Trajectoires Printanières : Jeunes Et Mobilisation Politique À Montréal
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Trajectoires printanières : Jeunes et mobilisation politique à Montréal Alexia Bhéreur-Lagounaris, Julie-Anne Boudreau, Denis Carlier, Mathieu Labrie, Claudio Ribeiro Trajectoires printanières : Jeunes et mobilisation politique à Montréal Alexia Bhéreur-Lagounaris, Julie-Anne Boudreau, Denis Carlier, Mathieu Labrie, Claudio Ribeiro Laboratoire Ville et ESPAces politiques (VESPA) Laboratoire Ville et ESPAces politiques (VESPA) Institut national de la recherche scientifique Centre - Urbanisation Culture Société Janvier 2015 Responsabilité scientifique : Julie-Anne Boudreau [email protected] Institut national de la recherche scientifique Centre – Urbanisation Culture Société Rédaction du rapport : Alexia Bhéreur-Lagounaris, Julie-Anne Boudreau, Denis Carlier, Mathieu Labrie, Claudio Ribeiro Équipe de recherche : Alexia Bhéreur-Lagounaris, Denis Carlier, Mathieu Labrie, Claudio Ribeiro, Alex Roy, Maude Séguin-Manegre Diffusion : Institut national de la recherche scientifique Centre – Urbanisation Culture Société 385, rue Sherbrooke Est Montréal (Québec) H2X 1E3 Téléphone : (514) 499-4000 Télécopieur : (514) 499-4065 www.ucs.inrs.ca ISBN 978-2-89575-315-5 Dépôt légal : - Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2015 - Bibliothèque et Archives Canada © Tous droits réservés RÉSUMÉ Comment les jeunes qui se sont engagés dans les mobilisations du printemps 2012 à Montréal ont-ils vécu cette expérience? Comment cela a-t-il affecté leur rapport à la ville, la façon dont ils la vivent aujourd’hui? Comment cela a-t-il contribué à leur conception de l’action politique? L’époque contemporaine est caractérisée par son urbanité, c’est-à-dire, par une façon de concevoir le monde dominé par la vie urbaine, plus que par l’État-nation. Que l’on vive à Montréal ou à Trois-Pistoles, à Mexico ou en Amazonie, à Londres ou sur les rives du Nil, le mode de vie urbain marque notre rapport au monde. La façon dont beaucoup de gens conçoivent le temps, l’espace et l’affectivité a été profondément modifiée dans les dernières décennies, comparativement à la façon dont on les concevait pendant la période dominée par l’État-nation. Cette étude explore les impacts de cette « grammaire urbaine » (ou de cette logique d’action urbaine) sur le déploiement des mobilisations du printemps 2012 à Montréal. Dans une première section, nous nous attachons à analyser le rapport au temps, à l’affectivité et à l’espace des jeunes ayant participé aux évènements du printemps 2012. Comment conçoivent- ils le changement social? Comment justifient-ils la prise de risque? Comment ont-ils agi dans les situations spécifiques qui ont composé le mouvement? Quelle place ont-ils fait à leur intuition relativement à la stratégie? Quelles émotions ont-ils ressenti? Pourquoi se sont-ils engagés? Où ont-ils vécu les moments les plus forts? Que se passe-t-il quand ils reviennent dans ces lieux un an après les évènements? Comment vivent-ils leur quotidien à Montréal aujourd’hui? Ont-ils encore envie de vivre à Montréal? Dans une deuxième section, nous analysons les effets de cette « grammaire urbaine » sur les évènements. Nous avons exploré trois types d’impacts sur le processus politique : 1) le rôle du leadership dans la mobilisation politique; 2) le rôle de la planification et de la stratégie dans l’action politique; et 3) le rôle de l’idéologie et les motifs de l’engagement politique. L’étude s’est fondée sur une méthodologie novatrice centrée sur le témoignage des participants. Nous avons utilisé la biométrie lors de parcours improvisés dans la ville afin de recueillir des données géoréférencées, visuelles et précognitives (qui ne sont pas filtrées par la parole). Il ne s’agit pas d’une étude visant à expliquer le printemps 2012 en termes du contexte politique, des relations de pouvoir et des enjeux sociaux, ni à évaluer ses effets politiques et institutionnels. Il s’agit plutôt d’une étude sur les modes d’action politique dans un monde en mutation, avec comme objectif d’offrir de nouveaux outils heuristiques pour comprendre pourquoi Montréal a vécu une telle effervescence en 2012. Pour comprendre le printemps 2012, il faut apprendre à regarder autrement le conflit politique. REMERCIEMENTS Cette recherche est née de la passion et de l’engagement de l’équipe du VESPA. Elle n’a pas été financée par une subvention de recherche. La conceptualisation du projet a évolué au fil du travail, tout comme nos objectifs et notre propre rapport à ce que nous apprenions des répondants. Tous les membres de notre équipe avaient participé avec beaucoup de passion aux mobilisations du printemps 2012. Il s’agit donc d’une recherche engagée qui a suscité pleurs, rires, et beaucoup d’idées que nous développerons dans un futur proche. Nous