Le journal de L’EVASION Le journal de L’EVASION.be Citytrip à

Escapade en AUVERGNE

Kéa, au coeur des CYCLADES

Bonnes adresses pour petites escapades

Bonnes adresses

pour des Mai 2008 escapades charmantes Bergues:Bergues: baladebalade ou insolites “Bienvenue“Bienvenue chezchez lesles Ch’tis”Ch’tis”

LE MAGAZINE GRATUIT DU VOYAGE ET DE L’EVASION n°19 Demandez votre kit d’information sur une région de Croatie par tél. 0800/95082, par courriel: [email protected] ou en renvoyant le coupon ci-joint à l’Office National Croate du Tourisme - Place de la Vieille Halle aux Blés, 38 - 1000 Bruxelles. www.croatia.hr

Oui, envoyez-moi un kit d’information sur la région de ...... en Croatie. A remplir en majuscules.

Nom Mr/Mme Rue - Numéro Code postal - Ville Le Journal de L’Evasion.be est une publication de CYBERPROD Rue des Colonies, 11 1000 Bruxelles Rédaction: Av. des Eperviers, 119/11 1150 Bruxelles Tél: 02 6606396 [email protected] www.lejournaldelevasion.be

Editeur responsable Pascal Defraire Bonnes adresses et bons plans

Rédactrice en chef pour de charmantes petites escapades 4 Patricia Minne

Assistante de rédaction Balade chez les Ch’tis Sarah Visse Visite de Bergues sur les traces du film Publicité Emmanuel Evrard «Bienvenue chez les Ch’tis». 18 Tél: 0476 812488 Emily Deglas Tél: 0487 691718 Voyage dans les Emirats

Distribution Citytrip à DUBAI: Biggest is best! 26 Tondeur Diffusion

Pour recevoir notre Grèce: les Cyclades newsletter et ses bons plans Kea, l’île oubliée 36 www.lejournaldelevasion.be Escapade en France Sur la route des plus beaux villages d’Auvergne 44 Le Journal de l’Evasion.be est un magazine belge spécialisé dans le tourisme. Il paraît 8 à 10 fois par an. Toute reproduction, même partielle, des articles et photos sans l’accord de leurs auteurs est interdite. Les annonceurs sont responsables des publicités diffusées.

Prochaine parution 24 juin 2008 maire

Retrouvez nos «Bons plans Concours: 2 séjours à gagner voyages et escapades» sur: Participez à notre enquête et vous remporterez peut-être un voyage pour deux personnes en Crète. Sont inclus: les vols, le logement en All Inclusive et les transport. Dimanche, à 7h45 Voyez en page 17.

Vous trouverez en pages 18 à 25 une idée originale d’esca-

Lundi, à 20h15 pade dans le nord de la France, sur les traces du tournage som de “Bienvenue chez les Ch’tis!”. Et pour mieux profiter de la balade, participez au concours (page 11) qui vous permettra Jeudi, à 8h40 de gagner un week-end à Bergues, logement et “Ch’tis Tour” guidé inclus. BonnesEN BELGIQUE adresses

Séjour de charme à la Mer du Nord Une villa Belle Epoque au Coq

Le Coq, c’est sans doute la plus jolie et la plus tranquille des stations balnéaires de la côte belge, avec son agréable cen- tre historique composé d’élégants bâtiments Belle Epoque. A côté de la «gare» de tram Art nouveau (édifice classé qui abrite l’Office de Tourisme), est installé l’Hôtel La Tourelle, l’un des plus beaux exemples locaux de villas de ce style, située à 100 mètres à peine de la plage et des dunes. Les propriétaires y ont aménagé 9 chambres (toutes avec douche/bain, wc et télévi- sion) au décor maritime. On y trouve tantôt un lit à baldaquin ou un grand balcon et toujours des couleurs pastel, reposantes… Dans la chambre qui occupe la tourelle au dernier étage, les fenêtres permettent en outre une vue à 360°. Quant au copieux petit déjeuner, il est servi au salon, tout aussi plaisant que le reste de la demeure. Une véritable adresse de charme, donc. A noter que, parallèlement, La Tourelle possède et loue un studio dans un parc de villégiature privé de 3 hectares, agrémenté de plans d’eau, de cours intérieures et de sentiers de promenade. Le prix de ce studio démarre à 250€ pour une semaine et à 650€ pour un mois (location à la quinzaine également possible). Pour le logement à l’hôtel, les tarifs sont tout aussi raisonnables. La chambre double revient démarre à 59€ la nuit, la chambre dans la tourelle coûte 75€ et celle avec le grand balcon 78€. Les

Petites escapades petits déjeuners sont compris dans ces prix.

Infos et réservations: Hôtel La Tourelle, Vondellaan 4 8420 De Haan (Le Coq). Tél: 059 233454. Fax: 059 238158. E-Mail: [email protected] Web: www.latourelle.be

4 Des circuits à la découverte du terroir wallon

Agritour est une asbl qui a pour but de faire découvrir le monde rural et de promouvoir les produits régionaux, dont la Wallonie est richement pourvue. Elle propose donc des circuits d’une journée (ou plus, à la demande) comprenant des haltes gourmandes chez des producteurs qui vous expliqueront leurs secrets et vous offriront des dégustations. Chaque tour comprend aussi un bon repas du terroir, généralement en table d’hôtes… Il existe une quinzaine de circuits thématiques, répartis dans les différentes provinces wallonnes ou en zones trans- frontalières. Nous avons sélectionné, à titre d’exemple, le circuit «Saveurs et Tentations» qui se déroule en Pays de Liège. Au «menu»: visite d’une ferme productrice de Fromage de Herve, puis d’une autre qui fabrique le foie gras (c’est ici que le déjeuner est prévu!); direction ensuite l’étonnante champignonnière des Grottes de Wonck, avant de prendre la route vers un artisan du café (pour une dégustation d’un bon café torréfié sous vos yeux), puis enfin, d’une boulangerie artisanale, qui prépare le pain à partir de farines biologiques et de levain naturel. Les tarifs pratiqués par l’asbl sont plutôt rikikis puisque, toujours pour suivre notre exemple, le circuit «Sa- veurs et Tentations» coûte à peine 34€ par personne, repas de midi compris.

Plus d’infos: Agritour: tél: 081 62 74 54. Web: www.agritour.be

Séjour gastronomique dans de jolis chalets ardennais

Au cœur du Pays de la Semois et dans un bel écrin de nature, les Monfort ont transformé la vieille ferme familiale du 17e siècle en une charmante auberge-res- taurant appelée «Auberge L’An 1600». Ils vous accueillent dans jolies chambres (dans la partie hôtel), mais aussi dans des studios et de vastes chalets cosy et tout en bois, où vous pourrez loger entre 2 et 12 personnes. Les 8 chalets forment un véritable petit village, ont chacun une belle terrasse donnant sur les jardins et sont super équipés. Vous pourrez donc vous mitonner vos petits plats ou opter pour un service hôtelier de nettoyage quotidien et la carte gastronomique du restaurant. On y sert une cuisine de tradition et la plupart des produits sont travaillés maison, comme les yaourts, les confitures, le pain, le sau- mon, le pâté, le foie gras… Exemples de prix: week-end du vendredi au dimanche: 185€ pour les studios de 2-3 pers., et entre 305 et 460€ pour les chalets, selon leur taille. Si vous optez pour un sé- jour en chalet, mais avec service hôtelier: la pension complète est à 90€ par personne par jour (contre 95€ à l’hôtel), la demi-pension, elle, est à 85€ par personne par jour (90€ à l’hôtel). Pour un week-end gastronomique (du vendredi soir au dimanche soir, en pension complète): 200€ par personne en chalet, et 205€ par personne à l’hôtel.

Infos et réservations: pour l’hôtel-restaurant: 061 464060. E-mail: [email protected] Pour les chalets: 061 464051. E-mail: [email protected] Site web général: www.an1600.be

5 Sur un bateau-hôtel à Bruges

Voici sans doute l’hôtel le plus insolite de Bruges. Situé au calme sur l’un des canaux de la Venise du Nord, il occupe un bateau qui sillonnait autrefois le canal Bruges-Gand. C’est aujourd’hui un hébergement de charme 3*, composé de 22 cabines douillettes et à l’ambiance marine, toutes équipées de salle de bains privée, télévision, radio, téléphone, etc… La plupart ont en outre vue sur l’eau, tout comme le restaurant, où l’on peut choisir dans le vivier les crustacés que l’on souhaite déguster. La carte varie selon les saisons et les produits trouvés au marché, tandis qu’au bar, on vous propose des bières locales ou des huîtres, accompagnées d’un petit verre de vin. Une très bonne adresse donc, tout près des principales curiosités de la ville et à 500 mètres de la gare. Les cabines sont louées àpd de 100€ la nuit (petit déjeuner compris), mais on propose aussi un forfait «Découverte de Bruges» à 175€ par personne en cham- bre double (50€ de plus le week-end et les jours fériés), incluant 2 nuits avec petits déjeuners, un dîner gastronomique 5 services, un vélo pour visiter Bruges pendant une journée et différentes entrées de musées…

Infos et réservations: Boat Hotel & Restaurant De Barge Bargeweg 15, 8000 Bruges. Tél: 050 385150. Web: www.hoteldebarge.be

EN GRANDE-BRETAGNE

Séjour dans le village du Prisonnier, au Pays de Galles

Si vous avez plus de 50 ans ou que vous êtes téléphile, il y a de fortes chances pour que vous vous rappeliez de cette série culte des années 60. Dans «Le Prisonnier», l’acteur Patrick MacGoohan se réveillait un beau matin en captivité sur une île, dans une bourgade idyllique aux demeures agréables, mais dont il était impossible de s’échapper… Si, dans le feuilleton, ce «Village» n’est pas clairement localisé, il existe bel et bien dans la réali- té et se trouve, non pas sur une île, mais au nord-ouest du Pays de Galles. Et l’on peut même y séjourner… Portmeirion, construit dans les années 1920, existait bien avant le tournage du Prisonnier. Il est né du rêve un peu fou de Sir Clough Williams-Ellis, un architecte milliar- daire et déjanté, qui se serait inspiré de la cité italienne de Portofino pour bâtir en bord de mer ce hameau, qui n’a donc absolument rien de gallois. Composé d’une cinquantaine de bâtiments entourant une piazza, cet en- droit insolite (et classé!) est ouvert au public. Il ne s’agit Petites escapades 6 5VOJTJF EPOOFNPJEFT IPSJ[POT

?8FC?4Tagbh\!7TafWXfcTlfTZXfXaV[TagXhef ibhfW€Vbhie\eXmWXfcTeVbhefXkVXcg\baaX_fXgWXf[be\mbafz ibhfVbhcXe_XfbhYÈX!8gibgeXUT__Xf¿Xaib_XeTcXhg ‚geX]hfdh¿Th abhiXThZb_YWXGbmXhe ThkcbegXfWhFT[TeT! ?TGha\f\X V¿XfgThff\ 7hfb_X\_ WXfc_TZXf 7Xab`UeXhkVXageXfWX haXV\i\_\fTg\ba XgWXffgTg\bafUT_a€T\eXf g[T_Tffbg[€eTc\XXg XghaXVh_gheX\agXafXf `baW\T_X`XagVbaahXf haX[‹gX__Xe\XWX[ThgXdhT_\g€

/PVTBWPOTUBOUËWPVTPGGSJS

45&2XINDD  cependant pas d’un parc d’attractions en carton-pâte, puisque certains édifices ont même été démontés de leur ville d’origine pour être remontés ici pierre par pierre sur l’ordre de l’exubérant architecte, qui voulait ainsi les sau- ver de la démolition. Côté logement, vous y aurez le choix entre l’Hôtel Portmei- rion, établi dans une villa victorienne en bord de plage et avec piscine, le château médiéval Castell Dendraeth, ainsi que les cottages disséminés dans le village et proposant gîtes (3 à 8 personnes) ou chambres avec service hôtelier. Prix d’une entrée pour la visite d’une journée: 7£ (9€) par adulte. Prix d’une nuit, avec petit déjeuner: àpd 170£ (213€) pour une chambre double dans le village et àpd 190£ (238€) dans l’un des hôtels. Location d’un cottage entier: àpd 260£ (325€) pour un séjour de 2 nuits, et àpd 635£ (795€) pour une semaine. Sur le site de Port- meirion, vous verrez cependant régulièrement des offres spéciales permettant un séjour un peu moins onéreux.

Plus d’infos: www.portmeirion-village.com Petites escapades Petit prétexte pour aller à Londres... Jack l’Eventreur aux Docklands de Londres…

Années 1880: Whitechapel tremble. Dans ce quartier malfamé de l’East End londonien, des prosti- tuées sont sauvagement assassinées par un personnage rapidement surnommé «Jack the Ripper» (Jack l’Eventreur), mais dont on ne parviendra jamais à trouver l’identité. Jusqu’à aujourd’hui, les mythes et théories, des plus farfelus aux plus sérieux, ont été imaginés atour de cette histoire, qui plus de 120 ans après les faits, continue à passionner les foules. Pour la première fois, une exposition sera consacrée à Jack l’Eventreur, à ses crimes et à sa légende. Grâce à des objets et documents originaux (dossiers de police, photos, lettres…), les visiteurs pourront suivre meur- tres et enquêtes, et en apprendre davantage sur la vie des victimes, témoins, suspects et policiers mêlés à l’affaire. On en saura plus également sur le quotidien du East End à la fin du 19e siècle. Avant ou après la visite, vous pourrez aller déguster au restaurant du musée un menu «Jack the Ripper and the East End» (12£/15€) composé de 2 plats et d’une boisson. Dans le prix du ticket pour l’expo (7£/9€ par adulte, 5£/6€ en tarif réduit), vous pourrez aussi visiter les collections permanentes du Museum in Docklands qui, installé dans un ancien entrepôt, est consacré à l’histoire de la Tamise, du port de Londres et aux habitants qui y ont vécu ou travaillé.

Expo «Jack the Ripper and the East End», du 15 mai au 2 novembre 2008. Museum in Docklands, West India Quay, Canary Wharf, London E14 4AL. Station de métro Canary Wharf. Web: www.museumindocklands.org.uk

Pour des idées de logement à Londres, notamment pour petits budgets: www.lejournaldelevasion.be (Rubrique: Bonnes adresses à l’étranger).

8 EN FRANCE

La Bourgogne du Sud sur un vélo électrique!

Le vélo électrique, c’est LE bon plan pour ceux qui aiment se balader au grand air sans devoir trop se fatiguer. Grâce à son moteur, cet engin silencieux vous aide à pédaler sur 80 km (ce qui correspond à son autonomie), en s’adaptant aux vitesses. La Bourgogne surfe donc sur la vague du «e-vélo» en proposant aux touristes de l’uti- liser pour découvrir les paysages du sud de la région. Vous pourrez vous balader sur les «Voies Vertes», un réseau de plus de 100 km de pistes cyclables aménagées sur d’anciennes voies de chemins de fer ou des chemins de halage. Vous pourrez vous arrêter en route pour visiter un châ- teau, un vignoble, un village ou encore des égli- ses romanes, comme l’Abbaye de Cluny. Un séjour tout compris vous est proposé pour découvrir ces paysages et ce patrimoine à bord de votre vélo électrique. Il dure 3 jours/2 nuits et comprend le logement en chambres d’hôtes de charme (avec piscine), les repas du soir à base de produits naturels, la location de l’e- vélo pendant 2 jours, un carnet de route et une dégustation de vin. Le prix? 295€ par personne sur base d’une cham- bre double. Offre valable toute l’année 2008.

Plus d’infos: www.vite-en-bourgogne.com (rubri- que Evasion & Bien-Être).

Untitled-1 1 23/01/2008 13:19:43 Aux premières loges de l’Armada de Rouen, depuis un beau domaine…

Du 5 au 14 juillet, cap sur Rouen pour l’Armada! Ce rassemblement mythique des plus grands et beaux voiliers du monde, ainsi que de navires de guerres, animera les quais du port. Au programme: concerts, balades en bateau, défilés des équi- pages, compétitions sportives et parades des voiliers. Si vous envisagez d’assis- ter à l’événement, voici une bonne adresse, qui ajoutera une dose de charme à votre séjour. Niché au pied de l’Abbaye de Jumièges (30 mn de Rouen), le Do- maine Le Clos des Fontaines vous accueille dans ses chambres, suites et duplex douillets aménagés dans de jolies maisonnettes au style traditionnel. On se trouve ici sur une boucle de la Seine, que l’Armada emprunte lorsqu’elle quitte Rouen pour rentrer vers Le Havre. Depuis votre transat au bord de la piscine (chauffée de mai à septembre), vous serez donc aux premières loges pour admirer les matures flottant au-dessus des pommiers! Nuitée àpd 125€ pour 2 personnes.

