UNIVERSITE D’ANTANAN ARIVO Faculté de Droit d’Economie de Gestion et de Sociologie Département Economie - Troisième Cycle Diplôme d’études supérieures spécialisées Multidisciplinaire en Gestion des Risques et des Catastrophes DMGRC Mémoire de fin d’ét udes pour l’obtention du Diplôme d’études supérieures spécialisées Multidisciplinaire en Gestion des Risques et des Catastrophes

chef deCas projet des localités – programme d’, SALOHI de LandTataho O’Lakeschef et d’ de, projet – programme SALOHI LandrégionVatovavyFitovinany O’Lakes

P présenté par : Elihanta Mira Constance RAKOTONDRANDRIA

Encadreur pédagogique : Monsieur Julien SALAVA

Docteur ès Sciences économiques

CERED

Encadreur professionnel: Monsie ur Haja Guy RANDRIANARISOA

Chef de projet du programme SALOHI

Land O’Lakes

29 Août 2011

1

2

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit d’Economie de Gestion et de Sociologie

Département Economie - Troisième Cycle

Diplôme d’études supérieures spécialisées Multidisciplinaire en Gestion des Risques et des Catastrophes

DMGRC

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme d’études supérieures spécialisées Multidisciplinaire en Gestion des Risques et des Catastrophes

chef de projet – programme SALOHI Land O’Lakeschef de projet – programmeCas des SALOHI localités Land d’Andemaka, O’Lakes de et d’Ambila, régionVatovavyFitovinany Présenté par : présenté par : Elihanta Mira Constance RAKOTONDRANDRIA

Encadreur pédagogique : Monsieur Julien SALAVA

Docteur ès Sciences économiques

CERED

Encadreur professionnel: Monsieur Haja Guy RANDRIANARISOA

Chef de projet du programme SALOHI

Land O’Lakes

3

DEDICACES

Je dédie le présent travail :

 A mes parents pour les efforts qu’ils ont consentis pour me guider sur le droit chemin de la réussite, pour le sens de la persévérance et l’esprit d’humilité qu’ils m’ont inculquée depuis mon plus jeune âge ;  A mon époux David J. ANDRIAMIARIMANANA pour sa compréhension, tous ses encouragements et son soutien tant moral que matériel ;  A mes enfants chéris Mélody et Richley pour leur courage et leur patience d’avoir supporté mon absence pendant la réalisation de mes études ;  A mes sœurs Sandra, Shina et Emmanuela, et mon frère Mickael pour leur preuve de confiance et leurs soutiens;  A ma belle famille pour toutes leurs affections ;  A ma tante MadameVoahirantsoaNirianaEdmondine pour toutes ses prières ;  A toute ma famille.

4

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier très chaleureusement à travers les présentes lignes, tous ceux qui ont, de près ou de loin, contribué à la réalisation de ce travail. Nos intentions vont particulièrement à :

 A notre directeur de formation pour son dévouement malgré ses lourdes responsabilités ;  A tout le corps enseignant pour la qualité de la formation reçue ;  A notre encadreur pédagogique pour les précieuses orientations et conseils qu’il nous a adressés ;  A notre encadreur professionnel pour les moyens mis en œuvre au déroulement des activités de recherche et pour son entière disponibilité ;  A toute l’équipe du programme SALOHI, particulièrement le personnel de Land O’Lakes à Antananarivo et à ;  Aux agents de terrain du programme SALOHI conduit par Land O’Lakes dans les localités d’Andemaka, de Tataho, d’Ambila et de dans la région VatovavyFitovinany, pour leurs précieux guides et pour la facilitation des collectes de données sur terrain ;  Aux services communaux de la commune rurale d’Andemaka pour les informations utiles à la réalisation de l’étude ;  Aux différentes organisations paysannes pour leur collaboration et pour leur confiance ;  A nos collègues pour la solidarité entretenue au sein de notre promotion tout au long de la formation ;  A nos parents, conjoint et enfants, sœurs et frère, ami(e)s, pour leur intérêt particulier à la réalisation du présent document.

A VOUS TOUTES ET A VOUS TOUS, NOUS REITERONS NOS SINCERES REMERCIEMENTS.

5

ACRONYMES

ADRA Adventist Development and Relief Agency

AUE Association des Usagers de l'Eau

AUP Association des Usagers des Pistes

AVEC Association Villageoise d'Epargne et de Crédit

BFV/SG BankyFampandrosoananyVarotra / Société Générale

BNGRC Bureau National de la Gestion des Risques et des Catastrophes

BNI/CL Banque Nationale de l'Industrie/Crédit Lyonnais

BOA Bank Of Africa

CARE Cooperative for Assistance and Relief Everywhere

CCGRC Comité Communal de la Gestion des Risques et des Catastrophes

CECAM Caisse d'Epargne et de Crédit Agriciole Mutuelle

CLGRC Comité Local de la Gestion des Risques et des Catastrophes

CRS Catholic Relief Services

CSA Comité de Services agricoles

DPMP Disaster Management and Mitigation Plan

FCE Fianarantsoa Côte-Est

FFP Food For Peace

FFS FeedFarmerSchool

GRC Gestion des Risques et des Catastrophes

INSTAT Institut National de la Statistique

KAFEMA KAFE Malagasy

KMS KaomininaMendrikaSalama

MT Mille Tonnes

ONG Organisation Non Gouvrenementale

PCD Plan Communal de Développement

6

PRD Plan Régional de Développement

RanoHp Rural Access to New Opportunities for Health and Prosperity

RN Route Nationale

SAF FJKM Sampan'nyFahasalamanaFiangonan'iJesoaKristyetoMadagasikara

Strengthening and Accessing Livelihoods Opportunities for Household SALOHI Impact

SAP Système d'Alerte Précoce

SO Strategic Objective

SOMAPALM Société Malgache pour le développement du Palmier

UNDMTP United Nations Disaster Management Training Program

UNISDR United Nations Intrenational Strategy For Disaster Reduction

USAID United States Agency for International Development

VCT Vivre Contre Travail

VSL Village Savings and Loans

VSLA Village Savings and Loans Association

7

LISTE DES TABLEAUX

Tableau N°1 : Liste des associations VSL rencontrées dans la zone d’étude 30

Tableau N°2 : Liste des groupes FFS rencontrés dans la zone d’étude 33

Tableau N°3 : Liste des AUP et des AUE rencontrées dans la zone d’étude 35

Tableau N°4 : Les formations reçues par les organisations paysannes 43

Tableau N°5 : Analyse de la durabilité des VSL et des FFS par le programme SALOHI 45

8

SOMMAIRE

INTRODUCTION 1

CHAPITRE I: 3

CADRAGE THEORIQUE 3

ET METHODOLOGIE ADOPTEE 3 I-1 La problématique 3 I-2 La clarification des concepts 7 I-3 La méthodologie adoptée 10

CHAPITRE II: 13

PRESENTATION DU PROGRAMME SALOHI ET DE LA ZONE D’ETUDE 13 II-1 La présentation du programme SALOHI 13 II-2 La présentation de la zone d’étude 16

CHAPITRE III: 28

PRESENTATION ET ANALYSE DES ORGANISATIONS PAYSANNES 28

APPUYEES PAR LE PROGRAMME SALOHI 28 III-1 Les organisations paysannes mises en place par le programme SALOHI 28 III-2 Les impacts des actions des organisations paysannes sur la réduction de l’insécurité alimentaire 37 III-3 L’analyse FFOM de la viabilité des organisations paysannes 39

CHAPITRE IV: 42

ANALYSE DES ACTIONS ET ESSAIS DE SOLUTIONS A LA PERENNISATION 42

DES ORGANISATIONS PAYSANNES 42 IV-1 Les actions du programme SALOHI sur les organisations paysannes 42 IV-2 Les limites des acteurs en matière de pérennisation 46 IV-3 Les orientations stratégiques pour la pérennisation des organisations paysannes 47

CONCLUSION 53

9

INTRODUCTION

Madagascar est un pays unique par la variété de ses ressources naturelles. Le pays est la quatrième plus grande île du monde. Il est classé parmi les trois premiers Hots spots écologiques dans le monde eu égard de ses biodiversités endémiques et aux dangers environnementaux qui menacent ses écorégions. Plus des trois quart de la population malgache vivent essentiellement de l’agriculture. Malgré les importants atouts du pays tant en ressources agricoles qu’en ressources halieutiques ou minières, et avec quelques années où les taux de croissance ont été élevés (de 1997 à la crise de 2002), plus de 77% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté 1 et le niveau de revenu par habitant est seulement de US $258 2 par an. Ce qui fait de l’un des pays les plus pauvres au monde exposé à un degré de vulnérabilité alarmante.

L’insécurité alimentaire est la forme la plus extrême de la vulnérabilité. Dans une analyse conduite par l’USAID, Madagascar a été évalué comme le second pays exposé à l’insécurité alimentaire 3. La malnutrition est omniprésente – un enfant sur deux, âgé de moins de cinq ans, souffre d’un retard de croissance, et sera victime des effets permanents et irréversibles de la malnutrition sa vie durant. 42 pour cent des enfants de moins de cinq ans souffrent d’insuffisance de poids et 90 pour cent des enfants âgés de 10-11 mois sont anémiques. 70% des ménages n’ont pas assez de nourriture pour manger à un moment ou à un autre de l’année 4. C’est pourquoi le droit à la nourriture n’est plus respecté et c’est là une situation qui doit interpeller tous les intervenants comprenant les organismes nationaux et internationaux.

Le programme SALOHI, conduit par Land O’Lakes, est l’une des réponses aux multiples défis aux problèmes d’insécurité alimentaire dans les régions de Vatovavy et du Sud Est de Madagascar. Il cible 98.500 ménages vulnérables (ou approximativement 492.500 personnes) vivant dans 120 communes rurales dans 21 districts et trois centres urbains se trouvant dans les parties Est et Sud du pays 5. Le choix de ces zones s’est effectué sur la base des données nutritionnelles, des indicateurs de niveau de pauvreté et de vulnérabilité aux désastres naturels, aussi bien que des synergies potentielles avec les autres acteurs de

1 Madagascar : analyse de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité (CFSVA), Juillet 2005, p. 11 2FMI press release 2005 3 UNDP. 2008. Human Development Report 2007/2008: Fighting Climate Change: Human Solidarity in a Divided World. 4 FANTA. 2008. Madagascar Food Security Programming Framework. p.3 5 Multi Year Assistance Program proposal, P.L. 480 Titre II, p. 2 1 développement. Les critères de sélection appliqués sont reflétés dans le Cadre de programmation de la sécurité alimentaire de l’USAID à Madagascar.

Dans ses stratégies, le projet SALOHI a opté pour l’approche participative en mettant en place des organisations paysannes, classées suivant le domaine d’intervention, associée à chaque objectif spécifique du projet. Ces organisations paysannes sont alors impliquées directement dans les activités entreprises en matière de santé-nutrition, de production agricole et de résilience communautaire. Notre étude est focalisée sur la pérennisation de ces organisations paysannes appuyées par le programme SALOHI en vue de la réduction de la vulnérabilité de la population en matière d’insécurité alimentaire de la zone cible. Le renforcement de capacité de ces organisations paysannes est un gage pour la pérennisation des impacts du projet. Elles doivent, en effet, être multipliées pour que les impacts soient généralisés afin de diminuer, voire même éradiquer, l’insécurité alimentaire de la zone cible.

Toutefois, la pérennisation des organisations paysannes ne doit pas seulement être l’affaire du projet mais doivent surtout se reposer sur la préoccupation des services communaux, de l’Etat et des organisations paysannes elles-mêmes. Tous ces acteurs ont leurs rôles spécifiques à jouer dans la lutte contre la vulnérabilité suivant le contexte de la zone et le type d’organisation.Ainsi, à partir du thème intitulé «REDUCTION DE L’INSECURITE

ALIMENTAIRE ET RENFORCEMENT DE CAPACITE DES ORGANISATIONS PAYSANNES

APPUYEES PAR LE PROGRAMME SALOHI, MIS EN ŒUVRE PAR LAND O’ LAKES, DANS LES

LOCALITES D’ANDEMAKA, DE TATAHO ET D’AMBILA DANS LA REGION VATOVAVY FITOVINANY ». Nous avons la modeste ambition de poser la problématique suivante : DANS QUELLES MESURES LE RENFORCEMENT DE CAPACITE DES ORGANISATIONS PAYSANNES POURRAIT-IL CONTRIBUER A LA REDUCTION DE L’INSECURITE ALIMENTAIRE? Pour répondre à cette question, nous avons structuré le document en quatre chapitres : le premier chapitre situe l’étude dans son cadre théorique et évoque la méthodologie adoptée ; le deuxième chapitre présente le projet SALOHI et ses zones d’intervention ; le troisième chapitre présente les organisations paysannes et porte une analyse sur leur durabilité ; et le dernier chapitre est consacré aux stratégies de renforcement de capacité des organisations paysannes et aux propositions à l’endroit des différents acteurs pour la viabilité et la pérennisation des organisations paysannes afin d’avoir des impacts effectifs et généralisés à long terme.

2

CHAPITRE I: CADRAGE THEORIQUE ET METHODOLOGIE ADOPTEE

Nous ne pouvons faire une analyse sur la pérennisation des organisations paysannes dans la zone d’étude, ni avancer des solutions à la réduction de l’insécurité alimentaire sans évoquer, préalablement, les raisons d’être de la recherche et ses contours théoriques. Pour cela, nous devons nous situer dans le contexte de l’étude tout en parlant des intérêts qui nous motivent à la réaliser. En outre, il nous est aussi nécessaire de clarifier quelques concepts de base qui nous aideront à comprendre les aboutissants de la recherche et du choix des zones d’étude. Dans ce premier chapitre, nous présenterons, également, la méthodologie adoptée dans la conduite de l’étude.

I-1 La problématique

L’observation des tendances en matière d’aide humanitaire, après l’avènement d’une catastrophe, révèle un certain espoir d’amélioration des conditions de vie des populations victimes. Avec les institutions étatiques, plusieurs ONG dont le Consortium du programme SALOHI, œuvrent pour réduire la vulnérabilité en matière d’insécurité alimentaire des populations dans 7 régions de la grande île, périodiquement, victimes d’aléa naturel. A travers ce programme, comment pouvons-nous réduire l’insécurité alimentaire et renforcer la capacité des organisations paysannes ?

I-1-1Contexte de l’étude

L’insécurité alimentaire est la forme la plus extrême des aspects multidimensionnels de la pauvreté qui touchent la population malgache. Le déficit alimentaire est aussi bien qualitatif que quantitatif ; une de ses manifestations est le retard de croissance dû à la malnutrition chronique dont souffrent 48% des enfants malgaches de moins de 3 ans 6. Le milieu rural, producteur de denrées vivrières, n’est pas à l’abri des difficultés alimentaires. Les causes, l’amplitude et la périodicité des déficits varient, cependant, selon les régions agro écologiques et les groupes sociaux. Dans certaines zones, ce sont les groupes à risque ayant des difficultés aux ressources, qui sont soumis à des difficultés de couverture de leurs besoins vitaux. L’accès inégal à la terre, par exemple, handicape les jeunes paysans ou les femmes chefs de

6Seecaline, 2004 3 famille. D’autres régions productrices de produits d’exportation, comme le café et la vanille, sont tributaires des fluctuations des marchés mondiaux. Les paysans qui consacrent une partie importante de leur temps et de leur activité aux cultures de rente, voient leur revenu monétaire réduit lors de la chute des cours internationaux et n’ont plus de ressources pour couvrir leurs achats complémentaires en produits de base. Enfin, les zones soumises à d’importants risques hydroclimatiques, comme les cyclones et l’inondation, connaissent des risques structurels d’insécurité alimentaire en raison de l’absence ou de la destruction des récoltes lors de la concrétisation du risque climatique ou agricole.

Ainsi, le programme SALOHI, dans ses stratégies, a mis en place plusieurs structures sous forme d’organisation paysanne pour faire participer les bénéficiaires aux actions de réduction de vulnérabilité par rapport à l’insécurité alimentaire. Le programme leur offre des formations techniques pour leurs exploitations et renforce leur capacité organisationnelle afin de garantir leur viabilité. La question que nous essaierons de répondre dans ce travail est : dans quelles mesures le renforcement de capacité des organisations paysannes pourrait-il contribuer à la réduction de l’insécurité alimentaire ?

