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Pilzporträt 8 | Portrait d'un champignon 8 | Il fungo speciale 8 Xéromphale des feuillus ( fraxiniphila) Sur les pas de Huijsman, mycologue néerlandais de renom… François freléchoux

H. S. C. Huijsman (1900-1986) était mé- d’altitude, à l’exemple du bas du canton et lisses qui roulent et glissent parfois decin-oculiste de formation (Bas 1987). de Neuchâtel. Les temps sont révolus sous nos pieds le long des sentiers. Très tôt, il s’est intéressé aux . où nous trouvions en quantité ces orga- Au-dessus de Neuchâtel, au sud du Il avait établi de très nombreux contacts nismes en septembre déjà, à la faveur Vallon de l’Ermitage, on trouve ces fa- avec des mycologues étrangers, en par- des pluies de fin d’été. Depuis quelques meux placages morainiques qui rendent ticulier avec des mycologues français. Il décennies, nos récoltes sont particulière- le milieu acide localement, en alternance prit sa retraite en 1953 puis, en 1958, ment maigres, malgré des prospections avec les formations calcicoles domi- il s’établit avec son épouse au pied du régulières. Alors, quelle surprise et quel nantes. En exposition sud, thermophile, Jura suisse, en pays neuchâtelois et y bonheur de voir autant de fructifications c’est le domaine de la chênaie pubes- resta durant 11 ans avant de regagner en cette fin d’automne 2019, particuliè- cente (Coronillo-Quercetum) qui est liée son pays natal. Cette période fut très rement arrosée. aux lapiez calcaires. En même exposition féconde pour ses recherches en mycolo- La géologie du lieu est très intéressante. mais sur matériaux siliceux, c’est la chê- gie. Durant sa carrière, il assura alors une Nous sommes en milieu calcaire, mais naie à gesse noire (Lathyro-Quercetum) intense collaboration avec le Rijskherba- quantité de matériaux siliceux ont été qui la remplace (Richard 1965). Passé rium de Leiden (NL). Il publia plus de 70 charriés lors des dernières glaciations, le crêt, dans le vallon de l’Ermitage net- articles scientifiques. venus des massifs alpins, la dernière fois tement plus frais, c’est le domaine de la lors de la glaciation de Würm qui se ter- hêtraie acidophile ou hêtraie à luzules Introduction mina voici 11'000 ans environ. Ces débris (Luzulo-Fagetum) (Richard 1965, De- A l’évidence, le changement climatique rocheux abandonnés sur le flanc sur du larze et al. 1998) qui vient sur le même n’est pas sans importance sur les fructi- Jura ont été remaniés par le ruissellement, substrat. Les luzules, à reconnaître abso- fications des champignons, notamment polis à la faveur de colluvionnements et ils lument sur le terrain, sont certainement en plaine, au-dessous de 500-600 m apparaissent sous forme de galets ronds les meilleures indicatrices d’acidité en milieu forestier. Sur sol mince et calcaire, c’est le domaine de la hêtraie à laiches Xeromphalina fraxiniphila Fructifications | Fruchtkörper (Carici-Fagetum) plutôt thermophile; en milieu mésophile, plus frais et sur sol neutre, on trouve la hêtraie à aspérule odorante (Galio odorati-Fagetum). Que d’associations végétales forestières diffé- rentes sur de petites distances! Nous parcourons ces milieux intéres- sants depuis fort longtemps, également à la recherche de champignons acido- philes. Parmi eux, nous y avons trouvé l’amanite citrine (Amanita citrina), l’ama- nite jonquille (Amanita junquillea), le cortinaire ridé (Cortinarius caperatus), le lactaire à lait d’or (Lactarius chrysorheus), l’hygrophore des forêts (Hygrophorus ne- moreus) ou le splendide bolet châtaigne (Gyroporus castaneus). Nous avons même eu la bonne surprise de décou- vrir, l’automne dernier, le rare tricholome acerbe (Tricholoma acerbum).

