DOSSIER DE PRESSE

EXPOSITION LE CINEMA EXPRESSIONNISTE ALLEMAND Splendeurs d’une collection du 26 octobre 2006 au 22 janvier 2007

EXPOSITION p2-8 LE CINEMA EXPRESSIONNISTE ALLEMAND Splendeurs d’une collection Ombres et lumières avant la fin du monde - Du 26 octobre 2006 au 22 janvier 2007 Exposition réalisée par la Cinémathèque française avec la collaboration de la Bibliothèque du Film et le concours du Ministère de la culture et de la communication et du Centre national de la cinématographie

Avec le mécénat de

En partenariat avec

DE NOMBREUX EVENEMENTS AUTOUR DE L’EXPOSITION

 Ciné-concerts et ciné-mix événements (accompagnement musical en direct). p10-11

En partenariat avec OUI FM

 Programmation cinéma p12-28 Le cinéma expressionniste allemand du 26 octobre au 31 décembre 2006 Influences de l’expressionnisme du 6 novembre au 31 décembre 2006 Friedrich Wilhelm Murnau – Intégrale du 1 er au 26 novembre 2006

 Un catalogue, en co-édition avec les éditions de La Martinière. p29

 Un documentaire inédit sur l’expressionnisme allemand (60’). p30 Réalisé par Stan Neumann et produit par Arte et mk2 TV - Diffusion sur Arte le 3 novembre 2006 à 22h15.

 Des conférences : le Collège d’Histoire de l’Art Cinématographique dirigé par Jacques Aumont. p31-32

 Des offres pédagogiques. p33-34

ANNEXE p35-38 Questions à Marianne de Fleury, Laurent Mannoni, Commissaires et à Dominique Brard, Scénographe.

INFORMATIONS PRATIQUES p 39

VISITES GUIDEES DE L’EXPOSITION LES SAMEDIS ET DIMANCHES A 16H TARIF DES VISITES : Plein tarif - 10 € / Tarif réduit - 9 € / Moins de 12 ans - 5 € / Forfait Atout Prix - 7 € / Libre Pass - Accès libre

Contact presse Cinémathèque française Elodie Dufour - Tél. : 01 71 19 33 65 - [email protected] Exposition Le Cinéma Expressionniste Allemand Splendeurs d’une collection du 26 octobre 2006 au 22 janvier 2007

Le choix de l’expressionnisme allemand comme thème d’une exposition temporaire s’est aisément imposé à la Cinémathèque française. Cette exposition s’inscrit à la suite de nos deux premières expériences, l’une consacrée aux Renoir, l’autre au cinéaste Pedro Almodóvar. Elle a été conçue dans le cadre de la célébration du 70 e anniversaire de la Cinémathèque, association privée fondée en septembre 1936 par Henri Langlois et Georges Franju.

Chacun sait l’incroyable travail de collecte effectué au fil des ans par Langlois et ses amis, afin de constituer et enrichir l’une des plus belles collections d’objets, dessins, costumes, maquettes, affiches, appareils et documents liés au septième art. Historienne du cinéma, spécialiste du cinéma expressionniste allemand (elle est l’auteur d’un des livres majeurs sur le cinéma, L’Écran démoniaque , et d’un ouvrage important sur son ami ), complice de Langlois dès son arrivée en France en 1933 après qu’elle eut fui le régime nazi, Lotte H. Eisner fut l’artisan de cette collecte de pièces qui constituent le magnifique ensemble de la Cinémathèque française. Lotte Eisner survécut à Langlois, disparu en 1977, il y a donc tout juste trente ans. Celle qui fut pour Wim Wenders et Werner Herzog la conscience même du cinéma allemand en exil, le trait d’union indispensable et incontournable entre le passé glorieux des années 1920 et la renaissance des années 1970, par-delà le vide, que dis-je, l’abîme des années noires du nazisme, mourut à Paris en 1983. Inlassablement, obstinément, avec une intelligence et un grand sens pratique, Lotte Eisner sauva de la destruction ou de la dispersion de nombreux éléments se référant à l’une des plus belles périodes de création du cinéma mondial.

Cela justifiait en soi cette belle exposition qui a été confiée à deux commissaires : Marianne de Fleury, en charge des collections muséographiques à la Cinémathèque, et Laurent Mannoni, historien du cinéma et directeur des collections d’appareils au sein de la Cinémathèque française, aidés de Dominique Brard, architecte et scénographe. Elle est une forme d’hommage aux « collecteurs », à ces pionniers sans qui il n’y aurait pas de traces de la grandeur passée du cinéma expressionniste.

L’autre raison tient évidemment à la qualité, à l’originalité et à la beauté des pièces ou éléments accumulés tout au long des années Langlois. Tout en ayant une valeur artistique intrinsèque, chaque dessin, chaque maquette, chaque croquis ou affiche, renvoie à un univers formel, à un système de représentation, à une architecture esthétique très fortement marquée et imprégnée du thème ou du motif expressionniste. Les textes publiés dans ce catalogue nous éclairent sur l’origine même de ce courant esthétique et philosophique de la fin des années 1910 en Allemagne, qui toucha le cinéma après avoir touché les autres arts – théâtre, peinture, poésie, architecture. Les films les plus marquants ou emblématiques de l’expressionnisme, Le Cabinet du docteur Caligari (), Nosferatu (Murnau), Metropolis , Le Docteur Mabuse ou Les Trois Lumières (Lang), Le Montreur d’ombres (Arthur Robison), Le Cabinet des figures de cire (Paul Leni), sont à leur manière travaillés par cette force obscure, cette distorsion symbolique, cette violence des effets, qui affecte chaque plan ou chaque scène d’un regard si étrange, enfanté par une sorte de chaos visuel, poétique et moral. Les objets et les formes, agrandis ou rapetissés, sont vus par le regard halluciné de l’art expressionniste, expression justement d’un cri de révolte contre une société en désordre.

Qu’est-ce qu’une exposition sinon l’art singulier de montrer, de prendre par la main le visiteur et de faire remonter à la surface, jusque sous ses yeux, ce qui a été enfoui, oublié et que l’on croyait disparu ? Cette exposition, je l’espère, offrira aux visiteurs l’opportunité de (re)découvrir cette période légendaire du cinéma sous sa face cachée, et parfois la plus humble : celle des dessins, maquettes et décors effectués par des artistes brillants, ces « Filmarchitekte » qui travaillaient autrefois dans le cadre de ce vaste studio qu’était le cinéma allemand. Avec l’espoir de redonner au cinéma allemand toute sa splendeur, cette pléiade de dessinateurs et décorateurs mirent à contribution leurs talents, au service d’un art travaillé jusqu’au cauchemar par les pouvoirs de l’ombre et la lumière.

Serge Toubiana

Préface du catalogue de l’exposition, Le cinéma expressionniste allemand (Co-édition Cinémathèque française / Editions de La Martinière) Cf. page 29 2  GENERIQUE

Exposition réalisée par la Cinémathèque française Avec la collaboration de la Bibliothèque du Film et le concours du Ministère de la culture et de la communication et du Centre national de la cinématographie

Avec le soutien de

En partenariat avec

Cinémathèque française Claude Berri, Président Serge Toubiana, Directeur général

Commissaires de l’exposition Marianne de Fleury Laurent Mannoni

Conception Scénographie Atelier de l’Ile, Dominique Brard Chef de projet, Florence Waret Eclairage Stéphanie Daniel Audiovisuel Studio K Graphisme Thérèses Troïka

Production Directrice de la production des expositions, Laurence Descubes Chargée de production, Béatrice Abonyi

Audiovisuel Montage vidéo, Fred Savioz et Chaab Mahmoud Conception sonore, Chaab Mahmoud

Travaux photographiques Stéphane Dabrowski

Réalisation Agencement Volume International Eclairage SDEL Artec Audiovisuel Groupe ADN Graphisme Scanachrome Cadres Le Cadre d’Or

Communication Responsable de la communication, Laurence Plon Attachée de presse, Elodie Dufour

Catalogue Directeur de l’action culturelle, Bernard Benoliel Coordination, Sylvie Vallon

3  AU FIL DE L’EXPOSITION

« UNE DES PLUS BELLES COLLECTIONS AU MONDE SUR L’EXPRESSIONNISME ALLEMAND »

A l’occasion de ses 70 ans, la Cinémathèque française montrera pour la première fois au public quelques-unes des plus belles pièces de ses collections consacrées au cinéma expressionniste allemand. Plus de 150 dessins originaux, qui participent de près ou de loin à cet attrait du cinéma muet allemand pour l’architecture, le « démoniaque », la métaphysique, l’abstraction et les jeux de lumière. Parmi eux, on citera les dessins originaux réalisés par les plus grands décorateurs pour Caligari (Robert Wiene), Faust (F.W. Murnau), M le Maudit , Metropolis , Mabuse (Fritz Lang), L’Ange bleu (Joseph Von Sternberg), Le Cabinet des figures de cire (Paul Leni), La Rue sans joie (G.W. Pabst)…

Chargée par Henri Langlois des collections non-film de la Cinémathèque française, Lotte Eisner, Allemande installée en France, effectue à partir de la Libération jusqu’à la fin de sa vie un énorme travail de collecte. Elle retrouve les principaux « Filmarchitekte » et obtient d’eux, grâce à son extraordinaire enthousiasme et son talent de persuasion, qu’ils confient leurs œuvres à la Cinémathèque française. C’est ainsi que Lotte Eisner parvient à rassembler la plus belle collection au monde qui existe actuellement sur les décorateurs du cinéma allemand.

Cette exposition leur rend hommage.

4 PRINCIPES DIRECTEURS

• Illustrer les caractéristiques du cinéma muet allemand : sa veine expressionniste avec ses différentes directions, notamment vers l’abstraction ; son incroyable style décoratif ; sa passion pour les jeux d’ombres et de lumière et la maîtrise dont il fait montre. Jamais réalisateurs, décorateurs, éclairagistes et chefs opérateurs n’ont travaillé avec autant de synergie, d’égalité, de respect mutuel. Le résultat de cette symbiose est unique. Peut-être à cause de la sacro-sainte «politique des auteurs», on oublie un peu trop facilement, aujourd’hui, le rôle d’un Erich Kettelhut, d’un Walter Röhrig, pour ne retenir que le génie de Fritz Lang ou de Murnau.

• Révéler la beauté et la richesse déployées par les « Filmarchitekte » du cinéma allemand.

• Comparer les dessins originaux – projets de décors – avec ce qui a été réalisé finalement par le cinéaste . Les comparaisons, obtenues à l’aide de projections de photos et de projections de films, sont passionnantes et éclairantes. Il existe d’une part des dessins incroyablement audacieux, extrêmement modernes, d’un expressionnisme le plus pur, qui paraissent à l’écran assez plats et décevants. Il existe aussi – mais plus rarement – des dessins quelque peu timorés, presque discrets, qui se retrouvent magnifiquement transfigurés et amplifiés à l’écran par le talent du cinéaste. Il existe enfin des dessins d’une beauté extraordinaire, de vrais chefs-d’œuvre, qui sont transposés avec tout autant de génie au cinéma : nous pensons par exemple aux dessins de Robert Herlth pour le Faust de Murnau.

• Questionner la postérité du cinéma expressionniste. Langlois avait déjà répondu à la question en projetant, en 1965, des œuvres d’Eisenstein, Welles, Malaparte, etc., qu’il jugeait post-expressionnistes (il considérait aussi Caligari comme « l’apothéose de Méliès »). Aujourd’hui on peut reprendre quelques pistes de cette programmation et aller encore plus loin en montrant des extraits de films de Werner Herzog et Tim Burton. C’est ce que proposera une petite salle de projection, installée dans l’exposition.

4

PARCOURS

L’exposition est composée de cinq sections : 1) La Nature 2) Intérieurs 3) La Rue 4) Les Escaliers 5) Le Corps expressionniste

Au centre de l’exposition figure le décor de Caligari . Il permet d’articuler le parcours de la visite à l’intérieur de l’espace d’exposition. Si l’on considère que le bâtiment moderne de Frank Gehry qui accueille notre exposition est d’une architecture résolument caligariste, comme l’ont souligné déjà divers historiens, la présence de ce décor mythique au centre de l’exposition, comme point de rotation et repère symbolique, s’imposait pour prouver la postérité actuelle de ce courant artistique.

5 1) La Nature

Il faut, disent les expressionnistes, se détacher de la nature et s’efforcer de dégager « l’expression la plus expressive » d’un objet. Les jardins déchiquetés de Caligari et de Genuine ou ceux, exubérants, de Metropolis , sont des lieux inquiétants où tout peut arriver. Un arbre en fleur se transforme, dans les Nibelungen de Fritz Lang, en tête de mort. L’énorme dragon Fafner agonise dans une forêt hantée de créatures magiques. Exaltation de la brume, de l’énigmatique clair-obscur. Le « Walhalla » – symbole de l’effrayante solitude – est envahi d’une grisaille où règnent des héros réfractaires et des dieux ennemis. Walter Ruttmann, dans le même film de Lang, illustre le cauchemar prémonitoire de Kriemhild : une colombe attaquée par deux aigles. La nature participe au drame. Par un montage sensible, l’élan des vagues laisse prévoir l’approche du vampire Nosferatu, l’imminence du destin qui va frapper la ville. Sur tous les paysages, sombres collines, forêts épaisses, ciels aux nuages déchirés qui annoncent la tempête, plane la grande ombre du surnaturel. La nature dans Faust de Murnau fait l’objet d’un travelling fantastique, où la caméra survole forêt, lacs, rivières, montagnes. Le voyage dans les airs de Faust, en compagnie de Méphisto, rencontre un vol d’oiseaux décharnés. Même dans L’Aurore , plus tardif, de Murnau, le lac, envahi par un brouillard persistant, est l’endroit idéal pour noyer la femme avec qui l’on ne veut plus vivre. Cette nature hostile, avec ces clairs-obscurs, ces créatures monstrueuses, ces courbes, ces lignes qui filent en biais, porte en elle une signification nettement métaphysique et typiquement germanique où l’on retrouve l’influence du romantisme. Les décors de Faust , des Nibelungen , de Grieshuus , sont encore tout imprégnés non seulement des théories expressionnistes, mais aussi des écrits de Goethe, des images de Caspar David Friedrich, du Voyage d’Hiver de Schubert : sentiment d’effroi et du sublime suscité par une nature rebelle.

Laissez à nous autres Allemands les horreurs du délire, les rêves de la fièvre et le royaume des fantômes, l’Allemagne est un pays qui convient aux vieilles sorcières, aux peaux d’ours morts, aux golems de tout sexe. Ce n’est que de l’autre côté du Rhin que de tels spectres peuvent réussir ; la France ne sera jamais un pays pour eux… (Henrich Heine, 1833)

2) Intérieurs

Scénographes d’une cosmogonie dépravée, les trois décorateurs de Caligari inventent un univers discordant, où les ombres et lumières s’opposent, où se mêlent les lignes brisées, les violentes taches blanches et noires, où la géométrie et la perspective sont définitivement rompues, plastique cauchemardesque renforcée par les cubes penchés des maisons délabrées. Des courbes inattendues provoquent une réaction psychique d’un autre ordre que des lignes au tracé harmonieux. Les murs penchés, les angles saillants, les sols escarpés déclenchent dans l’âme des réactions qui diffèrent totalement de celles que provoque une architecture académique. C’est qu’il importe de créer l’inquiétude et la terreur. L’éclairage, parfaitement maîtrisé, crée des profondeurs sans fond, déchiquetant les contours et les surfaces pour les rendre irrationnels, exagérant les creux des ombres et les jets de lumière. Intérieurs noirs, troués de rayons lumineux, lignes brisées, fenêtres dilatées, ou au contraire planchers rectilignes, perspective infinie, classicisme suspect et dérangeant : l’architecture expressionniste traduit symboliquement la mentalité tourmentée des personnages, leur état d’âme, leur drame. L’expressionniste ne voit plus, il a des « visions ». Les usines, maisons, appartements n’existent pas, proclame l’écrivain Kasimir Edschmid : seule existe la vision intérieure qu’ils provoquent. Les faits et les objets ne sont rien en eux-mêmes : il faut approfondir leur essence, discerner ce qu’il y a au-delà de leur forme accidentelle. C’est la main de l’artiste qui à travers eux s’empare de ce qui est derrière eux et permettra la connaissance de leur forme véritable, libérée de l’étouffante contrainte d’une « fausse réalité ». Il faut que tout demeure à l’état d’esquisse, vibre de tension immanente et que soient sauvegardées une effervescence et une excitation perpétuelles. Selon Lotte Eisner, cette « vibration de l’âme », cette « Stimmung », flotte aussi bien autour des objets que des personnes : c’est un accord « métaphysique », une harmonie mystique et singulière parmi le chaos des choses. Le plus souvent, cette « Stimmung » est créée par la lueur étiolée d’une lampe à pétrole, d’un chandelier ou même d’une fenêtre que traverse un rayon de lumière. Dans M le Maudit de Lang, la fumée des cigarettes se mêle aux vibrations lumineuses d’un lustre. Dans Le Dernier des hommes , Murnau crée un intérieur suffocant en accumulant sur les glaces des lavabos les reflets d’objets qui brillent dans la vapeur. Arthur von Gerlach dans sa Chronique de Grieshuus accroît l’intensité de l’atmosphère grâce à des lumières voilées, par des apparitions spectrales en surimpression. Le poids des dialogues muets de l’âme, l’atmosphère en vase clos du « Kammerspiel » [théâtre de chambre], accentuent l’oppression du spectateur.

