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Maisons et maisons fortes dans le comté de Savoie (XIVe-XVe s.) Essai de terminologie d’après les sources comptables

Alain Kersuzan*

Résumé

Grâce à l’examen minutieux des sources comptables, les mots désignant la fortifcation médiévale dans le comté de Savoie ont été examinés. La réalité de terrain nous apprend qu’une maison n’est guère diférente d’une maison forte si ce n’est son caractère juridique vis-à-vis du prince qui lui donne son qualifcatif. La bâtie adopte quant à elle un caractère essentiellement militaire ; cependant elle est moins adaptée à la résidence que la maison ou la maison forte.

Des maisons,1 maisons nobles, maisons fortes, l’histoire même de cet édifce démontrent sans domiciles fortifés dont il est dit aussi parfois équivoque qu’il ne s’agit que d’un fortin pure- que ce sont des bâties, voire des châteaux, ment militaire à la durée d’existence remarqua- quelles sont les réalités architecturales et juri- blement brève, n’ayant jamais été porteur d’un diques ? Que recouvrent ces diférentes appel- pouvoir économique et judiciaire ni possédé lations ? Dans les textes, sont-elles employées de manière privée5. Des ouvrages régionaux en fonction de leur forme, de leur puissance récents n’ont pas peur de déclarer que les militaire, du statut social du propriétaire ou de fortifcations de l’ sont mal connues, de le l’habitant ? Sont-elles utilisées au gré de l’ins- regretter, tout en mélangeant châteaux, bâties, piration, de l’habitude, de l’humeur du clerc maisons fortes et manoirs dans une valse des ou du notaire qui en porte témoignage ? Les périodes qui laisse le lecteur mal informé6. historiens, les archéologues et les auteurs de Il n’est pas plus aisé d’aller chercher des notre époque ne galvaudent-ils pas les termes éléments de comparaison dans la terminologie en utilisant comme un fourre-tout le mot employée par les principautés voisines où des maison forte sans considération de période, termes aussi diférents que fortalicium7 et domus de contexte, de fonction ? Par exemple, Jean fortis apparaissent au gré des régions tenues par Mesqui fait de la bâtie de Gironville2 une maison forte alors que les textes3, les fouilles4, ville : Fort Sarrazin, Ain », Château-Gaillard : études de castellologie européenne. Actes du Colloque international tenu * Chercheur associé de l’UMR 5 648, CIHAM. à Oostduinkerke et à Florefe (Belgique) : 3-9 septembre 1984, 2. Mesqui (Jean), Châteaux et enceintes de la au t. 12, p. 15-36. Moyen Âge, De la défense à la résidence. Paris : Picard, 1991- 5. Kersuzan (Alain), Défendre la Bresse et le , les 1993, t. I, p. 225. châteaux savoyards dans la guerre contre le Dauphiné (1282- 3. Cattin (Paul), « Les comptes relatifs à la construction 1355), coll. d’histoire et d’archéologie médiévales, t. 14 de la bastide de Gironville », Cahiers René de Lucinge, Lyon : Presses universitaires de Lyon, 2005, p. 63-67. n° 24, 1982, p. 21-24. 6. Veyret (Patrick), Châteaux des pays d’Ain. Châtillon- 4. Poisson (Jean-Michel), « La bastide de Gironville à sur-Chalaronne : La Taillanderie, 2003. Ambronay », in : Châteaux de terre : de la motte à la maison 7. Carrier (Nicolas), La Corbière (Mathieu de), Entre forte. Grenoble : Direction des antiquités historiques de la Genève et Mont-Blanc au XIVe siècle, Enquête et contre- région Rhône-Alpes/CIHAM/CAHM 1988, p. 61-64 ; enquête dans le Faucigny delphinal de 1339, Genève : Société Poisson (Jean-Michel), « Recherches archéologiques d’histoire et d’archéologie de Genève, 2005, p. 117, 132, sur un site fossoyé du xive siècle, la bastide de Giron- 139, 147, 175 et 176.