oux Alors que nous recherchions ces es- ch pèces le 27 octobre dernier, nous avons é eu la chance de trouver, sur quelques

frel m2, de nombreuses fructifications d’un is

ço très joli petit champignon omphaloïde à pied et chair fermes, à lames décurrentes fran

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d’un beau jaune. Nous avons rapidement de long x 4-6 µm de large; fourche ter- espèces qui fréquentent les régions nor- reconnu le genre Xeromphalina par la minale atteignant 20-30 µm d’envergure. diques, deux espèces poussent sur le ressemblance avec l’espèce printanière Revêtement piléique avec des hyphes bois: X. campanella et X. brunnola. X. que nous connaissons bien, Xerompha- larges (9-15 µm) avec pigment intracellu- cornui est une espèce principalement lina campanella. Mais notre champignon laire brun et d’autres plus étroits (4-7 µm) boréale liée aux conifères humides et était différent, plus grand, et poussait sur avec une double pigmentation pariétale marais à sphaignes. X. cauticinalis est des cupules de faînes (fruits du hêtre, Fa- (très dense) et vacuolaire brune. une espèce amère des forêts de conifère gus sylvatica) alors que le second nommé Caulocystides renflés à la base et mixtes, présente aussi sous Betula vient sur bois très vermoulu de résineux. (> 30 µm), jusqu’à > 110 µm de long, en zone subalpine riche en mousses et Un examen attentif nous réserva une s’amincissant en un long filament tor- lichens, souvent en milieux humides. Fi- belle surprise: Xeromphalina fraxinophila, tueux, rassemblées en petites touffes; nalement X. fraxinophila est une espèce la seconde observation dans notre pays paroi épaisse noire et contenu cellulaire à saveur douce liée aux forêts de feuillus, mentionnée dans la base de données jaune. p. ex. Populus, Fraxinus, Alnus et Fagus. Swissfungi (www.swissfungi.ch). Rhizomorphes très fins, noirs, reliant la Le travail le plus complet sur le genre est base du pied au substrat. celui d’Anthonin & Noordeloos (2004) Xeromphalina fraxinophila A.H. Smith 1953 Hyphes bouclées dans tout le champi- qui fournit une clé très complète, des Syn. Xeromphalina fellea var. fageticola Bon gnon. descriptions de chaque taxon et qui référence les nombreuses collections Chapeau 1,3-2,6 cm, convexe, nette- Station et habitat examinées en Europe et aux USA. Et ment déprimé vers le centre, strié par Récolte de nombreux exemplaires ap- c’est là que l’on apprend que Huijsman transparence, brun foncé au centre parus sur des cupules de faînes le 27 a récolté X. fraxinophila à Neuchâtel, à (Y90-M80-C40, Küppers 1991), de- octobre au vallon de l’Ermitage à Neu- la Coudre le 26 novembre 1958! venant brun orangé (Y90-M60-C10) vers châtel (562'350 E / 205'950 N, alt. Ces auteurs résument d’ailleurs parfai- le bord puis jaune (Y90-M30-C00) vers 570 m). Leg Herbarium de Genève No tement les principales caractéristiques la marge. Cuticule lisse, mate. Champi- G00273781. de cette espèce: relativement grandes gnon faiblement hygrophane, jaunissant La station se trouve sur moraine, en ter- fructifications pour le genre, stipe dis- par le sec. rain siliceux sur sol acide. Le hêtre (Fagus tinctement pubescent sur toute sa lon- Lames étroites (1-) 1,5 à 2 (2,5) mm, sylvatica) domine les strates arborescente gueur, poils du stipe fasciculés s’effilant fortement décurrentes sur le pied, mo- et arbustive. La strate herbacée est peu dans leur partie terminale, saveur douce, yennement serrées (10-15 par cm de