INSTITUT URD ...\ DE PARIS

Bulletin de liaison et d'information I W230 I MAI2004 I 1.0

La publication de ce Bulletin bénéficie de subventions du Ministère français des Affaires étrangères (DeelD) et du Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations (FAS/W)

Ce bulletin paraît en français et anglais

Prix au numéro: France: 6 £ - Etranger: 7,5 £

Abonnement annuel (12 numéros) France: 60 £ - Etranger: 75 £

Périodique mensuel Directeur de la publication: Mohamad HASSAN

Numéro de la Commission Paritaire: 659 13 A.S. '.."... ISBN 0761 1285

INSTITUT KURDE, 106, rue La Fayette - 75010 PARIS Tél. : 01- 48 24 64 64 - Fax: 01- 48 24 64 66 www.fikp.org E-mail: [email protected] Sommaire:

• EZZEDINE SALIM, PRESIDENT EN EXERCICE DE L'EXECUTIF IRAKIEN, TUÉ DANS UN ATTENTAT À BAGDAD

• IRAN: LES CONSERVATEURS PRENNENT OFFICIELLEMENT LE POUVOIR AU PARLEMENT

• CLAUDIA ROTH, EMISSAIRE ALLEMANDE DES- DROITS DE L'HOMME, ET DES DÉPUTÉS ALLEMANDS ONT ÉTÉ EMPÊCHÉS DE RENDRE VISITE À LEYLA ZANA

• LE PARLEMENT TURC ADOPTE UN PROJET DE LOI CONTROVERSÉ FAVORISANT LES ÉCOLES RELIGIEUSES

• DAMAS: DES CENTAINES DE KURDES LIBÉRÉS DES PRISONS SYRIENNES ALORS QUE LES AMÉRICAINS IMPOSENT DES SANCTIONS CONTRE LA SYRIE

• LE KONGRA-GEL, SUCCESSEUR DU PKK, ANNONCE LA FIN DE LA TRÊVE

• AINSI QUE ...

EZZEDINE SALIM, PRESIDENT membre du CIG, qui en compte 25, EN EXERCICE DE L'EXECUTIF IRAKIEN, tué en Irak. En septembre, Mme TUÉ DANS UN ATTENTAT À BAGDAD Akila Hachemi, l'une des trois femmes siégeant au Conseil et ancienne diplomate du régime BÙEL ZAHRA Osmane policiers ont bouclé le secteur, Où se baasiste, avait été abattue près de son Mohammad, dit Ezzedine trouvaient des ambulances. domicile. M. Salim était le dirigeant l Salim, le président en L'explosion s'est produite vers du parti islamique Daoua à Bassorah exercice de l'exécutif 09H30 (04H30 GMT). Des voitures et le rédacteur en chef de plusieurs IJirakien a été tué dans un étaient en feu sur le lieu de journaux et magazines. Il était l'un .', attentat à la voiture piégée le 17 mai l'explosion, situé à 500 mètres du des neuf membres du CIG qui au matin à l'entrée de la Zone verte siège du parti de l'Entente nationale, occupent la présidence tournante du à Bagdad. Pix Irakiens ont représenté au sein du Conseil de CIG. Chacun étant président également eté tués, six autres blessés gouvernement provisoire. Des pendant un mois. dont deux grièvement ainsi que morceaux de corps humains ont été deux soldats américains. Plusieurs projetés à plusieurs mètres. Un pied Sur les rives de la mer Morte, en voitures ont été endonm1agées près carbonisé a été retrouvé à 30 mètres, Jordanie, où se tenait un forum de l'entrée sit_uée dans le quartier accroché à des barbelés. économique mondial, le ministre Harithiya, dans l'ouest de Bagdad. irakien des Affaires étrangères Des soldats américains et des Ezzedine Salim est le deuxième Hoshyar Zebari a déclaré que la ,------

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mort de Salim ne changerait rien au de l'Irak », malgré la mort du des 135.000 soldats amencains

processus politique en cours. il Cela président du Conseil de déployés en Irak. Au moins 22 de ces montre que nos ennemis sont toujours là gouvernement provisoire irakien. soldats ayant une profession dans la

et Jeront tout pour intimider les Irakiens il Ce qui s'est passé aujourd'hui (.. .) vie civile en dehors des conflits sont aJin de Jaire dérailler le processus souligne cefait: nous n'al/ons pas Jaire ce morts en mai, soit près d'un tiers des politiqu », a-t-il déclaré. « Cela qu'on appelle une sortie rapide, il n'y pertes américaines pendant ce mois. renJorce notre détermination à poursuivre aura pas de départ précipité de l'Irak », a En termes de pourcentage, c'est ceprocessus », a-t-il ajouté. affirmé M. Blair. deux fois plus que lors des mois précédents.

il Au nom du peuple américain, je A moins de deux mois du transfert condamne l'attentat terroriste brutal de souveraineté des forces de la Les soldats amencains sont commis contre le président du Conseil du Coalition aux autorités irakiennes, le principalement victimes des bombes gouvernement irakien, Ezzedine Salim, 30 juin, les Etats-unis ont, le 16 mai, installées au bord des routes. Ces et plusieurs citoyens irakiens. M. Salim réaffirmé par la voix de Condoleezza engins, qui explosent au passage des était un homme courageux qui a risqué sa Rice, la conseillère pour la sécurité convois ou des patrouilles, ont fait 19 vie pour un Irak libre, démocratique et nationale du président George W morts en mai. D'autres militaires prospère », a de son côté déclaré le Bush, que leurs troupes allaient rester américains ont été tués par des président américain George W Bush en Irak ((jusqu'à ce que le travail soit tireurs isolés, des kamikazes, des dans un communiqué diffusé en achevé". Les Etats-Unis ont mortiers ou des lance-grenades. Des marge d'une visite à ]'opeka également annoncé à la Corée du accidents, dont deux électrocutions,

(Kansas). Le il 30 juin, le drapeau de Sud le 17 mai qu'ils allaient retirer entrent également dans les l'Irak libre sera hissé et le nouveau 3.600 soldats de ce pays pour les statistiques du mois. gouvernement intérimaire irakien assurera envoyer en Irak. la souveraineté », a ajouté M. Bush. Avec 62 morts, le mois de mai a été Par ailleurs, Salama al-Khafaji, plus meurtrier que les mois Le général américain Mark Kinmutt membre du Conseil intérimaire de précédents, mais toutefois moins a estimé que l'attentat portait la gouvernement (CIG) irakien a qu'avril, qui, avec 136 pertes, reste le

il marque habituelle » du Jordanien échappé 27 mai à une embuscade mois le plus sanglant depuis le début Abou Moussab al-Zarqaoui, tendue au convoi qui la ramenait à du conflit en mars 2003. Au total, dirigeant d'Al-Qaïda .. Un message Bagdad après une mission de plus 800 soldats américains ont été publié sur l'internet au nom du médiation à Nadjaf. Le 'convoi, tués et près de 4.700 blessés en Irak

il Mouvement de la résistance arabe I>, composé de trois véhicules, a essuyé depuis le début de la guerre. un groupe inconnu jusqu'ici, a des tirs à hauteur de la ville de

revendiqué l'attentat. il Deux héros du Youssoufiyah. Mme al-Khafaji a Les miliciens de Moqtada Sadr ont Mouvement de la résistance survécu à l'attaque, mais l'un de ses récenmlent essuyé de lourdes pertes arabe/Brigades Al-Rachid, Ali Khaled gardes du corps a été tué et un autre et subi de nombreux revers. Le jeune Al-joubouri et Mohammad Hassan Al- a été grièvement blessé. Mme al- chef chiite radical Moqtada Sadr, Samarraï, ont mené une opération Khafaji remplace au sein de l'exécutif recherché par les Amêricains qui audacieuse, qui a conduit à la mort du provisoire feue Aquila al-Hashinu. l'accusent d'avoir éliminé un rival

traître et mercenaire Ezzedine Salim Ii, politique en 2003, s'est retranché lit-on dans ce message. Le Les attaques contre les forces de la depuis plus d'un mois à Najaf (160 mouvement, qui ne s'est jamais coalition ainsi que contre la police et km au sud de Bagdad) où ses manifesté auparavant et qui ne donne la défense civile se sont poursuivies. nuliciens de l'Armée du Mehdi se aucune indication sur sa tout au long du mois. Au moins 62 sont déployés en force. L'armée

représentativité, promet il à la Nation soldats américains ont trouvé la mort américaine avait le 6 mai annoncé de lutter jusqu'à la libération du glorieux en Irak en mai 2004 et le bilan pour avoir tué 41 partisans de Moqtada Irak et de la chère Palestine». les deux derniers mois dépasse les Sadr lors de violents combats à l'est 200 victimes, selon les chiffres du de Nadjaf. Au moins 34 personnes Le Premier ministre britannique, Pentagone. Ces chiffres révèlent une ont été tuées le 23 mai et des Tony Blair, a souligné à Ankara que augmentation des pertes dans les dizaines d'autres blessées dans des' les troupes brita.nniques rangs de la Garde et de la Réserve frappes américaines ou des combats

n'effectueront pas il un départ. rapide nationales, qui représentent un tiers entre forces américaines et ses n° 230 • mai 2004 Bulletin de liaison et d'information • 3 •

miliciens près de la ville de Nadjaf. tuées et 25 autres blessées dans une de Bagdad, les affrontements entre Les forces américaines ont dit avoir explosion dans un quartier kurde de troupes américaines et miliciens tué une vingtaine de combattants .cette ville pétrolière. L'explosion a eu chiites dans la nuit du 24 mai ont fait dans un raid de soldats et de blindés lieu le 10 mai dans un quartier kurde 18 morts et 12 blessé~ parmi les dans la ville de Kaufa. Le 27 mai, à densément peuplé à 09h50 (05h50 Irakiens, d'après les registres des Washington, des responsables GMT), faisant quatre tués et 25 hôpitaux de Sadr City, alors que le américains ont indiqué que Moqtada blessés. Un nouvel acte de sabotage a bilan de l'armée anléricaine fait état Sadr avait accepté une trêve dans endommagé le 24 mai l'oléoduc de 26 miliciens tués. trois villes chiites du centre de l'Irak, transportant le pétrole des champs de Najaf, Koufa et Kerbala. Un Kirkouk vers le terminal turc de A Sanlaoua, dans le sud de l'Irak, un responsable a expliqué qu'aux termes Ceyhan. Selon un responsable de la soldat néerlandais a été tué et un de l'accord, la milice de Moqtada Compagnie pétrolière du nord de autre blessé par un tir de grenade, a, Sadr cesserait les violences, mettrait l'Irak, l'incendie a ensuite été éteint le 10mai, fait savoir le ministère de fin à ses attaques contres les militaires mais il a fallu 12 jours pour réparer la Défense néerlandais, confirmant américains, et quitterait les bâtiments les dégâts. Le chef kurde de la ainsi la première perte essuyée dans gouvernementaux de ces trois villes. Défense civile de Kirkouk et sa les rangs du contingent néerlandais famille ont été tués le 29 mai dans en Irak, qui compte 1.200 honmles. Des incidents survenus dans tout une attaque à l'arme à feu. Les l'Irak, et dont certains visaient des assaillants, qui circulaient à bord Par ailleurs, 41 Irakiens ont, le 19 étrangers, traduisent la persistance de d'uune voiture, ont ouvert le feu sur mai, été tués dans un raid américain l'insécurité dans le pays alors que les son véhicule à 08H50 (04H50 sur un village de l'ouest de l'Irak, Etats-Unis s'apprêtent, à transférer GMT) dans le centre de la ville. Le l'opération la plus meurtrière de la bientôt le pouvoir aux Irakiens. Un général Saber Mohammed Saber a coalition depuis la chute du régime convoi de 21 camions transportant été tué sur le coup. Sa femme, sa de . Les victimes du des biens civils a été attaqué le 11 soeur et son fils ont été conduits à raid aérien, dans la région d'Al- mai par des inconnus entre la l'hôpital où ils sont décédés. Leur Qaëm (ouest), venaient de célébrer frontière jordanienne et Bagdad. chauffeur a été grièvement blessé. Le un mariage dans ce hameau proche Plusieurs personnes sont portées 24 mai, des honmles armés avaient de la frontière syrienne et étaient disparues. Mais on ne dispose que de tué un haut responsable du parti parties se coucher lorsque le peu de détails sur cette attaque représentant la minorité ethnique bombardement s'est produit, selon survenue près de Routba. La Russie turque de l'Irak, la victime avait été les télévisions arabes Al-Jazira et Al- a exhorté quant à elle ses visée alors qu'elle quittait son bureau Arabiya ainsi que des témoins. La ressortissants à quitter l'Irak au à Kirkouk. Ahmed Najmeddine de mort des civils a plongé l'armée lendemain de la mort d'un ingénieur l'Alliance turkmène irakienne est américaine dans un nouvel embarras russe et de l'enlèvement de deux mort sur le coup et ses agresseurs ont alors même qu'elle tente' de corriger autres près de la centrale électrique pris la fuite. son image après le scandale de la OJl ils travaillaient. prison d'Abou Ghraib, révélé par des . A Baaqouba, quatre Kurdes ont été photos publiées il y a près d'un mois. Un civil américain a été décapité par blessés le 6 mai dans un attentat Le soldat Jeremy Sivits, 24 ans, a été, ses ravisseurs en Irak suscitant une contre le sIege de l'Union le 19 mai, condanmé par une cour onde de choc aux Etats-Unis. patriotique du Kurdistan (UPK). martiale à un an de prison et à la L'Américain, Nicholas Berg, un L'attentat a été commis à l'aide de radiation de l'armée pour "mauvaise ., homme d'affaires de 26 ans disparu deux engins qui ,ont explosé à conduite". Sept militaires ont été depuis la mi-avril en Irak où il était à quelques minutes d'intervalle. Le inculpés dans l'affaire des sévices. Le la recherche de contrats, a été gardien du siège de l'UPK, l'un des 6 mai, le président américain George décapité selon des images vidéo quatre blessés, _a indiqué avoir W. Bush s'était dit ({ désolé I> des diffusées le 11 mai sur un' site entendu la première explosion à sévices infligés par des soldats internet considéré conune proche du 05H45 (01H45 GMT) et la américains lors d'une conférence de réseau terroriste Al-Qaïda d'Oussam deuxième quelques minutes plus presse commune avec le roi de ben Laden. tard. Jordanie Abdallah II à la Maison Blanche. Par l'intermédiaire des A Kirkouk, quatre personnes ont été A Sadr City, le quartier chiite de l'est médias, le président Bush avait - fait • 4 • Bulletin de liaison et d'information n° 230 • mai 2004

sans précédent - rendu public son maIson et de ses bureaux par la députés en réponse au discours du mécontentement sur la manière dont police irakienne et l'armée M. Moussavi-Lari. Ces slogans son ministre de la Défense avait géré américaine qui ont saisi des "reflètent notre priorité", a déclaré l'affaire. George W Bush a annoncé documents et des ordinateurs. Le Mehdi Kouchakzadeh, député le 24 mai que la prison d'Abou secrétaire américain adjoint à la conservateur de Téhéran et ancien Ghraib allait être détruite dans un Défense Paul Wolfowitz a annoncé le membre des Gardiens de la discours prononcé peu après la 18 mai que les Etats-Unis cesseraient révolution, l'armée idéologique du présentation à l'ONU d'un projet de de financer son parti. régime, qui avait pris la parole pour résolution sur le transfert de demander aux députés de répondre souveraineté en Irak. Finalement, les derniers militaires au ministre de l'Intérieur. espagnols déployés en Irak ont quitté En outre et dans ce qui constitue un le 21 mai leur base de Diwaniyah. Le Malgré cet incident, les députés revirement total, Ahmad Chalabi, Honduras et la République conservateurs, forts de leur majorité allié privilégié et protégé des dominicaine ont décidé le mois confortable, semblaient plutôt sereins. Américains au début de la guerre en dernier de retirer leurs contingents Douze femmes, en majorité Irak en 2003, membre du Conseil de militaires présents en Irak à la suite conservatrices, ont également fait leur gouvernement provisoire irakien, a de la décision prise par l'Espagne de entrée au parlement, contre treize annoncé le 20 mai sa ruptur~ avec la retirer ses 1.432 soldats du territoire réformatrices pour la précédente coalition après.les perquisitions de sa irakien. législature.

Dans un message lu par son chef de IRAN: LES CONSERVATEURS cabinet, le Guide suprême iranien, PRENNENT OFFICIELLEMENT l'ayatollah Ali Khamenei, a demandé LE POUVOIR AU PARLEMENT aux députés d'éviter "les querelles politiques et partisanes qui ne font que A nouvelle majorité législatives le 20 février, par les donner de l'espoir à l'mnemi". "Vous conservatrice du parlement organes de contrôle conservateurs devez vous concentrersur les vrais besoins iranien a prêté serment le non-élus, permettant la victoire aisée des gens" dans les domaines de 27 mai, criant "mort à des conservateurs. '7'emploi, l'inflation et la lutte contre la L l'Amérique" en réponse au corruption et la pauvreté", a-t-il ajouté. discours du llÙnistre réformateur de La République islamique avait alors Le numéro un iranien a également l'Intérieur qui rappelait qu'elle avait connu l'une des plus graves crises de affirmé que les députés devaient tenir été élue après la disqualification de la son histoire, l'année de son 2sème compte de la "situation sensible" créée plupart de ses adversaires. Les annIversaIre. Le ministre de par "la présmce des forces d'occupation quelque 290 parlementaires, dont l'Intérieur, chargé d'organiser les américaineset britanniques" en Irak. environ 200 conservateurs, ont prêté élections, avait bataillé vainement serment pour "difendre les valeurs" de pour en obtenir le report, jusqu'à ce Intervenant devant les députés, le la religion et de la Révolution et le que le Guide suprême ordonne président réformateur Mohammad velayat-e faqih, qui institue le qu'elles aient lieu à la date prévue. Khatami a affirmé que le nouveau magistère politique d'un chef Les réformateurs, qui avaient la majlis "devrait surtout se préparer à religieux, le Guide. majorité absolue au parlement, n'y coopéreravec lefutur gouvernement" qui ont plus qu'une cinquantaine de sera mis en place après l'élection Le nllnIstre de l'Intérieur, représentants. Une quarantaine de présidentielle de 2005. Il a souligné Abdolvahed Moussavi-Lari, a députés ont formé un groupe. que le nouveau parlement devrait toutefois suscité les premières indépendant, plutôt proche des œuvrer à favoriser "les investissements réprobations du 7ème Majlis en conservateurs. privés et étrangers", afin d'atteindre rappelant dans quelles conditions ce l'objectif d'une "croissance économique dernier avait été élu. Les Plusieurs députés conservateurs ont de 8%" et linùter le chômage. M. candidatures de plus de 80 députés violemment protesté contre .le Khatanù a aussi affirmé que l'Iran sortants et 2.300 candidats, pour la discours du nùnistre de l'Intérieur. n'avait pas d'autres choix que de plupart des réformateurs, avaient été "Mort aux forces d'occupation en Irak, poursuivre la politique de détente censurées, avant le premier tour des mort à l'Amérique" ont crié les avec le monde extérieur et de n° 230 • mai 2004 Bulletin de liaison et d'ùiformation • 5 •

"développer ses relatiom avec tous les pays La loi doit cependant encore obtenir faut libérer Leyla est ses collègues ", a à l'exception d'Israël et les puissances qui l'approbation du Conseil des gardiens ensuite déelaré Mme Roth qui a cherchent à renverserle régime islamique". de la Constitution, pilier rencontré le ministre des affaires institutionnel du régime, dont les étrangères, Abdullah GuI et le Par ailleurs, le parlement iranien, alors membres très majoritairement lendemain le Prenùer nùnistre turc, avec une majorité réformatrice, avait conservateurs ont systématiquement Recep Tayyip Erdogan à qui elle a .., voté le 10 mai une loi accordant aux rejeté par le passé toute loi allant dans offert un morceau du mur de Berlin. femmes les mêmes droits de le même sens. Ce même Conseil des Elle s'est ensuite rendue à Diyarbakir succession qu'aux hommes, pour gardiens a empêché l'an dernier la et a été reçue par le maire de la ville, mettre fin à l'une des criantes ratification par l'Iran de la Osman Baydenùr. 'Je vais à Diyarbakir inégalités dans le couple. Selon le Convention internationale contre la comme à chaquefois que je suis en visite nouveau texte, à la mort de l'autre discrimin~ti~n des femmes, en en Turquie ear je pense comme Mesut conjoint et en l'absence d'autre jugeant certaines dispositions Yilmaz [ancien Prenùer ministre turc] héritier, la fenmle hérite désormais, contraires au Coran. que la route de l'Europe passe par conmle l'hollillle, de la totalité des Diyarbakir", a-t-elle souligné. biens du défunt. S'il y a d'autres Les réformateurs s'inquiètent que la descendants, le calcul de la part de la nouvelle majorité conservatrice ne Leyla Zana, lauréate en 1995 du prix fenmle ne porte plus seulement sur les remette en cause ces acquis. Sous le Sakharov décerné par le Parlement biens mobiliers, les constructions et tchador, les nouvelles élues européen, ainsi que Hatip Diele, les arbres, mais sur tout l'héritage et conservatrices prônent en effet « la Orhan Dagan et Selim Sadak ont été en particulier la terre. liberté dans l'islam ). condamnés en 1994 à 15 ans de prison. À la suite de la condamnation de la Turquie par la CLAUDIA ROTH, EMISSAIRE ALLEMANDE Cour européenne des droits de DES DROITS DE L'HOMME, ET DES DÉPUTÉS ALLEMANDS l'honmle et puis de leur rejugement ONT ÉTÉ EMPÊCHÉS DE RENDRE VISITE À LEYLA ZANA en appel, le mois dernier, la peine a été confirmée par la justice turque, ES autorités turques ont, le d'adhésion de la Turquie à l'Union provoquant l'indignation de la 10mai, empêché Claudia européenne. Toute l'Europe pense qu'il conmmnauté internationale. Roth, l'énùssaire allemande pour les droits de l'Honmle LE PARLEMENT TURC ADOPTE UN PROJET DE LOI Ilet vice-présidente du CONTROVERSÉ FAVORISANT LES ÉCOLES RELIGIEUSES CILDEKT, de rendre visite à Leyla Zana, et à ses trois collègues détenus à la prison centrale d'Ankara. E Parlement turc a adopté passer une nuit blanche aux députés. 13 mai au terme d'une très Claudia Roth, en visite en Turquie longue et houleuse séance Le gouvernement turc a pris le_risque avec des députés allemands, avait le projet de loi controversé 'de s'engage.r dans un bras de fer avec sollicité le droit de rencontrer les du gouvernement issu de la le président Ahmet Necdet Sezer en quatre anciens députés du parti de la Dmouvance islamiste, favorisant les faisant voter ce projet de loi. Le Démocratie (DEP-dissous) avant de écoles religieuses, qui est dénoncé projet du gouvernement du parti de venir en Turquie, mais sa requête a par les pro-laïcs et l'armée qui y la Justice et du Développement ., été rejetée au motif que seuls les voient un danger pour le système (AKP) vise notanmlent à permettre proches et les avocats des prisonniers laïque. Sur les 258 députés présents, aux diplômés des lycées professionnels peuvent leur ,rendre visite, a ajouté le 254 ont voté pour et quatre contre, a de s'orienter vers n'importe quel porte':parole de Mme Roth. annoncé le vice-président de établissement universitaire. l'Assemblée nationale, Nevzat Pakdil. Il permettrait ainsi aux étudiants "J'ai juste voulu saluer mon amie. ns ne L'unique formation de l'opposition issus des lycées religieux (Imam m'ont même pas laissée lui remettre un au Parlement, le Parti républicain de Hatip) d'avoir accès aux universités de bouquet de.fleurs. n m'est très dijJicile de peuple (CHP) a boycotté le vote qui leur choix en jouant sur des les comprendre... Leyla Zana est devenue s'est déroulé le 13 mai à l'issue de 18 coefficients aux examens d'entrée aux un véritable symbole dans le processus heures de débats houleux, faisant universités. • 6 • Bulletin de liaison et d'information n° 230 • mai 2004

L'actuel système bannit l'accès des insisté le chef du CHP, Deniz renvoyer au chef de l'Etat, affirme-t- élèves de ces écoles à l'enseignement Baykal, au Parlement. on de source parlementaire. supérieur, en dehors des facultés de théologie. Il empêche surtout les De l'avis général, le président de la M. Erdogan affirme. avoir renoncé à étudiants formés dans ces écoles, République, Ahmet Necdet Sezer, son engagement islamiste passé et se suspectés d'islamisme, d'accéder aux un fervent pro-laïc, devrait rejeter présente aujourd'hui comme un postes de la fonction publique cette loi. « musulman-démocrate I). Mais ses exigeant des diplômes universitaires. opposants le soupçonnent de L'AKP pourrait alors le faire voter de poursuivre secrètement une politique La réforme vise également à réduire nouveau et le renvoyer au président d'islamisation de la Turquie. l'influence du Conseil de qui cette fois n'aura pas le droit de l'enseignement supérieur (YaK), s'y opposer selon la Constitution. M. La presse libérale turque critique institution qui soumet les universités Sezer pourra encore saisir la Cour l'insistance du gouvernement d'aller à un contrôle strict. Les lycées constitutionnelle pour demander son de l'avant avec son projet. « L'image religieux sont considérés conune des annulation. L'AKP pourrait aussi de la Turquie (à l'étranger) se dégrade I), pépinières pour les militants de décider d'enterrer son projet au vu titrait ainsi, le 13 mai, à la Une le l'islamisme en Turquie. des critiques en décidant de ne pas le journal à gros tirage Rurriyet.

La puissante armée, qui se considère DAMAS: LIBÉRATION D'UNE PARTIE la garante de la laïcité, a réagi contre le projet, estimant qu'il porterait DES PRISONNIERS KURDES atteinte aux principes laïques du ALORS QUE LES AMÉRICAINS IMPOSENT régime. Dans un conmmniqué rendu DES SANCTIONS CONTRE LA SYRIE public le 6 mai, l'état-major des armées s'était opposé au projet estimant qu'il pourrait provoquer ES autorités syriennes ont régulièrement que les autontes de « sérieux problèmes Ii. libéré le 25 mai, 25 Kurdes restituent à près de 300.000 Kurdes arrêtés à la suite des leurs cartes d'identité qui leur avaient Pour le Premier ministre Recep affrontements qui ont été retirées en 1962. Outre la Tayyip Erdogan, lui-même un ancien L opposé en mars des Kurdes reconnaissance de leur langue et de élève d'une « imam hati I), ce projet aux forces de l'ordre ou à des tribus leur culture, les Kurdes de Syrie qu'il défend fait partie des promesses arabes. Le 24 mai, un tribunal pour affirment revendiquer des droits électorales faites par son parti AKP mineurs avait libéré 27 Kurdes politiques et administratifs "dans le avant les législatives de 2002 qui 'l'ont mineurs arrêtés à Damas. Le 16 mai, cadre de l'intégrité territorial du pays". hissé victorieusement au pouvoir environ 300 Kurdes avaient été avec une majorité absolue au relâchés. Ces personnes ont tous été Quelque vingt-mille Kurdes de Syrie Parlement. arrêtées durant les violences entre seront réintegrés dans la nationalité \' forces de l'ordre et' tribus arabes, syrienne, a cependant indiqué le L'ensemble des cadres universitaires a d'un côté, et Kurdes, de l'autre. Ces général et ex-ministre syrien de la vilipendé le projet et les recteurs ont heurts ont duré du 12 au 17 mars et Défense Moustapha Tlass. Le menacé d'une démission collective. ont fait 40 morts, selon des sources président Bachar al-Assad "a promis la kurdes, et 25 selon un bilan officiel. nationalité à environ 20.000 Kurdes, car Le CHP (parti républicain du Fin mars, le secrétaire général du ils sont véritablement Syriens, mais pas peuple) qui s'est servi de tous le.s Parti démocratique progressiste inscrits" sur les registres de l'état civil, moyens dilatoires au Parlement lors kurde (interdit) Abdel Aziz Daoud a-t-il déclaré dans une interview des débats a accusé le gouvernement avait indiqué que plus de 2.000 publiée le 21 mai dans le quotidien de vouloir « rapprocher le système Kurdes syriens se trouvaient en arabe Al-Rayat. "Nous ne faisons pas d' mseignement (turc) de èeux de l'Iran détention depuis ces troubles. La de d!fférence entre un Arabe et un Kurde ou des pays arabe I) par cette réforme. plupart d'entre eux reste donc (...) n existe un nombre de Kurdes qui « C'est une tmtative pour exploiter la toujours en prison. sont Syriens, et qui ont droit à la religion. Ce projet va porter atteinte à la nationalité syrienne", a ajouté le paix sociale et à la stabilit I) du pays, a Des partis kurdes en Syrie réclament général Tlass. n° 230 • mai 2004 Bulletin de liaison et d'information • 7.

Interrogé sur le sort des autres celles de tout produit depuis les Selon Washington, la Syrie n'a Kurdes de Syrie, il a indiqué que Etats-Unis vers la Syrie à l'exception toujours pas restitué au Fonds de "des dizaines de milliers de Kurdes de la nourriture et de médicaments. développement pour l'Irak environ sont venus d'Irak et de Turquie en . Le département américain du Trésor 200 millions de dollars d'avoirs Syrie nous leur avons dit va également geler les comptes de la irakiens qui se trouvent dans des franchement que ceux qui sont Commercial Bank of en raison banques syriennes. Damas aurait syriens auront la nationalité et les d'opérations de blanchiment d'argent également dégagé 3 milliards de autres pas". présumées ainsi que des avoirs dollars de bénéfice grâce à des appartenant à « certaines personnes et relations commerciales avec le (~ Le général Tlass avait rencontré des .. entités gouvernementales syriennes ), réginle déchu de Saddam Hussein en représentants de la communauté indique le communiqué. violation des résolutions des Nations kurde après les heurts et le président Unies sur l'embargo contre l'Irak. Assad avait assuré que ({la question de la nationalité (pour les Kurdes) qui LE KONGRA-GEL, SUCCESSEUR DU PKK, dure depuis 42 ans serait résolue". ({Les Kurdes sont des citoyens syriens qui ANNONCE LA FIN DE LA TRÊVE vivent parmi nous, et le nationalisme kurde fait partie de l'histoire de la Syrie", avait-il dit dans une récente E Congrès du peuple du La trêve actuelle avait été décrétée en interview. Kurdist~n (Kongra-Gel), 1998 après la capture du chef du successeur du parti des PKK Abdullah Ocalan par un Moustapha Tlass a pris sa retraite le Travailleurs du Kurdistan conmlando au Kenya. Ocalan avait 12 mai dernier, après 32 ans à la tête L (PKK), a décidé de mettre été ramené en Turquie où il a été du ministère de la Défense, mais il fin à partir du 1er juin à la trêve jugé et condanmé à la peine capitale demeure un membre actif du bureau déclarée unilatéralement en 1998, a l'année suivante. Sa peine a été politique du parti Baas, au pouvoir rapporté le 29 mai l'agence pro- commuée à la prison à vie après en Syrie. kurde Mésopotamie. ({Le processus de l'abolition de la peine de mort. Il est cessez-leleu (oo.) décrété en 1998 a maintenu en isolement sur l'île- Par ailleurs, le président américain perdu sa signification politique et militaire prison d'Imrali (nord-ouest). George W Bush a inlposé le Il mai en raison des opérations d'anéantissement des sanctions, essentiellement (des rebelles) lancées ces trois derniers Selon le .communiqué du Kongra- économiques, contre la Syrie, mois par l'Etat turc", précise un Gel, environ 500 ({guérilleros" de accusée de soutenir le terrorisme, de communiqué de l'organisation, cité l'organisation ont été tués par les développer des armes de destruction. par l'agence, basée en Allemagne, sur forces turques ces six dernières massive et de gêner la stabilisation de son site internet. ({Notre engagement années. l'Irak. Damas a immédiatement réagi pour une trêve cessera d'exister à compter en qualifiant ces sanctions du 1er juin", souligne le document Une récente recrudescence de la d' « inJustes et injustifiées ), selon le qui appelle les touristes et les violence dans le Kurdistan de Premier ministre Mohammad Naji investisseurs étrangers à éviter la Turquie est palpable après quatre ans Otri. Elles « n'auront toutefois pas Turquie à partir de cette date. "Les de sommeil. "La situation pourrait

d'tffet sur la Syrie I), a-t-il déclaré, en touristes ne doivent pas choisir la Turquie empirer", estime pour sa part appelant les Etats-Unis à « revenir sur (. ..) Nous appelons ceux qui veulent Selahattin Demirtas, responsable de leur décision et à ne pas provoquer de investir en Turquie à ne pas choisir ce l'Association des droits de l'Homme problèmes entre les deux pays I). pays, sachant qu'il entre dans une période dans la ville de Diyarbakir. ({Vingt-six de conflit", affirme le Kongra-Gel. personnes ont été tuées dans des incidents .' Les sanctions portent notamment sur au cours des deux demiers mois", l'interdiction pour des avions ({Nous répondrons par les armes aux affirme-t-il. Le printemps, après la possédés ou contrôlés par le attaques qui nous viserons sur nos bases fonte des neiges, est généralement gouvernement syrien de décoller des (oo.) Nous nous engagerons dans divers propice à la reprise des opérations de Etats-Unis ou d'atterrir sur le types d'activités visant lesforces turques", ratissage menées par l'armée pour territoire américain. Elles bannissent souligne l'organisation. débusquer des combattants dans les les exportations de munitions et régions rurales, ce qui expliquerait • 8 • Bulletin de liaison et d'injomzatioll n° 230 • mai 2004

en partie l'augmentation du nombre Justice, qui se prononcera d'ici quelques d'Amsterdam, qui avait estimé en d'affrontements. semaines I), a déclaré un porte-parole décembre.2002 que la Turquie du ministère, Ivo Honmles. n'avait pas précisé suffisanmlent quel Par ailleurs; huit combattants kurdes, aurait été le rôle de Nuriye Kesbir membres présumés de l'ancien Parti Selon les autorités turques, Mme dans les attentats. des travailleurs du Kurdistan (PKK, Kesbir serait responsable d'au moins rebaptisé Kongra-Gel), ont été tués 25 attaques contre des objectifs Nuriye Kesbir, qui craint un procès au cours le 5 et le 6 mai, selon les militaires dans le Kurdistan de Turquie inéquitable et la torture en Turquie, sources sécuritaires dans la région. entre 1993 et 1995. Mme Kesbir était a inmlédiatement annoncé qu'elle Six combattants ont été tués le 6 mai membre du Conseil présidentiel du entamerait une grève de la faim pour près du Mont Caci, non loin d'Eruh, PKK (rebaptisé Kongra-Gel), et protester contre la décision de la dans la province de Siirt, là où un exerçait des fonctions importantes au Cour suprême. Son avocat Victor autre combattant avait été abattu la sein de cette organisation aux côtés Koppe s'est dit déterminé à utiliser veille, selon des responsables locaux. notamment d'Osman Ocalan, frère tous les recours possibles pour Un autre combattant a été tué le 6 d'Abdullah Ocalan. Elle a cependant empêcher l'extradition, y compris en mai lors d'affrontements dans le toujours nié avoir été impliquée dans faisant appel à la Cour européenne district rural de Gercus, dans la des attentats et affirmé ne s'être des droits de l'Homme à Strasbourg. province voisine de Batman. Un occupée que de questions relatives Mme Kesbir avait été arrêtée à supplétif de l'armée turque avait été aux femmes. l'aéroport d'Amsterdam Schiphol en tué et quatre blessés le 5 mai lors septembre 2001. Elle avait demandé d'affrontements avec des combattants Par sa décision, la Cour suprême l'asile politique aux Pays-Bas, ce qui du PKK dans la province proche de casse une décision de la cour d'appel lui avait été refusé BingoI

D'autre part, deux soldats turcs ont été tués quand le véhicule dans AINSI QUE ... lequel ils circulaient a heurté une mine dans la région de Diyarbakir.

L'explosion, qui s'est produite près Il ET " • JOHN, NEGROPONTE • "AU REVOIR MERCI de la localité de Lice a eu lieu le 9 NOMME AMBASSADEUR Il EN KURDE DONNENT mai alors que les soldats effectuaient AMÉRICAIN À BAGDAD. La LIEU À DES POURSUITES EN une patrouille. Le 12 mai, deux nomination par le président Bush de TURQUIE ET LES PRÉNOMS soldats turcs ont été tués et trois l'actuel ambassadeur américain à KURDES CONTINUENT À autres blessés quand le véhicule dans l'ONU, John Negroponte, a, le 6 ÊTRE INTERDITS. Le parquet lequel ils circulaient a heurté une mai, été confirmé par le Sénat de la ville de Nusaybin a, le 13 mai, mine à Cukurca. Le 23 mai, trois amé~icain au poste d'ambassadeur ouvert une instruction à l'encontre policiers turcs ont été blessés dans des Etats-Unis en Ira~, par 95 voix 'de Tuncer Bakirhan, président du l'attaque du commissariat à contre 3. Lors de ce vote de , parti de la démoc;atie du peuple Yuksekova, près de la frontière confirmation, les sénateurs (DEHAP-prokurde). Les autorités iranienne et le 26 mai un soldat turc démocrates ont mis de côté leur rejet turques lui reprochent d'avoir dit (( a été tué et un autre blessé dans une de la politique irakienne de au revoir" [Xatira we] et (( merci " attaque attribuée au PKK dans la l'administration Bush pour soutenir [spas] en kurde à la fin d'une réunion région montagneuse de Cemisgezek. son choix pour ce poste sensible. politique à Nusaybin le 26 mars et le poursuivent sur la base de l'article Par ailleurs, la C,our suprême Après le transfert de souveraineté à S1/C de la loi N°2S20 relative aux néerlandaise, la plus haute instance l'Irak prévu pour le 30 juin, John partis politiques interdisant toute judiciaire des Pays-Bas, a autorisé le Negroponte, actuellement en poste à autre langue que le turc dans le débat 7 mai l'extradition de Nuriye Kesbir, J'ONU, sera à la tête de l'ambassade' politique. M. Bakirhan se voit obligé un~ dirigeante du Parti des américaine à Bagdad, qui devrait de plaider qu'il n'a pas enfreint ladite travailleurs du Kurdistan vers la devenir la plus grande ambassade des loi puisqu'il n'a parlé qu'en turc au Turquie. il La décision finale (sur une Etats-Unis dans le monde. cours de son discours mais a extradition) revient au ministre de la remercié et dit au revoir en kurde, ce n° 230 • mai 2004 Bulletin de liaison et d'illformation • 9 •

qui ne devrait pas rentrer dans le responsables de l'Association turque résisté jusqu'au bout, malgré les cadre du débat politique. des droits de l'homme (IHD), Mmes ordres de révision du jugement Eren Keskin et Kiraz Biçici, qui donnés par le Guide suprême, Tuncer Bakirhan est d'ores et déjà demandaient au tribunal le droit de l'ayatollah Ali Khamenei. poursuivi dans le cadre de 29 autres porter des prénoms kurdes, Xezal instructions ouvertes à son encontre (gazelle), Xecê (diminutif de Devenu depuis une figure .., dans le cadre de ses engagements Khadidja). Le tribunal a suivi les emblématiq ue, l'universi taire politiques. conclusions du procureur qui Aghajari a été condamné en 2002 à demandaient aux requérantes huit ans de prison et à la peine de 1( ....' Par ailleurs, le Tribunal de grande d'utiliser la lettre " H ", puisque la mort, malgré sa stature de instance N°2 de Beyoglu, a, le 10 lettre" X " n'existe pas en turc. révolutionnaire et de combattant de mai, rejeté les requêtes de deux la guerre Iran-Irak (1980-1988). Pour le juge, il avait renùs en cause les fondements de la religion et de la "~.:, :;:7'"=,~[~'~:c-,,:r.~..~-,'~"_-;-:-~~'~~~--~.~,~-:--=.!.~'.~~':::-~.;~.:;~',;:-'.;~.~~:~.,~;-:7-~-~';.":~"'~-~;.~r7\7'~r:~:.c~--~-~",~._-.~ .: :~"LEBILAN "D:ESyfOLATIOl~~"S:DESDR.oITSDKI;HOMME République islamique en plaidant en

'. • ,'. .", • • ,. • • .;." • ,". ' ....'\ ,.' ., " • '. Co ~ , ' • ,- ,. • , .. ' ,"'~' ,~-' • ., ..... -.', ' .DANS~~ŒSREGIONS)K,URDES'POlJRLEMOIS D'AVRIL.!:' ....~'; public en faveur d'une sorte de protestantisme de l'islam et en ~~'..:£J

,- ',' .-' - ,~ .' ;'," ~, \ .. '~,:.., Nombre de persollriestuées lois des affr011terii.èritS:S . ,. mobilisant contre elle jusque dans les ,,' 'r . ,'. ,.,. '.', ',' ,.. ,. - , " ' •. rangs conservateurs et braquant '~, ..,~oll1brè dé m~~rtresnon élucid~s et 'd' e.xé~utioris extraju.di~iall:~~'::'. . . 3rilOrts et 7blessés '.~ ,"::,". ' " ':::;. : .. ;:';.:' ,'>',: surtout les étudiants. La ::- .Nombi~ ~de'~icti?i.~s,"'des ~ries. a~t1p~rs?~~'èllés.: 2.i1~orts. ~t'7..' condanmation avait été cassée par la , blessés Cour suprême. La peine \; " ',. : ." " .' .' ' . d'emprisonnement avait ensuite été <. <_::.' ;Nombrè.d~.placemé~.tS'e~gardè-à~y~'e':'~?'~-.....:. ,'è.~;Nb~lbi{~èj)l~te~' dè.,torture:~:~t4es~vices':)2 .. ramenée en appel à quatre ans, avant r\jôÄ1brè' d;àrrestat1~~s::l~.i: .. ,::!;,;">,/,:/,;;,,. que Hachem Aghajari ne bénéficie , " :,::.' No~nbre"de ri1ànifèscii{o'ns~culturelies interdites:,3 . d'une grâce pour cette partie des ,\, ;. ' , • '. ',' • "'. ' 'l"~ , •• '11._ faits. Mais l'accusation d'apostasie et \, _ !"::,:-"'<"'_~ :..-. '.'_ :",.; ..:J~.:_::-"_,."':_~_~ "0']'- '_'.-_ ',_'. ~_~l...... ',' ,,"' >" la peine capitale restaient en suspens, L'autorité judiciaire nationale s'est et cette partie du dossier avait été • LE DISSIDENT IRANIEN empressée de proclamer que la renvoyée devant le juge de HACHEM AGHAJARI RISQUE sentence n'était toujours pas Hamédan. TOUJOURS LA PEINE DE définitive, dans le souci de prévenir

MORT POUR ((APOSTASIE Il, une poussée de fièvre semblable' ä Le nouveau jugement de ce dernier Le dissident iranien Hachem celle qu'avait provoquée le premier doit à présent être « transmis à trois Aghajari a de nouveau défié la justice jugement Encore faut-il que la Cour juges /) de la Cour suprême. Le le 4 mai après la confirmation de sa suprême soit saisie. « Si M. Aghajari bureau du prix Nobel de la paix condanmation à mort, en lui laissant persiste dans son refus deJaire appel, seul Shirin Ebadi a jugé « inacceptable de le soin de faire appel de ce nouveau le chef de l'autorité judiciaire pourra condamner à mort quelqu'un

jugement 'et de désavouer un de ses utiliser ses prérogatives Ii pour le faire, a simplement parce qu'il a exprimé un magistrats. Le même jour, déclaré l'avocat de la défense. avis ». Hachem Aghajari reste dêtenu l'intellectuel avait appris que le juge dans la prison d'Evine à Téhéran. unique du tribunal de Hamadan L'affaire Aghajari revient ainsi au (ouest) qui avait prononcé la peine même point qu'un peu plus d'un an • UN 1ER MAI SOUS capitale contre lui en novembre 2002 plus tôt. L'universitaire refusait alors SURVEILLANCE POLICIÈRE avait « maintC11uson jugement /)justifié de faire appel, faisant valoir que DANS LES PROVINCES par des faits « d'apostasie ». c'était à la justice de régler la crise KURDES Où LES qu'elle avait créée. La justice avait AFFRONTEMENTS • 10 • Bulletin de liaison et d'information n° 230 • mai 2004

S'INTENSIFIENT. Quelques 110 rassemblement à une dizaine de 25 cocktails Molotov et des drapeaux personnes ont été interpellées le 1er kilomètres hors la ville. Ils ont été " interdits ", selop un communiqué mai à Diyarbakir par la police anti- interpellés par la police, ne voulant de la poliee municipale. émeutes alors qu'elles tentaient de pas quitter les lieux. Par ailleurs un passer outre une interdiction de deuxième groupe, d'une dizaine de La police avait renforcé les mesures manifester dans la ville. Lors d'un personnes, a également été interpellé de sécurité dans les principales villes court affrontement au moins un alors qu'il tentait de rallier la même du pays à l'occasion du 1er mai, afin manifestant a été blessé. Une place. D'autre part, la police de de prévenir des incidents. Les centaine de membres de syndicats, Diyarbakir a, le 2 mai, annoncé manifestations du 1er mai en Turquie de partis politiques et d'associations l'arrestation de 41 personnes ont donné lieu dans le passé à tentaient d'organiser une soupçonnées d'être liées au PKK et plusieurs reprises à des affrontements manifestation sur la place Dagkapi en de préparer des attentats contre des sanglants entre manifestants et forees bravant une interdiction des autorités bâtiments gouvernementaux. La de sécurité. locales, qui n'avaient autorisé qu'un police a également déclaré avoir saisi Revue de Presse-Press Revit.:w-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Ozeti .~ 3 MAI 2004 Lesbaasistes prennent la relève à Fallouja . LesAméricains se retirent de la ville irakienne et confient la sécurité à d'anciens officiers de Saddam Hussein.

FallouJa envoyé spécial «Nous verrons bien si cela permet de ramener la stabilité. rottoirs vides, rideaux de fer tirés, Fallouja Detoute façon, nous ne seronsjamais loin.» survit au ralenti, cantonné dans une sage pru- Eric Sloan, lieutenant américain dence. Pour l'heure, la bataille a cessé. Les groupes d'assaut du 1ercorps expéditionnaire une entrée fracassante en limousine noire aux vitres T des marines se sont repliés sur leur camp re- teintées, un drapeau irakien battant au vent. ~ans -tranché, aux limites de cette ville rebelle qu'ils ont coup férir, ila installé ses quartiers dans les ancIens échoué à soumettre après trois semaines de com- bureaux du Baas, le parti unique dissous après l'in- bats. Quelques rafales; de rares explosions secouent vasion des forces américaines. parfois le quartier d~-Jolan. Le gros des forces Al'évidence, les chefs du corps expéditionnaire amé- moudjahidin profite de l'accalmie pour se refaire une ricain ont tiré les leçons de leur échec militaire et - santé. Les mosquées de Bagdad ont dépêché vers la opéré un retournement stratégique. Depuis deux se- ligne de front un convoi chargé de victuailles. «Avec maines, le général James Conway, patron des ma- onze Américains nos seulsfusilsetnos poitrines, nous avons tenu, sans _rines, a engagé de tortueuses négociations avec les tués en 24 heures" céderunpoucedeterrain,faceauxavions, auxcanons, chefs de tribu et les religieux de l'Ouest irakien sun- Onze GIontété tués en riuxcharsaméricains.Aujourd'hu~ l'occupantsereti- nite pour déléguer le contrôle de Fallouja à ses no- 24 heures en Irak, dont six ~,plastronne un jeune volontaire. Grâce à Dieu, tables, quand bien même ils seraient d'anciens di manche lors d'une attàque nous avons ojfertla victoireaupeupleirakien. Nous lui cadres du Baas et de l'armée de Saddam Hussein. avons rendu son honneur.» aumortiercontreunebase _ américaine, dans la province 'Promessesd'indemnisation.Enjeudetouslesaffron- - Une initiative qui aurait surpris le général Mark sunnited~-Anbar. -tements, les quartiers nord, bordantla zone indus-- Kimmit, commandant les forces américaines en Londres s'apprêterait -trielle, ont souffert des bombardements. Maisons - Irak. Pratique, le généralJohnAbizaid, coordinateur parailleurs à envoyer détruites, minarets éventrés, façades grêlées d'im- de!?opérations en IraketenAfghanistan, voit dans jusqùà4000so1dats pacts. En anrionçant la levée du siège, les généraux - cette tactique «une occasion d'arrêter les combats» supplémentaires en Irak américains ont promis d'indemniser les victimes de avant le transfert officiel des pouvoirs de la coalition pOur contrôler la ville chiite leurs tirs. Déjà, des familles s'enquièrent des procé- à un gouvernement provisoire irakien. le 30 juin. de Najaf. Selon lejournal dures de dédommagement sans que personne ne «Nousavonsfait un pas en arrière pour laisserlp-sha- britannique Sunday soit capable de leurrépondre. Le centre-ville, en re- bitantsdeFalloujaprendre lecontrôle de leur ville, ex- Telegraph ils commenceront vanche, semble avoir été épargné. Sur la longue ave- plique sur le terrain le lieutenant Eric Sloan.Nolis itarriver dans les prochaines nue principale, une seule ruine, celle d'une villa cos- verrons bien si celapermet de ramener la stabilité. De semames pour combler le sue en pierre de taille, frappée par un missile. Les toutefaçon, nous ne seronsjamais loin.» ,vide laissé par le départ des boutiques, nombreuses, restent closes mais sont in- File d'attente. Abandonnées, les exigences de rcddi- 1500homri:tes du contingent tactes. Des enfants assiègent l'unique épicerie ou- _ tiondesVolontaires étrangers, de remise des armes espagnol. Une force verte. «Nous devons nous soutenir, professe un hom- 'loliI'des, d'arrestation des responsables du lynchage multinationale dirigée par me. Les Américains nepourraient jamais rien nous desgardes de sécurité américains, le mois dernier, en l'ONU participera au imposer si lesIrakiens étaient unis comme lesont les - centre-ville. «Les marinesfontpression sur nous pour habitants de Fallouja.» que nous combattions les moudjahidin à leur place, maintien de la sécurité en lrakàprèsle transfert de la souritun gradé du SOsebataillon de la For- Les bâtiments acl.micistratifs, abandonnés p~ la po- ce de défense civile, mais ils ny arriveront sOuveraineté aux autorités lice irakienne au début de la bataille, ont été réinves- pas. Nous avons été désignés pour former irakiënnes, le 30 juin; a tis ce week -end par le sose bataillon de la Force de l'ossature de la nouvelle brigade deFallou- ,annoncéhicrlesecrétaire défense civile. Une unité de supplétifs formée pal' la ja. Son rôle sera dedéfendre la ville contre gériérnI des Nations unies, KofiAnnan. ' , coalition, équipée par les Américains et chargée de toutes lesattaquesextérieures.»Autourde lui,le mes- remettre de l'ordre dans la ville, mais de tout cœur sage passe fort et clair. Devantle poste de comman- Un otage civil américain, avecles insurgés. La résistance armée ne s'est donc dement, une file d'attente se forme. Une centaine enlevé le9 avril,asemble-t-il pas opposée à son installation à Fallouja Bien au ' d'anciensofficiersdel'arméeirakienneseportentvo- réussi à s'enfuir. contraire. Les moudjahidin ont accueilli en héros le _ lontaires. La plupart faisaient encore le coup de feu D'après AFP _ général Jassem Salah al- Mahamdiaya, provisoire- ' contre les marines la veille ou le matin même. Recru- mentàla tête de cette troupe disparate qui ne leur teur, le général Khamis Mohamed al-Falahi ne fait guère d'ombre. Enfant du pays, issu de l'une des semble pas yvoir malice: (

1 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti A general's take on prison abuse --. .-, , .. - . . .' By Philip Shenon . While reports 'of abuse of Iraqi pris- . pants, handcuffing them to the door of ------oners, by U.S. and British soldiers have their cell." He added, "The answer I got WASHINGTON: A U.S.Army Reserve come to liß!1t in the last several days, was, 'This is how military intelligence general whose soldiers were photo- It~ereport Cited by The New Yorker in- wants it done.' " graphed as they abused Iraqi prisoners Ichcates ~ far. more wide-ranging and Prisoners were beaten and threatened says that she knew nothing about the systematic pattern of cruelties than . with rape, electrocution and dog at- abuse until weeks after it occurred and ' previously reported: _ tacks, witnesses told army investigators, that she was "sickened" by the pic- Karpinski was formally admonished .' according to the report obtained by The tures. in January and "quietly suspended" New Yorker. Much of the abuse was She also says that the prison cell- from commanding the BOOthMilitary sexual, with prisoners often kept naked block where the abuse occurred was Police Brigade, the magazine reported. and forced to perform simulated and under the tight control of army mili- . In a phone interview over the week- real sex acts, witnesses testified. Hersh tary intelligence officers who may have end from her home in South Carolina, notes that such degradations, while encouraged the abuse. in which she offered her first public deeply offensive in any culture, are par- The suggestion by Brigadier General comments about the growing interna- ticularly humiliating to Arabs because Janis Karpinski that the reservists acted tional furor over the abuse of the Iraq Islamic law and culture so strongly con- at the bellest of military intelligence of- detainees, Karpinski said the special demn nudity and homosexuality. ficers appears largely supported in a high-security cellblock at Abu Ghraib Karpinski said she was speaking out still-classifie?: a~y report on prison had been under the direct control of because she believed that military com- manders were trying to shift the blame conditions in Iraq that documented army intelligence officers, not the re- servists under her command. exclusively to her and other reservists many of the worst abuses at the Abu and away from intelligence officers still Ghraib prison. west-ofBagbdad, includ- She said that while the reservists in- volved in the abuses were "bad people" at work in Iraq. ing the,sexual humiliation ofprisoners. The army's public affairs office at the The New Yorker magazine said in its who deserved punishment, she suspec- ted that they were acting with the en- Pentagon referred calls about her com- new..edition that the report by Major ments to military commanders in Iraq. General Antonio Taguba had found couragement, if not at the direction, of military intelligence units that ran the Karpinski said in the interview that that reservist military police officers at the special cellblock, known as lA, was the prison were urged by army military special cellblock used for interrogation. She said that CIA employees often joined one of about two dozen cellblocks in the officers and CIA agents to "set physical large prison complex and was essen- and mental conditions for favorable in- in the interrogations at the prison, al- though she said she did not know if th~ tially off-limits to soldiers who were terrogation ofwitnesses." not part of the interrogations, including According to the New Yorker article, had unrestricted access to the cellbloclt According to the New Yorker article; virtually all of the military police un- the army :report offered accounts of der her command at Abu Ghraib. rampant and gruesome abuse from Oc- by the investigative journalist Seymour Hersh, one soldier under investigation, She said repeatedly that she was not tober to December 2003 that included defending the actions of the reservists the sexual assault of an Iraqi detainee Staff Sergeant Ivan Frederick 2nd, an army reservist who is a prison guard in who took part in the brutality and who with a chemical light stick or broom- were part of her command. She said stick. civilian life, may have reinforced Kar- pinski's contention in e-mail messages that when she was first presented with On Sunday, General Richard Myers, to family and friends while serving at the photographs of the abuse in January, the chairman of the joints chiefs of the prison. Frederick wrote in a letter "My immediate reaction was: These are staff, said that only a small number of earlier this year, "I questioned some of bad people, because their faces revealed American troops were to blame, and he the things that I saw." He described how much pleasure they felt at this." . condemned the use of torture as "ap- "such things as leaving inmates in their . But she said the context of the brutal- palling." cell with no clothes or in female und er- ity had been lost, noting that the six : army reservists charged in the case rep- . resented were only a tiny fraction of the nearly 3,400 reservists under her com- mand in Iraq and that Abu Ghraib was one of16 prisons and other incarceration centers around Iraq that she oversaw. She said she was also alarmed that little attention has been paid to the army . military intelligence unit that con- trolled Cellblock lA, where her soldiers guarded the Iraqi detainees between in- terrogations. She estimated that the floor space of the two-story cellblock was only about 20 meters by 6 meters, or 65 feet by 20 feet, and that military in- telligence officers were in and out of the cellblock "24 hours a day." The New York. TImes

Iraqis gather~ on Su~day .at the A~u Ghraib prison near Baghdad, demanding to see relatives after hearing reports of abuse there. In Fallula, the situation was ID flux as plans to turn some control over to a former Iraqi general hit a snag. .. --- - . ,-.

2 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

)ltra1b.:;&;.mribune. May 3,2004

tion that had failed to plan for or ac- knowledge the difficult reality of White House defends ocClJpying and rebuilding a hostile and devastated nation.. _ If Bush has held fast to the June 30 date to transfer a limited measure of altered tactics in Iraq. self-government to Iraqis, he has -cer. tainly shown a willingness to recalib- rate or jettison many of the policies he Moves entail rewriting Bremer's plans had set out to get there. After initially keeping the United Na- By Riéhard lv. Stevenson , support the president's bro!ld goals say _tions largely on the sidelines, Bush is and David Eo Sanger ' the adminIstration is lurching day by - now relying heavily on it to build a trail- day toward June 30, reaching for any sitional government. Since last autumn, WASHINGTON: Two months before propoSais that promise to bring calm in he has abandoned or substantially re- its self-imposed deadline tQ give Iraqis time. And frow the military to the State shaped most of the major elements of limited power to run their country, the Department,' where many feel frozen his proposal for drafting a constitution Bush administration is shoWing an in- mit of a strategy developed largely at and holding elections. creased willingness to reverse or alter the White House and in the Pentagon, The chief UN adviser responsibl~ for elements of its occupation tactics, and a officials say Bush and his aides badly Iraq, Lakhdar Brahimi, is to return to new hesitation to engage in military underestimated what it would take to the country this week to. find candi- confrontations' that could inflame the pacifyIraq and have stubbornly refused datestorun the transitional govern- Iiaqis, ~ment officials say. to'admit that mistake. ment, including a president, a prime President George W.Bush's senior A Year ago, Bush stood on the deck of minister and more than a score of tech- aides 'are characterizing the moves as the aircraft carrier Abraham Lincoln nocrats, and the administration is giv- course correctioIis en route to an un- and declared, in front of a banner read- ing him wide discretion. changing goal,' even if .they involve ing "Mission Accomplished," that major Administration officials said that the scrapping or rewriting plans that the combat operations were over. White House bad always wanted the White House or the head of the Ameri- Today, the success or failure of his ef- United Nations to playareal role in Iraq canoccupation in' Iraq, L. Paul Bremer forts to stabilize Iraq could determine but that the world body pulled out after 3rd, announced months ago. whether he achieves his goal of a peace- an attack last summer and had sought -The new tactics include ceding sub- ful and democratic Middle East, and maximum flexibility by insisting that it stantial power to the United Nations to perhaps the outcome of his re-election not be tied to specific responsibilities. race as weIL Inhis weekly radio address Where the United States has changed on Saturday, Bush said the United States policy, it has most often been at the be- Il'm.not lolnl to look In and its allies were "implementing a hest of the Iraq.is, as they sought more clear strategy in Iraq." power over their own future, Bushoffi- He said that strategy was built first cials said. The moves by the adminis- the rearvlew, mirror. We , on establishing an "atmosphere of secu- tration to keep the insurgency from.de- ,have a plan and are dolnl ri~ throughout Iraq, a go~J he said railing the transfer of authority have would involve supporting "the efforts of _focused new attention on many of the our best to Implement It.' local Iraqis to negotiate the disarma- assumptions used and policies set over ment Gfthe radicals in Falluja" and fol- the last year by Bush and Bremer. lowing through on demands,that insur- 'It was Bremer who decided to disband pull together a transitional govern- gents in Najaf disarm. the Iraqi Army, saying that after it melted ment; backing away from the ban' on The willingness to shift direction, away, there was little to preserve. He Baath Party members in the new gov- th . k f' .turned the purge of Baath Party mem- ernment; and reopening the question of even at e ns 0 appeanng to be bers over to Ahmad Chalabi, a promi- , whether the United States should have grasping for solutions, was particularly nent Iraqi exile leader who is now pUb- disbanded the Iraqi Army. evident over the past \veek as the White Ucly opposing many American policies. Pressed to explain the changes, a sen- House grappled with how to deal with Bremer, according to some disaf- ior administration official who is play- insurgents holed up in Falluja. When fected officials here and in Iraq, also Bush convened a videoconference ofhis ing a central role told reporters on Fri- . 1 .. 1 undèrestimated the influence among day, "I'm not going to look in the nationa S~curlty team ast Saturday the Shiite majority of the Grand Ayatol- rearvièw mirror here," adding that the from Camp David, the Pentagon was on lah Ali al-Sistani, and failed to head off • focus now was on making the transfer the verge of an all-out assault there. the violent threat posed. by Sadr, the of sovereignty work. But at that meeting the administra- cleric whose forces are currently sur- . "We have a strategy and we have a tion decided to hold off and try con- rounded by occupation troops in Najaf. plan and we are doing our best to impIe- ' ducting joint P!lttols with Iraqi security .The administration at first believed it ment it," the official said. "And it runs forces. Days la~ that plan was abruptly could persuade the Kurds in northern into bumps in the road, as all plans do." 'dropped, rePlaéed by an agreement to Iraq to accept the presence of Turks as -, allow a former Iraqi major general, , Presented with a short list of the most whose influence and loyalties remaio peacekeepers, but failed and had to dis- notable recent reversals - the aban- unproven, to intercede in Falluja with a invite' the Turks from playing that role. donment ofBremer's plan for the trans- fer of power; the pullback from declara- : reconstituted battalion ofhis own. Gen- The New York TImes tions that Moktada al-Sadr, the renee, eral Richard, Myers, cllli.irman of the gade Shiite leader in Najaf, must be ar- Joint Chiefs of Staff, said Sunday that rested or killed; a last-minute decision the Iraqi officer was stilfbeing vetted. to allow former Iraqi Army soldiers to The White Ho_usesaid the rapid-fire quell the insurgency in Falluja - the of- shifts were prudent attempts to avoid ficial shrugged. house-ta-house combat and the en- , Academic historians, he said, will raged reaction that would no doubt have have to consider those issues. brought throughout the Arab wOrld. In Iraq, even military officers who Critics said the changes were evi- dence of floundering by an administra-

3 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Les insurgés de.Faludja ne baissent pas la garde Onze GI ont été tués en 24 heures en Irak. Un haut responsable de la coalition a indi- Six soldats américains sont morts hier lors qué que le général Mohammed Latif, 67 ans, d'une attaque au mortier contre une base emprisonné sept ans sous le régime de amé~ca,ine dans la province sunnite occiden- Saddam Hussein et approuvé, serait en tale d'a4-:Anbar.Un autre soldat a été tué dans charge de la brigade irakienne de Faludja. un attedtat à l'explosif près d'une base de Kir- Des éléments de cette brigade ont com- kook dans le nord. Deux autres GI ont trouvé mencé à se déployer vendredi dans la ville, la mort dans une embuscade au nord-ouest de y relevant les marines qui se sont retirés de Bagdad. Au sud, de.ux GI ont été tués samedi certaines positions. Une force multinationale soir dans la ville d'Amara. Un civil américain, autorisée par l'ONU participera au maintien Thomas Hiunlll, enlevé le 9 avril à l'ouest de de la sécurité en Irak après le transfert de la Bagdad, est réapparu lIbre hier. fi a échappé souveraineté aux Irakiens le 30 juin, a hi~r à ses ravisseurs et a été récupéré par des aftlrmé hier le secrétaire général des Na- troupes américaines au sud de Tlkrit. tions unies, Kofi Annan.

plâtré du pied jusqu'à la cuisse. IÎairës américains, do~t les terroristes en Irak. «Nous ne Faludja: n â été blessé par deux balles corps mutilés et calcinés a~ailmt sommes pas des combattants de notre' envoyé spécial américaines quelques jours plus été pendus sous un pont de la étrangers. ni des terroristes, ré- Adrien Jaulmes tôt pendant un combat de rues villepar une foule en liesse. Mais torque Abou Djiha. Nous dans un faubourg de Faludja. au bout de quatre semaines de sommes des habitants de Fa- ~ Dans les quartiers sud de la combats qui ont fait des cen- ludja et nous nous battons pour Abou Djihad est un jeune villé, les Américains sont arri- taines de morts panni les civils défendre notre terre, l'Irak. et homme plutôt fluet. Mais la di- vés avec plus de,80 véhicules et et les combattants irakiens et notre religion.l'islam. » zaine de fedayins armés de ka- de~ centaines de soldats, ra- plusieurs dans les rangs des Ma- Saddam lui-même avait re- lacJmikov et de lance-roquettes oonte-t-il. Nous n'étions qU'IUle rines, les insurgés continuent de noncé à discipliner cette ville de alignés devant le mur criblé de d~'uzaine. avec deux mi- tenir la plupart des quartiers de routiers et de trafiquants qui s'étale à une cinquantaine de ki- balles d'une villa de Faludja trüilleuses lourdes et des lance- Faludja. l'écoutent avec un silence res- ro!j,l/,ettes RPG,- 7. Nous les . Après un étrange cessez-Ie- lomètres de Bagdad le long de pectueux. Certains gardent le feu passé directement à la fin de l'autoroute qui mène en Jorda- visage caché par un keffieh à wons laissé approcher. entrer dans les rues et nous avons tiré: la semaine dernière avec les in- nie. Depuis la chute de son ré- caÏTeaux, d'autres sont simple- surgés et aux termes duqUel un gime, Faludja a été le catalyseur ment vêtus à l'occidentale. Un Nous avons incendié plusieurs de leurs blindés. tué ou blessé ancien général irakien origi- de toutes les erreurs commises m~mbre du groupe n'a guère' naire de la ville a été chargé de en Irak par ses vainqueurs. Dès pl~ de douze ans, mais plu- près de 70 soldats. Ils ont diJ. uti- liser des avions et des bombes déployer une force d'interposi- le mois d'avril2003, les soldats siéurs arborent d'épaisses tion recrutée sur place, les Ma- américains ouvrent le feu sur mÖustaches noires. pour se replier. » La « bataille de Faludja » a rines semblent avoir reculé de la une manifestation d'habitants Yne fois lès consignes don- plupart des positions qu'ils occu- de la ville, faisant une vingtaine ' né~s, ils aident Abou Djihad à commencé le 5 avril dernier, lorsque les Marines entrepren- paient dans les faubourgs. Mais de morts. Depuis, d'attentats en m6nter en voiture en lui tenant Abou Djihad n'a aucune représailles, les habitants de Fa- seS béquilles. Le jeune chef de ce nent d'investir la ville en repré- sailles au meurtre de 4 merce- confiance dans les Américains. ludja, dont les Irakiens moquent grpupe d'insurgés inikiens est « Nous ne croYON1.'pasà leu; volontiers l'épaisseur d'esprit, trêve. Ils n'ont aücune parole. ' ont fini par verser dans l'insur- Jeudi demier. ils ont bombardé rection armée, que ni les Ma- le quartier de Jolan alors qu'ils rines ni les bombes n'ont réussi venaient d'annoncer lUl cessez- à mater. Abou Djihad montre un lelelL » tract en arabe déversé par héli- Faludja la rebelle n'a rien coptères sur la villepar les Amé- d'une ville romantique de ricains, invitant les combattants l'Orient. Les rues ne sont que à se rendni. «S(W./Jezvos vies! des alignements rectilignes de Rendez-vous aux forces de la ,maisonnettes cubiques et de coa[i!inn!Vousêtes encerclés». I portes de garages, reliées par un proclanm le texte. «Les forces ,.: fouillis de fils électriques entou- de la coalition vont continuer à '\' réas de champs de détritus et de capturer et à tuer les terroristes .l tourbillons de sacs plastiques. à Faludja et ne pardonneront ~; Les bourrasques tièdes appor- pas les actions terroristes. Si tent parfois une odeur de ca- vous êtes des terroristes,faites davres. Des groupes de fedayins attention. votre uie est derrière en armes SQntvisibles presque à vous». chaque coin de roe. Abou Djihad Selon Abou Djihad, ce genre les salue bruyamment en se de tracts ne fait que renforcer la penchant par la fenêtre de la voi- détermination des fedayins. ture. « Pendant la guerre. nous ne Pour les Américains, Faludja nous somm(!s pas battus. car est le repaire de combattant!i nous pensions que les Améri- étrangers et d'affidés d'al-Qaida, cains ne resteraient pas. On a , Les habitants de Faludja ont finl par verser dans l'insurrection armée, que décidés à faire de la ville un re- attendu. Mais ils ne sont pas nilès marines niles bo01bes n'ont réus8tà mater. ' paire d'où lancer des opérations . partis. Au contraire. ils nous ont

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attaqués, en fouillant nos mai- en keffiehset des minibus bon- Gains. Nous voulons qu'ils quit- bombe est toTnbéejuste à c6té », sons et nos fenimes, ce qui est dés coupent à travers le désert. tent non seulement Faludja, explique le vieillard. «Les un crime pour les musulmans. A rune des entrées de Faludja, mais l7rak tout entier. Faludja Américains ont traversé les Ils profanent nos mosquées et Abou Djihadsalue joyeusement n'est qu'un début. » Sept mers pour nous apporter emprisonnent nos cheikhs », dit- les soldatsirakiens en uniforme Même si les combats n'ont la démocratie et la liberté, mais il. «Nous ne nous battons pas neuf déployés depuis quelques été que sporadiques et l'utilisa- ce qu'on voit ici ce sont surtout pour un président ou quelque jours devant un fanionjaune an- tion de bombes par les Améri- de la fumée, des bombes èt des chose comme Saddam. Nous nonçant les «Forces de protec- cains relativement limitée, la destructions ». nous battons pour notre pays et tion de la ville aux 102 mos- population est ulcérée. Devant Le groupe d'habitants qui pour notre religion. Nous avons quées ». « Comment ça va les la mosquée Abdul Aziz al-Sa- l'entoure opine gravement. Le tous une bonne expérience mili- gars ? Vous avez tout ce qu'il maraï. la plus grande du qiIar- vieilhomme prend ensuite à té- taire et nous sommes surtout vous faut? », leur demande-t-il. tier d'al-Nazal, faubourg popu- I moin un garçonnet en culottes motivés par l'islam» «Les Américains ne leurfour- leux des quartiers ouest de courtes. «Est-ce que tu aimes Hier,les hRbitantsqui avaient nissent aucun ravitaillement, et Faludja, un vieil hommp les Américains? », lui de- fui les combats commençaientà ce sont les habitants de Faludja montre du doigt le minaret mande-t-il. «Non! », répond rentrer à Faludja.Pour éviterles qui leur prêtent tout le néces- troué par un obus. «Ce genre l'enfant. «Qui sont tes chars américains déployés à saire. Mais nous n'avons pas de de choses ne s'est jamais vu de.' ennemis ? » « Les Améri- l'entrée de la ville, sautillant problèmes avec eux, ce sont des puis l'époque du Prophète Ma- calns.. I»... dans la poussièreet les ornières, gens d'ici, dit Abou Djihad.Le homet », dit-il. «Un tank a tiré des voiturespleinesde Bédouins seul problème vient des Améri- en plein dans le minaret. et une Freedom remains the goal in Iraq

William Safire content to allow the outside world to bear the. human and financial WASHINGTON -costs of overthrowing Saddam pril is the cruelest mont~," wr'?te T.S. Eliot Hussein.

