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L e urs D E ROYAUMON T

P RO D OMO

(L A MA I SON D E B AL ZAC)

HISTOIREET DESCRIPTION

C A TA L O GUE D U M USÉ E

N OM B REUSES I L L USTRATION S

SUI V I D E

COMMENTAÉTÉ FONDÉELAMAISONDEBALZAC

P A R

JEAN - P I ERRE B ARBI ER

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îî av ë ens

PARIS

E GÈNE FIG IÊ E l e m U U R ET (: , Éor uas 7 , RUE C ORN EI LL E, 7

ue Van rteveld BRUXELLES . R A e

B . W . Ver a D er turm ERLIN 9 , l g S - . 1 1 8 reen Street Leic ester S uare LONDRES 7 , G . q

PREMIÈRE PARTIE

LES MAI SONS DE BALZAC

LOUIS D E ROYAUMONT

l Ed. C ha n ta at P o rt rait de Ba lz a c pa r

( Musée de la Mais on de Balzac)

LES MAI SONS D E BALZAC

L ’ENFANCE ET LA JEUNESSE

Je s uis le Juif err a n t de la P ens ée .

BAL ZA C .

De l ’ heure de sa naissance a l ’ heure de sa mort , comme tout le monde , Balzac a beaucoup ’ ? erré . Qui donc est stable , auj ourd hui quel est

- à le foyer , la maison où les enfants succèdent ! leur père , à leur a eul Décrire ou même sim plement énumérer les demeures successives de ’

e . Balzac , c st donc un peu raconter sa vie Celle ’ ’ 11 f é ci étant pas l obj et principal de ce livre , j e rai de ces pérégrinations un bref résumé , pour ’ s arriver à la longue tation qu il a faite , à et dont nous conservons le vivant témoignage . Issu de souche langue do c ie n ne croisée à une ” ’ bri arde à famille , né Tours d un mariage con Ville a tracté précédemment à , initié à p risis à la vie sentimentale , marié en Pologne , Honoré de Balzac laissé ça et là les trace s de fl son passage tantôt tumultueux et tantôt ré échi , et son œuvre garde le reflet des sites qu ’ il a par

u — se n courus . Quelq es uns ulement méritero t de

retenir notre attention .

’ ’ é C est d abord Tours , et la pension où tout p il à tit allait le panier à la main , et où il apprit

lire . Ces prem i eres années ne semblent pas lui

avoir laissé de doux souvenirs . Les premières page du Lys dans la Vallée sont ’ n l écho mal déguisé , affaibli et cependant e core ’

n . poignant , des souffrances de cette âme d enfa t É coutons - le

A n quel talent , nourri de larmes devro s n ‘ ous , un j our , la plus émouvante élégie , la peinture des tourments subis en silence par les s âme , dont les racines , tendres encore , ne ren contrent que de durs cailloux dans le sol domes

’ Quelle piété nous dira les douleurs de ‘ l en faut dont les lèvres sucent un sein amer et dont les sourires sont réprimés par le feu dévorant d ’ un œil sévère La fiction qui représenterait

ces p auvres cœurs , opprimés par les êtres placés autour d ’eux pour favoriser le développement s de de leur sensibilité , serait la véritable hi toire ma _ 1 1 _

’ En r sa vain Lau e Surville , sœur , essaie d at ’ ténuer c es lignes accusatrice s lorsqu elle écrit

Ma mère se consacra exclusivement à notre ’ éducation et se crut obligée d user de sévérité ’ envers nous pour ne utralis er les effets de l i n dulgenc e de notre père et de notre a! eule

Honoré ne fut donc ni transformé en prod i! ’ ge , ni adulé , dans cet âge où l on ne comprend ’ enc ore l amo ur de ses parents que par des bai sers et des sourires

Balzac q ualifiera plus sévèrement cette atti tude

ar Mis en nourrice à la campagne , oublié p s ma famille pendant trois ans , quand j e revin à ’ la maison paternelle , j y comptais pour si peu ’ des de chose , que j y subissais la compassion ’ gens . Je ne connais ni le sentiment , ni l heu ’ ’ r reux hasard , à l aide desquels j ai pu me releve ’ de cette déchéance chez moi , l enfant ignore et ’ Le L s ns . da la al é l homme ne sait rien ( y V l e) .

On comprend alors cette phrase qu 1 1 écrivait ’ e n 1 8 2 8 à la duchesse d Abrantè s

1 aure urvi e . 1 5. ( ) L S ll , p

2 aure ur i e . 3 . ( ) L S v ll , p ‘ Rien ne peut vous do n ner une idée de ma ’ - vie j usq u à vingt deux ans . Je suis tout étonné ’ r n V de n avoir plus à combattre q ue la fo tu e . ous ’ o n obti e n dri ez interrogeriez aut ur de moi , vous

a uc un e lumiè re sur la nature de mes malheurs . ( 2 2 j uillet

Notons encore cet aveu qui lui échappe dans ’ une lettre à l Etrangè re

! — il H Q uelle similitude écrit à Mme anska , ’ ’ l un et l autre nous avons été maltraités par n os

— VIII 1 833 . mères . ( Lettre )

V V oici maintenant le collège de endôme , vastes cours , aux cloîtres solennels mais o m t p maussades , au centre de la délicieuse

‘ lée du Loir .

Le j eune Balzac y reste sept ans .

Le souvenir de ce temps lui inspira la pre 1 uis am bert m ere partie du livre de Lo L , nous dit sa sœur Laure Surville . Dans cette première L ’ ’ partie , Louis ambert et lui ne font qu un , c est e n Balzac deux personnes . La vie de collège, les v ’ petits é énements de ses j ours , ce qu il y_souf ’ Traité de frit et y pensa , tout est vrai , j usqu à ce _ 1 3 _

’ ’ l n té la Vo o , qu un de ses professeurs (qu il nom

me) brûla sans le lire , dans sa colère de le trou ’ ver au lieu du devoir qu il demandait . Mon frère regretta touj ours cet écrit comme un mo

n um e nt de son intelligence cet âge .

Il avait quatorze ans quand M . Mareschal , le t r directeur du collège , écrivit à no re mè e , entre le s de Pâques et prix , venir en toute hâte cher ’ c o cher son fils . Il était atteint d une espèce de ma qui inquiétait d ’ autant plus ses maîtres ’ ’ qu ils n en voyaient pas les causes . Mon frère était pour eux un écolier paresseux ils ne pou vaie nt donc attrib uer à aucune fatigue i n tellec tuelle cette espèce de maladie cérébrale . Devenu H c e s maigre et chétif , onoré ressemblait à som n ambule s q ui dorment les yeux ouverts il ’ ’ n e nte ndait pas la plupart des questions qu on

lui adressait et ne savait que répondre , quand on lui demandait brusquement A quoi pen sez — vous ? Où êtes vous ?

On V e retire le j eune pensionnaire de endôm . Il suit pendant de ux ans les classes du lycée de 1 8 1 Tours et suit sa famille à Paris en 7 . Fran cois Bernard Balzac était nommé à un poste plus

° dans la important capitale , mais pour peu _ de 1 8 1 temps , car en 9 il est mis à la retraite . Sans ’ - es doute avait il bien l âge , mais il t permis de c roire que son zèle impérialis te trop affiché lui avait fait quelque tort . ’ Quoi qu il en soit , en quittant la Touraine , la famille Balzac abandonne des propriétés acqui s la renadiè re ses aux environ , G notamment , que ’ l écrivain plus tard tentera de racheter pour y e im r trouver la trace de ses j eunes ans , de ces pressions de l ’ enfance qui sont si profondes et dont l ’ amertume même se mue avec le temps en

a— t— il une mélancolique douceur . Aussi laissé de la Grenadiè re un tableau qui est une de ses plus i s belles descr ptions , et par ironie , il situe dan ce cadre un touchant épisode d ’ éducation et de sacrifice maternel . Si nous voulons retrouver la piste des prome f a nades enfantines de Balzac , dans les terres ’ mili ales Sa , c est vraisemblablement du côté de val ché que nous devrions chercher , vers cette ’ ’ ’ lée de l I ndre qu il s e st plu à décrire dans le Lys dan l s a Vallée .

f A Paris , la amille loge au Marais, rue du H Temple , et onoré achève ses études rue Saint ’ ’ Louis (auj ourd hui rue Turenne) à l I nstitution Le itre p . _ 1 5 _

’ d ec onom ie C est quand il fallut , pour raison V quitter Paris et aller vivre à illeparisis , que se ’ posa la question de l avenir pour le j eune étu diant .

Tu seras notaire , a dit la famille .

Je serai homme de lettres , a rép ondu le h a r n futur auteur de L a P eau de C g i .

Et après une longue résistance la famille ao corde un délai à Honoré pour faire ses preuves ’ d écrivain . Il restera à Paris et habitera une Le sdi u1 ere s chambrette, 9 , rue de g , près de ’ l Ar se n al . , bien près du Quartier Latin V oici donc Balzac dans sa mansarde , il a fui la Basoche et il attend de sa seule plume bonheur , i l fortune et gloire . dépeint son logis et son existence avec humour dans quelques lettres qui nous ont été con servées par sa sœur .

Il devait cependant , dans cette même man c sarde , onnaître des heures moins gaies et des On temps de vache enragée . en trouverait une évocation et une transcription dans la c o nfes sion de Raphaë l (La P eau de C hagri n) et dans certaines lettres de Lucien de Bubempré (Les I l i as i ns erdues o p ) pages connues entre toutes . L ’ épreuve cependant n ’ a pas réussi au j eune r auteur . S a tragédie C o mw ell est condamnée par i H n un tribunal de fam lle , mais onoré est dans u tel état de délabrement physique qu ’ on le garde ’ ’ à Villeparisis pour qu il s y repose . ’ C est la maison familiale , mais orageuse , où ’ de s éb auc he il écrit ses œuvres j eunesse , et où v son premier roman personnel , son idylle a ec

Mme de Berny . Fuy ant le petit bourg où leur amour ne sau les V rait rester caché , amoureux de illeparisis 1 8 2 5 viennent , en , à Paris , où sous diverses rai H sons sociales , onoré de Balzac et Mme de Ber n y ayant lié leur sort , sont établis imprimeurs , rue Visconti

Ruiné au bout de deux ans de cet enfer com m erc i al , tandis que le fils de Mme de Berny et l ’ imprimeur Barbier p rennent avec succès la

suite de ses affaires , riches de sa ruine , Balzac

va se refaire en Bretagne , à Fougères , chez son ami de Po mm ereul et en rapporte un premier ’ — d œ uvre L e h uan chef s C o s . fi e Il réintègre alors Paris , et se xe dans une p tite maison située rue Cassini , au milieu ou ’ i l Observato ire p oche des jardins de , un vrai site u de banlieue silencie se et discrète , où le recueil

1 e un i i e ers n ne 2 rue de urn n ( ) Av c dom c l p o l , , To o . _ m _

lement et le travail sont faciles au forçat de la

littérature qui va dem ander à sa plume , à son 1 82 génie , la fortune et la renommée ( 9 ’ ’ En C est l époque de la première griserie . trois ans le j eune romancier a atteint une répu i a tation européenne . Il est le héros de Paris la veur du public et les dénigrements de la eriti s a que couronnent c e succès . Il fréquente les

lons les plus aristocratiques , se lance dans le

fracas de la vie parisienne , dans les dépenses somptuaires , pour conquérir une noble dame qui se moque de lui (la marquise de Castries) e t

ébauche le grand roman , le roman définitif et

- - désastreux de sa vie , tragi comédie en dix sept années , où une noble polonaise , la comtesse

Hanska , lui donne la réplique . ’ s s C est au si la période des premiers voyage , ’ en Suisse , en Italie Mme de Castries l emmène H à Aix , Mme anska le fait venir à Neufchatel , à

V — Péters Genève , à ienne , en attendant Saint Wi er zc h n i a ë own . E e bourg et ntre t mps , séj ours Sac hé temporaires à la Poudrière , à , à Frap pesle .

” La vie intime de Balzac est mystérieuse a

a— — il cette époque . Quand t quitté la rue Cassini pour venir habiter rue des Batailles ? Nous - I R

’ 1 83 voyons qu il écrit en novembre 4, à Mme

Zulma Garraud . Mon adresse n ’ a j amais varié touj ours 1 3 C o r Mme veuve Durand , , rue des Batailles ( ’

! . r esp . lettre C LII) Cela dit bien qu il y est de ’ puis un certain temps déj à alors même qu il a conservé la rue C assini comme domicile o ffi

et e — ciel aussi comm garde meuble , car déj à il s est entré dans la voie des acquisitions coûteuse , dans la carrière de l ’ amateur de belles choses le cousin Pons est né . Sans doute il faut attribuer cette fantaisie (qui e st presque pour lui une n éc e ssité) à la préo c c u c réan ers patiou de se soustraire aux çi , aux im ortuns ! p , à la garde nationale Mais cela j ette aussi une clarté sur la cause de ’ ses perpétuels embarras d argent , sur cette dette ’ ’ s e m se qui ne diminue pas , bien qu il p au tra vail . Faut — il noter parmi les domiciles de Balzac ’ l Hô tel des hari ts r frac co , la célèbre prison des é taires de la garde nationale où Balzac fit ses huit j ours au printemps de 1 836 9 (2 ) er Il écrit le 1 mai à Mme Hanska

1 ) eu - r e e ui s s on r e ur de enè e i l ( P t êt d p to G v , dont étai t revenu e n ri er Fév . ’ (2 ) ô e Baranc ourt ans le r — L h t l , d qua ti er Sain t Bern ard .

r s s JARDI ES (SEVRES) 1 8 8 8 -1 8 4 0

1 838 z est Au mois de j uillet , Bal ac revenu ’ d Itali e ; il a réintégré son logis de la rue des Ba t s ailles mais pour un instant seulement , le temp e d déménager et de porter ses pénates à Sèvres . Il écrit à Mme Hanska

’ veuve D urand D abord , chère , sachez que la ’ n existe plu s . La p auvre femme a été tuée par l e s j ournaux qui ont poussé la lâcheté envers ’ moi j usqu à trahir un secret qui pour un h om u s me devrait être s acré . Sachez aussi q e j e sui é tabli po ur touj ours à Sèvres et que mon logis ’ s Les drdie Balza aux J s : M. de appelle ainsi c , Jardies est et sera pour longtemps mon a dresse . 2 2

’ L uve D urand s ss u 1 i a ve , c e t le mot de pa e q fallai t donner pour être admis dans la mysté n rieuse maison de la rue des Batailles , précautio ’ qui ne l avait pas empêché de tomber entre les mains des sbires de la garde nationale .

’ ’ s s s ai J ai vu cent mai on autour de Pari , j ’ ét un été en négociation pour plusieurs , j ai é mois à courir pour trouver ce qu ’ il me fallait sur la limite j uste du département de la

— - - l et O i . et de Seine ise , écrit à Mme Hanska ’ ’ J ai pris le parti d acheter un terrain et de z bâtir , car une maison ne coûtera p as dou e

: mille francs , bâtie à mon gré et le terrain , avec la maison de paysan , ne revient pas à plus de cinq mille francs . ’ J ai conservé pour quelques mois encore la: ’ rue des Batailles comme garde — meuble j usqu à ce que j e sois installé .

ss V à Cette maison était celle du ti erand arlet , laquelle il aj oute par la suite quelque s petits lo ’ l a n fl r ui rro dir . Ch am eu p ins de terre pour p y , q a consacré une précieuse petite brochure à c es

' acquisitions ( 1 ) et qui a vu les pièces chez le no ’ taire de Sèvres , M . Ménager , nous dit que l im

1 Cham eur Ba a 0 r t ( ) pfl y . lz c pr p ié aire. 2 3

meuble représentait soixante - deux perche s (un peu plus de vingt- un ares) et avait coûté francs ro r1 etaire les Aussitôt p p , Balzac met ouvriers ’ On en sa propriété . travaille tout l hiver , et en 1 838 i l hu j uillet , entre dans ces plâtres encore G m ides . Aussitôt il écrit à Mme Zulma arraud

M de Balza au Jardies ar Sèvres H. s: . c , , p (Seine — et- Oise) V s oilà mon adresse pour bien longtemp , t f rois ois chère , car ma maison est presque ’ au — achevée et j y demeure . Trois chambres des ’ ’ - - s a sus l une de l autre , le rez de chaussée faisant lon , le premier chambre à coucher et le second mon cabinet de travail ; le tout mis en c o m mu ni c ati o n par une échelle à laquelle on donne le ’ ’ nom d escalier , compose l habitation de votre ’ ami . Tout à l entour une allée qui serpente dans a r un petit arpent de P ris et entou ée de murs , ’ mais où l on ne plantera des fleurs , des arbres et ’ m des arbustes qu au ois de novembre prochain .