couvrante avec les principales espèces spores grandes pour le genre, venue marge), interveinées en profondeur, jau- suivantes: Luzula luzuloides, Prenanthes sous les feuillus, chéilocystides rares ou ne (Y90-M20-C00). purpurea et Fagus sylvatica (nombreux se- absentes selon les auteurs. Stipe 4-5,5 cm de long et (1-) 1,5-3 mis). Le sol est couvert de litière de hêtre Les deux récoltes mentionnées par mm de diamètre, s’amincissant du haut et de très nombreuses faînes. L’associa- Swissfungi (celle de G. Meyer à St-Blaise en bas, ferme et à consistance cartilagi- tion végétale se rapporte à une hêtraie en 2011 et la nôtre) et celle de Huijs- neuse, mat sur toute sa longueur, creux, à luzules (Luzulo-Fagetum) association man en 1958 ne sont distantes que de brun orangé (S20-Y80-M60) sous le cha- mésophile avec le hêtre sur sol acide quelques kilomètres seulement. peau, brun foncé (S80-Y40-M70) vers le (Richard 1965, Delarze et al. 1998). La Notre champignon correspond sans bas et de nouveau brun orangé plus bas. strate muscinale est peu couvrante avec doute à celui trouvé par Marqua en Le pied est hérissé de poils noirs vers Polytrichum strictum et Dicranum scopa- Allemagne en 2008 dont la description le haut et élargi d’hyphes formant un rium. Quelques espèces fongiques aci- est accessible sur Internet. Les champi- feutrage orangé vers le bas, s’évasant et dophiles caractéristiques de l’association gnons ont également poussé sur cupules devenant fermement coalescent au sub- sont mentionnées dans l’introduction. de hêtre et la description correspond très strat. Champignons souvent fasciculés bien à la nôtre, notamment en ce qui sur les cupules de faînes, celles-ci abon- Observations concerne la saveur douce. L’auteur rap- damment parcourues de rhizomorphes. Le genre Xeromphalina est relativement porte que cette espèce est américaine Chair très mince (1-2 mm), ferme, bru- facile à déterminer. Les champignons et qu’elle n’est connue en Europe que ne. Saveur douce. sont petits, de la taille d’un marasme depuis quelques années seulement. Spores elliptiques, lisses, à paroi avec la même consistance ferme et En revanche, la description de X. fraxi- mince, hyalines, amyloïdes et acyano- une allure omphaloïde. Le chapeau est nophila donnée par Hahn (2002) d’un philes; longueur (6,1-) 6,55-7,25 (-7,9) ombiliqué, glabre, brun à jaune orangé champignon de petite taille qui présente (moy.=6,90; 1 SD= 0,35; n=41), largeur et un peu strié par transparence. Les un pied fin et brillant ayant poussé sur (3,2-) 3,36-3,84 (-4,2) (moy.=3,60; lamelles sont décurrentes le plus sou- litière de mélèze (Larix decidua) pourrait 1SD=0,24; n=41), rapport longueur/lar- vent, jaunes. La sporée est blanche et concerner plutôt X. cornui (Antonin & geur 1,81-2,03 (moy.=1,92, 1SD=0,11; les spores sont amyloïdes. Le pied est Noordeloos 2004). n=41). Sporée blanche. solide et pourvu de poils. Les espèces A partir de notre récolte, nous avons Basides 25-30 x 4-7, µm, tétraspo- du genre sont saprophytes et viennent procédé, par deux fois, à un séquen- riques. sur divers restes végétaux. çage ADN qui n’a malheureusement Chéilocystides difficiles à observer, in- L’identification est particulièrement pas abouti, ne donnant que de petits constantes, souvent en forme de pince aisée avec la clé de Noordeloos (2008) fragments de qualité. Ceux-ci ont donné dans la partie apicale, 65-80 (-100) µm dans Funga Nordica. Parmi les cinq une bonne corrélation avec X. setulipes,

