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DOSSIER GEORGES SOULES - RAYMOND ABELLIO 4 Entretiens avec Abellio Marie-Thérèse de BROSSES 8 I - Georges Soulès JP. CALLOT (31) 13 II - Raymond Abellio JP. CA LLOT En couverture : 14 Abellio ou la géométrie du spirituel Le général DUFOUR Daniel VERNEY (58) (se reporter à l'article de Pierre STROH, page 37). 19 Un X peut en cacher un autre Charles HI RSCH 22 Abellio et l'ésotérisme 26 Abellio et l'astrologie La Jaune et la Rouge Daniel VERN EY (58) N° 433 - MARS 1988 27 Abellio et les femmes Revue mensuelle de la Société amicale des anciens élèves de l'École polytechnique 28 , Le romancier 5, rue Descartes, 75005 Paris Tél. . 46.33.74.25 . 31 Abellio et l'X Directeur de la publication Henri Martre (4 7) 34 Abellio - Fin Rédacteur en chef . Jean-Pierre Ca llot (3 1) Secrétaire de rédaction · Michèle Lacroix 36 Courrier, Variétés Prix du numéro . 20 F Numéro spécial · 60 F LIBRES PROPOS Abonnement . France 190 F - étranger · 220 F Membres de l'association • 77 incluse 80 F - 37 Le général Guillaume-Henri Dufour (1807) 78 à 81 • 60 F - 82 à 84 40 F. Pierre STROH (31) Bureau des carrières . 12, rue de Poitiers, 75007 Paris. Té l. 45.48.41.94. IN MEMORIAM Autres annonces 5, rue Descartes, 75005 Paris, Tél. 46.33.74.25 . 45 René SAINT-GUILHEM (30) Éd iteur Société am ica le des anciens élèves de Raymond FISCHESSER (31) l'École polytechnique. Publicité . Ofersop, M. Baratta, 8, bd Montmartre, VIE DE L'ÉCOLE 75009 Paris. Tél. 48.24.93.39. 38 L'argot de l'X, l'ancien - et le nouveau ? Fabrication Éd itions de I' Aulne 25, rue de la Reynie, 75001 Paris Composition APS 52 VIE DE L'ASSOCIATION Impression lntergraph1e 56 Carnet polytechnicien Commission paritaire n° 65 147 Tirage 13 000 57 Annonces du Bureau des Carrières 63 Autres annonces SOPIC!DIC!EnJTE LE PLACEMENT ''PIERRE'' DES ANCIENS DES GUNDES ÉCOLES La grande famille des grandes écoles : Les coefficients multiplicateurs de SOPRORENTE : SOPRORENTE, Société Civile de Placements Immobiliers à capital 1 / L'indépendance. variable a été créée et est animée par des anciens élèves de SOPRORENTE est le placement "pierre" des anciens des grandes Polytechnique, Centrale, Arts et Métiers, Travaux Publics, Mines, écoles, indépendant de tout groupe financier ou immobilier, géré Ponts et Chaussées, Sup'Elec, Sup'Aéro, Télécom, Agro, INPG, etc. par SOPROFINANCE, l'établissement financier créé par des anciens Pourquoi SOPRORENTE ? élèves de grandes écoles. Pour répondre à une préoccupation que nous avions tous : réaliser 2 / La disponibilité. en toute confiance un placement sûr, d'un bon rapport et qui nous La variabilité du capital de SOPRORENTE en fait un placement procure un revenu régulier. rapidement disponible. SOPRORENTE nous apporte : 3 / La compétence. SOPRORENTE offre une garantie supplémentaire à ses adhérents, • La sécurité. celle apportée par la compétence de son Conseil de Surveillance. SOPRORENTE s'est constituée un patrimoine de bureaux, Ses membres, professionnels de l'immobilier, participent d'entrepôts, de murs de boutique : de l'immobilier industriel et activement au choix des investissements et mettent bénévolement commercial, un secteur qui rapporte sensiblement plus que leurs compétences et leurs expériences au service de SOPRORENTE l'immobilier d'habitation. Une diversité qui permet de répartir les en collaborant à l'étude technique des dossiers. risques. Les revenus sont versés tous les trimestres. Le capital se valorise Vous avez ces préoccupations. Écrivez à SOPRORENTE : en même temps que le patrimoine immobilier. 50, rue Castagnary. 75015 PARIS L'OBJECTIF EST LA RECHERCHE D'UN ÉQUILIBRE ENTRE LE ou téléphonez au (1) 45.32.47.10 >cg RENDEMENT ET LA PLUS-VALUE SUR UN TAUX GLOBAL QUI r------~ POURRAIT ÊTRE COMPRIS ENTRE 10% ET 13%. 1 Pour en savoir plus, envoyez ce bon à SOPRORENTE 50, rue Castagnary, 75015 PARIS. • La souplesse d'action. 1 Le patrimoine de SOPRORENTE est divisé en parts que l'on peut 1 Nom ------~ acquérir ou céder progressivement. : Prénom ------• La tranqulllté. ! École Promo ______Les animateurs de SOPRORENTE gèrent depuis plus de 15 ans un : Adresse ------important patrimoine immobilier. Ils ont acquis une grande connaissance du marché et pratiquent une sélection et une gestion ! ------~ rigoureuses des investissements. 1 Tél. Bureau Domicile ______1 1 souhaite, sans engagement, recevoir des informations complètes La note d'information de SOPRORENTE, Société Civile de Placement Immobilier à capital sur SOPROREllJ!_E.______J 2 .ar;oble dons Io /;mde de 10 % a reçu le visa de COB n° 87.35. du 17 ;u;n 1987 1

~ Georges Soulès-Raymond Abellio 1907-1943-1986 X 1927

« Je n'ai réellement commencé à vivre que lorsque j'ai écrit et aimé, et je ne conçois guère, depuis, ce que pourrait être ma vie si /'écriture et /'amour venaient à m'être refusés. »

Dialogue avec R. Abellio, par J P Lombard (Lettres Vives, 1985) 3 LA JAUNE ET LA ROUGE. MARS 1988 C'est en 1961 , sur les quais, dans la boîte d'un bouquiniste, que la romancière et journaliste Marie-Thérèse de Brosses trouva un livre dé­ fraichi, Assomption de l'Europe, et que l'ayant ouvert, elle lut :

Entretiens avec Abellio *

Marie-Thérèse de BROSSES « L'histoire de l'Europe a Se confronter à la pensée d'Abel­ commencé il y a longtemps lors­ lio, c'est appliquer son esprit à la que le premier artiste intelligent plus haute activité. Qu'on dévore de la Grèce interrogea avec déses­ un de ses romans ou qu'on s'ac­ poir l'impénétrable sourire boud­ croche à ses essais, on n'en reste dhique des idoles égéennes, et, pas à une de ces spéculations sté­ n'en obtenant pas de réponse, dé­ riles auxquelles nous habituent cida de l'effacer. " les très officiels représentants de « l'intelligentsia ». On est invité à se donner un outil opératoire, car ... Jamais je n'avais entendu pro­ La Structure Absolue (dont on noncer le nom d' Abellio. Inter­ trouve déjà l'ébauche dans La rogé, le marchand se contenta de Fosse de Babel), bien plus qu'un me proposer un autre livre, Vers énième ouvrage de métaphysique, un nouveau prophétisme, dont le est avant tout une praxis. sous-titre ouvrait des mondes Parlant de l'œuvre d' Abellio, plus vastes encore : « Essai sur le rôle politique du sacré et la si­ Jean-Pierre Dautun (1) a juste­ tuation de Lucifer dans le monde ment écrit : « ... Nous y voyons moderne. » une méthode. Une pédagogie qui dépasse aujourd'hui et hier. Qui Pour moi commençait une aven­ éclaire les civilisations en remon­ ture infiniment plus forte, infini­ tant jusqu'à la Chine ancienne et ment plus riche que celle que je à l'Jsraël éternel, par une suite de pus rencontrer aux quatre coins repères trop simples - ce sont du monde. Lire, ce pouvait être ceux de l'homme intérieur - pour beaucoup plus que lire. Mais je que la distraction courante y re­ 4 l'ignorais encore. connaisse les siens. Abellio explore LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 19 88 simplement la révolution inté­ rencontre et la façon dont il public superficiellement informé, rieure qui vient un jour ou l'autre abandonne, à la Libération, sa d'une fâcheuse réputation de mûrir ceux qui en ont assez de . carrière d' ingénieur ainsi que « mage ». Ses essais indiquent l'inanité des révolutions extérieu­ toute activité politique : Soulès qu'il est possible, par une lecture res ... » . laisse la place à Abellio. raisonnée de la Tradition, de On ne peut parler plus justement mieux comprendre l'évolution ac­ Vers 1943, c'est la rencontre dé­ tuelle du monde. Et ce dans une car lire Abellio, c'est apprendre : cisive : celle de Pierre de - à sortir de !'Histoire telle que optique bien différente de la fu­ Combas (2) qui lui ouvre les por­ turologie à la mode : cette der­ la véhiculent les médias, à n'être tes d'une métaphysique rénovée plus «militant» ou plutôt à nière se confirme dans les seuls venant rejoindre les connaissan­ domaines économiques et sociaux n'être plus que militant pour ce ces traditionnelles les plus an­ refus de militer dans le visible, alors qu' Abellio essaie d'imaginer ciennes, chinoise et hébraïque. Le un certain retour du Sacré au - à vivre le couple (ce qu'il nom­ dialogue Combas-Soulès est un mait «le couple ultime ») en s'af­ cœur de notre civilisation, bien véritable dialogue socratique, une avant que les colloques de Cor­ franchissant de ce qu'on pourrait maïeutique ; elle amènera le fu­ appeler une véritable schizophré­ doue ou de Tsukuba ne s'interro­ tur romancier à faire table rase gent sur son éventuelle urgence. nie sexuelle, puis à reconstruire sur les ruines. - à sortir de la science du Cela dit, il ne faut pas nous concept pour la science de la En effet, si l'ésotérisme auquel tromper. Si Abellio jette un nou­ conscience, l'initie Pierre de Combas (qu'il veau regard sur la Tradition qui - à sortir de !'ésotérisme et des considère comme son « maître devient ainsi source d'une nou­ collections de symboles, spirituel ») marque pour lui un velle compréhension de l'homme, - et enfin, puisqu'il faut bien se véritable recommencement, Abel­ là ne réside pas le centre de son limiter, à sortir (comme il l'a lio demeure gêné par son aspect apport novateur et véritablement magistralement illustré dans Vi­ dogmatique. Certaines interpréta­ révolutionnaire. C'est, comme il sages immobiles, où il faisait ap­ tions impliquent des postulats, le dit, un cadeau donné par sur­ pel à « la conscience opérante du des présupposés moraux ou idéo­ croît. L'essentiel est ailleurs. A lecteur ») de la littérature et plus logiques : les admettre nécessite­ une époque où pratiquement particulièrement du roman tel rait au départ un acte de foi peu toute l'intelligentsia française qu'il est institutionnalisé. compatible avec l'exercice clair et gravite autour de deux pôles, lucide de la rationalité qu'il a marxisme et psychanalyse, Abel­ toujours revendiqué. Le philoso­ lio relativise ces deux doctrines phe en puissance s'éveillait et, en les replaçant chacune dans pour discuter l'enseignement de son cadre. Pour lui, le marxisme Politique, philosophie, science, Combas (le bien nommé !), Abel­ est une physique sociale et la littérature, ésotérisme, il peut lio dévore les travaux des phéno­ psychanalyse, une physiologie de sembler malaisé d'apposer une ménologues modernes : Sartre, l'homme; l'une comme l'autre étiquette bien déterminée à l'œu• Merleau-Ponty et celui qui en est tendent à couper l'homme de sa vre d' Abellio. Georges Soulès, la source, Husserl. C'est par lui véritable perception de lui-même, plutôt, précisent ceux qui se sou­ qu'il dépassera l'ésotérisme dog­ celle de «l'homme intérieur» viennent de l'orateur mordant, matique et ce sera avec l'aide de dont parlait saint Paul. militant à l'extrême gauche du la démarche intellectuelle la plus Parti socialiste, considéré aujour­ stricte, la moins désireuse de d' hui, sous son pseudonyme s'abandonner au pittoresque, qu'il d' Abellio, par les uns comme un validera les opérations de la écrivain de droite et par les au­ gnose. Quelques années plus tard, tres comme un intellectuel de il généralisera la phénoménologie Ainsi conçue, l'étude de la Tradi­ gauche car telle est l'ambiguïté de Husserl dans La Structure Ab­ tion n'est pas passéiste et ce n'est inhérente à ceux qui ont cessé solue. pas par hasard si les recherches d'être «contre». On ne résume pas la Structure auxquelles Abellio se consacrait, Absolue, on la pratique. Disons notamment à propos du Yi-King Né à la Libération, Abellio, mé­ ·chinois (Le livre des Mutations, tamorphose de Soulès, lui doit simplement que cette méthode d'autoréalisation de soi réunissait d'au moins 3 000 ans avant notre d'être ce qu'il a été : un philoso­ ère) recoupent celles, les plus phe et un romancier. Georges enfin les deux logiques de l'Occi­ dent avancé et de la pensée dite avancées, de la science contem­ Soulès a fourni matière aux livres poraine. Ce n'est pas par hasard de Raymond Abellio. traditionnelle en une synthèse en­ fin ultime et claire. non plus si la Structure Absolue étudiée par Raymond Abellio est Parce qu'il s'intéressait, comme identique à la structure des autant de supports à la connais­ quarks dégagés par les théori­ sance de soi, à des disciplines ciens de la physique nucléaire, et Survient la guerre et Sol invictus, marginales (telles que l'alchimie, si les 64 hexagrammes du Yi­ le troisième tome de Ma dernière l'astrologie, la guématrie kabba­ King et de la Structure Absolue mémoire, raconte ses activités listique, etc.), Abellio jouissait, et se retrouvent dans les 64 codons clandestines, les problèmes qu'il jouit toujours hélas ! auprès d'un du code génétique. " Science ma- 5

LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 derne et connaissance tradition­ et à l'écriture. térieur dont j'ai déjà parlé. nelle. Rien de négatif dans leur opposition», écrivait-il (3). C'est certainement là le noyau de cette [Mais] L'envahissante astroloma­ œuvre, bilan d'une vie consacrée nie des années 80 l'irritait. « Un à une quête éperdue de la tel sectarisme, un total refus du On peut mieux comprendre en connaissance. D'une œuvre diffi­ goût des idées et un manque ab­ quoi le test de Visages immobiles cile mais dont la lecture et la solu de communication sont scan­ était jugé par lui comme un test pratique m'ont toujours paru si daleux. J'étais véritablement chez final. Son retentissement fut pro­ fond en Abellio. La perspective, nécessaires que, déjà en 1966, les marchands du Temple. Mina­ déjà envisagée, de cesser toute j'estimais qu'il me fallait essayer ble ... Jamais plus je ne me four­ écriture après cet ultime roman de la faire connaître davantage. voierai dans ce genre de manifes­ s'éclairait d'un jour plus dramati­ tation » : ainsi commenta-t-il ces journées éprouvantes pour lui. que que ce qu'il avait imaginé. Il Sous la colère, on le sentait en allait désormais pour Abellio blessé : rien ne le rendait plus d'une question capitale : celle de Depuis la première édition de nos mélancolique que les impuissan­ la distinction entre la qualité des Entretiens (4), Abellio ne cessa ces de l'esprit. silences. Il y a une grande dis­ d'écrire. Trois volumes de Mé­ tance entre le fait de se taire par moires (Ma dernière mémoire) L'état de la philosophie lui inspi­ un silence reçu et celui d'être couvrant sa vie de sa naissance, rait des propos aussi amers. Il comme réduit au mutisme par un 1907, à 194 7, Un faubourg de avait beau avoir écrit : "Je tra­ silence rejeté. Il ne trouva pas de , Les militants et Sol in­ vaille pour après. Après la purge. réponse immédiate à cette ques­ victus, deux recueils d'essais (La Je n'ai pas à dénoncer mais à an­ tion et ceux qui le connaissaient fin de /'Esotérisme et Approches noncer. Dénoncer n'a jamais suffi. s'en inquiétèrent. Pour Abellio de la Nouvelle Gnose), un journal L'indignation soulage les nerfs qui avait si souvent dit qu'écrire couvrant l'année 1971 (Dans une sans nourrir l'esprit. Au contraire, et vivre ne faisaient qu'un, cette âme et un corps), un roman (Vi­ qui annonce juste par là même nouvelle indécision entre écriture sages immobiles) clôturant la tri­ dénonce», il attendait de son et silence confinait à une indéci­ logie commencée avec Les yeux époque qu'elle sût aussi se juger. sion quant aux solutions de sur­ vie. Ici encore il faut préciser : il d'Ezéchiel sont ouverts et La Commençait-il à désespérer Fosse de Babel et, en collabora­ d'elle ? A partir de 1984, il prit, n'est pas question de voir, bana­ lement, un vieil homme tour- · tion avec Charles Hirsch, une In­ plus que jamais, ses distances. Ce menté par un défaut de recon­ troduction à la Théorie des Nom­ n'étaient pas les effets de l'âge : naissance, mais un créateur qui a bres bibliques, où sont reprises et malgré une santé fragile, sa pro­ poussé si loin la symbiose entre approfondies les recherches pu­ digieuse mécanique intellectuelle connaissance, élucidation de soi, bliées dans les deux tomes de La demeurait toujours aussi rapide, incarnation de cette élucidation document chiffré, ouvrage toujours aussi fulgurante. Beau­ par l'art (qui tout ensemble l'ac­ qu'il jugeait « confus et incom­ coup plus grave, il se découra­ plet ». La mort le surprit alors tive et la réalise) et transfigura­ geait et annonça à ses proches tion du monde par cet art que qu'il achevait la rédaction de son qu'il renonçait à écrire. testament philosophique, le Ma­ toute question sur l'art devient nifeste de la Nouvelle Gnose (à Il faut savoir qu'en 1984 Abellio une question directe à toute paraître). avait été déçu par l'accueil fait à l'époque sur cette symbiose Visages immobiles. Déçu non par même. Une question de vie ou de Cet « homme sans divertisse­ vanité d'auteur, loin de là, mais mort. ment» (5) avait une véritable pour de plus hautes raisons qu'on frénésie de savoir, de compren­ ne soupçonne pas. Considérant ce dre, d'intégrer de façon cohérente roman comme à la fois terminal les éléments apparemment les pour lui et pour notre temps, il N ous avions à peine commencé plus disparates qui pouvaient sol­ attendait que l'époque le recon­ le début de nos Entretiens, quand liciter son esprit, de démêler les nût comme tel. Le roman bien l'idée d'un bref pamphlet (il di­ fils de cette histoire invisible qui plus encore que l'auteur puisqu'il sait un " brûlot ») contre le non­ sous-tend les convulsions de notre ne cessait de répéter depuis long­ sens ambiant s'imposa à lui. monde et les éclaire. temps qu'il était parvenu à un Cette idée différait le projet de état de totale «dépersonnalisa­ poursuite des Entretiens qu'il te­ tion». nait pourtant à faire passer en priorité. Pourquoi Visages immobiles de­ Jusqu'en 1974, date à laquelle il vait-il être, aux yeux d' Abellio, le Le voir ainsi, contre toute at­ prit sa retraite d'ingénieur-conseil roman terminal de l'époque ? tente, repris par son démon le (son activité «alimentaire»), Parce qu'il était le roman de plus familier, et le plus salutaire Abellio veilla à limiter son impli­ l'achèvement de la découverte en l'occurrence, me fit trancher cation professionnelle afin de par l'homme occidental des res­ sans débat en faveur de celui des pouvoir consacrer la plus grande sorts ultimes de son intériorité. Il deux travaux que l'écriture gou­ 6 partie de son temps à la lecture était le roman de cet homme in- vernait. Il fut convenu entre nous LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 que les Entretiens seraient son des semaines, le «brûlot» s'étoffa vers leur dépassement et leur ré­ repos après cette nouvelle ba­ en recherches, s'exhaussa par ce solution. taille. Ainsi avait-il deux pains · mouvement de reprises de l'écri­ sur la planche et je me félicitai ture qui était si fondamental de le voir ainsi « nourri » pour un chez lui, s'intensifia en manifeste. * De la politique à la gnose. Entre­ bon moment. Car, c'est un fait, il Et déjà ce nom même ne recou­ tiens avec Marie-Thérèse de Brosses reprenait vigueur : chez cet vrait plus la véritable dimension - Belfond -1987. homme qui ne se disait pas gra­ du travail accompli, celle d'une ( 1) Philosophe et sémanticien­ tuitement désincarné, le mouve­ véritable somme pour la nouvelle conseil, J.-P. Dautun est à mes yeux ment des idées était une véritable gnose. Cette dimension elle­ un de ceux qui travaillèrent le plus nourriture. Il faut l'avoir connu même avait changé les buts de intelligemment avec Abellio lequel, et approché pour le croire. De l'ouvrage. Abellio ne se bornerait contrairement à ce qu'on trouve pu­ jour en jour, il reprenait des for­ pas à un règlement de comptes blié un peu partout, n'eut ni ne vou­ ces, en notes, en rires, en deman­ qu'après tout il s'était donné lut jamais avoir de « disciples ». des de livres hautement techni­ comme prétexte, davantage que (2) Oui lui inspire le personnage de ques (comme toujours pour résoudre un besoin. Ce Pujolhac dans Heureux les Pacifiques introuvables) à ses collabora­ n'était pas gratuitement non plus et qu'il évoque longuement dans Sol teurs, et en virulences qui rappe­ qu'il disait avoir pacifié en lui le invictus. laient l'orateur et laissaient devi­ besoin de toute guerre. (3) Dans une âme et un corps, jour­ ner le polémiste. nal 7977, Gallimard, 1973. C'est ainsi que le Manifeste de la (4) Marie-Thérèse de Brosses, En­ Mais, on vient de le dire, l'écri­ Nouvelle Gnose (à paraître) ne tretiens avec Raymond Abellio, Bel­ ture et l'approche de la sérénité prend les carences actuelles de la fond, 1966. allaient chez lui de pair. Au fil réflexion que comme une base (5) Le rugby mis à part

Le texte que l'on vient de lire est extrait de la préface de : De la politique à la gnose, entretiens avec Marie-Thérèse de Brosses, Be/fond, 1987. Je remercie ici l'éditeur Pierre Be/fond et Marie-Thérèse de Brosses, qui m'ont autorisé à reproduire des extraits de cette préface. Au-delà des remerciements, c'est une gratitude émue que je voudrais exprimer à Marie-Thérèse de Brosses. Grâce à la qualité de son attention, à la profondeur de son intuition, au champ de son intelligence, elle a vérita­ blement restitué le personnage de ce prodigieux écrivain. C'est une chance pour la littérature qu'elle ait pu lui parler et le faire parler, à l'extrême soir de sa vie. Grâce à elle, peut-être, on lira Abel­ lio, si peu connu et si mal compris. 7

LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988

L__ 1 - GEORGES SOULES

J.-P. CALLOT (31) EORGES SOULÈS naquit le Beaurepaire, Edouard Serre, 11 novembre 1907 dans le mais aussi d'hommes de droite G faubourg des Minimes à dont il reconnut l'intelligence et Toulouse. Ses parents étaient ori­ le rayonnement, Jean Coutrot et ginaires de la haute montagne Jacques Rueff. pyrénéenne. Sa mère, Maria Abély, avait peut-être des ancê­ En 1932, il s'inscrivit à la tres cathares. S.F.I.O. ; il fut l'un des fonda­ teurs avec Nicolétis et Jules Sa famille était modeste, son en­ Moch du Groupe polytechnicien fance fut pauvre. Il passait toutes d'études collectivistes, filiale gau­ ses vacances chez sa grand-mère chisante d'X-Crise, et admis dans maternelle dans un village de la la Maçonnerie (loge Lalande, de vallée du Salat, Seix, qui fut, la Grande loge de France). Il fit sous le nom de Pléchéous, l'un aussi la rencontre tardive du sur­ des lieux privilégiés de ses ro­ réalisme et se livra à l'écriture mans. Il reçut une éducation ca­ automatique. tholique qui le marqua profondé­ ment, sans qu'il fut jamais dévôt. En 1933 il fut nomme mgemeur Grâce à des bourses, il fit des des Ponts et chaussées à Valence. études brillantes au lycée de Il construisit des routes, des Toulouse. Après avoir obtenu son baccalauréat, il passa directe­ ponts, des adductions d'eau, mi­ lita dans la minorité révolution­ ment en Mathématiques spéciales et fut reçu à !'Ecole polytechni­ naire du Parti socialiste dont il devint le leader départemental, et que dès la première année, en eut sa première liaison sérieuse 1927. avec A.C. Du séjour que fit Georges Soulès à l'X, du jugement sévère qu'il En 1936, après la victoire du porta sur !'École, et de l'impré­ Front populaire, il fut nommé, gnation qu'il y reçut, je parlerai sur la proposition de Jules Moch, plus tard. chef du service des grands tra­ vaux créé auprès du président du De 1931 à 1933, Soulès fut élève Conseil, Léon Blum. à !'École des ponts et chaussées. C'est de cette époque que date En août 1939, Soulès fut mobi­ son premier engagement politi­ lisé au bataillon du génie de la 21 e division. que. Il adhéra au Groupe pari­ sien des étudiants socialistes Il participa à la campagne de placé sous la tutelle de Marcel Hollande et de Belgique, aux Déat et Marceau Pivert, puis, en combats de Boulogne et du cap décembre 1931, au fameux Gris-Nez; en mai 1940 il fut fait groupe X-Crise. Il y fit la prisonnier dans Calais. Pendant connaissance d'hommes qui al­ cette courte et étrange guerre, le laient fortifier et orienter ses lieutenant Soulès fit preuve de convictions socialistes, Jules courage, de lucidité et d'un 8 Moch, Louis Vallon, Claude grand sens de ses responsabilités. LA JAU NE ET LA RO UGE , MARS 1988 Ce révolutionnaire n'était pas an­ timilitariste. La période ténébreuse Soulès arriva au mois de juin 1940 à l'Oflag IV D en Silé­ sie. Il y créa aussitôt un groupe d'études qui rassembla 400 offi­ ciers. A cette époque, les Allemands souhaitaient recréer un minimum @ m 0 de structures économiques en ~ é5 France, et c'est pourquoi ils ac­ Bi cordèrent assez libéralement des ~ ~ « congés de captivité » à des ingé­ ~ nieurs ou techniciens prisonniers. ~ Soulès bénéficia d'un de ces Maison natale de Georges Soulès (au centre) congés en mars 41. Selon l'usage, il promit aux camarades oubliés propagande, et profiter du re­ ment. C'est ainsi que Soulès d'œuvrer pour la libération de groupement qui se faisait dans devint un membre important du quelques-uns. Ce qu'il ne leur dit certains mouvements (R.N.P. et M.S.R. sans y être inscrit. Il en­ pas, ce fut l'étendue de ses ambi­ M.S.R.) d'hommes d'extrême tra dans ce mouvement pour tions : il voulait obtenir le retour gauche et d'extrême droite, trots­ deux raisons : d'une part ses 400 de 400 officiers ! kistes et cagoulards, hommes camarades à libérer ; Deloncle d'action qui pourraient constituer promit de faire de son mieux, ce Soulès reprit son métier d'ingé­ le fer de lance d'un renouveau qui se révéla être peu : il obtint nieur des Ponts et chaussées. socialiste. deux libérations ; mais surtout, Mais cela ne lui suffisait pas. Soulès souhaitait entrer dans le Il alla voir Marcel Déat qui avait L'homme d'action, le militant in­ mouvement de Deloncle parce fondé le R.N.P. (Rassemblement fatigable qu'il était à cette épo­ que celui-ci n'avait pas d'idées ; national populaire), l'ancien diri­ que ne pouvait rester immobile ainsi il espérait promouvoir ses dans une France " qui se couvrait geant des Jeunesses Socialistes. propres théories socialistes avec Mais il s'en écarta vite lorsqu'il d'images pieuses" et qui offrait le soutien du M.S.R. Deloncle le retrouva pontifiant au milieu le visage " d'un pays incapable n'avait pas d'idées parce que, de ses chemises bleues. Il rencon­ par lui seul de rentrer dans l'his­ homme de puissance et d'ambi­ tra alors Eugène Schueller; toire, même à reculons"· Or, tion, il estimait que les idées ne c'était un chimiste éminent, qui dans les souterrains de cette peuvent que gêner l'action. Il me­ avait fondé l'Oréal pour y exploi­ France endormie se produisait un nait une politique florentine, ter ses découvertes, et avait fait grand bouillonnement d'idées, de jouant la Wermacht contre Hi­ doctrines et d'intrigues. Il y avait de cette entreprise un empire ; ce tler, et prenant des contacts avec fils de boulanger était devenu la Résistance naissante, où l'on Anglais et Américains ; elle ne l'un des industriels les plus riches rencontrait deux catégories lui réussit pas, puisqu'en janvier d'Europe ; homme au grand d'hommes : des militaires avec 1944, il fut tué par les S.S. cœur, d'une honnêteté totale, il lesquels Soulès se sentait peu essayait de faire passer des idées Soulès put, comme il l'avait d'affinités, et des communistes économiques nouvelles, quelques­ prévu, exploiter le vivier du auxquels il était de plus en plus unes «géniales », par l'intermé­ M.S.R. pour développer sa pro­ opposé depuis sa rupture de diaire du M.S.R. (Mouvement 1935 ; d'autre part, s'il détestait pagande socialiste et contrecarrer social révolutionnaire), filiale du le nazisme pour sa barbarie, il les tentatives d'infiltration politi­ R.N.P., qui allait bientôt devenir détestait de même, et pour les que. Les premiers mois, Deloncle indépendante, et que dirigeait un mêmes raisons, le régime soviéti­ lui laissa une entière liberté ; puis homme à la forte personnalité, · il se montra plus curieux ; dans que, et se méfiait des anglo­ ancien cagoulard, Eugène Delon­ saxons qu'il croyait animés de le même temps, le M.S.R. se cle (X 1910). Schueller mit en tourna vers la collaboration et fut desseins impérialistes. Soulès n'entra pas dans la Résistance ; il contact Soulès et Deloncle, et le soupçonné d'avoir perpétré des décida de lutter pour son idéal, le second offrit aussitôt au premier attentats. Soulès, avec quelques socialisme, et selon les élans de de jouer un rôle important dans amis, dont Jean de Castellane, son cœur, pour sauver des hom­ son mouvement. Soulès fit remar­ entreprit alors la conquête, de l'intérieur, du M.S .R. Ce mes - et en particulier 400 cama­ quer que c'était impossible parce qu'il refusait, par principe, de complot aboutit à la prise d'as­ rades prisonniers. prêter au chef du mouvement le saut des locaux du M.S.R., dans Pour le socialisme il voyait deux serment de fidélité prévu par les la nuit du 14 mai 1942 par un axes à son action : lutter contre statuts. Deloncle haussa les épau­ commando de dissidents dont fai­ le communisme qui faisait dans les et répondit que le lien poly­ sait partie Soulès. Deloncle fut la classe ouvrière une intense technicien suppléerait au ser- évincé du mouvement. 9