I-1-2 Intérêt de l’étude

Depuis plusieurs années, plusieurs organismes nationaux et internationaux ont déjà œuvré pour la réduction de l’insécurité alimentaire dans les zones à risque de Madagascar. Chaque année, des actions d’aide humanitaire sont entreprises, même par des particuliers, aux populations victimes d’aléa naturel comme les cyclones. Les questions qui se posent sont :

- Pourquoi la malnutrition est encore omniprésente dans la plupart des ménages malgaches ? - pourquoi les zones à risque sont toujours aussi vulnérables aux aléas naturels malgré les différentes interventions effectuées dans ces zones?

A ces interrogations s’ajoute l’inquiétude liée à la stratégie de pérennisation adoptée par chaque projet et à son opérationnalisation. La stratégie de pérennisation d’un projet correspond-t-elle vraiment aux besoins et aux niveaux culturel, financier et intellectuel des bénéficiaires du projet?

4

Parlant particulièrement du programme SALOHI, sa stratégie de pérennisation s’appuie surtout sur le renforcement des capacités des organisations paysannes ainsi que sur leur souhait de continuer les activités au-delà de la fin du programme.

Face aux inquiétudes citées précédemment, nous sommes donc intéressés par l’analyse de l’effectivité des actions du programme au niveau des organisations paysannes en matière de pérennisation; les comportements que devraient adopter ces organisations communautaires pour bien fonctionner de façon autonome, même après le projet, pour que les avantages soient pérennes ; et les rôles et responsabilités que devraient tenir les services communaux ainsi que l’Etat pour pérenniser ces organisations paysannes.

Pour bien conduire notre étude, nous devons nous baser sur des hypothèses de travail qui nous aideront à répondre aux problématiques posés.

I-1-3Hypothèses de travail

Afin de voir quelles hypothèses nous allons poser dans cette étude, nous partons desdeux notions suivantes :

Notion (1) : Risque = Aléa x Vulnérabilité 7

Notion (2) : Risque = Aléa x (Vulnérabilité/capacité) 8

La notion (1) met en relation directe « Risque, Aléa et Vulnérabilité ». Elle montre que plus la probabilité de survenue d’un aléa est élevée, plus la population est vulnérable et plus le risque est élevé.

La notion (2) présente l’évolution de la notion du « risque » en incluant la « capacité » de la population victime dans sa détermination.

Comme un aléa naturel est un phénomène inévitable, alors le degré de vulnérabilité ne peut que dépendre de la capacité de la population à faire face aux risques ou à préparer l’avènement de l’aléa.

Dans le cadre de notre étude, l’aléa dont les populations doivent faire face est le cyclone qui engendre une inondation.

7 Building capacity for DRR, UNDMTP 8 UNISDR, 2009 5

Les risques sont représentés par la destruction des maisons, des cultures, des routes, ponts, barrages, etc et surtout par le nombre élevé de sinistrés, disparus, morts ou l’avènement des maladies telles que la diarrhée et le paludisme.

Ainsi, afin d’atténuer ces risques et réduire la vulnérabilité de ces populations victimes, il faut augmenter et renforcer les capacités de ces dernières à faire face aux aléas. Dans notre étude, nous suggérons que les actions de renforcement de capacité se font au niveau des organisations paysannes.

La présente étude part donc des deux postulats suivants:

- L’existence d’une dynamique locale, représentée par les organisations paysannes, constitue un gage pour la réplication du programme, afin de créer des effets à long terme et généralisés. - Le renforcement de capacité des organisations paysannes appuyées par le programme SALOHI assure un développement socio-économique de la zone cible. Ce qui conduit à la réduction de la vulnérabilité donc à la réduction de l’insécurité alimentaire.

Ces deux postulats supposent donc que la mise en place d’organisations paysannes et leur multiplication dans la zone cible sont les meilleures stratégies pour augmenter la capacité des populations à faire face aux risques et à réduire leur vulnérabilité. Par ailleurs, pour mieux comprendre les aboutissants de notre étude, cette dernière doit avoir des objectifs bien précis.

I-1-4Objectifs de l’étude

L’objectif global de la recherche est de contribuer à promouvoir le renforcement des capacités des organisations communautaires vu comme un moyen qui forge la dynamique locale et gage de durabilité des actions menées, assurant la réduction de la vulnérabilité de la zone cible.

De façon spécifique, les objectifs qui nous permettront d’infirmer ou de confirmer les hypothèses de recherche sont les suivants:

- analyser les organisations paysannes et voir comment les impacts de leur activité contribueraient à la réduction de la vulnérabilité de la population - voir les conditions de renforcement de capacité des organisations paysannes, liées aux actions du projet ou aux services communaux ou tout simplement aux comportements que doivent adopter les bénéficiaires du projet

6

L’analyse qui se fera à partir des éléments afférents à ces deux objectifs spécifiques nous permettra de dégager les tendances favorables à renforcer aux pratiques actuelles en matière de pérennisation et de proposer quelques approches de solutions.

Après la détermination des objectifs, il est nécessaire de définir quelques concepts de base sur lesquels repose notre étude.

I-2La clarification des concepts

Nous présenterons à ce niveau les concepts qui sous-tendront les bases de nos analyses ultérieures. Tous ces concepts sont englobés dans ce que nous appelons « Gestion des Risques et des Catastrophes » ou « GRC ».

I-2-1Gestion des Risques et des Catastrophes

La Gestion des Risques et des Catastrophes ou GRC est un processus de recours systématique aux directives, compétences opérationnelles, capacités et organisation administratives pour mettre en œuvre les politiques, stratégies et capacités de réponse appropriée en vue d’atténuer l’impact des aléas naturels et risques de catastrophes environnementales et technologiques qui leur sont liées 9.

I-2-2Aléa

C’est un évènement ou phénomène, rare ou extrême, qui survient dans l’environnement naturel ou l’environnement créé par l’homme, et affecte négativement la vie humaine, les biens ou les activités, au point de créer une catastrophe 10 .

On distingue trois types d’aléas :

- les aléas climatiques ou hydrométéorologiques : cyclones, tempêtes, inondations,… - les aléas géologiques : séismes, tsunami, glissement de terrain, éruption volcanique - aléas biologiques : épidémie humaine, infestation parasitaire/d’insectes (invasion acridienne, etc)

9 UNISDR, 2009 10 Mitigation des Catastrophes, UNDMTP, 1994 7

I-2-3Risque

Le risque, dans le domaine de la GRC, peut être défini comme étant les pertes attendues (perte de vie, blessure, dommages à la propriété, grave perturbation des activités économiques) causées par un phénomène particulier. Mais également, il exprime la probabilité d’une catastrophe ayant pour conséquence des pertes d’un niveau particulier 11 .

I-2-4Vulnérabilité

La vulnérabilité se définit comme étant les caractéristiques et les circonstances d’une communauté ou d’un système qui le rendent susceptible de sentir les effets d’un danger 12 .

La vulnérabilité est le degré auquel une communauté, une structure, un service ou une région géographique sont exposés à vraisemblablement subir des dommages ou des grandes perturbations sous l’impact d’’une catastrophe menaçante particulière, dommages dus à leur nature, à leur type de construction, et à leur proximité d’une zone dangereuse ou d’une région sujette aux catastrophes 13 .

La vulnérabilité est une tendance des choses à être endommagées par les aléas 14 .

La vulnérabilité est un concept dynamique qui combine la notion d’exposition aux risques et chocs, à la capacité d’un ménage ou d’un individu à y faire face. Elle apparaît comme une absence de sécurité et elle est inséparable de la notion de risques. Ces risques appartiennent à deux catégories : les risques collectifs touchant une communauté ou une région (dus aux catastrophes) et les risques individuels touchant spécifiquement un ménage (chocs individuels ou biologiques, tels que la rupture ou le décès).

I-2-5Capacité

La capacité est la combinaison de toutes les forces et de tous les moyens disponibles au sein d’une communauté, d’une société et d’une organisation qui peuvent être utilisés pour atteindre des objectifs fixés 15 .

11 Mitigation des catastrophes, UNDMTP, 1994 12 UNISDR 2009 13 Mitigation des catastrophes, UNDMTP, 1994 14 Evaluation des risques et de la vulnérabilité, UNDMTP 15 UNISDR 2009 8

La capacité des personnes, des organisations et des systèmes consiste à utiliser les compétences et les ressources disponibles à faire face et à gérer des conditions difficiles, des situations d’urgence et des catastrophes.

La capacité peut comprendre les infrastructures, les moyens matériels, les institutions, les capacités de la société à faire face ainsi que la connaissance humaine, les compétences et les attributs tels que les relations sociales, le leadership et le management. La capacité peut également avoir le sens d’aptitude.

I-2-6Sécurité alimentaire et insécurité alimentaire

La sécurité alimentaire peut se définir comme étant une « Situation caractérisée par le fait que toute la population a en tout temps un accès matériel et socio-économique garanti à des aliments sans danger et nutritifs, en quantité suffisante pour couvrir les besoins physiologiques, répondant à ses préférences alimentaires, et lui permettant une vie active et d’être en bonne santé »16 .

Il y a, généralement, deux aspects principaux de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (SAN) :

- D’une part, l’échelle globale nationale ou régionale dans laquelle on s’assure que les disponibilités (production locale et/ou importation) sont suffisantes pour satisfaire les besoins de base (calories, protéines, etc) de la population du pays ou de la région. - D’autre part, l’échelle familiale ou individuelle où la SAN signifie que chaque famille dispose réellement des aliments nécessaires à sa santé et à sa reproduction

On associe souvent la première dimension aux objectifs de disponibilité et de stabilité des approvisionnements. La deuxième dimension est davantage liée à l’ accessibilité des ménages aux ressources, à l’ utilisation des aliments et à leur qualité nutritionnelle. L’accessibilité est un élément complexe car elle dépend des facteurs physiques (routes, marché, moyens de transport, etc) ; mais aussi de facteurs économiques et surtout des conditions d’accès au marché, intégrant le critère essentiel du pouvoir d’achat des populations.

L’insécurité alimentaire est une situation qui existe lorsque les personnes n'ont pas un accès sûr à des denrées alimentaires sûres et nutritives en quantité suffisantes qui garantiront une

16 FAO, 2000 9 croissance et un développement normaux et une vie active et saine. Elle peut résulter de l'absence de denrées, d'un pouvoir d'achat insuffisant, d'une mauvaise distribution, ou d'une mauvaise utilisation des aliments au niveau domestique. L'insécurité alimentaire peut être chronique, saisonnière ou transitoire 17 .

I-2-7 Résilience

La résilience est la capacité d’un système, d’une communauté, ou d’une société exposée aux risques de résister, d’absorber, d’accueillir et de corriger les effets d’un danger, en temps opportun et de manière efficace, notamment par la préservation et la restauration de ses structures essentielles et de ses fonctions de base18 .

La résilience désigne la capacité à revenir ou à rebondir après un choc. La résilience de communauté en ce qui concerne les risques potentiels des évènements est déterminée dans la mesure où la collectivité a les ressources nécessaires et est capable de s’organiser elle-même avant et pendant la période de besoin.

Après la définition de ces concepts importants en GRC, il nous faut maintenant évoquer les raisons du choix des zones d’étude.

I-3 La méthodologie adoptée

La méthodologie adoptée au terme de ce travail est l’analyse des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces (FFOM) des organisations paysannes des localités d’étude. La réalisation de l’étude comprend trois phases à savoir :

- La phase recherche documentaire - La phase collecte des données sur le terrain - La phase analyse et traitement des données

Mais il est préférable d’évoquer, préalablement, les raisons du choix de la zone d’étude.

I-3-1 Choix de la zone d’étude

La zone d’étude a été retenue pour deux principales raisons :

17 http://mediawikirfrc.cetmef.equipement.gouv.fr/mediawiki/index.php/Ins%C3%A9curit%C3%A9_alimentaire 18 UNISDR 2009

10

La première raison est liée au contexte spécifique de la région Vatovavy Fitovinany tel que nous allons le décrire ultérieurement dans le second chapitre quand nous procèderons à la présentation de la zone. Malgré le fait que la région ait beaucoup de potentialités économiques, l’avènement quasi-annuel des cyclones qui engendrent une inondation la laisse dans une situation d’extrême vulnérabilité caractérisée par l’insécurité alimentaire.

La seconde raison est liée aux traits distinctifs des 3 communes d’Andemaka, de Tataho et d’Ambila. En effet, ces trois communes sont distinctes sur certains aspects tels que l’éloignement par rapport au chef lieu District, le niveau d’éducation, l’engagement des leaders à mobiliser les membres d’organisation autour d’actions de développement, etc, autant d’indicateurs qui permettent de voir les perspectives d’évolution des organisations au niveau de chaque commune.

I-3-2 Activités préliminaires

Au cours de cette phase, les activités ont été, principalement, axées sur les recherches documentaires et celles relatives aux travaux de terrain. Elles ont pour but essentiel de mieux comprendre et cerner le thème, les objectifs visés par l’étude et d’adopter une méthodologie de travail.

La recherche documentaire a permis de faire un inventaire des données capitalisées sur la zone d’étude et sur les informations relatives eu thème de l’étude. Elle a fait ressortir une ébauche de plan qui a permis d’établir un questionnaire servant à la collecte de données sur terrain. Les recherches sont menées dans des structures susceptibles de fournir des informations utiles à l’étude 19 .

I-3-3Collecte des données sur terrain

Cette phase a été consacrée à l’élaboration de questionnaire, des guides d’enquête et des fiches d’observations. Les agents de terrain du projet ont permis la facilitation de la réalisation de cette phase d’activité.

Pour répondre aux objectifs de l’étude, les aspects suivants ont été abordés :

19 Guide des activités dans chaque Objectif Spécifique du projet, PRD, PCD, ouvrages, articles, études, rapports techniques, sites web, etc. 11

- Pour l’entretien avec l’équipe du projet, il était surtout question de savoir à quelle étape de la stratégie de sortie se trouve le projet au moment de l’étude et quelles sont les limites du projet par rapport à la pérennisation des structures - Pour l’entretien avec les responsables locaux, les questions ont été axées sur leur collaboration avec le projet d’une part et sur les actions de réduction de la vulnérabilité entreprises avec les communautés locales d’autre part. - Pour la rencontre avec les membres des organisations communautaires, le but était de faire une analyse de leurs conditions de vie et du fonctionnement de leur structure

La descente sur terrain a consisté à identifier, à collecter et à confronter certaines données concernant l’étude. Il s’agissait de présenter les objectifs de l’étude et son déroulement auprès des personnes interviewées et des organisations communautaires rencontrées.

Pendant la période de notre stage, nous avons rencontré 17 organisations réparties sur les trois localités d’Andemaka, de Tataho et d’Ambila dont nous pouvons voir en annexe (ANNEXE N°1) les détails.

I-3-4 Difficultés rencontrées

Les problèmes souvent rencontrés sur terrain sont :

- La réticence de certaines personnes à révéler la réalité sur leur organisation à cause du besoin permanent d’assistanat qui se manifeste à travers la réclamation de donations - L’incompréhension des dialectes source de confusion au niveau de certaines informations recueillies - La contrainte temps qui n’a pas permis de bien cerner les réalités sur le terrain

Ce premier chapitre a bien montré le pourquoi de l’étude par rapport au contexte et à l’objectif de la recherche ainsi qu’au choix de la zone d’étude grâce aux méthodologies adoptées dans la conduite de la recherche. Au fait, il est évident que la question de pérennisation mérite bien d’être évoquée, surtout dans le domaine de la GRC où l’insécurité alimentaire est la conséquence de l’avènement d’un aléa naturel que l’homme ne peut contrôler. Dans le chapitre suivant, nous entrerons davantage dans le vif du sujet par la présentation du projet et de ses zones d’intervention.

