Pinochet, La Fin De L'impunité
LeMonde Job: WMQ1010--0001-0 WAS LMQ1010-1 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 11:10 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0604 Lcp: 700 CMYK
LE MONDE TÉLÉVISION
SEMAINE DU 11 AU 17 OCTOBRE 1999
LE GUIDE DES CHAÎNES CINÉMA DANIEL DUIGOU FOOTBALL Les chaînes spécialisées dans le cinéma Journaliste de télé et « psy », il vient OM-PSG : l’un se multiplient sur les bouquets satellite d’être ordonné prêtre. Et entend des chocs les plus et sur le câble. mener ces trois attendus du « Le Monde missions dans championnat Télévision » aide une Eglise de France, a Le guide les cinéphages à d’une autre en direct sur choisir selon leurs dimension. Canal+. des chaînes cinéma goûts. Pages 4-5 Page 6 Page 38 a Arte enquête sur le FMI Enquête sur la finance internationale A quoi servent la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ? Quel rôle jouent ces institutions dans le grand chambardement de la globalisation ? Une « Thema » d’Arte. Page 7
www.lemonde.fr 55e ANNÉE – No 17015 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI
Les socialistes Pinochet, la fin de l’impunité mettent le cap b Un juge britannique autorise l’extradition de l’ancien chef d’Etat chilien vers l’Espagne sur les élections b Trente-quatre cas de tortures et l’accusation de « conspiration pour torturer » sont retenus b Susceptible d’appel, cette décision symbolise la fin de l’immunité des anciens dictateurs municipales LES AVOCATS du général chilien vers l’Espagne, où la pagnole, le juge Ronald Bartle es- Pinochet » devant le ministre bri- Augusto Pinochet ont annoncé justice souhaite le juger pour time que « les charges reprochées tannique de l’intérieur Jack Straw,
leur intention de faire appel de- les crimes commis pendant la seraient des crimes passibles d’ex- qui doit prendre la décision finale. AFP de mars 2001 vant la Haute Cour de la décision dictature. tradition selon la loi britannique » Trente-quatre charges de tor- LE PS s’est lancé, samedi 9 octo- de la justice britannique, rendue Dans les attendus d’un juge- et que toutes les conditions juri- ture individuelle sont retenues ENQUÊTE bre, dans la préparation des élec- vendredi 8 octobre, d’autoriser ment qui portait uniquement sur diques nécessaires sont réunies ainsi qu’une trente-cinquième, tions municipales de 2001, pour l’extradition de l’ancien dictateur la recevabilité de la demande es- pour « déférer le cas du sénateur dite de « conspiration pour tortu- lesquelles il souhaite parvenir à rer », ouvrant la voie à une éven- Au Maroc, des listes communes de la gauche. tuelle condamnation pour créa- Le PCF, le PRG et le MDC tion d’un Etat policier et l’espoir semblent acquis à cette idée. Les tortionnaire. Verts hésitent. Les responsables Le général Pinochet a réagi à socialistes proposeront les noms cette décision par un communi- 3. « L’homme des chefs de file d’ici mars 2000 et qué solennel : « En tant que séna- les militants voteront en avril. A teur et ancien président de la Répu- de la paix » Paris, Lionel Jospin devra fixer la blique du Chili, je déclare que je ne Dans son discours de politique géné- stratégie de son parti. La bataille suis pas coupable des crimes dont rale, prononcé vendredi 8 octobre de- de la capitale doit-elle être assu- on m’accuse. » Au Chili, le mi- vant le Parlement marocain, Moham- mée comme le prologue de la pré- nistre des affaires étrangères a in- sidentielle de 2002 ou bien être li- voqué « l’aggravation de l’état de med VI a vertement dénoncé la vrée, au contraire, dans un cadre santé » du vieux dictateur, qui au- léthargie de son administration. L’édu- local ? La candidature de Domi- ra quatre-vingt-quatre ans le cation et l’emploi sont ses priorités. Le nique Strauss-Kahn correspond à 25 novembre, pour réclamer son dernier volet de notre enquête sur l’es- la première stratégie, celle de Ber- retour à Santiago, où, a-t-il sou- poir suscité par le nouveau règne rap- trand Delanoë à la seconde, Jack ligné, la justice est également pelle que nombre de Marocains en ont Lang se proposant en candidat prête à le traduire en justice. d’une solution médiane. une autre : la paix grâce à une solution Lire page 2 politique au Sahara occidental, pomme Lire page 6 et notre éditorial page 13 de discorde avec l’Algérie. p. 5 et 10 Le vélo Le message d’espérance des prêtres cubains au « pays sans futur » MAUVAIS COUP pour Fidel Castro : une Paul II, lancés lors de sa visite historique bilités et la nécessité même d’entamer un dia- se vend mal cinquantaine de prêtres cubains sortent de dans l’île en janvier 1998, en faveur de l’ou- logue national auquel pourrait participer la leur réserve. Dans une analyse rigoureuse et verture et du changement, sont restés sans société. » LE VÉLO n’a jamais été brillante de la situation cubaine, ces hommes suite. Les autorités n’ont en rien modifié leur Pour eux, l’Eglise a le devoir de s’attaquer a aussi populaire en France de base du clergé cubain critiquent leur attitude ; elles ont même renforcé leur d’un point de vue moral « à la situation d’in- avec son label écologiste ni autant propre hiérarchie, accusée de rester «les contrôle et réprimé avec encore plus d’ar- justice qu’endure le peuple cubain ». S’ils mis en avant dans la politique de bras croisés ». Sans précédent, leur démarche deur les opposants. Plus encore, ils partagent l’idée que l’unité de l’église de- la ville. Pourtant, son marché ne se pourrait se révéler redoutable pour un ré- s’étonnent de la passivité de la hiérarchie de meure une condition de sa survie, ils porte pas bien. Les ventes dé- gime qui n’a cessé, ces dernières années, l’Eglise catholique face aux autorités qui ont ajoutent que cette unité « doit s’enrichir de AFP passent tout juste deux millions de d’accorder une reconnaissance institution- utilisé « cette visite comme un élément de pro- nouvelles expériences » et qu’elle doit être bicyclettes par an contre plus de nelle à la hiérarchie catholique en échange pagande extérieure et comme la confirmation dynamique. « Nous vivons dans un pays sans COUPE DU MONDE DE RUGBY trois millions au début de la dé- d’une relative discrétion sur le terrain. du statu quo à l’intérieur ». futur » et le rôle de l’Eglise, disent-ils, est de cennie. La durée de vie d’un vélo Les prêtres se sont rencontrés, début juil- Si le ton demeure respectueux pour les pallier cette absence de dessein. se situant entre huit et dix ans, les let, dans le cadre d’une réunion qui ne tenait prélats, il n’en est pas moins acide lorsqu’ils Lors de la visite du pape, l’archevêque de Des Bleus acheteurs ont du mal à se remettre nullement du complot. Ce devait être une as- constatent que « la dissidence, résolument Santiago, Mgr Pedro Meurice, avait, face à de la surconsommation du début semblée nationale du clergé catholique. Des pacifique, n’a ni reconnaissance ni appui so- Raul Castro, numéro deux du pouvoir, dé- bien pâles des années 90 lors de l’apparition raisons matérielles l’ont transformée en une lide », de la part de leur hiérarchie. « Le si- noncé « la dépersonnalisation, fruit du pa- Le succès (47-13) de l’équipe de du vélo tout terrain (VTT). De simple réunion de prêtres des diocèses, de la lence de notre Eglise, constatent-ils, face aux ternalisme, l’exil intérieur et extérieur, les plus, la percée de la grande distri- partie orientale de l’île (Santiago de Cuba, nouvelles lois répressives » adoptées en février faux messianismes, les inégalités et le France sur la Namibie, vendredi 8 oc- bution, qui commercialise trois bi- Guantanamo-Baracoa, Holguin et Bayamo- et aux lourdes peines de prison visant quatre manque de participation de la population ». tobre, à Bordeaux, n’a rassuré ni son cyclettes sur quatre, et l’explosion Manzanillo). Fin septembre, ils ont rendu figures emblématiques de la dissidence en La fermeté de ces attaques avait surpris. A encadrement ni ses supporteurs. Le des ventes à bas prix de machines public le fruit de leur travail, un ample texte : mars, « est pour le moins préoccupant ». La posteriori, elles montrent que cette parole jeu du XV tricolore semble n’avoir pas importées de Chine mettent à mal Cuba : son peuple et son église au seuil du troi- voie du dialogue avec des autorités, esti- d’une personnalité jugée isolée a trouvé la production française. sième millénaire. ment-ils. « s’est transformée en un piège ». dans la base un large écho. progressé depuis le Tournoi des cinq Dans ce document, les prêtres constatent « Le moment est venu, plaident les prêtres, nations 1999, où les les Bleus avaient Lire page 16 amèrement que les appels du pape Jean où nous devons nous interroger sur les possi- Alain Abellard fini derniers. p. 20 L’aide Alan Greenspan, aux toxicomanes la bulle et le libéralisme
UN EXCÉDENT budgétaire de tions des investisseurs, à deviner 100 milliards de dollars, une leurs craintes et à satisfaire leurs hausse du produit intérieur brut désirs. Ils lui sont surtout re- (PIB) de près de 4 %, un taux de connaissants d’avoir permis à Wall chômage tombé à 4,3 %, le cycle Street de quintupler en dix ans. de croissance le plus long du Les seconds louent son pragma- siècle, une inflation à son plus bas tisme, sa souplesse, son ouverture niveau depuis trente ans : l’écono- d’esprit, son souci de promouvoir mie américaine, la moins « admi- la croissance, qualités peu répan- nistrée », pour reprendre une for- dues dans la communauté des
NICOLE MAESTRACCI mule à la mode, de toutes les banquiers centraux obnubilés par ADRIAN BOOT grandes économies du monde, se l’inflation. Ils sont aussi ravis de LA PRÉSIDENTE de la mission porte à merveille. Surtout si on la constater qu’à travers lui les pou- ROCK interministérielle de lutte contre la compare à ses deux grandes ri- voirs publics parviennent encore à drogue et la toxicomanie, Nicole vales : le Japon et l’Allemagne par- exercer leur domination sur les La rage punk Maestracci, défend les structures viendront péniblement à dégager marchés. d’aide aux toxicomanes, souvent plus de 1 % de croissance cette an- Cette belle unanimité est-elle lé- des Clash mal acceptées par les riverains. née, tout en connaissant des ni- gitime ? Il est d’abord permis de se La sortie d’un album live posthume des « Les résultats positifs en termes de veaux de chômage et de déficit pu- demander si les performances de santé publique sont indiscutables. » blic records. l’économie américaine, dont Clash rappelle que l’énergie que déga- Un homme incarne, aujourd’hui, M. Greenspan tire sa popularité, geait le groupe punk anglais sur scène Lire page 8 la réussite économique des Etats- ne doivent pas plus au génie d’un était le reflet de sa radicalité musicale Unis. Alan Greenspan, le président Bill Gates, le patron de Microsoft, – rock et reggae mêlés – et politique Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, de la Réserve fédérale, est devenu et à la puissance d’innovation de – antiracisme et antithatchérisme viru- 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; en quelques années une sorte de quelques autres, qu’au doigté mo- lents. Retour, plus de vingt ans après, Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, dieu monétaire vivant, tout-puis- nétaire sans égal du président de sur la bande-son d’une époque en ré- 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, sant et infaillible. Celui que les la banque centrale. Surtout, l’infla- bellion contre elle-même. p. 24 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; boursiers vénèrent a réussi la tion des actifs financiers observée Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. prouesse de se faire également aux Etats-Unis conduit à s’interro- International ...... 2 Placements ...... 17 idolâtrer par les plus keynésiens ger sur la pertinence et l’efficacité France ...... 6 Aujourd’hui...... 20 des économistes. de sa politique monétaire. Société ...... 8 Météorologie-Jeux... 23 Les premiers admirent ses ta- Horizons ...... 10 Culture ...... 24 lents de communicateur, sa par- Pierre-Antoine Delhommais Carnet...... 15 Guide culturel...... 26 faite connaissance des marchés, sa Entreprises ...... 16 Radio-Télévision...... 27 capacité à répondre aux interroga- Lire la suite page 13 LeMonde Job: WMQ1010--0002-0 WAS LMQ1010-2 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 11:10 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0605 Lcp: 700 CMYK
2 INTERNATIONAL LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999
JUSTICE « Toutes les conditions tère de l’intérieur espagnol, a esti- du passé et les clivages traditionnels la droite et des militaires. b A MA- alors que le porte-parole du gouver- nécessaires sont réunies pour mé, vendredi 8 octobre, le juge lon- de la société. L’arrestation de Pino- DRID, le Parti socialiste (PSOE) es- nement, Josep Piqué, a sobrement m’obliger, aux termes de la loi d’ex- donien Ronald Bartle. b A chet a réveillé la mémoire meurtrie time que la décision britannique déclaré : « Je n’ai aucun com- tradition de 1989 à déférer le cas du SANTIAGO DU CHILI, « l’affaire » Pi- de la gauche mais aussi ravivé les « réjouit les démocrates du monde mentaire à faire sur le fond ». (Lire sénateur Pinochet » devant le minis- nochet a fait resurgir les fantômes vieux réflexes anticommunistes de entier et attriste le gouvernement », aussi notre éditorial page 13.) La possible extradition du général Pinochet embarrasse Madrid et Santiago Les avocats de l’ancien dictateur chilien ont annoncé le dépôt imminent d’un appel, devant la Haute Cour, contre la décision du juge londonien, Ronald Bartle, autorisant l’extradition du vieux caudillo LONDRES 8 octobre à Londres, la justice s’est Cour faisait droit aux arguments n’importe quelle autre, dès lors création délibérée d’un Etat poli- cation quant à sa culpabilité ou son de notre correspondant grandement rapprochée de l’octo- – de type plus politique que juri- qu’elle serait signataire des cier et tortionnaire sans parler de innocence ». Certes, les avocats de l’ancien génaire accusé. dique, à en croire certaines fuites – conventions internationales néces- le mise en œuvre de l’Opération Simplement, après la décision de dictateur Augusto Pinochet ont Chargé d’établir la validité et la qu’entendent désormais dévelop- saires – est en droit de poursuivre Condor qui visait le rapt et l’assas- la Chambre des lords britannique promis le dépôt imminent d’un ap- compatibilité juridique de l’acte per les défenseurs de l’ancien dic- un étranger, suspecté de crimes sinat des opposants chiliens à suivie du feu vert de son ministre pel à la Haute Cour, dans la minute d’accusation dressé par le juge es- tateur, le dossier se retrouvera une commis à l’étranger, et sur la per- l’étranger. Le juge Bartle l’a précisé pour la poursuite de la procédure, qui a suivi l’annonce de la décision pagnol Baltasar Garzon avec la loi nouvelle fois sur le bureau d’un sonne d’étrangers. dans ses attendus : il n’avait pas à et « après que la Haute Cour d’Es- du juge Ronald Bartle sur la pos- d’extradition britannique de 1989, ministre à qui la loi britannique « Un développement historique sible extradition du général Pino- le juge Ronald Bartle du tribunal laisse toute latitude de refuser une qui nous rapproche du jour où les chet vers l’Espagne. Certes, le bras de Bow Street a été clair : « Toutes extradition pour des motifs huma- familles des milliers de gens qui ont L’ancien caudillo : « Je ne suis pas coupable » de fer juridico-politique entre les les conditions sont en place qui nitaires, médicaux ou « compas- été tués, brutalisés, ou qui ont “dis- partisans du progrès de la justice m’obligent, selon les termes de la loi, sionnels ». paru” pendant la dictature « En tant que sénateur et ancien président de la République du Chili, des hommes et les tenants du lais- à soumettre le sort du sénateur Pino- chilienne trouveront enfin justice », je déclare que je ne suis pas coupable des crimes dont on m’accuse. » Lu ser-faire de la raison d’Etat, est chet à la décision du ministre de TROISIÈME VICTOIRE se félicitait Reed Brody, directeur par son avocat Clive Nicholls devant le tribunal londonien de Bow loin d’être terminé. Mais après une l’intérieur », Jack Straw. En On n’en est pas là et, dans tous juridique de Human Rights Watch. Street, le communiqué personnel du général Augusto Pinochet a année de procédure, vendredi d’autres termes, sauf si la Haute les cas de figure, cette décision De fait, la troisième victoire de pris, vendredi 8 octobre, un tour solennel dont ses précédentes dé- pourra encore faire l’objet d’un ap- cette organisation de défense des clarations étaient exemptes. Est-ce la perspective de se voir, bientôt pel auprès de la Chambre des lords droits de l’homme qui joue, avec peut-être, extradé à Madrid pour y être jugé ? L’ancien caudillo a Des archives américaines mettent en cause la CIA de justice. Mais deux éléments de Amnesty International, un rôle précisé que l’Espagne n’avait « pas produit la moindre preuve démon- fond de la saga judiciaire en cours majeur dans cette affaire, est éga- trant qu’[il était] coupable ». « Je pense en outre que l’Espagne, qui n’a La CIA pourrait avoir été impliquée dans l’exécution d’un jour- sont désormais acquis. D’une part, lement capitale pour la suite enquêté proprement sur aucun de ces crimes, n’a pas juridiction sur ma naliste américain au Chili, Charles Horman, pendant le coup au regard des crimes qui lui sont puisque le magistrat de Bow personne. Elle agit en violation de la souveraineté du Chili. Les événe- d’Etat du général Pinochet, selon un document d’archive déclassé reprochés, le sénateur à vie Augus- Street, rejetant les arguments de la ments qui s’y sont produits n’ont rien à voir avec elle et il est clair, de- vendredi 8 octobre à Washington. D’après ce mémorandum inter- to Pinochet (et, au-delà de sa per- défense de Pinochet, a retenu les puis le début, que mon extradition n’est recherchée que pour des raisons ne, daté du 25 août 1976 et adressé par un diplomate à Harry sonne, tous les dictateurs de par le dossiers de torture présentés par le politiques »a-t-il ajouté. – (Corresp.) Shlaudeman, à l’époque secrétaire d’Etat adjoint aux affaires in- monde) n’a droit à aucune immu- juge Garzon, après, que les lords teraméricaines, « au mieux, cela s’est limité à fournir ou confirmer nité, ni « souveraine », ni diploma- eurent annulé, en mars, l’essentiel des informations qui ont contribué à son meurtre par le gouverne- tique. D’autre part, c’est une vic- de l’acte initial d’accusation. se prononcer sur la validité des ac- pagne ait conclu deux fois de suite ment du Chili. Au pire, le renseignement fédéral savait que Horman toire capitale pour les défenseurs Au total, ce sont donc trente- cusations portées contre Pinochet que les allégations portées contre le était en difficulté, et les responsables fédéraux n’ont rien fait pour des droits de l’homme puisqu’elle quatre charges de torture indivi- par le juge Garzon. « Ceci doit être sénateur Pinochet constituent des empêcher l’issue logique de la paranoïa du gouvernement chilien ». établit le principe de l’universalité duelle − dont cinq ayant entraîné la particulièrement souligné, a-t-il délits extradables selon la loi espa- L’histoire de Charles Horman a été adaptée au cinéma en 1982 par de l’application des droits des vic- mort – qui sont retenues ainsi ajouté, cette procédure n’a pas été gnole », le magistrat a jugé qu’il Costa-Gavras dans Missing. Selon la thèse du film, Charles Hor- times : quand bien même aucun qu’une trente-cinquième, dite de conduite pour décider de l’inno- était « obligé » de se conformer au man avait le tort d’en savoir trop sur le rôle de la CIA, et notam- des dossiers retenus par l’accusa- « conspiration pour torturer », ou- cence ou de la culpabilité du séna- droit établi. ment le financement de la grève des camionneurs qui précéda la tion ne concerne des citoyens es- vrant la voie à une éventuelle teur », et sa décision « ne doit en chute du gouvernement Allende. – (Reuters) pagnols, la justice ibérique − ou condamnation de Pinochet pour aucun cas être prise pour une indi- Patrice Claude Les principaux points du jugement Une « affaire » délicate VOICI les principaux points du jugement rendu fait que cette procédure n’a pas pour but de décider étaient fondées. Mais même sans l’avis de l’instance vendredi 8 octobre au tribunal londonien de Bow de la culpabilité ou de l’innocence du sénateur Pino- suprême de ce pays, j’en serais arrivé à la même pour le gouvernement espagnol Street par le juge Ronald Bartle : chet au vu des faits qui lui sont reprochés. » conclusion ». b Les fondements : «Je b Les accusations : « J’ai soigneusement lu et Les « disparitions », une forme de torture : MADRID chiliennes. Sobriété de réaction regrette d’avoir à le souligner, relu le jugement des lords-juges [l’instance suprême « L’effet produit sur les familles des personnes dispa- de notre correspondante qui montre que M. Aznar est dans mais au vu d’un ou deux ar- de la justice britannique qui avait décidé d’auto- rues peut être considéré comme de la torture men- Réunis une fois de plus sur la une situation intenable, partagé ticles de presse stupides suggé- riser les procédures d’extradition contre le général tale ». vieille place de la Puerta del Sol, entre son devoir et son désir affi- rant la possibilité d’un parti- chilien, NDLR], considérant que la Convention b L’immunité : « La Chambre des lords a tran- où Madrid exprime ses espoirs et ché de respecter l’indépendance pris, et compte-tenu du débat contre la torture est universellement applicable. Le ché à la majorité sur la question de l’immunité. Ce ses colères, sympathisants, exilés de la justice, et son souci, en tant public important autour de ce Chili, l’Espagne et le Royaume-Uni sont tous signa- tribunal est tenu par ce jugement ». chiliens et familles des victimes de que partenaire commercial, et cas, y compris des déclara- taires de la Convention ». b La conclusion : « Toutes les conditions néces- la dictature, ont lancé un cri de « parrain » de la transition démo- tions de personnalités pu- « Je me range respectueusement à l’avis des lords- saires sont réunies pour m’obliger, aux termes de la joie, vendredi 8 octobre, à l’an- cratique chilienne, de ne pas dis- bliques de premier plan, j’estime nécessaire de sou- juges selon lesquels les charges reprochées au séna- loi d’extradition de 1989, à déférer le cas du séna- nonce de la décision anglaise d’ex- tendre ses liens avec Santiago. Or ligner que ma décision sera fondée sur la loi, et la loi teur Pinochet seraient des crimes passibles d’extra- teur Pinochet » devant le ministère de l’intérieur, trader le général Pinochet : « Jus- le gouvernement de centre-droit seule ». « Je ne peux insister assez lourdement sur le dition dans la loi britannique si les accusations auquel revient la décision finale. – (AFP.) tice, enfin ! » Et si le cri était le est bien payé pour savoir qu’une même, sur certains trottoirs de transition nécessite un certain Londres ou de Santiago, ici, sans « oubli historique » pour s’ac- doute, avait-il plus d’écho encore. complir pacifiquement. Alors, à « Ce soir, je suis fier d’être un démo- trop vouloir tout ménager à la fois, Le Chili reste divisé en deux camps antagonistes crate, fier d’être espagnol, c’est de le gouvernement Aznar a-t-il mul- SANTIAGO gos et, pour la droite, Joaquin Lavin, de ses alliés démocrates-chrétiens l’Alliance pour le Chili, qui s’était mon pays qu’est partie l’initiative tiplié les « gaffes » ? L’opposition de notre envoyée spéciale doivent lutter contre leur propre en réclamant le retour au pays du empressé de rendre visite à Pino- qui changera le cours de la jus- a-t-elle trop monté en épingle Même si l’affaire Pinochet n’est passé, mais ce passé pourrait jouer général, mais au prix de diver- chet après son arrestation, a cher- tice », racontait, devant les camé- quelques incidents ? Toujours est- pas un thème central de la cam- un rôle décisif dans le résultat final gences avec son propre parti. Cer- ché par la suite à prendre ses dis- ras, un jeune militant des droits de il que, comme l’écrivait certains pagne électorale pour la présiden- de l’élection », estime Marta Lagos, tains socialistes ont, en effet, réaf- tances avec le vieux patriarche. l’homme, venu manifester, comme journaux, « l’affaire Pinochet est tielle du 12 décembre au Chili, elle qui dirige un institut de sondage à firmé leur loyauté envers la Au cours des derniers mois, le à chaque épisode important de ce devenue l’affaire Aznar ». a fait resurgir les fantômes du pas- Santiago. Candidat de la Concerta- mémoire de Salvador Allende, ren- panorama électoral s’est brusque- long parcours judiciaire. Cet été déjà, l’annonce d’une so- sé et les clivages traditionnels de la tion (coalition gouvernementale versé en 1973, en approuvant l’ac- ment modifié. A quelques se- Un parcours qui avait débuté, en lution d’arbitrage, proposée par le société. L’arrestation du vieux cau- regroupant la démocratie-chré- tion de la justice espagnole. A maines du scrutin, M. Lagos, qui octobre 1998, par l’envoi surprise Chili et étudiée par le gouverne- dillo à Londres avait mis fin à un tienne et le Parti socialiste), Ricar- droite, M. Lavin (Union démocra- était jusqu’à présent grand favori, d’un mandat d’arrêt contre Augus- ment, avait provoqué un tollé. quart de siècle d’amnésie et joué do Lagos a dû se montrer solidaire tique indépendante), candidat de est menacé par M. Lavin qui a fait to Pinochet, émis par Baltasar Cette semaine, une autre polé- un rôle de catharsis au sein de la une remontée spectaculaire dans Garzon, un juge madrilène tenace mique, lancée par El Pais, a de population, confrontée soudain à les sondages. Une enquête d’opi- au passé parfois trop « médiatisé » nouveau échauffé les esprits. Se- de douloureuses interrogations sur Un mélange de colère et de joie à Santiago nion publiée début octobre a pour ne pas susciter, au cœur lon le quotidien, deux fonction- son histoire récente. Les verdicts ébranlé les milieux d’affaires et les même de la justice espagnole, in- naires espagnols s’étaient rendus successifs de la justice britannique C’est à l’aube du vendredi 8 octobre qu’a été connue la décision de partis. Elle révèle que, dans la ré- terrogations ou jalousies. auprès du parquet britannique, re- ont été interprétés comme autant la justice britannique d’autoriser l’extradition vers l’Espagne du gé- gion métropolitaine, qui regroupe présentant les intérêts de l’Es- de critiques sur la transition démo- néral Augusto Pinochet qui a provoqué, une fois de plus, la colère 35 % de l’électorat national, les LE SILENCE DE LA PRUDENCE pagne dans l’affaire Pinochet, cratique chilienne, construite sur des partisans de l’ancien dictateur et la joie des familles des dispa- deux candidats arriveraient en bal- C’est dans le silence de son bu- pour lui demander de renoncer à un mur du silence et un pacte de rus sans que se produisent d’incidents graves. Rejetant les préten- lottage le 12 décembre et au reau que celui qui a déclenché faire appel, si l’extradition était re- l’oubli des principaux partis poli- tions des tribunaux espagnols de juger M. Pinochet, M. Juan Gabriel coude-à-coude au deuxième tour. cette tempête judiciaire mondiale fusée. Information vivement dé- tiques, garantissant l’impunité aux Valdes, le ministre chilien des affaires étrangères, a souligné que Ancien fonctionnaire de la dicta- a appris la nouvelle, en écoutant la mentie par le gouvernement, mais forces armées. « l’aggravation de l’état de santé du général Pinochet peut générer des ture et membre de l’Opus Dei, radio. Comme à son habitude, le dont l’opposition de gauche s’est L’arrestation de Pinochet a ré- obstacles dans l’actuel processus politique du Chili ». Le gouvernement M. Lavin a réussi à reléguer au se- juge Garzon a borné ses réactions saisie. veillé la mémoire meurtrie de la chilien continuera à invoquer des raisons humanitaires pour que le cond plan son passé pinochétiste à la stricte acceptation de la déci- Aussi, les réactions ont-elles été gauche et des familles de disparus sénateur à vie puisse rentrer dans son pays, a-t-il ajouté, réaffir- pour partir à la conquête des sion britannique. Si son silence est souvent doublées de critiques fé- et ravivé les vieux réflexes anti- mant les compétences et la volonté de la justice chilienne de le ju- jeunes et des classes modestes. celui du triomphe, après les tenta- roces : le Parti socialiste (PSOE) es- communistes de la droite et des ger. Les deux principaux candidats à la présidence, Ricardo Lagos Ancien maire de la commune de tives pour bloquer son action, en- time que la décision britannique militaires. « Les deux principaux (socialiste) et Joaquin Lavin (droite) se sont également montrés par- Las Condes, quartier riche de la ca- treprises, en vain, ces derniers « réjouit les démocrates du monde candidats, le socialiste Ricardo La- tisans que Pinochet soit jugé au Chili. – (Corresp.) pitale, M. Lavin, quarante-six ans, mois, par le parquet de l’Audience entier et attriste le gouvernement », fait des promesses populistes. nationale, la principale juridiction et le secrétaire à la culture socia- Avec un style de campagne à pénale espagnole dont il dépend, liste, Joaquin Leguina, accuse l’américaine, il sillonne le pays, fai- qui estimait que l’Espagne n’était M. Aznar « d’avoir trompé un ami sant du porte-à-porte, jusque dans pas habilitée à juger l’ex-dictateur, comme le Chili, avec des promesses l’Antarctique et l’île de Pâques. Un c’est aussi le silence de la pru- qu’il n’a pu tenir ». Les mots les sac de couchage sous le bras, il dence. En effet, le juge Garzon sait plus durs restent ceux de El Pais, n’hésite pas à s’inviter pour passer que les recours sont tels, qu’il est qui écrit : « Il est naturel que l’exé- la nuit dans d’humbles foyers. De très probable que le vieux général cutif soit prudent pour préserver les son côté, M. Lagos, soixante et un ne mettra probablement pas le relations avec le Chili (...) mais non ans, suscite la méfiance des mili- pied de sitôt en Espagne. avec dissimulation et duplicité, en se taires et de certains industriels qui A ce silenc, est venu répondre servant du parquet et d’émissaires voient d’un mauvais œil le retour celui embarrassé du premier mi- diplomatiques pour transmettre la éventuel au pouvoir d’un socia- nistre José Maria Aznar. « Je n’ai confusion aux juges britanniques, liste, vingt-six ans après la chute aucun commentaire à faire sur le faire pression sur [le ministre de de Salvador Allende. Dans ce fond », s’est borné à déclarer le l’intérieur britannique] Straw (...) contexte serré, les 15 % d’indécis porte-parole du gouvernement, et saboter le travail des juges espa- joueront un rôle décisif le 12 dé- Josep Piqué, en réaffirmant son gnols qui ont ouvert une nouvelle cembre. « respect pour les décisions de jus- voie. » tice », et « son espoir » qu’il n’y au- Christine Legrand ra pas de représailles économiques Marie-Claude Decamps LeMonde Job: WMQ1010--0003-0 WAS LMQ1010-3 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 11:13 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0606 Lcp: 700 CMYK
INTERNATIONAL LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999 / 3
