828,000 4,210,800 4,631,880 5,095,068

Secrétaire caissier 2,227,200 2,449,920 2,694,912 2,964,403 3,260,844

Chauffeur 1,948,800 2,143,680 2,358,048 2,593,853 2,853,238

Gardien 2,784,000 3,062,400 3,368,640 3,705,504 4,076,054

Sous-total 64,248,000 81,391,200 89,530,320 98,483,352 108,331,687

Charges d'exploitation 2010 2011 2012 2013 201 4

Charges patronales 8,994,720 11,394,768 37,602,734 41,363,008 45,499,309

Charges locatives 360,000 396,000 435,600 479,160 527,076

Entretien réparation 12,000,000 13,200,000 14,520,000 15,972,000 17,569,200

Assurance 3,396,000 3,735,600 4,109,160 4,520,076 4,972,084

Honoraires et contentieux 54,000,000 59,400,000 65,340,000 71,874,000 79,061,400

Communication et publicité 2,400,000 2,640,000 2,904,000 3,194,400 3,513,840

Transport et déplacement 12,000,000 13,200,000 14,520,000 15,972,000 17,569,200

Mission 9,996,000 10,995,600 12,095,160 13,304,676 14,635,144

Téléphone - Eau et électricité 12,000,000 13,200,000 14,520,000 15,972,000 17,569,200

Carburant 9,000,000 9,900,000 10,890,000 11,979,000 13,176,900

fournitures administratives 9,996,000 10,995,600 12,095,160 13,304,676 14,635,144

Charges diverses 2,682,854 2,981,151 3,780,636 4,158,700 4,574,570

Sous-total 136,825,574 152,038,719 192,812,451 212,093,696 233,303,065

Total 201,073,574 233,429,919 282,342,771 310,577,048 341,634,753

Source : Exploitation personnelle sur la page utilisateur de Microfin, 2009

244

Les charges au niveau du siège représentent 65% des charges au niveau des antennes en 2010. L'augmentation du nombre d'agences montre une économie d'échelle pour couvrir ces charges car ce pourcentage décroît d'une année à l'autre avec un pourcentage de 53% en 2011 et 45% en 2014.

Les immobilisations Les immobilisations au niveau du siège seront développées en termes d'hypothèses et de projections.

Les hypothèses

En matière d'acquisition, les immobilisations au niveau du siège sont les suivantes :

Tableau 73 : hypothèses sur les immobilisations au niveau du siège

Libellé Montant unitaire des Retraitement au titre de

acquisitions l'inflation tous les ans

AA 9,612,663 120%

Bâtiment 280,000,000 120%

Matériel et outillage 24,442,134 80%

Matériel informatique 2,000,0 00 120%

MMB 67,056 100%

Voiture 66,957,517 120%

Motos 8,000,000 100%

AAI : Agencement Aménagement, Installation

MMB : Matériel et Mobilier de Bureau

Source : Exploitation personnelle sur la page utilisateur de Microfin, 2009 Les prix unitaires indiqués sont les prix des anciennes acquisitions, retraités au titre de l'inflation tous les ans.

Projections Compte tenu de ces hypothèses, les projections sur les effectifs des immobilisations et leurs valeurs d'acquisition sont les suivantes.

245

Effectif

Les effectifs des immobilisations à acquérir se trouvent dans le tableau suivant.

Tableau 74 : Les acquisitions d'immobilisations au niveau du siège

Libellé 2010 2011 2012 2013 2014 Total

Matériel informatique 0 7 0 0 0 7

MMB 0 1 0 0 0 1

Voiture 0 0 0 1 0 1

Motos terrain 0 4 0 0 0 4

Source : Exploitation personnelle sur la page utilisateur de Microfin, 2009

Le renouvellement du parc informatique est essentiel en 2011, 7 nouveaux ordinateurs seront achetés. 4 nouvelles motos, viendront également s'ajouter aux anciennes. Une nouvelle voiture 4X4 sera achetée en 2013.

Valeur des acquisitions

Selon les hypothèses précédemment proposées, la valeur des acquisitions de ces nouvelles immobilisations se trouve dans le tableau suivant :

Tableau 75 : Les coûts d'achat des nouvelles immobilisations au niveau du siège

Libellé 2010 2011 2012 2013 2014 Total

Matériel informatique 0 15,827,362 0 0 0 15,827,362

MMB 0 81,137 0 0 0 81,137

Matériel de transport 0 0 0 96,131,870 0 96,131,870

Motos 0 35,480,690 0 0 0 35,480,690

Total 0 51,389,18 9 0 96,131,870 0 147,521,059

Source : Exploitation personnelle sur la page utilisateur de Microfin, 2009

Les acquisitions des immobilisations au niveau du siège sont plus importantes en 2011 avec le renouvellement du parc informatique et l'acquisition de nouvelles motos. En 2013, l'achat d'une nouvelle 4X4 est prévu ; le coût en est assez conséquent.

246

●Plan financier Le plan financier sort les besoins de financement nécessaires pour financer le plan opérationnel. Il donne des indications sur l'évolution des agrégats financiers et sur la manière de les gérer.

Financement Outre le capital de 200 Mos Ar, les sources de financement dont VOLAMAHASOA dispose en fin 2009 sont récapitulées dans le tableau suivant :

Tableau 76 :Les sources de financement deVOLAMAHASOA Subv. affectées au PORTEFEUILLE Solde initial 2009 Conditions

Microstart PNUD/ CAE 155,494,927 non remboursable

CNMF/Finance Inclusive 37,790,200 non remboursable

Fonds de dotations AFD 277,894,340 non remboursable

Empr. affectés au PORTEFEUILLE solde initial 2009 Conditions taux

Fonds de crédit BEI/UE 221,945,300 Remboursable sur 30 ans 1%

Fonde de crédit MdP 136,818,007 Remboursable fin 2009 0%

Fonds de crédit BAD Bas Mangoky 350,000,000 Remboursable sur 15 ans 4%

Fonds de crédit Tany Meva 70,000,000 possibilité de rétrocession

Source : Exploitation personnelle sur la page utilisateur de Microfin, 2009

Subv. : Subvention

Empr. Emprunt

Les montants indiqués sont les soldes au début de l'année 2009 et non le montant total prévu dans les accords de financement. Une des forces de VOLAMAHASOA est l'abondance de ses ressources financières. Avec ses financements, aucun financement supplémentaire n'est requis pour financer le plan opérationnel tel qu'il est présenté selon ses hypothèses.

247

Gestion Financière

La gestion des ratios financiers doit répondre aux exigences des normes internationales en matière de bonne gouvernance. Les états financiers, à l'origine de ces ratio seront présentés selon 2 formats : le premier étant le format du CGAP qui est un standard international repris dans le logiciel de développement microfin adapté dans la 'page utilisateur' pour répondre aux exigences de présentation des états financiers malgaches selon le plan comptable des établissements de crédit.

Etats financiers selon le format CGAP

Les états financiers qui seront présentés sont le bilan et le compte de résultat. Le

tableau de flux de trésorerie sera présenté en annexe.

Bilan

Le bilan financier de VOLAMAHASOA selon les hypothèses retenues se présente dans

le tableau suivant :

Tableau 77 : projections du bilan selon le format CGAP

2,008 2,009 2,010 2,011 2,012 2,013 2,014

ACTIF * Avoirs en banque & autres disponibilités. 682,809,307 1,432,458,686 44,169,994 57,310,226 6,702,821 7,636,049 8,603,754 Encours net de crédits 1,371,735,406 940,478,200 1,344,424,087 1,705,208,445 2,093,702,537 2,490,177,233 2,900,118,370

Placement Court Terme et autres actifs circulants 1,153,391,746 1,220,259,889 1,849,842,112 1,485,927,969 1,505,862,128 1,476,424,651 1,581,446,145

Immobilisations nettes 393,486,242 343,492,391 242,256,300 304,435,765 192,435,924 181,424,036 129,204,423 Placement. long terme et autres actifs LT 0 0 29,700,000 23,100,000 16,500,000 9,900,000 3,300,000

TOTAL ACTIF 3,601,422,701 3,936,689,166 3,510,392,493 3,575,982,405 3,815,203,410 4,165,561,969 4,622,672,692

248

DETTES

Dépôts d'épargne 168,928,174 139,935,539 153,155,663 253,351,065 341,851,680 439,723,173 549,630,989

Emprunts concessionnels 380,675,307 778,763,307 652,945,300 453,945,300 394,945,300 335,945,300 276,945,300

Emprunts commerciaux 0 0 0 0 0 0 0

Autres dettes 1,848,700,204 1,782,258,623 1,245,136,102 1,245,136,102 1,245,136,102 1,245,136,102 1,245,136,102

TOTAL DETTES 2,398,303,685 2,700,957,469 2,051,237,065 1,952,432,468 1,981,933,082 2,020,804,575 2,071,712,391

FONDS PROPRES Subv. en fds propres cum., pério. Ant (1). 701,914,244 701,914,244 701,914,244 701,914,244 701,914,244 701,914,244 701,914,244 Subv. en fds pr., pér. en cours (2) 0 0 0 0 0 0 0 Capitaux propres actionnaires 200,0 00,000 200,000,000 200,000,000 200,000,000 200,000,000 200,000,000 200,000,000

Paiements dividendes 0 0 0 0 0 0 0

Excédent net cumulé 301,204,772 333,817,453 557,241,184 721,635,694 931,356,084 1,242,843,150 1,649 ,046,057

TOTAL FONDS

PROPRES 1,203,119,016 1,235,731,697 1,459,155,428 1,623,549,938 1,833,270,328 2,144,757,394 2,550,960,301

TOTAL PASSIF 3,601,422,701 3,936,689,166 3,510,392,493 3,575,982,405 3,815,203,410 4,165,561 ,969 4,622,672,692

Source : exploitation des données de VOLAMAHASOA sur Microfin (1) Subvention, en fonds propres cumulés, période. Antérieure (2) Subvention, en fonds propres période, en cours Une meilleure gestion de trésorerie en privilégiant une bonne stratégie de placement peut être remarquée dans le bilan. Les avoirs et disponibilités dans les banques sont réduits en maintenant un niveau de liquidité minimale et en plaçant le reste dans les BTA et les autres placements à court terme possibles sur le marché.

Les dépôts d'épargne augmentent significativement à partir de 2011. Les dépôts en 2008 et 2009 concernent uniquement les dépôts obligatoires perçus dans le cadre des crédits.

Les autres dettes concernent les subventions d'équipement, les comptes de liaisons et les comptes courants (CIDR et APEM).

249

COMPTE DE RESULTAT

Le compte de résultat de VOLAMAHASOA selon les hypothèses retenues se présente dans le tableau suivant :

Tableau 78 : projections du compte de résultat selon le format CGAP

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Total produits financiers 606,242,342 640,308,340 895,156,901 1,033,299,632 1,267,334,580 1,483,552,617 1,719,116,439

Total charges financières 2,764,929 17,224,718 16,132,370 14,302,537 12,737,174 10,999,598 9,327,659

Produit net bancaire 603,477,413 623,083,622 879,024,532 1,018,997,095 1,254,597,407 1,472,553,019 1,709,788,780

Dotation. aux provision

pour créances. douteuses. 101,712,994 34,526,691 46,838,807 50,303,271 57,696,422 69,577,156 82,307,152

Marge financière nette 501,764,419 588,556,931 832,185,724 968,693,824 1,196,900,985 1,402,975,864 1,627,481,628

Charges d'exploit.

directes (agence) 460,948,60 5 476,138,756 338,639,800 488,257,813 627,113,206 708,736,047 807,468,266

Charges d'exploit.

indirectes (siège) 89,453,294 79,805,494 270,122,193 316,041,501 360,067,389 382,752,750 413,810,455

Montant impôts acquitté 0 0 0 0 0 0 0

Résultat net d'exploit.

(après impôts) -48,637,479 32,612,681 223,423,731 164,394,510 209,720,390 311,487,066 406,202,907

Subventions d'exploitat. 0 0 0 0 0 0 0

Résultat net de l'exercice -48,637,479 32,612,681 223,423,731 164,394,510 209,720,390 311,487,066 406,202,907

Source : exploitation des données de VOLAMAHASOA sur Microfin

Les produits financiers sont composés des intérêts et frais sur les dossiers de crédit. Avec les hypothèses d'ouverture de nouvelles agences, les produits d'intérêts dépasseront le seuil de 1 Milliard d'Ariary en 2011 si son niveau en 2009 est de 640 Mos Ar. Le niveau de charges financières sera faiblement affecté par la rémunération des épargnes. Les dotations aux provisions sur les créances douteuses qui sont une obligation légale augmentent proportionnellement aux encours de crédit avec un taux moyen de 4%. Les charges d'exploitation sont les mêmes que celles dans les projections présentées dans les paragraphes précédents. En 2011, les résultats diminueront par rapport à ceux de 2010 car le niveau d'activité des agences ne suffit pas encore pour couvrir la totalité des charges supplémentaires consécutives à

250

leurs mises en place. A compter de 2011, le résultat augmentera avec un taux de croissance moyen de plus de 30% d'une année à l'autre. Ce résultat n'aurait pas pu être atteint sans l'ouverture des nouvelles agences à cause de la saturation du marché et des charges et risques pouvant être occasionnés par l'éloignement des services.

Adaptation au format selon le PCEC applicable à Madagascar

Les états financiers précédents sont des états de sortie du logiciel Microfin selon le format du CGAP, notre thèse propose une présentation adaptée aux normes de présentation malgache selon le PCEC. Ce travail est effectué en utilisant des liens dans la page utilisateur du logiciel avec les mêmes données que dans la projection de Microfin.

Bilan

La traduction du Bilan selon le mode de présentation du PCEC se trouve dans le tableau suivant :

Tableau 79 : projections du bilan selon le format PCEC

Actifs 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Actifs à court terme 3,207,936,459 3,593,196,775 3,268,136,193 3,271,546,640 3,622,767,4 86 3,984,137,933 4,493,468,269

Opérat° de trésorerie Compte ordinaire débiteurs -banque 682,809,307 1,432,458,686 44,169,994 57,310,226 6,702,821 7,636,049 8,603,754 Prêt et placement à terme - banque 1,153,391,746 1,220,25 9,889 1,879,542,112 1,509,027,969 1,522,362,128 1,486,324,651 1,584,746,145

Crédit à la clientèle

Prêt personnel 1,473,448,400 975,004,891 1,391,262,894 1,755,511,716 2,151,398,958 2,559,754,388 2,982,425,522 Pertes de valeurs sur crédit à la clientèle 101,712,994 34,526,691 46,838,807 50,303,271 57,696,422 69,577,156 82,307,152

Valeurs immobilisées 393,486,242 343,492,391 242,256,300 304,435,765 192,435,924 181,424,036 129,20 4,423 Immobilisations corporelles 633,643,300 683,649,449 581,438,571 740,301,937 622,592,162 725,507,375 747,601,781 Amortissement des valeurs immobilisées -240,157,058 -340,157,058 -339,182,271 -435,866,172 -430,156,238 -544, 083,339 -618,397,358 Autres actifs à long terme net

Total actif 3,601,422,701 3,936,689,166 3,510,392,493 3,575,982,405 3,815,203,410 4,165,561,969 4,622,672,692

251

Passif 2,008 2,009 2,010 2,011 2,012 2,013 2,014 Passif et capitaux propres

Passifs 2,398,303,685 2,700,957,469 2,051,237,065 1,952,432,468 1,981,933,082 2,020,804,575 2,071,712,391

Créditeurs divers Dettes - autres institutions financières 380,675,307 778,763,307 652,945,300 453,945,300 394,945,300 335,945,300 276,945,300 Dépôt de la clientèle 168,928,174 139,935,539 153,155,663 253,351,065 341,851,680 439,723,173 549,630,989

Créditeurs divers 1,848,700,204 1,782,258,623 1,245,136,102 1,245,136,102 1,245,136,102 1,245,136,102 1,245,136,102

Capitaux propres 1,203,119,016 1,235,731,697 1,459,155,428 1,623,549,938 1,833,270,328 2,144,757,394 2,550,960,301

Capital 200,000,000 200,000,000 200,000,000 200,000,000 200,000,000 200,000,000 200,000,000 Dotations et autres fonds 701,914,244 701,914,244 701,914,244 701,914,244 701,914,244 701,914,244 701,914,244

Report à nouveau 349,842,251 301,204,772 333,817,453 557,241,184 721,635,694 931,356,084 1,242,843,150 Résultat net de l'exercice -48,637,479 32,612,681 223,423,731 164,394,510 209,720,390 311,487,066 406,202,907 total passif 3,601,422,701 3,936,689,166 3,510,392,493 3,575,98 2,405 3,815,203,410 4,165,561,969 4,622,672,692

Source : exploitation des données de VOLAMAHASOA sur Microfin

Les valeurs restent les mêmes, seul le mode de présentation change en mettant en exergue les amortissements et les pertes de valeur sur les crédits (dotations aux provisions pour créances

douteuses).

Le prêt personnel dans le PCEC représente les encours de crédit spécifiés dans le format CGAP.

Les grandes différences entre la présentation selon le modèle CGAP et celui du PCEC est la distinction faite entre les emprunts concessionnels (avec un taux inférieur à celui du marché) et les emprunts commerciaux (avec un taux du marché). Cette différence n'est pas directement visible dans le cas de VOLAMAHASOA car toutes ses ressources bénéficient d'un taux concessionnel.

La deuxième différence concerne la distinction des subventions en fonds propre pour la période en cours dans le format CGAP. Ceci ne se manifeste pas dans notre cas dans la mesure où aucun

252

financement supplémentaire n'est requis pour financer le plan selon nos hypothèses.

Compte de résultat Selon le mode de présentation du PCEC, le compte de résultat de VOLAMAHASOA se présente de la manière suivante :

Tableau 80 : projections du compte de résultat selon le format PCEC

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Produits d'intérêt 606,242,342 640,308,340 881,135,810 1,023,338,146 1,261,942,242 1,478,978,208 1,713,245,724

Charges d'intérêt 2,764,929 17,224,718 16,132,370 14,302,537 12,737,174 10,999,598 9,327,659 Revenu net d'intérêt 603,477,413 623,083,622 865,003,440 1,009,035,609 1,249,205,068 1,467,978,610 1,703,918,065 Produits d'honoraires et de commissions Charges d'honoraires et de commissions Revenu net d'honoraires et de commissions

Produit des placements 14,021,091 9,961,486 5,392,339 4,574,409 5,870,716 Résultat opérationnel ou produit net bancaire 603,477,413 623,083,622 879,024,532 1, 018,997,095 1,254,597,407 1,472,553,019 1,709,788,780

Charges nettes sur CDL 101,712,994 34,526,691 46,838,807 50,303,271 57,696,422 69,577,156 82,307,152

Autres charges d'exploitation 550,401,898 555,944,250 608,761,993 804,2 99,314 987,180,595 1,091,488,798 1,221,278,721 Programme 460,948,605 476,138,756 338,639,800 488,257,813 627,113,206 708,736,047 807,468,266 Salaires et avantages 137,151,000 187,325,600 231,572,220 272,170,866 320,971,7 15 Autres charges d'exploitation 159,953,483 255,750,704 348,499,088 388,213,783 433,674,525 Dot. aux amortissements 41,535,317 45,181,510 47,041,898 48,351,399 52,822,026 Administration 89,453,294 79,805,494 270,122,193 316,041,501 360,067,389 382,752,750 413,810,455 Salaires et avantages 64,248,000 81,391,200 89,530,320 98,483,352 108,331,687 Autres charges d'exploitation 136,825,574 152,038,719 192,812,451 212,093,696 233,303,065 Dot. aux amortissements 69,048,619 82,611,582 77,724,619 72,175,702 72,175,702 Résultat avant impôts -48,637,479 32,612,681 223,423,731 164,394,510 209,720,390 311,487,066 406,202,907 Impôt sur les bénéfices Impôts différés Résultat net des activités extraordinaires Charges extraordinaires Produits extraordinaires Résultat net de 'exercice -48,637,479 32,612,681 223,423,731 164,394,510 209,720,390 311,487,066 406,20 2,907

Source : exploitation des données de VOLAMAHASOA sur Microfin

Les valeurs et l'évolution du résultat restent les mêmes, seule la présentation diffère.

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Les différences de présentation concernent la mise en évidence des revenus d'honoraire et de commission, des produits de placement et le revenu net des activités extraordinaires dans le modèle PCEC. Ces distinctions ne se montrent pas dans le format CGAP qui par contre sépare de manière significative les charges d'exploitation du programme (relatives aux antennes) de celles du siège.

