Bases Aériennes
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n°9 hiver 2010 « pour mémoire » comité d’histoire ... • revue du ministère de l’Écologie, du Développement durable des Transports et du Logement • -Rémy Pol ndré Coyn ine on A e to ce n a A u 2 e neuvième numéro de «Pour Mémoire» évoque trois thématiques principales. Tout d’abord et en «première ligne» ce sont les « services des bases aériennes » - services de la direction générale de l’Aviation civile qui opèrent à la fois sur les aéroports civils et les bases militaires - qui seront à l’honneur avec deux articles respectivement consacrés à l’histoire des aérodromes français des origines à 1975, puis aux aérodromes de province au tournant du siècle jusqu’à nos jours. C’est un panorama complet du développement des plateformes aériennes auquel se trouve convié le lecteur, des balbutiements de l’aviation dans la dernière décennie du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui, en passant par l’émergence de l’aviation commerciale, les périodes troublées des deux conflits mondiaux, l’arrivée des avions à réaction, puis des gros porteurs et des compagnies «low cost», les préoccupations croissantes en matière de sécurité et de sûreté. Ces deux articles, dont la coordination et la recherche iconographiques ont été assurées par Pierre Lauroua responsable de la mission «mémoire de l’Aviation civile», sont dus pour le premier à Robert Espérou, Inspecteur général honoraire de l’Aviation civile et pour le second à Jacques Dupaigne et Pierre Lalande, ingénieurs généraux honoraires des ponts et chaussées. Tous trois ont fait bénéficier notre revue d’archives photographiques personnelles ainsi que de documents souvent anciens du service technique de l’aviation civile (STAC) qui illustrent magnifiquement leurs articles. C’est à l’énergie hydraulique, par nature renouvelable, que sera consacré le second groupe d’articles de la rubrique «en première ligne » avec une remarquable et très complète «histoire des barrages du XVIIIe au XXe siècle» que nous devons à Jean-Louis Bordes, ingénieur des Arts et manufactures, docteur en Histoire et spécialiste bien connu de cette question. Là aussi, c’est un panorama historique complet qui nous est proposé à travers les siècles, mettant l’accent sur l’évolution technique, n°9 hiver 2010 l « pour mémoire » éditorial 3 souvent fondée sur des accidents spectaculaires, et souvent hélas très meurtriers, comme la catastrophe de Malpasset, mais qui font évoluer les concepts et les connaissances. En complément, Arnaud Berthonnet, historien des entreprises, nous permet un zoom sur l’un des grands barrages les plus connus des années de reconstruction, celui de Donzère-Mondragon. La rubrique «en perspective» traitera, en son 50e anniversaire, de la loi du 22 juillet 1960 qui donna naissance aux parcs nationaux français, et dont la longue gestation nous est contée par Henri Jaffeux, président de l’association pour l’Histoire de la Nature et de l’Environnement ( AHPNE). En contrepoint, Arnaud Berthonnet, revenant sur l’épisode des «parcs coloniaux français», consacre un article aux «parcs nationaux et tourisme en Algérie dans les années 1920». C’est à l’aboutissement d’un long et patient travail de compilation mené par le même auteur que sera consacré l’article suivant. Nous disposons en effet, depuis septembre dernier, d’une «généalogie des directions d’administration centrale» de notre ministère dans ses multiples formes, de 1715 à nos jours, et ce jusqu’au niveau du bureau, qui est le seul niveau permettant de mesurer année après année les évolutions des structures administratives et leur adaptation aux changements de la société et des techniques. Désormais en ligne sur le site Intranet du comité d’Histoire, cette somme de plus de 7 000 pages sera bientôt téléchargeable sur le site Internet du CGEDD. Toujours «en perspective», nous poursuivons, après Nicolas Brémontier, l’évocation des «IPEF à l’insu de leur plein gré» avec l’évocation d’Antoine-Rémy Polonceau, ingénieur des ponts et chaussées au parcours atypique qui le mènera de la construction de la route du Simplon sous le Premier Empire à la création de la première école d’agriculture de France, l’école nationale de Grignon... et à bien d’autres projets concernant les ponts en fer, les chemins de fer et les procédés d’entretien des routes. Nous devons cette évocation à Christine Moissinac qui publiera prochainement un livre consacré à cet homme au parcours éclectique, père de Jean-Barthélémy Camille, sans doute plus connu à cause de la «ferme» à laquelle il a donné son nom. « pour mémoire » l n°9 hiver 2010 4 Ensuite c’est une nouvelle rubrique que nous inaugurerons en donnant la parole à des auteurs étrangers pour présenter recherches historiques et expériences techniques dans leurs pays. Les premiers à écrire dans « Pour mémoire » sont les intervenants italiens de notre journée de mai 2010 consacrée à la «viabilité hivernale», MM Arditi directeur des affaires scientifiques à la Société