12

CHAPITRE II: PRESENTATION DU PROGRAMME SALOHIET DE LA ZONE D’ETUDE

Le présent chapitre présentera le projet d’étude dans sa globalité et parlera de ses zones d’intervention. Les objectifs du projet nous aideront à comprendre les raisons de l’implémentation du projet dans la zone d’étude mais aussi à connaître son système organisationnel. Par ailleurs, la présentation de la zone d’étude montrera les potentialités existantes dans la région et évoquera par la même occasion les facteurs de vulnérabilité qui menacent la pérennisation des impacts du projet à travers le renforcement de la capacité des organisations paysannes.

II-1La présentation du programme SALOHI

SALOHI ou Strengthening and Accessing Livelihood Opportunities for Household Impact est un programme de sécurité alimentaire qui vise l’amélioration de la qualité de vie des ménages par le renforcement de l’accès aux opportunités. Il est mis en œuvre par un consortium de quatre ONG internationales dont Adventist Development and Relief Agency (ADRA), Cooperative for Assistance and Relief Everywhere (CARE), Catholic Relief Services (CRS) et la division développement international de Land O’Lakes. Le projet SALOHI mène des activités dans les domaines de (d’) santé/nutrition, agriculture et la structuration de filière (organisation paysanne et agribusiness), épargne et crédit, et résilience (Gestion des Risques et des Catastrophes). Il y a également les thèmes transversaux comprenant la prise en compte du Genre, la Gestion des Ressources Naturelles et de l’environnement et la promotion de la bonne gouvernance.

II-1-1 Objectifs du programme

Le principal objectif visé par le programme SALOHI consiste à réduire, au plus tard en 2014, l’insécurité alimentaire dans 21 districts se trouvant à l’Est et au Sud de Madagascar.

II-1-1-1 Objectif principal

Le programme SALOHI a pour but d’améliorer les capacités humaines en matière de santé et nutrition ; de renforcer les capacités de chaque membre d’une communauté à gagner sa vie à partir de la productivité agricole, de la pratique de l’agribusiness et de la mobilisation de capital ; de réduire la vulnérabilité des populations exposées aux risques et aux catastrophes,

13 et de renforcer la capacité des participants à influencer les décisions affectant leur sécurité alimentaire.

II-1-1-2 Objectifs stratégiques et résultats intermédiaires

Pour le cas de Land O’Lakes, les objectifs stratégiques (Strategic Objectives/SO) du programme SALOHI comprennent :

* SO1: La protection et amélioration des capacités humaines des hommes et des femmes venant de 15 000 ménages. * SO2: La protection et amélioration des capacités de vie de 15 000 ménages souffrant d’insécurité alimentaire. * SO3: La protection et amélioration de la résilience de 90 communautés.

Le programme est censé produire les résultats intermédiaires suivants (Intermediate Results/IR), compte tenu de ces objectifs spécifiques:

* IR 1.1: 15 000 ménages cibles démontrent des capacités élargies dans la prévention de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans. * IR 1.2: 15 000 ménages appliquent des connaissances et habilités accrues en prévention et en traitement pour améliorer leur santé et utiliser leurs aliments. * IR 2.1: 15 000 petits producteurs augmentent leur production vivrière. * IR 2.2: 2 800 petits producteurs et pasteurs augmentent leurs revenus agricoles. * IR 2.3: 5 600 ménages mobilisent du capital en se souscrivant aux groupes villageois d’épargne et de prêt (Village Savings and Loans/VSL). * IR 3.1: Les autorités participantes dans 90 communautés atténuent les chocs et sont préparées à y faire face. * IR 3.2: 90 communautés atténuent les risques menaçant leurs terres, eau et routes d’une façon proactive. * IR 3.3: La capacité communautaire à influencer les décisions communales affectant la sécurité alimentaire augmente dans 11 communes cibles.

Afin de bien asseoir l’efficacité du programme, quatre aspects transversaux ont été, également, pris en compte, à savoir :

 la mise en place d’un mécanisme de bonne gouvernance  la prise en compte de l’aspect genre  la protection de l’environnement

14

 la pérennisation des activités

II-1-1-3 Financement

Le programme SALOHI est financé par l’USAID. Le coût total estimatif du programme de cinq ans supporté par le Bureau “Vivres pour la Paix” (Food for Peace/FFP) s’élève à 80.778.900 $ US, incluant les denrées et les frais de transport de 58.710 MT de nourriture pour la monétisation et 27.168 MT de nourriture pour la distribution. La part de financement de Land O’Lakes s’élève à 9.086.331 $ US pour assurer la mise en œuvre du programme dans les 12 Districts des régions Sud Est et Vatovavy Fitovinany 20 .

II-1-1-4Système d’organisation

La direction du programme SALOHI est assurée par une Unité de Coordination (Program Coordination Unit-PCU) composée de 7 groupes de travail technique pour la mise en œuvre des activités concernant la gestion de programme, l’administration/finance, Suivi-évaluation, Vivres, SO1, SO2, SO3).

Au niveau de Land O’Lakes, l’exécution du projet est assurée dans les 2 régions, par une équipe de gestion composée actuellement de (d’) :

- Un coordonnateur national - Un chef de projet - Un gestionnaire de projet - Une assistante administrative - Un spécialiste de la santé et nutrition (SO1) - Un spécialiste de la production agricole (SO2) - Un spécialiste de la résilience communautaire (SO3) - Un spécialiste de suivi évaluation - Onze agents de terrain - Onze agents de santé - Une secrétaire réceptionniste - Deux magasiniers - Quatre chauffeurs

20 Multi Year Assistance Program proposal, P.L. 480 Titre II, p. 3

15

II-2 La présentation de la zone d’étude

Le programme SALOHI opère dans 21 Districts répartis sur 7 régions de Madagascar qui sont les plus touchées par le problème d’insécurité alimentaire et victimes d’aléa naturel.

Land O’Lakes intervient dans 12 Districts des régions Sud Est et Vatovavy Fitovinany. Les localités d’Andemaka se trouvent dans la région Vatovavy Fitovinany dans le district de ; et les localités de Tataho et d’Ambila se situent dans la même région mais dans le District de Manakara. Dans ce chapitre, nous présenterons les caractéristiques de la région de Vatovavy Fitovinany car nous pensons que ces localités d’étude ont, en général, des traits caractéristiques de la région.

II-2-1 Localisation géographique, superficie et subdivision administrative

La région Vatovavy Fitovinany occupe la frange Nord Est de Fianarantsoa. Elle détient plus des ¾ de la façade maritime de la dite province. Manakara, le chef-lieu de la région se situe à 720 Km de la capitale Antananarivo et à 360 km du chef-lieu de la province Fianarantsoa 21 . Elle est délimitée :

- Au Nord par la Région Antsinanana - Au Nord-Ouest par la Région Amoron’i Mania - Au Sud par la Région Atsimo Atsinanana - A l’Ouest par la Région Haute Matsiatra - A l’Est par l’Océan Indien

La région couvre une superficie d’environ 20 200 km². Elle comporte 06 Districts : Manakara, Vohipeno, Mananjary, Ifanadiana, et Nosy Varika ; 139 communes dont 02 communes urbaines. Nous verrons en annexe (ANNEXE N°5) la carte qui définit les zones d’intervention du programme.

L’étude s’est déroulée dans trois localités de la région Vatovavy fitovinany, notamment dans les communes rurales de (d’)Andemaka, Tataho et Ambila. Ces communes ont des traits caractéristiques communs de la région Vatovavy Fitovinany.Le cyclone passe, périodiquement, dans ces communes et engendre l’insécurité alimentaire. Toutefois, elles ont aussi leur spécificité d’où l’intérêt de leur choix.

21 PRD Vatovavy Fitovinany, 2008-2012, p.103 16

 La commune rurale d’Andemaka

La commune d’Andemaka est située dans la côte Sud Est malgache, région Vatovavy Fitovinany, District de Vohipeno, sur la latitude Sud 22°18’ et la longitude Est 47° 46’. Elle est limitée:

- A l’est par la commune de Mahasoabe - A l’Ouest par la commune rurale de - Au Nord par la commune rurale de Vatana - Au Sud par les communes rurales d’ et de Mahabo

Elle a une superficie de 68km² et compte 8 Fokontany 22 .

 La commune rurale de Tataho

La commune rurale de Tataho est la plus proche du chef-lieu de District de Manakara. Elle est limitée :

- Au Nord par la commune de Marofarihy - Au Sud par la commune de - A l’Est par la commune de Manakara - A l’Ouest par la commune de Maroala

Elle a une superficie de 195 km² et compte 7 Fokontany 23 .

 La commune rurale d’Ambila

La commune rurale d’Ambila se trouve à 18km du chef-lieu de District (Manakara). Avec une superficie de 158 km2, elle compte 11 Fokontany 24 . Elle est limitée :

- Au Nord par la commune rurale d’ - Au Sud par la commune rurale de Marofarihy - A l’Ouest par la commune rurale d’ - A l’Est par l’Océan Indien

22 PCD Andemaka, 2008-2012, p.1 23 PCD Tataho, 2008-2012, p. 2 24 PCD Ambila, 2008-2012, p.2 17

II-2-2 Démographie

La population de la région Vatovavy Fitovinany est estimée à 1 063 000 habitants avec une densité moyenne de 52,62 hab/Km² 25 .

Le taux d’accroissement annuel de la population est de l’ordre de 3,45%; donc supérieur à la moyenne nationale (2,8%/an). La taille moyenne de ménages est de 5,4. On constate une forte proportion des ménages ruraux et agricoles : 90% des chefs des ménages exercent des activités agricoles 26 . Pourtant, la capacité de production ne satisfait pas la consommation de la population, ce qui provoque une insuffisance alimentaire de la région.

II-2-3Climat

Le climat de la Région, de type tropical chaud et humide, se caractérise par une certaine différence entre la falaise et la zone côtière à hiver et été chauds. Il est marqué par la proximité de la bordure occidentale de l’anticyclone de l’Océan Indien. Le vent d’Alizée souffle constamment d’Est en Ouest, entraînant des masses d’air chaudes et humides, occasionnant une forte pluviométrie. Le nombre de jour de pluies par année varie de 140 à 175 jours. La saison pluvieuse s’étale de décembre à avril. Les mois les plus arrosés sont le mois de janvier et février et le moins arrosé est le mois de Septembre.

Des cyclones tropicaux traversant l’Océan Indien frappent périodiquement la Région, qui figure ainsi parmi les régions ravagées fréquemment par les cyclones. Ce climat est l’une des principales causes de la vulnérabilité de la population car les cyclones qui engendrent l’inondation provoquent des dégâts humains et matériels tous les ans. La destruction des cultures diminue la production de la région et provoque une insuffisance alimentaire.

II-2-4 Sols

La Région Vatovavy Fitovinany est caractérisée par différents types de sol en fonction de l’altitude. On distingue :

- Les sols ferralitiques rajeunis, riches en humus sous forêt de la falaise - Les sols ferralitiques composés de minéraux érodés et dégradés des moyennes et hautes collines

25 TBS INSTAT, 2004 26 PRD Vatovavy Fitovinany, 2008 18

- Les sols aux apports alluviaux et colluviaux des basses collines - Les sols aux propriétés physiques médiocres des dunes et cordons littoraux inondables

En effet, les sols sont fertiles mais la pratique de techniques de production traditionnelles handicape la population et limite la capacité de production de la zone aussi bien en quantité qu’en diversité.

II-2-5Hydrographie

Le réseau hydrographique de la Région Vatovavy Fitovinany est assez dense mais la longueur de la rivière est assez courte. On distingue les grands fleuves comme dans le District de Vohipeno , Faraony dans le District de Manakara , traversant les Districts d’Ifanadiana et de Mananjary , fleuve Mananjary. Le canal de Pangalane traverse la côte littorale allant de Nosy Varika à Vohipeno.

II-2-6Végétation

La végétation naturelle est caractérisée par les forêts primaires et secondaires des falaises constituant 54% du Corridor forestier ; les prairies côtières, savanes, steppes et pseudo- steppes de la zone centrale ; une frange de forêt littorale le long du canal de Pangalane.

On assiste à la dégradation de cette végétation naturelle à cause de la déforestation et du déboisement provoqués par les feux de brousse et la culture sur brûlis ainsi que l’exploitation abusive des ressources forestières (charbon de bois, bois de chauffe et de construction).

II-2-7Contexte spécifique des localités d’étude

II-2-7-1 Contexte socio-culturel

Du point de vue socioculturel, des pesanteurs pèsent parfois sur les populations de ces trois communes. C’est le cas par exemple des mariages non légalisés mais soumis seulement aux règles et coutumes qui n’interdisent pas la séparation et qui permettent aux hommes de se marier plusieurs fois, ce qui n’est pas le cas des femmes. Beaucoup de femmes deviennent donc « femmes chefs de famille » avec plusieurs enfants à leur charge alors que les moyens et la force ne leur permettent pas de gérer cette responsabilité. On observe, en effet, une nette domination des hommes sur les femmes dans les prises de décision tant au niveau des ménages qu’au niveau des institutions publiques. Les femmes semblent, ainsi, être animées

19 d’un certain complexe caractérisé par un manque de confiance en elles-mêmes et une résolution soutenue par les pesanteurs sociologiques.

Par ailleurs, l’organisation sociale avait gardé ses structures traditionnelles basées sur le lignage dit « Bako » tout en respectant l’âge, le sexe mais non pas sur la richesse et encore moins sur le niveau d’instruction. Cette organisation sociale a pour noyau principal le « Tranobe » lequel est dirigé par un « Ampanjaka » ou chef de clan. Tous les membres du clan ou du village gravitent autour du « Tranobe » dans lequel ils sont classés comme suit :

- « Ampanjaka » ou chef de clan - Notables - Hommes adultes - Femmes - Jeunes

L’ « Ampanjaka » détientle pouvoir de contrôle de la société, puisqu’en cas de conflit, son intervention est nécessaire à la résolution du conflit. Chaque cérémonie ou réunion doivent être assistées par l’« Ampanjaka » lequel est assisté par les notables dans l’exercice de ses fonctions. Il assure la cohésion de la société villageoise et constitue un véritable interlocuteur pour l’exercice des activités à entreprendre dans la zone.

Toutefois, à chaque évènement (festivités ou funérailles), les paysans membres du « Tranobe » ou ayant des liens de parenté avec le chef de clan doivent y assister le plus souvent possible. Cette coutume entraîne des grandes répercussions sur le nombre de jours de travail effectif des paysans et peut également bloquer ou retarder les activités à entreprendre comme les différentes constructions des routes, barrages, ponts, etc.

Cette situation constitue une menace pour le développement de la zone et pour l’accomplissement des activités liées à la réduction de la vulnérabilité conduites par le programme SALOHI.

II-2-7-2 Contexte socio-économique

Le secteur éducatif est marqué par un taux élevé d’analphabétisme et un faible taux de scolarisation surtout chez les filles. Les trois localités ont un taux brut de scolarisation situé en deçà de la moyenne nationale.

20

La pauvreté dans ces localités se manifeste sous plusieurs formes, en particulier par des difficultés monétaires des ménages à faire face à leurs dépenses alimentaires durant plusieurs mois dans l’année (période de soudure), aggravant les problèmes de malnutrition, le faible taux de scolarisation, la surcharge de travail chez les femmes et leur incapacité à participer aux dépenses familiales,…

Les principales sources de revenu de la population deces communes sont l’agriculture et l’élevage. L’artisanat, la pêche (maritime et halieutique) et les exploitations minière et forestière constituent également des ressources non négligeables.

Ces contextes ainsi présentés nous permettront de comprendre plus loin l’état de la dynamique locale dans ces zones et de mieux situer notre analyse dans son contexte global.

II-2-8 Activités économiques

II-2-8-1 Secteur primaire

 Agriculture

La région Vatovavy Fitovinany enregistre une variété de culture dont les cultures vivrières, les cultures de rente, les fruits et épices, les cultures industrielles et les plantes à huiles essentielles.

• Les cultures vivrières

Les cultures vivrières représentent plus de 45% des superficies totales cultivées. Le manioc vient en tête avec plus de 52% de la superficie totale cultivée, avant le riz (43%). Le maïs, la patate douce et le haricot ne représentent que moins de 5% de la superficie mise en culture 27 .