Notre tableau des résultats ne commence à distinguer clairement les valeurs des charges au niveau du siège et du programme qu'à compter de l'année 2010. Les données de 2008 et 2009 étant des données globales car aucune distinction n'a été faite dans les données collectées lors de l'enquête. Les charges nettes sur CDL (Créance Douteuse, Litigieuse) dans le modèle du PCEC représentent les dotations aux provisions pour créances douteuses selon le format CGAP. Ces agrégats financiers seront analysés en profondeur au moyen des ratios financiers.

Ratios financiers Les ratios financiers projetés servent de mesures pour évaluer la performance future de VOLAMAHASOA. Ces ratios sont regroupés de manière à présenter les indicateurs de qualité de portefeuille, de rentabilité, de solvabilité, d'efficacité, de productivité, de croissance et de portée.

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Tableau 81 : Indicateurs de performance pour le développement de VOLAMAHASOA

2,010 2,011 2,012 2,013 2,014 Qualité du portefeuille Normes Portefeuille à risque 4% 4% 4% 4% 4% PAR 30 <10% Taux d'abandon de créances 2% 3% 2% 2% 2% Rentabilité

Pérennité opérationnelle 133% 119% 120% 127% 131% > 100% Pérennité financière 98% 94% 99% 105% 109% > 100% Rendement retraité des actifs productifs 0% -2% 0% 2% 3% positif Rendement retraité des fonds propres -1% -4% -1% 4% 6% positif Solvabilité Multiplicateur de fonds propre 241% 220% 208% 194% 181% Analyse Ratio liquidité immédiate 203% 209% 219% 228% 250% >100% Efficacité et productivité Rendement du portefeuille 67% 64% 62% 60% 59% Analyse Ratio de charges d'exploitation 48% 52% 51% 46% 44% Analyse Nombre d'emprunteur par agent de crédit 58 65 65 66 66 Analyse Portefeuille par agent de crédit 51,690,811 55,190,718 60,147,671 64,345,468 66,591,110 Analyse Pourcentage des frais généraux 44% 39% 36% 35% 34% Analyse Nb d'agent de crédit en pourcentage de l'effectif total 47% 44% 49% 52% 54% Analyse charges d'exploit° programme en pourcentage du portefeuille 13% 17% 18% 16% 16% Analyse Croissance et portée Encours de crédit 1,395,651,898 1,766,102,966 2,165,316,174 2,573,818,738 2,996,599,931 Analyse Nombre de prêts en cours 1,579 2,077 2,346 2,639 2,948 Analyse Tauxdepertedeclts 10% 17% 20% 20% 20% Analyse

Source : Exploitation des données dans le logiciel Microfin sur la page utilisateur, 2009. Pour l'ensemble des antennes de VOLAMAHASOA, le portefeuille à risque qui représente le pourcentage de crédit et qui présente des retards de remboursement de moins de 30 jours est de 3%, dans les projections, ce taux augmente légèrement avec la mise en place de nouvelles agences et des nouveaux produits qui sont des facteurs de risques. Le niveau d'activité et de résultat arrive cependant à supporter ce niveau de portefeuille à risque revu à un niveau maximum de 4%.

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Le taux d'abandon de créance qui est le pourcentage du portefeuille perdu en créances irrécouvrables se situe à un niveau moyen de 2% qui reste dans les moyennes internationales de 2% (Mix Market, 2009).

En matière de rentabilité, l'institution investit dans ses actifs (tels que le portefeuille, les placements et l'équipement) de façon à générer un revenu financier. Le rendement retraité des actifs qui représente le résultat net retraité par rapport au montant moyen des actifs productifs est un indicateur de performance de gestion de la direction.

Le rendement retraité des fonds propres . La pérennité opérationnelle se définit comme le pourcentage des produits par rapport aux charges d'exploitation ajoutées aux charges financières et aux dotations aux provisions pour créances douteuses. Ce ratio devant être supérieur à 100% représente une moyenne de 126% dans nos projections avec une légère diminution en 2011 et 2012, ce qui est dû à l'augmentation des charges liées à l'ouverture des nouvelles agences. La pérennité financière reprend la même base de formule que la pérennité opérationnelle en étendant la notion de charges d'exploitation pour prendre en compte les retraitements au titre de l'inflation et des subventions en nature. Dans nos projections, ce ratio commence à être supérieur à 100% à partir de 2013, c'est-à-dire que les produits d'intérêt dégagés par les activités commencent à couvrir l'ensemble de toutes les charges en considérant que les ressources concessionnelles sont rémunérées au coût du marché. En matière de solvabilité, le multiplicateur des fonds propres mesure le degré de financement des actifs par endettement, ou encore le « levier financier » de l'institution (total actif/total fonds propres). Le niveau de cet indicateur pour VOLAMAHASOA reste inférieur à 2,5, ce qui est acceptable par rapport à la réglementation qui limite ce ratio à un niveau maximum de 5,5 pour qu'il existe suffisamment de fonds propres pour absorber les éventuelles pertes sur le portefeuille.

Les ratios d'efficacité et de productivité permettent d'évaluer la façon dont une institution fait emploi de ses ressources limitées. Un emploi efficace des ressources permet à une institution de proposer des services à ses clients au coût le plus faible possible. Le rendement de portefeuille qui mesure le produit généré par le portefeuille est d'un niveau assez élevé vu le niveau de taux d'intérêt appliqué par VOLAMAHASOA qui est assez élevé par rapport à ce que proposent les autres acteurs financiers formels.

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Le ratio de charges d'exploitation mesure les charges d'exploitation (hors coût des ressources et dotation aux provisions pour créances douteuses) en pourcentage de l'encours moyen de crédits. Il montre ainsi les charges supportées par l'institution par rapport au volume de son activité de crédit. Suivant les bonnes pratiques, la valeur de ce ratio doit se situer entre 15 et 25 %. Dans le cas de VOLAMAHASOA, la valeur de ce ratio décroît d'année en année mais reste supérieure à la norme internationale malgré le niveau de taux d'intérêt élevé car les coûts d'approche sont élevés compte tenu de l'éloignement des sites. Le nombre d'emprunteur et le portefeuille par agent de crédit progressent d'une année à l'autre mais restent modérés avec une moyenne de 64 dossiers par agent de crédit et un portefeuille moyen de 60 Mos Ar par agent. La réglementation limite le nombre de dossier maximum pour un agent de crédit à 250. Par rapport à cette exigence, nos projections restent prudentes pour limiter les risques de non remboursement de crédit. Le pourcentage de frais généraux qui représente la part des charges administratives par rapport à la totalité des charges décroît d'année en année, ce qui témoigne de la progression d'une économie d'échelle permettant de couvrir les charges du siège par l'augmentation des services au niveau des antennes.

Le nombre des agents de crédit représente en moyenne 49% du total de l'effectif et augmente d'une année à l'autre. Ce qui traduit l'effectivité des efforts pour rendre les services plus à proximité des clients. Le pourcentage de charges de programme par rapport au portefeuille représente une moyenne de 16% s'il a connu une légère augmentation en 2011 et 2012. Cette augmentation étant relative à l'augmentation des charges de programme engendrée par l'ouverture des nouvelles agences.

En termes de portée et de croissance, VOLAMAHASOA disposerait de 6 agences à compter de 2011. Son encours de crédit augmenterait jusqu'à près de 3 Milliards Ar en 2014 et le nombre de dossiers traités doublerait d'ici 2014. Le taux de perte de la clientèle sera en moyenne 17%, c'est-à-dire que le taux de fidélisation qui traduit la fréquence de passage des clients bénéficiaires d'un premier cycle de crédit à un autre cycle avec un montant de crédit plus élevé sera en moyenne de 83%.

Annexes Les annexes au plan de développement telles que proposées dans notre cadre seront jointes en annexe à notre travail. Il s'agit notamment des éléments liés aux détails de l'analyse de marché, à l'organigramme, la description des activités et le plan de surveillance.

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● Conclusion sur le plan de développement Cette partie de conclusion se rapporte au résumé exécutif déjà développé dans les paragraphes précédents. Les points de rappel concerneront juste les grands axes de développement. Ces axes reposent sur le développement de produits d'épargne, l'adaptation des caractéristiques des produits, le lancement de crédit individuel et l'ouverture de nouvelles agences à partir de 2011.

Les stratégies seront accompagnées par des mesures opérationnelles concernant l'acquisition des immobilisations, le renouvellement du SIG et des manuels opérationnels et un plan de formation du personnel et de communication sur les produits financiers.

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CONCLUSION GENERALE

Les enjeux de développement de la zone de Bas Mangoky dans la région du Sud-Ouest de Madagascar reposent sur les opportunités bâties autour des ressources hydriques. Les objectifs de développement sont concentrés sur l'intensification et la diversification des productions et en particulier sur la promotion du riz. En effet, cette culture est la principale source de revenu pour les populations, outre le fait que le riz occupe une part importante dans l'alimentation de base des Malgaches. Cependant, la production nationale couvre difficilement les besoins de la demande intérieure. Les importations massives couvrent le reste des besoins. La situation semble inquiétante d'autant plus que le marché mondial du riz est marginal et devient de plus en plus étroit. Par conséquent, les stratégies de l'Etat s'articulent autour de la promotion de la filière du riz local.

Cependant, la filière connaît des difficultés bien qu'il existe de réelles marges de progrès potentiels grâce notamment au potentiel de superficies aménageables, à la disponibilité de l'eau (intensité culturale), et à l'amélioration possible de la qualité du riz. La maîtrise des pratiques culturales, l'utilisation de techniques améliorées et productives, le renouvellement des équipements agricoles, la réhabilitation des aménagements vétustés, l'utilisation efficiente des intrants et leur mise à disposition à temps, participent entre autres à la productivité des filières. Tous ces facteurs déterminant l'intensification des productions induisent des besoins de financement récurrents aux filières.

En outre, on mesure le rôle primordial de l'accès au crédit sur la mise à disposition à temps des intrants en quantité et en qualité suffisantes et l'impact de la disponibilité de trésorerie sur la bonne conduite de la culture selon le calendrier cultural requis. Ainsi, la réussite du choix sur la production locale est fortement tributaire du système de financement du secteur. Face à la crise alimentaire mondiale actuelle et au défi de la lutte contre la pauvreté en milieu rural, quelles sont les principales contraintes à lever en vue d'améliorer substantiellement le niveau de vie de ces populations ? La réponse à cette question soulève plusieurs pistes de réflexions et de débats contradictoires. Dans le contexte malgache où plus de 80 % des populations rurales sont occupées par les activités agricoles, la réponse à cette lancinante question est vite orientée vers l'amélioration des conditions de promotion de l'agriculture. Cette

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dernière reste à la fois une incontournable source de revenus et d'emplois pour les ménages ruraux. En effet, elle joue une double fonction pécuniaire et nourricière au niveau des unités familiales. Dans cette agriculture, le riz et le pois du cap occupent une place importante dans les systèmes de production de la zone d'étude. Il est le moteur de l'économie locale tant par ses effets induits sur les activités connexes (prestation de services mécanisés, de transformation, de fourniture d'intrants, etc.) que par l'importance de sa contribution au revenu des agriculteurs. La situation semble inquiétante d'autant plus que le marché mondial du riz est marginal et devient de plus en plus étroit avec l'actuelle crise alimentaire mondiale. Ceci a conduit l'État à promouvoir la culture, notamment du riz et également du pois du cap dont l'intensification et l'accroissement des productions devraient contribuer à améliorer la satisfaction des besoins céréaliers de qualité. Pourtant, malgré cette volonté affichée, l'effort des producteurs d'accroître leur production et de sécuriser leurs besoins alimentaires restera vain sans l'amélioration et l'innovation des technologies productives. Malgré les potentialités et marges de progrès des systèmes irrigués, l'intensification de l'agriculture dans cette zone reste confrontée à plusieurs contraintes en amont comme en aval de la production. Parmi ces obstacles d'intensification, on note la problématique du financement.

La problématique du développement agricole a toujours été posée en termes de cercle vicieux. Les pratiques culturales rudimentaires, l'utilisation peu efficace des intrants en temps opportuns se traduisent par un niveau faible de productivité. Le surplus est donc quasi inexistant, par conséquent l'agriculture de façon particulière ne peut pas autofinancer sa modernisation. Le maintien de ces vieilles pratiques entraîne une stagnation voire une baisse dans la productivité. Ces phénomènes risquent de s'accélérer avec l'ouverture des frontières sur les échanges qui exposent les producteurs à une concurrence accrue avec des agriculteurs du nord ayant des niveaux de productivité plus élevés. On suppose qu'un crédit approprié pour l'utilisation à temps d'intrants améliorés, selon les normes éthique et de bonne gestion et l'échelonnement des itinéraires techniques recommandées par la recherche, et en fonction des besoins réels et différenciés selon les catégories de producteurs, permettrait de gagner des marges de productivité, voire de revenus élevés, et de casser ainsi le cercle vicieux.

En réalité, ce que nous proposons de démontrer dans cette thèse, c'est que l'accès efficace au crédit fait la différence au niveau de l'utilisation efficiente des intrants en quantité et en qualité au moment opportun. Ceci procure des niveaux élevés de rendement. Ainsi, les producteurs qui

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peuvent bénéficier de ces conditions d'accès en tirent profit et améliorent leurs niveaux de production et de revenus. Cependant, dans la zone, le crédit arrive souvent tard et pénalise l'utilisation optimale des intrants selon le moment approprié du calendrier cultural requis. Ce type de système favorise davantage les producteurs les plus aisés en milieu rural disposant de ressources et de moyens palliatifs au système défaillant du crédit. Ces moyens leur servent de garantie ou de « faire valoir » et leur permettent d'accéder aux intrants à temps en attendant la mise à disposition du crédit. Ils peuvent ainsi anticiper sur l'achat de ces intrants au moment opportun (sous forme de garantie et de caution) et bénéficier des retombées attendues sur le rendement dans le respect des itinéraires techniques selon le calendrier cultural recommandé. Les producteurs dépourvus de moyens et qui ont accès au crédit, sont obligés par contre, d'attendre l'arrivée tardive du crédit pour l'utilisation des intrants à des périodes inadéquates induisant des niveaux de rendement les moins élevés. Etant ainsi endettée (coût supplémentaire du crédit) avec les niveaux des rendements les moins élevés, cette catégorie de producteurs rentre difficilement dans les fonds investis. Par ailleurs, il faut noter que la gestion du calendrier cultural n'explique pas seul le niveau faible des rendements. On sait aussi que la qualité des semences, le niveau de dose des intrants consommés et le mode d'application de ces intran ts, de même que l'utilisation de technologies améliorées sont aussi, entre autres, des facteurs explicatifs d'amélioration de rendement. Comme déjà indiqué dans les hypothèses retenues, l'accès au crédit peut effectivement inciter à ces types de bonnes pratiques et de comportement. L'amélioration des revenus des agriculteurs dépend donc de l'adaptation des offres de services financiers dans la région.

La dynamique globale de développement de la zone du fleuve reste fortement dominée par la riziculture. A côté de cette activité, émergent d'autres activités d'appui à la couverture des besoins du ménage des producteurs. Ceci traduit l'effort de diversification avec le pois du cap et l'adaptation des populations aux réalités de la zone. L'ensemble de ces activités génère des revenus qui leur permettent de financer les besoins fondamentaux de base de leur ménage (nourriture, habillement, santé et logement). Cependant, la majorité des producteurs n'ont pas les moyens de prendre en charge à la fois leurs besoins de subsistance et les biens et services nécessaires à la conduite de leurs activités agricoles (intrants, matériels agricoles, etc.). Ils se tournent alors au crédit pour le financement de leurs activités agricoles. Selon, les enquêtes, le crédit formel de VOLAMAHASOA ne couvre en réalité que 35% pour la riziculture et 70% des besoins pour le pois du cap. Ainsi, la situation actuelle du financement ne permet pas de

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répondre efficacement aux besoins des producteurs au sein de leurs ménages. Le dilemme entre la demande en financement et le peu d'offre crée de fortes disparités entre les producteurs selon leur dynamique de développement. On constate que certains d'entre eux s'en sortent, tandis que d'autres s'enlisent dans les cercles vicieux du crédit.

L'analyse de la situation actuelle des producteurs selon leurs différentes trajectoires, a permis d'identifier différents types de producteurs avec des niveaux de besoins et stratégies de financement fort variables. Dépendamment de la spéculation, de la propriété foncière, du montant du crédit obtenu et de la moralité du producteur, l'utilisation du crédit et son impact sur le revenu diffèrent. On remarque que l'exploitation du pois de cap était très rentable avant la chute des prix en 2008, l'évolution du revenu était positive pour toutes catégories de producteurs, qu'il soit propriétaire du terrain, locataire ou métayer. Parce que le crédit obtenu est plus important que les besoins de financement de l'exploitation, le métayer dont les conditions consistent à partager la moitié de la récolte en contrepartie de la fourniture de semences et quelquefois des produits insecticides, l'évolution de son revenu est relativement plus importante.

Le non remboursement du crédit pour un producteur de mauvaise foi fait qu'il ne peut plus accéder à un autre crédit, ce qui augmente son revenu à court terme, au moment de la récolte et du non remboursement mais le diminue considérablement pour la prochaine campagne et le rend débiteur avec une trésorerie négative. Cependant, même de bonne foi, un producteur peut se trouver insolvable et ne peut pas effectuer le remboursement car son exploitation n'est pas rentable. Ce sont les cas des riziculteurs qui louent des terrains ou pratiquent le métayage. Le coût d'exploitation est élevé (exemple, la location du terrain est de 300 000 MGA l'ha) alors que le montant du crédit ne couvre pas les dépenses en intrants essentiels pour obtenir un meilleur rendement. Ces exploitants sont souvent obligés d'avoir recours à d'autres financements auprès des usuriers et quelquefois par décapitalisation (vente de zébus, etc.).

VOLAMAHASOA est la seule institution qui propose du crédit dans la zone d'étude. Le recours aux usuriers reste un phénomène très rare en l'absence de garantie conséquente. Bien que VOLAMAHASOA détienne une position de quasi-monopole sur le marché, son taux de pénétration demeure faible pour l'ensemble de la région. En avril 2008, le taux est de l'ordre de 3,915% par rapport à la totalité de la région. Le résultat positif de l'antenne de Bas Mangoky

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et l'accroissement de la valeur des encours découlent des raisons évidentes de renouvellement évolutif des crédits, mais aussi du bon taux de remboursement des clients (95%). Dans 95% des cas, le crédit, selon l'approche préconisée par VOLAMAHASOA a eu des impacts positifs sur l'évolution de la production agricole avec une augmentation de la production de 55% passant d'une moyenne de 2,4 tonnes à 3,8 tonnes par exploitant et une augmentation de la superficie cultivée de 30% passant d'une moyenne de 1,3 ha à 1,7 ha par exploitant.

Le niveau de revenu a ainsi augmenté dans 66% des cas avec comme corollaire direct amélioration de la qualité de la nutrition dans 63% des cas, l'acquisition d'équipement agricole : charrue, pelle, bœuf de trait dans 16% des cas, l'acquisition de terrain cultivable dans 40% des cas avec une surface moyenne de 0,4 ha, l'acquisition d'équipement domestique dans 21% des cas notamment des équipements en radio et téléphone portable, l'acquisition de bicyclette dans 14% des cas et l'amélioration de l'habitat dans 25% des cas.

Cependant, selon la nature des débiteurs, l'attachement à la culture et l'inadéquation de l'approche, des mauvais impacts peuvent surgir telle que la décapitalisation des clients dans 3% des cas qui résulte d'un remboursement par vente de zébus ou de terrain ou encore d'endettement supplémentaire.

Du à l'attachement culturel, aucun impact n'a été observé, ni au niveau de l'aisance (utilisation de latrine) ni par rapport à l'approvisionnement en eau. Les pratiques de l'institution peuvent également mener à des impacts négatifs conduisant à la détérioration de l'image de l'institution. Le développement du financement des filières pois du cap et riz dans la région du Sud-Ouest, notamment dans le périmètre de Bas Mangoky dépend du développement de l'institution VOLAMAHASOA.

Ses axes de développement reposent sur l’accroissement de produits d'épargne, le lancement de crédit individuel et l'ouverture de nouvelles agences à partir de 2011. Bien que VOLAMAHASOA dispose de suffisamment de ressources financières grâce aux différents partenariats avec plusieurs bailleurs qui l'accompagnent (PNUD, UE, BEI, etc.), la mise en place de produit d'épargne se justifie par la volonté de sécurisation de ses opérations de crédit et surtout par sa volonté de s'engager dans l'amélioration du niveau de revenus de ses clients avec la culture d'épargne.