- 0 ln "The Waste Land." ThIS Apnl cruelly set But there is never any free ride to back democracy and antiterrorism in Iraq. freedom. IfIraqis do not take up the 1\ Casualties 0 reached a peak. A Marine opportunity now made available to commander had to appeal to a Republican Guard them by the sacrifice of outsiders, general to come to terms with Baathist insurgents in they will slip back into a new dictatorship, with new Falluja. President George W. Bush had to express torture chambers and mass graves. America's disgust at the humiliation of Iraqi prison- The Kurdish minority is aware of this. That is why ers by a handful of sadistic guards. Taken together, only a few hundred U.S. troops are needed in north- that's about as bad as it gets. eTT!Iraq to help the Kurds keep the peace and build ~ However, a certain grim logic suggests a turn for democracy in their region. the better may be coming this summer. But in the Sunni triangle, many of Falluja's insur- ~ America's June 30 deadline for the end of occupa- gents jubilantly declared victory, waving a Saddam- ::s tion, once criticized, is now inexorable. Iraqi sover- era flag, when a Marine commander apparently A eignty, it has been agreed, will be palpable but lim- made a hasty deal with one of Saddam's generals to '.s:: ited; coalition troops will remain under command of recruit a few hundred former officers and quieten ~ the former occupiers, and the purpose of the UN- the hotbed city. We can hope that any such gamble o chosen transitional Iraqi government is strictly to set ~~4.' with unvetted Baathists does not mean America has ~ up free elections. 5 The United Nations, at last given its long-sought stoppedfighting to win and started fighting not to lose. 0 :; "central role" in Iraq's politics, is becoming less af- ~, flicted with hubris. Perhaps the sight of a Sunni force in charge of a A The UN envoy Lakhdar Brahimi, the Berber who key city will snap the Shia leaders in the south out of ~ sought cheap popularity among anti-Americans hi their political torpor. Grand Ayatollah Ali al-Sis ta ni, ~ Iraq by calling Israel "poison" and the U.S.support of unwilling so far to order his followers to confront ~ Gaza withdrawal "thoughtless," was reported by the Iran's violent stooge, faces the need to,exert his in- - UN secretary general, Kofi Annan, to wish he had fluence lest it be lost to the anti-American firebrand. ~o not said that. Annan went on to assure NBC's Tim Russert that Where are the religious Shia in the face of this any UN employee who refused to cooperate with the _____ '_ challenge to their spiritualleader? independent investigation into the oil-for-food scan- Where are the secular Shia who dal would be fired. Courageous Iraqis would face another horrendous Annan still called corruption charges a "smear." , wipeout if the old Sunni military must come forward took over when coalition forces He passed the failed-supervision buck to the Sècurity left? Where are the voices of a mil- Council's 661committee; then lamely professed little to seize democracy's lion Iraqis who returned from exile knowledge of a cover-up letter sent only two weeks after their persecutor was over- ago in the name ofhis chief aide, hinting that it might moment. thrown? Where is the leader brave not have been his aide's doing. enough to tell fellow Iraqis that the ' But the secretary general seemed aware of the danger to them is not from Amer- damage done to the United Nations by the $5 billion ica, but from Iran, Al Qaeda and a new Saddam? kickback scheme. Hoping, to recoup its reputation in The great majority of Iraqis are glad that Saddam Iraq, he must realize that this is no time to join has been overthrown. The United States and the French and Russian profiteers in multilateralist tri- United Nations are giving them democracy's mo- umphalism. ment, but courageous Iraqis must come forward to The new certainty in Iraq of ultimate coalition seize it. troop withdrawal should also con- Next April's goal is not "stability," the new soft centrate the minds of those Iraqis word for the old hard tyranny. The goal - theirs and who until now have been all too ours - remains Iraqi freedom.

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the torture chambers. He was shown Roger Cohen where Iraqi prisoners were hanged .. Doggett said that "a great deal of Globalist planning went into the decision to use Abu Ghraib." But, like much else about the American occupation, the transformation of such a place into Iraq's Abu Ghraib prison America's main detention center gives the impression of improvisation in the absence of adequate planning for the should be closed now postwar phase. A damaging shortage of troops, re- with me.dical facilitiès, improved hy- LONDON versals of course on the role of the he practice of armies putting giene and a decent kitchen. "It's a United Nations, flip-flops overthe world apart from the condition it was the prisons of the barbaric re- employment of former Baath Party left in by Saddam," he said, "but a lot Tgimes they topple to new use members, ditto over Iraqi Army of- ofwork still needs to be done." has a history. The Soviet Army, for ex- ficers, and countless iterations of the ample, emplOyed the Nazi Buchen- Just howmuch work has been made plan for a political transition have clear by the photographs first broad- wald camp to,grim effect for several also raised serious questions about years after 1945. cast by CBS on April 28 showing Iraqi postwar planning. Meanwhile, the prisoners at Abu Ghraib, stripped na- Still, the decision by the U.S. mili- death toll mounts. ked, hooded, piled up like the corpses tary to place most of its Iraqi prison- These have been difficult weeks for that .once accumulated in this night- ers in the vast Abu Ghraib prison near those, like myself, who backed the war marish place, being tormented by Baghdad appears bizarre, for this was in Iraq as a move justified by the need, the center of the killing perpetrated their American captors. after Sept. n,to remove a murderous It is not easy to make bad places on a vast scale by Saddam Hussein. It dictator who would hurt America by seems particularly troubling because, good. It is hard to cleanse them ?f in the absence of the Iraqi biological, their horror; the ghosts tend to hnger. chemical and nuclear weapons whose More than a dozen American of- possible existence .was the Bush ad- ficers and military.police have either It is hard to cleanse bad ministration's been reprimanded or face criminal chiefargu- charges for this ~buse. Bus~ says ~e places of their horror; . ~ ment for war, images caused him "deep disgust. An the ghosts tend to linger~ il Saddam's army report obtained by The New ~ murderous Yorker magazine speaks of "sadistic, .s cruelty has blatant and wanton criminal abuses:' whatever means he could find, and to ~ becomethe Just how far this all went, and at inject revolutionary democratic E main justific- whose instigation, is now under inves- change into a region breeding violence tigation. Britain is also investigating ~ ation. .for the inspired by a totalitarian ideology. It ~ invaSion. photographs, possibly fakes, of alleged was always a gamble but, after the loss ~ Askedlast mistreatment of prisoners. of3,000 lives, it appeared defensible. ~ weekabout It seems safe to say that the abuses Now, it seems, the possibility of a 8 his appar- will not recur. But much damage has positive outcome has not been en- ently prema- been done. Senator Joseph Biden Jr., tirely lost as the United States A prisoner at Abu ture "Mission Democrat of Delaware, called the in- scrambles to allow the United Nations Ghraibwas Accom- cident at Abu Ghraib "the single most to put in place Iraqis able to run the plished" reportedly told he significant undermining act that's oc- country after June 30. But an accumu- speech of curred in a decade in that region of lation of errors has formed a pattern wouldbe May1,2003, theworld:' that suggest carelessness or worse. electrocuted by the President That may not be hyperbole. Amer- '~u Ghraib was handy," said Ed- attached wires if Georgew. ica's image in the Middle East was ward Mortimer, an adviser to Kofi he fell off the box. Bush said: "A already in a free fall, hurt by percep- Annan, the UN secretary-general. year ago, I did tions of a tilt toward Israel and neo- "But was using it really the best idea?" give the colonialism in Iraq. The photographs No, it was not. NATO,arriving in speech from the carrier, saying that bolstered the worst, and generally Bosnia in 1995,did not consider re- we had achieved an important objec~ least justified, stereotypes of anti- opening Omarska, the camp where tive, that we had accomplished a mis- Americanism. Serbs tortured and killed Muslims. sion, which was the removal of Sad- So why was Abu Ghraib reopened American forces liberated Dachau on dam Hussein. As a result, there are no in the first place? The Pentagon re- April29, 1945,and shut it down. longer torture chambers or rape ferred questions to Central Command John Kerry is looking for something rooms or mass graves in Iraq." in Florida, which referred questions to punchy to distinguish his Iraq policy Here in Britain, Prime Minister Doggett in Baghdad, who thought the from that of Bush. Here is one small Tony Blair has used similar argu- Pentagon might know. Informed of idea: Close Abu Ghraib, symbol of ments. Yet the very symbol of such this runaround, Doggett said: "I have horror, now. torture, Abu Ghraib, continues to no idea why it was decided to use Abu International Herald 1Hbune function. It serves as a prison holding Ghraib. The decision was not taken by more than half of the 8,080 Iraqi pris- those presently in the country, but be- Roger Cohen can be reached at oners currently detained by the fore the ground war was over:' [email protected].. American authorities. The complex is It appears that the chief reason for surrounded by close to 1,000 un- using the prison lay in the need to find marked graves found by U.S. soldiers somewhere near Baghdad where large soon after the invasion; these repre- numbers of prisoners could immedi- sent a small fraction of the Iraqis ately be held. A temporary solution killedthere by the Saddam regime. then became permanent, despite the Captain Mark Doggett, a spokes- misgivings of some American officers. man for the American-led coalition There were certainly no illusions MAY5,2004 military forces in Baghdad, said that about the place. Paul Wolfowitz, the Abu Ghraib was being refurbished to deputy secretary of defense, toured bring it "up to Western standards," the prison last summer. He was shown

6 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Violence inlraq chills Saudis'; democratic urges

By Neil MacFarquhar

Saudis watching thé newly intro- duced broadcasts of their country's ' Consultative Council a few months back were startled to discover the royal family's handpicked legislators discuss- ing an almost comically minor prob- , lem: the theft of wood from the desert kingdom's forests. ' There are, in fact, endangered trees in Saudi Arabia, but the country faces far greater ills that the council seems studi- ously to avoid They include the increas- ing spasms of Islamic violence that for the first time last week singled out the oil industry, coming on top of an unem- ployment rate rising by 100,000 men a year and a growing impatience with the lliafar Sheik Idris, a Sudanese scholar in Saudi Arabia, said that most extravagant lives of tlï~fôyal family. conservative clerics paint democracy as against the principles of Islam. The attack on Saturday at the nation's petrochemical hub, which killed five , foreign engineers and a Saudi officer, Those arrested were told their free- increased tensions already high !lfter a decisions oipartial steps, but no central clear decision supporting reform." d

7 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

'from religious textbooks. Some Saudis 'tau~t, he ~aid, should be decided by , olently are small," said James Oberwet- wanted it d~ because the principle Saudis, add1Dg,"It doesn't mean we try ter, the U.S. ambassador. , was used to justity.:terrorist attacks, but to ~n.citehatr~d against others, but my Reformists warn, however, that the conservative clerics, depicted the rehglon has itS own principles that royals are deluding themselves with the change as the first step~y the West in should not be violated or changed." argument that they need to kill or cap- dismantling the country's religion No one believes that the recent terror ture those fomenting terrorism before , through the education system. ' " attacks - always attributed to "devi- they can open up the political process. "Saying that th.e Jews and the Christi- ants" in official Saudi statements - As long as young men cannot find ans are infidels is part of our religious pose a real threat to unseating the royal , jobs, remain frustrated with their pros- dogrila," said Saleh al-Wohaibi, the U.S.- family" the Sauds. pects and have no means to express their educated secretary-general of the World '~1l the indicators that I see tell me problems, there will be deep problems Assembly of Muslim Youth. ' that the governDieri~ is strong and that here that will continue reverberating be- Any changes in the way that dogmais the numbers who are opposing them vi- yond Saudi Arabia's borders, they say. Tbe New York Times

Lhniting the damage • By William Pfaff If Washington insists on this, there will be no UN-sponsored new govern- ment, nor the new United Nations Secu- An exit strategy based rity Council resolution Washington wants in order to rally NATO and other international help in Iraq. What can be done? First, the reality of legitimate Iraqi on Iraqi nationalism nationalism must be admitted, with re- . PARIS the occupation, and the toll of civilian cognition that the United States cannot keep military, economic and- political he outline of a policy to get the victims, contribute to it, but fundamen- ,T domination in Iraq, however this may' ,United States out of Iraq, li,mit- tally the current violent resistance to ing further damage to Ameri- the United States is an inevitable reac- be disguised, without meeting Iraqi re- cans and Iraqis, is now becom- tion against foreign military occupa- sistance. ing visible. ' tion. Moreover, neither the UN nor any Unlike proposals that some Ameri- The longer the occupation continues, American ally - probably not even Bri- can analysts and former diplomats have the more powerful the nationalist reac- tain - will back the United States in made for dividing Iraq into ethnic or re- tion becomes, driving even Iraqis dis- trying to keep control against resis- ligious federal entities - which the posed to sympathy with America's pro- tance. Violence will continue, and United States today is scarcely in a posi. claimed objectives into solidaQty with worsen, with the United States isolated tion to attempt - this plan would keep the resistance. (and experiencing intense internal con- the country together. I wrote in this space last January that troversy, as during the Vietnam war). It relies on Iraqi national interest and "no leader will be able to rally Iraq, or I wrote above that a specific plan for Iraqi nationalism. The latter is often its major religious or ethnic compo- getting out is taking shape. The main, dismissed, with the comment that Iraq nents (except the Kurds), whose pro- contributor is William Polk, a former "only became a nation in the 1920s." gram is not national sovereignty, an end diplomat and government adviser, and The implication is that several loose to the occupation and departure of founder of the University of Chicago and ethnically incompatible bits of the American troops, and national renewal Middle Eastern Studies Center. old Ottoman Empire were~tuck togeth- on Iract's own terms. That means an Iraq Polk argues that the United States not er by British imperial officiais, and only has to decide to get out, but has to could easily be taken apart today by convince the Iraqis - and the United their American successors. Nations, and others in the internationIlI The modem Iraqi statejs roughly co- The longer the occupation community - that it really intends to terminous with Mesopotamia. the old- of Iraq continues, the more do so "with all deliberate speed." est of the Middle Eastern civilizations. It must make it utterly clear that it will not try to keep economic advan- It emerged 3,000 to 5,000 years ago in powerful the nationalist the fertile land along the Tigris and Eu-' tage in Iraq, dominate the use of Iraq's phrates rivers, and remained a coherent reaction becomes. resources, or maintain military bases cultural and political entity over the or forces other than .those freely con- millennia. through the brilliant era of sented to by an internationally legitim- the Arab Abbasid caliphate and its suc~ in full control of its resources, its secu- ate Iraqi government. cessors in Baghdad, continuing through rity, and its foreign policy. " It must start devolving meaningful the Ottoman Empire that followed, last- The notion that American forces are political power, ceding political and ing untill918. essential to "stabilize" Iraq is illusion. economic authority to the United Na- Iraq's 20th century resistance to for- American forces destabilize Iraq - as tions and to whatever provisional Iraqi eign threats has typically been national Iraqis themselves keep trying to explain government is set up. in character, not separatist, beginning to Americans. To this basic program, in my opinion, with the revolts against British occupa- ,The situation will almost certainly, a timetable has to be added, as retired tion in the 1920s. get worse next month when the time General William Odom - now of Hud- ,British rule was contested during comes for the occupation authority to son Institute, who teaches at Yale Uni- World War II, continuing until the 1958 hand over "sovereignty." According to versity and Georgetown University - rebellion in which the British-installed present reports, the United States has , has recently proposed. Odom wants a monarch - a Hashemite Arab - was no intention of handing over sover- unilateral American declaration that it murdered and Iraq was proclaimed a eignty. will completely withdraw U.S. troops secular republic. It wants to keep cOQtrol of all armed within six months ,.- regardless of what Sunnis and Shiites fought together force in the, country, make use of that happens in Iraq, or of what the United against Shiite Iran from 1980 to 1988. force at its own discretion, with Ameri- Nations and the international commu- Some Shiites rallied to support the can forces enjoying extraterritorial nity do to deal with the situation. Sunni insurgents in Falluja in late ApriL status and legal immunities, and to ex- , That is drastic action. It also is essen- Iraqi nationalism today is fueled by ercise a veto over the legislative de- tial, since as Odom says, "we have the American occupation. The political cisions of whatever Iraqi government failed; the issue is how high a price confusion and heavy-handedness of takes office. ' ' we'reßoing t~ pay." ,

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A referendum for Kurdistan

Jerusalem Post by Shlomo Avineri 5 May 2004

It becomes clearer by the day that in most of Iraq, the US is and suicide bombing of schoolchildren be penalized? failing to create the minimallaw-and-order structure needed Another objection is the opposition of Turkey (and, to a lesser to enable an orderly transfer of power by June 30. A few degree, Iran and Syria) to granting the Iraqi Kurds self-deter- weeks ago, the signing of a constitutional document by a mination. But if one thinks in terms of universal norms of US-appointed group of unelected Iraqi officials was heral- human rights, what right has Turkey to dictate the future of ded as if it were a reenactment of the signing of the internal development in another country? American constitution in' 1787 Philadelphia. Yet it is now clear this is a worthless piece of paper, not very helpful to Nobody accepts the claim of Israel to oppose in principle the Coalition forces when confronted with mayhem in Fallujah establishment of a Palestinian state in the West Bank and or Najaf. Gaza. The same should apply to Turkey. Certainly if Turkey grants its own Kurdish minority more cultural and language Meanwhile, in northern Iraq, in the Kurdish region, the rights and allows legitimate Kurdish political representation situation is totally different. In the last 10 years, under the in the Turkish parliament, the willingness of Turkish Kurds to protection of the Allies' No-Fly Zone, and even more so since oppose Ankara will be diminished. the toppling of Saddam, the Kurdish Regional Government has been able to run a relatively orderly administration, In the 19th century, the joint interests of the authoritarian overcome tribal and party differences, and create a de facto Russian, German, and Austrian empires prevented the esta- functioning government, with impressive records in deve- blishment of a free Poland. Such unholy alliances have no lopment (education, irrigation, construction) - and, above place in the 21st century. all, with no internal violence. Recently, under UN aegis, a referendum about the future of Confronted with the debacle in the rest of Arab Iraq, the Cyprus was held in the Greek and Turkish communities on question has to be asked why the US-led Coalition should the island. The outcome was paradoxical and not to the liking not hold a referendum in the Kurdish region, asking the of those who initiated it. But the right of the communities to population how they would like to be ruled. After all, the determine their future has been accepted. Why not in Iraqi Kurds have, by any internationally accepted standards, a Kurdistan? .' right for self-determination. Perhaps to assuage political fears - and considerations of Historically, the Kurds - who are distinct in language, cultu- international law - the plebiscite in the Kurdish region re, and historical consciousness from Arabs - never had their should, initially, have merely a consultative status. But it will day in court. After World War I and the downfall of the give legitimate expression to the will of a people long oppres- Ottoman Empire, they were promised by the victorious sed and entitled to their place in the sun. Allies a state of their own - only to be cynically betrayed when British and French imperial interests took precedence Such a referendum mayalso concentrate the minds of Arab over Wilsonian principles of self-determination. Sunnis and Shi'ites in Iraq when they see that it is their vio- lence that is dismantling Iraq. Since then, they have suffered under foreign rule. Perhaps Arab Iraqis will decide that violence is counterpro- THERE ARE obvious obstacles to holding such a referen- ductive and carries its own penalties. They might then want dum. Primarily, the US does not have a mandate to dispose to follow the Kurdish example of curbing violence and put- of Iraq at its will. But the same goes for the rest of Iraq. The ting Iraq together again. It is time the injustice suffered by the US is now lamely asking for a UN resolution mandating a Kurdish people for generations was, at long last, rectified. transfer of power to a legitimate Iraqi government - but such an authorization is highly unlikely. Nor is there anyone in The author is professor of political science at the Hebrew Iraq to whom authority can conceivably be transferred. University of Jerusalem.

Why should the one region - and people - that runs an order- ly house and is not involved in murder, attacks on mosques,

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Vingt-sept Kurdes mineurs accusés de crimes et délits à Damas

DAMAS, 2 mai (AFP) - 13h30 - Un tribunal pour mineurs à Damas a porté récemment plusieurs accusations contre 27 Kurdes mineurs, arrêtés en mars lors de troubles meurtriers dans le nord-est de la Syrie, ont indiqué dimanche des partis kurdes dans un communiqué.

"Le juge des mineurs à Damas a porté six accusations dont, certaines à caractère criminel, contre 27 mineurs kurdes arrêtés le 14 mars", affirme le communiqué faxé à l'AFP Les mineurs, dont les âges n'ont pas été précisés, sont accusés de "provoquer dès troubles et de porter atteinte à l'image de l'Etat, de dénigrer le chef de l'Etat, de nuire au sentiment national, de causer des dommages aux biens de l'Etat et de briser les vitres des voitures", précise le texte.

"Les mineurs interrogés par la Cour en présence de quatre avocats, ont tous plaidé non coupables", ajoute le communiqué.

"Nous dénonçons la poursuite de l'arrestation illégitime de ces mineurs accusés parce qu'ils sont Kurdes (...) et nous affirmons que le respect de l'image de l'Etat passe par l'introduction de réformes démocratiques et non par des pratiques répressives", ajoutent les partis kurdes.

Du 12au.17 mars, des affrontements ont opposé des Kurdes aux forces de l'ordre ou à des tribus arabes dans des régions du nord de la Syrie, faisant 40 morts, selon des sources kurdes, 25 morts selon un bilan officiel syrien.

Les Kurdes de Syrie, estimés à 1,5 million, représentent environ 9% de la population du pays et sont installés essentiellement dans le nord.

Dans une interview à la télévision al-Jazira diffusé samedi soir, le président syrien Bachar al-Assad a affirmé que "la question de la nationalité sera résolue". . Des partis kurdes en Syrie réclament régulièrement que les autorités restituent à près de 200.000kurdes leurs cartes d'identité qui leur avaient été retirées en 1962. . Outre la reconnaissance de leur langue et de leur culture, les Kurdes de Syrie affirment revendiquer des droits politiques et administratifs "dans le cadre de l'intégrité territoriale du pays".

Quatre Irakiens blessés dans un attentat contre un parti kurde à Baaqouba

BAAQOUBA (Irak), 6 mai (AFP) - 8h09 - Quatre Irakiens ont été blessés dans un attentat jeudi matin contre le siège de l'Union patriotique du Kurdistanà Baaqouba, au nord de Bagdad, a annoncé la police locale.

L'attentat a été commis à l'aide de deux engins qui ont explosé à quelques minutes d'intervalle, a indiqué à l'AFP un lieutenant de police Firas Mahmoud. Le gardien du siège de l'UPK, l'un des quatre blessés, a indiqué avoir entendu la première explosion à 05H45 (01H45 GMT) et la deuxième quelques minutes plus tard. "La deuxième explosion a été plus forte et a sérieusement endommagé le bâtiment", a-t-il indiqué à l'AFP, ajoutant que trois civils habitant une maison proche ont été blessés. Le siège de l'UPK est situé dans le centre-ville de Baaqouba, à une soixantaine de kilomètres au nord de Bagdad.

Huit rebelles kurdes tués par les forces de sécurité turques dans le sud-:est

DIYARBAKIR (Turquie), 6 mai (AFP) -17h20 - Huit rebelles kurdes, membres présumés de l'ancien Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebaptisé Kongra-Gel), ont été tués au cours des deux derniers jours dans le sud-est de la Turquie, a-t-on appris jeudi de sources sécuritaires dans la région. .

Six rebelles ont été tués jeudi près du Mont Caci, non loin d'Eruh, dans la province de Siirt, là où un autre rebelle avait été abattu mercredi, selon des responsables locaux. ..

Par ailleurs, un autre rebelle a été tué jeudi lors d'affrontements dans le district rural de Gercus, dans l~ province voisine de Batman.

Un supplétif de l'armée turque avait été tué et quatre blessés mercredi lors d'affrontements avec des rebelles dans la province proche de Bingo!.

Le PKK a lutté pendant 15 ans pour l'indépendance de cette région.

La rébellion, qui a fait plus de 36.000 morts, a beaucoup perdu en ampleur depuis l'arrestation en 1999 de son chef, Abdullah Ocalan.

Le Kongra-Gel affirme avoir renoncé au séparatisme.

10 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Ozeti ftmonclt 7 MAI2004 George Bush peine à endiguer le scandale des tortures en Irak

WASHINGtON américain. Nous partageons les américain, mais il n'a pas présenté Rice, avait exprimé, sur AI-Arabiya de notre correspondant mêmes soucis profonds. Et nous trou- d'excuses. Le porte-parole de la et sur AI-]azira, les regrets du gou- Mettre George Bush à l!abri, tel- verons la vérité. Nous allons enquê- Maison Blanche, Scott McClellan, vernement dans son ensemble. le était la consigne, mercredi ter jusqu'au bout. Le monde verra a dit que M. Bush « regrette profon- En he s'excusant pas lui~même, 5 mai, à la Maison Blanche et chez que l'enquête et lajustice seront ser- dément ce qui est arrivé et la peine M. Bush se place au-dessus des les parlementaires républicains. A vies. » mesure que l'opinion publique, au La Maison Blanche a été informée fil des jours, prenait conscience de ACTE DE CONTRITION la gravité des révélations des Reconnaissant que l'effet pro- Alors que les dirigeants américains entretiennent le flou sur le point de médias au sujet des humiliations duit, au Proche-Orient, par les pho- savoir qui savait quoi, et à quel moment, à Washington, à propos des enquê- et des tortures subies par des déte- tos de soldats américains maltrai- tes en cours sur les sévices infligés à des détenus dans les prisohs américai- nus des forces américaines en Irak, tant et humiliant des détenus ira- nes en Irak, le chef d'état-major interarmées adjoint, le général Peter Pace, la réaction du président, expri- kiens est «terrible », M. Bush n'a second du général Richard Myers, a déclaré, mercredi 5 mai, sur CBS: mant son «dégoût », le 30 avril, pas exclu que ces pratiques ne "J'étais au courant [de l'ouverture d'une enquête] dès le 74ja;,vier.[date des paraissait de plus en plus faible. soient pas limitées à la prison premiers interrogatoires par la police militaire] et tout le moride' Cf .éÛ Jenu Son crédit risquait d'être atteint, d'Abou Ghraib, près de Bagdad, au courant de la suite de l'enquête oralement ». le général Pace a 'jugé :possi- son autorité d'être ébranlée. Il où ces photos ont été prises. ble que tous les documents relatifs à cette affaire ne soient pas parvenus devenait urgent de mettre en place « Nous voulons être sûrs, s'il y a un jusqu'à Washington, mais, a-t-il ajouté, "le fait que les documents ne soient des lignes de défense. problème systémique C••• ), d'arrêter pas arrivés à Washington ne signifie pas que l'information n'y.est pas parve- Dans des entretiens accordés à ces pratiques », a-t-il dit. Il a souli- nue. Enfait, elley a bien été répercutée. " " Etes-vous en train de dire que le deux chaînes de télévision - l'une gné que le débat provoqué, aux général RichardMyers était tout àfait au courant de la situation et que ie pré- arabe, AI-Arabiya, l'autre américai- Etats-Unis, par la révélation de ces sident [Bush] était lui aussi tout à fait au courant de la situation? ", a insisté ne à destination du Proche-Orient, faits montre toute la différence le journaliste de CBS."Oui ", a répondu le général Pace. - (AFP.) Alhurra -, M. Bush a déclaré que qui existe entre une dictature et un « les actes qui se sont produits dans Etat démocratique. cette prison sont odieux et ne repré- « Nous croyons à la transparence, que ces faits Qnt causée », mais il chefs civils et militaires, responsa- sentent pas l'Amérique ». « Nos parce que nous somme une sodété est revenu 'aux militaires, à Bag- bles des violences. Il se range, pres- dtoyens, en Amérique, sont stupé- libre », a insisté M. Bush, ajoutant dad, de faire acte de contrition que, parmi les victimes collatérales faits de ce qu'ils ont vu, exactement que «les gens devro[lt rendre des devant les caméras de télévision. de ces exactions, rapportées dans comme les gens sont stupéfaits au comptes ». Le président a témoi- La veille, la conseillère pour la des enquêtes dont il a fait dire, par Proche-Orient, a dit le président gné, ainsi, de l'émotion du peuple sécurité nationale, Condoleezza son porte-parole, qu'il n'en avait

lê « Washington Post» publie de nouvelles photos de sévices

DE NOUVELLES PHOTOS de sévices infligés par les soldats américains aux détenus ira- kiens de la prison d'Abou Ghraib, ont été publiées jeudi 6 mai sur le Washington Post (sur son site Internet et dans le quotidien). Elles montrent deux prisonniers nus attachés, l'un à un lit métallique (photo du milieu), l'autre aux barreaux de la cellule (d-contre), le visage recouvert d'un slip ou d'une cagoule . .f;et;~lichés ont été recadrés pour ne pas montrer le sexe des victimes. L'une d'entre elles est traînée en laisse comme un chien par le soldat Lynndie England, qui est déjà apparue sur d'autres photos de mauvais traitements. Plusieurs détenus sont ligotés ensemble dans un couloir sous les regards indifférents de militaires qui passent.

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réponse à une question. Convoqué pas eu connaissance. Sur la chaîne de cette procédure, ni du rapport républicains. Des experts du systè- pour une audition publique par la Alhurra, il a déclaré: « La première établi, fin février, par le général me politique américain la considé- commission de la défense du fois que j'ai vu les photos ou que j'en Antonio Taguba, ni de l'existence raient, toutefois, comme peu pro- Sénat, M. Rumsfeld a négocié le ai entendu parler, ce fut à la télévi- des photos prises à Abou Ghraib. bable à six mois de l'élection prési- jour -vendredi - et la durée - sion. » Il se référait, ainsi, à l'émis- Alors que le général Richard dentielle. deux heures - de cette séance. Il a sion « 60 Minutes» de CBS, qui a Myers, chef d'état-major interar- exigé, aussi, d'y venir avec legéné- montré ces photos le 28 avril. mes, a demandé à CBS, vers le Patrick Jarreau ral Myers et avec d'autres militai- Les explications données par la ,20: avril, de retarder son reportage, res. Maison Blanche sont que le prési- le' président, selon son entourage, Saisis, par M. Bush, d'une dent n'a été informé qu'en termes n'en a'rien su. demande de crédits supplémentai- vagues, en janvier, du déclenche- La Maison Blanche a indiqué res de 25 milliards de dollars, desti- ment d'une enquête sur des mau- qu'en recevant le secrétaire à la nés aux opérations en Irak, pour la vais traitements infligés à des pri- défense, Donald Rumsfeld, mercre- fin de cette année, les parlementai- sonniers. di matin, M. Bush lui a reproché res semblaient très remontés de ne pas l'avoir informé convena- contre le chef du Pentagone. DÉMISSION DE M. RUMSFELD l blement. « Oh, bien sûr, j'ai La démission de M. Rumsfeld a Seldn cette théorie, M. Bush n'a confiance dans le secrétaire à la été demandée par les démocrates pas eu connaissance des résultàt~, défense », a-t-il dit, sur Alhurra, en et, à mots couverts, par certains

Visite guidée à Abou Ghraib et excuses du général Miller Le responsable de la prison a annoncé que les 53 techniques d'interrogatoire vont être revues

«JE VOUDRAIS en mon nom séparément. Ces dernières se sont dures de détention sont en train «Camp Ganci », composé de huit personnel m'excuser auprès du peu- mises à hurler derrière leurs bar- d'être revues, afin notamment complexes en plein air au sein de ple irakien pour les actes d'un petit reaux. «Je suis là depuis cinq mois. « d'améliorer les conditions de vie la prison d'Abou Ghraib, vont être nombre de commandants et de sol- Ils ne nousfaisaient pas ça sous l'an- des prisonniers ». transférés dans les prochaines dats », a solennellement déclaré le cien régime! Je ne fais pas partie Des experts pénitentiaires sont semaines vers un autre lieu de général Geoffrey Miller, mercredi de la résistance et j'ai des enfants à arrivés des Etats-Unis pour don- détention, le « camp Avalanche » 5 mai, à l'issue d'une visite de plu- la maison », a crié l'une d'elles. ner aux policiers militaires char- également à Abou Ghraib, où ils sieurs heures organisée pour les Le bâtiment des interrogatoires gés des détenus irakiens quarante disposeront de davantage de com- journalistes dans la tristement est une petite maison en bois, où, heures de formation, notamment modités. célèbre prison d'Abou Ghraib. Le de part et d'autre d'un couloir sur la Convention de Genève sur Des centaines de manifestants général Miller, qui auparavant a étroit, se trouvent des petites piè- les prisonniers. Les autorités mili- ont dénoncé, mercredi, à l'exté- travaillé sur la base de Guantana- ces avec une table et deux chaises. taires sont en train d'examiner les rieur de la prison, les sévices mo et vient d'être nommé respon- Des glaces sans tain permettent cas de 1 700 prisonniers d'Abou contre des détenus. Tout juste libé- sable des prisons militaires en d'observer depuis le couloir. « Les Ghraib, pour décider soit de les rés, certains ont raconté les humi- Irak, s'est employé à prouver que interrogatoires durent entre une et déférer devant des tribunaux ira- liations subies. « Ils ont des règles. les choses avaient changé. quatre heures. Nous les. menons Ils m'ontfrappé à la tête, auxpieds, Première étape, le « camp Gan- 24 heures sur 24 », explique le colo- au ventre, dénudé, empêché de dor- ci », où quelque 3 200 prisonniers nel Foster Payne, responsable de Des experts mir pendant des heures », raconte sont détenus en plein air par grou- la 504e brigade de renseignement Mossouf Radi, enseignant de 49 pe de 500, dans des tentes couleur militaire, chargé des interrogatoi- pénitentiaires sont ans. Il relève sa chemise, ses panta- , sable plantées derrière des fils de res. « Nous utilisons des techniques lons, montre une boule au niveau fer barbelés et surmontées par des convenables » et légales, a-t-il fait arrivés des Etats-Unis du foie, ses pieds abîmés. miradors. A l'arrivée des journalis- remarquer. Le colonel s'est dit D'autres sont encore sous le tes devant la plus grande prison «dégoûté et horrifié» par ce qui pour donner choc. « C'était vraiment dur. On se d'Irak, les détenus se sont mis à s'est passé tout en affirmant: serait cru du temps de Saddam. J'ai crier en arabe: «Je n'ai rien fait ! « nous ne sommes pas impliqués ». une formation été exposé à la torture, battu, dénu- pourquoi suis-je là ? ». Un des pri- ,En raison du scandale des tortu- dé, ils m'ont humilié », dit Oudaï sonniers a lu librement un dis- res, le général Miller a demandé aux policiers Naama, 25 ans, arrêté à Sadr City cours en anglais dans lequel il affir- une présence permanente du il Y a vingt-cinq jours. «D'abord, me «les forces de la coalition ont Comité international de la Croix- militaires nous avons été soumis à une forte humilié le peuple irakien. Elles nous Rouge (CICR) à la prison d'Abou pression psychologique. Ils utili- prennent notre liberté, nos droits et Ghraib et a annoncé que les quel- saient des gaz lacrymogènes, nous notre dignité ». que 53 techniques d'interrogatoi- kiens, soit de les libérer, soit de les versaient de l'eau froide sur le Pour la directrice de l'hôpital de re autorisées par l'armée américai- garder dans les prisons de la coali- corps, nous menaçaient. Puis il y a la prison, le major Cheryan Pol- ne sont en train d'être revues, tion. Trois cents détenus ont été eu un changement brutal de com- lard, « 95 % des détenus sont traités notainment les «plus agressives ». libérés cette semaine et 400 portement il y a une semaine: les exactement de la même façon que D'ores et déjà, l'usage de sacs devraient être élargis la semaine gardes se sont mis à nous parler nous soignons les soldats améri- pour couvrir la tête de détenus et prochaine. poliement et à bien nous traiter », cains ». Dans l'aile Al, où ont été les méthodes de privation de som- Abou Ghraib compte actuelle- dit Azad Kadem, 25 ans, originaire prises les terribles photos de pri- meil sont interdites. Les détenus ment 3 900 prisonniers. A partir de Nassiriya. Sur un panneau est sonniers maltraités, il y a dix-neuf ne seront plus soumis à des situa- du 10 mai, les détenus devraient écrit « Abou Ghraib symbole de la hommes, «parmi les plus dange- tions stressantes sans l'autorisa- avoir droit à deux visites par mois. sauvagerie américaine ». - (AFP, reux» et cinq femmes enfermés tion des commandants. Les procé- Les 3 200 détenus de sécurité à Reuters.)

femonat 7 MAI 2004

12 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Bush runs out of options as chaos deepens Guy Dinmore finds ment, says the Bush admin- istration has run out of drift and gloom have options and is already lower- & d h ing expectations of what Mr engu1let e White Brahimi can achieve. Anthony Cordesman, just House th.at went t 0 back from Iraq for the Cen- war so confidently ter for Strategic and Interna- ov tional Studies, says political o N and promised so.much tension has escalated and r- security deteriorated to such «>- Iraq's deepening cri~is has an extent that the US no lon- :2 left the Bush' administration ger has a military solution to «>- with few options, and fighting insurgents. Cl although the US has The US lacked effective ii: L.L. entrusted the United Nations options "other than to t~. with the task of fiq.ding a as much of the political, aid, way towards political stabil- and security effort over to ity and elections, qfficials moderate Iraqis as soon as and analysts close: to the possible, and pray,.that the White House admit thai United Nations can create hopes of success are reced- some kind of climate for ing fast. political legitimacy," he Insiders describe a lack of Daily duty: a USsoldier helps secure the scene of another blast in Baghdad yesterday _ wrote this week. . direction and a prevailing This sense of confusion this time near USadministrative offices. A suicide car bomber .killèd five Iraqis and sense of gloom and despera- was highlighted last week in tion in the administration. a USsoldier in the attack the Sunni town of Falluja, This gloom has only been defence secretary: Others where Marines failed to dis- Mr' Galbri:\ith, who has intensified by the exposure blame the State Department lodge insurgents and then long been associated with of torture and sexual abuse and Paul Bremer, the US turned for help to local the Kurdish cause and also of Iraqi prisoners. civilian administrator. Mich- militia and former Saddam- served in the Balkans, Analysts point .to an ael Rubin, a former Penta- era officers. The Arab world believes Iraq "is not salvage- absence of clearcut ~trategy gon analyst now with the and many Iraqis saw the out- able as a unitary state". that has seen repeated per- conservative American come as,'a rebel victory. Writing in the New York' sonnel changes an~ policy Enterprise Institute, has "Thf'''i11,~rgen1s want Review of Books.. he also reversals resulting from con- says a break-up is not a real- attacked the "racism and tinuous battles. betwèen the politicai" :recognition. They condescension" towards want to':'make Falluja a istic possibility "for the pres- State Department and the ent" because of hostility Iraqis of diplomats of the Ba'athist' mini-state," said State Department. "The Pentagon. The White House from neighbours wary of Entifacl1;i.!:' Qanbar, Iraqi' State Department, Centcom national security advisers similar demands for self-rule are blamed for not resolving National Congress spokes- and CIA argument that only by their own Kurdish and' the interagency battles. man. a strongman or benign auto- Shia communities. Attempts This "dysfunctional" Among the Shia majority crat can govern Iraq creates ; to define the specifics of a administration as described in Najaf and Karbala, there a self-fulfilling prophecy," by Robert Kagan, ai promi- is a sense of outrage that . federal Iraq were abandoned Mr Rubin wrote in the during the writing of the nent foreign policy thinker, ex-Ba'athists are being National Review Online. is mirrored. by an increas- allowed .to return. For the interim constitution. Other commentators who ingly public battle oc:recrim- Shia, who were brutally sup- For many conservatives in bl!,cked the war are starting Washington - especially the inations among Pr,esident pressed under Saddam Hus- to blame the Iraqis instead. George W. Bush's conserva- sein, the move reaffirms sus- ideologues who envisaged Opinion polls are starting tive supporters. . picions that the US intends Iraq as a shining example of to show a s'mall US majority While Lakhdar Brahimi, to repeat history and install America's power to bring .losing faith in the war, but the UN special envoy, may a Supni strongman. about change - talk of low- President Bush still projects be able to put together a And the US failure to dis- ering expectations or allow- an air of steadfast and faith- weak caretaker government ba,pd Jhe many militias and ing Iraq to fall apart smacks based confidence. with limited authority I?Y. private tribal armies, or inte- of "cut and run". Richard Armitage, deputy the June 30 target date set grate them into a national "I find even the adminis- secretary of. state, said that for the handover of sover- army, reflects how Iraq is tration's strongest support- after the deaths of more eignty, many in the adminis- splintering in the absence of ers, including fervent advo- "than 700 American soldiers tration fear violence will a strong central government. cates of the .war a year ago in Iraq there would be "no derail UN-supervised elec- How it will end few care to and even some who could be cutting and running", nor tions set for January' 2005. predict. But there is increas- labelled 'neo-conservatives', any lowering of the bar . "They [the administration] ing talk - some close to the now despairing and looking "which has been set as a sta- are flying blind," coinments administration call it "plan for an .exit," Mr Kagan, a ble and democratic Iraq". one former official just back B" although it does not exist champion of American This gives heart to the from service in Baghdad. as such - of engineering potency, wrote in the Wash- neo-conservatives aild others "They recognise it is a mess. Iraq's division into three ington Post. "All but the who fear Mr Bush's advisers: There is no consistency in loosely-linked mini-states, most blindly devoted Bush and campaign managers vision and when they do perhaps a confederation. supporters can see that Bush might hang up the "Mission agree, there is no consis- At best it will be a con- administration officials have Accomplished" sign - and tency in implementation. trolled fragmentation, as no clue about what to do in then head for the door. "We are seeing a devolu- advocated by former US Iraq tomorrow, much less a "Our coalition is imple- tion of powers in an absenc~ ambassador Peter Galbraith, month from now," he contin- menting a clear strategy in of clear strategy. Local into a system resembling the ued, asking why the presi- Iraq," Mr Bush declared in, commanders are making förméi-Yugoslav model of dent tolenlted "a dysfunc- his latest weekly radio local decisions that hllVe republics .• TI1E; danger is a. tional policymaking address, pledging stability profound implicl!,tions. for' bloody .Balkan-style break-up apparatus". : and democracy. But he also the rest of the country." as .KtÎrds, Sunni Arabs and Some neo-conservatives warned that more violence Marina Ottaway, analyst Sh.ia fight for disputed terri- have called for the resigna- was likely as the handover with the Carnegie Endow- tory ap.d .resources. tion of Donald Rumsfeld, the of sovereignty approached.

13 Revue de Pressé-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Turkish education plan brings charges of 'hidden Isla~ic agenda' t!:,'~l'&;., By Vincent Boland in Anlcara country's Anatolian 'heart- ...... ,land, whose children would Universities in Turkeyare be the chief beneficiaries of locked, in a dispute with tl,tè the proposed, change. government over a proposed The government's measure change to admissions policy would overturn a 1999 law that has led to claims of a bamûng students from imam "hidden Islamic agÉmda" and hatip high schools, where has echoes, of a previous they get a solid Islamic clash between the,secular schooling, from receiving state and an lslamic-oriented third-level education in secu- gOvernment. lar universities and pursuing Some university rectors careers other than as imams threatened to resign yester- and preachers. That law was day and opposition MPs introduced after Turkey's walked out of a parliamen- first, unhappy experience >-.'-.~."i tary comID.ission in protest with an Islamic-oriented gov- at a government proposal to eI11ID."ent,and it drastically give students from Islamic reduced the number of stu- high schools the same access dents at these schools. to secular third-level institu- Some opponents of the tions as those from secular new measure said it would Women study at an Islamic-oriented high school in Istanbul: some fear high schools. lead to a revival of imam the ruling AKP party wants all women to wear headscarves The general staff of the hatip schools and greatly armed forces said anyone expand religious education,' "devoted to the principles of violating the republic's offi- the republic'; could not cial secular ideology. In an interview, he said the accept the measure, which the HEB will be replaced, Many university-educated higher education system the government intends to The government den,i~d Turks remain convinced that would be "swamped" by reli- put to a vote in parliament the charge of having ~"hid- the AKP has' a "hidden gious students who would next week. It was, approved den agenda to politicise the agenda" to force all women gradually take over state by parliament's education education system. Huseyin to, wear headscarves and to institutions. "The hidden committee yesterday despite Celik, education minister, shift the countrY, whosepop- agenda is for every govern. said ministers were "imple- the walk-out by members of ulation of 70m is 99 per cent ment appointee to be a prac- the opposition Republican menting a just social Muslim, gradually towards il. tising Muslim," he said. demand" that would end dis- People's party. stricter interpretation of Erdogan Tezic, head of the The dispute goes to the crimination against imam Islamic law.' Any' suggestion Higher Education Board, heart of àn increasingly frac- . hatip students. He said only of a ~ove in that <;lirecti{)D tioùs debate in Turkey over accused the government ai about 70,000 out of 20m the rise to power of the rul- . would almost certainly end pursuing a "political initia- school and university stu. Turkey's chances of joining ing Justice and Development tive" that would "irrepara- dents attended such schools. party (AKP). Its power base the European Union. bly damage" Turkey's secu- isll.lD.ong ari~ëmerging mid- Ural Akbulut, rector of lar education system. If the dle class of devout, socially Middle East Technical Uni- measure and other education conservative Muslims in the versity, said he would resign , reforms are approved by par- if the measure became law. liament, the leadership of Tehran fears Ba'athist

would like Jhe' [ii-liqi]!people to decide the goverrùneht, restoration in Baghdad and [failing that] Iran might like to see the US face a can By Gareth Smyth in Tehran not easy for them to compro- majority Shia Muslim, would of worms." , mise with the Shia," be friendly with Iran, whose In his harshest condeIIUla- After months of ,appealing These fears were sparked 65m people are about 90 per tions of the US role in Iraq, for calm in Iraq, Tehran is by the recall' df former Iraqi . cent Shia. Ayatollah Ali Khamenei, increasingly wary of chaos officers to police Falluja and Tehran therefore encour- Iran's supreme leader, this in its western neighbour and ' by confusion, over the trans- aged' its friends in Iraq to week spoke' of a "wolf fearful that the uS is looking sit on the US-appointed caught in a trap" . to members of Saddam Hus- . fer to Iraqi rule scheduled governing council and Other than urging an early sein's Ba'ath. party to stabi- •for July 1. backed calls from Ayatollah transfer of sovereignty, how- lise the situation, and, Despite misgivings about Ali al-Sistani, Iraq's most eve!:, Tehran has found itself counter the influence of US niilitary intervention, influential Shia cleric, for reacting to drift in Iraq Iraq's Shia Muslims. Tehran welcomed the over- early elections. rather than taking a pro- "This seems to be a turn- throw of its arch-enemy Sad- "Iran's national interest is active approach. dam Hussein, Iran's' long-standing call ing point," . said Abbas in having a friendly Iraq," Maleki, a leading analyst in , Iran. was confident that a for a greàter UN role was representative government said Saeed Leylaz, i Tehran- stymied when Kofi Annan, Tehran. "The US is bringing based analyst.... "Tehran back Ba'athists because it is in Iraq, whose population is

14 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

. the UN secretary-general, the Téhran Times this week restraint aimed at counter- the stand-off in Najaf . named Lakhdar Brahimi, an recalledMr Brahimi's ing the rise of Moqtada between US forces and Mr Algerian diplomat, as UN "friendship" with Mr Hus- al-Sadr, the militant cleric . Sadr's militia, though he . envoy in Baghdad. sein at the. time of the In Brussels this week, added that the talks were Tehran shared the sur- 1980-88Iran-Iraq war. Kamal Kharrazi, Iran's for- "going nowhere". prise of Iraqi Shia that Mr Mr Hussein's fall raised eign minister, said the stand- US State Department offi- Annan should. appoint a hopes among Iranians that off in Najaf between US cials told the FT that Wash- Sunni Arab to such a sensi- they might visit the holy forces and Mr Sadr's militia ington opposed any Iranian . tive position, given the past sites of Shia Islam in should be brokered by the mediation. The office in Iran , role of Sunni Arab states - southern Iraq from which he city's senior religious leaders of Ayatollah Kazem al-Hairi, . including Saudi Arabia, Jor- excluded them. including Mr Sistant Mr Sadr's religious mentor, dan and Egypt -; in support- Hundreds of thousands of Mr Kharrazi criticised the also denied reports it was ing Mr Hussein's regime dur- Iranians streamed across the US treatment of Mr Sadr for mediating. ing the war with Iran. border to make pilgrimages "inflaming" his followers. The frustration in Tehran Commentators in Tehran to previously closed Iraqi "We have had some contacts is very evident. "It's up to argued that Mr Brahimi's holy cities, but events with Sadr in the past in the Americans and the Brit- plan to empower "techno- turned sour as explosions in order to calm him down, and ish to manage this ratio- crats" in the new Iraqi March killed 170 pilgrims, to a certain extent we were nally," said Mr Maleki. "Not authority smacked of the including at least 40 Irani- successful," he said. all [new government] offi- days of Mr Hussein when the ans, in Karbala and Bagh- On April 14 Mr Kharrazi cials should be Shia, but regime was drawn largely dad. told reporters that the US there should be no return to from Sunni .Arabs. Tehran then backed Aya- had actually invited Iran to the practices of the Ba'ath- A front:page editorial in tollah Sistani's appeals for help negotiate a solution to ists." There are Muslims who love .America - in Iran Nicholas D. Kristof TEHRAN the opposite of things on TV be- inally, I've found a pro-American country. cause it's aIl lies," said Odan Seyyid Everywhere I've gone in Iran, with one ex- Ashrafi, 20, a university student. ception, people have been exceptionally "So if it says America is awful, Ffriendly and fulsome in their praise for the maybe that means it's a great place to live." United States, and often for President George W. Indeed, many Iranians seem convinced that the Bush as well. Even when I was detained a couple of U.S, military ventures in Afghanistan and Iraq are . days ago in the city of Isfahan for asking a group of . going great, and they say this with more conviction young people whether they thought the Islamic rev- than your average White House spokesman. olution had been a mistake (they did), the police One opinion poll showed that 74percent ofIranians were courteous and let me go after an apology. want a dialogue with the United States - and the find- . They apologized; I didn't. ing so irritated the authorities that they arrested the On my first day in Tehran, I dropped by the "Den pollster. Iran is also the only Muslim country I know of of Spies," as the old U.S. Embassy is now called. It's where citizens responded to the Sept. 11attacks with a covered with ferocious murals denouncing America spontaneous candlelight vigil as a show of sympathy. as the "Great Satan" and the "archvillain of nations" Iran-U.S. relations are now headed for a crisis over and showing the Statue of Liberty as a skull . Tehran's nuclear program, which appears to be so Then I stopped to chat with one of the Revolution- advanced that Iran could produce a bomb by the end ary Guards now based in the complex. He was a young man who quickly confessed that his favorite of next year. The Bush administration is right to ad- dress this issue, but needs to step carefully to keep movie is "TItanic." "If I could manage it, I'd go to . from inflaming Iranian nationalism and uniting the America tomorrow," he said wistfully. He paused and added, "To hell with the mullahs." population behind the regime. America should lay In the 1960s and 1970s,the United States spent mil- out the evidence on satellite television programs that lions backing a pro-Western modernizing shah - are broadcast into Iran, emphasizing that the regime is squandering money on a nuclear weapons pro- and the result was an outpouring of venom that led to . American diplomats' being held hostage. Since then, gram that will further isolate Irani- Iran has been ruled by mullahs who despise every- ans and damage their economy. thing America stands for - and now people stop me Left to its own Left to its own devices, the Is- in the bazaar to offer paeans to America. lamic revolution will collapse, and Partly because being pro-American is a way to devices, the there is a better chance of a strongly .take a swipe at the Iranian regime, anything Ameri- pro-American democratic govern- Islamic revolution ment in Tehran in a decade than in . can, .from blue jeans to "Baywatch," is revered. At the Baghdad. The ayatolhihs' best hope bookshops, Hillary Clinton gazes out from three dif- will collapse. is that hard-liners in Washington ferent pirated editions of her autobiography. will continue their inept diploma- "It's a best-seller, though it's not selling as well as cy, creating a wave of Iranian na" Harry Potter," said Heidar Danesh; a bookseller in tionalism that bolsters the regime - as happened to a Tehran. "The other best-selling authors are John lesser degree after Bush put Iran in the axis of evil. Grisham, Sidney Sheldon, Danielle Steel." Oh, thatone instance when I was treated inhospit- Young Iranians keep popping the question, "So ably? That was in a teahouse near the Isfahan bazaar, how can I get to the United States?" I ask why they where I was interviewing religious conservatives. want to go to a nation denounced They were warm and friendly, but a group of people for its "disgustingly sick promis~- two tables away went out of their way to be rude, ous behavior," but that turns out to yelling at me for being an American propagandist. So be a main attraction. And many I finally encountered hostility in Iran - from a table people don't believe a word of the full of young Europeans. Iranian propaganda. "We've learned to interpret just

15 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Bush, on Arab T\T, assails abuse

By Brian Knowlton

WASHINGTON: Seeking to defuse building /fury in the Arab world over abuse of prisoners in Iraq, President George W. Bush appeared Wednesday on Arab-language television to con- demn what he called abhorrent prac- tices that he said were foreign to most Amerièans. He solemnly promised full disclo- sure and a firm response but offered no explicit apology, though his spokesman later described him as deeply sorry. Several other high-ranking U.S. offi- cials took to the airwavès Wednesday to support Bush's message and try to fend off particularly angry congres- sional criticism. .. The president pledged that "people will be held to account" for the abuse and humiliation of prisoners by U.S. . President Bush on Arab television Wednesday.He promised a firm troops. He also said that he retained full response to prisoner abuse but offered no explicit apology. trust in Defense Secretary Donald Rumsfeld, who some congressmen sug- the abuse matter. Like: Bush, he ex- gested Wednesday might have to resign. Bush also said he had not seen the pressed deep consternation llut offered With rage in the Arab world such that photos of abuse at Abu Ghraib before no personal apology and insisted that the some of the administration's larger they were broadcast last week by CBS- legal process needed time to determine Middle East policy efforts appear jeop- Tv, though he indicated he might have who was responsible for any crimes. ardized, Bush decided Tuesday to grant heard of the case as early as January. Asked directly by an ABC-TV inter- the rare interviews with two Arab-lan- Bush also granted an interview to Al viewer, "Do you apologize?" he said that guage television networks. Arabiya; based in the United Arab "any American who sees the photo- "The people in Iraq must understand Emirates. graphs that we have seen has to feel apo- that I view those practices as abhor- The president did not mention the logetic to the Iraqi people who were rent," Bush told an .interviewer for Al . abuse in his campaign appearances abused and recognize that that is some- Hurra, a station financed by the U.S. Tuesday, though he had condemmid it thing that is unacceptable and certainly government and seen in Iraq and other earlier. His response Wednesday led an un-American." parts of the Middle East. all-out U.S. effort to' tamp down the Anger over the matter is exception- What happened at Abu Ghraib pris- sharply negative publicity over the story. ally high in Congress. Some members of .on, he said, does not represent "the Along with a variety of official ex- military oversight committees com- America that I know." But he said it was pressions of remorse, concrete actions plained b~tterly Tl!esday that they were Împortànt for Iraqis to know. that were announced: The American com- Just learnmg detaIls of prisoner abuses "those mistakes will be investigated, mander in charge of military jails in that should have been shared with them and people will be brought to justice." Iraq said he would sharply cut the num- much earlier, such as when Rumsfeld This, he said, was in "stark contrast ber of prisoners at Abu Ghraib. The met with them last week, hours before to life under Saddam Hussein." commander, Major General Geoffrey the photos were broadcast by CBS. There was no clear end in sight, Miller, also banned the use of hoods At least one Democratic senator however, to the possible damage from over prisoners' heads. It was unclear, Joseph Biden of Delaware, said Wednes~ known or suspected abuses, which however, what the Bush administration day that Rumsfeld might have to step have spilled in the past two days be- . could do to effectively erase the corros- down. "If it goes all the way to Rums- y~d the widely aired photos of U.S.' ive images of naked prisoners being feld, then he should resign," Biden said. mocked by gloating American jailers. And Senator John Kerry of Mas- troops humiliating näkediiaqis at, Abu ' :'The Arab world will not accept any- sachusetts, the presumptive Democrat- Ghraib prison near Baghdad. ." ,i th10g less than an apology from Presi- ic nominee for president, was among , Officials said Wednesday thatthe ! dent Bush for the torture ofIraqi detain- those who said that the scandal could number of prisoner deaths in Iraq and ees," lmad Jan, an analyst at Al-Abram undercut U.S. policy throughout the Mghanistan for which Americans are Center for Political and Strategic Stud- Middle East. It can increase acts of ter- blamed or are under investigation had : ies in Cairo, told Bloomberg News. ror against America and Americans, he risen to 14, including two additional Abdel Barri Atwan, editor of the Lon- said, and it undermines Anierica's own deaths being scrutinized by the CIA's don-based daily Al Quds al Arabi, efforts in the region. inspector general. The army said Tues~ agreed, saying, "Whatever Bush says The Senate Armed Servic~s Commit- day it was conducting criminal investi- will not diminish hatred toward the tee for~ally invited Rumsfeld to appeal gations of lQ deaths, having ruled 2 Oth7 U.S. and its double standards of advoc- before It Thursday, but there was no im- ers as homicides. ating democracy but shying away from , mediate response. Bush stood behind his While the PEmtagon announced its democratic standards in Iraq." ' ,,defense secretary, who faces mounting Abu Ghraib investigation in January, and Some Arabs said they expected ,pressure over the continued restiveness issued a then-classified report in March, stronger punishments than thè seven and, violence in Iraq, which some critics the White House and State Department administrative reprimands issued so attnbute to poor Pentagon planning. had seemed caught, off-guard last week far; six soldiers still face possible mili- "Of course, I've got confidence in the by the release of the photos. Officials tary tribunals. secretar.y of defense, and I've got confi- had difficulty Tuesday explaining wpy Rumsfeld was among the many offi- dence 10 the 'commanders on the they had not responded more quickly to cials appearing on television to address ground in Iraq," Bush' told Al Hurra. a growing public-affairs dis~ter. . International Herald Tribune

16 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti .. MAY 8TH-14TH 2004 Warand the law in Iraq Crißle and punishßlent Getting to the bottom of the reports of mistreatment of Iraqi prisoners will be hard; punishing all the evil-doers properly may be even harder

uary after one soldier, sickened by what he had seen in photographs, told his supe- riors. A criminal in\restigation was imme- diately set up. Six American army reserv- ists, among them two women, are facing courts martial. Several other soldiers, in- cluding Janis Karpinksi, an army reserve brigadier-general previously in charge of the Abu Ghraib prison, have been repri- manded and suspended from duty but are VERYONEknows that even the most week after leaks in the media. unlikely to face criminal charges. Ecivilised countries sometimes break Among the abuses listed in the report The British government has likewise or- the rules in the stress of battle. But few peo- and by American eye-witnesses are: sodo- dered a military investigation into allega- ple, at least in the West, had suspected that mising a detainee with a chemical light; tions of abuse by British soldiers (see page things were this bad. All around the world, pouring phosphoric liquid on detainees; 37).On May 1st,the Daily Mirror published people have been reacting with horror to beatings; threats of rape and electrocution; photographs purporting to show British revelations of American, and possibly also stripping detainees naked; and forcing soldiers kicking and urinating on a British, troops subjecting Iraqi civilian de- them to masturbate and simulate other sex hooded detainee in Basra. Despite grow- tainees to such cruel and inhumane prac- acts in public. Photographs and videos ing doubts as to the photographs' authen- tices that some have died. In Arab coun- taken by American soldiers who allegedly ticity, the affair has hugely embarrassed tries, the outrage, and mistrust of America, witnessed the abuses were not included in the government, which fears it will dam- have rarely been greater. the report because of their "extremely sen- age attempts to win Iraqis' "hearts and These are no longer the unverifiable sitive nature", said the major-general. minds" and further imperil British forces. allegations of former detainees, from Iraq But several were carried by CBS, an President Bush went on two Arab-lan- or Afghanistan or in the detention camp at American television channel, on its pro- guage television networks, roundly con- Guantanamo Bay, with an obvious inter- gramme, "60 Minutes". One (shown on demning the abuses but falling short of il est in blackening the reputation of their our cover) is of a hooded prisoner, arms direct apology, which top colleagues have former captors. These are the conclusions outstretched, standing on a box, with issued. American officials insist that only of an official American military inquiry wires attached to his genitals and other an isolated handful of soldiers were into the treatment of prisoners at Abu parts of his body. There is no suggestion responsible. But there are indications not Ghraib, Saddam Hussein's former notori- (yet) that electriC"Shockshad actually been only that such behaviour may have been ous centre of torture and summary execu- administered; the prisoner was reportedly more widespread but also occurred with tions near Baghdad, now used by Ameri- told he would be electrocuted if he fell. In the full knowledge and even encourage- can forces as their main detention and another, leering American soldiers are ment of the miscreants' superiors. Having interrogation base for around half their seen pointing and giving a thumbs-up as a at first "categorically" stated that there was S,ooo-odd Iraqi "security detainees". young Iraqi, naked except for a sandbag "no evidence of systematic abuse", Gen- The 53-pagereport, drawn up by Major- over his head, is made to masturbate. A eral Richard Myers, chairman of the Amer- General Antonio Taguba in late February, third shows a pile of naked, hooded de- ican Joint Chiefs of Staff, has now admit- details numerous instances of "sadistic, tainees being watched by two grinning ted that he "could not be sure". blatant and wanton criminal abuses" of American soldiers. Such sexual humilia- According to Staff Sergeant Ivan "Chip" detainees by American troops, male and tion is particularly offensive in the Arab Frederick, the most senior of those so far female, in an attempt to "set favourable world, where Islam forbids homosexual facing criminal charges, he and his fellow conditions for subsequent interviews". At acts and frowns on public nakedness. reservists had simply been carrying out first classified secret, it became public this The alleged abuses came to light in Jan- their orders, in particular from military"

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The Economist May 8th 2004

• intgl1ino"nro ThoH '-'...... -J hL'\...... ,À l-...... + ...... 1~ ...... 6'...... "''''''. .1.I..""J ,l.I,au, .LJ.\,; ,:,alU, Veel! lUlU vrdTêa AiÏit:Tfü(s' iîïùCIJllsut in- truq. Paul they had been doing a "greatjob"; a lot of Bremer, stripped them of their income and

useful information had been extracted as a , " . ~ jobs. Mr Bremer has now also softened his .-:-:--- result of their work. -, deBaathification order, which barred se- Under internationallaw, all detainees, nior members of Mr Hussein's regime military or civilian, must be treated hu- from power. This week he also ordered manely. In no circumstance may they be that many prisoners be freed. subjected to torture or any other "cruel or Not only does this bring back many of. degrading" treatment. Pleading "excep- Mr Hussein's men into public service. It tional circumstances" or "higher orders" is also authorises a new militia at a time no excuse. when militias were supposed to disband. Brought in last month to head deten- In Fallujah, the Americansforgot their pre- tion operations in Iraq, Major-General vious demands that, as the price for peace, Geoffrey Miller, formerly in charge of the the rebels' heavy weapons should be Guantanamo Bay centre, claimed this handed over, along with foreign jihadis week that only "authorised interrogation and those who' had killed and mutilated practices" were now being used in Iraq. All four American private security men who threats, hooding, and "physical contact" had been ambushed in the town. Fears with the detainee were prohibited. Sleep that the jihadis' flight would trigger a new deprivation and stress positions could be wave of bombings were confirmed on used but only under special authorisation May 6th when a suicide car-bomb killed from a high-level authority. He, per- six people in Baghdad, ending several sonally, was opposed to such methods, weeks of respite in the capital. finding them counter-productive. Interro- The deal over Fallujah makes many gation of detainees while naked was "not Baghdadis feel edgy. They fear that the in- one of the authorised techniques". Iraq's armed forces surgents will now go elsewhere in search But in the last 16 months, the American of new targets. A rebel Shia cleric, Muq- military admits that it has carried out 25 DeBaathify, then tada al-Sadr, who led a wave of uprisings criminal investigations into deaths and ten in Shia cities in the south a few weeks ago, into allegations of misconduct involving reBaathify? will be encouraged too, though American detainees in Iraq and Afghanistan. Of the forces this week began to flush his Mahdi ten deaths deemed to have taken place in army out of Karbala and another town in suspicious circumstances, two have been BAGHDAD the south. Still holed up in Najaf, Mr Sadr Is Saddam Hussein's old army coming classified as criminal homicides. A soldier says that he has learnt a lesson from Fallu- back into the fold? found guilty in Iraq was given a dishon- jah: "if you want to be friends with Amer- ourable discharge but was not jailed. In the HE good news for the United States is ica, you must fight it." The revival of a other case, in Afghanistan, the person in- Tthat Fallujah, the city at the heart of Sunni Arab militia has given Kurdish and volved was working with the CIA and was Iraq's insurgency has, for the time being, Shia militia commanders good cause to re- not charged with a crime. fallen strikingly quiet. American forces consider their earlier promise to dissolve When there is any breach of interna- have lifted their three-week siege and andjoin a new army. tionallaw, it is up to the state whose citi- withdrawn beyond the town's perimeter. Iraq's new American-appointed de- zens are held responsible to ensure that the Many of the 100,000 residents who had fence minister, Ali Allawi, is furious. His culprits are broughtto justice. The problem fled have come home. Americans and Ira- plans to create a united Iraqi army from the is that many allegations of abuse never qis who were fighting each other have 50,000 strong Kurdish pershmergas (guer- come to light, particularly where the agreed to create a "Fallujah brigade". Insui-. rillas) and the two religious Shia militias- armed forces are involved. And even gents who hours earlier were shooting at. the lO,ooo-strong Iranian-trained Badr bri- when they do, the culprits often seem to Americans happily accepted American of- gade, which owes allegiance to the Su- get off with a mere reprimand or a less- fers of cash, radios and uniforms. preme Council for Islamic Revolution in than-honourable discharge. This time, Many Americans-and Iraqis-in Iraq Iraq (SCIRI)party, and the 1,500 militia- with the world watching, the sanctions worry that these short-term gains have men loyal to the Dawa party-are in tatters. may have to be much more exemplary. come at the cost of rehabilitating the old If a state is deemed to have dealt with security apparatus that the Americans Disunity beckons its citizens too leniently, the case could go have travelled so far to crush. But already If it is deprived of a united army, Iraq is before the International Criminal Court- America's generals are touting Fallujah as more likely to split down ethnic and reli- but only if either the state of the perpetra- a model for pacifying other rebellious gious lines. Mr Allawi's efforts to recruit tor or the state of the victim is a signatory towns. "They feellike it's a solution that from the 400,000 dismissed members of to the court. Neither the United States nor could work elsewhere," says the marines' Mr Hussein's armed forces or to tempt Iraq is. commander, General]im Conway. "There them on-side with offers of a pension and Donald Rumsfeld, America's defence are obvious advantages to it." An Iraqi gen- employment scheme have been under- secretary, is under growing pressure in eral said that the deal over Fallujah could mined. Now Mr Hussein's former soldiers Washington to take personal responsibil- serve as a precedent for Iraq's other most may be able to choose between a career in .. ity for the scandal. He said he was bloody-minded cities: Ramadi, Kufa, Na- Mr Allawi's forces and in those run by for- "stunned by all of it". The soldiers' actions jaf, Karbala, Basra, Mosul and even for "be- mer Baathist generals. in the photographs were "totally unaccept- loved Baghdad, Iraq's beating heart". Mr Allawi has 35,000 troops under his able and unAmerican". But it was "an ex- Most of the rebels, with whom this ten- control. They could expand to 80,000 by ceptional situation, not a pattern or a prac- tative but so-far-successful accommoda- mid-May, whenhis ministrytakes overthe tice": Six investigations had been tion had to be made, served in Saddam 45,000 locallevies of the Iraqi Civil De- launched by the Pentagon, he said. But will Hussein's vast security forces and were fence Corps. He reckons his lightly-armed. they get to the bottom of the affair? _ disenfranchised overnight a year ago. forces could grow to 125.000. Mr Allawi .~~

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~ wants to deploy most of them on Iraq's po- gle around Baghdad. The deal over Fallu- Shias, killed in 1991during the suppression rous borders but is also setting up a "spe- jah suggests that some of the insurgents of the uprising after the first Gulf war. cial task force" division, 10,Oo.o-strong, care less for now about ending the occupa- Mr Allawi is strongly backed by anti- that could be sent to flashpoints such as tion than winning recognition as Amer- Baathist Shias in the soon-to-be-dissolved Najaf, to keep Americans out of the fray. ica's partners. Many senior Iraqi officers al- Governing Council (Gc), who share his But Mr Allawi and the new interior ready hail the deal as the first step on the fear that a belt of subversiv~ ex-Baathist, minister, Samir Sumaidy, are struggling path to replacing Iraqi civilian rule with brigades could soon encircle Baghdad. with the divided loyalties of many Iraqis, Iraqi military rule, which is more likely, They fear, too, that when an interim Iraqi especially those serving in the revamped they argue, to bring about the stability government takes officeinJuly, the oid and army and police. When Sunni and Shia in- which America craves. "Democracy will new armies could clash. Military coups, surgents rebelled last month, even the pre- never take root in Iraq," says a former after all, punctuated Iraqi history through- vious interior minister's brother, who ran Baathist general. "Only the Iraqi army can out the last century. "No other institu- Basra's police, Switched,sides. cow the population into acquiescence." tional force is more powerful than the for- By contrast, the Fallujah brigade has Mr Allawi, an Oxford don before he be- mer army," worries a Shia on the GC. cash, arms and discipline. It may be only came defence minister, has refused to The defence minister worries that Presi- 600-strong but it can call on a network of bring the Fallujah brigade into his fledgling dent Bush may be drawn to the idea of sta- thousands, perhaps tens of thousands, of army. He will not, he says, rehabilitate Re- bility in Iraq, even if that means military like-minded men, mostly ousted soldiers publican Guard generals whom he blames rule. Iraqi democrats are talking nervously from the old army, within the Sunni trian- for the deaths of 300,000 Iraqis, mostly about the restoration of "Saddam Lite".•

IÎran-----:--c;------livIockingmullàhs

I TEHRAN , . Afunny new film has putlran's realleaders in a damaging quandary ~------""-,,-----""-----,,-,,---,,------"" - -- I-D- ISENCHA.NTI:Dt;yth~irthe~~~~ti~- '- could have been made without support I government, many Iranians enjoy from some in the conservative establish- i the not uncommon sight of a gowned ment. Though the film is not being I Clen(standing helplessly at the side of shown in two cities known for their pi- I the road, hailing taxis that refuse to stop. ety, Iran's most senior ayatollahs have I They make ~ of akhunds, an impolite so far expressed their unhappiness in I word for mullahs, and crackjokes about private; it is still possible that the film seminariàns whose ambition is to parrot will be taken off the screens. . I their teachers' every banality. Iranians Having used their unaccountable 'have always chuckled in private. powers to kill Mr Khatarni's reform Until April 21St,that is, when "Mar- movement, conservative clerics have I mulak" (Lizard),a film that contains never been less loved. But cathartic ir- these ànd othe!,'impious jibes, came out reverence has its limits. This week a I in several.Iranian cities. Kamal Tabrizi's judge upheld a death sentence (unlikely, I comedy, about Reza, a fugitive criminal say most insiders, to be carried out) on a ' ' ! disguised as a mullah, is very funny. But free-thinking academic, Hashem Agha- I it is also a taboo-breaker, which is one. jari. His crime? Criticising thè mUllahs .• I reason it has enjoyed the most successful I opening in Iranian film history. ' l "Marmulak" punctures clerical self- I esteem more comprehensively than any I Iranian film since the ayatollahs took Ipower in 1980. The film shows Reza,re- splendent in gown and turban, flirting with a comely widow, picking the I pocket of a Tehran swell and fluffing his I lines"after inadvertently becoming" , Ipràyer leader of a smaU-town mosque. ' I Jumhuri-ye Eslalt!i,a cons~rvative I newspaper, says that such scenes insult I Iran's ~religiol},government and 'peo- pIe": O~ers, however, point to the suc- cess ~f Reza's i~osyncrati~ se!,'monsin I drawmg,worshippers to his mosque, ' i and to his bent for pious deeds. "Mar- mulak", they argue, may even draw some of the sting of popular discontent. Although censorship is in theory con- trolled by Iran's reformist government, headedby President Muhammad Kha- tami, it is unlikely that "Marmulak" Ladies love the lizard

19 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Les affrontements avec la milice chiite de Moqtada al-Sadr gagnent Bassora

Les violences en Irak ont particulièrement touché Bagdad servateur européen en poste à artères de cette ville de 1,2 mil- hier où 35 Irakiens ont été tués, dont 28 au cours d'accro- Bassora. chages entre miliciens chütes et forces de la coalition, et lion d'habitants. Les affronie- Après avoir déclaré la guerre o"'" sept dans un attentat sur un marché. Les combats entre mi- ments ont fait plusieurs morts o aux troupes américaines, les côté irakien et des blessés N litaires américains et miliciens ont été très violents Sadr à hommes de Moqtada al-Sadr City, dans l'est de la capitale, au lendemain de l'arrestation parmi les Britanniques. s'en prennent désormais aux d'un adjoint du jeune chef chüte radical Moqtada al-Sadr. Ce Depuis l'arrivée des troupes Britanniques, basés dans le dernier, recherché par la coalition, est tou- « mort ou vif)) sud de l'Irak. Dans un sermon de Londres,il y a un an, Bas- jours retranché dans la ville sainte de Nadjaf. Samedi, les af- prononcé à la mosquée princi- sara était pourtant citée frontements entre forces de la coalition et Irakiens se sont pale de Bassora, la deuxième comme un exemple en Irak. déplacés vers le sud. Neuf soldats britanniques ont été bles- ville du pays, l'imam Abdul Après avoir accueilli les soldats sés Bassora, où la tension était très vive, et Amara, où à à Sattar aJ-Bahati a appelé ven- de Sa Majestr. en cinq miliciens ont été tués. dredi à la « guerre sainte» « libérateurs », le Sud s'était contre les Anglais. Brandissant accommodé de leur présence. un fusil d'assaut en pleine D'abord, parce que cette ré- Bassora: prière, il a promis des récom- gion chiite a davantagp souffert de notre envoyée spéciale penses à ceux qui attaque- que les autres de la répression Isabelle Lasserre raien t les soldats de la de J'ancien régime. Ensuite, coalition : 350 dollars pour Im grâce au savoir-faire des Bri- prisonnier, 150 dollars pour tanniques qui ont privilégié la Au rez-de-chaussée du gou- un mort. Il a aussi autorisé ses conquête « des cœurs et des vernorat de Bassora, en face partisans à « garder comme esprits )) à J'usag~~ systéma- des toilettes, le regard des visi- esclaues » les femmes soldats. tique de la f()rce. « l.e nord et teurs est happé par un poster Orchestrée depuis la veille, le sud du pays Il'ont pas les géant du leader chilte Moqtada l'insurrection a débuté samedi mêmes relaUollS (wec la coali- al-Sadr, le radical dont l'Armée aux premières heures du jour. tion. Ni avec les pxtrémistes du Mahdi défie depuis un mois Des centaines de combattants d'ailleurs. /ri on préjêre écou- les troupes de la coalition. Le armés de fusils d'assaut, de ter le programme arabe de la portrait du religieux a été posé lance-roquettes et de grenades BBC quP de regarder al-Jezira, lorsque ses partisans ont briè- ont attaqué les patrouilles bri- qui n'a pas beaucoup de crédi. vement occupé le bureau du crochée. « C'est trop dange, tanniques dans plusieurs quar- bilité. Les encoyés spéciaux gouverneur - un modéré, qui reux. Les Irakiens ont peilr tiers. Ils ont aussi tenté de d'al-Jezira doiuent prendre coopère avec les d'être tués s'ils enlèuent ce . prendre le contrôle de points des pseudonymes quand ils Britanniques - le mois dernier. poster. Ils considèrent Moq- stratégiques comme les ponts, [liennent à Bassara pour (miter Depuis, ils ont quitté les lieux. tada al-Sadr comme un nou- menacé le gouverneur et érigé de se faire enleuer ». explique Mais l'affiche n'a pas été dé- ueau Saddam », affirme lm ob- des barrages sur Ins grandes un interprète recruté par la coalition. La situation s'est brusque------ment dégradée il y a trois se- maines. Le 21 a,TiJ, des atten- tats à la voiture piégée contre des postes de police ont fait 70 morts, tous Irakiens. Trois jours plus tard, des kamikazes ont attaqué, à l'aide d'embar- cations piégées, le terminal pé- trolier au large d'Oum Kasr, qui assure l'essentiel du flot de brut irakien. Et la semaine der- nière, l'aéroport de Bassora, où sont basées les troupes bri- tanniques, a subi deux séries au mortier. (, Depuis un mois, les aNions contre les militaires et les représentants du CPA (NOLH : Autorité provisoire de ,;;;;;. la coalition) se multiplient. Mais on ne sait jamais qui est derrièrp », commente un fP.- présentant britannique. ;\ la base navalo d'Oum

"Des militaires britanniques patrouillent dans une rue de Bassora, à quelque 550 km au sud-est de Bagdad. Trois ont été blessés hier dans la deuxième ville du pays (1,2 million d'habitants) par le jet d'un engin explosif contre leur véhiclÙe. (Photo Nawfal Hashim/AFP.)