8 SZP | BSM 4 | 2020 espèce méditerranéenne récemment dé- Bibliographie | Literatur crite (Esteve-Raventos et al. 2010) dont Antonin V. & M. E. A. Noordeloos 2004. Monograph of the genera Hemimycena, Delicatula, Ga- les caractéristiques macro- et microsco- mundia, Myxomphalia, Resinomycena, Rickenella and Xeromphalina. IHV-Verlag, Eching. piques sont bien différentes de celles de Bas C. 1987. Dr H. S. C. Huijsman (1900-1986). Persoonia 3 (3): 233-235. notre récolte. Malheureusement, il n’a y Delarze R., Gonseth Y., Eggenberg S. & M. Vust 2015. Guide des milieux naturels de Suisse. Editions pas encore de séquences pour X. fraxino- Rossolis, Bussigny. phila dans la banque de gènes (https:// Esteve-Raventos F., Moreno G., Manjon J. L. & P. Alverado 2010. Xeromphalina setulipes (hygropho- blast.ncbi.nlm.nih.gov/Blast.cgi). roid clade, Agaricales), a new Mediterranean . Mycological Progress 9: 575-583. Hahn C. 2002. Xeromphalina fraxinophila, ein wenig bekannter Glöckchennabeling. Mycologia Remerciements Bavarica 5: 2–12. Nous remercions M. Dr Andrin Gross, Marqua J 2008. http://www.pilzflora-ehingen.de/pilzflora/arthtml/xfraxinophila.php WSL, Birmensdorf qui a procédé aux Noordeloos M. E. 2008. In: Knudsen H. & Vesterholt J. (eds.): Funga Nordica, 240-242. Pdf version from MycoKey 3.1. Nordswamp 2008 and the author(s). deux séquençages ADN de notre récolte. Küppers H. 1991. DuMont’s Farben Atlas. DuMont Buchverlag, Köln. Notre gratitude va également à Mme Dr Richard J.-L. 1965. Extraits de la carte phytosociologique du canton de Neuchâtel. Matériaux Béatrice Senn-Irlet et M. Hans-ueli Aebe- pour le levé géobotanique de Suisse, fascicule 47. Ed. H. Huber, Berne. rhard (par B. S.-I.) pour nous avoir fourni des indications bibliographiques utiles.

