Maurice Steger Franz Liszt
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TELEMANN BLOCKFLÖTEN-WERKE SUITES & CONCERTO for recorder & orchestra pour flûte à bec et orchestre MAURICE STEGER FRANZ LISZT GEORG PHILIPP TELEMANN (1681-1767) Suite a-moll / la mineur / A minor TWV 55:a2 Ouvertüre C-dur “Hamburger Ebb und Flut” für Altblockflöte, Streicher und Basso continuo Ut majeur / C major TWV 55:C3 pour flûte à bec alto, cordes et basse continue für 2 Traversflöten, 2 Altblockflöten, 2 Oboen, Fagott, Streicher und for treble recorder, strings and basso continuo Basso continuo / pour 2 flûtes traversières, 2 flûtes à bec alto, 1 | Ouverture 9’11 2 hautbois, basson, cordes et basse continue / for 2 transverse flutes, 2 treble recorders, 2 oboes, bassoon, strings and basso continuo 2 | Les Plaisirs 2’47 12 | Grave 9’27 3 | Air à l’Italien 6’57 13 | Sarabande. Die schlafende Thetis / Thétis s’endort / Thetis asleep 2’53 4 | Menuett 1 / Menuett 2 2’39 14 | Bourrée. Die erwachende Thetis / Thétis s’éveille / Thetis awakening 2’05 5 | Réjouissance 2’12 15 | Loure. Der verliebte Neptunus / Neptune amoureux / Neptune in love 1’37 6 | Passepied 1 / Passepied 2 1’34 16 | Gavotte. Die spielenden Najaden / Le jeu des Naïades / Naiads at play 0’34 7 | Polonoise 3’14 17 | Harlekinade. Der scherzende Tritonus / Les plaisanteries de Triton 1’15 Triton making merry Concerto C-dur / Ut majeur / C major TWV 51:C1 18 | Der stürmende Aeolus / Le violent Éole / Blustery Aeolus 2’06 für Altblockflöte, Streicher und Cembalo pour flûte à bec alto, cordes et clavecin 19 | Menuet. Der angenehme Zephir / Le doux Zéphyr / Pleasant Zephyrus 1’53 for treble recorder, strings and harpsichord 20 | Gigue. Ebbe und Flut / La marée / Ebb and Flow 1’09 8 | Allegretto 3’28 21 | Canarie. Die lustigen Bootsleute / Les joyeux marins / Jolly sailors 1’29 9 | Allegro 3’27 10 | Andante 4’27 11 | Tempo di Minuet 4’45 Flûte à bec solo Maurice Steger (1-11) AKADEMIE FÜR ALTE MUSIK BERLIN ers 1 violons et direction Stephan Mai (1-11), Georg Kallweit (12-21) Violons Kerstin Erben, Edburg Forck, Barbara Halfter Uta Peters, Midori Seiler, Dörte Wetzel Altos Anja Graewel, Sabine Fehlandt, Clemens Nuszbaumer Violoncelle Jan Freiheit Contrebasse Walter Rumer Clavecin Raphael Alpermann Luth Björn Colell Flûtes traversières Christoph Huntgeburth, Marion Hofmockel Flûtes à bec (12-21) Maurice Steger, Xenia Löffler Hautbois Xenia Löffler, Michael Bosch Basson Christian Beuse 3 “La grâce et l’ingéniosité” concert, puis maître de chapelle (de 1708 à 1712), la ville d’Empire de Francfort-sur-le-Main, qui l’employa de 1712 à 1721 en tant que maître La musique instrumentale allemande du début du xviiie siècle subit de chapelle de la ville, puis la ville de Hambourg, où il fut pendant manifestement une double influence française et italienne : à bien plus de quarante-cinq ans directeur de la musique des églises de la considérer les innombrables ouvertures, majestueuses, élégantes et ville et Cantor au Johanneum. suivies de danses – à l’instar des modèles forgés par Jean-Baptiste Lully Durant toutes ces années, Telemann écrivit non seulement plusieurs – ou les brillants concertos écrits dans la manière d’Antonio Vivaldi, cycles de cantates d’église, mais aussi d’innombrables œuvres on serait parfois tenté de croire que les compositeurs allemands de instrumentales, parmi lesquelles des centaines de concertos et l’époque avaient littéralement perdu leur style propre. Rien ne serait d’ouvertures. Malgré des pertes importantes, bon nombre de ces pourtant plus faux. De grands maîtres comme Georg Philipp Telemann compositions purent être conservées, même si toutes, et de loin, surent trouver comment combiner entre eux les avantages des styles n’ont pas encore été inventoriées. Ce sont quelques-unes des plus importés et les mêler à cette “polyphonie savante et studieuse” belles pièces qui sont présentées ici. en laquelle on voyait depuis longtemps la plus grande qualité de la musique allemande. Délaissée par les compositeurs de la jeune L’ouverture [Suite] en la mineur pour flûte à bec, cordes et basse génération (ceux qui commencèrent à être actifs à partir de 1700) continue, a sans doute été composée entre 1710 et 1715. Elle compte en raison de son indolence rythmique et de sa pauvreté mélodique, ainsi parmi les premiers témoignages de cette forme hybride qu’est cette écriture connut pourtant, grâce aux stimulations venues de l’ouverture concertante, développée en Allemagne – peut-être par France et d’Italie, un renouveau certain et gagna une fraîcheur tout à Telemann lui-même – et qui réunit des éléments du concerto italien fait inédite, tandis que les styles français et italien, parfois pratiqués et des modèles formels et stylistiques issus de la suite d’orchestre avec trop d’insouciance par leurs inventeurs, atteignirent sous la française. L’envie d’expérimenter est palpable dans chacun des plume des compositeurs allemands une profondeur qui ne manqua mouvements. La technique de la ritournelle appliquée à la partie pas de susciter