Propriétaires successifs 1° 1386 : Richard de BONJALU, Seigneur de Chalette 2° 1472 : Famille de SOUPPLAINVILLE. En 1497, Anne de SOUPPLAINVILLE est enlevée par LANCELOT du LAC, Seigneur de Chamerolles. Un tel rapt était traditionnellement puni de mort, sauf si un mariage s'ensuivait. 3° 1500(env.) : Charles de la VERNADE. Une de ses filles épouse un LEFORT. 4° 1540 : Richard LEFORT, écuyer. Un des 100 gentilshommes de la Maison du Roy. 5° 1589 : Siège du château de par les catholiques. Richard LEFORT, huguenot, y était retranché. Prise du château. En représailles, les murailles sont rasées en partie. 6° 1683 : Anne-Marie LEFORT épouse Pierre de CHAMBORANT (le père), seigneur creusois. 7° 1732 : Naissance de Claude de CHAMBORANT (le fils), colonel, Marquis De CHAMBORANT. Colonel d'un régiment de Hussards « Chamborant Hussards » appelés plus tard les Hussards Bruns. Ce régiment devenu ensuite le 2ème Hussards sera à Austerlitz (1805) dans la Division Kellermann 8° 1792 : Claude De CHAMBORANT (le petit fils) émigre. Il avait deux filles. L'une d'elles reste à Villemandeur et vend le château à Pierre PREVOST, libraire à . Acte de vente le 12 août 1802 par Julie Thérèse de CHAMBORANT à Pierre PREVOST, marchand libraire à Montargis, chez Joseph CABAL, notaire à Paris. La vente comprend: la terre de Villemandeur, maison de maître, moulin, ferme, manœuvrerie, terres labourables, prés, bois, taillis et vignes, cheptel, bestiaux, objets mobiliers. Pour la somme de 32 000 francs. 9° 1860 : La partie Sud du château est démolie à cause de sa vétusté. 10° 1877 : Edme Chrysostome ROUSSEAU, épicier à Montargis, achète ce qui reste du château. (Né en 1813 à La Selle-sur-le-Bied, décédé à Villemandeur en 1891). Son épouse A.Victoire PAILLARD décédée à Villemandeur en 1879. 11° 1891 : Après cette date, le château revient aux héritiers ROUSSEAU, les neveux d'Edme Chrysostome ROUSSEAU. Son frère, Etienne Théodore, ne recevra qu'une rente. Le château ne sera plus habité que d'une façon intermittente jusqu'en 1959 12° depuis 1959, le château est habité en permanence par des descendants de la famille ROUSSEAU.

Situation du Château

C'est un château situé au fond d'une vallée (altitude 87 m). A l'Ouest : 98 m A l'Est : 104 m. Son rôle est de contrôler le passage des chemins voisins.

1° A l'Ouest : Chemin de St Sébastien, qui suit la ligne de crête venant en ligne droite du Pont à l'Ane à Chalette (actuel quartier St Gobain) et se dirigeant sur . Une croix ancienne a récemment disparu au carrefour de la Rue de Bel Air et de la Rue Jean Mermoz, à environ 600 m à l'Ouest du château.

2° Au centre, longeant la vallée, un chemin venant du Faubourg d'Orléans, passant par la Comté, le Vieux-Villemandeur, continuant plein Sud vers La Baraudière, l'arrière du Chesnoy, en direction de Mormant en passant par un lieu-dit « Le Vieux Chemin »

3° Un embranchement de ce chemin se dirige vers Moissy, La Vogue, Le Finier, La Gravière, jusqu'au-delà du carrefour avec la route reliant Solterre à Saint Hilaire sur .

4° A l'Est : chemin venant de Montargis en longeant le Vernisson, coupant la route du KM 110 au Vieux-Villemandeur, (au niveau de l'actuel Bowling), allant à La Paille-terie, passant devant le Chesnoy. Ensuite, il rejoint le chemin N°2 ci-dessus. Il porte le nom de « Chemin des Mulets » (500 m à l'Est du château)

5° Un embranchement part à la hauteur de l'Auberge Neuve, vers le Sud-Est, il passe derrière le camp militaire, à l'Est du « Portail » (Mormant), à l'est de , direction .

