Cinéa ["puis" Cinéa, Ciné pour tous ; Cinéa et Ciné pour tous réunis]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Cinéa ["puis" Cinéa, Ciné pour tous ; Cinéa et Ciné pour tous réunis]. 19??.

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7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected]. DÉCEMBRE 1 FRANC BO |r H. Série N» 3. 15 1923 Prix i

CINÉA

Les Nouveaux Films Carmel Myers. dans Soeurette. Buster Keaton dans Frigo à L'Electric- Hôtel. 21 Décembre : Wêsley Barry . dans Paiwre Riche. P'TIT PÈRE Wanda Hawley.. dans Fragile Foyer. (Daddg) Gloria Swanson..... dans Inconscience. Composé et réalisé par Ë. MÀSON-HOPPER Production First National 1923 Edition Gaumont Ctne-feuilleton : Jackie Savelli Jackie Coogan QOSSETTE Paul Savelli .. Arthur Caréwe Hélène Savelli ; josie Sedgwick Ciné-feuilleton en 6 épisodes Cèsare Gallo, Cesare Gravina Roman de CHARLES VATTRE; film de GERMAINE DULAG Ëben Holden. Bert Woodruff Prod. Société dts Cinéromans 1923 Edition Pathé C.-C. Mme Holden Ann Townsend L'Imprésario.' William Lewis Gossette. Régine Bouet ...... M. de Savières Schutz LE PETIT CHOSE Mme de Savières. Jeanne Brindeau Adaptédu roman d'ALPHONSE DAUDET Philippede Savières. Charlia et réalisé par ANDRÉ HUGON Robert de Tayrac David Evremond Film A. Hugon 1923 V Edition Pathé C.-C, MP Varades Jean d'Yd Mme Bonnéfoy Madeleine Guitty Daniel Eyssette. Max de Rieux Le Chauffeur Menant L'Abbé Germane André Galmette Andriano.. Nasthasio Jacques Eyssette...... Debucourt La Comédienne Claude Mérelle Camille l'ierrôtte...... Alëxiane En Exclusivité : Pierrotte Gilbert Dalleu- . rCOBNIQSMARK Adapté du roman de PIERRE BBNÔIT Nina Star. dans une production de par RENÉ CHAMPIGNY et réalisé par LÉONCE PERRET W. STARÉ-wiTCH.LeChant Production Radia 1923 Edition Pathé C.-C. du Rossignol. Grande-DuchesseAurore.,. Huguette Duflos Clara Klmbatl Young... dans tes Capricesdu Coeur. Raoul Vignertë Jaque Catelaln' Mary Mlles Mlnter... dans Ginette. Comtesse Mélusine. Marcya Capri . Lieutenant Margaret Schlegel.. .. dans Les Ailes de la Mort. de Hagen Pctrovitch Elena Sangros dans Passion. Duc Frédéric Georges Vaultier Grand-Duc Rodolphe. * Henri Houry ' Baron de Boose.. ... A. Liabel 2S Décembre : Prince Tumène E. de Roméro Cyrus Beck P. Vermoyal LÉGENDE BÉATRIX De Marçais LA DE SOEUR - Jean Aymé Tiré du conte de CHARLES NODIER Philippe de Koenigsmark.. Maurice Lehmann et réalisé par JACQUES DE BARONCKLLI Prince Joachim Jean Fleury Production Baroncelli 1923 Edition Aubert Depuis le 16 novembre, à la SALLE MARIVAUX Béatrix ." Sandra Milowanqff Jehan de Gormond Eric Barclay LA CARAVANE VERS L'OUEST (T/ie Covered Wagon) Nilidor : Suzanne Bianchetti Adapté du roman d'EMERSON HOUGH UN PÈRE par JACK CUNNINGHAMet réalisé par JAMES CRUZE ""• (The Good Provider) Production Paramount 1923 EditionParamount Tiré de la nouvelle de FANNIE HURST par JOHN LYNCH Will Banioiv Jack Warren-Kerrigan et réalisé par FRANK BOBZAGE Molly Wingate...... Lois Wilson Ptod. Paramount-Çosmopoliian1922 Edition Paramount Sam Woodhull. Alan Haie Becliy Binswanger ;. Vera Gordon Mr Wingate. Charles Ogle Julius Binswanger . Dore Davidson Mrs Wingate.. EthelWàles Pêarl Binswanger, enfant Miriam Battista Jackson Ernest Tprrence id. jeune fille. Vivienne Osborne Bridger Tully Marshall Izzy Binswanger... W. BusterCollier Kit Dunstan Guy Oliver Max Teitlebaum...., John Roche Jed Wingate...... John'Fox M. Boggs . James Deviné Mme Boggs.... :. Blanche Craig LA BATAILLE Mme Teitlebaum Ora Jones Adapté du roman de CLAUDE FÀRRÈRE • par Miss MARGARETTURNBULL . et réalisé par E. VIOLET et SESSUE HAYAKAWA Régine Dumlen GABRIEL DE GRAVONH et Production Aubert 1923 Edition Aubert EMILIAVIRGO-NAUTYdans Yorisaka. Sessue Hayakawa Petit AngeetsonPantin. Mitsouko Tsuru Aoki SessueHayakawa et BESSIE LOVE dans La Herbert Fergrii*....- Félix Ford Colère des Dieux. Mrs Hockley..... Gina Palerme - Dolly Davis ,.... dans Les Etrennes à tra- Falze .'.. Jean Dax vers les âges. Miss Vane Gady Winter

Dans notre prochain numéro:MAC MIRKAY INTIME. Rclenez=Ie cliez votre marchand habituel >:INÉ