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le Dauphin de Viennois au sein des enquêtes de Maisons et/ou maisons fortes 1339, par exemple. Il en est de même pour la Bourgogne. Les dénominations semblent fuc- Au xiiie siècle, de nombreux termes sont tuer et les mots ont-ils le même sens dans ces employés dans les comptes et les hommages principautés que dans le comté, puis duché de pour désigner ces constructions qui contien- Savoie, qui sert de cadre géographique et poli- nent toutes des éléments de défenses imités des tique à notre recherche, des années 1270 jusqu’à forteresses (fg. 1 et 2). On pourrait croire que la fn du xve siècle ? le scribe suit son inspiration du moment pour Les sources archéologiques ne sont pas d’un choisir un mot plutôt qu’un autre8, mais est-ce vrai secours parce que diférents édifces ayant aussi sûr ? N’y aurait-il pas déjà une diférence la même appellation dans les textes peuvent être entre les « domus fortis, domus cum fortalitis, domus de taille et de volume très variables. Certains cum tota forteressia, domus cum poypia » ? Toujours ont des allures de petits châteaux forts, d’autres est-il que, à partir des toutes dernières années ne sont que de grosses bâtisses avec des éléments du xiiie siècle, il n’apparaît plus que deux d’architecture militaire qui ne sont que symbo- termes dans la comptabilité savoyarde : maison liques (fg. 3 et 4). On peut au moins en tirer la et maison forte. conclusion que ce ne sont pas forcément l’as- pect ni la force qui commandent la diférence des termes. Afn d’avoir des éléments de réponse ou d’éclaircissement, j’ai analysé les comptes des châtellenies et des péages des bailliages de Bresse et de Bugey, dans lesquels, pour d’autres recherches, j’avais rencontré les termes de maisons et maisons fortes parfois associés avec le mot bâtie. J’ai également efectué des sondages dans d’autres bailliages, comme celui de Savoie, et dans d’autres types de comptes, comme ceux Fig. 1 : maison forte d'Aigueblanche (Savoie). de la gruerie ou de la judicature. Les maisons et maisons fortes apparaissent dans ces diférents comptes parce que ces derniers font état d’une gestion et que le passage de ces biens immobi- liers d’un statut à un autre (du public au privé / du privé au public) engendre une diminution ou une augmentation des revenus que l’ofcier explique et justife en exhibant les lettres d’in- féodation ou de confscation données par le prince. Ces lettres sont recopiées dans le texte ou au dos de la peau du parchemin en indi- quant la date et le lieu de la rédaction originelle. Sans doute, ces occurrences ne sont-elles pas Fig. 2 : château de Sainte-Hélène (Savoie). légion, mais elles ont une logique qui permet de comprendre la terminologie et sa corres- 8. Guenot (Sophie), « Les maisons fortes de Bresse dans pondance avec le statut juridique et social des la documentation médiévale et moderne », Pages d’Ar- sites. Je ne prétends pas apporter une irréfutable chéologie Médiévale en Rhône-Alpes, t. V-VI, Actes des 5e et 6e défnition à tous ces mots, mais quelques éclair- Rencontres Rhône-Alpes d’Archéologie Médiévale (10 janvier 1998, 16 janvier 1999), Lyon : Centre interuniversitaire cissements intéressants et des perspectives de d’Histoire et d’Archéologie Médiévales - UMR 5 648, recherches plus nettes. 2003, p. 71-72.

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Fig. 3 : maison forte de Montanges (Ain).

Fig. 4 : maison forte des Allinges (Isère), avec baies-créneaux sur toute la tour.

