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METACULT

CAHIER I HEFT 2 décembre 2014

METissages, Architecture, CULTure Transferts culturels dans l’architecture et l’urbanisme. 1830-1940 Kulturtransfer in Architektur und Stadtplanung. Straßburg 1830-1940 PAGE 2

3 Les coordinateurs du projet / die Projektleiter ÉDITORIAL

5 Michaël Darin LE PLAN D’APPARTEMENT À STRASBOURG, 1910-1940

11 Wolfgang Brönner STRASSBURGS NEUE KIRCHEN. BEOBACHTUNGEN ZUM KIRCHENBAU IM 19. UND FRÜHEN 20. JAHRHUNDERT IN DER NEUSTADT UND DEN VORORTEN. TEIL I

19 Catherine Xandry LES FONDS DES CARTES ET PLANS DE STRASBOURG CONSERVÉS AUX ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DU BAS-RHIN (ADBR) : UNE VILLE EN PARTIE GÉRÉE PAR LE POUVOIR CENTRAL

25 Thierry Hatt STRASBOURG, AMÉNAGEMENT DE LA NEUSTADT. ÉTUDE DU REMBLAIEMENT D’APRÈS UN PLAN AVEC COTES ALTIMÉTRIQUES VERS 1875, NUMÉRISATION ET MODÉLISATION GRAPHIQUE

30 Emil Hädler DIE STADTENTWICKLUNG VON STRASSBURG IN DEKADEN

39 Christiane Weber DER INGENIEUR EDUARD ZÜBLIN IN STRASSBURG. ERSTE ÜBERLEGUNGEN ZU BAUTECHNISCHEN TRANSFERPHÄNOMENEN

45 Shahram Hosseinabadi GENÈSE DES SERVICES D’ARCHITECTURE À STRASBOURG. DU STADTBAUMEISTER AU STADTBAURATH

53 Tobias Möllmer, Christiane Weber DIE ENTSTEHUNG EINER DEUTSCHEN MUSTERBAUVERWALTUNG. STADTBAUAMT UND BAUPOLIZEI IN STRASSBURG 1870-1918

59 Rolf Wittenbrock RÈGLEMENT DE CONSTRUCTION ET ORGANISATION DE L’ADMINISTRATION À STRASBOURG. LES POINTS DE RUPTURE DE 1871 ET 1918

66 Catherine Maurer APERÇU DE QUELQUES PUBLICATIONS RÉCENTES PAGE 3

DITORIAL Les coordinateurs du projet / die Projektleiter

Depuis le début du projet Metacult, en février 2013, un ensemble Seit Beginn des Projekts Metacult im Februar 2013 Konnte eine de travaux a été lancé pour jeter les bases des différents thèmes Reihe wichtiger Arbeiten vorangetrieben und zum Teil bereits in de recherche retenus, puis en partie publié dans notre premier unserem ersten Arbeitsheft publiziert werden. In diesem zweiten numéro. Dans ce deuxième cahier, nous ouvrons de nouveaux Arbeitsheft stellen wir neue Arbeitsschwerpunkte vor, die teilweise chantiers, tout en poursuivant la présentation de certaines die verschiedenen Themen des ersten Arbeitsheftes aufgreifen. Es enquêtes déjà engagées. Les approches que nous avons rete- sei daran erinnert, dass wir für unser Projekt drei Herangehens- nues pour notre projet de recherche sont, rappelons-le, de trois weisen definiert haben. Die erste besteht in der geographischen sortes. La première, dont on a entrevu un début dans l’article Auswahl eines Teilgebiets, das hinsichtlich seiner städtebaulichen sur le quartier des Contades publié précédemment, consiste à wie architektonischen Entwicklung untersucht wurde. Im Fokus sélectionner un secteur géographique que nous explorons tant stand hierbei vor allem der Wohnbau, worüber im Aufsatz zum du point de vue de son histoire urbaine qu’architecturale, en Quartier du Contades bereits ein erster Eindruck vermittelt wurde. prenant en compte ce qui constitue le tissu de la ville, autrement dit le logement. Die zweite Untersuchungsstrategie ist auf einen bestimmten Bautypus fokussiert, um anhand von Entstehungsgeschichte La deuxième privilégie un type d’édifices pour déchiffrer, à und Gestaltanalyse mögliche Transferphänomene herauszuar- travers sa genèse et ses configurations, d’éventuels métissages. beiten. Außer dem schon erwähnten Wohnbau wurden dazu die Outre le logement, déjà évoqué, nous avons choisi des types bislang kaum erforschten Bautypologien Kirchen und Schulen architecturaux jusque-là peu étudiés à Strasbourg et dont ausgewählt, deren Auftraggeber öffentliche Institutionen waren. les commanditaires ne sont pas des particuliers : les édifices In diesem Arbeitsheft sind zwei Berichte über diese laufenden religieux et les écoles. On lira ici des comptes rendus de deux Forschungen zu lesen: einer über die Kirchen und Synagogen recherches en cours : l’une sur les églises et les synagogues, und einer zu den Wohnbauten. l’autre sur l’habitat. Die dritte, die beiden vorangegangenen ergänzende Herange- La troisième approche, complémentaire des deux précédentes, hensweise, betrifft nicht das Gebaute selbst, sondern die am concerne non plus le bâti lui-même, mais les acteurs de sa Bau beteiligten Akteure, die durch ihr Agieren den Austausch conception qui, par leur action, ont favorisé les échanges zwischen Deutschland und Frankreich möglicherweise befördert entre la France et l’Allemagne. Adoptant une démarche bio- haben. Durch biographische Recherchen soll versucht werden, graphique, nous cherchons à comprendre leurs déplacements, ihre Reisen, Kontakte und Verbindungen nachzuvollziehen. Einer leurs contacts et leurs relations. Nous avons retenu la figure dieser exemplarisch ausgewählten Protagonisten ist der Ingenieur d’Eduard Züblin, un ingénieur et entrepreneur à l’origine de und Bauunternehmer Eduard Züblin, der in Straßburg und im l’introduction à Strasbourg et en Alsace du système de mise Elsass die Einführung des Eisenbetons nach dem in Deutsch- en œuvre du béton armé « Hennebique ». Un groupe d’acteurs land wenig verbreiteten System Hennebique vorantrieb. Des est également au centre de notre attention : les services muni- Weiteren rückt eine ganze Gruppe von Baufachleuten ins Zentrum cipaux. De 1830 à 1940, ils ont connu un développement unseres Interesses: die städtische Bauverwaltung. Von 1830 bis fulgurant et ont été restructurés à plusieurs reprises. Ils ont 1940 erlebte sie eine rasante Entwicklung und wurde mehrfach fait se côtoyer des Alsaciens et des Allemands natifs et ont umstrukturiert. Sie vereinte Elsässer und Altdeutsche und war été le creuset dans lequel ont été élaborés non seulement ein Schmelztiegel, in dem nicht nur sämtliche öffentliche Bauten les édifices municipaux mais aussi le cadre réglementaire de der Stadt entworfen, sondern auch der rechtliche Rahmen für die l’architecture strasbourgeoise. Deux articles rendent compte architektonische und städtebauliche Entwicklung Straßburgs du développement de ces recherches. Ils sont complétés par geschaffen wurde. Zwei Aufsätze bezeugen den Fortschritt dieser un texte issu de la conférence que l’historien Rolf Wittenbrock, Untersuchungen. Sie werden durch einen aus einem Vortrag bien connu pour ses travaux sur l’histoire administrative des hervorgegangenen Beitrag vervollständigt, den der Historiker zones frontalières, a faite lors de notre troisième séminaire, au Rolf Wittenbrock – bestens bekannt für seine Forschungen zur printemps 2014. Verwaltungsgeschichte in Grenzgebieten – bei unserem dritten Seminar im Frühling gehalten hat. Parallèlement, nous poursuivons l’exposé des richesses carto- graphiques de Strasbourg : après les fonds des archives muni- Parallel dazu setzen wir den Bericht über die kartographischen cipales, voici ceux des archives départementales du Bas-Rhin. Bestände in Straßburgs Archiven fort: Nach den Sammlungen Cette présentation est complétée par celle des transformations des städtischen Archivs wird derjenige der Archives Départe- urbaines, illustrée par une série de plans retraçant l’évolution mentales du Bas-Rhin vorgestellt. Er wird ergänzt durch die de la ville, et par une reconstitution en trois dimensions des graphische Darstellung der Stadtentwicklung anhand einer Reihe travaux de comblement de la Neustadt rendue possible par von maßstäblichen Karten, sowie durch eine 3-D-Rekonstruktion la découverte de nouveaux documents d’archives. À tout cela der Geländeveränderungen der Neustadt, die durch den Fund s’ajoute un regard sur deux publications récentes sur l’histoire eines bislang unbekannten Plandokuments in den Archiven religieuse de l’Alsace. möglich geworden ist. Dazu kommt ein Blick auf zwei aktuelle Publikationen zur religiösen Geschichte des Elsass. On ne peut saisir les évolutions et les continuités de l’archi- tecture à Strasbourg, en particulier après 1918, sans prendre Zum Verständnis von Wandel und Kontinuität, insbesondere nach en compte les changements de perspective au sein de la 1918, ist es außerdem von Bedeutung, die Veränderung der Per- communauté des « vieux Allemands » immigrés, de la première spektiven in den Köpfen von eingewanderten „Altdeutschen“ der et de la deuxième génération, et de celle des Alsaciens natifs. ersten und zweiten Generation sowie der angestammten Elsässer Ces changements ont fait naître, comme l’a démontré le socio- gleichermaßen zu beobachten. Es handelt sich dabei um die logue Stephan Jonas dans la Revue des sciences sociales de Entstehung eines eigentümlichen, von außen besehen zunehmend la France de l’Est, en 1992, un climat d’innovation attractif qui, attraktiven Klimas der Innovation, das der Soziologe Stephan Jonas vu du dehors, semble être allé grandissant et que l’on peut bereits 1992 in der Revue des Sciences sociales de la France de déceler par une observation plus fine dans la Neustadt ainsi l’Est festgestellt hat und das sich bei näherer Beobachtung im que dans des banlieues. Nous espérons contribuer à le faire Erscheinungsbild der Neustadt und der Vororte niederschlägt. Wir apparaître plus distinctement encore dans ce cahier ainsi que hoffen, dass es uns in diesem und den folgenden Arbeitsheften dans les suivants. gelingt, dieses Phänomen noch deutlicher zu illustrieren. PAGE 4

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E PLAN D’APPARTEMENT À STRASBOURG, 1910-1940 Michaël Darin

LA GRANDE PERCÉE 1_ Cette étude a été menée dans le cadre du Cet article résume trois études concernant séminaire de master « Histoire typologique » des immeubles et des villas d’appartements Une soixantaine d’immeubles bordent les rues à l’ENSAS par 16 étudiants encadrés par Gauthier Bolle et moi-même. Après la strasbourgeois édifiés entre 1910 et 1940. du 22-Novembre, des Francs-Bourgeois, de la visite des lieux, chaque étudiant a analysé La première, entamée sous l’angle d’étude Division-Leclerc et de la 1re-Armée. Ils ont été, en deux immeubles à partir de l’état actuel des transferts culturels dans la création de grande majorité, construits avant 1940 et leurs des édifices et des documents d’archives la Grande Percée, consiste à analyser des appartements s’organisent selon des principes (dossiers de la police du bâtiment, AVCUS), immeubles bordant cette voie ouverte dans le que nous exposons ici à l’aide de trois exemples. en redessinant le plan de l’étage courant et la façade suivant un code graphique centre du Vieux Strasbourg. Le tracé en avait commun. Ensuite, les plans et les façades été décidé en 1907 et les premiers travaux Sur la rue du 22-Novembre, les immeubles pré- ont été assemblés en deux frises comportant, portant sur l’actuelle rue du 22-Novembre sentent une grande variété de dispositions car entre autres, la présentation de l’exercice et commencèrent fin 1911 (ill. I a). Dans les ils s’adaptent tant bien que mal à des situations ses conclusions. Ont participé à cet exercice : Morgan Beauvillier, Mathilde Blum, Marion années 1920, a été ouvert le deuxième tron- parcellaires très difficiles. Le n° 16, construit en Chopard, Margaux Dietrich, Aurélien Gay, çon, la rue des Francs-Bourgeois (ill. I b), 1912 par les architectes Backes et Zache, com- Antoine Heckmann, Julia Jordy, Laura prolongé dans la décennie suivante par les porte à chaque étage deux appartements (ill. II). Kaczmarek, Margot Klauss, Diane Kuhn, actuelles rues de la Division-Leclerc et de la Ceux-ci se divisent, chacun, en deux bandes : Karine Le Marec, Romain Leroy, Margot 1re-Armée qui ont attendu les années 1950 côté rue, une rangée de pièces (Zimmer) indif- Machin, Romaric Nicolas, Lionel Rouche et Vincent Tromp. pour être totalement bordées d’immeubles férenciées ; côté cour, cuisine, salle de bain, (ill. I c). WC et pièce supplémentaire avec l’accès et les 2_ Cette étude a fait l’objet de travaux dirigés en 3e année de licence à l’ENSAS escaliers desservant les deux logements. dans lesquels nous avons repris la même 1 La deuxième étude porte sur les immeubles démarche que pour le boulevard de la du boulevard de la Marne qui fait partie d‘un On retrouve une organisation similaire dans les Marne, à cette différence près que cette axe parallèle à l’allée de la Robertsau, prévu immeubles des numéros 6 à 10 de la rue des fois-ci, ont été redessinés tous les étages des dans le plan d’extension de Strasbourg de Francs-Bourgeois dont les plans, datés 1928, maisons, mais pas les façades. Ont pris part à cet exercice : Marc Blaizeau, Maelle Bouchu, 1880 signé par J. G. Conrath, reliant l’Oran- sont signés par les architectes Riegert et Wolff Lucie Bouvet, Virginie Brun, Caroline gerie aux extrémités du site de l’université. La ainsi que dans l’immeuble HBM aux 10-16 Claudé, Sarah Desaler, Louise Gamon, construction des immeubles sur le boulevard de la rue de la Division-Leclerc, dû à l’archi- Mattieu Gatti, Sophie Georgel, Marine Jung, de la Marne a débuté au sud, avant la pre- tecte Dopff, datant de 1932. Malgré quelques Chloé Kowalczyk, Hanna Krapp, Florence Lafourcade, Julika Luce, Alexia Mitaine, mière guerre mondiale, et s‘est poursuivie au différences, les appartements de ces deux Laura Nickerl, Kevin Phélippé, Ahelia nord dans les années 1930 (ill. I d). immeubles se divisent, également, en deux Ramkhelawon, Cécile Schaffroth, Gabrielle bandes séparées par un mur de refend paral- Turcotte, Julia Zimmermann. La troisième examine les villas bordant la rue lèle à la façade. Dans le premier, les pièces et la place du Conseil-des-XV et la rue Aubry- donnant côté rue sont nommées : salon, salle et-Rau (ill. I e). L’aménagement de ce quartier à manger, chambre à coucher, chambre (tout démarra à la suite d’une décision du conseil court) et fumoir (une fois) ; dans le second, elles municipal en 1909 d’acquérir un terrain de sont simplement numérotées. Cette dernière 15,5 hectares dans le prolongement de la convention graphique correspond à une autre Neustadt, à proximité de l’Orangerie sur le caractéristique commune à ces appartements : I. Situation des trois zones secteur appelé Fünfzehnerwörth pour y amé- les différentes pièces donnant sur rue ne se dis- d’étude sur un fond de plan extrait du cadastre actuel nager une Villenkolonie (une « colonie de vil- tinguent ni par leur dimension ni par leur forme. de Strasbourg. las »). Les villas étudiées ont été construites, Côté cour, sont regroupés les escaliers et les pour une moitié, dans les années 1912-1914 pièces de service des logements qui sont plus II. 16 rue du 22-Novembre. et pour l’autre, essentiellement dans les petites que celles donnant sur rue. Pour bien Backes et Zache arch. 1912 années 19202. comprendre la spécificité de cette disposition, (AVCUS 720W103). il suffit de dépasser notre cadre chronologique III. De gauche à droite : Ces trois études, portant sur des habitations pour considérer le n° 4 de la rue des Francs- 25 bd de la Marne. F. Gabel arch. construites dans des conditions différentes, Bourgeois construit en 1954 par l’architecte 1930 (Dessin : R. Leroy d’après montrent que l’organisation des apparte- E. R. Rohmercar. Ce bâtiment illustre clairement AVCUS 942W195) / 27 bd de la Marne. T. H. Scharf arch., 1934 ments strasbourgeois suivait, pendant cette un autre type de plan d’appartement : l’usage (dessin : M. Dietrich d’après AVCUS période, certaines dispositions communes de la ventilation mécanique contrôlée et l’intro- 852W189) / 28 bd de la Marne. reflétant une culture partagée par les archi- duction de la division de l’appartement en zones A. Strohmenger arch., 1936 (dessin : tectes et les commanditaires. « jour » et « nuit » changent tout. Le mur de refend J. Jordy d’après AVCUS 798W21). PAGE 6

3_ M. Cardosi (1), F. Gabel (3), A. Grunfen (1), parallèle à la façade existe toujours, mais les niquent pas, comme au n° 18. Ni la surface ni la C. Hildebrand (1), F. Ihls et E. Picard (1), M. Jest (1), A. Molz (1), Th. Scharf (3), pièces sont distribuées différemment. Dans les forme des pièces n’indiquent leur fonction. Seuls J. et E. Schwab (12), M. Stockinger (1), deux appartements traversants, la salle de bain la double porte entre deux pièces et son empla- A. Strohmenger (2), Ch. Urban (1), et les WC sont adossés au mur mitoyen et inter- cement révèlent que celles-ci sont plus adaptées E. Weber (1), E. Werler (3) ; les chiffres entre calés entre deux chambres, tandis que le séjour aux pratiques de salon, de salle à manger ou de parenthèses indiquent le nombre d’immeubles de l’appartement de droite donne sur cour (ill. IV). séjour. On est loin de la répartition moderne entre que chacun a construits. séjour (beaucoup plus grand), et chambres (dont une plus grande que les autres). La moitié des immeubles comportent des balcons dont la forme BOULEVARD DE LA MARNE et l’emplacement semblent relever essentielle- ment de considérations esthétiques concernant la Comme nous l’avons évoqué, cette voie fait par- façade. Dans deux cas où le nom des pièces est tie d‘un axe figurant sur le plan d’extension de inscrit sur le plan, la salle à manger est prolongée Strasbourg élaboré par J. G. Conrath en 1880. La par un bow-window. longueur de cet axe est d‘environ 800 mètres. Sa largeur de 40 mètres a été conçue dès le départ Côté cour, sont groupés cage d’escalier, la cui- pour comporter un terre-plein central. L’axe se sine, la salle de bain et les WC ainsi qu’une ou divise en deux tronçons : au sud, un tiers de l’en- deux chambres. Plus petites que celles donnant semble est nommé avenue Leblois ; au nord, les sur rue, ces pièces n’excèdent pas les 15 m2. 520 mètres restants constitue le boulevard de la Les cuisines, en général plus spacieuses que les Marne. Ce dernier, bordé aujourd’hui de quarante- cuisines modernes, peuvent contenir une table à cinq immeubles, traverse plusieurs quartiers manger. Dans la moitié des cas, leur surface varie issus de plans successifs et différentes zones entre 10 et 11 m² ; un quart oscille entre 8 et soumises à des règlements d‘urbanisme qui ont 9 m² et le restant, entre 12 et 15 m². La surface de varié dans le temps (ill. II). la salle de bain, avec les WC, varie de 3,5 à 6 m². Les WC sont, dans la moitié des cas, inclus dans Parmi les trente-deux immeubles étudiés, trois la salle de bain. Cette dernière (en forme de « L ») ont été réalisés entre 1908 et 1913 ; vingt-six « enveloppe » quelquefois des WC séparés, les entre 1930 et 1936 ; deux en 1956 et un en éloignant ainsi de la façade arrière. Lorsqu’il y a 1967. Ils ont été dessinés par quatorze archi- un seul appartement par étage, la cage d’escalier tectes ou duos d’architectes dont certains ont se situe contre le mur mitoyen ; lorsqu’il y en a réalisé plusieurs immeubles3. Aussi existe-t-il deux, au centre de la bande arrière. La largeur sur le boulevard, et c’est une particularité de du couloir, variant entre 1,20 m et 2 m, est le cette voie, des séries d’immeubles adjacents plus souvent de 1,50 m. En général, il n’y a pas conçus par un même architecte à l’instar des de distinction entre couloir et entrée, sauf aux numéros 8-16 et 31-49 signés par Joseph et numéros 1, 2 a, 26 et 29 où le couloir, écourté et Erasme Schwab (en réalité, majoritairement par élargi, acquiert les proportions d’un vestibule. Les Joseph tout seul), ainsi que des numéros 26-30 balcons donnant sur cour se trouvent toujours en dessinés par Emile Werler. Selon les Annuaires prolongement de la cuisine. d’adresses des années 1930, trois architectes habitaient et étaient propriétaires des immeubles L’agencement des immeubles d’angle suit qu’ils avaient construits : Erasme Schwab (n° 14), généralement celui des appartements entre Joseph Schwab (n° 16) et Charles Urban (n° 21). mitoyens : un mur de refend divise l’apparte- ment en deux parties quasi égales, l’une don- Comme les immeubles de la Grande Percée, ceux nant sur rue, l’autre sur cour (ill. III). Les dimen- du boulevard de la Marne se composent d’un sions sont également semblables : la distance corps de bâti double, divisé par un mur de refend entre la façade et le mur arrière oscille entre parallèle à la façade. La distance entre le mur 10 et 11 mètres. Cela dit, les parcelles d’angle de façade et le mur arrière varie entre 9,50 m sont plus larges que celles entre mitoyens. Côté et 11,50 m. Les deux travées sont d’une profon- rue, le nombre de pièces varie de 2 à 5 selon deur sensiblement égale, entre 5 et 6 mètres. la largeur de la parcelle, avec toutefois une L’entrée et le couloir sont toujours situés dans majorité de 3 pièces. La pièce d’angle, souvent la partie côté cour, les pièces y étant donc moins plus grande que les autres (25 m² par exemple profondes comme le montre le plan du n° 27 réa- dans l’immeuble dont l’entrée est au 43 bou- lisé en 1934 (ill. III). Il est à noter que la sépara- levard d’Anvers), fait généralement partie de tion entre parties jour et nuit, juste inventée dans l’appartement donnant sur le boulevard de la ces années-là et toujours essentielle aujourd’hui, Marne. Côté cour, on retrouve, comme dans les n’est pas pratiquée. Côté rue, presque toutes immeubles entre mitoyens, la cage d’escalier les pièces ont la même surface : environ 20 m². et les pièces de service. À une exception près, Lorsque la largeur entre mitoyens est d’environ l’escalier est toujours situé à l’angle intérieur. 10 mètres, il y a deux pièces généralement com- Parfois, la situation foncière nécessite une cer- municantes via une double porte située au milieu taine souplesse par rapport aux normes éta- de la cloison qui les sépare. Sur les parcelles blies comme au n° 2 a. Sa largeur de 7,50 m plus larges, une troisième pièce est ajoutée, for- n’étant pas suffisante pour aménager deux mant une enfilade, avec des portes en face à face pièces, l’escalier et une seule pièce sont instal- et, parfois, une porte supplémentaire près de la lés sur rue, la cuisine et une seconde chambre façade. Il est rare que les trois pièces ne commu- prolongée par la salle de bain, côté cour. PAGE 7

4_ Notes prises lors de la présentation du quartier faite le 12 mars 2014 par M. Benoît Jordan, conservateur en chef du patrimoine aux Archives municipales de Strasbourg. 5_ Ont construit dans ce quartier les architectes : Beck (2), Brion et Martin, Detert et Ballenstedt, Diebold et Weber, Eigenheim, Emerick (2), Erdmann (2), Firma Heiss Frères, Fleck et Rosi, Gabel (4), Gabel et Keck (2), Maechling et Franck, Mishbach (2), Müller (3), Haudenschild, Oberthür, Olbrich (2), Rothfuss Sohn, Sigrist, Schimpf, Schneider, Schütz, Schultz, Strumpf, Weis, Werler (4), Zimmerle (3). Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre de IV villas réalisées par chacun. Le nom de ceux ayant conçu des villas jumelées, 10 en tout, est en italique. En général, les conventions typologiques Vingt-quatre villas ont été construites dans les laissent une certaine latitude aux architectes années 1912-1914, treize dans les années et aux commanditaires. Ainsi, un même maître 1923-1926, trois dans les années 1928-1930 d’œuvre conçoit la même année pour un même et deux en 1935. Un grand nombre de maîtres programme sur deux parcelles de dimen- d’œuvre ont participé à ces constructions et la sions identiques, deux appartements légère- plupart en ont réalisé plusieurs5. Ces bâtiments ment différents comme c’est le cas dans les représentent une certaine diversité programma- immeubles situés aux 47 et 49 dont les permis tique : seize villas unifamiliales isolées dont une de construire, signés par J. Schwab, datent de dizaine réalisées avant 1915 ; quatre villas uni- 1936. De même, le n° 28 de la rue Gounod familiales jumelées ; quinze villas-appartement semble une version étriquée du n° 41 du boule- isolées ; six villas-appartements jumelées et vard de la Marne, adaptée à une parcelle plus un foyer étudiant appelé « confrérie ». Indépen- petite et non rectangle ; tous deux étant dessi- damment de leur programme, les édifices se nés la même année (1936) par le même archi- composent tous de quatre niveaux : sous-sol, tecte : A. Strohmenger. rez-de-chaussée, étage et combles ; c’est la par- ticularité de ce quartier. En revanche, l’organisa- Si ces immeubles sont « ordinaires », on note tion générale du plan aussi bien dans les villas néanmoins une « exception » : le n° 6, construit individuelles que dans les villas-appartements, en 1934 par les architectes Ihls et Picard. Il est la même que l’on a rencontrée dans les se démarque des autres par son programme immeubles du boulevard de la Marne et de la – c’est le seul bâtiment d’angle avec trois Grande Percée : le plan se divise en deux travées appartements par étage – et par la composition séparées par un mur de refend parallèle à la du plan : l’ensemble obéit à une géométrie et à façade. Sur les documents d’archives, la plu- une symétrie rigoureuses. Il est signalé par une part des pièces sont indifféremment nommées haute tourelle d’angle qui sert de buanderie. chambre ou Zimmer. Dans les villas individuelles où les fonctions sont précisées, la tendance est de situer les pièces de réception sur rue, la cui- sine et la salle à manger côté jardin, comme QUARTIER DU CONSEIL DES XV c’est le cas aux numéros 6, 10 et 35 de la rue du Conseil-des-XV et au 28 de la rue Aubry-et- Le plan d’aménagement de ce quartier résulte Rau. Parfois, les deux travées se développent d’une collaboration entre l’office du logement et perpendiculairement à la rue (ill. V). N’étant pas le service de l’architecture de la ville de Stras- construites entre mitoyens, les villas isolées ont bourg. Le quartier est destiné à une population deux façades latérales et les jumelées, une. Or, relativement modeste. Le plan de zonage, pro- curieusement, ces façades supplémentaires mulgué en 1910, place le quartier dans la zone n’ont pas été pleinement exploitées. En général, J II, réservée aux villas urbaines. L’arrêté du on n’a situé que l’entrée sur ce côté (34 cas) et, 23 novembre 1910 sur la protection de l’aspect parfois, une fenêtre supplémentaire pour éclairer local de la ville précise que cette zone est réser- des pièces qui ouvrent par ailleurs sur rue ou vée aux constructions isolées et semi-isolées, sur jardin (ill. VII). Dans les villas à travées per- ayant le caractère de villas, et observant les pendiculaires à la façade, une face latérale est prescriptions de l’article 49 du Règlement en ce consacrée aux pièces majeures et l’autre aux qui concerne la hauteur, le nombre des étages espaces de service. Il existe toutefois quelques et les distances des limites parcellaires4. Il n’y contre-exemples dans lesquels les architectes a donc pas, dans ce quartier, que des villas uni- ont tiré parti de la particularité de la villa. Au IV. 4 rue du Division-Leclerc. familiales mais aussi des villas de deux, voire 17 de la rue du Conseil-des-XV, l’architecte E. R. Rohmer arch., 1954 trois appartements. Schneider profite des faces latérales pour ajouter (AVCUS 685W07). PAGE 8

6_ Voir Elisabeth de Bézenac, une travée intermédiaire entre celles donnant Lorsqu’il y a différence de niveau entre rue et « Les habitations à bon marché à Strasbourg entre 1923 et 1938 », mémoire de master sous la sur rue et sur jardin, accueillant l’escalier d’un jardin, l’accès est situé à mi-hauteur. Un soin direction d’Anne-Marie Châtelet, ENSAS, 2012. côté et la salle de bain de l’autre (ill. VI). L’archi- particulier est apporté à l’entrée, même quand tecte Gabel applique la même disposition au 31 elle se trouve sur le côté latéral. Les cuisines de la même rue (dont il est propriétaire) ainsi sont relativement larges, entre 12 et 16 m². qu’aux 22 et 24 a rue Aubry-et-Rau. Il va plus loin De plus, des garde-manger sont parfois prévus au n° 36 rue du Conseil-des-XV en situant dans à proximité. Dans les villas unifamiliales, la cette travée supplémentaire un large hall et une cuisine est généralement établie au rez-de- grande chambre ouvrant sur balcon. Contraire- chaussée ; dans quelques exemples d’avant- ment aux immeubles d’angle, les villas d’angle guerre, au sous-sol. La salle de bain et les WC ne se démarquent pas de leurs voisines ; les sont le plus souvent réunis (adjacents ou inté- deux façades d’angle étant presque identiques. grés), quelquefois distants. Dans les apparte- ments, la séparation jour/nuit n’existe pas. En revanche, dans les villas, la cuisine est asso- ciée aux pièces de réception au rez-de-chaus- V sée. La salle de bains et les WC se trouvent à l’étage, à côté des chambres. Les pièces humides sont néanmoins superposées. Dans ce quartier autrefois marécageux, les rues, servant également de digues, surplombent généralement les jardins de 2 mètres environ. Aussi, le rez-de-chaussée est-il surélevé de quelques marches par rapport au niveau de la rue, ce qui permet de situer les caves au niveau du rez-de-jardin.

Dans les villas individuelles comme dans les villas-appartements, la hauteur sous plafond diminue en fonction des étages. La toiture abrite, souvent, un comble et un grenier. Dans les villas unifamiliales, ces espaces sont amé- nagés en chambres de domestiques, d’amis et en séchoirs. Dans les villas-appartements à trois logements, ils accueillent le troisième appartement. Sauf quelques exceptions, toutes VI les villas ont loggias, balcons ou bow-windows qui font l’objet d’un traitement soigné. On dénombre autant de loggias et de balcons que de bow-windows. Les jardins d’hiver sont rares – aux 19 et 26 rue Aubry-et-Rau et au 17 rue du Conseil-des-XV – et ont été, probablement, ajoutés a posteriori.

Malgré la relative homogénéité des construc- tions dans ce quartier, on peut relever quelques exceptions programmatiques et archi- tecturales. Au 2 rue du Conseil-des-XV, la villa a été conçue pour accueillir une « confrérie » étudiante de cinq chambres (le nombre de lits n’est pas indiqué). Au rez-de-chaussée, sont situés des espaces de vie commune et de réception, au sous-sol, les locaux techniques – chaufferie – et la cuisine. Dans la même rue, on trouve une épicerie, prévue dès l’ori- gine (1914), au n° 15, et un local commercial Comme dans les appartements du boulevard créé ultérieurement, au n° 10. Les villas de la de la Marne, il n’y a pas de grande différence place du Conseil-des-XV sont nettement plus de taille et de forme entre les pièces majeures grandes que les autres (entre 400 et 1 000 m² V. 33 rue du Conseil-des-XV, et les chambres à coucher. Côté rue, elles sont cave comprise) ; elles déploient un vocabulaire villa de 3 appartements. Frères Heiss arch., 1923 en enfilade. Huit villas possèdent des pièces architectural savant : pilastres, colonnes colos- (dessin : L. Gamon traversantes entre rue et jardin (entre autres, sales, entrée de face et monumentale, etc. On d’après AVCUS 680W35). les numéros 6, 16 et 26 rue du Conseil-des- observe, par ailleurs, une certaine recherche XV). Ces deux types de pièces – en enfilade et de monumentalité dans la villa sise 26 rue VI. 17 rue du Conseil-des-XV, villa de 2 appartements. traversantes – communiquent souvent par des Aubry-et-Rau : l’architecte Erdmann a conçu M. Schneider arch., 1926 portes coulissantes. Dans la plupart des cas, une tour dans l’angle intérieur du bâtiment (dessin : S. Desaler d’après l’escalier est placé près de l’entrée principale ; en « L » pour y placer l’escalier hélicoïdal qui AVCUS 680W25). leur distance dépend de la taille du vestibule. distribue les espaces intérieurs. PAGE 9

VII 7_ Voir Jean-François Cabestan, La conquête du plain-pied. L’immeuble à Paris au xviiie siècle, Paris, Picard, 2004, et Michaël Darin « L’avènement d’un type », dans M. Lambert-Bresson et A. Térade (dir.), Architectures urbaines. Formes et temps. Mélanges offerts à Pierre Pinon, Picard, 2014.

QUELLE AIRE CULTURELLE ? Der Wohnungsgrundriss in Straßburg von 1910-1940 Les immeubles de la Grande Percée, du bou- Michaël Darin levard de la Marne et les villas-appartements du quartier du Conseil-des-XV représentent un Dieser Aufsatz fasst drei Studien zusam- échantillon de l’abondante production strasbour- men: Die erste behandelt 5 Bauten des geoise. Ils semblent indiquer l’existence d’un Großen Straßendurchbruchs (Grande large consensus à Strasbourg dans les années Percée), die 1912-1954 errichtet wurden. 1910-1940 en matière d’organisation du loge- Eine zweite beschäftigt sich mit 32 Bau- ment. Ce constat est corroboré par l’observa- ten am Boulevard de la Marne, die zum tion d’autres réalisations, notamment celles Großteil in den 1930er Jahren entstan- du vaste programme des HBM de l’entre-deux- den. Die dritte untersucht 42 Villenbauten guerres6 , dans lequel on retrouve la même dis- (von denen 21 von Anfang an 2 oder 3 tribution des appartements. Cette disposition, Wohnungen umfassten), welche die Stra- si répandue à Strasbourg, est-elle une particula- ßen des Fünfzehnerwörths (Quartier du rité locale ou un phénomène plus global ? Dans Conseil-des-Quinze) umschließen und in ce dernier cas, jusqu’où s’étend-elle ? den Jahren 1912-1914 und in den 1920er Jahren erbaut wurden. Alle diese Studien Ici, se pose la question de l’histoire générale de wurden von zwei Studentengruppen der l’immeuble d’appartements, une création euro- Architekturschule (ENSAS) durchgeführt. péenne qui remonte au xviiie siècle et qui est liée à des transformations sociales profondes, bien Die drei Studien zeigen auf, dass die Raum- antérieures. Il s’ensuivit une longue période de organisation der Straßburger Wohnungen transformations des habitations issues de la während dieser Zeit einige gemeinsame maisonnée « collective » (accueillant, à l’origine, Anordnungen aufweist. Fast überall wird la famille d’un artisan ou d’un commerçant, les die Tiefe der Gebäude (10-11m) durch eine compagnons et les apprentis) pour accueillir des Innenwand oder eine Stützenreihe in zwei ménages étrangers les uns aux autres. Cepen- Streifen unterteilt. Der straßenseitige Teil dant, la promiscuité de ces ménages devint umfasst eine Raumfolge (Wohnzimmer, progressivement insupportable, à une époque Esszimmer, Schlafzimmer...); auf der Hof- où s’élaborait la notion d’intimité qui impliquait, seite befindet sich das gemeinschaftliche en matière d’habitation, la séparation entre Treppenhaus und – in jedem Appartement individus et familles. C’est alors, vers la fin du – Vorzimmer, Flur, Küche, Bad, WC und teil- xviiie siècle, qu’un nouveau type de logement, weise ein zusätzliches Zimmer. l’immeuble d’appartements, fit son apparition à Paris7. Et dans les autres villes ? À Strasbourg, Analysiert wurde außerdem die Anpassung il semblerait que dans la ville fortifiée, densé- des gebräuchlichen Schemas an beson- ment bâtie, il n’existait jusqu’en 1870 que peu dere topologische Bedingungen: Ecksitu- d’immeubles d’appartements construits pour ation und geringe Grundstücksbreite. Für accueillir ce genre de programme. Mais au fur et alle untersuchten Parameter ergeben sich à mesure où la ville s’aggrandit, ce type d’habi- Ausnahmefälle und architektonische Vari- tat s’est répandu, notamment au sein de la ationen. Hinsichtlich der Wohnungen in Neustadt. Il faudrait comparer cette abondante den Villenbauten ist zu beobachten, dass production à celle d’autres villes notamment von den Architekten fast überall das Vor- allemandes et suisses, afin de comprendre handensein von seitlichen Fassaden nicht dans quelle aire culturelle elle s’inscrit. besonders ausgenutzt wurde. Ließ der Ein- fluss der gängigen Aufteilung das Potential VII. 6 rue du Conseil-des-XV, der von einem freistehenden Haus gebote- villa de 3 appartements. nen Anordnung vergessen? B. Weiss arch., 1925 (dessin : M. Gatti d’après AVCUS 680W18). PAGE 10

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TRASSBURGS NEUE KIRCHEN. BEOBACHTUNGEN ZUM KIRCHENBAU IM 19. UND FRÜHEN 20. JAHRHUNDERT IN DER NEUSTADT UND DEN VORORTEN. TEIL I Wolfgang Brönner

Johann-Carl Ott, Stadtbaumeister von Straßburg, im spätklassizistischen oder neuromanischen 1_ Johann Carl Ott, „Die bauliche schreibt 1894 zum Wohnbau in der Straßburger Rundbogenstil erbaut, die beiden Kirchen von Entwicklung Straßburgs. Vortrag auf der Wanderversammlung des Verbandes Neustadt anlässlich der Tagung deutscher Archi- Neuhof (die katholische Pfarrkirche Saint-Ignace deutscher Architekten- und Ingenieur- tekten- und Ingenieurvereine im Elsass, bis in und die protestantische Kirche, beide erbaut Vereine zu Straßburg 26.-31. August 1894“, die achtziger Jahre hinein sei der Einfluss der 1847), von Ruprechtsau / Robertsau (Saint-Louis in: Deutsche Bauzeitung, Nr. 28, 1894, französischen, sprich: der Pariser Architektur von Jean Geoffroy Conrath, 1859 (Abb. 3) und die S. 434-459, hier S. 459. vorherrschend gewesen. Erst dann habe sich protestantische Kirche, 1864) sowie die beiden 2_ Cornelius Gurlitt, Kirchen, Denkmäler das Bild zugunsten vor allem süddeutscher Ein- Kirchen von Neudorf (Saint-Aloyse von Conrath, und Bestattungsanlagen (= Handbuch flüsse gewandelt.1 Auch für den Kirchenbau lässt 1886-1887 (Abb. 4) und die protestantische der Architektur, 4. Teil, 8. Halbband, Heft 1), Stuttgart, Kröner, 1906, S. 67; Vereinigung sich für den genannten Zeitraum in Straßburg Kirche, 1884-1886). Neuromanisch war auch Berliner Architekten (Hg.), eine deutliche Vorherrschaft des französischen die 1999 abgebrochene Synagoge an der Rue K. E. O. Fritsch (Verf.), Der Kirchenbau des Einflusses feststellen. Auf den ersten Blick ist Kageneck (1882-1884), auch wenn die Straßen- Protestantismus von der Reformation bis vor allem die Stilwahl auffallend. Cornelius Gur- fassade kaum etwas davon zeigte. Ebenfalls neu- zur Gegenwart, , Toeche, 1893, S. 476, litt schreibt in seinem 1906 erschienenen Buch romanisch waren der erste große Neubau einer wo er den Temple Neuf als für Frankreich charakteristisch bezeichnet. über den Kirchenbau, in Frankreich habe es, protestantischen Kirche in der Altstadt, der „Wie- anders als in Deutschland, über das ganze 19. deraufbau“ des Temple Neuf (1874-1877), sowie 3_ Jean Nayrolles, „Un Rundbogenstil Jahrhundert hinweg eine deutliche Vorliebe für der 1882 mitten im alten Viertel Petite France français?“, in: Bruno Foucart und Françoise Hamon (Hg.), L’architecture religieuse au 2 die Neuromanik gegeben. In der Tat hat es – von dem Stuttgarter Architekten Mack erbaute xixe siècle. Entre éclectisme et rationalisme, trotz aller Bemühungen Viollet-le-Ducs und der Temple de Sion, und die Pfarrkirche Saint-Pierre- Paris, Presse de l’Université Paris-Sorbonne, von ihm geführten neugotischen Schule – keine le-Jeune catholique (von Skjold Neckelmann und 2006, S. 13-33. mit Deutschland vergleichbare Prädominanz der August Hartel, 1889-1893), der erste Kirchen- Neugotik im Kirchenbau gegeben. Allein die bei- bau auf dem Gebiet der Neustadt. Die späteren den bedeutendsten Großbauten im Norden und Kirchen, die vor allem in den Vororten eine zen- im Süden Frankreichs, die Kirche Sacré-Cœur trale Rolle in der städtebaulichen Entwicklung in Paris von Paul Abadie (1875-1919) und die übernahmen, präsentieren ein facettenreiches Kathedrale Sainte-Marie-Majeure in Marseille Bild: Zwei neugotische Garnisonskirchen (Saint- von Léon Vaudoyer (1852-1896), mögen dies Paul und Saint-Maurice), eine neuromanische veranschaulichen. Jean Nayrolles beschreibt ein- Pfarrkirche des Übergangsstils (die katholische gehend die architekturtheoretischen Gründe für Kirche Saint-Joseph in Königshofen / Koenigs- diesen affranchissement de l’arcade, der Frank- hoffen) (Abb. 5), eine Neurenaissancekirche mit reich durch das ganze Jahrhundert eine frei gotischen Elementen (die protestantische Kirche entwickelte Variante der Rundbogenarchitektur Saint-Sauveur in Kronenburg / Cronenbourg) und bescherte.3 Um auf Straßburg zurückzukommen: zwei Kirchen, die den Aufbruch in die moderne Alle bis 1886 entstandenen Vorstadtkirchen sind Architektur verkünden (die katholische Kirche

I. Emile Salomon, Temple Neuf, Aufriss der südlichen Seitenfront, Ausführungszeichnung, ca. 1874 (Pfarrarchiv Temple Neuf).