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Kasr, le Britannique John Mur- Faludja, al-Qaida, les wahha- d'Irakiens et personne n'a ja- sans armes ». Davantage pme, qui forme les Irakiens à bites et l'ancienne garde rap- mais publié de photos. Cette qu'une guerre civile, il redoute défendre les terminaux pétro- prochée de Saddam ». « En affaire est montée en des violences entre groupes liArs, entend rester optimiste. fomentant des troubles, ils épingle », regrette-t-il. Au QG chütes qui luttent pour le pou- « Les terroristes qui nous ont veulent montrer, dit-il, que des Britanniques, on pense que voir. « Il n'y aura pas de dé- attaqués veulent faire échouer même les chiites et pas seule- les photos du Daily Mirror sont mocratie en Irak, prévient-il, si le processus de reconstruction. ment les sunnites, sont contre fausses. « Mais le mal est fait. on ne désarme pas les Importer le chaos dans la ré- la coalition. » Notre image et notre intégrité milices. » gion. Détruire la confiance qui en ont pris un Plus facile à dire qu'à faire. s'est" instaurée entre la eoali- coup », recon- Car, contrairement aux Améri- tion et les Irakiens. Mais ça ne naît Ian Cloo- cains, les Britanniques ont de- prendra pas. Nous avons une Des récompenses ont été ney, porte-pa- puis le début privilégiéla négo- relation formidable avec les role de la ciation et le dialogue en Irak. Irakiens. » promises: 350 dollars « division mul- Quitte à parfois s'accommoder, Au bord de la rivière Kawr pour un soldat de tinationale dans les hôpitaux, les universi- al-Zubayr, il désigne fièrement sud-est ». Les tés ou les commissariats par trois vedettes flambant neuves la coalition jaitprisonnier, partisans de exemple, du responsable chüte tout juste arrivées de Chine. La Moqtada al- dont les idées et les méthodes nouvelle marine irakienne. 150 dollars pour un mort Sadr ont sauté sont assez éloignées de la Mais le capitaine, dans un sur l'occasion. conception occidentale de la geste de défiance à l'intention La pauvreté, dont la ville,dé- Le leader chüte a refusé les ex- démocratie. « Les Américains des Britanniques, hisse le vieux laissée par l'ancien régime, cuses de George Bush. « Quel en savent quelque chose: dès drapeau irakien, celui de Sad- n'arrive pas à s'extirper, ali- type de liberté et de démocra- qu'on attaque Moqtada al- dam, annoté d'un « Allah Ak- mente selon lui les rancœurs tie pouvons-nous attendre de Sadr, on augmente le nombre bar» abandonné depuis l'arri- contre les troupes étrangères. vous quand vous prenez au- de ses partisans. Même s'ils ne vée de la coalition. Un taux de chômage énorme, tant de plaisir à torturer les l'apprécient pas beaucoup, les Dominic d'Angelo, le porte- des infrastructures en lam- prisonniers irakiens ? », a-t-il Irakiens n'oublient pas qu'il parole du CPA,en est certain : beaux, un système de santé et affirmé vendredi, pendant le appartient à une famille chiite les violences sont liées au d'éducation en faillite. Devant prêche. extrêmement respectée. L'im- transfert de pouvoir prévu le le bureau du gouverneur, les Enfin, la multiplication des pact émotioTlnel est très fort 30 juin. « De toute évidence, ordures et les immondices milices chütes et des gangs ar- quand on s'en prend à lui », certains veulent faire dérailler s'accumulent sur les terrains més ajoute encore à la tension. explique Henry Hagger. la transition politique. » Il vagues, au milieu d'une eau « Ces groupes tentent de Vendredi. les troupes brita.n- pense que les attaques sont croupie. Les enfants jouent au prendre le pouvoir, avant le niques ont donc négocié et at- commises par « des gens de foot, pieds nus dans la pous- 30 juin, par la violence et l'in- tendu le retour au cahm~.« La l'extérieur », comme la plupart sière, au milieu des ânes et des timidation », déplore Henry majorité des habitants de Bas- des habitants de Bassora. tôles ondulées. Hogger, le patron du CPA à sora veut une solution modé- Dans son bureau climatisé, Le scandale des prisQnniers Bassora. Pour éviter que les rée et pacifique », rappfJlle le entre deux thés au citron, le torturés a jeté de l'huile sur le extrémistes ne fassent « capo- patron du CPA. Reste à sa~:oir gouverneur Abdul Latis, un feu. Legouverneur préfère glis- ter le processus de reconstruc- si la soft approche britannique ancien juge, accuse pêle-mêle ser sur le sujet. « Saddam a tion », Abdul Latis propose de pourra résister longtemps alL" « les extrémistes sunnites de torturé et exécuté des millions faire de Bassora « une ville violences des radicaux.

MalWé la présence de troupes américaines autour de Kufa. l'imam chiitl~ radical Moktada al-Sadr (à droite avec un turban noir) est arrivé à pied et sous forte escorte dans cette ville irakienne située près de Nadjaf pour y diriger les prières du vendredi, (Photo AFP.)

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Kurds oppose changes to temporary constitution By Guy Dinmore Washington Financial Times May 11, 2004

Iraq's main Kurdish parties have told the Bush administra- . minority, give up their effective power of veto over the shape tion they want a strong caretaker government to prepare for of the future constitution also complicates Mr Brahimi's elections and are not prepared to rewrite articles of the inter- efforts to win over support of the key religious leaders of the im constitution that protect the autonomy and rights of Shia majority. minorities. Grand Ayatollah Ali Sistani, the most respected Shia cleric, Kurdish opposition to proposals by Lakhdar Brahimi, the has expressed his opposition to provisions of the interim special UN envoy, to set up a caretaker government domina- constitution that would undermine future majority rule. Jalal ted by' technocrats rather than established politicians is Talabani, leader of the Patriotic Union of Kurdistan, recently contributing to a rethink in the Bush administration over met the ayatollah in Najaf, with whom he maintains good how to hand, over sovereignty on June 30. relations. Mr Talabani also held extensive talks with senior US officials in Washington last week, as did Karim Sinjari, a Some in Washington are arguing that a weak government top official of the Kurdistan Democratic party. headed by technocrats will not win the confidence of Iraqis nor have the political clout needed to organise elections by "The interim constitution was not a perfect document but it next January. Mr Brahimi indicated over the weekend that he was a result of much negotiations and compromises. We was also reassessing his strategy, saying he had never used don't want to tamper with it for temporary or convenient the word "technocrats". reasons," said Howar Ziad, a liaison officer to the UN for the Kurdistan regional government. "But this is not opposition Kurdish rejection of suggestions that they, or the Sunni Arab to Sistani. We respect Sistani."

Quatre tués et 25 blessés dans une explosion à Kirkouk

KIRKOUK (Irak), Il mai (AFP) - 9h24 - Quatre personnes ont été tuées et 25 autres blessées dans une explosion qui s'est produite mardi matin dans un quartier kurde de Kirkouk, a annoncé la police de cette ville pétrolière du nord de l'Irak.

"L'explosion a eu lieu dans un quartier kurde populeux à 09h50 (05h50GMT), faisant quatre tués et 25 blessés", a déclaré à l'AFP un officier de police, le général Chirkou Chaker Hakim.

Un médecin de l'hôpital Azadi, Bakchane Abdallah, a confirmé ce bilan, précisant que 14des blessés étaient "grièvement atteints".

L'explosion due, selon la police, à ~ engin de forte puissance s'est produite près d'une vieille mosquée du quartier situé dans la partie de la ville habitée par des Kurdes et des Arabes.

La police a appelé la population à se rendre dans l'hôpital Azadi pour des dons de sang, tandis que des centaines d'habitants se sont rassemblés devant l'hôpital pour avoir des informations sur leurs proches tués ou blessés.

La police irakienne et les soldats américains se sont déployés en force sur le lieu de l'explosion, distant d'Un kilomètre de l'hôpital Azadi.

Selon le général Hakim, les deux principaux partis kurdes, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK)et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), ont reçu récemment des informations sur des attaques possibles contre des objectifskurdes.

Des habitants rassemblés devant l'hôpital ont accusé le groupe islamiste extrémiste Ansar al-Islam, soupçonné de liens avec le réseau terroriste AI-Qaïda d'Oussama ben Laden, d'être à l'origine de l'attentat.

Le responsable de la sécurité de la province de Souleimaniyah, contrôlée par l'UPK, Sarkout Hassan, avait annoncé le 22 avril l'arrestation de 20 membres d'Ansar al-Islam et la saisie de quantités d'armes et d'explosifs.

"Les détenus sont des Kurdes de Souleimaniyah", avait-il alors indiqué, précisant qu'ils voulaient s'attaquer à des institutions publiques et aux forces de la coalition conduite par les Etats-Unis.

Les Etats-Unis ont annoncé le 22 mars avoir ajouté Ansar al-Islam, présent dans le nord de l'Irak, à leur liste officielledes organisations terroristes internationales. Le groupe est présenté par le département d'Etat comme étant composé de militants kurdes et arabes, souvent entraînés en Afghanistan. .

Ansar al-Islam "Les Partisans de l'islam" contrôlait une petite enclave dans le nord-est de l'Irak avant d'être écrasé par les forces américaines fin mars 2003.'Le groupe comptait alors environ 700 à 900 membres.

22 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

felllonat 11MA12004 L'Europe face au chaos irakien

AUX CôTÉs de Jean-Pierre Raffa- pays où les gouvernements se sont employée par Marc Grossman, secré- rin qui ne disait mot, le président du alignés sur Washington, les opi- La France, toujours en désaccord taire d'Etat adjoint américain, a fait conseil italien, Silvio Berlusconi, a nions, y compris le monde des affai- avec les motivations de la guerre, mauvais effet Même si elle décrit défendu le soutien apporté par son res et parfois même les diplomates, affirme pourtant vouloir contribuer .bien la réalité, elle a ravivé de mau- gouvernement à l'intervention amé- sont sceptiques vis-à-vis des posi- à la réussite de la période de transi- .vais souvenirs remontant au temps ricaine en Irak. «Nous sommes en tions officielles. Cet hiatus est appa- tion qui doit s'ouvrir le 30 juin : dési- de l'URSS, quand Brejnev accordait Irak exactement pour la même mis- ru ouvertement lors d'un débat orga- gnation d'un gOllvernement intéri- auX démocraties populaires d'Euro- sion qu'au Kosovo, en Afghanistan et nisé, fin avril,à Venise par le Conseil maire par Lakhdar Brahimi, repré- .pe de l'Est le même genre d'indépen- dans beaucoup d'autres endroits où il pour lés relations e!ltr:e)'Itaiie. ~qes sentant spécial du secrétaire général dance. Les Britanniques préfèrent la y a des difficultés pour lesfaibles. C'est Etats-Unis. Les d~~I¥ati9ns .des de l'ONU, élections à la fin 2004 ou formule «souveraineté illimitée, mais une .mission humanitaire que nous ministres italiens, selon lesquels, « si au début 2005 pour désigner une autorité restreinte », sous la tutelle de accomplissons avec orgueil, a-t-il dit l'Europe s'était jointe aux Etats-Unis, Assemblée repfésentative. l'ONu. Paris reconnaît que le trans- mercredi 5 mai, lors de sa visite à la décision defaire la guerre n'aurait C'est l'aspect institutionnel du pro- fert des pouvoirs ne pourra pas Paris. Nous sommes là [el).Irak) pour pas été unilatérale », ont suscité des cessus d' « irakisation » réclamé avoir lieu d'un seul coup et que des contribuer à l'évolution d'une société sourires, et les mises en cause de la depuis longtemps par la diplomatie étapes devront être ménagées. qui a connu une dictature terrible vers pOlitique française, une véritable française mais il ne suffit pas à r~er La France n'est pas non plus oppo- une véritable démocratie. » contestation. La révélation des sévi- la question primordiale de la sécuri. sée à ce qu'une force internationale Si Paris et Rome sont d'accord. ces infligés aux prisonniers irakiens té. «Les Américains sont à la fois le remplace la coalition, mais là encore pour approuver le plan Brahimi de ne peut que renforcer ces doutes. problème et la solution, entend-on à des clarifications sont nécessaires constitution d'un gouvernement Au cours des prochaines semai- Paris. S'ils s'en vont, c'est la guerre civi- quant à là hiérarchie des responsabi- intérimaire à Bagdad et souhaiter nes, la diplomatie française devrait le. S'ils restent, ils renforcent la résis- lités et à la chame de commande- « la pleine restauration de la souverai- s'efforcer de rapprocher les points tance. »Or qu'ils aient été opposés à ment. En tout cas, «il ny a pas, neté irakienne» après le 30 juin, les de vue, avant les échéances du mois hi guerre ou qu'ils l'aient soutenue,. positions des deux pays restent très aujourd'hui, d'hypothèse qui permette tous les gouvernements. européens éloignées. Ellesreflètent les divergen- de juin ':ià venue de George BUshen d'envisager la présence de troupes s'accordent à penser qu'un échec », dit-on à Paris. ces persistantes au sein de l'Union France à l'occasion du 6Cf anniversai- françaises en Irak américain en Irak - sous la forme européenne face au chaos irakien. re du débarquement, puis le G8, sui- -Cerefus actuel inclut une éventuel- d'un enlisement ou d'un retrait hon- Tous. .les Européens sont vis du sommet Union européenne- le contribution à la protection du teux - aurait des conséquences conscients que l'incapacité des Amé- Etats-Unis et du sommet atlantique personnel civil de l'ONU s'il retour- ricains à rétablir un minimum de d'Istanbul. ne à Bagdad; dans les milieux diplo- désastreuses bien au-delà de la sécurité, les risques de déstabilisa- L'analyse faite à Paris est que les matiques français, on s'étonne que région elle-même. tion de l'ensemble de la région, Américains veulent à la fois recher- la démarche vienne des Etats-Unis Si elle parlait d'une seule voix, constituent une menace auxquels ils cher un plus large soutien de la com- et non âes Nations unies elles- l'Union européenne aurait une peti- n'échappent pas. Ils sont pourtant munauté internationale sans pour mêmes. Mais il n'affecte pas l'idée te chance de faire entendre la voix incapables de se mettre d'accord sur autant perdre la maîtrise des opéra- dé p-éer - sans doute dans un pays de là raison: un engagement de la une attitude commune. Le fossé tions politico-militaires. Les Britanni- voisin - une école de gendarmerie .communauté internationale pour la entre les pays qui ont approuvé la ques agissent en faveur d'une impli- pour les Irakiens, si le gouvernement stabilisation de l'Irak couplé avec guerre américaine en Irak - et ils cation plus importante des Nations transitoire en fait la demande. une initiative sérieuse dans le conflit sont de plus en plus nombreux avec unies et recherchent le soutien de la Quant à l'envoi en Irak de forces israélo-palestinien. L'UE ne peut pas l'élargissement - et ceux qui ont r~fu- France. Celle-ci n'est pas hostile au de l'OTAN, qui pourrait être évoqué se contenter de vouloir concilier l'in- sé d'y participer reste béant principe d'une nouvelle résolution au sommet d'Istanbul, à la fin juin, il conciliable O'approbation du retrait Sans doute les contestataires ~ du Conseil de sécurité. est d'autant moins opportun unilatéral israélien de Gaza et la France et Allemagne, pour ne parler. A une condition cependant: que qu'aucun pays membre ne paraît dis- demande d'une négociation sur ce que des membres de l'UE - sont-ils l'ONU ne donne pas une estampille poser des forces nécessaires. Tout même retrait), comme l'a fait le quar- moins isolés qu'il y a quelques semai- internationale à un pseudo-gouver- au plus l'OTAN peut-elle continuer à tet à sa dernière réunion. nes. Avec la victoire du socialiste nement qui perpétuerait l'occupa- assister ceux de ses membres (com- Les Européens ont le chaos à leur José Luis Zapatero, ils.ont reçu le ren~ tion américaine. L'expression mala- me les Polonais) qui sont déjà en porte. 'I1s ne portent pas tous la . Irak auk côtés des Américains. fort de l'Espagne. De. plus, dans les droite de «souveraineté )irrritée », même responsabilité dans son appa- rition, mais subiront tous au même degré l'onde de choc. Cela devrait les inciter à assumer un rÔle sur le terrain et à ne pas abandonner aux Américains la rhétorique réformiste dans le monde arabe.

Iran : majorité absolue pour Daniel Vernet les conservateurs au Parlement

TÉHÉRAN. Les conservateurs ont remporté une majorité absolue des deux tiers du Parlement à l'issue du second tour des élections r' législatives qui a eu lieu vendredi 7 mai. Ils ont obtenu 40 des 57 siè- ges qui n'avaient pas été pourvus au premier tour le 20 février, selon les chiffres fournis par le ministère de l'intérieur. Ces résultats portent à environ 195 le nombre de sièges désormais occupés par des conservateurs dans un Majlis (Assemblée) qui en comporte 290 et dans lequel les réformateurs détenaient la majorité absolue depuis 2000. Les réformateurs n'ont plus qu'une cinquantai- ne de députés, après l'élection de huit d'entre eux vendredi. Le reste du Parlement est constitué d'indépendants, dont neuf élus vendredi. - (AFP.) Revue d.ePresse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

ftmonde 11MAI 2004

'ÉTAIT le début de la ~ î..~."."". '.-'.' ....-.,'nuit. On était entre filles, c'est-à-dire en liberté. Pas de voiles LES' , .' • . • sur les têtes, dans ]a partie réservée au per- sonne] soignant fémi- MARIES/ / C nin de cet hôpital d'un quartier très populaire du sud-ouest de Téhéran. Celles qui étaient de garde pas- saient de la cuisine commune à leur petite DETEHERAN chambre, s'asseyant autour d'un thé en attendant les urgences. Comme cette gyné- De la drague au divorce, en passant par le mariage: cologue de 34 ans qu'on appellera Ferou- pour les Iraniennes, vingt-cinq ans après la révolution islamique, zeh, le faux nom qu'elle s'est choisi pour rester tranquille. Cette nuit-là, donc, Ferou- la vie en couple est toujours un parcours semé d'embûches zeh bavardait dans sa chambre avec une . ?~:.::',' - ,~]I;:•., amie. Soudain, on l'appelle aux urgencés. , ' ,.k\ .:.,. ,', ~~,...'- En vitesse, elle met sa blouse blanche et . En Iran, - ," e1l . un voile noir sur les cheveux, descend les où le concubinage marches, rejoint les salles de consultation. est interdit, La cohue. Il y a du bruit, du désordre, des les mariages sont va-et-vient. Une femme et sa sœur atten- parfois célébrés lors dent là avec une fillette de 2 ans. « Elle est de cérémonies tombée d'une chaise, ilfaut vérifier », dit la collectives. Réunis mère dans une grande confusion. le même jour dans Ferouzeh a bien compris ce qu'il fallait une même salle, vérifier. Ce ne sont pas d'éventuels os cas- des milliers sés qui préoccupent la mère. La seule chose de couples peuvent dont il importe de s'assurer qu'elle est intac- être alors déclarés te, c'est rhymen. Des familles traditionalis- mari etfemme tes à celles de la bourgeoisie éduquée, un par un mollah. tabou traverse les siècles en Iran, solide ves- tige archaïque, anté-islamique, d'une socié- té pourtant en pleine ébullition: la virginité. La petite fille est déshabillée sous la lam- pe. Les têtes se penchent sur son cas, l'air té,la surveillance permanente des brigades 33 ans. Jusque-là, précise-t~elle en pouf- soucieux. Elle ne comprend pas, hurle. des mœurs: « Si on te voyait donner une let- fant timidement, elle est restée vierge. Deux ans! Est-elle vraiment «tombée tre à un homme, tu étais exclue ou obligée de «j'avais très peur de ne plus l'être. je savais d'une 'chaise »? Ferouzeh fronce les sour- t.e,marier. » Anahita, elle, trop avide de où ça pal/l'ait mener ... »Elle ajoute, avec un cils, redoute le pire, examine l'enfant. liberté, s'est exilée plusieurs années en naturel désanllant : « C'est très dur de trou- Avant le verdict, ]a seconde de silence dure Europe. Avant de revenir, pour essayer ver un homme qui accepte unejille non vier- une éternité. La gynécologue secoue la encore une fois de vivre chez elle, en Iran, ge. Alors, puisque la virginité est importante tête: « Non, ça va. »La mère rhabille la peti- d3-?s cette société qu'eUe ne supporte pas, pour le mari, c'est important aussi pour te. Elle ne demandera pas si elle s'est fait qUi ne supporte pas la liberté des femmes. mal, si des médicaments s'imposent. L'in- Les deux copines se sont perdues de vue. quiétude, la seule qui compte, est écartée. Elles se retrouvent cette nuit-là dans la peti- moi.» Comme beaucoup d'Iraniennes, Quand Ferouzeh exerçait dans un cabi- te chambre de l'hôpital. Et se racontent l'es- Ferouzeh a rencontré son futur mari dans net, les filles affluaient pour demander des sentie], c'est-à-dire leur mariage. Un passa- un taxi collectif. La loi interdisant de « {ré- certificats de virginité avant le mariage. La ge obligé dans ce pays de 65 millions d'ha- qu~nter ». Ji?rement avant le mariage, plupart, assure-t-elle, n'étaient pas vierges. bitants. Le concubinage étant hors la loi et « c est diffiCIle de connaÎtre un homme, Leurs mères entendaient la sentence. les femmes seules mal vues, tous les cou- note-t-elle. Tu ne vois que la surface. Laplu- :Pleurs, cris, insultes. Certaines la sup- ples se marient: c'est l'une des pesanteurs part d.u temps, ils mentent... le temps de te convamcre ». 'pliaient. pour obtenir un faux certificat, de cette société pourtant au seuil de la qu'elle donnait parfois. D'autres partaient modernité, où l'archaïsme et la tradition ~our les jeunes Iraniens, sept ans de pou- se faire opérer pour reconstituer l'hymen. résistent encore aux dynamismes qui la vOIr des réformateurs avaient vaguement :Clandestinement, en payant le prix. Et à secoue~t. Les deux tiers de la population détendu l'atmosphère. Le nouveau Parle- leurs risques et périls. . ont mOInS de 30 ans, plus de 60 % des étu- ment conservateur (élu le 20 février et le Ferouzeh ]a gynécologue a une amie, diants sont des femmes, la source principa- 7 mai) n'est pas là pour arranger les cho- Anahita. Elles ont passé leur scolarité ]~ du revenu d'un quart des familles pro- ses. Mais, quel que soit le pouvoir en place, ensemble dans une école du centre de vIent du travail des femmes, 88 % d'entre dans ce pays, on drague comme on peut. Téhéran. Ce centre-ville géant, étalé sans e~les utilisent des contraceptifs, le taux de On s'échange des numéros de téléphone queue ni tête, où les classes sociales se fecondité avoisine les moyennes euro- . en se ~roisant dans' les parcs ou les grands mélangent. Ferouzeh vient d'un milieu péennes ... magasIns. Des rues du nord de Téhéran populaire, traditionnel: mère au foyer, Tous les couples passent donc par ce gou- sont connues pour les rencontres en auto' père fonctionnaire. Anahita, elle, est" issue l

24 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

. .' dez-vous a lieu dans une cliniquedu centre . ...:une autorisation n'est pas un droit. Le avocate. de la capitale.n y a là une centaine de cou- tribunal ne la reconnaft pas. . Les juges, à de très rare$ et récentes ples de tous âges. Destrès jeunes et des très . - Alors à quoi bon ce contrat de maria- exceptions près, sont tous des hommes. vieux. Des femmes en tchador, d'autres en . ge "1 .Celui-ciest un mollah, habillé en robe blan- habits plusmodernes,le voileglisséversl'ar- Laréunion se passe' très mal. La deman- che et turban blanc. On lui demande: pour- rière pour laisser les cheveux découverts. de-fantoche de mehreeye n'arrange rien. quoi, selon le Coran et la Constituti.on ira- Chacun s'observe. Après la prise de sang réglementaire, c'est l'heure de la classe. Les futurs époux s'asseyent côte à côte. Au mur sont épinglés différentes plaquet- «Quand tu es divorcée, c'est une épreuve tes de pilules, un préservatif et des dessins de stérilets. «Au nom d'Allah ... »: de sa de chaque jour. Les gens te regardent comme petite voixaiguë,une dame en blouse blan- che et pantalon, voile noir sur la tête, com- une prostituée» MANIA mence le cours. L'objectifest de recomman- der les contraceptifs, «comme ils font en Europe et en Amérique ». . Leraisonnement est simple: « Nous som- «La mehreeye doit être un don concret, Dienne, seule la femme doit-elle donner mes en République islamique d'Iran, et explique le mollah. Vous pouvez éventuelle- des «motifs » en cas de divorce? Quelle l'avortement est interdit. (...) Au début du ment demander un coran, pas les nuages question saugrenue! « L'homme est respon- mariqge, à cause de l'excitation, c'est diffici- dans le ciel ni un grattoir de guitare.» sable de lafami/le. C'est lui le patron. C'est do~loureux pour lui de divorcer. En plus, il le de se contrôler, et 50 % desfemmes tom- « Mon mari adore les grattoirs, dit Anihata. bent enceintes ... » C'est un.vrai sacrifice de sa part, une preuve dOIt payer la merheeye. S'il divorce, c'est Quelques couples pouffent bruyam- d'amour.» Ils partent sans conclure de donc qu'il a de bonnes raisons, le tribunal n'a pas à les demander. » Logique. contrat. ment. Ceux d'allure plus occidentalisée. La jeune femme sort en larmes du Voici Mania. Pour obtenir le divorce, Lesautres ne voient pas ce qu'il y a de drô- bureau. Dariush est bpuleversé. «J'ai hon- elle a renoncé à tous ses droits: la garde le et restent concentrés sans rien dire. Au te d'être un homme dans ce pays. » Des bout d'une heure, les hommes sont invités amis leur indiquent des « mollahs plus pro- de son fils, la mehreeye, la pension, ses à quitter la salle. Les filles restent: certai- gressistes, plus compréhensifs, qui encoura- meubles, tout. « Quand tu es divorcée, dit- nes choses ne seront confiées qu'à elles. gent à signer les fameuses "options" ». Ils elle, c'est une épreuve de chaque jour. Les La petite voix aiguë donne des détails pra- iront. «De toute façon, on est forcés de se gens te regardent comme une prostituée. tiques d'une crudité inoUÏe.Et termine par marier. On te demande tes papiers. Il y a tou- Tous les commerçants veulent coucher avec ce conseil: «Les hommes ne montrent pas jours des gens pour te dénoncer. » toi, puisque tu n'es plus vierge. Les hommes leur vrai visage. La plupart d'entre vous Pour les couples, c'est ici, bien souvent, rechignent à t'épouser. Les appartements à divorceront dans un an, après les avoir que l'histoire se termine: au tribunal des louer ne le sont plus pour toi. On t'accepte connus. Alors contrôlez-vous, attendez au affaires familiales, un'bâtiment à colonna- dans les quartiers plus éduqués, plus riches, moins un an avant de tomber enceintes / » des situé dans l'extrême-sud de Téhéran, là mais alors un seul salaire ne suffit pas pour Ferouzeh et Anahita, les deux copines, où se règlent les divorces. Dans les cou- le loyer. » Le rêve de Mania, c'est de se ne manquent pas de se questionner ensui- loirs, des hommes et des femmes atten- remarier. Pour redevenir une Iranienne te sur cette tradition ancestrale, ce dent leur tour. On ouvre une porte: nous normale. moment crucial de la vie iranienne: le voilà dans le bureau d'un juge, visiblement montant de la mehreeye, sorte de dot à en plein drame. Une femme et ses deux Marion Van Renterghem l'envers fixée par le couple au moment du mariage et que le mari doit à sa femme en fillesen tchador noir sanglotent ostensible- cas de divorce. Ferouzeh-Ia-traditionnelle ment, supplient le magistrat, montrent du y voit « une mesure visant à protéger maté- doigt l'homme qui se tient à leurs èôtés. riellement lafemme ». «C'est une manière « n a une liaison, il ne paie rien pour nous insultante d'acheter la virginité », rétorque et il refuse de divorcer! Anihata-Ia-moderne. - Elles mentent /, rétorque le mari en les « Qu'as-tu eu, toi, comme mehreeye ?,lui menaçant de l'index. J'aurai ma revan- demande Anihata, légèrement ironique. - Cinq pièces d'or [environ 400 euros]. Et che! » En tenue décontractée, sans cravate, le toi? juge tapote son dossier, fixe la date de la - Moi? Un grattoir de guitare. prochaine audience. Dans le bureau voisin, -???» un autre mari, piteux, se voit sommé de Cette demande insolite, Anahita la for- payer la mehreeye. Là-dessus, la justice ne mule maintenant devant le mollah chargé transige. pas: l'homme doit assumer ce du contrat de mariage. La scène a lieu devoir-là. Sinon, c'est la prison. Letribunal dans le bureau de ce dernier, sous les por- peut même se montrer sans pitié pour ceux traits de l'ayatollah Khomeiny et du guide qui sont jugés en infraction. Alors les fem- actuel du pays, Ali Khamenei. Anahita et mes l'emportent ...mais dans le cadre d'une Dariush, son fiancé, demandent que figu- rent dans leur contrat toutes les loi 'éCrite.sur mesure pour les hommes. « options» laissant à l'épouse le droit de .cette loi stipule en effet qu'un homme se déplacer, de travailler, d'avoir un comp- peut divorcer sans raisons. L'épouse, elle, te en banque, de quitter l'Iran, de divorcer doit avancer des «motifs» contre son sans l'autorisation du mari... Le religieux mari : usage de drogue, adultère, impuis- tente de les en dissuader; sance, stérilité, mauvais comportement «Le droit de divorcer appartient à l'hom- (violence, défaut de paiement). Tout le me/ problème est de prouver ces fautes. « Ce - Je peux obtenir l'autorisation écrite de système juridique archaïque ne correspond mon mari, insiste Ariahita.. plus à la société iranienne », estime une

25 Revue de Presse-Prèss Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Ozeti D'anciens détenus décrivent la systématisation des sévices dans les lieux de détention américains BAGDAD dire qu'il ment. ilfinit par être seul, , de notre envoyée spéciale sur un groupe de 20, à être étiqueté Sévices sous contrôle médical, détenu «spécial ». Ce qui lui vaut, hiérarchie des sévices selon les caté- lors du transfert à Abou Ghraib À ABOU GHRAIB gories de détenus, recours à des d'être tout de suite placé dans les les photos des bâtiments en dur, dont les couloirs exactions commises • TÉMOIGNAGE servent aux sévices et humiliations à Abou Ghraib sexuelles. continuent Alaa, 26 ans, arrêté Et non dans les tentes, où les déte- à parvenir aux nus ne sont frappés que lors des journaux américains. -; après avoir participé passages des officiers américains. Il A gauche, un soldat y a huit, tentes (avec 700 détenus américain est assis à une manifestation, chacune) à régime «léger» et qua- sur un détenu tre (250 détenus chacune) à régime attaché entre deux' raconte «lourd». C'est dans ces dernières civières (The New que «la CIA», dit Alaa, piochait York Times, publiée «cinq ou six hommes chaque jour, le 9 mai). Ci-dessous, « kapos» irakiens... Ces faits, et pour les emmener en cellules puis en un prisonnier d'autres, décrits par d'anciens pri- interrogatoire ». Des détenus est terrorisé par sonniers en marge d'une réunion étaient aussi amenés en cellule par des militaires tenant organisée, dimanche 9 mai, à Bag- simple punition, pas pour être inter- des chiens en laisse dad, tendent à confirmer que leurs rogés. (The New Yorker, geôliers américains agissaient bien «Vous avez vu les photos de ce gmai). dans le cadre d'un système qui se qu'ilsYfaisaient, mais ily a pire », dit voulait cohérent. Alaa. Quoi? « Etre attaché aux bar- Alaa Mohyi Mohsin Al-Duleimi, reaux des heures durant de façon à ce q,u'on s'évanouisse, bras paralysés 26 ans, est passé par toutes les éta- Le «pIre, », c'est aussi le traite- irakiens, au su des Américains. pes. il est arrêté le 2 novembre au réveil. Uu erre mordu' par les ment slibiailleurs, lors des interro- A Abou Ghraib, des détenus de 2003, dans la rue, cinq jours après chiens... » «Mnnàmmed' l'Iranien gatoires. «Nasser et Taha, lesfrères droit commun mit fini par être utili- avoir participé à une manifestation n'a pas pu rester immobile quand ils d'Archad Yassin, un garde de Sad- sés comme« kapos », seuls à circu- antiaméricaine. Diplômé d'universi- passaient, il a été mordu, ila crié et dam, étaient emmenés le matin et ler d'une tente à l'autre, pour té, il appartient à la grande tribu fut donc battu, avec les matraques ramenés le soir, titubants. Ils vou- recueillir des informations. Des sunnite des Duleimi, souvent en électriques. n est resté évanoui un laient des détails sur Saddam, alors révoltes ont commencé par des ten- pointe dans la résistance contre les quart d'heure. » « Un autre est deve- même que celui-ci était déjà arrê- tatives d'assassinat de ces droits Américains. Matricule 153 911 - nufou, il criait nuit etjour, ils l'arro- té. » Ou bien la «caravane, où l'on communs. Révoltes réprimées « maintenant ils en sont à plus de saient d'eau froide. Ce n'est qu'au enfermait des gens en hiver 'avec la d'abord par des tirs de balles en 200 000 », dit-il -, il sera libéré cinq bout de vingtjours que les médecins, climatisation en marche ». D'autres caoutchouc, puis à balles réelles. mois plus tard d'Abou Ghraib. Mais qui passaient matin et soir, l'ont témoins ont parlé d'un cube de fer « Rien que dans ma tente, ily a eu un « c'p

26 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Les affrontements 'avec les milices chiites se' multiplient

DIX-NEUFMILICIENSchiites et neuf autres Ira- autres blessés. Une bombe artisanale a explosé au pas- kiens (trois policiers et six civils)ont été tués, diman- sage du convoi à 10 km au nord-est de Baaqouba, che 9 mai, à Bagdad, dans plusieurs accrochages entre . Dans le sud du pays, la tension est vive à Bassora, les militaires américains et les hommes de Moqtada dont le gouverneur Wael Abdel Latif a décrété l'inter- Al-Sadr, l'imam radical. Ces heurts se sont concentrés diction du port d'armes et la formation d'une unité à Al-Sadr City où le QG de Moqtada Al-Sadr a été spéciale de la police pour faire face aux milices. Après détruit. Ces affrontements surviennent au lendemain de violents affrontements la veille,trois soldats britan- de l'arrestation d'un adjoint du chef chüte. Un atten- niques ont été blessés, dimanche, par le jet d'un engin tat à la bombe dans un marché populaire à l'ouest de explosif contre leur véhicule. Un convoi britannique la capitale a, d~autrepart, ..çofité la vie à sept person- a, d'autre part,.essuyé des tirs et une bombe a explosé nes tandis que nuit autres ont été blessées. Une bom- sans faire de victime. be a explosé, dimanche, à l'extérieur d'un hôtel à Bag- dad, faisant six ou sept blessés britanniques, selon le UN OLioDUC EN FEU ministère des affaires étrangères à Londres. A Amara, au nord de Bassora, des tirs de miliciens Quatre Irakiens ont également été tués et douze chiites ont déclenché avant l'aube une riposte britan- autres, dont quatre eilfaritS,ont été blessésdans de nou- nique, qui a fait quatre morts et un blessé parmi les veaux combats, dimanche à Koufa,toujours entre Giet civils. Un oléoduc alimentant le tèrminal de Khor miliciens.Des incidents se sont aussi produits à Kerba- Al-Amaya,en direction de Fao, dans l'extrême sud de la, où les tirs ont duré trois heures, causant la mort d'au l'Irak, était en en feu, dimanche, à la suite d'un sabota- moins deux miliciens.Un officierde policeirakienchar- ge. Les exportations de pétrole ont été suspendues. gé des enquêtes criminelles à Baaqouba est décédé à Deux techniciens étrangers, un Sud-africain et un l'hôpital après avoirété blessé, dimanche,par un incon- Néo-Zélandais qui quittaient en voiture Kirkouk, nu. Le gouverneur de la provincede Diyala(au nord-est .dans le nord de l'Irak, ont été attaqués par des tireurs. de Bagdad) a échappé, lundi matin, à un attentat au armés de Kalachnikov, lundi matin. Lesdeux hommes cours duquel deux de ses gardes ont été tués et trois ont été tués ainsi que le chauffeur. - (AFP, Reuters.)

LaMaison Blanche impose des sanctions à la Syrie Lerégime de Bachar al-Assad est accusé de soutenir le terrorisme. es sànctions améri- touchés. La loi prévoirait éga- une passante, avaient été tués autre, en Syrie. Il y a quelques caines con~e la Syrie lement l'interdiction d'expor- lors d'un échange de tirs qùi' jours encore, la police italien- sont entrées ~nvigueur. tations de produits dé haute faisaitsuiteàunemystérieuse ne a arrêté quatre Tunisiens .. Approuvées' le 11 no- technologie en principe desti- explosion survenue dans un soupçonnés de vouloir com- vembre 2003 par le .nés à un usage civil mais pou- ancien immeuble des Nations mettre des attentats-suicide LCongrès, elles ont été ratifiées vant trouver une utilisation unies. S'agissait-il d'une at- en Irak, qu'ils comptaient ga- hier soir par George W. Bush, militaire. Dans une déclara- taque menée par un groupe gner via la Syrie. «En permet- selon l'un de ses conseillers ju- tion publiée mardi par le quo- proche de la nébuleuse d'Al- tantàdesgroupesterroristesde ridiques, cité par R,euters. La tidien saoudien Al-Hayat, le Qaedaoucl'une mise en scène séjoumerdanssonpays,lepré- décision présidentielle était Premier ministre syrien Mo- des autorités syriennes visant sidentBacharescompte s'ache- .attendue d'un moment à àfaire croire que le teren quelque sorte unepoliee l'autre. «Nous.avons déjà évo- Washington sou~onne la Syrie régime était lui d'assurance qui le mettra à qué nospréoccupationsconcer- de poursufvre le développement aussi victime du l'abri de la déstabilisation isla- nant lapoursuitedu développe- d'armes de destrudion massive. terrorisme? Ouen- miste», soullgnetindiplomate. ment d'armes de destruction core, comme des Apparemment,cettetoléran- massive (parla Syrie), son sou- hammed Naji Otri a estimé' sources diplomatiques occi- .. cedurégimebaasisteàl'égard tien au terrorisme et son inca- que ces sanctions .En clair, sur groupes islamistes radicaux ricain de punir la Syrie parce Blanche, Scott McClellan.' les compagnies pétrolières qui étaient jusqu'alors tolérés. qu'elle permet le transit des Particulière.ment sévères, ces américaines opérant en Syrie.' En effet, à cette date, la Syrie a militants islamistes en route sanctioIJS:resSêmblentàl'em- Inqulétude,S'il estvrai que Da-. llùlifférence de la Jordaßie ou pour l'Irak et pourrait condui- bargo pris contre Cuba, a fait mas, dès .l'application des de 11\rabieSaoudite,n'avaitja- re secrètement un progfam- .. llavoir un officiel américain. sanctions,aurabeaujeudese mais été la cible d'attentats. Ce. me d'armes de destruction Elles autoriseraient la Maison toumervers l'Europe, il de- queWashingtonexpliquepar massive, ne cache pas pour au- Blanche à geler les avoirs sy- meure que l'inquiétude est de latolé!:,anceduprésidentBa- tant la volonté américaine

riens aux Etats- Unis et pour- mise au sein du régime. Elle. char -al-Assad à l'égard des d'allumer un contre-feur4ui raient endommager lé systè- pourrait expliquer rattentllt groupes islamistes radicaux, détournerait l'attention de me bancaire de Damas. Elles survenu le 27 avril dernier opérant en Irak ou ailleurs. Il l'Irak, en particÛlier à un mo- comprendraient des restric- dans la capitale syriennè. Se- est vrai que nombre de per- ment où Washington est pris . tions sur les exportations mais Ion la version donnée par le sonnes recherchées ou arrê- dans le scandale de la torture l'onignore encore sHes inves- ministèr~syriendel'lntérieur, tées suite à des attentats ont desprisonniersirakiens.~ tissements américains seront deux assamants, unpolicier et séjourné, à un moment ou un JEAN.PIERRE PERRI~ .

27 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

Zarqawi is also said to have ties posted is known as a clearinghouse for to terrorist groups J;anging from statements and tapes from Al Qaeda Ansar al-Islam in Iraq to Egyptian and other Islamic extremist groups. An Video shows Islamic Jihad. He is believed to be audiotape said to be from bin Laden,. behind many attacks in Iraq, in- which the CIA said was probably au- clu~ing numerous high-profile op- thentic, appeared on the same site last erations. week. beheading The video pictures of the execu- Western officials say Zarqawi, whose tion showed five men wearing real name is Ahmad Fadhil al- ~ head scarves and black ski masks Khalayleh, is a lieutenant of bin Laden. .0 standing over a bound man in a~ The United States has offered $10 mil- o orange jumpsuit, similar to a pris- lion for information leading to the cap- N in Iraq N oner's uniform, who identified tur~ or killi.ng of Zarqawi, saying he is himself as Nick Berg, a U.S. civil- !l'YIDg.tobuIld a network of foreign mil- - The Associated Press ian whose body was found Satur- Itants IDIraq to work for Al Qaeda. day on a highway overpass in In the video, the speaker threatened CAIRO: A video posted Tuesday Baghdad. both Bush and the Pakistani president, on an Islamic militant Web site ap- "My name is Nick Berg, my fa- General Pervez Musharraf. peared to show the beheading of ther's name is.Michael my moth- ~s foryou Bush," the man said, "ex- an American civilian in Iraq and er's name is Suzanne '" the man p~ct severe days. You and your soldiers said the execution was carried out said on the video. "I ha~e a brother wdl regret the day you stepped into the by a group affiliated with Al Qaeda and sister, David and Sarah." He land of Iraq." He described Musharraf to avenge the abuse ofIraqi prison- also said he lived in Philadelphia. as "a traitor agent." ers by American soldiers. There was no way to be certain The slaying recalled the kidnapping The video bore the title '~bu the tape was authentic. and videotaped ~~heading of the Wall Musab al-Zarqawi' shown After reading a statement, the Street Journal reporter Daniel Pearl in slaughtering an American." It was men were seen pulling the man to 2002 in Pakistan. Four Islamic militants unclear whether Zarqawi -' be- his side andputting a large knife to have been convicted of kidnapping his neck. A scream sounded as the lieved to be an associate of Osama Pearl, but seven other suspects - in- bin Laden - was shown in the men cut his head off, shouting .~- cluding those who allegedly slit his video, or was claiming responsi- lahu Akbar!" - "God is great!" throat - remain at large. bility for ordering the execution. They then held the head out before Suzanne Berg, the mother of the 26- the camera. year-old Berg, of West Chester, a suburb Berg's ~amily said Tuesday they ofPhiladelphia, said her son was in Iraq knew their son had been decapit- . d db' h I ated, but did not know the detal'ls of as an ID epen ent USIDessmanto e p rebuild communication antennas. He the killing. When told of the video had been missing since April 9, she , by a reporter, Berg's father, Michael, and said. . ;.,bistwo siblings hugged and cried "Hehad this idea that he could help . "I knew he was decapitated before. rebuild the infrastructure," she said. Tha,t manner is preferable to a long and The U.S.'military said Tuesday that torturous death. But I didn't want it to an American civilian was found dead in become public," Michael Berg said Baghdad, but did not release his iden- "Our thoughts and prayers are with tity. A State Department spokeswoman, his family,'" said the White House press Susan Pittman, said she could not re- secretary, Scott McClellan, traveling lease the name of the dead American, with President George W. Bush in but said she not aware of more than one Arkansas. "It shows the true nature of civilian found dead in recent days. the enemies of freedom. They have no Berg, who was in Baghdl!-dfrom late regard for the lives of innocent men, December to Feb. I, returned to Iraq in women and children. We will pursue. March. He did not find any work and those who are responsible and bring planned to return to the U.S. again on them to justice." March 30, but hi~ daily communica- Because Berg was a U.S. citizen, the tions home stopped on March 24. He FBI has jurisdiction to investigate the later told his parents he had been jailed case as a criminal matter. A senior law by Iraqi officials at a checkpoint in Mo- enforcement official in Washington suL ' said. the FBI would probably get in- "He was arrested and held without volved so long as adequate security was due process," his father told the Daily , provided by the military. . Local News of West Chester recently. On the Web site, one of the execution-, "By the time he got out the whole : ers read a statement: "For the mothers area was inflamed with violence." and wives of American soldiers, we tell The FBI on March 31 interviewed you that we offered the U.S. administra-' Berg's parents in West Chester. tion to exchange this hostage ~th some Jerri Williams, a spokeswoman for of the detainees in Abu Ghrilib and they th~ Philadelphia FBI office, told The refused" Philadelphia Inquirer that the agency "So we tell you that the dignity of the had been "asked to interview the par- Muslim men and women in Abu Ghraib ents regarding Mr. Berg's purpose in , an d 0th.ers IS not redeemed except by Iraq." blood and souls." On AprilS, the Bergs filed suit in fed- ' "You will not receive anything from eral court in Philadelphia, contending us but coffins after coffins," the man that their son was being held illegally said, "slaughtered in this way." by the U.S. military. The next day Berg' The Web site on whi~h the video was was released. He told his parents he had: not been mistreated. • Reuler,.AP , The Bergs last heard from their son 'Images ~ken from television show a captivewbo identifi~ bimsei{as Nick Berg. April 9, when he said he would come , One of bIScaptors read a statement" then pulled a knife and beheaded Berg.

28 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

home ,bY way of Jordan, Turkey or ted to Kuwait and' then to Dover, not been heipful. , ,Kpwait. ' , ' Delaware. She said the family had been "I went through this with them for Suzanne Berg said Tuesday she was trying for weeks to learn where their weeks," she said. "I basically ended up told her son's' body would be !r.a,nspor- son w.~but, that federal officials had doing most of the investigating myself."

to do more for judicial transparency. Roger Cohen This month, he called Turkey a "very, very secular democracy" (after caus- ' Globalist ing ire earlier by mistakenly labeling it an "Islamic republic"). But resistance to Turkey in Europe remains strong. Valéry Giscard d'Es- -, Is EU ready for Turkey? taing, the former French president ~ and overseer of efforts to draft a EU 0 constitution, declared in 2002 that " ~ Turkey's entry would mean "the end ., ~ Muslim world is waiting of Europe." 6' , Such views are widely shared, if ~ ISTANBUL "If the Muslim world is not an en- seldom expressed so directly. here Europe ends, and with it emy, they have to go through with Turkey resides somewhere deep ~ presumably the European this," said one American official. and ambivalent in the European t:: W Union, has long been a vexed The American idea, of course, is psyche. It was against the westward- := question. Just how vexed will be that Turkey's natural role is as a pushing forces of the Ottoman empire J:# demonstrated over the next seven bridge between the West and the Is- and Islam that Europe long fought. months as the EU grapples with a crit- lamic world at a time when suspicion The Continent was marked by the im- .s:: ical decision: whether to begin negoti- and anger are growing over Iraq and age of the Ottoman army at the gates ations leading to Turkish member- the Israeli-Palestinian conflict. To ofVienna and the centuries-long ship. open talks leading to EU membership battle to end the Turkish presence in The EU has just admitted 10new would sweep away suspicions of reli- Europe. 5 members without being sure how it gious and cultural prejudice that have The mingled minarets and church will run itself as a 25-member club. So grown as Turkey has waited on the steeples ofBosnia are only the most f' the !lotion of opening the way for sidelines for four decades. It would obvious imprint of the Turkish pres- A1Turkey appears far-fetched. This is a show that a Muslim country that is ence. country of close to 70 million people, also a secular democracy has its place Today, that presence is feIt most im- ë the vast majority of them Muslims, at the same European table as France, mediately in the large number of ~ bordering Iraq, Syria and Iran. Britain and Germany. Turkish immigrants in the EU, partic- Few Europeans associate such dan- Support for EU membership is ularly in Germany. The specter of ~ gerous borders with their continent. strong in Turkey. Saban Disli, the hordes of young Turks moving west But Turkey amounts to a special vice-chairman of the governing troubles many people. case. Its links with the EU go back to Justice and Development Party of Europe remains uncertain about 1963,when Ankara entered into eco- Prime Minister Recep Tayyip Er- how to integrate its growing Muslim nomic agreements. Ever since, the dogan, said that negotiations should population. The notion of the EU as prospect of possible membership has begin in the first half of next year some sort of Christian club has not been dangled with growing specificity with a view to bringing Turkey into been entirely lost. In such a club, of before this diverse and determinedly the EU by 2008, or 2010 at the latest. course, Turkey does not fit. ' secular state. "If Turkey is left out, close to 1.5bil- So, many Turks are skeptical. "Tur- NowtheEU lion Muslims around the world will Commission is feel as bad as I will feel," he said. "The completing a re- clash between Islam and the West will port on Turkey be sharpened." If Turkey is left out, the that will form the Erdogan, who leads a party with Is- clash between Islam and basis for a de- lamic roots that some now refer to as cision by Euro- "Muslim Democrats" (an echo of the West will sharpen. pean leaders in Europe's right-of-center Christian December. Democrats), has worked hard to per- Thelooming suade European leaders that Turkey, a key is a big thing to swallow," said verdict will pro- member of the North Atlantic Treaty Lerzan Ozkale, a university professor. voke sharp divisions. Tony Blair, the Organization, is now ready. "I think the EU prefers us cooperating British prime minister, recently ex- Just last week, special state security on the outside." Up to now, it is true, pressed strong support for Turkish the EU has done well by tantalizing membership, saying it would bring a courts that were sometimes used to try Kurds were abolished, one of a Turkey without admitting it. "new dimension" to the EU. The Ger- series of amendments to the Constitu- But that game now looks exhausted. man government also appears favor- tion. Turkey is impatient. The country has able. But Alain Juppé of France, the In general, the army has lost its much to offer the EU: its understand- leader of President Jacques Chirac's once dominant behind-the-scenes ing of the Islamic world, its vitality, its UMP party, said last month that his large army, its geographic bridge. party opposed opening negotiations role; the often trampled rights ofTur- key's minority Kurdish population Daniel Cohn-Bendit, the Green with Turkey. Chirac himselfhas been have been bolstered. politician, spoke this month of the EU more evasive, saying Turkey has a as a land of "miracles." The first two "European vocation." Erdogan has also pushed hard to re- unite the divided island of Cyprus were Franco-German reconciliation Make ofthat Delphic phrase what and the fall of the Berlin Wall. The you will. through support for a United Nations " peace plan that was rejected last ' third, he suggested, could be Europe's Scrutiny of the EU's next move is rapprochement with the Muslim intense in the United States, in the Is- month by Greek Cypriots. In all this, he has shown himself re- world through Turkish membership. lamic world and in Turkey itself. The He had a point. To close the EU to American view is straightforward. sponsive to Europeàn and American prodding. Colin Powell, the American Turkey would be to look backward at Europe says it wants good relations atime when a troubling future must with Muslims. That being the case, it secretary of state, wrote to the Turk- ish government in February, urging it be confronted. cann()t slam the door on -Turkey. International Herald 'nibune

29 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti LA VIDEO DE L'HORREUR FRAPPE LESETATS-UNIS Laviolence des images diffusées par les terroristes qui ont décapité Nick Berg <- ~ n'entame pas la volonté de la Maison Blanche de poursuivre sa «mission» en Irak. ~ Blanche a souligné aussitôt - que ce meurtre filmé «mon- trait lavéritable nature des en- nemis de la démocratie». «Nous ne céderonspas devant lesterroristesetnous mènerons àbien notre mission enIrak», a précisé Scott McClellan, le porte-parol~ de George W.Bu- sh, qui aprésenté en personne ses condoléances à la famille dujeunehoDune. Craintes. De nombreux élus ont faitpaitâeleurscraintes que cet assaSsinat ne soit que le premier d'une série d'actes de vengeance contre les membres de la coalition, après les révélations sur les sévices commis àAbou Gharib.Alors que l'administration et le Congrès s'interrogent sur la New York de notre correspondant nauxdepuisdeuxsemaines,les publication de nouvelles pho- OUs croyions' Américains se so.nt retro.uvés tos de ces sévices Oire p. 4), le avoir vu lepire face à une nouvelle «vidéo de sénateur (républicain) Wayne '11 en Irak, m.ais l'horreur». Ma,rdi so.ir,l,e'Dé- Allard a estimé que «cette af- " non ..»Le VISa- faire montre que les photos ge fermé, Dan partement d~.Etata co.itfirmé queléCada~qéCapitédeNick . d'Abou Gharib n'.auraientja- . Rather, pré- mais dû être renduespubliques. sentateurvedetteN de CBS,pré- BèrgaVàitété retrouvé samedi ' près de Bagdad. Elles ont exacerbé les antago- vient les téléspectateurs. nismes». Mardi soir, toutes les télévi- AI-Qaecta. Résident de West , Chester (pennsylvanie), 0.\1il La mort de Nick Berg semble :sions américaines ont diffusé surtout avoir renforcé le ma- ,les mêmes images. Celles, re- tenaituncommerce d'électro-' laise d'une opinion publique prises d'un site islamiste, de nique, Berg était, selo.n sa fa- qu'inquiète la situation en cinqhommes cagoulés,debout mille, parti à la fin de l'année Irak. La Maison manche doit devant un homme agenouillé. demière en Irakàrecherchede . de surcroît faire face à une L'otage dit s'appeler Nick Berg, contrats dans les téléco.mmu- autre source d'embarras. La originaire de Philadelphie .. nicatio.ns. Il avait disparu de- famille de Nick Berg - unjuif L'un des bourreaux 1itun texte . puis la mi-avril. Selo.n le site dont tout le monde a noté que qui appelle les musulmans à MuntadaAl-Ansar,q\Ûadiffu- son exécution rappelait celle s'élever contre les «dégrada- . sé la Vidéo.sanglantè, c'est le de Daniel Pearl, lejournaliste lions satçmiques» infligéesF Jo.rdanienAbo.u Mo.ussad al7 du Wall Street Journal en les Américains aux détenUs-' . Zarqao.ui, pro.che d'Oussama 2002 - a en effet confirmé irakiens de la:,~Jfftr~u; .Ben Laden et co.nsidéré com- qu'elle avait porté plainte . Gharib. Nick.BergeStjeté àter- me le chef dl\.l-Qaeda en Irak, . contre le gouvernement. Se- : re, uncoutelasest brandi CBS qui aUrait lui-même proœdéà lon son père, lejeune homme et les. autres chaînes améri- ladécapitation. Hier, toutefo.is, comptait rentrer d'Irak fin cainesarrêtent là leur diffu- les experts du renseignement mars, avant d'être arrêté «sans' sion. Dan Rather et précisaient qu'il était «quasi raison»par lapolice irakienne, sesconfrèrespréci- , impossible» d'authentifier Al- puis d'être détenu deux se- sent que le jeuné Zarqao.ui Oireen page 6). maines, durant lesquelles il a . Am~ricainaensui- Alors que les médias diffu7 reçu plusieurs visites d'offi- te été décapité par saient en boucle des repo.r- ciers du FBI. «Si monfils était le èOit1lr1ando,qui a tages depuis la ville natale de • revenucommeprévu, iln'aurait braQ:4i,latête face àlacarii~Î"a. Nick Berg, l'indignatio.n et le . jamaisététué.flaétédétenude Déjà bouleversés par les pho- cho.c étaient perceptibles à façon illégale», a accusé Mi- tos de to.rtures de détenus ira- Wé}$hingto.n. La Maisön chaelBerg._ , kiensquifontlaunedesjour- FABRICE ROUSSELOT

30 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

mination to wage an unyielding war not only against terrorist organizations but also against states that support them." Syria dismisses effect A spokesman for Prime' Minister , Tony Blair of' Britain said that Blair shared U.S. concerns that Syria had links to unconventional weapons and to of anyU.S ..sanctions terrorism, but indicated' that Britain would not apply its own sanctions. "We have similar objectives and con- Arab League calls the action 'serious' cerns to the U.S., but we pursue those From news reports banned. through a policy of critical and con- Prime Minister Muhammad Naji Otri structive engagement, which allows us : Syrian officials on , of Syria said late Tuesday that the sanc- to encourage and support reform while Wednesday dismissed newly imposed ,tions were "unjust and unjustified," 'talking frankly and robustly about is- American sanctions against the govern- ,adding that they would not have any ef- sues of concern," he said. ment as meaningless, having no effect, fect on Syria. Lebanon may prove to be a major on the country or its economy. : He called on Washington to "reverse loophole in the' sanctions because The United States issued the sanc- "its decision and not provoke problems goods have flowed freely across the bor- tions based on accusations that Syria between the two countries." der from Lebanon to Syria. Importers supports terrorism. ' In an interview published on Wed- find it much easier to operate in Leba- Despite Syria's contention, the Arab nesday in the Spanish daily El Pais but non's free market economy than in Syr- League's secretary general, Amr Mussa, , given before the sanctions were im- ia, where the economy is under tiW1t called the U.S. action "very serious" posed, President Bashar Assad of Syria , government control. while Israel welcomed the step. ' accused the United States of being a President Emile Lahoud of Lebanon The sanctions "will have no effect on source. of instability in the Middle East made clear on Wednesday where his the national economy or the agriculture and warned that hatred toward Ameri- country's sympathies lay.The sanctions ,sector," said Adel Safar, the agriculture cans was growing in the region. are "wrong in content and timing," ministe!, of Syria. ,,Foreign Minister Silvan Shalom of Is- Lahoud said in a statciD.ent from Beirut, "But we feel that the pressure being 1Ji,~ called the sanctions "an important and Syria will withstand the "new in- applied by the United States smacks of d~cision that demonstrates U.S. deter- justice." (AFP. AP) injustice and double standards being applied" in the Middle East, Safar said. He said Washington was "carrying out Israeli policy in the region." The speaker of the Syrian Parlia- ment, Mahmud Abrash, called the sanc- tions a joke. "We are not in an elementary school for the teacher to come and impose sanctions on an undisciplined student," Abrash said in Amman. where his coun- terpa!ts from the neighbors ofIraq were meetIng. "Syria is a country that has its dignity Le ministère des Affaires and respects internationallegislation," étrangères remis aux Irakiens ~e said. "We in Parliament consider the U.S. action a humiliation." , President George W. Bush imposed ,the sanctions on Tuesday, after long ,complaining to Damascus that it was supporting militants like the Palestin- ian group Hamas and the Lebanese group Hezbollah and that it was failing to stop guerrillas from crossing the bor- der into Iraq. ~yria has been on the State Depart- me!lt's list of countries that sponsor ter- ronsm. Syria regards Hamas and Hezbollah as legitimate groups fighting the Israeli occupation of Arab lands. It maintains that ~t is !rying to stop fighters from croSSIng Into Iraq but cannot com- ' pletely control its border with its south- eastern neighbor. !h.e sanctions, which come on top of eXistIng 'U.S. terrorism penalties, in- BAGDAD Lesautorités de la coai !tion, conduite par les clude \a ~ar-blanket ban on American Etàts-Unis, ont remis hier le minhtère des Mfaires étran- exports to Syria and the power, to freeze gères aux Irakiens, avant le transfert du pouvoir préVu au Syrian assets in the United States, the 30 juin. L'administrateur américain Paul Bremer a qualifié White House said. le retour du ministère aux Irakiens de «pas iml?ortant ' Except for food and 'medicine and dans la marche de l'Irak vers la souveraineté». Leministre items intended for certain exempt entit- des Mfaires étrangères, le Kurde Hoshyar Zebari. a affirmé ies like the U.S. embassy, foreign diplo- quant à lui que son département avait «réussi à reprendre matic missions and UN agencies, all les sièges de l'Irak à la Ligue arabe, aux Nations unies et au American exports to Syria, estimated to sein de l'Organisation de la conférence islamique», %i be worth $100 mil~i~n a year, are now

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32 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

