Beate Et Serge Klarsfeld, Les Combats De La Mémoire (1968-1978)

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Beate Et Serge Klarsfeld, Les Combats De La Mémoire (1968-1978) Exposition dossiEr Dossier De presse BEatE Et sErgE KlarsfEld, lEs comBats dE la mémoirE (1968-1978) Serge et Beate Klarsfeld lors de l’ouverture du procès de Cologne contre Lischka, du 7 décembre 2017 au 29 avril 2018 Hagen et Heinrichsohn. Allemagne 23 octobre 1979. Entrée libre Picture Alliance Photo : Wilhelm Leuschner Vernissage presse le 7 décembre 9h30-13h EXPOSITION DOSSIER BEATE ET SERGE KLARSFELD, LES COMBATS DE LA MÉMOIRE (1968-1978) Du 7 décembre 2017 au 29 avril 2018 Entrée libre Vernissage presse le 7 décembre 9h30-13h 50 ans après la gifle administrée par Beate Klarsfeld en 1968 au chancelier ouest-alle- mand Kurt Georg Kiesinger et 40 ans après la publication en 1978 par Serge Klarsfeld du Mémorial de la déportation des Juifs de France, le Mémorial de la Shoah retrace pour la première fois le parcours de Beate et Serge Klarsfeld en faveur des victimes de la Shoah et de la connaissance historique, contre l’impunité d’anciens responsables de la Solution finale et contre l’antisémitisme. Au-delà du combat d’un couple, d’une vie, la décennie 1968-1978 marque un tournant im- portant dans l’évolution de la mémoire de la Shoah en Europe et dans le monde. L’action spectaculaire de Beate et Serge Klarsfeld, menée sur plusieurs continents, exerce un rôle majeur dans ce mouvement vers la reconnaissance. Alors que la guerre froide n’est pas terminée et que le contexte mondial est celui de profonds bouleversements culturels et politiques, le couple Klarsfeld s’engage et bouleverse le regard sur le nazisme et le géno- cide des Juifs en Allemagne et en France. Après la publication de leurs mémoires en 2015, l’histoire et les motivations des engage- ments de Beate et Serge Klarsfeld sont restituées par l’exposition proposée par le Mémo- rial de la Shoah grâce à de nombreux documents et objets inédits, rejoignant celles de toute une génération dont ils deviennent les symboles. Leur influence se poursuit jusqu’à aujourd’hui. Beate et Serge Klarsfeld viennent perturber les obsèques de Xavier Vallat, ancien commissaire général aux questions juives et figure de l’extrême-droite antisémite, à Pailharès. 8 janvier 1972. © Elie Kagan / BDIC 1 « L’ouverture de l’exposition en décembre le 11 février 1980, où la condamnation des PROPOS 2017 marque le 50e anniversaire du début principaux responsables nazis de la Solution D’OLIVIER de la campagne de Beate Klarsfeld contre le finale en France est obtenue de haute lutte chancelier ouest-allemand Kurt Kiesinger, par le couple Klarsfeld. La publication du Mé- LALIEU, ancien directeur-adjoint de la propagande morial en 1978 était destinée à appuyer l’acte commissaire radiophonique du IIIe Reich vers l’étranger. d’accusation du procès de Cologne ouvert de l’exposition Cette date sera aussi celle en 2018 du 40e quelques mois plus tard. anniversaire de la publication du Mémorial des déportés juifs de France par Serge Symboliquement, le cadre de la décennie Klarsfeld. 1968-1978 est affiché, mais son propos sera plus large, en amont en retraçant la jeunesse Son propos est de restituer une décennie de et la rencontre de Beate et Serge ; en aval, en combats portés par le couple formé par Beate évoquant les suites et le bilan de leurs com- et Serge Klarsfeld, depuis l’acte fondateur de bats jusqu’à nos jours. Néanmoins, le cœur la gifle jusqu’au verdict du procès de Cologne, de l’exposition restera bien la décennie 1968- 1978, d’une intensité extraordinaire. En une décennie, Serge et Beate Klarsfeld renouvellent les pratiques militantes et de- viennent des figures de premier plan de la mémoire de la Shoah. Il s’agit de restituer la plénitude de leur ac- tion, sans se limiter à un pays ou à une facette de leurs combats. Car leur démarche est glo- bale et ne peut se résumer à tel ou tel aspect. L’écriture, la recherche d’archives, la traque des anciens bourreaux, l’action judiciaire, le combat pour Israël et contre l’antisémitisme forment un tout. Cette décennie est aussi celle d’un tour- nant dans l’opinion, en France comme à l’étranger, témoignant d’une place nou- velle de la mémoire de la Shoah dans l’es- pace public. Cette décennie, c’est aussi celle de la guerre des six jours en Israël en 1967, des révoltes étudiantes et féministes, celle de l’inauguration du Mémorial d’Aus- chwitz-Birkenau en 1967, celle des cam- pagnes antisémites dans les pays du bloc so- viétique en 1968-1969, d’une extrême-droite menaçante en Allemagne comme en France, de la diffusion de la série Holocauste, de l’affaire Faurisson, de l’émergence d’une mé- moire de la Shoah mondialisée comme celle d’une génération, les Fils et les Filles des Rassemblement devant la maison d’Izieu pour protester déportés juifs… L’action du couple Klarsfeld contre le propriétaire qui a posé des fils barbelés devant la propriété, empêchant les familles de se recueillir, s’inscrit dans ce contexte, le nourrit souvent. 