II. Temple Neuf, Blick in das Mittelschiff zum Altar (Foto W. Brönner 2014).

III. Strasbourg-Robertsau, Saint-Louis (Foto W. Brönner 2014).

III IV IV. Strasbourg-Neudorf, Saint-Aloyse (Foto W. Brönner 2013). PAGE 12

4_ Der Name des Architekten genannt in: Saint-Florent in Cronenbourg (Abb. 6) und die pro- Straßburger Post, 26.04.1882. testantische Kirche Saint-Paul in Koenigshoffen) 5_ Deutsche Bauzeitung 1899, (Abb. 7). Weiter sind von Interesse die nach 1900 S. 389-393, 417. entstandenen katholischen Notkirchen in Neu- 6_ Niels Wilcken, Architektur im dorf-Musau und Grüneberg / Montagne Verte, Grenzraum. Das öffentliche Bauwesen die beiden Hospitalkirchen (die neugotische Cha- in Elsass-Lothringen 1871-1918 pelle de la Toussaint von Denis-Louis Destors, (= Veröffentlichungen des Instituts für Landeskunde im Saarland, Nr. 38, zugl.: 1855, und die neubarocke Chapelle Sainte-Barbe Diss. Uni Kiel 1999), Saarbrücken, Institut von Eugène Petiti, 1877), die Kapelle der Dia- für Landeskunde im Saarland, 2000, konissenklinik (von Émile Salomon, 1904) und S. 247-250. die Kapelle der Sœurs Marie-Réparatrice (neu- 7_ Die mit dem Edikt von Fontainebleau gotisch, 1863). Neuromanik, wie sie sich in 1685 in ganz Frankreich geltenden Deutschland zum Ende des 19. Jahrhunderts V Religionsbeschränkungen für Protestanten etablierte, finden wir allein in der neuen Syna- fanden auf Straßburg keine Anwendung. goge (Alte Synagoge genannt) von Ludwig Levy, 8_ Jules Sengenwald, Exposé des faits die bis 1941 am Quai Kléber stand.5 relatifs à la reconstruction du Temple-

Neuf, présenté au consistoire dans sa 6 séance du 29 novembre 1875 à l’occasion Der Temple Neuf , dessen Bau zeitlich auf der de l’appel fait au public en faveur de Schnittstelle zwischen den politischen Epochen l’achèvement de l’église, Strasbourg, liegt, bietet sich aus vielerlei Gründen für eine Fischbach, 1876, S. 8. eingehendere Untersuchung unter dem Aspekt 9_ Anthony Steinhoff, The Gods of the City. der vergleichenden Stilentwicklung Deutsch- Protestantism and Religious Culture in land-Frankreich wie auch der Stilvermischung Strasbourg, 1870-1914, Leiden/Boston, hier in Straßburg und wegen seiner sehr speziel- Brill, 2008, S. 245. len Entstehungsgeschichte an. (Abb.8) Nach der 10_ Steinhoff (wie Anm. 9), S. 241 f. Annexion Straßburgs 1681 gab Ludwig XIV. das VI 11_ Sengenwald (wie Anm. 8), S. 8. von den Protestanten genutzte Münster an die Katholiken zurück. Zum Ausgleich erhielten die 12_ BNUS, M 11.148, Bericht der Jury über Protestanten die gotische, aus dem Mittelalter die Sitzung vom 23. Februar 1872; Journal d’Alsace vom 27. Mai 1874. stammende ehemalige Dominikanerklosterkir- wurden neben Mitgliedern des Konsistoriums – che, die von da an den Namen „Neukirche“ bzw. darunter Sengenwald – drei Architekten berufen, 13_ Rudolf Echt, Émile Bœswillwald 7 als Denkmalpfleger. Untersuchungen „Neue Kirche“ (Temple Neuf) führte und die Rolle die rein formal Deutschland, Frankreich und das 8 zu Problemen und Methoden der als protestantische Hauptkirche übernahm. Bei Elsass fachlich repräsentieren sollten. In Wirk- französischen Denkmalpflege im 19. der Beschießung durch die preußische Armee lichkeit waren sie jedoch durch eine beachtliche Jahrhundert (= Studien zur Bauforschung, 1870 wurde der seither von den Protestanten persönliche, geschmackliche wie auch politische Nr. 13), , Habelt, 1984, S. 24. der lutherischen Augsburger Konfession ununter- Nähe zueinander gekennzeichnet: Charles-Auguste 14_ Nayrolles (wie Anm. 3), S. 24. brochen genutzte Bau stark beschädigt und die Questel, Lehrer an der École des Beaux-Arts in 15_ Wolfgang Herrmann, Gottfried im ehemaligen Chor der Kirche untergebrachte Paris, Gottfried Semper, wegen der Teilnahme an Semper im Exil, Paris, London 1849- bedeutende Stadtbibliothek vernichtet. Immerhin der Revolution 1848 exilierter sächsischer und 1855. Zur Entstehung des „Stil“ standen noch die Außenmauern und Teile der inzwischen in Wien tätiger Architekt, dessen Her- 1840-1877 (= Geschichte und Theorie Gewölbe der zweischiffigen Anlage. Die starke kunftsland im Sitzungsbericht als „Autriche“ oder der Architektur, Nr. 19), Basel/Stuttgart, Zerstörung des alten Baus hätte keineswegs „de Vienne“ angegeben wird12, und der in Straß- Birkhäuser, 1978, S. 22 ff., hier S. 24. eine Wiederherstellung ausgeschlossen, sollte burg geborene, in Paris ansässige und hauptsäch- 16_ Sempers Wettbewerbsentwurf für die nun aber zum Anlass für einen vollständigen lich durch Kirchenrestaurierungen ausgezeichnete Nikolaikirche in Hamburg 1844 und seine Neuanfang dienen. Doch werden auch die Vorge- Émile Bœswillwald.13 Schrift: Über den Bau evangelischer Kirchen mit besonderer Beziehung auf schichte des Protestantismus in Straßburg, der die gegenwärtige Frage über die Art des Wunsch, den Temple Neuf als „Kathedrale der Zu Questel ist zu erinnern, dass er Architekt Neubaues der Nikolaikirche in Hamburg Lutheraner“ (wie Steinhoff es nennt9) wiederer- von Saint-Paul in Nîmes, der ersten neuromani- und auf ein dafür entworfenes Projekt, stehen zu lassen sowie der Wunsch nach einem schen Kirche Frankreichs, und – bezogen auf die Leipzig, Teubner, 1845. explizit protestantischen Kirchenraum10 und, wie mittelalterliche Architektur – ein pointierter Ver- sich noch zeigen wird, die Tendenz zu neuromani- treter der archäologisch-kunstwissenschaftlich schen Bauformen in jenen Jahren bei der Stilwahl begründeten Richtung war.14 Zu Semper wäre eine gewichtige Rolle gespielt haben. auf die frühe Paris-Prägung und seine guten persönlichen Beziehungen dorthin15 sowie auf Schon 1871 wurde ein Wettbewerb ausgeschrie- seine ausführliche praktische und theoretische ben, der die Stilentscheidung bewusst offen ließ Beschäftigung mit dem protestantischen Kir- und vor allem die Beachtung des speziell protes- chenbau hinzuweisen, bei der er sich als Ver- tantischen Charakters des Bauwerks forderte. fechter einer fortentwickelten Neuromanik gab.16 Ausdrücklich wurde eine Altarkonche als „katho- Auch ein Schüler Sempers, der Schweizer Alfred lisch“ ausgeschlossen. Darüber hinaus sollte, wie Friedrich Bluntschli, der Zürich verließ, um bei Jules Sengenwald, Mitglied des Konsistoriums der Questel sein Studium fortzusetzen, lieferte V. Strasbourg-Koenigshoffen, Kirche und Präsident der Handelskammer in Straß- einen Wettbewerbsentwurf zum Temple Neuf.17 Saint-Joseph burg, 1876 in seinem ausführlichen Bericht über Man darf annehmen, dass sich die drei Fach- (Foto W. Brönner 2014). den Bau des Temple Neuf schreibt, der „Charakter preisrichter gut verstanden haben. Die Preis- VI. Strasbourg-Kronenbourg, der protestantischen Hauptkirche“ bewahrt und verleihung weist jedenfalls darauf hin. Die drei Saint-Florent dem Bau ein dementsprechendes „monumen- ersten Preise gingen an junge Schüler Questels, (Foto W. Brönner 2013). tales Aussehen“ gegeben werden.11 In die Jury der vierte an den Straßburger Émile Salomon – PAGE 13 auch er ein Schüler Questels –, und der fünfte 17_ Bluntschli, der zusammen mit Mylius auch einen Wettbewerbsentwurf schließlich an Edouard Roederer, einen Schüler für den Temple Neuf einreichte. Bernd 18 von Jules André an der École des Beaux-Arts. Altmann, „Mein Motto fürs Leben bleibt 35 Arbeiten wurden eingesandt, darunter nicht Renaissance“. Der Architekt Alfred mehr als neun aus Deutschland, aber auch Ent- Friedrich Bluntschli (1842-1930), Diss. Uni würfe aus Belgien, England und der Schweiz.19 Trier 2000. Zu Questel S. 51, zum Wettbewerb Teil I S. 123, Teil II S. 10 f. und Teil III, Abb. Der Bericht von Sengenwald über den Bau des 4 und 5. Temple Neuf lässt erkennen, dass in den Augen der beobachtenden Zeitgenossen das Urteil 18_ Siehe Louis-Thérèse David de Penanrun, Louis François Roux und Edmond der Jury recht einseitig zugunsten einer Schule Delaire, Les architectes élèves de l’École des ausgefallen sei.20 Max Metzenthin will sogar beaux-arts, 1793-1907, Paris, Librairie de wissen, dass alle Zeichnungen der ersten drei la Construction Moderne, 21907, S. 391. Preise im Atelier Questels und unter dessen 19_ 14 Beiträge aus Paris, vier aus dem Augen entstanden seien.21 Auch wenn wir die übrigen Frankreich; aus Straßburg vier anderen eingereichten Arbeiten nicht kennen, Projekte, aus England und der Schweiz müssen wir doch akzeptieren, dass es sich hier jeweils zwei (darunter Mylius und Bluntschli, VIII siehe Altmann (wie Anm. 17)), zwei aus in der Tat um eine eindeutig profranzösische Ent- Württemberg sowie aus Baden, Frankfurt scheidung handelte, die im Ergebnis auch eine a. Main, Hannover, Preußen und Belgien entsprechende Kirchenarchitektur erwarten ließ. jeweils ein Beitrag, in: BNUS M 11.148, und Vorstellungen des Konsistoriums. Sengen- Bericht der Jury über die Sitzung vom 24. Die drei Gewinner des ersten Preises waren die wald schreibt später in seinem Bericht über den Februar 1872. Pariser Architekten Joseph Bernard (1848-1926), Wettbewerb, man habe keinen gotischen Bau (wie 20_ Sengenwald (wie Anm. 8), S. 8. Henri-Paul Motte (1846-1922, gleichzeitig Male- der alte Temple Neuf) haben wollen, um nicht in 21_ Brief von Max Metzenthin an die reischüler von Jean-Léon Gérôme) und Albert-Ma- Konkurrenz zu dem die Stadt baukünstlerisch Deutsche Bauzeitung, 03.09.1872 [unter rie Tournade (1847-1891).22 (Abb. 9) Der zweite beherrschenden Münster zu treten.26 der Rubrik Konkurrenzen: „In Betreff der Preis ging an Stanislas Beau, der dritte an Lau- Konkurrenz für die Entwürfe zum Bau der protestantischen Kirche in Strassburg“], in: rent Farge und Eugène Saintier, alle aus Paris. Von deutscher Seite hatte man den Wettbewerb Deutsche Bauzeitung, Nr. 6, 1872, S. 87 f. Émile Salomon, der den vierten Platz errang, war von Anfang an mit Skepsis beobachtet und Straßburger und Architekt des Konsistoriums des schließlich zum Boykott aufgerufen.27 Das Ergeb- 22_ La Chronique des Arts et de la 23 Curiosité. Supplément à la Gazette des Temple Neuf. Er formulierte übrigens auch im nis wurde in Frankreich als „une victoire paci- Beaux-Arts, 1871-1872, Nr. 1. Auftrag des Konsistoriums das Wettbewerbspro- fique remportée par les architectes français dans gramm.24 Der Fünftplatzierte, Edouard Roederer, nôtre chère Alsace“ gefeiert28 und auf deutscher 23_ Metzenthin (wie Anm. 21), S. 88. stammte ebenfalls aus Straßburg, war zu die- Seite lakonisch als charakteristisches Werk der 24_ Sengenwald (wie Anm. 8), S. 5. ser Zeit in Paris ansässig, ging kurz darauf als „neufranzösischen Schule“ bewertet, vielleicht 25_ Metzenthin (wie Anm. 21), S. 88. Stadtbaumeister nach Lille und kehrte schließlich auch abgewertet, bezeichnete man doch damit Stadtbauinspektor als nach Straßburg zurück.25 jene synthetisch-eklektizistische Richtung des 26_ Sengenwald (wie Anm. 8), S. 10. Auf die Verkündung des Ergebnisses und die französischen Historismus, die durch ihren 27_ [Hermann] Blankenstein, „Die Beauftragung der Architekten des ersten Preises betont freien Umgang mit historischen, vor allem Konkurrenz-Ausschreibung für den folgte prompt deren Absage wegen Überlastung, romanischen Formen gekennzeichnet war.29 Wiederaufbau der Neuen Kirche in Strassburg“, in: Deutsche Bauzeitung, Nr. 5, was einmal bei deren jugendlichem Alter ver- 1871, S. 312, 320. wundern muss, zum Anderen weil sich Bernard Der nach dem Entwurf Salomons ausgeführte Bau und Tournade gleich 1874 am Wettbewerb für zeigt eine sorgfältig aus rotem Vogesensandstein 28_ La Chronique des Arts et de la Curiosité (wie Anm. 22). Sacré-Cœur de Montmartre in Paris beteiligten, gearbeitete Eingangsfront, die mit ihrer monumen- wo sie immerhin den fünften Preis errangen. talen Fassadenhaftigkeit und der Schwere des in 29_ Fritsch (wie Anm. 2), S. 287-89. die Front integrierten Turms an Kirchen wie Not- re-Dame-de-la-Croix in Ménilmontant von L. J. A. Héret (1862), Saint-Michel in Lille von Alfred Coisel (1869-1874) und Sainte-Barbe in Nœux-les-Mines von Constant Moyaux (1875-1878) erinnert. Die Seiten sind jeweils von fünf von Lisenen geteil- ten, zweigeschossigen Achsen bestimmt, deren oberes Geschoss opulent gerahmte ansteigende, rundbogige Dreifenstergruppen aufweist, während das untere Geschoss in jeder Achse jeweils zwei schlichte kleine Rundbogenfenster zeigt. Nach Osten schließen das Oratorium und die Sakristei VII an. In der Gesamtwirkung hat der Bau eine deut- liche Verwandtschaft zu der neuromanischen pro- testantischen Kirche, die Edouard Roederer kurz Émile Salomon wurde die Aufgabe übertragen, zuvor, 1868-1870, in Lille errichtete.30 aus den preisgekrönten Arbeiten einen neuen Entwurf zu fertigen. Das Ganze macht den Ein- Das Inneren ist von bemerkenswerter Klarheit druck einer gut funktionierenden Kooperation. und Einfachheit: Eine fünfjochige Hallenkirche, VII. Strasbourg-Koenigshoffen, Alle ausgezeichneten Arbeiten waren in romani- deren Seitenschiffe im unteren Drittel in der Saint-Paul (Foto W. Brönner 2014). schen Stilformen gehalten. Auch wenn die Aus- ganzen Länge Emporen aufnehmen, die in der schreibung die Stilfrage offen gelassen hatte, Geschossteilung des Äußeren verlaufen, gedeckt VIII. Strasbourg, Temple Neuf entsprach der romanische Stil den Erwartungen von einer glatten, waagrechten Holzdecke in den (Foto W. Brönner 2010). PAGE 14

30_ www.culture.gouv.fr/public/mistral/ Seitenschiffen und einer gewinkelten hölzernen der byzantinischen wie auch der mittelalterli- merimee. Im Detail sieht Suzanne Braun Bezüge zu der romanischen Kassettendecke (Trapezdecke) über dem breiten chen Architektur geläufiges Motiv, das im 19. Kollegiatskirche in Lautenbach, zu Sainte- Mittelschiff. Den Abschluss bildet eine gerade, Jahrhundert häufig und gerne zur Bereicherung Foy in Séléstat sowie zu den Abteikirchen durch kräftige Blendbogen gegliederte Wand, vor mittelalterlicher wie auch renaissancistischer in Marmoutiers und Murbach und zu deren Mitte Kanzel und Altar gesetzt sind. Die Architekturen verwendet wurde. Doch gibt es für Saints Pierre-et-Paul in Rosheim im Elsass. niedrig angesetzten Emporen und die schlanken den Aufriss der einzelnen Joche samt Emporen Suzanne Braun, Églises de Strasbourg, Strasbourg Édition Oberlin, 2002, S. 164 Säulen des Mittelschiffs geben zusammen mit auch ein verblüffend ähnliches Vorbild im zeitge- der als offener Dachstuhl konzipierten Decke dem nössischen Frankreich: Sieht man von der Holz- 31_ Vgl. dazu Brief von Henri Salomon Raum eine ungewohnte Leichtigkeit. decke ab, so hat man in abgewandelter Form und vom 4. Februar 1923 im Nachlass der Architektenfamilie Salomon in den Archives sozusagen als Ausschnitt das dreijochige Schiff de la Ville et de la Communauté Urbaine de Wie viele Änderungen Salomon an seinem Ent- der Kathedrale von Marseille vor sich. Strasbourg (AVCUS), Inventarisation noch wurf hat vornehmen müssen, lässt sich aus dem nicht abgeschlossen. erhaltenen Material nicht klären, da weder die Salomon hat demgegenüber den Bau als fünf- 32_ Metzenthin (wie Anm. 2), S. 88. Wettbewerbsentwürfe Salomons noch der ande- jochige Hallenkirche gestaltet und die Mittelschiff­ 31 33_ Sengenwald (wie Anm. 8), S. 12; ren Teilnehmer erhalten sind. Einzig von dem arkaden schlanker gemacht. (Abb. 10 und 1) An Protokoll der Grundsteinlegung vom 23. ersten Preis haben wir Fotoreproduktionen von Stelle der östlichen, der Orgel vorbehaltenen Kon- Mai 1874 (Pfarrarchiv Temple Neuf) Grundriss, Fassade, Langhaus und Längsschnitt. che, die wir im Entwurf des 1. Preisträgers sehen, 34_ Léonce Reynaud, Traité Über die übrigen vier preisgekrönten Entwürfe finden wir bei ihm eine gerade Abschlusswand mit d‘architecture, 2e partie : Composition des werden wir durch die Darstellung des Wettbe- Kanzel und Altar. Die Eleganz des Mittelschiffs édifices : études sur l’esthétique, l’histoire werbsergebnisses in der Deutschen Bauzeitung steigerte er, indem er die Arkadenbögen bis dicht et les conditions actuelles des édifices. 1871 informiert, wo Metzenthin eine knappe an die Holzdecke angehoben hat. (Abb. 13) Den Paris, Dunod, 21860-63, S. 300 ; Christiane Beschreibung der fünf bestplatzierten Arbeiten nahezu quadratischen Grundriss behielt er bei, Pignon-Feller und Nicolas Pinier, Moselle xviie-xixe siècle. Architecture protestante, gibt, nebst je einem Grundriss zu Platz 1 und 5 machte aber das Mittelschiff breiter und die Metz, Éditions Serpenoise, 2006, S. 47. (Roederer). Danach beinhaltete der im Wettbe- Seitenschiffe samt Emporen schmaler, so dass werb von Salomon vorgelegte Entwurf bereits sich der Mittelschiffgrundriss noch weiter dem einige wesentlichen Züge der Ausführung, z. B. Quadrat näherte. Auch die Westfront wurde weit- die Gliederung in fünf Traveen und den geraden gehend neu gestaltet. Statt der Giebelfassade Abschluss der Altarwand.32 Im Übrigen ist sein mit Mittelturm entwarf Salomon eine breite Fas- Wettbewerbsentwurf offenbar stark überarbeitet sadenarchitektur, die das Giebelmotiv auf einen worden. Sengenwald spricht von einem 1873 Westriegel appliziert. An Stelle des durchgehend vorgelegten, erheblich in den Grundzügen verän- rechteckigen entwarf Salomon zunächst einen derten Entwurf.33 achteckigen Turm mit einem sehr steilen Dach, dem er 1874 die heute die Kirche bestimmenden Einige wesentliche Gestaltungselemente des schwere Gestalt auf quadratischem Grundriss ausgeführten Baus sind schon in dem preisge- gab Ausgeführt wurde der Turmbau erst 1887- krönten Entwurf von Bernard, Motte und Tournade 88 in leicht abgewandelter Form. Was von den angelegt: die Einturmfassade im Westen, die anderen Entwürfen übernommen worden ist, durch Lisenen gegliederten zweigeschossigen kann bei der Quellenlage nicht gesagt werden. Achsen der Seitenwände mit den ansteigenden Von Edouard Roederer kennen wir immerhin seine bzw. gestuften Fenstergruppen im Obergeschoss, 1868-1871 in Lille errichtete protestantische wie auch im Inneren die dreischiffige Halle mit Kirche, deren äußere Gesamterscheinung dem den niedrigen Emporen und den luftig hohen, Temple Neuf nicht unähnlich ist und deren Turm schlanken Säulen und der über den Seitenschif- dem 1886 ausgeführten in Straßburg auffallend fen geraden und über dem Mittelschiff höheren, gleicht. Die Schmuckformen des Äußeren wie des als offener Dachstuhl ausgebildeten Holzdecke. Inneren können wir der in Frankreich vorherrschen- Die ansteigenden Dreifenstergruppen sind ein den romano-byzantinischen Tendenz zuordnen.

IX. Bernard, Motte und Tournade: Wettbewerbsentwurf für den Temple Neuf, 1872 IX (BNU NIM 24320). PAGE 15

1828. Charles-Armand Demanet fasst 1847 in 35_ Steinhoff (wie Anm. 9), S. 243 f. einer Brüssel erschienenen kleinen Studie über 36_ Sengenwald (wie Anm. 8), S. 10. den modernen Kirchenbau die französische Posi- 37_ Charles-Armand Demanet, Mémoire tion wie folgt zusammen: „Parmi les différents sur l’architecture des églises, Brüssel, Decq, styles compris sous la dénomination générique 1847, S. 47 f. de pleins-cintres, celui qui nous semble le mieux 38_ Philippe Dufieux,Le mythe de la approprié aux exigences du climat, aux ressour- primatie des Gaules. Pierre Bossan ces du pays et au progrès de l’industrie, est le (1814-1888) et l’architecture religieuse style romano-byzantin. Nous voudrions toute- en Lyonnais au xxe siècle, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2004, S. 252. X fois qu’on l’améliorât dans quelques-uns de ses détails en se rapprochant des modèles du style 39_ Penanrun, Roux und Delaire (wie Anm. renaissance.“37 In ihr sah man, immer mit Blick 18), S. 160. auf die Kirchen Ravennas, gleichermaßen die 40_ Dufieux (wie Anm. 38), S. 148 f. frühchristliche Basilika, gepaart mit einer leichte- 41_ Dufieux (wie Anm. 38). ren, lichtvolleren Bauweise, die den Ansprüchen des neuzehnten Jahrhunderts genügen konnte. 42_ Anatole de Baudot schreibt dagegen, für Für Deutschland gab es bis in die Jahre um 1850 die protestantischen Kirchen würde der „style grec“ bevorzugt: „Églises contemporaines“, ähnliche Tendenzen. Dazu sei auf die Abteikirche in: Gazette des architectes et du bâtiment, St. Bonifaz in München (Georg Friedrich Zieb- Nr. 12, 1866. S. 113 ff., hier S. 114. land, 1834-1850) und die Heilandskirche in Pots- XI 43_ Fritsch (wie Anm. 2), S. 476 f. dam-Sanssouci (Ludwig Persius und August Stü- ler, 1845-1848) verwiesen. Der zweite Aspekt ist 44_ Eva Börsch-Supan und Dietrich Müller- Stüler, Friedrich August Stüler 1800-1865, der der „latinité“ der nach Rom und dem Orient München/Berlin, Deutscher Kunstverlag, 38 1863 schreibt Léonce Reynaud in der zweiten schauenden romano-byzantinischen Architektur. 1997, S. 125. Auflage seines „Traité d’architecture“ etwas pole- misch, wenn auch auf Frankreich bezogen wohl Die Vorliebe für den runden Bogen führt aber weit nicht ohne Grund: „C’est un fait très remarquable: über den Rahmen architektonischer Gestaltung c’est, seul peut être entre toutes les religions, hinaus in das Feld kultureller Identität. Gaspard le protestantisme n’a pas d’architecture spéci- André, ebenfalls Schüler von Questel39, schrieb ale.“34 Mit dem Temple Neuf sollte nun eine solche dazu: „Pour nous latins le roman est le plus com- eigenständige protestantische Kirchenarchitek- mode. Nous le parlons comme une langue qu’un tur geschaffen werden. Steinhoff sieht in ihm gar patois nous aurait à demi observée, et qui, grâce einen Musterbau.35 Sengenwald schreibt über die à quelques néologismes d’une facile soudure, Beratungen des Konsistoriums im Wettbewerb: exprime aisément nos pensées et nos besoins.“40 „Andererseits befanden sich unter den ausge- Auch wenn diese Worte erst 1882 in Lyon stellten Objekten etliche, die im Stile der Basiliken geschrieben wurden, wo man diese lateinische des fünften Jahrhunderts unserer Zeitrechnung Tradition in besonderen Maße für sich in Anspruch entworfen waren. Diese ursprünglich zu Justizpa- nahm,41 so könnten sie doch auch gerade in Straß- lästen bestimmten, dann, sobald der christliche burg in der besonderen Situation nach 1871 als Kultus öffentlich gestattet war, in Kirchen umge- Selbstbehauptung des Französischen im neuen wandelten Basiliken, sind den Anfängen des Chris- germanischen Umfeld Bedeutung gehabt haben. tenthums gleichzeitig und passen vollkommen zu der ernst-einfachen Form des protestantischen In Straßburg wollte man nun, wie Sengenwald aus Gottesdienstes. Die diesen Kirchen eigenthümli- den Diskussionen im Konsistorium des Temple che, zugleich edle und elegante Bauart machte Neuf berichtet, die Eigenschaften des roma- einen tiefen Eindruck auf uns, und wir kamen nisch-byzantinischen vornehmlich in der Gestalt überein diesen alten Typus, von welchem in Rom der frühchristlichen Basilika als für den protestan- und Ravenna noch so schöne Denkmäler erhalten tischen Kirchenbau geeignet sehen.42 Die zeitge- sind, anzunehmen, vielmehr als uns in ein aben- nössischen Quellen zu einer französischen Traditi- teuerliches Aufsuchen eines neuen, dem Ideal onslinie für diese Baugattung fließen nicht gerade einer protestantischen Kirche entsprechenden reichlich. Karl Emil Otto Fritsch beschreibt – von Styles einzulassen.“36 Das war möglicherweise Berlin aus sozusagen mit dem Fernrohr gese- ein Seitenhieb auf die 1859-1866 von Jean-Bap- hen – als Charakteristikum des protestantischen tiste Schacre ganz im Stil französischer Kathe- Tempels in Frankreich der Zeit nach 1850: „Die dralarchitektur erbaute protestantische Kirche bezeichnenden architektonischen Merkmale des- Saint-Étienne in Mülhausen oder das halbrunde, selben sind die Anwendung flacher Holzdecken hölzerne Amphitheater, das Louis-Michel Boltz und diejenigen romanischer Stilformen.“43 Kein X. Emile Salomon, 1863 in Rothau im Elsass errichtete. Bau vertrete diesen Typus für ihn besser als der Temple Neuf, Längsschnitt, Temple Neuf in Straßburg.Dergleichen schreibt Ausführungszeichnung, ca. 1874 (Fotokopie des Originals, Die verbreitete Ablehnung der Gotik als Universal- auch Theodor Schmitz 1994 in Straßburg und Pfarrarchiv Temple Neuf). stil, der sich Viollet-le-Duc gegenübersah, hatte seine Bauten im Widerspruch zu Reynaud verschiedene Gründe. Einmal erkannte man in und in bemerkenswerter Unkenntnis der von XI. August Stüler, Entwurf für der Architektur des runden Bogens die dem fran- August Stüler als protestantischer Musterbau eine evangelische Kirche mit 44 1500 Sitzen, Ausschnitt zösischen Umfeld angemessenere und entwick- entworfenen Matthäuskirche in Berlin und der (Entwürfezu Kirchen, Pfarr- lungsfähigere Variante des Bauens, ähnlich der in ihrer Nachfolge entstandenen zahlreichen und Schulhäusern, Berlin 1846, von Heinrich Hübsch in veröffentlichten kleinen und größeren, überwiegend protestan- Blatt 11; Repro: Hochschul- und These „In welchem Style sollen wir bauen?“ von tischen Kirchenbauten in Deutschland: „Völlig Landesbibliothek Rhein-Main). PAGE 16

45_ Theodor Schmitz, „Die Kirchen abweichend von den bis dahin in Deutschland der Neuzeit“, in: Straßburg und seine Bauten (wie Anm. 1), S. 392 f. Eine üblichen Anlagen, begegnen wir hier einer in der Anzahl dreischiffiger Hallenkirchen mit französischen Schule für den protestantischen Seitenschiffemporen im unteren Drittel, Kultus ausgebildeten Form, einem dreischiffigen flachen Holzdecken in den Seitenschiffen und romanischen Bau mit nur geringer Überhöhung erhöhter, als offener Dachstuhl gestalteter des Mittelschiffs.“45 Er beschreibt damit einen Mittelschiffsdecke, ganz wie der Temple Neuf, finden sich im Werkkatalog Stülers. Vgl. Typus, der – unabhängig von der Stilwahl – seit Börsch-Supan/Müller-Stüler (wie Anm. 45), dem 18. Jahrhundert sowohl in Frankreich (z. B. S. S. 567 (Colbitz), 630 (Kempen/Kepno), der Temple de Cozes, Charente-Maritime, 1817- 644 f. (Ladbergen), 676 f. (Neudamm/Debno), 1821) als auch in Deutschland zu finden ist. 684 f. (Niemegk), 685 ff. (Nimptsch/Niemcza). Außerdem zu nennen die ev. Kirche Die Bauten Stülers sind jedoch in einigen ent- St. Stephan in Dardesheim (Architekt XII unbekannt, 1862), Monumente 1/2013, scheidenden Punkten deutlich näher am Temple S. 40 f. Eine Trapezdecke wie im Temple Neuf Neuf als die besagten französischen Bauten. findet sich auch bei Stüler in der ehem. ev. Gemeint sind die Ausbildung der Mittelschiffdecke Kirche Wittichwalde/Wigwald, 1873. Börsch-Supan/Müller-Stüler als offener Dachstuhl sowie die Position der Empo- (wie Anm. 45), S. 776. ren, bezogen auf die Gesamthöhe, im unteren Bereich des Seitenschiffs – eine Anordnung, die 46_ Börsch-Supan/Müller-Stüler (wie Anm. 45), S. 116. gemeinsam mit den dünnen, hohen Säulen den Kirchenraum nicht nur weiter und eleganter, son- 47_ Börsch-Supan/Müller-Stüler (wie dern durch die großen Obergeschossfenster auch Anm. 45), S. 124 f.; Kgl. Preußische Oberbaudeputation, Entwürfe zu Kirchen, lichtvoller erscheinen lässt. Stüler hatte die Regel Pfarr- und Schulhäusern, Potsdam, formuliert: „aber höchstens 1/3 bis zu Höhe des XIII Riegel, 1849-1852, S. 4 (nicht paginiert) Hauptgebälks“.46 (Abb. 2 und 12) Außerdem finden und Bl. 9 bis 12. wir hier auch den von Stüler bevorzugten nahezu 48_ Fritsch (wie Anm. 2), S. 313, 315. quadratischen Grundriss wieder.47 Diese Dispo- 49_ Börsch-Supan/Müller-Stüler (wie sition hat in Deutschland noch bis in die 1890er Fachleuten auch in Frankreich bekannt gewesen Anm. 45), S. 124 f., 533. Jahre hinein Freunde gefunden, wie etwa die Frie- sein, wo alles – anders als ausgeführt – diesel- denskirche in Stuttgart von Carl Dollinger zeigt.48 ben Proportionen wie am Temple Neuf aufweist. 50_ Otto Schönhagen, Stätten der Weihe. Neuzeitliche protestantische Kirchen, Auch die Garnisonskirche Saint-Paul in Straßburg Nachzutragen ist, dass Salomon 1854/1855 als Berlin, Furche, 1919, S. 7. greift diese Tendenz auf, wenn auch in deutlich Schüler der Akademie der Künste in München schwereren Formen. im Fach Architektur eingeschrieben war.52 Stüler 51_ Rickmans Schriften befanden sich z. B. in der Bibliothek Viollet-le-Ducs: Laurent Baridon, stand mit Leo von Klenze im Austausch über seine L’imaginaire scientifique de Viollet-le-Duc, Eva Börsch-Supan hat – gerade was die schlanken Entwürfe, darunter auch, wie Eva Börsch-Supan Paris, Éditions L’Harmattan, 1996, S. 69. Proportionen betrifft – auf das Vorbild England als sicher annimmt, den für die Matthäuskirche, 52_ Matrikeldatenbank der Akademie der verwiesen, insbesondere auf die Eisenarchitektur den er nach München sandte und den Salomon bildenden Künste München 1809-1920 (http:/ Thomas Rickmans in Liverpool Everton (St. Geor- folglich dort bereits gesehen haben könnte.53 Die matrikel.adbk.de), Matrikelbuch 1841-1884, ge’s, 1813-14), von der August Stüler seine Inspi- Publikation der Entwürfe Stülers in den „Entwürfen Matrikelnummer 1243: Eintritt 07.11.1854, rationen erhalten haben soll.49 Wir haben es hier zu Kirchen, Pfarr- und Schulhäusern“ lag außer- Fach Architektur; ab 1855 in der École des 54 Beaux-Arts als Schüler von Questel und Gilbert also mit einer ganz anderen Genealogie zu tun, dem 1852 vollständig vor. Schließlich könnte eintragen. Siehe Penanrun, Roux und Delaire deren Vertreter sowohl neuromanisch wie auch Semper der Kenntnis dieses Entwurfs nachgehol- (wie Anm. 18), S. 398. neugotisch bauen und für die ich die 1854-1856 fen haben. Ganz allgemein ist festzuhalten, dass 53_ Eva Börsch-Supan, „Berlin entstandene Eisenkirche Saint-Eugène-Sainte-Cé- sich die Berliner Architektur seit Schinkel mit dem und München. Das dynastische cile in Paris von Louis-Auguste Boileau, die oben protestantischen Kirchenbau intensiv befasste Beziehungsgeflecht“, in: Winfried genannte St. Matthäuskirche in Berlin von August und in Frankreich, wo man sich, wie wir gesehen Nerdinger (Hg.), Zwischen Glaspalast und Stüler (1844-1846) sowie die protestantische haben, erst sehr viel später diesem Thema zuge- Maximilianeum. Architektur in Bayern zur Kirche Saint-Étienne in Mülhausen (Jean-Baptiste wandt hat, nicht unbeachtet geblieben sein kann.55 Zeit Maximilians II. 1848-1864 (= Ausstellungskataloge des Schacre, 1859-1866) aufrufen möchte. Ob in Architekturmuseums der Technischen Eisen (wie bei Rickman und Boileau), in Holz (wie Unter den Holzdecken in Straßburger Kirchen, das Universität München und des Münchner bei Stüler) oder in Stein (wie bei Schacre oder sei noch angefügt, ist nur eine mit der des Temple Stadtmuseums, Nr. 10), München, Münchner Salomon): die Gestaltungsidee ist immer dieselbe. Neuf an Schönheit und Bedeutung vergleichbar: Stadtmuseum, S. 80-89, hier S. 84. Das Besondere an dem Berliner Bau ist aber, dass die der viel später entstandenen kath. Pfarrkirche 54_ Entwürfe (wie Anm. 48). Auch die er wie der Temple Neuf eine entsprechend propor- Saint-Joseph in Koenigshoffen, deren eindrucksvol- achteckige Turmvariante Salomons tionierte Emporenhalle mit der im Mittelschiff sich les, vollkommen anders geartetes Tonnengewölbe macht die Kenntnis dieses Werks sehr wahrscheinlich. Sie gleicht dem zum Dachstuhl öffnenden Holzdecke aufweist. Dar- spätgotische Formen aufnimmt und an das Mit- Turmobergeschoss im Entwurf von August über hinaus finden wir an den Seitenschiffen die- telschiff von San Stefano in Venedig erinnert. Sie Soller für eine „evangelische Kirche mit 400 selbe zweigeschossige, für den protestantischen wird zu einem späteren Zeitpunkt noch zu behan- Sitzen“ (Tafel 31) bis ins Detail. Emporenbau typische50, in fünf Achsen gegliederte deln sein. Jedenfalls ist mit dem Temple Neuf ein 55_ Pignon-Feller (wie Anm. 35), S. 47. Wandaufteilung mit den ansteigenden bzw. gestaf- ungewöhnlicher, aus Elementen französisch-neu- felten Dreifenstergruppen oben und den kleinen romanischer, romano-byzantinischer Architektur 56_ François Loyer, Histoire de 56 l’architecture française de la Révolution à beiden Fenstern unten in jeder Achse. (Abb. 11) (François Loyer: „syncrétisme historique“ ) und nos jours, Paris, Mengès, 1999, S. 159ff. Boileau war allgemein bekannt und auch Rickman einem gotisch inspirierten modernen Hallentyp kein Unbekannter in Frankreich.51 Über die von zusammengefügter, ausgesprochen protestanti- der Oberbaudeputation in Berlin herausgegebene scher Bau entstanden. Die Matthäuskirche hat Sammlung von Entwürfen zu Kirchen, Pfarrhäusern das mit dem Rundbogenstil verbundene und vom und Schulen dürfte Stülers Entwurf für die Mat- Kirchenvorstand gewünschte Ambiente frühchrist- thäuskirche einige Jahre vor deren Erbauung den licher Haltung hinzugefügt, wie wir es bei vielen PAGE 17

Bauten des 19. Jahrhunderts beobachten können. Kirchenbauten findet in Straßburg ihren Schluss- 57_ Aimé Reinhard, Le Temple-Neuf à Strasbourg. Note commémorative, 1888 schreibt auch Aimé Reinhard, dass der Cha- punkt in einem Bau, in dem sich die Kontinuität Strasbourg, Fischbach, 1888, S. 54; so auch rakter der frühchristlichen Basilika sich vor allem der französischen Neuromanik mit der Wiederbele- Steinhoff (wie Anm. 9), S. 245. im Inneren des Temple Neuf zeige.57 Die Berliner bung der Neuromanik in Deutschland gegen Ende 58_ Tanja Baensch, „Un petit Berlin?“. Architektur jener Jahre, die sich mit dem protestan- des Jahrhunderts auf eigenartige Weise zu einer Die Neugründung der Straßburger tischen, an frühchristlichen Vorbildern orientierten neuen Architektur verbindet: in der Pfarrkirche Saint- Gemäldesammlung durch Wilhelm Kirchenbau besonders intensiv auseinanderge- Pierre-le-Jeune catholique der Architekten Skjold Bode im zeitgenössischen Kontext. Ein setzt hatte, konnte hierzu wie keine andere Schule Neckelmann und August Hartel, erbaut 1889-1893. Beitrag zur Museumspolitik im deutschen die Vorbilder liefern. In Straßburg scheinen Ort Sie scheint nach dem Temple Neuf in besonderer Kaiserreich, Göttingen, V&R Unipress, 2007, S. 16 (drei Phasen der politischen und Zusammensetzung des Preisgerichts einer Weise für eine Betrachtung sich kreuzender Archi- Integration des Reichslandes). derartigen Verarbeitung von unterschiedlichsten tektureinflüsse geeignet zu sein. Einflüssen in besonderer Weise günstig gewesen 59_ Steinhoff (wie Anm. 9), S. 244 zu sein. Gleichzeitig ist es aber auch ein Zeugnis Wird fortgesetzt. À suivre. 60_ Bruno Foucart (wie Anm. 3), S. 180. starker profranzösischer Positionen, die die Hal- 61_ Joseph-Eugène-Anatole de Baudot, tung der führenden bürgerlichen Kreise der Stadt Églises de bourgs et villages, Tome premier, nach 1871 bestimmten.58 Nimmt man Wettbewerb Les nouvelles églises de Strasbourg. Paris 1867, Avant propos; Marie-Jeanne und Bauausführung zusammen und betrachtet sie Première partie Dumont, „Main Works and Projects”, in: Marie-Jeanne Dumont, Anatole de Baudot jenseits aller Merkwürdigkeiten des Verfahrens, so Wolfgang Brönner 1834-1915 (= Rassegna / English Edition erstaunt die in Teilen zu beobachtende Modernität 68). Milano, CIPIA, 1996, S. 31-67, 34 und Radikalität des protestantischen Konzepts, Cette contribution, la première d’une série à 62_ Entwürfe (wie Anm. 48), Einleitung, wie zum Beispiel die Ostwandgestaltung des ers- paraître dans le cahier Metacult, est dédiée S. 2 (nicht paginiert). ten Preises, eine weit in die Zukunft des protestan- aux nombreux édifices religieux construits tischen Kirchenbaus greifende Lösung, denkt man entre 1830 et 1940 à Strasbourg – soit 63_ Demanet (wie Anm. 38), S. 50. an die erst 1892-1894 entstandene Ringkirche environ trente églises et chapelles et deux von Johannes Otzen in Wiesbaden.59 Sie unter- synagogues. On peut répartir ces lieux de scheidet sich jedenfalls deutlich von dem 1861 culte jusqu’à la première guerre mondiale in Deutschland formulierten Eisenacher Regulativ en trois groupes : le premier comprend les für den protestantischen Kirchenbau, das sich in églises qui sont entièrement sous l’influence der Bevorzugung der Gotik und der Chorapsis als de l’architecture française du xixe siècle dont Altarort eng an den mittelalterlichen-katholischen la dernière construction est celle de l’église Kirchenbau anschließt. Saint-Aloyse au Neudorf en 1887. Dans le deuxième groupe, l’historicisme allemand Im Kontext der übrigen bis 1886 entstandenen est de plus en plus perceptible. La période neuromanischen Kirchen Straßburgs steht der allant de 1900 à la première guerre mondiale Temple Neuf so prunkvoll wie fremd. Es sind ihrer se caractérise – à Strasbourg comme partout sechs, in Neuhof, Neudorf und Robertsau je zwei, en Europe – par un effort de détachement von denen bekanntermaßen zwei von Jean Geoffroy du modèle imprégné de formes historicisan- Conrath entworfen wurden, während wir die Archi- tes et constitue ainsi un troisième et dernier tekten der übrigen nicht kennen. Hier begegnen wir groupe. Seuls quelques édifices de la fin einer anders gearteten Schule der Neuromanik, die des années 1880 peuvent être considérés in den Anfängen der archäologischen Schule des comme de véritables transferts de l’architec- Historismus in Frankeich wurzelt. Wenigstens zwei ture allemande, comme par exemple les deux dieser Bauten, die von Conrath entworfenen, lassen églises de garnison Saint-Paul et Saint-Mau- sich leicht auf den Gründungsbau der Neuromanik rice. Les autres laissent apparaître un carac- in Frankreich, die 1835-1849 von Questel erbaute tère propre marqué par des apports variables Kirche Saint-Paul in Nîmes, beziehen (Saint-Louis des deux sphères d’influences française et in Robertsau, gewölbt, 1859, und Saint-Aloyse in allemande. Le Temple Neuf, construit juste Neudorf, flach gedeckt, 1886-1887, auf die ich après la fondation du Reichsland comme später ausführlicher eingehen werde), während die église protestante principale, présente très anderen sich im einfachen Gewand von Dorfkirchen tôt ce mélange d’influences et se trouve ainsi mit flachen Holzdecken präsentieren, die es zumin- placé au centre de cette étude. Des archi- dest bis zur Jahrhundertmitte sowohl in Frankreich tectes issus de l’École des beaux-arts ont als auch in Deutschland fast standardmäßig gab. participé à la fois au concours et à la réalisa- In einer Zeit, in der man der Religion ihren ange- tion. De ce fait, cet édifice était considéré, du stammten Platz in der Gesellschaft sichern wollte, côté allemand, comme un exemple type de war das sparsame Bauen ein bedeutendes Thema. l’école moderne néo-romane française. Une Wir finden es bei Viollet-le-Duc60, in der von sei- observation plus détaillée montre cependant nem Schüler Anatole de Baudot herausgegebenen que ses formes, autant extérieures qu’intéri- Sammlung von Dorfkirchen61, in den von der Ober- eures, n’ont pas pu être conçues sans la XII. Berlin, St. Matthäus, Blick baudirektion 1849-1852 herausgegebenen Ent- prise en compte de modèles allemands, en in das Mittelschiff zum Altar, würfen für Kirchen, Pfarr- und Schulhäusern62 sowie particulier ceux de l’architecture du protes- Lithographie nach Aquarell bei Demanet, dem bereits genannten Kronzeugen tantisme prussien. Cette église protestante, von M. von Schack, 1851 des Zeitgeistes.63 Das spezifisch Französische an qui dès le début devait avoir un rôle exemp- (Börsch-Supan/Müller-Stüler, Abb. 215). den meisten dieser Straßburger Vorortkirchen ist, laire, est à la croisée de différents courants dass sie noch lange nach 1850 einer einfachen, architecturaux et ne pourrait exister ailleurs XIII. Temple Neuf, Holzdecke der basilikalen Tradition verpflichteten Neuroma- qu’à Strasbourg. des Mittelschiffs nik huldigen. Diese Gruppe der neuromanischen (Foto W. Brönner 2014). PAGE 18

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ES FONDS DES CARTES ET PLANS DE STRASBOURG CONSERVÉS AUX ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DU BAS-RHIN (ADBR) : UNE VILLE EN PARTIE GÉRÉE PAR LE POUVOIR CENTRAL Catherine Xandry

Cette contribution est la suite de la présenta- Par ailleurs, d’autres séries (dont la série S des 1_ Quelque 2 700 pièces ont été repérées tion des fonds cartographiques strasbourgeois Ponts et Chaussées et la série Fi – documents aux AVCUS, cf. premier cahier Metacult, p. 15. (1800-1940) des Archives de la ville et de la figurées) sont en cours d’inventaire, leurs outils de 2_ Un des exemples frappants en est communauté urbaine de Strasbourg (AVCUS) recherche actuels restant pour l’instant incomplets. le plan lié au dossier 87 AL 3540 : projet publiée dans le premier cahier Metacult. Elle d’agrandissement de la ville de Strasbourg décrit les fonds conservés aux ADBR et porte (1871-1875), plan que l’on trouve également aux AVCUS sous les cotes 8PL64 ou 313MW1 un regard sur le rôle que les services civils et sans qu’aucun texte ne lui soit associé. militaires dépendant de la préfecture, notam- LES DEUX EXEMPLAIRES DU BLONDEL 3_ Recueil méthodique des lois et décrets ment, ont joué dans la formation de la ville, sur le cadastre de la France, 1811, aux côtés des services municipaux, dont le rôle Partant, comme dans l’article sur les fonds des art. 167 : « Le géomètre, dans ses divers est documenté par les fonds des AVCUS. Ainsi, AVCUS, du plan Blondel de 1765, 36 documents rapports avec les propriétaires, doit leur les documents ne parlent plus uniquement de ont pu être repérés pour la fin du xviiie siècle. Il développer les avantages que procure la ville vue (et construite) par elle-même, mais s’agit essentiellement (20 planches) de deux le cadastre, d’abord en assurant l’égalité de la répartition de la contribution foncière, montrent que la gestion de celle-ci s’inscrit versions du plan Blondel. La première version et la fixité de l’allivrement qui fera la base dans un dialogue avec l’État. (1L/PLAN/6) est identique à celle conservée aux de leur cotisation; ensuite, en déterminant AVCUS et représente le projet d’alignement et les limites de leurs propriétés, de manière Avec 1 086 documents inventoriés pour 372 d’embellissement de la ville. La deuxième (1L/ à prévenir les contestations et les procès qui se renouvelaient sans cesse. » cotes et seulement 168 documents en dou- PLAN/5) en revanche montre l’état de la ville blon avec ceux des AVCUS (essentiellement les avant l’alignement, permettant ainsi une vision planches du cadastre napoléonien), les ADBR plus nette des changements prévus (par exemple sont le deuxième dépôt, en termes d’impor- le couvent des franciscains, « effacé » de la ver- tance, de cartes et plans strasbourgeois1. En sion alignée, est présent sur cette version) (ill. IV). effet, les archives départementales regroupent les fonds des différents services de préfecture et du Statthalter (gouverneur) pour la période de l’annexion, ainsi que l’intégralité des planches 1800-1870 : LES SERVICES des cadastres napoléonien et allemand. Contrai- PRÉFECTORAUX FRANÇAIS… rement aux plans des AVCUS, les documents ENTRE AUTRES restent ici, pour la plupart, conservés au sein de leur dossier original. Ainsi, le chercheur n’a Les correspondances avec les AVCUS pas à se contenter d’une image trouvée hors de tout contexte, mais bénéficie du discours que la La période française a engendré, avec 546 pièces, carte ou le plan soutient2. la majeure partie des documents cartographiques des ADBR. Parmi celles-ci, 120 concernent le Cependant, il faut noter la difficulté d’identifier cer- cadastre napoléonien. Il s’agit des premiers docu- tains documents cartographiques. D‘un point de ments réalisés à la demande de l’État, décou- vue archivistique, trois séries propres à l‘Alsace- lant de la loi du 15 septembre 1807 qui impose Moselle ont été créées dont deux, les séries AL la réalisation du cadastre voulu par Napoléon3, (Reichsland d‘Alsace-Lorraine) et D (Bezirk Unter- documents préparatoires à la version définitive Elsass - département du Bas-Rhin), correspondent des AVCUS. En effet, le jeu de plans des ADBR à la période 1870-1945. Le problème porte sur comporte beaucoup de rectifications manuscrites, le fait que ces fonds ont été versés de manière dont certaines sont mises au propre sur les I. Le plan Eggert en groupée par les différentes administrations et que planches des AVCUS. Son intérêt est d’indiquer surimpression du tracé de les plans ne sont pas recensés systématiquement le nom de l’auteur de la planche (avec son titre fortification (ADBR 48J33/2, dans l’outil de recherche de ces séries. Les réfé- précis, par exemple géomètre de première classe), ph. S. Hosseinabadi). rences trouvées proviennent d’un registre en cours ainsi que la date exacte de sa réalisation, et de II. Répartition de l’espace de réalisation basé sur les signalements des lec- séparer les différents lieux-dits par des tracés en fonction des différents teurs. Il s’agit donc d’une démarche extrêmement jaunes, apportant ainsi nombre d’informations services entre 1800 et 1870 lacunaire (même si cela a le mérite d’être fait). absentes de la version des AVCUS. (DAO C. Xandry). PAGE 20

4_ ADBR : SP1020. 5_ ADBR, cotes 1A/PLAN20, 1C/PLAN12/2 et 1, 1C/PLAN20/1 et 2, 7C/PLAN12, 1C/ PLAN21, 4C/PLAN12, 8D/PLAN/1, 8C/ PLAN12, 4D/PLAN6/1-6, 6C/PLAN3, 2E/ PLAN9, 6E/PLAN2, 1F/PLAN1/1-4, 1F/ PLAN11, 1A/PLAN34, 4F/PLAN3, 1F/ PLAN17/2, 1F/PLAN20, 3F/PLAN3, 5A/ PLAN39 et 3D/PLAN3. 6_ Le génie militaire est l’ensemble des techniques d’attaque et de défense des places, des postes, et de construction des infrastructures nécessaires aux armées au combat. Dans le cas de Strasbourg, ce corps s’occupe essentiellement de l’entretien et de l’amélioration de la fortification de la place. 7_ ADBR : 48J 31 et 32.