• Les cultures de rente

Le café, le poivre et le girofle constituent les principales spéculations de rente, avec respectivement une production de 18.790 tonnes, 195 tonnes et 1070 tonnes pour la campagne 2000. La tendance générale de la production est à la baisse, sinon en stagnation pour l’ensemble des cultures de rente. Pour la culture de café, la production est passée de 19.420 tonnes en 1996 à 15.440 tonnes en 2003. Il en est de même pour le poivre dont la production est passée de 230 tonnes à 195 tonnes pour les mêmes périodes. Pour la culture de girofle,

27 PRD Vatovavy Fitovinany 2008-2012, p. 106 21 l’évolution se distingue par une stabilité du rendement qui traduit l’absence d’amélioration des conditions de production et qui a débouché sur un niveau de production relativement stable 28 .

• Les fruits et épices

Le secteur fruits et épices fait également la renommée de la Région de Vatovavy Fitovinany, avec comme principale production la banane (23.450 tonnes) les litchis (41.216tonnes) et les agrumes (5790 tonnes). La culture de vanille commence à prendre place, dans les District de Mananjary et d’Ikongo. A part le litchi, dont une partie de la production est destinée au marché export, la plupart de la production fruitière approvisionne le marché national 29 .

• Les cultures industrielles et les plantes à huile essentielle

La canne à sucre et le palmier à huile sont les principales cultures industrielles rencontrées dans la région. L’ancienne palmeraie de Manakara qui s’étend sur une superficie de plus de 500 ha est une aire de mise en valeur rurale créée en 1962. Conçue pour une capacité de production de 9.000 tonnes d’huiles de palme par an30 .

Pour la canne à sucre, la production est essentiellement destinée à la fabrication de rhum local, alors que des perspectives en matière de production de sucre et d’alcool combustible sont à approfondir, pour mieux valoriser la production et créer des emplois.

Les plantes à huiles essentielles figurent parmi les filières stratégiques de la Région de Vatovavy Fitovinany.

 L’élevage

Les principales activités d’élevage sont : l’élevage bovin, l’élevage porcin, l’aviculture et l’apiculture.

• L’élevage bovin

L’élevage extensif concerne plus de 99% du cheptel bovin de la Région. En général, les éleveurs n’ont pas l’habitude d’élever les bovins dans le but de produire du lait. Ce type

28 PRD Vatovavy Fitovinany 2008-2012, p. 106 29 PRD Vatovavy Fitovinany 2008-2012, p. 107 30 PRD Vatovavy Fitovinany 2008-2012, p. 108 22 d’élevage se heurte à un problème de pâturage dont la qualité est de plus en plus médiocre sur tanety et les surfaces érodées. Il ne présente une valeur fourragère acceptable que sur Baiboho 31 .

En 1997, on a recensé plus de 74.000 têtes de bovidés, pour 16.048 éleveurs, soit en moyenne 4,6 têtes par éleveurs. Les Districts de Mananjary, de Manakara et de Nosy Varika affichent le plus important effectif avec respectivement 40%, 18% et 15% de l’effectif total du cheptel de la Région. La fonction économique du zébu se limite essentiellement aux travaux rizicoles et à son statut d’épargne sur pied 32 .

• L’élevage porcin

L’effectif du cheptel porcin s’élève à 38.930 têtes en 1997 (Monographie Vatovavy – Fitovinany/UPDR 2003). Les Districts de Mananjary, de Nosy Varika et la partie sud du District d’Ikongo sont les principaux foyers de l’élevage porcin. Bien que l’effectif total du cheptel soit moins important comparé au cheptel bovin, l’on constate que le nombre de tête par éleveur est légèrement plus élevé avec une moyenne de 6 porcs/éleveurs.

• L’aviculture et l’apiculture

L’élevage avicole concerne plus de 90% des exploitations rurales de la Région de Vatovavy Fitovinany. L’aviculture concerne essentiellement les poules et les canards. Pour les District de Mananjary, Nosy Varika et Ifanadiana, l’effectif total du cheptel a passé de 690.000 à 877 500 têtes entre 1999 et 2001. L’effectif par éleveur y est plus réduit (en moyenne 8 têtes/éleveurs) par rapport aux districts du sud (plus de 10 têtes par éleveurs) 33 .

 La pêche

La Région de Vatovavy Fitovinany regorge de potentialités importantes aussi bien pour la pêche continentale que les ressources halieutiques marines. La présence de nombreux fleuves et la longueur du littoral favorisent le développement des activités de pêches.

31 PRD Vatovavy Fitovinany 2008-2012, p. 108 32 PRD Vatovavy Fitovinany 2008-2012, p. 109 33 PRD Vatovavy Fitovinany 2008-2012, p. 109 23

• La pêche maritime : un secteur en développement La CIRPRH de Manakara a recensé une vingtaine d’organisations de pêcheurs et un groupement des exportateurs de langouste pour la Région de Vatovavy Fitovinany. Bien que l’activité se pratique en général en méthode traditionnelle (pirogue et filet individuel), la pêche maritime est une activité en pleine expansion avec la présence d’une dizaine d’opérateurs privés. La production est passée de 38,4 t en 2000 à 246,2 t en 2004. Les produits se vendent sur le marché local, les poissonneries de Fianarantsoa et commencent progressivement à investir le marché d’Antananarivo voire le marché export. Pour l’année 2004, le service de douane de Manakara a enregistré un volume d’exportation 71,6 t de langouste entière cuite, 24,72 t de langouste crue congelée et 31, 4 t de queue de langouste crue, ainsi que plus de 5 t de crevettes 34 .

• La pêche continentale : une alternative d’amélioration de revenu pour les zones de proximité de centre de consommation. La pêche continentale est pratiquée dans presque tous les Districts de la Région Vatovavy Fitovinany. Toutefois, l’on observe une forte concentration de l’activité sur les zones à proximité des marchés de consommation, les zones d’attraction touristiques et les principaux axes de communication. La richesse naturelle de la Région offre une large gamme des produits d’eau douce 35 .

Toutefois, le non-respect de la période de pêche et de cueillette, et l’absence de structure de commercialisation pour les marchés hors région affectent pour beaucoup l’épanouissement de l’activité. Ce qui provoque un manque à gagner non négligeable du point de vue économique par la réduction du revenu des ménages qui puisent leurs ressources dans la pratique de la pêche. Le faible revenu engendre l’insécurité alimentaire car la population n’a pas les moyens suffisants pour satisfaire les besoins en nourriture.

II-2-8-2 Secteur secondaire

 Industrie

La transformation agro alimentaire est réduite malgré la potentialité dont dispose la Région. L’usine SOciété MAlgache pour le développement du PALmier ou SOMAPALM produit de l’huile de palme brute. La transformation agroalimentaire artisanale est dominée par la

34 PRD Vatovavy Fitovinany 2008-2012, p. 110 35 PRD Vatovavy Fitovinany 2008-2012, p. 111 24 distillation de toaka gasy. L’usine KAFE MAlagasy ou KAFEMA ne fonctionne plus. Les industries extractives se développent avec l’émergence de la production d’huile essentielle. Faute d’unité de valorisation des produits locaux, on enregistre des pertes énormes des fruits tels que les litchis, les agrumes et la banane notamment dans les zones enclavées. La transformation de paddy est concentrée dans les zones de production rizicole.

 Artisanat

L’artisanat de la Région est une filière peu développée alors qu’il est exploitable. Il est dominé par la vannerie. Vohipeno est réputé par la qualité de ses produits de vannerie. Pourtant, la filière se limite à la commercialisation au niveau local. Or la Région dispose d’une diversité de matières premières : raphia, rambo, vétiver, bambou.

La fibre de raphia est exportée vers Antananarivo. La plantation de vétiver le long du FCE a développé les produits de vannerie issus de cette plante.

Le non maîtrise de la qualité des produits de vannerie et la rareté des matières premières sont les principaux handicape de ce secteur.

II-2-8-3 Secteur tertiaire

 Commerce

En terme d’activité, le secteur de commerce (gros et détail) et la collecte des produits constituent les deux branches prépondérantes avec près de 90% des activités.

A part les produits d’exportation (café, girofle, litchis…) dont le principal point d’embarcation est le port de Manakara, les productions fruitières (banane, litchis, agrumes, ananas…) et les épices (gingembres) sont destinés à l’approvisionnement des marchés des Hautes terres (Fianarantsoa, Antananarivo) et du sud de Madagascar, via le chemin de fer FCE et la RN 12.

Transport

• Transport terrestre

Les Sociétés de transport terrestre sont pour la plupart organisées en coopératives. Il existe des lignes nationales et des lignes régionales.

25

Les lignes nationales relient la Région avec le reste du pays notamment les chefs-lieux comme Antananarivo, Toamasina, Fianarantsoa, Mahajanga, Toliara et Antsiranana.

Les lignes régionales se limitent aux axes Manakara-Vohipeno et Manakara-Mananjary.

Le mauvais état de route empêche l’existence des lignes régulières entre le chef-lieu de Région et certains Districts comme Ikongo et Nosy varika.

L’enclavement de plusieurs communes empêche l’existence des lignes régulières.

• Transport ferroviaire

La Région Vatovavy Fitovinany est traversée par la ligne de chemin de fer Fianarantsoa Côte Est (FCE). Les liaisons assurent des transports des voyageurs et des marchandises. Actuellement le transport touristique par Draisine est en cours de promotion. La voie de chemin de fer permet de dynamiser la circulation des personnes et des biens dans la zone Tanala moins desservie en route

• Transport aérien

Le transport aérien est assuré par AIR MADAGASCAR. Les avions privés arrivent rarement à Manakara. La Région Vatovavy Fitovinany dispose de deux aérodromes à Manakara et à Mananjary. Deux vols par mois assurent les liaisons Antananarivo-Mananjary-Manakara- Farafangana-Tolagnaro.

• Transport maritime

La Région Vatovavy Fitovinany dispose de deux ports de cabotage sur rade à Manakara et à Mananjary. Si le port de Manakara fonctionne encore difficilement, celui de Mananjary est en cessation d’activité.

Le port de Manakara assure les exportations des produits comme le litchis et les importations de marchandises et des produits des premières nécessités telles que les sels, le riz, la farine,...

• Transport fluvial

La Région de Vatovavy Fitovinany dispose de plusieurs fleuves navigables : Matatana dans le sud, Le canal de Pangalane est utilisé depuis de décennie pour la navigation en radeau et pirogue. Le trafic entre Mananjary et Nosivarika y est très important. La navigation entre 26

Mananjary et Manakara est limitée par l’ensablement du canal sur une portion de 1 km. Le tronçon Mananjary-Toamasina est la voie de desserte la plus affrétée par la population dans la partie nord de la Région.

 Les services • Banque et microfinance

La Région de Vatovavy Fitovinany dispose d’une banque centrale à Manakara. Les banques primaires Bank Of Africa (BOA), Banky Fampandrosoana ny Varotra/Société Générale (BFV/SG), Banque Nationale de l’Industrie/Crédit Lyonnais (BNI/CL) existent à Manakara ; BOA et BFV/SG seulement se trouvent à Mananjary. Les chefs lieux de District tels que Ifanadiana, Nosy varika, Ikongo et Vohipeno ne sont pas encore dotés de banques primaires. De plus les conditions d'accès au crédit de campagne et d'investissements sont trop contraignantes pour les ruraux qui n'ont pas de garanties même foncières puisqu'ils ne possèdent pas de titres fonciers.

Dans le cadre de la structuration du monde rural, des crédits mutuels se sont créés dont la mutuelle TIAVO, la Caisse d’Epargne et S.I.I.V du SAF/FJKM dans la région Vatovavy - Fitovinany. La CECAM est en phase de prospection dans le grand Sud Est.

La région Vatovavy fitovinany possède ainsi des potentialités de source de revenu et des opportunités de développement par la variation de ses cultures, la diversification des activités, l’existence des différents moyens de transport, l’implantation des agences de microfinance et des banques primaires, etc. Cependant, ces potentialités sont menacées par l’avènement quasi- annuel des cyclones qui engendre une inondation et qui détruit les cultures, les maisons et les infrastructures. Cela provoque un blocage économique et constitue la principale cause de la vulnérabilité de la zone et limite le pouvoir d’achat des ménages pour la satisfaction de leurs besoins alimentaires. D’où la nécessité de mettre en place des organisations paysannes, structures locales où sont effectuées les appuis du programme SALOHI pour réduire la vulnérabilité de la zone cible.

27

CHAPITRE III: PRESENTATION ET ANALYSE DES ORGANISATIONS PAYSANNES APPUYEES PAR LE PROGRAMME SALOHI

La systématisation de l’approche participative dans le programme a permis de mettre en place des structures communautaires dans chaque domaine d’intervention associé à chaque SO. Ce système a rendu réelles la participation et la responsabilisation des communautés dans les actions de réduction de vulnérabilité menées qui ne sont entre autre que le renforcement de capacité des organisations paysannes mises en place.

III-1 Les organisations paysannes mises en place par le programme SALOHI

Il est important de noter, dans ce chapitre, que lors de notre visite sur le terrain, les organisations mises en place existent depuis peu (un an tout au plus) et certaines sont encore en phase embryonnaire (association agribusiness). Le programme SALOHI, assuré par Land O’Lakes est à sa deuxième année d’exécution. Toutefois, dès le commencement, certaines pratiques et certaines tendances sont déjà perceptibles et peuvent évoquer des encouragements ou des corrections.

Les organisations paysannes, objets de notre étude sont :

III-1-1 Association Villageoise d’Epargne et de Crédit

L’Association Villageoise d’Epargne et de Crédit (AVEC) ou Village Savings and Loans Association (VSLA) est un groupe de 15 à 25 personnes qui, ensemble mettent, de côté de l’argent et font de petits emprunts à partir de ces épargnes. Les activités des VSLA fonctionnent par cycle d’une année environ au bout desquels les épargnes accumulées et les bénéfices tirés sont répartis entre les membres proportionnellement au montant qu’ils ont épargnés.

L’AVEC a été élaborée pour fournir un lieu sûr aux individus pour placer leurs économies et obtenir des prêts dans les communautés qui n’ont pas accès aux services financiers formels 36 . Les activités VSL aident les membres à augmenter leurs avoirs, initialement par le biais d’une

36 Programme SALOHI, 2010. Guide opérationnel des activités de sécurité des conditions de vie des ménages, p. 4 28 meilleure gestion des maigres ressources en leur possession. Ceci consiste à libérer un montant limité des ressources pour les économies qui vont augmenter avec le temps. Ce processus va les aider à se remettre plus rapidement des chocs y compris les aléas naturels qui arrivent à un (des) individu(s)ou à une communauté entière.

Le VSL s’est révélé être un mécanisme excellent pour mobiliser les épargnes et générer des prêts internes. Toutefois, le montant du capital a ses limites dans les villages éloignés et ruraux. Cependant, les groupes VSL qui réussissent, augmentent leur capital avec le temps, à mesure que les gens s’engagent dans une variété d’occupations en dehors de la communauté, par l’utilisation des ressources mobilisées localement. En outre, le VSL peut aider le ménage dans l’achat d’intrants, les opportunités d’accès à l’éducation, le traitement des maladies, stockage de nourriture mais surtout pour les services de main d’œuvre pour les cultures (cas des femmes chefs de famille) 37 .

Grâce à l’accumulation de fonds épargnés, les VSL peuvent évoluer en groupe agribusiness pour pratiquer une activité à grande échelle. Les VSL pourraient donc être reliés aux institutions de crédit et de microfinance.

Les cibles sont les populations vulnérables, au niveau du Fokontany, composées surtout de femmes chefs de famille, des paysans producteurs, des associations et coopératives agricoles et les groupes qui gèrent des infrastructures (Association des Usagers des Pistes et Association des Usagers de l’Eau).