Plus d’infos: tél: 0033-(0)2 35339696. Web: www.leclosdesfontaines.com ou www.chateaux-manoirs.fr Petites escapades

Bruxelles au calme Ig‚hdghXVX]‚h!ZcYgd^ih]dghYjiZbeh!_VgY^chhZXgZih Il est grand temps de découvrir que Bruxelles abrite de nombreux morceaux de paradis. 7GJM:AA:H Ces lieux apportent le dépaysement VjXVabZ recherché, la beauté, mais surtout le calme et la sérénité. Toutes ces adresses sont le plus souvent libres d’accès: parcs, ruelles, impasses, jardins secrets, paroisses, cimetières, musées,… «Bruxelles au Calme», c’est un voyage unique et magique au coeur de la ville. IZmiZhE]did\gVe]^Zh/NkZhG^c\Zg 15€ Disponible en librairies Petites escapades BOURGOGNE Bivouac sur une île déserte de la Loire

Ce week-end insolite, destiné aux amoureux de la nature, se passe en Bourgogne. Accom- pagnés par un guide spécialiste de l’environnement, vous descendrez l’Allier en canoë jusqu’à votre première escale: Apremont-sur-Allier (classé parmi «Les Plus Beaux Villages de France») et son parc floral, que vous visiterez. Cap ensuite sur le site de Bec d’Allier, où vous prendrez, sur une île inhabitée, votre repas du soir cuisiné au feu de bois, avant d’y passer la nuit en bivouac tout confort. Au matin, vous remonterez cette fois le cours de la Loire, pour terminer la journée en débarquant à La Charité-sur-Loire, site clunisien et «Ville du Livre». Prix àpd de 55€ par personne, ce qui comprend les 2 jours de balade, le matériel nautique et de camping. Offre valable les week-ends jusqu’au 30 septembre 2008.

Plus d’infos: www.vite-en-bourgogne.com Rubrique «Inédit & Insolite». Concours Gagnez un week-end «Bienvenue chez les Ch’tis!»

Inclus: une nuitée pour 2 personnes à Bergues, le petit dé- jeuner et la visite guidée «Ch’ti Tour», sur les traces des lieux du tournage (voir notre reportage, pages 18 à 25). Comment participer? Envoyez-nous vos réponses par carte postale (Le Journal de l’Eva- sion, Rue des Colonies, 11. 1000 Bruxelles) ou par e-mail (info@ lejournaldelevasion.be), en n’oubliant pas de nous donner vos noms, adresse, téléphone et profession. Date limite: le 10 juin. (Une seule participation par famille). Vous pouvez également participer sur le site www.lejournaldelevasion.be (rubrique «concours»). Question: Dans le film, dans quelle ville habitait le personnage interprété par Kad Merad avant d’être muté à Bergues? Question subsidiaire: combien de bonnes réponses recevrons-nous à la première question?

Règlement sur demande (envoyez-nous une enveloppe timbrée) ou sur le site. Le gagnant sera averti par courrier avant le 30 juin 2008. Mini-croisière à la découverte des îles anglo-normandes

Cette idée d’escapade insolite sera valable aux beaux jours, de juin à septem- bre 2008. A Cherbourg, vous embarquerez à bord du voilier «Néréïdes» pour une croisière en toute convivialité de 2 jours à la découverte des îles anglo- normandes. Vous ferez d’abord escale sur Aurigny, avant de mettre le cap sur Sercq ou Guernesey que vous atteindrez en fin de journée. Après une nuit à bord dans l’une des 4 cabines doubles, vous aurez le temps de vous balader dans les ruelles et sur les sentiers d’une de ces deux «îles-jardins». Sur place, vive le shopping, puisque les magasins sont «hors taxes»! En plus de dormir et de manger sur le navire, vous aurez également l’occasion de participer aux manœuvres, supervisées par un skipper diplômé. Prix par personne: 246€ pour 2 jours/1 nuit et 295€ pour 3 jours/2 nuits, sans les repas. Comptez 10€ par personne et par jour de supplément pour la caisse «ravitaillement», à ré- gler directement au skipper. Maximum 8 passagers à bord. Dates de validité 2008: 20, 21, 22 juin – 26, 27 juillet – 15, 16, 17 août - 20, 21 septembre.

Infos, réservations et pour avoir des idées en cas de prolongation de votre séjour dans la région: Comité Départemental du Tourisme de la Manche, tél: 0033-(0)2 33562880. Web: www.manchetourisme.com

Séjour romantique sur les traces du cinéma, à Deauville

Partons pour une escapade romantique au bord de la mer. Destination Deauville (4h30 de route de Bruxelles), station balnéaire normande huppée connue pour son festival du cinéma, pour la (re)visiter version «Un homme et une femme», grand classique de Claude Lelouch. Rien de plus romantique lorsqu’on sait que cette histoire d’amour en suscita une autre hors écran, puisque l’actrice principale, Anouk Aimée, et Pierre Barouh, lui aussi dans le film, se marièrent à la fin du tournage. Inspirant? Alors pourquoi ne pas carrément loger dans le décor du long-métrage, dont Claude Lelouch est toujours propriétaire? Transformée en hôtel et blot- tie au coeur d’un parc de 20 ha, l’Hostellerie de Tourgéville est une élégante demeure de 25 chambres, duplex et triplex. L’adresse rend hommage aux artistes du 7e Art: portraits de stars affichés aux murs, chambres aux noms d’acteurs... Côté gastronomie, on y fait la part belle aux produits locaux et l’on vous y propose une carte raffinée. A disposition: 1 piscine intérieure chauffée, 1 salle de fitness, 1 salle de cinéma, courts de tennis, parcours santé dans le parc. L’hôtel propose un forfait «Sensations marines» valable jusqu’au 30 septembre 2008 et qui comprend 1 nuitée, le petit déjeuner, 1 dégustation de fruits de mer avec homard pour le dîner (hors boissons), 1h de char à voile double sur la plage. Prix pour 2 personnes: de 395 à 550€ (selon la catégorie de la chambre). Possibilité de tarifs préférentiels du lundi au ven- dredi, hors jours fériés et vacances scolaires.

Infos et réservations: 0033-(0)2 31144868. www.hostellerie-de-tourgeville.fr Petites escapades

12 PLUS DE 30 DESTINATIONS À PARTIR DE 19.99 ` (a/s, taxes incluses)

www.charleroi-airport.com

the friendly airport L’Alsace au jardin… des plantes oubliées!

On connaît l’Alsace pour ses beaux villages historiques aux maisons à colombages, pour ses spécialités culinaires comme la choucroute et le vin. Le Comité Régional du Tou- risme d’Alsace vous propose désormais de découvrir cette belle contrée sous un angle bien différent: les jardins sous toutes leurs formes, qu’ils soient privés ouverts à la visite, vastes parcs romantiques, jardins botaniques ou même moyenâgeux. Des circuits de 2 jours, par exemple, vous donnent la possibilité de découvrir plusieurs d’entre eux selon un thème: «Les grands jardins remarquables», «Les jardins romantiques», «Les jardins médiévaux»… Mais la brochure «Week-ends et courts séjours au jardin» reprend également des idées d’escapades dans des maisons d’hôtes ou des gîtes situés dans des environnements verdoyants, combinant nuitées et activités. Pour allier jardin et gastronomie, voici, par exemple, le séjour «gourmand». Vous serez logés chez Gérard Verret, qui exerce un métier peu banal, puisqu’il est cueilleur de plantes sau- vages (sureau, orties et autres coquelicots) qui redeviennent à la mode sur les tables des grands restaurants, mais qu’il faut savoir où dénicher. Il connaît ces endroits et prépare les fruits de ses récoltes dans sa cuisine, selon des recettes innovantes ou oubliées. Vous serez dès lors surpris par votre assiette, même au petit déjeuner! Pour découvrir tous ses secrets, vous serez accueillis dans sa maison, à Lalaye, petit village du Val de Villé, accroché à flanc de montagne. Au programme du séjour de 2 jours/1 nuit: la demi-pension en «chambre d’ami» (avec un dîner, boissons comprises), la visite guidée et l’introduction aux plantes, une collation d’accueil, un coffret de découverte, un itinéraire et la documentation de voyage.

Prix à partir de 160€ par personne (offre «groupe» pour 4 personnes). Infos et réservations: tél: 0033-(0)3 88589144. Web: www.jardingourmand.com Pour commander la brochure «Week-ends et courts séjours au jardin»: tél: 0033-(0)3 89247350. Web: www.tourisme-alsace.com

Route du Fromage et «marcairies» en Alsace

Plongeons au cœur des traditions de l’Alsace, en particulier de celles de la Vallée de Munster, dans les Vosges, réputée pour son fromage homonyme. Le Munster y est fabriqué par les fermiers de montagnes: les «marcaires» qui, chaque année au printemps, perpétuent la cou- tume de la transhumance, en conduisant leur troupeau sur les hau- teurs, jusqu’aux «marcairies». C’est dans ces fermes d’altitude qu’ils produisent leur fromage. Depuis la fin du 19e siècle, ces domaines se sont agrandis pour devenir des fermes-auberges, que l’on peut rejoindre dès le mois d’avril en randonnant sur la pittoresque «Route du Fromage». En plus de proposer le gîte, les marcairies procurent aussi le couvert.

Petites escapades On y dégustera l’hyper calorique repas marcaire traditionnel, dont les

14 C-AIR PUB EVASION 23/01/08:Mise en page 1 23/01/08 17:31 Page RESERVEZ SANS TARDER ETE 2008 Crète Hôtel Despo produits doivent être issus au moins à 80% de l’exploi- Cat. B+ tation. En général, le menu commence par un potage, se poursuit par une «tourte de la vallée», puis par un ● 1 semaine en Juillet plat principal composé de collet fumé accompagné ● ALL INCLUSIVE du typique plat de pomme de terres «roigabraldi». On termine enfin par l’obligatoire plateau de fromage et la A partir de tarte aux myrtilles. Le tout est arrosé de picons-bières et de grands blancs d’Alsace! 762 € La liste des fermes-auberges est disponible sur le site de l’Office du Tourisme de la Vallée de Munster, qui peut également préparer des randonnées sur mesure. Pour info: une nuit en ½ pension dans l’une de ces Bodrum propriétés tourne autour des 35€ par personne. Club Milta Cat. 5* Plus d’infos: tél: 0033-(0)3 89773180. E-mail: [email protected] ● 1 semaine en Juillet Web: www.la-vallee-de-munster.com ● ALL INCLUSIVE Plus d’infos sur l’Alsace en général: www.tourisme-alsace.com A partir de 943 € Vacances d’été à la montagne, à Valloire NOS AUTRES BROCHURES

Bon plan pour des vacances d’été peu onéreu- ses: partir à la montagne qui, à cette saison, est délaissée par les touristes au profit des pla- ges. Vous pourrez, par exemple, partir randon- ner dans des paysages verdoyants et découvrir tranquillement traditions et produits locaux, dans le charmant village de Valloire, divisé en 17 ha- meaux étagés entre 1400 et 1800 mètres d’al- titude, entre le Parc national de la Vanoise et le

Demandez nos brochures à votre agent de voyages www.christophair.be Parc des Ecrins, à la frontière avec l’Italie. Durant tout l’été (du 5 juillet au 30 août), on vous y pro- pose un séjour «Nature» à faire en famille àpd 78€ par personne (prix sur base de 4 personnes), ce qui inclut 1 semaine de logement en meublé 2* ou en hôtel 2* et 1 à 3 sorties thématiques de 1/2 journée accompagnée en montagne. Vous partirez ainsi «A la rencontre des mar- mottes», à la découverte de «La faune de l’alpage» et de «La vie de l’alpage», avec un goûter composé de produits régionaux dans une ferme).

Plus d’infos: Office de Tourisme de Valloire. Tél: 0033-(0)4 79590396. Web: www.valloire.net

AUX PAYS-BAS Petites escapades

INSOLITE Rotterdam: une nuit au sommet d’une ancienne tour de télé!

Direction Rotterdam, aux Pays-Bas, où une ancienne tour de télé abrite désormais 2 suites presti- gieuses, perchées à 100 mètres de hauteur, avec vue sur le plus grand port industriel d’Europe. Euromast est une attraction «phare» à Rotterdam depuis sa construction dans les années 60. Si elle culmine à 185 mètres, on peut y grimper jusqu’à une altitude de 100 mètres pour dîner dans le restaurant, profiter de la vue depuis la terrasse panoramique et y pratiquer des activités aven- tureuses, telle la descente de la tour en rappel ou en tyrolienne! Mais on peut aussi loger dans la tour. La nuit «tête dans les étoiles» n’est pas bon marché (385€ par suite, copieux petit déjeuner inclus), mais pour le moins insolite. Pour respecter l’atmosphère du lieu, les vastes chambres ont été décorées dans un style «sixties» actua- lisé et sont très luxueuses. L’une d’elles dispose même d’un jacuzzi. Depuis larges baies vitrées, la vue est splendide sur le port (Suite Heaven) ou sur la ville (Suite Stars). Et bien sûr, les clients ont accès toute la nuit à la terrasse panoramique.

Plus d’infos: www.euromast.nl ou 0031-10-4364811.

16 Participez à notre sondage semestriel, pour mieux répondre à vos attentes et vous permettre de gagner, peut-être, un voyage en Grèce pour 2 personnes!

Comment participer? Il suffit de nous envoyer vos réponses par e-mail

([email protected]) ou par courrier (Le Journal de l’Evasion, Avenue des Enquête • Concours Eperviers, 119 (Bte 11), 1150 Bruxelles) avant le 30 mai 2008. N’oubliez pas d’ajouter vos coordonnées!

Le gagnant sera averti par mail avant le 30 juin 2008. Plus de détails sur le voyage à gagner sur www.lejournaldelevasion.be

QUESTIONNAIRE 1. Connaissez-vous le site www.lejournaldelevasion.be? Oui / Non 2. Si oui, comment l’avez-vous découvert? A. Grâce au magazine «papier» B. En écoutant la radio (La Première / Bel-RTL / Mint?) C. Par hasard en surfant sur Internet D. Sur les conseils de quelqu’un E. Autre (préciser) 3. Comment avez-vous connu Le Journal de l’Evasion (le magazine «papier»)? A. Je l’ai reçu dans ma boîte aux lettres B. A l’aéroport de Charleroi C. Chez mon libraire D. Dans mon agence de voyages (laquelle?) E. Dans un salon (Salon des Vacances, par exemple) F. Autre (préciser) 4. Quelle rubrique appréciez-vous plus particulièrement? Europa Beach, (cat. A) Crète. Si plusieurs (ou toutes) rubriques vous intéressent, indiquez les lettres Sont inclus: les vols, transferts, correspondantes par ordre de préférence. logement en all inclusive. A. Les bonnes adresses / Bons plans escapades Séjour valable 1 semaine entre B. Les reportages le 28/9 et le 25/10. C. Les concours D. Les avantages «lecteurs» (ex: entrées pour un salon) E. Les voyages du lecteur (ex: voyages proposés avec un ou plusieurs avantages particuliers OU voyages exclusifs et/ou thématiques, pour célibataires, par ex.) F. Les recettes de cuisine G. Le (cyber)magazine en ligne H. Les infos utiles 5. Quelles sont vos prochaines destinations (pour une simple escapade ou un séjour plus long, à l’étranger ou en Belgique)? 6. Sur quelles destinations aimeriez-vous lire un reportage dans le magazine ou sur le site? 7. Combien de voyages ou escapades (2 j. min.) faites-vous par an? 8. Plutôt en individuel ou avec un tour-operateur? 9. Faites-vous vos réservations de préférence A. Sur Internet B. Dans une agence de voyages C. En direct, par téléphone, mail ou courrier 10. Avez-vous des suggestions ou des remarques à nous faire?