III

De même, en doublon des AVCUS, les ADBR sont confiées au Dépôt de la Guerre (bureau de possèdent le plan d’alignement de la ville réa- cartographie de l’armée française). Bien que lisé par N.-J. Villot en 1829. Le plan des ADBR carte militaire, elle est vite utilisée par le grand est conservé sous forme d’un atlas4 : un seul public et devient payante. Ces cartes sont ainsi ouvrage relié qui comporte le plan d’assem- l’équivalent de nos actuelles cartes de l’IGN blage, les plans des quartiers, un texte justi- (Institut national de l’information géographique fiant les alignements proposés et les anciens et forestière, autrefois Institut national de géo- et nouveaux numéros de maison par rapport graphie, organisme qui est d’ailleurs l’héritier à la rue, le nom du propriétaire et la descrip- direct, depuis 1945, du Service géographique tion sommaire des maisons concernées par de l’armée, ex-Dépôt de la Guerre). l’alignement. Ainsi, ce plan d’alignement se trouve réuni alors qu’il est séparé en trois cotes Parmi les fonds des ADBR figure également une aux AVCUS. Bien que document « municipal », partie de celui du Génie militaire6 de la Direc- il répondait aux volontés du pouvoir central, tion de la Place de Strasbourg dans les séries suite à la loi de servitude de l’alignement du 2Q, 5K, 48J et 148J (27 documents en tout). 16 septembre 1807. Cette loi imposait un plan Ce fonds est extrêmement difficile à reconsti- d’alignement réglementant l’implantation des tuer du fait des aléas des archives militaires au façades par rapport aux rues pour toutes les moment des différents passages de la ville de villes de plus de 2 000 habitants. Une bonne Strasbourg d’une nation à l’autre (emportées partie des plans d’alignement du début du par les Français en 1870, par les Allemands xixe siècle est conservée aux Archives nationales en 1918 et 1944, par les Russes au sein des à Pierrefitte. Cependant, Strasbourg a conservé archives allemandes en 1945). Une grande par- ses exemplaires. tie se trouve au centre d’archives du Service historique de la Défense à Vincennes, une par- tie à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNUS), une partie aux ADBR et Les cartes militaires les autres ne sont pour l’instant pas localisées Les ADBR possèdent une série de cartes d’état- bien que les Militärarchiv de Fribourg puissent major réalisées à la période française (1837, être une piste. III. Plan détaillé des magasins de chiffons, établis rue des 1838, 1852 et 1854, au 1/80 000 sauf la Chandelles n°4 (nouveau) dernière réalisée au 1/320 0005), qui viennent Les éléments conservés aux ADBR sont consti- et plan d’ensemble aux abords en complément des planches postérieures tués essentiellement de plans de la fortifica- des susdits magasins liés à à 1920 conservées aux AVCUS. Cette série tion avec de projets d’entretien et d’aménage- la demande de Bloch Lazare 7 demeurant à Strasbourg, répond à une ordonnance royale de 1827 qui a ment , souvent réalisés sur calque et dans un d’établir un magasin de chiffons pour vocation de renouveler la carte de Cassini état assez médiocre, mais également de plans et d’os, rue des Chandelles n° 2 en faisant une carte générale de la France. La venant en appui des procès-verbaux de contra- (ADBR 5M185, ph. C. Xandry). réalisation et les mises à jour régulières en vention dressés à l’encontre de constructions PAGE 21

établies dans les zones de servitudes militaires Les séries notariales 8_ Comme M.CARTE.1.091 (BNUS), M.CARTE.10.628 (BNUS) ou 876W67 (5K107). Ces documents sont réalisés par les La série 7E (notariat) contient les minutes nota- (AVCUS), parmi bien d’autres. gardes du Génie patrouillant dans les zones de riales entre 1791 et 1850, les documents pos- servitude, qui doivent parfois faire appel à un térieurs étant classés en D ou en W. On y trouve 9_ Par exemple : le « Plan d’un pré appartenant à Mr Sengelwald situé dans commissaire de police de la ville de Strasbourg des plans, conservés au sein des dossiers, qui la banlieue de Strasbourg Section d’une afin de constater les infractions se situant à viennent en appui des ventes de propriétés, contenance de Deux Hectares vingt-neuf ares l’intérieur d’une propriété close (cour fermée par des litiges, des lotissements, des testaments et trente neuf centiares, levé par le soussigné exemple). On aperçoit dans ce type de dossier ou contrats de mariage. Ils sont réalisés, à la géomètre du cadastre du Bas-Rhin la coopération mise en œuvre entre plusieurs demande des particuliers, soit par le particulier qui le certifie exact » (ADBR 7E57.12/165). institutions sur un espace où leurs responsa- lui-même, soit par un géomètre ou arpenteur 10_ Décret qui sera suivi de plusieurs bilités sont conjointes. Nous reparlerons de ce spécialisé parfois agréé par la ville, voire par un autres précisant et affinant ces premières travail en commun dans le cadre des commis- géomètre du cadastre9 ou par l’architecte de dispositions. sions de travaux mixtes créées entre le Génie la ville. C’est alors transmettre, dans le cadre 11_ Seules quelques activités réglementées et les Ponts et Chaussées. Cette délimitation d’un document à valeur juridique, la certitude sont ici citées, leur liste complète se trouve dans le décret impérial du 15 octobre des espaces d’influence de l’une ou de l’autre d’exactitude du document et écourter le risque 1810 relatif aux Manufactures et Ateliers des autorités se trouve encore sous les cotes d’un document frauduleux. qui répandent une odeur insalubre ou 2Q82 et 83 lorsque le Génie et les Ponts et incommode (site du ministère de l’Écologie, Chaussées abornent les limites intérieures et du Développement durable et de l’Énergie : extérieures de la fortification de Strasbourg. http://www.ineris.fr/aida/consultation_ document/3377). Ainsi, très logiquement, cet espace échappe-t-il à Les ingénieurs des Mines pour le Service l’emprise de la municipalité, pour être de l’unique des etablissements dangereux. 12_ Comme l’extrait du plan cadastral ressort militaire. Mais surtout, les ADBR conservent les fonds parcellaire du territoire de Strasbourg, canton appelé Wacken section C, lié issus des différents services de la préfecture à l’installation d’une amidonnerie dans du Bas-Rhin. Ainsi la série 5M (106 documents le moulin du Wacken et certifié conforme cartographiques inventoriés) concerne le Ser- à la minute par le directeur des contributions vice des établissements dangereux, insalubres directes du cadastre (ADBR 5M177). ou incommodes. Depuis le décret du 15 octobre 1810, relatif « aux manufactures et ateliers qui répandent une odeur insalubre ou incom- mode10 », l’installation en ville de différents types d’entreprises est soumise à l’approbation d’un conseil de salubrité. Par exemple, les ami- donneries, les « tueries » (abattoirs) et les fours à chaux doivent être strictement isolés de toute habitation ; les chandelleries, les fabriques de suif en branche ou les salles de dissection sont également incitées à s’installer à distance des habitations, mais de manière moins stricte ; enfin les fabricants de boutons ou les brasseurs peuvent s’établir en ville11.

Par conséquent, toute installation de ce type d’activité doit obtenir l’autorisation du préfet, qui s’appuie notamment sur l’avis de l’ingénieur IV des Mines du département du Bas-Rhin, qui lui se fonde en partie sur les divers plans présen- tés par le requérant. Ces dossiers contiennent donc des plans détaillés des installations (plans On peut encore mentionner que certains plans de chaudières par exemple), des plans des bâti- militaires fournissent l’occasion d’observer des ments où doit se dérouler l’activité, mais éga- projets d’extension de la ville dont les plans lement des plans de situation du bâtiment au originaux ont disparu. Ainsi, sous la cote 48J33 sein du quartier où il s’installe. L’argument de sont conservés deux plans sur calque qui repro- la distance influe alors sur le format même du duisent, sur le tracé de l’enceinte antérieure à document, puisqu’un certain nombre se pré- 1870, des projets de création de la Neustadt. sente sous forme circulaire, le rayon du cercle Or, si un de ces projets représente le plan correspondant généralement à une distance Conrath, bien connu par diverses sources8, de 500 mètres permettant d’évaluer immédia- l’autre est celui d’Eggert, connu uniquement tement l’impact de l’activité envisagée sur le par une publication en article (ill. I). quartier (ill. III).

Les documents d’origine militaire permettent Généralement dessinés par le propriétaire lui- donc d’approcher par un autre biais la program- même, une grande quantité de ces documents IV. Comparaison des deux mation de la Neustadt de Strasbourg. Cela sont réalisés sur calque, prenant le cadastre ou versions de plan Blondel : en haut (ADBR 1L/PLAN6/3), concerne des séries qui se présentent en dou- le plan Villot de 1829 comme fond de plan. Au plan aligné de la place Kléber ; blons (total ou partiel) du fonds des AVCUS. besoin, le requérant a pris soin de faire certifier en bas (ADBR 1L/PLAN5/3), Voyons maintenant les éléments propres aux conforme son plan par un agent municipal ou plan non aligné de la même place. fonds des ADBR. cadastral12. (Numérisation ADBR). PAGE 22

13_ ADBR 5M168. Les activités concernées à Strasbourg première traverse se raccrochent plusieurs 14_ ADBR 5M183. englobent les installations de chaudières ou routes de seconde classe qui assurent la liai- de machines à vapeur, les fabriques de toiles son depuis les portes de Saverne et de Pierre 15_ Dont le point zéro se trouve sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame cirées, les tueries (dont certaines en contradic- (rues du Faubourg-de-Saverne, du Faubourg-de- de Paris, tous les kilométrages étant tion totale avec la loi de 1810 comme l’abattoir Pierre, de la Nuée-Bleue et de la Mésange). Il calculés à partir de ce point. situé en plein cœur du village du Neudorf13), est à noter que Blondel avait particulièrement 16_ SP : série S provisoire, les fonds les fabriques d’allumettes chimiques, les ami- soigné ces rues dans son projet d’alignement, des Ponts et Chaussées étant en cours donneries, les brasseries, les commerces de à la demande de l’Armée qui souhaitait de d’inventaire. chiffons et d’os (également en contravention meilleures liaisons avec les portes de la ville et 17_ ADBR 2SP52. avec la loi comme le marchand de chiffons ins- une place d’armes (actuelle place Kléber dont tallé rue du Bain-aux-Plantes14), les fabriques de la mise en place a supprimé l’ancien couvent 18_ ADBR 2SP52. colles fortes, les fonderies de suif, les fabriques des franciscains). de savon et de chandelles. Leur installation peut donner lieu à des règlements de compte violents par voie administrative interposée. En effet, l’autorisation du préfet ne garantit pas la pérennité du commerce puisque celui-ci est soumis à un contrôle policier régulier et peut être fermé s’il ne répond pas aux exigences en vigueur ; le voisinage peut émettre des plaintes et demander la fermeture d’une fabrique auprès de la préfecture. Ainsi, le sieur Samüel, fabri- quant de chandelles rue des Orphelins, se retrouve confronté aux plaintes de voisins quant à l’odeur répandue par son atelier (certaines personnes se disent malades et prêtes à démé- nager) et subit plusieurs inspections entre 1838 et 1839 (dossier 5 M 195). On constate à la lecture de ce dossier que l’avis de l’architecte de la ville est également sollicité pour juger de la pertinence d’accorder ou de retirer l’autorisa- tion d’installation. V Ainsi, de nouveau, les services municipaux et les services de l’État établissent un dialogue dans la gestion de la ville. La mainmise des Ponts et Chaussées sur la gestion de ces rues empêche la municipalité d’y intervenir. Toute demande de travaux de façade Les Ponts et Chaussées ou de modifications de l’alignement de ces rues, L’autre service d’État qui engendre des cartes ou des quais des cours d’eau, leur doit être sou- et plans à l’échelle de Strasbourg est celui mise pour avis au préfet. Sont ainsi conservés en des Ponts et Chaussées (176 documents série S et SP16 les dossiers de demandes d’ali- cartographiques, séries S et SP). Créé en gnements touchant ce réseau viaire. Mais on y 1716, ce corps a en charge le réseau rou- trouve également les grands projets d’alignement tier de France15 et la gestion des cours d’eau de la traverse. Ces derniers comptent parmi les navigables. En 1776, un arrêt définit quatre documents les plus impressionnants des ADBR. classes de routes, depuis les « grandes routes En effet, réalisés au 1/200, souvent d’un seul qui traversent la totalité du royaume, ou qui tenant, ils se présentent comme de longues conduisent de la capitale dans les principales bandes de près de 15 mètres de long, repliées en villes, ports ou entrepôts de commerce » accordéon, et décrivent l’intégralité de la traverse. jusqu’aux petites voies locales. Les routes de Au-delà des alignements, ils renseignent aussi sur la première classe, ou routes royales (plus tard les maisons bordant les rues concernées. Ainsi, routes impériales ou nationales), devront avoir pour chaque bâtisse sont indiqués non seule- 42 pieds de largeur, soit environ 13 mètres. ment son numéro et le nom de son propriétaire Dans le cas de Strasbourg, le corps a donc (voire sa fonction dans le cas d’une auberge ou en charge « la traverse », c’est-à-dire la route d’une grange), mais également un commentaire dite « de Paris à Strasbourg et en Allemagne » sommaire sur l’état de son bâti. Par exemple, le au moment de son passage dans la ville ainsi n° 91 de la rue du Vieux-Marché-aux-Vins est dite que l’intégralité des cours d’eau traversant la en 1823 « toute en pierre, 2 étages, […] une lan- ville (la Bruche, l’Ill et le canal du Faux-Rem- terne en pierre en saillie17». Deux exemplaires de part). La traverse correspond alors à la route cet alignement sont connus, l’un datant de 1823, V. Plan d’alignement de la rue des Romains, aux rues du Faubourg-National, l’autre de 185618. C’est alors une foule de rensei- du Vieux-Marché-aux-Vins en 1823 (en haut) et en 1856 du Vieux-Marché-aux-Vins, de la Haute-Mon- gnements qui nous est apportée sur la traverse, (en bas) par les Ponts tée, des Grandes-Arcades, du Vieux-Marché- non seulement à un instant T, mais également sur et Chaussées. (ADBR 2SP52, aux-Poissons et d’Austerlitz (en gros, de la son évolution au cours de la première moitié du ph. C. Xandry). porte Blanche à la porte d’Austerlitz). À cette xixe siècle (ill. V). PAGE 23

Il s’agit de la mission principale du service des phiques (manuscrites, à l’encre rouge). Par ailleurs, 19_ Cependant, le texte pouvant être associé à l’opération de levée topographique n’a pas Ponts et Chaussées. Néanmoins, ses ingénieurs des mises à jour sont marquées à l’encre bleue, été retrouvé. peuvent également toucher à d’autres dossiers, mais non datées. Enfin, y sont indiqués les noms et comme la création du canal de la Marne au titres de tous les employés du cadastre concernés 20_ Ainsi, le service ayant succédé aux des Ponts et Chaussées n’est-il pas connu. Rhin et les procédures d’expropriation qui en par l’opération, ce qui devrait permettre de restituer, Cependant, au vu des plans d’alignement découlent (SP883), ou l’arrivée du chemin de au moins en partie, l’organisation de ce service. des services municipaux de cette période, fer à Strasbourg (SP849). Mais surtout, ils par- il est établi que ce n’est toujours pas la ville ticipent aux côtés des représentants du Génie Parmi les autres plans de cette période, on qui s’occupe des rues de la traverse. militaire de la ville de Strasbourg à l’entretien compte quelques plans de la ville et de ses et à l’aménagement des voies de communica- environs (2L/PLAN11/1, 1885), ainsi que des tion (routes et cours d’eau) lorsque celles-ci Bebauungspläne (plans d’aménagement : 2L/ traversent les zones de servitudes militaires. PLAN2), et des cartes d’état-major allemandes Cette coopération entre deux services sur un utilisant comme fond de plan les cartes mili- même espace est peut-être la plus frappante taires françaises mais en leur ajoutant la nou- parmi celles évoquées jusqu’à présent. Elle a en velle ceinture de forts de 1875 (4D/PLAN6/4). effet nécessité la mise en place de commissions Outre le fait de compléter les séries des AVCUS, particulières, appelées Travaux mixtes, pour les ces plans mettent en évidence une nouveauté dossiers desquelles les deux parties signent à cartographique. En effet, pour la première fois, égalité les plans, sans qu’une partie ne prenne le des documents inventoriés pour ce travail uti- pas sur l’autre comme c’était le cas auparavant. lisent la représentation par courbes de niveau sur des documents à grande échelle. Cependant, la majorité des documents inventoriés restants sont des plans venant en appui de dossiers de tel ou 1871-1919 : UN VIDE DOCUMENTAIRE tel service d’administration du Statthalter. Si les continuités de service entre la période française Contrairement à ce qu’il a été constaté pour les et la période allemande n’ont pu être identifiées20, fonds conservés aux AVCUS, dans le cas des un certain nombre de projets sont documentés. ADBR, il est extrêmement compliqué d’établir des Ainsi, quelques plans liés au développement de comparaisons entre cette première période et la ville : projet d’élévation du palais du Rhin, plan celle couvrant 1871-1919 du fait de la disparité d’agrandissement de la ville (inconsultable car en de la conservation des documents, ou plus exac- trop mauvais état), plan des terrains à acquérir tement du cadre de classement de la série AL qui pour l’agrandissement de l’enceinte (4L/PLAN1), rend difficile d’y repérer les documents cartogra- ou les projets de routes et de rues associées aux phiques. En effet, sur les 443 documents identi- nouvelles portes, gérés par les ingénieurs mili- fiés (dont seulement 29 après 1919), le cadastre taires (405D246). Des projets de 1877 concer- allemand, réalisé entre 1890 et 1903, en repré- nant le tramway et la gare centrale, les plans des sente à lui seul 338 : 322 planches par section extensions des campus du palais universitaire et et 16 plans d’assemblage par quartier datés de de l’hôpital sont également repérés au sein des 1895 à 1898 (série 3P243 essentiellement). De séries AL et D. C’est le grand chantier qui secoue plus, ni les administrations qui ont relayé les dif- alors la ville qui est perceptible. férents services de la préfecture française (et notamment ceux des Ponts et Chaussées et des Mais c’est l’apparition de plans « historiques » Mines), ni la répartition des tâches entre services qui marque surtout cette période. Cela com- d’État et services municipaux sont connues. Par mence avec les atlas liés aux histoires du conséquent, les fonds d’archives susceptibles de siège de Strasbourg de 1870, réalisés par un conserver les plans relatifs aux activités de ces ingénieur militaire allemand (1Fi40). Puis, ce services ne sont pas encore identifiés. sont surtout les rééditions de plans anciens de Strasbourg, comme celui de Specklin de 1576 Cependant, les fonds des ADBR présentent cer- repris par E. Lessing (1L/PLAN1, 1890), ou les tains avantages sur les archives des AVCUS. Le restitutions des différents agrandissements de plus important est celui de disposer d’un ensemble la ville, notamment celle de l’ingénieur militaire complet de planches cadastrales allemandes alors Von Poellnitz (1 Fi 12/50, 1877). L’extension que la série des AVCUS est très lacunaire. Les diffé- de la ville par la Neustadt tend alors à s’inscrire rentes sections y sont représentées dans leur inté- comme le développement d’une histoire longue. gralité et non par petits ensembles de parcelles, aux échelles 1/250, 1/500 et 1/1 000, suivant la taille de la section. Un code graphique leur est appliqué par le biais d’aplats de couleur : brun pour 1920-1945 : UN GRAND PROJET la voirie, bleu pour les cours d‘eau, rose pour l‘habi- PORTUAIRE tat, rouge pour les édifices publics, gris pour les bâtiments annexes (écuries, garages…) ; les limites Si la période de l’annexion est pauvre en docu- de sections cadastrales sont surlignées en violet et ments cartographiques, celle de 1920-1945 est les limites de sections administratives en vert. Des encore plus démunie : seuls 60 plans sont iden- traces de leur levée y sont encore présentes avec tifiés. On compte parmi eux quelques planches notamment l’emplacement des différents points de de mise à jour du cadastre allemand, datant levage (numérotés à la main à l‘encre rouge19), la de 1933, les suites des cartes d’état-major, présence d’un carroyage et de coordonnées géogra- désormais gérées par le Service géographique PAGE 24

21_ Les seules exceptions au xixe siècle de l’armée, quelques plans du Service municipal En revoyant à cette lumière les fonds des sont Boudhors qui porte deux casquettes - ingénieur des Ponts et Chaussées et d’arpentage, mais surtout les projets d’extension AVCUS, il semble que cette séparation persiste architecte de la ville -, et un plan de Villot du port du Rhin en 1921 (121 AL 1388). Le port à la période allemande. En effet, sans reve- concernant la rue du Vieux-Marché-aux-Vins. de Strasbourg (dont le développement était du nir sur l’enceinte, les rares plans d’alignement 22_ Cf. Angela Kerdilès Weiler, Limites ressort de la Direction des ports de Strasbourg de la traverse ne présentent pas le même gra- urbaines de Strasbourg. Évolution et et de Kehl) est en effet un enjeu économique phisme que ceux du Stadtbauamt, et ne sont mutation, Strasbourg, Société savante important de la nouvelle administration. Il s’était quasiment pas signés. La seule signature est d’Alsace, 2005. Pour le détail des longueurs considérablement développé sous l’annexion au celle du Kaiserlicher Baurat. Par ailleurs, aucun et largeurs des systèmes défensifs, ainsi que point de devenir l’un des plus importants ports des plans du Stadtbauamt ne touche à la tra- les tableaux de statistiques, voir p. 122-124. fluviaux de l’Europe du Nord, avec un trafic dense verse. Ainsi, si une certaine continuité semble 23_ En sachant que les lois sur les zones et varié. Or, ce trafic était surtout tourné vers la prévaloir au cours du temps au sein d’un même de servitudes militaires n’ont finalement rive est du Rhin, débouchée remise en question service, une rupture forte est observable dans été abrogées qu’en… 2004 (!) par l’ordonnance n°2004-1374 du 20 décembre après le rattachement de Strasbourg à la France. la représentation de l’espace que ce soit au 2004 - article 5 (voir le site http://www. De plus, en 1920 le port de Kehl, juste en face, cours du temps ou à un même moment. Cela legifrance.gouv.fr). est plus étendu en surface. Le Strasbourg fran- est particulièrement perceptible quand on com- çais doit donc faire face au double défi de la pare les plans d’alignement des Ponts et Chaus- concurrence de Kehl et de la nécessité de main- sées à ceux des services municipaux, la charte tenir (voire d’accroître) la puissance économique graphique étant totalement différente. de son port malgré une modification majeure de ses réseaux commerciaux. Cela entraîne des Ainsi, une ville qui semblait jouir d’une grande projets à grande échelle (un port devant aller maîtrise quant à son développement est en défi- jusqu’au Neuhof) que la municipalité présente à nitive largement soumise aux contraintes que l’approbation de l’État. peut exercer un pouvoir central, au moins pour la première partie du xixe siècle, voire jusqu’au démantèlement de l’enceinte dans les années 193023. CONCLUSION

Au final, malgré certains éléments propres à la ville de Strasbourg comme les séries notariales, Eine zum Teil von der les fonds des ADBR présentent essentiellement Zentralregierung verwaltete Stadt: la ville en lien avec l’extérieur que cela concerne Der Karten- und Planbestand les services de l’État (civils ou militaires) ou son der Archives Départementales commerce extérieur avec le port. Ils ont donc le du Bas-Rhin (ADBR) von Straßburg très grand intérêt de faire émerger de nouveaux Catherine Xandry acteurs dans la production cartographique stras- bourgeoise à savoir essentiellement les services Die Inventarisierung des Kartenbestands du cadastre, les services militaires (Dépôt de der Archives Départementales du Bas-Rhin la Guerre, Dépôt des Fortifications ou Service (ADBR) trägt dazu bei, die in den Archives géographique de l’armée et Génie militaire) et les de la Ville et de la Communauté Urbaine services de la préfecture (Mines, Ponts et Chaus- de Strasbourg (AVCUS) gewonnenen Ein- sées…). On voit à cette occasion une certaine drücke zu vervollständigen. Er erweitert continuité dans les services entre les périodes nämlich das Feld der Akteure und Verfas- françaises et allemandes ou tout au moins une ser der Karten, indem er sich dem mili- réutilisation des fonds de plan. Ainsi, les cartes tärischen Ingenieurwesen (Corps militaire militaires allemandes de la fin duxix e siècle sont du Génie) und den verschiedenen Abtei- très clairement des copies des cartes françaises lungen der Präfektur des Départements agrémentées de quelques mises à jour (notam- Bas-Rhin und damit des Staats auseinan- ment la nouvelle ceinture de forts). dersetzt. Es zeigt sich – zumindest im Zei- traum von 1800-1870 – eine Teilung des Mais ce qui apparaît surtout est une division de Stadtgebiets zwischen den staatlichen Mili- l’espace entre les divers services et donc une tärbehörden und den städtischen Behör- différence de représentation de l’espace. Ainsi, den. Die keineswegs einheitlich verwal- la traverse de Strasbourg et les cours d’eau tete Stadt präsentierte sich daher wie ein dépendent des Ponts et Chaussées et la fortifica- Flickenteppich, der die Zusammenarbeit tion du Génie avec une interdépendance lorsque verschiedener Institutionen erforderte. les voies de communication traversent les ser- Obwohl es die Ordnung des Bestands in vitudes, la municipalité n’ayant pouvoir que sur den ADBR nicht erlaubt, die Kontinuität ce qui reste21 (ill. II). Cela peut sembler laisser dieses Phänomens für den Zeitraum der la quasi-totalité de l’espace sous l’égide de la Annexion eindeutig zu analysieren, lässt municipalité, mais c’est oublier qu’avant 1870 die Tatsache, dass die der Armee und der on compte 453 ha de superficie utilisée pour Präfektur unterstellten Gebiete von den l’enceinte contre 230 ha22 seulement pour la deutschen Stadtbehörden (nach dem Fun- surface enclose et cela sans compter les zones dus der AVCUS) nicht angetastet wurden, de servitudes. Les militaires possèdent donc, vermuten, dass sich diese Aufteilung nach au bas mot, le double de la surface intra-muros. 1870 fortsetzt. PAGE 25

TRASBOURG, AMÉNAGEMENT DE LA NEUSTADT ÉTUDE DU REMBLAIEMENT D’APRÈS UN PLAN AVEC COTES ALTIMÉTRIQUES VERS 1875, NUMÉRISATION ET MODÉLISATION GRAPHIQUE1 Thierry Hatt

1_ Cet article est un résumé, l’article Nous étudions l’aménagement de la Neustadt Au sud de l’Orangerie, les géomètres ont tracé complet plus richement illustré est grâce à un plan de nivellement2 découvert des lignes directrices, pour gérer les stations disponible à l’adresse : http://bit.ly/Cahier- aux Archives de la ville et de la communauté de mesure et couvrir l’espace. Ces tracés sont Metacult-08-2014-Hatt-avec-figures urbaine de Strasbourg par Catherine Xandry3. absents ailleurs. La densité des mesures et 2_ Plan de 142 x 93 cm, Archives de la ville Nous l’appellerons « plan ancien » (PA). Après ces lignes directrices montrent un intérêt par- et de la communauté urbaine de Strasbourg avoir daté ce plan, nous calculons son modèle ticulier pour cette partie de l’espace concer- (AVCUS), cote 316MW573. Les AVCUS nous ont fourni une image tif de qualité pour 4 numérique de terrain puis nous effectuons une nant de très nombreux propriétaires. Les cotes une exploitation détaillée. comparaison entre ce modèle, antérieur aux d’altitude mesurées utilisent un repère absolu travaux d’aménagements de la Neustadt, et le proche de celui utilisé par le modèle numérique 3_ Mes remerciements à C. Xandry pour son remarquable travail de dépouillement modèle numérique de terrain de janvier 2008. de 2008, NGF-IGN69. Pour démontrer ce point, des archives cartographiques, au géomètre- Ces opérations permettent de calculer la struc- nous avons comparé sur les deux plans, le PA expert du cabinet Graff-Kiehl qui a accepté ture spatiale et le volume du remblai apporté et celui de 2008, les altitudes de deux espaces de répondre à mes questions, à R. Tabouret pour ses vérifications de cubage pour protéger le quartier des inondations5 et inchangés, depuis le xviiie siècle pour l’un et le et sa relecture. organiser le réseau de distribution et d’évacua- début du xixe siècle pour l’autre : les ronds-points tion des eaux. du Contades et le pavillon Joséphine à l’Oran- 4_ Un modèle numérique de terrain (MNT) gerie. La similitude entre les altitudes des deux est une représentation 3D de la surface d’un terrain, calculée à partir des données systèmes de référence est remarquable, sauf un d’altitude de ce dernier. écart de 30 cm au sud et au nord-ouest du pavil- LES SOURCES lon Joséphine. 5_ Les crues de 1852 et 1876 ont inondé la Robertsau et la Wantzenau ; voir http:// Le plan ancien, présentation et datation hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/82/29/56/ Le plan est tamponné de plusieurs marques ANNEX/Programme_Junior_2007-2009- Le plan ancien décrit par arpentage et nivelle- allemandes : « Eigentum der Stadt Strassburg » Base_de_donnA_es_des_inondations_ ment un paysage parcellaire agricole peu bâti au recouvre une des réparations, celles-ci sont donc historiques_dans_le_Rhin_SupA_rieur.pdf (pointeur vérifié en août 2014). nord de Strasbourg, entre le parc du Contades plus anciennes. « Denkmal-Archiv Strassburg », à l’ouest et la rue actuelle du Général-Conrad soit une marque impériale, figure ailleurs ; est-ce 6_ La plus étroite de ces parcelles mesure à l’est. La partie sud, terrain militaire encore un document considéré comme « ancien » avant 182 m de longueur pour 2,3 m de largeur ! non aedificandi, n’est pas relevée, la limite nord 1918 pour qu’il soit estampé Denkmal Archiv est située sur le canal de la Marne au Rhin. Le et donc conservé dans une bibliothèque d’ar- plan est abîmé aux pliures et a été réparé mala- chives ? On y trouve également des notations en droitement, un papier collant non transparent français. Le mélange, après 1870, de français masquant une partie de l’information. et d’allemand, usuel sur les documents officiels de la ville, le cadastre par exemple, ne permet On peut y lire 656 cotes d’altitude, quelques pas non plus de dater le plan. La référence aux autres sont perdues, illisibles. Leur répartition « Ponts et Chaussées » et le calcul d’une échelle est inégale, très dense sur les parcelles en en allemand suggèrent un travail commun entre lanières6 de l’est, entre l’allée de la Robertsau francophones et germanophones ; une longue et le canal des Français, moins dense à l’ouest. inscription, qu’on devine en français, est rendue illisible par des papiers collants opaques. Les altitudes sont calculées au millimètre, ce qui semble étrange pour mesurer le niveau de En comparant différents plans, le cadastre de parcelles de labours. Sur les parcelles numé- 1840, le plan relief de 1836-1863 et le PA, on rotées au crayon (c’est donc un document de remarque ressemblances et différences. L’amé- travail), il y a de nombreux repères marqués nagement hydraulique représenté sur le PA est « B. M. », dont le sens échappe au géomètre- plus avancé que sur le cadastre dit « napoléonien » expert moderne que nous avons interrogé ; de 1840 ou sur le plan-relief de 1863, la plupart « balise » ? « borne maître » ? des laisses et méandres de l’Ill et l’Aar sont PAGE 26

7_ Gustave Fischbach, Guerre de 1870. comblés ; la convergence de l’Ill et du canal de Les données brutes du modèle numérique Le siège et le bombardement de Strasbourg, Paris, Librairie de Joël Cherbuliez, 1871 la Marne au Rhin est complètement aménagée. de terrain de 2008 et le cadastre de 2014 (texte intégral disponible sur la base Gallica : http://gallica.bnf.fr) ; merci à Emil Hädler Le bâti est très différent de celui du plan-relief La ville de Strasbourg a commandé en janvier pour la suggestion de cet ouvrage. de 1863. Le conflit de 1870 a fait des dégâts 2008 une altimétrie générale de son territoire 8_ Marie Pottecher, « Le chantier de la considérables. Le témoignage de Gustave de précision altimétrique NGF/IGN69 ± 10 cm Neustadt », dans D. Cassaz et S. Eberhardt Fischbach7 permet de le mesurer : le 17 août le en zone aménagée à raison de un point par (dir.), Strasbourg, un patrimoine urbain couvent du Bon-Pasteur est détruit au canon et mètre carré. La voirie est traitée correctement, exceptionnel, de la Grande Île à la par le feu ainsi que les « sapins de l’Orangerie » les bâtiments sont éliminés par un traitement Neustadt, Lyon, Lieux-Dits, 2013, p. 59-64. (p. 49-50) ; « la ville était à peu près dégagée du logiciel, certains gros bâtiments et des surfaces côté nord, des bâtiments et des arbres les plus d’eau créent quelques artefacts ponctuels, 9_ Voir http://www.strasbourg.eu/fr/ma- gênants pour la défense » (p. 38). Autrement dit, l’interaction ponts/eau donne lieu à des inter- situation/professionnel/open-data/donnees/ la banlieue proche a été privée des abris pos- polations locales erronées mais qui affectent referentiel-geographique-open-data, sibles pour l’ennemi pour une meilleure visibilité peu le relief général. Seuls douze millions de le format shp a été utilisé (pointeur vérifié en août 2014). des artilleurs de la place. points de mesure sont utilisés dans les limites du polygone des données de mesure du plan 10_ L’extraction calculée ici comporte Le PA montre que ces dégâts ont été réparés : ancien de 1875. 3 212 lignes x 5 511 colonnes soit 18 millions de points, pas de grille de les éléments bâtis y sont en forte augmentation, 0,50 m , coordonnées Lambert 93 ; limites la densité en est accrue, soit 254 contre 175 Le parcellaire de référence est fourni par le extrêmes en longitude : 1 050 312 m pour le plan relief. Nombre de constructions sont système d’information géographique de la com- à 1 053 072 m ; latitude : 6 841 911 m communes, beaucoup ont disparu, les cabanons munauté urbaine de Strasbourg en open data à 6 843 517 m. L’échelle de référence de jardinier au bord de l’Ill, d’autres sont nou- vectoriel, il s’agit du parcellaire au 1/2 000 est 1 / 2 000. Ces mesures ont été acquises 9 par laser aéroporté. Elles ont été utilisées velles. Le bain public dans l’eau de l’Aar, au droit de 2014 . par la ville uniquement pour recaler du Contades, est postérieur à 1870. les ortho-photos. 11_ Voir une présentation : https://cours. Les terrains militaires du sud n’ont pas été etsmtl.ca/sys866/Cours/documents/ touchés par la campagne de mesure, car il CONSTRUCTION DU SYSTÈME krigeage_juillet2002.pdf n’y a aucune trace d’aménagement des nou- D’INFORMATION GÉOGRAPHIQUE (pointeur vérifié en août 2014). velles fortifications de la ligne intérieure des ET DES MNT années 1875-1880, qui n’étaient pas l’affaire de civils de toute manière. Il n’y a aucun tracé, même provisoire, des lotissements futurs de Les plans de 1836-1863, 1840 et 1875 ont la Neustadt, comme on peut les voir crayon- été géo-rectifiés, géo-référencés en mode nés sur le cadastre de 1840, le plan est donc Lambert 93 sur le fond cadastral de référence antérieur à ces aménagements. La loi portant 2014. L’ensemble des mesures de nivellement sur les « restrictions de la liberté de bâtir dans délimite un polygone dont l’extérieur est « mis à les nouvelles parties de la ville » date de mai blanc » dans les deux MNT10 pour que la super- 1879. La ville s’engage à réaliser les rues8 dès position géographique soit significative. que les riverains s’engagent à construire leur parcelle et leur fait supporter une contribution Les courbes de niveau du MNT ont été financière proportionnelle à la longueur de la construites avec la méthode d’interpolation façade pour le nivellement, l’écoulement des du krigeage11. Celle-ci est adaptée à la distri- eaux, etc. Il est très probable que ce texte, bution très inégale des points du plan ancien antérieur d’un an au plan Conrath définitif, ait de 1875 avec l’inconvénient que plusieurs été précédé par des campagnes de mesures heures de calcul sont nécessaires. Les résul- du type de celle dont nous avons le plan sous tats sont lissés pour le PA, ce qui est logique les yeux. étant donné la distribution des points, plus rugueux pour le MNT 2008 à très forte den- En rassemblant tous ces éléments nous proposons sité de mesures. de dater cette campagne de mesures entre 1875 et 1879. Nous parlerons du « plan de 1875 ». LES MODALITÉS DE L’image zénithale du plan-relief REMBLAIEMENT DU QUARTIER, de 1836-1863, le cadastre de 1840 ASPECTS QUANTITATIFS Le plan-relief a été photographié et numérisé au musée des Plans-reliefs de Paris et fourni au La première étape consiste à calculer le Service de l’Inventaire du patrimoine en Alsace modèle numérique pour 1875. On y remarque qui nous en a procuré les trente tables (trente- l’importance de la dépression centrale de cinq images). Nous les avons assemblées puis l’Orangerie vers le sud, zone qui avait parti- réalisé l’extraction de la partie intéressante culièrement intéressé les géomètres. Nous pour servir de fond de référence antérieur à la calculons ensuite le MNT pour 2008. période qui nous occupe. L’étude des profils nord-sud et ouest-est montre Le cadastre de 1840 a été numérisé par le le rehaussement systématique de cette par- photographe des AVCUS. tie de la Neustadt, en moyenne deux mètres PAGE 27 d’épaisseur. L’importance de ce remblai est CONCLUSION 12_ Pottecher, op. cit., p. 60. aujourd’hui encore bien visible boulevard Paul Déroulède, au bord nord de la zone, au droit Les indices trouvés sur ce plan ancien, de la passerelle Ducrot. Une photographie confrontés au témoignage de G. Fischbach, d’époque12 montre devant le temple Saint-Paul permettent d’affirmer que ce nivellement est l’aménagement des voies en « digues » laissant une initiative prise après la guerre de 1870, au au centre des îlots un espace creux. plus tôt vers 1875, certainement en vue des aménagements de la Neustadt mis en œuvre Trois espaces typiques sont choisis : d’une part, autour de la loi de 1879. l’Orangerie et le Contades, comme références d’espaces non remblayés, d’autre part, l’espace Ce plan, antérieur aux travaux d’extension, four- principal de remblais, soit un « grand rectangle » nit une référence altimétrique de comparaison du quartier nord, de l’allée de la Robertsau à qui permet de démontrer l’importance et les l’ouest à la rue de l’Yser à l’est avec l’axe des techniques du remblaiement du nord de la ville rues Schickelé-Westercamp, au nord et au sud au cours de l’aménagement. Le nivellement de la limite de la rue Goethe. la Neustadt était connu depuis longtemps, la modélisation numérique permet de le quantifier La carte des différences d’altitude calculées et de le cartographier. entre les MNT de 1875 et de 2008 (pages 28-29) montre très bien l’importance des remblais apportés dans cet espace, jusqu’à quatre mètres d’épaisseur et d’altitude crois- sante vers le sud et l’effet de « digues », faute de nivellement à l’intérieur même des Die Anlage der Neustadt îlots. L’absence d’apports à l’Orangerie et in Straßburg: Studie über ihre au Contades entre les rivières Ill et Aar est Aufschüttung mit Digitalisierung particulièrement nette. Les niveaux élevés und zeichnerischer Modellierung de remblais au nord de l’île Sainte-Hélène, au niveau du pont de la Dordogne sont récents, nach einem mit Höhenmaßen postérieurs à 1960 et non significatifs pour versehenen Plan um 1875 notre sujet. Thierry Hatt