l’étonnement des nations voisines. médiane de l’ouverture lui confère davantage de poids que ce n’est Les œuvres de Georg Philipp Telemann rassemblées sur le présent CD le cas dans les modèles français. Les mouvements de danse qui lui sont un bon témoignage de ce style hybride fait d’éléments français, succèdent font, eux aussi, l’objet d’une redéfinition, dans la forme italiens et allemands. Elles ont probablement toutes été composées aussi bien que dans les idées qu’ils véhiculent, grâce à l’introduction entre 1705 et 1725 et s’adressent, compte tenu de leurs exigences d’éléments concertants. Le centre de l’œuvre est constitué d’une techniques et musicales, non à des amateurs mais aux virtuoses des grande aria da capo instrumentale qualifiée d’“air italien”, dans chapelles professionnelles et à leurs auditeurs initiés. Dans la vie laquelle la flûte à bec soliste peut se donner des airs de diva. de Telemann, cette époque est celle de la fulgurante ascension qui le mena des fonctions de maître de chapelle de la petite résidence D’un point de vue formel, le concerto en Ut majeur pour flûte à bec, comtale de Sorau à celles de directeur de la musique de la ville cordes et basse continue, est diamétralement opposé à l’ouverture à hanséatique de Hambourg – ce qui lui permit d’asseoir sa réputation la française en la mineur. La maturité du style italien et les éléments dans toute l’Allemagne. Les étapes de ce parcours professionnel typiquement galants permettent de situer sa composition vers 1720, avaient été la cour d’Eisenach, où il fut successivement maître de voire plus tard. Comme de nombreux concertos de Telemann, celui- 4 français ci comprend quatre mouvements et suit donc le modèle formel le 6 avril 1723. Les attributions de cette organisation étaient, entre de la sonata da chiesa. Dans les idées aussi, Telemann parvient à autres, la défense de la navigation ainsi que la surveillance du port et conserver une subtilité plus familière à la musique de chambre, en des opérations de lamanage. Avec sa palette presque infinie d’effets dépit des grandes exigences musicales et techniques qu’il pose à musicaux et de timbres, l’œuvre de Telemann livre une saisissante la partie soliste. L’intégration d’éléments issus du style français est illustration du majestueux mugissement de l’océan et des divinités particulièrement sensible dans le final dansant. Ce concerto, qui se antiques qui l’habitent. Le déferlement des vagues et leur retrait y sont distingue par une belle sonorité et dont la mélodie se retient aisément, présentés sous un jour exclusivement bienveillant, les mouvements illustre ainsi parfaitement cette “fusion des goûts” qu’appréciaient de la marée symbolisant l’aisance, la sécurité et la puissance. La ville- tant les théoriciens allemands de la musique au xviiie siècle. état est sous la protection de dieux aux qualités toutes humaines. Manifestement, les habitants de la ville apprécièrent beaucoup cet Quant à l’ouverture en Ut majeur, que des sources contemporaines accompagnement musical de leur banquet festif : l’un des articles intitulent aussi Ouverture aquatique, Musica maritima ou encore relatant l’événement dans les journaux vante en effet non seulement Marée montante et descendante à Hambourg, c’est sans doute l’une “la grâce et l’ingéniosité” de l’œuvre, mais souligne aussi que lors de des œuvres orchestrales les plus mûres et les plus grandioses que son exécution, “elle fit grande impression et se révéla particulièrement Telemann ait jamais écrites. Les articles parus à l’époque dans les appropriée aux circonstances”. journaux hambourgeois fournissent une mine de renseignements sur Peter Wollny les circonstances de sa composition : elle faisait partie de la musique Traduction : Elisabeth Rothmund écrite par Telemann pour le centenaire de l’amirauté de Hambourg 5 français ‘Charm and ingenuity’ forty-five years as musical director of the city’s main churches and Kantor at the Johanneum. In add ition to several complete annual German instrumental music of the early eighteenth century was cycles of church cantatas, Telemann produced in these years a scarcely decisively shaped by influences from France and Italy. When one conceivable quantity of instrumental works, evidently including surveys the innumerable splendid and elegant overtures with hundreds of concertos and overture-suites. Despite considerable appended dance movements modelled on Jean-Baptiste Lully and losses, an impressive body of works has survived, which is still far brilliant concertos in the style of Antonio Vivaldi, it may sometimes look from fully explored. Some of his finest compositions are presented in as if German composers of this period had lost their individual voice. this programme. But this was by no means the case. Such masters as Georg Philipp Telemann found ways and means to blend the assets of the imported The Suite in A minor for recorder, strings and basso continuo must styles and to combine them with that ‘learned and industrious have been written between 1710 and 1715.