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Les maisons n’ont aucun qualifcatif. Elles Billiat-Dorches14. La maison de Rougemont sont pourtant fortifées, les textes le disent et est attaquée par le sire de Thoire-Villars qui en les cadastres anciens le confrment. Elles sont détruit les palissades en 1321. Elle se trouve non pourvues en armes, en engins et en défen- loin de la maison d’Aranc, qui est tout autant seurs permanents. Elles sont commandées par fortifée. En 1305, Édouard, le prince héritier, un capitaine ou un vice-châtelain qui dépen- envoie deux clients pour reconnaître les forti- dent en tout du châtelain. Ce dernier procure fcations de la maison d’Arlod avant de l’atta- les munitions, les armes et les engins. Il paye quer15. À Bourg-en-Bresse en 1374, on fabrique les travaux et l’entretien des bâtiments ainsi des engins d’artillerie pour détruire la maison que les soldes des clients chargés de garder et de Boysenans16. La maison de Corlier (Bugey), défendre ces maisons. appartenant au sire de Thoire-Villars, est prise à la suite d’un siège en 1330. Il a fallu pour Plusieurs exemples en font foi : dans la cela espionner et étudier les défenses, ruiner châtellenie de Pont-d’Ain, la maison de Bois- la campagne environnante et transporter des sey a un capitaine et quelques clients pour fagots depuis Saint-Germain pour brûler la 17 garnison9. Non loin du château de Pont-d’Ain, porte . se situe une autre maison qui fut au sire Albert d’Ambronay. Elle a une petite garnison, et Toutes ces maisons se situent dans les zones plusieurs éléments d’architecture militaire y frontalières et assurent le contrôle et la défense 10 des territoires entre deux grands châteaux sont construits, comme des échifes en bois . 18 La maison de Tiret, au nord d’Ambérieu-en- chefs-lieux de châtellenie . Par exemple, la maison de Cornod se trouve à proximité de Bugey, a une garnison et des défenses qui sont la frontière avec la Bourgogne, aux confns des entretenues par le péage11, puis par la châtellenie châtellenies de Matafelon et de Montdidier19. de Saint-Germain. La maison des Balmettes, à Leur poids stratégique et militaire n’est donc l’est du château de Saint-Germain, apparaît en pas négligeable, et elles font partie intégrante 1322 dans les comptes de Pont-d’Ain, où il est du réseau castral. Si les maisons sont fortifées dit que le châtelain prend en charge l’entretien et que cela n’apparaît pas dans leur appellation, de la garnison. Plus tard, celle-ci est payée par le c’est parce qu’elles le sont de fait et logique- péage, puis par le châtelain de Saint-Germain. ment. On ne dit jamais, à cette époque qu’un Des fossés, un pont-levis et des murs crénelés château est fort, parce que cela va de soi. Il en 12 assurent leur défense . Toutes deux font partie va de même pour ces maisons. des fortifcations mises sous séquestre par le roi Quoique les comptes des châtellenies ne de France, le 20 janvier 1329, quand il tente soient pas précis sur ce point et ne détaillent de résoudre le confit delphino-savoyard dans pas souvent l’origine géographique des recettes 13 la région . à l’intérieur du mandement, les revenus du sol La maison de Léaz (sur le Haut Rhône, près et ceux du ban dus aux alentours des maisons du déflé de l’Écluse) est fortifée, et sa garni- son est fournie et payée par le châtelain de 14. Cattin (Paul), « Billiat et sa région (Ain) au xive siècle d’après les comptes de la châtellenie », Cahiers 9. Cattin (Paul), « Le pont et le château de Pont-d’Ain René de Lucinge, n° 32, 1997, p. 172. au début du xive siècle », Cahiers René de Lucinge, n° 27, 15. ADCO, B 8 209, peau 4, compte de la châtellenie de 1992, p. 58. Lompnes, 1305-1310. 10. Ibid., n° 28, 1993, p. 43. 16. ADCO, B 7 274, peau 8, compte de la gruerie de 11. ADCO, B 9 583 (1), peau 2 , compte du péage de Bresse et de Bugey, 1374-1377. Saint-Germain-d’Ambérieu, 1323-1325. 17. ADCO, B 9 582 (8), peau 4, compte de la châtellenie 12. ADCO, B 9 582 (4), peau 3, compte de la châtellenie de Saint-Germain-d’Ambérieu, 1330-1331. de Saint-Germain-d’Ambérieu, 1324-1325. 18. Kersuzan, Défendre la Bresse et le Bugey… p. 118. 13. ADCO, B 9 582 (7), peau 7, compte de la châtellenie 19. ADCO, B 8 521, peau 2, compte de la châtellenie de de Saint-Germain-d’Ambérieu, 1328-1329. Montdidier, 1476-1477.

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Fig. 5 : Les Allymes (Ain). sont perçus par le capitaine ou le vice-châtelain. toujours en zone rurale tandis que les maisons Par exemple, le capitaine de la maison de Bois- sont moins puissantes, plus adaptées à l’habita- sey reçoit soixante meyterées de seigle par an tion et intègrent parfois des dépendances attes- qu’il livre au châtelain de Pont-d’Ain. tant une fonction agricole21. Elles peuvent se D’autres fortifcations, annexes du chef- trouver en milieu urbain, comme celle du lieu de la châtellenie, tiennent un rôle simi- sire Albert d’Ambronay à Pont-d’Ain ou laire et ne sont pas appelées maisons, mais bâties, celle de Tiret aux abords d’Ambérieu. Pour comme pour Luisandre20 ou pour Les Allymes toutes ces raisons, elles sont appelées maisons (fg. 5), tout comme à Buenc. Si les textes n’al- (fg. 6). ternent jamais les termes et sont d’une remar- quable continuité à ce sujet, c’est qu’il existe Ces maisons qui appartiennent au comte une diférence entre les types de sites. Elle de Savoie lui sont parvenues de diverses réside, à mon avis, dans leurs structures archi- façons : tecturales et fonctionnelles. Les bâties ont un Par échute à la mort du dernier proprié- caractère éminemment militaire et se situent taire, comme ce fut le cas en 1307 pour la

20. Kersuzan (Alain), La bâtie de Luisandre (Ain), Histoire 21. Chalmin-Sirot (Élisabeth), « Approche de quelques et archéologie d’une fortifcation savoyarde de frontière au XIVe maisons fortes de l’ancien comté de Genève », siècle. Coll. Laboratoire langues, littératures, sociétés, t. I. in :Châteaux médiévaux en Rhône-Alpes. Cahiers René de Chambéry : Université de Savoie, 2010. Lucinge, n° 6, 1990, p. 127-132.