Le tableau de la page suivante donne l’essen- Die Aufschüttung des Geländes der nördli- tiel des conclusions chiffrées : les remblais chen Neustadt in Straßburg, zwischen dem nécessaires pour porter la surface du « grand Fischertor (Porte des Pêcheurs) und der rectangle » de 1875 au niveau de l’actuelle ont Orangerie auf der einen und dem Conta- été de 1 507 911 m3, soit plus de 18 000 m3 des-Park und der Rue du Général Picquart par hectare. Par contraste, les volumes sont auf der anderen Seite, ist ein seit langer beaucoup plus faibles pour l’Orangerie et cor- Zeit bekanntes Faktum. Man kann sie respondent au creusement postérieur des lacs an Hand von Fotografien und Postkarten et aux restes des fortifications prussiennes nachverfolgen, auf denen die Entwicklungs- de 1875-1880 au bord du canal de la Marne phasen der Stadt dokumentiert sind, oder au Rhin. Pour ce qui est du Contades, le solde anhand der Straßentopographie – zum négatif (remblais – déblais) n’est que de Beispiel entlang der Allée de la Robertsau 1 000 m3, soit de l’ordre de 300 m3 de déblai – verfolgen. par hectare. Die Entdeckung eines großen, mit L’ensemble « grand rectangle » est porté à une 650 Höhenkoten versehenen Arbeits- altitude maximale de 142,40 m (pour 137 m plans der Geometer ermöglicht es, diese en 1875) ; pour le Contades et l’Orangerie les Aufschüttung viel genauer zu untersuchen altitudes sont stables. und die Form und die Höhe der Ebene vor Anlage der Neustadt zu berechnen. Les simulations d’inondation, à l’altitude de 137,30 m, soit l’altitude moyenne du plan Dieser Plan kann auf einen Zeitraum ancien de 1875, ne tenant pas compte des zwischen 1875 und 1880 und damit vor effets de résurgence de la nappe ni des accé- Beginn der Stadterweiterung datiert wer- lérations ou ralentissements de l’eau autour den. Die 3-D-Modelllierung der Höhenla- des obstacles, montrent néanmoins à quel gen dieses Zeitabschnitts im Vergleich point ce remblaiement était nécessaire. On mit dem digitalen Modell des Terrains im observe que le quartier remblayé est presque Jahre 2008 erlaubt es,a das Volumen die- totalement hors eau, sauf les jardins de l’Uni- ser Aufschüttung detailliert zu beschreiben versité, les parties basses du Contades et und zu berechnen: Es wurden 1,52 Milli- l’Orangerie. On note toujours, au nord de la onen Kubikmeter Erdreich auf einer Flä- zone du « grand rectangle », l’effet « digues » che von 83 Hektar aufgeschüttet. Das des rues remblayées quand la partie interne entspricht einem Durchschnittswert von des îlots ne l’est pas. 18.000 Kubikmeter pro Hektar. PAGE 28

Calcul des cubages mis en œuvre (Z indique l’altitude)

1875 1875 2008 2008 Volume Remblai Déblai Surface Volume zone test Z min Z max Z min Z max net m3 m3 ha m3/ha en m en m en m en m m3 Quartier «grand 135 137 135 142,4 1517512 9601 1507911 83,2 18135,2 rectangle » Orangerie 135 136,5 135 142 137889 31183 106703 29,4 3627,7 Contades 137,3 138 137 138 1289 2273 -983 3,2 -307,2 PAGE 29

Sources cartographiques : Mosaïques des données brutes du modèle numérique de terrain de Strasbourg en janvier 2008 en projection Lambert 93 (remerciements à MM. Banaszak, Ernwein et Fromm, SIG-CUS). Plan coté de nivellement du nord de Strasbourg, vers 1875 (AVCUS 316MW573). Plans-reliefs de Strasbourg de 1836-1863, lieu de conservation, image zénithale, photographie et numérisation : musée des Plans-reliefs, Paris ; mise à disposition des images par SRIP Alsace, assem- blage Th. Hatt, 2012. Cadastre de 1840, AVCUS, cote 1197W, section C, feuille 5, numérisation AVCUS (remerciements à Mme Perry et M. Arena). Système d’information géographique et logiciel de modélisation 3D utilisé : Surfer 12 de Goldensoftware. PAGE 30

IE STADTENT- WICKLUNG VON STRASSBURG IN DEKADEN Emil Hädler

1_ Zuständig für das DFG-Teilprojekt von Das Teilprojekt Metacarto1 wertet seit Frühjahr 1830-1855 und 1855-1870 entsprechen zwei Metacult: Emil Hädler, Architekturinstitut 2013 historisches Planmaterial zur Kartogra- Entwicklungsphasen der französischen Epoche, der Hochschule Mainz. phie der Entwicklungsphasen von Straßburg die vom Ausbau der Infrastruktur, insbesondere 2_ Cathérine Xandry, „Les cartes et plans aus. Mittlerweile konnten weit über 4000 Doku- der Eisenbahn, geprägt sind. Die Stadt ist zu de Strasbourg dressés entre 1765 et 1940, mente gesichtet werden, die durch die akribi- dieser Zeit noch innerhalb des Vauban´schen conservés aux Archives de la ville et de la communauté urbaine de Strasbourg sche Detailarbeit von Catherine Xandry in diver- Festungsgürtels eingezwängt – mit einer beschei- (AVCUS)“, in: Metacult, Cahier / Arbeitsheft sen Archiven recherchiert, fotografiert und in denen Entwicklung umliegender Siedlungskerne. Nr. 1, avril 2014, S. 15-22 sowie in diesem einer Datenbank abgelegt wurden.2 Dreimal Heft: „Les cartes et plans de Strasbourg wurden Zwischenergebnisse auf Arbeitskonfe- 1870-1880 markiert mit der Annexion durch dressés entre 1765 et 1940, conservés aux 3 Archives départementales“. renzen von Metacult vorgestellt. Mit diesem das neu gegründete Deutsche Reich eine Zäsur Heft liegt erstmalig eine Synthese in gedruckter durch weitreichende Beschädigungen im Bom- 3_ KIT Karlsruhe, 15. November 2013; Form vor, die vier Entwicklungsjahrzehnte der bardement der Belagerung, dem unmittelbaren ENSA Strasbourg, 22. März 2014; JGU Mainz, 26. September 2014. Stadt Straßburg im 20. Jahrhundert zeigt. Vier Wiederaufbau zerstörter Quartiere im Westen weitere Dekaden sind für das 19. Jahrhundert zwischen Stadtgrabenkanal (Fossé du Faux-Rem- 4_ Datenquellen zum Download, in Vorbereitung. part) und neuer Umwallung sowie einer Pla- verfügbar 2013/2014: www.cadastre.gouv. fr (Karten M 1:10.000, im Format *.pdf, nungsphase für die Neustadt bis zur Annahme nicht parzellenscharf, nicht vektorisiert); Die vier Jahrzehnte von 1900 bis 1940 sind in des Generalbebauungsplans 1880. www.geoportail.gouv.fr (parzellenscharfe ihrer baulichen Entwicklung besonders komplex, Karten und einige historische Karten, nicht weil sie über den politischen Prozess der Wie- 1880-1900 zeigt in zwei Dekaden die bauliche vektorisiert, sowie aktuelle und historische derangliederung des deutschen Elsass an Frank- Entwicklungen zeitstilprägender Repräsentations- Luftaufnahmen); www.openstreetmap.org (Kartengrundlage in diversen Maßstäben, reich hinweg eine bruchlose Kontinuität moderner gebäude und eine erste kompakte Manifestation nicht vektorisiert); www.carto.strasbourg. Stadtentwicklung aufzeigen, die sich vor allem gründerzeitlichen bürgerlichen Wohnungsbaus in eu (diverses Karten und Bildmaterial, in drei Quartieren manifestiert: in der östlichen der westlichen Neustadt. bereitgestellt von der Communauté Urbaine Neustadt zwischen Ill und Hafen, in der südlichen de Strasbourg CUS, nicht vektorisiert). Altstadt zwischen Kleberplatz und dem Verbin- 1900-1919 stößt die deutsche Bauverwaltung 5_ SIG (Service d´information dungskanal sowie im Kern von Neudorf. in den letzten beiden Dekaden des Reichslands géographique) de la CUS (Communauté Elsass-Lothringen bemerkenswert innovative Urbaine de Strasbourg), http:// www.strasbourg.eu/fr/ma-situation/ Dem Ergebnis gingen mühsame Recherchen zum Projekte der öffentlichen Infrastruktur, der Stadt- professionnel/open-data/donnees/ verwendbaren digitalen Kartenmaterial voraus. sanierung und des Wohnbaus an, die auch die referentiel-geographique-open-data/bd- Es war unabdingbar, mit vektorisierten Plandaten Vororte und Neudorf einschließen. ref-2000 (Stand: 22.09.2014). Recherche- als Grundlage für Interpretationen und Überzeich- Schlagworte: bâti, parcellaire, voies, voirie. nungen zu arbeiten. Aus kostenfrei und öffentlich 1920-1939 werden trotz der Rückkehr Straßburgs 6_ Emil Hädler, „Historische Entwicklung zugänglichen Online-Portalen ließ sich trotz einer zu Frankreich in erstaunlicher Kontinuität zuvor der Neustadt – Geschichte des kaum überschaubaren Vielfalt die notwendige entwickelte Konzepte eines modernen Städtebaus Gartenfeldes“, in: Stadtteilrahmenplan 4 Nördliche Neustadt, Landeshauptstadt Datenqualität zunächst nicht gewinnen. Ein bruchlos fortgeführt und vollendet. Die Phase der Mainz 2009, auf: http://www.mainz.de/ Versuch, auf der Grundlage von openstreetmap. Betrachtung endet mit den Kriegszerstörungen C1256D6E003D3E93/files/RP_Noerdliche- org eine eigene vektorisierte Zeichnungsdatei zu 1944 im 1940 erneut annektierten Straßburg. Neustadt_www.pdf/$FILE/RP_Noerdliche- erstellen, erwies sich nur bedingt als brauchbar. Neustadt_www.pdf (Stand: 22.09.2014). Erst seitdem vektorisiertes und parzellenscharfes Zunächst war beabsichtigt, die zeitliche Abfolge 7_ Verwendete Plandaten 1830-1870: digitales Kartenmaterial im Februar 2014 vom dieser Ereignisse in Dekadenplänen graphisch ADBR SP 1020, Atlas Villot (1829); AVCUS graphischen Informationsdienst der Straßburger nachzuzeichnen und in chronologischer Entwick- 8PL47, Plan Générale Villot (1838); BNUS Stadtverwaltung in den Maßstäben M1:10.000 lung mehrfarbig darzustellen. Die methodische M.1.229, Plan topographique de la Ville de Strasbourg (1852); AVCUS, Plan de und M1:2.000 öffentlich und frei zugänglich zur Grundlage hierfür war ein Bauzeitenplan für die Strasbourg et de sa banlieue (1864); BNUS Verfügung gestellt wurde5, kam die Arbeit an den gründerzeitliche Mainzer Neustadt, der vom 10.625, Straßburg nach der Beschießung Karten voran. Autor 2009 im Auftrag des Stadtplanungsamts (1870), Cabinet d’Estampes, Paris, 4408e, Mainz erstellt wurde.6 Für die Zeit bis 1870 ließ Plan der Belagerung von Straßburg (1875). Es wurden Zeitschichten ausgewählt, die spezi- sich dieses Verfahren technisch durchhalten, da fische Ereignisketten dokumentieren: das vorhandene Planmaterial eine überschau- PAGE 31 bare Dichte aufweist und das Gefüge der Stadt die die Gleichzeitigkeit von Entwicklungen und die 8_ Die Umzeichnung wurden mit dem CAD- Programm Nemetschek durchgeführt. und besonders der Vororte zumeist nicht weiter Chronologie von Ereignissen in einer Synthese als bis auf die Ebene des Baublocks abbildet.7 überschaubar abbilden – unter Inkaufnahme not- 9_ Verwendete Plandaten 1940-1920: Die entsprechenden Karten ließen sich mit- wendiger, maßstabsbedingter Vergröberungen. AVCUS, Kartierung von Kriegsschäden in: Plan der Stadt Straßburg, M=1:4.000, tels selbst generierter Konturenzeichnungen Plandruck J. Fink 1941 (1944). Die auf Grundlage des Portals openstreetmap.org Kenntnis dieser Karte verdanke ich dem erzeugen.8 Das Vorgehen geriet mit der Phase Entgegenkommen von Benoît Jourdan, dem von 1870-1880 wegen der zunehmenden Kom- FESTUNG NACH 1875 hiermit herzlich gedankt sei. plexität der sich ausdehnenden Stadt an hand- AVCUS 1160W95, Serie von 25 Messblättern, werkliche Grenzen. Die Feinkörnigkeit der aufge- Die beim Bombardement von 187014 erheblich davon 7 fehlend: Deutscher Vermessungsplan im M=1:2000 (1941) fundenen Karten wurde zu hoch, um sie durch beschädigten Vauban´schen Festungswerke im eigene Umzeichnung noch bewältigen zu können. Westen und Norden wurden schon bald nach der IGN Institut National de l´Information géographique et forestière (abrufbar unter Die notwendige parzellenscharfe Unterscheidung deutschen Übernahme geschleift, das Gelände http://www.geoportail.gouv.fr/donnee/81/ innerhalb der Baublocks legte ab 1880 eine mit dem verfügbaren Material teilweise aufgefüllt photographies-aeriennes), Befliegung methodische Umkehrung des Verfahrens nahe: und planiert. Im großen westlichen Bogen von der im Juni 1932 (Stand: 22.09.2014); AVCUS Die Reduktion des modernen digitalen Katasters Ill bis zur Aar begann hier der anspruchsvollste Teil AMC67482_876W; Plan de la Commune de Strasbourg et de ses environs, dressé durch Löschen von bekannten Objekten und jün- des Neubaus einer modernen Festungsanlage – par le service de l´arpentage, M=1:4.000 geren Strukturen in den digitalen Plänen erlaubte ergänzt durch detachierte Forts weit außerhalb der in acht Blättern (1923 mit Fortschreibung die Rückverfolgung der baulichen Entwicklung9 in Stadt. Mit sechs Toren und drei bewehrten Pas- bis 1939); AVCUS 1160W21 et 1160W22, umgekehrter Richtung.10 Für die Epoche zwischen sagen für die Eisenbahn war die Maßnahme bis Plans de dérasement (zwei Mappen, präzise 1880 und 1900 wurde es hingegen erforderlich, 1880 bereits abgeschlossen. Der Rundschluss Bestandsaufnahme der preußischen Festung), M=1 :500 und M=1 :300 (1919, 1920, 1929). später niedergelegte Bauteile, z. B die Zitadelle im Osten unter Einbeziehung der Zitadelle erfolgte oder einige Kasernen, in den so reduzierten Plä- bis 1885.15 Parallel dazu nahm man den soforti- 10_ Verwendete Plandaten 1920-1900: 11 AVCUS 876W71-3, Trassierung von nen erneut nachzuzeichnen. Auf diese Weise gen Wiederaufbau der heutigen Stadtquartiere Wohnstraßen in Neudorf (1915); BNUS entwickelte sich ein neues historisches Karten- Faubourg de Pierre und Faubourg National mit der M.1278, Karte der Stadt Straßburg, werk von Straßburg, das sich dem Gegenstand Anlage des neuen Durchgangsbahnhofs in Angriff. angefertigt nach Ergebnissen der vom Anfang bzw. vom Ende des Betrachtungszeit- Verständlicherweise erscheinen die neuen Fes- Katastervermessung (1913); AVCUS raums 1830 und 1940 aus nähert. tungsanlagen in keinem der offiziellen deutschen 1160W89, Vermessungsamt der Stadt Straßburg, 12 Blätter M=1:2.000 (gezeichnet Stadtpläne und auch nicht im ansonsten parzellen- 1910, aktualisiert 1921 vom Service de Beim Einscannen und Überlagern der historischen scharfen deutschen Katasterplan. Sie sind in der l´arpentage mit französischen Einträgen); Karten mit dem heutigen digitalen Kataster stellte Regel neutral als „Militärgelände“ oder „Festungs- BNUS M.1271, Anlage zum Adressbuch: Plan sich heraus, dass eine kartographische Zuver- gelände“ bezeichnet und legen in einigen Kar- der Stadt Straßburg M=1:7500 (1912); BNUS M.1267, Anlage zum Adressbuch: Plan der lässigkeit des Planmaterials nicht gegeben ist. ten den graphischen Eindruck einer Grünanlage Stadt Straßburg M=1:7500 (1909); BNUS 16 Neben geodätisch präzise aufgenommenen Kar- nahe. Dokumente dieser Festungsanlage aus M.1258, Anlage Adressbuch (1903); BNUS ten und Messblättern existieren gedruckte Kar- deutscher Zeit und deutschen Ursprungs wurden M.1257a, Anlage zum Adressbuch (1901). tenwerke als Anlage zum Straßburger Adressbuch bisher nicht aufgefunden. Jedoch geben die franzö- 11_ Verwendete Plandaten 1900-1880: 17 im M=1:7500, die – verzerrt und nur teilweise sischen Messblätter ab 1919 zum Abbruch und BNUS M.10-646, Anlage zum Adressbuch: maßstäblich – nicht demselben Anspruch kar- zur Niederlegung der Anlagen genauen Aufschluss Plan der Stadt Straßburg M=1:7500 (1898); tographischer Genauigkeit genügen. Durch ihre über deren Bauweise und Geometrie. Sie wurden BNUS M.10.862 (1896); BNUS M.43.208- regelmäßige Aktualisierung und chronologische von Thierry Hatt im Verlauf der Recherche 2014 1, Anlage Adressbuch (1894); BNUS M.10.638, Anlage Adressbuch (1890); ADBR Datierbarkeit liefern sie aber unverzichtbare und digitalisiert, georeferenziert und graphisch inter- 93_3P243, deutscher Kataster M=1:500 inhaltlich genaue – wenn auch nicht maßhaltige – pretiert.18 Diese Zusammenschau unterschiedli- (1891/1893); BNUS M.1092, Bebauungsplan Hinweise zur baulichen Entwicklung der Stadt. Hin- cher Quellen ermöglichte es, die preußische Fes- der Stadt Straßburg, M=1:5000, gegen wurden die messtechnisch sehr genauen tungsanlage im Kartenmaßstab neu zu zeichnen. Generalbebauungsplan G. Conrath (1880). Katasterblätter und Karten des deutschen Vermes- Sie erscheint in den Metacult-Dekadenplänen als 12_ Laura Simak, Mitarbeiterin im sungsamts / des französischen Service de l‘arpen- massive Umwallung der neuen Stadt mit Glacis Architekturinstitut Mainz und Studierende tage zwar über Jahre fortgeschrieben und auch und Rayons. Eine Ausnahme bildet der Bereich im in der Fachrichtung Architektur an der Hochschule Mainz, übersetzt die farbig von der deutschen in die französische Epoche Süden, der durch die instandgesetzte Vauban´sche kommentierten Karten in druckfähige hinweg mit Rot-Einträgen überzeichnet. Allerdings Umwallung mit der Zitadelle und einem neuen Ver- Reinzeichnungen ist die exakte Datierung der farbigen Nachträge bindungskanal durch das Flutungsgebiet Neudorf 13_ Quantum GIS, Download-Link: http:// nicht immer eindeutig gegeben, da der Kataster ausreichend geschützt erschien. quantum-gis.softonic.de (Stand: 22.09.2014) nach Bedarf tagesaktuell vorgehalten wurde. Nur manchmal findet sich ein Datierungsvermerk am 14_ Gustave Fischbach, Le Siège et le Bombardement de Strasbourg, Strasbourg, Kartenrand. Das verwendete Kartenmaterial liegt Maurice Schauenburg Imprimeur, 1871 demzufolge in sehr verschiedenen, zum Teil unüb- ZWEI-GETEILTE NEUSTADT lichen Maßstäben vor. Es wurde deshalb von Laura 15_ Angela Kerdiles-Weiler, Limites urbaines de Strasbourg – évolution et mutations, 12 Simak entzerrt und georeferenziert. Dafür konnte Mit der Ausarbeitung des Generalbebauungsplans Strasbourg, Société savante d´Alsace, 2005. das kostenlos verfügbare Programm Quantum 1880 durch Stadtbaumeister Conrath beginnt die 13 16_ Catherine Xandry konnte im August GIS / QGIS open source verwendet werden. Die systematische Erschließung der westlichen Neu- 2014 im Militärarchiv / Service historique rektifizierten Plandokumente lassen sich dem kali- stadt zwischen den Festungstoren am Hagenauer de la défense (SHD), Vincennes nachweisen, brierten und auf GIS bezogenen digitalen Kataster Platz (Place d‘Haguenau), dem Schiltigheimer Platz dass die französische Spionage über die hinterlegen und gestatten die Durch- und Umzeich- (Place de Bordeaux) und dem Park Contades19 Details der deutschen Festung um 1879 nung der archivalisch belegten Karten trotz ihrer durch Aufschüttung des ehemaligen Glacis im exzellent im Bilde war: Cote 1VM301, Notes concernant les renseignements recueillis Unterschiedlichkeit in Qualität und Maßstab. Ziel Koordinatenraster der Vogesenstraße (Avenue des dans les reconnaissances faites en Allemagne dieser Operation von Überlagern, Ausfiltern, Redu- Vosges) und Kaiser-Friedrich-Straße (Avenue de la et en Italie du 15 juillet au 12 octobre 1879 – zieren und Interpretieren war es, leicht lesbare und Paix). Mehrere Blickachsen zum Münster, der Park Génie, Ministère de la Guerre, avec feuilles de für die Publikation druckfähige Karten zu erzeugen, Contades und der Kaiserplatz (Place de la Répu- croquis annexées. PAGE 32

17_ AVCUS 1160W21 et 1160W22, plans blique) geben dem Quartier sein städtebauliches Kleber) und Alt-Sankt-Peter (St. Pierre-le-Vieux). Der de dérasement (1919, 1920, 1929), zwei Mappen mit Karten im M=1 :500 und Gerüst – in axialem Bezug auf die bereits im Bau Große Durchbruch mit seinen drei Bauabschnitten M=1 :300, Tusche auf Karton, 80x100cm. befindliche neue Universität jenseits der Ill. Aber und einer Bauzeit über ein halbes Jahrhundert ist auch die räumlich umschließende Wirkung der als einzigartiges Dokument der Histoire Croisée 18_ Thierry Hatt, Plans de dérasement des fortifications Strasbourg, 1919-1920, neuen Umwallung und der Plätze am Ende der sich einer deutschen, dann französischen Großstadt 24 numérisation et interprétation graphique, rechtwinklig kreuzenden Boulevards mit ihren bei- Teilprojekt von Metacult. Die Bauten des Bürger- 2014. Mein herzlicher Dank an Herrn Hatt den gestalteten Toren sind markante Eckpunkte spitals mit seinem bemerkenswerten gründerzeitli- für die Einsicht in dieses unveröffentlichte dieses Koordinatensystems. Bis 1900 füllt sich chen Ensemble und der modernen Anlage von Karl Dossier. dieser zuerst entwickelte Teil der Neustadt mit und Paul Bonatz von 1906 bis 1914 wurden vom 19_ Tobias Möllmer, „Das Villenviertel am Gebäuden, bis 1910 ist das Quartier fast vollstän- Inventaire der DRAC ausführlich dokumentiert.25 Contades in Straßburg, Entwicklungslinien dig bebaut.20 Das homogene Schweizer Viertel der Zwischen- einer Stadtmorphologie im Spannungsfeld kriegszeit wartet noch auf eine Würdigung. deutsch-französischen Kulturtransfers“, in: Metacult Cahier / Heft 1, 2014, S. 31-43. Wesentlich schleppender vollzieht sich die Urba- nisierung im östlichen Teil der Neustadt jenseits 20_ Marie Pottecher, „Le chantier de la Neustadt“, in: Strasbourg. De la Grande von Aar und Ill mit ihrem tief liegenden, sumpfi- Île à la Neustadt. Un patrimoine urban gen Gelände bis zur Orangerie, das gleichwohl NEUDORF exceptionnel, Lyon, Lieux Dits, 2013, bereits vom Festungswall umschlossen ist. Die S. 59-64. Bauphasenkarten zeigen, dass dieses Quartier Als besonders sperrig erwies sich die bauzeitliche 21_ Vgl. den Aufsatz von Michael Darin in im Wesentlichen zwischen 1910 und 1939 seine Kartierung des Ortsteils Neudorf. Annähernd so diesem Heft. Bebauung erfährt21 – mit nach wie vor freien Bau- groß wie die Neustadt wurde dieses Überschwem- 22_ Vgl. den Aufsatz von Thierry Hatt in feldern im Osten und der wenig bebauten Insel mungsgebiet südlich der Stadt als Arbeiterviertel, diesem Heft. zwischen Aar und Ill, die hochwassergefährdet etwas despektierlich „Ratzederfel“ genannt, von bleibt. Die Untersuchung von Thierry Hatt in die- einer systematischen Urbanisierung erst spät 23_ [Hermann] Ehlgötz, „Landhausviertel 22 „Fünfzehnerworth“ [sic} der Stadt sem Heft zur Aufschüttung des großen, tief lie- erfasst, dann aber im 20. Jahrhundert mit bemer- Straßburg im Elsaß“, in: Der Städtebau, genden Bereichs bis zur Orangerie und der in kenswerten Bauten und Ensembles der städti- 1912, S. 137/138, Tf. 70. weitem Bogen umlaufenden Befestigung erklärt schen Infrastruktur versorgt. Als Grundlage diente 26 24_ Michael Darin, „La Grande Percée de plausibel die Schwierigkeiten, mit denen eine neben einer Untersuchung durch Thierry Hatt Strasbourg“, in: Strasbourg. De la Grande Urbanisierung zu kämpfen hatte: Bevor nicht Stra- ein Faltblatt der CUS27, eine regionalgeschichtli- Île à la Neustadt (wie Anm. 20), S. 104-112. ßen in dammähnlicher Aufschüttung mit der ent- che Dokumentation von Georges Schwenk28 und 25_ Olivier Haegel, „L´Hôpital de sprechenden technischen Infrastruktur wie Kana- insbesondere der Deutsche Kataster der 1890er Strasbourg“, in: Strasbourg. De la Grande lisation und Entwässerung hochwasserfrei fertig Jahre.29 Entlang gewachsener Landstraßen, die Île à la Neustadt (wie Anm. 24), S. 104- gestellt waren, konnte niemand an der Straße vom Metzgertor (Porte d´Austerlitz) und vom Spi- 112, sowie Denis Durand de Bousingen, bauen. Die Masse an zu bewegendem Material taltor (Porte de l‘Hôpital) nach Süden und ent- L´Hôpital de Strasbourg, une ville dans la ville. Strasbourg, Le Verger, 2003 war deutlich größer als in der westlichen Neu- lang der Rheinstraße (Route du Rhin) nach Osten stadt. Entsprechend dürfte die finanzielle Beteili- zur Rheinbrücke führten, entstanden nach der 26_ Thierry Hatt, „Neudorf en cartes gung an diesen Vorleistungen der Stadt erheblich Überschwemmung von 1870, die während der et plans, évolution xvii. – xxi. siècle“, in: Neudorf, nouveau village, nouvelle ville gewesen sein. Es verwundert deshalb kaum, dass Belagerung von Straßburg den gesamten Süden (catalogue de l’exposition réalisée par die Trassierung der Straßenzüge von Dekade zu unter Wasser gesetzt hatte, zunächst ungeordnete les Archives de la Ville et la Communauté Dekade sich immer wieder ändert – z. B. 1911 dörfliche Kerne in bescheidener Bauweise – von urbaine de Strasbourg, 1er octobre 2007-21 nach einem Realisierungswettbewerb für das der Stadt getrennt durch den Bahndamm nach décembre 2007). Strasbourg, AVCUS, 2007. Landhausviertel Fünfzehnerwörth (Quartier des Kehl in der heutigen Avenue Jean Jaurès. Vor dem 27_ Neudorf, à la découverte des quartiers Quinze) im Nord-Osten.23 Wechselnde Standortpla- Baubestand, den der deutsche Katasterplan der de Strasbourg. Strasbourg, CUS 2009 nungen für Kirchen belegen die Unsicherheit über 1890er Jahre zeigt, dürften nach der Überflutung (dépliant). die künftige Wohnbauentwicklung. Nur dort, wo nur wenige feste Gebäude übrig geblieben sein. 28_ Georges Schwenk, Aspects du die Aufschüttung bereits fertiggestellt war – wie Die Bauten in den Rayons waren niedergelegt. In Neudorf, Strasbourg, Oberlin, 1983. am Kölner Ring (Boulevard de la Marne) oder an der Zona non aedificandi des Glacis waren ohnehin 29_ ADBR, 3P243_386 bis 3P243_391, der Schwarzwaldstraße (Avenue de la Forêt Noire), keine, in den Rayons I und II nur leicht abzubre- Cadastre allemand / Deutscher Kataster ändert sich die Trassierung nicht mehr. So siedeln chende Bauten in Fachwerk zugelassen.30 Diese 1891-1893 (Neudorf). sich hier zunächst vor allem militärische Einrich- sog. „Rayonhäuser“ der 1880er und 1890er 30_ Hélène Antoni, „Servitudes militaires tungen in der Nähe zu den Kasernen der Espla- Jahre sind in bemerkenswerter Anzahl und Qua- et développement urbain : quelles nade an. Von der ursprünglichen Konzeption des lität zwischen dem ehem. Bahndamm und der continuités entre les régimes francais et Conrath´schen Achsenplans bleiben zuletzt nur Rheinstraße sowie im Quartier Schluthfeld erhal- allemands ?“, in: Metacult, Cahier / Heft 1, 2014, S. 23-29. Ansätze übrig. Andere Regionen im Stadtgebiet, ten. Man findet sie in geringerer Anzahl auch in namentlich in den aufblühenden Vororten, laufen den Vororten Elsau, Grüneberg (Montagne Verte) der Neustadt im 20. Jahrhundert den Rang ab. und Königshofen. Mit der Verlegung der Bahn- linie ab 1906 um Neudorf herum und dessen Einbeziehung als Ortsteil von Straßburg durch einen bewehrten und mit Bastionen befestigten ALTSTADT, SPITAL UND GROSSER Eisenbahndamm änderte sich die Entwicklung des DURCHBRUCH Arbeiterdorfs rasant hin zu einem geplanten Stadt- teil. Die Heterogenität der Anfangsjahre mit dem Für die Architektur- und Stadtbaugeschichte des alten Straßenraster entlang der Ziegelaustraße, 20. Jahrhunderts in Straßburg zeigt die Baupha- der Route du Polygone und der Route de Colmar senkartierung ab 1910 ein besonders reiches überwand Neudorf nie. Dazwischen zeugen aber Carré zwischen Bürgerspital (Hôpital Civil), Schwei- neu angelegte Trassen wie die Rue de Rathsam- zer Viertel mit Börsenplatz (Quartier Suisse / hausen, Rue de Landsberg, Rue de Bâle und im Place Lattre de Tassigny) sowie Kleberplatz (Place ehem. Riepberggraben nach dem Abbruch des PAGE 33

Bahndamms (heute Avenue Jean Jaurès) von einer 31_ Drei Bebauungspläne für Neudorf Le développement de Strasbourg und ein Entwicklungsplan für das städtischen Großzügigkeit, die das ältere Neudorf Industriegebiet Metzgerau: überlagert.31 In Lücken zwischen den alten Kernen par décennies konnten sich anspruchsvolle Einrichtungen ansie- AVCUS 876W70-2 (I - 693), Lageplan von Emil Hädler dem Industriegebiet in der Metzgerau, deln, wie das Waisenhaus von Ernst Vetterlein 1912, M=1:2000; AVCUS 876W84, (1909), die Musauschule (1906, heute Collège La partie Metacarto du projet Metacult Bebauungsplan von Neudorf, Teil I und Louise Weiss) und die Neufeldschule (1909) von exploite depuis le printemps 2013 des II, 1912, M=1:1000; AVCUS 876W71-3, Fritz Beblo, vor allem aber die Wohnquartiere plans qui représentent de façon carto- Bebauungsplan von Neudorf, Teil III, Jules Siegfried (1928 – noch von Fritz Beblo als graphique l’évolution de Strasbourg. Les 1915, M=1:1000. Kriegerheimstätten geplant32) und die Cité Rissler périodes choisies sont 1830-1855, 1855- 32_ AVCUS AMC67482_843W, (1933), beide realisiert unter Beblos Nachfolger 1870, 1870-1880, 1880-1900, 1900- Hochbauamt Straßburg / Fritz Beblo, Paul Dopff. Der Ortsteil Neudorf darf mit Fug und 1919 et 1920-1939, qui documentent Vorschlag zur Bebauung des städtischen Besitzes am neuen Waisenhause in Recht als die „andere, proletarischere Neustadt“ une suite d’événements marquants. Cette Neudorf mit Kriegerheimstätten und von Straßburg gelten – mit seiner Nähe zum 1912 contribution livre pour la première fois une Kleinwohnhäusern, November 1917. angelegten Industriegebiet Metzgerau, zu den synthèse, sous forme d’une suite de plans 33_ Interpretation der Dekaden Häfen und zur Eisenbahn. imprimés, montrant l’évolution de la ville zwischen 1880 und 1940 in sechs durant les quatre premières décennies de Farben violett-blau-grün-gelb-orange- du xxe siècle. La cartographie des muta- rot mit schriftlichen Vermerken, bearbeitet mit Photoshop auf der tions du xixe siècle est en préparation. LESBARKEIT DER CHRONOLOGISCHEN Grundlage der Vermessungsblätter Le développement urbain entre 1900 et des Service de l´arpentage, gezeichnet KARTEN 1940 est particulièrement complexe parce 1923 und aktualisiert bis 1939 (AVCUS qu’il affiche une continuité sans rupture, AMC67482_876W_000058, arpentage, Der Ausschnitt des vielfabrigen Arbeitsplans33 auf malgré le retour du Reichsland à la France. M=1:4.000). dieser Seite veranschaulicht die Schwierigkeit, die Cette continuité se manifeste en particu- Dichte dieser Informationen graphisch zu kompri- lier dans trois quartiers : la partie est de la mieren und die Zeitschichten lesbar voneinander Neustadt, entre l’Ill et le port, la partie sud zu trennen. Deshalb wurde für den doppelseiti- de la vieille ville entre la place Kléber et le gen Druck der Karten das Verfahren gewählt, nur canal de dérivation, ainsi que le centre du zwei Farben – ORANGE und ROT – für den jeweils Neudorf. Comme l’extrait du plan en cou- letzten und vorletzten Entwicklungsstand einer leur ci-dessous le montre, il est difficile de Epoche von zwanzig Jahren zu verwenden und rendre compte, sur une même carte, des die vorausgehenden Bauphasen in einem DUNK- différentes étapes de façon lisible. Aussi, LEN GRAU als Bestand darzustellen. Grünanlagen les cartes sont-elles présentées sur deux werden in GRÜN, Gewässer in BLAU gezeigt. Die pages et le choix a été fait d’utiliser peu Bereiche der Altstadt lassen sich nicht parzel- de couleurs : orange et rouge pour signifier lenscharf differenzieren. Sie werden in HELLEM les dernières et avant-dernières évolutions GRAU wiedergegeben. Die dort stattfindende d’une période de vingt ans, le gris foncé Innenentwicklung lässt sich – mit Ausnahme des pour les phases préexistantes, le gris clair Großen Durchbruchs – in diesem Maßstab nicht représentant le secteur de l’ellipse insu- darstellen. In der Abfolge der Pläne ergibt sich auf laire qui n’a pas été étudié parcelle par diese Weise die Chronologie der Stadtentwick- parcelle. Le résultat de cette impression lung in wenigen Farben, die die Druckgrafik und doit montrer si une lisibilité suffisante des das Layout (hoffentlich) bewältigen. Das Ergebnis strates successives du développement dieses Drucks soll zeigen, ob eine ausreichende urbain est atteinte. Lesbarkeit der vielschichtigen Stadtentwicklung erreicht werden konnte.

Interpretierter Arbeitsplan, Neudorf 1880 - 1940, ohne Maßstab (AVCUSAMC67482-876W). PAGE 34 PAGE 35 PAGE 36 PAGE 37 PAGE 38

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ER INGENIEUR EDUARD ZÜBLIN IN STRASSBURG ERSTE ÜBERLEGUNGEN ZU BAUTECHNISCHEN TRANSFERPHÄNOMENEN1

Christiane Weber 1_ Bei diesem Aufsatz handelt es sich um eine überarbeitete und übersetzte Version eines am 30. Januar 2014 auf dem 2e congrès francophone d’histoire de la construction in Um Transferphänomene in Architektur, Bautech- eines Schweizer Textilfabrikanten, absolvierte er Lyon gehaltenen Vortrags. nik und Städtebau nachvollziehen zu können, ab seinem 17. Lebensjahr in Winterthur in der 2_ Shahram Hosseinabadi, „Construire sind biographische Studien zu ausgewähl- Schweiz eine Ausbildung zum Adjusteur und Mon- à Strasbourg : architectes et avatars“, in: ten Protagonisten innerhalb des Straßburger teur auf Dampfmaschinen in der mechanischen Source(s), Nr. 3, 2013, S. 29-48. Shahram Hosseinabadi, „Parcours d’élèves architectes Bauwesens unerlässlich. Die Untersuchung Werkstatt der Firma Gebr. Sulzer. de l’école municipale de Dessin (1803) à der Ausbildungs- und Berufsbiographien von la Technische Winterschule (1874)“, in: Architekten, Baubeamten, Bauingenieuren und METACULT, Cahier/Arbeitsheft Nr. 1, April Bauunternehmern geben Aufschluss über das 2014, S. 44-48 ; Christiane Weber, „Die von ihnen erworbene Fachwissen sowie des- Architekturausbildung an der Kaiserlich Technischen Schule in Straßburg im sen Anwendung im Straßburger Kontext und Kontext des technischen Bildungswesens in stellt eine der Methoden dar, sich dem “schwer Deutschland“, in: METACULT, Nr. 1, April illustrierbaren“ Kulturtransfer zu nähern.2 Sieht 2014, S. 49-59, auf französisch erschienen man von den zum Teil gut dokumentierten Bio- als: „La formation en architecture à l’École impériale technique de Strasbourg“, in: graphien renommierter Privatarchitekten und Anne-Marie Châtelet, Franck Storne (Hgg.), herausragender städtischer Baubeamten ab, Des Beaux Arts à l’Université. Enseigner erweisen sich diese biographischen Studien in l’architecture à Strasbourg, Strasbourg, Bezug auf die übrigen am Bau Beteiligten wie ENSAS (u. a), 2013, S. 114–153. beispielsweise Bauingenieure wegen der sehr 3_ Wolf von Niebelschütz, Züblin-Bau dürftigen Quellenlage als überaus diffizil. Der 1898-1958, Stuttgart 1958. Züblin AG (Hg.), in diesem Beitrag als Protagonist vorgestellte Züblin-Bau im Bild von 1898 bis 1961, o. O. (vermutl. Stuttgart), 1962; Züblin AG (Hg.), Ingenieur Eduard Züblin ist als Persönlichkeit 75 Jahre Züblin-Bau 1898-1973, Stuttgart, deshalb besonders gut fassbar, weil die von Krämer, 1973; Senta Everts-Grigat, Karlheinz ihm gegründete Firma Züblin-Bau noch heute Fuchs, Züblin. 100 Jahre Bautechnik als Baufirma mit Hauptsitz in Stuttgart existiert. 1898–1998, Stuttgart, Züblin, 1998. Dank mehrerer Jubiläumsschriften und eines allerdings sehr unvollständigen Firmenarchivs I. Firma Züblin, Volksbad Straßburg, Bau der ist seine persönliche Laufbahn und das Wirken Eisenbetondachkonstruktion 3 seiner Firma nachvollziehbar. Ergänzt und über- VI (Everts-Grigat/Fuchs, S. 19). prüft werden können diese durchaus quellenkri- tisch zu lesenden Informationen anhand des II. Fritz Beblo mit Firma Aktenmaterials in den Archives de la Ville et de Züblin, Volksbad Straßburg, Armierungsplan des la Communauté de Strasbourg (AVCUS), das im Ab 1876 begab er sich auf Wanderschaft durch Eisenbetonträgers über dem Rahmen des Projekts derzeit ausgewertet wird. Europa, wo er zuerst in Lyon in einer Maschinen- Herrenbad (AVCUS 843 W 488). fabrik tätig war, anschließend als Chefmonteur in Manchester, wo er erstmals als „Ingenieur“ III. Fritz Beblo mit Firma Züblin, Volksbad Straßburg tituliert wird. Die sogenannte Titelfrage ist in (Kostka 2013, S. 117). DIE AUSBILDUNG EINES INGENIEURS diesem Kontext sehr interessant, da im 19. IN DER ZWEITEN HÄLFTE Jahrhundert die Titel „Architekt“, „Baumeister“ IV. Firma Züblin, Volksbad Gebweiler/Guebwiller, Ansicht DES 19. JAHRHUNDERTS oder „Ingenieur“ weder in Frankreich noch in den deutschen Ländern geschützt waren. Bis Schwimmbeckenkonstruktion (Hahn, S. 8, Abb. 9). 1902 im Deutschen Reich der akademische Eduard Züblin, Begründer der gleichnamigen Firma Grad eines „Diplom-Ingenieurs“ nach erfolgrei- V. Firma Züblin, Volksbad Züblin, wird im deutschsprachigen Raum als einer chem Abschluss der Diplomprüfung an einer Gebweiler/Guebwiller, Schnitt der Pioniere des Eisenbetonbaus bezeichnet.4 Technischen Hochschule eingeführt wurde – der durch das Schwimmbecken (Hahn, S. 7, Abb. 8). Der Unternehmer ließ sich 1898 im Alter von 50 ebenfalls nicht zwischen Architektur und Ingeni- Jahren in Straßburg nieder, nach einer zu dieser eurwesen unterscheidet –, gab die Bezeichnung VI. Eduard Züblin, Wasserturm Zeit bereits international geprägten Biographie:5 keinerlei Aufschluss über den Ausbildungsstand einer Spinnerei, Scafati (Italien), Geboren am 11. März 1850 in Neapel als Sohn des Trägers.6 1897 (Everts-Grigat/Fuchs, S. 14). PAGE 40