6° Le Grand Chemin, devenu La grande route royale , puis la Nationale 7, à 600 ni à l'est du château. C'est depuis peu la D 2007. Fortifications

Le Vieux Château se présente sous la forme d'un carré de murailles avec quatre tours d'angle, le tout étant ceinturé de douves. Ce plan était courant à l'époque (XVIème siècle) ainsi qu'on peut le voir dans notre région (Voir page 11.) Bien entendu, l'ensemble est loin d'être intact. A la fin du XVIème siècle, il était habité par des Huguenots, amis de Renée de , Dame de Montargis. Mais il s'ensuivit qu'un jour le château fut attaqué et pris par les Catholiques. Et sa destruction fut décidée. On rasa donc deux côtés (sur quatre) et on s'en tint là, la place n'étant plus une forteresse. Que reste-t-il donc du château d'origine ? Le bâtiment d'habitation actuel date du XVIIème siècle. Y avait-il une sorte de donjon ? Nul ne sait. D'importants travaux de terrassements sont prévus pour l'assainissement. Les pelleteuses trouveront-elles des vestiges ? On peut penser que c'est tout à fait probable. De l'enceinte, il ne subsiste que deux côtés. Ce sont d'épaisses murailles aptes à résister au canon. Leur épaisseur est d'environ 1,20 mètre. Elle est très visible au niveau des meurtrières qui se trouvent de part et d'autre de l'entrée principale. Des tours d'angle, deux sont intactes, une a disparu et la dernière est à mi-hauteur. La tour Nord-Est (sur la gauche quand on pénètre), a été remise à neuf il y a 43 ans. Elle possède trois meurtrières. Chacune a été élargie à sa partie inférieure de façon à permettre l'usage d'un canon. Nous avons donc une ouverture défensive qui est à la fois une archère et une canonnière. La tour Nord-Ouest (à droite en pénétrant) est en bon état de conservation. De la tour Sud-Est ne subsiste que la moitié inférieure, qui sert de cave. La tour Sud-Ouest, de diamètre plus petit, a disparu

Tourelle : Porte d'entrée

Collonges la Rouge

l°Accolade, résultat d'un arc gothique flamboyant aplati en accolade. (1480 avéré) 2°Ébauche d'une tête 3° Simple chanfrein au lieu de moulure 4°Base de la colonne gauche, vestige à expliquer, (date 1520 avérée)

Gothique Gothique flamboyant Accolade

Cheminées, rez de chaussée

Salle à manger

Salon Tourelle : escalier

La moulure de la porte d'entrée date certainement de 1400. La tourelle est moins an- cienne (deux siècles probablement), elle a donc été ajoutée par la suite.

Cette moulure donne l'illusion d'une gorge et se termine par des pointes. Le bâtiment est donc bien plus ancien que la tourelle. f

On ne visite pas le premier étage qui est habité.

Devant la porte du deuxième étage, qui est de la même époque que la porte d ' entrée, on passe devant l'ancien trilobé décrit en page 4.

On ne visite pas non plus le deuxième étage, habité également.

En montant encore quelques marches, on accède au sommet de la tourelle qui possède une belle charpente.

La lucarne donne à l'Est.

En 1908 (photo), on n'y voyait que des champs avec, au fond la ligne d'arbres de la grand'route (actuelle Avenue d'Antibes) et au premier plan le jardin à la française où se trouve maintenant une pelouse.

Une fenêtre surprenante et une énigme résolue (en partie)

Si l'on regarde la petite fenêtre du deuxième étage de la tourelle, on pense avoir affaire à une fenêtre avec un arc brisé. Toutefois, on ne peut manquer de remarquer que la courbure de la voûte est irrégulière, elle semble inachevée. Erreur, l'explication a été fournie par Monsieur SALCH, Docteur en archéologie médiévale, spécialiste des châteaux-forts. A l'origine, cette fenêtre était trilobée (voir schéma). Ceci est certain. Les rugosités visibles sont indiscutablement les traces d'un trilobé. Alors pourquoi une telle fenêtre (XVème siècle) dans une tourelle construite probablement au XVIIIème ? Explication: On a « récupéré » un trilobé endommagé, on a buriné les reste des lobes pour obtenir un arc convenable. Il n'était pas possible de supprimer totalement les vestiges du trilobé, sous peine de risquer d'endommager l'arc de la fenêtre. Mais ceci nous permet de dater cette fenêtre qui est antérieure à la construction de la tourelle d'environ trois siècles. Deux questions subsistent: 1° D'où vient-elle ? 2° Pourquoi est-elle arrivée là ? Une hypothèse (non avérée) : elle pourrait provenir de l'aile Sud du château démolie en 1720 et dont on aurait « récupéré » cette jolie fenêtre. Elle pourrait aussi provenir des malheureuses démolitions du Château de Montargis. Mais rien n'est prouvé. On attend.

Rapprochements

Presbytère de Bellegarde Chamerolles

Yèvre-le-Chatel Guédelon

Remerciements: Michel Roncin, MC Barnier, Guykayser