Un décorateur ne doit pas construire de beaux décors. Il doit toucher au cœur des choses au-delà de leur surface. Il doit créer de la « Stimmung ». C’est cela qui fait de lui un artiste, ou alors il suffit de prendre un apprenti-charpentier habile. (Paul Leni)

6 3) La Rue

La rue est le lieu de toutes les tentations, de toutes les embûches, de tous les drames. Elle représente, surtout la nuit, avec ses coins déserts où l’on plonge comme dans un abîme, son trafic fulgurant, ses réverbères allumés, ses enseignes lumineuses, ses phares d’autos, son asphalte brillant de pluie, les fenêtres éclairées de ses mystérieuses maisons, le sourire de ses filles aux visages peints, la solution voluptueuse et fallacieuse pour les pauvres hères, l’envers de leur terne foyer et de leur vie monotone, l’aventure, l’évasion, peut-être. « Les rues m’apparaissent comme des files de maisons contrefaites, avec leurs habitants fous… » (Ludwig Tieck). Sur des routes obliques, s’élance la silhouette anguleuse du somnambule Cesare, chargé de sa proie. En s’engouffrant dans de sombres ruelles, le digne professeur Immanuel Rath, dans L’Ange bleu , devient clown tragique. En regardant, fasciné, le trafic nocturne de la ville, le petit bourgeois de Die Strasse quitte sa femme pour une prostituée. La ville-Moloch et son rythme inhumain broient les individus, du Dernier des hommes à Metropolis . Elle enfante des dictateurs comme le docteur Mabuse. Le diable de Faust n’a qu’à étendre sa cape sur le village pour y répandre la peste. Dans La Rue sans joie , on se prostitue pour un morceau de pain. Les rues tortueuses du ghetto, dans Le Golem , sont parcourues par une sombre créature de pierre, tandis que M le Maudit traque les petites filles à travers la ville… À cette Weltanschauung , cette conception du monde propre à la génération de 1920 vaincue par une guerre sanglante, s’ajoute l’exaltation d’artistes que la surexcitation expressionniste porte à son paroxysme. Que l’on se représente aussi l’accablement du peuple allemand, dans une période d’inflation où chacun veut vivre à tout prix, sans pouvoir jamais se délivrer de l’angoisse du lendemain, tenant tant bien que mal en équilibre sur les débris de la vie normale. Le coût des plaisirs augmente de minute en minute et les milliards de marks se transforment en liasses sans valeur. Le , symphonie d’une grande ville , filmé par Walter Ruttmann, grouille de vie et d’activité ; le ghetto juif du Golem , même protégé par de hauts murs, doit faire appel à la magie pour se protéger du pouvoir totalitaire ; la ville de L’Ange bleu , avec ses maisons aux pignons et aux toits expressionnistes, obliques, étirés, respire la tristesse. C’est par miracle que le paysan de L’Aurore échappe à l’emprise de la femme de la ville, chargée de toutes les perversions. Dans Metropolis , la cité future apparaît, superbe pyramide, accumulation de gratte-ciel jetant des gerbes de lumières. Les maquettes de la ville avec ses routes et ses ponts jetés dans le vide deviennent immenses. Mais le tourbillon des machines, mêlé aux immeubles effilés, aux tours de Babel, entraîne dans un cauchemar fiévreux le héros qui perd connaissance. Pis encore, carrefour de toutes les rencontres, la « place du marché » de Caligari , avec ses décors enchevêtrés à l’image du chaos intérieur des personnages, finit par mener au bout de ses ruelles tortueuses à l’asile de fous.

4) Escaliers

À l’aide d’une déformation créatrice, affirme Georg Marzynski dans Method des Expressionismus (1921), l’artiste dispose de moyens lui permettant de représenter avec intensité la complexité psychique : en la reliant à une complexité optique, il peut restituer l’expression de son « âme ». Les expressionnistes ne font appel qu’à des images déposées dans la mémoire, c’est ainsi qu’ils en viennent tout naturellement à ces murs obliques et ces escaliers tordus qui n’ont aucune réalité. Ces « images imaginées » ont pour caractéristique de représenter une scène de biais, vue d’en haut, en plongée, comme si l’on était au sommet, au milieu ou à la base d’un escalier ou d’une échelle. C’est le metteur en scène de théâtre expressionniste Leopold Jessner (réalisateur en 1921, avec Paul Leni, d’ Escalier de service ), qui a le plus joué de la symbolique des marches, au point que l’on a parlé de « Jessnertreppen ». Sur scène ou dans ses films, Jessner utilise les escaliers non seulement pour varier la disposition des groupes de personnages, mais aussi pour caractériser symboliquement les états d’âme, pour exprimer visuellement l’exaltation ou la dépression, pour souligner la supériorité ou l’infériorité psychologiques ou sociales de ses personnages. L’escalier, dans certains films allemands, a autant d’importance que celui dévalé par les cosaques dans Le Cuirassé Potemkine . L’escalier représente le Werden (le « Devenir ») ; les marches en sont les degrés. C’est aussi l’endroit rêvé pour jouer du clair-obscur. Les escaliers peuvent exprimer la tyrannie : dans Caligari et De l’aube à minuit , les fonctionnaires, inabordables, sont juchés sur de hauts tabourets, comme s’ils étaient au sommet d’un micro-pouvoir. Ils disent aussi la folie : Robert Wiene exploite encore dans Genuine la puissance hallucinatoire de ce premier escalier en colimaçon qu’il a figuré dans Caligari , et dont le spectateur a l’impression de gravir les marches à l’infini. La rédemption : les pestiférés attendent, plein d’espoir, dans l’escalier de Faust, et Nosferatu marche à son propre anéantissement en montant dans la chambre à coucher de Lucy. La débauche sexuelle : le professeur Rath gagnant la loge de L’Ange bleu . La fuite : les poursuites interminables des épisodes orientaux dans Le Cabinet des figures de cire et Les Trois Lumières , ont lieu sur d’innombrables escaliers aux formes extravagantes. La mort : à la fin des Nibelungen , Fritz Lang présente les victimes gisant sur des marches, et fait descendre sur celles-ci les derniers survivants, Gunther et le sombre Hagen, dont la tête va bientôt voler dans les airs. La justice (toujours relative) : M le Maudit est jeté au bas d’un escalier pour être jugé devant une foule de malfrats. La déchéance : le portier du 7 Dernier des hommes descend travailler en sous-sol, signe de chute sociale. L’holocauste : en une vision prémonitoire, Fritz Lang montre les ouvriers de Metropolis gravissant les marches d’un immense escalier pour être précipités dans le feu. L’escalier est devenu un gigantesque Moloch chargé d’anéantir toute vie humaine.

5) Le Corps expressionniste

L’homme expressionniste est à tel point l’être absolu, originel, il est capable de tant de grands sentiments directs, qu’il semble « porter son cœur peint sur sa poitrine » (Edschmid). Ses mouvements sont abrupts et cinglants, brusquement galvanisés, brisés à mi-chemin. Ses rictus le font ressembler à un masque africain. L’acteur doit « inventer des mouvements dépassant la réalité » (Kurtz). La déformation expressionniste des gestes répond à celle des objets. Werner Krauss et , interprètes du démoniaque docteur Caligari et du sinistre somnambule Cesare, donnent à leur jeu une intensité conforme à la conception métaphysique des décors. Le somnambule tue sans motif ni logique, tandis que son maître Caligari, qui n’a aucun scrupule humain, agit avec cette insensibilité forcenée, ce défi à la morale courante qu’exaltent les expressionnistes. Fritz Kortner, dans Le Montreur d’ombres , fait tournoyer son corps devant les miroirs, et cette manière de projeter les bras ou le buste, comme pour s’en débarrasser, prend la valeur d’une abstraction absolue. Rudolf Klein-Rogge, incarnant l’inventeur-sorcier de Metropolis , gesticule d’une façon saccadée, comme un pantin ; , pour exprimer la douleur ou la frayeur de la vraie Maria, a des mouvements brusques du corps, de mécaniques changements d’expression qui la rendent semblable à la fausse Maria, le robot. De même, les ouvriers révoltés montrent des visages déformés par des grimaces sauvages, privés d’expression naturelle. Une certaine tendance à la bouffonnerie surgit dans Le Cabinet des figures de cire : affublé d’un turban énorme, le corps enflé de vêtements, semblable à une immense toupie, Haroun al Rachid () roule sa panse dans un Orient de pacotille. La hantise du dédoublement, venue du romantisme, est constante : l’étudiant de Prague vend son ombre au diable. Le pacte signé avec Méphisto permet à Faust de se changer en un beau jeune homme. La belle et douce Kriemhild des Nibelungen se transforme en monstre sanguinaire. Le docteur Mabuse est un assassin qui échappe à la police grâce à ses multiples visages. M le Maudit ne peut contrôler son démon intérieur. Le « moi » est terrifiant : « Que m’importe mon ombre ! Qu’elle me coure après ! Je me sauve et je lui échappe… Mais lorsque j’ai regardé dans le miroir, j’ai poussé un cri et mon cœur s’est ébranlé : car ce n’est pas moi que j’ai vu, mais la face grimaçante d’un démon… » (Nietzsche). C’est un visage hallucinant, le crâne ouvert, qui annonce, dans Le Testament du docteur Mabuse de Fritz Lang, une prochaine et prémonitoire destruction de l’univers. Nous sommes en 1932. L’année suivante, l’expressionnisme agonise : ses représentants sont envoyés en camp de concentration, contraints à l’exil, chassés des écoles des beaux-arts. Leurs livres sont brûlés, leurs tableaux vendus aux enchères pour alimenter le parti nazi, ou exposés au mépris du public comme « art dégénéré ». La « fin du monde », prédite depuis longtemps par les poètes expressionnistes, est en marche.

8 De nombreux événements autour de l’exposition

 Des ciné-concerts et des ciné-mix événements Tous les jeudis (excepté la soirée d’ouverture le mercredi 25 octobre), des accompagnements musicaux « en direct » sur les grands classiques du cinéma expressionniste allemand. En partenariat avec OUI FM

 Programmation cinéma

Le cinéma expressionniste allemand du 26 octobre au 31 décembre 2006

Influences de l’expressionnisme du 6 novembre au 31 décembre 2006

Friedrich Wilhelm Murnau – Intégrale du 1 er au 26 novembre 2006

 Un catalogue d’exposition (Co-édition Cinémathèque française / Editions de La Martinière) En librairie le 19 octobre 2006 – 39 €

 Un documentaire inédit sur l’expressionnisme allemand (60’). Réalisé par Stan Neumann et produit par Arte et mk2 TV - Diffusion sur Arte le 3 novembre 2006 à 22h15.

 Des conférences le Collège d’Histoire de l’Art Cinématographique dirigé par Jacques Aumont.

 Des offres pédagogiques

9  Les ciné-concerts et ciné-mix Tous les jeudis, à partir du 2 novembre, des accompagnements musicaux « en direct » sur les grands classiques du cinéma expressionniste allemand.

En partenariat avec OUI FM

CINÉ-CONCERT par Thibault Walter Jeudi 2 novembre 20h30 Accompagnement de Le Cabinet du Docteur Caligari (1919) de Robert Wiene Dans un asile de fous, un jeune homme raconte comment il rencontra le docteur Caligari, flanqué d’un complice somnambule qui tuait sur son ordre. Né en 1979, Thibault Walter étudie dans les conservatoires d’Île-de-France le piano et la direction d’orchestre, puis se dirige vers la composition (musique instrumentale et électroacoustique), en écrivant notamment la musique de films expérimentaux. Il suit ensuite l’enseignement du conservatoire national supérieur de Paris en acoustique et en analyse, puis en esthétique et en improvisation. Il crée l’ensemble diffraction, constitué de jeunes instrumentistes issus du Conservatoire de Paris, qui se donne pour vocation de jeter des ponts entre la jeune création musicale, l’improvisation, l’électronique et les autres disciplines artistiques.

CINÉ-CONCERT par Alain Moget Jeudi 9 novembre 20h30 Accompagnement au piano de La Rue sans joie (1925) de Georg W. Pabst Dans la Vienne des années 20 en proie à l’inflation, le destin de deux jeunes femmes abusées par la tenancière cynique d’une maison de rendez-vous.

CINÉ-MIX par Murcof Jeudi 16 novembre 20h30 Production La Lune rousse Accompagnement de Metropolis (1927) de Fritz Lang En 2026, dans une ville-usine du futur, un savant construit une femme-robot pour inciter les ouvriers-esclaves à la révolte. Fernando Corona est né à Tijuana en 1970. Son premier album Martes est salué par la critique mondiale, son second, Remembranza , l’installe comme un musicien électronique contemporain rare. Murcof est désormais considéré comme un créateur qui apporte des pistes nouvelles dans la fusion des musiques classiques, savantes et électroniques, un véritable architecte sonore qui surprend en permanence, assemblant finement groupes de cordes et micro-rythmes minimalistes.

CINÉ-CONCERT par Sehkehr Munz duo Jeudi 23 novembre 20h30 (Yann Guéguen, piano acoustique ; Stefan Tiedje, traitement du son en temps réel) Accompagnement de Le Cabinet des figures de cire (1924) de Paul Leni Engagé par le propriétaire d’un cabinet de figures de cire, un romancier écrit le destin de trois de ses personnages : Ivan le Terrible, Jack l’Eventreur et le calife Harun al Rashid. Yann Guéguen , 33 ans, a étudié au conservatoire et la musicologie à la Sorbonne puis à l’Ircam. Après une dizaine d’années en tant que percussionniste et bassoniste (orchestres symphoniques, musique de chambre et musiques improvisées), il se consacre à la composition et réalise des musiques pour le théâtre, la radio et des films institutionnels. Depuis début 2006, il est en résidence-création au Centre de Création Musicale Ianis Xenakis (www.ccmix.com) pour projet Orahkl 1.1., pièce lyrique de “musique mixte” pour 6 instruments et une chanteuse.

CINÉ-CONCERT par Pierre-Michel Sivadier Jeudi 30 novembre 20h30 Accompagnement de Le Montreur d’ombres (1927) d’Arthur Robison Engagé pour animer un dîner, un montreur d’ombres prévient par son spectacle la maîtresse de maison de ce qui lui arrivera si elle continue à flirter avec un de ses invités. Filmé dans un seul décor, avec quatre personnages, le film se passe en temps réel. Pianiste, auteur, compositeur, interprète, Pierre-Michel Sivadier possède une sensibilité musicale exceptionnelle. Il a notamment travaillé avec Jane Birkin, Christian Vander, James Ivory et poursuit un long compagnonnage musical avec Michel Hermon. Une de ses chansons figure dans le film des frères Larrieu Peindre ou faire l’amour. Il compose également pour Céline Caussimon et Stella Vander. Son dernier spectacle Chansons qui charrient les vents a été présenté à Paris en 2006.

10 CINÉ-CONCERT par Alain Moget Jeudi 7 décembre 20h30 Accompagnement au piano de Raskolnikov (1922) de Robert Wiene Raskolnikov, un idéaliste, assassine une vieille usurière qu’il considère comme une ennemie des pauvres et s’enfuit in extremis.

CINÉ-MIX par DJ Kantes Jeudi 14 décembre 20h30 Production La Lune rousse Accompagnement de Nosferatu le vampire (1921) de Friedrich Wilhelm Murnau Vers 1830, le commis d’un agent immobilier se rend en Transylvanie pour traiter d’une affaire avec le comte Orlock, qui se révèle être un vampire. Copie restaurée par la Cinémathèque de Munich et la Cineteca del comune di Bologna. Nicolas Kantorowicz est le Kantes du duo Sporto Kantes, mais il officie aussi dans William Traffic, quand il n’est pas DJ, seul aux commandes pour de nombreuses soirées parisiennes. Il s’est produit dans presque tous les clubs de la Capitale. Avec Sporto Kantes, on les retrouve dans la B.O de “ De battre mon coeur s’est arrêté”.