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Fig. 6 : le comté de Savoie au XVe siècle.

maison du sire d’Albert d’Ambronay à Pont- un vassal du sire de Thoire-Villars23. Elle est d’Ain ou, l’année suivante, celle de Pierre menacée par le comte de Savoie après la prise Tournier, à Saint-Rambert-en-Bugey ; de Saint-Germain et son possesseur la vend Par achat, comme celle de Bonaz, acquise à ce dernier24 en 1321, elle est alors appelée pour cinquante forins d’or en 1451, des maison ; nobles frères André, Claude et Guillaume 22 Bonard . La maison forte de Rougemont 23. Archives départementales de l’Isère, 8 B 255, f° 8, (Bas Bugey) est tenue par Jean de Luyrieu, compte de la châtellenie de Saint-Germain-d’Ambé- rieu, 1313-1314. 22. ADCO, B 8 319, peau 4, compte de la châtellenie de 24. ADCO, B 8 212, peau 5, compte de la châtellenie de Matafelon, 1450-1452. Lompnes, 1318-1321.

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Par échange, telle la maison forte C’est à ce moment que les maisons et les d’Étanche, au bord de l’Albarine, au nord bâties sont appelées maisons fortes et qu’elles de Lompnes, contre le vidomat de Lompnes disparaissent de la comptabilité comtale. ofert à Guillaume de Rougemont25, le 15 Ces dernières restent néanmoins rendables septembre 133726 ; et les tenanciers ont des obligations mili- Par prise, comme les maisons de Tiret et taires envers le comte de Savoie. Ils doivent des Balmettes, qui sont récupérées à la suite répondre au cri du château dont dépend de la prise du château de Saint-Germain leur résidence30 et accompagner le comte, en 1321. Le comte diligente une enquête en armes et à cheval, pour un temps et une pour « s’enquérir de la valeur des maisons et distance conventionnellement établis lors de chaseaux de Saint-Germain et des fefs nobles la remise en fef31. À défaut, ils sont condam- dudit lieu ». La maison de Corlier est prise nés à des amendes. Ils ne sont pas des milites par siège en 1330 et celle d’Aunet en 1351, en castri, mais plutôt « des chevaliers de village » même temps que le château de Varax27 dans au sens où les défni Patrick Boucheron32. les terres des du sire de Thoire- Dès 1335, le comte donne à Guillaume Villars ; d’Avanchy une rente et une maison qui Par confscation, comme la maison forte devient sa maison forte, ainsi que le disent les 33 de Gérard de Sarrazin pour ses démérites comptes . En 1339, la maison de Tiret est inféo- et trahisons envers le comte28 et celle de dée à Pierre de La Balme et est aussitôt appelée 34 Nerciat qui appartenait à Guillaume Bollo- maison forte . En 1343, la bâtie de Luisandre mier, trésorier du duc, en septembre 1446, est vendue à un noble de Saint-Germain. Avec la fortifcation et les droits de justice, il reçoit 10 pour ses démérites et ses impressionnantes livres de Viennois en fond de terre35. En 1354, la exactions fnancières. Dès lors qu’elles bâtie des Allymes (fg. 1) et les droits de haute entrent dans le domaine comtal, toutes sont et basse justice sur les alentours furent remis en appelées maisons. fef par le comte Amédée VI à Nicod François, son vassal36. La bâtie et une partie des terres de À partir de 1355 environ, avec la fn de la guerre contre le Dauphiné, les maisons, les 22, 23 et 24 septembre 2006, Bordeaux : Ausonius 2007, p. 51-65. les bâties et les petits châteaux perdent leur 30. Le cri d’un château est le moyen d’avertir les vassaux intérêt stratégique et militaire et ne repré- de se rendre immédiatement au château auquel ils sont sentent plus qu’une dépense inutile pour le soumis afn d’en assurer la défense. Ce cri (clamor) peut prince. Comme il est souvent débiteur de ses être, selon les châteaux, un son de trompe, de trom- pette ou de corne. Si, la plupart du temps, les châteaux châtelains et de ses trésoriers, le comte leur savoyards comptent un sonneur de trompe dans l’efectif inféode ces fortifcations contre épurement permanent de leur garnison, en d’autres régions, le cri de la dette et paiement d’un droit d’introge29. est plus souvent donné par des cloches. 31. Ils ne peuvent être emmenés au-delà des Alpes et les 25. Il s’agit de Rougemont, situé à quelques kilomètres 15 premiers jours sont à leur frais, passé ce temps, c’est au nord d’Étanche, et non de Rougemont, dans le Bas au comte de payer leur solde et leur entretien. Guiche- Bugey. non (Samuel), Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie, t. III, Roanne, 1972, p. 86. 26. ADCO, B 8 219 (2), peau 3, compte de la châtellenie de Lompnes, 1336-1338. 32. Boucheron (Patrick), « Au service du seigneur» , Les collections de l’histoire n° 16, 2002, p. 17. 27. ADCO, B 7 580, peau 3, compte de la châtellenie de Châtillon-sur-Chalaronne, 1351-1352. 33. Cattin, « Billiat et sa région… » p. 183. 28. ADCO, B 7 453, peau 3, compte de la châtellenie de 34. ADCO, B 9 592, peau 1, compte de la châtellenie de Châteauneuf-en-Valromey, 1383-1384. Saint-Germain-d’Ambérieu, 1338-1339. 29. Kersuzan (Alain), « Se ruiner pour le prince, mais 35. Kersuzan, La bâtie de Luisandre… p. 75-76. avoir un château », in : Cocula (Anne-Marie), Combet 36. Ducretet (Bernard), « Nicod François, premier (Michel) (dir.), Château et stratégies familiales, Actes du seigneur des Allymes », Cahiers René de Lucinge, n° 17-18, colloque international d’histoire et d’archéologie en Périgord, 1973-1974.