LA JAUNEH LA ROUGE, MARS 1988 Soulès et la Résistance Soulès s'était fait un ami au Castellane mit Bénouville en M.S.R., Jean de Castellane. Ce contact avec Soulès, car celui-ci Georges Soulès ne fut enrôlé dernier était intimement lié avec avait réussi à infiltrer la L.V.F., dans aucun mouvement reconnu· un des membres les plus impor­ dans laquelle beaucoup de mem­ de résistance, et il ne réclama ja­ tants de la Résistance, Pierre bres du M.S.R. s'étaient enrôlés. mais le titre de résistant, pas plus Guillain de Bénouville, qui lui Or la L.V.F., outre ses unités qu'il n'acceptât celui de collabo­ faisait confiance au point de tenir combattantes, disposait en rateur. Cet homme ne consentit chez lui des réunions de ses chefs France d'une organisation dépar­ jamais à être embrigadé, et de réseaux, et de loger dans l'hô• tementale informée de toutes les même s'il reconnaît avoir eu un tel particulier de sa sœur ses mesures décidées contre des résis­ maître (1 ), il ne servit aucun agents de passage à Paris. Un tants par la Gestapo ou la police chef. En revanche, il fut une des chefs de la Résistance française. Soulès avait un agent source et un appui très impor­ confiant la sécurité de ses hom­ à l'échelon central de ces infor­ tants de la Résistance dans les mes à un membre du M.S.R. ! mations ; il les transmit à Bénou­ deux domaines que j'ai indiqués Ceux qui ont vécu cette étrange ville et à son second Jean Ge­ - protection des individus, dé­ époque ne s'en étonneront pas ma eh lin g, chef du réseau fense du socialisme. outre mesure. Kasanga (S.R. des «Mouvements Unis de Résistance»). Si impor­ tante était cette source, qui per­ mit de sauver de nombreuses vies (il a été dit « plusieurs centai­ nes» (?). Soulès n'a fait mention d'aucun chiffre), que, lorsque le M.S.R. adopta une tendance franchement collaborationniste, Benouville insista pour que Cas­ tellane et Soulès y restassent (2). D'autre part, Soulès désirant élargir la base des groupes popu­ laires qu'il avait créés au M.S.R., prenait contact avec des syndica­ listes clandestins, dont Raymond Le Bourre, qui faisait partie du réseau britannique Buckmaster ; il fournissait des informations et recevait du matériel de propa­ gande. Pour élargir cette collabo­ ration, Soulès fonda un groupe d'indépendants du M.S.R., qui eut son imprimerie clandestine, et son bulletin : Force Libre. Les membres du groupe prirent part à l'occupation et à la défense de l'Hôtel de Ville, lors de la libéra­ tion de la capitale. Mais cette ac­ tion, parce qu'elle était totale­ ment extérieure aux mouvances gaulliste et communiste, n'eut pas droit au qualificatif de «ré­ sistante» dans le langage de l'époque.

Soulès et la justice A la libération, Soulès crut pou­ voir poursuivre son militantisme

~ ( 1) Un maître à penser, de Combas. ffi I '--' (2) «Je savais que Soulès apparte­ ~ 0 nait au MS. R. Je désirais qu'il y de­ meurât en raison des renseigne­ ments importants qu ' il nous fournissait>>. Général de Bénouville à 10 Georges Soulès en 1930 la révision du procès de Soulès.

LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 1988 à visage découvert. Il se trom­ vent posé sur le devant de la . bon ... c'est cela qui a obligé Sta­ pait. Les communistes veillaient ; scène par le parti russe pour dis­ line à mentir à propos des massa­ le comité d'épuration des Tra­ simuler la direction véritable mais cres de Katyn ». Seul pourra sur­ vaux publics, puis la police se mi­ clandestine du parti français, vivre le communisme chinois rent à sa recherche. Soulès le sut alors commandé par un état-ma­ parce qu'en Chine Dieu lui-même tout de suite (cet homme avait le jor d'apatrides dirigés par le est un produit social. C'est dans génie du S.R.). Il changea fré­ Tchèque Eugen Fried ,, , son ac­ ce pays que pourra se développer quemment de domicile, fut ac­ ceptation d'une doctrine totale­ le communisme sacerdotal. cueilli par des amis, fit un séjour ment étrangère à la morale et au dans un monastère bénédictin, principe de liberté : « L'histoire puis il passa en Suisse. On ne est une messe géante où certaines Vie professionnelle l'oubliait pas pour autant. Au paroles attendues doivent être di­ mois d'octobre 1948 la Cour de tes et certains gestes accomplis, à Soulès-Abellio eut deux carrières justice de la Seine le condamna leur moment et à leur place, pour professionnelles, l'une d'ingénieur, par contumace à dix ans de tra­ que les foules la reconnaissent et l'autre d'homme de communica­ vaux forcés. Ses amis de la Ré­ s'y reconnaissent aussi » et encore tion . sistance, non prévenus, n'avaient «Il n'y a pas de place dans une pas pu révéler sa véritable acti­ révolution réaliste pour les impa­ 1 - 1930 à 1942. ingénieur des vité. De plus, s'étaient glissées tiences abstraites de la liberté » et Ponts et chaussées à Valence, par erreur (ou par malveillance) encore : " Il n'est de conscience Paris , Versailles {en 1936, chef dans son dossier des pièces que relative, tout ce qui prend un du service des Grands travaux à concernant un homonyme, gérant aspect individuel (parjure, meur­ la présidence du Conseil {Léon de biens juifs sous l'occupation. tre) est mal posé ,, Blum) ; démissionne parce qu'il Après le verdict, les amis de Sou­ , tout cela montre qu' Abellio pé­ estime dérisoires les crédits al­ lès entrèrent dans le jeu. Guillain nétra au cœur même du loués). de Bénouville, Jean Gemaehling marxisme. Pourtant, dès ce mo­ A partir de 1942, situations di­ - tous deux Compagnons de la ment, son esprit critique se mani­ verses, puis vie clandestine. Libération - Raymond Le Bourre feste : 1948. Envisage de partir en Ar­ en particulier témoignèrent, ora­ « Le marxisme oui, mais il est gentine, y renonce faute de l'ar­ lement et par écrit ; puis, en oc­ une vision partielle et même alié­ gent du voyage. tobre 1952, Bénouville alla cher­ née de /'histoire. Je suis marxiste 1948-1950 précepteur du fils cher en Suisse Soulès qui se en ce sens que je crois que /'évo­ de Jean Jardin {Pascal) en Suisse . présenta devant le tribunal mili­ lution générale de /'économie tend 1950-1951 attaché à une mai­ taire de Paris ; il fut acquitté. vers le socialisme, c'est-à-dire que son d'import-export de Genève . /'économie obéit à ce qu'on ap­ 19 53 directeur de la société Soulès et le marxisme pelle en physique la loi d'entro­ mixte de transports rail-route. prie croissante. Mais le marxisme 19 53 co-fondateur de la So­ C'est en 1928, à !'École polytech­ n'est pas une philosophie de /'his­ ciété d ·organisation de transports nique, après une crise mystique toire, encore moins la philosophie et manutention, la SOTEM, dont il qui l'amena à rompre avec de /'histoire, mais sa physique. ,, sera président jusqu'en 1974. l'Union ~ · ,..:iale des ingénieurs ca­ 1956 président de la Société t hol iq ues, que s'amorça la Au début de son engagement des mines de la Bollière, dont il conversion de Soulès au marxiste, au Congrès socialiste crée une filiale pour lexploitation marxisme. Dès 1931 il fonda une de Toulouse en 1934, Soulès mi­ de brevets électroniques. cellule socialiste, à l'École des lita pour l'unité d'action avec les ponts et chaussées, en 1930 il communistes. Mais il rompit avec 2 - A partir de 19 50 participe adhéra au groupe parisien des ceux-ci, et définitivement, en mai à de très nombreuses émissions jeunesses socialistes, en 1932 il 1935, à la suite de la déclaration de radio et de télévision, en rejoignit la S.F.I.O., de 1937 à Staline-Laval qui marque un France, Belgique, Canada. 1939 il fut membre du Comité changement abrupt de la straté­ Multiples conférences en France, directeur de la Gauche révolu­ gie communiste. A partir de ce Suisse, Belgique, Espagne , Portu­ tionnaire. Il alla vite et loin, tou­ moment, et jusqu'à la fin de sa gal, Grèce. jours à l'extrême gauche du so­ vie, Soulès luttera farouchement Dirige trois collections, chez les cialisme , aux côtés des contre le communisme. éditeurs Grasset, Fayard, Lattès . trotskistes. Il garda cependant du respect Soulès-Abellio ne fut pas un Ses parrains politiques Marceau pour les adhérents sincères, les « carriériste ». Il limita toujours Pivert, Jean Zyromski, son mili­ "communistes sacerdotaux». ses « activités alimentaires » afin tantisme intense, ses dons d'ora­ Mais il ne crut pas à l'efficacité, de consacrer la majeure partie de teur, la jubilation physique qu'il à terme, du communisme euro­ son temps à militer et à complo­ éprouva à haranguer les foules péen. Il fit dire à l'un de ses per­ ter, puis à dialoguer avec des prolétariennes, la brutalité de ses sonnages « Le marxisme occiden­ hommes de pensée, à lire, à provocations, son mépris des tal, et même russe, est encore écrire, et à aimer. grands leaders statufiés, " Blum, infecté, dans les masses, de chris­ Il était né pauvre, il ne mourut ce grand bourgeois déguisé en so­ tianisme sentimental et de réfé­ pas riche . cialiste "• " Thorez, simple para- rences inconscientes à un Dieu 11 LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 1988 886 l Sl:flitAJ ·39nmi v1 13 3Nnvr v1 Agis l'acte à agir sans t'attacher à l'acte et en renonçant aux fruits de l'acte. Alors tu verras Dieu se substituer à toi dans le déterminisme de ton destin. Bhagavad-Gitâ

II - RAYMOND ABELLIO

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J.P. CALLOT (31) N vérité, l'homme auquel cycle romanesque, qui compren­ le tribunal militaire avait, dra Les Yeux d'Ezechiel sont ou­ E en 1952, rendu justice, verts, la Fosse de Babel, et enfin, n'était plus Georges Soulès. En œuvre ultime, Visages immobiles. 1943, en effet, avait commencé Abellio se consacre à l'étude des la gestation qui allait le conduire gnostiques chrétiens, de la pensée à une seconde naissance, une se­ chinoise à travers le Yi-King, de conde vie, qui allait transformer la tradition hébraïque et de la le militant, le conjurateur pas­ Kabbale; La Bible document sionné, et quelquefois violent, chiffré paraîtra en 1950. 1950 est l'homme d'action, en un penseur l'année où il fera sa deuxième profond, un homme de connais­ rencontre, celle qui marque la fin sance et de conscience. C'est en de la gestation, et la seconde 1945 qu'apparut pour la première naissance. Cette deuxième ren­ fois le nom de Raymond Abellio, contre est celle de l'œuvre et de en signature d'une pièce de théâ• la pensée de Husserl (2), le der­ tre, un drame cathare, ayant nier représentant de la philoso­ pour titre Pierre Cardinal. Abel­ phie occidentale, non parce qu'il lio faisait référence au nom de sa la termine, mais parce qu'il la mère, Abely, et aux racines phé­ couronne. Après de Combas, niciennes du mot «soleil ». Pour­ l'initié, Husserl (2), le philoso- quoi la mutation de Soulès est­ . phe, porte à son plein épanouisse­ elle datée de 1943 ? Parce que ment le génie d' Abellio. Il entre­ c'est cette année là qu'il rencon­ prend sa construction tra Pierre de Corn bas ( 1), re­ fondamentale, qui enveloppe tou­ connu par lui comme son maître tes ses œuvres futures : La Struc­ en ésotérisme. Pierre de Combas, ture absolue. ancien instituteur, un homme qui avait des pouvoirs, un «initié». ( 1) Pierre de Combas est Pujolhac A dater de 1943, le philosophe et dans Heureux les Pacifiques. !'écrivain réunis en Abellio ne (2) Husserl, philosophe allemand cesseront de tracer une piste étin­ (1859-1938), auteur en particulier celante. Montségur en 1945, en de La crise des sciences européen­ 1946 Heureux les Pacifiques, pre­ nes et la phénoménologie transcen­ mière construction d'un grand dantale ( 1936) 13 LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 Abellio ou la géométrie du spirituel La Structure absolue

Daniel Verney (58), ingénieur conseil en informatique, spécialisé dans la conception et le développement de logiciels de modélisation de systèmes complexes, fut l'ami d'Abellio et collabora avec lui dans certaines de ses recherches concernant la philosophie de la science et la '~ désoccul­ tation " des doctrines ésotériques. Vivant actuellement aux Etats-Unis, où il travaille sur des projets d'informatique graphique, il se consacre également à des recherches concernant une théorie des rapports entre le psychique et le physique et a publié deux livres de réflexion et de recherches théoriques sur /'astrologie et les systèmes de pensée tradi­ tionnels.

Daniel VERNEY (58) u printemps de 1959, derne en même temps que les sa­ é!Çve de première année à voirs traditionnels réputés non A !'Ecole polytechnique, je scientifiques. Un ancien, aux as­ cherchais dans la littérature, la pirations sans doute voisines des philosophie et parfois l'ésotérisme miennes, m'avait indiqué, avec (où je devinais, à juste titre mais l'expression du dégustateur ravi, encore confusément, une connais­ deux livres de cet auteur, un ro­ sance intérieure plutôt qu'un sa­ man, Heureux les Pacifiques et voir caché) une nourriture un essai, Assomption de l'Europe, complémentaire à la discipline que je m'empressai de dénicher quelque peu desséchante des étu­ sur les rayonnages Il)étalliques de des scientifiques, une dimension la Bibliothèque des Elèves. cosmique, globale, différente de Avançant en parallèle dans ces la linéarité analytique des mathé­ deux ouvrages, je réalisai que par matiques et qui pourtant ne lui ces titres aux résonances bibli­ serait ni hostile ni étrangère. Exi­ ques et chrétiennes l'auteur vou­ gence plutôt difficile à satisfaire : lait certes signifier l'enracine­ aussi est-ce avec la sensation par­ ment du temps présent dans un ticulière propre aux grands mo­ continuum métaphysique qui ments de l'existence que je dé­ ·transcende l'histoire et ses appa­ couvris alors un auteur , rentes discontinuités, mais aussi Raymond Abellio, lui-même po­ (et peut-être surtout) donner un lytechnicien, c'est-à-dire en prin­ étendard de bataille à sa démar­ cipe esprit géomètre et de culture che, à l'un des aspects les plus scientifique, ardemment occupé à originaux de sa méthode, qui bâtir des modèles explicatifs syn­ consiste à faire appel aux thétiques des phénomènes hu­ concepts, aux modes opératoires m ai n s, articulant de façon légués par les traditions, comme complexe et, me semblait-il, ri­ outils d'exploration, d'explicita­ goureuse, l'histoire des idées et tion, de mise en structure de tout connaissances, les mouvements domaine offert à l'étude ration­ politiques, les concepts religieux nelle et à la contemplation. Un 14 et métaphysiques, la science mo- exemple frappant de cette appro- LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 1988 che est l'utilisation des concepts sphère nord, axé sur l'idée que tier des Champs-Elysées, un de « sacrements » empruntés à la l'Europe est porteuse d'un Occi­ homme de taille plutôt petite, tradition chrétienne tels que bap­ dent intellectuel et spirituel qui d'une extrême simplicité d'atti­ tême et communion pour décrire n'a jamais été vraiment de ce tude, dont le regard rendait im­ certaines étapes clés dans le de­ monde et le sera de moins en médiatement et définitivement venir de toute entité individuelle moins, et entretient des rapports obsolète l'impression de banalité ou trans-individuelle, de sa ambigus de parenté/filiation avec que l'on aurait pu retirer du reste conception à sa (ou mieux ses) un Est russe et un Ouest améri­ de sa personne. Un regard qui mort(s). De tels concepts permet­ cain au contraire trop « mon­ vous parvenait de plusieurs mon­ tent en effet de repérer des mo­ dains » eux-mêmes destinés à être des de distance comme à travers ments qui n'appartiennent pas complétés et débordés par un une enfilade de hublots qui seulement à l'histoire événemen­ Extrême-Est chinois et confrontés n'était autre que l'image formée tiel le de l'entité considérée « finalement » à un Japon qui, par des verres de myope inhabi­ comme un objet, mais constituent dans le tableau structural ainsi tuellement épais. Un regard légè­ des transformations dans sa ge­ dressé, apparaît comme l'extrême rement divergent, direct mais nèse en tant que sujet : ainsi, Orient, le lieu économique et spi­ protégé, incisif mais sans insis­ dans le langage proposé par rituel le plus opposé à l'Europe tance et prêt à se retirer dans Abellio, le baptême correspond en même temps que son étrange l'au-delà du visible, mobile dans au « moment» où l'entité reçoit prochain. Faisant appel non seu­ l'espace extérieur mais surtout un nom et se trouve repérée pour lement à cette génétique des sa­ dans celui, psychique, d'une al­ la première fois comme un sujet crements (qui s'avèrera, comme ternance entre surface et profon­ dans un monde d'objets (c'est-à• d'ailleurs la plupart des autres deur, entre ouverture et repli sur dire qu'il n'y a pas encore de «opérateurs » abelliens, un outil soi, entre amitié, séduction et «partage» avec d'autres sujets), aussi puissant que délicat à ma­ méfiance. Et, surtout, à certains alors que la première communion nier) mais aussi à une symboli­ moments privilégiés, un regard signale l'entrée du sujet dans un que des structures de parenté et doué d'un pouvoir de communi­ monde de sujets, le premier à une dialectique des opposés­ cation des «essences», de trans­ terme de la série de « commu­ complémentaires plus proche de fusion des abstractions, que je nions » plus ou moins achevées et la pensée chinoise traditionnelle n'ai rencontré chez nul autre, et profondes qui lui seront proposées que de l'hégélianisme et du qui aurait pu faire d' Abellio un au cours de son existence. Bien marxisme, l'ouvrage garde, 35 grand enseignant si tel avait été entendu, je ne peux ici que sug­ ans après avoir été écrit, et mal­ son désir ou son destin. Cette ca­ gérer de façon très sommaire des gré bien sûr le vieillissement ou pacité à rendre clairs et tangibles notions qui elles-mêmes suppo­ l'exagération de quelques unes de les développements philosophi­ sent mise en place une certaine ses thèses, une remarquable va­ ques les plus abstraits était por­ conception-vision du monde où, leur éclairante et même prophéti­ tée par une parole remarquable­ par exemple, il n'y a pas que des que. Bien plus, il montre à l'état ment précise dans son contenu et objets (une telle implication va naissant une démarche à la fois scandée dans son articulation, à très loin si l'on accepte d'en faire complètement originale et au­ laquelle l'accent toulousain (mo­ un des postulats d'une nouvelle thentiquement traditionnelle dont déré mais sans doute assez attitude scientifique). Je souhaite on pourrait s'étonner (si l'on se consciemment entretenu) donnait seulement faire sentir la para­ laissait aller à cette naïveté en une sorte de vigueur charnelle lé­ doxale nouveauté et l'importance laquelle Abellio voyait l'une des gèrement agressive, parfois ironi­ d'une démarche qui veut systé­ plaies de la pensée « moder­ que ou même curieusement re­ matiquement mettre au jour les niste») qu'elle ait été jusqu'à vendicative, toujours cependant éléments des connaissances tradi­ présent ignorée du monde intel­ contenue dans le tracé puissant tionnelles capables de compléter lectuel. et maîtrisé du discours. puissamment la pensée moderne En fait, Abellio refusait de se et de la faire évoluer. Je n'avais certainement pas en 19 59 une perception très claire laisser enfermer dans une posture Ce qui me séduisait aussi dans de la richesse et de la complexité de maître : si l'on voulait être l'approche d'Abellio c'était que, de cette approche, mais je peux son disciple, on devait s'établir à bien loin de s'enfermer dans un rétrospectivement retrouver la ·son propre compte. Quelqu'aient seul de ces systèmes, elle jouait sensation que j'éprouvais à la été les motifs de cette attitude, sur un large clavier de traditions première lecture de ces pages sans doute frustrante pour l'im­ dont elle faisait apparaître les d' Abellio : celle d'une justesse pétrant, mais en somme tout à harmoniques mutuelles, tout en certaine (qui n'est pas nécessaire­ fait saine, elle s'accompagnait cherchant les résonances propres ment une vérité totale) et pour d'une parfaite justesse de des unes et des autres avec les moi inévitable, au point que je comportement dans la relation réalités modernes. Ainsi, Assomp­ surmontais sur le champ ma ti­ quotidienne, et, dans le long tion de l'Europe, paru en 1954 midité pour écrire à l'auteur en terme, elle laissait place à une (et dont l'essentiel a été ultérieu­ lui faisant part de mes réflexions amitié fidèle et à l'occasion acti­ rement repris au chapitre VII de et interrogations. La réponse, vement dévouée. Du moins est-ce La Structure absolue) propose étonnament rapide, me proposait ainsi que je peux évoquer en ce une explicitation globale du un rendez-vous et je rencontrai qui me concerne, de façon certes _champ géopolitique de l'hémi- bientôt, dans un studio du quar- trop extérieure, une relation qui 15 LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 a décisivement marqué mon la connaissance ces deux aspects n'ai pas la place de présenter orientation intellectuelle et cer­ (dont la Renaissance a marqué le ici). tains moments de mon dévelop~ provisoire divorce il y a environ Abellio expose le principe de la pement personnel, et continue à cinq siècles) en proposant - sous « structure absolue » au chapi­ vivre dans l'invisible. le terme insolite et ambitieux de tre 1 de l'ouvrage qui porte ce ti­ La pensée d' Abellio est intrinsè­ «structure absolue» - une appro­ tre, prenant pour exemple privilé­ quement complexe et multidi­ che à la fois géométrique, algo­ gié la relation sujet-objet, et mensionnelle : l'unité ne peut en rithmique et méditative pour pro­ comme prototype de cette rel a - être perçue que si l'on fait l'ef­ gresser vers cette jonction. tion l'opération de perception. Il fort - qu'il exigeait de lui­ remarque justement que l'analyse même - d'intégrer la rationalité En cherchant à relativiser dans le classique de la relation sujet-ob­ discriminante dans une vision de cadre d'un référentiel absolu, jet développée par la philosophie !' « interdépendance universelle » Abellio se situe dans la lignée occidentale se trouve bloquée par qui reconnaît dans le spirituel, d'un penseur de !'Universel son dualisme rigide qui, en quelque soit le nom qu'on lui comme Einstein, en étendant l'in­ contrepartie, a été un élement fa­ donne, la source et l'aboutisse­ vestigation à un champ qui n'est vorable et peut-être une condition ment de toute réalité. Le résultat plus seulement celui du monde nécessaire au développement de d'un tel effort n'est jamais entiè­ des « objets » mais aussi des « su­ la logique et de la pensée scienti­ rement acquis à quiconque, et jets» (extension qu'Einstein au­ fique du moins jusqu'à l'émer­ l'effort lui-même, comme en té­ rait de son vivant sans doute re­ gence de la physique du xxe siè­ moignent la vie et l'œuvre fusée) ; de plus, en affirmant le cle. Les pensées de type oriental d' Abellio, et comme chacun peut postulat « spiritualiste » de l'inter­ qui refusent la dualité échappent l'expérimenter pour son compte dépendance universelle, il renoue certes à cette rigidité en mettant s'il s'engage dans une telle voie, avec une tradition de l'« esprit l'accent sur la fusion et l'interdé­ est rarement exempt de conflits cosmique» dont deux grands ini­ pendance des êtres et des choses, et d'incohérences locales ou tem­ tiateurs de la science moderne, mais par là même se privent de poraires. Cependant, et c'est là le Képler et, de façon moins ce découpage du monde dont sens profond de la notion de connue, Newton, furent les der­ l'Occident a su faire l'opération «structure absolue» sur laquelle niers représentants. Il faut cepen­ de base de la technologie. Je sim­ je reviendrai plus loin, cette dé­ dant souligner, comme Abellio ne plifie bien sûr, mettant de côté marche repose sur un double pos­ manquait pas de le faire avec in­ des systèmes traditionnels qui tulat : /'Unité mais aussi la possi­ sistance, que la démarche intel­ contiennent et dépassent la dua­ bilité d'une stratégie de la lectuelle, surtout lorsqu'elle se lité, notamment l'extraordinaire diversité. En d'autres termes, il propose une telle intégration, met alliance du binaire et du ternaire est possible (mais ni aisé ni ga­ nécessairement en jeu l'ensemble développé par la pensée chinoise ranti d'avance) de s'établir dans de l'être (dont le mental n'est dans le Yi-King, mais ces systè­ l'U nité et d'y « relativiser » les qu'une part) et qu'elle aboutit à mes sont antérieurs à l'émer­ oppositions, conflits et ruptures, son propre dépassement dans une gence du problème du sujet et de afin de progresser vers une vision vision intégrante dont la q~alité l'objet qu'ils ne posent pas expli­ encore plus intégrante de !'Unité. et l'intensité ne sont en aucun citement, même s'ils en préfigu­ Ce double postulat est en fait, cas le résultat automatique ou rent la solution. Or, justement, depuis des millénaires et sous les garanti des étapes précédentes. Il remarque Abellio, la relation su­ formes culturelles les plus diver­ y a là une aventure à laquelle en jet-objet n'a pas dit son dernier ses, le « tronc commun » de tou­ vérité la démarche scientifique mot, et doit même redevenir le tes les grandes traditions spiri­ n'est nullement étrangère si l'on foyer d'une approche « interdé­ tuelles. L'originalité d'Abellio y compte les phases de créativité pendan tiste,, ou «non-sépara­ réside dans la façon dont il l'a et d'induction qui animent la dé­ tiste » du réel : dans un monde adapté à la voie de la connais­ duction logique et l'expérimenta­ où il n'y a pas seulement des sance, qui n'est bien sûr pas la tion. D'une certaine façon (et «objets» (c'est-à-dire pas seule­ seule offerte vers !'Unité, mais bien qu'elle ne puisse être limitée ment des «machines»), il rede­ qui constitue une épreuve ma­ à ce domaine), l'« invention» vient fondamental d'éclaircir jeure, pour l'époque actuelle. d' Abellio - ce trésor redécouvert cette relation sujet-objet à condi­ Dans cette voie, où le mental qu'est la «structure absolue» tion d'employer la stratégie de la joue un rôle essentiel, à la fois - contient une formalisation de la «diversité dans l'unité» évoquée actif et passif, la mise en relation créativité et. peut-être de la créa­ ci-dessus. En d'autres termes, le « relativiste» des oppositions et tion (il faut entendre ici par sujet et l'objet ne seront plus tensions est une phase obligatoire «création » toute opération par considérés comme des entités qui mobilise l'intellect dans ses laquelle le psychique injecte de complètement séparées mais deux aspects fondamentalement l'information dans un champ ma­ comme des pôles interdépendants complémentaires : la rationalité tériel de sorte que s'y établisse distingués temporairement au discriminante et logique, l'intui­ une ordonnance - notamment un sein d'une unité dynamique pro­ tion fusionnante et créatrice. référentiel - et que s'y manifes­ fonde ; de plus, et c'est là le pre­ Abellio est peut-être le premier à tent des formes : tous ces termes mier trait de génie d' Abellio, il l'époque moderne à avoir tenté_ demanderaient bien entendu des est possible de « formaliser » cette 16 de réconcilier dans une théorie de définitions et explicitations que je. dynamique en débloquant la dua- LA JAUNE ET LA ROUGE . MARS 1988 lité, en la représentant par une structure à la perception et peut ou monde) se tourne vers l'autre quaternité ouverte qui seule per­ même être schématisée par diver­ (fig. 2). On peut noter que dans met la mise en jeu de relations. ses configurations de la figure 1 l'espace visuel la rotation du re­ vivantes. Comment cela ? (ce qui ne veut pas dire pour au­ gard est l'opération exploratrice tant que « création » et « percep­ élémentaire d'acquisition de l'in­ Abellio fait la remarque, appa­ tion» sont des opérations pure­ formation, supportée chez remment banale, mais qui s'avè­ ment mécaniques : la « structure l'homme par une complexe rera d'une inépuisable richesse, absolue» n'est ni une machine ni composition de rotations des glo­ selon laquelle la relation sujet-ob­ un moulin à prières). bes oculaires et du crâne, et pro­ jet n'a lieu que grâce au fait que bablement traduite par des opé­ ni le sujet ni l'objet ne sont des Ce schéma (encore incomplet, rations spéciales du cortex entités monolithiques : l'objet nous verrons plus loin en quoi) cérébral. Cette rotation physique n'est objet que sur le fond d'un comprend deux autres caractères n'est sans doute que l'une des monde dont il se distingue (ou essentiels, impliqués par sa géo­ matérialisations d'une opération est distingué), et le sujet n'est métrie même : d'une part la rela­ tion entre les pôles opposés d'un de « rotation mentale » plus fon­ percevant que par l'activité parti­ da men ta le que symbolise la culière de son organe des sens même axe (par exemple structure absolue. Il y a aussi (par exemple l'ensemble yeux - monde/objet ou corps/organe des une analogie entre les opérations cortex cervical pour la vue) qui sens), d'autre part la relation en­ tre pôles appartenant à des axes de « distinction » et de « rotation» devient privilégiée par rapport à de la structure absolue et les opé­ la globalité du corps (fig. 1). Ces différents, ou encore entre ces rations mathématiques respecti­ deux distinctions ne sont d'ail­ axes eux-mêmes . L'œuvre d' Abellio propose des illustrations vement d'addition et de multipli­ leurs elles-mêmes nullement in­ cation telles qu'elles sont définies dépendantes. de ces opérations mais n'en donne pas de définition générale : par exemple sur les nombres Le schéma s'enrichit encore si on peut les approcher dans les di­ imaginaires, analogie qui peut l'on remarque que chacun des vers champs où joue la structure suggérer une approche radicale­ quatre pôles peut être affecté absolue. Mes propres recherches ment nouvelle de l'intelligence d'un caractère actif ou passif, ces concernant une « logique de la des machines, une sorte d'infor­ affectations pouvant évidemment création » m'amènent à penser matique du qualitatif. permuter au cours de l'opération que ces deux types de relations Il n'est évidemment pas question de perception : il y a des cas où représentent des opérations fon­ de développer ici plus avant cette le sujet initie l'opération de per­ damentales de toute activité combinatoire dont on trouvera ception, soit globalement et mentale intuitive-créative, dans J'ouvrage d'Abellio plusieurs confusément, soit par une activa­ complémentaires des opérations analyses concernant les diverses tion particulière de l'organe des de la logique mais différentes possibilités de perception, d'ima­ sens (attention vague ou dirigée), d'elles : l'opposition sur un même gination et de mémorisation. On mais le schéma réserve aussi la axe symbolise la distinction (l'ob­ se reportera aux première et posibilité que le monde ou même jet, selon les termes d' Abellio, deuxième parties de La Structure l'objet soient des éléments initia­ «s'enlève sur le fond du absolue intitulées respectivement teurs de l'opération : je laisse au monde »), opération reconnue « La sphère sénaire universelle » lecteur le soin d'imaginer, ou de comme fondamentale par George et « Fondements ontologiques '" trouver dans le texte d' Abellio, Spencer Brown dans sa théorie qui ne sont certes pas d'une lec­ ces divers types de fonctionne­ du « calcul des formes » ( 1) ; ture aisée mais contiennent l'es­ ment. Cette combinatoire montre quant à la relation entre un axe sentiel. La difficulté de ces textes aussi que ce que l'on appelle ha­ et l'autre, qui dans le schéma, est ne tient à mon avis ni à leur bituellement « création » dans le une «rotation » , elle représente style, très construit et clairement domaine humain, bien loin d'être l'opération également fondamen­ articulé, ni à l'abstraction de leur la production «ex nihilo» de tale par laquelle un des deux contenu, mais à deux raisons, quelque chose, ressemble dans sa «domaines » d'existence (ici sujet d'ailleurs non indépendantes :

