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La «mission» française au Maroc versus la mission de l’école marocaine - Moha HAJAR Dédicace A la mémoire de mon père Hrou H’djar. A ma mère Fadma-Bassou. A mes familles grande et petite. A mes Amis et Camarades d’Errachidia et d’ailleurs. A tous les étudiants actuels et anciens de la FSTE. Remerciements Ma première pensée va à Monsieur Rachid NINY, directeur du quotidien marocain d’information ’Al-Massae’. Sans l’intérêt qu’il a porté à cette étude, le document et les résultats de l’étude auraient rejoint divers rapports dans les rayons de mes placards de bureau. Mes vifs remerciements à NINY. Je tiens ici à exprimer mes sentiments d’estime et de reconnaissance à toutes les personnes qui m’ont encouragé à entreprendre ce travail, parmi ceux-là, mes camarades de ‘la Voie Démocratique’ et de l’AMDH d’Errachidia. Mon collègue Lahcen ELBERMI du département d’informa- tique de la FSTE, m’a assisté pour le traitement informatique et statistique des données. Qu’il trouve ici ma reconnaissance la plus sincère. Mon collègue et ami El Hassan EL KINANI m’a sans cesse encouragé dans cette entreprise. Son soutien fut déterminant pour en venir à bout et je l’en remercie. Je pense aussi à ‘PLATON’, (c’est son pseudonyme), mon unique ‘ami’ du « forum » durant trois ans. 1 La «mission» française au Maroc versus la mission de l’école marocaine - Moha HAJAR « Qu'en est-il aujourd'hui de l'espérance qui a submergé le Maroc il y a deux ans? Au nombre des principales impasses actuelles, il y a, d'abord, le secteur, vital, déterminant, de l'éducation nationale. En février 2000, le conseil des ministres, présidé par le roi, a adopté la charte de réforme de l'éducation nationale élaborée par une commission dirigée par le conseiller du roi, Meziane BelFqih. Il l'a adoptée comme "première priorité nationale après l'intégrité territoriale". Depuis, rien n'a été fait. Rien! Dès le milieu des années 1960 et, de façon déclarée et organisée, depuis la fin des années 1970, l'enseignement public a été volontairement sabordé, car il était devenu le haut lieu de la contestation radicale des lycéens, des étudiants, des enseignants. L'élite peut former ses enfants dans les écoles et lycées de la Mission culturelle française pour les diriger ensuite vers l'étranger; les classes moyennes peuvent peu ou prou se satisfaire des écoles privées; les enfants des pauvres, lorsqu'ils arrivent en faculté marocaine, sont destinés à devenir ces "diplômés chômeurs" dont personne ne sait que faire! Le taux d'analphabétisme, en forte régression au début de l'indépendance, n'a cessé d'augmenter depuis! » ‘‘Le Maroc, deux ans après’’, Abraham SERFATY, Le Monde du 29.10.01 « En fait le pouvoir cherche (…) à créer une petite élite intellectuelle qui, par sa formation en langue étrangère et son petit nombre, se dissociera du peuple et s'intégrera au régime. » Communiqué du 15 avril 1966 Fédération Nationale de l'Enseignement (affiliée à l'UMT) « En envoyant leurs enfants à la "Mission", les classes dirigeantes croient prendre une option sur l'avenir, (…) Ces enfants seront tout naturellement appelés à succéder à leurs parents dans les postes de direction. » David DAURE (Revue ‘Maghreb’, 1970). « Je suis de ceux qui entendent garder le pessimisme pour des jours meilleurs et cultivent, en attendant, la critique, la rage et la passion. Nous sommes peu nombreux, paraît-il! Nous verrons bien. » 2 La «mission» française au Maroc versus la mission de l’école marocaine - Moha HAJAR C. GUILLON 3 La «mission» française au Maroc versus la mission de l’école marocaine - Moha HAJAR Avant-propos « (…), l'heure est au bilan. Non pour engager la polémique ou ’’gratter la plaie’’, mais pour demander et comprendre où nous allons. La meilleure preuve d'amour et de fidélité qu'on puisse témoigner au pays est de lui dire ses vérités », Abdelhak SERHANE -Un projet de société humain, ouvert, ambitieux et réaliste ; aux grandes lignes clairement tracées avec la participation effective du peuple et affirmées sans démagogie. Des actions soigneusement mises en chantier : une mission à laquelle contribueraient avec abnégation et enthousiasme toutes les compétences nationales. -Une vision de l’avenir du pays, scientifiquement élaborée avec pour finalité, le bien-être des populations et leur contribution au progrès de l’humanité, une perspective pour le peuple qui ne saurait en aucune façon être réduit au statut de simple consommateur des produits et des modes fabriqués par les nations avancées. -Des règles de vie en communauté, favorisant l’union dans la fraternité. La population du pays pourrait alors s’activer dans la sérénité, avec assurance, sans crainte pour son avenir et celui de ses enfants. -Des responsables, intègres d’abord, compétents et dévoués pour l’encadrement des citoyens, leurs frères et soeurs, dans l’objectif de construire un pays