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

WEBOGRAPHIE

Alors que la microfinance revêt désormais un caractère mondial, les ressources internet qui y sont attachées sont de plus en plus abondantes 1. Ce répertoire propose une sélection de sites internet articulée autour des actions principales de la microfinance : financer, agir, diffuser et évaluer les savoirs et expériences. Cette liste ne se veut ni exhaustive, ni pérenne mais tend à offrir aux praticiens, chercheurs, décideurs et étudiants des entrées d’un monde complexe et en perpétuelle effervescence.

Financier

Banques de développement

BAD. Banque Asiatique de Développement Concernant le secteur de la microfinance, l’objectif de la BAD est de garantir un accès permanent aux services financiers institutionnels pour les populations pauvres et les micro entreprises de la région Asie Pacifique. Sa stratégie, présentée en détail sur le site, est centrée sur la création d’un environnement légal et financier propice au développement de la microfinance, la constitution d’institutions financières décentralisées durables, le soutien aux innovations financières en faveur des pauvres. http://www.adb.org/Microfinance/default.asp

BafD. Banque Africaine de Développement La banque africaine de développement, institution de financement des projets de développement, a pour objectif la mobilisation des ressources pour le progrès économique et social de ses pays membres régionaux. Son siège est à Abidjan en Côté d’Ivoire. L’initiative du Fonds Africain de Développement en faveur de la microfinance ou AMINA est un programme qui a vu le jour en septembre 1997. En proposant de nombreuses formations, son objectif est de renforcer les capacités techniques, organisationnelles et opérationnelles des institutions de microfinance existantes. http://www.afdb.org/about_adb/AMINA.htm

BERD. Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement La BERD, créée en 1991, a pour mission de favoriser la transition vers une économie de marché des pays d’Europe centrale et orientale et de la Communauté d’Etats Indépendants (CEI). Engagée dans 27 pays, cette banque de développement travaille en étroite collaboration avec les institutions financières internationales.

1 Ce répertoire de ressources internet en microfinance a été élaboré en collaboration avec Carole Boulai pour Jean-

Michel Servet et Isabelle Guérin(éd), Exclusions et liens financiers. Rapport du Centre Walras 2003, Paris :

Economica.

272

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE http://www.ebrd.org

BID Banque Interaméricaine de Développement Cette banque de développement intervient en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Ses objectifs principaux sont la diminution de la pauvreté, l’équité sociale et une croissance soutenable respectant l’environnement. L’unité « micro, petites et moyennes entreprises» de la BID a été créée en 1993 afin de favoriser le développement de telles structures. Depuis, plus de 400 projets ont été financés. L’accent est mis sur le partage d’expériences, l’assistance technique, la diffusion de pratiques innovantes. http://www.iadb.org/sds/MIC/index_mic_e .htm

Agences de développement

ACDI Agence Canadienne De Développement International L’ACDI appuie des activités développement durable en vue de réduire la pauvreté et de contribuer à créer un monde plus sûr, juste et prospère. L’ACDI propose un guide pratique sur le développement des capacités au niveau micro (les renforcements des capacités des personnes), méso (développements des capacités d’organismes et de réseaux) en macro (questions institutionnelles générales conditionnant l’environnement pour le développement et l’utilisation des capacités). L’ACDI propose également un répertoire des professionnels de la microentreprise. En 2002, le Canada, avec 0,28% de son PNB, consacrait 2013 millions de dollars à l’Aide Publique au développement 2 . http://www.acdi-cida.gc.ca/index.htm

AECI. Agence Espagnole pour la Coopération Internationale

Créée en 1998, cette agence dépend du secrétariat d’état à la coopération internationale dont elle est l’organe

exécutif. L’Espagne avec 0,25% de son PNB mobilise 1608 millions de dollars pour l’Aide Publique au

Développement. http://www.aeci.es

AFD : Agence Française de Développement

L’Agence Française de Développement est issue de la Caisse centrale de la France libre créée à Londres en 1941 par

le Général de Gaulle. Cet établissement public, par ses apports financiers, contribue à la réalisation de projets

productifs, publics et privés. Sa filiale Proparco, spécialisée dans le financement et la promotion du secteur

2 Toutes les données se référant à l’Aide Publique au développement sont issues du site internet de l’OCE et

correspondent aux contributions de l’année 2002.

273

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

privé, intervient directement en faveur des entreprises ou au travers de structures financières de proximité.

L’AFD a consacré à la microfinance 102 millions d’euros sur plus de trente projets de 1987 à 1999 dans une

vingtaine de pays et touchant plus d’un million de personnes. En 2002, l’Aide Public au Développement de la

France représentait 0,36 de son PIB pour un volume de 5182 millions de dollars. L’objectif fixé par les membres

du Comité d’Aide au Développement est à ce jour de 0,7% du PNB. http://www.afd.fr

AusAID. Agence Australienne de Développement International

Créée en 1974, l’Australian Development Assistance Agency (ADAA) devient en 1995, après de nombreuses

transformations, l’AusAID, l’agence australienne pur le développement international. Ces objectifs sont de

réduire la pauvreté, favoriser le développement soutenable, la stabilité et la prospérité dans la région Asie

Pacifique. En 2002, l’Australie en mobilisant 0,25% de son PNB et consacrait 962 millions de dollars à l’APD. http://www.ausaid.gov.au

DANIDA

Parmi les 21 pays membres du CAD, le Danemark était, en 2002, le onzième donateur en volume et le premier en

termes de part du PNB(0,96%). DANIDA est un organisme chargé de la mise en œuvre de l’aide, il est intégré au

Ministère Royal des Affaires Etrangères depuis 1991. La stratégie de cette agence de développement est

d’adapter l’aide à l’évolution de la situation mondiale et d’améliorer la cohérence entre la politique de

coopération, la politique étrangère, la politique commerciale et la politique environnementale. Les thèmes

fondamentaux autour desquels s’articulent les activités du Danemark en matière de coopération pour le

développement sont la lutte contre la pauvreté ; la participation des femmes ; le développement durable et la

protection de l’environnement ; la démocratie et le respect des droits de la personne humaine. http://www.um.dk/danida

DFID. Department for International Development

En 2002, 4749 millions de dollars ont été consacrés par l’Angleterre à l’APD, soit 0,30% de son PNB. http://www.dfid.gov.uk

DGDC. Directorate General for Development Cooperation

Dans le cadre de la coopération internationale belge, la microfinance est considérée comme un des outils de

développement s’inscrivant dans des projets ou programmes de lutte contre la pauvreté et d’appui et/ou de

création de revenus tant au milieu urbain qu’un milieu rural. Selon la demande exprimée, l’appui financier peut

274

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

revêtir des formes diverses : apports complémentaires en capital au fonds de crédit ou fonds de dotation ; octrois

de fonds de garantie ou d’une lettre de garantie, permettant ainsi à l’institution de se re financer auprès des

institutions bancaires formelles nationales ou internationales ; prise de participation à des institutions. La

coopération entre gouvernements est préparée et financée par la DGCD, mais son exécution l’est par la

Coopération Techniques Belges CTB. La Belgique avec 0,42% de son PNB consacre 1061 millions de dollars à

l’Aide Publique au Développement. http://www.dgdc.be

DSE. Fondation allemande pour le développement international

La DSE possède le plus grand centre de documentation et d’information existant en Allemagne sur la coopération au

développement. Cette institution de développement propose des sessions de formation et de perfectionnement

pour des experts des pays du Sud. http://www.des.de/des-f.htm

EZA. Agence autrichienne pour la coopération et le développement

Les objectifs de l’agence Autrichienne sont de combattre la pauvreté, de favoriser la paix, la sécurité, la protection et

la conservation de l’environnement et l’émancipation des femmes. L’Autriche consacre à l’Aide Publique au

développement 0,23% de son PNB, c’est à dire 475 millions de dollars. http://www.bmaa.gv.at/eza/index.html.en

GTZ. Société pour la Coopération technique

Fonctionnant comme une entreprise privée mandatée par l’Etat fédéral ou certaines organisations internationales pour

réaliser une politique de développement allemande conduit de nombreux projets dans le secteur de la

microfinance. Le site propose le téléchargement de plus d’une centaine de documents, dont plusieurs études de

cas et un guide méthodologique ; Guidelines for Impact Monitoring and Assessment in Microfinance

Programmes, GTZ, section 41, 2001. L’aide Publique au développement allemande atteint 5359 millions de

dollars pour 0,27% du PNB. http://www.gtz.de

JBIC. Japan Bank for International Cooperation

En 2002, le Japon consacrait 0,23% de son PNB à l’Aide Publique au développement. Cette part du PNB

correspondait à 9220 millions de dollars. http://www.jbic.go.jp/english

275

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

Lux-Development. Agence luxembourgeoise pour la coopération au développement.

Le Luxembourg est l’un des rares pays à dépasser l’objectif fixé par les membres du DAC. Son Aide Publique au

développement est de 143 millions de dollars, soit 0,78% de son PNB. http://www.lux-development.lu/f/home.htm

NORAD. Agence de Coopération Norvégienne pour la coopération au développement .

Le NORAD travaille en matière de microfinance en collaboration avec le ministère royal des affaires étrangères

norvégien, celui-ci définit les politiques tandis que la NORAD est chargée de leur exécution. Comme pour

l’agence suédoise(SIDA), les activités de la NORAD relatives à la microfinance sont décentralisées dans les

pays d’intervention. Avec 0,91% de son PNB, la Norvège consacre 1746millions de dollars à l’APD. http://www.norad.no

SIDA.ASDI. Agence Suédoise de développement International

Le principe général de la coopération suédoise au développement est d’améliorer le niveau de vie des populations

pauvres. Le Parlement suédois a ainsi fixé 6 objectifs : la croissance économique ; l’indépendance économique et

politique ; l’égalité économique et sociale ; le développement démocratique de la société ; l’égalité entre les

femmes et les hommes. La coopération au développement représente 0,74% du PIB suédois (1754 millions de

dollars). Il n’existe pas de programme spécifique au microfinancement, les activités sont décentralisées dans

chaque pays d’intervention. La Suède avec le Luxembourg, la Hollande, la Norvège et le Danemark, sont les

seuls pays du CAD à atteindre le seuil des 0,7% du PNB. http://www.sida.se

USAID. The United States Agency for International Development

L’agence américaine pour le développement international a été en 1961. C’est un organisme autonome qui applique

la politique du secrétariat d’Etat. Jouant avec les extrêmes, les Etats-Unis sont à la fois, en termes de volume, le

plus gros fournisseurs de l’APD, ave 12900millions de dollars mais aussi, en termes de pourcentage du PNB, le

pays dont l’effort budgétaire est le moins important, avec seulement 0,12%. http://www.usaid.gov

Organisations internationales multilatérales

Banque Mondiale - Rural Microfinance & Small Enterprise Development

276

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

L’objectif de la Banque Mondiale est ici d’améliorer l’accès des PME et des ménages à faible revenu aux services financiers en favorisant l’instauration d’un cadre réglementaire, politique qui permette le développement d’institutions financières innovantes et en diffusant les meilleures pratiques en matière de microfinance. http://wbln0018.wordbank.ofg/networds/fpsi/rmfsme.nsf

Banque Mondiale/SFI (IFC) Small & medium Enterprise Development Ce département allie la perspective de marché de la Société Financière Internationale à l’expertise de la Banque Mondiale dans le but d’encourager la micro entreprise dans les pays en développement. Cet objectif s’appuie sur la création d’un environnement légal, fiscal et commercial favorable aux micro entreprises, d’une assistance technique, de l’accès aux ressources financières et aux nouvelles technologie de l’information. http://www.ifc.org/sme

CIF-OIT. Centre International de Formation de l’Organisation Internationale du Travail

Programme de l’OIT, le CIF propose des formations en microfinancement aux opérateurs. Ces formations ont lieu à Turin où un centre de documentation est mis à la disposition des participants. Des ateliers de formation sont également organisés en dehors de l’Italie. http://www.itcilo.it/french/bureau/turin/index.htm

CNUCED. Conférence des Nations Unies pour la Coopération Et le Développement Créée en 1964, la CNUCED est le principal organe de l’Assemblée Générale des Nations Unies dans le domaine du commerce et du développement. La branche consacrée à la microfinance révèle de la division SITE, c’est à dire des services infrastructures et efficience commerciale. http://www.unctad.org

FAO. Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation La FAO a été créée en 1945 dans le but d’améliorer l’état nutritionnel, le niveau de vie, la productivité agricole et le sort des populations rurales en général. En 2002, lors du Sommet mondial de l’alimentation, 179pays et la Commission européenne ont réaffirmé l’engagement de la communauté internationale de réduire de moitié la faim dans le monde d’ici à 2015. c’est le service « marketing and rural finance » qui abrite les activités de microfinancement. Ces objectifs sont de promouvoir les politiques et interventions pour le renforcement des marchés financiers ruraux, d’encourager les systèmes financiers dans leur diversité, y compris dans le secteur informel, soutenir le développement d’institutions financières pérennes ? le développement du Système MicroBanking de la FAO, projet entrepris actuellement en collaboration avec la GTZ (l’agence allemande pour la coopération technique), a contribué à améliorer l’efficacité et la viabilité des institutions financières. Ce logiciel est actuellement utilisé dans plus de 25 pays. Ce groupe fournit également des conseils aux institutions financières sur la conception et la mise en œuvre des projets de microfinance.

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE http://www.fao.organisation

FENU-USM. Fonds d’Equipement des Nations Unies – Unité Spéciale pour la Microfinance L’unité Spéciale pour la Microfinance (USM) est le fruit d’une collaboration entre le Programme de Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Fonds de Développement des Nations Unies. Organe technique spécialisé en matière de microfinance, l’USM s’efforce d’appuyer la croissance des institutions de microfinance dont la gestion est transparente, et qui offrent un accès aux services financiers aux populations pauvres en général et aux femmes en particulier sur une base durable. Le MicroStart Guide présente une méthodologie et des outils pour développer des projets de microfinance. L’USM est à l’origine du programme MicroSave. http://www.undp.org/sum

FIDA. Fonds International de Développement Agricole Agence spécialisé des Nations Unies mise en œuvre en 1977 à la suite des famines des années 1970 dans les pays de l’Afrique sahélienne, le FIDA accorde aujourd’hui en matière de microfinancement des dons directs aux opérateurs dans un cadre de coopération élargie. Des fonds sont également octroyés aux Etats qui le répartissent à leur choix aux institutions de microfinance. http://www.ifad.org

UFS-OIT. L’Unité Finances Sociales de l’Organisation Internationale du Travail L’Unité Finances Sociales coordonne la réflexion et les actions sur la microfinance et la micro entreprise au sein de l’OIT. Elle coordonne la réflexion et les actions sur la microfinance et la micro entreprise au sein de l’OIT. Elle mène notamment des programmes de recherche sur l’impact de la libéralisation du secteur financier sur les populations démunies, sur les questions de genre et sur les interventions de la microfinance dans des situations d’après-guerre. Le site présente également la liste des projets de l’unité. http://www.ilo.org/public/english/employement/finance/index.htm

UNESCO- projets de développement social L’UNESCO expose ici ses projets de développement social au service de la lutte contre la pauvreté, avec notamment un programme de microfinance baptisé « sauver les tisserands » au Bangladesh. http://www.unesco.ofg/webworld /netaid/soc/fr_index.html

278

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

Banques commerciales

Bando Solidario, S.A. Bancosol Cette banque commerciale bolivienne est le fruit de l’institutionnalisation en 1991 de l’ONG PRODEM. Bancosol maintient la méthodologie de PRODEM basée sur des groupes de caution solidaire à laquelle elle a ajouté des produits d’épargne. http://www.bancosol.com.bo

BRI. Bank Rakyat Indonesia La BRI est la plus importante banque commerciale publique de l’Indonésie. Au delà des services financiers offerts par la BRI (crédit, épargne, assurance), un programme de formation, International Visitor Program (IVP), existe à Jakarta et sur le terrain. http://www.bri.co.id

MIBanco Banque commerciale péruvienne, elle est le fruit de la transformation de Accion Comunitaria del Peru (ACP). MIBanco accorde des crédits à des groupes solidaires ou de manière individuelle. http://www.mibanko.com.pe

P4K P4k est une organisation indonésienne spécialisée dans l’octroi de lignes de financement à des institutions de microfinance. http://www.p4k.or.id

SEWA Bank. Self-Employed Women’s Association Bank Créée en 1974, SEWA Bank accorde des prêts aux femmes ayant préalablement constitué une épargne. Des prêts au logement sont également proposés ainsi qu’un système d’assurance grâce à l’épargne déposée. http://www.sewabank.org

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

Fondations

AKFC. Aga Khan Foundation Canada Etablie en 1980, cette fondation soutient les projets de développement social au bénéfice des populations pauvres d’Afrique et d’Asie. Elle travaille en partenariat avec l’Agence Canadienne pour le Développement International. http://www.akfc.ca

Fondation du Roi Baudoin Cette fondation a vu le jour en 1976, sa mission est très large, elle tend à contribuer à l’amélioration des conditions de vie de la population. La Fondation du Roi Baudouin mène de activités de développement, soutient des projets de tiers, organise des colloques et des journées d’études, réunit des groupes de réflexion et diffuse gratuitement des études et des rapports. Le fonds SWIFT, géré par cette fondation, a remis un prix d’une valeur de 50 000 euros à Aquadev, une ONG spécialisée en microfinance pour son logiciel de gestion « adbanking », qui permet aux institutions de microfinance d’offrir des services financiers performants aux microentreprises qui n’ont pas accès aux banques classique. http://www.kbs-frb.be

Ford Foundation Fondée en 1936, ses objectifs sont de renforcer les valeurs démocratiques ; diminuer la pauvreté et l’injustice ; promouvoir la coopération internationale ; faire progresser les réussites humaines. C’est le département « asset Building and Community Development » qui assure l’appui aux microentreprises et le soutien à des projets de microfinancement. http://www.fordfound.org

Agir Opérateurs du nord

AFVP.Association française des Volontaires du Progrès Créée en 1963, l’AFVP, organisation laïque de solidarité internationale, est un opérateur d’accompagnement. Elle offre la possibilité à des jeunes de manifester leur solidarité concrète envers des populations en difficulté dans le monde. 370volontaires du progrès travaillent avec plus de 300 salariés nationaux dans près de 40 pays. http://www.afvp.organisation

CIDR. Centre International de Développement et de Recherche ONG française de solidarité internationale créée en 1961, le CIDR intervient essentiellement en Afrique. Ses secteurs d’interventions privilégiés sont le développement économique local, la microfinance, les systèmes de santé et de protection sociale. Comme le CIRAD, le GRET et l’IRAM, le CIDR participe à la plate

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

forme de capitalisation et d’échanges en microfinance CERISE. Le Comité d’Echanges et de Réflexion et d’Information sur les Systèmes d’Epargne- crédit vise deux objectifs : l’émergence d’une réflexion autonome en microfinance ; la professionnalisation des membres et de l’ensemble des acteurs du développement international investis dans des opérations de microfinance. Ces activités recouvrent concrètement la production, la publication et la diffusion de travaux de capitalisation d’expériences sur des thématiques tels que l’institutionnalisation des opérateurs en microfinance, la formation, la réalisation d’études ponctuelles.

CIRAD- Pôle microfinancement Ce site est géré conjointement par le Groupe de Recherches et d’Echanges Technologiques (GRET) et le Centre International de Recherche en Agronomie de Développement (CIRAD). Son objectif est de faciliter la diffusion et l’échange d’informations sur la microfinance. http://www.cirad.fr

GRET. Groupe de Recherches et d’Echanges Technologiques Le GRET se présente comme une association de solidarité internationale, travaillant à l’interface de la recherche et du Développement, en dialogue avec les pouvoirs publics. Créé il y a 25 ans, le GRET intervient dans la mise en place de dispositifs de financement. De nombreuses études et documents de travail sont disponibles en ligne. http://www.gret.org

Inter Aide Organisation humanitaire fondée en 1980, Inter Aide est spécialisée dans la réalisation de programmes de Développement et privilégie une approche professionnelle et non idéologique des solutions à proposer aux familles en difficulté. http://www.interaid.org

IRAM. : Institut de Recherche et de Méthode Appliquées au Développement L’IRAM est un bureau d’étude français, il intervient en matière de développement rural dans nombreux pays du Sud. Ses objectifs généraux en matière de microfinancement sont : de mettre en place des institutions pérennes pour les exclus du système bancaire ; de chercher des solutions adaptées à chacun des contextes ; de développer de nouveaux rapports avec l’Etat, mais en privilégiant l’autonomie et l’indépendance des réseaux ; de favoriser et appuyer la création de réseaux de cadres nationaux ; de capitaliser des expériences. http://www.iram-fr.org

ADA-CERAMLUS. Appui au Développement Autonome Organisation sans but lucratif, ADA est basée à Luxembourg. Convaincu que les institution de microfinance doivent améliorer leur niveau de performance afin d’accéder au marché des capitaux, ADA avec l’appui du gouvernement luxembourgeois a créé le LUXMIT, Luxembourg Microbanking Intermediary Scheme

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

dans l’objectif de combler le vide entre les institutions de microfinance et le marché des capitaux. Elle dispose également d’un Centre de Recherche et de Documentation en Microfinance (CEREM).