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UE Raymond Abellio, au bien entendu qu'une réaction in­ Charles HIRSCH * sens éminent du terme, dividuelle, mais néanmoins signi­ Qait incontestablement été ficative d'une certaine conception un philosophe, c'est ce qui ne « moderne » de la philosophie, saurait faire aucun doute pour dont la mission dans le domaine qui a sérieusement étudié son de la connaissance semble avoir œuvre. Ce n'est pas néanmoins, été totalement oubliée. N'est-il loin de là, l'avis général, en vertu pas en effet généralement admis bien souvent d'ailleurs de réac­ à notre époque que les sciences tions superficielles, voire épider­ qui, lors de leurs premières ar­ miques, parfois même de pure mes, s'y trouvaient totalement in­ convention : " On ne fait pas de tégrées s'en sont progressivement la philosophie avec des schémas », affranchies à mesure qu'elles de­ décrétait en 1965 un critique venaient davantage maîtresses connu à propos de La Structure d'elles-mêmes et de leurs métho­ absolue, l'essai fondamental de des ? Dès lors la philosophie ne phénoménologie qui venait de pa­ pouvait qu'être confisquée par raître aux Editions Gallimard. des littéraires qui, très vite dé­ passés par les sciences et cédant aux joies du jargon, se mirent à C'est qu' Abellio ne s'était pas la démembrer systématiquement privé d'illustrer abondamment l'ouvrage de diagrammes qui, en une poussière de doctrines où l'on pouvait se permettre de dire somme toute, n'étaient pas là tout et n'importe quoi, dont quel­ plus incongrus qu'en théorie des ques unes se mirent, certes, à oc­ ensembles les « patates•» d'Euler­ Venn ou que les diagrammes cuper le devant de la scène mais ne durent en fait cette « auto­ commutatifs en analyse ou en al­ rité» qu'à l'engouement d'un pu­ gèbre. Il ne viendrait évidemment blic séduit d'avance et, pour tout à l'idée de personne de reprocher dire, à la mode, leurs schémas aux mathémati­ ciens, même quand leurs travaux Mais il se trouve que c'est au frisent la philosophie ou même y moment même où la philosophie pénètrent franchement comme ce se voyait ainsi apparemment dé­ fut le cas pour Leibniz qui, Abel­ gagée de ses responsabilités vis-à• lio ne manqua pas de le rappeler, vis des sciences que celles-ci médita sur sa « caractéristique commencèrent, avec la révolution universelle » en s'inspirant de ces du début du siècle, à connaître la purs schémas que sont les crise la plus grave de leurs fonde­ soixante-quatre hexagrammes du ments. Or, qui dit fondements dit Yi-King chinois. Le réflexe de re­ philosophie, et il est certain que jet du critique en question n'était les philosophes littéraires, passes- 19 LA JAUNE ET LA ROUGE. MARS 1988 seurs au mieux de rudiments de plus profond de lui-même il ne s'agit nullement là d'un sys­ mathématiques et de physique, l'énigme de cette extraordinaire tème philosophique au sens où on étaient incapables de parler .en intuition, qui entre à coup sûr l'entendait jadis, et il n'y aurait connaissance de cause des problè­ pour une très large part dans les pas plus de sens à se dire husser­ mes soulevés par la relativité et recherches qu'il entreprit, bien lien en faisant de la phénoméno­ la physique quantique. La philo­ plus tard, sur la structure de l'in­ logie qu'il n'y en a à se dire eu­ sophie, la vraie, pouvait-elle alors tuition et qui devaient déboucher clidien ou riemannien lorsqu'on renaître de ses cendres, reprendre sur la découverte de la « struc­ fait de la géométrie. C'est donc le flambeau et relever le défi ? ture absolue ». dans une telle « science des scien­ En fait, confrontée aux plus diffi­ Ce n'est certainement pas par ces » que vont s'inscrire les pro­ ciles questions, elle s'efforçait, hasard que, pour mener à bien pres recherches d' Abellio. Autour mais dans l'ombre, d'y apporter ces recherches, Abellio finit par du germe secrété en lui lors de des réponses, et la crise des fon­ s'aligner sur la démarche phéno­ son singulier oral se sont dépo­ dements exigeait et exige encore ménologique inaugurée par Hus­ sées, telles des sédiments, les in­ de pénibles travaux préalables en serl, où il faut voir, bien au-delà nombrables formes revêtues par épistémologie. de toutes les « philosophies » de le problème de l'intuition, de la C'est en cette même année 1927 points de vue à la mode, l'héri­ conscience, dans la totalité des où, lors du 5° Conseil Solvay, tière directe de cette Philosophie champs de l'activité humaine, Einstein faisait publiquement Première qui, depuis Platon, se formes parfois des plus insolites, éclater la crise de la physique voulait une science rigoureuse as­ des plus inattendues, comme en que Georges Soulès - le futur surant leurs fondements et four­ témoigne surabondamment déjà Raymond Abellio - fut reçu au nissant leurs méthodes à toutes cette expérience initiale où un concours d'entrée de !'École poly­ les sciences particulières. Ed­ autre moi sembla se substituer à technique, et, chose rarissime, mund Husserl, en effet, était lui­ lui pour lui faire magistralement après une année seulement de même mathématicien : élève puis résoudre l'exercice proposé par préparation. Une péripétie assez assistant de Weierstrass, il s'était l'examinateur. Il faut que ces sé­ singulière de son oral mérite consacré à l'analyse fonctionnelle diments se cristallisent, s'organi­ d'être mentionnée ici pour autant après avoir soutenu une thèse de sent en structure, et c'est alors qu'elle s'incrusta en lui comme la doctorat intitulée : Contribution à qu'il reprend à son compte les plus pressante des questions et la théorie du calcul des varia­ travaux de Husserl et finit par orienta sans doute, dès lors, toute tions. Mais, contemporain des dégager de l'ensemble multi­ la suite de ses réflexions. Un grands débats sur les fondements forme des types singuliers de exercice de géométrie analytique des mathématiques, il publia conscience un invariant, qu'il lui ayant été soumis, il en traça d'abord sa Philosophie de /'Arith­ pressent universel et nomme au tableau la figure, fort compli­ métique qui l'orienta vers la logi­ «structure absolue ». D'aucuns y quée, puis pressentant une que et l'amena plus précisément verront l'empreinte d'un certain grande complexité de calcul il à s'interroger à son tour sur le « structuralisme » à la mode dans s'entendit affirmer, ce sont là ses vieux problème de la formation, les années 60, mais, pour peu que termes : " Il doit y avoir une so­ dans la pensée, de l'étrange ob­ l'on soit le moins du monde fami­ lier des mathématiques dites mo­ lution géométrique. » - " Eh bien, jectivité incontestablement mani­ dernes, on constatera très vite trouvez-la », lui répondit simple­ festée par ces êtres non-sensibles ment l'examinateur. On conçoit que manient quotidiennement les que cet invariant s'apparente sans peine l'angoisse du candidat. mathématiciens et les logiciens. bien plutôt à la notion de struc­ Toujours est-il qu'au bout d'un Ce fut là le point de départ de la ture telle que, par e~emple, elle court moment, encore selon. ses phénoménologie conçue comme est définie dans les Eléments de propres termes il se vit tracer ap­ science rigoureuse et élaborée Bourbaki. Mais cette « mathesis » paremment au hasard à travers comme telle. de la conscience exige, au départ, la figure une droite qui, d'un Nous ne saurions en si peu de un exercice sur soi où l'on doit coup, lui rendit aveuglément évi­ place nous étendre si peu soit-il parvenir à prendre conscience de dente la solution géométrique si sur la phénoménologie transcen­ sa propre conscience, c'est-à-dire imprudemment annoncée. Cet ex­ dantale dont nous dirons simple­ à faire émerger un moi au-dessus ploit lui valut la note maximum ment qu'elle reprend à son du moi naturel et quotidien, de­ et il fut reçu. Il est bien certain compte en la poussant à ses limi­ puis toujours enfoui dans celui-ci qu'il ne suffisait pas de cette tes radicales l'ensemble de la dé­ et ne se manifestant que dans ces; sorte de « miracle » pour garantir marche cartésienne. Il s'agit là intuitions fulgurantes et incom­ le succès et que, pour l'obtenir d'une discipline dont la difficulté préhensibles du type de l'épisode après cette unique année de pré­ n'a d'égale que celle des mathé­ de l'oral, mais qui désormais paration, il fallait être un tant matiques, difficulté qui, juste­ s'impose en toute clarté. soit peu doué pour les mathéma­ ment, est à la mesure de celle Mais l'universalité de la structure tiques et, d'une manière plus gé­ des sciences modernes pour la absolue, qui s'étend donc à tous nérale, avoir sérieusement l'esprit bonne raison que cette rigoureuse les champs de la connaissance scientifique. Il n'en reste pas philosophie se trouve à leur ni­ connus ainsi qu'à ceux, encore moins - et c'est là que l'X veau, de telle sorte qu'elle est inconnus, que laisse pressentir la commence à en cacher un autre seule à même d'en surmonter la phénoménologie, permet dès lors 20 - qu' Abellio conserva toujours au crise. Mais entendons-nous bien : de s'interroger à bon escient sur LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 1988 des énigmes abandonnées jus­ 1!16 '111:1-J'K qu'alors aux fantaisies souvent AYIN-SOPH les plus échevelées. C'est ainsi Inconnaissable que certains domaines tradition­ nellement reconnus mais parfois suspects en raison de leur appa­ rente absence de fondements et qui, par suite, font l'objet, soit d'une adhésion aveugle, soit d'un rejet sans appel, se voient alors légitimés, du moins en puissance. C'est par exemple le cas de la Kabbale juive, dont l'idéo­ gramme central, l' Arbre des Sé­ phiroth qui gouverne semble-t-il la totalité du sens des textes tra­ ditionnels hébreux, paraît isomor­ phe à la structure absolue, dans une convergence remarquable d'une des traditions les plus an­ ciennes et de la philosophie la plus moderne. Il ne s'agit plus cette fois, disait Abellio dans un frappant aphorisme, de faire l'exégèse des textes, de procéder à leur critique externe, mais, par la critique interne, de retrouver de l'intérieur la pensée de Moïse.

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L'A rbre des Séphirolh faute de pouvoir accéder à leurs railla ici et là avant que de se raisons, le public fait confiance retirer pour méditer dans la soli­ aux savants, dont les résultats tude. On en trouverait bien d'au­ sont incontestables, et, loin de tres qui jamais ne furent profes­ s'indigner des coups qu'ils por­ seurs, mais qui tous étaient des tent au bon sens, tendrait plutôt savants au fait de l'essentiel des à s'en émerveiller, il n'en va pas connaissances de leur temps. du tout de même en ce qui Kabbaliste tenant 1·arbre des dix Séphi­ concerne les philosphes authenti­ Tous ceux-là surprirent, scandali­ roth ( 1516) ques : il se trouve toujours de sèrent même. Et si, aujourd'hui, Pour donner une idée de sa mé­ soi-disant «philosophes» qui, il n'est plus possible de posséder thode, Abellio avait coutume de s'étant épargné, comme le souli­ èlans le détail toute la science dire : " Il faut bâtir la maison en gnait déjà amèrement Husserl, contemporaine, l'organisation gé­ commençant par le toit "· Etrange l'étude sérieuse de textes souvent nérale, la structure, en est acces­ formule pour un ingénieur des fort difficiles, trébuchent sur le sible. C'est ce qu' Abellio, cet X Ponts, mais, somme toute, pas premier accroc aux idées reçues caché par l'X Soulès, avait davantage que celle qu'en son sur lequel ils édifient aussitôt de compris et mis à profit. Et cet X temps eût pu énoncer Copernic : fumeux systèmes qui sont autant caché par un autre ne pouvait il faut mettre la Terre dans le de miroirs aux alouettes proposés que surprendre. Ce qu'il fit, au ciel. C'est que la phénoménolo­ à ce même public. Abellio philo­ meilleur escient. gie, comme tout progrès décisif, sophe ? Nous les entendons déjà remet radicalement en question rire. Il n'était même pas profes­ * Co-auteur de Introduction à une l'ensemble des préjugés d'une seur! Mais Leibniz non plus, qui théorie des nombres bibliques En époque et se fait donc révolution était ministre d'un obscur prince préparation Phénoménologie des copernicienne. Et si désormais, allemand, ni Descartes, qui fer- Sciences de la Nature. 21 LA JAUNE ET LA ROUGE . MARS 1988 Abellio et l'ésotérisme

" Je n'éprouve pas une grande tendresse pour l'ésotérisme en général : il me semble que dans la majorité des cas les appels pompeux à une Tradition primitive qu'on se garde de définir ou les cabrioles sur les branches de l'arbre séphirotique dissimulent assez mal le vide de la pensée. Mais l'idée qu'il existe, dissimulées dans de vieux grimoires ou dans la pensée de quelques-uns, les traces d'une sagesse perdue, me paraît intéressante. D'ailleurs j'ai toujours cru que la voie de la Science, pour royale qu'elle soit, n'est peut-être pas la seule que puisse suivre l'humanité : il en existe sans doute beaucoup d'autres. Et contrairement à ce qu'on croit communément, elles ne sont pas forcé­ ment contradictoires avec la science ... Pour être juste, il ne faut pas mettre tous les ésotéristes dans un même sac où on les laisserait macérer parmi leurs insignifiances. Je connais au moins deux d'entre eux qui m'ont vivement impressionné, Guénon et Abellio. » Rémy Chauvin, Abellio l'ésotériste, in Question de, N° 72, 1987

Suivent, colonne de droite, des extraits de " La Fin de l'ésotérisme» par Raymond Abellio, 1973.

'ÉSOTÉRISME, sujet immense, puisqu'il concerne toutes les civilisations depuis L soixante siècles et probablement beaucoup plus, leurs mythes, leurs symboles, leurs religions, leurs philosophies et aussi certaines de leurs activités plus ou moins souterraines comme l'alchimie, la ma­ gie, l'astrologie et ces techniques de divination qu'on nomme également des mancies. Aussi, tout en don­ nant le plus de références possible, n'ai-je pas du tout l'intention de faire ici œuvre didactique, mais seulement de dégager quelques fils conducteurs, et même, je le dis tout de suite, d'exposer une thèse, avec tous les dangers que cela comporte, une thèse, je l'espère, aussi cohérente que possible. Je veux es­ sayer de montrer qu'en cette fin de cycle historique, nous entrons dans une période de désoccultation de la tradition cachée, et que, dans cette désoccultation, contrairement à une opinion trop facilement admise par les ésotéristes spécialisés, !'Occident doit tenir, selon moi, un rôle éminent et faire confiance à son «Je n'aime pas entendre dire /'Oc­ exigence fondamentale de rationalité. Je veux en cident c'est moins que rien, et la quelque sorte traiter de la fin de l'ésotérisme, mais science occidentale une illusion ou au double sens du mot " fin » : quel est l'objet, quel un danger. » est le but que se propose l'ésotérisme, mais, en attei­ Abellio gnant ce but, ne disparaît-il pas en tant que tel?

** * Le mot ésotérisme vient d'un mot grec qui sigmfie : 22 je fais entrer, c'est-à-dire j'ouvre une porte, je fais LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 1988 passer de /'extérieur à /'intérieur, je révèle les vérités cachées. Ce passage implique donc une révélation «Ma porte d'entrée à /'ésotérisme â faite à quelques-uns et, selon le mot traditionnel, été /'ésotérisme chrétien. » une initiation, ou encore un éveil, une seconde nais­ Si Abellio a longuement travaillé à la sance, au sens où l'on dit que le Bouddha est né désoccultation de textes orientaux, deux fois. Toutes les traditions particulières /'affir­ la base de ses constructions est de­ meurée occidentale et chrétienne. ment. Isaïe {IV, 5) déclare : " Tout ce qui est glo­ << Le christianisme seul, en tant que rieux sera recouvert d'un voile », mais le Livre des nouveauté absolue dans /'histoire, Proverbes (XXV, 2) ajoute aussitôt : « Cacher les propose une éthique transcendantale choses c'est la gloire de Dieu ; les sonder, c'est la véritable, et en quelque sorte le gloire des Rois "· Les rois ce sont ici les hommes de terme ultime de /'éthique tel qu 'il connaissance. Saint Luc de même (XII, 2) : " Il n'y a s'accorde à /'homme de connais­ rien de caché qui ne doive être découvert, rien de sance des temps de la fin . » secret qui ne doive être connu. " Quant à Jésus, s'adressant aux scribes et aux pharisiens, il leur re­ prochait d'avoir « égaré les clefs de la connais­ sance "· En ce sens, les diverses Ecritures se disent elles-mêmes susceptibles de plusieurs lectures éta­ gées allant d'un sens littéral accessible à tous à un sens hiéroglyphique réservé à quelques-uns. Mais les vrais gnostiques savent pp.r/er aussi de /'universalité Le Yi-King de /'élection : la connaissance est latente dans cha­ que fils de l'homme. " Le sens littéral de /'Écriture, Le Yi-King, le livre des mutations, c'est /'enveloppe, et malheur à celui qui prend cette est apparu en Chine depuis plus de 2 000 ans, et n'a pas cessé d'in­ enveloppe pour /'Écriture même... Dans les temps fluencer la pensée chinoise, à tra­ futurs, chacun pourra voir l'âme de /'Écriture. Mal­ vers de multiples interprétations. heur aux coupables qui prétendent que /'Écriture Il est 1· un des rares livres que Mao n'est qu'une simple narration " (Zohar, II, 52a). Tsé-Toung avai t interdit de détruire. Importé en Europe par les Jésuites. En quoi /'ésotérisme se distingue-t-il de /'érudition le Yi-King intéressa tout de suite d'une part, de /'occultisme de l'autre? L'érudition Leibniz qui y découvrit la première est une activité seulement intellectuelle, elle confond expression du langage binaire . connaissance et simple savoir. De son côté /'occul­ (--=o. - = 1) tisme confond faim de connaissance et faim de puis­ Le Yi -King se présente sous la forme sance. Ces distinctions sont essentielles. d'un tableau de 64 hexagrammes. accompagné. à travers les siècles. * d'innombrables commentaires. ** La question qui se pose est de sa­ Les deux problèmes fondamentaux sont d'une part voir si le Yi-King est seulement un celui de la " structure absolue " et du symbolisme livre d' ésotéristes, magiciens et as­ de la croix considéré comme intégrant tout symbo­ trologues, ou un algorithme ration­ lisme, d'autre part celui de la transfiguration. Un nel , volontairement ou non masqué, premier essai d'application de ces clefs sera effectué et encore à déchiffrer. Dans la figure de la page 25 les 64 hexagrammes sur la Kabbale hébraïque et le Yi-King des anciens du Yi-King sont « en ordre de pa­ Chinois dont il est remarquable qu'ils soient centrés rade » Le tableau fondamental est tous deux sur des idéogrammes : l'arbre des Séphi­ reproduit ci-dessous . roth et les hexagrammes de Fo-Hi. Mais nous nous appuierons aussi sur le Tao, les Upanishads, le • 11 u n 11 n 11 u .. .. 1 ' • ' 1 • bouddhisme Zen et la tradition chrétienne dans son a a 1.1 n 11 11 u u sens spirituel vrai. ' .. ., J'étudierai les problèmes que pose cette tentative de HAunuonu désoccultation vis-à-vis de la science d'aujourd'hui. n lil D Ill U H H 11 Je chercherai par exemple à savoir si l'ésotérisme peut apporter quelque secours à cette science et réci­ llllHUllDlll:I proquement, bien qu'ils restent irréductibles l'un à Il D 1111 Il lt Il H H l'autre. Leurs épistémologies respectives ne peuvent­ elles pas s'inscrire dans un cadre commun, tout au H lil U R R Il U FI moins si /'Occident sait dépasser Galilée et Descartes A 1:1 n u a H u n dans l'ordre des phénomènes physiques, Freud et ·• U11 .,...... f4~

Ce qu 'Abe//io montre clairement, Références bibliographiques c 'est qu'il y aurait un autre usage, J.P. Lombard, Le cercle d'études métaphysiques, Cahier une autre signification du nombre de l'Herne, 1979. que celui qu'a découvert la science. Un autre monde, que des techniques Rémy Chauvin, Abellio /'ésotériste, in Question de, très anciennes prospectent plus ou N° 72, 1987. moins adroitement, mais qu'elles Antoine Faivre, Abellio et la tradition ésotérique, in nous indiquent obstinément de leur Question de, N° 72, 1987. vieille main ridée pour qu'un jour les Abellio . De la politique à la gnose, Entretiens avec Ma­ jeunes sciences acceptent de s'y in­ rie-Thérèse de Brosses (PG) p. 129 à 170. téresser.. Si elles le font, ce sera Sur le Yi-King, les ouvrages sérieux sont rares. Nous parce que des prophètes comme connaissons · Abellio auront déblayé le chemin. • Le Yi-King, Richard Wilhelm, Etienne Perrot, Editions de Médicis. Rémy Chauvin, • Le Yi-King un logiciel en initiatique, Jean-Pierre 24 Abellio /'ésotériste Dautun, in Autrement, N° 82, septembre 1986. LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 ~:.:== -- ~ ---.:.:; --~ --':::= - -= :::.::::: .:=:::r.::::- ...... ~ ~ ~~ ~ ~::::. = ~ ~ ~ ~' î ~~ ~ ._,,,,... ------...... ;:::::. ""'' _,;, ~ ;...- ...... ~ ...~ ;~;;;~ :;.--' ,, ...~'',,'...., ~, ~ ',~'~ ,~,,// 'n, ,~,' ,~,,''· 1z,~q ------'~',"'~ /j h == == =-= =-= =-= =-= = = ~ .. ,, Il ~'/ ------\ \ \ ~\ ,,,z~Z/ --______------..... - -- -- '"''\ \\ I ------\\ \\ ~~ ~Z/ II'Z' I --=-= ==-- =-=-- --=-= --=-= --=-= --=-= =-=-- \\\\ ·,, Ill I ------\ \''\' \ I 11 f/ ---=-= ==-- --=-= --=-= -=-= --::...:= -=-= -=.= ' ' \ /,,, ------'\'''\',,, ,.,,, == == =-= =-= =-= =-= = = 'l'''' 111111'''' =-=- -=-= =-=-- =-= -=-= --=-= =-=-- =-= 1 1111 1 ------Il''1111 l\l\1l ==--- == == ·-== =-=---- =-= =-= == ''Ill' '\\\\\ == == =-= = = = =-= =-= = ,, ' \ \\ --=-= ==-- --=-= --=-= -=-= =-=- ==-- =-= ,,''/ , ,, \\ \\ \ ------If \ '\ ------1''111 \ \~~ \ ------...... _.. - - I I I \\ '·'\ ------,,11 z ,, I ~~\~\ ------! 1,'f, ~ ------,~,'z \\.'\\'~ \. =------======,, #,,,,,/1 ~~ ~ ,,~, ' ....~ ,;,î, 11/ "' , ...... , , 'i' ,,.~ ,, ,,,, /,' ,, ~~' '- ,;, 'fi ~,, ...... ~ ; ...... ~ /'/ ~ '"-' ~ -:,.; ;'/ ~ .:-.... ~ -:, .... ~ ~,, ' ...... - ...... _ ...... , ... ~'~ ~...... --:._ -- -: ---:. --... -:. ~-:. ~ ...... --- _ ------... ~ ...... ~ ... _ ------::. --~ ~~ -...... ;; ...... ::.:-- ==-- -=-= -=-- -_....----.,,. ~

Le Yi -King Le code des 64 figures du Yi-K ing. Les hexagrammes sont ici ran gés da ns un « ordre de parade », un ordre simplement didactique, comme des mots dans un lexique . Tout di fféren t est l'ordre secret du Yi -K ing, tel que le traité le montre depuis 2 500 ans. et sur les raisons duquel on n'a pas encore de réponse.