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Rémens sont inféodées à Jean de Longecombe à Anglefort44. La maison d’Amfort est donnée à en 135737. Outre son changement de statut, la la famille de Lange pour sa brillante participa- bâtie s’appelle désormais Château-Gaillard. tion en tant qu’auditeurs au procès qui oppose Celle du Pont de Chausson (Saint-Denis-en- le comte de Savoie à des nobles briançon- Bugey) est inféodée en 1358. En 1362, le comte nais45. C’est aussi un moyen de récupérer les Amédée VI donne à Pierre Gerbais, son tréso- De Lange qui, en Bugey, doivent l’hommage rier, la maison de Songieu ainsi que les terres, aux abbés de Saint-Rambert et non au comte. la haute et la basse justice, les villages, les eaux, Pour le récompenser des 18 années passées à les forêts et les chasses. Tout cela « est trans- son service comme secrétaire, le duc inféode missible par vente, testament ou de toute autre la maison de Nerciat à Guillaume Bollomier manière à charge d’hommage et de fdélité38 ». « pour lui et ses successeurs tant mâles que Le 19 juillet 1365, par une lettre donnée au femelles46 ». La lettre est donnée à Thonon, le Bourget, il lui inféode la maison de Sartieux 22 mars 1431. La maison de Choysy est donnée avec toutes ses dépendances et ses droits39. Le contre hommage avec ses dépendances et dernier compte de la bâtie de Billiat est rendu toutes les justices à Nicod de Menthon en 1433 le 25 mai 1372 et, le 7 janvier 1373, le tréso- « pour le récompenser des services qu’il lui avait rier Amblard Gerbais40 devient propriétaire du rendus depuis son enfance et l’aider à tenir son 47 château, du village, du territoire, de la haute et rang de chevalier et d’homme d’armes ». basse justice, pour la somme de 7 000 forins d’or de bon poids41. Quand elles quittent le patrimoine prin- Parfois, mais fait rarissime, les droits de cier et le réseau castral du comte ou du duc, justice n’accompagnent pas la maison. Ainsi maisons et bâties deviennent donc des rési- celle de Billon42 est-elle donnée au chevalier dences particulières qui ont la spécifcité Jean de Crangiaz en 1392, mais il n’a avec elle d’avoir des éléments architecturaux – réels ou symboliques – de défense. C’est pour signifer que les revenus du froment43. cette particularité architecturale qu’elles sont qualifées de fortes, car elles sont considérées C’est aussi à des fns politiques, et pour par le pouvoir, avant tout, comme une habita- récompenser toute une vie de fdèles services, tion. Leurs éléments défensifs sont vus comme que le prince inféode ses maisons aux bourgeois, une particularité accordée aux détenteurs par aux petits seigneurs ruraux et à ses ofciers. le prince tandis que ceux des maisons sont En 1271, Humbert Cadot est un alleutier logiques et intrinsèques et n’ont pas besoin qui a rendu des services au prince. Ce dernier – nous l’avons vu plus haut – de qualifcatifs. le récompense en lui donnant une maison forte Elles sont aussi appelées fortes parce que des 37. Cattin (Paul), « La construction d’un château au droits de justice y sont attachés et que cela xive siècle, Château-Gaillard », Cahiers René de Lucinge, représente une force politique et fnancière n° 26, 1990, p. 4. indéniable en même temps qu’un statut social. 38. Trad. de ADCO, B 7 445 (1), peau 3, v°, compte de Pourtant, une maison qui devient maison la châtellenie de Châteauneuf-en-Valromey, 1362-1364. forte, et inversement, est, aussi bien matériel- 39. ADCO, B 7 445 (2), peau 4, v°, compte de la châtelle- nie de Châteauneuf-en-Valromey, 1365-1366. lement qu’architecturalement, la même. C’est 40. Manet (Michel), Bourgeois, trésorier et noble seigneur : donc bien en fonction du caractère juridique l’ascension sociale de Pierre Gerbais de Belley (milieu XIVe- que se fait la diférence des mots. début XVe siècle). Mémoire de maîtrise, université de Savoie, 1999-2000, dactyl. 44. Archives départementales de Savoie (ADS), SA 29, 41. Guichenon, Histoire généalogique de la Royale Maison compte de la châtellenie de Planoise, 1270-1273. de Savoie… t. III, 184. 45. ADS, SA 163, Briançon, 2e compte, peau 1. 42. C’est ici qu’eut lieu le mariage d’Amédée V de 46. Traduction de ADCO, B 8 674, peau 3, v°, compte de Savoie avec Sybille de Bagé, en 1272. la châtellenie de Montréal, 1431-1432. 43. ADCO, B 7 030, peau 2, compte de la châtellenie de 47. Traduction de ADCO, B 7 912, peau 3, v°, compte de Beauregard-sur-, 1392-1393. la châtellenie de Gex, 1433-1434.