ABEL

GANCE

Sa Vie

Son OEuvre

De taille moyenne, très mince, la ligure rasée, A cette époque, la découverte de Nietzche le la chevelureabondante, les yeux brillants, vifs bouleverse plus que celle de Platon, Heraclite et doux et la face comme nimbée d'un voile de Pyfhagore, La-O-Tsé, Roger Bacon, Spinoza, douceur, de clarté et de sérénité, tel il nous Montaigne et Schopenhauer. apparaît. Il écrit alors un livre de poèmes Un doigt sur Lorsqu'il sourit ses paupières se plissent et le clavier, mais trop influencé par Rimbaud, on lui donneraitvingt ans, mais il en paraît cin- Keats et Baudelaire, il n'en sent pas le style quante lorsqu'il parle d'une voix douce et per- définitif. Sa personnalité n'étantpas assez avérée suasive,parfoisvoilée,qui vousenveloppe,vous à son gré, il arrête la publication de ses poèmes pénètre et vous convainc. lien a trente-quatre et revient désespéré à Paris, où, il compose un et est resté,au physiquecomme au moral, l'étu- livre d'essais métaphysiques. Mais il ne livre diant pensif et travailleur qu'il était du temps pas non plus cette série d'études au public, car où il fréquentait Montjoye. Gance passe dans la sa sensibilité à cette époque est tellement exar- vie comme un homme absent,en quête toujours cerbée et maladive,que, dit-il, il craint de mou- de l'idée nouvelle. Mais ce « calme » sitôt qu'on rir réellement au cas d'incompréhensionde son lui parle, art, philosophie ou cinéma, se trans- oeuvre. forme. Et l'on a devant soi l'artiste passionné Il se recueille alors et écrit son oeuvre là plus qui vibre de tout son être et que l'on sent considérable, La Victoire de Samothrace, tra- transporté par son sujet. gédie en cinq actes, d'une forme androgyne — est né à Paris, le 25 octobre 1889, vers et prose — répondant pour le style à la d'un père parisien et d'une mère bourbonnaise. conception shakespearienneet dontrien ne peut ' fît Collège la fusion des éléments les - ses études au Chaptal. La littéra- donner l'idée, tant i are dramatique agit précocement sur sa sensi- plus disparates,les plus colorés, les plua clas- bilité et décida de sa vocation. Admissible à la siques et les plus romantiques à la fois donne, imite d'âge au Conservatoire, où il ne put être en définitive, un métal d'une sonorité si pro- eçu à cause de sa voix un peu voilée, il partit fonde et si neuve. Il passe une année de travail innée suivante pour Bruxelles, après avoir inouï 8ur cette grande fresque tragique qu'il tiré sur sa tête toutes les malédictionsfami- envoiecraiptivement à SarahBernhardt.Celle-ci ales. Ily fit du théâtre, car il estimait, qu'avant lit la pièce s'enthousiasme et télégraphieà l'au- écrire de belles paroles, il est sage d'appro- teur qu'elle le verra avec joie, aussitôt son udir et de savoir bien exprimer celles des retour à Paris, le mois suivant... On est en autres. juillet 1914... Abel Gance va peut-être toucher CINEA d'un coup la fortune littéraire I... la guerre de la Falaise, Le Périscope, Ce que les Flots éclate T et ses espoirs sont anéantis. racontent, L'Héroïsmede Paddy, Strass et Cie, Mobilisé pendant une année, il est ensuite La Fleur des Ruines, Les Gaz mortels, Barbe- réformé et peut reprendre son activité intel- rousse. lectuelle. Mais il y a du nouveau dans le monde Puis ce fut sa tentative dans le domaine artistique... Gance est frappé par la puissance psychologique Le Droit à la Vie — son meilleur de l'invention du cinématographe, il s'en ap- scénario en tant que potentiel dramatique — proche Intriguéet de nouveau, comme il l'a fait qu'il exécute en9 jours pour 13.000 francs; avec au théâtre,il recommencetout. Mathot,Vermoyal et Paulals (opérateur L. H. Il interprète : il joue Molière jeune, dans Burel) ; La Zone de la Mort, avec Andrée Bra- Molièreet quelques jeunes premiers dans deux bant, Mathot, Lyonel, Vermoyal et Clément, ou trois films, il paraît même dans une comédie (Opérateur Burel). Très beau film de trois mille de Max Linder. mètres, réduit par des mains profanes, à mille Il vend 35 francs son premier scénario à Gau- cinq cent mètres et abîmé de telle manière, que mont : Paganini et 45 francs son deuxième Le l'auteur avoue ne plus rien comprendre lui- Crime de Grand-Père, qui est interprété par même, à l'histoire ainsi mutilée). Sêverin-Mar8 et sa jeune femme. Il propose à la Le Cinéma .n'intéressa donc vraiment Gance Société des Auteurs et Gens de Lettres plusieurs que le jour où il fut autorisépar ses employeurs films qu'on juge impossibles à réaliser : La à travailler en toute liberté. Fort jeune, il avait Conspiration des Drapeaux, La Légende de la prétention d'une conception à lui du cinéma- l'Arc-en-Ciel,LaPierre philosophale,etc.,etc.. tographe, mais que pouvait-il faire avec un il en vend d'autres : Cyrano et d'Assoucy, Un programme imposé? Que pouvait-il répondre à Clair de Lune sous Richelieu et Le Tragique un patron, qui lui disait : « Tournez-moi une Amour de Monna Lisa (réalisé par Capellani). histoire d'aventures en mille mètres, commen- Mais la meute hurle après le nouveau venu et cez après-demain, ayez terminé dans huit jours sur lui, les portes de fer se referment. Il essaie et ne dépensez pas plus de six mille francs! timidement d'entrer chez Pathé... il ne peut Surtout pas de thèse, pa8 de psychologie, un accéder au salon du Grand Maître, qui seul bon drame avec une histoire terrible qui finit pourrait pressentir dans ses yeux la fqrce du bien. Comme un manoeuvre construit un mur jeune auteur.Il passe un jour tristement devant sous l'oeil du contremaître,il bâtissait ses films « le Film d'Art ». Un homme lit dans la cour. Il pourles livrer à la date imposée. lui parle sans rudesse. Enhardi Gance sort de Cependant, un jour, le sngace sa poche un manuscritet le lui donne.Quelques lui laissa carte blanche. Il l'autorisa à tourner jours plus tard Louis Nalpas, car c'était lui, un film en toute liberté. C'est alors que, sur un devinantle génied'Abel Gance, l'informait qu'il scénario écrit en trois jours, 11 fit Mater Dolo- achetait son premier scénario pour 300 francs, rosa, avec Flrmin Gêmier, Emmy Lynn, Modot La fortune commençait. Pouctal met en scène et Tailler (opérateur Burel). Il exécuta ce film L'Infirmière ; c'est le titrede ce film dont Gance pour 48.000 francs (il en a rapporté 181.000). surveille avec attentionla prise de vues. Le film Maintenant Gance voit clair, il a façonné terminé a un gros succès. Louis Nalpasdemande ses outils, il a inventé ses couleurs; sa à Gance s'il ne pourrait pas tourner un film personnalité lui-même... Gance exulte. Mais dit Nalpas vous va peindre disposerez pour ce film de 5.000 francs et vous avec ses pin- aurez huit jours pour le tourner... Et c'est ceaux de lu- accepté. Huit jours après Gance sort son pre- mière et écla- mier film Les morts reviennent ils ?dont on te : La Dixiè- change le titre en Un Drameau Château d'Acre. me Sympho- L'essai est concluant le film est bien. Il y a nie, avec Sé- déjà des premiers plans, ô anachronisme T qui verin-Mars, font hurler les exploitants et que l'on doit Emmy Lynn, couper. Jean Toulout, Anticipant magistralement,il fait ensuite La André Lefaur Folie du Docteur Tube, sorte de fou caliga- et Nizan (As- resque, qui, ayant réussi à décomposer les sistant Dela- rayons lumineux, vit dans un étrange monde fontaine; opé- de déformations. Le jeune réalisateur emploie rateur Burel). à cet effet des glaces déformantes et des flous, Ce film fut et l'originalité du film est si grande que per- exécuté pour sonne n'ose le sortir. Et ce film s'enterre dans 63 000 francs des armoires. et en a rap- Découragé et s'apercevant qu'il fait fausse porté, à ce route.quant aux exploitants, il ne va plus faire, jour, 343.000. pendant une année, que du cinéma bon marché, (Ce film ob- mélodramatique, où peu à peu cependant un tint le pre- style ctnégraphiqueindéniable s'affirme : mierprix,par Le Masque d'Horreur,avec de Max, L'Enigme 116 voix sur de dix heures, La Source de Beauté, Le Fou ABEL GANCE à vingt ans 120, à l'expo- CINÉ pour «oui internationale de cinêmatographied'Ams- ABEL GANCE à New-York . : tion ! ..-dam en 1921). A cette époque, il est déjà hanté par l'Idée du randioseJ'Accuse qui se présente obstinément ,. imagination. Son de notes -, non carnet person- nelles porte déjà ces annotations : Thème à ,i''velopper : Misères que la guerre nous a apportées et ue la victoire doit faire disparaître. Transfiguration d'une brute par la douleur de la guerre, en un homme bon et indulgent. Exaltation de la spiritualité d'un écrivain qui ne croyaitplus en rien. Commentnaissent les Marseillaises! L'Amour réel, presque physique,qu'on peut avoirpour son pays, lorsqu'on voit dans son ensemble sa valeur et sa souffrance silen- cieuse. L'Accusation contre les crimes, contre le re- tard apportéà la science,au bien des hommes. Gance, après avoir fait bien des démarches le sommet du Mont-Blanc. Il partit avec de Gra- et vaincu bien des difficultés tourne donc J'Ac- vone.Ivy Close et ses opérateurs. Burel, Bujard, cuse, Tragédie des Temps Modernes, avec Séve- Brun et Duverger, ainsi que plusieurs guides. rin-Mars, R. Joubé, M. Dauvray, M. Desjardins, Ils se formèrent en cinq caravanes. Ce fut une M. Mancinl, A. Guys et B. Cendrars. (Assis- expédition mouvementée; pendant trois jours tant : Biaise Cendrars. Opérateurs : Burel, Bu- et trois nuits, il fallut attendre, aux Grands jard, Forster et Anthonin Nalpas). Mulets, dans la neige et la tourmente, que le Enfin, c'est La Roue, le chef-d'oeuvre de la temps redevint plus clément. carrière déjà si bien remplie d'Abel Gance et On s'aventura enfin, à trois heures du matin, en même temps l'oeuvre la plus définitive du par un froid violent, dans une neige qui attei- cinéma, gnait 1 m. 50. A l'arrivée au « Petit Plateau », La première partie de La Roue fut tournée à la première caravane fut encerclée par une Nice, le décor étant monté entre les voies de avalanche. Les guides refusèrent d'aller plus chemin de fer, aux abords de la gare St-Roch. loin, des accidents graves étant à redouter. Cette réalisation fut des plus longues,des plus C'est seulement au mois de février 1921 que pénibles et des plus périlleuses, car les trains La Roue a été achevée. Sa réalisation s'est éten- passaient à moins d'un mètre du décor et toutes due sur seize mois. Elle a coûté deux millions les cinq minutes. Il fallut également tourner et demi. La quantité de pellicule utilisée repré- des scènes en marche, de jour et de nuit et la sente 150.000 mètres et certaines scènes furent plupart,sur une plate-forme dépassant de deux tournées plusde vingtfois. La Roue telle qu'elle mètres, sur le côté delà machine. Des groupes futprésentée, en décembre 1922, mesurait 10.500 clectrogènesétaient arrimés dans un fourgon. mètres, représentant 4.000 plans. On peut, par Cette première partie n'exigea pas moins de six ces détails, se rendre compte du travail com- mois de travail, de décembre 1919 à juin 1920. plexe et délicat que fut le montage de cette Puis les scènes de chemins de fer se continuè- couvre sans précédent. rent à Chamonix, pour utiliser le chemin de fer Il fallut à l'auteur deJ'Accuseun réel courage, à crémaillère du Mont-Blanc. une énergie sans bornes, une foi inextinguible Le dernier décor fut construit au col de Voza. pour ne pas se laisserdécourager au milieu des Les découvertes de celui-ci donnaient sur le pires catastrophe8matérielles(nombreux acci- Mont-Blanc, la vallée de Chamonix et le cirque dents de prise de vues : accidents de chemins de Bionnassay. L'extérieur de ce décor était une de fer, avalanches, accident dont Séverin-Mars cabane de montagne, une de ces cabanes tra- faillit être la victime, chute d'Ivy Close, diffi- pues, au toit couvert d'épais blocs d'ardoises, cultés et complications financières) et des plus lont le pittoresque avait séduit Gance. Mais cruelles souffrances intimes (mort de sa jeune .'.ne gare de funiculaire et des poteaux électri- femme âgée de 27 ans, mort de son plus grand ques gâtaient le charme de ce point de vue. artiste et meilleur ami, Séverin-Mars), pour Gance fit démolir la gare, qu'on reconstruisit ne pas se laisser abattre. Ailleurs,et déplacerles poteaux télégraphiques. La distribution de La Roue réunissait les >n établit une station électrique pouvant four- noms de Séverin-Mars,Ivy Close, G. de Gravone, nir l'ampérage nécessaire, avec ateliers, maga- G. Térof, P. Magnier, Maxudian et Gil-Clary sins, et un laboratoire de développement et de (interprètes), Burel, Bujard, Duverger et Brun rage des pellicules. (opérateurs),et Biaise Cendrars (assistant). Le séjour en Savoie se prolongea pendanttout Le film est sorti en février dernier et tous 1 été de 1919. Il fut contrarié par le mauvais ceux qui s'intéressent aux manifestations, de temps. Un grand nombre de scènes furent tour- l'Art silencieux, ont pu le voirdans son intégra- nes au glacier des Bossons et au glacier de lité. Une version réduite en 3.500 mètres doit •ionnassay. Abel Gance rêvait de tourner sur sortir cet hiver. JUAN ARROY. 8 CINEA