Règlement sur demande (par écrit: joignez une enveloppe timbrée) ou sur le site. 17 Bienvenue chez les Ch’tis!

© OT de Bergues © OT de Bergues Balade à Bergues, à la découverte des lieux et anecdotes du tournage. Mais pas uniquement… Texte: Sarah Visse • Photos: Lauren et Sarah Visse

Début avril, avec 17.405.832 entrées, «De mémoire de Berguois, je n’avais jamais vu un tel engouement», raconte Serge Sauvage, l’un des guides du «Bienvenue chez les Ch’tis» devenait Ch’ti Tour, en parlant de la petite population locale, qui le plus gros succès au Box Office ja- s’élève à un peu plus de 4300 habitants. En filmant leurs rues, leurs magasins et même leurs maisons, Dany Boon les mais rencontré pour un film français. a invités à participer à l’élaboration du film, en les laissant Jusqu’alors, aucun long-métrage n’avait assister au tournage ou en tant que figurants. L’acteur-réali- sateur leur a visiblement laissé de bons souvenirs, dont des réussi à battre le record de «La Grande photos et des dédicaces, désormais affichées un peu partout Vadrouille», sorti en 1966! Autant dire dans les bistrots et les commerces. que le «Ch’ti phénomène» a largement dé- Mais bien après le tournage, le «Ch’ti phénomène» conti- passé les frontières du Nord de la France, nue à étonner les Berguois, qui semblent même un peu dépassés par l’affluence des touristes. Début avril, plus de touchant tout l’Hexagone et même la Bel- 5000 personnes avaient déjà participé au Ch’ti Tour, contre gique qui, il est vrai, présente plus d’une la moitié (sur la même période) pour le Tour des Fortifica- tions… Autre comparaison: le mois de mars 2008 a vu dé- similitude avec cette région de la Flandre filer à Bergues quelque 1700 visiteurs étrangers, contre 500 française. Cet engouement spectaculaire en mars 2007. Sans compter que, depuis la sortie du film, les panneaux routiers signalant «Bergues» ont eu tendance est loin de profiter uniquement aux inter- à s’évaporer dans la nature, tandis que la demande de fro- venants directs de la comédie de Dany mage Maroilles (mis en valeur dans la comédie) a doublé!

Boon. A Bergues, où se déroule l’action, Parmi les visiteurs du Ch’ti Tour: des gens du Nord, mais on voit désormais des gens arriver des 4 aussi des Français d’autres régions et des Belges, franco- phones et néerlandophones. Si les francophones partagent coins du pays et même de Belgique pour parfois l’accent et des expressions chtimis, les néerlando- participer au Ch’ti Tour, qui dévoile les phones reconnaîtront certaines spécialités culinaires, l’ori- gine de nombreux mots et l’architecture flamande. Après lieux et les secrets du tournage. Le Jour- tout, nous sommes en Flandre, à une vingtaine de minutes nal de l’Evasion a suivi cette amusante de nos frontières et de nos stations balnéaires. L’histoire balade, mais sans négliger le reste des des Flandres française et belge est commune et les anciens de Bergues parlaient le flamand (80% des archives com- curiosités de cette agréable cité entière- munales sont d’ailleurs en néerlandais), une langue qu’on ment fortifiée, protégeant un canal, des réapprend, à Bergues, depuis 2 ans, en cours du soir et, depuis le mois de septembre, dans 4 écoles primaires. monuments, de belles maisons flamandes, de délicieuses spécialités culinaires et un Voici donc la visite de cette Bergues si proche, une visite sur les traces de «Bienvenue chez les Ch’tis», qui a aussi le réel sens de l’accueil. mérite de mettre en lumière un patrimoine méconnu...

19 Bergues Le Ch’ti Tour Balade à la découverte des lieux et anecdotes du tournage La balade commence tout naturellement sur la place de la Républi- que, au pied du beffroi, où sont installés les bureaux de l’Office de Tourisme, qui organise le Ch’ti Tour. Car le beffroi est au centre du film. Dany Boon, en effet, en plus d’être facteur, est aussi le carillon- neur municipal. Il déclare d’ailleurs sa flamme à sa collègue Anna- belle en lui jouant un air de carillon et en déroulant le long d’une des façades du campanile un calicot au message romantique. Nous avons rencontré le véritable carillonneur de Bergues. On l’appelle ici «Le Monsieur qui monte tous les ¼ d’heures», puisque les cloches du beffroi s’activent à ce rythme quotidien. En réalité, les airs sont automatisés, sauf deux fois par jour (depuis la sor- tie du film, succès oblige), lorsqu’il gravit les 193 marches pour jouer des morceaux plus longs, choisis selon son inspiration du moment parmi un répertoire de reprises ou de compositions origi- nales. L’homme, Jacques Martel, est une encyclopédie vivante de l’histoire de la ville. Carillonneur, mais aussi élu local, il connaît son instrument (dont il est d’ailleurs le seul musicien) comme sa poche. Il nous apprend que le beffroi était autrefois considéré comme «Le plus beau au Nord de Paris», avant d’être dynamité au cours de la Seconde Guerre mondiale, puis reconstruit en 1961.

La vérité sur le carillonneur… Vient ensuite la montée des marches pour une vue splendide sur la cité, mais aussi pour une petite démonstration de carillon (elle n’a pas lieu lors du Ch’ti Tour, afin d’éviter l’engorgement dan- gereux de l’étroit escalier). Comme on le voit dans le film, il faut user de force pour taper des pieds et des poings sur le clavier qui actionne les 50 cloches. Toutes d’épaisseurs et de diamètres différents – ce qui détermine le son particulier de chacune – ces cloches, entre autres, ont valu au beffroi d’être classé au Patri- moine mondial par l’Unesco. En accordant une place importante au beffroi dans son film, Dany Boon voulait ainsi rendre hommage à son grand-oncle, Albert Carrière, qui fut le prédécesseur de Jacques Martel en tant que carillonneur. C’est sans doute aussi pour cette raison que l’acteur, Le vrai carillonneur... déjà pianiste, avait décidé de jouer lui-même les airs entendus dans le long-métrage. Il s’était même inscrit à l’école de carillon de Douai pour y suivre une formation. Pris par ses multiples activités, il n’a finalement jamais eu l’occasion d’assister aux cours et s’est dès lors fait remplacer par son professeur lors des prises de son. Autre arrangement pour les besoins du tournage: les scènes dans le campanile n’ont pas été tournées à Bergues. La salle du carillon étant trop étroite et encombrée de poutres, elle interdisait la prise de certains plans larges et il a donc fallu la recréer, en décor, à Arpajon, au sud de Paris. Par contre, les cloches montrées sont les vraies et elles ont été superbement filmées grâce à une grue permettant des vues qui auraient été impossibles à prendre autre- ment. Pour reprendre ses mots, Jacques Martel a trouvé «très valorisant de voir son instrument ainsi magnifié».

20 La preuve qu’il fait aussi beau à Bergues Nous passons maintenant derrière le beffroi pour emprunter la rue de la Gare. Vous y verrez l’église Saint-Martin, détruite elle aussi durant la Deuxième Guerre mondiale et rebâtie en 1959, majo- ritairement en briques. C’est d’ailleurs le principal matériau de construction à Bergues, qui ne possède pas de carrière dans ses environs. En face de l’église, vous remarquerez également l’ancien Mont de Piété (à l’angle avec la rue du Mont de Piété), qui abrite aujourd’hui le musée communal. Ce magnifique bâtiment flamand du 17e siècle expose des peintures, pour la plupart de la même époque, réalisées par quelques grands maîtres comme Breughel l’Ancien, Van Dijck et Georges de la Tour. Mais poursuivons notre chemin jusqu’au croisement de la rue de © Roland Croes la Gare avec la rue Carnot. C’est à cet endroit précis qu’a été tour- née la première scène berguoise du film, où on voit Kad Merad ar- river en voiture sous une bonne «drache», accueilli par un panneau «Bienvenue à Bergues». En réalité, il faisait un temps magnifique ce jour-là, comme d’ailleurs durant toute la période du tournage, qui s’est étalée du 20 avril à début juin 2007. Il a donc fallu installer dans les rues des rampes pour déverser les 200 à 300 tonnes d’eau nécessaires à l’illusion de météo exécrable!

Curiosités architecturales En empruntant la rue Carnot, vous pourrez admirer de belles fa- çades, dont certaines révèlent des particularités architecturales de Bergues, à commencer par les mascarons. Ils illustrent des têtes de personnages parfois amusantes et servent de clés de voûtes aux fenêtres. Certains datent de l’époque Louis XV et pourraient représenter des gens ayant vécu à cette période. Beaux exemples de mascarons aux n° 22 et 42. Autres éléments typiques: les car- touches (panneaux de pierre sculptée, aux n°67 et 69), les cha- pelles (niches dans lesquelles sont blotties des statues de saints, comme au n°45) ou encore les gratte-pieds (par exemple au n° 63), qu’en Belgique nous connaissons bien également et qui ser-

Balade chez vaientles Ch’tis à décrotter les semelles avant d’entrer dans la maison.

Si vous n’avez pas encore vu le film… Puni par sa hiérarchie, Philippe (interprété par Kad Merad) est muté dans le Nord. Il quitte avec des pieds de plomb le Sud de la France, laissant au soleil femme et enfant, pour de venir le nouveau directeur de la Poste de Bergues. Mais ac - cueilli chaleureusement par ses employés (dont Dany Boon, - alias Antoine) et les Ch’tis en général, il se rend compte, petit à petit, que la vie y est loin d’être aussi morose que la météo. Peu à peu donc, de belles amitiés se nouent, tandis que les préjugés s’effondrent…

Devant les anciens abattoirs...

21 Bergues

A gauche: la maison de Line Renaud.

La (fausse) Poste.

Soyez attentifs, car ces particularités, on les retrouve sur au quartier un cachet pittoresque et l’on comprend mieux le d’autres façades de la ville, comme dans la rue Faidherbe où, surnom de la cité: «L’autre Bruges des Flandres». Même si, au n° 16, on observera cette fois un chronogramme. Le chro- désormais, la comparaison paraît toutefois exagérée… nogramme est une inscription sur une façade qui permettait de Mais traversez le pont pour rejoindre la rue du Marché aux mêler astucieusement fonction du lieu et date de création du Fromages. De ce côté, on arrive pile sur un restaurant, le bâtiment. Effectivement, les chiffres de date étaient inscrits en Bruegel, véritable institution servant de délicieux plats du caractères romains et étaient ainsi facilement intégrés au texte, terroir et installée dans une splendide demeure du 16e siècle éventuellement «publicitaire». Le plus bel exemple de chrono- (voir plus bas les «Bonnes adresses ch’typiques»). Quelques gramme ne se situe cependant pas ici, mais au 10-12 de la rue bâtiments plus loin, sur la droite, vous reconnaîtrez immé- du Gouvernement, qui longe l’Hôtel de Ville sur sa droite. diatement le lieu le plus fréquenté du film. Il s’agit, bien sûr, de la Poste qui, en réalité, n’en a jamais été une. Le bâti- Continuons le Ch’ti Tour dans la rue Faidherbe, dans laquelle ment a été occupé par un hôpital, puis par des bureaux. Il nous entrons depuis la rue de la Gare. Car c’est au numéro attend aujourd’hui sa réaffectation. Pour «Bienvenue chez 24 que, emmené par Dany Boon en tournée de livraison du les Ch’tis», il a donc fallu relooker l’édifice en y collant par courrier, Kad et son employé s’arrêtent pour boire un verre exemple sur la façade une boîte aux lettres. ou deux de trop chez un client très accueillant… Soigneuse- Presque au bout de la rue du Marché aux Fromages, au n° ment sélectionnées par l’acteur-réalisateur, les maisons où 24-25, se trouve la maison de Line Renaud, alias Madame se déroulent certaines scènes sont réellement habitées et Bailleul, la maman de Dany Boon dans le film. Ici encore, rien (ou presque) du mobilier des occupants n’a été modifié rien n’a été changé dans la déco des véritables habitants, pour les besoins du film… dont on a surtout utilisé la cuisine, notamment pour la scène où Kad goûte pour la première fois du Maroilles et de la La fausse Poste, le long du joli canal Saint-Jean chicorée au petit déjeuner. De la Rue Faidherbe, tournez à gauche dans la petite rue Saint- Jean qui mène directement au canal homonyme. Il est le seul Le pipi le plus célèbre du cinéma! survivant du réseau de canaux qui, avant d’avoir été comblés, Juste en face de cette demeure et de l’ancien abattoir (début sillonnaient Bergues. Les marchands les empruntaient pour 19e, mais utilisé jusqu’en 1950), a eu lieu une autre scène leurs déplacements et de nombreuses demeures étaient alors culte du film. C’est à cet endroit du canal (qu’il faut traver- équipées de leur propre quai d’appontement. Bordé de bel- ser), avec vue sur une petite écluse, que Kad et Dany Boon

Balade chez les Ch’tis les chez Balade les maisons de style flamand, ce dernier cours d’eau donne font leur fameux pipi, complètement ivres d’avoir ingurgité,

22 Le Breugel.

Exemple de mascaron original...

L’ancien Mont de Piété. Balade chez les Ch’tis lors de leur tournée, tous les remontants offerts par leurs lingerie Passion, devant laquelle il s’arrête en espérant ne clients. En continuant vers la rue du Coq toute proche, vous pas se faire remarquer de Madame Bailleul. Ce qui, pour verrez d’ailleurs une autre maison (n°22), où les deux pos- l’effet comique, produit le résultat inverse sur la vieille dame tiers s’arrêtent pour une nouvelle visite de courtoisie bien outrée... Actuellement, ce magasin a fait un peu de place arrosée. Anecdote: vu la concentration des différents lieux dans sa vitrine pour y exposer des photos et autres souve- de tournage dans cette zone proche du canal, l’équipe avait nirs du tournage au milieu des slips et des soutiens gorges! installé l’une de ses cantines sur la place du Marché aux Retour vers la place de la République par la rue de l’Hôtel Poissons, que vous verrez juste après avoir passé le pont. de Ville. Si vous en avez l’occasion, arrêtez-vous au n°7, où La rue du Coq devient la rue Neuve des Capucins. C’est l’on vend des verres gravés main personnalisés. Ici, on peut celle que Dany Boon descend à vélo à toute volée avant entendre parler le chtimi, qui contrairement à ce que laisse de se faire attraper par la Police Nationale (qui, en réalité, croire le film, est loin de s’entendre à chaque coin de rue! Il n’existe pas à Bergues, uniquement dotée d’une gendar- paraît que depuis la sortie du long-métrage, par contre, le merie). Derrière les maisons de ces deux rues, se cache la «Salut Biloute» redevient à la mode… muraille qui continue à faire tout le tour de la ville. Ces rem- parts datent de différentes époques. Mais on se souvient Pas de frites chez Momo surtout du célèbre architecte Vauban, qui compléta la partie Arrivée enfin à l’Hôtel de Ville, de style Renaissance, où a Est de l’enceinte d’un ingénieux système d’écluses. Celui- officié Alphonse de Lamartine (sa statue trône sur la façade, ci, en régulant le cours des canaux qui encerclaient la cité, à droite de l’entrée) de 1833 à 1839 en tant que député de permettaient d’inonder d’éventuels attaquants. Un véritable Bergues. C’est ici aussi que Dany Boon épouse à la fin du succès puisqu’en 1783, les inondations défensives parvin- film Anne Marivin (Annabelle), devant l’officier d’Etat civil qui rent à elles seules à repousser l’invasion des Autrichiens. se trouve être, dans la réalité, le seul véritable postier local ayant participé au tournage! Il faut dire qu’il n’avait pas un Dessous affriolants… long trajet à faire, puisque la Poste (la vraie, cette fois) est Avant d’arriver à la rue Neuve des Capucins, tournez à droite située pratiquement à côté, sur la même place. dans la rue des Capucins pour rejoindre la place Gambetta. N’espérez pas terminer la balade par un bon cornet de frites Plusieurs scènes se déroulent sur cette esplanade, Dany ou une fricandelle de Chez Momo. Car le bâtiment en pré- Boon ayant choisi d’utiliser les commerces qui l’occupent. fabriqué, où les personnages vont manger à midi place de On voit ainsi Kad acheter des revues dans la Librairie Presse la République, n’existe pas dans la réalité. Certes, il y avait Gambetta, mais on se souvient surtout de la boutique de autrefois une friterie à cet emplacement, mais elle a dû dé-