La Cour des comptes russe dénonce l’opacité Les archives Mitrokhine sur les agents du KGB des filiales étrangères de la Banque centrale provoquent des remous politiques à Rome Le FMI demande à l’institut d’émission russe de vendre son réseau à l’étranger La polémique porte sur le point de savoir si l’ancien chef Un rapport de la Cour des comptes de Moscou, commandé sont épinglées, dont la Banque commerciale pour l’Europe de gouvernement Romano Prodi avait été informé de la réalité par la Douma, critique sévèrement la gestion des filiales du Nord, à Paris, maison-mère de Fimaco et chargée d’in- étrangères de la Banque centrale de Russie. Cinq filiales vestir les réserves de la BCR à l’étranger de cette affaire, comme l’affirme son ancien ministre de la défense LE RÉSEAU étranger de la Touline, qui vient d’être limogé de prises, dont certaines françaises : la ROME Pour le moment, rien n’a encore confirme dans une entrevue au Banque centrale de Russie est-il au la présidence de la Vnechtorgbank société RTD France à Colombes, de notre correspondant filtré, et la polémique porte essen- Corriere della Sera, lorsqu’il assure centre d’une vaste opération d’éva- (qui finance les opérations dont elle détient plus de 70 %, Pro- Alors que l’opposition réclame à tiellement sur le point de savoir si qu’« aucun élément de culpabilité sion fiscale et de détournement de commerciales) au profit de Iouri molease à Paris (20 %) et Seribo, cor et à cri la publication des l’ancien chef de gouvernement n’a été trouvé » et que, après les fonds ? Alors qu’on attend dans les Ponomarev, personnage central du très active en Russie (24 %). Le fisc 261 noms de « traîtres à la na- Romano Prodi, actuel président polémiques sur « ceux qui savaient jours prochains le rapport du cabi- dispositif européen. français s’intéresserait de près aux tion » italiens figurant sur les listes de la Commission européenne, et ceux qui ne savaient pas, il fau- net d’audit PriceWaterhouseCoo- Viktor Guerachtchenko, tout relations commerciales entre ces du KGB, révélées par les archives avait été informé de la réalité de drait s’arrêter sur la valeur histo- pers sur les filiales étrangères de d’abord. Il a tissé le réseau et en- sociétés et leur actionnaire. Enfin, de l’ex-agent Mitrokhine, le gou- cette affaire, comme l’affirme son rique de ces papiers ». l’institut d’émission russe, dont les voyé ses hommes à l’étranger lors- la Cour des comptes russe s’inter- vernement italien a décidé, ven- ancien ministre de la défense, Be- Pour le moment, ceux-ci n’ont conclusions détermineront le ver- qu’il est devenu évident que l’URSS roge sur les transferts réalisés en dredi 8 octobre, que l’enquête sur niamino Andreatta. absolument rien révélé. Pas de sement ou non de la deuxième allait s’écrouler et que la conserva- 1996 par Eurobank et Moskovski cette affaire serait confiée à la jus- Dans un communiqué, M. Prodi nom de personne, d’un organisme tranche du prêt de 4,5 milliards de tion des actifs du Parti communiste Narodny vers une société améri- tice et que ce serait « commettre a démenti formellement avoir ou d’une société. Mais le simple dollars du Fonds monétaire inter- s’est posée. Iouri Ponomarev est caine, New Alliance, créée par l’an- un délit de violation du secret de « jamais eu connaissance, ni direc- fait que Romano Prodi ait été au national, pour l’instant bloqué par l’un de ces hommes. Ancien officier cien directeur des opérations sur l’instruction » que de révéler ces tement ni indirectement, d’aucun courant et que des documents le FMI, un rapport confidentiel de du KGB, selon certaines sources, les métaux précieux de la Vneche- noms. dossier sous le nom de Mitrokhine et aient encore été transmis par la la Cour des comptes russe, dont Le ancien du département des devises konombank, Evgueni Oulianov. Les documents de Vassili Mi- avoir jamais reçu aucune documen- Grande-Bretagne jusqu’en mars Monde a pris connaissance, s’inter- de la Vnechekonombank de New Alliance n’a pas remboursé et trokhine ont fait l’objet d’un livre tation ou note relative à une opéra- dernier, alors que Massimo D’Ale- roge sur les activités de cette nébu- l’URSS, il est envoyé à Paris, à la est en faillite. – The Mitrokhin Archive – rédigé tion de l’espionnage anglais sur une ma était déjà président du conseil, leuse de cinq filiales (et d’une ky- BCEN-Eurobank. C’est lui qui, en Le Parquet de Paris a ouvert, dé- par l’auteur avec l’historien Chris- liste de supposés espions sovié- suscite des réactions véhémentes rielle de sous-filiales) à la gestion 1990, crée la filiale Fimaco, basée à but août, une enquête sur les acti- topher Andrew et paru à Londres tiques ». de l’opposition contre les héritiers singulièrement opaque. Le doute Jersey. M. Ponomarev, qui vient vités des filiales françaises de la à la mi-septembre (Le Monde du du Parti communiste italien, ac- sur les activités réelles de ces fi- d’être rappelé d’urgence à Moscou, BCR. Dans une lettre adressée en 16 septembre). Les éléments du FIABILITÉ DES SOURCES tuellement au pouvoir. liales est suffisamment présent aurait joué un rôle clé dans le juin dernier à la commission ban- dossier, transmis par les Britan- Néanmoins, il reconnaît que Silvio Berlusconi, chef de l’op- pour que le FMI, sans attendre le transfert de l’argent du Parti à caire, la Cour des comptes dressait niques depuis 1996, ont été preste- l’ancien chef des services secrets position, s’est indigné que « des rapport de PriceWaterhouseCoo- l’étranger. Il est également pré- une liste de questions concernant ment déclassés de leur mention (Sismi), le général Sergio Siracusa, chefs d’entreprise aient été envoyés pers, demande à la BCR de s’en sé- sident de la Moskovski Narodny de les filiales de la BCR. La dernière « secret ». Des hauts responsables l’avait informé « de vive voix » de en prison pour avoir donné des mil- parer. Une exigence qualifiée « d’ir- Londres et de l’East-West de interrogation portait sur Fimaco et des services d’espionnage ont déjà cette affaire, à laquelle il n’avait lions à des partis alors que quantité réaliste et stupide » par le président Luxembourg. Malgré de nom- New Alliance. été entendus. pas été donné suite en raison du de politiciens auraient empoché des de la BCR, Viktor Guerachtchenko breuses tentatives, il n’a pu être Avant toute chose, le gouverne- manque de fiabilité des sources et milliards de pays ennemis ». qui souligne que, même si la BCR joint par Le Monde. Babette Stern ment veut s’assurer de leur au- du peu de consistance du contenu. était prête à céder ses parts, « il n’y (avec Agathe Duparc, à Moscou) thenticité et de leur importance. Ce que Beniamino Andreatta Michel Bôle-Richard a personne pour les acheter ». ARGENT DILAPIDÉ Quelles sont donc ces banques, La Cour des comptes, créée au créées du temps de l’Union sovié- milieu des années 90 sur le modèle tique, rachetées et recapitalisées de la Cour des comptes française et par la BCR au début des an- indépendante du Parlement, est nées 1990, à quoi servent-elles et très critique sur l’incapacité de la pourquoi sont-elles si nom- Banque centrale à contrôler ses fi- breuses ?, s’interroge la Cour des liales. Elle lui reproche d’avoir dila- comptes russe dans son rapport pidé l’argent de la Russie et d’avoir réalisé à la demande de la Douma, trop embauché. Elle relève les la chambre basse du parlement. mauvaises opérations réalisées par Elles forment, en fait, le maillage ces banques, le mélange d’intérêt occidental de la BCR, à Londres public et privé. Son intérêt se porte (Moscow Narodny Bank), Franc- particulièrement sur la filiale fran- fort (East-West HandelsBank), çaise, la BCEN. « Si la Narodny Vienne (Donau Bank), Luxem- Bank affiche régulièrement des bé- bourg (East-West United Bank) et néfices, Eurobank, elle, ne montre Paris (Banque commerciale pour presque rien. » Ses filiales, Fimaco à l’Europe du Nord, ou BCEN-Euro- Jersey et Eurofinance à Moscou, bank). Au fil des années, elles n’ont sont les plus constestées. La pre- dégagé que de piètres bénéfices, mière a permis de dissimuler au mais les salaires de leurs dirigeants FMI l’état réel des réserves de la ont considérablement augmenté. BCR en 1996, les deux ont été parti- On trouve, dans leurs conseils de culièrement actives sur le marché surveillance, quasiment depuis des obligations du trésor russe l’origine, les hommes les plus in- (GKO), sans qu’on sache vraiment fluents de l’ancienne élite finan- où sont passés ses bénéfices. cière soviétique : Viktor Gueracht- Elles ne sont pas les seules à sus- chenko, président de la BCR, citer des questions. Le « groupe Sergueï Rodionov, son adjoint au bancaire de la BCEN » a des inté- début des années 90, et Dmitri rêts dans une vingtaine d’entre- Les Russes ont essuyé des pertes dans le nord de la Tchétchénie LES BOMBARDIERS russes ont soldats tués « depuis le début de poursuivi, vendredi 8 octobre, leurs l’opération antiterroriste », en août, raids aériens sur des villages du au Daghestan. Moscou a annoncé sud-est de la Tchétchénie, tuant vouloir mettre en place un « cordon trente-deux civils dans le seul lieu- sanitaire » autour de la Tchétché- dit d’Elistanji, selon le maire Ismaïl nie, tout en entretenant le suspense Dagaev. Le même jour, le nord de la sur la suite des opérations, en parti- Tchétchénie, que les troupes russes culier sur la possibilité d’une guerre disent contrôler depuis une se- totale pour reconquérir ce terri- maine, a été le théâtre de combats toire, dont le contrôle lui échappe meurtriers. Selon les Tchétchènes, entièrement depuis la guerre de les forces fédérales russes auraient 1994-1996. perdu deux cents hommes près Les responsables russes ont d’Ichtcherskaïa. « Après quatre continué, vendredi, à maintenir une heures de combats, les forces tché- ligne dure à l’égard de la Tchétché- tchènes se sont repliées sur leurs posi- nie, malgré les appels au dialogue tions antérieures, avec trente blindés de pays étrangers. Le commissaire pris à l’ennemi et une quarantaine européen aux relations extérieures, de prisonniers », a affirmé un res- Chris Patten, de retour de la capi- ponsable tchétchène, sans indiquer tale russe, a expliqué, dans une in- le nombre de victimes du côté des terview au Figaro daté samedi 9 oc- rebelles. Des responsables de la tobre, que « Moscou n’a pas base militaire russe de Mozdok l’intention d’accepter une quel- (Ossétie du Nord) ont bien confir- conque intervention extérieure, fût- mé à l’AFP que des unités russes elle amicale ». Le Kremlin a ainsi ju- avaient « rencontré une forte résis- gé « difficilement imaginable » une tance et subi des pertes ». rencontre entre les présidents russe et tchétchène. Ce dernier a envoyé « DÉSINFORMATION » un appel au nouveau secrétaire gé- Partisan d’une ligne dure, le pre- néral de l’OTAN, George Robert- mier ministre russe, Vladimir Pou- son, dénonçant l’intervention russe tine, a affirmé vendredi que les en Tchétchénie. Le message n’est forces russes en Tchétchénie toutefois pas parvenu à son desti- n’avaient « mené aucun combat ces nataire. Moscou dénie désormais dernières vingt-quatre heures », s’oc- toute légitimité au président indé- cupant « de distribution de l’aide pendantiste, élu sous l’égide de humanitaire ». Il a qualifié de «dé- l’OSCE, et voudrait imposer la lire et désinformation » les asser- constitution d’un « gouvernement tions faisant état de combats in- en exil » dont le chef, Malik Saï- tenses et d’importantes pertes du doullaïev – un personnage totale- côté russe. De son côté, le général ment inconnu que les Russes ont Manilov, numéro deux de l’état- sorti de leur manche –, a affirmé major, a reconnu la perte de vingt à vendredi qu’il s’installerait «au trente soldats depuis l’entrée des centre » de la République dans troupes russes dans la République quelques jours. – (AFP, Reuters, rebelle, fixant à 156 le nombre de Moscow Times.) LeMonde Job: WMQ1010--0004-0 WAS LMQ1010-4 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 10:21 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0607 Lcp: 700 CMYK
4 / LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999 INTERNATIONAL MM. Chirac, Schröder et Blair appellent Un premier groupe d’Est-Timorais déportés le Sénat américain à ratifier le traité CTBT LE PRÉSIDENT français Jacques Chirac, le chancelier allemand Ger- en Indonésie a été rapatrié au Timor-Oriental hard Schröder et le premier ministre britannique Tony Blair ont ap- pelé le Sénat américain à ratifier le traité CTBT d’interdiction des es- sais nucléaires, dans une lettre conjointe, publiée par le New York Times. « Pour la sécurité du monde que nous allons laisser à nos en- L’ONU estime qu’il faudra « des semaines » pour ramener quelque 250 000 « déplacés » fants, nous exhortons le Sénat des Etats-Unis à ratifier le traité », écrivent les trois dirigeants européens. Sa non-ratification par Was- Après l’affrontement de mercredi entre la force tralien John Howard a averti, samedi 9 octobre, patriement des 250 000 réfugiés est-timorais dé- hington « sera un échec dans notre combat contre la prolifération » multinationale, dirigée par l’Australie, et les mi- que la situation au Timor-Oriental pouvait « de- portés ou réfugiés au Timor-Occidental nucléaire, qui est « notre plus grande préoccupation », écrivent-ils. lices pro-indonésiennes, le premier ministre aus- venir très dangereuse ». Entamé vendredi, le ra- (indonésien) se poursuivait samedi. Cet appel commun intervient après une semaine de tensions entre Bill Clinton et le Sénat sur la ratification du CTBT, qui doit faire l’ob- DILI mé en camp de réfugiés, où les ra- tous ces gens qui couraient dans médicaments et même un peu jet d’un vote mardi 12 octobre. Le Sénat a entamé la discussion (Le de notre envoyé spécial patriés doivent subir un examen tous les sens s’abriter dans la rési- d’argent. Mais nous avions peur, Monde du 8 octobre), mais, en l’état actuel, les Républicains, majori- La joie, enfin, dans Dili en fête : médical. En ville, la nouvelle s’est dence. Les miliciens tiraient. J’ai vu, surtout la nuit. Les camps étaient taires au Sénat, s’opposent à la ratification du CTBT. L’appel de des milliers de personnes ont répandue et les camions de réfu- devant moi, une femme s’écrouler, sous le contrôle des milices. On m’a M. Clinton à un report du vote, faute de majorité, s’est heurté ven- convergé, vendredi 8 octobre, vers giés sont salués par des vivats et touchée d’une balle dans un œil. dit que certains étaient parmi nous dredi à un refus des Républicains. – (AFP.) des signes de victoire. A l’ap- J’ai vu un enfant tomber, mort. Et pour nous espionner. Peut-être aus- REPORTAGE proche du stade, des milliers de puis, on a levé les mains en l’air, si pour se faire passer pour des ré- Les camions jeunes courent le long du cortège pour faire comprendre aux assail- fugiés et pouvoir revenir incognito en criant. Des mains se tendent lants que l’on se rendait, les sup- au Timor-Oriental. » M. Védrine évoque les « difficultés » de réfugiés sont salués vers les camions. On se reconnaît, pliant d’arrêter de tirer. » Aquita Une autre femme, réfugiée par des vivats et on s’embrasse, on pleure et on rit. et les autres sont alors emmenés comme elle à Kupang, ajoute des signes de victoire Une vieille dame se suspend au dans un camp de l’armée indoné- qu’elle a entendu dire que certains qui attendent Israéliens et Palestiniens cou de sa fille, en une étreinte suf- sienne, où ils passent une nuit militants pro-indépendantistes LE MINISTRE français des affaires étrangères, Hubert Védrine, qui a focante. Un homme soutient à sous la garde de miliciens. Le jour auraient mystérieusement dispa- eu des entretiens vendredi 8 octobre avec Ehoud Barak, le premier le stade de la capitale du Timor- bout de bras deux jeunes filles aux suivant, son groupe est transféré ru, la nuit, sans doute emmenés ministre israélien, et Yasser Arafat, le chef de l’Autorité palesti- Oriental pour accueillir le premier visages noyés de larmes. dans un poste de police. par des miliciens. « Avant de par- nienne, a pris la mesure des « extraordinaires difficultés » qui at- groupe de réfugiés revenus, sur « Je suis si heureuse et si triste à tir, les responsables indonésiens du tendent les Palestiniens et Israël lors des négociations à venir sur le un vol des Nations unies, de la la fois », confie Aquita Alvez, qua- LA PEUR DANS LES CAMPS camp nous ont demandé si nous statut final des territoires palestiniens, le sort de Jérusalem, des colo- partie occidentale de l’île. Après le rante ans, qui vient de passer un Le lendemain, c’est l’évacuation voulions rester au Timor-Occiden- nies juives de peuplement et celui des réfugiés palestiniens. Ces né- référendum du 30 août pour l’in- mois dans un camp de Kupang, le forcée vers le Timor-Occidental, tal », explique de son côté Ignia- gociations doivent théoriquement aboutir en septembre 2000, selon dépendance, environ 250 000 per- chef-lieu du Timor-Occidental. tandis que commence la gigan- cio Gabriel, qui attend sa famille l’accord de Charm El Cheikh signé le 5 septembre. sonnes avaient été déportées ou « Heureuse parce que je suis libre tesque déportation de masse or- devant le stade de Dili. « J’ai ré- M. Védrine, qui a achevé vendredi une visite de deux jours en Israël avaient fui vers le Timor-Occiden- et de retour chez moi. Triste de voir chestrée par des autorités indoné- pondu : “Je suis un Timorais de et dans les Territoires autonomes palestiniens, a souligné qu’il « me- tal, alors que miliciens et soldats Dili détruite et de penser à tous ces siennes, furieuses du résultat du l’Est, je retourne chez moi !” Les sure encore plus la difficulté qu’il y a deux jours » de ces négociations. indonésiens lançaient une cam- morts et à toutes ces violences. » référendum. Tout le monde est seuls parmi nous qui ne rentreront Sa visite a d’ailleurs coïncidé avec l’échec de discussions entre Pales- pagne de terreur. Aquita a été « évacuée » sur Ku- embarqué sur un bateau vers Ku- pas sont tous des collaborateurs, tiniens et Israéliens pour libérer 150 prisonniers palestiniens et Depuis, ces réfugiés restent par- pang le 8 septembre, une semaine pang. « Nous nous sentions soula- des gens qui ont été associés avec arabes, et avec la décison d’Israël de favoriser fiscalement l’installa- qués dans des camps de cette pro- après le référendum sur l’autodé- gés, enfin en sécurité. Avant notre les milices, avec l’armée, avec le tion de nouveaux colons juifs sur le plateau du Golan, dont la Syrie vince indonésienne, souvent sous termination. Auparavant, alors départ, les miliciens nous avaient gouvernement. » José, un étudiant réclame la restitution. la menace de miliciens anti-indé- que se déclenchait en ville la fu- dit : “N’ayez pas peur d’aller au Ti- timorais de Yogjakarta, à Java, ré- pendantistes. Le Haut-Commissa- reur des miliciens, elle s’était, mor-Occidental. Vous y serez bien cemment revenu au Timor, écoute DÉPÊCHES riat aux réfugiés de l’ONU (HCR) comme bien d’autres, réfugiée traités” », raconte Aquita. Les la conversation et s’enflamme : a ALLEMAGNE : une profanation de cimetière juif a eu lieu en estime qu’il faudra « des se- avec son mari et ses cinq enfants conditions de vie dans les camps « Le jour où je rencontre un ex-mi- Allemagne, à Alsheim près de Mayence, a annoncé vendredi 8 octo- maines », à raison de deux vols dans la résidence de Mgr Belo, étaient supportables, sur le plan licien dans les rues de Dili, je le bre la police locale. Elle intervient quelques jours après des profana- par jour, pour rapatrier cette po- l’évêque de Dili, Prix Nobel de la matériel, assure-t-elle : « Nous tue!» tions de tombes et monuments juifs dans le cimetière de Berlin- pulation (plus d’un quart de celle paix. étions bien traités. On nous donnait Weissensee, le plus grand d’Europe, où 103 sépultures avaient été re- de l’ensemble du Timor-Oriental). « C’était un horrible chaos avec suffisamment de nourriture, des Bruno Philip tournées. Des croix gammées avaient également été peintes sur le Un accord conclu entre le HCR et mémorial aux déportés de Putlitzbrücke, dans le quartier de Tiergar- les autorités indonésiennes, qui se ten, au centre de la capitale allemande. – (AFP.) sont employées à faire traîner les a ÉTATS-UNIS : les Etats-Unis ont retiré vendredi 8 octobre de choses, a finalement permis le dé- La campagne électorale portugaise a été marquée leur liste des organisations terroristes étrangères le Front démocra- marrage de l’opération. tique de libération de la Palestine (FDLP), apparemment en re- Le premier des deux avions, qui connaissance de la volonté du groupe de participer au processus de ont transporté 173 Est-Timorais, par la ferveur d’unité nationale autour du Timor paix avec Israël. Pour leur première révision de la liste depuis deux s’est posé en fin de matinée sur ans, les autorités américaines y ont en revanche ajouté al-Qaeda, le l’aéroport de Dili. Bébés dans les LISBONNE hommage à la « reine du fado » et Duran Barroso, président du PSD mouvement du milliardaire saoudien réfugié en Afghanistan, Oussa- bras, des femmes sortent de l’ap- de notre correspondant être présents à ses funérailles na- depuis six mois, la tâche est diffi- ma ben Laden, accusé d’être à l’origine des attentats de l’an dernier pareil sous le soleil brûlant, cer- « Ce fut la plus fastidieuse et la tionales, les candidats, qui norma- cile. Longtemps éloigné de la vie contre les ambassades des Etats-Unis à Nairobi et Dar es-Salaam. taines s’efforçant de cacher leur plus vide des campagnes que nous lement utilisent ces derniers jours politique, il manque de popularité – (Reuters.) émotion, les autres marchant, en avons connues. Le pays est passé à pour « réveiller » l’électorat des et pourrait ne pas continuer à son a IRLANDE : le président américain Bill Clinton a présenté ses ex- larmes, dans la haie formée par côté. D’abord, parce qu’il avait le grandes villes et se dédoublent en poste si le PSD n’obtient pas au cuses vendredi 8 octobre pour avoir estimé que les Nord-Irlandais les soldats australiens. Un homme cœur et la tête à Timor. Ensuite, actions de dernière heure, ont dû moins le même score qu’en 1995 étaient accoutumés à la violence comme des alcooliques à la bois- s’agenouille et embrasse le sol de parce qu’il est en train de pleurer annuler la plupart de leurs mee- (34 %). Le CDS-PP de Paulo Portas son. « J’ai utilisé aujourd’hui lors de propos sur le processus de paix ir- la patrie retrouvée en faisant le Amalia. Mais surtout, parce que ni tings. vise 10 % des voix (9 % en 1995). Le landais une métaphore qui était inappropriée », a-t-il reconnu dans signe de croix. Plus loin, tout le le gouvernement ni l’opposition « Mais à qui profite cette cam- Parti communiste tente de mainte- un communiqué diffusé par son porte-parole, Joe Lockhart. – (Reu- monde est soumis à une fouille en n’ont mérité l’attention des élec- pagne, qui se termine vide d’idées, nir son score (8,6 %), alors qu’il ters.) règle par des soldats de la force teurs. » L’éditorial du quotidien sans mobilisation, sans discussion, pointait à 19 % en 1983. Le bloc de a KOSOVO : un éditorial de l’agence Kosovapress, contrôlée par multinationale, l’Interfet. Bébés et Publico de Lisbonne résume par- sans rien ? », se demande le quoti- gauche (BE-extrême gauche) peut l’ex-UCK, a mis en cause la semaine dernière le directeur du journal vieillards compris. Au cas, sans faitement la campagne pour les lé- dien Diario de Noticias. Pour le créer la surprise, en faisant élire kosovar albanophone Koha Ditore, Veton Surroi – un homme « qui doute, où un milicien se cacherait gislatives, où les quelque 8,5 mil- journal, cela ne profite qu’au gou- pour la première fois un ou deux pue le slave » – et son rédacteur en chef, Baton Haxhiu, qui dé- parmi eux. Une femme d’une lions d’électeurs sont appelés à vernement : tout se passe comme députés. noncent les vengeances contre les Serbes. « Ceux qui ont profondé- trentaine d’années éclate alors en élire dimanche leurs 230 députés. s’il n’y avait dimanche prochain ment offensé l’esprit albanais (...) doivent savoir qu’ils peuvent devenir sanglots. Face aux sondages, unanimes à ac- qu’un « rituel de confirmation ». La LES ŒUFS DANS LE MÊME PANIER l’objet (...) de très compréhensibles vengeances », écrit Kosovapress, Un cortège se forme pour ga- corder une large majorité au pre- popularité du premier ministre Malgré le charisme du premier dont l’éditorial a été publié intégralement dans Koha Ditore. – (AFP.) gner le stade municipal, transfor- mier ministre socialiste Antonio Antonio Guterres n’a connu aucun ministre et les sondages favo- Guterres, l’enjeu du scrutin porte, fléchissement. Tous les sondages le rables, les Portugais pourraient ne depuis le début de la campagne, disent : il aborde les législatives en pas lui accorder la majorité abso- sur la possibilité pour les socia- état de grâce. Le Portugal a connu lue : les électeurs ont déjà, dans le listes d’améliorer leur majorité, qui pendant son mandat des moments passé, pris la précaution de ne pas n’est que relative, en faisant mieux particulièrement fastes : le succès mettre tous leurs œufs dans le qu’en 1995, lors de leur victoire sur à Lisbonne de la dernière exposi- même panier. Ils n’avaient accordé le Parti social-démocrate (PSD-li- tion mondiale du millénaire, l’Ex- la majorité absolue à l’ex-premier béral), qui a détenu le pouvoir po 98, l’entrée dans le noyau dur ministre Cavaco Silva que lors de pendant dix ans auparavant. des onze pays fondateurs de la sa cohabitation avec le président Deux événements ont créé de monnaie unique, l’attribution du de la République (1985-1995), le solides mouvements d’unité et de prix Nobel de littérature à l’écri- socialiste Mario Soares. Or Jorge réaction unanime chez les Portu- vain José Saramago, premier écri- Sampaio est un socialiste, comme gais, à un moment où les candidats vain de langue portugaise à rece- le sont également le président du croisaient leurs premières armes, voir ce prix. Parlement, Antonio Almeida San- l’opposition s’évertuant à ouvrir Cette reconnaissance internatio- tos, et les maires des principales une polémique nationale en s’atta- nale, accompagnée d’une crois- villes portugaises. quant au « bilan rose » du gouver- sance significative de son écono- nement. Ce fut d’abord la catharsis mie, l’intense activité Alexandre Flucher-Monteiro provoquée par les événements tra- diplomatique qui a permis de giques au Timor-Oriental, annexé commencer à dénouer la situation il y a vingt-cinq ans par l’Indoné- au Timor-Oriental, semblent faire sie. oublier les promesses non tenues du gouvernement. « Antonio Gu- VAGUE D’ÉMOTION terres va à la télévision, parle aux Les Portugais ont ressenti les Portugais, il leur présente des ex- douleurs de la population du terri- cuses pour ne pas avoir fait ce qu’il toire et se sont mobilisés en ma- a promis. Il leur dit qu’ils peuvent nifestations impressionnantes de toujours lui faire confiance, tout ce- solidarité. Cette vague d’émotion la sur un ton sincère et poignant. et d’indignation s’est transmise Qui aura le courage de lui refuser le aux nombreuses communautés vote ? », s’interrogeait récemment portugaises à l’étranger ainsi l’hebdomadaire Expresso. Le Portu- qu’aux pays lusophones. Ce mou- gal « en bonnes mains », Antonio vement d’unanimité nationale a Guterres demande aux électeurs la été vécu intensément lors des vi- majorité absolue pour faire face à sites au Portugal de l’évêque de la « coalition négative » des partis Dili, Mgr Ximenes Belo, Prix Nobel de l’opposition, qui l’empêche- de la paix 1998, et du chef indépen- raient de mener à bien les ré- dantiste du Timor-Oriental, Xana- formes promises du système fiscal, na Gusmao, reçus comme des hé- de l’administration, de la santé et ros nationaux. de la justice. Ensuite, à trois jours de la fin de Le premier ministre qui, à son la campagne électorale, quand le élection de 1995, a trouvé l’écono- flux des manifestations en faveur mie dans son cycle ascendant, ne du Timor-Oriental s’atténuait avec peut pas se plaindre d’instabilité la mise en place d’un processus politique ou d’obstruction systé- destiné à conduire le territoire vers matique de l’opposition. Des crises l’indépendance sous l’égide de de direction ont notamment affec- l’ONU, les Portugais ont été boule- té ces partis, le PSD (libéral) et les versés par la mort de la chanteuse chrétiens-démocrates du CDS-Par- Amalia Rodrigues. Pour rendre ti populaire (CDS-PP, droite). Pour LeMonde Job: WMQ1010--0005-0 WAS LMQ1010-5 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0608 Lcp: 700 CMYK
INTERNATIONAL LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999 / 5 Mohammed VI dénonce la léthargie de l’administration marocaine Dans son premier grand discours de politique générale, le nouveau roi du Maroc a vertement critiqué la bureaucratie. Il a annoncé la création d’un Fonds Hassan II pour le développement et l’équipement, destiné à lutter contre le chômage Le roi Mohammed VI a précisé, vendredi bilisme de l’administration, les problèmes a-t-il dit, de la démocratie », n’a en donner des orientations générales, laissant après la mort de son père, Mohammed VI, 8 octobre, quelques-unes de ses orien- de l’enseignement et ceux du chômage. Le revanche pas parlé des droits de l’homme le soin au gouvernement et au Parlement accompagné de son frère cadet, Moulay tations politiques, lors de l’ouverture jeune souverain, qui a insisté sur la néces- et n’a évoqué ni la lutte contre la corrup- de les traduire en actes et en lois. Avant de Rachid, a été acclamé par une foule impor- solennelle de la session parlementaire sité, pour le Maroc, de vivre sous un régime tion ni les problèmes de santé. Dans tous prononcer son premier grand discours de tante massée sur le parcours qui le menait d’automne, évoquant notamment l’immo- de séparation des pouvoirs, « fondement, les domaines abordés, il s’est contenté de politique générale, moins de trois mois du palais au Parlement. (Lire aussi p. 10.)
RABAT lages et les campagnes » et à une ressort de la fonction publique » et faire en sorte que l’administration de notre envoyé spécial « rationalisation des ressources qu’ils devaient « investir le secteur se prononce dans un délai de deux Ni la brusque dégradation des financières ». Le fait est que l’ensei- privé sans complexes » avant de les mois au maximum sur les dossiers relations avec l’Algérie, ni les gnement au Maroc, comparé aux exhorter à « retrouver confiance en d’investissements présentés pour troubles qui ont agité il y a une pays d’un revenu voisin, souffre eux-mêmes et à faire preuve d’esprit agrément par les entreprises. Visi- dizaine de jours El Ayoun, la « capi- moins, selon les études de la d’initiative et de créativité ». blement, dix ans après, l’injonction tale » du Sahara occidental, ni Banque mondiale, d’un manque de royale n’est toujours pas respectée. l’éventualité d’un remaniement moyens que de leur mauvaise utili- « Notre économie pâtit de pratiques ministériel n’ont été évoqués par sation. S’y ajoute, a souligné le sou- Le souverain a consacré incompatibles avec l’orientation que le roi Mohammed VI, vendredi verain, une inadéquation entre « les nous voulons imprimer à notre 8 octobre, dans son discours filières d’étude et les réalités de son premier discours action », a observé Mohammed VI. d’ouverture de la session parlemen- l’emploi ». N’évoquant qu’en termes allusifs taire d’automne. Le souverain, dont Sur un plan plus pratique, le sou- devant le Parlement le problème de la corruption qui l’intervention était attendue, s’est verain a annoncé la fin à terme de la gangrène le royaume, le roi a conclu contenté de revenir devant les par- gratuité de l’enseignement secon- à l’enseignement, son discours par l’annonce de la lementaires des deux Chambres daire et supérieur. Ne continueront création d’un « Fonds Hassan II pour (celle des conseillers et celle des à être exonérés des frais, notam- à l’économie le développement et l’équipement ». représentants) sur trois dossiers qui ment d’inscription, que les Il sera chargé d’affecter les recettes touchent à la vie intérieure du « familles à revenus limités », dans et au chômage (5 milliards de francs environ) de la royaume : l’enseignement, l’écono- l’enseignement secondaire, et « les deuxième licence de téléphone por- mie et le chômage. étudiants méritants démunis », dans table récemment octroyée à un S’appuyant sur les conclusions l’enseignement supérieur. Le ton a été moins amène à consortium européen. Le fonds d’une commission chargée par Has- Au cours de son allocution, pro- l’égard de l’administration, accusée devra favoriser les projets « généra- san II de moderniser l’enseigne- noncée devant un Parlement bondé de persister « dans sa léthargie ». Le teurs d’emplois » : lutte contre les ment, Mohammed VI a tracé quel- – le bâtiment n’est pas prévu pour Maroc n’accélérera son développe- bidonvilles, irrigation de terres agri- ques pistes qu’il reviendra au accueillir les deux Chambres –, le ment que si le pays vient à bout de la coles, construction de routes et de législateur de traduire en textes de jeune souverain, revêtu comme son repris les thèmes économiques et à Casablanca, la capitale écono- « lenteur » et de la « routine » admi- stades pour appuyer la candidature loi. Ainsi a-t-il appelé à une « mobi- frère, Moulay Rachid, les parlemen- sociaux favoris de son père. Il mique du pays. nistratives. Et le souverain de rap- du royaume au Mondial de football lisation nationale » pour lutter taires et les membres du gouverne- devrait les développer en début de Aux jeunes chômeurs, diplômés peler, à titre d’exemple, que son en 2006. « contre l’analphabétisme et sa pro- ment de la djellabah et du burnous semaine prochaine, selon certaines ou non, le roi a rappelé que père avait demandé, en juin 1989, au pagation, en particulier dans les vil- blanc traditionnels, a également sources, au cours d’un déplacement « l’embauche ne doit pas être du seul premier ministre de l’époque de J.-P. T. Une délégation gouvernementale à la rencontre des Sahraouis MOHAMMED VI a dépêché, mission royale » sur le Sahara des- mercredi 6 octobre, une délégation tinée à étudier tous les problèmes à El Ayoun, principale ville du de la province et que les autorités Sahara occidental, pour écouter la marocaines sont actuellement en population sahraouie à la suite des train de mettre en place. Notables violences policières et des brutali- et jeunes Sahraouis ont tous tés qui ont eu lieu fin septembre dénoncé les comportements de la dans la ville. Les ministres compo- police au cours des dernières sant cette délégation – intérieur, semaines. emploi, affaires étrangères, trans- El Ayoun a connu à partir du ports, enseignement supérieur, 22 septembre une semaine de vio- affaires générales – ont, tour à tour, lences policières à l’encontre de pris la parole pour rassurer les manifestants sahraouis. Ces vio- notables et les jeunes Sahraouis lences avaient commencé lors- présents. qu’une soixantaine de policiers ont Ils ont notamment promis aux brutalement dispersé un « sit-in » étudiants la gratuité de leurs trans- d’étudiants sahraouis dans le ports terrestres, des réductions centre-ville. Ces derniers récla- exceptionnelles sur les lignes inté- maient une augmentation de leur rieures marocaines et l’octroi de bourse et une amélioration de leurs bourses à ceux qui n’en ont pas. Les conditions de transport. Selon plu- « diplômés chômeurs » ont égale- sieurs témoins, une trentaine d’étu- ment reçu l’assurance qu’ils auront diants ont été blessés à cette occa- trouvé du travail avant le ramadan, sion, dont au moins cinq ont été c’est-à-dire avant la fin de l’année. transportés dans un hôpital mili- Les jeunes Sahraouis ont insisté taire. Le Front polisario avait sur le fait qu’ils souhaitaient être affirmé que deux manifestants représentés au sein de la « Com- avaient été tués. – (AFP.)