25 LA JAU NLE ET A ROUGE , MARS 1988 Je crois tout à fait à l'astrologie et assez peu aux astrologues. Abellio et l'astrologie Daniel VERNEY * (58)

BELLIO aimait à citer la Comme en témoignent plusieurs cré à l'astrologie (pp. 211-252) et réponse de Newton à l'as­ passages de son œuvre romanes­ constitue à ma connaissance le A tronome Halley qui repro­ que, il s'intéressait particulière­ texte le plus substantiel de notre chait au découvreur des lois de ment aux corrélations entre les auteur sur ce sujet. On pourra l'attraction universelle de s'inté­ grands mouvements historiques et aussi se reporter à la préface resser à l'astrologie : «Je l'ai étu­ civilisationnels et les cycles pluri­ qu'il avait bien voulu écrire au diée, Monsieur, pas vous». décennaux et pluri-séculaires des début de l'été 1986, quelques se­ planètes lentes. Il avait pris maines avant sa mort, pour mon L'attitude de Halley reste celle connaissance des travaux sur livre L'astrologie et la_ science fu­ de la plupart des scientifiques ad­ l'histoire et les cycles planétaires ture du psychisme (Editions du versaires d'une « astrologie » dont aux XIXe et XXe siècles de l'astro­ Rocher, Paris, 1987). On trou­ ils ignorent tout si ce n'est la ca­ logue André Barbault, dont il ju­ vera d'autre part dans ses entre­ ricature qu'en donnent les pré­ geait cependant l'approche trop tiens avec Marie-Thérèse de tendus «horoscopes» des me­ événementielle et limitée. Il Brosses, ré-édités sous le titre De dias : Abellio avait au contraire m'encouragea lorsqu'en 1968 la politique à la Gnose (Belfond, une connaissance approfondie du j'entrepris pendant mes loisirs de 1987), pp. 155-166, des éclaira­ symbolisme astrologique et des construire un programme de cal­ ges fulgurants (dans un contexte règles classiques de son utilisa­ cul sur ordinateur des mouve­ par ailleurs un peu décousu) sur tion pour l'investigation du psy­ ments planétaires que je désirais un caractère essentiel des corres­ chique humain. Une longue pra­ confronter sur 2 000 ans d'his­ pondances astrologiques qu'Abel­ tique de l'astrologie comme toire à l'approche géopolitique lio n'a jamais cessé - et à très moyen de connaissance de soi et que lui-même avait développée juste titre - de souligner : l'inter­ des autres l'avait convaincu du dans Assomption de l'Europe et dépendance globale des configu­ bien fondé de ce symbolisme, dans La structure absolue. Il sui­ rations et de leurs significations, c'est-à-dire du fait qu'il traduit vit également de près les travaux qui rend difficile sinon impossible l'existence d'un couplage réel de Pierre Cormier, parallèles aux de les valider ou de les infirmer (bien qu'encore inexpliqué et miens mais qui devaient évoluer dans une logique de type ensem­ peut-être inexplicable dans le ca­ dans une direction différente, bliste alors même que leur jus­ dre de la science actuelle) entre concernant les « patterns » mani­ tesse s'impose à l'expérimenta­ l'homme et le cosmos astronomi­ festés par les cycles géocentriques teur ou à l'observateur sans parti que. Il laissait à d'autres le soin des corps du système solaire sur pris. Ce problème n'est autre que d'explorer les fondements scienti­ plusieurs milliers d'années et leur celui rencontré par toutes les fiques de ce couplage, qu'il consi­ codage par les hexagrammes du sciences humaines et il n'aura de dérait par expérience comme réel Yi-King (ce qui permettait en début de solution qu'au sein d'un et fonctionnant, pour s'intéresser principe une interprétation dans paradigme scientifique qui recon­ plutôt à ses implications méta­ le cadre du formalisme à 6 direc­ naisse au qualitatif, au psychi­ physiques et à son éventuelle uti­ tions de la «structure absolue »). que, son essence propre d'où lisation comme outil de prévision Abellio soutint autant qu'il lui seule peut découler une mise en des structures (mais non de pré­ était possible les tentatives - in­ œuvre pertinente. diction - la distinction est essen­ fructueuses - de Pierre Cormier Quelles que soient ses ambiguïtés tielle). et de moi-même pour intéresser et parfois les curieuses contradic­ des responsables à ces thèmes de tions de ses propos sur l'astrolo­ De ce point de vue, l'astrologie recherche et à leurs possibles ap­ gie, Abellio a été celui qui a dé­ était pour lui l'un des modes plications. On trouve un écho de fini la perspective, le référentiel (privilégié sans doute, mais non cet épisode - très déformé pour épistémologique et philosophique unique) de l'interdépendance uni­ les besoins de l'intrigue romanes­ correct indispensable au dévoile­ verselle, dont la valeur réside en que - dans Visages Immobiles, le ment de cette tradition et à son ce qu'il permet de relier les phé­ dernier roman d' Abellio. insertion dans les sciences en voie nomènes de la vie individuelle et d'émergence. En cela il a été un collective, c'est-à-dire la genèse La relation d' Abellio avec l'astro­ grand initiateur. et les transformations psychiques logie est trop complexe pour pou­ de l'individu et des groupes, aux voir être résumée en quelques *Daniel Verney est l'auteur de Fon­ divers cycles astronomiques éche­ phrases : on en aura peut-être le dements et avenir de /'astrologie, lonnés dans le temps depuis le meilleur aperçu dans La fin de Fayard , 19 7 4 et de L'astrologie et mouvement diurne jusqu'au cycle l'ésotérisme (Flammarion, 1973) le futur de la pensée, Ed . du Ro­ 26 précessionnel de 26 000 ans. dont un des cinq essais est consa- cher, 1987. LA JAUNE ET LA ROUGE . MARS 1988 Sylvie, Hélène, Marie, Françoise, Jane, Susan, Marie-Hélène, toutes ces femmes en moi comme le parfum de toutes les fleurs. Printemps de l'amour ou éternel été, quel choix ferais-tu, mon âme,. .. Abellio et les femmes

ES femmes, ont joué un fit de même pour le monde, elle « absolument» éveillées ; elles rôle essentiel dans la vie devint le monde en moi. .. Grâce à veulent la possession même si el­ L et dans l'œuvre d'Abellio. Jane L., je compris pour la pre­ les ne réussissent. pas à y dissou­ L'amour, y compris l'amour phy­ mière fois ce que saint Paul vou­ dre leur conscience. Leur sique, explicite et féconde la lait dire quand il parlait, au dou­ confrontation avec l'homme est connaissance, il contribue à la ble sens de ce mot, de l'édification dramatique, et ne peut se termi­ mutation gnostique. de l'homme intérieur, qui est à la ner que par une séparation, tout fois conversion et construction, il­ au moins au niveau de l'amour Abellio, dans sa vie et à travers lumination intime hors du temps physique. C'est ainsi que Jane L. ses livres, a aimé beaucoup de et tâche patiente et cumulative. et Françoise de Sixte disparais­ femmes. Elles sont venues à lui, Tout le passage en nous de l'ini­ sent, que Marie-Hélène se suicide il les a quittées ou les a laissé tiation à l'ordination, c'est-à-dire atrocement. partir, il les a reprises, elles l'ont l'intensification même de la En cette fin de temps qu'une fiè­ fasciné et elles lui ont fait peur, conscience transcendantale, tient à vre emporte, propice à toutes les elles lui ont apporté la sérénité, cette expansion du moi dans le fusions, et où la féminité dans son l'inquiétude, le doute, la jouis­ Nous et dans le Soi qui passe « ensemble se pare d'un dernier et sance dans l'accord mélodique d'abord au plus court par la somptueux éclat, au point, sem­ des caresses ». Mais il a surtout communion dans cette totali.té ble-t-il, que les femmes n'ont ja­ aimé la femme à travers les fem­ qu'est le couple de l'homme et de mes. Il a cherché l'amour absolu, mais été aussi belles on dirait la femme ... " ( 1) il a conçu la fidélité, mais à la qu'un type idéal de femme est en « Femme», à travers les femmes. Et pourtant Abellio laissa partir train d'atteindre à une unité qui Il doute que l'on puisse se vouer Jane L. " la réussite, en amour est déjà de l'autre monde et d'ap­ totalement à un être unique, ex­ doit marquer la fin de paraître parmi nous pour célébrer térieur à soi. Il considère que le l'amour " (2). par avance les noces fragiles et sens de l'amour, c'est d'édifier à presque intemporelles de l'intelli­ l'intérieur de soi l'être même de Jane L. était une femme ultime. gence et de la beauté. l ' amour, c ' est-à-dire cette Abellio, à qui sa formation scien­ Abellio Ma dernière mémoire, connaissance impersonnelle qui tifique a donné le goût des classi­ Ill , p. 15 est traditionnellement la Sophia, fications, distingue plusieurs sor­ l'essence de la féminité. " Pour tes de femmes et pour l'essentiel, * un homme, en effet le problème la femme originelle et la femme * * est de rendre patente cette part ultime. L'homme Abellio disparaît dans féminine qui est latente en lui et La femme originelle est la son œuvre et ses femmes avec qui est la Connaissance. Car la femme non éveillée « qui se tait, lui. Quelques-unes de ses compa­ connaissance ne nous est pas don­ sauf dans l'amour où parfois elle · gnes sont brièvement évoquées née, elle est posée devant nous, crie "· Ce qui ne veut pas dire dans ses mémoires, A.C., Jane hors de nous, sous l'image de la qu'elle manque d'intelligence, ou L., quelques-unes aussi servent f emme éternelle ». même de personnalité. Sylvie, de modèles à ses personnages f é­ Cela, Abellio l'a compris lorsqu'il Marie Greenson sont des person­ minins, Françoise et Julienne de a connu Jane ... , quelques jours nages très séduisants. Mais la Sixte, Marie Greenson ; la tragi­ avant son maître à penser, Pierre femme originelle ne pose pas de que Marie-Hélène, même si elle de Combas, en mars 1943 ; il at­ problème, elle est le repos du eut une inspiratrice, est l'expres­ tacha à la simultanéïté des ren­ guerrier. sion finale du rêve, la plus ultime contres une signification symboli­ des femmes d' Abellio, morte que particulière. La femme ultime d' Abellio d'avoir touché son asymptote. n'existe que comme limite. Li­ Combas me dit : " Vous êtes en mite vers laquelle tendent asymp­ ( 1) Ma dernière mémoire . Sol invic­ Dieu, mais Dieu est aussi en vous, totiquement certaines femmes, tus, p. 367 . le temple c'est l'homme. Et Jane douées d'une féminité intense et (2) La Fosse de Babel, p. 258. 27

LA JAUNE ET LA ROUGE. MARS 1988 Le romancier

ORSQU'ON évoque un mais, assez vite, le discours écrivain, romancier de plonge sous l'action ; et, invisible­ L surcroît, il est naturel de ment, il s'y poursuit : c'est le parler en premier lieu de son non-écrit d' Abellio. Ou plutôt, le style, car c'est par son style qu'il non-écrit « en clair ». Car, ainsi nous aborde et nous séduit ; son que les textes sacrés au déchiffre­ imagination, ses idées, ne font ment (ou aux tentatives de dé­ que nous retenir. chiffrement) desquels l'auteur consacra la plus grande partie de Et chez Abellio, certes, le style sa vie, les romans abelliens est parure éclatante : par sa puis­ comportent · plusieurs lectures. sance d'évocation, par sa densité C'est parce que cela n'avait pas et par une combinaison singulière été compris qu' Abellio fut décou­ de rigueur, de véhémence et de ragé par l'accueil de Visages im­ lyrisme. mobiles, pourtant vaste et louan­ J'allais écrire que le style nous geur, mais qui montre que les était donné « par dessus le mar­ critiques s'étaient arrêtés à l'en­ ché». J'aurais eu tort car, de veloppe du livre et n'avaient pas l'œuvre d' Abellio, on ne saurait compris son ultime témoi­ retrancher aucune part sans rui­ gnage (1). ner tout l'ouvrage. C'est, je crois, dans les lectures Mais la fascination vient, autant sous-jacentes de ses romans - et que du style, de l'imagination ro­ surtout du dernier - qu'apparaît manesque. On pourrait craindre le génie d'Abellio. Ce sont elles que les récits d'un écrivain philo­ qui font que, dans l'immense do­ sophe ne soient pesants, voire en­ maine de la littérature, il ne s'ap­ nuyeux. Or les romans d'Abellio parente à aucun autre auteur - assaillent le lecteur. Visages im­ sinon aux prophètes d'Israël, mobiles s'impose aussi impérieu­ mais la littérature peut-elle les sement que Les trois mousquetai­ revendiquer ? res; il faut ouvrir le soir ce livre d'aventures et d'amour afin de le Voici, exposé de manière simple­ refermer, au matin, sur la der­ ment chronologique, la suite des nière page. œuvres théâtrales ou romanes­ ques d' Abellio. Cet attrait de l'intrigue, volon­ tiers policière, ou du moins sou­ Pierre Cardinal est un drame en terraine, masque souvent, au lec­ trois actes qui fut présenté en teur hâtif, le troisième aspect du lecture-spectacle au théâtre du roman abellien : l'aspect philoso­ Vieux-Colombier en 1945. C'était phique. Certes les personnages la première fois qu'apparaissait le s'expriment en ce domaine, au nom Abellio, et aucun critique ne 28 cours de longues discussions savait à quel auteur il apparte- LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 nait ; ils firent plusieurs fausses pour la radio en 1959, et publié volets et qui constitue l'œuvre ro­ suppositions. en 1983 sous le titre Monségur. manesque d'Abellio. (2) L'auteur Ce n'est pas par hasard que Sou­ Heureux les pacifiques est un explique ainsi cet ouvrage : lès avait choisi un pseudonyme · premier roman, largement poly­ « Heureux les Pacifiques eut pour proche du nom de sa mère, Ma­ technicien par son cadre et ses objet de désencombrer ma mé­ rie Abely. Celle-ci avait - ou personnages. Publié en 1946, il moire et de m'obliger à réduire à croyait avoir - d'anciennes origi­ obtint le prix Sainte-Beuve l'an­ leur essence les évènements de ma nes cathares, et la pièce était un née suivante ; il est le premier vie passée " (Sol Invictus, drame cathare. Elle fut adaptée d'une suite qui comporte quatre p. 432).

.,,;;:: CD )> :5i 0 g55 X Abell io en 1973 29

LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 1988 Quelques clefs pour Les yeux d'Ezéchiel sont ouverts Cet « homme intérieur » se situe connut de difficiles débuts. Les au-delà de la passion, des tour­ les romans d'Abellio livres de l'éditeur suisse auquel ments de l'âme, grâce à l'emprise l'auteur avait remis son manus: de son esprit. C'est en ce sens Les personnages d' Abellio sont par­ crit en 1948 furent bloqués à la que pour Abellio l'homme inté­ fois inspirés d'un modèle réel, d'au­ frontière française. Gallimard, rieur est un homme immobile. tre fois ils sont une construction bâ• ayant racheté le contrat d'Abel­ Mais cet homme continue à vi­ tie à partir de plusieurs modèles, lio, publia le livre en 1949. vre, et son détachement n'est d'autres fois, ils sont la résurgence d'un souvenir enfoui et d'autres fois, Suivirent La Fosse de Babel point désintéressement du monde. « Indestructible, tout me touche. enfin, ils sont purement imaginaires ( 1962) et Visages immobiles ou symboliques. (1983). On ne comprend vrai­ Immobile tout m'atteint"· ment le dernier roman d' Abellio Mais, de cet achèvement conquis, Il en est ainsi dans toute œuvre litté­ qu'après avoir déchiffré son titre ; que voit-on de l'extérieur ? La raire. Voici des jalons qui permet­ Jean-Pierre Dautun (3) connais­ seule communication entre cet tront de mieux situer quelques per­ sait mieux que personne l'histoire homme et autrui, c'est son vi­ sonnages sur la vaste fresque des et le sens de celui-ci, il nous le sage : un visage comme lui-même quatre romans d' Abellio. immobile. révèle : « Visages immobiles avait Pourtant Visages immobiles est Bichat est Bichelonne, et par mo­ été choisi par Abellio quinze ans ments un autre polytechnicien. Un avant qu'il n'ait écrit la première au pluriel. C'est que cette mon­ tée de l'homme intérieur troisième polytechnicien, Deloncle, ligne du roman; c'est dire qu'il apparaît sous le nom de d' Estrème. renferme un projet aussi cher à comporte un double, une face ca­ chée, et dans sa contemplation Vincent est le financier Dimitri Nava­ son auteur que clairement conçu chine, Pujolhac est de Combas, qui et longtemps muri ; projet qui du monde, il découvre qu'il existe une trajectoire identique à la participe aussi au personnage de portera le fruit contenu en germe l'abbé d'Aquila. Domenech a em­ dans les deux précédents romans : sienne, et de sens inverse, celle de qui essaye d'avancer en niant prunté des traits à Charles Reymon­ la longue méditation d'Abellio sur don, le Dr. Laforêt à Jean C. et au la conquête de soi, les moyens et la montée de l'esprit, et au D' B. Les travaux du « Groupe D >> les effets de cette conquête. » contraire en intensifiant sa des­ cente dans la matière ; c'est-à• Visages immobiles, ont été décrits­ Quelle est la vocation de notre dire dans les masses, par l'acti­ très-librement à partir d'une docu­ temps, cycle terminal de l'histoire visme, la manœuvre policière, et, mentation fournie par Daniel Verney d'Occident ? et quelle est la tâ• tout au fond, par le terrorisme et Pierre Cormier. che la plus urgente des hommes nihiliste. Ainsi, un autre visage, Où est Abellio 7 Il se présente sous de ce temps ? Abellio répond : qui a la dureté et l'immobilité de des noms multiples, et d'abord, bien « C'est la découverte au fond la pierre, surgit devant celui du sûr, Dupastre, l'homme de d'eux-mêmes de nouvelles règles sage, né pour ainsi dire, de sa conscience. Mais il paraît aussi à de communion entre l'esprit et la méditation. Visages immobiles est travers Ricarda, Pirenne, Dramei lle. matière, entre la pensée et l'ac­ la découverte, l'exploration et tion, entre la science et la l'exposé de ce duel intime. Pirenne et Drameille sont des figures conscience ; de nouvelles règles hautement symboliques. Pirenne qui conduisent l'homme à son ac­ Jamais roman n'eut titre plus (p ire -pérenne 7) est l'homme de complissement, permettant d'har­ profondément pensé, issu d'un si puissance, porteur de l'entropie ma­ moniser de façon parfaite son long cheminement et conçu pour térialiste, il est la vie biologique - et rapport au monde. " annoncer son aboutissement. à ce titre l'homme Abellio participe de lui - , il est Satan. Drameille «Je ne peux plus aujourd'hui me ( 1) Je suis heureux de signaler que (drame-veil le 7 ou Drm- 111, qui hulule voir, dans le temps et dans l'es­ l'analyse du livre parue dans La dans le sud 7), homme de connais­ pace, comme un fragment singu­ Jaune et la Rouge de février 1984 sance, lutte contre Pirenne, et à son lier, côtoyant ou heurtant d'autres fut l'une des seules à révéler la vé ri­ entreprise oppose la néguentropie fragments semblables, indépen­ table portée du livre . Je l'avais de­ des idées , il est Lucifer. dants de lui, Je pénètre tout, tout mandée à l'éditeur Michel Camus, me pénètre. Les moindres de mes qui aimait et comprenait Abell io. Les femmes sont nombreuses, diffi­ gestes et de mes pensées ne vien­ (2) Témoignage historique ou social, ciles à identifier parce qu'elles em­ nent pas seulement de moi, mais fiction et autobiographie se mêlent pruntent à toutes les femmes, nom­ d'un « tout " indéfini, sans origine inextricablement dans quelques œu ­ breuses aussi, de la vie d' Abellio . ni fin, tissé de moi et des autres vres remarquables à divers titres Une seu le, Françoise de Sixte, sem­ au plus lointain des âges et des Heureux les Pacifiques, de Raymond ble un portrait. Du nom du modèle, mondes ... cette notion de l'interdé­ Abellio,. Gaetan Pican, Panorama je dirai seulement qu'il est écrit une pendance universelle s'est ainsi de la nouvelle littérature française, fo is dans I' œuvre d' Abellio. Marie­ formée en moi comme si son 1951. Hélène. . le personnage a été inspiré germe y avait été déposé depuis (3) Jean-Pierre Da ut un a étroite­ au romancier par une très jeune toujours mais avait eu besoin des ment collaboré avec Abellio dans femme qu'il a aimée, Marie-Chris­ longs hivers et des brûlants étés plusieurs domaines, notam ment tine .. mais ne c'est pas celle-ci qu'il de ma jeunesse pour s'ouvrir: au­ l'étude du Yi-King. a fait vivre et mourir dans Visages jourd'hui son fruit m'a envahi, je (4) Abellio, Ma dernière mémoire, 1, immobiles. Marie-Hélène, c'est la 30 suis ce fruit. " ( 4) p. 15. projection des fa ntasmes d' Abellio. LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 Abellio et l'X

EORGES SOULÈS entra à un homme entraîné par son ac­ !'X un an après avoir tion et la nature de ses recher­ G passé son baccalauréat, en ches scientifiques dans une 1927, 62° du concours ; il en sor­ marge si lointaine de la commu­ tit 22°, dans le corps des Ponts et nauté des X, il est étonnant que Chaussées. Depuis les classes pri­ cet homme se soit replacé dans maires, il avait décidé d'accéder un cadre polytechnicien chaque à cette École, qui, pour l'enfant fois que la possibilité lui en était pauvre qu'il était, constituait " le donnée, et qu'il ait apporté une lieu de la plus subtile et de la attention aussi vigilante à ses plus haute transmutation so­ liens polytechniciens. Je puis en ciale "· Pourtant, dans ses mé­ témoigner puisque c'est ce lien moires, il porte, sur cette École qui a provoqué, très vite, la convoitée, son enseignement, ses transformation de relations acci­ élèves, des jugements sévères et dentelles en la plus confiante des injustes : « Société de travail amitiés. forcé et d'épaisse inculture où le C'est à l'X que Soulès écrivit son snobisme ne pouvait raffiner que premier roman, Le grand chelem, sur des valeurs basses », ou bien et c'est à un de ses anciens, Mar­ "J'ai compris que /'X, comme cel Prévost, qu'il en confia le ma­ toute société fermée, et celle-là nuscrit, Prévost lui répondit que l'était à double tour, par son ré­ l'ouvrage était plein de promes­ gime d'internat d'une part, son in­ ses, mais qu'il ne savait pas à culture de l'autre, agissait comme quel éditeur le confier. milieu sécurisant sur /'immense majorité de ses membres,. .. (fai­ « Il avait raison, ça ne valait sant que) dès leur vingtième année rien ! " (2) ils avaient atteint leur ultime sta­ Soulès devint Abellio, et celui-ci, ture " ( 1). à son tour, écrivit son premier ro­ man, Heureux les Pacifiques. Il Si Soulès-Abellio avait méprisé choisit pour cadre !'École poly­ l'X et ses élèves, son génie n'en technique, dont, après 17 ans, il aurait rien perdu de son éclat. restitua les décors et les mceurs Mais nous aurions éprouvé quel- · avec une minutieuse exactitude. que gêne à célébrer en lui l'un Ses personnages sont, pour la des membres les plus prestigieux plupart, des camarades de sa de notre communauté ! Fort heu­ promotion. reusement, la réalité est non seu­ lement différente mais opposée à Lorsqu'en 1931 fut fondé « X­ celle qui paraît dans ces pages Crise », « la plus remarquable so­ provocantes, inspirées à l'auteur ciété de pensée, de corifrontation, par l'une de ces « envies scorpio­ d'élaboration jamais rassemblée "• nesques " qui le tenaillaient par­ il y adhéra immédiatement, et se fois. Il est même étonnant qu'un lia avec des camarades plus âgés homme aussi engagé dans l'extré­ (lui-même avait 24 ans) : Jac­ misme politique, puis aussi isolé ques Rueff, Jean Coutrot, John dans ses méditations gnostiques, Nicolétis, Claude Beaurepaire, 31 LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 1988 32 Georges Soulès dans sa salle (en haut à gauche)

LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 Louis Valon, et surtout Jules qu'il écrivait - et combien spon­ unique en son genre, celle d'un Moch, qui joua dans sa première tanément - en 1978 : " L'Ecole " ressourcement»., .. qui, pour être vie un rôle important. L'année polytechnique est-elle une société réussi, doit mobiliser une fois en­ suivante, il fut l'un des premiers · close ? On le lui a souvent repro­ core. .. ses forces de conservation me,mbres du Centre polytechnicien ché. Et /'X elle-même n'a jamais et d'invention qui firent toujours d 'Etudes collectivistes fondé par caché, depuis deux siècles, son at­ ensemble, par Jeur contraste, Jules Moch et Nicolétis. C'est tachement à ses traditions. Elle l'originalité de /'Ecole. Nicolétis encore qui fut son par­ possède son statut, son code, ses Et il termine son introduction par rain dans une loge maçonnique, coutumes, ses fêtes et même son une évocation biblique qui, lors­ aux travaux de laquelle il ne s'in­ langage qui est en quelque façon, qu'on connaît la langage d'Abel­ téressa d'ailleurs jamais. comme tout argot, initiatique. La lio, véhicule un message de formation qu'on y reçoit, le rôle Pendant la période ténébreuse de grande espérance : " Lorsque qui lui est dévolu ont créé et la guerre, il fut un membre im­ Yahweh veut accabler ses enne­ maintenu un « esprit polytechni­ portant du MSR qu'il choisit en mis, sa malédiction prend souvent cien » que certains peuvent péjo­ partie parce que les contacts avec la forme suivante : Je te ferai re­ rativement dénoncer comme un es­ le chef du mouvement, Eugène passer par le chemin par lequel tu Deloncle, avaient été facilités par prit de corps par opposition à es venu ... Aussi bien les Evangiles l'esprit tout court, ce à quoi il est le lien polytechnicien. Il est vrai prennent-ils soin de préciser que aisé de répondre que ce renferme­ que Soulès contribua activement, les rois mages, en quittant Be­ ml}nt sur soi n'a jamais empêché par la suite, à l'éviction de De­ thléem « rentrèrent chez eux par /'Ecole, depuis deux siècles, de loncle, mais d'autres considéra­ un autre chemin » . Personne ne rester en prise sur le monde exté­ tions prévalurent alors sur ce lien demande à nos jeunes camarades rieur et d 'y agir avec une effica­ polytechnicien. d 'accepter sans inventaire une cité reconnue. Aucune institution succession ou un dépôt (référence Lorsqu'en 1977 fut créé, par n'a été à la fois plus stable et au thème de la revue). Je sou­ !'Association des anciens X, un plus dynamique. » haite seulement que les nouveaux groupe de réflexion « L 'ingénieur Sentimentalement, il regrette polytechniciens, se frayant de et la Société » dans le but de l'abandon du cadre historique de nouvelles voies, sachent aussi, contribuer à l'élaboration de la !'École et il juge sévèrement ceux comme il convient, rentrer chez doctrine de !'Institut Auguste " qui l'ont paradoxalement trans­ eux ». Comte, que venait de créer Gis­ plantée dans un désert » mais, en card d' Estaing, Abellio y parti­ dialecticien convaincu, il affirme ( 1) Ma dernière mémoire, Il Les mi­ cipa activement. que !'X saura tirer parti de cette litants, p. 25 et 26. Après la disparition de Jacques erreur : « Le voulant ou non, ils (2) Le manuscrit fut détruit dan s un Rueff, il accepta la présidence du (les transpla!]teurs ») ont en tout bombardement en 1940. Soulès groupe X-Littérature. cas placé /'Ecole, par cette vio­ n'attacha aucune importance à cette lence abrupte, dans une situation perte . Bien qu'il essayât de consacrer limite digne d'elle, puisqu'elle y (3) L'amour, pour lui, était aussi re­ tout son temps à la recherche (3) est confrontée à une expérience cherche . et à l'écriture, jamais Abellio ne laissait sans réponse la lettre d'un camarade polytechnicien, ou sans suite une demande de ren­ dez-vous. Beaucoup d'X lui en­ voyaient des manuscrits pour une première lecture ; il les lisait et faisait connaître son a vis, tou­ jours utile et empreint de la fran­ chise un peu rude qu'il tenait de son ascendance montagnarde. Quand j'ai consacré un numéro de La Jaune et la Rouge à « la Tradition et les traditions de l'X » en 1978, Abellio accéda im­ médiatement à la demande que je lui avais faite d'en rédiger l'in­ troduction. J'ai cité son jugement paradoxal de 1943 - paradoxal parce qu'en contradiction avec son comporte­ ment et la trame du roman où il l'exprimait - sur !'X, " société fermée à double tour par son in­ Abellio (a u centre) à une séance de la Commission « Llngén1eur et la société ». ternat et son inculture ». Voici ce organisée par 1· AX en 19 7 7 33 LA JAU NE ET LA ROUGE, MARS 1988 Abellio - Fin

OULÈS-ABELLIO eut véri­ tablement deux vies, l'une S consacrée à la politique et à l'action, l'autre à la méditation et à la connaissance. Dans le dé­ roulement de chacune de ces vies, deux hommes parurent. Le premier est l'homme de lumière. Ce n'est par un hasard s'il porte pour noms Soulès et Abellio, qui l'un et l'autre signifient «soleil ». Ce soleil a éclairé ceux qui l'ont approché sans mettre entre lui et eux l'écran de leur dogmatisme ou de leur malveillance ; ils ont été frappés par son extraordinaire rayonnement ; plus encore ceux qui l'ont suivi, comme ils l'ont pu, et aussi loin qu'ils l'ont pu, sur son chemin. Et puis, il y a l'homme de l'ombre et du mys­ tère, le révolutionnaire trotskiste, le destructeur du mouvement fas­ ciste où il s'était un moment aventuré, et aussi le spéléologue de la pensée, le décrypteur de la Bible, le commentateur de textes oubliés ou voilés : le Yi-King chinois et le Zohar hébreu, le marginal de la physique, l'écri- ·vain qui a donné pour cadre à son roman ultime un gouffre meurtrier creusé sous Manhat­ tan. Deux hommes dans deux vies, cela fait quatre combinaisons possibles ; les quatre diagrammes du Yin et du Yang structurant le releveur du Yi-King ? Signe, coïncidence, fantaisie du destin - ou remarque absurde? (Ce n'est pas impunément qu'on entre dans 34 Vers quel rendez-vous l'œuvre d'Abellio.)

LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 Bibliographie Magicien ou prophète ? ont de­ mandé, après la mort d' Abellio, certains commentateurs. Ni l'un . ni l'autre. Romans: Journal : Heureux les Pacifiques, Paris, Le Dans une âme et un corps (Jour­ Magicien des mots, sans doute, Portulan, 1946, Prix Sainte­ na l 1971 ), Paris, Gallimard, des mots qu'il assemble avec une Beuve, 194 7. 1973. extraordinaire maîtrise, et de Les Yeux d'Ezéchiel sont ouverts, Théâtre : ceux dont il découvre le sens ca­ Paris, Gallimard, 1949. ché. Magicien de la pensée qui Montségur, Paris, Ed. l' Age La Fosse de Babel, Paris, Galli­ conciliait Science et Tradition, d'homme, 1982. mard, 1962. physique fondamentale et scien­ Représenté en 1945 sous le titre ces maudites (1), et qui avançait Visages immobiles, Paris, Galli­ Pierre Cardinal. en même temps sur la voie de la mard, 1983. Divers : rigueur et hors des chemins habi­ Essais : tuels de la raison, pour aboutir Très nombreux articles de revues, Vers un nouveau Prophétisme, toujours plus haut et plus pro­ bulletins, traductions, préfaces. Paris, Gallimard, 1950; réédition fond. Gallimard avec nouvelle préface, Principaux ouvrages Prophète en aucun sens du 1963. sur Abellio : terme. Il ne prétendit jamais ap­ La Bible, document chiffré, col­ Cahier de /'Herne N° 36, Ray­ porter la parole d'un dieu, même lection Les Essais XLI et XLVI, mond Abellio, Paris, Editions de si au cours de son long voyage 2 vol., Paris, Gallimard, 1950. l'Herne, 1979. Cahier dirigé par Jean-Pierre Lombard, nombreux gnostique il crut recevoir des. ré­ Assomption de l'Europe, Paris, Le vélations. Jamais non plus il ne articles sur Abellio, inédits ( 428 Portulan-Flammarion, 1954; pages). proposa les mirages du voyant, Flammarion, avec nouvelle pré­ même s'il annonça que l'homme face et notes, 1978. Entretiens avec Raymond Abellio, retrouverait le sens du sacré Marie-Thérèse de Brosses, Paris, a près a voir traversé tout le La Structure absolue, Paris, Gal­ Belfond, 1966. limard, 1965. champ du tragique. Sous le signe d'Abellio, Marc La fin de /'ésotérisme, Paris, Hanrez , Lausanne, L'Age Abellio ne se réclamait d'aucune Flammarion, 1973. Il d'homme, 1976. religion. était un gnostique, Approches de la nouvelle Gnose, non chrétien - la foi de son ado­ Dialogue avec Raymond Abellio, Paris, Gallimard, 1981 . lescence ne l'habitait plus - mais Jean-Pierre Lombard, Paris, Edi­ « christique », car la gnose était Introduction à une théorie des tions Lettres Vives, 1985. nombres bibliques (en collabora­ pour lui « l'échelle sans fin jus­ La Structure Absolue, Raymond qu'au Christ». tion avec Charles Hirsch), Paris, Abellio, dans Questions de, n° 72, Gallimard, 1984. 1987. Abellio était... Abellio est un gé­ De la politique à la gnose, entre­ nie étrange et singulier, explora­ tiens avec Marie-Thérèse de teur d'un univers où il a pénétré Brosses, Paris, Belfond, 198 7. plus profondément peut-être D'innombrables thèses, mémoi­ qu'aucun autre penseur. Ses yeux Mémoires: res, études et articles ont paru se sont fermés, mais sa parole dans d'autres ouvrages, histoires Ma dernière mémoire 1, Un Fau­ de la littérature, dictionnaires, re­ n'est pas éteinte. N ous l'enten­ bourg de Toulouse (1907-1927), dons encore. vues, périodiques et journaux, en Paris, Gallimard, 1971. France, en Suisse, en Belgique, Il, Les Militants (1927-1939), Cette année sera publiée la der­ aux Pays-Bas, en Allemagne, en Paris, Gallimard, 1975. Angleterre, en 1ta lie, en Espagne, nière œuvre d'Abellio, Ma nifeste au Portugal, en Grèce, aux de la Nouvelle Gnose. III, Sol Invictus (1939-1947), Pa­ ris, Pauvert-Ramsay, 1980, Prix États-Unis, au Canada, au Zaïre, ( 1) li est vrai que, poussé par son des Deux Magots. en Mozambique ... ouverture d'esprit et sa curiosité in­ satiable, Abellio est « allé voir par­ tout», dans le monde matériel comme dans le monde des idées. «L'amitié /'entraÎnatt parfois à de curieuses complaisances. Ses « mau­ vaises fréquentations », en politique Remerciements et en ésotérisme, ont certainement nui à sa renommée et à la diffusion j'ai remercié Madame Marie-Thérèse de Brosses pour sa très pré­ de sa pensée de son vivant. Mais ce cieuse coopération. Je remercie aussi, chaleureusement, Daniel Verney sont là les à côtés personnels du gé­ et Charles Hirsch qui ont réussi, en quelques pages, à nous faire nie, et 11 avait aussi un flair infaillible pénétrer au cœur de l'œuvre d'Abellio, Jean-Pierre Dautun qui m'a pour déceler /'essentiel et /'impor­ conseillé avec sûreté, et Madame Thérèse Brasseur, grâce à qui ces tant» contacts ont pu être noués. 35 LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 1988 COURRIER VARIÉTÉS

C'est la lecture de La Jaune et la taire de stages divers mais cela Espéranto Rouge de janvier qui m'incite à en vaudrait la peine. tracer ces lignes. Dans X-Information, mensuel po­ Pourriez-vous communiquer ce lytechnicien qui parut de 1920 à Après des numéros parfois assez point de vue au camarade Esam­ 1940, on trouve, au cours des austères, celui-ci m'a passionné. bert 7 années 25-35 de fréquentes cor­ Et il m'inspire quelques réflexions Par contre, j'ai été assez choqué respondances sur I' Espéranto, que je me permets de vous sou­ par l'article du camarade Ziegler montrant que les polytechniciens mettre. qui ignore la guerre 14-1 8 .. s'intéressaient en assez grand Intéressant d'apprendre qu'il nombre à cette création . Et c'est Nombreux étaient dans l'aviation existe une Fondation X, un doc­ pourquoi, malgré le caractère un les X qui ont eu à mettre au torat X et un ingénieur européen. peu utopique que révèle aujour­ point les tactiques de combat (en d'hui cette tentative, nous avons Et puis le classement de sortie et 1914, il n'y avait pratiquement pensé intéresser nos lecteurs en l'attribution des corps. ' rien}, à indiquer des idées de en rappelant l'origine et les fGn­ conception pour la construction Répétiteur à l'X pendant sept ans dements, à l'occasion de son des appareils d'observation, de puis « grand fauve » durant vingt centenaire, célébré à Varsovie, chasse et de bombardement. Je ans, secrétaire général de la en juillet 1987, au 72 ' comptais avec plusieurs c.amara­ S.AX de 1940 à 1954, prési­ « Congrès universel » dent de la Commission du Bal en des à l'escadrille n° 1 dont je reste le seul survivant ; nous 1938, j'ai mes idées sur ce su­ Le fondateur de la langue est le jet avons tous beaucoup travaillé à Polonais Louis Lazare Zamenhof, la mise · au point de la surveil­ qui publia un premier traité en Sorti en 1920 de l'X 120' sur lance de l'ennemi, des réglages 188 7, sous le pseudonime Dok­ 14 7 dans le sous-promos 14 A, de tir de l'artillerie, de la liaison toro Espéranto. je n'avais aucune prétention (bien avec l'infanterie, etc. Le hasard a que « major mili »} à la botte ; voulu que fin avril 19 1 6, en L'espéranto utilise un alphabet mais je me rends compte main­ pleine bataille de Verdun, il m'ait phonétique de 28 lettres. La plu­ tenant que si j'étais sorti major été donné d'essayer le premier part des racines sont latines ou du classement normal et si appareil de téléphonie sans fil air­ germaniques. La structure de la j'avais eu connaissance de la na­ sol, conçu et construit par le langue est agglutinante (comme ture de tous les corps, je n'au­ grand savant et grand soldat le chinois, le turc, le hongrois}, la rais pas choisi les Mines, sûre­ qu'était le général Ferrié, un X formation des mots s'effectuant ment pas, mais le Génie dont il n'est pas, dans l'article, par juxtaposition d'éléments re­ maritime! question. Et le travail de Caquot liés par neuf préfixes et trente­ s i x suffixes La grammaire J'ai toujours trouvé totalement aurait bien mérité quelques lignes comporte seize règles de base, stupide cette sortie quasi auto­ de plus. sans exception ; tous les verbes matique dans les Mines, puis Enfin, la lecture de l'in memo­ sont réguliers ; il existe un accu­ dans les Ponts, etc. Et je trouve riam de John Nicolétis, remar­ satif. moins absurde ce projet de choix quablement rédigé par un de ses au grès du Conseil d' administra­ neveux X, m'a apporté de l'émo­ L'espéranto compte encore des tion et des employeurs. tion car je l'ai beaucoup connu partisans six mille participants Ou' est-ce qui doit décider, chez Jean COURNOT ( 14) au Congrès de Varsovie, venant un jeune homme qui y consa­ de 63 pays. Le secrétaire géné­ crera peut-être sa vie, du choix ( 1) ND. L. R. Le choix, critère unique ral des Nations-Unis était repré­ d'une carrière 7 Ses goûts per­ de l'affectation des élèves dans les senté, ainsi que vingt pays. Des sonnels et pas autre chose. ( 1} corps, nous paraît impraticable. Il faut pièces ont été jouées, des films bien tenir compte des desiderata de projetés, en espéranto. Il faudrait organiser un système l'employeur, et, lorsque le nombre des d'information très poussée des demandes excède le nombre des places En France existe l'Union fran­ offertes, appliquer un critère de sélec­ caractéristiques de chaque botte çaise pour !'Espéranto, 4 bis, rue tion. S'il y a 160 demandeurs des Mi­ de la Cerisaie, 75004 Paris. pour les bottiers. Cela pourrait nes et 90 du GM dans une promotion, 36 demander un mois supplémen- il faudra bien choisir ! J.R. LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 ~~~~~~~~~~~~~-Libres propos~~~~~~~~~~~~~~

LE GÉNÉRAL GUILLAUME-HENRI DUFOUR (1807) 1787-1875 LA CONFÉDÉRATION ÉCLAIRANT L'EUROPE

« L'honnêteté est la marque de l'attitude qui peut se conserver indéfiniment » Max DUPONT (1920 N)

Pierre STROH (31) L'ORIGINE du Pont du A cette dernière date, dans ce Mont-Blanc à Genève, est site qui lui doit tant, G . H. Du­ A ancrée la coque à roues four était à cette même place, au d'un joli bateau, célèbre par ses pied de ces dames. filets de perches du Léman ; quand le stock local est rompu, ** * les perches sont importées d'Ir­ Enfants de !'Hexagone, nous lande, chuchote-t-on. A l'heure nous figurons les Républiques à de l'Europe nouvelle, félicitons­ la ressemblance de notre Cin­ nous de sa percée commerciale quième ; les plus âgés d'entre sur le marché de la gourmandise, nous rêvent encore de la Troi­ pourvu que le «know-how» et le sième. Certaines eurent d'autres beurre soient helvétiques. Dans le visages ; à la naissance de notre parc, à l'embarcadère de ce res­ Antique, celle de Genève était taurant flottant, se dressent deux oligarchique; que les Helvètes dames en bronze magnifiant Ge­ me pardonnent l'anachronisme fi­ nève et la Confédération helvéti­ nal ! les 3 5 000 Genevois se clas­ que. Elles sont de taille plus mo­ saient en : deste que la Liberté de Bartholdi - un petit quart de « Bourgeois » à Manhattan, centenaire depuis ou " Citoyens » ayant le droit de l'an dernier, mais aussi plus an­ vote, ciennes dans leur vocation de sta­ - une petite moitié nés ailleurs, tues. «Domiciliés» ou « Habitants», - un gros quart d'enfants des En attendant les amis suisses précédents, « Natifs » disait-on, avec lesquels nous commémorions . des Beurs en somme. en ce beau jour de septembre no­ tre Antique né 200 ans plus tôt, Une telle cohabitation reg1e par j'ai noté pour ceux des X qui ne une minorité ne peut durer sans sont pas familiers avec l'histoire trouble, et il y en eut ! Le petit officielle les inscriptions gravées Guillaume-Henri n'est pas né à sur le piédestal : Genève, mais à Constance où son - COMBOURGEOISIE de Ge­ père Bénédict était exilé depuis nève avec Fribourg 1519, avec 1782 comme « citoyen » en désac­ Berne 1526. cord avec le gouvernement élu. - Union de Genève à la Suisse Selon un conférencier du Sympo­ votée par la Diète Helvétique le sium de septembre 1987 sur 12 septembre 1814. « Guillaume-Henri Dufour dans - Monument inauguré à la fête son temps » Bénédict tenait de nationale le 20 septembre 1869. l'intellectuel frustré et de l'arti- 37 LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 1988 ~~~~~~~~~~~~~-Libres propos~~~~~~~~~~~~~~

san qualifié, ayant communiqué sée en 1804 par Napoléon et de Sous la direction éclairée du Ma­ à son fils le goût des horlogers recevoir en 1805 son drapeau jor, puis Colonel Baudrand, Du­ pour la précision. Tout le groupe . portant la devise « Pour la Patrie, four s'initia à de bien diverses libéral avait quitté la cité pour les Sciences et la Gloire». L'en­ activités : former des colonies en divers seignement des deux écoles - travaux de fortification, à l'en­ lieux ; ceux de Londres publiè­ combinait l'étude des sciences treprise et en régie ; rent dans l'été 1789 une « Récla­ avec celle de leurs applications, - levés et dessins topographiques, mation ... contre la nouvelle aris­ l'outil à la main. En choisissant réguliers et expédiés, y compris le tocratie de Genève» qui cette carrière, le bottier Dufour plan général de la place et des contribua avec d'autres libelles à devenait le jeune camarade de forts de Corfou, un des premiers détendre les dispositions légales Lazare Carnot ; « de petite ex­ en courbes de niveau ; les plus coercitives introduites de­ traction » comme Bénédict, il - reconnaissance à pied, à che­ puis 1782. Imaginons cette démo­ avait eu à l'échelle de la France, val, en canot ; cratie que les «citoyens » en mi­ la même attitude que lui et il - pendant quinze mois, comman­ norité devaient quitter pour faire avait cherché à garder raison ; à dement d'une compagnie formée entendre leur voix. un moment où le salut de la Pa­ d'Albanais, Allemands, Grecs, trie était la suprème loi, il s'était Italiens et même Français ; ** * fait déléguer comme représentant - baptême du feu dans une bar­ La famille Dufour revint en 1789 en mission aux frontières pour y que où un baril de poudre ex­ à Genève où Bénédict fut actif prendre ses décisions avec les gé­ plosa sous le feu anglais. dans un club «patriote » consi­ néraux et parfois contre eux, lais­ déré comme « mal famé » par sant aux bureaux l'examen des A 28 ans, quelle expérience! certains patriciens, mais qui ré­ rapports et des états numériques. Cette formation austère et cet véla des positions modérées et entraînement physique dans le constructives dans les moments Les ingénieurs militaires savaient " limes " napoléonien lui inculqua de déchaînement insurrectionnel ; recourir aux petits moyens, moins un profond et fidèle attachement sans être une figure de proue du dispendieux en hommes et en ar­ à Napoléon et, plus tard, à la fa­ Club du Consistoire, le père de gent, mais nécessitant courage et mille de celui-ci, à la reine Hor­ Guillaume-Henri fut juge au pre­ sang-froid; quarante-cinq ans tense qui habita en Thurgovie, au mier Tribunal révolutionnaire de après la bataille de Fontenoy, prince Louis-Napoléon qui fut l'été 1794 dans lequel il a proba­ Carnot préférait encore les piques son élève à !' École de Thoune. blement contribué à atténuer la aux fusils ; un autre officier du Son séjour à Corfou donna à Du­ rigueur des jugements. Génie, peu apprécié de ses chefs, four des enseignements qu'il ap­ mais enthousiaste, Rouget de précia durant sa vie en Suisse, Sa mère était disciple fervente de Lisle avait fait mieux : il avait pays alors pauvre aux éléments Rousseau qui avait été mal vu lui bandé les énergies sans aucun disparates. N'ayant pas lu Clau­ aussi en son temps et elle l'éleva crédit ! Le jeune Genevois entrait sewitz, il y avait appris à agir dans la confiance en l'homme et ainsi dans un Corps aux talents par foi, logique et économie des le respect du Contrat social. Éco• divers, tous les officiers y prati­ forces et non par dynamisme. lier batailleur, notre Antique quant l'économie des forces et le avait gandi dans une famille de dévouement à la Patrie. ** * fortes personnalités. Les fortifications étaient l'activité Rentré à Genève après Waterloo, * visible de cette Arme : au Dépôt il y donna des leçons, aimant Occupée par la* France* en 1798, de la Guerre, créé par Carnot, faire traiter par ses élèves des Genève fut annexée et devint elle centralisait les renseigne­ exercices au tableau pour leur chef-lieu du département du Lé­ ments sur les places fortes et les apprendre à s'exprimer correcte­ man ; Dufour était donc citoyen positions de l'Europe entière car ment ; il cherchait sa voie tout en français quand il entra à !'X en son rôle était de peser longtemps restant dans les cadres français 1807 ; son camarade de promo­ à l'avance les menaces extérieu­ jusqu'en 1817 ; c'est alors qu'il tion Pichard (Lausannois, plus res, de s'y opposer, de les détour­ devint ingénieur cantonal de Ge­ tard ingénieur cantonal vaudois ner et d'appuyer les gouverneurs nève pour trente ans. Après une et constructeur du Grand-Pont ainsi que les généraux en campa­ _période d'incertitude et de doute, de sa ville) admira son sang-froid gne. Dufour allait s'appliquer à doter car «tout en pérorant, il a pris la Suisse de moyens défensifs assez adroitement une mouche au ** * propres à faire respecter sa neu­ vol pendant l'examen. » Le 28 septembre 1810, avec qua­ tralité instituée par les traités de tre camarades lieutenants en se­ 1815 «dans l'intérêt de l'Eu­ ** * cond, Dufour était nommé à Cor­ rope"· Parmi les fondateurs de !'École fou où Napoléon voulait créer un polytechnique, avec Monge qui base rivale de Malte ; l'île fut ** * avait été professeur à celle du progressivement bloquée par les Les Suisses avaient payé le prix Génie de Mézières, on comptait Anglais et les Turcs, complète­ de leur trop grand respect des li­ plusieurs officiers qui en étaient ment en 1813/1814; ils appri­ bertés locales par l'occupation issus, dont Prieur de la Côte rent ainsi à ne compter que sur étrangère et le passage de toutes 38 d'Or. L'X venait d'être militari- eux-mêmes dans ce pays démuni. les armées d'Europe sur leur sol. 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urbanisme allaient de pair. C'est pour créer un passage dans les remparts de Genève que Dufour construisit le premier pont sus­ pendu d'Europe en 1823; il en fut le maître d'œuvre et l'ingé­ nieur-conseil et participa par la suite aux progrès, de cette tech­ nique. Il avait bien d'autres chantiers ; la ville lança la plus vaste reconversion urbaine de la Restauration : quai des Bergues, ponts, Corraterie, Ile-Rousseau. En 1848, elle vota la suppression des remparts au moment où, chose curieuse, se construisait la ceinture fortifiée de Paris ; sans doute le canton trouvait-il sa sé­ curité dans la Confédération toute neuve qui lui économisait ce genre de dépenses. * Dufour eut la sagesse* * de ne pas s'isoler dans ses activités techni­ ques et de pénétrer dans la vie politique en 1819 par son élection au Conseil Représentatif. Chargé jusqu'en 1870 de mandats canto­ naux et fédéraux, il participa à la démocratisation de son pays, se faisant remarquer par sa volonté de concorde ; il estimait qu'une assemblée ne doit pas se conten­ ter de la règle de la majorité ; celle-ci doit être large pour éviter qu'une prédominance ne crée un parti de vainqueurs et un parti de vaincus. Mais attention ! Selon ..... ses propres termes, " Autant je JI îl. t .-\U/\\F HPi L)t; J l1UP. suis porté à la conciliation dans les affaires intérieures, autant le <,/f !'

nue dans l'enseignement fut son lui-ci la répétait souvent à ses in­ lettre à Pictet du 12 novembre cours de tactique à !'École mili- . génieurs au temps où Jean Mon­ 1840 rédigée durant une crise in­ taire fédérale de Thoune : à par­ net présidait la CECA, aurore de ternationale (une escadre anglo­ tir de 1819, il y reçut chaque an­ l'Europe actuelle. Cette vertu a ut ri chienne avait bombardé née une trentaine d'élèves­ d'honnêteté réunit en elle toutes Beyrouth deux mois aupara­ officiers pendant six semaines, celles que prônait Dufour, y vant) ; l'état-major fédéral orga­ près d'un millier en tout. Il avait compris l'ultime sur laquelle in­ nisait sur le papier son armée en l'art de leur communiquer le sistait l'orateur bernois : s'inspirant de la précédente alerte goût, voire la passion du perfec­ ~< Impénétrable dans le secret », de 1831 ; le quartier-maître géné­ tionnement personnel, ainsi que ral relate comment il a rédigé de le fondement d'une pensée mili­ ** * sa main tous les tableaux, «celui taire réaliste correspondant aux des marches à six pieds de long», possibilités stratégiques de la Dufour faisait confiance à l'ini­ tenant compte des encombre­ Suisse. Il leur apprenait aussi tiative des officiers subalternes, ments et des croisements des que la camaraderie est sacrée. comptant sur leur loyauté et leur corps aux mêmes étapes et de Ces élèves de Dufour occupèrent ardeur. Mais il condamnait la quelques autres conditions pour pour la plupart des postes-clés naïveté ; la foi du chef se fonde une armée de 65 000 hommes. dans l'armée et la magistrature ; sur la certitude scientifique que Quelle belle application des le­ ils transmirent à leurs troupes et la victoire est possible. Les Suis­ çons de ~ervice en campagne re­ à l'opinion publique leur enthou­ ses disent que les réformes mili­ çues à !'Ecole du Génie de Metz siasme pour la jeune institution taires réussies sont plus rares que et professées à celle de Thoune ! militaire en formation et pour la les batailles gagnées ; l'armée fé­ défense du pays. * dérale de Dufour est plus cohé­ * * rente que la juxtaposition de Je l'ai nommé plus haut le géné­ En Septembre dernier, au Sym­ contingents cantonaux entraînés ral, grade qui n'existe en Suisse posium de Genève, un historien séparément ; sous sa modestie, le qu'en période de tension. Il le fut de Berne lisait à l'auditoire une Général fut un très grand maître en quatre circonstances, la plus fiche du cours de tactique de Du­ qui a su mettre en œuvre une célèbre étant celle de la campa­ four énumérant les qualités de masse importante dans la mesure gne contre le Sonderbund en No­ l'officier helvétique ; à chaque li­ où il s'est occupé de la formation vembre 184 7. La crise couvait gne revenait dans mon esprit le individuelle d'un petit nombre. depuis six ans ; sept cantons ca­ souvenir de mon directeur-géné­ tholiques avaient élu une Diète ral Max Dupont et de sa défini­ Il donnait l'exemple ; la précision séparée et mettait sur pied leurs tion de l'honnêteté reprise en de son action de chef est due au forces cantonales en face des exergue du présent article ; ce- soin de la préparation : lisons sa troupes fédérales ; la Confédéra-

Guerre du Sonderbund 1847

IJllll Cantons membres ..du Sonderbund

~ Adversaires ~ du Sonderbund 50km ~ Cantons neutres ~ _. Attaques de Dufour Carte de la guerre du Sonderbund tirée de la Suisse de la formation des Alpes à la quête du futur. Editions Ex Libris. Lausanne. 40 1975.

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tion allait vers sa Guerre de Sé­ sieurs plans successifs d'attaque rice en vue de renforcer ce goulot cession. Promu général fédéral le que Dufour avait éludés ; il sut de l'entonnoir du Valais. La 21 octobre 1847, Dufour traversa · sauver la face des Valaisans pour Diète, toujours parcimonieuse, une crise de désarroi ; il passa éviter les hostilités. Le Sonder­ n'accorda les premiers crédits des nuits blanches et refusa à la bund avait levé environ 80 000 que lors de la crise de 18 3 1. La Diète de prêter serment, ne vou­ hommes, la Confédération près suite des évènements fit apparaî• lant pas combattre ses conci­ de 1OO 000 ; il y eut une centaine tre deux notions : toyens . Rasséréné par la de morts et environ 400 blessés. - la position, conçue pour ver­ confiance qui lui fut manifestée La Suisse lui sut grand gré et lui rouiller le défilé, soit face au et par la liberté d'action consen­ fait gloire encore aujourd'hui Nord, soit face au Sud, conser­ tie au cours de longs débats, il d'avoir évité une bataille rangée vait sa valeur en cas d'affronte­ accepta cette charge le 25 octo­ et toute ingérence étrangère, per­ ment Est-Ouest comme dans la bre. Le rappel des réserves avait mettant à la Confédération de guerre du Sonderbund, été lancé le 20 octobre. il adressa remplacer le pacte de 1815 par - à mesure que les retranche­ aux troupes le 5 novembre un or­ la Constitution de 1848. ments se développaient , le dre du jour dont voici quelques commandement sut mettre l'ac­ Les personnalités du Sonderbund phrases : cent sur la nécessité de leur dé­ estimèrent satisfaisant ce dénoue­ « . . . Le pays réclame aussi votre fense extérieure active, propre à ment, en forme d'opération mus­ intervention et le secours de vos retarder le moment de leur atta­ clée de police ; c'est ainsi que le bras pour le tirer d'un état d'in­ que de vive force. certitude et d'angoisse qui ne sau­ chef d'état-major de l'armée du rait se prolonger sans causer une Sonderbund, le colonel Ellger ap­ Jusqu'en 1864, à l'âge de 77 ans, précia l'attitude de Dufour au ruine générale... Soldats ! il faut Dufour se préoccupa de la place sortir de cette lutte, non seule­ moment de sa prise de comman­ de Saint-Maurice pour l'amélio­ dement : « Si Dufour a été à ce ment victorieux, mais sans repro­ rer et la moderniser. Ajoutons point ébranlé à l'annonce de sa qu'elle fut un des piliers du ré­ ches ; il faut que /'on puisse dire nomination, ce n'était pas la de vous : ils ont vaillament duit national du général Guisan preuve d'une faiblesse, mais bien en 1940/1944. combattu quand il l'a fallu, mais celle d'un cœur généreux et pa­ ils se sont montrés partout hu­ triotique. Il faut soi-même penser 2) La carte est un besoin du mains et généreux ... Il y a souvent pouvoir politique : comme le petit avec grandeur ! » plus de mérite à supporter les paysan qui range précieusement privations qu'à déployer du cou­ Après le Sonderbund, Dufour fut son plan cadastral, la Confédéra­ rage sur le champ de bataille ... appelé encore trois fois à prendre tion naissante voulait découvrir rendre à la Patrie un service si­ la tête de l'armée fédérale en d'un seul coup d'œil ce qu'elle gnalé en la remettant en position 1849 quand les Hessois entrèrent possédait et qu'elle devait conser­ de faire respecter au besoin son en Suisse, en 1857 sous la me­ ver ; la Diète fédérale prit en indépendance et sa neutralité. » nace prussienne, en 1859 pendant 1815 un décret qui, après diver­ les hostilités des Franco-Sardes ses tentatives, reçut son applica­ Sa lettre à Pictet du 26 novem­ contre l'Autriche. Ces mobilisa­ tion à partir de 1833 lorsque le bre rend compte comment Fri­ tions scellèrent la réconciliation quartier-maître (chef d'état-ma­ bourg se rendit devant 30 000 des troupes suisses de tous les re­ jor) Dufour fut chargé de l'ou­ hommes et 60 bouches à feu ma­ crutements ; par leur détermina­ vrage ; son action s'apparenta à nœu vra nt promptement malgré tion, les crises s'achevèrent sans celle du Service français établis­ les embûches ; retourné contre actions militaires. Dufour démon­ sant la carte d'état-major qui a Lucerne, il obtint chemin faisant tra pratiquement une méthode enchanté des générations d'offi­ la capitulation de Zug et, après que les Alémaniques ont nommé ciers et de touristes jusqu'à l'ap­ plusieurs combats, canonnades, « gehegter Krieg » la « guerre li­ parition des cartes en couleurs. lancement de ponts de bateaux, il mitée ». Elle consiste à déployer Levée et tracée avec un soin mi­ concentra 50 000 hommes et 70 fermement sa force tout en cher­ nutieux, la carte Dufour a des bouches à feu sur Lucerne, siège chant tous les moyens pour éviter originalités comme l'emploi de la du Sonderbund, où ils entrèrent de s'en servir. lumière oblique pour le rendu en le 24 par trois routes, à midi, * · vue d'une représentation plus heure prévue. Le lendemain, le * * agréable du relief en montagne. problème était de « désencombrer Remontons dans la vie de Dufour cette malheureuse ville ». pour mentionner deux de ses ac­ Grâce à la gestion prudente de tivités suivies ·: la fortification de cette entreprise, l'estimation ini­ La carte montre comment le Va­ Saint-Maurice et la carte natio­ tiale de 1 130 000 francs fut res­ lais restait en lice, les deux partis nale qui a reçu son nom : pectée ; en 1863, les 25 feuilles s'invectivant et se lançant des au 1/1 OO 000 étaient terminées pierres par dessus le Rhône à 1) La première était conforme pour 1 000 000 francs. Saint-Maurice; le colonel de au Pacte de 1815 : lutter contre Kalbermatten, général cantonal l'ingérence et l'occupation étran­ Précisons qu'il faut distinguer révolté, se tenait sur la défensive, gère et interdire tout franchisse­ cette topographie régulière, base mais le colonel Rilliet, chef de la ment du territoire suisse. Lieute­ des études publiques et privées, 1r e Division fédérale, avait établi nant-colonel fédéral, il reconnut de c~lle enseignée aux officiers depuis le début de novembre plu- dès 1821 le défilé de Saint-Mau- de !'Ecole de Thoune pour les re- 41 LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 ------Libres propos------

