Festival Défricheur, Le Nifff Remplit Les Hôtels De Neuchâtel
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FOOTBALL Le Portugal sur le toit de l’Europe PAGE 18 SÉRIE D’ÉTÉ Le phare d’Ouessant, ce chef d’orchestre PAGE 2 SP LUNDI 11 JUILLET 2016 | www.arcinfo.ch | N0 158 | CHF 2.70 | J.A. - 2002 NEUCHÂTEL La loi sur l’aménagement du territoire en terrain hostile BILAN Deux ans après son entrée en vigueur, CAS VAUDOIS Développements économique AUTRES CANTONS Neuchâtel tire son épingle la nouvelle loi sur l’aménagement du territoire et démographique obligent, Vaud paraît du jeu pour avoir anticipé le travail tacle les projets de développement des plus sévèrement frappé que des cantons de redimensionnement des zones à bâtir. petites communes. Les acteurs protestent. qui ignorent toute pénurie du logement. Le point dans les cantons romands. PAGE 15 Festival défricheur, le Nifff remplit les hôtels de Neuchâtel APPRENTISSAGE Le meilleur confiseur est un réfugié tibétain PAGE 7 ANNÉE 1966 L’Eros et le plaisir en avant-goût de 68 PAGE 3 HIPPISME Un Fribourgeois sacré au Grand Prix de Lignières PAGE 25 LA MÉTÉO DU JOUR pied du Jura à 1000m 21° 28° 17° 23° DAVID MARCHON CINÉMA Le Festival international du film fantastique a battu son record d’audience avec 35 500 entrées. SOMMAIRE Cette popularité a fait le bonheur des hôteliers de Neuchâtel. Côté artistique, le Narcisse du meilleur film Feuilleton PAGE 10 Jeux d’été PAGE 14 a été remis, samedi soir, à «Under The Shadow», du cinéaste iranien Babak Anvari. PAGES 5 ET 11 Cinéma PAGE 13 Carnet P. 2 6 - 2 7 CANTON DE LUCERNE FOOTBALL Au milieu des robots, Neuchâtel Xamax FCS dans la bibliothèque du futur tient tête au FC Sochaux Dans les bibliothèques, les stocks de livres Même s’ils ne se sont pas imposés face aux doublent de volume tous les 25 ans. Francs-Comtois, les Neuchâtelois ont livré Comment gérer l’entreposage de tous leur prestation la plus aboutie depuis ces imprimés? Grâce aux robots! le début de la préparation. Les deux Plongée dans la bibliothèque du futur, formations, qui militent en deuxième MIKE MÄRKI dans le canton de Lucerne. PAGE 16 MARCHON DAVID division, ont partagé l’enjeu. PAGE 24 "!,)*%%+9:::: Rue de la Pierre-à-Mazel 39, 2002 Neuchâtel / Tél. 032 723 53 00 E-mail: [email protected] Fax 032 723 53 09 – E-mail: [email protected] Annonces 058 680 97 70 – E-mail: [email protected] 2 y LUNDI 11 JUILLET 2016 Cette semaine, «L’Express» vous emmène au large des côtes françaises. LES PHARES 1/5 Demain: Le phare de l’île de Sein BRETAGNE LIB/VR Brest Ses huit faisceaux ÎLE D’OUESSANT Saint- Mathieu et tous les autres 10 KM GUIDE PRATIQUE S’Y RENDRE En avion jusqu’à Brest, vol direct de Genève avec Air France, de Lyon avec EasyJet. Le Conquet, d’où partent les ba- teaux pour Ouessant, est à 30 kilo- mètres. DORMIR, MANGER Chambres d’hôtes et un hôtel, la Duchesse Anne, avec une bonne table. Les restaurants de l’île cuisinent la pêche locale, aussi aux saveurs asiatiques à BaguetteBambou. À FAIRE Des balades avec Ondine (infos sur kalon-eusa.com). De belles échoppes, dont la brocante de Paul, aux horaires aussi farfelus Chef d’orchestre des phares d’Iroise, le Créac’h que son bric-à-brac. à Ouessant impressionne par sa puissance Sans oublier le Musée des phares et marque l’entrée dans la Manche. JEAN GUICHARD et balises. C’est lui l’amiral, qui commande tous les autres. OUESSANT Mais la retraite forcée guette le phare du Créac’h. OUESSANT naufrages (voir ci-contre). «Na- qui ont substitué les 320 gardiens RACHEL RICHTERICH viguer près d’Ouessant c’est un ex- de la région (au plus fort de l’effec- ploit»: écueils, forts courants et Naviguer tif) par deux PC et un vieux LES NAUFRAGÉS On attend. Il est 22h30, le ciel la brume, explique Ondine Mo- « téléphone portable. Thierry Gué- La visite de Lampaul, elle la dé- est encore trop clair. L’horizon rin, guide conférencière sur l’île près d’Ouessant, guen et Patrick Richard en ont la marre au cimetière. Quelques teinté d’orange crépusculaire. La et marin pêcheur. Le port de charge, mandatés par la Direction centaines de tombes accro- lanterne du Créac’h désespéré- plaisance de l’île est d’ailleurs le c’est un exploit.» interrégionale de la mer Nord At- chées comme des coquillages au flanc de l’église Saint-Pol, au ment éteinte. Emmanuel, le pa- seul de France où le mouillage ONDINE MORIN GUIDE CONFÉRENCIÈRE lantique-Manche Ouest (Minis- tron du restaurant Ar Piliguet à d’accueil est gratuit. «S’ils sont tère de l’environnement). «On centre