TROIS QUESTIONS À... autre côté, il reste Commandeur des croyants. L’article 19 de la BERNARD Constitution fait de lui un arbitre actif, un recours. Il n’a pas manqué CUBERTAFOND de le rappeler dans son premier discours. Et le système de l’allé- Universitaire, spécialiste du geance est maintenu. Donc, je 1 Maghreb, pensez-vous que le pense que pour une longue retour d’Abraham Serfaty et la période, le Maroc conservera son perte d’influence du ministre de système actuel, mélange d’élé- l’intérieur, Driss Basri, annoncent ments de modernité et de féoda- un changement profond au lité qui a priori paraissent Maroc ? incompatibles. Je constate que Mohammed VI S’il devient le « Juan Carlos se libère très vite de l’héritage le marocain », le roi ne pèsera plus plus gênant et de la tutelle du sur le système. Il ne faut pas grand « vizir » Driss Basri. Mais il oublier que le régime parlemen- va devoir réaffirmer le dogme de taire convient à une population la « marocanité incontestable » du éduquée, aspirant aux responsabi- Sahara occidental que met en lités. Or, il y a toute une partie du doute, en sourdine maintenant, Maroc, pauvre, habituée à un sys- Abraham Serfaty. tème d’autorité, qui fonctionne Au Maroc, le changement de encore avec les catégories du vieux « climat » est saisissant. On assiste makhzen, où tout gravite autour à un début de relève des généra- du roi et de ses représentants. tions – l’entourage du roi est jeune –, à une libération de la De quels atouts dispose le roi parole et de la peur, à un change- 3 Mohammed VI ? ment de la relation protocolaire D’une grande popularité. On lui entre le pouvoir et les sujets. Mais sait gré d’une transition sans péni- je ne crois pas à des changements tence excessive. Mais il va y avoir rapides au Maroc. La tradition du des résistances de la part des gens royaume est celle d’une évolution écartés. Quelle est leur capacité de à petite allure. Jusqu’ici, les chan- nuisance ? A mon avis, assez gements ont été plus specta- faible. Il y a aussi des attentes. On culaires que profonds alors que le les voit déjà au Sahara occidental système reste très dur pour les où des manifestations d’étudiants pauvres. Est-il capable de redistri- ont dégénéré ces dernières buer les richesses ? De la réponse semaines. Elles sont du même type dépend l’avenir de l’islamisme que celles des diplômés-chômeurs politique dans le royaume. à Rabat. C’est le problème clas- sique des transitions démocra- Est-ce que Mohammed VI a un tiques. On soulève le couvercle 2 projet politique ? sans trop savoir ce qui va sortir. On a l’impression que le nou- veau roi veut aller vers un système Propos recueillis par plus « légal-rationnel ». Mais, d’un Jean-Pierre Tuquoi LeMonde Job: WMQ1010--0006-0 WAS LMQ1010-6 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 10:51 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0609 Lcp: 700 CMYK
6 FRANCE LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999
GAUCHE Le conseil national du litants étant appelés à voter en avril position des Verts est plus incertaine. l’élection présidentielle de 2002, ou soir, doivent trancher, eux, entre la Parti socialiste, réuni à Paris samedi 2000 sur le choix des chefs de file b A PARIS, les socialistes envisagent choisir une stratégie centrée sur les présentation de listes séparées, dont 9 octobre, devait ouvrir la préparation dans les différentes villes. Le PS de- deux scénarios, l’arbitrage relevant enjeux proprement parisiens de ces le chef de file dans la capitale pourrait des élections municipales de mars vrait présenter des listes communes de Lionel Jospin : mener une bataille élections. b LES VERTS, dont les mili- être Daniel Cohn-Bendit, ou l’union 2001 dans les rangs socialistes, les mi- avec le PCF, le PRG et le MDC, mais la politique, qui serait le prologue de tants parisiens se réunissaient samedi de la gauche « plurielle ». Le PS pense déjà aux élections municipales de 2001 Le conseil national du Parti socialiste, réuni samedi en présence de Lionel Jospin, ouvre le calendrier de désignation de ses chefs de file pour le scrutin de mars 2001. Un choix stratégique délicat en ce qui concerne Paris, un an avant l’échéance présidentielle
SANS ATTENDRE, le Parti socia- contres du PS avec ses partenaires nant un éventuel accord global par tion nationale des élus socialistes « discrétion » de ces débats. Satis- une « synthèse » des textes britan- liste se lance dans la préparation de la majorité, entre le 8 et le l’adoption d’une déclaration et républicains. Trois thèmes ont fait de la reprise par M. Jospin de niques et français. Optimiste, des élections municipales de 2001. 20 septembre, que dressera commune. Le calendrier interne est été retenus : « démocratie locale et plusieurs de ses propositions – sur M. Veltroni estime que « la gauche Ce thème est à l’ordre du jour de M. Cambadélis, rend la direction arrêté : 23 janvier, rassemblement territoires » ; « plein emploi, poli- la précarité, les licenciements et les peut s’ouvrir et garder son identité ». son conseil national de « rentrée », socialiste optimiste. La constitution des secrétaires de sections ; 12 fé- tiques publiques et territoires » ; droits des salariés –, M. Hollande M. Hollande s’est déclaré prêt à un samedi 9 octobre, et du séminaire à de listes communes avec le Parti vrier, conseil national de lancement « renouvellement urbain et dyna- avait souhaité en réponse « un par- tel compromis, tout en jugeant huis clos des premiers secrétaires communiste, le Parti radical de des candidatures pour les premiers mique rurale ». Des colloques dé- ti mobilisé et prêt au débat et un que, dans le manifeste Blair-Schrö- fédéraux, samedi après-midi et di- gauche et le Mouvement des ci- des socialistes dans les villes de centralisés, au premier trimestre gouvernement attentif et prêt à nous der, « il y a une phrase ni acceptable manche matin. François Hollande toyens est en bonne voie. Le refus plus de vingt mille habitants ; fin 2000, précéderont l’élaboration entendre ». ni négociable, selon laquelle la flexi- comme Jean-Christophe Cambadé- du PS de participer à la manifesta- mars, clôture des candidatures ; d’un texte qui devrait marquer la Le conseil national devait dé- bilité serait l’objectif même des so- lis, chargé des relations extérieures tion sur l’emploi du 16 octobre, n’a, avril, vote des militants ; 13 mai, volonté du PS d’engager une battre aussi, sans vote, de la contri- cialistes ». et des fédérations, entendent insis- selon l’entourage de M. Hollande, convention de ratification des pre- deuxième étape de la décentralisa- bution du PS pour le congrès de Si M. Jospin évoquait, au conseil ter à la fois sur leur volonté de par- « aucune incidence », même si de miers socialistes ; 16 et 17 dé- tion. l’Internationale socialiste, du 8 au national, le texte de l’IS, il ne pré- venir à un accord avec l’ensemble nombreux problèmes locaux cembre, nouvelle convention de ra- 10 novembre à Paris. Intitulée voyait pas de le prendre à son des partis de la majorité pour pré- restent à résoudre. En revanche, le tification des listes. DEMANDES DE DÉBAT « Vers un monde plus juste », elle compte, mais de faire de nouveau senter des listes communes, dès le PS s’inquiète de la fragilisation des En parallèle avec la préparation Les huit mois de préparation de concurrence le manifeste social-li- la différence entre son socialisme premier tour, dans les villes de plus Verts, révélée par leurs divergences des municipales, la convention cette convention suffiront-ils à sa- béral de Tony Blair et Gerhard et celui de MM. Blair et Schröder. de vingt mille habitants, et sur la sur leur participation à cette ma- « citoyens-territoires », qui aura tisfaire la demande de débats qui Schröder (Le Monde du 7 octobre), Le premier ministre devrait livrer sa nécessité de respecter une vraie pa- nifestation, qui accentue l’incerti- lieu les 24 et 25 juin 2000, en pro- monte timidement au sein du PS ? même si un de ses auteurs, Alain lecture politique de l’actualité, au- rité, 50-50, entre hommes et tude sur les chances de parvenir à vince, a été confiée à Alain Claeys, Le 27 septembre, à Strasbourg, Bergounioux, certifie que « ce n’est tour de la « régulation » de l’écono- femmes pour les candidatures. un accord national. chargé de la coordination et de la Laurent Fabius – qui réunira ses pas un contre-manifeste ». Le 7 oc- mie, le débat sur les 35 heures et les Présent au conseil national, Lionel Le premier secrétaire du PS sou- trésorerie au secrétariat national, propres amis, pour la première fois tobre, à l’issue d’une rencontre prochaines négociations à l’Organi- Jospin a déjà apporté son soutien à haite boucler les négociations flanqué d’un autre secrétaire natio- depuis deux ans, le 17 octobre, à avec le PS, l’Italien Walter Veltroni, sation mondiale du commerce. la stratégie du PS. avant la fin février, une rencontre nal, Vincent Peillon, et de Bernard Clichy, sur les municipales et la dé- secrétaire général du Parti des dé- Le bilan des premières ren- des partis de la majorité couron- Poignant, président de la Fédéra- centralisation – avait ironisé sur la mocrates de gauche, a plaidé pour Michel Noblecourt Congrès en novembre 2000 Les scénarios parisiens du PS se compliquent Même si l’échéance est encore lointaine, les socialistes vont commencer à préparer leur prochain congrès national. Les dates du LE PARTI SOCIALISTE doit-il moins possible dans la compétition sonnalité de M. Lang signifieraient dature permettrait aux partisans du congrès ont été fixées du 17 au 19 novembre 2000. La préparation du faire de la bataille municipale de Pa- entre Jacques Chirac et Lionel Jos- que le PS se donne les moyens de président de l’Assemblée nationale congrès débutera lors de la convention nationale du 24 juin. Dans ris le prologue de l’élection prési- pin. Dans ce cas, Bertrand Delanoë, gagner Paris ; mais cette candidature de valoriser, dans le vote des mili- l’immédiat, François Hollande a procédé, au conseil national, same- dentielle ? Seul Lionel Jospin peut président du groupe socialiste du « médiane » n’engagerait pas vrai- tants, leur « capital » parisien. di 9 octobre, à un léger remaniement de son secrétariat national. trancher cette question. C’est donc à conseil de Paris et chef de file de la ment M. Jospin dans un durcisse- Un de ses plus farouches oppo- Compte tenu de leur élection au Parlement européen, Catherine lui qu’il incombera d’arbitrer entre gauche en 1995, est, de l’avis général, ment de la cohabitation avec sants sera M. Delanoë, pour qui la Guy-Quint et Georges Garot vont quitter le bureau national et se- les différents candidats possibles du légitime, d’autant plus qu’il bénéficie M. Chirac, qui veille sur son ancien bataille de Paris sera « une élection ront remplacés par Bernard Soulage, chef de file rocardien des PS à la Mairie de Paris en 2001. Pour d’une bonne cote de popularité par- fief de l’Hôtel de Ville (Le Monde du complètement municipale », même conseillers régionaux socialistes de Rhône-Alpes, et Christian Paul, les socialistes, la désignation du can- mi les militants. 30 septembre). Elle pourrait lui épar- s’il est vrai qu’elle « sera plus regar- député de la Nièvre, qui se tient à équidistance entre M. Jospin et didat pourrait obéir à deux types de Le second : le PS doit se donner gner, en cas de défaite de la gauche, dée que les autres ». « Paris est im- M. Fabius. Au secrétariat national, M. Paul remplacera M. Garot, scénario. les moyens de gagner Paris, y de devoir en endosser totalement la portant pour le PS, avant tout en chargé de l’agriculture et de l’espace rural ; un vingt-sixième poste Le premier : Paris doit rester un compris contre les candidats pos- responsabilité un an avant le termes de culture démocratique, sera créé pour M. Soulage, qui s’occupera des grands équipements. enjeu « municipal » et interférer le sibles de la droite que sont Philippe combat de l’élection présidentielle. parce que les jospiniens ont l’occasion Séguin, ancien président du RPR, de montrer comment ils font de la po- Alain Madelin, président de DL, litique, plaide le sénateur de Paris. A moins présent dans la capitale de- « Nous avons intérêt Paris, notre intérêt électoral se puis les élections européennes, voire confond avec notre culture de fond. Philippe Douste-Blazy, président du à aller Nous avons intérêt à aller vers les élec- groupe UDF de l’Assemblée natio- teurs de la manière la plus franche nale. Face à ces candidatures vers les électeurs possible. » Il précise : « Candidat ou « fortes », Dominique Strauss-Kahn, pas, mon concours pour que la ministre de l’économie et des fi- de la manière la plus gauche gagne Paris en 2001 n’est pas nances, mettrait tout le monde d’ac- négociable, il est acquis. Je ne ferai cord à Paris. franche possible » rien qui nuise aux intérêts de Lionel Depuis quelques jours, Jack Lang, Jospin. » ancien ministre de la culture, trouble Bertrand Delanoë Une candidature Delanoë, esti- cette problématique en manifestant ment certains dirigeants du PS, se- l’envie de jouer un rôle dans la ba- rait interprétée comme signifiant taille de Paris. Il y a un mois, il de- En revanche, si M. Lang a entrete- que M. Jospin préfère éviter d’enga- mandait à la section PS du 12e –un nu des réseaux dans les milieux ger la bataille avec M. Chirac, à Pa- des arrondissements à prendre au culturels, il lui sera plus difficile qu’à ris, un an avant les élections législa- détriment d’une droite divisée – de d’autres de franchir le barrage du tives et présidentielle. Une l’initier aux dossiers locaux. Dans le vote des militants, qui se sou- candidature Strauss-Kahn présente, même temps, il affichait son intérêt viennent qu’en 1989 il avait refusé à l’inverse, le danger de justifier l’ar- pour le 4e arrondissement, où Domi- de livrer bataille contre M. Chirac et rivée, à droite, d’un « poids lourd » nique Bertinotti, secrétaire générale s’était contenté de mener la liste de tel que M. Séguin. Le choix est diffi- de l’Institut François-Mitterrand, gauche dans le 3e arrondissement, cile, et le PS s’est fixé un calendrier conduit l’opposition municipale. dont il était l’élu depuis 1977. Même de désignation des candidats qui, s’il L’irruption du maire de Blois dans s’il dispose d’une large autonomie, est respecté, l’obligera à dévoiler son la capitale offre au premier ministre l’ancien ministre de la culture n’en champion avant le camp adverse. une éventuelle solution de syn- est pas moins un des « barons » fa- thèse : la notoriété et la forte per- biusiens. Sa candidature à la candi- Pascale Sauvage Les Verts de la capitale se préparent eux aussi
« DANY ne sera pas candidat aux A Paris, où la liste des Verts aux la question, jugeant qu’il est beau- municipales à Paris, sauf conditions élections européennes a obtenu coup trop tôt pour se déterminer. exceptionnelles qui ne sont absolu- un de ses meilleurs scores natio- Proche de Dominique Voynet, ment pas réunies », tranche Gabriel naux avec 17,01 %, le nombre M. Baupin est favorable à des Cohn-Bendit, frère aîné et un des d’adhérents a aussi grimpé, pas- listes communes dès le premier plus proches conseillers de Daniel sant de d’environ 200 à plus de tour, mais n’exclut pas une excep- Cohn-Bendit. C’est d’ailleurs « Ga- 500. Les Verts de Paris sont dirigés tion pour Paris et quelques autres by » qui est porteur de la procura- depuis 1998 par la minorité du par- grandes villes. Samedi, après le tion de « Dany » pour le vote de ti. L’assemblée générale de samedi premier tour de scrutin, une fusion l’assemblée générale annuelle des mettait en concurrence quatre entre les motions des proches de Verts de Paris, samedi 9 octobre. motions. Mme Voynet et des amis de M. Ma- Depuis début septembre, les deux mère devait s’opérer, afin de per- frères sont inscrits chez les Verts RÉCUPÉRER LA FÉDÉRATION mettre à la majorité nationale des dans le 14e arrondissement. Minorité nationale, mais majori- Verts de récupérer la fédération de Cette installation a relancé les té sortante, les partisans de la mo- Paris. spéculations autour de la candida- tion « Autrement les Verts, autre- Un texte de synthèse prévoit ture du chef de file des Verts aux ment Paris » soutiennent la « des listes autonomes avec fusion élections européennes pour la présentation de listes séparées au des listes au second tour », mais Mairie de Paris en mars 2001. L’in- premier tour, pour mieux « peser n’exclut pas, dans un second téressé a nié «à 99%». Reste un sur la politique parisienne ». Face à temps, que « les Verts parisiens tout petit « 1 % » d’incertitude, eux, les partisans de Noël Mamère puissent examiner les propositions qu’il pourrait être fortement tenté et de M. Cohn-Bendit (« 2001, un des listes de la majorité plurielle ». d’utiliser afin d’occuper l’espace maire Vert pour changer Paris »), Une quatrième motion, conduite politique. En France, on parle peu emmenés par le conseiller de Paris par Pascale Girard, « Le fond de des députés européens ; en re- Jean-François Blet, estiment qu’il l’air est Vert », se dit sereine- vanche, un candidat aux élections faut travailler sur la base d’un pre- ment... « voyneto-daniste ». municipales à Paris est assuré de mier tour autonome, mais sans ex- Au PS, les deux formules ont l’attention des médias. Et clure une union de la gauche à de aussi leurs partisans, « sépara- M. Cohn-Bendit, qui a commencé, strictes conditions face à un PS tistes » chez les défenseurs de la aux « journées d’été » des Verts, « hégémonique ». candidature de Dominique fin août, un travail de réflexion sur « Voynetiste », la motion « De Strauss-Kahn, « fusionnistes » la « troisième gauche », entend l’air frais pour Paris », conduite chez ceux de Bertrand Delanoë. bien compter parmi les acteurs po- par Denis Baupin, porte-parole litiques de la gauche « plurielle ». national, n’a pas d’avis tranché sur Alain Beuve-Méry LeMonde Job: WMQ1010--0007-0 WAS LMQ1010-7 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 11:01 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0610 Lcp: 700 CMYK
FRANCE LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999 / 7 Lionel Jospin change les responsables Laurent Fabius insiste sur la baisse des impôts sans changer de politique en Corse LE GOUVERNEMENT « peut et doit aller plus loin » sur la baisse de la fiscalité, estime Laurent Fabius. « C’est une affaire de choix politique et de détermination réformatrice », a déclaré le président de l’Assemblée nationale, vendredi 8 octobre, devant le Forum international de la ges- Plusieurs nominations montrent que le premier ministre tourne la page « Bonnet » tion publique organisé par Les Echos. M. Fabius s’est plaint du « forma- lisme » et de l’« archaïsme » de la procédure budgétaire. En douceur, Lionel Jospin change les principaux s’était trompé dans le choix des hommes, le pre- tobre, Elisabeth Guigou a refusé de donner aux L’ancien premier ministre a souhaité un meilleur contrôle du Parle- responsables du dossier corse, dans l’île comme mier ministre met en place une nouvelle équipe. actions terroristes en Corse « plus d’importance ment : « Est-il normal, s’est-il interrogé, que le Parlement ne soit pas à Paris. Sans reconnaître formellement qu’il A Bastia, puis à Ajaccio, jeudi 7 et vendredi 8 oc- qu’elles n’en ont ». consulté en amont sur le programme triennal des finances publiques sou- mis par le gouvernement à Bruxelles ? Non. Est-il satisfaisant que le débat CE N’EST qu’une image furtive bre, préfet de... Saint-Pierre-et- conduit à se positionner, à regret, Début septembre, c’est au tour de d’orientation budgétaire intervienne après l’envoi par le premier ministre sur les écrans de télévision, lors du Miquelon. sur le terrain plus délicat de la sé- Charles Barbeau de quitter la de ses lettres de cadrage ? Pas davantage. Est-il efficace que la loi de rè- voyage du premier ministre à Et pourtant. Deux nouveaux curité et du maintien de l’ordre. Place Beauvau, remplacé par Jean- glement qui clôt l’exercice précédent soit débattue bien après la loi de fi- Ajaccio et à Bastia, les 6 et 7 sep- préfets ont été nommés en Corse. De plus, la question de la destruc- Paul Proust. A Matignon, on ne ré- nances qui arrête le budget suivant ? » tembre. Manuel Valls, le conseiller Jean-Pierre Lacroix, préfet de ré- tion des paillotes illégales, le 31 oc- siste pas au plaisir de dire chargé de la communication de gion, dispense, depuis son arrivée tobre, risque de l’éloigner encore qu’« on » n’a pas été étranger à ce Lionel Jospin, se tient devant Clo- presque furtive sur l’île, le 9 mai, un peu plus de l’image du préfet changement, même si, en réalité, Robert Hue banalise tilde Valter, la conseillère tech- son image de « préfet normal ». partenaire de la société corse qui M. Barbeau a souhaité quitter ses nique de Matignon pour les af- Désigné pour ses qualités en tous lui est chère. Quant au préfet de fonctions en raison de son âge. faires intérieures. Les questions points opposées à celles de son Haute-Corse, Christian Sapede, il le refus de la CGT indiscrètes aux conseillers, c’est lui prédécesseur, Bernard Bonnet, il est venu, le 26 août, succéder à UN « PRO » POUR LA POLICE qui y répond. Le premier ministre adopte un profil bas qui n’est pas Bernard Lemaire, un préfet appré- La nomination, le 6 octobre, LE SECRÉTAIRE NATIONAL du PCF, Robert Hue, a assuré, vendredi a tout dit, va tout dire. Lui-même, pour déplaire à M. Jospin, qui a te- cié à Bastia. M. Lemaire n’avait d’Ange Mancini comme nouveau 8 octobre, sur France-Inter, qu’il comprend le refus de la CGT de ma- explique-t-il, il connaît «bien» la nu à choisir lui-même le locataire pas caché son peu de goût pour les préfet de police en Corse confirme nifester le 16 octobre. « Il est méprisant de dire que la CGT aujourd’hui Corse. Volonté de protéger la cette impression. Son prédéces- devient une centrale syndicale indépendante. Elle l’est depuis un moment jeune conseillère, avec laquelle le seur, M. Spitzer, était inexistant et et elle n’a pas attendu le débat autour de cette manifestation pour le premier ministre continue à tra- Un nouveau groupe clandestin s’était laissé voler ses prérogatives montrer. Je me félicite qu’il n’y ait plus cette courroie de transmission », a- vailler durant le voyage pour ré- par M. Bonnet. Cette fois, c’est à t-il déclaré. Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, M. Hue a affir- gler quelques points de son dis- Un groupe clandestin jusqu’alors inconnu, le Fronte Patriotu Cor- un « pro » qu’on a fait appel. An- mé avoir « confiance dans le succès de cette manifestation ». Les patrons cours et avec laquelle il discute su (Front patriote corse), a revendiqué, vendredi 8 octobre, six atten- cien patron de la police judiciaire, « étaient vingt-cinq mille, nous serons beaucoup plus », a-t-il annoncé. longuement dans l’avion du re- tats et trois tentatives d’attentat commis en Corse dans la nuit du à Ajaccio, de janvier 1983 à juin M. Hue, qui doit rencontrer, lundi 11 octobre, à Soissons (Aisne), les tour ? Ou, au contraire, signe 30 septembre au 1er octobre, dans un communiqué parvenu à plu- 1985, M. Mancini maîtrise la pro- salariés de l’usine de pneus Wolber-Michelin, a déposé vendredi une d’une reprise en main par l’entou- sieurs rédactions dans l’île. Il menace de « frapper chaque fois que la blématique nationaliste et terro- proposition de loi visant à créer une commission de contrôle des fonds rage le plus direct du premier mi- situation l’exigera ». « Notre organisation, composée de militants venus riste. Il paraît, au yeux des spécia- publics accordés aux entreprises. nistre du « dossier » corse ? de diverses organisations et hors structures, s’est créée afin de concréti- listes du dossier corse, être ser l’unité des forces combattantes face à l’intransigeance de l’Etat colo- l’homme de la situation et il in- DÉPÊCHES DEUX NOUVEAUX PRÉFETS nial », ajoute-t-il. carne la fermeté de l’Etat. a INÉGALITÉS : Lionel Jospin a déclaré, vendredi 8 octobre, à Ro- Le premier ministre a mis long- Le groupe fustige le « mépris » avec lequel, selon lui, Lionel Jospin C’est bien le paradoxe de la ges- quettes, en Haute-Garonne, qu’il faut « continuer à lutter contre les iné- temps à reconnaître qu’on « l’avait « est venu annoncer la poursuite de la politique de normalisation qui tion de la Corse par le gouverne- galités » qui existent en France « entre les revenus, entre les groupes so- trompé » – et non qu’il s’était entraînera à court terme la disparition du peuple » corse. Son appari- ment de M. Jospin. D’un côté, Ma- ciaux, mais aussi selon les régions ». Evoquant une étude de l’Insee sur trompé – sur Bernard Bonnet. Sa tion intervient moins de deux jours après une conférence de presse tignon veut donner une les inégalités en matière de patrimoine, le premier ministre, également condamnation de l’ex-préfet de clandestine du FLNC-canal historique, qui avait rejeté le « préa- impression de « neuf » : des conseiller général de Cintegabelle, a souligné que « l’inégalité peut être Corse est toujours restée mesurée. lable » de renonciation à la violence posé par M. Jospin. hommes nouveaux arrivent, en at- aussi géographique ». « Nous devons donc veiller à ce que, entre des Pas question de donner l’impres- tendant d’autres, évoquent même communes plus riches et des communes plus pauvres, des départements sion d’une faute gouvernementale, certains. Cela se fait en douceur, plus riches et d’autres plus pauvres, nous soyons capables de mieux répar- d’un raté ministériel. Pourtant, à de la préfecture de Corse. Dési- méthodes de M. Bonnet, dont il de manière à ne pas donner l’im- tir les efforts », a-t-il déclaré à l’occasion de l’inauguration d’un bien y regarder, tous les représen- reux de renouer le contact avec les supportait mal l’omniprésence. pression qu’on s’est trompé. Mais, complexe sportif polyvalent. tants de l’Etat en Corse et beau- élus locaux, déclarés, pour la plu- Dans les derniers jours de juillet, de l’autre côté, on réaffirme la a TOULON : quatre conseillers municipaux de Toulon ont démis- coup d’hommes chargés du dos- part, « infréquentables » par la Place Beauvau a connu quel- même « politique de fermeté », sionné du Mouvement national républicain (MNR, présidé par Bru- sier à Paris ont été remplacés. M. Bonnet, M. Lacroix s’efforce, ques « remaniements ». Le pre- comme en témoigne le profil des no Mégret), a indiqué, vendredi 8 octobre, Dominique Michel, adjoint Nouveaux venus et évincés re- avec énergie, d’offrir un visage de mier ministre avait demandé à nouveaux promus. De nouveaux au maire de Toulon, Jean-Marie Le Chevallier (ex-FN). Les quatre élus fusent, certes, toute interprétation l’Etat ouvert, à l’écoute et concen- Jean-Pierre Chevènement de visages, des images de dialogue et ont rejoint le groupe des droites toulonnaises, dirigé par M. Michel, d’ensemble de ce mouvement. tré sur les seules questions de dé- convaincre son ami de longue date d’ouverture, mais sur le fond – les lui-même exclu, à la mi-septembre, du parti mégrétiste. « Un préfet est modeste. Il obéit. Il veloppement. Philippe Barret, qui travaillait en Corses en sont persuadés – la a SAINT-ETIENNE : le député (RPR) de la Loire Christian Cabal a est comme le centurion de la La recrudescence des attentats liaison avec Mme Valter et qui fut « ligne » reste identique. annoncé, vendredi 8 octobre, qu’il conduira une liste aux élections Bible », explique l’ancien préfet et la reprise, ces derniers mois, de un des soutiens les plus solides du municipales à Saint-Etienne face, éventuellement, au maire sortant, adjoint à la sécurité en Corse, l’activité clandestine au sein du préfet Bonnet, d’attendre cette Ariane Chemin (à Ajaccio) Michel Thiollière (UDF), car, selon lui, « l’union n’est pas forcément la Francis Spitzer, nommé, le 6 octo- mouvement nationaliste l’ont période pour quitter le ministère. et Jacques Follorou meilleure réponse face au risque de retour de la gauche ». Elisabeth Guigou « dans les clous » posés par Matignon BASTIA paraître sur les écrans de télévision à côté de de notre envoyée spéciale M. Jospin. De Claude Allègre, le 28 juin, à Elisabeth Guigou Depuis cette date, les ministres, enfin, sont priés jeudi 7 et vendredi 8 octobre, la Corse a accueilli pas de ne pas brouiller le message du chef du gouverne- moins de cinq ministres en trois mois, sans compter ment. Matignon avait-il quelque inquiétude au su- le premier et le plus attendu d’entre eux, Lionel Jos- jet de Dominique Voynet, en voyage à Corte le pin. Les ministres doivent venir en Corse sans ba- 24 septembre ? Alain Christnacht, conseiller du pre- rouf inutile : éviter d’arriver avec une cohorte trop mier ministre chargé notamment de la Corse, lui a voyante de journalistes du continent, puisqu’il gentiment proposé un petit « briefing » avant son convient de s’adresser d’abord aux Corses et à la départ. La ministre de l’aménagement du territoire presse locale ; venir dans l’île comme on irait dans et de l’environnement ayant déclaré qu’elle n’avait n’importe quelle autre région. « aucune gêne à parler d’autonomie », son cabinet a Les ministres ne doivent pas donner l’impression dû rassurer celui de M. Jospin en envoyant l’inté- de se pencher sur la Corse comme au chevet d’un grale de ses propos. malade. « On a peut-être un peu tendance à mettre « Rien n’a changé depuis mon voyage », a expliqué en avant ce qui ne marche pas. Ici, certaines choses se M. Jospin à Mme Guigou à la veille de son envol pour passent mieux que sur le continent », a insisté, ven- la Corse. Devant la presse, la ministre de la justice a dredi, la ministre de la justice, après avoir concédé donc répété la « détermination » du gouvernement que « ce n’est quand même pas pour rien [qu’elle a] et regretté que, alors que « le premier ministre a ten- installé à Bastia le deuxième pôle économique et fi- du la main, cette main [n’ait] pas été prise ». « Nous nancier » français, chargé d’instruire des dossiers ne sommes pas dans une république bananière. de criminalité financière. Condamnons la violence, et tout devient possible », a- Qu’on se le dise : il n’y a pas de « Monsieur t-elle ajouté. Comme M. Jospin, qui avait regretté la Corse » au gouvernement. « C’était soit moi tout « fascination » de la presse pour les nationalistes, seul, soit mon gouvernement tout entier », a réitéré elle a refusé de « s’appesantir » sur les deux atten- Lionel Jospin lors de son voyage, les 6 et 7 sep- tats à l’explosif commis jeudi en Haute-Corse. Le tembre, au sujet de l’absence de Jean-Pierre Che- problème, c’est que, depuis le 6 septembre, les vi- vènement. « Régional de l’étape », selon ses mots, sites ministérielles sont bruyamment saluées par Emile Zuccarelli accompagne chaque ministre, mais des plasticages. Le vade-mecum du ministre en il a fait les frais, le 7 septembre à Bastia, de la règle Corse a besoin d’un complément. imposée par le premier ministre pour son propre voyage : un « cordon sanitaire » l’a empêché d’ap- Ar. Ch. Charles Pasqua propose de consulter les Corses
AJACCIO cussion. Pour le reste, le président confie-t-il un peu plus tard, mais de notre envoyée spéciale du RPF a expliqué à ses amis ajac- Alain Juppé y a mis fin en 1995. Ce « Dommage qu’Elisabeth Guigou ciens que « la violence n’est pas lé- gouvernement, lui, a le temps. Il a soit partie ! On aurait pu organiser gitime » et qu’« elle est même inu- donc plus de responsabilités et doit un débat contradictoire. » C’est sur tile puisque, on le sait, chacun peut être jugé plus sévèrement. » cette plaisanterie que Charles Pas- se présenter aux élections, y compris « Au fond, nous sommes d’accord qua, président du Rassemblement pour dire les pires conneries ». avec Jospin sur la violence », com- pour la France (RPF), est entré mente José Rossi, député (DL) de dans les salons du grand café Na- L’EXPÉRIENCE DE 1993 Corse-du-Sud et président de l’As- poléon, à Ajaccio, vendredi 8 octo- Histoire de faire entendre sa pe- semblée territoriale, invité à la soi- bre, pour fêter l’installation de son tite musique, M. Pasqua y est allé, rée du RPF ; mais, continue-t-il mouvement à Ajaccio et le confier néanmoins, de ses propositions. Il pour son compte, « ce qui choque, à Robert Feliciaggi, conseiller terri- a évoqué la nécessité de « certaines c’est le retour de la violence ». Pour torial et maire de Pila-Canale évolutions de structure », mais en M. Rossi, « le plantage de Chevène- (Corse-du-Sud). Une heure plus leur temps. Il a préféré proposer ment, son échec visible, est d’autant tôt, la ministre de la justice don- un « référendum » sur un projet de plus grand que, avec Charles Pas- nait une conférence de presse au développement économique. «Il qua, entre 1986 et 1988, c’est lui qui palais Lantivy. est impensable que l’on ne puisse est le plus monté au créneau sur le Au fond, ni M. Pasqua ni M. Feli- pas se retrouver entre Corses, autour sujet ». Deux échecs en somme. Et ciaggi n’ont grand-chose à redire d’une même table. On dirait à cha- une manière de montrer que, s’il a au discours de Lionel Jospin, le cun : "Quelle est votre préoccupa- répondu à l’invitation de son « an- 6 septembre. « J’aurais dit "condi- tion essentielle ? Est-ce bien l’avenir cien collègue de gouvernement », tion" plutôt que "préalable" », pré- des jeunes ?" Dès lors, on aurait un M. Rossi n’en oublie pas pour au- cise M. Pasqua au sujet de l’arrêt projet et on demanderait à la popu- tant son «échec»en Corse. de la violence demandé par le pre- lation de se prononcer dessus. » mier ministre avant toute dis- « J’avais tenté l’expérience en 1993, Ar. Ch. LeMonde Job: WMQ1010--0008-0 WAS LMQ1010-8 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0611 Lcp: 700 CMYK
8 SOCIÉTÉ LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999
