Revue de presse « Défense »

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Votre avis nous intéresse : si vous voulez réagir à un article de la Revue de presse, vous pouvez soit contacter directement le responsable de thème de Défense soit réagir en adressant un courriel à l’adresse indiquée ci-dessus. L’équipe de la Revue de presse Défense vous remercie de votre confiance et de votre intérêt pour son travail, toutes vos suggestions sont les bienvenues. Cette revue de presse paraît désormais sur le site de l’UNION-IHEDN, à l’adresse : http://www.union-ihedn.org/

Le 14 janvier 1797 a lieu la bataille de Rivoli

Date : 14 janvier 2015 Sommaire des articles proposés

1) Enjeux de la Défense, Doctrine, Concepts, Missions :  Imposer le silence par la Loi, l’erreur à ne pas commettre  Défense : Hollande veut revoir le rythme de réduction des effectifs 2) Relations internationales - Europe de la défense - OTAN :  Le Maroc, malade du Sahara occidental  Piratage de Sony : et si Pyongyang n’était pas responsable ?  OTAN –Russie : Merkel hostile au gel de l’acte fondateur sur la coopération 3) Armements - Industries - Économie :  Le CNES au séminaire « Perspectives Spatiales 2015 » organisé par le GIFAS et Euroconsult  Rafale : délégation indienne de haut rang à Paris  La marine brésilienne diffuse une première vue de son futur SNA  La Bourse de Paris fragilisée par les craintes sur la croissance mondiale 4) Les forces armées - Air - Marine - Terre - Gendarmerie :  Le CEMAT en visite Vigipirate  FAA : 2014, une année tournée vers les opérations de protection et de secours à la population  Le CMEA Tchèque visite la base aérienne d’Avord 5) Zones de conflits :  La Tunisie s’attaque aux terroristes  Le Maroc sévit contre les partisans de l’EI  Devant le peu de réactions aux attaques de Boko Haram, le Cameroun ne cache pas sa déception  Paris dans l’œil du cyclone 6) Renseignements et menaces :  Repère : incertitude en Libye  Aqpa, qui a revendiqué l’attaque contre Charlie Hebdo, est la branche la plus dangereuse d’el-Qaëda  Entre 3000 et 5000 ressortissants européens ont rejoint des groupes jihadistes  Le patron de l’espionnage chinois tombe pour corruption 7) Sécurité intérieure :  Sécurité : Patriot Act or not Patriot Act ? 8) Énergie environnement climat :  Pétrole : panique sur les marchés, Maduro à Alger  Ebola : va-t-on vers un ralentissement de l’épidémie ?  Le secteur du pétrole de schiste en difficulté face à la chute du cours du pétrole conventionnel 9) Géopolitique de la culture :  « Charlie », Dieudonné… quelles limites à la liberté d’expression ?  Laïcité, plus que jamais 10) Géopolitique de l’information :  Au cœur de la cyberguerre entre Anonymous et djihadistes  Rabroué par Google, Microsoft se met à jour avec un Patch Tuesday léger  Attentats, le gouvernement demande à Youtube de faire le ménage  Firefox 35 : cap sur les services et applications  Premiers pas en Inde du smartphone Samsung Z 1 sous Tizen 11) Jour après Jour : le 14 janvier 12) Revue de presse internationale en langue étrangère :  Why Obama was probably right not to go the Paris rally  The Wrong response to Charlie Hebdo  SpaceX CEO Elon Musk wants to shake up satellite industry  Obama Again Pushes Cybersecurity Info Sharing With Businesses  A new US arms embargo on Turkey ?  Arctic troops arrive as Russia masses united northern command 13) Liste d’articles non retenus mais pouvant être consultés sur demande.

***** Votre avis nous intéresse : si vous voulez réagir à un article de la Revue de presse, vous pouvez contacter directement le responsable de la revue, en adressant un courriel à : [email protected], ou au webmaster du site « union-ihedn.org ». 1/ ENJEUX DE LA DEFENSE - DOCTRINE - CONCEPTS – MISSIONS  THEME 1 - 1 : Imposer le silence par la Loi, l’erreur à ne pas commettre Source, journal ou site Internet : Les Echos Date 13 janvier 2015 Auteurs : Gaspard Koenig * Adressé par Jean-Pierre Dussaix

Après les manifestations du 11 janvier, des responsables politiques ont appelé à réprimer davantage les mots qui fâchent. Mais brimer la liberté d’expression serait un contresens face à ce que la France vient de vivre...et de dire.

*écrivain et président du think tank GenerationLibre

Ce ne serait pas le moindre des paradoxes si la plus grande manifestation de l’histoire en faveur de la liberté d’expression aboutissait à la réprimer. Or, au lendemain de la journée du 11 janvier, de nombreux responsables politiques, à commencer par Manuel Valls, ont appelé à prendre des mesures plus strictes contre les mots qui fâchent. A la suite d’une réunion avec ses collègues européens, le ministre de l’Intérieur a demandé davantage de coopération aux opérateurs internet pour filtrer leurs contenus. La liberté d’expression n’est pas toujours décente, agréable ni raisonnable. Est-ce une raison pour la restreindre encore plus ? La France est déjà le quatrième pays le plus souvent condamné par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour violation de la liberté d’expression… Il est du devoir des pouvoirs publics de combattre le racisme et l’antisémitisme. Mais cela doit-il passer par le contrôle de la parole ? Question saugrenue, semble-t-il. Et pourtant : n’en vient-on pas à traiter de manière différenciée les diverses religions ? Peut-on demander à un tribunal de distinguer l’humour et la haine, de sonder les cœurs, de déceler les arrière-pensées ? Charlie Hebdo et ses dessinateurs n’avaient-il pas été eux-mêmes maintes fois attaqués en justice pour incitation à la haine raciale par ceux qui aujourd’hui les pleurent, comme l’a relevé Willem ? Pour ne pas sombrer dans la confusion sur ces sujets éminemment sensibles, ouvrons nos classiques. Peut- être pas Voltaire qui, en dépit des phrases apocryphes qui lui sont régulièrement prêtées, n’a jamais conceptualisé la libre pensée qu’il pratiquait si bien (relire sa pièce Mahomet !). Il faudra attendre 1859 pour que John Stuart Mill pose, dans son essai On Liberty, le cadre théorique le plus solide en faveur d’une liberté d’expression pleine et entière. Il y explique que, nul n’étant infaillible, la connaissance avance par tâtonnements (ce qui rend bien dérisoires les lois mémorielles, Gayssot et autres) ; que le « choc des opinions » est nécessaire pour éduquer le citoyen ; et surtout que la raison n’a pas à craindre son contraire : la vérité doit sortir renforcée, vivifiée, de sa confrontation avec l’erreur. Sinon, elle devient un « dogme mort », ânonné sans comprendre. Il faut argumenter, moquer, répliquer. Ne pas craindre d’être choqué. En appeler à la conscience et non au juge. C’est une logique pleinement libérale : l’échange responsabilise, tandis que l’interdit bêtifie. Voilà pourquoi les lois Pleven, qui pénalisent la « provocation à la discrimination », sont contraires à l’idéal des Lumières si puissamment réaffirmé par le peuple dans la rue. En imposant le silence par la loi, elles incitent chaque communauté à revendiquer son « droit au respect ». C’est dans cet esprit que la parodie de la Cène pour une publicité fut interdite, ou que la Cour de Cassation condamna des caricatures du Pape. J’avais exposé ce point de vue aux dernières Universités de la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), pourtant grande consommatrice de loi Pleven. A ma grande surprise, les réactions ne furent pas hostiles. Et si le meilleur moyen de lutter contre l’obscurantisme était de l’exposer, de le mettre à nu ? Il ne s’agit pas de tolérer les propos intolérables, mais de les réfuter. Comme l’a joliment dit, au moment de l’affaire Dieudonné, Jamel Debbouze (rejoint d’ailleurs par Human Rights Watch, qui condamna l’interdiction du spectacle) : « laissons parler les imbéciles », au lieu de les transformer en héros. C’est le meilleur moyen de les neutraliser. A l’inverse, il ne fait aucun doute que tout compromis avec la liberté d’expression renforcera la spirale du bâillon et de l’autocensure, pour des causes de plus en plus contestables, en fonction de la morale du moment. Quand on condamne, on ne prend plus la peine de convaincre. John Stuart Mill fixait comme seule restriction à la libre parole le dommage direct à autrui. Ainsi l’insulte, la diffamation, la violation de la vie privée, l’incitation à la violence ou au terrorisme peuvent être légitimement punies – et avec plus de fermeté qu’elles ne le sont à présent. Mais prenons garde à ne pas laisser s’installer un contresens sur les événements terribles de la semaine passée. C’est par la raison et l’éducation, non par la censure, que nous gagnerons ce long combat. De même, dans le débat qui se profile sur un Patriot Act à la française, ne cédons à la tentation de la surveillance à outrance et du contrôle généralisé. On ne triomphe pas des ennemis de la liberté en restreignant les nôtres, mais en les affirmant plus haut et plus fort.

THEME 1 - 2 : Défense : Hollande veut revoir le rythme de réduction des effectifs Source, journal ou site Internet : les Echos Date : 14 janvier 2015 Auteur : Adressé par André Dulou

A circonstances exceptionnelles, moyens exceptionnels. En raison du contexte international, mais aussi des récentes attaques sur le territoire français, François Hollande a décidé de revenir sur le rythme de réduction des effectifs militaires prévu dans la loi de programmation militaire. « Je suis très vigilant dans le contexte que je viens de décrire quant au niveau des effectifs militaires et donc des restructurations prévues. Je vais donc revenir sur le rythme de réduction des effectifs programmé pour les 3 prochaines années dans la loi de programmation militaire. Il doit être revu et adapté », a déclaré le chef de l’Etat lors de ses vœux aux armées mercredi. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian sera donc chargé de remettre des propositions d’ici la fin de la semaine et un conseil de la Défense se tiendra sur cette question mercredi au cours duquel François Hollande prendra sa décision. Votée en décembre 2013, la loi de programmation militaire prévoit 190 milliards d’euros de crédits au cours de la période 2014-2019, avec un budget annuel maintenu à 31,4 milliards d’euros jusqu’en 2016, à hauteur de 1,5% du PIB, et en légère progression ensuite. Pour maintenir un dispositif militaire cohérent en période de crise, le texte prévoyait la suppression de 34.000 postes dans les armées en six ans, dont 7.881 en 2014.

Le Charles de Gaulle en mission dans le Golfe

Ces vœux ont été présentés à bord du porte-avions Charles de Gaulle, envoyé en mission dans le Golfe . « Cette semaine le Charles de Gaulle part en mission, est déjà en mission » « L’appareillage de notre porte-avions est un acte qui a du sens. C’est le symbole de notre indépendance », a déclaré le président de la République, par ailleurs chef des armées. « La situation au Moyen-Orient justifie la présence de notre porte-avions ». « Nous pourrons si nécessaire mener des actions en Irak. » « La mission qui commence est aussi une réponse au terrorisme », a-t-il ajouté.

Service civique universel

Le chef de l’Etat a, par ailleurs, réitéré sa volonté de rendre le service civique universel. Il « sera proposé à tous les jeunes Français qui en font la demande ».

Allégement des troupes en Centrafrique

François Hollande a, en outre, annoncé l’allégement du dispositif militaire déployé par la France en République Centrafricaine, parallèlement à la montée en puissance de la mission de l’ONU qui déploiera 12.000 hommes.

Droit d’association des militaires

Sous la pression de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, François Hollande a confirmé son intention de présenter un projet de loi sur le droit d’association professionnelle des militaires qui sera intégré au Code de la Défense. Celui-ci va « préserver les droits et devoirs des militaires » et les « prérogatives du commandement seront sauvegardées ».

Droits des anciens combattants

Les droits des anciens combattants seront « consolidés », notamment avec la création d’une « carte opérations extérieures » à partir du premier octobre prochain.

2/ RELATIONS INTERNATIONALES - EUROPE DE LA DEFENSE - OTAN : THEME 2 - 1 : Le Maroc, malade du Sahara occidental Source, journal ou site Internet : Orient XXI Date : 14 janvier 2015 Auteur : Khadja Mohshen-Finan Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Depuis le 3 octobre 2014, un mystérieux hacker publie des centaines de documents. Cette abondante littérature mise à disposition de tout internaute confirme la centralité de la question du Sahara occidental dans la sphère politique marocaine. La priorité accordée à ce dossier a été réaffirmée dans le discours du roi, prononcé le 6 novembre 2014 à l’occasion du 39e anniversaire de la « marche verte ». Le Sahara occidental constitue une véritable obsession du pouvoir. Érigé en « cause nationale » selon la phraséologie officielle, il est au centre des préoccupations politiques du pays depuis près de quatre décennies. Mais à mesure que le conflit s’enlisait et que la « récupération des provinces du Sud » rencontrait de multiples obstacles, l’obsession du régime devenait plus importante encore. Le poète marocain Abdellatif Laâbi ne s’est pas trompé en considérant son pays « malade du Sahara ». Lorsqu’elle éclate, au milieu des années 1970, cette « affaire du Sahara » — ainsi que la nomment les Marocains — est assez banale dans le contexte de l’époque. Quelque peu décalée par rapport à l’ère des décolonisations, la revendication d’une ancienne colonie espagnole par le Maroc et par un groupe d’indépendantistes ne surprend pas. Elle est perçue comme une lutte entre des États-nations qui se construisent en affirmant leur souveraineté sur des territoires aux frontières incertaines et aux populations partagées et somme toute peu concernées. Compte tenu de la disproportion des forces entre le Maroc et la poignée de guérilleros du Front Polisario, le conflit ne devait être que de courte durée dans l’esprit de Hassan II. Le temps qu’un formidable consensus politique se fasse autour du trône alaouite dans ce Maroc miné par des tensions et des divisions politiques, et après deux coups d’État perpétrés par l’armée contre la personne du roi en 1971 et 1972. Hassan II, qui avait d’abord opté pour la stratégie du dossier clos était loin d’imaginer que ce conflit, qui s’est engouffré dans la brèche du contentieux entre son pays et le voisin algérien, serait long et coûteux. Le coût est d’abord politique, le Maroc ayant hypothéqué la vie du pays à la cause sacrée de la récupération de ce que les Marocains appellent les « provinces sahariennes ». C’est précisément ce lien entre le succès du régime et la propriété du Sahara reconnue par la communauté internationale qui est en cause. Hassan II, qui pensait que le temps jouerait forcément en faveur de son pays, aimait à dire que « tôt ou tard, il faut que notre titre de propriété du Sahara soit déposé à la conservation foncière des Nations unies ». L’incapacité du pouvoir à obtenir ce titre de propriété explique sa nervosité, palpable dans les documents révélés par le hacker qui se fait appeler Chris Coleman, comme dans le discours sur le Sahara prononcé par Mohammed VI le 6 novembre 2014. Dans son allocution, le monarque annonce une réorganisation de sa politique saharienne, désigne nommément l’Algérie comme responsable du blocage actuel et somme ses sujets de faire preuve de patriotisme en défendant la cause sacrée du Sahara considéré comme marocain. Quant aux États alliés, et en particulier les États-Unis, ils doivent nécessairement « sortir de l’ambiguïté ». Les documents dévoilés par celui que l’on appelle le « Wikileaks marocain » révèlent les méthodes et moyens qu’utilise Rabat pour mettre en œuvre cette politique.

Une révision radicale

« Nous avons appelé à une révision radicale du mode de gouvernance de nos provinces du Sud » déclarait le roi Mohammed VI dans son discours prononcé à l’occasion du 39e anniversaire de la « marche verte »1. Si implicitement les propos insinuent l’échec des politiques précédentes, le roi égrène malgré tout les multiples actions conduites par le Maroc au Sahara : investissements massifs et années de sacrifices de la part des Marocains pour recouvrer « l’intégrité territoriale » de leur pays. Malgré cela, le monarque reconnaît des dysfonctionnements dans la gestion du Sahara — qu’il entend corriger. Mais il s’agit moins d’un changement de cap que de la mise en œuvre d’une nouvelle méthode, même si la « rupture » avec le mode de gouvernance précédent est clairement affirmée. En exprimant sa volonté de substituer un système fondé sur le « respect de l’égalité des chances et de la justice sociale » à une « économie de rente et de privilèges indus », Mohammed VI se réfère au schéma d’intégration des Sahraouis à la société marocaine qui avait été adopté par son père. Hassan II s’était en effet appuyé sur une élite sahraouie pour gouverner ce territoire que le Maroc administre depuis le milieu des années 1970, sans que l’ONU n’ait statué sur sa souveraineté. En contrepartie de leur allégeance et de leur fidélité, les Sahraouis qui lui sont venus en aide ont été associés aux activités les plus dynamiques de la région (pêche, bâtiment, commerce). Des postes de fonctionnaires ou de conseillers du roi leur ont également été attribués. Le souverain avait ainsi réussi à constituer une élite cooptée qui lui servait à la fois d’appui et de vitrine, dans la mesure où ces Sahraouis triés sur le volet symbolisaient à la fois la réussite possible et l’intégration des Sahraouis à l’intérieur du système politique marocain. Mohammed VI sait que ces liens clientélistes, qu’il n’a pas su entretenir, ne répondent plus aux attentes des jeunes générations sahraouies. Imprégnés par le changement politique amorcé dès la fin des années 1990 au Maroc, les jeunes Sahraouis se sont exprimés différemment pour revendiquer du travail, un accès au logement et davantage de justice quant à la redistribution des richesses du Sahara. C’est pour mieux répondre à ces demandes puisées dans un nouveau registre référentiel, celui des droits humains, des libertés individuelles et politiques et de la légalité internationale, que le souverain entend modifier son offre en proposant une régionalisation qualifiée d’avancée. Cette régionalisation correspondrait à « des zones et des régions solidaires, complémentaires, qui s’entraident et se soutiennent mutuellement ». Régulièrement annoncée, cette régionalisation, qui concerne d’abord le Sahara, n’est pas mise en œuvre. Le projet est pourtant censé favoriser la gestion des affaires sahariennes par les populations de cette région.

Des droits fondamentaux dans le collimateur

L’annonce faite par le souverain en 2014 d’une réorganisation de la politique saharienne a pour objet de tirer un trait sur la mauvaise gestion de la région, essentiellement en matière des droits humains. Depuis près de dix ans, en effet, de nombreuses affaires attestent des mauvais rapports politiques entre Sahraouis et pouvoir marocain. Prenant en compte ces tensions récurrentes, les États-Unis ont, en avril 2013, demandé l’élargissement du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) aux droits humains, avant de se rétracter. Un document officiel publié par le hacker Chris Coleman révèle l’accord tenu secret entre Barack Obama et le roi Mohammed VI en novembre 2013. Les États-Unis auraient ainsi abandonné leur requête moyennant trois conditions : que les Sahraouis ne soient pas jugés par des tribunaux militaires2 ; que Rabat facilite les visites au Sahara des fonctionnaires du Haut Commissariat aux droits de l’homme et qu’il accepte de légaliser les associations qui revendiquent l’indépendance du Sahara. Face à ces revendications, le monarque décide d’établir un cadre rigide. Dans son discours, il appelle à l’ouverture d’un dialogue sur les différentes façons dont il est possible de répondre aux « préoccupations des populations de la région ». L’offre royale porterait notamment sur des conditions de vie plus dignes, mais en retour l’ordre public doit être respecté et la souveraineté du Maroc sur le Sahara n’est en rien négociable. Le monarque est clair : « L’autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir dans le cadre de la négociation pour trouver une solution définitive à ce conflit régional. »

Patriotes ou traîtres Plus qu’un cadre dessiné à l’adresse des Sahraouis, les propos du roi s’apparentent à une véritable sommation lorsqu’il qualifie de « traître » quiconque le dépasserait : « ou on est patriote ou on est traître, il n’y a pas de juste milieu », précise le souverain dans le même discours. Ce jeu d’inclusion et d’exclusion ne vaut pas uniquement pour les Sahraouis et les Marocains. Le roi désigne l’Algérie comme principal responsable du blocage. Il demande également aux États-Unis, aux Nations unies et aux puissances internationales de « sortir de leur ambiguïté ». Dans son esprit, les éloges formulés au sujet des avancées marocaines en matière d’ouverture politique ou du rôle joué par le Maroc dans la lutte internationale contre le terrorisme doivent nécessairement se traduire par un appui inconditionnel aux positions marocaines sur le Sahara. Cette posture est une constante dans la politique étrangère du Maroc, en particulier en ce qui concerne le Sahara. L’image du pays et son rôle joué dans la géopolitique régionale sont monnayés pour obtenir des alliances sur le Sahara. Comptabilisés avec minutie, les États qui ne reconnaissent pas la République arabe sahraouie démocratique (RASD) autoproclamée par le Front Polisario et reconnue par l’Union africaine doivent également condamner l’Algérie et soutenir le plan d’autonomie proposé par Rabat en 2007. Quiconque contrevient à cette politique s’expose aux foudres du pouvoir en se voyant reprocher d’être à la solde d’Alger. L’accusation, qui vaut pour les chercheurs et les journalistes, s’applique aussi aux fonctionnaires des Nations unies qui osent transgresser les règles dictées par Rabat en matière d’intrusion dans le conflit saharien.