du bourg. «La mort faisait Ouessant, avait promis un spec- venus jusqu’ici, c’est que ce sont de pense qu’on sera loin avant la fin de partie du quotidien à Oues- tacle nocturne digne d’un «feu bons marins», sourit la guide. l’année.» Patrick a du mal à cacher sant», explique Ondine Morin, d’artifice». Le regard trébuche A l’époque, les pertes humaines Logique de trouver ici un fleu- verselle de 1937. Accrochées au son amertume, lui qui a commen- guide conférencière. En bout de sur les roches modelées par le sont telles qu’à Paris on ron de la signalisation maritime. socle, qui tourne sur une cuve de cé il y a 30 ans comme gardien de parcelle, des stèles à la mé- vent et les vagues, la marée décide de sécuriser ce passage. Sa gigantesque lanterne est do- mercure, elles font du Créac’h la Jument. «Mon phare préféré.» moire des naufragés. Ceux du descend. On devine les pierres «Et quel meilleur site qu’ici pour tée depuis 1939 de quatre len- un puissant phare d’une portée Pour lequel il a failli payer de sa Drummond Castle, en 1896, 246 du Pern, la pointe ouest de l’île, tester l’efficacité de ces innova- tilles scindées en deux parties – de 30 milles. «Ah ça chauffe là- vie, lors d’une relève. «Des emplois personnes à bord, trois survi- protégée, préservée, sauvage. tions», explique Ondine Morin. deux par étage. Grâce aux quatre haut, hein. Quand je monte en se perdent, les îles se meurent», vants. Et puis, un drôle de petit Apparaît un muret, qui conduit à On y expérimente une corne de ampoules de 2000 watts, elles veste en hiver, je finis en T-shirt», craint Thierry Guéguen, qui rit en monument: «On y déposait les la corne de brume, arrêtée de- brume actionnée par des che- déploient ces huit puissants fais- souligne Patrick Richard, dit se souvenant des parties de ping- croix de proëlla.» Un mot qui si- puis août. Des barrières arra- vaux. Mais peu fiable car difficile ceaux, qui identifient le phare. Kiki, l’autre opérateur. pong avec son collègue du phare gnifie retour au pays en breton et chées témoignent des tempêtes de trouver le cheval quand la Mais pas n’importe quelles de Kéréon. «On mettait des patins désigne de petites croix de cire de 2013-2014. Face à l’océan, un brume empêche de voir à 5 mè- lentilles, de celles conçues par «Les îles se meurent» pour ne pas abîmer la marquete- censées matérialiser le corps haut bâtiment gris et blanc, coif- tres. Un système de trompettes à le maître français, Augustin L’amiral en a pris pour son grade rie», qui caractérise l’édifice. Le d’un disparu en mer pour per- fé d’une tour de contrôle rouge, vapeur prend le relais, le gaz Fresnel. Un verre taillé en éche- depuis, la faute au GPS. Aux Créac’h deviendra sans doute un mettre le deuil. l’ancien sémaphore de l’armée, comprimé. lons, présenté à l’exposition uni- économies budgétaires surtout, musée, comme son ancienne salle Ondine poursuit le récit à l’extré- transformé en galerie d’art. des machines. mité ouest de l’île. Elle raconte A l’autre bout de l’île, le palpitant les écueils, dont on aperçoit les Route de tous les dangers rouge du Stiff donne les premiè- dents acérées, les torrents sous- Seul actif sur son promontoire res mesures, on y est. Lentement, marins et la brume «responsable (traduction en français de Cré- la gigantesque lanterne prend vie, de neuf naufrages sur dix». ac’h), vêtu de sa marinière noir- dans un grincement sourd. La Depuis, le progrès a fait son œu- blanc, le phare amiral lueur hésite, comme un batte- vre. Reste à sauver l’île du nau- résiste. Amiral, parce que c’est ment de cœur, qui monte en in- frage: en parallèle à ses activités d’ici que sont télé-opérés les tensité, jusqu’à inonder de ses huit de guide, Ondine et son compa- autres phares de mer d’Iroise. puissants faisceaux l’herbe rase, gnon Jean-Denis font de la pê- «Une vingtaine», indique Thierry les quelques maisonnettes à pi- che durable. Guéguen, aux com mandes. Eri- gnon. Chef d’orchestre, apprenti Ouessant vit à 95% du tourisme gé en 1863, au faîte de la naviga- sorcier d’un paysage rocailleux qui et dépend dans la même pro- tion, il marque le fameux rail s’anime. Les mots d’Ondine ré- portion du continent, «c’est fra- d’Ouessant, autoroute maritime sonnent. «Une fin, c’est toujours le gile». Ondine est optimiste: «En qu’empruntent encore 150 navi- début d’autre chose.» Grandiose. 1930, elle était autonome à 98%, res par jour. les terres formaient un patch- Et jalonnée de dangers, comme Cette série a été réalisée avec le soutien work de céréales.