AQUADEV Association sans but lucratif de solidarité internationale créée dans un contexte universitaire en 1987, AQUADEV organise de nombreux projets dans le domaine de la microfinance. Trois axes principaux sont distingués : l’appui institutionnel aux opératuers en microfinance (assistance techniques, capitalisation et fourniture de services) ; la recherche appliquée et la capitalisation ; l’élaboration d’instruments et de services spécifiques au secteur. http://www.aquadev.org

CALMEADOW Calmeadow est une ONG canadienne dont le but principal est de réunir et gérer des fonds pour investir dans des institutions de microfinance au Canada et dans le reste du monde. http://www.calmeadow.com

DID Développement International Desjardins Cette société canadienne, filiale du Mouvement Desjardins, un vaste conglomérat financier coopératif, est impliquée dans le développement de mutuelles d’épargne et de crédit dans les pays du Sud et de ses résultats, classé par zone géographique. http://www.did.qc.ca

Freedom From Hunger Cette ONG américaine dirige, dans quinze pays, des programmes de microcrédit et d’éducation principalement en faveur des femmes. Etablis en 1946, les programmes de ces institutions touchent aujourd’hui plus de 176 000 familles dans les pays les plus pauvres de la planète.

SOS FAIM Cette ONG a deux objectifs, l’aide au développement autonome des populations du Sud par des partenariats et l’information du public au Nord sur les enjeux du développement. Elle s’appuie de programmes de microfinance depuis 1987. http://www.sosfaim.be

Opérateur du sud

ACCION International Accion International est une ONG dont l’objectif principal est la lutte contre la pauvreté à travers

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

l’octroi de prêts aux personnes pauvres qui décident de créer leur propre petite entreprise. ACCION travaille principalement avec l’Amérique Latine et les Etats-Unis. D’après les informations disponibles sur le site, le nombre de clients assistés serait de 2,7 millions, avec des montants déboursés de 4,6 milliards de dollars. Le taux de perte enregistré est de 2,5%. http://www.accion.org

ASA. Association for Social Advancement Créée en 1979, l’Association pur l’Avancement Social représente l’une des plus importantes institutions de microfinance d’Asie avec la Grameen Bank et le BRAC. L’ASA propose des crédits et des services d’épargne aux femmes pauvres du Bangladesh, elle intervient dans le domaine du microfinancement depuis 1991. http://www.asabd.org

BRAC BRAC fournit des services financiers aux sans terre et aux agriculteurs pauvres. Elle est également impliquée dans l’éducation, la formation, la prévention en matière de santé, le planning familial et l’organisation de la communauté. BRAC est en train de créer une université. http:// www.brac.net

FDC. Foundation for Development Cooperation FDC est une fondation australienne indépendante engagée dans l’aide au développement durable et la lutte contre la pauvreté en Asie et dans le Pacifique. Elle se mobilise autour de programmes de recherche en microfinance et la création du réseau BWTP. L’objectif majeur est d’encourager l’initiative individuelle et l’autonomie des communautés. http://www.fdc.org.au

FINCA. Foundation for International Communuty Assistance FINCA, fondation créée en 1984, lutte contre la pauvreté en octroyant des crédits à des groupes composés de 30 à 50 membres en majorité des femmes, pour leur permettre de financer leur propre activité. Cette méthode nommée « Village Banking » constitue un système communautaire de soutien et d’encouragement mutuel. http://www.villagebanking.org

Grameen Bank Fondée en 1976 par le professeur Muhammed Yumus, elle est reconnue légalement en 1983 comme une banque indépendante. La Grameen Bank a été l’une des pionnières de la finance en direction des exclus du système financier classique et du concept de crédit solidaire. Plus de 2 millions de paysans sont aujourd’hui concernés, en majorité des femmes. http://www.grameen-info.org/bank/index.html

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

IDACO. Institut de développement et d’Action Communautaire ONG brésilienne fondée en 1998, sa mission est de travailler avec la population rurale pauvre sur des projets agricoles alternatifs. IDACO intervient essentiellement auprès des petits protecteurs, sur l’agriculture de remplacement, l’éducation, l’environnement et la gestion auto soutenable. http://www.idaco.org.br

Myrada Myrada est une ONG indienne dont la mission est d’aider au développement autonome des populations rurales pauvres de l’Inde du Sud grâce à la promotion des activités de microcrédit. Elle soutient les organisateurs en faveur des femmes. Elle intervient dans 3 Etats du Sud de l’Inde et est impliquée dans 6 autres Etats. http://www.myrada.org

People’s Fund Le People’s Fund a été créé par le Grameen Trust en 1995 pour soutenir le programme de la Grameen Bank à travers le monde. Son objectif est de recolter des fonds pour aider 10 millions de familles parmi les plus démunies dans le monde d’ici 2005 (10ù de l’objectif du Sommet du microcrédit). http://www.peoplesfund.org

Pride Africa/ Promotion of Rural Initiatives and développement Enterprises Cette ONG kenyane est spécialisée dans l’octroi de microcrédit au Kenya, en Tanzanie, Ougandan, au Malawi et en Zambie. Le site indique pour chaque pays le nombre de succursales, de clients et de prêts, les taux de remboursement. http://www.prideafrica.com

Sanghmithra Cette IMF octroie des crédits à des groupes d’entraide partageant les mêmes affinités (self help affinity groups) organisés notamment par les ONG, qui ont déjà mis en place une épargne régulière, des prêts internes, un fonctionnement démocratique, une gestion transparente.

Small Enterprise Foundation Cette IMF sud-africaine gère deux programmes, Microcredit Program(MCP) et Tshomisano Credit Program(TCP). MCP propose des microcrédits à des microentreprises. TCP s’adresse exclusivement aux femmes qui vivent en dessous de la moitié du seuil de pauvreté. Les prêts sont accordés sur le même modèle que la Gramen Bank. http://www.sef.co.za

Tamilnadu corporation for development of women Ltd Cette organisation intervient dans l’Etat de Tamil Nadu en Inde, elle aide les femmes en favorisant des programmes de microfinance, des initiatives professionnelles et des programmes de santé. http://www.tamilnaduwomen.org

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

Réseaux

AFRACA. Association Africaine de Crédit Rural et Agricole L’association regroupe des banques centrales, des banques commerciales, des institutions de microfinance et des programmes nationaux impliqués dans le financement du développement agricole et rural en Afrique. Sa mission consiste à améliorer l’environnement de la finance rurale par l’instauration d’un cadre réglementaire approprié permettant aux institutions financière d’être viables et d’accroître leur réseau, d’adapter l’offre de services financiers et de diffuser les pratiques novatrices. http://www.afraca.organisation

APRACA. Association de Crédit Rural et Agricole pour l’Asie-Pacifique Equivalent en Asie de l’Afraca http://www.apraca.th.com

BWTP. Banking With The Poor Le réseau australien BWTP fédère des institutions, banques commerciales, ONG de neuf pays d’Asie. Son objectif est d’établir des liens entre les institutions de microfinance et le système financier formel. http://www.bwtp.org

FODALE. Fonds de développement latino-américain FODALE regroupe des ONG d’Amérique Latine impliquées dans la création de nouveaux mécanismes financiers d’aide au développement http://www.fodale.org

INAFI. International Network of Alternative Financial Institutions Ce réseau d’IMF vise à accroître l’efficacité, la qualité des programmes de micro crédit de ses membres, à permettre la création de nouvelles IMF en Asie, Afrique et Amérique Latine, à offrir des prestations de conseil, de recherche sur les produits financiers. http://www.inafi.org

Katalysis Partnership Ce réseau fondé en 1984 pratique le microcrédit pour favoriser le développement économique en Amérique Centrale principalement. http://www.katalysis.org

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

MEA. Micro Enterprise Alliance MEA rassemble des organismes travaillant dans le développement de la micro entreprise en Afrique du Sud. Sa mission consiste à accroître les capacités, l’efficacité de ses membres par échange d’informations et d’expériences. http://www.mea.org.za

Microcredit Summit Le Sommet Mondial du Micro crédit regroupe l’ensemble des catégories d’acteurs du secteur de la microfinance, c’est à dire praticiens, organismes donateurs, organismes des Nations Unies, institutions financières internationales, banques, entreprises. Leur objectif est de distribuer, d’ici 2005, des crédits aux 100 millions de familles les plus pauvres du monde en vue d’exercer une activité indépendante. Le site comprend notamment une base de données d’organismes ainsi que de nombreux articles. http://www.microcreditsummit.organisation

Microfinance Network Ce réseau rassemble les principaux acteurs de la microfinance dans le but de renforcer leurs efforts pour transformer les IMF en de véritables institutions financières (formelles), de partager leurs expériences et de promouvoir une approche commerciale de la microfinance auprès des différents intervenants. http://www.bellanet.org/parteners/mfn

Opportunity International L’objectif de cette organisation à but non lucratif qui regroupe des partenaires en Asie, Afrique, Amérique Latine et Europe de l’Est, est de lutter contre la pauvreté en soutenant le développement des micro entreprises par l’octroi de crédites et des formations en gestion d’entreprise. http://www.opportunity.org

SEEP Network. The Small Enterprise Education and Promotion Network Le réseau SEEP regroupe plus de 50 organisations nord-américaines, privées et à but non lucratif, qui soutiennent les programmes de micro et petites entreprises dans les pays en voie de développement . Le réseau constitue un support de communication, de recherche, d’innovation pour les acteurs de ce secteur. http://www.seepnetwork.org

WOCCU . World Council of Credit Unions Ce réseau international rassemble des coopératives régionales et nationales de crédit. Il a pour mission d’être le principal défenseur, la principale plate-forme d’innovation des « credit unions » de WOCCU http:://www.woccu.org

Women’s World Banking L’objectif de ce réseau est d’accroître la participation et le pouvoir économique des femmes à faible revenu en leur ouvrant l’accès à la finance et à l’information. Http://www.swwb.org

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

Working Women’s Forum (Inde)

Initiée en 1978 avec 800 femmes, l’organisation compte aujourd’hui plus de 450 000 clientes. Elle intègre dans sa stratégie le rapprochement des cultures et l’intégration des communautés au sein desquelles elle intervient http://www.workingwomensforum.org

Produire et diffuser les savoirs, évaluer les expériences

Revues et bulletin d’information

ADA. Appui au développement Autonome Dialogue : Ce bulletin trimestriel présente des articles d’analyse et de réflexion sur divers thèmes et pratiques de la microfinance. Newsbrief : Cette lettre mensuelle présente de façon synthétique les événements récents, les tendances et les formations en matière de microfinance. http://www.adaceremlux.lu

CGAP. Consultative Group to Assist the Poorest Un bulletin électronique présente les actualités des activités du CGAP, de ses publications, initiatives et événements. http://www.cgap.org/html/new.html

Finance et Développement Cette revue trimestrielle du Fond Monétaire International, disponible en ligne, offre une vision macroéconomique des questions de développement dont la microfinance. http://www.imf.org

Grameen Dialogue Cette lettre d’information trimestrielle, publiée par Grameen Trust, présente les dernières informations concernant les activités de la Grameen Bank et le suivi de ses institutions. http://www.grameen.com/grameen/gtrust

IADB. The Inter-American Development Bank : Sustainable Development, Department : Microenterprise La rubrique News Bulletins permet de consulter 3 types de publications: Emprenet.News, les Focus Notes de CGAP-IDB et Microenterprise Development Review. http://www.iadb.org/sds/mic

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

Journal of development entrepreneurship Issu de la collaboration entre l’université de Norfolk et celle de Miami, ce journal se consacre exclusivement au développement des microentreprises. Le dernier numéro présenté date de décembre 2001. http://www.sba.muohio.edu/PageCenter/JPE/

Journal of microfinance Publication semestrielle, le journal de la microfinance aborde les thèmes de la microfinance et du développement des microentreprises à travers des études de cas, les aspects institutionnels, des évaluations, débats et questions théoriques. http://www.microjournal.com http://marriottschool/byu.edu/microfinance

MBB. Microbanking Bulletin Le microBanking Bulletin est devenu la principale source de données comparatives (benchmarking) pour le secteur de la microfinance. http://www.mixmbb.org/en/index.html

Micronews Le bulletin électronique en langue anglaise Micronews est une initiative de l’organisation Care Bangladesh, du Crédit and Développement Forum (CDF) et de South Asian Network of Microfinance Institutions (SANMFI). Le bulletin est plus particulièrement destiné à un public bangladeshi et traite surtout du secteur de la microfinance en Asie. Micronews est diffusé gratuitement sur plusieurs listes de diffusion anglo- saxonnes mais peut aussi être reçu directement en envoyant un courrier électronique blanc à micronews99- [email protected].

OneWord OneWord Online est un partenariat de plus de 1250 organisations travaillant dans le domaine du développement durable, de la justice sociale. Ils fournissent des actualités et des commentaires sur un grand nombre de thèmes incluant le microcrédit. http://www.oneword.net

Revue Tiers- Monde Cette revue publie, depuis 1960, les résultats de recherches récentes sur les problématiques que soulève le développement économique et social différencié des Etats du monde. Les sommaires sont accessibles gratuitement. http://puf.ornis.fr/revue.php?revue=TO

Savings and Development Cette revue trimestrielle est publiée par la fondation « Giordano Dell’Amore » (ex FINAFRICA). Sommaires et résumés sont disponibles en ligne http://www.fgda.org/html/fse%20gen.htm

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

Small Enterprise Development Cette revue s’intéresse aux programmes de microfinance et microentreprises dans les pays en développement. Les tables des matières et résumés sont accessibles gratuitement. http://www.itdgpublishing.org.uk/journals.htm

Techniques financières et développement Cette revue trimestrielle est publiée par Espagne Sans Frontière et l’Observatoire de la Microfinance. L’accès aux sommaires et à quelques extraits d’articles est gratuit. Un index thématique permet de trouver rapidement les articles déjà parus sur un thème particulier. http://www.esf.asso.fr

Zoom Microfinance Créée en 1964 en réponse à un appel de la FAO, SOS Faim propose un magazine bimestriel Défis Sud mais aussi une série Zoom microfinance dont l’objectif est d’engager ou de développer des réflexions sur l’action de la microfinance à partir d’expériences concrètes. http://www.sosfaim.be

Editeurs

Karthala Les éditions Karthala publient des ouvrages sur l’Afrique et l’océan Indien, le Monde arabe et l’Islam, la Caraïbe, l’Amérique latine et l’Asie et, plus largement, sur les questions Nord-Sud.

Pact Publications Cette maison d’édition, spécialisée dans le développement international, édite notamment les principaux ouvrages anglo-saxons des organisations et réseaux spécialisés en microfinance. http://www.pactpub.com

Ressources internet, portails d’information

Alternative Finance Ce site, lié à la maison d’édition anglaise ITDG Publishing, permet de télécharger des documents de littérature grise (en anglais et espagnol) traitant de tous les aspects du système financier «alternatif » incluant le micro crédit, la mobilisation de l’épargne, les prêts hypothécaires ou à la consommation tout autant que les services d’assurance grâce à un moteur de recherche par titre, pays et mots-clés. http://www.alternative-finance.org.uk

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

Enterweb Répertoire commenté de sites dans les domaines de l’entreprise, des finances et du développement économique, Enterweb recense notamment les principaux sites de microfinance. Les sites sont analysés et notés principalement sur la base de la richesse de leur contenu et de la valeur ajoutée qu’ils apportent mais aussi également sur leur présentation, structure de navigation et vitesse de chargement. http://www.enterweb.org/microc-f.htm

Microfinance Outre une liste de liens, ce site personnel de Mark Schreiner (Washington University, St Louis) présente des publications sur la microfinance classées par thèmes et par pays. http://www.microfinance.com

La microfinance à Madagascar Ce site institutionnel propose un tableau général de la microfinance à Madagascar : les acteurs, des statistiques, la réglementation en vigueur, une liste de liens. http://www.madagascar-contacts.com/microfinance

The Microfinance Gateway- Le portail de la microfinance Ce portail est une collaboration entre CGAP et ELDIS. Son objectif est de constituer une plateforme d’information sur la microfinance qui soit également un lieu d’échanges entre les différences acteurs, permettant à la fois partage des connaissance et apprentissage collectif. Microfinance Gateway référence notamment les institutions et formations en microfinance, des offres d’emploi, des CV de consultants, des groupes de discussions. http://www.microfinancegateway.org

Mitrabharathi, The Indian Micro Finance Information Hub Ce site a pour but de recenser toutes les sources d’informations traitant de la microfinance à une échelle internationale, avec cependant un accent mis sur l’Inde. Sont ainsi recensés : les publications papier et électroniques, les éditeurs d’ouvrages, les documents et études de cas, les consultants, les investisseurs, les bailleurs de fonds, les services d’assurance, et les site internet. En outre, une encyclopédie sur la microfinance et des outils de calculs sont en ligne. Enfin, un « e-groupe »et des newsletters sont également proposés. http://www.mitrabharathi.com

MIX. Microfinance Information eXchange Le MIX vise à promouvoir l’échange d’informations au sein de la microfinance. Deux produits principaux sont proposés : Le MIX Market, un service Internet global d’informations professionnelles et le MicroBanking Bulletin (MBB), une publication de benchmarking des IMF. http://www.themix.org/fr/

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

PlaNet Finance Planet finance est ONG internationale ayant pour mission de lutter contre la pauvreté en utilisant toutes les potentialités offertes par Internet pour favoriser le développement de la microfinance. Elle a mis en place un ensemble de services pour les institutions de microfinance autour de quatre axes : - La professionnalisation avec PlaNet Library, un fonds documentaire et une base de données sur le secteur de la microfinance et PlaNet University ; - Une plate-forme de formation en ligne le financement avec le FCR, Fonds de crédit rotatif qui apporte un soutien financier aux IMF en les accompagnant dans toutes les étapes de leur développement et en accordant des micro crédits aux structures sur place. Il est alimenté par les dons de particuliers qui peuvent choisir en ligne le projet qu’ils souhaitent encourager ; - La notation avec PlaNet Rating qui propose des services d’évaluation et de notation; - Le support technique avec PlaNet Ring, premier anneau virtuel qui fédère les IMF en regroupant leurs sites internet et qui leur apporte un soutien informatique. http://www.planetfinance.org

Sharenet Sharenet est une liste de diffusion destinée aux professionnels de microfinance. http://groups.yahoo.com/group/sharenet/

The Virtual Library on Microcredit – Bibliothèque virtuelle sur le microcrédit La bibliothèque virtuelle sur le microcrédit se définit comme un « dépositaire »d’informations relatives aux systèmes financiers non conventionnels et aux marchés financiers informels. Elle présente de nombreux documents, études de cas, bibliographies, profils d’organismes, liens internet.

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

Centres de recherche, formation et documentation

CAPAF. Programme de renforcement des capacités des IMF en Afrique francophone Ce site présente à la fois l’historique du programme, ses objectifs, son approche méthodologique, les pays couverts, et ses activités de formation (techniques, thématiques, formations de formateurs). Les partenaires sont également présentés, classés par pays, par une fiche récapitulant leurs coordonnées. Le calendrier des formations est en ligne, classé par date et par pays. http://www.capaf.org

CERM-Lux. Centre de Recherche en Microfinance à Luxembourg CEREM est un centre de recherche et de documentation en microfinance situé à Luxembourg. Ses fonctions permettent d’expérimenter et d’analyser des mécanismes d’appuis financiers innovants. http://www.adacermlux.lu

CGAP. Consultative Group to Assist The Poorest – groupe consultatif d’assistance aux plus pauvres Le site du CGAP, une initiative de la Banque Mondiale et de différents bailleurs, dont l’objectif est de lutter contre la pauvreté grâce au développement et à la promotion de programmes de microfinance, offre outre une sélection de publications, les rapports annuels de CGAP, des notes techniques et des bases de données (Microfinance Gateway). http://www.cgap.org

Chaire en développement international de l’Université Laval La chaire regroupe une équipe de professeurs, de professionnels de recherche et d’étudiants dont le domaine d’intérêt est le développement international. Des programmes de recherche sont effectués en finance rurale et en microfinance. http://alpha.eru.unlaval.ca/cdi

CIRAD. Centre International de Recherche en Agronomie du développement – Pôle microfinancement Ce site est géré conjointement par le Groupe de Recherches et d’Echanges Technologiques (GRET) et le CIRAD. Son objectif est de faciliter la diffusion et l’échange d’informations sur la microfinance. Il comporte une bibliographie, une liste d’organismes, d’institutions, une page de liens. Il offre aussi un espace de discussion, un bulletin d’information, et un glossaire de la microfinance.