23 ménager dans la maison «en dur» plantée juste en face. dans la rue d’Ypres pour atteindre les ruines de l’ancienne Le Ch’ti Tour s’achève donc ici. Le film, cependant, n’a uti- abbaye Saint-Winoc, fondée en 1022 par les comtes de lisé qu’une petite partie de Bergues, qui propose dès lors Flandre et occupée par des bénédictins. Elle a été bâtie sur d’autres lieux d’intérêt à découvrir, en empruntant d’autres le Groenberg, une colline de 22 mètres qui fut le premier lieu chemins… Voici donc quelques suggestions de visites, mais d’habitation de la cité et qui lui a donné son nom (Bergues aussi des bonnes adresses où manger et faire du shopping vient de «Berg», en flamand, qui signifie «colline»). Dévastée «ch’typique»! lors de la Révolution Française, il ne reste plus de la vaste abbaye que deux tours, plantées dans un agréable parc: Visites au-delà du Ch’ti Tour… la Tour pointue et la Tour carrée (le plus vieux monument En suivant le Ch’ti Tour, vous aurez déjà aperçu quelques cu- de Bergues), autrefois appelée Tour bleue en raison de son riosités de Bergues: le beffroi, l’Hôtel de Ville, l’ancien Mont de toit en ardoise. Si ces deux tours ont survécu, c’est parce Piété devenu musée, l’église Saint-Martin, le canal Saint-Jean qu’elles étaient nécessaires. Elles servaient en effet d’amers et de belles maisons flamandes, le tout, concentré à l’ouest de (repères) à la navigation des bateaux entrant dans le port de Balade chez les Ch’tis

Remparts de Bergues La flamiche au Maroilles

Les tours de l’abbaye St-Winoc

Pot’je vleesch

la ville. Partons maintenant découvrir l’est de la cité fortifiée. Dunkerque. C’est ce rôle important, d’ailleurs, qui valu à la Depuis le beffroi, empruntez la rue Lamartine, puis la rue Tour ronde d’être reconstruite par le Ministère de la Marine Cornette. Ici, vous tombez nez à nez avec la vaste esplana- après son effondrement au début du 19e siècle. de du Marché aux Bestiaux, dont le nom indique sa fonction Cette visite clôture celle de Bergues, que l’on pourra encore passée. Y trône une statue de la Rouge Flamande, une race mieux découvrir en participant à l’une des visites guidées de vache née à Bergues et qui fournit le lait utilisé pour la thématiques proposées par l’Office de Tourisme. Pour avoir fabrication du Fromage de Bergues, en attente de devenir de plus amples informations sur le passé militaire de la ville, AOC. Il faut passer sur la place et continuer vers la rue De- suivez, par exemple, le Tour des Fortifications. Autres possi- croo pour monter sur les remparts. Contrairement à d’autres bilités: le Tour des Vieilles Pierres, la visite du beffroi, la pro- parties de la fortification, que la végétation a par endroits menade en petit train touristique. A noter qu’on peut encore envahie, la vue est ici bien dégagée. effectuer soi-même certaines de ces balades grâce à des Une fois descendus des remparts, poursuivez votre chemin plans distribués gratuitement à l’Office. Ceci étant dit, bon dans l’Avenue Général de Gaulle, puis tournez à gauche

Bergues séjour chez les Ch’tis!

24 Les bonnes adresses ch’typiques Bonnes adresses ch’typiques Où loger? • Restaurant Le Bruegel Pour loger au cœur de la ville fortifiée, vous aurez le choix Halte culinaire typique du Nord, le Bruegel est logé dans entre 3 établissements seulement: une maison flamande de 1597, face au canal. On peut •l’Hôtel-Restaurant Au Tonnelier. Prix entre 39 et 62€/ y déguster, entre autres: à l’apéritif, la Chuche Mourette nuit. Infos: voir les «Bonnes adresses ch’typiques». ou le Zizi CoinCoin; en entrée, une flamiche aux endives •les 2 chambres d’hôtes De Vaste Brug (2 clés) situées le (chicons) et Maroilles; en plat, le pot’je vleesch; et au des- long du canal Saint-Jean au 10, quai des Maçons (entre sert la crème brûlée à la chicorée. Le tout arrosé (avec mo- 45 et 60€). Tél: 0033-(0)3 28207008. dération) d’une bière spéciale (La Semeuse ou la Blonde •les 5 meublés Le Bergenhuis, établi sur la Place du d’Esquellbecq). Attention, il est conseillé de réserver. Marché aux Poissons, non loin du canal également. Prix: Le Bruegel, rue du Marché aux Fromages 1. entre 100 et 300€ pour une location à la semaine ou au Tél: 0033-(0)3 28681919. Web: www.lebruegel.com week-end. Tél: 0033-(0)3 28682663. • Hôtel-Restaurant Au Tonnelier Bien sûr, d’autres chambres d’hôtes, hôtels et gîtes sont Situé pile en face de l’ancien Mont de Piété et de l’église disponibles dans les environs immédiats de la ville. Plus e Saint-Martin, et installé dans une belle bâtisse du 18 siè- d’infos auprès de l’Office de Tourisme de Bergues (voir cle, Au Tonnelier fait restaurant le soir et taverne à midi. Ici coordonnées plus loin). également, on goûte aux spécialités du terroir, comme la terrine à la bière, le pot’je vleesch, la flamiche, les plateaux Le Ch’ti Week-end tout compris! de fromages, le porc au Maroilles, etc. Mais l’établissement Bergues et Dunkerque (à 9 km à peine) se sont associés est aussi le seul hôtel (2*) situé à Bergues même, propo- pour vous concocter un Ch’ti Week-end! Il comprend 1 sant 25 chambres plutôt mignonnes et confortables. nuit à Bergues à l’hôtel Au Tonnelier avec petit déjeuner, Au Tonnelier, rue du Mont de Piété 2/4. 1 repas au restaurant Le Bruegel, le «Ch’ti Tour» et la vi- Tél: 0033-(0)3 28687005. Web: www.autonnelier.com site du beffroi, une bouteille de bière Ch’ti et une boîte de • La Maison Desaegher gaufres dunkerquoises pour 2 personnes. Et en option Sa spécialité? Les fromages fermiers, dont la maison (26€ de supplément): une séance de char à voile dans vend plus de 120 variétés locales ou de France en géné- la station balnéaire de Malo-les-Bains. Prix: 79€ par per- ral. Parmi eux: le Maroilles Fermier, le Bergues Fermier, sonne sur base d’une chambre double. le Ch’ti Pavé, le Boulet de Cassel… Mais d’autres mets Plus d’infos: www.bergues.fr ou [email protected] typiques du Nord sont également vendus ici, notamment ou 0033-(0)3 28262789. sous forme de paniers composés qui feront de jolis ca- deaux gourmands. On achète donc, tous azimuts, des Le Ch’ti Tour en pratique gauffres fourrées à la cassonade et au rhum, de la chico- La visite dure 1h30 et est proposée du lundi au vendredi rée, le café du Nord «Cht’io noir ou chicorée», les Pavés à 15h, et les samedis et dimanches à 15h30, au départ de Bergues (chocolats croustillants), le pot’je vleesch de l’Office de Tourisme. Les billets sont d’ailleurs à reti- ou la carbonnade flamande, les terrines à la bière ou à rer à cet endroit, aux heures d’ouverture. Prix: 3,50€ par la cassonade et de nombreuses bières locales (la Ch’ti, adulte et 2€ pour les enfants jusqu’à 14 ans. Avant de l’Ambrée à la chicorée, la Spéciale des Beffrois, etc.)… partir, vérifiez néanmoins auprès de l’Office de Tourisme Maison Desaegher, rue Lamartine 13 (derrière le beffroi). que les horaires du tour n’ont pas changé. Par ailleurs, Tél: 0033-(0)3 28204272. pour des raisons de sécurité, le Ch’ti Tour n’inclut pas la • L’Office de Tourisme montée au beffroi, que vous pourrez donc effectuer par Dans le bureau de l’Office de Tourisme, on peut éga- vous-même, en supplément. lement se procurer quelques souvenirs typiques, mais aussi des produits dérivés du film de Dany Boon: un Pour plus d’infos sur les visites guidées paillasson «Bienvenue chez les Ch’tis» ou un beffroi mi- thématiques, le logement, les restau- niature portant le calicot «Annabelle je t’aime, épouse- rants, les activités... moi, Biloute», par exemple… Office de Tourisme de Bergues, Beffroi. Tél: 0033-(0)3 28687106. E-mail: [email protected] Bon à savoir Web: www.bergues-tourisme.fr Le mardi, la plupart des commerces sont fermés, en plus Horaires: du 31 octobre au 31 mars: du lundi au samedi, du traditionnel dimanche. Ne choisissez donc pas ces de 10 à 12h et de 14 à 18h. Du 1er avril au 30 octobre: jours-là pour venir à Bergues si vous espérez faire des du lundi au samedi, de 10 à 12h et de 14 à 18h. Les di- emplettes lors de votre visite. manches et jours fériés, de 10 à 13h et de 15 à 18h.

25 La première impression marquante, quand on découvre ce Manhattan sous le soleil, est la multitude des chantiers DUBAI qui font déborder les limites de la ville bien au-delà de son cœur historique, dans le sable du désert et même au large de la côte. Les tours poussent partout: répliques alambiquées du Chrysler Building de New York, construc- Biggest tions futuristes, comme l’emblématique Burj Al-Arab, ou «dysnéennes», telle la pyramide du luxueux hôtel Raffles. is best! A n’en pas douter, Dubaï donne une image de richesse,

Madinah Souk de Jumeirah. En arrière-plan: le ..

Texte: Patricia Minne Photos: P. Minne et P. Defraire

Une cité-Etat multiculturelle et en constante mutation

Dubaï n’a pas la folie des grandeurs. Ses projets sont à la dans un décor tenant à la fois d’Orlando et de Las Vegas, hauteur de ses moyens: démesurés. Dès lors, tous les rê- à la puissance 10. Pour l’instant, le paysage est en perpé- ves sont permis: agrandir le territoire sur des îles artificielles, tuel changement. Là où il n’y avait que du sable poussent construire plus grand, plus haut, plus fou, plus chic… L’Emi- aujourd’hui de nouveaux immeubles, une «», rat s’est donné pour objectif de devenir l’une des premières des resorts les pieds dans l’eau, des «malls» (shopping destinations touristiques du monde et espère 15 millions de centers) géants, de nouvelles routes, un métro aérien,… visiteurs d’ici 2015. Le pétrole, qui a permis son formidable Au centre de ce chaos immobilier en plein boom: le cœur développement économique, ne représente plus guère que de Dubaï, coupé par le Creek, un bras de mer sillonné par 6% du PIB (le commerce et les services en assurent désor- les dhows, ces belles embarcations de bois, qui assurèrent mais la part essentielle) et, surtout, n’est pas inépuisable. longtemps l’essentiel du commerce maritime de l’Emirat. On mise donc sur le tourisme, mais un tourisme de luxe, Le Creek, c’est l’artère de la cité. Tous les quartiers com- DUBAI

26 où le luxe se mêle à l’exubérance. Ici, on veut ce qu’il y a sidérant de voitures de prestige, coincées, comme tout le de plus beau, de plus cher, de plus «tendance». Biggest monde, dans les interminables embargos de circulation, is best! en attendant la création prochaine des taxis aériens… Le plus haut building du monde viendra bientôt détrôner «Dubaï, c’est fou»! Et c’est sans doute ce qui fait l’es- la Tour Taipei (508 mètres, 101 étages) de Taiwan, tout sentiel de son attrait, en tant que destination touristique. en dominant le plus vaste centre commercial de la planè- Car, côté visites patrimoniales, l’Emirat est beaucoup plus te. Parmi les autres signes extérieurs d’excentrique pros- pauvre. Voici donc un aperçu de ce que vous y décou- périté: une piste de ski et des îles artificielles, dont les vrirez, en plus, bien sûr, de l’inévitable shopping et d’un projets ne cessent de se multiplier, ou encore un nombre séjour «farniente» au bord de la plage…

The Rafles.

The Rafles.

Sur le Creek...

merçants et vitaux s’y greffaient, aujourd’hui étouffés par les des petits «travailleurs de l’ombre», ces véritables fourmis centres d’affaires high tech. Mais ils existent toujours. C’est oeuvrant dans la construction et que des bus véhiculent, même là que se trouve le «Dubaï authentique», avec ses matins et soirs, de leur cage à lapins à leur lieu de labeur. souks, ses musées, ses restos ethniques. Car les Emiratis Car, à Dubaï, on construit 24h sur 24 et le besoin en main- ne constituent pas l’essentiel de la population. Plus de 70% d’œuvre est exorbitant. sont surtout d’origine asiatique et particulièrement indien- A ce pourcentage important de non Emiratis s’ajoute celui ne, expliquant que les spécialités culinaires viennent plutôt des nombreux expatriés occidentaux (environ 10%), attirés d’Inde que du Moyen-Orient. Aucun d’entre eux, cepen- par ce nouvel Eldorado et des salaires très séduisants. Un dant, n’aura accès au statut de citoyen et très peu auront nombre qui ne cessera de croître, alors que les opportunités la chance de faire fortune. Le clivage social semble évident, de business, le besoin de compétences et l’exemption de même si le touriste de passage n’a aucune idée de la masse taxes amènent de plus en plus d’investisseurs étrangers. Citytrip à Dubaï

27 Les anciens et nouveaux quartiers

Le Creek sépare donc les quartiers de Deira et de Bur Du- Côté Bur Dubai, les rues bordant le Creek grouillent égale- bai, qui concentrent, au bord de l’eau, l’essentiel de l’ani- ment de monde et de petits commerces. Mais c’est là aussi mation et des centres d’intérêt. Côté Deira, sur la rive nord, que l’on trouve deux des principales mosquées de la cité, ce sont les souks qui attirent le plus les touristes, délaissant le Musée de Dubaï et autres «Villages» voués au tourisme. souvent les vieilles ruelles du marché des épices, pourtant Le long de la rive, le quartier de Bastakiya donne une bonne beaucoup plus photogéniques, pour les allées couvertes idée de ce à quoi devait ressembler Dubaï il y a un siècle. Si et modernes du «Gold Souk», dont la principale curiosité le manque d’animation ne contribue guère à l’authenticité tient surtout au nombre incroyable de boutiques vendant des lieux, parfaitement restaurés, la promenade entre ces or, argent et pierres précieuses. Mais c’est surtout au bord maisons à tours à vent, qui servaient à rafraîchir les habita- du Creek que l’activité est la plus captivante. Le long des tions, est plutôt agréable et ménage quelques découvertes: quais, s’entassent des milliers de caisses et ballots en tout une mosquée, un musée, un centre d’études historiques,

Bastakiya.