prospère qui ne renie pas sa jeunesse, comme nous le vivons aujourd’hui avec le spectacle triste, insupportable et humiliant pour nous tous de ces ‘’haraga’’, qui décident un jour, dans le désespoir, de brûler (hrig) leurs vies en se jetant dans les eaux de l’océan ou de la méditerranée, à la recherche d’une vie digne. -Une justice indépendante du pouvoir politique, ferme et toujours humaine pour garantir l’activité des citoyens en toute quiétude dans un environnement sain et transparent : un Etat de Droit. -Des hommes et des femmes compétents et conscients de leurs missions au sein des organismes d’éducation et de formation, pour la transmission et la production du savoir, et l'encadrement des générations montantes; générations qui prendront naturellement la relève dans l'œuvre de construction du pays et de son avenir. -La reconnaissance et l’encouragement par la communauté et par l’Etat, des efforts et initiatives des plus dévoués des citoyens du pays : La loi et la culture du mérite. 4 La «mission» française au Maroc versus la mission de l’école marocaine - Moha HAJAR Tels sont les idéaux auxquels souhaite ardemment contribuer tout citoyen pétri de patriotisme, dans le cadre de son activité dans la société civile et à travers l’activité professionnelle qui est la sienne. (La mienne est celle de l’enseignement et de la recherche scientifique). L’expérience de près d’une vingtaine d’années au sein de l’université de mon pays, m’a amené à un constat auquel il m’est difficile et même moralement interdit, en tant que patriotes de me résigner : Vue sous l’angle de l’éducation et de la formation, la voie sur laquelle est engagée notre société est celle d’une dangereuse décadence, dans toutes ses dimensions: sociale, économique et culturelle. C’est ainsi j'ai décidé, après mure réflexion, et de longues recherches, de tenter de montrer à travers un exemple concret, portant sur un domaine crucial, un secteur clé pour l’avenir du pays, l’école, qu’il n’est pas difficile d’identifier le mal qui ronge l’édifice, de caractériser les agents porteurs de ce mal et enfin, de proposer des moyens pour tenter de freiner d’abord cette course folle, puis de mettre fin à une dérive dangereuse pour l'avenir du peuple de ce pays. Il est question ici d'essayer de découvrir et d’expliquer comment et pourquoi le système d’éducation et de formation du pays est plongé depuis des années et cela arbitrairement et de façon minutieusement programmée comme nous le verrons, dans une médiocrité qui se manifeste dans toutes ses branches et à tous les niveaux. Nous avons tenté de mettre en évidence les contradictions qui peuvent être considérées au premier abord par beaucoup d'observateurs, comme résultant des erreurs de parcours commises par des décideurs, peu attentifs ou débordés par la taille du problème ou encore par une supposée incompétence de ces derniers. Mais nous le verrons clairement ici, il s’agit en réalité des résultats attendus des stratégies élaborées par d’obscures forces réactionnaires, opposées à l’intérêt national et inféodées, nous le prouverons encore, à des puissances étrangères qui ne cherchent pas que l'intérêt du peuple de ce pays, loin s’en faut. L’histoire récente du pays est là, au besoin, pour le rappeler à qui en douterait encore. 5 La «mission» française au Maroc versus la mission de l’école marocaine - Moha HAJAR Notre unique souhait est que ce travail contribue à une prise de conscience en premier lieu du corps des enseignants de ce pays: les instituteurs, les professeurs des collèges et des lycées et enfin les enseignants de l’université. Nous visons aussi les étudiants des établissements universitaires, adultes mais toujours en formation au sein des établissements de l’enseignement supérieur, concernant cette question fondamentale pour notre avenir à tous, qu'est l’école. Nous espérons que d’autres contributeurs, spécialistes dans tel ou tel domaine des sciences sociales et politiques, viendront analyser, compléter et préciser (ou corriger au besoin avec la modestie du Scientifique) nombre de points dont nous n’avons fait ici que soulever une part du voile. Les recherches bibliographiques sur le sujet traité dans cet ouvrage, nous ont menés vers une multitude de livres, de journaux et de documents électroniques. Nous avons tenu à intégrer de nombreux extraits qui nous ont paru les plus significatifs pour les objectifs de l’étude. Ces extraits référencés sont intégrés au texte pour en faire profiter directement le lecteur. 6 La «mission» française au Maroc versus la mission de l’école marocaine - Moha HAJAR I Introduction « Point n’est besoin de rapport au savoir pour qui n’est qu’un rouage parmi d’autres dans la machine économique! » Rudolphe BKOUCHE « Sur le plan pédagogique, il y a un laisser-aller manifeste qui se caractérise, en particulier, par une baisse du niveau ahurissante aussi bien en français qu’en arabe.