Puis à soixante p ieds de là , un corps de logis où sont les écuries , remises , cuisines et un grand appartement et des chambres de domestiques . V Jard e 1 oilà les i s . ( )

(1 ) C e s ont c e s com mun s qui fur ent habi té s pa r G a mb e tta e t q ui ' s eu : s u s i s te n au r u L c h â e t m m e B e m eur l b t jou d h i . e l ê où alz a c d a e té de moli par Gam b ett a q ui avai t p r oj e té de le r e m pl ac er pa r un e a i ta i n u u e h b t o pl s l xu us e . Le bâton de perroquet sur leq uel j e suis perché le j ardinet et le bâtiment des communs , tout est situé au milieu de la Vallée de Ville ’ d Avra à y , mais sur la commune de Sèvres , côte ’ côte avec l emb arc adère du chemin de fe r de

V — ersailles , sur le revers du parc de Saint Cloud ,

— à mi côte , au midi , la plus belle vue du monde , une pompe que doivent envelopper des c lém a tites et autres plantes grimp antes , une j olie

- source , le silence et quarante cinq mille francs i de . Ou dettes de plus , vous comprenez , la folie ’ est faite et complète , ne m en parlez pas , il faut

e . la payer , et maintenant j passe les nuits

En regard de cette description sobre et pré cise , voyons dans quels termes Balzac présente son nouveau domaine à la dame de ses pensées . Cette comparaison révèlera le caractère volon tai re me n t m a nifié L et amplifié , grandi , g , des ’ tr s l Etran è r e à g e .

’ Jardies Je suis donc ici , aux , malgré l or ’ do nn anc e de mon docteur , qui m a positive ’

ment défendu d habiter des plâtres neufs . Ma maison est située sur le revers de la

St— montagne ou plutôt de la colline de Cloud ,

— adossée au parc du Roi , à mi côte , au midi . Au ’ ’ t embrasse V - d Avra couchan , j tout ille y ; au Midi j e vois sur la route qui passe au bas des

’ ’ s e o ur à Quoiqu il en soit , ce j Sèvres qui de ’ r vait être éternel fut bref . Il l avait fait sonne par toutes les trompettes de la publicité il y avait réuni les j ournalistes ou écrivains qui gra ’ Dutac Goz vitaient d ordinaire autour de lui q , Lass ail - lan , y , Gérard de Nerval , Laurent Jan , 0 urli ac Gavarn i s ce ti , , ce groupe railleur et p ’ que , dit Champfleury , qui s est fondu dans la Bixi o u La C o personnalité des Lousteau , des de ’ méd h mai n i e u e . Grâce à eux , l achat des Jar dies avait pris au boulevard de colossales pro ’ portions qui attirèrent fatalement l attention des créanciers que leur propriétaire avait lais

sés à Paris . ’ d i n c es santes s De là poursuites , qui , aj outée aux mille taquineries et persécutions des au toc htones ( 1 ) lui rendent bientôt Sèvres i nh abi

table . V 1 838 s enu en été , il est obligé de fuir dan ’ 1 l automne de 840 .

’ (1 ) On e n p eut avo i r une i dé e par c e tt e l ettr e q u i l écri vai t a Loui s D e s n oy ers

r e s e n dre i s i r 1 840. Sèv , v d o , ’ Mo n e r e s n e rs O m a e é s an s au un ar à m a ch D o y , n j t , c ég d ual i té de e m re de la i ét de s en s de e ttre s an s un e q m b Soc é g l , d i n e ri s n à re s ur n e a s a i r é té an s l e s i ne s g obl p o Sèv , po p vo , d v g , i r s i de s r l s ra i i s vo écha ppé s de Pa i s n e m ange ai en t pa s e s n . ra e ri m e e n e r s l a a r e n a i n a e r r e i n s ti tuée ur ré G v c v g d t o l u a l , po p ’ s e r er l - s v e s ven dan ge s ! Et j e n ai pour s oi xan te do uze h eur e . A PASSY (1 8 40 )

Lorsque Balzac dut quitter son c hâlet des Jar ’ d cc ies , n étaient pas seulement des murs qui ’ ’ s éc roulaient c ê , bâtis sur un sol trop mobile , ’ tai ent se aussi s espérances d être propriétaire , ’ d être enfin chez soi Cet essai de villégiature ’ ’ n avait fait q u ajo uter un lourd anneau à la chaîne d ’ obligations pécuniaires qu ’ il traînait au pied depuis douze ans Il lui fallait ’ travailler deux fois plus qu aup aravant , si pos

‘ s e ible , pour faire face à ces dettes en mêm ’ temps qu aux be soins j ournaliers , et pour tra vailler il lui fallait un asile modeste , discret , presque secret , à la fois voisin de Paris et dis t du n i ant boulevard , où ne pussent le relancer , — 2 8

s les créanciers ni les importuns , engeance plu

redoutable encore que les créanciers .

Il trouva cette retraite à Passy . En ss r allant de Sèvres à Paris , il avait dû pa e V e n s ouvent par la route de ersailles , et donner ’ ’ passant un coup d œil sur le coteau où s étageait m dt : s le petit village , par i les verdures quelque s grands parcs , derniers vestiges des domaine Penthiè vre D elessert de Mgr de , de la famille ou

du sieur Claude Chahu . Dans une rue taillée en pleine côte et mon t ant assez rudement de la Seine au plateau , la r ue Roc du , il avait découvert une maison , étrange en ce que son deuxième étage se trou ’ vait de plein - pied avec la cour d un autre im meuble e t constituait une dépendance de ce pé tit hôtel dont l ’ entrée principale était située plus

haut , dans la rue Basse . E t Cette circonstance était précieuse . lle créai un double accès et par là même une double is s ue aux habitants de la maison de la rue du R o c . On entre par la rue Basse , on descend deux étages et on trouve un j ardin dans ce j ardin ’ fenê un p avillon d aspect rustique , aux portes tres o uvertes sur un petit j ardinet on descend ’ du encore deux étages , et l on débouche rue ’ ’ Ro c . C est auj ourd hui la rue Berton , et la rue Ra n o uard la B asse est devenue la rue y , mais double maison n ’ a pas changé de place ni d ’ ap ’ le p arence . Il semble que passage de l homme ’ fi se s de génie l ait à j amais immobilisée , ait xé

lignes pour la postérité . Faisons donc le pèlerinage de Passy comme on fait celui des Ch arm ettes ou de Stratfort— sur

Avon .

’ D après ce qui reste encore debout de se s de il meures princières ou tout au moins illustres, es t i i l encore perm s , ne le sera plus demain , de se représenter ce coteau de Passy qui fut pen dant deux siècles la villégiature préférée des ri s s ches bourgeoi ou des nobles , et qui ne sera plu bientôt que le plus banal des q uartiers luxueux . ’ Un co up d œil sur le plan dressé par Roussel 1 3 1 en 7 , nous montre une route ou plutôt un ’ n chemi qui , se détachant de l avenue des

— El sées i m è Champs y en son m lieu et à gauche , ne à Chaillot , traverse ce village , contourne la montagne de Passy , dont le point culminant semble être l ’ emplacement occupé par le cime e ti re (Trocadéro) , contourne les vastes domai

- H nes des Bons ommes , traverse Passy en sui ’ o Au vant la falaise , va rej oindre le j li village d teuil , et après avoir traversé le bois dans la di - E O e . r ection st uest , débouche nfin à Boulogne ’ Ce tracé persiste auj ourd hui , mais il a chan ’ : g é de noms c est la rue de Chaillot , la rue ’ ’ r d lén a Pierre Char on j usqu a la place , l avenue

du Trocadéro , la place , la rue Franklin , la rue ’ Ba nouard d Auteuil y , la rue Lafontaine , la rue ,

la porte et la route de Boulogne .

’ Nous n avons à nous occuper , ici , que de la s ection de ce tracé traversant Passy et corres Ra pondant à la rue y nouard actuelle . ’ C est la rue principale du village , car la rue ’ ue q nous appelons auj ourd hui rue de Passy , est à cette époque simplement un chemin qui se détache de la rue principale au carrefour des

- H le Bons ommes , pour rej oindre et

Bois . Une petite rue transversale j oint cette rue ’ principale au chemin de Passy (rue de l An no n c i ati on actuellement) , et ce triangle est presque

tout le village .

E Go c M . rnest y e q ue a relevé les appellations successives de cette artère centrale de Passy ; ’ nous retiendrons celle de Rue Basse qu elle mr ’ l h abita Rue Ra nô u ard tait quand Balzac , et de y ’ ° ’ m 1 1 1 qu elle porte en ce oment . Au xv siècle c est tout bonnement le Grand chemin conduisant au ’ a — château d bord , à Boulogne et Saint Cloud en s uite . Nous avons décrit et défini , plus haut , la rou

— - - te de Paris Chaillot Passy Auteuil , qui suit le f aite de cette falaise (la rue Ray no uard aujour ’ - d hui) voyons la depuis la rive opposée . ’ En son milieu s ouvre à droite du quai un che ’ min qui d abord mô nte perpendiculairement puis fl éc hit à gauche et monte en pente douce rej oindre la rue Ray nouard avec laquelle il for

me en cet endroit une sorte de bec de canard . C ’ est vraisemblablement un ancien chemin r menant aux ca rières , car cette falaise est pres que partout éventrée . Des carriers durent être avec les vignerons les premiers habitants du ° ° 1 e village naissant (XV1 et xv 1 siècles) . Les carri a res épuisées ou ab ndonnées , ce chemin devint

une rue . La p artie perpendiculaire à la Seine , appelée pour cela pendant longtemps rue de ’ e l Est Seine , séparait les deux vast s parcs , à le ’ - l Ouest parc de la Folie Lauzun , à le parc de ’ l hôtel de Lorges ; m ais on bâtit dans la partie du chemin qui forme angle avec la rue Bay n ouard Roc R et appelée rue du (ou de la oche) , ’ o n bâtit dans ce bec de canard ; c est ainsi que

’ ’ ’ s ur s élè le côté droit , à l exposition du midi , ° xvu1 vent , au commencement du siècle , deux petites maisons de paysan sur la rue du Ro c o u de la Roc he et tellement en contre - bas de la rue ’ Basse ou Baynouard que leur toiture n y atteint e pas et que leur j ardin, situé en arrière , form

une terrasse à la hauteur du second étage . e Sur la rue Basse , au contraire , un p tit hôtel ’ s élève en arrière de ces maisons , qui domine les ’ ’ ë parcs et la Seine et la vallée , c est l hôtel de No l Roi Hallé , peintre du ’ C est cet hôtel et les deux maisons de la rue du Ro c et quelques bribes de terrain qui les entou rent qui vont devenir la propriété de Jean de Ju - e lienne , puis la Folie B rtin , puis la maison de

Balzac .

n Nous dirons deux mots , si vous le voulez bie ,

du premier propriétaire , ce Jean de Julienne qui t a lié son nom , par une protec ion diligente , à W et celui de atteau, participe ainsi de sa renom ’ ’ — mée . Aussi bien avons nous ici l occasion d un W rapprochement à faire la maison de atteau , ’ - - t à Nogent sur Marne , va être conservée à l éta

de souvenir et de musée , par la libéralité de la

e - propriétair actuelle . Pourquoi douterions nou s

1 ) al ë fils du ei n re a e au e Gu 1 652 -1736 e ( H lé ( No l), p t H ll (Cl d , y ) , t - de Mari e nn e B ute na ui à Pari s e n 1 71 1 et uru e n 1 781 . A o t, q t y mo t

a i é de Avec le nouve u propr taire , la maison

- E J ulienne ( 1 ) va devenir la Folie Bertin . lle est ’ ’ e ntrée dans l hist o ire pour n en plus sortir . r Trésorier des parties casuelles , le financie B ertin , devenu de Blagny , avait acheté le petit domaine champêtre de Julienne pour y loger (et lui avec elle) une séduisante ingénue de l a Hu s . Comédie Française , Mlle

Bertin avait là une propriété charmante , f enê petit hôtel sur la rue Basse , braquant dix tres par étage sur le magnifique panorama de la n Roc les Sei e , et en arrière , sur la rue du , dé en danc es les p , servies , écuries ; entre deux , s petit j ardin en terra se , comme il a été décrit

plus haut . E Dans cet den , le financier ne fut pas heu ’ reux . Le serpent s y glissa sous les traits du Le veillard E j eune , tenancier des aux minérales , c et son voisin par conséquent . Diderot a ra onté , s de en une lettre délicieuse , les mésaventure

Bertin . so n Dégoûté de Passy , le financier abandonne ‘ a des des immeuble locataires , mais non pas à in

V. rn es Go ec ue tu es de ra hi e hi s r ue . Par s E t y q , E d Topog p to iq i ’ d la ê ifférents , à des profanes et c est encore Com die — Française qui vient habiter la petite maison de Hus 1 80 1 0 de 7 à 7 9 , et , en dernier lieu , Co mtat Louise , qui épousa plus tard le vicomte de c rô Parnay Louise Contat , la créatri e du ’ de Suzanne dans le Mariage de F igaro N est il pas amusant de supposer , hypothèse bien vrai s emblable , que Beaumarchais soit venu rue ’ ’ Basse s e ntrete nir avec son interprète et qu il ait

quelquefois parcouru , en lui exposant les in t o enti ns de cette comédie fameuse , les allées du j ardinet qui devait être plus tard le j ardin de Balzac ’ Il y aurait d autres rapprochements à faire de Beaumarchais à Balzac ! Beaumarchais été un ’ é — des modèles que Balzac s est donn ., et peut être Mme ’ de Berny qui l avait connu , a pu établir le

courant entre ces deux esprits supérieurs . Il y ui nola a du Beaumarchais dans Balzac . Q est un peu cousin de Figaro ’ ’ Qui sait même s il n y eut pas quelque répéti tion de la pièce dans la salle du théâtre de la

- Folie Bertin Car il y avait un théâtre . Les trois s alles qui constituent actuellement le musée et ’ ’ 1 8 0 qui étaient , en 4 , l appartement de l écrivain ,

1 ) V . SO hi 0 Ga Les sa ns de Par is ( p y , lo . 2 Re r s en en ri 1 784 ( ) p é té Av l . ’ 1 8 2 5 s i n e formaient , en , qu une eule p ece , ser ’ d o ran eri e vant à la fois g et de salle des fêtes , alors que le petit hôtel sur la rue Basse était des

tiné au logement des maîtres .

la s A mort du tré orier Bertin , ses biens pas sè rent à son frère et héritier Antoine — Louis Ber - w tin de Blagny , puis à Jean Bernard Sch artz , citoyen de Mulhouse à Thomas — Laurent François Goupil (an Claude - Antoine Thierry

- au (an III) , Louis Fidèle Legrand ( II) et Marie

— Joseph Legrand , épouse de Henri Louis Fon e taine A cette date , les époux Fontain ’ démembrent la propriété qu avait constituée de de Julienne cinquante ans plus tôt . Une partie ’ t n l immeuble , ce qui avai été la demeure du pei ’ tre Hallé , et qui porte auj ourd hui le numéro A9 , ’ de l avo é Des re devient la propriété u p z . Il ap artient à Si n ard n o p actuellement M . g . Le umér s 1 80 47 , dont le j ardin était , depui 9 , frappé ’ d une servitude non edific andi au profit du nu ’ méro [ n en l g, derrière lequel il s étend , fut ve du 1 8 1 2 a En 1 8 2 G lic . 6 par licitation à un sieur y ,

E n - Grand main il fut acquis par tien e Désiré e . ’ l E li se la notable boucher , rue de g (au coin de - Gr d ai . an em n e d rue Jean Bologne) M . st décé é 1 8 1 1 à e n 7 , la propr eté est passée sa fille , Grandem ai n Mme veuve Barbier , née ’ r O , c est dans la p artie de cet immeuble qui Roc f orme pavillon sur la rue du , que vint loger , e n 1 8 0 u al novembre 4 , le sing lier locataire qui l ait donner son nom à la maison M . de Balzac . Il annonce cette importante nouvelle à Mme Hanska à la date du 1 6 novembre

A p artir du moment où vous re c evre z cette ’ l z Mo n ettre , écrive moi à l adresse suivante s i eur de Breu no l rue Bas s e 1 9 à as s rès g , , , P y , p

P aris . , j e suis là caché pour quelque temps ’ e s f allu Chère comt se , il m a déménager très lestement et me fourrer là où j e J ’ ai pris ma mère avec moi et j e ne puis quitter de chez moi sans avoir approvisionné la maison pour n u e année .

’ Breu nol Mais d où vient ce nom de g que M . de Balzac a pris pour la circonstance ? Tout bonnement le nom de Mme Louise Breugnio l ’ ’ l Etat- ( pour observer l orthographe de civil , que B alzac écorche fréquemment) , qui va vivre là a vec lui pendant huit années . ’ C est , nous dit un témoin , une femme d age

G u 1 V o e c e à i . ( ) . y q . déj c té “ ’ e mûr , grande et forte , brune , d une extrêm bonté sous un abord sévère (mais ne fallait- il pas être un peu chien de garde en l ’ occurence ?) "ne Quelle est la situation précise de M Louis e r n i l ? ouver B eug o auprès de M . de Balzac g c nante assurément, car elle mène la maison ave ’ ’ E l s l aide d une femme de ménage . lle prend e ’ ’ intérêts du maître avec l âpreté d une maîtress e

les . de maison , faisant gros yeux quand un in ’ ’ trus s i nvitant à l heure du dîner vient déranger

ses arrangements domestiques .