Le souk de l’or.

genre, débarqués ou prêts à embarquer sur les dhows, ces une galerie d’art, un restaurant et même un minuscule hôtel beaux boutres de bois qui perpétuent une longue tradition de charme, dont les quelques chambres s’agencent autour marchande. Certains se sont cependant reconvertis en at- d’un patio central. Même style de curiosité patrimoniale, à traction touristique et proposent une croisière-dîner jusqu’à l’embouchure du Creek, où une trentaine de maisons tra- l’embouchure. Moins coûteux, les abras permettent de dé- ditionnelles forment le quartier de Shindagha, l’un des plus couvrir les rives du Creek à moindre frais. Ces bateaux-taxis anciens de Dubaï. constituent le moyen le plus pratique (et le plus rapide) pour Pas la peine de s’attarder, par contre, au Heritage & Diving passer de Deira à Bur Dubai sans perdre son temps dans Village, qui, derrière sa façade de (fausses) vieilles demeures, les embarras de la circulation. Car, aux heures de pointe, il abrite des boutiques de souvenirs et quelques restaurants… faut parfois 2h pour parcourir la courte distance (et le pont) Le Musée de Dubaï, par contre, est incontournable. Instal- qui les sépare. Et comme il n’y a pas encore de métro… lé dans un fortin, il présente la vie quotidienne de l’Emirat DUBAI

28 I A B U D avant la découverte du pétrole et le développement urbain, gie dentaire ou esthétique, depuis la mosquée jusqu’au très à grand renfort de personnages de cire et de décors plus emblématique Burj Al-Arab, cet hôtel futuriste en forme de voile vrais que nature. On y apprend comment les buildings ont de bateau plantée dans les vagues et qui se targue d’être l’uni- un jour surgi du désert, comment on fabrique les dhows, que 7 étoiles de la planète. Si votre budget ne vous permet comment vivent les nomades, etc. pas d’y loger et d’y apprécier (question de goût) le luxe rutilant de la décoration, vous pourrez tout au moins y prendre le thé, C’est de ce côté du Creek et de Bur Dubai que démarre le compris au programme d’une «visite organisée»… boulevard sans doute le plus convoité par les grandes «mar- Entre le port de Dubaï et le Burj Al-Arab s’étendent les ques» d’hôtels: Sheikh Zayed Road, qui aligne les buildings plages publiques, avec leur sable blanc («importé») et leur les plus audacieux de l’Emirat et figure donc immanquable- longue promenade, bordée de «Beach villas». Passé l’hô- ment au programme des visites de la ville. Il file vers le sud, tel, commence une zone en plein boom immobilier, qui vers la zone en pleine expansion de Jumeirah, que l’on rallie s’arrêtera (provisoirement), quelques kilomètres plus loin,

Quais d’embarque- ment des dhows.

Abras.

Les anciens souks aux épices. aussi par Al Jumeirah Road, en longeant le littoral. C’est après , une cité lacustre avec canaux et la- dans cette partie de la côte, à distance honorable des ins- gons bordés de villas et gratte-ciel, et The Palm-Jumeirah tallations portuaires ancrées à l’embouchure du Creek, que (voir plus loin), le premier des ensembles insulaires en forme s’est développée la zone balnéaire de Dubaï, aujourd’hui en de palmier, dont on prévoit bientôt l’achèvement. Mais le pleine extension, en direction de la frontière avec . développement urbanistique ne s’arrêtera pas là, puisque Et il suffit de déjeuner au restaurant panoramique et «tour- d’autres grands projets verront le jour, comme un nouveau nant» du Hyatt, installé sur la Corniche, à deux pas du port, port et le gigantesque , qui comptera des pour se faire une petite idée de l’ampleur des travaux, qui «prolongements» en mer, dont un autre palmier… incluent aussi les énormes projets en mer. En attendant, les resorts de luxe se multiplient déjà au bord Nul doute: Jumeirah est un quartier résidentiel chic et cher. du golfe dans Dubai Marina, toujours en plein travaux. Les Les grosses villas s’y succèdent entre les cliniques de chirur- buildings émergent de partout et presque toutes les grandes

29 chaînes hôtelières sont de la partie. Des pylônes attendent le 12.000 villas et 5000 appartements, sans oublier les ma- parcours du métro aérien prévu pour 2010 et des plates-for- rinas, les golfs, un Seaworld et autres parcs de loisirs. Au mes d’atterrissage les «air-taxis» programmés pour 2009. total, plus de 500 kilomètres de plages viendront s’ajouter aux 50 kilomètres de côtes existantes. Déjà commencé aussi, est à peine visible de la côte Biggest is best! (à 4 km). Ses 300 îles, qui portent le nom d’autant de pays (la Belgique a été oubliée. Elle est sans doute trop petite), dont Cultivant tous les superlatifs, Dubaï possède d’ores et déjà elles afficheront les caractéristiques architecturales et culturel- la plus haute tour du monde, la Burj Dubaï. Pas encore les, constituent une mappemonde que l’on ne peut vraiment totalement terminée, elle se dresse sur Sheik Zayed Road, apprécier qu’en avion, tout comme les «Palms», d’ailleurs. De ménageant toujours le suspens quant à la hauteur finale quoi assurer une lucrative attraction touristique… DUBAI

le Burj Al Arab. Plage publique de Jumeirah.

Sheik Zayed Road by night.

du bâtiment, estimée à 700 ou 800 mètres, pour quelque Et puis, il y a , véritable Disneyworld des Emirats, 160 étages! Outre le plus grand centre commercial, il abri- qui, à terme, totalisera sur près de 200 km2 45 sites cultu- tera bureaux, hôtels et appartements de luxe (on parle de rels et de loisirs, dont l’un, prévu pour 2009, sera entière- 30.000!), qui bénéficieront d’une vue imprenable sur le dé- ment dédié au monde des dinosaures, dans un décor que veloppement urbanistique de l’Emirat. l’on annonce stupéfiant! Un projet colossal développé en plusieurs phases et qui offrira, entre autres, des infrastruc- Les projets les plus fous sont imaginés pour l’avenir, mais tures sportives ultra performantes (le circuit automobile est ceux que l’on a commencé à entreprendre ou qui le seront déjà opérationnel depuis quelques années): un stade poly- bientôt semblent déjà sidérants, à commencer par les trois valent capable d’accueillir 25.000 personnes, une station palmiers formés par une multitude d’îles dessinant le tronc de sports d’hiver, un parc aquatique, un golf ou encore un et les feuillages. Le premier, déjà bien avancé, ne sera que centre d’entraînement doublé d’une école de foot, confiée, le plus petit des trois. Au total, ils compteront 120 hôtels, dit-on, à Manchester United…

30 Faire son shopping… droit à une immersion en pleine vie quotidienne. Et si vous passez à Dubai fin janvier ou début février, sa- Généralement incluse à tout programme de visite de Du- chez que c’est la période du Shopping Festival et de ses baï, la «journée shopping» passe inévitablement du Gold super soldes, doublées d’un calendrier de festivités et de Souk à un ou plusieurs centres commerciaux. S’ils sont manifestations culturelles… nombreux, ils sont aussi gigantesques et un jour ne suffit pas pour sillonner l’un des plus vastes, The , qui inclut 425 magasins, 65 restaurants et fast- Du ski au désert… food, 14 salles de cinéma, un bowling, mais aussi un hô- tel de luxe et 5 pistes de ski, avec remontées mécaniques Si la neige de «Ski Dubai» est produite de manière ar- et chalet de bois! tificielle, les dunes de sable, elles, sont bien réelles et

Madinat Souk.

La tour de Burj Dubai en construction. Citytrip Citytrip à Dubaï à Plus original est le Madinat Souk de Jumeirah (à côté de suffisamment étendues pour proposer aux amateurs de Burj Al-Arab) et ses hôtels intégrés, un «mall» déguisé en sensations modérément fortes des randonnées en 4x4 ruelles de (fausse) ancienne cité traditionnelle. Si l’am- et du ski ou du surf sur sable. Des «safaris» en tout-ter- biance y fait assez «Disneyland», les cafés et restaurants rain sont également organisés vers des villages bédouins, installés au bord d’un canal -tout aussi artificiel- sont très avec initiation à la vie dans le désert (et bivouac). Moins agréables. loin du centre, vous pourrez choisir entre balades orni- Plus typique, le Karama Market de Bur Dubai est surtout thologiques dans une réserve (au bout du Creek) naturelle fréquenté par les Dubaïotes. Il s’étale sur plusieurs rues et fréquentée par les flamants roses ou une balade à dos est en réalité formé par une multitude de boutiques vendant de chameaux. Tout est possible! Ce qui résume certaine- à prix intéressants tissus, vêtements, articles ménagers ou ment l’Emirat de Dubaï… électroniques et autres accessoires. Si l’on est donc loin de l’aspect et de l’ambiance d’un souk traditionnel, on y a Bon voyage!

31 Escapade à Ras Al Khaimah et Musandam

Al Hamra Fort Hotel & Beach Resort

Al Hamra Fort Hotel & Beach Resort

Il faut un peu moins d’une heure de route pour rallier l’Emi- mé en «Beach Resort». Au bâtiment existant, ont été ajoutées rat de Ras Al Khaimah, au nord de Dubaï et de la péninsule des constructions rappelant l’habitat traditionnel et un palace arabique, juste sous le territoire omanais de Musandam, 7 étoiles va très prochainement ouvrir ses portes. Cet ensem- qui pointe jusqu’au détroit d’Hormuz. C’est donc le plus ble, qui inclut aussi plages, lagon, centre de sports nautiques, septentrional des 7 Emirats et le 4e en termes de superficie jardins exotiques, zones résidentielles et golf, n’est que la face et de population. déjà émergée d’un immense complexe à venir. Ras Al Khaimah marie divers types de paysages, passant Côté visites et autres activités, Ras Al Khaimah, profitant de des montagnes et du désert à une côte longue de 64 kilo- sa diversité géologique, offre des randonnées dans le désert mètres, mais encore urbanistiquement peu développée. Des et les wadis (oueds), la découverte de ses sites archéologi- atouts que l’émir entend bien valoriser pour assurer l’avenir ques ou une cure thermale dans les montagnes. L’eau chau- touristique de la région. Mais, pour l’instant et comparé à de des Khatt Springs ont, en effet, la réputation de posséder Dubaï, Ras Al Khaimah n’en est encore qu’à ses balbutie- des vertus thérapeutiques recommandées dans le traitement ments. RAK City est en pleine mutation et les buildings, qui de maladies de la peau (tel le psoriasis), des rhumatismes et sont en train d’y pousser comme des champignons, lui don- des problèmes musculaires. L’émir y a fait construire un hô- neront, dans quelques années, un tout autre visage. tel doublé d’un centre de soins (Khatt Springs Hotel & Spa), Le long du golf, à distance respectable de la «capitale», l’Al dans un imposant bâtiment aux allures de forteresse. Mais

Ras Al Khaimah Al Ras Hamra Fort, l’ancien palais d’apparat de l’émir, a été transfor- l’excursion vedette reste la journée passée à Musandam…

32 Escapade à Ras Al Khaimah et Musandam Escapade dans les Emirats Musandam La péninsule de Musandam fait partie du Sultanat d’Oman, omanais a dû y installer des citernes et l’on se demande, en dont elle est isolée par une partie des Emirats. Il est donc voyant le plus petit des hameaux, comment cette poignée beaucoup plus facile de s’y rendre à partir de Ras Al d’hommes arrivent à résister dans un environnement aussi Khaimah (l’Al Hamra Fort organise cette excursion), que rude, même si le décor, lui, est particulièrement beau. 2 heures de route relient directement au port de Khasab, point de départ des croisières en dhows dans le Khor Outre le paysage, les principales «attractions» de la croi- Sham. Après la frontière, la balade en voiture longe le golfe sière sont les dauphins, qui s’amusent à faire la course en collant aux falaises et annonce déjà la beauté sauvage avec les bateaux et semblent immanquablement au ren- des paysages. Car le Khor Sham est un fjord spectacu- dez-vous, et Telegraph Island, où des ruines rappellent laire aux eaux turquoise et limpides, long de 16 kilomètres. l’existence d’une ancienne station télégraphique. Ce fu- Les rares villages de pêcheurs qui s’y blotissent au pied rent les Anglais qui la bâtirent en 1864, le temps de ten- des montagnes ne sont accessibles qu’en bateau. Le plus dre un câble sous-marin entre l’Inde et l’Irak. Aujourd’hui, «grand», Nadifi, ne compte qu’une centaine d’habitants et l’endroit est abandonné, mais les fonds marins abritent le manque d’infrastructures oblige les enfants à se rendre un récif corallien qui justifie un arrêt plongée. L’eau est à l’école à Khasab par l’eau. Ils y partent le samedi et n’en si limpide que masque et tuba suffisent pour admirer le reviennent que le mercredi, pour éviter de trop longues na- spectacle multicolore. Une jolie balade pour compléter un vettes quotidiennes. Faute d’eau potable, le gouvernement séjour dans les Emirats…

33 576-BT-30-04 journal e?vasion:Mise en page 1 30/04/08 16:05 Page 1

infos pratiques pour goûter à la cuisine multiethnique de Dubaï. Dans les • Comment y aller? ruelles qui entourent les quais et les souks de Deira, mais Il n’existe pas de vols directs vers Dubaï, mais plusieurs aussi le long du Creek, côté Bur Dubaï, vous trouverez de compagnies s’y rendent au départ de Bruxelles, via un nombreux petits établissements servant, à meilleurs prix, transit à Londres, Amsterdam, Francfort… Autre solu- de la cuisine indienne, turque ou moyenne-orientale. tion: le vol direct vers Abu Dhabi, suivi d’un transfert par Les grands hôtels offrent souvent des expériences cu- la route vers Dubaï (entre 40 et 60 minutes –mais bien linaires plus gastronomiques dans des cadres haut de plus aux heures de pointe-, selon qu’on réside à Jumei- gamme. Ex: le resto panoramique du Hyatt (27e étage), rah ou dans le centre). Prix àpd +/- 600€. qui est aussi un restaurant tournant à 360°, proposant un fabuleux buffet à l’heure du lunch; celui du Fairmont in- • Formalités clut 7 super espaces buffets correspondant à 7 types de cuisines différentes; le Shangri-La possède le restaurant Passeport valide 6 mois. Un visa touristique est délivré à chinois le plus réputé de la cité, mais propose aussi un l’arrivée (gratuit). excellent vietnamien; le Dusit Dubaï est renommé pour son resto thai, décoré de superbes boiseries sculptées à la main; le Raffles, abrité dans une construction pyra- • Money, money… midale, compte plusieurs restaurants au cadre branché Le dirham (Dh ou AED) vaut environ 1,7€. servant une excellente cuisine; Madinat Souk et son Old 1€ = 5,77 Dh. Town propose aussi quelques établissements agréable- ment installés au bord de faux canaux. Par contre, la croisière-dîner en dhow, sur le Creek, ne laisse pas un • Décalage horaire souvenir à la hauteur de son prix…

Heure belge + 3h en hiver et 2h en été. • Comment se déplacer? Réservez vos vacances d’été • Où loger? Puisque le réseau du métro est toujours en construction, il ne vous reste que le taxi pour vous déplacer. Prévoyez avant le 31 juillet L’hôtellerie, à Dubaï, est très chère et la demande ex- très large, aux heures de pointe, car on roule au pas cède souvent l’offre. Pour allier l’utile à l’agréable, optez d’homme… plutôt pour un hôtel installé le long de la plage. Quelques Pour passer des curiosités de Deira à celles de Bur Du- voyagistes vous proposent des séjours luxueux de 6j/4n baï, optez plutôt pour l’abra et autre «bateau-bus». Ce ou plus à Dubaï, à des prix démarrant à un peu moins n’est pas cher, mais surtout beaucoup plus rapide et € départs du 01/07 au 22/08 de 1000€ par personne, en sachant que les mois d’été DUBAI pratique - 90 agréable. (juillet et août) sont souvent les moins chers (il fait plus de 40°). Autre moyen sympa de visiter Dubaï: les bus à impériale «Hop-on, Hop-off », qui passent par les principales at- € Pour changer de l’hôtellerie «traditionnelle», voici 2 - 150 départs du 23/08 au 23/09 adresses de maisons d’hôtes: La Maison d’hôtes, dans tractions et vous permettent de descendre et monter à le quartier de Jumeirah (et donc proche des plages), et votre guise, aux endroits où vous souhaiteriez vous arrê- Orient, au cœur de Bastakyia. La première appartient à ter. Certaines visites sont également incluses dans le prix Offre spéciale sujette à disponibilité et soumise aux conditions ‘Book now& save’ publiées dans le cahier de prix deux Françaises et compte une vingtaine de chambres du ticket (175 Dh), valable 24h. Plus d’infos sur www. été 2008 de la brochure BEST tours. Renseignements auprès de votre agent de voyages. luxueuses dans un ensemble de 3 villas avec piscine, bigbustours.com àpd 171€ la nuit (www.lamaisondhotesdubai.com). La seconde, proche du musée de Dubaï et du Creek, pro- • Pour plus d’infos pose 10 chambres plus simples agencées autour d’une cour intérieure d’une maison traditionnelle (tarifs similai- Sur Dubaï en général: www.dubaitourism.ae et res. Infos et réservations: www.orientguesthouse.com). www.dubaicityguide.com Sur les projets de Dubailand: www.dubailand.ae Pour un survol de Dubaï et/ou des îles: • Où manger? www..ae Pour une carte interactive de Dubaï: Outre les restaurants pour touristes, où vous conduisent offre exclusive généralement les City Tours, il existe plein de possibilités www.dubaitourism.ae/MAP/DubaiMap.pdf

34 576-BT-30-04 journal e?vasion:Mise en page 1 30/04/08 16:05 Page 1

Réservez vos vacances d’été avant le 31 juillet

- € 90 départs du 01/07 au 22/08 - € 150 départs du 23/08 au 23/09

Offre spéciale sujette à disponibilité et soumise aux conditions ‘Book now& save’ publiées dans le cahier de prix été 2008 de la brochure BEST tours. Renseignements auprès de votre agent de voyages.

offre exclusive Kéa

L’île oubliée

Texte et photos: Léon Lesuisse et Monique Dirickx

Prolongeant le cap Sounion, Le golfe d’Aghios Nikolaos et la baie d’Otzias

célèbre par son temple consacré Le port de Korissia à Poséidon, dieu de la mer et des Le Marmari Express, parti de Lavrio il y a un peu plus d’une heure, salue le phare et sa chapelle dédiée au pro- tempêtes, elle est la première tecteur des marins, Aghios Nikolaos. Celui-ci a donné son nom au golfe magnifique qui déroule avec grâce les escale pour les voiliers méandres de ses côtes chargées d’histoire. Virant à tri- cinglant vers le cœur des bord, le navire découvre soudain les quais de Korissia. En

Cyclades face du débarcadère, de jolies demeures néoclassiques

• Cyclades. Mais, aujourd’hui, aucun font la cour à l’imposante église paroissiale d’Aghia Tria- da. La charmante agglomération étale ses restaurants, ferry ne la dessert au départ du ses bars, ses agences et ses boutiques au pied de la Pirée et le plus connu des colline où était érigée la cité antique de Korissos. guides touristiques français se bor- Vourkari la mondaine Passé le promontoire de Ghialiskari, une plage ombra- ne à citer son nom. Pourtant, elle gée de tamaris, de pins et d’eucalyptus fait la joie des recèle des trésors insoupçonnés. baigneurs. Elle constitue l’avant-poste d’un minuscule

GRECE port de pêche que l’évolution du tourisme a transformé

36 Le Marmari Express pénètre dans le golfe chargé d’histoire.

La baie d’Otzias, un séduisant plan d’eau.