mot Abel Gance nous parte de La Roue. • Coup trop grande. — On ne juge'(pas un sur exécution d'imprimerie^ mais qu'il deux son sur ce On m'a reproché choses avant tout : « la exprime... On doit juger les images, non sur longueur et les citations inutiles. » Plus encore leur qualité matérielle, mais sur qu'elles le résultat d'une obligation commerciale, ce que exprimentégalement. — La valeur du cinéma cette longueur était voulue et je me suis atta- ne réside pas dans la photographie sur lés ché à faire une oeuvre plus en nuancés qu'en images, mais dans le rythme, entre lès images, action. Je pouvais, évidemment la condenser, et clans l'idée, derrièrel'image... mais, si l'intensité dramatique y gagnait, Fin* Ce que l'on voit n'a qu'une Importancesecon- térêt psychologique et le stylé s'affaiblissaient. daire, c'est l'on sent qui prime.. Malheureusement, été suivi lé ce que ; je n'ai pas par Et justement les gens ont Va tourner les public qui ne m'a. pas compris. Parce que le — fond de l'oeuvre était sensiblement égal tout le roues, mais n'ont pas senti tourner La Roue. — Absolument,^ et je dirais, la valeur du long du film ; parce qu'il ne rebondissaitpas et cinéma réside dans l'élasticité d'âme des ne faisait en quelque sorte aucune saillieparti- valeur« »; culière pouvant servir dé point de repère à. images, dans la « radioactive », si j'ose l'évaluationgénérale de fond, qu'il m^exprimér ainsi, qui.forme le rayonnementde ce on a cru l'image et l'irradiation dé sa poésie.,. Un:film n'y en avait pas ou qu'il était faux. n'est album de photos parsemées de Parceque ce fond était extériorisé avec une pas Un puissancepsychologique restant toujours à un sous-titres, ainsi que semblent le croire bon nombre de faiseurs de « ciné-romans »... Jean même niveau et un même degré, on a cru que Epstein décor l'accessoire cette puissance n'existait pas. dit que le est du film... Cependant, que la valeur visuelle subis- j'irai plus loin et dirai que c'est l'image qui en parce est l'accessoire, et que le décor ne l'est que de sait de profondes variations,on a été émerveillé l'image..; par certains « moments» de ce film qui en sont les paroxysmes d'art et de techniqueet d'après La valeurpicturale etplastiqueimportemoins lesquels que la valeur psychique, valeur profonde, lien justement,on a pu se faire une idée de formidable, dehors des sentimentsqui la valeur générale du film, à ce point de vue. en régis- Ces servi quelque sent les personnageset dernières ressources de « moments » ont en sorte l'art, dernière valeur réalisable, avant le fond « d'échelle pouren mesurer la valeur artistique éblouissant. et technique ». J'ai voulu non pas faire une oeuvre visuelle — Et quelle est la voie vers laquelle vous directement composée pour l'écran, mais une tendez ?... oeuvre psychologique réalisée visuellement, au — Je n'en ai aucune..'. Il n'y a pas de route à moyen d'images. Et commentvoulez-vous,dans suivre... les chemins sont tous intéressants... l'état actuel des choses, avec l'incompréhension C'est nous-mêmes qui les faisons, qui défrichons générale du grand public,, faire une oeuvre dont le terrain...Cependant, je crois que commercia- le fond psychologique serait exprimé unique- lement et artistiquement, le cinéma doit être ment par l'image... international par le fond et national par la J'ai voulu dans ce film, avant de réaliser une forme pu le style... oeuvre exclusivement visuelle, m'attacher à — Mais le but que vous poursuivez, quel démontrer le rapport « image-texte », c'est-à- est-il? dire à prouver le rayonnementde l'image autour — La. puissance avant tout... et tout ce qui de ces citations. peutla subjuguer.Je veuxinculquer aux esprits Comme -un diamant retourné dans tous les l'admiration qui leur manque pour les choses sens brille pareillementsoustoutes ses facettes, que je veux extérioriser. ces citations comprises et interprétées de diffé- Pour me résumer je Cherche à amener les rentes façons, irradiaient leur puissance par gens à moi plutôt que d'aller à eux. images qui rayonnaient d'elles. ces autour — Pour terminer cette interview, quels sont vos projets?...On parle beaucoup de Napoléon. — En effet, je tourne ce film, qui, réalisé sans Abel Gance nous parle dis Cinéma. aucune intention politique, demandera huit mois de travail et nécessitera 10 millions. Pour — Comment envisagez-vous le cinéma « Art _de sélection ?» l'instant, je pars déjà avec sept, et commencerai le 15 Le Cinéma, en réalité, commence après le vraisemblablementà tourner vers janvier — vide prochain. *-''.- baisser de rideau d'une tragédie ; quand, de paroles, le fond exprimé commence à agir.— L'oeuvre sera divisée en deux films : L'Un, Il demande jdes types évolués, qui n'évoluent comprenant 6 parties de 2.000 mètres ; Arcole— plu Qui 18 Brumaire Austerlitz Cànipagiie de s, ou presque... agissent...'Leurpsycho- — Sainte-Hélène,— complètes logie doit être d'autant plus forte qu'elle sera Russie -— Waterloo — contrôlée par leurs actes... C'est la grande for- en elles-mêmes et formant un tout par leur mule du drame de l'avenir... Le drame des assemblage. silences va poindre maintenant que le drame Et l'autre, qui serale même, condensé en 4.000 des paroles a vécu... mètres, pour passer en exclusivité dans une Les images sont comme des mots pour les grande salle des boulevards. JEAN MITEY. idées. — On leur prête une importance beau- CINE ,ur tous alors tout le monde s'anime. Sa voix assourdie et voilée se fait entendre. Il frôle les rideaux de tulle d'or qui frémissent sous la légère pression de sa main ; il éloigne un meuble, fait déplacer le sunlight. Sans l'apparence d'un ordre, les lumières s'allument,un phare puissant illumine la légende de Tristan et d'Yseult ; le plafonnier fait scintiller l'or des tulles du lit bas de la chambre de rêve. C'est tout à coup une luminosité intense, un éblouiss'ement de tous les côtés à la fois. — Puis subitement, un déclic, deux déclics, tout s'éteint, et seules, les lampes à mercure conti- nuent à buriner brutalement nos visages dé- composés. — Un éclat de rire fuse. — C'est Madame Gance, la petite prêtresse de ce temple, qui aperçoit Jean Toulout en monstre effroyable ; et Abel Gance, paupières mi-closes, semble ne rien voir. — « Mademoiselle Palerme I » — Gina Palerme se lève lentement ; de son pas glissé elle avance dans la lumière. Gance Une scène intensémentdramatique donne des indications : « Il de L'Enigme de dix heures, l'un des faut,Mademoiselle,vous mettre premiersfilms d'AbelGance,tourné dans ce lit... ». Aidée de Ma- dame Gance, la blonde vedette en 1915. déroule la longue, longue écharpe mauve ; elle apparaît divinement belle, divinement Abel Gance tourne. blanche, dans une robe de nuit Un décor est dressé ; c'est de tulle noir. — Tulle or, tulle une chambre dont les vitraux noir, vision de somptueuses représentent la légende de épaules.... Tristan et d'Yseult. Gance prend un téléphone à Je songe aux vitraux de côté du Ht et mime la scène Mater Dolorosa ; je me sou- que doit jouer sa belle inter- viens de ceux de J'Accuse ; prète. Celle-ci écoute. Gance puis je voie encore la fenêtre répète à nouveau les mêmes du mécanicien Sisif et je con- paroles et son profil roman- clus qu'Abel Gance aime la tique se dessine sur la légende mélancolie austère et magnifi- de Tristan et d'Yseult. — On que du vitrail, dont la transpa- répète, on répète, inlassable- rence anime de feux chauds et ment. précieux les objets et leschoses Gance jette un regard cireti- qu'il éclaire. lalre et terrible. Qu'y a-t-il ?— Dans cette chambre de rêve, un papier qu'on froisse dans ! un lit enveloppé de tulle d'or. EMMY LYNN '•» W>MH- un coin du studio — Chut Tout le monde parle bas, sauf dans La Dixième Symphonie de temps à autre une voix transmettant un ordre. Assis devant une table, Toulout se repose ; à ses côtés une perruque •.ousse et un masque de terreur sont pour le moment sans emploi. Là bas, étendue à terre sur des coussins, une 'ongue jeune femme enveloppée d'un châle mauve semble dormir. Je m'approche et je 'iistingue le joli visage et les blonds cheveux de Gina Palerme. Elle les paupières baissées, les a mains en auvent. — Sommeille-t-elle ? « Eglise de Musique Lumineuse » T C'est bien cela. Silence religieux. Chacun subit— cette vibiance, et j'avance, et je bute contre des rtants, des tuyaux, et je me donne à moi- .ïiôme l'impression d'être incorrecte, le bruit • bit et lourd d'une planche qu'on heurte, ; tonnant furieusement ici, ce soir. Mais voici que Gance sourit d'un air rêveur. U surgit, du groupe qui l'entoure, il s'anime, MAX LINDER cerné par les Fantômes dans Au Secours! 10 CINEA

Les appareils d'éclairage électrique installés dans une cabane refuge à 3.000 mètres d'altitude, où Gance tourna les !scènes finales de La Roue.