Tensions avec l’ONU

En avril 2004, Rabat avait rejeté le plan de paix proposé par l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, James Baker. L’ancien secrétaire d’État américain avait en effet proposé un plan qui maintenait le principe d’autodétermination avec élection d’une autorité locale à l’intérieur d’un Maroc souverain. Mais le statut final du Sahara devait être déterminé par un référendum au terme de 4 à 5 ans après son entrée en vigueur. Le Maroc, qui avait écarté tout projet d’autodétermination a alors évoqué une proximité entre Baker et le régime algérien. Le 17 mai 2012, le Maroc décidait unilatéralement de retirer sa confiance à l’émissaire de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross, l’accusant de conduire un travail partial et déséquilibré. Un mois plus tôt, le rapport du secrétaire général des Nations unies — fondé sur les rapports de Chris Ross — épinglait en effet sans ménagement les entraves au bon fonctionnement de la Minurso par le Maroc. Le rapport interrogeait très justement ce qui est légitime et ce qui est légal dans l’action au Sahara. Il interpellait également sur la crédibilité de la Minurso au Sahara. Malgré cela, le diplomate n’a pas été désavoué par sa hiérarchie. Bénéficiant ouvertement du soutien de Ban Ki-moon, il fut maintenu à son poste. Cet appui, devenu possible dans le contexte régional de l’après-2011 donnait un caractère inédit aux relations entre le Maroc et l’ONU. Les documents mis en ligne révèlent les stratégies déployées par la diplomatie parallèle marocaine pour marginaliser Ross. Dans un fax du 22 août 2014, Omar Hilale, le représentant du Maroc auprès des Nations unies à New York, évoque une stratégie pour « isoler Ross, l’affaiblir et le pousser dans ses derniers retranchements au sujet de son agenda caché sur le Sahara ». Sur l’ensemble des questions relatives au dossier très sensible du Sahara, les documents révélés ces derniers mois recoupent et rejoignent les propos du souverain sur la politique saharienne du Maroc. Bien plus qu’un protagoniste dans ce vieux conflit régional, le Maroc définit les acteurs, dicte la politique des puissances étrangères et exclut la négociation en vue du règlement de la question.

1Le 6 novembre 1975, Hassan II lance une marche pacifique de 350 000 hommes pour occuper le Sahara occidental, territoire qui fut une colonie espagnole. 2Référence à la condamnation à de lourdes peines, par un tribunal militaire marocain, de 24 Sahraouis accusés sans preuves dans l’affaire Gdim Izik. À l’automne 2010, des Sahraouis avaient dressé un campement pacifique pour dénoncer leurs conditions de vie au Sahara occidental. Après avoir mis en place un comité mixte maroco-sahraoui, les autorités marocaines ont démantelé le camp par la force, au prétexte qu’il était tombé sous les mains de groupes de trafiquants et de criminels qui retenaient une partie de la population sahraouie contre sa volonté.

THEME 2 - 2 : Piratage de Sony : et si Pyongyang n’était pas responsable ? Source, journal ou site Internet : Le Point Date : 14 janvier 2015 Auteur : Guerric Poncet Adressé par Jean-Claude Tourneur

Le FBI et la NSA ont poussé la Maison-Blanche à accuser Pyongyang après la cyberattaque contre le studio de cinéma. Mais les preuves se font attendre.

Et si la Corée du Nord n'avait pas piraté Sony ? Alors que la Maison-Blanche a immédiatement blâmé le régime communiste après l'attaque de novembre, l'hypothèse d'un autre coupable est évoquée par la très sérieuse agence Associated Press (AP) dans une enquête publiée la semaine dernière. Et l'agence de s'inquiéter des conséquences d'un éventuel procès contre un ancien employé, ou contre un groupe de hackers sans lien avec Pyongyang."Si le gouvernement devait se retourner contre quelqu'un d'autre que la Corée du Nord, l'avocat de la défense n'aurait qu'à répondre : Mais ils ont dit que la Corée du Nord est responsable, explique un professeur de droit de Harvard. La défense pourrait aussi réclamer la divulgation des preuves mentionnées par le FBI et par Barack Obama, mais qui n'ont jamais été rendues publiques. "Le gouvernement risquerait de dévoiler des informations sensibles s'il partageait de telles preuves", écrit AP en référence à la volonté des espions de ne pas dévoiler leurs capacités de détection. "Mais, en refusant de dévoiler les documents, le gouvernement ferait face à une demande d'annulation des poursuites", précise à l'agence une experte de Stanford. Alors, Pyongyang est-elle responsable ? Le Point.fr a demandé à Gérôme Billois, expert en cybersécurité chez Solucom, de décrypter l'attaque en trois points :

Le mobile

"À la question à qui profite l'attaque ?, la réponse est très floue. Les premières revendications du groupe de hackers étaient financières, mais n'étaient pas précises, alors qu'en général des instructions strictes sont données, par exemple faites un virement de tant de bitcoins avant telle date, sinon vos données confidentielles seront publiées. Puis les médias ont évoqué le film L'interview qui tue ! et le régime nord-coréen. Et ce n'est que dix jours plus tard que les pirates ont commencé à mentionner ce film de Sony. Aujourd'hui, le groupe de hackers semble ne plus communiquer, et n'aurait pas poursuivi ses demandes financières. C'est incompréhensible.

La méthodologie utilisée C'est là-dessus que le FBI et la Maison-Blanche ont bâti leur argumentation. La méthode des hackers est la même que celle qui avait été utilisée par la Corée du Nord contre la Corée du Sud. Mais cette méthode est sur la place publique depuis une attaque en Arabie saoudite en 2011, elle est totalement accessible. Tous les ingrédients de la recette sont disponibles sur Internet... même s'il faut être bon cuisinier pour la mettre en oeuvre. Par ailleurs, les images qui s'affichaient sur les PC de Sony avaient un style exactement similaire à celles utilisées par la Corée du Nord contre la Corée du Sud. Mais en une heure il est facile d'imiter ces images. Enfin, il fallait effectivement avoir une connaissance parfaite du système d'information de Sony, mais cela ne prouve pas que l'attaque soit venue de l'intérieur. Chez Solucom, nous faisons régulièrement des audits de sécurité, et je peux vous dire qu'il faut environ une semaine pour observer une telle infrastructure. Dans le cas de Sony, les pirates ont eu neuf mois, car il a été prouvé qu'ils se sont introduits dans les systèmes dès février 2014.

Les télécommunications

Il faut aussi analyser les paquets réseau qui ont circulé pour envoyer les données, mails et ordres d'effacement, malwares, etc. Le FBI a montré que les adresses IP (identifiants uniques des équipements connectés à Internet, NDLR) sont celles utilisées par la Corée du Nord. Les hackers auraient oublié de mettre en place les protections (VPN). Mais ils ont aussi bien pu pirater des IP en Corée du Nord et les utiliser en rebond, depuis l'extérieur. Les adresses IP mentionnées sont connues pour être souvent compromises. Il reste une chose sur laquelle les services américains n'ont pas communiqué, c'est la NSA (l'agence de sécurité nationale, dont le patron a récemment reconnu avoir apporté son soutien à l'enquête, NDLR). Grâce à la capacité de stockage immense de la NSA, l'agence a pu "remonter dans le temps", analyser les échanges des jours précédents et retrouver les infos liées à tous les paquets de données. C'est peut-être là que résident les preuves évoquées, mais elles n'ont pas été dévoilées par les autorités américaines."

THEME 2 - 3 : OTAN –Russie : Merkel hostile au gel de l’acte fondateur sur la coopération Source, journal ou site Internet : RIA Novosti Date : 14 janvier 2015 Auteur : Adressé par André Dulou

© AFP 2014 Tobias Schwarz La chancelière allemande Angela Merkel s'est prononcée mercredi contre le gel de l'Acte fondateur sur la coopération entre la Russie et l'Otan. "Je me suis prononcée pour que le document Otan-Russie ne soit pas gelé, pour que nous respections nos engagements. Nous espérons toutefois que la Russie le fera, elle aussi, un jour", a déclaré Mme Merkel devant les journalistes à l'issue d'une rencontre à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. Les relations entre la Russie et l'Occident se sont aggravées en raison de la situation en Ukraine. Début avril dernier, les chefs de diplomatie des pays de l'Otan ont rompu la coopération pratique militaire et civile avec la Russie suite au rattachement de la Crimée à la Russie. En septembre dernier, à l'issue du sommet de l'Alliance à Newport, au Pays de Galles, les dirigeants des pays membres de l'Otan ont réaffirmé la suspension de la coopération pratique avec la Russie en raison de son "implication" dans la crise ukrainienne, tout en maintenant le dialogue politique. Signé en 1997 à Paris, l'Acte fondateur Otan-Russie sur les relations, la coopération et la sécurité mutuelles reste le cadre formel régissant les relations entre l'Alliance et la Russie.

3/ ARMEMENTS - INDUSTRIES – ECONOMIE THEME 3 - 1 : Le CNES au séminaire « Perspectives Spatiales 2015 » organisé par le GIFAS et Euroconsult Source, journal ou site Internet : CNES Date : 14 janvier 2015 Auteur : Communiqué de presse Adressé par Jean-Claude Tourneur

En présence de Geneviève Fioraso, Secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, Jean-Yves Le Gall, Président du CNES, a participé le 14 janvier au séminaire « Perspectives Spatiales 2015 », organisé par le GIFAS et Euroconsult. Succédant à l’intervention inaugurale de Mme Fioraso, il a présenté la situation et les perspectives pour l’activité spatiale française. Rendez-vous incontournable et point de repère pour la communauté spatiale, le séminaire « Perspectives Spatiales 2015 » a réuni pour la cinquième fois, près de 200 décideurs publics et privés du secteur spatial français pour une journée de débats et d’échanges au plus haut niveau. Organisé par le GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales) et Euroconsult, entreprise indépendante d’analyse et de conseil centrée sur les hautes technologies, avec une expertise reconnue dans les secteurs de l’espace et des applications satellite, ce séminaire a permis de faire le point sur les événements majeurs, les grandes étapes et les succès spatiaux de l’année écoulée et d’aborder les perspectives du secteur pour 2015 et au-delà. Au cours de son intervention, Jean-Yves Le Gall, Président du CNES, a explicité l’importance de l’espace en termes de souveraineté, d’autonomie de décision et d’atout pour notre politique étrangère grâce à la stature stratégique qu’elle apporte. Les succès historiques enregistrés en 2014 ont été rappelés : la Conférence de Luxembourg, qui a décidé d’engager Ariane 6, les performances de Rosetta et Philae, les résultats des missions Planck et GAIA et les premiers contrats signés relatifs à la propulsion électrique. S’agissant de 2015, Jean-Yves Le Gall a notamment déclaré « Dès le début de cette année, le CNES s’est attelé au démarrage du programme Ariane 6, qui va être le fer de lance de notre politique spatiale pour les années à venir. En mars, Philae devrait pouvoir recharger ses batteries et continuer son étude in situ de la comète sur laquelle il s’est posé. Dans le courant de l’été, le lancement de Jason-3 nous permettra de poursuivre le développement de l’océanographie spatiale, alors que le développement de IASI-NG, de SWOT et de MERLIN nous fournira toujours plus d’outils pour ausculter notre planète. Au total, l’année sera placée sous le signe du climat et la conférence COP21, qui aura lieu à Paris au mois de décembre, sera ainsi le point d’orgue de l’année spatiale 2015. »

THEME 3 - 2 : Rafale : délégation indienne de haut rang à Paris Source, journal ou site Internet : les Echos Date : 14 janvier 2015 Auteur : Alain Ruello Adressé par François Jouannet

Radha Krishna Mathur, le secrétaire à la défense, va rencontrer Jean-Yves Le Drian ce mardi. La négociation bloque sur la responsabilité industrielle des 108 Rafale qui seraient construits en Inde.

Une délégation indienne de haut rang est en ce moment à Paris pour tenter de rapprocher les positions des deux parties dans la négociation portant sur la vente par Dassault de 126 Rafale. Arrivée lundi pour deux jours, cette délégation est composée du secrétaire à la défense, Radha Krishna Mathur, un personnage très puissant au sein du ministère éponyme et qui supervise le dossier. Il est accompagné d’un haut responsable de HAL, l’industriel indien étatique, partenaire désigné de Dassault pour la construction des avions. La venue de cette délégation est conforme aux déclarations faites en décembre par le ministre de la défense, Manohar Parrikar, à l’issue d’une rencontre avec son homologue Jean-Yves Le Drian. Les deux hommes s’étaient mis d’accord pour accélérer le processus qui court depuis début 2012 , quand Dassault est sorti vainqueur de l’appel d’offres baptisé MMRCA (pour « medium multi-role combat aircraft »). Dans l’entourage du ministre français, on laissait même entendre alors que la négociation était « sur le point d’aboutir », même si François Hollande avait aussitôt appelé à la prudence.

Qui garantit quoi et à quel prix

Sur les 126 avions en jeu, l’appel d’offres a imposé que les 18 premiers soient fabriqués en France, et les 108 suivants en Inde par HAL. Et c’est là que çà coince car New Delhi insiste pour que Dassault prenne la responsabilité de la fabrication de ces 108 exemplaires, ce que l’avionneur français a du mal à accepter, n’ayant pas l’assurance que son partenaire local ait toutes les compétences pour réaliser le travail en temps et en heure. « On ne peut pas accepter d’être responsable du calendrier de livraison d’une entreprise publique contrôlée par l’Etat client, sauf à ce qu’un certain nombre de conditions soient remplies », expliquait aux « Echos » récemment une source proche du dossier. « Les termes de l’appel d’offres doivent être respectés (...) ils ne peuvent pas être amoindris », a déclaré Manohar Parrikar à une télévision locale, tout en écartant la possibilité pour l’un des prétendants éliminés de pouvoir revenir dans la course. « Comment un autre avion pourrait-il être pris en compte quand celui qui est sorti le moins cher a été désigné ?»,a t-t-il ajouté.

Campagne d’hiver de Soukhoï

Exit donc les chances de l’Eurofighter, arrivé second dans l’appel d’offres, d’être rattrapé sur le tapis vert. Sentant le bon coup, les Russes ont lancé une campagne d’hiver à coup de fuites dans la presse. C’est de bonne guerre car si la négociation avec Dassault échoue, le seul « plan B » pour l’armée de l’air indienne serait de commander des Soukhoï 30 supplémentaires, même si l’appareil ne lui donne pas entière satisfaction. Selon le « Times of India », New Delhi veut trancher le sort du projet MMRCA d’ici à avril, période de la visite en France du premier ministre Narendra Modi.

THEME 3 - 3 : La marine brésilienne diffuse une première vue de son futur SNA Source, journal ou site Internet : Mer et marine (article payant offert) Date : 14 janvier 2015 Auteur : Adressé par François Jouannet

© MARINE BRESILIENNE

C’est la première fois que la marine brésilienne publie une vue de son projet de futur sous- marin nucléaire d’attaque. Alors que ce programme est depuis des années entouré du plus grand secret, cette communication est d’autant plus étonnante que l’image révélée est un écorché, supposé présenter l’intérieur du bâtiment et donc les différents espaces qui le composeront. On emploiera ici à dessein le terme « supposé » car, à y regarder d’un peu plus près, il semble que les Brésiliens sont loin de tout dévoiler. La tranche réacteur parait notamment très petite, alors que le positionnement des tubes lance-torpilles est étrange, tout comme le sonar situé à l’avant, qui ne ressemble guère aux antennes habituelles. On peut donc raisonnablement imaginer que la marine brésilienne n’a fait que diffuser une vue d’artiste très approximative pour ne pas dévoiler les détails des études de conception qu’elle mène actuellement. Alors que les ébauches du premier SNA brésilien remontent au début des années 80, le projet a été relancé en 2009 lorsque le Brésil a signé avec le groupe français DCNS et son partenaire local Odebrecht un contrat géant de 6.7 milliards d’euros. Celui-ci porte sur la réalisation de quatre sous-marins conventionnels du type Scorpène (S-BR), avec une mise à flot de la tête de série en 2017 et la livraison du dernier en 2022. Ces bâtiments, conçus par DCNS, sont réalisés en transfert de technologie dans un tout nouveau chantier, dont les spécifications ont été élaborées grâce à l’expertise française, qui a également servi pour la future base navale installée elle-aussi dans la baie de Sepetiba. Mais, pour les Brésiliens, la partie la plus importante du contrat est celle portant sur l’assistance de DCNS pour la conception des parties non nucléaires du SNA (SN-BR). Une aide qui a permis de remettre sur les rails ce programme, pour lequel la mise en chantier du bâtiment est aujourd'hui prévue en 2017 en vue d’une mise en service à l’horizon 2025.

THEME 3 - 4 : La Bourse de Paris fragilisée par les craintes sur la croissance mondiale Source, journal ou site Internet : Boursorama Date : 14 janvier 2015 Auteur : AFP Adressé par André Dulou

La Bourse de Paris a perdu du terrain (-1,56%) mercredi à l'issue d'une séance toujours marquée par la volatilité, dans un marché fragilisé par les craintes entourant les perspectives de croissance mondiale. L'indice CAC 40 a perdu 67,04 points à 4.223,24 points, dans un volume d'échanges nourri de 4,3 milliards d'euros. La veille, l'indice parisien avait gagné 1,47% pour sa deuxième séance de rebond consécutive. La cote parisienne qui a ouvert en nette baisse a fait une incursion dans le vert en milieu de matinée avant de repartir en territoire négatif. Ce repli du marché a été alimenté par une ouverture dans le rouge à la Bourse de New York. "Les préoccupations économiques reprennent le dessus", estime Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez HPC. La Banque mondiale a révisé mardi soir à la baisse ses prévisions de croissance dans le monde à 3% en 2015, les abaissant notamment pour la zone euro, malgré la récente chute des prix du pétrole. Dans l'après-midi, le marché a également été fragilisé par la chute des ventes de détail en décembre aux Etats-Unis, qui a déçu les analystes. En France, l'inflation est quant à elle tombée à un niveau très bas (0,5%) en 2014. "Le marché s'est redressé au moment où la Cour de justice de l'Union européenne a donné le feu vert" au programme de rachats d'actifs annoncé en 2012 par la Banque centrale européenne (BCE), explique par ailleurs M. de Villepion. "C'est le seul moment où on a rebondi", souligne-t-il. La Cour européenne de justice a rendu un avis positif concernant la légalité du programme OMT, un outil de rachat de dettes publiques évoqué par la BCE à l'été 2012, mais jamais lancé. "C'est clairement un feu vert donné à la BCE pour lancer son QE (programme de rachats d'actifs, NDLR) dès le 22 janvier prochain", note Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque. La BCE tient sa réunion de politique monétaire jeudi de la semaine prochaine et la pression augmente pour que l'institution de Francfort prenne de nouvelles mesures face au risque de désinflation, en allant jusqu'à racheter des titres de dettes souveraines. Parmi les valeurs, les titres les plus dépendants de la croissance mondiale ont reculé à l'image de Saint-Gobain (-2,80% à 33,55 euros), ArcelorMittal (-5,88% à 8 euros), Schneider Electric (-1,94% à 60,27 euros) et Renault (-2,88% à 59,77 euros). Le secteur pétrolier a également été sanctionné. Total a perdu 2,12% à 40,82 euros et Technip 2,48% à 45,94 euros. Air France-KLM a souffert (-4,35% à 7,48 euros), alors que le groupe a démenti des informations du Figaro évoquant un nouveau plan de suppressions de postes.

4/ Les forces armées- Air - Marine - Terre – Gendarmerie THEME 4 - 1 : Le CEMAT en visite Vigipirate Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr Date : 14 janvier 2015 Auteur : Camille Pégol Adressé par AQndré Dulou

Lundi 12 janvier, le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général d’armée Jean-Pierre Bosser, s’est déplacé sur différents sites parisiens pour rencontrer les soldats de l’armée de Terre venus renforcer le plan Vigipirate. Il était accompagné du général de division Didier Brousse, sous-chef d’état-major « opérations aéroterrestres » de l’état-major de l’armée de Terre. A la suite des récents attentats perpétrés à Paris, le plan Vigipirate a en effet été renforcé. En moins de 24h, différentes unités de l’armée de Terre ont rejoint la capitale pour participer immédiatement à la protection de la population. Cette mission de renforcement engagera, au terme de sa montée en puissance, environ 10 000 soldats. L’armée de Terre maintiendra ce dispositif aussi longtemps que nécessaire.