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••• est tombé dans le piège que lui ten- se demandait s'il était possible de tuer thode». En ce sens, le destin de l'orga- dait Oussama ben Laden. Et ce n'est plus chaque jour plus de militants armés que nisation elle-même, qui avait autrefois l'heure, comme il était de mise devant les mollahs et les écoles coraniques n'en son centre en Afghanistan, est un épi- les ruines encore fumantes du World produisent. La décision précipitée de phénomène. Car, si la structure qui Trade Center, de répéter de façon in- Washington d'envahir l'Irak n'a rien ar- existait naguère n'est plus, l'idéologie cantatoire que le risque d'un « choc des rangé. Dans le monde arabe et au-delà, d'Al-Qaeda gagne chaque jour en au- civilisations» relève des seuls fantasmes même, l'Amérique et son arrogance n'ont dience. Il suffit, pour s'en convaincre, de Samuel P. Huntington. D'ores et déjà, jamais été autant détestées. d'interroger quelques jeum;s sur les trot- la torture, à propos de laquelle certains toirs de Riyad, de Gaza, de Bagdad ou n'hésitent pas à plaisanter dans l'Amé- Rhétorique d'Islamabad. Beaucoup se reconnaissent rique profonde, provoque l'aversion et antl-oeeidentaJe dans un discours qui mêle des rhéto- une inextinguible soif de revanche au ertes, sur le plan militaire, riques anti-occidentale, antisioniste et sein de la communauté du Prophète, où l'Occident a indéniablement antisémite. Usne sont pas liés à Al-Qaeda, les rangs des extrémistes ne cessent de marqué des points depuis les naturellement, mais ils approuvent ses grossir. Cattentats du Il septembre. Au- préceptes et ses méthodes. Comme pour exorciser sa peur, on jourd'hui, environ deux ans et demi après Les plus extrémistes d'entre eux, à associe volontiers, dans les pays occi- la destruction du World Trade Center, les défaut de démarcher Ben Laden, appro- dentaux, Al-Qaeda à un réseau terroriste camps d'entraînement ont été fermés chent désormais d'autres individus pour international dirigé par un criminel ma- en Afghanistan et la plupart de ceux qui un soutien financier ou logistique, tel chiavélique, réseau qui serait organisé à furent des collaborateurs de Ben Laden, Abou Moussab al-Zarkaoui, un Jorda- la manière d'une multinationale. Plus le là-bas, entre 1996et 2001, sont morts, en nien d'origine bédouine, auteur pré- temps passe, cependant, plus cette in- prison ou en fuite. Les capacités de com- sumé de la décapitation télévisée de terprétation apparaît réductrice. Amoyen muniquer du leader d'Al-Qaeda sont Nicholas Berg, à Bagdad; et dont le mou- terme, en effet, le vrai défi lancé par le limitées, même si les attentats à Bali, en vement Al-Tawhid wal' Jihad (Unifica- groupe d'Oussama ben Laden réside Arabie saoudite et à Madrid, entre autres, tion et guerre sainte) partage l'idéolo- moins dans sa capacité à organiser des démontrent que son organisation reste gied'Al-Qaeda, tout en se se posant en attentats que dans son habileté à diffu- capable de frapper. La coopération ren- rival. Sa macabre mise en scène, diffu- ser ses idées et sa vision du monde. Le forcée entre services de renseignement sée en quelques minutes dans le monde conflit entre Al-Qaeda et l'Occident n'est complique la tâche des terroristes. Mais. entier par Internet, démontre combien pas seulement d'ordre sécuritaire, loin l'essentiel est ailleurs. les islamistes sont prêts à exploiter de là. Ilest aussi de nature idéologique et Du point de vue de ses sympathisants, tous les moyens de communication religieuse. Or, sur ce chapitre, le milliar- Al-Qaeda a toujours été moins une or- modernes. daire saoudien ne cesse de gagner du ter- ganisation qu'une idéologie. Le terme Le principal objectif d'Al-Qaeda n'est rain contre l'Amérique de GeorgeW Bush. qaeda est souvent traduit par « base ..ou pas de conquérir l'Occident. Dans l'es- Même Donald Rumsfeld, secrétaire amé- par « fondation ". Mais les militants is- prit de ses militants, il est de répondre ricain à la Défense, semblait le recon- lamistes radicaux, pour leur part, attri- aux agressions répétées d'un bloc de naître, dans une note confidentielle révé- buent au mot une définition différente: pays occidentaux mené par les Etats-Unis lée par lapresse, en octobre 2003,lorsqu'il ils parlent de « précepte .. ou de « mé- et décidé, dans l'optique des islamistes'

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,".,_~~_~~,,,.. '._.'.'"" ,.."',",..i(:i~~y~~l~~~~ii~i:;i%~{~ Une écolière irakienne sous les tirs croisés d'un détachement américain et de la-résistance chiite du quartier de «Sadr City ", le 12 mai. radicaux, à achever un projet politique toirs de la chaîne Fox News. « Et alors? un journaliste lors d'une conférence de entamé lors des croisades et à l'époque Et alors? Nos gars n'ont pas le droit de presse: « Je regrette, mais, technique- coloniale. A terme, le but des islamistes prendre un peu de bon temps? ricanait ment. il s'agit non de torture, mais de les plus radicaux est le rétablissement du le porte-parole des conservateurs, en mauvais traitements. " califat, cet ensemble musulman qui commentant, le 5 mai, les photos de la Devant ses juges du Capitole,deux com- s'étendit, à partir du Ville siècle, de prison d'Abou Ghraib. De toute façon, missions du Sénat et de la Chambre des l'Andalousie à l'Asie centrale, en passant ils se font tirer dessus sans arrêt. Vous ne représentants où rien de moins que par le Maghreb et le Moyen-Orient. S'y comprenez pas qu'ils aient besoin de dé- Hillary Clinton, Ted Kennedy et le répu- ajouteraient, aujourd'hui, les territoires compresser un peu?» Ce jour-là, l'ani- blicain John McCain le tenaient en joue, actuels de la Malaisie, de l'Indonésie et mateur radio idolâtré par l'Amérique droi- l'ours blessé a présenté des excuses gran- du sud des Philippines. tière confirmait une foisde plus sa maîtrise dioses, non sans rappeler à ses détrac- Certes, seule une petite minorité du de l'outrance calculée. Et ses 20 millions teurs, ici par une cinglante repartie, là 1,3 milliard de musulmans adhère à cette d'auditeurs, déculpabilisés, en redeman- par un haussement d'épal~es, que, à trop doctrine: les enquêtes d'opinion me- daient, saturant plus que d'habitude son l'acculer à l'humilité, ils s'exposaient à nées dans le Maghreb et au Moyen- standard, pour rivaliser de cris machos: ses morsures.D'ailieurs, la suite lui a Orient ont souvent démontré l'attache- «Pourquoi devrions-nous nous conduire donné raison. Rassuré par les sondages, ment d'une majorité de la population mieux qu'eux? entend-on. Ces gens veu- 'Bush en personne s'est rendu au Penta- aux élections libres, à l'éducation et à lent notre peau, brûlent et mutilent nos gone, le 11 mai, pour lui réaffirmer sa l'égalité des chances. Reste que, si les boys. Une fois de plus. nous sommes en- confiance. marteler sa détermination à Etats- Unis et les pays occidentaux veu- core trop gentils! » promouvoir la liberté en Irak et annon- lent remporter la guerre contre le terro- cer une rallonge de 25 milliards de dol- risme, ils doivent éradiquer leurs en- ccRwny la p'oigne )), lars au budget, déjà monstrueux, de l'oc- nemis sans en créer pour autant de guerrier Irreductible cupation. Et,àWashington, le même jour, nouveaux. e7 mai, au soir des auditions les sénateurs qui écoutaient le témoi- L'objectif de George W. Bush est d'éli- de Donald Rumsfeld devant le gnage capital du général Antonio Taguba miner toute menace terroriste. Celui Congrès, 73 % des Américains - auteur du premier rapport d'enquête d'Oussama ben Laden est de radicaliser Ls'entendaient au moins pour sur les sévices d'Abou Ghraib - et les dé- les opinions publiques dans les pays mu- s'opposer au départ du secrétaire à la négations du secrétaire adjoint au ren- sulmans. Sur ce plan, il ne cesse de mar- Défense, grand ordonnateur de l'occu- seignement du Pentagone ont soudain querdes points, à l'heure où s'étalent à la pation de l'Irak et gérant des prisons de mesuré leur ton et échangé des regards Une des journaux du monde entier les in- ce pays. inquiets: une dépêche leur annonçait fâmes photos des prisons américaines de Dans le trouble, la peur et le chaos mo- que d'autres images, celles d'un otage ci- l'lrak« libéré ». Or, face au scandale, si ral, ils se reconnaissaient en « Rumy la vil américain en Irak décapité au cou- l'An1ériquedes vertus simples et conqué- poigne », monument de morgue impa- teau par ses ravisseurs et vêtu d'une te- rantes a d'abord baissé les yeux, sa contri- vide déguisé en septuagénaire serein, nue orange évoquant celle des détenus tion s'est vite muée, par un réflexe d'au- guerrier irréductible capable, quelques de Guantanamo, circulaient sur Inter- todéfense, en rage débridée sur l'antenne heures après s'être fait, pour la forme, net. Un seul élu a pris le risque d'impu- de Rush Limbaugh et sur les micros-trot- gronder par le président, de reprendre ter la responsabilité de ces atroces •••

l'EXPRESS 17/5/2004

34 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

••• représailles aux ignominies de la pri- son d'Abou Ghraib. Les autres, tous les autres ont préféré laisser aux talk-shows et boutefeux de la droite l'occasion de stigmatiser la barbarie de l'ennemi. Une atrocité en laverait une autre? La mise en scène morbide et les hurlements d'agonie d'un innocent nommé Nicholas Berg effaceraient les rituels dantesques des nuits d'Abou Ghraib ?Iln'en est rien. Le cynisme viril des populistes cache mal un malaise national. Au jeu de la suren- chère du sordide, l'Amérique a bien plus à perdre que les fanatiques irakiens: une supériorité morale qui tient lieu de rai- son d'êlie, ses certitudes bien -pensantes et, si ce n'est déjà fait dans les yeux haineux du monde arabe, le reflet de son âme. Dans cette escalade de l'horreur, c'est l'image mondiale des Etats-Unis qui se brouille et se détériore. I;islamisme, avec sa barbarie assumée, n'a, lui, rien à perdre. Circonstance aggravante et évidem- ment exploitée par les médias arabes, prompts à jeter de l'huile sur le feu: tous Manifestation des partisans de l'imam rebelle chiite Moqtada al-sadr, à Bagdad, le 12 mai. les auteurs des sévices infligés aux pri- vicissitudes de l'occupation en envoyant tabasse, on l'enchaîne nu sans le nour- sonniers irakiens assurent avoir, nuit des renforts et préfèrent jouer sur une rir pendant deux jours, on lui pisse des- après nuit, obéi aux ordres des agents du rotation plus lente des troupes en place. sus sous les ricanements d'une femme renseignement militaire et de la CIA,qui, Et l'exaspération des GI accroît leur soldat, avant de lui confier, des semaines de facto, avaient pris le contrôle de la pri- brutalité envers les civils... . plus tard, qu' « on le sait innocent, mais son et les encourageaient à « ramollir» Donald Rumsfeld, qui, voilà trois mois, qu'il peut, peut-être, en savoir plus ». les suspects pendant leur service noc- lors d'un discours sidérant devant les Sur l'une des photos d'Abou Ghraib, qui turne. Or voici que le New York Times républicains de Miami, justifiait la« né- s'étalent aujourd'hui à la Une de toute la en date du 13mai révèle que certains sus- cessité, certes inhabituelle, de détenir presse arabe, on reconnaît Steven pects arrêtés par la CIAdans le cadre de des gens sans jugement ", n'aura jamais Stephanowicz, l'un des salariés de CACI la chasse contre Al-Qaeda auraient été autant évoqué les conventions de Genève (California Analysis Center Incorpora- soumis au supplice de la« baignoire »... que lors de ses auditions devant le ted), occupé à enchaîner en grappe trois congrè.s le 7 mai. Il trahit pourtant plus Irakiens nus dans une travée de la pri- S'hra.~atloa de gêne quand on lui demande qui, du son. Troisde ses collègues, dépêchés, eux, desOI renseignement du Pentagone et de la par le concurrent Titan, une société du arleur existence même, ces CIAou des policiers militaires, détenait même type installée à San Diego, offi- photos révèlent avant tout l'im- le véritable contrôle de la prison d'Abou cient comme traducteurs dans le même :ppunité des plantons rigolards Ghraib entre octobre et décembre, quartier spécial. Leurs noms sont dûment de la 372ecompagnie. Ellestra- période des pires exactions contre les mentionnés dans le rapport du général hissent aussi les rancœurs de soldats qui, détenus. Ses bougonnements evasifs Taguba sur les sévices. PillS que jamais, certains d'un retour aux Etats-Unis pen- valent aveu. le déshonneur de l'armée, ultime revers dant l'été 2003, ont brusquement vu leur C'est l'époque où, faute de voir les Ira- de la guerre à la Rumsfeld, fait hurler la mission en Irak prolongée pour cause de kiens venir à lui, l'occupant les garde à Grande Muette. Même le Pentagone flambée inattendue de l'insurrection. Et portée de main en prison. Abou Ghraib, résonne de mutineries. « Nous sommes dans quelles conditions! Des chauffeurs, conçue pour 4 000 détenus, en compte entrés dans ce conflit sans stratégie de des gratte-papier et des mécaniciens se bientôt 8 000 ; embarqués pour rien ou combats, de conclusion et de sortie! retrouvent geôliers de la plus grande pri- presque, au cas où, enfermés sans tri ni tonne un haut gradé. Le bureau du se- son d'Irak, dans un confort semblable à détermination de leur intérêt potentiel crétaire à la Défense a refusé le moindre celui des détenus, sans autres consignes pour obtenir des informations. Des gra- conseil militaire. » ., qu'assurer une routine creuse imposée dés baasistes couchent en cellule avec Quel conseil aurait pu accepter de re- . par des gradés abrutis d'ennui. Mais des boutiquiers innocents arrêtés sur des cevoir Donald Rumsfeld, lui qui, à 43 ans, dehors l'Irak change à vue d'œil. dénonciations délirantes de leurs concur- sous le président Ford, avait été le plus Les groupes baasistes d'hier s'élargis- rents ou de leurs débiteurs. Un cham- jeune secrétaire à la Défense de l;histoire sent en réseaux nationalistes et multi- pion de natation passe onze mois en tôle américaine? I;après-ll septembre a plient les attentats. AWashington, Bush parce qu'il détient une carte du comité donné libre cours à sa conception d~ la et Rumsfeld, par simple calcul politique, olympique, l'ancien joujou d'Oudaï guerre légère, faite de technologie effi- refusent d'admettre devant l'opinion les Hussein, l'un des fils de Saddam. On le cace et de troupes d'élite en petit •••

'L'EXPRESS 17/5/2004

35 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti

BWlb dan. le ptige Bea Ladea

••• nombre, indolore auxyeux de l'Amé- rique de l'après-Vietnam. Qu'en est-il INTERVIEW advenu? r;offensive réussie de mars 2003 a accouché d'un bourbier, pour cause de ccBa Irak, les 6cbéaaces faible préparation, de manque de sens humain et d'arrogance pathologique. Les seroat teaaes ~~ terribles pillages en Irak, à la mi-avril Pressenti pour le poste de Premier ministre, Mehdi al-Hafez 2003, auraient pu ne pas avoir lieu, sans confie à L'Express son projet pour l'avenir du pays ses œillères. La déchéance de son armée dans la prison d'Abou Ghraib fait écho à hiite de confession, laïque de convic- ceux-ci. tion, économiste et diplomate de Mais, si, comme Bush, ilest aujourd'hui formation, modéré par tempérament, haï dans le monde arabe, il reste popu- Cle ministre irakien du Plan, Mehdi laire aux yeux d'une Amérique débous- al-Hafez, fait figure de favori dans la course au salée -le dernier homme fort d'un gou- fauteuil de Premier ministre, appelé à animer le vernement en plein désarroi. Leprésident gouvernement intérimaire au lendemain du 30juin,

des Etats- Unis, à un moment crucial de date du transfert officiel du pouvoir aux Irakiens, ,~ la guerre, et à six mois de l'élection pré- L'impétrant héritera d'une mission délicate: gé- ~ sidentielle, ne peut se passer de cet im- rer le pays jusqu'aux élections générales, prévues ~ périeux commandement, de cegénie de au plus tard en janvier 2005. Chef d'orchestre de La Constitution provisoire (1J, adoptée en la conférence de presse spectacle. Son l'effort de reconstruction, AI-Hafez bénéficie tout mars dernier. vous convient-elle? départ le priverait d'un rempart politique à la fois du soutien de Lakhdar Brahimi, émissaire ~ Elle fournit une base solide pour la version essentiel et confirmerait dangereuse- spécial de Kofi Annan en Irak, et de la bienveillance définitive. Jesuis, pour ma part, plutôt satisfait de ment l'échec paradoxal de « Liberté pour du Département d'Etat. son contenu. l'Irak ». Il en faudrait plus pour qu'il le On vous dit adepte du consensus.L'esprit limoge. Peut -être une nouvelle brassée Letollé que déclenche l'abject traitement de compromis a-t-il de l'avenir en Irak? de photos, plus insoutenables encore. des prisonniers d'Abou Ghraib compro- ~ Ce pays a un besoin vital de réconcilier toutes met-ille retour à la souveraineté? les opinions qui l'habitent. Seule une approche StérWser le terreau ~ Je ne le pense pas. La partie irakienne et rationnelle et modérée nous permettra de du terrorisme l'Autorité provisoire de la coalition (APC), soute- surmonter nos difficultés. nsortant, le 12mai, d'une salle nues par le Conseil de sécurité de l'ONU, partagent Commentpouvez-vouséviter d'apparaÎtre sécurisée du Capitole où ils une même vision et un même engagement: nous comme le protégé desAméricains ? avaient pu observer les der- devons avancer vers le transfert du pouvoir, facteur ~ Etrange question! En quoi serais-je associé aux Bnières images venues de la pri- essentiel de la stabilisation du pays et de sasécurité. occupants? Je représente les intérêts de mon son, les élus démocrates apparaissaient Bien sûr, il faut condamner avec fermeté les abus peuple. Dans le contexte d'un partenariat validé outrés ou abasourdis, mais tous prison- commis, respecter scrupuleusement les droits des par une résolution de l'ONU. niers de leur dilemme: les vidéos et les détenus. Les Irakiens ne sont d'ailleurs pas les seuls Quand l'occupation cessera-t-elle? clichés abjects, images de viols de femmes à l'affirmer: les Américains font de même. Il ne ~ Nous ferons tout pour qu'elle prenne fin dès détenues, de tabassages sanglants, pou- peut y avoir la moindre tolérance en la matière. que possible. vaient peut-être accélérer la chute du pa- Mais tout cela n'aura aucun impact négatif sur le Mais encore? tron du Pentagone. Mais les divulguer ne mécanisme politique. L'échéance du 30 juin sera ~ Impossible pour moi de définir un calendrier ferait qu'aggraver l'humiliation arabe. tenue. précis. L'échéancier fait l'objet de discussions, Après l'assassinat de Nicholas Berg, il Queldoit être le poids des Nations unies ? Redoutez-vous un affrontement ouvert s'agissait non plus de gagner les cœurs ~ Nous, Irakiens, avons toujours souhaité qu'elles entre chiites modérés et partisans de et les âmes des Irakiens, mais d'éviter de jouent un rôle élargi dans ce processus. S'agissant Moqtada al-Sadr? fournir le prétexte d'un nouveau Il sep- du choix des membres du futur gouvernement, ~ Sur ce front-là, je suis optimiste .• tembre. D'ailleurs, Rumsfeld lui-même, il doit, là encore, résulter de consultations entre Propos recueiWs par ViDcent llugeux le 7 mai, avait prévenu les congressistes nous, l'APC et l'ONU. (1) Voir [;Express du 8 mars 2004. de l'imminence de nouvelles révélations sur Abou Ghraib. « Le pire est encore à venir», prédisait-il. l'Otan. A l'origine de cette vision, théo- d'ailleurs figure de premiers maillons de Qu'on est loin de l'avènement du risée en février dernier, un postulat per- la chaîne de l'espoir. Déjà, tandis que « Grand Moyen-Orient» cher à George W. tinent : il faut, pour stériliser le terreau bascule à Bagdad la statue de Saddam Bush et aux élites néoconservatrices ! Il du terrorisme islamiste, en assécher les Hussein, on spécule sur le prochain do- peinait à décoller. Le voici cloué au sol. sources sociales et politiques. En clair,la mina: Iran? Syrie? Arabie saoudite? Et pour longtemps. Car le tollé rageur dé- misère, le chômage, l'incurie, la corrup- Le rêve, cocktail d'arrogance, de pater- clenché, dans l'univers arabo-musul- tion, le népotisme et le despotisme or- nalisme, de candeur et de messianisme, man, par le sadisme des matons d'Abou dinaire dopent l'audience des nihilistes tournera court. Avant même que le sou- Ghraib et la contrition équivoque de leurs d'Allah. Et seule une contagion démo- rire des tortionnaires, tantôt fat, tantôt chefs, inflige un coup fatal à l'ambitieux cratique peut, au terme d'un cycle ver- gêné, s'étale au fronton des kiosques,le dessein dont les puissants discuteront tueux, saper leur audience. La chute de Great Middle East (GMO) a du plomb en juin à Sea Island (Géorgie)lors du som- la maison taliban, à Kaboul, puis celle de dans l'aile. Maints chefs d'Etat rechignent met du G 8, puis à Istanbul pour celui de la tyrannie baasiste, en Irak, firent à se plierà une ouverture made in USA, •••

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••• moins consentie qu'imposée. Mais ily a plus grave: l'alignement de George W. Bush sur les thèses d'Ariel Sharon, devenu patent le 14 avril, lors d'une visite du Premier ministre israélien à Washington, achève de discréditer l'hyperpuissance dans la fameuse « rue arabe ».Tout se passe comme si la Mai- son-Blanche avait renoncé au statut, illu- soire, d' « honnête courtier »,si souvent invoqué dans le passé. Or pas un expert, fût-il américain, ne conteste la centra- lité du conflit israélo-palestinien dans la rhétorique anti-occidentale qui fleurit de Nouakchott à Islamabad. Difficile de prétendre guider la région vers la liberté quand on valide le maintien ad vitam ae- ternam des colonies juives de Cisjorda- nie et que l'on enterre le principe même du droit au retour des réfugiés palesti- niens. Bien sûr, l'hostilité des potentats arabes à la chimère du GMO n'est pas dé- " pourvue d'ambiguïté. L'Egyptien Hosni L~. ~ '" ~~~. Moubarak ou la dynastie wahhabite ont Donald Rumsfeld salue le personnel militaire de la prison d'Abou Ghraib, le 13 mai. tout à perdre au jeu de la transparence. expose les hommes ainsi souillés à la mort sident Bush qu'il formulait un raison- En revanche, de tels alliés, jugés respec- sociale,et les femmes à la mort tout court. nement erroné en assurant qu'il ferait tivement fragile et douteux sur les rives De plus, au sein d'opinions corsetées par triompher la démocratie: la démocratie, du Potomac, ont les moyens d'opposer les tabous, de telles images alimentent lui a expliqué Chirac. c'est le vote, etle au vent d'Ouest une résistance passive. les fantasmes qu'éveille cet Occident aux vote, en Irak, ce sont les chiites. Or les L'effondrement de ces pouvoirs, comme mœurs dépravées, dont on traqu(.'au de- chiites, ce ne sera jamais la démocratie. celui du trône hachémite, élargirait à meurant les perversions sur Internet et Aujourd'hui, plus aucun des scénarios en- coup sûr le champ du chaos. Théâtre les chaînes de télévision satellitaires. Au- visageables n'est rassurant: « Siles Etats- d'une intense empoignade entre réfor- tant dire que, à l'heure du prêche, les Unis s'en vont, ce sera la guerre civile; s'ils mistes et gardiens du dogme, l'Iran est, cheikhs et les imams auront de quoi nour- restent, ce sera la guerre civile aussi », lui aussi, en mesure de monnayer un sur- rir le récit de l'éternel combat entre le confiait récemment le chef de l'Etat fran- sis: ses ambitions nucléaires et son in- vice et la vertu. Un discours évidemment çais à un visiteur. Et d'ajouter: « Avecles fluence modératrice présumée auprès providentiel pour Oussama ben Laden. chiites à Téhéran, les chiites à Bagdad, les des chiites d'Irak condamnent les Etats- Un signe: au Caire, plusieurs journaux alaouites à Damas et le Hezbollah, on n'est Unis à la retenue. La Syrie, elle, paraît ont publié, voilà peu, à la Une des clichés pas sorti de l'auberge! Sans compter les plus vulnérable. Mais les sanctions trafiqués de viols collectifs perpétrés par Kurdes, qui, s'ils cherchent l'indépen- commerciales annoncées le Il mai à son des militaires américains, empruntés en dance, provoqueront immédiatement encontre par George W. Bush - rançon fait à des sites pornographiques. une réaction militaire turque. » de la bienveillance de Damas envers les Sombres perspectives. L'épisode atter- islamistes radicaux de Hamas ou du Le vote, en Irak, rant que nous vivons laisse déjà des vain- Hezbollah, de son laxisme supposé à c'est les cbiltes queurs et des vaincus. Les vainqueurs? l'égard des jihadistes irakiens et de sa nfeignant d'ignorer les exac- Ceux qui, enfiévrés par les anathèmes du mise sous tutelle du Liban voisin - per- tions commises dans les pri- , leader d'AJ-Qaeda, ne jurent que par le dent de leur portée. Leprésident Bachar sons d'Irak, les officiers de l'US sang, le glaive et les attentats-suicides. el-Assad, tiraillé entre inertie et autori- EIArmy et leurs supérieurs ont L~s vaincus? Ces francs-tireurs qui, en tarisme, a beau jeu d'ironiser en écho sur couru le risque d'avilir le dernier carré Egypte, en Jordanie ou en Iran, plaident les « leçons de démocratie» d'un pays des valeurs universelles dont Bush et les contre vents et marées pour le pluralisme, dont les soldats outragent et humilient. siens se veulent les garants et les prosé- les libertés de pensée et d'expression, Nul doute que le Pentagone a mal me- lytes. Qui osera prôner demain en terre quitte à passer désormais pour des traîtres -1 suré l'impact dévastateur et durable, dans d'islam la dignité, la liberté, les droits hu- vendus à l'ennemi. Tant Bush le messa- la psyché musulmane, de sévices à carac- mains et la démocratie? Le pis est que ger a brouillé le message. Un certain tère sexuel. Siinjuste et cruel soit-il pour plus personne, à présent, n'arrive à devi- 1I septembre, Oussama ben Laden n'en les victimes, le « code d'honneur» en vi- ner l'issue du conflit. Jacques Chirac a lui- espérait pas tant. • gueur dans la plupart des sociétés arabes même répété à maintes reprises au pré- P. c., M. E., V.B. etA. L.

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Bagdad envoyé spécial Les trois assistants qui voya- Saddam Hussein avait entre- militaires en Irak. «Au lieu de u convoi officiel ne geaient dans sa berline ont pris, ces dernières semaines, faire dérailler leprocessus, cet restent que des car- également été tués dans la dé- des démarches en directiondu attentat confirme que le trans- casses fumantes, vé- flagration, ainsi que les gardes jeune rebelle chiite Moqtada fert de l'autoritéestunedécision tuculesdéctùquetés du corps qui les accompa- al-Sadr pour le convaincre de sage et prudente. Nous conti- par le souffle de l'ex- gnaient. L'action a été reven- renoncer à la confrontation nueronsà travailler au côté du plosion' châssis en diquée par message publié sur armée avec les troupes de la Conseil degouvernement pour Dflammes sur le bord sur la Internet au nom du «Mouve- coalition dans lesvillessaintes mener cepays àladémocratieet chaussée. Lesfaçades alentour, ment de la résistance arabe», de Najaf et de Kerbala. Son à la souveraineté.» Mais le gé- criblées d'une pluie d'éclats de rôle de négociateur néral avait du mal à cacher son tôle, attestent de la puissance Lesassassins ont montré que l'armée s'étendait égale- embarras, leconvoid'Ezzedine de l'explosion. Un attentat -sui- américaine est incapable de protéger ment aux pourpar- Salim ayant été frappé alors cide à la voiture piégée, a dé- ses meilleurs alliés hors de ses bases. lers entamés avec qu'il s'apprêtait àentrer dans capité, hier matin, l'exécutif l'ensemble des le périmètre ultrasécurisé de irakien. Abdel Zahra Osmane un groupe inconnujusqu'ici. forces politiques irakiennes la «zone verte», vaste camp Mohammad, dit Ezzedine Sa- Lourd bilan pour un attentat et Lakhdar Bratûmi, l'envoyé retranché sur une boucle du lim, n'a pas survécu à ses bles- aux conséquences politiques spécial des Nations unies, Tigre où sont concentrés le sures. Transporté en urgence dévastatrices pour la coalition. pour mettre sur pied un gou- commandement américain et au centre hospitalier Yar- Ledocteur Ezzedine Salim re- vernement intérimaire au- les ministères irakiens qu'il moukde Bagdad, le président présentait en effet leparti chii- quelles occupants voudraient chapeaute. Lestroupesd'occu- en exercice du Conseil de te religieux Al-Dawa al-Is- transférer une partie du pou- pation et leurs supplétifs yvi- gouvernement n'a pu être lamiya-Markaz, un courant voir dès le 30juin prochain. vent en totale autarcie dans les réanimé. «Nous n'avons rien important au sein de l'exécutif «Desjours comme aujourd'hui anciens palais de Saddam Hus- pufaire. Il était touché à la tê- mis sur pied par les Améri- renforcent notre conviction que sein. En montant leur embus- te, à lapoitrineetauxjambes», cains en Irak Oire ci-dessous). le transfert de la souveraineté cade meurtrière aux portes de explique le professeur Khaled Respecté, y compris par les aupeuple d'Irak doit bien avoir la forteresse, les assassins ont Salah, chef du service de chi- sunnites proches de la résis- lieu», adéclaré legénéral Mark fait la démonstration des diffi- rurgie, qui a constaté le décès. tance, cet ancien opposant à Kimmitt, chef des opérations cultés que rencontre l'armée. américaine, incapable de pro- téger ses meilleurs alliés hors de sesbases. Ezzedine Salim, symbole Toute lajournée, les hélicop- tères de combat ont bour- donné dans le ciel de Bagdad. d'un chiisme modéré Vaine fouille aérienne, sym- .Lechef du gouvernement provisoire était un pilier du parti AI-Dawa. bole de cette impuissance . Les patrouilles américaines I-Dawaal-IslamiyaO:.\ppelde .~ activités politiques, il choisit de se se déploient toujours trop l'islam) est le I?lusvieux parti '\~~':'~rendre en Iran. na fait paraître en tard. Leurs barrages paraly- chiite d'Irak, le plus presti- 1969son premier livre,une biogra- sent la circulation dans le A gieux, le plus persécuté par le ptùe de Fatima, lafilledu prophète centre de la capitale, et irritent défunt régime de Saddam, un sym- Mahomet. les Irakiens qui supportent. bole pourune bonne partie des chiites Ezzedine Salim a été partie pre- mal ces contraintes. Chaque irakiens. Abdel Zahra Osmane Mo- ~. nante de différents rassemble- jour, les troupes de la coalition hammad, dit Ezzedine Salim, prési- .. ments de l'opposition irakienne étendent leur périmètre de dent en exercice de l'exécutif irakien, ~;: avantle début de la guerre améri- sécurité, au détriment des en était un des piliers et un de ses deux repré- cano-britannique contre le régime de Saddam citoyens ordinaires - automo- sentants (sur 25 membres) au sein du Conseil Hussein, en mars 2003. A son retour d'exil bilistes, commerçants, rési- de gouvernement mis en place par les Améri- d'Iran, ilaété choisi comme chef du parti àBas- dents. Chaque jour, de nou- cains. Originaire de Bassara, le grand port du sora Al-Dawa al-Islamiya, à la différence des velles vexations s'ajoutent à. sud du pays, peuplé en écrasante majorité de partis islamistes, a un programme politique une liste déjà longue de règles chiites, ily avait obtenu un diplôme de l'Ecole précis et aaccepté de participer àl'exécutif mis souvent ridicules. Dernière: normale d'instituteurs, puis entrepris des en place par les Américains en dépit de son op- en date, l'interdiction de études religieuses - selon sa biographie offi- position passée à la politique de Washington. vitres fumées sur les véhi- cielle. C'est un des rares partis religieux chiites à ac- cules privés. Dans un pays nrejointAl- Dawa al-Islamiyadès 1961,et de- cepter le principe d'élections libres etle multi- où le soleil matraque plus de vient membre de sa direction dès 1973.Arrêté partisme dans le cadre d'un régime constitu- dix mois par an, tous les pa- en 1975 pour ses écrits et ses positions poli- tionnel ainsi que la collaboration aveclespartis re-brise ou presque sont tiques, il réussit à s'enfuir au Koweït où il sé- laïques, comme le Parti communiste, son an- teintés ..._ journe cinq ans.En raison des restrictions àses cien rival. .. D'après AFP DIDIER FRANÇOIS

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.There is one way to preserve Iraq • and give us a way out A federation of Shia, Sunni and Kurdish states will avoid civil war

The Guardian - By Peter Galbraith 17 May 2004

The news from Iraq is so bad that even President Bush no lon- Islamic state. ger describes successive disasters as evidence of progress. The Bush administration is now moving to increase troop Although a small minority, the Sunni Arabs have always run levels in Iraq, and is asking the British government to do the Iraq. Historically, they have been Iraqi nationalists, but they same. are also pan-Arabists. (the core tenet of Ba'athism) connects the Sunni Arabs to the larger Arab world, A year ago, more troops (and, more critically, a plan on to how and may become even more important as they come to terms use them) might have made a difference. Most people in Iraq with their loss of power and status. welcomed the overthrow of Saddam Hussein and many did cheer the coalition as liberators. If the coalition had preven- Civil war is a more likely outcome in Iraq than democracy. ted the looting of Iraq's most importànt institutions, if it had There is growing tension between ~_ secular Kurds and Shia restored essential services sooner, if it had had a coherent plan religious leaders who want to maKe Iraq an Islamic state. Thé to transfer power to Iraqis, if it had deployed people know- Shia have warned that they will not be bound by provisions ledgeable about Iraq, if it had applied the lessons of success- of Iraq's transitional administrative law to ensure a role for ful post-conflict state-building such as in Bosnia and East the Kurds (and ~J)Jli Arabs) in the-writing of a permanent Timor, there might be a different environment today. But there constitution. Kurdistan's leaders reply that their region will is nothing about the current strategy that suggests more not stay in an Islamic state. might help. Coalition efforts to-ouild a commo~ Iraq risk provoking this Even if the coalition did everything right, its efforts are likely civil war. After the new Iraqi army and police went missing in to fail as long as it persists with an idea of Iraq that does not Falluja, the coalition brought in Kurdish forces, ostensibly exist. under a national Iraqi banner, to fight. Sunni Arabs vowed revenge. ---- In a recent speech, the American administrator Paul Bremer spoke of "the path to a new Iraq ... where the majority is not By ousting Saddam, the coalition shatter,(dOan 80-year-old Sunni, Shia, Arab, Kurd or Turkoman, but Iraqi". Thousands political system that brougnC unity through force. With the of conversations, he said, had convinced him that this was the Kurds not wanting to be Iraqi at all, and Iraq;s'confessional path desired by the vast majority of Iraqis. communities holding diametrically opposed ~iews on how to organise the society, coalition efforts to create an Iraq that is I wonder to whom Bremer, who is ensconced in his fortified both united and democratic are doomed. The best hope for palace, has been talking. holding Iraq together, and avoiding civil war, is to allow each of Iraq's three constituent communities the system it wants. Over the past 20 years, I have visited every comer of Iraqi Kurdistan and know well most of its leaders. I have never met Iraq's best chance for survival is as a loose federation of at an Iraqi Kurd who preferred Iraq to an independent least two, but more likely three states - Kurdistan in the north, Kurdistan, if that were a realistic alternative. Earlier this year, a Sunni Arab state in the centre, and a Shia state in the south. the Referendum Campaign, a coalition of Kurdish NGOs, col- The central government would exercise relatively few powers lected 1.7 million signatures in Kurdistan (about two-thirds of - little more than foreign affairs and monetary policy. the region's adults) demanding a vote on independence. For Kurdistan, federalism means continuing the democ'ratic Iraq's Shia, some 60% of the population, express themselves experiment started during the last 13 years of de facto inde- .) primarily through their religious identity. During a recent trip pendence. from the rest of Iraq. The coalition should abandon to the south, I saw no sign of support for the secular parties, efforts to disband the Kurdish peshmerga, who are an organi- and the religious parties could well win an absolute majority sed military that took more casualties in the war for Iraq's in next year's elections. The Shia are not separatists, but liberation than any other American ally. rather feel their majority status gives them not only the right to govern all Iraq, but also to impose their version of an The Kurdish people will never accept the return of an Iraqi

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army, however reformed, that they associate with decades of the Sunni triangle is the absence of leaders with any consti- repression and genocide. Reintroducing central government tuency.A separate state is more likely to give the Sunni Arabs institutions to Kurdistan will upset a part of Iraq that is so the security that will allow the emergence of a leadership suf- stable that fewer than 300coalition troops are now stationed ficiently confident to take on the insurgency. Unfortunately there. Only the most fanatic nation builders among the Bush there is no guarantee this will actually happen. administration's neo-conservatives can think this makes sense. Federation will allow the coalition to disengage from the Kurdish north and the Shia south, and to focus on three pro- Assuming the Shia religious parties win the elections in the blem areas: Baghdad, the Sunni triangle, and the contested south, they should be allowed to establish their Islamic state city of Kirkuk. - but only in the south. More than ever, the US and Britain need an exit strategy from This may not be desirable, but the alternative is escalating an Iraq engagement that is opposed by growing majorities in conflict with radical Shia elements, and the possibility of civil both countries and in Iraq. This strategy has to be based on a war within the Shia community itself. The coalition might clear-eyed understanding of what Iraq is, and not fantasies also think twice about trying to disarm the militia associated about a country that never was. Far from being the first step with more moderate clerics like al-Hakim, as Shia flock to to Iraq's dissolution, federalism is the last chance to hold the join Moqtada al-Sadr's Mahdi army, which may now be country together. For Britain and the US, it is also a way out. Iraq's largest army. Peter W Galbraith, a former US ambassador to Croatia, is The differences between Shia and Sunni Arabs are not as senior diplomatic fellow at the Centre for Arms Control and great as the gulf between Arabs and Kurds, and it may be Non-Proliferation in Washington. possible for both to live in a single Arab'state. The problem in

Kurds Want a Top Post in Iraq: Barzani, Talabani Threaten Boycott of Planned Interim Government

By Robin Wright and Peter Slevin Washington Post May 22, 2004

Iraq's Kurdish leaders yesterday told.'a top U.S.envoy in Iraq The Bush administration hopes that the Kurds are posturing that they want one of thetwo top ppsitions in the new inter- and can eventually be brought around, rather than be bla- im government -- president or prime minister -- or the Kurds med for sabotaging the third attempt to form a government. will not parti<;ipatein the body that is scheduled to take over when the Unit~d States hands over limited authority on June "This is jockeying for position and status. It strikes me as 30, according to Kurdish and U.S.sources. politics. It's good to see and messy to watch," said a senior State Department official involved in Iraq policy. "It's how The Kurds were slated to take a lower position, as one of two committee assignments get made in our Congress. It's part vice presidents, in a formula designed by U.N. special envoy of working the process and the kind of thing you work Lakhdar Brahimi that the Bush administration hoped to through. Talks [on a new government] are proceeding unveil next week. But Jalal Talabani, a veteran Kurdish lea- apace." der and one of 25 members of the U.S.-appointed Iraqi Governing Council, yesterday informed Robert D. Blackwill, But Talabani and Massoud Barzani, who lead the two main the U.S. presidential envoy to Iraq, that the Kurds would not Kurdish parties, have together insisted that the Kurds have take the job, Kurdish and U.S. sources said. one of the top two positions to create balance with Iraq's majority Arab population. ..., The move is a setback' that complicates U.S. hopes of win- ning agreement from Iraq's disparate ethnic and religious "The two Kurdish leaders are united. We believe the Kurds .~ factions on the makeup of the interim government. Unless can be a bridge between the Sunnis and the Shiites," said a the Kurds back down or U.S. and U.N. envoys negotiate a senior Kurdish officialwho requested anonymity because of compromise soon, the process of forming a government the sensitivity of the issue. The majority of Iraq's 25 million could drag on longer thaI1expected -- and potentially dee- people are Shiite Muslim. Most Kurds are Sunnis, bolstering pen rivalries, experts on Iraq warn. the Sunni minority that has felt marginalized since the ous- ter of Saddam Hussein.

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"They don't want to be a token," said Lehigh University pro- Some analysts believe Kurdish politicians, who have formal- fessor Henri Barkey. "There's no question that Barzani and ly forsworn long-standing demands for independence, will Talabani are bargaining." still seek as much autonomy as possible in negotiations over the interim government. The Kurds are "willing to look at With the June 30 deadline looming and the Bush administra- options as long as they have some autonomy and some real tion struggling to establish control, the Kurds believe they and symbolic identity," said Mark Schneider, senior vice pre- have valuable leverage -- and will use it, said Iraq scholar sident of the International Crisis Group. Phebe Marr. Their strongest tool right now is the power of delay. "They're going to bargain as hard as they can. They "When you step back," Schneider continued, "is the balance think they've got us over a barrel because we're fighting on going to be one in which the Kurdish representations at the so many other fronts: the Sunni front, the Shiia front," said nationallevel reflect their view of their stake in the future of Marr, author of "The Modem History of Iraq." Iraq? Obviously, the negotiations will go to the last minute." .)

The Kurds, long buffeted by more powerful neighbors, In his talk with Blackwill, Talabani argued that Kurds who enjoyed 13 years of increasing autonomy and prosperity in a. have long been loyal to the Americans deserve respect and a protected security zone since the Persian Gulf War. With better deal, particularly compared with the Sunni minority Hussein's government gone and the Kurdish northern ~ec- that ruled Iraq under Hussein. As Barkey put it: "The Kurds tors being folded back into a united Iraq, Kurds are worried clearly have been the United States' best friend in Iraq." about losing power and influence.

Kurds' Success Makes It Harder To Unify Ali Iraq

WALL STREET JOURNAL HUGH POPE and BILL SPINDLE May 19, 2004

DOHUK -- On a recent afternoon in this northern Iraqi city, long against Arab culture." The Kurdish leadership has children romped about a lawn and adults munched cake on vowed that the region will remain part of Iraq -- but only if it land that was once a base for Saddam Hussein's military. The is granted autonomy from the central government. crowd had gathered for the grand opening of a new home- Meanwhile, popular sentiment for full independence appears furnishings outlet in Dream City -- a megastore and amuse- to be rising. About 1.75 million Kurds -- half the population ment-park complex. of the north -- have signed a petition demanding a referen- dum on Kurdish independence. "We were forced to merge Entrepreneur Hamid Hajji Mashod rattled off his plans for the with Iraq 83 years ago," says Sherko Bekas, a leading poet former military site: twin office towers, a hotel, a Coca-Cola and Kurdish nationalist who started the drive. "Now we want bottling franchise. Standing amid carefully tended violets to be free in our own land, like other nations." and marigolds, Mr. Mashod saw the blossoms symbolizing a new era for the region, home to most of Iraq's ethnic Kurdish For the Kurds, full independence would bring great peril. minority. "Our homeland is like a flower," he said. Iraqi Kurdistan is surrounded by Turkey, Syria and Iran, all of which historically have been hostile to Kurdish indepen- Unabashedly pro-American, secular and democratic, the dence -- as have the non-Kurdish populations in Iraq. After Kurdish north is the one part of the country that's living up crushing a rebellion among its own restive Kurds in the 1990s, to the Bush administration's vision of postwar Iraq. The pro- Turkey now could be rethinking its opposition to the aspira- blem: The Kurdish population is showing little interest in tions of Iraqi Kurds. But a sudden move by Iraqi Kurds to converging with the rest of the country -- and its strong inde- grab the oilfields around the city of Kirkuk -- disputed terri- pendent streak could hamper efforts to bring Iraq under one tory the Turks have always vowed to never allow the Kurds central government. For more than a decade before the war, to have -- could quickly reverse opinion in Turkey. international sanctions aimed at Mr. Hussein insulated the ., rebellious northern region from the rest of the country. Since . The north's assertiveness underscores how Iraq's three rough- Mr. Hussein's ouster, the Kurds have pulled even closer toge- ly defined regions are increasingly developing on their own ther, and turmoil to the south has hardened their determina- paths. The south is under the sway of Shiite Muslim clerics, tion to set up bulwarks against Iraq's ethnic Arab majority. most of whom want some form of an Islamic state. The Sunni Muslim center, meanwhile, is increasingly influenced by "We're afraid of participating in a larger Iraq," says Fadil members of the former regime, many of them Arab nationa- Omar, a Kurdish writer and physician. "We can't stand up for lists.

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. ftmondt 18 MAI 2004 Syrie: près de trois cents Kurdes . ont été remis en liberté Turquie : attentats avant DAMAS. Les autorités syriennes ont libéré, depuis jeudi, près de trois cents Kurde.sarrêtés en mars lors des violences qui ont secoué le nord- la. VI.s'I.te de Tony Blal.r est de la Syrie, a affirmé, dimanche 16 mai, l'avocat et activiste des droits de l'homme Anouar Bounni. Fin mars, le secrétaire général du Parti démocratique progressiste kur- ANKARA.Des engins ont explosé dans la nuit du diffianche 16au lun- de (interdit), Abdel Aziz Daoud, avait indiqué que plus de 2 000 KW;- di 17mai devant trois succursales de la banque britannique HSBCà des syriens se trouvaient en détention depuis ces troubles. Le préSI- Istanbul et Ankara, ne faisant que des dégâts matériels. Ces attentats sont intervenus juste avant l'arrivée de Tony Blair.Le premier minis-. dent Bachar Al-Assad s'est récemment engagé à régler le problème de la naturalisation des Kurdes qui ont été privés de la nationalité syrien- tre britannique devait effectuer, lundi, une courte visite de travail à ne au début des armées 1960. Ankara pour évoquer la candidature turque à l'Union européenne, Par ailleurs, la télévision syrienne a diffusé, samedi soir, ce qu'elle a Chypre et la coopération antiterroriste. TIs'agit de la première visite présenté comme les aveux télévisés du chef du groupe responsable d'un chef du gouvernement britannique à Ankara depuis cellede Mar- garet Thatcher, il y a seize ans. d'un « attentat» à Damas le 27 avril. Ahmad Chalache Hassan a affir- Les 15 et' 20 novembre 2003 à Istanbul, des attentats-suicides contre .mé avoir voulu réagir contre « l'agressionj1agrante d'Israël et des Etats- Unis et d'autres puissances infidèles contre les musulmans en Palestine et ., deux synagogues, la banque HSBCet le consulat de Grande-Bretagne avaient fait 62morts et des centaines de blessés. - (AFP.) en Irak ». Peu auparavant, le ministère syrien de l'intérieur avait impu- té l'attentat à un groupe «isolé» d'activistes islamistes syriens. Lors de cet incident, les forces de sécurité avaient échangé des coups de feu avec quatre hommes armés devant un bâtiment qui abritait anciennement des bureaux de l'ONU. - (AFP, Reuters.) Iraqi councilleader is slain; Bremer pledges to persevere By Ian Fisher

BAGHDAD: A suicide car bombing Monday near an entrance to the coali- tion headquarters here killed the head of the Iraqi Governing Council and thi-ee other people, dealing a further setback to the American effort to stabi- lize Iraq in advance of a June 30 hand- over of sovereignty. The council leader, Abdul Zahr~ Othman, better known as Izzadine SaleelD, was the second member of the American-appointed council to be, as- sassinated. He was killed while waiting in a council convoy at a checkpoint ,leading to the Green Zone, the coalition headquarters in central Baghdad. L. Paul Bremer 3rd, the top U.S. ad- ministrator in Iraq, called the bombing a "shocking and tragic loss." "The terrorists who are seeking to destroy Iraq have struck a cruel blow with this vile act today," Bremer said in a statement. "But they will be de- feated." He added, "The Iraqi people will ensure that his vision of a demo- cratic, free and prosperous Iraq will be- come a reality." [A previously unknown group, the Arab Resistance Movement, claimed -, responsibility for the bombing, accord- ing to The Associated Press, saying in a Web site posting that two of its fighters carried out the operation against "the traitor and mercenary" Saleem. The Web site appeared to be associated with Iraq's Anbar Province, a strong- hold of the Sunni Arab resistance that includes Falluja.] Ramz; Haldar/The Associated Press 'nte killing of Saleem. who held the GIs at the scene of the blast Monday that killed the head of the Governing CounciL

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rotating position of council president, underscores the risks facing Iraqis who were killed in overnight battles, news ysis mi this~" work closc~!/'with the American-led co- agencies reported. The White House spokesman, Scott alition, which is also grappling with a An Italian soldier died Monday of McClellen, said that Saleem "died' tenacious insurgency and the fallout wounds suffered during an attack on working to build a free, democratic and from the Abu Ghraib prison abuse the base of the Carabinieri paramilitary prosperous Iraq." He added, "The en- scandaL police the day before in Nasiriya, the emies of a free, democratic and peace- Members of the Governing Council Defense Ministry in Rome said, accord- ful Iraq will not prevail." and other Iraqi officials condemned the ing to an Associated Press report. The In Brussels, the European Union ex- bombing, vowing not to be intimidated. soldier was the 20th Italian to die in pressed concern that terrorism was im- "This will strengthen our resolve to Iraq, after a s.1Ücidetruck bomb in Nas- peding Iraq's economic and political re- continue the political process," Iraq's iriyah killed 19on Nov.12. construction. foreign minister, Hoshyar Zebari, told The New York TImes While condemning the assassination, reporters at the World Economic Fo- the 2S EU foreign ministers also said rum in Southern Shuneb, Jordan. "This • Possible Al Qaeda link they were shocked by "recent evidence will not derail the process." of the mistreatment of prisoners in Iraqi Soon after the blast, the Governing Brigadier General Mark Kimmitt prisons." _I Council selected Ghazi Mashal Ajil al- said in Baghdad that Monday's car In a statement, the ministers "con- Yawer, a civil engineer from the north- bombing had the "classic hallmarks" of demned any instances of abuse and de- ern city of Mosul, to replace Saleem as terrorist Abu Musab al-Zarqawi, a Jor- gradation of prisoners in Iraq." head of the council, a position that ro- danian-born militant with links to Al They did not mention the United tates monthly. Yawer will serve as the Qaeda, The Associated Press'reported. States or Britain, whose soldiers have council's chief until the transfer of sov- Zarqawi is believed to be responsible been implicated in prisoner abuse ereignty to Iraqis on June 30. ' for many of the vehicle bombs in recent cases. But they "welcomed the commit- The bombing at the checkpoint, in a months and for the death ofU.S. civilian ment by the relevant governments to residential neighborhood, destroyed Nicholas Berg, whose decapitation was bring to justice any individuals respon- cars parked along the roadway and videotapedand posted on the Web last sible for such acts involving the abuse of blew out windows .in:nearby buildings. week. Iraqi detainee'S." ,"This is our destiny, we're all going Kimmitt said that he did not know if The German foreign minister, Josch- to be like that," said (tlis Jabbar, 28, the Arab Resistance Movement was "a ka Fischer, said incidents of prisoner ~ ~ who was helping to pull charred bodies cover for the Zarqawi network or if it's abuse cast a cloud "over the moral cred-' = 0 out of the wreckage. an actual organizatipn" and that U.S. in- ibility of the United States" and also re- ~ ~' Speaking of Sall~em, he said, "He's telligence would need "to ào some aI}al- flected badlyon other Western nations. Eo-- ~ only a Civilian, he's not an American." -oS Foreign Secretary Jack Straw of Bri- tain said that the killing should not de- ë~Qj ~ ter the transfer of pOV'ier. ::=S "What this shows is that the terror- -~cu !G ists and insurgents in Iraq are trying to 5~ disrupt the peaceful transfer of power ~ 'from the occupiers to the Iraqi people, ...~ and these terrorists are enemies of thf' Qj Iraqi people themselves," he said In ~- Brussels, where he is attending a meet- ing of Èuropean Union foreign minis- Sarin is found in Iraq ters. , Saleem was a Shiite and a ieader of ,the Islamic Dawa Movement in the Nerve agent in bomb by roadside southern citY ofBasrà. He was a writer; By Dexter Filkins philosop~r and politièal activist, who cited for invading the country in March 2003. U.S. inspectors scouring served as editor of several newspapers BAGHDAD: American command- and magazines; The Associated Press the country since April 2003 have so ers said Monday they had discovered far found little evidence that Saddam reported. " an Iraqi artillery shelliast week con- He was in a convoy of f.ive vehicles, maintained such weapons or a pro- taining sarin, one of the deadly nerve gram to produce them. and the car carrying the bomb ~as adja- agents th~t Saddam Hussein said he cent to his car when it exploded, a wit- In Washington, a senior American had destroyed before the war began intelligence official said that the ness, Mohammed Laitb, told The Asso- last year. ciated Press. Hospital officials' said shell appeared to have been manu- The shell, which had been fash- Saleem's driver and assistant were factured before the first Gulf war. ioned into a homemade bomb, was among those killed. ' But he said he would not be sure un- discovered by an American convoy til the shell had been inspected. " Six Iraqis and two American soldiers as it made its way through Baghdad "were wounded in the bombing, an Saddam's regime was believed to on Saturday, the officials said. Two American official said. have produced several hundred tons American weapons experts were The first Governing Council member of sarin, 'a lethal nerve agent, in the contaminated by the nerve agent 1980s. Saddam declared that he bad to be killed was Aquila al-Hashimi, who when they tried to defuse the shell, was attacked on Sept. 20 when gunmen' destroyed all the country's stocks of but the soldiers were not seriously sarin after, the first Gulf war in 1991. in a pickup truck ambushed her car as harmed, the officials said. she drove near her Baghdad home. She American commanders said the The discovery of the sarin-packed died ofher wounds five days later. sarin, contained in a ISS-millimeter shell appears to offer some of the Meanwhile, fighting persisted in Iraqi artillery shell, was discovered most substantial evidence to date that southern Iraq, where American fighter by an American convoy in Baghdad Saddam had not destroyed all of the jets bombed militia positions in the city on Saturday. The shell "partially det- country's banned nerve agents, as he of Nasiriya early Monday after fighters onated" when soldiers tried to defuse had claimed, in the run-up to the war. loyal to Moktada al-Sadr, the radical it, the commander said, dispersing The Bush administration's belief cleric, drove Italian forces out of a base only a small amount of nerve agent. that Saddam continued to maintain there. Residents said seven fijÙ1ters Brigadier General Mark Kimmitt, stocks of such banned weapons, in- deputy chief of operations in Iraq, ,eluding chemical and biological, ageIits, was the primary justification said that the people who set the bomb did not appear to realize that the shell

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contained nerve agents. The reason for WarII. believing this, he said, was that it would Nerve agent Like other gases originally developed be extremely difficult to produce a for war, sarin was never used on the bat- complete detonation of the sarin by just tlefield. The fact that both Germany blowing up the shell on the roadside. hassordid and the allies bad their own stockpiles The sarin was contained in wbat is of the deadly weapon proved a suffi- known as a "binary shell," an artillery cient deterrent to its use. round that holds two agents in .separate past ln Iraq, First developed as an organophos- internal chambers. Under ordinary cir- phate pesticide, sarin works by being in- Agence cumstances, the force produced by the Franœ.Presse haled or absorbed through the skin and launching of the shell. as well as its spin . kills by crippling the nervous system. once it is airborne, combine to mix the BAGHDAD: Sarin, the deadly nerve Symptoms include nausea and viol- two agents, which together produce the agent that U.S.-led coalition authorities ent headaches, blurred or tunnel vision, saringas. said Monday bad been discovered in drooling, muscular convulsions, respi- . As long as they are apart, the agents Iraq, was first produced by Nazi scien- ratory arrest, loss of consciousness and are largely barmless, and binary shells tists in the 1930s. then death, according to the U.S. Cen- can be stored for long periods. . But the most notorious sarin attack ters for Disease Control and Preven- There was a partial mixing of the two occurred in March 1988in the village of tion. nerve agents, Kimmitt said, that pro- Halabja in northern Iraq. About 5,000 In high doses, sarin paralyzes the duced the substance that wounded the Kurds were killed and 65,000 were muscles around the lungs and prevents two soldiers. wounded when the Iraqi military used a chemicals from "switching off" the Iraqi insurgents battling the Ameri- . combination of chemical agents includ- body's secretions, so that victims suffo- can occupation here often modify artil- . ing sarin, mustard gas, and possibly the cate or drown as their lungs fill with lery shells for use as bombs against nerve gas vx. mucus and saliva. passing American vehicles. • . Sarin also killed 12 people and Even a tiny dose of sarin - which, The New York ThDes wounded 5,000 when the Aum Supreme like other nerve gases such as soman, Truth cult released it on the Tokyo. sub- tabun, and Vx, is odorless, colorless, way in March 1995. and tasteless - can be deadly if it Saddam Hussein's regime began pro- enters the respiratory systein,or ,if a ducing sarin in 1984. In 1995it admitted drop comes into contact with the skin. to baving produced 790 tons of it. Iraq is Even if it does not kill, sarin's effects .also suspected of using sarin against can be permanent, inflicting lasting Iranian troops during the 1980s. damage to the victim's lungs, eyes and Sarin is considered 500 times more ce~tral nervous system. powerful than cyanide, used to kill mil- Because it is heavier than air, sarin lions in the gas chambers of Nazi death can linger in an area for up to six hours. camps in the closing stages of World depending on weather conditions.

,- U.S. to shift troops :.from Korea to Iraq By James Brooke and Thom Shanker bave worried that on Rob's watch, South Lim, a strategic analyst at Japan's Nan- Korea has acquiesced to a three-year zan University, said Monday that the TOKYO: The United States plans to plan to move American troops out of decision would remind America's shift an army brigade of about 4,000 Seoul, and to relocate all American wobbly East Asian allies that the United soldiers from South Korea to Iraq, ac- troops' away''from the North Korean States would put its interests first. cording to American and South Korean border, south of the Han River. Lim said that by gradually taking officials. With ,the U.S. relationship often American troops off the Korean chess- "The United States recently proposed strained, analysts in Seoul have board, the Bush administration would to deploy. a part of the United States wondered in recent days: Will there be eventually be free to pose a' military forces in Korea in Iraq and the two a quiet hollowing of the American mil- challenge to North Korea's nuclear countries, bave entered discussions," itary presence in Korea? bomb production program. Kim Sook, head of the Foreign Min- "Look at American troops levels," South Korea has delayed the deploy- istry's North America bureau, told a Richard Holbrooke, president of the ment of 3,000 of its troops to Iraq. Last press conference Monday in SeouL ASia Society, said last week after a meet- month, a liberal coalition, the Uri Party, In wbat would be the first move of ing with Foreign Minister Ban Ki Moon. swept elections, winning a slim major- Americlln troops from South Korea to "In the past emergencies, we have drawn ity in the National Assembly. With op- Iraq, the shift would involve about down troops and material in Korea. The position high against sending Korean 4,000 troops from the U.S. Army's 2nd question is: Will they come back?" troops to Iraq, some Uri Party leaders Infantry Division, according to a senior Earlier this year, to allay fears over plan to defy Roh and bring the Iraq Pentagon official in Washington. Under the American redeployment away from troop dispatch up for debate bythe new . a 50-year-old security treaty, about the Demilitarized Zone along the bor- congress, which convenes on June 6. . 37,000 American troops are stationed in der between North and South Korea, On Friday night, central Seoul saw South Korea to help deter any attack the United States promised to spend $ll what may be the first of a round of 'from communist North Korea. billion to upgrade American forces in candlelight protests against sending The news marred the return to work the south. In past confliçts, the United troops to Iraq. If the past is a guide, the Monday of South Korea's president, Roh States has drawn down troops in South protests may mount steadily to bring Moo Hyun, who has been attacked by Korea to serve elsewhere. pressure on the National Assembly. conservatives for allegedly mishand- "I don't think we are going to destabi- South Korea already has 670 military lin~ the security relationship with the lize the Korean Peninsula," a senior ci- engineers and medics in Iraq. Seoul will UDlted States and alienating the na- vilian advis~r to the American military eventually have the third largest mili- tion's most important military ally. said of the Iraq shift. tary force there, after the United States On Friday, the Constitutional Court On Monday, it was unclear whether and Britain. restored Roh to power, dismissing an the American soldiers would be air- The New York TImes impeachment motion voted by his con- lifted to Iraq or replacements bound for servative enemies in the National As- Korea would be detoured to Iraq. Thom Shanker reported for this article sembly n"vomonths ago. Conservatives From the conservative side, Robyn from Washington.

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IRAK Censées assurer-lemaintien de l'ordre après le 30 juin. les nouvelles forces de La police irakienne sécurité ont du mal à s'imposer à lapopulation n'est pas prête pour la relève ~ ~ Les Etats-Unis vont cesser de subven- tionner ie Congrès national irakien (CNI) d'Ahmad Chalabi, a indiqué hier au Congrès américain le secrétaire adjoint à la Défense Paul Wolfowitz. Wer, sur le Pour trois .1 terrain, quatre personnes ont été arrê- cents dollars tées dans le cadre de l'enquête sur la par mois, décapitation de l'Américain Nicolas les policiers Berg ; le grand ayatollah Ali Sistani a irakiens appelé la population à éviter de venir assurent manifester à Nadjaf et demandé de dé- la sécurité barrasser la ville sainte de toute pré- des axes sence armée, prenant ainsi à contre- routiers, des pied le jeune dirigeant chiite Moqtada installations al-Sadr. pétrolières et participent, aux côtés Bassora, Zubayr (sud de l'Irak) : de la coalition, de notre envoyée spéciale . . àlalutte Isabelle Lasserre antiterroriste en Irak. (Photo Sabah Assis par terre en tailleur dans des uni- Arae/AFP.) formes flambant neufs offerts par l'année an- glaise, la casquette vissée sur le crâne, les ser la criminalité et les kidnappings de plus Comme la plupart des policiers, il quitte c«", g'endannes » irakiens écoutent, attentifs, le de 50%. son uniforme avant de rentrer chez lui, pour cours magistral d'm officier d'infanterie bri- Ces discours offielelsrelèvent pourtant da- ne pas être identifié comme m « traître» par tannique. Pour 300 dollars par mois, les vantage de la méthode Coué qu'ils ne recou- les insurgés. A Bagdad, certains policiers pa- 5 000 recrues du Corps de défense civil ira- vrent la réalité. Les nouvelles forces de sécu- trouillent masqués pour ne pas être re~n- kien (ICDe) de Zubayr (400 000 habitants, au rité irakiennes, qui manquent nus. Lorsque la situation se tend, ils préferent sud de l'Irak) assurent la sécurité des axes d'entraînement et d'équipement, ne sont pas généralement rester chez eux. Quand ils ne routiers, des instaIIations pétrolières et parti- prêtes pour assumer seules le maintien de se retournent pas contre la coalition. A"Fa- cipent, aux côtés de la coalition, à la lutte.anti- l'ordre en Irak après le 30 juin. Beaucoup ludja et à Nadja[, les trois quarts des policiers terroriste en Irak. moins considérée que l'année irakienne, la ont déserté dès les premiers échanges de feu Ces gendannes timides et mal assurés sont police a longtemps été négligée par Saddam entre insurgés et troupes de la coalition. censés hériter, avec les policiers, du maintien Hussein. Cloîtrés dans leurs commissariats, La plupart font passer leurs liens tribaux de l'ordre et de la sécurité en Irak après le 'très corrompus sous le régime baasiste, les ou claniques avant les intérêts de lacoali- 30 juin, date du transfert de souveraineté. policiers irakiens recrutés par la coalition ont tion. Et dans le sud, beaucoup appartien- Contraintes de rendre le pouvoir aux Ira- dû reprendre à zéro leur forination. Peu nent à l'Armée du Mahdi, celle du leader ,kiens, les troupes de la coalition ont consacré considérés paf la population, ils sont loin chüte Moqtada al-Sadr, qui a déclaré la .de gros moyens et beaucoup d'énergie à dé- d'avoir l'autorité nécessaire poUr faire res- guerre à la coalition. A Bassora, le patron de velopper m système de sécurité complet en pecter l'ordre. l'académie de police, Phil Reed, l'avoue à Irak, basé sur la police, la gendarmerie Ils sont devenus l'une des principales demi-mots : « Les partis religieux tentent (45 000 hommes) et les gardes frontière. cibles des insurgés, irakiens ou étrangers, qui d'infiltrer les postes de police. Mais notre Trois corps promis à relever les soldats amé- les considèrent comme 'des tâche n'est pas d'empêcher l'appartenance ricains et britanniques dans certaines de «collohorateurs »de «l'occupation» améri- religieuse des policiers, il est de nous assu- leurs tâches. Et sur lesquels la coalition mise cano-britannique. Le 21 avril, des attaques rer que celle-ci ne les empêche pas de faire pour elfacer l'image négative de «l'occupa- suicides à la voiture piégée ont fait voler en leur travail. » tion », de plus en plus mal perçue dans le éclat plusieurs postes de police à Bassora. Bi- Nommé par les Américains, le ministre pays. lan : 70 morts. «Ces attentats ont eu un gros de la Défense Ali Allawi veut réunir les Officiellement, les entraîneurs britan- impact sur le moral de nos troupes », recon- pechmergas kurdes et les milices chiites de niques ne tarissent pas d'éloges sur leurs nai't Phil Reed, le responsable de la formation l'Asrii et de la Dawa pour créer une nouvelle nouveaux élèves. « Ils sont extrêmement des policiers irakiens à Bassora. armée irakienne, capable de tenir le pays. Il compétents. Motivés. Efficaces. Ils doivent Une radio Motorola toute neuve à la taille, entend aussi créer une division spéciale de l'être, puisqu'ils constituent notre unique surmontée d'un médaillon de l'imam Ali, le 10000 hommes chargés de gérer les points stratégie de sortie d1rak », affirme le capi- chef de l'm des postes de police de Zubayr chauds. A terme, les gendarmes de l'ICDC taine Jim Ticard, en couvant ses élèves du est découragé face à l'ampleur de la tâche. pourraient être inclus dans cette nouvelle regard. Dans les camps militaires de la Cet ancien officierde l'année de Saddam, qui armée, dont le commandement central coalition, les actes de bravoure des poli- préfère garder l'anonymat, a été menacé de pourrait gagner en efficacité en intégrant ciers et des gendannes irakiens sont van- mort à deux reprises. «Notre pays est blessé. d'anciens généraux baasistes réintégrés par ' tés par les officiers. A Nassiriyya, ils ont ar- Nous devons l'aider à se relever. Mais ce tra- les Américains. Mais même les officiers bri- rêté. la semaine dernière un agent vail est dangereux et vain. Il est impossible tanniques de Bassora le recoOnaissent : d'al-Qaida recherché par les troupes de la de résoudre les affaires de rapts. Les fa- «Après le 30 juin, les troupes de la coali- coalition. Dans le désert occidental, où ils milles renoncent à porter plainte car elles tion devront encore épauler lesforces de sé- assurent déjà seuls la sécurité de la zone, ont peur d'être assassinées par les kidnap- curité irakiennes pendant longtemps. Les les gendarmes auraient réussi à faire bais- peurs », regrette-t-il. Irakiens l'accepteront-ils? »

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.40 died in attack, army concedes from news reports the border with Jordan and Syria, said accused fighters loyal to a rebel cleric of 42 to 45 people were killed in the attack, firing on u.S. forces from one of the BAGHDAD: The u.S. ArmY. said which took place at about 2:45 a.m..He holiest shrines of Shiite Islam. Seven Thursday that it killed about 40 people said the dead included 15children and militiamen were killed in fighting in in anattack on suspected forei~ fight- . 10 women. the center of Karbala, hospital officiais ers in Iraq near the Syrian bord,er, but Dr. Salah al-Ani; who works at a hos- said. disputed reports that the victimS were pital in Ramadi, put the death toll at 45. Captain Noel Gorospe, spokesman members of a wedding party., Iraqis said partygoers were firing for the u.S. Army's 1st Armored Divi- Brigadier General Mark Ki,mmitt, guns in the air as part of a traditional sion, said the militia of the radical deputy director of operations for the wedding celebration. American troops Shiite cleric Moktada al-Sadr was oper- U.S. military in Iraq, said the, attàck have sometimes mistaken celebratory .ating from the Imam Hussein shrine in early Wednesday was within the mili- gunfire for hostile fire. the center of Karbala. Karbala has been tary's rules of engagement. Ani said that people at the wedding the scene of heavy fighting since Sadr Kimmitt said u.S. forces had tll-rgeted had been firing weapons in the air, and began an uprising against the U.S.-led a building suspected ofhousing foreign that U.S. troops came to investigate and coalition last month. fighters. ; then left. But, he said, helicopters at- Insurgents were using small arms, "Coalition forces came under :hostile tacked the area at about 3 a.m. Two mortars and rocket-propelled grenades, fire .' and close air support was houses weJ,"edestroyed in the attack. and their use of the shrine was more no- provided," he said in a statement. "Co- Ramadi is a stronghold of insurgents ticeable in the past three days. Gorospe alition forces on the ground re<;overed who are fighting the U.S.-led coalition. said. numerous weapons, two million Iraqi In July 2002, Afghan officials said 48 Daily insurgent attacks have centered and Syrian dinar, foreign passports and civilians at a wedding party were killed on the Mukhaiyam Mosque in Karbala a Satcom radio." ; and 117wounded by a U.S. airstrike in and the surrounding area, which the But Iraqi officials in the region said Uruzgan Province there. An investiga- U.S. military took over in operations that a U.S. helicopter fired on a wedding tive report released by the U.S. Central last week. The coalition said Iraqi fight- party in western Iraq, killing more than Command said the airstrike was justi- ers had used the mosque as a military 40 people. . - • fied because American planes had base, and said it had no intention of re- Ziyad al-Jbouri, deputy poli~ chief come under fire. linquishing it until militias leave the of Ramadi, a remote desert area near The u.S. military on Wednesday also town. (AP. AFP. Reuters)

1G9~~rl DU 19 AU 26 MAI 2004

S y RIE Une répression d'autant plus efficace qu'elle estchaotique .• "I . . _ . '.