Tableau N°1 : Liste des groupes VSL rencontrés dans les communes d’Andemaka, Tataho, Ambila et Marofarihy

Niveau Taux Durée Commune Nom Effectif Homme Femme Age moyen scolaire d’alphabétisation d’existence moyen (%) VSL 1 an 25 0 25 30 primaire 60 AVOTRA VSL ANDEMAKA VEHIVAVY 1 an 24 0 24 30 primaire 65 MIVONDRO NA TATAHO VSL 3 mois 24 2 22 35 primaire 60

37 Programme SALOHI, 2010. Guide opérationnel des activités de sécurité des conditions de vie des ménages, p. 5

29

VOAMAMY AMBILA VSL 1 an 21 0 21 35 primaire 45 SITRAKA MAROFARIHY 1 an et VSL MEVA 30 2 28 40 secondaire 100 demi Source : Auteur, 2011

Les groupes VSL de la zone d’étude sont nés de l’initiative du programme SALOHI. Dans le contexte d’un VSL, les bénéficiaires du projet devront avoir une culture d’entreprise et une culture de crédit pour pouvoir étendre leurs activités. Cependant, les conditions et formalités des agences de microfinance sont compliquées pour les petits acteurs. Et, comme le plaignent ces derniers, s’ils veulent emprunter une somme d’argent, les procédures à suivre ne leur permettent pas de recevoir l’argent tout de suite de plus que les droits y afférents sont assez chers pour eux. Ainsi, la pratique du VSL est bien appropriée à leur niveau aussi bien économique qu’intellectuel car les règles sont simples, il n’y pas de longue procédure.

Nous tenons à remarquer que, par rapport à ces données recueillies, ce sont surtout les femmes qui sont encouragées à former les associations VSL. Dans la région étudiée, les femmes sont majoritaires comparativement aux hommes et plus de la moitié sont des mères chefs de famille. Elles ont besoin de s’associer/se grouper pour pouvoir s’entraider entre elles.

Nous constatons également que le niveau scolaire moyen est élevé dans la commune de Marofarihy du fait que cette commune est la plus proche du chef lieu de District Manakara et est traversée par la route nationale. Les transactions leur sont donc plus faciles. D’ailleurs, parmi ces groupes VSL, le VSL MEVA de la commune de Marofarihy est le plus développé car il tend déjà vers un système d’agribusiness en faisant du GCV ou Grenier Communautaire Villageois en collaborant avec TIAVO, une agence de microfinance dans la zone.

En pratiquant le VSL, beaucoup de membres, surtout ceux issus des zones enclavées (commune d’Andemaka), ont tendance à utiliser leur emprunt pour satisfaire des besoins quotidiens mais non pour investir dans une activité économique ni pour étendre leur exploitation.

30

III-1-2 Groupe Feed Farmer School

Le Champ Ecole Paysan peut être défini et compris sous deux angles :

- Par la structure matérialisée et fonctionnelle : groupe structuré composé de 10 à 30 personnes (paysans, agriculteurs ou producteurs), qui se rencontrent régulièrement au cours d’une saison culturale (cycle) dans leur propre champ (terrain d’apprentissage), pour apprendre à résoudre les problèmes relatifs à la gestion de leur milieu et de leurs exploitations, suivant un programme préalablement élaboré par eux-mêmes, avec l’accompagnement d’un facilitateur, utilisant des outils et des méthodes d’éducation non formelle des adultes. - Par le processus d’apprentissage : outil de développement participatif qui est basé non seulement sur la formation des producteurs, mais plutôt sur le renforcement des capacités à prendre des décisions par rapport à la gestion intégrée de leurs champs, dans les conditions agro écologiques et socio économiques qui sont les leurs, en utilisant des techniques d’apprentissage développées par l’éducation non formelle des adultes. C’est une école sans mur utilisant la méthode d’éducation informelle des adultes suivant un cycle d’apprentissage par expérience.

Le but est d’augmenter la production agricole des ménages vulnérables pour leur permettre de subvenir à leurs besoins alimentaires et pour améliorer leurs conditions de vie, en respectant les exigences environnementales et en prenant compte des aspects genre, pour les résultats pérennes.

Les objectifs du projet pour les groupes FFS sont :

- Améliorer la productivité des exploitations paysannes dans les zones cibles - Augmenter la diversification des aliments produits par le ménage - Renforcer les capacités techniques de production des ménages - Renforcer la capacité organisationnelle des producteurs

Les producteurs seront alors capables de (d’) :

- Identifier, analyser et interpréter les informations concernant les problèmes de leur champ

31

- Prendre des décisions basées sur l’analyse de leurs expérimentations évaluer les résultats pour pouvoir orienter leurs décisions futures

Les cibles sont les ménages vulnérables, dont les principales activités économiques sont l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat, et qui sont membres ou non membres de groupes sociaux et/ou économiques ou de coopératives agricoles.

Tableau N°2 : Liste des groupes FFS rencontrés dans les trois communes d’Andemaka, de Tataho et d’Ambila :

Niveau Taux Durée Hom Age Commune Nom Effectif Femme scolaire d’alphabétisation d’existence me moyen moyen (%) FFS 1 an 20 7 13 30 primaire 50 ANDEMA TARATRA KA FFS 1 an 20 13 7 30 primaire 15 MAVITRIKA FFS FAMI 3 mois 25 15 10 35 primaire 40 TATAHO FFS MIMA 6 mois 25 14 11 35 primaire 50 TSARA AMBILA 8 mois 16 9 7 35 primaire 45 AMBININA Source : Auteur, 2011

Après la sensibilisation du projet, beaucoup de paysans ont été motivés à former des groupes FFS. La pratique du FFS s’est propagée en tâche d’huile après la constatation des évolutions sur le mode de culture et sur la productivité.

Cependant, les paysans se trouvent confrontés à de nombreux problèmes tels que:

- L’appropriation lente des nouvelles techniques : cela est dû au niveau d’instruction très bas d’une part qui limite la capacité intellectuelle des paysans à s’approprier des formations, et à la vulnérabilité des paysans au cours de la pratique, d’autre part, car ces paysans doivent travailler dur tout en ayant faim ; - La contrainte temps : la pratique du FFS requiert du temps car un apprentissage sur le terrain se fait hebdomadairement au cours d’un cycle (environ 4 à 5 heures / semaine. Cependant, les résultats ne sont pas immédiats, alors, les paysans ont tendance à penser qu’ils perdent du temps à pratique le FFS au lieu de chercher à manger ;

32

- Le manque de terrain pour la pratique : ce problème se pose surtout car les règles coutumières ont voulu que les femmes n’aient pas droit au terrain alors que, beaucoup d’entre elles sont des mères chefs de famille. Les générations actuelles issues de ces mères chefs de famille n’ont plus de terrain pour cultiver ; - La contrainte financière : elle limite les possibilités des paysans à protéger leurs cultures contre les rongeurs ou les insectes.

III-1-3 Agribusiness

L’agribusiness peut être défini comme étant un concept économique qui prend en compte l’ensemble des opérations impliquées dans la fabrication et la distribution de produits agricoles à savoir la production, le stockage, le traitement, la distribution et la transformation des matières premières agricoles.

L’agribusiness consiste à donner une valeur ajoutée au produit de l’agriculture pour le rendre plus compétitif sur le marché et pour avoir un revenu meilleur.

Les formes possibles de l’agribusiness sont : l’agriculture contractuelle, la vente collective, l’achat collectif et la petite transformation.

Les objectifs du projet sont de renforcer les capacités des groupes sur:

- le développement organisationnel des autres types de groupes (VSL et FFS) pour s’ériger en groupes agro-entreprises: coopératives ou associations - l’identification des opportunités de marché - l’analyse de la chaîne de valeur et l’élaboration du business plan et de projet - la mise en œuvre de nouveaux projets et l’investissement dans l’agribusiness

L’objectif pour les groupes est l’amélioration des profits du groupe et des ménages par l’économie d’échelle. Améliorer l’économie d’échelle implique une division de travail pour que l’opération entière soit efficiente. Si un groupe de producteurs choisit d’adopter cette stratégie, des individus volontaires et dignes de confiance, parmi les membres du groupe, devraient prendre les responsabilités dans la vente des produits, la tenue du registre des ventes, organisation de la production et collecte de la production.

33

Les cibles sont :

- les groupes de personnes ayant les mêmes intérêts et affinités (dialecte, religion, historique, classe sociale, etc…) mais surtout ceux qui pratiquent la même activité. Ils peuvent être construits à partir des groupes familiaux mais dans les associations familiales traditionnelles, la démocratie n’est pas toujours de règle car la hiérarchie veut que tout le monde respecte ce que disent les aînés et que ces derniers décident de tout concernant la société.

Il est important de noter que cette activité d’agribusiness devra être entreprise par des groupes qui ont déjà un certain degré de maturité à collaborer ensemble. C’est l’essentiel car la durabilité et la réussite d’une transaction résident dans la confiance mutuelle et le sérieux des deux parties d’où, l’orientation d’un VSL ou d’un groupe FFS à l’agribusiness.

III-1-4Association des Usagers des Pistes et Association des Usagers de l’Eau

Les Associations des Usagers de Piste (AUP) et les Associations des Usagers de l’Eau sont des structures formelles mises en place par le projet, pour assurer la gestion et la maintenance des infrastructures réhabilitées ou construites, afin de pérenniser les impacts de leur existence (des pistes et de l’eau) sur les populations vulnérables.

Une AUP est surtout composée d’agriculteurs, artisans, pêcheurs,… qui cherchent à écouler leurs produits. L’activité de l’AUP, grâce au maintien et à la réhabilitation des routes et des pistes, facilite l’accès au marché pour les agriculteurs, les artisans ou les pêcheurs surtout les consommateurs; encourage les écoliers à rejoindre les écoles; facilite l’accès aux CSB et hopitaux ;…

Une AUE est surtout favorable aux agriculteurs dont les cultures avoisinent l’eau pour l’irrigation et aussi aux populations aux alentours de l’eau pour satisfaire leurs besoins quotidiens en eau.

Tableau N°3: Liste des AUP et AUE rencontrées dans les localités d’étude

Niveau Taux Durée Age Commune Nom Effectif Homme Femme scolaire d’alphabétisation d’existence moyen moyen (%) ANDEMA AUP 6 mois 20 16 4 30 primaire 50 KA AVOTRA

34

AUP TATAHO 6 mois 25 21 4 35 primaire 45 FIERENANA AUP 6 mois 24 23 1 35 primaire 50 MIRAISOA AMBILA AUE 7 mois 24 18 6 35 primaire 45 LOVASOA Source : Auteur, 2011

Les AUE et AUP sont issues des travaux VCT ou Vivres Contre Travail faisant partie des objectifs du SO3 du projet dans le domaine de l’amélioration de la résilience des populations vulnérables. Normalement, tous les usagers des eaux ou des pistes devraient être membres de ces associations. Il existe trois comités pour gérer et contrôler les activités : le comité du « dina » ou sanctions, le comité de l’entretien et le comité de suivi-contrôle. Jusque là, les comités n’ont pas eu de problème majeur dans l’accomplissement de leurs tâches mais des contraintes et complaintes viennent se poser à leur niveau :

- les infrastructures réhabilitées ou construites ne sont pas en dur et l’inondation les détruit à chaque avènement d’un cyclone. Presque toutes les infrastructures devront donc être réhabilitées chaque année ; - Ces associations n’ont pas de notoriété vis-à-vis d’autres usagers comme les collecteurs ou les transporteurs

III-1-5Comité de Gestion des Risques et des Catastrophes

La Gestion des Risques et des Catastrophes est l’affaire de tous. Pour que la réduction des risques soit efficace et durable, il est primordial qu’une organisation soit mise en place au niveau de la communauté concernée.

Le Comité Communal de Gestion des Risques et des Catastrophes (CCGRC) et le Comité Local de Gestion des Risques et des Catastrophes (CLGRC) sont les structures décentralisées qui représentent le BNGRC, respectivement, au niveau des communes et au niveau des Fokontany. Ce sont les structures qui affichent une importante implication et une forte responsabilisation de l’Etat dans la résilience communautaire. Ils sont dirigés par le maire pour le CCGRC et le chef Fokontany pour le CLGRC. Ces structures communautaires assurent la coordination de toutes les étapes de la GRC au niveau de la communauté concernée pour que la réduction des risques soit efficace et durable.

35

Ces comités sont composés par :

- des autorités locales communales et Fokontany - des autorités traditionnelles et religieuses - des personnes influentes - des autorités des services techniques locaux - des institutions/associations locales

Les catastrophes engendrent toujours des pertes aussi importantes car la communauté ne dispose pas de capacité à y faire face. Les activités de mitigation et de prévention, comme nous l’avons défini ultérieurement, consistent à mettre ne place et à mettre en œuvre un plan d’action communautaire visant la réduction des risques.

 Plan de Prévention, de Mitigation et de Préparation aux Désastres

Le CCGRC élabore le Plan de Prévention, de Mitigation et de Préparation aux Désastres ou Disaster Management and Mitigation Plan (DPMP). Ce plan est intégré dans le Plan Communal de Développement (PCD) de la zone cible.

Objectifs

Cette activité a comme objectif de responsabiliser les gens pour la Gestion des Risques et des Catastrophes afin de réduire de manière significative les impacts socio-économiques sur la vie de la communauté.

Il s’agit :

- d’améliorer la connaissance des cibles sur l’importance de la GRC sur les conditions de vie et le développement en général des ménages - impliquer les cibles dans la réalisation des activités

Par ailleurs, ces comités mettent aussi en place un Système d’Alerte Précoce (SAP).

 Système d’Alerte Précoce

C’est un système global qui surveille l’évolution d’un groupe d’aléas choisis préalablement ainsi que la fragilité des populations se trouvant dans les zones touchées. Il informe les décideurs de façon précoce dans l’optique de mettre en œuvre des actions de mitigation.

36

Il existe deux principaux types d’alerte :

- l’alerte précoce qui est plutôt liée aux catastrophes à développement soudain telles l’inondation et le cyclone - le choc à développement lent tel la sècheresse qui influence la sécurité alimentaire de la communauté où les informations proviennent de la base.

Le but est de mettre en place un système global de suivi de l’évolution des aléas qui touchent les communautés cibles ainsi que la fragilité de ces dernières pour augmenter la capacité de résilience de la communauté face aux chocs éventuels.

III-2 Les impacts des actions des organisations paysannes sur la réduction de l’insécurité alimentaire

Pour réduire l’insécurité alimentaire, il faut que les actions de renforcement de capacité des organisations paysannes répondent aux quatre dimensions de la sécurité alimentaire, à savoir la disponibilité, l’accès, la stabilité et l’utilisation.

III-2-1 Cas des associations VSL

Le VSL permet aux membres de constituer des épargnes et de demander des crédits grâce aux parts versées et aux cotisations faites hebdomadairement. L’argent leur permet d’effectuer des achats d’intrants pour la culture, d’avoir accès à l’éducation et aux services sanitaires, de faire des provisions en cas de pénurie ou de payer les mains d’œuvre pour les travaux de culture (surtout pour le cas des femmes qui n’ont pas de temps et qui n’ont pas assez de force pour les travaux des champs).

- intrants - éducation - Epargne VSL - santé - Emprunt - provisions - main d'oeuvre

37

III-2-2 Cas des groupes FFS

Grâce aux nouvelles techniques de production, la pratique du FFS améliore la productivité et la production de la zone et elle permet aussi d’avoir des aliments diversifiés. Ces aliments vont être destinés à la consommation locale et au marché.

- augmentation de la productivité - satisafaction des besoins - augmentation de la FFS alimentaires production - augmentation du revenu - diversification de la culture

III-2-3 Cas des groupes AGRIBUSINESS

La création de groupe AGRIBUSINESS est la finalité escomptée pour les associations VSL et les groupes FFS selon le plan stratégique du programme SALOHI. Par les actions collectives, l’agriculture contractuelle, la transformation et la distribution, le groupe crée de la valeur ajoutée au produit et pourra faire une économie d’échelle.

- agriculture contractuelle - valeur ajoutée - vente collective - amélioration du profit AGRIBUSINESS - achat collectif - économie d'échelle - transformation - division du travail - distribution

III-2-4 Cas des AUP

Il est clair que les AUP servent tout un Fokontany entier ou une commune entière et permettent de résoudre beaucoup de problèmes socio-économiques dont l’accès au marché, l’écoulement des produits, l’accès à l’éducation et aux services sanitaires, etc (voir ANNEXE N°3).