Ioulis, sous les feux du soleil couchant.

Le golfe d’Aghios Nikolaos et la baie d’Otzias

en un petit Saint-Tropez. Dès les premiers beaux jours, est reliée à l’île par un isthme bas et très étroit. C’est voiliers et yachts s’y pressent, particulièrement les week- là que Lambros Katsonis, bloqué par les Turcs, profita ends. En dehors de la saison estivale, Vourkari retrouve d’une nuit propice. Il fit franchir par son navire le détroit sa sérénité d’antan. N’ayant pour seul horizon que les à sec, brûlant ainsi la politesse à ses assiégeants mé- paisibles ruines d’Aghia Irini, il berce sa nostalgie au dusés. Une stèle dressée à l’endroit même rappelle cet rythme du clapotis de ses barques. Il redevient alors un événement hors du commun. adorable village perdu au bord d’un lac qu’agrémentent les allées et venues d’une bande de joyeux canards. La baie d’Otzias Dans ce cadre où les échos du passé se mêlent à la Sœur cadette du golfe historique, Otzias n’en est séparée turbulence de la modernité, la galerie Vourkariani, dirigée que par une petite vallée plantée d’oliviers, d’amandiers depuis trente-cinq ans par le dynamique Nikos Dalaré- et d’arbres fruitiers. Ses eaux, plus exposées au vent, tos, expose les créations d’artistes grecs et étrangers. accueillent moins de voiliers, mais sa superbe plage en arc de cercle, bordée de tamaris, se prête parfaitement La presqu’île de Kokka aux activités récréatives de toutes sortes: baignade, ca- En face de Vourkari, un sentier escalade la péninsule noë, pédalo et planche à voile. Son habitat encore clair- pour aboutir au phare. Une promenade qui offre, en fin semé lui assure la tranquillité des larges espaces, tout d’après-midi, d’admirables points de vue sur la baie et en lui procurant le confort d’agréables tavernes. Un vrai sur le va-et-vient des bateaux. La longue bande de terre must pour des vacances familiales.

37 Une heure de pointe au port de Korissia.

Le Lion de Kéa. La mairie de Ioulis, fierté des Kéotes. Ioulis l’acrobatique

La route qui se dirige vers Chora, le chef-lieu de Kéa, des Péra et Katoméria. Peu avant la source Véniamine, le remonte le cours de l’Elixos. Après un parcours assez fameux lion de Kéa, sculpté dans la pierre locale, vers plat, elle croise sur sa droite un vallon plus encaissé. Là, 600 avant notre ère, a gardé depuis vingt-six siècles le elle recueille les eaux du Mylopotamos, «la rivière aux sourire énigmatique des kouroi de l’époque archaïque. Il moulins». D’ici à Fléa, sur plus d’un kilomètre, tournaient est devenu la figure emblématique de l’île. autrefois de nombreuses roues à aubes dont le ronron- nement accompagnait le chant du ruisseau. L’asphalte attaque ensuite une pente plus raide. Bientôt, Quand l’orthodoxie les toits coiffés de tuiles rouges habillent le sommet de rayonnait sur Kéa la vallée. Le kastro, siège des seigneurs vénitiens, arrête le regard. Les rares demeures patriciennes couronnant la Le paysage kéote est émaillé de sanctuaires orthodoxes butte restent impressionnantes. dont certains ont été bâtis sur l’emplacement de temples Après une pause bienvenue à la taverne de la pittoresque anciens. piatsa, nous suivons la rue principale et visitons le Musée Littéralement enterré parmi les jardins en terrasses, le archéologique installé dans un bâtiment moderne. Il pré- synthronon de Michalis Akominatos abrite des fresques sente, avec un étonnant souci de leur mise en valeur, datant de la fin du 13e siècle. Ce sont les seuls vestiges un éventail d’objets d’art trouvés dans les quatre cités de l’église du monastère de Timios Prodromos fondé à la antiques et dans les habitats préhistoriques de Képhala fin du 11e siècle et au début du 12e, sous le règne d’Alexis et d’Aghia Irini. Plus loin, sur une grande place, la mai- Comnène. Découvrir de telles merveilles dans un envi- rie occupe un édifice néoclassique peint dans la gamme ronnement aussi déshérité suscite une émotion unique. des ocres et orné des statues d’Apollon et d’Hermès. Aghios Timothéos qui vécut en ce lieu au 16e siècle dut C’est de là que partent les voies qui reliaient Ioulis à la l’abandonner et il construisit, au sommet de la colline, le campagne environnante. monastère d’Aghios Pandéléimon. L’étroit chemin qui Trois églises se partagent le paysage grandiose de Cho- mène à ce décor du bout du monde traverse des champs ra. La plus visible, l’Evanghélismos, dénommée aussi Dimotikia, en est la cathédrale. Elle domine Katochori Kéa, l’île oubliée et, avec la place, elle délimite le centre historique. Mai- sons bourgeoises et habitations populaires y voisinent, attestant que commerçants et artisans en ont constitué les origines. La partie la plus dense de l’agglomération, Messada, négocie parfaitement l’importante déclivité du terrain. Passages voûtés, volées d’escaliers intermi- nables et demeures superposées forment un inextricable labyrinthe. Aghios Spyridon veille sur ce quartier. Pano- chori, le village d’en haut, prolonge Messada. Il a dé- ployé ses venelles en cascade au niveau le plus élevé de Chora, sous la houlette d’Aghios Dimitrios. Les chemins pavés parcourus jadis par des centaines d’ânes et de mulets ont conservé, aux entrées de la ville, les fontaines qui leur étaient destinées. Le sentier passant devant l’école néoclassique, désormais abandonnée, ren- contre les Tria Pigadia. La fontaine Mamas abreuvait les bêtes qui transportaient le grain à moudre vers l’un des vingt-six moulins bâtis au faîte des collines surplombant Panochori. Leurs ailes exposées aux vents du nord tour- noyaient trois cents jours par an. Aghia Triada alimentait en eau les routes pierreuses gagnant les terres agricoles Dans la chapelle Aghios Nikolaos, le Christ de douleur.

39 de fleurs à perte de vue. Gariphalia nous accueille avec gen- tillesse. Originaire d’Iérapétra, en Crète, où elle n’est pas re- tournée depuis plus de vingt-cinq ans, elle vit ici avec son mari Yannis et ses deux fils Pandéli et Syméon. Ils pratiquent éle- vage et culture dans ce microcosme qui les rend pleinement heureux. L’église des Aghii Apostoli, érigée au 12e siècle, contient quelques fragments de fresques du 13e, entre autres l’évan- géliste Mathieu et une Nativité particulièrement originale. Seul sanctuaire byzantin resté intact dans l’île, cet édifice aux lignes sobres est perdu au milieu de prairies où broutent les moutons d’une bergerie toute proche. Trônant sur une éminence rocheuse dans la plaine de Messaria,

Cyclades Episkopi, éblouissante de blancheur, est la plus graphique des églises de Kéa. On y accède par de hauts escaliers envahis de Le monastère d’Episkopi, haut lieu de l’orthodoxie égéenne. plantes sauvages. La perfection de son architecture, un porche agrémenté d’un élégant campanile et l’imposante tour carrée qui protégeait l’ancien monastère justifient sa renommée. Epis- kopi fut durant des siècles un centre de rayonnement spirituel et sans doute le siège de l’évêque de Kéa et Kythnos. Dressé sur les hauteurs de Ioulis, le monastère d’Aghia Anna date, comme Episkopi, de l’ère postbyzantine. Il n’a conservé que son église dont la coupole, posée sur un tambour de forme ronde, disparaît presque entièrement derrière un narthex sur- monté d’un campanile à double étage. Les années bien pour- vues en pluie, un tapis de fleurs multicolores embellit sa cour. Le monastère d’Aghia Marina, fondé sous la turcocratie, est situé dans la vallée de Pissès. Il s’abritait à l’ombre d’une ro- buste tour hellénistique aujourd’hui partiellement écroulée. Cel- le-ci compose avec l’église un tableau d’une beauté insolite. Au village d’Ellinika, égarée dans les champs, la chapelle Aghios Nikolaos, qu’on atteint en poussant deux ou trois

Les Aghii Apostoli, un havre de paix aux couleurs bucoliques. barrières, offre au visiteur la joie d’admirer quelques très belles fresques échappées à l’usure des siècles. On retiendra surtout le Christ de douleur, saint Jean le Précurseur et saint Georges terrassant le dragon. Nous refermons la porte avec le senti- ment d’avoir franchi le seuil du sacré.

Panaghia Kastriani, la Vierge du Rocher

Une des fêtes religieuses orthodoxes célébrées avec le plus d’éclat est incontestablement celle de l’Assomption. Dans le cadre prestigieux de la Panaghia Kastriani, elle en acquiert une telle importance pour les Kéotes qu’ils consi- dèrent le 15 août comme le temps fort de l’année. L’endroit est fabuleux. L’église et ses dépendances semblent naviguer La Panaghia Kastriani, fleuron de l’île. 40 La chapelle Aghios Philippos, un instant de rêve.

entre montagne, ciel et mer, comme au sommet d’une

Les plages de la côte est Kéa, l’île oubliée immense vague rocheuse. On comprend que la Vierge ait La plupart sont reliées au centre de l’île par des che- choisi ce décor pour s’y manifester aux yeux d’humbles mins escarpés mais carrossables. Par contre, Aghios bergers par une nuit de l’année 1700. Une mystérieuse Philippos et sa ravissante chapelle se méritent, au ter- lueur y brillait, preuve de la présence de sa sainte icône. Le me d’une trajectoire vertigineuse taillée dans le roc ou sanctuaire construit en ce lieu attira bientôt les pèlerins de jalonnée de hautes marches se succédant à une caden- tout le voisinage. L’icône miraculeuse est conservée dans ce infernale. Cependant, les jardins et la fraîcheur des l’église primitive qui sert de crypte à l’édifice actuel. Cou- sources agrémentent heureusement ce rude parcours. pole, façade, cour intérieure et campanile d’accès marient L’idéal est de partir de grand matin, en emportant son le blanc au bleu azur et créent une atmosphère de sérénité pique-nique, afin de pouvoir jouir longuement de ce dé- en harmonie avec la douceur de la Vierge d’Amour. cor paradisiaque et de remonter quand le soleil atténue son ardeur. Après cette plongée fantastique, on émerge Kéa, les pieds dans l’eau sur l’asphalte, au pied de la colline où se dresse Aghios Symios, haut lieu de culte visible de toute la région sud- La vallée de Pissès et la baie de Koundouros est. Son beau portail intègre des éléments du temple La plage de Pissès couronne une large plaine côtière cou- d’Aphrodite. Enfin, plusieurs sentiers permettent d’at- verte d’arbres, de jardins et de cultures. La colline, domi- teindre les plages de Mikrès et de Mégalès Polès qui née par la chapelle de la Panaghia Sotira, porte encore offraient un accès maritime à l’antique cité de Karthéa. des vestiges de l’antique Piiéssa. La route actuelle en fait Le plus rapide descend directement de Stavroudaki et le tour avant de bifurquer plein sud vers la butte aux mou- rejoint le lit d’un torrent glissant vers la mer. Le site ma- lins et la baie de Koundouros qui offre aux plaisanciers jestueux de Karthéa fascine. Ses hautes murailles do- un golfe aux eaux calmes et limpides. Depuis quelques minant les ravins la rendaient inaccessible par la terre. années, elle connaît un essor touristique inouï. On déplore Des plates-formes supportaient les temples d’Apollon toutefois la construction de complexes hôteliers en souf- et d’Athéna. Ce dernier a été fouillé pour la première fois france, car ils déparent l’harmonie de cet éden balnéaire. en 1905 par l’archéologue belge P. Graindor.

41 Cascade de champs en terrasses dans la région de Pano Méria. Cyclades

La verte Kéa

Les inégalités du terrain et l’abondance des chênes ont éleveurs d’animaux ont une seconde demeure en ville. disséminé l’habitat rural sur les coteaux s’étirant au flanc Les distances relativement faibles séparant du cœur de des lignes de faîte. Les rares agglomérations, telles Péra- l’île les coins les plus reculés autorisent ce va-et-vient qui méria, Ellinika, Katoméria, Stavroudaki et Khavouna comp- crée une société multiculturelle centrée sur le respect du tent chacune à peine quelques dizaines de maisons. passé. Les fêtes soudent cette communauté compo- A l’opposé de la demeure citadine, la katikia, maison- site attachée au culte d’une kyrielle de saints dont les nette rurale, ne comporte pas d’étage. Autour du logis, chapelles ponctuent crêtes, collines et vallées. Au long se répartissent tous les éléments de l’autarcie: puits, de l’année, elles réunissent la population autour de ses four, grange, étable et porcherie. Les Kéotes ont axé quatre prêtres. leur économie agricole sur l’élevage. Ils fabriquent aussi Papa Lefthéris est le pope d’Aghios Dimitrios, mais aussi des fromages tirés d’un mélange de lait de chèvre et de la Panaghia Kastriani. C’est là que nous l’avions ren- de brebis. Le tissage de la laine des moutons se prati- contré une première fois. Nous l’avons revu, le jour de l’As- que encore dans les foyers de la région de Katoméria cension, en compagnie du maire, Nikos Déménégas, un et l’apiculture perpétue une tradition venue du fond des homme jeune, dynamique et enthousiaste. A cette occa- âges. Les ruches fleurissent dans les endroits les plus sion, la minuscule chapelle de l’Analipsi accueille de nom- sauvages. Le miel thymarissio, au goût de thym, est ré- breux Kéotes. La longue pointe sud de l’île, sur laquelle puté pour sa qualité. Entre la campagne et Chora, s’est elle se dresse, est tellement aride et déserte qu’on qualifie établi un subtil réseau de relations. Des citadins possè- cette région du nom de Pétroussa, «la Pierreuse». Après la cérémonie religieuse et la bénédiction des pains et des

Kéa, l’île oubliée dent des exploitations agricoles ou des ruchers et des

42 A la fontaine d’Ellinika, Yorgos et Vassiliki. Une scène de la vie quotidienne. •Comment y aller ?

En individuel Infos pratiques ► En avion. Vol direct à destination d’Athènes. Rallier ensuite le port de Lavrio. Là, des ferries assurent la liaison avec Korissia, le port de Kéa. Durée de la traversée: environ 1h15. ► En voiture. L’idéal est de prendre, à Ancône ou à Venise, un ferry à destination de Patras. Gagner Lavrio en empruntant l’autoroute d’Athè- nes, puis l’Attiki Odos à partir d’Eleusis. www.ferries.gr ► Où loger ? L’infrastructure touristique se concentre principalement à Korissia, mais vous trouverez aussi des possibilités d’hébergement à Vourkari, à Ot- zias, à Ioulis, à Pissès et à Koundouros. www.hotelsofgreece.com/cyclades/kea www.greeka.com/cyclades/kea Le monastère de la Panaghia Kastriani (tél.: 0030 22880 24324 - tél./ fax: 0030 22880 24348) peut accueillir des vacanciers en quête d’un environnement paisible.