Il est difficile cie comprendre la logÏque' . puisque n'importe quel citoyen peut à tout encore renvoyés de l'université pour une de la répression à Damas. Pourtant, moment se retrouver devant un tribunal mili- année, voire définitivement. l'Incohérence n'est qu'apparente. taire. C'est le cas de ces intellectuels de la Quant au pr Naïssé et à ses compagnons, ils En réalité, l'aibltralre permet ville d'Alep qui, enchantés à l'écoute d'une ont été accusés de propager des rumeurs de mieux terroriser les opposants. conférence donnée à Damas, ont voulu renou- à l'étranger et de porter atteinte à la répu- veler l'expérience,lors du passage du confé- tation de l'Etat syrien.Le rapport qu'ils avaient n continue d'emprisonner les citoyens rencier dans leur ville. Résultat: ils se sont rédigérappelaittoutes les violationsdes droits O syriens pour une réunion ou pour une retrouvés en prison. Le président de la com- de l'homme commises dans le pays, y com- conversation dans un café. C'est qui est arrivé mission syrienne de défense des droits de pris le meurtre sous la torture d'opposants à Aref Dalila, éminent économiste et profes- l'homme, Aktham Naïssé,est incarcérédepuis politiques et même de détenus de droit com- seur d'université, ainsi qu'à plusieurs de ses des mois, à la'suite de la publication du rap- mun. Le rapport demandait aussi l'abroga- amis, . tous incarcérés depuis sep- port annuel de la commission, cellEH:in'étant tion de l'état d'urgence et de la loi martiale, tembre 2001. Pour avoir participé à un cercle ni autorisée ni homologuée, mais tout sim- tous deuxen vigueurdepuis 1963, soit depuis de discussion, ils ont été jugés par la Cour plement tolérée par le pouvoir! plus de quarante ans, alors que les politiciens de sûreté de l'Etat et ont été condamnés à Le mystère reste donc entier. En Syrie, cer- qui les ont imposés sont morts depuis bien cinq années de prison. Le pr Dalila devra les taines organisations peuvent se constituer, longtemps. Les temps ont changé, des géné- passer en cellule d'isolement. On voit qu'en publier des journaux et organiser des col- rations se sont succédé, mais ces deux lois Syrie les jugements, la durée des peines et loques; cela peut durer des mois et même d'exception n'ont pas évolué sur aucun de les critères d'emprisonnement varient de des années, sans qu'elles soient inquiétées. leurs articles, ni connu le moindre assou-. manière fort arbitraire, sans que personne Puis elles voient soudain s'abattre sur elles plissement dans leur application. puisse en comprendre les raisons. la colère impitoyable du régime. Il arrive aussi Des mauvaises langues insinuent que ce . Dans ce pays, cercles de discussion et que les autorités ne voient pas d'un bon œil comportement chaotique des autorités n'est groupes de rencontre se réunissent sans qu'il une réunion d'étudiants dans un café et jet- pas aussi incohérent qu'il en a l'air. " ne soit nécessaire - ni possible - d'obtenir une tent en prison quiconque se trouvait là, même serait pas seulement le résultat de luttes autorisation officielle. Cette "liberté" peut à de passage. Par la suite, certains seront relâ- internes entre les divers appareils de l'Etat tout moment se transformer en arme terrible chés, d'autres gardés en détention~ d'autres et entre les principaux clans du pouvoir. En

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construire la cohésion, l'harmonisation et C'est ce que n'ont cessé de proclamer fait, cette apparenteversatilité serait le moyen l'équilibrage des appareilsjudiciaire et répres- nombre de responsables politiques des pays . pour le régime de garder toute sa liberté sif, puis de les faire évoluer pour les adap- arabes. Le dernier en date est un ministre d'action: la sévérité lorsqu'il le juge néces- ter à de nouvelles exigences. , du gouvernement soudanais, qui invitait les saire et une mansuétude qui permet l'éva- Ajoutons toutefois - à l'adresse de ceux qui autorités américaines à s'appliquer à elles. cuation des tensions chaque fois que cela militent pour la constance dans l'application mêmes ce,proverbe : uAu'lieu de reprocher est utile. De plus, l'irrégularité dans la répres- des lois et contre l'arbitraire des sanctions à ta voisine la poussière surses vitres, balaie sion est un excellent outil de contrôle social, - qu'ils ne doivent pas s'étonner si un jour plutôt devant ta porteu. en tou.! c~.s~oins coûteux que d'avoir à leurs exigences se retournent contre eux. Naida Chahal, AI Hayat(extraIts), Londres

Personne ne croit plus à la date du 30 juin Rien n'est prêt pour ter leur pays. Chutant dans les son- dages, Bush applique une doctrine qui remettre le pouvoir ressemble de plus en plus à de l'im- dans cinq semaines, provisati<;lO.Or les fidèlesde Rumsfeld " source d'insécurité que de paix. Leur ~ qui dégénère. présence attise le soulèvement et, para- - doxalement, fédère une nation dont THE GUARDIAN beaucoup disaient qu'elle ne s'unirait Londres jamais. La rébellion contre l'envahis- seur est en passe de devenir le mythe n Irak, tout semble sur le À Sur la pancarte : Lakhdar Brahirni, le représentant fondateur national d'un nouvel Etat. point de s'écrouler. Et la Embranchement. spécialde l'ONU, a été envoyéen Irak Comment un nouveau gouvernement Maison-Blanche et Dow- Désastre. Catastrophe. pour faciliter la transition démocra- pourrait-il exercer sa propre autorité, Ening Street, incapables de Dessin de Dantziger, tique. Contraint par Ko.fiAnnan et par quand sa voixest couverte par le rugis- limiter les dégâfS,semblent s'installer ElalS-Unis. George Bush, il a fini par accepter, non sement des blindés en patrouille ? dans le déni. Les Nations unies, der- sans prévenir que les Nations unies, Au Foreign Office, on reconnaît nier recours possible, s'apprêtent à peu aimées sur place, couraient le craindre que lesAméricains ne se reti- quitter le pays, laissant Bush et Blair .Attentat risque de se retrouver prises au piège rent précipitamment pour des raisons récolter la tempête qu'ils ont semée. "Eueddlne SaI/m, de cette malheureuse aventure anglo- politiques, indifférents au chaos qu'ils' L'Irak, occupé par une force étrangère le chef américaine. Brahimi pense que les laisseraientderrière eux. L'Irak, dit-on, , qui ne parvient pas à assurer l'ordre le Etats-Unis ne céderont jamais assezde , du gouvernement risque de sombrer dans l'anarchie, plus élémentaire, se retrouve dans le pouvoir pour permettre une interven- Intérimaire Irakien , ,comme la Somalie ou le Liberia. Le vide politique et juridique. Il y a tion onusienne véritablement indé- assassiné lundi vieux désir colonial d'imposer son quelques jours, des convois de ravi- pendante. On le dit sur le point de quit- , dernier, avait ordre aux autres est toujours bien taillement apportant des vivres aux ter l'Irak, laissant Londres et' réchappé des geôles vivace. Mais ici, le puissant Occident troupes américaines n'ont pas pu tra- Washington mariner tout seuls dans de Saddam Hussein ,estconfronté de manière brutale aux verser Bagdad, et les soldats ont dû se leur jus après le 30 juin. limites de la superpuissance - ce qui, débrouiller avecleurs rations de com- en 1978", Indique Bush et Blair auraient pu tenter de bat. Depuis longtemps déjà, les auto- AI lazlra. "Investi s'en tirer en abandonnant tout le après tout, est plutôt une bonne leçon à apprendre pour le nouveau siècle. rités américaines et les GI se sont bar- par les Américains contrôle à l'ONU, reconnaissantimpli- après la chute citement leur échec. Difficilepour un Bush ne rêve que d'une chose, ricadéset se contentent d'effectuer des c'est que la télévision ne parle plus de', sorties en colonnes blindées.Les jour- du régime, 1/ a Joué gouvernement américain qui méprise un rôle clé dans l'Irak. Mais c'est peut':être trop lui nalistesne peuventplus travaillerparce le multilatéralisme en général et les demander que de ravaler son orgueil qu'il est devenu trop dangereux de la négociation Nations unies en particulier. En outre, entre les milices pour appeler le reste du monde à montrer le bout de son nez d'Occi- ilsauraient dû céder pour toujours tour l'aide. Il ne faut pa's croire que l'on de Moqtada as-Sadr .dent;!!.Le 30 juin est censé avoir lieu pouvoir sur l'Irak. Brahimi est aux verra la Maison-Blanche se mettre à et les Américains prises avecPaul Bremer, l'administra- le transfert de souveraineté tant supplier Jacques Chirac de lui offrir annoncé. AWashington,on s'accroche à NadJat." De son teur américain, sur le degré de sou- son soutien à l'ONU. Si l'Irak atteint à la méthode Coué pour se convaincre côté, le site arabe veraineté qui sera transféré en juin. Le le point où il devient ingouvernable, Elaph explique doute plane toujours sur la part des que l'événement constituera un tour- les Nations unies seront peut-être nant. En réalité, on ne voit pas pour- qu'II "était un chllte revenus pétroliers censée être réservée obligées d'intervenir, mais Chirac, lui, quoi cela suffirait à ce que tout aille proche d'Abdelazlz au nouveau gouvernement: les Etats- mieux. Il reste cinq semaines avant aI-Hakim", un Unis tiennent fermement serréslescor- ' laissera Bush sur le gril jusqu'en no- l'échéance,mais iln'y a toujours aucun des leaders chIItes dons de la bourse. vembre. Les troupes britanniques doi- vent rester là-bas jusqu'en 2006. C'est qui s'opposent On souligne que des contrats ont plan, pas un seulbout de papier décri- la politique officielle, et elle fait froid vant exactement quels pouvoirs seront à Moqtada as.Sadr. été attribués pour la construction de dans le dos. Polly Toynbee transférés à qui. Et les prisonniers, à 'quatorze bases américaines "perma- qui seront-ils confiés? Quelle part des , fientes"en Irak. Puisque Donald Rum- revenuspétroliersira directement dans sfeld a fermé les bases américaines en les caissesdu gouvernement par inté- Arabie Saoudite, il n'est pas étonnant ,rim ? Qui fera partie du nouveau gou- , que lesIrakienscraignentque lesEtats: vernement? Unis aientl'intention de,ne jariiffisquit-

47 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti Erdogan Increases Pressure On the EU to Let Turkey In Premier Also Blasts Sharon C'l- And Says Bush Has Made Mistakes in War on Iraq

By HUGH POPE '., And ALAN FRIEDMAN

ANKARA-Turkish Prime Minister Tayyip Erdogan, signaling that the West's longtime Middle East ally will be' an assertive force as it pushes its historic bid to join the European Union, sharply criticized the Gaza of- - Recep Tayylp Erdogan Turkish prime minister fensive of Israeli Prime Minister Ariel i j Sharon and said grave mistakes were ______~._.. ._J made in the U.S.-led war in Iraq. But while distancing himself from he said that if EU members "are not nated Ramas spiritual mentor Sheikh ,U.S. policies in the Middle East in a ready to work with us and integrate us, Ahmed Yassin in March. wide-ranging interview Wednesday, the same message will be viewed" by 1.2 "The current Sharon administration , Mr. Erdogan also highlighted Turkey's billion Muslims in the world. "It will determination to be seen as a pivotal takes government decisions to kill indi- member of the EU and a strategic asset have a negative effect on their ap- viduals. And they rl('clare that this will to the West. Re said Turkey is close to proaches to the EU." continue," he said in the interview. "Un- deciding to send 1,500 peacekeepers to For the EU, Mr. Erdogan's com- less we change this, we can never bring Afghanistan and didn't rule out offer- ments showpd he will be ratcheting up peace to the Middle East." Mr. Erdogan, ing troops to Iraq as part of a North the pressure to embrace Turkey's mem- who was an Islamist in his youth, has Atlantic Treaty Organization force. bership as an antidote for increasing since recast himself as a conservative, Turkey's EU ambitions pose one of tension between the West and Muslims ,coming to national power after a resound- Europe's most important and potentially in Iraq and elsewhere. For the U.S., his ing victory for his Justice and Develop- divisive issues this year. EU leaders sharp criticism of Israel's Palestinian 'ment, or AK, Party, in parliamentary must decide in December whether to give strategy and U.S. actions in Iraq may elections in Novt"mber 2002. Turkey, a Muslim country of 70 million signal challenges ahead in dealing Mr. Erdogan was also outspoken in people, a date to start full negotiations on with one of America's most important his criticism of the deteriorating situa- its EU candidacy-though actual mem- Middle East supporters. tion in neighboring Iraq, underlining bership could take a decade or longer. Turkey,itself is torn between a desire the "anger" generated by the photos of Turkey is the only Muslim member of for partnership with rich Western coun- U.S. soldiers abusing Iraqis at Abu Gh- NATO and has the biggest. economy in tries and growing anti-Westernism in its raib prison. the Muslim world. The U.S. has long lob- Muslim population, fed most rer:ently by bied for Turkish EU membership in order violent images from the U.S.-led uccupa- 'Many Mistakes' to bind it-and NATO's 'second biggest tion of Iraq and the aftermath of Israeli "The postwar era included many army-closer to the West. attacks on Palestinians. mistakes," said Mr. Erdogan, express- Mr. Erdogan, 50 years old, brushed "Sharon abolished all our wishes ing doubt that the situation would im- aside recent criticism of Turkey's eligi- and did not help us bringing peace to prove after the June 30 U.S. transfer of bility to join Europe, especially in' the region," Mr. Erdogan said in the, some power to a new Iraqi political for- France, saying positive signals from ' interview, referring to an Israeli attack mation. "They should definitely and the leadership of nearly all EU states earlier Wednesday on a refugee camp quickly punish the perpetrators of the made him confident that Turkey would in Gaza thatkilled eight Palestinians. torture in Abu Ghraib prison," he said. ; get a "yes." Re said that would send a Israel has expressed regret over any, "The Iraqis should have leadership: strong signal to the broader Islamic civilian dead, and said that some were that really represents them. Other- world. "Then they will see that the gunmen. Mr. Erdogan publicly at- wise, negative trends and deterioration clash of civilizations is not a reality but tacked Israel again over civilian casual- will continue." harmony of civilizations, is, a possibtI: ' ties in a news conference yesterday, Asked what mistakes U.S. President ity," he said. "This is an opportunity calling it state terrorism. George W. Bush's administration the EU shouldn't miss." Turkey is a rare Muslim country to made, Mr. Erdogan said closer involve- But Mr. Erdogan also warned of conse- have normal diplomatic relations' with ment of neighboring states like Turkey quences if his country is denied EU mem- Israel. An Israeli official said yester- could have headed off the problem of bership. "Turkey has expectations and day that the Jewish state understood "terror organizations" infiltrating into [EU members] realize that," he said. heightened Turkish empathy with the Iraq. Re said the United Nations should' "Turkey can no longer be kept waiting at Palestinian plight, but that medium- have been more closely involved in ado. the doorstep .... If the EU does not want to level mutual visits between Turkey and ministrative and political restructuring be viewed as a union of geography, or as Israelcontinued. Still, Mr. Erdogan of the country and that troops in U.S. , a Christian club, they have to give us a has stea~ily,. stepped up rhetoric areas of control in central Iraq hadn 't date." At another point in the irtprview, againstMr.:Sharon since Israel assassi: succeeded in establishing good contact

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with Iraqis. ness to go into harm's way for the West , îng that integrating it would cost the Still, his comments were unlikely to is another reason for the EU to begin r~st of the EU billions of euros in subsi- shake a strong alliance with the U.S. the process of taking Muslim Turkey dl~S. Encouraging Turkeyalso could Mr. Erdogan tried and failed to per- into its ranks at its December summit. rll:lse hopes of membership for coun- suade the Turkish Parliament to allow , Supporters of Turkey's EU hopes tries such as Ukraine. Many European a division of U.S. troops through Tur- say its membership would help stabi- leaders fear that the strain would be key to invade northern Iraq last year. lize the Middle East by extending the too much for an already diverse union He eventually succeeded in' offering, union's external borders-and Euro- of 25 countries. 10,000troops in October. By that time, pean ideals on human rights, religious If the EU rejects Turkey's member- though, Iraqi leaders made clear they tolerance and economics-to Syria, Ship bid, ~r. Erdogan warned, "My peo- wanted no Turkish involvement. Iraq and Iran. They also say Turkey's ple s ... attltude toward the West will In the interview, Mr. Erdogan said huge, predon:1inantly young popUlation change." He predicted a similar reac- that Turkey would consider sending isneeded to offset the EU's aging popu- ti?n in the wider Muslim world. "They Turkish troops to Iraq with changed lation and could help revitalize the Will say that the West is not ready to circumstances, such as if NATOagrees union's sluggish economy. integrate with people who do not share on'llmùltinaUonaHorceat a summit in Practical Challenges the same faith with them." Istanbul on June 28-29;But for now no But, saying he liked to look at the such plan was on the agenda, he added. But the question of whether to admit :'positive side," the Turkish prime min- Close to a Decision Turkey digs deep into religious convic- Ister added, "Instead of having rockets tions in the mainly Christian EU,and killing people, we should concentrate' Mr. Erdogan also said he was close to also presents the political and eco- ?n h.ow we can. have peace, stability, a decision on taking over NATO'sinterna- nomic union with big practical chal- , shanng and sohdarity as new values. tional Security Assistance Force in lenges. With a population of 70 million, ~e talked. about globalization of peace Kabul, Afghanistan, in February. Turkey, Turkey would be second in size and m symposmms, conferences and books will raise the number of its soldiers in voting power within the EU only to Ger- but when it came to implementation w~ the NATOforce to about 1,500from 155 many. By comparison, the total popula- didn't see as much determination. The and expedite the dispatch of three heli- tion of the 10 countries admitted to the EU can do this .... December 2004 is the copters it has been promising since Janu- EU with such fanfare on May 1 was most important part of this test." ary. Turkey successfully completed a also 70 million. -Marc Champion first six-month stint in charge of the Turkey's gross national income per and Brandon Mitchener 12-nation force in 2002,a period in which capita, adjusted for purchasing-power contributed to this article. it took no casualties. parity, is less than a quarter of Germa- Mr. Erdogan said Turkey's willing~ ny's and two-thirds of Poland's, mean-

Washington: de notre correspondant ...... Washington dans ...... Philippe Gélie ~. o En dépit des revers: "'"o N GeorgeW. Bush s'accroche à la' date du 30juin pour un transfèrt une logique de sortie depouvoirauxIrakiens.L'objec- tif est de « montrer que l'Amé- Powell a parlé d'une période rique tient parole», et accessoi- , aussi la Grande-Bretagne et sont contre l'occupation, même « considérable». Le Pentagone, rement de trouver une porte de l'Italie insistent pour que le si beaucoup ,reconnaissent qui s'apprête à transférer 4 000 sortie à la crise, quatre mois 30 juin marque un véritable qu'un départ précipité pourrait hommes de Corée-du-Sud, pla- avant l'électionprésidentielle. transfert de « souveraineté ». A " plonger le pays dans le chaos. nifierait des rotations en Irak Al'approche de l'échéance,le l'issue des débats sémantiques, « Les États-Unis ne peuvent jusqu'en 2007. projet reste flou.« On voit bien la question se résumera à un pas se désintéresser de la si- critère essentiel: quelleautorité tuation qu'ils ont créée. Pen- Derrière l'apparence de caco- le calendrier mais on ne voit phonie, l'Administration Bush plus très bien la vision », com- le gouvernement irakien aura- dant un certain temps. il est s'efforce de délivrer plusieurs mente un diplomateàWashing- toil en matière de sécurité? souhaitable qu'ils soient pré- messages. Aux Irakiens, elle ton. Lakhdar Brahimi, l'envoyé. Tant que l'armée américaine sents », estime le ministre fran- rappelle qu'elle n'a pas d'ambi- spécialdu secrétaire général de est en Irak. le Pentagone exclut çais des Affaires étrangères, tions colonialistes ; aux élec- l'ONU en Irak, est chargé de de soustraire la direction des MichelBarnier. teurs américains, elle montre,: mettre sur pied gouverne- opérations à son « commande- Vendredi, lors d'une ren- un. qu'elle se préoccupe de la sortie, ment de transition, capable de ment unifié ». Tout au plus en- contre avec ses homologues du sans pour autant abandonner la ' gérer le pays tout en préparant visage-toil de « consulter» le G8, le chef de la diplomatie ({mission » en cours de route. des élections législatives pour pouvoir intérimaire avant de américaine, ColinPowell,a évo- Cette marge étroite pourrait janvier 2005. L'espoir est qu'il lancer une opération dans le qué un retrait après les élections trouver sa traduction dans la ré- -, présente une équipe fin mai, pays. Mais Washington veut dejanvier 2005, et même après solutionde l'ONU: la force d'oc- afin qu'elle puisse se « rôder» garder sa liberté de manœuvre le 30 juin « si le gouvernement cupation y deviendrait une avant de prendre les com- lorsque ses troupes s'estime- intérimaire nous le «force de stabilisation », dont mandes le 1" juillet. Parallèle- ront attaquées ou en danger. demandait. » Mais il s'est em- le mandat international courrait ment, des discussions s'amor- L'armée et la policeirakiennes, pressé d'ajouter que l'hypo- jusqu'aux élections irakiennes cent sur la rédaction d'une elles, devraient obéir à leur thèse était plus qu'improbable et à l'installationd'un gouverne- nouvelle résolution à l'ONU.Il gouvernement. et ne 1'«empêchait pas de dor- ment« ». TIlui revien- n'y a pas encore de texte, mais Ces arrangements délicats mir ». Ses collègues britan- légitime drait alors de décider du main- les diplomates s'attendent à supposent qùe les forcesaméri- nique, italien et japonais ont tien ou du départ de l'armée « » sur deux caines restent les bienvenues adopté la même ligne. Le lende- un débat tonique américaine. Un renversement points cruciaux: l'ampleur du dans un Irak souverain. Or, les main, George W. Bush a de logique qui, quoi qu'en dise • transfert et son impact sur la attaques incessantes semblent précisé : « La mission vitale de George Bush, montre plutôt la présence étrangère. indiquer le contraire. D'après nos troupes continuera le La France, la Russie, mais un sondage, 8~% des Irakiens 1"juillet et au-delà. »Après lui, sortie.

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Un soldat turc abattu dans l'est de la Turquie, le PKK soupçonné

DIYARBAKIR (Turquie), 21 mai (AFP) - 20h51 - Un soldat turc a été abattu dans une zone rurale de l'est de la Turquie, ont annoncé vendredi des sources locales au sein des services de sécurité, qui soupçonnent des séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le soldat a été tué jeudi soir dans la 'province montagneuse de Tunceli, où le PKK est actif depuis plusieurs décennies. D'autres meurtres attribués au PKK ont eu lieu ces derniers jours.

Mardi, un policier et un garde ont été tués lorsque des membres présumés du PKK ont ouvert le feu sur un poste de police à Pervari, dans le sud-est de la Turquie.

La semaine dernière, -quatre soldats ont été tués dans la même région lorsque leurs véhicrnes ont sauté sur des mines qui, selon les autorités, auraient été posées par le PKK.

Trois militants kurdes soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat "lIa bombe ont été arrêtés vendredi, a annoncé l'agence de presse turque Anatolie.

Un tribunal de la ville de Sirnak, dans le sud-est, a décidé l'incarcération des trois hommes, qui auraient avoué avoir projeté un attentat contre le poste de police local, selon l'agence.

A la suite de l'arrestation des trois hommes, la police a saisi 4 kilos d'explosif, a indiqué Anatolie.

Le fKK a mené pendant 15 ans une guérilla sanglante pour obtenir l'indépendance du sud-est de la Turquie, région surtout peuplée de Kurdes et dont la principale ville est Diyarbakir.

La fréquence des actions violentes du PKK a nettement diminué depuis que l'organisation a annoncé en septembre 1999qu'elle renonçait à la lutte armée et souhaitait une résolution pacifique du conflit avec les autorités turques.

Les rebelles continuent toutefois à attaquer des cibles gouvernementales, bien que plus rarement.

Le conflit a fait quelque 37.000 morts depuis 1984, date à laquelle le PKK a pris les armes.

Environ 20.000 Kurdes de Syrie seront naturalisés (général Tlass)

BEYROUTH, 21 mai (AFP) - 11h41 - Quelque vingt-mille Kurdes de Syrie seront naturalisés, a indiqué le général et ex-ministre syrien de la Défense Moustapha Tlass, qui a récemment joué un rôle de conciliateur pour répondre aux revendications de cette communauté.

Le président Bachar al-Assad "a promis la nationalité à environ 20.000 Kurdes, car ils sont véritablement Syriens, mais pas inscrits" sur les registres de l'état civil, a-t-il déclaré dans une interview publiée vendredi dans le quotidien arabe AI-Hayat.

"Nous ne faisons pas de différence entre un Arabe et un Kurde (...) Il existe un nombre de Kurdes qui sont Syriens, et qui ont droit à la nationalité syrienne", a ajouté le général Tlass. lnterrogé sur le sort des autres Kurdes de Syrie, il a indiqué que "des dizaines de milliers de Kurdes sont venus d'Irak et de Turquie en Syrienous leur avons dit franchement que ceux qui sont syriens auront la nationalité et les autres pas".

Des partis kurdes en Syrie réclament régulièrement que les autorités restituent à près de 200.000Kurdes leurs cartes d'identité qui leur avaient été retirées en 1962.

Les Kurdes de Syrie, estimés à 1,5 million, représentent environ 9% de la population du pays et sont installés essentiellement dans le nord.

Des affrontements ont opposé entre le 12 et le 17 mars des Kurdes aux forces de l'ordre ou à des tribus arabes dans le nord de la Syrie, faisant 40 morts, selon des sources kurdes, et 25 selon un bilan officiel syrien.

Le général Tlass avait rencontré des représentants de la communauté kurde après les heurts et le président Assad avait assuré que "la question de la nationalité (pour les Kurdes) qui dure depuis 42 ans serait résolue".

"Les Kurdes sont des citoyens syriens qui vivent parmi nous, et le nationalisme kurde fait partie de l'histoire de la Syrie", avait-il dit dans une récente interview.

Moustapha Tlass a pris sa retraite le 12 mai dernier, après 32 ans à la tête du ministère de la Défense, mais il demeure un membre actif du bureau politique du parti Baas, au pouvoir en Syrie.

50 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti u.s. troops withdrawing from center of Karbala,. military says By Ed1rird WonS

KARBALA, Iraq: After more than a week of costly combat in central Kar- ; bala, the U.S. military said Thursday that it was withdrawing its troops from the besieged center of this holy city. The 1st Battalion, 37th Armored Regi- ment of the 1st Armored Division was moving soldiers from a mosque it had occupied back to Camp Lima, a military. base eight kilometers, or five miles, east of the city center. The withdrawal was expected to be completed by early Fri- . day, when a tank company posted for 24 . hours at the mosque is to leave,said the battalion commander, Lieutenant Col- onel Garry Bishop. American soldiers occupied the Mukhaiyam Mosque on May 12after an overnight battle in which they chased out insurgents loyal to Moktada al-~adr, . a rebel Shiite cleric. Since then, though,

the. guerrilla fighters have not relented Karim Sahib/Agence France-Presse in their. attacks on troops stationed Iraqi fighters loyal to Sadr near the Shrine of Hussein in Karbala on Thursday. --- .~ '-- '-. .. . there. Mortar teams consistently shell The same day, some Iraqis accused the ted the request of the sheiks. "The local .the mosque and snipers fire on soldiers u.s. military of killing more than 40 residents want peace," Mansoor said. on patrol in the surrounding alleys. people in an airstrike on a wedding "But they have very little power to force Four soldiers have been killed andat party near the Syrian border. Moktada al-Sadr's forces out of the city." least S2have been wounded in the more Bishop said the departure from the At the same time, the colonel said: than two weeks since the 1st Armored Mukhaiyam Mosque was intended to "Our presence in the middle of the city Division began a major offensive here "allow time for the political process to is a cause for concern among a lot of the against Sadr's militia, the Mahdi Army. go forward." local citizens. The only reason we The- battles in Karbala are now the He declined to give details on that stayed was because we have a threat in fiercest in Iraq. Entire city blocks process. It was not immediately clear front ofus." around the Mukhaiyam Mosque have what negotiations were taking place. Attacks continued against the Ameri- been devastated by automatic weapons American officials have been press ur- cans on Thursday, though the violence and cannon Îll'e, and cars riddled with ing the Shiite religious establishment to had lessened from earlier in the week. bullet holes sit aloDg the roads. .. wrest a surrender from Sadr, but the se- Soldiers came under sniper fire at least The. firefights have .been inching Dior clerics have failed to do so. four times and mortar attack two or closer and closer to two of the holiest Tribal sheiks in Karbala have met three times, a battalion spokesman said. sites in Shiite Islam, the golden-domed with the commander of the 1stBrigade of No casualties were reported. Shrine of Hussein and Shrine of Abbas. the 1st Armored Division, Colonel Pete Some military officials here say resi- . The decision to withdraw from cen- Mansoor, to try to persuade the Ameri- dents of Karbala tell them dozens or tral Karbala might have been influenced cans to declare a cease-fire and with- perhaps scores of outside fighters have by the intense scrutiny given to the U.S. draw their forces, the colonel said. But entered the city to bolster the inexperi- military inrecent days. On Wednesday, such a cease-fire would have been uni- enced Mahdi Army. The officials say in a closely watched trial in Baghdad, a lateral, he said, and Sadr's militia would they do not know the exact origins of soldier pleaded guilty to charges related have stayed in the center of Karbala. the fighters. .te>.tl1e.abuSe,?fprisoners in Abu Ghraib. In the end, the colonel said, he rejec- Tbe New York TImes

.""c C N L'armée américaine prétend avoir visé des terroristes et non la célébration d'un mariage ....~ N Irak: le raid qui embarrasse Washington . Un raiel meurtrier mené par moins, participaient à un ma- dans le désert à 2S km de la Le raid pose la qùestion des la les troupes de coalition, mer- riage. L'armée américaine frontière avec la Syrie ». a dé- combattants étrangers qui se- credi près de la frontière sy- conteste qu'il puisse s'agir claré un responsable de la coa- raient venus de Syrie pour me- rienne, soulève une nouvelle d'une bavure. «Lesforces de la lition. Selon lui. les soldats ont ner une guerre sainte contre la controverse en Irak. L'opéra- coalition ont mené une opéra- découvert « des passeports coalition en Irak. Selon cer- tion a fait quarante et un morts, tion militaire contre une mai- étrangers. un matériel de com- tains experts en sécurité, ces dont une vingtaine de femmes son soupçonnée de servir d'abri munication pt beaucoup djihadistes ne seraient pas et d'enfants, qui. selon des té- aux combattants étrangers. d'armes». aussi nombreux que l'ont af-

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'~E1 de~;respo~les ~éri- américaines, elles diffusent caJIlS.£ette affaire SUlVlentau deux nouvelles photographies moment où Ahmad Chalabi, montrant des 'GI souriant de- membre du Conseil de gouver- vant le corps d'un prisonnier nement irakien et ex-« meilleur irakien, battu à mort, selon ami des Etats-Unis en Irak », ABC, à la prison d'Abou rompt avec ses protecteurs Ghraili, près de Bagdad. américains. Quant aux chaînes Pentagonprotege hUl11ili'atedas .USandlraqi police raid Baghdad villa

Luke Harding in Baghdad 'and Julian Borger in Washington Ahmad Chalabi, the Penta- gon's one-time protege, was humiliated yesterday when US 'officials and Iraqi police ransacked his private office, and even b\lrst into his bed- rooII).in.his Baghdad villa. "I was asleep. I told them to get oùt/ Dr q~alabi, the con- troversial leàder of the Iraqi National CÖngress (INC), said~' "I am America's best friend in Iraq. If the coalition provi- . sion al authority finds it neces- sary to direct an armed attack against my home, you can see the state of relations between the CPAand the Iraqi people." Coalition officials said the extraordinary raid on Dr Cha- labi's Chinese-style residence in the fashionable Mansour district followed the issue of by the raid, not least because an "arrest warrant'! for up to 15 three CIA operatives had been peoplein' connection with based there until last week. "fi:.audkidnapping and associ- The agents had been trawling ated matters~ Dr Chalabi was throughfiles that belonged to not one ofthem, they said. the mukhabarat, Saddam's Ali Sarraf, the INC's finance secret police, since last year's director, said three CIA agents invasion, the guards said. had followed the Iraqi police The relationship between Dr into the house and had even Chalabi and the White House Yesterday he 'said the US- eaten Dr Chalabi's sweets. The has cooled in recent months, appointed Iraqi governing 15,is an:lranian agent, s6urces police had kicked in all the but it now appears that the council - of which he is a in Washington have suggested. doors, despite the fact he had one-time darling ofWashing- member - would be holding US officials said the raid had offered them the keys. They left ton's neo-conservatives has an emergency meeting today nothing to do with their inves- with computers, files and CDs. suffered a spectacular fall to discuss his treatment. tigation into claims that Sad- Showing offbroken photos of from grace. He is unlikely to be During the raid he complained. dam Hussein's regime skimmed the iNe ieader, which had been millions during the UN-run oil given a role in the new inteJim that a rare copy of the Koran Iraqi go~ernment. tossed on the floor, he added: had disappeared. "They made for food programme. Dr Chal- "This is a vendetta. When they abi has launched his own rival This week the White House themselves comfortable." .announced it was cutting offthe turned up we asked for their Asked why the US seemed investigation. arrest warrant and they The full weight of the Bush $340,000 (£192,000) monthly intent on humiliating him, Dr stipend to Dr Chalabi's INC pushed guns in our faces." Chalabi said it was because of administration's' wrath be- Until recentlythe Pentagon came clear when dozens of US party from June 30, when the his insistEmce that the US hand interim government takes over. and the vice-president,Dick over fu~l sove~eignty to an troops encircled his office, Cheney, had championed Dr . wl:1ichused to belong to Sad~ Dr Chalabi and the INC are Chalabi as a future leader, Iraqi caretaker' government dam's secret police. Iraqi also accused ofbeing the main despite the fact he has virtu- next month. "I am now calling police burst into the com- source ofmuch ofthe now dis- ally no support among ordi- for policies to liberate the Iraqi pound, fired a shot in the air, proved intelligence fed to the nary Iraqis. people," he claimed. and disarmed his guards. They CIA and other agendes about The fm'mer banker and long- One theory is that the raid searched several rooms inside Saddam's WMD programmes. time Iraqi exile was convicted was at least in part aimed at while plainclothes American It is also believed that US offraud in absentia in Jordan seizing evidence of an Iranian agents waited in the car park. officials have become increas- in 1992 and sentenced to 22 intelligence operation. Arras The guards at Dr Chalabi's ingly alarmed at Dr Chalabi's years injail. He has denied the Kareern, Dr Chalabi's head of . HQ said they Were mystified deepening links with Iran. charges. security, who is on the list of

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ENTRETIEN Hassan Reshid, président du comité pour la reconstruction des médius irakiens, analyse la situation de l'information I« Une génération pour reconstruire ~en Irak une presse libre~"'d'unOOUPd.craYOnPid ~ Dara Hassan Reshid est le président du comité Irakien pour la recons- 100 journalistes ont été exécutés sous ~ truction des médias. A l'occasion de la conférence internationale sur les le régime de Saddam Hussein. c:::l médlas quÎ's'est tenue à Almaty au Kazakhstan. ce responsable Irakien a . c.omment faire en sorte d'imP.li- .. lancé un.pel international aux experts du monde entier capables de re- quer au maximum les Irakiens ~ clresser l'industrie des médias dans son pays, préalable selon lui à toute res- dans la relance de leurs tmiration d'un Etat démocratique., . . , médias ? 1ambassade~ Pa~, Bre~~r, ~epre- Je pense qu'il faut partir des identités sentant de.l autonte amen~ame !ln régionales très fortes dans ce pa s. Propos recueillis . I:ak, ~ offiCiellementannonce la crea- L'wùté de la nation irakienne pass:ra parThiébaultDroDl8rd ti~n? lIDen~uvellestru~~,la com- notamment par l'agrégation de mé- ...... mISSionr:rati?naledes medias et des dias locaux. J'ai moi-même élaboré commUIDcatio~s.~e ~esponsable de lIDplan que je vais soumettre au doc- cette r:rouvellems~tution est le doc- teur Siyamend Zaid Othman. ilpasse LE FIGARO.- Quel est l'état ac. teur Siyamend ZaId O~an. il a.ob- par la création de trois entités média- tuel des médias Irakiens ? tenu son doctorat en SCie?CeSsoci~e~ tiques régionales comprenant chacun Dara HASSAN RESHm: .,. Ils en France en 1984 et 11a travaille lIDetélévision, lIDe radio et lIDjour- connaissent lIDecrise sans précédent. Tànt que la situation ne sera pas tota- pendant 6 ans pour l'association Am- naI. J'ai d'ores et déjà sélectionné l\lment sécurisée, les médias (presse nesty International. il sera assisté de trois sites, Bagdad, Bassora et Erbil. é«;rite, radio, télévision ou agences) troii commissaires. Ces nominations Quel budget envisagez-vous néepourront fonctionner normale- ont été soumises au Conseil de gou- pour appliquer ce plan ? meurdhu: l~rayon- des médias Irakiens ? ~~lID::ém~rnationale, Vous sa- ne~ent et 1efficaCitéd~s me~as fran- 'd dictatur ' ffa ÇalS. Ils peuvent et dOiventJouer lID LesAméricains ont voulu réagir assez vez, 40 annees e e ne s e - rôle dans cette aventure, vite en lançant lIDprogramme d'in- vestissement. La société américaine Harris a investi le 15 janvier dernier lIDmontant de 85 millions de dollars . .~our la. création,,de d~ux cb.aIn~sde télévision, de~ radios et lIDqüoti- dien. Pour ce dernier, Harris a bénéfi- cié du soutien du journal koweïtienEl i Watan et pour la radio d'lIDréseau li- banais. Mais plus de'trois mois après nQus pouvons que cohstater que ces 'q.éveloppementsrestent lettre ~orte. Soutenez-voùs cette initiative américaine? . Je ne pense pas qÜece soit la,solution idéale. TIfaut plutôt partir desmédias " qui existent déjà et qui ont lIDelégiti~ mité sur le sol irakien, plutôt què de créer des structures ex nihilo. TIfaut à mon sens qu'ène organisation inter- nationale se sais~ de ce problème vital et inhérent à la reconstruction d'lIDEtat démocratique. . Quelle est la position américaine sur le sqjet ? . Ils viennent de prendre conscience que la renaissance des' tnédias ira- kiens ne pourrait pas se faire sans les Vendeur de jOlil'Daux à Bassora. Quarante ans de dictature Irakiens. C'est déjà lIDpas important ont complètement annihilé la liberté de la presse en Irak. (PhotoBarrak/AFP.) de franchi. Ainßi, le 20 avril dernier,

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,LE CENTRE DU PAYS S'ENLISE DANS LA VIOLENCE Comment sor~ir du: chaos? 'Mais, même au centre, on a constaté l'appari~ion de poches temporaires de stabilité. Un peu comme les :Bri- Pour stabiliser l'Irak, tanniques au Sud, les occupants amé- .... les Américains devront ricains semblent désormais prêts à o acceptercertainessolutionsirakiennes o désarroi'; 'dissimùle l'existence de N céder le pouvoir à ceux poches locales de stabilité. Dans la avec le soutien des bases tradition- qui les combattent, partie sud.:du pays, que j'ai parcou- nelles du pouvoir dans le pays, rue pendant une semaine avec les comme les tribus, les dirigeants reli- estime l'éditorialiste troupes de Sa Majesté, il règne un gieuxet lesvestigesencore vaguement David Ignatius, calme étonnant grâce à une alliance respectables de l'armée. Parfois, ces tranquille entre cheikhs tribaux, lea- solutions locales nous paraîtront peu ders religieux chiites et occupants ragoûtantes, par exemple quand un ancien général de la Garde républi- THE WASHINGTON POST britanniques. Ces derniers ont eu la Washington caine.intervient pour rétablir l'ordr'e sagesse de laisser les Irakiens trou- à Falloudjah. Mais mieux vaut adop- près chacune de mes vi- ver par eux-mêmes des solutions à ter ce genre d'approche pragmatique , sites en Irak au fil de l'an- leurs problèmes. Le Nord kurde est que de mener une guerre d'occupa- née écoulée, je me suis lui aussi relativement calme et stable. tion sans merci. Malheureusement, efforcé de soupeser com- Ses dirigeants savent qu'ils profitent ce patchwork irakien n'a plus rien A déjà d'une quasi-autonomie vis-à-vis ment les choses allaient évoluer. d'une nation une et indivisible.C'est Revenu d'un dernier voyage il y a des Arabes du reste du pays.Peut-être un pays qui subit un processus de deux semaines, je dirais que tout. n'approuvent-ils qu'en apparence partition, le Nord et le Sud suivant dépend de l'endroit où l'on se trouve. l'idée d'un Etat inikien, mais ils sont chacun leur chemin, tandis que le Même au cœur de la Mésopotamie, satisfaitsde pouvoir gérer leurs affaires Centre s'erùisedans la violence.Fran- la politique est avant tout une affaire par eux-mêmes. chement, il n'est plus temps de pen- locale. Pris dans son ensemble, l'Irak Le cauchemar, à vrai d,'e, ser à une solution idéale pour l'Irak. eßt un cauchemar. A1ersqu'appn)che concerne essentiellement la z,..:ae Dans les provinces, des gouverneurs occupée par les Etats-Unis au centre forts, soutenus par les dirigeants tri- la date du transfert de souveraineté du pays, une zone dont ',Jut le monde baux, seront probablement capables prévu pour le 30 juin, aucun élément savait qu'elle serait difficile à gérer. de monopoliser suffisamment de de la stratégie du gouvernement Bush Si le Sud chiite et le Nord kurde sont forces pour garantir l'ordre dans cer- ne semble fonctionner. Le plan de relativement homogènes, le centre est taines régions, en collaborant avec sécurité dépend de forees irakiennes un méli-mélo ethnique, religieux et des unités de la coalition basées loin qui ne sont pas encore prêtes. La politique. Les institutions de l'ancien des concentrations de population. structure politique provisoire est Etat irakien, une fois réhabilitées, Le gouvernement Bush doit se inexistante, sauf peut-être dans l'es- auraient pu permettre d'y rétablir livrerà une analysehonnète de la réa- prit de l'envoyé spécial de l'ONU l'ordre. Or la décision prise il y a un lité brute et hétéroclite de l'Irak de Lakhdar Brahimi. Une nouvelle réso- an de démanteler les forces armées l'après-guerre.La transition ne se fera lution susceptible d'accoucher d'un du pays et de purger la fonction pas sans heurts, elle ne sera pas la mandat international solide se heurte publique a créé un vide où se sont même partout, et elle risque fort à l'obstruction de la France et de la engouffrés les insurgés, les anciens d'être déplaisante.Mais nous devrions Russie. Les idéaux qui ont motivé fidèles du régime, les terrurisll', <.Ol :,.s tous nous réjouir de voir le pays de le déclenchement de la guerre se sont bandits, contraignant les soldats amé- nouveau aux mains des Irakiens. ricains à endosser le rôle impossible fracassés sur le sol froid de la prison David Ignatius d'Abou Ghraib. Pourtant, ee "macro- de flic de service.

Peuvent-ils quitter l'Irak? l'éditorial de Jean Daniel L'évocation par Paul Bremer, représentant des Etats-Unis à nion américaine était prête à recevoir une nou- Bagdpd, puis par Colin Powell, le secrétaire d'Etat, de velle aussi agressive et défaitiste que celle du Il'éventualité d'un retrait total des ,forces américaines de- retrait des forces armées. meure un fait stupéfiant en dépit des corrections qui ont été ap- C'était une chose énorme, psychologique- portées ensuite par George Bush. Il faut se donner la peine de ment mais aussi diplomatiquement. Car il faut chercher une cohérenc~ entre la surprise et le désaveu. . bien comprendre que, si piteuse et alarmante Je ne crois pas que Pau~Bremer ait décidé seul de faire un que soit devenue l'image des Etats-Unis en Irak écla: aussi insolite. Je ne érois pas non plus à la dimension ver- et dans le monde, le maintien de leur armée sur tueuse de cet éclat. Il y a tout lieu de penser que, devant une , le terrain .est souhaité par des forces considé- situation où le discrédit dell troupes américaines du fait des rables. Les Iraniens, les Turcs et les Syriens à tOTture~ s'ajoute à leur échec du fait de l'insurrection chiite, l'extérieur, les Kurdes, une bonne partie des Pav i Br,:mer ait voulu mettre au pied du mur chacune des chiites et la bourgeoisie sunnite à l'intérieur comVls~ntes de la société irakienne. Quant à Colin Powell, on s'alarment à l'idée du chaqs dans lequel serait pevt supposer qu'il y a eu de sa part une timide tentation d'ex- plongé un peuple irakien livré à lui-même. D'où ploiter la situation à son profit et de manifester enfin une en partie la nécessité où s'est trouvé George liberté relative. Mais il ne peut pas, lui non plus, lancer un tel Bush d'annoncer que les forces américaines res- ballon d'essai sans le feu vert de George Bush. Il y a donc eu teraient de toute façon au-delà de la formation quelques jours pendant lesquels ce dernier a estimé que l'opi- ,du nouvéau gouvernement.

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lon~e d&.1'll rt~uvelle pacification. Enfrn, aucun des pays qui L'explication est que si la résistance irakienne à l'occupation ayatent prop~se, de p~ger avec les Etats-Unis les responsabili- américaine a réussi à susciter un sentiment national unitaire tes en Irak, a la condinon que ce soit sur la demande et sous le " dans le combat, les différentes communautés n'en restent pas commandement de 1'~NU, n'est aujourd'hui prêt à eilvoyerdes. moins violemment divisées dès qu'il s'agit de conquérir et de se troupes, 9uels que sOient les changements de sitUation. ' partager le pouvoir. C'est évidemment le bilan le plus désastreux S?u~rn, dans, le monde entier, se posewie question très mo- ql,le l'on pouvait redouter. Les Etats-Unis voulaient exporter la . ral.~,:p~ut-o? flUre quelque chose avec le gouvernement améri: • démocratie laïque: Colin Powell vient de déclarer qu'un gouver- cam:t~t q~ il n~ sera pas débarrassé de Donald Rumsfeld,.ce nement, même théocratique, serait le bienvenu, et que les Etats- , secretlUre d Etat a la Defense ouvertement accusé par le joutna:- Unis tiendraient compte de ses souhaits pour décider de rester : ou non en Irak. On voir déjà la resignation à l'émergence d'une lis!e Seymour. ~er~~, ~u « New Yorker I), d'avoir lui-même • république' islamique. Ensuite George Bush annonce un main- ~eme ordonne l~nhsanon de techniques d'interrogatoire' ùi tien des forces américaines pour.protéger ce qui a été acquis, aloutent la perversité de l'humiliation à la barbarie des sévice;? c'est-à-dire qu'il prépare l'opinion à une durée encore plus , '

.' Le chef du Congrès national irakien, chUte laïc, aurait franchi la « ligne rouge» ,en livrant des informations classées secrètes à l'Iran ' Les Américains rompent avec leur allié Ahmed Chalabi

.Le conseß de gouvernement à;1li1. Chalabi avait pris comme priété du gouvernement, d'ar- transitoire irakien a ui1ê gifle la décision de Paul Bre- gent public et abus de pouvoir » condamné hier, dans un com- , mer, l'administrateur améri- sont également proférées. muniqué, les perquisitious qui . cain à Bagdad, de remettre en S'ajoute une récente initiative o-t' ont visé Ahmed ChaIa1J1 et lui a selle d'anciens baasistes. Cha- in!empestive de Chalabi pour o debusquer la corruption de N apporté «son soutJ,eli total ». labi avait été l'artisan du pro- gramme de débaasification tous l'ONU dans le programme « pé- azimuts adopté il y a un an par trole ~ntre nourritUre » en vi- Bagdad: la coalition. Une erreur qui a fait gueur'(lepuis 1996. Or, la coali- Geo~~ot passer du jour au lendemain au , äon avait lancé de son côté sa ,,,,"'~""Y"""'~I.f"""""""""""""""" moins 300 000 anciens respon- propre enquête. Parlni les docu- sables dans les rangs de l'oppo- ments saisis pendant la perqui- r:;~lime de miel entre Wa- sition, et parfois de la guérilla sition chez Chalabi figureraient shipgton et Ahmed Chalabi est , armée. Chalabi ne craignait certains dossiers sensibles liés à tenninoo, mais ce dernier garde plus de critiquer ouvertement .l'ONU, ainsi, que d'autres une capacité, de nuisance. Face La police irakienne et ceux qui l'avaient fait roi. fi ré- concernant l'ancien régime que ~ « provocations »,.dela police des agents du FBI et de la clamait que la future autorité l'Autorité proYisoire lui avait itakienne et des agents du FBI et CIA ont perquisitionné jeudi laissé emporter pendantIe la maison d'Ahmed Chalabi irakienne soit pleinement res- de la CIA. qui ont perquisitionné ponsable des affaires de sécu- grand déballage des ministères l Bagdad. (Photo KadimlAP.) ~.•' qui jeudi, sa maison à Bagdad, l'ex., rité, et qu'elle gère la manne pé- après la guerre. Chalabi, se protégé du Pentago~e compte trolière, deux lignes rouges pour sait entouré d'ennemis, pensait amis mobilisér ses du Conseil de l'appUi des ~éricains.Ceui.ëï les Etats-Unis, qui ne comptent détenir des contre-feux utiles, en gouvernement, les 23 autres Ira- sont partisans d'un vrai chang&- pas lâcher les rênes sur ces dos- cas d'attaque contre sa per- ment le 1er juillet, date du trans- ~elJ!l membres de l'exécutifpro- siers importants. sonne. VlSOII'e, nommés comme hIi par fert du pouvoir à une autorité Lund,i encore, il dénonçait .Les Français, que Chalabi ne sOuveraine irakienne. La solida- les Américains. Lors d'une ré- « l'échec de la politique sécuri- porte pas dans son cœur, le union d'urgence, hier, le Conseil rité des amis de Chalabi risque soupçonnaient ainsi d'être à taire » après l'attentat à la voi- de gouvernement transitoire ira- l'origine des fuites orchestrées ture piégée qui tua Ezzedine Se- kien (CIG) a tenu pour respon." donc de lui être .Û1suffisante. aux Etats-Unis par ses amis néa- ' lim, le président en exercice du sable la coalition des perquisi- Côté américain. la goutte d'eau conservateurs, sur des conri.i- qui a fait déborder le vase serait CIG. Le lendemain, son« ami» tions qui ont eu lieu chez Ahmed vences entre Paris et le régime ses récentes accointances avec . Paul Wolfowicz, le secrétaire Chalabi. Deux membres du de Saddam à l'ONU. A Washing- l'Jran. inscrit sur «l'axe du mal» 114jointà la Défense, annoqçait conseil ont même menacé de dé- ton,le Pentagone comme la Mai- par George Bush. Selon la qUe les Etats-Unis 'coupaient les missionner si dès excuses ne vivres au parti de Chalabi, qui son-Blanche se démarquent dé- chaîne de télévision CBS,qui cite sormais de l'ancien banquier. ' sont pas présentées. recevait, la bagatelle de C'est en fait sa dernière des officiels à Washington. son 340 000 dollars chaque mois, Rumsfeld assure qu'il n'était pas planche de salut, mais elle ne ex-allié privilégié aurait livré des au courant de la perquisition . plus d'un an après la chute du informations sensibles aux ser- chez Chalabi, qui officiellement a paraît gUère solide. L'envoyé vices, de renseignements ira- régime de Saddam. Pendant ce rompu avec la coalition. , spécial de Koli Annan en Irak, niens, pouvant conduire à la temps, 'en coulisse, des officiels La.khdar Brahimi, travaille ac- américains organisaient les «Chalabiest puissant, relève mort d'Américains. Un proche un diplomate européen. Il peut tuelleIl!ent d'arrache-pied pour de.Chalabi a démenti ces accu- fuites aIiti-Chalabi dans la remplac~r la plupart des presse outre-atlantique. Selon être plus dangereux sorti du sations. à membres du ClG par des tech- , .En fait, depuis quelques se- Newsweek. le Congrès national système que neutralisé l'inté- rieur. » nocrateS intègres. Et l'ancien'di- maines. le contentieux s'était irakien aurait tenté depuis un , plo maté algérien, qui devrait alourdi entre le patron du an de «profiter illégalement de faire connaître sous peu la Uste ,Congrès national irakien et ses la reconstruction en Irak ». Des des pers9nnalités choisies,a protégés

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OBSéMJteur 20-26 MAI 2004 IRAK l'incendie chiite Les nuits de Sadr City

Refuge des chiites du Sud chassés par la pauvreté, cette ville qui fut le caucbemar de Saddam " Hussein est aujourd'hui l'un des bastions de Moqtada al-Sadr. Notre envoyé spécial Jean-Paul Mari y a mesuré la colère, la peur et les rêves messianiques des habitants ette nuit, Sadr City retient son jeunes, expédiés dès la fm de leurs études dans doux, lunettes et turban, qui peut parler poli- souffie. Un peu plus encore que les cet abattoir de banlieue. Jeunes mais déjà épui- tique pendant des heures, critiquer la loi sur le , nuits précédentes. Peut-être à cause sés. Hier soir, ils ont commencé par recevoir 6 voileen France ou Zinedine Zidane, «un musul- de cette tempête de poussière qui blessés, touchés par des éclats d'obus de tank, man qui a abandonné son pays ». Là, debout sur occupe tout l'espace. Le ciel a dis- un jeune de 20 ans mort sur la table d'opéra- sa tribune, il répète les mêmes thèmes, mais paru,Cremplacé par le halo crépusculaire de tion, l'autre de 65 ans sauvé de justesse. La nuit avec le poing levé et la voix qui gronde: «C'est quelques ampoules électriques, le point rouge dernière, 12 blessés, 4 morts, et des familles en une croisade contre l'islam. Il faut défendre les lieux d'une antenne radio et la lumière verte d'une colère, pistolet au poing, qui ont menacé le chi- saints de Nadjaf et Kerbala !» mosquée qui tremble, lointaine, comme un rurgien, tenu pour responsable des décès. Puis Sur les toits des immeubles'environnants, des phare dans la tourmente. Dans la cour de l'hô- le dernier blessé, un gosse, une balle en.plein hommes en noir, cartouchière sur la poitrine, le pital A1-Thaura, la torche d'un gardien balaie ventre, amené livide, trop tard ... doigt sur la détente de leur kalachnikov.Face à une haie d'eucalyptus sombres, de palmiers em- « Depuis vingt-quatre heures, ce ne sont plus de lui, 5 000 à 10 000 fidèles, à genoux sur leur pesés et des familles de gros rats qui courent le simples accrochages, mais de véritables combats », tapis, figés pendant trois heures sous un soleil long des caniveaux. Il fait chaud, on dort mal, dit le médecin-chef. Le général américain Kim- de plomb. Le discours est plus politique que re- on respire mal, et Sadr City étouffe. Déjà, avant mitt parlera, lui, d'une « insurrection limitée» à ligieux, un véritable programme d'action, iden- la tombée de la nuit, les gens se pressaient pour coups de lance-roquette et d'obus de mortier. tique point par point aux déclarations de rentrer chez eux. Avec l'obscurité, les rues sont Elle a commencé par un prêche lors de la Moqtada al-Sadr, l'assiégé. Nadjaf, ligne rouge devenues désertes. Peu après ont éclaté les pre- prière du vendredi à la mosquée de Sadr City. pour les Américains, le rejet de l'occupation, les mières détonations, quelques coups de feu puis Le cheikh estla copie conforme de Moqtada al- sévices à Abou Ghraib, l'impunité des tortion- une explosion lourde, renvoyée par l'écho, pre- Sadr, leader des extrémistes chiites, encerclé à naires, la visite de Rumsfeld «venu lesféliciter Il, mière embuscade des combattants de l'Armée Nadjaf avec son Armée du Mahdi dont le gros l'appel à un islam conquérlJnt et à la résis- du Mahdi contre une patrouille américaine. De- des troupes vient d'ici, de Sadr City. En privé, le tance... Tout y passe dans un flot ininterrompu hors, des ombres passent, vêtues de noir, par cheikh A1-Daradji est un jeune homme rond, de paroies. Sauf parfois par une longue litanie, groupes de quatre ou cinq, glissent toujours la même, grave et pro- le long des murs et prennent posi- fonde, grondée par des milliers tion au coin des rues. Il est 1 heure d'hommes le poing tendu, des mil- du matin, la nuit est suspendue. liers de poitrines: « Ya Allah! Ya C'est là, juste devant l'hôpital, Mohamed! Ya Ali! Th Mehdi !Dieu, qu'un médeein a pris une ballè de de grâce, soutiens-nous, soutiens ton fils sniper américain dans l'épaule. Moqtada al-Sadr contre le déflzon !» Envie de tabac: il est sorti frapper Puis plus caverneux encore: « Moq- au rideau de fer du petit marchand tada !Moqtada !Moqtada !Il Le d'en face, mais l'obs,cur,ité ne pro- cheikh évoque le « danger mortel» dé tège pas des lunettes de vision noc- la division, allusion aux mouve- turne. Le médecin a survécu, pas le ments chiites qui appellent à la fin marchand qui a reçu une dizaine de de l'insurrection et au départ des balles en pleine poitrine. Dans la hommes en noir des lieux saints: salle de garde, les internes fument ,'II Ceux qui s'attaquent à l'Armée du sans discontinuer, boivent du thé, Mahdi sont des agents des Etats-Unis feuillettent un précis d'anatomie, et d'Israël! » A la fin de la prière, on jouent aux dominos ou regardent les prévient que les tanks américains informations sur Al-Jazira ou Al- entrent dans Sadr City. Les Arabia: « Quatre soldats irakiens hommes en noir agitent leur RPG, abattus par la guérilla à Mossoul; Abdel Zhara Osmane Mohamed, le cheikh est poussé dans une voi- quatre Américains tués, accrochages à Kerbala et président du Conseil exécutif ture et la foule se disperse, toujours aussi disci- Nadjaj,'Moqtada menace, les policiers qui coopèrent provisoire irakien, a été tué plinée. Oui, les Américains sont là, une dizaine avec l'occupant ... » Rien de vraiment nouveau. lundi dans cet attentat à de Humvee et des mitrailleuses lourdes, mais en Le médecin-chef des urgences, 24 ans, en pro- la voiture piégée à l'entrée du visite d'inspection au commissariat central. En- fite pour aller dormir deux heures, roulé en QG américain de Bagdad. foncé dans son fautéuil, Marouf Omran lui boule sur un lit de mousse malgré le vacarme de aussi est épuisé. Il a 48 ans, le grade de colonel, l'air conditionné. Pauvres toubibs! lei, ils sont des étoiles plein les épaulettes, mais à peine 600

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policiers pour tenir Sadr City: q Ailleurs, on ayatollah, et ont décidé de l'arrêter ou de le ses hommes en leur abandonnant les armes. Il compte un policierpour 500 habitants j moi, j'en ai tuer. A Sadr City, l'insurrection immédiate a n'a pas le choix. Que dire? Que proposer à une 1pour 50 000 habitants. » fait plus d'une centaine de morts. Moqtada a population chiite qui a vécu trente-cinq ans Sadr City, un rectangle de 5 kilomètres sur 6, investi (I pour les protéger » les lieux saints de étouffée, écrasée, réprimée dans le sang par près de 3 millions de personnes, misérables Nadjaf et Kerbala et le siège a commencé. A Saddam Hussein? Ici, il n'y a pas de travail, pour la plupart, de larges avenues tracées au Sadr City, les embuscades incessantes de plus d'eau potable, peu ou pas de courant élec- cordeau par Saddam Hussein pour y envoyer l'Armée du Mahdi, les incursions des tanks trique, pas d'université, à peine une petite ving- ses tanks, un flot de camions surchargés, de américains,la destruction du QG par un missile taine de collèges,pas de terrains de football, pas taxis rouillés et de charrettes à âne, un terre- et l'arrestation de trois religieux dont un très de théâtre et même pas de cafés. Ici, chaque fa- plein central recouvert d'ordures, des rues cou- connu, SayedAmer al-Husseini, ont installé un mille a eu un de ses membres arrêté, empri- pées par l'eau noire des égouts qui débordent, climat de guérilla permanente. « Je l'ai dit aux sonné, torturé ou exécuté. Sous Saddam, il et un vent permanent, poussière épaisse et sale Américains, soupire le colonel. Chaque fois que suffisait d'être chiite et habitant de Sadr City qui rend le soleil noir et la vie infernale. Sadr vous entrez avec vos tanks dans nos rues, vous dé- pour être livré aux bourreaux! «Cette ville est City, villedangereuse où tout se règle les armes clenchez la guerre. J) Lui ne peut que regarder le une victime, dit le colonel. Il est paifois difficile de à la main. Tout Sadr City ne suit pas, loin de là, spectacle d'un œil las et, entre deux combats, leur faire comprendre la vie moderne et ses exi- le parti de Moqtada. Une partie de lapopula- essayer de mettre un peu d'ordre dans la ville. gences. J) tion et des commerçants commence à grogner Etrangement, la criminalité ordinaire est plus A l'origine, ici il n'y avait que des chiites ouvertement de la loi imposée par ses soudards faible qu'ailleurs. Aux carrefours, un seul poli- venus du Sud. Des,tribus pauvres chassées par religieux.Et certains sont las de leur prétention cier en uniforme régule la circulation là où, l'exode rural vers la capitale Bagdad mais dont à diriger toute la cité ou de leur amateurisme dans le centre de Bagdad, les policiers armés en le cordon ombilical était relié à l'Arabie Saou- guerrier qui a conduit plusieurs habitants à la faction doivent faire attention à ne pas se faire dite et au Golfe, aux grandes tribus bédouines morgue ou à l'hôpital dans une débauche de tirs écraser par des'automobilistes exaspérés. Sauf des Beni Kaab et des Rabiya. Face au nombre, mal ajustés.Et Sadr City a grincé quand le nou- qu'ici les agents reçoivent l'aide de civils sans l'ancien régime leur a donné une terre dans la veau journal de Moqtada a publié la photo d'un armes et membres des partis religieux. Au-des- banlieue de la capitale que Saddam Hussein a « espion » pendu à un poteau électrique où il est sus du bureau du colonel, trois cadres dorés transformée en prison sous surveillance, Sad- resté vingt-quatre heures. La ville a beau être sont accrochés, chacun portant l'attestation dam City, dans les années 1980. Puis est venu à pauvre, elle sait faire la différence entre un tri- d'un des trois partis ou mouvements religieux Nadjaf, Mohamed al-Sadr, le père de l'actuel bunal et un procès sommaire. qui contrôlent la ville. Du coup, l'action du co- rebelle, Moqtada al-Sadr. Avec lui les chiites « Depuis le 4 avril, la ville n'est plus tenable », lonel, couverte notamment par Moqtada al- ont découvert un homme hors du commun. Les dit le colonel de police. Ce jour-là, les Améri- Sadr et son armée, est moins sécuritaire que , anciens ont reconnu le religieux sage, authen- cains ont fermé le journal de Moqtada, l'ont in- politico-diplomatique. Et quand les insurgés tique, pieux et visionnaire; les jeunes ont été culpé du meurtre d'Al-Khoï, fils d'un grand ont envahi son poste de police, il est parti avec fascinés par son charisme de résistant. Avecf'"

57 . Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Bàszn Özeti

Tortures : Rumsfeld avait dit oui geaient - en principe - les militaires à de- mander l'autorisation à leurs supérieurs hié- rarchiques avant.d':éliminer des cibles terroristes. Selon les informations obtenues es tortures infligées à' « Le scandale de la prison par Hersh, les responsable de la défense au des détenus irakiens d'Abou Ghraib ne plonge pas .Congrès ignoraient l'existence de ce pro- Lpar des militaires ses racines dans lespenchants gramme. Moins de deux cents personnes américains découleraient criminels de quelques réser- . étaient au courant. Selon l'ex-rtlembre des d'une décision approuvée vistes mais dans une décision, . services seèrets qui a informé le journaliste, secrètement en 2003 par le approuvée par le secrétaire à, .. «la règleétait;. attrapez qui vous devez, faites . secrétaire à la Défense, Do- la Défense Donald Rumsfeld,ce que voùs voulez ». nald Rumsfeld. C'est ce d'étendre aux interrogatoires En affirmant que les tortures sont la consé- qu'affirme dans un article des prisonniers en.Irak un quence d'un système mis en place par Rum-. paru le 17 mai Seymour Il. programme secret conçu pour - sfeId, Hersh cOQtredit la version de Hersh, spécialiste des ques- la traque d'Al Qaida., écrit-. l'administratiOItBùsh qui attribue ces crimes tions de «( sécurité nationale I) il aujourd'hui. Ce plan Hontraires aux valeurs américaines» à un petit au «( New Yorker &. Hersh, 1 d'action, dont l'un des .nombre desa:diques. èe qui explique la rapi- qui a été l'un des premiers a noms de code était «~rt- dité aveclaquelle le Pentagone a démenti les dénoncer le scandale des tortures en Irak, est . de-gris », aurlÛtcontribué à encourager l'hu-informations contenues dans l'article: «Les aussi celui qui, en novembre 1969, avait ré- miliation sexuelle des prisonniers irakiens . affirmatiOnsde Hersh, qui relèvent de la théorie vélé le massacre des femmes et des enfants pour leur soutirer des renseignements sur la du complot, sont un tissu d'erreurs et de conjec- du village vietnamien de.My Lai le 16 mars « guérilla ». Mis en place après les événe-' tures anonymes », a déclaré Larry di Rita, le 1968. Révélations qui avaient contribué à ments du Il septembre 2001, ce «pro-. porte-parole de Rumsfeld. Le Congrès, qui a changer l'attitude des Américains face à la gramme d'accès spécial» ou «SAP» était décidé d'examiner lesdifféréntes versions, guerre du Vietnam... . destiné à contourner les règles qui obli- tranchera... ' Sara Daniel

lui, l'opposition chiite a trouvé une voix, celle proclamé. Depuis, lesAméricains ont dissous le ' brillants empêchent de douter de sa détermi- de l'autorité religieuse qui, petite révolution, a conseil, lancé un mandat contre Moqtada et ar- .nation. Musicien et compositeur, il a vécu remplacé l'antique lien tribal. Aujourd'hui, rêté plusieurs cheikhs de son entourage. Et ily a toute sa vie dans la misère, obligé de se louer quand Nadjaf s'émeut, le cœur de Sadr City bat trois jours, vers 9 heures du soir, en rentrant de comme maçon, 'serveur ou vendeur de rue, à grands coups. Et quand Moqtada, le fils du la mosquée, son cousin a été abattu du ciel par toujours caché; pour échapper aux Moukhaba- grand Mohamed al-Sadr, appelle de Nadjaf à la un tir d'hélicoptère: « Il ne nous resteplus que rat de l'ancien dictateur. Aujourd'hui il a re- résistance et au martyre, ce sont des milliers Moqtada, lefils de notre grand imam, famille sa- joint l'Armée du Mahdi. « Voilà trente ans, le d'enfants des rues qui s'habillent de noir pour le crée, notre lien spirituel à Dieu. Moqtada ... et grand Mohamed a(-Sadr avait tout prévu! », dit rejoindre et mourir avec lui. Il est le dernier des l'Armée du Mahdi. » le musicien. Tout Sadr City se raconte ces his- Al-Sadr depuis que son père et ses deux frères Le Mahdi. Combien de divisions? Trois ,ou toires de Mahdi caché, les .étendards qu'il ont été assassinés, dans leur voiture, en sortant quatre mille combattants à peine. Quand on brandira, blanc et jaune, couverts de chiffres, de la mosquée, à coups de rafales de kalachni- leur parle milice, ils répondent qu'ils sont une' nom en langage.codé de Dieu. Et quand on lui kovpar les tueurs de Saddam Hussein, le 19 fé- «( armée de croyants I), sans bureaux de recrute- demande si Moqtada est le Mahdi, il sourit et vrier 1999. Jour funeste pour l'ensemble de la ment, sans casernes ni généraux. La milice de glisse : «Vous posez la même question que les en- communauté. Jour d'insurrection généralisée Moqtada tire son nom d'Al-Mahdi Al-Mont- quêteurs d'Abou Ghraib -d 'Ù)$ prisonniers! » dans le pays chiite et à Sadr City. «Notre imam zar, le «( Mahdi caché I), disparu en 907, le dou- Non, Moqtada n'est pas le Mahdi pour Abou était mort ... On n'avait plus peur de rien », dit Hassan et les chiites. D'ailleurs, tout l'Irak sait Naïm al-Kabee. L'ingénieur est un homme que le chef rebelle n'est pas très savant en ma- d'affaires qui revend des moteurs de camions • Le Madhi. Combien tière d'islam. Il est d'abord un leader politique. Man, Renault ou Mercedes dans tout l'Irak. Mais il est aussi lefii~ de l'imam, le grand Mo- Lui aussi a été arrêté, en 1991, juste après la de divisions? Trois hamed al-Sadr, le dernier de la famille sacrée. guerre du Golfe, quand les chiites se sont insur- f Celui qui sera le pont, la clé de la porte qui mè- gés en croyant que les Américains allaient les ou quatre mille nera à la venue duMehdi.» Les soldats de Sadr aider à abattre Saddam. Il a été arrêté six mois City sont sûrement des (I gueux I) et Moqtada et torturé un mois entier, à l'électricité, sus- combattants à peine ... al-Sadr est peut-être ce que les Américains ap- pendu par les poignets, frappé à grands coups pellent un «( voy()uI) ireste qu'avec le mythe du de câbles électriques, mais il a survécu. En Mahdi les forces de la coalition n'affrontent 1999, après le choc de l'assassinat de Mohamed pas seulement uri voyou, chef d'une milice de al-Sadr, il est à nouveau dans la rue, prêt à zième imam de la lignée d'Ali, selon la gueux. Et c'esren son nom,chaque nuit, à mourir. i( Pendant deux jours, on a contrôlé la tradition des chiites. Pour eux, le Mahdi n'est Nadjaf, Kerbala ou Sadr City que des com- ville! », dit l'ingénieur. Saddam brisera le soulè- pas mort, il est simplement « entré dans un tun~. mandos d'hommes en noir attaquent les pa- vement, à sa manière: à coups de chars, d'obus, nel» un jour. Et il resurgira àla fin des temps; trouilles américaines; à la kalachnikov au RPG d'hélicoptères. et d'avions de combat. Qu'im- «quand le monde sera recouvert par l'obscurité ». ou au mortier lourd: porte! Sadr City n'a jamais oublié le grand Mo- Alors il réunira ses partisans et par l'épée écra- Au petitmatin,à l'hôpital de Sadr City, le hamed al-Sadr dont les portraits géants, à côté sera ses ennemis pour établir le pouvoir du vé- médecin-chef, les yeux bouffis de fatigue, s'est de celui de son Moqtada, truffent les carrefours ritable islam et « comblera la terre de justice et étiré de plaÎsiren voyant le jour poindre dans la et l'entrée de toutes les mosquées. A la chute du d'équité », récite Abou Hassan. Comme tous salledes urgences.Il a allumé une dernière ciga- tyran et à la libération, l'ingénieur a cru venue les chiites, Abou Hassan, membre de l'Armée rette et jeté un coup d'œil rapide sur la liste des l'heure de gloire des chiites. Il a rejoint le mou- du Mahdi y croit dur comme fer. A 38 ans, blesséset des morts : « Bon ... Finalement, la nuit vement du fils du grand homme et Sadr City l'a . c'est un homme calme qui parle d'une voix a étéplutôt calme, non? » nommé membre d'un conseil municipal auto- très douce, même si les yeux très noirs et JEAN-PAUL MARI

58 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-bentro de la Prensa-Baszn Ozeti u.s. plans to move tons of uranium from repository in Iraq By James GIani perts outside the governm~nt said that if Albright said. "The idea of theft isn't the material were moved, It would prob- crazy." . VIENNA: The United States has ~- ably be airlifted out ofIraq and placed in But Tom Clements, a senior advisor formed an inte~tional agency dedi~- a repository in the United States. with Greenpeace International's nucle- ated to the Oversight of nuclear mateo-: Anson Franklin, a spokesman for the ar campaign, said he believed that con- als that it intends to move hundreds !lf National Nuclear Security Administra- tinuing problems with radioactive con- tons of uranium from a sealed reposlt- tion.at the Energy Department, de- tamination in the village should be dealt ory south of Baghdad to a more secure. clined to comment. "We do not discuss with before any uraniuJn. is moved off location outside Iraq, say W~tern dip- potential future or ongoing operations," the site. "We don't think that the United lomats close to the agency.'. he said. .' S~tes has properly followed up on the But the organization, the ~ternation-The repository, at Tuwaitha, once a. -radioactive contamination," he said. al Atomic Energy Agency, has taken the centerpiece of Saddam Hussein's nucle- Besides, he said, referring to occupa- . position that the uranium is Iraqi prop- . ar weapons program, contains more tion troops at Tuwaitha: "I would be erty, one of the diplomats said. So the thanSOO tons of uranium, none 0,( it en- concerned that they would be pulling agency "~nnot gi~ them pe!'Dlission to riched enough. to be used directly in a some of the protective force off the site remove It," he said. ~e said that the nuclear weapon. . . in order to deal with the problems in the United Sta!e5 was unliIa;ly to be ~e- . But the repository was the lB:rget of rest of the country. I wonder ifthat's the terred, adding that Atnencan offiCials widespread looting by local Villagers motivation for moving it." had contacted the agency about the after the American-led. invasion last The New York TImes matter this' year, but before the insur- year. The' viu8gers were apparently ID- gency in Iraq flared in ApriL tere.sted mainly in using the barrels that "I think that if the stuff had not gone .contain the uranium for things like up in intensity," he said, referring to cooking and storing water. They simply fighting during the insurgency, "they dumped out the uranium sludge and car- would already have moved on this." ted off the barrels. Although most of the An official with the Coalition Provi- barrels and all but a small amount of the sional Authority in Baghdad confirmed uranium were later recovered, the epis- that the operation to move the uranium ode was an embarrassment to the Umted International Herald Tribune was under consideration. "The story States and left traces of radioactive con- I've heard is that no decision has been tamination throughout the village. Saturday-Sunday, May 22-23, 2004 made as yet," the official said. "When itNuclear experts had mixed reactions was diSCUSSed,the view Y1asthat it was, to the possi~ility that ll?-e~w;n might just too expensive to ship. I doubt that be moved. DaVid Albright, preSident of. anything has changed." . the 'Institute for Science and Interna- The official added that keeping the tional Security, said that government of- . material in storage, even with the in- ficials have long privately discussed' stability in Iraq, could end up being. plans to take the uranium out of-Iraq. safer than trying to move it. Nuclear ex- "I would say it's a wise thing to do,""

1\ paraît peu opportun de refuser de discuter aujourd'hui d'un sujet explosif pour

la Constitution européenne naissante.. Par NICOLAS-JEAN BREHON. enseignant à Paris+Sorbonne. LaTurquie dans rUE:un débat e~sentiel . . , parce que la Constitution, unreeldynarmsmedemographique.Lapopulation deux reprises, les plus hautes autontes de , -t IL' , turque 67millionsd'habitants vacroîtrede30%en l'Etatontaffirméquelaquestiondel'adhésion censeele re a 1~ldheu~~peedn-1T . Afin dere- vm'gt~ etcomptera84nùlli~nsen2020,100mil- diT ., l'U . , ". ne exp oseavec a eSlOn e a urqUle., . d~ ~ ~q~~a n£l1,lon~uro~F:!l ~t:aïtPdasmMier auxdéséquilibresdutraité deNice,leprojet lionsen 2050.Dès2013-2015,laTurquie deViendra AC '1ac u It,e.. °d °Crmemehnta a decldsl,onu. constitutionnel cale la pondération des voix au le pays le plus peuplé d'E~~pe, ~épassan! l'Alle- . onsel europeen e open ague e ecem- C il Id' h' magnequiamorcera son declmdemographlque. .... bre 2002,il estseulement question d'ouvrirdesné- ons.e,sur,a emogr~p le. '" ." , ..' ~ gociationsd'adhésionen200S,surlabased'une«re- Lecnt~redem~graphique,dejaappliq~ealarepre- Ainsi,laTurquiedeviendrait.aussilepayslep~usr~- commandation de la Commission et si la Turquie sentatI?n~usel~duParle~enteurope.en\pE):de- présentéauPEetlepluspulSsantau.Consell,lom -~. satisfait aux critères politiques de Copenhague». vient amsldom~nant~u.s~mdes d?uxmstI~tIons .devant tous lesautres. Meme lesJ?arti~ansde c~tte L'adhésiondelaTurquien'estdoncni pourau'our- qui~ntlepou~OIrdede~lSlOnausemd; l'Umon.~r adhésionconviennentq';lecette sltuati0I?-peu~etre - d'hUl'ru'pourdem' Pour 'd . al J?J lademographieeuropeenne est parfaItement pre- discutée.Il n'estpas enVisageablede maInterur les - , am. apres- emam ors. 0- • • , Il t' o ker. visibleàmoyentenne. Dansl'Europeactuelle,ladé- pondérations des VOIXtelles qu e es son pr;vues ... Cechoixde l'esquiveest contestable. Ledébat sur mographies'effondre.Selonl'institut national des parlaCoru:ti~tion. L'adhésio.nd~laTurqwe unpo- oe l'adhésiondelaTurquie est liIlcontraire opportun études démographiques,l'indicateur d~féc~mdité sera une reViSion~e!a,Constl~tlOn. Le,fil est dans ClIll surleplantechniqueetlégitim~surleplanpolitiQue. est de1,49enfant par femme dans rUE aQwnze et lemarbre delaLOI,feIeavantd etre pose. ... Sur le plan technique, il est de1,24seulement chezlesdix nouveauxmembres. Le débat est également légitime sur le plan poli- CD parfaitement possibleet mê- L'Europe(danssaphysionomieactuelle)estle seul tique. Selonle mot de Pierre Nora, «mettez le mot - me nécessaire de lier l'adhé- continent quivaperdre deshabitants dans lespro- EW'Opedans un titre, tout lemondefuit». Maisajou- siondelaTurquieetla Consti- chaines années.SeulelaTurquie, paysmusulman tez-y le mot Turquie, tout le monde accourt. Car tution. Tout simplement (et,dans unemoindre mesure, l'Irlande),conserve l'adhésiondelaTurquie estla question dumoment.