- écoulement des produits gestion et maintenance des - accès au marché AUP infrastructures réhabilitées - accès à l'éducation ou construites - accès aux services sanitaires

38

III-2-5 Cas des AUE

Comme les AUP, les AUE pourvoient de l’eau pour la population riveraine pour irriguer les cultures et pour satisfaire leurs besoins quotidiens en eau.

gestion et - irrigation des maintenance des cultures AUE infrastructures - besoin quotidien réhbilitées en eau

III-2-6 Cas des Comités de GRC

Grâce aux outils mis en œuvre avec les services communaux, les comités de GRC essaient de réduire au maximum les risques aux aléas naturels ou anthropiques de la zone.

- DPMP - prévention amélioration de la résilience Comités GRC - SAP - mitigation communautaire - SIC - préparation face aux chocs

Les organisations paysannes constituent une dynamique locale, véritable moteur de développement de la zone. Effectivement, le renforcement de leur capacité conduit à la réduction de l’insécurité alimentaire comme le montre la relation suivante :

- Développement socio-économique - Disponibilité Renforcement des - Amélioration des REDUCTION DE capacités des - Accessibilité conditions de vie des L'INSECURITE organisations ménages - Stabilité ALIMENTAIRE paysannes - Réduction de la -Utilisation vulnérabilité

III-3 L’analyse FFOM de la viabilité des organisations paysannes

III-3-1 Forces

Les forces des organisations paysannes rencontrées sont :

- L’existence formelle des groupes : ces groupes sont reconnus au moins au niveau Fokontany, d’autres au niveau de la commune et même au niveau du district (Comités de GRC, AUP, AUE et groupe de producteurs)

39

- La responsabilisation des membres du bureau : les membres du bureau connaissent bien leurs rôles et leurs responsabilités au niveau de groupe - La soumission des membres aux règlements intérieurs : les règlements intérieurs des groupes sont respectés de façon rigoureuse - La formation reçue sur certains thèmes qui assurent leur développement organisationnel : vie associative et leadership, gestion simplifiée, tenue de compte, etc. - La facilité de regroupement des membres : tous les membres habitent dans la même localité - La transparence dans la tenue des comptes pour le cas des VSLA: le rapport des comptes et le versement des cotisations se font lors des réunions hebdomadaires en présence de tous les membres - La régularité et la systématisation des réunions chaque semaine : les membres se réunissent toutes les semaines, le même jour à la même heure (cas des VSLA et des groupes FFS)

III-3-2Faiblesses

Les faiblesses des organisations paysannes sont :

- La vulnérabilité des membres des groupes surtout les AVEC qui sont surtout composés par des femmes chefs de famille - La non appropriation de l’esprit d’entreprise à cause de l’incapacité intellectuelle due au niveau d’instruction très bas - La permanence esprit d’assistanat qui est du au fait que ces populations, en tant que familles vulnérables, ont l’habitude d’être aidées et assistées - L’individualisme qui se traduit par l’inexistence de vision à effectuer une activité commune pour le développement du groupe mais seulement à résoudre le problème individuellement

III-3-3 Opportunités

Les opportunités au développement des organisations paysannes sont :

- L’existence du programme SALOHI qui vise à renforcer les capacités organisationnelles et techniques des groupes

40

- L’existence d’autres organismes qui collaborent avec le programme SALOHI pour la coordination des appuis (Rano HP, KMS, etc) - L’inter-intégration entre les groupes qui peuvent bien être coordonnés pour l’atteinte des objectifs d’amélioration posés par le projet (domaines santé et nutrition, domaine de la production et domaine de la résilience) - Les sols fertiles qui sont favorables à l’amélioration de la productivité agricole

III-3-4 Menaces

Les facteurs menaçants le développement des organisations paysannes sont :

- L’avènement des cyclones chaque année qui engendrent une inondation causant des dégâts humains et matériels et qui détruisent les cultures - L’insécurité alimentaire engendrée par la pauvreté car les gens n’ont pas assez de force pour travailler - L’enclavement de certaines zones (Andemaka) qui compliquent l’accès au marché pour les produits - La fixation des prix des produits par les collecteurs et les acheteurs pendant la période de production - L’implication insuffisante des services étatiques pour le bon fonctionnement des structures existantes sauf pour le cas des comités de GRC

D’après les descriptions des organisations paysannes mises en place et appuyées par le projet SALOHI et les analyses faites sur leur viabilité, nous pouvons affirmer, dans la pratique, que leur existence peut répondre aux attentes des populations bénéficiaires pour la réduction de la vulnérabilité dans la zone cible. Ainsi, il nous reste à savoir dans quelles mesures pouvons- nous les renforcer afin d’assurer leur pérennisation.

41

CHAPITRE IV: ANALYSE DES ACTIONS ET ESSAIS DE SOLUTIONS A LA PERENNISATION DES ORGANISATIONS PAYSANNES

Dans ce dernier chapitre, nous parlerons de la politique de pérennisation du programme SALOHI en définissant son approche de sortie et sa stratégie de pérennisation. Quelques tendances favorables à renforcer seront, ensuite, mises en exergue. Aussi, dans ce chapitre, présenterons-nous des essais de solutions à la pérennisation des organisations paysannes à l’endroit des acteurs clés de notre étude intervenant dans la zone à savoir l’Etat, les services communaux et le projet mais surtout à l’endroit des organisations paysannes elles-mêmes.

IV-1 Les actions du programme SALOHI sur les organisations paysannes

IV-1-1 Renforcement des capacités

Il est ici question d’évoquer les actions et activités entreprises par l’équipe du programme sur les organisations paysannes. Ci-après un tableau qui montre les détails de ces actions qui sont surtout représentées par des formations dispensées par le programme :

Tableau N°4 : Les formations reçues par les organisations paysannes

TYPES FORMATION FORMATIONS RECUES D’ORGANISATION TRANSVERSALE

- Vie associative et leadership

- Elaboration des règlements VSL intérieurs - Versement part - Emprunt/culture de crédit - Gestion simplifiée

- Vie associative et leadership FFS - Techniques agricoles

42

- Vie associative et leadership BONNE - Marketing GOUVERNANCE - Techniques de négociation / AGRIBUSINESS contractualisation - Techniques culturelles - Plan agribusiness

- Vie associative et leadership - Gestion simplifiée AUP & AUE - Techniques d’entretien des infrastructures réhabilitées ou construites

- GRC Comités GRC - Techniques d’animation

Source : auteur

Selon ce tableau, nous pouvons constater qu’à chaque type d’organisation correspond des formations spécifiques pouvant améliorer la capacité organisationnelle et la capacité technique des organisations.

IV-1-2 Approche de sortie

Dès son lancement, le programme a élaboré un « plan de sortie » décrivant la manière dont il prévoit de retirer ses ressources tout en s’assurant que l’accomplissement du but de développement ne soit pas compromis et que le progrès vers ces buts continue.

Le but est d’assurer le maintien des impacts des activités après que le programme soit terminé.

Le programme a ainsi défini trois (03) approches de sortie :

- La phase down Cette phase consiste en la réduction progressive des intrants du programme - La phase over Cette phase permet le transfert de responsabilité vers une autre entité.

43

Exemple : vers des individus ou groupes communautaires ou vers une organisation existante - La phase out Cette phase permet le retrait des inputs du programme (vivres, offres de services, assistance technique)

L’approche de sortie du programme a conduit à l’élaboration d’une stratégie de pérennisation.

IV-1-3Stratégie de pérennisation

Une analyse des objectifs de durabilité a permis le développement de la stratégie de pérennisation du programme SALOHI. Les cibles comprennent les organisations, groupes, services et relations qui ont besoin d’être soutenus au delà de la fin du projet dans le but de maintenir, élever ou répliquer l’impact du programme. L’analyse de durabilité étudie chacun de ces objectifs pour identifier les facteurs menaçant la durabilité; elle développe les actions requises pour atténuer ces menaces. Les actions d’atténuation de menaces ont été incorporées dans différentes activités du programme.

Tableau N°5 : Analyse de la durabilité des VSL et des FFS par le programme SALOHI

Type Menaces de la pérennisation Réponses du programme d’organisation

- Tradition et culture - Identification et promotion des - Nouvelles maladies et ravageurs innovations culturellement nécessitant de nouvelles réponses acceptables et de nouvelles technologies - Formation des paysans - Manque de temps pour les réunions vulgarisateurs hebdomadaires - Explication de la politique FFS - Impatience sur les résultats de la nationale aux groupes d’intérêts pratique (attendre une saison) locaux - Incapacité de transférer les connaissances aux générations futures à cause du niveau d’instruction très bas - Exode rural

44

- Fluctuations du marché - Opportunités minières - Changements dans les régimes fonciers - Désintéressement des membres à - Promotion de la bonne cause du peu d’intérêt ressenti gouvernance au sein du groupe - Fonds mal gérés ou perdus - Formation approfondie sur - Individualisme qui empêche les l’épargne, la gestion de fonds VSL actions collectives et la gestion de prêts - Mauvais leadership - Règlements clairs et transparents afin que les membres sachent les avantages qu’ils reçoivent Source : Programme SALOHI, 2010

Ce tableau montre une analyse de la durabilité des organisations paysannes effectuée par le programme SALOHI d’après les pratiques et les résultats sur terrain. Considérant ces deux types d’organisation paysanne, nous pouvons constater que le projet essaie d’apporter des réponses particulières à chaque problème qui se présente. Les principes du projet pour la pérennisation sont :

- Suivre les stratégies nationales et régionales de réduction de l’insécurité alimentaire, - Engager les services techniques dans l’appui des producteurs, - Renforcer les liens avec les partenaires, - Promouvoir l’approche genre, - Promouvoir la bonne gouvernance, - Transférer les compétences et les ressources au pouvoir décisionnel, - Assurer et faciliter la participation de toutes les parties prenantes (hommes, femmes, riches, pauvres) - Intégrer les besoins et les valeurs culturelles des cibles dans les actions à entreprendre.

45

IV-2Les limites des acteurs en matière de pérennisation

IV-2-1 Limites des contributions des services communaux

Dans l’établissement des plans de développement (PRD, PCD), les implications de la durabilité dans les actions à mener sont insuffisantes. Il s’agit principalement du manque de lien fonctionnel (ancrage) entre l’institution locale permanente et le financement des coûts récurrents (gestion et entretien des investissements). Un cas est particulièrement illustratif, celui des périmètres irrigués ; dans ce cas, ce sont les Associations des Usagers de l’Eau qui doivent jouer ce rôle. Or, il est, malheureusement, courant de constater qu’une fois l’ « aide projet » terminée, les ressources permettant une gestion et un entretien durables des infrastructures ne sont pas mobilisées. Les conséquences en sont clairement montrées dans le cycle de production qui indique, sur un périmètre donné, une croissance (de la productivité et de la production) pendant la période d’investissement suivie d’une décroissance après le décrochage de l’aide.

IV-2-2 Limites du programme SALOHI

Lors de l’analyse de la durabilité des organisations paysannes mises en place par le programme SALOHI, nous avons constaté que ce dernier essaie d’apporter des réponses particulières à chaque problème qui s présente. Cependant, les activités à entreprendre doivent toujours être conformes aux Termes de référence en accord avec le bailleur suivant les principes du programme. Par exemple, dans le cycle de GRC, l’idéal pour les bénéficiaires est que le projet les appuie sur toutes les phases, de la Prévention-Mitigation à la Réhabilitation passant par la Préparation et la réponse aux urgences. Or, le Programme SALOHI intervient seulement, dans son Objectif Stratégique 3, pour les phases de préparation-mitigation jusqu’à l’avènement de l’aléa. Par ailleurs, considérant aussi la construction ou la réhabilitation des infrastructures, il a été remarqué lors de notre descente sur le terrain qu’il pourrait y avoir une perpétuelle réhabilitation des routes et des ponts quand les inondations surviennent car ceux- ci ne sont pas en dur.

IV-2-3Limites des organisations paysannes

Les comportements des populations bénéficiaires constituent des limites à l’efficacité effective des interventions. La sensation d’être toujours aidé marque la dépendance permanente des populations appuyées par le programme et les empêchera de continuer les

46 activités après le projet. Ces populations savent qu’elles ont été assistées et que cette assistance et cette aide perdureront. De manière subjective, les gens n’ont pas vraiment la décence de s’intégrer réellement dans le processus de développement mais se contente seulement de recevoir des aides à effets immédiats. Il n’y a pas de prise de conscience collective quant aux bénéfices à long terme du projet, qui logiquement, doivent être issus des efforts à entreprendre. En effet, le permanent « esprit d’assistanat » poussé par l’extrême vulnérabilité et le niveau bas d’éducation empêche les acteurs locaux (y compris les membres des organisations paysannes) à avoir des visions lointaines mais seulement de se contenter de ce qu’offre le présent.

IV-3 Les orientations stratégiques pour la pérennisation des organisations paysannes

IV-3-1 Tendances favorables à renforcer

Les tendances favorables à renforcer s’adressent surtout au projet dans l’accomplissement des activités afin de garantir la pérennité des organisations paysannes appuyées. Les quelques points qui méritent d’être favorisés sont :

• La mise en valeur de la participation des femmes dans le processus de prise de décisions et dans les activités

Traditionnellement, le contexte socioculturel des zones touchées par l’étude n’est pas favorable à l’émergence des femmes. Cependant, l’intégration des femmes au sein de groupes mixtes leur donnant le droit à l’expression et à la décision, est un grand pas pour le développement du groupement et ne fait plus d’elles des membres passifs de la société. Ainsi, les femmes peuvent prendre des initiatives pour créer leurs groupements (cas des VSLA composés seulement de femmes) afin d’essayer certaines règles dans la culture comme « la femme est faite pour le ménage », « une fille à l’école est une perte pour la famille », « la femme ne doit pas parler en présence des hommes », etc. elles peuvent donc participer aux réflexions sur des problématiques telles que le mariage forcé, la scolarisation des filles ou la gestion des ressources naturelles. Elles sont également très actives dans les secteurs de l’économie tels que le petit commerce, la transformation des produits agricoles, le maraîchage, etc. Elles participent aussi activement à la réalisation des ouvrages communautaires (cas des activités VCT) en apportant de l’eau, du sable et d’autres agrégats sur les chantiers.

47

• La promotion de la bonne gouvernance

Du point de vue organisationnel, aucun problème majeur n’a été pressenti au niveau des organisations paysannes. Au contraire, nous avons pu remarquer que certains faits encourageants comme la transparence dans le partage de l’information, dans la prise de décisions et surtout dans la tenue des comptes (cas des groupes VSL) ; la représentation de toutes les parties concernées incluant les femmes et les personnes les plus démunies au sein des comités de conseil; la participation effective de tous dans le processus de planification et dans l’exercice des activités. Toutefois, une mauvaise gouvernance a été évoquée au sein des services étatiques surtout concernant la distribution des aides reçues après le passage d’un cyclone. Même en établissant des évaluations sur les dégâts et les pertes dans la commune aux services étatiques, les aides et les vivres ne parviennent pas jusqu’aux communes victimes alors qu’elles savent bien qu’elles ont droit de recevoir des aides.

• La Gestion des Ressources Naturelles

La Gestion des Ressources Naturelles est importante dans notre étude du fait qu’elle conditionne le développement durable de la zone d’étude. Ces ressources naturelles font l’objet de différents usages et subissent une surexploitation abusive et déraisonnée. Les forêts, par exemple, ne cessent de se dégrader à cause des feux de végétation (agriculture sur brûlis et Tavy) et des feux de brousse. Pourtant, les générations futures ont, également besoin de tirer profit de l’existence de ces ressources naturelles. Par exemple, les AUP auront toujours besoin d’arbre pour l’entretien des pistes et pour la construction de ponts. De plus, ces ressources naturelles peuvent constituer des sources de revenu pour les populations aux alentours grâce à l’« écotourisme », comme le cas du parc de Ranomafana.

IV-3-2Propositions aux acteurs pour la pérennisation des organisations paysannes

Nous mettrons l’accent, au niveau de cette dernière sous-partie, sur quelques propositions clés adressées à chaque catégorie d’acteurs intervenant dans les zones d’étude.