Silence T — nous sommes ici dans le royaume du Silence, ô Cinéma T CINE 11

LE CINÉMA, C'EST LA MUSIQUE DE LÀ LUMIÈRE par ABEL GANCE

Le Cinéma,c'est la musique de la lumière et Le cinéma considéré comme moyen de diffu- je ne lui sais rien de comparable. Eschyle* sion des plus belles idées des hommes voilà le Shakespeare, Dante ou Wagner s'en fussent but que je lui assigne. Il doit nous donner des servis, obéissant ainsi au précepte d'Horace : espèces d'Evangiles visuels, des Epopées pour « Ce qu'on exposé à la vue touche bien plus les yeux avec des héros anticipatêurs traçant que ce qu'on apprend par Un récit » ou à celui des chemins d'avenir. d'OscarWilde : « L'Art est la conversion d'une Si dé pauvres gens entrant dans les cinémas, idée en une image ». harassés de tristesse, la figure battue par la Le cinéma est né, mais lés artistes de valeur vie, en sortent après nos films avec un peu dé hésitent et les écrans attendent,les écrans,ces lumièredans les yeux, avec du réconfortet du grands miroirs blancs toujours prêts à ren- courage pour-lesjours suivants, estimons-nous voyer dansles foulesattentivesle Grand Visage alors bien payéde nos efforts. Silencieuxde l'art au sourire méditerranéen. Il faut des chanteurs à l'avant du navire de Mais déjà quelques Christophe Colomb de la la Vie, pour conserverl'espoir aux rameurs et lumière se dessinent... et le bon combat des leur assurerque l'orage va s'éloigner. noirs et des blancs va commencer sur tous les C'est notre tâche à nous, magiciens pour les écrans du monde, les éclusesdu nouvel art sont yeux, de chanter avec la musique des limages, ouvertes, les images innombrables se bouscu- de défricher les routes inconnues du Septième lent et s'offrent multiples à nos possibilités. Art, et d'élever les coeurs plus haut, toujours Tout est, ou devient possible : Une goutte d'eau, plus haut. une goutte d'étoiles.L'Evangile de demain, l'ar- Mon opinion généraledu cinéma est qu'il ren- chitecture sociale, l'Epopée scientifique, la ver- fermeune telle puissanced'évocation, qu'il doit tigineuse vision de la quatrième dimension de être utilisé pour apporter aux hommes lassés, l'existence avec l'accéléré et le ralenti. Les fatigués, écoeurés parfois dé leur labeur quoti- choses les plus inanimées accourent à nous dien, un réconfort et des satisfactions intimes comme des femmes désireuses de tourner et de repos et de joie ; et il y a encorebien d'autres nous les regardons dans la lumière magique choses mystérieuses que je ne veux pas dire comme si nous ne les avions jamais vues. . encore. Le cinéma devientun art d'alchimiste, duquel La lumière et la musique se rencontrentbrus- nous pouvons attendre la transmutation de quement, après avoir cheminé des siècles sans tous les autres si nous savons toucher le coeur : s'être aperçu qu'elles marchaient côte à côte. Le coeur ce métronome du cinémaT Elles s'émerveillèrent l'une de l'autre. Cinéma : télépathiedu silence,lumineux évan- << Tu me prêteras ta voix », dit la lumière. gile de demain. « Tu me prêteras tes yeux », dit la musique. Cervantes dit à Sancho, à travers Don Qui- Et le Septième Art naquit. chotte, cette phrase admirable : L'art est en vrac sur les pellicules vierges, « Voilà la vie, mon ami; hélas T avec cette dif- comme il ne s'est jamais trouvé dans les car- férence qu'elle ne vaut pas celle que nous rières de Paro8 ou sur les toiles des peintres. %'oyons au théâtre T ». Scrutez : Beethovenn'est plus seul; il est là plus Quelle plus sublime défense de l'art en géné- fort de Rembrandt,et plus fort encore de Sha- ral, du nôtre en particulier. Comme le reflet du kespeare. Leur ardente trinité travaille en feu daus un cuivre est plus beau que le feu, même temps pour que les aveugles et les sourds l'image d'une montagne plus belle dans une soient confondus. Je pourrais écrire dix pages glace, l'image de là vie est plus belle à. l'écran sur la tragédie d'un sourire de femme à l'écran, que la vie elle-même. Les valeurs s'affirment et selon la profpndeur des plans, l'harmonie de s'affinent à la fois par le cadre qui les isole en l'éclairage,les significationsde l'image qui pré- les aéTectionhantde ce fait. cède et de celle qui.suit, la déformation optique Le cinéma, cet art prestigieux. où l'on dirige volontairement cherchée et tenue dans une do- un orchestré de lumière;, renferme une forcé minante, la qualitéde l'imprécision de la bouche occulte insoupçonnée,qui dépend bien plus de pu des cheveux, la somme de valeur occulte ce qu'il suggère que de ce qu'il montre. Je puis « psychique » qui se transmue en quelque sorte, même dire* pour en donner une définition lapi- qui fixe la Beauté sans la figer etla stylise, tout dairei, que c'est la traduction du monde invi- en empruntant à la nature même sa matière la sible par le mondé 'visible et que cette possi- plus authentique,et mille autres choses encore bilité lui confère Ta premièrej place dans le qu'Aladinconnaissaitbien, mais je mentiraisà langage international de demain. ma ligne de conduite. Le cinéma doit faire sa lui-même. Il y-a là une sorte de miracle, et je remercie preuve par - à genoux la science moderne dé nous avoir Voilà pourquoije m'efforce de perdre le sens dotés d'un art aussi sobre; bénéficiant d'une de l'écriture et de la parole; pour être un des telle mobilité, d'un tel dynamisme,et d'une telle premiers à essayer timidement de me servir du omnipotence. Silence. ABEL GANCE. 12 CINÉA fi ciNE 13 *""""~—""""""* pt-.trtous 14 CINÉA

Saisissant décor naturel du Dernier des Mohicans <"•'• "A'»<ï

LE DERNIER DES MOHICANS

Depuis le retour de Léonce Perret et de Capel- de toutes les difficultés a traité le sujetavec une lani, Maurice Tourneur maintient le prestige ampleur,une Ingéniosité,- une vigueur incom- du goût français dans les studios d'Amérique. parables. Il sut d'abord trouver des paysages Sa dernière réalisation que vient de nous révé- qui nous évoquent mieux que ne sauraient le ler la maison Harry, Le Dernier des Mohicans, faire les plus belles descriptions littéraires les adapté du célèbre roman de Fenimore Cooper rives sauvages de l'Hudson à l'époque de l'occu- nous a paru aussi la plus somptueuse et la plus pation anglaise. Les tableaux de nature qu'il attrayante. Elle décèle un art supérieur, une composa créent autour des combats, des pour- science de la compositionpaysagiste et décora- suites, des âpres scènes d'amour et de meurtre, tive où se reconnaîtun tempéramentde peintre. une atmosphèreà la fois tragique et poétique- Elle décèle en même temps un sens très aigu de Ces tableaux ont toute l'apparence de la vérité l'anecdote, du récit cinégraphique,si différent et leur qualité décorative en fait des pages pic- du développementlittéraire ou scénique. turales d'une extraordinaire beauté. Le Dernier des Mohicans fit la joie de notre Quant à l'interprétation elle est hors pair. enfance, au même titre que les oeuvres de Jules Tous les types sont choisis avec un soin minu- Verne ou de Mayne Reid. Il nous fait assister tieux et vivent à nos yeux d'une vie intense. aux combats qui opposèrent en 1252 la France La photo est une des plus riches, des plus et l'Angleterre.Sur le territoire des Etats-Unis lumineuses et des plus vigoureuses qu'on ait où l'armée de Montcalm était allée soutenir la jamais admirées à l'écran. Pour tant de qualités cause de l'indépendance, cependant qu'elle dé- exceptionnelles, Le Dernier des Mohicans est fendait notre prestige au Canada. Cette rivalité un grand et beau film qui ne nous gâte pas nos 8e double de la rivalité des races indiennes délicieuses impressions d'enfance. Imaginez antagoniques,les Mohicans et les Hurons. un merveilleux film d'aventures qui serait en Quel thème merveilleux pour un film à grande même temps un authentique film d'art. mise en scène T Maurice Tourneur qui se joue ED. E. CINE 15 pour tous

L'intermède de l'Arbre de Noël dans Rêgiua, avec MARION DAVIES. NOËLS DE Cl NÉT*1 A

L'évocationdes pittoresques scènes de Noël sympathique et parfois émouvante des fêtes de Christmas, comme disent les anglo- de Noël et de l'An. — tenté Rappelez-vous Un ContedeNoël,de Dickens, saxons — a, depuis les débuts du cinéma, à plus d'une reprise les cinéastes et leur a si visuel avec le songe de Scrooge. Tourné en d'ailleurs inspiré des scènes, parfois même Amérique deux fols, en 1910 et 1914, il l'a été des lilms entiers, pleins de charme. de nouveau en 1916 par Rupert Julian, avec Francêlia Billington. Citons aussi ce conte Dans certains cas, donc, la col- laboration des fêtes de Noël cons- titue le fond même du scénario. C'est le cas du Noël du Vaga- bond, un petit film fort émouvant tourné avant-guerrepar G. Signo- ret, sous la direction de R. Le- prince. C'est également celui de Bouclette,réalisé par Mercanton et Hervil il y a cinq ans, d'après un scénario de Marcel L'Herbier; L'Ange de Minuit, qu'interpréta la regrettée Gaby Deslys. Plus récemment,nous avons eu Le Noël du Père Lathuile. et Soirée de Réveillon, deux petites comédies charmantes de Pierre Colombier, qui nous donnera cette année : Les Etrennes à travers les Ages. Parmi les oeuvres littéraires adaptées à l'écran, certaines se déroulent dans l'atmosphère si La scène des pantins animés de Règina, 16 CINÉA CINÉ 17 ^^——^»— pourtons

de O'Henry tournépar Vita- Noël est aussi l'époque des graph, où l'on voit un hors- contes de fées. Dans un pré- la-loi venir sous le déguise- cédent article: Le Merveil- ment du Père Noël exercer leuxau Cinéma,nousavons une vengeance longtemps traité ce sujet plus longue- méditée et repartir sans mentqu'il ne convientde le l'avoir exécutée, touchépar faire ici. le charme tout puissant du RappelonspourtantlaCen- Noël familial.Et encore La drillon tournée par Mary CharretteFantôme,l'oeuvre Pickford et Owen Moore, il puissantedeSelmaLagerlof, y a huit ans, et la magni- que Sjostroma récemment fique réalisation qu'en fit, réaliséeetdonttoutel'action plus récemment, Cecil de prend placedans la nuit de MilledansLe FruitDéfendu, la Saint-Sylvestre. Le PetitPoucet, qui devait • primitivementfigurer dans Plusieurs films ont, d'au- L'A

leuse. Il faudrait citeraussi les Mille et une Nuits, de Tourjansky, avec NathalieKovankoet Nicolas Rimsky; ainsi que le passage des Trois Lu- mières, de Fritz Lang, qui a trait au tapis magique. Enfin, il y aura bientôt le Voleur de Bagdad, qui promet d'être le dernier mot de la réalisation du merveilleux à l'écran. • Mais, il est une scène de Noël qu'on ne voit pas figurer à l'écran et qui cependantaquelquerapportavec le cinéma. Je veux parler de la céré- monie tout intime qui se déroule cha- que année, le soir du 25 décembre, à l'Orphelinat de Los Angeles. Mary Pickford est, on le sait, la marraine des pauvres petits que le sort y a amenés. Et nombreux sont les autres « stars » qui 8e font un bien doux de- voir d'y apporter ce soir-là,leur part de joujoux et,éventuellement,le con- cours de leur talent pour l'interpré- tation du plus beau rôle de leur car- rière,celui du Père Noël. H.

GLORIA SWANSON vient de faire ses emplettes pour Noël.