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Alors pourquoi ne pas yrépondre? Partout, depuis politique, l'équilibre stratégique, la création d'un l:.\lena, qui impose de se projeter daris un cadre de toujours, l'Europe, indiffère ou ennuie. Les occa- ' ~nse~bl~ qui.ne serait plus l'Union politique d'au- pensée différent du cadre actuel, auquel èas la ré- sions d'intéresser les citoyens à la construction eu- ,JOuni hw, mmquélque chose de nouveau, de géant, ponseest:pourquoipas. ropéennene sont pas sifréquentes pour rater celles contribuant'à l'émergence d'une nouvelle UEM Mais dans tous les cas, cette question, cet arbitrage qui se présentent U~on ew:o-rhéditerranéenne, ouverte àla Turqui~ historique, ne peuvent être une décision de palais et D'autant plus que le problème de l'adhésion de la mm aussI ~ll:"autres. pays aux confins de l'Europe ne peuvent être tranchés que parÙD choix démo- Turquie est plus facile qu'il n'yparaît IIsuffit de bien et de la Mediterranee (y compris Israël), un en- cratique. Il s,uffirait de dire' que lé peup.le sera poser la question. Choisit-on la cohésion de l'Euro- semble de dimension tectohique, comparable aux consulté et tout le monde serait content _ ' pe, auquel cas.laréponse est non. Choisit-onlagéo- "plaques asiatiques et américaines de l'Asean et de

• La.. Thrq\Ûe, p~ésentée par les États-Unis comme'un,exemple ,de démocratie~neveut pas être le cheval de Troiede l'Occident, LaThrquie refuse de jouer le rôle de modèle européen, a entrepris de renouer' produit national brut inférieur ,Il ;:,,',; ", ANKARA des relations avec la Syrie, la Jor- celui de l'Espagne. Cette région , De notre envoyée spéciale danie et l'Iran suivant une appro-- concentre 65 millions d'illettrés et che résumée par le principe « zéro il lui faudrait créer chaque année . . orsd'une visjte en Thrquie, problème avec nos voisins». «Au , 6 millions d'emplois pour absorber le mois dernier, le secré, Moyen-Orient, nous avons besoin l'arrivée des jeunes sur le marché taire d'État américain Colin ' de créer une zone de stabilité, ajoute du travail. " ' LPowell a appelé les pays de Ahmet Davutoglu. Il faut éviter les Gulsun Bilgehan, députée de' , la région à prendre exemple sur la heurts ethniques. C'est pourquoi l'opposition sociale démocrate Thrquie, cette grande «république nous disons aux Américains qu'il est très europhile, doute fortement islamique Il. Lapsus révélateur ou absolument nécessaire de maintenir que la Thrquie puisse remplir le erreur grossière?, L'expression' l'intégrité de l'Irak. IlAnkara a aussi rôle d'entraînement souhaité par renvoie à l'Iran des ayatollàhs, relancé ses échanges commerciaux Washington. «usfantômes de pas au régime fondé par Atatürk. avec l'Irak et s'apprête à accueillir l'Empire, ottoman continuent de A Ankara et Istamboul, la presSil à Diyarbakir, du 25au 27mai, le hanter certains pays arabes, ex- 'commenta de façon peu amène premier grand salon commercial plique-t-elle. Et, historiquement, les propos du représelitant de la de l'Irak post-Saddam Hussein ceux qui ont essayé de copier le mo- première puissance mondiale," qui, pour des raisons de sécurité, dèle kémaliste ont échoUé, comme dont l'ambition est de réformer ne pourra pas se Reza Shah en Iran et le roi Ama- , le Moyen-Orient! Laclasse tenir à Bagdad. nullah d~fghanistan ", au début du , La classe politique turque 'poUdque turque La classe poli- XX. siècle. En partie, ajoute-t-elle, , reconnaît, certes" la nécessité est scepdque tique turque est parce que la région n'arrive pas à . ' , de mettre de l'ordre dans cette vis-Jl-vis sceptique vis-à- intégrer lesdeuxvaleurs de « laïcité, ' ' région traversée de soubresauts. de l'lnltladve visde l'initiative et de démocratie Il. ' ' " Le ministre des affaires étran- IUlUSricainede américaine de Seyti Tashan, directeur de l'Ins- gères,Abdullah Gill,a appelé les démocratisation dé m 0 crat isa - titut de politique étrangère turc à " Etats membres de l'Organisa-, delaréglon. , tion de la ré- Ankara, ne voit pas, lui non pl\ts, , tion de la conférence islamique gion. «Il faut du comment cette évolution pourrait (OCI)à entreprendre des,réformes sur-me,sure et non une approche glo- ' se faire 'alors que, dans ces pays, .' " politiques et économiques. Mais baie de la démocratiè pour toute cette l'islam n'a pas entrepris «sa réfor~ .' '" le pays n'est pas candidat à un ,régionll, dédare YasarYakis,ancien mell. «lls attendent que là moder- rÔlede «modèle». dA Turquie est ministre des affaires étrangères, nité vienne de l'extérieun>,résume- ' un exemple pour elle-mime mais qui souligne la diversitéde ce grand toil.«Où sont les Havel, Gorbatchev ' , nous ne cherchons pas Il l'imposer Moyen-Orient. «Cette idée n'est pas .ou Walesa, capables d'insuffler le' . Ild'autres, précise Ahmet Davuto- nouvelle, poursuit YasarYakis.Bile mouvement de réformes 7,>,s'inter- glu, conseiller du premier ministre , date de 1998,au temps de Bill Clin- roge Sami Kohen, journaliste' du . , Recep TayYipErdogan. Une démo- ton. Bile était motivée par la MCes-, quotidien Milliyet. cratie fonctionne selon ses propres .sité pour l~mérique de sécuriser ses «La Turquie est un pays IlpartI>, règles. Nous connaissons nos res- , approvisionnements pétroliers. Pour avertit Yasar Yakis qui redoute". ponsabilités historiques dans cette 'çette raison, lespays de la région sont qu'elle soit vue. comme le cheval région, mals nous ny avons pas de extrimement réticents parce qu'ils de Troie de l'Occident. (

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Turkey Schools for trouble

ANKARA A row over an education bill has opened old Turkish fissures legal reforms that will groom Thrkey for feared by secularists. Boys and girls mingle EWASeducated to be an imam. YetRe- freely. Besides studying the Koran, they cep Tayyip Erdogan instead became the EU. He scored even more points for in- H ducing the Thrkish-Cypriots to endorse a learn the same subjects as they would in prime minister of Thrkey, which prides it- secular schools. Like most teenagers, they UN plan for Cyprus (which was rejected self on being the only secular republic in spend their free time watching rock music .) the Islamic world. Pro-secular Thrks now by Greek-Cypriots). The odds are that, in December, Thrkey will get its longed-for on television or surfing the internet. worry that hordes of similarly-trained stu- Abdullah GuI, Thrkey's foreign minis- dents may rise to top positions and put the date for thè opening of EU entry talks. So why couldn't Mr Erdogan have ter, says discriminating against such country on a more Islamic path. By making schools could prompt parents to send their it easier for graduates of state-run religious waited until next year to tinker with the ul- tra-sensitive issue of religious sechools? children to radical, underground establish- schools known as imam hatips to enter ments. "Government control over reli- secular universities, a new education bill Some say that praise from Europe and his party's victory in March's local elections gious education eliminates that risk, it is has deepened those fears-and prompted the best guarantee for secularism," he accusations that Mr Erdogan is increasing have swollen Mr Erdogan's head. Or he adds. The bill lets vocational-school gradu- Islam's role in public life. may have faced strong pressure from his ates compete equally everywhere, and In Thrkey,the status of religious schools pious constituents-after shelving other imam hatip graduates to do so in certain is notjust a matter for academic debate: it pre-electoral pledges, such as his vow to fields. "The claim that imam hatip students goes to the heart of the the country's secu- ease curbs on the wearing of the Islamic will flood the universities and go on to be- lar status, of which the army is a zealous headscarf in state-run establishments. come governors, judges and diplomats is guardian. Tension rose when Mr Erdogan Mr Erdogan says that all he is doing is nonsense," fumes Huseyin C;elik,the edu- ignored a warning about the draft bill from redressing an injustice inflictedon imam cation minister. The real rea~on for the op- the chief of the general staff, General Hilmi hatip students in 1999, whenthe army in- position, he argues, is that the bill under- Ozkok-and used his parliamentary ma- sisted they be barred from admission to cuts the Higher Education Board, a body . jority to ram the bill through. universities other than theological facul- created by the generals in 1980. Secularist fears were fanned when the ties. In a bid to appease conservatives, the government then extended a similar dis- The Thrkish president, Ahmet Necdet European Union's envoy in Ankara, Hans- criminatory regime to other state-run vo- Sezer, is likely to veto the bill in the coming jörg Kretschmer, intervened in the debate; , days. Should parliament approve it again, he berated the general for meddling in pol- cational schools. As a result attendance at he may then appeal to the 'constitutional . itics. Professors, students and other activ- both vocational and. imam hatip schools court for an annulment. Now that Mr Erdo- ists took to the streets, urging Mr Erdogan has fallen sharply, even though many par- gan has proved his point, some supporters to back down. Even impartial observers ents choose them for their discipline and hope he will pull back from the brink and say the bill's timing was bad. In recent quality, not their religious nature. At the concentrate on other reforms that will do months, Mr Erdogan has won plaudits at ,Tevfik Ueri Imam Hatip school in Ankara, more for Thrkey's EU membership bid .• home and abroad for constitutional and there is little sign of the Islamic militancy

La télé turque parlera bientôt kurde

C'est un geste de développement s'emploie bonne volonté de plus de la à franchir les obstacles le part de la 7Urqule. Mercredi, séparant d'une candidature le PDG de la compagnie na- à l'entrée dans l'Union. La tionale turque de radio et de reconnaissance du kurde le ., télévision, Senol Demiroz, a rapproche de son but. En annoncé que les six chaînes 2002, le Parlement avait qu'il dirige diffuseront bien- déjà autorisé l'utilisation de tôt des émissions en langue cette langue sur les chaînes kurde. Ce serait une pre- d'Etat, mais aucune mesure mière, et un signal fort en di- concrète n'avait été prise rection de l'Union euro- jusqu'alors. Abdullah Gul, le péenne. chef de la diplomatie Depuis son arrivée au pou- turque, s'en est ému publi- voir en 2002, le gouverne- It quement lundi. Son insis- ment « islamiste modéré» ijj tance a apparemment fait du Parti de la justice et du ~ bouger les choses.

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'and tlÏat !raqis are relucta~t tofighf other Iraqls on behalf of the US.-Ied co- Disarm Iraqi militias? alition.' :U.S.officials say they hope that their delicate negotiations with several mili- tias to. disband and integrate into offi- Maybe not, u.s. decides- cial -sécu,ity forces could yield agree- ment 'liS,.soonas this week. By Dexter Filkins what I've got is 600 unemployed young Yèt most of the sizable armed group~ men on my hands," he said "Some of have existed with either tacit or explicit BAGHDAD: With only weeks to go them are probably decent young men U.S. approval. . , until an Iraqi government takes over, who have been badly led astray." U.S. officials appear to have pulled Other Americans, like Larry Dia- back from their goal to disarm the mond, a senior fellow at the Hoover In- many armed groups that are deployed stitution in Stanford, California, who 'What I've got is 600 almost exclusively along ethnic and re- was a senior adviser to the Coaiition' ligious lines. . Provisional Authority, say that if the ef- .unemployed young men Inthe 15months since the fall of Sad- fort to disband the militias falters, so on my hands.' dam Hussein, U.S. officials have re- ,will any Iraqi democracy. peatedly declared that they will dis- "We are not going toget free and fair band the private militias that give elections, and we are not going to get The Badr Corps, for instance, has muscle to virtually every Iraqi political sustainable democracy of any kind in changed its name to the Badr Recon- party and religious group on the Iraq, unless we make some kind of pro- . gress, in demobilizing these militias," structlon Organization, and its leaders' ground that their narrow, sectarian in- Diamond said. claim it now indulges only in cultural terests could undo a unified Iraqi state. But with security deteriorating rap- .He said he worried that the militias,' activities. Yet Abu Hassan al-Ameri re- idly in recent months, U.S. officials ap- most of which are connected to politic- ~ins hel,ldof the group, his offices are pear to have begun to accommodate al parties, would use their guns to in- lDthe same place and his men still hold themselves to the existence of the mili- timidate voters, steal ballot boxes and on to their Kalashnikovs. tias, even as U.S. soldiers die fighting even assassinate opponents. '~ll of our guns have been licensed by' them in street battles. The persistence of the militias is the Americans," Ameri said. While the U.S. military has kept the fueled by the intense mutual insecurity From the beginning, .the task of dis- lid on most of the armed groups, it has of the main ethnic and religious groups. arming the militias has been difficult. . made far less progress in disbanding No one wants to disarm first. Iraqi Virtually every Iraqi family owns at them. A result is that on June 30 the political and religious leaders complain least one high-powered assault rifle, Americans will hand over power to an loudly about other groups' militias but and indeed under coalition rules issued Iraqi administration that will not have rarely mention their own. last ye~r, each household is permitted a monopoly on the use of armed force. After the heavy fighting in Falluja one AK-47.The militias are composed Many Iraqis and foreigners fear that last month, U.S. commanders accepted . mostly of civilians who assemble or dis- this could set the stage for sectarian an offer from a former general in the appear on short order. and ethnic warfare as the country Republican Guards to set up a security In recent testimony before the Senate moves toward what are intended to be force ofhis former troops. Foreign Relations Committee, Deputy , The result is that Falluja has been Defense Secretary Paul Wolfowitz was democratic elections. mostly peaceful since the deal was asked if he intended to disarm the mili- U.S. officials say they still plan to struck a month ago. But it has enraged tias controlled by the Supreme Council ,disarm the militias and hope these ne- the mainstream Shiites, who were for the Islamic Revolution in Iraq and gotiations yield agteement as early as stunned to learn that the Americans by Dawa, another mainstream Shiite this week. had resurrected' the very soldiers they party. He suggested that he did not. In the meantime, the Americans deposed a year before.'. .. "That is not part of the mission un- have allowed armed groups to flourish In a recent interview, Adil Abdul less it is necessary to bring them under . and, in a few cases, have even helped Mahdi, a senior leader of the Supreme control," he said. "The approach to' bring them to life. In Falluja, the scene of bloody fight- Council for the Islamic Revolution in those militias is to try over time to inte- l b'tt 1 la d th grate them into new Iraqi security ing last month, U.S. commanders raq, 1 er y mente e U.S. decision forces. And the real answer to disarm- agreed to set up an Iraqi security force in "OfFalluja. ing militias is to create an alternative composed almost .entirely of former '~ course we are not happy," he said. security institution. And then the milit- members of Saddam's Republican "They are Republican Guards, with the Guard and anti-American guerrillas. same uniforms, the same mustaches. ,as can go away," In Baghdad and southern Iraq, the Today they are in Falluja, tomorrow These days in Falluja, the line sepa- Americans have allowed the two they will be in Baghdad." . rating an insurgent and a member of the largest Shiite militias, the Badr Corps But Mahdi's party controls one of the' "security forces" is blurred. and the Dawa Army, to remain intact, largest militias in Iraq, the Badr Corps, '~ll the people in Falluja are fight- largely on promises by their leaders thought to number in the thousands, . ers," said Naji Obeid, 35, a member of that fighters will stay off the streets. and .says ther should be deployed to the Iraqi Civil Defense Corps, a U.S.- In northern Iraq, the effort to dis- proVlde secunty around the country.sponsored security force. band the 60,000-man Kurdish militia Shiite and Kurdish leaders have also When marines tried to enter Falluja has caused entire military units simply pr~ssed to deploy their gunmen, ar- last month, Obeid joined the fight to don police uniforms of the new Iraqi . gumg that they know the situation and against them. When the peace was state. potential bad actors better. struck, he put his baby-blue Iraqi Civil Even the militiamen of Moktada al- S'?far, the Americans have held firm, Defense Corps uniform back on and re- Sadr's Mahdi Army, whom soldiers • VOWlDgto crush any militia, like the turned to work. Mahdi Army, that comes into the In northern Iraq, where Kurdish mili- have been killing in large numbers, may streets. tias number as many as 60,000, the gain legitimacy. At a recent news con- After ~e Iraqi security forces disin- peshmerg~ have in .some cases simply ference, the officer commanding U.S. tegra!ed m the face of the uprisings in changed lDtO Iraql government uni- forces in Najaf and Karbala, Major Gen- eral Martin Dempsey, said he would be Fallu)a and southern Iraq, the American forms. ~nd British authorities began reconcil- Anwar Dolani, 46, was a peshmerga willing to consider taking members of lDgthemselves to two realities: that the fighter for 25 years. A few months ago, the Mahdi Army into a new force being set up to help secure southern Iraq. . . quick U.S. training of the Iraqis failed to he and ~91.o.fhis comradesjoined a 10- turn them into effective fighting forces cal Iraql ClVll Defense Corps battl1lion. "If the Jnilitia dissolves tomorrow. ~62~------Revue de Presse-Press Review-Berhev~ka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti

Only in-rare cases hâve' the Ämeri-' tense Corps Battälion. that unit; side the ethnically mixed cities of Mo- cans ~ve been able to, deploy ethnic- uniquely, was formed by drawing mili- sul and Baghdad. ' . ally divers'£!military units. While other tiamen from the main Iraqi political "The 36th Battalion is not a model for' I~ udits disintegrated during the partie~ and mixing them together. ~q," ~~d HamidBayati, deputy for- M~di Army uprising last month, one, .B9,t'Some Iraqis doubt whether the ' eign mlDlster. UD1tstood out: the 36th Iraqi Civil ne-: 36th Battalion can be duplicated out- The New Tort 'ßmes

, democrat~c elections to be heldby the end of thlS year "if possible, and in no Allies offer the UN , c.aselater than 31January 2005." The na- tional asseoibly thereby elected will have responsibility for drafting a per- man~nt constitution that will permit elections for a permanent government. draft plan on Iraq The text also calls for lifting the arms eoibargo against Iraq. A broadly supported UN resolution ,A one-year term for multinational force would do much to mend the breach that developed over the U.S.-led march to By Brian Knowlton war. It would also signal a striking new The draft was presented hours be- ac~eptance by the U.S. administration WASHINGTON: The United States as It struggles to regain its balance afte; . and Britain submitted a draft UN reso- fore President George W. Bush - whose approval ratings have continued weeks of bruising setbacks, of the im- lution Monday that calls for a full portance of the world body. transfer of power to a sovereign Iraqi ,to decline, according to a poll released Monday - was to begin a parallel ef- . The coming period could prove cru- government and provides a mandate of clal to the administration's hopes for , at least a year for the U.S.-led multina- fort aimed at reassuring Americans and drawing wider international sup- Iraq, and possibly also to Bush's pros- tional military Jorce, subject to the pect~ for re-election. His job approval consent orthe government. port for U.S. efforts in Iraq. A major prime-time speech Monday rankings have been declining steadily. It also authorizes the foreign mili- A new CBS News poll found that 41 tary force to "take all necessary mea- was to be the first of six such addresses planned. Bush has also been meeting per~ent ~f America~s approve of the job sures" to maintain security and pre- he IS dOlD~ as president, down 3 ,per- vent and deter terrorism. ' 'with leaders of fellow coalition coun- tries in a bid to prevent any further centage pOlOtSin two weeks, and far be- The text drew mostly positive com- low!he 6~ percent who approved a year ments among ambassadors inter- erosion in troop numbers. The United States has agreed to leave , earl~er. Flfty-~ percent disapproved viewed on television outside a UN con- of hiS overall performance in the latest ference room, and was expected to lead it largely to a special UN envoy, Lakh- dar Brahimi, to name an interim gov- poll, ~nd 61 percent disapproved of his ' fairly quickly to the passage of a resolu- handbng of Iraq. tion. ' ernment, though a Brahimi spokesman said Monday that the envoy might not With worries over Iraq growing, 65 The interim government to be seated per~ent of those polled said that the by'June 30 "will assume total responsi- make his May 31deadline. It remained unclear whether the caretaker body UD1ted States was on the wrong track, bllity for its own sovereignty," the Brit- equaling the highest number the poll ish UN ambassador, Emyr Jones Parry, would have time to weigh in on the wording of the resolution. has reco~ed in nearly 20 years ago. said before a closed-door Security Rep~bbcans have not hidden their Council session called to review the Still, after weeks of intensive ne~oti- ations, the United States and Bntain mounting concerns over Bush's poll propOsaL , numbers; no recent president with such But the timetable from now to June said they had achieved near-consensus among fellow Security Council mem- ratings at this point in an election year 30, when the United StateshaS prom- was re-elected. ised to shutter its Coalition Provisional bers. ' , Even Ambassador Gunter Pleuger of .Bu~'s speech would express a deter- Authority and hand additional powers mlDation not to be chased from Iraq by to Iraqis, remains tight, troubled and Germany, whose country ardently op- posed the Iraq war, called the draft text the recent chaos, scandal and violence, replete with unanswered questions. ' but also a firm intent to shift growing "We are definitely running out of "a good basis for discussions" toward a resolution that will "make clear that. we levels of responsibility to Iraqis at the time," said Ambassador Abdallah Baali fastest reasonable pace, aides said. of Algeria, a council member. "There is have a: new start in Iraq." , The draft endorses plans for direct "Y"e have two choices," said the no room for error. Not anymore." White House press secretary, Scott Mc- Clellan, foreshadowing the themes of Bush's speech. "We can work to build a free, democratic an~ peaceful Iraq, or we can let the terronsts prevail -- but the terrorists will not prevaiL" As the British ambassador did, Mc- Clellan referred to "full sovereignty" for the interim government. But he qualified that in a way that has led to some confusion, saying that as a !l0ne!ected and temporaI:Y entity, the lOtenm government would have '"lim- ited authority." , The new leaders' exact powers are to ' be elaborated in talks next month in- ~~~ Brahimi, the U.S.-led Coalition rrovislonal Authority and the UN Secu- rity CounciL James Cunnl~m, left, deputy us. delegate to the UN, and Emyr Jones Parry, The draft text reaffirms the UN au- thorization for the U.S.-led multination- Brltain's representative, meeting reporters Monday.

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al force, but leaves it subject toreview ; troJ of Iraqi police and security forces, The draft also stipulates that the in- by the transitional government, "12 though they would answer directly to months from the date of this resolution . terim government would control the Iraqi commanders under a unified com- Developm~nt Fund for Iraq, which in- or at the request of the transitional gov" mand ernment of Iraq." cludes Iraq's oil revenues. . . McClellan was asked Monday wheth.; Brahimi, a former Algerian foreign The transitional government, as op- er the multinational force would re- posed to the interim government,. will minister, has been working in Iraq since main under U.S. command -- a matter early this month to identify consensus not exist before the January elections. not specifically addressed in the text, But a U.S. spokeswoman at the Uni~ed leaders for the caretaker government. but one on which the administration Given Iraq's deep ethnic, religious and Nations reiterated a point made earher has indicated no willingness to budge. by Secretary of State Colin Powell: that . tribal divisions, the work has not moved "Yes, that's what I expect," be said quickly. He may be as'much a week be- the United States would honor any re- The text states that the multinational quest by Iraq's new government to wi~- hind his May 31 deadline, his spokes- force "shall have authority to take all man, Ahmad Fawzi; told Bloomberg draw after June 30. Powell also sal(i, necessary measures to contribute to the however, that he felt certain no such re- News. maintenance of security and stability in international Herald 'Dibune quest would be forthcoming. Iraq including by preven.ting and deter- The United States .would retain con- ring terrorism."

The road less traveled • By Stanley A. Weiss Why Bush should go to Tehran

WASHINGTON summed up the attitude of the Bush administration's neoconservatives he road to Tehran, American neoconservat- .T during the buildup to the Iraq war: The Iranian people, , .ives argued before the invasion of Iraq, goes through Baghdad ...:.first liberate Iraq, then "Everyone wants to go to Baghdad .' Iran. But more than a year intothe American Real men want to go to Tehran." frustrated with their occupation, it is clear that. the road to a stable Iraq Iran's supreme leader, Ayatollah Ali despotic rulers, favor runs through Iran. , Khamenei, has called U.S. attacks The theocrats of the Islamic Republic can turn the on Sadr's forces in Shiite holy cities ties with America. U.S. mission' in Iraq into a dream or a nightmare. The. "shameful" and has labeled talks dream is that Washington and Tehran end 2Syears of with Washington "treason and stu- hostility-and cooperate on Iraq. As Javad Zarif, Iran's pidity:" Given the stakes in Iraq, . ambassador to the United Nations, told me: "We have what is the best way to ensure that common mterests common interests. A chaotic Iraq ripped apart by eth- trump outdated ideology? How can the realists on nic and religious rivalries benefits no one." both sides come together? . In this scenario, Iran and the United States work Seize the moment. For the first time in two decades, together, as they did in post-Taliban Afghanistan, to Washington can act from a position of unquestioned , promote economic reconstruction and fashion a strength. With American forces to its east in Afghan- broad-based government that, in Zarif's words, is istan and west in Iraq, the United States is Iran's new- ' "peaceful, democratic, inclusive and representative. " est neighbor and cannot be ignored. . Tehran as a champion for a democratic, prosperous The real battle in the Islamic Republic is no longer Iraq? In fact, democratic elections will empower Iraq's between conservatives and the reformers who were majority Shiites, Iran's religious brethre~ A federal sidelined in the phony parliame~tary election in Fel:; Iraq Will' prevent ..the emergence of an mdependent ruary. It is among the conservatives themselves. Reh- Kurdistàn that wOuld incite Kurds in Iran, Thrkey and gious zealots still chant "Death to America." But Syria. A prosperous Iraq is more likely to repay Tehran pragmatists like Rafsanjani can bargain with Was,h- reparations owed from the Iran-Iraq war. ington without being labeled as traitors. With Iran Then there's the nightmare: Hard-line clerics in perhaps less than a year from acquiring a nuclear Tehran treating Iraqi instability as an opportunity to weapon, there is not a inoment to lose. expott Islamic revoluti0I!-- Iran's. p~werful former Be bold. For years, Washington and Tehran have ex- president, Akbar HashemI RafsanJaQ1~saId recently pressed a willingness to tal!cobut only after the o~er of U.S forces in Iraq, "They know that If Iran wanted moves first - America liftmg san~tlons and endmg to, it could make their problems even worse." .its threat of "regime èhange"i ~ran endi~g its su~p.ort U.S. officials in Baghdad already point to "unhelp- ~for terrorism, its nuclear ambItions, and ItSoppOSItion ful" Iranian behavior. Before unleashing his revolt, .to Arab-Israeli peace. It's time to call Tehran's bluff. the radical cleric Moktada al-Sadr met withmilitary If President Richard Nixon could go to China, and leaders in Tehran. Iran's Republican Guards trained President Ronald Reagan could go to the Soviet Un- and armed the 10,OOO-strongBadr Brigade, the now- ion, President George W. Bush can go to lra.n, and dormant m~litary wing of Iraq:s largest ~hii!e party, should announce his willingness to do so. Takmg the the Supreme Council for IslamIC Revolution m Iraq. initiative with Tehran would show wavering U.S. Will Iraq be a stage for lrania~~~erican coopera~ ., 'voters that the bold wartime president can also be a . ,. courageous peacetime diplomat. tion or confrontation? Realists on.'both sides eon- ' ., . Imagine the possibilities. stantly flirt with dialogue. After the devastating 'f!1e Iranian people, frustrated "?th earthqual:ce in Iran in December, Secretary of ~t8;te their despotic rulers and favonng . Colin Powell said, "We should keep open the pOSSIbIl- ties a'nd trade with the United ity of dialogue." Even as he warned of undermining . States, would rejoice. Americans the United States in Iraq, the ever-nimble Rafsanjani opposed ,to ties with Iran may said, "For me, talking is not a problem." . howl. But what is there to lose? The But ideologues on both sides constantly under- offer would put Khamenei and his mine any rapprochement. A British diplomat extremist mullahs in a bind. Ac- cept and they lose the Great Satan

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,as a scapegoat. Decline' arid they are exposed as in- , it toOkü.s. förces just 21 d8ys last spring to travel -transigents, further undermining their crumblirig re- the road to Baghdad. The return trip - with a stable, gime. ' peaceful Iraq in the rearview mirror - is taking Invite the neighbors. From Tehran. Bush should go much 10l1$er,and that road will run through Tehran. , to Baghdad for an international summit meeting on ,. For Amencans, this is a road less traveled. But it may ,the future of Iraq. The UN envoy to Iraq, Lakhdar well make all the difference. , ' Brahimi, is reportedly considering such a conference , under UN auspices. Since they all have a vital interest , Stanley A. Weiss is chairman of Business Executives in a united Iraq, Iran. Syria, Turkey and Saudi Arabia fOT National Security, a nonpartisan group based in Washington. This is a personal comment. ' should be invlted to atte~d. _

., ~ g .. 0 George Bush promet « une pleine N ..' -=0 ~ \0 ~ N souveraineté » aux Irakiens ~ WASHINGTON de notre correspondant Depuis le 5 avril, plus George Bush a changé de ton pour rendre compte aux Améri- de 1 000 morts irakiens cains de la situation en Irak et de Plus de mille Irakiens ont été tués la politique qu'y mène son gouver- , et plus de deux mille autres ont été nement. Dans un discours pronon- blessés depuis le début des affronte- cé, lundi 24 mai, dans la soirée, il a ments entre les forces de la coali- ,réaffirmé les enjeux de l'engage- tion et,les miliciens chiites et sunni- ment des Etats-Unis et les objec- tes le 5 avril, selon un bilan établi tifs qu'ils cherchent à atteindre, par le ministère irakien de la santé. mais il l'a fait avec moins de certi- " Depuis le début des affrontements, tude que lors de sa précédente .. il y a eu J J68 tués et 2 350 blessés intervention de ce genre, le: dans toutes les provinces irakiennes 13 avril. JI a annoncé des jours ~ et à Bagdad ", a affirmé un respon- « difficiles» et reconnu que l'ac- ~ sable de ce ministère, docteur Jamal tion qu'il dirige a subi des revers. ~ AI-Ani. Parmi les morts, figurent Le discours du président améri- g 49 femmes et 37 enfants tandis que i:; cain, devant les élèves de l'école parmi les blessés, il y a 152 femmes de guerre de l'armée de terre, à ; et 73 enfants. " Ces chiffres ne pren- Carlisle, en Pennsylvanie, n'avait Devant les élèves de l'école dff guerre de l'armée de terre, à Carlisle, nent en compte que les victimes des pas le caractère d'une allocution en Pennsylvanie, lundi 24 mm; dans la soirée, le président George Bush affrontements militaires et des explo- officielle et ,n'a été diffusé en a reconnu que l'action qu'il c;lirigeen Irak a subi des revers. sions ", a-t-il précisé. ' direct que par les chaînes d'infor- les combats 'qui ont opposé l'ar- unies, Lakhdar Brahlmi;,lI11i;a-t-il New York Times affirme, mardi, mation câblées. Les grands mée américaine à la guérilla sunnite dit, « a l'intention de pub/ier~es noms que les responsables américains réseaux se sont bornés à donner, dans l'ouest de Bagdad et dans cer- des membres du gouvernemell1t intéri- en Irak négocient un accord avec en différé, des extraits des propos tains quartiers de la capitale ont ces- de M. Bush, qui n'ont comporté maire cette semaine ». M. aùsh esti- les milices armées. me, par conséquent, que la date du sé le 1" mai, après un accord. Ceux qu'une seule annonce: celle de la qui opposent les forces de la coali- 30juin,pour le transfert de iasouve- LE DOUTE GAGNE L'OPINION destruction de la prison d'Abou , tion à la milice radicale chiite de Moq- raineté'à ce gouvernemen1.va être M. Bush n'a pas évoqué le débat, Ghraib, «avec l'approbation du tada AI-Sadr à Bagdad, dans le centre respectée. « La coalition d€ri11ontrera avec la France et l'Allemagne, sur gouvernement irakien », dès qu'un et le sud du pays, continuent. - (AFP.) nouvel établissement pénitentiaire que nous n'avons pas d'int€r.êt à l'oc- le terme du mandat des troupes de cupation, et la pleine sou"eraineté la coalition, dont la résolution de aura été construit. Abou Ghraib, donnera aux Irakiens u 1ft intérêt 'l'ONU doit faire une «force multi- près de Bagdad,était un lieu de tor- nationale ».Il a indiqué, simple- ture sous le régime de Saddam direct au succès de leur proIDregou- ment qu'« à terme », l'armée, la un pays libre et démocratique. L'ad- Hussein, et c'est dans cette même vernement », a-t-il souligné, police et les gardes-frontières ira-' versaire qu'ils combattent cherche lui, le « retour de la tyrannie ». Tell~ prison que des détenus irakiens Pour soutenir ce disposi1ifpoliti- kiensprendront en charge la sécuri- ont été soumis, par des soldats que, le chef de la Maison Blanche té du pays, à la place des Améri- que l'a présentée M. Bush, la pério- américains, à des sévices et à des s'est engagé à fournir les moyens cains et de leurs alliés. JI a admis de quiva suivrel'installationdu gou- traitements dégradants. ' militaires appropriés. Le niveau que, «dans certains cas »,les uni- vernement intérimaire va connaître Pour l'essentiel. le, discours de actuel, de 138000 soldats; améri- un affrontement décisif entre ceux tés irakiennes formées par la coali- qui veulent des élections libres et , M. Bush a été une explicàtion et cains, sera maintenu «QI1.5silong- tion « n'ont pas été à la hauteur ». , un commentaire du projet de réso- temps que nécessaire >} et, si les «Nous avons tiré la leçon de ces ceux qui veulent les empêcher. «II lution présenté au Conseil de sécu- généraux ont besoin de d31vantage éëhecs et nous avons pris des mesu- est probable qu'il y aura dàvantage rité de l'ONU, lundi, par les Etats- de troupes, a-t-il dit, «je IffS enver- res pour les corriger », a-t-il dit. Le de violence avant le transfert de sou- Unis et le Royaume-Uni. L'objet rai ». Face au soupçon d'umrenon- président américain a remercié les veraineté et après le transfert de sou- cement inavoué à vaincre IleS oppo- de cette résolution est d'apporter lS pays de l'OTAN présents, en veraineté », a-t-il àverti, mais il s'est la caution de la communauté inter- sitions armées auxquelles se heur- Irak, avec 17000 soldats au 'total, nationale à la mise en place d'un te la coalition, M: Bush a assuré ' mais il est resté vague sur ce qu'il dit résolu à démontrer que J'armée que la tactique employrée sera entend demander à l'Allianceatlan- américaine n'est pas en Irak pour y gouveme'1lent irakien intérimaire, ,rester comme «puissance occupan- épaulé par un conseil national, qui «flexible », comme elle U'aété à Fallouja, à Nadjaf et à Kerbala, tique lors du sommet de ses diri- te » et que son but est de «rendre sera désigné, ultérieurement, par les Irakiens libres, pas de les rendre des Irakiens « représentant la diver- mais que les Etats-Unis «feront geants, à Istanbul, fin juin. tout ce qui sera nécessaire, en usant L'actiondes Etats-Unisa un objec- américains », sité de leur pays ». John Kerry, l'adversaire démo- Le président américain s'est réfé- d'une force mesurée ou ùrasante" tif stratégique majeur, a expliqué' pour parvenir à un Irak stable », Le ' leur président, c'est de faire de l'Irak crate de M. Bush pour l'élection ré à l'envoyé spécial des Nations présidentielle, a invité le président

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à « passer des mots allx actes ». Les mais les Etats-Unis ne peuvent désapprouvent [a façon dont leur La proportion des Américains démocrates mettent en cause le atteindre leurs objectifs, en Irak et président gère la' situation en Irak, qui souhaitent le. retrait des trou- leadership du chef de la Maison . au Proche-Orient, s'ils ne sont pas pensent qu'il n'a pas de plan et esti-. pes est montée à 40 %, selon une Blanche et sa capacité à entrainer: .. ' capables de montrer le chemin, de ment que le transfert de souverai- . enquête du Washington l'ost et de tant les Irakiens que leSealliés euro- 'convaincre et d'i.nspirer confiançe., neté ne pourra,' pas: se faire le la chaîne ABC, alors que, pour péens. « L'ONU est nécessaire; mais Lès .' derniers sondages, faits 30 juin. Ils sont p;resque aussi nom- 58 % d'entre eux, au contraire, les pas suffisante », a commenté le' avant le dIscours de M. Bush et ~reux à lui reprocher:la façondprit . forces des Etats-Unis doiventï"cs-' sénateur Joseph Biden. Selon lui, publiés lundi et mardi,. montrent Iiré~ond au scandale des twwres .. ter en Irak. M. Bush a raison de se tourner. que le doute gagne aux Etats-Unis Un tiers des électeurs républicains - enfin! - vers les Nations unies, mêmes. Six Américains SUL dix le critiquent à ce sujet. , Patrick Jarreau

Le mandat et le rôle de la future f~rçe internationale, sont au cœur ,- des discussions du Conseil de sécurité NEW YORK (Nations unies)16 octobre 2003 au déploiement .la plus contestée: la France, l'Alle- . ra un «conseil consultatif» qui sié- ., de notre correspondante d'une fmce multinationale « sous magne et la Chine souhaitent un: gera auprès du gouvemement.'La Le Conseil de sécurité a entamé, commandement unifié ". Cette for- mandat beaucoup plus court, ou dat~ çle cette conférence n'est pas lundi 24 mai, l'examen du projet. ce aura .autorité pour « prendre tou-' au moins soumis. à. renouvelle- ' de résolution sur la fin de l'occupa- tes les mesures nécessaires pour ment - ce qui suppose un nouveau mentionnée dans le texte, mais tion de l'Irak, déposé par le Royau- contribuer à maintenir la sécurité et vote - et non pas à simple révi- M. Bush a cité le mois de juillet, me-Uni et les Etats-Unis. Après la stabilité de l'Irak >', y compris sion. Il y a sept niois, une disposi- Pour ce qui est de l'humanitaire et , avoir lu le texte, les ambassadeurs « par la prévention et la dissuasion tion similaire, dans la rédaction de .du développement, en revanche, Kofi Annan ",ura la liberté d'appré- se sont montrés moins positifs que du terrorisme >'. la résolution 1511" n'ayait pas cier si les « circonstances» permet- la semaine dernière, à l'issue des .' Le projet ré introduit aussi une conversations informelles. Mais, disposition qui avait été contestée 'posé dé problèmè,màis le~ temps tent une présence des agences de comme l'a rappelé le représentant sur la création d'une «entité dis- ont changé. l'ONU. .,L'autre suj et. de ,contentieux, les Le texte prévoit enfin que le gou- britannique, la discussion ne fait tincte» à l'intérieur de cette force. Celle-ci serait chargée de protéger relatÙms entre' le gouvernement vernement intérimaire a le contrô- que commencer. I d irakien et la force 'multinationale, le des ressources pétrolières, qui Le projet demande au Conseil spécifiquement les personne se, est éurieusement laissé en jachère .restent versées sur le Fonds de d'« endosser laformation d'un gou- l'ONU. Le texte appelle les Etats dans un paragraphe du préa~bule développement irakien créé il y a vernement intérimaire souverain de membres et les organisations «per- qui .annonce une lettre ult~neure un an. Rien n'est précisé sur le l'Irak,> qui prendra ses fonctions tinentes ,> (OTAN, Ligue arabe) à sur la question. Il .y est faIt état contrôle des prisons. Les juriste~ après la dissolution de la coalition soutenir cette entité. sans autre précision de « l'impor- ont noté une formule révélatrice : américano-britannique, le 30 juin. Le mandat donné à la force mul- tance du consentement du gouverne- la force multinationale, est-il dit, Les pouvoirs de ce gouvernement tinationale« sera revu douze mois ment souverain de l'Irpk à ,laprésen-. agira en concordance avec « le~ « souverain» ne sont pas détaillés. après l'adoption de la résolution ou à la demande du gouvernement de ce. de la force .multinationale. et ' principes généralement acceptés du Il est sirriplement dit qu'il assume transition de l'Irak» (celui qui sera d'une . coordination rapprochée droit international '>. Les spécialis- « l'autorité de gouvernement ». issu des élections de 2005, par entre la force multinationale et le tes préféreraient que soient plutôt Mais le président Bush l'a lui- opposition au gouvernement gouvernement ». . appliquées les « règles » de droit. même affirmé lundi soir: c'est une «intérimaire» qui devrait entrer Le rôle de l'ONU est souhaité , « pleine souveraineté» qui est,' en fonctions le 30 juin). « directeur» dans le préambule. Il Corine Lesnes , transférée. s'agit d'assistance pour ~réparer Le texte réaffirme l'autorisation les élections et pour orgamser une CI CONSENTEMENT .. donnée par la résolution 1511 du: Cett~ proposition risque d'être « coriférence nationale ,> qui choisi- Un ancien.de la banque Lazard poûr'gérerlesfinances de la coalition

LONDRES nommé conseiller au développement écono- . la CPA après le départ de son chef, Paul Bre- de notre correspondant mique du sud du pays, sous contrôle britanni- mer, le financier a pour mission de rétrocéder Dans le transfert de souveraineté, le que. Et de fait, basé à Bassora, il est cha rgé de un budget .estimé à, 7 milliards de dollars 30 juin, à l'Irak, un conseiller britannique va la distribution sur place des fonds aux ministè- (près, de 5,8 milliards d'euros), hors revenus jouer un rôle influent en coulisses: Andrew res et du paiement des salaires des fonction- pétroliers. Comme les nouvelles institutions Alderson, le nouveau directeur financier de naires, ainsi que de la mise'en circulation dès ne peuvent pas utiliser les fonds tirés de l'ex- l'Autorité provisoire de la coalition (CPA)amé- nouveaux dinars. Par ailleurs, ce profes~ionnel ploitation des hydrocarbures pour la recons- ricano-britannique. A ce poste-clé, ce météo- de la City est l'un des architectes du dévelop- truction avant. 2005, le grand argentier re de 36 ans, brusquement apparu dans le pement des transactions bancaires électroni- devrait surveiller de près la bonne utilisation ciel de Bagdad, va devoir superviser la rétro- ques, en coopération avec la carte de crédit des recettes d'exportation du pétrole. cession du budget de la CPA aux ministères Visa. Parmi ses attributions figure également Car, aUX côtés du ministère des finances, il,. irakiens. ' la surveillance de la South Oil Co. (SOC), qui devrait piloter le projet de budget irakien Pour réussir sa prestation, M. Alderson dis- exploite les gisements de pétrole de Rou- pour 2004, qui table sur un. déficit de 600 mil-. pose de son expérience d'ancien banquier de meilla. Sa réussite lui vaut de figurer sur la der- , lions de dollars pour des recettes de '3 mil- la prestigieuse maison Lazard, avec tout ée ' nière Liste des honneurs, au titre de CI mem- liards de dollars, financées à plus de go % par que cela comporte d'assurance et d'obstina- bre de "Empire britannique '! pour « brtivoure, .les ventes prévues de l'or noir. Il devra enfin tion. « La haute banque nécessite le goût du détermination et total don de sa personne ». contrôler l'octroi de licences aux six banques travail en équipe, l'art d'écouter et la volonté étrangères autorisées à racheter jusqu'à de compromis ", affirme un 'ancien collègue, à IC UNE DEuxi.ME VIE PROFEssioNNELLE JI 100 % des banques locales. Dans sa dernière propos de son expertise acquise dans l'organi-. « Leproblème est de gérer les atte"tes politi- livraison, "hebdomadaire londonien financial sation des nouvelles émissions d'actions pour ques. C'est très compliqué. Nous avons totale- 'News a beau jeu d'ironiser à propos de ce par- le compte de clients. Après avoir quitté la ment sous-estimé l'ampleur de la tâche de cours du combattant: « A l'inverse de la plu- Merchant Bank en septembre 2002, ce com- reconstruction ", a reconnu, dans l'un de ses part des ex-traders de la City, Alderson a choisi mandant de la Territorial Army, le corps de rares entretiens à la presse britannique, le une deuxième vie professionnelle encore plus réserve de l'armée britannique, est mobilisé. nouveau « head of finance ", qui doit jouer à stressante que la première. " lors du conflit irakien. la fois les amortisseurs et faire preuve d'ima- Après la fin des hostilités, "ex-financier est gination. En atten~ant de connaître le sort de Marc Roche

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it mORat 26 MAI 2004 droit de déCider du maintien ou du ment de M. Bremer, ont, depuis, . - . . . . àépart des forces» d'occupation. changé d'avis. TIsmanœuvrent en Cettè décision-là sera prise en com- coulisses pour disqualifier. l'en- L'équation à multiples. inconnues mun au Conseil de sécurité de voyé de l'ONU et obtenir que leur New York plutôt qu'à Bagdad. Conseil soit non pas démantelé, .'.' de Lakhdar Brahimi . mais au contraire agrandi ,en une UN cc CONSEIL CONSULTATIF )) sorte de Chambre haute, qui sélec- Lundi soir, Ahmed Al-Bayati, le BAGDAD re généra. des Nations uru~s, seuls 'Vice-ministre irakien des affaires tionnerait les futurs ministres. Pas question, répliqQe M. Brabi- de notre envoyé spécial. «les aspects légaux de l'occupa- étrangères, déclarait que « la séeuri- En anibe, le mot clé, la formule mi. Après la formation du futur /tioit» auront pris fin. «Les troupes té nationale et lesforces armées ira- gouvernement et sa légitimation magique que Lakhdar Brahimi, d'occupation ne vont certainement kiennes devraient être administrées internationale à l'ONU, « nous pro- l'homme des Nations unies, doit pas s'évaporer à minuit le 30juin. ' et commandées pc1rle gouvernement posons la tenue d'une large confé- absolument trouver d'ici à la fin El/es resteront. » Pour au moins un seul, étant entendu que les soldats du mois pour redonner à l'Irak un .rence nationale début juillet », celle- an souha1tent les Américains. américains pourraient rester une ci devant aloJ;s élire un grand semblant de légitimité nationale et ' ~ Le prochain gouvernement ira- année .de plus sous résolution onu- internationale a le même nombre « conseil consultatif qui sera un peu de lettres, qu'en français: taoua- kien, les Etats-Unis et leurs, alliés sienne, mais sans disposer d'aucune -plus que consultatif et moins que fouk,'âUtfèn1el1t -dlt,'~comenSns. devront déter;minerla nature des rela- initiative opérationnelle propre ». législatif», c'est-à-dire une sorte ConsensuS entre liàéfueî ètoriseil. dons entre ewe. comment ils vont De telles idées n'engagent, pour d'Assemblée nationale non élue et irltérimaire ' dé,' :'gouvernement gérer laphase transitoire qui s'annon- l'instant, que leurs auteurs. A ce sans pouvoir, qui sera chargée de '(CIG)'"~.t!t.sonmentQr":juSQU1lu ce », étant entendu, estime M. Bra- jour, la .seule chose certaine, si contrôler le gouvernement. 30juin, Paul' Bremer. Consensus bimi, que « la souveraineté sera alors tant est que quoi que ce soit puisse Enfin, le troisième élément de entré les ethnies, les partis et entre les mains du peuple irakien ». l'être dans la situation de dange- l'échafaudage, politique transitoire Quelle souveraineté? C'est tou- reux chaos qui prévaut à l'heure chapelles religieuses qui ont pris en gestation sera « urie commission l'habitude, depuis,un an, de se par- te la question. L'actuel chef de actuelle dans tout le pays, est que 14dt!pendà~te >; qui aura la charge l'exécutif limité de l'Irak, Ghazi le CIG, mis en place en àvri12003, tager le gâteau" Consensus enfin oe'préparer les élections générales AjilAtoYaouaret avec lui la quasi- va disparaître. Ses 22 membr~s prévues pour, janvier 2005. Bref, entre' les laïques, qui ne veulent l1 pas trop de religieux au pouvoir, et totalité dèS tnemotes âe l'actuel avaient accepté, par deux fois, qùè tout est presque réglé. Au moins les religieux, qui refusent a priori gouvernement,pe~t :J,i~n exiger le couperet tombe sur leurs ,brèves sur le papier. un gouvernement trop laïque. «une souveraineté ~f!'et entière carrières, le 30juin 2004. pour-Ie prochain gouvernement tran- Beaucoup, et plusieurs des minis- La mission est extrêmemept dif- Patrice Claude .sitoire» av~c., notamment,. « le tres qu'ils ont nommés avec l'agré- ficile pour ce diplomate onusien de nationalité algérienne. Mais Lakhdar Brahimi a pris l'habitude de s'essayer à recoller les pots cas- ::":'''.'-'.'"--'T .,,' ,,;i; sés dans les aventures impériales ~.lp.,"t de l'Amérique de George Bush. .~i..../ C'est lui, déjà, qui avait mis en place un gouvernement plus ou moins consensuel en Afghanistan. ,M. Brahimi est à pied d'œuvre au pays des « deux fleuves» depuis déjà plusieurs semaines. TI a parcouru l'Irak, dans tous les sens, rencontré tous les corps constitués, tous les partis, tous les syndicats professionnels, tous les chefs de tribu, les grands ayatol- lahs de la majorité chilte,les princi- paux oulémas sunnites, quelques archevêques de la minorité chré- tienne, des kurdes, des avocats, des médecins, des universitaires ...

QUELLE SOUVERAINnlf l Résultat? Mystère.. Pour l'ins- tant, s'il a réussi, comme en court la rumeur, à sélectionner le prési- dent, les deux vice-présidents, le premier ministre .et les 2Sminis- tres qui devraient former le pre- mier pouvoir «souverain» irakien depuis la chute de Saddam Hus- sein, l'homme ri'en souffle mot. Dan Senor, .Je porte-parole de Paul Bremer, affirmait, lundi Voiture piégée à Bagdad 24 niai, « qu'aucun nom ne (leur) a encore étéfourni ». LesAméricains UN SOLDAT américain devant le cratère provoqué par l'explosion demewent jusqu'à nouvel ordre la d'un~ voiture piégée, en face de la représentation diplomatique austra- puissance occupante 'de l'Irak. lienne mardi 25 mai matin, d,ansle centre de Bagdad. « Nous ne savons M. Brahimi le, rappelait encore pas e~ore s'il s'agissait d'une vOiture s~icide. n y a au moi~~ cinq bl~ssé?, dimanche sur l'antenne de la dont un garçon, âgé de II ou 12 ans, qUI est dans un étatcntlque », a mdi- chaine arabe Al-Arabiya, pour qué le colonel Mike Murray. La voiture était garée devant un. hôtel; où noter que leur accord sur la nouvel- «aucun étranger ne résidait », a précisé une employée. Par ailleurs, un le équipe reste « essentiel ». Qu'il obus de mortier a explosé à l'intérieur du mausolée de l'imam Ali dans la le soit encore peu ou prou après le ville sainte chilte de Nadjaf, blessant dix personnes, ont indiqué des res- 30juin, reste à déterminer. A cette ponsables du bureau du dirigeant radical chilte Moqtada Al-Sàdr. - (AFP.) date, précise l'envoyé du .secrétai-

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A U.S. Ally Caught Between Two Goals in Iraq If insurgency splinters the country, ethnic Kurds' will have to weigh Washingtonis' dream of unity against their own dream of independence.

By Jeffrey Fleishman Los Angeles Till/es May 27, 2004

BAGHDAD - The iconic image of the Kurd is a man in soldiers. "How long is Kurdish patience for a new Iraq? billowy trousers with a rifle, a knife and a will to fight to That's based on how long American patience is," said Rosh the death. He has battled throughout the generations, and Shaw ais, speaker of the Kurdish parliament and an official Kurds say he may be called upon again. with the U.S.-backed Iraqi Governing CounciL "Without the Americans there will be no democratic Iraq." Kurds fear that Shiite and Sunni Muslim insurgencies against U.S. troops in Iraq could splinter the nation. If that Kurdish leaders say Hussein loyalists and foreign terro- happens, the Kurds - who account for just 19% of the rists are driving wedges between Kurds and Arab Iraqis. population but control the country's largest ethnic army- The shift in attitude against Kurds is intensifying as more will be forced to choose between their risky dream of inde- Iraqis express disdi3.in for the U.s.-led occupation and pendence and the Bush administration's goal of a unified those who foster it. Insurgents in Fallouja, for example, Iraq. have stoked resentment by spreading rumors that U.S. forces helped Kurds seize Arab homes. Many Iraqis are With the June 30 deadline for Iraqis to regain sovereignty also troubled when they see former peshmerga soldiers in little more than a month away, a U.N. envoy is putting the the ranks of the new, U.s.-trained Iraqi Civil Defense finishing touches on an interim government representing Corps. "We are totally against these plots and conspiracies all of the country's main religious and ethnic groups. to divide Kurds and Arabs," said Azad Jindyany, a spo- Kurds are expected to hold prominent positions in the kesman for. the Patriotic Union of Kurdistan, which government, but they are uneasy about whether Iraq's controls the eastern half of northern Iraq. Like many disparate factions can hold the country together. Kurdish officials, Jindyany was conciliatory when spea- king of the new Iraq, but steely when it came to Kurdish "The turmoil in south and central Iraq threatens us Kurds," interests. "We are concerned about the possibility of civil said Hewa Abdullah, a painter studying at Sulaymaniya war," he said. "But the phase of marginalizing the Kurds is University in the mountains of northern Iraq. "Islamic over." extremism has arrived in the south and is strong in the middle of the country. If we don't go toward independen- Kurds have growing misgivings about Arab Iraqis, espe- ce, we willlose all our achievements." cially Muqtada Sadr, the Shiite cleric whose militia is batt- ling U.S. forces in Najaf. A recent article on the Kurdistan A Kurdish push for independence is one of many troubling Observer website said that the "Iran-backed fanatic Sadr scenarios rippling from the Shiite and Sunni insurgencies. and his gang of black shirts [are] awaiting their chance to The unrest underscores Iraq's perilous political map and maim and kill and dismember Kurds." how generations of ethnicand tribal animosities can flare with the ferocity of a desert sandstorm. It also illustrates A mountain people who for centuries have withstood the how much of Iraq's fate is tied not only to U.S. resolve, but elements and armies arrayed against them, the Kurds also to radical clerics, terrorists and the agendas of neigh- have learned to navigate Iraq's terrain and political boring Turkey, Syria and Iran. gambles. Hussein's army killed 5,000. Kurds in Halabja with chemical weapons in 1988, and tens of thousands Kurds, the only long-standing U.S. allies in this ravaged disappeared during Baath Party military assaults on land, are resented by Arab Iraqis for supporting the inva- Kurdish lands during the last 40 years. sion of the country. It was pressure from Washington - and threats by Turkey to crush an emerging Kurdish state - Kurdish officials say they want to move beyond this trou- that forced Kurds to abandon designs for independence as bled history and are embracing the idea of autonomy in a Saddam Hussein's regime collapsed. Kurds today know federated Iraq. Yet many Arab Iraqis believe that the Kurds they are vulnerable if the U.S.-led forces can't control will use the chaos of occupation to secede. Iraq's increasingly defiant Arab majority, one reason they insist on retaining their army of about 55,000 peshmerga "The other day on TV there were Kurdish students wea-

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ring badges of the Kurdish flag,"said Ayab Badri, a Sunni "no-fly" zone patrolled by U.S. and British planes. They and former lieutenant colonel in the Iraqi army. "The tea- built a quasi-capitalist democracy and thrived compared cher asked them, 'Do you want to stay part of Iraq or be with the rest of the country. separate?' The students answered, 'Separate,' " The ~urds contend that they are jeopardizing these gains to BannaiJarala, a bookseller in downtown Baghdad, said the rejoin a vanquished nation in hopes the future will bring Kurds were seeking something more than autonomy. security and better economic opportunities.

. "Wefeel the Kurds are like the Germans were before World The Kurdish leadership realizes that it is not the time to . War II," Jarala said. "Their nationalist feelings are .too press for independence. Turkey, with an anxious Kurdish strong. But will circumstances today allow such indul- population of its own, has vowed to quash a separate gences?" Kurdish state. Such a crackdown would disrupt the fragile 0) region - possibly drawing in Syria and Iran - and further roil From the Kurds' point of view, the same question could be Washington's plan for postwar Iraq. The Kurds have also asked of radical Shiites and their aspirations for a theocra- postpon~d attempts to immediately incorporate Kirkuk - tic state, and of Sunni Baath loyalists who want to return to the city and its surrounding area account for 40% of Iraq's the days of Hussein. Kurds, however, insist that they will oil reserves - into their region. Such concessions have ange- hew to the American line. red Kurdish nationalists. They believe that the uncertainty in Iraq gives Kurds an ideal chance to break away. "Wehave made a strategic choice,"said Barham Salih,prime minister of the Kurdistan regional government, in the east. "It is the duty of our political parties to go back to the people "Weare partners with the U.S. to bring about a democratic and to start to reorder the Kurdish house," said Hallkawt transformation of Iraq. We will not be on the fence. This is Abdullah, a member of a nationalist group that seeks a refe- not gimmicking - it is how we read our iriterests." rendum on the Kurds' future. "We now have the best opportunity to achieve ind~pendence. Fraternity with the He added: "ButI am worried, as so often U.S.policy people Arabs doesn't necessarily mean coexistence. We can have tend to take their friends for granted while attempting to two independent states and still have good relations." win over opponents. The thugs of Fallouja, who represent the. same value system that gave rise to the tyranny of That desire is not what Kurdish leaders and their American Saddam, cannot and will not like the Kurds. And most pro- allies want to hear now. Despite having a miniature bably they will never forgive us for opposing Saddam and Kurdish national flag on his desk .in Baghdad, Jindyany working with the U.S.-ledcoalition," offered a more pragmatic approach: "Wewill never give up the dream for a free state, and we don't consider that dream The Kurds have limited places to turn. The 3.5 million of to be a crime. But we are sacrificing that dream for a unified them in the mountains of northern Iraq were protected Iraq," Special correspondent Azad Seddiq in Sulaymaniya from Hussein's forces after the 1991Persian Gulf War by a contributed to this report. .

PEOPLE FEAR PERSECUTORS' RETURN The decision.to allow Baathists back into government stirs bad memories in Kurdistan.

By Shabaz Jamal in Kirkuk May 25,2004 Institute for War ancl Peace Reporting (IWPR)

YosifAhmed Qadir recently returned to his home in Kirkuk, party members to return to military and government servi- " 14years after Baath party security forcesforced him and his ce. He thinks the decision could lead to persecution and family out, along with hundreds of thousands of other expulsion of his family all over again. Kurds and Turkoman. The Baathists -might "try to revert to a situation like that Qadir thought his family was beginIiing a new life. But they under Saddam", said Qadir. If they return to their jobs in now fear they will re-live the ethnic cleansing theyexpe- government, they will not acknowledge that the situation rienced under the former regime. has changed in Kirkuk and the rest of Iraq, he says. Qadir and his .tWo younger sisters and parents now live in the pre- Like many others, he fears the recent decision of the dominantly Kurdish neighbourhood of Rahimawa, where Coalition Provisional Authority, CPA,to allow some Baath he has a good civil service job in the governor's office.

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. .' .' The family worries about their future security if their perse- . cutors return to positions ofpower, and their fears are sha- _Police department jobs were once restricted to Baath party red by others in the regioon. members, but in the present chânged climate, 23, a Kurdish _police officer in Kirkuk, is not ready to work alongside ex- "When I heard the news," said Husseiri Hussein Jwamer, a Baathists, "Iwill quit my job asa policeman if the decision is Turkoman taxi driver from Kirkuk, "I grew afraid and implemented/' hesaid. thought everything may become likeit was before ..... In addition, mâny Baathist teachers were purged from the The oil-rich city of Kirkuk was home to many Kurds arid educationalsysteIll' Bakir Zamn Mustafa, 49, headmaster Turkoman who were viewed as a security threat to the pre- an'd teacher at Mahwy primary school in Qadisiya quarter dominantly Arab government headed by Saddam Hussein. of Kirkuk, thinks the return of Baathist teachers to his The city's ethnic composition was altered by a campaign of . school "is very dangerous", He feârs that Baathist teachers "Arabisation" that forced hundreds of thousands out of the and headma~ters will disSeminate their political ideology to city. But since the fall of the' old, regime,' Iilanypeop~elike impressionable children. Mustafa sayshe will quit his job if Qadir have moved back to Kirkuk and have tried to start. the school is "re-Baathified". life anew. Others say government offices and colleges have been hit by Order No.1, signed in May 2003 by US top administrator the removal of highly qualified and skilled staff. Abdul Paul Bremer, outlawed the Baath party and barred hIgh Latif, assistant dean of the College of Law in the University level party members from government employment. People of Kirkuk; says his college has suffered from the loss of in top military and government positions and in .state-run some Baathist teachers, who he says were good people and institutions such as universitiesand hospitals were to be good teachers. The situation is similar in government investigated before being allowed to return to work. departments where many experienced Baathist employees have been dismissed. An Arab employee in the Kirkuk Some 30,000 civil servants were purged from government municipality, Immad Mahmood, 36, believes government jobs, and another 30,000 were expected to be excluded by offices are short on skills, experience and expertise. the end of the process, according to the De-Baathification Commission that was set up to overseethe process. He and Latif both say many of the Baathists dismissed from their jobs were not criminals. But the recent softening of the policy on de-Baathification may stop or even reverse this purge. 'This is like allowing Muhammed Agha Oghlu, 27, a member of the Iraqi Nazis into the German government immediately after' Turkoman Student and Youth Association, agrees that World War IT,"Iraqi Governing Council member. Ahmed Baathists could be allowed back, with the proviso that they Chalabi is reported to have said. should beinvestigated beforehand to determine whether they are guilty of any crimes. Other politicians are more supportive, citing the desperate shortage of experienced ands1dlled goveJTUllentadminis- . 'The cour~ should play an important role in the implemen- trators. Another argument is that the unstable security situa- tation of this decision," said Agha Oghlu. Ahmed Askari, 51, tion is in part due to de-Baathiqcation, which put hundreds. a Kurdish member. of the Kirkuk governorate council, of thousands of employees out of work at the stroke of . 'thinks thé Iraqi Governing Council and the Iraqi people Bremer's pen. Many of theSe unemployedBaathlsts. were should have been consulted before the CPA decided to recruited by the insurgents or joined forCes with foreign allow the Baathists back. Askari hopes that rehiring some militants, "If the decision leads to a stable Security situation, Baathistsin the military or government will help bring it's a good one," says Fahmi Faraj, 32,a member of the much-needed security. Kirkuk branch of the Kurdish Islamic Lèague~ -Yet he is also wary about a ruling that gives power back to But many Kirkuk residents, who oftensuff.ered harassment, people who abused it so thoroughly under the former regi- violence and expulsion at the hands of the very people who me. may come back into government positions, have serious. reservations. 'The decision is bad, in that the guilty gets his rights before the victim dOes,"he said. "It looks as if Saddam has .lost -his head buthis body remains," observed Aqil Majeed, 28,' an Arab employed in Shabaz Jamal is managing editor of the youth-oriented office of Kirkuk university's president. Liberal Education newspaper in Sulaimaniyah.