CINÉ-CONCERT par Gaël Mevel Jeudi 21 décembre 20h30 Accompagnement de Les Nibelungen, 1ère partie : La Mort de Siegfried (1924) de Fritz Lang Siegfried, fils du roi des Pays-Bas, se met en route pour obtenir la main de la belle Kriemhide de Bourgogne. Inspiré d’une légende allemande.

CINÉ-CONCERT par Gaël Mevel Jeudi 28 décembre 20h30 Accompagnement de Les Nibelungen, 2ème partie : La Vengeance de Kriemhild (1924) de Fritz Lang Gaël Mevel est pianiste, compositeur et improvisateur. Ses passions pour la musique (jazz, musiques contemporaines) et le cinéma lui ont permis de découvrir très tôt la magie des possibles qui lient l’image et le son, il choisit ainsi de ne pas surligner le film mais de créer un univers parallèle à l’image, un univers qui met en valeur, interroge et laisse ainsi le film exister.

11  Le cinéma expressionniste allemand du 26 octobre au 31 décembre

LES FILMS PRESENTES

L’Ange Bleu (Der Blaue Engel) de Josef von Sternberg Allemagne/1930/106’/VOSTF/35mm d’après Heinrich Mann. Avec Marlene Dietrich, Emil Jannings, Kurt Gerron, Rosa Valetti, . Dans une petite ville d’Allemagne, un professeur tombe sous le charme de Lola, une chanteuse de cabaret. Sam 11 novembre 19h00 Salle HL Dim 19 novembre 21h00 Salle HL Dim 24 décembre 19h00 Salle HL

Asphalte (Asphalt) de Joe May Allemagne/1928/94’/INT. FR./35mm Avec Gustav Frölich, Betty Amann, Albert Steinrück, Else Heller, Hans Adalbert von Schlettow. Un policier tombe amoureux d’une fille qu’il vient d’arrêter pour vol de bijou. Mer 08 novembre 21h00 Salle HL Sam 02 décembre 17h30 Salle HL

L’Assomption d’Hannele Mattern (Hanneles Himmelfahrt) d’Urban Gad Allem.-Danem./1922/105’/INT. FR./35mm Avec Hermann Valentin, Margarete Schlegel, Margarete Schön, Ernst Darnburg, Theodor Loos. Une jeune femme enceinte est quittée par son amant. Son père la contraint à épouser un autre homme. Copie restaurée par la Cinémathèque française. Sam 23 décembre 19h00 Salle HL Mer 27 décembre 15h00 Salle GF

Berlin, symphonie d’une grande ville (Berlin, Symphonie einer Grossstadt) de Walther Ruttmann Allemagne/1927/70’/INT. FR./35mm Film de montage sur la vie de Berlin, une grande ville fébrile, du matin à la nuit. Dim 12 novembre 19h00 Salle HL Ven 15 décembre 19h00 Salle HL

Le Cabinet des figures de cire/Trois Hommes de cire (Das Wachsfigurenkabinett) de Paul Leni Allemagne/1924/95’/INT. FR./35mm Avec Emil Jannings, Conrad Veidt, Werner Krauss, Wilhelm Dieterle, Olga Von Belajeff, John Gottowt. Engagé par le propriétaire d’un cabinet de figures de cire, un romancier écrit le destin de trois de ses personnages : Ivan le Terrible, Jack l’Eventreur et le calife Harun al Rashid. « Si Paul Leni, peintre expressionniste et cinéaste s’inspire du titre du Cabinet du Docteur Caligari pour l’essentiel de son Cabinet des figures de cire , c’est à dessein : il amplifiera à sa manière enjouée et à l’aide d’une plus savante l’ambiance foraine si propice aux mystères ». (Lotte H. Eisner) Jeu 23 novembre 20h30 Salle HL : Accompagnement musical par Yann Guéguen. Dim 03 décembre 16h30 Salle HL Lun 18 décembre 14h30 Salle GF

Le Cabinet du Docteur Caligari (Das Kabinett des Doktor Caligari) de Robert Wiene Allemagne/1919/78’/INT. FR./35mm Avec Werner Krauss, Conrad Veidt, , Friedrich Feher, Hans Heinrich von Twardowski. Dans un asile de fous, un jeune homme raconte comment il rencontra le docteur Caligari, flanqué d’un complice somnambule qui tuait sur son ordre. Jeu 02 novembre 20h30 Salle HL : Accompagnement musical par Thibault Walter Lun 27 novembre 14h30 Salle HL Sam 16 décembre 19h Salle HL

12 Chronique de Grieshuus (Zur Chronik von Grieshuus) d’Arthur von Gerlach Allemagne/1925/110’/INT. FR./35mm Avec Arthur Kraussneck, Paul Hartmann, Rudolf Forster, Rudolf Rittner, Lil Dagover. Deux frères se disputent l’héritage de leur père, le châtelain de Grieshuus. Copie restaurée par le Friedrich Wilhem Murnau Stiftung. Sam 25 novembre 16h45 Salle HL Mer 27 décembre 21h45 Salle GF

Danton de Dimitri Buchowetski Allemagne/1921/60’/INT. FR./35mm d’après la pièce de Georg Büchner La Mort de Danton . Avec Emil Jannings, Werner Krauss, Ossip Runitsch, Ferdinand von Alten, Eduard von Winterstein. Le destin des deux principales figures de la Révolution Française, Danton et Robespierre. Mer 15 novembre 21h00 Salle HL Sam 23 décembre 21h15 Salle HL

De l’aube à minuit (Von Morgens bis Mitternachts) de Karl-Heinz Martin Allemagne/1920/75’/INT. FR./35mm Avec Ernst Deutsch, Roma Bahn, Erna Morena, Adolf Edgar Licho, Hans Heinrich von Twardowski. Las de son existence monotone, un caissier s’enfuit un beau jour avec la caisse et l’espoir de refaire sa vie. Premier film expressionniste. Tourné avant Caligari , il ne fut pas montré en Allemagne. Il fut en revanche distribué au Japon avec un extraordinaire succès. Dim 03 décembre 21h00 Salle HL Ven 15 décembre 21h00 Salle HL

Le Dernier Avertissement (The Last Warning) de Paul Leni Etats-Unis/1929/75’/INT. FR./35mm Avec Laura La Plante, Montagu Love, John Boles, Roy d’Arcy. Lors d’une représentation à Broadway, un acteur est foudroyé sur scène. « Dans cet ouvrage, l’auteur multiplie à plaisir la terreur par l’humour et le rire par l’effroi, mettant définitivement au point pour l’Universal une formule promise au plus vif succès. » (Freddy Buache) Mer 15 novembre 19h00 Salle HL Ven 08 décembre 14h30 Salle GF

Le Docteur Mabuse de Fritz Lang Allemagne/1922/95’ et 100’/INT. FR./35mm d’après le roman de Norbert Jacques. Avec Rudolf Klein-Rogge, Aud Egede Nissen, Gertrud Welcker, Alfred Abel, Bernhard Goetzke. Première partie : Docteur Mabuse, le joueur (Dr. Mabuse, der Spieler) Le docteur Mabuse, génie du crime sans scrupules, entreprend de ruiner son ennemi le juge d’instruction Wenck, en s’en prenant à sa femme. Mer 01 novembre 19h00 Salle HL Dim 17 décembre 16h30 Salle HL Deuxième partie : Docteur Mabuse, l’enfer du crime (Dr. Mabuse, Inferno) Le Docteur Mabuse est poursuivi par la police. Mer 01 novembre 21h00 Salle HL Dim 17 décembre 19h00 Salle HL

L’Epine et la Rose (Dornröschen) de Paul Leni Allemagne/1917/60’/INT. FR./35mm Avec Harry Liedtke, Käthe Dorsch, Mabel Paul, Paul Biensfeldt, Hermann Picha. Adaptation d’un conte pour enfants. Dim 29 octobre 21h00 Salle HL Jeu 30 novembre 14h30 Salle HL

13 L’Escalier de service (Die Hintertreppe) de Leopold Jessner et Paul Leni Allemagne/1921/40’/INT. FR./35mm Avec Henny Porten, Wilhelm Dieterle, Fritz Kortner. Une servante reçoit des lettres qu’elle croit être celles de son amant alors que c’est le facteur amoureux d’elle qui les lui écrit. Film suivi de Genuine de Robert Wiene. Dim 19 novembre 16h30 Salle HL Lun 04 décembre 14h30 Salle HL Mer 20 décembre 21h00 Salle HL

Les Espions () de Fritz Lang Allemagne/1928/146’/INT. FR./35mm d’après . Avec Rudolf Klein-Rogge, Gerda Maurus, Lien Deyers, Willy Fritsch, Lupu Pick, Louis Ralph. Haghi, chef d’un réseau d’espionnage mondial, a deux ennemis : un commissaire de police et un agent du gouvernement japonais qu’il essaie de vaincre grâce à ses deux meilleurs agents, les séduisantes Sonja et Kitty. Copie restaurée par le Friedrich Wilhem Murnau Stiftung. Sam 04 novembre 17h00 Salle GF Mer 27 décembre 19h00 Salle HL

L’Etudiant de Prague (Der Student von Prag) de Henrik Galeen Allemagne/1926/110’/INT. FR./35mm Avec Conrad Veidt, Elizza La Porta, Werner Krauss, Fritz Alberti, Agnès Estherhazy. Un jeune étudiant pauvre et amoureux se voit proposer un étrange marché : un vieux sorcier lui propose de lui offrir une fortune en échange d’un objet de sa chambre. Copie restaurée par la Cineteca del comune di Bologna. Sam 28 octobre 16h30 Salle HL Ven 08 décembre 17h00 Salle GF

La Femme sur la Lune (Die Frau im Mond) de Fritz Lang Allemagne/1929/156’/INT. FR./35mm d’après Thea von Harbou. Avec Gerda Maurus, Willy Fritsch, Fritz Rasp, Gustav von Wangenheim. Convaincu qu’il y a de l’or sur la Lune, le savant Manfeld organise une expédition. Dim 05 novembre 21h00 Salle HL Sam 16 décembre 21h00 Salle HL

Genuine de Robert Wiene Allemagne/1920/35’/INT. FR./35mm Avec Fern Andra, Ernst Gronau, Harald Paulsen, Hans Heinz von Twardowski, Albert Bennefeld. Un lord achète dans un marché aux esclaves la jeune et belle Genuine, prêtresse d’une secte sanguinaire. Version incomplète d’un film perdu. Film précédé de L’Escalier de service de Leopold Jessner et Paul Leni. Dim 19 novembre 16h30 Salle HL Lun 04 décembre 14h30 Salle HL Mer 20 décembre 21h00 Salle HL

Le Golem (Der Golem, wie er in die Welt kam) de et Carl Boese Allemagne/1920/90’/INT. FR./35mm Avec Paul Wegener, Albert Steinrück, Lyda Salmonova, Ernst Deutsch, Hans Stürm. Sous le règne de Rodolphe II de Habsbourg, un rabbin cabaliste fabrique un être d’argile qui doit prendre vie pour délivrer les Juifs de l’oppression. Dim 12 novembre 21h00 Salle HL Jeu 21 décembre 14h30 Salle HL

14 L’homme qui rit (The Man Who Laughs) de Paul Leni Etats-Unis/1927/114’/INT. FR./35mm d’après Victor Hugo. Avec Conrad Veidt, Mary Philbin, Julius Molnar Jr., Brandon Hurst, Cesare Gravina. En Angleterre, à la fin du XVIIe siècle, le fils d’un Lord est défiguré et vendu à des marchands d’enfants. « ...superbe adaptation du roman de Victor Hugo, film sur le jeu, indépendamment du cinéma (le spectacle de foire) et à cause de lui : la mimique comme point limite d’expression pour l’acteur dans l’art du muet.» (Charles Tesson) Sam 25 novembre 19h00 Salle HL Ven 15 décembre 14h30 Salle HL Dim 24 décembre 16h30 Salle HL

Le Journal du Docteur Hart (Das Tagebuch des Dr. Hart) de Paul Leni Allemagne/1916/66’/INT. FR./35mm Avec Ernst Hoffman, Dagny Servaes, Käthe Haack, Heinrich Schroth, Adolf Klein. L’histoire d’un médecin militaire allemand durant la Première Guerre mondiale. Dim 29 octobre 19h00 Salle HL Mer 29 novembre 17h00 Salle HL

Loulou (Die Büchse der Pandora) de Georg-Wilhelm Pabst Allemagne/1929/152’/INT. FR./35mm d’après Frank Wedekind. Avec Louise Brooks, Fritz Kortner, Franz Lederer, Carl Goetz, Krafft-Raschig. Loulou, orpheline perverse et manipulatrice, devient la maîtresse d’un directeur de journal, mais son autre amant voudrait qu’elle soit à lui seul. Sam 30 décembre 21h30 Salle GF

M le maudit (M) de Fritz Lang Allemagne/1931/104’/VOSTF/35mm Avec Peter Lorre, Otto Wernicke, Gustav Gründgens, Ellen Windmann. Un assassin sadique s’en prend aux petites filles. La police et la pègre s’unissent pour le traquer. Sam 11 novembre 21h15 Salle HL Ven 29 décembre 21h00 Salle HL

Les Mains d’Orlac (Orlacs Hände) de Robert Wiene Allemagne/1924/70’/INT.FR./35mm d’après le roman de Maurice Renard. Avec Conrad Veidt, Fritz Kortner, Carmen Cartillieri, Alexandra Sorina, Paul Askonas. Le pianiste Orlac perd les mains dans un accident. On lui greffe celles d’un criminel récemment exécuté. Mer 22 novembre 21h45 Salle HL Sam 30 décembre 17h30 Salle GF

Manon Lescaut d’Arthur Robison Allemagne/1926/78’/INT. FR./35mm d’après le roman de l’abbé Prévost. Avec Lya de Puti, Vladimir Gajdarov, Eduard Rothauser, Fritz Greiner, Hubert von Meyerink. Condamnée au couvent par son père, Manon s’enfuit avec l’homme qu’elle aime, Des Grieux. A Paris, un autre homme amoureux d’elle complote pour les séparer. Sam 25 novembre 21h30 Salle HL Mer 06 décembre 21h00 Salle HL

Métropolis (Metropolis) de Fritz Lang Allemagne/1927/120’/INT. FR./35mm Avec Brigitte Helm, Alfred Abel, Gustav Fröhlich, Rudolf Klein-Rogge. En 2026, dans une ville-usine du futur, un savant construit une femme-robot pour inciter les ouvriers-esclaves à la révolte. Jeu 16 novembre 20h30 Salle HL : Ciné-mix par Murcof. Dim 10 décembre 15h00 Salle GF : Séance Cinéma en famille

15 Le Montreur d’ombres (Schatten - Eine Nächtliche Halluzination) d’Arthur Robison Allemagne/1923/80’/INT. FR./35mm Avec Fritz Kortner, Ruth Weyher, Gustav von Wangenheim, Alexander Granach, Eugen Rex. Engagé pour animer un dîner, un montreur d’ombres prévient par son spectacle la maîtresse de maison de ce qui lui arrivera si elle continue à flirter avec un de ses invités. Filmé dans un seul décor, avec quatre personnages, le film se passe en temps réel. Lun 20 novembre 14h30 Salle HL Jeu 30 novembre 20h30 Salle HL : Accompagnement musical par Pierre-Michel Sivadier Jeu 07 décembre 14h30 Salle HL

Les Nibelungen () de Fritz Lang Allem./1924/143’ et 144’/INT. FR./35mm Avec Paul Richter, Margarete Schön, Hanna Ralph, Theodor Loos, Hans- Adalbert von Schlettow, Georg John. Siegfried, fils du roi des Pays-Bas, se met en route pour obtenir la main de la belle Kriemhide de Bourgogne. Inspiré d’une légende allemande. Première partie : La Mort de Siegfried (Die Siegfrieds Tod) Jeu 21 décembre 20h30 Salle HL : Accompagnement musical par Gaël Mevel. Ven 30 décembre 21h00 Salle HL Deuxième partie : La Vengeance de Kriemhild (Die Kriehmhilds Rache) Jeu 28 décembre 20h30 Salle HL : Accompagnement musical par Gaël Mevel. Dim 31 décembre 19h00 Salle HL

La Peste à Florence (Die Pest in Florenz) d’Otto Rippert Allemagne/1919/96’/INT. FR./35mm Scénario de Fritz Lang. Avec Theodor Becker, Otto Mannstaedt, Anders Wikman, Karl Bernhard, Franz Knaak, Erner Hübsch. Le gouverneur de Florence et son fils s’éprennent de la même jolie courtisane, alors que la ville sombre peu à peu dans la débauche. Dim 12 novembre 16h30 Salle HL Mer 20 décembre 19h00 Salle HL

Raskolnikov (Raskolnikow) de Robert Wiene Allemagne/1922/141’/INT. FR./35mm d’après Crime et Châtiment de Dostoïevski. Avec Gregori Chmara, Pawel Pawloff, Michael Tarschanow, Maria Germanowa, Maria Kryshanowskaja. Raskolnikov, un idéaliste, assassine une vieille usurière qu’il considère comme une ennemie des pauvres et s’enfuit in extremis. Dim 26 novembre 21h00 Salle HL Jeu 07 décembre 20h30 Salle HL : Accompagnement musical par Alain Moget.