’ ’ C est une amie d un d évouem e nt infatigable ’

On . et discret . n en sait pas davantage

se Balzac a quarante ans à peine , mais déj à il ’ sent terriblement fatigué et vieilli . Il n est pas encore t out à fait remis de la mort de Mme de 1 836 m al Berny, la Dilecta , survenue en ; et , guéri de son penchant pour les femmes du ° ” il monde par son intrigue avec M de Castries , ’ s est repris aux filets de la séduisante et capri c i e use H Breu nio l e comtesse anska . Mme g sembl ’ a as être la mén gère de tout repos , celle qui n a p ’ r d histoire , pas même de oman .

’ E - lle reste à son poste où , nous dit on , l avait me M - Valm o re désignée Marceline Desbordes , di Mme sent les uns , Surville , disent les autres , j us ’ ’ 1 8 — 1 8 qu à l hiver 47 48 . Quand Balzac quitte la rue Basse pour aller habiter la Folie-Beaujon (que de folies dans la vie de ce grand homme lorsque Balzac épouse M Hanska ; elle - même me se mariera et deviendra M Segaut . Veuve en 1 8 70 elle se retire à Ste - Péri ne où elle meurt en

1 8 . 74. (I )

’ ° ’ (1 ) J ai retrouvé à la m ai ri e du ! VI arr on di s s em en t l act e de ’ décè s de ce tte hu mble e t fi dèl e am i e de l écri vai n . ACTE DE DÉCÈ S DE LOUISE BREUGNI OL 1 874

L e 24 em re 1 874 eu eu r e s et e i e de re e e e an Déc b , à d x h d m l vé , d v t ’ n us ffi i e r de l Etat i i du s ei i e ar r n i s s e e n de ari s o o c C v l z èm o d m t P , o nt m aru i e rr e rn e s a r e e ur e n m éde c i n e â é de 47 co p P E t L c oz doct . g a n s e m euran ari s a e n ue J s i n e 51 e t Ja c n e s Cautan t Pau d t à P , v o éph , lin e m â é de 60an s e e ura nt ari s rue e la Muni i a it , ploy é , g , d m à P , c p l é , 63 1e s ue l s n us ont ar e e Vin t tr i s de ce m i s c i n h e ure s , q o décl é q u l g o o à q du s e i r e s t é e en s on d mi i e r ue de la Mun i i a i té 63 h i i , décéd o c l , c p l , P l ber te- Jean n e-L uise B reu n i ol ren ti r e â ée de 70 an s n ée A a n a o g , è , g , y i vr e e de a are-Etienn e Br eu n i ol e tde Mar i e D en éa ut s on é ou ( N è ), fill L z g , p s e é édée La dé un i e e u de - or t r è s n us . v h a es I o e Se a u . , d c V e C r l s d g Ap o être a s sur é s du éc è s n ous avon s dr e s s é le p rés en t act e q ue le s dé c larant: on t s i n e — us g é av c n o . (Sui vent le s Si gn atures) On r emarque ra la complai san ce ave c l aquelle Balza c a ann oh li la montagnarde Morvan delle !

A PASSY

(Suite)

Roc Balzac a donc trouve rue Basse et rue du , la demeure adéquate a sa situation mystère , ill m n é s réc ue e e t . olitude , Il est impossible de p ’ ’ ’ n étrer j usqu à lui si l on n a pas le mot de passe ; la garde est vigilante . Pendant ces sept années , de rares amis sont reçus Théophile

t - Lassaill Gau ier , Laurent Jan , y , Gérard de Ner

W - Valm ore val , erdet , Marceline Desbordes , G z an Léon o l . Le célèbre policier Vidocq y dé i j eune un j our , dans le temps où Balzac écriva t La derniè re i ncarnatio n de Vautri n exc ep tion _j ustifiée par cette circonstance même .

- H . de Balzac , attelé à sa tâche formidable con ti nue , à Passy la même vie de travail outré qui ’ doit 1 é puiser si tôt et qu il avait déj à commencée aux Jardies et rue Cassini dormir quelques heures dans la soirée , et se mettre au travail ’ pour toute la nuit , j usqu au lendemain midi et ar fré même plus tard , en se tenant éveillé p de quentes absorptions de café . Cette vie de tra s vaux forcés se poursuit pendant des semaine , ’ ’ a j usqu à ce qu il ait s tisfait les éditeurs , les j our naux et les revues , avec lesquels il a pris des en

’ g agem ents qui le tuent et qu il j ure bien de ne

’ pas renouveler , et qu il renouvelle pourtant quand

’ le besoin d argent le pousse de trop près . B are t ment , pendant cet e période , les voisins entre

- voient ils dans le j ardin , sa massive silhouette vêtue du troc blanc de dominic ain qui fut con s ’ tamment son costume d intérieur .

’ rue Quand il sort , c est de préférence par la Ro c V e du , qui le mène sur la route de ersaill s ’ ’ à Paris , qu il suit j usqu à la barrière des Bons hommes (à peu près à la hauteur de la rue Bee th v n v o e . , alors rue de la Montagne) Là il trou e Pa une patache , un coucou , qui le conduit au ’ - R c lais oyal , d où il ira chez ses éditeurs ou hez s e s sa sœur M Surville , ou au théâtre , un de E s plus chers délassements . nfin ce sont quelque ’ ’ l Alle m a ne l Ita échappées vers g , la Suisse , ou 8 lie , la suite de sa vagabonde fiancée p olonaise . ” Go zlan Balza h ez lui des , dans c c , cite un extrait du Mém i es . o r de M Solar , autrefois directeur ’ journal l Epo q ue

’ &V& tS Affligé de la direction d un j ournal , J a ro écrit à M . de Balz c pour lui demander un

- il man . Balzac me donne rendez vous chez lui , avait pu s la précaution de me marquer le mot de passe pour arriver à sa personne . Il fallait de me Bri n o lle s mander M de Brignol (ou g ) . Je vais ’ à aff ro nte ui Passy , j les pavés de la rue Basse . q est très haute et j e demande au concierge du me

1 M . numéro 9 , de B

Montez au premier , dit le concierge .

Au premier , sur le carré , j e trouvai la femme du concierge qui faisait sentinelle prè s ’ d une porte donnant sur le perron . Mme ’ de B . s il vous plaît .

Demandez dans la cour , me dit la con ’ ’

. n re desc en dœ cierge J étais mo té d un côté , j e ’ de l autre . ’ Au bas de l escalier , j e trouve la fille du concierge . M°“ ? ’ Ï de B . s il vous plaît . ’ Et e la petite fille , d un air mystérieux , m m ontre au fond de la cour une chartreuse lé z ardée . Je , délabrée , hermétiquement close e sonnai sans espoir . A ma grande suprise la port n e cria , elle cria fort , par exemple, et une ho nêt E s ervante allemande parut sur le seuil . lle était Mme vivante Je répétai encore de B . ’ ’ n à Une dame d une quarantaine d an ées , la fi gure grasse , monacale , reposée , une sœur tou ’ rière t r , sor it lentement de l omb e bleue et tran ’ ! ’ quille du vestibule . C était elle enfin C était le ’ dernier mot de l énigme domiciliaire . Elle articule mon nom qu ’ elle enveloppe ’ ’ d un sourire béat et m o uvrit elle - même la porte e du cabinet de M . d Balzac .

’ J n rai se e t dans le sanctuaire . Mes regards ’ ’ portèrent d abord sur un buste colossal de l au teur de la Comédie humaine magnifique sur ouvrage du plus beau marbre , posé un socle r s u lequel on avait enchâssé une horloge . Une porte vitrée ouvrant sur un petit jar din planté de maigres massifs de lilas , éclairait l e cabinet dont les murs étaient tapissés de ta bleaux sans cadres et de cadres sans tableaux . En bi face de la porte vitrée , un corps de ’ bliothèq ue sur les rayons de laquelle s étalaient ’ b l Année littéraire le dans un eau désordre , , B ulletin des l is la Bi ra hi e univers elle le o , og p , di ti nnaire de Ba le e c o y , A gauche un autr c orps de bibliothèque qui paraissait réservé aux On Gozlan Al c ontemporains . y voyait entre

phouse Kerr et Mme de Gir ardin . l t a Au mi ieu de la pièce é ait une petite t ble , a l table de travail sans doute , sur laquelle repo sait un volume unique un dictionnaire fran cais . ’ Balzac enveloppé d une ample robe de moi s é s ne j adis blanche , une erviette à la main , suyait amoureusement une tasse de porcelaine de Saxe .

A part quelques inexactitudes topographiques é r t t les r e l gè es , le tableau a ou es v aisemblanc s , ’ e z c e us in et l on aime à se représent r Bal ac , Co Po ns que la littérature de ce s temps traitait un peu en p arent pauvr e pour se partager plus tard de ses trésors , époussetant une tasse porcelaine de Saxe Un autre croquis de la chartreuse de Passy nous est fourni par Gérard de Nerval qui la con n aissait trop (ne fut - il pas son voisin quelques m is o , comme pensionnaire du docteur Blan c he

e ar a Cett demeure , dit Gér d , ét it exactement ’ ‘ l anti o de a Jar . die s tou p de l utre Aux , il fallait j ours monter à Passy il fallait toujo urs deseen dre . La premi ere avait manqué quelque temp s ’ la n d escalier , seconde en avait trois étages . O — 46 s e présentait à une petite p orte de la rue qui co o ie t les hauteurs de Passy , donnant de loin sur ’ la plaine de Grenelle , l île des Cygnes et le c hamp de Mars . Pas de maison devant soi . Un

mur , une porte verte et une sonnette . Le con cierge ouvrait et l ’ on se trouvait sur le palier du

premier étage en descendant du ciel . Au dernier

étage on se trouvait dans une cour . Deux bustes e n terre cuite i ndi q ua1 ent au fond la demeure

du Romancier . Une fois la porte ouverte , une ’ ’ odeur délicieuse fl attait l o dorat de l homme de ’ goût . C était son office où sur des tablettes soi g neusem ent dressées on admirait toutes les va ’ ri étés de poires de Saint — Germ ain qu il était pos

sible de se procurer .

Nous ne suivrons pas Balzac j our par j our ’ pendant les sept années qu il vécues à Passy . ’ ’ Ce serait sa vie qu il faudrait dire , et si l intérêt 0 1 n ant du en est vif et p g , un tel récit sortirait a c dre de cette étude . Nous renverrons le lecteur à sa correspondan

ce . Cependant o n comprend mieux le sentiment ’ qui nous attache à la petite maison si l on entre ’ ’ a râ un peu plus avant d ns l intimité de l hôte , g c e à quelques extraits de ces lettres où il se révè

r s r as ve plus difficile encore , pou ne p dire im po ssible s . ’ ’ L i ns uc c è s d argent de la pièce que j ai fai te ( 1 ) complique encore ma situation . ’ Il m est impossible de travailler au milieu des petits orages suscités par un intérieur où ’ ’ ’ s as s s af l on ne acc orde p , et ma production e t s l . f aib i e est . depuis un an , cela visible Je ne sai ’ ai r quel p arti prendre , mais j en aur p is un ’ ’ r ai d ici peu de j ours . Quand le mobilie que j a aurai Jardi e s sera vendu, qu nd j vendu les , j e ’ ’ nd c ho se e n aurai p as obtenu g m , et j me trou veral seul avec ma plume et un grenier . D ans

— e de cette situation , serai j plus en état te se ’ courir qu en c c moment ? Je vi vrai au j our le ’ ’ j our d articles que j e ne puis faire avec l agilité ’ ’ d une j eunesse que j e n ai plus Auj ourd ’ hui j e ne puis que te dire de venir partager mon pain . Tu étais dans une s ituation ’ ’ supportable (2 ) j avais une personne d un grand dévouement qui te sauvait tous les en ’ ’ s nuis du ménage . Tu n avais pas be oin d entrer les la ans le dans détails de maison , tu étais d si r lence et dan s la paix . Tu as voulu me compte e ue pour quelque chose , quand il fallait oubli r q

1 La Res s ur es de uinola re r s en e un s au ara an ( ) o c Q , p é té moi p v t . ’ L ann ée ré e n e . é i e en uan Mme de Ba a na p céd t v d mm t, q d lz c h 1 a1 a Pas s a e s on fils . t t y v c (R. ) t 1 existais , et me laisser mouvoir dans tou e ma ’ liberté , sans quoi j e ne puis rien . Ce n est pas ’ un tort , c est dans la nature même des femmes .

’ Auj ourd hui tout est changé Si tu veux re venir tu auras un peu du poids qui pèse sur ’ ’ - e t t atte i n ait r moi , qui j usqu alors ne g que pa ce

- que tu le prenais de toi même ,

Il ne paraît pas que Mme de Balzac soit reve nue c ar 1 8 tout de suite , le j anvier Mr, Honoré ’ écrivait à l étrangère

Ma mère a interrompu hier ma lettre ; elle î E e est venue et a d né avec nous . lle manifest ’ ’ é uvan l intention de revenir ici , ce qui m a po

Mais de quelle lueur douloureuse ce s lettres éclairent la vie intime du pauvre grand homme Malgré tout il puise dans son imagination des trésors de patience et d ’ illusion qui le soutien nent .

Ma belle vie secrète me console de tout , - il écrit à Mme Hanska . Tn frémirais si j e te di sais toutes mes angoisses que , comme faisait ’ sur Nap oléon le champ de bataille , j oublie en Eh m oi me mettant à ma petite table . bien j e — 5o

e . ris , j suis tranquille Cette petite table elle à à Eva appartiendra ma chérie , mon , à mon

épouse . Je la possède depuis dix ans , elle a vu mes toutes mes misères , essuyé toutes larmes , m es connu tous mes proj ets , entendu toutes ’ pensées mon bras l a presque usée à force de l ’ ’ y promener quand j écris .

Cueillons encore dans cette correspondance , è admirable po me vécu au j our le j our , quel ques passages qui nous laisseront entrevoir un peu de la vie de Balzac en sa retraite de Passy , et ’ où il se révèle à nous dans la sincérité et l i n ’ tégralité d une nature qui va de la puérilité au sublime .

1 8 3 1 3 . 4 , novembre Je suis allé poser chez David pour mon s une buste colos al en marbre . David veut faire belle ’ fl Chose étrange , l in ammation de mon arachno! de a tellement diminué d ’ intensité que j e ne sens plus de douleurs . Il est vrai que Mme ’ de Breugnolle m a mis à un régime de troi s li

1 e e e i e a u ’ ( ) C tt p t t t ble e st a jo urd h ui au Mus ée Balza c . ’ vres d exc ellent raisin et de six poires exquises par j our et que les fruits ont porté leurs fruits .

1 7 novembre . Quel bonheur de pouvoir parler de toi avec l a montagnarde .

9 décembre . ’ Je s ors pour aller voir Hetzel avec qui j ai à f traiter une petite a faire et j e rentrerai tard , car Mm e de Breugnol court pour avoir des rensei g neme nts sur notre Lo c q ui n — Coqu in que Ga vault et moi nous voulons forcer de nous payer i ntégralement .

1 1 décembre . Hetze l a consenti à donner seize cents francs

— pour dirt huit feuilles de mon écriture . Ces seize cents francs là vont arriver bien à temps . s z Nous sommes sans argent à Pas y . Ces sei e c ents francs là vont défrayer le ménage des Bru gn olle pendant les trois mois de travail de votre es clave .

1 6 décembre . ’ ’ i Adieu pour auj ourd hui . J ai hâte de fa re ’ r Or l a gent nécessaire à ma tranquillité . il faut n c n ci q ents fra cs pour la montagnarde , cinq s mo i ma tan te z cent francs pour , et exige quin e t cen s francs . Total deux mille cinq cents francs — 5 2

Hurrah l d i c i à une dizaine de j ours . les plu mes

Ne nous laisson s pas prendre à cette misère ’ — l ar enteri c apparente . Balzac a peut être mis de g ’ au l u de s c o , mais il achète des œuvres d art et

meubles précieux en vue de son futur ménage . 2 1 Jeudi , décembre . Je crois que j e vais nous donner nos étren nes en faisant l ’ acquisition d ’ un meuble qui se ’ il ’ ’ rait l orgue d un palais . Il s agit du secrétaire et de la commode faits à Florence pour Marie de Médicis et q ui portent ses armes

2 2 Vendredi . ’ J ai fait le marché des deux meubles treize cent cinquante

Le 2 février il reçoit le portrait - minia H V 1 835 ture de Mme anska , exécuté à ienne en D affi n er par g . Quelle j oie et quel dithyrambe lui inspire cette gracieuse effigie

Oh ! rien de si ravissant n ’ a j amais été ’ ’ l Eve Neuf c hâtel C est de , de Genève , de J ’ ai eu des rêves heureux où elle était ’ ' voilà un vrai chef — d œuvre ! Ca parle ;

. sur on peut causer avec ça Il sera ma table , j us ’ ’ q u à ce que l original soit dans la ’ res u un Et cela nous vaut un croquis , p q ta

bleau , de Balzac dans ce petit cabinet de travail q ue nous connaissons .