Der Laubholz-Glöckchennabeling Auf den Spuren Huismans, dem berühmten niederländischen Mykologen François freléchoux • übersetzung: N. küffer

H. S. C. Huijsman (1900–1986) war schung und die Freude als ich am Ende (Lathyro-Quercetum) (Richard 1965). eigentlich Augenarzt (Bas 1987). Sehr des regenreichen Herbstes 2019 so viele Wenn man jedoch über die Krete beim früh interessierte er sich für die Agari- Fruchtkörper fand. Vallon de l’Ermitage geht, wird es sofort cales und unterhielt enge Kontakte zu Die Geologie des Fundorts ist sehr inte- kühler und eine andere Waldgesellschaft ausländischen Mykologen, speziell fran- ressant. Wir befinden uns zwar in einem dominiert auf dem gleichen Substrat: der zösischen. 1953 trat er in den Ruhestand Kalkgebiet, doch wurde in den letzten Hainsimsen-Buchenwald (Luzulo-Fage- und zügelte 1958 zusammen mit seiner Eiszeiten von den Gletschern viel silika- tum) (Richard 1965, Delarze et al. 1998). Frau in den Schweizer Jura im Kanton thaltiges Material von den Alpen herge- Die einfach zu erkennenden Hainsimsen Neuenburg, wo er 11 Jahre blieb, bevor bracht – zum letzten Mal in der Würm- sind ein guter Indikator für silikatreiche er zurück in die Niederlande ging. In Eiszeit, die vor ungefähr 11'000 Jahren (saure) Waldböden. Auf flachgründigen, dieser Zeit beschäftigte er sich intensiv endete. Diese, an der Südflanke des Jura kalkhaltigen Böden gedeihen die eher mit Pilzen. In seiner ganzen Karriere ar- abgelagerten Gesteine wurden vom vie- wärmeliebenden Seggen-Buchenwälder beitete er eng mit dem Rijksherbarium in len Wasser bearbeitet und erscheinen (Carici-Fagetum). Auf mesophilen, fri- Leiden zusammen und publizierte mehr nun als runde, glatte Kieselsteine, die scheren und pH-neutralen Böden findet als 70 wissenschaftliche Artikel. manchmal auf den Wegen unter unseren man den Waldmeister-Buchenwald (Ga- Füssen davonrollen. lio odorati-Fagetum). Auf einer so kleiner Einleitung Oberhalb von Neuenburg, südlich des Fläche findet man so viele unterschiedli- Die Klimaveränderung wird nicht ohne Vallon de l’Ermitage, findet man solche che Waldgesellschaften! Bedeutung für das Pilzwachstum sein, Stellen, die lokal das Gestein silikatisch Ich begehe diese spannenden Lebens- besonders in tieferen Lagen von 500- machen, in der Umgebung dominie- räume seit langem, auch auf der Suche 600 m ü. M., wie beispielsweise im Kan- ren jedoch kalkhaltige Gesteine. Die nach säureliebenden Pilzarten. Ich habe ton Neuenburg. Die Zeiten entwickeln südexponierten, wärmebegünstigten bereits einige dort gefunden: den Gelbli- sich so, dass die Pilze bereits im Septem- Hänge sind das Reich der Strauchkron- chen Knollenblätterpilz (Amanita citrina), ber da sind, begünstigt durch Regen zu wicken-Flaumeichenwälder (Coronillo- den Narzissengelben Wulstling (Amani- Sommerende. Seit einigen Jahrzehnten Quercetum), die meist auf Kalkgestein ta junquillea), den Reifpilz (Cortinarius gehen meine Funde stark zurück, ob- wachsen. An der gleichen Exposition (Rozites) caperatus), den Goldflüssigen wohl ich regelmässig auf die Suche gehe. auf silikatreichem Untergrund entwickelt Milchling (Lactarius chrysorheus), den Umso grösser war darum die Überra- sich der Platterbsen-Traubeneichenwald Wald-Schneckling (Hygrophorus ne-