La Rue (Die Strasse) de Karl Grune Allemagne/1923/100’/INT. FR./35mm Avec Anton Edthofer, Eugen Klöpfer, Aud Egede Nissen, Lucie Höflich, Leonard Haskel. Accablé par la monotonie de sa vie, un fonctionnaire découvre un soir que la ville recèle des trésors. A ses dépends. Ven 03 novembre 21h00 Salle HL Mer 06 décembre 19h00 Salle HL

La Rue sans joie (Die freudlose Gasse) de Georg Wilhelm Pabst Allemagne /1925/111’/INT. FR./35mm Avec Greta Garbo, Asta Nielsen, Valeska Gert, Werner Krauss, Einar Hanson. Dans la Vienne des années 20 en proie à l’inflation, le destin de deux jeunes femmes abusées par la tenancière cynique d’une maison de rendez-vous. Jeu 09 novembre 20h30 Salle HL : Accompagnement musical par Alain Moget. Ven 17 novembre 14h30 Salle HL Sam 16 décembre 16h30 Salle HL

16 Le Testament du Docteur Mabuse (Das Testament des Dr. Mabuse) de Fritz Lang Allemagne/1933/122’/VOSTF/35mm Avec Rudolf Klein-Rogge, Oskar Beregi, Otto Wernicke, Wera Liessem. Mabuse, interné dans un asile psychiatrique, en hypnotise le directeur pour organiser une bande qui veut renverser l’ordre social. « Ce film fut conçu pour dénoncer les méthodes terroristes d’Hitler. Les slogans et les doctrines du IIIème Reich furent mis dans la bouche des criminels. » (Fritz Lang) Sam 11 novembre 16h30 Salle HL Dim 17 décembre 21h00 Salle HL

Torgus (Verlogene Moral) de Hanns Kobe All./1921/65’/INT. FR./35mm, Copie teintée Avec Gerd Fricke, Ferdinand Gregori, Eugen Klöpfer, Marija Leiko, . Un jeune homme abandonne la servante qu’il a séduite pour épouser une jeune fille riche que sa tante lui destine. Jeu 28 décembre 19h30 Salle GF Sam 30 décembre 17h00 Salle HL

Le Trésor (Der Schatz) de Georg Wilhelm Pabst Allemagne/1923/90’/INT. FR./35mm Avec Albert Steinrück, Ika Grüning, Lucie Mannheim, Werner Krauss, Hans Brausewetter. A Vienne, un trésor enterré par les Turcs en 683 fait l’objet de toutes les convoitises alors qu’un jeune homme tombe amoureux de la fille de son patron. « Ce film foisonne d’images merveilleuses que la lumière sculpte dans les ténèbres. » (Lotte H. Eisner) Ven 17 novembre 19h00 Salle HL Mer 27 décembre 17h15 Salle GF

Les Trois Lumières (Der Müde Tod) de Fritz Lang Allemagne/1921/100’/INT. FR./35mm Avec Lil Dagover, Bernhard Goetzke, Walter Janssen, Hans Sternberg, Erich Pabst. La Mort raconte trois histoires d’amour à une femme qui veut sauver l’homme qu’elle aime. Sam 18 novembre 14h30 Salle HL Dim 31 décembre 14h30 Salle HL

17  Influences de l’expressionnisme du 6 novembre au 31 décembre 2006

Adieu ma belle / Le crime vient à la fin (Murder my Sweet) d’Edward Dmytryk Etats-Unis/1945/95’/VOSTF/35mm d’après Raymond Chandler. Avec Dick Powell, Claire Trevor, Anne Shirley, Otto Kruger, Mike Mazurki. Le détective Philip Marlowe enquête en parallèle sur la disparition d’une femme et sur une affaire de vol de bijoux. Sam 23 décembre 16h30 Salle HL

Batman de Tim Burton Etats-Unis/1989/125’/VOSTF/35mm d’après la bande dessinée de Bob Kane. Avec Michael Keaton, Jack Nicholson, Kim Basinger, Pat Hingle, Billy Dee Williams. À Gotham City, Batman, l’homme chauvesouris, combat le crime. Mais l’horrible Joker n’entend pas le laisser faire. Lun 13 novembre 15h00 Salle JE

Blade Runner (version director’s cut) de Ridley Scott Etats-Unis/1982/117’/VOSTF/35mm d’après Philip K. Dick. Avec Harrison Ford, Rutger Hauer, Sean Young, Daryl Hannah. En 20 9 à Los Angeles, un détective doit retrouver un groupe de « répliquants », des androïdes qui se sont rebellés. Montage du réalisateur distribué en 1999. Sam 09 décembre 20h30 Salle JE

Le Cabinet du Docteur Caligari (The Cabinet of Caligari) de Roger Kay Etats-Unis/1962/95’/VOSTF/35mm Avec Dan O’Herlihy, Glynis Johns, Dick Davalos, Lawrence Dobkin, Constance Ford. Tombée en panne la nuit sur une route de campagne, Jane est recueillie par le docteur Caligari, mais se trouve bientôt prisonnière de son hospitalité. Lun 06 novembre 20h30 Salle JE

La Danse de mort de Marcel Cravenne France-Italie/1948/81’/35mm d’après August Strindberg. Avec Erich von Stroheim, Maria Denis, Denise Vernac, Palau, Jean Servais. Dans un pénitencier, sur une île, un couple vit lié par la haine. Jeu 09 novembre 17h30 Salle JE

Dante’s Inferno d’Harry Lachman Etats-Unis/1935/88’/VOSTF/16mm Avec Spencer Tracy, Claire Trevor, Henry B. Walthall, Alan Dinehart, Scotty Beckett, Rita Hayworth. Un entrepreneur de spectacle monte un spectacle forain inspiré du poème de Dante sur l’Enfer. Inédit en France. Dim 31 décembre 17h00 Salle GF

Dark City d’Alex Proyas Etats-Unis/1998/100’/VOSTF/35mm Avec Rufus Sewell, William Hurt, Kiefer Sutherland, Jennifer Connelly, Ian Richardson. John Murdoch se réveille dans un étrange hôtel, amnésique et recherché pour une série de meurtres bizarres. Dim 03 décembre 20h30 Salle JE

Le Démon de la chair (The Strange Woman) d’Edgar G. Ulmer États-Unis/1946/100’/VOSTF/35mm Avec Hedy Lamarr, Georges Sanders, Louis Hayward, Gene Lockhart, Hillary Brooke. Une jeune fille pauvre est prête à tout pour arriver à réussir dans le monde ; jusqu’à ce que l’amour s’en mêle. Dim 12 novembre 14h30 Salle HL

18 Deux Mains, la nuit (The Spiral Staircase) de Robert Siodmak Etats-Unis/1946/83’/VOSTF/35mm Avec Dorothy McGuire, George Brent, Ethel Barrymore, Kent Smith, Rhonda Fleming. Une belle jeune fille muette se voit menacée par un tueur qui assassine des femmes affligées de handicap. Ven 22 décembre 20h30 Salle JE

Le Diabolique Docteur Mabuse (Die Tausend Augen des Doktor Mabuse) de Fritz Lang RFA/1960/103’/VOSTF/35mm Avec Dawn Addams, Peter van Eyck, Gert Fröbe, Wolfgang Preiss, Howard Vernon. À la suite du meurtre d’un journaliste, le commissaire Kras oriente son enquête vers l’hôtel Luxor qui semble à l’origine d’activités mystérieuses. Lun 04 décembre 15h00 Salle GF

Double Assassinat dans la rue Morgue (Murders in the Rue Morgue) de Robert Florey Etats-Unis/1932/61’/VOSTF/35mm d’après Edgar Allan Poe. Avec , Sidney Fox, Leon Ames, Bert Roach, Betty Ross Clarke. Au XIXe siècle, à Paris, un docteur enlève des jeunes filles pour leur injecter du sang de singe afin de prouver la parenté entre le primate et l’homme. Sam 25 novembre 20h30 Salle JE

Dracula de Tod Browning Etats-Unis/1931/75’/VOSTF/35mm d’après Bram Stoker. Avec Bela Lugosi, David Manners, Helen Chandler. Renfield se rend pour affaires dans le château du comte Dracula, qui se révèle un vampire. Ven 24 novembre 21h00 Salle HL

Dracula (Bram Stoker’s Dracula) de Francis Ford Coppola Etats-Unis/1992/130’/VOSTF/35mm d’après Bram Stoker. Avec Gary Oldman, Winona Ryder, Anthony Hopkins, Keanu Reeves. Dracula se rend à Londres pour séduire Mina, en qui il reconnaît sa bien-aimée morte suicidée en 462. Il s’attaque à la fidèle amie de Mina, que son fiancé cherche à sauver des griffes du vampire. Sam 23 décembre 20h30 Salle JE

Dr. M (Doktor M) de Claude Chabrol France-Allemagne-Italie/1990/116’/ VOSTF/35mm Avec Alan Bates, Jennifer Beals, Jan Niklas, Hanns Zischler, Benoît Régent. À Berlin, un inspecteur mène l’enquête sur une vague de suicides qui le mène au club Thératos, institut de relaxation. Dim 12 novembre 20h30 Salle JE

Espions sur la Tamise / Le Ministère de la peur (Ministry of Fear) de Fritz Lang Etats-Unis/1944/86’/VOSTF/35mm d’après Graham Greene. Avec Ray Milland, Marjorie Reynolds, Carl Esmond, Hillary Brooke, Percy Waram. Durant la Seconde Guerre mondiale, un homme est libéré de l’asile. Durant son voyage de retour vers Londres, il est peu à peu mêlé à une affaire d’espionnage. Mer 13 décembre 15h00 Salle JE

Le Faucon maltais (The Maltese Falcon) de John Huston États-Unis/1941/100’/VOSTF/35mm d’après Dashiell Hammett. Avec Humphrey Bogart, Mary Astor, Gladys George, Peter Lorre, Sidney Greenstreet. Le détective privé Sam Spade enquête sur une affaire au centre de laquelle se trouve une statuette de faucon en or massif d’une valeur inestimable. Sam 11 novembre 14h30 Salle HL

19 La Féline (Cat People) de Jacques Tourneur États-Unis/1942/73’/VOSTF/35mm Avec Simone Simon, Kent Smith, Tom Conway, Jane Randolph, Jack Holt. À New York, une jeune femme originaire d’Europe centrale, Irena, épouse un homme et lui dit qu’elle est victime d’une ancienne malédiction qui la transforme en panthère assoiffée de sang. Dim 10 décembre 14h30 Salle JE

Frankenstein de James Whale États-Unis/1931/71’/VOSTF/35mm d’après Mary Shelley. Avec Colin Clive, Mae Clarke, John Boles, Boris Karloff, Edward Van Sloan. Un scientifique, le docteur Frankenstein, essaie de donner vie à un être créé à partir des membres épars de cadavres. Mer 29 novembre 20h30 Salle JE

Hangover Square de John Brahm Etats-Unis/1945/77’/VOSTF/35mm Avec Linda Darnell, Laird Cregar, George Sanders, Glenn Langan. Un compositeur de musique est sujet à des crises violentes qui éveillent un instinct de meurtre. Lun 18 décembre 20h30 Salle JE

L’Horrible Docteur Orlof (Gritos en la noche) de Jess Franco Espagne/1962/85’/VF/35mm Avec Howard Vernon, Mary Silvers, Conrado San Martin, Perla Cristal, Diana Lorys. Le docteur Orlof essaie de rendre sa beauté à sa fille défigurée dans un incendie en lui greffant les organes d’autres jeunes filles qu’il assassine. Jeu 07 décembre 17h30 Salle JE

Inferno de Dario Argento Italie/1979/100’/VOSTF/35mm Avec Irene Miracle, Sacha Pitoëff, Daria Nicolodi, Feodor Chaliapine, Alida Valli. À New Cork, une jeune femme apprend que l’immeuble où elle vient de s’installer a été construit pour abriter une des trois sorcières qui gouvernent le monde. Sam 30 décembre 19h00 Salle HL

The Life and Death of 9413 – A Hollywood Extra de Robert Florey et Slavko Vorkapich Etats-Unis/1927/11’/16mm Avec Jules Raucourt, George Voya, Robert Florey, Adriane Marsh. Les désillusions d’un homme venu à Hollywood pour devenir star de cinéma. Film suivi de Ombres et Brouillard de Woody Allen. Etats-Unis/1991/86’/VOSTF/35mm Avec Woody Allen, Mia Farrow, John Malkovitch, Jodie Foster, Madonna. Dans une ville anonyme d’Europe de l’Est, un timide petit employé est enrôlé pour rechercher un étrangleur en série. Ven 15 décembre 20h30 Salle JE

Macbeth d’Orson Welles États-Unis/1948/82’/VOSTF/35mm d’après William Shakespeare. Avec Orson Welles, Jeannette Nolan, Dan O’ Herlihy, Roddy MacDowall, Edgar Barrier. Poussé par son épouse, Macbeth assassine le roi d’Ecosse pour prendre sa place. Mer 20 décembre 15h00 Salle GF

Les Mains d’Orlac (Mad Love) de Karl Freund Etat-Unis/1935/70’/VOSTF/35mm d’après le roman de Maurice Renard. Avec Peter Lorre, Frances Drake, Colin Clive, Ted Healy, Sarah Haden. Un chirurgien greffe les mains d’un assassin à un pianiste accidenté qui perd peu à peu la maîtrise de ses membres. Ven 29 décembre 17h00 Salle GF

20 La Maison du Dr. Edwardes (Spellbound) d’Alfred Hitchcock Etats-Unis/1945/100’/VOSTF/35mm Avec Ingrid Bergman, Gregory Peck, Jean Acker, Rhonda Fleming, Leo G. Carroll. Dans une clinique psychiatrique, une jeune femme docteur découvre que le nouveau et séduisant directeur souffre d’amnésie et de paranoïa. Ven 29 décembre 19h00 Salle HL

Masques de cire (Mystery of the Wax Museum) de Michael Curtiz Etats-Unis/1933/77’/VOSTF/16mm Avec Lionel Atwill, Fay Wray, Glenda Farrell. Un sculpteur défiguré ouvre un musée de cire. Les statues qu’il expose sont les corps de ses victimes assassinées puis moulées dans la cire. Mer 27 décembre 19h30 Salle GF

Le Masque du démon (La maschera del demonio) de Mario Bava Italie/1960/84’/VF/35mm d’après Nicolas Gogol. Avec Barbara Steele, John Richardson, Andrea Checchi, Ivo Garrani, Arturo Dominici. Une sorcière et son amant reviennent à la vie. Sam 02 décembre 20h30 Salle JE

Moloch (Molokh) d’Alexandre Sokourov Russie-Allem./1999/102’/VOSTF/35mm Avec Elena Rufanova, Leonid Mosgovoi, Leonid Sokol, Elena Spiridonova, Vladimir Bogdanov. Au printemps de 942, dans la forteresse de Berchtesgarten, Hitler et Eva Braun reçoivent pour une journée Bormann et Goebbels. Sam 23 décembre 14h30 Salle JE

La Momie (The Mummy) de Karl Freund Etats-Unis/1932/72’/VOSTF/35mm Avec Boris Karloff, Zita Johann, David Manners, Arthur Byron, Edgard Van Sloan, Bramwell Fletcher. En 92 , une expédition découvre dans une pyramide égyptienne la momie de Im-Ho-Tep, enterré vivant quelques auparavant pour sacrilège, et un livre censé pouvoir ramener les morts à la vie. Jeu 21 décembre 20h45 Salle JE

Le Mouchard (The Informer) de John Ford Etats-Unis/1935/91’/VOSTF/35mm Avec Victor McLaglen, Heather Angel, Preston Foster, Margot Grahame, Wallace Ford. À Dublin, en 922, lors d’une rébellion, un homme dénonce un ami à la police pour toucher l’argent qui lui permettra d’aller en Amérique. Ven 01 décembre 19h30 Salle GF