THEME 4 - 2 : FAA : 2014, une année tournée vers les opérations de protection et de secours à la population Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr Date : 14 janvier 2015 Auteur : marine nationale Adressé par André Dulou

Les forces armées aux Antilles (FAA) ont conduit durant toute l’année 2014 des opérations de lutte contre les trafics de stupéfiants ainsi que des opérations d’assistance et de secours à la population, souvent en coopération avec les nations riveraines de l’arc antillais. En 2014, les forces armées aux Antilles ont ainsi conduit 7 interceptions de drogue contribuant au bilan de près de 1,9 tonnes de drogue saisies en mer par l’action conjointe des services de l'État français dans la zone. Ce bilan, très positif, est le résultat d’une coordination sans faille de l’ensemble des forces armées aux Antilles et de leur socle capacitaire. Forts de leurs entraînements conjoints, marins, terriens et aviateurs ont renforcé leur aguerrissement tout au long de l’année, se tenant prêts à intervenir sur la totalité de leur spectre opérationnel, avec le soutien d’organismes à la pointe, tels que la base navale ou le groupement de soutien de la base de Défense des Antilles. Une bonne coordination a été effectuée avec l’ensemble des autres acteurs, étatiques et civils mais aussi avec nos partenaires régionaux. La capacité de coordination interministérielle et multinationale, indispensable à l’exercice des missions les plus délicates, a été déterminante. Placés sous le commandement du centre des opérations de l’état-major interarmées chargé de planifier et conduire les opérations de lutte contre le narcotrafic, les deux frégates de surveillance basées aux Antilles, le Ventôse et le Germinal, leur hélicoptère embarqué et les moyens des détachements terrestres ont prouvé leur grande efficacité permettant aux FAA d’obtenir des résultats très positifs dans le domaine de la lutte contre les trafics illicites. En 2014, les forces armées aux Antilles ont ainsi conduit 7 interceptions de drogue contribuant au bilan de près d’1,9 tonne de drogue saisie en mer par l’action conjointe des services de l'État français dans la zone. La deuxième mission des FAA est de planifier et être en mesure de participer aux opérations d'assistance aux populations de la Caraïbe en cas de catastrophe naturelle. Dès le début de l’année 2014, les FAA ont livré du fret humanitaire destiné aux populations de Sainte-Lucie et Saint-Vincent et les Grenadines frappées par de graves intempéries durant la nuit de Noël 2013. Sur demande de concours de la Préfecture de la Martinique et de la Guadeloupe, les forces armées aux Antilles sont également intervenues à plusieurs reprises en appui des équipes municipales et des services de l’Etat au profit de la population antillaise pour évacuer des algues sargasses qui menaçaient la santé publique en raison de fortes émanations de gaz toxiques. Enfin, les FAA ont engagé depuis le pôle aéronautique étatique du Lamentin un avion CASA de l’armée de l’Air opérant sur le théâtre Antilles-Guyane afin de soutenir les opérations de sauvetage dans les îles du Nord après le passage du cyclone Gonzalo, mi-octobre. Ces opérations, les forces armées aux Antilles les conduisent souvent en coopération avec d’autres forces armées de la région. Poursuivre le développement d'échanges maritimes avec les nations œuvrant dans la zone Caraïbe, entretenir une coopération de proximité permettant d'améliorer la lutte contre les trafics illicites et développer l'interopérabilité dans le domaine du secours aux populations en cas de catastrophe naturelle sont au cœur des préoccupations des FAA. En complément de leurs réunions d’échanges régulières, elles ont ainsi accueilli, en 2014, quatre détachements militaires étrangers, conduit un détachement d’instruction opérationnel, réalisé quatre entraînements à la mer avec nos alliés américains, britanniques, néerlandais et mexicains et mené une opération commune de lutte contre le narcotrafic avec nos partenaires colombiens. Pour mener à bien ces opérations, une préparation opérationnelle permanente est nécessaire car l’excellence opérationnelle est longue à acquérir. Son entretien exige une alternance de périodes bien marquées, dédiées à la préparation opérationnelle générique, à la mise en condition avant projection ou déploiement et à la remise en condition opérationnelle après l’engagement. 24 stages d’aguerrissement et de préparation opérationnelles ont été conduits par le centre d’aguerrissement de l’outre-mer et de l’étranger, 78 sorties sur le terrain ont été réalisées dans le cadre des missions communes de l’armée de Terre par le DTA 33, et un stage de mise en condition opérationnelle encadré par les entraîneurs de la force d’action navale a qualifié l’ensemble des unités Marine des forces armées aux Antilles. Toutes ces opérations ne pourraient avoir lieu sans un soutien logistique sans faille, dans des domaines aussi variés que l’infrastructure de Défense, les systèmes de télécommunication, le maintien en condition opérationnelle ou encore le soutien financier. Les unités de soutien telles que le groupement de soutien de la base de Défense des Antilles, la direction des infrastructures de la Défense, le service de soutien de la Flotte, la base navale, la direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information ou encore le centre médical interarmées ont toutes été engagées dans un seul but : la réussite de la mission. L’ensemble de ces actions sont conduites par les 1 200 hommes et femmes, civils et militaires qui servent au quotidien les forces armées aux Antilles. L’année 2014 était également marquée par le centenaire de la Première Guerre Mondiale. Les FAA, très engagées dans les actions de commémoration, se sont naturellement investies cette année pour célébrer ce centenaire. De la reconstitution du D-Day de Normandie avec une barge de débarquement du bâtiment de transport léger Dumont d’Urville, à la cérémonie simultanée en Guadeloupe et en Martinique des « 100 villes, 100 héros, 100 drapeaux », les forces armées ont rendus hommage à leurs anciens, aux côtés des vétérans antillais et des jeunes Cadets de la Défense. Un véritable symbole de la transmission de la mémoire et de l’esprit de Défense. 2014 a donc été une année riche en activités et 2015 sera, à n’en pas douter, un nouveau défi que toutes les unités des forces armées aux Antilles sont impatientes de relever.

THEME 4 - 3 : Le CMEA Tchèque visite la base aérienne d’Avord Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr Date : 14 janvier 2015 Auteur : armée de l’air Adressé par André Dulou

Le colonel Fabien Kuzniak, commandant la base aérienne 702 d’Avord, a reçu mardi 13 janvier 2015, le chef d’état-major des forces armées tchèques, le général Petr Pavel. L’occasion pour cette autorité de découvrir les coulisses de l’une des bases françaises à vocation nucléaire dotée de forces conventionnelles.

Dans le cadre de sa prise de fonction prochaine à la présidence du comité militaire de l’Otan réunissant les 28 représentants militaires alliés, le général Petr Pavel a échangé avec ses hôtes, dont le général Philippe Lafond, commandant la brigade aérienne du contrôle de l'espace (BACE), sur les problématiques évoquées au sein de l’Alliance atlantique. La visite s’est ensuite articulée autour de la rencontre avec du personnel des deux nouvelles escadres. Le lieutenant-colonel Lardy, commandant la 36e escadre de commandement et de conduite aéroportés, a présenté l’ensemble de missions dévolues à ses unités avant de conclure par une visite d’un avion radar E-3F. Le lieutenant-colonel Petiot, commandant l’escadre sol-air de défense aérienne – 1er régiment d’artillerie de l’air, a ensuite reçu la délégation au sein de ses unités pour une présentation des missions, du matériel et du personnel dédiés aux composantes de défense sol-air.

5/ ZONES DE CONFLITS THEME 5 - 1 : La Tunisie s’attaque aux terroristes Source, journal ou site Internet : Magharebia Date : 13 janvier 2015 Auteur : Jamel Arfaoui Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Les forces militaires et sécuritaires de Tunisie continuent d'enregistrer des progrès dans la lutte contre les terroristes à travers le pays. Presque chaque jour, un nouveau projet terroriste est mis à jour, ou un bastion de militants est découvert. "Ils souffrent, et nous les traquons et leur donnons du fil à retordre, sans aucun répit", a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, Belhassen Oueslati. "Ils ont perdu les refuges où ils se retranchaient dans la montagne, et ils peuvent désormais s'attendre à nos frappes à tout moment et où qu'ils soient."

[AFP/Fadel Senna] Des soldats de l'armée tunisienne au cours d'une opération contre des militants dans la ville d'Oued Ellil, le 24 octobre 2014. Ils sont aujourd'hui uniquement capables de s'attaquer à des "soldats ou des membres du personnel de sécurité non armés, maintenant qu'ils ont perdu tout espoir de lancer des opérations soigneusement préparées", a-t-il ajouté. Samedi 10 janvier, le ministère de la Défense a annoncé des opérations de ratissage terrestre et aérien dans les hauteurs à l'ouest de Kasserine, sur la frontière avec l'Algérie. "Des informations ont été fournies par des citoyens de Hydra, dans la province de Kasserine, faisant état d’un mouvement suspect de trois terroristes dans la région", a fait savoir le ministère de la Défense. Les unités militaires et sécuritaires ont agi sur cette base, a-t-il poursuivi. Lundi, la police tunisienne a appréhendé deux terroristes présumés, dont un garde du corps personnel de l'ancien chef d'al-Qaida Osama Ben Laden. Ces arrestations se sont produites dans la ville de Gafsa, a rapporté le quotidien Al-Chourouk. Un haut responsable du ministère de l'Intérieur a toutefois refusé de commenter cette nouvelle ou de donner des informations sur l'identité des terroristes, faisant remarquer que les enquêtes initiales étaient toujours en cours. Dimanche soir, la police a arrêté une cellule terroriste à Medjez El Bab (province de Beja), dont les membres s'apprêtaient à commettre des attaques visant des infrastructures publiques ainsi que les forces de la police et de l'armée. Les policiers ont interpellé des suspects et "saisi des uniformes militaires, des lunettes de vision nocturne et quinze fusils", a précisé une source à hakaekonline.com. "Les forces de la sécurité et de l'armée réalisent d'importantes percées contre les terroristes, et nous prenons maintenant l'initiative des opérations", a précisé le porte-parole du ministère de l'Intérieur Mohamed Ali Aroui. "Nous ne reculerons pas, et la détermination des Tunisiennes et des Tunisiens dans l'armée et la police ne faiblira pas. Notre décision est d'éliminer le terrorisme, et les actes lâches des terroristes visant des soldats ou des policiers désarmés ne nous dissuaderont pas", a ajouté Aroui. Mokhtar Wechtati, spécialiste de la stratégie sécuritaire, indique qu'il est "désormais clair, d'après les chiffres, que les instances militaires et sécuritaires enregistrent des succès, notamment dans le sillage des importantes arrestations de plusieurs leaders terroristes en Tunisie". En octobre dernier, le ministère de l'Intérieur a effectué la plus grande opération à ce jour visant les sources de financement des groupes terroristes. Les forces de sécurité ont pris d'assaut les maisons des plus dangereux trafiquants à Ben Guerdane, à la frontière libyenne. Elles ont arrêté six terroristes accusés de faire passer clandestinement de jeunes takfiristes vers la Libye afin qu'ils se forment pour aller combattre en Libye ou en Syrie. Plus de 1,3 million de dinars en devises tunisienne et étrangère ont été saisis. Wechtati a attribué la réussite de l'opération aux citoyens, qui ont aidé à identifier les repaires des terroristes. Les autorités tunisiennes reconnaissent également le rôle de la population pour mettre fin aux menaces qui pèsent sur la sécurité. Le ministère de l'Intérieur a récemment sollicité l'aide des citoyens pour retrouver quarante-trois dangereux terroristes.

THEME 5 - 2 : Le Maroc sévit contre les partisans de l’EI Source, journal ou site Internet : Magharebia Date : 13 janvier 2015 Auteur : Mohamed Saadouni Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Les forces de sécurité marocaines ont récemment organisé une campagne d'arrestations dans plusieurs villes, prenant pour cible des suspects ayant déclaré leur allégeance à l'État islamique (EI). Les actions se sont concentrées sur l'agglomération de Casablanca, Fès, Boulemane, Marrakech et Nador. Si certains ont été libérés après avoir été interrogés, d'autres ont été déférés devant le Procureur général le 7 janvier, pour des accusations de terrorisme. Seize d'entre eux se trouvent encore en détention préventive.

[AFP/Jesus Blasco de Avellaneda] Le 16 décembre, la police espagnole escorte une femme arrêtée à Melilla au cours d'une opération menée conjointement avec le Maroc contre les partisans de l'État islamique.

La police judiciaire a démantelé à Fès et à Nador de petites cellules chargées de recruter des jeunes pour Daesh. Les suspects ont été remis à la police judiciaire pour une enquête complémentaire, et pour étudier leurs liens avec une cellule récemment démantelée. Celle-ci attirait des femmes et des jeunes filles marocaines candidates au mariage avec les combattants en Irak et en Syrie. Mohamed Akdid, spécialiste de la sécurité pour la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), a expliqué à Magharebia que ces arrestations constituaient "des campagnes de prévention normales destinées à assurer la sécurité et à obtenir des indices sur les cellules dormantes qui s'apprêtent à commettre des actes terroristes". Akdid a révélé qu'en arrêtant le groupe, les enquêteurs avaient saisi des ouvrages religieux d'orientation takfiriste, des CD de promotion de la pensée salafiste, et des brochures de soutien à l'EI contenant des appels au jihad. Leurs comptes électroniques, portant leurs pseudonymes, ont également démontré leurs rapports et leur association avec des Marocains combattant dans les rangs de l'EI. D'après des sources proches de l'enquête, certains des détenus interrogés étaient connus pour leurs activités sur les réseaux sociaux, particulièrement Facebook et Twitter. Ils auraient fait la promotion de l'EI en envoyant des images de Marocains travaillant pour le groupe terroriste vers des comptes et des sites de réseaux sociaux appartenant à des Marocains restés dans leur pays. Ceux qui ne sont pas impliqués dans ce que nos sources désignent comme "la campagne de préparation d'une migration de masse depuis le Maroc des partisans salafistes de l'EI" seront libérés. Les autres comparaitront devant le tribunal de Salé spécialisé dans les affaires de terrorisme. Pour Abderrahim Ghazali, porte-parole de la Commission conjointe pour la défense des prisonniers islamistes, seules seize personnes font encore l'objet d'une enquête au siège de la division nationale de la police judiciaire à Casablanca. Les prisonniers ont été interrogés sur leurs activités quotidiennes, leurs rapports présumés avec les Marocains situés à l'étranger, leurs opinions sur la situation en Syrie et en Irak, leurs positions vis-à-vis de l'EI, a indiqué Ghazali. Les questions ont exclusivement porté sur l'ampleur du mouvement salafiste au Maroc. Abderrafie Abu Yassir a été arrêté à Fès, interrogé puis libéré. Il a raconté à Magharebia qu'il avait été "convoqué d'une manière aimable et pleine de tact par les forces de sécurité". "Ils m'ont écouté au sujet de mes relations avec l'un des frères salafistes et de ma position vis-à-vis de l'EI", a-t-il expliqué. "J'ai exposé ma position, qui refuse la violence", a- t-il ajouté. "Pour être honnête, ils m'ont traité avec gentillesse et j'ai collaboré avec les éléments de la sécurité, qui ont fait preuve d'une grande générosité. Ils m'ont même servi du thé à la menthe, et m'ont offert de l'eau chaude pour les ablutions de la prière du Asr ; ensuite, ils m'ont libéré." Adil Maarouf, ancien prisonnier salafiste qui a révisé ses opinions, a déclaré à Magharebia que, pour lui, cette campagne est normale et s'inscrit dans le contexte de la sécurité publique. "Je pense que les responsables de la sécurité ont le droit d'entendre tout individu présentant des relations et des intentions suspectes pour la sécurité publique", a-t-il précisé. Pour le criminologue Rashid Almanasfi, l'EI "misait fortement sur le Maroc et la réactivité des jeunes Marocains face à l'appel au jihad mondial". "L'EI dispose de beaucoup d'argent, qu'il utilise pour recruter des partisans et les former à devenir des soutiens au Maroc", a-t-il affirmé. Almanasfi a ajouté que ceux qui reviennent de Turquie font l'objet d'opérations de sécurité minutieuses. Il n'est plus possible de se rendre en Turquie sans être soumis à un interrogatoire sur les motifs et les buts de cette visite, a-t-il ajouté.

THEME 5 - 3 : Devant le peu de réactions aux attaques de Boko Haram, le Cameroun ne cache pas sa déception Source, journal ou site Internet : L’Expression Date : 14 janvier 2015 Auteur : Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Les militaires camerounais du Bataillon d'intervention rapide (BIR) en première ligne contre Boko Haram

Lundi, d'intenses combats ont éclaté autour d'un camp militaire à Kolofata, à une dizaine de kilomètres de la frontière, opposant soldats camerounais à des centaines d'islamistes venus du Nigeria voisin.

«Boko Haram est en train de mettre le feu (au Cameroun) et personne ne bouge le moindre petit doigt», constate, amer, un responsable militaire camerounais après un nouveau raid meurtrier des islamistes armés nigérians contre une ville de la province de l'Extrême-Nord. Pose d'explosifs, attaques de véhicules de transports en commun et de bases militaires, incendies dans les villages, vols de bétail: la multiplication depuis des mois des actes de la nébuleuse Boko Haram dans cette région du Cameroun inquiète les autorités militaires et civiles et effraie la population locale. Lundi, d'intenses combats ont éclaté autour d'un camp militaire à Kolofata, à une dizaine de kilomètres de la frontière, opposant soldats camerounais à des centaines d'islamistes venus du Nigeria voisin. Selon le gouvernement camerounais, «143 terroristes» et un soldat ont été tués tandis qu'un important arsenal de guerre a été saisi. Il s'agit de la première attaque d'envergure menée dans l'extrême-nord du Cameroun depuis que le chef du groupe islamiste, Abubakar Shekau, a, dans une vidéo postée début janvier sur Youtube, mis en garde le président camerounais Paul Biya. «Paul Biya, si tu ne mets pas fin à ton plan maléfique, tu vas avoir droit au même sort que le Nigeria (...) Tes soldats ne peuvent rien contre nous», a-t-il déclaré. Boko Haram a lancé depuis plusieurs mois une série d'attaques dans la région de l'Extrême-Nord qui partage une longue frontière avec le nord-est du Nigeria où la secte progresse à un rythme fulgurant, semant la terreur sur son passage. Le principal axe routier du nord du Cameroun, reliant Maroua à Kousseri, poste-frontière avec le Tchad, est désormais sous le menace permanente d'attaques de Boko Haram. Dans les zones situées près des frontières, les villageois migrent vers l'intérieur de la région, redoutant les exactions des islamistes armés. «Ils (les islamistes) circulent tous les jours et partout (en territoire camerounais). Ils vont dans les villages, prennent les boeufs et les moutons. Ils rançonnent les gens», relate une source proche des autorités traditionnelles de la région. «Les gens souffrent. Boko Haram circule facilement parce qu'ils disposent d'éclaireurs (camerounais) qui les renseignent», rapporte cette source, sous anonymat pour des raisons de sécurité. Du côté du Nigeria, le groupe islamiste a pris le 3 janvier le contrôle de la ville de Baga, sur les rives du lac Tchad, où il était prévu de positionner une force multinationale chargée de la combattre. Des jours plus tard, il est revenu raser la ville et une quinzaine de villages aux alentours, perpétrant la tuerie «la plus meurtrière» de son histoire, selon l'armée nigériane. Depuis son début en 2009, l'insurrection et sa répression ont fait pas moins de 13.000 morts. Au Cameroun, l'attitude du Nigeria et de la communauté internationale face à la progression de Boko Haram est très critiquée. «Les soldats nigérians désertent leurs positions en abandonnant leurs armes. Ce sont avec leurs armes que nous sommes attaqués», accuse le responsable militaire camerounais. «L'ONU a condamné la situation dans l'extrême-nord du Cameroun, mais elle ne doit pas se contenter d'une simple condamnation. Elle doit agir», demande cet officier. «Le séisme vient du Nigeria et nous nous battons seuls pour contenir la menace», se désole pour sa part un chef du Bataillon d'intervention rapide (BIR), une unité d'élite de l'armé camerounaise en première ligne de la guerre contre Boko Haram. «Le Nigeria est irresponsable», tranche, ferme un lamido (chef traditionnel) de la région. Le Cameroun a longtemps été considéré par le Nigeria comme le maillon faible de la lutte contre les islamistes nigérians ceux-ci, utilisant son territoire comme base arrière et comme axe de transit d'armes. En décembre, Yaoundé a fait intervenir pour la première fois son aviation contre Boko Haram. Actuellement, plus de 2.000 hommes sont déployés dans l'extrême-nord du Cameroun pour combattre les islamistes nigérians, mais des responsables militaires estiment à environ 30.000 le nombre de soldats qu'il faudrait pour mieux contrôler cette région où la frontière avec le Nigeria est très poreuse.

THEME 5 - 4 : Paris dans l’œil du cyclone Source, journal ou site Internet : Le Monde diplomatique Date : 13 janvier 2015 Auteur : Philippe Leymarie Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Les assassins de l’équipe de « Charlie hebdo » ont assuré avoir agi pour le compte ou avec le soutien d’Al Qaida dans la péninsule arabique (AQPA), tandis que le preneur d’otage de l’épicerie casher, Porte de Vincennes à Paris, se réclamait de l’Organisation de l’Etat islamique (OEI). Ces deux organisations ont félicité les jeunes Français d’avoir ainsi « vengé le Prophète » et puni la France de son engagement anti-musulman. Bien qu’il soit hasardeux de qualifier ces attaques terroristes — certes coordonnées, mais pour le moment relativement limitées — de « guerre », comme le font certaines autorités françaises, force est de constater que l’engagement multiple de la France sur les fronts de l’antiterrorisme place l’Hexagone en position de cible désormais aussi privilégiée, sinon plus, à l’heure actuelle, que l’historique « Satan » américain. La station de radio RTL a diffusé samedi des extraits d’une conversation entre Amedy Coulibaly et ses otages, au supermarché Hypercacher de la porte de Vincennes, enregistrée vendredi après-midi à l’insu du preneur d’otages, dont le combiné téléphonique avait été mal raccroché : Coulibaly — tué dans l’assaut en fin d’après-midi, après qu’il a lui- même assassiné quatre otages — cite notamment l’action militaire française au Mali et les bombardements occidentaux en Syrie. « Ils essaient de vous faire croire que les musulmans sont des terroristes. Moi, je suis né en France. S’ils n’avaient pas été attaqués ailleurs, je ne serais pas là », se justifie Amedy Coulibaly devant ses otages, se réclamant également d’Oussama Ben Laden.