La délicieuse VIOLA DANA distribue le Noël des enfants dans le film qu'elle vient d'interpréter pour Métro : In search of a thrill. CINE 19 peur tous LE FANTASTIQUE A L'ÉCRAN

LES POUPÉES ANIMÉES

DE W. STARÉWITCH

L'un des principaux attraits bien propres au cinéma est l'aisance avec laquelle il réa- lise le fantastique et le mer- veilleux. On se souvient des innom- brables films « à trucs » que tournèrent, aux premiers temps du cinéma, les Méliès et les Zecca. Le voyage dans la lune est l'un des « classiques » du genre. Ce genre,qu'on avait presque Les Grenouillesqui demandent un Roi. abandonné depuis, a trouvé un regain de faveur avec les dessins animés, les « Dlck and Jeff » de Bud sance approfondie des expressions du visage Flsher, en particulier. humain et de la décomposition des mouvement» Et voici encore une nouveauté, la sculpture du corps, qu'il aura à faire reproduire par ses animée, en quelque sorte ; ce sont les poupées poupées ; et puis il lui faut une dose de patience de Ladislas Staréwltch. peu commune, en plus de son talent de sculp- Déjà ont paru en public les premiers films de teur et de peintre, pour créer de toutes pièces ce genre tournés par le réalisateurpolonais. Ce les personnageset le cadre de son film. sont : Le Mariage de Babylas, l'Epouvantail, Quand le scénario est établi, on compose les Les Grenouilles demandentun Roi et Le Chant décora et on confectionne les personnages qui du Rossignol. y évolueront. • Les personnages sont des sortes de poupées Se doute-t-on, au cours des quinze à vingt articulées ; elles ne comportent pas de visage, minutes que dure la projection de ces films, du mais un support en guise de tête, de la sorte on travail formidable qu'Us représentent. n'a pas à changer la tête pour chaque variété Il faut avant tout au réalisateur une connais- d'expression. Ce visage est constitué par une sorte de masque que 1 on ap- plique sur le support-têtedont nous venons de parler. Ces masques-expressions sont en très grand nombre pour cha- que personnage, et, numéro- tés par le réalisateur, sont à sa disposition quand il en a encore besoin par la suite. Chaque ensemble de mouve- ments que l'on fait faire aux poupées est tout d'abord étudié sur un personnage humain ; de cette manière on se rend compte du nombre de mou- vements à faire faire à la pou- pée ainsi que de leur vitesse. Les petits films de Ladislas Staréwitchsont tournés image par image (à l'écran vous voyez seize images par se- conde). Les personnages fa- çonnés par le réalisateur le sont de telle façon qu'ils peu- Les Grenouilles qui demandent un Roi. vent garder pendant tout le 20 C1NEA temps voulu la position qui leur a été donnée. tout d'abordtourné deux films en qualité d'opé- On ne s'étonnera pas, dans ces conditions, que rateur de prise de vues ; avecle réalisateurrusse la réalisation d'un de ces films demande à Protozanoff: Pour une nuit d'amour, d'après M. Staréwitch environ quatre mois. Zola, et Vers la Lumière, d'Ouralsky, avec Mme Yanova. Fin 1921, L. Staréwitch,à qui son état de santé Ladislas Staréwitch est né en Pologne en ne permettait plus que difficilement d'exercer 1882. Opérateur,puis metteuren scèneaux Films le métier de réalisateur, si plein d'exigences et Khanjoukoff, Il réalise dès 1913 un premier film de fatigues, commençait une nouvelle série de de poupées animées : La Cigale et la Fourmi. films à truquages interprétés par des poupées Présenté au tsar et à son fils, ce film obtient articulées. Voici la litfte des films qu'il a de la auprès d'eux un réel succès, ce qui vaut une sorte réalisés à ce jour : récompense à... Khanjoukoff T Dans les griffes de l'Araignée (900 mètres ; Jusqu'en 1917, L. Staré- «ans personnages hu- witch tournera pour mains; 9 mois de travail; Khanjoukoff quantité de édition future par Pathé- films dramatiques ordi- Consortium). naires, soit tirés d'oeu- Le Mariage de Baby- vres de grands écrivains, las (300 mètres ; un per- des légendes de Gogol, sonnage humain ; trois des poèmes de Pouchkine, mois de travail ; édition soit de scénarios origi- Gaumont). naux composés par le L'Epouvantait(400 mè- réalisateur lui-même. tres ; un personnagehu- C'est sous la direction main ; quatre mois de de L. Staréwitch que, travail; édition Jupiter). modestes acteurs à l'épo- Le Chant du Rossignol que, Mosjoukine et W. (350 mètres ; un per- Tourjanski— aujourd'hui sonnage humain ; quatre les deux principaux ar- mois de travail ; édition tistes du cinéma russe Pathé-Consortium). en France — firent leurs Les Grenouilles qui débuts au cinéma. demandent un Roi (400 Son plus grand film, mètres ; aucun person- Staréwitch le réalisa en nage humain ; sept mois 1915, c'était Jola, un de travail ; édition G. conte du Moyen-Age de Petit). Jolovski, avec Wladimir La Petite Chanteuse Gaïdarov, qu'on a revu des Rues (380 mètres ; depuis dans La Terre qui un personnagehumain et flambe. un singe ; deux mois de En 1918, la Compagnie travail. Khanjoukoff se reforme NINA STAR Enfin, en préparation : en Crimée, et c'est à La Reine des Papillons, Yalta que L. Staréwitch conte de fées ; métrage tourne son dernier mm dramatique : Stella huit cents mètres; un seul personnagehumain. Maris, d'après Locke. C'est cette même oeuvre Le personnage humain que nous avons cité que Mary Pickford tournait au même moment à cinq' reprises — par opposition aux autres per- en Californie, interprétant le double rôle de sonnages, créés de toutes pièces par le réali- Mary, la petite fille riche, et d'Unity, la pauvre sateur — et qui se nomme Nina Star, est une petiteorpheline. petite fille. Comme son nom d'écranl'Indique en Venu par la suite en Italie, puis en France où partie, Nina Starn'est autre que la fille du réali- il s'est définitivement installé, L. Staréwitch a sateur Ladislas Staréwitch. NOTRE GRAND CONCOURSde la PLUS BELLE LETTRE D'INCONNU

Depuis notre dernier numéro,paru le ier Décembre, nos Lecteurset Lectrices participentavec enthousiasme à notre nouvelle compétition. De toutes parts, leurs envois nous parviennent et déjà certains ont pu être remarqués. Nous rappelons ici les conditionstrès simples du Concours ; i° Joindre, au bon paru dans notre dernier numéro, une lettre, écrite lisiblement, adressée à une Etoile masculine ou féminine de votre choix, exprimant votre admiration pour son talent et sa beauté. 2° Signercette lettre d'un pseudonyme. DIX MILLE FRANCS DE PRIX Ètrennes, Les prix, donnés à l'occasion des comprendront de très beaux cadeaux : objets d'art, bijoux, appareils de cinéma, livres de cinématographie, collections de portraits, etc. Tous les Concurrents seront récompensés Les envois seront reçus jusqu'au 25 Décembre. (Au cas où notre dernier numéro manquerait à votre collection, nous vous l'enverrons contre 1 fr. 50 en timbres-poste). CINE 21 \ r tous l'activité cinégraphique

FRANCE & de terminer la Mendiante de Saint-Sulpice, va Nous apprenons que M. Léon Gaumont vient tourner la Clôserie des Genêts, avec Gaby d'être promu Officier de la Légion d'Honneur. Morlày pour interprète principale. Nous applaudissons de tout coeur à la haute M. Donatien vient de terminer la mise en distinction qui vient de couronner à si juste scène de la Chevauchée Blanche, d'après un titre la belle carrière d'un des pionniers les scénario qu'il composa en collaboration avec plus énergiques de la cinégraphie française. notre excellent confrère C. F. Tavano. Le film Jacques de Baroncelli,dont nous allons voir serait appelé,dit-on, à faire sensation par l'ori- La Légende de Soeur Béatrix et Nène, tourne ginalité de sa donnée. A noter que l'Amérique actuellementLe Foyer qui s'éteint, avecSandra en a retenules droits d'exploitationavant même Mllowanoff, Eric Barclay, Charles Vanel et sa présentation officielle en France. La Chevau- Suzanne Bianchetti. chée Blanche sera éditée par Aubert. MM. Etiévant et Robert Péguy sont partis Emilien Champetier,le compositeurapplaudi tourner, à l'Ile Maurice, les extérieurs de leur salle Gaveau et dans maints concerts de ses version cinégraphique de Paul et Virginie. oeuvres,et qu'on vient de voir dans Watteau, L'adaptation et le découpage sont de Robert présenté par les films Hérault, réalise en ce Boudrioz. Interprètes: Jeanne Helbling, Jean moment, avec la vedette Blanche Montel, une Bradin, Beuve, Paule Prielle et Pearl Waldon. comédie dont il estl'auteur,le metteur en scène, Encouragé par le succès (en Belgique) de La l'interprète et... le compositeur de la musique. Garçonne, M. Duplessy tourne actuellement Décès. — Le 17 novembre, Armand Boiville, une adaptation des Demi-Vierges, de Marcel le jeune interprète d'Impéria,s'est tué acciden- Prévost, les interprètes sont : Maryse Dorval, tellementen manipulant un revolver. Il tournait (iaston Jacquet, Gabrielde Gravone. Gossette, sous la direction de Germaine Dulac. Jacques Robert le réalisateur de la Bouque- La mère de Francine Mussey vient de mourir, tière des Innocents tourne le Cousin Pons, Nos biensincèrescondoléancesà la jeune artiste. d'après Balzac. Interprètes : André Nox, Gaston Le mari et metteur en scène de Shirley Mason, Modot, Henri Baudin, Fau- Bernard Durnlng, vient de lette Pax, André Feratnus. mourir après une courte René Leprince tourne maladie. Il était à peine âgé actuellement le ciné-feuille- de trente ans. ton qui succéderaà Gossette et à Mandrin; c'est l'Enfant • des Halles. Interprètes : AMÉRIQUE Gabriel Signoret, Lucien M Dalsace, Francine Mussey, Les journaux annoncent Camille Bert, Suzanne Bian- que Wallace Worsley, qui chetti,Pierre Labry et Moni- vient deréaliserà Universal- que Chrysès. City, une version de Notre- Pour la Société des Films Dame de Paris, d'Hugo, Historiques, Raymond Ber- avec Lon Chaney, vient de nard va, paraît-il, tourner recevoir une proposition la Miracle des Loups ; Vin- d'une grande firme française t rprète du rôle de Louis XI pourvenirtourneren France H ra Charles Dullin, et non une nouvelle adaptationdes a .18 M. Vermoyal parti tour- Misérables. ner l'Arabe, en Egypte,sous la C'est pour First National direction de Rex Ingram. que Edwin Carewe et René Ce sont les Etablissements Plaissettytournent actuelle- Craud, 2, rue de Berry, qui ment en Algérie, à Biskra, distribueront en France le A Son of Sahara, d'après fi m de M. Marcel Manchez : le roman de Louise Gérard, C'andine et le Poussin, avec Claire Windsor, Bert avec Dolly Davis. LON CHANEY Lytell,Mady8,MontaguLove CharlesBurguet,qui vient dans Le Bossu de Notre-Dame et Paul Panzer. 22 CINEA

« Femme de nulle part » erre au jardin d • souvenir (Victoria-Palace de Nice) ou la Chan- son du Printemps de la Walkyrie cependant que, en des visions infernales, Modot, dans La Terre du Diable, descend au fond du cratère dît Vésuve (Excelsior-Cinéma de la même ville).