IV-3-2-1 A l’endroit de l’Etat

Il est laissé aux rôles de l’Etat, comme faisant partie de ses objectifs à long terme, d’aider la population vulnérable, afin de pouvoir améliorer leur condition nutritionnelle et leur résilience face aux catastrophes. 48

 Intégrer la Gestion des Risques et des Catastrophes dans le programme scolaire national

Personne n’est à l’abri des risques où qu’elle se trouve. A Madagascar, toutes les régions peuvent être touchées par une catastrophe. Il est alors important d’intégrer le programme GRC dans le programme d’éducation nationale pour que dès leur plus jeune âge, tous les malgaches soient capables de prévenir le risque afin de diminuer ses effets.

 Dispenser de l’éducation nutritionnelle dans les centres de santé de base tout en allouant un budget à l’assistance alimentaire

Lorsque l’ignorance est une cause majeure de malnutrition, les programmes d’éducation nutritionnelle peuvent avoir leur utilité. Le plus souvent toutefois, le problème tient au fait que les ménages n’ont pas les moyens suffisants pour acheter les aliments nécessaires à une meilleure nutrition; dans ce cas, l’éducation nutritionnelle doit être associée à des formes directes d’assistance, en période de soudure, pour être efficace. Aussi, le gouvernement doit-il veiller à ce que l’assistance alimentaire bénéficie vraiment aux personnes ciblées pour être effective.

 Renforcer les services d’appui et conseil aux producteurs agricoles

Il s’agit de renforcer la capacité technique des Comités de Service agricole ou CSA qui garantira la pérennisation technique au niveau de la communauté. Ces comités doivent toujours être formés sur les nouvelles techniques de production et doivent répondre aux attentes des producteurs.

IV-3-2-2 A l’endroit des services communaux des localités d’étude

 Intégrer la GRC dans le Plan de Développement Communal

L’intégration de la GRC dans les Plans de Développement Communaux améliore la capacité de résilience de la communauté face à l’avènement des aléas naturels. Dans l’élaboration du DPMP, les objectifs sont d’inventorier les différents risques qui peuvent survenir dans une localité, de porter une analyse de ces risques et d’avancer des solutions pour alléger les effets de ces risques sur la vie de la population.

49

 Profiter de l’appui du projet pour bien structurer et renforcer les comités de GRC

Les ressources et les moyens mis à la disposition des services communaux, dans l’accomplissement de leurs tâches, sont très limités. De plus, ces services communaux n’ont pas d’expérience dans l’utilisation des principes de bonne gouvernance pour élaborer et gérer des stratégies de réponse aux urgences, afin de mobiliser rapidement les ressources et les diriger vers les zones les plus sévèrement touchées. Ainsi, ces services communaux devront profiter de l’appui du projet pour renforcer les capacités des comités en GRC dans les différentes phases du cycle de la GRC afin d’atténuer au mieux les effets des catastrophes sur les conditions de vie de la population.

IV-3-2-3A l’endroit du programme SALOHI

L’objectif du programme est de veiller à avoir des bienfaits durables qui reposent sur les appropriations locales en utilisant les savoir faire et les moyens locaux. Nous suggérons donc au programme SALOHI de :

 Mettre en place une structure centrale qui veille sur les organisations paysannes

Tout d’abord, il est, préalablement, nécessaire que les organisations paysannes soient formelles et reconnues au niveau des communes. Partant des analyses précédentes, nous suggérons aux 3 communes touchées par notre étude de mettre en place des structures centrales qui veillent sur les organisations paysannes, sous forme d’un Groupement d’Intérêt Economique (GIE) par exemple. Ces structures auront pour rôles, non seulement, de défendre l’intérêt des membres de ces organisations paysannes au niveau de la communauté, de la commune voire même au niveau du District ou national; mais aussi de coordonner les actions de ces organisations paysannes pour que les avantages soient généralisés. Ces structures doivent veiller à ce que ces organisations obtiennent les aides qui leur sont dues de la part d’intervenants externes. Par ailleurs, le projet devra sensibiliser le conseil communal d’inclure dans son programme d’action des activités ou des décisions visant à renforcer la capacité organisationnelle et technique des organisations paysannes. Le projet transfèrera, donc, toutes les activités afférentes au développement des organisations paysannes à cette nouvelle structure.

50

 Transférer les activités aux services communaux

Les communes sont les principales structures à mobiliser si nous voulons parler de pérennisation car elles sont les entités pérennes de l’Etat. Les projets arrivent et partent quand ils arrivent à leur terme mais les communes devront toujours être là pour les populations et pour les organisations paysannes. Quand nous parlons de transfert ou même de cession de certaines activités aux services communaux, il s’agit surtout de l’élaboration et de la concrétisation des différents plans à mettre en œuvre pour augmenter la résilience des communautés comme les DPMP, SAP ou SIC. En fait, la mise en œuvre de ces plans fait partie de la politique nationale mais le projet est chargé d’appuyer les communes dans leur concrétisation.

 Renforcer la coordination et la collaboration avec les autres intervenants

Il est courant que dans des zones vulnérables comme nos localités d’étude, plusieurs organismes interviennent dans différents domaines. Aussi, des liens étroits devraient-ils exister avec ces organismes pour que les activités sur le terrain soient bien coordonnées et bien harmonisées. Nous pouvons, par exemple, parler du projet Rano Hp (accès à l’eau potable) qui appuie également les groupes VSL dans la région Vatovavy Fitovinany. Les zones d’intervention sont alors réparties entre le programme SALOHI et le projet Rano Hp pour la formation de ces groupes VSL. Aussi, les groupes VSL conduits par Rano Hp reçoivent-ils les mêmes avantages que ceux appuyés par le programme SALOHI comme la distribution des semences.

IV-3-2-4A l’endroit des organisations paysannes

Nous estimons qu’il est nécessaire pour les organisations paysannes de :

 S’unir pour être plus fort : capitaliser, partager, mettre en synergie

Cette suggestion concerne notamment les organisations et les leaders (FFS) de nos zones d’étude car nous avons constaté, au cours de notre enquête, un certain émiettement des dites organisations sur le terrain. Aujourd’hui, même les pays développés et les organismes internationaux continuent d’appliquer, dans différents domaines, les principes de l’adage populaire « l’union fait la force » à travers des accords, des partenariats et des réseaux divers. Pendant ce temps, au niveau de nos localités reculées, les groupements et les organisations locales s’individualisent, font cavaliers seuls ou cachent des informations qui seraient utiles à

51 d’autres organisations pour initier des actions porteuses pour toute la collectivité. Le mot directeur devra être interprété comme « travailler ensemble » de façon intra-sectorielle et intersectorielle pour plus de synergie et pour plus d’efficacité.

 S’assurer des autonomies économiques pour le bon fonctionnement de l’organisation

Il s’agit principalement d’instaurer un lien fonctionnel entre les organisations locales permanentes pour assurer le financement des coûts récurrents à la gestion et à l’entretien durables des investissements. Au fait, on pourrait soutenir une sorte de redevance par rapport à la production. C’est le cas des périmètres irrigués où les principaux responsables sont les Associations des Usagers de l’Eau. L’idée est de tirer une redevance par rapport à la production (exemple, 50kg de riz à l’hectare, soit environ 1% de la production). C’est un effort que pourraient entreprendre les organisations locales pour leur propre développement.

 Se doter d’un esprit d’ « empowerement »

L’ « empowerement » consitue l’une des principales faiblesses des populations où le niveau d’éducation est faible et où les échanges avec l’extérieur sont quasi-inexistantes à cause de l’enclavement des zones. Pourtant, l’initiative de développement doit émaner des populations elles-mêmes, à partir des ressources et des connaissances locales. Dans notre étude, l’empowerement se traduit par l’implication directe et la responsabilisation des populations dans la réduction de la vulnérabilité, en travaillant ensemble et en unissant leurs efforts (cas des Comités de GRC) et en ayant au moins une voie dans le processus décisionnel concernant les actions à entreprendre dans la localité. Aussi, l’ « empowerement » exige-t-il un changement de comportement et un changement de pratique chez la population cible car celle- ci devra avoir une autonomie dans leur subsistance sans toujours compter sur les aides extérieure. Elle devra, toutefois, avoir un esprit d’ouverture, ce qui facilitera le transfert de nouvelles connaissances (nouvelles techniques de production s’il s’agit de l’agriculture).

Dans ce dernier chapitre,il est clairement montré que réduire la vulnérabilité ne dépend pas seulement de l’efficacité d’un projet à mettre en œuvre les activités inscrites dans les termes de référence mais repose égalementsur les actions des services gouvernementaux à jouer leurs rôles et surtout sur la population elle-même à prendre ses responsabilités. En agissant au sein d’un groupe, il est plus facile pour les bénéficiaires du projet de mettre en pratique les différentes stratégies de lutte contre la pauvreté afin d’atténuer les effets des risques.

52

CONCLUSION

La persistance de la pauvreté persistante fait de Madagascar un pays sous projet. Malgré les différentes interventions des organismes nationaux et internationaux, la population reste encore très vulnérable surtout face aux crises telles que le passage périodique de cyclone. Dans la région Vatovavy Fitovinany, l’insécurité alimentaire est la forme la plus marquée de la vulnérabilité de la population. Elle est surtout causée par le niveau d’éducation très bas, le faible pouvoir d’achat, les sources de revenu limitées, la faible productivité agricole, la difficulté d’accès aux services sanitaires de base et à l’eau potable, et surtout parla faible résilience face aux crises. D’après l’analyse des risques dans cette zone, l’inexistence de mesures de préparation, la difficulté voire l’impossibilité d’accès à l’information et l’inadéquation des infrastructures, limitent la capacité de la population à faire face aux catastrophes. De plus, la plupart des communes ne sont pas équipées pour mobiliser les acteurs et les ressources financières dans la prévention, la mitigation et la préparation à l’avènement du cyclone. Elles n’ont pas non plus d’expérience dans l’utilisation des principes de bonne gouvernance pour élaborer et gérer des stratégies de réponse aux urgences pour mobiliser, rapidement, les ressources et les diriger vers les zones les plus sévèrement affectées. En effet, la situation semble montrer que la région Vatovavy Fitovinany ne pourra sortir seule de sont état de vulnérabilité.

Jusqu’en 2014, le programme SALOHI essaiera donc de donner des réponses aux multiples défis de réduction de l’insécurité alimentaire à Madagascar, en se focalisant sur les aspects de la santé-nutrition, de la production agricole et de la résilience communautaire. Dans ses stratégies d’action, il a mis en place des organisations paysannes et les appuie sur les plans technique et organisationnel de façon à ce que les membres connaissent une amélioration de leurs conditions de vie.Par ailleurs, le projet appuie également et travaille en étroite collaboration avec les services communaux qui sont les structures pérennes aux services de la population.

Notre recherche est basée sur deux postulats par rapport à la mise en place et à la pérennisation des organisations paysannes appuyées par le projet dans le but de réduire la vulnérabilité dans la zone cible. Nous étions partis du premier postulat que l’existence d’une dynamique locale, représentée par ces organisations paysannes, constitue un gage pour la réplication des activités conduites par le projet. D’après les constats sur le terrain et les évaluations faites par le projet, la mise en place de ces organisations ont bien résolu beaucoup

53 de problèmes dans la vie des populations cibles. Les groupes FFS ont connu une augmentation de leur productivité agricole, les membres des associations VSL peuvent subvenir à leurs besoins quotidiens et investir dans des activités rémunératrices, les coopératives AGRIBUSINESS peuvent étendre leurs activités, les Comités de GRC concrétisent les DPMP élaborés pour augmenter la capacité de résilience de la commune, etc 38 . Ce qui nous amène, logiquement, au second postulat qui dit que la pérennisation des organisations paysannes, appuyées par le projet, assure le développement socio-économique de la zone et contribue à la réduction de l’insécurité alimentaire. En effet, la multiplication et la pérennisation des organisations paysannes provoquent des effets à long terme et généralisés sur les conditions de vie de la population.

Toutefois, la réplication des activités du projet et la pérennisation des organisations paysannes sont conditionnées par plusieurs facteurs. C’est ce que nous avons essayé de déterminer dans le dernier chapitre de notre étude. Le programme constitue une opportunité de développement pour la zone cible et pourrait avoir des réponses aux multiples problèmes d’insécurité alimentaire, surtout dans le court terme et le moyen terme (comme les activités de Vivres Contre Travail, la distribution de semences,…) mais la grande responsabilité, si nous voulons avoir des résultats effectifs et à long terme pour la réduction de la vulnérabilité, doit émaner de la population et des services communaux ainsi qu’à l’Etat. De manière transversale, les tendances favorables à renforcer sont : la participation des femmes dans le processus de prise de décisions et dans l’accomplissement des activités au niveau de la communauté car elles sont les plus nombreuses et les plus vulnérables ; la promotion de la bonne gouvernance pour garantir le bon fonctionnement et la viabilité des structures et des organisations paysannes; la Gestion des Ressources Naturelles de la zone pour que le développement soit, durable. Les propositions de solutions à la pérennisation des organisations paysannes sont ainsi, destinées à l’Etat, aux services communaux, au projet et aux organisations paysannes elles-mêmes. A l’endroit de l’Etat, nous conseillons de dispenser la GRC dans le programme national d’éducation ; de sensibiliser la population, surtout les mères, sur l’éducation nutritionnelle dans les centres hospitaliers ou au niveau des communes; et d’améliorer la qualité des services d’appui et de conseil aux producteurs agricoles (CSA). A l’endroit des services communaux, nous encourageons l’intégration de la GRC et la prise en compte de la durabilité dans les Plans de Développement Communaux ; aussi, les services communaux doivent profiter de l’appui du projet pour bien structurer et renforcer les comités de GRC. A l’endroit

38 Justification dans l’ANNEXE pour les cas des VSL et des AUP 54 du projet, nous proposons d’assurer de manière efficace le transfert des activités liées à la GRC aux services communaux ; d’appuyer ces derniers dans la mise en place d’une structure centrale qui veille sur les organisations paysannes; et de travailler en étroite collaboration avec les autres intervenants dans la zone cible. Enfin, à l’endroit des organisations paysannes, nous leur sollicitons d’avoir une vision à long terme dans les activités à entreprendre ; de s’unir entre elles et de travailler en synergie pour être plus fortes ; de se doter d’un esprit d’ « empowerement » pour pouvoir être indépendantes et s’auto-développer.

Il est clair que la réduction de l’insécurité alimentaire implique toutes les catégories d’acteurs qui devront assumer leurs rôles avec rigueur et avec plus d’efficacité. Aussi, est-il vrai qu’une véritable lutte contre la pauvreté doit émaner de la base, partant des véritables besoins et conformant aux capacités intellectuelle mais surtout financière de la population mais non d’une politique toute faite des dirigeants. Cependant, nous remarquons que plusieurs projets à Madagascar sont en perpétuel recommencement, ce qui fait de notre île un pays sous projet. La question qui devrait se poser maintenant est : quelles pourraient être les mesures à prendre pour que les aides extérieures soient efficacement mises aux services du développement afin de réduire la vulnérabilité des zones à risque?