1989. © Elie Kagan / BDIC C’est la toile de fond de l’exposition. » 2 — Que représente la décennie 1968-1978 associations de victimes, par des films vus INTERVIEW dans votre combat pour la reconnaissance par le grand public, tel la série TV Holocauste, DE SERGE de la Shoah et contre l’impunité des par des actions et des campagnes telles que responsables de la Solution finale ? les nôtres, par le génie de Claude Lanzmann, ET BEATE C’est la période la plus combattive, la par les thèses d’histoire consacrées à KLARSFELD plus risquée, la plus riche en évènements la Shoah et apparues après 1980, par la création ou le développement dans de auxquels nous avons participé - 1968 voit la nombreux pays de Centres ou Mémoriaux nomination de Beate pour le Prix Nobel de consacrés à la Shoah, par la compréhension la Paix. En cette décennie, Beate est passée dans le monde occidental de l’ampleur de de l’épuration des nazis de la vie politique la Shoah et des multiples interrogations et allemande à la recherche des criminels interpellations qu’elle lui pose, puisqu’elle a nazis en Amérique du Sud où elle a protesté été forgée en son sein; par les procès des contre les dictatures et au Moyen-Orient où, criminels nazis en Israël, en Allemagne et dans les pays arabes, elle a défendu Israël. en France, par une quantité remarquables Changement de décor, mais pas de cause d’ouvrages et de films documentaires sur puisqu’il s’agissait de réhabiliter l’Allemagne chaque épisode de la Shoah, enfin - et j’en par des actes justes et nécessaires. Quant à oublie dans mon énumération - par les moi, je l’ai aidée à défendre sa cause en tant visites à Auschwitz et par l’enseignement qu’Allemande et j’ai défendu la mienne, celle de la Shoah dans les programmes scolaires, d’un Juif de France, en militant à ses côtés enfin par la création permanente de lieux de pour faire juger les principaux criminels mémoire de la Shoah. allemands impunis coupables d’avoir déporté les Juifs de France. — Pourquoi avoir accepté le projet d’exposition du Mémorial de la Shoah ? — Comment s’est construite la mémoire Parce que c’était une initiative à 100% de la Shoah ? du Mémorial de la Shoah et non la nôtre. Une lente construction par les témoignages Notre vie à Beate et à moi a été associée au des rescapés d’Auschwitz-Birkenau dans Mémorial. Sans le Mémorial, nous n’aurions l’immédiat après-guerre, par les travaux jamais accompli dans cette décennie 1968-78 historiques entamés à cette époque par le ce que nous avons pu accomplir, quand nous CDJC (aujourd’hui Mémorial de la Shoah) étions jeunes. Il a mis à notre disposition ses et par Yad Vashem, par le militantisme des archives et le grand historien Joseph Billig Serge Klarsfeld dans les archives du Centre de Documentation Juive Contemporaine, années 1980, Coll. Klarsfeld 3 nous a soutenus efficacement. Aujourd’hui, et de mémoire entreprise par nous il y a bien nous sommes toujours combatifs, mais âgés longtemps. Nous publions régulièrement des et c’est le Mémorial rénové et rajeuni qui ouvrages historiques précis et rigoureux, nous rend hommage. Notre reconnaissance tel le Mémorial des Enfants Juifs - Vol 2 en au Mémorial s’est toujours exprimée 2016. Nous organisons (en 2002, 2012, 2017) pendant ce demi-siècle ; aujourd’hui c’est les lectures des noms de tous les déportés au tour du Mémorial de nous exprimer sa de tous les convois de mars 1942 à août reconnaissance. 1944 ; lectures qui durent deux ans et qui se déroulent à la date exacte de départ du convoi — Comment s’exprime votre engagement et à midi au Mémorial de la Shoah. aujourd’hui ? Quelles perspectives pour Nous participons à toutes les commémora- votre combat ? tions de la déportation. Notre engagement actuel s’exprime dans Nous intervenons souvent pour donner des plusieurs domaines. Sur le plan national : en conférences, participer à des tables rondes, 2015, nous avons lancé un cri d’alarme dans répondre à des interviews. Beate le fait en la perspective des élections présidentielles Allemagne comme en France ou aux USA. de 2017 sur la possibilité réelle du Front Je fais partie des instances dirigeantes de National de les remporter. En conséquence, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah nous nous sommes engagés pour les deux et j’y préside la Commission «Mémoire et candidats les plus menacés aux élections Transmission» et le Comité de Lecture de régionales, Christian Estrosi et Xavier la collection «Témoignages» de la FMS (70 Bertrand, considérant que si le FN passait volumes déjà publiés) ; je suis membre du dans le Sud Est et le Nord, la menace risquait Conseil International d’Auschwitz et du CA de fort de devenir une réalité en 2017.
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