Dans le noir des protestations s'élèvent : « C'est grotesque de fermer les portes comm" ça... Et, s'il y avait un incendie ?...» La voi> s'enfle : « Ouvreuse !.. Qu'est-ce qui vous prend de verrouiller vos sorties?... C'est ridi- cule... Je n'ai peut-être pas le droit de m'en aller au milieu du spectacle? » Dans la salle, tout le monde s'est retourné. La voix devient menaçante : « Ça ne se passera pas commeça Le Directeur... Où est le Directeur?... Vous.. verrez... la police...» Mais à quelques pas de là, un rideau s'écarte : le directeurvient voir ce qui arrive... Et la colère du monsieur tombe tout-à-coup... Il s'esquive en douce, soulevant le rideau qu'il avait à portée de sa main. Il s'était obstiné, dans l'obscurité, à vouloir ouvrir un placard, alors que la sortie était tout à côté.

Un cinêphobe, d'instruction primaire, il est vrai, me disait un jour : « OhT moi je ne vais pas au cinéma... Pour voir des gens gesticuler et se tordre la bouche pour faire comprendrece NORMA TALMADGE qu'ils disent I » Je ne sais plus qui a dit qu'un cinêphobe est un homme qui n'est jamais allé au Cinéma. En ^N'IMPORTE QUOI... effet.. Quand donc verrons-nous sur l'écran arti- Suite et fin (/) un

Ce qu'on appelle une « adaptation musicale ». J'ai à côté de moi deux dames. Elles bavar- dent. Je comprendsque l'une d'elles est la femme d'un musicien de l'orchestre. Son amie s'apitoie sur le sort de ce pauvre homme qui doit rester des heures entières sous l'écran sans jamais voir ce qui s'y passe. Mais l'autre la détrompe : son mari voit tous les films, comme ses camara- des du reste. Il est rare, en effet, que tous les musiciens soient occupés ensemble : il y a des moments où l'harmonium joue seul, où le violon fait un solo, où la contrebasse peut se reposer, où le piano donne un moment de répit aux autres. Ainsi, par exemple, le vendredi c'est l'harmonium qui accompagne le commencement du film ; les autres musiciens peuvent regarder l'écran. Le lendemain,c'est au tout: du reste de l'orchestre de jouer au début du film ; mais, alors l'organiste peut voir les scènes que ses camarades ont vu la veille. Et, ainsi, en établis- sant un savant roulement, chacun parvient, à la fin de la semaine, à connaître tout le pro- gramme. Ce cas, dû à la négligence du directeur de la salle, est sans doute isolé. Sinon, cela aurait pu nous expliquer pourquoi nous entendons, par exemple, la valse de Faust pendant que la

(1) Voir le n° 2 de Cinéa-Cinépour tous. NITA NALDI CINÉ p, MT tous c e de journal qui ait l'allure, la typographie cl an articlede journal?Pourquoi les caractères e ; sont-ils toujours différents de ceux de bribes as phrases qui l'entourent? Pourquoi, chez I iramount, ces fragments de phrases sont-ils j- -esque toujours,les mêmes? On peut en effet, ci >n8 les bandes de cette firme, lire très souvent au bas de l'article qui nous est montré : « Le ]• étexteinvoqué cacherait le but...»

Un conférencier« commente » le documentaire sur l'exploration vers le Mont-Everest. Après nous avoir décrit avec de belles phrases les forêts que nous avonsdevant nous,il s'écrie : « Mais ce que la photographie,même animée, ne peut pas rendre, c'est la chaleur et l'humidité qui se dégagent de ces sous-bois T » Puis nous pouvons apprendrequ' « à ces alti- tudes, les animaux, les aigles eux-mêmes, deviennent aveugles ». Un sous-titre dit que les indigènesne se lavent jamais. « Ohl tu vois I il n'y a pas d'eau dans ce pays... Les pauvres gens » commente à côté de moi une bourgeoise à son bourgeois. Elle fit du reste ma joie toute la soirée. Voici quelques-unes des niaiseries que débita cette bavarde. Quelque formidables qu'elles parais-

MARY PICKFORD

La brave dame fit cette réflexion : « Quelle idée d'amener là-haut un cinéma pour prendre des vues. » Et quelle idée, Madame, de venir les regarder ? La brave dame voyant un coolie marcher en 8'appuyant sur deux bâtons, conclut : « Les skis. » Puis, en se levant, elle résuma ainsi son impression : « Là-dedans, tu sais, il y a des choses vraies et puis il y en a qui sont de la mise enscène. » Mais oui, Madame, elles ont été prises Promenade des Anglais... Elle l'aurait peut-êtrecru, la pauvre femme ; on fait de tels miracles avec ce cinéma .. PIERRIÏ PORTE.

BUSTER KEATON LES CARICATURES »ent,elles sont absolument véridiques ; ce serait QUI ILLUSTRENT me faire l'honneur de trop d'esprit que de les CET ARTICLE ONT croire imaginées par moi. ÉTÉ FAITES [PAR La brave dame s'étonna de voir la caravane L'ARTISTE AMÉRI- -artieà l'assautdu plus haut sommet du monde CAIN KLIZ AVEC lescendre une pente de quelques centaines de DES PAPIERS DE aètres. Cela contrariait visiblement toutes ses COULEUR DÉCOU- liions d'alpinisme. PÉS AU CISEAU ET La bravedame s'écria, alors que les explora- COLLÉS ENSUITE teurs et leurs mulets foulaientencore de larges SUR LE FOND. (Documents ' hemins : « C'est quand même pas 8i difficile que d'aller au Pôle Nord. » Motion Piclure) La bravedame apprécia hautement les « poin- ts » que, d'après elle, faisaient les danseurs acres. Les alpinistes étant à 5.800 mètres, la brave dame certifia à son mari que le Pôle Nord était RICHARD BARTHELMESS plus haut que ça. 24 CINEA

L'atelier de costumes d'un grand studio de Los Angeles L'HISTOIRE D'UN FILM

Comment Gloria Swanson et Rudolph Valentino ont tourné Le Droit d'Aimer (Beyond the Rocks) aux Studios Paramount de Californie.

CHAPITRE V cipaux, on peut se rendre compte de la néces- Les Costumes sité d'une telle quantité de costumes. Des centaines de costumes d'époque et de Cela, du reste, n'englobé pas le grand nombre coupe diverses furent créés ou loués pour les de figurants qui, dans d'autres scènes, portent interprètes et figurants employés à la réalisa- l'ordinaire habit de soirée, qui d'ailleurs ne tion du Droit d'Aimer. varie pas d'un pays à l'autre. Ces derniers figu- La tâche qui consiste à déterminerexactement rants fournissent eux-mêmesleur costume, ce quels costumes doivent être portés dans cer- qui simplifie d'autant la besogne du magasin taines scènes, à se procurer ou à rechercher ces des costumes. costumes soit dans les stocks du studio, soit Quelques-uns des costumes les plus curieux chez des fournisseurs du dehors, ou encore en portés dans Le Droit d'Aimer sont les costumes les faisant établir de toutes pièces, et enfin de Louis XV utilisés dans les scènes d'évocation les ajuster aux nombreux acteurs, cette tâche du Parc de Versailles; les costumes du début est celle qui échoit au « département» du studio du dix-neuvième siècle portés par R. Valentino qui s'occupe de la garde-robe. • et ses partenaires dans les scènes du théâtre Dans ce « département », tous les. costumes d'aventures du château de Beechleigh; les vête- sont numérotés, répertoriés et groupés par ments d'ascensionnistesportés par les artistes « genre ». Le directeur de ce magasin, chez Pa- dans les scènes de l'aubergedes Alpes et durant ramount, est Roy Diem, qui est assisté de plu- l'ascension. sieurs costumiers; leur tâche ne s'étend qu'aux Quand ces costumes ne se trouvaientpas dans costumes anciens ou exotiques. Rien que pour le magasin aux costumes et he pouvaient être Le droit d'Aimer, trois cents costumes anciens loués, ils étaient faits de toutes pièces aux furent fournis par cette section. ateliers du studio, sous la direction de M. Diem. Si l'on considère le fait que plusieurs points C'est là l'une des phases les plus difficiles de divers du monde forment le cadre des scènesde ce « département ». Dans la reproductionde ces ce film et que de nombreux figurants sont uti- costumes d'époque, les artistes costumiers ont lisés dans ces scènes, outre les interprètes prin- pour guide une photo ou un dessin du costume CINÉ pour ton* ésiré. Document qui leur est!pro-

Voyons plus spécialement les cos- tumes portés dans Le Droit d'Aimer par les artistes femmes. Rien que pour Gloria Swanson, quarante-septcostumesdifférents fu- rent nécessaires. Rien que ce nom- bre, pour un seul film, prouve la nécessité d'un département complet pour l'établissement des costumes. Mais ce n'est pas tout; outre les toi' Jettes, ces quarante-sept « change- ments» pour MissSwanson,les acces- soires de mode sont nécessaires «gaiement, tels que chaussures, bas, ombrelles, mouchoirs, tours de cou, ;;ant8, valises, chapeaux, etc. Le nombre de toilettes que nous venonsde citer, concerneMiss Swan- son seule. En plus, Mabel Van Buren, qui interprète dans ce film le rôle de Mme Mac Bride, porte vingt cos- tiimes différents; Edythe Chapman, dans le iôle de Lady Bracondale, en a douze — et 1 urs accessoires ; Gertrude Astor (Mme Win- i uirleigh),dix; et ainsi de suite. De même tous les artistes qui personnifient les hôtes du châ- l'lain et suivent les protagonistes dans la suite 26 CINEA