TOXICOMANIE La politique mination par le virus du sida, engendrées par la présence de toxicomanes non sevrés. b POUR sitifs, en termes de santé publique, de « réduction des risques », qui connaît des difficultés croissantes toxicomanes. b DANS LE 18e arron- NICOLE MAESTRACCI, présidente [de ces structures] sont indis- consiste à créer des structures sur le terrain. Ces « boutiques » dissement de Paris, une associa- de la mission interministérielle de cutables ». « Elles améliorent la si- d’accueil pour les toxicomanes afin sont mal acceptées par les rive- tion a assigné en justice deux lutte contre la drogue et la toxi- tuation sociale et sanitaire des de réduire les surdoses et la conta- rains, qui dénoncent les nuisances structures de soins destinées aux comanie (Mildt), « les résultats po- usagers de drogue. » Les structures d’aide aux toxicomanes face à l’hostilité des riverains Créées dans le cadre de la politique de réduction des risques, ces « boutiques » permettent d’améliorer la situation sanitaire et sociale des drogués et de limiter les décès par surdose. Malgré leur utilité, elles sont parfois mal acceptées dans les quartiers où elles sont implantées LA POLITIQUE de « réduction par SOS-Drogue international est, nitaires tels que des douches et des stratégie de la police est de rendre la et non en les créant une par une sable du programme méthadone de des risques », qui consiste à aider elle aussi, visée par une plainte de lave-linge. Des médecins et des présence des toxicomanes la plus qu’on évitera de créer le sentiment Médecins du Monde. Pour soute- les toxicomanes afin de limiter les copropriétaires. « Dans un premier travailleurs sociaux y sont présents supportable possible pour les rive- de constituer des ghettos. » nir ces structures, la présidente de décès par surdose et la contamina- temps, raconte Jean-Marc Borello, afin de les prendre en charge. rains par la dilution des regroupe- De fait, les lieux d’accueil pour la Mildt, Nicole Maestracci, rap- tion par les virus du sida et des hé- directeur de SOS-DI, la justice a Cette politique amorcée avec la ments, ajoute le commissaire. Ils toxicomanes sont en nombre in- pelle dans une lettre datée du patites, connaît des difficultés donné raison à la partie civile en es- vente libre des seringues, en 1987, sont passés de plusieurs centaines suffisant et le plan triennal du 24 septembre au président de l’as- croissantes sur le terrain. Certaines timant que la Boutique portait at- a permis, selon la mission intermi- d’individus à Stalingrad à quelques gouvernement entend les multi- sociation Charonne que si elles de ces structures qui fournissent teinte au standing de l’immeuble. nistérielle de lutte contre la drogue dizaines d’individus. Nous interve- plier (lire ci-dessous). Le gouverne- sont « gérées par des associations, un accueil sanitaire et social aux Nous avons interjeté appel et atten- et la toxicomanie (Mildt), de faire nons lorsqu’il y a transaction, ment a affirmé à plusieurs reprises personnes morales de droit privé, usagers de drogue sont confron- dons une nouvelle décision au début passer le nombre de surdoses de comme le prévoit la loi. » son attachement au renforcement elles sont entièrement financées et tées à l’hostilité d’une partie de la 2000. » Au printemps 1998, la Bou- 564 en 1994 à 143 en 1998. Elle a Le procureur de la République de la politique de réduction des contrôlées par l’Etat ». « L’associa- population des quartiers où elles tique de la rue Beaurepaire, dans également permis de limiter le de Paris, Jean-Pierre Dintilhac, qui risques : en juin, Lionel Jospin a tion que vous présidez exerce donc sont implantées. le 10e arrondissement parisien, qui nombre de nouveaux cas de sida. entend appliquer davantage l’in- présenté un plan triennal dont elle dans ce domaine une mission de Samedi 9 octobre, devait ainsi fonctionne toujours, avait été as- Les responsables de ces struc- jonction thérapeutique qui permet était l’un des axes principaux. service public », conclut-elle. S’ils avoir lieu, dans le 18e arrondisse- signée en justice par une associa- tures ne nient pas les nuisances à l’usager de drogue de ne pas aller Quant à la garde des sceaux, Elisa- saluent les avancées accomplies et ment de Paris, une manifestation tion de riverains avant même son liées à la présence de consomma- en prison s’il accepte une cure de beth Guigou, elle en a rappelé l’action actuelle de la Mildt, beau- de riverains demandant à l’Etat ouverture. teurs de crack, notamment dans le sevrage, souligne que ces diffi- l’importance dans une circulaire coup des intervenants en toxi- d’assurer la sécurité publique au- 18e arrondissement de Paris, mais cultés ne surviennent pas unique- aux parquets du 17 juin. Enfin, le comanie aimeraient voir mieux ga- tour de deux structures d’accueil SERVICES SANITAIRES ils répliquent que les structures ment avec des structures d’aide premier ministre l’a confirmée rantie la pérennité de leur action pour toxicomanes : la Boutique, Mise en œuvre par la France sont précisément implantées là où aux toxicomanes mais avec dans une lettre adressée aux pré- de santé publique. Comme l’af- ouverte par l’association Cha- deux ans après ses voisins euro- sont les toxicomanes. « Le trafic de « toutes celles accueillant des popu- fets, publiée au Journal officiel du firme Gérald Sanchez, membre de ronne, et le Sleep-in, de SOS- péens, la politique de réduction drogue n’est pas une nouveauté lations marginalisées ou considérées 17 septembre. la commission toxicomanie d’Act Drogue international (SOS-DI) des risques liés à l’usage de drogue dans l’arrondissement », souligne comme à problème ». Certains départements restent Up et habitant du quartier La Cha- (lire ci-dessous). Les plaintes pour se concrétise notamment par des d’ailleurs le commissaire division- cependant réticents face à cette pelle à Paris, « l’Etat ne doit laisser nuisances déposées par l’associa- structures comme les boutiques naire Roland Maucourant, chef du PLAN TRIENNAL politique. « Il y a des conseils géné- aucune marge de manœuvre aux tion Olive 18 et les copropriétaires ou les « sleep-in ». Ces lieux d’ac- 3e secteur de Paris. Les toxi- Pour Perlette Petit, directrice de raux et des municipalités qui instances qui voudraient remettre d’un immeuble voisin sera exami- cueil permettent aux toxicomanes comanes se sont regroupés dans le l’association Charonne, qui gère freinent l’ouverture de nouvelles en cause l’existence même des struc- née par le tribunal de grande ins- de se procurer des seringues sté- quartier Marx-Dormoy après entre autres la Boutique du 18e ar- structures ou qui ne défendent pas tures de réduction des risques. » tance de Paris le 5 novembre. riles et des préservatifs, mais leur l’évacuation de la « scène du crack rondissement, « C’est en ouvrant les structures existantes », souligne A Montpellier, la Boutique gérée offrent également des services sa- parisien », place Stalingrad. «La plusieurs structures simultanément Bertrand Lebeau, ancien respon- P. Be. Dans le 18e arrondissement, les inquiétudes des voisins Nicole Maestracci, présidente de la Mildt
ELLE HÉSITE, jauge son interlocuteur, puis finit par commissaire divisionnaire responsable du secteur, parler. Sans détours, Denise Barille, commerçante de trente-sept dealers auraient été déférés au parquet de « Les résultats positifs sont indiscutables » son état, désigne ceux qu’elle juge responsables des Paris au mois de septembre. La Boutique, qui propose « En tant que présidente de la que l’information la plus complète litique ne va pas de soi pour l’en- nouveaux malheurs de son quartier. Les accusés ? La des prestations médicales et sanitaires – notamment des mission interministérielle de possible des habitants. Mais on ne semble des élus. Il y a donc un tra- Boutique, sise au 84, rue Philippe-de-Girard, dans le échanges de seringues – mais aussi une assistance psy- lutte contre la drogue et la toxi- peut pas soumettre l’ouverture de vail de conviction préalable à chologique et juridique, a accueilli plus de 13 000 per- comanie, estimez-vous que l’ac- ces structures à l’accord préalable mener afin que chacun comprenne REPORTAGE sonnes en 1998. Le Sleep-in compte une salle de restau- tion des structures de réduction de la population sous peine de ne que c’est l’intérêt de tous. « Dans la rue, on voit parfois ration, un salon de télévision, des douches ainsi que des risques liés à la toxicomanie pouvoir en ouvrir aucune et de – Vous indiquez que les struc- trente lits. Pour André Prévot, le directeur de la Bou- est menacée ? voir celles qui existent menacées. tures ouvertes par les associa- des gens s’échanger des doses, tique, et Anna Fradet, la directrice du Sleep-in, ces struc- – Les difficultés que rencontrent C’est une politique d’ensemble. tions exercent une mission de s’asseoir par terre, se mettre un garrot tures permettent d’améliorer les conditions sanitaires et les structures d’accueil des toxi- autour du bras et se piquer » sociales et de réintégrer progressivement des popula- comanes découlent en partie de la tions en situation de relégation. « On accueille une popu- manière dont a été mise en place la Les programmes de réduction des risques lation très marginalisée, sans domicile et sans travail, cou- politique de réduction des risques. 18e arrondissement, à Paris, et le Sleep-in, situé non loin pée de son environnement familial et social, explique Elle a été tardive et elle s’est faite Dans le cadre de la politique de « réduction des risques » liés à la de là. Deux structures d’accueil pour toxicomanes non Jacques Mallet, l’infirmier de la Boutique. Ils n’ont pra- en catimini, avec une faiblesse toxicomanie, des structures dites « de bas seuil », car elles n’exigent sevrés, toutes deux assignées en justice pour « trouble tiquement pas de ressources, sauf ceux qui touchent le re- dans la concertation et le faire-sa- pas que l’usager de drogue soit préalablement sevré, ont vu le jour. de voisinage » par l’association de commerçants et de ri- venu minimum d’insertion (RMI). Une majorité de femmes voir auprès de la population, sou- Elles comprennent 32 « boutiques » – des lieux de contact médico- verains, Olive 18, présidée par Denise Barille. se livrent à la prostitution pour payer leurs doses. » tenue par le seul ministère de la social de jour –, deux « sleep-in » – des lieux d’accueil de nuit –, La répression policière visant à endiguer le trafic de Aujourd’hui, la plupart des habitants du quartier de- santé sans être réellement portée 86 programmes d’échange de seringues fixes ou mobiles et 148 auto- crack établi en 1994 place Stalingrad, dans le 19e arron- mandent le transfert de ces deux structures d’accueil au niveau interministériel. Néan- mates distributeurs ou échangeurs de seringues. dissement, a chassé vendeurs et consommateurs vers ce dans des zones périphériques, aux frontières de la capi- moins, les résultats positifs en Le plan triennal du gouvernement de lutte contre la drogue et la quartier. La Boutique et le Sleep-in sont accusés par cer- tale. Pour Perlette Petit, la présidente de l’association qui termes de santé publique sont in- toxicomanie, rendu public en juin, précise que « 70 villes de plus de tains riverains de favoriser indirectement l’implantation gère la Boutique, une telle initiative générerait un phé- discutables. Aujourd’hui, la réduc- 40 000 habitants, sur 160, ne disposent d’aucun programme ». Il prévoit d’usagers de drogue et de dealers, dont le nombre est nomène de ghettoïsation. Paradoxalement, la plainte tion des risques est inscrite dans la création, à l’horizon 2001, de 20 boutiques, trois sleep-in, 30 pro- estimé à 150 par la police. L’association Olive 18 réclame d’Olive 18 intervient au moment où un dispositif pilote l’action gouvernementale avec le grammes d’échange de seringues et 30 équipes mobiles de proximi- la fermeture définitive des deux centres. « Dans la rue, de lutte contre la toxicomanie – le plan « psy-tox » – est plan triennal qui a été adopté té. « Ces structures auront notamment pour mission d’assurer une on voit parfois des gens s’échanger des doses, s’asseoir par mis en place dans le 18e arrondissement. avant l’été. Cependant, ce nouveau forme de médiation entre les habitants du quartier, les usagers de terre, se mettre un garrot autour du bras et se piquer », af- tournant n’a pas encore porté ses drogue et les institutions médico-sociales. » firme un jeune commerçant. Selon Roland Maucourant, Marie Chauvin fruits. Il faudra encore faire un ef- fort pour mieux faire comprendre en quoi les « structures de pre- – Certains intervenants en service public. L’Etat se défaus- mière ligne » améliorent la situa- toxicomanie mettent en cause la serait-il sur elles ? tion sociale et sanitaire des usagers volonté politique de soutenir les – La délégation de mission de de drogue. structures “de première ligne”. service public à des associations – Que répondez-vous aux rive- Partagez-vous ce sentiment ? existe dans bien d’autres do- rains qui demandent le déplace- – Non. Le premier ministre a maines. Revenir sur cette politique ment des structures d’accueil rappelé les orientations du plan ne correspond pas à la structure pour toxicomanes ? triennal du gouvernement dans actuelle de l’action sanitaire et so- – Je ne nie pas l’existence de nui- une lettre aux préfets et réaffirmé ciale en France. » sances. Pour autant, les difficultés la nécessité d’une politique de ré- que rencontrent les lieux d’accueil duction des risques. En revanche, il Propos recueillis par pour toxicomanes ne sont pas spé- est vrai que sur le terrain, cette po- Paul Benkimoun cifiques. Toutes les structures rece- vant des populations en difficulté ou marginalisées y sont confron- tées à des degrés divers. Les rive- rains ne sont pas hostiles à leur existence, mais ils préfèrent qu’elles ne soient pas implantées près de chez eux. C’est un pro- blème de solidarité nationale. Le fait que le maire du 18e arrondisse- ment ait été l’un des seuls à accep- ter de telles structures à Paris a sans doute créé chez une partie des habitants de l’arrondissement, déjà touché par la précarité, le sen- timent que l’on y concentrait les problèmes. Mais la présence de toxicomanes dans cet arrondisse- ment est antérieure aux structures de réduction des risques. Cela ne sert à rien de déplacer le problème sans essayer de le régler. – Vous évoquez un problème de solidarité nationale. Est-ce à dire qu’il s’impose à tous ? – Il faut développer les équipes mobiles de proximité prévues par le plan triennal du gouvernement comme cela se fait depuis le 1er oc- tobre dans le 18e, car elles jouent un rôle de médiation dans les quartiers. La concertation avec les élus locaux est indispensable, ainsi LeMonde Job: WMQ1010--0009-0 WAS LMQ1010-9 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0612 Lcp: 700 CMYK
SOCIÉTÉ LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999 / 9 L’association d’Alain Juppé, France moderne, Le nombre de logements vacants a augmenté à Paris souhaite un débat serein sur l’école LE NOMBRE de logements vides a augmenté de 20 000, à Paris, entre 1990 et 1999 : c’est ce qu’indiquent les résultats, encore pro- visoires, du recensement effectué par l’Insee en mars 1999. Ont été déclarés vacants, dans la capitale, 137 570 logements, soit en- Elle a invité à Bordeaux des spécialistes de tous bords de la politique éducative viron 10 % du parc, contre 117 500 il y a neuf ans. Entre les deux recensements, la vacance a progressé dans tous les L’association d’Alain Juppé, France moderne, a éducative. Des syndicalistes aux universitaires droite comme de gauche, étaient présents à arrondissements de la capitale, sauf dans les 4e, 6e, 8e et 12e arron- organisé, vendredi 8 et samedi 9 octobre, à Bor- en passant par les représentants du patronat et cette initiative qui confirme le retour de l’oppo- dissements. deaux, des entretiens consacrés à la politique du monde du travail, la plupart des experts, de sition sur le terrain de l’éducation. En revanche, l’augmentation de la vacance dépasse ou avoisine 2 000 logements supplémentaires dans des arrondissements très BORDEAUX logiste Jean-Didier Vincent. Stu- cien président de la commission rieurs de son côté en expliquant peuplés comme le 15e, le 18e ou le 19e arrondissement. de notre envoyée spéciale dieux, encore, l’ex-dirigeant du de réflexion sur l’école, qu’il n’a combien il est difficile d’y retran- Une taxe sur les logements vacants, égale à 10 % de la valeur lo- Modeste, Alain Juppé. Pas du RPR travaille à l’écart des que- « pas oublié ». Mais qu’il avait pru- cher quoi que ce soit. Dans cative du logement, a été instaurée au 1er janvier 1999 pour les lo- tout « droit dans ses bottes ». As- relles. demment enterré comme premier l’après-midi, Michel Deschamps, gements vacants depuis plus de deux ans. Elle s’applique dans sis dans un amphithéâtre de l’uni- « Avez-vous réfléchi aux mé- ministre. Se saisissant soudain du ancien dirigeant de la FSU, lance huit agglomérations de plus de 200 000 habitants où le taux de versité Victor-Segalen de Bor- thodes de transmission de la micro, il le tend comme une tri- une diatribe qui laisse la salle son- vacance est supérieur à la moyenne. deaux – « alors que Chaban n’y est langue ? Compte tenu de ce que bune à Monique Vuaillat, codiri- geuse : « Qui décide des décou- pas venu une seule fois en quarante- sont les enfants aujourd’hui, peut- geante de la Fédération syndicale pages horaires entre les disciplines ? DÉPÊCHES trois ans », observe en aparté un on l’enseigner comme il y a trente unitaire (FSU). Elle souhaite que Qui a décidé de la hiérarchie entre a PHARMACIE : le conseil national de l’ordre des pharma- universitaire de gauche –, il assiste ans ? », demande-t-il à Alain Fin- soit lancé un vrai débat sur l’auto- elles ? ». ciens a obtenu, jeudi 7 octobre, devant le tribunal de Marmande comme un étudiant attentif aux kielkraut, qui vient d’administrer à nomie des établissements, elle (Lot-et-Garonne), la condamnation de deux gérants de grandes « Entretiens de Bordeaux » sur la salle un réquisitoire contre la ré- avertit aussi que « l’on ne va pas « AVANT D’ABORDER FLAUBERT » surfaces pour exercice illégal de la pharmacie. L’ordre des phar- l’éducation, organisés, vendredi 8 formite chronique de l’éducation dynamiser l’institution éducation Philippe Meirieu s’autocritique : maciens reprochait au centre Leclerc de Marmande et à l’Inter- et samedi 9 octobre, par son asso- nationale, doublé d’un plaidoyer nationale en mettant chef sur chef « J’ai pensé à une époque qu’il fal- marché de Miramont-de-Guyenne de vendre des produits comme ciation, France moderne (Le en faveur de la langue française. sur le dos des professeurs ». lait faire étudier des petites an- de l’alcool à 70 degrés, de l’eau oxygénée ou des shampoings an- Monde du 8 octobre). Décontracté, « Aujourd’hui, au lieu de donner la Il n’est quasiment jamais ques- nonces ou des modes d’emploi, ti-poux. Les deux gérants ont été condamnés à une amende de aussi, l’ancien premier ministre langue, avec ce que cela comprend tion des projets de Claude Allègre, comme écrits, avant d’aborder 10 000 francs, à payer solidairement. suit avec un plaisir évident la joute de discipline et de silence, on donne du moins de façon explicite, ni de Flaubert, avec les enfants moins a PAYS BASQUE : un attentat a fortement endommagé les des professeurs en chaire, le philo- la parole. Et les cas de parole sans lycéens dans la rue. Le message est favorisés ». émetteurs de TDF, vendredi 8 octobre, au sommet de la Rhune sophe Alain Finkielkraut et le bio- langue se multiplient, il suffit de clair : ici on veut penser sereine- Sur le rôle des professeurs, la (900 mètres), au Pays basque français, privant de radio-télévision tendre l’oreille », avait lancé l’écri- ment, dans la durée. « Il est vrai philosophe Blandine Kriegel re- Bayonne, sa région et le sud des Landes. Selon la police, il s’agit vain. Il répond maintenant à Alain qu’on a le temps, l’alternance n’est nouvelle le débat en parlant de d’un travail de professionnels. Cette action, non revendiquée, est Aucun moyen supplémentaire, Juppé : « C’est sur l’idée que l’on ne pas toute proche », soupire l’un des leur « prétendu isolement ». « Les survenue la veille d’un rassemblement à Bayonne, qui avait pour peut plus enseigner comme avant convives. « Monique » a fini et la médecins, les architectes, les ingé- thème « Un département Pays basque maintenant ». – (Corresp.) selon Mme Royal qu’a été fondé l’esprit de la réforme. salle l’applaudit de bon cœur, ce nieurs sont traversés par la même a MANIFESTATIONS LYCÉENNES : six personnes ont été défé- Plus on enseigne autrement, moins dont Roger Fauroux feint d’être ja- crise, une crise générale des condi- rées au parquet, vendredi 8 octobre en début de soirée, et seize La ministre déléguée à l’ensei- bons sont les résultats. » loux. Ce n’est pas la scène la moins tions de transmission et d’utilisa- autres comparaîtront ultérieurement devant la justice, après les gnement scolaire, Ségolène Désolé d’apparaître toujours surprenante de la journée. tion des savoirs dans une société», incidents qui ont émaillé jeudi la manifestation de lycéens à Paris Royal, a indiqué, vendredi 8 oc- comme « le nostalgique d’un ordre Jean-Didier Vincent, vice-pré- dit-elle. (Le Monde du 9 octobre). Au total, quarante-deux personnes tobre, à Strasbourg, qu’aucun élitaire », « Fink », comme l’ap- sident du conseil national chargé avaient été interpellées, dont quinze majeurs et vingt-sept moyen supplémentaire ne serait pellent le sociologue François Du- d’établir les programmes, met les Béatrice Gurrey mineurs. inscrit pour les lycées dans le bet et Philippe Meirieu, eux aussi budget de l’Etat pour l’an 2000. présents, se rebiffe. « Tout se passe « Tous les moyens ont été mis en comme si je demandais 500 000 gé- œuvre pour cette rentrée sco- nies au baccalauréat. Je ne de- laire », a-t-elle assuré lors d’une mande pas la lune, je demande la visite consacrée aux zones langue. La langue, aujourd’hui, d’éducation prioritaire (ZEP) en c’est la lune, inaccessible, alors Alsace. « L’Etat a pris ses respon- qu’elle est le fondement de tout, la sabilités », a-t-elle ajouté, invi- nuance, la pensée. Il faut que les tant les conseils généraux à pui- élèves s’y sentent chez eux », dit-il ser rapidement dans les quatre en empruntant la formule d’un milliards de francs (610 millions professeur de philosophie qui lui d’euros) débloqués par l’Etat avait écrit. sous la forme de possibilité de prêts à taux zéro il y a un an, « NOTRE MAISON COMMUNE » lors du mouvement lycéen d’oc- Le maire de Bordeaux acquiesce, tobre 1998. glisse un commentaire : « Jacques La ministre a toutefois re- Chirac a eu une formule voisine au connu qu’il y avait « tout un tra- sommet de la francophonie en di- vail en profondeur à faire sur la sant que la langue française était démocratie lycéenne ». « Il y a une notre maison commune. » La salle aspiration qu’il faut respecter », ronronne d’aise. a-t-elle dit, voyant dans les nou- Au déjeuner, prétexte d’un dé- velles manifestations « un rite bat entre les quelque 300 partici- de passage, une forme d’expres- pants au colloque et Roger Fau- sion distincte des problèmes roux, Alain Juppé a des mots concrets qui sont réglés ». aimables pour le rapport de l’an- Les commanditaires de l’attentat contre M. Madrénas condamnés à vingt ans de prison TOULOUSE Ces deux hommes, qui nient de notre correspondant avoir donné l’ordre formel de sup- Jean-Claude Madrénas, victime primer M. Madrénas, ont tenté de d’un attentat à la voiture piégée se rejeter mutuellement la respon- alors qu’il était candidat UDF aux sabilité de l’attentat organisé le élections lé- 5 février 1993 à Elne, jour de la vi- gislatives de site de Jacques Chirac. L’avocat de 1993 dans les Jean Xatard, Me Cathala, a décrit Pyrénées- son client comme un homme brisé Orientales, et malade, un « zombie » tombé veut croire entre les mains de l’ambitieux que le procès Fouad Maaref, qui aurait travaillé de ses agres- en même temps pour Claude seurs, qui a eu Bourquin, l’actuel président (PS) lieu, du mardi 6 au vendredi 8 oc- du conseil général des Pyrénées- tobre, à Toulouse, est bien le der- Orientales. « Un pur roman » a ré- nier. A deux reprises, les arrêts pliqué l’avocat de Fouad Maaref, rendus par les cours d’assises de Me Lévy, qui a expliqué que son Perpignan et de Carcassonne ont client s’est borné à aider Jean été cassés par la Cour de cassa- Xatard à tenter d’obtenir l’investi- tion pour vice de forme. Vendre- ture du PR. di, au terme de ce troisième pro- Les querelles de famille au sein cès, la cour d’assises de de l’UDF locale ont pesé sur les dé- Haute-Garonne a aggravé les bats, mais c’est toute la classe poli- peines des auteurs et des tique qui semblait être dans le box commanditaires de l’attentat qui des accusés. « Comme tous les a coûté une jambe à Jean-Claude hommes politiques, ils nous Madrénas. mentent », a lancé l’avocate de Jean-Michel Paul, vingt-neuf François Turlais. « Les politiciens ne ans ans, décrit comme un « sale sont pas tendres entre eux, mais ils exécutant » par l’avocat général, savent être hypocrites », a ajouté le Marc Gaubert, et comme «le défenseur de Fouad Maaref, Me Lé- doigt qui a appuyé sur le bouton » vy. Aujourd’hui retiré de la vie po- par ses avocats, a vu sa peine litique, Jean-Claude Madrénas re- passer de dix à douze ans de pri- grette que le procès n’ait pas son. François Turlais, l’artificier permis d’établir toute la vérité. Dé- qui avait placé 150 grammes d’ex- fendu par Me Etienne Nicouleau, il plosif sous la Mercedes du candi- se félicite cependant que le jury ait dat, reste condamné à quinze ans retenu les mobiles politiques de de prison. Les commanditaires l’attentat. L’avocat général Marc politiques ont été sévèrement Gaubert a regretté pour sa part condamnés : Jean Xatard, candi- « la conception “couche-culotte” de dat malheureux à l’investiture la politique de Jean Xatard et Fouad contre M. Madrénas, et son Maaref : “ comment se mouiller tout conseiller politique, Fouad Maa- en restant sec” ». ref, se sont vu infliger vingt ans de prison. Stéphane Thépot LeMonde Job: WMQ1010--0010-0 WAS LMQ1010-10 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 08:54 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0613 Lcp: 700 CMYK
10 / LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999 HORIZONS ENQUÊTE
E train parti bondé tous les commerces, jouant les in- de Casablanca en di- termédiaires pour les « MRE », rection de l’est se comme on appelle ici les 2 millions vide presque à Taza. de « Marocains résidant à l’étran- Après six heures de ger » qui rapportent au pays plus voyage, il en faut que les phosphates, industrie nu- encore quatre pour « L’homme de la paix » méro un. arrriver à Oujda, Les MRE viennent en vacances L ment politique. Au vingt-septième d’Allemagne, des Pays-Bas ou de métropole de perdu un fils. Sa veuve est retournée abondent dans la campagne au- 800 000 habitants aux portes de Sans attendre vivre à Fès, où elle habite une an- tour d’Oujda. Ainsi à Berkane, jour du ramadan, nous réunissons France, bardés d’électroménager l’Algérie. Là, les grands hôtels sont cienne cité de cheminots qu’on ap- riante bourgade, la place centrale 20 000 adeptes. Le nouveau roi est ou de grosses voitures destinés à la en stand-by, services clos et porte le référendum pelle la "cité des morts du Saha- s’orne d’une grosse orange : c’est notre espoir. » revente. Medhi, vingt-trois ans, ouverte, depuis la fermeture de la ra". » tout un programme. A 500 mètres Loin de Berkane, de l’autre côté « se débrouille ». Il a dû quitter frontière en 1995. Le président sur l’avenir Mohammed VI, « l’homme de la de là, en plein champ, Kader ra- d’Oujda, Jerrada ne rêve plus l’école avant le baccalauréat, bara- Bouteflika est né à Oujda, il y a vé- paix », doit par ailleurs réussir la masse les coings avec deux ou- d’avenir. La mine de charbon fer- gouine plusieurs langues et pour- cu jusqu’à dix-huit ans, et sa sœur du Sahara régionalisation. Ce « chantier », dit vriers agricoles. Kader fait fructifier mera en 2001. Six mille mineurs y rait être guide dans Oujda la cos- y demeure encore. La moitié des « prioritaire », est vital au Maroc, la ferme de 15 hectares que son extrayaient un charbon riche. L’ex- mopolite. « Mon rêve, c’est d’être habitants est d’origine mixte, et occidental, pays de contrastes, entre riches et frère, ouvrier immigré en France, a ploitation a été jugée trop coû- policier à la brigade criminelle. J’ai 6 000 ressortissants du pays voisin pauvres, villes et campagnes, capi- achetée. Au moment de la pause, teuse par la direction des Charbon- déjà passé et raté trois fois l’examen. ont voté, le 18 septembre, la qui a envenimé tale et provinces. Oujda, enclavée Kader explique. « On leur envoie de nages du Maroc, qui a licencié. Il Sans piston, c’est comme ça. Mais je concorde civile à leur consulat, à comme d’autres, attend des me- tout en Algérie, même des figues de ne reste que 2 000 salariés. Omar, vais me représenter, jusqu’à ce que peine protégé par une petite es- les relations sures en ce sens. Elle s’est organi- Barbarie et de la farine. Les négo- quarante-quatre ans, père de cinq je réussisse. » couade. Le lendemain, Moham- sée pour tenir. La contrebande est ciants au marché de gros prennent enfants, à la sortie du carreau : med VI a solennellement fait lire à entre les deux quotidienne avec l’Algérie. Sur les 7 % de commission et s’occupent « On nous propose 60 000 dirhams EDHI, bon musulman et Oujda, par les autorités de la ré- routes qui mènent aux points- d’expédier chaque jour nos cargai- [36 000 francs] comme indemnité. ex-amateur de has- gion, une adresse qui se veut rassu- voisins frontière, une nuée de vendeurs sons. Troc ou plus rarement espèces. Et encore. Il a fallu se battre. On a M chisch, ne supporte pas rante. Ce signe de paix est fort proposent des bouteilles de mé- Pour 300 dirhams [180 francs], le fait plusieurs grèves, la dernière l’an de voir la drogue envahir la ville. pour Oujda, qui préférerait rece- du Maghreb, lange, des bidons d’essence à un contrebandier vous ferait passer de passé. Des camarades ont été arrê- « Ça pourrit les jeunes. Ils ont des voir le souverain en personne. prix de 30 % moins cher. Le produit l’autre côté. Et certains convoient tés, il a fallu manifester jusqu’à Ca- yeux d’abrutis et n’ont plus envie de « On ne fait plus qu’espérer, cela les Marocains provient « de l’autre côté ». Dans même du shit, venu du Rif. Tout le sablanca pour les faire relâcher. » rien d’autre que de tirer sur le devrait être pour bientôt puisque le les champs en bordure, les maisons monde n’a pas intérêt à la réouver- Jerrada n’en finit pas de voir ses chichon. Seule la police, par ses en- voisin est en train de régler ses pro- espèrent se sont transformées en stations- ture de la frontière, pas la mafia mi- commerces baisser rideau, et ses quêtes, peut serrer les gros bon- blèmes », s’impatiente Reda, pro- service. Au centre-ville, dans le litaro en tout cas », ironise Kader, écoles se vider. A 50 kilomètres, nets. » A l’évidence, certains priétaire d’un restaurant à 10 kilo- la réouverture souk Fellah, tout est produit de comptes bancaires d’Oujda sont mètres du poste de douane fermé. contrebande avec l’Algérie. bien remplis. Cela ne semble guère « J’ai les pieds au Maroc et la tête là- de la frontière Comme dans l’autre souk, Mellila, « On leur envoie de tout en Algérie, déranger l’activité des nombreux bas, ma mère est algérienne. » En où le commerce tout aussi illicite « notaires » religieux chargés, dans juillet, Reda a acheté des tables et avec l’Algérie, se fait avec l’Espagne. Fellah, c’est même des figues de Barbarie et de la farine. leur modeste boutique en médina, repeint de frais les murs. « Notre le paysan algérien, Mellila, c’est d’appliquer le droit coranique et de histoire commence par "Il était une fermée l’enclave espagnole en territoire Les négociants au marché de gros prennent délivrer les certificats en matière fois une ville-frontière"... Hassan II marocain à 200 kilomètres d’Ouj- de divorce, héritage, etc. Au Ma- devait y venir fin juillet pour ren- en 1995, da. 7 % de commission et s’occupent roc, en effet, deux systèmes juri- contrer Bouteflika et signer la ré- Souks sous le vent de la crise... diques cohabitent. conciliation. Une vingtaine d’au- pour relancer Djamel tient un stand de fripes au d’expédier chaque jour nos cargaisons » Vue d’Oujda, la tâche de Mo- berges plantèrent leurs piquets, une souk Fellah, que son père, hammed VI paraît immense. Ail- foule énorme de saisonniers afflua, l’économie. commerçant, a financé. « Depuis leurs aussi, la majorité de ses sujets on ouvrit les écoles pour loger tout ce quatre ans, j’attends le client. J’en ai pointant le doigt sur les maquis à une autre mine de zinc avait déjà veulent croire en lui, « l’unificateur monde. On chaula même les bornes Visite à Oujda, marre », se lamente ce licencié en l’horizon, où patrouillent des fermé. Malika, dont le père mourut des Marocains et un brillant diplo- et les arbres sur les bas-côtés des économie, âgé de vingt-huit ans. douaniers des deux armées. A flanc là-bas, travaille à la centrale ther- mate à l’extérieur ». Madeleine Al- routes. Mais notre roi mourut le 23, ville-frontière, Le gouvernement a créé un dispo- de coteau est inscrit en caractères mique de Jerrada. « Ici, on l’appelle bright et Yasser Arafat ont été les et la frontière est restée close. » sitif national de stages pour jeunes géants et à la chaux : « Dieu, la pa- Tchernobyl. C’est vous dire ce que les premiers reçus au palais. Même si Pourtant, le président algérien vint où seuls les diplômés chômeurs. Djamel en bé- trie et le roi. » voisins respirent. » Dans les corons, on n’est plus au temps où le roi dé- aux obsèques, et l’hommage ap- néficie : « Je touche l’allocation de certains mineurs déjà partis, mais cidait de tout, même si le makhzen puyé que lui fit Mohammed VI lais- contrebandiers 400 dirhams [240 francs] par mois, 5 kilomètres de Berkane, alors sans indemnité, survivent de conserve son pouvoir occulte, tous sait présager le meilleur. « Mais et suis supposé travailler dans une dans un village, un bus ra- maigres allocations. Mustapha par attendaient le discours que Mo- après quelques jours à peine, Boute- et les autre entreprise, mais je plante toute A mène en fin de journée à exemple, berbère, silicosé à 30 %, hammed VI a prononcé pour la flika accusa en termes grossiers le la journée ici », explique-t-il, le ton leur retraite des hommes, commer- touche 400 dirhams (240 francs) rentrée parlementaire, vendredi Maroc d’abriter la retraite des terro- trafiquants désabusé. Dans les allées de Fellah, çants, médecins et jeunes em- par trimestre. 8 octobre. ristes islamiques, à qui il impute l’at- on vend aussi des serrures, des ployés. Telle une medersa, un im- Dans sa bicoque, entouré de sa Sauf peut-être dans les rangs de tentat commis début août à Bechar. prospèrent couscoussiers en aluminium im- mense bâtiment doté de cellules et mère, de son père et de ses quatre l’armée restée muette, comme s’en Alors le froid souffle à nouveau. » portés. « Les grossistes du souk nous d’une cantine abrite le lieu spirituel gosses, il sort ses reçus d’allocation explique un colonel... « C’est trop Le commando assassin a-t-il prennent 10 % de commisssion, en d’une secte musulmane, comme il pour bien montrer qu’il ne triche tôt, le peuple rêve et ceux qui es- trouvé abri côté marocain ? Les au- échange de quoi ils s’occupent du en existe de nombreuses au Maroc. pas. Le fils aîné s’éloigne. « Il allait pèrent en une monarchie constitu- torités démentent calmement : en transfert de l’autre côté. » Au souk Pour quelques semaines, on sé- passer le bac. J’ai dû l’enlever de tionnelle à la Juan Carlos s’illu- substance, cela serait contraire à Mellila, où règne une organisation journe là, dans le recueillement. l’école, Je n’avais plus les moyens. » sionnent. Il nous faudra attendre un leur intérêt. A Oujda même, on se comparable, Khaled, vingt et un Certains étudiants en théologie y L’épouse offre à rompre la galette an, le prochain discours du trône, démarque de tout extrémisme isla- ans, tient un stand de vêtements de demeurent jour et nuit. Dans la de grain dur, la bolée d’huile pour connaître les choix du nouveau miste. « Nous sommes des commer- sport griffés et coûteux. « Avec le mosquée installée à l’intérieur, cer- d’olive dans laquelle on trempe le roi. Un des gros problèmes de notre çants, nous avons toujours vécu de retour des Algériens, ce sera le retour tains restent allongés, pour guérir quignon, et sert le thé à la menthe. jeune monarque est de retenir les l’échange. Qu’il y ait quelques per- des temps de Cocagne. J’ai arrêté leur mal. Ainsi un homme d’une « C’est bien de vous parler. Comme émotions de l’armée. Celle-ci re- sonnes qui passent, comment voulez- l’école, le diplôme ne sert plus à rien. quarantaine d’années, qui se met à ça, notre jeune roi saura comment doute le vide, craignant de voir s’en- vous l’éviter sur les 800 kilomètres Faut pas attendre que l’Etat donne hurler, et que l’étudiant préposé à nous vivons. Sinon, comment peut-il gouffrer dans la brèche tous ceux qui déserts ? Même au Texas, les Améri- quelque chose. » la garde calme : « Dors, mon frère, nous aider, même avec toute sa attendent leur heure. » cains, avec beaucoup plus de Au marché alimentaire de gros dors. » Et l’homme se tait. L’étu- sainte humanité ? Jerrada espère en moyens, n’arrivent pas à bloquer règne une ambiance plus fébrile. diant guérisseur accueille volon- lui. » Danielle Rouard tous les clandestins », explique un Dans le souk à Oujda, Chaque jour, de gros volumes sont tiers les intrus. « Notre association Retour à l’animation d’Oujda. En riche négociant en tissus. Dans sa tout est produit vendus à destination de... l’Algérie. est purement spirituelle. Elle n’a rien ce début d’automne, le soir venu, FIN boutique, comme au consulat algé- de contrebande. Fruits, légumes, moutons à cacher. Nous rejetons tout engage- la jeunesse sans travail s’évertue à rien, on préfère espérer en un autre scénario. « En novembre va se réunir le sommet de l’Union du Maghreb arabe [UMA]. Alors, en octobre, Mohammed VI et Boute- flika pourraient se rencontrer à Ouj- da et à cette occasion annoncer la réouverture de la frontière. » Personne ici ne se fait trop d’illu- sions. Reda encore : « La question du Sahara va peser. Tant qu’elle n’est pas réglée, les rapports avec le voisin resteront instables. » Un réfé- rendum saharien sous l’égide de l’ONU, sans cesse reporté, est an- noncé pour juillet 2000. «On es- père qu’il ne se fera jamais. Il serait sans doute défavorable aux Maro- cains. » Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU, vient de déclarer que les listes électorales ne seront closes qu’en décembre, et non en septembre comme prévu. A Oujda comme à Casablanca, y compris dans les milieux qui, au début du conflit, soutinrent par principe la lutte de libération du Polisario, on ne défend guère au- jourd’hui les indépendantistes. « On s’oriente vers un statut de grande autonomie. Pas davantage. Sinon, ce serait dans les conditions actuelles offrir le Sahara à l’Algérie. Pour défendre l’intégrité territoriale, notre nouveau roi trouvera tout son peuple derrière lui », admet ironi- quement un avocat de renom, peu suspect de compromission avec le palais. « Les gens n’ont pas râlé pour verser la taxe de "participation à la solidarité nationale" ». Reda pré- cise. « Depuis la Marche verte en 1975, à laquelle nous avons participé à l’appel du roi Hassan II, on est sur le pied de guerre. Mon père a été blessé au Sahara, mes voisins y ont BRUNO HADJIH LeMonde Job: WMQ1010--0012-0 WAS LMQ1010-12 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 08:54 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 19Fap: 100 No: 0615 Lcp: 700 CMYK