Le Mystérieux Docteur Korvo (Whirlpool) d’Otto Preminger États-Unis/1949/97’/VOSTF/35mm Avec Gene Tierney, Richard Conte, José Ferrer, Charles Bickford, Constance Collier. Un homme mystérieux, le Docteur Korvo, fait accuser une kleptomane d’un crime qu’elle n’a pas commis. Dim 03 décembre 14h15 Salle JE

Nosferatu, Fantôme de la nuit (Nosferatu, Phantom der Nacht) de Werner Herzog RFA-France/1978/105’/VOSTF/35mm d’après Bram Stoker. Avec Klaus Kinski, Isabelle Adjani, Bruno Ganz, Jacques Dufilho, Roland Topor. Au XIXème siècle, Jonathan Harker est envoyé d’Allemagne dans les Carpathes afin de négocier la vente d’une maison qu’un certain comte Dracula veut acquérir. Remake du film de Murnau. Sam 25 novembre 14h30 Salle HL

21 La Nuit du chasseur (The Night of the Hunter) de Charles Laughton Etats-Unis/1955/93’/VOSTF/35mm Avec Robert Mitchum, Shelley Winters, Lillian Gish, Evelyn Varden, Peter Graves. Après la mort de leur père, mêlé à un braquage de banque, John et Pearl, deux enfants, voient leur mère se faire séduire par un mystérieux prêcheur. Ven 17 novembre 15h00 Salle GF

L’Ombre du vampire (Shadow of the Vampire) de E. Elias Merhige Etats-Unis/2000/89’/VOSTF/35mm Avec John Malkovich, Willem Dafoe, Udo Kier, Catherine McCormack, Cary Elwes. En 92 , Murnau entreprend en Tchécoslovaquie le tournage de sa version de Dracula, Nosferatu et engage un vrai vampire pour le rôle-titre. Ven 17 novembre 20h30 Salle JE

Ombres et brouillard (Shadows and Fog) de Woody Allen Etats-Unis/1991/86’/VOSTF/35mm Avec Woody Allen, Mia Farrow, John Malkovitch, Jodie Foster, Madonna. Dans une ville anonyme d’Europe de l’Est, un timide petit employé est enrôlé pour rechercher un étrangleur en série. Film précédé de The Life and Death of 94 3 - A Hollywood Extra de Robert Florey et Slavko Vorkapich. Ven 15 décembre 20h30 Salle JE

Le Procès (The Trial) d’Orson Welles FR-Italie-RFA/1962/120’/VOSTF/35mm d’après Franz Kafka. Avec Anthony Perkins, Jeanne Moreau, Elsa Martinelli, Orson Welles, Romy Schneider Joseph K. est accusé d’un délit dont il ignore la nature. Ven 08 décembre 15h00 Salle HL

Les Proies du vampire (El vampiro) de Fernando Mendez Mexique/1957/95’/VF/35mm Avec Abel Salazar, German Robles, Ariadna Walter, José Luis Jimenez, Carmen Montero. Appelée par sa tante qui craint les vampires, Martha arrive dans sa demeure où les habitants ont un étrange comportement. Ven 01 décembre 20h30 Salle JE

Le Septième Sceau (Det Sjunde Inseglet) d’Ingmar Bergman Suède/1956/90’/VOSTF/35mm Avec Max Von Sidow, Gunnar Bjornstrand, Nils Poppe, Bibi Andersson, Bengt Ekerot. Un chevalier, qui traverse avec son écuyer un pays ravagé par la peste, engage une partie d’échecs avec la Mort. Jeu 09 novembre 20h45 Salle JE

Six Femmes pour l’assassin (Sei donne per l’assassino) de Mario Bava Italie-France-RFA/1964/88’/VF/35mm Avec Eva Bartok, Cameron Mitchell, Thomas Reiner, Ariana Gorini, Mary Arden. À Rome, une série de meurtres est perpétrée dans une maison de haute couture sur des mannequins. Mer 13 décembre 20h30 Salle JE

La Sorcière sanglante (I lunghi capelli della morte) d’Antonio Margheriti Italie/1964/100’/VF/35mm Avec Barbara Steele, George Ardisson, Halina Zalewska, Umberto Raho, Laura Nucci. Dans un village au XVe siècle, une femme est brûlée comme sorcière. Des années plus tard, son fantôme réapparaît pour se venger. Jeu 21 décembre 17h30 Salle JE

22 Spider de David Cronenberg FR-GB-Canada/2002/98’/VOSTF/35mm Avec Ralph Fiennes, Bradley Hall, Miranda Richardson, Gabriel Byrne, Lynn Redgrave. À sa sortie d’hôpital psychiatrique, un homme habite un foyer de réinsertion tenu par une femme autoritaire et revisite son propre passé. Mer 06 décembre 20h30 Salle JE

Suspiria de Dario Argento Italie/1977/97’/VF/35mm Avec Jessica Harper, Stefania Casini, Alida Valli, Joan Bennett, Miguel Bosé, Udo Kier. Nouvelle pensionnaire dans une prestigieuse académie de danse à Fribourg, une ballerine américaine découvre que la directrice de l’école est une reine de la magie noire. Sam 25 novembre 17h30 Salle GF

La Tête contre les murs de Georges Franju France/1958/92’/35mm d’après Hervé Bazin. Avec Jean-Pierre Mocky, Charles Aznavour, Anouk Aimée, Paul Meurisse, Pierre Brasseur. Dans un asile psychiatrique, François, enfermé là par son père, devient l’ami d’un épileptique avec lequel il tente de s’évader. Sam 09 décembre 14h30 Salle HL

Le Troisième Homme (The Third Man) de Carol Reed Grande-Bretagne/1949/104’/VOSTF/35mm d’après Graham Greene. Avec Joseph Cotten, Orson Welles, Alida Valli, Trevor Howard, Paul Hoerbiger. Débarquant dans la Vienne d’après-guerre, un écrivain américain enquête sur un de ses amis qui vient de mourir et découvre son passé louche. Ven 22 décembre 21h30 Salle GF

23  Friedrich Wilhelm Murnau - Intégrale du 26 octobre au 14 décembre 2006

LES FILMS PRESENTES

L'Aurore (Sunrise - A Song of Two Humans) de Friedrich Wilhelm Murnau Etats-Unis/1927/95'/INT. FR./35mm Avec George O'Brien, Janet Gaynor, Margaret Livingstone, Bodil Rosing, J. Farrell McDonald. Un fermier tente de tuer sa femme pour rejoindre sa maîtresse. « Le film le plus puissant, le plus évolué de Murnau » (Lotte H. Eisner) Dim 05 novembre 16h30 Salle HL Lun 13 novembre 14h30 Salle GF Ven 01 décembre 19h00 Salle HL

La Bru (Our daily Bread/City Girl) de Friedrich W. Murnau Etats-Unis/1929/90'/INT. FR./35mm Avec Charles Farrel, Mary Duncan, David Torrence, Ivan Linow, Edith York, Guinn Williams. Un jeune paysan ramène de la ville une serveuse qu’il a épousée et qui ne plaît pas à ses parents. Dim 05 novembre 19h00 Salle HL Ven 01 décembre 21h00 Salle HL Lun 11 décembre 14h30 Salle HL

La Découverte d’un secret (Schloss Vogelöd) de Friedrich W. Murnau Allemagne/1921/60’/INT. FR./35mm Avec Arnold Korff, Lulu Keyser-Korff, Paul Hartmann, Olga Tchekova, Paul Bildt. Dans un château, le premier mari de la baronne de Safferstädt est assassiné. « Seuls les efforts de Murnau pouvaient parvenir à créer une atmosphère pesante et chargée d’angoisse.» (Lotte H. Eisner) Film précédé de Satanas (fragment) de Friedrich W. Murnau. Copie restaurée par le Friedrich Wilhem Murnau Stiftung. Jeu 26 octobre 19h30 Salle HL Dim 19 novembre 19h00 Salle HL

Le Dernier des hommes (Der letzte Mann) de Friedrich W. Murnau Allemagne/1924/140'/INT. FR./35mm Avec Emil Jannings, Maly Delschaft, Max Hiller, Emilie Kurz, Hans Unterkirchen. Le portier d'un grand hôtel, jugé trop vieux, est muté dans les toilettes du sous-sol. « (…) le dessein de l’auteur n’a pas été de provoquer notre pitié, mais, la supposant suffisamment vive en nous, de l’épuiser en la comblant, comme il ferait de quelque penchant mauvais, cruauté ou désir. Ainsi l’art nous libère-t-il de tous nos sentiments, même bons, et justifie son immoralisme en rendant à l’éthique son bien. J’admets que notre plaisir soit condamnable s’il naît de notre attendrissement ou de nos sarcasmes, mais ces deux sentiments trop humains n’ont point de part à la fascination qu’exerce sur nous le destin tragi-comique de notre portier. Me citera-t-on une œuvre, roman, peinture, ou film, qui ait plus délibérément négligé de nous prendre aux entrailles, tout en n’usant que du seul prestige des effets les plus tangibles de l’émotion ? » (Éric Rohmer) Copie restaurée par le Friedrich Wilhem Murnau Stiftung. Sam 28 octobre 19h00 Salle HL Mer 22 novembre 19h00 Salle HL

Fantôme (Phantom) de Friedrich Wilhelm Murnau Allemagne/1922/74’/INT. FR./35mm Scénario de Thea von Harbou. Avec Alfred Abel, Frieda Richard, Aud Egede Nissen, Lil Dagover, Grete Berger. À la suite d’un accident, un modeste employé est hanté par le visage d’une femme qu’il croit retrouver dans une taverne. Copie restaurée par le Friedrich Wilhem Murnau Stiftung. Sam 28 octobre 21h45 Salle HL Mer 29 novembre 19h30 Salle GF

24 Faust- Une légende populaire allemande (Faust - Eine Deutsche Volkssage) de Friedrich Wilhelm Murnau Allemagne/1926/85’/INT. FR./35mm d'après Goethe, Marlowe et des légendes allemandes. Avec Gösta Ekman, Emil Jannings, Camilla Horn, Yvette Guilbert, Wilhelm Dieterle. Le docteur Faust, ne pouvant sauver sa ville natale de la peste, signe un pacte avec Méphisto en échange de son âme. Mer 25 octobre 20h00 Salle HL, Ciné-mix par RAMI Ven 10 novembre 14h30 Salle HL Sam 2 décembre 21h30 Salle HL

Les Finances du Grand duc (Die Finanzen des grossherzogs) de Friedrich W. Murnau Allemagne/1924/80’/INT. FR./35mm Scénario de Théa von Harbou. Avec Harry Liedtke, Mady Christians, Guido Herzfeld, Hermann Valentin, Alfred Abel. Dans les Balkans, un prince ruiné tombe sous la coupe d’un usurier. Copie restaurée par le Friedrich Wilhem Murnau Stiftung. Ven 03 novembre 19h00 Salle HL Ven 24 novembre 19h00 Salle HL

Nosferatu le vampire (Nosferatu, eine Symphonie des Graues) de Friedrich W. Murnau Allemagne/1921/110’/INT. FR./35mm, copie teintée. d’après Dracula de Bram Stoker. Avec Max Schreck, Alexander Granach, Gustav von Wagenheim, Greta Shroeder, Georg Heinrich Schnell. Vers 1830, le commis d’un agent immobilier se rend en Transylvanie pour traiter d’une affaire avec le comte Orlock, qui se révèle être un vampire. « « Et quand il eut passé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre.» Ce carton, le seul de toute l’histoire du cinéma à être entré dans la littérature, à avoir ignoré la frontière des deux moyens d’expression, est resté comme un emblème du franchissement fatidique, celui qui fait passer de l’autre côté du miroir, dans l’autre monde. L’existence du récit fantastique est suspendue à ce franchissement. » (Jean-Louis Leutrat) Copie restaurée par la Cinémathèque de Munich et la Cineteca del comune di Bologna. Dim 26 novembre 15h00 Salle HL Jeu 14 décembre 20h30 Salle HL, Ciné-mix par DJ Kantes. Ven 01 décembre 14h30 Salle HL

Nosferatu le vampire, La Douzième Heure (Die Zwolfte Stunde) de Friedrich W. Murnau Allemagne/1921/90’/INT. FR./35mm Version du film de Murnau proposant un montage différent intégrant des plans inédits et une « fin heureuse ». Film restauré par la Cinémathèque française. Ven 17 novembre 17h30 Salle GF

Promenade dans la nuit/La Marche dans la nuit (Der Gang in die Nacht) de Friedrich W. Murnau Allemagne/1920/73’/INT. FR./35mm Avec Olaf Fönss, Erna Morena, Gudrun Bruun Steffensen, Conrad Veidt, Clémentine Plessner. Un médecin quitte tout et s’installe dans un village de pêcheurs pour l’amour d’une danseuse. Il guérit un peintre aveugle grâce à son art consommé de la chirurgie, mais celui-ci lui vole le cœur de la danseuse. Jeu 26 octobre 21h00 Salle HL Sam 02 décembre 19h30 Salle HL

Satanas (fragment) de Friedrich W. Murnau Allemagne/1920/2’/35mm Fragment retrouvé d’un film perdu de Murnau. Film suivi de La Découverte d’un secret de Friedrich W. Murnau. Jeu 26 octobre 19h30 Salle HL Dim 19 novembre 19h00 Salle HL

25 Tabou (Tabu) de Robert Flaherty et Friedrich Wilhelm Murnau. Etats-Unis/1931/80'/INT. FR./35mm Avec Anna Chevalier, Matahi, Hitu, Jean, Jules. Dans l'île de Bora-Bora, Reri devient une vierge consacrée, tabou et pour vivre son amour avec Matahi, les amants s'enfuient. « Il est très agréable de proclamer l’extraordinaire mérite, tout le charme, de ce film, Tabou, qui incruste la sensibilité de notre mémoire, et dans la mémoire de notre sensibilité, une inoubliable série d’images (…) Murnau, dominant une technique parfaite, ne cherche que la simplicité, la fluidité. Tout coule de source, même les gags, les notations ingénieuses au fil de l’anecdote comme la couronne de fleurs qui, lancée, vient coiffer la jeune fille, comme dans un cirque. Et plus tard, la grosse perle abandonnée qui s’enfoncera dans le sable. » (Jacques Audiberti) Mer 08 novembre 19h00 Salle HL Dim 03 décembre 19h00 Salle HL

Tartuffe (Herr Tartüff) de Friedrich W. Murnau Allemagne/1925/65'/INT. FR./35mm Avec Lil Dagover, Werner Krauss, Emil Jannings, Lucie Höflich, André Mattoni. Un vieillard riche vit sous la coupe d’une gouvernante hypocrite qui convoite son héritage. Le petit-fils du vieillard démasque la gouvernante en organisant une projection du film Tartuffe tiré de la pièce de Molière. Première adaptation à l’écran de la pièce de Molière. Copie restaurée par le Friedrich Wilhem Murnau Stiftung. Jeu 02 novembre 17h00 Salle GF Dim 26 novembre 19h00 Salle HL

La Terre qui flambe (Der Brennende acker) de Friedrich W. Murnau Allemagne/1922/68’/INT. FR./35mm Avec Wergner Krauss, Eugen Klöpfer, Wladimir Gaidarow, E. von Winterstein, Stella Arbenina, Lya de Putti. Deux frères s’affrontent à propos d’une parcelle de terrain. Dim 29 octobre 16h30 Salle HL Mer 29 novembre 21h30 Salle GF

26 De l’autre côté de l’écran par Bernard Eisenschitz

« - Que pensez-vous de l’expressionnisme, docteur ? - Un jeu ! Mais pourquoi pas ? Tout est jeu aujourd’hui ! »

En 1922, le docteur Mabuse, dans sa première incarnation - celle d’un psychanalyste -, ironise sur ce courant à la mode, tout en reconnaissant qu’il est comme lui-même un reflet de l’époque. L’expressionnisme, antérieur à la guerre en peinture, musique et littérature, passe au cinéma après la défaite de 1918. Bientôt Le Cabinet du Docteur Caligari de Robert Wiene, comme l’écrit Henri Langlois en 1956 , « délie le cinéma allemand de son passé et lie son sort à celui du théâtre et des arts d’avant-garde, affirmant ainsi la primauté de l’intellectuel sur le commercial ». Le film va donner son nom, « caligarisme », à ce style, le révéler en France et ailleurs. Il en est le seul grand succès mondial.