DIAL. Développement et Insertion Internationale DIAL est un groupement scientifique qui mène des études économiques et des enquêtes statistiques sur le développement. Une lettre d’information est diffusée chaque semestre, des documents de travail sont également disponibles. http://www.dial.prd.fr

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

ESF. Espagne sans Frontière – Observatoire de la microfinance ESF est une ONG spécialisée dans l’étude du financement du développement. L’ »Observatoire microfinance », développé avec l’appui du Ministère des Affaires Etrangères (Direction Générale de la Coopération Internationale et du développement) et de l’Agence de la Francophonie (ACCT) est destiné aux acteurs du développement en priorité au Sud. C’est un outil d’information permettant : de diffuser et de valoriser l’expertise au Sud très peu connue au Nord ainsi que l’expérience et la réflexion francophones et de susciter de nouveaux partenariats, de favoriser les échanges entre les milieux francophone, anglo-saxon, ou hispanophone, de recenser et valoriser les initiatives existantes, et d’en favoriser de nouvelles. Des bases de données d’organismes, d’institutions, de réseaux et de systèmes de microfinance peuvent être interrogées. http://www.esf.asso.fr/obs_micro-fi/index.html

GEMDEV. Groupement d’intérêt scientifique Economie Mondiale, Tiers Monde, développement Le GEMDEV, GIS français s’est donné comme objectif de créer une synergie entre les formations de doctorats, les centres et équipes de recherche et les autres groupes travaillant sur l’analyse de la mondialisation, l’étude des Tiers-mondes, les conceptions, réalités, institutions et politiques du développement. http://www.gemdev.org

Grameen Bank (Bangladesh) Ce site, une vitrine du groupe Grameen, présente des données statistiques sur la banque (données historiques et récentes). Il donne accès à des références bibliographiques, aux bulletins d’information Grameen Dialogue, aux présentations et aux adresses e-mail des différentes entités du consortium, aux liens avec les principaux partenaires du groupe. http://www.grameen-info.org

IRD. Institut de Recherche pour le développement Depuis 50 ans, cet établissement public à caractère scientifique et technologique conduit des recherches dans la perspective d’un développement durable. http://www.ird.fr

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

Programmes de recherche

Finance and Development Research Program Ce programme de recherche britannique vise à repérer les politiques financières qui favorisent la croissance économique et la réduction de la pauvreté dans les pays à faible revenu (aux niveaux macro et microéconomiques). Des études de terrain sont effectuées en Afrique et en Asie.

Imp-Act Imp-Act est un programme de recherche-action financé par la Fondation Ford et mis en œuvre par trois universités britanniques, dont le but est d’améliorer la qualité des services de microfinance et leur action sur la réduction de la pauvreté grâce au développement de systèmes de mesure d’impact. http://www.imp-act.org

MicroSave-Africa MicroSave-Africa est un projet financé par CGAP/DFID/UNDP et l’Autriche qui met en avant la mobilisation de l’épargne et l’offre d’autres services financiers (microassurance…) parmi les IMF en Afrique de l’Est. http://www.microsave-africa.com

Ohio State University rural finance program Ce programme s’intéresse à l’analyse des marchés financiers ruraux et autres questions concernant le développement et la finance, notamment l’offre de services financiers aux clientèles en difficulté dans les pays en voie de développement. http://aede.ag.ohio-state.edu/programs/ruralfinance/

USAID Microenterprise Ce programme de l’U.S. Agency for International Development’s(USAID) vise à appuyer le développement des microentreprises, à travers la mise en place d’une assistance technique et financière, de travaux de recherche, et de formations sur les « pratiques optimales » dans le domaine de la microfinance. Son site comprend des publications relatives à chacune des composantes du programme. Une liste de liens sur la microentreprise est également accessible. http://www.usaidmicro.org/default.asp

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BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

Société de conseil

BlueOrchard Finance s.a Société de conseil pour les investissements en microfinance. Sa mission est de promouvoir les investissements privés dans des projets et entreprises qui contribuent au développement « durable » de microentreprises dans les économies émergentes. http://www.blueorchard.ch

CDF. Credit and Development Forum Réseau d’institutions de microfinance, son but est de promouvoir et de développer la microfinance au Bengladesh. En 1998, CFD regroupait 850 affiliés. Ces activités sont divisées en quatre unités : programme d’appui ; formation ; recherche et financement ; administration. http://www.cdf-bd.org

DAI. Development Alternatives, Inc. Cette société de conseil a pour principal objectif d’aider à résoudre les problèmes de développement économique. En matière de financement de micro ou petites entreprises urbaines ou rurales, son but est d’étendre l’offre de services financiers à ceux qui sont traditionnellement exclus du système bancaire. Elle offre assistance, formation aux IMF, aux institutions financières, effectue de la recherche sur le développement de nouveaux produits financiers et diffuse les meilleures pratiques. http://www.dai.com

HORUS Banque et Finance Ce bureau d’étude français, créé en 1989, est spécialisé en études institutionnelles, appui à la formation pour les entreprises du secteur financier, audits opérationnels et financiers, études stratégiques. Il a mené l’appui à l’élaboration du plan de développement de Kajo Jiginew, principal réseau mutualiste d’épargne et de crédit du Mali. http://www.horus-bf.com

NATA Consult Créé en 1995, NATA Consult est un bureau d’études, d’assistance , de suivi, de conseils de formation, d’orientation et d’appui aux initiatives privées individuelles et collectives, dont l’objectif est de contribuer à la relance de l’économie malienne à travers la redynamisation des initiatives privées http://www.promali.org/nata/index.htm

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LISTE DES ANNEXES

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE N° 1 : UTILISATION DU CREDIT PAR TYPOLOGIE DE PRODUCTEURS

ANNEXE N°2 : DETAILS DE L’ANALYSE DU MARCHE

ANNEXE N°3 : ORGANIGRAMME DE VOLAMAHASOA

ANNEXE N°4 : DESCRIPTION DES ACTIVITES

ANNEXE N°5 : PLAN DE SURVEILLANCE

ANNEXE N°6 : QUESTIONS CLE A POSER LORS DE L’ANALYSE INSTITUTIONNELLE

ANNEXE N°7 : PROJECTION DES FLUX DE TRESORERIE

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ANNEXE 1 (Source : Enquête terrain, 2008.) L'utilisation du crédit par les riziculteurs propriétaires bons payeurs

2006 2007 2008 1ere saison % 2eme saison % 1ere saison % 2eme saison % 1ere saison % Surface financée (ha) 1,3 1,3 1,3 1,3 1,5 Surface réellement cultivée (ha) 0,8 0,8 1 1 1,5 Acquisition de terrain (ha) 0 0 0,2 Production (t) 1,9 1,6 3,0 2,1 5,3 Production consommé (t) 1,0 0,8 1,5 1,1 2,6 Production vendue (t) 1,0 0,8 1,5 1,1 2,6 Rendement à l'ha 2,4 2,0 3,0 2,1 3,5 Prix de vente Ar/kg 700 700 700 700 700 Chiffres d'affaires (Ar) 672 000 560 000 1 050 000 735 000 1 837 500 Autres revenues (Ar) 100 000 100 000 Crédit reçu 390 000 390 000 390 000 390 000 450 000 Epargne initiale 300 000 200 100 56 233 578 100 263 100 Trésorerie positive 1 362 000 1150 100 1596 233 1 703 100 2 650 600 Dépenses personnelles 300 000 216 667 210 000 283 100 260 000 Alimentation céréales 100 000 33% 100 000 46% 100 000 48% 100 000 35% 150 000 58% Alimentation viande/poissons 25 000 8% 25 000 12% 25 000 12% 25 000 9% 25 000 10% Ecole 30 000 10% 30 000 14% 30 000 14% 30 000 11% 30 000 12% Transport 10 000 3% 10 000 5% 10 000 5% 10 000 4% 10 000 4% Habillement/ équipement - 0% 0% 10 000 5% 12 600 4% 10 000 4% domestique Santé 10 000 3% 10 000 5% 10 000 5% 10 000 4% 10 000 4% Cérémonie et dons 125 000 42% 41667 19% 25 000 12% 95 500 34% 25 000 10% Dépenses exploitation 390 000 405 300 336 233 685 000 1 227 500 Semences 36 000 9% 36 000 9% 45 000 12% 45 000 12% 67 500 15% Préparation du terrain pour les 2 400 1% 2 400 1% 4 000 1% 4 000 1% 6 000 1% pépinières Charrue 40 000 10% 40 000 10% 60 000 15% 60 000 15% 120 000 27%

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Batardeau 24 000 6% 24 000 6% 40 000 10% 40 000 10% 90 000 20% Planage 24 000 6% 24 000 6% 40 000 10% 40 000 10% 90 000 20% Repiquage 24 000 6% 24 000 6% 40 000 10% 40 000 0% 90 000 17% 1er sarclage 32 000 8% 32 000 8% 50 000 13% 50 000 0% 105 000 0% 2ème sarclage 12 600 3% 0% 30 000 8% 30 000 0% 75 000 0% Urée 80 000 21% 72 100 18% 39 100 10% 160 000 37% 240 000 0% Rifit 15 000 4% 28 800 7% 36 000 9% 36 000 54 000 Coupe 20 000 5% 24 000 6% 40 000 2% 40 000 75 000 Mis en tas 10 000 3% 16 000 4% 30 000 0% 30 000 45 000 Battage 20 000 5% 32 000 8% 60 000 0% 60 000 120 000 Redevance FAMA 50 000 13% 50 000 12% 50 000 0% 50 000 50 000 Remboursement de crédit 390 000 390 000 390 000 390 000 390 000 Intérêt 81900 81900 81900 81900 81900 Achat de terrain/Investissement - - 180 000 Total des dépenses 1161 900 1 093 867 1 018 133 1 440 000 2 139 400 Revenu annuel 200 100 56 233 578 100 263 100 511 200

298

L'utilisation du crédit par les riziculteurs propriétaires, mauvais payeurs

2006 2007 2008 1ere saison 2eme saison 1ere saison 2eme saison 1ere saison Surface financée (ha) 1,3 1,3 Surface réellement cultivée (ha) 0,8 0,8 0,3 0,2 0,1 Acquisition de terrain (ha) Production (t) 1,9 1,3 0,9 0,4 0,4 Production consommé (t) 1,0 0,7 0,5 0,2 0,2 Production vendue (t) 1,0 0,7 0,5 0,2 0,2 Rendement à l'ha 2,4 1,7 3,0 2,1 3,5 Prix de vente Ar/kg 700 700 700 700 700 Chiffres d'affaires (Ar) 672 000 470 400 315 000 147 000 122 500 Autres revenues (Ar) 160 000 Crédit reçu 390 000 390 000 Epargne initiale 300 000 200 100 470 400 315 000 147 000 Trésorerie positive 1 362 000 1 060 500 785 400 462 000 429 500 Dépenses personnelles 300 000 300 000 191 900 170 000 178 500 Alimentation céréales 100 000 33% 100 000 33% 100 000 52% 100 000 59% 100 000 56% Alimentation viande/poissons 25 000 8% 25 000 8% 25 000 13% 20 000 12% 25 000 14% Ecole 30 000 10% 30 000 10% 30 000 16% 30 000 18% 30 000 17% Transport 10 000 3% 10 000 3% 10 000 5% 10 000 6% 10 000 6% Habillement/ équipement domestique - 0% 83 333 28% 0% 0% 0% Santé 10 000 3% 10 000 3% 10 000 5% 10 000 6% 10 000 6% Cérémonie et dons 125 000 42% 41667 14% 16 900 9% 0% 3 500 2% Dépenses exploitation 390 000 290 100 278 500 145 000 128 500 Semences 36 000 9% 30 000 13 500 9 000 4 500 Préparation du terrain pour les pépinières 2 400 1% 1200 800 400 Charrue 40 000 10% 20 000 18 000 12 000 8 000 Batardeau 24 000 6% 20 000 12 000 8 000 6 000 Planage 24 000 6% 15 000 12 000 8 000 6 000 Repiquage 24 000 6% 15 000 12 000 8 000 6 000

299

1er sarclage 32 000 8% 15 000 15 000 10 000 7 000 2ème sarclage 12 600 3% 9 000 6 000 5 000 Urée 80 000 21% 60 000 86 000 16 000 Rifit 15 000 4% 15 000 10 800 7 200 3 600 Coupe 20 000 5% 20 000 12 000 8 000 5 000 Mis en tas 10 000 3% 10 100 9 000 6 000 3 000 Battage 20 000 5% 20 000 18 000 12 000 8 000 Redevance FAMA 50 000 13% 50 000 50 000 50 000 50 000 Remboursement de crédit 390 000 - Intérêt 81900 - Achat de terrain/Investissement - - - Total des dépenses 1161900 590 100 470 400 315 000 307 000 Surplus 200 100 470 400 315 000 147 000 122 500

300

L'utilisation du crédit par les riziculteurs locataires insolvables

2006 2007 2008 1ere saison 2eme saison 1ere saison 2eme saison 1ere saison Surface financée (ha) 1,3 1,3 1,3 1,3 Surface réellement cultivée (ha) 0,5 0,4 0,4 0,2 0,2 Acquisition de terrain (ha) 0 0 Production (t) 1,2 0,8 1,2 0,6 0,8 Production consommé (t) 0,6 0,4 0,6 0,3 0,4 Production vendue (t) 0,6 0,4 0,6 0,3 0,4 Rendement à l'ha 2,4 2,0 3,0 3,0 4,0 Prix de vente Ar/kg 700 700 700 700 700 Chiffres d'affaires (Ar) 420 000 280 000 420 000 210 000 280 000 Autres revenues (Ar) 250 000 250 000 267 000 Crédit reçu 390 000 390 000 390 000 390 000 Epargne initiale 300 000 101100 28 100 36 100 109 300 Trésorerie positive 1110 000 1021100 1 088 100 636 100 656 300 Dépenses personnelles 147 000 147 000 172 000 147 000 110 000 Alimentation céréales 100 000 68% 100 000 68% 100 000 58% 100 000 68% 100 000 91% Alimentation viande/poissons 25 000 17% 25 000 17% 25 000 15% 25 000 17% 0% Ecole 10 000 7% 10 000 7% 10 000 6% 10 000 7% 10 000 9% Transport 10 000 7% 10 000 7% 10 000 6% 10 000 7% 0% Habillement/ équipement domestique - 0% - 0% 0% 0% 0% Santé 2 000 1% 2 000 1% 2 000 1% 2 000 1% 0% Cérémonie et dons 0% - 0% 25 000 15% 0% 0% Dépenses exploitation 390 000 374 100 408 100 237 000 266 300 Location terrain 150 000 38% 120 000 32% 120 000 31% 60 000 15% 60 000 Semences 22 500 6% 18 000 5% 18 000 5% 9 000 2% 9 000 Préparation du terrain pour les pépinières 1500 0% 1200 0% 1600 0% 800 0% 800 Charrue 25 000 6% 20 000 5% 24 000 6% 12 000 3% 16 000 Batardeau 15 000 4% 12 000 3% 16 000 4% 8 000 2% 8 000 Planage 15 000 4% 12 000 3% 16 000 4% 8 000 2% 8 100 Repiquage 15 000 4% 12 000 3% 16 000 4% 8 000 2% 12 000 1er sarclage 20 000 5% 16 000 4% 20 000 5% 10 000 3% 14 000 2ème sarclage 0% 12 000 3% 12 000 3% 6 000 2% 10 000 Urée 11000 3% 50 500 13% 48 100 12% 32 000 8% 32 000 Rifit 15 000 4% 14 400 4% 14 400 4% 7 200 2% 7 200 Coupe 20 000 5% 12 000 3% 16 000 4% 8 000 2% 10 000 Mis en tas 10 000 3% 8 000 2% 12 000 3% 6 000 2% 6 000

301

Battage 20 000 5% 16 000 4% 24 000 6% 12 000 3% 16 000 Redevance FAMA 50 000 13% 50 000 13% 50 000 8% 50 000 13% 50 000 Remboursement de crédit 390 000 390 000 390 000 60 900 280 000 Intérêt 81900 81900 81900 81900 Achat de terrain/Investissement - - - Total des dépenses 1 008 900 993 000 1 052 000 526 800 656 300 Surplus 101100 28 100 36 100 109 300 -

L'utilisation du crédit par les riziculteurs locataires mauvais payeurs 2006 2007 2008 1ere saison 2eme saison 1ere saison 2eme saison 1ere saison Surface financée (ha) 1,3 1,3 1,3 1,3 Surface réellement cultivée (ha) 0,5 0,4 0,4 0,2 0,2 Acquisition de terrain (ha) 0 0 Production (t) 1,2 0,8 1,2 0,6 0,8 Production consommé (t) 0,6 0,4 0,6 0,3 0,4 Production vendue (t) 0,6 0,4 0,6 0,3 0,4 Rendement à l'ha 2,4 2,0 3,0 3,0 4,0 Prix de vente Ar/kg 700 700 700 700 700 Chiffres d'affaires (Ar) 420 000 280 000 420 000 210 000 280 000 Autres revenues (Ar) 250 000 250 000 200 000 Crédit reçu 390 000 390 000 390 000 390 000 Epargne initiale 300 000 101100 28 100 36100 152 100 Trésorerie positive 1110 000 1 021100 1 088 100 636 100 632 100 Dépenses personnelles 147 000 147 000 172 000 247 000 110 000 Alimentation céréales 100 000 68% 100 000 68% 100 000 58% 100 000 40% 100 000 91% Alimentation viande/poissons 25 000 17% 25 000 17% 25 000 15% 25 000 10% 0% Ecole 10 000 7% 10 000 7% 10 000 6% 10 000 4% 10 000 9% Transport 10 000 7% 10 000 7% 10 000 6% 10 000 4% 0% Habillement/ équipement domestique - 0% - 0% 0% 0% 0% Santé 2 000 1% 2 000 1% 2 000 1% 2 000 1% 0% Cérémonie et dons 0% - 0% 25 000 15% 100 000 40% 0%

302

Dépenses exploitation 390 000 374 100 408 100 237 000 242 100 Location terrain 150 000 38% 120 000 32% 120 000 31% 60 000 15% 60 000 Semences 22 500 6% 18 000 5% 18 000 5% 9 000 2% 9 000 Préparation du terrain pour les pépinières 1500 0% 1200 0% 1600 0% 800 0% 800 Charrue 25 000 6% 20 000 5% 24 000 6% 12 000 3% 16 000 Batardeau 15 000 4% 12 000 3% 16 000 4% 8 000 2% 8 000 Planage 15 000 4% 12 000 3% 16 000 4% 8 000 2% 8 100 Repiquage 15 000 4% 12 000 3% 16 000 4% 8 000 2% 12 000 1er sarclage 20 000 5% 16 000 4% 20 000 5% 10 000 3% 14 000 2ème sarclage 0% 12 000 3% 12 000 3% 6 000 2% 10 000 Urée 11000 3% 50 500 13% 48 100 12% 32 000 8% 15 000 Rifit 15 000 4% 14 400 4% 14 400 4% 7 200 2% 7 200 Coupe 20 000 5% 12 000 3% 16 000 4% 8 000 2% 10 000 Mis en tas 10 000 3% 8 000 2% 12 000 3% 6 000 2% 6 000 Battage 20 000 5% 16 000 4% 24 000 6% 12 000 3% 16 000 Redevance FAMA 50 000 13% 50 000 13% 50 000 8% 50 000 13% 50 000 Remboursement de crédit 390 000 390 000 390 000 280 000 Intérêt 81900 81900 81900 Achat de terrain/Investissement - - - Total des dépenses 1 008 900 993 000 1 052 000 484 000 632 100 Surplus 101100 28100 36 100 152 100 -

L'utilisation du crédit par les riziculteurs métayers insolvables

2006 2007 2008 1ere saison 2eme saison 1ère 2ème saison 1ere saison 1 saison Surface financée (ha) 1,3 1,3 1,3 Surface réellement cultivée (ha) 1,1 0,9 0,5 0,5 0,4