12 / LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999 HORIZON - HISTOIRE Internet, an 01 Il y a trente ans, deux Américains réussissaient à transmettre des données rudimentaires entre leurs ordinateurs distants de 600 kilomètres. Deux cents millions d’internautes doivent à ces pionniers et à quelques autres de surfer chaque jour dans le cyberespace VEZ-VOUS eu le ainsi fortement marqué par l’em- que la Darpa a réussi à attirer L?», demande preinte de l’armée américaine. La l’élite de la technologie améri- Charles Kline, Darpa (initialement appelée pudi- caine. Ainsi, en 1972, elle bénéfi- étudiant en pre- quement Arpa pour masquer le D ciait de l’apport de Robert Kahn. mier cycle de de « defense ») n’est autre qu’une Ce professeur d’électrotechnique l’Université de agence financée par le Pentagone et spécialiste en mathématiques Californie à Los pour fédérer les recherches pou- appliquées, en congé du MIT, tra- Angeles (UCLA), vant trouver des applications dans vaillait pour BBN, une société de A la défense. Fondée en 1958, cette conseil créée en 1949 par Richard à un chercheur de l’équipe de Doug Engelbart, au structure s’inscrivait dans le dispo- Bolt, Leo Baranek et Robert New- laboratoire d’informatique du sitif de crise conçu par le président man qui va jouer un rôle majeur Stanford Research Institute (SRI), Eisenhower pour réagir à l’affront dans l’élaboration d’Arpanet. à Menlo Park. « J’ai eu un 1-4 », ré- infligé aux Etats-Unis par l’URSS. Recruté par la Darpa en 1972, pond celui-ci. Dans le codage en Cette dernière avait en effet lancé, Bob Kahn lance l’idée d’architec- base 8, il s’agit bien d’un L. en octobre 1957, le premier satel- ture ouverte qui conduit à un pro- Suivent le O et le G. « Log », le lite artificiel, le fameux Spoutnik, gramme de recherche, baptisé nom sésame de l’informatique, a dont le bip-bip horripilait les « Internetting », pour assurer la été transmis entre deux ordina- oreilles des Américains. liaison entre réseaux. En plus de la teurs distants de 600 kilomètres. Dans ce contexte de guerre technique des paquets, il fallait dé- Katy Afner et Matthew Lyon, dans froide, la légende veut que le ré- velopper un « protocole », c’est-à- leur ouvrage intitulé Les Sorciers seau Arpanet, constitué en 1969 dire une série de conventions in- du Net (Calmann-Levy, 1999, par les quatre premiers ordina- formatiques permettant à la 140,00 F, 21,34 ¤), décrivent ainsi teurs reliés entre eux, ait eu pour communication de supporter minutieusement la naissance, en objectif de créer un système de toutes sortes de perturbations octobre 1969, du premier maillon communication capable de résis- telles qu’encombrements, blo- d’Arpanet, l’embryon du réseau ter à une attaque atomique. Les cages, interruptions ou interfé- qui allait devenir Internet. Le principaux acteurs de la naissance rences. Rejoint par Vinton Cerf, 1er novembre 1969, un troisième d’Internet estiment, dans une Bob Kahn va créer le fameux TCP- ordinateur, situé à l’université de « brève histoire » du réseau publiée IP (Transmission Transfert Proto- Californie à Santa Barbara, rejoi- sur la Toile (http : //info. isoc. org/ col-Internet Protocol) sur lequel gnait les deux premiers. Il était internet/history/brief. html), qu’il reposera toute l’architecture d’In- suivi par un quatrième, dans ne s’agit là que d’« une fausse ru- ternet. En octobre 1972, c’est Bob l’Utah, en décembre. meur » issue de l’étude de la Rand Kahn qui organise la première dé- Trente ans plus tard, Internet Corporation. monstration publique d’Arpanet, couvre la quasi-totalité de la pla- Même si Arpanet n’a pas été qui relie alors quarante ordina- nète. En juillet 1999, le réseau ne conçu dans ce but, le réseau distri- teurs sur le territoire américain. comptait pas moins de bué qu’il a adopté se distingue des A la même époque, un Français, 56 218 000 serveurs, selon l’Inter- architectures centralisées et dé- Louis Pouzin, directeur des projets net Software Consortium. En sep- centralisées par son aptitude à pilotes de l’Institut de recherche tembre, le nombre d’internautes a fonctionner même lorsque une de en informatique et automatique dépassé les deux cents millions, ses parties est détruite. Jusqu’à (IRIA, ancêtre de l’Inria), travaille suivant l’estimation de l’agence ir- présent, cette caractéristique n’a à la construction du réseau Cy- landaise Nua. guère été exploitée. En revanche, clades. Ses recherches, telles que
Aucun des trois témoins privilé- L.PSIHOYOS/MAIRIX/COSMOS un autre avantage de cette struc- l’invention des « datagrammes », giés de la naissance d’Arpanet, ture est à l’origine de son formi- sont reconnues comme majeures Steve Crocker, Vinton Cerf et Jon Associé à Vinton Cerf (à dable développement. Sa forme dans le développement de la Postel, ne pouvait sans doute ima- gauche), pionnier d’Arpanet, originelle de toile d’araignée, technologie de commutation par giner qu’ils assistaient au démar- Robert Kahn va mettre au image qui sera exploitée plus tard paquets qui allait donner nais- rage d’une des plus extraordi- point, en 1972, un protocole par le World Wide Web, lui a per- sance au réseau Transpac et, plus naires aventures du XXe siècle. de transfert, le TCP/IP, sur mis de croître de façon quasi tard, à la technologie ATM. C’est Pour concevoir un réseau plané- lequel reposera toute spontanée. En l’absence de centre dire à quel point la France se trou- taire capable de se développer l’architecture d’Internet physique, il n’existe pas de véri- vait en position de force, dans les aussi rapidement, il fallait un vi- (photo ci-dessus). table lieu de décision, même si années 70, pour prendre l’initia- sionnaire. C’est Joseph Licklider En 1989, Tim Berners-Lee l’attribution des adresses Internet tive dans la télématique. qui a joué ce rôle. Ce psycho- (ci-contre), chercheur au peut être assimilée à une forme Malheureusement, l’extrême acousticien spécialiste du compor- CERN de Genève, a l’idée de d’administration. C’est ce climat centralisation du système de télé- tement au Massachusetts Institute développer « un système « anarchique » qui a permis au communications national, géré of Technology (MIT) a publié, dès universel d’informations nombre de serveurs et d’inter- par France Télécom, ne conduisit le mois d’août 1962, une série de liées », qui deviendra le Web. nautes de croître aussi rapide- qu’à la création du Minitel. Réus- textes définissant le concept de ment. site commerciale incontestable, ce « réseau galactique ». Pour mesu- L’exploitation d’un réseau exis- réseau fit paradoxalement prendre rer l’originalité d’une telle idée, il tant, celui du téléphone, a achevé à la France un retard important faut se souvenir que le circuit inté- d’assurer le succès d’Internet. En- dans son entrée sur Internet. gré, l’ancêtre des puces d’au- HANK MORGAN fin, le financement public par le Preuve que la technologie ne suffit jourd’hui, n’avait été inventé que gouvernement américain d’Arpa- pas. Encore faut-il que l’environ- quatre ans auparavant. Le transis- Agency (Darpa) lui offrait une po- du destinataire de reconstruire les monde des télécommunications net jusqu’en 1990 et par la Natio- nement politique et économique tor, lui, ne datait que de 1947 et le sition idéale pour concrétiser ses données arrivant en désordre. Ce n’a pas encore fini, trente ans plus nal Science Foundation (NFS) de favorise l’émergence de solutions tout premier ordinateur électro- idées futuristes. Encore fallait-il principe de communication laisse, tard, d’en subir les contre-coups. 1987 à 1995 ont artificiellement de systèmes ouverts sur le monde. nique, l’Eniac, avait été construit une technique prometteuse pour en effet, chaque paquet libre de La transmission de la voix devrait supprimé les coûts de fonctionne- Ce fut la grande chance d’Internet. en 1946. les mettre en œuvre. suivre un chemin quelconque finir par se plier au principe révo- ment pour les utilisateurs. De quoi Conçu en marge des grands opéra- Néanmoins, en 1962, le premier Leonard Kleinrock, un autre entre ses points de départ et d’ar- lutionnaire des paquets inventé stimuler la phase de démarrage teurs de télécommunications, le satellite de télécommunications, chercheur du MIT, venait juste- rivée. Une telle souplesse permet pour les besoins de l’informatique jusqu’à ce qu’une économie auto- réseau s’est répandu comme une Telstar, commençait à diffuser des ment, en juillet 1961, de publier d’optimiser en permanence l’utili- et... de l’armée. En 1964, la Rand nome, à travers les fournisseurs traînée de poudre. Trente ans seu- signaux de télévision entre les son premier article sur la « théorie sation du débit disponible sur l’en- Corporation, un organisme à but privés d’accès à Internet, puisse lement après la création de son Etats-Unis et l’Europe. Le retentis- de commutation par paquets ». Il semble du réseau. Chaque paquet non lucratif créé après la seconde s’établir. premier maillon, il touche au- sement médiatique d’un tel événe- s’agissait de fractionner les don- ne « cherche » pas forcément le guerre mondiale par l’US Air En 1969, personne n’aurait pour- jourd’hui la quasi-totalité des pays ment a probablement aidé Joseph nées à transmettre d’un ordina- chemin le plus court mais celui qui Force, révélait ses travaux sur les tant pu planifier un tel processus. de la planète. Vecteur de culture et Licklider à imaginer la mondialisa- teur à l’autre en petits « paquets » est le plus rapide, c’est-à-dire le réseaux téléphoniques vocaux à Infrastructure de télécommunica- de développement du commerce tion des communications. Sa no- de taille identique et contenant moins encombré à un instant don- commutation par paquets destinés tion existante et technologie infor- électronique, il est devenu un des mination, en octobre 1962, à la di- chacun une « étiquette » mention- né. Il ne mobilise ainsi que le strict à garantir la confidentialité des matique naissante se sont harmo- enjeux politiques et économiques rection du programme de nant les adresses de l’expéditeur et minimum de ressources. communications militaires. nieusement associées pour majeurs du XXIe siècle. recherche informatique à la De- du destinataire. Un numéro Une telle découverte allait avoir L’ensemble du projet qui allait dépasser rapidement les rêves les fense Advanced Research Projects d’ordre permettait à l’ordinateur des répercussions telles que le donner naissance à Internet est plus fous des pionniers. Il faut dire Michel Alberganti La Toile par elle-même Le réseau mondial, la plus grande encyclopédie de tous les temps b L’histoire d’Internet racontée par les pionniers : http://info. SI INGÉNIEUX fût-il, le réseau var Bush. Ce dernier, conseiller chines. A la toile des ordinateurs Tim Berners-Lee a donc réussi au- l’avenir. On peut néanmoins isoc.org/internet/history/ Internet ne pouvait remplir que les scientifique du président Roose- connectés vont répondre les delà de ses espérances. constater que le moteur technolo- brief.html missions auxquelles il était destiné. velt, avait conçu une machine de mailles, beaucoup plus fines, des Aujourd’hui, plus personne ne gique d’Internet continue à tourner b L’histoire de la Toile vue du Conçu par des scientifiques, il a classement des documents bapti- liens entre les fichiers, les textes, les songe à remettre en cause le World à plein régime. Les hauts débits de Cern de Genève : permis aux chercheurs d’échanger sée Memex. Selon l’inventeur, l’in- images, les sons, la vidéo... Rien Wide Web ni Internet. Au transmission, les techniques de http://www.w3.org/history.html des messages et des fichiers. De térêt de son système réside dans le n’existe sur Internet qui ne soit mis contraire, tout le monde veut y être compression des données, les sa- b La chronologie d’Internet quoi améliorer grandement la rapi- fait que « toute information peut of- en relation avec le reste de la Toile, présent. Et les plus puissants rêvent tellites multimédias, la réalité vir- entre 1957 et aujourd’hui : dité et l’efficacité de leur travail. In- frir, à volonté, la possibilité d’en sé- via la magie des liens hypertextes. de s’en approprier au moins l’ac- tuelle ou l’intelligence artificielle http://info.isoc.org/guest/zakon/ ternet abolissait les distances et lectionner immédiatement une cès. La télévision et le téléphone n’ont pas fini d’enrichir le contenu internet/history/ HIT.html créait un lien entre les ordinateurs autre » (Le Monde du 11 mai 1996). remplaceraient volontiers l’ordina- de ce qui constitue déjà la plus b Le projet de Tim situés dans chaque laboratoire. Ré- Il faut attendre 1965 pour qu’un Tout le monde teur pour afficher les pages de la grande encyclopédie de tous les Berners-Lee au Cern en 1989 : sultats, expériences, théories et dé- philosophe illuminé, Ted Nelson, Toile et profiter de l’explosion du temps. http://www.w3.org/history/1989/ couvertes se sont mis à circuler à la donne un nom à ce principe en veut y être présent commerce électronique. Dans cet La messagerie électronique fait proposal-msw.html vitesse de la lumière. Si les étu- créant le terme « hypertexte » dans univers, volontiers qualifié de sau- désormais partie de la vie quoti- b Les concepts de la Toile : diants y trouvaient déjà une mine un ouvrage intitulé Literary Ma- et les plus puissants vage et anarchique, prolifèrent des dienne dans les entreprises. Les fo- http://www.w3.org/talks/ d’informations, rien ne pouvait at- chines. L’auteur imagine alors de portails sécurisant où des liens rums de discussion se créent par general/concepts.html tirer le grand public dans cet em- relier ensemble tous les textes de la rêvent choisis orientent les visiteurs vers milliers et les enfants partagent b La biographie de Vinton bryon ésotérique du cyberespace. planète. Moins de cinq ans plus les sites de partenaires, souvent leur jeux sur le réseau. Le Cerf : En mars 1989, Tim Berners-Lee, tard, ce rêve fou va commencer à de s’en approprier commerciaux. commerce électronique promet http://www.wcom.com/about _ un ingénieur du Laboratoire euro- se réaliser. « Une toile d’araignée de Aux internautes les plus aventu- d’exploser au cours des prochaines the _ company/cerfs _ péen pour la physique des parti- documents dotés de liens (similaires l’accès reux, les moteurs de recherche, ces années, tandis que les musiciens se up/cerfprofile.shtml cules (CERN) de Genève, se penche à des références) entre eux est beau- logiciels d’identification de sites à laissent séduire par la diffusion im- b La biographie de Robert sur le problème de l’archivage des coup plus utile qu’un système clas- partir de mots-clés, offrent une ex- médiate et planétaire que leur offre Kahn documents au sein de cet orga- sique de classement hiérarchisé », Le filet est aujourd’hui si dense ploration plus libre du cyberes- la Toile. Demain, l’enseignement, http://www.cnri.reston.va.us/ nisme employant plusieurs milliers écrit Tim Berners-Lee, en 1989, que trois chercheurs de l’université pace. La Toile, qui n’a pas encore la médecine et le télétravail profite- bios/ de personnes. Les chercheurs ne dans sa proposition à la direction américaine de Notre-Dame ont pu- dix ans d’âge, rassemble déjà plus ront de l’abolition des distances kahn.html passant qu’en moyenne deux ans du CERN décrivant « un système blié dans la revue Nature la valeur de deux cents millions d’utilisa- qu’apporte Internet, malgré l’in- b La biographie de Tim sur place, les traces de leurs tra- universel d’informations liées ». du « diamètre » de la Toile. D’après teurs. Pas plus qu’un tel développe- quiétude qu’une telle implosion du Berners-Lee vaux s’éparpillent. A trente-quatre L’idée de génie réside sans doute leurs calculs, dix-neuf clics de sou- ment n’était prévisible lorsque Tim monde réel suscite chez certains http://www.w3.org/people/ ans, ce diplômé du Queen’s College dans l’application au contenu des ris suffisent pour passer d’un docu- Berners-Lee tentait de réorganiser philosophes. berners-lee/longer.html d’Oxford a l’idée d’utiliser un bases de données d’une structure ment de la Toile à n’importe quel les archives du CERN, il serait ha- concept imaginé en 1945 par Vane- identique à celle du réseau de ma- autre (Le Monde du 22 septembre). sardeux aujourd’hui d’en imaginer M. Al. LeMonde Job: WMQ1010--0013-0 WAS LMQ1010-13 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 10:15 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 19Fap: 100 No: 0616 Lcp: 700 CMYK
HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999 / 13 0 123 A juste titre 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 par Robert Solé Internet : http : //www.lemonde.fr LES LECTEURS du Monde se sont habitués – pour reprendre cette formule – n’est pas une l’Europe, compte tenu de sa démographie, aura ÉDITORIAL peu à peu à la nouvelle architecture de la pre- donnée univoque et scientifique. C’est un choix, sans doute besoin d’apports de main-d’œuvre mière page, qui compte systématiquement un une hiérarchie, des priorités. C’est aussi, parfois, étrangère. » gros titre en manchette. Les savants dosages de une création, quand nous créons l’événement par La direction de la rédaction reconnaît que le L’ingérence contre l’impunité jadis, conduisant à mettre côte à côte plusieurs nos informations. Les trois manchettes citées me titre choisi était malheureux. Explication : la sujets en leur accordant semblent, au contraire, au cœur de l’actualité : manchette est toujours rédigée dans l’urgence, E n’est pas une jus- des limites, que la satisfaction une largeur variable, ont elles sont originales, tant par les informations un peu avant 11 heures, à l’heure du bouclage. tice de vainqueurs, provoquée par la décision du juge cédé la place à un choix qu’elles valorisent que par la façon de les formu- Celle qui avait été envisagée (« M. Juppé : “Il C comme à Nuremberg londonien à propos d’Augusto Pi- clair et net : le thème jugé ler. » faudra accueillir de nouveaux immigrés” ») n’en- contre les dignitaires nochet ne saurait occulter. Sous le plus significatif, le plus Mais c’est un titre strictement informatif trait pas sur quatre colonnes. Il a été décidé du régime nazi. C’est l’application ses diverses formes, le droit d’in- important ou le plus frap- – présentant l’entretien avec Alain Juppé, dans alors de gagner deux lettres, en conjuguant le de l’état de droit, avec ses len- gérence n’est pas unanimement pant est nettement privilé- le numéro du 1er octobre – qui a fait bondir Yves verbe falloir au présent. teurs, ses faiblesses aussi. En dé- accepté. En dépit – ou à cause – gié, par un titre d’une ligne Crosnier, de Cergy (Val-d’Oise), et il n’est pas le Aussitôt après la parution du journal, une dis- cidant, vendredi 8 octobre, qu’Au- de l’exemple du Kosovo, la sur quatre colonnes, accompagné de trois ou seul. « Je lis Le Monde depuis plus de trente-cinq cussion s’engageait à la rédaction en chef. Deux gusto Pinochet pouvait être communauté internationale hé- quatre « puces » explicatives. ans, affirme ce lecteur. Depuis plusieurs mois, autres titres étaient proposés à la place de celui extradé vers l’Espagne pour y être site toujours à intervenir sans S’ils acceptent le procédé, les lecteurs ne sont votre politique des titres me gêne. Aujourd’hui, elle qui avait occupé les rotatives : « M. Juppé : “Il jugé pour les crimes commis pen- l’accord des autorités concernées. que plus sensibles au contenu de la manchette. m’exaspère : le mot n’est pas trop fort. Je considère faudra de nouveaux immigrés” » ou « Immigra- dant les deux dernières années Les Etats asiatiques –dont la Une partie d’entre eux a du mal à se faire à des tout simplement m’être fait avoir par votre titre du tion : l’autocritique de M. Juppé ». Mais il était de son sinistre règne, le tribunal Chine, qui a un droit de veto à titres « magazine », sans rapport direct avec 1er octobre. Désormais, je me fixe cette ligne de trop tard pour rattraper le journal – et les dé- de Bow Street, à Londres, a créé l’ONU – n’auraient certainement l’actualité du jour. Par exemple, « La gauche conduite : lorsque le titre “m’accrochera”, je gâts. Non seulement Le Monde passerait pour un précédent : nul dictateur ou pas accepté le déploiement d’une française est-elle libérale ? » (23 septembre) ou n’achèterai pas votre journal. » M. Crosnier me léger et approximatif, mais certains lui attribue- tyranneau ne peut, sous prétexte force internationale au Timor- « Les nouveaux maîtres du monde » (29 sep- permettra de regretter sa décision qui, si elle raient de mauvaises intentions : celle de tirer la de souveraineté nationale, se Oriental sans l’aval de Djakarta. tembre). Un lecteur de Vaison-la-Romaine était maintenue, pourrait le conduire à ne plus couverture vers ses propres positions sur l’im- prévaloir d’une impunité pour En outre, la probabilité de l’in- (Vaucluse), Michel Ruppli, nous écrit : « Je viens souvent lire Le Monde. Un titre accrocheur n’a migration, ou même d’avoir voulu piéger l’an- échapper à la justice. Sans at- gérence est d’autant plus grande d’acheter mon quotidien habituel (Le Monde, da- rien de répréhensible, au contraire, du moment cien premier ministre... tendre la Cour pénale internatio- que l’Etat « coupable » est faible. té 27-28 septembre) et je suis atterré par le titre de qu’il est juste et justifié. La manchette du 1er oc- Celui-ci – comme toujours en pareil cas – a nale (CPI), les tribunaux d’un Les « grands », a fortiori s’ils sont première page : « Pourquoi la droite peut gagner tobre (« M. Juppé : “Il faut accueillir de nouveaux relu, avant publication, les propos qu’il avait te- pays peuvent poursuivre des membres permanents du Conseil en 2002 ». Quel événement ! N’y a-t-il donc au- immigrés” ») n’était pas coupable de frapper les nus de vive voix au cours de l’interview, y ap- hommes d’Etat, en exercice ou à de sécurité, sont à l’abri et cune information notable sur toute la planète pour esprits, mais d’être inexacte. Rien ne permettait portant des modifications. Evoquant de manière la retraite, qui se trouveraient peuvent même se permettre de que vous en soyez réduits à cet exercice de poli- en effet de traduire ainsi les propos de l’ancien nuancée l’expulsion des sans-papiers de l’église dans l’espace de leur juridiction, refuser toute action humanitaire tique-fiction ? » Dans son agacement, M. Ruppli premier ministre, qui déclarait : « Les flux d’im- Saint-Bernard (« On peut critiquer la méthode et en fonction de conventions inter- internationale sur leur territoire, suggère de « faire le tour des scénarios possibles migration ont considérablement augmenté depuis je ne prétends d’ailleurs pas avoir été exempt de nationales, voire des lois natio- comme aujourd’hui la Russie en 2009 suivant les résultats prévisibles de 1997. (...) Nous devons définir des critères maladresse »), il affirmait avoir voulu s’exprimer nales. dont les bombardements sur la 2002 »... communs pour l’accueil de nouveaux étrangers « d’abord » sur l’intégration qui « est en Avec la mise en place qu’on es- Tchétchénie provoquent à peine Faut-il s’en tenir, en tête de première page, à dans l’Union européenne. Je crois en effet que panne » . Chaque mot était pesé. Le titre-choc, père prochaine de la CPI à la un froncement de sourcils des di- des titres informatifs ? Réponse d’Edwy Plenel, l’“immigration zéro” ne veut pas dire grand- qui contrastait avec de telles précautions, aura suite des tribunaux ad hoc pour la rigeants occidentaux. directeur de la rédaction : « L’actualité du jour chose : le regroupement familial est un droit, et contribué à faire de cet entretien un événement. Yougoslavie et pour le Rwanda, Car les critères de l’ingérence avec le développement du droit ne sont pas seulement moraux. d’ingérence pour raisons huma- Les rapports de force internatio- AU COURRIER DU «MONDE » nitaires autorisé par la Charte des naux tiennent encore une grande Nations unies depuis 1945, mais place dans leur définition, et sur- LE PARDON DU ROI pable de l’avoir violée, soit à l’ori- ajouter un sentiment de culpabilité cours de laquelle le président oublié jusqu’à ces dernières an- tout dans leur application. D’une La décision du nouveau roi Mo- gine de cette violence « de repro- au sentiment de perte d’amour qui s’adresserait d’abord et en parti- nées, les relations entre Etats part, les grandes puissances, y hammed VI d’autoriser le retour duction » rend cette différence de est déjà le sien. culier à l’enfant victime ? Il lui expli- sont bouleversées. La souveraine- compris celles dont la tradition d’Abraham Serfaty dans sa patrie traitement d’autant plus cho- Johnny ne sera adulte qu’au prix querait ce qui se joue là, à savoir le té nationale n’est plus un prin- démocratique ne fait aucun est peut-être un geste habile, une quante. du pardon, et c’est la raison pour la- procès de ceux qui l’ont maltraité cipe absolu. La non-ingérence doute, répugnent à se soumettre mesure courageuse, un acte poli- Véronique Wiesinger quelle il est difficile de pardonner ou violé, qu’ils n’en n’avaient pas le dans les affaires intérieures n’est à une loi supérieure ; d’autre part, tique, mais de grâce, ne qualifions Strasbourg lorsqu’on est un accusateur. droit, qu’il n’est pas responsable de plus un obstacle à l’intervention les Etats les plus jeunes craignent pas cette décision de pardon (Le Professeur Marcel Rufo ce qui lui est arrivé, et qu’il n’est pas de la communauté internationale les relents néocolonialistes de Monde du 2 octobre) ! Si quelqu’un PARDONNER Marseille davantage responsable de la puni- pour venir au secours d’individus l’intervention humanitaire. Entre avait à pardonner, c’est le bénéfi- Les progrès dans la protection de tion que la cour infligera. ou de groupes menacés par des ces deux écueils, la justice et le ciaire de la mesure, opposant pres- l’enfance, grâce au signalement des JOHNNY FACE À LA JUSTICE Un procès n’est pas seulement un dirigeants sanguinaires. Qui ne droit avancent lentement. C’est tigieux et combien méritant. sévices, a donc permis à Johnny Mon expérience d’assistant so- dispositif de désignation des cou- s’en féliciterait ? une raison supplémentaire pour Rémy Lahaye d’être protégé et de ne plus subir les cial à la protection judiciaire de la pables et de leur condamnation, il Cette intervention a cependant en saluer les progrès. Cuirieux (Aisne) violences dont il a été l’objet. Mais jeunesse me donne à penser que la doit aussi être un moment social de ne risque-t-on pas de créer d’autres présence de jeunes victimes à l’au- reconnaissance et d’aide à la vic- 0123 est édité par la SA LE MONDE PEINES INÉGALES violences plus intimes et plus défi- dience au cours de laquelle leur(s) time, a fortiori si elle est mineure. Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani Pour notre société, les femmes nitives par la confusion des rôles et père, beau-père, parents sont jugés Eric Lepointe Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; doivent être douces et maternelles, même par l’abus de la vérité ? pour les avoir ou violés, ou frappés Epinal (Vosges) Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint toujours victimes sans jamais se re- Je m’explique : cet enfant est est pertinente. Ces enfants se per- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau beller ni exprimer de pulsions vio- d’abord l’enfant de sa famille ; sa çoivent le plus souvent coupables TORTIONNAIRES Directeur artistique : Dominique Roynette lentes. L’homme, lui, le pauvre, ne mère battante est sa mère ; sa tante, de ce qui leur est arrivé, et ensuite « On les a poussées à bout pendant Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment peut pas lutter contre ses pulsions. possiblement perverse, est sa tante. coupables des conséquences, à sa- des heures, écrasées, détruites. La vé- Rédacteurs en chef : Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; En conséquence, aux femmes Il est discutable et dommageable, voir l’incarcération de l’auteur des rité éclate ! » Quel est ce langage ? Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; agressives ou meurtrières, surtout pour l’avenir, qu’il ait assisté au violences, qu’ils ont pu aimer, ou ai- Celui de tortionnaires de femmes, Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; coupables de violences à enfant, on procès, même un court instant. ment encore. Il y a un travail à faire heureux d’avoir obtenu leurs Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) demande le maximum de la peine, C’est d’ailleurs lui, dans une grande avec les victimes, consistant à sépa- aveux ? Non, c’est une publicité Rédacteur en chef technique : Eric Azan ferme ; aux hommes, on offre sagesse, qui a exprimé son désir de rer l’acte de son auteur : si l’acte fut d’une marque (presque) nationale, Médiateur : Robert Solé souvent le sursis. C’est ce que nous partir, ce que le président du tribu- criminel, l’auteur n’est pas que cri- qui se met au goût - amer - du jour. Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg prouve encore une fois le réquisi- nal a fort justement accepté. minel. L’actualité est pleine de violences Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; toire du parquet dans l’affaire En dehors de la protection, se Sur le principe, la participation guerrières et de crimes contre l’hu- partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre « Johnny » (Le Monde du 2 octo- pose bien évidemment le problème au procès des enfants n’a pas valeur manité : profitons-en, l’essentiel Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président
bre). A la mère, jadis victime de vio- de son devenir. Tout passera par le thérapeutique immédiate ou systé- est de vendre. On est loin des éter- Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), lences elle-même, dix ans ferme. pardon et l’interprétation qu’il matique, elle me semble toutefois nuements de Billancourt qui enrhu- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994)
Aux hommes impliqués, qui, selon pourrait faire des sévices qu’il a vé- en être un élément majeur. (...) Ne maient toute la classe ouvrière. Le Monde est édité par la SA Le Monde votre article, « frappaient moins cus. Assister au procès le mettait de pourrait-on pas, puisque le droit le Qu’en disent les « chiennes de Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. souvent mais plus fort », le sursis. Le manière paradoxale en position de permet, interrompre les débats garde » ? Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, fait que l’un d’entre eux, père de la se sentir coupable de la punition in- pendant quelques minutes et ins- Guy Chaty Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, mère de l’enfant martyr et cou- fligée à sa famille. Cela pourrait taurer une séquence à huis clos au Paris Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations.