9 4 | 2020 SZP | BSM moreus) oder den wunderschönen Ha- chen eng stehend (10–15 pro cm am Büschel gruppiert; schwarz dickwandig senröhrling (Gyroporus castaneus). Im Rand), unten gegabelt, gelb (Y90-M20- und mit gelbem zellulären Inhalt. Herbst 2018 hatte ich zudem das Glück C00). Rhizomorphen sehr fein, schwarz, die den Gerippten Ritterling (Tricholoma Fuss 4–5,5 cm lang und (1–) 1,5–3 Basis des Fruchtkörper mit dem Substrat acerbum) zu finden. mm im Durchmesser, von oben nach verbindend Als ich am 27. Oktober 2019 nach unten schlanker werdend, fest und knor- Hyphen im ganzen Pilz mit Schnallen diesen Arten Ausschau hielt, fand ich pelig, auf der ganzen Länge matt, hohl, auf wenigen Quadratmetern eine grosse orangebraun (S20-Y80-M60) unter dem Fundort und Habitat Menge an Fruchtkörpern eines niedli- Hut, dunkelbraun (S80-Y40-M70) unten Mehrere Exemplare gefunden auf Buch- chen kleinen, gelben, omphalioiden (na- und wiederum braunorange ganz unten. eckern am 27. Oktober 2019 im Vallon belingartigen) Pilzes mit festem Fuss und Oben ist der Stiel von schwarzen Haaren de l’Ermitage in Neuenburg (562'350 E Lamellen und herablaufenden Lamellen. igelig, unten orange filzig von Hyphen, / 205'950 N, 570 m ü. M.). Exsikkat im Die Gattung Xeromphalina konnte ich die einen nahtlosen Übergang zum Sub- Herbarium Genf Nr. G00273781. ziemlich schnell bestimmen, da ich die strat bilden. Oft bündelig wachsend auf Der Fundort befindet sich auf einer Frühlingsart, den Geselligen Glöckchen- Bucheckern, die über und über mit Rhi- Moräne mit silikathaltigem Gebiet und nabeling () gut zomorphen bedeckt sind. saurem Boden. Buchen (Fagus sylvati- kenne. Doch der gefundene Pilz war an- Fleisch zart (1–2 mm), fest, braun. Ge- ca) dominieren die Baum- und Strauch- ders, grösser und wuchs auf Bucheckern, schmack mild. schicht. Die Krautschicht ist lückig mit während der Gesellige Glöckchenna- Sporen elliptisch, glatt, dünnwandig, den folgenden Arten: Weissliche Hain- beling auf stark zersetztem Nadelholz hyalin, amyloid und acyanophil. Län- simse (Luzula luzuloides), Hasenlattich gedeiht. Eine genauere Untersuchung ge: (6,1–) 6,55–7,25 (–7,9) (Mittel- (Prenanthes purpurea) und Rot-Buche brachte dann eine schöne Überra- wert=6,90; 1 SA=0,35; n=41), Breite: (Fagus sylvatica). Der Boden ist mit Bu- schung: den Laubholz-Glöckchennabe- (3,2–) 3,36–3,84 (–4,2) (MW=3,60; 1 chenlaub und zahlreichen Bucheckern ling (Xeromphalina fraxiniphila). Bisher SA=0,24; n=41), Verhältnis Länge/Brei- bedeckt. Die Waldgesellschaft ist ein wurde die Art gemäss SwissFungi erst te 1,81–2,03 (MW=1,92, 1 SA=0,11; Hainsimsen-Buchenwald (Luzulo-Fa- einmal in der Schweiz nachgewiesen n=41). Sporenpulver weiss. getum) auf mesophilen, sauren Böden (www.swissfungi.ch). Basidien 25–30 x 4–7 µm, viersporig (Richard 1965, Delarze et al. 1998). Die Cheilozystiden schwierig zu beobach- Moosschicht ist nur schwach ausgebildet Xeromphalina fraxinophila A.H. Smith 1953 ten, unbeständig, oft zangenartig im obe- mit Moor-Widertonmoos (Polytrichum Syn. Xeromphalina fellea var. fageticola Bon ren Teil, 65–80 (–100) µm lang und 4–6 strictum) und Besen-Gabelzahnmoos µm breit; die Endgabel kann 20–30 µm (Dicranum scoparium). Einige säurelie- Hut 1,3–2,6 cm, konvex, im Zent- weit gegabelt sein. bende Pilzarten typisch für diese Wald- rum deutlich eingesenkt, durchschei- Hutdeckschicht mit breiten Hyphen gesellschaft wurden in der Einleitung nend gerieft, im Zentrum dunkelbraun (9–15 µm) und einem braunen intrazel- erwähnt. (Y90-M80-C40, Küppers 1991) ge- lulären Pigment und schmaleren Hyphen gen den Rand hin zuerst braunorange (4–7 µm), die eine zweifache braune Beobachtungen (Y90-M60-C10), dann gelb (Y90-M30- Pigmentierung zeigen: in der Wand (sehr Die Gattung der Glöckchennabelinge C00). Kutikula glatt, matt. Schwach hy- dicht) und vakuolär. (Xeromphalina) ist relativ einfach zu be- grophan, beim Trocknen gelb werdend. Kaulozystiden bauchig an der Basis (> stimmen. Die Pilze sind klein, schwind- Lamellen schmal (1–) 1,5 bis 2 (–2,5) 30 µm), bis > 110 µm lang, in einen ge- lingsgross und mit der gleichen festen mm, weit am Stiel herablaufend, ein biss- wundenen Faden auslaufend, in kleinen Konsistenz und nabelings-ähnlich. Der

Xeromphalina fraxiniphila Sporen | Spores Xeromphalina fraxiniphila Basidien | Basides oux ch é frel is ço fran