Il y a peu de films expressionnistes au sens strict, et ils sont en majorité confidentiels : en 1920, De l’aube à minuit (K.H. Martin), Genuine (Wiene), Algol (Werckmeister), et en marge Le Golem (Wegener), Le Bossu et la Danseuse (Murnau), l’année suivante Das Haus zum Mond (Martin), Torgus (Kobe), Raskolnikoff (Wiene), le parodique Die Bergkatze ( Lubitsch), puis l’apparition d’un courant tout aussi délibéré baptisé Kammerspiel , « jeu de chambre », qui se veut à l’opposé mais en est plutôt un envers complice ; et encore des formes et des modes qui abondent dans les nombreux sujets fantastiques, comme en 1923-1924, Le Montreur d’ombres , d’Arthur Robison, Le Trésor , premier film de Pabst, et Le Cabinet des figures de cire , de Paul Leni ; sans oublier les nombreux rappels dans le courant baptisé Nouvelle Objectivité, dans Metropolis et bien d’autres. Il n’y a pas davantage de cinéastes expressionnistes, à part quelques metteurs en scène de théâtre, Karl Heinz Martin ou Leopold Jessner, passés à l’occasion au cinéma. Les cinéastes traversent cette expérience sans vouloir s’y reconnaître, comme Fritz Lang dans Le Dr Mabuse . Peu importent d’ailleurs ces étiquettes ; Lotte H. Eisner proteste en 1973 contre l’abus qui en est fait, trouvant au contraire l’unité du cinéma allemand dans la rencontre entre traits expressionnistes et naturalistes ou impressionnistes.

Il y a pourtant une dimension de l’expressionnisme propre au cinéma. Dans les arts, il a été un mouvement de révolte : contre l’impressionnisme et surtout contre la représentation passive d’un monde en révolution – révolution du machinisme, révolutions sociales. Au cinéma, industrie solidement établie en Allemagne depuis les années 1910, il n’est pas question que cette révolte passe, sinon très atténuée, dans les sujets ou dans un traitement avant-gardiste. C’est le cas dans quelques films qui bénéficient de l’attrait de la nouveauté. Mais la grande majorité du cinéma allemand muet - qui reste à découvrir - ne se confond pas avec le cinéma expressionniste.

La rencontre des deux s’est faite sous le signe du studio. Avant 1919, des films fantastiques ou mythologiques, dus paradoxalement à des hommes de théâtre, ont été largement tournés en extérieurs : L’Ile des bienheureux , du rénovateur de la scène , le premier Etudiant de Prague , de Stellan Rye et l’acteur-réalisateur Paul Wegener, ainsi que Le Journal du Dr Hart , du décorateur Paul Leni. Ils sont désormais tournés sur les plateaux, où un monde imaginaire est produit par des moyens propres au cinéma. « Ni le scénario ni les décors de Caligari n’étaient révolutionnaires en 1920 », écrit Frieda Grafe. « Ce qui était révolutionnaire, c’était la fonction du décor dans le jeune moyen d’expression. Parce qu’elle déviait de la norme et tentait de la transformer. » Et au-delà de Caligari – qui, écrit Cocteau, « photographie platement des décors excentriques, au lieu d’obtenir des surprises par l’appareil de prise de vues » –, c’est la fonction de la caméra, la relation entre l’œil mécanique et l’univers qu’il découpe, qui va changer. L’expressionnisme signifie une réinvention et non une reproduction du monde : il se signale par la destruction de l’espace perspectiviste au profit d’un espace éclaté, où clair-obscur, ombres et reflets, jeux du champ et du hors-champ, créent une incertitude constante. La présence de la caméra se fait sentir, l’image comme le monde est une composition. Le refus de la psychologie, l’explosion de intériorité vers l’extérieur confèrent au regard – et du coup à la projection – un rôle dominant. Les métaphores de l’œil abondent dans ce cinéma, où Le Montreur d’ombres est programmatique. Le cinéma devient un espace mental.

Ces aspects ont engendré une postérité durable. « Karl Freund et Murnau inventent les éclairages de Nuremberg », dit Jean-Luc Godard dans les Histoire(s) du cinéma , faisant référence au congrès nazi de 1934 mis en scène par Albert Speer et filmé par Leni Riefenstahl. Ceux-là n’ont pas été les seuls marqués par le muet allemand. En France, on trouve Marcel L’Herbier ( Don Juan et Faust , L’Inhumaine ) et, à l’opposé esthétique et chronologique, Georges Franju, qui fait appel à Eugen Shuftan pour éclairer La Tête contre les murs et Les Yeux sans visage . Au Japon, Une page folle de Teinosuke Kinugasa, écrit par le futur prix Nobel Yasunari Kawabata. En URSS, bien que les auteurs s’en défendent, les films de la Feks ( Le Manteau ) et d’Eisenstein. Aux Etats-Unis, son influence directe renouvelle le film fantastique ( Frankenstein , de l’Anglais James Whale, Le Fils de Frankenstein , de l’Américain Rowland V. Lee) et prépare la voie au film noir ( Stranger on the Third Floor , du Russe Boris Ingster). Peu après, avec l’arrivée des émigrés antinazis à Hollywood, l’apport de Fritz Lang, Robert Siodmak, Douglas Sirk, Edgar G. Ulmer enrichira bien des genres. Au théâtre, l’expressionnisme suivait de peu le moment où le metteur en scène était passé au premier plan, à la place de l’auteur ou des comédiens. De plus en plus, dans les grandes entreprises de Max Reinhardt, il s’agissait 27 de reconstruire un univers et non plus d’illustrer un texte. Le passage au cinéma s’est donc fait naturellement. Au muet, le réalisateur domine et contrôle son film : même les les plus routiniers les montaient eux-mêmes, disait Paul Falkenberg, « monteur son » de M et de Vampyr . Du théâtre aussi le cinéma allemand a hérité un mode de travail en équipe, où les collaborateurs sont des créateurs à part entière. Caligari est autant l’œuvre de ses deux scénaristes (Hanns Janowitz, Carl Mayer) et de son trio de décorateurs (Warm, Reimann, Röhrig) que du réalisateur Robert Wiene. Les cinéastes les plus autocratiques recherchent ce dialogue avec scénaristes, opérateurs et décorateurs : Murnau avec Carl Mayer, Karl Freund, Rochus Gliese ou Herlth et Röhrig ; Lang avec Thea von Harbou, Carl Hoffmann, Karl Freund ou Fritz Arno Wagner, Otto Hunte, Kettelhut, Vollbrecht, Hasler… Le scénariste Carl Mayer, qui n’a jamais réalisé de film, et le décorateur Paul Leni, qui en a réalisé peu, sont parmi les inventeurs essentiels de ces années. Tous font du récit filmique une expérience sans précédent, qui échappe à la littérature comme au théâtre.

Du coup la définition s’est élargie : elle fait de l’expressionnisme une des grandes virtualités du cinéma, l’opposant à une conception de transparence, de simple enregistrement du monde. Si on regroupe sous ce nom les œuvres qui tendent à rompre, par les moyens du cinéma, avec la représentation directe de la réalité, jugée plate et incapable d’aller au-delà du visible, c’est une grande partie du cinéma qui relève de l’expressionnisme. On peut alors parler non d’éléments, mais d’une vision expressionniste chez les créateurs qui ont été marqués par le cinéma allemand. A la première place de cette généalogie, ceux qui l’ont éprouvé directement : Alfred Hitchcock, John Ford, S.M. Eisenstein, Ingmar Bergman…. Mais on le trouve aussi chez qui semblerait plus proche d’une tendance « Lumière-Renoir » (Renoir, qui lui-même est loin d’illustrer une option « pure » : voir Woman on the Beach , pour ne citer que le cas le plus flagrant).

Il n’est pas étonnant que l’école critique française d’une « esthétique de la réalité », de Roger Leenhardt à André Bazin, ou pour d’autres motifs la soviétique – Eisenstein au premier chef, qui lui doit beaucoup – l’ait rejeté comme une impasse ou un simple épisode historique. Ce qui n’a pas empêché Rivette, Godard et leurs pairs d’y trouver « la plus parfaite école de mise en scène que l’on puisse imaginer » (Rivette).

Le mystère est là : qu’une telle volonté de style ait pu laisser des traces profondes jusqu’à l’époque la plus récente. Sans doute les sentiments de « danger menaçant, angoisse, catastrophe » - les trois mouvements de la « Musique d’accompagnement pour une scène de film » composée par Arnold Schönberg en 1929 et filmée par Straub-Huillet en 1972, ont-ils dominé le premier siècle du cinéma. Pour son premier commentateur, Rudolf Kurtz, l’expressionnisme n’est pas un style, mais une conception du monde. A la question « y a-t-il un cinéma expressionniste ? », bien des cinéastes qui comptent aujourd’hui apportent leur réponse. Ils invitent, comme Le Montreur d’ombres de Robison, à passer de l’autre côté de l’écran.

28  Catalogue de l’exposition LE CINEMA EXPRESSIONNISTE ALLEMAND Splendeurs d’une collection du 26 octobre 2006 au 22 janvier 2007

Coédition Cinémathèque française / Éditions de La Martinière.

Ce livre explore les coulisses d’un mouvement fondateur du cinéma, sans lequel ni le film noir ni le film fantastique n’auraient eu tout à fait le même visage (avec des textes de Lotte Eisner, Werner Herzog, Bernard Eisenschitz, David Robinson, Thomas Elsaesser, Marianne de Fleury et Laurent Mannoni).

Coédition Cinémathèque française / Éditions de La Martinière. 220 x 280 mm, 240 pages. 39 € Parution : 19 octobre 2006

Relations presse : Editions de La Martinière : Sophie Giraud , Tél. : 01 56 81 25 81 2, rue Christine, 75006 Paris – [email protected]

29  Un documentaire inédit sur l’expressionnisme allemand (60’). Réalisé par Stan Neumann et produit par Arte et mk2 TV Copie du premier épisode disponible. N’hésitez pas à la demander ! ARTE explore l’héritage expressionniste à l’occasion de la grande exposition consacrée à ce courant par la Cinémathèque Française et en association avec celle-ci.

SOIREE THEMA Expressionnisme allemand sur ARTE le Vendredi 3 novembre à 22.15

22h15 L’expressionnisme allemand Documentaire de Stan Neumann Coproduction ARTE France, MK2TV (2006 - 60 min) Un film qui montre combien ce mouvement artistique majeur est lié à l’histoire de son temps, et qui fait une large place aux œuvres de peintres tels que Georges Grosz, Max Beckmann, Ernst Ludwig, Kirchner, Franz Marc et Wassily Kandinsky.

23h15 Le testament du Docteur Mabuse Film fantastique de Fritz Lang France 1933 - 97 min Interné comme fou, Mabuse hypnotise le directeur de l’asile et organise, grâce à lui, une bande qui commet divers crimes. Un détective, après plusieurs péripéties, découvre la machination. Mabuse meurt, le directeur continue ses méfaits, est démasqué et devient fou.

www.arte.tv Contact presse : Grégoire Mauban / Audrey Jactat / Marie-Charlotte Ferré 01 55 00 70 42 / [email protected]

30  Des conférences le Collège d’Histoire de l’Art Cinématographique dirigé par Jacques Aumont. « Où commence, et où finit l’expressionnisme ? » Le jeudi, de 19 h à 20 h 15, salle Georges Franju.

En partenariat avec Conférences et Débats. Enregistrement et diffusion des débats par la web radio « Les Sentiers de la création » sur www.franceculture.com .

Cycle de 13 conférences qui traiteront successivement de la période allemande muette, à propos de laquelle fut inventée l’épithète « expressionniste » ; de ses effets sur le cinéma hollywoodien, grâce à quelques « passeurs » de talent ; de son influence plus souterraine sur d’autres cinéma européens, y compris le cinéma français ; enfin, des « résurgences » expressionnistes dans le cinéma des vingt dernières années – des films gore à des univers d’auteurs singuliers.

1/ Le cinéma de la République de Weimar

Jeudi 26 octobre – 19h Jacques Aumont « Où commence, et où finit l’expressionnisme ? » Jacques Aumont est universitaire et critique (pour la revue Cinéma ). Auteur de nombreux ouvrages d’esthétique, ses derniers livres publiés sont Les Théories des cinéastes (Nathan, 2002), Ingmar Bergman. « Mes films sont l’explication de mes images » (2003) et Matière d’images (Images modernes, 2005). Il dirige le Collège d’Histoire de l’Art Cinématographique depuis sa création, en 1992.

Jeudi 2 novembre – 19h Raymond Bellour « Le Mabuse de Fritz Lang (folie, expressionnisme, hypnose, mise en scène) » Raymond Bellour est chercheur, écrivain, enseignant et critique. Il est membre du comité de rédaction de la revue Trafic . Il a publié entre autres, l’Entre-images 2 (Éditions P.O.L, 1999).

Jeudi 9 novembre – 19h Frank Kessler « Existe-t-il une esthétique du cinéma expressionniste ? » Frank Kessler est professeur en histoire du cinéma et de la télévision à Utrecht en Hollande. Il est membre de l’association internationale pour le développement de la recherche sur le cinéma des premiers temps, Domitor. Il est co-fondateur et rédacteur de KINtop. Jahrbuch zur Erforschung des frühen Films . Il est l'auteur, entre autres de « Les Ciseaux oubliés » in : Cinémas (2002). . Jeudi 16 novembre – 19h Emmanuel Siety « Quel ‘’isme’’ pour Murnau ? » Emmanuel Siety est enseignant de cinéma à l'université Paris 3 et conférencier du service pédagogique de la Cinémathèque française. Il est l'auteur de Le plan, au commencement du cinéma (Cahiers du cinéma, 2001) et La Peur au cinéma (Actes Sud Junior / Cinémathèque française, 2006).

2/ La génération expressionniste à Hollywood

Jeudi 23 novembre – 19h Marc Cerisuelo « Comment l’expressionnisme a redéfini les genres hollywoodiens. » Marc Cerisuelo est universitaire, philosophe et critique. Il a publié entre autres Preston Sturges ou le génie de l’Amérique (PUF, 2002), Vienne et Berlin à Hollywood (collectif, Perspectives critiques, 2006), Le Mépris de Jean-Luc Godard (Les Éditions de la transparence, 2006).

Jeudi 30 novembre – 19h Bernard Eisenschitz « Les passeurs : cinéastes en exil. » Bernard Eisenschitz est écrivain de cinéma, historien, traducteur, rédacteur en chef de la revue Cinéma (Éditions Léo Scheer). Il a publié entre autres Gels et Dégels, Une autre histoire du cinéma soviétique (direction d’ouvrage, Centre Pompidou, 2002), Le Cinéma allemand (Nathan-Université, 1999). 31 Jeudi 7 décembre – 19h Edgardo Cozarinsky « La sourde présence de l’expressionnisme : Welles ( Mr. Arkadin ). » Edgardo Cozarinsky est cinéaste (entre autres, La Guerre d’un seul homme , Citizen Langlois , Fantômes de Tanger , Dans le rouge du couchant, Ronde de nuit ) et écrivain : les récits de La Fiancée d’Odessa (Actes Sud, 2002), Le Ruffian moldave (Actes Sud, 2004).

3/ Survivance de l’expressionnisme en Europe

Jeudi 14 décembre – 19h François Albera « De Caligari à Hitler et quelques autres… Esthétique et politique . » François Albéra est professeur d’histoire et d’esthétique du cinéma à l’université de Lausanne. Il a publié récemment L’avant- garde au cinéma (2005).

Jeudi 21 décembre – 19h Érik Bullot « Éloge du Caligarisme » Érik Bullot est cinéaste. Il enseigne le cinéma à l’École nationale supérieure d’art de Bourges. Il est membre du comité de rédaction de Cinéma , il collabore également à Trafic . Il a publié récemment : pointligneplan. Cinéma et art contemporain , (dir., 2002) ; Le Singe de la lumière (2002) ; Érik Bullot, monographie (2003).

Jeudi 11 janvier 2007 Laurent Mannoni - 19h « Rudolf Kurtz / Lotte H. Eisner : deux visions sur le cinéma expressionniste. » Laurent Mannoni , directeur des collections d’appareils de la Cinémathèque française et du Centre national de la cinématographie, commissaire de plusieurs expositions, est l’auteur, parmi d’autres livres sur le cinéma, du Grand art de la lumière et de l’ombre (Nathan, 1994), d’une monographie sur Etienne-Jules Marey (Cinémathèque française/Mazzotta, 1999) et, avec Georges Didi-Huberman, de Mouvements de l’air (Gallimard/RMN, 2004). Il est co-commissaire de l’exposition Le cinéma expressionniste allemand et vient de publier une Histoire de la Cinémathèque française (Gallimard, 2006).