Aujourd’hui adulé, M. Greenspan tèmes. Et ce malgré ses imperfec- gique et au travail hautement quali- ILYA50 ANS, DANS 0123 pourrait bien se retrouver sur le tions et ses dysfonctionnements. A fié. Au contraire, se plaît-on à ironi- Alan Greenspan, banc des accusés si les choses commencer par le creusement des ser dans le camp libéral, les tournent mal, un jour ou l’autre, à inégalités, qui n’ont jamais été aussi Etats-Unis sont un des seuls grands Furtwängler galvanise ses musiciens Wall Street. Les Américains ruinés importantes depuis 1977 (les pays industrialisés où la pauvreté la bulle pourront à juste titre lui reprocher 2,7 millions d’Américains les plus recule (de 13,3 % en 1997 à 12,7 % en COMME on le présumait, les que de très connu d’ailleurs ne de n’avoir rien entrepris pour es- riches possèdent autant que les 1998). Surtout, ils sont en train de deux concerts donnés à l’Opéra par nous fut apporté. Mais ceci permet sayer de dégonfler la bulle qui était 100 millions d’Américains les plus réussir là où le Japon et l’Europe, la Philharmonique de Vienne ont d’autant mieux les comparaisons. et le libéralisme en train se former. Tout juste ce modestes). En continuant par le dé- avec leurs « économies sociales de été triomphaux. Ils doivent leur Le premier soir, au programme Suite de la première page grand amateur de formules-chocs, séquilibre des comptes (le déficit de marché », ont échoué : le libéra- éclatant succès à la présence sur composé de l’Ouverture pour Faust, dont il sait qu’elles entretiennent sa la balance courante dépassera en lisme pur et dur à l’américaine fait l’estrade de Wilhelm Furtwängler. de Wagner, de Mort et Transfigura- L’immense majorité des écono- réputation auprès de la commu- 1999 300 milliards de dollars, l’en- plus, pour le bien-être des salariés, Il est peu de chefs capables de gal- tion, de Richard Strauss, et de la mistes sont pour une fois d’accord : nauté financière internationale, dettement du secteur privé dépasse que les gouvernements qui pré- vaniser comme lui une troupe de Première Symphonie, de Brahms, Wall Street atteint des niveaux dé- s’est-il contenté, en décembre 1996, 10 000 milliards de dollars), qui sou- tendent en faire leur premier objec- musiciens, d’ailleurs admirable- comme l’assistance ne cessait d’ap- mesurés. Quels que soient les ins- de dénoncer l’« exubérance irration- ligne que l’Amérique vit au-dessus tif de politique économique. ment disciplinés, et de porter un plaudir et de réclamer Wilhelm truments traditionnels d’évaluation nelle » des marchés boursiers. En de ses moyens, qu’elle dépense plus La leçon est claire : vive les mar- auditoire au paroxysme de l’en- Furtwängler, celui-ci dut faire des cours, tous tendent à indiquer revanche, il s’est bien gardé d’utili- qu’elle ne gagne. chés du travail déréglementés, la thousiasme. jouer une valse de Johann Strauss. qu’il s’est formé une bulle spécula- ser la seule arme qui aurait été sus- Défauts mineurs, rétorquent les libre circulation des capitaux, les Le secret de telles réussites tient Un succès pareil accueillit le festi- tive sur le marché boursier new- ceptible de faire refluer la Bourse laudateurs du modèle américain. Etats impuissants et les économies à la parfaite communion du chef et val Beethoven dimanche soir (Qua- yorkais. Le seul désaccord porte sur de New York à des niveaux plus Les déficits ? Ils sont d’abord la non administrées ! A cet égard, la de son orchestre, une communion trième et Septième Symphonies et son ampleur : les actions améri- « rationnels » : il n’a pas relevé ses conséquence de la faiblesse de la responsabilité de M. Greenspan qui est le fruit de la soumission de Léonore no 3). caines sont-elles surévaluées de taux directeurs, qui se trouvent au- croissance dans les autres régions dans la formation de la bulle finan- tous à l’autorité d’un seul. Il suffit Si le secret de pareilles réussites 20 %, 30 %, 40 %, davantage ? jourd’hui au même niveau qu’au du monde. Comment peut-on en cière constitue, aux yeux des libé- de regarder les archets du quatuor est transparent, une chose de- Comme le note Pascal Blanqué, début de l’année 1996, alors vouloir aux Etats-Unis d’être deve- raux, la preuve ultime que moins pour se convaincre des effets d’une meure pourtant mystérieuse : c’est économiste à la banque Paribas, qui qu’entre-temps Wall Street a dou- nus le premier consommateur et les représentants de l’Etat se mêlent telle discipline : la netteté des qu’il soit si difficile et si rare de les parle à propos de Wall Street blé de valeur. importateur des marchandises fa- des affaires économiques et se pro- traits, la pureté du son, la qualité constater, et que seuls les très d’« une matière inflammable », le briquées ailleurs ? Est-ce l’Amé- posent de les réguler, mieux celles- des nuances, la précision des at- grands chefs les méritent. plus grave est que la flambée bour- UN MODÈLE SUPÉRIEUR rique qui est atteinte de sur- ci prospèrent. taques n’ont point d’autre cause. sière a perverti les comportements Il y a tout juste dix ans, le gouver- consommation ou l’Europe et le C’est la leçon que nous devrions ti- René Dumesnil économiques : « Depuis quelques neur de la Banque du Japon, Yasus- Japon qui sont malades de sous- Pierre-Antoine Delhommais rer de ces deux concerts, où rien (11 octobre 1949.) années, moins les ménages améri- hi Mieno, perçait la bulle financière consommation ? Les Etats-Unis cains ont épargné, plus ils sont deve- nippone en durcissant sa politique « ne peuvent indéfiniment demeurer 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS nus riches, sur le papier au moins. En monétaire. Plus M. Greenspan tar- l’unique moteur de l’expansion mon- RECTIFICATIF lévitation sur la valorisation de leurs dera à l’imiter et à contenir l’infla- diale », martèle le secrétaire d’Etat Télématique : 3615 code LEMONDE portefeuilles d’actions, ces derniers tion des actifs boursiers américains, américain au Trésor, Lawrence MAROC Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC vendent des titres pour consommer et plus il exposera l’économie de son Summers. L’une des photos du premier ou 08-36-29-04-56 surtout s’endettent. » Pourquoi pays à de graves déconvenues. C’est L’accroissement des inégalités ? volet de notre enquête sur le Ma- Le Monde sur CD-ROM : 01-44-88-46-60 prendre la peine de mettre de aujourd’hui la principale crainte des Les Etats-Unis n’en ont pas le mo- roc (Le Monde du 8 octobre) ne Index et microfilms du Monde : 01-42-17-29-33 l’argent de côté s’il suffit de vendre libéraux. Ils redoutent qu’un krach nopole : tous les grands pays indus- montrait pas le roi Mohammed VI une poignée de titres de sociétés In- à Wall Street ne discrédite le mo- trialisés sont confrontés à cette enfant, mais son père, alors le Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr ternet, achetés quelques semaines dèle économique américain qui, se- émergence d’une civilisation de prince Moulay Hassan, au volant auparavant, pour s’offrir une nou- lon eux, a démontré sa supériorité l’immatériel qui fait la part belle à la d’une réplique de la Panhard de Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 velle voiture ! fondamentale sur les autres sys- capacité d’innovation technolo- Mohammed V. LeMonde Job: WMQ1010--0014-0 WAS LMQ1010-14 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 12:39 S.: 111,06-Cmp.:09,12, Base : LMQPAG 41Fap: 100 No: 0853 Lcp: 700 CMYK
14 / LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999 HORIZONS-DÉBATS L’exception culturelle L’étrange victoire d’Etienne Bloch OMMES-NOUS cou- des droits de l’homme ou de de la Fête de la Fédération » ? vérité doctrinale confine à la créa- pables d’une « escro- l’« ingérence militaire » s’ils sont L’Europe idéale dont rêvait ce tion d’un délit d’opinion. Si la S querie intellectuelle », appliqués de façon sélective en dernier, en 1944, n’a que peu de norme juridique s’applique à la n’est pas négociable comme l’écrit Etienne fonction des desiderata de la su- rapports avec les institutions eu- réflexion politique et à l’activité Bloch qui, voulant nous interdire perpuissance du moment ? Que ropéennes d’aujourd’hui, conta- intellectuelle, elle se rapproche par Catherine Trautmann de nous référer au nom de son deviendra la souveraineté, si la minées par l’ultralibéralisme et dangereusement de la tyrannie, et père, l’historien Marc Bloch, use conditionnalité et l’unilatéralisme marquées par un évident déficit la dissidence ne tardera pas à de- AUT-il soumettre les ment d’opérateurs européens et d’une violence polémique bien deviennent la règle du droit inter- démocratique. venir une délinquance. Le nom de biens culturels à la dis- leur présence sur les marchés surprenante (Le Monde du 28 sep- national, comme il en est question Seuls ceux qui ignorent nos pu- Marc Bloch appartient, certes, à F cipline de l’Organisa- étrangers. Il faut aussi préserver tembre) ? Voici dix-huit mois, dans les négociations de l’OMC ? blications, se contentant de lire ses héritiers, auxquels nous re- tion mondiale du notre politique en faveur des pro- nous avons décidé, avec des cen- Que deviendra l’indépendance de certains journaux pour caricaturer nouvelons l’expression d’un res- commerce (OMC) ? A l’approche grammes européens, dont les ef- taines de citoyens et d’intellec- l’information si l’AFP, l’une des nos opinions, peuvent proférer de pect qui n’est guère réciproque, du début d’un nouveau cycle de fets positifs ont conduit certains tuels d’activités et d’options poli- trois dernières agences de presse telles invectives. M. Bloch nous mais aussi, mais d’abord, au do- négociations commerciales multi- Etats à s’en inspirer, notamment tiques diverses (gaullistes, mondiales, entre à son tour à la accuse de nous rassembler sous le maine public, compte tenu de ce latérales, la réponse est non. Les la Corée, avec un tel succès que de communistes, socialistes, trot- Bourse ? Qu’est-ce que le droit seul portique de la pensée cri- qu’il symbolise pour l’histoire des biens culturels ne sont pas des fortes pressions se sont exercées skistes, écologistes, syndicalistes, des femmes, si une commission tique. Mais qu’est-ce que la liberté hommes. marchandises comme les autres. pour les démanteler. économistes, philosophes, histo- de hauts fonctionnaires euro- de l’esprit quand il n’y a plus de Nous avons trouvé dans Lors du précédent cycle de né- Le nouveau cycle de négocia- riens, juristes, etc.) de débattre en péens peut, par simple décret, les pensée critique ? Là encore, le L’Etrange Défaite et dans Marc gociations qui s’est achevé en 1993 tion qui va s’ouvrir a été précédé commun de la meilleure façon de empêcher de consulter des gyné- père de M. Bloch rappelait : «Le Bloch un lien fécond entre à Marrakech, l’Union européenne, d’initiatives tendant à la remise défendre, de développer et d’ac- cologues ? sens des nuances n’est-il pas un pri- l’économie et les mentalités, et un résistant à de fortes pressions, a en cause de l’exception culturelle. tualiser un certain nombre de va- vilège français ? » (L’Etrange Dé- patriotisme qui s’appuie sur l’uni- refusé d’inclure la culture et l’au- En se retirant, en octobre leurs républicaines, au sein de faite, p. 198). versel et la dénonciation des élites diovisuel dans la liste des secteurs 1998, des négociations sur le pro- l’Association pour la Fondation Nous avons choisi Le plus stupéfiant n’est cepen- défaillantes. C’est parce que Marc libéralisés. Au nom de cette « ex- jet d’Accord multilatéral sur l’in- Marc-Bloch. dant pas dans ces propos outran- Bloch a dit ce qu’il a dit, écrit ce ception culturelle », l’UE a pu vestissement (AMI), la France a Nous avons choisi le nom de le nom de l’historien ciers qui n’engagent que leur au- qu’il a écrit, vécu comme il a vécu, maintenir ses dispositifs de sou- fait échec à ces tentatives. Cette Marc Bloch en référence au résis- teur. Il réside dans les attendus de que nous avons choisi son nom. tien à la création et à la diversité fois-ci, ce n’est pas le principe tant. Comme lui en son temps, en référence la décision de justice concernant Le droit du sang aurait-il le mono- de son secteur audiovisuel, en même des négociations multilaté- nous sentons bien, même si les si- le nom de notre association. Il est pole de l’héritage spirituel ? Si conformité avec nos engagements rales dans le cadre de l’OMC que tuations sont très différentes, que au résistant peut-être légitime qu’un tribunal Etienne Bloch a forcément raison internationaux. Il est impératif de nous devons combattre, mais la volonté politique subit depuis se prononce sur une confusion parce qu’il est le fils de son père, préserver les acquis de Marrakech. l’éventualité d’un champ d’appli- une vingtaine d’années une pouvant exister entre deux asso- la République perd une occasion Les convergences culturelles et cation incluant la culture et l’au- « étrange défaite » qu’il convient Ces questions, et bien d’autres, ciations (Association Marc-Bloch de montrer qu’elle est toujours politiques peuvent être le signe diovisuel. d’analyser avant de la cir- méritent d’être mises sur la place et Association pour la Fondation « le régime de tous » (L’Etrange d’un rapprochement des peuples. L’OMC constitue un bon outil conscrire. publique sans que ceux qui les Marc-Bloch), problème qu’il se- Défaite, p. 219). L’avancée historique, due à Ger- de régulation dans de nombreux A quoi servent la démocratie et posent soient stigmatisés comme rait facile de résoudre. Mais il hard Schröder, qui a introduit le secteurs économiques. Ce cadre le suffrage universel si chaque « nationalistes » ou « attardés », nous paraît inquiétant qu’il Dominique Cabréra, Philippe droit du sol comme mode d’acqui- multilatéral a permis dans des gouvernement avoue son impuis- comme l’affirme Etienne Bloch. tranche entre deux interpréta- Cohen, Henri Guaino, Max Gallo, sition de la nationalité allemande, périodes de crise d’éviter la tenta- sance à s’opposer aux décisions Son père n’a-t-il pas écrit : « Il est tions d’une pensée aussi riche que Jérôme Guedj, Elisabeth Lévy, en est l’illustration. Mais la mon- tion du repli protectionniste. La d’une poignée d’actionnaires de deux catégories de Français qui ne celle de Marc Bloch, l’une devant Jean Magniadas, David Martin- dialisation pousse à l’uniformisa- France, deuxième exportateur fonds de pension ou de cartels de- comprendront jamais l’histoire de être sanctionnée pour « non- Castelnau, Didier Motchane, tion des comportements et des mondial de services, a besoin d’un venus quasiment monopolistes France : ceux qui refusent de vibrer conformité ». Qu’un tribunal François Morvan, Jean-Pierre modes de vie. Dans ce contexte, cadre juridique fiable pour tirer dans plusieurs secteurs d’activi- au souvenir du sacre de Reims ; puisse se faire l’interprète autori- Page, Pierre-André Taguieff, Em- banaliser le traitement de la pleinement profit de son savoir té ? Que signifient les principes ceux qui lisent sans émotion le récit sé d’une pensée ou le juge d’une manuel Todd, Bernard Vasseur culture ne permettrait pas de pré- faire et de sa technologie. La pos- server les identités linguistiques et sibilité de saisir un organe impar- culturelles. tial de règlement des différends Prenons, pour ne citer qu’eux, est essentielle, comme l’a mon- Jean-Luc Godard, Roberto Begni- trée la saisine de l’OMC par ni, Pedro Almodovar, Martin Scor- l’Union européenne pour contes- sese, Abbas Kiarostami, Takeshi ter la législation américaine en Kitano, Alain Resnais. D’où vient matière de copyright, qui accorde la force de leurs films ? De l’explo- une exemption aux bars, restau- ration d’univers personnels ancrés rants et magasins pour le paie- dans leurs propres cultures et irré- ment de droits lorsqu’ils diffusent ductibles à des recettes uniformes. de la musique. Notre préoccupation majeure, lors des prochaines négociations Une libéralisation multilatérales, sera de sauvegar- der la marge de manœuvre des du secteur Etats dans la mise en place et la gestion d’instruments permettant de l’audiovisuel la promotion de la diversité cultu- relle : réglementation et finance- et de la culture ment de la radio et de la télévision publique, soutien aux industries n’apporterait de programmes, sous toutes leurs formes, préservation des diffé- aucun bienfait. rents outils d’aide à la création mis en place en Europe (directive Nous aurons besoin télévision sans frontières, pro- gramme Media, Eurimages) et de la mobilisation des accords de coproduction préférentiels. de tous L’Union européenne ne doit donc faire aucune offre de libéra- pour empêcher lisation dans les secteurs de l’au- diovisuel et de la culture, et ob- l’avènement tenir le maintien, dans ces secteurs, d’exemptions à la clause de la culture unique de la nation la plus favorisée afin de permettre le traitement préfé- rentiel de certains Etats, notam- J’ai la conviction qu’une libérali- ment ceux qui appartiennent à sation du secteur de l’audiovisuel l’UE. et de la culture n’apporterait au- Tirant les leçons de l’expérience cun bienfait. On sait, depuis Ricar- de la négociation AMI, il faudra do, que la logique du libre- aussi veiller aux risques de échange impliquerait que la contournements dans la négocia- France et l’Europe renoncent à tion. Les secteurs de l’audiovisuel soutenir leurs industries cultu- et de la culture ne devraient pas relles et audiovisuelles, dès lors être inclus dans un éventuel ac- que des « produits » étrangers cord sur l’investissement. De peuvent être importés à un même, les services audiovisuels moindre coût. diffusés via Internet et les réseaux Les films hollywoodiens sont numériques ne sauraient être li- amortis sur un vaste marché avant béralisés au motif contestable que d’être exportés à bas prix, sans su- nous serions en présence de biens bir l’obstacle de la langue. Si l’Eu- virtuels ou de marchandises im- rope négligeait ce secteur, elle matérielles. Le mode de transmis- prendrait le risque de se margina- sion d’un service ne modifie en liser. Cela n’est pas admissible rien sa nature. Ce principe de compte tenu de l’importance neutralité technologique ne doit culturelle, économique et sociale souffrir aucune dérogation. des industries culturelles et audio- L’exception culturelle n’est pas visuelles. Avec la révolution nu- négociable. Il est nécessaire mérique et l’explosion de l’offre qu’elle soit le plus largement par- audiovisuelle qu’elle entraîne, ces tagée, par la Commission euro- industries connaissent en effet au- péenne bien sûr, qui sera manda- jourd’hui une mutation profonde, tée pour négocier au nom des porteuse de croissance et d’em- quinze Etats membres, mais aussi plois. par tous les Etats soucieux de pré- Le déficit des échanges de ser- server la diversité culturelle. vices audiovisuels entre les Etats- La concertation avec les profes- Unis et l’Europe ne cesse de se sionnels de l’audiovisuel et de la creuser depuis dix ans : il est passé culture sera menée étroitement de 2 milliards de dollars en 1988 à tout au long de la négociation. 6,5 milliards de dollars en 1998. En Leur rôle est essentiel, notam- dépit des mesures prises pour ment pour convaincre leurs soutenir l’industrie européenne confrères étrangers que cette des programmes, la part de mar- cause leur est commune. Nous ché moyenne des films américains aurons besoin de la mobilisation en salle et à la télévision est supé- de tous pour empêcher l’avène- rieure à 60 %. Celle du film euro- ment de la culture unique. péen aux Etats-Unis n’est que de3%. Il nous faut donc réagir sans Catherine Trautmann abaisser notre garde. Nous de- est ministre de la culture et de la vons encourager le développe- communication. LeMonde Job: WMQ1010--0015-0 WAS LMQ1010-15 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 12:39 S.: 111,06-Cmp.:09,12, Base : LMQPAG 41Fap: 100 No: 0854 Lcp: 700 CMYK
????????????????CARNET LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999 / 15
DISPARITION AU CARNET DU « MONDE » Décès – Alain, Chantal et Eloïse Beaune, – Besançon. Bièvres. ses enfants, Naissances ont la douleur de faire part du décès de Michel et Renée Spajer, Albert ALAZRAKI, son fils et sa belle-fille, – Paris. Blaison. Sanur. Bandung. ingénieur-architecte, Louis BEAUNE, Anna et Myriam, Emil Schumacher ses petites-filles, survenu le 27 juillet 1999, à l’âge de Chantal et Jean-Paul MAILLET nous a quittés le jeudi 7 octobre 1999. Ainsi que ses parents et amis, ont la joie d’annoncer la naissance de quatre-vingt-cinq ans, seize ans après son épouse, ont la profonde douleur de faire part du Un des pionniers de l’art abstrait en Allemagne Avant de l’accompagner au cimetière décès de Hugo, de Pantin (entrée principale, 15 h 30), nous nous réunirons, 74, rue de Picpus, Mireille BEAUNE. me LE PEINTRE Emil Schumacher, tiéristes. Cela suscite l’intérêt du Paris-12e, à 14 heures, lundi 11 octobre. M Renée SPAJER, le 2 octobre 1999, à Sanur (Bali), née BOUREAU, l’un des artistes allemands les plus critique Michel Tapié qui l’intègre et le mariage de ses parents, le 4 avril Sa famille, très touchée des marques de marquants de l’après-guerre, est dans plusieurs expositions interna- Stella Alazraki, sympathie qui ont été témoignées, tient à 1999, à Bandung (Java). le mercredi 6 octobre 1999, dans sa mort dans la nuit du dimanche 3 au tionales. Mais c’est l’historien d’art Jacy et Roger Arditi, et Noémi, remercier ici tous leurs amis et leurs toujours fidèles anciens élèves. quatre-vingt-troisième année. lundi 4 octobre dans sa maison d’Ibi- allemand, Werner Schmalenbach Jacob et Roselyne Alazraki, et Léa, Juliette, Mathilde, David Benbassat za (Espagne) à l’âge de quatre-vingt- (redécouvreur de Kurt Schwitters) Anniversaires de naissance Alazraki. Famille Beaune, On se réunira au cimetière de Bièvres sept ans. qui organise la première rétrospec- 7, rue Rigault, (Essonne), le mercredi 13 octobre, à Né à Hagen (Westphalie), le tive d’Emil Schumacher en 1961 à – A cinq ans, tu refusais d’apprendre à 92000 Nanterre. 16 heures, puis à la Roche-Dieu, 26 bis, rue de Vauboyen, après l’inhumation. 29 août 1912, Emil Schumacher suivit Hanovre. nager avant de savoir piloter. – Christine et Pierre Psarski, les cours de l’Ecole des arts appli- Dès lors, Schumacher devient un A cinquante ans, tu es un homme Philippe et Caroline Baron, – Suzanne Fenn, chanceux : tu m’as, moi, ta belle qués de Dortmund avant de devenir des principaux peintres abstraits Jean-Pierre et Nadine Baron, Karen Fenn et Jean-Bernard Curmi, machine volante, et puis tu as ta Bruno et Laurence Baron, Remerciements peintre. Sa première exposition, pré- d’Allemagne. Il représente son pays Vincent et Marie Puig navigatrice. ses enfants, et leurs enfants, vue à Witter en 1934, est interdite à la biennale de Sao Paulo (Brésil) et Olivier, Catherine, Stéphanie, Aline Puig et Eric Colart, – Les familles Le Maréchal, par les nazis. Après la guerre, qu’il participe à plusieurs « Documen- Bon anniversaire, Sophie, Laure, sa famille, Et de Labriolle passa dans un emploi de dessinateur ta » ; une rétrospective de son Julie, Charlotte, Et ses amis de Paris et de New York, remercient des marques d’affection et du industriel, toute son œuvre est à re- œuvre avait été présentée à la Gale- Jean-Marc. Marie et Chloé, ont la tristesse de faire part du décès de soutien témoignés lors du décès de construire. La jeune génération rie nationale du Jeu de paume en ses petits-enfants, F-Gleb et Muriel J., sans oublier ont la douleur de faire part du décès de Elizabeth FENN, Alain LE MARÉCHAL. n’avait plus de référence artistique, novembre 1997. Dans les années 60 Melchior J. sauf les peintres d’Allemagne de l’Est et 70, Emil Schumacher a enseigné à Mme Gabriel BARON, survenu à New York, le 2 octobre 1999. qui choisirent le réalisme socialiste. l’Académie des beaux-arts de Karls- née Monique PICARD, A l’Ouest, Emil Schumacher parti- ruhe et aux Etats-Unis, à la Minnea- A Paris, son talent de graphiste avait Anniversaires de décès séduit pendant plus de vingt ans cipe à l’exposition du groupe « Jun- polis School of Art. Un musée Schu- Papé, survenu le 8 octobre 1999, à l’âge de soixante-quinze ans. le Printemps, Publicis et bien d’autres – Le 11 octobre 1995, ger Western », créé en 1948, qui, en macher doit ouvrir ses portes en publicitaires en renom. Elle y a gardé invitant des artistes de l’extérieur, re- 2002 à Hagen. Thomas, Andréa, Léa, La cérémonie religieuse aura lieu le bons amis et grands copains. Installée Arnaud DALL’OSSO, vitalise la création en Westphalie. tes petits-enfants à New York depuis 1982, elle vient de notre enfant, notre ami, qui pensent très fort à toi, te souhaitent un mardi 12 octobre, à 14 heures, en l’église La réputation du groupe culmine- Saint-Germain de Saint-Germain-en- quitter pour toujours ceux qui l’aiment. Harry Bellet heureux soixante-treizième anniversaire. Salut, la grande Elizabeth ! ra en 1954, lorsqu’il est invité au Ste- Laye. nous quittait. delijk Museum d’Amsterdam par 16, parc de Noailles, Cet avis tient lieu de faire-part. Que tous ceux qui ont eu la chance de Willem Sandberg. C’est la première JOURNAL OFFICIEL – Elle est déjà la plus belle des petites 78100 Saint-Germain-en-Laye. le connaître aient une pensée affectueuse exposition d’art contemporain alle- chenilles. 9, rue de la Mairie, pour lui. mand à l’étranger depuis la guerre. Au Journal officiel du samedi 92320 Châtillon. D’inspiration figurative jusqu’en 2 octobre est publié : Valentine MAZON 1950, la peinture de Schumacher b Polynésie : un décret relatif à Nos abonnés et nos action- naires, bénéficiant d’une – Jean Grenier, Souvenir évolue vers une forme d’abstraction l’application en Polynésie fran- a un an le 10 octobre : elle va devenir un son mari, papillon magique. réduction sur les insertions lyrique, à laquelle, dès 1951, il amal- çaise, dans les îles Wallis et Futuna Rémi et Isabelle Grenier, – Il y a un mois déjà, notre frère, Tes cheveux orange et tes éclats de rire du « Carnet du Monde », Philippe Grenier, game des matériaux divers. Dès et à Mayotte, du décret du 2 mai éclaboussent nos jours et nos nuits. sont priés de bien vouloir Anne et Olivier Guerry, Maurice BORENSTEIN 1957, ses travaux, marqués par les re- 1953 relatif à l’Office français de Nous t’aimons très fort. nous communiquer leur François Grenier, cherches des artistes informels pari- protection des réfugiés et apatrides numéro de référence. ses enfants, nous a quittés. siens, deviennent franchement ma- et à la commission des recours. François, Virginie et Violette. ses petits-enfants, Germaine Grenier, Il allait fêter ses soixante-dix ans. Aux sa belle-mère, larmes que nous n’avons jamais cessé de Bruno et Christine de Paillerets, ✝ verser depuis la déportation de nos Bertrand et Marie-Béatrice ( ) parents en 1942 et de notre sœur aînée, de Paillerets, François et Françoise de Paillerets, Bernard et Odile Fischer, Cécile, Alain et Nancy de Paillerets, Paul et Françoise Rambaud, en 1943, s’ajoute le chagrin de son départ. ses frères, beaux-frères, sœur et belles- sœurs, Merci à tous ceux, famille et amis, qui Sa famille, se sont associés à notre douleur et Et tous ses amis, ont exprimé leur affection. ont la tristesse de faire part du décès de Lydia et Suzanne, Mme Jean GRENIER, ses sœurs. née Marie-Alix de PAILLERETS.
La cérémonie religieuse sera célébrée ce samedi 9 octobre 1999, à 15 h 30, en Avis de messe l’église de Pocancy (Marne). – A la mémoire de Ils remercient le personnel de l’Institut Curie de son dévouement. Louis DULONG, président de chambre honoraire Ni fleurs ni couronnes. au tribunal de commerce de la Seine, Une messe sera célébrée ultérieurement en l’église Saint-Jacques du Haut-Pas, rappelé à Dieu le 20 juin 1999, à Carnac Paris-5e. (Morbihan).
74, rue Claude-Bernard, Des messes seront célébrées le 75005 Paris. vendredi 15 octobre, à 17 heures, en l’église Saint-François-Xavier, 12, place du Président-Mithouard, Paris-7e, et le – Les familles Lasry, Taourel, samedi 16 octobre, à 11 heures, en l’église Goudchaux, Schraub, Kanter Saint-Martin de Lainville (Yvelines). ont la douleur de faire part du décès de Jo LASRY, Cours survenu le 29 septembre 1999, à Strasbourg. COURS D’ARABE Tous niveaux. Jour, soir et samedi.
Robert LEBLANC Inscr. : AFAC, 01-42-72-20-88 nous a quittés le 2 octobre 1999.
Nos adieux auront lieu au Père- Colloques Lachaise, le 11 octobre, à 15 heures. « Aux frontières du salariat : autonomie ou précarité ? » – Le président du conseil général des 13 octobre 1999, 9 h 30-18 heures, à Hauts-de-Seine, Paris-X - Nanterre, bât. K. Avec Gérard Les conseillers généraux, Dumenil, Luc Boltanski, Eve Les fonctionnaires et employés du Chiapello, J.-P. Durand, Jean Lojkine, département, Béatrice Appay, P.-M. Menger, Thomas ont le regret de faire part du décès, le Coutrot. 6 octobre 1999, de Organisé par Actuel Marx - CNRS, http://www.u-paris10.fr/ActuelMarx/ M. Roger PRÉVOT, commandeur de la Légion d’honneur, Séminaires commandeur de l’ordre national du Mérite, – « Les Séminaires intensifs : une médaillé voie directe vers l’éveil », conférence de de la Résistance française, Jacques de Panafieu, 18 octobre 1999, à maire de Villeneuve-la-Garenne, 20 heures, au Forum, 104, rue de Vaugi- premier vice-président rard, Paris-6e. du conseil général des Hauts-de-Seine, président de l’Association des maires Recherches de documents des Hauts-de-Seine. – Pour recherches historiques, achète Ils s’associent à la peine de sa famille, (cher) original du jugement rendu par le du conseil municipal et des habitants de tribunal militaire international audiences Villeneuve-la-Garenne. 30 septembre et 1er octobre 1946 (procès dit de Nuremberg), 56 pages éditées 1946 par imprimerie des Journaux officiels Pa- – Le président du conseil ris. Stop – également acheteur des d’administration, comptes rendus originaux et intégraux du Les administrateurs, même procès Nuremberg. Stop – faire Le directeur général, offres précises. Stop – langue française ou Et le personnel du Port autonome de anglaise. Stop – contacts possibles Eu- Paris, rope. Stop. ont le regret de faire part du décès, le S’adresser à M. Chapeau, 6 octobre 1999, de 19, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris (France). M. Roger PRÉVOT, commandeur de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite, CARNET DU MONDE médaillé Fax : 01-42-17-21-36 de la Résistance française, secrétaire Téléphone : du conseil d’administration et vice-président honoraire 01-42-17-39-80 du Port autonome de Paris. 01-42-17-38-42 01-42-17-29-96 Ils s’associent au deuil de la famille. LeMonde Job: WMQ1010--0016-0 WAS LMQ1010-16 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 10:58 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 19Fap: 100 No: 0618 Lcp: 700 CMYK
16 ENTREPRISES LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999
DEUX-ROUES Si le vélo n’a ja- ventes de bicyclettes se traînent. professionnels présents au Mondial tion du début des années 90 avec los vendus sur quatre). b CETTE TEN- mais été aussi populaire en France et Elles dépassent tout juste deux mil- du deux-roues, porte de Versailles, à l’apparition du vélo tout terrain DANCE s’est traduite par l’explosion autant mis en avant dans la politique lions d’unités par an contre plus de Paris (qui s’achève dimanche 10 octo- (VTT). b CES ANNÉES 90 ont été aussi des ventes de bicyclettes à bas prix de la ville pour réduire la pollution et trois millions au début de la décen- bre), le marché français a du mal à di- marquées par la percée de la grande et par la chute de la production fran- améliorer la qualité de la vie, les nie. b COMME LE SOULIGNENT les gérer l’euphorie et la surconsomma- distribution dans le secteur (trois vé- çaise au profit des importations. Malgré sa popularité croissante, le vélo voit ses ventes s’étioler Avec son label écolo, la bicyclette fait partie intégrante de la politique de la ville. Mais les ventes en France se traînent aujourd’hui autour de deux millions d’unités. Les fabricants mondiaux, laminés par le bulldozer chinois, ne sont plus qu’une poignée C’EST UN PARADOXE : le vélo 37 pour 1 000 habitants contre 85 tion des cadres en aluminium au avant de les vendre ». A l’image de n’a jamais été aussi populaire et en Hollande ou au Danemark. Au- L'essoufflement des ventes détriment de l’acier qui se prête da- Décathlon, qui dessine les plans de pourtant le marché du cycle delà des questions de culture, le LE MARCHÉ DU CYCLE en milliers vantage à l’automatisation. ses cadres mais en sous-traite la connaît un essoufflement certain. marché français a du mal à digérer Les équipementiers subissent eux fabrication. Chez Cycleurope, qui Les ventes en France se traînent l’euphorie du début des années 90 3 500 aussi la pression : Michelin vient dispose de deux usines en France, • MARCHÉ MONDIAL aux alentours de 2 millions d’uni- avec l’apparition du vélo tout ter- 100 millions d'unités d’annoncer la fermeture de son la moitié des composants sont im- tés, contre plus de 3 millions au rain (VTT). « On a provoqué une 3 000 usine de pneus pour cycles de Wol- portés de Chine, de Taïwan ou du début de la décennie. Pourtant, surconsommation, dont on 2 055 • MARCHÉ EUROPÉEN ber à Soisson (Aisne), avouant son Japon. grâce à son label « écolo », le vélo commence juste à se remettre », ex- 2 500 14 millions d'unités incapacité à faire face aux bas coûts L’industrie du vélo s’est profon- fait maintenant partie intégrante plique Alain Goetzmann, PDG du pratiqués aux Philippines. Les Etats- dément transformée ces dernières de la politique de la ville. Ainsi la groupe suédois Cycleurope, pre- 2 000 • MARCHÉ FRANÇAIS Unis subissent également la concur- années. En France, on est passé loi sur l’air prévoit l’obligation mier fabricant européen. Entre- 1 135 2,05 millions d'unités rence asiatique. Huffy, le premier d’une cinquantaine de fabricants pour les villes de plus de temps, l’engouement pour le VTT 1 500 fabricant américain de cycles, a an- dans les années 80 à une petite 100 000 habitants d’installer des s’est calmé : alors qu’il constituait • CHIFFRE D'AFFAIRES noncé, fin septembre, la fermeture douzaine aujourd’hui. Les deux pistes cyclables. Près de 8 000 km 80 % des ventes en 1992, il n’en re- 1 000 EN FRANCE de ses deux usines d’assemblage fleurons, Gitane et Peugeot, ont doivent être construits d’ici cinq présente plus que 50 % au- 5 milliards de francs aux Etats-Unis à la fin de l’année à été cédés, respectivement en 1985