Situé à deux pas de la plage de Pissès, le Kéa camping (tél.: 0030 • 22880 31335) ouvre ses portes du 30 avril à la fin du mois de sep-

tembre. Infos pratiques

Voyages organisés Christophair (www.christophair.be) propose une croisière «Cycladic Pearls» (8 jours/7 nuits) passant par Santorin, Ios, Paros, Mykonos, Papa Lefthéris célèbre la fête de l’Ascension Syros et Kéa. Départ du Pirée (Marina Zéa) tous les vendredis, du 4 dans la chapelle de avril au 31 octobre. l’Analipsi. •Se déplacer Six taxis couvrent le réseau routier et, durant les mois de juillet et d’août, un bus relie chaque jour Ioulis à Korissia, Vourkari et Otzias, ainsi qu’à Pissès. Trois fois par semaine, il monte au couvent de Kastriani. Pour sillonner l’île plus librement, il est préférable de louer une voiture ou fidèles, on offre du lait chaud. On prépare ensuite une petite moto tout-terrain. Kéa, sauvagement belle et riche de paysa- une longue table où chacun peut prendre place ges contrastés, comblera de bonheur les amoureux de la nature et les et savourer des mets traditionnels accompagnés passionnés de randonnées pédestres. De nombreux itinéraires fléchés •

de vin local. Dans un espace qui semble leur (www.cycladen.be/KeaFra) permettent de découvrir en profondeur une Infos pratiques île authentique et hospitalière. La carte publiée par les Editions Anavasi être réservé, les vieux campagnards rompus aux reproduit les courbes de niveau et note le tracé des sentiers. travaux champêtres enfilent allègrement et dans une bonne humeur croissante moult petits verres •A l’heure de l’ouzo d’ouzo et de tsipouro. Il fut sans doute bien tard Quelques suggestions: lorsque le flot des camionnettes et des 4x4 garés A Korissia, le Steki tou Strongyli et la taverne Lagoudéra; à Ioulis, tant bien que mal alentour du sanctuaire s’éclair- le Rolandos; à Otzias, le resto d’Anna; à Pissès, l’Akroghiali et le Christophoros. cit peu à peu, au terme d’une journée où s’était exprimée, dans la ferveur et la joie, la reconnais- •Visites sance pour tous les bienfaits dont le ciel comble A Ioulis, le Musée archéologique, ouvert tous les jours, sauf le lundi, la vie de ces rudes hommes de la terre. de 8h30 à 15h. Entrée: 3 € (gratuité pour les étudiants).

•Pour plus d’infos Découvrez la version complète du Office National Hellénique du Tourisme reportage consacré à Kéa sur Av. Louise 172 • 1050 Bruxelles www.lejournaldelevasion.be Tél.: 02 647 57 70 • Fax: 02 647 51 42 • E-mail: [email protected] Site Web: www.kea.gr

43 Sur la route des plus beaux villages d’AUVERGNE Entre monts et volcans, l’Auvergne se décline dans tous les tons de vert. Mais, à côté du touris- me nature, se juxtaposent d’autres attraits per- mettant de varier les itinéraires, de la route des châteaux, à celles des églises romanes, des villes d’eaux ou des parcs naturels. Du Puy-de-Dôme au Cantal, le circuit que nous vous proposons passe par de charmants villages et des petites vil- les de caractère, les uns nichés dans un écrin de verdure, les autres perchés sur un ancien dôme volcanique. Bonne route!

Du Puy-de-Dôme au Cantal bénéficie pour son affinage de caves exceptionnelles, grâce à l’origine volcanique de la pierre et au courant d’air froid qui les traverse et qui Nous laissons Clermond-Ferrand et les tours effilées de sa cathédrale leur valut le nom de «fontaines de glace». en pierre noire derrière nous pour descendre vers le Sud-Ouest en di- A 852m d’altitude, sur les rives de la Dordogne, La Bourboule de- rection de La Bourboule. La route serpente dans le relief montagneux vint en 1875 la première station thermale d’Auvergne, dont elle a du Puy-de-Dôme. Blotti au creux d’une vallée, et dominé par le puy conservé un certain caractère Belle Epoque. Les Grands Thermes, d’Ebert (1052m), le joli village de Rochefort–Montagne fut un centre de style néo-byzantin, la boulangerie Rozier Casino et l’Hôtel de Ville de commerce actif qui se développa entre le 11e et le 15e au pied du en sont les témoins architecturaux, de même que les nombreuses rocher fortifié du Château des Dauphins d’Auvergne, aujourd’hui en villas et palais anciens. L’église, de style roman auvergnat, date ce- ruine. Les anciennes maisons aux toits inclinés couverts de lauzes se pendant aussi de la fin du 19e siècle. La Dordogne, qu’enjambent serrent autour de la petite église du 11e siècle, formant une bourgade plusieurs petits ponts, prend sa source à une dizaine de kilomètres assez charmante. Quelques kilomètres plus loin, Laqueuille n’aurait et traverse le centre-ville avec des allures torrentueuses. pas grand intérêt s’il n’était à l’origine du fameux Bleu d’Auvergne. Au L’eau des deux sources thermales, l’une chaude (60°), l’autre froide 19e siècle, les producteurs auvergnats constataient que leurs froma- (19°), contient de l’arsenic métalloïde et est utilisée essentiellement ges bleuissaient accidentellement dans leurs caves. A Laqueuille, un pour le traitement des affections respiratoires. Le curieux nom de La certain Antoine Roussel remarqua que ce bleuissement conférait une Bourboule lui viendrait de Borvo, le dieu gaulois des sources. saveur spéciale et agréable à ses fromages. Il essaya de l’affiner par la De la place Guillaume-Lacoste, un escalier conduit à la Roche des technique du piquage, en incorporant dans la fourme des moisissures Fées, d’où l’on a une jolie vue sur la ville. Le parc Fenestre, lui, est de pain de seigle, donnant ainsi naissance au célèbre Bleu. Celui-ci connu pour ses superbes séquoias et donne accès à la télécabine Escapade en France 44 Rochefort-Montagne

Texte et photos: Anita VERBORGH

qui monte au plateau de Charlannes (1250 m), sillonné de beaux ques-uns de ses charmes. Le Cantal est en fait un ancien volcan, le sentiers pédestres boisés surplombant la vallée de la Dordogne et plus grand de France. A la fin de l’ère tertiaire, il atteignait plus de s’ouvrant sur le panorama des monts Dore et du Cantal. 3000 mètres de haut. De ses nombreuses cheminées, il reste plusieurs Nous poursuivons notre route vers Bort-les-Orgues, avec un arrêt sommets dépassant les 1700 mètres. Quant à ses longues coulées de au château féodal de Val, fièrement accroché à un îlot rocheux ac- lave, elles ont laissé de vastes plateaux découverts très fertiles. colé à la berge du lac du barrage sur la Dordogne. Ses six tourelles La bourgade d’Anglards-de-Salers, sur la D22, à quelques kilomètres couronnées de mâchicoulis confèrent une silhouette élégante à cette de Mauriac, est notre premier arrêt pour la visite du château de la forteresse du 15e siècle remarquablement bien conservée. Trémolière et de ses jardins imaginaires. Il ne reste qu’une partie La petite ville de Bort n’a pas grand intérêt. Sa renommée lui vient de cet édifice bâti au 15e siècle pour la famille de Montclar, mais elle de son gigantesque barrage hydro-électrique et de ses «orgues». Ces ne manque pas de charme, avec son corps de logis rectangulaire, dernières, qui dominent la ville de 350m, proviennent des coulées de sa tour ronde à mâchicoulis, couverte d’un toit en poivrière et son lave phonolitique formant des colonnes aux allures de tuyaux d’orgue escalier à vis. Mais qui se douterait que ses salles abritent l’une des de 80 à 100m de haut sur une longueur de 2 km. plus extraordinaires collections de tapisseries d’Aubusson datant du 16e siècle? Elle fut découverte par hasard, au début du 20e siècle, Le Cantal sous un tas de vieilles planches stockées au grenier, par le curé de la Notre prochaine étape nous fait entrer dans la belle région du Cantal, paroisse qui utilisait le château comme presbytère. Dix magnifiques peut-être la plus attachante d’Auvergne par la beauté et la douceur de panneaux sont exposés sur deux étages. Ils représentent, sur fond ses paysages, son habitat en pierre et ses toits de lauzes, ses jolies de flore variée, des châteaux et des villes qui pourraient bien être vaches rousses et ses fromages savoureux, pour ne citer que quel- flamandes et où évoluent des animaux réels et imaginaires, inspi- 45 rés peut-être des oeuvres d’Ambroise Paré. Ce bestiaire fantastique grosse tour à pans de la Maison Blot-Lacombe, remarquez une de fut heureusement sauvé en 1926 et envoyé pour restauration dans ces belles portes en ogive dont la ville regorge. Toujours sur la place l’atelier des Gobelins à Paris, avant de réintégrer le château. Trois Tyssandier d’Escous, l’Office de Tourisme et l’Hôtel de Ville occupent des tapisseries portent les armoiries de Renée de Chalus d’Orcival et un bâtiment reconstruit à la fin du 19e siècle dans le respect du style de Guy de Montclar, qui se marièrent le 8 octobre 1586. local. On peut terminer la visite par le jardin clos médiéval, conçu selon le La Maison des Templiers, dans la rue du même nom, fut érigée au début plan du verger de Déduit, dans le Roman de la Rose, reconstitué à du 15e siècle et accueillit les Hospitaliers de Saint-Jean jusqu’en 1745. l’arrière du château. Elle abrite aujourd’hui le Musée de Salers, consacré, au rez-de-chaussée, à une pharmacie du 19e siècle, au premier étage à une exposition sur la Salers, une ville à la campagne vache salers, tandis que le deuxième reconstitue une maison auvergnate. Cette charmante petite ville a été classée «plus beau village de L’accès à la maison se fait par un intéressant couloir en clés de voûte, France», un titre qu’elle mérite amplement. Perchée à 950 mètres orné de médaillons symbolisant l’Ordre des Hospitaliers. à l’extrémité d’un haut plateau, elle domine la vallée verdoyante de A l’extrémité de la ville, l’esplanade de Barrouze domine les vallées l’Aspre et de la Maronne. Construite aux 15e et 16e siècles, Salers de l’Aspre et de la Maronne, 300 mètres plus bas. Le point de vue est est magnifiquement conservée et son unité architecturale entraîne le spectaculaire, englobant, au fond, le puy Violent (1594m) et, d’ouest visiteur dans un voyage à travers l’histoire. en est, le Col de Néronne (1242m), le village de Saint-Paul, la vallée Au Moyen Age, Salers était une simple bourgade rurale protégée par du Rat, le village de Vielmur, le col Saint-Georges, la vallée de Fon- un château fort. La richesse du fief se développa grâce à l’élevage tanges, le village de Clédart et la forêt de Jalinoux. Le spectacle est des moutons, des chevaux et des vaches. Menacée par les Anglais tout simplement merveilleux, mêlant en un accord parfait, monts et pendant la Guerre de Cent Ans, elle obtiendra, en 1428, du roi Char- vallées, et l’habitat se fondant dans le paysage verdoyant. les VII l’autorisation de se doter de remparts. Revenons vers le centre-ville pour découvrir l’église Saint-Mathieu. Au 16e siècle, Salers se voit investie par Charles IX du Bailliage Royal De l’édifice d’origine, il ne reste que le porche du 12e siècle. Les res- (càd. le tribunal) des Hautes-Montagnes d’Auvergne. Les procès coû- taurations ultérieures des 15e et 16e siècles respectèrent cependant teux amenèrent un afflux d’argent. Les juges se firent construire les le style roman auvergnat. Le clocher, lui, détruit lors de la Révolution, élégantes demeures à tourelles qui dessinent l’architecture si carac- fut reconstruit en 1898 en style néo-roman. téristique de la ville, rivalisant avec les beaux hôtels de maîtres de la Derrière l’église, on accède aux remparts, dont la construction prit noblesse et la bourgeoisie locales. Le 17e siècle accueille la fondation plus d’un demi-siècle, pour rejoindre la massive Porte du Beffroi et de plusieurs couvents catholiques qui en augmentèrent encore la ri- ses deux tours, l’une ronde, l’autre carrée. chesse. Salers connaît alors son âge d’or: le commerce de la laine et du fromage, l’élevage, les foires et les marchés, la magistrature, L’enchantement ne s’arrête pas en quittant la ville, car la route qui les pèlerinages, les fêtes religieuses, tout concourt à la prospérité des nous conduit à notre prochaine étape traverse des paysages idylli- Salernois. La Révolution Française mit fin aux privilèges religieux et de ques de campagne vallonnée et verdoyante, où l’on peut admirer à la magistrature et Salers s’endormit peu à peu, voyant sa population loisir la belle salers rousse. baisser de 2000 âmes durant son âge d’or à à peine 300 aujourd’hui. Pittoresque, bien que moins jolie que Salers, Laroquebrou n’est La place Tyssandier d’Escous, ancienne place du Baillage, est une pourtant pas dénuée d’intérêt et mérite la poursuite des travaux de petite merveille d’harmonie alignant de superbes maisons à tourelles restauration déjà entamés sur une partie de son patrimoine architec- rondes ou octogonales, coiffées de toits en poivrières, et des hôtels tural civil et religieux. Pour apprécier au mieux la vue sur le village, il particuliers autour d’une fontaine centrale. On y accède par la Porte faut grimper jusqu’au château. On est tout d’abord surpris de décou- de l’Horloge. A gauche, se dresse l’imposante demeure du magistrat vrir des toits de tuiles rouges au pays des lauzes. La physionomie de Naudin de Valens, que l’on appelle erronément la maison du Bailla- la bourgade s’explique par son histoire, liée à la configuration géo- ge et qui se visite. Construite en 1490 dans le style Renaissance, graphique du site. Elle s’est développée au Moyen Age sur les rives avec deux tourelles d’angle en encorbellement, elle possède aussi de la Cère. Son activité économique reposait alors sur le travail des une cour intérieure où se dresse une imposante tour octogonale. potiers, des tanneurs et des sabotiers. La Cère étant très peu pro- A côté de cette demeure, on a élevé un monument à la mémoire fonde à cet endroit, avant la construction d’un pont, le bourg faisait de l’agronome Tyssandier d’Escous (1813-1889), qui se consacra à payer un droit de passage du gué, ce qui contribua à sa prospérité. l’amélioration de la race bovine salers. Cette vache à robe acajou est Car, la cité étant placée sur l’itinéraire des chemins de Compostelle, particulièrement belle dans les pâturages verts du Cantal et donne le les voyageurs étaient nombreux à y faire étape. lait nécessaire à la fabrication du savoureux fromage de Salers. Du château, observez, à droite de l’église, la rue Nègrerieu («ruisseau Un escalier monumental mène à la terrasse du presbytère actuel, noir», en langue d’Oc): elle suit la courbe d’un cours d’eau, aujourd’hui où siégeait dans le passé le Baillage Royal et dont les prisons furent en grande partie recouvert par la chaussée et qui délimitait la frontière utilisées jusqu’en 1911. de l’enceinte du château. On devine plusieurs maisons à colombages Au coin de la rue du Couvent, on aperçoit la maison de Flogeac flan- du 16e siècle dans la rue d’Amont, dont les façades gagneraient à être quée de sa tourelle à pans coupés. A l’angle de la rue des Nobles, rénovées. Le plus bel édifice de Laroquebrou est sans doute son bel l’hôtel de la Ronade, lui, se visite et possède une tour en pied de 5 hospice, bâti en 1300 et restauré en 1730 pour abriter l’hôpital. Notons étages datant du 14e siècle. Dans cette même rue, un passage voûté encore l’église du 14e-15e s., avec ses trois portes en ogive et l’ancien donne accès à la cour d’honneur de la Maison de Bargues, surplom- hôtel de la Trémolière (14e s.), où est installée la mairie. Le pont sur la bée par un balcon sculpté. A gauche de la rue de la Martille, sur la Cère, lui, fut construit au 12e siècle. Sur la route des plus beaux villages d’Auvergne 46 Paysage du Cantal. Château de Val.