tenons d’abord à remercier chaleureusement tous les répondants qui ont accepté de se livrer à nous dans ce projet. C’était la première fois que nous expérimentions avec la biométrie, et tous les participants ont été intéressés par ces outils contestés, mais intrigants. Nous remercions la Fondation canadienne pour l’innovation qui nous a permis de financer l’achat de cet équipement. Les répondants nous ont consacré beaucoup de temps et ont vécu de fortes émotions en nous parlant. Nous les remercions pour leur confiance, leur ouverture et surtout, pour le travail politique incroyable qu’ils ont fait en 2012. Dans notre expérience de chercheurs, jamais, à la fin d’un entretien, un répondant ne nous avait serrés dans ses bras en nous remerciant de l’expérience de l’entretien. C’est arrivé à plusieurs reprises pour ce projet. Merci! Nous remercions également l’équipe qui a retranscrit ces longs entretiens : Eveline Favretti, Lydia Gaudreau, Laetitia Pancrazi et Samuel-Élie Lesage. Sans votre travail, notre analyse aurait été impossible. Merci à Jimmy Hayes, monteur qui a été de précieux conseil lors de la phase d’élaboration de notre méthodologie de montage vidéo. Un clin d’œil aussi à Cindy Rojas pour la mise en page de ce long rapport. Ce rapport est dédié aux étudiants qui ont inspiré un renouveau social en 2012. Et nous espérons qu’il contribuera à inspirer l’engagement… vers un printemps 2015? TABLE DES MATIERES RÉSUMÉ ............................................................................................................ i REMERCIEMENTS ............................................................................................. III Liste des figures .............................................................................................. vii INTRODUCTION ................................................................................................ 1 L’agir politique dans un monde urbanisé et mondialisé ..................................... 4 Questions de recherche..................................................................................... 6 I) BRÈVE HISTOIRE DU MOUVEMENT ÉTUDIANT À MONTRÉAL ...................... 6 La vie étudiante à Montréal ............................................................................... 8 Évolution des frais de scolarité postsecondaire au Québec .............................. 9 II) MÉTHODOLOGIE ....................................................................................... 11 L’échantillon ..................................................................................................... 11 Déroulement des entretiens ............................................................................. 11 Quelques réflexions sur la biométrie ............................................................... 14 L’analyse des données sur N’Vivo ................................................................... 18 III) COMPRENDRE LES LOGIQUES D’ACTION À L’ŒUVRE LORS DU PRINTEMPS 2012 À MONTRÉAL .......................................................................................... 19 Qu’entendons-nous par logique d’action? Une hypothèse de travail ............... 19 Éléments de « grammaire » : Comprendre l’urbanité du printemps 2012 ........ 23 Le rapport au temps : L’importance du moment présent ..................................................... 23 Le rapport à l’affectivité ........................................................................................................ 38 Le rapport à l’espace ............................................................................................................. 54 Les effets de l’urbanité sur l’action collective ................................................... 70 L’organisation du mouvement : Réflexions sur le leadership ............................................... 70 Les actions menées : « la rue » et le stato-centrisme ........................................................... 72 Les conflits : de l’idéologie à l’interpersonnel ....................................................................... 83 CONCLUSION : UNE LOGIQUE D’ACTION URBAINE ET LE RAPPORT À LA VILLE .. 89 Le désir d’urbanité ........................................................................................... 90 vi ANNEXE 1 : ACTES POLITIQUES ÉCARTÉS DU CHRONOGRAMME ...................... 93 ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE PRÉLIMINAIRE .................................................... 97 ANNEXE 3 : GUIDE D’ENTRETIEN ...................................................................... 99 Première rencontre .......................................................................................... 99 Déroulement de l’entretien................................................................................................... 99 Quelques questions à poser oralement