ans. Lionel Jospin lui-même se fait jourd’hui. Le vélo tout chemin 500 920 cause de la baisse continue des prix et 1992, par les constructeurs auto- l’avocat de la « petite reine » : en (VTC), moins sportif et mieux • EMPLOI EN FRANCE des vélos fabriqués en Chine. mobiles Renault et PSA, et appar- 15 000 personnes guise de cadeau de rentrée, le pre- adapté à la circulation en ville, a 0 Le secteur est confronté aux exi- tiennent désormais au suédois Cy- mier ministre vient de mettre à tenté de prendre le relais, en vain, 1980 1985 1990 1995 1998 gences de rentabilité alors que le cleurope. Les leaders français disposition de ses collaborateurs malgré une progression de 5 % à produit offre une faible valeur d’aujourd’hui s’appellent Décath- MARCHÉ TOTAL IMPORTATIONS LIVRAISONS FRANÇAISES ajoutée. « La problématique est la lon, numéro un avec près de 10 % ces trois dernières années. Source : Industrie du cycle même que dans le textile, on est obli- 500 000 vélos vendus, et Carrefour Renault se remet PERCÉE DES GRANDES SURFACES cycle. Face à la déferlante chinoise, L’un des ténors du secteur, le taïwa- gé d’offrir des gammes très larges, le avec un volume de 250 000. En même temps que l’émergence l’Union européenne a réagi en 1993 nais Giant, a ainsi installé une unité produit doit être adapté quasiment à Au niveau mondial, la concentra- à la bicyclette du VTT, les années 90 ont été mar- en mettant en place des mesures aux Pays-Bas. Cinq millions de chaque client, explique M. Goetz- tion devrait maintenant se jouer quées par la percée de la grande antidumping. Cette politique de cadres de vélos déferlent chaque mann ; un vélo, c’est un prototype, autour de quatre acteurs majeurs : Depuis septembre, le construc- distribution sur le secteur. Au- surtaxe des importations a freiné la année en Europe en provenance deux vélos, c’est une série. » Les l’américain Derby, l’allemand Ac- teur vend des vélos dans ses jourd’hui un vélo sur deux est ven- tendance : en 1991, les deux tiers des d’Asie du Sud-Est, dont les coûts de économies d’échelle sont possibles cell, le taïwanais Giant et le suédois concessions sous la marque Re- du en grande surface, trois sur importations venaient d’Asie et un fabrication sont inférieurs de 30 % dans les achats auprès d’équipe- Cycleurope. En attendant, tous nault Sport. Après s’être retiré quatre si l’on intègre les grandes tiers d’Europe, aujourd’hui la pro- par rapport au Vieux Continent. mentiers de plus en plus mondiaux, s’accordent pour dire que 1998 a du marché du cycle en 1985, en surfaces spécialisées (GSS) comme portion s’est inversée. « La fabrication de cadres bas de mais très difficiles au niveau de la constitué un plancher pour le mar- cédant sa marque Gitane, il se Décathlon ou Go Sport. Cette ten- Mais cette réalité est en partie gamme n’a aucun mal à être auto- fabrication. « Les fabricants de vélos ché européen et espèrent une re- contente de commercialiser ses dance s’est traduite par l’explosion trompeuse. « Les dés sont pipés, car matisée, mais dès qu’on monte en sont devenus peu à peu des assem- prise imminente. « En France, avec vélos, qui seront fabriqués par le des ventes de vélos à bas prix qui dans le même temps, les pays asia- gamme, la Chine redevient compéti- bleurs », reconnaît M. Regraffe. Se- un marché à 2,5 millions de vélos, on taïwanais Giant. Renault, ont saturé le marché. La durée de tiques ont contourné la difficulté en tive avec sa main-d’œuvre bon mar- lon le Conseil national des profes- vivrait bien », se prend à rêver prudent, ne s’est pas fixé d’ob- vie d’un vélo se situant entre huit et continuant à exporter des pièces dé- ché », explique M. Goetzmann. sions du cycle, « est considéré M. Goetzmann. jectif de ventes. « Il ne s’agit pas dix ans, le marché de renouvelle- tachées et en implantant des unités Cette tendance s’est accentuée ces comme fabricant celui qui conçoit pour autant d’une opération cos- ment n’a pas réussi à entretenir en Europe », tempère M. Jacques. dernières années avec la généralisa- son produit et paie ses composants Stéphane Lauer métique, se défend Olivier Jauf- l’euphorie. La grande distribution a fret, chef de projet chez Renault compris la leçon : « Depuis l’effon- Sport. Renault veut accompagner drement du marché nous nous ses clients sur les thèmes du res- sommes recentrés vers un renouvelle- Les navigants français ajournent leur mouvement de grève pect de l’environnement, du bien- ment du marché à travers le moyen être, de la convivialité. » Renault et haut de gamme », explique Sté- LE MOT D’ORDRE de grève des navigants aé- protester contre l’enlisement des négociations des navigants, base nécessaire à l’application propose une gamme complète, phane Regraffe, responsable de riens, prévue à l’origine pour les lundi 11 et mardi sur la réduction du temps de travail. Ces négocia- d’une réduction à laquelle la FNAM s’était enga- du VTT au vélo tout chemin Topbike, la marque exclusive de 12 octobre, a été suspendu, a annoncé samedi tions, en vue d’un accord de branche entre la Fé- gée. En juillet, une nouvelle proposition a été (VTC), en passant par des mo- Carrefour. Une fois la mode passée, matin la direction d’Air France. La « grève natio- dération nationale de l’aviation marchande faite, poursuit la FNAM, consistant à limiter sur dèles à assistance électrique. Les la grande distribution tente de re- nale dans le transport aérien est suspendue par les (FNAM, patronat) et les syndicats de personnels l’année le nombre de jours d’activité par assimi- prix (de 2 800 à 10 000 francs) faire ses marges. « Le marché s’est principales organisations professionnelles. Les dis- navigants, ont débuté en décembre 1998 et lation au dispositif envisagé pour les cadres et les restent cohérents avec son offre aujourd’hui assaini, constate cussions vont reprendre entre les partenaires so- étaient rompues depuis le 9 septembre. itinérants dont il est difficile de décompter la du- automobile. BMW, Mercedes et M. Goetzmann, on ne trouve plus ciaux sur le dossier de la réduction du temps de tra- Vendredi, la Fédération nationale de l’aviation rée du travail. Une nouvelle fois, assure la Audi commercialisent déjà des des vélos à 399 francs comme on en vail », a précisé la compagnie dans un marchande, à laquelle adhère Air France, dénon- FNAM, la proposition a été rejetée. VTT, dont les prix dépassent par- voyait il y a cinq ans. » communiqué. En conséquence, le trafic devrait çait « l’intransigeance des organisations syndi- Les navigants, qui ne dépendent pas du code fois 30 000 francs. Ils atteignent La production française a fondu être presque normal pour l’ensemble des compa- cales ». Selon l’organisation patronale, alors du travail mais du CAC, qui régit leur temps de 45 000 francs chez Porsche. au profit des importations : divisée gnies, à l’exception de quelques petites perturba- même que la loi Aubry n’a pas d’effet automa- travail selon des règles extrêmement spécifiques par deux en vingt ans, elle atteint tions consécutives au rétablissement des plans de tique à l’égard du régime autonome et déroga- (repos hebdomadaires particuliers, nombre un peu moins d’un million d’unités. vols initiaux par Air France. toire des navigants professionnels défini par le maximal d’heures de vol, etc.) voudraient obtenir une vingtaine de vélos dans la cour « Le vélo est une activité qui a connu, La garantie de la reprise des discussions sans Code de l’aviation civile (CAC), elle s’est inscrite une modification à laquelle les pouvoirs publics de Matignon. bien avant l’automobile, la pression qu’un accord soit intervenu a permis de sus- depuis l’automne 1998 dans une « démarche de ne sont pas opposés pour pouvoir transposer la Malgré ces efforts, la France des pays asiatiques », souligne Gé- pendre le mot d’ordre de grève. Par ce mouve- recherche d’un accord ». Or, selon elle, les organi- loi Aubry. n’est toujours pas devenu le pays rard Jacques, secrétaire général du ment déclenché par la quasi-totalité des syndi- sations syndicales ont refusé que soit déterminé, de la bicyclette. On en compte Conseil national des professions du cats, les pilotes, hôtesses et stewards entendaient conformément à la loi Aubry, le temps de travail François Bostnavaron Sanpaolo IMI et Generali prêts à se partager l’INA
MILAN paolo de plusieurs activités de caya, premier actionnaire de la correspondance l’INA : en particulier les 51 % que BNL. Il n’y aura pas de guerre pour le l’INA détient dans la holding Ban- Bref, l’accord pourrait signer la contrôle du troisième assureur ita- co di Napoli (qui contrôle à son recomposition du paysage finan- lien, l’INA (Istituto Nazionale delle tour la banque napolitaine), sa cier italien. Sur les dépouilles du Assicurazioni). Les deux géants de participation de 51 % dans BNL Vi- pôle INA-BNL-Banco di Napoli, la finance italienne – le premier ta (une importante compagnie on verrait naître un Sanpaolo IMI groupe bancaire du pays, Sanpao- d’assurance-vie), le réseau de dis- renforcé. Unicredito pourrait s’ad- lo IMI, et le numéro un de l’assu- tribution constitué par les promo- juger la BNL. Le tout alors qu’est rance Generali - qui convoitaient teurs financiers d’Inasim, et la en cours l’OPE de Banca Intesa sur tous deux la compagnie romaine, Banca Proxima, une petite banque la Banca Commerciale Italiana, qui sont arrivés à un accord pour se que l’INA est sur le point d’acqué- devrait constituer le premier répartir les activités de l’INA. rir. Plus important encore, Genera- groupe bancaire du pays. Côté as- L’INA avait rendu public début li et Sanpaolo IMI sont prêts à un surances, Generali renforcerait ses septembre ses négociations avec échange de participations. positions dans la Péninsule, deve- Sanpaolo IMI, l’un de ses princi- nant ainsi moins vulnérable devant paux actionnaires, en vue d’un LA FINANCE ITALIENNE RÉCONCILIÉE une éventuelle attaque étrangère. rapprochement. Quelques jours Pas trace en revanche, dans les Alors que septembre avait mar- plus tard, le 14 septembre, Genera- communiqués, de la Banca Nazio- qué le summum de la guerre froide li, peu désireux de voir se former nale del Lavoro (BNL), dont l’INA entre d’un côté le clan Medioban- un gigantesque groupe de bancas- est le troisième actionnaire et le ca – la puissante banque d’affaires surance en mesure de le concur- partenaire dans le contrôle du milanaise qui est l’un des princi- rencer, annonçait son intention de Banco di Napoli et de BNL Vita. paux actionnaires de Generali – et lancer une offre publique d’achat Non que la BNL n’intéresse pas la famille Agnelli, l’accord qui vient et d’échange (OPA/OPE) hostile Sanpaolo, mais cette participation d’être annoncé signe la réconcilia- sur l’INA. Pendant plusieurs se- est probablement destinée à un tion des deux camps les plus puis- maines, Sanpaolo IMI (dont la fa- autre groupe bancaire transalpin, sants de la finance italienne. mille Agnelli est l’un des action- Unicredito Italiano, déjà en pour- naires de poids) et l’INA ont étudié parlers avec le Banco Bilbao Viz- Marie-Noëlle Terrisse comment faire face à cette offen- sive. Réuni vendredi 8 octobre dans la DÉPÊCHES soirée pour examiner les diffé- a AUTOMOBILE : PSA-Peugeot-Citroën et l’américain Ford ont si- rentes options (contre-offre ou né- gné un nouvel accord de coopération dans les moteurs diesel, ont gociations avec Generali), le annoncé vendredi 8 octobre Jean-Martin Folz et Jac Nasser, les pa- conseil d’administration de San- trons des deux groupes. Cette nouvelle coopération franco-améri- paolo IMI a exprimé « sa disponibi- caine, qui élargit l’accord signé en 1998, porte sur le développement lité à une entente avec Generali ». de moteurs diesel à injection directe pour équiper des voitures parti- Generali lancera donc son OPA/ culières et des véhicules utilitaires légers. OPE sur l’INA, cette fois considé- a REYNOLDS : le fabricant de stylos a été mis en vente par sa mai- rée comme amicale par Sanpaolo. son mère, la CGIP, et l’américain Newell Rubbermaid serait le mieux Si cette opération réussit, Generali placé pour le reprendre selon le Figaro du samedi 9 octobre. s’activera pour la cession à San- LeMonde Job: WMQ1010--0017-0 WAS LMQ1010-17 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 10:05 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 19Fap: 100 No: 0619 Lcp: 700 CMYK
17 PLACEMENTS LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999
DÉPÊCHES a EURO : les Français pourront acquérir pour 100 francs un porte- Les marchés des pays émergents sont à consommer avec modération monnaie de pièces en euros une quinzaine de jours avant l’introduc- tion officielle des pièces et des bil- Après les crises de 1997 et de l’été 1998, les investisseurs reviennent à pas comptés dans des pays jugés toujours risqués. lets, le 1er janvier 2002. La plupart des pays européens ayant adopté la Contrepartie des dangers, les gains peuvent être considérables, mais la prudence reste de mise monnaie unique sont par ailleurs d’accord pour raccourcir à un délai « LES INVESTISSEURS sont pas- peut sembler une bonne stratégie, « La santé éclatante de l’économie nistrations n’ont toujours pas été as- trêmement bon marché : leur PER compris entre un et trois mois la sés du pessimisme extrême à l’opti- alors que la plupart de ces pays re- américaine, la remontée des prix de sainies. Les entreprises souffrent (price earning ratio), autrement dit période de double circulation entre misme sceptique. » C’est ainsi nouent dans un bel ensemble avec l’ensemble des matières premières, d’un manque chronique de capi- la prime que doivent payer les in- l’euro et les monnaies nationales. qu’Antoine van Agtmael, un gé- la croissance. Le Sud-Est asiatique l’explosion des ventes d’électro- taux, leurs propriétaires préférant vestisseurs pour les bénéfices es- Au départ, une période de six mois rant de fonds américain spécialisé à l’image de la Corée du Sud, dont nique, la baisse spectaculaire des refuser de nouveaux actionnaires comptés dans le futur, s’établit à de double circulation était envisa- d’Arlington, résume l’attitude des le PIB devrait progresser de 6,5 % taux d’intérêt sont autant d’élé- par peur de perdre la maîtrise du 11,8 au Brésil et à 14,3 au Mexique gée après le 1er janvier 2002. professionnels de la finance à en 1999 et 5,5 % en 2000, après ments qui favorisent le Sud-Est capital et, avec elle, le pouvoir. Et alors qu’il atteint 28 pour la Bourse a IMMOBILIER : le nombre de lo- l’égard des pays émergents. De avoir plongé de 5,8 % en 1998, a asiatique, analyse Bruno Vanier, les banques, liées aux patrons sur de New York », rappelle Christian gements vacants à Paris est en fait, les investisseurs reviennent à recouvré la santé avec une célérité qui gère une sicav investie en Asie des bases plus familiales et poli- Bernard, gérant de portefeuille au forte hausse, passant de 118 000 en pas comptés vers ces marchés qui qui a surpris tous les opérateurs. (hors Japon) pour le compte de la tiques que purement économiques, CIC Paris, en charge d’un fonds 1990 à 137 000 en 1999, a affirmé ont plongé en 1997, à la suite de la La Thaïlande, la Malaisie ou les Compagnie financière de Roth- continuent parfois à soutenir artifi- Amérique latine. jeudi 7 octobre le DAL (Droit au lo- crise asiatique, et en 1998 après la Philippines vont elles aussi sortir schild. Mais si la Corée, Hongkong, ciellement les canards boiteux aux- Toutefois, ces marchés sont peu gement). Citant des chiffres de l’In- crise russe. L’indice MSCI des du rouge, l’Indonésie faisant seule Singapour ou Taïwan disposent quels elles devraient retirer leur liquides et très volatils, du fait de see, le DAL indique que ce sont marchés boursiers émergents a exception. d’un tissu industriel solide, il faut se concours. » Ce sont d’ailleurs ces leur dépendance à l’égard des in- donc près de 20 000 logements de chuté de 56 % sur treize mois de garder d’investir dans les pays relations dangereuses entre les vestisseurs américains. Aussi est-il plus qui sont devenus vacants dans 1997 et 1998 ! S’il s’est repris de- DES RÉFORMES EN SUSPENS d’Asie du Sud (Indonésie, Malaisie, banques et les entreprises qui plus prudent de n’acheter que les la capitale, le pourcentage passant puis, il est loin d’avoir retrouvé les L’Amérique latine est plus vail- Philippines ou Thaïlande) peu in- avaient permis à la crise de titres cotés à Wall Street, où la li- de 9,1 % à 10,5 % de la totalité des sommets d’antan. L’an 2000 ne lante, à l’image de son vaisseau dustrialisés et extrêmement fra- s’étendre comme feu de paille. quidité comme l’exécution des logements parisiens. s’annonce pas beaucoup plus en- amiral, le Brésil, qui ne devrait en- giles. » C’est dire que, s’il n’y a plus de rai- ordres d’achat ou de vente sont a COB : la Commission des opé- thousiasmant. registrer en 1999 qu’une récession Si elle a recouvré la santé, l’Asie son de fuir l’Asie, il ne faut y in- plus sûres et plus grandes. «La rations de Bourse (COB) a, pour la D’après l’Institut international limitée alors que les instituts de n’est pas guérie, pour autant, de vestir qu’avec circonspection. plupart des sociétés brésiliennes ou première fois, sanctionné une infor- de la finance, une association qui conjoncture craignaient le pire ses errements passés. Un grand mexicaines sont cotées à Wall mation financière diffusée sur Inter- regroupe les plus grandes banques aux premiers jours de 1999. Même nombre de réformes restent en CONVALESCENCE Street, et sont ainsi tenues de livrer net par d’anciens partenaires de la de la planète, les flux de capitaux la Russie que l’on croyait mori- suspens. « D’une part, diagnos- Cette prudence vaut aussi pour régulièrement un état de leurs société Belvédère (fabricant de bou- privés vers les pays émergents ne bonde, après l’effondrement du tique Jean-Michel Severino, vice- l’Amérique latine, encore conva- comptes, dûment audités par des teilles de vodka), qu’elle juge non devraient reprendre que modeste- rouble à la fin de l’été 1998, re- président de la Banque mondiale lescente. Certes, le FMI a revu à la cabinets anglo-saxons, quand fondée. En octobre 1998, la COB ment pour atteindre 155 milliards dresse la tête et connaît, selon les pour l’Asie du Sud-Est et le Paci- hausse ses prévisions de crois- nombre d’entreprises asiatiques avait ouvert une enquête à la suite de dollars en 2000 contre 136 mil- termes des experts du Fonds mo- fique, les banques doivent être ren- sance au Brésil et au Mexique, ce continuent à fonctionner dans une d’informations dans la presse et sur liards en 1999 – loin du record de nétaire international (FMI), «un forcées, leurs créances restructu- qui incite à l’optimisme. «Les grande opacité », se félicite Internet mettant en cause la 355 milliards de dollars enregistré renversement dans le déclin ». rées, les problèmes de corruption du Bourses brésilienne et mexicaine, Vincent Strauss, gestionnaire de communication financière de Bel- en 1996. Doit-on pour autant res- Mais si ces trois pôles se font système judiciaire mis à plat. qui pèsent à elles deux près de 70 % sicav à la Comgest. védère, cotée sur le Nouveau Mar- ter complètement à l’écart de ces plus attrayants, il ne faut pas pour D’autre part, les relations entre les du PIB de l’ensemble du sous- ché, indique un communiqué de la marchés ? Parier sur leur rebond autant se laisser séduire trop vite. banques, les entreprises et les admi- continent, ont l’avantage d’être ex- Sophie Sanchez COB. Les privatisées permettent d’attirer les particuliers à la Bourse IL FAUT MOTIVER l’investisseur les plus dynamiques », constate individuel. C’est, en substance, le Thierry Lebizay chez TLB. message que souhaite faire passer Une fois séduit par la privatisa- la Bourse de Paris. Accompagnée de tion, l’actionnaire est relativement six sociétés (Alstom, Rhône-Pou- fidèle. En moyenne, 46,3 % des in- lenc, Suez-Lyonnaise des eaux, le vestisseurs ont conservé leurs titres Crédit agricole, le CCF et Cortal), depuis le lancement de l’opération. elle va donc, pour la première fois, Ils sont évidemment très nombreux lancer une campagne de publicité à détenir encore des actions des en- télévisée intitulée « Oui à l’action- treprises qui ont été mises sur le naire individuel », qui sera diffusée marché récemment : le taux de fidé- sur les écrans du 17 au 29 no- lité est de 71,3 % pour les opérations vembre. Elle entourera ainsi la date de la CNP et d’Air France, qui ont du 20 novembre, baptisée Journée été offertes au public en octobre de l’actionnaire individuel, qui se 1998 et en février 1999. tiendra à Paris et dans toute la France. Aujourd’hui, l’épargne po- pulaire est encore trop faible en L’actionnaire type France, comparée à la situation qui prévaut dans d’autres grandes a plus de cinquante places financières internationales. Seulement 11 % de la capitalisation ans, il est encore de la Bourse de Paris est aux mains des particuliers, alors que les Améri- dans la vie active et cains contrôlent 45 % à 48 % du ca- pital des sociétés cotées à Wall les revenus mensuels Street. En France, le nombre d’ac- tionnaires individuels stagne depuis de son foyer 1994, oscillant entre 5,5 et 5,2 mil- lions de personnes. n’excèdent pas A sa manière, l’Etat français a également contribué à faire venir 25 000 francs les particuliers à la Bourse en relan- çant la vague des privatisations. Plus de la moitié des actionnaires Mais pour les privatisées de plus individuels français ne possèdent longue date, les taux sont égale- que des titres de sociétés privati- ment significatifs. 39 % des investis- sées. C’est l’un des principaux seurs interrogés possèdent dans constats que l’on peut tirer de leur portefeuille des titres des priva- l’étude réalisée par le centre tisations qui ont été réalisées en d’études TLB sur les actionnaires in- 1987. Parmi elles, on retrouve Pari- dividuels et la Bourse auprès de bas, le CCF, Alcatel, la Société géné- plus de 6 000 actionnaires des socié- rale, TF 1 et Saint-Gobain. La palme tés de l’indice des 120 valeurs fran- revient toutefois à Alcatel, qui çaises, le SBF 120. 36 % des investis- conserve aujourd’hui 59,5 % de ces seurs interrogés ont pris leur investisseurs d’origine, malgré les premier contact avec les placements déboires du cours de l’action en boursiers en investissant sur les ac- septembre 1998. La vague de 1993 tions des sociétés privatisées. (Crédit local de France, BNP et Le profil moyen de l’actionnaire Rhône-Poulenc) a également du d’une société privatisée est celui succès puisque 48,4 % des investis- d’une personne de plus de cin- seurs ont conservé leurs titres. quante ans (63 % des actionnaires En découpant les réponses des in- interrogés). Il est encore dans la vie vestisseurs par secteurs, l’étude de active (65 % d’entre eux) et les reve- TLB montre que les actionnaires nus mensuels de son foyer n’ex- sont plus fidèles aux sociétés d’as- cèdent pas 25 000 francs. Le mon- surances et à celles spécialisées tant de son portefeuille est inférieur dans les produits de base (respec- à 250 000 francs (pour plus de la tivement 53,1 % et 46,8 %) qu’aux moitié des actionnaires des sociétés banques ou aux entreprises du sec- privatisées), et cela fait plus de sept teur des biens de consommation (à ans qu’il investit en Bourse. Il existe peine plus de 42 %). cependant deux catégories d’inves- Les raisons qui motivent les ac- tisseurs, les plus actifs, c’est-à-dire tionnaires des sociétés privatisées ceux qui réalisent plus d’une opéra- sont généralement les perfor- tion en Bourse par trimestre, et les mances économiques de la valeur et moins actifs, ceux qui interviennent les perspectives du secteur sur le- sur les actions moins d’une fois tous quel est positionnée la société. Lors- les trois mois. Dans son porte- qu’un investisseur se sépare d’une feuille, qui est composé générale- action de société privatisée, sa déci- ment de moins de seize actions de sion de vente est purement écono- sociétés différentes, l’actionnaire mique : elle repose sur le besoin de peu actif détient entre trois et concrétiser une plus-value. Elle s’ef- quatre privatisées, et celui qui est fectue également souvent sur les actif entre six et sept. « Ces chiffres conseils des articles de presse. nous montrent que les privatisées in- téressent tous les investisseurs, même Cécile Prudhomme LeMonde Job: WMQ1010--0018-0 WAS LMQ1010-18 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 10:33 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 19Fap: 100 No: 0620 Lcp: 700 CMYK
18 / LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999 PLACEMENTS ET MARCHÉS
IMMOBILIER REVUE DES ACTIONS 08-10-99 en ¤uros Diff. Paris à quelques encablures des sommets Bail Investis. 123,40 + 1,48 ´ LE STATU QUO adopté par les banques cen- base de 19 actions Tabacalera pour 6 actions Sei- d’un opérateur de téléphonie mobile, E-Plus Finextel 21,98 – 0,09 ENERGIE Fonc.Lyon.# 132,90 + 1,45 ¤ 08-10-99 en uros Diff. trales américaine et européenne, qui ont décidé ta, a toutefois été accueillie fraîchement en Mobilfunk, et pris ainsi pied sur le marché alle- Gecina 114 + 0,88 Coflexip 82,50 – 6,77 l’une, mardi 5 octobre, et l’autre, jeudi 7 octobre, Bourse : le titre a cédé 5,03 %, à 58,5 euros. Les mand du téléphone mobile, au nez et à la barbe Cie Fonc.Klepierre 95,65 – 0,05 Elf Aquitaine 158 – 3,06 de ne pas renchérir le loyer de l’argent, a profité analystes financiers estiment limitées les écono- de Deutsche Telekom. Rue Imperiale (Ly) 1850 – 1,06 Esso 80,55 + 0,68 Silic CA 156 + 0,19 – à la place de Paris. L’indice CAC 40 a enregistré mies de coût induites par les synergies (de 70 à Autre valeur en vedette, LVMH. Le groupe de Geophysique 53 7,82 Simco 81,90 – 0,72 Total Fina SA 114 – 3,95 quatre séances consécutives 100 millions d’euros par an). luxe a annoncé une hausse de 21 % de son Unibail 136,50 + 2,09 PRODUITS DE BASE de hausse, au point de frô- chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de Fonciere Euris 100,90 – 3,72 Im.Marseillaise 2061 + 1,82 08-10-99 en ¤uros Diff. ler un nouveau record jeudi. SUSPENSION DU TITRE REYNOLDS l’exercice 1999 à 5,727 milliards d’euros. Sep- Mais la publication, vendre- Un autre mariage, celui de l’opérateur de télé- tembre aura marqué un point d’orgue, les ventes Sefimeg CA 68,80 + 0,80 Air Liquide 146,80 + 0,89 Immob.Batibail Ny# 52,50 + 0,96 CFF.(Ferrailles) 33 + 1,69 di 8 octobre, des chiffres de communications MCI WorldCom aux Etats-Unis ayant atteint un record et dépassé le chiffre d’af- Immob.Hotel. # 1,24 + 3,33 Eramet 51,60 – 1,24 l’emploi aux Etats-Unis a avec l’américain Sprint, a défrayé la chronique. faires de décembre 1998. La Bourse a salué la Gascogne 74 + 1,36 Metaleurop 7,68 + 3,78 suscité des prises de béné- En rachetant Sprint pour la somme astrono- performance : la valeur s’adjuge 7,4 % à SERVICES FINANCIERS Pechiney Act Ord A 52,80 + 2,12 fice sur le marché parisien. mique de 129 milliards de dollars, MCI a non 297,5 euros sur la semaine. 08-10-99 en ¤uros Diff. Rhodia 21,36 + 5,53 Rochette (La) 3,69 + 5,42 Si le taux de chômage aux seulement lancé la plus grande opération de fu- Les professionnels de la finance sont friands AGF 51,90 + 1,16 Usinor 13,70 + 2,69 Etats-Unis est resté stable en septembre, à 4,2 %, sion-acquisition de l’histoire, mais il a privé de rumeurs. Ils auront été servis. La suspension Axa 122,50 + 4,88 Vallourec 37,04 – 0,69 le salaire horaire est en hausse de 0,5 %, un France Télécom de son principal allié aux Etats- du titre Reynolds, à la demande de l’entreprise, a B.N.P. 76,90 + 2,53 Grande Paroisse 25,90 + 6,58 C.C.F. 120 + 1,18 Oxyg.Ext-Orient 622 + 0,32 chiffre légèrement supérieur aux attentes et qui Unis, dont il détenait 10 % du capital. S’il va em- naturellement suscité des spéculations, vendre- CPR 42,25 + 1,93 a ravivé les craintes de résurgence de l’inflation pocher une confortable plus-value de 46 mil- di. Les uns pariaient pour un rachat de Reynolds CONSTRUCTION Dexia France 145,80 + 4,74 et avec elles de hausse des taux. L’indice CAC 40 liards de francs, il ne s’en retrouve pas moins mis par Bic. D’autres, à l’inverse, tablaient sur une Interbail 26,06 + 1 08-10-99 en ¤uros Diff. affiche en définitive une progression de 3,76 % à à l’écart d’un marché américain des télécommu- cession par Bic à Reynolds de son activité stylo Locindus 107 – 1,38 Bouygues 309,50 + 5,99 Natexis Bq Pop. 67 – 1,03 – 4 721,93 points, d’un vendredi sur l’autre. nications qui représente, à lui seul, la moitié d’un – ce qui semble bien improbable tant cela Bouygues Offs. 35,75 4,53 Paribas 106,80 + 4,29 Ciments Francais 68,50 – 2,83 Il y avait déjà Aventis (Rhône-Poulenc/ marché mondial estimé à 1 000 milliards de dol- constituerait un coup de tonnerre. Mais le direc- + Colas 202,60 – 0,73 SCOR 47,15 0,74 Eiffage 71,40 + 3,47 Hoechst), Novartis (Ciba/Sandoz), Natexis (Cré- lars. La Bourse ne lui aura pas tenu rigueur de teur financier de Reynolds, interrogé par Selectibanque 12,99 – 0,23 Groupe GTM 106 + 0,95 dit national/BFCE), il y a désormais Altadis. Les cette éviction : le titre du groupe de Michel Bon l’agence Reuters, mentionnait pour sa part une Societe Generale 192,90 – 0,41 Imerys(ex.Imetal) 147,80 + 1,23 manufacturiers de tabac espagnol Tabacalera et a enregistré un bond de 10,99 % à 88,85 euros en autre rumeur selon laquelle Reynolds pourrait Sophia 40,85 + 0,73 Lafarge 97,35 – 1,91 français Seita ont scellé leur union, cette se- cinq jours, atteignant ainsi son plus haut niveau reprendre l’activité écriture de... Gillette. Tou- Union Assur.Fdal 120 – 2,35 Lapeyre 66,10 – 3,50 Via Banque 27,09 + 2,03 Saint-Gobain 164,50 – 4,85 maine. Si le nouveau groupe sera quatre fois de l’année. jours est-il que Bic a vu son titre bondir de 4,3 %, + SGE 44,50 – 5,91 Worms (ex.Someal) 15,30 5,44 Vicat 55,90 + 5,27 plus petit que le numéro un mondial, Philip Il faut dire que le français a lancé une opéra- à 49 euros vendredi. Credit Lyonnais CI 26,52 – 1,41 Morris, il pèsera tout de même un quart du mar- tion stratégique, lundi. L’industriel a annoncé Immobanque 106 – 0,93 ´ BIENS D’EQUIPEMENT ché mondial du cigare. La fusion, réalisée sur la l’acquisition d’un peu plus de 17 % du capital Sophie Sanchez April S.A.#(LY) 121,80 + 12,77 08-10-99 en ¤uros Diff. Assur.Bq.Populaire 94 + 4,44 C.A. Paris IDF 155,40 – 0,38 Alcatel 134,20 + 3,70 Alstom 31,50 + 5 Plastic Omn.(Ly) 118,40 + 4,77 Hermes intl 105 + 0,96 Damart 81,50 + 1,87 Groupe Partouche # 67,25 – 0,22 Factorem 139 + 6,92 Bull# 7,56 + 8,77 Renault 53,40 + 5,11 Info Realite # 39,40 – 8,47 Galeries Lafayette 144,50 + 2,26 Havas Advertising 254 + 10,09 Union Fin.France 119,40 + 1,35 Carbone Lorraine 50,25 – 1,47 Sommer-Allibert 26,48 + 1,14 Pochet 70,10 – 1,54 GrandVision 27 + 15,38 Infogrames Enter. 83 + 6,41 CS Signaux(CSEE) 43,89 – 7,60 Valeo 71,05 + 3,42 Reynolds ...... Groupe Andre S.A. 137,40 – 1,15 Ingenico 25 + 3,09 SOCIE´TE´S D’INVESTISSEMENT Dassault-Aviation 170,50 + 3,27 Sylea 55,65 + 5,19 Robertet # 136 + 0,81 Guilbert 132,50 + 6 Norbert Dentres.# 24,60 + 6,95 08-10-99 en ¤uros Diff. De Dietrich 58 – 4,91 Smoby (Ly) # 47,80 – 1,03 Guyenne Gascogne 500 + 1,03 NRJ # 264,20 + 1,92 Fives-Lille 88,80 + 2,01 AUTRES BIENS DE CONSOMMATION S.T. Dupont # 11,10 + 11 Pinault-Print.Red. 179,10 + 1,81 Penauille Poly.CB# 300 + 11,64 Bollore 165,50 – 1,31 Virbac 52 + 0,58 Primagaz 79,75 + 2,63 France Telecom 88,85 + 10,99 08-10-99 en ¤uros Diff. Publicis # 224,20 + 1,77 Cerus 7,40 – 1,33 Intertechnique 379,80 + 6,38 Walter # 94,40 + 2,60 Promodes 885 + 7,14 – S.I.T.A 240 2,79 CGIP 45 + 2,73 Legrand 225 + 5,93 BIC 49 + 8,88 Rexel 80 – 2,97 Sodexho Alliance 150,50 – 2,77 + + Legris indust. 40 + 8,40 Chargeurs 57 2,79 INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE Monoprix 106 .... Sogeparc (Fin) 84 + 3,06 Christian Dior 166,90 8,72 + Schneider Electric 74 + 8,50 Christian Dalloz 47,98 1,11 ¤ Bricorama # 56,50 + 1,25 Sopra # 60,75 + 10,25 Dynaction 26,10 + 3,16 + 08-10-99 en uros Diff. Sidel 102,10 + 6,02 Clarins 106,80 0,75 Etam Developpement 36,40 + 6,71 Spir Communic. # 61,35 – 12,48 Eurafrance 588 + 1,11 Deveaux(Ly)# 72,40 + 1,04 – Thomson-CSF 32,40 + 1,31 Bongrain 356,50 0,86 Hyparlo #(Ly) 117 – 0,84 SR Teleperformance 130 + 3,17 Fimalac SA 113 – 1,65 DMC (Dollfus Mi) 6,65 .... Danone 236,50 + 2,11 – Zodiac ex.dt divid 200,40 + 3,19 IMS(Int.MetalSer)# 8,17 6,62 Suez Lyon.des Eaux 155,60 + 2,50 Gaz et Eaux 47,75 + 4,28 Essilor Intl 302,80 + 1,81 Eridania Beghin 111,70 – 1,93 Sagem SA 685 + 5,70 Manutan Inter. 55 .... TF1 284 + 9,86 Facom SA 70,50 + 0,71 Fromageries Bel 741,50 – 2,43 + ISIS 67 – 1,75 Algeco # 80 + 0,75 Rallye(Cathiard)Ly 67,50 0,23 Technip 95 – 4,95 Hachette Fili.Med. 47 – 0,84 LVMH Moet Hen. 297,50 + 7,40 Rubis # 22,49 – 2,21 Lagardere 40,25 + 2,80 CNIM CA# 41,90 + 0,96 Unilog 61,20 + 4,97 L’Oreal 615 + 3,36 Pernod-Ricard 64,10 + 1,34 Lebon (Cie) 52 + 9,26 Cofidur # 8,43 – 13,53 Vivendi 68,30 + 3,09 + Moulinex 9,20 – 1,28 Remy Cointreau 19,35 + 2,38 Marine Wendel 151 + 5,59 Entrelec CB # 52 13,53 AUTRES SERVICES Europe 1 290 .... GFI Industries # 22,30 .... Rhone Poulenc A 50,85 + 3,88 Royal Canin 64,80 – 4,91 08-10-99 en ¤uros Diff. Louvre # 66,50 .... Nord-Est 26,01 – 1,66 Latecoere # 111 + 8,82 S.E.B. 65,70 + 1,86 SEITA 58,50 – 5,03 Pathe 100,40 + 3,02 Salvepar (Ny) 79,20 + 0,06 Lectra Syst.(B) # 6,82 + 1,03 Skis Rossignol 15,34 + 3,64 Taittinger 674,50 + 2,19 Accor 214,50 – 1,60 – Bollore Inv. 37,50 – 0,66 Manitou # 44,50 + 6,20 L.B.D. Dupont # 94,90 .... Brioche Pasq.(Ns)# 91,85 + 0,93 Altran Techno. # 320,50 + 13,69 Assystem # 37 2,37 + + Mecatherm # 38 – 4,76 Ales Gpe ex.Phyto# 29 + 8,61 L.D.C. 100 + 5,26 Atos CA 131 + 11,01 CEGEDIM # 48,45 2 Burelle (Ly) 60,90 1,50 Radiall # 75 + 2,73 Arkopharma # 63,25 + 0,39 louis Dreyfus Cit# 16,55 – 0,95 BIS 93,05 + 1,91 Fininfo 190 + 2,15 Contin.Entrepr. 35,90 + 1,98 Beneteau CA# 210 + 2,43 Canal + 59,80 + 3,46 Fraikin 2# 79,50 + 16,91 F.F.P. (Ny) 72,60 + 0,83 AUTOMOBILE Boiron (Ly)# 58,50 – 0,25 DISTRIBUTION Cap Gemini 151 + 2,72 Geodis 66 – 6,71 Finaxa 99,10 + 3,22 CDA-Cie des Alpes 31,55 – 1,40 Cegid (Ly) 179 + 1,12 Groupe J.C.Darmon 61,75 + 2,91 08-10-99 en ¤uros Diff. 08-10-99 en ¤uros Diff. Francarep 49,90 .... Europ.Extinc.(Ly) 49 + 3,37 Club Mediterranee 95,90 – 0,62 Leon Bruxelles 27,30 – 20,52 Unibel ...... Labinal 118,90 + 7,31 Exel Industries 53,50 + 3,08 Bazar Hot. Ville 120,80 + 0,66 Dassault Systemes 40,08 + 7,30 LVL Medical Gpe 20,70 + 0,72 Michelin 44,30 – 1,33 Gautier France 42 – 1,63 Carrefour 154,30 + 4,82 Euro Disney 1,35 – 0,73 M6-Metropole TV 243 + 5,65 Cie Fin.St-Honore 71 + 6,60 Montupet SA 30,65 – 0,16 Guerbet S.A 25,20 + 17,81 Casino Guichard 107 – 0,92 Eurotunnel 1,37 – 4,86 Seche Environnem.# 42,50 – 1,84 Finatis(ex.LocaIn) 106,10 – 6,76 Peugeot 186,70 – 0,69 Guy Degrenne # 30,01 + 6,19 Castorama Dub.(Li) 273,50 + 6,62 Gaumont # 61,45 – 0,08 UBI Soft Entertain 134,10 + 1,59 Siparex (Ly) # 26,90 + 0,93