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Ainsi, la seigneurie de Rougemont, avec partir du xvie siècle et est assimilé, ou du moins maison forte et dépendances, est inféo- équivalent, à un château. La bâtie de Rémens, dée au trésorier Pierre Gerbais en 1362 pour devenue Château-Gaillard avec sa remise en remboursement des dettes que le comte avait fef, la bâtie des Allymes en Bugey, et la maison envers lui. On découvre que Pierre a profté forte de Feillens en Bresse51, qui fnissent par de sa situation pour voler le prince, et ses biens s’appeler châteaux, en sont autant d’exemples. lui sont confsqués en 1389. Dans les comptes Que le mot bâtie demeure dans le temps ou de la châtellenie de Châteauneuf-en-Valromey, alterne avec maison forte est, à mon avis, une Rougemont redevient une maison, avec simple réminiscence de son ancienne fonction Amédée de Chalant pour capitaine48. militaire. En 1416, Pierre Guyot hérite de la maison Il se peut que les acquéreurs se soient sentis de Luisandre et veut en rendre hommage au un peu frustrés parce que le terme maison forte duc. Mais ce dernier refuse et récupère l’an- et ce qu’il recouvrait pour le pouvoir central cienne bâtie sous le prétexte qu’elle menace ne satisfaisait pas leur ego ni leur besoin de ruine par manque d’entretien. Après négocia- reconnaissance sociale. Il ne faut pas perdre de tions, Amédée VIII rend Luisandre à Pierre, vue que l’endettement du comte à leur égard ayant appris le peu de valeur économique et a fait partie d’une stratégie familiale visant à politique de cette bâtisse. Une lettre d’inféo- l’acquisition de ces maisons et bâties pour en dation lui est remise le 14 novembre 1416, dans devenir le seigneur52. Pour les cadets de famille laquelle Luisandre est appelée maison forte, et les bourgeois anoblis, la maison forte est le malgré son état pitoyable49. point d’ancrage de leur lignage ainsi que « le En 1431, le compte de la châtellenie de centre et le point de cristallisation indépendant Montréal indique que Nerciat est donnée et durable de leur race »53. C’est pour cela que à Guillaume Bollomier en récompense de les possesseurs de maisons fortes sont enclins à ses services. La copie de la lettre d’inféoda- faire appeler leurs biens par un autre mot plus tion donnée par le duc le justife au dos de représentatif, à leurs yeux, de leur statut et de la peau. Ces deux indications utilisent le mot leurs aspirations sociales. À partir du milieu du maison forte. Lorsque Guillaume Bollomier xve siècle, outre la diminution des inféodations, est condamné lui aussi pour malversations, le c’est peut-être une des raisons qui font que se compte parle de la confscation de la maison raréfent très sensiblement les occurrences du de Nerciat et de son retour dans la châtellenie. terme maison forte dans les textes. La lettre donnée par le duc, à Genève, le 19 septembre 1446, copiée au dos, utilise alors le Le choix des mots mot maison. En 1463, Nerciat est à nouveau inféodée. Le clerc qui rédige le compte, comme Si les mots maison et maison forte sont les la lettre du duc, se sert alors du mot maison seuls termes à être utilisés dans la comptabilité forte50. des comtes de Savoie à partir de la fn du xiiie siècle, cela vient, à mon sens, du développe- Si le mot maison forte n’est plus fou et ment et de la rationalisation de l’administration désigne clairement une catégorie juridique de 51. Guenot (Sophie), « Les maisons fortes de Bresse dans e résidence noble de la fn du xiii à la fn du la documentation médiévale et moderne… » p. 72. e xv siècle, il devient à nouveau très aléatoire à 52. Kersuzan, « Se ruiner pour le prince… » 53. Schmid (Karl), « Zur problematik von Familie Sippe 48. ADCO, B 7 461, peau 2, compte de la châtellenie de und Geschlecht, Haus und Dynasties beim mittelalterli- Châteauneuf-en-Valromey, 1395-1396. chen Adel. Vorfragen zum Thema, Adel und Herrchaft in 49. Kersuzan, La bâtie de Luisandre… p. 76. Mittelalter », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheims. 50. Elle est donnée à Pierre de Grôlée, avec les mêmes n° 105, 1957, cité par Duby (Georges), « Structures de droits qu’en 1431 : ADCO, B 8 705, peau 2, compte de la parenté et noblesse dans la France du nord aux XIe et XIIe châtellenie de Montréal, 1463. siècles »,, in : La société chevaleresque. Paris, 1988, p. 163-181.