4/ L’expressionnisme : le retour

Jeudi 18 janvier – 19h Jean-François Rauger « Le gothique italien, espagnol et mexicain : expressionnismes catholiques (Mario Bava, Riccardo Freda, Antonio Margheriti, Daria Argento, Fernando Mendez) » Jean-François Rauger est responsable de la programmation à la Cinémathèque française, journaliste et critique au journal Le Monde . Il est membre du comité de rédaction de la revue Cinéma et chroniqueur à France Inter.

Jeudi 25 janvier – 19h Noël Herpe « Le drôle d’expressionniste du cinéma français. » Noël Herpe enseigne le cinéma à l'Université de Caen et à l'Université de Chicago à Paris. Rédacteur à Positif et Vertigo , il a notamment coordonné la livraison de 1895 consacrée à Max Ophuls. Il est co-commissaire de l'exposition Sacha Guitry qui aura lieu à la Cinémathèque française en octobre 2007.

Jeudi 1er février – 19h Hervé Aubron « La stridence du sublime : un expressionnisme contemporain » Hervé Aubron est journaliste et critique aux Cahiers du cinéma et à la revue Vertigo . Il prépare une thèse consacrée à la notion de kitsch au cinéma (École des hautes études en sciences sociales). Il a collaboré à divers titres de presse, dont Libération , et vient de publier un essai sur Mulholland Drive , de David Lynch (Éditions Yellow Now).

32  Offres pédagogiques autour de l’exposition

VISITES GUIDEES DE L’EXPOSITION LES SAMEDIS ET DIMANCHES A 16H TARIF DES VISITES : Plein tarif - 10 € / Tarif réduit - 9 € / Moins de 12 ans - 5 € / Forfait Atout Prix - 7 € / Libre Pass - Accès libre

Cinéma en famille Les enfants pourront découvrir le cinéma expressionniste allemand en famille le dimanche

Nosferatu le vampire ( Nosferatu-eine Symphonie des Grauens) de Friedrich Wilhelm Murnau Allemangne/1922/INTER FR/110’ (accompagnement musical en direct) avec Max Schreck, Alexander Granach, Gustav Von Wangenheim, Greta Schroeder, Georg H Schnell . « Et quand il eut passé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre ». Voyage jusqu'en Transylvanie, dans le château du conte Orlock… qui n’est autre que le terrible Nosferatu. A partir de 8 ans Dimanche 26 novembre à 15h salle HL

Metropolis de Fritz Lang Allemagne/1926/ INTER FR/120’ avec Alfred Abel, Gustav Fröhlich, Brigitte Helm, Rudolph Klein-Rogge, Heinrich George. En haut, les jeunes gens s’amusent dans un jardin merveilleux. En bas, tout un peuple d’ouvriers travaille sans relâche. Jusqu’au jour où un savant fou invente un robot et lui donne l’apparence d’une ouvrière… A partir de 8 ans Dimanche 12 décembre à 15h salle GF

Visites contées : « Madame Lotte Eisner et ses monstres » Le conteur Julien Tauber guidera les pas des enfants et des parents dans le monde mystérieux du cinéma expressionniste, à la rencontre de Madame Lotte Eisner qui aimait tellement les films et était, en retour, aimée par leurs monstres. Visites contées de l'exposition Le Cinéma expressionniste allemand, splendeur d'une collection . A découvrir en famille, enfants à partir de 8 ans 7€ par personne Dimanche de 11h à 12h30 Réservation obligatoire Le 19 novembre, 3 décembre, 10 décembre 2006, 7 janvier 2007

Stages des vacances : « Monstres de l’ombre et jeux de lumière » Après une découverte de l’exposition, les enfants transformeront les visages et les espaces grâce à des jeux d’ombres et de lumière. Ils feront ainsi apparaître des créatures qu’ils révéleront dans le laboratoire photographique. Enfants de 9 à 12 ans 30€ par enfant  Vacances de la Toussaint : Jeudi 2 novembre de 10h à 12h30 puis de 14h à 16h30 (prévoir un pique-nique) Vendredi 3 novembre de 10h à 12h30 Une place pour la séance Jeune Public du samedi 4 novembre sera offerte à tous les participants du stage.  Vacances de Noël : Mercredi 27, jeudi 28, vendredi 29 décembre de 10h à 12h30 Une place pour la séance Jeune Public du mercredi 27 décembre sera offerte à tous les participants du stage. Réservation obligatoire

33 POUR LES GROUPES Réservations / Informations (obligatoire pour les groupes) au 01 71 19 33 38 ou à [email protected]

- Les visites Pour les groupes adultes, scolaires, étudiants et socioculturels Visite guidée animée par un conférencier Durée 1h30 Du lundi au samedi (sauf le mardi) Visite en anglais et en allemand sur demande.

- Les parcours Pour les groupes scolaires et étudiants Le parcours est une visite guidée suivie d’une projection de films commentés Durée 2h30 Du lundi au vendredi (sauf le mardi). Parcours « Créateurs et créatures » Niveau élémentaire (à partir du CE2), collège, lycée, adapté pour les groupes d’étudiants. Le cinéma expressionniste est peuplé de créatures étranges, tour à tour manipulées ou manipulatrices. Le parcours aborde différents thèmes qui seront déclinés selon l’âge des participants : un cinéma de la lumière et des décors ; les motifs du cinéma fantastique ; questions philosophiques et historiques liées à l’Allemagne des années vingt.

- En complément pour les scolaires

Les ateliers d’initiation en lien avec l’Expressionnisme  Faire la lumière Une exploration des jeux de lumière par des expérimentations photographiques sur les supports numérique et argentique. Tirage de clichés, composition de lumières (travail de la lumière « expressionniste »), analyse de films et d’images permettent aux élèves de mettre des mots sur la palette des sensations lumineuses. Durée 2 séances de 2h30 - Niveau élémentaire (CE2-CM2), collège, lycée / 24 participants maximum.  La peur au cinéma A travers un vaste choix d‘extraits de films, de l’Expressionnisme allemand à la science-fiction, repérage des procédés qui provoquent des effets de frayeur. Point de vue, montage, jeu d’acteur et regard du spectateur sont au centre des préoccupations. Durée 2 séances de 2h30 - Niveau collège (4e-3e), lycée, adapté pour les groupes d‘étudiants.  La foule, acteur du XXe siècle . Analyse des rapports entre l’individu, la foule et l’Histoire à travers les films de Sergueï Eisenstein et de Fritz Lang. Foule juste et sacrifiée chez le cinéaste soviétique ou populace encline au lynchage chez le cinéaste allemand réfugié aux États-Unis. Le cinéma est aussi un révélateur d’idéologies et de visions du monde fondamentales dans l’Histoire du XXe siècle. Durée 2 séances de 2h30 - Niveau lycée, adapté pour les groupes d‘étudiants.

Les visites architecturales Groupes adultes, scolaires (à partir de la 6e), étudiants Visite guidée animée par un conférencier spécialisé en architecture - Durée 1h30 Du lundi au samedi (sauf le mardi) Visite d’une heure suivie d’une projection (en anglais sur demande). Formes arrondies et anguleuses, escaliers et couloirs, coins et recoins, puits de lumière et zones d’ombre : le bâtiment de Frank Gehry rencontre les préoccupations architecturales, de décor et de lumière propres au cinéma expressionniste allemand.

La visite contée « Madame Lotte Eisner et ses monstres » Groupes scolaires - Niveau élémentaire (CE2-CM2) Julien Tauber, prix du public des conteurs de Chevilly-Larue, a déjà exploré l’exposition Renoir, à l’automne dernier, puis celle de Passion cinéma. Il nous entraîne à présent « en histoires » dans l’univers du cinéma expressionniste allemand, sur les pas de Madame Lotte Eisner qui aimait tellement les films et était en retour aimée par leurs monstres.

- Des formations pour les enseignants ainsi que pour les lycéens des options cinéma d’Île-de-France. Le service pédagogique propose des formations en écho à L’Aurore de F.W. Murnau, au programme du baccalauréat des options cinéma. 34 Annexe

Questions à Marianne de Fleury, Laurent Mannoni, Commissaires de l’Exposition et Dominique Brard, Atelier de l’Ile Architectes, Scénographe. Entretien réalisé par Bernard Payen en mai 2006.

Comment s’est opérée la filiation entre la peinture et le cinéma expressionniste ?

Laurent Mannoni et Marianne de Fleury : L’expressionnisme, dont on peut dater l’apparition de 1905 (avec la création à Dresde du groupe Die Brücke , réunissant de jeunes artistes – Ernst Ludwig Kirchner, Karl Schmidt-Rottluff, Emil Nolde, Max Pechstein, etc.), s’est propagé rapidement à tous les arts : peinture, gravure, théâtre, roman, poésie, architecture, musique… En 1910, la revue allemande Der Sturm se fait le porte-parole du nouveau mouvement qui se veut anti-naturaliste et opposé à l’impressionnisme. Son directeur, Herwald Walden, définit ainsi l’expressionnisme : un art qui donne forme à une expérience vécue au plus profond de soi-même . « L’imitation ne peut jamais être de l’art. Ce que peint le peintre, c’est ce qu’il regarde en ses sens les plus intimes, l’expression de son être ; ce que l’extérieur imprime en lui, il l’exprime de l’intérieur. Il porte ses visions, ses vues intérieures, et il est porté par elles. » Walden ajoute : « L’expressionnisme n’est pas un style ou un mouvement, c’est une Weltanschauung [perception du monde] ». D’autres définitions ont été apportées : « L’expressionnisme n’est pas un genre artistique mais l’expression d’une crise mondiale » (Rudolf Kurtz) ; un « cri de révolte » (Jean-Michel Palmier)… L’art expressionniste trouve son public après la Grande Guerre et gagne le cinéma en 1919, avec le célèbre Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene. Le scénario, violemment politique (dénonciation de l’omnipotence du pouvoir d’Etat), est signé par Carl Mayer et Hans Janowitz. Les décors distordus, déformés, sont l’œuvre de trois peintres de studios très influencés par le nouveau courant : Walter Reimann, Walter Röhrig et Hermann Warm. Les deux principaux acteurs, Conrad Veidt et Werner Krauss, incarnent toute l’intense expressivité et l’exaltation du théâtre d’avant-garde. Il y a aussi un jeu déroutant avec la lumière et les ombres, fausses ou vraies ; toutes les règles de la perspective y sont abolies. Pour Béla Balazs, Caligari est « l’expressionnisme achevé, à l’état pur ». Ce film mythique, très remarqué à sa sortie – notamment en France –, va engendrer à sa suite quelques films proprement « caligaristes », pas toujours très intéressants. L’important se situe ailleurs. L’industrie allemande a pris conscience de l’importance du décor et des « Filmarchitekte », une profession qui apparaît alors. Outre Röhrig, Reimann et Warm, une pléiade de dessinateurs et décorateurs géniaux – Andrei Andrejew, Otto Erdmann, Emil Hasler, Otto Hunte, Erich Kettelhut, Hans Poelzig, Walter Röhrig, Walter Schulze-Mittendorff, Ernst Stern, etc. – travaillent désormais étroitement avec les grands cinéastes allemands – Lang, Murnau, Pabst, Leni, etc. – et imposent à travers le monde un style résolument original. L’art muet allemand, un mélange unique d’expressionnisme, de romantisme noir, de clair-obscur à la Max Reinhardt, de métaphysique, est peut-être au point de vue esthétique le cinéma le plus abouti des années 1920, parce que les décorateurs et les réalisateurs d’alors, intimement unis dans un même processus de création, ont compris que « les films doivent être des dessins doués de vie » (Hermann Warm). C’est à travers les dessins et les décors des « Filmarchitekte » que l’art expressionniste se prolonge dans le cinéma allemand, plus finement et plus discrètement que le caligarisme, jusqu’au début des années 1930. Le nazisme – que les films allemands avaient pressenti dès Caligari , selon Siegfried Kracauer – mettra fin à la révolte expressionniste. Celle-ci trouvera cependant de nouvelles formes en Europe et aux Etats-Unis, où de nombreux cinéastes, décorateurs et opérateurs ont émigré.

Quelles sont les grandes caractéristiques d’un film expressionniste ?

L.M. et M.d.F. : A première vue, le cinéma expressionniste pourrait être symbolisé par Caligari , de Robert Wiene (1919), avec ses décors tordus, ses fausses perspectives, ses ombres dépravées, le jeu outrancier de ses acteurs, son message politique aussi. Ce film a engendré quelques dérivés : par exemple Genuine de Wiene (1920), De l’aube à minuit de Karl Heinz Martin (1920), ou Le Cabinet des figures de cire de Paul Leni (1924). Une deuxième forme de cinéma expressionniste, à la fois plus fin et plus complexe, apparaît peu après : elle traverse magnifiquement les films muets de Murnau ( Nosferatu, Faust ), Lang ( Les Trois Lumières, Mabuse , Metropolis ), Pabst ( Le Trésor, Loulou ). Elle s’exprime par l’intermédiaire des décors, de la lumière et des ombres, des acteurs, du scénario. On pourrait dire que cette deuxième forme d’expressionnisme offre une synthèse entre ce courant d’avant-garde et les peintures romantiques de Friedrich et Füssli, la littérature fantastique de Goethe, Chamisso, Novalis, Hoffmann, le clair-obscur de Max Reinhardt, la psychologie allemande, volontiers morbide, son attirance vers les fondements même de l’être. Lotte Eisner, plutôt que de parler d’expressionnisme pour définir cette nouvelle esthétique, a préféré parler, très justement, d’« écran démoniaque ». Enfin, une troisième forme apparaît au milieu des années 1920. De même que la peinture expressionniste a enfanté un courant abstrait très puissant, incarné notamment par Kandinsky, le cinéma allemand est touché à son tour, quelques années après le caligarisme, par l’abstraction formelle. Walter Ruttmann, qui a signé la séquence du rêve des Nibelungen de Lang, en est un exemple ; il sera suivi par Hans Richter et le Suédois Viking Eggeling. Rudolf Kurtz, dans son ouvrage Expressionnimus und Film (1926), opère des rapprochements saisissants entre l’expressionnisme, le cinéma abstrait, le futurisme, et même l’art de Picasso. Il faudrait y ajouter l’influence du primitivisme, un art ontologiquement expressionniste, dont on trouve d’ailleurs bien des références dans le Mabuse de Lang. Le cinéma expressionniste est donc extrêmement protéiforme et trouve des prolongements aujourd’hui dans les productions les plus récentes. C’est ce qui fait son profond intérêt.

35 Quelles sont les figures marquantes du cinéma expressionniste allemand que l’on retrouvera dans cette exposition ?

L.M. et M.d.F. : Le véritable enjeu de cette exposition, c’est de révéler au public l’importance du travail des « Filmarchitekte » de l’époque. Ce sont eux, grâce à leurs dessins miraculeusement conservés, qui constituent le vrai sujet de l’exposition. C’est à travers leurs œuvres et grâce aux films projetés ici que l’on reverra les figures emblématiques de l’iconographie expressionniste et romantique allemande : le somnambule Césare, le docteur Caligari, Nosferatu, Mabuse, le Golem, l’étudiant de Prague… C’est grâce aux dessins et aux extraits de films que l’on retrouvera les figures mythiques des célèbres cinéastes qui ont permis l’émergence de cet « écran démoniaque » : Fritz Lang, Paul Leni, Friedrich Wilhelm Murnau, George Wilhelm Pabst, Robert Wiene, etc. Enfin, une figure marquante dans la découverte et l’étude du cinéma expressionniste allemand est Lotte Eisner, qui a connu la majorité des artistes exposés, et grâce à qui la Cinémathèque française possède tant de trésors sur ce cinéma.

Comment s’est constituée cette collection de pièces uniques sur le cinéma expressionniste allemand à la Cinémathèque française (film et non film) ?

L.M. et M.d.F. : L’un des premiers films achetés par la Cinémathèque française dès sa création en 1936, est Caligari de Robert Wiene. Puis Langlois, conscient de l’importance primordiale du cinéma muet allemand, s’est attaché à collecter le maximum d’œuvres marquantes. Il a ainsi récupéré, sous l’Occupation, Nosferatu de Murnau et Loulou de Pabst, deux œuvres classiques mais depuis longtemps invisibles et menacées de disparition. A la Libération, il charge Lotte Eisner, qu’il connaît depuis 1936, de parcourir le monde dans l’intention de rassembler une collection d’archives, d’objets, d’appareils, afin de créer un « musée du Cinéma ». Première conservatrice des collections non-film, Lotte Eisner va effectuer, jusqu’à la fin de sa vie, un énorme travail de collecte. En 1952, elle se rend pour la première fois en Allemagne, à Munich, et commence à rechercher tous les pionniers du cinéma allemand qu’elle a connus durant les années vingt, alors qu’elle était journaliste au Film Kurier . Elle retrouve les principaux décorateurs (Robert Herlth, Andrei Andrejew, Rochus Gliese, Emil Hasler, Otto Hunte, Erich Kettelhut, Hermann Warm, etc.), et obtient d’eux, grâce à son extraordinaire enthousiasme et à son talent de persuasion, qu’ils confient leurs œuvres à la Cinémathèque. Les meilleurs dessins sont sélectionnés par Langlois et Eisner et achetés à des prix alors dérisoires – mais encore assez élevés pour la Cinémathèque qui n’est pas très riche. Peu à peu, Lotte Eisner parvient à rassembler la plus belle collection au monde qui existe actuellement sur les décorateurs du cinéma allemand.