Je voudrais que ma vie fut envahie dans se s m oindres mouvements par des souvenirs quasi

matériels , p ar des témoins presque vivants , chargés de remembrances et qu ’ il en fut ainsi

pour vous . Je vis dans une atmosphère tuante , ’ c ar j ai multiplié tout autour de moi ces témoi

g uages . Mes yeux ne peuvent rencontrer que le tapis tartan qui couvre devant moi une table D affin er e ronde , le g à ma droite , sur cette petit t ’ able où j écris depuis quinze ans , les malachi ’ ’ - tes l e nc rier d Ann a . , chien Sur le velours de la Wi r zc h n i a A e s ow . paroi , le paysage de côté , ’ l enc rier de voyage , sur un petit meuble , la fa la meuse boite , dont sœur est à vous , et où sont l e s u lettres , les mo choirs , les reliques , le porte feuille de Vienne ! La brosse rouge éclair e mon Et baguier , où sont les pierreries , les bagues . si n j e regarde mon papier comme en ce mome t , ’ ’ l annulai re de la main gauche à l hy ac i nthe et à ’ t l alliance , j e suis aussi heureux ainsi que peu l ’ être un homme aussi impatient et aussi ai m ant que moi Un autre jour il évoque le souvenir de l ’ en trevue à H ns : de Genève , et il écrit Mme a ka Vous avez fait le premier j our une seconde toilette ; la robe était violette ! Vous ne s avez ’ s s p as et j e ne vous l ai j amai dit ni écrit , mai ’ depuis ce j our , mon p etit salon a été violet J ai ’ a imé le violet , et il m en reste une Perse violet ’ une des te , table couverte d un drap violet et torsades violettes qui sont des reliques pou r moi (2 8 j anvier

s lu vi let O Nou avons bien o , mais cela est en p position formelle avec une lettre antérieure

A Passy , mon cabinet est tout tendu de ve lours rouge avec des cordons en soie noire, et vous ressortez sur ce fond riche dans un cadre ’ u d or sculpté , comme une étoile que vo s êtes Wi erszc howni a 1 est en face . ( 0 avril

‘ Qui faut — il croi re le Balzac de 1 842 ou celui de 1 844 Décidément la description manque de préc i sion et cette C o rre3po ndance est bien contra di c toi re ! El Cer le est bien étrange aussi , en de taines p ages .

’ à Allons , voilà le j our J ai mis trois heures

— Et écrire ces trois pages . Me comprenez vous mm m a qui voulais travailler Décidément , p assion est une grande dépense cent francs par

’ H l ac c usait son de Mme anska , qui de perdre l temps dans es tripots .

’ ’

s n s as v . Tout cela n e t rien , ce e t p tra ailler ’ t me s Travailler chère com esse , c est lever tou ’ n s les soirs a mi uit , écrire j usqu à huit heure , ’ ’ déj euner en un quart d heure , travailler j usqu à c r inq heures , dîner , me coucher et recommence s le lendemain . De ce travail il sort cinq volume 1 5 1 8 5 en quarante j ours . ( février 4 )

Oui , mais avec ce régime , on meurt ou plutôt

— t— u e n . on se tue , à cinquante an Telle est la vie de Balzac à Passy et en sept ans 1 8 1 8 e u , de 4o à 47 inclus , il y écrit , il y ’ r l extase fante , pour mieux dire , dans la fièv e , , les sueurs et les larmes , cette suite de chefs ’ Urs ule Mi ro ue t les d œuvre qui comprend , Mém ires de D euæ eunes Mariées les Ress a r o j , o c es de uino la Albert avar n D é t ans Q , S as , u bu d la Vi e la Rab uilleus e Mme de la Chanterie , o , , ' Eve et D avid amela i raud M des Mi n n , P G , o te g o , L es a s ans S lendeurs et Misè res d o r i P y , p es C u t s anes Béatriæ Merc adet la u ine B ette le , , , Co s , ’ us i n ns la Marâtre e Arc z l Dé uté d s . Co Po , , p ’ ’ Et c est là que s arrête son œuvre quand il quitte Passy pour aller occuper sa maison de la n rue Fortunée il est à bout de forces . O com prend alors la profondeur de cette pensée - a n ois B e rn r B r l e c ri va i n . 1 . F r a d a a è e de ç lz c , p

M m e Ha n s k a . 2 . La 3 Ma m e e Be r n . . a da u re Sa ll m b i e r . da d a . y 4

’ P rt ra it d Ba i o e a à 2 a n s d a rè s u n i e Dé v r a . e s é a d é lz c 4 , p p

B a a 30 n s r Lo ui Bo d o à a a s u a n e r Mus ée e T urs lz c , p l g ( ; .

’ d V B a a à 2 a n s d a rè s le m ê m e Musée e e rsail e s . lz c 4 , p ( l )

’ Ba lz a c d a prè s u n dag ue rré oty pe de 1 842 (Mus e e de la Manso n de

a Balz c . )

champ s de bataille intellectuels sont ’ plus fatigants à labourer que les champs — où l on ’ meurt et que les champs où l on sème le grain . ’ La boit des cervelles d homme c omi n e e lle coupait autrefois de nobles tête s .

— ôo

n d ns une o feu au charbo de terre,, comme a loc

et - ss z n motive , au de us de ma tête il y a du i c , e nfin j e suis dan s une étuve . (4 avril là s s Pour rester quatre ans encore où j e ui , ’ mis c est impossible . Le propriétaire nous a r s de cinq ménages de p olétaire , avec enfants ’ s ue er prolétaire , qui font un tel tapage q j y p Mo n drai trente mille francs par an en copie . s à état exige travail , silence , solitude . (Lettre ’ l É r n t a ère . g , II, p

’ Je suis absolument comme l oiseau sur la la rue branche . Il est nécessaire que j e quitte ’ Basse et que j aille ailleurs où j e puisse être plus 6 convenablement . (Id . octobre Et puis la vie y est chère Et la vie autour ’ de Paris est deux fois plus chère qu à Paris . e Nous p ayons une côtelette sept sous à Passy , ell 1 2 vaut cinq sous à Paris . ( j uillet

’ Et enfin il n est pas dans les meilleurs termes v a ec son propriétaire .

’ J ai tout tenté pour rester à Passy où j e suis s a tranquillement et commodément , mai tout On de échoué . me donne congé pour octobre é à s cette ann e , et il faudra me transporter Pari

' our attendre p deux ans , dans un appartement , i s que mon petit hôtel soit bâti à Monceau . Je va ’ aller chercher au faubourg Saint - Germain c est uel ue s milliers s une dépense de q q _ de franc que 3 j e regrette beaucoup . (A Mme Hanska , avril

Il faut donc bien trouver à loger ailleurs , et ’ de façon digne d elle , la future Madame Honoré de Balzac et toutes les richesses artistiques qu ’ en dépit de ses embarras il collectionne de puis quinze ans

Mon rêve est une belle m aison entre cour et

a a t . j rdin , à Paris , dans un qu r ier tranquille Je ’ l ai e trouvée , il faudrait c nt cinquante mille ’ c e s francs pour l avoir , et où prendre cent cin quante mille francs (30 août

Ma chère , j e voudrais bien avoir votre avis ’ sur i ce que j e vais fa re . Il m est impossible de

. Or rester où j e suis , à quatre p as de mon logi s

actuel , il y a une maison qui coûtera douze à ’ z quin e cents francs de loyer , et où l on peut vi vre aussi bien ave c six mille livres de rente ’ qu avec six cent mille . Je voudrais la louer p our ’ six ans et m y établir . Nous pourrions très bien économiser là la valeur d ’ un j oli petit hôtel à

1 an s sa ç aban e de ' ( ) as s , e i l a e e i l s e re nna î D _ P y comm l pp ll , co t ur ua re — m t i e ran s de o i er à Mm . e H 11 49 po q t g m ll f c m bil ( . , p . — 6 2

’ Pari s et n y aller que la s ixième année ( 2 2 octo bre

’ Un moment il songe à acheter l hôtel de la p rincesse de Lamballe qui est sous ses fenêtres , et qui est à vendre . Quel beau cadre pour ses ’ amours La c hâtelai né de Wi ersc h nown i a n y

s . erait pas dépaysée Mais hélas , ce morceau de ’ Et terre vaut francs . N y pensons le docteur Blanche achètera ce morceau de ter a re , où bientôt Gérard de Nerv l viendra faire s oigner sa neurasthénie Quel voisinage pour Balzac

le il e Il tâtonne , il bat pavé de Paris , cherch dans les quartiers les plus opposés .

e Adi u p aniers vendanges sont faites , chère comtesse . La maison de la rue Fontaine est une ’ infâme horreur et il faut s en tenir à Mon ( 1 0 avril

l s Demain j e vais voir rue des Petits Hôte , z ve n place Lafayette , vous save , un petit hôtel à

. 3 dre ( décembre) . Il y a possibilité d ’ avoir un terrain rue Jean Gouj on dans les meilleures Je con ’ ’ s erve Passy j usqu au mois d avril 1 847 comme

- . 1 c garde meuble ( 4 dé embre) . Mais il a aussi quelque cho se en vue dans le quartier Monceau , dont il prévoit les brillantes s le s destinée , et déj à il po sède en imagination

Je payerai ce qui me reste de dettes dans ’ 5 6 l année 4 , et en 4 notre charmante maison se ’ r ra prête , au milieu d un a pent de j ardin avec de beaux ombrages . ’ M J aurai un arpent à moi dans onceau , rue de et Chartres , en haut de la rue de Courcelles cette propriété représentera un j our tout ce que ’ ’ J rdi es Et déli m ont coûté les a . j aurai la plus i c e use b . ha itation du monde Sans spéculer , en ’ ’ m i ntére ssant à l acquisition de mon arpent et à la s a construction de la maison , cela ne dépas er pas cent mille francs

’ Je ne construira 1 a Monceau qu après avoir payé mes derniers créanciers et après avoir g a g ué les cinquante mille francs nécessaires à la

construction . Mais comme il faut deux ans pour ’ bâtir , sécher , et meubler une maison , si l on fait le 1 8 6 gros œuvre en 4 , elle ne sera habitable ’ ’ 1 8 8 qu en 4 . J ai donc à me loger dans un appar tement convenable pendant trois ans et j e ne puis cependant quitter Passy que mes dettes res sanæ s 1 5 p payées . (A Mme Hanska , du fé n i er ’ ’ s - à — C est enfin a Monceau , c e t dire sur le ’ ’ Be au on quartier j , qu il arrête son choix , qu il va être enfin propriétaire mai s Balzac fût — il ja m ais propriétaire Il en eut toute s a vie le désir a- t— il réalisé ce désir La tentative m alheureuse aux Jardies ne ’ s aurait même entrer en compte , car bien qu il ’ ’ n y ait laissé beaucoup d argent , il y fut j amais tout à fait che z lui ; mais on avait paru croire qu ’ il n ’ était pas mort sans avoir atteint son rêve e t que dans sa maison de Be aujon il était enfin chez lui , comme le charbonnier . Eh bien non pas même

Thé0 hile Balzac , dit p Gautier , occupait , rue Beau o n Fortunée , dans le quartier j , une petite maison mystérieuse qui avait abrité les fantai i s t s e du fastueux financier . Quant on pénétrai ’ dans ce réduit , ce qui n était pas facile , car le r maître du logis se cachait avec un soin ext ême , on y découvrait mille détails de luxe et de con ’ fort en contradiction avec la pauvreté qu il f a f ectait . ’ Vous avez do nc vidé les silos d Aboulk a

— z ? cem , dîmes nou s en riant à Bal ac a Je suis plus p uvre que j amais , répondit 65

i l en prenant un air humble et papelard ; rien ’ ’ de tout cela n est à moi ; j ai meublé la mai s on ’ pour un ami qu on attend , j e ne suis que le gar dien et le portier de l ’ hôtel !

Sous une forme plaisante cette réponse disait ’ la e ro ri é vérité , que Balzac n était pas encor p p Il 1 8 6 c édit a . à t ire avait acheté la m aison en 4 , r ’ u 1 850 il ne devait la payer q en octobre ; or , il ’ mourut le 1 8 août et c est sa veuve qui en ac quitta le prix en septembre !

Ainsi , ce malheureux esclave de la Dette , par une ironique persévérance de son destin n ’ était pas encore quitte envers elle a l ’ heure de sa ’ mort , et son toit n était pas payé .

Nos contemporains ont vu ou pu voir ce vieil z hôtel de la rue Fortunée , devenue rue Bal ac , ’ n o ffrant isolé entre deux longs murs , sur la ’ - - s rue qu un pignon percé , au rez de chau sée , ’ d une porte bâtarde flanquée de deux œ ils — de ’ bœuf , et d une fenêtre grillée , et dont la façade se développait sur une cour d ’ honneur dont l a porte cochère était touj ours soigneusement

. B l close Du côté du faubourg du ou e , la pro priété se terminait par une rotonde qui était la — s — e c hapelle Saint Nicola . Le bâtiment en lui mêm

était lourd , écrasé , tout en longueur , composé ’ d un rez- de — chaussée et de deux étage s bas de ’ s n za plafond , a s luxe extérieur . Bal c n avait fait

de frais que pour la décoration intérieure .

de s . Au fond , les communs et les écurie Point veiilles j ardin , mais le voisinage agréable des ’ n futaies d un grand parc . Le puissa t producteur , ’ l inf atigable créateur des mille figures de la C0 médie s humaine eût pu , là enfin , dan le silence ’ d un quartier encore peu habité , continuer son œ a 1 8 8 uvre ; mais quand il y entr , en février 4 . ’ à la maladie l avait déj touché , marqué au front , s la ève productrice était tarie .

Sans doute il avait choisi ce quartier pour les s s rai on de tranquillité , les besoins de recueille

s à — ment néces aires son travail , Peut être aussi fut— il encore incliné à ce choix par une sorte ’ d i ntuitio n il venait de passer sept années dans ’ ne s v e e u l ancien Folie de Bertin , à Pa sy , ibrant ’ exalta core des galanterie s du financier . Dans l

” tion artificielle de ses nuits de travail autant q ue de rêve , il avait pu voir glisser des ombres gra c ieuses sous les feuillages de so n j ardinet et s aisir au passage des souffles pareil s à des mur

mures . Il devait être conduit à rechercher les mêmes évocations et des souvenirs de même na ture eu achetant dans le faubourg du Roule ce

E e st pas connu . lle est descendue dans un petit hôtel que Balzac lui a loué dans le voisinage de ’ ’ Est- s la rue Basse . ce enfin de mariage qu il agit , après quinze ans de fi ançailles ? Hélas ! il sem ble qu ’ un drame secret se soit j oué à ce moment ’ ’ et qu il faille interpréter ainsi cette phrase d une lettre à Laure Surville Il faut une terrible énergie pour que la tête reste libre quand le cœur souffre tant

E de P nfin , Mme Hanska est retournée en olo ’ n E c e g e . lle n est pas encore Mme de Balzac ; C pendant elle est libre , veuve depuis inq ans , et i z h i nf ati sa fille est mariée au comte Mn e c . Son n ’ gable préte dant ira la rej oindre , j allais écrire c En la relan er j usque chez elle octobre , le voilà W zc n a n iers how i , e installé à sinon mari ,! du moins presque en maître , car il j oue un peu au im châtelain , mais il y est à plusieurs reprises ’ mobilisé par la maladie qui doit l emporter . Il r rentre en France en févrie , quelques j ours R avant la évolution , et quitte de nouveau Paris en septembre pour bien longtemps écrit — il

— alm r En ré à Mme Desbordes V o e . effet il ne ’ 1 850 i viendra qu en mai , marié depu s mars , et 1 8 pour y mourir , le août , dans sa maison de

Monceau .

Pour en terminer avec cette maison de la rue F i ortunée , disons que la veuve de Balzac cont ’ u na de l habiter j usqu a sa mort ( 1 880 ) concur remm ent avec son château de Villeneuve —Saint Georges ’ Bo tsc hild Mme Salomon de ë , qui possède l hôtel 1 880 voisin , en devint acquéreur en et le laissa ’ e à l abandon pendant quelques années . Pr s ’ qu en ruines avec ses persiennes closes , il ins pirait de m é lancoliques souvenirs et quelques B l a a z c iens . , parmi lesquels M Paul Bourget , l ’ auraient voulu sauver mais le prix du ter rain a beaucoup augmenté dans le quartier B eaujo n dep uis 1 846 11 eut fallu pour le rache t er une grosse somme que les Balzac ie n s ne pou ’ va ie nt fournir l hôtel fut démoli en 1 890 . Un a rtiste en a pris des photographies qui sont au M usée de Balzac . Quelques vestiges du mobilier , ui q en attestent le luxe , ont été offerts au Musée c hil C arnavalet par Mme de Bots d. Les Balza c i en s se consolèrent en se partageant une des ’ pierres de l édifice , dont ils firent des presse

papiers M . Paul Bourget a fait don au Musée B alzac de celui qui lui échut . Une plaque com m ém o rative désigne au passant la place occupée p ar la maison détruite ; la rue Fortunée a reçu

1 a a ar le s r u es a e an e s en 1 870 c e â e au e s t au ( ) S cc gé p t o p ll m d , ch t ’ o urd h ui l m i d n j a a ri e e Vi lle e uve . ( 2) Vo i r dan s le Figar o du 28 Décemb re 1 83 8 un ar ticle s ign é P« aul i ne ri S av a . e Rue z d l nom de Bal ac , et la statue du gran

écrivain a été érigée au carrefour le plus proche ,

1 0 2 s de . en 9 , par la Société des Gen Lettres Un

s— ingénieux marchand de vin tabac du voisinage , qui était peut — être un ancien bachelier a ins crit sur une enseigne ce nom glorieux A ’ ’ BALZAC et l auteur de ce livre n a pu se ’ défendre un j our d exprimer la pensée que ce rapprochement lui inspirait en quelques vers .