4_ Volker Hahn, Bauen mit armiertem Anschließend finden sich Spuren von Eduard DER BAUUNTERNEHMER ZÜBLIN Beton: Eduard Züblin. Leben und Wirken eines Ingenieurs in der Entwicklungszeit Züblin in Neapel in einer Spinnerei, wo er als IN STRASSBURG zu Beginn des 20. Jahrhunderts „Betriebsingenieur“ bezeichnet wird, dann in (= Herausragende Ingenieurleistungen einer Werkstätte für Eisenkonstruktionen in Im Jahr 1898 hatte Hennebique Eduard Züblin in der Bautechnik, Bd. 2), Düsseldorf, Turin. Im Alter von 33 Jahren trat er in ein Archi- eine Lizenz für Süddeutschland angetragen15, VDI-Ges. Bautechnik im Verein tekturbüro in Neapel ein, das von dem deut- woraufhin Züblin noch im selben Jahr zusammen Dt. Ingenieure, 1984, S. 3. schen Architekten Adolf Mauke geführt wurde mit seinem Schwager Alfons Escher ein Bauun- 5_ Zur Biographie siehe: Hahn (wie Anm. und Fabrikanlagen, Kraftwerke und Maschinen- ternehmen in Straßburg gründete. Die Haupt- 4), S. 3-4. Züblin 1973 (wie Anm. 3), S. 19-21. häuser plante – sämtlich Bauaufgaben, die Ende stadt des Reichslands Elsass-Lothringen erfuhr Everts-Grigat/Fuchs (wie Anm. 3), S. 13-15. des 19. Jahrhunderts nicht in das Aufgaben- zu diesem Zeitpunkt durch die von der deutschen 6_ Eckehardt Bolenz, Vom Baubeamten profil von Architekturschülern der Pariser École Verwaltung angeregte Stadterweiterung einen zum freiberuflichen Architekten. des Beaux-Arts oder der deutschen Technischen Bauboom, von dem Züblin vermutlich profitieren Technische Berufe im Bauwesen 16 (Preußen/Deutschland, 1799-1931) Hochschulen fielen. Für diese Bauten waren wollte. Im selben Jahr konnte bereits ein erster (= Europäische Hochschulschriften, Reihe III meist Maschinenbau- oder Bauingenieure ver- großer Auftrag der Stadtverwaltung für den Bau Geschichte und Hilfswissenschaften, Bd. 488), antwortlich, die die technischen Abläufe in den eines Städtischen Lagerhauses am Rheinhafen Frankfurt a. Main, Peter Lang, 1991, S. 20-22. Fabriken kannten.7 Im Jahr 1885 übernahm verzeichnet werden, mit dessen Ausbau zu die- 7_ Kerstin Renz, Industriearchitektur im Eduard Züblin schließlich das Architekturbüro sem Zeitpunkt begonnen worden war.17 Leider ist frühen 20. Jahrhundert. Das Büro von Mauke unter diesem Namen. das Gebäude heute verloren, aber sein Standort Philipp Jakob Manz, München, DVA, lässt sich mit Hilfe historischer Postkarten18 und 2005, S. 14-27. anhand des deutschen Katasters von 1912 – von 8_ H. Favre, „Einiges über den Beton französischer Seite 1921 aktualisiert – rekonst- armé nach dem System Hennebique“, in: EDUARD ZÜBLIN UND DER EISENBETON ruieren (siehe Aufsatz Brönner/Weber im ersten Schweizerische Bauzeitung, Nr. 5, 25. Jg., 19 1895, S. 31-32. Hahn (wie Anm. 4), S. 6. Arbeitsheft, Abb. 17 und 18). Der Vertrag mit Bereits in Italien – in seiner Funktion als Leiter der Stadt Straßburg, der durch die Festschriften 9_ Hahn (wie Anm. 4), S. 6. des Architekturbüros Mauke – war Züblin über der Firma Züblin überliefert ist, datiert vom 4. 10_ Ebd., S. 5. Everts-Grigat/Fuchs einen Aufsatz von H. Favre in der Schweizeri- Februar 1899 und nennt als Vertragsnehmer (wie Anm. 3), S.15. schen Bauzeitung „Einiges über den Béton armé den Ingenieur Eduard Züblin.20 Doch obwohl der 11_ Hahn (wie Anm. 4), S. 4-6. nach dem System Hennebique» auf das Kons- Auftrag zuerst allein an Züblin erteilt worden war, truktionsmaterial Béton armé (seit etwa 1900 wurde die Ausführung letztlich an die beiden kon- 12_ Alexander Kierdorf, „Why Hennebique Failed in Germany. Strategies and Obstacles im deutschsprachigen Raum als Eisenbeton, kurrierenden Bauunternehmen Wayss & Freitag in the Introduction of a New Construction seit den 1920er Jahren als Stahlbeton bezeich- und Eduard Züblin vergeben.21 Dabei teilten sich Technology“, in: Karl-Eugen Kurrer, Werner net) aufmerksam geworden.8 Er soll daraufhin die deutsche Baufirma Wayss & Freitag, die die Lorenz, Volker Wetzk (Hgg.), Proceedings oft he Kontakt zum französischen Bauunternehmer Lagerbauten erstellte, und die Firma Züblin, die Third International Congress on Construction 9 History, Band 2, Cottbus, NEUNPLUS1 Verlag, François Hennebique aufgenommen haben. Zu den Silobau errichtete den Auftrag. Wie Züblin 2009, S. 897-901, hier S. 897. diesem Zeitpunkt teilten sich zwei wirtschaftlich den Straßburger Behörden gegenüber durchge- besonders erfolgreiche Konstruktionssysteme setzt hatte, wurde der Bau nach dem französi- 13_ Publiziert u.a.: Hahn (wie Anm. 4), S. 22 5. Everts-Grigat/Fuchs (wie Anm. 3), S. 14. den europäischen Markt: Eben jenes System schen Hennebique-Patent ausgeführt. Züblin 1962 (wie Anm. 3), Abb. 2. von François Hennebique, das mehr in Frank- reich, Belgien, Italien und in der Schweiz ver- 14_ Cité de l’Architecture & du Patrimoine, Fonds Bétons armés Hennebique breitet war und die Bauweise nach dem älteren (BAH): 076 Ifa 114/25. Patent seines Landsmannes Joseph Monier, das EXKURS – DAS PATENT- hauptsächlich in Deutschland, Österreich und 15_ Hahn (wie Anm. 4), S. 6. Kierdorf (wie UND LIZENZWESEN 10 Anm. 12), S. 899. Züblin wird in der Zeitschrift Ungarn zur Anwendung kam. „Le Béton Armé“ (1. Jg., Nr. 11) im April Das Thema der patentierten Konstruktionswei- 1899 als „Agents et Concessionaires“ unter Der erste und bekannteste Patentnehmer von sen – wie die Stahlbetonbauweise beispiels- „Italie – Naples, Turin, Rome“ geführt mit der Joseph Monier in Deutschland war Conrad Frey- weise nach den jeweiligen Patenten der fran- Adresse „26, rue Monte de Dio, à Naples“ und unter „Alsace – Strasbourg“ mit der Adresse tag, der mit dem Unternehmer Gustav Adolf zösischen Erfinder und Unternehmer Joseph „Kuhngasse 12“ nicht aber unter „Allemagne“. Wayss und dem Ingenieur Mathias Coenen Monier und François Hennebique – steht im die Baufirma Wayss & Freitag A.G. gegründet Kontext der Entwicklung des Patentwesens im 16_ Wolfgang Brönner, Christiane Weber, 11 „Der neue Blick auf Straßburgs ‚Neustadt’“, hatte. Hennebique versuchte in Deutschland 19. Jahrhundert. Patente waren immer schon in: METACULT, Nr. 1, April 2014, S. 5–13; durch das Bauunternehmen Martenstein & Jos- ein wesentliches Medium des Techniktransfers Dominique Cassaz, Sophie Eberhardt seaux in Frankfurt am Main Fuß zu fassen.12 gewesen. Unter dem Ancien Régime war der (Hrsg.), Strasbourg. Un patrimoine Eduard Züblin unterzeichnete mit Hennebique Schutz des geistigen Eigentums eines Erfinders urbain exceptionnel. De la Grande-Île à zunächst einen Lizenzvertrag für Neapel und in Form eines königlichen Privilegs erfolgt. Nach la Neustadt, Lyon, Lieux Dits, 2013; Marie Pottecher, „La Neustadt de Strasbourg“, in: testete 1894 das neue Konstruktionssystem Abschaffung sämtlicher Privilegien während der Jean-Louis Cohen, Hartmut Frank (Hrsg.), bei einem Terrassenanbau an seinem eigenen Revolution in Frankreich wurde 1791 die „loi Interferénces/Interferenzen. Architecture Wohnhaus. 1897 wandte er es für einen Was- relative aux découvertes utiles et aux moyens Allemagne – France 1800–2000, serbehälter einer Spinnerei bei Scafati an, der d’en assurer la propriété aux auteurs“ erlassen, Strasbourg, Éditions des Musées de Strasbourg, 2013, S. 174-181. immer wieder publiziert und zu einer Inkunabel die erste kodifizierte Norm zum Schutz des geis- der Bautechnikgeschichte geworden ist (Abb. 6).13 tigen Eigentums.23 Der Erlass dieses Gesetzes 17_ Port autonome de Strasbourg (Hg.), Im Bestand Hennebique der Cité de l’Architec- hatte vor allem wirtschaftliche Beweggründe: Le port de Strasbourg, Strasbourg, Imprimerie des dernières nouvelles, 1948, S. 26. ture & du Patrimoine befindet sich eine Post- Man wollte in der Zeit der Frühindustrialisierung karte – über den Stempel datierbar auf 1898 das französische Gewerbe fördern und gegen 18_ Mein Dank gilt Tobias Möllmer, – auf der sich „teinturerie Salerne, Italie“ ent- den Einfluss vor allem der englischen Märkte dessen Sammlung historischer Postkarten 24 sehr hilfreich ist. ziffern lässt und in englischer Sprache, „Henne- sichern. Auch im deutschsprachigen Raum bique’s Patent Constructions in Ferro-Concrete“, stellte sich mit zunehmender Industrialisierung mit Nennung Züblins als „Architekt“.14 die Frage nach dem Erfinderschutz. Die Konstel- PAGE 41 lation war durch die föderale Struktur allerdings gestempelt.37 Ebenfalls im Central Büro in der 19_ AVCUS 1160 W 89. Auf dem Katasterblatt erkennt man auch die Lage des deutlich schwieriger, da die unterschiedlichen Frankfurter Kaiserstraße 68 entstand die stati- Firmengeländes von Züblin zwischen dem Länder abweichende oder teilweise noch gar sche Berechnung, die vom 13., 21. und 28. Juni Handels- und dem Industriehafen. Mein Dank keine Patentgesetzgebung hatten.25 Dabei unter- 1899 datiert, und ebenfalls in deutsch abgefasst gilt Catherine Xandry für die Übermittlung schieden sich vor allem die südlichen Bundes- ist. Danach wurden diese Dokumente in die Pari- des Planes. Zum städtischen Getreidesilo siehe staaten – so die Königreiche Württemberg und ser Zentrale gesandt, wo – gegen 10 % Lizenzge- zudem: Züblin 1973 (wie Anm. 3), S. 23; Hahn (wie Anm. 4), S. 5; Niebelschütz (wie Anm. 3), Bayern – von den strengeren preußischen Rege- bühr – vier Monate nach dem ersten Entwurf die S. 99; Everts-Grigat/Fuchs (wie Anm. 3), S. 5; lungen, da sie sich nach der Neuordnung unter Werkpläne im Maßstab 1:50 gefertigt werden. H. Schürch, „Silobauten in Eisenbeton“, in: Napoleon an der französischen Gesetzgebung Der Plansatz unter dem Projekttitel „Musée des Deutsche Bauzeitung, Mitteilungen über orientierten.26 Erst nach der Reichsgründung Industries bavaroises à Nuremberg. Concessio- Zement, Beton und Eisenbeton, 2.1905, Nr. 22, S. 85-86, Nr. 23, S. 89-90, Nr. 24, S. 93-96. wurde 1877 ein einheitliches Reichspatentge- naires Mrrs Martenstein et Josseaux“ ist fran- setz erlassen, das weitestgehend das preußi- zösisch beschriftet und gestempelt mit „Bureau 20_ „Vertrag zwischen der Stadt Straßburg sche System übernahm.27 In Elsass-Lothringen technique central – 64, boulevard St. Michel i. E., vertreten durch den Bürgermeister, 38 Herrn Otto Back, handelnd auf Grund des galt jedoch während der Jahre bis zum reichsein- – Paris, le 9 Octobre 1899“. Die Werkpläne Gemeinderatsbeschlusses vom 25. November heitlichen Gesetz 1877 – wie in vielen anderen aus dem Planungsbüro in Paris umfassen auch 1898 einerseits und dem Ingenieur Herrn Fällen auch – das französische Gesetz von 1791 die Bewehrungspläne, die die Lage der Eisen in Züblin hierselbst“, Straßburg, 4. Februar weiter.28 Diese Regelung war erfinderfreundli- den Stützen und Unterzügen im Detail (bis zum 1899, publiziert in: Züblin 1962 (wie Anm. cher als das preußische Verfahren, weshalb Maßstab 1:10) darstellen sowie die ausgefüllten 3), o. S. einige Erfinder die Anmeldung ihres Patents in Stücklisten. Diese vorgedruckten standardisier- 21_ Kierdorf (wie Anm. 12), S. 898. Elsass-Lothringen vornahmen und nicht in Preu- ten Formulare sind in französischer Sprache ver- 22_ Hahn (wie Anm. 4), S. 7. ßen, wo eine sehr strenge Vorprüfung obligato- fasst und datieren vom 7. Oktober 1899. Diese risch war.29 Pläne wurden an die lizenznehmende Baufirma 23_ Peter Kurz, Weltgeschichte des Erfindungsschutzes, Köln/Berlin/Bonn/ Martenstein & Josseaux nach Frankfurt zurück- München, Carl Heymanns Verlag KG, 2000, Die zunehmende Vernetzung der europäischen gesandt, die dann vor Ort auf Grundlage dieser S. 236-251, speziell S. 238. und der US-amerikanischen Wirtschaft im Zeit- Planunterlagen die Bauausführung übernahm.39 24_ Ebd., S. 239 alter der Hochindustrialisierung in den letzten Jahrzehnten des 19. Jahrhunderts ließ die Frage Im Gegensatz zu anderen Bauunternehmen, 25_ Ebd., S. 324-386. nach einer internationalen Übereinkunft immer die mit mehreren Systemen bauten, konzent- 26_ Ebd., S. 335. wichtiger werden. Auf der Weltausstellung 1873 rierte sich Eduard Züblin ausschließlich auf den 27_ Ebd., S. 324-386. in Wien weigerten sich die Firmen aus den USA neuen Baustoff Eisenbeton.40 Als ausgebilde- beispielsweise, ihre Erfindungen auszustellen, ter Ingenieur galt für ihn das Geschäftsmodell 28_ Ebd., S. 345. weil in den ausländischen Staaten, in denen des Hennebique-Konzerns nur eingeschränkt. 29_ Ebd., S. 409-418. kein Patent angemeldet war, das Patent einfach In seinem Unternehmen wurden die Pläne von 30_ Ebd., S. 363-367. kopiert wurde.30 Erst die „Pariser Verbandsüber- Anfang an in Straßburg gezeichnet. Züblin ließ einkunft“ von 1883, die auf der Weltausstel- nicht in der Pariser Zentrale planen, wodurch 31_ Ebd., S. 469-485. Bezeichnenderweise lung 1878 in Paris initiiert worden war, brachte er sehr bald eine Reduzierung der Lizenzgebühr traten nicht sofort alle Länder bei: die USA, Großbritannien und Deutschland 41 Sicherheit für die Erfinder und regelte die Anmel- mit Hennebique aushandeln konnte. Eduard z. B. nicht. Deutschland trat erst 1903 dung der Patente in den Staaten, die nach und Züblin selbst meldete zahlreiche Patente für Silo- der Pariser Verbandsübereinkunft bei nach der Konvention beitraten.31 anlagen, die zu einem Spezialgebiet der Firma (Kurz (wie Anm. 23), S. 478). wurden, an, u.a. 1906 ein Patent für ein Klap- 32_ Zu Hennebiques Patenten im In diesem Kontext sind die bautechnischen Inno- penverschlusssystem für Silobehälter.42 Dennoch Stahlbetonbau in Frankreich, Italien und vationen im Bereich des béton armé zu interpre- warb er als Unternehmer weiterhin mit dem Hen- Deutschland siehe: Hermann Schlimme, tieren.32 Der Unternehmer Francois Hennebique nebique-System um neue Aufträge, wie sich an „Das Internationale Hennebique-Patene zur Herstellung von Stahlbetonbauten und seine hatte 1892 sein erstes Patent in Frankreich Zeitungsannoncen in der Lokalpresse ablesen Anwendung in Italien. Der Mercato Orientale angemeldet.33 In den folgenden Jahren wurden lässt.43 In Straßburg scheint zu dieser Zeit – im in Genua von Giovanni Antonio Porcheddu weiter Verbesserungen des Systems patent- Gegensatz zu den meisten anderen deutschen (1896-99). Ein Beitrag zur Wissensgeschichte rechtlich geschützt und sehr schnell auch in Ländern44 – ein durchaus innovationsfreundliches der Architektur“, in: Römisches Jahrbuch der Bibliotheca Hertziana, Band 39, den anderen europäischen Staaten angemeldet. Klima geherrscht zu haben. Fritz Beblo, der nach 2009/2010, S. 391-426, hier S. 397-401. Hennebique etablierte in den folgenden Jahren dem Ersten Weltkrieg abgelöste Leiter des städ- ein sehr effektives System des Patentwesens, tischen Hochbauamts, lobt rückblickend expli- 33_ Antoine Picon (Hg.), L’Art de l’Ingenieur. Constructeur, entrepreneur, das auf der Lizenznahme durch Konzessionäre zit die Offenheit der Straßburger Baubehörden inventeur, Paris, éditions du Centre 34 basierte. „L’efficacité du dispositif qu’il met gegenüber der neuen Bautechnik des Eisenbe- Pompidou, 1997, S. 223-225. Cyrille Simonnet, en place, (…) pourrait se mesurer en fonction tons.45 Beleg dafür ist das städtische Volksbad, Le Béton. Histoire d’un Matériau, Marseille, de ‘l’écartèlement’ de deux activités : constru- das unter seiner Ägide entstand. Aus einer archi- Éditions Parenthèses, 2005, S. 51-55. ire et concevoir. Il dissocie les deux fonctions tekturhistorischen Betrachtungsweise schreibt 34_ Gwenaël Delhumeau, L’invention du pour explorer les ressources d’un échange de sich dieses Projekt in die Reihe der städtischen béton armé. Hennebique 1890-1914, Paris, compétences.“35 An einem Beispiel aus dem Bauten zur Verbesserung der Stadthygiene ein.46 Norma éditions, 1999, S. 112-117. Bestand Hennebique, den Akten zum Bau des Aus bautechnischer Sicht stellt das Hallenbad 35_ Picon (wie Anm. 33), S. 224. Gewerbemuseum Nürnberg36, lässt sich das gut mit einer Eisenbetonschale als Dachkonstruktion 36_ Cité de l’Architecture & du Patrimoine, nachvollziehen: Der Lizenznehmer, in diesem Fall der Schwimmhalle eine sehr innovative Lösung Fonds Bétons armés Hennebique (BAH): die Firma Martenstein & Josseaux aus Frankfurt, im Gegensatz zu den bisher vor allem in Eng- 076 Ifa 3607/7. übernahm die Bauausführung und war sowohl land verwendeten Eisenkonstruktionen dar. Die für das Vorprojekt als auch für dessen behördli- Eisenbetontonne ist eine der europaweit ersten che Genehmigung zuständig. Der Entwurf wurde Schwimmhallenüberdachungen aus Eisenbeton, im Maßstab 1:100 gezeichnet und datiert vom die im Gegensatz zu den korrosionsanfälligen 21. Juni 1899. Die Pläne sind deutsch beschrif- Eisenkonstruktionen auch wärmetechnisch eine tet und durch das Central Büro für Deutschland Verbesserung darstellte. Das von Carl Hocheder PAGE 42

37_ Ebd.: Plan „Bayrisches VIII VII Gewerbemuseum in Nürnberg. Projekt aus armiertem Beton nach System Hennebique“, Maßstab 1:100, Tusche (Bleistift von hinten) auf Transparent, Central Büro für Deutschland, Kaiserstrasse 68, Frankfurt a. M., datiert 21. Juni 1899. 38_ Ebd.: 076 Ifa 3607/7: Plan „Musée des Industries Bavaroises à Nuremberg. Concessionaires Mrrs Martenstein et Josseaux“, Werkpläne M 1:50, Blaupausen, Bureau technique centrale, 54, Bd. Saint Michel, Paris, französisch beschriftet, datiert 8. Oktober 1899. 39_ Eine überaus präzise Analyse der Abläufe einschließlich der Umsetzung auf der Baustelle am Beispiel des Mercato Orientale in Genua findet sich bei Schlimme (wie Anm. 32), S. 411-422. 40_ Hahn (wie Anm. 4), S. 7. entworfene Müllersche Volksbad in München, armé gelenkt, das Möller aus Braunschweig zur 41_ Ebd. Dieser Hinweis könnte erklären, 1901 und damit kurz vor Beginn der Straßbur- Ertüchtigung der Fundamente an der Hauptkirche warum im Nachlass Hennebique in der ger Planungen fertiggestellt, kann eindeutig als in Wolfenbüttel erfolgreich eingesetzt hatte. Ein Cité de l’Architecture & du Patrimoine Vorbild identifiziert werden.47 München war zu die- leider verlorenes Gutachten zu diesem Thema keine Planungsunterlagen für Züblin ser Zeit eines der Zentren vor allem des frühen stammt von Heinrich Glöckler, Lehrer für Statik als Konzessionär zu finden sind. Leider gibt Volker Hahn in seinem Aufsatz keine unbewehrten Betonbaus, und die Münchner Über- und Baustoffkunde an der Kaiserlich Technischen Quellenangaben für seine Informationen. dachung scheint die Straßburger Konstruktion Schule in Straßburg.53 Ein Bericht, der auf diesem Kierdorf (wie Anm. 12), S. 900, erklärt beeinflusst zu haben.48 Denn um die Spannweite Gutachten basierte, wurde dem Bürgermeister am auch, weshalb gerade in den deutschen von annähernd 20 Metern des Herrenbades zu 26 April 1909 vorgelegt.54 In der Folge entschied Ländern Hennebiques Patente sehr schnell umgangen wurden. überspannen, setzte die Firma Züblin in Straß- der Stadtrat, vier auf Eisenbetonbau spezialisierte burg ein Tonnengewölbe aus Eisenbeton ein, das Bauunternehmen um einen Vorschlag zu bitten, 42_ Zu den Patenten von Züblin: https:// – wie sich an den in den AVCUS aufbewahrten und am 29. Mai 1911 wurde das Angebot der depatnisnet.dpma.de/DepatisNet/depatisnet ?window=1&space=main&content=einstei Werkplänen ablesen lässt – durch im Dachraum Arbeitsgemeinschaft der Firmen Wagner und Züb- 55 ger&action=treffer&firstdoc=1 (abgerufen gelegene Überzüge aus armiertem Beton getra- lin angenommen. In den Besprechungsproto- am 14.08.2014). Bei Schlimme (wie Anm. gen wird (Abb. 1, 2 und 3). Auch das Schwimmbecken kollen der Münsterbauhütte ist Eduard Züblins 31), S. 399, findet sich eine komplette Liste steht für eine technische Innovation der Firma Teilnahme vom November 1912 bis Juni 1914 der Hennebique-Patente für Deutschland. Züblin. Im Jahr 1900 hatte sie in Gebweiler/Gueb- nachweisbar.56 43_ Anzeige aus dem Jahr 1904 (Hahn willer im Elsass ein erstes Volksbad mit einen (wie Anm. 4), S. 20). Die Lokalpresse ist Schwimmbassin aus béton armé gebaut, und Die technisch innovative Lösung in Straßburg eine wertvolle Quelle um die Aktivitäten der örtlichen Bauunternehmen zu damit das Problem der Temperatur- und Schwind- bestand in der Abfangung des Pfeilers durch ein rekonstruieren. In der Annonce findet verformung des Betons gelöst. Im Gegensatz zu Ringfundament (Abb. 8 - 1) und ein provisorisches sich der Sitz der Fima Züblin in der den bisher aus Stampfbeton konstruierten Becken Korsett aus Eisenbeton (Abb. 8 - 2 und 3). Das Kühnstraße / Rue Kuhn 12 in Straßburg. erfand Züblin eine Konstruktion von nur 15 cm schadhafte romanische Fundament konnte nun In den Annoncen finden sich auch Stärke, die durch Spanten aus béton armé an der untergraben und durch einen sehr stark bewehr- Vorgängerprojekte als Referenzen, wie 50 z. B. „filatures et tissages de Mulhouse“ Außenwand verstärkt sind (Abb. 4 und 5). Dieses ten Stempel aus Beton ersetzt werden (Abb. 8 - 5). (französisch in der ansonsten deutsch System wurde auch für das Schwimmbecken des Mittels hydraulischer Pressen wurde dann das verfassten Annonce). Straßburger Volksbads angewendet und soll sich Gewicht auf den Stempel umgesetzt und der Zwi- 57 44_ Kierdorf (wie Anm. 12), S. 899. bis heute bewährt haben. schenraum verfüllt. Um die Grabung zu sichern, waren 1914 Spundwände aus Eisenbetonpfählen 45_ Fritz Beblo, „Die Baukunst in Elsaß- Dass der innovative Impetus von Eduard Züblin von einer Länge von bis zu 12 m in den Untergrund Lothringen 1871-1918“, in: Georg Wolfram (Hg.), Das Reichsland Elsass-Lothringen in Straßburg geschätzt wurde, zeigt seine Teil- getrieben worden. Auf diese ca. 40 cm im Durch- 1971-1918, Bd. 3, Wissenschaft, Kunst und nahme an einem Prestigeprojekt vor dem Ersten messer starken Eisenbetonpfähle war die Firma Literatur in Elsaß-Lothringen, Frankfurt a. Weltkrieg, der Unterfangung des Nordpfeilers der Züblin spezialisiert, sie waren beispielsweise Main, Selbstverlag des Elsass-Lothringen- Straßburger Münsterfassade (Abb. 4). Die Nach- auch zur Fundamentierung der neuen Gebäude Institutes, 1934, S. 241-263, hier S. 248. richt, dass der Straßburger Münsterturm gefähr- des Deutschen Museums in München und für 46_ Zur Baugeschichte: Liane Zoppas, Les det sei, hatte nicht nur die breite Öffentlichkeit in den Hauptbahnhof in Hamburg 1902 eingesetzt Bains. Analyse et propositions, mémoire Straßburg, sondern auch die Fachwelt erschüttert. worden.58 Münsterbaumeister Johann Knauth de diplôme (Typoskript), Strasbourg, ENSAS, 1997. Zum Kulturtransfer: Der Einsturz des Campanile in Venedig im Jahr zeichnete sich für die Ausführung der Arbeiten Alexandre Kostka, „La genèse 1902 war noch sehr präsent, als der Münsterbau- verantwortlich. Er verblieb zunächst auch nach transnationale des bains municipaux de meister Johann Knauth erhebliche Setzungsrisse 1919 noch im Amt, damit die Baustelle weiter Strasbourg“, in: Cassaz/Eberhardt (wie am Nordpfeiler der Westfassade des Straßburger betrieben werden konnte. Doch gerade als 1920 Anm. 16), S. 113-120. Münsters feststellte.51 Als Ursache wurde – fälsch- der Betonschemel errichtet worden war, wurde 47_ Kostka (wie Anm. 46), S. 118. licherweise – vermutet, dass die Setzungen auf er als Reichsdeutscher ausgewiesen und durch 48_ Inwieweit sich die beiden Bauten den durch die Rheinregulierungen abgesunkenen seinen ehemaligen Mitarbeiter Charles-Auguste konstruktiv entsprechen, muss noch Grundwasserspiegel zurückzuführen seien.52 Tat- Pierre ersetzt.59 Charles-Auguste Pierre, der in untersucht werden. sächlich waren die romanischen Fundamente Straßburg an der Kaiserlich Technischen Schule aus Eichen- und Erlenpfählen abgefault. Der studiert hatte, vollendete die Sanierung, die bis Fall beschäftigte die Fachwelt in ganz Deutsch- 1925 dauerte. Eduard Züblin, der dank seiner land und schon bald wurde in diesem Kontext Schweizer Nationalität neutral war, nahm bis kurz das Augenmerk auf das neue Baumaterial béton vor Ausbruch des Krieges persönlichen Anteil an PAGE 43

Konzeption und Durchführung der Arbeiten. Bei Dieses Umfeld könnte der Grund dafür sein, 49_ Plan AVCUS 843 W 489: Dieser Plan ist nur verständlich, wenn man ein Foto vom Ausbruch des Krieges exilierte er nach Zürich, dass sich der innovative Ingenieur Eduard Züblin Bau des Überzugs über der Stahlbetonschale wo er 1916 verstarb. Die Ingenieure der Arbeits- gerade in Straßburg mit seiner Firma niederließ. vorliegen hat, wie es bei Everts-Grigat/Fuchs gemeinschaft Wagner-Züblin, vertreten durch den Durch seine polyglotte Vorbildung war er als (wie Anm. 3), S. 19, publiziert ist. 60 Ingenieur Hermann Schürch , waren bis zum Ende Lizenznehmer für den französischen Baukon- 50_ Hahn (wie Anm. 4), S. 7-8. an den Betonbauarbeiten beteiligt. Das Bauunter- zern Hennebique prädestiniert. In Elsass-Loth- nehmen Züblin war in den Jahren vor dem Ersten ringen wird er zudem zweisprachige Ingenieure 51_ H. Hering, A. Schimpf, „Les travaux de consolidation du pilier supportant la tour Weltkrieg bei über 60 Großprojekten involviert und vorgefunden haben, die – beispielsweise nach de la cathédrale de Strasbourg, conduits hatte europaweit Niederlassungen, so in Basel, einer Ausbildung an der Kaiserlich Technischen par Johann Knauth et Charles Pierre“, in: Mailand, Duisburg, Stuttgart, Riga, Paris, Luxem- Schule in Straßburg, an einer der deutschen Bulletin de la Cathédrale de Strasbourg, burg, Brüssel und Wien.61 In Straßburg selbst Technischen Hochschulen oder an der Pariser 1978, Nr. 13, S. 6-40, hier S. 10. existierte auch nach dem Ersten Weltkrieg eine École polytechnique – sowohl mit dem deut- 52_ Hering/Schimpf (wie Anm. 51), S. Nachfolgefirma unter dem Namen „Société Ano- schen wie dem französischen Stand der Technik 13-14. nyme des Anciens Etablissements Ed. Züblin“ wei- vertraut waren und die Fachliteratur in beiden 53_ Ebd., S. 11-12. ter, auch wenn die Firmenzentrale nach Stuttgart Sprachen rezipieren konnten. verlegt worden war. Im Jahr 1921 – nur drei Jahre 54_ Ebd., S. 14. nach dem Krieg – fand bereits wieder ein Treffen Es wird im Zuge der weiteren Bearbeitung des 55_ Ebd., S. 31. zwischen den deutschen und französischen Inge- architektonischen Erbes der Stadt Straßburg im 56_ Ebd., S. 31-35. nieuren statt. Hinblick auf Kulturtransferphänomene zu bewei- sen sein, ob dieses außergewöhnliche Klima 57_ Ebd., S. 19. in Straßburg die Freisetzung eines besonderen 58_ Hahn (wie Anm. 4), S. 13 Innovationspotentials bedingt hat. AUSBLICK 59_ Hering/Schimpf (wie Anm. 51), S. 22. 60_ Ebd., S. 36. Hermann Schürch (1881- 1957), ebenfalls Schweizer, ausgebildet am Das Wirken des Bauunternehmens Eduard Züb- Eidgenössischen Polytechnikum in Zürich, lins vor dem Ersten Weltkrieg umfasste neben heiratete Züblins Tochter und wurde 1912 diesen herausragenden Beispielen zahlreiche Teilhaber der Firma (Niebelschütz (wie Anm. Realisationen im Bereich des Industrie- und des Züblin à Strasbourg. Transfert 2) S. 50). Brückenbaus und der Errichtung infrastrukturel- technologique dans la zone 61_ Vgl. dazu: Dieter Pommer, Eduard ler Einrichtungen in Straßburg und im Reichs- frontalière franco-allemande Züblin und Max Pommer im Vergleich land Elsass-Lothringen.62 (unveröffentlichtes Typoskript). Mein Christiane Weber herzlicher Dank gilt Herrn Pommer für die Einsicht in dieses Dokument sowie In Straßburg herrschte Ende des 19. und in den L’entreprise de construction Züblin, dont seine interessanten Hinweise bei unserem ersten Jahrzehnten des 20. Jahrhunderts unter le siège social se trouve aujourd’hui à Gespräch am 10.09.2014. den beiden Bürgermeistern Otto Back (1834- Stuttgart, a une dimension internationale. 62_ Ein erstes provisorisches 1917) und Rudolf Schwander (1868-1950) ein L’histoire de cette entreprise commence Werkverzeichnis wurde im Rahmen des sehr liberales Klima. Diese Einschätzung lässt en 1898 à Strasbourg, alors capitale du Projekts METACULT erstellt, das bisher an sich durch die Feststellung der Geisteswissen- Reichsland Elsass-Lothringen, où l’ingé- die 40 Projekte, die in der Literatur genannt werden, erfasst. Mein Dank gilt Peter Liptau, schaften belegen, dass diese Phase innerhalb nieur suisse Eduard Züblin (1850-1916) Projektmitarbeiter am KIT. der Hauptstadt des Reichslandes Elsass-Lo- fonde sa société. Après avoir été formé thringen (1886-1914) durch eine Annäherung en France, en Suisse, en Italie et en Angle- 63_ Stéphane Jonas, Annelise Gerard, Marie-Noële Denis, François Weidmann, einiger liberaler Professoren der neugegründe- terre comme ingénieur en construction Strasbourg, capitale du Reichsland ten Universität Straßburg und der altelsässi- mécanique, Eduard Züblin se révèle un Alsace-Lorraine et sa nouvelle université. schen städtischen Eliten geprägt ist.63 Die städ- pionnier du béton armé en Allemagne du 1871-1918, Strasbourg, 1995, S. 14. Anstoß tische Baupolitik „est même devenu un modèle Sud où il impose la méthode de construc- zu diesen Überlegungen gab Herr Prof. Dr. en Allemagne et dans le Mitteleuropa [sic]“64. tion Hennebique. À cette époque deux Wolfgang Brönner, dem ich hierfür danken möchte. Im Hinblick auf die bautechnische Entwicklung systèmes de construction en béton armé mag die rechtshistorische Konstellation – es sont en concurrence : le système breveté 64_ Stéphane Jonas, „Strasbourg 1900. Ville galten weiterhin teilweise noch französische par François Hennebique et celui de son frontière et d’innovation (1890-1918)“, in: Revue des Sciences Sociales, Nr. 19, 1991- Gesetze – Freiräume eröffnet haben, die Raum compatriote Joseph Monier, développé 1992, S. 13-30, hier S. 17. für die Etablierung neuer Konstruktionsweisen en Autriche et dans l’aire géographique 65_ Beblo (wie Anm. 45), S. 248. Ähnlich bot. Zudem war mit der städtischen Bauver- germanique grâce aux efforts de l’entre- äußert sich auch Niebelschütz (wie Anm. 3) waltung in Straßburg eine mustergültige Insti- prise Wayss & Freytag AG. Züblin a éga- 1958, S. 40. tution geschaffen worden, die nach neuesten lement apporté une contribution impor- juristischen und verwaltungswissenschaftlichen tante dans le domaine des équipements, Erkenntnissen aufgebaut worden war (siehe surtout des bains publics comme ceux den Aufsatz von Möllmer/Weber in diesem de Strasbourg dessinés par l’architecte VII. Johann Knauth Heft). Diese Verwaltung zeigte sich offensicht- Fritz Beblo. Déjà avant la première guerre mit Arbeitsgemeinschaft lich sehr innovationsbereit und unterstützte mondiale, des succursales sont créées à Wagner-Züblin, Sanierung der Westfassade des Straßburger somit die Etablierung neuer Konstruktionswei- Bâle, Milan, Riga, Vienne et dans d’autres Münsters (Everts-Grigat/Fuchs, sen wie der des Eisenbetons.65 Dazu kam in grandes villes européennes ; l’entreprise S. 30). wirtschaftlicher Hinsicht ein Bauboom durch employait plus de 150 ingénieurs formés die Stadterweiterung Straßburgs, die Neustadt, à travers l’Europe. Cette recherche tente VIII. Johann Knauth mit Arbeitsgemeinschaft und das rasche Wachstum der Vororte im Zuge de restituer la biographie de l’ingénieur Wagner-Züblin, Unterfangung des Ausbaus der Infrastrukturen wie Eisenbah- Eduard Züblin comme un médiateur entre Nordpfeiler des Straßburger nen, Straßenbahnen und des neuen Hafens. la France et l’Allemagne. Münsters, Schemadarstellung (Everts-Grigat/Fuchs, S. 30). PAGE 44

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ENÈSE DES SERVICES D’ARCHITECTURE À STRASBOURG DU STADTBAUMEISTER AU STADTBAURATH Shahram Hosseinabadi

Les recherches Metacult ont, très tôt, conduit défense de la cité que le Magistrat créa le 1_ Jean-Pierre Klein, et al., Strasbourg : à envisager les architectes municipaux comme poste de Stadtbaumeister1. Le bourgeois Daniel architecture et urbanisme des origines à nos jours, Strasbourg/Thionville, des acteurs potentiels de transferts culturels. Specklin (1536-1589) y fut alors nommé en Oberlin/G. Klopp/Difal, 1996, p. 38. Leur apport à la physionomie de Strasbourg est 1576, avec la principale charge de consolider indéniable, tant au plan architectural – édifica- et d’améliorer les fortifications. Dans la notice 2_ Jean-Pierre Kintz (dir.), Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne tion des bâtiments publics (écoles, églises, etc.) biographique que lui consacre Bernhard Metz, (NDBA), Strasbourg, Fédération des sociétés et contrôle des constructions privées –, qu’à la création de la fonction est plutôt considérée d’histoire et d’archéologie d’Alsace, 2007, l’échelle urbaine, à travers l’élaboration des comme un stratagème de la ville, consciente vol. 35, p. 3685-3687 ; les informations plans d’aménagement et d’extension de la ville. de la « valeur » de cet homme, pour le fixer à biographiques suivantes proviennent Or, dans le contexte politique strasbourgeois, la Strasbourg2. Formé initialement à la broderie de cette même source. nomination de ces fonctionnaires producteurs en soie, Specklin avait en effet acquis une 3_ Voir précisément les articles 4 et 5 d’une architecture peu ou prou « officielle », pas vaste connaissance dans l’art de bâtir des for- de la « capitulation de Strasbourg » dans plus que le cadre institutionnel et réglementaire teresses pendant son tour de compagnonnage Georges Livet et Francis Rapp (dir.) Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, de leur travail, n’a pu être exempte de considé- en Autriche et en Hongrie ; partant, il était plus tome III, Strasbourg, de la guerre de Trente rations idéologiques. Ainsi l’étude approfondie ingénieur militaire autodidacte qu’architecte, Ans à Napoléon, 1618-1815, Strasbourg, des services municipaux d’architecture s’est-elle davantage technicien qu’artiste. D’ailleurs, le Dernières Nouvelles de Strasbourg, 1981, révélée d’un intérêt primordial, et cela suivant principal legs du premier Stadtbaumeister est, p. 85-87. deux axes principaux : la structure (l’organisa- hormis une carte de l’Alsace dressée entre 4_ Hans Haug, « François-Rodolphe tion, les modèles et les motifs de modification) 1573 et 1576, son Architectura von Vestungen, Mollinger et les Services d’Architecture e et le personnel (les critères de recrutement, les premier traité d’architecture militaire en alle- strasbourgeois au xviii siècle », Archives alsaciennes d’historie de l’art, 2e année, origines culturelles et les formations profession- mand, paru quelques mois avant sa mort, édité 1923, p. 103-104. nelles). Dans cette perspective, le présent article et réédité jusqu’au xviiie siècle. Quant à ses esquisse un panorama de l’apparition des ser- projets pour l’enceinte de la ville, ils ne furent vices d’architecture de la ville et de leur évolution que très partiellement réalisés et ne purent jusqu’en 1886, date qui semble correspondre empêcher la capitulation de 1681. à leur restructuration « tardive » consécutive à l’annexion de 1871. Pour la période d’avant la Révolution, il se reporte à la littérature existante (ouvrages d’histoire générale et architecturale SERVICE D’ARCHITECTURE de Strasbourg, monographies et notices biogra- D’UNE CAPITALE PROVINCIALE phiques des architectes) ; pour le xixe siècle, il s’appuie en outre sur les annuaires et alma- L’acte d’incorporation de Strasbourg au royaume nachs de la ville et du département, et ponctuel- de France accordait à la cité le droit de conser- lement sur les procès-verbaux du conseil munici- ver la gestion de ses affaires internes ainsi que pal. En vue d’une mise en perspective, à défaut ses propres institutions3. Ainsi, la maîtrise de de travaux systématiques sur ces services en l’espace urbain et des constructions resta-t- I. L’organisation du service des France, quelques récents travaux universitaires elle, jusqu’à la Révolution, du ressort des « ser- travaux de la ville de Strasbourg sous l’Ancien Régime (établie sont occasionnellement cités, mais la comparai- vices » du Magistrat dont l’organisation avait par l’auteur d’après Livet et Rapp, son avec d’autres villes françaises et allemandes peu évolué depuis le Moyen Âge. Comme le op. cit., tome III et H. Haug, mérite plus amples études. formule Hans Haug : « Une commission déta- op. cit.). chée de la Chambre des XIII, et composée de trois membres, les Directeurs des Bâtiments II. L’organigramme du bureau de l’architecte de la ville (Oberbauherren), s’occupait de toutes les ques- de Strasbourg dressé d’après NAISSANCE D’UNE FONCTION tions architecturales publiques et privées4. » Le le Manuel du commerce de même auteur explique que « le pouvoir exécutif Strasbourg de 1824. Ville libre du Saint-Empire romain germanique, était entre les mains de l’Inspecteur des tra- e III. L’organigramme du Strasbourg bénéficiait déjà auxvi siècle, des vaux publics de la ville (Stadtlohnherr ou Stadt- Stadtbauamt de la ville de services d’un architecte attitré ; d’après Jean- lohner), fonctionnaire à la fois administratif et Strasbourg dressé d’après Pierre Klein, ce fut sous la menace française technique, qui n’était pas forcément un archi- l’Adressbuch der Stadt Straßburg grandissante, dans le souci d’organiser la tecte ». Ce dernier cumulait donc deux types für 1875. PAGE 46

