La Vie Parisienne
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
2004 SAISON 2005 Jacques OFFENBACH LA VIE PARISIENNE OPÉRA TOULON PROVENCE MEDITERRANEE Exposition, universelle à Paris Jacques OFFENBACH LA VIE PARISIENNE Opéra bouffe en 5 actes Livret Henri Meilhac et Ludovic Halévy Mercredi 23 mars 20h00 Vendredi 25 mars 20h00 Samedi 26 mars 14h30 Dimanche 27 mars 14h30 - Direction musicale Jérôme Pillement* Mise en scène Nadine Duffaut Assistant à la mise en scène Franck Licari Chorégraphie Laurence Fanon Décors Emmanuelle Favre* Lumières Philippe Grosperrin* Metella Martine Olmeda* Gabrielle Virginie Pochon* La baronne Valérie Condoluci* Pauline Sophie Haudebourg Mme de Quimper-Karadec Florence Raynal Melle De Folle Verdure Marina Florence Gardefeu Olivier Heyte* Bobinet Patrick Mallette Le baron Francis Dudziak Le brésilien Florian Laconi* Alfred/ Urbain Franck Licari Frick Philippe Talbot* Prosper Henri Murgue Léonie s Michèle Brassart Louise F Sabrine Clavel Clara 1 Karlne Hénot Gontran O Jean-Yves Lange D Joseph S Frédéric Jean Alphonse s:u Marc Malardenti Orchestre et choeur de l'Opéra Toulon Provence Méditerranée Coproduction Opéra Toulon Provence Méditerranée, Opéra Théâtre d'Avignon et des Pays de Vaucluse, Opéra de Marseille, L'Esplanade-Opéra Théâtre de Saint-Étienne, Théâtre du Capitole de Toulouse * Pour la première fois à l'Opéra Toulon Provence Méditerranée r Jacques OFFENBACH (Cologne 1819 - Paris 1880) J Le compositeur le plus populaire du Second Un musicien Allemand à la solide formation Empire Ayant une formation musicale classique Il régna véritablement sur le théâtre parisien effectuée à Cologne, le jeune violoncelliste entre 1855 et 1870, et c'est la guerre Franco- installé en France est devenu un homme de Prussienne qui sonna simultanément le glas de théâtre qui a utilisé ses dons musicaux pour l'Empire et celui du roi du Boulevard. Les mettre sur la scène des histoires légères en parisiens et les visiteurs étrangers se apparence, au caractère ironique et caricatural. Il bousculaient pour assister aux représentations a collaboré avec les meilleurs librettistes de son d'Offenbach, pour entendre sa musique, et ses temps, parmi lesquels on distingue interprètes. particulièrement l'équipe formée par Henri Meilhac et Ludovic Halevy, les futurs auteurs de On peut citer pour exemple le Tsar de Russie qui Carmen. exigea, dès son arrivée à Paris en 1867 pour les festivités de L'Exposition Universelle, de Bien qu'Offenbach ait parfois fait des incursions rencontrer personnellement Hortense dans le passé (Orphée, La Belle Hélène) son thème Schneider, la «Diva assoluta» d'Offenbach. Le de prédilection fut véritablement la vie succès de celui que l'on surnomma, sans ironie contemporaine. Offenbach a évoqué avant tout aucune, le « Mozart des Boulevards » ne fut pas son monde et son époque, il a su tout en les seulement commercial ou populaire car des moquant, fêter, courtiser et séduire ses artistes aussi renommés que Rossini, Meyerbeer contemporains. Partout, jour après jour, on ou Tolstoi se sont associés à l'admiration chantonnait ses refrains, et nuit après nuit, on générale. dansait dans les bals mondains ou populaires sur sa musique. Dans les années 1860, Paris était Une immense production impensable sans lui. Offenbach fut exceptionnellement prolifique, Ses origines composant plus de cent oeuvres scéniques dont une quarantaine sont des opérettes en plusieurs Son père, Isaac Juda Eberst, était appelé «Der actes. Si les farces en un acte comme Ba-ta-clan Offenbacher» parce qu'il était né à Offenbach, un ou L'isle de Tulipatan ont disparu du répertoire, faubourg de Cologne. Isaac changea son nom en les grandes opérettes sont toujours aussi Offenbach alors qu'il travaillait comme attrayantes. professeur de musique et de chant dans sa communauté juive. Son septième enfant, Jakob Il suffit de citer La Belle Hélène, Orphée aux enfers, s'est avéré être un prodige musical, au point La Périchole, La vie Parisienne, La Grande qu'lsaac fit le voyage à Paris pour le faire Duchesse de Gerolstein. auditionner par Cherubini, le fameux directeur du Conservatoire de Paris. À quatorze ans, Jacques Offenbach entra donc en classe de violoncelle et d'écriture, mais dès ses quinze ans, attiré par le théâtre, il quitta le conservatoire pour commencer une carrière de musicien d'orchestre. Ses débuts comme compositeur à succès En 1855, le gouvernement français ayant annoncé qu'il souhaitait que l'on aménage pour des représentations théâtrales une simple grange située sur les Champs-Elysées, à proximité du Palais de l'Industrie où Louis Napoléon venait d'inaugurer l'exposition internationale de 1855, Offenbach se mit sur les rangs. En effet, remarquablement situé, cela serait très commode pour les milliers de touristes et d'hommes d'affaires visitant la foire commerciale. Le 5 juillet 1855, Offenbach inaugure son théâtre des Bouffes Parisiens avec une farce intitulée «Les deux aveugles». Les premiers succès d'Offenbach