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Editorial: Let the Kurds be

Jerusalem Post 27 May 2004

As the Iraqi saga meanders even further into the unknown, By this logic, Romania should oppose Hungary's indepen- one thing still seems solid there: Kurdish reliability. dence, Italy should oppose Austria 's and France should fear Switzerland's. That is of course absurd, and so is the opposi- .. For the past 13 years, the non-Arab minority that constitutes tion to the Kurds' independence. Moreover, Syria, Iran, roughly a third of Iraq has effectivelylived as an American Turkey and Iraq all emphatically supported Palestinian sta- protectorate, and remarkably so. As if to confound all the tehood. If only for the sake of consistency they should all many prophets of doom among its many hostile neighbors, concede that what they demand that Israel grant the the burgeoning Kurdistan has displayed a remarkable mea- Palestinians - who do not speak a language of their own and sure of political stability and economic vitality, particularly whose numbers are far smaller, by any count, than the considering the volatile neighborhood of which it is a part. . Kurds' - they must themselves grant the Kurds.

As Erik Schechter writes in this issue, the overall number of Yetthe Kurds have a cause which is not only a moral one. Kurds living today in Turkey,Iran, Iraq and Syria is estima- ted at 30-35 million, roughly the number of Canadians in In a Middle East famous for its inherent instability, the North America. The lands the Kurds populate, while politi- Kurdish zone in northern Iraq has loomed large as a beacon cally disjointed, are geographically contiguous. Moreover, of stability. Thirteen years of relative quiet and growth are this ancient nation has its own language and customs, some- nothing to scoff at in this part of the world, and this is even thing numerous other independent nations worldwide can- before Kurdish Iraq has been fully linked to its mineral not boast. Tragically,though it deserves an independent state riches. Formally emancipating it can further enhance this of its own by any yardstick, the Kurdish nation fell prey to process, and help establish an island of stability whose superpower cynicism and regional paranoia. The superpo- impact can inspire the rest of former Iraq, and much of the wers neglected to grant the Kurds a state in the aftermath of broader Middle East. If anyone needed proof of the distorted World War I, when they carved out much less viable states in and unworkable way in which modern Iraq was built, the the Middle East, such as Lebanon. past year's events supplied it amply. The Suni minority's fre- quent refusal to join hands with their Shi'ite neighbors Meanwhile, all four countries which played host to the Kurds speaks volumes of the ethnic outlook that makes that country decided each in its turn to perceive the national aspirations tick. By that logic, too, the Kurds deserve a state. of the Kurds as a strategic threat. The rationale, for eélchof them, is that if the Kurds get even one small state, and only As the handover of civilian power in Iraq approaches, the in one of the four states where they currently live, the Kords world powers may .want to make a point of imposing an elsewhere will immediately rebel in an effort to join the smal- independent Kurdistan on its neighbors, if not for the sake of ler Kurdistan and together build a Greater Kurdistan. justice, then at least for the sake of stability.

Dizayee says Kurds can be bridge between Turkey and rest of Iraq

FATMADEMIRELLI Turkish Daily News May 24, 2004

Iraqi Kurds could be a bridge between Turkey and the new Dizayee is the KDP's former representative in Ankara. He Iraq, which is full of political faces.that are strangers to was appointed to his current post after his predecessor, Ankara, a senior Iraqi Kurdish officialsaid. Hoshyar Zebari, was appointed transitional foreign minister of Iraq. In an interview with the Turkish Daily News, Dizayee Safin Dizayee, the external relations director of the Iraqi explained the worsening security situation in Iraq partly as a Kurdistan Democratic Party (KDP)of Massoud Barzani,also result of problems stemming from the former regime. "When said Kurds and Turkey could find economic cooperation the regime fell, all institutions fell with it: the security appa- mutually beneficial in the new era because a northern Iraq ratus, the military and ~verything that was attached to the run by Kurds offers significant opportunities for Turkish regime and that revolved around one individual," he said. businessmen, given its economic potential and stability.

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Dizayee also dismissed the notion that the ongoing clashes years before a .f)roper army and police force can be establi- involving coalition forces and Iraqi groups .in the Sunni and shed. Unfortunately, time is a luxury that we cannot afford. Shiite parts of Iraq were a "resistance," describing the situa- tion rather as an "unholy alliance" formed by international Despite all the problems facing us in Iraq, we still feel that . terrorist elements and Iraqi Baath royalists against the coali- there is a lot of potential in Iraq; we still feel that Iraq will tion, emphasizing that the Kurds were ready to do their share have a bright future and that one has to be optimistic about to restore order in Iraq. the future of Iraq. I believe the problems we are facing today will pass. It will cause the Iraqis a lot of misery and bring "We,as Kurds, right.from the beginning, have been part and more frustration. But the major.task, which was to remove parcel of the coalition. Our Peshmerga units were under the the regime, has been accomplished. This was a major burden '. command of coalition forces. So we consider ourselves a coa- on the shoulders of the Iraqis; it had a psychological impact lition member," he said. on them for decades. That regime was responsible for all the atrocities, destruction and widespread. assimilation. Now On Iraq's transitional constitution, which was criticized by that this regime has been removed, we are on the road to Turkey for failing to acknowledge the Turkmen's political developing a better Iraq, an Iraq that we Iraqis will all be status and for giving increased rights to the Kurds, Dizayee proud of. But, again, we have to be realistic: This will take said he expected the document to be the foundation for the time, and we have to be patient in achieving that goal. permanent charter of the country. He insisted that "anything less than what has been agreed to for the rights of the Kurds Coalition forces to stay as long as necessary in that text will not be acceptable to Kurds." TDN: Given the deteriorating security situation, do you think The KDP official also said Kurdish groups and the United the timetable for the transfer of authority to the Iraqis by June States have reached an understanding for maintaining 30 is a feasible one? Kurdish armed forces, or Peshmergas. DIZAYEE:This was an agreement between the Iraqis and the The full text of the interview with Dizayee follows: Coalition Provisional Authority [CPA] under a document signed on Nov. 15, 2003. The first stage of the transfer of Optimism for future of Iraq authority was the passage of the transitional administrative law on March 8. Obviously, there were a lot of obstacles; TON: The security situation in Iraq is still deteriorating more many people including we Kurds had own reservations. But _. than a year after the war in the country was declared over. we feIt that it was the best document that could be achieved Why do you think this lack of security persists? under the circumstancesin order to have a framework for the future authority of Iraq to conduct its activities. The second DIZAYEE:Nobody can deny that Iraq lacks security. One has stage is theJune 30 deadline for the return of sovereignty to to look at the background of this problem, becaus.ethe regi- the Iraqis. This is the target, despite the security problems, me that has ruled Iraq for decades was an iron-fisted one. despite Monday's killing of the term. president of the Even prior to the Baath regime, Iraq did not enjoy much sta- Governing Council and so on. We will continue in the direc- bility. Since 1958,from the demise of the monarchy, untillast tion of regaining the sovereignty of Iraq. Obviously,there are year there have been many coup d'etats or coup d'etat a series of steps that should be taken between now and June attempts. Iraq has been uns~ble (or the last 45 years. And 30. yvehave to have a government in place before the end of when the regime fell, all mstitutions fell with it: the secUrity June to assume sovereignty.On July 1, the difference in Iraq apparatus, the military and everything that was attached to will be that Iraq will be independent and sovereign, making the regime and that revolved around one individual. its best efforts to return to the international community. It deserves to be active in the international arena. It should be A vacuum emerged following the fall of the regime, and the able tO,reopenits foreign missions. necessary steps have not been taken to fill.that vacuum. Hence, this has led to the present problems, especially ones As far as the relationship with the coalition forces is concer- involving security. The Iraqi military was a good and disci- ned, it will be purely a matter of arrangement between the plined military. But unfortunately, it became a tool of oppres- coalition and the new Iraqi government. Any future presen- sion by the regime; and that's why when the regime fell, ce of coalition forces in Iraq has to be through an arrange- many people were happy that the security apparatus collap- ment betweenthe Iraqi government and the coalition. It sed and the police force was dissolved. But having said that, . would be unthinkable for us to see the departure of coalition nothing was there to take its place; there have been efforts to forces immediately after the return of sovereignty.It willlead introduce new elements to the Iraqi police and military, but to more calamities, more chaos, and anarchy in Iraq because this is a very time-consuming process. It may take many Iraq does nothave a military or proper police forceof its own

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to maintain security. Therefore, the presence of coalition forces people. For our part, we will continue to contribute to the will be necessary for some time to come, but it has to be security of Iraq, not only in the north but also in the rest of through an arrangement with the Iraqi government. Iraq. After June 30/ there will be more opportunity for Iraqis to handle security issues, and the Kurds, as Iraqis, have an obli- TDN: Any prediction on how long the coalition forces will gation to work for security not only in Kurdistan but also in_ continue to stay in Iraq after the transfer of sovereignty? the rest of Iraq.

DIZAYEE: This is a matter that should be agreed upon through Transitional constitution not to change much future negotiations. This has to be settled according to the security needs of Iraq. So I think they will stay as long as TDN: Several Iraqi groups as well as neighboring Turkey have necessary and until institutions to maintain stability and secu- expressed dissatisfaction on certain provisions of the transi- rity are established. I think we as Iraqis will not have a pro- tional constitution for Iraq, which is currently in force. blem with presence of such a force as long as the need is there. Turkey's concerns are particularly concentrated on the status of the Turkmens and the increased political rights of the Terrorists, not resistant forces Kurds. Do you feel there is chance that the permanent charter for Iraq will be substantially different from the transitional TDN: U.s. forces in the Sunni and Shiite parts of Iraq have text? been facing resistance, while Kurdish-run northern Iraq is far from this kind of trouble. Can you comment on what's going DIZAYEE: We believe that the present document will be the on in the rest of Iraq? foundation for the permanent constitution. As far as aspects related to the Kurdish issue are concerned, we have made DIZAYEE: First, there is a misconception. Calling these crimi- compromises and sacrifices on many key issues that have been nals or terrorists resistant forces is wrong. They are nothing crucial to the Kurds throughout their history of struggle. But more than terrorists. Killing school children is terrorism in the situation was so fragile and volatile. We believe we have anybody's book. There is something that we all have to agree made the biggest sacrifices when compared to the other on, and that is that there is radicalism in different parts of the groups. So anything less than what has been agreed to for the world targeting U.S. interests. Here in Iraq, the United States rights of the Kurds in that text will not be acceptable to the has more than 100/000 troops. It has become a point of attrac- Kurds. tion for many international terrorists, and they are all heading to Iraq. It is in the interests of these terrorists to keep Iraq as it Abuse inhumane is. There are also some outside elements who want to keep Iraq unstable. In addition, most of the major acts of terrorism are TDN: Photos showing Iraqi captives being abused by U.S. not carried out by Iraqis but by international terrorist elements forces in Iraq have sparked outrage in both Iraq and in the out- such as al-Qaeda or Ansar al-Islam. There are many foreign side world, but one statement by the Iraqi Patriotic Union of nationalists as well as former Baathists who have lost every- Kurdistan's [PUK] Jalal Talabani appeared to underestimate thing with the U.S.-led operation. Now they want to create the degree of mistreatment and hence drew criticism. What do havoc in Iraq. Between these foreign elements and Iraqi ele- you have to say on that? ments/ there is a kind of "unholy alliance." Their main target is the coalition. €ertainly, we do not call them the resistance. The DIZAYEE: We as the KDP have a joint stance with the PUK on fact that Sunnis and Shiites are taking part in that should not strategic issues and issues that involve the concerns of the be viewed as Sunnis and Shiites uniting against the Kurds. As for the issue of the mistreatment of Iraqis, such Americans. These are terrorist elements. And there are issues are not those that require consultation with each other. Kurdish elements among them as well, such as Ansar al-Islam. This is something about the mistreatment of human beings. It was inhumane, and under no circumstances, not under any 'We, as Kurds, right from the beginning, have been part and name and in no context whatsoever should human beings be parcel of the coalition. Our Peshmerga units were under the treated this way. No matter who does it, they must be puni- -;, command of coalition forces. So we consider ourselves a coa- shed. The Iraqis have struggled for many years to get rid of lition member. And the people in the Governing Council are such treatment by the former Iraqi regime, and now they .J all people who have had decades of political activities against should not be subjected to this kind of treatment by liberators. the former regime, and they represent a large portion of Iraqi There is no justification for the mistreatment of detainees. As society. That should not be ignored. Interpreting the issue as far as Mr. Talabani's remarks are concerned, I think probably Shiit~s and Sunni Arabs against the coalition in a resistance he expressed very casual views, and perhaps there could have move is the image that some Arab newspapers or television been a misinterpretation. His statement certainly was not stations are trying to portray. This is certainly not the case. The aimed at justifying this kind of misbehavior of coalition forces war is that of terrorists against Iraqis or Iraqis against terrorist against Iraqis. I am sure he has very strong feelings about this

73 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Bastn Özeti kind of treatment. But the statement was probably very and this led to mutual mistrust. Can you comment on the casual, and it was in the early days of the incident when the recent course of ties? whole story was not made available to the PQblic. OIZAYEE: We are all people of the region. We know each Safety in northern Iraq and the Peshmergas other well, and we have to live together. At the same time, we must respect each other's views, accommodate each other's TDN: Northern Iraq is relatively the safest part of Iraq, but it concerns and try to address them. We have tried to accom- is not free of all security problems. One Turkish newspaper modate Turkey's concerns on the issue of the Kurdistan this week said explosive materials had been shipped into Workers' Party [PKK] presence, border security and others, Turkey from northern Iraq to be used in a planned attack throughout the course of our relations with Turkey since the against the NATO summit in Istanbul on June 28-29. Can ter- beginning of the 1990s. rorist elements find a place in northern Iraq? Now, one of the key issues that seems to be taking [center] OIZAYEE: When something happens in Istanbul, all eyes turn stage is economic and social ties. Again, we are trying to be to northern Iraq because Turkey and Iraq share a common helpful in this field in developing better economic and social border. I think this is an unjust judgment. Turkey has borders ties with Turkey and allowing more Turkish companies to in common with many other countries. And even in Turkey become active in the region. Because of the safe environment, there are many terrorist cells. Terrorists have no boundaries more and more Turkish companies, and companies from and they know no boundaries. Whenever they can get ahold other countries as well, want to come to Iraqi Kurdistan and of materials to use in their acts of terror, they will do so. invest there. I believe the region has great potential, and the Turkish market is quite a large one, capable of providing all If they are trying to bring materials for attacks against the kinds of services as well. So we encourage better economic NATO summit from Iraqi Kurdistan, this would certainly be ties with Turkey. unacceptable. We have tried our best to keep Iraqi Kurdistan the safest part of the country. We ourselves were the victims On the political front, the very reason why Turkey wanted to of heavy attacks in early February, during Eid al-Fitr, in send its forces into Iraq last year was not to become part of which we lost several of our key people. We have also captu- the coalition forces. The reason for Turkish forces being there red many members of al-Ansar and other groups that were was because there would be an exodus of 2 million refugees trying to penetrate the area and bring in explosives. There to Turkey. There were concerns that there would be a mas- were efforts to get our Peshmerga forces dissolved. We had a sacre of Turkmens, an independent Kurdish state and a freer serious discussion with the coalition and said that dissolving hand for the PKK to conduct terrorist activities. We told them the Peshmerga would only add to the existing problems. very clearly that none of these were realistic and that none of Security has been preserved in Iraqi Kurdistan thanks to the them would happen for various reasons. Peshmergas. This mountainous and rugged area can easily be a safe haven for terrorists. The fact that it was not a haven In 1991, there were no settlements in the region for refugees. for terrorists is not because terrorists did not attempt to esta- This time, we said, they would stay in their area because blish themselves there, but because they were not able to do there are many villages there. There is no reason for animo- so since we prevented them. We stood against the idea of dis- sity between Kurds and Turkmens. The PKK, we also explai- solving the Peshmergas. There will be a different format for ned, was not in a position to stage attacks. And we also said integrating the Peshmergas into the police forces, border we had no hidden agenda to create a Kurdish state. I am not guards, forestry guards and the army. And Iraqi Kurdistan saying we were right and they were wrong. But obviously, will have its own security apparatus, a force that will be able none of this materialized. There was no exodus; no massacre to protect this mountainous region from any terrorist pene- of Turkmens; no increased PKK activity and no independent tration. Kurdish state. Quite to the contrary, in April, following the fall of the regime, the Kurdish leaders were the first to go to TON: Did you reach any agreement with the United States for Baghdad. We became part and parcel of the administration in maintaining the Peshmerga forces? Baghdad. We offered our best people to the Governing Council in Baghdad, including Hoshyar Zebari, who is now

OIZAYEE: After almost four months of discussion on the the Iraqi foreign minister. The Kurds have played a key role .j issue, in the last couple of weeks we have come to some in preserving the unity of Iraq by maintaining balance bet- understanding. We are in the process of getting that issue ween the various groups of the country. We will continue to resolved. Northern Iraq offers opportunities for Turkey play that role and to work for a democratic, stable, federal and united Iraq. This is the wish of the Iraqis, and we hope TDN: Relations between the Iraqi Kurds and Turkey witnes- our neighbors will respect that. sed a major crisis in the run-up to the war in Iraq last year,

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As far as what is on the horizon in our relations with Turkey - re world, even to the Arab world. But Kurdish political faces - yes, we have had difficult times, but it is always good to have are known to Turkey; we have worked with Turkey and we dialogue to explain one's position rather than passing judg- have always been faithful in our relations. We are ready to act ment from a distance. We will continue to have this dialogue. as a bridge between Turkey and the rest of Iraq and for a dia- logue to settle any misunderstandings. We have invited We hope that we as Kurds can act as a bridge between Turkey Turkish investment and better social ties, which are vital for and the rest of Iraq because most of the political faces in any relations. Baghdad are quite new, not only to Turkey but also to the enti-

Kurds challenge U.N. proposal Washington Times - by Michael Howard 27 May 2004

SULAYMANlYAH Senior Kurdish officials have expressed According to a plan being finalized by Mr. Brahimi, the dismay at a proposed U.s.-British U.N. resolution on Iraq, transitional Iraqi government that will take charge on July saying it ignores Kurdish rights and gua~antees of federal 1 will have a president, a prime minister and two vice pre- self-rule that were included in the interim constitution sidents. The Kurdish leaders have demanded that at least hammered out last March. "This is a negative sign," one of the top posts should go to a Kurd. Mr. Talabani had Nechirvan Barzani, the prime minister of the Kurdistan been lobbying hard for the prime minister's post, which it regional government in Irbil, said in an interview yesterday. now appears will almost certainly go to a member of the "It is very disappointing for the Kurdish people not to have majority Shi'ite community. the [interim constitution] and federalism mentioned in the resolution." "Not offering the prime ministership or the presidency to the Kurds proves that we are still dealt with as second-class Mr. Barzani is a member of the Kurdistan Democratic Party citizens," Mr. Barzani said. (KDP), one of the two main factions ruling the Kurdish north and a key ally of the U.s.-led coalition. Kurds, who Meanwhile, Mahmoud Othman, an independent Kurdish make up 20 percent of the Iraqi population, were strong politician who sits on the Iraqi Governing Council, critici- supporters of the U.S.-led campaign to remove Saddam zed the lack of consultation with Iraqis on the wording of Hussein. But they are reluctant to relinquish the gains they the resolution. "As usual,it was done behind closed doors, made under 13 years of self-rule that began at the end of and behind Iraqi backs," he said. the 1991 Persian Gulf war. Mr. Othman said an Iraqi delegation was heading to New Despite winning recognition of the federal status of their York to lobby the U.N. Security Council on Kurdish region in the constitution, growing numbers of Kurds are concerns and other issues such as debt relief and control now wondering whether it was wise of their leaders, over security matters after the turnover. Massoud Barzani and his rival, Jalal Talabani of the Patriotic Union of Kurdistan (PUK), to commit to a post- Many Kurds now openly question how long they can be Saddam Iraq. expected to remain part of the country if the chaos and instability threatens to engulf their own, largely successful Kurdish leaders say U.s. and British officials appear to have region. "For now we must not cause trouble, but if the mul- bowed to pressure from the influential Shi'ite leader, lahs or the nationalists come to power, it willlead Iraq to Ayatollah Ali al-Husseini al-Sistani, who objected to any catastrophe and we will have every right to be indepen- reference to the interim constitution, which he opposed, dent," said Anwar Majid, a medical student in the northern appearing in the U.N. resolution. Coalition sources said city of Sulaymaniyah. U.S. and British officials needed to move ahead with the

.1 political process and took a pragmatic decision to bypass Mr. Majid said he was one of 1.7 million Kurds who signed the interim constitution. a recent petition calling for a regionwide referendum on self~determination. The Kurds' concerns highlight the difficulty faced by the coalition and U.N. envoy Lakhdar Brahimi in trying to "Shi'ite and Sunni Arab violence is aimed at the coalition forge agreement among Iraq's diverse ethnic and religious forces, yet it is really a war for control over future power. factions on the composition of the interim government and Kurds don't want Islamic or Arab nationalist rule because over the future political shape of the country. it won't be long before they turn against us," he said.

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IRAK Le débatfait rage sur la question clé du degré de contrôle que le gouvernement ;provisoire irakien exercera $ur laforce multinationale Washington veut garder le contrôle

C?mmUll?S: Le ,premier in!- des. ope~ratie ons militaires rustre a distingue entre les de- cisions « stratégiques» qui ~ . Les autorités américaines ont lancé hier une vaste traque nationale. Le premier ministre o doivent être prises au niveau o pour tenter de mettre la main sur sept suspects, six hommes Tony Blair a mis les pieds dans N du gouvernement provisoire et une femme, Dés au réseau al-Qaida et censés préparer un le plat avant-hier en réclamant irakien et la « conduite des « » attentat aux Etats-Unis, Citant des informations que le contrôle politique final .opérations» militaires, qui va « crédibles» selon lesquelles al-Qaida. tenterait de com- des opérations militaires de la rester aux mains des généraux mettre un attentat sur le sol américain au cours des pro- FMN soit confié au gouverne- américains et britanniques. chains mois, le ministre de la Justice. John Ashcroft, et le di- ment de Bagdad. Pour lui, ce Sans remettre en cause l'idée recteur du FBI, Robert Mueller, ont procédé, lors d'une sera la marque d'un transfert d'un commandement améri- conférence de presse, à une présentation, photos à l'appui, «réel et véritable» de la souve- cano-britannique de la Force des individus recherchés, raineté. multinationale, plusieurs pays Tony Blair s'est fait taper sur du Conseilde sécurité, et notam- cette force doit conserver une ef- les doigts par le secrétaire d'État ment la France, jugent néces- Luc de Barochez ficacité et une liberté de ma- américain, Colin Powell. « S'il saire de bien préciser le mandat nœuvre suffisantes pour tenter s'avère que les forces améri- qui lui sera confié par l'ONU.Les d'enrayer la dérive vers la « liba- caines (...) accomplisse.nt leur chefs militaires de la FMN doi- Le Conseil de sécurité de nisation » de l'Irak. mission d'une manière qui ne vent être tenus de rendre l'ONU dispose d'un mois pour Le respect de tous ces para- soit pas totalement conforme compte régulièrement de leur résoudre la quadrature du mètres déterminera la crédibi- avec ce que le gouveme~nt in- action au Conseil de sécurité. cercle: restituer sa pleine souve- lité du volet militaire du projet . térinwire uakien pourrait vou- En outre le mandat de la force raineté à l'Irak le 30 juin, de résolution, que le Conseil de loir à un moment donné, les doit être limité dans le temps, de sécurité vient de commencer à comme le président George W. forces américaines resteront façon à ce que le gouvernement Bush l'a promis, mais en y débattre à New York. L'enjeu irakien qui sera issu des élec- est crucial: TIs'agit de prévenir -sous commandement américain maintenant une armée étran- et feront tout ce qui est néces- tions du début 2005 puisse libre- gère de plus de 150 000 une guerre civile et de per- ment demander son maintien mettre la tenue des élections saire pour se protéger elles- hommes sous commandement mêmes », a déclaré Powell. ou non. américano-britannique. Or la prévues en janvier 2005 pour Or, le texte proposé par les donner aux Irakiens la maîtrise Hier, Londres a cherché à ef- présence des troupes anglo- .facer l'impression d'une Américains et les Britanniques saxonnes se heurte à l'hostilité de leur destin. est très flou. il.~t que la force Témoignage des tourments contramction dans ces propos. d'une bonne part de la popula- « qui attendent les mplomates, le Nous sommes tous les deux sera habilitée à prendre « toutes tion irakienne. totalement d'accord sur le fait La difficulté consiste donc à front commun américano-bri- les mesures nécessaires pour donner non seulement l'impres- tannique s'est lézardé, à peine que ,le transfert de souverai- contribuer à maintenu la sécu- sion, mais aussi des gages réels, les discussions entamées, sur la neté au peuple iraki~n doit rité et la stabilité de l'Irak. y que l'armée d'invasion, rebapti- question clé du degré de être e.ntier et que la force mul- compris pour prévenir et dis- sée « Force multinationale» contrôle que le gouvernement tinationale doit restrjr sous suader le terrorisme ». Londres (FMN), ne sera plus une force provisoire irakien exercera sur commandement américain », a et Washington proposent de d'occupation. En même temps, les opérations de la forcemulti- déclaré Blair à la Chambre des confier à la FMN un mandat d'un an, « révisable » à l'échéance, ce qui donnerait aux Etats-Unis le pouvoir de s'oppo- ser, seuls, au retrait de la force. Paris et ses alliés considèrent que cette disposition serait contraire à la logique de restitu- tion de la souveraineté à l'Irak. Le projet de résolution est vague sur l'importante question du contrôle que la force multina- tionale pourra exercer sur l'ar- mée irakienne en cours de for- mation. Pour les Européens, il est essentiel que le nouveau gou- vernememdeBagdadpuissem- riger non seulement la police, mais aussi l'armée irakienne.

Les Américains tiennent à gar- .;, der le contrôle de l'ensemble des forces de sécurité. Malgré l'accueil positif que les Européens ont réservé au projet de résolution, les négociations s'annoncent serrées. Sans que Patrouille américaine à NlUQaf.La présence des troupes anglo-saxonnes se heurte à l'hostilité personne ne se fasse d'illusions d'une bonne part de la population irakienne. (Photo AdreesLatiflReuter.) sur la capacité de la résolution en gestation à sortir l'Irak du chaos.

76 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti La communauté internationale pose ses conditions à George Bush «NOUS A VONS, avec le projet presenté par les Etats-Unis, une base sérieuse, mais une base qu'il faut, maintenant sérieusement amélio- Des partisans de rer », a déclaré Jacques Omac, jeu- Moqtada Al-Sadr di 27 mai, lors de sa visite au Guate- brandissent des mala à propos du projet de résolu- portraits de l'imam tion américano-britannique sur chiite radical l'Irak. Et cela, a-t-il ajouté, afin de dans le centre de perm~ttre au futur gouvern~ment , Nadjaf,jeudi 27 mai. irakien d'avoir « une capacIté de L'armée américaine a suspendu son décision sur l'eniagement de ses pro- offensive contre les pres forces et sur les, opérations ' miliciens de majeures de la force multinationa- 1'« Armée du le ». M. Chirac a également précisé Mahdi » après un que le,mandat de la force internatio- , :ï accord qui a misfin nale dirigée par les Etats-Unis Ci à plusieurs semaines de combats dans ;n~~~:::~~~:~o~~:~~~:,it~~:i~;~i cette ville sainte issu des e1ections prévues en jan- ~ chiite du centre-sud vier 2005 doit à tout moment pouvoir ~ de l'Irak. décider d'y mettrefin ou d'en deman- ~ der la révision ». M. Chirac a insisté pour que le futur gouvernement ira- kien ait une « souveraineté entière té, lundi, à l'ONU, par les Etats- Des divergences de vues se font tielle de novembre, a accusé, jeudi, dans tous les domaines, politique, Unis et la Grande-Bretagne. également jour au sein du « noyau le président américain de saper des économique, sécuritaire, judiciaire, D'un côté, la France etla Chine dur» de la coalition. Tony Blair a décennies de leadership américain diplomatique et qu'il aura notam- plaident pour un mandat limité éprouvé le besoin de démentir fondé sur la construction d'alliance. ment le contrôle des ressources natu- dans le temps tandis que le chance- l'existence d'un quelconque conflit Dans le premier d'une série de dis- relles de l'Irak », à partir du trans- lier allemand Gerhard Schröder et entre Londres et Washington sur la cours prévus, dans les jours à venir, fert du pouvoir prévu le 30 juin. Il a le président mexicain Vicente Fox liberté d'action du futur gouverne- sur la politique étrangère, le candi- prévenu que « sans cela, la situation se sont, pour leur part, déclarés ment irakien. Il souhaite néan- dat démocrate a reproché à ne pourra que se détériorer davanta- opposés, jeudi, à ce qu'il se termine moins rehausser au maximum les M. Bush de conduire une politique ge ». en janvier 2005. « Nous devons dialo- statuts des futurs dirigeants de Bag- étrangère unilatérale et de s'être La limitation du mandat ainsi que dad, tandis que l'administration guer beaucoup plus et ne pas nous « tourné vers la force avant d'avoir le statut des forces étrangères en Bush tient surtout à souligner que la ». demander s'il y a une date-limite a épuisé diplomatie Irak, tout particulièrement américai- », l'armée américaine restera maîtres- déclaré M. Schröder tandis que nes, et leurs relations avec le futur se des opérations militaires. de nos correspondants M. Fox a indiqué que « commencer gouvernement de Bagdad, apparais- L'un des plus fidèles alliés de (avec AFP, Reuters.) " par poser les conditions n'est pas ce sent comme les points les plus épi- Washington, le premier ministre qui convient le mieux ». neux du projet de résolution présen- danois Anders Fogh Rasmussen, a

DIVERGENCES DE VUES durci le ton envers les Etats-Unis à Deux journalistes Les Etats-Unis continuent d'affi- la veille de sa rencontre, vendredi, japonais tués cher léur, hostiljté à une date ,fixe 'avec le président Bush. « Nous pour la 'fui Ou: ,mandat des fcrces devons insister pour que ce gouverne- Deux journalistes japonais ainsi étrangères en Irak, estimant que ment irakien ait un réel pouvoir, tout que ,leur interprète irakien ont été cela serait irréaliste. « La question comme il est décisif qu'une résolution femonde tués, jeudi soir 27 mai, lorsque leur n'est pas de nous forcer à partir à soit adoptée au Conseil de sécurité de une date arbitraire. La question est l'ONU octroyant dès le début la légiti- voiture a été la cible d'une roquette 29 MAI2004 anti-char au sud de Bagdad. le de savoir quand nous aurons accom- mité internationale à ce gouverne- chauffeur du véhicule a été blessé pli notre mission, quand les Irakiens ment », a-t-il affirmé, ajoutant Un porte-parole du ministère nip- auront accompli la leur et seront qu'« il est essentiel qu'un gouverne- pon des affaires étrangères a indi- capables de prendre en charge la ment irakien ait une autorité, aussi qué que les deux Japonais étaient sécurité de leur pays. A ce moment- lorsque cela concerne des opérations probablement Shinsuke Hashida, un là, lesIrakiens et nous serollS tr~s heu- militaires [des forces de la coalition] journaliste indépendant de 61 ans, reux de mettre un terme à ce man- " sur le territoire irakien ». M. Rasmus- et Kotaro Ogawa. D'autre part, Sala- dat », a déclaré Richard Boucher, " sen s'est rangé sur la ligne de Tony ma AI-Khafadji, une femme mem- porte-parole du département Blair, en affirmant notamment que bre du Conseil intérimaire de gou- d'Etat. Le projet de résolution pré- le transfert de souveraineté au peu- vernement a échappé, jeudi, à une voit que le mandat « sera revu au ple irakien doit être véritable et non embuscade alors qu'elle se rendait bout de douze'mo;sliprès l'adoption pas une manœuvre cosmétique, et de Nadjaf à Bagdad, mais son fils a de la résolution ou à la demande du qu'il doit bénéficier d'un large sou- été tué. gouvernement de transition ». tien de la communauté internatio- Malgrè la trêve annoncée jeud!, M. Boucher a toutefois insisté sur le nale. des accrochages ont opposé, vendre- fait que Washington ne voulait pas John Kerry, l'adversaire démocra- di matin, les forces américaines aux obtenir un « mandat illimité ». te de lI4.6ush à l'élection présiden- miliciens du chef chiite radical Moq- tada AI-Sadr à Koufa, près de Nad- jaf. - (AFP, Reuters.)

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Special report America and the Middle East ..--:

Oslo between Israel and the Palestine Lib- eration Organisation. This was accompa- FUInbling the moment nied by much excitement in the Arab world at the prospect of political reform. The end in pretty short order of the Iran- Iraq war, the cold war and-it was hoped- How big a mess is America in, and how did it get there? the cycle of Arab-Israeli wars seemed to of- fer hope that the Arabs would swiftly join the global march of democracy. It did not turn out that way. Four years USTover 40 years ago, Elizabeth Monroe, ently willing to appease Saddam Hussein. ago the summit at Camp David, which Bill Jan historian (and Economist journalist>, Thoughjust a "moment", the British in- Clinton hoped would crown the Oslo pro- wrote a book called "Britain's Moment in terlude in the Middle East lasted 40 years, cess with a final peace in Palestine, col- the Middle East". The work is out of print from Britain's displacement of the Otto- lapsed in failure. The Palestinian intifada and hard to find, but it has been enjoying a mans in the first world war until the un- of the 1980s returned in a more lethal revival. It explains how Britain tried be- gainly exit from Suez. America's moment form. Saddam did not, as the first President tween 1914and 1956to secure access to the is arguably just beginning. Some might say Bush had expected, fall from power in Iraq. Middle East's oil, reform the region's poli- that it started in the 1930S,when the Un- On the contrary, the sanctions tightened tics and reconcile the competing aspira- ited States laid the foundations for a lucra- his grip on power at the same time as they tions'of Arabs and Jews in Palestine. Over tive alliance with the house of Saud and its pauperised his people. Instead of proving the past year assorted pundits, from the Arabian oilfields. And, of course, America that he had dismantled his weapons of Washington. Post to London's Guardian, was deeply enmeshed in the region during mass destruction (WMO), he forced the have leapt on Monroe's book to tease out the cold war. But it did not emerge as the UN'S inspectors to quit in 1998 with their the similarities between Britain's aims single dominant power there until the col- mission unaccomplished. The Arabs en- then and America's now. lapse of the Soviet Union. A future Eliza- joyed neither the democracy nor the pros- The comparison is irresistible because beth Monroe might argue that the Ameri- perity that spread f.lsewhere in the 1990S. it is full of ironies. Britain's "moment" can moment did not really begin until And, of course, Gellrge Bush senior never ended in ignominy in 1956,when America 1991, when the Soviet Union let George reaped the benefits of victory. Within forced Britain, France and Israel to with- Bush senior drive Saddam Hussein out of months of celebrating his triumph in the draw from Egypt, which they had invaded Kuwait, and when Saudi Arabia broke a ta- desert, he was turfed out of office. in order to unseat an Arab dictator who boo by letting America's "infidel" forces Now the circle is turning again. A new seemed to threaten their vital interests. into the land of the two holy places. George Bush has fought a new war against Dwight Eisenhower saw this as illegal ag- Iraq, completing the job his father did not gression by an old Europe which refused to Round and round they go finish. Now again comes talk of a new era accept that the days of empire had passed. After that first Gulf war, that first President in the Middle East. There is a new peace Britain itself was deeply divided by the Bush spoke of a fresh beginning in the plan for Palestine. America is once again Suez adventure. But those who supported Middle East, part of what his administra- explaining the virtues of democracy to the it felt betrayed by an America which, they tion hoped would be a "new world order". Arab regimes, which are once again pre- felt, should have known better th an ta ap- He made a start by breaking the logjam be- tending to agree with it. But, already, the pease a dictator such as Gamal Abdel Nas- tween Israel and the Arabs, forcing both to new dawn is beginning to darken. The lib- ser. In just this way, many Americans felt a peace conference in Madrid that was erated Iraq is coming to resem ble the quag- betrayed lastyear by an old Europe appar- later to evolve into secret negotiations in mire opponents of the invasion said it ••

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~ would be. Many of the Shias whom Sad- that promise anyway to leave the moment was doomed to fail). Wittingly or unwit- dam oppressed have joined the resistance the job of implanting a representative gov- tingly, argues Rashid Khalidi of New against their liberators. The Americans ernment is done? York's Columbia University, the United turn out to have been torturing Iraqis in Item three is the non-breakthrough in States is stepping into the boots of earlier Saddam's own jail. The killing continues Palestine. Part of the pre-war sales pitch imperial powers. This, he says, cannot un- in Palestine. And another American presi- held that the removal of Saddam would der any circumstances be a good thing, dent is facing the possibility of being make progress on Palestine easier. This and cannot possibly be "done right". thrown out of office evên as he finishes made sense, of a sort. In a Saddamless celebrating a military victory. Middle East the Israelis could no longer Knowing the unknown use the threat from the east as a pretext for It is a formidable indictment. But there is a -, One disaster after another holding on to the West Bank, and Palestin- case for the defence. So many reverses, in such short order: a ian would be deprived of a Right or wrong, was this war fought un- skimmer of headlines can be forgiven for cheerleader and paymaster. The road to Je- der false pretences? Despite what so many thinking that the American moment in the rusalem, said many in Washington to people tell the pollsters from Pew, there is Middle East is ending, in.failure, almost be- doubting Arabs, led through Baghdad. But no evidence that the war's architects knew fore it has begun. Though Mr Bush and was all that just talk? Although Baghdad beforehand that Iraq had no WMO: David Tony Blair, the war's chief architects, keep was conquered a year ago, peace in Pales- Kay, the former UN inspector who led the ..saying that they will not cut and run from tine looks as remote as ever . post-war search, expected to find them Iraq, it is taken for granted by shrewd opin- Item four is the sum of the first three: and was amazed not to. "We were almost ion that they are scrambling behind the the Iraqi war has added to Muslim resent- all wrong," was his memorable confession scenes for an early exit. Among many afi- ment of America and thus, it is argued, to America's Congress when he returned cionados of the Middle East, the interest- deepened the reservoir of recruits for empty-handed. In his own book after the ing question is no longer whether the Osama bin Laden and al-Qaeda. Though war, Hans Blix,the inspector who pleaded Americans will fail-of course they will, March's Pew survey of Muslim opinion vainly before it for a bit more time, accuses says the received wisdom-but whatever showed a slight softening of anti-Ameri- Mr Bush and Mr Blair of "a lack of critical induced them to make such a monumen- tal blunder in the first place. Needless to say, many of those who pose this question have an answer to hand. Iraq was the wrong war: a distrac- tion from the more urgent business of dealing with al-Qaeda and sorting out the conflict in Palestine. One of the most da- maging critics has been Richard Clarke, who on September 11thwas still America's counter-terrorism co-ordinator. He claims to have felt "almost a sharp physical pain" when he realised on that day that Donald Rumsfeld, the defence secretary, and Paul Wolfowitz, his deputy, intended to "take advantage of this national tragedy to pro- mote their agenda about Iraq", even though Iraq had nothing to do with the twin towers. The Uv,; lOH~ war" thesis has many com- ponems, ~'Fin one is the non-discovery of the famous weapons of mass destruction. A poll conducted on the invasion's anni- versary in March by the Pew Global Atti- tudes Project found that solid majorities of people in nine countries surveyed-includ- can opinion over the course of the year, thinking", not of bad faith. ing more than eight out of ten in France that finding came before the images of fe- Still, was the question of wMo-the and seven out of ten in Germany-think male American soldiers dragging naked given reason for going to war-different that Mr Bush and Mr Blair lied about Iraqis around prison floors on leashes or from the true reasons? This part of the in- WMO to trump up a pretext for the inva- grinning over the corpses of prisoners dictment demands a longer answer. sion. Most, incidentally, do not think these who had died in their custody. At different times Mr Bush and Mr Blair leaders merely exaggerated or "sexed up" There you have it, the case for the pros- gave many reasons for going to war: en- the intelligence. They think they knew for ecution. America fought the wrong war, . forcing UN resolutions, dealing with certain before the war that they would find on false pretences, without thinking weapons of mass destruction, securing oil no forbidden weapons. through how to put Iraq back together, and supplies, saving Iraqis from a dictator, pro- Item two is the "resistance": 660 Ameri- against the background of a continuing moting democracy and stopping terro- cans and perhaps 1,300 Iraqis killed since bias in favour of Israel that has already cost rism. The war's critics see in this miscel- May 1st last year, when Mr Bush declared it dear in the Muslim world. It stands ac- lany of reasons proof that its champions from the deck of uss Abraham Lincoln that cused both of hypocrisy (in that the rea- were casting around for any excuse. There major combat operations had ended. If the sons it gave for going to war were not the is, however, another explanation, which is war was fought in part for humanitarian true reasons) and of naivety (in that the su- that the war was launched because Sep- reasons, to free Iraqis from an odious dic- perpower should have been able to fore- tember 11thmade the Bush administration tatorship, why are so many Iraqis willing see that an attempt to turn post-Saddam review America's fundamental interests in to take up arms against occupying powers Iraq into an exemplary Arab democracy the Middle East. ~~

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~ What are those interests? Above all, ac- regimes to snuff out terrorism on Amer- with American values. cess to energy. In 1991, George Bush senior ica's behalf. Most of the hijackers came These notions may be simple-minded would not necessarily have rescued Ku- from Saudi Arabia, a close Arab ally. Sep- but, to return to the indictment, they are wait if the region did not happen to con- tember 11th also made Americans less not "hypocritical". They were discussed tain most of the world's reserves of oil. To willing to accept other potential threats to openly long before September 11th ensure safe access to that oil, the United the homeland. One of these was the dan- seemed to validate them. The neo-con States has worked for decade~ to see off ger of a "rogue" regime such as North Ko- prospectus also chimed neatly with the potential threats: from the Soviet Union rea, Iran or Iraq acquiring WMD which aims of the "realists" in the Bush adminis- during the cold war, from Ayatollah Kho- they might either use to threaten the Un- tration who wanted after September 11th meini after the Iranian revolution, from ited States or pass on to terrorists. to attack Iraq. The realists were keen to re- Saddam Hussein in the i990S and, in the move whatever threat Saddam might pose present, from al-Qaeda a~d other anti- Enter the neo-cons with his putative WMD. They also, argues western groups with the potential to dis- Bychance, September 11thfell upon a new John Lewis Gaddis, a distinguished histo- rupt supply or even seize control of the and impressionable administration that rian at YaleUniversity, hoped to "scare the producer states. was already listening with interest to the pants off of anybody-any tyrant any- A second longstanding American inter- group of journalists, intellectuals and where who might in the future be harbour- est has been to resolve, or at least to dam- policymakers known loosely as the neo- ing terrorists, or thinking about harbour- pen, the conflict between Israel and ihe Ar- conservatives. This group-including Paul ing terrorists." Ifshock and awe in Iraq was abs. During the early decades of this Wolfowitz,John Bolton and Douglas Feith followed by the emergence there of a secu- conflict, America's ties to Israel were not inside the administration, Richard Perle-on lar democracy that other Arabs would be close. France was Israel's chief armourer its fringes, and influential journalists such keen to copy, so much the better. and protector. But Israel and America have as William Kristol of the Weekly Standard In his speech this week, Mr Bush stuck grown steadily more intimate. During the on the outside-share views on many sub- to the line that Iraqis wanted democracy cold war, some American administrations, jects. Among these are a belief in the need and that, when they acquired it, their ex- especially Ronald Reagan's, came to think and ability of Ametica sometimes to use ample would inspire and change the rest of the region. But the neo-cons themselves are growing queasy. On their view of the Arab world, the Iraqis were expected to greet America's army with flowers, not launch a guerrilla war against it. Perhaps Arabs are not, after all, ready to receive the gift of western values, especially when this is delivered by bayonet. Or perhaps- the opposite of Rashid Khalidi's opinion- the invasion of Iraq was like communism: a brilliant idea which its inventors say could have worked had it only been "done right". America's handling of this war has in- deed been maladroit. The war itself was swift enough, but both the preparation for it and the handling of the aftermath could scarcely have been more incompetent. America went into the war with duff intel- ligence on WMD, few serious allies and a feud between the Defence arid State De- partments about how the post-war occu- pation should be handled. The occupation has seen endless confusing changes in the plans for political transition, an army too that a friendly democracy with a compe- its overwhelming military power, even small to provide basic security and the tent army might be a strategic asset. And against the wishes of the UN, and in the shocking saga of Abu Ghraib. Yale's Mr even administrations that took a different exportability of American values. Gaddis, who had considerable sympathy view (such as Jimmy Carter's) saw the On top of this, many of the neo-cons with the grand strategy, says the imple- point of giving Israel the wherewithal to had a special interest in the Middle East mentation of it has beenso "wretched" defend itself ..A strong Israel, goes the the- (because so many are Jewish, say their de- that instead of scaring the pants off its ene~ ory, deters its neighbours; a weak one tractors) and a particular view of why the mies, America had ended up scaring the might one day be forced to turn to America new dawn of the 1990S had failed to mate- pants off itself. to rescue it from invasion. rialise. Cultivating friendly Arab regimes, However, the events of September 11th on their analysis, was no way to keep Failed? Or just harder than expected? gave the United States a third and quite America safe. Since most of these regimes Even brilliant pre-war planning would not new set of aims and interests in the Middle (including Yasser Arafat's Palestinian Au- have made it possible to turn Saddam's East. One was self-defence against a new thority) were corrupt dictatorships of one Iraq overnight into an Arab Camelot. An- kind of terrorism, the sort that could reach sort or another, America's habit of prop- thony Zinni, the former head of America's out to strike not only at America's energy ping them up had turned the so-called central command, predicted beforehand interests but also at America itself, and at "Arab system" into a factory for anti- that a post-war transition in Iraq would be Americans wherever they might be. The American terrorism. In the long run,fight- fraught with difficulty. "If we think there is felling of the twin towers suggested that it ing terrorism would therefore require cre- a fast solution to changing the governance was no longer enough to ask friendly Arab ating a democratic Arab world at peace of Iraq, then we don't understand history, ~~

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~ the nature of the country, the divisions, or with the Palestinian leader and would dis- the underneath passions that could rise engage from the peacemaking. up." If Mr Bush thought otherwise, he is And so it was. Bythe time Mr Bush took guilty as charged of naivety. But do all the office, the Israelis and Palestinians were difficulties prove that the war has "failed"? locked in a war of terror and counter-ter- As recently as March, Iraqis themselves ror. All attempts to arrange aceasefire have were still reasonably optimistic. More than failed. The chief reason for this is a collapse half said in polls that their lives had be- of authority on the Palestinian side. The come better since the invasion, and seven .' very first requirement of the road map is out of ten thought things would be better for the Palestinian Authority to impose a still a year hence. The mood darkened in ceasefire and disarm the terrorists. But this .April, with the twin uprisings of Sunnis in is something Palestinians say they cannot .' Fallujah and some of the Shias in cities far- do without provokinga civil war. .ther south. Since then, however, the Amer- .... ~. ..<~' .~... No trust, no ceasefire, no meeting of icans have calmed passions in Fallujah by minds on a final agreement. In these cir- co-opting former officers from Saddam's cumstances, Mr Bushmay well consider .

army. A similar deal may yet be possible "~ that his chances of securing fi' comprehen- with Muqtada al-Sadr, the youthful cleric sive peace in.a conflict that confounded his who has put himself at the head of violent father at the start of the 1990S and tripped Shia opposition. up Mr Clinton auhe end are negligible. By Not all the present violence is straight- contrast, precisely because it is unilateral, forward "resistance" to the Americans or Mr Sharon's plan for a withdrawal from the work of jihadis. Part of it is positioning Gaza might actually come to fruition. That for the power struggle to come when the pro-Israeli tilt on refugees and borders has Americans leave: standing up to America hurt America's standing with the Arabs. earns credibility for an aspiring politician national or Islamic resistance. In April, Mr America is pro-Israeli. But Mr Bush's en- in the new Iraq. Conceivably, Iraq could Bush made matters worse. When he en- couragement of Mr Sharon was an attempt degenerate into the long-feared civil war dorsed Mr Sharon's plans for a unilateral to help the Gaza withdrawal come about. between Sunnis and Shias or Arabs and Israeli exit from the Gaza strip, he said that Mr Clinton had already said that a two- Kurds. But there has been precious little in any broader peace the Palestinian refu- state solution based on the ethnic division such fighting so far. gees would have to "return" to the new Pal- of Palestine is not consistent with the re- estine rather than Israel proper, and that it turn to the Jewish half of millions of Pal- Hearts and minds, far and wide 'would be "unrealistic" to expect Israel to estinian refugees. The Palestinian leader- What if, in two years or so, Iraqis prove to return right to its pre-1967borders. ship has long assumed-even if it has not be better off than they were under Sad- This statement was construed far and had the courage to tell its people-that dam Hussein? Could this still have been wide as yet another gratuitous tilt in Is- reaching a final deal might require a slight "the wrong war"? That depends on how rael's favour. Retired diplomats in America adjustment of the pre-1967 border. history will measure the collateral dam- and Britain wrote enraged letters to Mr age: not only in money and lives but also Bush and Mr Blair. The British ones urged Still the necessary superpower in the harm done strategically to relations Mr Blair to dissociate himself from a pro- America could do mare in Palestine. After between America and its allies and espe- Israeli stance "at a time when, rightly or . Iraq, it needs to more than ever. Note, cially, given al-Qaeda's jihad, on relations wrongly, we are portrayed throughout the though, how many of the people who be- between the western and the Muslim Arab and Muslim world as partners in an lieve that it is impotent in Iraq also assume worlds. illegal and brutal occupation in Iraq." that it is all-powerful when it comes to The powerful way for America to re- The world wants the Americans to ending a conflict that has perplexed the store its reputation in Muslim eyes would push Israel along the road map. Why do great powers for a ~eritury. Itis likelier that be to redeem Mr Bush's promise of an in- they seem to demur? The usual answer is America's ability to influence events lies dependent Palestine. In 2002, as the Iraq to blaine the Jewish lobby, especially in an somewhere between these poles: it can war loomed, he made a downpayment by election year. Another explanation is the shape the history of the Middle East, but it agreeing to the creation of the "quartet", a growing affinity between the superpower cannot do so just as itpleases. forum in which America would join the and the minnow, one that has grown After the shame of Suez, says Elizabeth European Union, the UN and Russia in pro- stronger since, as Mr Bush put it in a recent Monroe in "Britain's Moment", Britain's mating a Palestinian peace. This produced speech about Israel, Americans too have hold on events ceased, "and remained at the "road map". After the Iraq war, Mr "experienced the horror of being attacked zero while the free world gasped at so radi- Bush rolled up his sleeves to deliver. He in our homeland, on our streets, and in cal a departure frorri British principle and held a summit with Ariel Sharon and the places of work." Beyond the sentiment, practice". And though,later, a modicum of (then) Palestinian prime minister, Abu Ma- however ,lies some hard analysis. In Pales- British influence was restored in the Mid- zen, to urge progress. tine, Mr Bush has worked much less hard dle East, the nature of that influence was A year on, there has been none, and the than Mr Clinton because he inherited the altered "because the power behind it was appearance of failure on both flanks of the violent aftermath of Mr Clinton's Camp permanently impaired". This is the big dif- Middle East has become self-reinforcing. David failure and did not relish the idea of ference. The world today is full of people In just the way that many Americans see repeating it. willing to pass no less censorious a judg- no distinction between the terrorism of al- In Washington in January 2001, Mr ment on America's advènture in Iraq. They Qaeda and the terrorism of the Palestinian Clinton's top Middle East negotiator, Den- will argue about it for decades. But even if intifada, so many Arabs see no distinction nis Ross,implored Ahmed Qurei, now Pal- the setbacks in Iraq havecrimped the style between Israel's occupation of the West' . estine's prime minister, to accept the presi- of its new imperialists, America's objec- Bank and Gaza and America's occupation dent's peace plan. Ifthe incomingBushites tive power is not yet waning. For good or 'of Iraq. Both conflicts are portrayed on Ara- saw Mt Clinton being "stiffed" by Mr Ara- ill, it will remain the dominant outsider for bic satellite channels as similar dramas of .fat, hesaid, they would want nothing to do years to come .•

81 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Baszn Özeti Les artistes sont déjà , d'Istanbul europeens ISTANBUL(Turquie) , travaillé à Diyarbakir, une ville à de notre envoyée spéciale majorité kurde du sud-est de 'la En décembre 2004,I'Union euro- Turquie. Elle a filmé ses entretiens péenne doit' décider s'il convient avec des habitants confiant leurs d'ouvrir les négociations d'adhé- préoccupations: rêves de mariage, sion de la Turquie, réclamées avec souvenirs des grèves de la faim en insistance par t\nkara. Les 70 mil- prison, récits de mythes anciens. lions de Turcs font-ils partie de Elle a créé des chorégraphies l'Europe? La question, qui anime mêlant figurestraditionnelles, com- les campagnes pour les élections me la danse du couteau, interpré- européennes du 13juin, semble lar- tées par des amateurs locaux et gement dépassée pour les artistes gestuelles contemporaines, qui ont d'Istanbul, tant ils se sentent, et été données dans les ruines d'une Un extrait de « Home Sweet Home », d'Emre Koyuncuoglu. depuis longtemps, européens. église arménienne. «L'Europe se « Il y a trois générations que nous cro.itprotégée, mais, ici, nous savons, écrivons' en alphabet latin. Nous que tout est politique. Un jour, UI} apprenons les langues européennes tremblement de terre a des consé~ grammation du Théâtre Axana, ment, travaillant avec des cinéas- dès l'école primaire », rappelle ,'qqllflces dramatiques parce que,1es' une salle privée financée par une tes turcs et européens, elle critique Ewe KOyUncuoglu,une artiste de .maisons ont été mal constr)Ji.f,es:~'Un banque, dont la vocation est de rudement les déclarations des hom- 35 ans qui vient de créer Home autrejour, une bombe éXpldse:Nous monter des pièces turques et étran- mes politiques français qui dou- Sweet Home, un spectacle mêlant sommes obligés de reparcourir l'his- gères jamais jouées en Turquie. tent de la place de la Ttii;'quieen projections d'images, chorégra- toire de la Turquie et de son affirma- « Il y a tout à faire dans ce pays' Europe. « Cespropos relèvent d'une phie, paroles et musiques. «Nous tion républicaine. » jeune, s'enthousiasme-t-il. Il n'exis- telle hypocrisie que j'en rd.ugispour avons été séparés de l'Est par la Sur le bureau d'Isi! Kasapoglu", te presque rien en dehors d'Istanbul, eux. Quand la France remporte l'ap- guerre froide, puis par les événe- un metteur en scène qui a installé; et de plus en plus de municipalités pel d'offres pour un marché d'héli- ments en Iran et en Irak, et nous som- sa compagnie, Semaver, à Koca-,' d'Anatolie sont demandeuses de pro- coptères, le Kurdistan est passé sous mes tournés vers l'Ouest depuis la mustafapasa, quartier populaire' jets culturels. »Partisan de l'intégra- silence, puis il ressort, comme un révolution d'Atatürk, au dibut du d'Istanbul, s'eritassent les œuvres tion européenne, comme l'ensem- plat qu'on réchauffe, dè

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bout de 12 mois, ou à la de- IRAK Paris souhaite que Washington révise sa copie mande du gouvernement tran- sitoire irakien issu d'élections ~ 0 fin 2004. 0 " " Jacques Chirac a ainsi mar- N La France reservee qué avec insistance sa dift'é;. ~ rence avec son homologue amé- 0 ricain. Les deux présidents, qui M doivent se rencontrer le 5 juin à ~ sur le projet de résolution ::t: Paris en préambule aux céré- u monies de l'anniversaire du Dé- aux Nations unies barquement, avaient pourtant ~ eu mardi un entrelien télépho- . -Q nique plutôt cordial. .Des combats sanglants ont . Mais le statut des forces '"N .opposé bier les forces améri- étrangères en Irak, tout particU- Q lièrement américaines, et laurs !o' ~- caines aux miliciens du chef radical irakien Moqtada al- relations avec le futur gouverne- ment de Bagdad, est rapide- ~ Sadr à Kufs. fragillsant une trêve proclamée il y a ment apparu comme le point le 24 heures, tandis que deux plus épineux du projet de réso- journalistes japonais ont été ,lulion présenté lundi à l'ONU . . ,.. .~ . . ..',,~. tués dans une attaque au sud ~ . " par les États-Unis f't la Grande- , ,~ : I de Bagdad. Retranché à Nad- Bretagne. Les débats se sont fo- w .",.

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Iraqi Shiite picked because security in the country is s~en as a paramount issue, some Iraqi lead- ers said. The New York TImes as prime. minister • U.S. affirms Iraq choice Longtimeexile to lead until elections. The United States has confirmed that . Allawi will be Iraq's prime minister in . By Dexter Filkins would probably supply the leading can- . the interim government, a senior Bush didates if a vote was held. administration official in Baghdad said BAGHDAD: Iyad Allawi, a secular Once it became clear that democratic cinFriday, Reuters reported from Wash- Shiite member of the American-ap- elections could not be held this year, ington. pointed Iraqi Governing Council with there was a general consensus among "He will be the prime minister when close ties to the CIA, been chosen the Shiite leadership, particularly the has the interim government is set up in the to be prime minister of Iraq's interim Grand' Ayatollah Ali al-Sistani, the next two or three days," the official government, Iraqi and U.S. officials country's most powerful Shiite reli- said. "I think that this is going to said Friday. . gious leader, that whoever made up the worle." A wealthy former member of the interim government shoul~ not exer- But in Baghdad, news that Allawi had Baath Party, Allawi went into exile in cise a lot of political authority. Sistani been chosen did little to cheer many Britain after a falling-out with Saddam did not want the government signing Iraqis. ' Hussein, and trained as a surgeon in treaties, passing laws or drawing up a "What is his political experience? I London. He was involved for many 'constitution because they would not know nothing about him," said a hotel years with anti-Saddam forces, includ-' have any lasting legitimacy. manager who declined to give his name. ing a disastrously failed attempt by the . That stance was ac<;eptable to the "He lived abroad as an exile. We need Central Intelligence Agency in 1996 to . Americans, who are still expected to someone who lived here who can puil foment a coup against the former Iraqi . play an important role in Iraq, adminis- Iraq out of a crisis." leader. ter;.ng the country and providing aid. Hassan Ali, a policeman, was also Allawi is the leader ofa'group called . Because of his anti-Saddam back- dismissive. "I reject him," he said. the Iraqi National Accord. But he has a ground and close links to the American "Where was he when we suffered under . somewhat limited base among Iraqis, government and the CIA, Allawi. is Saddam? Besides, I do not recognize the being viewed by many as an outsider likely to be regarded as a good chOice governing council." because he lived in London for the last 20 years or so. The decision to pick ,Allawi was maäe by Lakhdar Brahimi, the United Nations envoy, and the governing coun- cil was then summoned to be informed of the choice. The council more or less showed its approval, some officials said, with one member saying the de- ~t~ ;;.. ' . .,.','.,~. . cision was unanimous. But other \.,< people said a vote did not really take place because the decision had already beenmade. L. Paul Bremer 3rd, the occupation's senior official in Iraq, came in later and gave the council his congratulations, bûf no formal announcement haS been made; it is expected to come in t.l1enext several days. Allawi, a member 'of the council. has not spoken publicly about . the appointment. A number' of other important de- cisions remain to be made by Brahimi, including thenaming of a president, who is likely to be a Sunni, two deputy . presidents and other cabinet members. But the prime minister's post will be the most influentiaL Allawi .and other officials will be . part of the interim government that will receive sovereignty from the; . United States on June 30 and will preside over Iraq until elections are held, most likely next January. It was important that the prime min- . ister be a Shiite in a country with a Iyad Allawi, pictured in October 2003;is the UN envoy's choice to be prime Shiite majority. It is also interesting minister of Iraq's interim government. that Allawi does not come from one of the religious parties, like Dawa, or Sciri, which stands for the Supreme' . Council for the Islamic Revolution in. Iraq. Those are regarded as the coun- . try's largestparties and the ones that

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Semaine du 31 mai au 6 juin 2004

passions et attise les peurs. Parce que le débat actuel, tel qu'il est engagé, n'échappe pas à la mauvaise foi et ren- voie à la source même du projet euro- péen, ilconvient d'examiner sereinement une candidature qui peut être un risque comme une chance pour l'Union. Don- ner des clefs à ses lecteurs pour mieux aborder ce dossier complexe, telle est l'ambition de I.:Express en présentant et analysant les éléments de la controverse.

IDvoquerLa~eDe pble pour aer SOD a....-te_ce . . äPI:arope , on,pour les opposants à la can- La Turqaie didature d'Ankara. « Le Bosphore Nne coule pas au milieu de l'Ana- tolie», a tonné VGE. A leurs yeux, la Tur- daDs l'VDioD , quie d'Europe -la Thrace et la rive nord d'Istanbul, 3 % du territoire total Le poar et le cODtre (779000 km2) mais 20 % de la population (Istanbul compris), ne compte pas. En outre, une Turquie dans l'Union repous- La question divise les politiques et les citoyens de l'Europe. A quelques serait notre frontière extérieure jusqu'à jours d'un scrutin qui a relancé le débat. à quelques mois de la décision celle de la Syrie, de l'Irak, de l'Iran, de l'Ar- méhie et de la Géorgie ... Elle poserait la des Vingt-Cinq sur l'ouverture de négociations avec Ankara, L'Express question des républiques du Caucase, propose des clefs pour comprendre. Sereinemellf Jean-Michel Dcmctz déjà membres du Conseil de l'Europe. « C'est comme si la France demandait d'adhérer à l'Union africaine!» raille l'an- mocratiques, mais certaines personnali- . a Turquie a-t-elle tés, comme l'ancien ministre des Affaires cien ministre Hubert Védrine. Et pour- vocation à entrer étrangères (PS) Hubert Védrine, y sont quoi pas aussi le Maghreb ou le liban, où dans l'Union euro- opposées. Tony Blair, Gerhard Schröder, le génie grec fait naître Europe? D'ici à péenne ? Brutale- Jacques Chirac, Silvio Berlusconi sou- un demi-siècle, « la vocation de l'Union ment, l'échéance tiennent cette candidature. , est de regrouper tous les territoires qui approchant, cette Pays charnière, entre Méditerranée et entourent les rives de la Méditerranée », nouvelle question Asie centrale, terre composite, avec des plaide déjà Dominique Strauss- Kahn (PS) d'Orient fait irrup- écarts de revei1Us de cinq à un entre la . dans un récent rapport remis à Romano tion dans le débat électoral. C'est en région d'Istanbul et le Sud -Est anatolien, Pro di. En feignant d'oublier que le traité . décembre, en effet, que les Vingt -Cinq et une condition féIpinine inégale - « La . de Maastricht sur l'Union européenne devront décider s'ils sont prêts à ouvrir Turquie, c'est à la fois le Danemark et le précise, comme auparavant le traité de un calendrier de négociations pour l'ad- Pakistan », avait dit un jour l'ancien pré- Rome, que « tout Etat européen peut de- hésion du candidat turc. Une perspective sident Demirel- la Turquie suscite les mander à devenir membre de l'Union» à l'horizon 2015-2020, hissée au rang de grande calise nationale en Turquie, où l'actuel gouvernement, venu de l'islam Coutre politique mais qui s'affirme converti à L'Empire la laïcité;ne ménage pas ses efforts pour ottoman. réformer à marche forcée un modèle ré- . amenacé publicain hérité d'Atatürk, plus proche l'Europe de la démocratie autoritaire que de la dé- pendant mocratie libérale. Les citoyens de l'Union cinq siècles. européenne, eux, sont divisés. Hostiles Poar Il a été en Autriche et en France, réservés aux un acteur Pays- Bas et en Allemagne. Souvent, ils du concert européen. ignorent que leurs dirigeants ont déjà ad- SOliman(ici, mis cette « vocation à rejoindre l'Union», devant Vienne, il y a cinq ans, à Helsinki. Les droites fran- en 1529), s'est çaise et allemande sont, en principe, aillé à François 1er contre, mais pas les droites espagnole et contre les italienne. La gauche est plus favorable, Habsbourg. sous réserve d'inventaire des progrès dé-

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(art. 0). cè qui qualifie, en d~oit, la T~-' au même moment que la Ille République. bourg; la France et la Grande-Bretagne quie, même si les partisans (,leson adhe- Mais c'est Mustafa Kemal Atatürk, fon- sion préfèrent rappeler que c'est le contra! pendant la guerre de Crimée contre la dateur de la Turquie moderne, qui im- sur les valeurs politiques communes qUI Russie). La Sublime Porte, dont l'avan- prime le changement radical. Ce natif de fonde la construction européenn~. cée est arrêtée sous les murs de Vienne, Salonique (aujourd'hui en Grèce) suit un en 1683, est présente dans l'Europe bal- principe: « La civilisation, c'est l'Occi- kanique. Pendant quatre siècles. Dans La~~"'"IDvoqaerl'IIIIItoire I '.. dent, le monde moderne dont la Turquie toute la région, la cuisine ou la musique doit faire partie si elle veut survivre » (cité ont physique entre l'Europe et l'Asie,. sont marquées par cette influence turque. dans La Turquie enEurope, de Turgut Ozal, la Thrquie occupe aussi ce rôle de, . Plon). Le feutre remplace le fez. L'Etat de- carrefour dans l'Histoire. Les civi- L'Europe doit-eUe être P vient totalement laïque. Le dimanche se lisations ionienne et hellénistique se sont lUI ccc.-ub chrétien •• , substitue au vendredi comme jour férié. épanouies sur les rivages du territoire ac~ ,.' 'expression est de l'ancien chance- L'alphabet arabe est remplacé par l'al- tuel de la Turquie, quinze sièclesavimt lier Helmut Kohl. Pour le chrétien- .. phabet latin. Le nouveau Code civil est l'arrivée des premiers peuples turcs, Ldémocrate Jean-Louis B9urlanges, calqué sur celui de la Suisse. Il interdit la comme en témoignent, par exemple, les « l'identité européenne est Aée de la polygamie et la répudiation, et consacre collections du musée archéologique d'An~ conjonction des héritages judéo-chré- l'égalité juridique entre hommes et tien et gréco-romain» - ce qui exclut les . talya, complaisamment p~ésen!ée~ ~u' femmes, lesquelles, dès 1934 - soit dix touriste sous l'étiquette d «'antlqUltes , terres d'islam. Le caractère musulman de ans avant la France - ont le droit de vote. turques ».Face au péril parthe, Rome ~ait•. la population turque fait peur. S'il faut en Pendant toute l'époque ottomane, l'em- régner la paix de l'Empire sm: une régI~n croire Alexandre deI Valle,La Turquie dans pire est un acteur du concert européen. l'Europe (ed. des Syrtes), cela en fait rien déjà zone tampon. « Emp~re romal~ . Au)([)(e siècle ne le surnomme-t-on pas d'Orient », l'Empire byzantm revendl- de moins qu'« un cheval de Troie isla- « l'homme malade de l'Europe» ? Les quera,jusqu'à son agonie: cette.filiation. miste ». La stratégie proeuropéenne des puissances chrétiennes peuvent faire front Après la chute de ConstantInople, en 1453, actuels dirigeants d'Ankara, isslls du cou- contre lui -lors de la bataille navale de les sultans ottomans prendront soin, à rant islamiste, viserait, selon lui, à «sub- Lépante, en 1571 - ou l'intégrer dans le leur tour, de s'inscrire dans la tradition' verdr les valeurs occidentales et à péné- jeu de l'équilibre continental (François Ief .du basileus. Mehmed «le Conquérant », trer l'Union européenne pour mieux n, et l'alliance avec Soliman contre les Habs- apprend la philosophie grecque, envoie mettre fin ~ l'pxpérience d'essence ••• sa flotte recueillir les juifs expulsés d'Es- pagne p~ les « ~?is Catholiques :>, com- mandite des artIstes de la RenaIssance

italienne comme Matteo de Pasti Oll le médailliste Costanzo di Ferrara. Ces mêmes tableaux, il est vrai, que son fùs Bayezld II vendra, en même temps qu'il fera recouvrir les fresques ~rotiques peintes pour son père. L'islams'installé à Constantinople. Pourtant, ni Bayezid ni ses successeursne portent atteinte au . cosmopolitisme de laville, où continuent à vivre Grecs, Arméniens, Vénitiens, Slaves. l;:tles sultans, poUr se prémunir co~tre d'éventuelles intrigues des famIlles' . ottomanes rivales, prennent pour épouses des Balkaniques ou des Italiennes, doot certaines influent sur la vie politique, à l'égal d'une Catherine deMédicis.Leurs favoris seront albanais, arméniens.ou serbes. L'islam turé est influenc~ par les Lumières. A la fin du XVIIIe siècle, les sul- tans sont tentés, eux aussi, par lé despo- Pour Il existe une Turquie d'Europe: tisme éclairé. Des officiers turcs sont en- la Thrace et Istanbul (photo), ancienne voyés en formation dans la Fiance de Constantinople. Louis XVI. Un mouvement de réformes, Contre L'Asie commence sur la rive quoique timide, se dessine, le Tarizimat. orientale du Bosphore (au fond). oj Le virage occidental s:accélère à la fin du )([)(esiècle avec les Jeunes-Turcs; qui; .sous . l'influence du posîtivisme du França~s', Auguste Comte, laïcisent l:enseignement! ..

