Beihefte Der Francia Bd. 16,1 1989
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Le cadr e géographiqu e e t institutionne l MICHEL ROUCH E REMARQUES SU R L A GÉOGRAPHI E HISTORIQU E DE L A NEUSTRI E (650-850) La nouvelle terr e de s Francs (Neuster, Niwastria) l a Neustrie, fut, comm e son no m l'indique, une création politique issue des premières conquêtes de Clovis et le résultat de l a défait e d e Syagriu s e n 486 \ Cett e expansio n s e fi t peut-êtr e e n deu x temps , d'abord depui s les royaumes d e Tournai et de Cambrai jusqu'à la Seine, puis jusqu'à la Loire, au contact des Armoricains e t des Wisigoths2. La première publication de la loi Salique, en 511, marqua nettemen t l'extensio n d e ce premier act e de la puissance franque pa r le s limite s officielle s qu'ell e lu i donne : d e l a Forê t Charbonnièr e à l a Loire3. Par la suite, la Neustrie devint un ensemble géographique e t politique centr é sur Paris, l'un de s trois royaumes (tria régna) de la monarchie mérovingienne. I l est demeuré jusqu'ic i l e moin s bie n connu , pa r suit e de s lacune s d e l a recherch e historique. Aussi importe-t-il d e tenter d e préciser le s frontières d e la Neustrie e t s a géogra - phie historique, depuis le règne unitaire brillant de Dagobert (629-639) jusqu'à celu i de Charle s l e Chauv e (840-877) parce que , duran t cett e époqu e l a suprémati e politique passa insensiblement, malgré de nombreux soubresauts, de la nouvelle terre franque ver s l'ancienne, de l'ouest vers l'est, c'est-à-dire d e la Neustrie vers l'Austra- sie. Le s déplacement s e t le s fragmentation s d e l a Neustrie furen t de s phénomène s capitaux qu'il importe de préciser sur le terrain, car ils permettent de mieux connaître les rapport s d e force , d e mieu x explique r l a naissanc e de s régionalisme s duran t l a deuxième moitié du VIIe siècle et l'éclatement définiti f d u partage de Verdun e n 843, lequel marqu e encor e l'Europ e actuelle . Je procédera i pou r cel a d e deu x manières , l'une négative , e n définissan t c e qui , géographiquemen t n'étai t poin t l a Neustrie , 1 E. EWIG, Di e fränkische n Teilunge n un d Teilreiche , Spätantike s un d Fränkische s Gallien , 1. 1, Mün- chen 1976 , p. 114-230. - E.DEMOUGEOT , L a Formatio n d e l'Europe et les invasions barbares, Pari s 1979, t. II, p. 688-690. - A. LONGNON, Atla s historique d e la France, Paris 1907, p. 59, note4, indique l'origine d u mot , e n insistan t su r l e sens de niuwistria qu i vient d e l'allemand neu. 2 Eo tempore dilatavit Clodovichus amplificans regnum suum usque Sequanam. Sequenti tempore Usque Ligere fluvio occupavit accepit Aurelianus castrum Malidunensem omnemque ducat um regionis illius. Liber Historia e Francorum , M.G.H.SS.R.M. , t . II, Hanovre 1888, éd. B.KRUSCH , C . 14, p. 257. 3 Et si citra Ligere aut Carbonariam ambo manent. Pactu s Legis Salicae , ed . K.A.ECKHARDT , M.G.H.SS.LL., Hanovre 1962, c 47, le, t.3, p. 183 et 185. G.FAIDER-FEYTMANS, Le s limites de la Cité des Nerviens , dans : L'Antiquit é classiqu e 21 (1952) , p. 352-353 estime qu e cett e forê t frontièr e s'étendait à l'ouest dans la cité de Tongres depuis la Rupel au nord jusqu'à la Sambre au sud, au contact du Douaisis . 