5_ Ibid. D’après les archives du préteur d’attributions : le contrôle des constructions chantiers, et continuait d’exercer parallèlement royal (AA 2092 dont le contenu m’a été indiqué par Véronique Umbrecht que privées (prévenir les empiètements sur les « en libéral », les directeurs des bâtiments ten- je tiens à remercier), l’organisation des rues) et l’entretien et l’édification des bâtiments tèrent, en vain, de lui adjoindre « un contrôleur Bauherren était aussi subdivisée en publics. Pour ce faire, il avait sous ses ordres financier »18. La santé de l’architecte se dégra- bureaux avec des commis, des dessinateurs deux artisans : le « Maître maçon de la ville dant en outre, ils décidèrent alors, en 1774, de et des commis-voyers chargés de noter les (Werkmeister auf dem Städtischen Mauerhof) » et lui nommer un adjoint de l’autre confession, travaux de voirie nécessaires et de surveiller 19 les constructions particulières. le « Maître charpentier de la ville (Werkmeister dans la perspective d’une succession . Le auf dem Städtischen Zimmerhof)5 ». Aux xviie et jeune Pierre Valentin Boudhors (1754-1831), à 6_ Cette institution mentionnée dès 1321, xviiie siècles, cette organisation était chapeau- peine vingt ans et sans expérience architectu- renfermait à l’origine les titres, privilèges et 6 la bannière de Strasbourg, cf. Livet et Rapp, tée par la Pfennigsturm , la trésorerie de la cité rale aucune, obtint la place grâce au soutien du tome II, Strasbourg des grandes invasions où siégeaient les (Ober)Bauherren, avaient un préteur royal et peut-être aussi à la position de au xvie siècle, p. 80 droit de regard sur toutes les constructions et son père, inspecteur des ponts et chaussées, 7 7_ Georges Livet et Francis Rapp, op. cit., nommaient le Stadtlohnherr (ill. I). Celui-ci pou- siégeant – probablement – à ce titre dans la tome III, p. 488. vait se voir conférer le titre de Stadtbaumeister Tour-aux-Pfennigs20. Si le trésor n’allouait aucun 8_ Hans Haug, op. cit., p. 103. ou d’architecte de la ville, d’après Hans Haug, « appointement » au nouveau poste, le jeune lorsque le Magistrat voulait l’honorer en raison titulaire se vit néanmoins accorder une sorte 9_ Il a vraisemblablement tort, puisque de ses services8. Cet historien affirme, par ail- de bourse d’étude pour aller se former à Paris21. selon Théodore Rieger, Samuel Werner aurait obtenu le titre de Stadtbaumeister leurs, qu’il n’y eut aucune nomination du genre Cet investissement de la ville en vue de s’offrir e 9 en 1770 (NDBA, vol. 40, p. 4195). au xviii siècle . En revanche, « inspecteur des à long terme les services d’un architecte d’en- travaux de la ville » était alors devenu un poste vergure nationale constitua un précédent et 10_ Voir les notices biographiques rédigées par Théodore Rieger pour ces deux familles presque à vie, quasi héréditaire ; de 1668 à Jean-Geoffroy Conrath en bénéficiera à son tour, dans le NDBA, respectivement 1759, pendant à peu près un siècle, il a été trois quarts de siècle plus tard, pour fréquenter vol. 27, p. 2682 et 2683 et vol. 29, p. 3005 ; occupé par les familles Mollinger et Pflug10, sauf l’École des beaux-arts22. Pour en revenir à Boud- les informations suivantes sont tirées de de courts intervalles où la « règle d’alternative » hors, dernier architecte de la ville sous l’An- cette même source. (ou d’alternance) imposait la succession d’un cien Régime, il fut démis de ses fonctions en 11_ Sur cette mesure imposée par le roi au catholique à un protestant et vice versa11. Ainsi 1789 mais put les reprendre sous le Consulat. Magistrat, le 5 avril 1687, voir Georges Livet François Rodolphe Mollinger père (1643-1699) Entre-temps, de 1794 à 1801, il obtint le poste et Francis Rapp, op. cit., tome III, p. 91. fut-il remplacé, à son décès, par le catholique d’ingénieur des Ponts et Chaussées de l’arron- 12_ Sur l’hôtel Klinglin, l’actuel hôtel de Michel Storck pendant huit ans avant que son dissement de Wissembourg grâce à l’ingénieur préfecture sis 19 rue Brulée, voir Dominique fils homonyme (1676-1738) ne récupérât le en chef du département, Christiani23. De ses Toursel-Harster, L’hôtel de Klinglin : hôtel du préfet, Strasbourg, Illkirch- poste pour le conserver jusqu’à la fin de ses réalisations avant la Révolution, on ne retient Graffenstaden, Le Verger, 2000. jours. De ce père et fils, inspecteurs des travaux que des bâtiments militaires réalisés dans le de la ville un demi-siècle durant, on a retenu cadre de l’exécution du plan Blondel, notam- 13_ Pour un descriptif de cet édifice qui occupait le n° 2 de la rue Brulée, respectivement des décors éphémères pour ment la caserne du quartier Saint-Nicolas ; de Georges Livet et Francis Rapp, op. cit., diverses festivités et la reconstruction de l’hôpi- son second mandat, le pavillon qu’il éleva à tome III, p. 479 et 480. tal civil. Ce dernier fut, néanmoins, achevé par l’Orangerie et qui fut dédié à l’impératrice José- 14_ Sur cette organisation des Jean-Pierre Pflug (1676-1748), maître-maçon qui phine, à l’occasion de son couronnement. corporations en vigueur à Strasbourg succéda en 1738 à Mollinger fils grâce à l’appui depuis la fin du Moyen Âge, ayant leur place du représentant du roi auprès du Magistrat, le au sein du Magistrat, voir Georges Livet préteur royal Klinglin, dont il avait réalisé peu et Francis Rapp, op. cit., p. 200-202 12 MISE EN PLACE D’UNE ADMINISTRATION ainsi que le catalogue d’exposition auparavant la demeure . Pflug père fut à son Les corporations à Strasbourg : tour remplacé par son héritier, François Pierre MUNICIPALE bourgeoisie et artisans avant la Pflug (1717-1759) qui termina les chantiers Révolution, Strasbourg, AVCUS, 2009. en cours, notamment l’hôtel de Marmoutier13. Avec la Révolution, Strasbourg passa de capi- 15_ Pour la biographie de Werner, voir la Le dénominateur commun de ces architectes tale provinciale à chef-lieu de département et notice rédigée par Théodore Rieger dans le de la ville, au-delà des filiations, c’est qu’ils dut se doter d’un nouvel appareil administra- NDBA, vol. 40, p. 4195. étaient tous chefs de « tribu », autrement dit tif : le Magistrat, devenu un sérail oligarchique e 16_ Sur son rôle, comme architecte les représentants politiques d’un corps de depuis le milieu du xviii siècle, céda la place à de la ville, dans la modification et métier14 ; Mollinger père et fils, chef de la tribu une municipalité d’abord élue, puis nommée24. réalisation du plan Blondel voir des charrons ; les Pflug, celui des maçons, Ces changements n’épargnèrent sans doute Jean-Pierre Klein, op. cit., p. 54. comme d’ailleurs leur successeur après 1757, pas le service d’architecture de la ville, mais 17_ Théodore Rieger, op. cit. Samuel Werner (1720-1775)15. Le ministère de son évolution, du départ de Boudhors à son 25 18_ Sur cet épisode de la vie et de ce dernier correspondit avec l’établissement retour, est restée peu connue . Les annuaires l’activité de Werner voir Elisabeth Will, d’un plan d’aménagement et d’embellissement de cette fin de siècle, édités par « le citoyen Bot- « Pierre Valentin Boudhors, Inspecteur des pour Strasbourg par Jacques-François Blondel, tin », fournissent quelques informations sur les bâtiments de la ville de Strasbourg de 1777 célèbre professeur et théoricien d’architecture. « corps administratifs et municipaux du départe- à 1789 », Annuaire alsacien d’histoire et 26 de l’art, 1932, p. 168-170. Werner n’hésita pas pour autant à s’opposer ment », mais l’architecture en est absente . La au projet du maître parisien, amenant celui-ci livraison de l’an VII (1798) de cette publication27 19_ Ibid. ; Georges Livet et Francis Rapp, à tempérer, et même altérer ses propositions révèle la prédominance de « l’administration op. cit., tome III, p. 488. ambitieuses16. Il construisit par ailleurs de nom- centrale » sur la municipalité dans le domaine breux édifices pour la ville, entre autres les mai- des travaux publics, à travers, d’une part, le sons de la Pfennigsturm en 1769 (aujourd’hui « bureau des forêts et travaux publics » – l’un disparue) et des Orphelins en 1771 (l’actuel des dix bureaux de l’administration centrale –, lycée professionnel Oberlin) ; d’où probablement et d’autre part, le corps pyramidal et ramifiant sa nomination au titre honorifique d’architecte des Ponts et Chaussées dirigé par l’ingénieur en de la ville en 177017. Cependant, comme Werner chef Charles Christiani (1744-1802)28 qui avait gérait peu scrupuleusement les finances des sous ses ordres les « ingénieurs, conducteurs PAGE 47 et piqueurs » des différents arrondissements. l’hôtel de ville » dirigé par Henri-Charles Christiani 20_ Sur l’influence du préteur royal, voir Véronique Umbrecht, « Pierre Valentin Boudhors L’annuaire suivant rend compte, plus en détail, en qualité de « chef de bureau de l’architecte, (1754-1831), initiateur du néo-classicisme en de la structure de l’administration municipale, sous-chef à la mairie » – peut-être un descendant Alsace », dans Anne-Marie Châtelet et Franck qui se composait alors de sept bureaux à savoir de Charles Christiani, l’ingénieur en chef des Storne (dir.), Des Beaux-Arts à l’Université. ceux de la police, du « bien public », de l’état civil, Ponts et Chaussées, décédé en 1802. Chris- Enseigner l’architecture à Strasbourg, vol. 1, des travaux publics, des domaines, des contri- tiani avait, d’après l’annuaire, cinq fonctionnaires p. 136-143. En revanche, le rôle de Boudhors père n’est qu’allusivement évoqué par butions et des finances. Chaque bureau, com- sous ses ordres : Michel Kaltner, conducteur des Jean-Daniel Ludmann, dans Georges Livet prenant un ou plusieurs « commis », était géré travaux en maçonnerie ; Grégoire Boud’hors [sic], et Francis Rapp, op. cit., tome III, p. 488. par un « chef de bureau » sous les ordres d’un conducteur des travaux en charpente (il s’agi- 21_ Véronique Umbrecht, op. cit., p. 138 ; « administrateur », qui rendait compte, à son tour, rait du frère cadet de Pierre Valentin, également on consultera cet même article pour plus de au « président de l’administration municipale ». dessinateur chez ce dernier, d’après Jean-Luc renseignements sur le parcours, l’œuvre et la Ce dernier devenu « maire » sous le Consulat, les Nénert, Les Boudhors, brochure consultable à la carrière de Boudhors. administrateurs changèrent de titre pour deve- bibliothèque des AVCUS sous la cote Br B 123) ; 22_ Théodore Rieger, « Il y a cent ans, nir « adjoints au maire » et les bureaux, excepté Charles Rothé, dessinateur ; Théodore Vander- mourait Jean-Geoffroy Conrath, architecte celui de la police, furent recomposés pour n’en noot, « voyer », et Charles Hauss, arpenteur-géo- et urbaniste, auteur du plan d’extension du former plus que deux : le bureau des domaines mètre (ill. II). Ainsi, après une période de vacance Strasbourg wilhelmien », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, n° 35, (comprenant les finances et les travaux publics) à la suite de la Révolution, pouvait-on de nou- 1992, p. 197-205. et celui des contributions et établissements veau parler d’un vrai « service » d’architecture qui publics30. Les bureaux ne s’occupaient en fait comprenait le personnel nécessaire tant pour 23_ Véronique Umbrecht, op. cit., p. 143. que de l’administration et de l’expédition des construire et entretenir les édifices municipaux 24_ Georges Livet et Francis Rapp, op. cit., affaires. Ils ne disposaient pas, apparemment, que pour maintenir la voirie ? Si les « conduc- tome III, p. 535-542. de personnel qualifié pour la conception et l’exé- teurs des travaux » rappellent les Werkmeister 25_ Dans l’attente des résultats cution des projets puisqu’aucun architecte ni de l’époque du Magistrat, la présence d’un géo- du dépouillement systématique en cours ingénieur n’en faisait partie. L’Almanach de Stras- mètre et d’un voyer indiquerait que des compé- des procès-verbaux du conseil municipal, bourg, un nouvel annuaire paru en 1807, montre tences « modernes » soient intégrées dans le les annuaires sont notre seule source sur le sujet. que pendant la première décennie du xixe siècle, bureau de l’architecte de la ville. Un aide-conduc- les principes d’organisation de l’administration teur et un expéditionnaire surnuméraire furent 26_ Nous avons pu consulter les annuaires de l’an VII à l’an IX (1798 à 1800) conservés municipale n’ont guère changé, seulement les par la suite ajoutés au personnel du bureau sur microfilm à la Bibliothèque nationale noms et les attributions des bureaux ont plus ou comme en atteste le procès-verbal de la séance et universitaire de Strasbourg (BNU) : moins évolué. Ainsi, en 1807, le maire, assisté du 27 janvier 1832 du conseil municipal34. Ce M.MFL.565. de quatre adjoints et d’un « secrétaire général », document montre, en outre, qu’à cette époque, 27_ (Sébastien) Bottin, Annuaire du présidait-il les « bureaux de la mairie ». Ceux-ci Charles Rothé, l’ancien dessinateur, était promu département du Bas-Rhin pour l’an VII de étaient constitués, outre le « bureau central de conducteur des travaux de charpente, à la place la République française une et indivisible, la police », d’un « secrétariat général » divisé en de « Boud’hors », avec attributions augmentées, Strasbourg, Saltzmann/Levrault, (1798). quatre sections : « l’état civil », « les contribu- incluant les travaux des chemins et des ponts. 28_ Pour une courte notice biographique tions », « les patentes » et « les domaines et tra- Aussi un certain Petiti l’avait-il remplacé au poste de ce personnage, voir Yves Bonnel, NDBA, vaux publics ». À la tête de chaque section, l’un de dessinateur et un dénommé Bernardi occupait vol. 6, p. 510. des adjoints au maire tient lieu de « sous-chef ». la place d’aide-conducteur. Ces deux derniers, 29_ (Sébastien) Bottin, Annuaire politique Parallèlement à ces bureaux tacitement reconnus très jeunes à l’époque, étaient appelés à faire de et économique du département du Bas- internes, des bureaux « externes » s’occupaient longues carrières, l’un comme architecte-entre- Rhin, Strasbourg, F. G. Levrault, viiie année (1799), p. 122-124. d’autres affaires communales telles que les « gre- preneur, l’autre comme conducteur des travaux niers de la ville » et les « logements militaires ». au service de la ville35. Comparant la composition 30_ (Sébastien) Bottin, Annuaire politique C’est dans cette même catégorie qu’a été men- du bureau de l’architecte de Strasbourg avec et économique du département du Bas- Rhin, Strasbourg, Levrault frères, ixe année, tionné « M. Boudhors père, ingénieur-architecte celle des services techniques des villes de Paris (1800), p. 33-34. spécialement chargé des travaux de la ville ». Il et de Niort36, l’une beaucoup plus grande, l’autre s’agit bien entendu de Pierre Valentin Boudhors nettement plus petite que la capitale alsacienne, 31_ Notamment dans la notice rédigée par Théodore Rieger pour le NDBA, qui avait alors récupéré son poste. L’annotation on peut constater l’absence d’un « modèle » fran- vol. 38, p. 4009. « père » révèle qu’un Boudhors junior était éga- çais proprement dit. En effet, chaque municipa- lement actif dans la profession, voire dans l’ad- lité organisait alors ces services d’architecture 32_ Nous avons consulté aussi bien Edmond Delaire, Les architectes élèves ministration. Trois générations de cette famille en fonction de ses propres besoins. À Paris, de l’École des beaux-arts (1793-1907), auraient donc été au service de la ville et du parallèlement aux services des travaux publics Paris, La construction moderne, 1907, que département. Cependant, lorsqu’il fut question, et de la grande voirie chargés, le premier des le Dictionnaire des élèves architectes de en 1812, de trouver un successeur à l’architecte voies publiques, des réseaux d’eau et d’égouts, l’École des beaux-arts (1800-1968) – INHA municipal, on fit appel à un Dijonnais, Nicolas- le second des alignements et des permis de (http://agorha.inha.fr) et Brigitte Labat-Poussin, Archives de l’École nationale supérieure Jean Villot (1782-1857). Sans doute fut-ce pour construire, il existait un « service des travaux des beaux-arts (AJ52 1 à 1415), Paris, remplacer un architecte de formation parisienne d’architecture » sous-divisé en services ordinaire Centre historique des archives nationales, 1998. par un pair. Or, Villot, bien que présumé formé et extraordinaire s’occupant respectivement des 33_ P. J. Strohl, Manuel du commerce, 31 aux Beaux-Arts , ne figure pas sur les répertoires travaux d’entretien et de constructions neuves. de l’industrie, des sciences, des arts et publiés des élèves de l’école parisienne32. Quoi À Niort, principalement responsable de la voirie, des métiers de la ville de Strasbourg, qu’il en soit, nous avons une connaissance plus du cimetière, de l’usine des eaux et des jardins, Strasbourg, Imp. de Mme Ve Silbermann, précise de l’organisation des services d’architec- l’architecte municipal n’était pas systématique- 1824, p. 173-174. ture de cette époque, grâce à un nouvel annuaire ment sollicité pour la construction des édifices 34_ Délibérations du conseil municipal de d’adresses publié en 1824 par P. J. Strohl33. Dans de la ville, cette dernière ayant souvent recours la ville de Strasbourg, l’année 1832, Archives une rubrique inédite intitulée « Architecte-voyer », aux concours ou à d’autres architectes locaux de la ville et de la communauté urbaine de Strasbourg (AVCUS) : 1MW163. Villot est désigné comme « architecte de la ville et pour ses projets. Alors qu’à Strasbourg, assisté des hospices civils ». Il est fait mention, en outre, de son équipe, Villot réalisa en tant qu’archi- de l’existence d’un « bureau de l’architecte à tecte municipal de nombreux édifices pour la PAGE 48

35_ Sur Eugène Petiti (1809-1883) voir la ville (le théâtre municipal en 1821 sur les plans de réorganisation de l’appareil administra- notice de Christian Baechler et Théodore Rieger dans le NDBA, vol. 29, p. 2972 ; de l’ingénieur des Ponts et Chaussées Casimir tif. De même qu’au niveau national, avec le quant à Félix Bernardy, mentionné dans les Robin, l’église Saint-Louis en 1825, la halle aux Second Empire, on assistait à l’avènement annuaires comme premier conducteur des blés en 1829, etc.), élabora plusieurs plans de d’un régime autoritaire et avec le baron Hauss- travaux (erster Bauführer) jusqu’en 1878, Strasbourg entre 1813 et 1842 et dressa des mann, à une gestion volontariste de la capi- il aurait travaillé plus de 45 ans dans les relevés de quelques secteurs des Vosges37. tale, de même, à Strasbourg, on assista à la services d’architecture de la ville. nomination du polytechnicien Coulaux comme 36_ Nous connaissons ces deux cas maire, et sur sa demande, à la substitution respectivement grâce aux travaux du conseil municipal par une commission44. d’Anne-Marie Châtelet, « La conception LE SERVICE DES TRAVAUX PUBLICS haussmannienne du rôle des ingénieurs Alors que le préfet de la Seine avait engagé, et architectes municipaux », dans Jean DE LA VILLE depuis un an, une réforme progressive du ser- des Cars et Pierre Pinon (dir.), Paris. vice des travaux publics de la ville de Paris45, Haussmann, Paris, Picard, 2005, Les annuaires des années 1830 et 184038 sont un arrêté municipal du 20 décembre 1854 pla- p. 257-266 et Chantal Callais, À corps perdu, Pierre Théophile Ségretain, beaucoup plus sommaires sur la structure des çait celui de Strasbourg sous « le contrôle et la architecte, La Crèche, Geste, 2010, p. 150 services municipaux. Ils montrent néanmoins surveillance de l’Ingénieur municipal » – poste sqq. que la nomination d’un deuxième architecte de nouvellement créé – aussi bien dans « l’exé- 37_ Voir Th. Rieger, NDBA, vol. 38, p. 4009. la ville, censé succéder à l’architecte en chef, cution des travaux » que dans « l’expédition était devenue coutumière, quoique non institu- des affaires ». Était-il question de mettre sous 38_ Nous avons pu consulter tionnalisée. Comme Boudhors qui avait secondé tutelle de « l’ingénieur municipal », le nouvel E. Auguste Hoellbeck, Almanach du commerce, de l’industrie, des sciences, Werner avant de le remplacer, Félix Fries (1800- architecte de la ville, Geoffroy Conrath, récem- des arts et des métiers de Strasbourg, 1859) fut nommé, le 27 janvier 183239, adjoint ment investi ? Il faut attendre le « projet de Strasbourg, Imp. de G. Silbermann, 1836 et à Villot pour lui succéder en 1843 et (Jean- ?) règlement provisoire sur le service des travaux Le Mercure alsacien, répertoire général Geoffroy Conrath (1824-1892) travailla comme publics », rédigé quatre ans plus tard par l’ingé- des adresses pour les départements du Haut et du Bas-Rhin, Strasbourg, deuxième architecte de la ville de 1849 à 1854 nieur municipal Lornier, pour connaître avec 40 46 Weill et Baquol ainé, 1846. avant d’accéder à la place de son chef . Le cas précision les attributions du service . Ce texte, de Fries se différencie cependant de celui de censé être « remplacé plus tard par un règle- 39_ Délibérations du conseil municipal de la ville de Strasbourg, l’année 1832, Boudhors et de Conrath. Contrairement à ceux- ment complet », répartissait les travaux publics AVCUS : 1MW163. ci, il n’avait pas été pressenti comme architecte en trois services : le service du bureau, celui municipal dès avant sa formation et ne bénéfi- des constructions et celui de la voirie, res- 40_ La pratique persista même dans la période du Reichsland, voire jusqu’à la cia pas du soutien de la ville pour ses études. pectivement dirigés par l’ingénieur municipal, seconde guerre mondiale avec les successions Ce fils d’instituteur a pourtant fait un parcours l’architecte et l’agent voyer de la ville, tout en de Beblo à Ott et de Dopff à Beblo. honorable à l’École des beaux-arts : élève de confirmant la supériorité hiérarchique du pre- 41_ Edmond Delaire, cité dans Jean-Nicolas Huyot à partir de 1820, passé mier. Le bureau des travaux publics comptait, P. J. Strohl, op. cit., p. 266. en première classe en 1823, il termina deu- sous les ordres de l’ingénieur municipal, trois xième Grand Prix de Rome en 182541. Il réalisa types d’employés : un dessinateur « chargé de 42_ Sur ce lotissement concerté, inscrit depuis 1986 à l’inventaire des monuments ensuite, de 1826 à 1829, en association avec tous les dessins ayant rapport aux affaires historiques, consulter le dossier fort un camarade alsacien de l’école, Jean-Geoffroy confiées au service des travaux publics » ; intéressant et richement illustré de la base Stotz, le Nouveau Quartier de Mulhouse, place un commis, « chargé de la comptabilité des Mérimée : http://www.culture.gouv.fr/ de la République et square de la Bourse42. Mais travaux, de la préparation et de l’envoi des documentation/memoire/HTML/IVR42/ IA00096471/index.htm ; pour la biographie ce fut à l’occasion d’un concours lancé par la affaires » et des expéditionnaires qui produi- de J. G. Stotz, voir la notice de Th. Rieger, municipalité strasbourgeoise, en 1831, pour le saient sous la direction du commis, les copies dans NDBA, vol. 36, p. 3795. réaménagement des faux-remparts qu’il se fit de tous les écrits et occasionnellement des 43_ Cité dans la notice biographique remarquer. Remportant le second prix, le jeune dessins et levers de bâtiments. L’architecte rédigée par Georges Foessel, NDBA, vol. 12, Fries fut alors nommé adjoint à l’architecte de de la ville, pour sa part, se trouvait à la tête du p. 1050 ; les informations suivantes sont la ville dans la perspective, comme l’exprimait service des constructions dont les missions tirées de cette même notice. le maire Jean-Frédéric de Turckheim, « d’attacher étaient regroupées en quatre catégories : les 44_ Sur cet épisode de l’histoire au service des travaux publics, un architecte travaux communaux, autrement dit « les pro- strasbourgeoise, voir Georges Livet et aussi distingué, et de trouver dans ses talents jets, adjudications, exécution et comptabilité Francis Rapp, op. cit., tome IV, Strasbourg et dans ses connaissances, la garantie de la des travaux neufs, de réparation et d’entretien de 1815 à nos jours, xixe et xxe siècles, p. 111-112 ; sur Charles-Louis Coulaux durée d’une bonne gestion des intérêts (de la des biens communaux », ainsi que de la voi- 43 lui-même, voir la notice rédigée par ville) ». Malgré des réserves à son sujet au rie (pavés, trottoirs, quais, ponts et égouts, Roland Oberlé, NDBA : vol. 6, p. 545. sein de la commission municipale des travaux pompes et urinoirs publics) ; le classement et 45_ Sur les réformes menées par le préfet, publics, Fries bénéficia d’un soutien sans faille le mouvement des matériaux et objets dépo- on consultera Anne-Marie Châtelet, du maire suivant, Schutzenberger, pour réaliser sés aux magasins de la ville ; les alignements « La conception haussmannienne… », les projets de rénovation urbaine de Strasbourg. de la petite voirie47, ouverture, redressement et op. cit.. Ainsi a-t-il laissé une œuvre considérable aussi suppression des rues, autorisation et surveil- 46_ « Projet de règlement provisoire sur bien dans le domaine des infrastructures (des lance des travaux exécutés par les particuliers les services des travaux publics » de 1858, nouveaux quais, les ponts Saint-Thomas et du sur la voie publique pour « trottoirs, revers de AVCUS : 151MW3. Corbeau) que dans celui de l’architecture (les pavés, égouts, conduites d’eau ou de gaz », de Petites Boucheries, les écoles du Fossé des même que les règlements d’eau, écluses et Tanneurs, de Saint-Jean et de Sainte-Aurélie, déversoirs. L’architecte de la ville avait sous l’église Saint-Ignace de Neuhof, etc.). ses ordres les conducteurs et constructeurs chargés de la surveillance journalière et de la En dépit de la continuité que suggère le rem- réception des travaux et bénéficiait des ser- placement de Fries par Conrath, son adjoint vices du dessinateur du bureau des travaux depuis cinq ans, le début des années 1850 publics pour l’étude des projets. Le service de correspond à une période de changement et la voirie, enfin, s’occupait d’une part, des tra- PAGE 49 vaux communaux sur les promenades, l’oran- 1868, si l’on devine la même structure tripartite 47_ En opposition à la grande voirie comprenant les rues de la capitale et toutes gerie, le cimetière, l’hippodrome et les jardins des services, la hiérarchie et les attributions ont celles d’importance nationale, gérées par les comme le macadamisage, l’arrosage public, la clairement changé. Faisant partie des « Services services de l’État, la petite voirie regroupait, plantation des rues et son entretien, des quais spéciaux » de l’administration municipale, les au xixe siècle, les voies communales dont et des chemins vicinaux, et d’autre part, du travaux publics y sont représentés, d’abord, par la réglementation relevait de l’autorité des maintien des alignements et nivellements de l’architecte de la ville dont les compétences municipalités. Cf. la synthèse des traités de voirie du xixe siècle proposée par Anne la petite voirie à travers l’autorisation et la sur- incluaient « bâtiments et édifices communaux, Bondon, La transformation de Bourges, veillance des constructions privées sur la voie promenades, établissements insalubres51 ». Colmar et Laval entre 1789 et 1848, publique. Les conducteurs voyers, sous l’auto- Mentionné en seconde place, l’ingénieur muni- thèse de doctorat, Paris, Université de Paris 8 rité de l’agent voyer, traitaient de l’ensemble cipal, alors un dénommé Boeswillwald, n’était Vincennes - Saint-Denis, 2009, p. 19 sqq. de ces affaires. Le règlement précisait égale- plus responsable que des « travaux de voirie, 48_ Cf. Anne Bondon, op. cit., p. 40-41. ment les conditions de travail des employés et comprenant les pavages, trottoirs et égouts, 49_ Voir Anne-Marie Châtelet, les règles de fonctionnement et de gestion du alignements ». L’agent voyer de la ville, resté le op. cit., p. 258. service. En ce qui concerne les projets, deux même Koessler, était pour sa part assisté d’un 50_ J. Scalabrino, Annuaire des adresses types étaient distingués : les projets « extraor- « chef de division », chargé de « comptabilité, du commerce, de l’industrie, des dinaires » ou ceux qui étaient « dressés d’après contentieux et parties administratives des ser- professions et des administrations, des un programme arrêté par le conseil municipal », vices ». Cette nouvelle répartition des tâches, départements du Haut et du Bas-Rhin, et les projets « ordinaires », « dressés d’après plus claire et peut-être plus logique, déléguait Strasbourg, J. Noiriel Libraire-Éditeur, 1860, un état arrêté par le maire ». On retrouve là une donc tout ce qui concernait « l’architecture », p. 100. terminologie d’origine budgétaire, en usage aussi bien les édifices que les promenades, à 51_ D. Kiefer, Manuel des adresses du dans la capitale comme en province car établie l’architecte de la ville ; tout ce qui concernait commerce, de l’industrie, des professions par la loi du 27 février 1811 sur la compta- « l’infrastructure », à l’ingénieur municipal, et et des administrations du Bas-Rhin, Strasbourg, Librairie de Frédéric Bull, 1868, bilité communale. À Paris, comme le montre enfin, les relations internes et externes des ser- p. 95-96. Anne-Marie Châtelet49, ces termes désignaient vices, à la voirie. Ce remaniement fut-il imposé d’une part les travaux d’entretien financés par la pratique, ou entraîné par le changement 52_ En effet, Conrath est reconnu, à côté de l’adjoint au maire Lippmann, comme chaque année sur le budget « ordinaire », et des protagonistes : départ en 1864 du maire un collaborateur « précieux » pour Coulaux d’autre part, les travaux de construction, déci- Coulaux et de l’ingénieur Lornier ? Ou bien, par dans les importants travaux qu’il entreprit dés exceptionnellement, dont le financement l’efficacité et le rôle principal de Conrath dans pendant son mandat ; cf. Georges Livet et nécessitait le recours aux fonds « extraordi- les vastes projets de la ville52 ? Ce que l’on Francis Rapp, tome IV, op. cit., p. 112. naires ». La distinction de procédure de déci- peut affirmer, en tout cas, c’est que ce dernier 53_ Sur cet établissement voir Shahram sion des projets à Strasbourg reflétait-elle la devenait, à la veille de l’annexion, un élément Hosseinabadi, « Parcours d’élèves même logique ? Probablement, car le texte exi- indispensable au service des travaux publics architectes », Metacult, Cahier 1, avril 2014, p. 45-47. geait pour les projets extraordinaires « un devis grâce à sa formation solide et son expérience estimatif subdivisé en avant-métrage et état florissante. En effet, ce fils de cordonnier avait 54_ Dossiers personnels des élèves estimatif, un devis descriptif, un cahier des été initié aux arts de dessin à l’École municipale architectes de l’École des beaux-arts, Archives nationales (AN) : AJ52 360. charges et conditions, un bordereau analytique industrielle53, puis avait fréquenté les Beaux-Arts des prix et un état des acquisitions », alors que de Paris où au bout de deux ans, il était passé 55_ Cf. Théodore Rieger, « Il y a cent ans, pour les projets ordinaires, un devis « réduit à en première classe54. Abandonnant ses études mourait Jean-Geoffroy Conrath… », op. cit., p. 197. l’état estimatif » suffisait. La rédaction des pro- quelques mois plus tard pour rentrer à Stras- jets ressortissait, en fonction de leur nature, bourg, il continuait, néanmoins, sa formation sur 56_ Adressbuch der Stadt Straßburg für 1874, Strasbourg & Mannheim, soit à l’architecte soit à l’agent voyer ; ceux-ci le tas, sous le patronage d’un second Grand Prix J. Bensheimer, 1874, p. 646. étaient donc responsables quant au fond des de Rome, Félix Fries, son chef pendant cinq ans. projets ; l’ingénieur municipal devait, pour sa Ayant, en outre, gravi les échelons dans la pro- 57_ Carl Buechel, Verwaltungsbericht der Stadt Strassburg für die Zeit von 1870 part, les contrôler sur la forme, mais pouvait fession, de simple employé de bureau à l’archi- bis 1888/89, Strasbourg, G. Fischbach, également y joindre son avis sur le fond. De tecte adjoint puis en chef de la ville, il participa, 1895, p. 260. même, en ce qui concerne les alignements, au cours des années 1860, à la réalisation 58_ Ibid. p. 263 ; également Adressbuch l’exécution et la réception des travaux relevant d’importants travaux entrepris surtout pendant der Stadt Straßburg für 1888, de leur compétence, les rapports et décisions le mandat de Coulaux : l’aménagement de quais Strasbourg & Mannheim, J. Bensheimer, 1888. de l’architecte et de l’agent voyer étaient sou- (Saint-Nicolas, Finkwiller) et de rues (autour de 59_ Ces réformes renforcèrent notamment mis au visa de l’ingénieur municipal, avant la manufacture des tabacs), construction de le rôle des agents voyers ; cf. Sylvain d’être transmis au maire ou à l’adjoint délégué nouveaux ponts (ponts couverts, Saint-Guil- Schoonbaert, « Le vocabulaire et la aux travaux publics. laume, Saint-Étienne, etc.)55 et d’importants grammaire de la voirie en France au édifices (les églises de la Robertsau, les écoles xixe siècle », accessible en ligne : http:// Ce projet de règlement, aurait-il été appliqué Saint-Guillaume et Sainte-Madeleine, la faculté urbanisme.u-pec.fr/servlet/com.univ. collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_ à la lettre ? Rédigé le 13 décembre 1858 de médecine, etc.). FICHIER=1259766016539 par l’ingénieur municipal, il était en tout cas approuvé et contresigné par le maire Coulaux Sans doute était-ce pour cette même raison que et son adjoint délégué deux jours plus tard. De « l’administrateur » Back, nommé par l’empire plus, l’annuaire des adresses de 1860 reflète ne voulut se passer des services de Geoffroy la hiérarchie esquissée dans le règlement : dans Conrath et le conserva dans ses fonctions la notice sur l’organisation municipale de la ville après 1871. Il y avait aussi, vraisemblablement, de Strasbourg, sous la rubrique Travaux publics, une volonté d’éviter les brusques changements, sont mentionnés l’un au-dessus de l’autre source d’éventuelles tensions - cela expliquerait « Lornier, ingénieur municipal, Conrath, archi- également la reconduite de l’agent voyer Koess- tecte de la ville et Koessler, agent voyer de la ler, désormais appelé Wegemeister, ainsi que ville50 ». Cela dit, cet ordre devait être bouleversé celle d’autres fonctionnaires dans les services quelques années plus tard. Dans l’annuaire de municipaux56. PAGE 50

LA TRANSITION AU STADTBAUAMT des travaux de superstructure) et Wasserwerk (travaux des eaux)58 (ill. IV). Si cette structure Outre la persistance du personnel, on observe rejoint à certains égards celle mise en place à que la structure même des services ne fut pas la veille de l’annexion qui distinguait les « bâti- remaniée immédiatement après l’annexion. ments » des « travaux de voirie » et des « conten- L’Adressbuch de 1874, premier annuaire publié tieux », elle trouve ses origines plutôt, comme le après la guerre, montre que dans un premier montre la contribution de Christiane Weber et temps, il s’est seulement agi de traduire lit- Tobias Möllmer, dans un modèle d’organisation téralement en allemand les noms et titres de allemand, en vigueur ailleurs dans l’empire, et l’époque française, comme en témoignent appliqué alors à Strasbourg. Dienst der öffentlichen Arbeiten pour le service des travaux publics et Wegemeister pour l’agent À travers ce large panorama, deux moments voyer ! Ce fut à partir de 1875 que le service prit charnières ressortent dans l’évolution des ser- la dénomination de Stadt-Bauamt, sans pour vices d’architecture de Strasbourg avant l’an- autant changer significativement de structure. nexion : d’abord, dans les années 1820, avec Le Stadtarchitekt Conrath, à la tête du service, la constitution d’un « bureau de l’architecte de était alors désigné comme Chef des Bauwesens ; la ville » à l’image de la structure existante sous en deuxième place, l’inspecteur des bâtiments l’Ancien Régime, mais auquel furent, en outre, Xaver Kretz prenait la place de l’ingénieur muni- intégrées de nouvelles compétences comme cipal et le Wegemeister Koessler se trouvait celles de géomètre et de voyer. Existant bien en troisième position, comme supérieur des auparavant, celles-ci s’étaient alors « moderni- conducteurs des travaux et des dessinateurs sées », voire ré-institutionnalisées, la première, (ill. III). Si changement il y avait, c’était déve- à l’occasion des travaux du cadastre napoléo- loppement plus que remaniement, et cela au nien, la deuxième, à la suite des réformes de moins jusqu’au départ à la retraite du chef de voirie mises en place sous la Restauration59. service alsacien et à l’arrivée de l’altdeutsche L’autre moment décisif se situe au milieu des Johann Karl Ott en 1886. Ainsi, de 1870 à années 1850, lorsque le bureau de l’architecte 1888, le nombre du personnel technique du devenu service des travaux publics fut décom- service passa de 9 à 16 : trois inspecteurs posé en trois sections chargées respectivement des travaux furent recrutés à la place du seul de l’architecture, des travaux de voirie et des ingénieur municipal ; un deuxième agent voyer permis de construire. et un géomètre s’ajoutèrent au service et le nombre des conducteurs des travaux doubla57. Dans quelle mesure cette spécialisation, Quant à son organisation, le service fut restruc- voire autonomisation progressive des com- turé, après l’investiture du Stadtbaurath Ott, pétences au sein du service a-t-elle facilité le en quatre Abteilungen (départements) : Tiefbau développement ultérieur de celui-ci, à la fois (travaux publics souterrains), Hochbau (travaux quantitatif et qualitatif, qu’appelait la mise en de superstructure), Baupolizei und Unterhalt œuvre de l’extension de la ville à l’époque du der Hochbauten (police du bâtiment et contrôle Reichsland ? PAGE 51

IV

Vom Stadtbaumeister zum Stadtbaurat: Entwicklung der städtischen Bauverwaltung in Straßburg Shahram Hosseinabadi

Der Beitrag der städtischen Bauverwaltung zu der Physiognomie Straßburgs ist weder in Bezug auf die Architektur noch auf den städtebaulichen Maßstab von der Hand zu weisen. Vor dem politischen Hintergrund in Straßburg konnte ihre Organisation und die Auswahl ihres Personals nicht frei von ideologischen Erwägungen sein. In dieser Hinsicht zeichnet der vorliegende Aufsatz ein Panorama von der Entstehung dieser Institution und ihrer Entwicklung bis zum Jahre 1886; dieses Datum scheint ihrer „verspäteten“ Neuorganisation als Folge der Annexion von 1871 zu entsprechen. Er zeigt außerdem zwei Wendepunkte in der Geschichte dieser Behörde auf: zunächst die Einrichtung eines „Büros des Stadtarchitekten“ in den 1820er Jahren als Fortset- zung der unter dem Ancien Régime bestehenden Struktur, in die aber unter anderem „neue“ Zuständigkeiten wie diejenigen des Geometers und des Wegemeisters eingegliedert wurden. Diese bereits vorher bestehenden Ämter wurden also „modernisiert“, das heißt reorganisiert. Der andere entscheidende Moment spielte sich in der Mitte der 1850er Jahre ab, als das sich zur städtischen Bauverwaltung entwickelte Büro des Architekten in drei Abteilungen untergliedert wurde, die mit der Architektur, dem Straßenbau und den Baugenehmigungen betraut waren. Diese fortschreitende Spezialisierung oder Verselbstständigung innerhalb des Amtes erleichterte IV. L’organigramme zweifellos sowohl quantitativ wie auch qualitativ die spätere Entwicklung des Stadtbauamts, du Stadtbauamt de la ville wie es dann übrigens bei der Durchführung der Stadterweiterung – der Neustadt – während der de Strasbourg, dressé par l’auteur Reichslandzeit genannt wurde. d’après l’Adressbuch der Stadt Straßburg für 1888. PAGE 52

I

II

III

I. Stadtbauverwaltung und Baupolizei 1901.

II. Stadtbauverwaltung und Baupolizei 1902.

III. Stadtbauverwaltung und Baupolizei 1914. PAGE 53

IE ENTSTEHUNG EINER DEUTSCHEN MUSTERBAUVERWALTUNG STADTBAUAMT UND BAUPOLIZEI IN STRASSBURG 1870-1918 Tobias Möllmer, Christiane Weber

DIE ORGANISATION DES STRASSBURGER 1_ AVCUS 151 MW 1, Schreiben des Am 13. Oktober 1910 ging beim Bauamt der Baudirektors des Stadtbauamts Karlsbad an Stadt Straßburg ein Schreiben des Stadt- STADTBAUAMTS das Stadtbauamt Straßburg, 10. Oktober 1910. bauamts der böhmischen Stadt Karlsbad 2_ Stéphane Jonas, „Strasbourg 1900. Ville (Österreich-Ungarn) ein, indem „Behufs der Vor dieser historischen Konstellation soll der frontière et d’innovation (1890-1918)“, Ausarbeitung einer neuen Organisation des Ausbau des Straßburger Stadtbauamtes in den in: Revue des Sciences Sociales, Nr. 19, städtischen Baudienstes“1 um Informationen Jahren 1871 und 1918 analysiert werden. Wie 1991/1992, S. 13-30, hier S. 17. zur Organisation sowohl des Hochbau- als Rolf Wittenbrock nachgewiesen hat, erfuhr das 3_ Nach Max Weber (1864-1920), dem auch des Tiefbauamtes der Stadt Straßburg städtische Bauamt allein in den ersten 20 Jah- Begründer der wissenschaftlichen Soziologie, gebeten wird. Zu diesem Zeitpunkt dürfte ren nach 1871 eine Verdoppelung seines Per- handelt es sich bei der „bürokratischen“ die Bauverwaltung Straßburg nicht nur auf sonals (vgl. den Aufsatz und die Grafiken Fig. um die „effizienteste und stabilste Reichsebene, sondern europaweit den Ruf 1a (Le service d’architecture de Strasbourg en Herrschaftsform“. Zit. nach: Christiane Brandt-Salloum, Reinhardt Strecke (Hg.), einer Musterverwaltung geführt haben. Diese 1871) und Fig. 1b (Le service de construction à Klosterstraße 36. Sammeln, Ausstellen, These, von den Geistes- und Sozialwissen- Strasbourg en 1888-1889) in diesem Heft). An Patentieren. Zu den Anfängen Preußens als schaften bereits in den frühen 1990er Jahren der Spitze des Stadtbauamtes, dem 12 Perso- Industriestaat, Berlin, Geheimes Staatsarchiv aufgestellt2, soll in diesem Beitrag auf ihre nen angehörten, stand 1871 mit Jean Geoffroy Preußischer Kulturbesitz, 2014, S. 439. Schlüssigkeit hinsichtlich der Bauverwaltung Conrath ein sogenannter Stadtarchitekt („archi- 4_ Die Staats- und Verwaltungsreform überprüft werden. tecte de la ville“) (vgl. den Aufsatz von Shahram von Heinrich Friedrich Karl vom und Hosseinabadi in diesem Heft). Ab 1886 leitete zum Stein (1757-18319) und Karl August von Hardenberg (1750-1822) nach der Dabei ist der Ausbau der Straßburger Bauver- der Stadtbaurat Johann Karl Ott die Straßbur- Niederlage Preußens gegen Napoleon waltung in den Jahren 1871 bis 1918 im Kon- ger Bauverwaltung. Allein die Verwendung des 1806 ermöglichte Preußen einen text der Entwicklung des technischen Verwal- Titels „Stadtbaurat“ offenbart die Angleichung Modernisierungsschub in der ersten Hälfte tungswesens im gesamten Deutschen Reich an reichsdeutsche Bauverwaltungssysteme. In des 19. Jahrhunderts. zu sehen: Die zunehmende Industrialisierung Preußen konnte dieser Titel, der am Laufbahn- 5_ Eckhardt Bolenz, Vom Baubeamten und das ab Mitte des 19. Jahrhunderts vorbild der Juristen im Staatsdienst orientiert zum freiberuflichen Architekten. explosionsartige Städtewachstum erforderte war8, nur in Städten über 10.000 Einwohnern Technische Berufe im Bauwesen (Preußen/Deutschland 1799-1931) den Ausbau einer effektiven staatlichen Ver- verliehen werden. Es war der höchste Rang, der (= Europäische Hochschulschriften, 3 waltung. Mit den Stein-Hardenbergschen einem hauptamtlichen Beamten auf Kreis- oder Reihe III, Geschichte und Hilfswissenschaften, Reformen4 in Gang gesetzt, „hatte sich der Provinzialebene verliehen werden konnte. Unter Band 488, zugl.: Diss. Uni Bielefeld 1988), preußische Staat mit der Bauverwaltung früh- ihm rangierten die „Bauinspektoren“.9 Staats- Frankfurt a. Main, Peter Lang, 1991, S. 11. zeitig ein Organ geschaffen, das für alle tech- examensabsolventen mussten meist mehrere 6_ Vgl. dazu Schema 4 „Baubeamte im nisch-wissenschaftlichen Belange zuständig Jahre warten, bis sie eine hauptamtliche Beam- Verwaltungssystem Preußens, 1948-1914“, war“5. Die Protagonisten dieser technischen tenstelle antreten konnten. Während dieser Zeit in: Bolenz (wie Anm. 5), S. 387. Verwaltung waren die staatlichen Baubeam- konnten sie als „Hilfsarbeiter“ freiberuflich in 7_ Bolenz (wie Anm. 5), S. 61-63. ten. Diese Fachleute waren akademisch aus- den Ämtern beschäftigt sein. Die Bezeichnung 8_ Vg. hierzu: Schema 8 „Rangfolge der gebildet – in Preußen an der Berliner Bauaka- deutet also keineswegs auf eine geringe Quali- höheren preußischen Baubeamten im demie, in den übrigen Bundesländern an den fizierung dieser Mitarbeiter hin. Vergleich“, in: Bolenz (wie Anm. 5), S. 393. sich aus den polytechnischen Schulen ent- 9_ Diese entsprechen dem Rang eines wickelnden Technischen Hochschulen – und Auf kommunaler Ebene gibt der Titel erst ab Assessors in der juristischen Laufbahn. mussten eine Staatsprüfung absolvieren. Ein- der Jahrhundertwende Aufschluss über den Bil- Bolenz (wie Anm. 5), S. 393. gesetzt wurden sie auf den unterschiedlichen dungsgang des Trägers, d.h. darüber, ob er an 10_ Bolenz (wie Anm. 5), S. 150. Verwaltungsebenen der Länder: in Preußen einer Technischen Hochschule studiert und das beispielsweise auf Landes-, Provinz, Kreis- und 2. Staatsexamen geleistet hat.10 Johann Karl 11_ Niels Wilcken, Architektur im 6 Grenzraum. Das öffentliche Bauwesen kommunaler Ebene. Als im letzten Jahrzehnt Ott (Leiter des Stadtbauamtes, Dienstzeit 1886- in Elsass-Lothringen 1871–1918 des 19. Jahrhunderts das Städtewachstum 1908), hatte an der Technischen Hochschule in (= Veröffentlichungen des Instituts für einen vorläufigen Höhepunkt erreichte, wurde Karlsruhe und in Berlin studiert und dürfte das Landeskunde im Saarland 38, zugl. Diss. die unterste Verwaltungsebene – die Kommu- Staatsexamen absolviert haben.11 Fritz Beblo, Uni Kiel 1999), Saarbrücken, Institut für nalverwaltung – als letzte der Bauverwaltun- ab 1903 Leiter des Hochbauamtes – einer Landeskunde im Saarland, 2000, S. 364/365. gen umfangreich ausgebaut.7 Abteilung des Stadtbauamts, dem seit 1909 der PAGE 54