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••• occidentale et européenne par ex- litiques turcs, qui se présentent comme tion a été amendée: les libertés publiques cellence que fut lekémalisme ».Al'appui des « démocrates conservateurs» héri- (liberté de la presse, liberté d'association, de cettethèse,une mesure récente comme tiers d'un mouvement réformiste lancé liberté d'expression, droits des inculpés levote d'une loi,ce mois-ci,levant lesres- voilàdeux siècles, seraient alors à l'islam et des détenus) y sont renforcées. rusage trictions pesant jusqu'alors sur l'accès à ce que les chrétiens-démocrates sont au de la langue kurde (prénoms kurdes, ra- l'université des élèves diplômés des ly- christianisme. La laïcité turque, l'alliée dios et télévisions kurdes) devient auto- cées religieux (imam hatip), soupçonnés naturelle de la république française. Et . risé. Les traités internationaux l'empor-

~) par une large partie de l'opinion et par l'islam, réconcilié avec la démocratie. Si- tent désormais sur la loi turque en cas de l'armée d'être un vivier de futurs cadres non, cette mue ne serait qu'un vernis qui contradiction. Le débat public s'ouvre islamistes destinés à noyauter l'appareil pourrait, demain, si l'armée, gardienne doucement, qu'il s'agisse du rôle de l'ar- d'Etat. Ou la volonté affichée du gouver- de la laïcité, relâchait son contrôle, mée ou de la question arménienne. La nement d'autoriser le port du foulard s'écailler sous le grattoir d'un islam rigo- peine de mort - plus appliquée depuis islamique à l'université et dans la fonc- riste prêt à la régression. 1984 - a été abolie. Le carcan policier tion publique - vue sur place comme une est desserré. L:heureest à latolérance zéro liberté de choix souhaitée par 2 Turcssur La ~ule_t-eUe .à l'égard de la torture. Les pouvoirs des 3, selon les sondages. uae déiDocratie , militaires ont été réduits au Conseil na- Lespartisans de l'adhésion rappellent, 'est lepoint sur lequel devra se pro- tional de sécurité, comme ils devraient eux,que l'Europe compte déjà en son sein . noncer la Commission euro- l'être, ces jours-ci, dans un huitième pa- 12millionsde citoyensde confession mu- C péenne, cet automne, en vérifiant quet, au sein d'institutions où les centu- sulmane, « plus que les Belges et autant si Ankara respecte ou non les « critères rions siégeaient, tels le Conseil de l'au- que lesHollandais »,selon le mot de l'eu- de Copenhague» édictés en 1993: diovisuel ou le Conseil de l'éducation. rodéputé DanielCohn-Bendit. Etque, sur stabilité des institutions démocratiques, Une procédure pénale ordinaire se sub- le continent, deux pays, la Bosnie et l'Al- Etat de droit, respect des droits de .stitue aux cours de sûreté de l'Etat.Sicette banie, ont une population à majorité mu- l'homme, protection des minorités. Long- révision des textes s'avérait insuffisante, sulmane. A l'heure où Al-Qaeda tente temps laTurquie fut une démocratie sous le ministre turc des Affaires étrangères a de mobiliser la rue musulmane contre surveillance, sous la tutelle du pouvoir déjà prévu de rencontrer, en juin, à l'Occident, Jacques Chirac,partisan, « par militaire- pilier de l'« Etatprofond ».Face Bruxelles,le commissaire chargé de l'Elar- convictionprofonde »,de l'adhésion, sou- au chaos né du choc des extrêmes de gissement, Günter Verheugen, pour lui ligne un point indiscutable: « Refuser, droite et de gauche, lesgénéraux, à la tête demander d'indiquer les carences et ou- pour des raisons d'ordre ethnique ou re" d'une armée de 650 000 soldats, n'hési- blis éventuels. La Grande Assemblée na- ligieux, la Turquie serait faire le jeu de taient pas à faire sortir les chars, comme, tionale -le Parlement turc - siégera tout ceuxqui prônent lechoc des civilisations.» dernièrement, en 1980.Ou à donner un l'été pour voter les dernières révisions. rEurope ne pourra gagner sa lutte contre coup d'arrêt à un gouvernement isla- Ily a les textes et ily a la pratique. C'est le terrorism~ islamiste sans allié dans le miste, conformément au principe de laï- l'écueil principal. Comment convaincre monde musulman. « Sans être un mo- cité affirmé dans la Constitution. La der- une administration conservatrice de dèle, une Turquie dans l'Union aidera à nière fois, c'était en 1997, le Conseil de . s'adapter au changement? Comment la contagion des idées et valeurs démo- sécUriténationale rendait public, au nom s'assurer que la police, le système péni- cratiques dans l'espaçe arabe »,estime le de la défense de la laïcité, un mémoran- tentiaire, la justice appliqueront vite les député allemand (Verts)Cern Ozdemir, dum en dix-huit points devant lequel nouvelles règles? Et sur l'intégralité du d'origine turque. Comme un cheval de s'inclinait le gouvernement du Premier. territoire, à Istanbul comme en Anatolie Troie de l'Occident, en somme ... ministre islamiste Erbakan. . orientale? Il est permis de douter. Au cœur du débat,une questionouverte: Cette période-là est-elle révolue? A Cet automne, Bruxellestranchera donc, savoirsil'islam desTurcs- qui boivent du coups de paquets de réformes adoptées avec un " rapport approfondi, équitable vin et dont la composante alévie refuse depuis trois ans par le Parlement, les ins- ,et objectif, a assuré le commissaire une interprétation littérale du Coran - a titutionsturques connaissent, à un rythme Verheugen. Tout dépendra des capacités véritablement réusi sa sécularisation, soutenu, un sacré nettoyage qui bluffe propres de laTurquie à appliquer en droit comme, en son temps (et ce n'est pas si même lessceptiques. Un Programme na- et en fait ., les critères démocratiques. ancien), leprotestantisme, puis lecatho- tional pour la reprise de l'acquis com- Conscients des lacunes possibles, les di- licisme~Sioui, les actuels dirigeants po- munautaire a été élaboré. La Constitu- plomates turcs cherchent déjà une échap- patoire en soulignant que laCommission, ...,.,., l'oarune en avril, a donné son feu vert à l'ouver- ~;;. démocratie , ture de négociations avec la Croatie, tout consolidée en reconnaissant que, si les critères de sous la Copenhague n'étaient pas pleinement houlette du Premier respectés,le « seuilcritique » était atteint. .. ministre Erdogan(àdr. Les"""" IJOIIt-Us sur la photo) .. trOp lIOIIIbrewE , ~CoIItre ujourd'hui, ilssont près de 70 mil- Ces réformes lions. D'ici à deux décennies, la s'appliquent- A population pourrait se stabiliser elles sur tout entre 85 et 100millions, selon les experts. . le territoire 1 rAllemande AngelaMerkel,l'enfant ché-

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c:oatre Un revenu moyen par habitant égal au tiers de la moyenne européenne; un écart de einq à un entre Istanbul et .Iesud-est du pays (iei, à la frontière irakienne). JIoar Forte croissance et stabilisation économique: un marché émergent séduisant. nul ne me les faits. Mais ün süuligne que la 18eécünümie mündiale (selün la Banque mündiale), à la différence de huit de~ nüuveauxmembres de l'Uniün, a une expérience du marché. En proie, dans la demière décennie, à une crise de cünfiance et à l'hyPerinflatiün, l'écünümie n'a certes cünnu, dans les années 1990,qu'une crois- rie de la CDU, üppüsante déclarée à la Les Tares BOut-lIB sance müyenne de 2,5 % par an, en candidature turque, s'~arme du püids trop pauvres' müyenne. Mais, depuis deux ans, grâce pülitique qui en décüulerait : « 100dé- selün le PIB par habitant, la Turquie aux réfürmes structurelles demandées par putés turcs au Parlement eurüpéen ! est au niveau de la Bulgarie et de la le FMI et la Banque mündiale, et au virage Cette vague cünservatrice changeraitle. Rüumanie, süit un tiers de la libéral négücié par les autürités, l'infla- débat en profündeur.» Une large part. müyenneeurüpéenne.Sünécünümiesüu- tiün a été endiguée autour de 10%.la livre de l' üpiniün allemande craint une im - terraine -le marché nüir - est hors de pro- turque stabilisée et le pays a repris un migratiün massive. En écho., un autre pürtiüns (de 40 à 60 % du PIB) püur une rythme de croissance de 5 à 6 % par an sceptique, l'eurüdéputé britannique écünümie dévelüppée. La cürruptiün y ,qui pülirrait cürrespündre à sün püten- (cünservateur) James Elles, süulève un est répandue. Près de la müitié des tiel de croissance à moyen, vüire à lüng ultime argument: «A2S, ün va déjà avüir femmes, dans l'Est, sünt encore anal- terme. Ce qui en fait un marché émergent du mal. Il nüus faut du temps püur di- phabètes. La structure bancaire est fra- des plus séduisants. Les entreprises gérer cet élargissement, üu bien le sys- gile. Au Tusiad, le syndicat patrünàJ. turc, eurüpéennes le savent bien qui ünt pro- tème implüse ! » en püinte dans le cümbat püur l'adhésiün, fité de l'uniün düuanière - libre •••

LIVRE aDZ soarees de l'islalll tare Le chercheur Thierry est réapparu sous des fürmes Zarcone retrace l'histoire diverses. Le Parti de la justice et du dévelüppement, aujüur- de la religion musulmane d'hui aux affaires, est né de dans ce pays. Et en sou- cette résistance musulmane ligne la spécificité au püuvüir laïque. En étüuffant les cünfréries n cünnaît mal la Tur-,. süufies, Atatürk a privé la pü- quie, et sün islam par- pulatiün de ses repères, qui Oticulier encüre müins . étaient ceux d'un islam simple, bien. Le livre de Thierry Zar- bien lüin des rigueurs isla- i~ .. cüne, chercheur au CNRS(l), mistes. De nümbreux Turcs ChasSé du politique, l'islam est réapparu sous des formes diverses. en retrace l'évülutiün depuis pratiquaient alürs dans les l'alphabet latin. Reprenant une. fisme à la turque était une ré- les premières cünversiüris, au,.. tekke (cüuvents) une religiün pqrase de Chateaubriand stir . vülutiün précieuse de l'islam xe siècle, jusqu~à l'élection de encüre empreinte d~ chama- les pratiques religieuses po- . qu'il aurait fallu encüurager Recep Tayyip Erdügan, en 2002, nisme asiatique, une philüsü- , pulaires, «qui aident le peuple plutôt qu'interdire, püUr ne en passant par la révülutiün phie fündée sur le culte de à suppürter les chagrins de la pas vüir s'y substituer l'islam kémaliste. Pays à majürité sun- Ja nature. La révülutiün laïque vie et lui enseignent une mü- radièal .• l'abrlce BossoUll1 nite' la Turquie n'a jamais renié. lui a brutalement substitué rale que meilleures lüis ne Jes (1) La Turquie moderne et l'islam, sün héritage religieux. L'islam, une république autüritaire; fer- lui apprennent jamais»; l'au- par Thierry Zarcone. Flammarion, chassé du champ pülitique, y mant les tekke et impüsant teur laisse entendre que le süu- 362 p., 22,50 e.

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••• circulation des produits industriels par an, d'après le CPR Mais qui peut dire communautaire n'exige rien de tel. Pour sans taxes ni quotas - réalisée en 1996, si, dans vingt ans, le chéquier de l'Union la partie turque, c'est à une commission pour se lancer à l'assaut d'une écono- sera aussi généreusement (;lUvert? ' internationale d'historiens d'arbitrer sur mie dont le PNB représente 40 % de celui le statut à donner aux massacres de 1915. des dix nouveaux membres de l'Union. , «La ~uie daas ' En 2003, les entreprises des Vmgt-Cinq ont l'Burope, c"est la l1li Peut-oa dire vendu pour 28 milliards d'euros de biens ' de l'BUrope ))••• non Al'ouverture et de services. Même si plus des deux tiers 'est la sombre prophétie de Gis- d'ml calendrier .) des investissements étrangers en Turquie card. Pour bon nombre de fédéra- de négociations ., viennent de l'Europe des Vmgt-Cinq, ceux- Clistes, l'Europe ainsi élargie serait 'est ce que décideront les Vingt- ci restent limités - au total, trois fois moins réduite à n'être qu'un vaste marçhé privé, Cinq en décembre, après avoir pris que ce qui a été investi en Pologne. Dès le d'ambition politique et d'institutions Cconnaissance du rapport de la début des négociations, ils pourraient en état de fonctionner. « Plus l'Europe Commission sur la situation de la Tur- doubler, à en croire une étude de l'uni- sera hétérogène, plus elle sera faible »,as- quie. Sile feu vert est donné parBrux..elles, versité d'Amsterdam. Or cette marme est sure le député UMP Pierre Lequiller. Ce il paraît politiquement diffièile de ré- indispensable pour donner du travail à serait l'objectif poursuivi par les Anglo- pondre par la négative au regard des en- une main -d' œuvre pléthorique (pour un Américains, fervents soutiens de l'entrée gagements pris dans le passé. Le 12 sep- tiers, encore, dans l'agriculture). A contra- de la Thrquie -la fin de l'« Europe puis- tembre 1963, la Turquie reçoit le statut rio, ce réservoir de population en âge de sance ». Les partisans de la candidature d'associée à la Communauté européenne, d'Ankara affirment que, au contraire, une lequel prévoit déjà comme finalité son CoDtre Un poids démographique Europe étendue jusqu'au Proche-Orient adhésion (à la différence des accords qui fait peur, notamment en Allemagne. serait contrainte d'assumer ses respon- conclus avec la Tunisie et le Maroc en Pour Une population active sabilités face au défi politique de l'islam 1969) et la mise en place d'une union jeune et occidentalisée (ici, étudiants arabe et pèserait davantage dans ces deux douanière finalement achevée le 1erjan- en médecine à Kayseri) au secours zones stratégiques riches en pétrole et en d'une Europe vieillissante. vier 1996. Ankara dépose en 1987 sa demande d'adhésion, formellement re- connue par le Conseil européen d'Hel- sinki en décembre 1999. Le Conseil de Copenhague, en décembre 2002, décide que les négociations d'adhésion com- menceront, sans délai, en décembre 2004 si les critères politiques sont remplis. illies négociations s'ouvraleat ea 2006, seralt-O possible de les arrêter à tout moment ., n principe, oui. Si les autorités turques jugeaient exorbitantes les Econditions posées par Bruxelles ou si la Commission constatait une régres- sion démocratique, tout s'arrêterait. Les négociations, en tout cas, prendront des travailler pourrait satisfaire les besoins gaz que sont le Moyen-Orient et la 'armées, au terme desquelles une période d'une Europe développée dont la popu- Caspienne. Déjà membre de l'Otan,l'al- 'd'attente sera, en outre, nécessaire pour lation active va, très bientôt, commencer lié turc serait un atout maître. « Face à digérer l'acquis communautaire et adap- à baisser. A long terme, 2,7 millions de l'accélération de l'Histoire, l'Europe doit ter les prix agricoles. Et ilfaudra que tous Turcs pourraient, selon une étude du bu- se transformer en entité globale, avance les membres de l'Union ratifient cette reau central du plan du ministère de l'Eco- Ahmet Davutoglu, conseiller du Premier entrée. Or l'opinion publique, en France nomie des Pays-Bas (CPB), s'installer du- ministre turc. La voici face au double choix et en Autriche, est aujourd'hui majori- rablement en Europe de l'Ouest, du multiCulturalisme et du lien straté- tairement hostile. II suffirait d'un seul re- principalementenAllemagne.IIs s'ajou- gique à nouer avec l'Asie.» fus; par un Parlement ou à l'issue d'un teraie)1t aux3, 7 millions déjà dans l'Union. référendum national, pour tout bloquer. Les opposants s'inquiètent du coût !'aut-OJen préalable, I:horizon d'une éventuelle entrée de la .. d'une adhésion turque. Pays relativement arracner àAnkara Turquie dans l'Union serait celui des an- pauvre, alourdi par un secteur agricole lareconnaissance du nées 2015-2020. «A quoi ressemblera le important,)a Turquie serait, dans les ccgênoclde arménien n ., monde dans ces années-là?» s'interroge conditions actuelles, un bénéficiaire net 'est le souhait des associations ar- le commissaire européen Pascal Lamy. de l'aide européenne: pour 14 milliards méniennes, choquées par ce « «né- Dire oui à la Turquie aujourd'hui serait d'euros par an, selon l'Osteuropa Insti- Cgationnisme actif ». Jacques Chi- ne pas insulter l'avenir et se garder une, ' tute, à Munich, dont 2,5 à la seule charge rac s'y refuse, renvoyant maladroitement marge pour faire machine arrière si de l'Allemagne; pour 8 milliards d'euros aux « querelles du passé ». La pratique nécessaire. I: eurodéputé James Elles est

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-<-, > -, 'i; '7:f"~':,,:~,,::::::;:,:;::~.;:::~Union élargie plus inquiet: « Les Turcs sont mus par . - q~1pèserait au une telle détermination qu'ils ne cesse- Moyen-Orient. ront de pousser à la roue ... » , A g., soldats devant IDlID" fI!I'est-ce . le mausolée qaI. est lé plas ...... , d'Atatürk, en2003 . ~ ....~~.!..~ .' Ooatre OU la refa&ei'.,.- I . Une politique iplomates et experts turcs n'en ~ étrangère font nul mystère, au risque de pas- ~ commune Dser pour des maîtres chanteurs.' .. Impossible. Sil'Europe dit non, la déception sera telle Mais, en disant non, on renforcerait l'is- hier en Espagne et au Portugar.d'aiguillon qu'elle ne pourra compter sur le même lamisme et l'extrême droite nationaliste. à la démocratisation. Et, sur le modèle zèle de la part d'Ankara pour contrôler « Parce que le pays est dans une période franco-allemand, à la réconciliation his- les routes de la drogue et de l'immigra- de transition démocratique, un non de torique avec le vieil ennemi grec: tion clandestine qui passent par son ter- l'Europe serait une catastrophe écono- « Une Turquie stabilisée, rassérénée et ritoire vers les nôtres. Sans parler de la mique et politique», prédit l'homme d'af- démocratique ~),c'est notre « assurance- lutte antiterroriste. Anuancer. Iluy a pas . faires Can Paker (Henkel Turquie). II est vie » , résume Michel Rocard. Au sein de plan de rechange et les élites turques prêt à attendre la date d'entrée: « La route de l'Union? Ou à côté, comme le préco- savent bien, quoi qu'elles en disent, que de l'adhésion est plus importante que nise (voir page 124), sans préciser com- l'avenir de leur pays est lié, sous une l'adhésion elle-même. » La perspective ment, Philippe deVilliers ? Réponse en forme ou une autre, à celui de l'Europe. européenne sert aujourd'hui, comme décembre .• .r.••• D.

L'annonce d'une reprise des combats par .- JIFR~-- les rebelles kurdes inquiète --.-

DIYARBAKIR (Turquie), 29 mai (AFP) -13h29 - Les habitants de Diyarbakir, principale ville du sud-est de la Turquie, région dont la population est majoritairement kurde, ,s'inquiétaient samedi de l'annonce par les rebelles kurdes d'une reprise des hostilités, tout en s'interrogeant sur leurs motivations.

"Ils ne peuvent pas obtènir la paix en faisant la guerre ou en menaçant de la faire", estime Ali Kutlu, un jeune homme de 27 ans interrogé dans la rue, tout à côté des murailles de la veille ville.

"Les gens ont déjà beaucoup souffert, nous n'avons pas besoin d'un nouveau conflit", souligne ce fonctionnaire, faisant allusion aux 15 ans de rébellion qui ont ensanglanté la province à partir de 1984.

Si les combats reprennent, "nous perdrons tout espoir". Et d'ajouter: "en fait, en ce qui me concerne, je quitterais cette région pàrce que je ne pourrais pas supporter de revivre tout cela".

"Cette décision m'étonne. Dans quel but veulent-ils reprendre les combats? Le gouvernement a fait toute sorte d'efforts" pour répondre aux aspirations culturelles des Kurdes, affirme pour sa part Paruk Boybey, un professeur de français de 49 ans.

A présent, les Kurdes peuvent parler leur propre langue en public, acheter en vente libre des cassettes de musique kurde et même suivre des cours de kurde, depuis l'ouverture en avril de trois écoles privées dans la région, souligne-t-il.

Son avis n'est toutefois pas partagé par Baris Ciftci, un étudiant de 23 ans,.pour qui le gouvernement tarde à mettre en oeuvre nombre des réformes promises.

"Tout le monde sait que les réformes, décrétées dans l'espoir de rejoindre l'Union européenne, ne sont adoptées que sur papier et ne sont pas mises en oeuvre", dénonce-t-il.

Le parlement a autorisé il y a près de deux ans la télévision publique à diffuser deux heures d'émissions en kurde par semaine, mais aucune émission n'a encore vu le jour.

"J'aimerais aussi voir des partis kurdes représentés au parlement à Ankara", affirme le jeune homme qui constate que la loi électorale actuelle permet à un parti d'obtenir des sièges au parlement seulement s'il a au moins 10% des voix à l'échelle nationale.

La population de la Turquie comprend entre 10 et 15 millions de Kurdes, mais ceux-ci habitent pour l'essentiel dans le sud-est du pays ou dans de grandes villes comme Is~anbul. .

"Le gouvernement n'a probablement pas fait assez pour panser la plaie dans la région au cours de cinq dernières années", selon M. Ciftci.

Les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), rebaptisé aujourd'hui Kongra-Gel, avaient décrété en septembre 1998une trêve unilatérale qui avait précédé l'arrêt de la lutte armée. après l'arrestation de leur dirigeant Abdullah ()calan, en 1999.TIsviennent d'annoncer qu'ils mettraient fin ,) partir du 1er juin il la trt>\'e.

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Les affrontements ont fait près de 37.000 morts et des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées de force de leurs villages par les autorités pour couper les vivres aux rebelles. ' ' ,

Selahattin DeriUrtas, responsable de l'Association des droits de l'Homme à Diyarbakir, estime que les rebelles pourraient être tentés de repasser à l'action parce que le gouvernement leur refuse une réelle amnistie, qui leur permettrait de quitter les montagnes du nord irakien où ils ont trouvé refuge pour rentrer chez eux.

"Les Etats-Unis veulent forcer les membres du Kongra-Gel à quitter l'Irak et c'est poiIrquoi ils cOnUnencent à repasser en Turquie. S'ils n'obtiennent pas une amnistie, les combats vont reprendre de plus belle", selon M. Demirtas.

"D faut permettre aux membres des organisations armées de déposer les armes sans avoir à accepter une loi du type de celle +du repentir+", estime pour sa part Osman Baydemir, maire de Diyarbakir et meml:1re du parti pro-kurde Dehap. '

.\ , ' Le gouvernement turc avait récemment proposé des réductions de peine pour les rebelles qui se rendraient et coopèieraierÎt avec les autorités, mais avait exclu les dirigeants rebelles du cadre de cette loi. "

"Cette loi n'était pas réaliste et nous avons bien vu, à ses résultats, qu'elle s'est avérée être un fiasco", note M. Baydemir.

Seule une poignée de rebelles de l'ex-PKK se sont rendus aux autorités. Et 90% de ceux qui ont demandé à bénéficier de réductions de peine étaient déjà en prison. ' ' ,

TURQUIE Après cinq ans de trêve avec Ankara Les séparatistes kurdes rompent le cessez-le-feu

tation, les guérilleros du PKK, tion. L'année turque, qui n'a ja- Istanbul : Parti des travaillems du Kurdis- mais cru au retrait des guérille- Marie-Michèle Martinet tan, rebaptisé ensUite Kadek ' ros kurdes. n'ajamais relâché sa puis Kongra-Gel, avaient opté pression. pour le repli. décrétant un ces- Depuis 2003 et l'intervention La fin de la trêve annoncée sez-le-feu et affirmant avoir re- américaine en Irak. la Turquie a par les rebelles kurdes du Kon- noncé au séparatisme pour se dû accepter de rester neutre, gra-Gel annonœ-t-elle mrnouvel consacrer à la lutte plus paci- contre la promesse américaine embrasement dans le sud-est de fique en faveur de la reconnais- de prendre le relais de la lutte la Turquie. engagé pendant sance des droits culturels con1re le PKK. Tout au long de quinze ans. en1re 1984 et 1999. kurdes. Dans ce domaine, de~ l'année écoulée, les militaires ,dans une guerre con1re l'année puis deux ans,la Turquie a mon- turCs n'ont cessé de rappeler turque qui a' fait près de tré des signes évidenls d'ouver- Washington à cette promesse. 37 000 morts ? ture autorisant, par exemple, En vain? Vendredi dernier, Le communiqué diffusé sa- l'ouverture d'écoles privées inté- dans un discoms prononcé de- medi sur le site Internet de grant notamment l'enseigne- vant l'académie militaire. le gé- , l'agence pro-kurde Mésopota- ment de la langue kurde. Et la néral Basbug. numéro deux des mie peut le laisser craindre. chaîne de télévision publique forces années. s'est montré plu- « Notre engagement pour une 1RT annonçait. la semaine der- tôt cinglant. déclarant notam- trêve cessera d'e:tister à partir nière, son projet de diffuser ment que depuis les attentais du du 1'"juin ». précise ce docu- bientôt des émissions en kurde : 11 septembre, les Etats-Unis ment qui appelle les touristes et une première en Turquie. n'avaient pas assumé« une atti- les investissems étrangers à évi- Au nom du respect des droils ' tude sérieuse dans la lutte tèr la Turquie, tout juste un mois ' de l'homme, les extrémistes contre le terrorisme ». avant l'ouverture du sommet de kurdes réclament l'assouplisse- A la lumière de cette nouvelle l'Otan. prévu fin juin à Istanbul ment des conditions de déten- , déclara1ion de guerre des sépa- et déjà placé sous haute sécurité lion de leur chef Abdullah Oca- ratistes kurdes, on peut mainte- en raison des inenaces d'atten- lan. Autres revendications : le nant s'interroger sur la réelle tais islamistes. désengagement partiel des portée des propos tenus par le Les signataires du texte dif- troupes présentes dans le Sud- général Basbug. Menacée par le fusé samedi sont isSus de l'an- Est anatolien et la fin des «opé- chaos qui s'installe aux fron- cien PKK dont le chet Abdullah rations d'anéantissement lan- 1ières du pays et maintenant, à öcaIan. est emprisonné à vie de- cées ces trois derniers mois par nouveau, directement sur son puis sa capture mouvementée l'Etat turc ». Sur ces deux der- territoire, l'année turque pour- par un commando, en 1998. au niers points, il est fort peu pro- rait-elle ê1re tentée de remet1l'e Kenya. A la suite de cette arras- bable qu'ils obtiennent satisfac- del'omre?

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MAI 2004 Hiner Saleem, Ie plus Le réalisateur de Vodka Leman préfère le touti ori ';i ~1 .-). décapant que son humour. Et si Hiner Saleem ,~1.'"

. ,~~:::~'1:}~.~.~: ::1 pochel c'est dans l'Irak post-Saddam quIll rêve de :.') 'il Interview ~ . ~4?:~ Hiner Saleem est né à Akkra dans le sud du Kurdistan. Exilé en France depuis bientôt dix ans, il vient de réaliser son troisième long métrage, Vodka Leman, une tragi-comédie entièrement tournée en Arménie. Rencontre avec un réalisateur kurde d'une grande humanité.

RA: Pourquoi avez-vous tourné Vodka Lemon en ver et dans la neige? Annénie? H.S : Si,les conditions climatiques ont été très diffi- H.S: En tant que réfugié politique,je ne pouvais pas ciles ! J'avais fait mes repérages en plein été et aller au Kurdistan car lors de mon tournage l'Irak lorsque j'ai embarqué toute mon équipe pour com- était encore sous le joug de Saddam. Comme pgyr mencer le tournage, c'était l'hiver et la température mon premier film,j'ai décidé de tourner en Anné- extérieure ne dépassait pas -25° en plein jour. Etant nie par affinité. Ce pays est un port d'attache. à mes donné nos frais de déplacement et la limitation de yeuX.Jusqu'à l'âge de quinze ans je pensais que les notre budget, nous n'avons pas pu faire demi-tour Kurdes et les Annéniens ne faisaient qu'un seul et et nous sommes restés tourner malgré le froid. Il y. même peuple et je considérais l'Arménie comme avait tellement de neige que pour les deux mois de mon propre pays. Depuis,j'ai dOy aller une dizaine tournage nous avons dO louer chaque matin deux: de fois et je connais cette terre mieux qu'un Anné- bulldozers pour déblayer les routes menant aux dé- nien. J'y ai fait des semaines entières de repérages cors du film. Je précise aussi que chaque soir lorsque pour mes films, cela m'a fait découvrir les villages les nous reprenions la même route pour rentrer, il y plus reculés, les plus petites routes, les multiples rues avait autant de neige que le matin car en notre ab- de la capitale. . sence les ouvriers en profitaient pour la remettre en place afin d'être payés doublement... Quoi qu'il en RA: Quels sont les villages où vous avezfilmé ? sail, les acteurs ont été fantastiques: ils tremblaient H.S: J'ai tourné à Avchen,le village de Ninaet puis en jouant mais ils ne se sont jamais plaints. àAlagaz et à Ria Taza, sur la route de Erevan àThi- lissi. RA : Pourquoi avoir fait cefilm en trois langues : on entend parler kurde, arménien et russe? RA : Comment s'est passé le tournage? Les villa- H.S: Vous savez, c'est typique des pays de l'ex- geois ont-ils été accueillantsface à vos caméras? Union soviétique. Il y a un brassage de langues H.S: Je ne garde que de bons souvenirs mais vous unique! Dans les villages kurdes d'Arménie, on savez, il y a du bon et du mauvais dans chaque . chante en kÎ1rde,on parle en arménien et on insulte peuple. Il en va de même pour les Kurdes ou les Ar- en russe. méniens. Pour l'anecdote, nous étions en train de tourner une scène dans le bus quand tout à coup on RA : Qui est ce cavalier noir qui traverse plusieurs :entend hurler une femme sur la route. En pensant fois votrefilm ? .que le chauffeur l'avait heurtée, on descend tous af- H.S: Ah ltiiic'est fou ce qu'il intrigue! Il a une folés et on se retrouve face à une furie qui nous ac- double signification. Quand j'étais gamin et que cuse d'avoir tué son poul~t préféré. Pour .la nous fuyions. l'armée irakienne, mon père me pre- .consoler,je lui en propose 500 trams (ce qui équi- nait sur son cheval avec ma sœur et des vivres et vaut au prix d'un poulet de 1" choix à Erevan) mais nous partions nous cacher. Je garde toujours en moi la paysanne refuse, elle appelle tout son village et . ces galops précipités. La seconde signification de ce me met au visage qu'un tel poul~t n'avait pas son . cheval c'est que lorsque je demande à ma mère: pareil sur terre, qu'il était d'une intelligence rare et "Ma'!lan, en quelle année je suis né ?" elle me dit que c'était une bête très attachante ...bref, elle a dO "l'année de la mort du cheval de ton oncle" et quand m'en tirer au moins 50 dollars! Et bien cette femme je lui demande quand est mort ce cheval elle me dit, était une Kurde ... "l'année où tu es né" ...Ce cavalier c'est ma chimère.

RA: N'était-ce pas difficile de tourner en plein hi- RA :Pourquoi cette omniprésence du cimetière et

92 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Ozeti Arménien des Kurdes (alcool. de mûre blanche) du Karabagh, aussi affirme connaître les villages arméniens comme sa

0) tourner son prochain film,

Hiner Saleem sur Ie "mikitc~ comme ci" et le reste suivait. tournage en Annén/e .RA : Vodka Lemon c'est une comédie dramatique ou un conte de la vie ordinaire kurde? .H,S: C'est une tragi-comédie humaine. Des amis de Sao Paulo m'ont dit que si on retire la neige, c'est une histoire brésilienne. Très proche des gens et du peuple.

RA : Dans vos trais longs métrages*, vous propo- sez un cinéma engagé. Pensez-vous que le cinéma soit le moyen idéal pour faire comprendre la cause kurde aux yeux du monde ? H.S :C'est, en tout cas,le seul moyen que j'ai. La ré- .sistance artistique est pour moi la seule issue pour préserver la civilisation kurde, sa langue, son âme. Avec mes films,je me réinvente un pays.

RA: L'humour, c'estimportant ? H.S: En tant que Kurde si on n'a pas un peu d'hu- mour, il ne reste plus qu'à se tirer une balle. Les peuples qui ont connu des malheurs survivent sou- de la mort? vent à travers l'humour. H.S: Les Kurdes ont un rapport particulier avec la d'homme. mort. Dans les cimetières, on trouve même des RA: On entend sans cesse Tombe la Neige? Vous bancs et des tables installés auprès des tombes. On y çraquez sur Adamo? RA: Plus sérieusemen~ comment voyez-vous l'ave- fait la fête, on parle à nos morts car ilssont omnipré- H.S: Pas du tout. Avant mon tournage, je ne nirdes Kurdes d'Irak après la chute de Saddam ? sents. - .. connaissais même pas Adamo. C'est au cours d'une H.S: A 51% optimiste, à 99% pessimiste. Comme soirée à Erevan qùe je l'ai entendu pour la première disait mon grand- père souvent: "Notre passé est RA: Vos acteurs, RomikAvinian (Hamo) et Lala fois dans une version remixée..comme j'avais be- friste,notre présent est catastrophique mais heureuse- Sarkissian (Nina) sont fantastiques. Comment les soin d'un refrain poUf agrémenter les moments où ment nous n'avons pas d'avenir". avez- vous trouvés ? . Hama et Nina sont dans le bus,je me suis dit pour- H.S : Pour le casting, on m'a présenté des tonnes de RA: A quand la libération du Kurdistan? o quoi pas.J'ai justè demandé à mon chauffeur de bus grands acteurs arméniens issus de ]a pure tradition (qui en réalité est chanteur dans un bar) de me la re- H.S: Dans mon cœur ilest déjà libéré. soviétique mais ça ne m'a pas convenu car leur re- chanter dans une version encore plus kitch. Le ré- gistre était beaucoup trop théâtral et manquait de sultat est plutôt concluant, non? Propos recueillis par naturel. Un jour, par hasard, Hama a ouvert une Florence Gopikian Yérémian porte sur]e plateau de casting, habillé en militaire. RA: Vous aimez la vodka ? Je l'ai de suite repéré. Comme il'avait déjà fait un *1998 - Vive la mariée ... etla libération du Kurdistan; H,S: Bien sOr,mais pas la vodka lemon. Moi j'aime 2000 - Passeurs de rêves; 2003 Vodka Leman. peu de scène, on a fait un essai et ça a collé. le touti ori, c'est-à-dire la vodka de mûrier blanc, Pour Nina, c'était différent car je voulais une actrice celle qui vient du Karabagh. Mes amis arméniens kurde mais aucune ne convenait. Mon assistante m'en gardent toujours un peu de côté. Son livre m'a alors parlé d'une coiffeuse dont la physionomie Ce récit autobiographique raconte la vie pouvait correspondre à mes critères. C'était Nina. RA: Quels sont vos projets cinématographiques ? d~Azad Shero Selim, un enfant kurde d'Irak. " La première fois que je l'ai vue, elle avait un look H,S: Je réfléchis à un quatrième ftlm ... au Kurdis- Entre la prise de pouvoir par Saddam Hus- très américanisé mais elle dégageait un tel charisme tan cette fois. Le titre sera Irak for Never, mais je sein et sa fuite d'Irak à l'âge de 17 ans, cet

que je me suis dit "on essaye". Le problème, c'est o n'en dis pas plus. entant va voir les miliciens attaquer sa qu'elle était coiffeuse et qu'elle n'avait jamais joué mère, mettre son père en prison, et dis- de sa vie.Pour la tester,je l'ai invitée à boire un verre RA: Quels soni vos projets patriotiques ? perser toute sa famille. Une histoire tra- de vodka et je l'ai filmée avec mon caméscope. Le . H.S: Trouver une femme kurde, jeune, belle, vierge gique du quotidien kurde vu par les yeux d'un enfant. lendemain, elle tournait et dès le premier plan elle a et patriote ... Je me demande ce qui est le plus dur. été magnifique. Je lui disais "mikitch comme ça", Mes projets ne se résument qu'à des rêves Le fusil de mon père

93 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basln Ozeti

,-- --~--- '"-~-~_. ';FrancEÄt;méhie M A I 2 0 0 4 A ,. ~ __ ~ '<.. ~. """'.' "'" _, __ "' __ ->- '. Mo, _ ••• _. • Adhésion de la Turquie • le

. '. - ... ,' . ", .- .' '.. '. .. :Voici lin éerlain nombre dè ChDSÎJS jèpjoèllées~ la Tii;quie. ,Voulez-vous me dire, ,pouréhäèilile~~~i~e!~ltiù.~sein~/e trè~iiravé~tipas trè.s gr~i1e,?' ,'" ...., " ,. ,",

" ~.::.' " " ',' Le Gouvernemenl lure refuse L'armée Inlervienl Les mlnorllés (par Les droils de l'homme , de reconnaflre fe génocide 'dans la vie pOll/lque exemple les Ku;desj ne . ne sanI pas respeclés commis II l'enconlre des bénéflclenl pas d'un slatul dans les prisons Arméniens en 1915.1917 qui prolège leurs droils

Très grave. 81 74 87 90 Pas très grâve, 13 ,19, 8 7 Sans opinion' 6 7, 5 3 100 % 100 % 100 % 100 %

. . . .. , . , ' ..

,Si la Turquie reconnaissait. le génocide commis ,à l'ëni:oiltre. des A~méniens~'èst-èe que ;cela vous ;etidràitplus/àvorabÎeà son entrée dans l'UnJon Européenne?' " ':

, Préférence partisane Entrée de la Turquie dans l'Union Européenne PS Verts UDF. UMP Favorables Opposés

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94 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti "non, mais..." des Français

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Un sondage Louis Harris/Ayp FM Notre Analyse

Si 53% des Français sont opposés à l'entrée de la Turquie dans bien surprenant. de mobilisation non négligeable en fa- l'Union européenne, près d'une personne slir deux se dit toutefois La véritable leçon de ce sondage veur du pays candidat. prête à réexaminer sa candidature sous un jour plus favorable si la concerne en effet l'importance que les le refus des Français n'est donc pas Turquie venait à reconnaître le génocide des Arméniens. Une ques- Français accordent aux questions rela- un rejet catégorique, mais une position tion d'autant plus importante que 81 % jugent "très grave" le refus tives aux droits de l'Homme, à lajustiçe encore susceptible d'évoluer. "La re- par la Turquie de reconnaître ce génocide. et au devoir de mémoire. Ainsi, "un - connaissance du génocide des Armé- long chemin reste àparcourir", pour niens par laTurquie vous rendrait-elle hargeant les Européens à boulet prédominance du facteur politique: reprendre une expression désormais plus favorable à son entrée dans rouge sur le thème du "Club seuls les électeurs proches du PSsont consacrée à gauche. Pour que laTur- l'UE ?" Oui,répondent les Français, Cchrétien", les professionnels en proportion légèrement favorables à quie devienne un "candidat comme les dans 45% des cas. Inversement, la né- turcs en communication vont devoir son entrée (48.contre 45%). A droite, on autres", il faudra qu'elle lève non pas gation du génocide pourrait être une . changer dé slogan. Sinon de stratégie. . savait les Français majoritairement un handicap parmi d'autres, mais plu- raison de s'opposer à son entrée si les Apparemment, le problème est hostiles à cette entrée. Cette tendance tôt échappe à un faisceau convergent autres pays de l'UE y étaient favo- ailleurs. Si l'image de laTurquie est -est confirmée. Avec 62% des électeurs de facteurs "aggravants". Si 81 % ju- rables. Des réponses que devrait médi- truffée de handicaps, les questions re- . ,'del'UDFet JUSQu'à69% des électeurs gent "très grave" le refus de laTurquie ter Jacques Chirac. Interrogé le 29 avril ligieuses ou dites d'identité ne sont pas de l'UMP!, l'électorat de droite est soli- de reconnaître le génocide des Armé- demier,en conférence de presse, le e seules en cause. loin s'en faut. Une dement ancré dans une attitude de niens, la question des minorités (87%) Président avait botté en touche cette chose est sûre en tout cas :laTurquie franche hostilité à la perspective de la et des droits de l'Homme dans les pri- question, estimant qu'elle concernait devra faire des efforts considérables candidature turque. Davantage qU'une sons (90%) préoccupent également les "les relaüons entre la Turquie et l'Ar- pour redresser son image. Pour 53% manœuvre démagogique, le récent re- Français. Mais paradoxalement, la re- . ménie".11va désormais revoir sa posi- des personnes interrogées, laTurquie positionnement du parti du Président connaissance du génocide arménien tion :loin de n'être qu'une question n'est en effet pas un candidat accep- (contre le Président lui-même) n'est par laTurquie, certes improbable d'ici bilatérale, cette reconnaissance pè- table (contre 39% d'avis tcivOrable). qU'une remise en phase avec la réalité décembre 2004, pourrait être un formi- sera sans doute sur l'opinion publique les Français qui se disent "très favo- sociologique de sa base. Cette opinion dable levier pour l'image de ce pays : française à l'occasion des prochaines rables" à cette adhésion ne sont en farouchement défavorable trouve son- 71% des opinions déjà favorables à élections européennes. réalité que 4%. Bref, pas de véritable vivier naturel dans la POPulationâgée, son entrée se trouveraient alors affer- v.s. enthousiasme. A noter cependant la conservatrice et masculine. Riende mies et constitueraient alors un pôle

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Ç.ORIJM S e fYI a I .'1 e d u 31m a i 2 0 0 4 Professeur-étudiant en Irak André Poupart, conseiller constitutionnel pour les Kurdes

ndré Poupart, pro- fesseur honoraire à la Faculté de droit, a pris sa retraite en 1997. Cependant, loin de chomer, il a depuis embrassé une seconde car- rière, celle d'étudiant en histoire du droit musulman et de con- seiller constitutionnel en Irak. La filière irakienne s'est véri- tablement ouverte pour M. Pou- part en 2001, lorsque l'Institut kurde de Paris l'invite au Kurdistan afin qu'il y donne des conférences sur le fédéralisme, l'organisation professionnelle du barreau et la réforme du Code civil. À ce mo- ment, non seulement le profes- seur de droit possède une solide connaissance du droit civil et du droit constitutionnel, mais ses études récentes en droit musul- man lui ont apporté une perspec- tive culturelle et historique de l'Irak qui s'avérera précieuse. Lorsqu'il met les pieds au Kur- distan, il découvre un pays relati- vement moderne et une classe po- litique avide d'apprendre ce qui se faitailleurs.Depuis la fin de la guer- re du Golfe, en 1991, les Kurdes bénéficient d'une relative autono-

M. Poupart en com- pagnie de sa femme, Anne Legaré, re~us par. André Poupart Massoud Barza"" présI- dent du Kurdistan d'Irak.

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mie qui leur a permis d'élire une assemblée nationale, de relancer leurs universités, de reloger les ha- bitants des 4000 villages détruits pendant l'opération d'extermina- tion Anfal à la fin des années 80 et de rétablir la sécurité sur leur ter ritoire, dans le nord irakien. «La société kurde est au- jourd'hui une société moderne, qui a admirablement su tirer par- ti de l'autonomie acquise en 1991 », relate le professeur Pou- part, qui se rappelle aussi les ca- nons des chars d'assaut postés Quatre femmes kurdes agressivement aux frontières du Kurdistan, comme si Saddam Hussein rappelait aux Kurdes la fragilité de leur statut. En décembre 2003, M. Pou- part est de nouveau invité au Kur- distan. Le contexte a changé: Saddam Hussein n'est plus au . pouvoir et le projet d'une nou- velle constitution irakienne, qui reconnaîtrait la nation kurde, est désormais envisageable. L'exper- tise de M. Poupart est rapidement mise à profit :les dirigeants kurdes veulent avoir son avis sur l'Agree- ment on Political Process, un ac- cord signé un mois plus tôt par le chef irakien du conseil provisoire et par l'administrateur américain les camions-citernes remplis de . Paul Bremer. Ce document est turque. la Turquie Ouvrant ses ~:;~~!~br~ atten~.ent à la frontière crucial, car il contient les prin- il n'est pas rare de voir les camionler,~s ~ man/ere capricieuse, cipes devant guider les gestes qui, s a Ignes Sur plus de 25 km. ultérieurement, établiront le cadre Cependant, on le sait, le sou- Salim. politique du futur gouvernement tien dcs Kurdes ne suffit pas. Les «Après toutes les bêtises et irakien. Les Américains, rappe- chiites ont d'abord réagi froide- les erreurs commises par les Amé- lons-le, sont censés remettre le ment à l'accord, car, formant de ricains, il est difficile d'être opti- pouvoir aux Irakiens le 30 juin, 60 à 65 % de la population ira- miste, note M. Pou part. Les au- selon une formule de transition kienne, ils rêvent non de parta- torités américaines mentent devant aboutir à la tenue d'élec- ger mais de prendre le pouvoir. effrontément pour justifier leur tions' générales en 2005. Ils sont convaincus que des élec- présence sur le sol irakien, les Le document de novembre, tions libres leur apporteront le institutions sont bafouées, la pré- adopté du bout des lèvres de part pouvoir. Et il ne faut sidence américaine est discrédi- . et d'autre, préconise une forme pas oublier que les tée. » Les plus pessimistes, pour- . de fédéralisme, certes, mais un fé- chiites désirent que la suit le professeur, croient que déralisme à l'américaine, centra- chari a soit l'unique l'intervention américaine n'aura lisateur, et selon M. Poupart «mal- source de droit. pour effet que de remplacer une. menant la spécificité irakienne». Pour M. Poupart, dictature par une autre. Une cho- Au Kurdistan, une lancinan- il ne fait aucun doute se est certaine, il n'est pas facile te question interpelle les experts: que les insurrections d'« imposer librement» un régi- le projet officielest-il ou non com- des dernières se- me politique à un pays, qui plus. patible avec les objectifs kurdes? maines, au sein de fac- est en un temps record et en fai- Le gouvernement kurde a salué tions chiites mais aus- sant fi de sa culture. si dans le triangle Le professeur s'inquiète plus plusieurs volets du projet, dont sunnite, constituent particulièrementpour la nation kur- celui qui accorde un droit d'« op- autant d'efforts des de, qu'il connaît mieux. «Il serait ting out» à son assemblée natio- uns et des autres afin déplorable que l'expérience démo- nale. Mais d'autres revendications d'être en position de cratique qu'ils ont mise en place au majeures sont restées inassouvies: force lors de la passa- cours des 10 dernières années soit la gestion des ressources natu- tion des pouvoirs. annihilée.» Mais quoi qu'il ad- relles, à commencer par le pré- Mais même cette pas- vienne, le professeur Poupart conti- cieux pétrole et les revenus tirés de sation des pouvoirs est nuera, lui, de s'intéresser à l'Irak. Il son exploitation, est placée entre aujourd'hui fragilisée n'est d'ailleurspas leseul: son agen- les mains du pouvoir central. De . devant les tentatives da prévoitplusieurs conférences sur plus, le statut de la ville de Kir- de faire dérailler tout l'Irak, certaines qu'il écoutera, kuk, qui fut victime sous Saddam le processus, comme d'autres qu'il donnera. Tout en Hussein d'un nettoyage ethnique, en témoigne l'assassi- poursuivant ses études de maîtrise reste imprécis. Faisant la:part des nat, le 17 mai, du président alors au Département d'histoire. choses, les Kurdes ont tout de mê- en exercice du conseil de gou- me apporté leur appui à l'entente. vernement transitoire, Ezzedine Paule des Rivières

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Consolider l'autonomie du Kurdistan irakien

Entretien avec M. Kendal Nezan, ..

Président de l'Institut kurde de Paris, acteur et observa - teur de la question kurde, Kendal Nezan en est un des meilleurs connaisseurs. Dans cet entretien il souligne et explique l'importance de l'autonomie de la province kurde de l'Irak dans la prespective de la constitution des nouvelles institutions du pays.

- Confluences Méditerranée: Pourriez-vous d'abord rappeler ce que fut la situation du Kurdistan autonome d'Irak depuis la première guerre du Golfe?

- Kendal Nezan: Comme vous le savez la première guerre du Golfe. a été menée au nom du droit international pour libérer le Koweït. Après, il y a eu un appel aux populations irakiennes pour se soulever contre Saddam Hussein et dans 14 des 18 provinces du pays la popu- lation s'est soulevée pour chasser le pouvoir baassiste ; mais après la libération du Koweït, les armées alliées ont refusé d'intervenir en faveur des insurgés et le régime a disposé de suffisamment de forces, notamment avec la Garde républicaine, pour réprimer dans le sang cette révolte. Cette répression a fait autour de 300 000 morts chiites et pour les Kurdes il y a eu l'exode du printemps 1991 qui a jeté sur les routes près de deux millions de personnes ; cela a tellement ému la conscience de l'opinion publique internationale qu'à l'initiative de la France, les Nations Unies ont adopté la résolution 688 consacrant un devoir d'ingérence qui a permis une action militaire pour assurer le retour des Kurdes dans leur région d'origine. Sur un territoire aussi grand que la Suisse, grâce à cette action inter- nationale, les Kurdes ont disposé d'une zone de protection dans laquelle, à partir de quasiment rien, ils ont commencé à développer une expérience démocratique. Quasiment rien cela veut dire qu'avant 1991, le régime avait détruit 4 500 des 5 000 villages kurdes, un million et demi de paysans avaient été internés dans les camps, le cheptel avait été abattu et les forêts en grande partie détruites ; lors de ma première visite dans la région, on avait souvent l'impression de voyager dans un paysage quasi lunaire; tous les animaux familiers des Kurdes comme les chevaux et le bétail avaient disparu. Avec l'aide internationale et l'action des ONG, les Kurdes ont pu reconstruire leur. pays, faire redémarrer leur économie et mettre en place, parfois dans des conditions chaotiques, une expérience démocratique avec des élections au Parlement en 1992. Ainsi le Kurdistan a-t-il pu gérer ses propres affaires en toute autonomie pendant plus de dix ans sans ingérence extérieure majeure. La vie dans cette région n'était pas facile en raison notamment des pressions de l'Iran et de la Turquie mais

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malgré toutes les difficultés la société civile a su se développer même si chacun savait bien que cela ne pourrait pas durer indéfiniment. Cette expérience d'autonomie a été partagée par une grande partie des Kurdes d'Irak puisque 3,8 millions se trouvent dans le Kurdistan autonome sur les 6,4 millions de Kurdes d'Irak; l'autre partie de la population kurde vivait donc en dehors de cette zone notamment dans les régions riches en pétrole, comme celles de Kirkouk ou de Mossoul, soumises à la loi commune de la tyrannie et à une politique d'arabisation.

- Je me souviens qu'il y avait beaucoup d'inquiétude quant à l'avenir de cette expérience puisqu'on pouvait craindre à tout moment 'lue Saddam Hussein n'envoie ses troupes pour écraser une fois encore les espérances kurdes. C'est dans cette perspective que vous vous placiez quand vous vous déclariez en faveur d'une interoention militaire en Irak ...

Mon point de vue comme celui. des Kurdes en général était le suivant: il y a des pays qui ont soutenu fortement par une aide multi- forme le régime barbare de Sadd am Hussein; ils ont leurs responsa- bilités sans même parler des responsabilités historiques de ces grandes puissances qui dans les années 20 se sont partagé le Moyen- Orient sans se préoccuper des aspirations des peuples de la région. Je parle ici des responsabilités récentes de ces pays qui ont armé en connaissance de cause ce régime barbare; par ordre d'importance: la France, la Russie, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. fi fallait que ces puissances assument leur responsabilité morale pour libérer la population irakienne de ce régime. On était pour une intervention internationale et multilatérale, sous l'égide des Nations Unies si cela était possible. Comme il y a eu les divisions que vous connaissez au sein du Conseil de sécurité non pour des raisons nobles liées, par exemple, au droit mais pour des questions d'intérêts poli- tiques et économiques, notre choix est resté très limité : être contre l'intervention signifiait que les Etats-Unis allaient faire appel à la Turquie pour attaquer sur le front nord ce qui impliquait une invasion du Kurdistan; et d'ailleurs comment pouvait-on désapprouver une intervention contre une dictature aussi honnie que celle de Sadd am ? Les Kurdes se sont donc mobilisés aux côtés des Alliés pour participer activement à la libération de l'Irak, sans se faire d'illusions sur la poli- tique américaine à moyen ou long terme. L'idée était qu'il y avait une dictature et que si on ne faisait rien ou si on suivait la politique prônée par la France et l'Allemagne, elle ~lait rester en place; après saddam il y aurait eu son £ils puis son petit-fils et c'était reparti pour quarante ou cinquante ans ... Ou alors on s'engageait militairement pour débarrasser le pays de ce régime sachant bien qu'après ce serait un nouveau chapitre avec beaucoup de contradictions et de problèmes; mais au moins il y avait là une ouverture qui permettait d'espérer quelque chose de différent.

- Après de longs de'bats, une nouvelle constitution vient d'être signée par les différents segments de la société irakienne. Dans quelle mesure les Kurdes s'y retrouvent-ils?

La constitution intérimaire est un document important mais ce n'est qu'une étape d'un processus qui va être long et difficile d'autant que les Etats voisins pèsent de tout leur poids pour compliquer encore les

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choses. Le point de vue kurde peut être résumé en quelques grands principes: 1) L'Irak doit être un Etat démocratique garantissant les libertés fondamentales, libertés de presse, d'opinion, de culte, etc. 2) L'Irak est une entité qui a été artificiellement créée et qui . comprend donc des réalités historiques, linguistiques, culturelles dont . il faut tenir compte; pour qu'un tel ensemble soit viable, il faut que chaque composante puisse bénéficier d'une large autonomie et donc il faut un système fédéraliste. 3) L'égalité des sexes. On ne doit pas se contenter d'un rappel de la Déclaration universelle des droits de l'Homme; dans la société kurde, les femmes ont acquis des positions importantes ; dans le reste de . l'Irak les droits de la femme doivent être respectés. 4) La séparation de la religion et de l'Etat. Sur ce principe, il y a quelques mois, ce point de vue défendu par les Kurdes rassemblait une nette majorité au sein du gouvernement intérimaire; mais entre- temps des Etats voisins, et en particulier l'Iran qui a des moyens d'in- fluence sur les chütes, a exercé des pressions pour qu'on garde l'iden- tité musulmane de l'Irak, pour que la loi de la majorité prime sur le reste de la population dans le cadre d'un système politique centralisé car l'Iran a peur d'un régime fédéral démocratique. Un fédéralisme qui réussirait en Irak pourrait avoir un effet de . contagion en Iran où tant de minorités sont dominées par la force. Dans une telle configuration, la Syrie et la Turquie seraient aussi en difficulté... Finalement le document adopté est un bon compromis. En particu- lier, point capital, l'islam sera la religion officiellemais non la religion d'Etat; dans ces conditions il ne sera qu'une source de droit parmi d'autres ... fi Ya aussi une Déclaration des droits (sur le modèle anglo- saxon des Bill of Rights) qui est incluse dans la constitution, ce qui est une première dans le.monde arabe... Le principe du fédéralisme y est consacré et comme on n'a pas eu le temps d'approfondir les différents aspects de la mise en place du système fédéral notamment. sur le plan territorial ou sur celui du partage des compétences entre le pouvoir central et les Etats fédérés, les Kurdes ont inclus dans ce texte une clause prévoyant que la consti- tution définitive ne pourra être adoptée que si elle obtient la majorité des votes des Irakiens par référendum mais aussi la majorité dans les provinces du Kurdistan autonome de telle façon que les Kurdes ne risquent pas de se voir imposer une constitution avec laquelle ils seraient en désaccord. Cette disposition a été très difficile à faire accepter aux autres composantes; mais il faut dire que, par exemple, les Arabes laïques et les femmes (non kurdes) l'ont soutenue; c'est aussi pour eux une garantie d'éviter d'avoir une constitution non reli- gieuse. En cela les Kurdes ont joué le rôle de fédérateur des différentes composantes laïques, démocratiques et libérales du conseil qui a rédigé cette constitution intérimaire.

- Comment analysez-vous.les récentes (février 2004)prises de positions du grand ayatollah Sistani, très influent dans la communauté chiite, assez critiques à l'égard de ce document?

Pendant la dictature de Saddam Hussein, l'ayatollah Sistani était évidemment interdit de parole; dans la période qui a suivi la chute de la dictature, comme la société chiite avait perdu toute capacité à orga-

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niser une opposition politique représentative, une partie de la popu- lation chüte s'est reconnue dans le clergé. C'est à mon avis un phéno- mène transitoire et passager, le temps que les autres forces politiques se reconstituent et se fassent entendre ; on verra bien ce qui va se passer à l'épreuve du temps. Mais, en tout cas, c'est vrai qu'actuelle- ment ce dignitaire est devenu le porte-voix écouté d'une partie de la population chüte et s'est montré capable de mobiliser pas mal de gens; probablement sous l'influence de l'Iran, il plaide pour un rôle accru de la religion dans la vie sociale et politique. Evidemment cela est inacceptable pour les Kurdes qui ont déclaré à plusieurs reprises que la volonté populaire ne saurait être soumise aux fatwas ou aux discours de dignitaires religieux chiites ou sunnites ... il Ya donc bien des difficultés mais le dialogue a permis d'en aplanir beaucoup et de trouver des compromis. Les chütes ont besoin de participer enfin à un pouvoir politique qui leur a toujours échappé mais ils savent que, s'ils vont trop loin dans leurs exigences, ils risquent des réactions assez virulentes. Dans leur for intérieur, ils bénissent les Américains de les avoir délivrés de cette dictature; ils veulent aller vite pour faire des élections mais, si le processus est trop rapide, ils savent qu'ils ne seront pas prêts et surtout pas capables de garantir la sécurité ... C'est une partie de bras de fer.

. - A la différence de ce qui se passe ailleurs au Moyen-Orient, on a le senti - ment que la société kurde n'accepte pas l'immixtion de la religion dans les affaires de la Cité. Comment peut-on expliquer cette spécificité ?

Historiquement la société kurde a toujours été une société multicul- turelle et multiconfessionnelle qui n'était pas centralisée sur le plan de son organisation politique puisqu'il y avait des principautés kurdes autonomes sur le territoire du Kurdistan. Grâce à leur culture de tolérance, ces sociétés ont permis que les communautés chrétienne, juive, yézidi, sabéenne... puissent coha- biter jusqu'au XXème siècle. Les Kurdes ont toujours voulu préserver cette spécificité et aujourd'hui ils y sont toujours très attachés; cela implique le respect des droits et des coutumes des communautés minoritaires et la volonté de séparer la religion de l'Etat. Pendant ces années d'autonomie, ces principes ont été appliqués notamment avec des systèmes d'enseignement dans les langues des coinmunautés minoritaires. La traduction moderne de cet esprit de tolérance serait la laïcité; ce . mot n'existe pas en kurde mais on peut cependant dire que notre société est très fortement laïque. Les mouvements religieux kurdes qui ont bénéficié de soutiens massifs de certains pays comme l'Arabie saoudite ou l'Iran n'ont pas pu obtenir plus de 5% des suffrages aux élections organisées dans les provinces kurdes autonomes. Chez les Kurdes, la religion n'est pas le marqueur identitaire fonda- mental. ils ne se définissent pas par leur appartenance religieuse alors qu'une majorité est sunnite et une forte minorité (d'environ un million de personnes) chiite. En Irak il y a donc bien trois pays, trois sociétés différentes: les sunnites, les chütes et les Kurdes. Une anecdote récente illustre bien cet état d'esprit: après les atten- tats récents dont ont été victimes des Kurdes musulmans, des obsèques musulmanes ont été organisées. A un moment le mollah qui récitait les prières s'est trouvé fatigué et il a demandé à l'évêque qui était à côté de lui de continuer à sa place d'honorer la mémoire des

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morts ... Tout ceci explique que les Kurdes ne veulent pas que le jour où il y aura un pouvoir central irakien à Bagdad, on revienne sur ces acquis fondamentaux qu'il faut défendre à tout prix car ce sont des acquis civilisationnels.

- La Constitution intérimaire a donc retenu le principe du fédéralisme. Sur .. ce point où en est-on exactement? A-t-on déjà, par exemple, défini les contours territoriaux des régions fédérées? Le principe d'un Kurdistan formant une entité géographique .. fédérée est adnùs par tout le monde y compris par les religieux chiites . mais on a laissé à plus tard la question de l'assiette territoriale de l'au- tonomie. Comme on était pris par des considérations de calendrier, il a été adnùs qu'en ce qui concerne le territoire anciennement admi- nistré par Saddam Hussein où se trouvent des Kurdes, il y aurait un recensement des populations puis l'organisation d'un référendum pour savoir si ces populations souhaitent être rattachées au Kurdistan autonome. La décision est donc reportée à 2005. En attendant il yale retour dans leurs foyers des centaines de milliers de Kurdes qui avaient été expulsés par Saddam Hussein. Rien que dans la province .....de Kirkouk, il y en a eu près de trois cents mille ... Comme un tel processus va prendre du temps, dans les régions où se trouvent actuellement ces populations déracinées l'administration autonome kurde a mis en place des écoles en langue kurde pour pouvoir scola- riser les enfants et un minimum d'infrastructures administratives kurdes. il faut que tous ceux qui ont habité dans les régions où fut' imposée une politique d'arabisation puissent se déterminer librement ~ur la question de leur rattachement au Kurdistan autonome. Par ailleurs, et ceci est un élément très important, une pétition lancée par la société civile kurde demandant un référendum d'autodétermi- nation a recueilli 1 700 000 signatures. Dans cette initiative, les femmes kurdes ont joué un rôle majeur car elles sont très inquiètes des positions prises par le clergé chiite qui veut appliquer la Charla ou une forme d'Etat religieux. Ce texte, remis à Paul Bremer, entend montrer clairement que, dans l'hypothèse où ces projets chiites se réaliseraient, les Kurdes sont bien décidés à exercer leur droit à l'au- todétermination pour disposer d'un Etat où ils pourront vivre démo- cratiquement.

- Dans une telle configuration, il est évident que la Turquie doit suivre ces événements avec beaucoup d'attention car cela va à l'encontre de sa poli - tique qui a toujours consisté à refuser toute velléité d'indépendance aux Kurdes ? Etes-vous inquiet de ce que pourrait faire Ankara pour vous empê - cher d'exercer cette autonomie et a fortiori cette éventuelle autodétermi"a- tio" ?

On a eu de très vives inquiétudes avant, pendant et après la guerre et jusqu'à l'automne dernier (2003) lorsque les Américains ont voulu avoir une force de stabilisation en faisant appel à l'armée turque. Maintenant ce danger-là est écarté et le pouvoir de nuisance turc à l'intérieur même de l'Irak reste très limité parce que les leviers éven- tuels, comme par exemple certains éléments turkmènes sunnites, sont très peu nombreux. Par ailleurs, la Turquie veut faire partie de l'Europe et, en décembre 2004, l'Union européenne doit se prononcer sur sa candidature. A cette occasion, les revendications des Kurdes de Turquie vont être mises en avant ; nous allons dire aux Européens

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qu'ils ne peuvent pratiquer une politique de deux poids deux mesures: s'ils acceptent ID système confédéral pour les 120 000 Turcs chypriotes, ils doivent prendre en compte, dans un souci de cohé- -rence, les droits des quinze millions de Kurdes vivant en Turquie. il est donc certain que, dans les mois qui viennent, la question kurde en Turquie va être à nouveau posée. Dans un tel contexte, une interven- tion turque contre le Kurdistanautonome d'Irak risquerait de leur faire perdre le soutien des Européens et des Etats-Unis; en bonne logique ils ne devraient donc pas intervenir. Mais on ne peut jamais exclure complètement la possibilité de politiques suicidaires ; la Turquie pourrait être tentée d'intervenir militairement dans l'hypo- thèse d'un retour à un pouvoir très centralisé en Irak ou d'un pouvoir chiite qui amènerait les Kurdes à proclamer leur indépendance; on entrerait alors dans une guerre très destructrice mais, de toutes façons, les Turcs n'auraient pas les moyens d'occuper durablement le Kurdistan. Le pire n'est pas sill en Irak, bien au contraire, car l'esprit de compromis a fait quelques progrès. Il se peut qu'on arrive à faire émerger un vouloir-vivre en commun entre toutes ces communautés aux traditions si différentes.Etant donné l'importance stratégique de l'Irak, je ne pense pas que les Américains ni d'ailleurs certains pays occidentaux puissent se désintéresser du processus de stabilisation du pays. S'il y a un échec en Irak, ce sera un échec pour tous les pays occi- dentaux et pas seulement pour les Américains. Cela plongerait tout le Proche-Orient dans le chaos.

- Quels sont, selon vous, les auteurs des attentats qui ravagent l'Irak depuis la fin de l'intervention américaine?

Dans un premier temps, les attentats dirigés contre les Américains semblent avoir été l'œuvre des anciens partisans de Saddam Hussein. C'est sans doute toute une partie de l'ancien appareil d'Etat qui est entré en insurrection. Ces gens connaissaient très bien les lieux, avaient des armes et suffisamment de moyens financiers et leurs cibles étaient des militaires américains. Depuis la capture de Saddam Hussein et aussi la découverte de beaucoup de documents, cette orga- nisation a été quasiment démantelée et n'a plus qu'un rôle résiduel. Mais, à côté de ces groupes,. il y a eu l'envoi dans la région de centaines de militants islamistes qui sont entrés dans le pays d'autant plus facilement que les frontières étaient devenues poreuses. Il y a donc de nombreux «djihadistes» dans le pays ; ce sont des Arabes ayant une certaine expérience de ce type d'attentats et qui désormais

considèrent l'Irak comme une terre de mission. Sont-ils liés à Al Qaïda ? Quels sont les liens logistiques entre les uns et les autres ? C'est difficile à élucider à l'heure actuelle. Outre l'appui des groupes baassistes qui sont encore présents, ces activistes bénéficient de certains soutiens dans l'Etat iranien et en Syrie - régimes qui ont tout intérêt à ce que l'Irak ne retrouve pas de stabilité. Encore une fois la perspective d'un Irak démocratique est terrible pour eux. Leur action est évidemment facilitée par la désorganisation de la société et par l'absence d'une véritable force de police; ils peuvent donc avoir un certain pouvoir de nuisance d'autant qu'il leur est aisé de se procurer des armes dans un pays qui en regorge. Partout, et notamment au Kurdistan, des mesures avaient été prises

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pour tenter de prévenir ces attentats-suicides, mais on ne s'imaginait pas que, dans la foule venue présenter ses vœux à l'occasion de la fête du sacrifice, un individu se serait glissé avec une ceinture bourrée d'explosifs pour provoquer un massacre. De même, on ne pouvait pas penser qu'une telle tragédie survienne au sein de l'espace sacré d'une mosquée à Kerbala.

- Selon votre interprétation, il s'agit donc plutôt de facteurs externes, ce qui écarterait l'hypothèse d'une guerre civile.

La violence aveugle qui touche indistinctement les civils en pays chiite comme au Kurdistan a sans doute pour objectif de provoquer une guerre sectaire. Jusqu'à maintenant les dirigeants des différentes communautés ont réussi à contrôler les réactions des populations en les mettant en garde contre ce risque. Et, d'ailleurs, il y a un rejet unanime de cés, violences que les gens sentent comme le fait d'élé- ments extérieur~ au pays. Le risque que cela dégénère en un conflit entre sunnites et chiites et entre Arabes et Kurdes me paraît donc très réduit. .

- Les Kurdes ont souvent souffert de leurs divisions politiques; c'est ainsi que le Kurdistan autonome s'est retrouvé partagé entre les deux grandes forces politiques kurdes : celle de M. Barzani (le parti démocratique du Kurdistan) et celle de M. Talabani (l'Union patriotique du Kurdistan). Aujourd'hui êtes-vous en mesure de les surmonter?

Effectivement jusqu'à maintenant quand on parle de gouvernement du Kurdistan autonome, cela signifie un Parlement unique, un appareil judiciaire unique et quelques ministères techniques communs mais deux administrations: l'une s'occupant du nord de la région et l'autre du sud. Pendant la période d'intenses négociations avec le pouvoir central, en particulier pour l'élaboration de la constitution intérimaire, les deux partis kurdes se sont mis d'accord pour un gouvernement régional unifié à partir des deux administrations existantes; le processus est en cours et devrait s'achever prochainement. Les deux partis ont la même stratégie vis-à-vis des Américains et des autres forces politiques irakiennes, et ils parlent d'une voix. il y a donc une union sur l'essentiel; en dehors de cela, il y a bien un partage du pouvoir entre les deux forces politiques mais cela n'a aucun aspect conflictuel. On a besoin du temps pour surmonter les difficultés restantes. Peut-être qu'on aurait aussi besoin d'une assez large décen- tralisation à l'intérieur du futur Etat fédéré du Kurdistan de façon à assurer la participation du plus grand nombre au processus démocra- tique et à inscrire la démocratie dans tous les échelons de la société.

Propos recueillis par Jean-Paul ChagnoUaud

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