Sales Français

Ces derniers mois, les menaces s’étaient multipliées, avec notamment un appel en novembre signé de Abou Mohammed Al-Adnani, porte-parole de l’Organisation de l’Etat islamique (OEI) : « Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen — en particulier les méchants et sales Français, attaquez-les avec des couteaux, avec des pierres, et remettez-vous en à Allah : tuez-le de n’importe quelle manière ». Mais on se souvient également de la déclaration plus ancienne (août 2009) de Ayman Al-Zawahiri, qui allait succéder à Oussama Ben Laden : « La France, qui prétend être un pays laïc alors que son cœur est plein de haine pour les musulmans, va payer pour ses crimes ». Lire « “Guerre contre le terrorisme”, acte III », par Alain Gresh, Le Monde diplomatique, octobre 2014.Ces derniers jours, le magazine Inspire, émanation d’Al Qaida — qui avait placé dès 2013 Stéphane Charbonnier, alias Charb, le directeur de Charlie Hebdo, sur une liste « Recherchés morts ou vifs pour crimes contre l’islam » — a publié un portrait du dessinateur, barré d’une croix, avec cette légende : « Salutations et remerciements de la communauté islamique à ceux qui ont vengé le prophète Mohamed ». Al Qaida et l’OEI, les deux mouvances djihadistes en concurrence, se sont répartis de fait les zones d’influence et rien ne les distingue sur le plan idéologique. La conquête et l’instauration du « califat » de l’OEI représente toutefois une militarisation plus aboutie du combat djihadiste, assortie d’un saut de génération, et une nette modernisation des moyens de communication [1].

Dans certains milieux musulmans, la France a — à tort ou à raison — la réputation :

de combattre l’islam sur son territoire (interdiction de la burka et du voile intégral dans les lieux publics) ; d’avoir chassé les groupes armés radicaux du nord du Mali (l’opération Serval) ; d’avoir établi plus récemment un cordon de surveillance du Sahel en coopération avec cinq pays du « G5 » [2] (l’opération Barkhane) ; de coopérer avec le pouvoir fédéral nigérian dans la lutte contre la secte musulmane Boko Haram ; d’être intervenue en Centrafrique, aux côtés des chrétiens, pour repousser les ex-Séléka musulmans dans le nord du pays (l’opération Sangaris).

Hub terroriste

Des affirmations qui peuvent être retournés point par point :

soucieuse de laïcité, la France est également protectrice des cultes, quels qu’ils soient, et s’efforce d’aider les communautés musulmanes à perfectionner la qualité de leurs clergés, à développer leurs modes de représentation, etc. ; l’opération de « nettoyage » au nord du Mali a été menée au profit d’un gouvernement musulman (Bamako) et avec l’aide de combattants d’un pays gouverné par des musulmans (Tchad) ; la secte Boko Haram s’est davantage distinguée dans les massacres de masse, ou l’enlèvement de centaines de jeunes filles, que dans le culte d’Allah ; la totalité des dirigeants et la grande majorité des populations des pays du « G5 » sahélien sont musulmanes ; l’intervention française en Centrafrique a permis d’enrayer une vague de massacres entre radicaux musulmans et chrétiens, qualifiée par certains de début de génocide ; l’intervention franco-américano-britannique de 2011 en Libye, par ailleurs très critiquée, avait été dirigée contre le régime laïc (pour l’essentiel) de Mouammar Kadhafi, au profit des clans islamistes, qui tiennent aujourd’hui le haut du pavé.

L’actuel gouvernement français, qui ne cesse d’attirer l’attention sur la gravité de la situation au sud de la Libye, devenu un « hub terroriste », repousse cependant l’idée d’une intervention unilatérale, sur le mode de ce qui avait été conduit en 2011 — une opération « qui nous est reprochée par le monde entier », comme l’avait admis un haut responsable militaire (Lire « L’hydre libyenne, hantise du Sahel »). Pour justifier son engagement en Afrique, et notamment au Sahel, Paris invoque la nécessité d’assurer un « plancher de sécurité », à titre essentiellement préventif, à ces pays — le temps que le « G5 » sahélien, aidé par des forces africaines, soit en mesure de prendre totalement le relais. Mais il prévient — ne serait-ce que pour inciter par exemple le Mali ou la Centrafrique à consolider, par des élections régulières, la légitimité de leurs institutions — que les Français « ne sont pas là à vie »…

Notes

[1] Cf. Peter Harling, « Etat islamique, un monstre providentiel, Le Monde diplomatique, septembre 2014.

[2] Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad.

6/ RENSEIGNEMENTS ET MENACES : THEME 6 - 1 : Repère : incertitude en Libye Source, journal ou site Internet : El Watan Date : 14 janvier 2015 Auteur : Mohammed Larbi Adressé par Jean-François Mazaleyrat

La semaine a déjà commencé et la perspective d’une rencontre entre factions libyennes paraît toujours incertaine. «Elle aura lieu la semaine prochaine», disait-on très officiellement, il y a quelques jours, mais sans en fixer une date précise. Selon l’ONU, qui a réussi à obtenir leur accord, celles-ci doivent se rencontrer cette semaine à Genève sous son égide, en vue de mettre fin aux violences et à la crise politique, alors que la réalité du terrain n’incite guère à l’optimisme, sauf à croire, et cela paraît plutôt vraisemblable, que chaque partie entend y aller en position de force. Plus que cela, le Premier ministre libyen, Abdallah Al Thani, exhorte la communauté internationale à accroître son soutien, notamment militaire, pour combattre la menace grandissante des djihadistes du groupe Etat islamique, et il y a peu, il demandait à cette même communauté de lui fournir des armes. Son constat est amer et sa logique imparable. «La communauté internationale mène une offensive contre les djihadistes en Syrie et en Irak, mais en Libye, seul l’Etat, avec l’armée, combat les groupes terroristes et il ne reçoit aucune aide», a-t-il souligné. La Libye a deux gouvernements qui se disputent le pouvoir à distance, l’un étant reconnu par la communauté internationale siégeant à Al-Baïda (est). Elle a également deux Parlements, mais aussi plusieurs armées qui se disputent le pouvoir, pour beaucoup, l’Etat libyen ayant tout simplement disparu. «Nous constatons aujourd’hui que la structure étatique de la Libye est complètement détruite» relevait récemment un analyste, ajoutant que «la responsabilité incombe à la communauté internationale qui, en soutenant le renversement d’El Gueddafi, n’a assuré d’aucune manière une transition normale, démocratique ou ne serait-ce qu’un transfert normal du pouvoir, ainsi que la sécurité du pays». Et cette même communauté internationale n’affiche pas la moindre disposition à intervenir pour y remédier ou, comme l’avait indiqué un chef d’Etat africain, «achever le travail». Encore faut-il définir préalablement la forme d’intervention. Et c’est là qu’intervient le travail de l’ONU, qui entend promouvoir une approche pacifique, donc des négociations entre les différentes parties, et en ce sens, M. Al Thani assure que son gouvernement «participera à tout dialogue sérieux visant à sauver le pays, mais ne s’assoira pas à la même table que des représentants de groupes armés ayant défié l’Etat et brandi les armes contre le gouvernement». Est-ce là une réponse à la mission de l’ONU qui assurait, quant à elle, que «les parties libyennes ont accepté de tenir un nouveau round de dialogue politique avec l’objectif de mettre fin à la crise politique et sécuritaire dans le pays», se retenant d’en donner le moindre détail. Mais une indication, ou plutôt un avertissement, lancé par la représentante de la diplomatie européenne faisant aux parties en question que cette réunion «représente une dernière chance». Et dans le cas contraire, devrait-on normalement se demander ? La Libye serait-elle abandonnée alors même que c’est une poudrière, constituant de ce fait une menace pour l’ensemble de la sous-région et même au-delà. A suivre ses rares déclarations, le représentant de l’ONU propose une feuille de route qui s’ouvre par un «gel des opérations militaires pour quelques jours» permettant d’ouvrir le dialogue dont souligne-t- il, est «la formation d’un gouvernement d’unité qui puisse jouir d’un large soutien et ouvrir la voie à un environnement stable» permettant l’adoption d’une nouvelle Constitution. C’est bien la première fois que pareille perspective est envisagée et certains considèrent qu’elle ne peut être que le résultat de ses consultations. Et donc que les parties auxquelles il s’adresse avaient accepté. Ce que ne rapporte pas la réalité du terrain. Du moins jusqu’à présent. 

THEME 6 - 2 : Aqpa, qui a revendiqué l’attaque contre Charlie Hebdo, est la branche la plus dangereuse d’el-Qaëda Source, journal ou site Internet : L’Orient le Jour Date : 14 janvier 2015 Auteur : AFP Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Des militants d'el-Qaëda dans la ville yéménite de Seyoun. Archives AFP

El-Qaëda dans la péninsule arabique (Aqpa), basée au Yémen, qui a revendiqué mercredi l'attaque contre Charlie Hebdo, est la branche la plus active et la plus dangereuse du réseau extrémiste selon Washington. Né en janvier 2009 de la fusion des branches saoudienne et yéménite d'el-Qaëda, le groupe est considéré comme "terroriste" par Washington qui promet 10 millions de dollars pour toute information conduisant à la localisation du chef d'Aqpa, le Yéménite Nasser Al-Whaychi, et de sept autres dirigeants du groupe. Whaychi avait proclamé en juillet 2011 son allégeance à Ayman al-Zawahiri, nouveau chef d'el-Qaëda après la mort d'Oussama ben Laden, tué en mai 2011 au Pakistan. Les deux auteurs présumés du massacre, les frères Chérif et Saïd Kouachi, ont été tués par les forces spéciales françaises. Peu auparavant, le cadet a déclaré avoir été missionné par Aqpa pour agir en France. Dans un appel à la chaîne BFMTV, Chérif Kouachi a indiqué avoir séjourné en 2011 au Yémen, affirmant avoir été financé par l'islamiste américano-yéménite Anwar al-Aulaqi, tué lors d'une frappe d'un drone américain la même année. Ces dernières années, Aqpa a revendiqué une série d'importants attentats, au Yémen comme à l'étranger, dont une tentative de faire exploser un avion de ligne américain le jour de Noël 2009. Et le groupe a appelé à plusieurs reprises ses partisans à s'en prendre à la France, engagée en Irak avec la coalition contre le groupe Etat islamique, mais aussi en Afrique contre des jihadistes. Le magazine d'Aqpa en anglais, "Inspire", destiné à susciter des vocations de "loup solitaire" à l'étranger, a appelé ses partisans à mener des attentats en France et inscrit en 2013 le directeur de la publication de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, Stéphane Charbonnier, surnommé Charb, sur sa liste de personnes à abattre. Ce dernier a été tué dans l'attentat contre le siège du journal, avec 11 autres personnes, le 7 janvier. En novembre 2010, Aqpa a revendiqué l'envoi de colis piégés aux Etats-Unis et l'explosion d'un avion cargo américain deux mois plus tôt à Dubaï. En 2009, un kamikaze d'Al-Aqpa a failli tuer le ministre saoudien de l'Intérieur en se faisant exploser en sa présence. Sur le sol yéménite, le groupe extrémiste sunnite mène régulièrement des attaques meurtrières contre les forces de l'ordre et plus récemment contre les rebelles houthis qui se sont emparés de la capitale Sanaa en septembre. Aqpa anoatmment profité de l'insurrection populaire contre le pouvoir central en 2011 pour renforcer son emprise dans le pays, surtout dans le Sud. Le nouveau pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi a réussi à l'en déloger en 2012, repoussant le groupe dans les zones montagneuses avec le soutien des Etats-Unis et de leurs drones. Fin 2012, le numéro deux d'Aqpa, le Saoudien Saïd al-Chehri, est mort dans une frappe de drone. Ancien de Guantanamo, il était passé par un programme de réhabilitation dans son pays avant de refaire surface au Yémen.

THEME 6 - 3 : Entre 3000 et 5000 ressortissants européens ont rejoint des groupes jihadistes Source, journal ou site Internet : Zone militaire Date : 14 janvier 2015 Auteur : Laurent Lagneau Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Lors du débat sur la prolongation de l’opération Chammal, le 13 janvier, le Premier ministre, Manuel Valls, a rappelé qu’environ 400 ressortissants français (ainsi que des résidents en France) sont actuellement en Irak et en Syrie pour combattre dans les rangs de l’État islamique (EI ou Daesh). « Certains de nos compatriotes sont impliqués dans les atrocités commises par Daech. Beaucoup participent également à la propagande, et appellent à commettre des attaques sur notre territoire. Face à cela, il nous faut agir avec sang-froid, discernement et détermination », a-t-il dit. Au total, selon les chiffres avancés devant la commission des Affaires intérieures du Parlement britannique par Rob Wainwright, le directeur d’Europol [ndlr, European Police Office], il y aurait actuellement entre 3.000 et 5.000 Européens partis faire le « jihad ». Et 2.500 noms de suspects ont déjà été rassemblés auprès des services des différents pays de l’Union européenne. « Clairement, nous avons affaire à un grand nombre, principalement de jeunes hommes, qui ont le potentiel de revenir et le potentiel, ou l’intention et la capacité de mener des attaques comme celles de Paris la semaine dernière », a estimé M. Wainwright. « C’est certainement la menace terroriste la plus sérieuse à laquelle l’Europe doit faire face depuis le 11-Septembre », a-t-il aussi prévenu. Ce serait une erreur de se focaliser uniquement sur les jihadistes européens enrôlés par l’État islamique. D’autres organisations terroristes recrutent également des ressortissants occidentaux, comme les différentes branches d’al-Qaïda. Ainsi, des étrangers combattent dans les rangs des shebab somaliens ou dans ceux du Front al-Nosra, plus précisément du groupe Khorassan. Et si ce phénomène n’est pas nouveau, il prend une ampleur particulièrement inquiétante. C’est ce qu’a d’ailleurs souligné le directeur d’Europol. « Tandis que les services de sécurité se sont assez justement concentrés prioritairement sur les combattants qui reviennent de Syrie et d’Irak, les événements à Paris la semaine dernière montrent qu’il y a clairement une menace de la part des cellules dormantes », a-t-il également dit. Mais que faire de ces jihadistes quand ils reviendront en Europe? « Il faut harmoniser les dispositifs pénaux, mais de grâce, n’envoyons pas tous ceux qui reviennent de Syrie en prison. Il vont encore être plus radicaux et il vont inspirer d’autres », a estimé Gilles de Kerchove, le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, dans un entretien diffusé par l’AFP. « Parce qu’on sait combien la figure du vétéran inspire, même si le type faisait la vaisselle en Syrie et n’était pas en première ligne. Il va inventer qu’il était un grand héros, qu’il a décapité dix personnes », a-t-il ajouté, en citant les cas de Mohammed Merah, Mehdi Nemmouche ou encore celui d’Amedy Coulibaly. Sans doute que la solution la plus simple serait de mettre les jihadistes à l’isolement afin d’éviter justement l’endoctrinement d’autres détenus… Quoi qu’il en soit, pour M. de Kerchove, la « menace de nouveaux attentats reste sérieuse » car « Daesh veut agir et l’a annoncé » tandis qu’ »al-Qaïda est fort dégradé mais veut rester dans la course et se rappeler à notre bon souvenir [ndlr, ce qui est fait, avec la revendication de l'attentat contre Charlie Hebdo par AQPA]« . « Il n’y a pas une solution miracle. C’est en jouant sur la palette de la prévention, de la détection, de la répression et la dimension internationale qu’on va essayer d’éviter le plus possible que cela se répète. Mais l’empêcher, non. On ne l’empêchera pas à 100% », a ensuite fait valoir M. de Kerchove. « Il y a malheureusement des armes qui viennent des Balkans, de Libye, qui sont en vente libre et il y a des fous. Quand vous avez un accès facile à la kalachnikov et des fous radicalisés, c’est extrêmement difficile de l’empêcher, mais on peut essayer le plus possible, sans entrer dans une société totalitaire », a-t-il également ajouté. Quant au nombre de ressortissants européens ayant rejoint des groupes jihadistes en Irak et en Syrie, M. de Kerchove l’estime à 3.000. Et, selon lui, « 30% sont rentrés dans les pays de l’UE ». Par ailleurs, il y a ceux qui sont partis s’enrôler dans les organisations jihadistes… Et il y a ceux qui ont un lien avec ces dernières. En décembre, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait indiqué que « le nombre de ressortissants français ou résidents habituels en France en lien avec les filières terroristes en Syrie et en Irak s’établissait à plus de 1.200″ au total.

THEME 6 - 4 : Le patron de l’espionnage chinois tombe pour corruption Source, journal ou site Internet : Le Monde Date : 14 janvier 2015 Auteur : Harold Thibault Adressé par Jean-Pierre Dussaix

L’un des plus hauts responsables du renseignement chinois a été placé en détention, donnant un nouveau signe de renforcement du pouvoir du secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), , par le biais de la lutte contre la corruption. , vice-ministre de la puissante sécurité d’État, était à la tête du contre-espionnage chinois. Le quotidien de référence de Hongkong, le South China Morning Post, a confirmé, lundi 12 janvier, que l’espion en chef et certains membres de sa famille font l’objet d’une enquête, une information révélée vendredi par un site dissident basé à New York, Mingjing News. Peu d’éléments de la carrière de Ma Jian sont connus publiquement. Il aurait progressé pendant trois décennies au sein de l’appareil sécuritaire et se serait hissé en 2006 à ce poste-clé du ministère de la sécurité d’État. Cette institution des plus secrètes joue un rôle fondamental pour l’État-parti puisqu’elle cumule le traditionnel renseignement extérieur à la surveillance et à la répression des éléments susceptibles de déstabiliser le monopole du pouvoir du PCC.

Plus grosse prise de Xi Jinping

La détention de Ma Jian renvoie intuitivement à la chute de l’ex-tsar de l’ensemble de la sécurité chinoise, , plus grosse prise de M. Xi, car ancien du comité permanent du bureau politique, les neuf membres à l’époque – aujourd’hui sept – les plus puissants du PCC. Sa mise à l’écart a été officialisée à la fin juillet, après des mois d’annonces d’arrestations d’alliés, que ce soit dans le secteur pétrolier ou dans son fief, la province du Sichuan, dans le sud-ouest du pays. Selon le Financial Times, la chute du patron du contre- espionnage est liée aux affaires menées par l’entourage de Zhou Yongkang dans la région du , où les enquêteurs de la commission disciplinaire du Parti, organisme chargé de lutter contre la corruption, ont ouvert un nouveau front. L’ancien secrétaire du Parti communiste de cette province du sud-ouest du pays, , est lui-même au centre d’une enquête, a annoncé, mardi 13 janvier, cette puissante commission sous la direction d’un homme de confiance de M. Xi, . Mais le South China Morning fait de son côté le lien entre la détention de Ma Jian et celle de , l’équivalent d’un chef de cabinet de l’ex- président Hu Jintao. La presse officielle avait annoncé, le 22 décembre 2014, l’ouverture d’une enquête pour « soupçons de graves violations de la discipline » pesant sur le bras droit du prédécesseur de M. Xi. Ma Jian semble avoir été proche des réseaux politiques de Ling Jihua. Le patron du contre-espionnage était également connecté de près à Li You, directeur général d’une compagnie financière, Founder Securities, société dont est actionnaire la prestigieuse université de Pékin, et dont les patrons sont actuellement poursuivis en justice pour délit d’initié et détournement de fonds se chiffrant en milliards de yuans. M. Li et deux autres dirigeants de Founder sont détenus. Or, toujours selon la presse de Hongkong, Li You aurait versé d’importants pots-de-vin par le passé à la famille de Ling Jihua, à l’époque où il conseillait le président d’alors, Hu Jintao. Le processus de consolidation par Xi Jinping de son assise politique passe par toutes les institutions de l’appareil de sécurité et de l’armée. L’ex- vice-président de la commission militaire centrale, c’est-à-dire le numéro deux des forces armées derrière le chef d’État, le général , a été exclu du parti en juin 2014 et doit passer devant une cour martiale, là encore pour corruption. L’ouragan passe actuellement par la diplomatie, où le haut fonctionnaire Kunsheng, l’un des quatre vice-ministres des affaires étrangères, a été démis de ses fonctions début janvier, là encore pour violation de la discipline.

Son prédécesseur ne se montra pas si habile

Tous ces éléments conduisent à un renforcement des pouvoirs de l’actuel président et secrétaire du PCC, alors que ces fonctions primordiales ont été grignotées par les factions sous son prédécesseur, qui ne se montra pas si habile à s’imposer en une décennie à la tête de la Chine. « M. Xi contrôle l’armée populaire de libération et la police armée populaire en étant président de la commission militaire centrale, constate Willy Lam, professeur à l’université chinoise de Hongkong. Il veut également resserrer sa domination au sein des réseaux de la police et de la sécurité d’État. Xi place des hommes de confiance dans l’appareil de sécurité et d’espionnage. » Signe que cette phase n’en est pas à son terme, Xi Jinping a jugé mardi que la lutte anticorruption a été « efficace » en 2014, mais que le « remodelage de l’environnement politique chinois doit toujours être en mouvement ».

7/ SECURITE INTERIEURE THEME 7 - 1 : Sécurité : Patriot Act or not Patriot Act ? Source, journal ou site Internet : Le Point Date : 14 janvier 2015 Auteur : Sophie Coignard Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Aux États-Unis, l'opinion est de plus en plus réservée sur les mesures d'exception adoptées après le 11 Septembre. Raison de plus pour garder la tête froide en France.

