Sous-Culturelle '' Entretenue Dans L'univers Des
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Pourquoi raver ? Étude sur la dimension “ sous-culturelle ” entretenue dans l’univers des fêtes Techno face à leur récupération marchande Louise Walkden To cite this version: Louise Walkden. Pourquoi raver ? Étude sur la dimension “ sous-culturelle ” entretenue dans l’univers des fêtes Techno face à leur récupération marchande. Sciences de l’information et de la communication. 2018. dumas-03034174 HAL Id: dumas-03034174 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03034174 Submitted on 1 Dec 2020 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. 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Copyright Master professionnel Mention : Information et communication Spécialité : Communication Marque Option : Marque, innovation et création « Pourquoi raver ? » Étude sur la dimension « sous-culturelle » entretenue dans l’univers des fêtes Techno face à leur récupération marchande Responsable de la mention information et communication Professeure Karine Berthelot-Guiet Tuteur universitaire : Antoine Bonino Nom, prénom : WALKDEN Louise Promotion : 2017-2018 Soutenu le : 05/06/2018 Mention du mémoire : Très bien École des hautes études en sciences de l'information et de la communication – Sorbonne Université 77, rue de Villiers 92200 Neuilly-sur-Seine I tél. : +33 (0)1 46 43 76 10 I fax : +33 (0)1 47 45 66 04 I celsa.fr Mes remerciements vont à Antoine Bonino et Guillaume Heuguet, pour m’avoir éclairée tout au long de ce mémoire. Je remercie également Hécate Vergopoulos pour ses conseils et enseignements précieux au sein de ce Master. Merci à toutes les personnes qui ont accepté de prendre du temps pour me raconter leur histoire : Bastien, Gilda, Clément, Thibaud, Manon, Julie, Sébastien, Antoine, Louis et Enzo. Merci, enfin, aux nombreux DJs qui ont accompagné musicalement tout ce temps de réflexion et d’écriture. 2 Table des matières INTRODUCTION ............................................................................................................................... 4 I. Les fêtes Techno : « des rituels expressifs de groupes subalternes » ? ................. 13 A. La techno se raconte comme étant, dès sa naissance, une culture de la marge ................. 13 B. La marginalité est constitutive de la fête techno par sa configuration .............................. 19 C. Une marginalité qui se réalise par une croyance collective, condition pour que « la magie de la fête techno marginale » opère ........................................................................................... 32 II. Une marginalité remise en question par la récupération marchande des fêtes Techno .............................................................................................................................. 39 A. L’esprit “underground” de la fête techno : depuis les Raves jusqu’aux Clubs et ce qu’il en reste en Free-party ..................................................................................................................... 40 B. Les fêtes Techno sont des espaces hyper-socialisés qui reproduisent leurs normes et leur propre système d’inclusion et d’exclusion ................................................................................ 50 C. Les fêtes Techno fonctionnent comme des industries symboliques, elles sont le fait de « professionnels » ...................................................................................................................... 59 III. Une authenticité « underground » entretenue à l'aide de procédés similaires à ceux qu'emploient les marques ...................................................................................... 66 A. Capitaliser sur la signification contre-culturelle ................................................................... 66 B. Fédérer des communautés de consommateurs ...................................................................... 72 CONCLUSION ................................................................................................................................. 79 GLOSSAIRE ..................................................................................................................................... 83 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................ 87 ANNEXES ........................................................................................................................................ 88 RESUME ......................................................................................................................................... 