furent largement évoqués dans la presse, notamment dans Le Figaro, dont le rédacteur en chef, Villemessant était l'un des principaux investisseurs des Bouffes Parisiens. Le protecteur politique d'Offenbach était le Duc de Morny, conseiller de l'Empereur, plein d'esprit et cultivé. Sous ces augures prometteurs débuta une brillante carrière, qui cependant comme toujours dans le monde du théâtre connut des hauts et des bas. Portrait d'Offenbach par Ferdinand Bac (1868) r LA VIE PARISIENNE |j Paris 1866 : capitale de l'art, de la culture et organisés par Berlioz. Le grand opéra historique de l'optimisme français est joué dans la Salle Le Pelletier et le public se délecte des grandes fresques histori- Le Paris du Second Empire, tout comme la plu- ques de Meyerbeer (L'Africaine - 1865) ou Reyer part des grandes villes de France, est alors en (La Statue - 1861) mais aussi de ballets (Auber, pleine mutation. Tandis que le Baron Hauss- Reyer, Delibes). mann bouleverse les plans anciens, aère la cité avec ses grands boulevards architectures et réa- L'Opéra invite aussi les compositeurs étrangers lise les superbes perspectives que nous admirons (Verdi avec Don Carlos en 1862) pour peu qu'ils de nos jours, la capitale s'équipe en théâtres, en sacrifient à la sacro-sainte tradition du ballet. Le cafés et surtout en hôtels prestigieux pour rece- théâtre de l'Opéra-Comique où Thomas, voir les visiteurs du monde entier. On développe Gounod et le tout jeune Bizet créent un nouveau les principales gares (celles du Nord, de l'Est et genre : l'opéra dit «de demi-caractère». Les Saint-Lazare). Saint-Lazare, dénommé à cette Italiens sont chez eux au Théâtre des Italiens (Ros- époque l'Embarcadère de Saint-Germain-en sini, Bellini, Donizettl). Et par dessus tout, la ville Laye, est le point de départ et d'arrivée des villé- s'anime et se divertit grâce aux «pièces de boule- giatures normandes ainsi que des échanges avec vard» et au répertoire «bouffe» où le français l'Angleterre via Dieppe. Victor Massé est éclipsé par le fameux «Mozart des Boulevards» : Offenbach. Entre 1840 et 1870, les compositeurs étrangers viennent à Paris chercher la consécration et la «Je veux m'en fourrer jusque là I» gloire. En 1861, Wagner en est à son huitième séjour et, tandis que l'on lance le projet du Palais Avec La Vie Parisienne en 1866, Offenbach rend Garnier (notre Grand-Théâtre de Toulon est inau- un hommage à sa ville d'adoption et a pour guré dès 1862 I), c'est depuis Paris que Wagner objectif d'amuser son public, à l'Image du baron commence à rêver à son futur Festspielhaus. En d'opérette. Paris, alors considérée avant tout 1865, il a créé à Munich Tristan et Yseult et II comme la ville des plaisirs, est donc en pleine pré- voyage l'année suivante dans le Sud de la France paration de la grande Exposition Universelle de à la recherche d'un domicile (Lyon, Toulon, 1867. Hyères, Marseille). On s'apprête à recevoir des «flottes de nababs» En 1867, Wagner fait partie des célèbres et nom- ainsi que le rapporte Léon Daudet et l'on veut les breux visiteurs de l'Exposition Universelle de éblouir avec les grands boulevards, leurs cafés, Paris. La vie musicale parisienne rayonne alors leurs hôtels et leurs théâtres. Ils vont s'étourdir au dans plusieurs domaines : les concerts sympho- milieu d'une foule cosmopolite, bariolée et niques (Pasdeloup, Colonne, Salle Gaveau, Salle pleine de vie. C'est la première fois Pleyel) sans compter les «énormes» concerts qu'Offenbach, après avoir distillé la satire par en 5 actes LUDOVIC HALEVY Couverture de l'édition originale l'entremise revisitée des dieux de l'Olympe ne sont pas véritablement des chanteurs, bien (Orphée aux Enfers) et des mythes de la Grèce qu'ils interprètent des couplets, mais «ceux-ci ne ancienne (La Belle Hélène), porte l'actualité à la doivent pas être trop difficiles». Offenbach réus- scène. La parodie du temps présent n'est plus sit à faire engager en complément sa chanteuse montrée à travers le filtre bien pratique du passé. Zulma Bouffar (Gabrlelle) pour laquelle II pourra écrire un véritable rôle chanté. Le livret concocté par Meilhac et Halévy sera une véritable représentation pré-cinématographique Une caricature en quatre dimensions du Paris de 1866. La première, créée sur la scène du Palais Royal et non pas aux Bouffes Parisiens Il fallait avant tout séduire, par le rire, l'ironie, habituels d'Offenbach et de sa troupe, eut lieu mais aussi la tendresse et si les auteurs ont choisi dans un climat de panique car personne, sauf de forcer le trait, comme dans une gigantesque Offenbach, ne croyait à la réussite de la pièce. caricature Ils n'en n'ont pas moins réservé une part de poésie et un regard attendri. Ce fut pourtant un triomphe absolu et des records de recettes furent atteints. L'œuvre resta à La musique est éblouissante, ses refrains vont l'affiche plus d'un an et tous les visiteurs de devenirs immortels : l'Exposition Universelle, dont les têtes couron- nées, ont pu aller l'applaudir.