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du comté à partir de Philippe Ier (1268-1285) Il en allait de même pour les termes maison et Amédée V (1285-1323). Les circonscriptions et maison forte, qui sont ofciellement les seuls territoriales que sont les châtellenies doivent utilisés et autorisés à partir des années 1282- désormais assurer bien d’autres fonctions que 1285, au moins dans les écrits publics. celles essentiellement militaires lors de leur mise en place sous Pierre II54. La création, vers À la fn du Moyen Âge, en Europe occiden- 1260, d’un organisme centralisé de contrôle tale, le responsable et le bénéfciaire des guerres et surtout la reprise de la guerre contre le ne sont plus le seigneur individuel, mais l’État Dauphiné, en 1282, ont généré un renforce- impersonnel qui cherche à mettre en place sa ment et une normalisation des fonctionne- domination, sa reconnaissance et son organisa- ments. Pour que les acteurs parlent bien de la tion administrative. C’est bien par les guerres même chose du haut en bas de l’échelle admi- que les pouvoirs centralisateurs fnissent de nistrative, il a été imposé l’usage obligatoire et s’implanter et de s’organiser. La normalisation normalisé de termes spécifques correspondant des termes désignant les résidences de la petite à chacune des situations. Maison pour ce qui aristocratie rurale, comme celle des toises de appartient au prince, maison forte pour ce qui construction, en sont des exemples pour le est tenu de lui. En supprimant tous les autres comté de Savoie. termes pouvant prêter à confusion et à contes- Avant cela, quand le pouvoir du prince est tation, on obtenait une compréhension simple, en devenir, les mots désignant ces résidences claire et immédiate des statuts juridiques. sont multiples et variés. Si, dans les textes, les Outre que cette norme permettait d’in- occurrences de maisons fortes augmentent au tégrer des territoires nouvellement acquis, xive siècle et deviennent largement majori- comme la Bresse, le mot du prince prévalait sur taires tandis que les termes utilisés auparavant ceux utilisés par les seigneurs locaux et afr- diminuent voire disparaissent complètement, mait sa domination. C’est peut-être bien pour ce n’est pas tant que ces dernières soient cela que les maîtres des maisons fortes auront nouvellement construites, mais c'est qu’elles tendance à faire passer leur propriétés pour des ont changé de statut, donc d’appellation. châteaux, terme plus valorisant et plus repré- Quoique l’on ne saurait nier des constructions sentatif, ne serait-ce que symboliquement, de nouvelles56, il est remarquable que beaucoup de leur indépendance et de leur pouvoir. ces maisons existent déjà au xiiie siècle, mais La mise en place, à la même époque, étaient appelées autrement ainsi que l’ont fait d’autres normes généralisées sur l’ensemble du remarquer Sophie Guenot57 et Élisabeth Sirot58. comté vient confrmer cette hypothèse. C’est, Pour éclaircir la situation juridique de par exemple, dans les dernières années du chacune, donc de leur propriétaire, et pour xiiie siècle qu’est créée une standardisation de savoir qui est avec qui dans la guerre, les difé- la hauteur des toises linéaires de construction rentes appellations se réduisent à deux termes : pour toutes les fortifcations relevant directe- les maisons qui sont fortifées et véritable- ment du prince. Cette mesure ofcielle dite ment défendues par une garnison permanente « à la toise ou au pied du seigneur » avait pour but de faciliter les projets architecturaux, l’exé- Savoie fn xiiie - fn xve siècle, Cahiers de Métrologie histo- cution des travaux et leurs vérifcations. Il ne rique, n° 24-25, 2006-2007, p. 21-28. pouvait pas y avoir (sauf délibérément) d’erreur 56. Contre paiement d’un droit, plusieurs hobereaux de la châtellenie de Montdidier reçoivent l’autorisation entre ce qui avait été prévu, construit, payé et d’élever des palissades et des haies d’épineux autour vérifé puisque tout le monde devait utiliser les de leur maison. ADCO, B 8 508, peau 2, compte de la mêmes mesures55. châtellenie de Montdidier, 1459-1460. 57. Guenot, « Les maisons fortes de Bresse dans la docu- 54. Kersuzan, Défendre la Bresse et le Bugey… p. 109-133. mentation médiévale et moderne… » p. 72. 55. Kersuzan (Alain), « La mesure standardisée des toises 58. Chalmin-Sirot, « Approche de quelques maisons de construction dans les châteaux-forts du comté de fortes de l’ancien comté de Genève… » p. 132.