12_ Wir danken Hélène Antoni für diese Ingenieur Moritz Eisenlohr vorstand – hatte sein sich der Ausbau der städtischen Entwässerung Angaben aus ihrer Masterarbeit: Fritz Studium an der Technischen Hochschule Berlin im Zuge der Stadterweiterung ablesen. Auch Beblo et le Heimatschutz à Strasbourg, Mémoire de Master d’Histoire des Mondes begonnen und bei Karl Schäfer in Karlsruhe für die bestehende Stadt musste das Abwas- Germaniques, sous la direction de abgeschlossen. Ab 1898 war er Bauinspektor, sernetz umgebaut werden. Aus stadthygieni- Anne-Marie Châtelet et Catherine Maurer, dann Regierungsbauführer und schließlich seit schen Gründen hatte man sich zur Aufgabe der Université de Strasbourg, 2013, S. 139f. 1902 diplomierter Regierungsbaumeister.12 bis zu diesem Zeitpunkt üblichen Sickergruben 13_ Bolenz (wie Anm. 5), S. 73ff. entschieden, weshalb die Kanalisation nicht Das Studium einschließlich Staatsexamten mit nur die Entwässerung, sondern auch die Abfuhr 14_ Bolenz (wie Anm. 5), S. 67. dem Berufsziel als sogenannter „Baubeamter“ der Fäkalien übernehmen musste.18 Im darauf- 15_ Stadtbauamt Straßburg in den umfasst dabei bis Mitte des 19. Jahrhunderts folgenden Jahr differenziert sich innerhalb der Adressbüchern der Stadt Straßburg, Stand: sämtliche technischen Bauaufgaben einer Kom- Abteilung für Bau und Unterhalt der Straßen, 17.10.1891. Unser Dank gilt Marie-Pierre Dieudonné (Université de Strasbourg), mune: neben der Ausführung und dem Unterhalt Dohlen und Brücken, Straßenreinigung und die die Listen zum Aufbau des der städtischen Hochbauten (Schulen, Bäder, öffentliche Beleuchtung – dem Aufgabenprofil Stadtbauamtes anhand der Adressbücher städtische Dienstgebäude, z.T. Kirchenbau) den nach der Abteilung für Tiefbau, wie sie seit 1897 zusammengestellt hat. Straßenbau, den Ausbau von Wasserwegen und dann bezeichnet wird – ein eigenes Büro für 16_ Christiane Weber, Hafenanlagen, den Ausbau einer städtischen das Vermessungswesen heraus.19 Auch diese „Die Architekturausbildung an der Infrastruktur – für den Eisenbahnbau war die Einrichtung einer eigenen Unterabteilung mit ver- Kaiserlich Technischen Schule in Straßburg Landesverwaltung zuständig – sowie den Auf- beamteten Mitarbeitern dürfte mit dem Ausbau im Kontext des technischen Bildungswesens in Deutschland“, in: Metacult, Cahier Nr. 1, bau der städtischen Wasserversorgung und die der Neustadt zusammenhängen. avril 2014, S. 49-59, auf französisch Abwasserentsorgung.13 In diese Bauaufgaben, publiziert unter: „La formation en die man unter dem Begriff Tiefbau subsumieren Eine weitere Abteilung wurde 1898 mit der städ- architecture à l’École impériale technique kann, flossen die meisten der Investitionen.14 tischen freiwilligen Feuerwehr angegliedert (Abb. de Strasbourg“, in: Anne-Marie Châtelet, Vom Tätigkeitsprofil her erfordern sie aus heu- 1: Stadtbauverwaltung und Baupolizei 1901).20 1902 Franck Storne (ed.), Des Beaux Arts à l’Université. Enseigner l’architecture tiger Sicht eher einen Bau- oder Maschinen- brachte dann eine umfassende Verwaltungsre- à Strasbourg, Strasbourg,ENSAS, bauingenieur als einen Hochbauarchitekten. form eine Neustrukturierung der städtischen 2013, p. 144–153. Man darf allerdings nicht vergessen, dass zu Abteilungen, die zur Ausgliederung der städti- 17_ Stadtbauamt Straßburg dieser Zeit die Ausbildung der Baubeamten schen Baupolizei aus dem Stadtbauamt führte. in den Adressbüchern der Stadt Straßburg, beispielsweise an der Bauakademie in Ber- Die Baupolizei unterstand seitdem direkt dem AVCUS BA 1592. lin technische Fächer wie Wasserbau und Bürgermeisteramt. Diese Organisationsform 18_ Joseph Krieger, Topographie der Stadt Maschinenlehre noch umfasste. Die Trennung entspricht dem in Preußen gängigen Modell, Straßburg nach ärztlich-hygienischen der Fakultäten in ein Bauingenieur-, ein Hoch- wo die Baupolizei als Exekutive zusammen mit Gesichtspunkten bearbeitet, Festschrift für bau- und ein Maschinenbaustudium wurde in der allgemeinen Polizei dem Ministerium des die in Strassburg tagende Versammlung Berlin erst mit der Prüfungsordnung von 1776 Inneren angehörte, das Bauwesen der Abtei- des deutschen Vereins für öffentliche Gesundheitspflege, Straßburg, C. F. vollzogen. Sie entsprach der zunehmenden lung für Handel und Gewerbe, das seit 1878 als Schmidt’s Universitätsbuchhandlung, 1889, Spezialisierung der sich ausdifferenzierenden Ministerium für öffentliche Arbeiten fungierte.21 S. 242-255. Verwaltung. Diese Entwicklung spiegelt sich Die freiwillige Feuerwehr wurde im Zuge dieser 19_ Stadtbauamt Straßburg in den auch in Straßburg: Bereits 1888 umfasste das Umstrukturierung wieder aus dem Stadtbauamt Adressbüchern der Stadt Straßburg 1895 städtische Bauamt unter dem Vorstand von ausgegliedert.22 Als 1906 das Wasserwerk in die (Stand: 19.11.1894) Stadtbaurat Johann Karl Ott drei Abteilungen: Tiefbauabteilung eingegliedert wurde, reduzierte 20_ Stadtbauamt Straßburg in den eine Abteilung für Straßen-, Brücken- und Doh- sich die Anzahl der Abteilungen im Stadtbauamt Adressbüchern der Stadt Straßburg 1899. lenbau, die auch für die städtische Beleuchtung weiter (Abb. 2: Stadtbauverwaltung und Baupolizei 1902). 21_ Vg. hierzu: Schema 3: „Aufgliederung zuständig war (Vorstand: Bauinspektor Eduard und Zuständigkeitsbereiche der für das Bautner) eine Abteilung für Hochbau, die für den Die umfassende Umstrukturierung des Stadt- Bauwesen verantwortlichen Ministerien in Neubau zuständig war (Vorstand: Bauinspektor bauamtes, die – wie eingangs erwähnt – das Preußen 1908-1921“, in: Bolenz Eduard Röderer) und eine dritte Abteilung, die Straßburger Bauamt zur renommierten Muster- (wie Anm. 5), S. 385. die Baupolizei und den Unterhalt der Hochbau- bauverwaltung werden ließ, erfolgte am 1. Juni 22_ Stadtbauamt Straßburg in den ten einschloss (Vorstand: Bauinspektor Carl 1910.23 Die vier Abteilungen Tiefbau (mit Unter- Adressbüchern der Stadt Straßburg 1903, Nebelung). Als vierte Abteilung ist das Wass- amt Vermessung und Wasserwerk), Entwäs- Stand: Ende 1902. erwerk genannt.15 Der Mitarbeiterstab, unter serung, Hochbau (mit Kasernenbaubüro) und 23_ Verhandlungen des Gemeinderats denen sich zahlreiche „Hilfsarbeiter“ finden, Unterhaltung der Hochbauten wurden vollstän- der Stadt Straßburg im Jahre 1910, zählt über 45 Beschäftigte. Die Bezeichnung dig neu strukturiert. Als Nachfolger für Stadtbau- Straßburg, Straßburger Volksdruckerei, 1911, Anlage II zum Sitzungs-Protokolle „Bauführer“ rangiert noch unter den „Bauins- rat Johann Karl Ott, der 1908 aus dem Dienst vom 1. Juni 1910, S. 555-560. pektoren“; dabei handelt es sich vermutlich geschieden war, wurde der Stadtbaudirektor um Beamte, die als Hochschulabsolventen ent- Moritz Eisenlohr eingesetzt. Ihm unterstanden 24_ AVCUS 151 MW 1, Betrifft Organisation des Bauamtes. Auf die Randverfügung vom weder nur das erste Staatsexamen absolviert die Abteilung Tiefbau (unter Stadtbaurat Strohl) 27. November 1909, Straßburg, haben, oder aber um Absolventen der damals mit dem Wasserwerk und dem Vermessungswe- den 7. Februar 1910, S. II. im Ausbau befindlichen Baugewerkschulen, den sen, dem auch die Abteilung Entwässerung ein- 25_ AVCUS 151 MW 1, Betrifft Organisation nicht akademischen, mittleren technischen Aus- gegliedert wurde, um „Straßenbau und Kanalisa- des Bauamtes. Auf die Randverfügung vom bildungsstätten.16 tion möglichst eng miteinander zu verbinden“.24 27. November 1909, Straßburg, Das neue Hochbauamt, das dem 1903 zum den 7. Februar 1910. 1893 wurden als Mitarbeiter des Stadtbauamts Stadtbauinspektor ernannten Fritz Beblo in der 26_ AVCUS 151 MW 1, Handschriftlicher nun zudem auch die Beschäftigten der Stra- Funktion eines Abteilungsvorstands unterstand, Kommentar vermutlich Eisenlohrs auf ßenreinigung und die Schleusenwärter sowie umfasste nun sowohl Neu- und Umbauten als dem Schreiben des Baudirektors des ein Gartenbauinspektor geführt. Hinzu kam auch die Unterhaltung der Hochbauten (Abb. 4: Stadtbauamts Karlsbad an das Stadtbauamt Straßburg, Karlsbad, den 10. Oktober 1910. eine fünfte Abteilung, die für die Entwässerung Leiter des Stadtbauamtes und Leiter der Abteilung Hoch- zuständig war und in den folgenden Jahren per- bau). Das Maschinenamt, das im an den Bür- sonell schnell verstärkt wurde.17 Daran lässt germeister gerichteten Entwurf von 190925 als PAGE 55 dritte Unterabteilung des städtischen Bauamts diesem Arbeitsheft).32 Es bedurfte daher lediglich 27_ Stadtbauamt Straßburg in den vorgeschlagen worden war, konnte in eigenstän- des im Stadtbauamt angesiedelten städtischen Adressbüchern der Stadt Straßburg 1911, Stand: Ende 1910. diger Form aus finanziellen Gründen erst spä- Wegemeisters (agent voyer), um die Einhaltung ter umgesetzt werden (Abb. 3: Stadtbauverwaltung des alignements zu überwachen.33 Dazu gehörte 28_ Vgl. hierzu auch: Edith Lauton et al., und Baupolizei 1914).26 Es wurde zunächst in das die Überprüfung jeglicher in den öffentlichen Stra- Édouard Schimpf à Strasbourg, architecte d’une ville en renouveau, Strasbourg, Ville Tiefbauamt integriert. Interessant ist auch die ßenraum hineinragenden baulichen Elemente de Strasbourg, 2010. Einrichtung eines Baubüros zur Hafenerweite- wie Treppen oder Balkone auf ihre Zulässigkeit rung innerhalb des Tiefbauamtes (unter dem nach dem am 2. August 1855 in Straßburg in 29_ Diese Ausführungen verdanken sich zu einem großen Teil den detaillierten Ingenieur Weiner) 1912. Ein vergleichbar spe- Kraft getretenen „Beschluss des Bürgermeisters Untersuchungen der für das Verständnis zialisiertes Baubüro, das der Architekt Eduard betreffend die Vorsprünge“.34 Ebenfalls melde- der städtischen Bauorganisation von Schimpf leitete27, wurde innerhalb des Hoch- pflichtig waren Grundstückseinfriedigungen, die Straßburg grundlegenden Dissertation bauamtes für den Neubau der Artillerie-Kaserne verbindlich angelegt werden mussten.35 Gemäß von Rolf Wittenbrock, Bauordnungen 28 als Instrumente der Stadtplanung im 1910 genannt , und scheint danach wieder der französischen Praxis musste nämlich in der Reichsland Elsaß-Lothringen (1870-1918). aufgelöst worden zu sein. Regel um keine Genehmigung ersucht, sondern Aspekte der Urbanisierung im deutsch- lediglich eine Anzeige vom Bauvorhaben gemacht französischen Grenzraum (= Saarbrücker werden.36 In der Praxis jedoch – auch das hat Rolf Hochschulschriften 11: Geschichte, zugl.: Wittenbrock bereits beschrieben – wurden selbst Diss. Uni Saarland 1988), St. Ingbert, Röhrig, DIE ENTWICKLUNG DER BAUPOLIZEI 1989, hier S. 228/229, Anm. 22. Sehr hilfreich diese Steuerungsmittel kaum genutzt. Erst nach zum Thema ferner die allgemeine, nicht 1870-1914 1871 bediente man sich regelmäßig der durch die explizit auf die Straßburger Verhältnisse französische Gesetzgebung bestimmten Kompe- eingehende Abhandlung von Ekke Feldmann, An Hand der seit 1902 selbstständig organisier- tenzen, um die geplanten Straßen der Neustadt Bauordnungen und Baupolizei. Zur Entwicklungsgeschichte zwischen 1850 ten Baupolizei lässt sich die ständige Ausdiffe- nach dem Bebauungsplan von 1880 vor Überbau- und 1950 (Diss. TH Darmstadt 2010), renzierung der Verwaltungsorganisation nach ung zu Schützen. Grundlage dafür war das „Gesetz Frankfurt a. Main / Berlin u. a., Peter Lang, preußischem Vorbild ebenso deutlich beobach- betr. Beschränkung der Baufreiheit“ in den neuen 2011. 37 ten wie am Stadtbauamt selbst. Während ihre Stadtteilen von Straßburg vom 21. Mai 1879. 30_ Abgedruckt in: Richard Förtsch und Aufgaben um 1870 noch von einem einzigen Um eine Erlaubnis für Neu- und Umbauten, aber M. Caspar (Hg.), Elsaß-Lothringisches Beamten des Stadtbauamts erledigt werden auch jegliche Veränderungen an den Gebäudefron- Baurecht, enthaltend eine systematische konnten, vergrößerte sie sich bis 1910 zu einer ten zu erlangen, musste der Antragsteller nun ein Darstellung der auf Bauten bezüglichen selbstständigen Abteilung des Bürgermeister- Gesuch auf Stempelpapier einreichen. Gleichzeitig Vorschriften des öffentlichen und Privatrechts, sowie eine Zusammenstellung amtes mit ungefähr zwanzig Mitarbeitern. Dabei hatte er gemäß dem Dekret vom 26. März 1852 der zugehörigen Gesetze und steht diese Entwicklung in direktem Zusammen- einen Fassadenschnitt vorzulegen, damit entschie- Verordnungen in deutscher Übersetzung, hang mit der 1880 begonnenen Stadterweite- den werden konnte, „ob bei der Art der gewählten Straßburg, Astmann, 1878, S. 53/54; rung, der Neustadt, sowie den Bauordnungen Konstruktion und den zu verwendenden Materia- Wittenbrock (wie Anm. 29), S. 53-55. von 1892 und 1910. len den Vorschriften genügt ist“38. Ein Lageplan 31_ Förtsch/Caspar (wie Anm. 30), S. 53. sollte darlegen, dass von dem Neubau kein im 32_ Rolf Wittenbrock, „Baurecht und Bebauungsplan vorgesehener Straßenzug betrof- Stadtentwicklung im Spannungsfeld fen war. Für die Genehmigung wurden ebenso wie unterschiedlicher nationaler DER ZUSTAND UM 1870/1871 für die Benutzung der Straße zur Ablagerung von Normensysteme. Der Fall Elsaß-Lothringen Baumaterialen durch das Stadtbauamt besondere 1850-1920“, in: Erk Volkmar Heyen 39 (Hg.), Konfrontation und Assimilation Aufgrund der Kontinuität des französischen Rechts Baugebühren (droit de voirie) erhoben. Darauf nationalen Verwaltungsrechts in existierte in Straßburg zum Zeitpunkt der Erobe- beschränkte sich noch im Wesentlichen bis 1892 Europa (19./20. Jh.) – Confrontation et rung durch die Preußen keine Baupolizeibehörde. die gesamte Straßburger Baukontrolle, soweit sie assimilation des droits administratifs Weder die Regierung des Reichslandes noch präventiver Natur war.40 nationaux en Europe (19e/20e s.), Baden- Baden, Nomos, 1990, S. 51-76, hier S. 53. die Stadtverwaltung beabsichtigten zunächst, die private Baufreiheit anzutasten, die auf dem Alles, was jedoch hinter dieser Bauflucht errich- 33_ Vgl. Wittenbrock (wie Anm. 29), S. Grundsatz „Le droit de la propriété est sacré“ tet wurde, unterlag lediglich dem in Frankreich 48/49. beruhte.29 Weiterhin stand das Fluchtlinienrecht angewendeten Prinzip des Repressivrechts, mit 34_ Abgedruckt in: Förtsch/Caspar (wie nach dem Dekret vom 26. März 1852 über die dem sich die hiesige Rechtslage grundlegend von Anm. 30), S. 344-349; siehe auch S. 18/19. 30 Straßen von Paris , das am 22. Juni 1854 per dem in Deutschland seit Anfang des 19. Jahr- 35_ Vgl. die Straßburger Bauordnung vom kaiserlicher Verordnung auf Straßburg ausgedehnt hunderts eingeführten baupolizeilichen Verfahren 6. Mai 1856, Kapitel 1, Nr. 6. Abgedruckt in: worden war31, im Zentrum der Gesetzgebung. Es unterschied.41 Das bedeutet, dass die Einhaltung Förtsch-Caspar (wie Anm. 30), S. 322-337; beschränkte sich darauf, bestehende Straßen vor der städtischen Bauordnung vom 6. Mai 1856 siehe auch S. 13. Überbauung zu schützen; zu weiteren Eingriffen also nicht vor oder während des Baus kontrolliert in die Baufreiheit war die Stadt nicht bemächtigt wurde; nur bei Verstoß gegen ihre Regeln konnte (siehe auch den Aufsatz von Rolf Wittenbrock in der Bürgermeister Maßnahmen ergreifen, die von

IV

Stadtbaudirektoren Lebensdaten Beginn der Tätigkeit Ende der Tätigkeit Jean Geoffroy Conrath 1824-1886 1854 1886 Johann Carl Ott 1854-1917 1886 1908 Moritz Eisenlohr 1855-1924 1908 1918

Vorstände der Hochbauabteilung Lebensdaten Beginn der Tätigkeit Ende der Tätigkeit

Eduard Röderer 1838-1899 1886 1899 IV. Leiter des Stadtbauamts Johann Carl Ott (komm.) 1854-1917 1899 1903 und der Abteilung für Hochbau Fritz Beblo 1872-1947 1903 1918 1870-1918. PAGE 56

36_ Mit der Situation in Frankreich Strafzahlungen bis zum Abriss ganzer Gebäude- im Gemeinderat vertreten waren – nicht ver- beschäftigt sich ausführlich Stefan Fisch: teile reichten.42 Dabei handelte der Bürgermeister prellen wollte.46 Die Bezirksregierung beabsich- „Administratives Fachwissen und private Bauinteressen in der deutschen und wie die Gemeindepolizei nicht als Gemeindevor- tigte jedoch die Schaffung einer mustergülti- 43 französischen Stadtplanung“, in: Erk stand, sondern als Organ der Staatsgewalt. In gen Bauordnung nach Vorbild der von Reinhard Volkmar Heyen (Hg.), Formation und der Praxis sind solche drastischen Schritte aller- Baumeister aufgestellten Normalbauordnung, Transformation des Verwaltungswissens dings offenbar nur selten vorgekommen. die dann Modellcharakter für andere Städte in in Frankreich und Deutschland Elsass-Lothringen haben sollte.47 (18./19. Jh.) (= Jahrbuch für europäische Verwaltungsgeschichte 1), Baden-Baden, Nomos, 1989, S. 221-262, hier bes. Im Zuge dieser Bestrebungen schuf die Stadt- S. 242-249. Zum Straßburger Kontext DIE EINRICHTUNG DER BAUPOLIZEI 1882 verwaltung 1882 ein Baupolizei-Amt, das dem siehe Stefan Fisch, „Zur Handhabung des Stadtbauamt im Zuge einer wohl maßgeblich Bau- und Bodenrechts in Straßburg nach den politischen Umbrüchen von 1870 und Die Entstehung der Straßburger Baupolizei vom seit 1886 amtierenden Stadtbaurat Ott ini- 1918“, in: Heyen 1990 (wie Anm. 32), steht einerseits in direktem Zusammenhang tiierten Neugliederung als III. Abteilung neben S. 77-102. mit der bereits eingesetzten und noch zu Tief- und Hochbauamt sowie Wasserwerk einge- 37_ Wittenbrock 1990 (wie Anm. 32), erwartenden vermehrten Bautätigkeit in der gliedert wurde (Abb. 1: Stadtbauamt und Baupolizei S. 58. Stadterweiterung und dem damit verknüpften 1901).48 Sowohl in Preußen als auch im dem Bedürfnis zu einer differenziert organisierten Elsass benachbarten Baden war die Baupolizei 38_ Förtsch-Caspar (wie Anm. 30), S. 101. Baukontrolle. Andererseits ist sie ein dezidier- auf andere Weise organisiert: In Preußen war 39_ Ernst Bruck, Das Verfassungs- und ter Ausdruck der Bemühungen, in Straßburg die Baupolizei nach dem Allgemeinen Preußi- Verwaltungsrecht in Elsaß-Lothringen. eine zeitgemäße, nach deutschem – vor allem schen Landrecht (ALR) von 1794 direkt dem Band 2, Straßburg, Trübner, 1909, S. 206, Förtsch-Caspar (wie Anm. 30), S. 64. preußischen – Vorbild angelegte Bauordnung Königlichen Polizeipräsidenten bzw. -präsidium einzuführen. Diese Initiative ging allerdings in seiner Eigenschaft als Ortspolizeibehörde 40_ Eine zusätzliche Aufgabe erwuchs der nicht von der Stadtverwaltung aus, sondern von unterstellt49 ; seit 1830 figurierte sie als III. Baupolizei durch das Gesetz vom 50 21. Mai 1879, nach dem Gebäude, die nach einer Union aus Gesundheitsrat, Polizeidirektor Abteilung des Polizeipräsidiums. In den badi- der Feststellung eines Bebauungsplanes und Bezirkspräsidenten, die die Überarbeitung schen Städten hingegen wurde die Bauerlaub- in der Flucht einer geplanten Straße der Bauordnung dem widerstrebenden Bürger- nis vom Bezirkspräsidium unter Mitwirkung errichtet werden, im Falle der Anlegung meisterei-Verwalter Georg Stempel mehr oder einer Ortsbaukommission erteilt, die sich aus dieser Straße von einer Entschädigung 44 ausgenommen sind. Dabei entstand die weniger aufzwang. Es sei daran erinnert, dass Sachverständigen und Stadträten unter dem Alignementsverpflichtung bereits mit der damalige Bezirkspräsident niemand ande- Vorsitz des Bezirksbeamten zusammensetzte.51 der öffentlichen Bekanntmachung des res als der ehemalige Bürgermeisterei-Verwal- Damit entspricht das Straßburger Modell in festgestellten Bebauungsplanes. Vgl. Bruck ter (1873-1880) und zukünftige Bürgermeister seiner Fortführung französischen Verwaltungs- (wie Anm. 39), S. 199. Otto Back (1886-1907) war, der nun von sei- rechts52 – also nicht als Ergebnis eines Assi- 41_ Kurt Krüger, Geschichte der nem neuen Posten aus die Straßburger Bau- milierungsprozesses – eher dem preußischen Baupolizei und statistische Beobachtung angelegenheiten zu beeinflussen versuchte. Prinzip, da der Bürgermeister in Ausübung der des baupolizeilichen Verfahrens (= Beiträge zur Statistik der Stadt Halle 27), Grund für die zunächst ablehnende Haltung Gemeindepolizei zugleich Vertreter der Staats- 53 Halle, Gebauer-Schwetschke, 1914, S. 32. Stempels war in erster Linie die Absicht, die gewalt war. nach der Eroberung beschlossene preußi- 42_ Förtsch-Caspar (wie Anm. 29), S. 12, Krüger (wie Anm. 41), S. 32. sche Integrationspolitik durch Kontinuität des Für die Leitung der neu eingerichteten Bau- Rechts fortzuführen sowie die Bautätigkeit vor polizei suchte man einen „wissenschaftlich 43_ Bruck (wie Anm. 39), S. 208. allem in der Stadterweiterung nicht durch eine gebildeten, womöglich in dieser Sparte bereits 44_ Wittenbrock (wie Anm. 29), S. 165, strengere Bauordnung zu hemmen.45 Außer- erfahrenen“54 und „mit den analogen Angele- Anm. 11. dem darf man vermuten, dass man speziell genheiten in größeren deutschen Städten ver- 55 45_ Wittenbrock (wie Anm. 29), S. 67/68, die mächtige und einflussreiche Straßburger trauten Baubeamten“ , der gleichzeitig mit der 165, Anm. 10, 166. Baulobby – überwiegend Altelsässer, die auch Abfassung der neuen Bauordnung beauftragt 46_ Vgl. Wittenbrock (wie Anm. 29), S. 67/68, 167/168, v. a. Anm. 23. Die Schonung der Baulobby zeigte sich bereits in der Ausarbeitung des Bebauungsplans, für den der jenen im Stadtrat vertretenen Interessensgruppen nahe stehende Stadtarchitekt Conrath verantwortlich zeichnete. In diesem Zusammenhang soll auch an die Einwendungen des Architekten Eugène Petiti erinnert werden, der sich unter Zustimmung von Handelskammer-Präsident Julius Sengenwald und Architekt Blanck nachdrücklich gegen Baumeisters Vorschläge zur Beschränkung des Baurechts aussprach. Vgl. Tobias Möllmer, Das Villenviertel am V Contades in Straßburg. Entwicklungslinien einer Stadtmorphologie im Spannungsfeld deutsch-französischen Kulturtransfers, in: Metacult. Cahier / Arbeitsheft Nr. 1, 2014, S. 31-42, hier S. 39/40.

V. Organisation der Baupolizei ab 1902 (Stand: 1910). PAGE 57 werden sollte. Carl Nebelung, Stadtbaumeis- Antrag unter Beifügung von Plänen – Lageplan, 47_ Wittenbrock (wie Anm. 29), S. 167. ter in Halle, wurde unter 67 Bewerbern als der Grundrisse, Aufrisse und Querschnitte – ein- Zum Vorbild der von Baumeister erarbeiteten Normalbauordnung siehe Wittenbrock (wie geeignetste ausgewählt und zum Stadtbauin­ gereicht werden. Dieser Antrag wurde geprüft Anm. 29), S. 168, Anm. 15. spektor ernannt. In dieser Position verblieb er und die Erlaubnis erst nach Beseitigung etwai- mehr als dreißig Jahre bis zu seinem Tod im ger Anstände erteilt. Damit begann der zweite 48_ Vgl. hierzu die Adressbücher der Stadt Straßburg von 1886-1888. Wir Jahre 1915. Nebelung machte sich sogleich an Abschnitt des Verfahrens – die Überwachung danken unserem Kollegen Shahram die Arbeit und begann die Baupolizei-Abteilung der Bauausführung –, um sicherzustellen, dass Hosseinabadi herzlich für die Einsicht in nach dem Vorbild deutscher Städte einzurichten. der Bau auch tatsächlich gemäß der Bauer- seine Unterlagen. Dass die Behörde als III. Dazu gehörte die Einführung des Bauscheins, laubnis und der baupolizeilichen Vorschriften Abteilung des Stadtbauamts eingerichtet von dem sich eine erste Version ab 1883 in errichtet wurde. Dazu gehörte eine regelmäßige wurde, kann gewissermaßen als Fortführung der französischen Verwaltungsstruktur den Bauakten nachweisen lässt; 1884 wurde Kontrolle der Baustelle durch einen Baufüh- angesehen werden, bei der der städtische das bis 1892 geltende Formular eingeführt.56 rer der Baupolizei, die mit der Abnahme des Wegemeister, dessen baupolizeiliche Seit dieser Zeit lässt sich bereits eine schärfere Rohbaus ihren vorläufigen Abschluss nahm. Aufgaben nun übernommen wurden, Handhabung der Baupolizei und eine umfassen- Daran schloss sich eine je nach Jahreszeiten direkt dem Stadtbauamt unterstellt war. Die Wegemeister selbst wurden der I. Abteilung, dere Registrierung der Baugesuche beobach- unterschiedlich lange Verputzfrist an, in der dem späteren Tiefbauamt, zugeordnet. ten.57 Dabei verfügte Nebelung zunächst gerade die weiteren Arbeiten bis zur vollständigen mal über einen Bauführer (Stieffel) und einen Austrocknung des Gebäudes untersagt waren. 49_ So auch unter anderem in Braunschweig, Oldenburg, Sachsen-Gotha. Kanzlisten (Huber); am Anfang war ihm auch der Nach Vollendung des Baus erfolgte schließlich Vgl. J. Krüger, F. Posern, Carl Hilse (Bearb.), Geometer Mayer unterstellt, der nach Amtsan- die Schluss- und Gebrauchsabnahme. Bauführung und Baurecht (Baupolizei- tritt von Stadtbaurat Ott ans neu geschaffene Recht) (= Handbuch der Baukunde, Abt. Tiefbauamt wechselte. Dieses heute so selbstverständlich erschei- 1, Hilfswissenschaften 1.1), Berlin, Toeche, 1887, S. 349, Anm. 5. nende Verfahren hatte sich in Deutschland Anfang September 1883 legte der Stadtbauin­ in einer Zeitspanne von mehr als einem Jahr- 50_ Vgl. Constanz Baltz, Preußisches spektor den Behörden einen ersten Entwurf für hundert entwickelt und war in dieser Form in Baupolizeirecht unter besonderer 62 Berücksichtigung der Baupolizeiordnung eine neue Bauordnung vor. Aus verschiedenen Frankreich unbekannt. Hier erstreckte sich für den Stadtkreis Berlin für den Gründen verzögerte sich ihre Verabschiedung alle baupolizeiliche Kontrolle, wie bereits dar- praktischen Gebrauch, Berlin, Heymann, jedoch um nahezu zehn Jahre; einmal war die gelegt, auf den Schutz der Straße – vor allem 1905, S. 110-111. Stadtverwaltung aus den schon genannten in Bezug auf Ordnung, Sauberkeit und Sicher- 51_ Verwaltungsbericht der Hauptstadt Gründen an einer Beschleunigung des Verfah- heit.63 Mit der Einrichtung der Baupolizei durch Mannheim für die Jahre 1892, 1893 & rens nicht besonders interessiert, außerdem die Stadtverwaltung, ihrer Leitung durch den 1894. Mannheim, Stadtverwaltung, 1896, gab es Interessenskonflikte mit den Militärbe- Stadtbauinspektor Carl Nebelung, sowie die S. 606-613, 827-845, besonders S. 831. hörden (1884).58 Die Pensionierung des Stadt- Einführung der maßgeblich von ihm konzipier- Auch in Baden, Bayern, Hessen, Sachsen und Sachsen-Altenburg waren die Kreis- baumeisters Conrath 1886 sorgte für weiteren ten Bauordnung von 1892 hatte sich die Bau- oder Bezirksbehörden für die Baupolizei Aufschub. Die Sache gewann mit der Rückkehr kontrolle in Straßburg also zumindest von der zuständig. Vgl. Krüger/Posern/Hilse (wie Backs als Bürgermeister noch im selben Jahr Behördenstruktur und dem Genehmigungsver- Anm. 49), S. 349, Anm. 6. dennoch wieder an Fahrt. 1890 konnte endlich fahren her an deutsche Vorbilder angeglichen. 52_ Carl Buechel (Bearb.), ein definitiver Entwurf vorgelegt werden. Allerdings führte die Rücksichtnahme auf die Verwaltungsbericht für die Stadt örtlichen Traditionen – und mehr noch auf die Strassburg i. E. für die Zeit von 1870 bis Bis die Bauordnung am 1. März 1892 verab- örtliche Baulobby – dazu, dass die 1878 vom 1888/89, Straßburg, G. Fischbach, 1895, S. 312; Wittenbrock (wie Anm. 29), S. 106. schiedet wurde, hatte sich ungeachtet des Verband der deutschen Architekten- und Inge- So auch Bruck (wie Anm. 39), S. 208: unverändert vorwiegend repressiven und nieurvereine aufgestellte Normalbauordnung „Wie auch die Gemeindepolizei [...] keine dadurch sehr kurzen Genehmigungsverfahrens nur unter „thunlicher Berücksichtigung der hie- Gemeindeangelegenheit ist, so handelt eine bedeutende personelle Vergrößerung der sigen Verhältnisse und bisherigen Zustände“64 der Bürgermeister auch im Bereich der Baupolizei nicht als Gemeindevorstand, Baupolizei-Abteilung ergeben (1884: 4 Mitar- als Grundlage herangezogen wurde. Dadurch sondern als Organ der Staatsgewalt [...].“ beiter, 1891: 12 Mitarbeiter), die sich durch hatte die Baupolizei zunächst noch wesentlich Grundlage hierfür war das Gesetz vom 16. die starke Zunahme der Bautätigkeit und daher weniger Handhabe als in deutschen Städten August 1790. einem entsprechend größeren Arbeitspensum vergleichbarer Größe und damit auch ein ent- 53_ Wittenbrock (wie Anm. 29), S. 108, ergeben hatte. Mit ihrem Inkrafttreten stieg sprechend kleineres Aufgabengebiet. Anm. 55. Grundlage hierfür war die im die Zahl der Mitarbeiter noch einmal leicht auf Gesetz vom 3. brumaire 1795 festgelegte 14 im Jahre 1893 und von diesem Zeitpunkt Trennung zwischen gerichtlicher und ab kontinuierlich bis 1900 (20 Mitarbeiter).59 Verwaltungspolizei, in deren Zuständigkeit DIE NEUORGANISATION die Baupolizei fiel. Wittenbrock (wie Anm. 29), S. 68. Die Aufgaben der Baupolizei hatten sich nun DER BAUPOLIZEI 1902 erheblich erweitert, denn mit der neuen Bau- 54_ Beschluss betr. die Baupolizei von 1882, zit. n. Wittenbrock (wie Anm. 29), S. 169/170. ordnung hatte eine „weitgehende Assimila- Am 15. Juli 1902 wurde die Baupolizei neu tion des lokalen Baurechts an das Berliner organisiert und aus dem Stadtbauamt ausge- 55_ Protokoll des Gemeinderats von 60 14.09.1882, zit. n. Wittenbrock (wie Anm. Vorbild“ stattgefunden. Dies bedeutete in gliedert; seither bildete sie eine selbstständige 29), S. 123, Anm. 109. erster Linie die Einführung des Präventivsys- Abteilung des Bürgermeisteramtes (Abb. 2: Stadt- tems und damit des formellen baupolizeilichen bauamt und Baupolizei 1902).65 Mit dieser Abtren- 56_ Ein Beispiel für einen Bauschein im Jahre 1883: Bauakte Quai Zorn 22 (AVCUS, Verfahrens, so wie es sich in verschiedenen nung wurde die Kontinuität der von der französi- 702 W 171), für einen Bauschein 1884: deutschen Städten und Staaten seit dem 17. schen Verwaltung unverändert übernommenen Bauakte Quai Edmond-Valentin 1-6 (AVCUS, und 18. Jahrhundert allmählich herangebildet Behördenstruktur beendet. Schon 1901 waren 925 W 31). 61 und ausdifferenziert hatte. Es gliedert sich erste Vorarbeiten für diese Neuordnung vollzo- 57_ Verwaltungsbericht 1870-1888/89 in zwei Abschnitte – die Prüfung des Bauvor- gen worden, indem innerhalb der Baupolizei die (wie Anm. 52), S. 313. habens und die Überwachung der Bauaus- Abteilung „Unterhaltung der Hochbauten“ unter führung: Um eine Erteilung der polizeilichen Leitung des Architekten Hermann Weinschenk Erlaubnis zu erlangen, musste ein schriftlicher ausgegliedert wurde. PAGE 58

58_ Hier und im Folgenden: Wittenbrock An der Spitze der Abteilung stand ab nun (wie Anm. 29), S. 163-175, hier S. 172. ein Beigeordneter in Vertretung des Bürger- L’émergence d’une administration 59_ Diese Angaben beruhen auf den meisters – von 1902 bis zum 11. April 1906 exemplaire allemande : le service Nachforschungen von Marie-Pierre der Beigeordnete Regierungsrat Max Timme, d’architecture et la police Dieudonné, Université de Strasbourg, der danach Gerichtsassessor Dr. Heinrich Eme- hiermit herzlich gedankt sei. du bâtiment à Strasbourg rich (Abb. 5: Organisation der Baupolizei ab 1902).66 entre 1870 et 1918 60_ Wittenbrock (wie Anm. 29), S. 175. Bauinspektor Carl Nebelung, der bisherige Vor- Tobias Möllmer et Christiane Weber 61_ Hier und im Folgenden: Krüger (wie stand, wurde zum Baurat sowie Technischen Anm. 41), S. 46. Leiter bzw. Referenten ernannt. 1904 wurde Durant la période de 1870 à 1918, le 62_ Krüger (wie Anm. 41), S. 32-34. mit Ingenieur Söhner ein zweiter Bauinspektor service municipal d’architecture de Stras- angestellt, der vor allem mit der „Prüfung der bourg connaît une vaste modernisation 63_ Vgl. hierzu Heinrich statischen Berechnung der eingehenden Bau- de son organisation. À partir de 1886, le Emerich, „Baupolizeiliche Eigentumsbeschränkungen in Elsass- gesuche und Vornahme der Abnahmen und bureau d’architecture a été structuré en Lothringen“, in: Rheinische Zeitschrift für Probebelastungen“ betraut wurde. Dazu kamen plusieurs services d’après le modèle des Zivil- und Prozessrecht, 1.1909, Heft 3, als technische Kräfte die im äußeren und inne- villes allemandes, et une division entre S. 424-458. ren Dienst beschäftigten Bauführer und seit service d’architecture et service des ponts 64_ Carl Buechel (Bearb.), 1905 ein Baukontroll- und Zwangsvollstre- et chaussées (Hochbau- et Tiefbauamt) a Verwaltungsbericht der Stadt Strassburg ckungsbeamter, der auch den Arbeiterschutz été opérée. Jusqu’en 1910, cette structure i. E. für die Zeit von 1889/90 bis 1893/94. beaufsichtigte.68 Ein angegliedertes Sekretariat administrative a été plusieurs fois modi- Strassburg, Elsässische Druckerei, vorm. G. Fischbach, S. 216. mit Kanzlei erledigte die administrativen Dien- fiée, développée et continuellement dotée stobliegenheiten. de nouvelles attributions. D’abord sous la 65_ Karl Eichelmann (Bearb.), tutelle du directeur du service d’architec- Verwaltungsbericht der Stadt Strassburg i. E. für die Zeit vom 1. April 1900 bis Die Baupolizei-Abteilung hatte damit eine defi- ture (Stadtbaudirektor), la police du bâti- 31. März 1910, Straßburg, Elsässische nitive, mustergültige Struktur erhalten, die ment fut dirigée de façon autonome par un Druckerei und Verlagsanstalt, S. 299. sich nicht mehr von vergleichbaren deutschen adjoint au maire à partir de 1902. L’effectif 66_ Verwaltungsbericht Straßburg Einrichtungen unterschied. Ihre Aufgaben und du personnel augmenta considérablement : 1900-1910 (wie Anm. 65), S. 299. Der Zuständigkeiten mehrten sich vor allem mit der juste avant la première guerre mondiale, le Beigeordnete Timme wird bis 1906 Bauordnung von 1910, aber auch mit dem maß- bureau d’architecture municipal comptait nicht in den Behördenaufstellungen der geblich vom Beigeordneten Heinrich Emerich 150 employés et la police du bâtiment Adressbücher als Leiter der Baupolizei aufgeführt. initiierten und ebenfalls 1910 verabschiedeten plus de 20. La spécialisation des services Ortsstatut zum Schutze des Ortsbildes.69 municipaux et l’augmentation continue du 67_ Ebd. personnel montrent d’une part une assimi- 68_ Hier und im Folgenden: lation d’abord lente puis de plus en plus Städtisches Statistisches Amt (Bearb.), rapide à l’organisation administrative alle- Verwaltungsbericht der Stadt Strassburg FAZIT mande, et d’autre part une expansion mas- für die Zeit vom 1. April 1910 bis Ende 1918, Straßburg, Imprimerie Alsacienne, sive de l’infrastructure municipale d’une 1930, S. 341. Kurz vor dem Ersten Weltkrieg hatte das neu ville moderne industrielle, dans laquelle le organisierte Stadtbauamt um die 150 Mitar- service d’architecture joue un rôle majeur. 69_ Der 1906 ernannte neue Leiter der 70 Baupolizei, Dr. Heinrich Emerich, bemühte beiter , die Baupolizei über 20. Dieser bemer- Après 1900, le service d’architecture de sich in besonderer Weise um die Ausweitung kenswerte Anstieg des technischen Personals Strasbourg a évolué vers une instance der Kompetenzen der ihm unterstellten innerhalb der Stadtverwaltung war das Resul- considérée comme un modèle à l’échelle Behörde. Neben Jean Geoffroy Conrath, tat der ständig wachsenden Aufgabenbereiche nationale allemande. Le travail de la police Johann Carl Ott, Moritz Eisenlohr und Fritz Beblo gehört er zu den bedeutendsten, der städtischen Versorgungämter und des Aus- du bâtiment – calquée sur le modèle alle- bislang jedoch viel zu wenig beachteten baus der städtischen Infrastruktur. Neben dem mand du contrôle de la construction privée Gestalten der Straßburger Bauverwaltung. umfassenden Straßen- und Brückenbau, der – témoigne de l’implication croissante des Seine Biographie sowie die von ihm durch die Stadterweiterung erforderlich wurde, autorités dans le cadre des règlements de angestoßenen Entwicklungen werden im hatte Straßburg innerhalb der letzten Jahr- construction de 1892, 1904 et 1910. Rahmen der weiteren Recherchen des Metacult-Projekts einer eingehenderen zehnte vor dem Ersten Weltkrieg ein System Untersuchung unterzogen. der Wasserversorgung sowie der Entwässerung und Kanalisierung aufgebaut, das neuesten 70_ Stadtbauamt in den Adressbüchern der Stadt Straßburg 1912. stadthygienischen Ansprüchen genügte. Hinzu kam der Ausbau des Hafens. Was den Hochbau betrifft, so fiel der Neubau von Volks- und wei- terbildenden Schulen, von Krankenhäusern und städtischen Badeanstalten – das städtische Volksbad ist nur das prominenteste Beispiel – in den Aufgabenbereich der Stadt. Die städtischen Baubeamten waren für Planung, Bauausfüh- rung und -unterhalt zuständig. Dem Stadtbau- amt muss damit eine wesentliche Rolle beim Ausbau Straßburgs zur modernen Industriestadt zugeschrieben werden. In dieser Hinsicht sollten die weiteren Untersuchungen den Ausbildungs- biographien dieser technischen Angestellten und Baubeamten gelten, in der Hoffnung, die Wege des Wissens- und Techniktransfers im Bausektor zu rekonstruieren. PAGE 59

ÈGLEMENT DE CONSTRUCTION ET ORGANISATION DE L’ADMINISTRATION À STRASBOURG LES POINTS DE RUPTURE DE 1871 ET 1918 Rolf Wittenbrock, traduit de l’allemand par Hélène Antoni