Dufour au centre .

connaissances militaires et qui conçue en fonction de sa connais­ étaient et sont encore les Sociétés s'apparente aux levés expédiés sance des milieux militaires et de nationales affiliées qui, par leurs pi:atiqués encore en 1935 à ses relations en Europe, en parti­ comités locaux, forment des vo­ !'Ecole du Génie français quand culier avec Napoléon III. Le tout lontaires strictement neutres; nous y étions élèves. nouveau «Comité des Cinq » le ceux-ci se mettent le moment prit pour président le 17 février venu à la disposition des états­ ** * 1863 et devint le Comité Interna­ majors militaires pour dispenser Dufour consacra ses dernières tional de la Croix-Rouge. Ce­ les secours aux blessés. années à la fondation de la lui-ci convoqua une conférence Croix-Rouge; son jeune ami internationale qui réunit quinze Quant à la Croix-Rouge suisse, Henri Dunant, cherchant l'appui pays et qui adopta le célèbre em­ elle fut fondée à Berne le 17 juil­ de Napoléon III pour ses affaires blème. La première Convention let 1866 ... quatorze jours après la personnelles en Algérie, avait as­ de Genève fut signée le 22 août bataille de Sadowa, dans l'atmo­ sisté par hasard à la bataille de 1864 par douze pays. Dès le dé­ sphère de crainte que le conflit Solférino le 24 juin 1859 ; boule­ but, Dufour avait donné sa di­ ' prusso-autrichien ne déborde sur versé par le peu d'aide qu'il avait mension à l'œuvre et en avait le territoire helvétique. En Suisse pu apporter aux survivants d'un posé les principes après avoir ca­ comme ailleurs, les grandes déci­ carnage qui avait fait 40 000 nalisé vers l'action l'émotion de sions sont prises par les hommes morts, il publia en 1862 « Souve­ Dunant. Devenu président hono­ d'envergure lorsque les esprits sont préparés et que les urgences nir de Solferino » ; intellectuel raire le 13 mars 1864, il continua ému, il pensait sa mission accom­ à s'intéresser de très près à l'ex­ offrent l'occasion. plie par la publication de ce li­ tension de la Croix-Rouge en ** * vre ; Gustave Moynier était prési­ participant jusqu'à sa mort à tou­ Personnalité de son canton, paci- dent de la Société Genevoise tes les réunions. Les soins de Du­ ficateur de la Confédération, d'utilité publique qui agissait four furent ceux de l' horloger at­ G.H. Dufour n'avait rien du pon­ dans les limites du canton de Ge­ tentif qui parfait pendant huit tife inaccessible ; il était d'un nève ; c'est Dufour qui les mit ans le mécanisme qu'il a conçu abord aisé ; jardinier lui-même, il 42 d'accord pour une large action et construit ; les rouages en savait parler à son jardinier et à LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 19 88 ~~~~~~~~~~~~~~Libres propos~~~~~~~~~~~~~-

' -.. \ '\ ~éné~al G JUuf~l/l' . 7 \

Comité in1erna.tiona1 fondateur de Toeuvre de la Croix-Rouge Genève, 18 6 3.

~' · ·. "'..· ··~; · = · ·· ··· ...·. .• ~+. ·· ··· "'"'---·.. ~ """'-" ses voisins ; quand il allait siéger dernière ville, il a été " particu­ reux. Celui-ci se montrait plus dans une assemblée fédérale de lièrement heureux de voir monter Européen que nos timides bâtis~ Berne, il prenait tout bonnement côte à côte les couleurs française seurs qui recommencent à cha­ la voiture publique et se casait et suisse. C'était un signe tangible que session à « concilier les points au besoin sous la capote avec les de notre reconnaissance à ceux de vue». voyageurs en surnombre et les qui nous ont beaucoup donné. » bagages ; il le relate dans ses af. Les trois X présents étaient le f ectueuses lettres à son ami Pic­ Général Nicolas (promo 1926), ** * tet ; de tels déplacements dans le « bigor » Bouchet (promo les intempéries entretenaient ses 1924) et moi; nous fûmes l'objet Plus que la taille des problèmes, douleurs chroniques et ses maux d'égards et de marques de consi­ la nature de ces deux sociétés est de dents. Dans les villes moyen­ qération qui s'adressaient à notre différente : nes d'alors où chacun connaissait Ecole et à l' Arme française du - La Suisse d'alors était huma­ tout le monde, les nouvelles et les Génie ; je fus nommé membre niste, cumulant l'héritage chré­ idées circulaient aussi dans les d'honneur de cette Association , tien (aimer Dieu et le prochain) académies et les sociétés scientifi­ qui se consacre à perpétuer le dé­ avec les traditions de la culture ques et littéraires dont il était vouement à la défense nationale grecque et du pouvoir romain, membre. et à la prévention des hostilités. avec, surtout, les usages et coutu­ mes des Cantons et leurs antago­ Tel est l'homme qui fut commé­ Durant cette journée, (étais-je le nismes. moré en septembre 1987 : Berne seul à y penser ?), je rapprochais - L'Europe actuelle se réfugie a mis l' accent sur la Croix­ dans mon esprit l'Europe actuelle frileusement dans le quantitatif; Rouge, Genève a appuyé sur la en gestation de la Suisse du trop d'individus y pratiquent la diversité des activités du citoyen Pacte de 1815 dont la stabilité morale du « Moi d'abord! »; du Canton et de la Suisse. Le était encore problématique puis­ l'Europe a honte des deux guer­ président de l' Association Saint­ qu'elle n'échappa à la guerre ci­ res mondiales, mais ne craint pas Maurice a écrit depuis qu' au vile en 184 7 que grâce à la d'étaler ses oppositions internes. cours de la manifestation reli­ combinaison en Dufour du soldat gieuse, civile et militaire en cette et de l'homme politique géné- A cette réserve près, l'histoire 43 LA JAU NE ET LA RO UGE , MARS 1988 ~~~~~~~~~~~~~~Libres propos~~~~~~~~~~~~~-

suisse offrira des aperçus à ceux que certains jugeaient dérisoires. dispose de trois voies pour se rui­ qui méditent et orientent nos Telle était la fermeté de l'œuvre ner : les femmes, le jeu et les in­ Etats, non certes pour en copier ·conçue par le Génie selon ses génieurs ; la première est la plus les institutions, ce qui serait peu principes séculaires de pré- agréable ; la troisième, la plus réaliste et pourrait devenir risi­ voyance, œuvre à laquelle la sûre». De ce principe de Baren­ ble, mais pour pénétrer dans la France, longtemps ingrate, ton, tirons deux corollaires : vie d'hommes d'Etat qui connais­ commence à rendre un hommage - Ce Corps devrait être peu saient concrètement les hommes officiel. nombreux pour être cohérent et surent les faire vivre ensemble. malgré la diversité des origines Ils respectaient les diversités lo­ Sans vouloir considérer ici les des engeigneurs et aussi pour cales et concentraient leur atten­ mérites des Armes et organismes jouer un rôle de sélection des ar­ tion sur les soucis communs, en existants, j'en viens à la question mes et des matériaux tout en li­ particulier ceux de la diplomatie prospective énoncée trente lignes mitant ses demandes de crédits. et de la défense. plus haut. Abandonnons l'appel­ - Les hommes politiques euro­ lation de «sapeur», sans doute péens, voyant loin, parlant peu, En découvrant l'histoire suisse à venue de l'argot de l'X ; elle n'a parlant bien, devraient serrer les travers Guillaume-Henri DU­ pas de résonance européenne, di­ cordons de la bourse afin que les FOUR, nous ouvrons une fenêtre sons provisoirement « engei­ engeigneurs sachent qu'ils doi­ de l'humanisme par !aquelle le gneur » comme au Moyen-Age. vent compter davantage sur leurs citoyen et l'homme d'Etat actuel Pourquoi l'Europe ne constitue­ propres talents que sur le budget. peuvent jeter un œil neuf sur la rait-elle pas l!n Corps d'engei­ formation de l'Europe. gneurs ? Son Ecole d'application Ce sont ici suggestions, moins enseignerait : éloignées de l'esprit de Guil­ laume-Henri Dufour qu'une lec­ * - un minimum de stratégie * * (science de la manœuvre des ar­ ture rapide de ces lignes ne le Voici une seconde conclusion : mées à partir et au profit de donnerait à penser. Dans sa longue vie, Guillaume­ leurs bases) pour situer la rivalité Bibliographie Henri DUFOUR a bâti de nom­ des moyens d'attaque et de dé­ breuses application~ de sa forma­ fense, Edouard Chapuisat, Le général tion à l'X et à !'Ecole de Metz - emploi des armes au combat Dufour et son temps, Payot (Lau­ du Génie. Par analogie avec cette dans le but de mettre de l'ordre sanne, Paris, 1942). extension helvétique, quel pour­ dans la prolifération actuelle des J.J. Langendorf, Dufour (Coll. rait être dans l'Europe actuelle le armes, Les grands Suisses), Edit. Coe­ prolongement de ce qu'était - Physique nucléaire, astronauti­ ckelsberg, Lucerne, Lausanne, l' Arme du Génie au temps de que, pour ceux qui ne connai­ 1987. Napoléon ? Je suis un des rares à traient pas déjà ces sciences Le général Dufour et Saint-Mau­ pouvoir énoncer cette question, - Résistance des matériaux axée rice, Cahiers d'archéologie ro­ ayant quitté le service actif après sur la sélection des matériaux ré­ mande, Saint-Maurice, 1987. avoir été assiégé et bombardé en cents Guillaume-Henri Dufour dans son juin 1940 dans un des forts du temps, Symposium de Genève, « limes » hexagonal de la France. L'École d'application serait avan­ 10-12/9 /87. Actes à paraître au Nous y avions constitué des mô• tageusement implantée près des printemps 1988. les de résistance sans attendre frontières, de celles de l'Europe, Aimez-moi comme je vous aime l'ordre dont la T.S.F. nous appor­ à la brise insidieuse des steppes (190 lettres de G.H. Dufour à tait les échos sans grand espoir ; et au vent inflexible des déserts. A.A. Pictet) éditées et présentées l'ennemi a vainement essayé sur par J.J. Langendorf chez Karo­ nos cuirassements et nos dalles Si ce Corps d'engeigneurs doit linger, Vienne, 1987. de béton ses armes les plus puis­ voir le jour, souvenons-nous de ce Lettres récentes d'André Bouchet, santes de l'époque ; nous l'avons propos de Barenton, confiseur, Promo X 1924, à P. Stroh. tenu à l'écart encore huit jours enfant romancé d'un humaniste Le général Dufour, brochure du après l'armistice, ayant conservé du Génie Maritime, Deteuf ; je le Département militaire cantonal intacts des moyens de combat cite de mémoire : « Un patron de Genève.

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RENÉ SAINT-GUILHEM (30) 1911-1987

Raymond FISCHESSER (31) ENÉ SAINT-GUfLHEM professeur à !'École des mines de nous a quittés en août St-Étienne, où il prend en charge R dernier avec la discrétion l'électrotechnique et la thermody­ qui a dominé toute sa vie. Per­ namique. sonnalité remarquable à bien des Une guerre brillante, à la tête égards, tant par sa profondeur d'une batterie de 155, lui vaut la que par sa polyvalence, il doit à croix de guerre 39-40, et inter­ sa modestie et à son aversion de rompt pour un temps ses activités tout ce qui ressortit à la propa­ professora les. Il les reprend, cette gande de n'avoir accédé à la no­ fois comme titulaire de la chaire toriété qu'auprès des cercles spé­ d'analyse mathématique, tout en cialisés où il a œuvré. Et assumant, de surcroît, la charge pourtant ! ... de l'un des deux sous-arrondisse­ * men ts minéralogiques de St­ * * Étienne. Issu d'une vieille famille béar­ naise, il naît à Pau en 1911. Il a En octobre 1945, le directeur des le malheur de perdre très tôt son Mines l'appelle à Paris. Il est son père - avocat - mort pour la . bras droit durant les deux années France en avril 1917. qui suivent. De solides études, provinciales Il quitte alors l'administration puis parisiennes, lui ouyrent en pour prendre en main la direction tête de liste, à 19 ans, !'Ecole po­ technique du Centre d'études et lytechnique et !'École normale. Il de recherches des Charbonnages opte pour la première, dont il de France, en plein démarrage. Il sort dans le corps des Mines as­ y restera quatre ans. sortissant, accessoirement, son di­ plôme d'une licence ès sciences ipathématiques. Service militaire, ** * Ecole des mines de Paris, pas­ Créé à la nationalisation, le sage éclair en Administration CERCHAR héritait de la station centrale ... il est, en 1936, nommé d'essais de Montluçon, fondée 45 LA JAUNE ET LA ROUGE . MARS 1988

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par le Cté des Houillères, et du nique du Comptoir des phospha­ gues années, que l'hommage de laboratoire de Viller-St-Paul de tes d'Afrique du Nord. M. Lamrani, directeur général de la Société Nationale de recher­ Bientôt, la nécessité s'impose de l'OCP: ches pour le traitement des disposer, en la matière, d'une en­ " Homme de science, profondé­ combustibles. Il s'agissait de tité de recherche-développement ment attaché au développement transférer les activités de ces autonome. En 1961, le Centre continu de l'Industrie des Phos­ deux organismes et de les déve­ d'études et de recherches des phates et à la nécessaire contribu­ lopper, dans un cadre moderne phosphates minéraux est lancé. Il tion de cette industrie à la solu­ implanté à Verneuil. Ce qui fut en devient directeur général tech­ tion des problèmes alimentaires fait en octobre 1950. Parallèle­ nique et le structure selon les for­ mondiaux, René Saint-Guilhem a ment, des stations semi-indus­ mules qu'il avait si heureusement consacré à la recherche le meil­ trielles étaient mises en route mises en œuvre au CERCHAR. leur de lui-même. Pendant près dans les bassins (lavage, agglo­ En régime de croisière, le CER­ de quarante années, il a animé mération, cokéfaction) sous la tu­ PHOS emploie finalement 120 des équipes de chercheurs qui telle du CERCHAR. personnes et contrôle le fonction­ comptent à leur actif de nom­ breux brevets, dont certains ont Le rôle de Saint-Guilhem, dans nement de plusieurs unités pilo­ tes. Les activités en sont multi­ donné lieu à des réalisations in­ cette vaste modernisation, est dé­ dustrielles d'envergure, et parti­ terminant : responsable de ples : - reconnaissance et études de gi­ cipé de façon active à d'importan­ l'orientation des programmes et tes manifestations scientifiques et du choix des méthodes, il en est sements; - recherches scientifiques et techniques impliquant de multi­ le véritable animateur scientifi­ ples publications. La notoriété que. Il participe, en fait, à l'en­ techniques sur l'enrichissement des phosphates (épuration à sec, qu'il a acquise en a fait un émi­ semble des recherches poursuivlès nent expert, constamment sollicité tant dans le domaine de la sécu­ flottation, séparation électrosta ti­ que, séchage, calcination) ; par les organismes professionnels rité minière (explosifs, aérage, et les institutions internationales. électrification) que de !'épura­ - activité de conseil pour les ex­ ploitations (contrôle minéralogi­ Ses qualités humaines exception­ tion, de la transformation et de nelles, alliées à sa haute compé­ la valorisation du charbon. Il ins­ que des minerais, bureau d'étu­ des de flow-sheet) ; tence, lui ont valu l'estime et la taure le travail en équipes, en sé­ considération de /'ensemble de la lectionne les membres, et en suit - étude et mise au point de nou­ grande famille des phosphatiers. » l'activité. Il y introduit, - et c'est veaux procédés de valorisation (production de l'acide phosphori­ peut-être l'un de ses apports es­ * sentiels-, la rigueur scientifique. que pur par solvant, de bicalci­ * * Il y développe l'usage des métho­ ques par l'anydride sulfurique, de Du point de vue mathématique, des statistiques - à l'époque mal carreaux de plâtre à partir du Saint-Guilhem était incontesta­ connues - et apporte une contri­ gypse ... ). blement l'un des - (rares) - hom­ bution personnelle déterminante Son champ d'action ne se limite mes «doués» de sa génération. à la résolution de deux problè­ pas au Maghreb et à l'Afrique Nombreux sont ceux qui regret­ mes-clés : l'interprétation des es­ Noire mais s'étend, à la de­ tent son évasion d'une carrière où sais dont le résultat se traduit mande, au Moyen Orient, à il aurait très certainement par une alternative ; l'interpréta­ l'Amérique du Sud et même aux brillé ... Il y a, cependant, parallè­ tion des mesures de contrôle d'un U.S.A. lement à ses activités industriel­ les, amplement sacrifié : dès appareil d'épuration. Ce qui Là encore, la rigueur scientifique aboutit, entre autre, à la mise sur 1942, il fait partie du Corps en­ de Saint-Guilhem, son réalisme seignant de !'X. Il y est titularisé pied d'une méthode permettant et son sens de l'organisation font de calculer a priori les possibili­ comme examinateur des élèves et merveille. Sa reconnaissance (où maître de conférence d'analyse tés de lavage. Appliquée dès il utilise, l'un des premiers, les mathématique, poste qu'il occupe 1950 à l'ensemble des lavoirs méthodes de la géo-statistique et jusqu'en 1976. français, celle-ci se traduit par les techniques de kriegeage) et sa une amélioration sensible de leurs mise en exploitation du gisement Ses travaux personnels en maths performances. Elle est consacrée du Bénin, resteront, pour ne citer pures sont Join d'être négligea­ par la 1re conférence internatio­ qu'un exemple, un modèle bles. A St-Etienne, il étudie les nale sur la préparation des char­ d'école. transformations circulaires réelles bons. du plan, puis les transformations Lorsqu'en 1977. il abandonne ses sphériques réelles, mais c'est sur­ fonctions, le CERPHOS étant * tout de 48 à 83 qu'il témoigne de * * transféré au Maroc, il en reste La réputation de René Saint sa profonde originalité en abor­ administrateur et préside son Guilhem comme spécialiste des dant un domaine qui est à l'inter­ comité technique. Il est, par ail­ problèmes de préparation méca­ face des mathématiques et de la leurs, nommé secrétaire général nique déborde dès lors le cadre physique : celui de l'analyse di­ de l'Institut mondial des Pho­ de l'hexagone : il est sollicité par mensionnelle : il constate que la sphates. les phosphatiers. Verneuil lancé, plupart des techniques usuelles en juin 51, il accepte leurs propo­ Rien ne saurait mieux résumer en la matière, qui conduisent en 46 sitions et prend la Direction tech- son action au cours de ces Ion- particulier au célèbre théorème LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 ~~~~~~~~~~~~~~~In tnetnoriatn~~~~~~~~~~~~~~~ de Vaschy, sont incomplètes ou Quelques lignes encore sur. parcourues pendant plus d'un inexactes. Les idées sur lesquelles l'homme, tel je l'ai connu ... demi-siècle et toujours avec un elles reposent ne sont pas tou- . égal émerveillement... Un souve­ jours compatibles avec les don­ René était, je l'ai dit, d'une dis­ nir détendu - on me le pardon­ nées physiques ; le choix et le crétion extrême, peut-être non nera ... - pour en finir. Nous ve­ nombre des grandeurs fondamen­ dépourvue de quelque timidité. nions de traverser les trois tales sont mal analysés, les hypo­ L'expansion n'était pas son fort pointes de !'Ossau. Une longue thèses mathématiques imprécises. et il répugnait à tout ce qui est journée d'escalade, amorcée aux Utilisant des théorèmes de la étalage. Sa fidélité à ses amitiés, flammes de pierre du Petit Pic, théorie des groupes, il donne à en revanche, était sans faille. Sa nous avait amenés à la Pointe l'analyse dimensionnelle des ba­ culture littéraire, considérable, d'Aragon, sur laquelle nous nous ses précises, et montre, par de surprenait d'autant plus ses audi­ trouvions perchés à une heure nombreux exemples, à quelles er­ teurs qu'elle ne se manifestait quelque peu tardive. Brassées par reurs et omissions conduit une que par échappées et comme au le vent d'Espagne, les brumes discussion trop superficielle. second degré ... II était resté très vespérales mettaient en valeur attaché au folklore de son pays l'envol des parois, la chevauchée La retraite ne lui fait pas délais­ natal : c'était un spécialiste de des arêtes. Pensant peut-être (?) ser son «violon d'Ingres » : en Gaston Phoebus ; il se trouvait à à la définition caricaturale qu'un 1984, il donne un cours d'initia­ l'aise dans les subtilités du condi­ humoriste de notre génération tion aux mathématiques moder­ tionnel en béarnais ; il connais­ avait donnée du polytechnicien, il nes à l'Université du 3° âge de sait, à peu près par cœur, l'œuvre sortit de sa contemplation pour Pau, ville où il réside désormais poétique de P.J. Toulet. Quant à me dire, avec le demi sourire iro­ une partie de l'année : ce cours, l'histoire du pyrénéisme, elle nique dont il était coutumier : presqu'entièrement rédigé, sera, n'avait pas de secrets pour lui, et " Voici une évidence qui ne se nous l'espérons, prochainement il l'a enrichie de plusieurs contri­ mettra jamais en équation ! "· publié. butions ... Pourquoi faut-il voir partir ses ** * Ses chères Pyrénées !... II les a bons amis?

47 LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 1988 la vie de l' éJ

L'argot de l'X, l'ancien - et le nouveau ?

Dans la note qu'il avait composée pour d'1ncubat1on de /'imag1na1re .. Dans les jourd' hu1. a commencé la lente gesta­ mon Histoire de !'Ecole polytechmque, ;ard1ns de la réthonque polytechni­ ti on d'un nouvel argot de l'X. notre savan t et regretté camarade Geor­ cienne, le microclimat de Palaiseau fera ges CO MBET écrivait à propos de l'Ar­ éclore de nouvelles fleurs (et mûrir de En attendant leur réponse, je voudrais got de l'X « Parmi les quelques nouveaux fruits) du langage 11. leur apprendre le se ns de quelques ter­ 400 termes (de cet argot). combien mes de l'argot pr1m1tif. afin qu'ils surmonteront /'épreuve de la transplan­ C'est pour répondre au vœu de nom­ comprennent ceux de leurs anciens qui tation à Palaiseau ? Bien sûr . mais /'X breux X, dont beaucoup ne sont pas se risquent encore, parfois, à le s em­ en a vu d'autres. Tant que !'Ecole sub­ fort anciens. que ie demande à nos très pl oyer . Car. bien que disparu à une date sis tera, elle sera ce qu'elle fut depuis sa 1eu nes ca marades. et en particulier aux réc ente - il éta it en core courammen t fondation, à travers /'Histoire et les Ke ssiers de nous dire si la prédiction de employé à l' Ecole en 19 65 - ce lan­ changements de régime une chambre Georges Combet était fondée, et si, au- gage est tombé auiourd'hui dans un ou-

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LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 bll total ; ne subsistent que Kés , Bi ne t, Magnan et Bahutage, leq uel est encore compns à défaut d ·être pratiqué. Voici donc un très court lexique de mots es­ sen tiels . Et d'abord Cocon, n.m. camarade de promotion - abréviation proba ble de co­ conscrit. Cocon évoque l'idée de ma­ gnanerie , d'où Magnan : repas, ré fec­ toire, responsable de la restauration . Chameau, n. m . femme ou fille, géné­ ralement jeune et bel le. Ce mot était toujours prononcé avec respect et ad­ m1rat1on . Cornecul, adj magnifique. Un cha- meau cornecul une fille rav issante . Carva : Ecole polytechnique. Le mot est une abréviation de Ca rva llo, anc ien directeur des études ( 1909- 1920), qu i eut avec les élèves des rap ports tu mul­ tueux, mais laissa fina lement un bon souvenir. Cran : jour d'arrêts. Autocran : fai t, pour les élèves. après vote des promotions, de s'interdire de quitter l' Ecole le s jours de sortie, et Le s longchamps . obligation d 'y prendre tous ses repas. Un autocran prolongé metta it en péril les fi nances de l' Ecole, et constituait un moyen de pression efficace sur 1· « Ad­ va 1t effectuer un p1surdeuta ge en trois Tangente : épée. Do it être tangente à ministration » (Astra). secondes. Une promotion entière pou­ la bande du pan ta lon Crotale : chef de sa lle, recruté parmi va it être pisurdeutée en moins d'un Zoubre : cheval les premiers du classement . qua rt d' heure par un commando d'an­ Merca, n.f . lampe (généralement élec- Boum, n. m . employé suba lterne de ciens bien entraînés . (Nota ne jamais trique) . l' Ecole. Certains boums étaient promus pisurdeuter en prenant le li t par les Mercater, v.t. éclairer , vient de Mer­ à l'appellation de Pi ta ines . Pita ine Prin­ pieds de devant , la manœuvre sera it cad ie r, di re cteur des études ( 188 1- temps qui apportait les feu illes de dangereuse pour 1· occupant ) 1909), qui laissa, visiblement. un bon cours. P1taine Kép ler balayeur, parce Selbst : ce qu i convie nt. même d' ori ­ souvenir. que. selon la loi célèbre, il ba laya it des gine allemande . On trouvera tout sur cet argot dans ai res égales en des temps égaux. Emploi délicat il a trouvé le chameau L A rgot de IX Albert Levy et G Pine t, f3 voie « interdite et dangereuse » per­ se lbst il a trouvé la femme qui lui 1894 - mettant de sortir illégalement de l'Eco le convient Le nouvel Argot de IX Roger Smet. (et d'y ren trer), vient de bél ier , une Schicksal, n.m. mot allemand s1gni- 1936 - tête de bélier en pierre fac ilitait l'esca­ f1ant ha sard, d'où tirage au sort . Par les deux livres repris en un volume par lade d'un des murs de l' Ecole . perversion de son se ns. Sc h1c ksa l dési­ Les Editions du Layet. Le Lavandou. en Gnass : garçon Un gnass carva un gnait éga lement les concours Schick­ 189 1 polytechnicien . sal d'entrée. de sortie. Longchamps : latrines, toilettes . Le sch icksal des pun itions, générale­ Il était entêté. Et mai ntenant. chers jeunes ca marades, men t respec té par l' Astra, éta it l' une à vous la parole . A se renfermer dans la fr aîcheur des des traditions polytechn iciennes les plus longchamps , s1gnif1catives. J P CA LL OT Il pensa it là, tranqu ill e et se livrant au chant Arthur Rimbaud Nabla, n.m chose. machin . A l'on- gine, instrument de musique assyrien Laïus n. m discours, dissertation. Le Cross des Anciens des Grandes Ecoles 1987 seul mot de l'argot de l'X qui ait péné­ tré dans la langue frança ise, et qui fi­ Le 11 ' cross des Anciens des Grandes minines et enfants) ou 6 kilomètres gure dans tous les dictionnaires classi­ Ecoles (ECP-X- HEC) a eu lieu le diman­ (« jeunes », « seniors », et « anciens »). ques. Il vi ent de la place privilégiée que che 13 décembre 1987 à JOU Y-EN ­ Parmi les invités , on pouvait remarquer donnait. dans ses conférences, le pro­ JOSAS. Le tracé du parcours permettait 6 des petits-fils de A RTAUD (44) et les fesseur de littérature Arnaul t ( 183 1- d'admirer la pièce d'eau, partiellement deux enfants de DE KERS AUSON (62) 1834, membre de 1· Académie fran­ gelée, et le s frondaisons du parc qui ne fig urent évidemment pas au clas­ çaise), au roi de Th èbe s La1us, auquel 11 d'HEC , ce parcours en revanche était sement vouait une adm1rat1on part1cul1ère Un rendu difficile, vo ire dangereux, par un La participation s'améliore 9 2 partici­ 1our. un élève excédé déclara Asse z sol gelé et inégal qu i lui conférait un pants cla ssés contre 80 en 19 86 ,

de La1 us 1 caractère technique et très sélectif. celle des X est impressionn an te 49 Les « ép ic iers » ont pour la circonstance polytechniciens à 1· arrivée contre 3 7 Pisurdeuter, v.t. de . Action qui ~ su mettre en place une organisation im­ l'an dernier. consistait à sa 1s1r un lit par les pieds de peccable et un accueil chaleureux, ap­ Grâce en particulier à cette forte partici­ derrière et à le re lever bru squement à la préciés des 122 concurrents, y compris pation, l'X remporte le challenge du verticale. l'occupant se retrouvant posé les féminines et enfants invi tés, qui ont classement général pour la quatrième sur la tête . Un opérateur vigoureux pou- parcouru 4 kilomètres (« vétérans », fé- année consécutive. 49 LA JAUN E ET LA ROUG E, MARS 1988