— e ironiques dont la place est peut être ici , comm ’ conclusion d une étude qui a trop souvent dû. ’ — prendre le ton d un procès verbal .

LA GLOIRE

As s s ar us les em s s ! ue s ur c e b anc i p to t p , to q . , ’ ’ ’ L a r d un n a e s ent ui s a r e à la vi e i co v l c q cc och , ’ L homm e de m arb re s o nge e t de s on grand œil blanc F xe le n de rue e n a e e n e i coi , v c vi .

L a f u e n ff érente à s a tr s te effi e o l , i di i gi , ’ A s au re b r et tr u eau é s san choi i l t o d , o p g mi t , ’ Rép è t e i n ce s s a m m en t l amè re com édi e E r e a ec du f eu et e n e a e du an c it v p i t v c s g.

’ Ce s n les ê e s ens uoi u autrc m ent ê tus o t m m g . q q v , ’ Et e st t u ur s ur Lui la é e u a c o jo po Com di H m i ne . Ma s n a ré ue as un n e le nna s s e us i , v q p co i pl ,

' e c eux-là u i l a e n s ans s on œu re au a ne D q p i t d v h t i , ’ Il s n e : Et e s la re u n b u re au de ab a o g c t gloi t c , ’ Ave c c e s mot s fam eux s ur l ens eigne A BALZAC CONCLUSION

’ ont D autres écrivains , et des plus hauts , dit ’ la déj à mort de Balzac , l épouse absente à ce moment suprême la mère seule à son chevet . On a dit ses fun é railles sous la pluie battante ! ’ u n Non , Balzac n est pas de ces hommes à qui tout sourit . Le repos même ne lui est pas assuré après sa mort , puisque les huissiers ont pour ’ suivi jus q u à son ombre dans cette maison de

Passy où nous nous e fforçons de le faire revivre .

- S a dernière demeure est au Père Lachaise . Il est là , dans une promiscuité légale , près de la

— e femme qui fut dix sept ans sa fiancée , et tr nte ’ ans sa veuve , mais si peu son épouse Que l on nous permette donc d ’ aller chercher ailleurs s o n Où — c e souvenir , serait , sinon à Passy

1 8 0 Imaginez Paris , le Paris de 4 , se limitant à la la campagne co i n me nçant aux Champ s— Elys ées et suivez du ’ regard la ligne des coteaux ombragés qui s élè vent le long de la rive droite du fleuve et où ’ n t s étage t de petites agglomérations Chaillo ,

P assy , Auteuil , avec les coteaux de Meudon bor ’ nant l horizon .

Là , dans une rue tranquille et bourgeoise , entre trois grands p arcs aux feuillages touffus e et discrets , une petite maison basse et blanch , ’ aux volets vert d eau , un j ardin de curé , aux bordures de buis . t Un homme de courte taille , aux robus es

ép aules , au cou de taureau , vêtu , non de la robe du ré prêtre , mais du froc blanc des moines p c h eurs , les reins serrés par une cordelière , fait ’ œil q uelques pas dans ces allées , inspecte d un

épris des ceps qui promettent une ample récolte , puis rentre d ’ un p as résigné dans la maison ’ s assi ed une blanche aux volets verts , devant i se nt table où g , éparses , par terre aussi , des feuilles de papier , taquine sa plume , et se pen che .

fiévreuse La main court , , le front se relève ’ a s a ite nt des s p rfois , les lèvres g , exclamation ’ brèves s en échappent parfois aussi les mains ’ s étreignent le crâne , dése pérément , comme pour en extraire une pensée lente ou rebelle à se dégager ; et la main noircit de nouveau les feuilles et les feuilles noircies se répande nt Le C o n s e rva te u r de la Ma is o n de Ba lz a c da n s s o n ca bi ne t

’ ’ r sur fl s u la table , le sol c est un ot , c est une mer Et quand la plume se lasse ou que le cer ’ ’ s e n ourdit l éc ri va1 n veau g , saisit , de sa main ns potelée de prélat , une petite cafetière co tam ment prête se verse quelque s gouttes de la re boisson fumante et p arfumée , et réchauffé , il a lardi . g , rep art

’ le Tout autour , c est le silence , recueille ment ; à peine une lointaine rumeur de la ’ ’ v0 1 sm e grande ville , ou , si c est l hiver , quel ques coups de fusil qui éclatent dans la plaine ’ de Grenelle où l on chasse .

n z c Ce qui se fait dans cette maiso ? M . de Bal a é La médi e umai n crit Co H e .

’ Qu e st— c e que la Comédie Humaine ? Une œu vre m i rac u étrange , prodigieuse , formidable

leuse et vraie , dont les personnages so nt si vi

vants que vous croyez les voir , les sentir , les ’ c ôtoyer , et qui , imaginaires , s imposent à nous

plus intenséme nt que des êtres réels . Des aven t ures fantastiques , tout un monde grouillant , ’ s entre - geignant , aimant , où mêlent la furie des ’ appétits et l envolée des rêves ; le tableau le s plus exact , le plus mouvementé qui puis e être , d’ une société la plus hétérogène , la plus boule versée , celle qui vient de sortir de la Révolution ’ l Em ire Et Française et des guerres de p . dans ce s tableau , dans cette suite de fresques éclatante s r lê de bruit et de couleur , à la foi histoi e , d les gen e , drame et comédie , rêve et réalité , for s s ui mules de la plus haute philo ophie , celle q résument en quelques mots la pensée et le geste c es s de tous personnage divers , de ces êtres ’ peints ou enfantés par le cerveau de l écrivain ’ s s génial , en un mot la raison d être et les rai on ’ du devenir de l homme .

La Comédie Humaine a été ébauchée dans les ’ solitudes du quartier de l Observatoire (rue Cas

à — fré uen sini) , continuée par coups et avec de q ” à tes interruptions rue des Batailles , Chaillot ( 1 836 parmi les constructions et le s ébou lem e nts des Jardies ( 1 838 et quelques épi

‘ sodes Sa0 hé Fra esle écrits à , à p , en Pologne e mais la partie la plus considérable , et comm s Urs ule Mi mas e , et comme inspiration , depuis ’ ’ r uet us in ns o j usqu au Co Po , s est élaborée à n e Passy , da s la petite maison de la rue Bass ’ 1 8 0 ( 4 encore auj ourd hui debout , intac te , conservée pieusement par une famille res ectueuse s s p du Passé , malgré les tran formation ’ de l ancien village en un quartier de la grande ville luxueuse .

Et d s oi le petit j ar in est touj ours là , lui au si , frant chaque printemp s sa gerbe de lilas et , ’ ’ dans le recueillement d un coin de Pas sy qui n a ’ as s n n er p changé , on peut imagi er voir e core — 75

rer ses ses s , parmi charmilles , vignes et ses lila , la s s ses puis ante ilhouette du moine blanc , ’ é s d athlète paule qui portaient deux mondes , un

s . monde de pensées , un monde de dette

’ V n ? La oilà pour auj ourd hui ? Mais demai survi pioche égalitaire , seule souveraineté qui ’ ve à celles dont Balzac déplorait l effacement et la va— t— e désagrégation , elle égaliser le sol et j Oui ter bas les vieux murs , si la France intel ’ lec tuelle s e n intervient , si les hommes de pen é ’ haute et de cœur vaillant ne s unissent pour en ’ as u surer la conservation , en faire l obj et et le lie ’ d un pèlerinage incessant des penseurs , des rê ve urs , des poètes de tous pays . Les murs sont tièdes encore de cette flamme ’ qui s est consumée elle — même en brûlant pour ’ l humanité . La grande famille des lettres , j eu

’ nes et ro m anc iers au vieux , poètes , historiens , , d ui teurs ramatiques , qui se chauffe à ce foyer , q se nourrit de cette sève , qui même , si elle se ré v fl mé olte contre cette in uence , en fait par là s me la preuve , tous les littérateurs , les artiste , ne vont - ils p as se lever pour faire le geste qui ’ convient à la conservation , à l entretien de ce s e anctuaire de la Pensée humaine , du géni cru

c ifié — Et e st- , martyr de soi même après tout , il ’ ’ né ces s aire pour s y intéresser d être écrivain ou ’ s suffit— il s et philo ophe , ne pas d être françai ’ s nc du a d avoir ouci de la gloire de la Fra e , p trimoi ne des splendeurs nationales ?

’ Balzac a déj à tr0 p longtemps attendu l hom ’ ’ L i ndi fiér n mage qu il mérite . e c e à son égard ’ ’ devient , à l heure qu il est , presque une trahi son .

Unisson s— nous pour la

’ ’

C est pour elle que j ai écrit ces pages . On conserve bien comme des souvenirs et à grands frais des murs qui n ’ ont d ’ autre mérite ’ que d avoir vu vivre des reines et des impéra trices les Trianon et les Malm ai son sont i nfini a ment respectables , m is non p as eux seuls Les murs de la petite maison de Passy ont vu vivre e t souffrir le Génie .

Sur une console de son salon , Balzac avait placé un buste de Napoléon avec cette légende ’ ’ l ac hè Ce qu il a commencé par le glaive , j e verai par la plume Quel est le sens de cette parole moins orgueilleuse qu ’ on ne le pense ? Une autre phrase de Balzac nous l ’ explique v une Un beau li re écrit en français , dit il , est bataille gagnée par la France et pour son c ompte il a gagné cinquante de ces batailles là .

’ Et comparons l epée de Napoléon n a pas re c ulé les frontières de la France , la plume de Bal ’ z ac a conquis le monde à l influence du génie r français . Cependant nous ne demandons pou ’ lui ni l Em ere ur le Panthéon , ni p des Lettres françaises a son tombeau dans notre cœ ur et so n P anthéon est rue Raynouard

ROYAUMONT .

COMMENT A ÉTÉ FONDÉE LA MAISON DE BALZAC

n le M . de Royaumont prése te dans ce volume ’ Musée qu il a fondé à la gloire de Balzac . Per mettez qu ’ à mon tour j e vous présente le Con

- servateur Fondateur de ce glorieux asile . Que j e ’ non vous le , c est fait , mais que p ar ’ ces quelques lignes que j oppose à sa modestie et qui suivent son précieux travail , j e dise sans prétendre faire d ’ ailleurs œuvre de pa n égy ri ste aveugle uniquement et publique ’ s ment les déception qu il a éprouvées , les mau ’ vai ses heures qu il a vécues avant et même après vr s avoir livré son œu e , la plu belle et la plus s promi e à de hautes destinées, la Maison de B c alza , à la foule intellectuelle ; que j e dise ’ 0 enfin ce qu il a fait , ses luttes et la tr p rare col ’ laborati on qu il reçut des Hommes du j our ’ Et l o n cela , afin que sache mieux quand on ira visiter ce Panthéon personnel , ce que nous de

’ ' vons tous à l homme qui nous y accueille .

Bo aum ant Par cette initiative M . de y aura eu ’ ’ l i n c ontestable mérite d avoir fait mieux aimer ’ l auteur de la Co médi e Humaine en le faisant

mieux connaître .

Pour servir sa mémoire , il donna une intensité plus grande aux ouvrages publiés sur les œu vres se et la vie de son Héros , en un mot , il ne le faut p as dissimuler , il a remis à la mode ’ Honoré de Balzac . C est déj à un titre au remercie

ment p ublic Car , quel est dans son genre le maître du roman moderne , quel est le maître ’ d où procèdent le Gautier de Mademoiselle de Mau i n p , Flaubert , Maupassant , Zola , Barbey ’ d Aurévill y , Becque , Dumas fils , et de nos j ours O Marcel Prévost , Paul Bourget et ctave Mir ’ — il beau , quel est , sinon celui qu on nous ’ montre descendu de villageois illettrés , l auteur de la Co médi e Humai ne

’ ’ Et z voye , depuis qu on réveilla l ombre Balza cienne en remuant sa Maison , les innombrables ses commentaires , les éditions incessantes de ’ ’ s s n s œuvre , depuis les éditions d un o j u qu aux n z plus follement coûteuses , ente de tout ce bruit d s qui se fait autour de ce nom , j a i familier aux ’ seuls esprits cultivé s Cela est en partie l œuvre R de M . de oyaumont et ce ne fut pas une tâche a isée . V ’ ous en allez j uger . Jamais encore il ne l a dit , mais il a bien voulu me confier quelques p ap iers que j e reproduis partiellement ici c ’ est grâce à eux que j e puis vous faire voir à ’ ’ l œuvre ce bénédictin la! que comme l a ap c b enédi c ti n c i pelé un de nos onfrères Du , en il fet , a la patience que rien ne décourage, et ’ l abn é ation à g la plus rare , car en se consacrant Balzac il s ’ est pour ainsi dire interdit de tra vaille r — pour lui même . Le Conservateur de la ’ ’ Maison de Balzac n a point d ém olum ents et comme logement il a dans la maison c e qui fut b Br n l eu o . la cham re de Louise g , la gouvernante Cela dit pour achever de peindre cette figure mal connue . O V conservateurs des , des ersailles , des s s ati sfe Fontainebleau et des Malmaison , vous riez vous d ’ une chambre sous les toits dans les palais que vous administrez

Parmi les pages que nou s a laissées sur son l v z il i lustre frère Mme Laure Sur ille , née Bal ac , ’ ’ t n en est une qui méri e d attirer l atte tion , et à ns que j e me plais tra crire . — 84

m a Je sombrerai , sœur Bah On ne sombre pas avec les Œuvre s que tu corrige s r Tu as raison , de par Dieu ces liv es là ’ ’ ’ font vivre D ailleurs , l aveugle hasard n est il pas là Il peut protéger un Balzac aussi ’ ’ 1 mê b en qu un imbécile , et il n est pas difficile ’ ’ me d inventer c e hasard Qu un de mes ami s ’ ’ m illionnaires (et j en ai) ou qu un banquier n e sachant que faire de son argent vienne me dire n Je con ais votre immense talent et vos soucis , ac c e il vous faut telle somme pour être libre , p

— tez la sans crainte , vous vous acquitterez , votre plume vaut des millions .

Il ne faut j amais que cela , ma chère

Ces gens — là dépensent tant en fantaisie Ma belle action est une fantaisie comme une au tre et qui donne de la j oie à toute heure C ’ est quelque chose de se dire J ’ ai sauvé un ’ - - Balzac L humanité a par ci , par là de bons n e mouveme ts , et il y a des gens qui, sans êtr x n r c Anglais , sont capables de pareille s e ce t i i tés Moi , millionnaire ou banquier , j e les au rais

Lorsque l ’on constate la froideur générale du ’ l é ard z public à g de Bal ac , il semble, à quatre vingts ans de distance , que ce dialogue où se re ’ t e rouve tout l humour acerbe , ironiqu , amer ’ ’ m ntes D rôlati ues ême , de l auteur des Co q , n a r ien perdu de son actualité .

Cependant il est , dans ce Paris , un érudit b alzac ie n bien connu du monde des lettres , a ussi modeste que passionné , qui a fondé une œ ’ uvre généreuse , utile , que l on ignore , ou que ’ ’ l on feint d ignorer et auquel on peut appliquer , à a j uste titre , ces p roles que Mme Laure Sur vilel met encore dans la bouche de son frère B Cet homme comprit alzac, lui prêta de ’ l argent sur son talent , le mena aux honneurs ’ q u il méritait .

’ Vous connaissez l œuvre L a Maiso n de Bal

z ac .