LES PRÉSENTATIONS

DE

LA QUINZAINE

Lea éditeurs et loueurs reviennent à leurs errements pas- sés. Une crise grave de surproduction pa- ralysa l'année 1922-23 l'Industrie cinémato- graphique. Il semblait Une scène de Froufrou <:< AUBERT que la leçon avait porté ses fruits et qu'on s'efforcerait de limiter sonnages y évoluentdans des cadres de nature la production aux besoins réels de l'exploita- choisis avec un goût délicat. Ils sont interprétés tion. Après une période estivale relativement par MmesMaggyThéry et Duvivier ; MM. Eric calme on reprend la course à l'abîme sans se Barclay et Sovet. Et c'est un enchantement. La préoccuperdes conséquences dont la principale Femme Inconnue est éditée par l'A.G.C. est l'embouteillement du marché où il doit y Jean Epstein. chez Pathé, noue propose une avoir actuellementdix offres pourune demande. adaptation très ingénieuse et très artiste de La De ce fait la dépréciation des films et l'avilisse- Belle Nivernaise, la nouvelle charmante d'Al- ment des prix sont tels que l'on voit les ache- phonse Daudet. De jolis paysages de rivières teurs —en l'occurrence, les exploitants — impo- bien traités en «fondus renchaînés » créent une ser leurs prix auxvendeurs (éditeurs et loueurs) atmosphère favorable. Très réussie également contrairement à tous les principes d'économie la substitution par fondu renchaîné d'une vierge politique. de Vinci au premier plan de Blanche Montel. Dans cette dernière quinzaine qui va du sa- L'aimable artiste soutient sans trop de défail- medi 24 novembre au samedi 8 décembre, 70.000 lance le parallèle audacieux. mètres environ de film ont été présentés. C'est Le rôle masculin de La Belle Nivernaise est beaucoup plus que les pauvres 2.000 établisse- tenu avec infiniment de naturel par le jeune ments de France ne peuvent en consommer.Je MauriceTouzé. Le film plaira aux âmes tendres. ne veux faire nulle peine à aucun éditeur. Mais Il fut très bien accueilli. est-il admissible qu'on continue encore à nous Le milieu de forains tant de fois dépeint à envahir de ces odieux comiques américains où l'écran revit dans Mes P'tits ou le Calvaire de grotesques bonshommes à longues mousta- d'un Saltimbanque, de la Lauréa Films, édité ches se lancent de la crème à la figure et se par Méric. C'est un bon drame populaire où poursuiventpendant près d'une heure à travers Ausonianous fait admirer sa plastique avanta- un appartement truqué et sacrifié ? Ces niai- geuse et Gina Relly sa grâce coutumière. Quel- series ne font même plus rire le public, assez ques scènes dramatiques et pittoresques sont naïf dit-on, pour lequel elles ont été conçues. bien menées, mais, de grâce, épargnez-nous le Pourquoi veut-on qu'elles nous amusent. On en spectacle ridicule des figurantshabillés en gen- pourrait dire autant de maintes comédies senti- darmes. L'uniforme de gendarme est très diffi- mentalesqui reculent le cinéma de dix ans. cile à porter au cinéma. Et il y faut de vrais Mais à quoi bon récriminer. Et dans l'impos- gendarmes I sibilité absolue de rendre compte des 70.000 mè- Le Loup Garou tiré par Pierre Bressol du tres de film, tâchons de démêler dans ce chaos roman célèbre d'Alfred Machard inaugure les la part du sérieux, du solide, du viable. Films C. P. Début prometteur à en juger par le Le film français s'honore de queiques bonnes succès que les invités de l'Artistic firent au réalisations. Je mettrai en dehors La Bataille Loup Garou où les intentions abondent. Une qui inaugure le grand film international et dont interprétation de premier ordre groupe Léon nous parlons d'autre part. Mais voici La Femme Bernard, Jeanne Delvair, Madeleine Guitty, Inconnue de Jacques de Baroncelli, une comédie Pierre Bressolet la petite Danièle Vignaud. His- d'un esprit philosophiqueet d'un humour déli- toire attendrissante où la pègre de Paris est à cieux, où nous voyons deux jeunes hommes l'honneur. Film public ou du moins populaire. s'éprendre d'un fantôme d'amour. Quatre per- Chez Gaumont une amusante comédie de GINÊ ;. pour tous PîerreColombier, Soirée Mondaine nous a ravi contraires. C'est en tout cas noté et nous tiendrons compte de votre fantaisie légère et imprévue.Et Paulette observation dans toute la mesuredu possible. par sa AURORE. Georges Vaultier, de Strasbourg, Vincennes, à ordinaire, délicieuse. — 78, rae Ray y est, son Seine. — Cet artiste tourne actuellementLes Ombres gui passent,, Chez Aubert Froufrou adapté dé la, pièce de aux studios Albatros, de Monlreuii'-sous-Bois, sous la direction de Meilhâc et Halévy a plu infiniment. Gina Pa- M'. Volkoff, le réalisateurde La Maison du Mystère. lerme, Gaston Dubôsc et Raucourt en assurent B. MEVER. — Rubrique rétablie, comme vous avez pu vous en rendre le succès. C'est, l'esprit,de la bonne tradi* compte.— R. S. V. P. esL.ie titre de La Lutte pour L'Habit, pour avec Charles Ray. — Aucun film de DOrothy Dallon n'a paru ici sous tion française. .ce-titre. Sans doute y a-t-il été changé dans votre région. Avec d'autres Quelques oeuvres remarquables ont encore indications, 'telles que scénario, partenaires, etc.. pourrai-je vous marqué la production étrangèreprésentée cette renseigner. DE LUXE A. — On a parlé de l'installation de cette firme en France, quinzaine à Paris. Le Vaisseau Tragique de la mais il y a déjà un certain temps de cela et jusqu'à présent rien n'est Svenska, édité par Gaumont,nousramène Vic- encore fait. — Je pense que cette polémique est stupide ; On n'en parle Sjostrom et art incomparable. Ce film déjà plus, du reste. — Gaumont vient de présenter The Woman Gives, tor son Norma Talmadge, le titre A la Dérive Ce film été maritimes Sjos- avec sous : ; a d'aventures vaut surtout par tournédans les premiers mois de 19Î0, Rien que trois ans pour passer trom. et son émouvante partenaire Jênny Htas- l'Atlantique... — Kenneth Harlaiï a fait la guerre dans l'aviation selqvlèt, l'inoubliable interprète de L'Epreuve américaine et a séjourné près d'un an en France. du Feu et d'A travers les rapides. Mais de LOME-STAR. — Mais oui, toujours le même.... —Je commençais à que me démander ce que devenait mon bouillant et loquace correspondant grandeur dans la représentationde deux âmes marseillais.Ce que vous me dites du Public de Casablanca est vraiment L'Agence tragiquesï désolant... — Générale Cinématographique va éditer un De la Svenska également très joli conte nouveau film de Margâret Schlegel ; Les Ailes de la Mort.; c'est, un Quatre Diables, histoire de cirque. Au plaisir présenté Compagnie fer- comme Les une — moyenâgeux par la de vous lire. mière des Films Internationaux^ Il était une JACK S. M.— Les deux entrefilets de Comoedia sont erronés, en fois.,. Cet excellent film fut malheureusement effet: P. Henry n'a pas cessé dé diriger Ciné pour Tous ; d'autre déshonoré mirlito- part Le Chariot Couvert (The- Covered Wagon) n'est pas du tout, par toute une littérature l'annonce journal, épisode de la de Sécession (18G0-65) comme ce un guerre nesque à prétention poétique. Signée de M. Fo- mais l'histoire des premiers chercheurs d'or eh route pour la Cali- rest « le journaliste le plus universellement fornie (1849) comme le titre: Le Chariot Couvert l'indique. Le connu et apprécié. » rédacteur de cette rubriquede Comoediaest J. L. Croze. Nous reverrons prochainement ce joli film BOUT-DETZAH. — Charles Ray est né à Jacksonville en 1891. — titré la simplicitéqui lui convientet Adresse Ch. Ray Studios, 1.428. Fleming Street, Los Angeles (Cali- avec nous fornia) U. S. A. — Valentino est revenu aux Etats-Unis; nouvelle en jugerons mieux. adresselots peu. — Richard Talmadge ne s'appelle nullement Talmadge, réalité, n'est Je moinsdu monde apparenté Talmadge. Du côté étranger je signalerai encore deux en et pas auxsoeurs — Pauline Garon, avec Owen Moore, dans Porté Manquant (Reported grandes productions Le Dernier des Mohicans, Missing). Ecrivez-leur autant possible Anglais. chez Harry, dont rendons compte d'autre — que en nous Goon YBAR. — Grifflth Productions, Scénario Department, Orienta part, et Monna Vanna, d'après le drame de Point, Mamaroneck (N. Y.) U. S. A. — Thomas H. Ince Studios. Scénario Maeterlinck, chez Gaumont. Department,Culver-City (California) U. S. A. — Ce sont des spécialistes du scénario,et non les metteursen scène qui examinerontvotre scénario.— ROBERT TRBVIBE. Tout ce que les compagnies américaines demandent c'est Un résurné de toute l'action en cinq mille mots environ (en anglais, dactylographié et en n'écrivant que sur le verso des feuilles). — Raquel Meller, 14, rue ! Armengaud, Sainl-Çloud (Seine). Cette artiste se prépare à tourner un ENTRE 'NOUS ! troisième film sous la direction d'Henry Rousscll. GÉRARD B. NIMES. — Cette Carte vous place au rang des professionnels et vous met à même de profiter de tous les avantages que les firmes et les exploitants veulentbienconsentir à la presse. PAKDÏ.