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au service du prince et les maisons fortes qui Bibliographie complémentaire ont des éléments de défenses réels ou symbo- liques, mais qui sont avant tout des résidences Brocard-Plant (Michèle), Sirot (Élisa- de l’aristocratie rurale plus ou moins indépen- beth), Châteaux et maisons fortes Savoyards, dante, (car elles sont à charge d’hommage) et Roanne : Horvath, 1986. porteuses de droits de justice. Bur (Michel) (dir.), La maison forte au Moyen De ce fait, le mot maison forte n’appa- Âge, Actes du colloque de Pont-à-Mousson, Paris : raît qu’assez rarement dans la comptabilité CNRS, 1986. publique, sauf pour déclarer le changement 59 Castelnuovo (Guido), Guilleré (Chris- de statut, servir de repère géographique ou tian), « Les fnances et l’administration de la pour des aides militaires tout à fait ponctuelles e 60 maison de Savoie au xiii siècle » in : Pierre II de allant dans l’intérêt du prince . Loin de ne pas Savoie, Le petit Charlemagne, Actes du colloque de donner de réponse, cette rareté du mot est en Lausanne, 2000, p. 33-125. elle-même une explication et une confrma- tion du caractère privé de celles-ci par rapport Château de terre, de la motte à la maison forte, aux maisons. catalogue d’exposition, Lyon, DAH, CIHAM, Les maisons ne sont dites fortes que 1988. lorsqu’elles ne sont pas ou plus dans la main Debord (André), Aristocratie et pouvoir. Le du prince, qu’elles font partie d’un patrimoine rôle du château dans la France médiévale, Paris : privé et qu’elles ont quitté le réseau castral. Aux Picard, 2000. yeux du prince, le mot forte donné à une maison Fournier (Gabriel), Le château dans la France n’est qu’un qualifcatif destiné à les diféren- médiévale, essai de sociologie monumentale, Paris : cier d’une simple maison d’habitation. Certes, Aubier, 1978. elle peut être défendue, mais le propriétaire est Guichenon (Samuel), Histoire des pays de limité dans son droit de créer et d’améliorer les Bresse et de Bugey, Roanne : Horvath, 1979. défenses, il n’a guère les moyens d’y entretenir Giuliato (Gérard), Châteaux et maisons fortes une garnison dont, du reste, il n’a guère besoin. en Lorraine centrale, DAF n° 33, Paris : Maison Dans ces conditions, est-il exagéré de dire que, des Sciences de l’Homme, 1992. pour le pouvoir central, une maison est appelée forte quand elle ne l’est plus ? Pesez (Jean-Marie), Piponnier (Fran- çoise), « Les maisons fortes bourguignonnes », Château Gaillard, études de castellologie médiévale, t. 6, 1972, p. 147-163. Sirot (Élisabeth), « La maison de Loche à Magland : une demeure seigneuriale du xve siècle » Pages d’archéologie médiévale en Rhône-Alpes, t. 5-6 Actes des 5e et 6e rencontres Rhône-Alpes d’archéologie médiévale, 1998-1999, Lyon : CIHAM, 2003, p. 53-62. Sirot (Élisabeth), Noble et forte maison. L’ha- bitat seigneurial dans les campagnes médiévales du milieu du XIIe au début du XVIe siècle, Paris : Picard, 2007. 59. Cattin (Paul), « Le château de Saint-Rambert au début du xive siècle »Cahiers René de Lucinge, n° 30, 1995, p. 34. 60. Ainsi, du 3 au 10 novembre 1312, le châtelain de Saint-Rambert installe et paye cinq clients dans la maison forte de Faysses, ibid., p. 56.

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