V R . ous connaissez l homme M . de oyaumont ’ Certes , il n est ni millionnaire , ni banquier , mais grâce à des libéralités désintéressées , à une a à i nlassa ctivité infatigable , un dévouement ’ ble , il a pu , j usqu à ce j our , faire face aux dif ’ fi c ultés d ordre financier , comme à celles , non ’ moins grandes , d ordre moral , que lui a susci tée s sa belle entreprise . ’ La médie Humai ne Je sais , Co n est pas une de c es s a œuvres , heureusement éphémères , qui ’ —c rifient l atti re nt aux goûts de la foule , , la fas ’ c i ne nt , lui donnent le vertig e à la façon d un ’ g ouffre par le vide elle s adres s e à cette mino ’ s i nstruire c a rité bien pensante , qui lit p our , ’ ’ p ahle de s élever j usqu aux sublimes hauteurs ’ ’ d un génie , et dont il est honorable d être . Mais j e sais aussi que si cette minorité était s agissante , elle aurait tôt fait , et à tou égards , ’ ’ d i nf user dans cette foule qui menace de l en louti r s a g , la sûreté de son goût , la j ustesse de ’ vue l i néluc tabilité . , de ses opinions Hélas elle est inerte elle oublie que la gloire ’ du présent n est faite que de la gloire du passé ’ n elle n a même plus cette religion du souve ir ,

— qui est peut être l a plus idéale ; et des œuvres , ’ comme celle de la Maison de B alzac , qu elle de vrait i ndif comprendre et soutenir , la laissent férente , quand elles ne la font pas sourire . ’ t Aux envieux , aux j aloux , dont l œil ne veu voir dans toute image que réclame et publicité , dont l ’ oreille ne veut entendre dans toute har e monie que la grosse caisse et les cymbales , j ’ ’ répète c est quelque chose de se dire : J ai ’ s auvé un Balzac J apprends que pour ce faire , les premiers secours sont venus (chose étrange et pénible à constater) des deux Améri ’ ’ l An leterre R l Italie ques , de g , de la ussie , de , ’ l Allem a ne mê de g , que dans ce dernier p ays Balzac i ens e me , il existe une Société de , ardent e t prospère j e leur dis enfin que la conserva me elle crierait Vive Machin ! quelle j oie inti me pour un lettré , un penseur , un p atriote , de pouvoir entendre en son âme . ’ ’ E f ait ! r e nfin , c est j y ai été pou quelqu cho se

t Le fondateur de la maison de Balzac , voudrai que son histoire commençât avec cette création ’ qui résume sa vie dont elle est l aboutissement . ’ Cette œuvre vaut mieux qu un mauvais ro

- il man dit , avec trop de modestie , car il en a ’ écrit de bons , et (vieux j ournaliste) il est d une ’ génération où l o n exigeait encore de la presse une tenue littéraire que le j ournalisme d ’ intor R vill n mation a tuée . Secrétaire de Tony é o à son ’ 1 8 6 é début ( 7 ) il était à bonne cole , et c est à ce maître qu ’ il doit son admiration exclusive de

B alzac , qui se révèle en ses premières œuvres

’ 1 ui s ti e nn e Ban i er de R0 au n n é e ur Cô e Or ( ) Lo E d mo t , à S m ( t d ) e n 1 854 . J r n a i s e a a r e ui s 1 875 aux ri n i au u r ou l t , coll bo é p p c p x j o n au ar i s i e n s i r e teur de o ur n aux n e t i ri é l e s re x p . D c j : a fo dé d g p ’ mi e r s j o u rn aux françai s de T uni s i e ( 1 88 4) e t e n Fran ce : l Elee teur ' de la Cô te d Or ( Dijo n le C r i de P as : la Vigi e P ar i s i en ne ( 1 907 e tc ! ute ur dr am ati ue a ai t re r s e n te r i v rce ) A q , p é D o l s I m ér i a ram e i s t ri ue A u tem s o ù e . s ur es a n ta ien t un p l ( d h o q , p l o c ch ( a te e n ve r5 etr a i es uvr i r es e t T us urn a is tes 2 a e s e n c ), R t o è o jo l ( ct r s e p o . m an i e r a ) ub li é : C ien e t a e t Sa ré ra nue i s Ro c , h ch t c Co H to ri en a n n £a n u e du S le i 1 898 e t La a n is i e s us M. , do é C o q êt o l ( ) o ‘ ’ C a mbon La Tun i s i e 1° l Expo s i tion de 1 889 ; l e s Mémoir es de la tr a édi en n e A ar us i e urs u e s s ur H n ré de B a a e tc . g g P l ét d o o lz c,

l 1 n au uratio n . Lors de g officielle du Musée , M

Surville de Balzac , le petit neveu du Maître , a raconté ceci

R Il y a plusieurs années , M . de oyaumont cherchait un appartement dans le quartier de ’ u o c c u ait Passy . Il vit ce pavillon q p alors Mme

Barbier , dont le père avait été le propriétaire de ’ Balzac . Mme Barbier parla de l illustre écrivain , d ont elle a conservé p ieusement le souvenir , et R M . de oyaumont , qui publia à cette occasion une notice sur les logis de Balzac à Paris , se complut à entrer plus avant dans cette atmos hè re b alzac i en ne p . Il aima le j ardin où mainte nant nous aimons tous à venir , et la vigne dont

Balzac a cueilli les raisins .

Il songea que les fidèles , les littérateurs et les artistes , les étrangers , les Anglais qui , après ’ Shakespeare , ne voient plus qu un colosse , Bal zac , sachant que le grand homme a vécu et tra ’ ’ vaillé n attendant ici , qu un cercueil pour prix ’ ff ermit de ses e orts , seraient heureux qu on leur p ’ u e m runtant de visiter ces lieux et , q p tout au ’ une maître , même dédicac e qu il adressa à Ma ’ ’ ria , l on écrivit sur le mur , à l entrée de cette ’ au— demeure , dessous de l inscription La Mai son de Balzac ces lignes qui appartiennent à ’ l œuvre de notre immortel écrivain national : ue v tre no m d nt le s uvenir es t le lus Q o , o o p n men de c es hambres s it ic i mme bel or e t c , o co h uis énit rise o n ne s ait à une branc e de b b , p uel arbre mais e tai nem ent s an ti iée ar la q , c r c f p eli i n et ren uvelée t u urs verte ar des R g o o , o jo , p

m ains ieus es ur r té er la mais n . p , po p o g o

n hésita . Bientôt , M . de Royaumont plus Il 1 6 loua à ses risques et périls le p avillon . Le mai 1 90 8 le musée fut ouvert ’ - s L émotion Ce j our là , les mur étaient nus . ’ ’ n e n r On fut que plus g ande . comprit que c était déj à beaucoup d ’ avoir mis à la libre disposition b alzac ie ns des la chambre à coucher , le cabinet de travail , la salle à manger où Mme Brignol , ’ s un peu plus que la ervante de Molière , s em s r pre sait avec une émotion contenue , à donne des soins au maître intellectuel qui tout en goû tant et en appréciant l ’ excellence des mets qu ’ on z s lui servait (Bal ac était gourmet , inon gour ’ m aud s arrêtait as on et ) , ne p de penser à s dur r beau labeu .

1 ) Mai s 1 1 dée de M de au n rem n ai vi n an s . On ( , Roy mo t o t t à t tr ouv e rai t l e r éci t de s a prem i è re vi s i te à Mm e Ba rbi e r an s un ar ti e e du D on ui e ri e n r tes t i n ntr e le s i e s l Q chott , éc t p o at o co p och ' p r ofan e s q ui à c e m om e n t — là etai e n t b a s l e s vi eux m ur s de la “ je Bau on ru e r un e ou Ba a tai enu uri r 5 a r j , Fo t é , lz c é t v mo ( v il {gä I l revi e n t s ur c e s uj e t d an s un arti cl e plus é te n du du Par i s ien de Par; i s (1 897) don t i l a été fai t ti rage à part s ous c e ti tr e : B a lzac a a ss ! y .

9 2 “ a ppel anonyme remuerait — il les foules Touche rait - il même les élites ? H ’ élas , j e n étais point qualifié pour une telle initiative ; trente personnes environ se trouvè

— t rent réunies cet après midi , dans la peti e mai s o n , trente , parmi lesquelles six ou huit de mes relations proches et personnelles , et une douzaine ’ de j ournalistes dans l exercice de leurs fonctions . ’ ’ J avais respectueusement invité l Ac adém i e fran ’ ai se ç , dont Balzac n était p as et la Société des Gens de lettres dont il fut même le fondateur Ni l ’ une ni l ’ autre de ces doctes corporations ne

H a se firent représenter . Seule la Société istori ’ que d Aute uil Passy avait délégué son secrétaire han de o i s C b . général , le docteur ’ Ce ne fut pas une désillusion , j e l ai dit . J’ avais passé ma matinée à supputer les chances ’ — d une abstention générale du public . Peut être serais — je seul avec le fidèle Maillard pour inaugurer le petit sanctuaire . Maillard dont les illusions égalaient les 1 R miennes , ava t obtenu du Maître odin , dont il a été le thuriféraire enthousiaste , la précieuse ’ maquette d un Balzac inédit , proj et abandonné J’ par la suite . avais de mon côté apporté une

(1 ) Ba a e t la i des e ns de e res ar lz c Soc été g l tt p L. de Roy aumo n t

P a ri s 1 913. petite lithographie du Balzac de Louis Boulan ’ ger . C était le seul décor de la maison vide et ’ ’ u e m li ssait nue , mais q p pour nous l ombre co le lo ss a . ? Serio n s - nous seuls à l evo q uer Peu à peu ’ t cependant les assistants arrivaient , et c étai ’ pour eux tous , comme ce l avait été pour moi t é ving ans plus tôt , une rév lation que la vue de ve ce logis discret , mystérieux , poétique , que n ai ent troubler un instant , mais avec respect , ’ avec émotion , quelques fidèles d une grande mémoire . ’ i Quelqu un parmi nous , pouvait fa re mieux ’ l évo uer e que q , pouvait se souvenir et en ffet se souvenait . Cette vieille dame en noir , assise au m al milieu de nous , au visage si fin et si frais ’ — t— gré ses quatre ving deux ans d âge , Mme veuve a B rbier , la propriétaire de cet enclos prestigieux , ’ - t— e n a elle pas vu , de ses yeux vu , dans sa prim j eunesse, le moine blanc mesurer à petits pas la longueur des allées , et , friand du sucre des ’ u l abri c o t fruits , c eillir ou le chasselas en pour suivant quelque rêve prêt à se matérialiser en ’ chef - d œuvre sous sa plume Peu à peu les visiteurs ou les curieux étaient venus et quand nous fûmes environ trente per sonnes réunies sur la petite pelouse , devant la m ai so f1 nette , autour de Mme Barbier qui avait s voulu présider cette fête de famille , les parole s acramentelles furent prononcées . M . Léon Mail lard ( 1 ) rappela les épisodes de la vie de Balzac qui se rattachaient à cette demeure , j e dis moi même les circonstances qui m ’ avaient conduit à cette j ournée , et remerciai Mme Barbier qui y e avait certes bien contribué , puisque la premièr elle avait le mérite d ’ avoir conservé intact le pavillon où nous venions chercher le souvenir E C arlo de Balzac . nfin , un de nos amis , M . , ar ’ de l Odéo n tiste du théâtre , lut avec autorité les pages magistrales dites par Victor Hugo sur la a 2 5 0 1 8 0 . tombe de B alz c , le août

Les rites étaient accomplis . Ce coin obscur du coteau de Passy était désormais consacré à de nouvelles destinées . Sans clairons officiels , ’ sans bannières , sans l éclat des grands noms de la littérature , p ar la p iété de quelques admira t et eurs fervents modestes de son oeuvre , Balzac z entrait che lui . Cet te prise de possession était même beau i coup plus effective que nous ne le pens ons , car dès le lendem ain , à mon grand étonnement , j e ’ ’ l avoue , la Presse de Paris et de l étranger la con

1 ui ai i re eur du ar is i en de ar is uan M de o au ( ) Q ét t d ct P P q d . R y n n mo t y don a s on arti cle s ur B alzac à P assy .

x1 m Et voici le de u eme chapitre . Dix ois à peine sont écoulés , et soudain une nouvelle ! étrange , inou e , presque scandaleuse , éclate , domine le fracas de la politique et des crimes quotidiens un huissier vient“ de pratiquer une saisie à la Maison de Balzac ! Et c ’ est dans le ’ Jo urnal d abord et puis dans tous les j ournaux e n de Paris , puis dans ceux des départements , e fin dans le monde entier , un cri d surprise et ’ d i ndi n atio n g . Le souci de la vérité historique exige que nous ’ donnions ici le texte même de l information qui ’ allait faire le tour du monde et , d ailleurs , heu ’ ’ a l Univers reuse compensation , pprendre à qu il z y avait à Paris une Maison de Bal ac .

UNE SAI SIE CHEZ BALZAC ( 1 )

Ce malheureux Balzac les huissie rs le pour s suivent même après sa mort . Une foi de plus ,

1 L e urna d 7 ( ) Jo l u avri l 1 909 . son mince mobilier vient de faire l ’ obj et d ’ une

- saisie gagerie .

n . nd E effet , un de ses admirateurs , M Ba ier R z de oyaumont , désireux de faire pour Bal ac ce ’ V H ’ qu on a fait pour ictor ugo , prit à loyer l an Ba no uard éta cien pavillon de la rue y , où il a bli un musée de tous les obj ets ayant appartenu ’ édi m n à l auteur de la Com e Hu ai e .

’ r Ba di r R O . u e , M de oyaumont n a pas payé 5 le terme de j anvier soit la somme de 87 francs . ’ la D où poursuite de part de sa propriétaire ,

Mme veuve Barbier , laquelle , âgée de quatre ’ vingts ans , est (détail curieux) la fille de l an

cienne propriétaire de Balzac . Est— c e cela qui explique son peu de confiance ’ dans la valeur du mobilier de l ex — locataire de ’ sa mère Touj ours est — il qu ayant fait procéder à une saisie — gagerie de tout ce qui garnissait la z maison de Bal ac , elle a estimé sans valeur les i n suf souvenirs qui y sont enfermés , et partant fi sants pour répondre du paiement des loyers , ce pourquoi elle demande l ’ expulsion de son locataire .

’ A 3 1 l audience des référés du mars dernier , le e président du tribunal , saisi de la requêt de ° Baitr Mme veuve Barbier , commit M Albert y , ’ l ancien syndic — président de la Chambre des ’ ’ des oh huissiers , à l e ffet d apprécier la valeur

j ets garnis sant la maison de Balzac . ° M Albert Baitry a rempli sa mis sion en se ’ tran sportant dans l immeuble de la rue Ray n ouard , et voici les officielles de ’ ’ l honorable officier ministériel , telles qu elles résultent de son procè s- verbal de constat

s a— t— il s a ré Ma mis ion , écrit , consi tait à pp ’ s cier la valeur du gage . Je n ai pas trouvé dan les lieux des meubles meublants proprement a e dits , et cel pour d ux raisons la première , ’ s les s c e t que lieux ne sont pas habité , et la se ’ ’ ’ ’ n s n s co de , c e t qu il n avait p as été conve u qu il

le . seraient , la location ayant été faite par M ’ Royaumont pour y organiser un musée en l ho n z neur de Bal ac . Les lieux ne sont donc meublés l que de souvenirs , et quelle en est la va eur S ’ il m ’ est facile de répondre sur le premier ’ point , il m est impossible de répondre sur le a second . Si nous nous pl çons au point de ’ t vue d une vente j udiciaire , le tout peu être vendu 2 0 0 francs aussi bien que francs et même plus d ’ après les amateurs de choses se rat des tachant au grand écrivain . Nous trouvons s r tatuettes , bustes en plâtre , eaux fortes , dague réo t es yp , etc . , représentant Balzac ; la collection complète de ses œuvres , une œuvre inédite ’ l Eco le des ména es n s g , et de ombreux ouvrage

1 0 0

’ à — un homme d affaires , mais p ar celui ci , lequel , ’ ’ n ayant aucune confiance dans l avenir de la Balzac i ens ser conception chère aux , avait cru vir les intérêts de sa cliente en poursuivant ’ ’ l expulsion d un mauvais locataire . Dont acte . ’ Il servait d ailleurs à m erve ille les intérêts de ’ l œuvre , car ces poursuites provoquèrent , com ’ o n me devait s y attendre , une vive émotion

On . dans le monde des lettres . accourut Quel ques b alzac i e ns se réunirent et étudièrent la si tuation Comme nt sauver la maison de Bal zac ? Où trouver les ressources nécessaires à son entretien ?

Je disais : Il faut annuellement fr . ’ pour le loyer , fr . pour l entretien , la garde ’ et l accroissement des collections ; en tout i . co nte m ora fr La France , la littérature p ’ ne si riche auj ourd hui (2 ) ne fera - t— elle pas cet e ffort ? Une représentation de gala annuelle suf fi rait à produire ces sept mille francs .

Non , répondait le comité , nous ne pou vons nous astreindre à recommencer chaque an née une campagne en faveur de Balzac ; nous ’ ’ lasserions l opinion . Il faut envisager l ac q ui s i tion p ossible de la Maison .

1 V i r e i r u 1 m ( ) o L F ga o d 0 ai 1 909 . 2 Et n e le i t-e e a s e n ran e ar i e Ba a l ui — e fon ( ) do ll p g d p t à lz c mêm , dateur de la Soci été des gen s de l ettres Des négociations très sérieuses furent alors E Tanc rède e ngagées par MM . mile Fabre et ’ ’ Martel , d une p art avec Mme Barbier , d autre part avec les plus notoires écrivains contempo ’ rains . Il fut impossible de s entendre et la con e lusion de cette bienveillante et vaillante inter

vention se trouva définitivement négative . A la dern i è re réunion de c e Comité très E provisoire , M . mile Fabre formulait ainsi ses conclusions Nous rendons j ustice à votre belle initia ’ tive et aux efforts que vous avez faits j usqu ici ,

mais nous croyons après enquête , le succès im s possible . Sincèrement nous vous conseillon ’ d aban d ne r‘ o . c as Quant à nous , en tout , nous ne pouvons vous accompagner dans la pour ’ suite d un but inaccessible .

Soit , Messieurs , j e resterai donc seul à V z défendre la maison de Balzac . ous pouve tous A ’ vous dégager . moi seul cela n est pas permis . ! Non , pas tout à fait seul , il est vrai M .