303

Acquisition de terrain (ha) 0 0 Production (t) 3,3 3,6 1,5 1,1 1,1 Production due au propriétaire (t) 1,7 1,8 0,8 0,5 0,6 Production consommé (t) 1,0 1,1 0,5 0,3 0,3 Production vendue (t) 0,7 0,7 0,3 0,2 0,2 Rendement à l'ha 3,0 4,0 3,0 2,1 2,8 Prix de vente Ar/kg 700 700 700 700 700 Chiffres d'affaires (Ar) 462 000 504 000 210 000 147 000 156 800 Autres revenus (Ar) 70 000 400 000 390 000 Crédit reçu 390 000 390 000 390 000 Epargne initiale 300 000 143 100 32 100 - - Trésorerie positive 1152 000 1 037 100 702 100 547 000 546 800 Dépenses personnelles 147 000 147 000 147 000 135 000 147 000 Alimentation céréales 100 000 68% 100 000 68% 100 000 68% 100 000 74% 100 000 68% Alimentation viande/poissons 25 000 17% 25 000 17% 25 000 17% 25 000 19% 25 000 17% Ecole 10 000 7% 10 000 7% 10 000 7% 10 000 7% 10 000 7% Transport 10 000 7% 10 000 7% 10 000 7% 0% 10 000 7% Habillement/ équipement domestique - 0% 0% 0% 0% 0% Santé 2 000 1% 2 000 1% 2 000 1% 0% 2 000 1% Cérémonie et dons 0% - 0% 0% 0% - 0% Dépenses exploitation 390 000 386 100 345 100 265 000 243 000 Semences 0% 0% 0% Préparation du terrain pour les pépinières 3 300 1% 2 700 1% 2 000 1% 2 000 1600 Charrue 55 000 14% 45 000 12% 30 000 8% 30 000 32 000 Batardeau 33 000 8% 27 000 7% 20 000 5% 20 000 24 000 Planage 33 000 8% 27 000 7% 20 000 5% 20 000 24 000 Repiquage 33 000 8% 27 000 7% 20 000 5% 20 000 20 000 1er sarclage 44 000 11% 36 000 9% 25 000 6% 25 000 20 000 2ème sarclage 33 000 8% 27 000 7% 15 000 4% 15 000 Urée 0% 64 900 17% 80 000 21% Rifit 0% 32 400 8% 18 000 5% 18 000 7 400

304

Coupe 39 700 10% 27 000 7% 20 000 5% 20 000 20 000 Mis en tas 22 000 6% 18 000 5% 15 000 4% 15 000 12 000 Battage 44 000 11% 36 000 1% 30 100 8% 30 000 32 000 Redevance FAMA 50 000 13% 50 000 13% 50 000 13% 50 000 50 000 Remboursement de crédit 390 000 390 000 128 100 147 000 156 800 Intérêt 81900 81900 81900 Achat de terrain/Investissement - - - Total des dépenses 1 008 900 1 005 000 702 100 547 000 546 800 Surplus 143 100 32 100 - - -

L'utilisation du crédit par les riziculteurs métayers mauvais payeurs

2006 2007 2008

1ème saison 2eme saison 1ème saison 2eme saison 1ème saison

Surface financée (ha) 1,3 1,3 1,3 1,3 1,3

Surface réellement cultivée 1,1 0,9 0,5 0,5 0,4 (ha)

Acquisition de terrain (ha) 0 0

305

Production (t) 3,3 3,6 1,5 1,1 1,1

Production due au propriétaire 1,7 1,8 0,8 0,5 0,6 (t)

Production consommée (t) 1,0 1,1 0,5 0,3 0,3

Production vendue (t) 0,7 0,7 0,3 0,2 0,2

Rendement à l'ha 3,0 4,0 3,0 2,1 2,8

Prix de vente Ar/kg 700 700 700 700 700

Chiffres d'affaires (Ar) 462 000 504 000 210 000 147 000 156 800

Autres revenues (Ar) 390 000 70 000 400 000 390 000

Crédit reçu 390 000

Epargne initiale 300 000 143 100 504 000 210 000 147 000

Trésorerie positive 1152 000 1 037 100 784 000 757 000 693 800

Dépenses personnelles 147 000 147 000 147 000 135 000 147 000

Alimentation céréales 100 000 68% 100 000 68% 100 000 68% 100 000 74% 100 000 68%

Alimentation viande/poissons 25 000 17% 25 000 17% 25 000 17% 25 000 19% 25 000 17%

Ecole 10 000 7% 10 000 7% 10 000 7% 10 000 7% 10 000 7%

Transport 10 000 7% 10 000 7% 10 000 7% 0% 10 000 7%

306

Habillement et équipement 0% 0% 0% 0% 0%

Santé 2 000 1% 2 000 1% 2 000 1% 0% 2 000 1%

Cérémonie et dons 0% - 0% 0% 0% - 0%

Dépenses exploitation 390 000 386 100 427 000 475 000 390 000

Semences 0%

Préparation du terrain pour les 3 300 1% 2 700 2 000 2 000 1600 pépinières

Charrue 55 000 14% 45 000 30 000 30 000 32 000

L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, propriétaires des terrains et bons payeurs 2006 2007 2008 1ere saison 1ere saison 1ere saison Surface financée (ha) 1,3 1,3 1,5 Surface réellement cultivée (ha) 1,1 1,3 1,5 Acquisition de terrain (ha) 0 0,2 Production (t) 1,9 2,2 2,6 Production consommé (t) 0,2 0,2 0,3 Production vendue (t) 1,7 2,0 2,3 Rendement (t à l'ha) 1,7 1,7 1,7 Prix de vente Ar/kg 700 1000 200 Chiffres d'affaires (Ar) 1 178 100 1 989 000 459 000 Autres revenus (Ar) Crédit reçu 234 000 234 000 270 000 Epargne initiale 400 000 878 580 1 689 480

307

Trésorerie positive 1 812 100 3 101580 2 418 480 Dépenses personnelles 400 000 808 380 1 293 480 Alimentation céréales 200 000 50% 200 000 25% 150 000 12% Alimentation viande/poissons 40 000 10% 25 000 3% 25 000 2% Ecole 60 000 15% 60 000 7% 60 000 5% Transport 20 000 5% 20 000 2% 20 000 2% Habillement/ équipement domestique - 0% 10 000 1% 340 000 26% Santé 20 000 5% 20 000 2% 20 000 2% Cérémonie et dons 60 000 15% 513 220 63% 678 480 52% Dépenses exploitation 234 000 304 200 486 000 Semences 22 000 9% 26 000 11% 30 000 11% Défrichement 77 000 33% 104 000 44% 150 000 56% Semis 33 000 14% 39 000 17% 75 000 28% 1er sarclage 44 000 19% 65 000 28% 120 000 6% 2ème sarclage 31600 14% 39 000 75 000 Insecticides 26 400 11% 31200 36 000 Remboursement de crédit 234 000 234 000 270 000 Intérêt 65 520 65 520 65 520 Achat de terrain/Investissement - 180 000 Total des dépenses 933 520 1 412 100 2 295 000 Surplus 878 580 1689 480 123 480

L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, propriétaires des terrains et mauvais payeurs.

2006 2007 2008 1ere saison 1ere saison 1ere saison Surface financée (ha) 1,3 1,3 Surface réellement cultivée (ha) 1,1 1,3 1,5 Acquisition de terrain (ha) 0 0,2 Production (t) 1,9 2,2 2,6 Production consommé (t) 0,2 0,2 0,3 Production vendue (t) 1,7 2,0 2,3

308

Rendement (t à l'ha) 1,7 1,7 1,7 Prix de vente Ar/kg 700 1000 200 Chiffres d'affaires (Ar) 1178 100 1 989 000 459 000 Autres revenus (Ar) Crédit reçu 234 000 234 000 Epargne initiale 400 000 878 580 1 989 000 Trésorerie positive 1 812 100 3 101 580 2 448 000 Dépenses personnelles 400 000 808 380 1 323 000 Alimentation céréales 200 000 50% 200 000 25% 150 000 11% Alimentation viande/poissons 40 000 10% 25 000 3% 25 000 2% Ecole 60 000 15% 60 000 7% 60 000 5% Transport 20 000 5% 20 000 2% 20 000 2% Habillement/ équipement domestique - 0% 10 000 1% 340 000 26% Santé 20 000 5% 20 000 2% 20 000 2% Cérémonie et dons 60 000 15% 473 380 59% 708 000 54% Dépenses exploitation 234 000 304 200 486 000 Semences 22 000 9% 26 000 11% 30 000 Défrichement 77 000 33% 104 000 44% 150 000 Semis 33 000 14% 39 000 17% 75 000 1er sarclage 44 000 19% 65 000 28% 120 000 2ème sarclage 31600 14% 39 000 75 000 Insecticides 26 400 11% 31200 36 000 Remboursement de crédit 234 000 Intérêt 65 520 Achat de terrain/Investissement - 180 000 Total des dépenses 933 520 1112 580 1 989 000 Surplus 878 580 1 989 000 459 000

309

L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, locataires des terrains et bons payeurs.

2006 2007 2008 1ere saison 1ere saison 1ere saison Surface financée (ha) 1,3 1,5 1,5 Surface réellement cultivée (ha) 0,5 0,5 0,6 Acquisition de terrain (ha) Production (t) 0,8 0,9 1,0 Production due au propriétaire (t) 0,1 0,1 0,1 Production consommé (t) 0,7 0,8 0,9 Production vendue (t) 1,5 1,7 1,7 Rendement (t/ha) 700 1000 200 Prix de vente Ar/kg 472 500 765 000 183 600 Chiffres d'affaires (Ar) 200 000 162 000 Crédit reçu 234 000 270 000 270 000 Epargne initiale 400 000 172 980 419 400 Trésorerie positive 1 106 500 1 407 980 1 035 000 Dépenses personnelles 400 000 375 980 275 000 Alimentation céréales 200 000 50% 200 000 53% 150 000 55% Alimentation viande/poissons 40 000 10% 25 000 7% 25 000 9% Ecole 60 000 15% 60 000 16% 60 000 22% Transport 20 000 5% 20 000 5% 20 000 7% Habillement/ équipement domestique 0% 10 000 3% 0% Santé 20 000 5% 20 000 5% 20 000 7% Cérémonie et dons 60 000 15% 40 980 11% 0% Dépenses exploitation 234 000 267 000 414 400 Semences 10 000 4% 10 000 4% 12 000 4% Location terrain 150 000 64% 150 000 56% 180 000 67% Défrichement 20 000 9% 40 000 15% 60 000 22% Semis 15 000 6% 15 000 6% 30 000 7% 1er sarclage 20 000 9% 25 000 9% 48 000 2ème sarclage 10 000 4% 15 000 6% 30 000

310

Insecticides 9 000 4% 12 000 4% 14 400 Remboursement de crédit 234 000 270 000 270 000 Intérêt 65 520 75 600 75 600 Achat de terrain/Investissement - - Total des dépenses 933 520 988 580 1 035 000 Surplus 172 980 419 400 -

L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, locataires des terrains et mauvais payeurs.

2006 2007 2008 1ere saison 1ere saison 1ere saison Surface financée (ha) 1,3 1,5 Surface réellement cultivée (ha) 0,5 0,5 0,5 Acquisition de terrain (ha) Production (t) 0,8 0,9 0,9 Production due au propriétaire (t) 0,1 0,1 0,1 Production consommée (t) 0,7 0,8 .0,8 Production vendue (t) 1,5 1,7 1,7 Rendement (t/ha) 700 1000 200 Prix de vente Ar/kg 472 500 765 000 153 000 Chiffres d'affaires (Ar) 200 000 Crédit reçu 234 000 270 000 Epargne initiale 400 000 172 980 765 000 Trésorerie positive 1 106 500 1 407 980 918 000 Dépenses personnelles 400 000 375 980 453 000 Alimentation céréales 200 000 50% 200 000 150 000 Alimentation viande/poissons 40 000 10% 25 000 25 000 Ecole 60 000 15% 60 000 60 000 Transport 20 000 5% 20 000 20 000 Habillement/ équipement domestique - 0% 10 000 Santé 20 000 5% 20 000 20 000 Cérémonie et dons 60 000 15% 40 980 178 000

311

Dépenses exploitation 234 000 267 000 312 000 Semences 10 000 4% 10 000 10 000 Location terrain 150 000 64% 150 000 150 000 Défrichement 20 000 9% 40 000 50 000 Semis 15 000 6% 15 000 25 000 1er sarclage 20 000 9% 25 000 40 000 2ème sarclage 10 000 4% 15 000 25 000 Insecticides 9 000 4% 12 000 12 000 Remboursement de crédit 234 000 - Intérêt 65 520 Achat de terrain/Investissement - - Total des dépenses 933 520 642 980 765 000 Surplus 172 980 765 000 153 000

L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, métayers et bons payeurs.

2006 2007 2008 1ere saison 1ere saison 1ere saison Surface financée (ha) 1,3 1,5 1,9 Surface réellement cultivée (ha) 1,3 1,5 1,3 Acquisition de terrain (ha) 0,4 Production (t) 2,0 2,6 2,2 Production due au propriétaire (t) 1,0 1,3 1,1 Production consommé (t) 0,2 0,3 0,2 Production vendue (t) 0,8 1,0 0,9 Rendement (t/ha) 1,5 1,7 1,7 Prix de vente Ar/kg 700 1 000 200 Chiffres d'affaires (Ar) 546 000 1 020 000 176 800 Autres revenus (Ar) 185 000 Crédit reçu 234 000 270 000 342 000

312

Epargne initiale 300 246 674 000 480 400 Trésorerie positive 1 080 000 1 536 480 1 378 200 Dépenses personnelles 313 000 286 480 236 480 Alimentation céréales 200 000 64 % 200 000 70% 150 000 63% Alimentation viande/poissons 40 000 13% 6 480 2% 6 480 3% Ecole 60 000 19% 60 000 21% 60 000 25% Transport 20 000 6% 20 000 7% 20 000 8% Habillement/ équipement domestique 0% 0% 0% Santé 20 000 6% 0% 0% Cérémonie et dons 44 000 14% 0% 0% Dépenses exploitation 221 000 230 000 364 000 Semences 0% 0% 0% Défrichement 91 000 39% 120 000 44% 130 000 38% Semis 39 000 17% 45 000 17% 65 000 19 1er sarclage 52 000 22% 50 000 19% 104 000 28%% 2ème sarclage 39 000 17 % 15 000 6% 65 000 Insecticides 0% 0% Remboursement de crédit 234 000 270 000 342 000 Intérêt 65 520 75 600 75 600 Achat de terrain/Investissement 360 000 Total des dépenses 833 520 862 080 1 378 080 Surplus de revenu 246 480 674 400 120

L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, métayers et mauvais payeurs.

2006 2007 2008 1ere saison 1ere saison 1ere saison Surface 1,3 1,5 1,5 Surface 1,3 1,5 1,3 Acquisition

313

Production 2,0 2,6 2,2 Production 1,0 1,3 1,1 Production 0,2 0,3 0,2 Production 0,8 1,0 0,9 Rendement 1,5 1,7 1,7 Prix de 700 1000 200 Chiffres 546 000 1 020 000 176 800 Autres 185 000 Crédit reçu 234 000 270 000 Epargne 300 000 246 480 1 020 000 Trésorerie 1 080 000 1536 480 1 381 800 Dépenses 313 000 286 480 836 480 Alimentation 200 000 64% 200 000 70% 150 000 18% Alimentation 40 000 13% 6 480 2% 6 480 1% Ecole 60 000 19% 60 000 21% 60 000 7% Transport 20 000 6% 20 000 7% 20 000 2% Habillement/ 0% 0% 0% Santé 20 000 6% 0% - 0% Cérémonie 44 000 14% 0% 600 000 72% Dépenses 221 000 230 000 364 000 Semences 0% 0% Défricheme 91000 39% 120 000 44% 130 000 Semis 39 000 17% 45 000 17% 65 000 1er sarclage 52 000 22% 50 000 19% 104 000 2ème 39 000 17% 15 000 6% 65 000 Insecticides 0% 0% Rembourse 234 000 - Intérêt 65 520 Achat de - Total des 833 520 516 480 1 200 480 Surplus 246 480 1 020 000 181320

314

Annexe 2 : Détails de l’Analyse du marché L’analyse du marché a été effectuée sur un échantillon de 100 clients dont la répartition est jointe en annexe. 50 clients en cours répartis sur Tuléar I (20), Ankililaoky (10), Sakaraha (10) et Bas Mangoky (10) dont :

12 CME (24%) 10 CAE (20%) 10 Crédit solidaire productif (20%) 2 Crédit solidaire stockage (4%) 3 Crédit LVE (6%) 11 Crédit petit commerce (22%) 2 Crédit Individuel en cours (4%)

20 anciens clients répartis sur Tuléar I (5), Ankililaoky (5), Sakaraha (5) et Bas Mangoky (5) dont :

2 CME (10%) 2 CAE (10%) 6 Crédit solidaire productif (30%) 3 Crédit solidaire stockage (15%) 1 Crédit LVE (5%) 6 Crédit solidaire petit commerce (30%)

315

30 nouveaux clients répartis sur Tuléar I (5), Ankililaoky (5), Sakaraha (5) et Bas Mangoky (5), Morombe (10) dont :

Perception des produits de VM pas du très plutôt peu tout satisfait satisfait satisfait satisfait En général Clients en cours 56% 34% 6% 4% Anciens clients 60% 25% 15% CME 12 Clients en cours 67% 17% 17% 0 Anciens clients 50% 50% CAE 10 Clients en cours 50% 20% 10% 20% Anciens clients 50% 50% CS productif 10 Clients en cours 50% 50% Anciens clients 33% 50% 17% CS stockage 2 Clients en cours 100% Anciens clients 67% 33%

316

C LVE 3 Clients en cours 100% Anciens clients 100% CS petit commerce 11 Clients en cours 36% 64% Anciens clients 67% 33% C individuel 2 Clients en cours 50% 50% Anciens clients

Dans chaque produit analysé et dans l’ensemble, il y a davantage de gens qui sont ou ont été très satisfaits ou satisfaits par les produits auprès des clients en cours et des anciens clients, respectivement 90% et 85%.

Points de satisfaction en général : la rentabilité tirée de l’opération de crédit, le taux

Points d’insatisfaction en général : l’insolvabilité des autres membres du groupe et la prise en charge de la dette d’autrui.

317

Appréciation du taux d’intérêt à payer :

très plutôt peu pas du tout

satisfait satisfait satisfait satisfait

En général

Clients en cours 40% 52% 4% 4%

Anciens clients 45% 50% 5%

CME 12

Clients en cours 75% 17% 8% 0

Anciens clients 50% 50%

CAE 10

Clients en cours 20% 60% 20%

Anciens clients 100%

CS productif 10

Clients en cours 20% 80%

Anciens clients 50% 50%

CS stockage 2

Clients en cours 100%

Anciens clients 100%

C LVE 3

Clients en cours 100%

318

Anciens clients 100%

CS petit commerce 11

Clients en cours 55% 36% 9%

Anciens clients 83% 17%

C individuel 2

Clients en cours 50% 50%

Anciens clients

Une très grande majorité des clients en cours (92%) et des anciens clients (95%) sont très satisfaits ou satisfaits par le taux appliqué pour les produits VM.

Point de satisfaction : il y a rentabilité

Appréciation du montant du crédit obtenu :

pas du très plutôt peu tout satisfait satisfait satisfait satisfait

En général

Clients en cours 32% 48% 20%

Anciens clients 20% 40% 20%

CME 12

319

Clients en cours 50% 17% 33% 0

Anciens clients 50% 50%

CAE 10

Clients en cours 50% 50%

Anciens clients 50% 50%

CS productif 10

Clients en cours 30% 70%

Anciens clients 50% 33% 17%

CS stockage 2

Clients en cours 100%

Anciens clients 33% 33% 33%

C LVE 3

Clients en cours 100%

Anciens clients 100%

CS petit commerce 11

Clients en cours 9% 64% 36%

Anciens clients 50% 33% 17%

C individuel 2

Clients en cours 50% 50%

Anciens clients

320

20% en moyenne des clients en cours et anciens clients ne sont pas satisfaits du montant octroyé. Les produits les plus critiqués pour le montant sont : le Crédit solidaire stockage (67% d’insatisfaits parmi les anciens clients), le CME (33% d’insatisfaits parmi les clients en cours et 50% parmi les anciens clients), le Crédit solidaire productif (50% parmi les anciens clients), le Crédit solidaire petit commerce (36% parmi les clients en cours et 50% parmi les anciens clients).