— Je vous aurais bien répondu -directement, comme vous LUCIEN LÊW — Adressez-nous votre lettre à cette lectrice, à mole demandiez, seulement vous n'avez pas indiqué votre adresse... — qui nous la transmettrons. Nous ne sommes pas autorisés à communiquer Le Cheilt est tiré d'un roman do M. Hull. Une traduction en a été son adresse. faite par la librairie Pion, G, rue Garancière,Paris, (Prix : î francs). UN CINÉPHILE. —-Aucune date d'édition n'a encore été fixée pour, la présentationde Salomé, Nazimova. Mystérieuse A. MAGNUM — Nous avons rétabli cette rubrique, comme vous pouvez avec - La Nuit sortie dans Jes salles parisiennes depuis deux mois. Fleur le vojrd'autre part. — Cette question de l'appréciation des nouveaux est — La films est' l'une des plus difficiles à résoudre. Sans doute lui donnerons-nous d'Amour ne seia pas éditée en Erance. — Depuis Ilobin des Bois, bientôtune solution, qui, espérons-le,vous donnera satisfaction. Douglas Fairbanks a tourné Le Voleur de Bagdad, qu'il termine VIOLETTA ROMANÎ. Cinéa publié des photos de Pour don actuellement. Ilosita chanteuse des nues est un film de Mary — a- Pickford Carlos dans son numéro: Sans doute obtiondrez-vonsune réponse el.Dorothy Vernon ,en est un autre de la même ; c'est — dernier l'artiste tourne actuellement. Le premier est d'Ida Rubinstein :. écrivez-lui au Théâtre Sarah-Bernhardt,15; avenue ce que paru aux Victoria, Paris IV. Etats-Unisdepuis Octobre. — C'est bien ce titre. JAcauES DIVER. Oui. —'Abel Gance, 8, de Richelieu,Paris. EMMA'LÏON.—ConradWeidt, Richard Oswald Films, 14, Friedrich- — rue Louis ASSADA. — Niles Welch, t. 752, Whitlev Avenue, Los Angeles slissse, Berlin-S: W. 48. — « Film-Kunst », '4, Hedemannstrassé, .•Berlin, S. \V>11. (Cal.) U. S. A. J. BREVET. Ainsi vous avez envoyé dernier il. GALINIER. T^ Lettres transmises. Maurice Tourneur, United — en mars une -- demandede photos à Aimé-Simon-Girsrd, en joignant trois francs pour Stiïilios, 5.341, Melro.se Avenue, Lo» Angeles (Cal.) 0. S: A. . — les frais et vous: n'avez pas reçu de réponse. —Pas même le retour dé Louis Delluc, 10', de l'Elysée, Paris, 8*. rue vos timbres... Cela m'étonne. D'autres lecteurs nous diront peut-être DOLLV G. — Le titre américain dé La Colère des Dieux est : s'ils ont été plus heureux. En tout écrivez de The — cas, nouveau et Vermillon Pencil ; c'est le dernier Mm, tourné en 1922, par réclamez vos timbres. îlsyikawa.pour Robertson-Cble film été tiré d'un de ; ce a roman DICK AHD JEFF.— Le Mystère de la Vallée Blanche a été Tlrniier Lee réalisé Norman Dawn. Mary Pickford tourné et par — a réellementtourné au Canada ; par le metteur en scène i'Èumoresque Heart of the Hills (La fille des Monts), après. Papa-longues^ etde 0ra Pè?'e Frank Borzàge. '«mies : et Dans les> Bas-Fonds, ver là fin de 1919. — Le Mentor STELLA VAN AOCH. Le mieux est de lui écrire Théâtre de (fcindiiig Broadway) été tourné Hart — au ; .a un peu auparavant par W. — l'Odéon, 18, rue de Vauglrard-, Paris VI. Sessue Hayakawa est actuellement en Angleterre, où il tourne un film m pour la Gie Stoll. 11 réviendra sous peu'en France pour y tourner - t i Its extérieurs dé ce film. — Tsuru Aoki, elle, est retournée- à leur Entre vous i « «ome » de Los Angeles. ;. MISTHER. Y. à- Tunis-; désire correspondre avec ]channantes An. ART. — Voire remarqueest très juste ; mais il n'est pas très Lectrices Françaises ou Belges. Adressez lettres au Journal, qui commode-de concilier les uns et lès autres, dont les" intérêts sont transmettra. 28 CÏNEÂ ,- - .' ««««•«««^«"«««•?""a'"PfMBBBaBB*"«">>*>"","M>^". "' " " ' '.' ; ,. ''-'-•-.'. - .>.--. 1 1 Giné pour tous a publié : .- N«* I ..*"'. N» • N" N"; ." -' ï i . • ! "Biographies: MadgeM; Kennedy..'...... '98 JeJean Toulout...... :.... 97 teLes grands films de 1915-16^17 67 'i i ~ :8iBuster Kcaton (Màlèc): 115 Olive01 Thomas.. 49 LesmeilleursLoi .films dé tfflé... 8 '". —' ji ! Jean Angelo : 98 MollieKingMi .'. 42 RiRudolpbValentino 108, 110, 118 — :192Q.. ..51 May Allison 74 -NiNathalieKovanko 91 CharlesCl Vanel.. 114 fltii... 72 î ; — 1922.'.' Yvette Aiidreyor 10» GéorgesLannes.Gi 85 ElEd. VanDaêle 110 — — 95 ; . S Roscoê (Fatty) Arbuckle 53 DeniseDi Legeay 114 FaFannie Ward.^ 61 ' — .:-*' 1923. 115 î S George Arliss 112 MaxM Linder..-. 10 J. Warren Kerrigan.... 82 ' " •* [ . Richard Barlhelmess. 50 NathalieNi Lissenko.. 90 BryanlBi Wasbburn H - i John Barrymore 114 HHarold Lockwood 108 PearlPi While...... 92, 102 ,.'."* 07, : ! • r Bessi'e Barriscalc, : 40 BiBéssie Love. 38, loi LesL coulisse*- • -. Henri Baudin; U7 IIHârold Lloyd .'. 32 ':' | S George Beban.. 47 EEmmy Lvnn 89 dit» cinéma i ! Ehid Bennelt 108 BerlLylellB • 118 : ; Francesca Bertihi..-. '. 117 PPierrette Modd '.. 109 /Adrtsses : PourPi faire film. | Hobarl Bosworth. 91 GinetteG Maddie 118 . un B, 9,. g Andrée Brabanl 03 MadysW HG AdressesA des artistes du 11, 12, 51, 52, 53, 55 5 ...: . June Caprice 20 MacN Marsh 80 cinéma français 96 AuAi studio ..-'. 42, 55 5 ; jj i Jaque Catelain 40 VivianV Martin 17 — américain 97 LosLi Angeles.: 27, 69, 88 t Irène Castle 43 EEdouare Mathê 70 cl des autres pavs : 98 LeLi scénario.. 35, 41, 74, 83? LaLi photogéhie..... Charles Chaplin 1, 15, 93, 107, 116 LLéon Mathot S5, 86 i.... 29, -86; S''Sidney Chaplin ,.:. 117 IDesdemona Mazza 37 LeLi maquillage 30 % .... IrInterprétation;....,...... 33 ! Maurice Chevalier 112 1Thomas Meighan... 95, 101 i pPour faire du cinéma ... ï Elhel Clavlon, 100 GeorgesG Melchior 109 " ".... 73 Lesi cinéastes : lvy Clôsé IRaquelMeller 111 pPour devenir un metteur en ": ; ; ; 111 - Pierrette Caillol 115 ClaudeC Mérelle.. 84 scène 75 ï ; jLes scénaristes 87, 89, 95 . Betty Compson Mary1 Miles Minier Lesj " Stars" de l'écran 39, 43 î 11G 05 D. W Grilllth...... 99 L' . ; ! Jackie Coogan.; Tom1 Mht 38, 109 .. Les dessins animés 30; 80 Abel Gance 110 sous-marin.'...... René Crcslé .'..: 14 Gaston< Jitodol 92 LeL ciné 38 i ; .. ; Jacques Feyder. 110 Lucien Blanche1 Montel FFilm en relief. '.'. 90 J ! Dalsacc 113 82 Jean KpstcMi.. 118 Bébé IvanI Mosjoukine tLe cinéma américain 4b ; : Daniels 32 ... 93, 117 Maurice Tourneur 30 ..... Dolly Davis MacI Murray 87 |Le cinéma russe 91 ! 118 Thomas Ince 90 ! 5 Rachel Devirvs -..' 110 Musidor»1 81 lLe film français à l'étranger. 31 ...... Robert Boudrioz 93 Les Priscilla- Dean 47, 110 Francine1 Mussey : 114 j salies d'Amérique..;.... 117 ; Pierre Carou 49 Henri-Deb'ain 10G !Laurence Myrga 105 jLa situation actuelle du film S ; André Antoine 00 :.' 5 Carol Alla Nazimova 76, 109 français. 71 Dempster 87, 107 Louis Dclluc '. .100 ; S Mabel Normand .,.-,.. ' i Huguette Duflos 68 33 . « Jane- Novak- . David Evremond. 01 80 : ;. Douglas.Fairbanks. 75, 81, 11G André Nox 68 ; m S France Dhélia 83 Gina Palerme...,. 112 Pirkford ' L'art du cinéma- i William-Faversham—.. 83 Mary 57, 81, 88, 104 Les beaux films : : —: m Jack — S GenevièveFélix.. .r 72 Pirkford.. ;. 117 m Si Margarita Eisher., 0» Marcelle Pradol 39, 54, 78' Le Lys Brisé 58y En quoi le cinéma est un ! S ^rancis . S Bve 50 Edna Purviance 19> Way Down East : 99) art 55. 83 S Pauline Frederick 85 Charles Ray 18," 105 Intolérance L'évolutionde l'art du cinéma. 116 > \ ... ; S Abel Gance... 110 Paulette Ray 114 J'accuse .00j L'art et l'argent 72 ; , r Lillian Gish" Florence Recd...... '.. : L'infériorité des films actuels. 100 B g 60, 99 Rcid.'.i.. 9i Le Gosse.... 777 • Dorothy Gish 99 Wallaçc 00, 90, 102! L'Agonie des Aigles 84i L'évolution du lllni comique.. 60; S Louise Glaum André Roanne..., L» jugement du public 72 112 111i Humoresque 101, i 02: ..... ; ! Suzanne Grandais 48 Charles de Rocheforl Qu'est-ce qu'un bon film ?... 94 J , 83l Jekyll-llyde 193, 1044 •Gabriel de Gravone 03, 110i Ruth Roland 3l Les Trois Mousquetairesfran- Qu'csl-ce qu'un mauvais filin? 93 ; : David W. Grifllth 99i Rolla-Norimm 114i- çais 799 Adaptations 97, 98, 113 ! S Pierre de . . . Guingand.., 110i Slewart Rome 803 Les Trois Mousquetairesamé- Les sous titres 89 ; ' ... Crcighlon Haie ^.. 39l Germaine ROUIM-. :.. •. 114t ricains 112, 1100 Le décor 109 ; S Jo6 Hamman '.' 113.I. William Russell.. ' ovv Les Mystères de Paris 1055 L'attraction dans le.film. 118! Juanita Ilanseu 59) MonroG Salisbury 34 La Vérité...: 899 Le mouvementau cinéma 82 i ... - ; Mildred Harris 90i Laity Semon (Zigoto) ;38B La Fête Espagnole 35'5 ' Le merveilleux à l'écran 81 ... ! ; William S. Hart... 44, G6, 1071 .Gabriel Signorel 799 Blançhetlc 655 L'inspiration de I interprète.. 113 ! ! 'j&vèrûi-Mars.-..._ - Sessue Hayakawa 107>. 711 Là Sultane de l'Amour. 10o Larmes de cinéma..... no ; Houdini 28i Aimé Simon-Girard ;..... 1011 LeROve..... 64i4 Baisers de cinéma 109 ï S Charles Hulcllison Eric ! ! 544 Slroheim 911 Crainquebille.... 112!2 Quand les vedettes paraissent Romuald Joubé..... 1000 Anita, StewarL 977 La Roue.. HO, 111, 112, 114i4 en public... ".:.'...... ,' 76; « Violette Jyl 5»» Armand Tailler..., 1033 Robin des Bois 110, 11717 Les lettres que reçoivent les S S DiaBa Karenne 311 ConstanceTalmadge—...... 10212 Le Brasier Ardent : 11414 vedettes :...... 00 [ Frank-Kcenan.....'.. 6 Norina Talmadge Folies de Femmes 11717 Les Stars" leurs millions. » ,.. . n.6 .1133 " et 117 ;

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