Cet exposé porte sur l’analyse de deux périodes LES GRANDES ORIENTATIONS DU DROIT 1_ La forme de cet exposé, présenté le 21 mars 2014 à Strasbourg, est en grande de transformation consécutives à l’annexion par DE LA CONSTRUCTION EN FRANCE ET partie maintenue dans cette version écrite. l’Allemagne de l’Alsace-Lorraine en 1871 et au EN ALSACE-LORRAINE AVANT 1871 retour de ce territoire dans le giron français en 2_ Cf. Rolf Wittenbrock, Bauordnungen als Instrumente der Stadtplanung im 1918, ainsi que sur l’étude des répercussions Reichsland Elsass-Lothringen (1870- de ce changement de nationalité sur la régle- Le principe de la liberté individuelle de construc- 1918). Aspekte der Urbanisierung im mentation de la construction, en particulier sur tion, largement sauvegardé, ainsi que la crois- deutsch-französischen Grenzraum (thèse, le droit local et l’organisation de l’administration sance urbaine plus tardive par rapport à d’autres 1989), St. Ingbert, Röhrig,1989 ; du même 1 e auteur, “Baurecht und Stadtentwicklung im strasbourgeoise . pays, explique qu’au xix siècle en France, la Spannungsfeld unterschiedlicher nationaler réglementation urbaine n’avait pas évolué en Normensysteme. Der Fall Elsass-Lothringen La confrontation des systèmes de normes fran- un outil de pilotage administratif efficace de (1850-1950)”, Jahrbuch für Europäische çaises et allemandes se base sur les questions l’expansion urbaine. La réglementation sur les Verwaltungsgeschichte, 2 (1990), p. 51-76. suivantes : alignements (Fluchtlinienrecht) était au centre Les faits présentés ici sont détaillés dans la thèse de 1989. de la législation française et pratiquement toutes - Y a-t-il eu, dans la province annexée en 1871 les restrictions à la liberté de la construction ont 3_ Cf. Anthony Sutcliffe, Towards the et restituée en 1918, substitution totale des été déterminées par les impératifs des espaces planned City. Germany, Britain, the United States, France, 1780-1914, Oxford, principes réglementaires existants par un cor- publics liés à la circulation et aux moyens de Blackwell, 1981, en particulier le chapitre pus allemand de règles, dont le but aurait été transport3. Les prescriptions dans le domaine de « France: the reluctant planner », p. 131. une assimilation à grande échelle du droit local l’urbanisme ne relevaient pas, pour le juge admi- 4_ Ernst Bruck, Das Verfassungs- und et régional aux normes de la nouvelle commu- nistratif français, d’un domaine juridique auto- Verwaltungsrecht von Elsass-Lothringen, nauté nationale ? nome mais représentaient un aspect secondaire vol. 2, Strasbourg, Karl J. Trübner, 1909, de la voirie (Wegewesen) de telle sorte que les p. 198. - Y a-t-il eu, indépendamment du changement dispositions concernant l’alignement y occupent de souveraineté, des continuités dans la régle- une place centrale4. mentation locale de la construction, ce qui marquerait une nouvelle fois une certaine auto- Les règlements d’alignement avaient pour but nomie des instances normatives à l’échelle de préserver les rues existantes de « surcons- communale et régionale ? tructions » privées et sont à l’origine d’une ser- vitude appliquée à tous les terrains en faveur de - Ou bien les villes du Reichsland se sont- la voie publique. Les restrictions en matière de elles développées en “zone de contact”, où construction produisent ainsi une rupture nette : les concepts urbanistiques et les normes de les compétences des services publics sont diverses origines sont susceptibles de fusion- réservées au réseau viaire tandis que les déci- ner en une synthèse transnationale inédite ? deurs privés déterminent la forme de la subs- tance urbaine bâtie au-delà des alignements. La question est de savoir si le développement Seule l’érection de bâtiments directement urbain est essentiellement déterminé par l’ap- situés le long des voies publiques devait faire partenance nationale ou si les décideurs, dans l’objet d’une autorisation. L’aménagement d’un leur recherche de normes appropriées, ont jardin à l’avant de la parcelle et donc d’un retrait plutôt été guidés par le principe d’efficacité, du bâti par rapport à l’alignement suffisait à c’est-à-dire en concevant des règlements de se soustraire à tout contrôle administratif. Par construction qui répondent au mieux à leurs ailleurs, les règlements d’alignement s’appli- problèmes spécifiques et à leurs objectifs ?2 quaient uniquement au bâti existant, et non aux PAGE 60

5_ Wilhelm Diefenbach, ”Das Bauwesen rues projetées, de sorte que ce système nor- tait pas avant à l’échelle nationale. Désor- in Elsass-Lothringen“, dans Karl Georg matif était approprié à la réalisation de percées mais un responsable des bâtiments publics Wolfram, Das Reichsland Elsass- Lothringen 1871-1918, vol. 2, 2e partie, dans les centres anciens mais pas au contrôle fut nommé au plan ministériel avec le grade Berlin, Verlag für Socialpolitik, 1937, et à la gestion des extensions. Dans les villes de fonctionnaire le plus élevé. Dans les ins- p. 335-354. Voir aussi Wittenbrock, d’Alsace, et de Lorraine également, il n’y avait tances dirigeantes des trois départements, Bauordnungen…, op. cit., p. 65 sqq. que très peu de prescriptions en matière de un responsable des bâtiments publics était construction privée avant 1871. Ainsi la ville de également nommé. Ces fonctionnaires fai- Strasbourg adoptait en 1856 sa propre régle- saient partie des décideurs les plus impor- mentation de construction, qui ne contenait tants dans le domaine de la réglementation cependant quasiment aucune instruction quant de la construction. Cependant, leur influence à la forme du bâti au-delà de l’alignement. A était limitée dans la mesure où les grandes contrario, le décret du 26 mars 1862 concer- villes mettaient en place leur propre adminis- nant les rues de Paris adopté par Strasbourg tration spécialisée. permit une extension des droits d’intervention de la municipalité. Désormais on pouvait obliger En 1873, le poste d’agent voyer principal (Kreis- les maîtres d’ouvrage à présenter des plans kommunalbaumeister) fut supprimé. Il avait été de construction et les contraindre de respecter responsable du contrôle de la construction de la les obligations en termes de santé publique et voirie et des édifices communaux. Ses fonctions de sécurité. Pourtant ces prérogatives furent à dans le domaine du génie civil furent attribuées peine utilisées, de telle sorte qu’on ne pouvait aux ingénieurs de district (Kreisingenieur), fonc- pas parler d’une réelle gestion et d’un contrôle tion nouvellement créée. Tandis que ces postes du développement urbain avant 1871. étaient réservés à des candidats qualifiés venus d’autres régions d’Allemagne, les postes de fonctionnaires subalternes (anciennement conducteurs agents voyers) et de cantonniers LA MISE EN PLACE DES SERVICES étaient pourvus par des candidats locaux. Les D’URBANISME ALLEMANDS APRÈS 1871 villes étaient certes situées tout en bas de la hiérarchie des travaux publics, mais avec le Avant 1871, il n’existait pas de service d‘ar- développement urbain grandissant, le nombre chitecture autonome dans les villes d’Alsace- d’employés des services de construction, en Lorraine. Le poids des textes sur l’alignement particulier dans les grandes villes, augmentait dans la législation française de la construction fortement. Ainsi à Strasbourg l’effectif du per- rendait les fonctionnaires de la voirie également sonnel du service d’architecture doubla quasi- responsables de la construction des bâtiments. ment entre 1871 et 1888/1889 (ill. Ia et Ib) et Il y avait bien sûr des architectes qui étaient les dépenses de personnel triplèrent. L’activité responsables des services d’architecture muni- de construction grandissante eut non seule- cipaux, lorsqu’ils disposaient des autorisations ment pour conséquence un accroissement de nécessaires. Mais comme ils travaillaient uni- l’effectif des fonctionnaires du service, mais quement sur honoraires et n’obtenaient pas de également une amplification de l’exercice de poste fixe, des postulants qualifiés manquaient contrôle et de surveillance qui modifia à plu- à l’appel. De ce fait, les villes étaient souvent sieurs reprises la structure administrative. contraintes de faire appel à des agents voyers Ainsi, en 1910 un accord administratif interne à la retraite dont la formation était insuffisante. à la ville de Strasbourg changea complètement les domaines d’intervention des différents ser- Dans un premier temps, après l’annexion, l’or- vices, et la police du bâtiment formait désor- ganisation administrative française fut main- mais un service indépendant du service de la tenue ainsi que la structure hiérarchique des construction comportant douze fonctionnaires services de voirie et la répartition des compé- avec différentes compétences et qualifications. tences pour la construction et l’entretien des L’organisation administrative des villes alle- voies. Par contre, les changements de person- mandes a servi plusieurs fois de modèle à des nel furent considérables. De nombreux titulaires réformes structurelles en Alsace-Lorraine. Le de postes ayant refusé de coopérer avec les maire-administrateur de Strasbourg préconi- autorités allemandes furent renvoyés, ce qui sait l’adoption du barème des rémunérations provoqua, en particulier dans les fonctions des autres grandes villes allemandes lors des supérieures, des problèmes de transition impor- négociations salariales avec les fonctionnaires tants. Dès 1871, les postes de fonctionnaires municipaux, et proposait également une reprise nécessitant une formation universitaire dans le des appellations des fonctions communément domaine de l’infrastructure routière furent occu- adoptées dans les grandes villes allemandes. pés par des ingénieurs et des architectes venus En particulier durant la première période de de Prusse. Les fonctionnaires des catégories l’annexion, la direction politique de la province moyenne et subalterne furent conservés par était dans les mains de politiciens et de fonc- l’administration allemande, s’ils consentaient tionnaires venus d’autres régions allemandes. à faire allégeance à l’empereur5. Pourtant cette règle ne s’appliquait pas aux ser- vices d’architecture des villes. À Strasbourg par En 1871, la mise en place au plus haut niveau exemple, l’architecte municipal en chef, Jean- d’une administration chargée de la construc- Geoffroy Conrath conserva son poste au-delà de tion s’avérait nécessaire, vu qu’il n’en exis- la césure de 1871, jusqu’en 1886.

1 Stadtbaurat 1 architecte municipal en chef PAGE 61

3 Bauinspektoren 1 Stadtarchitekt 3 inspecteurs du Bureau Ia 1 architecte municipal Ib bâtiment

2 Wegemeister 1 Rechnungs- führer 1 Ingeniuer 2 agents voyers 1 ingénieur 1 comptable Bureau Bureau 7 Bauführer 1 Sekretär 1 Wegemeister 7 conducteurs de travaux 1 secrétaire 1 agent voyer

1 Geometer 1 Kanzlist 1 géomètre 1 employé 4 Bauführer 1 Abteilungsvorsteher 4 conducteurs de travaux 1 responsable de service 2 Hilfsarbeiter 2 employés auxiliaires 2 Hilfsarbeiter 2 Zeichner 2 Kanzlisten 2 employés auxiliaires 2 dessinateurs 2 employés 1 Bote 1 coursier

= 12 Personen - Personalausgaben 18 000 Mark = 22 Personen - Personalausgaben 66 255 Marks = 12 agents - masse salariale : 18 000 marks = 22 personnes - masse salariale 66 255 marks

Des hauts fonctionnaires de ces services Au cours des consultations concernant le plan d’autres villes allemandes ont poursuivi leur d’extension de la ville qui commencèrent en carrière dans le Reichsland. De cette façon 1877, la commission d’experts déposa des l’architecte en chef de Halle, Carl Nebelung, conclusions détaillées. Le professeur Baumeis- entra en fonction de la ville de Strasbourg en ter de Karlsruhe, un des spécialistes les plus 1882, où il fut chargé de l’élaboration d’un réputés dans le domaine de l’extension, souleva nouveau règlement de construction (Bauord- la nécessité d’établir diverses prescriptions nung). En 1903, Fritz Beblo est nommé réglementaires pour encadrer la construction. architecte en chef. Originaire de Breslau Otto Back, le maire-administrateur de Stras- (aujourd’hui Wroclaw), il entame sa carrière bourg, démarra alors une initiative législative dans le Reichsland après des études aux afin de constituer un cadre juridique pour une universités techniques de Berlin et de Karls- extension urbaine ordonnée. Son but était, par ruhe. Le directeur du service de l’urbanisme une restriction légale, financièrement neutre, Moritz Eisenlohr succéda à Johann Karl Ott de la liberté de construire dans le périmètre du en 1909, après avoir été architecte en chef plan d’urbanisme, d’imposer les intérêts de la à Mannheim. municipalité face aux intérêts privés.

Afin d’assurer l’expansion des stratégies d’ur- Dans son analyse de la loi française de construc- banisation allemandes, des urbanistes alle- tion alors en vigueur, Back était arrivé à la mands collaborèrent à l’élaboration des plans conclusion qu’en premier lieu quatre problèmes d’extension en Alsace-Lorraine en tant qu’ex- devaient être résolus par une loi restreignant la perts. Ainsi furent appelés, par exemple, Rein- liberté de construction. Ceux-ci constituèrent le hard Baumeister (Karlsruhe), Eduard Kreyssig point de départ du projet de loi qu’il a déposé (Mayence) et August Orth (Berlin) à siéger à la en 1878 concernant l’extension de Strasbourg : commission d’experts de l’extension urbaine de Strasbourg. En outre, l’architecte munici- 1 - l’interdiction de construire sur des terrains pal en chef de Stuttgart Kölle et le professeur prévus au plan d’urbanisme pour l’aménage- Henrici (Aix-la-Chapelle) furent actifs en tant ment de rues et de places, que conseillers, tandis que Josef Stübben 2 - l’interdiction de construire dans des rues (Cologne), l’expert le plus demandé dans le non aménagées, Reichsland, contribua aux extensions de Metz, 3 - le relèvement des contributions des riverains, de Thionville et de Mulhouse. 4 - l’autorisation pour la ville de prescrire l’amé- nagement de jardinets sur rue.

Le projet de loi, qui ne concernait que Strasbourg, LA MISE EN PLACE DES BASES comprenait donc quatre nouveautés importantes, JURIDIQUES POUR L’EXTENSION dont la conséquence, dans le cadre de l’exten- URBAINE DE STRASBOURG sion, était la restriction des libertés individuelles de construction, ce qui représentait une nette rupture avec la politique suivie jusqu’alors. Back Le facteur déclencheur de la nouvelle orien- avait plusieurs fois exprimé sa préférence pour tation donnée à la législation de la construc- des instruments légaux de gestion du dévelop- Ia. Le service d’architecture tion dans le Reichsland fut le dérasement de pement urbain qui s’inspiraient de modèles de Strasbourg en 1871. (D’après l’enceinte fortifiée au nord et à l’ouest de Stras- d’autres États allemands. Toutefois, sa tentative Carl Buechel, Verwaltungsbericht bourg et la vente de grands terrains militaires d’implantation à plus grande échelle des normes der Stadt Straßburg i. E. für die Zeit von 1870-1888/89, à la ville. La surface foncière municipale passa légales allemandes de construction dans le Strasbourg, 1895, p. 260). de 232 à 618 ha. mais la ville dut, pour cela, Reichsland se solda par un échec. Le chef de la mobiliser une somme de 17 millions de marks, chancellerie du Reich chargé de l’Alsace-Lorraine Ib. Le service de construction engendrant une dette municipale importante. à Berlin n’accepta de Back que les dispositions à Strasbourg en 1888-1889. PAGE 62

6_ Rapport des délibérations de la concernant l’interdiction de construire le long de la poursuite, au niveau du Reichsland, de la commission parlementaire du Land, 1879, rues non aménagées ainsi que la compétence réforme de la législation de la construction. Le vol. 12, p. 18 (député Köchlin) accordée à la municipalité d’imposer l’aména- maire de Mulhouse proposa même un aligne- 7_ Idem, p. 337 (député North). gement de jardins à l’avant de la parcelle. À la ment de la réglementation de la construction 8_ Voir Wittenbrock, Bauordnungen place des points 1 et 3, il favorisa l’application en Alsace-Lorraine sur « l’excellente législation als Instrumente… op. cit., p. 151. de la loi française de 1807 dans le cadre d’un des autres États allemands8 ». 9_ Rapport des délibérations développement continu des traditions juridiques de la commission parlementaire du Land, françaises. Encouragé par les initiatives de son collègue 1891, p.431 de Mulhouse, Back soumit en 1891 à la com- 10_ Wittenbrock, Bauordnungen als Lors de la présentation du projet de loi à la mission parlementaire un nouveau projet de loi Instrumente…, op. cit., p. 167 et sqq. commission parlementaire du Land, un nou- composé de quatre paragraphes, qui prévoyaient vel affrontement à propos des différentes l’extension des restrictions de construction de 11_ Écrits du maire-administrateur Back, 14 juin 1882, voir Wittenbrock, approches normatives eut lieu. Dès la première la loi de 1879 aux faubourgs de Strasbourg op. cit., p. 169. lecture du projet, le reproche fut formulé selon et une application aux autres villes d’Alsace- lequel il s’agissait d’une loi draconienne qui Lorraine9. Dès la première lecture, il apparût 12_ NDT : La Bauordnung de 1910 fut traduite en 1924 par Règlement de voirie « inflige une réelle dictature à la propriété fon- qu’il n’existait plus au parlement d’opposition portant contrôle des constructions sur le cière6 ». Un membre critiqua en particulier la politique à l’harmonisation de la législation de territoire de la Ville de Strasbourg. structure hybride de la législation7 : « Le projet la construction avec celle des autres États alle- 13_ Wittenbrock, op. cit., p.228 et sqq. du gouvernement extrait des dispositions des mands. Certes il y eut encore des arguments deux législations. Il garde du côté français le contraires, mais les opposants à cette initiative droit administratif d’établir le plan d’urbanisme. restèrent isolés. Le front d’opposants du parle- D’un autre côté, il retire aux propriétaires des ment, qui en 1879 était clairement défini, avait garanties que leur assurait le droit français. Il disparu. introduit des restrictions qui sont supportables si elles sont prises par l’administration muni- cipale ou son représentant mais qui en l’état nous paraissent bien étranges. […] Un pareil LA MODERNISATION DU DROIT LOCAL système nous semble inacceptable. » DE LA CONSTRUCTION À STRASBOURG

Après cela, la commission parlementaire Lors des discussions en 1891 sur la révision du compétente proposa sa propre proposition droit local de la construction, des parallèles évi- de loi qui s’inspirait nettement de la législa- dents avec le débat des années 1877-1879 sur tion française, en suivant toutefois le projet la restriction légale de la liberté de construire du gouvernement sur un point : l’interdiction avaient vu le jour. À Strasbourg, le règlement de construire sur des terrains, qui d’après le de construction du 6 mai 1856 était toujours plan d’urbanisme étaient dédiés à l’aménage- en vigueur. Il comportait 57 articles et détaillait ment de places et de rues (point 1) et qui fut les procédures des demandes d’autorisation accepté. En ce qui concerne l’expropriation et pour les nouvelles constructions et les transfor- le dédommagement nécessaires, la proposi- mations. Il y avait également des prescriptions tion de la commission reprenait complètement concernant les alignements, les hauteurs maxi- les lois françaises de 1841 et 1852. En outre, males du bâti, l’obligation de raccordement aux les possibilités d’intervention supplémentaires canalisations et les matériaux de construction réclamées par Back (points 2 et 4) furent reje- autorisés. tées car considérées comme des atteintes à la liberté de construire. Uniquement concernant Ces prescriptions avaient été examinées en la question du financement de la viabilisation 1878 dans le cadre des consultations sur le des parcelles, la commission se montra conci- projet d’extension et avaient été jugées insuf- liante avec le souhait de la Ville, puisque le fisantes. Ce fut avant tout le professeur Rein- relèvement de la contribution des riverains hard Baumeister qui proposa l’introduction de (point 3) fut approuvé d’après le modèle prus- plusieurs autres mesures, devant permettre sien. Ainsi, le projet d’imposer une restriction d’obtenir de meilleurs résultats en matière d’hy- de la liberté de construire, à l’image des autres giène et de sécurité contre les incendies. Des régions allemandes et souhaité par la munici- membres alsaciens exprimaient, dès la réunion palité, fut-il un échec. Cependant, la première de la commission d’experts, des doutes quant innovation importante dans le domaine de la au renforcement des obligations légales. Les construction dans le Reichsland mais appli- délibérations sur la révision du règlement local cable à Strasbourg seulement fut la proclama- de construction, qui débutèrent en 1882, traî- tion de la loi en 1879 constituant en quelque naient en longueur. Ce fut surtout l’architecte sorte un compromis entre les normes d’origine en chef Conrath qui avait de sérieux doutes sur française et allemande. À vrai dire, cette régle- le transfert tel quel des normes recommandées mentation spéciale limitée à la seule exten- par Baumeister dans les conditions particu- sion de Strasbourg n’apporta pas de solution lières de Strasbourg. Pour lui, « l’existant [était] aux autres villes d’Alsace-Lorraine, qui elles bien meilleur10 », et il refusait de « donner la pré- aussi avaient des projets de création de nou- férence à un texte proposé par le professeur veaux quartiers dans les dernières décennies Baumeister sur le résultat de plus de 30 ans du xixe siècle. En 1890, des initiatives furent d’expérience ». prises par Colmar et Mulhouse en vue de PAGE 63

Une accélération significative se produisit en Le transfert de normes en provenance de Berlin juin 1882, lorsque l’administration municipale témoigne de l’assimilation de la conception eut pris connaissance de la dernière version du urbaine des autres villes allemandes et se mani- projet de règlement de police de bâtiment pour feste également dans le remaniement de ce Berlin. Ce projet de règlement « soigneusement règlement d’urbanisme, parachevé en 1910 étudié et clairement rédigé11 » apparaissait à par l’introduction d’un plan de zonage13. Il y Back comme une base appropriée pour une avait pour la première fois – d’après le modèle révision complète du règlement portant contrôle des autres villes allemandes – une gradation des constructions12 de Strasbourg. Dorénavant, des prescriptions techniques de construction les travaux firent des progrès rapides, et dès à Strasbourg dans les différentes zones rési- janvier 1883, le projet d’un nouveau règlement dentielles. Le paragraphe 23 « zones et classes des constructions fut présenté. Une analyse du de constructions » introduit la différenciation contenu montre que l’auteur du texte s’était fonctionnelle des zones sur l’ensemble du ter- largement appuyé sur le projet berlinois. L’en- ritoire de la ville, détaillée dans le règlement de semble de ses 43 titres furent repris in extenso construction. dans le texte de Strasbourg, qui contenait cependant quatre articles supplémentaires. En tout il y avait 11 catégories de construc- tions (ill. III), dont quatre types de construc- La seule originalité qui distinguait ce projet de tions « ouvertes » (= isolées) autorisées qui se règlement du texte berlinois était l’agencement distinguaient des cinq types de constructions des prescriptions. Des mentions en marge « fermées » (= contigües). Pour la hauteur des écrites au crayon par l’auteur font référence aux bâtiments ainsi que pour les constructions dispositions strasbourgeoises de 1858 encore autorisées sur les parcelles, des dispositions en vigueur. Ces annotations montrent que la spécifiques étaient prévues: Avec ce règlement continuité était toutefois faiblement marquée, du plan de zonage, Strasbourg disposait doré- car en réalité l’essentiel du contenu était repris navant d’un instrument performant et conforme du projet de Berlin : aux normes les plus récentes pour la gestion du développement urbain (ill. IV). L’administration § 1-10 prescriptions concernant l’alignement, était ainsi en mesure de gérer la séparation la sécurité et la circulation sur la voie publique. spatiale des différentes fonctions de la ville. § 11-26 prescriptions concernant la prévention Certes, le bâti existant présentait déjà en germe contre les incendies. une dissociation quasi naturelle en matière § 27-34 prescriptions en matière de locaux d’exploitation des espaces urbains, de sorte insalubres, de hauteur des bâtiments, de taille que le règlement de zonage représentait éga- des fenêtres, de distance entre les bâtiments, lement à certains égards un plan d’adaptation. de surfaces non constructibles. En tout cas, ce droit local innovant en matière § 35-40 prescriptions concernant la résistance de construction montrait que Strasbourg n’était des matériaux et leur mise en œuvre. pas en reste par rapport à d’autres grandes § 41-49 prescriptions en matière de surveil- villes de l’empire allemand en termes de moder- lance des édifices par la police du bâtiment. nité dans les stratégies de conception urbaine.

II

II. Le développement de quelques règles de construction importantes à Strasbourg de 1856 à 1892. (D’après Wittenbrock, Bauordnungen als Instrumente…, p. 175). PAGE 64

14_ Jusqu’au 31 décembre 1919, on LA RÉINTÉGRATION À LA FRANCE a dû être prorogée à plusieurs reprises, avant comptait en Lorraine annexée 45 366 qu’une loi de 1951 ne décrète une validité illi- Allemands expulsés ou ayant quitté la région pour d’autres motifs. 11 055 d’entre La réintégration à la France après 1918 entraîna mitée de ses effets. Dans le domaine du droit eux étaient des fonctionnaires ou des pour les villes du Reichsland une situation qui de la construction, les dispositions législatives employés d’origine allemande, voir Archives présente à la fois des similitudes évidentes régionales et les arrêtés municipaux promul- départementales de la Moselle, 304 M 212. avec la rupture de 1871, mais aussi des diffé- gués avant 1918 furent maintenus en vigueur 15_ Dans cet extrait B. Leclerc cite rences fondamentales. Le traitement fut par- dans un premier temps. Cependant, ces dis- Klaus Nohlen, « “La fine fleur de ce que ticulièrement sévère pour les fonctionnaires positions subissaient une pression assimila- possède l’Allemagne suffira tout juste pour et les employés, actifs et retraités, de souche trice croissante, étant donné que l’État français l’Alsace-Lorraine” », dans Denis Durand allemande. Alors qu’après 1871, les autorités cherchait à faire valoir l’égalité devant la loi, y de Bousingen, Théodore Rieger (dir.), Strasbourg architecture 1871-1918, allemandes s’étaient par principe déclarées compris dans l’ancien Reichsland. Illkirch, Le Verger, 1991, p. 11. prêtes à maintenir en service les employés de la 16_ Bénédicte Leclerc, « L’urbanisme région, à condition de se comporter loyalement En matière de recherche, on remarque l’éva- à Strasbourg après 1880 sous le envers les nouveaux maîtres, l’ensemble des luation positive, ces deux dernières décennies, Stadtbaumeister Ott », dans Strasbourg 1900. employés d’origine allemande furent renvoyés des réalisations urbanistiques dans les villes Naissance d’une capitale, Paris, Somogy/ de leur poste, et entre 1918 et 1920 ils furent de l’ancien Reichsland pendant la période Musée de Strasbourg, 2000, p. 165. expulsés généralement avec leurs familles. allemande. Bénédicte Leclerc en constitue un Dans de nombreux cas, leurs biens furent exemple probant : « Et “si l’architecture de Stras- confisqués et ils étaient contraints, en tant bourg construite entre 1870 et 1918, ayant qu’« indésirables », de quitter l’ancien Reichsland échappé aux destructions des deux guerres, dans des conditions indignes. Le nombre total est un des rares témoins surtout d’une telle de personnes originaires de régions allemandes ampleur de l’architecture wilhelminienne15”, elle et établies dans le Reichsland qui ont été expul- est aussi l’affirmation d’une politique urbaine sées après 1918 ou qui sont reparties plus ou habile, l’attestation d’une maîtrise foncière moins volontairement, est difficile à détermi- intelligente et la confirmation d’une maîtrise ner. Les estimations fluctuent entre 120 000 et des outils conceptuels, théoriques et juridiques 200 000 personnes. Dans la circonscription de de projet. Enfin, elle est la démonstration de la la Lorraine, une personne déplacée sur quatre, contribution de l’Allemagne à l’histoire de l’amé- qu’elle fût réfugiée plus ou moins volontaire ou nagement urbain moderne, d’avant-guerre, et expulsée, était employée ou fonctionnaire de la des techniques d’analyse et de projets qui trou- fonction publique d’État ou territoriale14. vèrent leur champ d’application en Europe16. »

Ces mesures d’épuration entamèrent une Bien que le développement urbanistique fût « politique de dégermanisation » afin de créer encore fortement critiqué après 1918, et que de bonnes conditions pour une réintégration la démolition de certains bâtiments ou même rapide et approfondie des territoires perdus de quartiers entiers fût en débat, il y eut entre- dans le giron de la nation française. En peu de temps à Strasbourg, ainsi qu’à Metz d’ailleurs, temps, les postes vacants de fonctionnaires une réhabilitation de la substance bâtie pen- furent occupés par des Français de « l’intérieur » dant la période allemande. Signe tangible de et la langue officielle devint exclusivement le l’efficacité de l’administration et de l’organisa- français. Cela n’a pas empêché que, dans les tion urbaine pendant la période allemande, des villes en particulier, des problèmes importants candidatures sont lancées dans les deux villes, liés à la transition virent le jour. Et les difficul- en vue de l’inscription des quartiers impériaux tés ne provenaient pas uniquement du manque sur la liste du patrimoine culturel mondial de de connaissances linguistiques. Plus problé- l’UNESCO. matique était le fait que durant les 48 années d’appartenance à l’Allemagne, les villes de l’ex- Reichsland avaient évolué à bien des égards différemment des villes françaises.

Les villes du Reichsland sont donc aussi res- tées à l’écart de la sphère d’influence des concepts et des modèles d’urbanisme fran- çais. L’adoption de normes en provenance des régions allemandes avait donné à Strasbourg un large éventail d’outils pour le pilotage norma- tif de son développement urbain qui n’existait pas sous cette forme en France. De ce fait, le gouvernement français avait, après 1918, prin- cipalement recherché une assimilation admi- nistrative et politique rapide et la confrontation des systèmes normatifs différents entraîna de nombreux conflits entre l’administration cen- trale parisienne et les instances locales. Durant l’entre-deux-guerres, le gouvernement français entreprit plusieurs tentatives de suppression du « droit local ». Toutefois, la validité de celui-ci PAGE 65

III

IV

Baurecht und Behördenorganisation in Straßburg und die Zäsuren von 1871 und 1918 Rolf Wittenbrock

Dieser Aufsatz analysiert die Auswirkungen, die der zweifache Wechsel der nationalen Zugehö- rigkeit 1871 und 1918 für das landesweite, besonders aber für das lokale Baurecht sowie die Behördenorganisation in Elsass-Lothringen zur Folge hatte. Das in Frankreich übliche Prinzip weitgehender privater Baufreiheit blieb ebenso wie die Dominanz des Fluchtlinienrechts nach der Annexion zunächst unangetastet. Ein 1879 verabschiedetes Gesetz schuf die Grundlagen für den Ausbau der Neustadt, während die weitgehende Angleichung des landesweiten Baurechts an die Gesetzgebung der deutschen Staaten erst 1892 nachgeholt wurde, als sich dem Wunsch nach wirkungsvollerer Baukontrolle keine nationalpolitische Opposition mehr entgegenstellte. Im selben Jahr konnte auch eine lange von Lobbyisten bekämpfte neue Bauordnung für Straßburg verabschiedet werden, die weitgehend an preußischen Vorbildern orientiert war. Sie bedeutete einen Bruch in der Kontinuität des lokalen Baurechts sowie eine Anpassung an altdeutsches Recht, das mit der Überarbeitung der Bauordnung 1910 seinen Abschluss fand. Das stetig wachsende Personal der nach dem Vorbild altdeutscher Städte immer differenzierter organisier- ten Bauverwaltung wurde vor allem aus deutschen Staaten, besonders aus Preußen rekrutiert, wobei auf kommunaler Ebene viele Altelsässer ihre Posten behielten. Dagegen bildete die Aus- III. L’exploitation autorisée des terrains en cas de constructions weisung sämtlicher altdeutscher Beamten 1918-1919 eine weitaus stärkere Zäsur als 1871 ouvertes (règlement de und verursachte enorme Transitionsprobleme. Weil sich die elsass-lothringischen Städte durch construction de Strasbourg, ihre lange Zugehörigkeit zum Deutschen Reich grundlegend anders als diejenigen in Frankreich 1910). entwickelt hatten und ihr zur normativen Steuerung ihrer baulichen Entwicklung bestens geeig- IV. L’exploitation autorisée des netes lokales Baurecht nicht preisgeben wollten, kam es zu Konflikten mit der Zentralverwaltung terrains en cas de constructions in Paris. Trotz wiederholter Initiativen zu einer Assimilierung blieben landesweite und kommunale fermées (=contigües) (règlement Bauvorschriften in Elsass-Lothringen noch lange Reservate des lokalen Rechts. de construction de Strasbourg, 1910). PAGE 66

APERÇU DE QUELQUES PUBLICATIONS RÉCENTES Catherine Maurer

1_ Christian Baechler, Le Parti catholique alsacien 1890-1939. Du Reichsland à la Claude Muller, Dieu, la Prusse et l’Alsace (1870-1914), ci-dessous), la période de l’annexion au Reich allemand a République jacobine, Paris/Strasbourg, Strasbourg, Éditions du Signe, 2013, 374 p. été particulièrement propice à une éclosion aujourd’hui un e Éditions Ophrys,1982. Claude Muller propose un livre pour « grand public cultivé » peu oubliée mais qui s’est prolongée jusqu’au xx siècle sur un sujet longtemps délaissé, celui de l’histoire religieuse par l’intermédiaire de personnalités comme celle de Mgr 2_ Catherine Maurer et Astrid Starck-Adler de l’Alsace pendant la période du Reichsland qui correspond Elchinger, dont le rayonnement, plus encore peut-être que (dir.), L’espace rhénan, pôle de savoirs, Strasbourg, Presses universitaires de au centre chronologique du programme Metacult. Le livre celui de ses prédécesseurs du temps du Reichsland, allait Strasbourg, 2013, 446 p. est de format imposant et n’oublie pas les informations sur au-delà des limites de son Alsace natale. les sources et la bibliographie, en français comme en alle- 3_ Description appliquée initialement mand, propres à tout travail universitaire. Mais il comporte Christian Baechler, Clergé catholique et politique en aux seuls historiens : Jean-Claude Waquet, « Introduction », dans J.-Cl. Waquet, Odile aussi de nombreuses illustrations souvent inédites et un Alsace 1871-1940, Strasbourg, Presses universitaires Goerg et Rebecca Rogers (dir.), rappel commode des biographies des principaux protago- de Strasbourg, 2013, 251 p. Les espaces de l’historien, Strasbourg, nistes. Surtout, il adopte un style alerte qui rend attrayante S’il concerne en partie le même thème et la même période Presses universitaires de Strasbourg, la moindre intrigue de couloir, même s’il peut sans doute que l’ouvrage de Claude Muller, le livre de Christian Bae- 2000, p. 7-16, ici p. 8. dérouter certains lecteurs. L’auteur fait le pari clairement chler se présente fort différemment. Il s’inscrit dans la assumé de redonner vie aux acteurs de l’époque en leur continuité des précédents travaux de son auteur sur le laissant le plus possible la parole grâce aux citations mul- catholicisme alsacien1, marqués par la rigueur de la tiples de chroniques, récits et correspondances, sans oublier démarche universitaire. Mais il ne s’agit pas d’une nouvelle le recours à la presse. Il rappelle d’ailleurs que le « socle synthèse : Ch. Baechler souhaitait surtout, à la suite d’une d’airain » de cette recherche est constitué par les papiers analyse des relations entre clergé catholique et milieu Raess (six mille lettres !), Winterer (deux mille missives) ou politique et d’une approche de la réception du catholi- encore Delsor et Simonis, conservés aux archives de l’arche- cisme social, dresser le portrait de quatre personnalités vêché de Strasbourg. On regrette d’autant plus l’absence de emblématiques de la présence, massive, des clercs dans notes de référence, peut-être imposée par l’éditeur. Mais, la vie politique alsacienne. Nicolas Delsor, Émile Wetterlé incontestablement, le livre est fondé sur une grande connais- (également évoqués par Claude Muller), Xavier Haegy et sance de l’histoire ecclésiastique de l’Alsace et de l’histoire Eugène Muller sont ainsi les protagonistes de cet ouvrage de l’Alsace tout court. La dimension bâtisseuse des hommes très clair et très maniable grâce à une table des matières d’Église de cette période y est cependant peu présente alors détaillée, une chronologie et un index. En reprenant des qu’au même moment, comme partout en Europe, elle y est articles qui avaient été publiés séparément et des éléments particulièrement dynamique. Le programme Metacult tentera dispersés de ses travaux antérieurs, l’auteur nous propose d’ailleurs d’en rendre compte. une somme cohérente qui redonne vie, également grâce à leurs portraits photographiques, à des figures en partie Contrairement à ce qu’indique le titre, la Prusse est beau- oubliées. Celles-ci incarnaient pourtant une originalité coup moins présente dans l’ouvrage que la province dans le contexte français, même si elle l’était moins dans annexée, avec quatre thématiques chères à l’auteur et rap- le contexte germanique : la place influente des ecclésias- pelées dès l’introduction : le mythe de l’Alsace véhiculé par tiques dans la vie politique et la vie publique en général les artistes, à commencer par Charles Spindler et Jean- en Alsace. Ces quatre portraits contribuent à tracer les Jacques Waltz, plus connu sous le nom de Hansi ; la pluralité contours de la période prise en compte par le programme religieuse qui réunit catholiques, protestants et juifs ; l’impor- Metacult, même si ces hommes n’ont pas ou si peu parti- tance du catholicisme ; l’Alsace entre France et Allemagne. cipé à la dynamique bâtisseuse et architecturale dans le Ces thématiques sont traitées selon un plan chronologique diocèse de Strasbourg à la fin duxix e et dans la première classique, divisé en cinq parties : la courte période dite moitié du xxe siècle. du « paragraphe de la dictature », imposée à l’Alsace entre 1871 et 1874 ; la fin de l’épiscopat de Mgr Raess – l’évêque Toujours dans la perspective du programme Metacult, signa- encore nommé du temps de la France – en 1887 ; la phase lons pour terminer, dans la même collection que l’ouvrage de transition incarnée par Mgr Stumpf, peu apprécié par son de Ch. Baechler, le livre dirigé par Catherine Maurer et prédécesseur mais qui avait l’avantage, dans un contexte Astrid Starck-Adler, L’espace rhénan, pôle de savoirs2. Si troublé, d’être alsacien ; enfin, la période de l’épiscopat cet ouvrage collectif, pluridisciplinaire et multilingue (textes de Mgr Fritzen, un évêque « vieil allemand » qui se fera pro- en français, allemand et anglais) court du Moyen Âge au gressivement apprécier dans son diocèse : un temps long xxie siècle, sa dorsale thématique n’est pas étrangère aux jusqu’en 1914, avec une césure en 1897, l’année de l’entrée architectes et certains articles pourront être utiles aux par- en politique du jeune « abbé de presse » Émile Wetterlé. Si ticipants au programme. C’est le cas de l’introduction de le rythme du livre est fourni par celui de l’histoire de l’Église Catherine Maurer, de l’article du géographe Antoine Beyer d’Alsace et de ses dignitaires, l’auteur fait constamment le sur les transports publics dans les villes du Rhin supérieur, lien avec l’histoire politique de la région, servi en cela par les de celui des sociologues Maurice Blanc et Philippe Hamman relations étroites qui existaient alors entre clergé catholique sur la construction politique métropolitaine dans le cadre et vie de la cité. Tout en rappelant avec clarté les grandes de l’agglomération de Strasbourg, ou encore de celui de étapes de l’existence du Reichsland, il campe une galerie l’historienne Catherine T. Dunlop sur l’histoire comparative de personnages souvent de valeur, généralement hauts en et transnationale des cartes topographiques de l’Alsace couleur, tels Landelin Winterer, Nicolas Delsor ou encore entre le xvie et le xxe siècle. On verra ainsi confirmé le fait que Wetterlé. Le choix méthodologique qui consiste à laisser les peu de chercheurs échappent « à l’espace, qu’il soit maté- protagonistes s’exprimer le plus souvent possible renforce riel ou symbolique, donné ou construit, vaste ou restreint, l’impression que le clergé alsacien était une collection d’indi- statique ou dynamique, légal ou vécu, dominé ou subi. Il[s] vidualités, pas toujours très dociles ni même charitables le représente[nt] souvent à l’aide d’images, de cartes ou de envers leurs confrères, mais fréquemment inventives et intel- plans […]. Mais il[s] le décri[vent] aussi, le nomme[nt] et le lectuellement fécondes. Il n’était pas que cela mais, comme pense[nt], fût-ce implicitement, en mettant en œuvre des vient de le montrer aussi l’ouvrage de Christian Baechler (voir lexiques, des nomenclatures et des notions3 ». PAGE 67

BIOGRAPHIE DES AUTEURS

Wolfgang Brönner Direktor des Landesamts für Denkmalpflege Rheinland-Pfalz i. R., apl. Professor am Institut für Kunstgeschichte der Johannes-Gutenberg-Universität Mainz, Promotion (Universität Bonn, 1971) und Habilitation (Universität Bonn, 1991) in Kunstgeschichte, Projektleiter des Programms Metacult in Mainz (JGU), Wohnbau und Sakralbau. Anne-Marie Châtelet Professeure à l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg, HDR (Université Paris IV, 2007), docteure en histoire de l’art (Université de Strasbourg, 1991), architecte DPLG (ENSA Versailles, 1981) ; coordinatrice du programme Metacult à Strasbourg et responsable des recherches sur les édifices scolaires. Michael Darin Professeur honoraire à l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg, HDR (EHESS 1992), docteur en histoire urbaine (EHESS, 1985), architecte AAS (Londres, 1975) ; contributeur au programme Metacult dans les axes de recherches « Logement 1910-1940 » et « la Grande Percée ». Emil Haedler Dipl.-Ing. Architekt (TU Darmstadt 1980), Architekt mit Büro in Darmstadt 1984 bis 2008, Professur für Denkmalpflege an der Hochschule Mainz – Fachrichtung Architektur seit 1992, Denkmalprojekte mit Partnerhochschulen in Frankreich und Italien, Leiter des Architekturinstituts Mainz ai seit 2000. Im Projekt Metacult zuständig für Kartographie. Thierry Hatt Agrégé de géographie, ancien professeur au Lycée Fustel de Coulanges en histoire et géographie et chargé de TD d’informatique en classe préparatoire scientifique, consultant auprès de la Ville et des Archives de la ville et de la communauté urbaine de Strasbourg, membre associé de l’EA 3400 ARCHE de l’UdS, contributeur au groupe Metacult pour cartographie, SIG et modélisation. Shahram Hosseinabadi Docteur en histoire de l’architecture (Université de Strasbourg, 2012), architecte (Université de Téhéran, 2006), post-doctorant responsable de l’élaboration de la base de données Metabio et coordinateur-assistant du programme Metacult à Strasbourg. Catherine Maurer Professeure d’histoire contemporaine à l’université de Strasbourg, HDR (université de Strasbourg, 2007), membre honoraire de l’Institut universitaire de France ; associée aux recherches sur les édifices du culte et les bâtiments liés aux différentes confessions dans le programme Metacult. Tobias Möllmer Wissenschaftlicher Mitarbeiter am Institut für Kunstgeschichte, Mainz. Doktorand in Kunstgeschichte (Universität Mainz), Magister Artium (Ruprecht-Karls-Universität Heidelberg, 2006), Beauftragter für die Erforschung des Wohnbaus 1880-1920 im Programm Metacult. Christiane Weber Promovierte Bauhistorikerin (TU Braunschweig 2010) mit Diplomstudium Architektur (2000 Universität Karlsruhe/ENSA Paris Belleville) und Magisterabschluss (Universität Karlsruhe 1999) in Kunstgeschichte. Projektleiterin des DFG-Programms Metacult am Karlsruher Institut für Technologie. Lehrt seit 2013 an der Leopold-Franzens-Universität Innsbruck. Rolf Wittenbrock Schulleiter des Deutsch-Französischen Gymnasiums Saarbrücken i. R., Historiker. Promotion 1989 an der Universität des Saarlandes mit einer Studie über die Stadtentwicklung der Städte in Elsass-Lothringen im 19. und 20. Jahrhundert. Forschungsschwerpunkte: Urbanisierungsgeschichte im deutsch-französischen Grenzraum, Erinnerungskulturen und Geschichtsdidaktik in Frankreich und Deutschland. Catherine Xandry Docteure en histoire et archéologie médiévale (Université de Strasbourg, 2013), archéologue du territoire (Master, Université de Strasbourg, 2007), post-doctorante responsable de l’élaboration de la base de données Metacarto dans le programme Metacult.

Contact : [email protected] Page web : metacult.unblog.fr PAGE 68

Programme de recherche financé par Forschungsprogramm gefördert durch Agence nationale de la recherche (ANR-12-FRAL-0006), Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG)

Mené par des chercheurs de Unter Beteiligung folgenden Wissenschaftlern Équipe ARCHE de l’Université de Strasbourg (Unistra) Équipe AMUP de l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg (ENSAS) Institut für Kunst- und Baugeschichte, Karlsruhe Institut für Technologie (KIT) Institut für Kunstgeschichte, Johannes Gutenberg Universität (JGU) Mainz Architekturinstitut (ai-mainz), Fachhochschule (FH) Mainz

Coordinateurs et éditeurs / Projektleiter und Herausgeber à Strasbourg, Prof. Dr. Anne-Marie Châtelet (ENSAS/ARCHE) in Karlsruhe, Prof. Dr. Johann Josef Böker und Dr.-Ing. Christiane Weber M.A. (KIT) in Mainz, Prof. Dr. Wolfgang Brönner (JGU) und Prof. Dipl.-Ing. Emil Hädler (FH)

Coordination éditoriale / Redaktionsleitung Shahram Hosseinabadi

Relecture et correction / Redaktion Wilma Wols / Tobias Möllmer M.A. Design et Impression : Imprimerie Dali - Unistra Tirage : 300 exemplaires

ISSN : 2417-1581 Dépôt légal : décembre 2014