'---- Les résultats : près de deux minutes, donne 13 points onze ans de service et quatre victoires Chez les «jeunes», l'appui du service d'avance à l'X sur HEC. Félicitations au palmarès . des sports de l'X et notamment de l'ad­ donc pour leur participation à DUMAS judant-chef DE FREMONT avait permis (66), TAILLÉ (61 ), CHARPENNE (59), Le prochain cross. de mobiliser 1· équipe de cross des élè­ DESCROIX (58), LAPASSAT (66), DES­ Le 12' cross aura lieu le dimanche pré­ ves (onze participants des promos 85 NOES (66), BOURCIER (59). HERRY cédent le cross du Figaro en décembre et 86) MARFAING (85), GIROUDOT (58), CHEVALLIER (59), LEBARD (59), 1988, c'est-à-dire en principe le diman­ (85), DRUART (85), CHILAUD (78), CAILLOL (59), CHARPENTIER (65), che 11 décembre 1988, sur le par­ WERNER (86), PICARD (86), SCHIMEL TREPS (61), FOURTAUX (59) classés cours de l'X à Palaiseau. La date sera (84), LEBLANC (86), DELWASSE (86), 3' , 4' , 5' , 9' , 10', 11 ' , 12', 13' , 17' , confirmée dans La Jaune et la Rouge LACAZE (84), KOSKAS (84), PRADIER 19', 21 ' , 24' , 25' , 26' sur 28 arri­ de novembre 1988. (86), COLOMBI (86), MIEZZALA (85), vants. Si la participation se maintient chez les DO KHAC (79) et DOGUET (85) sont « Anciens » et les « Vétérans », il ne respectivement 2', 6', 9' , 10' , 11 ' , Enf in, chez les vétérans (plus de devrait pas y avoir de difficulté avec 12' , 13' , 14' , 15' , 17' , 18' , 22' , 23' , 50 ans), 17 concurrents sont classés ces deux catégories. La situation est 24' , 25' et 26' , et l'emportent avec dont dix X. Grâce notamment à I' ap­ tout autre chez les « Jeunes » et les onze points d'avance sur HEC et 17 sur point de TEMENIDES et MARCHAND « Seniors » Chez les « Jeunes », I' ossa­ centrale. qui courent pour la première fois en vé­ térans, l'équipe des X prend 1 7 points ture de l'équipe a été une nouvelle fois Chez les « seniors » (30 à 40 ans), 8 X à HEC et 20 à CENTRALE, MOTET assurée par les élèves même si une par­ seulement sont comptés à l'arrivée. (56), POPHILLAT (54), TEMENIDES ticipation de promos fraîchement sorties NOUAILLE (70), SUARD (70), TEILLET (58), MARCHAND (57), BACHER (52), se dessine . Chez les « Seniors », la si­ (66), MARINIER (75). CHARTIER (76), MATTER (52), GRAUJEMAN (60), AR­ tuation est préoccupante à cause de la MENJON (67), COSTES (74) et GUYOT TAUD (44), MERMET (45) et BAU­ faible participation globale et du pas­ (75) se classent 4' , 7' . 9' , 11 ' , 13' , CHER (32) terminant 1", 3' , 4' , 5' , 8' , sage chez les « Anciens » de TEILLET, 15' , 18' et 20', laissent 21 points 9' , 11', 13' , 15' et 17'. dernier X 66 encore âgé de moins de d'avance à HEC. Centrale qui n'alignait 40 ans cette année. Il y a un vide baro­ Au classement général : métrique dans les promos postérieures qu· un seul représentant dans cette ca­ 1" X 98 tégorie perd le contact au classement. à 75 (même si les promos 68, 69, 71, 2' HEC 118 72 et 73 brillent par leur absence, Dans la catégorie des anciens (40 à 3' CENTRALE 208 c· est bien sûr par les plus jeunes que la 50 ans), une équipe nombreuse, emme­ catégorie devrait se peupler). Espérons née par l'impressionnant QUILLEVERÉ A l'issue de la proclamation des résul­ que l'air de Pa laiseau mobilisera les an­ (65) qui a couvert les 6 kilomètres en tats, notre camarade BAUCHER a passé ciens occupants du site et que l'X ga­ 19'29, laissant son suivant immédiat à le capitanat à Michel ARTAUD, après gnera sur son terrain .

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LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 1988 Avec: AIR FRANCE • B.N.P. • BULL • COMPAGNIE BANCAIRE • E.D.F. • G.D.F. • Mc KINSEY • PECHINEY • RHONE-POULENC • S.N.C.F.

LES PETITS DEJEUNERS POLITECHNICIENS LIONEL STOLERU

L'invité de mars : JACQUES ATTALI

sur le thème Comment fonctionne la concertation internationale

, Prochain invité, le 7 avril 1988 : Edouard Balladur

Maison des Polytechniciens - 12, rue de Poitiers - 75007 PARIS Renseigrzements : Les Petits Déjeuners Polytechniciens : 47.20.62.81

.TECHNIQUE DE, POINTE POUR QUALITE POINTUE i!l~~I ·:J::.:·:·:·:·::::::ans 1...:- 1a s1"d' erurg1e, . l'industrie chimique ou la métal­ lurgie des ferro-alliages, la torche à plasma permet d' obte­ nir de très hautes températures au moindre coût. Econome et souple d'emploi, cette applica­ tion nouvelle de l'électricité sim­ plifie les processus industriels en assurant une qualité optimale de fabrication.

i ELECTRICITE DE FRANCE e ...~

51 a vie de l'association

GROUPES X AX cherche à acheter Écrivains et penseurs polytechniciens par Gaston Pinet, X -NUCLÉAIRE édité en 1898 pa r Éd. Ollendorff. La prochaine réun ion du groupe X- Nucléaire Faire offres à la Revue. est fixée au mercredi 23 mars 88, à 19h30 à la Maison des Polytechniciens. 1 2, rue de Poitiers, 75007 Paris . Le thème reten u est le suivant « La conser­ prendre contact avec tous les X ma roc ai ns , vation des denrées alimentaires pa r ionisation X -MUSIQUE il espère donc que les membres absents du - bilan et perspectives ». Le groupe donnera un concert le mercredi Maroc qui n ·ont pu assister à l assemblée Con férencier le professeur Jacques FOOS . 16 mars 1988 à 20h30, dans 1· auditorium générale lui écriront à prés ident du Dépa rtement des sc iences nu­ de la Cité Internationa le des Arts. 18, rue de M. DOUI RI, 31. avenue du Prince Héritier cléaires du CNAM. l'Hôtel de Ville, Paris 4' (face au métro Pont­ Sidi Mohammed, RABAT, MAROC . Ma ne) Le programme comprendra des œu­ Les épouses des camarades peuvent ass is ter Par ail leurs. tous les X non marocains rés i­ vres de musique de chambre (duos, tri os, à ces dîners-débats dents permanents ou temporaires au Maroc quintettes) de J.S. Bach. Boccherini, Mozart, Le montant de la participation est fixé à peuvent adhérer au groupe X-Maroc et y se­ Brahms , Offenbach. Ra vel, Villa-Lobos. 200 F , à adresser pa r chèque au secrétai re ron t chaleureusement accueillis comme Thierry Machuel. Venez nombreux ! général. Roger BOUSSARD (X 33). 127, rue membres de plein droit . du Maréchal Foch, 95150 Taverny. Tél. La prochaine réunion du groupe est fixée (1) 39.60.12.64. au dimanche 24 avril 1988, à pa rtir de X -ENTREPRENEUR 15 heures. chez J.F. GUILBERT (66) ARPLASTIX Les réu nions du groupe, pendant le premier semestre 1g88, auront lieu, à 18 heures. 5, Le groupe AR PLASTIX (créé en 19 7 g) offre X -MAROC rue Descartes. 7 5005 Paris, les 16 mars, aux X et à leurs familles de nombreuses 13 avril, 18 mai et 22 juin. activités artistiques : Le groupe X-Maroc s'est réuni en assemblée générale, le vendred i 22 janvier à TEMARA D'autre part les membres du groupe peuvent • Tous les mardis de 14h30 à 17h 15, ate­ (Maroc) et a renouvelé son bureau qui est participer aux conférences organisées par le lier de dessin et de pe inture (modèles vi­ ainsi constitué · GROUPEMEN T DES CLUB S DE REPR ENEUR S vants), à la Maison des X Prés ident d'honneur A. GUESSO US (6 1) D'E NTREPRI SES (G C R E ), dont le pro­ • Exposition d' œuvres des membres au Président M . DO UIRI (48) gramme, pour 1988, est le suivant Théâtre de Neui lly du 8 au 14 avri l. Vice-Président M . BE LKHAYAT (6 1) 19 avril , éva luation de la reprise . • Voyage à Rome du 26 au 30 ma i. Membres assesseurs M . FASSI FE HRI 14 juin. protocole d'accord , • Visites d'ateliers d'art. dîners-débat. etc. (67); M . CHAMI (7 1), M . HASSAD (72), 2 7 septembre, aides à la repri se . Plus de 150 membres . T . MOULINE (72) , CH . BEN MOUSSA Pour tous rense ignements, s· ad resser à J .J . Renseignements auprès de Jacq ues BERNIER (77) , N. BENABDAL LAH (79) THAREL (47), 5, ru e Descartes, 7 5005 52 (44) Tél 4 2. 50.45.27 Le président M. DOUIR I souhaite vivement Paris. Té l. 11) 46 .33.44 .1 1. L LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 1988 Mort d'Albert DE CARIS 1939 1968 Déjeuner trimestriel le jeudi 14 avril 1988 à Albert DECARIS , « le Dürer des temps mo­ A l'occasion du vingtième ann iversa ire de la 13h à la Maison des X promotron, une soirée avec épouses aura lieu dernes >>, et à coup sûr 1·un des plus grands Pour vous insc ri re, téléphonez au secrétariat graveurs du dem i- siècle écoulé, est mort le à Paris, samedi 16 avril 1988, à partir de de DUPUIS 42.81.34. 14. 1" janvier de cette année. Il avait obtenu à 20 heures Des précisrons et des formulaires d'i nscrip­ 18 ans le Grand Prix de Rome de gravure, il 1942 & 1943 ABC était membre de 1· Académie des Beaux-Arts. tion sont envoyés par ailleurs. Retenez votre soirée du 26 avril 1988 pour Pour toute questron s'adresser à Jacques et Albert DECA RIS éta it un grand ami de IX Il un dîner-buffet avec épouses, à la Maison Blandine BONGRAND. Té l. 46 .55.32. 71 ava it offert à l' AX une magnifique gravure des X Des convocations individue ll es seront représentant l'Ecole sur la montagne Sainte­ envoyées. Genevi ève (reproduction ci-dessus), et il avai t accepté qu' ell e soit reproduite et vendue au profit de la Caisse de Secours, ayant méme .... la gentillesse de signer tous les exemplaires qur lur étaient apportés. CREDIT X-MINES

Les anciens élèves de l'École polytechnique, des trois éco­ CONVOCATIONS DE les des Mines et de l'E.N.S.T., ou leurs veuves et orphe­ PROMOTIONS lins, peuvent adhérer à CRÉDIT X-MINES. Cette Association leur facilite l'obtention de prêts d'étu­ des, personnels et immobiliers et les fait bénéficier de

1938 taux préférentiels tels que : Procha rn magnan, avec épouses, le mardi - 7 ,35 % .pour prêts «spéciaux études» destinés à permet­ 3 mai. à 12h30 à la Maison des X lnsc ri p­ trons auprès du secrétariat de MILLIER, tél. tre aux anciens élèves de poursuivre leur formation ; (1) 47 .53 .37 .88 pour le 27 avril au plus - 12 % pour des prêts « personnels » ; tard. - 9,75 % pour des prêts «immobiliers» non convention- Une circulaire détaillée sur la célébration du cinquantenaire de la promo à Palaiseau et nés. Paris le 4 octobre 1988 sera adressée pro­ chainement aux cocons. Prière à tous de ré­ Pour modalités d'obtention et instruction des dossiers, server dès maintenant cette date et de pré­ s'adresser au Secrétariat de CRÉDIT X-MINES, 5, rue vorr de venir à Paris Pour le voyage au Maroc du 11 au 20 mai Descartes, 75005 PARIS. Tél. : (1) 46.34.57.02 et 1988 (Fés. Marrakech et le sud marocain) 46.34.61.27. les retardataires peuvent contacter ROUX ou SAUGRAIN 53 LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 Des jeux humoristiques, des recherches te G.P.X. sortiront de la voiture pour renouveler I 'oxy­ gène de tes méninges. GROUPE PARISIEN DES X Très prisé l'an passé, la formule des 2 ni­ veaux de difficulté, au choix de ton équipe, 12, rue de Poitiers est reconduite. A toi de déterminer la bonne 75007 PARIS stratégie. Après le déjeuner à la campagne, la soirée Tél. : 45.48.52.04 nous réunira tous en un repas traditionnel de détente, permettant à chacun de confronter et 45.48.87 .06 ses espoirs. La publication des solutions des énigmes, puis du classement est le couronnement du suspense de la journée Comme chaque année, toutes les voitures seront récompensées, les premières étant dotées de lots de qualité (voyage, etc ) . Réserve le samedi 28 mai 1988. DINER-DEBAT VISITE TECHNIQUE Le commissaire général MARTIN (ECP 82) A la Maison des X à 19h30, le jeudi 14 Lundi 18 avril à 14h30 à Clamart. La So­ avril avec le président GIRESSE. ciété Parisienne de Boissons Gazeuses nous PROMENADE A PIED Auteur d'un livre qui suscite beaucoup de accueillera pour visiter sa chaîne d' embouteil­ Dimanche 20 mars avec Pau l René FOY réactions, « SEULE LA VERITE BLESSE». lage (lavage, remplissage et conditionnement (58) Itinéraire en Forêt de Fontainebleau à André GIRESSE, président de la Cour d'assi­ des bouteilles) partir de Moret-sur-Loing dans la région de la ses de Paris de 1975 à 1985 a revélé les Mal montagne. VOYAGES dessous de grandes affaires criminelles. Re ­ Départ gare de Lyon à 9h02. Arrivée à 1) Croisière de Pentecôte sur le RHONE fusant de s'incliner devant les pouvoirs en Veneux-les-Sablons à 1Oh08. à bord de l'Arlène du 20 mai au 23 mai. place, il a mené un combat pour la Justice. Rendez-vous à la gare de VENEUX-LES-SA­ Redécouvrez le Sud en croisière de Lyon à Sa liberté de ton n'a pas plu à tous les prin­ BLONS à l'arrivée du train de 1Oh08. Avignon sur le premier paquebot français de ces qui nous gouvernent. Retour prévu vers 16h30 à la gare de croisière sur fleuve. Départ de Lyon à 18 h La Justice peut-elle être totalement indépen­ Veneux-les-Sa blons. et appareillage pour Vienne, Tournon. visite dante du pouvoir public ? André Giresse don­ Prochaine sortie en avril avec le camarade G des musèes de Serrières et de Tournon, le nera une réponse à cette question le 14 avril GRANDJEAN (70) et à celles que vous lui poserez sur le fonc­ château des contes de Tournon. excursions tionnement de nos institutions jud ic iaires . en Ardèche avec le fameux petit train à va­ peur du Vivarais . VISITES CUL TURELLES Tournon-Viviers - Château de Grignan - Avi­ Vendredi 22 avril à 17h30 au Grand Pa lais, gnon. INFORMATIONS avec Madame Reguis, « L'exposit ion DE ­ Débarquement à Avignon le 23 mai à 10 h. GAS» Excursions sous la conduite de notre confé­ DIVERSES 4" BALADE-FOLKO à travers Paris rencière, Madame Marteau, qui vous fera dé­ Le samedi 30 avril à 14h30, venez avec couvrir les principaux sites touristiques tout nous découvrir (ou redécouvrir !) les vestiges au long du parcours. SEMINAIRE DE PHILOSOPHIE des siècles passés . Thème de la randonnée Inscription de toute urgence auprès du pédestre « de la MAUB' aux LILAS ». Un Secrétariat ET MATHEMATIQUES goûter terminera la Journée. S'inscrire auprès 2) L'ALBANIE, 8 jours (Pierre CARTIER, Maurice CAVEING, du GPX. Notre premier voyage prévu du 9 au 16 ma i, Maurice LOI, René THOM) Une journée à SENLIS et à l'ABBA YE de étant déjà complet. nous envisageons un 2" ROYAUMONT voyage si possible du 16 au 23 mai 88. de l'Ecole Normale Supérieure Samedi 7 mai, départ à 9 h retour vers Prière de consulter rapidement le Secrétariat. 45. rue d'Ulm, 75230 Paris 19 h, en autocar. Exemple unique parmi les 3) LE BRESIL abbayes cisterciennes. Royaumont est la Départ prévu courant 2' semaine d' octo­ Les séances ont lieu le lundi à 20h30, mieux conservée d'ile de France . La visite du bre 88. Voyage de 14 à 17 jours. avec pos­ au Centre de Mathématiques. monument. guidée. par Mme MARTEAU. sibilité d'une extension en Amazonie. Nos vous permettra de découvrir les ateliers des principales escales seront Rec ife - Salvador 7 Mars : Th. GUITART Le problème de moines, le cloître, le réfectoire, chef d'œuvre de Bahia - Sao-Paulo - lguacu - Bras ilia - Cauchy ( 1816) de l'art gothique primitif, les cuisines et la Belo Horizonte - Ouro Preto - Rio de Janeiro. 14Mars: A. GORALSKI (Varsovie) A sacristie. Inscription et renseignement auprès du Se­ l'origine de l'heuristique Hilbert Un déjeuner est prévu à Senlis, puis une vi­ crétariat dès à présent et Poincaré au 2' Congrès Inter­ site au berceau des rois de France. national des mathématiciens en Inscription préalable obligatoire auprès 1900 à PARIS. du Secrétariat. 11 Avril : J. RIQUET Systèmes de réécri­ SOIREE CABARET ture Le GPX organise une soirée Montmar­ 18 Avril : M CAVEING Mécanique et troise courant de la 2• quinzaine d'avril. Mathématiques selon Archimède Nous dînerons sur la Butte. pu is terminerons 25 Avril : A . MAROUETTY Dérivation et la veillée au Lapin Agile dans cet établisse­ intégration en analyse non-stan­ ment dont la joie simple et entraînante per­ dard. pétue la traditionnelle et profonde cha leur 2 Mai : Ch. HOUZEL La mécanique et des cabarets du vieux Montmartre. Venez les fonctions elliptiques vous Joindre à nous . 9 Mai : R LAURENT Lambert dans Pour confirmation de la date retenue. prière l'histoire de la perspective de consulter le Secrétariat du GPX . 16 Mai : B. GUIBERT Un modèle algé- brique de la théorie des formes GARDEN-PARTY RALL VE TOURISTIQUE AUTOMOBILE de la valeur de Marx. Nous comptons organiser. le vendredi X/ECP 30 Mai : G. JORLAND Pourquoi l'écono­ 10 juin, une garden-party dans un cadre A pied, à cheval et en voiture.. Le rallye mie mathématique n'est-elle pas agréable de l'Ouest de la région parisienne à X/ECP nouveau est arrivé. Organisé cette an­ prédictive ? moins de 15 kilomètres de Paris . nèe par des pistons fraîchement sortis de 6 Juin : A. ALCOUFFE Les manuscrits Retenez cette date sur votre agenda . Vous l'Ecole (82-84), ce rallye te fera découvrir, mathématiques de Ma rx nous ferez plaisir en vous joignant aux nom­ en te promenant. guidé par des èpreuves 13 Juin : K. D. T ARKALANOV La théorie breux camarades du GPX qui seront présents distrayantes et astucieuses (point n ·est be­ des nombres dans « Science de ce soir-là. Tous détails dans le prochain nu­ soin de connaissance encyclopédique) des la logique » de Hegel . 54 méro de La Jaune et la Rouge. paysages méconnus d'ile de France . 20 Juin : M. LOI Bi lan et perspectives LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 1988 TOMBOIA DU BAL DE L'X 1987

Le président Claude Andreuzza

remet l' « AX » à l'heureux gagnant de la Tombola.

Participez nombreux à la TOMBOLA du prochain BAL. Il aura lieu à l'OPÉRA.

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LA JAUNE ET LA ROUGE , MARS 1988 CARNET POLYTECHNICIEN

1907 1935 1969 Décès de Jean Du Buit, doyen des an­ Serge Petkovsek f. p. du décès de Christian Stéfani f.p. du décès de ciens élèves, le 17 1.88 Mme veuve Louis Petkovsek née Anne son père, le 23.12.87. 1912 Le Gargan, le 3. 1 88. 1973 Décès de René Mortreux, le 17 .1.88. 1939 Jean- Marie Danjou f.p. de la nais­ 1914 Décès de Jean Lagabrielle, le 7. 1.88 sance de Pauline, le 21. 12.87 1975 Décès de Mme veuve Robert Hebert, 1940 née Madeleine Belot, le 30.1.88. Anne Lensel et Marc Florette f.p. de Jacques Girardot f.p. du décès de sa la naissance de Sylvie, le 8.12.87. 1918 mère Mme Alice Girardot, à 1· âge de Bruno Leray f.p. de la naissance de Décès de Jean Veuillet, le 1. 1.88. 93 ans, le 22.10.87. son 4' enfant, Jean-Luc, né le 6. 1.88. 1919 N 1941 Décès de Etienne Blu, le 7. 1 . 88 Jean-René Le Goff f. p. de la nais­ Daniel Cabannes f.p. de la naissance sance de Nicolas, le 20. 1.88. 1920 N de ses 11 ' et 12' petits-enfants Lu­ 1976 Décès de Georges Romeis, le cile, le 27 11.87 chez Olivier (78) et 28 12.87. Jacques Frossard f.p. de la naissance Béatrice Abadie, Pierre, le 29 11 .87 de son fils, Hugo, le 25.6 87 1923 chez Séverin (78) et Sophie Cabannes, Patricia de Suzzoni, née Soupizet Décès de Jacques Charoy, l e arr. 2 pt. enf. de Fabry (1874), arr. 4 f.p. de la naissance de son 2' enfant, 14. 1.88. pt. enf . de Fabry (1814) Raphaël, le 21. 11.87 1925 Roger Rémery f.p. de la naissance de Décès de Mme veuve Berna rd Jappé, ses 3' et 4' petits-enfants Juliette née Yvonne Jehl, le 25 1.88. chez Marie-Anne et Vincent Rémery-Lu­ 1977 Edouard Castellan f.p. du décès acci­ cas, le 7.6 87 et Flore chez Aude et Philippe Journeau et Béatrice f.p. de dentel de son petit-fils, Arnaud Castel­ Phil ippe Rémery-Dabat, le 5. 1.88 la naissance de Louis, le 24. 11.87, pe­ lan, le 11 12 87, petit-fils éga lement 1942 tit-fils de Alain Journeau (4 7) de Lo uis Giustat t (28) Maurice Champavère f.p. de l'arrivée Alain Dunaud f.p. de la naissance 1926 en France d'un petit Aurélien que ses dïsaure, le 12.6 87. Décès de Georges Cassaigne, le parents sont allés chercher au Brésil et Anne et Xavier Delaitre f.p. de la 7.1.88. qui est son 11' petit-enfant. naissance de leur fils Vincent, le Jean Hanote f.p. de la naissance, le Roger Roudil f.p. de la naissance de 18.11.87 4. 1 1.87, de sa petite-fille Clarisse Ha­ son 5' petit-enfant, Alice Peresan-Rou­ 1978 note, arr. petite-fille de Guy Lange (27) dil, le 10. 1.88. Pierre Ollivier f.p. de la naissance de et arr. arr. petite-fille de Jules Lange Matthieu, le 12 .12.87. (1900) 1943 Jean-Philippe Grouthier f.p. de la Robert Lensel f . p. de la na issance de 1927 naissance de Clément, le 23. 12. 87. sa petite-fille Sylvie, fille de Anne (75) Albert Ladousse f .p. du décès de son Jérôme Avrin f.p. de la naissance et Marc Florette (75), le 8 12 87. épouse née Henriette Taya r. d'Anne-Perrine, le 5.1.88. Décès de André Mangeot, le 1945 1979 28 12.87 . C. Pirat f.p. de la naissance de ses 3' Antoine Blanc f.p. de la naissance Georges Cunin f.p. de la naissance de et 4' petits-enfants Raphaël, fils de d'Agnès, sœur de Louis, le 25.12.87. son arr. petit-fils Lloyd -Etienne Ashby. Pirat (75) et Sophie chez sa fi lle Véroni­ Alain Staron f.p. de son mariage avec Madame Guy Lange f .p. de la nais­ que Lafuma. Liliane Filipe, le 28.8.87 sance, le 4 .11 87, de son arr. petite­ 1952 Jean-Pierre Vou f.p. de la naissance fil le Clarisse Ha note, petite-fille de Jean Jean Gruau f p. de la naissance d'Héloise, le 22. 12 .87 Hanote (26) et arr. arr. petite-fille de d'Agathe, le 22,6,87, fille d'Anne-Lau­ 1980 Jules Lange ( 1900) rence et Olivier Simonin, petite-fille de François Guillouet f.p. de son ma­ 1928 Gilbert ( 17) riage, le 29 8 87, avec Sophie Roche­ Gérard Le Bel f.p. de la naissance de 1953 fort. son arr . petit-fils Barnabé Le Bel, le Michel Dunaud f.p. de la na issance de Bruno Fulda f.p. de la naissance de 14.12.87 ses 4' et 5' petits-enfants Isaure, le Xavier David Bao, le 16. 1.88. 1931 12 6 87 chez Alain (77) et Sylvie, Flo­ 1981 Décès de René Ducani, le 1 7. 1 2. 8 7 rence, le 19. 12 .87 chez Françoise et Bernard Chaud f.p. de la naissance de Mme Henri Than nberger f.p. de la na is­ Eric Perrodeau. Guillaume, le 11 . 12 .87. sance de ses arr . petits-enfants Ma­ ' 1961 Olivier Tissier f.p. de la naissance de thias, le 25 . 11.85 et Marion, le Décès de Pierre Claverie, le 24. 1.88. Noémie, le 2. 1 .88 28 12.87 Jean-Claude Moniez f.p. de la nais­ Pierre Muller f.p. de la naissance de 1932 sance de Sophie, le 31. 12.87 . Rémi, le 17.12.87. Duvallet f.p . de la naissance, le Xavier Sahut d'lzarn f .p. de la na is­ 7. 1.88 de son 12' petit-enfant Mat­ 1963 sance d'Eléonore, petite-fille de Philippe thieu du Couédic de Kergoa ler. Décès de Jean-Jacques Frey, le Sahut dïzarn (55), arr. petite-fille de 1934 19.1 .88 Jacques Bénard (28) et d'André Sahut Décès de Jules Gibaru, le 3. 1.88 1965 dïzarn t (24), le 12 . 12 87 Pierre Virlet f.p. de l'ordination sacer­ Jean-Michel Yolin f.p. du décès de 1984 dotale de Nicolas-Bernard O.P., au cou- son père Maurice Yolin, le 8 1.88. Dominique Convers et Marc Valen­ 56 vent des Dominicains de Tou louse, le Dominique Haberer f.p. du décès de tin f.p. de leur mariage qui a été célé­ 28.6.87. son père Charles Haberer, le 6 12 8 7 bré, le 5 12.87

LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988

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PL 1 et AXIAL. 27 ans min., exp. mini. 3 ans en conseil ressour­ 2467 - SRI INTERNATIONAL (ex Stanford Re­ 2484 - Importante société gestion financière ces humaines. rech. un auditeur du back-office, 27 ans min., search lnstitute), société conseil et recherche 2499 - Groupe franç. de conseil international form. comptabilité gestion (MBA, INSEAD, (4.000 p.) rech. : 1I des consultants en straté­ rech. pour sa filiale productivité un chef de pro­ IAE ... ), exp. 4/S ans auditeur en cabinet ou en­ gie, exp. analyse stratégique dans banques, as­ jet, 30 ans min., exp. qqes années cabinet orga­ treprise, pratique informatique. surances, services, software ... ; 2/ des consul­ nisation. tants en systèmes d'information, exp. conception et audit schémas directeurs d'infor­ 2485 - Groupe international rech. le directeur 2500 - Groupe franç. conseil international rech. mation. d'un centre de profit industriel important pour sa filiale stratégie : (CA. plus d'un Md.), anglais, exp. industrielle - un consultant senior secteur industriel, 2468 - Jeune banque d'affaires rech. un ana­ 10 ans dans industrie lourde, compétences ma­ 30 ans min., anglais, MBA, exp. opérationnelle lyste financier, 27 ans min., première exp. ban­ nager effectifs plus de 1.000 p. contrôle gestion domaine industriel ou utilisation caire. systèmes information sophistiqués ou auditeur in­ 2486 - Filiale renommée grand groupe franç. gé­ terne ; pratique micro-informatique ; 2469 - TELESYSTEMES rech. 1I un ingé­ nie climatique rech. un directeur technique, - un consultant junior secteur industriel, nieur d'affaires secteur industriel pour son dé­ professionnel génie climatique, compétences pro­ partement production logiciels Paris (250 p.), 25 ans min., anglais, 2 ans exp. prof. contrôle duction énergie. exp. 8/ 10 ans chef de projet au forfait, conn. gestion grand groupe industriel. techniques IBM; 2/ un ingénieur commercial 2487 - Filiale (CA. 160 MF., 300 p.) groupe in­ 2501 - Cabinet de conseil en organisation rech. pour son serveur QUESTEL responsable secteur dustriel diversifié (CA. 1 Md., 1.400 p.) activités des managers seniors consultants, chefs de banques de données financières (3.500 clients), ingénierie, rech. le responsable commercial ac­ projet secteur finance et assurances, déb. ou ex­ anglais. tivités nucléaires, 35 ans min., conn. secteur périmentés. nucléaire. 2470 - Filiale franç. d'un important groupe infor­ 2502 - Filiale (CA. 3 Mds, 5.000 p.) d'un grand matique U.S. (CA. 3 Mds) rech. son responsa­ 2488 - Paris-Province - TELESYSTEMES, SSll groupe industriel franç. (CA. 10 Mds), domaine ble marketing marché électronique ( 1O à Télécom. (CA. 900 MF., 2.000 p.) rech. 1 I un télécommunications, rech. 1I son chef de dé­ 15 p.), 35 ans env., anglais, exp. animation chef de projet confirmé IBM, exp. 6/8 ans partement marketing systèmes; 21 son chef équipe et responsabilités budgétaires en électro­ chef de projet environnement IBM ; 2/ un ingé­ de produits systèmes; 28 ans min ., anglais, nique. nieur d'affaires agence administration, formation électron. solide exp. correspondante. 8110 ans environnement BULL et IBM; 3/ un 2471 - Société systèmes navigation, télécom. et 2503 - Filiale groupe taille intern., domaine servi­ électronique, rech. pour sa direction technique ingénieur responsable agence commerciale à Strasbourg, 3/5 ans exp. SSll. ces industriels protection environnement (CA. l' adjoint du directeur, 40 ans min., master ou 35 MF., 40 p.) rech. son directeur, futur direc­ PHD U.S., conn. milieu semi-conducteurs, 2489 - Filiale (CA. 200 MF.) d'une société re­ teur général, exp. gestion industrielle domaine conception circuit et traitement signal. nommée Branche cartes à mémoire publiphones chimie, pétrole, pétrochimie ou soc. chauffage ur­ 2472 - Sté commerciale engrais et aliments bétail rech., adjoint au directeur de branche, un chef bain, distribution d'eau, exp. commerciale appré­ et produits chimiques rech. pour son D.G. res­ de service méthodes industrialisation, 35 ans ciée. min., anglais, exp. industrialisation grande série. ponsable études diverses, un(e) attaché(e) de 2504 - Grand groupe leader BTP rech. l'adjoint, direction, 24 ans min., anglais, allemand, pre­ 2490 - Premier groupe industriel franç. aérospa­ futur directeur informatique, 35 ans min., an­ mière exp. professionnelle appréciée. tial (CA. 25 Mds, 3.200 p.) rech., rattaché à délé­ glais, exp. informatique moderne chez gros utili­ 2473 - SSll spécialisée GPAO (CA. 5 MF, 6 p.) gation générale ressources humaines (35 p.) un sateur ou dans SSll projets complexes ; prati­ rech. un consultant, 28 ans min., exp. commer­ responsab le prospective ressources humai­ ques réseaux mini et micro-ordinateurs dans ciale SSCI. nes (poste à créer), 30 ans min ., exp. gestion société à plusieurs filiales. métiers et emploi, conn. micro-informatique ges­ 2474 - Paris-Provence - Grand groupe franç. 2508 - PRESENCE ASSURANCES, filiale AXA BTP rech. : tion. (CA. 20,5· Mds, 8.400 p.) rech. de jeunes ingé- . nieurs pour ses directions « Plan Contrôle de - pour Paris : un ingénieur responsable suivi 2492 - Chaîne de résidences grand standing Gestion» et «Systèmes d'information et Organi­ chantiers, 35 ans min., exp. direction chantiers rech. un responsable technique et financier, sation». ou agences, notions prix et gestion ; un ingé­ 30 ans env., formation architecture ou BTP + 35 ans nieur responsable travaux en galerie, gestion appréciée (suivi chantier, contrôle budgé­ 2509 - CEDICAM, filiale du Crédit Agricole rech. min., anglais apprécié , exp. prof. 10 ans techni­ taire), exp. 3/5 ans secteur similaire, conn. ges­ pour son département « Cartes » : que et animation ouvrages souterrains et gale­ tion. - un directeur de projet « systèmes de paie­ ries ... ; un ingénieur contrôle qualité, 27 ans ment », exp. monétique, encadrement équipe et min., exp. 3/ 10 ans dans BTP, par exemple bu­ 2493* - Importante société industrielle franç. in­ suivi grands projets ; reau de contrôle ; tern. (CA. 4 Mds, 7.000 p.) produits industriels - un chef de projet statistiques, form. école - pour Paris et Est de la France des direc­ grande série commercialisés pour nombre limité statistique, exp. analyses statistiques complexes teurs de travaux, 30 ans min., exp. resp. techni­ gros clients rech. son P.D.G., 45 ans min., an­ multicritères et rédactions dossiers. que grands chantiers BTP, béton précontraint. glais et allemand ou espagnol souhaités, exp. 2510 - Importante SSll rech. 1 / un directeur 2475 - Société anglaise domaine mémoires (stati­ D.G. ou P.D.G. société multinationale de plus des études ( 17 chefs de projet), 30 ans env. ques et dynamiques) rech. un ingénieur d'ap­ d'un Md. ; conn. problèmes gestion industrielle et exp. conduite grands projets ; 2 I un directeur plications, 25 ans min. , anglais. de sous-traitance France et étranger. agence, 40 ans env., exp. direction équipe el/ ou 2477 - La plus importante compagnie de trans­ 2496 - Société BTP (CA. 750 MF) filiale grand ingénieurs commerciaux SSll secteur financier, port franç. rech. pour la division « Management groupe, rech. le directeur de son département monétique, télématique; 3/ un responsable ac­ grands projets » de sa direction commerciale, un bâtiments industriels (CA. objectif 150 MF.), tivité DEC pour créer un département gde entre­ chef de projet commercial, formation compl. 35 ans min., exp. correspondante. prise, exp. commerciale environnement DEC. 59 LA JAUNE ET LA ROUGE, MA RS 1988 2512 - Groupement interprofessionnel (1.000 p.) 2527 - Soc. de service en ingénierie électron. 2460 - Muret-Toulouse - Le Groupe LACROIX, rech. pour commercialisation logiciel, l'informa­ (40 p.) rech . son directeur général, 35 ans, spécialiste produits pyrotechniques rech . pour le tion et liaison adhérents, un responsable exp. réussie 5 ans dans poste similaire. service « Etudes et Recherches » de sa division commercial, 28 ans min., exp. commerciale contremesures, un ingénieur débutant ou 1'0 2528* - Groupe industriel franç. importan1 rech. 3 ans, si possible vente logiciels professionnels. exp., conn. de base dans chimie, thermique, op­ un camarade, directeur d'un grand département tique visible et infrarouge, électromagnétisme et 2513 - DARTY rech. pour assurer conseil auprès (biens équipement lourds, technologies de pointe, radar, ou acoustique sous-marine et sonars. structures décentralisées, un ingénieur spécia­ 1.500 p.), anglais, au1re langue appréciée, exp. liste IBM, 28 ans min., anglais, exp. 3 ans dans de production et d'un centre profit, pratique né­ 2476 - Lille - Groupe privé et indépendant ingé­ architectures systèmes information décentralisée, gociations haut niveau, relations sociales, 40 ans nierie générale rech ., rattaché au D.G., le direc­ environnement IBM 36, pratique IBM 38 appré­ min. teur régional Nord-Picardie, 35 ans env., an­ ciée. glais, exp. diversifiée (ingénierie, in dustrie, 2529 - Soc. multinationale franç. secteur électro­ services, conseil. .. ). 2514 - ELF AQUITAINE rech. un jeune cama­ nique (CA. 15 Mds) rech. un consultant interne rade pour sa direction commerce internatio­ en ·organisation, 32 ans min., exp. mini 5 ans 2479 - Centre France - Leader mondial acces­ nale (achat et vente brut ou raffiné marché cabinet intern. consultant ou service organisation soires automobiles rech. pour études de mécani­ intern.) grande entreprise. sation un ingénieur de B.E., chef de projet, 30 ans exp. projets machines spéciales. 2515 - Groupe US photopiles solaires destination civile et militaire rech. le directeur du centre de 2482* - Metz - Filiale multinationale de services profit France, exportation Afrique et Moyen­ industriels (CA. 400 MF., 1.500 p.) rech. son di­ Orient, 30 ans min., anglais, exp. ventes techni­ recteur général branche industrielle France, ques civile et militaire. 37 ans min., anglais, form. gestion, exp. direction centre profit industriel important : conn. sidérur­ gie souhaitée. Des Américains, diplômés de grandes universi­ tés, avec permis de travail, font fréquemment 2494 - Grande Ville Universitaire - Groupe des stages en France allant jusqu'à 2 ans. Ils franç. intern. (CA. 5 Mds) agro-alimentaire et pa­ sont envoyés par la Chambre de Commerce rachimie rech. pour son service logistique française de New York. Pour des traitements ( 120 p.), son futur responsable service trans­ très faibles, vous pourriez les accueillir afin ports, 27 ans min., form. commerciale, anglais, d'améliorer vos technologies, tisser des liens espagnol souh., exp. prof. dans industrie ou soc. avec les U.S.A., etc. conseil en logistique, compétence transport mari­ Se renseigner auprès de l'A.C.T.l.M. time et routier : conn. procédures export et infor­ Tél. 43.59.97.41. matique. 2495 - Toulouse - SSll (CA. 45 MF., 100 p.) 2516 - Grand conseil direction rech. consultant spécialisée outils génie logiciel, informatique in­ gestion et production, 26 ans min., exp. pro­ dustrielle, rech. son responsable marketing ; duction entreprise ou cabinet conseil système évolution possible. gestion production. 2505 - Grande Ville Universitaire Ouest - Fi­ 2517 - Organisme financier rech. un ingénieur liale biens équipement lourds utilisant électron. débutant, une langue, form . économie, finances. (CA. 500 MF., 250 p.) d'un grand groupe US, rech., membre comité de direction, le directeur 2518 - Fil. fran. (1.000 p.) soc. intern. réputée, qualité, 28 ans min., anglais, form. mécanique, secteur produits alimentaires grande consomma­ 0 exp. industrielle 5 ans ; conn. fonction. tion, rech. son directeur des relations humai­ R } Province nes, 35 ans min., anglais, autre langue appré­ 2506 - Métropole Ouest Atlantique - Filiale 2436 - Nantes - SSll réseau Banques Populaires ciée, généraliste exp. relations humaines. biens équipement lourds mécanique utilisant élec­ (GCI Informatique) rech. un ingénieur de tronique (CA. 350 MF., 250 p. ) d'un imp. groupe 2519 - lmp. groupe franç. services et ingénierie conception applications informatiques ban­ US, rech., membre comité direction, son direc­ informatique rech. son directeur des opérations caires, 30 ans min., exp. organisation et infor­ teur systèmes information (6 p.), 28 ans min., commerciales, 40 ans env., exp. stratégie matique bancaire. anglais, exp. informatique à dominante indus­ commerciale et animation réseaux importants ac­ 2440 - Toulouse - Direction organisation et in­ trielle dans ambiance intern., pratique IBM et quise chez constructeur, SSll ou Soc. secteur formatiq ue importante société industrielle intern. BULL. G. P. à grande force vente. rech. des ingénieurs calcul scientifique, form. 2507 - Lyon - Grande entreprise leader mondial 2520* - Etablissement financier, lié à gd groupe mathématiques appliquées (analyse numérique). secteur, recherche pour études calculateurs spé­ industriel rech. un spécialiste acquisitions et 2441 - Province - Leader mondial constructions cifiques embarqués, un chef de projet architec­ transmissions d'entreprises, exp. et compéten­ métalliques rech. son futur chef bureau études, ture calculateur process temps réel (8 p.), ces en acquisitions d'entreprises, en fiscalité et 27 ans min. , exp. bureau études, conception et exp. 3/ 10 ans. en financement. préparation : conn. rés istance matériaux chau­ 2521 - Proche Poitiers - Société équipements 2522 - Groupe SSll internationales (CA. 1 Md) dronnerie, métallurgie, informatique et CFAO. électromécaniques haut de gamme fabriqués sur en regroupement sociétés rech. un directeur de 2442 - Rhône-Alpes-Méditerranée - Grand devis (CA. 100 MF.) filiale société (CA. 1 Md.) division réseaux RNIS, 40 ans min., anglais, groupe installations électriques rech. rattaché au appartenant à un grand groupe franç. internatio­ exp. resp. grands projets ingénierie informatique. D.G., un directeur opérationnel régional (1 /3 nal, rech. son directeur commercial (25 p.) 2523 - Soc. franç. distribution produits chimiques France), 35 ans min ., exp. installations électri­ 30 ans min. , anglais, autre langue souh., exp. né­ industriels rech. un responsable division, ques. gociations commerciales biens équipement ou in­ 35 ans min ., anglais, form. chimie, exp. entre­ génierie. 2448 - Rhône-Alpes - Soc. ingénierie et entre­ prise chimie ; conn. secteurs pharmacie, cosméti­ prise générale rech. son directeur des achats, que et alimentation. 35 ans min., anglais, exp. passation marchés in­ 3°} Étranger 2524 - Banque filiale d'un groupe financier génierie ou BTP. rech. 1I un responsable suivi bourse, an­ 2461 - Kinshasa - LE MINISTERE DU PLAN 2451 - Lyon - Constructeur matériel ferroviaire glais, exp. 5 ans département bourse ; 2 I un DU ZAIRE rech . pour mission de 5 ans un direc­ rech . le responsable des études thermiques responsable du back office titres (40 Mds), teur de projet - expert planification, formation (évacuation calories composants et systèmes anglais, exp. correspondante. économique et financière, exp. 10 ans dans ana­ électroniques), 4 ingénieurs, 4 techniciens exp. lyse d'évaluations économiques et financières de 2525 - Filiale franç. (CA. 400 MF., 200 p.) spé­ 4110 ans thermique en milieu électronique. projets dans le tiers-monde, et de direction cialités ch imiques, d'un groupe chimique intern. 2454 - Saint-Quentin - UNELEC - (CA. équipe haut niveau. rech. son directeur commercial, futur D.G. , 300 MF., 800 p.), filiale ALSTHOM, rech. · 1 I un 34 ans min., anglais, allemand souh. , form. 2483 - Djedda - Grand groupe ind. franç. rech. ingénieur produit, 30 ans min. , anglais, exp. chimie, MBA, exp. commerciale e1 industrielle pour sa filiale en Arabie Saoudite, secteur mi li­ B. E. : 2 / un ingénieur technico-commercial chimie. taire, un directeur général adjoint et un export, 25 ans mi n., allemand, anglais souh ., contrôleur de gestion, futur Directeur adminis­ 2526 - PME développ. rapide (CA. 100 MF) cré­ première exp. commerciale: 3 / un jeune ingé­ tratif et financier, anglais. neaux pointus de services à la distribution rech. nieur études et développement, 25 ans min., son directeur général, 35 ans min. , anglais, anglais, déb. ou première exp. développ. produits 2511 - Barcelone - Grand groupe de service in­ exp. de direction entreprise croissance rapide : moyenne série : conn. informatique industrielle et formatique européen (CA. 1 Md., 2.500 p.) rech. 60 conn. distribution appréciée. scientifique. son responsable commercial, 28 ans min., es- LA JAUNE ET LA ROUG E. MAR S 1988 pagnol, exp. conduite projets environnement 4454 - X 54, formation informatique, anglais, 4480 - X 73, ENSPM, anglais, expér. opération­ grands systèmes, pratique commerciale ingénierie exp. de responsabilités diverses haut niveau, so­ nelle, puis de "corporate planning" groupe impor­ de projets complexes et consulting. ciétés multinationales domaine informatique tant, rech. poste de responsabilité. (construéteur et SSll) rech. poste de responsabi­ 4481 - X 78, Ponts civil, anglais, DEA analyse lité ou de consultant (associé ou vacataire). numérique, thèse 3• cycle optimisation automatis­ ENTREPRISES 4457 - X 40 ans, anglais, exp. responsabilités su­ mes, rech. poste d'ingénieur calcul scientifique périeures, commercial, technique et marketing, ou systèmes automatismes. secteur informatique France et USA, rech. poste 4482 - X 79, Ponts civi l, M.Sc. Berkeley, exp. Vous désirez vendre, acheter, créer une entre­ de responsabilité ou d'associé dans SSll. prise .. industrielle et bancaire d'évaluation financière de 4459 - X 37 ans dont 1 de DEA maths, 2 de grands projets, rech . poste de responsabilité ou Le groupe X-ENTREPRENEUR peut vous ai­ Doctorat Informatique, 13 de pratique et conseil de conseil. der. Il dispose d'opportunités, régulièrement re­ informatique, approfondis dans domaines scienti­ nouvelées, d'entreprises à céder. 4483 - X 63, ENSTA (mécanique), anglais cou­ fique, recherche et mise en place centre de cal­ rant, allemand, espagnol, exp. de direction divi­ Il opère en concertation avec les principaux cul et systèmes informatiques, conception et réa­ sion autonome (études, développement, fabrica­ clubs de repreneurs d'affaires issus des gran­ lisation de logiciels, parlant anglais, propose son tion, commercial) équipements complexes petite des écoles. expérience à équipe de haut niveau technique et série, rech. poste de responsabilité. Pour tous renseignements, s'adresser à J.J. relationnel. THAREL (47), tél. : (1) 46.33.44.1 1. 4484 - X 71, Ponts civil , anglais, exp. consultant 4460 - X 35 ans, longue exp. de responsabilité stratégie d'entreprise, rech. poste de conseil. production, marketing et chantier, rech. poste de responsabilité dans « relations humaines ». 4485 - X 60, anglais, formation informatique, DEMANDES "master" productique, exp. d'informatique indus­ 4461 - X 33 ans, anglais, allemand, japonais, trielle et scientifique, direction département DE SITUATION exp. stratégie et commerce international (Japon, CFAO, responsable R et D productique (roboti­ Corée, Taïwan) rech. poste de responsabilité à Insertions gratuites que, systèmes flexibles, assemblage automatisé) dominante stratégique dans banque, société rech . poste de responsabilité. 4051 - X 47, Professeur d'Université aux États• commerciale ou consultant à Tokyo. Unis donnerait cours de mathématiq ues tous ni­ 4486 - X 40 ans, Sup. Aéro., anglais, allemand, 4462 - X 79, docteur chimie organique, anglais, veaux à Paris. expér. de direction commerciale et internationale exp. de responsable recherche en chimie organi­ biens équipement haute technologie, rech. poste 4056 - X 47, Universitaire aux États-Unis, en que, physico-chimie, pratique utilisation CAO et de responsabilité. France pour un an, rech . travail à temps partiel. RMN, rech. poste de responsabilité. 4488 - X 34 ans, ENSPM, anglais, exp. opéra­ 4258 - X 56, anglais, expér. de directeur d'affai­ 4463 - X 77, Mines, allemand, anglais, exp. tech­ tionnelle, puis de développement système expert res et de programmes, secteur hautes technolo­ nico-commerciale gros équipements et ensem­ en acquisition numérique, rech. poste de respon­ gies et de services logistiques et S.A.V., rech. bles industriels France et international, rech. sabilité. poste de responsabilité, de missions à temps poste de responsabilité. partiel ou de conseil. 4489 - X 7 4, Ponts civil, exp. analyste et utilisa­ 4464 - X 50, G.M ., Génie atomique, anglais, exp. tion informatique correspondante, domaine ges­ 4279 - X 52, Commissariat Marine, expér. de de direction approvisionnements industriels, rech. tion entreprise et mise en œuvre logistique distri­ conseil en organisation et intervention dans en­ poste de responsabilité correspondant. treprise en difficulté en vue redressement et de bution, rech. poste de responsabilité. 4465 - X 77 , Ponts civil, Docteur ingénieur ana­ secrétaire général (direction administrative et fi­ 4490 - X 35 ans, ENSTA, expér. de responsable lyse numérique, anglais, expérience de calculs et nancière) de PME, rech. poste de responsabilité R et D automatisme et contrôle, rech. poste de informatique scientifiques pour Bureau d'Études correspondante dans entreprise, ou consu ltant responsabilité. dans société de conseil en organisation. (calcul de structures, mécanique des solides/flui­ des, méthodes numériques, éléments finis, diffé­ 4491 - X 79, Ponts civil, M. Sc. Berkeley, expér. 4346 - X 42 ans, expér. banque d'affaires, res­ rences finies,. .. ) recherche poste de responsabi­ de responsable de développement et promotion ponsabilité holding haut niveau et redressement lité. de produits industriels haute technologie, rech . situation difficile, diversification et gestion de tré­ poste de responsabilité. sorerie y compris internationale, actuellement gé­ 4466 - X 36 ans, ENSAE, anglais, exp. de res­ ra nt société financière à l'étranger, cherche poste ponsabilité études économiques grand groupe et 4492 - X 63, ENSTA, anglais courant, allemand, de responsabilité analogue à Paris. d'audit grand groupe, rech. poste de responsabi­ expér. de centres d'essais et mise en œuvre pro­ lité. grammes spatiaux et de direction de program­ 4376 - X 63, anglais, expér. mise en œuvre infor­ mes, rech. poste de responsabilité. matique pour études et gestion grands projets 4467 - X 76, INSEAD, anglais, exp. banque d'af­ faires (études, financement, rapprochement d'en­ dans importante entreprise, puis de responsable 4493 - X 37 ans, anglais, allemand, russe, expér. treprise ... ) et direction PME industrielle, rech. département dans SSll, rech. poste de responsa­ de spécialiste haut de bilan dans important orga­ de responsabilité. bilité. poste nisme financier, bonne connaissance administra­ 4394 - X 37 ans, ENPC, M. Sc. Berkeley, an­ 4468 - X 73, ENGREF Corps, en poste équ ipe­ tion, rech. poste de responsabilité financière. ment, expér. T.P. et domaine de l'eau, rech. glais, exp. 1O ans responsable études et mise en X 61, 23 ans dans une grande entreprise poste de responsabilité. 4494 - œuvre projets aéroportuaires, et de résident r.es­ de construction : calcul des structures, poste en ponsable exécution des contrats Etranger, rech. 4469 - X 7 4, Ponts, anglais, expér. chef de agence, chantiers France et étranger, mise à prix poste de responsabilité. groupe produits grand public (CA. 200 MF) dans des marchés. Depuis 7 ans dans les affaires 4414 - X 57 , Ponts civil, anglais, longue pratique société internationale leader, responsable contractuelles et contentieuses, rech. poste de informatique scientifique et de gestion, d'élabora­ commercial et politique marketing et publicité responsabilité. tion de logiciels applications techniques diverses, (budget 50 MF. dont 2/ 3 medias) rech. poste de 4495 - X 29 ans, ENST, anglais, allemand, expér. expérience d'enseignement correspondante et de responsabilité dans société grand public (distribu­ de responsabilité études systèmes électroniques conseil, rech. poste de responsabilité ou de tion, hôtellerie, publicité, audiovisuel ). • professionnels complexes, rech. poste de respon­ conseil. X 72, exp. dans l'assurance et les pro­ 4470 - sabilité. 4429 - X 68, ENSPM , anglais, exp. de produits duits financiers rech. poste de responsabilité. 4496 - X 39 ans, ISA, anglais, espagnol courant, industrie lourde process et de R et D process 4471 - X 58 ans, G.M., anglais, exp. négociation expér. audit, direction financière, conseil dans bio-technologie, rech. poste de responsabilité. contrats équipements lourds International rech. groupes internationaux, rech. nouvelle ouverture poste de responsabilité. 4432 - X 51, exp. Commerce International et professionnelle région Sud, Rhône-Alpes ou Marketing cherche vacations enseignement for­ 4473 - X 75, MS, anglais, exp. d'études de simu­ étranger. mation. lation industriel le, puis de responsable d'unité de 4497 - X 71 , cadre de direction dans SSll de X 56 , anglais courant, notions italien, alle­ production (services méthodes, qualité, lance­ 4437 - permier plan, cherche poste de responsabilité. mand, exp. consultant et de responsable forma­ ment et ordonnancement) et du service sécurité d'établissement, rech. poste de responsabilité. tion en informatique de gestion (bases de don­ 4498 - X 63, ENST A, ang lais courant, allemand, nées relat ion nell es, télé-traitement, utilisation 4475 - X 72 , Ponts civil, anglais, expér. respon­ expér. de responsabilités fonctionnelles et opéra­ micro-informatique), rech . poste de responsabilité sable service CAO (Euclid) rech. poste de res­ tionnelles industrielles et de direction de dévelop­ ou consultant. ponsable études ou de conseil dans domaine. pement industriel régiona l, rech. poste de respon­ sabilité. 4449 - X 4 7 ans, Armement, anglais, exp. direc­ 4478 - X 71, Ponts civil, anglais, expér. de res­ tion d'équipes de conseil en organisation et infor­ ponsable de projets construction grands ensem­ 4499 - X 25 ans, Sup. Aéro., allemand, anglais, matique de gestion (générale et industrielle) rech . bles à l'internationa l, et de représentant B.T.P. à rech. activité bureau d'études, domaine aéronau­ poste de responsabilité. l'étranger, rech. poste de responsabilité. tique ou spatial. 61 LA JAUNE ET LA ROUGE, MARS 1988 4500 - X 68, Ponts, DES économie, anglais, ex­ 4515 - Camarade (47) établi depuis 30 ans aux 4527 - X 79, ENST option image et son, anglais, pér. opérationnelle et de direction administrative U.S.A., grande expér. de la vie économique amé­ allemand scolaire, exp. d'études et de responsa­ et financière industrie biens équipement, connais­ ricaine, recherche collaboration avec sociétés dé­ ble d'équipes systèmes informatiques, électroni­ sance administration, rech. poste de responsabi­ sirant disposer d'un correspondant de confiance que et imagerie, rech. poste de responsabilité. lité. à New York ou côte Est des États-Unis. 4528 - X 79, ENST (Informatique), anglais, russe, 4501 - X 81, ENSAE (statistiques), sciences Po., 4516 - X 62, anglais, notions allemand, ISA. exp. exp. logiciel de base et systèmes d'exploitation allemand, anglais, expér. nouveaux produits fi­ de direction commerciale et marketing trans­ rech. poste haut niveau technique. nanciers, cherche poste de responsabilité. ports, puis d'organisation et transports routiers et 4502 - X 67, ENST, anglais, espagnol, expér. mi­ de direction société location voitures, rech. poste 4529 - X 42 ans, D. ès Sc. Physiques (Génie cro-informatique temps réel, et de responsable de responsabilité. Chim., Informatique), expér. chantiers équipe études logiciels intégrés sur matériels pro­ France/étranger, direction usine R et D domaine fessionnels spécifiques, cherche poste de respon­ 4517 - X 80, Ponts civil, anglais, exp. chantier et chimie lourde et matières plastiques, bon ges­ sabilité. bureau d'études génie civil, pratique micro-infor­ tionnaire hommes et matér., rech. poste de res­ matique domaine gestion, utilisation logiciels sta­ ponsabilité. 4503 - X 36 ans, anglais, espagnol. Expérience tistiques mathématiques SYST AT et ST A TITCF, marketing grande consommation, et de gestion rech. poste de responsabilité ou de conseil. 4530 - X 63, anglais, expériences : Direction Gé­ stratégique (restructuration, développement, ac­ nérale, Direction Financière, Contrôle de Gestion, quisition) dans entreprise diversifiée, recherche 4519 - X 32 ans, anglais, espagnol, docteur ès dans entreprises des secteurs de l'instrumenta­ poste de responsabilité. sciences Physiques, exp. recherche appliquée, tion et de l'équipement pour l'automobile et utilisation informatique scientifique micro et gros 4505 - Camarade, M.S. 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