2 Michel Rouch e l'autre positive , e n cernan t mieu x so n contenu . L'évolutio n général e s e préciser a alors d'elle-même . La géographi e historiqu e d u Haut-Moyen-Age , malgr é le s travau x magistrau x d'Auguste Longnon 4 es t un e disciplin e abandonné e e n Franc e depui s l e débu t d u XXe siècle 5. Les quelques recherches qui lui ont été consacrées n'ont fai t que répéter les découvertes du Maître, mais il faut bien avouer qu'il était difficile d e le prendre en défaut. Seules , des études strictement locale s pouvaient fair e progresser nos connais- sances. Or, elle s viennent seulemen t de se multiplier depuis une vingtaine d'années 6. Aussi, tout en continuant à me fonder su r les travaux géographiques de Longnon, ou les articles d e M. Eugen Ewi g sur le s partages de s royaumes francs , san s oublier le s ouvrages d u Pèr e d e Dainville , qu i a confirm é l'extraordinair e conservatism e de s circonscriptions ancienne s figée s par l'Eglise7, je ne proposerai ic i que des modifica - tions d e détail 8. M a démarch e ser a empirique e n progressant selo n l a technique d e description de s terres qu'utilisaient le s arpenteurs romains, mérovingiens e t carolin- giens, dans le sens que nous appelons encore aujourd'hui mai s bientôt autrefois , de s aiguilles d'un e montre , o u plu s prosaïquement, d e l a droite ver s l a gauche . Puisque la Forêt Charbonnière forme la limite entre les Francs Saliens et les Francs Rhénans, nous pouvons déj à exclur e de la Neustrie l a cité de Tongres-Maestricht e t considérer qu'ell e es t e n Austrasie, a u contraire de celle de Bavai-Cambrai. En effet , le pseudo-Frédégaire précis e qu'e n 622 les Vosges e t le s Ardenne s n e son t pa s le s vraies limites séparant les deux royaumes. Un diplôme de Sigebert IIJ roi d'Austrasie, corrobore ce point de vue pour l'année 651, tandis qu'il est prouvé qu'en 680, Namur fait parti e d u mêm e royaume 9. Le s évêché s d e Reim s e t Laon , leque l es t u n dédoublement d u premier , opér é e n 533, sont eu x aussi , naturellement austrasiens . Reims e n effe t es t l a première capital e d e c e royaume avan t Metz 10. Un diplôm e d e Childéric II en 661, alors qu'il n'est seulemen t qu e roi d'Austrasie, prouv e qu'i l es t maître du Laonnais 11. Cette appartenance est ancienne. Elle remonte au VIe siècle, au 4 A. LONGNON, Géographi e d e l a Gaule a u VIe siècle, Paris 1878, en fu t l e point d e départ . 5 L. MIROT, Manuel de Géographie historique d e la France, Paris 1929. Les atlas les plus récents, comme le Großer Historische r Weltatla s herausgegebe n vo m Bayerische n Schulbuch-Verlag , II Mittelalter, München 1970 , ne sont pa s asse z détaillés , malgr é leu r trè s grand e qualité , pour l'époqu e mérovin - gienne. M. CHAUME, Le s Origines du duché de Bourgogne, 1. 1, Dijon 1925, comporte toute une séri e de cartes de l a Bourgogne qu i reproduisent e n fait A. Longnon. L a perspective est toujours l a même: comment s'es t réalisé e petit à petit, l'unité d e l a France, conceptio n parfaitemen t finaliste . 6 On s e reportera au x histoires de s provinces éditée s à Toulouse, chez Privat, notamment Histoir e de s Pays-Bas français , 1972, p. 51-94; Histoire d e l a Normandie, 1970, p. 75-129. Cf. auss i A. CHEDDE- VILLE e t H. GUILLOTEL, L a Bretagne de s Saint s e t de s Rois, V e-Xe siècles , Rennes 1984. 7 J. DE DAINVILLE, Carte s ancienne s d e l'Eglise d e France, Paris 1956. 8 La bas e d e mes recherches es t évidemmen t M . ROUCHE, L e Changement d e nom de s Chefs-lieu x d e cité en Gaule au Bas Empire, dans: Mémoires de la Société Nationale des Antiquaires de France, Paris, 4 (1969), p. 47-64, avec la carte p. 56 et toutes celles qui sont dans ma thèse, L'Aquitaine de s Wisigoths aux Arabes, Paris 1979. 9 J'ai déj à montr é cett e méthode d e description de s terre s dans : M.ROUCHE, L a Dotation foncièr e d e l'Abbaye d e Corbie , (659-661), dans: Revu e d u Nor d 60 (1973) , p. 219-230. - J. M. PARDESSUS, Diplomata, chartae , epistolae, leges, aliaque instrumenta a d res gallo-francicas spectancia , Pari s 1843, n°CCCXLX, p.