55

BIBLIOGRAPHIE

Articles 1- DDC, 2010. Intégrer la pérennisation d'une structure dès le lancement d'un projet: le cas de la pépinère d'entreprises de Tenkodogo . "L'actualité des services aux entreprises", N°19, Mai 2010, pp. 5 2- RONDOT P., COLLION M. H., 2001. Organisations paysannes: leur contribution au renforcement des capacités rurales et à la réduction de la pauvreté . Cover-fr, pp. 86 3- AKAKPO V., 2010. Femme, paix et environnement . FJKM Antananarivo, 9-13 Mai 2010, pp. 3 4- PLUYE P., POTVIN L., DENIS J. L., 2000. La pérennisation organisationnelle des projets pilotes en promotion de la santé. Revue transdisciplinaire en santé, volume 7, N° 1, pp. 15

Rapports 1- F3E, 2002. Le suivi d'un projet de développement: démarche, dispositif, indicateurs . Europact, pp.86 2- FAO, 1996. Sécurité alimentaire et assistance alimentaire . Sommet Mondial de l'alimentation, 13 au 17 Novembre 1996, Rome Italie, pp. 40 3- FAO, 2005. Madagascar: Plan d'Action national pour la Sécurité Alimentaire (PANSA) , Version provisoire. Rapport N°05/033 TCP - MAG, pp. 208 4- PAM, 2005. Madagascar: Analyse de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité, collecte et analyse des informations secondaires, pp. 37 5- PAM, 2006. Note de synthèse: Madagascar - Analyse globale de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité , pp. 4 6- PARECAM, 2010. PARECAM Madagascar composante III: organisation des marchés et stockage . Mission de supervision du 23 Novembre au 17 Décembre 2010, pp. 10

Plans de développement 1- Plan de Développement de la commune d'Ambila, 2008-2012 2- Plan de Développement de la commune d'Andemaka, 2008-2012 3- Plan de Développement de la commune rurale de Tataho, 2008-2012 4- Plan de Développement de la région Vatovavy Fitovinany, 2008-2012

Guides opérationnels du programme SALOHI 1- Programme SALOHI, 2010. Guide opérationnel des activités de la bonne gouvernance , pp. 75 2- Programme SALOHI, 2010. Guide opérationnel des activités de résilience de la communauté aux chocs , pp. 13 3- Programme SALOHI, 2010. Guide opérationnel des activités de sécurité des conditions de vie des ménages , pp. 13 4- Programme SALOHI, 2010. Guide opérationnel des activités santé et nutrition, pp. 64

561

ANNEXE 1 : Liste des organisations paysannes rencontrées dans la zone d’étude

TYPE ET NOM DE DATE DE LOCALISATION EFFECTIF HOMMES FEMMES L'ORGANISATION CREATION

Fkt Mahanoro/Commune FFS TARATRA juin-10 20 7 13 Andemaka/District Vohipeno Fkt Tenimasy/ Commune FFS MAVITRIKA juin-10 20 13 7 Andemaka/District Vohipeno Fkt Vohitraomby/Commune VSL juil-10 25 0 25 Andemaka/District Vohipeno VSL VEHIVAVY FKT Todia/Commune juil-10 24 0 24 MIVONDRONA Andemaka/District Vohipeno FKT Todia/Commune AUP AVOTRA oct-10 20 16 4 Andemaka/District Vohipeno Fkt Ambodimanga/Commune CCGRC oct-10 20 Tataho/District Manakara Fkt Ambodimanga/Commune CLGRC oct-10 15 Tataho/District Manakara Fkt Andromba/Commune FFS FAMI déc-10 25 15 10 Tataho/District Manakara Fkt /Commune Tataho/District AUP FIERENANA oct-10 25 21 4 Manakara Fkt Masiakakoho/Commune FFS MIMA oct-10 25 14 11 Tataho/District Manakara Fkt Masiakakoho/Commune VSL VOAMAMY févr-10 24 2 22 Tataho/District Manakara Fkt Tamboro Ouest et AC Est/Commune Ambila/District

Manakara

Fkt Andriana/Commune AUP MIRAISOA oct-10 24 23 1 Ambila/District Manakara

Fkt Andriana/Commune AUE LOVASOA nov-10 24 18 6 Ambila/District Manakara FFS TSARA Fkt Andriana/Commune août-10 16 9 7 AMBININA Ambila/District Manakara Fkt Tamboro Ouest/Commune VSL SITRAKA juin-10 21 0 21 Ambila/District Manakara

572

VSL (groupe de Fkt Marofarihy/Commune avr-10 30 2 28 producteurs) MEVA Marofarihy/District Manakara

Source : Collecte des données sur terrain, 2011

583

ANNEXE 2: Statistique de la population bénéficiaire des routes construites et réhabilitées dans les localités d’Andemaka et d’Ambila

NOMBRE POPULATION BENEFICIAIRE DES NOMBRE POPULATION LISTE DES PISTES COMMUNE FOKONTANY BENEFICIAIRES FEMME HOMME TOTAL HOMME FEMME TOTAL

AMBARILAVA 412 460 872 AMBILA 5204 5715 10919 5 204 5 715 10 919

ANDRIANA 1086 1044 2130 832 913 1 745

BEANANA 1081 1172 2253 1 081 1 172 2 253

BERETRA 395 484 879 586 648 1 234 AMBILA LOHARANO 797 875 1 672 MANDROSOVELO 565 637 1202 688 930 1 618

TAMBORO EST 400 525 925 TAMBORO OUEST 838 895 1 733

VOHILAVA 581 595 1176 581 595 1 176 VOHIPANANY 950 1046 1996 950 1 046 1 996

ANDEMAKA CENTRE 1010 1006 2016 1 010 1 006 2 016 MAHANORO 800 1 000 1 800 MAHAZOARIVO 538 442 980 538 442 980

ANDEMAKA MAROHANKA I 459 340 799 459 340 799 MAROHANKA II 658 622 1280 658 622 1 280

TENIMASY 544 655 1199 426 527 953 TODIA 490 486 976 1 700 2 800 4 500 VOHITRAOMBY 1 200 1 200 2 400

594

ANNEXE 3 : Liste des VSL créés dans les localités d’étude avec la mention du montant mobilisé

NOMBRE DES MEMBRES DES GROUPES VSL NOMBRE DES MONTANT TOTAL COMMUNE FOKONTANY GROUPES VSL ÉPARGNE MOBILSÉE CRÉÉS FEMME HOMME TOTAL (EN ARIARY)

AMBILA MANDROSOVELO 1 1 10 11 33 500 AMBILA TAMBORO EST 1 ND ND ND 176 500 AMBILA TAMBORO OUEST 1 15 0 15 40 000

ANDEMAKA ANDEMAKA CENTRE 1 25 0 25 801 800 ANDEMAKA MAHANORO 2 50 0 50 169 000

ANDEMAKA MAROHANKA II 1 25 0 25 303 800 ANDEMAKA TENIMASY 1 24 0 24 121 200 ANDEMAKA TODIA 1 25 0 25 109 500 ANDEMAKA VOHITRAOMBY 1 25 0 25 623 700

TATAHO AMBOHIMANDROSO 2 6 17 23 285 400

TATAHO MASIAKAKOHO 2 39 12 51 339 200

605

ANNEXE 4: Carte de localisation géographique de la région Vatovavy Fitovinany

Source : PRD Vatovavy-Fitovinany

616

ANNEXE 5 : Carte de localisation des zones d’intervention du programme SALOHI

Source : programme SALOHI

627

ANNEXE 6 : Questionnaire adressé aux organisations paysannes

I. ORGANISATION

Type Date de Règlements Nom Cibles Statut d’organisation création intérieurs

Composition de l’organisation

Nombre total Homme Femme Jeune

Composition du bureau

Nombre total Homme Femme Jeune

Ces membres de bureau détiennent-ils d’autres responsabilités (au sein de Fokontany/communes/églises/etc) ? (quelles expériences ont-ils dans le domaine ?

- - -

Appréciation du niveau d’instruction et alphabétisation

Niveau Niveau Nombre de Nombre de Nombre de d’instruction d’instruction personnes instruites personnes instruites personnes dans le dans le dans le groupe dans le bureau alphabétisées groupe bureau

T H F H F T H F H F T H F

Appréciation du niveau de prise de décisions

Hommes : peu écoutés et suivis souvent écoutés et suivis toujours écoutés et suivis

Femmes : peu écoutées et suivies souvent écoutées et suivies toujours écoutées et suivies

Jeunes : peu écoutées et suivis souvent écoutées et suivis toujours écoutées et suivis

Appréciation du niveau d’engagement

Hommes : peu engagés et actifs moyennement engagés et actifs très engagés et actifs

Femmes : peu engagées et actives moyennement engagées et actives très engagées et actives

Jeunes : peu engagés et actifs moyennement engagés et actifs très engagés et actifs

638

II. APPUI DU PROGRAMME SALOHI

Quels sont les appuis du programme SALOHI?

- - - - -

Quelles sont les évolutions que vous avez senties sur vos activités compte tenu de l’appui du programme?

Du point de vue technique Du point de vue organisationnel Du point de vue économique

Quels problèmes avez-vous résolu en tant qu’organisation ?

- - - - -

Quelles sont les activités ou actions déjà entreprises communément en tant qu’organisation?

- - - - -

Combien de membres/ ou non membres ont pu profiter de ces actions ?

Rédigez-vous des PV après les réunions de prise de décisions ?

Oui Non

Comment tenez-vous les comptes ?

649

III. AUTRES PARTENAIRES

Qui sont les partenaires, autre que Land O’Lakes, qui travaillent avec vous ?

Durée d’intervention Domaine Nom de l’organisme Types d’appui (début) d’intervention

IV. ATTENTES ET BESOINS

Quelles sont vos attentes par rapport au programme SALOHI pour renforcer vos capacités?

- - - - -

Quelles sont vos attentes par rapport aux services communaux ?

- - - - -

Quels efforts comptez-vous entreprendre pour renforcer vos capacités ?

Si Land O’Lakes ne sera plus là, est-ce que vous pensez que votre organisation fonctionnera toujours ?

Quelles peuvent être les raisons ?

6510

TABLE DES MATIERES

DEDICACES

REMERCIEMENTS

ACRONYMES

LISTE DES TABLEAUX

INTRODUCTION 1

CHAPITRE I: 3

CADRAGE THEORIQUE 3

ET METHODOLOGIE ADOPTEE 3 I-1 La problématique 3 I-1-1Contexte de l’étude 3 I-1-2 Intérêt de l’étude 4 I-1-3 Hypothèses de travail 5 I-1-4 Objectifs de l’étude 6 I-2 La clarification des concepts 7 I-2-1 Gestion des Risques et des Catastrophes 7 I-2-2 Aléa 7 I-2-3 Risque 8 I-2-4 Vulnérabilité 8 I-2-5 Capacité 8 I-2-6 Sécurité alimentaire et insécurité alimentaire 9 I-2-7 Résilience 10 I-3 La méthodologie adoptée 10 I-3-1 Choix de la zone d’étude 10 I-3-2 Activités préliminaires 11 I-3-3 Collecte des données sur terrain 11 I-3-4 Difficultés rencontrées 12

CHAPITRE II: 13

PRESENTATION DU PROGRAMME SALOHI ET DE LA ZONE D’ETUDE 13 II-1 La présentation du programme SALOHI 13 II-1-1 Objectifs du programme 13 II-1-1-1 Objectif principal 13 II-1-1-2 Objectifs stratégiques et résultats intermédiaires 14 II-1-1-3 Financement 15 II-1-1-4 Système d’organisation 15 II-2 La présentation de la zone d’étude 16 II-2-1 Localisation géographique, superficie et subdivision administrative 16 II-2-2 Démographie 18

66

II-2-3 Climat 18 II-2-4 Sols 18 II-2-5 Hydrographie 19 II-2-6 Végétation 19 II-2-7 Contexte spécifique des localités d’étude 19 II-2-7-1 Contexte socio-culturel 19 II-2-7-2 Contexte socio-économique 20 II-2-8 Activités économiques 21 II-2-8-1 Secteur primaire 21 II-2-8-2 Secteur secondaire 24 II-2-8-3 Secteur tertiaire 25

CHAPITRE III: 28

PRESENTATION ET ANALYSE DES ORGANISATIONS PAYSANNES 28

APPUYEES PAR LE PROGRAMME SALOHI 28 III-1 Les organisations paysannes mises en place par le programme SALOHI 28 III-1-1 Association Villageoise d’Epargne et de Crédit 28 III-1-2 Groupe Feed Farmer School 31 III-1-3 Agribusiness 33 III-1-4 Association des Usagers des Pistes et Association des Usagers de l’Eau 34 III-1-5 Comité de Gestion des Risques et des Catastrophes 35 III-2 Les impacts des actions des organisations paysannes sur la réduction de l’insécurité alimentaire 37 III-2-1 Cas des associations VSL 37 III-2-2 Cas des groupes FFS 38 III-2-3 Cas des groupes AGRIBUSINESS 38 III-2-4 Cas des AUP 38 III-2-5 Cas des AUE 39 III-2-6 Cas des Comités de GRC 39 III-3 L’analyse FFOM de la viabilité des organisations paysannes 39 III-3-1 Forces 39 III-3-2 Faiblesses 40 III-3-3 Opportunités 40 III-3-4 Menaces 41

CHAPITRE IV: 42

ANALYSE DES ACTIONS ET ESSAIS DE SOLUTIONS A LA PERENNISATION 42

DES ORGANISATIONS PAYSANNES 42 IV-1 Les actions du programme SALOHI sur les organisations paysannes 42 IV-1-1 Renforcement des capacités 42 IV-1-2 Approche de sortie 43 IV-1-3 Stratégie de pérennisation 44 IV-2 Les limites des acteurs en matière de pérennisation 46 IV-2-1 Limites des contributions des services communaux 46 IV-2-2 Limites du programme SALOHI 46 IV-2-3 Limites des organisations paysannes 46

67

IV-3 Les orientations stratégiques pour la pérennisation des organisations paysannes 47 IV-3-1 Tendances favorables à renforcer 47 IV-3-2 Propositions aux acteurs pour la pérennisation des organisations paysannes 48 IV-3-2-1 A l’endroit de l’Etat 48 IV-3-2-2 A l’endroit des services communaux des localités d’étude 49 IV-3-2-3 A l’endroit du programme SALOHI 50 IV-3-2-4 A l’endroit des organisations paysannes 51

CONCLUSION 53 BIBLIOGRAPHIE 56 ANNEXE 1 : Liste des organisations paysannes rencontrées dans la zone d’étude 57 ANNEXE 2: Statistique de la population bénéficiaire des routes construites et réhabilitées dans les localités d’Andemaka et d’Ambila 59 ANNEXE 3 : Liste des VSL créés dans les localités d’étude avec la mention du montant mobilisé 60 ANNEXE 4: Carte de localisation géographique de la région Vatovavy Fitovinany 61 ANNEXE 5 : Carte de localisation des zones d’intervention du programme SALOHI 62 ANNEXE 6 : Questionnaire adressé aux organisations paysannes 63

68

REDUCTION DE L’INSECURITE ALIMENTAIRE ET RENFORCEMENT DE CAPACITE DES ORGANISATIONS PAYSANNES APPUYEES PAR LE PROGRAMME SALOHI, MIS EN ŒUVRE PAR LAND O’LAKES Cas des localités d’Andemaka, de Tataho et d’Ambila, région Vatovavy Fitovinany

Année universitaire : 2011

Diplôme d’étude supérieures spécialisées Multidisciplinaire en Gestion des Risques et des Catastrophes - DMGRC Auteur : RAKOTONDRANDRIA Elihanta Mira Constance Adresse : Lot IVD 24 Ambatomitsanga Antananarivo 101 Téléphone : 032 42 748 15 Courriel : [email protected]

RESUME

A l’heure où nous parlons, Madagascar se trouve dans une extrême pauvreté qui se manifeste par l’insécurité alimentaire dans les zones à risque, quasi-annuellement touchées par les catastrophes. Le programme SALOHI, conduit par Land O’Lakes dans la région Vatovavy Fitovinany, essaie de trouver des solutions aux multiples défis de la vulnérabilité par la réduction de l’insécurité alimentaire dans ses zones d’intervention. La mise en place des organisations paysannes constitue une dynamique locale qui implique directement les bénéficiaires du projet dans les activités de développement entreprises. Dans cette étude, nous nous focalisons sur la question : DANS QUELLES MESURES LE RENFORCEMENT DE CAPACITE DES ORGANISATIONS PAYSANNES POURRAIT-IL CONTRIBUER A LA REDUCTION DE L’INSECURITE ALIMENTAIRE ?

Les contextes culturels et socio-économiques des localités d’Andemaka, de Tataho et d’Ambila ont permis de porter des analyses sur la vie et le fonctionnement des organisations paysannes, objets de l’étude, afin de voir les actions à entreprendre pour le renforcement de leur capacité pour assurer leur pérennisation. Dans ce travail, nous supposons que le renforcement de capacité de ces organisations paysannes conduirait à la réduction de l’insécurité alimentaire dans la zone cible.

Toutefois, la pérennisation de ces organisations paysannes n’est pas seulement l’affaire du projet, mais doit surtout se reposer sur les rôles et responsabilités des services communaux et de l’Etat d’une part ; et sur les comportements que doivent adopter les communautés locales membres des organisations paysannes d’autre part.

Mots-clés : appui, catastrophes naturelles, insécurité alimentaire, organisations paysannes, pérennisation, projet SALOHI, renforcement de capacité, risque, vulnérabilité.

69