Salers Salers Salers

Tapisserie d’Aubusson, au château de la La Lauzeraie, à La Bourboule. Trémolière, à Anglards-de-Saler.

Laroquebrou.

Laroquebrou. Marcolès, un beau village au coeur de la Châtaigneraie Ancien prieuré dépendant de l’abbaye d’Aurillac, Marcolès est une petite cité mé- diévale qui fut magnifiquement restaurée par ses habitants à partir des années 80, dans le respect des matériaux et des volumes, ce qui lui a permis de garder son caractère authentique.

Comme à Salers, on est étonné de découvrir un patrimoine architectural aussi riche dans un environnement campagnard. La localité est cependant beaucoup plus petite et ne compte que 300 habitants. La trace écrite la plus ancienne du village de «Pagus Marculiscus» remonte au 10e siècle. Au début du 13e siècle, le prieur et seigneur des lieux fit construire les premières fortifications et élever un donjon, à l’emplacement duquel se dresse aujourd’hui la Maison de la Tour. Le bourg a conservé son plan circulaire, délimité par son enceinte du 15e siècle. De cette époque datent aussi le «portail haut» et le «portail bas», où l’on distingue le blason, les archères cruciformes et la herse. L’utilisation du granit blond et du schiste lui confère une belle harmonie. Au centre du village, l’église massive a été rebâtie au 15e siècle en style gothique, mais fut remaniée au fil du temps. Les riches paroissiens se firent construire huit chapelles latérales pour y avoir leur Marcolès. place et leur tombeau particuliers.

Murat. La Renaissance, elle, a donné de belles demeures avec des fenêtres à meneaux, des arcades et des caves voûtées. Car Marcolès prospéra au 16e siècle. De par sa position privilégiée sur une grande voie de communication, elle devint un lieu d’échange important et animé, qui compta jusqu’à 2000 habitants. Les petits commerces, auberges, épiceries, merceries, boucheries et boulangeries occu- paient les rez-de-chaussées des «carriérons», ses ruelles pittoresques, de même que les ateliers des forgerons, tailleurs ou sabotiers. L’animation était à son comble au moment des foires. Ce n’est qu’au 20e siècle, avec l’exode rural, que l’activité de Marcolès s’endormit jusqu’à ce que le tourisme vienne la réveiller. La municipalité est active dans l’organisation d’animations culturelles et sportives et encourage des artistes à venir installer leur atelier dans le village.

Après Aurillac, ville commerçante et chef-lieu du Cantal, la route grimpe vers Le Rousses d’Auvergne Lioran, la principale station de sports d’hiver du Cantal, entourée de quelques- uns des plus hauts sommets, le Plomb du Cantal (1858m), le Puy Griou (1694m), le Puy Mary (1787m). Dans la vallée de l’Alagnon, Murat est une petite cité pittoresque accrochée à trois hauts pitons volcaniques: Bonnevie, Bredons et Chastel. Au 14e siècle, elle était très active. Foires et marchés s’y tenaient, le commerce était florissant. Elle fut fortifiée plusieurs fois et connut son âge d’or au 17e siècle et c’est donc de cette époque que datent la plupart de ses richesses architecturales. L’office de tourisme édite un plan détaillé de la ville, avec un excellent circuit mentionnant tous les édifices dignes d’intérêt. La Maison Consulaire, rue du Faubourg Notre- Dame, est l’une des plus belles de la ville, avec sa façade du 15e siècle et ses fenêtres à colonnettes qui s’arrondissent pour former trois arcs en accolade. Au rez-de-chaussée, remarquez l’arcade en anse de panier sur colonnes, typique des demeures de Murat, de même que les armoiries, les figures en médaillons et les belles portes en bois. Parmi les autres incontournables, notez la Maison Renaissance, au n° 28 de la rue du Bon Secours, la Maison des Templiers, au n°1 rue Vialboudou, et l’Ancien Bailliage (16e s) sur la place Gandilhon-Gens-d’Armes, en contrebas de l’église Notre-Dame-des-Oliviers. Cette dernière, construite en style gothique aux 13e et 14e s. et agrandie ultérieurement, se distingue par son clocher insolite. Enfin, la Maison de la Faune abrite une remarquable collection dans un ancien hôtel particulier du 16e siècle. Elle mérite la visite, tant pour ses Marcolès. animaux que pour ses plafonds peints et ses boiseries intérieures.

48 Saint-Flour, une ville de caractère Perchée sur son éperon de basalte, la ville haute présente au premier abord une physionomie austère. Cette impression, encore plus intense par temps gris, émane de la pierre de lave noire de ses monuments, si dure qu’il est très difficile de la sculp- ter pour rehausser les constructions d’ornements architecturaux ou de sculptures. Dès le 5e siècle, Saint-Flour joua un rôle important dans l’histoire religieuse de la Haute-Auvergne et devint le siège d’un puissant évêché à partir de 1317. La place d’Armes est le centre névralgique de la cité où se concentrent les princi- paux musées et monuments et vers lequel convergent toutes les rues. La Maison Consulaire abrite le Musée d’Art et d’Histoire Alfred Drouët. Derrière sa façade Renaissance (16e s.), elle rassemble en réalité trois anciennes demeures des 13, 14 et 15e siècles ayant appartenu aux Consuls et une cour intérieure dotée d’un puits et d’une tour d’escaliers du 15e. Les collections d’objets d’art et de meubles appartenaient à l’historien A. Drouët, qui racheta la maison en 1918. Derrière le musée, on a un intéressant panorama sur la ville basse. La cathédrale Saint-Pierre (14-15e s.), imposante et sévère, a plus l’allure d’une forteresse que d’une église gothique. Certaines pièces de la tour servirent d’ailleurs de prison, les seigneurs-évêques jouissant du droit de justice. A côté de l’église, l’ancien Palais Episcopal (17e s.), lui, accueille le Musée de la Haute- Auvergne illustrant l’art religieux, l’archéologie et le folklore auvergnats. Saint-Flour. Derrière la cathédrale, la place Jean-de-Brisson offre un autre point de vue sur la ville basse et le Pont-Vieux sur l’Ander, qui fut pendant longtemps le seul moyen de franchir Abbatiale Saint- le cours d’eau et était connu pour sa «recluserie», une petite maison où les recluses se Austremoine faisaient volontairement enfermer pour protéger la cité de leurs prières. à Issoire Enfin, toutes les rues débouchant sur la place d’Armes complètent la vieille ville et méritent une balade à la recherche des façades Renaissance caractéristiques de Saint-Flour. Au hasard de la promenade, vous remarquerez d’étranges anachro- nismes. En effet, chaque été, la municipalité organise «Le Chemin d’Art», invitant des artistes français et étrangers à venir travailler sur place et à exposer leurs créations en divers lieux. Un certain nombre d’oeuvres des années précédentes restent éparpillées à travers la cité, créant des rencontres insolites tout en ajou- tant couleur et fantaisie aux vieilles pierres sombres de basalte.

Notre dernière étape nous ramène dans le Puy-de-Dôme, où nous ferons deux hal- tes, en commençant par Usson, classé, lui aussi, au nombre des plus beaux villages de France. Il est haut perché sur un piton volcanique que coiffait, au Moyen Age, une énorme forteresse dont il ne reste rien, si ce n’est le souvenir de la reine Margot, Marguerite de Valois, épouse d’Henri IV, qui y fut emprisonnée pendant 20 ans. La bourgade comprend beaucoup de jolies maisons bien restaurées aux façades inté- ressantes et une église romane dont le clocher est percé d’un passage voûté à sa base. Des orgues basaltiques sont visibles sur le côté sud du promontoire. Avec les tons ocre de ses maisons et ses arcades, la ville d’Issoire, elle, a déjà des allures méridionales. Elle mérite un arrêt, ne fût-ce que pour son église romane, sans doute la plus intéressante d’Auvergne. Elevée au 12e siècle par des moines bénédictins, l’abbatiale Saint-Austremoine révèle une harmonie parfaite des pro- portions, des lignes pures et une ornementation à la fois sobre et d’une grande richesse. Le chevet à trois niveaux, avec ses mosaïques en pierres d’Auvergne et des bas-reliefs illustrant les signes du zodiac, est l’une des plus belles expressions de l’art roman régional. A l’intérieur, la nef à deux étages et 7 travées est magnifique de proportions. On ne peut que regretter que l’église ait été entièrement peinte au 19e siècle, avec des couleurs vives plutôt envahissantes et qui nuisent à la sobriété des formes. La crypte, d’une belle simplicité, avec ses colonnes massives soutenant les voûtes, a heureusement été épargnée de ces coloriages. En sortant de l’église, à gauche, une fresque du 15e siècle représente le Jugement dernier, avec toute l’horreur liée au sujet, mais aussi une multitude de détails satiriques. Un joli endroit Issoire. pour terminer cette petite balade des plus beaux villages d’Auvergne… Sur la route des plus beaux villages d’Auvergne

49 infos pratiques Maisons d’hôtes et hébergements de charme en haute saison: àpd 90€. Tél: 0033 (0)4 71647094. E-mail: [email protected] La Bourboule www.auberge-la-tomette.com • La Lauzeraie: Mr et Mme Goigoux proposent 4 chambres (àpd 75€) dans leur grande maison auvergnate au toit de lau- Usson zes, sur les hauteurs de la ville. La propriété est entourée d’un • Auberge de Margot: Georges et Sophie Almeida proposent 3 beau jardin et une petite piscine intérieure avec jacuzzi est à la chambres simples et confortables dans leur auberge surtout disposition des clients. renommée pour sa cuisine du terroir. Charmante maison an- 577, chemin de la Surchères. Tél: 0033 (0)4 73811570. cienne et rénovée avec goût au centre du beau village d’Usson. E-mail: [email protected] • www.lalauzeraie.net Le restaurant jouit d’une vue panoramique exceptionnelle. La double: 40€. Petit déjeuner: 5,50€ par personne. Salers Tél: 0033 (0)4 73719792. www.auberge-margot.com • L’hôtel Saluces: Jeannette et Daniel Gil ont ouvert ce mer- veilleux hôtel regroupant 4 maisons anciennes. Ils l’ont amé- Parentignac (près d’Issoire) nagé avec énormément de goût et de caractère, en n’utilisant • Le Manoir d’Alice: l’une des plus belles maisons d’hôtes de que des matériaux nobles et en parfaite harmonie avec le style charme d’Auvergne. 3 chambres et 2 suites merveilleusement et l’atmosphère de la ville. Les 8 chambres sont toutes différen- décorées dans une maison chaleureuse du 19e siècle, au milieu tes, très confortables et pleines de charme. Aucun détail dans d’un grand parc arboré. Jolis salon et salle à manger agrémen- la décoration n’a été négligé. De plus, le rapport qualité/prix est tés de boiseries anciennes. Le manoir, meublé à l’ancienne, excellent: chambre double: de 58 à 90 €. Petit déjeuner: 8€. possède même une petite chapelle (privée). Rue de la Martille. Tél: 0033 (0)4 71407082. La double àpd 80€. E-mail: [email protected] • www.hotel-salers.fr Tél/fax: 0033 (0)4 73899563. Gsm: 0033 (0)6 07492132 E-mail: [email protected] •www.lemanoirdalice.com • Chambres d’hôtes Asphodèle: en face du précédent et ap- partenant aux mêmes propriétaires, 2 chambres ont été amé- Bromont Lamothe (près du parc Vulcania) nagées avec simplicité et le même souci d’esthétique dans une • Le Pré du Roc: Christine et Vincent Guillot ont transformé leur ancienne maison. 50€ la double, petit déjeuner compris. ancienne ferme auvergnate en maison d’hôtes sympathique. Tél: 0033 (0)4 71407174. www.chambres-hotes-salers.com Située en pleine campagne, le calme est garanti. Les 4 cham- E-mail: [email protected] bres doubles ou familiales aux couleurs et boiseries chaudes sont dotées de tout le confort. Sur réservation, Christine vous • Hostellerie de la Maronne: à quelques kilomètres de Salers, sert un menu savoureux et très copieux de produits de la ferme cet hôtel 3* est une belle demeure du 19e siècle, posée sur un à la table familiale. Ambiance conviviale. La double: 46€ écrin de verdure dans la vallée de la Maronne. Les propriétai- Haute Roche. Tél: 0033 (0)4 73887122. res y ont aménagé 17 chambres confortables, jouissant, pour Gsm: 0033 (0)6 76612265. E-mail: [email protected] la plupart, d’une jolie vue sur la campagne. Piscine et terrain www.lepreduroc.com de tennis à disposition des clients. Le restaurant propose une cuisine fine préparée avec les produits du terroir. Prix de la chambre double: àpd 85€ en basse saison et 95€ en Les visites haute saison, sans le petit déjeuner. Le Theil/ Saint-Martin-Valmeroux. Tél: 0033 (0)4 71692033. Visite du château de la Trémolière E-mail: [email protected] •www.maronne.com Le château est ouvert du 1er juin au 30 septembre. En juin et septembre, de 14 à 19 h et en juillet-août, de 10h30 à 12h30 Vitrac (à 10 km de Marcolès) et de 14 à 19h. Entrée: 5€. • Auberge La Tomette: au centre de ce minuscule village de la Pour les groupes, la visite est possible toute l’année sur ren- Châtaigneraie, Odette et Daniel Chausi accueillent leurs hôtes dez-vous. Tél: 0033 (0)4 71400002. dans leur sympathique auberge, bien au calme au milieu d’un E-mail: [email protected] grand jardin. Les 15 chambres, décorées avec beaucoup de fraîcheur, portent des noms de fleurs ou d’oiseaux. L’Auberge Salers 3* possède une piscine couverte et un espace de relaxation Pour apprécier au mieux la visite, on vous conseille de faire (sauna, jacuzzi, douche à jet, ...), ainsi qu’un restaurant où appel à un excellent guide local qui commente de manière très l’on sert des menus du terroir. Il y a quelques chambres duplex vivante et intéressante l’histoire de la ville et de ses édifices: pour les familles. Prix de la double: en basse saison àpd 80€; Philippe Garrigue: 0033 (0)4 71407618. Sur la route des plus beaux villages d’Auvergne 50 DécouvrezLe journal notre site de totalement relooké! NOUVEAU: «Bonnes adresses pour de.be petites escapades»:L’EVASION chaque mois, de nouveaux «coups Abonnez-vousde coeur», en plus des gratuitement dizaines d’autres adresses pleines de charme ou insolites... sur notre site Vous y trouverez bientôt également une rubriquewww.lejournaldelevasion.be «Petites annonces et bourse d’échange». Aussi,et si participezvous cherchez à un notre amateur concours de co-voiturage vers le Midi, si vous avez une villa ou un appartement à louer(à ou gagner: à échanger, un voyage si vous en Grèce voulez pour troquer 2 personnes) votre paire de skis contre un jeu de raquettes de tennis, nous faire profiter d’un bon plan ou d’une bonne adresse, etc., envoyez-nousVous recevrez un mail à [email protected] chaque mois

Et puis, notrecomme newslettertoujours, retrouvez nos reportages, recettes de cuisine du monde, avec,concours en primeur, et autres nos avantages... bons plans de voyages et d’escapades, Inscrivez-vous aussi à notre e-newsletter. Vous recevreznos en concours priorité nos bonset plans et autres infos 100% utiles! autres avantages C8@JJ

0626_M_FR_A4.indd 1 3/17/08 4:33:44 PM