Point d’insatisfaction : insuffisance du montant accordé par rapport à leurs besoins

Appréciation du délai de déblocage du crédit demandé :

pas du très plutôt peu tout satisfait satisfait satisfait satisfait En général Clients en cours 34% 42% 22% 2% Anciens clients 15% 45% 35% 5% CME 12 Clients en cours 75% 8% 8% 8% Anciens clients 50% 50% CAE 10

321

Clients en cours 60% 40% Anciens clients 50% 50% CS productif 10 Clients en cours 70% 30% Anciens clients 50% 50% CS stockage 2 Clients en cours 50% 50% Anciens clients 67% 33% C LVE 3 Clients en cours 33% 67% Anciens clients 100% CS petit commerce 11 Clients en cours 18% 55% 27% Anciens clients 17% 50% 17% 17% C individuel 2 Clients en cours 50% 50% Anciens clients

24% en moyenne des clients en cours et 40% des anciens clients ne sont pas satisfaits du délai de déblocage. Tous les produits ont été critiqués pour cette durée notamment :

322

Le Crédit LVE à 67% d’insatisfaits parmi les clients en cours, Le Crédit individuel à 50% de ceux qui ont un emprunt en cours, Le Crédit de stockage : insatisfaction de 50% des clients en cours et de 33% des anciens membres

Points d’insatisfaction : retard de déblocage du crédit, attente considérable, le déblocage effectif ne se fait pas au moment où l’on a besoin de l’argent, ce qui fait que l’on doive d’abord emprunter ailleurs pour avoir l’argent au moment voulu et que le crédit de VM servira à rembourser ce premier prêt.

Appréciation des modalités de remboursement : pas du très plutôt peu tout satisfait satisfait satisfait satisfait En général Clients en cours 34% 42% 16% 4% Anciens clients 10% 55% 25% 10% CME 12 Clients en cours 50% 42% 8% Anciens clients 50% 50% CAE 10

323

Clients en cours 60% 10% 20% 10% Anciens clients 50% 50% CS productif 10 Clients en cours 90% 10% Anciens clients 17% 50% 33% CS stockage 2 Clients en cours 50% 50% Anciens clients 100% C LVE 3 Clients en cours 67% 33% Anciens clients 100% CS petit commerce 11 Clients en cours 18% 82% Anciens clients 67% 33% C individuel 2 Clients en cours 50% 50% Anciens clients

Le taux d’insatisfaction est de 20% parmi les clients en cours et 35% parmi les anciens clients. Parmi les produits où la fréquence de remboursement déçoit le plus de clients figurent le CME (insatisfaction parmi 50% des clients en cours et 100% des anciens clients), le CAE (insatisfaction parmi 30% des clients en cours et 50% des anciens clients).

324

Points d’insatisfaction : Pour le CME et le CAE, la fréquence de remboursement est jugée trop rapide, les clients n’ont pas le temps de faire fructifier le crédit. Pour les producteurs la fréquence de remboursement ne correspond pas toujours à la montée des activités qui leur procure les fonds pour rembourser.

Appréciation des pénalités de retard :

pas du très plutôt peu tout satisfait satisfait satisfait satisfait En général Clients en cours 24% 44% 24% 8% Anciens clients 10% 45% 20% 25%

Si le bilan est mitigé du côté des anciens clients, une plus grande majorité des clients en cours sont en faveur des pénalités de retard (68%).

325

Points de satisfaction : motivation pour payer l’argent à temps car un prêt et non une donation

Points d’insatisfaction : le retard est peut-être dû à des problèmes soudains (maladie/mort du bétail/de la volaille, accident de transport, etc…), les pénalités de retard sont attribuées sans distinction des cas

Les garanties possibles : Parmi ce que les gens proposent s’ils devaient donner une garantie :

Biens personnels immeubles et meubles : maison, terrain, poste téléviseur, radio, réfrigérateur, moto, meubles/salon/armoires, voitures, bicyclettes

Equipement de travail : charrue, bœufs, porcs

Appréciation de la caution solidaire :

pas du très plutôt peu tout satisfait satisfait satisfait satisfait En général Clients en cours 30% 26% 30% 14% Anciens clients 5% 20% 45% 30%

326

CME 12 Clients en cours 75% 8% 8% 8% Anciens clients 100% CAE 10 Clients en cours 40% 20% 20% 20% Anciens clients 50% 50% CS productif 10 Clients en cours 30% 70% Anciens clients 17% 67% 17% CS stockage 2 Clients en cours 100% Anciens clients 67% 33% C LVE 3 Clients en cours 33% 33% 33% Anciens clients 100% CS petit commerce 11 Clients en cours 9% 64% 27% Anciens clients 33% 67% C individuel 2 Clients en cours 100% Anciens clients

327

Le principe de caution solidaire est rejeté par 44% des clients en cours et 75% des anciens clients en général. Toutefois, l’on remarque une forte appréciation de cette solidarité pour le CME qui semble réussir à ce groupe actuellement (83% des clients en cours y sont favorables).

Points de satisfaction : entraide s’il y a confiance, notamment dans le cas où le groupe rassemble des membres d’une même famille d’où plus de cohésion également

Points d’insatisfaction : insolvabilité d’autres membres du groupe entraînant dispute au sein du groupe, certains avancent le fait qu’ils travaillent seuls et veulent rester indépendants (cas des commerçants).

Appréciation du dépôt obligatoire :

pas du très plutôt peu tout satisfait satisfait satisfait satisfait En général Clients en cours 38% 28% 8% 6% Anciens clients 15% 70% 5% 10%

328

En général, le dépôt obligatoire ne gêne pas vraiment les clients qu’ils soient en cours ou anciens avec 14 à 15% d’insatisfaction dans la mesure où ce fonds leur sera remboursé ultérieurement.

Soldes mensuels : Les rentrées d’argent des enquêtés sont constituées par la rémunération de la personne, celle du conjoint et les activités connexes. Les dépenses habituelles concernent l’eau/électricité, la nourriture, les frais d’écolage :

Moins de 80.000 Ar par mois : 16% Moins de 150.000 Ar par mois : 10% Entre 200.000 Ar à 300.000 Ar par mois : 12%

Besoins en crédit d’équipement : Les besoins en crédit d’équipement concernent : les charrues, charrettes, herses, pelles, bœufs pour les producteurs : entre 100.000 AR à 350.000 AR pour la plupart et des besoins supérieurs de 2 à 3 millions d’Ar pour les équipements plus sophistiqués les réfrigérateurs, produits de commerce, groupes électrogènes pour les commerçants et ce qui font des activités de transformation : 350.000 AR à 600.000 AR pour la plupart, et des rares besoins plus élevés de 1.200.000 AR à 1.500.00 AR.

Montant des disponibles périodiques :

Clients en cours

329

Seuls 22% des clients en cours ont des rentrées d’argent hebdomadaires si le reste gagnent plutôt mensuellement ou selon la montée des produits et des ventes. 56% des clients en cours ont un solde de 350.000 AR par mois.

Anciens clients Seuls 20% des anciens clients ont des rentrées d’argent hebdomadaires. La majorité (65%) des anciens clients ont un solde mensuel inférieur à 300.000 AR.

ANALYSE PROSPECTIVE

Prospection au crédit individuel : Nouveaux clients : 5 à Toliara I (2 commerçants, 2 artisans et 1 service), 3 à Morombe (pêcheurs), 2 à Sakaraha (commerçant, entrepreneur), 3 au Bas Mangoky (agriculteurs) :

Satisfaction par rapport au produit 80% des enquêtés apprécient le produit, qu’ils disent correspondre à leurs besoins et leur permettraient d’améliorer leur travail Appréciation du taux dégressif La totalité des gens apprécient le système de taux dégressif (4%) – taux qu’ils jugent acceptable pour être rentable Appréciation du montant La fourchette proposée convient à presque la totalité des

330

enquêtés ayant besoin de montants plutôt élevés Appréciation de la caution La totalité des enquêtés sont contre le principe de caution solidaire solidaire. Appréciation de l’épargne Une petite proportion seulement (20%) est contre les obligatoire fonds de garantie remboursables à la fin du prêt Soldes mensuels Soldes mensuels – de 100.000 AR à 1.200.000 AR dont 60% ont un solde mensuel inférieur à 400.000 AR (calcul du solde ?? Besoins en équipement Produits à revendre, matériel selon le type d’activités Garanties Maison, postes téléviseurs, outils de travail, armoire, or, boutres, filets, matériel de pêche

Clients en cours : 48 clients en cours sur 50 interrogés sur le crédit individuel (les 2 restants ayant déjà un emprunt en cours suite au test du crédit individuel).

La totalité des 48 enquêtés se disent intéressés ou très intéressés par rapport au crédit individuel évoquant les principales motivations qui sont : la suffisance du montant accordé et le fait d’aller seul et de n’être responsable que de soi. Ils suggèrent que ce crédit individuel se fasse très rapidement auprès de VM.

La totalité également entend à ce que les modalités de remboursement se décident en commun accord entre VM et eux suivant la périodicité de leurs rentrées d’argent. La durée de remboursement un peu plus longue motive également ces gens. Le taux dégressif correspond à leurs

331

besoins car se fait en fonction du capital restant du.

Mise à part la moitié des enquêtés à Sakaraha, le reste des clients en cours ne voient aucun problème aux pénalités de retard. Une grande partie des enquêtés à Ankililaoky n’apprécient pas non plus les frais de dossier.

Prospection au crédit solidaire : Productif : Nouveaux clients : 3 à Morombe (2 pêcheurs, 1 agriculteur), 1 au Bas Mangoky (agriculteur), 4 à Ankililaoky (agriculteurs)

Satisfaction par rapport au produit La totalité des enquêtés à Morombe ne sont que peu intéressés par l’offre. Le principal blocage concerne la caution solidaire. La totalité des enquêtés au Bas Mangoky et à Ankililaoky sont par contre très intéressés ou intéressés par l’offre. Leurs principales appréhensions concernent le délai de déblocage, déblocage pouvant n’arriver qu’après qu’ils aient vraiment besoin de l’argent, et l’insuffisance du montant proposé par rapport à leurs besoins. Appréciation du taux Aucun problème, la totalité satisfaite Appréciation du montant La moitié des enquêtés peu intéressée par le montant qu’ils jugent insuffisants

332

Appréciation de la caution La caution solidaire n’est pas acceptée à Morombe. solidaire Appréciation de l’épargne L’épargne étant jugée difficile par les agriculteurs à obligatoire Ankililaoky, celle-ci est acceptée par ceux de Morombe et du Bas Mangoky Garanties possibles Maison, lits, boutres, terrain Soldes mensuels Le solde mensuel est en moyenne de 250.000 Ar Besoins en équipement Les besoins en équipement concernent le matériel de travail : des boutres, filets pour les pêcheurs ; semences, charrue et herses pour les agriculteurs ; autres : bicyclettes, tôles Mois où ils ont le plus besoin Janvier, Mars, Septembre, Décembre d’argent

Commerce : Nouveaux clients : 3 à Sakaraha, 1 Morombe, 1 Bas Mangoky (tous commerçants)

Satisfaction par rapport au produit Offre rejetée par l’enquêté à Morombe qui n’est pas du tout intéressé à cause du principe de solidarité, de l’insuffisance du montant, du délai de déblocage et de la fréquence de remboursement trop rapide

333

Appréciation du taux Satisfaisant Appréciation du montant Appréciation mitigée du montant : 40% satisfaits, le reste non Appréciation du délai de Jugé trop long car ils ont besoin de l’argent au moment déblocage même Appréciation de la caution Principe pas en accord à leurs attentes craignant les solidaire discordes entre membres du groupe, et avançant que l’activité de commerce est une activité individuelle Garanties possibles Maison, lits, boutres Soldes mensuels Entre 100.000 AR à 500.000 AR Besoins en équipement Vitrines, congélateurs, réfrigérateurs de 30.000 AR à 1.200.000 AR Mois où ils ont le plus besoin Juin, Décembre, Septembre d’argent

CME : Nouveaux clients : 3 à Morombe (commerçantes) Satisfaction par rapport au produit Bilan négatif en général sur l’offre. Les points d’insatisfaction sont :

La caution solidaire : pas du tout intéressant pour les

334

enquêtées, L’épargne obligatoire : « s’ils empruntent c’est qu’ils n’ont pas d’argent », Les modalités de remboursement : durée trop courte, fréquence trop rapide, Le montant : insuffisant, Le taux : en correspondance avec l’argent obtenu qui est insuffisant et il faut encore payer ce taux

Garanties possibles lit, maison, télé, table, bœufs Soldes mensuels variés (de 30.000 AR à 1.000.000 AR) Besoins en équipement vitrines, congélateur, mixeur, balance Mois où ils ont le plus besoin Septembre, Octobre d’argent

Stockage : Nouveau client : 1 à Ankililaoky (agriculteur) Intéressement par rapport à l’offre. Seuls blocages sont : le délai de déblocage du montant, le délai de remboursement qu’il trouve serré. Son solde mensuel est de 250.000 AR et les mois où il a le plus besoin d’argent sont : janvier et septembre.

335

Annexe 2 : Organigramme de Volamahasoa COMITE DE PILOTAGE L’organigramme de VM se présente comme suit : (APEM, CIDR, AFD)

DIRECTION Directeur A.T.E

CI RAF RR

AAF

Gard.

Chauf. Légende : CI : contrôleur interne ANTENNE (multizone) ANTENNE (monozone) RAF : Responsable administratif Chef d’antenne Chef d’antenne et financier RR : Responsable Réseau AAF : Assistant administratif et AAF financier cadre AAF AC : agent de crédit AC chauff. : chauffeur

AC Gard Gard Gard. : gardien

336

Annexe 3 : Description des activités Dans le cadre d’une organisation plus efficace, VM a adopté un mode de classification de ses fonctions. Ce procédé lui permet de se retrouver rapidement dans les différentes activités qu’elle mène. A titre d’exemple, le mode de classement est inspiré de cette catégorisation. Il en est de même pour la description des postes, …

1 - RESPONSABILISATION DES ASSOCIATIONS 1.1 Formation à la caution solidaire, responsabilité 1.2 Structuration des groupes 16 1.3 Préparation et suivi des crédits 17 1.4 Conception des outils de suivi des groupes

2 - GESTION DES CREDITS 2.1 Organisation générale de la campagne 18 2.2 Octroi, Déblocage, Remboursement 2.3 Suivi d'outils de crédit 2.4 Recouvrement amiable 2.5 Contentieux

16 L'accompagnement des chefs de groupes est inclus dans la structuration

17 Y sont compris toutes les réunions organisées par l'agent de crédit relatives au crédit (relance, suivi de crédit, ...)

18 L'analyse de portefeuille par agent de crédit et au niveau général y sont inclus

337

2.6 Conception des outils de gestion des crédits

3 - SUIVI-EVALUATION ET ETUDES DU MILIEU 3.1 Prospection 19 3.2 Etudes spécifiques 20 3.3 Réalisation des enquêtes de Suivi-évaluation 21 3.4 Elaboration des tableaux de Suivi-évaluation 3.5 Conception d'outil de Suivi-évaluation et d'enquête

4 - LOGISTIQUE 4.1 Achat / approvisionnement 22 4.2 Gestion de stock 23 4.3 Gestion du matériel roulant 24 4.4 Gestion du bâtiment et des autres équipements

19 Il s'agit des enquêtes préalables pour connaître le milieu (à la création d'une antenne ou d'une zone)

20 Il s'agit d'une étude définie au besoin en parallèle aux activités quotidiennes des antennes et relatif à un problème spécifique

21 Par domaine, on trouve les Indicateurs d'activités, enquête socio-économique, évaluation associations et maîtrise de la GBF

22 Peut y être inclus la gestion des commandes et la relation avec les fournisseurs (locaux, Tana et extérieurs)

23 On peut citer la conservation, l'enregistrement et le suivi des fournitures, pièces détachées et carburants

24 y compris l'organisation de l'utilisation de ce matériel, son entretien et réparation, les dispositifs de sécurité (assurance,...) et les activités d'inventaire.

338

4.5 Conception des outils logistiques

5 - GESTION DU PERSONNEL 5.1 Gestion administrative du personnel 25 5.2 Recrutement 26 5.3 Formation du personnel 5.4 Suivi-accompagnement 5.5 Animation et motivation du personnel 27 5.6 Organisation et animation des Réunions d'équipe 5.7 Evaluation du personnel 5.8 Négociation avec le personnel et traitement de litiges 5.9 Conception des outils de gestion du personnel

6 - COMMUNICATION 6.1 Rédaction de rapports et comptes-rendus

25 On entend par gestion administrative toute activité pouvant être régie par des procédures. En matière du personnel, il peut s'agir de la gestion de contrat, des obligations fiscales (IGR et sociales

(CNaPS)...

26 y sont compris l'organisation des tests, entretiens, de stages de recrutement.

27 La fixation des objectifs et primes y est inclue

339

6.2 Rédaction de rapports d'activités 6.3 Diffusion de l'information 6.4 Relations extérieures 6.5 Organisation de visite et accompagnement des visiteurs 6.6 Organisation et réalisation de stages de formation 6.7 Conception de la communication

7 - GESTION FINANCIERE 7.1 Enregistrement comptable et élaboration de balance 7.2 Gestion de la trésorerie courante 28 7.3 Elaboration des états financiers de fin d'année 7.4 Elaboration du compte d'exploitation prévisionnel 7.5 Elaboration de la trésorerie annuelle 7.6 Organisation et réalisation des transferts de fonds 7.7 Elaboration des états CSBF et fiscaux 7.8 Conception d'outils de gestion financière 7.9 Préparation des rapports financiers pour les bailleurs de fonds

8 - ORGANISATION ET PROGRAMMATION

28 Gestion de comptes bancaires et caisses

340

8.1 Elaboration des programmes semestriels et annuels 8.2 Programmation du travail 29 8.3 Suivi d'activités 8.4 Conception des outils de programmation 8.5 Rédaction des procédures et organisation des opérations 8.6 Elaboration du programme triennal 8.7 Elaboration de la politique générale 30 8.8 Préparation et animation du Comité de direction 8.9 Conception et mise à jour de la méthodologie

9 - CONTRÔLE 9.1 Contrôle des opérations 31 9.2 Contrôle de l'activité 32 9.3 Contrôle budgétaire 9.4 Conception des outils de contrôle

29 Il s'agit du travail de chacun (se fait à tout niveau)

30 En préparation de la décision du CA ou du CD (politique salariale, politique de crédit par exemple)

31 Contrairement à l'activité (qui est définie par les objectifs), une opération est une tâche régie par des règles ou procédures

32 Le contrôle du personnel peut y être inclus. Le contrôle des activités peut se matérialiser soit par une forme d'auto-contrôle ou de contrôle hiérarchique, par domaine d'activités.

341

10 - INSTITUTIONNALISATION 10.1 Organisation de l'actionnariat et du Conseil d'Administration 10.2 Conception du schéma d'apport et mise en place des apports 10.3 Rédaction des statuts et du Règlement Intérieur 10.4 Préparation des agréments et autorisations 10.5 Diffusion d'information auprès des actionnaires 10.6 Préparation, animation et restitution des CA(Conseil d'Administration) et AG (Assemblée Générale) 10.7 Lobbying auprès des Institutionnels

ORGANISATION

LE COMITE DE PILOTAGE / CONSEIL D’ADMINISTRATION Jusqu’à ce que VM soit institutionnalisé, le comité de pilotage (ou comité technique) joue le rôle de préfiguration de conseil d’administration. Il a comme fonction de :

Orienter l’institution dans sa définition de politique et de stratégie

Valider le plan d’action commercial (PAC) et plan de développement (PD) proposé par la Direction de VM

Evaluer l’atteinte des objectifs (du PAC et du PD) Le comité de pilotage est constitué de l’APEM, du CIDR, de l’AFD. Le Directeur de VM y assiste en tant qu’observateur et présentateur des résultats d VM mais n’a pas droit de vote. Dans l’avenir, après l’institutionnalisation de VM, les salariés et les clients seront actionnaires de VM.

342

ROLES ET FONCTIONS DU CIDR

Le CIDR joue un rôle d’opérateur d’appui et de conseil. Il appuie VM dans la mise en œuvre de son plan d’action commercial et dans l’atteinte des objectifs commerciaux et financiers qui en découlent.

Il a comme responsabilité : la constitution et la formation de l’équipe de Direction et son accompagnement dans : le lancement de nouvelles antennes le recrutement et la formation des équipes d’antennes la coordination des antennes (audit, contrôle, programmation, suivi et évaluation, …) la négociation avec les partenaires extérieurs l’animation du comité de direction et les relations avec le comité de pilotage/conseil d’administration la définition et mise au point de la nouvelle méthodologie et des nouveaux produits financiers la mise en place des outils et procédures de gestion interne l’institutionnalisation de VM (création de la SA, obtention de l’agrément, défiscalisation, …)

ROLES ET FONCTIONS DE L’APEM Par rapport à Vola Mahasoa, l’APEM est le futur actionnaire principal et maître d’ouvrage a comme rôle et fonctions de : assurer la maîtrise d’ouvrage du projet et par conséquent d’évaluer la performance de la maîtrise d’œuvre, de valider la méthodologie d’intervention de VM et de représenter le

projet aux différentes instances nationales et internationales

343

défendre les intérêts de VM et les clients à travers des actions de communication et de lobbying pour l’obtention d’exonération fiscales permanentes par exemple et pour une

meilleure intégration à l’environnement institutionnel global participer à l’institutionnalisation de VM : création de la SA, demande d’agrément auprès de la CSBF en tant qu’établissement de crédit, réflexion sur les prochaines étapes de

l’institutionnalisation participer activement en tant qu’actionnaire de référence aux Assemblées générales et Conseil d’administration / Comité de pilotage de V, afin d’enrichir le débat, faciliter

l’organisation de ces rencontres, prendre part aux décisions en toute responsabilité veiller au maintien des grandes orientations actuelles du projet et d’assurer la pérennité des actions du projet.