De nombreux politiques sont opposés à l'idée d'un Patriot Act à la française, qui bafouerait nos libertés. Non aux "ripostes de papier", lance Robert Badinter. Oliver Berg / AFP

C'est la grande question qui agite le microcosme depuis quelques jours : faut-il, ou ne faut-il pas, un "Patriot Act" à la française ? Et, preuve que la réponse n'est pas simple, une ligne de fracture apparaît au sein d'une même famille politique. Le jour même de la grande marche qui a noirci de monde les rues de France, dimanche 11 janvier, Valérie Pécresse l'affirme sur Twitter : "Il faudra bien entendu un Patriot Act à la française". François Fillon, lui, y est fermement opposé : "Aucune liberté ne doit être abandonnée. Et je n'ai pas proposé de modification législative fondamentale", assure-t-il, avant d'ajouter : "Sinon, on donne raison à ceux qui viennent combattre sur notre sol." L'entourage d'Alain Juppé fait également savoir qu'il n'y est pas favorable. À gauche, c'est l'ancien garde des Sceaux et ex-président du Conseil constitutionnel Robert Badinter qui s'insurge, sur France Info, contre l'idée d'un Patriot Act à la française : "Ne nous laissons pas aller à ces ripostes de papier presque dérisoires qui consistent à fabriquer textes et exceptions qui méconnaissent les principes fondamentaux." Quelques heures plus tard, mardi 13 janvier, Manuel Valls déclare à l'Assemblée nationale qu'il faut prendre "des mesures exceptionnelles", mais "jamais des mesures d'exception qui dérogeraient aux principes du droit et des valeurs". Une distinction sémantique ténue.

Des moyens efficaces, pas des textes !

Aux États-Unis, le Patriot Act, un texte adopté dans le sillage des attentats du 11 Septembre, est loin de faire l'unanimité, même à droite. Le sénateur libertarien Rand Paul, en lice pour la primaire républicaine de 2016, s'oppose à la prorogation de ce texte d'exception voté pour quatre ans mais jamais abandonné. Quel président prendrait le risque de sembler mégoter sur la sécurité de ses concitoyens ? Pourtant, son réexamen en juin promet d'être houleux au Congrès, même s'il est dominé par une majorité républicaine dans les deux chambres. Il est vrai que les dispositions qui permettent de perquisitionner le domicile, d'éplucher les données bancaires, les conversations et même le dossier médical de n'importe quel citoyen sans le moindre contrôle judiciaire ont abouti à des résultats mitigés, puisque moins de 1 % des requêtes concernent des affaires de terrorisme. Or, l'opinion publique ne serait pas prête, hors contexte, à accepter de telles atteintes aux libertés fondamentales pour des affaires de droit commun, si répréhensibles soient-elles. Avant de songer à un Patriot Act à la française, ce sont les dispositifs existants qu'il faut améliorer. Que dire, par exemple, de la CNCIS, cette commission chargée de vérifier la légalité des écoutes administratives, dont le fonctionnement évoque une sorte de mélange entre Courteline et Balzac ? Avant d'écrire la moindre ligne nouvelle, c'est aux blocages et aux archaïsmes qu'il faut s'attaquer. Au plus vite.

8/ ENERGIE - ENVIRONNEMENT – CLIMAT THEME 8 - 1 : Pétrole : panique sur les marchés, Maduro à Alger Source, journal ou site Internet : Le Quotidien d’Oran Date : 14 janvier 2015 Auteur : Yazid Alilat Adressé par Jean-François Mazaleyrat

La situation du marché pétrolier, où les prix ont atteint hier mardi en débuts d'échanges les 45,36 dollars pour le brut américain (WTI) et 46,73 dollars pour le brut de référence de» la mer du Nord (Brent), est préoccupante. Les marchés Jsont en mode panique», selon des analystes. La baisse alarmante des cours du brut, depuis la réunion ministérielle de l'Opep en novembre dernier, a provoqué en fait un véritable branle bas de combat au sein de certains pays membres de l'organisation, dont le pétrole constitue l'essentiel des recettes d'exportations. Il en est du Venezuela, de l'Iran, mais également de l'Algérie qui a vu ses réserves de changes fondre de plus de 10 milliards de dollars en six mois. La décrue des recettes d'exportations d'hydrocarbures, qui ne devraient guère dépasser les 60 milliards de dollars en 2014, en est la principale raison. C'est un peu dans cette atmosphère de panique que le président vénézuélien Nicolas Maduro est arrivé hier à Alger, une étape d'un périple qui l'a déjà conduit à Ryadh et Téhéran. À Alger, Maduro, sérieusement remonté contre l'Arabie Saoudite, que tout le monde accuse d'avoir fait pression pour le maintien du plafond de production de l'OPEP à 30 millions de B/J, devait discuter avec les responsables algériens, en particulier avec le président Abdelaziz Bouteflika, de la meilleure position à prendre pour redonner des couleurs au marché pétrolier. Mais, surtout, créer un front au sein des pays- Opep contre l'Arabie Saoudite et provoquer une réunion d'urgence de l'organisation, au moins d'ici mai prochain, pour revoir le plafond de production des pays producteurs membres. Sur un autre registre, il s'agit également, dans la même démarche, de sensibiliser les pays producteurs non membres de l'Opep à rationaliser leur offre sur le marché, arrivé à d'inquiétants niveaux de saturation par une abondance de pétrole de schiste américain. Les entretiens entre les présidents Bouteflika et Maduro «seront l'occasion pour une concertation entre l'Algérie et le Venezuela (...) au sujet de l'actuelle crise des prix du pétrole, et sur les voies et moyens de parvenir à leur redressement, dans le cadre d'un effort élargi aux producteurs non-Opep», indique un communiqué de la présidence. Avant Alger, Maduro s'était rendu dimanche en Arabie Saoudite, et la veille en Iran. Le périple du président Vénézuélien a coïncidé hier avec un nouveau plus bas des cours du brut sur les marchés asiatiques, où le pétrole frôle des plus bas depuis six ans en raison d'une offre surabondante, mais se maintenant au-dessus du seuil des 45 dollars le baril. Pis, les analystes prédisent un passage du Brent sous les 40 dollars dans les prochains mois. La banque d'affaires Goldman Sachs anticipe pour le brut «WTI» à 41 dollars dans trois mois, à 39 dollars dans six mois avant un rebond jusqu'à 65 dollars dans un an, contre respectivement 70 dollars, 75 dollars et 80 dollars estimés auparavant, dans une note. À Alger, Maduro, sérieusement remonté contre l'Arabie Saoudite, que tout le monde accuse d'avoir fait pression pour le maintien du plafond de production de l'OPEP à 30 millions de B/J, devait discuter avec les responsables algériens, en particulier avec le président Abdelaziz Bouteflika, de la meilleure position à prendre pour redonner des couleurs au marché pétrolier. les experts de la banque prévoient un baril à 42 dollars dans trois mois, à 43 dollars dans six et à 70 dollars l'an prochain, contre 80, 85 et 90 dollars précédemment.

LES MARCHES EN MODE «PANIQUE»

Lundi, le baril de «light sweet crude» avait perdu 2,29 dollars à 46,07 dollars, sur le New- York Mercantile Exchange (Nymex), terminant à son plus bas niveau en clôture depuis le 11 mars 2009. A Londres, le Brent coté sur l'Intercontinental Exchange (ICE) avait clôturé à 47,43 dollars, en baisse de 2,68 dollars, une première sous le seuil symbolique des 50 dollars depuis le 28 avril 2009. Pour le Sahara Blend, brut algérien, il faudrait ajouter au moins 5 à 6 dollars par rapport au cours du Brent. Selon un analyste sur le marché australien, «la chute des prix du brut est déconcertante». «Nous devons attendre des baisses de production de gaz de schiste aux Etats-Unis pour renverser les excédents et stabiliser les prix», estime le même analyste de marché pour qui »le marché est en mode panique pour le moment et nous assistons à des retraits» importants de positions des opérateurs. Une situation qui commence à faire bouger certains membres de l'Opep des pays du Golfe. Suhaïl Mazroui, ministre émirati du pétrole a souhaité hier mardi ‘'une rationalisation de la production des pays non membres de l'Opep, en insistant sur le fait que le niveau actuel des prix ne pouvait être maintenu». «Nous disons au marché et aux autres producteurs d'être rationnels, de suivre l'Opep et d'agir pour une croissance du marché», a-t-il souligné, avant de déclarer que « l'Opep ne peut plus protéger» le prix du baril de pétrole. «Nous avons connu une surproduction, venant essentiellement du pétrole de schiste, et cela doit être corrigé», a-t-il ajouté. Pour autant, à Téhéran, on hausse le ton : «ceux qui ont planifié la baisse des prix du pétrole contre certains pays devraient savoir qu'ils le regretteront», a déclaré le président Rohani, visant directement l'Arabie Saoudite.

THEME 8 - 2 : Ebola : va-t-on vers un ralentissement de l’épidémie ? Source, journal ou site Internet : IRIS Date : 14 janvier 2015 Auteur : Michel Majetta Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Le Liberia, un des pays les plus violemment touché par Ebola, après avoir décrété en novembre la fin de l’état d’urgence, va rouvrir ses écoles en février. Peut-on voir là un signe du ralentissement de l’épidémie ?

Le dernier bulletin du WHO recensait plus de 21 000 cas d’Ebola et 8 304 morts ont été enregistrés. Au Liberia, la courbe épidémique a touché un pic en novembre et a connu son pic maximal épidémique cet été. Le taux d’incidence – soit le nombre de nouveaux cas - est en train de diminuer ; c’est pour cette raison qu’une certaine normalisation est en train de se mettre en place. En termes de dynamique de l’épidémie, il se passe en revanche quelque chose de très particulier en Guinée où le taux d’incidence est très fluctuant et ne permet pas d’arrêter une tendance à court terme. Nous sommes encore loin de maîtriser la situation dans ce pays et, malheureusement, des taux d’incidence explosent dans certaines zones, en particulier dans le Sud-Est. On peut, en revanche, noter des signes encourageants avec des tendances à la baisse au Sierra Leone. Cela étant, les taux de transmission de la maladie restent encore très élevés dans certaines zones, notamment dans la capitale, Freetown, et la région de Bombali au Sierra Leone, dans la région de Montserrado au Liberia et à Macenta en Guinée. L’ensemble de ces pays ont aujourd’hui la capacité théorique de traiter les patients : ils peuvent assurer deux lits dans les centres de traitement par cas reporté comme confirmé ou probable. Le problème reste la distribution de ces lits sur les territoires, qui ne suit pas forcément la densité géographique des nouveaux cas. L’objectif d’isoler 100% des cas détectés n’est donc pas encore atteint.

On a constaté, depuis l’exportation de quelques cas dans des pays comme les Etats-Unis, la France ou l’Espagne, qu’Ebola se soignait très bien dans nos hôpitaux. Pourtant, l’épidémie a fait plus de 7800 morts en Afrique de l’Ouest en moins d’un an. Que cela révèle-t-il de la situation de ces pays et surtout de la gestion de l’épidémie ?

Sur la gestion de l’épidémie en elle-même, la situation est très spécifique aux pays, le Liberia et le Sierra Leone, par exemple, sortent d’une longue période d’instabilité socio-politique. La structure des centres de santé et celle des systèmes de santé eux-mêmes dans ces Etats étaient affectées bien avant la crise Ebola. Depuis les années 90, ces derniers s'étaient complètement dégradés et même s’il y avait du personnel dans certains de ces centres, le matériel de base manquait ; pour certains d'entre eux il n'y avait même pas d'accès à l'eau. Ces personnels de santé sont, de plus, mal rétribués, pas forcément bien formés, et sont bien souvent tentés de partir à la première opportunité, situation que l’on observe notamment dans les centres les plus éloignés des zones urbaines. Les politiques de santé sont elles-mêmes aussi très déficientes depuis plusieurs années, pour différentes raisons. Certaines sont structurelles, liées à l’histoire des conflits dans ces pays ou à la corruption, pour d’autres il s’agit d’un déficit chronique d’investissement des Etats. Les budgets consacrés à la santé, dans certains cas, sont en effet très faibles et représentent un pourcentage minime de l’ensemble des budgets publics. Si avant la crise Ebola, les budgets alloués à la santé étaient en augmentation, cela était loin d'être suffisant pour structurer, voire construire dans certaines régions un système de santé assez fort pour contrer une épidémie comme Ebola. Il y a, enfin, bien sûr, une importante responsabilité de la coopération internationale, notamment des politiques d’aides bilatérales qui ont été conduites au cours des quinze dernières années dans ces pays. Guinée, Liberia et Sierra Leone étaient en plein développement structurel et n'arrivaient pas à investir davantage dans leur système de santé du fait de leur endettement auprès du FMI. Pourtant, il était impératif que ces pays fassent de la santé publique une priorité : pour ces raisons, une aide internationale intelligente et efficace était fondamentale. Or, l’UE, la France et l’Allemagne se sont, au même moment et sans se coordonner, désengagés des questions de financement des systèmes de santé de ces pays. A l'aide bilatérale classique, la France privilégie depuis plusieurs années le financement de partenariats public-privé, 70% de l'aide française en faveur de la santé transitant par des canaux multilatéraux. Or ces derniers auront du mal à justifier leur efficacité dans le renforcement des systèmes de santé que ce soit au Liberia, au Sierra Leone et en Guinée pré-Ebola… L’OMS n’a, quant à elle, pas de moyens financiers, ni le mandat pour contrebalancer un tel déficit, même dans l'urgence.

Les ONG ont les premières tiré le signal d’alarme au printemps 2014, notamment Médecins sans Frontières et ont été des acteurs très présents sur le terrain, parfois seuls à agir. Les ONG ont-elles remplacé l’action et la responsabilité des Etats dans cette crise? Qu’en est-il pour l’avenir ? Va-t-on vers une sorte de « privatisation » de la gestion des crises sanitaires internationales ?

On peut effectivement avoir cette lecture a posteriori, en se disant que les ONG ont remplacé une responsabilité étatique. Il faut cependant savoir à quoi correspond cette responsabilité. On parle d’Etats qui sont sortis de périodes de guerres très longues pour certains d’entre eux et on parle simultanément de coopération internationale défaillante ou d’aide bilatérale peu coordonnée qui portent aussi une responsabilité. Naturellement, il y a de même la responsabilité de la gouvernance des chefs d’Etat des pays touchés, qui, peut-être, ne font pas de leur système de santé une priorité nationale indépendamment des contraintes financières. Mais, selon moi, le tableau est encore plus nuancé que cela. Le rôle des ONG humanitaires est toujours de répondre à un impératif. Si vous avez des populations en souffrance qui demandent de l’aide et se trouvent dans des pays incapables d’y répondre, les ONG humanitaires doivent intervenir. Elles ont ainsi répondu présentes durant cette crise d’Ebola et heureusement car, effectivement, les autorités nationales étaient complètement dépassées. Non seulement la population souffrante était en demande d’aide mais les Etats eux-mêmes l’ont demandée. Encore dernièrement, la Guinée demandait à Médecins Sans Frontières de les aider à mieux maîtriser la fluctuation de l’incidence dans la dynamique épidémique de leur pays. On se trouve donc avec des Etats complètement désemparés, une population abandonnée à elle-même et des ONG humanitaires qui jouent leur rôle de courroie d'urgence. Il ne s’agit pas non plus d’une privatisation. Les ONG, et notamment MSF, agissent grâce à l’aide publique. Certes, une partie de leur financement vient des dons d’individus, mais ils vivent aussi de bailleurs de fonds institutionnels. En espérant que 2015 soit vraiment l’année où cette crise Ebola sera réglée, la leçon à retenir est que, premièrement, il faut se poser la question de la pression financière internationale qui asphyxie les pays en voie de développement. Il faut aussi s’interroger sur la façon avec laquelle les aides bilatérales sont coordonnées par les Etats pour supporter notamment les systèmes de santé et il faut aussi les aider à construire des politiques de santé publique efficientes et efficaces. Enfin, il faudrait un « plan Marshall » sur la santé pour tous les Etats africains en voie de développement qui, structurellement, se trouvent aujourd’hui dans la même situation que le Liberia, le Sierra Leone et la Guinée et qui demain, s’ils sont frappés par Ebola, vivront la même catastrophe si rien n’est fait. Quant aux ONG, elles seront toujours là et répondront présentes pour travailler auprès des populations en souffrance se trouvant face à l’inertie de leur pays ou à leur incapacité à répondre, ainsi que face à l'irresponsabilité de la coopération internationale. THEME 8 - 3 : Le secteur du pétrole de schiste en difficulté face à la chute du cours du pétrole conventionnel Source, journal ou site Internet : notre planete info Date : 13 janvier 2015 Auteur : Sun Xingjie Adressé par André Dulou DR

Les prix du pétrole sont tombés en dessous de 50 dollars US. La Russie, le Venezuela et d'autres pays très dépendants des recettes pétrolières sont plongés dans l'inquiétude, tandis que les producteurs de pétrole de schiste comme les États-Unis et le Canada connaissent une crise inédite.

Le gaz de schiste menacé par les faibles prix du pétrole

Le 4 janvier, l'entreprise américaine de pétrole de schiste WBH Energy s'est déclarée en faillite. Cela marquera peut-être le début de la réorganisation des entreprises de pétrole et de gaz de schiste en faillite. Depuis 2010, les dettes des entreprises américaines dans le secteur de l'énergie ont augmenté de 55%, tandis que l'indice S&P 1500 dans le secteur de l'énergie est rapidement tombé. La révolution des hydrocarbures de schiste en Amérique du Nord fait à la fois face aux prix faibles du pétrole et aux coups spéculatifs des investisseurs. Confrontées à l'assèchement des liquidités et à la baisse des prix pétroliers, les petites entreprises de pétrole de schiste vont faire faillite ou être fusionnées. Le secteur du pétrole et du gaz de schiste continuera bien sûr à exister, mais à condition de diminuer ses coûts d'exploitation pour concurrencer les producteurs à faible coût de l'OPEP. Les raisons de la chute des prix du pétrole sont de plus en plus claires : l'offre est excédentaire. Cependant, les producteurs de pétrole ne vont pas diminuer le nombre de barils produits, et les prix vont continuer à baisser. Au moment où les prix du pétrole ont chuté en dessous de 50 dollars US, l'OPEP a tenu une réunion pour trouver un consensus visant à ne pas limiter la production. Les coûts d'extraction des pays de l'OPEP demeurent en moyenne à environ 40 dollars US, tandis que les coûts d'extraction du pétrole de schiste sont au moins de 60 dollars US. Même si les prix du pétrole passent au-dessus de 40 dollars US, c'est encore rentable pour les pays de l'OPEP et les entreprises de pétrole de schiste risqueront d'être mises hors du marché.

Les entreprises de pétrole de schiste entre la vie et la mort

A cause des bouleversements des prix du pétrole, les entreprises de pétrole de schiste, à fort coût d'exploitation, se trouvent déjà en mauvaise posture. A moins que les pays producteurs de pétrole collaborent ensemble pour limiter la production, donc pour rééquilibrer l'offre et la demande, il est peu probable que la tendance des prix du pétrole s'inverse à court terme. L'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe ont dénoncé l'irresponsabilité des pays producteurs non-membres de l'OPEP et notamment ceux qui produisent du pétrole de schiste. Cette position ferme de l'Arabie saoudite s'appuie non seulement sur ses 700 milliards de dollars US de réserve et ses bas coûts d'exploitation, mais aussi sur sa détermination à exclure les producteurs « irresponsables » du marché. Or, l'Arabie Saoudite peut supporter des prix bas pendant un certain temps encore, mais une telle position sera difficile à maintenir sur le long terme. Pour l'Arabie saoudite, les prix du pétrole doivent atteindre plus de 80 dollars US pour maintenir son équilibre budgétaire. C'est ce qui a fait dire au Prince Al-Waleed qu'il était « choqué » par l'intransigeance de son Ministre du Pétrole Ali Naimi, et il a proposé d'investir les réserves de change dans un fonds souverain pour couvrir l'impact des prix du pétrole sur les finances nationales. A l'évidence, l'attitude de l'Arabie saoudite va devenir la référence du marché pétrolier. La guerre entre les pays producteurs de pétrole va se poursuivre encore pendant un certain temps. A part la concurrence entre les pays producteurs de pétrole, la hausse du dollar US a aussi un impact sur les prix du pétrole. Au milieu des années 1980 et à la fin des années 1990, sous la pression de la montée de la valeur du dollar US, les prix du pétrole se sont rapprochés de chiffres à deux décimales. Aujourd'hui, les États-Unis figurent parmi les principaux pays producteurs de pétrole. Si les prix du pétrole continuent de baisser, la révolution du schiste s'achèvera, ce qui aura un effet considérable sur les Etats-Unis. Le « Wall Street Journal » a analysé, avec un ton pessimiste, que le plus grand danger actuel serait une appréciation excessive du dollar américain, comme ce fut le cas dans les années 1990. Un renchérissement excessif du dollar pourrait causer davantage de dégâts aux États-Unis qu'à l'étranger, en particulier dans l'économie marchande, mais il pourrait aussi avoir un impact sur le boom de l'énergique américain. La chute des prix du pétrole a mis à l'épreuve non seulement les compagnies de pétrole de schiste mais aussi l'industrie des énergies renouvelables et nouvelles. L'indice des actions de la voiture électrique Tesla n'a cessé de chuter. Dans ces circonstances, certains pays sont devenus des bénéficiaires et d'autres des victimes, tandis que les entreprises de pétrole de schiste sont passés de l'euphorie aux plus grandes difficultés, entre la vie et la mort.