- — fils Duhamel Surville de Balzac , le petit de Lau re , se rangeait de mon côté pour continuer la

- ro rié lutte , et Mme Barbier elle même , cette p p ’ ’ taire que l on aurait p u croire et que l on repré sentait intraitable , consentait à allonger les dé ’ R nc k ff L un e o . lais accordés par M . le président et l ’ autre étaient des témoins de mon travail — I O2

t— 1 acharné . Comment aurai ils pu douter qu l aboutit ? Cependant la société de s Gens de Lettre s al o vin t- in ran s c l uait g c q f c , à la Maison de Balza le Cercle de la Librairie c inq uante francs et

— les ou ?! libraires , dit Il en faudrait citer un , 5 notoire , qui a généreusement offert n s Ci q franc par Quel prodigue Non , f s s lecteur , cinq ranc une fois donné

’ — il tent d efforts , écrit , de correspondances , de ’ démarches personnelles , d étages montés et descendus , de paroles dites , de mauvais compli ments encaissés avec résignation , nul ne se le peut imaginer Mettons qu ’ en moyenne dix sol ’ licitations aient donné une adhésion , c est donc re ré un , millier de démarches environ que p ’ sente cette première liste d environ cent noms . La correspondance conservée aux Archives de la Maison , dira , pour le plus grand nombre , v du a ec quelle indifférence , parfois avec quelle mon reté , ont accueilli idée des personnalités qualifiées pourtant pour la patronner et la sou ’ tenir ! Heureux encore m e stim é- je quand ces re b uff ades i njustifiable s ne se produisaient p as

dans la Presse . Mais j e dois dire hautement ici que la Presse fut au contraire mon plus fervent soutien dans cette période de combat . Sa large 1 bienveillance a contribué au succès . ( ) La ress e e P grand mot , puissance formidabl pour le bien et pour le mal ! Complétons ici la R . ! de pensée de M de oyaumont . La Presse ne sont pas les premiers ténors qui donnent de la

voix dans cette circonstance . Il ne faut pas se compromettre pour une entreprise qui peut ne pas réussir ! Ainsi point ou peu de grands arti '

1 urn a de la Ma is n de B a a à ( ) Jo l o lz c, déj cité .

4 “" W ’ Q.. 7 Î

Un e e tt re de Ba a D i r l lz c a u e ct e ur du Fig a ro re l a tive à la

cles de maîtres ( 1 ) mais la j eunesse se prodi : m aî gue les j eunes poetes et romanciers , des e tr s de demain , cela est sûr , qui débutent par de laborieux reportages dans les grands quoti ’ die ns c - , eux là comprennent et partagent l en tho usi as m e de M . de Royaumont ; ils viennent ré à Passy , ils visitent avec émotion le précieux liq uaire sur qui veille un apôtre irréductible ; e son én rgie les touche , ils suivent ses campa I l gnes , les manifestations qu organise , ils guet tent les incidents qui surgissent et par petites

notes , par petits articles glissés de ci , de là , ils font à l ’ œuvre une publicité précieuse parce ’ qu elle est constante .

Mai Pèlerinages au tombeau de Balzac , à la d son des Jardies , conférences ans le Jardin de ’ Ra n ou ard la rue y , tout est légitime suj et à l in ’ formation et à l interview grâce auxquelles ces ’ mots Maiso n de Balzac finissent par s impo ’ à l e5 rit ser p public .

Et 5 elar it le mouvement gagne , g ; il semble

que Balzac redevienne à la mode , les éditeurs ’ s a itent m g , les scoliastes se ent sur les docu

(1 ) I l e s t agréabl e de pouvoi r ci ter de b i e nvei ll ant e s exce pti o n s à c e q ui fu t un e r ègl e tro gén é ra l e e t n otam m e n t l e s b e a ux ar ti cl e s ‘ de MM. e nr Ma re u s tave Ge fi ro e nri de ni er e r e s _ H y t , y , H Rég . G o g C a m L u i e n n s e au et i i en a s a i e rr e - Gauthi ez , c Alpho D d , Fél c P c l , P , au Mar ue ri tte P l g . s n ment i édits et les j ournaux , les Revues , ac cueillent leurs étu des . ’ à Tout cela contribue à asseoir l œuvre , con solider les E ! h ! R ! h E . prenez garde , M de oyaumont Voici que de nouveau Balzac retrouve une c lien ’ tèle et comme le nombre des lecteurs n e st pas infini , ce sera au détriment des contemporains . ’ Je comprends que quelques — uns aient vu d un mauvais œil votre propagande b alzac ienne ils craignaient à la fois la concurrence et la com ’ ’ ’ at paraison . J en trouve auj ourd hui l aveu non ’ ténué dans cet écho d un j ournal très littéraire .

les Treize il Nous pourrions citer , écrivaient ’ y a quelque temps , le cas d écrivains qui ont constaté une baisse sensible de leur vente , à par tir du moment où B alzac est tombé dans le do maine public ! Diable ! voilà qui est grave et qui explique bien des résistances

’ ’ Quoi qu il en soit , avec l appui des uns , mal ’ l ob struc ti o n gré des autres , le fondateur de la

Maison de Balzac a poursuivi sa tâche . La pro priétai re a renouvelé ses délais et la Société des ’ Amis de Balzac s est reconstituée avec un autre i H ’ prés dent , M . enry Maret . C est le moment où un nouvel incident surgit , qui va attirer sur la Maison de Balzac le s regards et les sympathies

108

Haraucourt représentait le ministre des Beaux ’ d Andi n é Arts , MM . Bellan et g , Gay , César Cai

le . re , Conseil Municipal , M Henri Galli , le Con seil général la famille de Bal zac était représen té par M . Surville de Balzac et sa sœur Mme

— Pierre Carrier Belleuse , sa fille et p ar M . Paul ’ Mo ntz ai z le l Ec ri vai n de g , petits neveux de , Mes dames Marcelle Géni at et Marie Leconte étaient déléguées par la Comédie Française . Mais la vé ritable présidente semblait être la vénérable d r la contemporaine e Balzac , la propriétai e de

— Maison, Mme Barbier elle même , à laquelle M . E H dmond araucourt adressait , au nom du gou vernem ent fl 1 , ces p aroles atteuses . ( )

- Mme Barbier a compris que , au dessus des droits que confère aux p articuliers la proprié té matérielle des choses il existe des droits plus

sacrés , ceux que confere à tous la propriété morale des souvenirs communs lorsque le ’ bien d un seul est une religion pour le pays ’ ou pour l humanité , il est souhaitable et né ’ cessa 1 re que les droits légaux de l individu s ’ inclinent devant les droits religieux de la m grande fa ille spirituelle . Mais cela est aisé à

’ (1) Un e s ui t e h e ureus e vi en t d êtr e do nn é e à c e s féli ci tati on s Mm e Bar i e r a r e u a la r ti n de an i er r b ç , p omo o j v , la déco ati on ’ d fi i e r d A c de mi e of c a . dire quand on est le passant qui bénéfici e ra

du sacrifice , plus malaisé à concevoir lors ’ ’ qu on est le détenteur de qui l abn égation e st s a attendue . Mme Barbier , en consentant les c rific es que vous lui demandiez , a placé le res ’ pect d une auguste mémoire plus haut que ses intérêts p é cun i a i res ; médiocrement for

tunée — elle même , elle vous a aidés de son ’ avoir , autant que ses moyens l ont permis , et si cette belle attitude mérite le public hom n mage de otre reconnaissance , elle vaut ’ aussi qu on la montre comme un exemple . ’ En vérité , ce n est pas moi qui préside ici , ’ la di n A u ssc m e ts . Madame , c est vous . ( pp )

Devant la foule , amis de Balzac et personna ges officiels , qui emplissait les salles de ce qui fut l ’ appartement du grand homme et rej aillis sait j usque sur les plate s — bandes du j ardin bai ’ né H g d un soleil favorable , M . enry Maret , le nouveau président de la Société , put saluer aux ’ applaudissements de tous les Balzac i ens l homme éminent et l ’ homme d ’ énergie qui avait créé et pour ainsi dire imposé cette création à tous , aux indifférents comme aux convaincus , et même t ! a aux hos iles Son llocution , du plus pur atti

- E cisme , a sa place ici même . lle appartient à ’ l histoire de la Maison . 1 1 0

d s s s Mes ame et Mes ieur ,

S i j e suis chargé de vou s introduire dans cette modeste demeure pleine des souvenirs ’ ’ ’ un u à d un grand homme , c est honneur q revien coup sûr j e ne méritais pas , et qui Ro au drait bien plus tôt à notre ami M . de y ’ l adm irable mont , organisateur , qui a mis tout z u son èle à réunir to s ces obj ets , et à qui nous devons la conservation de cet asile , dé ’ sorm ai s sacré , qu il a su prévenir de la pioche des démolisseurs . ’ ’ i Ce n est pas , d ailleurs , l a prem ere fois que celui qui est à l ’ honneur n ’ est pas celui qui fut à la peine . V ous venez de visiter cette humble maison , ’ et j e ne doute pas que vous n ayi ez tous fait la même réflexion que j e fis , quand il me fut donné de la parcourir pour la première fois . V a ous avez dû , tout comme moi , songer com parer c e pauvre ermitage aux app artements ’ ’ somptueux q u h abitent auj ourd hui nos éc ri vains à succès ; et vous rappelant les immor telles créations de ce génie , vous vous êtes de mandé comment elles avaient pu naître dans ’ cette chambre d étudiant et de rêveur . z z s Bal ac , vous le save , vécut presque con ’ tamment dans la gêne . La petite porte qu on vou s a montrée donnait sur un de c es e scaliers son de Socrate . Plût aux Dieux , disait le ’ philosophe , qu elle fût pleine de véritables ’ u amis . Auj ourd h i , grâce à vous , le souhait ’ s ac c om lit . p , car vous êtes les amis attendus ’ Il est vrai que Balzac n est plus là pour vous ’ recevoir ; mais n est - c e pas encore là la desti née des grands hommes , mieux appréciés dans la mort que dans la n e Ils sont semblables à ’ ces phares qui n illumi n ent les esp aces que ’ ’ lorsque la nuit s est faite autour d eux . Voici enfin la dern i ere étape de c ette glorieuse 1 6 1 1 0 1 1 3 campagne , du j uillet 9 au 7 mai 9 , ’ c est — à — dire au classement de la maison de Bal zac au nombre des monuments historiques qui constituent le patrimoine intellectuel de la

France . 1 8 1 1 1 des Le mars 9 , la Société Amis de Balzac adresse au ministre des Be aux- Arts la pétition que voici A Monsieur le Ministre

- des Beaux Arts .

s le Mon ieur ministre , La Société des Amis de Balzac sollicite le classement comme monument historique de la 2 rue maison sise , 4, Berton , et dépendant de ’ ( Ra no uard l immeuble situé 1 7 , rue y , lequel , connu sous le nom de Maison de Balzac ap ’ ar i n h i p t e t à Mme veuve Barbier qui l ab te . Nous ne croyons pas nécessaire de dévelop le s les per devant vous , Monsieur Mini tre , rai s s de on qui militent en faveur ce cla ssement . Si _ 1 1 à _

la valeur artistique de la Maison de Balzac est t m o i ns c o ntestable a nulle , ou tou au _ , sa v leur ’ ’ historique qu elle tient des souvenirs q u elle c o n s i évoque , de la grande Image de Balzac , est l dérab e . Paris doit conserver cette relique du

passé , il le doit au Monde , il se le doit à soi

même . ’ Or a , si la maison de Balzac est auj ourd hui g rantie contre les périls résultant des transforma ’ tions du quartier et de l évolution fatale des im m ’ eubles , par l accord de la propriétaire et de la

Société , cette garantie est précaire et en tout cas subordonnée à une transmission possible de la propriété en des mains moins respectueuses .

Son classement , par décision administrative , conj ure tout péril et la place désormais sous l a sauvegarde de la nation tout entière intéressée ue à sa conservation , et , nous pouvons aj outer q as Mme veuve Barbier , propriétaire , ne mettra p opp osition à cette mesure protectrice . ’ ’ C est pourquoi nous espérons qu elle ne son lèvera nulle difficulté autre et que vous donne ’ rez e n l ado tant , p , satisfaction au vœu de notre Société et de l ’ opinion des lettrés dans le monde entier .

s . Daignez agréer , Monsieur le Mini tre , etc

— 1 1 6

s s ns Léon Bérard , qui pen a que a doute le j uge m ent de la Commis sion avait été (une précipitation de dix — huit mois Il annonça son désir de voir la question revenir en discus dos sion sous ses ye ux . Il allait voir le fameux s v sier , les pièces sur le quelles la Commission a ait Effarement des bureaux il n ’y avait d ét i rien dans le dossier , rien que la mo este p tion que l ’ on a pu lire plus haut Aussitôt on court rue Ray nouard

R u z- s M . de oya mont , en hâte , donne nou ’ de quelque précision , quelques pièces à l appui votre demande de classement .

’ ’ — il Pourquoi faire ! l arrêt n est pas rendu ? ’ f L a faire revient en appel , devant le Minis tre lui ’ Vous m en direz tant Et le Conservateur fournit les renseignements utiles à sa cause . 1 B . ê Le lendemain , p eces en mains , M Léon rard d e prenait devant la Commission , la éfens de la Maison de Balzac et emportait sans peine ’ par la seule puissance d une âme émue plaide nt un une noble cause , vote favorable au classe ment .

’ Le lecteur tirera lui - même la moralité de l in eident . Pour nous il clôt par un geste qui sera ’ ’ l honneur de M . Léon Bérard , l histoire de la z . a Maison de Bal ac Mme B rbier , sollicitée de

donner son consentement , y consentit de bonne c g râce , complétant , par cet ac ord bénévole , la libéralité dont elle a fait preuve constamment pour la reconstitution de cette Maison de Balz ac

il sera j uste de j oindre son nom à ce lui de M . de Royaumont quand on évoquera cette petite page d’ une grande histoire Le classement donc a été rendu définitif à la 1 1 3 s date du 7 mai 9 , mais il était officiel depui la note communiquée à la presse par le ministre le j our même où la Commission avait émis son ’ — à - b 1 1 2 vote favorable , c est dire le 7 novem re 9 . ’ C est pourquoi le 2 6 novembre la Société des Amis de B alzac célébrait avec pompe c ette con éc ra i n s t o .

Voici en quels termes P aris — Midi fait le récit de cette belle fête

Au nombre de plus de trois cents , les amis e t les amies de Balzac se sont réunis en des agapes fraternelles pour fêter le classement c l ’ fi c iel de la maison de l auteur de la Comédie

(1 ) Nous avo n s to ujours n omm é i c i Mm e v euv e Ba rbi e r Gran de ai n il e s t lus e a t de i r e Mes am e s B ar i e r c ar ô de m ; p x c d d b , à c té la én ra e n te m ra i n e de Ba a n us a n s t u urs tr u v é bl co po lz c , o vo o jo o vé ’ un e i en ei an e al e s a fi l e Ml e ti e Ba r i e r la d b v ll c ég l l Clo ld b , à ue e un m a e u i i re i c i re n u q ll ho m g p bl c do t êt d . 1 1 8

- J H. . . h umai ne . Le banq uet était présidé par M ’

Rosny aîné , président d honneur de la Société , de assisté de MM . Camille Le Senne et Surville

e— R Balzac , vic président , de oyaumont , conser vateur Itasse , et Gustave , administrateur dé légué . A notre collaborateur Camille Le Senne re venait le soin de prendre la p arole au nom du bureau de l a Société pour remercier les pou voi rs publics et le s principaux collaborateurs de ’ ’ d l œuvre . Il l a fait ans ce toast chaleureusement applaudi

R - v assurez ous , j e ne vous ferai pas de dis s cours . Pas même une allocution . Un discour ’ ll i ’ a o c tut o n . c est triste . Une , ce n est pas gai ’ Or , j e suis très content de la tâche qu on a bien ’ ’ m as i ner s voulu s g . Je n ai que des remerciement a à répartir et j e le fais avec llégresse . ’ Bê Je remercie d abord et de tout cœur M . ’ rard - d Etat - , sous secrétaire aux Beaux Arts , dont ’ l o pportunc et vaillante intervention nous a e n é du u fin délivr s plus affre x cauchemar,, la crainte de voir la M aison de Balzac tomber sou s la pioche des démolisseurs qui montent en b a ’ taillon serré à l assaut de la rue Raynouard et de s es alentours . Grâce à lui , la Maison est classée ’ ’ e se v l Etat l a lle trou e sous la sauvegarde de , à

1 2 0

’ n la malheurs . qui fure t touj ours d argent ’ nn l a purée b alzac ie e cette purée , mort , encore Voulant être le gardien de la mémoire de z s les B alzac vous ave hérité , cher ami , de toute V difficultés inhérentes à sa personne . ous aussi z n ave lutté et , p ar une volonté peu ordi aire , e vous êtes arrivé à c tte dernière étape , au clas un sement de la Maison , qui vous ôte au moins z les souci . Maintenant vous ne craigne plus Dé m olisseurs ui - q , sans mauvaise intention , au ’ ’ raient m i s à néant l asile de l halluciné ’ qui a porté dans ses actions l h alluc inatio n de sa ’ pensée aussi facilement qu ils détruiraient un

- Louvre ou une Notre D ame de Paris .

s- le de Un j our prochain , espéron , la maison V viendra la propriété de la ille , sera incorporée dans le domaine municipal au même titre que la V H Maison de ictor ugo . Grâces vou s soient rendues pour votre belle c eux ui œuvre et j e demande en terminant , à q me liront un peu moins de cette i ndi fférneœ z 0 ue que vous ave tr p souvent rencontrée , afin q vous puissie z atteindre à une autre et suprême lo rific atoi n satisfaction , à la g de ce génie hau tain et superbe en sa chartreuse de Passy . ” 1 1 1 mars 9 A.