LES FONCTIONS DE LA DIRECTION ET DES ANTENNES

FONCTIONS DE LA DIRECTION La DIRECTION assure 4 types de fonctions : fonction de gestion interne du DIRECTION (compta, administratif, logistique, finance, …) fonction tournées vers les antennes : lancement, appui/accompagnement, suivi et contrôle dans : organisation interne gestion administrative, comptable et financière programmation et suivi des activités des antennes et de l’ensemble de VM opération de crédit fonction de coordination, de direction et de gestion de l’ensemble de la structure : politique et stratégie de développement,

344

conception de nouveaux produits financiers, recherche – développement (méthodologie, produits) gestion du back-office (audit des comptes, procédures, …) consolidation des résultats, relation avec le conseil d’administration, fonction tournée vers l’extérieur (bailleurs de fonds, banques) , relation institutionnelles (CSBF, AIM/APIFM, partenaires techniques de développement, …) FONCTIONS DES ANTENNES Les antennes sont des centres d’activités autonomes et responsables de leurs activités et de leur politique interne à l’intérieur du cadre du comité de direction Chaque antenne dispose d’un compte de résultat. Les antennes ont comme fonctions de : prospecter les clients et le marché suivant la méthodologie et la politique générale définie par VM offrir les services financiers (crédit, épargne) et non financiers (formation/éducation, structuration des groupes, … ) destinés aux clients gérer le back-office (comptabilité/finance, administratif, contrôle, suivi)

345

TABLE DES MATIERES

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

TABLEAUX :

Tableau 1 : Production des cultures vivrières dans la région du Sud Ouest en 2007 ...... 26

Tableau 2 : Production des cultures de rente dans la région du Sud-Ouest en 2007 ...... 27

Tableau 3 : Calendrier cultural ...... 28

Tableau 4 : les infrastructures agricoles aménagées par le PSDR dans chaque district jusqu’en 2008 ...... 30

Tableau 5 : La disponibilité en paddy à Madagascar (en tonne) ...... 38

Tableau 6 : Superficie par type de riziculture en hectares ...... 40

Tableau 7: Prix du riz blanc en Ariary par kilo de 2005 à 2008 ...... 43

Tableau 8 : Taille de l'échantillon considéré pour l'étude d'impact ...... 104

Tableau 9 : Taille de l'échantillon considéré pour le plan de développement de VOLAMAHASOA ...... 105

Tableau 10 : pourcentage de surface réellement cultivée par rapport à la surface financée ...... 120

Tableau 11 : Répartition du total de l'encours de crédit ...... 142

Tableau 12 : Tableau de la concentration de risques en considérant le montant total de crédit déboursé ...... 145

Tableau 13 : Montant des intérêts demandés par les usuriers dans la ville de Tuléar ...... 150

Tableau 14 : Les zones d'intervention de VOLAMAHASOA ...... 155

Tableau 15 : Les crédits classiques proposés par VOLAMAHASOA ...... 158

Tableau 16 : Caractéristique du crédit avec éducation de VOLAMAHASOA ...... 159

Tableau 17 : Caractéristique du crédit stockage de VOLAMAHASOA ...... 160

Tableau 18 : les caractéristiques du crédit Micro entreprise ...... 161

Tableau 19 : les caractéristiques du crédit Individuel ...... 162

Tableau 20 : Les produits de crédit proposés par VOLAMAHASOA dans la commune d'Ambahikily...... 164

Tableau 21 : Les résultats commerciaux de l'antenne de VOLAMAHASOA à Bas Mangoky...... 165

Tableau 22 : Taux de pénétration ...... 167

Tableau 23 : taux de pénétration par fokontany ...... 168

Tableau 24 : Impact au niveau de l'acquisition de terrain ...... 173

Tableau 25 : Impact au niveau de l'équipement agricole ...... 174

Tableau 26 : Impacts au niveau du revenu ...... 175

Tableau 27 : Impacts au niveau de la nutrition ...... 175

Tableau 28 : Impact au niveau de l'équipement domestique ...... 176

346

TABLE DES MATIERES

Tableau 29 : Impact au niveau du moyen de transport ...... 176

Tableau 30 : Impact au niveau de l'habitat ...... 177

Tableau 31 : Impact au niveau du changement de l'habitat ...... 177

Tableau 32 : Impact au niveau de l'aisance ...... 178

Tableau 33 : Impact au niveau de l'approvisionnement en eau ...... 178

Tableau 34 : Mode de remboursement de l'emprunt ...... 179

Tableau 35 : les étapes de la planification stratégique et opérationnelle ...... 183

Tableau 36 : Tableau Produits/Marché ...... 189

Tableau 37 : Aperçu du cadre de planification de Microfin ...... 194

Tableau 38 : Cadre modèle pour élaborer un plan d'affaires ...... 198

Tableau 39 : Tableau des opportunités et menaces en matière réglementaire ...... 210

Tableau 40 : Tableau des opportunités et menaces en matière réglementaire ...... 211

Tableau 41 : Tableau des opportunités et menaces, par rapport aux partenaires ...... 212

Tableau 42 : Tableau des opportunités et menaces face à la politique ...... 213

Tableau 43 : Tableau des opportunités et menaces par rapport à l'économie ...... 213

Tableau 44 : Tableau des opportunités et menaces par rapport aux facteurs socioculturels ...... 214

Tableau 45 : Tableau des opportunités et menaces par rapport à la technologie ...... 215

Tableau 46 : Tableau des opportunités et menaces par rapport à la sécurité ...... 216

Tableau 47 : Tableau des opportunités et menaces par rapport à l'environnement ...... 216

Tableau 48 : Tableau des opportunités et menaces par rapport aux autres facteurs ...... 217

Tableau 49 : Tableau des forces et faiblesses concernant le programme d'épargne et de crédit ...... 218

Tableau 50 : Tableau des forces et faiblesses concernant la direction et le CA ...... 218

Tableau 51 : Tableau des forces et faiblesses concernant l'administration...... 219

Tableau 52 : Tableau des forces et faiblesses concernant le financement ...... 221

Tableau 53 : Tableau des forces et faiblesses concernant la gestion financière ...... 222

Tableau 54 : Plan stratégique pour le développement de VOLAMAHASOA ...... 223

Tableau 55 : Les produits de crédit proposés ...... 227

Tableau 56 : Les produits d'épargne proposés ...... 227

Tableau 57 : tableau de mise en place des produits financiers ...... 228

Tableau 58 : Tableau de projection du circuit ...... 230

Tableau 59 : hypothèses sur les projections d'épargne ...... 231

Tableau 60 : Projection des épargnes ...... 232

Tableau 61 : programme d'installation dans les agences ...... 233

347

TABLE DES MATIERES

Tableau 62 : Hypothèses sur les effectifs au niveau des antennes ...... 235

Tableau 63: hypothèses sur les salaires au niveau des antennes ...... 236

Tableau 64 : Les autres charges d'exploitation au niveau des agences ...... 237

Tableau 65 : Projection de charges au niveau des antennes ...... 238

Tableau 66 : hypothèses sur les immobilisations au niveau des agences ...... 239

Tableau 67 : Les acquisitions d'immobilisations au niveau des agences ...... 240

Tableau 68 : Les coûts d'achat des nouvelles immobilisations ...... 241

Tableau 69 : Hypothèses sur les effectifs au niveau du siège...... 242

Tableau 70 : hypothèses sur les salaires au niveau du siège...... 242

Tableau 71 : Les autres charges d'exploitation au niveau du siège ...... 243

Tableau 72 : Projection de charges au niveau des antennes ...... 244

Tableau 73 : hypothèses sur les immobilisations au niveau du siège ...... 245

Tableau 74 : Les acquisitions d'immobilisations au niveau du siège ...... 246

Tableau 75 : Les coûts d'achat des nouvelles immobilisations au niveau du siège ...... 246

Tableau 76 :Les sources de financement deVOLAMAHASOA ...... 247

Tableau 77 : projections du bilan selon le format CGAP ...... 248

Tableau 78 : projections du compte de résultat selon le format CGAP ...... 250

Tableau 79 : projections du bilan selon le format PCEC ...... 251

Tableau 80 : projections du compte de résultat selon le format PCEC ...... 253

Tableau 81 : Indicateurs de performance pour le développement de VOLAMAHASOA ...... 255

348

TABLE DES MATIERES

LISTE DES FIGURES : Figure 1 : Illustration des deux voies d'impact de l'accès au crédit sur la production ; l'accès au crédit impacte la

production ...... 107

Figure 2 : Typologie des producteurs par nature d'activité ...... 117

Figure 3 : Répartition des clients, cultivant du riz selon leurs statuts ...... 118

Figure 4 : Répartition des clients, cultivant du pois du cap selon leurs statuts...... 119

Figure 5 : Evolution des revenus et dépenses d'un riziculteur propriétaire et bon payeur ...... 122

Figure 6 : Evolution des revenus et dépenses des riziculteurs propriétaires, mauvais payeurs ...... 123

Figure 7 : Evolution des revenus et dépenses des riziculteurs locataires, insolvables...... 124

Figure 8 : Evolution des revenus et dépenses des riziculteurs, locataires, mauvais payeurs ...... 125

Figure 9 : Evolution des revenus et dépenses des riziculteurs métayers insolvables ...... 126

Figure 10 : Evolution des revenus et dépenses des riziculteurs, métayers et mauvais payeurs ...... 127

Figure 11 : Evolution des revenus et dépenses des exploitants de pois du cap, propriétaires, bon payeurs ...... 128

Figure 12 : Evolution des revenus et dépenses des exploitants de pois du cap propriétaires, bon payeurs ...... 129

Figure 13 : Evolution des revenus et dépenses des exploitants du pois du cap, locataires et bon payeurs ...... 130

Figure 14 : Evolution des revenus et dépenses des exploitants de pois du cap, locataires et mauvais payeurs ...... 131

Figure 15 : Evolution des revenus et dépenses des exploitants de pois du cap, métayers et bon payeurs ...... 132

Figure 16 : Evolution des revenus et dépenses des exploitants de pois du cap, métayers et mauvais payeurs ...... 133

Figure 17: Evolution du nombre de membres/clients par type d'IMF ...... 141

Figure 18 : Evolution de l'encours de crédit ...... 142

Figure 19 : évolution du nombre de prêts actifs ...... 143

Figure 20 : Répartition du nombre de prêts actifs ...... 144

Figure 21 : Evolution des octrois de crédit ...... 144

Figure 22 : Répartition du nombre de prêts décaissés ...... 145

Figure 23 : Evolution du montant de prêt moyen ...... 146

Figure 24 : taux de portefeuille à risque pour les IMF de type associatif (2007) ...... 147

Figure 25 : Taux de portefeuille à risque pour les IMF de type mutualiste (2007) ...... 147

Figure 26 : Taux de portefeuille à risque pour les IMF de type SA (2007) ...... 148

Figure 27 : Evolution des nombres des épargnants ...... 148

Figure 28 : Evolution de l'encours d'épargne ...... 149

Figure 29 : Evolution du nombre de client par année ...... 169

Figure 30 : Evolution du déblocage de crédit par année ...... 169

Figure 31 Proportion de déblocage de crédit par type de produit financier ...... 170

349

TABLE DES MATIERES

Figure 32 : organigramme du modèle Microfin ...... 193

350

TABLE DES MATIERES

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... II

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ...... III

RESUME ...... V

SUMMARY ...... 6

SOMMAIRE ...... 7

INTRODUCTION ...... 9

PARTIE I ...... 21

CHAPITRE I : CONTEXTE D’ETUDES ...... 22 SECTION I : CONTEXTE ET ENJEUX DE L'AGRICULTURE DANS LA ZONE D'ETUDE ...... 23

I.1. CONTEXTE DEMOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE ...... 24

I.1.1. Situation géographique ...... 24

I.1.2. Contexte démographique ...... 25

I.1.3. Activités productives ...... 25

I.1.3.1. Culture vivrière ...... 26

I.1.3.2. Culture de rente ...... 26

I.2. CONTEXTE TECHNIQUE ...... 27

I.2.1. Agriculture encore peu mécanisée ...... 27

I.2.2. Calendrier cultural ...... 27

I.2.3. Infrastructures agricoles ...... 28

I.3. ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL ...... 28

I.3.1. Structurations paysannes ...... 29

I.3.2. Projets de développement agricole ...... 30

I.4. ETAT DES FILIERES AGRICOLES FINANCEES DANS LA ZONE D'ETUDE : CONTEXTE, PERFORMANCES ET ENJEUX...... 31

I.4.1. La filière riz ...... 31

I.4.1.1. Les faiblesses et menaces ...... 32

I.4.1.2. Les forces et opportunités...... 38

I.4.2. La filière pois du cap ...... 43

I.4.2.1. Contraintes identifiées ...... 43

351

TABLE DES MATIERES

I.4.2.2. Atouts et potentialités de la filière ...... 45

I.5. CONCLUSIONS ET QUESTIONNEMENTS SUR LA FILIERE ...... 46 SECTION II : PROBLEMATIQUE ...... 48

II.1. Les réponses apportées par la littérature ...... 49

II.1.1. Les rôles du crédit dans le développement économique ...... 50

II.1.2. Dysfonctionnement du crédit ...... 57

II.1.2.1. Incertitude et vérification ...... 57

II.1.2.2. Sélection inverse « adverse selection » ...... 59

II.1.2.3. Hasard Moral ...... 60

II.1.2.4. Compatibilité de motivation ...... 61

II.1.2.5. Contractualisation « contract enforcement » ...... 62

II.1.3. Fonctionnement des institutions financières ? ...... 65

II.1.3.1. Systèmes financiers classiques ...... 65

II.1.3.2. Microfinance ...... 67

II.1.3.3. Caution solidaire ...... 68

II.1.3.4. Incitation dynamique ...... 72

II.1.3.5. Monitoring (suivi-évaluation) ...... 74

II.1.4. Le rôle économique du crédit ...... 76 SECTION III : NECESSITES DU MICROCREDIT DANS L’AGRICULTURE ...... 82

III.1. Importance de la filière riz ...... 82

III.2. Complexité du financement du secteur agricole...... 83

III.3. Insuffisance de financement du secteur agricole dans la zone ...... 92

CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE RECHERCHE ...... 94 SECTION IV : RECUEIL DE DONNEES ...... 97

I.1. Documentation ...... 97

I.2. L’entretien ...... 99

I.3. Etude quantitative...... 101 SECTION V : METHODES THEORIQUES D’EVALUATION D’IMPACT ...... 106

II.1. Cadre conceptuel théorique ...... 107

II.2. Méthodes conventionnelles d’évaluation d’impact ...... 109

II.3. Méthodes économétriques ...... 111

PARTIE II ...... 115

CHAPITRE I : PRESENTATION DES RESULTATS ...... 116

352

TABLE DES MATIERES

SECTION VI : TYPOLOGIE DES PRODUCTEURS ET UTILISATION DU CREDIT ...... 116

VI.1. Typologies de producteurs ...... 116

VI.2. L’utilisation du crédit par typologie de producteurs ...... 119

VI.2.1. L'utilisation du crédit par les riziculteurs propriétaires bons payeurs ...... 121

VI.2.2. L'utilisation du crédit par les riziculteurs propriétaires, mauvais payeurs ...... 123

VI.2.3. L'utilisation du crédit par les riziculteurs locataires insolvables ...... 124

VI.2.4. L'utilisation du crédit par les riziculteurs locataires mauvais payeurs ...... 125

VI.2.5. L'utilisation du crédit par les riziculteurs métayers insolvables ...... 126

VI.2.6. L'utilisation du crédit par les riziculteurs métayers et mauvais payeurs ...... 127

VI.2.7. L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, propriétaires de terrains et bons

payeurs ...... 127

VI.2.8. L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, propriétaires de terrains et mauvais

payeurs...... 128

VI.2.9. L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, locataires de terrains et bons payeurs.

129

VI.2.10. L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, locataires de terrains et mauvais

payeurs...... 130

VI.2.11. L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, métayers et bons payeurs...... 131

VI.2.12. L'utilisation du crédit par les exploitants cultivant le pois de cap, métayers et mauvais payeurs...... 132 SECTION VII : ANALYSE DE L'OFFRE DE FINANCEMENT ...... 135

VII.1. La Microfinance à Madagascar ...... 135

VII.1.1. Les principaux acteurs ...... 136

VII.1.2. Les évolutions des dernières années ...... 140

VII.2. La microfinance dans la région ...... 149

VII.2.1. Le système financier informel ...... 149

VII.2.1.1. Pratique rémunératrice ...... 150

VII.2.1.2. Pratique non rémunératrice ...... 152

VII.2.1.3. Analyse quantitative du secteur informel ...... 153

VII.2.2. Le système financier formel ...... 154

VII.3. La Microfinance dans la zone d'étude ...... 163

VII.3.1. produits financiers proposés ...... 163

VII.3.2. Les résultats commerciaux et financiers de l’antenne ...... 164

VII.4. Conclusion sur l'offre dans la zone ...... 166

353

TABLE DES MATIERES

SECTION VIII : IMPACTS DU CREDIT ...... 167

VIII.1. Indicateurs de portée ...... 167

VIII.1.1. Le taux de pénétration ...... 167

VIII.1.2. Le nombre de bénéficiaires ...... 168

VIII.1.3. Les crédits débloqués ...... 169

VIII.1.4. La répartition du portefeuille ...... 170

VIII.2. Indicateurs d’impact ...... 170

VIII.2.1. Impacts au niveau de la commune ...... 171

VIII.2.2. Impacts sur le plan individuel ...... 172

VIII.2.3. Impact au niveau de la production ...... 172

VIII.2.3.1. Impacts positifs ...... 173

VIII.2.3.2. Aucun impact ...... 177

VIII.2.3.3. Impacts négatifs ...... 178

VIII.3. Conclusion sur les impacts du crédit ...... 179

CHAPITRE II : LE PLAN DE DEVELOPPEMENT ...... 181 SECTION IX : CADRE THEORIQUE DE CONCEPTION D’UN PLAN DE DEVELOPPEMENT...... 182

IX.1. Planification stratégique ...... 184

IX.1.1. Exposé de mission et objectifs ...... 184

IX.1.2. Définition des marchés et de la clientèle...... 185

IX.1.3. Analyse environnementale ...... 186

IX.1.3.1. Concurrence ...... 186

IX.1.3.2. Partenaires ...... 186

IX.1.3.3. Politiques réglementaires ...... 187

IX.1.3.4. Autres éléments externes ...... 187

IX.1.4. Evaluation institutionnelle ...... 187

IX.1.4.1. Choix d'une stratégie ...... 188

IX.1.4.2. Sélection des produits et marchés ...... 189

IX.1.4.3. Développement institutionnel ...... 190

IX.1.4.4. Définir des objectifs et des activités générales ...... 190

IX.2. PLANIFICATION OPERATIONNELLLE ...... 191

IX.3. MODELISATION FINANCIERE ...... 191 SECTION X : ADAPTATION DU CADRE THEORIQUE AU CONTEXTE MALGACHE ...... 196

X.1. LIMITES DE MICROFIN ET DU PROCESSUS ...... 196

354

TABLE DES MATIERES

X.1.1. Limites sur le fond ...... 196

X.1.2. Limites sur la forme ...... 196

X.2. PROPOSITION D’AJUSTEMENT ...... 197

X.3. CADRE AJUSTE ...... 198 SECTION XI : APPLICATION DU CADRE PROPOSE AU CAS DE VOLAMAHASOA ...... 202

XI.1. INFORMATION UTILE ET RESUME ...... 202

XI.1.1. Résumé Exécutif ...... 202

XI.1.2. Planification stratégique ...... 203

XI.1.2.1. Analyse du marché et de la clientèle ...... 204

XI.1.2.2. Analyse prospective ...... 206

XI.1.2.3. Analyse environnementale ...... 209

XI.1.2.4. Analyse institutionnelle ...... 217

XI.1.2.5. Plan opérationnel ...... 226

CONCLUSION GENERALE ...... 259

BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE ...... 264

LISTE DES ANNEXES ...... 296

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES ...... 346

TABLE DES MATIERES ...... 351

355