Auteur

Sun Xingjie, chercheur à l'Institut des relations internationales de l'Université du Jilin (Chine)

9/ GEOPOLITIQUE DE LA CULTURE : THEME 9 - 1 : « Charlie », Dieudonné… quelles limites à la liberté d’expression ? Source, journal ou site Internet : Le Monde Date : 14 janvier 2015 Auteur : Damien Leloup et Samuel Laurent Adressé par Jean-Pierre Dussaix

« Pourquoi Dieudonné est-il attaqué alors que Charlie Hebdo peut faire des “unes” sur la religion » ? La question est revenue, lancinante, durant les dernières heures de notre suivi en direct de la tuerie à Charlie Hebdo et de ses conséquences. Elle correspond à une interrogation d'une partie de nos lecteurs : que recouvre la formule « liberté d'expression », et où s'arrête-t-elle ?

1. La liberté d'expression est encadrée 2. La particularité des réseaux sociaux 3. Le cas complexe de l'humour 4. Charlie, habitué des procès 5. Dieudonné, humour ou militantisme ?

1. La liberté d'expression est encadrée

La liberté d'expression est un principe absolu en France et en Europe, consacré par plusieurs textes fondamentaux. « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi », énonce l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme de 1789. Le même principe est rappelé dans la convention européenne des droits de l'homme : « Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière. » Cependant, elle précise : « L'exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l'intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l'ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d'autrui, pour empêcher la divulgation d'informations confidentielles ou pour garantir l'autorité et l'impartialité du pouvoir judiciaire. » La liberté d'expression n'est donc pas totale et illimitée, elle peut être encadrée par la loi. Les principales limites à la liberté d'expression en France relèvent de deux catégories : la diffamation et l'injure, d'une part ; les propos appelant à la haine, qui rassemblent notamment l'apologie de crimes contre l'humanité, les propos antisémites, racistes ou homophobes, d'autre part. Les mêmes textes encadrent ce qui est écrit sur le Web, dans un journal ou un livre : l'auteur d'un propos homophobe peut être théoriquement condamné de la même manière pour des propos écrits dans un quotidien ou sur sa page Facebook. L'éditeur du livre ou le responsable du service Web utilisé est également considéré comme responsable. En pratique, les grandes plates-formes du Web, comme YouTube, Facebook, Tumblr ou Twitter, disposent d'un régime spécifique, introduit par la loi sur la confiance dans l'économie numérique : ils ne sont condamnés que s'ils ne suppriment pas un contenu signalé comme contraire à la loi dans un délai raisonnable.

C'est la loi du 29 juillet 1881, sur la liberté de la presse, qui est le texte de référence sur la liberté d'expression. Son article 1 est très clair : « L'imprimerie et la librairie sont libres », on peut imprimer et éditer ce qu'on veut. Mais là encore, après le principe viennent les exceptions. La première est l'injure (« X est un connard ») et la diffamation, c'est-à-dire le fait d'imputer à quelqu'un des actions qu'il n'a pas commises dans le but de lui faire du tort (« X a volé dans la caisse de l'entreprise »).

Les articles 23 et 24 de cette même loi expliquent que « seront punis comme complices d'une action qualifiée de crime ou délit ceux qui, soit par des discours, cris ou menaces proférés dans des lieux ou réunions publics », en font l'apologie, et liste les propos qui peuvent faire l'objet d'une condamnation : « - les atteintes volontaires à la vie, les atteintes volontaires à l'intégrité de la personne et les agressions sexuelles, définies par le livre II du code pénal ; - les vols, les extorsions et les destructions, dégradations et détériorations volontaires dangereuses pour les personnes, définis par le livre III du code pénal ; - l'un des crimes et délits portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ; - l'apologie (…) des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou des crimes et délits de collaboration avec l'ennemi. - (Le fait d'inciter à des) actes de terrorisme prévus par le titre II du livre IV du code pénal, ou qui en auront fait l'apologie. - La provocation à la discrimination, la haine ou la violence envers des personnes “en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée”, ou encore “leur orientation sexuelle ou leur handicap” ». Dernier cas particulier : l'apologie du terrorisme, plus durement sanctionné depuis la loi de novembre 2014 sur la lutte contre le terrorisme. Le texte, mis en application ces derniers jours, prévoit que des propos d'apologie du terrorisme puissent être condamnés en comparution immédiate, renforce les peines encourues, et considère comme un fait aggravant le fait que ces propos soient tenus sur Internet. La même loi introduisait également la possibilité d'un blocage administratif - c'est à dire sans validation a priori par un juge - des sites de propagande djihadiste, une mesure fortement dénoncée par les défenseurs de la liberté d'expression.

En résumé,

La liberté d'expression ne permet pas d'appeler publiquement à la mort d'autrui, ni de faire l'apologie de crimes de guerre, crimes contre l'humanité, ni d'appeler à la haine contre un groupe ethnique ou national donné. On ne peut pas non plus user de la liberté d'expression pour appeler à la haine ou à la violence envers un sexe, une orientation sexuelle ou un handicap. Le droit d'expression est sous un régime « répressif » : on peut réprimer les abus constatés, pas interdire par principe une expression avant qu'elle ait eu lieu. Mais si une personne, une association ou l'Etat estime qu'une personne a outrepassé sa liberté d'expression et tombe dans un des cas prévus dans la loi, elle peut poursuivre en justice. En clair, c'est aux juges qu'il revient d'apprécier ce qui relève de la liberté d'expression et de ce qu'elle ne peut justifier. Il n'y a donc pas de positionnement systématique, mais un avis de la justice au cas par cas.

2. La particularité des réseaux sociaux

Le droit français s'applique aux propos tenus par des Français sur Facebook ou Twitter. Mais ces services étant édités par des entreprises américaines, ils ont le plus souvent été conçus sur le modèle américain de la liberté d'expression, beaucoup plus libéral que le droit français. Aux États-Unis, le premier amendement de la Constitution, qui protège la liberté d'expression, est très large. De nombreux propos condamnés en France sont légaux aux États-Unis. Les services américains rechignent donc traditionnellement à appliquer des modèles très restrictifs, mais se sont adaptés ces dernières années au droit français. Twitter a ainsi longtemps refusé de bloquer ou de censurer des mots-clés antisémites ou homophobes, avant de nouer un partenariat avec des associations pour tenter de mieux contrôler ces propos. De son côté, Facebook applique une charte de modération plus restrictive, mais les propos qui y sont contraires ne sont supprimés que s'ils sont signalés par des internautes, et après examen par une équipe de modérateurs.

3. Le cas complexe de l'humour

La liberté d'expression ne permet donc pas de professer le racisme, qui est un délit, de même que l'antisémitisme. On ne peut donc pas imprimer en « une » d'un journal « il faut tuer untel » ou « mort à tel groupe ethnique », ni tenir ce genre de propos publiquement. Néammoins, les cas de Dieudonné ou de Charlie Hebdo ont trait à un autre type de question, celle de l'humour et de ses limites. La jurisprudence consacre en effet le droit à l'excès, à l'outrance et à la parodie lorsqu'il s'agit de fins humoristiques. Ainsi, en 1992, le tribunal de grande instance de Paris estimait que la liberté d'expression « autorise un auteur à forcer les traits et à altérer la personnalité de celui qu'elle représente », et qu'il existe un « droit à l'irrespect et à l'insolence », rappelle une étude de l'avocat Basile Ader. Néammoins, là encore, il appartient souvent aux juges de décider ce qui relève de la liberté de caricature et du droit à la satire dans le cadre de la liberté d'expression. Un cas récent est assez éclairant : le fameux « casse-toi, pauv' con ! ». Après que Nicolas Sarkozy a lancé cette formule à quelqu'un qui avait refusé de lui serrer la main, un homme avait, en 2008, acueilli l'ancien chef de l'Etat avec une pancarte portant la même expression. Arrêté, il avait été condamné pour « offense au chef de l'Etat » (délit supprimé depuis). L'affaire était remontée jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme. En mars 2013, celle-ci avait condamné la France, jugeant la sanction disproportionnée et estimant qu'elle avait « un effet dissuasif sur des interventions satiriques qui peuvent contribuer au débat sur des questions d'intérêt général ». Plus proche des événements de la semaine précédente, en 2007, Charlie Hebdo devait répondre devant la justice des caricatures de Mahomet qu'il avait publiées dans ses éditions. A l'issue d'un procès très médiatisé, où des personnalités s'étaient relayées à la barre pour défendre Charlie Hebdo, le tribunal avait jugé que l'hebdomadaire avait le droit de publier ces dessins : « Attendu que le genre littéraire de la caricature, bien que délibérément provocant, participe à ce titre à la liberté d'expression et de communication des pensées et des opinions (…) ; attendu qu'ainsi, en dépit du caractère choquant, voire blessant, de cette caricature pour la sensibilité des musulmans, le contexte et les circonstances de sa publication dans le journal “Charlie Hebdo”, apparaissent exclusifs de toute volonté délibérée d'offenser directement et gratuitement l'ensemble des musulmans ; que les limites admissibles de la liberté d'expression n'ont donc pas été dépassées (…) On peut donc user du registre de la satire et de la caricature, dans certaines limites. Dont l'une est de ne pas s'en prendre spécifiquement à un groupe donné de manière gratuite et répétitive. Autre époque, autre procès : en 2005, Dieudonné fait scandale en apparaissant dans une émission de France 3 grimé en juif ultrareligieux. Il s'était alors lancé dans une diatribe aux relents antisémites. Poursuivi par plusieurs associations, il avait été relaxé en appel, le tribunal estimant qu'il restait dans le registre de l'humour. En résumé, la loi n'interdit pas de se moquer d'une religion - la France est laïque, la notion de blasphème n'existe pas en droit - mais elle interdit en revanche d'appeler à la haine contre les croyants d'une religion, ou de faire l'apologie de crimes contre l'humanité – c'est notamment pour cette raison que Dieudonné a régulièrement été condamné, et Charlie Hebdo beaucoup moins.

4. « Charlie », habitué des procès

Il faut rappeler que Charlie Hebdo et son ancêtre Hara-Kiri ont déjà subi les foudres de la censure. Le 16 novembre 1970, à la suite de la mort du général de Gaulle, Hara-Kiri titre : « Bal tragique à Colombey : 1 mort », une double référence à la ville du Général et à un incendie qui avait fait 146 morts dans une discothèque la semaine précédente. Quelques jours plus tard, l'hebdomadaire est interdit par le ministère de l'intérieur, officiellement à l'issue d'une procédure qui durait depuis quelque temps. C'est ainsi que naîtra Charlie Hebdo, avec la même équipe aux commandes. L'hebdomadaire satirique était régulièrement devant la justice à la suite à des plaintes quant à ses « unes » ou ses dessins : environ 50 procès entre 1992 et 2014, soit deux par an environ. Dont certains perdus.

5. Dieudonné, humour ou militantisme ?

Dans le cas de Dieudonné, la justice a été appelée à plusieurs reprises à trancher. Et elle n'a pas systématiquement donné tort à l'humoriste. Ainsi a-t-il été condamné à plusieurs reprises pour « diffamation, injure et provocation à la haine raciale » (novembre 2007, novembre 2012), ou pour « contestation de crimes contre l'humanité, diffamation raciale, provocation à la haine raciale et injure publique » (février 2014). Lorsqu'en 2009 il fait venir le négationniste Robert Faurisson sur scène pour un sketch où il lui faisait remettre un prix par un homme déguisé en détenu de camp de concentration, il est condamné pour « injures antisémites ». Mais dans d'autres cas, il a été relaxé : en 2004 d'une accusation d'apologie de terrorisme, en 2007 pour un sketch intitulé « Isra-Heil ». En 2012, la justice a refusé d'interdire un film du comique, malgré une plainte de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra). En plaidant pour l'interdiction de ses spectacles fin 2013, le gouvernement Ayrault avait cependant franchi une barrière symbolique, en interdisant a priori une expression publique. Néanmoins, le Conseil d'Etat, saisi après l'annulation d'une décision d'interdiction à Nantes, lui avait finalement donné raison, considérant que « la mise en place de forces de police ne [pouvait] suffire à prévenir des atteintes à l'ordre public de la nature de celles, en cause en l'espèce, qui consistent à provoquer à la haine et la discrimination raciales ». « On se trompe en pensant qu'on va régler la question à partir d'interdictions strictement juridiques », estimait alors la Ligue des droits de l'homme.

THEME 9 - 2 : Laïcité, plus que jamais Source, journal ou site Internet : Marianne Date : 14 janvier 2015 Auteur : Henri Pena-Ruiz Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Le philosophe Henri Pena-Ruiz, auteur chez Plon d'un "Dictionnaire amoureux de la laïcité", rend hommage aux dessinateurs de "Charlie Hebdo" dont "l'humour impertinent a tenu lieu de clarté politique, écrit-il, quand trop de responsables se sont livrés à l'incantation de principes qu'ils n'osaient plus défendre concrètement." Et il prévient : "Si nous voulons être “Charlie”, vraiment, nous devons bannir toute tentation de transiger sous quelque prétexte que ce soit avec les principes de notre République ».

ZIHNIOGLU KAMIL/SIPA

Paris, place de la République, nuit du 7 Janvier 2015. Des dizaines de bougies vacillent au pied de Marianne. La République est en deuil. Qui pourra dire l'accablement, cette tristesse dans tous les yeux, cette impossibilité de former des paroles qui ne paraissent pas dérisoires ? On prend soudain la mesure du crime. Les fanatiques ont voulu tuer le courage, l'humour critique, l'insolence salutaire, ces audaces de l'art et de la satire qui parlaient vrai et clair. Et ce alors que la complaisance électoraliste inventait le politiquement correct pour travestir la trahison en réalisme, en expressions confuses, en formules ambiguës. Car enfin confondre l'esprit critique avec la stigmatisation, la culture avec le culte, la fermeté du droit avec la violence arbitraire, c'est brouiller le sens des principes et encourager leurs adversaires. De même réduire la laïcité à l'égalité des religions et non de toutes les convictions, c'est discriminer l'humanisme athée ou agnostique. Paradoxe. C'est l'humour impertinent qui a tenu lieu de clarté politique, quand trop de responsables se sont livrés à l'incantation de principes qu'ils n'osaient plus défendre concrètement. Chez Cabu, chez Charb, chez Honoré, chez Tignous, chez Wolinski, héros ordinaires de la clarté comme du courage, la liberté ne s'encombrait pas d'opportunismes ou de silences partisans. Elle jaillissait avec la fraîcheur du regard sans concession, la force d'un absolu dit hâtivement « irresponsable », mais assumé comme tel à rebours des lâchetés intéressées. Oui les dessinateurs de Charlie étaient les « instituteurs du peuple » chers à Victor Hugo. Leurs caricatures géniales surgissaient de la conscience spontanée qui pointe l'inqualifiable et le donne à voir sans autre violence que celle du fanatisme dénoncé. On riait devant le dessin et sa légende, car il visait juste en passant à la limite, mais selon un clin d'œil complice qui n'avait rien de cette violence pointée du doigt. Ces hommes de culture ne voulaient nullement faire la leçon. Ils incarnaient la liberté vive de l'être humain, cette sorte de langage sans façon qui convoque la pensée dans le sourire provoqué, et produit la conscience émancipée. Ces artistes modestes et tendres n'étaient jamais méchants, mais toujours féroces avec l'inhumanité qu'ils dessinaient sans complexe ni fausse pudeur. Ils dénonçaient l'intolérance et le racisme, la xénophobie et la bêtise meurtrière. Ils s'inscrivent désormais dans la « tradition des opprimés » chère à Walter Benjamin. Ils côtoient Jean Calas et le Chevalier de Labarre, Giordano Bruno et Michel Servet, suppliciés au nom de la religion. Ils sont les héritiers de Voltaire, qui « écrasait l'infâme » dans l'humour du Dictionnaire philosophique, de Diderot qui dénonçait le fanatisme dans La Religieuse, d'Averroès qui invitait à lire le Coran avec distance dans le Discours décisif.

Ni ouverte ni fermée, leur laïcité avait l'évidence nette de leurs dessins créateurs

Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski n'ont jamais confondu le respect de la liberté de croire, conquis par l'émancipation laïque, et le respect des croyances elles-mêmes. Ils ont su qu'on peut critiquer voire tourner en dérision une religion, quelle qu'elle soit, et que ce geste n'a rien à voir avec la stigmatisation d'un personne en raison de sa religion. Ils ont pratiqué la laïcité par la liberté de leur art, sans l'affubler d'adjectifs qui attestent une réticence hypocrite. Ni ouverte ni fermée, leur laïcité avait l'évidence nette de leurs dessins créateurs. Car ils savaient que l'indépendance des lois communes à l'égard de toute religion est la condition des libertés comme de l'égalité, mais aussi celle d'un cadre commun à tous, capable d'unir sans soumettre. Ils savaient, comme le rappelle Bayle, qu'il n'existe de blasphème que pour ceux qui vénèrent la réalité dite blasphémée. Dans un état de droit laïque nul délit de blasphème n'est légitime. Quant aux responsables religieux qui naguère ont poursuivi en justice Charlie Hebdo ils ne manqueront pas de verser des larmes hypocrites et de défendre en paroles la laïcité et la liberté. Duplicité. En tenant à faire du blasphème un délit ils ont pris une très lourde responsabilité morale et témoigné de leur conception rétrograde. Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski savaient et montraient clairement que les fidèles des religions ne peuvent être confondus avec leurs délinquants. Ni le christianisme avec Torquemada qui envoya au bûcher tant d'« hérétiques » ou avec les poseurs de bombe qui le 23 octobre 1988 firent 14 blessés graves en incendiant le cinéma Saint-Michel qui projetait La dernière tentation du Christ. Ni le judaïsme avec Baruch Goldstein qui le 25 février 1994 abattit à Hébron 29 Palestiniens ou avec Yigal Amir qui assasina Yitzhak Rabin le 4 novembre 1995 après avoir vu dans un verset de la Bible une incitation au meurtre. Ni l'islam avec les fous de Dieu qui le 11 septembre 2001 précipitèrent des avions contre les Twin Towers de New York, causant la mort de plus de 3 000 personnes, ou avec les tortionnaires de l'Etat islamique qui violent les femmes et décapitent des journalistes. Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski nous manquent déjà, d'une absence cruelle qui nous fait mesurer ce qu'ils apportaient à l'humanité rieuse et pensante, à la lucidité collective, à la conscience libre. Et avec eux nous manquent toutes les personnes qui ont subi cette mort aveugle, soit en s'opposant courageusement aux tueurs, comme les policiers, soit en se trouvant là, en conférence de rédaction ou à l'accueil. Si nous voulons être Charlie, vraiment, nous devons bannir toute tentation de transiger sous quelque prétexte que ce soit avec les principes de notre République. Des principes conquis dans le sang et les larmes, à rebours de traditions rétrogrades qui n'épargnèrent aucune culture, aucune région du monde. Liberté, égalité, fraternité. Et laïcité, plus que jamais.

* Henri Pena-Ruiz est philosophe et écrivain. Son Dictionnaire amoureux de la laïcité(Ed. Plon) qui s'est vu décerner le Prix national de la laïcité 2014.

