Jean Pelletier. Entretiens Et Témoignages
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Gilbert Lavoie Jean Pelletier Entretiens et témoignages « Combattez en face » Extrait de la publication Septentrion jean pelletier Extrait de la publication Extrait de la publication Gilbert Lavoie Jean Pelletier Entretiens et témoignages « Combattez en face » septentrion Extrait de la publication Pour effectuer une recherche libre par mot-clé à l’intérieur de cet ouvrage, rendez-vous sur notre site Internet au www.septentrion.qc.ca Les éditions du Septentrion remercient le Conseil des Arts du Canada et la Société de dévelop pement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour le soutien accordé à leur programme d’édition, ainsi que le gouvernement du Québec pour son Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres. Nous reconnaissons également l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Pro gramme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition. Révision : Solange Deschênes Mise en pages et maquette de couverture : Pierre-Louis Cauchon Photographie de la couverture : Jean Pelletier, photo de Claire Dufour, gracieuseté de la revue Forces. Photographie de la 4e de couverture : Jean Pelletier et Jean Chrétien se sont liés d’amitié au Séminaire de Trois-Rivières en 1954 et se sont retrouvés 37 ans plus tard à Ottawa pour un long périple au cœur du pouvoir fédéral. Un périple qui leur a donné l’occasion d’échanger à plusieurs reprises, particulièrement à bord du Challenger du premier ministre comme c’est le cas sur cette photo prise en 1999. À gauche, l’épouse de Jean Pelletier, Mme Hélène Bherer-Pelletier. Photo J. M. Carisse, Cabinet du premier ministre. Si vous désirez être tenu au courant des publications des ÉDITIONS DU SEPTENTRION vous pouvez nous écrire par courrier, par courriel à [email protected], par télécopieur au 418 527-4978 ou consulter notre catalogue sur Internet : www.septentrion.qc.ca © Les éditions du Septentrion Diffusion au Canada : 1300, av. Maguire Diffusion Dimedia Québec (Québec) 539, boul. Lebeau G1T 1Z3 Saint-Laurent (Québec) H4N 1S2 Dépôt légal : Ventes en Europe : Bibliothèque et Archives Distribution du Nouveau Monde nationales du Québec, 2009 30, rue Gay-Lussac ISBN : 978-2-89448-586-6 75005 Paris Membre de l’Association nationale des éditeurs de livres Extrait de la publication À mon père, Roland Lavoie, qui nous a transmis son intérêt pour la politique, à ma mère, Jeanne-d’Arc Roy, qui nous a appris l’importance de bien parler notre langue. Extrait de la publication Jean Pelletier 1935-2009 ean Pelletier est né le 21 février 1935 à Chicoutimi. JSon père était Henri Elzéar John Burroughs Pelletier et sa mère Marie Desautels. Il a fait ses études primaires à l’école Saint-Dominique de Québec. Il a poursuivi ses études au Collège des jésuites de Québec et au Séminaire de Trois-Rivières, pour passer ensuite à l’Université Laval, en droit et en sciences sociales. Il a commencé sa carrière en 1955 comme journaliste à la pige à la radio de CHRC, puis comme animateur à la station de télévision CFCM de Québec en 1957. Il a été correspondant à la pige pour la Société Radio-Canada à Québec et animateur le matin au poste CJLR, de 1958 à 1959. Il a été secrétaire de presse des premiers ministres Paul Sauvé et Antonio Barrette en 1959. De 1960 à 1962, il a été secrétaire exécutif de la Commission des monuments histo- riques du Québec pour devenir ensuite conseiller technique auprès du Secrétaire de la province de 1963 à 1964. En 1964, il entre chez Lévesque et Beaubien comme courtier en valeurs mobilières. De 1970 à 1973, il est vice-président de Dumont Express, et devient finalement Extrait de la publication s JEANPELLETIER vice-président et administrateur de l’Action sociale ltée, éditeur du journal À propos. Membre fondateur du parti du Progrès civique de Québec, il a été élu conseiller dans le quartier Champlain le 20 décembre 1976. Il a succédé au maire Gilles Lamontagne à la direction du Progrès civique en août 1977 et est devenu maire le 1er décembre. Il a été réélu en 1981 et en 1985, puis a quitté la politique municipale en novembre 1989. Il a été directeur de cabinet du chef de l’opposition officielle puis du premier ministre Jean Chrétien, de juillet 1991 jusqu’au printemps 2001, et a occupé la présidence de Via Rail de septembre 2001 jusqu’au 1er mars 2004. Extrait de la publication Préface ean Pelletier aura pesé lourd à Québec et sur le pays. JIl était homme de pouvoir, et l’a longtemps détenu. Une génération nous séparait, je ne l’avais donc pas côtoyé auparavant. J’ai