des autoroutes italiennes et Caniggia, directeur adjoint de la Société des autoroutes valdotaines qui nous feront part des techniques d’élimination de la neige et du verglas sur les autoroutes de la péninsule et d’une doctrine qui privilégie la construction de tunnels en zone de montagne. Nous tenons à les remercier tout particulièrement car ils nous ont fait le plaisir et l’honneur de rédiger directement leur contribution en français. Notre rubrique «paroles de chercheurs» sera consacrée à Anne Querrien, interrogée par Steve Bernardin. Sociologue et urbaniste, membre du Conseil scientifique du comité d’Histoire, elle participe activement aux travaux du comité d’Histoire depuis sa création. Nous retrouverons ensuite, comme chaque année à cette époque, l’évocation de grandes dates anniversaire dans le dossier préparé par notre documentaliste Françoise Porchet. La rubrique «lecture» rendra compte de deux ouvrages : le premier sur l’histoire de la pollution industrielle, très important travail de Geneviève Massard-Guilbaud qui a encadré sur le plan scientifique la journée consacrée au bicentenaire du décret impérial sur les établissements dangereux, incommodes et insalubres organisée en novembre dernier par notre comité avec la direction générale de la Prévention des Risques ; le second est un livre de M. de Galbert qui apporte des éléments archéologiques déterminants pour connaître l’itinéraire et le point de franchissement des Alpes par Hannibal lors de sa campagne contre l’armée romaine. En vous souhaitant bonne lecture, je tiens à remercier chaleureusement les auteurs et les équipes du ministère et du secrétariat du comité d’Histoire qui ont réalisé la mise en page et l’impression de ce numéro 9 de «Pour mémoire». Louis-Michel Sanche Secrétaire du comité d’Histoire n°9 hiver 2010 l « pour mémoire » 5 sommaire en première ligne 7 Les plateformes aériennes de 1890 à 2000 en France métropolitaine Les aérodromes français des origines à 1975 par Robert Espérou Les aérodromes de province au tournant du siècle par Jacques Dupaigne et Jean-Pierre Lalande Les barrages Les barrages en France du XVIIIè à la fin du XXè siècle par Jean-Louis Bordes Donzère-Mondragon par Arnaud Berthonnet en perspective 138 L’histoire des parcs nationaux français par Henri Jaffeux Les parcs nationaux en Algérie par Arnaud Berthonnet La généalogie des directions d’administration centrale par Arnaud Berthonnet Antoine Rémy Polonceau par Christine Moissinac « pour mémoire » l n°9 hiver 2010 6 regards étrangers 198 Comptes rendus des interventions italiennes sur la viabilité hivernale par Roberto Arditi et Federico Caniggia paroles de chercheurs 206 Entretien mené avec Anne Querrien conduit par Stève Bernardin lectures 219 Itinéraire d’Hannibal, Geoffroy de Galbert par Alain Monferrand Histoire de la pollution industrielle, Geneviève Massard-Guilbaud par Stéphane Frioux mes dates 222 par Françoise Porchet le comité d’Histoire du ministère 235 n°9 hiver 2010 l « pour mémoire » en première ligne 7 Les aérodromes français des origines à 1975 par Robert Espérou, inspecteur général honoraire de l’Aviation civile L’avion est fait pour évoluer dans les airs. centaines de tonnes de fret, acheminés paru des repères utiles pour situer les Il n’en a pas moins laissé son empreinte par des appareils dont les plus lourds principaux projets et leur réalisation. sur le sol, où il passe le plus clair de son atteignaient un masse de 350 tonnes. temps. Cette histoire est scandée par les deux La naissance Pays pionnier au début du 20è siècle, la guerres mondiales qui ont ensanglanté le France a très tôt aménagé des terrains siècle dernier. Elle reflète, bien entendu, de l’aviation pour recevoir les plus-lourds-que-l’air. les progrès techniques des machines Sa position géographique, à la pointe volantes dont elle est le support et aussi les L’aviation française à ses débuts n’était pas du continent eurasiatique, en a fait un grandes vagues de fond politiques, telles exigeante en infrastructure. L’invention carrefour naturel des lignes mondiales que la décolonisation ou l’aménagement de la roue, quelques millénaires plus tôt, et le champ de bataille des deux du territoire. L’État a naturellement pris lui avait même permis de s’affranchir du conflits majeurs du 20e siècle. À la tête en charge l’infrastructure nécessaire aux pylône et du contrepoids nécessaires aux d’un immense empire jusqu’à l’orée forces aériennes. Il a aussi largement premiers décollages des frères Wright des années soixante, elle a aménagé participé à l’équipement au sol pour dans les dunes de la Caroline du Nord. l’infrastructure nécessaire à sa présence l’aviation civile à sa naissance, puis s’est Les besoins étaient modestes : un champ outre-mer. progressivement dégagé en laissant relativement plat et dégagé, si possible Il s’est agi d’abord de quelques une plus large place à l’initiative - et au un hangar, ou en tout cas un atelier, dizaines de mètre d’herbe ou de terre financement - des collectivités locales.