10 µm Dessins 30 µm

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Hut ist genabelt, glatt, braun bis gelbo- Geschmack, relativ grosse Sporen, unter Dank range und ein bisschen durchscheinend Laubbäumen wachsend, mit raren oder Ich bedanke mich bei Dr. Andrin Gross gerieft. Die Lamellen sind meist herab- keinen Cheilozystiden. (WSL, Birmensdorf), der die beiden laufend und gelb. Das Sporenpulver ist Die beiden Funde, die in Swissfungi DNS-Analysen aus diesem Fund veran- weiss und die Sporen amyloid. Der Fuss aufgeführt sind (G. Meyer in St-Blaise lasst hat. Mein Dank geht auch an Dr. ist fest und ohne Haare. Die Arten dieser 2011 und die vorliegende) und derjenige Beatrice Senn-Irlet und Hansueli Aeber- Gattung leben saprophytisch und wach- von Huijsman 1958 liegen alle nur weni- hard (via B. S.-I.), die uns mit nützlichen sen auf verschiedenen Pflanzenresten. ge Kilometer auseinander. Literaturangaben geholfen haben. Besonders mit dem Schlüssel von Dieser Pilz entspricht zweifelsfrei dem- Noordeloos (2008) in der Funga Nordi- jenigen, den Marqua (2008) in Deutsch- ca ist die Bestimmung einfach. Von den land gefunden hat. Die Fruchtkörper sind fünf Arten, die man in den nordischen ebenfalls auf Bucheckern gewachsen Ländern finden kann, wachsen zwei und die Beschreibung stimmt gut mit auf Holz: Der Gesellige Glöckchenna- meinem Fund überein, beispielsweise X. fraxiniphila Kutikula | Cuticule beling (X. campanella) und der Bräun- der milde Geschmack. Der Autor meint, liche Glöckchennabeling (X. brunnola). dass die Art aus Nordamerika stamme X. cornui ist eine boreale Art, die nur in und dass sie deshalb in Europa erst seit feuchten Nadelwäldern und Hochmoo- wenigen Jahren bekannt sei. ren wächst. X. cauticinalis ist eine bittere Demgegenüber ist die Beschreibung Art aus Nadel- und Mischwäldern, die von Hahn (2002) eines kleinen Pilzes auch bei Birke (Betula) in der subalpinen mit einem feinen und glänzenden Fuss, Zone wächst, meist an feuchten Stellen. die in Lärchenstreu wächst, wohl eher X. Schliesslich der Laubholz-Glöckchenna- cornui zuzuordnen (Antonin & Noorde- beling (X. fraxiniphila), eine milde Art, die loos 2004). in Laubwäldern wächst, z.B. bei Pappeln Aus unserem Fund wurde zweimal (Populus), Eschen (Fraxinus), Erlen (Al- versucht eine DNS-Sequenzierung zu nus) und Buchen (Fagus). machen: es ergaben sich jedoch nur klei- Eine ausführliche Arbeit zu dieser ne Fragmente von brauchbarer Qualität. Gattung findet sich in Antonin & Noor- Diese gaben eine gute Übereinstimmung deloos (2004): vollständiger Schlüssel, mit X. setulipes, einer erst kürzlich be- 100 µm Beschreibung jeder Art und eine Auf- schriebenen, mediterranen Art (Esteve- zählung aller Funde aus Europa und den Raventos et al. 2010). Sie unterscheidet USA. Und da lernt man, dass Huijsman sich aber sowohl makro- als auch mik- den Laubholz-Glöckchennabeling in roskopisch deutlich von meinem Fund. Neuenburg in La Coudre bereits am 26. In der Genbank befinden sich leider bis November 1958 gefunden hatte! jetzt noch keine Sequenzen von X. fra- Die Autoren fassen die wichtigsten xiniphila (https://blast.ncbi.nlm.nih.gov/ Merkmale dieser Art zusammen: für die Blast.cgi). Gattung relativ grosse Fruchtkörper, Stiel deutlich filzig auf der ganzen Länge, Haa- re am Stiel am Ende ausfransend, milder

Xeromphalina fraxiniphila Kaulozystiden oben am Stiel Xeromphalina fraxiniphila Cheilozystiden Caulocystides du haut du stipe Chéilocystides

40 µm 100 µm

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