Ouest Valeurs (C) CIO 47 16,82 25 71,67 36 Pre´parval BRED 48 15,61 21 82,75 234,53 Vendome Patrimoine Sicav CAIC 49 15,06 37 46,25 32,60 Les sicav diversifiées profitent LES PERFORMANCES Indocam Gestion (C) GROUP CA 50 14,04 19 84,21 267,73 http://www.fininfo.fr ´ Indocam Gestion (D) GROUP CA 51 14,03 20 83,95 194,97 DES SICAV DIVERSIFIEES Asclepios AXIVA 52 13,12 ...... 232,51 d’un environnement favorable er Egeval (C) BRED 53 12,16 34 50,99 28,72 (Les premie`res et les dernie`res de chaque cate´gorie) le 1 octobre Egeval (D) BRED 54 12,15 35 50,97 25 Groupama Patrimoine GROUPAMA 55 11,29 28 64,22 302,26 CATÉGORIE très large, les sicav gné 63,94 % sur un an. Cette sicav Organisme Perf. % Perf. % Val. liq. Etoile Patrimoine Equilibre D CDT NORD 56 7,34 ...... 10,14 diversifiées se répartissent entre investit dans les grandes valeurs LIBELLE´ Rang Rang ¤ promoteur 1 an 5 ans en uros Etoile Patrimoine Equilibre C CDT NORD 57 7,27 ...... 10,74 les diversifiées en actions fran- françaises en prenant des paris Leumi Long Terme (D) B LEUMI 58 5,84 42 34,03 1476,77 çaises, en actions internationales, sectoriels. La performance a été Leumi Long Terme (C) B LEUMI 59 5,81 43 33,99 1698,68 DIVERSIFIE´ES FRANCE Select De´fensif (C) SG 60 5,34 ...... 181,19 mais aussi immobilières et obliga- réalisée en surpondérant les va- Performance moyenne sur 1 an : 18,81 %, sur 5 ans : 66,36 % Select De´fensif (D) SG 61 5,34 ...... 177,87 tions convertibles. leurs pétrolières et parapétrolières, Republic Diversifie´ Plus RNB 62 3,68 41 40,53 5374,06 Midland Options Plus MIDLAND 1 55,62 6 87,50 12074,44 Inconstestablement, sur une an- ainsi que les valeurs cycliques dont Atalante Gestion CDC ASSE 63 3,15 44 33,36 203110,46 Federal France Europe FEDFIN 2 41,25 ...... 30,33 Acti-Rendement (C) BBL FRAN 64 1,42 ...... 187,24 née glissante, les gagnantes sont celles de l’automobile. Après avoir Capital-D.R. France NATEXISG 3 38,45 5 95,23 2431,82 Acti-Rendement (D) BBL FRAN 65 1,41 ...... 176,64 celles en actions internationales. pris des bénéfices, l’actif est désor- Interse´lection France SG 4 34,08 1 120,43 77,56 Me´diterrane´e Emergence SBFI 66 – 6,38 ...... 223,63 Pervalor SG 5 32,70 4 104,08 33,16 Dans cette catégorie, Soprane mais plus conforme à la composi- Ste Fra d’e´pargne et de Retr. GIE AFER 6 30,56 ...... 26,02 ` ` Gestion Internationale de la socié- tion de l’indice CAC 40. BNP Epargne retraite BNP 7 28,23 3 110,78 31,66 IMMOBILIERES ET FONCIERES té de gestion Bacot-Allain a pro- SNVB Actions 60 SNVB 8 25,35 ...... 16,64 Performance moyenne sur 1 an : 20,92 %, sur 5 ans : 64,68 % gressé de 68,36 % sur douze mois. Select PEA 2 SG 9 24,13 ...... 207,30 RETOUR REMARQUÉ Exatis Immobilier (C) SMC 1 35,02 4 84,80 30,33 Select PEA 1 SG 10 23,39 ...... 216,80 Sa suivante immédiate, Techno- Les sicav diversifiées immobi- Exatis Immobilier (D) SMC 2 35,01 5 84,78 29,91 Select PEA 3 SG 11 23,37 ...... 158,65 CNP Assur Pierre CNP 3 32,11 1 108,36 133,72 GAN de l’assureur GAN affiche lières ont fait un retour remarqué. Valeurs de France BRED 12 19,30 2 116,60 117,48 Axa Aedificandi AXA BANQ 4 25,09 2 90,38 111,15 une performance de 68,28 %. En Exatis Immobilier a gagné 35,02 %. State Street Allocation Euro STATE ST 13 16,11 7 71,66 256,49 Atout Foncier GROUP CA 5 24,35 3 86,28 305,12 Tyche GERER CO 14 12,06 ...... 19,87 l’absence de compartiment La nouvelle flambée des prix de Croissance Immobilie`re ABEILLE 6 20,04 8 59,32 111,34 Avenir Epargne CM ASSUV 15 9,89 8 56,70 3012,45 technologique pure, cette sicav est l’immobilier d’entreprise et les Sogesector Immobilier (C) SG 7 19,56 6 77,26 20,95 Sogesector Immobilier (D) SG 8 19,56 7 77,26 20,50 classée dans les diversifiées. Ce qui nombreux regroupements de va- Select PEA 1 SG 10 23,39 ...... 216,80 Haussmann Pierre (C) B WORMS 9 18,58 9 57,82 235,67 Select PEA 3 SG 11 23,37 ...... 158,65 lui convient parfaitement car cela leurs foncières en France ont béné- Haussmann Pierre (D) B WORMS 10 18,58 10 57,73 203,74 Valeurs de France BRED 12 19,30 2 116,60 117,48 lui permet d’être moins risquée ficié aux sicav de cette catégorie. ABF Foncie`re Se´lection ABF 11 16,93 15 43,50 789,97 State Street Allocation Euro STATE ST 13 16,11 7 71,66 256,49 Alizes Pierre CDT MUTU 12 14,76 16 24,39 211,79 qu’une sicav uniquement investie De même, les sicav diversifiées Tyche GERER CO 14 12,06 ...... 19,87 Gestion Immobilier Inte. (D) GROUP CA 13 13,81 14 44 87,36 en valeurs technologiques. Ainsi, convertibles ont relativement bien Avenir Epargne CM ASSUV 15 9,89 8 56,70 3012,45 Gestion Immobilier Inte. (C) GROUP CA 14 13,80 13 44,21 141,54 CM Option Equilibre (C) CDT MUTU 16 7,59 11 45,97 48,97 elle a peu souffert de la brutale tiré leur épingle du jeu. Mise à part Foncie`re Long Terme (D) VERNES 15 13,78 12 47,32 90,66 CM Option Equilibre (D) CDT MUTU 17 7,57 12 45,90 42,03 correction qui s’est abattue sur les NRG-Convertible de la banque ja- Avenir Alize´s (D) CDT MUTU 18 6,74 9 47,49 371,08 Exatis Immobilier (D) SMC 2 35,01 5 84,78 29,91 valeurs Internet américaines du- ponaise Nomura (gain de 96,94 % Avenir Alize´s (C) CDT MUTU 19 6,68 10 47,42 433,72 CNP Assur Pierre CNP 3 32,11 1 108,36 133,72 OPTI Est ABF 20 2,97 16 26,60 22006,96 rant l’été. Son actif est investi à sur un an), les autres plus clas- Axa Aedificandi AXA BANQ 4 25,09 2 90,38 111,15 Se´ve´a GROUP CA 21 1,93 13 29,38 18,46 hauteur de 50 à 60 % en valeurs de siques comme Victoire Conver- Atout Foncier GROUP CA 5 24,35 3 86,28 305,12 Acti 2 (D) BBL FRAN 22 1,39 15 27,99 2149,92 Croissance Immobilie`re ABEILLE 6 20,04 8 59,32 111,34 technologies, le reste est composé tibles, Acti Convertibles ou Cardif Acti 2 (C) BBL FRAN 23 1,39 14 28,01 2729,28 Sogesector Immobilier (C) SG 7 19,56 6 77,26 20,95 de titres pharmaceutiques, voire Convertibles Europe ont affiché Select Taux SG 24 0,56 ...... 164,56 Sogesector Immobilier (D) SG 8 19,56 7 77,26 20,50 bancaires. Ces derniers ont été des performances comprises entre Haussmann Pierre (C) B WORMS 9 18,58 9 57,82 235,67 DIVERSIFIE´ES INTERNATIONALES Haussmann Pierre (D) B WORMS 10 18,58 10 57,73 203,74 achetés en raison de leur sous-éva- 34,57 % et 15 %. Les différences de Performance moyenne sur 1 an : 24,17 %, sur 5 ans : 79,46 % ABF Foncie`re Se´lection ABF 11 16,93 15 43,50 789,97 luation. Cette approche « value » performances s’expliquent par les Alizes Pierre CDT MUTU 12 14,76 16 24,39 211,79 Soprane Gestion Internationale BACOT 1 68,36 9 110,43 1364,60 est aux antipodes des valeurs différences qui existent entre les Gestion Immobilier Inte. (D) GROUP CA 13 13,81 14 44 87,36 Techno-GAN GAN 2 68,28 2 152,68 2335,52 technologiques, actuellement su- convertibles. Certaines dont les Gestion Immobilier Inte. (C) GROUP CA 14 13,80 13 44,21 141,54 Soginter SG 3 61,25 6 121,14 66,34 Foncie`re Long Terme (D) VERNES 15 13,78 12 47,32 90,66 révaluées. Plus des trois quarts de parités de conversion sont proches Le Portefeuille Diversifie´ COGEFI 4 51,55 1 180,14 429,64 Foncie`re Long Terme (C) VERNES 16 13,78 11 47,38 127,70 BNP Actions PEA Euro BNP 5 43,69 3 134,02 186,07 l’actif de la sicav est investi aux du cours de l’action ont suivi les Etats-Unis, sous la gestion de la performances du marché action. Acti Croissance (C) BBL FRAN 6 41,93 17 87,05 32,08 ` ` Acti Croissance (D) BBL FRAN 7 41,46 16 88,97 30,06 OR ET MATIERES PREMIERES banque d’affaires Salomon Smith En revanche, les convertibles dont Finarval International COURCOUX 8 41,35 7 119,93 555,23 Performance moyenne sur 1 an : 16,85 %, sur 5 ans :– 11,81 % Barney. les parités de conversion sont éloi- C.I.P.E.C. CIPEC 9 38,60 12 106,56 328,70 Energia B WORMS 1 32,03 1 31,51 71,95 BNP Epargne patrimoine BNP 10 37,58 5 122,77 28,68 Les premières sicav diversifiées gnées du cours de l’action ont suivi Oraction GROUP CA 2 25,23 2 – 8,94 222,89 China Europe Fund IFDC LTD 11 37,57 ...... 1542,18 Acti Mines d’or (D) BBL FRAN 3 9,72 3 – 16,16 184,01 en valeurs françaises ont des per- le mouvement du marché obliga- Capital DR Europe NATEXISG 12 36,23 22 75,21 392,46 Acti Mines d’or (C) BBL FRAN 4 9,68 4 – 16,70 239,55 formances relativement proches taire. Or ce dernier a souffert de la Optigest-BMM Strate´gie Int (D) OPTIGEST 13 35,80 40 45,13 330,79 Orvalor SG 5 7,62 5 – 48,73 103,34 Atout France Monde GROUP CA 14 34,85 4 124,36 46,02 de celles en actions internatio- remontée des taux d’intérêt à long AXA Or & Matie`re Premie`res AXA UAP ...... 14,66 CIF Livre VIII Art 8-12 GERER CO 15 33,95 ...... 17,79 nales, comme HSBC actions terme...... Capital Equities Performance VEGA FIN 16 33,34 ...... 1819,41 ...... France (ex-Midland options plus) SPGP Monde (C) SPGP 17 33,19 ...... 165,69 ...... gérée par Franck Bitton, qui a ga- SPGP Monde (D) SPGP 17 33,19 ...... 165,69 Enguérand Renault ...... Eagle Investissement EAGLE ST 19 29,63 8 116,52 46,65 Elan Concerto ROTHSCHI 20 29,59 27 64,26 11596,50 Placement Nord (C) SMC 21 29,43 10 106,99 313,14 CONVERTIBLES SOCIÉTÉ DES LECTEURS DU « MONDE » Placement Nord (D) SMC 22 29,43 11 106,98 311,18 Performance moyenne sur 1 an : 15,60 %, sur 5 ans : 73,17 % BSD Avenir BSD 23 29,12 30 61,20 23,99 NRG-Convertibles NOMURA F 1 96,94 9 74,88 2512,87 Conforter l’indépendance du Monde, avec la Société des lecteurs Select Dynamique SG 24 28,76 ...... 235,10 Victoire Convertibles ABEILLE 2 34,57 ...... 23,62 Pre´par Croissance BRED 25 26,65 18 86,07 34,96 Acti Convertibles (C) BBL FRAN 3 19,69 6 78,03 250,23 Lecteur, lectrice du Monde, vous êtes attaché à son indépendance. Victoire Patrimoine COM FRAN 26 26,65 26 69,18 45,63 Acti Convertibles (D) BBL FRAN 4 19,69 7 78,02 227,16 Vous pouvez y concourir en rejoignant la Société des lecteurs (SDL) Victoire Developpement ABEILLE 27 26,22 14 91,09 216,09 Obligations Convertibles CDT NORD 5 17,64 3 81,76 151,93 Slivam CL 28 24,94 15 90,77 109,38 dont c’est l’unique raison d’être. Elle contrôle 10,46 % du capital du Cardif Convertibles Europe BQE FIN 6 15,31 ...... 21,11 Vivax (C) GESTOR F 29 24,56 38 45,79 206,87 journal. Placements Convert. Inter. (C) NSM 7 15,14 ...... 1843,66 Vivax (D) GESTOR F 30 24,54 39 45,77 195,39 Dieze GROUP CA 8 13,29 8 76,09 420,48 Les titres de la SDL sont inscrits sur le marché libre OTC, code SICO- ABF Stratedis ABF 31 24,23 23 75,15 3161,84 Convertis (D) SG 9 12,95 ...... 216,42 Capital Equit. Diversification VEGA FIN 32 23,89 ...... 2313,95 VAM 3477. Ceux et celles qui possèdent un portefeuille peuvent pas- Hervet Dynamique HERVET 33 23,40 45 19,19 146,51 ser un ordre d’achat à leur banque. Les autres peuvent acheter une ou Ofima Convertibles (C) OFIVALMO 12 8,88 4 81,32 4652,19 Indocam Conv Europe C GROUP CA 13 8,38 1 86,59 244,72 des actions en demandant le dossier au secrétariat de la SDL. Les ac- France Israe¨l Croissance ABEILLE 39 19,83 ...... 142,98 tions ainsi acquises seront inscrites en « compte nominatif pur », for- Victoire Sirius ABEILLE 40 19,53 31 60,90 263331,69 Indocam Conv Europe D GROUP CA 14 8,38 2 86,54 216,34 Biosphe`re CYRIL FI 41 19,33 13 95,06 337,71 Cyril Convertibles CYRIL FI 15 7,50 10 70,71 260,82 mule qui n’entraîne pas de droit de garde pour l’actionnaire. Etoile Patrimoine Offensif (D) CDT NORD 42 19,09 ...... 9,69 Alliage (D) BFT 16 6,23 11 57,57 191,70 Etoile Patrimoine Offensif (C) CDT NORD 43 19,08 ...... 9,82 Alliage (C) BFT 17 6,23 12 57,53 221,46 Cours de l’action le 7 octobre 1999 : 262,32 F. Provence Convertibles CS AST F 18 0,89 13 40,88 2153,62 Select Equilibre SG 44 17,48 ...... 212,01 * Société des lecteurs du Monde, 21 bis, rue Claude-Bernard, 75242 Paris Cedex 05. Select Equilibre 2 SG 45 17,25 ...... 162,66 SGAM Europe Convertibles (D) SG 19 – 0,72 ...... 9736,91 Tél. : 01-42-17-25-01. Courriel : [email protected] Victoire COM FRAN 46 17,02 29 64,04 252,08 SGAM Europe Convertibles (C) SG 20 – 0,72 ...... 9992,19 LeMonde Job: WMQ1010--0019-0 WAS LMQ1010-19 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 10:37 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 19Fap: 100 No: 0621 Lcp: 700 CMYK
PLACEMENTS ET MARCHÉS LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999 / 19
MATIÈRES Une hausse des taux se profile aux Etats-Unis et en Europe PREMIÈRES Stabilité du sucre La Banque centrale européenne attend « davantage de preuves » pour augmenter le coût du crédit. COURS DU SUCRE BLANC À LONDRES La Réserve fédérale américaine a mis en place un « biais restrictif » pour sa politique en dollars par tonne 200 180,90 La Banque centrale européenne (BCE) a décidé, resserrement en raison de l’accélération de la « davantage de preuves » avant d’agir. En dé- « biais restrictif » à sa politique monétaire. Son le 8 oct. jeudi 7 octobre, de ne pas modifier sa politique croissance en Europe et des récentes déclara- pit de ce statu quo, les opérateurs des marchés président, Alan Greenspan, a noté que «la 195 monétaire. Elle a laissé inchangé, à 2,5 %, son tions menaçantes de membres du directoire de sont en majorité persuadés que la BCE relèvera progression de la demande continue à dépas- 190 principal taux directeur. La tension était la BCE. Le président de l’institution, Wim Dui- ses taux avant la fin 1999. Aux Etats-Unis, la ser celle de l’offre comme le montre la contrac- grande, de nombreux analystes prévoyant un senberg, a expliqué que le conseil attendait Réserve fédérale a décidé, mardi, de donner un tion du nombre des demandeurs d’emploi ». 185 FAUSSE ALERTE. La Banque Autant d’indices et d’éléments commodante a bien servi son but : déploraient qu’une partie de la Resserrement programmé 180 centrale européenne (BCE) a fina- qui n’avaient pas convaincu les une croissance dans un climat de presse européenne, notamment TAUX DES FONDS FÉDÉRAUX lement laissé inchangé, à 2,5 %, adeptes du statu quo monétaire. stabilité des prix, a souligné le pré- française, ne se soit pas davantage 175 jeudi 7 octobre, son principal taux AMÉRICAINS Ces derniers mettaient d’abord en sident de la BCE. Mais nous nous fait l’écho des propos de M. Noyer directeur. Avant la réunion, la ten- 6,2 avant la fragilité du rebond écono- demandons si la période de généro- qui, selon eux, marquaient un 170 sion était grande sur les marchés mique. En Allemagne, la consom- sité monétaire a suffisamment du- tournant décisif. Il ne faut donc financiers, de nombreux analystes mation des ménages reste peu dy- ré. » « La balance des risques sur la pas exclure – même si M. Duisen- 6,0 165 pariant sur un resserrement moné- namique. Quant au chômage, il stabilité des prix reste orientée à la berg a précisé que les débats ont A M J J A S O taire. Leur pronostic s’appuyait atteint dans la zone euro le niveau hausse », a-t-il ajouté. été « menés et clos dans une notamment sur les signes de re- 5,8 5,25 très élevé de 10,2 %. Un resserre- S’il a constitué un soulagement grande harmonie » – que d’impor- 1999 prise économique observés sur le le 30/9/99 ment monétaire serait donc pré- Source : Bloomberg Vieux Continent. En France, le 5,6 maturé et risquerait de casser la QUE se passe-t-il sur le marché moral des ménages atteint son ni- reprise en cours. Et l’inflation, La Réserve fédérale prête à durcir sa politique du sucre ? Ou, plutôt, que fait le veau le plus élevé depuis douze 5,4 avec un rythme de 1,2 %, reste très négociant américain Cargill ? Il ans tandis que l’économie alle- éloignée de la limite de 2 % fixée Tout en laissant inchangé, à 5,25 %, le niveau de ses fonds fédé- vient d’en acheter 400 000 tonnes mande semble enfin se réveiller : 5,2 par la BCE. Remonter les taux au- raux, la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé, mardi 5 octobre, sur le marché à terme new-yorkais les commandes à l’industrie ont jourd’hui reviendrait à renouveler de donner un « biais restrictif » à sa politique monétaire. « Le comité (CSCE), laissant planer un doute bondi de 5,1 % en août. 5,0 l’erreur de l’automne 1997, lorsque de politique monétaire a adopté une directive en faveur d’un resserre- sur leur destination. Les Russes en Dans ce contexte, il n’apparaît les banques centrales européennes ment possible de la politique monétaire dans le futur », a expliqué le seront peut-être les bénéficiaires. plus nécessaire de fournir autant 4,8 avaient invoqué pour agir le pré- communiqué de la Fed, en notant que « la progression de la demande Mais si elles sont déversées d’un de liquidités aux entreprises et aux texte de menaces inflationnistes continue à dépasser celle de l’offre ». Les marchés obligataires améri- coup, les prix risquent de le sentir ménages : les crédits au secteur 4,6 qui ne se sont jamais concrétisées. cains, après avoir mal réagi à cette menace, se sont stabilisés en fin amèrement passer. Ils se main- privé progressent fortement Enfin, la monnaie européenne de semaine : la bonne nouvelle – en matière d’inflation – qu’a consti- tiennent actuellement à (+ 10,7 % sur un an), l’agrégat de 19951996 1997 1998 1999 s’est récemment renforcée face au tuée l’annonce, vendredi, de 8 000 pertes d’emplois en septembre a 193,20 dollars la tonne à Londres monnaie M3 croît à un rythme de Source : Bloomberg dollar, elle s’est écartée de la zone été compensée par la progression rapide du salaire horaire (+ 0,5 %). pour le blanc, et à 6,84 cents la 5,7 % (en août), soit au-dessus de La Réserve fédérale américaine se dit dangereuse de 1 euro pour 1 dol- Le rendement de l’emprunt d’Etat à 30 ans a terminé à 6,18 %. livre balle (0,4535 kilo) pour le l’objectif de 4,5 % que s’est fixé prête a relever ses taux directeurs lar : elle n’a donc plus besoin du roux coté à New York. Les prévi- l’institut d’émission, le tout dans dans un avenir proche. soutien de taux d’intérêt plus éle- sionnistes viennent d’annoncer un contexte de remontée des prix vés. pour les gouvernements euro- tantes dissensions soient apparues leurs estimations pour 1999-2000. des matières premières. D’ores et Noyer, avait expliqué que « l’ai- péens, le statu quo décidé par la lors de la réunion de jeudi. L’Organisation internationale du déjà, plusieurs pays de la zone ne sance monétaire actuelle ne sera UNE IMPRESSION DE CONFUSION BCE n’en laisse pas moins une cer- Selon des agences de presse an- sucre d’abord, pour laquelle la ré- respectent plus le critère d’infla- probablement pas adaptée indéfini- Il s’est trouvé une majorité, au taine impression de confusion. Les glo-saxonnes, plusieurs représen- colte mondiale s’élèvera à tion établi par le traité de Maas- ment à la situation » et qu’une ac- sein du conseil de la BCE, pour dirigeants de l’institut d’émission tants des banques centrales natio- 134,97 millions de tonnes (valeur tricht (Pays-Bas, Irlande, Espagne). tion « légère » préventive était partager cette seconde analyse et ont ainsi tenté d’expliquer, jeudi, nales s’étaient montrés très roux), contre 133,23 millions en Les anticipations de durcisse- préférable à une politique «plus privilégier une attitude de retenue. que les propos de M. Noyer mécontents des propos de 1998-1999. Une hausse de la de- ment monétaire se fondaient aussi dure car tardive ». Le président de « Nous avons besoin de preuves plus avaient été mal interprétés en rai- M. Noyer et de leur fort impact sur mande sera également enregistrée sur les avertissements lancés par la BCE, Wim Duisenberg, et son décisives avant de passer à l’ac- son d’un problème de traduction. les marchés. Ils avaient estimé que à 134,04 millions de tonnes (contre plusieurs membres du directoire chef économiste, Otmar Issing, tion », a déclaré M. Duisenberg L’explication ne convainc guère le vice-président était allé au-delà 127,84). L’analyste allemand de la BCE. Lundi 27 septembre, avaient, dans les jours suivants, te- lors d’une conférence de presse. lorsqu’on sait que, quelques jours de ses prérogatives en donnant, F. O. Licht est un peu plus opti- son vice-président, Christian nu des propos similaires. « La politique monétaire plutôt ac- plus tôt, les porte-parole de la BCE sans l’accord du conseil, une indi- miste, en tablant sur une produc- cation majeure sur l’orientation tion mondiale de 135,8 millions de monétaire à venir dans la zone eu- tonnes. ro. Pour marquer leur colère, ont- Autre fait marquant, le marché ils choisi de rejeter une proposi- du coton se détend après la publi- Marché international des capitaux : le Crédit foncier ouvre le bal tion de hausse des taux formulée cation du rapport du département LE MARCHÉ des obligations foncières blissement financier DePfa, les titres présen- convertible en actions de 2 milliards d’euros. par le directoire ? Ont-ils voulu de américain à l’agriculture (USDA). françaises, équivalent des Pfandbriefe du taient un taux supérieur de 0,04 %. Un prix at- Ses titres ont été particulièrement demandés cette manière rappeler celui-ci à A New York, les prix sont montés marché allemand, vient d’ouvrir ses portes. tractif, compte tenu de la sécurité qu’offrent en France, Allemagne, Suisse et Grande-Bre- l’ordre et signaler que le conseil en fin de semaine à 54,15 cents la C’est le Crédit foncier de France qui a réalisé les obligations foncières. L’agence de nota- tagne, a précisé la société. Les emprunts d’en- est un organisme à caractère collé- livre balle, pour l’échéance dé- la première opération, mercredi 6 octobre. Il tion financière Moody’s a annoncé mercredi treprise font ainsi toujours recette auprès des gial ? Certains observateurs ac- cembre. Sans illusions, les cour- en a profité pour faire son grand retour sur le qu’elle attribuait la note prévisionnelle Aaa, investisseurs qui cherchent par ce biais à cordent du crédit à cette hypo- tiers relèvent que c’est aux achats marché international des capitaux cette se- soit la plus élevée possible de son échelle de améliorer leurs performances sur le marché thèse. Si elle est vraie, elle indique spéculatifs qu’on doit cette re- maine. Il n’avait pas lancé d’appel public à notation, à la première émission d’obliga- obligataire. Dans les prochaines semaines, le que la distinction traditionnelle montée. L’USDA, donc, a réduit de l’épargne sur le marché obligataire depuis tions foncières de la Compagnie de finance- marché attend encore d’autres opérations de entre faucons et colombes a per- 6 % la production américaine de 1995. Mais c’est sous un nouveau nom que les ment foncier. Les deux autres agences re- ce type. Avis Europe devrait ainsi emprunter du, pour le conseil de la BCE, une coton pour 1999, à 16,43 millions investisseurs ont désormais accès à sa dette. connues sur la place, Fitch Ibca et Standard & 250 millions d’euros en émettant des obliga- grande partie de sa pertinence. de balles. L’ouragan Floyd en a Il emprunte des fonds par le biais de la Poor’s, ont également délivré leur note la plus tions sur une échéance de sept ans. On parle Quoi qu’il en soit, le statu quo anéanti 400 000 balles. Cela n’em- Compagnie de financement foncier, sa filiale élevée. également de Vodafone, qui pourrait lever annoncé jeudi ne change pas pêchera pas la récolte d’être supé- à 100 %. des capitaux pour 1,5 milliard d’euros de grand-chose sur le fond. Les opé- rieure de 18 % à celle de 1998, ni de Un milliard et demi d’euros d’obligations MARSEILLE EMPRUNTE EN EUROS même durée. Enfin, la communauté finan- rateurs l’ont avant tout interprété compter parmi les dix meilleures foncières ont été mises sur le marché. Les La prochaine opération d’obligations fon- cière évoque comme candidats potentiels à comme un simple délai de grâce. de l’histoire cotonnière du pays. titres arriveront à échéance le 25 juin 2010 et cières ne devrait pas se faire attendre puisque de futures émissions obligataires les noms de Ils sont persuadés que la BCE relè- L’USDA annonce aussi des stocks un coupon de 5,625 % sera versé chaque an- celle de Dexia, qui sera réalisée par le biais de Renault, La Poste, l’opérateur espagnol Tele- vera ses taux avant la fin de l’an- de fin de saison à 4,7 millions de née aux porteurs des titres. Enfin, les investis- sa filiale, Dexia Municipal Agency, sera lancée fonica, la compagnie norvégienne de services née, peut-être dès son premier balles, et une consommation à seurs régleront leurs achats le 15 octobre. dans les prochains jours. Par la suite, le Crédit aux collectivités Norsk Hydro, et les spécia- conseil du mois de novembre. 10,2 millions. Pour une première, cette opération a été bien foncier de france continuera à nourrir, par de listes français des autoroutes Cofiroute et la Pour preuve, l’euro est resté ferme Les Américains ne seront pas accueillie par les investisseurs, tant français nouvelles émissions, ce marché obligataire. Caisse nationale des autoroutes. après la décision de la BCE (autour seuls sur le marché mondial, car qu’européens. Certains s’étaient, il est vrai, Les besoins de refinancement de la Compa- Enfin, au cours de la semaine écoulée, le de 1,07 dollar) tandis que les ren- les Chinois s’apprêtent à devenir retenus, les jours précédents, de souscrire en gnie de financement foncier, pour les seuls marché obligataire de l’euro a accueilli le plus dements obligataires demeuraient de sérieux concurrents. Selon masse à des émissions pour avoir suffisam- actifs générés par le Crédit foncier, étant esti- important emprunt en euros réalisé par une tendus (5,35 % en France à dix l’USDA, ils auront exporté en 1999 ment de place dans leur portefeuille pour lo- més à 3 milliards d’euros minimum par an de ville française, celui de Marseille. La ville a ef- ans). Enfin, selon les cours à 1,2 million de balles. Quant à ger les nouveaux titres. 1999 à 2001. fectué son premier emprunt obligataire en terme, les taux à trois mois se si- l’Inde, malgré 16,3 millions de La rémunération proposée était également L’inauguration d’un nouveau comparti- euros pour un montant de 40 millions. L’em- tueront à 3,5 % fin mars 2000 et à balles récoltées en 1998-1999 et de nature à contribuer au succès de l’opéra- ment du marché obligataire international n’a prunt verse un coupon de 5,625 % et arrive à 3,8 % fin juin 2000, des anticipa- des stocks de 4 millions, elle devra tion. Les obligations de la Compagnie de fi- pas empêché les entreprises privées de lever échéance le 27 octobre 2009. Le taux de ren- tions qui n’ont pas l’air de choquer importer en grande quantité. Les nancement foncier offraient un taux de ren- des capitaux. L’italien Fiat a ainsi emprunté dement a été fixé à 0,36 % au-dessus de celui outre-mesure plusieurs hauts diri- prix bas pratiqués sur le marché dement, à l’émission, de 0,38 % de plus que 100 millions d’euros, tandis que l’allemand de l’OAT (obligation assimilable du Trésor) geants monétaires européens in- mondial et une moindre qualité de celui d’une obligation de l’Etat français. Preussag a émis 750 millions d’euros d’obli- arrivant à terme en octobre 2009. terrogés à ce sujet. sa fibre l’y inciteront fortement. Comparés à l’un des émetteurs allemands les gations. L’allemand Mannesmann a égale- plus connus du marché des Pfandbriefe, l’éta- ment placé « avec succès » un emprunt Cécile Prudhomme Pierre-Antoine Delhommais Carole Petit
TOKYO NEW YORK PARIS LONDRES FRANCFORT Les places boursières mondiales NIKKEI DOW JONES CAC 40 FT 100 DAX 30 IBIS p+1,97% p+3,67% p+3,76% p+3,83% p+5,75% repartent de l’avant 18 062,18 points 10 649,76 points 4 721,93 points 6 199,40 points 5 419,26 points
« LE FUNAMBULE peut tomber. » nelle. Les sociétés américaines ont l’épargne mondiale, et sa capitalisa- gnificatif des coûts salariaux qui ex- son principal taux d’intérêt à court en cinq jours. Les actionnaires de Les uns après les autres, les écono- bénéficié d’une baisse très impor- tion boursière atteint 45 % de la ca- céderait la productivité » et génére- terme, tout en laissant présager Deutsche Telekom ont de quoi se mistes s’inquiètent de la santé fi- tante de leur charge nette d’intérêts, pitalisation mondiale, beaucoup plus rait des tensions inflationnistes. La une hausse des taux à l’avenir pour réjouir : le titre s’est adjugé 12,44 % nancière des Etats-Unis. Patrick Ar- d’une réduction du poids de la fisca- que ne le justifie la taille de son progression de Wall Street aurait parer au renchérissement des prix. à 43 euros. Le premier opérateur tus de la Caisse des dépôts avait lité et de salaires plutôt sages. Autant économie qui pèse 25 % de la pro- d’ailleurs sans doute été plus forte européen de télécommunications a tiré la sonnette d’alarme, il y a trois de conditions qui ne sont plus réu- duction mondiale », calcule-t-il si l’indice du salaire horaire moyen, ALLIANCE MITSUBISHI-VOLVO annoncé qu’il utiliserait les 14 mil- semaines. Pascal Blanqué, son ho- nies aujourd’hui : des tensions sur les avant de conclure : « Le funambule publié vendredi, n’avait enregistré A Londres, l’indice Footsie s’est liards de marks de plus-values issus mologue chez Paribas, vient de lui salaires sont apparues, les taux d’in- peut tomber ». sa plus forte hausse en septembre apprécié de 3,83 % à 6 199,40 de la vente de sa participation de emboîter le pas. Si l’hypothèse d’un térêt remontent, alors que les entre- Pour l’heure, Wall Street fait fi de depuis 1983. Les premiers résultats points, d’un vendredi sur l’autre. La 10 % dans l’américain Sprint pour soft landing, un atterrissage en dou- prises se sont endettées à l’excès, jus- ces inquiétudes. Certes, l’indice de sociétés au troisième trimestre, Banque d’Angleterre a rassuré les se développer à l’international. ceur de l’économie américaine, qu’à trois fois et demie leur cash-flow Dow Jones a perdu 6 % depuis la tombés cette semaine, sont flat- marchés en laissant inchangé à La remontée du dollar face au reste son « scénario central » d’évo- [marge brute d’autofinancement] ! fin de l’été. Mais il s’agit d’une cor- teurs. Pepsi-Co a annoncé mercredi 5,25 % son taux d’intérêt directeur, yen, la fermeté de Wall Street, le lution de la conjoncture, un atter- Il risque de se produire un effet de ci- rection limitée. D’ailleurs, le ther- 7 octobre une augmentation de 7 % après les avoir pris à contrepied diagnostic encourageant dressé par rissage dans la douleur lui apparaît seaux meutrier : leur capitalisation momètre de la Bourse de New York de son bénéfice net. Du coup, le en septembre en le relevant d’un la Banque du Japon sur l’économie comme « une option plus que jamais en Bourse pourrait chuter alors que est reparti à la hausse cette se- titre du groupe de sodas a gagné en quart de point. L’offre hostile lan- nippone dans son rapport trimes- ouverte ». leur endettement sera au plus maine, en s’adjugeant 3,67 % à une séance 5,77 % à 33,1875 dollars, cée par Bank of Scotland sur Nat- triel ont porté la Bourse de Tokyo : « Selon des rumeurs, la Réserve fé- haut. » 10 649,76 points. Il faut dire que entraînant dans son sillage l’action West (+ 1,9 % à 1 442 pence) a fait l’indice Nikkei s’est apprécié de dérale estimerait à 40 % la suréva- l’économie américaine ne cesse de son frère ennemi Coca-Cola qui une première victime : le directeur 1,97 % à 18 062,18 points. Le qua- luation des actions américaines, NOUVELLES MENACES d’apporter un démenti à ceux qui a bondi de 8,37 % à 51,8125 dollars. général de la troisième banque bri- trième constructeur automobile ja- avertit-il. Le marché croit que la Pascal Blanqué estime que la re- prédisent son ralentissement. La Dans le sillage de leur consœur tannique, Derek Wanless, rendu ponais, Mitsubishi Motors croissance des profits de 16 % par an prise en Europe comme en Asie Réserve fédérale (Fed) elle-même a américaine, les Bourses euro- responsable des contre-perfor- (+17,09 % à 678 yens), a conclu une enregistrée aux Etats-Unis de 1992 à rend inévitable un rééquilibrage au salué mardi 5 octobre son « impres- péennes ont refait une partie du mances de la banque sur lesquelles alliance avec le fabricant suédois de 1996 va se poursuivre et que la pause plan mondial au détriment des sionnante performance », tout en chemin qu’elles avaient perdu s’appuie Bank of Scotland pour dé- poids-lourds Volvo, qui pourrait en 1997 et 1998 n’était qu’une paren- Etats-Unis. « Avec un déficit courant proférant de nouvelles menaces de en septembre. Au grand soulage- fendre son offre, a dû démission- donner naissance à un nouveau nu- thèse due à la crise asiatique. Je représentant 3,5 % du produit inté- resserrement des taux d’intérêt ment des marchés, la Banque cen- ner. méro un mondial dans les camions. pense au contraire que cette période rieur brut, l’économie américaine avant la fin de l’année « face à trale européenne (BCE) a décidé A Francfort, l’indice DAX a pro- a été à bien des égards exception- absorbe encore plus de 40 % de l’éventualité d’un accroissement si- jeudi de laisser inchangé à 2,50 % gressé de 5,75 % à 5 419,26 points Sophie Sanchez LeMonde Job: WMQ1010--0020-0 WAS LMQ1010-20 Op.: XX Rev.: 09-10-99 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:09,11, Base : LMQPAG 19Fap: 100 No: 0622 Lcp: 700 CMYK
20 AUJOURD’HUI LE MONDE / DIMANCHE 10 - LUNDI 11 OCTOBRE 1999
SPORTS L’équipe de France de rug- partie, que les Français n’ont dominée français, auteur de trois essais, a re- deaux, avaient nettement dominé les by a battu la Namibie (47-13), vendre- qu’en deuxième période, après avoir connu qu’il y avait « encore du bou- Namibiens (68-17), lors de la première di 8 octobre, à Bordeaux, lors de la commis bon nombre d’erreurs – fautes lot ». b PROCHAIN ADVERSAIRE de la journée. b L’AUTRE MATCH joué ven- deuxième journée de la Coupe du de mains, mauvais choix tactiques – France, les Fidji, qui devaient affronter dredi a vu la victoire laborieuse de monde. b LE SCORE ne reflète pas la inquiétantes. b UGO MOLA, l’arrière le Canada, samedi 9 octobre, à Bor- l’Ecosse sur l’Uruguay (43-12). Le XV de France signe face à la Namibie une victoire décourageante Si les hommes de Jean-Claude Skrela et Pierre Villepreux se sont imposés (47-13) devant les Koudous, ils ont déçu une nouvelle fois, livrant un match désordonné dans la lignée de la décevante tournée australe de l’été. Le public bordelais ne s’y est pas trompé qui a sifflé leur sortie BORDEAUX nutes. L’équipe de France a totale- structure de l’équipe appelée à Claude Skrela. La Namibie, sans de notre envoyé spécial ment manqué son deuxième COUPE DU MONDE parfaire ses automatismes avant doute l’équipe la plus faible du Il faudrait remercier les specta- match de la Coupe du monde. Elle Poule C - Deuxième journée de poursuivre sa route en Coupe mondial de rugby, n’a pas su en teurs mexicains, inventeurs de la est venue à bout des modestes FRANCE 47 NAMIBIE 13 du monde, a craqué de tous côtés profiter, mais une équipe de grand ola, cette onde de bonheur qui Koudous namibiens (47-13), à Bordeaux. Les rouages de la ma- standing ? Vendredi 8 octobre • Parc Lescure, à Bordeaux • Temps doux • Terrain excellent transporte les foules extatiques certes, mais au prix d’une perfor- chine peaufinée depuis quatre ans « L’équipe de France ne peut pas • Public réservé • 34 000 spectateurs • Arbitre : M. White (Ang.). des stades. Grands mouvements mance affligeante en première mi- . par Jean-Claude Skrela et Pierre rester dans l’à-peu-près face à un circulaires, ces vagues de bonne temps, à peine plus encoura- LES ÉQUIPES Villepreux ont semblé moins bien adversaire nettement plus faible », humeur soulèvent littéralement le geante par la suite. Les joueurs de FRANCE Entraîneurs : Skrela et Villepreux • Mola (Garbajosa, 72e) • Ntamack ; huilés que les doigts de leurs admet le troisième ligne Olivier e e public enchanté. Elles réchauffent Jean-Claude Skrela ont donné rai- Dourthe ; Glas (Desbrosse 42 ) ; Bernat-Salles • Lamaison ; Mignoni (S. Castaignède, 76 ) joueurs, incapables de saisir un Magne. Si elle veut rejoindre le • Magne (Costes, 62e) ; Th. Lièvremont (Benazzi, 25e) ; M. Lièvremont • Pelous ; Brouzet • les refroidis des tribunes, elles son à leur entraîneur qui redou- ballon. Les bons réglages, ces fa- dernier carré, son objectif déclaré, Tournaire ; Ibanez (cap., Dal Maso, 67e) ; Califano (Soulette, 67e). amusent les enfants et même, en tait, la veille, qu’un excès de NAMIBIE Entraîneur : Joubert • van Wyk • van Dyk ; G. van Rensburg (Loubser, meux « petits détails » dont parle cette équipe pourrait utilement se son temps, le président François confiance ne les conduise près 64e) ; van der Merwe ; Samuelson • Zaayman ; Jantjies (S. van Rensburg, 64e) ; van Rooyen ; souvent l’encadrement français, pencher sur ses zones d’ombre en- Mitterrand. Elles distraient et elles d’une catastrophe. Tant d’admo- Furter ; Hough (cap.) • Steyn (Theron, 56e); Senekal • Opperman (Blaauw, 68e) ; Horn ; sont encore remis à plus tard. «Il y core trop nombreuses à ce stade occupent, aussi : pendant qu’elle nestations - « on est des Latins, on Jacobs (Smith, 34e). a du boulot », comme dirait Ugo de la compétition, notamment à gondole en cadence, la foule ne sait que cela peut nous arriver » – LE MATCH Mola, auteur de trois essais en l’arrière où règnent toujours rugit pas, elle ne manifeste pas donnaient envie de sourire. Il avait FRANCE NAMIBIE deuxième mi-temps (47e, 54e, 60e). confusion et inefficacité. Elle son mécontentement. Elle se lève raison. POSSESSION DE LA BALLE pourrait aussi méditer les propos et s’assied dans la joie, on la croit 55 % 45% NOMBREUSES ZONES D’OMBRE du coach namibien, Rudy Joubert : festive. Méfiance, c’est parfois DÉLUGE D’ERREURS Les saisons passent, les maux du « Etre compétitif en Coupe du
JEU CHEZ L'ADVERSAIRE y trompeur. Face aux quinze meilleurs rug- y XV de France restent. Comme en monde, cela veut dire prendre des Les spectateurs bordelais ont bymen namibiens, triés dans un 12 minutes 13 minutes hiver, pendant le Tournoi des cinq risques, être entreprenant. Pour ga- 0
yy y
longtemps eu l’air de se moquer « réservoir » de 800 amateurs, les y nations, et au printemps, lors de la gner, il faut imposer son combat et 15 dont 9 6 NOMBRE D'ACTIONS DANS LES 22 M ADVERSES 10 dont 4 6 du mauvais spectacle proposé par Français sont retombés dans ces tournée australe, les coéquipiers son jeu. » 21 dont 10 11 ACTIONS OFFENSIVES POSITIVES 18 dont 8 10 le XV de France face aux Nami- travers et ces doutes qu’ils ju- y de Raphaël Ibanez ont laissé Jeudi 7 octobre, lorsque Thomas y yy biens, vendredi 8 octobre, au Parc raient dépassés, effacés par une échapper un nombre important de Castaignède avait dû quitter les
13dont 5 8 ACTIONS DÉFENSIVES DÉCISIVES 15 dont 10 y5 Lescure. Point de « Allez les série de stages salvateurs. Débu- ballons, notamment en première siens, victime d’une double dé- Bleus », l’hymne à trois mots de tée par un essai à zéro passe de 32dont 1 BALLES RÉCUPÉRÉES 3 dont 1 2 mi-temps. Les statisticiens en ont chirure aux ischio-jambiers de la