N- JEA PIERRE BARBIER . ’ Mé i o B a a r D vi A n r da n de a a d d e s ll lz c , p g

MUSÉE BA LZ AC

C A T A L OGUE

I C ON O GRAP HI E

Y 1 8 2 DAGUERRÉOT PE . Portrait de Balzac ( 4 ) dit « Le Balzac aux bretelles (provient Breu n iol de la succession de Louise g , qui a le tenait de B lzac) . AGRANDISSEMENT PHOTOGRAPHIQ UE du Daguer

r o . é type (Don de M . Paul Nadar)

’ Y d An ers CRA ON de D avid g , profil de Balzac , étude faite en 1 842 comme préparation à

son buste . Le dessin porte une dédicace à

Laure Surville (Don de M . Laurent Sur i v lle de Balzac) . PORTRAIT MÉDAI L L ON (plâtre) face Da ’ d An er vid g s .

R M ( 1 8 3 PORT AIT ÉDAILLON profil plâtre) , 4 , ’ d An er D avid g s .

. Busr n M M 1 8 ONU ENTAL (plâtre) , 44, David ’ d An ers g . 1 2 4

n I S 7 . PORTRAIT , par Louis Boula ger ( M) . pho tographi e du tableau (Don de Mme Bashk i rtsef)

8 . PORTRAIT , p ar L Boulanger photo graphie de la toile qui figure au mu sée

de Tours (Don de M . J . P . Barbier) .

9 . PORTRAIT attribué à L . Boulanger , photo ’ graphie d une étude qui figure au musée a an s Carnavalet (Don du Docteur C b è ) .

I O . PORTRAIT , p ar Antoine Court, photographie d ’ un pastel qui est au musée de Tours

(Don de M . J . P . Barbier) .

’ PORTRAIT , photographie d un pastel de Dé B m r di . alza i imeur é veria (Tiré du c p , Feroud tion ) .

— Bertall PORTRAIT (eau forte) , p ar E PORTRAIT , lithographie de mile Lassalle tiré de la Galerie des contes fo

rain s illustrés .

Hédouin PORTRAIT (eau forte) , p ar .

1 8 3 PORTRAIT , lithographie de Farcy ( 4 ) (Don de la Société allemande des Ami s de

Balzac) .

PORTRAIT , lithographie de Julien

’ I l llus tra PORTRAIT , lithographie extraite de l n 1 85 io de 0 .

1 2 6

’ EA U z c n ar FORTE , d après le Bal a de Rodi , p Alexandre Duchemin

Ch antalat . PORTRAIT , par , app artient à M

1 0 0 . Sudot , ( 9 ) (Prêt)

STATUETTE , par M . Bouillot

PORTRAIT, buste plâtre de M . Bouillot .

exé PORTRAIT , affiche litho de L . Laugier , ’ c utée pour l édition de La Renaissance du i re L v .

O M L L n P RTRAIT ÉDAI ON , plâtre par Mme Jea ’ ne Itasse - Bro q uet (Don de l auteur) le b f a même , en mar re , a été scellé sur la ade Ra nouard ç de la maison , rue y .

PORTRAIT , lithographie , par Charles Huard

(Don de M . J . P . Barbier) .

BALZAC A SA TA BL E DE TRAVAIL (par Jeanniot) ’ l a ue r dessin original (Don de t u ) .

- Bertall BALZAC , par (caricature) .

’ LI THOGB AP HI E , d après la statuette de Dan

tan . LITHOGRAPHIE extraite de Caricatures du j our

BALZAC ET ALFRED DE MUSSSET caricature at tribuée Thé0 hile à p Gautier. LI THOGRAP II I E de Tony Jo h annot (groupe

V - H Eu è comprenant Balzac , ictor ugo , g

ne Sue , Alex . Dumas) .

’ LI THOGRAP RI E , d après une caricature de Granville (fragment de la Course au

clocher académique .

’ LI THOGR AP R I E , d après un dessin de Gran ville Thé artistique assaisonné de ’ Grands — hommes C est une réception E chez Mme . Girardin .

’ L M BALZAC et A EX . DU AS fils , litho , d après ’ l Univers un dessin de Cham , publié p ar il s ré lu t .

L A BALZAC SE DISPUTANT AVEC PRESSE , litho , d ’ après une caricature publiée dans la Monographie de la Presse Parisienne

CAR I OAT URE Ro ub aud , par Benj amin , litho ’ n ar ri u d après le P a théo n c h iva q e .

Gavarn i . CARICATURE , par (lithographie)

C AR I OAT UR E E C ar at litho ra , par tienne j ( g

phie) .

CAR I OATI URE l . , par Nadar ( ithographie)

L M H K BA ZAC ET LA CO TESSE DE ANS A , litho

graphie , non signée . LA d c a STATUE DE BALZAC , avenue Friedlan , ri c ature K e-x de ern , chez le coiffeur trait du Jo urnal

Wél Je BALZAC ÉPICIER , composition de y ( s ais t ut o ,

N J 0 0 an U BALZAC APONAIS d ll y a 4 s, litho , ’ l I ra n 1 1 1 llus t tio . extraite de , 9

UN PORTRAIT de Balzac en moine , attribué à Decamps et publié dans le Bulleti n de ’ l Œ uvre , à Liège J BALZAC ET MUSSET . Caricature extraite de e dis to ut

’ ’ L AC AD ÉMI E FRAN! AISE refusant l hospitalité ‘ ’ z H s a Bal ac , ugo et Dumas , litho , d aprè

une caricature de D aumier .

LE M s GRAND CHE IN DE LA POSTÉRITÉ , compo i R b a 1 tion de ou ud (Benj amin) 840 . Bal zac figure au milieu du groupe (Don de

M . André Guillaume) .

B A ZOLA SALUANT LE USTE DE BALZ C , litho ’ ’ d An dr d après une caricature é Gill .

’ - A d Ho noré FRAN! OIS BERN RD BALZAC , père , ’ ’ d après un portrait à l huile (appartena nt

à . M Pierre Carrier Belleuse) .

’ SAL L AMBI ER z s LAURE , mère de Bal ac , d aprè id un p astel ( . )

E E . PORTRAIT DE G RARD DE N RVAL , litho A DE E Y . PORTRAIT ARS NE HOUSS E , litho

E M E . PORTRAIT DE FR D RIC LE AITRE , litho

E E M s PORTRAIT DE FR D RIC LE AITRE , dan le

V t . rôle de au rin , litho

AUTRE PORTRAIT D E FREDERIC LE MAITRE dans tri n de Vau . le rôle , litho

’ L K PORTRAIT D A PHONSE ARR , litho .

’ M E A . . PORTR IT D ALEX DU AS P RE , litho

V . PORTRAIT DE I CTOR HUGO , litho

’ EM L PORTRAIT D ILE ZO A , gravure (don de

n - E — Mme Alexa drine mile Zola) .

SP CEL B ER C H PORTRAIT DE M . DE DE LOVEN

J E . OUL (don de M . ugène Gilbert)

’ C PORTRAIT DU SCULPTEUR DAVID D AN ERS ,

eau forte .

GAVA RNI . PORTRAIT DE , litho

M PORTRAIT DE DAU IER . ’H PORTRAIT D ENRI MONNIER .

PORTRAIT DE MADAME VEUVE BARRIER — GRAN D M r de E AIN , p opriétaire de la maison ’ a s P s y . Photo prise le j our de l i naugura n tio . M ra 8 . 7 AISON NATALE DE BALZAC , à Tours , g

vure .

— 8 8 Y E V M s s . 8 . 9 L C E DE ENDO E , diver e photos

UNE VUE Y E 99 . DE LA CHAPELLE DU L C E , eau

forte (don de M . Pierre Plessis) .

1 M E M L L 0 0 . DE EUR DE LA FA I E BALZAC , rue du

Temple .

V V L . 1 0 1 . UES DE I LEPARISIS , diverses gravures

VUE L I MP R I MER I E L V . 1 0 2 . DE BA ZAC , rue isconti

1 0 3 . . MAISON DE BALZAC , rue Cassini , litho

V JA RD I ES . 1 0 . 4 UES DES , état actuel , gravures

1 5— 1 2 V V D E L A I Y 0 0 . UES DI ERSES MA SON DE PASS ,

photos .

1 2 1 — 1 2 8 MAISON DE L A RUE FORTUNÉE (maison

mortuaire) , photos de M . Cury

1 2 LA L A 9 . MAISON DE RUE TOURNEFORT (la pen Vau uer Pè re G ri t sion q du o o ) , aquarelle

de Mme Manchon Duchesne .

1 LE D E VA L ESN E c nte dr a i 30 . s ôl t CHATEAU , ( o

q ues .

1 d 3 1 . LA Ra nouar . MAISON DE JULIENNE , rue y

1 3 2 LA M B L e . SA C RE d CHA RE DE BA ZAC , A , photo

M . Roux .

1 n 33 . LE CHATEAU DE C L OC HEC OURDE (le Lys da s é la val R . l e . ) , photo de M oux 1 34 UNE CHEMINEE MONUMENTALE dans le c hâ

Clo c h e ourde . . teau de g , photo de M Roux

EM M ra 1 34 bis . ANGOUL E AU TE PS DE BALZAC , g

vure (don de M . André Fouqueure .

1 35 LE POHER C BYSZC E CHATEAU DE , où naquit H C a Mme anska , gravure (don de Mme

therine Kolb) .

1 36 CHATEAU DE WI RZC HOW N I A (Résidence de

Mme Hanska) .

- 1 3 . M B L 7 TO EAU DE BA ZAC au Père Lachaise .

LE MEM 1 38 . E , un j our de commémoration .

’ A C RE E 1 3 V S V . 9 . UES DE ET DE LA ALL E DE L INDRE È 1 LA . 40 . GRENADI RE

1 1 FRAP P ESL E G à 4 . (Maison de Mme arraud

Issoudun) , litho ancienne (don de M . G Gaston arraud) .

1 2 UNE VUE D E FRAP P ESL E ao 4 . AUTRE en l etat

tuel , gravure .

l 1 3 LA M M æ 4 . STATUE ONU ENTALE , par Fournier ,

Tours (Gravure) .

; LA M M Fal u1 ere m STATUE ONU ENTALE , par g ,

Paris (gravure) .

1 5 . J M M . 4 PRO ET DE ONU ENT , par Chapu (photo)

1 6 . R J M M . 4 PRO ET DE ONU ENT , par odin (photo)

2 8 UN C D J eusetés du: 1 . A RE ILLUSTRATIONS des oy

ui n ièm . Ro s le o z e . y Lo , édit Conard (don ’ l éditeur) .

’ 2 2 N s l é 8 . U us de CADRE ILLUSTRATIONS , pro pect

dit . Conard .

2 83— 2 3 C usi n ns 9 . ILLUSTRATIONS du o Po , (sé Ge dal e do n de rie des) édition g (bois) , ( l ’ éditeur) .

2 - 3 E ierr tte 3 30 . e 9 S RIE DES ILLUSTRATIONS de P , ’ G dal é e s . édit . g (Don de l édit . ) boi

3 - 1 P RTES Un ténè 0 3 3 3 . SUITE DES EAUX O de e ’ breus e a ai r l ê e . ff , édit Carteret (Don de r diteu ) .

3 1 — 2 L Lu Fem 3 3 3 . SUITE DES IL USTRATIONS de

m e ren te ans - e d t . , eaux fortes , édit Carte ’ ret (Don de l éditeur) .

’ 3 2 3 - 3 2 L 8 . IL USTRATIONS de l édition populaire

Henri Fabre (bois) .

3 2 8 — 33 2 m e Humai . ILLUSTRATIONS de la Co édi

B n— ne . o J urnal . , édit du o

’ 3 — 33 . EM r AFFICHE CIN A d après Fer agus .

’ 33 - . M a a hu 4 AFFICHE CINÉ A . d près La Pe u de C rin g . ’ — M és ar B r 335 . i o t u AFFICHE CINÉ A , d après C tea .

’ — 336 . M Le l ne AFFICHE CINÉ A , d après Co o l Cha

bert.

’ — E D I L L USTRATI ON S t 3 37 344. S RIE en couleur i ’ rées des Sc è nes de la Vie militaire de l é ’ dition Jules Lamarre (don de l éditeur) .

5 L i H ur 3 4 . IL USTRATIONS de la V e e eus e pour la 1 2 1 représentation du novembre 90 8 .

3 6— 358 L de l e 4 . I LUSTRATIONS s couvertures de

dition Flammarion .

’ - 2 L L l ê 359 36 . I USTRATIONS des couvertures de

dition Pierre Laffitte .

UN ACTE de César Birotteau au théâtre An to n i e (photo) .

UN Merc adet ACTE de , au Theatre Français

(gravure) .

UN La Brebis erdue ACTE de P , au Théâtre

Français .

3 UN ‘ n i us a Terreur 66 . é s d s l ACTE de U p o e o , au M vi st Théâtre é o .

’ 36 UN l Auber e R u e 7 . ACTE de g o g , au Theatre

Antoine . UN La us i ns Bette V 368 . ACTE de Co , au aude

ville .

UNE E Eu énie randet 369 . SC NE de g G , au Theatre

de Tours .

’ l nel habert l Am du Co o C , à

è re ri t An du P Go o , au Theatre

P R TR AI T Gémi er é ar Bir t 0 de M . dans C s o

teau média I llus tré , tiré de Co .

PORTRAIT de Gémi er dans La Ra bo uilleuse

(photo) .

M r0 d e a et . PORTRAIT de Got , dans (photo)

Féraud Merc adet PORTRAIT de de y , dans

(photo) .

’ L L Fi a r 3 6 . lle ux euæ d o 7 I USTRATION de la y , B ff o u . édit .

3 - 8 L L A B 3 . L re bis rd e 77 7 I USTR TIONS de a P e u .

3 — 380 L L L s dans la vallée 79 . I USTRATIONS du y , ti rées de l ’ édition Michaux (dessi n de Wi dho pf) .

1 38

E - o n aux CAFETI RE VEILLEUSE , en p rcelai e s z de la s arme de Bal ac , provenant succe Breu niol sion de Mme Louise g .

z SURMOULAGE plâtre de la main de Bal ac .

UN AUTRE surmoulage en bronze .

’ PRE SSE— PAPIER formé d un morceau de mar bre provenant de la maison de la rue

Fortunée (Don de M . Paul Bourget) .

PLAN de la rue des Batailles vers 1 8 2 7 (Don

de M . François , géomètre principal de la

ville de Paris) .

PLAN des abords de la Maison de Bal za c D 1 8 6 o n s . vers 4 ( de M . Françoi )

PLAN des alignements de la rue Ray nouard (don de M . François) .

la z PLAN de Maison de Bal ac .

s n PLAN de Pas y (extrait du pla de Paris , par Rou sse l de

PLAN du domaine de Sac hé (Don de M . Co rati n u .

’ NE — 40 0 . U PAGE de l album appelé le Garde man

er z — g de Bal ac (fac simile) . VUE de la Maison de Balzac sur la rue Ber

to - n, eau forte en couleur de Henry Jour ’ dain (don de l auteur) .

’ Vue Po udr1 ere d An oulême de la g , où Balzac écrivit une p artie des I llus io ns Perdues à é , dessin la plume de M . Andr ’ Fouqueure (don de l auteur) .

’ PHOTOGRAP HI E d un po rtefeuille de Balzac

r f t . ea avec son po trait , o fer par M J n Pierre Barbier à qui appartiennent les

originaux . PHOTOGRAPHIE d ’ une canne de Balzac don née par Mme Eve de Balzac au docteur Nac uar q t .

‘ (Photo offerte par Mme la baronne de du Fontenay , fille docteur) . ENCRIER ayant la forme d ’ un cadenas (en

cuivre) (Don de M . Alphonse Camille) .

Néc e sai re à écrire donné par Balzac à An na Hanska (comtesse Mnizec h) et donné par celle — ci à Hyacinthe Loyson (ex- père H l yacinthe) , offert au musée par M . Pau L s Hyacinthe oy on .

UN GILET DE NUIT (coton blanc) offert par ’

R d An ers . Mme Joseph obert , g ’ 8 UN G de 4 0 . CORSA E tiré d une robe de chambre

Balzac par Mme Surville (don de M . Sur

ville de Balzac) .

V E RI O HE LI R S , MANUSC TS , AUT GRAP S ,

Série de p i eces autographes de Honoré de Bal z Eve zac , de Bal ac le père , de Mme de z Bal ac ,

Série de p i eces documenta i res (p i eces d etat — ci

— vil , faire p art , contrats ,

’ s — et— Livre sortis de l imprimerie Balzac Barbier ,

- - rue des Marais St Germain .

s s Bibliothèque , édition diver es des œuvres de z Bal ac .

’ ’ L a bibliographie fera l obj et d un catalogue spé i al c .

1 1 1 . Arrêté sauf erreur et omission . Ce mars 9 4

ROYAUMON T .