eu ce privilège lors de ma première année à la mairie, et lui à la dernière année de sa vie. J’ai probable- ment connu le meilleur de l’homme. L’opinion sur l’ensemble de sa carrière m’importait peu, il était un maire de Québec et cela me suffisait. J’étais atteint comme lui de cet extraordinaire virus que sont le grand amour et la passion pour cette ville. Cette vieille capitale, il l’avait dans le sang, comme tous les maires de Québec je suppose, il en était contaminé et aucun antidote ne pouvait l’en soulager, même pas le pouvoir suprême dans la capitale fédérale. Il ne l’a d’ailleurs jamais quittée, il y est demeuré toute sa vie, au prix d’éreintants voyages hebdomadaires si nécessaires pour retrouver cette vie douce et ce décor bucolique, ne serait-ce que quelques heures. Il savait depuis un bon moment que ses jours étaient comptés, et m’en entretenait régulièrement, et sereine- ment. Il me relatait les détails des préparatifs pour les lendemains de son départ, ce qui souvent me sidérait. s JEANPELLETIER J’ai eu beaucoup d’affection pour cet homme durant cette période, comme j’en ai pour Monsieur le Maire, son grand ami Gilles Lamontagne. Le désir de ces deux maires d’aider le jeunot avait quelque chose d’attendrissant, de réconfortant pour la suite du monde. Le paternalisme était inexistant, seulement le goût d’être utile si je le souhaitais. Un bon sentiment ! Nous avons eu le temps d’avoir quelques rencontres à trois pour faire le point sur l’activité politique municipale. La franchise était le mot d’ordre, pas de flagorneries inutiles, pas de temps à perdre et on les comprend. Je les revois, déjà attablés à mon arrivée les deux vieux bougres, goguenards, dégustant à l’avance ces discussions à livre ouvert sur mon parcours. Étant ce que je suis, les sujets de discussions abon- daient… Nous nous interpellions par des « Monsieur le Maire ! », ce qui médusait l’observateur. Ces séances libératrices me manquent déjà. Jean Pelletier était publiquement un dur, organisé, détestant les mièvreries, abhorrant les idiots, tant de qualités qu’il a mises au service de l’État, avec brio. Mais j’ai eu le bonheur de découvrir le tendre, le romantique même. Mon épouse et moi, ainsi que mon personnel, avions décidé de lui faire savourer des moments de bonheur pour la fin de son périple, nous avions décidé de nous occuper de nos deux vieux maires ! et nous le faisons toujours pour le maire Lamontagne. Nous avons multiplié les invitations, entre autres pour lui faire savourer les fêtes du 400e anniversaire de Québec, PR£FACE s avec son épouse, Hélène Bherer, une grande et digne personne. Je me rappelle cette soirée, au Festival d’été de Québec, un spectacle de Charles Aznavour, le vin rosée à satiété… Ils savaient chanter les maires ! et ils ne s’en sont pas privés. La romance, les souvenirs, du pur bonheur, des images qui nous resteront. J’avais appris, estomaqué, que Jean Pelletier et les anciens maires n’avaient jamais reçu la médaille de la Ville de Québec, celle qui est remise annuellement à quelqu’un qui a marqué la ville. Qui d’autres pouvait en être plus méritant que les premiers magistrats de cette ville, j’en suis encore fâché, mais enfin… Lors d’une cérémonie à l’hôtel de ville, nous avons réparé l’outrage, pour les quatre maires ou leur représen- tant, en plus de la remise de la médaille du 400e. Le plaisir était évident, vient un moment dans la vie où la recon- naissance aide à continuer. À cette occasion, Jean Pelletier avait presque craqué, contre son habitude, et déclaré comme jamais son affec- tion pour Québec. L’émotion était lourde, parce que nous savions… « Je vais mourir debout Monsieur le Maire ! » me répétait-il. Et il n’a jamais cessé, jusqu’au bout de ses forces, de s’activer dans des dossiers de sa communauté, répondant gracieusement à tous les appels à l’aide. Je l’entends encore, dans le salon du maire, adjacent à mon bureau, faire le post-mortem de sa vie, donner des entrevues sur sa carrière, comme celles qui font l’objet de ce livre, et au surplus me demandant si cela dérangeait ! s JEANPELLETIER Il aurait pu s’y activer pendant encore une autre année pour notre plaisir à tous. C’était là tout Jean Pelletier. Le respect de la fonction, de l’époque, du décorum, de celle de la raison d’État. Le souvenir le plus vivace que je conserverai est ce premier jour de l’an 2009. Avec mon épouse, nous le visitons à l’hôpital ; madame Bherer et leur charmante fille Marie sont à ses côtés. Je ne peux résister, en m’excusant, à l’envie de lui faire part des avancées dans les négociations des conventions collectives à la Ville.