10/ GEOPOLITIQUE DE L’INFORMATION : THEME 10 - 1 : Au cœur de la cyberguerre entre Anonymous et djihadistes Source, journal ou site Internet : Le Temps Date : 13 janvier 2015 Auteur : Mehdi Atmani Adressé par Jean-Noël Ferret et Jean-François Mazaleyrat Pour venger «Charlie Hebdo», les hacktivistes du collectif ont mis leur menace à exécution en bloquant depuis le 9 janvier plusieurs milliers de sites internet, mais aussi de comptes twitter et facebook djihadistes. Comment s’organisent-t-ils? Quel mode opératoire? Plongée dans les méandres des chats IRC où se coordonne cette opération punitive Il avait prévenu vouloir venger l’attentat contre Charlie Hebdo. Le collectif Anonymous a mis ses menaces à exécution. Dans la nuit du samedi à dimanche, les hacktivistes anonymes (contraction de activistes et de hackers) se sont attaqués aux sites internet, mais aussi aux comptes Twitter et Facebook de propagande djihadiste. Baptisée #OpCharlieHebdo, cette opération punitive visant les «terroristes islamistes» actifs sur Internet s’est organisée aussitôt après l’attaque, mercredi 7 janvier, contre l’hebdomadaire satirique. C’est sur le site de publication anonyme Pastebin que les membres du collectif ont prévenu: «Attendez-vous à une réaction massive et frontale de notre part, car le combat pour la défense de ces libertés est la base même de notre mouvement.» Dans le même temps, ils diffusent deux vidéos sur YouTube à partir d’un compte localisé en Belgique. Les extraits s’adressent à Al-Qaida et aux membres de l’Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak: «Nous, les Anonymous de toute la planète avons décidé de déclarer la guerre à vous les terroristes […]. Nous allons surveiller toutes vos activités sur le Net, nous fermerons vos comptes sur tous les réseaux sociaux. Vous n’imposerez pas votre charia dans nos démocraties […].» Reconnu comme une des premières superconsciences collectives issues du Web en 2003, Anonymous n’a ni charte, ni gourou, mais un seul but: la liberté d’expression absolue et sans concession sur la Toile et dans le monde réel. A l’image des cyberdjihadistes, Anonymous est mouvant, constitué de plusieurs groupuscules disparates qui se sont alliés par le passé dans une lutte contre l’Eglise de scientologie ou les «ennemis de WikiLeaks». A partir des 9 et 10 janvier donc, les hacktivistes passent à l’offensive. Toujours sur le site Pastebin, ils publient les adresses de plusieurs centaines de comptes Twitter en français, en anglais et en arabe. Mais aussi les adresses de profils Facebook. Anonymous les présente comme appartenant à des extrémistes islamistes. La majorité de ces comptes ont été bloqués alors que d’autres continuaient à fonctionner. Par cette action, le collectif entend attirer l’attention du public et des autorités sur tous ceux qui soutiennent ouvertement sur Internet les actes terroristes contre Charlie Hebdo. Les opérations se discutent sur le chat IRC (l’un des nombreux protocoles de communication sur Internet) «Anonops». Lundi, on dénombrait plus de 200 canaux de discussions multilingues de ce type. La participation nécessite une connexion VPN (Virtual Private Network), ainsi que le navigateur Tor pour garantir l’anonymat des échanges. Sur le canal francophone de l’opération, hacktivistes et djihadistes se livrent une cyberguerre intense. Le pseudonyme «Something» écrit: «Sérieux, y en a combien des twitter djihadiste la, j’ai l’impression que ça n’en fini plus…» (sic). La communauté s’organise comme elle le peut. Plusieurs dizaines d’Anonymous listent les cibles sur un document partagé en annexe. On dénombre plusieurs milliers de comptes Twitter et Facebook. Mais aussi les adresses des sites internet d’organisations et de sociétés désignés par le collectif comme appartenant aux djihadistes. Comment en être sûr? Lavandina, membre de l’opération francophone, reconnaît qu’«aucun membre» de son équipe ne parle arabe. «On utilise Google Translate. Puis nous scannons le contenu de chaque cible pour nous assurer qu’elles appartiennent à des organisations djihadistes: photos de personnes égorgées, enfants morts, drapeau djihadiste, menace explicite.» D’autres membres pénètrent ces cibles à la recherche de failles qu’ils pourront exploiter pour les mettre à plat. L’autre technique vise à collecter tous les comptes Twitter utilisant le hashtag en arabe #Etat islamique. Hier, lors de notre passage sur le canal IRC, la traque djihadiste s’orientait sur le site Kavkazcenter.com. Les Anonymous s’attelaient à collecter toutes les informations (identité de l’administrateur par exemple) qui pourraient les mener vers d’autres pistes. Les comptes ciblés sont ensuite bloqués. Cette riposte est «éphémère, car les djihadistes recréent aussitôt de nouveaux comptes, écrit Lavandina. Mais nous voulions leur taper sur les doigts.» La riposte djihadiste ne s’est pas fait attendre. Quelques heures seulement après le début de l’opération #OpCharlieHebdo, les activistes islamistes ont contre-attaqué avec «une telle maîtrise et une telle rapidité qui prouvent que nous combattons des professionnels», souligne Sonic sur le chat. Les djihadistes ont aussitôt recréé de nouveaux comptes sous une autre identité. Parallèlement, ils ont orienté des attaques informatiques contre des centaines de sites internet d’institutions françaises. On citera celui du Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane, le CHU de Strasbourg, le Palais des Papes à Avignon, la ville de Tulle ou la fondation Jacques Chirac. Mais aussi le site du lycée Charles de Gaulle à Dammartin-en-Goële, la ville où les frères Kouachi se sont retranchés. L’opération #OpCharlieHebdo suscite la controverse parmi les experts en sécurité informatique qui estiment que de telles actions peuvent nuire au déroulement des enquêtes. Une inquiétude qui ne freine pas la détermination du collectif puisque celui-ci entend poursuivre ses actions ces prochains jours.

THEME 10 - 2 : Rabroué par Google, Microsoft se met à jour avec un Patch Tuesday léger Source, journal ou site Internet : ZDnet Date : 14 janvier 2015 Auteur : Guillaume Serries Adressé par André Dulou

Business : Le Patch Tuesday de Microsoft livré hier se focalise sur Windows. Il contient une mise à jour de sécurité jugée critique par l’éditeur de Redmond. La faille révélée il y a quelques mois par Google est également comblée. Les mises à jour de sécurité concernent Widows (les versions Windows Vista, Windows 7, Windows 8 et 8.1, ainsi que Windows RT) et Windows Server (les versions Windows Server 2003, 2008 et 2012). Une vulnérabilité signalée critique, nommée CVE-2015-0014 et notifiée MS15-004, est comblée. Cette faille se trouve dans le protocole Telnet, utilisé connecter des ordinateurs distants et des serveurs. La faille portait sur la saturation de la mémoire tampon de Telnet, rendant possible l’exécution de code à distance. Mais ce Patch Tuesday est également l’occasion de revenir sur l’âpre compétition que se livrent Mcrosoft et Google sur le terrain des systèmes d’exploitation. Le bulletin MS15-004 décrit en effet une vulnérabilité dans Windows 8.1, qui avait été signalée le 30 septembre dernier à Microsoft par l'équipe Project Zero de Google. Google avait publié les détails de la vulnérabilité, affirmant avoir attendu pendant 3 mois que Microsoft publie un correctif. Les responsables de Microsoft s’étaient alors élevés contre cette manière de présenter les choses, et souhaité plus de coordination entre acteurs du secteur, soulignant que des problématiques de sécurité étaient en jeu. Microsoft n’a pas jugé bon de qualifier par ailleurs cette faille de critique.

Advance Notification Service : la règle est modifiée

Les autres failles recensées et comblées par ce Patch Tuesday concernent trois vulnérabilités Windows permettant des élévations de privilège, deux autres qui permettaient le contournement des fonctions de sécurité de Windows et une qui portait sur le déni de service. Si Microsoft a mis la main à la patte pour Windows, en revanche rien sur Internet Explorer, une première depuis bien longtemps. Il faut enfin souligner que Microsoft a modifié les conditions de diffusion du bulletin de sécurité avancé (Advance Notification Service) des Patch Tuesday, ces derniers étant désormais réservés aux clients de l’entreprise disposant d'un support Premier, ou affiliés à un programme spécifique. Les utilisateurs n'ont pas manqué de faire connaître leur mécontentement à ce sujet.

THEME 10 - 3 : Attentats, le gouvernement demande à Youtube de faire le ménage Source, journal ou site Internet : ZDnet Date : 14 janvier 2015 Auteur : La rédaction Adressé par André Dulou

Sécurité : Des contenus présentés comme "illégaux" liés à la vague terroriste qui a frappé la France la semaine dernière ont été effacés de YouTube, confirme Google. En attendant que le gouvernement mette en place (ou pas) de nouveaux dispositifs pour limiter la propagation des idées et contenus radicaux (quels qu'ils soient) sur la Toile, des mesures d'urgence ont été prises récemment. En ligne de mire : YouTube sur lequel on peut trouver tout un tas de vidéos liées aux actes terroristes de la semaine dernière. Certains de ces contenus, présentés comme "illégaux" ont donc été effacés de la plate-forme sur demande des autorités de l'Etat, confirme Google France, qui ne semble pas avoir traîné en la matière.

Juste équilibre "On a eu quelques demandes ce weekend supprimer des vidéos illégales et on l'a fait le plus rapidement possible", a déclaré à France Info Nick Leeder, le patron de Google France. Mieux, Google aurait mis en place "un dispositif" pour aider les autorités à identifier/contrôler ces contenus. "On travaille toujours avec les forces publiques concernant la sécurité, et un dispositif a été mis en place pour les aider la semaine dernière." Et d'ajouter que Google "supprime automatiquement" les contenus lorsqu'ils ne correspondent pas à sa politique, notamment en matière d'incitation au terrorisme. Face aux inquiétudes concernant la liberté d'expression et la censure, Google France assure vouloir "trouver le bon équilibre entre la surveillance pour la protection des gens, et la liberté d'expression". "Le débat commence en France, nous verrons s'il y a des changements et s'il y a un changement dans la loi, nous la suivrons".

THEME 10 - 4 : Firefox 35 : cap sur les services et applications Source, journal ou site Internet : Silicon Date : 14 janvier 2015 Auteur : David Feugey Adressé par André Dulou

Communication temps réel, applications web et partage de pages sont au menu de Firefox 35, la dernière version en date du navigateur web de la Fondation Mozilla. Le navigateur web Firefox passe en version 35. Cette mouture met l’accent sur les services. Elle propose tout d’abord une version améliorée de Hello, solution de communication voix et vidéo basée sur des technologies web et créée en coopération avec l’opérateur Telefonica. Lancer une conversation sera maintenant plus facile. Il est à noter que cette technologie est compatible avec Firefox, mais aussi Chrome et Opera. Votre correspondant n’a donc pas besoin d’installer le butineur de la Fondation Mozilla pour participer à une conversation. Share permet de partager une page web aisément, sans quitter la fenêtre en cours. Différents services sont proposés, dont les réseaux sociaux comme Facebook, Google+, LinkedIn ou encore Twitter. Dernière avancée, la mise en place d’un lien vers la Firefox Markeplace, un concurrent direct du Chrome Web Store qui référence des applications web compatibles avec Firefox (cette offre est accessible actuellement en mouture bêta). À noter enfin, la mise à niveau du lecteur de PDF interne et une refonte du champ de recherche.

Failles critiques corrigées

Cette mouture de Firefox corrige plusieurs failles de sécurité : 9, dont 3 sont d’un niveau critique et permettront donc la prise de contrôle de votre machine à distance. La mise à niveau de Firefox devra donc être réalisée assez rapidement. L’une de ces failles critiques touche directement le WebRTC, utilisé par des applications comme Hello.

THEME 10 - 5 : Premiers pas en Inde du smartphone Samsung Z 1 sous Tizen Source, journal ou site Internet : silicon Date : 14 janvier 2015 Auteur : Jacques Cheminat Adressé par André Dulou

Après deux ans d’attente, le premier smartphone de Samsung sous l’OS Tizen est sorti en Inde. Le Z1 s’adresse au marché émergent. Tizen commence à prendre de l’importance dans l’offre de Samsung. Le groupe high-tech sud-coréen ne cache pas sa volonté d’exploiter cet OS alternatif pour prendre ses distances vis-à-vis d’Android. Il l’a déjà implémenté dans des montres connectées (la Gear 2 début 2014 ; la Gear S au cours de l’été) et l’intégrera dans ses Smart TV génération 2015. L’influence de Tizen s’étend aussi à l’univers des smartphones avec le modèle Z1. Tout juste lancé en Inde, ce 4 pouces (800 x 480 pixels) se positionne en entrée de gamme, à 5700 roupies, soit environ 78 euros. Doté d’un processeur bicoeur (2 Cortex-A7 à 1,2 GHz ; solution graphique Mali-400) associé à 768 Mo de RAM, il dispose de 4 Go de mémoire interne extensible grâce à une carte microSD, d’un capteur d’images de 3,1 mégapixels et d’une batterie de 1500 mAh. Sous le capot (112 grammes pour 9,7 millimètres d’épaisseur, l’écran ayant la particularité d’occuper moins de 60 % de la surface disponible en façade), on retrouve une plate-forme de connectivité alliant 3G (HSPA+ à 42 Mbit/s), WiFi 802.11n et Bluetooth 4.1. En revanche, pas de NFC. C’était pourtant l’une des fonctionnalités dont le produit devait être équipé à l’origine. Tout du moins si on considère que Samsung évoque des smartphones Tizen depuis près de deux ans, selon nos confrères d’ITespresso.

Une réorientation marché pour Tizen

Début 2013, il était question d’un modèle haut de gamme… qui n’est jamais sorti. Orange devait être dans la boucle pour le deuxième semestre. A la mi-2014, le discours a glissé en milieu de gamme avec un certain Samsung Z, présenté à l’occasion de la Tizen Developer de San Francisco. Le lancement en Russie de ce 4,8 pouces doté d’une puce Exynos quadricoeur et d’un modem 4G semblait acté. Samsung avait même organisé, pour l’occasion, un concours de développement d’applications. Mais aux dernières nouvelles, le projet n’a toujours pas abouti. Avec le Z1, Samsung se lance sur un tout autre segment de marché : les pays à économie « émergente », où la demande en téléphones mobiles – et plus particulièrement en smartphones – reste soutenue. Google a d’ailleurs mis en place une stratégie dédiée à travers Android One, déclinaison de son système d’exploitation mobile. Pour avancer ses pions en Inde, Samsung vante la « légèreté » et la « rapidité » de Tizen, notamment pour la navigation Web. Non sans inclure des contenus exclusifs : musique en streaming, films de Bollywood… Une offre cruciale face à Android, qui compte plus d’un million d’applications dans sa logithèque.

Un écosystème en pleine construction

Issu de la fusion de MeeGo – lui-même issu de Nokia Maemo et Intel Moblin – et LiMo (Linux Mobile), Tizen est également vanté pour son interopérabilité à travers HTML5. C’est l’un des principaux objectifs que s’est fixés la Tizen Association, qui chapeaute le développement de l’OS avec le concours de constructeurs, d’opérateurs et d’éditeurs de logiciels indépendants (ISV). L’écosystème de partenaires continue de s’élargir et des projets collaboratifs voient le jour, à l’image d’Automotive Grade Linux, qui vise la voiture connectée sous la houlette de la Fondation Linux. Mais dans l’état actuel, Tizen ne s’est pas encore fait une place significative sur le marché, alors que certains analystes y voyaient, il y a encore deux ans, « l’OS alternatif numéro un à court terme ».

11/ JOUR Par JOUR ... le 14 janvier 2015 THEME 11 - 1 : Evénements dont c’est aujourd’hui l’anniversaire Source, journal ou site Internet : l’internaute histoire Date : 14 janvier 2015 Auteur : Adressé par André Dulou

1526 14 janvier François Ier signe le traité de Madrid Prisonnier de Charles Quint depuis février 1525, François Ier signe le traité de Madrid afin d’être libéré. Il s’engage alors à céder la Bourgogne et à renoncer à toutes ses prétentions sur l’Italie. Toutefois, au lendemain même de sa libération, en mars 1526, le roi de France ne respectera aucune des clauses du traité, alors qu’il a laissé en Espagne ses deux fils en otage.

1676 14 janvier Pier Francesco Cavalli, compositeur et organiste italien (Crema, 1602 - Venise, 1676), maître de chapelle à Saint-Marc, auteur de 45 opéras Pier Francesco Caletti-Bruni choisit comme pseudonyme le nom de son mécène Francesco Cavalli. Il commence sa carrière musicale dans la ville de Venise en devenant chanteur à la basilique Saint-Marc. Il accède ensuite au poste d'organiste puis de maître de chapelle. Parallèlement il écrit des opéras et devient un compositeur très réputé. Il voyage à Paris et organise des représentations de l'opéra Xerse ainsi que de l'Ercole Amante. Au cours de sa vie, il compose 45 opéras.

1731 14 janvier Création de la Compagnie suédoise des Indes orientales La Compagnie suédoise des Indes orientales est fondée le 14 janvier 1731 et dissolue en 1813. L'objectif de cette structure est d'établir une relation commerciale entre le port suédois de Göteborg en Suède et les terres situées à l'Est du Cap de Bonne Espérance. La compagnie regroupe les plus grands marchands du pays. Plus d'une centaine d'expéditions maritimes auront lieu, essentiellement vers la Chine.

1742 14 janvier Décès de l'astronome britannique Edmond Halley L'ingénieur et astronome britannique Edmond Halley décède à Greenwich. Il est célèbre pour avoir été le premier à déterminer la périodicité de la comète de 1682. En 1705, il publie ses résultats dans l'ouvrage "Synopsis de l'astronomie des comètes". Après sa mort, la comète étudiée revint effectivement dans les lieux et à la date annoncée, si bien que les astronomes la nommèrent Comète de Halley en hommage à ses travaux. Il a été également été le collègue et l'ami d'Isaac Newton, pour qui il rédigea la préface de son célèbre ouvrage, Principia.

1753 14 janvier Décès de Georges Berkeley Le 14 janvier 1753, Georges Berkeley meurt à Oxford, chez son fils. Né en Irlande le 12 mars 1685, le fameux philosophe anglais suit de longues études avant d'être ordonné prêtre de l'Eglise anglicane en 1710. Après un tour en Amérique, où il espérait fonder un collège pour les futurs prêtres et missionnaires anglicans, il retourne passer sa retraite en Angleterre. Il est surtout connu pour sa théorisation de l'idéalisme empirique.

1766 14 janvier Début du règne de Christian VII Le règne de Christian VII, roi du Danemark et de Norvège, débute le 14 janvier 1766. Mentalement dérangé et torturé par des crises de paranoïa et d'automutilation, le souverain abandonne son pouvoir à son médecin, également amant de la reine, Johann Struensee, puis le fait décapiter en 1772. De plus en plus atteint, il laisse la régence du royaume à son fils, Frédéric VI en 1784. Il meurt le 13 mars 1808.

1797 14 janvier Bataille de Rivoli Les troupes du général Napoléon Bonaparte l'emportent contre les autrichiens du baron d'Alvinczy. Cette victoire entraîne la chute de Mantoue que l'Autriche était partie délivrer, et la reddition du général Wurmser. Alvinczy laissera dans la débâcle près de 5 000 prisonniers aux troupes françaises.

1814 14 janvier Le Danemark cède la Norvège à la Suède L'ancien maréchal napoléonien et Prince régent de Suède, Jean-Baptiste Charles Bernadotte, signe avec le Danemark la paix de Kiel. Par ce traité, le Danemark doit céder la Norvège à la Suède. En 1818, Bernadotte deviendra roi de Suède succédant au roi Charles XIII, sous le titre de Charles XIV. Il est le fondateur de l'actuelle dynastie suédoise.

1836 14 janvier Naissance d'Henri Fantin-Latour. Henri Fantin-Latour, de son vrai nom Ignace Henri Jean Théodore Fantin-Latour, est né le 14 janvier 1836 à Grenoble. Il est connu pour ses qualités de peintre réaliste ainsi qu'intimiste et de lithographe. En 1854, il fait son entrée dans l'école des beaux-arts. Il fait aussi parti du groupe "1863". De ce groupe surgira l'impressionnisme. Durant toute sa carrière, il réalise de nombreux tableaux, notamment des natures mortes. La plupart de ses œuvres se trouvent aujourd'hui au musée d'Orsay de Paris ainsi qu'au musée des Beaux-Arts de Lyon. Il décède le 25 août 1904 à Buré.

1850 14 janvier Naissance de Pierre Loti, écrivain français. Pierre Loti entre à l'École navale de Brest en 1867. Après ses études, il débute sa carrière dans la Marine française et embarque pour une campagne en Amérique du Sud ainsi qu'en Afrique. Parallèlement à sa carrière militaire, il écrit de nombreuses œuvres, la plupart dérivant de ses voyages. Il parcourt le monde entier et aborde un pays différent dans chacune de ses œuvres. Il meurt le 23 juin 1923.

1858 14 janvier Attentat raté contre Napoléon III L'empereur Napoléon III et l'impératrice Eugénie échappent de peu à un attentat à la bombe perpétré par le révolutionnaire italien Felice Orsini. L'explosion cause la mort de 8 personnes et fait 150 blessés. Orsini, partisan de la réunification italienne, reprochait à l'empereur d'entraver l'unification de son pays. Il sera condamné à mort et guillotiné le 13 mars.

1867 14 janvier Décès du peintre Jean Auguste Dominique Ingres Le peintre et dessinateur français Jean Auguste Dominique Ingres meurt à Paris à l'âge de 86 ans. Elève talentueux de David en 1797, inspiré par les maîtres florentins comme Raphaël ou la littérature et la mythologie, son style, affilié au néoclassicisme, transparaît au travers de lignes fluides et épurées qui cherchent à transcender le simple respect du « rendu » précis du modèle. Exécutant de Napoléon, il fut célébré pour ses portraits, nus et paysages, tels la "Grande Odalisque" (1814), "Le Bain turc" (1863) ou "Thétis implorant Jupiter" (1811). Montauban (Midi-Pyrénées), ville où il vint au monde le le 17 août 1780, est connue depuis sous le nom éponyme de « cité d'Ingres ».

1900 14 janvier Première de "La Tosca" L'opéra en trois actes de Giacomo Puccini est donné pour la première fois à Rome au Teatro Costanzi. Adapté de la pièce de Victorien Sardou, l'opéra de Puccini transforme un drame amoureux classique en un chef d'œuvre d'art lyrique. Il s'imposera au public populaire du monde entier.

1914 14 janvier Naissance du "fordisme" Le constructeur automobile américain Henry Ford instaure une nouvelle méthode de travail: le montage à la chaîne. Grâce à cette innovation, le temps de construction de la Ford "T" est considérablement réduit : il passe de 6 heures à 1h30. La productivité de l'usine est multipliée par 4. L'ouvrier est désormais statique et assemble les pièces qui défilent devant lui, le Fordisme est né.

1942 14 janvier Clôture de la conférence Arcadia La conférence Arcadia s'est tenue à Washington entre le 22 décembre 1941 et le 14 janvier 1942. Elle a permis aux chefs des États britannique (Churchill) et américain (Roosevelt) d'éditer un certain nombre de décisions communes. C'est dans le cadre de cette conférence notamment qu'a été éditée la stratégie Germany First, déterminant clairement l'Allemagne comme l'ennemi à vaincre en priorité. Par ailleurs, cette conférence a également été l'occasion de mettre en place les fondements de l'ONU.