273 MOTS-CLEF ................................................................................................................................... 274 3 INTRODUCTION “In the nighttime When the world is at its rest You will find me In the place I know the best Dancin', shoutin' Flyin' to the moon Don't have to worry Cause I'll be come back soon And we build up castles In the sky and in the sand Design our own world Ain't nobody understand I found myself alive In the palm of your hand As long as we are flyin' All this world ain't got no end ”1 Cette citation du DJ 2 Paul Kalkbrenner exprime un sentiment répandu parmi les adeptes de fêtes Techno : celui de vivre un moment « à part » du reste du monde, de vivre un moment d’évasion, de fuite, en réponse à une société vécue comme oppressante, aliénante ou encore hyper-responsabilisante 3. La fête, « ce lieu que je connais le mieux », permet de s’évader par le haut, de s’élever « jusqu’à la lune », en « dansant », en « hurlant », la fête Techno est ce « château » cathartique à la fois « dans le ciel » et « dans le sable » qui promet à quiconque s’y livrant corps et âme de bâtir son propre monde que « per sonne d’autre ne peut plus comprendre ». Et tant que la fête dure, « tant que nous planons », ce monde « n’aura pas de fin ». La fête Techno est ici associée à un monde marginal, exceptionnel, rassurant, à un état de transe, de bien-être, de légèreté existentielle. 1 Kalkbrenner Paul, « Sky and Sand », 2013. « Dans la nuit/ lorsque le monde se repose/ tu me trouveras dans le lieu que je connais le mieux/ dansant, hurlant/ planant jusqu’à la lune/ tu n’as pas à t’inquiéter/ car bientôt, je serai de retour/ Et nous construisons des châteaux/ dans le ciel et dans le sable/ nous conceptualisons notre propre monde/ que plus personne d’autre ne peut comprendre/ Je me suis retrouvé vivant/ dans le creux de ta main/ Aussi longtemps que nous planerons/ Ce monde n’aura pas de fin. » 2 Voir Glossaire, p.81 3 EHRENBERG Alain, L’individu incertain , Paris, Hachette, 1995 4 Revenons-en au fait : qu’appelons -nous ici « fête Techno » ? Littéralement, la fête est un moment « normal » de transgression des normes et de reformulation de codes sociaux. Elle est, pour Durkheim 4, un moment essentiel de la vie en société dans lequel les individus peuvent expérimenter de nouveaux rôles et renforcer leur sentiment d’appartenance au groupe. La fête est un instant socialisateur indispensable de la vie en société. La « fête Techno », elle, n’a pas vocation à renforcer le sentiment d’appartenance des individus à la société, mais plutôt de célébrer l’appartenance à un groupe éphémère et ponctuel construit autour de la fête. Nous distinguerons ici trois types de fêtes Techno : les clubs, les raves et les free-parties 5. Cette distinction est, premièrement, valable du fait de la légalité ou non de ces fêtes. Les clubs et les raves offrent des fêtes légales, tandis ce que les free-parties sont illégales et clandestines. D’autre part, les types de lieux occupés par ces trois types de f êtes ne sont pas de même nature. Les raves et les free-parties occupent des lieux dont la fonction initiale n’est pas la fête : les hangars ou entrepôts désaffectés, plus communément appelés « warehouse »6 par les adeptes des fêtes Techno, sont souvent les lieux où se manifestent les raves. Les free- parties ont plutôt lieu dans des champs, dans des lieux abandonnés (des anciennes bases militaires, des vieux entrepôts, etc.) ou qui se prêtent à la clandestinité (les catacombes, par exemple). Les clubs, eux, se manifestent dans des lieux fixes et qui ont cette fonction principale d’être des lieux de fête. Parfois, les clubs empruntent aux raves ou aux free-parties leur atypie en termes de lieu. C’est notamment le cas à Berlin où les clubs s’installent dans des anciens bunkers (le club « Le Trésor »), ou encore, dans des vieux bâtiments délabrés (le club « Le Berghain »). Un troisième niveau de distinction entre ces types de fête concerne le niveau de « radicalité » musicale 7. Les free-parties offrent, pour la plupart, des fêtes dont le style musical dominant est le « hardcore »8 ou le « frenchcore »9. Les raves et les clubs proposent plus souvent de la Techno industrielle ou de la House, ainsi que leurs nombreux dérivés. 4 DURKHEIM Emile, Les formes élémentaires de la vie religieuse. Le système totémique en Australie , Presses universitaires de France, coll. « Quadrige Grands textes », 2008 5 Voir Glossaire, p.81 6 Voir Glossaire p.81 . Nous verrons plus loin en quoi cette app ellation est