D’où vient la passion de Henri Langlois et Lotte Eisner pour l’expressionnisme allemand ?

L.M. et M.d.F. : Henri Langlois a toujours été attiré par les œuvres d’avant-garde et en révolte. L’expressionnisme représente donc pour lui une école passionnante, dans le sens où il modifie la perception du regard, le sens du réel, et heurte la morale bourgeoise. Cependant, lorsqu’en 1932 il découvre pour la première fois Caligari , projeté dans un ciné-club parisien, il trouve le film trop factice. Il changera d’avis par la suite car, dès la création du « Cercle du cinéma » en 1935 et de la Cinémathèque l’année suivante, les films muets de Lang, Murnau, Wiene, Pabst, sont constamment projetés. Quant à Lotte Eisner, elle recherche probablement, dans sa quête d’archives sur le cinéma allemand, à retrouver un monde définitivement perdu : le Berlin de sa jeunesse. Chassée par les nazis en 1933, elle est devenue une exilée en rupture avec son pays d’origine. Elle prend la nationalité française en 1952. Au-delà de la nostalgie, elle a compris aussi l’énorme intérêt du cinéma allemand des années 1920, un cinéma qu’elle a côtoyé de près lorsqu’elle était journaliste au Film Kurier . Remarquable historienne, elle s’attache dès l’après-guerre à reconstituer l’épopée de ce cinéma-là : et le livre qu’elle produit en 1952, L’Ecran démoniaque , constitue un classique inégalé dès sa parution et jusqu’à aujourd’hui. Elle fait donc œuvre non seulement de collectionneuse et conservatrice – sauvant de la destruction ou de l’éparpillement des centaines de dessins uniques, des scénarios, des photos, et aussi des films –, mais aussi d’historienne hors pair (elle publiera plus tard un ouvrage fondamental sur Murnau et un autre, moins réussi, sur Fritz Lang).

Cette collection a-t-elle déjà fait l’objet d’une exposition ?

L.M. et M.d.F. : À plusieurs reprises, Lotte Eisner avait supplié Langlois : « Pourquoi ne pas faire à Paris une grande exposition expressionniste, avec cycle de projections ? Ou ailleurs ? Je pourrais ainsi rafler encore des choses en Allemagne ! » Langlois organisera en effet en 1965, au palais de Chaillot, une passionnante programmation de films pré- et post- expressionnistes, mais pas d’exposition uniquement consacrée à ce sujet précis. Aujourd’hui, le rêve de Lotte Eisner est enfin concrétisé. Pour la première fois, les plus belles pièces du magnifique et gigantesque ensemble qu’elle a rassemblé sont enfin exposées.

36 Quelle est l’idée directrice de cette exposition ?

L.M. et M.d.F. : Il y a quatre idées ou principes directeurs : tout d’abord, il s’agit d’illustrer, grâce à la collection unique de la Cinémathèque, ce qui constitue les caractéristiques du cinéma muet allemand : sa veine expressionniste avec ses différentes directions, notamment vers l’abstraction ; son incroyable style décoratif ; sa passion pour les jeux d’ombres et de lumière et la maîtrise dont il fait montre. Jamais réalisateurs, décorateurs, éclairagistes et chefs opérateurs n’ont travaillé avec autant de synergie, d’égalité, de respect mutuel. Le résultat de cette symbiose est unique. Peut-être à cause de la sacro-sainte « politique des auteurs », on oublie un peu trop facilement, aujourd’hui, le rôle d’un Erich Kettelhut, d’un Walter Röhrig, pour ne retenir que le génie de Fritz Lang ou de Murnau. L’un des buts de cette exposition est donc de révéler la beauté et la richesse déployées par les « Filmarchitekte » du cinéma allemand. L’autre principe consiste à comparer les dessins originaux – projets de décors – avec ce qui a été réalisé finalement par le cinéaste. Les comparaisons, obtenues à l’aide de projections de photos et de projections de films, sont passionnantes et éclairantes. Il existe d’une part des dessins incroyablement audacieux, extrêmement modernes, d’un expressionnisme le plus pur, qui paraissent à l’écran assez plats, et décevants. Il existe aussi – mais plus rarement – des dessins quelque peu timorés, presque discrets, qui se retrouvent magnifiquement transfigurés et amplifiés à l’écran par le talent du cinéaste. Il existe enfin des dessins d’une beauté extraordinaire, de vrais chefs-d’œuvre, qui sont transposés avec tout autant de génie au cinéma : nous pensons par exemple aux dessins de Robert Herlth pour le Faust de Murnau. Quelle est la postérité du cinéma expressionniste, de cet « écran démoniaque » ? Langlois avait déjà répondu à la question en projetant, en 1965, des œuvres d’Eisenstein, Welles, Malaparte, etc., qu’il jugeait post-expressionnistes (il considérait aussi Caligari comme « l’apothéose de Méliès »). Aujourd’hui on peut reprendre quelques pistes de cette programmation et aller encore plus loin en montrant des extraits de films de Werner Herzog et Tim Burton. C’est ce que proposera une petite salle de projection, installée dans l’exposition. Enfin, il va sans dire que l’un des buts principaux de cette exposition est de rendre hommage à Lotte Eisner et Henri Langlois, fondateurs et rassembleurs de cette collection, à l’occasion du 70 e anniversaire de la création de la Cinémathèque française.

Quelles pièces marquantes y retrouvera-t-on ?

L.M. et M.d.F. : Plus de 150 dessins ont été sélectionnés parmi les collections de la Cinémathèque française. Ils ne sont pas tous, loin de là, « expressionnistes », mais participent, de très près, à cet attrait du cinéma muet allemand pour l’architecture, le « démoniaque », la métaphysique, l’abstraction et les jeux de lumière. Parmi ces œuvres, on peut citer les dessins originaux réalisés pour Caligari, Metropolis, Faust, M le Maudit, Mabuse, L’Ange bleu, Le Cabinet des figures de cire, La Rue sans joie … Ils sont signés par les plus grands « Filmarchitekte » de l’époque. L’exposition est composée de cinq sections : 1) La Nature, 2) Intérieurs, 3) La Rue, 4) Les escaliers, 5) Le corps expressionniste. Au centre de l’exposition figure le décor de Caligari , que Hermann Warm avait reconstitué pour le musée du Cinéma en 1972. Il sert à l’intérieur de l’espace d’articulation au parcours. Si l’on considère que le bâtiment moderne de Frank Gehry qui accueille notre exposition est d’une architecture résolument caligariste, comme l’ont souligné déjà divers historiens, la présence de ce décor mythique au centre de l’exposition, comme point de rotation et repère symbolique, s’imposait pour prouver la postérité actuelle de ce courant artistique.

Comment va s’organiser la scénographie ?

Dominique Brard : La scénographie va plonger le visiteur dans un univers évoquant l’art expressionniste, et ses formes dures, agressives, volontiers caricaturales. Elle va le déstabiliser,…. mais par une approche distanciée, subtile, à base d’obliques, d’ombres et de lumière… Le décor de Caligari est le centre d’un maelström qui influence toute la salle et la déforme (« Caligarisme »). Le but de la scénographie est de faire vivre aux visiteurs une expérience initiatique qui les amène à comprendre la portée symbolique du décor de Caligari . Le décor innerve donc la salle et définit une rue centrale, rompue, déformée, qui structure toute l’exposition. Partant de la rue, la scénographie s’exprime au « cutter », contemporaine, déstructurant l’espace académique du lieu. Des cimaises aux lignes brisées, angulaires, déformées, correspondent aux séquençages de l’exposition ; elles sont générées par le décor et s’abaissent à son approche, lui donnant l’impression de jaillir de la rue. Entre les séquences, des passages sont créés, entre deux cimaises inclinées, appuyés par des faisceaux et rais de lumière frisante produisant des effets d’ombres et de lumière et une mise en son expressionniste. «Vertiges » expressionnistes, ces césures provoquent un effet de malaise et la perte de repères. Le visiteur est guidé dans un parcours en boucle qui s’éloigne et tourne autour du décor. Labyrinthique mais évident, le circuit traverse ces biais, ces décalages, les mises en perspectives, longe « l’envers du décor » en offrant des vues partielles cadrées du décor de Caligari (fentes, meurtrières …), et sa magie juste perçue. Le visiteur va être inscrit dans une quête qui culminera à la fin du parcours, par la découverte dans son ensemble de ce point « d’orgue»de la visite, à la magie et l’illusion intactes, qui plus qu’un décor est l’émergence d’un état mental. Entre les césures, on laissera place aux dessins, peintures, photographies et affiches, au sein d’une atmosphère calme, contrastant avec la profondeur expressive du découpage de l’espace. Les œuvres garderont ainsi tout leur pouvoir de fascination, leur force dynamique. Le projet se construit autour de 6 couleurs expressionnistes, denses, différentes par séquences mais accordées. De tonalité générale sombre, les couleurs joueront entre le clair et le sombre (noir / blanc), les teintes issues des tableaux expressionnistes, articulées avec les « taches », zones de couleur primaires qui viendront scander la visite et le parcours.

37 Comment s’est faite l’acquisition du décor réalisé par Hermann Warm pour « Le Cabinet du Dr Caligari » ?

L.M. et M.d.F. : En 1952, Lotte Eisner retrouve Hermann Warm, le plus important chef décorateur de l’expressionnisme. C’est lui qui a signé d’extraordinaires décors pour Caligari (1919) de Wiene, Les Trois lumières (1921) de Lang, Un amour de Jeanne Ney (1927) de Pabst, La Passion de Jeanne d’Arc (1928) et Vampyr (1932) de Dreyer ; il s’est exilé en Suisse durant la Seconde Guerre mondiale puis, revenu dans son pays, il a continué à travailler à des films. Il est à Munich lorsque Lotte Eisner lui écrit pour lui demander de donner quelques-unes de ses maquettes originales à la Cinémathèque. Les premières nouvelles sont affligeantes : Warm aurait tout perdu, semble-t-il, pendant la guerre. Mais l’espoir renaît : le décorateur se souvient que certaines de ses maquettes sont entreposées à l’est de l’Oder (territoire polonais depuis 1945). Les premiers magnifiques dessins de Caligari , retrouvés par Warm, arrivent (souvent par le courrier diplomatique) à Paris en décembre 1952. Lotte Eisner et Langlois les découvrent, éblouis, et les exposent avenue de Messine. En 1955, l’exposition de la Cinémathèque au musée d’Art moderne, 60 ans de cinéma , remporte un grand succès. Beaucoup de dessins allemands y sont exposés. Elle est transférée à Londres en 1956, puis en 1957 à Berlin-Est et en 1958 à Munich. Lotte Eisner supervise les travaux. A Berlin-Est comme à Munich, est exposée la première reconstitution du décor de Caligari (« la place du marché ») construite spécialement par le décorateur original du film, Hermann Warm. Robert Herlth exécute aussi, en réduction, une maquette en volume de la ville du Faust de Murnau. Pour le musée du Cinéma du palais de Chaillot, la Cinémathèque passe de nouveau commande à Hermann Warm, le 18 avril 1970, d’une nouvelle reconstitution du décor de Caligari . Mais l’architecte se montre très réticent. En 1957, à Berlin-Est, pour reconstituer avec ses ouvriers la place du marché de Caligari et son décor tourmenté, il a eu tellement de « grandes difficultés avec les paiements du côté de la Cinémathèque », qu’il n’a vraiment pas envie de recommencer. Lotte Eisner finit pourtant par le convaincre. Warm accepte de recréer « la place du marché avec au premier plan l’entrée de l’hôtel de ville, avec la rue de gauche et de droite, et la maison de Francis », sur une hauteur de trois mètres et sur une surface de 130 m 2. Il s’agit donc d’une réduction, puisque le décor original, en 1919, mesurait jusqu’à 5,50 m de hauteur environ. Fabriqués en une dizaine de jours durant le mois de novembre 1970, les éléments du décor de Caligari sont expédiés ensuite à Paris et remontés par Warm et son équipe sur le plateau H des studios de Boulogne. La presse est conviée à le voir le 12 décembre 1970. Langlois prévoit de faire passer le public à l’intérieur du décor, afin que le visiteur pénètre au cœur même du dispositif architectural expressionniste. L’idée sera abandonnée lors du montage dans la galerie du palais de Chaillot. En 1997, lors de l’incendie de la toiture du palais de Chaillot, le décor de Caligari est heureusement sauvé (le musée du Cinéma a été entièrement inondé). Démonté et abrité dans les studios de la SFP à Bry-sur-Marne, il a été restauré. C’est la première fois qu’on le remonte depuis 1997.

38 Renseignements pratiques

La Cinémathèque française Accès Musée du cinéma Métro Bercy Lignes 6 et 14 51 rue de Bercy, 75012 Paris Bus n°24, n°62, n°87 Informations 01 71 19 33 33 En voiture A4, sortie Pont de Bercy Parkings 77 rue de Bercy (Hôtel Mercure) ou 8 boulevard de Bercy

Groupes et collectivités parcours, ateliers, visites guidées, carnets de billets Informations : 01 71 19 33 66 - Réservations : 01 71 19 33 38

Les expositions Le Cinéma Expressionniste Allemand et Passion Cinéma Du lundi au samedi de 12h à 19h, nocturne le jeudi jusqu’à 22h. Dimanche de 10h à 20h. Fermeture le mardi.

Cinéma Projections / Parlons Cinéma. Du lundi au dimanche - Fermeture le mardi

La Bibliothèque du Film Médiathèque, vidéothèque Du lundi au vendredi de 10h à 19h - Fermeture samedi et dimanche

LES FORMULES ET TARIFS

LE LIBRE PASS ANNUEL Accès libre : 120 € /10 € par mois - Durant 12 mois, le libre pass donne un accès illimité* à toutes les activités et à de nombreux privilèges. *Billets délivrés 1h avant chaque séance dans la limite des places disponibles (un quota est réservé pour les Libres pass).

LE FORFAIT ATOUT PRIX 30 € de crédit à utiliser en toute liberté, seul ou accompagné et bénéficier de 30% de réduction sur l’ensemble des activités.

LA CARTE NOUVELLE VAGUE Moins de 26 ans Cette carte gratuite attribuée automatiquement aux moins de 26 ans permet de cumuler des points et de gagner des entrées.

NOUVEAU LA CARTE CINEFILOU Moins de 12 ans Carte gratuite permettant de cumuler des points et de gagner des entrées.

CINEMA / PARLONS CINEMA* Projections, Lectures et Ciné-club-Jean Douchet Plein tarif - 6 € Tarif réduit - 5 € Moins de 12 ans - 3 € Forfait Atout Prix - 4 € Libre Pass - Accès libre Collège d’histoire de l’art cinématographique / Anti-cours Plein tarif 4€ / Tarif réduit / 3€ / Forfait Atout Prix 2.5€ / Libre Pass Accès libre *Le Cinéma bis / Séances spéciales / Expérience-cinéma = Tarifs spécifiques

EXPOSITIONS Le Cinéma Expressionniste allemand Splendeurs d’une collection Plein tarif - 7 € Tarif réduit - 6 € Moins de 12 ans - 5 € Forfait Atout Prix - 5 € Libre Pass - Accès libre Le billet inclut automatiquement l’exposition Passion Cinéma. Bénéficiez du tarif réduit pour tous billets couplés. Exposition + film : 11 € au lieu de 13 € / Exposition + conférence : 9 € au lieu de 11 € Conférence + film : 8 € au lieu de 10 €

Passion Cinéma Plein tarif - 4 € Tarif réduit - 3 € Moins de 12 ans - 2 € Forfait Atout Prix - 2,5 € Libre Pass - Accès libre Bénéficiaires tarifs réduits moins de 26 ans, demandeurs d’emplois, retraités, Rmistes Tarifs spécifiques groupes et collectivités - Renseignements : 01 71 19 33 38

39