1943 14 janvier Début de la conférence de Casablanca aussi appelée Conférence d'Anfa Le président américain Roosevelt et le Premier ministre anglais Churchill se réunirent avec les généraux français Henri Giraud et Charles de Gaulle à l'hôtel Anfa, du 14 au 24 janvier 1943 à Casablanca. Staline fut invité mais ne se joignit pas à eux. Cette conférence fut l'occasion d'un début de réconciliation entre les deux généraux qui devaient diriger ensemble les forces armées françaises. Les Alliés décidèrent ainsi de continuer à apporter leur soutien à l'Union soviétique et fixèrent le lieu des débarquements en Italie (1943) et en France (1944).

1962 14 janvier Premiers accords sur la PAC Dans le cadre du traité de Rome, les six Etats membres se mettent d’accord sur l’union douanière et la mise en place plus rapide d’une Politique agricole commune (PAC). En unifiant leurs économies agricoles, les Six prévoient notamment une amélioration de la productivité agricole, une "stabilisation des marchés" nationaux, la "garantie de sécurité des approvisionnements" et l’assurance "d’un niveau de vie équitable des populations agricoles". Les différents Etats doivent alors s’appuyer sur une politique favorisant les produits issus du marché commun européen. Même si la PAC contribuera à faire de l’Europe l’un des plus grands exportateurs du monde, elle se heurtera à de nombreux conflits entre les Etats et connaîtra plusieurs crises. Elle sera plusieurs fois réformée.

1963 14 janvier Europe : de Gaulle rejette la Grande-Bretagne Au cours d'une conférence de presse donnée à Paris, le président de la République française définit les grands axes de la politique étrangère du pays. Il exprime en premier lieu sa ferme opposition à l'entrée de la Grande-Bretagne dans le marché commun européen (CEE). Le chef de l'Etat justifie sa position en affirmant que "la nature, la structure, la conjoncture, qui sont propres à l'Angleterre diffèrent de celles des Etats continentaux". Il se méfie surtout des solides relations que la Grande-Bretagne entretient avec les Américains. Dans la même conférence de presse, il réaffirmera d’ailleurs l'autonomie de la défense nucléaire française face aux Etats-Unis. Bien que ses partenaires y soient favorables, il posera une nouvelle fois son veto à l’entrée de la Grande-Bretagne dans le CEE en 1967

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1986 14 janvier Drame sur le Dakar Lors de la 8ème édition du Paris-Dakar, un hélicoptère piloté par François-Xavier Bagnaud transportant deux journalistes français, l'organisateur du rallye Thierry Sabine et le chanteur Daniel Balavoine, heurte une dune et explose à 8 kilomètres de Gourma-Rharous, au Mali. Tous les occupants de l'appareil sont tués. Surpris par la nuit (vers 18h30) le pilote aurait voulu se poser mais l'hélicoptère pris dans une tempête de sable s'est écrasé. La direction de l'épreuve est reprise par le père de Thierry Sabine, Gilbert. Daniel Balavoine avait participé à deux reprises à la course. A bord de l'hélicoptère du Dakar, Balavoine supervisait l'installation de pompes à eaux dans des villages africains.

1990 14 janvier Perrier rappelle 72 millions de bouteilles Suite à l’annonce de la découverte de traces de Benzène dans douze bouteilles de Perrier aux Etats-Unis, l’entreprise annonce, par mesure de sécurité, le retrait de 72 millions de bouteilles du marché. L’événement prend alors de l’ampleur et Perrier détruira en tout quelque 280 millions de bouteilles dans le monde. Les résultats pour Perrier sont catastrophiques avec une baisse de 35% du nombre de bouteille écoulée dans l’année par rapport à 1989. Perrier sera racheté deux ans plus tard par Nestlé.

12/ REVUE de PRESSE INTERNATIONALE en langue étrangère THEME 12 - 1 : Why Obama was probably right not to go the Paris rally Source, journal ou site Internet : The Washington Post Date : 14 janvier 2015 Auteur : Kathleen Parker Adressé par Jean-Claude Tourneur

From the left : Israel's Prime Minister Benjamin Netanyahu, Mali's President Ibrahim Boubacar Keita, France's President, Germany's Chancellor Angela Merkel, EU President Donald Tusk, Palestinian President Mahmoud Abbas, King Abdullah of Jordan and Queen Rania Al Abdullah march during a rally in Paris, France, Sunday, Jan. 11, 2015. (Philippe Wojazer/AP) If we can be serious for a moment: The president made an error in judgment by not sending someone with a higher profile than our ambassador to join world leaders Sunday at a solidarity rally in Paris. The White House has admitted the error.

This more or less sums up the news of the past two days, but you wouldn’t guess it from the coverage and commentary. Based on the nearly 24-hour rehashing of the administration’s failure to assume a more important role at the rally, you’d think the United States had dropped out of NATO. I’m not usually mistaken for an Obama advocate, but I’m finding it difficult to embrace the direness of his uncharacteristic disobedience to stagecraft. The lead headline in Monday’s New York Daily News instructed the president: “You let the world down.” Really? The United States has been leading the world in the fight against terror for well over a decade, and the president let down the world by not appearing at a rally?

Tributes, marches held in France after terror attacks

Don’t get me wrong. The rally was important. Beautiful and profound, it was a consummate expression of the modern world’s commitment to end the madness of terrorism. I loved every moment of it and, as both a reporter and a member of the human race, which are not always mutually exclusive, I longed to be there I also would have enjoyed seeing our president among the 44 leaders who attended. But who really doubts the United States’ commitment to fighting terrorism or supporting the French in this moment of crisis? Certainly not the French. Not the terrorists. And certainly not our military men and women who have sacrificed blood and limb in the fight. Thus, it seems we might reserve our high dudgeon for the murderous actors rather than the administration’s decision to send only U.S. Ambassador Jane Hartley. Poor Hartley. She has been so minimized by President Obama’s critics that chopped liver sneers with contempt. Realistically, it is entirely possible that Obama’s advisers considered the terrorist threat in France sufficient to keep him away — not out of fear or lack of courage, as some commenters have suggested, but out of an abundance of caution. As important as all leaders are in the conduct of man’s moment on the planet, none is as important to the enemies of freedom as the president of the United States. Obama the man may not be able to alter the position of stars or rewind the tides, but Obama the president can move crowds — or inspire havoc. All it takes is just one of the thousands of jihadists believed to be living in France to pull a stunt with the U.S. president in attendance and the world teeters. Moreover, anyone who has traveled with a president knows that preparations are elaborate and time-intensive. Dozens upon dozens of people work weeks or months in advance to plan and arrange such an expedition, coordinating security in the host country, mapping routes and timing details to the minute. One reporter in Monday’s White House news briefing pointed out that Obama was able to get to Nelson Mandela’s memorial service on short notice. Why not Paris? Press secretary Josh Earnest responded that the Mandela memorial plans had been in the works for years. Spoiler alert: Reporters write important people’s obituaries long before those people die, as well. More to the point, South Africa hadn’t just suffered a terrorist attack. In fact, it was such a relaxed occasion that one would have been comfortable taking selfies in the middle of the ceremony. In the grand scheme of things, Obama’s calculation may be unpopular but was probably the right one. No disrespect to France’s ability to handle security around an enormous crowd while still reeling from a terrorist attack, but Obama’s presence unquestionably would have added several more layers of concern, logistical headaches and, not inconceivably, imposed greater risk for the throng. Attorney General Eric Holder, who was in Paris at the time, would not have been so problematic. Or Vice President Biden could have made the trip. In hindsight, one of them should have filled the void. But beyond the historic optics, there was no rational reason to expect the president to be there. In fact, one could reasonably argue that his going would have been a dereliction of duty, given the potential risks. What France and other nations need from us is support, sympathy and, most of all, intelligence. Symbolic gestures have their place in diplomacy and war, but sometimes the wiser act is playing it safe.

THEME 12 - 2 : The Wrong response to Charlie Hebdo Source, journal ou site Internet : The Washington Post Date : 14 janvier 2015 Auteur : David Ignatius Adressé par Jean-Claude Tourneur

A resident enters a building as a member of the French military secures the street across from to a Jewish synagogue in Paris as part of the highest level of "Vigipirate" security plan after last week's attacks by Islamist militants. (Youssef Boudlal/Reuters)

In the days after the deadly attack on the Paris publication Charlie Hebdo, France declared “war” on terrorism, 10,000 French paramilitary police took to the streets and U.S. conservatives chided President Obama for not leading this new war against jihadists. Sorry, but this war-on-terror mobilization is the wrong response to the Charlie Hebdo tragedy. It would repeat mistakes the United States made in its reaction to Sept. 11, 2001. Watching the jihadist fire raging on the Internet and in lone-wolf attacks in Paris and other cities, frightened citizens (and opportunistic politicians) want a top-down command response. It’s tempting to imagine a 21st-century version of a “mighty Wurlitzer,” as the CIA dubbed its covert anti- communist messaging in the late 1940s and ’50s. Such propaganda strategies are understandable, but they’re also wrong. What’s a convincing counterterrorism message? Listen to Malek Merabet, a Frenchman of Algerian descent who eulogized his brother Ahmed, a policeman slain in the Paris attacks. He said after the funeral: “My brother was Muslim, and he was killed by people who pretend to be Muslims. They are terrorists, that’s it.” After the Paris tragedy, terrorism analysts found links to al-Qaeda in Yemen and the Islamic State. But rather than seeing this as a directed conspiracy, it may be more useful to analyze the street- gang and prison connections of Said and Cherif Kouachi, the Charlie Hebdo gunmen, and Amedy Coulibaly, the man who attacked the kosher deli. French press accounts suggest the trio are closer to what former CIA officer Marc Sageman calls “leaderless jihad” than the 9/11 model of core al-Qaeda. “The role of religion in all of this is dangerously exaggerated,” says a former State Department official who now organizes private-sector efforts to counter extremism. “When we get stuck in a religious debate we are never going to win, we miss the point, which is that extremists are offering young people a sense of belonging, an outlet for adventure, and some kind of enhanced status. To combat this, we have to appeal to them as young people more than we have to appeal to them as Muslims.” What has the United States learned from a decade of debilitating battles against al-Qaeda? Over the past week, I’ve put that question to counterterrorism experts in the White House and across government, and I’ve gotten some pointed answers. First, the United States isn’t a credible voice in telling Muslims what real Islam is all about. The pushback against violent extremists has to come from religious centers in Egypt, Saudi Arabia and elsewhere in the Muslim world. A good example of what’s needed was Egyptian President Abdel Fatah al-Sissi’s recent call for a “religious revolution” against violent extremism. U.S. technology can help drive such messages through social media, but America cannot be the originator. Second, U.S. officials have learned that the best domestic programs for combating violent extremists are bottom-up efforts where local law enforcement works with Muslim and other community organizations. When three teenage girls from Denver were radicalized online and wanted to fight in Syria last year, the local Muslim community saw the warning signs and they were stopped. At a later community meeting, an official from the National Counterterrorism Center showed pictures of a knife, a gun and a cellphone — and warned that the phone was potentially the most dangerous. Cooperation between police and local Muslim leaders will be the centerpiece of a White House meeting Feb. 18 on countering violent extremism. The session will examine success stories in Boston, Los Angeles and Minneapolis. Officials are realizing that there is a continuum between youth-gang criminal activity and terrorist mobilization. According to Australian analyst Sam Mullins, “Terrorists must acquire criminal skill sets in order to be able to perform their role successfully.” A third lesson learned is that effective messaging against terrorism must use social media to create what one U.S. official calls a “network of networks.” An example is the “Against Violent Extremism” network sponsored by Google Ideas in 2011. It now includes 300 former jihadists, gang members and radical nationalists who provide online counseling to potential extremists. One innovative British project is “Abdullah-X,” created by a former jihadist. When a youth in Britain searches the Internet for information about traveling to Syria for jihad, he can get a targeted ad with an animated cartoon figure countering extremism. Says one cartoon installment: “You have to kill others to make your world purer. This is what you think Islam is? Are you for real?”

THEME 12 - 3 : SpaceX CEO Elon Musk wants to shake up satellite industry Source, journal ou site Internet : spacedaily Date : 13 janvier 2015 Auteur : Brooks Hays Adressé par Jean-Claude Tourneur

Elon Musk wants to grow the presence of SpaceX in the satellite communications industry. Establishing a profitable satellite operation would bring in the kinds of stable revenue streams that Musk needs to pursue more adventurous missions -- like a manned colony on Mars. But Musk says a cozy relationship between the U.S. Air Force and other aerospace and defense industry contractors is preventing his company's expansion. Musk and his company have filed suit against the agency its primary private partner, the United Launch Alliance, arguing the two have conspired to create a monopoly on the $70 billion satellite launching industry.

Speaking in an audio interview with Bloomberg Businessweek from SpaceX headquarters in Hawthorne, California, on Tuesday, Musk said his company had no choice to move forward with the lawsuit, as Air Force officials continue to stall on the approval of the company's Falcon 9 rocket. "The people fighting it [Falcon 9 certification to bid for military launches] are really in the bureaucracy of the Pentagon, and the procurement officers, who then go and work at Boeing and Lockheed Martin, the prime contractors -- which has actually happened," Musk said. The Falcon 9 has been approved by NASA to launch resupply missions to the International Space Station, but it hasn't been green-lighted to launch high-value satellites. Part of Musk's plan for his satellite production operation includes construction of a satellite design and engineering plant in Seattle, Washington. Musk said the plant would employ just 60 at first, but that its workforce could quickly grow to several hundred or perhaps a thousand people. "We're going to try and do for satellites what we've done for rockets," Musk said. Musk is hopeful that 2015 is another big year for his companies. SpaceX continues to get closer to perfecting its reusable rocket technology, and Musk's electric car company Tesla is preparing to release its latest vehicle, the Model X -- complete with autonomous driving capabilities.

THEME 12 - 4 : Obama Again Pushes Cybersecurity Info Sharing With Businesses Source, journal ou site Internet : The Voice of America Date : 13 janvier 2015 Auteur : Alex Villareal Adressé par Jean-Claude Tourneur

U.S. President Barack Obama talks next to Secretary of Homeland Security Jeh Johnson (L) at the National Cybersecurity and Communications Integration Center in Arlington, Virginia, Jan. 13, 2015. U.S. President Barack Obama is calling for new cybersecurity legislation to promote greater information sharing between the government and private companies. Speaking Tuesday at the government's National Cybersecurity and Communications Integration Center, the president said it is now "too hard" sometimes for the two sides to exchange information because of legal and liability issues and companies' concerns about revealing their vulnerabilities. Obama said he raised the issue Tuesday with leaders in the new Republican-controlled Congress, including House Speaker John Boehner and Senate Majority Leader Mitch McConnell, and that they all agreed "this is a threat that has to be addressed." The U.S. leader said he is "confident" bipartisan legislation can be crafted soon that would protect companies that share cyberthreat information from lawsuits, as well as ensure the government protects privacy and civil liberties even as it works to protect the nation's information networks. He urged Congress to fully fund the Department of Homeland Security "without delay," saying U.S. national security "should never be subject to partisan political games." The president's push comes one day after hackers attacked the Twitter and YouTube accounts of the U.S. Central Command, which oversees U.S.-led airstrikes on Islamic State insurgents in Iraq and Syria. The hackers said they were loyal to the Islamic State. It also follows in the wake of the November 24 hacking of Sony Pictures Entertainment - an attack Obama said Tuesday destroyed data and computer hardware that will be "very costly" for Sony to clean up. Obama said Monday's hack of the military social media accounts has had no impact on military operations and appears not to have leaked any classified information. But he said the investigation is ongoing and it is a reminder that cyberthreats are "an urgent and growing danger." The White House said the new cybersecurity legislation would also require companies to notify consumers about data breaches, several of which have hit large U.S. retailers in recent months. The measure would also criminalize the sale of stolen information. Similar legislation has already stalled in the U.S. Congress. Civil libertarians have objected to giving the government too much oversight over consumers' private financial information, while some conservative lawmakers have voiced concerns about the possible creation of another government agency. Obama said the White House will convene a summit on cybersecurity and consumer protection next month at Stanford University in California. He said the discussion will bring together people from all sides of the debate to make sure these issues are worked through "in a public, transparent fashion."

THEME 12 - 5 : A new US arms embargo on Turkey ? Source, journal ou site Internet : Daily News Date : 13 janvier 2015 Auteur : Burak Bekdil Adressé par François Jouannet

The Ticonderoga-class cruiser USS Mobile Bay (CG 53) leads the Oliver Hazard Perry-class frigate USS Curtis (FFG38) and the Arleigh Burke-class destroyer USS Russell in formation off the coast of Southern California. It went largely unnoticed in Turkey when the U.S. Congress on Dec. 19, 2014, approved the potential transfer to Taiwan and Mexico of six frigates being decommissioned by the American Navy. Signed into law by President Barack Obama, the Naval Vessel Transfer Act of 2013 authorizes the transfer of the frigates Curts and McClusky to Mexico on a grant basis. The act also authorizes the sale of the frigates Taylor, Gary, Carr and Elrod to Taiwan. All the ships are of the Oliver Hazard Perry class, now being phased out of the U.S. Navy. A story in prominent U.S.-based weekly Defense News said the following: “Gone from earlier versions of the bill are proposed transfers of frigates to Thailand and Pakistan. Those ships were removed from consideration by concerns about the May military coup in Thailand, after which the U.S. government canceled numerous military deals and engagements with the country, and a number of political conditions attached to ongoing military aid to Pakistan.” The story also said the 2012 version of the Naval Transfer Act, containing a number of ships for Turkey, also failed, “largely due to concerns in Congress about Turkish policies.” But which Turkish policies? Ankara thinks that the move could be the precursor of an intention for a wider U.S. arms embargo. “These are almost useless vessels of no strategic importance for the Turkish Navy,” said one senior defense official in Ankara. “The Americans know that the ships would not be great naval assets for Turkey. We think the decision not to transfer the ships to Turkey may be reflecting the likelihood of a broader embargo in the future.” He said the decision not to transfer the ships to Turkey was “apparently the joint work of the Jewish, Greek and Armenian lobbies at work in Washington.” A senior Turkish diplomat said it was not a secret that Turkey and the U.S. have divergent opinions on Turkey’s relations with Israel and how Ankara has handled its policy on joint Israeli-Cypriot and Egyptian-Cypriot efforts to search for hydrocarbons in eastern Mediterranean. “The U.S. move has a naval dimension which prompts us to think that the more imminent problem on the political level is related more to Cypriot hydrocarbons than others,” he said. A defense procurement official in Ankara said any further U.S. move “that may look like an embargo due to political rifts” would trigger reaction and risk U.S. defense business in Turkey. “The unfriendly U.S. move came at a time when our U.S. [and European] allies are trying to convince us that going for a Chinese solution in our air defense program is not a good idea. The timing of the frigate decision is puzzling. The Americans know very well which contracts potentially involving U.S. defense business in Turkey could be jeopardized and how much harm that may make to U.S. industry,” said the official. In September 2013, Turkey selected China Precision Machinery Import-Export Corp. (CPMIEC) to build its first long-range air and anti-missile defense system, but talks with the Chinese contender have not produced a final deal. Prime Minister Ahmet Davutoglu said Jan. 7 that a new, six-month extension would be granted to all three bidders for renewed offers. CPMIEC is competing against a European consortium, Eurosam, and a partnership of the U.S. Raytheon and Lockheed Martin. In the mid-1990s, Turkey and the U.S. experienced a mini crisis after Washington refused to permit the delivery of critical ammunition parts to Turkey, citing human rights violations in Turkey’s fight against the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK).

THEME 12 - 6 : Arctic troops arrive as Russia masses united northern command Source, journal ou site Internet : Russia and India Report Date : 13 janvier 2015 Auteur : Tass Adressé par François Jouannet

Military units are taking up their positions in Russia's Arctic as a newly formed United Strategic Command gathers strength to protect national interests throughout the vast northern territory. Russia is building bases across the icy landscape, reviving and constructing airfields and townships and delivering hardware and life-support systems for the troops. In August, Russia's navy established a Pacific Fleet base on the Arctic Ocean's Wrangel Island, 140 kilometers off the coast of Chukotka peninsula. This advanced plans to build six active communities, assembling servicemen from divisions in western, central and southern Russia. And on Tuesday, a first train carrying a motor rifle brigade of Northern Fleet coastal defense forces arrived - destination Alakurtti, southwest of the Kola peninsula in Murmansk region. Combat training, two barracks and a canteen awaited them, fleet spokesman Vadim Serga told TASS. “Provision of comfortable daily living conditions for personnel of the first Arctic formation is under special control,” Northern Fleet commander Admiral Vladimir Korolev pledged during an inspection there. As the year unfolds, servicemen will be kitted out with clothes to arm them against 60-degree frosts. Snow-and swamp-going vehicles will arrive, Deputy Defense Minister General Dmitry Bulgakov announced in Moscow on Tuesday. Months ahead will lay infrastructure to deliver 10 of 14 planned airfields.

13/ Titres des articles pouvant être demandés à l’adresse [email protected], qui vous les adressera dans la journée de la demande. Ces articles n’ont pu être insérés dans la revue de presse. Pour recevoir un ou plusieurs articles, il suffit d’adresser un message électronique à l’adresse : [email protected];

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