Document generated on 10/01/2021 2:04 a.m.

24 images

Mensonge, pouvoir et quelques mots latins de Maurice Tourigny

Jeune cinéma québécois Number 42, Spring 1989

URI: https://id.erudit.org/iderudit/22829ac

See table of contents

Publisher(s) 24/30 I/S

ISSN 0707-9389 (print) 1923-5097 (digital)

Explore this journal

Cite this review Tourigny, M. (1989). Review of [Mensonge, pouvoir et quelques mots latins / Dangerous Liaisons de Stephen Frears]. 24 images, (42), 74–74.

Tous droits réservés © 24 images inc., 1989 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/

This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ DANGEROUSLIAISON S DE STEPHEN FREARS

POUVOIR ET QUELQUES MOTS LATINS par Maurice Tourigny La marquised eMerteui l (Glenn Close),l evicomt e de Valmont(Joh nMalkovich ) et lavertueus e madame deTourvel . n 1782,Pierr e Choderlos deLaclos , dide Dangerous Liaisons. chaque affectation de ses personnages un militaire parisien, publiait un Frearss'attaqu e à u ngenr ee nvoi ed e magnifiquement rendus par une Glenn E roman,Le sliaison s dangereuses, disparition (sil'o n exceptequelque socca ­ Close brillante en marquise glaciale,désil ­ collection de lettres que s'échangent la sionnelles extravagances) parce qu'habi­ lusionnée, en quelque sorte déchue, marquise de Merteuil et levicomt e de Val- tuellement trop coûteux: le film d'épo­ réduite à s'amuser de la déchéance des mont, ex-amantsdevenu s complices. Tout que. Il tourne Dangerous Liaisons en autres et par le toujours étonnant John entiers engagés à détruire lemariag epro ­ dix semaines avec un budget légèrement Malkovich en vicomte maître de perfidie, chain d'un récent cavalier de lamarquis e inférieur à S 15 millions. Pourtant rien n'y manipulateur manipulé. La caméra les avec une jeune vierge de 15ans , le duo manque: costumes, jardins, carrosses, observe en grosplan s comme eux-mêmes d'aristocrates manigance ladéfloratio n de châteaux, décors, etc., tout y est. Frearsa scrutent les moindres réactions de leurs lapromis e avant lesnoces .Mai svoil à que tourné son film dansde schâteau x connus écorchés. Frears dans tous ses films porte Valmont s'amourache d'une vertueuse des environs deParis . uneattentio n spéciale à l'interprétation de belle et par le fait même brise l'entente Pour contredire l'usage, encore une ses comédiens; dans Dangerous Liai­ maléfique conclue avecl amarquise . fois, le réalisateur choisit des acteursamé ­ sons, ilobtien t de chacun d'eux ce qu'ils Habiletiss ud e mensonges , d etrompe ­ ricains qui interprètent lesnoble s français ont fait de mieux à l'écran, ycompri sd el a riese td e méchancetés , le sliaison sdange ­ sans accent britannique mais dans leur belle Pfeiffer, purissime victime de la dia­ reuses, en plus d'avoir eu une influence anglaisrespectif . Frear sn ejou epa s la carte bolique paire. appréciable sur lalittératur e française du de la saga historique ou du grand déploie­ Lefil m est de facture quasi parfaite si XIXesiècle , a intéresséno scontemporains . ment; au contraire, avec économie et ce n'est de la post-synchro déficiente des Ilfau t croirequ e la duretée tl ecynism ed e sobriété, il crée un drame intense assai­ deux scènes d'opéra. Certains lui repro­ ce romanparlen t àno ssensibilités . sonnéd'humou r noirentr e troispersonna ­ chent son manque de sensualité; ceux-là En 1959,Roge r Vadi m portai t Les liai­ ges. Il nous montre leur visage, leurs n'auront pas compris que la raison et le sons dangereuses à l'écran avec Jeanne regards, leurs sourires; il souligne leur calcul inspirent les gestes des deux prota­ Moreaue tGérar d Philipe ; aujourd'hu i dans fourberie, leur avidité , leu rsoi fd epouvoir . gonistes. La marquise a beau s'offrir des lessalles , ce filmd e Frear s e t plu s tar dcett e Attention! Ici lorsqu'on parle deplai ­ jeunes hommes comme on s'offre une année ou en 1990,Valmon t la superpro­ sir et de sexe, il n'est question que de sucrerie, levicomt epeu t bien enseignerà duction encore en tournage qu'en tire comédie et de contrôle. Aux mots sa pupille les mots latins de l'alcôve, le Milos Forman. Il y a 4 ans, Christopher confiance et abandon, il faut entendre plaisir et les sens ne demeurent pour eux Hampton adaptait pour lascèn e l'ouvrage séduction et domination. quede saccessoire sparfoi s encombrants . • de Laclos et faisait courir les publics du Pendant le générique, la marquise et West End de Londres et de Broadway à le vicomte se préparent au jeu; chacun DANGEROUS LIAISONS NewYork . Hampton signe le scénario du dans leurs appartements, ilss'habillent , se États-Unis 1988. Ré.: Stephen Frears. See.: Christo­ dernier-né de Frearsqu i confirme de film poudrent, se maquillent. Une fois coiffés, pher Hampton d'après Choderlos de Laclos. Ph.: en film son talent spectaculaire et son corsés, bref armés pour la bataille, après . Mont.: Mick Audsley Mus.: aisance avec des sujets aussi variés que une dernière vérification dansl aglace ,le s George Fenton. Int.: Glenn Close,Joh n Malkovich, Michelle Pfeiffer, Swoosie Kurtz, Keanu Reeves. 118 ceux de , de participants sont prêtspou r une première minutes Couleur. Dist:Warner . , de Sammy and rencontre. RosieGe tLai d etmaintenan t dec esplen - Frears s'arrête à chaque artifice, à 74